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Correspondance :
Dr. Ricardo Carbajal
Centre National de Ressources de Lutte contre la Douleur.
Hôpital d’enfants Armand Trousseau.
26, av du Dr Arnold Netter.
75012 Paris. France
Tel : 0144735421
Email ricardo.carbajal@trs.aphp.fr
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1. INTRODUCTION
D’énormes progrès ont été réalisés durant la dernière décennie pour améliorer la prise en
charge de la douleur chez l’enfant. L’attitude générale, sociale et médicale, vis-à-vis de la
douleur a changé. Les attentes des patients et des familles sont différentes : la douleur n’est
plus vue comme une fatalité ou une « rançon » obligatoire à payer pour être soigné. La
prévention et le traitement de la douleur des patients sont devenus une obligation du personnel
de santé. Par conséquent, nous devons laisser définitivement derrière nous le sous-traitement
de la douleur qui fut la « norme » autrefois. Cette mauvaise prise en charge était en partie
expliquée par la peur des complications dues aux analgésiques centraux, la crainte de masquer
un diagnostic, la mauvaise évaluation de la douleur de l’enfant et le manque de formation du
personnel médical à cette prise en charge [1]. L’enseignement médical a longtemps considéré
que la douleur était un maître symptôme et à respecter en tant que tel. Pourtant, s’il est vrai
que la douleur est importante à la survie de tout être humain, son rôle protecteur peut être
rapidement, et le plus souvent, facilement défini en médecine. Ainsi, lorsque la douleur
accompagne une pathologie dont le diagnostic est aisément posé, elle n’a plus aucun rôle et
son traitement doit être immédiatement réalisé. De même, la douleur liée aux gestes
diagnostiques ou thérapeutiques n’a aucun rôle protecteur. Sa prévention et son traitement
doivent être les piliers d’une prise en charge humaine et globale du patient. Quant à la douleur
d’une pathologie non identifiée, la plupart du temps le soulagement de la douleur non
seulement ne nuit pas au diagnostic mais peut, au contraire, le faciliter. C’est le cas,
notamment, de la douleur abdominale pour laquelle, il persiste encore parfois le « dogme » de
l’abstention de traitement antalgique alors que des études réalisées chez l’adulte ont montré
que l’utilisation d’un analgésique majeur peut, au contraire, aider à affiner le diagnostic de ce
type de douleur [2]. Chez l’enfant, des études récentes ont également montré que l’utilisation
de morphine intraveineuse soulage efficacement la douleur abdominale sans nuire au
diagnostic [3, 4].
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n’est pas toujours aisé pour des gestes souvent assez douloureux mais d’une durée
relativement courte.
Lors de la prise en charge de la douleur de l’enfant, il ne faut pas négliger l’anxiété qui est
souvent présente chez l’enfant. Il est parfois nécessaire de donner, outre les médicaments
destinés au contrôle de la douleur, des médicaments pour diminuer d’une façon spécifique
l’anxiété. Les antalgiques centraux et les anxiolytiques possèdent un effet sédatif.
L’utilisation des analgésiques pour une douleur aiguë, prolongée, ou continue nécessite une
évaluation de la douleur soit par une auto-évaluation chez les enfants de 5 à 6 ans ou plus, soit
avec une échelle d’hétéro évaluation chez les enfants plus jeunes. L’évaluation de la douleur
de l’enfant n’est pas traitée ici.
4.1. MORPHINE
La morphine est l’analgésique majeur de référence. Elle procure une analgésie, une sédation
et une anxiolyse. Elle est plus efficace pour la douleur intense et continue que pour la douleur
aiguë ponctuelle d'un geste douloureux. Elle peut entraîner une dépression respiratoire. Elle
est utilisée par voie intraveineuse (IV) et orale. Par voie IV, son délai d'action est de 5 min. et
sa durée d'action de 3 à 4 heures. La morphine est synergique avec le paracétamol.
Dose
En cas de douleur intense, la voie IV est souvent préférée avec l’administration d’un bolus
initial de 0,1 mg/kg suivie habituellement d’une perfusion veineuse continue à la dose de 0,5 à
1 mg/kg/j, soit 0,02 à 0,04 mg/kg/h. Pour les enfants de moins de trois mois, commencer avec
de doses de 0,01 mg/kg/h.
