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COURS DE PSYCHOLOGIE

CONTENU DU COURS

 Introduction à la psychologie
 Les grandes étapes de la vie :
 Développement affectif, intellectuel, psychomoteur et psychosocial de l’individu : premier âge,
deuxième âge (âge adulte : de 21 ans jusqu’au 3e âge), âge préscolaire (3 à 6 ans), scolaire (gé-
néralement de 6 ans à la puberté ou environ 12ans), adolescence, adulte, vieillissement

 Le corps : schéma corporel et image du corps


 La personnalité :
 Aspects dynamiques de la personnalité : inconscient, pulsion, refoulement, motivation
 Mécanisme de défense et d’adaptation
 Etats affectifs : sentiments, émotion, peur, colère, méfiance, inquiétude
 Conduites et comportements
 Les différents modes de relation : sociale, éducative, coopérative, d’autorité, de dépendance d’acception,
de maternage

 Evolution de la vie et de l’homme dans ses dimensions psychologiques


 La relation soignant-soigné : spécificités

PSYCHOLOGIE : PSYCHOLOGIE CLINIQUE


INTRODUCTION :
La psychologie est une discipline scientifique qui s’intéresse à l’étude des comportements et
des processus mentaux. Elle vise à comprendre et à prédire les comportements et les modes de
pensées des êtres humains et des autres espèces animales.
La psychologie va s’intéresser à ce qui s’est passé avant la conception, pendant la grossesse, à
la naissance, pendant la petite enfance, la grande enfance, la puberté, l’âge adulte, la
vieillesse, la mort et après la mort.
Les étapes de l’enfance sont : grossesse et période prénatale, petite enfance (naissance à 2ans),
enfance (3 à 12 ans), adolescence (13 à 19 ans).

Les domaines en psychologie sont très variés : psychologie des hôpitaux, écoles, collèges,
universités, prisons, institutions spécialisées, etc.
La psychologie clinique s’intéresse aux diagnostics et T3 des perturbations affectives et des
désordres du comportement. Elle s’intéresse aussi aux maladies mentales, à la délinquance
juvénile, à la criminalité, aux abus des substances psychoaffectives, aux conflits conjugaux et

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familiaux, aux problèmes d’adaptation, aux problèmes liés à la prostitution, aux déviances
sexuelles et aux problèmes des sectes.
Le psychologue clinicien est un personnel de santé mentale qui n’est pas forcément un infir-
mier ou un médecin mais qui a suivi une formation en sciences humaines, qui est formé à
l’écoute et à la PEC psychologique des patients. Il fait des analyses et des tests psycholo-
giques aux enfants et aux adultes. Il fait aussi des tests psychotechniques, s’occupe de l’orien-
tation scolaire et professionnelle. Son T3 est basé sur la parole et le discours. Les principales
méthodes qu’utilisent les psychologues sont :

- Les expériences ;
- Les observations ;
- Et les tests.

CHAPITRE I : Les grandes étapes de la vie


1- L’embryogenèse
Elle est la première étape de la vie qui conduit à la fécondation du bébé humain. Elle couvre
l’étape pré-embryonnaire, l’étape embryonnaire et l’étape fœtale où on retrouve deux aspects
essentiels à savoir :

- La poursuite de la croissance et la différentiation du SNC ;


- L’émergence des comportements qui établissent les premières interactions avec l’envi-
ronnement (le fœtus commence à être en relation avec son environnement).
Les comportements constituent le début du développement sensoriel et moteur et de l’appren-
tissage.
A la naissance, la dimension de la tête est proportionnellement beaucoup plus grande que la
taille du corps. Concernant le tonus musculaire du bébé, il y a hypertonicité des muscles flé-
chisseurs). Il y a une hypotonie axiale qui rend impossible le maintien de la verticalité de la
posture. Le bébé possède dès sa naissance un riche héritage fœtal qui structure son fonction-
nement. On retrouve l’ensemble de reflexes archaïques, certains d’entre eux ont une fonction
adaptative essentielle comme la succion et la déglutition.
2- L’enfant de 0 à 3 ans
2.1- Le développement moteur et intellectuel
Selon Piaget, la croissance se poursuit de manière régulière. Sa conception de l’évolution peut
être subdivisée en quatre niveaux ou périodes majeurs. Eux-mêmes reparties en sous périodes
appelées stades :

- Période sensori-motrice ;
- Période des pensées pré-opérationnelles ;
- Période des opérations concrètes ;
- Période des opérations formelles.

 La période sensori-motrice
1er stade de 0 à 1 mois

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Caractérisé par les réflexes innés (succion, pleurs, le fait de tousser, d’uriner, de déféquer,
etc.).
2e stade de 1 à 4 mois
Marqué par l’acquisition d’actions adaptives résultant de son expérience. Il adapte ses actions
en fonction de son environnement. On dit qu’il accommode ses « schèmes ».
NB : Un schème est une structure générale d'une chose, d'un processus, etc.
Exemple : Il suce son pouce non plus par hasard, mais par coordination entre la main et la
bouche donc par « accommodation acquise ».
Ce stade, il aime répéter inlassablement les mêmes actions. On qualifie ça de réaction circu-
laire primaire.
Exemple : Prendre et faire tomber un objet.
3e stade de 4 à 8 mois
Caractérisé par des actions intentionnelles. L’enfant se perçoit distinct du monde extérieur. Il
répète un acte accompli au départ par hasard et qui lui a apporté une certaine satisfaction. Ce
sont les réactions circulaires secondaires. L’enfant vise à reproduire les faits qui viennent
de se passer par hasard.
4e stade de 8 à 12 mois
Caractérisé par des vrais actes d’intelligences. Il y a prise de conscience de la présence des
personnes et d’objets : c’est le concept de permanence de l’objet. Dès que l’objet a quitté le
champ de vision de l’enfant, il le cherche. L’enfant comprend aussi la relation de cause à ef-
fet. Il sait prévoir une situation et adopter ses actes. Son comportement est dit intentionnel.
C’est le début de l’intelligence pratique qui signifie fixer des objectifs et utiliser les schèmes
disponibles comme moyens pour les réaliser.
5e stade de 12-15 mois
L’enfant recherche par une expérimentation en quoi l’objet ou l’événement est nouveau. Il va
non seulement subir, mais provoquer les résultats au lieu de se contenter de les reproduire une
fois qu’ils se seront manifestés par hasard : ce sont les réactions circulaires tertiaires.
Avant ce 5e stade, les actes d’intelligence consistaient essentiellement en une application des
schèmes existants à des nouvelles situations, c’est-à-dire l’assimilation à de schèmes déjà ac-
quis des nouveaux événements desquels on ne retenait que les caractéristiques des objets et
événements similaires aux schèmes préexistants.
A présent, l’enfant accorde davantage d’attention à la manière dont les nouveaux objets et
événements sont différents de ses constructions mentales actuelles et il utilise les processus
d’accommodation pour remodeler ces schèmes et en construire d’autres plus appropriés.
Exemple :
Expérience de l’ouverture et fermeture de la porte.
2.2- L’acquisition du langage

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Les enfants « comprennent » le langage verbal avant de pouvoir s’en servir eux-mêmes.
Avant que l’enfant ne prononce ses premiers mots réels, il émet une série de cris et de sons.
C’est d’ailleurs en criant que l’enfant fait son entrée dans le monde. Après le 1er mois, les cris
se différencient en fonction de leurs causes. Les parents proches de leur enfant peuvent com-
mencer à différencier les pleurs, cris en rapport avec la faim, les coliques, le sommeil, l’an-
goisse…
De 0-1 an
C’est le stade pré linguistique :

- Vers 6 semaines, l’enfant « émet ce qu’on appelle les roucoulements (ce sont les gar-
gouillements, les cris aigus…), véritable expression orale de ses besoins et de ses émo-
tions.
- Vers 3 et 4 mois, il émet des gargouillis, des babillages se font entendre. Il « parle »
(émissions vocales nombreuses). Il commence à avoir des sons préférés. Et il lui arrive
de les répéter (la-la-la…; ma-ma-ma…; bi-bi-bi…). On appelle ce phénomène la
« lallation ».
- Entre 9 et 10 mois : l’enfant semble imiter les sons produits par les autres, même s’il
ne les comprend pas. « L’écholalie » est donc une sorte de dialogue entre les parents
et l’enfant.
- A partir d’un an, c’est le stade linguistique. L’enfant commence à faire des mots
phrases. Il prononce un mot qui pour lui est l’équivalent d’une phrase.
Exemple : « Mia » qui peut signifier donnes moi ça.
Au mot phrase, succède la pré-phrase (vers 18 mois) à savoir 2 ou plusieurs mots rangés selon
l’importance affective que donne l’enfant (c’est une sorte de langage télégraphique).

