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Département de médecine dentaire.

Cours de 2eme année


Pathologie et chirurgie buccales
Année universitaire : 2019/2020
Pr BENDOUKHA .M

ANESTHESIE ET TECHNIQUES D’ANESTHESIE

Plan
1. Rappel anatomique
2. Anesthésie de surface
2.1. Par contact
2.2. Par réfrigération (Cryo-anesthésie)
3. Anesthésie par infiltration:
3.1. Instrumentation
3.2. Principes généraux des analgésies par infiltration
3.3. Anesthésie locale :
3.3.1. Anesthésie péri apicale (para apicale)
3.3.2. Anesthésie intra ligamentaire
3.3.3 Anesthésie intra septale :
3.4. Anesthésie tronculaire ou loco-régionale
3.4.1. Au maxillaire supérieur
3.4.1.1. Indications
3.4.1.2. Anesthésie du nerf naso-palatin
3.4.1.3. Anesthésie des nerfs dentaires antérieurs supérieurs (trou sous orbitaire) :
3.4.1.4. Anesthésie du nerf palatin antérieur
3.4.1.5. Anesthésie du nerf dentaire postérieur supérieur
3.4.2. Au maxillaire inférieur
3.4.2.1. Anesthésie au niveau du nerf dentaire inférieur à l’épine de Spix
3.4.2.2. Anesthésie du nerf mentonnier
3.4.2.3. Anesthésie du nerf lingual

Conclusion

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1. Rappel anatomique
L’innervation sensitive de la face dépend du trijumeau ou 5eme paire crânienne le nerf
trijumeau est un nerf mixte à la fois sensitif et moteur.il comporte 3 branches
• le nerf ophtalmique V1 sensitif
• le nerf maxillaire superieur V2 sensitif
• le nerf maxillaire inferieur V3 sensitivomoteur.

2. Anesthésie de surface :
2.1. Par contact :
Il s’agit d’une anesthésie locale du revêtement épithélial superficiel, elle est limitée et de
courte durée, elle peut être refaite plusieurs fois de suite.
Elle s’obtient par l’application d’une substance anesthésique sur une muqueuse à laquelle
elle assure une insensibilité de courte durée. Elle se fait par trois procédés :
 Badigeonnage :
Après assèchement de la zone intéressée à l’air tiède, on applique un coton imbibé
d’anesthésique. Le produit est étalé sur la muqueuse. L’effet anesthésique est long à obtenir.
Indiquée pour les prélèvements de faible volume.
 Tamponnement :
On place une mèche imbibée d’anesthésique de contact sur une région intéressée pendant
quelques minutes.
 Pulvérisation :
Consiste à projeter sur une muqueuse une solution anesthésique réduite en gouttelettes.

2.2. Par réfrigération (Cryoanesthésie) :


L’anesthésie est obtenue par projection directe d’un liquide très volatile qui va provoquer
une diminution brutale de la température locale bloquant ainsi les récepteurs sensitifs. La
muqueuse devient de couleur “blanc givrée”. Parmi les produits les plus utilisés :
* le tétrafluorodichloroethane (Friljet®)
Indication:
En pré anesthésie chez les sujet anxieux.
Extraction d’une dent temporaire rhizalysée.

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Incision d’abcès

3. Anesthésie par infiltration :


Elle consiste à porter au moyen d’une seringue la solution anesthésique au contact des
terminaisons nerveuses.
3.1. Instrumentation
 Les seringues
• Seringues à carpules métalliques, stérilisables
• Seringues jetables pour tronculaire ou seringue à carpule avec système d’aspiration
• Seringues pour injection intra- ligamentaires ou intra septales (forme en stylo)

 Les aiguilles
Elles sont stériles et à usage unique :
• Anesthésie para-apicale : diamètre 40/100, longueur 16mm
• Anesthésie tronculaire : diamètre 50/100mm, longueur 35mm
• Anesthésie intra-septale : diamètre 40 a 50/100mm, longueur 8mm
• Anesthésie intra ligamentaire : diamètre 30/100mm, longueur 8mm
Les aiguilles (de 9 à 11 mm de long, 30/100 mm de diamètre) sont d'utilisation intéressante
chez l'enfant et pour des injections palatines.

