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Les professionnels de santé se caractérisent par une démographie médicale insuffisante et mal
répartie avec une approche de la santé plutôt curative que préventive.
1. Le cadre de l’intervention
1.1. La promotion de la santé
Elle s’appuie sur un cadre d’intervention élargi selon une approche de santé globale.
Elle se définit comme un « Processus qui confère aux population les moyens d’accroitre leur
contrôle des déterminants de santé et ainsi améliorer leur santé » selon l’OMS de 1986.
Collective (l'idée étant de prendre un certain nombre de mesures pour pouvoir améliorer
une situation sous ses différents aspects : sanitaire, social, environnemental, économique)
Mais aussi individuelle (on cherche à renforcer les capacités/aptitudes au niveau de chaque
individu), le but étant de permettre à chacun de faire des choix de santé éclairés.
1.2. La prévention
Le cadre d’intervention de la prévention est moins large et plus ciblé sur la maladie. Il s’agit de l’ «
Ensemble des mesures visant à éviter, à réduire le nombre et la gravité des maladies »
On distingue :
La prévention primaire :
Proposer des actions pour éviter que survienne la maladie.
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En termes d'indicateur, c'est quelque chose qui va jouer sur l'incidence des maladies (on
cherche à la diminuer). Rappel : l’incidence est le nombre de nouveaux cas rapporté à la
population à risque.
Exemple : la vaccination, qui permet d'éviter la survenue de maladies infectieuses.
La prévention secondaire :
On agit sur le dépistage, c’est-à-dire détecter la maladie en espérant la détecter à un
stade précoce, et permettre la mise en place d’un traitement
On évite ainsi la maladie chez un individu qui se croit exempt de la maladie.
On diminuera sa prévalence, ce qui va permettre de la guérir, voire de la contrôler.
La prévention tertiaire :
Pour prévenir les complications, par exemple celles du diabète (amputation du pied du
diabétique par exemple).
Elle permet de diminuer la prévalence des complications liées à la maladie.
Nous avons tous un capital santé propre qui n’est pas inépuisable, à nous de le préserver au mieux
(ou pas) tout au long de la vie. La santé n'est pas un but dans la vie, c'est une ressource quotidienne.
Il s’agit également d’informer sur les choix qui sont favorables à l’état de santé. Le savoir est
essentiel à l’action. En d’autres termes, ce n’est pas parce que l’on sait que l’on fait, mais si on ne
sait pas, on ne peut pas faire. Comment peut-on agir sans savoir ?
En développant des compétences de vie qui passent par le savoir, par le savoir-faire et le savoir-
être : renforcer l'estime de soi, renforcer sa capacité à dire « non » (cigarette, rapport sexuel non
protégé…). Il est important de toujours laisser une liberté de choix dans le respect de la personne, et
cela sans critères de jugement, sans être moralisateur, toujours avec empathie et en acceptant des
choix pouvant paraître irrationnels (mais relatifs à l'état de l'individu, son vécu, des éléments de vie,
… qui feront qu’à un moment donné au cours de sa vie un individu ne fera peut-être pas toujours des
choix éclairés de santé).
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Elle s’adresse aux patients et vise à les accompagner vers plus d'autonomie :
En facilitant son adhésion aux traitements prescrits
En améliorant sa qualité de vie
Pour le patient, adhérer à un traitement n'est pas une finalité en soi. Ce sont les conséquences de la
maladie sur sa vie quotidienne, sur ses projets, associés à la prise de médicaments qui vont être à
l'origine de son adaptation à sa nouvelle vie.
Situations éducatives :
Auto-surveillance glycémique
Hypertension artérielle
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Insuffisance cardiaque
Epilepsie
Obésité
Corticothérapie de longue durée
Ostéoporose post-ménopausique
Rhinite pollinique
Sevrage tabagique
France : elle a eu un peu de retard mais le processus a connu une belle impulsion avec la loi HPST et
la convention pharmaceutique signée entre les principaux syndicats de pharmacien et l’assurance
maladie.
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3) « Participent à la mission de service public de la permanence des soins » : système de garde des
officines
4) « Concourent aux actions de veille et de protection sanitaire » : à travers l'ensemble des vigilances
Elles sont précisées dans la loi et ont pour objectif d’élargir les missions et de valoriser les
compétences du pharmacien d’officine (qu’il soit pharmacien titulaire ou adjoint) :
1) « Peuvent, dans le cadre des coopérations, être désignés comme pharmacien correspondant » (Art. 51)
Protocole de coopération mis en place entre un médecin et un pharmacien, la désignation du
pharmacien se faisant par le patient.
Surtout adressé à des patients sous traitements chroniques
Permet un renouvellement, ajustement de la posologie (suivant des fenêtres Cmax/min définit dans
le protocole), définir la durée du traitement (ne peut excéder 12 mois) au vu du bilan de médication
qu’il aura effectué. La prescription médicale rédigée dans le cadre du protocole précise les
posologies minimales et maximales et la durée totale du traitement comprenant le renouvellement.