- Période de la pré-phrase
L’enfant entre dans le 1er âge questionneur où la question du type « ça c’est quoi » corres-
pond au besoin d’extension de son vocabulaire.
L’accès au langage se poursuit à partir de 2 ans et demi, 3 ans. Cette évolution s’observe
notamment dans l’intérêt croissant que l’enfant porte à la parole de l’adulte, son goût pour les
histoires qu’on lui raconte, la découverte du dialogue avec l’adulte, l’utilisation pertinente des
questions « où, quand, comment, pourquoi » exprimant ainsi son intense désir de connaître.
Le pourquoi exprime à l’origine (2 ans et demi, 3 ans) une protestation à une contrainte.
A 3 ans
Epoque du 2e âge questionneur. Le pourquoi signifie « à quoi cela sert-il ? ».C’est donc entre
2 et 3 ans que l’enrichissement du vocabulaire est de plus en plus important (en moyenne, le
nombre des mots passe de 100 à 200 à 2 ans et à 100-1200 mots à 3 ans). L’enfant entend le
langage parlé par les personnes de son entourage de manière globale. Il en résulte parfois de
nombreuses déformations (yato pour râteau, apapé pour attrape, gadé pour regarde…). Ces
déformations disparaissent tout naturellement entre 4 ans et 7 ans pour autant que les adultes
ne se mettent pas à « parler bébé ».
2.3- Le développement affectif

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A 1 mois, le bébé réagit positivement au confort et à la satisfaction de ses besoins, réagit né-
gativement à l’inconfort et aux frustrations. Il fixe les visages humains. Petit à petit les pleurs
se différencient et s’érigent en moyen de communication pour exprimer divers types d’incon-
forts.
Vers 2 mois, première réaction en présence de l’adulte. Le nourrisson fixe les yeux de la
mère pendant la tétée. A travers le regard de sa mère, il se voit lui-même. S’y reflétant il dé-
couvre les sentiments et se les approprie. Le sourire est une réponse. Le rythme de tétée va
amorcer la notion de temps. Il commence à découvrir son corps et s’oriente d’après la voie
humaine.
A 4 mois
Il ne se limite plus à fixer les visages ; il lui sourit. Il reconnaît sa mère, anticipe les évène-
ments. Il commence à être plus actif, commence à jouer. Son besoin de sociabilité augmente.
Il aime qu’on s’occupe de lui.
Vers 6 mois : les sourires sont volontaires, la constitution de l’autre s’est faite à travers le
système « présence-absence ». C’est de l’expérience de la frustration due à l’attente que naît
l’objet extérieur. Cette absence force l’enfant à récréer mentalement un univers de représenta-
tion mentale. Cet univers psychique l’aide à patienter jusqu’au retour effectif de la mère. Ain-
si, il perçoit l’existence de l’autre sur un fond d’absence : ce mécanisme est la fonction sym-
bolique (NB : l’enfant abandonne l’univers créé pour s’attacher à sa mère dès qu’elle re-
vient).
Un cas pathologique apparait si par malheur l’enfant de 6-12 mois perd sa mère (parce qu’au
moment où il attendra sa mère elle ne reviendra pas). On observera premièrement chez lui
une demande excessive suivie un ou 2 mois plus tard d’un repli puis d’un début de dépression.
Son évolution psychique se bloque alors.
De 6 à 8 mois, le visage de la mère est reconnu et privilégié, l’objet est total dans toute sa
complexité de personne. L’enfant fait la différentiation entre les diverses personnes qui gra-
vitent autour de lui. Tous les visages familiers déclenchent le sourire ; les autres font naitre
méfiance et évitement. Souvent, l’enfant déçu de ne pas reconnaître la mère dans le visage
étranger se mettra à crier.
A 10 mois : sa discrimination sociale est plus grande et il commence à imiter. (NB : à ce
stade, l’entourage doit s’efforcer à ne produire que des gestes salutaires).
A 1 an : il aime avoir un public, mais il traverse une période de timidité vis-à-vis de l’étran-
ger.
A 15 mois : il affirme son indépendance par rapport à son alimentation, mais il est encore
maladroit. Les contacts de personne à personne s’affirment (il aime aller chez les voisins).
A 18 mois : il aime participer à son habillage et déshabillage, il vit dans l’ici et maintenant.
Le sens de la propriété apparaît (le ça). Il prend plaisir à participer aux tâches domestiques.
C’est un âge plutôt turbulent.
A 2 ans : il dit souvent triomphant « ça y est » ! Fréquemment, l’expression « c’est à moi »
révèle son incapacité à partager.
A 2 ans et demi : il est incapable de choisir entre deux alternatives. Il est indécis et com-
mence à craindre les choses qui lui paraissent trop nouvelles. Il a besoin des rites autour du
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bain et de la mise au lit. Il commence à s’opposer et se montrer trop autoritaire. Le sentiment
du moi et de ses besoins est très aigu. Il peut se montrer timide, agressif, il peut reculer ou
avancer.
2 .4- La relation objectale
Selon Spitz, l’enfant se différencie peu à peu de sa mère et la relation objectale s’établit vers
la fin de la première année. Son développement comporte 3 stades :
*Stade non objectal
Le N-Né ne différencie pas le moi du non moi. Il est sensible au changement de position.
Etre 2 et 3 mois il suit des yeux le mouvement d’un visage et fixe celui de sa mère durant la
tétée.
*Stade du précurseur de l’objet
Entre 2 et 6 mois l’enfant sourit à n’importe quel visage mobile représenté de face, de façon
qu’il puisse voir les deux yeux. L’enfant répond à une image et non à une personne privilé-
giée. L’apparition de la réponse par le sourire marque le début des relations sociales chez
l’homme. Elles constituent le prototype de la base de toute relation sociale ultérieure.
*Stade de l’objet libidinal
C’est l’angoisse du 8e mois. Après 6 mois, l’enfant ne sourit plus à n’importe quel visage.
Tout inconnu l’effraye. Il distingue bien ses parents/les personnes amis des personnes étran-
gères.

2.5- Le développement de l’attachement


Bowlby étudie le lien qui unit l’enfant et la mère. Il l’appelle l’attachement. Il s’agit pour lui
d’un comportement instinctif présent chez l’individu par emprunte : Thines et l’Empereur
définissent l’emprunte comme « phénomène par lequel dans les premiers moments de
l’existence, le jeune animal fixe d’une manière irréversible l’aspect du premier objet en
mouvement qu’il rencontre (un parent ou un congénaire) et qu’il suivra désormais ».
L’attachement consiste en une interaction, une communication qui vise à rapprocher la mère
et l’enfant. Elle comporte :

- des signaux pour attirer et retenir. Ces signaux sont : les cris, les appels, le sourire,
le fait de bailler, le fait de tendre les bras etc.
- des comportements d’approche : chercher, suivre, se cramponner, sucer, etc.
Le développement de l’attachement comprend 4 phases :
1ère phase : les signaux existent mais ne s’adressent pas à une personne en particulier.
2e phase : les signaux sont dirigés vers une figure discriminée.
3e phase : l’enfant reste à proximité d’une figure discriminée ; par la locomotion comme par
les signaux.

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4e phase : l’enfant explore son environnement à partir de sa mère et pour se retourner fré-
quemment vers elle.
CHAPITRE II : LES ETAPES DU DEVELOPPEMENT AFFECTIF DE L’ENFANT
Sigmund Freud, père fondateur de la psychanalyse, a été le premier à étudier la sexualité
infantile en particulier les stades génitaux avec le complexe d’Œdipe. Ses travaux ont été
poursuivis par Anne Freud, Melanie, Kleine et Winni Cott qui se sont particulièrement
intéressés aux stades précoces prégénitaux. Anne Freud 1936 disait en ces termes : « les dan-
gers pulsionnels rendent les hommes intelligents ».
Les différents stades ne sont pas nettement séparés les uns les autres. Ils passent plus ou
moins graduellement l’un dans l’autre et se chevauchent.
On distingue les stades prégénitaux et les stades génitaux.
1- Le stade oral
Il s’étend de la naissance jusqu’à 15 mois.
A) Les intérêts du nourrisson à ce stade
Ils concernent :

