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UE5-L’EDUCATION POUR LA SANTE

UE5 – L’éducation pour la santé


Mme Savanovitch

LES PRINCIPES DE L’EDUCATION POUR LA SANTE ET DE


L’EDUCATION THERAPEUTIQUE DU PATIENT
La population subit un vieillissement en France, avec un essor des comportements à risque marqués
et une explosion de la prévalence des maladies chroniques
 Certains facteurs de risques sont évitables.

Les professionnels de santé se caractérisent par une démographie médicale insuffisante et mal
répartie avec une approche de la santé plutôt curative que préventive.

1. Le cadre de l’intervention
1.1. La promotion de la santé

Elle s’appuie sur un cadre d’intervention élargi selon une approche de santé globale.
Elle se définit comme un « Processus qui confère aux population les moyens d’accroitre leur
contrôle des déterminants de santé et ainsi améliorer leur santé » selon l’OMS de 1986.

Ce concept est interprofessionnel (professionnels de santé et aussi du social). Il s’agit de promouvoir


le développement d’une santé positive selon une approche qui pourra être à la fois :

 Collective (l'idée étant de prendre un certain nombre de mesures pour pouvoir améliorer
une situation sous ses différents aspects : sanitaire, social, environnemental, économique)
 Mais aussi individuelle (on cherche à renforcer les capacités/aptitudes au niveau de chaque
individu), le but étant de permettre à chacun de faire des choix de santé éclairés.

1.2. La prévention
Le cadre d’intervention de la prévention est moins large et plus ciblé sur la maladie. Il s’agit de l’ «
Ensemble des mesures visant à éviter, à réduire le nombre et la gravité des maladies »

On distingue :

 La prévention primaire :
 Proposer des actions pour éviter que survienne la maladie.

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 En termes d'indicateur, c'est quelque chose qui va jouer sur l'incidence des maladies (on
cherche à la diminuer). Rappel : l’incidence est le nombre de nouveaux cas rapporté à la
population à risque.
 Exemple : la vaccination, qui permet d'éviter la survenue de maladies infectieuses.

 La prévention secondaire :
 On agit sur le dépistage, c’est-à-dire détecter la maladie en espérant la détecter à un
stade précoce, et permettre la mise en place d’un traitement
 On évite ainsi la maladie chez un individu qui se croit exempt de la maladie.
 On diminuera sa prévalence, ce qui va permettre de la guérir, voire de la contrôler.

 La prévention tertiaire :
 Pour prévenir les complications, par exemple celles du diabète (amputation du pied du
diabétique par exemple).
 Elle permet de diminuer la prévalence des complications liées à la maladie.

 Chaque stade vise à réduire la morbi-mortalité évitable

2. Les méthodes d’intervention


2.1. L’éducation pour la santé
Elle vise à "rendre les individus acteurs de leur santé", elle est mise en œuvre chez les individus en
bonne santé.

Sensibiliser : « capital santé »

Nous avons tous un capital santé propre qui n’est pas inépuisable, à nous de le préserver au mieux
(ou pas) tout au long de la vie. La santé n'est pas un but dans la vie, c'est une ressource quotidienne.

Informer : « le savoir est essentiel à l’action »

Il s’agit également d’informer sur les choix qui sont favorables à l’état de santé. Le savoir est
essentiel à l’action. En d’autres termes, ce n’est pas parce que l’on sait que l’on fait, mais si on ne
sait pas, on ne peut pas faire. Comment peut-on agir sans savoir ?

L’information est faite :

 Collectivement : école, campagnes de prévention (vaccination : en France la population se méfie,


on a donc une couverture vaccinale insuffisante, il y a des informations mal comprises et
beaucoup d’idées reçues).
 Individuellement : l'idée est de valoriser ses acquis et de les améliorer. On valide les acquis du
patient en s’appuyant sur ce qu’il sait déjà via une écoute active et attentive par exemple, et on
complète l’information si besoin.

Développer des aptitudes à faire des choix favorables à la santé

En développant des compétences de vie qui passent par le savoir, par le savoir-faire et le savoir-
être : renforcer l'estime de soi, renforcer sa capacité à dire « non » (cigarette, rapport sexuel non
protégé…). Il est important de toujours laisser une liberté de choix dans le respect de la personne, et
cela sans critères de jugement, sans être moralisateur, toujours avec empathie et en acceptant des
choix pouvant paraître irrationnels (mais relatifs à l'état de l'individu, son vécu, des éléments de vie,
… qui feront qu’à un moment donné au cours de sa vie un individu ne fera peut-être pas toujours des
choix éclairés de santé).

