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BUKAVU
RDC
PAR
Pr WATCHO Pierre
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PROGRAMME
Chapitre 1 : PRINCIPES GENERAUX DE LA FONCTION GASTRO-INTESTINALE
I- Généralités
II- Anatomie physiologique du système gastro-intestinal
III-Innervation du système gastro-intestinal « système nerveux entérique »
IV-Vascularisation du système gastro-intestinal « Circulation splanchnique »
Chapitre 2 : PROCESSUS DIGESTIFS DANS LA BOUCHE, LE PHARYNX ET L’ŒSOPHAGE
I- Anatomie physiologique de l’œsophage
II- Mastication
III- Salivation
IV- Déglutition
Chapitre 3 : PROCESSUS DIGESTIFS DANS L’ESTOMAC
I- Anatomie physiologique de l’estomac
II- Sécrétion gastrique
III- Digestion mécanique
IV- Digestion chimique
V- Régulation de la sécrétion et de la motilité gastriques
VI- Régulation de l’évacuation gastrique
Chapitre 4 : PROCESSUS DIGESTIFS DANS L’INTESTIN GRELE ET LES STRUCTURES
ANNEXES
I- Anatomie physiologique de l’intestin grêle
II- Conditions pour une digestion optimale dans l’intestin
III-Types de cellules et leurs secrétions
IV- Digestion mécanique
V- Régulation de la sécrétion et de la motilité intestinales
VI- Anatomie physiologique des structures annexes
VI-1 Pancréas
VI-2 Foie
Chapitre 5 : PROCESSUS DIGESTIFS DANS LE GROS INTESTIN
I- Anatomie physiologique du colon
II- Motilité
III- Défécation
IV- Empoisonnement alimentaire
Chapitre 6 : DIGESTION CHIMIQUE
I- Digestion des glucides
II- Digestion des protéines
III- Digestion des lipides
IV- Digestion des acides nucléiques
Chapitre 7 : ABSORPTION
I- Absorption des divers types de nutriments
II- Malabsorption
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OBJECTIFS DU COURS
A la fin du cours, l’étudiant doit être capable de :
- décrire le fonctionnement général du système digestif et faire la distinction entre les
organes du tube digestif et les organes annexes du tube digestif ;
- décrire les fonctions et les étapes des différents processus digestifs
- Comprendre les bases physiologiques de certaines pathologies du système digestif.
Mots clés :
Digestion – Mastication – Déglutition – Enzymes – Suc digestif - Péristaltisme – Sécrétion – Hormone –
Feedback - Absorption – Villosités – Emulsification – Défécation.
ELEMENTS DE BIBLIOGRAPHIE
Physiologie Médicale, W.F GANONG
Physiologie Humaine, P Meyer
Anatomie et Physiologie Humaines, Elaine N Marieb
Human Physiology, Guyton
Essentials of Anatomy and Physiology, Valerie S Scanlon & Tina Sanders
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CHAPITRE 1
PLAN
I- Généralités
II- Anatomie physiologique du système gastro-intestinal
III-Innervation du système gastro-intestinal « système nerveux entérique »
IV-Vascularisation du système gastro-intestinal « Circulation splanchnique »
I-GENERALITES
Le système digestif reçoit la nourriture, la dégrade en molécules de nutriments, assure leur
absorption dans la circulation sanguine et élimine les résidus non digestibles ou qui n’ont pas été
absorbés.
La digestion est donc la fonction qui permet de dégrader les aliments d’origine animale ou
végétale en éléments simples qui seront, après absorption digestive, utilisés soit pour leur pouvoir
énergétique, soit comme éléments de base de construction plastique.
Les organes du système digestif sont groupés en organes du tube digestif et en organes
digestifs annexes.
Le tube digestif encore appelé canal alimentaire, est un tube musculeux continu qui parcourt
l’ensemble de l’organisme. Il digère la nourriture et absorbe des fragments digérés dans le sang ou la
lymphe en leur faisant traverser sa muqueuse. Les organes du tube digestif sont la bouche, le pharynx,
l’œsophage, l’estomac, l’intestin grêle et le gros intestin qui se termine par un orifice appelé anus. Sa
longueur est d’environ 9m (sur un cadavre).