- Les gratifications orales alimentaires : C’est le plaisir d’être nourri par la tétée.
- Les gratifications orales non alimentaires : Elles concernent le plaisir tiré de la suc-
cion ; de la tétine ou du pouce.
- Autres gratifications : tactile (le contact peau à peau), kinesthésique (besoin d’être
tenu, d’être bercé), auditive et olfactive (reconnaissance de l’odeur de la mère dès les
premiers jours), mais aussi la chaleur (0-15 mois).
Un maternage de bonne qualité suppose la prise en compte de tous ses besoins.
B) La relation d’objet.
a) Pendant les premières semaines
Il n’y a pas de distinction claire entre l’objet et le monde extérieur. Il y a alternance entre
l’état de tension et de bien-être, de plaisir et déplaisir, besoin de l’enfant et réponse mater-
nelle. Du côté du bébé, il a une barrière, il module sa vigilance. La mère joue un rôle capital à
travers les excitasses qu’elle procure au bébé.
b) L’accès à une relation objectale.
L’enfant identifie le monde extérieur en différenciant le personnage humain des choses dont il
dispose depuis longtemps comme des parties de lui-même. Pour comprendre cet accès à la
relation objectale, deux modèles de développement suscitent nôtre attention.
 Premier modèle : les processus d’intégration :
L’intégration progressive d’expériences de reconnaissance partielle amène à la reconnaissance
d’autrui. Spitz décrit 3 périodes importantes appelées « Organisateurs » :
1ère période : La réponse sociale de sourire : 8e semaine de vie. Au sein de la dyade
mère-nourrisson se traduisent par le plaisir de la mère, le renforcement des interactions, les

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répétitions d’expériences qui permettent à l’enfant de relier la représentation de quelque chose
d’extérieure à ce qu’il éprouve par lui-même.
2 e période : L’angoisse du 8e mois.
L’enfant ne répond plus par le sourire à n’importe quel adulte. Devant l’étranger en l’absence
de la mère, l’enfant baise les yeux, se détourne voire pleure.
3e période : Le non
C’est le 3e organisateur selon Spitz qui survient entre le 12e et le 18e mois. Le non est dit ou
exprimé par geste avec un plaisir manifeste. L’enfant imite le geste de la mère qui interdit un
certain nombre de chose ; ce qui lui permet de « s’identifier à l’agresseur » et d’acquérir un
certain pouvoir sur le monde extérieur.
 Deuxième modèle : Le processus de différenciation.
Ce sont des conceptions syncrétiques (appréhension globale et indifférenciée) du monde exté-
rieur dont se dégagent progressivement autrui et soi.
Winni Cott a mis en évidence l’influence de l’environnement sur le développement psy-
chique de l’enfant. Selon lui, le développement psychique de l’enfant passe par 2 phases.
1ère phase : c’est la « dépendance absolue ». Ici, la mère n’est pas perçue. Elle est fondue
avec l’enfant ; elle est un support « holding »qui soutien physiquement et psychiquement l’en-
fant et représente tout ce que apporte l’environnement.
« La mère suffisamment bonne » s’identifie étroitement à son bébé et s’adapte à ses besoins,
ce qui permet à l’enfant de développer son potentiel inné (physique et psychique). L’enfant
peut éprouver un sentiment de continuité d’existence et faire apparaître son vrai soi « vrai
self ».Du côté de la mère cette période est appelée PMP « Préoccupation Maternelle Pri-
maire ».
2e phase : c’est la phase de « dépendance relative ».L’enfant perçoit sa mère comme séparée
de lui. Ila acquis une représentation de la mère qui lui permet de patienter. Il conçoit les objets
comme extérieur au soi (self).
« La mère suffisamment bonne » se dégage peu à peu de l’identification intense : elle re-
prend sa vie personnelle et /ou professionnelle et introduit des « défauts d’adaptation »ajustés
au développement de l’enfant qui permettent à l’enfant de grandir .Y arriver par soi-même est
la racine de la confiance en soi. Dans les situations où la mère s’absente pour un temps qui
dépasse la capacité de l’enfant à la maintenir vivante dans son souvenir, on peut observer un
usage excessif de l’objet transitionnel avec tentative de déni de la séparation et du sentiment
de perte de la mère puis un désinvestissement de l’objet.
2 - Le stade anal
Survient entre la 2e et 3e année.
a) Les intérêts de l’enfant à cet âge :
Il s’agit de la période où se développe le contrôle sphinctérien anal volontaire. L’évacuation
devient une fonction active, l’enfant a le choix de pousser et expulser ou de retenir. Le plaisir
d’exercer cette nouvelle fonction est vive mais il ne supprime pas les satisfactions orales. La

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zone érogène prédominante, source de la pulsion est la muqueuse de la zone intestinale d’ex-
crétion qui n’est autre que la muqueuse ano-recto-sigmoidienne ; Cette muqueuse est excitée
par le contenu intestinal : le boudin fécal, considéré comme une partie du propre corps de
l’enfant qu’il peut soit conserver à l’intérieur soit expulser au dehors en s’en séparant ; ce qui
permet à l’enfant de distinguer objet interne et objet externe. L’enfant ressent les sensations
agréables pendant l’expulsion/rétention des matières fécales. Le type de plaisir tiré du
contrôle sphinctérien se retrouve dans :

- la manipulation motrice,
- l’activité motrice
- l’échange.
b) La relation avec l’objet.
Elle est ambivalente et conflictuelle, conflit de demande entre la mère qui exige que l’exoné-
ration se fasse quand elle veut et comme elle veut ; et l’enfant qui veut maitriser le plaisir de
retenir ou d’expulser, exercer son propre pouvoir, s’opposer à la mère.
Relation ambivalente, car elle oppose un double plaisir : celui de se soumettre pour être aimé
par sa maman, par opposition à celui d’exercer un pouvoir et de dominer la mère.
C’est une relation agressive observée dans les conduites d’opposition dans le comportement
destructeur, dans l’aspect sadomasochiste des échanges avec la mère.
En conclusion : c’est une période souvent difficile pour l’enfant et son entourage.
Chez l’enfant, l’angoisse est visible dans l’effondrement après la colère, les rituels du cou-
cher, les refuges dans les activités autoérotiques (la succion du pousse), les manifestations de
protestation, de tristesse ou d’angoisse lors de la séparation.
Du côté des parents : intolérance à la manifestation d’opposition, inquiétude devant les mani-
festations d’angoisse de leur enfant.
c) Organisation de la personnalité.
Ici, on note un progrès du moi grâce à une meilleure représentation de soi, de l’image du
corps. C’est la période que dans le dessin apparaît le bon homme.
Les premières identifications constituent les conduites d’imitation avec souvent identification
à certains comportements d’autrui (identification à l’agresseur qu’on retrouve dans le
non : « je suis Esa boto ».
3- Le stade phallique (3e et 4e année).
La relation d’objet reste duelle : pénis et clitoris .
A) Les intérêts de l’enfant
La zone génitale qui était le siège d’impression et d’excitation agréable depuis la toute petite
enfance, mais reléguée au second plan par l’intensité des expériences vécues au niveau oral
puis anal devient la zone érogène dominante.
 Le plaisir d’uriner.

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Il a double caractère :

- Signification phallique voire sadique, la miction est équivalente d’une pénétration ac-
tive liée à des fantasmes d’endommager ou de détruire.
- Etre caressé : c’est un plaisir passif d’abandonner le contrôle à travers ce qu’on ap-
pelle « le laisser couler ».
Chez les filles ; c’est « laisser couler » est quelque parfois (souvent) déplacer de l’urine aux
larmes.
L’énurésie et l’éjaculation précoces peuvent être les symptômes d’une fixation /régression à
ce stade.
Le contrôle du sphincter vésical est source de fierté narcissique due au fait que les parents
font honte à l’enfant lors des échecs dans ce contrôle.
 La curiosité sexuelle infantile
C’est la période de « la découverte de la différence de sexe » : ressentie en termes de présence
ou d’absence de pénis : « en avoir ou pas ». Il ne s’agit pas de la découverte de la réalité de la
différenciation sexuelle : seul le pénis a la valeur d’existence tant pour le garçon qui l’a et tant
pour la fille qui ne l’a pas.
Le plaisir visuel : regarder son organe sexuel ou celui des autres, être vu, se montrer tout nu et
attouchements sont banals à ce stade (NB : il faut éviter de toucher au sexe de l’enfant quand
on le lave). L’apparition de la question du comment on fait les enfants est une des consé-
quences de cette découverte. Les enfants sont victimes de la scène primitive c’est-à-dire scène
au cours de laquelle l’enfant a été ou fantasme avoir été témoin du rapport sexuel des parents.
B) - La relation d’objet
Elle n’est pas généralisée ; certes il y a le primate de la zone génitale, mais la sexualité reste
autocentrée. Il s’agit de se procurer du plaisir exclusivement à soi-même.
C) - Organisation de la personnalité.
L’instance mobilisée est l’idéale du moi. L’angoisse de castration est à ce stade narcissique
prégénital et phallique. Le pénis est pris pour un phallus, signe de puissance et de complé-
tude ; l’angoisse est autocentrée il s’agit d’une angoisse d’incomplétude, de manque. La
conséquence de cette angoisse est la dépression.
Pénis=organe génital
Phallus=un fantasme selon lequel la possession du pénis procure un pouvoir (une puissance,
une complétude).
4) - Phase œdipienne
Elle correspond au complexe d’œdipe. Elle survient entre la 4e et la 6 e année de vie. Il
s’agit du 1er stade génital : c’est un conflit entre les 3 personnages familiaux (l’enfant, le père,
la mère) ; on parle de triangulation de relation d’objet. C’est l’ensemble organisé des désirs
amoureux et hostiles que l’enfant éprouve à l’égard de ses parents.
A) - La situation œdipienne.