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Promouvoir la santé est une attitude éducative au quotidien :


 Promouvoir l'activité physique
 Promouvoir une alimentation équilibrée
 Prévenir les risques liés au tabagisme, à la consommation de boissons alcoolisées, de drogues...
 Promouvoir l'allaitement maternel
 Prévenir les risques liés à l'exposition solaire, à la canicule
 Prévenir les risques liés aux maladies infectieuses
 Promouvoir le dépistage
 Promouvoir la vaccination
 …

Les atouts pour intervenir en éducation pour la santé ou en éducation thérapeutique :


 La crédibilité en tant que professionnel de santé
 Une bonne connaissance globale du patient
 Une relation de confiance avec le patient
 Des contacts fréquents avec le public
 L’accessibilité et la disponibilité
 La proximité géographique
= le pharmacien

2.2. L’éducation thérapeutique du patient (ETP)


Principe général de l’éducation thérapeutique (ETP)

Elle s’adresse aux patients et vise à les accompagner vers plus d'autonomie :
 En facilitant son adhésion aux traitements prescrits
 En améliorant sa qualité de vie

Pour le patient, adhérer à un traitement n'est pas une finalité en soi. Ce sont les conséquences de la
maladie sur sa vie quotidienne, sur ses projets, associés à la prise de médicaments qui vont être à
l'origine de son adaptation à sa nouvelle vie.

Mieux appréhender l'adhésion au traitement, en abordant le patient dans ses différentes


dimensions et en le situant dans son processus d'adaptation à la maladie, permettra d'adapter
l'offre éducative dans un contexte de PEC (prise en charge) pluridisciplinaire.

Les compétences individuelles visées sont :


 Connaissance et compréhension de la maladie (en se basant sur les acquis du patient dans ce
domaine)
 Connaissance du traitement (connaitre ses médicaments et à quoi ils servent)
 Auto-soin (maitriser les bons gestes techniques pour utiliser un médicament)
 Adaptation à sa maladie (vivre avec et être capable de reconnaitre des signes d'alerte, des
symptômes, des effets indésirables d’un médicament, d'interpréter un résultat d'auto-mesure et
de savoir quoi faire surtout si le résultat se situe en dehors des valeurs fixées par le médecin)
 Tout cela passe par le Savoir (information) / Savoir-faire (apprentissage) (Ex : apprentissage d’une
technique d’inhalation pour un asthmatique ; injection d’insuline pour un diabétique) / Savoir-être
(avoir une bonne estime de soi, être capable de s’adapter à sa maladie)

Situations éducatives :

 Auto-surveillance glycémique
 Hypertension artérielle

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 Insuffisance cardiaque
 Epilepsie
 Obésité
 Corticothérapie de longue durée
 Ostéoporose post-ménopausique
 Rhinite pollinique
 Sevrage tabagique

3. Un processus en forte évolution

Le concept de promotion de la santé n’est pas nouveau : il


a été introduit en 1986 par la charte d’Ottawa puis en 2005
avec la charte de Bangkok.

2009 : loi HPST (Hôpital Patient Santé Territoire) fixe le


cadre politique de la prévention de la santé

2012-2017 : Convention pharmaceutique fixe l’outil qui


donne les actions pouvant être réalisées dans ces
domaines.

France : elle a eu un peu de retard mais le processus a connu une belle impulsion avec la loi HPST et
la convention pharmaceutique signée entre les principaux syndicats de pharmacien et l’assurance
maladie.

3.1. La loi HPST et sa mise en œuvre


Loi "Hôpital Patient Santé Territoires" du 21 Juillet 2009
 Priorité à la prévention, promotion de la santé
 Améliorer l'accès aux soins et la qualité des soins
 Améliorer la fluidité du parcours de soins
 Contribuer à la maitrise des dépenses

Les Agences Régionales de Santé (ARS)

Elles rassemblent des structures de l'Etat et de l'assurance maladie.