3.2. Principes généraux des analgésies par infiltration :


 Désinfecter la muqueuse par une compresse imbibée ou rinçage buccal avec un
produit iodé (povidone iodee, betadine®) ou une solution à base de chlorhexidine
0,12% ou 0,20%
 Vérifier la perméabilité de l’aiguille en purgeant la seringue.
 Le produit anesthésique doit être à température ambiante, et si possible une
température proche de celle du corps.
 l’injection doit être lente.

3.3. Anesthésie locale :


3.3.1. Anesthésie péri apicale (para apicale) :

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Elle consiste à déposer la solution au contact des tables externes et internes ; elle agit sur les
rameaux terminaux des nerfs et réalise l’insensibilité de la gencive, de l’os et des ligaments
3.3.1.1. Technique : Elle se fait en 2 étapes
Coté vestibulaire
Le miroir tenu dans la main gauche tend légèrement la muqueuse jugale ou labiale pour
faciliter la pénétration de l’aiguille qui doit s’effectuer en direction de la région apicale en
regard de la dent intéressée ou de la zone à opérer, au fond du vestibule, le biseau de
l’aiguille en face de l’os.
Dès la pénétration, l’injection se fait doucement jusqu’au blanchiment de la muqueuse (3/4
de la carpule ) ;
Coté buccal (lingual ou palatin)
Introduire l’aiguille (biseau toujours en face de l’os) à mi-distance entre le collet et la région
apicale et injecter le dernier quart doucement. Attendre 2 à 3 minutes avant de commencer
l’acte. Cette anesthésie durera 30 à 40 minutes.
Remarque : La fibromuqueuse palatine est épaisse et très adhérente à l'os et la diffusion du
produit anesthésique reste difficile pouvant causer des douleurs et risque de nécrose au
point d'injection (car vascularisation terminale).

3.3.1.2. Indications :
Extractions de toutes les dents du maxillaire supérieur
Extraction du bloc incisivo-canin et prémolaire inférieur
Complément d’une anesthésie loco-régionale (en présence d’une innervation
accessoire)
3.3.2. Anesthésie intra ligamentaire : C’est une anesthésie de complément
3.3.2.1. Technique Elle se fait en 2 temps :
Premier temps :
L’aiguille est introduite perpendiculairement à l’axe de la dent, enfoncée dans le bourrelet
gingival inter-dentaire, pour infiltrer et anesthésier les ligaments circulaires, face mésiale
puis face distale de la dent.
Second temps :
L’aiguille est orientée parallèlement à la dent presque verticalement enfoncée carrément
dans l’espace desmodontal dans l’alvéole vers l’Apex.
3.3.2.2. Indications :
Echec des autres méthodes.

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Desmodontite
Contre-indications à certaines techniques d’anesthésie loco-régionale (ex : patients
sous anti-thrombotiques)
3.3.2.3. Avantages :
De très petites quantités suffisent
Bon résultat.
3.3.2.4. Inconvénients :
l’ischémie provoquée est plus grande, ce qui pourrait engendrer des complications.
La nécessite d’une instrumentation spéciale : seringue à pression et aiguille fine.

3.3.3 Anesthésie intra septale : Cette technique est indiquée dans le cas ou la péri
apicale est contre indiquée ou en complément à celle-ci. L’aiguille est introduite au niveau
de l’espace desmodontal mais poussée cette fois-ci en direction de l’os spongieux du septum

3.4. Anesthésie tronculaire ou loco-régionale:


le produit anesthésique est porté au contact d’un tronc nerveux
3.4.1. Au maxillaire supérieur :
L’anesthésie tronculaire est beaucoup moins utilisée qu’à la mandibule étant donné
l’efficacité de la péri apicale (corticale mince, os spongieux).Cependant elle peut être
indiquée dans certains cas :
3.4.1.1. Indications :
Extractions multiples
Intervention étendue
Extraction de dents incluses par voie chirurgicale
Enucléation de kyste …
Dans le cas de phénomène inflammatoire contre indiquant une anesthésie locale

3.4.1.2. Anesthésie du nerf naso-palatin


Se fait au niveau du trou palatin antérieur (situé en regard de la papille rétro incisive)
L’aiguille est introduite parallèlement à la table osseuse du coté palatin jusqu’au contact
osseux où le produit sera injecté. On aura l’anesthésie immédiate de la région palatine
antérieure : muqueuse et os.

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Elle est particulièrement intéressante dans les interventions palatines longues et profondes
(énucléation d'un kyste, désinclusion dentaire...etc.)