Les organes annexes sont les dents, la langue, la vésicule biliaire et un certain nombre de
grosses glandes digestives (glandes salivaires, foie et pancréas). Les dents et la langue se trouvent
dans la bouche ou cavité orale, alors que les glandes digestives et la vésicule biliaire sont extérieures
au tube digestif et sont reliés à lui par des conduits. Les glandes digestives annexes produisent la
salive, la bile et les enzymes digestives.
La transformation de la nourriture par les systèmes digestifs se résume à six activités
essentielles qui sont l’ingestion, la propulsion, la digestion mécanique, la digestion chimique,
l’absorption et la défécation.
Figure 1 : Organes du tube digestif et Organes digestifs annexes
L’ingestion est l’introduction de la nourriture dans le tube digestif, habituellement par la bouche.
La propulsion mécanique est le processus par lequel la nourriture se déplace dans le tube
digestif. Elle comprend la déglutition, un processus en partie volontaire, et le péristaltisme qui est
involontaire. Le péristaltisme met en jeu des ondes successives de contraction et de relâchement des
muscles de la paroi du tube digestif.
La digestion mécanique prépare physiquement la nourriture à la digestion par les enzymes. Les
processus mécaniques comprennent la mastication, le pétrissage de la nourriture dans l’estomac et la
segmentation
La digestion chimique est une série de processus catabolique par lesquels les grosses
molécules de nourriture sont dégradées en monomères (unités de base). La digestion chimique est
effectuée par des enzymes qui sont sécrétées par diverses glandes et déverses dans la lumière du tube
intestinal. La dégradation enzymatique des aliments commence dans la bouche et est pratiquement
terminée lorsqu’ils arrivent dans l’intestin grêle.
L’absorption est le passage des produits de la digestion (avec les vitamines, les minéraux et
l’eau) de la lumière du tube digestif au sang ou à la lymphe. Avec d’atteindre les capillaires sanguins ou
lymphatiques, les substances doivent d’abord pénétrer dans les cellules de la muqueuse digestive par
des mécanismes de transport actif ou passif. Le principal site d’absorption est l’intestin grêle.
La défécation est l’évacuation, hors de l’organisme, par l’anus, des substances non digestibles
ou qui n’ont pu être absorbées, sous forme de fèces.
Figure 2: Représentation schématique des fonctions du tube digestif. Les fonctions du tube digestif
sont l’ingestion, la digestion mécanique, la digestion chimique (enzymatique), la propulsion, l’absorption
et la défécation. Les sites de la digestion chimique sont également les sites qui produisent des enzymes
ou qui reçoivent des enzymes et d’autres sécrétions élaborées par les organes annexes.
II- ANATOMIE PHYSIOLOGIQUE DU SYSTEME GASTRO-INTESTINAL
Le tube digestif est un tube creux qui s’étend de la cavité buccale à l’anus. A partir de
l’œsophage, la paroi digestive comporte quatre couches concentriques qui sont, du dedans au dehors :
la muqueuse, la sous-muqueuse, la musculeuse et l’adventice.
La muqueuse
Elle est délimitée par un épithélium dont le type correspond à la fonction du segment. La
muqueuse se termine par la musculaire de la muqueuse appelée muscularis mucosae, formée de
cellules musculaires lisses.
La sous muqueuse
Elle est composée d’un tissu conjonctif plus dense contenant des vaisseaux sanguins et un
réseau de nerfs sympathiques, le plexus de Meissner qui commande la motilité du tube digestif. C’est
dans cette couche que l’on trouve les follicules lymphoïdes des organes lymphoïdes annexés au tube
digestif (plaques de Peyer de l’iléon et appendice) et les glandes du duodénum.
La musculeuse
Elle est formée de cellules musculaires lisses disposées selon deux axes formant ainsi une
couche circulaire interne et une couche longitudinale externe. Entre les deux, des plexus nerveux, les
plexus d’Auerbach assurent l’innervation végétative du tube digestif.