Missions : Définir et mettre en œuvre la politique de santé en région par :

 Régulation de l'offre de soins :


o Dimension territoriale (mieux répartir les offres de soins, favoriser la coopération
hôpital/ville, meilleur accompagnement des patient âgés)
o Dimension économique (meilleure utilisation des ressources, maitrise des dépenses)

 Pilotage de la Santé Publique en région :


o Action de prévention et de promotion de la santé
o Veille et sécurité sanitaire
o Anticipation et gestion de crises sanitaires

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3.1.2. Des missions élargies pour le pharmacien

Loi HPST : - titre II : Accès aux soins de qualité


- titre III : Prévention et Santé Publique

 Quatre missions impératives pour les officinaux (Article 38) :

1) « Contribuent aux soins de 1er recours » :


 Les médecins et les pharmaciens sont en première ligne car ils contribuent aux soins de 1er
recours.
 Organisation des soins en niveau de recours, définit en fonction d’exigence de proximité qui
s’apprécie en termes de distance, de temps de parcours pour pouvoir accéder au soin, de
qualité et de sécurité.
 La loi valorise les compétences du pharmacien d’officine (adjoint ou titulaire) en introduisant
des missions élargies. Elle précise 4 missions impératives et d’autres sans caractère
obligatoire. Les missions impératives comprennent (Art. 36) :
- Prévention, dépistage, diagnostic, traitement et suivi des patients
- Dispensation et administration des médicaments, produits et dispositifs médicaux,
ainsi que le conseil pharmaceutique
- Orientation dans le système de soins et le secteur médico-social
- Education pour la santé

2) « Participent à la coopération entre les professionnels de santé »

3) « Participent à la mission de service public de la permanence des soins » : système de garde des
officines

4) « Concourent aux actions de veille et de protection sanitaire » : à travers l'ensemble des vigilances

 Cinq missions sans caractères obligatoires

Elles sont précisées dans la loi et ont pour objectif d’élargir les missions et de valoriser les
compétences du pharmacien d’officine (qu’il soit pharmacien titulaire ou adjoint) :

1) « Peuvent, dans le cadre des coopérations, être désignés comme pharmacien correspondant » (Art. 51)
 Protocole de coopération mis en place entre un médecin et un pharmacien, la désignation du
pharmacien se faisant par le patient.
 Surtout adressé à des patients sous traitements chroniques
 Permet un renouvellement, ajustement de la posologie (suivant des fenêtres Cmax/min définit dans
le protocole), définir la durée du traitement (ne peut excéder 12 mois) au vu du bilan de médication
qu’il aura effectué. La prescription médicale rédigée dans le cadre du protocole précise les
posologies minimales et maximales et la durée totale du traitement comprenant le renouvellement.
On peut aussi prévoir un bilan de médication effectué par le pharmacien pour évaluer l’observance
et la tolérance au traitement, le recensement des effets indésirables, identification des interactions
médicamenteuses que l’on transmettra au médecin prescripteur pour un suivie du patient
(ajustement des posologies, …). Ce protocole est toutefois long à mettre en place car cela prend du
temps.

2) « Peuvent assurer la fonction de pharmacien référent dans un EHPAD sans PUI (pharmacie à usage
intérieure) »
 Elle permet la bonne gestion et la bonne utilisation des médicaments destinés aux
résidents (nécessite la collaboration entre médecins traitants, médecin collaborateur, et

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pharmacien pour établir une liste de médicaments à utiliser préférentiellement dans


chaque classe pharmaceutique).

3) « Peuvent proposer des conseils et prestations destinés à favoriser l’amélioration ou le maintien


de l’état de santé des personnes »
 Exemple des tests de dépistage à l’officine (arrêté du 1er aout 2016), notamment en
infectiologie avec le TROD (test rapide d’orientation diagnostic pour les angines à
streptocoques beta hémolytique du groupe A)
 Dépistage du diabète, par la réalisation de test capillaire d’évaluation de la glycémie

4) « Peuvent participer à l’éducation thérapeutique et aux actions d’accompagnement de patients » :


 Cette mission s’inscrit dans le parcours de soins du patient et n’est pas opposable au patient
(on ne va pas le forcer)
 Comprend :
 Programmes d’Education Thérapeutique du Patient (ETP) avec deux professionnels
dont un médecin, formés à l’ETP (formation de 40 heures, comprise dans les études
de pharmacie désormais), le but étant de structurer les pratiques, de les harmoniser.
Ces programmes doivent être conformes à un cahier des charges national. Parmi les
thématiques ouvertes à l’ETP, on retrouve : les ALD, l’asthme, les maladies rares, et
les problèmes de santé considérés comme prioritaires au niveau régional. Ces
programmes sont soumis à autorisation par l’ARS et sont évalués par la HAS.
 Programmes d’accompagnement : le but est de garantir les meilleures conditions de
l’initialisation d’un traitement, de son suivi, de l’observance et de son évaluation. Ils
concernent, par exemple, la dispensation de traitement au long cours.

