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Développement : c’est l’ensemble des transformations qui affectent les

organismes vivants ou les institutions sociales. Cela nous renvoit à


l’ensemble des étapes qui conduisent un organisme vivant à une
organisation sociale d’un état primitif à un état plus élaboré.
Cela nous renvoit aussi aux mécanismes qui permettent le passage
d’une étape à une autre.L’enfant n’est pas un adulte en miniature mais
un sujet qui acquiert des connaissances, des pensées.

I- L’embriogénèse
L’embryogénèse est la première étape de la vie qui conduit de la
fécondation au bébé humain.

1.1 la vie de l’embryon


• La première étape : l’étape préembrionnaire :
L’œuf fécondé(zygote) est constitué par la fusion de deux cellules
sexuelles (les gamètes) fourni par le père (spermatozoïde) et l’autre
par la mère (l’ovule). Cette fusion constitue une cellule œuf qui va
subir une série de divisions cellulaires ( mitose) : un e cellule C est
composée de 46 chromosomes et se divise en 2 cellules C1 et C2
Composées de 46 chromosomes etc…
• La deuxième étape : l’étape embryonnaire :
L’œuf a beaucoup grandi, on parle alors de l’embryon. C’est le stade
de neurulation, c’est-à-dire, la construction de l’axe cérébro-spinal qui
est le siège du système nerveux central. Il y a accélération du
développement morphologique qui conduit vers 8 semaines environs à
un embryon de 3 cm. La tête est distincte du corps, les yeux, le nez et
la bouche sont identifiables, les doigt et les orteils sont séparés
• La 3 ème étape : l’étape fœtale
On retrouve deux aspects essentiels : la poursuite de la croissance et
de la différenciation du système nerveux central et l’émergence de
comportement qu’établissent les premières interactions avec
l’environnement (le fœtus commence à être en relation avec son
environnement). Les comportements constituent le début du
développement sensoriel et moteur et de l’apprentissage.

1.2 la naissance et les réflexes du nouveau



La dimension de la tête est proportionnellement, beaucoup plus grande
que la taille du corps.
Le tonus musculaire du bébé : il y a hypertonicité des muscles
fléchisseurs avec l’absence d’inhibition de la contraction musculaire (
exemple : le réflexe de la marche).

Une hypotonie, un manque de tonus, axiale qui rend impossible le


maintien de la verticalité de la posture : il ne peut pas se tenir assis. Le
bébé possède dès sa naissance un riche héritage fœtal qui structure son
fonctionnement. On retrouve l’ensemble des réflexes archaïques,
certains d’entre eux ont une fonction adaptative essentielle comme la
succion et la déglutition.

II- L’enfant de 0 à 3 ans


2.1 le développement moteur et intellectuel
Selon Piaget (théorie développementaliste), la croissance se poursuit de
manière régulière.
Sa conception de l’évolution peut être subdivisées en 4 niveaux ou
périodes majeures, eux-mêmes répartis en sous-période, appelées
stades :
• Période sensori-motrice
• Période pensée pré-opérationnelle
• Période opérations concrètes
• Période opérations formelles
Niveau 1 : La période sensori-motrice (de la naissance à 2 ans) :
• 1er stade (0-1 mois)
Réflexes innés. Exemple : d’instinct il suce, pleure, tousse, urine,
défèque, gigote...
• 2e stade (1-4 mois)
Acquisitions d’actions adaptatives résultant de son expérience. Il
adapte ses actions en fonction de son environnement. On dit qu’il
"accommode ses schèmes". Exemple : il suce son pouce, non plus
par hasard, mais par coordination entre la main et la bouche, donc par
"accommodation acquise" A ce stade, il aime à répéter inlassablement
les mêmes actions (réactions circulaires primaires). Exemple : prendre
et faire tomber un objet.
• 3e stade (4-8 mois)
Actions intentionnelles. L’enfant se perçoit distinct du monde extérieur.
L’enfant répète un acte accompli au départ par hasard et qui lui a
apporté une certaine satisfaction. Ce sont des réactions circulaires
secondaires, c’est-à-dire avec prise de conscience de l’environnement
extérieur. L’enfant vise à reproduire des faits qui viennent de se
passer par hasard. Exemple : il touche un hochet mobile, ce qui
prouve qu’il est capable de dissocier sa main du hochet et d’autres
objets; ce n’est plus par hasard qu’il le touche, mais volontairement.
• 4e stade (8-12 mois)
Vrais actes d’intelligence. Il y a prise de conscience de la présence de
personnes et d’objets : c’est le concept de permanence de l’objet.
Dès que l’objet a quitté le champ de vision de l’enfant, il le cherche.
L’enfant comprend aussi la relation de cause à effet, il sait prévoir une
situation et adapter ses actes. Son comportement est dit intentionnel.
C’est le début de l’intelligence pratique qui signifie fixer des objectifs et
utiliser les schèmes disponibles comme moyens pour les réaliser.
• 5e stade (12-18 mois)
Réactions circulaires tertiaires(1). L’enfant recherche par une
expérimentation en quoi l’objet ou l’événement est nouveau. Il va non
seulement subir mais provoquer les résultats au lieu de se contenter
de les reproduire une fois qu’ils se seront manifestés par hasard.
Avant ce 5e stade les actes d’intelligence consistaient essentiellement
en une application des schèmes existants à de nouvelles situations,
c’est-à-dire l’assimilation à des schèmes déjà acquis de nouveaux
événements desquels on ne retenait que les caractéristiques des objets
et événements similaires aux schèmes préexistants. A présent, l’enfant
accorde d’avantage d’attention à la manière dont les nouveaux objets et
événements diffèrent de ses constructions mentales actuelles et il utilise
le processus d’accommodation pour remodeler ses schèmes et en
construire d’autres plus appropriés.
En d’autres mots, l’enfant applique ses moyens connus aux situations
nouvelles. Exemple : l’enfant assis sur le plancher cherche à atteindre un
objet hors de portée. Dans ses tentatives pour atteindre le jouet, il tire au
hasard l’extrémité du tapis sur lequel le jouet est posé, un acte qui est,
soit accidentel, soit un stratagème pour atteindre son but. Quand il se
rend compte que ce geste a rapproché le jouet de lui, il tire à nouveau,
intentionnellement cette fois, ce tapis, s’en servant comme d’un
instrument pour parvenir à ses fins.

2.2 l’acquisition du langage


Les enfants "comprennent" le langage verbal avant de pouvoir s’en
servir eux-mêmes.
Avant que l’enfant ne prononce ses premiers mots réels, il émet une
série de cris et de sons. C’est d’ailleurs en criant que l’enfant fait son
entrée dans le monde. Après le 1er mois, les cris se différencient en
fonction de leurs causes. Les parents proches de leur enfant peuvent
commencer à différencier les pleurs, cris : la faim, les coliques, le
sommeil, l’angoisse...
De 0 à 1 ans c’est le stade prélinguistique :
Vers 6 semaines : l’enfant émet ce que l’on appelle des roucoulements
(gargouillements, cris aigus,...) véritable expression orale de ses besoins
et de ses émotions.

Vers 3-4 mois des gazouillis, babillages se font entendre, il "parle"


(émissions vocales nombreuses). Il commence à avoir des sons préférés
et il lui arrive de les répéter (la-la-la...ma-ma-ma...bi-bi-bi...) On appelle
ce phénomène la "lallation".
Entre 9-10 mois, l’enfant semble imiter les sons produits par les autres
même s’il ne les comprend pas. "L’écholalie" est donc une sorte de
dialogue entre l’enfant et les parents.

A partir d’un an c’est le stade linguistique : L’enfant commence à faire


des mots-phrase, il prononce un mot qui pour lui est l’équivalent d’une
phrase. Exemple : mia = donne-moi ça; da = fais ça à nouveau; ah =
c’est beau... Au mot phrase, succède la préphrase (vers 18 mois) à
savoir 2 ou plusieurs mots rangés selon l’importance affective que donne
l’enfant (sorte de langage télégraphique). Exemple : Apu bonbon (il n’y a
plus de bonbon); Moi pa-ti (Je veux partir)...

A la période de la préphrase, l’enfant entre dans le premier âge


questionneur où la question du type "ça c’est quoi ?" correspond à son
besoin d’extension de son vocabulaire.

L’accès au langage se poursuit à partir de 2 ans 1/2- 3 ans. Cette


évolution s’observe notamment dans l’intérêt croissant que l’enfant porte
à la parole de l’adulte, son goût pour les histoires qu’on lui raconte, la
découverte du dialogue avec l’adulte, l’utilisation pertinente de questions
"où ? quand ? comment ? pourquoi ?" exprimant son intense désir de
connaître. Le pourquoi ? exprime à l’origine (vers 2 ans 1/2-3ans) une
protestation à une contrainte (Exemple : mange ta soupe!-Pourquoi ?).

