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Implant cochléaire

Introduction:
La prise en charge de la surdité a bénéficié ces dernières années du développement de multiples outils techniques.
L’implant cochléaire a réussi à transformer le statut du sourd, autrefois handicapé à vie.
Sa mise en place requiert une très bonne maîtrise de la chirurgie des cavités postérieures de l’oreille moyenne.
Qu’est ce qu’un implant cochléaire?
L’implant cochléaire est une prothèse partiellement implantable qui permet de stimuler électriquement le nerf auditif.
C’est donc un transducteur qui transforme le signal acoustique en un signal électrique.
L’implant cochléaire se compose:
D’un microphone.
D’un processeur vocal.
D’une antenne-aimant, c’est la partie externe.
D’un microprocesseur récepteur-stimulateur.
D’un porte électrode, c’est la partie interne implantable.
Fonctionnement de l’implant cochléaire:
Le microphone capte le son et le transmet au processeur vocal.
Qui sélectionne et code les éléments sonores les plus utiles à la compréhension de la parole.
Ce signal atteint le récepteur-stimulateur sous cutané par radiofréquence via l’antenne magnétique.
Le récepteur-stimulateur transforme le signal sonore en impulsions électriques.
Et les transmet au faisceau d’électrodes inséré dans la rampe tympanique de la cochlée.
Puis au nerf auditif.
Matériel:
Le matériel nécessaire à toute chirurgie de l’oreille moyenne.
Un système de monitorage du nerf facial.
Un appareil pour le recueil des PEA.
Un implant cochléaire.
Actuellement 04 dispositifs sont majoritairement utilisés à travers le monde:
Digisonic (MXM) France.
Nucléus (Cochlear) Australie.
Clarion (Advenced Bionics) États Unis.
Cambi40 (MedEL) Autriche.

Préparation du malade en salle opératoire:


L’installation du malade a un intérêt majeur.
Le malade est en décubitus dorsal, tête tournée du coté opposé à l’opérateur mettant la mastoïde dans un plan horizontal.
La région mastoïdienne, rasée, est badigeonnée à l’aide d’un antiseptique.
La mise en place d’un monitorage du nerf facial est recommandée.
Technique chirurgicale:
L’intervention se pratique sous anesthésie générale et a pour but la mise en place des électrodes dans la rampe tympanique de la cochlée à travers
une tympanotomie postérieure.
Abords des tissus mous (Incision):
La voie rétro-auriculaire: donne un large accès à la mastoïde grâce à une incision à distance du sillon rétro-auriculaire.
Chez l’enfant de moins de 02 ans, la pointe mastoïdienne n’étant pas développée, cette incision doit être la plus horizontale possible afin d’éviter
de léser le nerf facial.
Mastoïdectomie:
Certains éléments sont essentiels à sa réussite:
Les berges supérieure et postérieure de la cavité doivent être abaissées au maximum.
Le mur du facial doit être aminci et parfaitement rectiligne.
2 repères sont importants:
Le canal semi-circulaire horizontal.
La courte apophyse de l’enclume.
Réalisation du site d’accueil pour le stimulateur:
Une cavité pour loger le stimulateur est fraisée derrière la cavité de mastoïdectomie en tenant compte de la finesse de la corticale osseuse chez
l’enfant.
Tympanotomie postérieure:
L’ouverture du récessus du facial est réalisée en prenant comme repères initial la fossa incudis.
Cette tympanotomie postérieure doit être prolongée vers le bas pour bien repérer la fenêtre ronde.
La niche de la fenêtre ronde est habituellement visible 2mm au dessous de l’étrier.
Cochléostomie et insertion du porte électrodes:
Ce temps est précédé par la vérification de l’hémostase.
La cochléostomie est réalisée en fraisant minutieusement la partie antéro-supérieure de la fenêtre ronde.
L’issue de liquide périlymphatique confirme l’ouverture de la rampe tympanique.
La cochléostomie est ensuite élargie à la demande jusqu’à obtention de la taille nécessaire au passage du faisceau d’électrodes.
L’insertion du porte électrodes dans la rampe tympanique est suivie par la fixation du stimulateur dans sa loge.
Le porte électrodes est fixé à son tour à travers la tympanotomie postérieure par de petits fragments de muscles mêlés à de la colle et de la poudre
d’os.
Vérification de l’implant:
En fin d’intervention:
Une radiographie en incidence de Chaussée III est réalisée.
Le fonctionnement de l’implant est testé par la mesure des potentiels évoqués électriques.
Complications chirurgicales:
En per opératoire:
Une atteinte du nerf facial peut se produire lors de la tympanotomie postérieure.
Une ossification labyrinthique complète empêchant l’insertion d’un nombre suffisant d’électrodes peut se voir surtout dans les surdités post
méningitiques.
Un geyser au moment de la cochléostomie peut se produire en cas de malformation de Mondini.
En post opératoire immédiat:
Les suites opératoires sont généralement simples, mis à part quelques vertiges et bourdonnements d’oreille paradoxalement plus fréquents chez
l’adulte.
Des complications peuvent se voir très rarement à type:
De fièvre.
D’infection de la plaie.
De méningite.
Complications liées à l’usage de l’implant:
Sont rares:
Une nécrose cutanée en regard de l’aimant.
Une panne du récepteur-stimulateur peut entraîner le retrait de l’implant ou son remplacement.
Une extrusion de l’implant nécessite une nouvelle intervention chirurgicale.
Les effets à long terme de la stimulation électrique chronique sont inconnus à ce jour.
Précautions post opératoires:
L’implanté devra éviter:
Tout sport de contact.
Tout rayonnement ionisant au voisinage de l’implant.
L’utilisation d’une électrocoagulation mono-polaire au cours d’une chirurgie.
Une imagerie par résonance magnétique.
Il devra aussi porter en permanence sa carte d’implanté.

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