Le soulagement d’une douleur intense nécessite d’effectuer une titration. Celle-ci consiste à
administrer un bolus initial (souvent de 0,05 à 0,1 mg/kg) puis d’attendre 5 minutes. Si la
douleur persiste, une deuxième dose de 0,025 à 0,03 mg/kg est administrée. Si la douleur
persiste, on continue à administrer de doses similaires à la deuxième toutes les 5 minutes
jusqu’au soulagement du patient. Lorsque la dose totale administrée atteint 0,2 mg/kg, il est
nécessaire de réévaluer la cause de la douleur et de s’assurer clairement de l’absence d’effets
secondaires.
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La morphine peut aussi être administrée dès le début par voie orale. Cette voie doit, d’ailleurs,
être privilégiée chaque fois que cela est possible. Per os, la dose initiale habituelle est de 0,5 à
1 mg /kg/jour répartie en 6 prises. Les doses peuvent être augmentées par paliers de 30 à 50%
en cas d'inefficacité. Il n’existe pas de posologie unique. La bonne dose est celle qui soulage
le patient sans effet secondaire majeur.
Il faut d’autre part réaliser des prescriptions claires en signalant la dose en mg/kg/j (ou par
dose) et la dilution à effectuer. Cette rigueur diminue le risque d’erreur.
Lorsque le traitement dure quelques jours, l'arrêt doit être progressif. La morphine entraîne
parfois des nausées, un prurit et une constipation. La prescription d’un laxatif doit être faite
dès le début du traitement. Une surveillance rapprochée de la fréquence respiratoire et de
l’état de conscience est indispensable. La façon la plus efficace pour la surveillance est
d’établir une feuille ad-hoc avec report systématique des constantes vitales, douleur et effets
secondaires.
Présentation :
IV : Plusieurs présentations existent pour la morphine injectable. Elles vont de 0,1 à 50 mg
par ml. La présentation la plus usuelle est celle contenant 10 mg/ml.
Per os : Deux formes de morphine orale existent : à libération immédiate et à libération
prolongée (LP).
Libération immédiate : l’action analgésique débute environ 30 minutes après la prise et dure
environ 4 heures. Plusieurs concentrations existent pour la solution buvable. Les plus
courantes en pédiatrie sont celles contenant 1 mg/ml ou 2 mg/ml. Il faut s’assurer de la forme
disponible dans chaque centre. En sirop, la présentation de la Morphine Aguettant® contient 5
mg/ml ; la pipette fournie délivre 0,5 mg/graduation mais les graduations commencent à 2,5
mg. Actiskenan® gélules à 5, 10, 20 ou 30 mg. L’AMM en France est à partir de 6 mois pour
l’Actiskenan®. Des comprimés sécables de 10 et 20 mg (Sevredol®) sont également
disponibles.
Libération prolongée : elle est aussi appelée morphine retard. L’efficacité de ce type de
morphine commence 2 à 4 heures après l’administration et la durée d’action est d’environ 12
h. La forme LP est commencée lorsque l’on a déterminé les besoins en morphine et que le
patient est soulagé. Dans cette situation, des interdoses avec de la morphine à libération
immédiate doivent être prévues en cas de reprise de la douleur ; ces interdoses sont
équivalentes à 1/10ème de la dose LP. Les prises de morphine LP doivent donc être espacées
de 12 heures. Elle est disponible en gélules ouvrables (Skenan®) à 10, 30, 60, 100 et 200 mg
ainsi qu’en comprimés non sécables à ne pas écraser (Moscontin®) à 10, 30, 60, 100 mg.
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Lorsqu’un effet secondaire gênant survient, on peut ajouter du Narcan® en IV continu sur 24
h à la dose de 0,25 microgrammes/kg/h (une ampoule contient 400 microgrammes). Les
antagonistes de la morphine à petite dose diminuent les effets indésirables sans gêner l’action
antalgique ; efficaces surtout sur le prurit, les nausées et la rétention d’urine. Quelques
suggestions pour la gestion des effets secondaires sont données ci-après ; elles correspondent
aux pratiques de certaines équipes [8] mais ne constituent pas des « normes » de traitement.
1. Constipation : Elle doit être prévenue par l’administration systématique dès le début du
traitement de morphiniques de Lansoyl® ou de Duphalac®. Si la constipation persiste,
associer du Forlax® dès le 3e jour (1 sachet pour 30 kg, augmenter chaque jour si pas de
selles).