3.4.1.3. Anesthésie des nerfs dentaires antérieurs supérieurs (trou sous orbitaire) :
Elle se fait au niveau du trou sous orbitaire (situé à 1cm au dessous du plancher orbitaire sur
la verticale passant par la pupille). Deux méthodes sont utilisées :
 Voie cutanée :
Localiser le trou sous orbitaire : 1cm du plancher orbitaire et 1cm de l’aile du nez
avec l’index de la main gauche
Introduire l’aiguille au niveau du sillon naso-génien
Le canal sous orbitaire est atteint par tâtonnement en se guidant par l’index de la
main gauche
Enfoncer l’aiguille doucement de 1 à 2 cm et injecter doucement
Cette anesthésie est obtenue en 5mn et dure 45 mn.
 Voie endobuccale : la voix la plus utilisée.
Placer l’index de la main gauche sur le repère cutané du trou sous orbitaire et
dégager la lèvre supérieure avec le pouce de la même main
Enfoncer doucement l’aiguille en regard de l’apex de la canine.
la pointe de l’aiguille est perçue par l’index et l’orifice du canal est atteint par
tâtonnement.
Injecter doucement

3.4.1.4. Anesthésie du nerf palatin antérieur


• Se fait au niveau du trou palatin postérieur situé à 1cm à distance du collet de la
2ème molaire sup (dépression)
• L’aiguille est introduite à ce niveau, l’injection se fait lentement
• On obtiendra l’anesthésie des 2/3 post de l’hémi voute du palais

3.4.1.5. Anesthésie du nerf dentaire postérieur supérieur :


• Se fait au niveau du trou palatin accessoire situé en arrière de la tubérosité
• Aspirer avant d'injecter car la région est très vascularisé (plexus veineux alvéolaire et
ptérygoïdien et branche alvéolaire de l'artère maxillaire interne)

• L’injection se fait au fond du vestibule le long de la face externe de la tubérosité

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• Anesthésie des molaires avec leurs tissus de soutien

3.4.2. A la mandibule
3.4.2.1. Anesthésie au niveau du nerf dentaire inférieur à l’épine de Spix
L’épaisseur des tables osseuses vestibulaires et linguales des molaires rend l’anesthésie
para-apicale seule insuffisante d’où la nécessité de l’anesthésie tronculaire à de l’épine de
Spix pour l’avulsion des molaires
-
 Technique :
Repérer le bord antérieur de la branche montante avec l’index de la main gauche
La direction de la pénétration de l’aiguille commence à partir de la canine de la
région opposée, à 1 cm au-dessus du plan occlusal.
L’aiguille est enfoncée doucement jusqu’au contact osseux, puis retirer l’aiguille de
1 à 2 mm et injecter doucement.
• Cette anesthésie prend en 5 à 10 mn et dure 1 à 1 h 30 mn
Elle se manifeste par des fourmillements au niveau de l’hémi lèvre inférieure du même côté
et du bout de la langue (proximité du nerf lingual).
• Cette anesthésie donne l’insensibilité de la pulpe dentaire des molaires+2éme
prémolaire situées du même côté, et de la muqueuse du côté lingual.
• La muqueuse vestibulaire qui est innervée par le nerf buccal nécessite une anesthésie
para apicale vestibulaire complémentaire.
Indications :
Extraction des molaires inférieures
Intervention chirurgicale portant sur la mandibule (partie postérieure)

3.4.2.2. Anesthésie du nerf mentonnier


• Consiste à insensibiliser le nerf dentaire inférieur à sa sortie au niveau du trou
mentonnier situé entre l’apex des deux prémolaires
• La technique est la même que la para apicale
• Anesthésie des dents et muqueuse vestibulaire du bloc incisivo-canin et 1ère
prémolaire

3.4.2.3. Anesthésie du nerf lingual

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• Obtenue par infiltration en regard de la dent de sagesse au contact de la table interne
• Indications dans les interventions portant sur la plancher buccal
• Anesthésie de l’hémi langue, plancher, versant lingual de la gencive

Conclusion
La bonne connaissance des :
• Produits anesthésiques, de leur indication et de leur pharmacodynamique
• Repères anatomiques
• Techniques d’anesthésie décrites en fonction de ces repères
Est seule garante de la réussite de votre acte anesthésique.

Fin

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