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Tout se passe comme si à cet âge l’enfant éprouvait des désirs sexuels concernant le parent de
l’autre sexe et ressentait le parent de même sexe comme un rival qu’il faut éliminer.
a) Chez le garçon
On observe un attrait érotisé pour la mère. La relation au père est ambivalente : il y a une hos-
tilité pour le père rival, mais aussi un attachement pour le père model à imiter. L’enfant vit
une angoisse de perdre son pénis, d’être châtié par son père comme vengeance de son intérêt
pour la mère et pour le punir de ses conduites masturbatoires.
La menace de castration et l’attitude maternelle non érotisée aident le garçon et l’amène à la
réduction érotique de la mère et à la compétition avec le père et le laisse dans l’identification
au père.
b) Chez la fille
C’est la déception d’absence de pénis qui introduit la situation œdipienne détournant la fille
de sa mère. Il y a réaction de recherche auprès du père ce que la mère a refusé ; « l’envie du
pénis » est remplacée par le désir d’avoir un enfant du père. Il y a ambivalence de la relation
à la mère qui se manifeste par l’hostilité contre la mère, responsable de l’absence du pénis,
des contraintes de l’éducation sphinctérienne, de la naissance des frères et sœurs, etc. Cette
hostilité est chargée de culpabilité et par l’attachement au 1er objet d’amour.
L’identification à la mère conduit à la perte de l’illusion d’avoir un enfant du père.
Le complexe d’œdipe a un caractère fondateur à travers l’interdiction de l’inceste et l’instal-
lation de la morale, à travers aussi la structure de la personnalité.
B) - Organisation de la personnalité
Le complexe d’œdipe permet l’accession à la génitalité avec dépassement de l’autoérotisme
primitif et orientation vers des objets extérieurs. Il permet également la constitution du Sur-
moi et de l’idéal du moi. Il permet aussi une représentation d’une image de soi sexuée et un
progrès du moi à travers le développement des mécanismes de défense contre l’angoisse.
5- De 6 ans à la puberté
A) La phase de latence
On observe une mise en sourdine de la sexualité (variable selon les cultures).Toutefois tous
les modes de plaisirs antérieurs sont utilisés (à bas bruit), l’enfant se trouve peu à peu dispo-
nible pour les apprentissages scolaires, ceux qui restent exagérément attachés sur un mode
œdipien à un parent ont des difficultés à rester dans les apprentissages.
B) Les relations d’objet
On note une extension à l’extra parental : famille, école, société.
C) L’organisation de la personnalité
Le moi se renforce ; le développement de la logique permet une meilleure maîtrise du milieu
extérieur. Les mécanismes de défense se renforcent.
6)- L’adolescence

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C’est une période de crise, de rupture d’équilibre déclenchée par l’arrivée de la puberté. F.-
DOLTO a parlé de « mort à l’enfance ».
Selon Freud, à cette période « l’enfant est au bord d’une zone de turbulence que chacun doit
traverser pour atteindre l’autre rive. L’entrée dans la vie adulte génitalisée ». Elle s’étend de
12 ans à l’acquisition de l’autonomie. Les profondes transformations sont dues à différents
facteurs.

- Facteurs biologiques :
La puberté est une véritable « catastrophe hormonale » (et c’est là où l’on échoue beaucoup).
Elle entraine un déséquilibre temporaire massif, physique et psychologique. Le changement
spectaculaire de morphologie fait que l’adolescent ne se reconnaît pas dans son corps et se
sent étranger : il ne se reconnaît plus dans la glace.

- Facteurs psychologiques :
Sur le plan intellectuel, l’adolescence accède à la pensée formelle avec la capacité d’abstrac-
tion et de généralisation.
Sur le plan affectif, il y a bouleversement et réaménagement des relations à soi-même et à son
propre corps et aussi des relations aux parents, aux pairs et aux autres.

A- ) Remaniement des intérêts

Les nouveaux désirs dans le domaine sexuel sont exprimés dans les rêveries (imaginations,
fantasmes), les rêves et les conduites ; où satisfaction et répression sont mêlées.
Les comportements évoluent : masturbation, flirts, relations amoureuses, etc.
La répression des désirs sexuels utilise des moyens divers (cf. mécanismes de défense).
L’accès à la vie sexuelle sur un mode adulte assuré sans conflit est long et difficile.
B- ) Les relations
L’entrée dans l’adolescence est immédiatement précédée par un retour vers le premier objet
d’amour qui est la mère, puis apparaît la reviviscence du conflit œdipien. Il est générateur
d’angoisse et pousse l’adolescent à renier son attachement familial. Il adopte des conduites
d’opposition, avec des comportements plus ou moins provoquants, il va prendre le contre-pied
des opinions familiales comme s’il voulait contraindre les parents à prendre l’initiative de la
rupture des liens.
C-) La personnalité
Sur ce plan aussi, l’adolescent doit gérer une véritable nue, un véritable changement de peau.
C’est une période de vulnérabilité, de fragilité narcissique. L’identité est ébranlée : « qui suis-
je ? ». Les préoccupations narcissiques sont vives : sur occupation de la salle de bain, surin-
vestissement des images données à voir (tresses, tenues vestimentaires), inquiétude et insatis-
faction concernant le corps propre.

12
Pour protéger le moi contre les exigences pulsionnelles nouvelles, qui sont source d’angoisse,
pour faire face aux conflits qui l’agitent, l’adolescent remobilise tous les mécanismes de dé-
fense : il refoule, il annule, rationalise, rejette ; progresse ; se réfugie dans la rêverie.
Deux mécanismes de défense sont caractéristiques de l’adolescence :

- L’intellectualisation : c’est un refuge dans le monde des idées, l’utilisation de pen-


sées exagérément abstraites par peur de pulsion trop puissante. S’en suivent des mul-
tiples rationalisations, d’interminables discussions sur l’amour ; la mort est considérée
de façon abstraite. Anne Freud dit que « les adolescents transforment volontiers leurs
problèmes personnels en problèmes mondiaux ».
- l’Ascétisme : c’est le mécanisme de défense qui pousse l’adolescent à renoncer à tout
ce qui pourrait lui apporter du plaisir.
Il va s’imposer des privations, des épreuves sportives, il va refuser de se protéger du froid.
Ces mécanismes sont souvent transitoires, sauf chez les jeunes qui s’engagent dans les filières
d’études particulièrement sélectives et qui vont développer tout particulièrement la sublima-
tion.
La sublimation existe chez l’enfant. Elle est renforcée considérablement à l’adolescence. Il
s’agit de transformer sa curiosité sexuelle en curiosité intellectuelle, l’énergie de la pulsion
sexuelle vers la curiosité intellectuelle, vers la création, vers une activité valorisée. Le plaisir
est tiré de l’activité de l’esprit, des performances intellectuelles scientifiques et artistiques.
Au terme de l’adolescence, la formation de la personnalité est achevée dans les grandes
lignes ; elle va continuer à s’enrichir tout au long de la vie active.

7- Développement psychologique à l’adulte (20-65 ans)


Les gens se consacrent à une activité professionnelle, beaucoup se marient ou établissent d’autres
types de relations intimes. Pour beaucoup d’auteurs l’âge mur (40-65ans) caractérisera la période la
plus productive de l’âge adulte. Les gens dans la quarantaine sont généralement au sommet de leur
carrière. Dans cette phase de leur vie les gens tirent de la satisfaction à contribuer au passage de
l’adolescence à l’âge adulte, à aider ceux qui ont besoin de leur soutien et à participer à la vie so -
ciale.
Une idée très répandue veut que cette période comporte aussi une crise : la crise de la quarantaine :
c’est un temps où les individus commencent à se rendre compte qu’ils n’ont pas atteint leur but et les
objectifs qu’ils se sont fixés quand ils étaient jeunes. Il est vrai que l’âge mur est souvent une période
de transition alors que les gens arrivent au tournant de leur vie, leur perception de la vie à tendance à
changer. Au lieu de considérer la vie en fonction des temps écoulés depuis la naissance comme le font
les plus jeunes, ils commencent à la concevoir en fonction des années qu’ils leur restent à vivre.
Ayant été témoin du vieillissement ou de la mort de ses parents ils commencent à se rendre compte

13
des caractères inévitables de la mort qu’ils réorganisent leurs vie en fonction des priorités, choisissant
de faire ce qui est important dans les années qui restent.

