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- Contrôle inhibiteur descendant : origine diffuse (hypothalamus, noyaux thalamiques, cortex frontal et
Contrôle de la
limbique) passe par le tronc cérébral (SG péri-aqueducale, locus coeruleus, raphé magnus…)
nociception
projection sur la moelle avec un rôle inhibiteur sur les neurones convergents
- Contrôle inhibiteur diffus induit par la nociception : le déclenchement d’une douleur en un point
précis réduit l’activité de fond des neurones nociceptifs des autres zones douloureuses
- Lésion tissulaire : libération de nombreuses substances nociceptives (K+, H+, bradykinine, histamine,
sérotonine, prostaglandines, leucotriènes) et de substance antalgiques (peptides opioïdes)
- Corne dorsale de la moelle : acides aminés excitateurs (glutamate, aspartate) et neuropeptides
Médiateurs
(substance P, VIP…), modulés négativement par des acides aminés inhibiteurs (GABA) ou des
chimiques
substances opioïdes endogènes
- Supraspinal : mécanisme chimique plus complexe (récepteurs opioïdes…), contrôle inhibiteur
descendant utilisant la sérotonine (5-HT), la dopamine (DA) et la noradrénaline (NA)
- Douleur aiguë = évoluant depuis < 3 mois : signal d’alarme protégeant l’organisme symptôme
- Douleur chronique = évoluant depuis > 3 à 6 mois : syndrome plurifactoriel, complexe, associant des manifestations
physiques, psychiques, comportementales et sociales abaissement du seuil de déclenchement des influx nociceptifs
hyperalgésie (= au stimulus douloureux), allodynie (= au stimulus non douloureux), voire douleurs spontanées
- Douleurs aiguë et chronique intriquées : douleurs cancéreuses, maladie inflammatoire sévère chronique…
Le traitement rapide adapté de la douleur aiguë est la meilleure prévention de l’évolution vers une douleur chronique
= Stimulation excessive des récepteurs périphériques lors d’une lésion tissulaire, d’une
inflammation, d’une stimulation mécanique, thermique ou chimique
Douleur par
- Topographie non systématisée (territoire où se produit la stimulation)
excès de
- Rythme mécanique ou inflammatoire
nociception - Possible douleurs projetées
Types de douleur
évaluation - Echelle Algoplus en cas de douleur aiguë : selon le visage, le regard, les
plaintes, la position corporelle et le comportement douleur si ≥ 2/5
Chez la - Echelle Doloplus 2 en cas de douleur chronique : selon le retentissement
personne âgée somatique, psychomoteur et psychosocial douleur si ≥ 5/30
- Echelle Comportementale de la douleur chez la Personne âgée (ECPA) en
cas de douleur chronique, évalue aussi la douleur liée aux soins
A tout âge - Echelle des visages
= Evaluation des caractéristiques de la douleur et de son retentissement
- Questionnaire St-Antoine : la plus utilisée, recommandée par la HAS
Echelle multi-
- Echelle DN4 : douleur à composante neuropathique si présence de ≥ 4 items/10
dimensionnelle
- Retentissement fonctionnel : échelle QCD (Questionnaire Concis de la Douleur)
- Non spécifiques à la douleur : échelles de dépression (HAD…) ou de qualité de vie
= Recours rapide et systématique aux échelles : permet la mise en œuvre immédiat
En situation d’un traitement antalgique, l’adaptation et le suivi
Utilisation pratique
d’urgence et de - Systématique pour tout patient (même sans plainte douloureuse spontanée)
douleur aiguë - A l’admission et régulièrement lors de l’hospitalisation
Indicateur de qualité de prise en charge (IPAQSS)
En situation de = Aide au diagnostic des douleurs et à l’évaluation de l’efficacité de la prise en charge
nd
douleur - Dans un 2 temps, après un temps d’écoute libre
chronique - Utile aussi en recherche clinique
= Evaluation de la douleur dans ses composantes somatiques et émotionnelles et de son
retentissement : dans le cadre des douleurs chroniques
Consultation
- Pluridisciplinaire : somaticien, algologue, psychiatre, psychologue, psychomotricien…
multidisciplinaire - Prise en charge globale : antalgie médicamenteuse et non médicamenteuse, prise en charge
psychologique, sociale…
ITEM 132 : ANTALGIQUE
ère
Douleur nociceptive : palier 1 en 1 intention, puis adaptation du palier, ou palier 2 ou 3 d’emblée si douleur intense
- Sévérité selon l’EVA : douleur faible (EVA < 3), modérée (EVA = 4 à 6) ou intense (EVA > 7)
Les paliers 1 peuvent être associés à des paliers 2 ou 3, mais les paliers 2 et 3 ne doivent pas être associés ensemble
Dose max Dose max Délai Durée
Dose adulte Dose enfant Intervalle
adulte enfant d’action d’action
Paracétamol 4-6h
500 mg à 1 g 15 mg/kg 4g 60 mg/kg 30 min 4-6h
PO 4-6 prises/j
Paracétamol IV 1g 7,5 à 15 mg/kg 6h 4g 30 à 60 mg/kg 5-10 min 4-6h
6-8h
Codéine PO 20-50 mg 400 mg 30-45 min 4-6h
4-6 prises/j
Tramadol PO 50-100 mg 4-6h 400 mg 20-30 min 4-6h
Tramadol LP 100-200 mg 12h 400 mg 40 min 12h
100 mg puis
Tramadol IV > 12 ans 4-6h 400 mg 10 min 4-6h
50-100 mg
ère
= Effet central non connu : antalgique de 1 intention, très bon rapport efficacité/tolérance
- Précautions : - Personne âgée, dénutrition, hépatopathie : dose maximale = 3 g/jour
- Insuffisant rénal sévère < 15 ml/min : dose divisée par 2, intervalle de 8h
Paracétamol
Palier 1 = Antalgique non opioïde
= Opioïde d’action centrale mixte : agoniste partiel des récepteurs opioïdes μ + effet IRSNA
- Forme à libération immédiate : seule ou associé au paracétamol (Ixprim®, Zaldiar®, mieux toléré)
Tramadol
- Forme à libération prolongée : - 2 prises/24h : Topalgic LP®, Contramal LP®, Zamudol LP®
- 1 prise/24h : Monoalgic®
Opium = Peu utilisé : Lamaline® (opium + paracétamol + caféine), ≤ 8 gélules/jour ou en suppositoire
- Femme enceinte : privilégier la codéine au tramadol, contre-indiqué pendant l’allaitement
Précautions
- Personne âgée : risque augmenté d’effets indésirables posologie plus faible