On peut aussi prévoir un bilan de médication effectué par le pharmacien pour évaluer l’observance
et la tolérance au traitement, le recensement des effets indésirables, identification des interactions
médicamenteuses que l’on transmettra au médecin prescripteur pour un suivie du patient
(ajustement des posologies, …). Ce protocole est toutefois long à mettre en place car cela prend du
temps.
2) « Peuvent assurer la fonction de pharmacien référent dans un EHPAD sans PUI (pharmacie à usage
intérieure) »
Elle permet la bonne gestion et la bonne utilisation des médicaments destinés aux
résidents (nécessite la collaboration entre médecins traitants, médecin collaborateur, et
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5) « Peuvent effectuer les vaccinations dont la liste est fixée par arrêté du ministre chargé de la santé
pris après avis de la HAS ». (ex : grippe saisonnière)
Les préalables
Les officines doivent être adaptées, disposer d'un espace de confidentialité (l’entretien ne se
fait pas au comptoir)
Formation des pharmaciens notamment nécessaire pour l’ETP (40h) : formation initiale
(pendant les études) ou lors du développement professionnel continu (pharmacien
ancien/pratiquant).
Pour réaliser ces nouvelles missions (notamment les entretiens), cela prend du temps (40min environ
par entretien) donc cela pose la question de la rémunération qui est prise en compte dans la
convention pharmaceutique et ces avenants, signée par les principaux syndicats et l’AM.
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Le pharmacien doit s'assurer de la bonne compréhension de l'ordonnance par son patient, et lui
proposer un plan de prise destiné à lui faciliter la prise du traitement.
Accompagnement par le pharmacien des patients sous traitement au long cours d’anti-
coagulants oraux :
Contexte :
Plus de 1 million de patients sous anti-coagulants oraux en France
Age moyen : 73 ans
Risque hémorragique (surdosage) ou de thrombose (sous-dosage) car ce sont des
médicaments à marge thérapeutique étroite. Ce type de traitement nécessite une
surveillance renforcée.
Rôle du pharmacien :
Améliorer l’observance du traitement (si besoin) pour prévenir les risques iatrogènes
En pratique :
Un entretien à l’initiation du traitement
Au moins 2 entretiens pharmaceutiques annuels
Contrôle de la réalisation de l’inr (pour les anti-vitamines k, contrôle régulier en labo pour
s’assurer d’être dans la fenêtre thérapeutique)
En cas de besoin : prise de contact avec le prescripteur
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Accompagnement par le pharmacien des patients asthmatiques : il cible tous les patients
majeurs sous corticoïde inhalé dont la durée de traitement prévisible est supérieure ou égale à 6
mois
Contexte :
La prévalence de l’asthme est importante dans la population générale : 6,8% de patients
asthmatiques (environ 4,5 millions). De nombreux asthmatiques sont insuffisamment
contrôlés avec des crises fréquentes pouvant conduire à une hospitalisation voire au décès.
15 000 hospitalisations pour asthme/an (5-44 ans)
1 000 décès/an
Rôle du pharmacien :
Contrôle de l’observance du traitement (car le patient ne voit pas forcément le bénéfice
immédiat) notamment du traitement de fond si besoin.
Contrôle régulier de la maitrise de la technique d’inhalation par le patient contrôle de la
bonne administration du traitement.
En pratique :
Entretiens pharmaceutiques (mis en place dans le cadre de la convention pharmaceutique
elle-même signé par l’assurance maladie et les principaux syndicats pharmaceutiques) :
permettent d’évaluer les connaissances du patient de son traitement, favoriser le bon usage
des médicaments dont le renforcement d’apprentissage des techniques d’inhalation, à
améliorer son adhésion thérapeutique et à l’aider à contrôler les facteurs déclenchant ses
crises. On accompagne et on explique au patient son traitement et sa maladie car un patient
bien informé est un patient mieux observant.
En cas de besoin : prise de contact avec le prescripteur
Introduits en 2018
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Accompagner le développement de la
télémédecine
La télémédecine est une forme de pratique médicale à distance utilisant les technologies de
l’information et de la communication.
La téléconsultation :
Rôle du pharmacien accompagnant : proximité, amplitude horaire, disponibilité
Condition de réalisation de la téléconsultation en officine : dans un local fermé et dédié, des
équipements adaptés.
Modalités de rémunérations du pharmacien (participation forfaitaire pour l’équipement / en
fonction du nombre de téléconsultations réalisées)
Le pharmacien peut organiser au sein de son officine dans un local dédié, des consultations par des
médecins distants dans lesquelles il interviendra pour assister le patient.
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Les outils d’intervention pour promouvoir la santé des individus vont être utilisés dans le cadre
d’actions :
Individuelles pour promouvoir des habitudes de vie saine, des consultations préventives,
…
Collectives via des campagnes de prévention, ou encore la mise en place du service
sanitaire impliquant les étudiants en santé.
4. Conclusion
Même si la France présente un certain retard par rapport à d’autres pays ; comme le Canada qui est
plus avancé dans le développement de la promotion de la santé et de la prévention ; elles font
parties aujourd’hui des priorités de santé publique, orientant la politique de santé. Elle s’appuie sur
les professionnels de santé dont le pharmacien d’officine dont elle développe et valorise les
compétences, transformant ainsi progressivement le métier de pharmacien d’officine.
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