8- Développement psychologique à la vieillesse (65ans et plus)


La vieillesse commence psychologique à 25ans à partir de cet âge on perd un millier de cellule par

jour. Les facteurs de vieillissement sont: alcool, tabac, sucre, graisse, stress…

Sur le plan psychologique :

On constate une perte de la concentration et un retour vers l’égocentrisme, une diminution de la capa -

cité sexuelle. Les pulsions prégénitales vont se réactiver donc, la pulsions orales (bonbon, tabac,

cola), les pulsions anales (propriétés douteuses) avarisme ; en retenant l’argent le vieillard retient la

vie.

Le vieillard vit dans le passé; il a une perte de l’estime de soi, la crise du devenir du vieillard ouvre

vers la mort, l’instinct de conservation grandit, les vieillards ne veulent pas d’aventure. Face à la mort

de proche ils ressentent du soulagement ils sont soulagés de n’être pas cette fois la cible.

Sur le plan psycho-social

Le rapport parent-enfant s’inverse. Les vieillards dépendent des enfants. Matériellement et sur-

tout affectivement les rapports vont de la tolérance au rejet. Plus le vieillard est rejeté et solitaire

plus il se repli et se néglige.

CHAPITRE III : LES MECANISMES DE LA DEFENSE ET D’ADAPTATION


I- DEFINITION

14
Pour Anne Freud 1936 « les mécanismes de défense représentent la défense du moi contre
les pulsions instinctuelles et les affections liées à ces pulsions ».
Les mécanismes de défense sont inconscients et involontaires. Ils servent à protéger la
conscience d’une émotion douloureuse ou inacceptable. Ils ont pour objectif la réduction
des tensions psychiques.
Normalement, les mécanismes de défense protègent la cohésion, l’appareil psychique, faci-
litent l’adaptation au monde externe.
Un certain nombre d’entre eux sont utilisés de façon permanente et banale. C’est ce qui donne
naissance au « trait de caractère » des personnalités saines.
Un sujet n’est jamais malade « parce qu’il a des défenses », mais parce que les défenses qu’il
utilise habituellement s’avèrent inefficaces, rigides, trop rigides, assez variées, trop fré-
quentes, mal adaptées à la réalisation interne et externe. Dans ce cas, les mécanismes de dé-
fense perturbent le fonctionnement psychique au lieu de le protéger.
On distingue :

- Les mécanismes de défense qui visent la réduction de la tension pulsionnelle et l’an-


goisse qui en résulte.
- Les mécanismes de dégagement qui vise un aménagement des conflits internes du
sujet pour s’adapter à une situation externe difficile. Ces derniers sont temporaires.
S’ils perdurent, ils signent la difficulté du sujet à surmonter les événements difficiles.
Il n’y a pas de consensus sur le nombre de mécanismes de défense.

II- Les principaux mécanismes de défense du patient face à ses angoisses

1- Le Refoulement : c’est un rejet dans l’inconscient des représentations désa-


gréables ou douloureuses. Le patient dit que ‘‘tout va bien’’. Le sujet va alors res-
sentir les symptômes (angoisse, tension, troubles du sommeil) sans faire le lien
avec sa situation. Exemple : le patient peut dire ‘‘ je dors mal en ce moment ; c’est
sans doute l’âge’’.
2- La dénégation : le patient a intégré la réalité, mais il la nie et la refuse. Il a besoin
du temps pour l’accepter.
Le conflit se situe entre le moi et le ça. Il faut laisser du temps au patient de
s’adapter à la maladie.
3- Le déni : le patient refuse totalement la réalité ‘‘je ne suis pas malade’’. Il y a
conflit entre le moi et le monde extérieur ; il n’y a pas de refoulement ; c’est un
refus pur et simple de la réalité. Il faut respecter le déni et éviter de ramener le
patient à la réalité de façon trop brutale ; car risque d’effondrement. Le déni est
souvent à l’origine de mauvais suivi des prescriptions.
4- La fantasmatisation : le patient va développer une théorie personnelle pour tenter
de donner du sens à sa maladie. Par exemple ; le médecin m’a donné un médica-
ment incompatible avec le tabac : c’est lui qui m’a donné le cancer.
La fantasmatisation peut aller de pair avec le déni.
NB : Plus vous êtes troublés plus les problèmes vous arrivent, plus vous êtes
contents moins les problèmes vous arrivent.
5- La régression : le patient va revenir à des positions infantiles renvoyant à des
stades antérieurs de son développement. Il va se montrer passif, soumis, laissant au
soignant le soin de tout décider. Le patient perd toute son autonomie et devient

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dépendant. Il s’agit bien d’une défense destinée à se protéger de la souffrance et de
l’angoisse.
6- L’isolation et le déplacement : le patient va intégrer l’information sans ressentir
l’affect d’angoisse qui y est associé. Il peut poser des questions sur le T3 et rester
tout à fait calme et serein. L’angoisse va être déplacée vers un autre élément moins
angoissant. (exemple de déplacement : un joueur qui rate le but et botte les po-
teaux).
7- L’annulation : c’est la forme la plus radicale de la dénégation. L’annulation ef-
face purement et simplement l’annone vécue comme inacceptable : l’annulation
est synonyme de ‘‘ça n’a jamais existé’’.
8- La projection agressive : il s’agit d’un mécanisme de défense très archaïque té-
moignant d’une personnalité fragile et peu structurée. Le patient n’arrive pas à
reconnaitre en lui ses sentiments et affects ; alors il les projette sur l’extérieur. Il se
sent agressé par sa maladie et fait un amalgame avec l’équipe soignante qu’il per-
çoit comme agresseur. On peut assister à de simples critiques ou arriver à des actes
de violence en passant par des insultes.
9- La maîtrise : le patient va tenter de contenir son angoisse en ayant une attitude de
contrôle et de vérification de tout ce que fait l’équipe soignante.
10- La sublimation : elle permet de canaliser des impulsions potentiellement inadap-
tées vers les comportements socialement acceptables.
11- L’humour
12- L’anticipation
13- La répression ou mise à l’écart
14- L’affiliation : c’est une réponse aux conflits et au stress en se tournant vers les
autres pour chercher de l’aide ou du soutien. Cela implique un partage des pro-
blèmes avec les autres et non de les rendre responsables (fondement de tous les
groupes).
 Les mécanismes de défense en jeux chez le soignant
Les soignants sont aussi soumis à l’angoisse. L’angoisse chez le soignant peut avoir plusieurs
sources :

- L’angoisse devant la souffrance du malade ;


- L’angoisse liée aux relations avec les familles des malades ;
- Le mal-être institutionnel (mauvaise communication dans l’équipe, dysfonctionne-
ment, conflit …) ;
- Angoisse due à la position de stagiaire.
L’angoisse peut être le signal d’un désir de bien faire, source des difficultés, source de
mauvaises réactions face au patient. Pour cela donc, il faut repérer ses propres méca-
nismes de défense contre l’angoisse pour ne pas nuire au patient par des comportements
inadaptés.
 Le mensonge : le soignant va éviter de se confronter à l’angoisse du patient ou de sa
famille ainsi qu’à sa propre angoisse en mentant sciemment.
 L’agressivité : le soignant est agressif car il se sent lui-même agressé par la souf-
france du patient. C’est une façon de le mettre à distance et d’éviter d’être confronté
de trop près à ses difficultés psychologiques.
 La banalisation : le soignant ne va s’occuper que de la souffrance physique de son
patient occultant la souffrance psychique en se centrant sur les aspects concrets et
techniques du soin.

16
 L’esquive : c’est le fait que le soignant répond en permanence hors sujet, hors de la
réalité environnante. Il égare le patient sur une autre voie créant ainsi un décalage qui
évite de s’exposer à sa propre angoisse de la situation.
 L’évitement : concerne toutes les situations où le soignant évite de se retrouver dans
une situation qui déclenche chez lui des quantités importantes d’anxiété.
 La dérision : elle consiste à dire au patient que sa souffrance est exagérée. C’est une
façon pour le soignant d’échapper encore une fois à sa propre angoisse.
 L’identification projective : A l’inverse des autres mécanismes de défense, qui visent
à mettre la distance entre le soignant et son patient, l’identification projective consiste
à anéantir la distance en lui attribuant certains traits de soi-même. Le soignant crée un
lien fusionnel avec son patient et croit savoir mieux que lui ce dont il a besoin. Il
pense également être le seul à s’occuper de ce patient.
 Le ton hypocoristique ou Mignard : c’est un excès d’affectivité dans le ton qui in-
fantilise et peut rendre ou mettre à distance le malade en tant que adulte.
 L’activisme : le soignant a recours à l’agir, à l’action, à la place de la réflexion ou des
vécus des affects. Les personnes ayant recours à l’activisme sont plus susceptibles que
d’autres à développer des troubles psychosomatiques ou un syndrome de ‘‘ burnout’’.