- Insuffisance respiratoire ou asthme grave, insuffisance hépato-cellulaire sévère
Contre- - Association aux agonistes-antagonistes morphiniques
indications - Enfant < 12 ans (codéine) ou < 3 ans (tramadol), allaitement
- Spécifique au tramadol : épilepsie non contrôlée, association aux IMAO
Opioïde - Nausées, vomissements, constipation, somnolence, vertige
Effets
indésirables - Activité mono-aminergique : sécheresse buccale, douleurs abdominales,
Tramadol
convulsions, syndrome sérotoninergique si association aux ISRS ou IMAO
= Action inhibitrice du signal douloureux à tous les niveaux (central et périphérique) par action agoniste μ
- Indication : d’emblée en cas de douleur très intense (EVA > 7), ou si échec des paliers 1 et 2
- Association possible à un antalgique de palier 1 et à des co-antalgiques
- Privilégier systématiquement la voie orale, avec une forme LP et des inter-doses à libérations immédiate
- Arrêt progressif par palier : prévention du syndrome de sevrage
= Antagoniste μ et δ et agoniste κ : « palier 2 et ½ »
Agoniste- Nalbuphine
- Association aux autres opioïdes contre-indiquée
antagoniste Nubain®
- Administration parentérale uniquement (IV, IM, SC)
= Agoniste partiel μ : à dose faible (antalgie) ou forte (substitution)
Agoniste Buprénorphine
- Effet agoniste-antagoniste : diminue l’effet antalgique des autres opioïdes
partiel Temgésic®
- Peu sensible à la naloxone
- Chlorhydrate de morphine injectable : IV, SC, IM
- Sulfate de morphine oral : - LP : Skenan®, Moscontin® (2/j), Kapanol® (1/j)
Morphine - Libération immédiate : Actiskenan®, Sevredol®
Délai d’action : IV = 5-10 min, oral = 20 min (libération immédiate), 1h (LP)
Durée d’action = 4h (libération immédiate), 12 ou 24h (LP)
= Agoniste (7,5 fois plus puissant que la morphine) : oral (Sophidone ® LP)
Hydromorphine nd
- En 2 intention dans le cadre d’une rotation opioïde
= Agoniste (1 à 2 fois plus puissant que la morphine) : oral LP (Oxycontin® LP)
Oxycodone ou à libération immédiate (Oxynorm®), ou injectable
Agoniste pur - Elimination hépatique à privilégier chez l’insuffisant rénal
= Agoniste (50 à 150 fois plus puissant que la morphine), très liposoluble
- Transdermique (Durogesic®) : délai d’action = 12-18h, durée d’action = 72h
Palier 3 = Antalgique opioïde fort
Aucune dose maximale : le facteur limitant est l’apparition des effets secondaires
= Dans les situations de douleur stable :
Par morphine à
- Initiation d’emblée par 60 mg ou 1 mg/kg/jour de morphine LP avec inter-doses de
libération
morphine à libération immédiate toutes les 4h si besoin (voire toutes les 1h)
prolongée
- Calcul de la dose totale/24h : & la dose LP si prise de ≥ 4 inter-doses
= En cas de douleur aiguë : titration possible par voie IV
Par morphine
- Débuter si besoin par un bolus de 0,1 mg/kg sur 1 à 5 minutes
injectable
- 2 à 3 mg (0,05 mg/kg) IVD toutes les 5 à 10 minutes jusqu’à sédation de la douleur
Titration systématique par forme à libération immédiate, surveillance rapprochée
Précautions - Personne âgée : posologie initiale divisée par 2, voire 3
d’emploi - Insuffisant rénal < 30 ml/min : espacer les doses de 6h, 8h voire plus
- Insuffisant respiratoire : posologie initiale divisée par 2
= Analgésie contrôlée par le patient : morphine IVSE avec système de contrôle par le patient
- Sur une courte période : titration morphinique rapide, douleur très intense (crise
drépanocytaire hyperalgique, colique néphrétique, post-opératoire…)
Système PCA
- Au long cours : douleur cancéreuse
e e
Calcul des doses : dose journalière à débit basal + bolus de 1/6 ou 1/10 de la dose avec une
période réfractaire de 20 minutes
- Indication : mauvaise tolérance, analgésie insuffisante, changement de voie d’administration
Equi-analgésie - 60 mg de morphine orale = 30 mg de morphine SC = 20 mg de morphine IV
et rotation = 30 mg d’oxycodone orale = 20 mg d’oxycodone SC ou IV
morphinique = 25 µg/h/72h de patch de fentanyl
= 8 mg d’hydromorphone
- Constipation : prévention systématique par RHD (fibres alimentaires, hydratation) et co-
prescription de laxatif oral osmotique ou stimulant
Troubles En cas de constipation sévère résistante : antagoniste morphinique périphérique
digestifs (méthylnaltrexone) si inefficacité des laxatifs en soins palliatifs
- Nausées/vomissements : cesse souvent après 2-3 semaines, prévention recommandée
par antiémétique (dompéridone, métoclopramide, métopimazine) pendant 8 à 15 jours
Effets indésirables
Dépression = Antagonisée par la douleur : ne survient pas en cas prescription correct, en augmentant
respiratoire progressivement les doses, sans surdosage, et en respectant les contre-indications
- Signes d’imprégnation morphinique : myosis, myoclonies
- Sédation, somnolence : fréquente, parfois signe d’alerte d’un surdosage ( dose ou rotation
- Troubles cognitifs, syndrome confusionnel, hallucinations, cauchemar : surtout chez le sujet âgé (
dose ou rotation (ou en cas d’hallucinations : halopéridol à faible dose)
- Dysurie, rétention urinaire ( dose, sondage urinaire voire antagonisation à faible dose si RAU
- Prurit anti-histaminique, rotation
- Sécheresse buccale
- Tolérance, dépendance physique (syndrome de sevrage) et psychique
Echelle de sédation (EDS) Echelle de qualité de respiration (EQR)
Surveillance
ère ère
1 intention - Carbamazépine (Tégrétol®) ou oxcarbamazépine (Trileptal®) : en 1 intention sur les
névralgies faciales
Anti-
épileptique - Gabapentine Neurontin®
nd
2 intention - Lamotrigine Lamictal®
(hors AMM) - Valproate Dépakine®
- Phénytoïne Dihydan®
ère
Anti- - Tricyclique : amitriptyline (Laroxyl®) en 1 intention principalement, imipramine, clomipramine