5) « Peuvent effectuer les vaccinations dont la liste est fixée par arrêté du ministre chargé de la santé
pris après avis de la HAS ». (ex : grippe saisonnière)

 Conformément à l’article 59 de la loi n°2018-1203 du 22 décembre 2018, ces dispositions


entrent en vigueur le 1er mars 2019.

3.2. En pratique : la convention pharmaceutique

= Une réforme de la pharmacie en valorisant les compétences du pharmacien…

Les préalables

 Les officines doivent être adaptées, disposer d'un espace de confidentialité (l’entretien ne se
fait pas au comptoir)
 Formation des pharmaciens notamment nécessaire pour l’ETP (40h) : formation initiale
(pendant les études) ou lors du développement professionnel continu (pharmacien
ancien/pratiquant).

Pour réaliser ces nouvelles missions (notamment les entretiens), cela prend du temps (40min environ
par entretien) donc cela pose la question de la rémunération qui est prise en compte dans la
convention pharmaceutique et ces avenants, signée par les principaux syndicats et l’AM.

La convention nationale pharmaceutique

Dans un but de valoriser l’exercice pharmaceutique (expertise du pharmacien) et transformer le


modèle économique.

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- Valoriser l’acte de dispensation (reprécisé dans la convention) : analyse de


l’ordonnance, préparation des doses à administrer éventuelles, informations, conseils
et accompagnement.

Il s’agit de déconnecter progressivement la rémunération du pharmacien jusque-là effectuée à la


marge des boites vendues, en allant vers d’autres modes de rémunération valorisant ses compétences.

La convention propose alors différentes rémunérations :

Rémunération liée aux honoraires de dispensation :


- Honoraire lié au conditionnement (pour chaque boite de médicament remboursable prescrit sur
une ordonnance, le pharmacien perçoit un honoraire de dispensation)
- Honoraire pour toute ordonnance
- Honoraire lié à l’âge (selon le type d’ordonnance si c’est pour un enfant ou une personne âgée)
- Honoraire pour médicament spécifique (ex : levothyrox)
- Honoraire ordonnance complexe de 5 lignes et plus

Le pharmacien doit s'assurer de la bonne compréhension de l'ordonnance par son patient, et lui
proposer un plan de prise destiné à lui faciliter la prise du traitement.

Rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP) : promouvoir la qualité de la dispensation,


l’accompagnement, le dépistage, la prévention

3.2.2. Exemples : accompagnement de patients

 Accompagnement par le pharmacien des patients sous traitement au long cours d’anti-
coagulants oraux :

Contexte :
 Plus de 1 million de patients sous anti-coagulants oraux en France
 Age moyen : 73 ans
 Risque hémorragique (surdosage) ou de thrombose (sous-dosage) car ce sont des
médicaments à marge thérapeutique étroite. Ce type de traitement nécessite une
surveillance renforcée.

Rôle du pharmacien :
 Améliorer l’observance du traitement (si besoin) pour prévenir les risques iatrogènes

En pratique :
 Un entretien à l’initiation du traitement
 Au moins 2 entretiens pharmaceutiques annuels
 Contrôle de la réalisation de l’inr (pour les anti-vitamines k, contrôle régulier en labo pour
s’assurer d’être dans la fenêtre thérapeutique)
 En cas de besoin : prise de contact avec le prescripteur

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 Accompagnement par le pharmacien des patients asthmatiques : il cible tous les patients
majeurs sous corticoïde inhalé dont la durée de traitement prévisible est supérieure ou égale à 6
mois

Contexte :
 La prévalence de l’asthme est importante dans la population générale : 6,8% de patients
asthmatiques (environ 4,5 millions). De nombreux asthmatiques sont insuffisamment
contrôlés avec des crises fréquentes pouvant conduire à une hospitalisation voire au décès.
 15 000 hospitalisations pour asthme/an (5-44 ans)
 1 000 décès/an

Rôle du pharmacien :
 Contrôle de l’observance du traitement (car le patient ne voit pas forcément le bénéfice
immédiat) notamment du traitement de fond si besoin.
 Contrôle régulier de la maitrise de la technique d’inhalation par le patient  contrôle de la
bonne administration du traitement.