L’adventice ou séreuse
Elle est une couche de tissu conjonctif dense vascularisée et comportant de nombreux
adipocytes. Cette couche se termine par un mésothélium, qui est le feuillet viscéral du péritoine.
PLAN DU COURS
I- Anatomie physiologique de l’œsophage
II- Mastication
III- Salivation
IV- Déglutition
OBJECTIFS DU COURS
A la fin de cours, l’étudiant sera capable de :
- Décrire la composition et les fonctions de la salive
- Décrire les fonctions et les différentes étapes des processus de mastication et de déglutition
La bouche et ses organes annexes contribuent à la plupart des processus digestifs. La cavité
orale assure l’ingestion, amorce la digestion mécanique par la mastication et effectue la déglutition qui
marque le début de la propulsion. L’amylase salivaire amorce la dégradation chimique des
polysaccharides (amidon et glycogène) en fragments plus petits de molécules de glucose liées. A
l’exception de quelques médicaments qui sont absorbés à travers la muqueuse orale (par exemple la
nitroglycérine), il ne se produit pratiquement pas d’absorption dans la bouche. Contrairement à la
bouche, qui assume de nombreuses fonctions, le pharynx et l’œsophage ne sont que des conduits
servant à acheminer la nourriture à l’estomac. Cette unique fonction digestive de propulsion est
accomplie lors de la déglutition.
PLAN DU COURS
I- Anatomie physiologique de l’estomac
II- Sécrétion gastrique
III- Digestion mécanique
IV- Digestion chimique
V- Régulation de la sécrétion et de la motilité gastriques
VI- Régulation de l’évacuation gastrique
OBJECTIFS DU COURS
A la fin de cours, l’étudiant sera capable de :
- Identifier les modifications structurales de la paroi de l’estomac ;
- Décrire la composition du suc gastrique ; nommer et situer les types de cellules qui sécrètent
ses diverses composantes ; décrire le rôle joué par chacune de ces composantes dans l’activité
gastrique.
- expliquer ce qu’est un ulcère gastrique
- expliquer la régulation de la sécrétion, de la motilité et de l’évacuation gastriques ;
- décrire le phénomène de vomissement.
La phase céphalique
La phase céphalique concerne les réflexes déclenchés par les récepteurs sensoriels situés
dans la tête. Avant même que les aliments ne pénètrent dans l'estomac, la vue, l'odeur, le goût ou l'idée
de nourriture déclenchent ce réflexe. Le cortex cérébral et le centre hypothalamique de la faim envoient
des influx nerveux au bulbe rachidien. Celui-ci relaie les influx le long des fibres préganglionnaires
parasympathiques des nerfs vagues (X) pour stimuler les fibres postganglionnaires parasympathiques
du plexus sous-muqueux. A leur tour, les fibres parasympathiques innervent les cellules pariétales, les
cellules principales et les cellules à mucus, et elles augmentent les sécrétions de toutes les glandes
gastriques. Les fibres innervent également les muscles lisses de l'estomac et favorisent la motilité
gastrique.
Des émotions comme la colère, la peur et l'anxiété peuvent ralentir la digestion dans l'estomac,
car elles stimulent le système nerveux sympathique, qui inhibe l'activité gastrique.
La phase intestinale
La phase intestinale est due à l'activation des récepteurs de l'intestin grêle. Tandis que les
réflexes déclenchés au cours des phases céphalique et gastrique stimulent l'activité sécrétoire et la
motilité de l'estomac, ceux qui sont produits au cours de la phase intestinale ont des effets
inhibiteurs. Cela ralentit la sortie du chyme gastrique et évite que le duodénum ne reçoive plus de
chyme qu'il ne peut en traiter. En outre, les réactions qui surviennent au cours de la phase intestinale
favorisent la digestion continue des aliments qui ont atteint l'intestin grêle. Lorsque le chyme contenant
des acides gras et du glucose quitte l'estomac pour entrer dans l'intestin grêle, il stimule la sécrétion de
trois hormones par les cellules entéro-endocrines situées dans la muqueuse de l'intestin grêle : le
polypeptide inhibiteur gastrique (GIP), la sécrétine et la cholécystokinine (CCK).