CHAPITRE IV: LES ETATS AFFECTIFS


1- Le sentiment
Il constitue un phénomène psychique qui se construit dans le temps et s’inscrit profondément
dans le psychisme où il prend racine. Contrairement à l’émotion qui disparait en même temps
que son élément déclencheur réel ou imaginaire, le sentiment est entretenu chez l’individu par
des constructions imaginaires, c’est-à-dire des pensées. Celui-ci persiste au-delà des événe-
ments et peut habiter dans les individus pendant des mois, des années, voire toute la vie. Le
sentiment est psychologique, les sentiments sont complexes.
Exemple de sentiment : la peur, la haine, l’insécurité, l’amour, etc.
2- L’émotion
C’est un phénomène physiologique qui s’exprime par une réaction intense globale et ponc-
tuelle par rapport à une situation ou à une personne et qui se manifeste par des malaises phy-
siques bien connus qui sont :

- Palpitation
- Tremblement
- Rougissement
- Accélération du pouls…
L’émotion disparait en même temps que son élément déclencheur réel ou imaginaire. L’émo-
tion est physique. On peut citer la joie, la tristesse, etc…
3- La peur
Elle se manifeste le plus souvent lorsque nous nous trouvons en présence d’un objet, d’un
homme ou d’une situation qui nous effraye. Cette peur naît du sentiment d’insécurité qui nous
habite car nous nous trouvons en danger. Sur le plan physique on note : accélération du pouls,
de la FC, palpitation, tremblement, etc. Sur le plan psychologique on note : angoisse, insécuri-
té, anxiété.

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4- La colère
Elle naît d’un sentiment parfois d’impuissance face à une situation, mais aussi d’un sentiment
d’échec, de trahison, de non-respect de ses engagements, de sentiment d’infidélité, de mépris,
de rejet, d’insatisfaction.
Sur le plan physique on note : agitation, distraction, tristesse, trouble de l’humeur. D’autres
personnes se replient sur elles-mêmes, ont des pensées négatives, peuvent se montrer agres-
sives vis-à-vis des autres, parlent beaucoup, cultivent la vengeance. La colère peut pousser
des gens à prendre des décisions irréfléchies (tuer, répudier, fuite des responsabilités, destruc-
tion des biens, suicide). La colère peut pousser à des troubles de langage.
5- La méfiance
Elle entraine chez l’homme un manque de sécurité. Cette personne sent le mal et le danger
partout. Elle vit dans la peur, devient soupçonneuse, ne fait confiance à personne. Cette mé-
fiance paralyse sa vie, car désormais elle évite tout contact avec les autres dont elle n’a pas
confiance ; ce qui peut à la longue la déstabiliser, la rendre vulnérable et la fragile psychologi-
quement.
6- L’inquiétude
La personne inquiète est celle-là qui est pensive, a l’esprit préoccupé, elle vit un sentiment de
malaise et de mal être ; c’est comme si elle a peur de quelque chose ; d’un résultat d’examen
par exemple.
CHAPITRE V: ORGANISATION CONSCIENTE ET INCONSCIENTE DE LA VIE
PSYCHIQUE
Un certain nombre de modalités théoriques de la personnalité utilise les descriptions en termes
d’instance articulée sous forme hiérarchique. Il est en effet possible de se représenter la per-
sonnalité comme constituée d’éléments distincts possédant un degré d’autonomie plus ou
moins importante les uns par rapport aux autres constituants divers aspects d’un ensemble
unique.
Les concepts hiérarchiques de la personnalité datent de l’antiquité.
Aristote admettait 3 niveaux de fonctionnement de l’âme en envisageant :

- L’âme végétative
- L’âme animale
- L’âme raisonnable
Platon quant à lui, proposait aussi une représentation verticale de la personnalité en avançant
que la nature humaine formée de 3 parties distinctes était contenue dans les régions précises
du corps :

- L’abdomen était le siège des désirs et des passions ;


- Le thorax contenant le courage, la volonté et l’humeur ;
- La tête contenait l’intelligence et la raison.
Sigmund Freud fondateur de l’école de la pensée psychanalytique a également élaboré des
théories décrivant la personnalité dans la première topique proposée en 1900. Il opposait le
conscient et le préconscient à l’inconscient.

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 Le conscient
Il représente tout ce que l’on peut avoir à l’esprit à chaque instant tant en ce qui concerne les
données immédiates de l’espérance qu’en ce qui concerne nos expériences passées.
La conscience ne se définit pas seulement par la notion de la vigilance. Elle correspond à cette
capacité de synthèse qui permet d’organiser de façon continue le plan de notre existence. La
conscience justifie nos actes. Le conscient donne aussi à l'être humain la possibilité de se
connaître et de parvenir à des prises de décision importantes à propos de lui-même, de son
entourage et de son environnement.
Grâce au conscient l’on peut ainsi organiser sa pensée et procéder à l’élaboration du langage
verbal.
 Le préconscient ou subconscient
Il contient la mémoire et les pensées dont on peut se rappeler facilement. Elles peuvent émer-
ger à la conscience. Ce sont des contenus latents faits de connaissance et souvenirs suscep-
tibles d’être évoqués à volonté.
 L’inconscient
Il contient la mémoire et les pensées qui normalement n’entrent pas dans le champ de la
conscience. Cependant ce fait psychique détermine de nombreuses motivations de nos
conduites. La vie psychique se constitue en fonction de toutes les expériences et des situations
vécues. L’inconscient est la partie irrationnelle du psychique. C’est le monde de l’intuition,
c’est l’abstrait, c’est le monde de la vie spirituelle et créative, des perceptions sensitives et
surtout affectives du psychisme, des réactions directes automatiques, des réactions sponta-
nées, c’est le monde du langage non verbal et de l’attitude.
Dans la 2e topique proposée en 1992, Freud décrit 3 aspects structurels du psychisme dont les
fonctions et le but vont s’élaborer et se diversifier au cours du développement et nous donner
ce qu’on appelle les instances de la personnalité.
1ère instance : le système du ça
C’est le pôle pulsionnel de la personnalité, c’est le réservoir des pulsions innées, il comporte
également des éléments acquis qui ont été refoulés. Ce système pulsionnel est inconscient et
vise la satisfaction immédiate de nos besoins. On dit qu’il obéit au principe du plaisir. Le ça a
pour but l’évacuation immédiate des tensions, de procurer du plaisir et d’éviter des consé-
quences qui en découlent.
Le processus primaire définit le fonctionnement mental du ça assimilé à un chaos. Les repré-
sentations passent de l’une à l’autre sans entrave selon le mécanisme de condensation et de
déplacement que l’on retrouve chez les enfants pendant les rêves dans certaines maladies
mentales.
2e instance : le système du moi
C’est l’instance centrale de la personnalité. Son domaine est celui des perceptions et des pro-
cessus intellectuels ; il correspond à la pensée logique et rationnelle. La fonction du moi est
d’opérer une discrimination entre les perceptions venant du ça et celle de l’environnement.

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Le «moi » élimine les stimulations du monde extérieur qu’il juge excessives pour l’unité de la
personne et trouve des solutions de compromis pour régler les conflits qui opposent diverses
pulsions entre-elles. La fonction de compromis est assurée par un certain nombre de méca-
nismes de défense qui restent inconscients et dont la mise en œuvre est déclenchée par l’an-
goisse née des conflits.
3e instance : le système du sur-moi
Le sur-moi est la partie qui évalue les pensées et les actions. C’est une intériorisation des
exigences et des interdictions parentales et sociales. Cette assimilation des forces répressives
que l’individu rencontre lors de son développement fait de ce système l’élément censeur et
juge de la personnalité. La majeure partie est inconsciente, le sur-moi manifeste son existence
dans le camp de la conscience morale, de l’autocritique, des interdictions et de système de
valeurs propres.
La pulsation peut être là et ne pas s’exprimer (par exemple l’homme peut avoir beaucoup de
problèmes au travail entrainant l’inhibition de la sexualité).