A 3 ans époque du deuxième âge questionneur (1er vers 18 mois), le


pourquoi signifie "à quoi cela sert-il ?". C’est donc entre deux et trois ans
que l’enrichissement du vocabulaire est le plus important (en moyenne le
nombre de mots passe de 100-200 à 2 ans à 1000-1200 mots à 3 ans).
L’enfant entend le langage parlé par les personnes de son entourage de
manière globale. Il en résulte parfois de nombreuses déformations (date
pour regarde/ yateau pour rateau/ apapé pour attrapé...) Ces
déformations disparaissent tout naturellement entre 4-7ans pour autant
que les adultes ne se mettent pas à "parler bébé".

2.3 le développement affectif


A 1 mois, le bébé réagit positivement au confort et à la satisfaction de
ses besoins, négativement à l’inconfort et aux frustrations. Il fixe le
visage humain. Petit à petit les pleurs se différencient et s’érigent en
moyen de communication pour exprimer divers types d’inconfort.

Le nourrisson a une vie mentale et somatique très proche du pulsionnel,


c’est à dire commandée presque exclusivement par les besoins
archaïques. Du monde qui l’entoure et le domine n’existe que ce dont il a
besoin. Tout ce qu’il croit et ressent existe, car il ne fait pas la part du
réel et de l’imaginaire.

Définition du « ça » : c’est le pôle pulsionnel de la personnalité, la partie


la plus chaotique et la plus obscure. C’est entièrement le domaine de
l’instinctif, du biologique qui ne connaît ni règle de temps ou d’espace, ni
interdit. De ce fait les choses les plus contradictoires peuvent y exister.
Le « ça » est régi par le seul principe de plaisir. Deux aspects se
distinguent : l’héréditaire (sexualité et agressivité propres à l’espèce) et
l’acquis (formes que prendront cette agressivité et cette sexualité).

Ce monde qui baigne le nourrisson s’exprimera à travers le lait, formant


ainsi un complexe Mère-Sein-Nourriture. Ce liquide, d’abord extérieur à
l’enfant, passe à l’intérieur de son corps. Par cette incorporation le lait
acquiert une grande valeur émotive, et l’enfant s’attire ainsi toutes les
merveilleuses qualités qu’il lui attribue, autant physiques que mentales.
C’est une source de jouissance. Il se sent investi des qualités de ce lait.
Le lait est une entité aussi vivante que lui, bienfaisante. Mais le lait a
aussi des qualités destructrices : il se fait attendre quand l’enfant a faim,
il provoque des vomissements…Le bébé incorpore aussi malgré lui ce
lait destructeur, qui contient en lui un danger inconnu, menaçant. Un
système de défense se met alors en place.
C’est le Clivage de l’Objet. Il y a un lait gratifiant et aussi un lait mauvais,
persécutant. La tendance naturelle est de s’approprier le « bon » et de
rejeter ce qu’on n’aime pas. La personnalité se forme à travers les
mécanismes d’introjection et de projection. L’adulte retiendra de ceci la
cohabitation de 2 mères : La mère idéale et, en discordance, la mère
réelle.

Définition de l’Imago : Personnage interne que l’on a fabriqué. Prototype


inconscient d’un personnage qui va orienter toutes nos relations par la
suite. Ce qu’on pense, ce qu’on ressent d’un individu n’a rien à voir avec
la réalité. Ainsi l’Imago de la bonne mère s’exprime dans le personnage
de la fée, tandis que l’Imago de la mauvaise mère sera représenté par la
sorcière.

Vers 2 mois, premières réactions en présence de l’adulte. Le nourrisson


fixe les yeux de la mère pendant la tétée. A travers le regard de sa mère,
il se voit lui-même s’y reflétant. Il découvre les sentiments et se les
approprie. Le sourire est une réponse (fonction de miroir). Le rythme des
tétées va amorcer la notion du temps. Il commence à découvrir son
corps, s’oriente d’après la voix humaine.

A 4 mois, il ne se limite plus à fixer le visage, mais il lui sourit. Il


reconnaît sa mère, anticipe les événements. Il commence à être plus
actif, commence à jouer. Son besoin de sociabilité augmente. Il aime
qu’on s’occupe de lui.

Vers 6 mois, les sourires sont volontaires. La constitution de l’Autre s’est


faite à travers le système Présence-Absence. C’est de l’expérience de la
frustration, due à l’attente, que naît l’Objet extérieur. Cette absence force
l’enfant à recréer mentalement un univers de représentations mentales.
Cet univers psychique l’aide à patienter jusqu’au retour effectif de la
mère. Ainsi, il perçoit l’existence de l’Autre sur un fond d’absence. Ce
mécanisme est la fonction symbolique. Un cas pathologique se présente
si par malheur l’enfant de 6 à 12 mois perd trop souvent sa mère. On
observera premièrement chez lui une demande excessive suivie un ou
deux mois plus tard d’un repli puis d’un début de dépression. Son
évolution psychique se bloque alors.

De 6 à 8 mois, le visage de la mère est reconnu et privilégié. L’Objet est


total, dans toute sa complexité de personne. L’enfant fait la
différenciation entre les diverses personnes qui gravitent autour de lui.
Tous les visages familiers déclenchent le sourire, les autres font naître
méfiance et évitement. Souvent d’ailleurs, l’enfant déçu de ne pas
reconnaître la mère dans le visage étranger, se mettra à crier.
Huitième mois (et l’angoisse du -)

La relation affective que l'enfant entretient avec les autres, de


symbiotique (relatif à un soutien mutuel) devient anaclitique (conscience
de ce soutien). Désormais l'enfant sait qu'il a besoin de la mère. Le "Moi"
se forme en même temps que se forme l'Objet extérieur, l'un n'existant
que par rapport à l'autre. C'est une période très importante de distinction,
que ce soit extérieur/intérieur ou Moi/Autre.
Création du jouet. C'est un objet transitionnel, qui sera le plus souvent
doux, mou, chaud... Cet objet représente la mère, dans son absence
comme dans sa présence. C'est à la fois la frustration et la gratification.
L'adulte n'abandonne cet objet qu'à la condition d'avoir réussi à diffuser
sa fonction dans l'espace qui l'environne, que ce soit à travers les
cigarettes, le langage, etc...

L'amour maternel. Le nourrisson tend souvent à faire régresser ses


parents. Ces deux mots: "amour maternel", viennent de Rousseau.
Avant, et jusqu'au 12e siècle, les parents avaient droit de vie et de mort
sur leurs enfants. Du 13e au 18e, l'enfant n'a aucun statut dans la
famille. Les manifestations de cajolerie et de tendresse étaient
considérées comme faiblesse et pêché, l'allaitement était ridicule,
rendant l'enfant vicieux Þ Recours aux nourrisses chez qui ils restaient 5
ou 6 ans, avant de se trouver placés chez les Sœurs ou les Frères. La
médecine infantile était inexistante : On ne peut soigner un client qui ne
dit pas de quoi il souffre ! Dans la fratrie, l’aîné des garçons avait tous
les droits. Les cadets devaient choisir carrière dans l’armée ou la
religion.

Avec Rousseau, les choses changent. Vers 1715 on a réglementé la


profession de nourrisse. L’état s’est aperçu que l’enfant était une
richesse potentielle. Les statuts de la mère et de l’enfant changent
(Matriarcat mental). Les familles nombreuses sont exemptes d’impôts.
Les mariages se font de plus en plus par amour. La mère est devenue
génitrice et éducatrice.

La fonction maternelle. Les mères actuelles ont des compétences


naturelles pour communiquer avec le nourrisson. Le bébé est un être
social ayant une vie mentale, forçant les parents à communiquer avec
lui, à régresser à un mode d’interactions archaïques. Les comportements
parentaux sont plus intenses, plus répétés que pour une communication
entre adultes, utilisant ici l’expression faciale, la voix, le contact
physique…Tout ceci forme des séquences répétitives qui facilitent
l’apprentissage du nourrisson : Il devient bientôt capable d’anticiper sur
la séquence, contrôlant ainsi une petite mais certaine maîtrise sur
l’Autre. Le bébé est actif et possède un répertoire de capacités mentales
et motrices. Il distingue d’abord le mouvement, s’intéresse à la
complexité visuelle ou sonore. A trois mois il sait rompre l’interaction Þ
coordination occulo-céphalique. Quand l’enfant est tout seul, il se met en
état d’inactivité alerte. Toutes les stimulations qui pourront alors survenir
seront source de plaisir.

A 10 mois, sa discrimination sociale (fait des différences entre les


personnes) est plus grande et il commence à imiter.
A 1 an il aime avoir un public, mais il traverse une période de timidité vis-
à-vis des étrangers.
A 15 mois, il affirme son indépendance par rapport à l’alimentation, mais
il est encore maladroit. les contacts de personne à personne s’affinent.
A 18 mois, il aime participer à son habillage et déshabillage. Il vit dans
l’ici et maintenant. le sens de la propriété apparaît. il prend plaisir à
participer aux tâches domestiques. C’est un âge plutôt turbulent.
A 2 ans, il dit souvent, triomphant : "ça y est!". Tout aussi fréquente à cet
âge là, l’expression "c’est à moi" qui révèle son incapacité à partager.
A 2 ans 1/2, incapable de choisir entre 2 alternatives. Il est indécis et
commence donc à craindre les choses qui lui paraissent trop nouvelles.
Besoins de rites autour du bain, de la mise au lit, ...Il commence à
s’opposer et se montre très autoritaire. A cet âge paradoxal, il peut se
montrer timide, agressif, reculer, avancer...Le sentiment du Moi et de ses
besoins est très aigu.