En ce qui a trait à l'estomac,
-le polypeptide inhibiteur gastrique inhibe les sécrétions et la motilité gastriques.
-La sécrétine diminue surtout les sécrétions gastriques,
-tandis que la cholécystokinine inhibe principalement l'évacuation gastrique.
Les trois hormones exercent d'autres effets importants sur le pancréas, le foie et la vésicule
biliaire, qui contribuent à la régulation des processus digestifs. La présence d'aliments dans l'intestin
grêle au cours de la phase intestinale déclenche également un réflexe neural appelé réflexe entéro-
gastrique : Les influx nerveux issus du duodénum qui atteignent le bulbe rachidien retournent à
l'estomac et inhibent la sécrétion et la motilité de l'estomac. Ces influx inhibent la stimulation
parasympathique et stimulent l'activité sympathique. Les stimuli qui déclenchent ce réflexe sont la
distension du duodénum, et la présence d'acides gras et de glucose dans le chyme du duodénum.
Figure 6 : Phase intestinale de la digestion gastrique
PLAN DU COURS
I- Anatomie physiologique de l’intestin grêle
II-Conditions pour une digestion optimale dans l’intestin
III-Types de cellules et leurs secrétions
IV- Digestion mécanique
V- Régulation de la sécrétion et de la motilité intestinales
VI- Anatomie physiologique des structures annexes
VI-1 Pancréas : Sécrétion du suc pancréatique et régulation
VI-2 Foie
VI-2-1Histologie et Apport sanguin
VI-2-2 Physiologie du foie
VI-2-2-1 Sécrétion biliaire et régulation
VI-2-2-2 Métabolisme
OBJECTIFS DU COURS
A la fin de cours, l’étudiant sera capable de :
- préciser le stimulus de production des différentes hormones locales sécrétées par l’intestin
grêle et décrire leur fonction.
- décrire la composition de la bile, du suc pancréatique et du suc intestinal : expliquer les
fonctions de leurs composantes dans la digestion ;
- décrire le processus de régulation de la sécrétion du suc pancréatique et de la bile dans
l’intestin grêle.
Figure 4 : Régulation de la sécrétion du suc pancréatique par les facteurs nerveux et hormonaux.
La régulation nerveuse est assurée par les neurofibres parasympathiques du nerf vague notamment
pendant les phases céphalique et gastrique de la sécrétion gastrique.
VI-2 Foie
VI-2-1 Histologie et Apport sanguin
Le foie est la glande la plus volumineuse de l’organisme. Ses dimensions chez un être vivant
sont les suivantes : Poids : 2,4 Kg. (autopsie 1,5Kg) ; • Largeur : 28 cm ; Profondeur : 16 cm et Hauteur
: 8 cm
Le foie est constitué de deux lobes formés chacun d'un grand nombre d'unités fonctionnelles
appelées lobules : le droit est très volumineux et le lobe gauche plus petit ; les deux lobes sont séparés
par le ligament falciforme.
VI-2-2-2 Métabolisme
Le foie assure plusieurs fonctions métaboliques :
Métabolisme des glucides.
Le foie permet le maintien d’une glycémie normale. En effet, il convertit le glucose en glycogène
(glycogenèse) lorsque le taux de glucose dans le sang est élevé, et transforme le glycogène en glucose
(glycogénolyse) lorsque le taux de glucose dans le sang est bas. Il permet également de convertir
certains acides aminés et l'acide lactique en glucose (néoglucogenèse) lorsque le taux de glucose dans
le sang est bas ; transformer d'autres sucres, tels que le fructose et le galactose, en glucose, et
convertir le glucose en triglycérides.
Métabolisme des lipides.