CHAPITRE VI : LE CORPS : SCHEMA CORPOREL ET IMAGE DU CORPS


Image du corps : représentation que l’on se fait de son corps ou du corps d’un autre. L’image
peut être positive ou négative.
Elaboré progressivement au cours de la 1ère année et des années qui suivent, la conscience
corporelle procède à la fois à la sensibilité intéroceptive qui régit équilibre et posture et à la
sensibilité extéroceptive qui concerne les rapports avec le monde des objets.
Découvrant confusément dans l’acte moteur l’unité de son corps, l’enfant va procéder à l’ob-
servation naïve de ses membres dans le champ visuel. Il pourra également identifier les diffé-
rents organes chez autrui puis chez lui-même. La réaction à sa propre image dans un miroir
achèvera la constitution de son corps propre.
Henri WALLON s’est intéressé au comportement de l’enfant devant le miroir et a fait la
même chose auprès des animaux et a observé plusieurs aspects chez l’enfant :

- A 1 an, l’enfant peut tenir un objet en main. Il peut le porter près de son visage, l’atti-
rer, le casser, peut tenir le miroir dans ses mains, le retourner, le contempler dans ses
deux faces.
- A 2 ans, il va parler, il s’oppose aux autres. Wallon dit qu’il entre dans sa période ani-
miste. L’intuition est très développée (c’est la période du ‘‘non’’).
- A 31 mois, il joue encore avec sa propre image non pas comme une partie de lui-
même, mais comme un double. Il semble se plaire à s’imiter ou à se surpasser lui-
même et joue simultanément deux personnages dans un rôle forcément unique.
- A 4 ans, Wallon nous fait savoir que quand l’enfant voit son ombre, il est surpris. A 4
ans et demi, lorsqu’il est accompagné par un adulte et qu’il voit son ombre, il dit qu’il
est en train de marcher sur l’adulte : c’est un moyen pour lui de se familiariser aux
autres.
La notion du corps propre ne se constitue pas comme un compartiment clos par chacune de
ces étapes. Il se passe quelque chose d’important dans le développement de l’enfant. Toutes
les étapes sont importantes et se complètent.

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L’enfant qui a une mauvaise connaissance de son corps aura du mal à s’accepter et de se
considérer comme un tout. Il risque donc de se sentir très dépendant des autres, il aura ten-
dance à se défavoriser, à avoir une idée négative de lui-même. Ces difficultés chez l’enfant
peuvent créer en lui un trouble de caractère et de comportement, parfois des troubles de lan-
gage. L’enfant aura une mauvaise idée de lui-même et des autres.
Vers la fin de la 3e et 4 e année, l’enfant découvre son sexe et fait la différence avec le sexe
opposé. Il est donc dangereux de continuer à prendre le bain avec lui.
Vers l’âge de 5ans, le schéma corporel de l’enfant est fait. Il doit connaître son corps ; à dé-
faut il sera incapable de nommer les parties de son corps. Il se croît grand et s’identifie magi-
quement au parent du même sexe et est capable d’identifier les mêmes parties de lui sur son
père ou sur sa mère ou sur toute autre personne.
A 6 ans, l’école inculque à l’enfant le savoir-faire, l’éducation, la vie en société, il doit parler
déjà sa langue. Progressivement, le bonhomme têtard que l’enfant a commencé à construire
est remplacé par un homme. C’est dans la juxtaposition des mouvements imitatifs que s’orga-
nise progressivement la notion d’incorporation et d’habitudes motrices. Ce qui est important
ce que les schèmes moteurs ne peuvent s’organiser qu’à partir du schéma corporel et en pre-
nant l’appui sur lui.
De même, un enfant qui n’a pas conscience de sa langue et des positions que peuvent prendre
cette langue, quand il faut prononcer certains sons n’arrivera pas à organiser certains schèmes
dynamiques de prononciation et d’articulation.
La relation affective que l’enfant entretient avec ses parents biologiques, de même qu’avec
son entourage général est très importante pour permettre à l’enfant d’avoir un bon schéma
corporel c’est-à-dire une bonne connaissance de soi.
L’affection, la tendresse, l’amour sont les éléments importants pour la formation du ‘‘moi’’
chez l’enfant. Il est donc recommandé pour l’éducation de l’enfant que le cadre de vie soit
propice à son épanouissement.
En guise de conclusion, le schéma corporel, conscience du corps propre et ses possibilités
motrices, base indispensable de toutes les acquisitions motrices se constitue lentement au
cours des 1ères années en fonction d’une maturité du système nerveux ; mais en fonction
aussi de l’univers même dans lequel les mouvements se déploient, de la tonalité affective de
cet univers et de la représentation que l’enfant se fait de lui-même et de l’objet de son ombre.
CHAPITRE VII: LA PERSONNALITE
I- LES ASPECTS DYNAMIQUES DE LA PERSONNALITE
Quelques définitions utiles

 L’inconscient
La notion d’inconscient décrit l’ensemble des mécanismes mentaux qui ne sont pas accessibles à la
conscience. Cette instance psychique est constituée des pulsions refoulée. Le terme inconscient est
réservé aux représentations (c'est-à-dire des idées, des images ou des traces dans la mémoire) hors

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d’atteinte de la conscience. Toutefois, les contenus inconscients tendent à passer à la conscience, à
devenir conscient. Mais une force s’y oppose. Cette force qui vise à maintenir une partie du psy-
chisme hors de la conscience s’appelle refoulement.

 La pulsion : c’est l’énergie qu’on a en nous


Pour Freud, la pulsion apparait comme une représentation psychique des excitations issues de l’inté -
rieure du corps. La pulsion est un mouvement d’énergie qui peut ne pas être satisfait.

 La motivation
C’est un état de tension qui met en mouvement l’organisme jusqu'à ce que celui-ci ait réduit cette
tension et retrouvé son unité. Pour la psychanalyse, la source de la motivation est la pulsion.

Les formes de manifestation de la motivation sont : l’émotion et le besoin. Les besoins


peuvent être de toute sorte : physiologiques (manger, boire, éliminer, respirer), affectifs (d’amour,
d’estime de sécurité...), cognitifs (de savoir et de comprendre). Les émotions sont liées aux besoins.

Les émotions désagréables (anxiété, culpabilité, la honte, le dégoût) vont exiger une mise en œuvre du
mécanisme du moi parce que intolérable pour lui.

NB : La personnalité de l’enfant se fait à travers l’étude des différents stades de son déve-
loppement. Elle se développe à partir d’une différenciation génétique du « Moi » et du
« Sur-moi » à partir du « çà ». Pour bien comprendre la logique des stades, il faut tenir
compte :

- De la zone érogène à partir de laquelle se fait la transaction avec l’objet pulsionnel ;


- Du type de la relation objectale en cause ;
- De la nature spécifique du conflit et de l’angoisse sous tendue.
Pour les psychologues :
 La 1ère étape de la personnalité est celle de la vie intra-utérine. Pour comprendre
l’évolution de la personnalité de la vie de l’enfant, il est important de connaitre les
circonstances qui ont été à l’origine de la conception. La vie intra-utérine permet de
comprendre comment l’enfant a vécu cette période en relation étroite avec sa mère.
 La 2nde étape est la naissance. Cette étape est très délicate, car la femme peut mourir
et l’enfant aussi. Les complications liées à la naissance peuvent également perturber
l’évolution normale de l’enfant.
Il est important que l’enfant ait crié à la naissance, car c’est un signe de vie qui per-
met d’évaluer le fonctionnement cérébral de l’enfant.

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 La 3e étape constitue le stade impulsif et émotionnel. On s’intéresse aux réactions
de l’enfant c’est-à-dire aux colères de l’enfant, comment est-ce qu’il réagit quand il y
a les étrangers à la maison, quand il a besoin de quelque chose, est-ce qu’il est ner-
veux ? Est-ce qu’il sourit ? Est-ce qu’il communique ? Cette période permet de voir si
l’enfant est vivant ou pas.
 Le stade du personnalisme (3 à 6 ans)
Il est à l’école maternelle, s’affermi de plus en plus, il veut être au centre du monde.
C’est l’âge du « non », des choix. Il est toujours dans les oppositions, il est possessif.
C’est l’âge du Narcissisme, il revendique beaucoup. La personnalité s’affermi de plus
en plus ; on dira qu’il a du caractère. Si à cet âge l’enfant ne réagit pas comme ci-des-
sus il est plutôt amorphe et à l’école on dira qu’il est comme absent c’est-à-dire qu’il
ne s’intéresse à rien. Il manque de personnalité.
 Le stade catégoriel (6-11ans)
L’enfant est capable d’entretenir des relations satisfaisantes avec ses camarades. Il est de
plus en plus mature donc un peu intelligent. Il fait des analyses, il résoud certains pro-
blèmes. Il sent le danger. Il a une personnalité polyvalente. Tout dépend des situations et
des personnes qui l’entourent. Son tempérament est rigide et parfois souple, il ajuste sa
conduite par rapport aux circonstances et acquiert ainsi une meilleure image de lui-même.
 Stade de puberté et de l’adolescence
 La post adolescence ou moratoire psychosocial (18-30 ans)
C’est la prolongation de la période d’irresponsabilité, aventures socialement permises, les
intimités ou isolement.
 Vie adulte et crise de l’âge moyen (30-42 ans)
On note une maturité atteinte. Il y a changement de mode de vie et stabilisation, renais-
sance des enfants, validation de la réussite professionnelle, crise de milieu de vie caracté-
risée par l’ennui, l’insatisfaction face au déroulement de sa vie, l’ambivalence et l’incerti-
tude à l’égard du futur.
L’individu regarde sa vie à la lumière du vieillissement et de la mort.
 L’âge mûr (42-65, 70 ans)
Il y a des changements de l’utile à l’important. L’individu accepte sa vie comme une étape
et concilie ce qu’elle est avec ce qu’elle aurait pu être. Les intérêts latents ou sacrifiés
peuvent être développés.
 La vieillesse (vers 70 ans)
C’est la diminution de la capacité de l’individu à s’adapter efficacement à la vie quoti-
dienne. Les changements physiques et psychologiques associés à la vieillesse varient avec
les individus. Le vieillard devra s’ajuster aux pertes des statuts social et économique, la
diminution du dynamisme physique, les maladies graves et handicap importants
II- Les traits et les types de personnalité
La représentation de la personnalité en terme de trait suppose que la réaction de chaque
individu à un stimulus soit indépendante de la situation particulière et que l’on puisse clas-
ser entre-eux les sujets en fonction de leur réaction aux stimuli.