2.4 la relation objectale (relation à l’objet) (selon


Spitz)
L’enfant se différencie peu à peu de sa mère et la relation objectale
s’établit vers la fin de la première année. Son développement comporte
trois stades :

Stade non objectal : le nouveau-né ne différencie pas le moi du non-moi.


Entre 2 et 3 mois, le nourrisson suit des yeux les mouvements d’un
visage et fixe le visage de sa mère durant la tétée. La peau du bébé est
en contact avec celle de la mère, il est sensible aux changements de
position.
Le sourire du 3e mois (stade du précurseur de l’objet) : entre 2 et 6 mois
l’enfant sourit à n’importe quel visage mobile représenté de face, de
façon qu’il puisse voir les deux yeux. L’enfant répond à une image, pas à
une personne privilégiée. L’apparition de la réponse par le sourire
marque le début des relations sociales chez l’homme. Elle constitue le
prototype et la base de toutes relations sociales ultérieures. A 3 mois,
l’enfant devient une entité psychologique distincte, il différencie le Je (ce
qu’on sent à l’intérieur) et le non-Je (ce qu’on voit à l’extérieur).

L’angoisse du 8e mois (stade de l’objet libidinal) : Après 6 mois, l’enfant


ne sourit plus à n’importe quel visage, tout inconnu l’effraie. Il distingue
donc bien ses parents, puis les personnes amies, des personnes
étrangères.

2.5 le développement de l’attachement


(selon Bowlby)
Bowlby étudie le lien qui unit l’enfant et la mère : il l’appelle
l’attachement. Il s’agit pour lui d’un comportement instinctif présent chez
l’individu par empreinte : "phénomène par lequel, dans les premiers
moments de l’existence, le jeune animal fixe d’une manière irréversible
l’aspect du premier objet en mouvement qu’il rencontre (en général un
des parents ou un congénère) et qu’il suivra désormais" (Thines et
L'empereur)

L’attachement consiste en une interaction - une communication- qui vise


à rapprocher la mère et l’enfant.
Elle comporte :
• des signaux pour attirer et retenir l’attention de la mère : crier, appeler,
sourire, bailler, tendre les bras...
• des comportements d’approche : chercher, suivre, se cramponner,
sucer.
Le développement de l’attachement comporte 4 phases :
• Les signaux existent mais ne s’adressent pas à une personne en
particulier (12 semaines)
• Les signaux sont dirigés vers une (ou plusieurs) figures discriminées
(6 mois)
• L’enfant reste à proximité d’une figure discriminée par la locomotion
comme par les signaux(6-7 mois à 2-3 ans). L’enfant explore son
environnement à partir de sa mère et pour se rassurer retourne
fréquemment vers elle.
• A 8 mois, il a peur des étrangers, mais à 2-3 ans il peut s’attacher à
une figure secondaire, s’il s’agit de quelqu'un de familier qu’il a connu,
s’il n’est pas malade et s’il est sûr de revoir sa mère et s’il sait où elle
est. Formation d’une relation objective où la mère devient un objet
indépendant, permanent dans le temps et dans l’espace.

2.6 les différents stades (selon Freud)


Freud est le père de la théorie psychanalytique. Même ceux qui rejettent
cette théorie utilisent toujours son concept de stades du développement.
Il a nommé ces étapes des phases psychosexuelle car selon lui, le
développement de la personnalité était influencé par la manière dont
l’enfant apprennait à libérer son énergie sexuelle.
Selon Freud, les expériences pendant l’enfance et l’adolescence sont
associés à la libido. Cette libido est en relation avec les différentes
parties du corps sur lesquelles l’attention des enfants va se fixer. Les
zones érogènes sont dans l’ordre la bouche, l’anus et les organes
génitaux.
Les stades de l’évolution psycho-sexuelle de l’enfant sont :
• stade oral (0-1 an)
• stade anal (1-3 ans)
• stade phallique (3-6 ans)
• période de latence (6-12 ans)
• stade génital ( à partir de la puberté)
Pour les enfants de 0-3 ans c’est donc le stade oral et anal.
Le stade oral c’est lorsque la zone érogène, c’est-à-dire liée à la
sensation de plaisir, est la bouche.
Le stade anal c’est lorsque l’enfant a atteint le contrôle de ses
sphincters. Freud pense alors que l’enfant retire un plaisir à retenir ses
matières fécales (désir de maîtrise et de puissance).

Le stade oral
C'est une phase d'organisation libidinale qui s'étend de la naissance au
sevrage et qui se trouve sous la primauté de la zone buccale. La bouche
est le lieu de sensations motrice, tactile et gustative. Le plaisir oral prend
appuie sur le besoin alimentaire puis s'en détache. C'est ainsi que la
bouche devient une zone érogène (plaisir)
A ce stade, la mère représente le premier objet d'amour. C'est sur le
modèle de cette relation que l'attitude vis à vis du monde se conformera.
Peu à peu l'enfant s'identifiera à sa mère selon ce premier mode de
relation.

Le stade sadique-oral: mordre


Ce stade est marqué par l'apparition des dents et de la morsure Si on
attend ce moment pour commencer le sevrage, celui-ci sera considéré
comme une punition.
Si le sevrage est brutal, il prive l'enfant du sein maternel, sans qu'il ai eu
le temps de déplacer son investissement libidinal sur d'autres objets (
exemple: doudou), il risque de rester fixé à ce stade.

Il ne faut pas limiter ce stade au lait ou au sein, d'autres éléments


interviennent:
• le bercement
• le regard
• le soutien des mains
• la parole, le chant
Plaisir au stade oral (réceptivité et appel, faim de stimulations). L’enfant
oscille dans des états diversifiés de symbiose, de retrait sur soi, de
dépression et d’échange. Il lui faut tous ces états, et de manière
équitable. Le stade oral prend fin lorsque le nourrisson est prêt à manger
du solide (sevrage), époque décidée, car sentie, par la mère.

De quels systèmes de régulation dispose l’enfant ?


• Régulation externe : rôle tenu par la mère. Elle stimule les zones
érogènes de l’enfant : Rôle d’excitation. Elle a aussi un rôle de
protection, de pare-excitation : rôle de contenant (Quand il pleure et
que la mère console, ou quand la fessée est nécessaire pour calmer
l’enfant).
• Régulation interne : forces somatiques et psychiques faisant tendre
l’organisme vers un but qui sera d’éliminer la tension.
• Définir la pulsion : Elle se manifeste par le fantasme.On distingue :
o Sa source : organique et somatique
o Son but : éliminer la tension
o L’objet : interne ou externe, partiel ou total
La relation d’objet au stade oral :
Symbiotique jusqu'au 8 ème mois puis anaclitique
Communication et inter-communication durant la première année :
L’enfant n’est pas passif. Il retient, au moyen du regard, des
mouvements, l’attention de la mère.
Nature de la vie fantasmatique de l’enfant : Elle est avant tout de nature
orale, avec le mécanisme d’incorporation, s’appropriant les qualités du
lait et ses défauts. Le bébé interprète ainsi la relation cause-effet.
Fantasmes de bien-être après le plaisir du bain, le repas…

Le stade anal
Durant cette période, l'attention de l'enfant et de ses parents se
concentre sur le contrôle des sphincters. L'enfant doit parvenir à
contrôler ses intestins et sa vessie, il doit donc s'opposer au désir
d'éliminer au moment où il en éprouve le besoin. L'enfant découvre ainsi
la notion de son pouvoir, de sa propriété privée. Il commence à devenir
un être à part entière : en décidant de donner ou non ses selles. C'est un
pouvoir sur son transit intestinal et un pouvoir affectif sur sa mère qu'il
peut récompenser ou non.

L'attitude plus ou moins sévère des parents favorisera ou entravera


l'épanouissement de l'enfant. C'est à cette période que l'enfant est actif,
bruyant, agressif sur les objets. Cette étape introduit l'ambivalence :
aimer ou détester. Les objets qui s'opposent à lui sont "méchants". Il les
bat, les déchire.

Deux conditions d’émergence


1. Loi céphalo-caudale : Elle permet la maturation de la tête à la queue,
c’est à dire entre autre le redressement de la tête, l’assise, la marche.
Cette loi permettra l’éducation sphinctérienne une fois la marche
acquise ® développement d’abord moteur, puis organique.
2. Aspect éducatif : L’exigence de propreté vient de la mère. Elle déplace
l’intérêt de l’enfant de la bouche vers le rectum. Il est nécessaire que
ces deux aspects (loi céphalo-caudale/éducation) interviennent dans
cet ordre pour qu’émerge chez l’enfant le stade anal. La mère déplace
chez lui le champ de gratification, amenant l’enfant à s’intéresser à
l’anus comme zone érogène.
Définition de la saleté : La saleté dépend d’un système codé suivant (et
relativement à) l’individu, le lieu…etc. Elle est ainsi le sous-produit d’un
ordre, d’un triage, plus culturel qu’autre chose. L’enfant ne connaît pas
cette sélection. C’est la mère qui lui transmettra l’attitude à adopter vis-à-
vis des saletés, et qui lui indiquera où elles sont.
Primauté de la zone anale : C’est une zone de passage, de
communication entre l’intérieur (le corps de l’enfant) et l’extérieur (un
individu de la réalité). La source pulsionnelle sera l’anus et, par
extension, tout l’intérieur du corps (tandis que l’oralité valorisait
l’extérieur en tant que surface). L’objet de plaisir de l’enfant sera le
boudin fécal.