2. Nausées, vomissements : peuvent être traités par une prescription de Primpéran® IV,
Zophren® IV (attention à la majoration de la constipation)
3. Rétention d’urine : on peut injecter des bolus de Narcan® de 0,5 à 1 mcg /kg répétés
toutes les 5 min jusqu’à miction. Le sondage vésical (sous MEOPA) n’est à réaliser qu’en
cas d’inefficacité du Narcan®. Attention, la titration de Narcan® peut lever l’analgésie.
4. Prurit. Les antihistaminiques ont des effets sédatifs qui peuvent potentialiser de façon peu
prévisible ceux de la morphine. Il faut privilégier le Narcan® en première intention.
4.2. NALBUPHINE
Il s'agit d'un morphinique de type agoniste-antagoniste. Son effet antalgique est inférieur à
celui de la morphine. La nalbuphine possède un effet plafond : à partir d’une dose seuil (0,4
mg/kg), l’augmentation de la posologie n’augmente pas l’analgésie. Si la nalbuphine s’avère
inefficace, il faut passer à la morphine.
Dose : IV 0,2 mg /kg à renouveler toutes les 4 à 6 heures ; par voie intrarectale à la dose de
0,4 mg / Kg .
Présentation : Nubain® amp de 2 ml = 20 mg. L’AMM en France est à partir de 18 mois.
4.3. CODEINE
La codéine est un antalgique central faible utilisé pour les douleurs d’intensité modérée.
Comme tous les morphiniques, il possède un effet synergique avec le paracétamol. La codéine
agit par transformation en morphine dans l’organisme. Il a été signalé que 7 à 10 % de la
population générale serait incapable de réaliser cette transformation en morphine.
Dose : 1 mg/kg/4 à 6 h per os [9].
Présentation : La codéine seule est commercialisée dans la spécialité Codenfan® en sirop (1
ml = 1 mg). L’AMM pour le sirop Codenfan® est à partir de 1 an.
Plusieurs autres spécialités associant codéine et paracétamol sont actuellement disponibles en
France : Efferalgan codéine® (500 mg de paracétamol et 30 mg de codéine), Codoliprane®
(400 mg de paracétamol et 20 mg de codeïne) et Dafalgan codéine® (500 mg de paracétamol
et 30 mg de codéine).
4.4. MIDAZOLAM
Le midazolam est une benzodiazépine de demi-vie plus courte que celle du diazépam (106 +
29 min. versus 18 heures, chez l'enfant) [10]. Il est fréquemment utilisé dans la sédation
consciente de l’enfant. Il peut être utilisé par voie IV, orale, sublinguale, intranasale et
intrarectale [11, 12]. Il produit une sédation associée à une relaxation musculaire et une
amnésie antérograde et rétrograde. Il ne possède pas d'effet antalgique ; lorsqu’il est utilisé
pour des gestes douloureux, il doit donc être associé à un antalgique. A fortes doses, il peut
entraîner une apnée et une hypotension. Les effets du midazolam sont contrecarrés par le
flumazénil (Anexate®, voir plus loin dans la section antidotes). Le délai d'action varie selon
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la voie d'administration : IV (2 min.), intranasale, sublinguale, intrarectale (10 à 15 min.), et
orale (20 à 30 min.). Sa durée d’action quand il est administré par voie IV est de 20 à 30 min.
Quelques enfants présentent un effet paradoxal d’excitation 15 à 20 minutes après
l’administration, cet effet dure environ 20 à 30 minutes habituellement.
Doses : Intraveineux 0,05 à 0,1 mg/Kg ; sublinguale et intranasale, à 0,3 mg/kg ; intrarectale,
0,4 mg/Kg ; per os 0,5 mg/Kg. La dose maximale totale par voie transmuqueuse ne doit pas
dépasser 10 mg. En perfusion veineuse continue, en réanimation, il est administré
habituellement à raison de 0,03 à 0,06 mg/kg/h.
Présentation : Hypnovel® amp de 1 ml = 5 mg. L’AMM en France existe pour l’enfant
lorsqu’il est administré par voie rectale ; par voie veineuse, elle est à partir du nouveau-né.
Le protoxyde d'azote est un gaz qui a des propriétés sédatives, anxiolytiques et analgésiques.
Il produit un état d'euphorie et de somnolence [10, 13]. Il agit probablement en stimulant la
sécrétion d’opioïdes endogènes [10]. Le pic analgésique est obtenu en 3 à 5 minutes
d’inhalation et la durée d’action est brève après la fin de l’administration. Il est administré en
mélange équimoléculaire protoxyde d’azote-oxygène (MEOPA). L’administration de ce gaz
est facile et comporte peu d'effets indésirables [14, 15]. Il est essentiellement utilisé pour le
soulagement de la douleur induite par les actes médicaux et paramédicaux. Selon l’indication
et l’âge de l’enfant, le MEOPA utilisé seul procure une analgésie complète ou partielle dans
environ 75 à 80% des cas. Lorsque des gestes antérieurs pratiqués sans analgésie ont créé des
phobies chez l’enfant, le MEOPA est moins efficace.