dépresseur - IRSNA = venlafaxine, duloxétine (Cymbalta®), milnacipran (Ixel®) : mieux toléré
- Capsaïcine (substance responsable des effets du piment) = effet excitateur initial puis désensibilisation
des nocicepteurs : utilisation en patch (Qutenza®) dans les douleurs neuropathiques limitées
Autres
- Emplâtre adhésif imprégné de lidocaïne (Versatis®) : douleur post-zostérienne
- En dernière intention : tramadol, voire morphinique fort
- Corticothérapie : douleur de compression ou d’infiltration tumorale
Co-antalgique
Neuro- = Générateur stimulant des électrodes cutanées à basse intensité et haute fréquence, placés sur la
localisation douloureuse ou le trajet tronculaire ou radiculaire
stimulation
- Indiqué pour les douleurs neuropathiques localisées
cutanée - Lors de séances de kinésithérapie ou sur prescription d’une équipe de lutte contre la douleur
(TENS) - Contre-indication absolue : stimulateur cardiaque
- Evaluation et suivi psychiatrique et/ou psychologique
Prise en charge
- Thérapies à médiation corporelle : hypnose, relaxation, méditation en pleine conscience…
psychologique - Psychothérapie : TCC, thérapie brève systémique, thérapie d’inspiration analytique…
- Nombreuses thérapies physiques : kinésithérapie, massage, balnéothérapie, physiothérapie par
le froid (céphalées, arthrites…) ou le chaud (contracture musculaire…)
- Orthèse : corset de maintien lombaire (lombalgie), canne de décharge (arthrose), orthèse de doigt
Thérapie ou de pouce (arthrose digitale)…
physique - Activité physique régulière et progressive, en endurance : recommandé dans le traitement des
douleurs chroniques non cancéreuses
- Technique d’ostéopathie (sous contrôle médical)
- Programmes particuliers : rééducation vertébrale, reconditionnement à l’effort…
= Champs magnétiques, acupuncture, électro-acupuncture, homéopathie, sophrologie,
Traitements
thermothérapie, cryothérapie, vibrothérapie…
alternatifs Effet placebo très important dans le traitement de la douleur : 20 à 40% de l’efficacité
ITEM 134 : DOULEUR DE L’ENFANT
ème
- Mise en place des structures anatomiques de la douleur dès le 3 trimestre chez le fœtus
- Le passage de la douleur aiguë à la douleur prolongée peut être rapide en moins de 3 mois, d’autant plus rapide que l’enfant
est jeune, que les stimuli douloureux sont répétés et que la douleur est intense
Enfant > 2 ans - Signalement de la douleur et identification de la localisation possible
= Age préverbal : identification plus difficile de la douleur et de ses caractéristiques
- Manifestations « bruyantes » : agitation, hyper-motricité des membres, crispation
Diagnostic
- Ibuprofène : AMM dès 3 mois, par voie orale = 30 mg/kg/j en 3 prises (10 mg/kg/8h)
AINS - Kétoprofène : AMM > 15 ans, par voie IV, 1 mg/kg/8h IVL
- Autres : acide tiaprofénique, naproxène, diclofénac (> 4 ans), acide niflumique (> 6 mois)
- De moins en moins utilisé : risque hémorragique, syndrome de Reye si virose associée
Aspirine
- Mise en garde chez le nourrisson < 1 mois
- Restriction : chez l’enfant > 12 ans, non autorisé après amygdalectomie/adénoïdectomie
- Posologie : 0,5-1 mg/kg en 4-6 prises/jour, sans dépasser 6 mg/kg/j
Codéine
- Forme: seul (Codenfan® sirop), associé (Codoliprane®, Dafalgan® ou Efferalgan® codéiné®)
- EI : nausées/vomissements (constant après 2-3 jours d’utilisation), constipation, somnolence
Palier 2
- 2 fois plus fréquent chez les patients douloureux chroniques (10%) que la population générale (5%),
notamment en cas de céphalées (25%), avec une fréquence plus élevée d’idées suicidaires, de TS et
de suicides : risque variable selon la localisation (céphalées, abdominales), l’intensité, la cause de la
Episode douleur et l’implication émotionnelle (dépression, anxiété)
dépressif - Plaintes douloureuses très fréquentes chez les patients souffrant d’un épisode dépressif
caractérisé caractérisé : 75% en ambulatoire, 90% en hospitalisation, favorisé par le faible niveau socio-
économique, le sexe féminin et l’âge avancé
Expérimentalement, le seuil de douleur aux stimulations électriques et thermiques est augmenté
au cours d’un épisode dépressif caractérisé
- Plainte douloureuse chez 50% des patients présentant un trouble bipolaire (céphalées, dorsalgies,
arthralgies) : plainte somatique la plus fréquente chez le patient en épisode maniaque
Trouble
La présence de migraine chez un patient souffrant d’un épisode dépressif caractérisé pourrait faire
bipolaire évoquer une bipolarité
- Risque possiblement augmenté de trouble bipolaire chez le sujet souffrant de fibromyalgie
- L’anxiété diminue le seuil de perception et la tolérance de la douleur, réduit les capacités de
Trouble contrôle de la douleur, renforce un comportement inadapté et favorise la chronicisation
anxieux - Manifestations douloureuses (douleurs thoraciques, paresthésies…) dans certains troubles anxieux
(attaque panique, état de stress post-traumatique…)
- Plainte douloureuse classiquement peu exprimée (surtout en cas de symptômes négatifs), ou
Schizophrénie
exprimée de façon inhabituelle ou bizarre : risque de négligence et de retard diagnostic de
et trouble
pathologies organiques
délirant - Plainte douloureuse possiblement délirante, notamment dans les troubles délirants chroniques
Douleur et troubles psychiatriques
Trouble - Contradiction entre une apparente insensibilité à la douleur et des réactions vives à des
stimulations non nociceptives (sans preuve pour une élévation du seuil douloureux)
envahissant
- Modification de l’expression douloureuse due aux troubles comportementaux et de
du dévelop- communication : risque de négligence et de retard diagnostic de pathologies organiques
pement - Comportements de réaction inhabituels : retrait, agressivité, mutilations…
er