Le foie emmagasine certains triglycérides (graisses neutres), transforme les acides gras en
acétylcoenzyme A (processus appelé « oxydation bêta ») et l'acétylcoenzyme A excédentaire en corps
cétoniques (cétogenèse). Le foie synthétise des lipoprotéines, qui transportent les acides gras, les
triglycérides, et le cholestérol en provenance et à destination des cellules du corps. Les cellules
hépatiques synthétisent du cholestérol et l'utilisent pour fabriquer des sels biliaires.
Métabolisme des protéines.
Le foie désamine les acides aminés de manière à ce qu'ils puissent être utilisés pour la
production d'ATP ou convertis en glucides ou en graisses. Il convertit l'ammoniac toxique (NH3), qui
résulte de la désamination, en urée beaucoup moins toxique pour qu'elle soit excrétée dans l'urine.
(L'ammoniac est également produit par les bactéries du tube digestif.) Les cellules hépatiques
synthétisent la plupart des protéines plasmatiques telles que les globulines alpha et bêta, l'albumine, la
prothrombine et le fibrinogène. Enfin, les enzymes du foie peuvent effectuer la transamination. Ce
processus consiste à transférer un groupement aminé d'un acide aminé à une autre substance en vue
de convertir un acide aminé en un autre.
Elimination des médicaments et des hormones.
Le foie peut détoxiquer ou excréter dans la bile des médicaments tels que la pénicilline,
l'érythromycine et les sulfamides. Il peut également modifier chimiquement ou excréter les hormones
thyroïdiennes et les hormones stéroïdes, telles que les œstrogènes et l'aldostérone.
Excrétion de la bile.
La bilirubine, dérivée de l’hème des globules rouges usés, est absorbée par le foie à partir du
sang et est sécrétée dans la bile. La plus grande partie de la bilirubine est métabolisée dans les
intestins par des bactéries, puis éliminée dans les fèces.
CHAPITRE 5
PROCESSUS DIGESTIFS DANS LE GROS INTESTIN
PLAN DU COURS
I- Motilité
II- Défécation
III- Empoisonnement alimentaire
OBJECTIFS DU COURS
A la fin de ce cours, l’étudiant sera capable de :
- Décrire les principales fonctions du gros intestin et expliquer la régulation de la motilité de
cet organe et de la défécation
- Définir de façon comparative la diarrhée et la constipation
Le gros intestin ou côlon entoure l’intestin grêle sur trois côtés et s’étend de la valve iléo-caecale
à l’anus. Son diamètre est supérieur à celui de l’intestin grêle (d’où son nom) mais sa longueur est plus
faible (1,5m contre 2m). Il a principalement pour fonction d’absorber l’eau provenant des résidus
alimentaires indigestibles et de les évacuer de l’organisme sous forme de fèces semi-solides.
Le côlon comprend plusieurs portions distinctes à savoir le côlon ascendant qui monte le long
du côté droit de la cavité abdominale ; il fait un angle droit (courbure colique droite ou angle colique
droit) pour former le côlon transverse qui traverse la cavité abdominale horizontalement et tourne
brutalement pour donner le côlon descendant qui descend le long du côté gauche pour devenir par la
suite le côlon sigmoïde (en forme de S) au niveau du bassin.
A l’intérieur du côlon, on trouve une flore bactérienne composée de bactéries issues de l’intestin
grêle et de celles ayant pénétré par l’anus. Ces bactéries assurent la digestion des glucides
indigestibles. Elles produisent également des acides irritants et un mélange de gaz (sulfure de
diméthyle, H2, CO2, CH4, 500ml / jour). Cette flore bactérienne synthétise également les vitamines du
groupe B et la plus grande partie de la vitamine K.