L’utilisation du protoxyde d’azote à une concentration de 50% ne rentre pas dans le cadre de
l’anesthésie car cette concentration est insuffisante pour induire une anesthésie générale.
Ce gaz n’est pas métabolisé par l’organisme et il est éliminé tel quel par les poumons. Les
effets du protoxyde d’azote en dehors du système nerveux central sont très limités.
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Administration du MEOPA
La prescription du MEOPA est une prescription médicale nominative. Il peut être administré
par du personnel paramédical formé. L’expérience sur plusieurs milliers d’utilisation montre
que l’administration du MEOPA est extrêmement sûre. L’administration du MEOPA est
possible à tout âge. Dans les précautions d’emploie figurant dans l’AMM du produit, il est
indiqué que l'utilisation est possible chez l'enfant à partir de 4 ans (âge permettant une
coopération active) et que chez l'enfant plus jeune, l'administration devra être faite par un
praticien familier de la méthode. Il est indiqué que le taux de succès chez les enfants de moins
de 3 ans est plus faible car la concentration alvéolaire minimum efficace est supérieure à celle
des enfants plus grands.
Il faut prendre le temps de convaincre l’enfant d’accepter le masque et l’inhalation.
Commencer toujours en expliquant à l’enfant et à ses parents la finalité de l’administration du
MEOPA. Cette explication se voudra rassurante et mettra en exergue les effets analgésiques
que l’administration du gaz va procurer à l’enfant ; prévenir l’enfant qu’il ne dormira pas mais
qu’il se sentira comme dans un drôle de rêve. Montrer le masque à l’enfant et si possible lui
permettre de manipuler, voire jouer, avec le masque avant le branchement du système
d’inhalation. Attendre au moins 3 minutes d’inhalation du MEOPA avant de débuter le geste.
En cas d’inefficacité totale au bout de 5 minutes d’inhalation, il faut savoir changer de moyen
analgésique.
4.6. PARACETAMOL
C'est un antalgique périphérique efficace dans les douleurs peu intenses.
Dose : 15 mg/Kg/prise X 4 fois /jour per os . On dispose également de la forme injectable
(Perfalgan®, ampoules de 500 mg et 1000 mg) qui est administrée à la même dose. L’AMM
en France est à partir du nouveau-né.
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b) L’Ibuprofène (Advil® comprimés à 200 mg, sirop à 20 mg/ml ; Nureflex® en sirop dosé à
20 mg/ml). Dose : 30 mg/kg/j en 3 à 4 prises. L’AMM en France est à partir de 3 mois.
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langue ; il est maximal au bout de 2 minutes et il dure au total environ 5 à 7 minutes. Si le
geste se prolonge au-delà de 5 minutes, il est conseillé de renouveler l’administration de
solution sucrée. La solution sucrée est efficace jusqu’à l’âge de 2 mois. On utilise soit une
solution de saccharose de 24 à 30 %, soit la solution glucosée à 30% (G30%). On administre
habituellement 1 à 2 ml pour les nouveau-nés à terme ou jeunes nourrissons ; pour les enfants
prématurés de moins de 2500 g, la dose habituelle est de 0,5 ml. Pour les enfants de moins de
1500 g, elle est de 0,2 à 0,3 ml. Il existe un effet synergique entre les solutions sucrées et la
succion d’une tétine. C’est pourquoi, il est conseillé de les associer lors de la réalisation de
gestes douloureux mineurs.
4.14. ANTIDOTES
4.14.1 Naloxone (Narcan®). Elle est l’antidote des morphiniques. Dose : 5 à 10
microgrammes /kg (ampoules 1 ml = 400 microgrammes) en cas d’effet indésirable grave. La
durée d'action de la naloxone est de 30 à 45 minutes ce qui rend possible la re-sédation.
L'observation prolongée de l’enfant est donc nécessaire. Les ampoules de naloxone doivent
toujours être disponibles dès lors que l’on utilise la morphine.