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La terminologie est partie du terme courant qui définit le sujet par les qualifications
comme : bon, courageux, indécis, anxieux, cruel …
Dans une vision morale du comportement humain, les dimensions sont affectées d’un ju-
gement de valeur éthique lorsque la déviation par rapport à la norme est excessive. Et le
trait devient alors une vertu ou un vice qui ante ruse leur personnification. Il est fréquent,
mais inexacte de qualifier de type ; les caractéristiques de l’individu se situant dans une
position extrême ; par exemple dans le cas d’un système à une dimension comme l’intro-
version, les extraversions, on parle d’un type extraverti et d’un type introverti. La majorité
des sujets se trouvent en fait entre les deux pôles.
Les véritables typologies n’utilisent pas ce modèle, elle considère qu’on découpe l’en-
semble des individus en sous-ensembles distincts comme dans la délimitation des espèces
ou races animales. Toutefois, elles admettent l’ensemble des formes hybrides intermé-
diaires, mais qui sont moins nombreuses que les formes pures.
Les descriptions en termes de trait ne tiennent compte que des aspects psychologiques de la
personnalité, les typologies étant habituellement biopsychologique et surtout morpho psy-
chologique.
La typologie de KRETSCHIER est l’une des plus connues basées sur l’observation des
sujets pathologiques.
Elle présuppose que la maladie mentale est une exagération caricaturale d’une typologie
normale. Il définit ainsi 4 types de personnalité :
a-) le type pycnique
Ce sont les personnes caractérisées par une morphologie avec prédominance des mensura-
tions transversales et circonférentielles. Ce sont les sujets épais. Leur caractère cyclothyme
est fait d’une adaptation sociale réaliste et aisée ; ils passent facilement de la gaité à la tris-
tesse et ils réagissent rapidement avec l’ambiance environnante. Cette tonalité règle l’en-
semble de leur conduite. La morphologie pycnique est particulièrement marquée chez les
sujets d’âge moyen et prédispose au trouble bipolaire (PMD) et à certaines maladies méta-
boliques telles que la goutte.
b-) Le type leptosome
Ces sujets ont une morphologie où prédisposent les dimensions longitudinales. Le corps est
long mince et étroit. Le caractère Schizothyme est marqué par une humeur froide, distante,
peu sociable, peu réactive à l’environnement, repliés volontiers sur eux-mêmes. Leur as-
pect de froideur n’exclue pas une réelle sensibilité plus souvent profonde mais peu appa-
rente, secrète et mystérieuse. Le monde intérieur prime sur l’ambiance environnant. Ce
type prédispose à la Schizophrénie.
c-) Le type athlétique
Ce sont des sujets robustes dont le système osseux et musculaire est très développé. Ils ont
un caractère où prédomine une certaine viscosité psychologique et une explosivité faite des
réactions brutales et intenses aux diverses sollicitations du monde externe. Ce type prédis-
pose à l’épilepsie.
d-) Le type dysplasique

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Ce type accessoire rassemble sur le plan morphologique de nombreuses variétés d’anoma-
lies. Les dysmorphies sont visibles et ces sujets paraissent moins individualisés sur le plan
du caractère. Ce type prédispose également à l’épilepsie.
Evaluation de la personne
Les tests donnent les indications sur le fonctionnement intellectuel et sur les traits de person-
nalité.
Les tests psychologiques font partie des investigations complémentaires sur les aptitudes et la
personnalité du malade. On en distingue 2 grandes catégories.
 Les tests d’efficience ; appelés tests d’intelligence, ils mesurent le niveau des apti-
tudes intellectuelles et les acquis culturels de l’individu. Pratiquement, ils font appel à
la notion d’âge mental et Q I (quotient intellectuel).

Pour des raisons de commodité, il est plutôt employé la notion de quotient intellectuel qui
peut se calculer par la formule :
Age mental
QI= ×100
Age réel
⁎ QI= 100 définit donc un QI normal ;
⁎ On parlera de débilité si QI< 80%
⁎ Et d’intelligence supérieure si QI>110
Ceci a permis dans les états déficitaires de classifier (les oligophrénies)=insuffisance congéni-
tale ou précoce du développement de l’intelligence.
On distingue :

- La débilité légère
Le quotient est compris entre 70 et 80. Elle représente la grande partie des oligophrènes.
Elle se caractérise surtout par l’insuffisance de manipulation correcte des idées abstraites.
Il y a incapacité de suivre la scolarité du même âge, d’organiser une existence indépen-
dante.

- La débilité moyenne
Le quotient intellectuel est compris entre 50 et 70. Il y a acquisition scolaire, mais l’écri-
ture est impossible.

- La débilité profonde
Le quotient intellectuel est inférieur à 50. Le développement intellectuel reste rudimen-
taire. Il n’y a pas d’acquisition scolaire, car il ne sait ni lire ni écrire, le langage est égale-
ment perturbé et la communication très réduite.
Le quotient intellectuel est beaucoup plus un indice qu’une mesure. Il ne doit pas être
considéré comme le reflet figé et chiffré de l’intelligence de l’individu, mais permet sur-
tout chez l’enfant en période de développement de s’adapter à l’environnement et aux
soins.

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 Les tests de personnalité
Ils sont appelés tests projectifs parce qu’ils impliquent l’utilisation de mécanisme de projec-
tion dans les réponses données.
Les tests ne sont pas des examens de laboratoire et ne seraient considérés qu’en fonction des
données cliniques. Les résultats d’un test doivent toujours être interprétés, car ils n’ont aucune
rigueur en eux-mêmes et de nombreux paramètres peuvent les influencer.
CHAPITRE VIII : RELATION SOIGNANT-SOIGNE

Les soins ont de tout temps comporté une dimension rationnelle. Les différents types de relation sont :

- La relation de dépendance

- La relation de maternage

- La relation éducative

- La relation coopérative

- La relation autoritaire.

A partir du moment où l’individu n’est pas seul, il entre en communication. La


psychosociale étudie les interactions entre les individus et les groupes auxquels ils appartiennent.

 La relation de dépendance
La dépendance est le fait pour une personne de dépendre de quelqu’un ou de quelque chose escla-
vage servitude, soumission, subordination, obéissance…

 La relation de maternage
Ici, le patient vit les relations avec le soignant comme celles qu’il a vécues avec sa mère.

 La relation éducative
Elle a pour but l’éducation, la formation et le développement de l’être, synonyme de pédagogie c’est
le rapport du maitre-élève.

 Relation coopérative : relation dans laquelle les parties se mettent d’accord pour évoluer. Il
ressort ici la notion d’appui, d’aide, de concours, de contribution et solidarité.

 La relation autoritaire

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La relation autoritaire entre celui qui commande et celui qui obéit ne repose ni sur une raison
commune, ni sur le pouvoir de celui qui commande ; ce qu’ils ont en commun , c’est la hiérarchie
elle-même, dont chacun reconnait la justesse et la légitimité, et où tous deux ont d’avance leur
place fixée.

Exemple :

- Relation parent-enfant

- Relation enseignant-élève.

 La relation d’acceptation
L’acceptation c’est l’acte par lequel une partie accepte ce que l’autre lui offre.

Exemples :

- Amitié

- Camaraderie

- Mariage

- Bébé et sa mère.

NOTION SUR LES CONDUITES ET LES COMPORTEMENTS (façon d’être, de faire et


d’agir)
 Le Comportement
Il s’agit de la manière d’être et d’agir des animaux et des hommes. Le comportement caractérise l’en-
semble des réactions adoptées par une personne, dans son environnement et face à des situations don-
nées. Exemple : Avoir un comportement hypocrite ou avoir un comportement méfiant.

 Conduites
Il s’agit de l’ensemble des opérations (physiologiques, motrices, verbales, mentales) par lesquelles un
organisme en situation réduit les tensions qui les motivent et réalise ses possibilités. C’est en effet un
ensemble d’actes organisés qui ont un sens et qui poursuivent une finalité. La conduite implique une
attitude psychologique consciente ou inconsciente.

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