- Symptômes douloureux possiblement au 1 plan : retentissement fonctionnel parfois sévère, risque
iatrogène (multiplication des examens et des traitements)
Trouble à - Symptôme non psychiatrique (dont la douleur) avec préoccupations,
Trouble
symptomatologie anxiété ou comportement durable (> 6 mois) et excessif
somatoforme somatique - Entraînant une souffrance ou un retentissement fonctionnel
Crainte excessive d’avoir - Anxiété excessive concernant la santé
une maladie - Sans symptôme physique (dont la douleur), ou modéré
- Personnalité histrionique : douleur exprimée de façon théâtrale, imprécise dans sa localisation,
fugace, mobile, dramatisée
- Personnalité obsessionnelle : douleur précise, détaillée, avec une expression émotionnelle
restreinte, attitude rigide, parfois agressive de façon latente
Troubles de - Personnalité dépendante : attitude passive, en demande constante de réassurance
personnalité - Personnalité narcissique : douleur perçue comme plus grave que celle des autres, attitude parfois
hautaine et peu empathique
- Personnalité borderline : forte coloration émotionnelle avec mode relationnel oscillant entre
dévalorisation et idéalisation
- Personnalité paranoïaque : plainte vague et évitante, parfois bizarre, interprétative et méfiante
- Expression difficile de la douleur : manifestations comportementales (agitation, agressivité,
troubles du sommeil, prostration, refus de soins ou de s’alimenter, confusion)
Démence
- Aggravation des déficits cognitifs (attention, mémoire, vitesse de traitement) par la douleur
- Altération de l’effet placebo, avec nécessité d’augmenter les doses antalgiques
- Douleur souvent sous-estimée chez le patient dépendant aux opiacés, contrastant avec
l’hypersensibilité douloureuse, non corrigée par les produits de substitution
Trouble
- Syndrome de manque souvent accompagné de manifestations douloureuses, parfois intenses
addictif - PEC : éviter les opioïdes faibles, les agonistes partiels ou les formes injectables
- Risque d’addiction chez le patient douloureux chronique : opiacés, alcool, cannabis
- Dépister la douleur : rendu difficile à cause des troubles de communication, de la négligence, de la désocialisation
- Ne pas considérer d’emblée toute plainte douloureuse comme un mensonge, une simulation ou une douleur
PEC
imaginaire ou délirante
- Evaluation de la douleur : auto-évaluation à privilégier, hétéro-évaluation en cas d’impossibilité
- Traitement des douleurs neuropathiques : prégabaline, duloxétine, imipramine, amitriptylline
Pour les antidépresseurs tricycliques, l’effet antalgique intervient à dose plus faible que celles utilisées dans la
dépression, avec un délai d’action plus court
- Neuroleptiques, benzodiazépines : sans effet antalgique démontré
- AINS : risque d’augmentation de la lithémie par ( du DFG
Particularité
- Corticoïdes (y compris en infiltrations si répétées) : risque de décompensation thymique
d’usage des
- Tramadol (opioïde faible) : risque de syndrome sérotoninergique en association aux IMAO, ISRS ou
antalgiques
thymorégulateurs (lithium, valproate)
courants
- Morphine (peu utilisée en psychiatrie) : privilégier la voie orale et les formes LP
Dépistage systématique avant prescription d’opioïde
- Questionnaire POMI (Prescription Opioïde Misuse Index) : dépistage d’un comportement addictif
- Antécédents d’abus ou de dépendance psychique : tabac, alcool, opioïdes,
benzodiazépines, cannabis, cocaïne…
Antalgiques
Soins palliatifs = soins actifs, continus, évolutifs, coordonnés et pratiqués par une équipe pluridisciplinaire ayant pour objectif
de prévenir ou de soulager les symptômes physiques, dont la douleur, d’anticiper les risques de complications et de prendre
en compte les besoins psychologiques, sociaux et spirituels, dans le respect de la personne soignée
- Patients concernés : personnes atteintes de maladies graves évolutives ou mettant en jeu le pronostic vital ou en phase
avancée et terminale, ainsi qu’à leur famille et leurs proches
- Doit être instaurée le plus précocement possible dans l’évolution de la maladie
Soins palliatifs et curatifs ne sont pas mutuellement exclusifs : continuité entre l’approche curative et palliative
Des soins palliatifs débutés tôt ont montrés : amélioration de la qualité de vie, du contrôle des symptômes et de la
compréhension du pronostic, et dans certains cas de l’espérance de vie, diminution du nombre de dépressions, permet
d’éviter des traitements disproportionnés et des hospitalisations non programmées et à limitation des dépenses de santé
- Respect du confort, du libre arbitre et de la dignité
- Prise en compte de la souffrance globale du patient (physique, psychologique, morale)
- Evaluation et suivi de l’état psychique du patient : phase d’angoisse existentielle intense nécessitant un
accompagnement par l’écoute et le soutien continu
- Qualité de l’accompagnement et de l’abord relationnel : disponibilité de l’équipe soignante, attention particulière aux
réactions du patient, suivi du malade à son rythme
- Information et communication avec le patient et ses proches (selon les souhaits du patient) : dès l’annonce du
Principes de prise en charge
diagnostic grave, en prenant en compte les mécanismes d’adaptation du patient (déni, déplacement, rites
obsessionnels, régression, projection agressive, sublimation, combativité, ambivalence), mais aussi du soignant (fuite
en avant, fausse réassurance, rationalisation, évitement, mensonge)
- Coordination et continuité des soins : projet de soin, tenue du dossier du patient, dialogue entre les intervenants,
protocoles d’urgences et/ou prescriptions anticipées avant les situations d’urgence
- Prise en charge de la phase terminale et de l’agonie : choix du lieu de soins le plus adapté, mise à disposition de