4.15.2 Flumazénil (Anexate® 5 ml = 0,5 mg et 10 ml = 1 mg). Il a été utilisé efficacement
chez l'enfant pour contrecarrer les effets des benzodiazépines. Dose : 10 microgrammes/kg en
intraveineux [7]. En soins intensifs, l’AMM chez l’enfant inclut le nouveau-né. Dans les
situations d’urgence et lors du transport médicalisé, l’AMM est à partir de 6 ans.
L’OMS a établi trois paliers pour le traitement de la douleur : palier I (douleur légère), palier
II (douleur modérée) et palier III (douleur sévère). Parmi les médicaments cités ci-dessus, le
paracétamol, l'acide acétylsalicylique et les A.I.N.S. sont utilisés pour le palier I ; la codéine
et la nalbuphine pour le palier II et la morphine et la Kétamine pour le palier III.
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TABLEAU 1 : QUELQUES PRODUITS UTILISES DANS LA SEDATION ET
L’ANALGESIE DE L'ENFANT
MEDICAMENT QUELQUES VOIE ET DOSE DELAI DUREE COMMENTAI
SPECIALITES D'ACTION D'ACTION RES
Morphine -Morphine injectable IV : 0,1 mg/kg en bolus 5-10 min. 3 à 4 heures Hypotension,
(1 ml = 10 mg) (titration) suivie de 0,5 à 1 libération
-Morphine buvable mg/kg/jour en IV continu d'histamine,
(1 ml = 2 mg) PO : 0,5 à 1 mg/kg/j en 6 prises 15 min. constipation.
Penser à la
titration
Nalbuphine Nubain® IV : 0,2 mg/kg/4 à 6 h 3 min. 4 heures Effet plafond
(2 ml = 20 mg) IR : 0,4 mg/kg/4 à 6 h 15 min.
Midazolam Hypnovel® IV : 0,05 à 0,1 mg/kg 2 min. 30 min. Absorption
(1 ml = 5 mg) SL, N : 0,3 mg/kg 10-15 min. 45 min. variable par voie
IR : 0,4 mg/kg 10-15 min 45 min. transmuqueuse
PO : 0,5 mg/kg 20 à 30 min. 45 min.
Protoxyde d'azote Kalinox® Mélange Inhalation par masque 3 min. Pendant toute
équimoléculaire avec Masque déclenché par le patient l’inhalation.
de l'oxygène ou système avec ballon gonflable Disparition en
Medimix® et valve antiretour moins de 3
min. après
l’arrêt de
l’inhalation
Codéine Efferalgan codéine® 30 min. 4 heures Les effets
(paracétamol 500 mg et antalgiques du
codéine 30 mg) paracétamol et de
Codoliprane® la codéine sont
(paracétamol 400 mg et additifs. On peut
codéine 20 mg) associer au
Codenfan® sirop PO : Codenfan® 1 mg/kg/4 à 6 h Codenfan® un
sirop de
paracétamol
Paracétamol Efferalgan® PO : 15 mg/kg/6 h 20 min. 4 à 6 heures
(1 CM = 2 ml = 60 mg)
Doliprane® 250 mg et
500 mg
Dafalgan® 500 mg
Acide Aspegic® PO : 15 mg/kg/6 h 20 min. 4 à 6 heures
acétylsalicylique Catalgine®
Acide niflumique Nifluril® IR :
(suppositoire 400 mg,) 6 à 30 mois : ½ suppositoire, 2
fois/j
> 30 mois : 1 suppositoire/10 kg
de poids/ jour sans dépasser 3
suppositoires par jour
PO : gélule à partir de 12 ans
Ibuprofène Advil® (cp 200 mg, PO : 30 mg/kg/j en 3 à 4 prises
sirop 5 ml = 100 mg)
Nureflex®
(5ml = 100 mg)
Lidocaïne et Crème EMLA® Transcutanée 60 min.
prilocaïne (1 tube = 5 g ; Pansement occlusif
Patch=1 g)
Anesderm® 1 tube=5 g
Lidocaïne Xylocaïne® injectable Infiltration : 4 mg/kg 5 à 10 minutes Ajouter du
à 1% (1 ml = 10 mg) bicarbonate de
sodium à 4,2 %
(1 ml/10 ml de
lidocaïne).