Le boudin fécal :
• C’est un excitant de la zone érogène
• C’est une partie du corps, vivante et valorisée.
• C’est enfin une monnaie d’échange.
Désormais l’enfant maîtrise son corps : L’aspect volontaire est très
important. L’enfant se rend compte qu’il y a quelque chose qui veut
sortir. Il se rend compte qu’il est possible d’empêcher cette sortie ®
Plaisir de rétention.
Puis il se rend compte qu’il devient agréable de laisser sortir ® plaisir
d’expulsion.

Liée à ce plaisir, il y a l’impression de perdre chaque fois une partie de


son corps. Cela lui donne l’angoisse de perdre quelque chose
d’important, qui touche à l’intégrité de son corps (c’est à cette période
que l’enfant démonte, et regarde à l’intérieur des jouets). L’enfant n’a
aucune répugnance pour son produit : il l’explore activement, le
montre…etc. C’est la mère qui transmettra sa répugnance.

Relation d’Objet au stade anal :


Relation ambivalente (agressivité/don). L’objet fécal prendra une
signification selon l’objet maternel. L’enfant est aimé de l’intérieur. Son
corps contient quelque chose de bon, un trésor qu’il pourra échanger
contre l’amour de la mère. C’est une récompense que de faire ses
excréments quand et où la mère le veut : Expérience où le Moi de
l’enfant s’affirme. Il aura besoin de tester de temps en temps sa toute-
puissance en désobéissant à la mère. Elle demande, il dit « non ! »

La mère considère les matières fécales en objet de dégoût. L’enfant doit


refouler ses possibilités de plaisir : L’anal devient symbole du défendu,
de l’interdit. L’enfant sent quelque chose de mauvais à l’intérieur de son
corps d'où Angoisse de sa part. Il a l’impression de détenir un poison.
S’il se retient exagérément, il joue avec le danger, et le plaisir qu’il peut
éprouver augmentera avec la peur. La rétention est vécue comme une
opposition à la mère et l’expulsion comme une projection d’agressivité
vis à vis d’elle. Les matières fécales, trop bonnes pour être données,
seront gardées longtemps. Ces attitudes se retrouveront par le suite
dans la vie de l’adulte, à travers les comportements d’avarice, de don, ou
de prodigalité. L’enfant s’identifie à son boudin fécal. Investissement
d’amour et/ou d’agressivité.

Clivage : 2 sentiments opposés vis à vis d’un même objet, et


apparaissant alternativement.

Ambivalence : Coexistence de 2 sentiments opposés vis à vis d’un


même objet, apparaissant entremêlés à la conscience.
L’enfant, en passant du clivage à l’ambivalence, marque son passage à
une affection plus mature. Cette ambivalence va s’étendre à toutes les
autres relations, comme : activité/passivité ; pouvoir/subir ;
obéir/désobéir ; posséder/être vidé ; sadisme/masochisme.
Notons à ce niveau un stade bi-sexuel : actif dans l’expulsion et passif
dans la rétention.

Autonomie du Moi :
Moi : Partie de la personnalité en contact avec la réalité extérieure (issue
du Ca, confronté à la réalité) construite grâce aux gratifications
successives.
Désormais l’enfant décide, dispense son bon-vouloir, dirige son corps.
L’estime de soi dépend de l’estime des autres pour soi : Si la mère
insiste trop sur la socialisation, l’enfant aura l’impression de subir, de ne
pas décider pour (et par) lui-même, d’avoir un Moi dévalorisé. Si la mère
insiste surtout sur le plaisir, l’enfant aura l’impression qu’avant de faire
quelque chose pour quelqu’un d’autre, il le fait pour lui. Il décide de sa
vie, de son plaisir, affirme son Moi. Son autonomie n’est pas diminuée si
de son propre chef il décide de faire plaisir à la personne qu’il aime.

Autonomie corporelle : maîtrise des sphincters.


Autonomie relationnelle : choisir de faire plaisir.

Naissance de la notion d’échange (monnaie d’échange).(Et naissance


de la notion de représentant.)
La monnaie d’échange est ici représentée par le boudin fécal qui va
médiatiser la relation entre l’enfant et son entourage. Il échange son
bon-vouloir contre l’approbation de la mère. Ce sera l’approche d’une
autre façon de vivre. Par ce biais, l’enfant manipulera le mot. Émergence
du « non » qui lui sert à s’affirmer. Il met ainsi la mère à distance.
D’aggressé, il devient agresseur. Il inaugure la communication
sémantique, évitant les passages à l’acte. Besoin de jouer.

Le jeu : Il est mis au service de son affectivité. L’enfant jouera toutes les
situations où il est dominé. Avec l’eau, le sable, la pâte à modeler, il
retrouvera son vécu du stade anal : remplissage et vidage de
flacons…etc. C’est aussi l’époque des animaux martyrs : Jeux de
sadisme à l’encontre des plus petits, des insectes…La fonction du jeu
est très importante au niveau de l’apprentissage. Le plaisir qui lui est lié
est un plaisir de maîtrise.

2.7 le développement social


A partir de 6 mois, chaque bébé fait connaissance avec ses voisins
immédiats : placés ensemble sur un tapis ou un parc, les enfants se
recherchent, ils s’étreignent, s’accrochent, sans paraître d’abord s’en
rendre compte.

Vers 8-9 mois, la découverte de l’autre se développe avec la locomotion


: les enfants commencent à s’observer, se toucher, se sourire, s’imiter,
se tendre des objets, se livrer à toutes sortes de manoeuvres
d’approche. Les jeux à 2 à cet âge consistent en manifestations
affectueuses ou agressives : se caresser, s’embrasser, se mordre, se
tirer les cheveux..

Vers 9 mois, apparaît la jalousie : l’enfant crie, pleure quand une grande
personne s’occupe d’un autre enfant. Les premiers conflits au sujet
d’objets naissent aussi bientôt.

A 18 mois, l’enfant ne pleure plus avec l’autre, mais essaie de le


consoler : il éprouve de la compassion, le désir d’aider et de soulage. La
sympathie devient possible, l’enfant faisant la différence entre soi et
autrui.

Mère et Père influencent le profil de comportement de l’enfant et les


premières années de la vie se révèlent capitales pour son élaboration.
Le développement social comme le développement affectif, se constitue
donc en grande partie entre 0-3 ans et à partir de la relation aux parents.
• Réactions circulaires primaires = actes répétitifs;
• Réactions circulaires secondaires = répétitions intentionnelles d'actes
gratifiants;
• Réactions circulaires tertiaires = répétition de faits originaux sous une
forme modifiée.

III. l’enfant de 3-6 ans


3.1 le développement moteur et intellectuel
Il est certain que l’enfant n’a pas encore la maîtrise motrice de l’adulte,
mais il a déjà acquis la tonicité musculaire, des automatismes, la
locomotion et la préhension, l’aptitude à imiter et à créer des
mouvements.

L’enfant à cet âge oriente spontanément toutes ses activités vers le jeu.
Il jette par exemple les blocs dans toute les directions plutôt que les
utiliser pour construire une tour. Quand il joue dans le sable il ne
construit pas un château, mais il touche, il lance le sable, il exerce ses
fonctions sensori-motrice et en retire une certaine satisfaction. Ces jeux
sont fonctionnels (3-4 mois à 3-4 ans).

Quand l’enfant joue au facteur, à l’épicier,....il imite des actes en


effectuant des mouvements ayant une signification sociale. Ce sont les
jeux de fiction (2-5 ans).

Si l’enfant écoute une histoire qu’on lui raconte, s’il regarde des images
dans un livre ou à la télévision, il s’agit alors de jeux de réception (2-5
ans).

Dans les jeux de construction (3-7 ans), l’enfant éprouve le maximum de


plaisir dans ce qu’il construit plutôt que dans ce qu’il fait présentement.
Quelle joie en effet que celle de l’enfant qui a terminé son puzzle,
accompli son dessin...

Remarque : à 3 ans, les enfants interrompent fréquemment leurs jeux


pour diverses raisons : parler, changer d’activité... Cette instabilité
disparaît pratiquement à l’âge de 6 ans, époque où l’action est
essentiellement stimulée par le but à atteindre.

3.1.1 quelques caractéristiques du


développement moteur entre 3-6 ans
Automatisation progressive des mouvements : Pour la marche,
ajustements constants des mouvements, de leur vitesse, de leur rythme.
Les gestes alors peuvent remplir une fonction de réalisation : gestes
utilitaires, mais aussi spécialisés tels que l’écriture...
L’enfant a horreur de l’immobilité imposée. Exemple : la station assise à
table (à la maison, à l’école...). Il a besoin de mouvement, il éprouve du
plaisir à se dépenser physiquement, à agir et vivre.