l’équipe soignante et des proches et des médicaments nécessaires au soulagement
- Aucune provocation intentionnelle de la mort
- Préparation au deuil : communication avec les proches, information précoce et régulière sur l’évolution de la maladie
= Difficultés sociales et familiales : perte d’emploi, problèmes financiers, changement de rôle social et
Problème
familial, peur de la dépendance, isolement, personne à charge, conflit familiaux…
sociaux-
- Evaluation sociale, économique et familiale : identifier les besoins d’aide et les ressources disponibles
familiaux
- Intervention possible des associations et des bénévoles
Besoins - Accompagnement éclairé, assistance affective et spirituelle dans le respect des convictions du patient
spirituels - Phase terminale : s’enquérir des souhaits du patient et de son entourage en matière de rites funéraires
3 niveaux selon la complexité : niveau 1 = service hospitalier sans lit identifié, niveau 2 = LISP, niveau 3 = USP
Unités de soins - Soins et accompagnements complexes et de recours (ne pouvant plus être suivi à domicile, en
palliatifs établissement médico-social ou en service hospitalier) et rôle de formation et de recherche
Equipes = Structures les plus répandues : équipe pluridisciplinaire rattachée à un établissement de santé
mobiles de - Conseil et mise en place de démarche palliative et d’accompagnement dans les services
soins palliatifs d’hospitalisation ou à domicile : au minimum binôme médecin/infirmier et psychologue
= Dans les services confrontés à des fins de vie et décès (> 200 décès/an dans l’établissement)
Lits identifiés
- Personnel formé aux soins palliatifs, avec augmentation du ratio de personnel/lit
soins palliatifs - Accueil possible de patients non connus du service
Structures
Réseaux de = Equipe pluridisciplinaire de soins palliatifs en ambulatoire, avec des lits de repli si besoin
soins palliatifs - Permet la prise en charge à domicile et la continuité des soins : visite de concertation au domicile
= Sur demande du patient, avec adhérence de la famille ou de l’entourage, si l’état du patient est
stable et permet une prise en charge à domicile
- Mise en place par le médecin référent (médecin traitant), dans un lieu d’hébergement adapté
- Organisation des soins et des traitements, avec si nécessaire le passage régulier au domicile de
Hospitalisation soignants (infirmier, aide-soignant, kiné, ergothérapeute…)
à domicile - Matériel nécessaire (prescrit par le médecin traitant) : lit médicalisé, matelas, oxygénothérapie…
- Aide financière FNASS (Fond National d’Action Sanitaire et Sociale) pour les soins palliatifs et HAD
- Congé d’accompagnement d’une personne en fin de vie ± allocation journalière : durée < 3 mois
Suspension d’HAD : épuisement de l’entourage, état de santé du patient
Arrêt d’HAD : soins impossibles à organiser de façon optimale à domicile
- Traitement étiologique indispensable s’il est simple, rapidement efficace et acceptable par le patient
- Echelle ESAS : échelle visuelle analogique, numérique ou verbale évaluant la douleur, la dyspnée, la fatigue, la
somnolence, l’appétit, l’anxiété, la déprime, le bien-être et autres symptômes
- Antalgique : privilégier la voie orale, administration préventive, à dose minimale efficace
- Prévention de la douleur induite par les soins : opioïde à libération immédiate ou anesthésie locale
- Autres thérapeutiques antalgiques : relaxation, masso-kinésithérapie, musicothérapie, ergothérapie
- Débuter par sulfate de morphine orale à libération immédiate ou prolongée pour
déterminer la dose quotidienne efficace (titration morphinique)
Instauration
- Relai par morphine orale à libération prolongée ou patch (fentanyl transdermique)
avec des inter-doses si besoin
En cas - Si douleur nociceptive pure : rotation des opioïdes, modifier la voie d’administration
d’échec de - Si voie orale impossible : voie sous-cutanée ou intraveineuse, ou patch
la morphine - Derniers recours (phase terminale) : morphine par voie centrale (périmédullaire
Douleur orale (péridurale ou intra-thécale) ou intra-cérébro-ventriculaire
- Corticoïde, AINS, biphosphonates
Douleur osseuse - Immobilisation
Mesures co-antalgiques
nd
induits, ou en 2 intention en soins palliatifs
- Benzodiazépine : effet sur les vomissements psychogènes ou liés à l’anxiété
Nausées
- Antiémétique prokinétique (métoclopramide, dompéridone)
Vomissement Stase ou obstruction
- Diminuer le volume alimentaire
partielle gastrique
- Anti-histaminique ou IPP
- Antispasmodique
Irritation péritonéale
- Scopolamine SC si échec
- Métopimazone orale, rectale ou IV
Trouble vestibulaire
- Scopolamine SC si échec
Derniers recours si - Octréotide
origine digestive - Alimentation entérale par SNG ou gastrectomie
- Favoriser l’appétit : présentation attrayante des repas, petites portions, boissons fraiches
- Prévention de la dénutrition : complément nutritionnel oraux hyper-protidique et hypercalorique
- Médicament orexigène : corticoïdes (cure courte), progestatifs (megestrol, médroxyprogestérone)
Anorexie,
cachexie Gastroparésie = Satiété rapide, nausées chroniques : antiémétique prokinétique
Anorexie persistante, - Alimentation entérale, voire parentérale
cachexie - Hydratation orale ou parentérale
- Réhydratation orale si possible
- Réhydratation parentérale : - Conserver si possible un apport liquidien par voie orale
Dés-
- SC (à privilégier) : jusqu’à 0,5 à 1L/24h, associée à de la hyaluronidase
hydratation - IV si abord veineux déjà présent
- Si décision de ne pas réhydrater : diminuer progressivement les posologies des médicaments
A traiter rapidement : retentissement rapide sur l’hydratation, et sur l’état du patient
