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CM 1 DOULEUR ET INFLAMMATION
DOULEUR
NEUROTRANSMISSION DE LA DOULEUR
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Pr. Fréret Douleur et inflammation CM1
I. DÉFINITION ..................................................................................................................................... 3
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I. DÉFINITION
Douleur : expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, liée à une lésion tissulaire réelle ou
potentielle (lésion centrale), ou décrite en terme d’une telle lésion (versant psychologique).
⇒ Aspect sensoriel (physiologique) et émotionnel/mental (psychologique) : conscience et contrôle de la
douleur.
La douleur est subjective car elle est projetée et intégrée dans les centres supérieurs.
Rôle : mettre en alerte l’individu d’un problème au niveau de l’organisme
Nociception (Nocere : faire du mal) : processus sensoriel à l’origine du message nerveux qui provoque la
sensation de douleur → Ensemble des fonctions de l’organisme qui permettent de détecter, percevoir et
réagir à des stimulations externes potentiellement nocives pour l’organisme
⇒ Aspect physiologique de la douleur : activité inconsciente induite par un stimulus dangereux appliqué
aux récepteurs sensoriels
Analgésie : suppression sélective de la douleur, sans altération de consciences ou d’autres sensations.
Hyperalgésie : perception accrue d’une douleur pour une stimulation douloureuse (contraire de
l'analgésie).
Allodynie : perception douloureuse d’une stimulation normalement en dessous du seuil nociceptif.
(Caresse sur un coup de soleil, où les nerfs sont à fleur de peau)
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Si on a un stimulus nociceptif, il est pris en charge par les récepteurs de la douleur (= nocicepteurs). Il est
transféré vers le système nerveux central par des voies afférentes vers le tronc cérébral et la moelle
épinière. Puis il y a une intégration de cette nociception dans un sentiment de douleur dans sa globalité
pour le tronc cérébral, et aussi vers la moelle épinière, vers des voies motrices réflexes efférentes
(modification comportementales, reflexe, activation motrice…).
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Rappel :
La myéline et l'augmentation du diamètre des fibres augmentent la vitesse de conduction
⇒ Fibres motrices : v = 200m/s.
Perception de la douleur en terme d'intensité :
Stimulation de faible intensité : sensation tactile → fibres myélinisées de gros calibre Aα et Aβ (système
lemniscal).
Stimulation plus intense : sensation douloureuse mais rapide, précise, localisée et brève → fibres Aδ.
Stimulation très intense : douleur intolérable, retardée, persistante, plus sourde, moins localisée → fibres
C.
Caractéristiques des nocicepteurs :
- Seuil d’activation élevé
- Codage de l’intensité du stimulus
- Capacité de sensibilisation
- Très nombreux au niveau de la peau
- Moins nombreux au niveau des viscères
- Présents sur tous les organes (sauf le cerveau)
- Saturation des décharges chez les fibres Aδ (≠ des fibres C)
Substances algogènes : substances capables d'activer les nocicepteurs ⇒ cible des médicaments.
Différentes actions sur le nocicepteur :
- Action directe de la stimulation nociceptive
- Action indirecte par les substances algogènes ⇒ « Soupe inflammatoire »
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Libération chronologique :
(1) Libération de K+, H+, sérotonine, histamine, bradykinine → hyperalgésie primaire par une
activation directe et/ou sensibilisation des nocicepteurs, avec modification des réponses.
(2) Libération d’acide arachidonique, et donc de prostaglandines =→ hyperalgésie secondaire par des
cascades d’activation
→ utilisation d'analgésiques périphériques
(3) Libération de neuropeptides algogènes (Substance P) → inflammation neurogène
→ utilisation d'analgésiques centraux
C’est un système auto-entretenu.
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C. Faisceau spino-thalamique
Différence anatomique au niveau de la face et du reste du corps
Au niveau du corps :
Cette voie agit via un protoneurone (= neurone sensitif du ganglion spinal), qui pénètre dans la moelle
épinière par la racine dorsale et fait suite au faisceau dorso-latéral de Lissauer (qui commence à se
projeter sur l’étage inférieur et supérieur de la moelle épinière).
Ce faisceau entre dans la substance grise de la corne dorsale, fais relais avec le deutoneurone situé dans
l’apex de la corne dorsale.
Les fibres Aδ et C (I et II) se terminent respectivement sur les lames II, V, I et II.
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Le deutoneurone décusse et monte directement vers le tronc cérébral et le thalamus dans le quadrant
antérolatéral de l’hémi-moelle contro-latéral = faisceaux spino-thalamique.
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Au niveau de la face :
Les fibres de premier ordre issues du ganglion de Gasser (protoneurone) entrent dans le tronc cérébral
puis descendent vers le bulbe pour former le faisceau trigéminal spinal. Ce faisceau fait synapse avec le
deutoneurone qui décusse et monte vers le thalamus pour former le faisceau trigémino-thalamique.
Au niveau du thalamus, on trouve :
- noyau VPM (ventro postérieur médian) : relais les informations en provenance de la face
- noyau VPL (ventro postérieur latéral) : relais les informations en provenance du reste du corps.
On va avoir ensuite projection sur le cortex somesthésique primaire.
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Crise d’angor :
Douleur d'écrasement (fibres C) apparaissant souvent dans le bras gauche, alors que le problème vient du
cœur.
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V. CLASSIFICATION NEURO-PHYSIOLOGIQUE
- Par excès de nociception : stimulation excessive des récepteurs périphériques (ex : lésion
mécanique, inflammatoire, vasculaire ou chimique)
→ sensible aux antalgiques.
- Par excès de désafférentation (neurogènes) : les douleurs neuropathiques, avec destruction des
terminaisons nerveuses (ex : lésion périphérique : diabète, zona, médullaire ; lésion centrale :
AVC, SEP):
• dysfonctionnement de la transmission des messages
• hyperexcitabilité des neurones spinaux et supra spinaux
• perturbation des contrôles inhibiteurs physiologiques
→ Peu sensibles aux antalgiques classiques
→ Sensibles à certains antidépresseurs et antiépileptiques (bloqueurs de canaux sodiques,
antagonistes NMDA)
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