Néanmoins, il devient de plus en plus persévérant, il commence à


expérimenter la continuité, d’où les situations où il peut protester si un
adulte l’interrompt dans son activité sous prétexte d’aller à table ou
d’aller se laver.

Les mouvements deviennent de plus en plus coordonnés (imitation,


manipulation, préhension...). Les psychologues ont d’ailleurs appelé
cette période "age de la grâce" en raison de l’aisance, de la liberté des
mouvements et de l’harmonie de certains d’entre eux.

C’est aussi la période de la latéralisation (dominance latérale) ou un côté


du corps est plus habile et utilisé de préférence à l’autre. (gaucher ou
droitier)

3.1.2 le développement de la perception


(syncrétisme perceptif)
Beaucoup d’enfants de 4 ans (bien avant l’âge de la lecture) sont
capables de reconnaître des livres qu’ils apprécient, même les pages où
sont indiquées leurs histoires préférées. Un auteur, Claparède, a appelé
cela syncrétisme : première vue générale compréhensive, mais
malheureusement obscure et incorrecte où tout est entassé sans
distinction.
• Le globalisme (l’enfant centre sa perception sur le tout)
On présente à l’enfant des dessins constitués de 2 ou plusieurs objets
dont les lignes sont enchevêtrées et on leur demande de contourner à
l’aide de couleurs différentes les différents objets qu’ils voient. Les
réussites varient avec l’âge.
On peut aussi leur présenter des dessins d’animaux composites
(composés de parties d’animaux différents) et leur demander de
dénommer le croquis.
• La juxtaposition (l’enfant est attentif aux parties)
Les enfants de 4 à 6-7 ans dessinent des détails, mais simplement
juxtaposés, sans forcément de liens. Ex : une maison (la maison ne
tient pas debout, mais l’enfant y a représenté toutes les tuiles, les
volets, les rideaux...).

3.1.3 le développement intellectuel


C’est la période pré-opératoire
Apparition de la représentation symbolique qui consiste à élaborer "en
pensée" des images à partir des objets ou des mouvements du monde
réel. Elle s’achève par la pensée intuitive qui se caractérise par la
concentration de l’enfant sur l’apparence des choses et par l’absence de
raisonnement logique. Exemple : un enfant, qui à cette époque, entend
pour la première fois le bruit du tonnerre peut penser que quelqu'un a
fermé bruyamment une porte dans la chambre voisine. Il assimile alors
cette nouvelle expérience et réajuste ses idées sur les bruits et leur
origine
La représentation symbolique : l’enfant peut penser à la voix de sa
mère, par ex, sans l’avoir entendue ou il s’imagine sa tétine sans voir le
biberon. Le petit garçon de 3 ans qui a vu son père se raser le matin
peut reproduire le geste l’après-midi dans un jeu à l’école. La pensée de
l’enfant dépasse l’ici et maintenant, elle peut évoquer un objet absent.

La pensée intuitive : (selon Piaget) : on présente à l’enfant une boule


de plasticine et on lui demande d’en faire une autre de même grandeur.
On laisse sur la table la boule confectionnée par l’enfant à titre de
témoin. On transforme, sous les yeux de l’enfant, la boule en galette,
puis en boudin. Quand on lui demande s’il y a encore dans les boules
transformées "la même chose" (la même quantité) l’enfant répond qu’il y
a moins dans la galette car elle est plus fine que la boule et plus dans le
boudin car il est plus long. L’enfant est plus centré sur l’apparence des
choses et n’a pas de raisonnement logique.

Autre exemple : avec les jetons (2 rangées de 8 jetons mais si la


deuxième rangée on l’espace plus l’enfant dit qu’il y en a plus).

3.2 Le développement du langage


Jusqu’à l’âge de 12-13 ans (au moins) l’enfant continue à développer
son langage par un processus long et graduel qui occupe une partie
importante de ses activités

L’enfant doit progressivement s’approprier les données linguistiques de


l’entourage familial et scolaire : il doit abandonner les formulations
simplistes pour accéder aux énoncés plus élaborés et mieux articulés.

Les corrections, approbations, désapprobations, commentaires des


parents sont adaptés aux possibilités de l’enfant (selon l’âge). Les
parents ont donc un rôle important dans la construction du langage chez
leur enfant. On pense à la prononciation, mais aussi à la reconnaissance
correcte des syllabes et l’assimilation des règles grammaticales...

3.3 Le développement affectif


3.3.1 Le stade phallique
Le stade phallique (vers 4 ans)
Jusque là le père était vécu comme une mère auxiliaire. L’enfant va
découvrir que le père a en fait une fonction bien particulière. Il apparaît
menaçant, car inconnu, représentant une menace potentielle. L’enfant se
rapproche de la mère. Il vient de se rendre compte que le père intéresse
beaucoup la mère, et quelque fois malgré ses revendications d’enfant on
retrouve une Attitude de colère et d’admiration pour ce personnage qui
accapare la mère. L’enfant vient de juxtaposer la fonction parentale du
père vis à vis de lui, avec la fonction d’amant vis à vis de la mère. C’est
un partage difficile que celui qui lui est demandé. L’enfant se trouve
plongé dans sa première solitude d’humain. Il se replie vers lui-même.

Découverte du corps : L’enfant se focalise sur un point très important


de son corps : ses organes génitaux. Déplacement entre érotisme anal
et érotisme urétral. L’enfant découvre que certaines personnes ont un
pénis et d’autres n’en ont pas. Il y a donc ainsi ceux qui en ont, et ceux
qui n’en ont pas. Toutes les grandes personnes doivent avoir un pénis. Il
pose beaucoup de questions sur la procréation, la sexualité, la
grossesse, les relations entre les parents… Faute de comprendre les
réponses, il répondra à sa manière. Il ne peut pas admettre ce qui ne
correspond pas à sa croyance fondamentale. La fécondation est reliée
pour lui à ce qu’il connaît déjà, comme l’ingestion d’aliments, le
baiser…Pour certains il suffit d’exhiber ses organes génitaux pour avoir
un bébé. La naissance est anale, ou par l’ombilic. Ils élaborent aussi le
phantasme de la « scène primitive ». L’enfant peut avoir été témoin d’un
coït des parents, ou seulement imaginer ce qu’il peut se passer quand il
est exclus (arrivé à l’age adulte on retrouve ce ressenti quand, à
entendre chuchoter 2 personnes connues, on s’imagine être exclus et
persécuté)

Les 4 fantasmes originaires


• Fantasme de la scène primitive.
• Fantasme de séduction.
• Fantasme de castration.
• Fantasme d’abandon.
Souvent, dans le fantasme de la scène primitive, l’enfant s’identifie à l’un
des partenaires. Soit le « passif », soit l’ « actif ». Il l’interprète souvent
comme une scène agressive de laquelle résulte pour lui un fantasme
d’abandon énorme. Période de cauchemars, de besoin d’affection de la
part de la mère… C’est à cette période qu’il demande à dormir dans le lit
parental. Naissance du voyeurisme, visuel et auditif. Il recherche les
différences anatomiques, il aime montrer son corps et se promener tout
nu. Besoin de savoir, il cherche un objet précieux, inaccessible. Ce sont
les prémices de la curiosité intellectuelle. L’enfant reste dans un registre
très narcissique. Il investit le pénis de plusieurs qualités, entre autres
celle de toute puissance. Avec l’importance qu’il accorde au pénis,
survient la peur de le perdre, l’angoisse de castration. (de même qu’il a
eu peur de perdre la mère, puis les excréments, à ce stade il craint la
perte de son pénis). Il n’y a aucune possibilité d’égalité entre les adultes
et l’enfant. Il ne peut y avoir qu’un renversement de rôle, et appropriation
des attributs supposés spécifiques à l’adulte (par ex : Il met les
chaussures de papa, le collier de maman …). Quand l’enfant aura
grandi, les parents seront devenus petits à leur tour. Pour l’enfant, la
castration est un manque imaginaire, une angoisse d’incomplétude. Cela
concerne aussi bien le garçon que la petite fille. L’enfant se demande si
l’adulte peut manquer aussi de quelque chose, s’il est vraiment aussi
complet que l’enfant l’imagine.

L’angoisse de castration se focalise sur le père, celui-là même qui le


rivalise auprès de la mère, celui qui « force » la mère à le délaisser
(Quand le père réel est inexistant, le rôle paternel est tenu par tout ce qui
sépare la mère de l’enfant, que ce soit le travail dans la journée, ou un
membre de la famille…). La figure paternelle va récupérer à son compte
toutes les anciennes frustrations vécues par l’enfant.

On nomme « angoisse de castration » le phénomène transitoire,


bénéfique et structurant.
Le « complexe de castration » est la fixation inconsciente de cette
angoisse, future source de souffrances et d’auto punitions.