- Rechercher en priorité une étiologie médicamenteuse (surdosage en laxatifs, opioïdes, anti-acides,
antibiotiques, AINS, antinéoplasique = 5-FU, mitomycine surtout) ou un fécalome
- Arrêt des compléments nutritifs liquides, éviction des laitages si diarrhée infectieuse
Diarrhée RHD
- Réhydratation
Uniquement après avoir éliminé une fausse diarrhée par fécalome
Anti- ère
- Lopéramide en 1 intention
diarrhéique nd
- Racécadotril, diphényxolate, codéine en 2 intention ou si diarrhées profuses
- Activité physique régulière
- Massage du cadre colique
Prévention - Consommation de fibres alimentaires
- Respect des habitudes de défécation
- Adaptation des médicaments (opioïdes, anticholinergique, imipraminique)
- Laxatif de contact (docusate sodique, polyxamère)
- Laxatif osmotique (sorbitol…)
Laxatif
- Laxatif stimulant (bisacodyl) si insuffisant
- Lésion neurologique ou échec de la voie orale : voie rectale = suppositoire, lavement
A rechercher systématiquement au TR devant : incontinence urinaire, rétention
d’urine, diarrhée, confusion, agitation, douleur abdominale, nausées, vomissements
Fécalome
- Bas situé : suppositoires laxatifs, lavement, voire évacuation manuelle (± sédation)
Constipation - Haut situé : laxatif péristaltogène intestinale, laxatif stimulant
= Systématique : - Laxatif osmotique : sucre, polyol, macrogol
Prévention
- Laxatif stimulant : anthracénique, bisacodyl
Absence de - Eliminer une occlusion intestinale et un fécalome
selles > 3 jours - Augmentation des posologies de laxatif osmotique/stimulant
Constipation - Bithérapie laxative : osmotique + stimulant
sous opioïde ± Lavement rectal si présence de selles au TR
- Antagonisation morphinique périphérique = méthylnaltrexone
Absence de
SC (Relistor®) : d’emblée ou si échec de bithérapie laxative à 48h
selles > 4 jours
CI : occlusion intestinale mécanique, abdomen chirurgical aigu
- En cas d’échec à 48h : préparation pour investigation colique ou
péristaltogène intestinal, ou grand lavement
PEC des principaux symptômes
ère
Chirurgie palliative = En 1 intention si possible
nd
= En 2 intention si chirurgie impossible
- Aspiration gastrique : si vomissements résistant au traitement ou fécaloïdes
Discuter une gastrostomie ou une jéjunostomie (plus confortable)
Occlusion - Arrêt des laxatifs (ou laxatifs doux en cas d’occlusion basse incomplète)
intestinale Traitement - Prise en charge d’une éventuelle diarrhée associée (par occlusion basse
symptomatique incomplète ou fistule colique ou rectale)
- Maintien alimentation (petites portions, pauvres en fibres) et hydratation
- Lutte contre la douleur : morphinique, antispasmodique
- Traitement des nausées : halopéridol (antiémétique prokinétique contre-
nd
indiqué), antagoniste 5-HT3 en 2 intention, voire octréotide
- Mise à jeun + réhydratation SC ou IV
- Antiémétique : halopéridol, chlorpromazine, dropéridol
Contre-indication du métoclopramide si occlusion complète
nd
- Anti-5-HT3 (sétron) en 2 intention, seul ou en association
J1-J3 - Antisécrétoire gastriques : IPP en IV (ou SC pour l’oméprazole)
- Anticholinergique : scopolamine SC ou IV
- Corticothérapie : cure courte 5 à 10 jours, IV ou SC
- SNG non systématique : si vomissements francs ou distension gastrique importante à
laisser le moins longtemps possible (sécrétions < 1L/24h)
Occlusion
intestinale Levée de - Diminution jusqu’à dose minimale efficace (voire arrêt) des corticoïdes et
sur l’occlusion anticholinergiques, réévaluation des traitements symptomatiques
carcinose J4 - Ajout d’un analogue de somatostatine (octréotide ou lanréotide)
Occlusion ère
péritonéale A discuter en 1 intention si récidive précoce d’une occlusion ayant
persistante
répondu aux analogues de somatostatine
Vomissements persistants - Echec de l’analogue de somatostatine arrêt
ou SNG > 1L/24h - Discuter la gastrostomie de décharge
Levée partielle ou contrôle - Poursuite de l’analogue de somatostatine avec relai par
J7
des symptômes forme prolongée par voie IM
- Arrêt de l’analogue de somatostatine et de l’anticholinergique
Levée franche de l’occlusion
- Discuter un traitement laxatif
- Symptomatique : traitement classique
- Bactériurie asymptomatique chez un patient avec SAD : abstention
Infection urinaire
- Epididymite ou prostatite : discuter l’ablation de SAD et la pose d’un cathéter
PEC des principaux symptômes
sus-pubien
- Sonde vésicale à double courant
Hématurie
- Embolisation artérielle si origine rénale
Troubles persistante
- Electrocoagulation si origine vésicale
urinaires
- Traitement médicamenteux adapté : anticholinergique (vessie instable)…
- Protection
Incontinence
- Sondage intermittent
ère nd
- Etui pénien en 1 intention chez l’homme SAD en 2 intention
Rétention - Drainage vésical en urgence
urinaire - SAD ou cathéter sus-pubien au long terme selon la cause
= Evolution progressive vers une phase terminale relativement bien définie : 50% des patients
- Classiquement patient atteint de cancer
Phase = Objectif de rémission de la maladie
curative Ne nécessite pas recours de soins palliatifs
Trajectoire 1
= Absence de perspective thérapeutique de guérison : stade métastatique
= Phases de généralement recours aux soins palliatifs
Modèles évolutifs
Déclin rapide la maladie - Phase palliative active = objectif de garantir une survie la plus longue
cancéreuse Phase
possible en ralentissant l’évolution de la maladie, tout en préservant la
palliative
meilleure qualité de vie possible : traitements actifs (chimiothérapie…)
- Phase palliative symptomatique = objectif de maintien ou
d’amélioration de la qualité de vie, en contrôlant au mieux les symptômes
= Episodes de détériorations aiguës et de temps de récupération, avec risque de mort soudaine,
Trajectoire 2 =
