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Physiologie de la douleur
Cours de physiologie
2eme année médecine
Dr FERHI Salah
MCA en Physiologie
2023-24
Plan
* Objectifs
I. Introduction
II. Nocicepteurs et fibres de la douleur
III. Mécanismes de la douleur
1. Activation des nocicepteurs au cours d’une lésion tissulaire
2. Transmission nociceptive au niveau de la moelle épinière
3. Modulation nerveuse de la douleur au niveau de la moelle épinière
4. Mécanisme nerveux à l’origine de la douleur référée (projetée ou irradiée) au niveau de la
moelle épinière
* Conclusion
* Références
* 0bjectifs
- Définition de la douleur
- Définition de la nociception
- Identification des nocicepteurs
- Identification des mécanismes d’activation des nocicepteurs (lésion tissulaire)
- Nomination des fibres afférentes en rapport avec la transmission nociceptive
- Décrire le mécanisme médullaire de transmission nociceptive
- Décrire le mécanisme médullaire de modulation de la transmission nociceptive
- Nommer la voie ascendante impliquée dans la transmission nociceptive
I. Introduction
La douleur est définie par l’IASP (International Association for Study of Pain) en 2020 comme
étant une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à, ou ressemblent à celle
associée à, une lésion tissulaire réelle … .
La douleur est une expérience personnelle (subjective) qui reste influencée à des degrés divers
par des facteurs biologiques, psychologiques et sociaux et dont le sens s’apprend par ses
expériences de blessures en début de vie.
La douleur nous renseigne sur une situation anormale et elle est associée à une sensation
désagréable. Raisons pour lesquels en pathologie c’est un motif fréquent de consultation d’un
médecin et dans la vie de tous les jours c’est un signal d’alarme décrit ou non verbalement qui
permet le retrait ou l’évitement d’une situation dangereuse.
La douleur est le fruit habituel d’un stimulus qui provoque ou susceptible de provoquer des
dommages tissulaires. Ce stimulus interagisse avec récepteur appelé nocicepteur.
Par ailleurs, la définition de la nociception selon l’IASP est différente. Il s’agit d’une activité
inconsciente induite par un stimulus dangereux appliqué aux récepteurs sensoriels. Cependant
la douleur est une expérience qui dépasse l’activité des neurones sensoriels.
Les nocicepteurs sont des terminaisons axoniques libres de neurones afférents de globalement
de petit diamètre peu ou pas myélinisées (figure 1)
Figure 1 : aspect des nocicepteurs et des terminaisons libres des fibres de la douleur (C)
élevée (ions H+), les neuropeptides, les cytokines, les postaglandines, les irritants de
l’environnement et nocicepteurs polymodaux, activés par une combinaison des stimulis.
Pour les neurones afférentes de la douleur, ils sont de deux type : Aδ et C. Les fibres Aδ
comportent un feuillet fin de myéline (sont de 2 à 5 µm de diamètre), elles conduisent l’influx
nerveux à une vitesse de 12 à 30m/s. Les fibres C par contre son amyélinisés et de faible
diamètre entre 0,4 et 1,2µm et conduisent l’influx nerveux à une vitesse faible de 0,5 à 2m/s.
Les fibres Aδ transmettent la douleur qui donne une sensation aigue et localisé, qui apparait
brusquement et disparait au cours de la guérison. C’est mécanisme de protection. Tandis que les
fibres C transmettent la douleur qui induit une sensation prolongée, intense, diffuse et
désagréable qui résulte habituellement d’une lésion nerveuse.
Lors d’une lésion tissulaire des substances sont sécrétées par les cellules lésées (figure 2) comme
la bradykinine et de prostaglandines ou la 5-TH (sérotonine), libérée à partir des plaquettes. Ces
substances sont des stimulis chimiques qui activent les nocicepteurs. Une autre substance
l’histamine est secrétée par les cellules du système immunitaires qui ont migré sur la zone lésée.
Ces stimulis chimiques activent les nocicepteurs en se liant sur des canaux ioniques ligand-
dépendants de la membrane plasmique du nocicepteur.
Ces simulis chimiques contribuent à l’hyperalgie ou l’hyperalgésie. C’est une sensibilité excessive
à un stimulus nociceptif. C’est un processus physiologique associé à une diminution du seuil
d'activation des nocicepteurs. Où la douleur peut persister plusieurs heures après l’arrêt du
stimulus initial. Et la douleur peut être plus intense que la douleur initialement ressentie comme
dans les brulures sévères.
Les nocicepteurs libèrent la substance P qui induit une extravasation plasmique et libèrent la
CGRP (peptide apparenté au gène de la calcitonine) qui dilate les vaisseaux sanguins. La
substance P agie aussi sur les mastocytes provoquant leur dégranulation et la libération
d’histamine, qui active les nocicepteurs.
A noté que les expériences passés ou l’émotion (l’anxiété) peuvent modifiés aussi l’expérience
douloureuse.
Figure 2 : Réponse à la lésion tissulaire par des médiateurs chimiques activateurs des
nocicepteurs
(d’après Kandel ER, Schwartz JH, Jessel TM (éditeurs) : Principles of neural science, 4éd.MaGraw-Hill, 2000)
Les fibres Aδ et C rentrent dans le système nerveux central et font synapses au niveau de la
moelle épinière avec des neurones ascendants. Parmi les neurotransmetteurs libérés à ce niveau
on note la Substance P et la Glutamate (figure3).
De la moelle épinière l’influx nocicepteur parcourt le deuxième neurone sensitif dont le corps
cellulaire est localisé au niveau de la substance grise homolatéral (corne dorsal), puis passe de
l’autre côté de la moelle épinière pour monter dans la colonne antérolatérale. Cette voie est
dite antérolatérale ascendante ou voie spinothalamique (figure 4)
Une douleur référée est une douleur perçue à distance de son foyer d’origine (de
lésion). Exemple dans la crise cardiaque, la douleur cardiaque est souvent perçue au niveau de
la face interne du bras gauche (figure 6).
La raison de la douleur référée est le faite que les neurones sensitifs afférents du cœur (viscéral)
et de la peau (somatique) convergent au niveau des mêmes neurones au niveau de la moelle
épinière (figure 7)
Figure 7 : Convergence des neurones viscéraux et somatiques sur les voies ascendantes est
(Origine de la douleur référée)
IV. Conclusion
Bien que la douleur soit associée à des sensations désagréables, cependant elle est nécessaire à
la vie. Le plus souvent c’est un signal d’alerte pour signaler une situation anormal qui risque de
nuire au bon fonctionnement de l’organisme.
* Références
- Ganong W F, Barrett K E, Barman S M, Boitano S, Brooks H L. Physiologie médicale. 3e édition
(français). De Boeck ; 2012.
- Raja SN, Carr DB, Cohen M et coll. The revised International Association for the Study of Pain
definition of pain: concepts, challenges, and compromises. Pain. 2020; 161(9):1976–82
- Vader K, Bostick G P, Carlesso L C, Hunter Judith, Mesaroli G, Perreault K, et al. La définition
révisée de la douleur de l’IASP et les notes complémentaires : les considérations pour la
profession de la physiothérapie. Physiother Can. 2021 Spring; 73(2): 106-109.French. DOI:
3138/ptc 109. French. DOI: 10.3138/ptc-2020-0124-gef
- Widmaier E P, Raff H, Strang K T, Boitano S.Vander Physiologie humaine. 6e édition (français).
Maloine ; 2013.