Le garçon
Il se sait détenteur du pénis. Cela lui permet de se valoriser, en
l'exhibant pour se réassurer. Il s'identifie à son pénis et a très peur de la
castration paternelle. Pour lutter contre cette castration, il pourra d'abord
refuser psychiquement la réalité: "C'est pas vrai que les filles n'en ont
pas; On ne le voit pas mais c'est à l'intérieur". Il pourra aussi penser que
le pénis poussera chez les personnes qui n'en ont pas : "Il n'y a pas de
différences entre les petites filles et les petits garçons". Il pourra enfin
voir le manque de pénis comme une punition : "c'est ceux qui le méritent
bien qui n'en ont pas".
Le petit garçon résorbera le conflit par l'identification au père.

La fille
Elle sait qu'elle n'en a pas. Mais elle pourra aussi se persuader qu'il suffit
d'attendre et qu'il poussera. Revendications phalliques : "Je veux faire
comme les garçons, je veux grimper aux arbres..."Elle commence
ensuite à accepter son manque, mais contre un avantage : Possibilité
d'avoir des enfants. Elle demandera cet enfant au père (ce dernier est
considéré comme séducteur). L'enfant est l'équivalent du pénis, celui-là
même qui ressortira dans la tête de la future mère, comme enfant
imaginaire qu'elle demande à son propre père : Il faut que le deuil ait eu
lieu à la naissance pour qu'elle reconnaisse le vrai père (son mari)
comme père de l'enfant.
La zone érogène du stade phallique est la zone génitale dont les
premières excitations et satisfactions sont en rapport avec la miction (le
fait d’uriner).

L’enfant entre 3-6 ans a des comportements typiques :


exhibitionnisme, voyeurisme...Il s’intéresse à l’origine des enfants
et élabore ses théories par rapport à la conception.

En résumé : le pénis du garçon et le clitoris de la fillette deviennent des


objets clés du plaisir érotique. L'enfant découvre la masturbation. Il
associe ensuite ce plaisir à un objet d'amour avec lequel il voudrait avoir
une sorte de "relation sexuelle".
Le garçon considère sa mère comme l'objet désiré mais il a un rival, le
père.
La fillette désigne elle son père et sa rivale est sa mère.
Le conflit qui en résulte est le conflit oedipien.

3.3.2 Le complexe d’Oedipe


Remarque : la fille change d’objet libidinal (investissement affectif)
(d’abord la mère puis le père). Le garçon transforme sa relation à l’objet
initial.
Le complexe d’Oedipe simplifié : la fille est amoureuse de son papa, le
garçon de sa mère.
La résolution du complexe d’Oedipe réside dans la renonciation des
désirs libidinaux et hostiles ("on ne veut plus tuer l’autre parent pour
épouser l’autre") et dans l’identification au parent de même sexe : la
petite fille devient comme sa mère et le petit garçon comme son père.
Sorte d’intériorisation des images parentales.

Histoire d'Oedipe
Laïos est roi de Thèbes. Marié à Jocaste, il a un enfant : Oedipe. Les
oracles annoncent que cet enfant, quand il aura grandi, tuera son père et
épousera sa mère. Evidemment, Laïos n'est pas d'accord et décide de
tuer l'enfant. Il confie cela à un guerrier qui, au lieu de le tuer, va le
perdre dans la forêt. Un couple de bergers le recueille et l'élève. A la
puberté, il va à la ville de Thèbes, sans savoir qui il est. Il rencontre un
vieillard qui, pour ne lui avoir pas laissé le passage, le combat. Oedipe le
tue. A l'entrée de la ville, il rencontre le sphinx femelle défenseur de la
cité, la terrorisant même complètement : Elle a l'habitude de poser des
énigmes aux habitants qui ne doivent la vie sauve qu'à une bonne
réponse. Jusque là personne n'a pu répondre à ses énigmes. Le sphinx
pose la devinette suivante à Oedipe : "Quel est l'animal qui marche à 4
pattes le matin, à 2 pattes à midi et à 3 pattes le soir ?" Oedipe trouve la
réponse (l'homme) et rentre en héros à Thèbes. La ville lui propose de
monter sur le trône, puisque la place est libre. Il épouse Jocaste, en a
des enfants et durant 15 ans vit le bonheur. Puis la peste ravage la ville
qui demande pourquoi à l'oracle : "La peste est la punition des Dieux vis
à vis d'un parricide et d'un inceste". Oedipe découvre qu'il s'agit de lui. Il
se crève les yeux de désespoir, Jocaste se pend. Antigone sa fille
l'accompagne hors de la ville qui l'a chassé.

Oedipe du garçon. (3 à 5 ans)


Il reste attaché à son premier objet d'amour, la mère, mais cet
attachement n'est pas entier. Il est ambivalent. Il veut la séduire.
Hostilité envers la mère qui lui a demandé beaucoup (aux divers stades)
contre peu en échange estime t'il.
Rivalité envers le père, jalousie de sa puissance, de ses droits. Il y mêle
l'amour, l'attachement : Cette affection plus la crainte de la castration fait
qu'il devient un "Oedipe inversé" où, paradoxalement, il a des phases
durant lesquelles il séduit le père et rejette la mère. L'enfant s'identifie
aussi à la mère et au père. (Impression de "complicité" entre hommes).
Position homosexuelle. Etre en bons termes avec le père atténue
indéniablement la peur de castration. C'est l'identification au père qui va
permettre au garçon de sortir de l'Oedipe. (Donc d'abord désir Oedipien,
tempéré par la menace fantasmatique de castration, l'angoisse
surmontée grâce à l'identification et fin de l'Oedipe)

Oedipe de la fille.
Au contraire chez elle c'est l'angoisse de castration qui la fait entrer dans
l'Oedipe. Il y a changement d'objet d'amour. L'ambivalence de la fille vis
à vis de la mère est plus accentuée que celle du garçon vis à vis du
père. (Plus tard, les rapports entre femmes seront toujours plus
compliqués, tandis que ceux entre hommes seront plus simples).
L'agressivité de la fille vis à vis de la mère s'est élaborée au cours des
expériences de sevrage, permettant plus facilement l'Oedipe inversé.
Phénomènes plus compliqués, plus forts. Sentiments très mitigés vis à
vis de la mère, présence de culpabilité. L'Oedipe traîne plus longtemps
car il n'y a aucune menace extérieure pour l'obliger à arrêter la séduction
vers le père. Elle renoncera par identification à la mère, lui permettant
enfin d'habiter sa personnalité féminine. L'enfant Oedipien (enfant
imaginaire) est un fantasme qui restera très longtemps chez la femme.

Nota : On appelle angoisse de castration tout ce qui est de l'ordre


du manque.

La fonction symbolique de l'Oedipe


Le désir : Se différencie du besoin en ce qu'il n'est jamais véritablement
assouvi. On ne sait d'ailleurs jamais comment y répondre. L'enfant
désire être tout pour sa mère : Il cherchera quel peut être le manque de
la mère pour le combler. Son désir est d'être le désir de la mère. Ce
manque fondamental est, au niveau symbolique, le phallus. Désir
originaire : Fusionner avec la mère.
Cas pathologique : Si la mère répond entièrement à cette demande, il
devient objet de la mère. Il ne sera jamais sujet. C'est l'entrée dans la
psychose.

La Loi du Père : Le Père sera ici le médiateur. Il interviendra comme


privateur, séparant l'Enfant de la Mère. Il interdit à l'Enfant de fusionner
avec la Mère ("Tu ne coucheras pas avec ta mère!" C'est l'interdit de
l'inceste) et retient la Mère de s'approprier son Enfant. Cet interdit
s'appelle : La Loi du Père. Pour que ceci s'effectue, il faut que la fonction
du Père soit reconnue par la Mère, puis par l'Enfant. La place de
séparateur doit donc exister déjà dans l'esprit de la Mère. Le Père pourra
être tyrannique, soumis, volage ou fidèle, il faudra néanmoins que la
Mère le reconnaisse comme séparateur (et non comme géniteur). Cette
fonction Paternelle doit exister dans l'esprit de la Mère dés le début.
L'Enfant lui, ne la découvrira qu'au moment de l'œdipe.
L'enfant passe du statut de celui-qui-est le Phallus de la Mère à celui-
qui-veut-l'avoir. Il renonce ainsi à son désir : processus de sublimation
Par l'interdit, l'enfant entre dans la culture. Il devient sociétaire. Il s'insère
dans une structure familiale. Il ne peut y avoir coïncidence entre les liens
d'alliance et de parenté. Cette loi de limitation préserve la famille, assure
les générations contre la compétition continuelle et oblige l'individu à
aller chercher ailleurs ses relations : Loi de communication et d'ouverture
du clan. L'enfant vit, au moment de l'œdipe, une puberté psychologique
fondamentale pour la conservation de l'ordre culturel. Il passe d'une
histoire individuelle à une histoire collective, car il connaît sa juste
position dans la société, ses droits et ses limites.