parfois inattendue : 40% des patients
Déclin graduel - Classiquement patient en insuffisance viscérale : cardiaque, rénale, hépatique, respiratoire…
Trajectoire 3 = = Perte progressive des capacités fonctionnelles et cognitives : 10% des patients
Déclin lent - Classiquement patient atteinte de maladie neuro-dégénérative (maladie d’Alzheimer…)
ITEM 137 : SOINS PALLIATIFS – ASPECT ETHIQUE ET LEGAL
Principe de non- - Ne pas exposer le malade au risque de subir un mal qui ne serait pas la contrepartie du
malfaisance rétablissement de sa santé
Principe de
- Toute personne dispose des mêmes droits d’accès aux soins palliatifs
justice
= Démarche en 4 étapes permettant de répondre à une question posée par le malade, son entourage ou un soignant,
aux enjeux cliniques et éthiques compliqués pour aboutir à une décision pluridisciplinaire de soin : arrêt de traitement
curatif (dialyse…) ou palliatif (nutrition artificielle, réhydratation…)
- Analyse de la personne malade
Analyse - Bibliographie sur la maladie ou le problème présenté
contextuelle - Dynamique de la relation inter-humaine entre le patient, l’entourage et les soignants
- Aspect spatio-temporel : circonstances dans lesquelles la question a été posée
= Réunion de concertation pluridisciplinaire éthique :
= Entre le médecin référent et/ou une personne référent en éthique, et un grand groupe
er de soignants, sans le malade et ses représentants
1
Ethique clinique
Evaluation et - Exposer le retentissement de la décision sur le malade, son entourage et les soignants
analyse à - Analyse des évaluations, des remarques et des difficultés
posteriori - Suivi du deuil si besoin
ITEM 138 : SOINS PALLIATIFS – FIN DE VIE
- Phase terminale = situation aboutissant au décès, peut durer plusieurs jours : pré-agonie, agonie, mort cérébrale puis mort
- Agonie = 48 à 72h précédant la mort : caractère rapidement évolutif de l’état général
= Défaillance d’une ou plusieurs fonctions vitales : phase réversible
- Neurologique : trouble de conscience, état calme ou agité, syndrome confusionnel, hallucinations…
Phase pré-
- Respiratoire : polypnée, cyanose, encombrement bronchique…
agonique - Cardiovasculaire : tachycardie, pouls filant, TA variable (hypertension puis hypotension), marbrures…
- Signes associées : diarrhée (par ischémie colique)…
Diagnostic
- Dyspnée de la phase terminale = polypnée superficielle avec anxiété, râle agonique : benzodiazépine d’action
rapide à doses anxiolytiques, morphine, scopolamine ou aspiration douce si encombrement
TTT
- Situation aiguë à risque vital immédiat, facilement identifiable (hémorragie cataclysmique, détresse
respiratoire asphyxique…) perte de conscience provoquée non transitoire
Indication - Symptôme physique réfractaire vécu comme insupportable (douleur réfractaire, épilepsie rebelle,
angoisse réfractaire…) résistant à un traitement bien conduit perte de conscience provoquée transitoire
- Situation singulière et complexe (détresse psychologique persistante…) : à discuter au cas par cas
ère
= En 1 intention : hydrosoluble, action rapide, ½ vie courte, effet sédatif d’intensité et
de durée dose-dépendante, amnésie quasi-constante, antidote, possible à domicile
- Utilisable chez l’enfant ou le sujet âgé, voie IV, SC, IM, sublinguale, nasale ou rectale
Midazolam
- Titration : 1 mg toutes les 2-3 minutes jusqu’à score de Rudkin > 4
Modalités Hypnovel® Sédation
- Entretien : IVSE avec dose horaire = 50% de la dose de titration
temporaire
- Chez le sujet âgé : titration par 1 mg toutes les 5-6 minutes
Sédation massive - Induction à 5 mg avec entretien à 5 mg/h
nd
2 intention - Si inefficace : changer de classe pharmacologique, voire appel d’un anesthésiste
- Degré de soulagement du patient
ère
SEDATION
- Profondeur de sédation : échelle de Rudkin toutes les 15 minutes pendant la 1 heure puis > 2 fois/jour
Suivi - 1 : Complétement éveillé et orienté - 4 : Yeux fermés, répond à la stimulation tactile légère
Echelle
- 2 : Somnolent - 5 : Yeux fermés, ne répond pas à la stimulation tactile
de Rudkin - 3 : Yeux fermés, répond à l’appel
Seuls 25% des décès ont lieu au domicile : 60% en établissement hospitalier et 10% en EHPAD
- Choix, présence et disponibilité du ou des proches
- Disponibilité et formation du médecin généraliste
A domicile
= Reflète un état de souffrance existentielle intense où la mort apparaît comme la meilleure issue
- Différencier l’inconfort (« j’en ai marre de vivre ») ou le souhait de mort (« je voudrais mourir ») de
la demande d’euthanasie (« je voudrais que vous mettiez fin à ma vie »)
- Ne pas couper directement le dialogue par une opposition (« c’est interdit ») ou le renforcer par un
positionnement en sa faveur
Répondre à une - Repérer les symptômes à l’origine de la demande : douleur, inconfort, souffrance globale, détresse,
demande qualité de vie insuffisante, perte d’autonomie, perte d’espoir, peur de mourir, peur de l’acharnement
d’euthanasie thérapeutique, peur de perdre le contrôle, atteinte de l’image corporelle, sentiment de perte de
dignité, position idéologique…
- Evaluer le degré d’ambivalence : coexistence d’un souhait de vivre et de mourir
- Proposer des réponses : amélioration du confort, soulagement de la douleur ou de symptômes,
évaluation psychiatrique et traitement d’une dépression, élaboration d’un projet de soins pour la
fin de vie (lieu de fin de vie, LATA, directives anticipées…), soutien psychologique
ITEM 139 : SOINS PALLIATIFS EN PEDIATRIE
- Equipe régionale ressource en soins palliatifs pédiatriques (ERRSPP) dans chaque région
- Prise en charge à domicile ou en établissement en service de pédiatrie
En l’absence d’autres ressources, les équipes mobiles et réseaux ou services d’hospitalisation de soins palliatifs de