IV : intraveineux ; IVL : intraveineux lent ; PO : per os ; IR : intrarectal ; N : nasal
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5. RECOMMANDATIONS GENERALES DE BONNE PRATIQUE POUR
L’EXECUTION DE GESTES INVASIFS
Un groupe d’experts de la fédération nationale des centres de lutte contre le cancer a
récemment publié de recommandations de bonne pratique pour la réalisation des gestes
invasifs chez l’enfant [22]. Ces recommandations incluent de principes généraux qui doivent
être considérés lors de la réalisation des gestes chez l’enfant. Ils sont les suivants :
• Il faut systématiquement évaluer la nécessité d’effectuer un geste invasif douloureux et se
demander s’il n’existe pas une alternative à celui-ci ;
• Tout geste invasif doit être exécuté par une personne compétente utilisant un matériel
adapté.
• Le geste doit être accompli dans un endroit calme. L’enfant doit être installé
confortablement, dans un climat de confiance.
• Lorsque l’indication du geste est posée, les parents et l’enfant (en fonction de son
développement cognitif) doivent être informés du geste lui-même (but, déroulement) et de
son caractère douloureux. Ils doivent pouvoir exprimer leurs préférences quant au choix
d’une stratégie antalgique. Il est en revanche déconseillé d’insister sur l’aspect douloureux
du geste au moment exact de son exécution afin d’éviter une anticipation de la douleur.
• La présence des parents lors de l’exécution du geste est une mesure majeure qui diminue
la détresse ressentie par l’enfant et qui doit donc être proposée systématiquement. Si cette
participation est acceptée par les parents et par l’enfant, il est recommandé de conseiller
aux parents de garder un contact physique et/ou verbal rassurant avec leur enfant. Il n’est
en revanche pas souhaitable de demander aux parents de maintenir leur enfant pour
l’immobiliser pendant le geste.
• La mise en œuvre d’une intervention à visée antalgique ne doit jamais entraîner de retard
de prise en charge de l’enfant, en cas d’urgence vitale.
• La mise en œuvre d’une stratégie à visée antalgique doit impérativement respecter le délai
d’action et tenir compte de la durée d’action de l’intervention retenue.
• La mise en œuvre d’une stratégie à visée anxiolytique répond aux mêmes principes. Des
molécules à durée d’action courte doivent être privilégiées dans ce contexte.
• Une évaluation systématique de la pénibilité et/ou de la douleur du geste pour l’enfant doit
être effectuée après le geste. Le résultat de chaque évaluation devra orienter le praticien
sur la nécessité éventuelle de reconsidérer la stratégie antalgique à proposer à l’enfant
pour le geste suivant.
• En pédiatrie, les experts recommandent la tenue d’une fiche de suivi de l’analgésie propre
aux gestes douloureux subis par l’enfant. Cette fiche de suivi devra faire partie du dossier
de soins.
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- Enfant éveillé et bon contact avec son entourage.
- Fonction motrice normale.
- Boit un liquide correctement.
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Crise douloureuse Douleur modérée : Paracétamol + codéïne. Nalbuphine
drépanocytaire Douleur sévère : Morphine IV
Sondage vésical Protoxyde d’azote + lidocaïne
Tomodensitométrie Midazolam
Intubation endotrachéale Kétamine + midazolam + atropine Propofol (Diprivan®) + atropine
EN REANIMATION
Intubation endotrachéale Atropine 0,01 mg / kg + Fentanyl 2µg/kg + Propofol (3,5 mg/kg) + atropine
Midazolam IV OU
Cathétérisme veineux, drainage Non ventilé : Midazolam + Atropine + Ventilé : Utilisation facile d'une analgésie
thoracique, dénudation Kétamine profonde :
veineuse, pansements des - Fentanyl + Midazolam ou
grands brûlés, ponction de
moelle osseuse - Kétamine + Midazolam
DOULEUR POSTOPERATOIRE
10. CONCLUSION
Les services qui prennent en charge des enfants doivent utiliser des protocoles de prise en
charge de la douleur selon les différentes situations cliniques, les intensités possibles de celle-
ci, et la disponibilité du personnel pouvant assurer une sédation et une surveillance adéquate.
Il ne faut plus se cacher derrières des alibis tels que : « cet enfant exagère », « ça ne fait pas
très mal ». Il est de notre devoir de combattre la douleur sous toutes ses formes de
présentation pour que les cris des enfants ne constituent plus un bruit de fond « normal » d’un
service de pédiatrie ou d’urgences. L’utilisation des analgésiques pour une douleur prolongée
ou continue nécessite une évaluation de la douleur soit, par auto-évaluation chez les enfants
de 5 à 6 ans ou plus, soit avec une échelle d’hétéro évaluation chez les jeunes enfants.
11. REFERENCES
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