Réel Imaginaire Symbolique

Père autorité Fonction


Papa géniteur
(Toute puissance) séparatrice
Phallus imaginaire
Phallus
Pénis (Attribut de toute
symbolique
puissance)
Castration Fantasmes d'absence ou de
Sacrifice,
(Ablation des mutilation de l'organe
renoncement
gonades) sexuel
Besoin Demande affective Désir
Privation Frustration Manque
Les fonctions du conflit Oedipien
1. L'enfant passe d'une relation d'objet duelle à une relation d'objet
triangulaire. C'est la relation adulte génitale par excellence.
2. Par l'interdit du parricide et l'interdit de l'inceste, l'enfant passe de la
nature à la culture. Il est soumis à la loi commune sociale, loi
d'échange et d'interdiction.
3. Il accède à la différence des sexes grâce à l'identification au Parent du
même sexe que lui. L'identification se fait sur les plans morphologique
et psychique. Il reconnaît par la même occasion l'Autre comme
différent.
4. Une partie de la personnalité de l'enfant va assumer cet interdit et
cette identification. C'est le Surmoi, héritier de l'Oedipe. C'est
l'intériorisation des interdits et exigences parentales et sociales,
censeur du futur adulte. Une fois formé, le Surmoi va remplacer les
parents dans la vie sociale. Il rentrera continuellement en conflit avec
les pulsions, et entraînera la culpabilité.
5. Émergence de l'idéal du Moi : c'est un modèle idéalisé auquel le sujet
cherche à se conformer, résultat de l'identification aux parents
idéalisés. C'est une instance très narcissique, substitut de la toute
puissance de l'enfant (de "je peux tout" à "je voudrais tout pouvoir").
Le Moi se compare à un idéal, nous permettant de nous dépasser.
La résolution du conflit oedipien a lieu quand l'enfant rejette les
sentiments sexuels éprouvés pour l'objet tabou, tout en s'identifiant au
parent du même sexe : ce n'est plus un rival mais un modèle.

3.3.3 La relation fraternelle


La situation de rivalité fraternelle constitue le complexe de Caïn. La
manière dont un enfant résoud ce conflit avec ses frères et soeurs tend à
se répéter dans ses relations avec ses camarades d’école ou de jeu et
plus tard dans ses rapports sociaux.
La naissance d’un frère ou d’une soeur constitue pour l’enfant une
expérience de frustration de la mère : dans le complexe de Caïn comme
dans celui d’Oedipe, l’enfant désire posséder seul sa mère.
La réaction de l’enfant dépend de :
• l’attitude de la mère (une mère captative accentue la rivalité
fraternelle)
• sa position dans la fratrie : l’aîné se sent détrôné, l’enfant du milieu
ballotté, et le cadet déshérité.
• son âge : le sevrage et l’oedipe sont deux moments délicats
• la différence d’âge : la plus critique se situe de 18 à 36 mois
• L’enfant réagit à la frustration de différente manière :
o agression sur le bébé et anxiété
o régression (énurésie, anorexie)
o formation réactionnelle (enfant trop sage tout d’un coup
n’exprimant aucune agressivité)
o arrêt du développement ....
L’affectivité imprègne toute la personnalité de l’enfant de 3-6 ans. Sur le
plan intellectuel, la représentation qu’il se fait du monde, le prouve
clairement. A cet âge l’enfant exprime surtout sa vie affective au travers
de sa motricité (c’est pourquoi en thérapie on utilise surtout le dessin (un
bonhomme) et le jeu (avec des personnages représentant les membres
de la famille)

3.4 Le développement social


Présocialisation : Tendance à aller vers l’autre se développe de 2-3 ans
à 7-8 ans. L’enfant désire être avec les autres. Jusqu’à 4 ans les
échanges restent très limités et les rares actions communes sont
commandées par le matériel. Il y a plus souvent juxtaposition de sujets
indépendants les uns des autres (les enfants jouent à la même chose,
mais chacun pour soi). A partir de 4 ans, les interactions se multiplient.
Les enfants commencent à agir ensemble et à poursuivre des fins
constructives. Séquence de collaboration plus fréquente et plus durable.

Développement du jugement moral : (selon Piaget) Dans ses


jugements d’une maladresse ou d’un vol, l’enfant tient compte du résultat
matériel (celui qui a plus cassé est plus coupable). Le réalisme moral de
l’enfant de moins de 6 ans est aussi la conséquence de la contrainte de
l’adulte et du respect unilatéral (avec ses pairs, camarades, frères...) Il
croit à une justice immanente. La sanction juste est la sanction
expiatoire. Elle est même nécessaire et d’autant plus efficace qu’elle est
sévère. La nécessité de la sanction conduit l’enfant à une attitude de
responsabilité.

IV- L’enfant de 6-12 ans


4.1 Le développement moteur et intellectuel
4.1.1 le développement moteur
Les progrès moteurs de l’enfant de 6-12 ans se manifestent de plusieurs
façons complémentaires :
La coordination des mouvements augmente (maîtrise des mouvements
de l’écriture, manipulation de certains outils, exécution de certains
mouvements gymniques, pratiques de la danse...)
La force s’accroît pendant cette phase de façon considérable (le goût
pour les jeux violents en est la preuve)
La rapidité, la précision, l’endurance se développent d’une manière très
marquée (jusqu’à 13-15 ans) et se manifestent dans les jeux de
compétition.
La période de 6-12 ans est l’âge scolaire. La vie en groupe y prend une
importance croissante. Les possibilités motrices permettent aux enfants
(garçons notamment) de se mettre en valeur, de se mesurer à des
"rivaux".

4.1.2 le développement intellectuel


Passage de l’intuition à l’opération.
Si on présente deux boules identiques de plasticine et qu’on en écrase
une, l’enfant de 5-6 ans nie que la quantité de pâte reste la même; au
contraire vers 7-8 ans, il affirme que la quantité est conservée.
La pensée se détache de la perception momentanée, corrige l’intuition
perceptive et établit des relations objectives qui permettent l’apparition
des notions de conservation et d’invariance.
Apparition du symbolisme et de la conceptualisation (plus passer
systématiquement par le concret).

4.2 Le développement affectif


A 6 ans l’enfant se montre hésitant, indécis (incapable de choisir), passe
d’une extrême à l’autre (colère-gentillesse par ex). Il est impulsif et
inconstant, il est le centre de l’univers
A 7 ans équilibre entre ses dispositions internes et les exigences de son
milieu, âge de l’assimilation. il est plus introverti, plus rêveur et auto-
critique.
A 8 ans, c’est l’âge de socialisation, l’enfant est plus extraverti. Il a le
sens de lui-même et de ses droits, il est vivant voire euphorique parfois.
il est assoiffé de connaissance. Il commence à faire des ségrégations
fille-garçon...
A 9 ans, il est réaliste et a du bon sens. Il désire améliorer ses capacités,
il est moins superficiel qu’avant et préfère converser avec ses pairs (de
même sexe), il préfère élaborer des projets, plutôt que jouer, A 9-10 ans
il s’identifie au groupe de son âge et commence à se détacher de sa
famille
A 10 ans l’enfant se trouve un idéal, manifeste un culte pour une
personne (star...), il a le sens de la solidarité. Il partage des secrets avec
ses amis auxquels il accorde beaucoup d’importance. Il est conscient de
sa personne, ses vêtements, son look...
A 11 ans Il est plus concentré, plein d’ardeur et d’enthousiasme. il est
rempli d’émotions. il interpelle plutôt que répondre, bref situation parfois
difficile avec les parents. Il y a de l’exagération dans les récriminations,
discussions, injures, cris, réponses et grossièretés spectaculaire qui
marquent l’éveil de l’adolescence (ces changements rappellent ceux
observés à 6 ans). " L’enfant aidera quand ça lui plaira, il fera tout ce
qu’il voudra sauf la vaisselle, il ne veut pas qu’on crie après lui, il ne veut
pas qu’on le dise à son père, il veut qu’on cesse de le critiquer ..."
Le développement affectif est caractérisé par la période de latence et la
phase génitale (Freud) :
La période de latence : diminution des activités sexuelles : l’enfant
emploie ses pulsions sexuelles ) des buts nouveaux, la curiosité sexuelle
devient une pulsion de recherche et de savoir.

la phase génitale : la pulsion sexuelle qui jusque là avait été


égocentrique, s’attache à un objet sexuel (un pair), la zone génitale
prime sur les autres zones érogènes. Liée à la puberté et la maturation
sexuelle de l’adolescence.

4.3 Le développement social


Socialité : L’enfant présente à partir de 6 ans des comportements
socialisés : respect des autres, conscience de leur qualités,
collaboration, préoccupation d’autrui... Vers 8 ans, l’enfant passe de
l’égocentrisme ) l’aptitude à se mettre à la place de l’autre dont il
commence à saisir les intentions. A 10 ans, la coopération et l’autonomie
existent, l’enfant dénonce la tricherie, le "soufflage", le mensonge, il a le
sens de la justice.

Age du groupe social (âge de la bande) : l’enfant mène entre 10 et 12-


13 ans une vie sociale intense. c’est l’âge où chacun donne au groupe
tout ce que le groupe attend de lui. Les groupes se forment avec des
règles à respecter par tous et possibilité d’exclusion si pas respectées.