l’adulte peuvent être sollicités
- Maladies pour lesquelles un traitement curatif existe mais avec un échec possible (excluant les cancers en rémission)
- Maladies pour lesquelles une mort prématurée peut être anticipée mais où un traitement intense permet de prolonger
une vie de bonne qualité : mucoviscidose…
6 catégories
- Maladie progressive pour lesquelles le traitement est uniquement palliatif : mucopolysaccharidose, myopathie…
- Maladies sévèrement invalidantes prédisposant à des complications parfois mortelles : infirmité motrice cérébrale
sévère, pathologie cérébrale majeure, maladie métabolique, maladie mitochondriale…
- Nouveau-nés d’espérance de vie très limitée ou imprévisible
- Membres d’une famille ayant perdu un enfant de façon imprévue suite à une maladie, un accident ou en période
périnatale (enfant mort-né, avortement)
- Fœtus avant la naissance : n’est pas une personne juridique, fait partie du corps de sa mère
Une inscription sur le livre de famille du fœtus dès 14 SA est possible, sans lui donner de statut juridique
- Nouveau-né après la naissance: sujet titulaire de droits dès lors qu’il est né vivant et viable (> 22 SA ou > 500g)
- Naissance extrêmement prématurée (< 26 SA) : soins intensifs ou soins palliatifs selon le pronostic et
En néonatalogie
- Taux de décès en réanimation = 15 à 25% selon les services et le recrutement, dont 50% suite à une décision de limitation
ou d’arrêt de soins (décompensation d’affection chronique, pathologie aiguë irréversible, séjour prolongé en réanimation)
Danger immédiat ou - Action sans prendre le temps de fournir des explications détaillées
nd
patient inconscient - Informations données dans un 2 temps dès que possible
Particularités
Patient conscient mais = Incapable de comprendre l’information donnée et d’exercer son libre choix
« incompétent » - Prévenir et informer la personne de confiance et la famille proche
- Donner une information claire et loyale sur la situation et ce que l’on propose de faire
Patient conscient et
- Respecter le choix du patient même en cas de refus, après l’avoir informé des conséquences
« compétent »
d’un éventuel refus (sans obligation légale d’avoir « tout mis en œuvre pour le convaincre »)
Code de déontologie médicale (décret du 6 septembre 1995) :
Cadre réglementaire
- Accompagnement d’un mourant et de son entourage : « accompagner le mourant jusqu’à ses derniers moments,
assurer par des soins et mesures appropriés la qualité d’une vie qui prend fin, sauvegarder la dignité du malade et
réconforter son entourage. Il n’a pas le droit de provoquer la mort. »
- Prise en charge de la douleur : « soulager les souffrances de son malade, l’assister moralement et éviter toute
obstination déraisonnable dans les investigations et la thérapeutique »
Loi du 9 juin 1999 : garanti l’accès aux soins palliatifs à toute personne malade dont l’état le requiert, la personne
restant libre de son choix de refus de tout traitement
Objectifs : traiter les symptômes responsables d’un inconfort, chercher à améliorer la qualité de la fin de vie et à rendre
l’agonie la moins pénible possible
- Se forger un rapport personnel avec la mort : réfléchir à la mort et au deuil, apprendre à être à l’aise avec les
incertitudes de la maladie et de la mort
- Bien communiquer : être sincère, manifester une présence compatissante, écouter sans se laisser distraire
- Créer l’environnement propice : salle particulière, ne pas laisser la conversation aux internes, faire participer le
personnel infirmier et les internes
- Etre disposé à ne pas tout contrôlé : manifester un malaise, ne pas savoir, permettre au famille de donner le ton de la
communication, savoir quand rassembler la famille
- Faciliter les décisions en matière d’arrêt des soins : évoquer les souhaits du patient, inciter la famille à se souvenir de
conversations avec le patient, se mettre à la place des membres de la famille, ne pas abandonner la prise de décision au
patient et à la famille, ne pas craindre d’aider la famille à prendre une décision
Recours aux compétences spécifiques des membres d’une unité mobile de soins palliatifs si possible
- PEC de la douleur : morphinique, fréquemment associée à une sédation en réanimation
Moyens et mise en œuvre
- Espérance de vie à court terme réduite : pathologie grave évoluée avec faible probabilité d’efficacité des traitements
(patient « moribond »), maladie sous-jacente de mauvais pronostic (hémopathie maligne ou cancer évolué en
échappement thérapeutique, cirrhose décompensée…)
- Défaillance vitale avec probabilité de décès particulièrement élevée
- Qualité de vie préalable médiocre (patient grabataire) ou dont l’espoir d’une qualité de vie à l’issue de
l’hospitalisation en réanimation est faible
Discussion au cas par cas, si possible collégiale, prenant en compte l’avis du patient et de son entourage
- Limitation des thérapeutiques actives = maintien des soins en cours, sans escalade si la défaillance supplémentaire
d’un organe survenait : « ne pas réanimer » en cas d’ACR, non instauration d’un nouveau traitement…
- Arrêt des thérapeutiques actives = arrêt des thérapeutiques de support des fonctions vitales : ventilation mécanique,
hémodialyse, perfusion de catécholamines…
A différencier d’un arrêt de soin : les soins d’hygiène, les soins de support, la sédation et l’analgésie sont maintenus
- Patient avec un pronostic désespéré : maintenu en vie seulement par les techniques de réanimation
- Qualité de vue à l’issue du séjour en réanimation ne paraissant pas acceptable : état végétatif,
dépendance définitive de prothèses diverses, mutilation, perspective de traitements particulièrement
LIMITATION OU ARRÊT DES THERAPEUTIQUES ACTIVES (LATA)