En pratique :
 Entretiens pharmaceutiques (mis en place dans le cadre de la convention pharmaceutique
elle-même signé par l’assurance maladie et les principaux syndicats pharmaceutiques) :
permettent d’évaluer les connaissances du patient de son traitement, favoriser le bon usage
des médicaments dont le renforcement d’apprentissage des techniques d’inhalation, à
améliorer son adhésion thérapeutique et à l’aider à contrôler les facteurs déclenchant ses
crises. On accompagne et on explique au patient son traitement et sa maladie car un patient
bien informé est un patient mieux observant.
 En cas de besoin : prise de contact avec le prescripteur

Le patient a le choix de bénéficier de cet accompagnement et de choisir librement le pharmacien en


charge de celui-ci.

Bilan partagé de médication BPM (avenant n°11 à la convention du 20 juillet 2017) :

Introduits en 2018

Pourquoi ? Les maladies chroniques augmentent avec l’espérance de vie

Objectif : lutter contre l’iatrogénie médicamenteuse chez le sujet âgé.

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Population éligible : Destiné aux patients polymédiqués


supérieurs à 5 traitements chroniques différents supérieurs à
65 ans en ALD ou supérieurs à 75 ans. Souvent à cet âge, les
patients souffrent de plus de 2 maladies chroniques. Plus de 9
millions d’individus sont dans cette situation, dont 4 millions
sont très exposés au risque iatrogène lié à la polymédication
car ces patients prennent au moins 5 traitements chroniques
différents (= 5 DCI ou 5 principes actifs différents).

La polymédication chez les patients âgés pose problème vis-à-


vis de la vulnérabilité plus aigüe de ceux-ci face aux effets
indésirables des médicaments, d’autant que ce risque
augmente avec le nombre de prescripteurs. Cette population
âgée cumule le maximum de risque iatrogène avec environ
7500 décès par an en lien avec ces effets chez les +65 ans.

L’iatrogénie grave reste un problème majeur de santé


publique, ainsi le BPM permet au pharmacien de faire le point
avec son patient, sur l’ensemble de ses traitements et vise à
développer l’interprofessionnalité avec le médecin traitant.

Accompagner le développement de la
télémédecine

La télémédecine est une forme de pratique médicale à distance utilisant les technologies de
l’information et de la communication.

La téléconsultation :
 Rôle du pharmacien accompagnant : proximité, amplitude horaire, disponibilité
 Condition de réalisation de la téléconsultation en officine : dans un local fermé et dédié, des
équipements adaptés.
 Modalités de rémunérations du pharmacien (participation forfaitaire pour l’équipement / en
fonction du nombre de téléconsultations réalisées)

Le pharmacien peut organiser au sein de son officine dans un local dédié, des consultations par des
médecins distants dans lesquelles il interviendra pour assister le patient.

 Maintenir les pharmacies sur l’ensemble du territoire

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4. Les outils d’intervention

Service sanitaire impliquant les étudiants en santé

Les outils d’intervention pour promouvoir la santé des individus vont être utilisés dans le cadre
d’actions :
 Individuelles pour promouvoir des habitudes de vie saine, des consultations préventives,

 Collectives via des campagnes de prévention, ou encore la mise en place du service
sanitaire impliquant les étudiants en santé.

Endroits où trouver des outils d’intervention :


- Comité d’Education Sanitaire et Social de la Pharmacie Française (Cespharm) ; pour la
prévention
- Santé publique France
- Institut National du cancer (INCA), qui a donné beaucoup d’infos pour les patients (comment
vivre avec le cancer, le prévenir …)

4. Conclusion
Même si la France présente un certain retard par rapport à d’autres pays ; comme le Canada qui est
plus avancé dans le développement de la promotion de la santé et de la prévention ; elles font
parties aujourd’hui des priorités de santé publique, orientant la politique de santé. Elle s’appuie sur
les professionnels de santé dont le pharmacien d’officine dont elle développe et valorise les
compétences, transformant ainsi progressivement le métier de pharmacien d’officine.

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