V- L’adolescence
Il n'y a pas si longtemps, l'adolescence n'était pas reconnue par la
collectivité. C'était un état individuel, de même que le troisième âge.
Dans les cultures occidentales, l'adolescence est devenue phénomène
de société. La provocation est apparue chez les artistes avant et
pendant la seconde guerre mondiale (Romantisme, dadaïsme...),
revendication contre toutes les institutions de la société (famille, état,
église, armée, école...). L'adolescent a repris ces revendications à son
compte. L'adolescence est à la fois un état enfantin et sérieux. En 1950,
les adolescents reprennent à leur compte ces états d'âme. En 1960,
émergence de la musique pour les exprimer. En 1970, politisation.

5.1 Les modifications pubertaires


Chez la fille : Développement des seins, de l'appareil génital. Prise de
poids. Premières règles. En 1940, les premières règles chez les
européennes venaient vers 17 ans. Actuellement, l'âge moyen est vers
12 ans et 6 mois, car les conditions de vie sont plus confortables et les
adolescents s'affirment plus tôt.

Chez le garçon : Premières pollutions nocturnes, mue de la voix, pilosité,


croissance osseuse et staturale.

Chez les deux : Remodellement de l'image du corps, de façon continue.


Fixation sur l'aspect corporel extérieur: époque très narcissique.
Tendances diverses à l'excès. Très peu d'hygiène. Grande instabilité.

5.2 Evolution intellectuelle


Durant les premières années, la pensée de l'enfant était magique. A la
période de latence il a acquis une logique concrète. Vers 12 ans, le
jeune adolescent va pouvoir raisonner de façon déductive, posant des
hypothèses et répondant dans l'abstrait. C'est grâce à la naissance de la
pensée formelle, ou "hypotético- déductive". Ayant acquis cette pensée
formelle, il en usera à l'excès. Il n'a pas besoin de l'expérience. C'est la
période où on refait le monde, très créative mais sans support dans la
réalité. Il a acquis l'intellect adulte.

5.3 Comportement social


On distinguera 3 phases :

Phase d'opposition : Chez la fille, elle survient entre 12 et 13 ans et


chez le garçon entre 12 et 15 ans. Elle commence par un effondrement
total de tout l'acquis moral et social de la période de latence. C'est un
mouvement régressif au cours duquel l'adolescent est imprévisible, avec
refus de tout ordre établi, vols, provocations... Il y a à la fois l'incapacité à
domestiquer les désirs, et recherche du plaisir dans la transgression de
l'interdit. On note aussi un mépris de tout ce qui représente l'ordre. Ceci
a pour but une certaine prise de conscience de soi. Période du "Je
n'veux pas!".

Phase d'affirmation du Moi : Chez la fille entre 13 et 16 ans, et chez le


garçon entre 15 et 17 ans. C'est une période de revendication, de "Je
veux!", avec demande d'indépendance, de liberté. C'est l'époque du
conflit des générations. Il a élaboration de systèmes nouveaux et
meilleurs pour la société. Période de l'adolescence où on discute
beaucoup. Mégalomanie, affabulation, idéalisation. Générosité et
égoïsme.

Phase d'insertion : Chez la fille entre 16 et 18 ans, et chez le garçon


entre 18 et 20 ans. L'adolescent s'identifie à l'adulte de façon stable,
avec moins d'idéalisation. Il réalise son indépendance affective, et
construit son indépendance économique. On accepte réellement et sans
ambivalence de se passer de ses parents. Cette phase d'insertion est
facilitée par le rythme du travail, la relation de couple.

5.4 Remaniement de la personnalité


affective
Vis à vis des Parents, l'adolescent doit effectuer le "deuil des imago
parentales". Le deuil est un processus qui permet de ne pas finir avec ce
qui est mort. Il s'agit ici d'une rupture d'avec l'image que les Parents
représentent pour l'adolescent. Ce processus se fait en plusieurs étapes.
Tout commence avec le retour de ce qui a été refoulé durant la latence,
c'est à dire les pulsions infantiles. Ce retour est massif et incontrôlable
par l'adolescent, faisant échouer le Moi dans ses tentatives d'équilibre. Il
est anxieux, déprimé, dépressif, inhibé. Il fait des actes antisociaux.
L'aspect défensif ne réussit pas à retenir l'aspect émotionnel. Le côté
oral se traduit par de la boulimie, de l'anorexie, et de l'avidité sur tous les
plans. Les pulsions anales reviennent à travers l'agressivité, le "non",
modifiant tous ses rapports avec l'ordre, le pouvoir. Retour aussi des
pulsions phalliques et oedipiennes, se traduisant par une crise
d'originalité autant physique que mentale. Réactivation des pulsions
oedipiennes vis à vis des Parents, créant des sentiments de "honte des
Parents", afin d'éviter la pulsion par une attitude inverse. Critique de ce
que sont les Parents. Plus il se sent dépendant des Parents, plus il sera
agressif vis à vis d'eux. Les Parents ne peuvent rien pour l'aider car c'est
leur présence même qui crée le conflit.

L'adolescent élabore un roman familial: il existe deux couples de


Parents, l'un riche, noble, puissant et protecteur, assimilé à des divinités.
Ce sont les Parents du passé, idéalisés par l'Enfant. L'autre couple est
humble, commun, soumis aux limites quotidiennes. Ce sont les Parents
découverts par l'adolescent. Ces 2 couples de Parents s'affrontent dans
l'imaginaire de l'adolescent. Il brode donc un roman familial dans lequel il
retrouvera ses droits et privilèges. Cela révèle le processus régressif
vers la relation rassurante des premiers temps de l'Enfance et le
processus progressif qui permet d'accepter la réalité.
Fantasme de changement de rôle : l'adolescent veut prendre la place
d'un de ses Parents en usurpant les droits de l'Adulte. Il est Adulte à la
place du Père ou de la Mère. Il juge ses Parents, les conseille, les
infantilise. Ceci est une condition pour devenir Adulte. L'adolescent
s'identifie ainsi à des images de Parents murs.

5.5. Les étapes de la génitalisation : (ou


l'accession à la sexualité adulte)
La relation Objectale va se focaliser sur des Objets successifs qui vont
permettre à l'adolescent d'accéder à la sexualité adulte.

Phase d'homosexualité de groupe : La bande est constituée


d'individus semblables, généralement unisexuée. Il y aura plusieurs
types de bandes selon le milieu culturel de l'adolescent. Plus le milieu
est favorisé, plus la bande est atypique (sans caractéristiques). Les
bandes sociales sont très structurées, et on y rentre difficilement. Les
membres ont alors les mêmes idoles, les mêmes costumes. Le but de
ces bandes est d'éviter la solitude, de s'identifier par rapport à un
modèle, une norme, et de prendre en charge les désirs de l'individu.
Chaque membre du groupe y trouve sécurité et revalorisation. Elle
permet aussi à l'adolescent d'éviter la confrontation à l'autre sexe.

Phase d'homosexualité individuelle : La bande ne suffit plus.


L'adolescent va chercher un ami, un confident. Le choix est très
narcissique, fait d'idéalisation et d'admiration. On se raconte tout vis à
vis de la famille, de l'école... Amitiés très passionnées, très brusques,
pouvant s'arrêter aussi brusquement. Dans cette phase il peut y avoir
expérience homosexuelle véritable et transitoire, comme phénomène
d'adaptation faisant le lien entre les Parents oedipiens et le choix
hétérosexuel. Notons aussi l'existence de rites, de complicités...

Phase transitoire dépressive : La bande ne suffit pas et même l'ami


intime ne peut pas comprendre. L'adolescent est en proie à la
mélancolie. La vie est un supplice. Tout est injustice. La perte des
Parents est trop forte: la bande et les copains ne suffisent pas. Vide
métaphysique. Création du journal intime dans lequel il transmet son
abandon. C'est un mélange d'égocentrisme aigu et de constant
dévouement pour l'humanité. Ce qui va permettre d'en sortir seront les
premières manifestations d'hétérosexualité.
Phase hétérosexuelle : On se met à avoir une certaine curiosité vis à
vis de l'autre sexe. On s'épie, on s'auto observe. L'autre sexe est à la
fois dénigré et idéalisé. Cette hétérosexualité est d'abord polygame,
avec nombreux flirts. C'est le moment où les bandes se mixent, et c'est
le temps des grandes passions, des grandes désillusions. Hémorragie
des sentiments. Processus de cour: L'adolescent devient coquet,
spirituel. Les flirts se succèdent, avec de grandes périodes de jalousie et
d'admiration. Petit à petit, l'hétérosexualité devient monogame, les
Objets affectifs deviennent stables jusqu'à la formation du couple. Dés
lors l'adolescent peut faire des projets. Il devient capable de faire
coïncider l'amour romantique et l'amour sexuel.

L'adolescence est la dernière chance d'aborder les conflits de l'enfance


et de les résoudre de manière spontanée. Si ces mêmes conflits
survenaient par la suite, ce serait du domaine du pathologique. La
personne s'y engluerait gravement. D'ailleurs la plupart des pathologies
adultes éclosent à l'adolescence. La structure de la personnalité se fait
durant les 5 premières années de la vie, mais on peut la remanier à
l'adolescence.

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