V- DEFECATION
Le rectum est habituellement vide ; mais lorsque les fèces y sont amenées par les mouvements
de masse, l’étirement de la paroi rectale déclenche le réflexe d’évacuation : C’est un réflexe
parasympathique qui provoque la contraction des parois du colon sigmoïde et du rectum ainsi que le
relâchement des sphincters anaux. Lorsque les fèces parviennent dans le canal anal, des influx nerveux
atteignent l’encéphale ; on peut alors décider de relâcher le muscle sphincter externe (il y aura
défécation) ou alors le resserrer pour retarder la défécation. Dans ce dernier cas (retard de la
défécation), il y a arrêt des contractions reflexes en quelques secondes et les parois du rectum se
relâchent. Le réflexe d’évacuation reprend alors avec le prochain mouvement de masse et ainsi de suite
jusqu’à ce qu’il y ait défécation volontaire ou que cette action devienne inévitable.
Pendant la défécation, il y a contraction des muscles du rectum, fermeture de la glotte,
contraction du diaphragme et des muscles abdominaux pour faire augmenter la pression intra-
abdominale. Il y a aussi contraction du muscle élévateur de l’anus qui tire le canal anal vers le haut afin
de faciliter l’expulsion des fèces
Si l’absorption d’eau contenue dans les résidus est très faible au niveau du côlon, il y a émission
des selles liquides ou diarrhée ; par contre si l’eau est fortement absorbée dans le côlon, les selles
deviennent dures et difficiles à évacuer : c’est la constipation.
Figure 2 : Reflexe d’évacuation : l’étirement des parois du rectum par l’arrivée des résidus
d’aliments entraine la dépolarisation des neurofibres afférentes qui forment des synapses avec les
neurones de la moelle épinière. Les neurofibres efférentes du système parasympathique stimulent à
leur tour la contraction des parois rectales et la défécation (qui peut être retardée volontairement).
OBJECTIFS DU COURS
A la fin de cours, l’étudiant sera capable de :
- Décrire les processus chimiques de digestion à tous les niveaux du tube digestif
- Nommer les enzymes intervenant dans la digestion
La digestion chimique est le processus catabolique par lequel de grosses molécules sont
dissociées en monomères (unités de base) suffisamment petits pour permettre leur absorption par la
muqueuse du système digestif. La digestion chimique est effectuée par des enzymes que les glandes
intrinsèques et les glandes annexes sécrètent dans la lumière du tube digestif. La dégradation
enzymatique de tous les types de molécules de nourriture est appelée hydrolyse. Les catégories de
substances concernées par la digestion chimique sont les glucides, les protéines, les lipides et les
acides nucléiques.
Figure 1 : Rôle des sels biliaires dans l’émulsification des graisses. Lorsque de gros agrégats de
graisse entrent dans l’intestin grêle, les sels biliaires adhèrent aux molécules lipidiques par leurs parties
non polaires. Leurs parties polaires, tournées vers la phase aqueuse, interagissent avec l’eau et se
repoussent mutuellement, ce qui divise l’agrégat en gouttelettes plus fines et forme une émulsion stable
Tableau 3 : Récapitulation de la digestion enzymatique des lipides
IV- DIGESTION DES ACIDES NUCLEIQUES
L’ADN et l’ARN présents en petites quantités dans notre alimentation, sont hydrolysés en
nucléotides (monomères) par les nucléases pancréatiques du suc pancréatique. Les enzymes de la
bordure en brosse (nucléosidases et phosphatases) scindent ensuite les nucléotides, libérant leurs
bases azotées, les pentoses (sucres) et des ions phosphates.
PLAN DU COURS
I- Absorption des divers types de nutriments
II- Malabsorption
II- MALABSORPTION
La malabsorption est une perturbation de l’absorption des nutriments et dont les causes
peuvent être multiples et diverses. Elle peut résulter :
- de toute entrave à l’écoulement de la bile ou du suc pancréatique vers le
duodénum ;
- des lésions de la muqueuse intestinale ;
- d’une réduction de la surface d’absorption.
La maladie cœliaque (ou maladie de Gee) est un syndrome de malabsorption dans laquelle le
gluten, une protéine présente en abondance dans certaines céréales (blé, seigle, orge, avoine)
endommage les villosités intestinales et réduit la longueur des microvillosités de la bordure en brosse ;
ce qui va résulter en une diarrhée et en une malnutrition.