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PARTIE I : PHYSIOLOGIE DU SYSTEME DIGESTIF

CHAPITRE 1 : CONNAISSANCE DE BASE SUR LE SYSTEME


DIGESTIF
I:
Le système gastro-intestinal ou appareil digestif est un système d'organes impliqués
dans la fonction de digestion, que l’on retrouve chez des animaux pluricellulaires. Son
rôle est d’ingérer de la nourriture, la digère pour en extraire de des nutriments et de
l'énergie, et évacuer les déchets résultant en matière fécale.
La digestion est importante pour décomposer les aliments en nutriments, que le corps
utilise comme source d'énergie, pour sa croissance et pour la réparation des cellules.
Quand on mange, les aliments sont mâchés et transformés en molécules plus ou moins
grosses. Elles sont ensuite transformées en molécules suffisamment petites (nutriments)
pour être absorbées dans la circulation sanguine. Le reste est ensuite éliminé par le corps
sous forme de déchets (selles).
Le système digestif est constitué du tube digestif et des organes annexes. La structure
du tube digestif suivant les espèces animales. Par exemple, certains animaux ont un
estomac à plusieurs chambres comme les herbivores alors que celui des omnivores es
formé d’une seule poche.
Le tube digestif est un canal formé de divers compartiments dans lesquels transitent les
aliments ingérés. Ces aliments peuvent porter différents noms ; contenu gastrique, chyle,
chyme alimentaires.
C’est dans le tube digestif que se déroulent diverses opérations mécaniques et chimiques
qui vont transformer la nourriture en nutriments. Ainsi, les aliments de nature protéique,
glucidique et lipidique que nous ingérons chaque jour sont dégradés en nutriments dans
le tube digestif et absorbés par l’intestin grêle. Ces nutriments absorbés sont ensuite
distribués dans l’organisme via la circulation sanguine ou le système lymphatique.
Bien que la digestion puisse sembler simple à première vue, les mécanismes qui la sous-
tendent sont complexes. En effet, le système nerveux et diverses hormones sont
impliqués dans ce phénomène afin d’assurer une régulation adéquate de l’activité
digestive.
Les transformations mécaniques sont réalisées par le système masticateur et la couche
de muscles bordant le tube digestif. Les transformations chimiques sont réalisées par le
complexe enzymatique (catalyse enzymatique). Ces transformations enzymatiques sont
couplées à un pH favorisant les réactions. Par exemple, le pH de l'estomac est de 3 en
attente d'une prise alimentaire.
Le rôle essentiel de l'appareil digestif est d'assimiler, d'absorber les nutriments dans la
circulation sanguine et lymphatique et d'éliminer les éléments non assimilables.
Cependant, l'appareil digestif possède également deux autres rôles :
 un rôle de défense de l’organisme

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 un rôle endocrinien

ORGANISATION GENERALE DE L’APPAREIL DIGESTIF


II- (Figure 1)

A- Éléments du système digestif


Le système digestif comprend le tube digestif et les organes annexes.
a. Le tube digestif
De haut en bas, le tube digestif est composé de :
 la bouche, composée des lèvres, des dents, de la langue et du palais, l’ensemble
permet la préhension et la préparation du bol alimentaire, en particulier la mastication;
 le pharynx, au croisement des voies digestives et respiratoires, siège des
amygdales qui participent au système immunitaire de l'appareil digestif ;
 l'œsophage, terminé par le cardia ;
 l'estomac, qui inclut le fundus, le corps et l'antre du pylore ;
Les intestins :

 l'intestin grêle, en trois parties : le duodénum, le jéjunum et l'iléon,


 le gros intestin, en trois parties : le cæcum (auquel est appendu l’appendice), le
côlon (lui-même composé de plusieurs segments : le côlon ascendant, le côlon
transverse, le côlon descendant et le côlon sigmoïde) et le rectum (se terminant par
l'anus).
b. Glandes annexes du tube digestif
 Glandes salivaires (sécrétant la salive)
 Foie (sécrétant la bile) et vésicule biliaire (stockant la bile)
 Pancréas (sécrétant le suc pancréatique)

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Figure 1 : Organisation générale de l’appareil digestif

B- Structure du tube digestif. (Figure 2)


Chez l’humain adulte, le tube digestif mesure environ 8 m de long. Son diamètre est
variable. Son mouvement est appelé péristaltisme. Il est formé de quatre tuniques qui
sont en partant de la lumière vers l'extérieur : la muqueuse (rôle sécrétoire et
d'absorption), la sous-muqueuse (on y trouve tous les éléments de vascularisation et
d'innervation), une tunique musculeuse et enfin une couche externe appelée séreuse
lorsqu'on se trouve dans le péritoine et adventice qu'on se trouve en dehors du péritoine.
La tunique musculeuse peut être constituée de deux ou trois couches musculaires dont
la dénomination est relative à leur orientation. Dans le cas de l'estomac, celles-ci sont
au nombre de trois :
-La couche musculaire oblique (dite inférieure) présentant des cellules musculaires
appareillées de façon oblique par rapport au tube. Elle est la couche la plus interne du
tube et par conséquent la plus externe de l'organisme par définition (L'intérieur du tube
digestif étant en contact permanent avec l'environnement).
-La couche musculaire circulaire (dite moyenne) présentant des cellules musculaires
organisées de façon circulaire par rapport au tube et conséquemment l'entourant.

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-La couche musculaire longitudinale (dite supérieure) présentant des cellules
musculaires positionnées longitudinalement, et constituant la couche de la musculeuse
la plus interne du corps (plus fragile).
La suite de l'appareil digestif (donc intestin grêle et colon) n'est composé que de deux
couches différenciées au sein de la musculeuse qui sont pour la plus externe à
l'organisme la circulaire et pour la plus interne la longitudinale.
Bien que l'organisation générale de la paroi des organes du tube digestif soit la
même, quelques variations existent entre les segments. Ces changements étant liés
à la fonction propre de chaque portion du tube digestif.

Figure 2 : Structure de la paroi du tube digestif

Ainsi, au niveau de l’œsophage, la muqueuse est constituée d'un épithélium


pavimenteux pluristratifié, c'est à dire qu'il est composé de plusieurs couches de cellules.
Cette organisation permet d'assurer une fonction de protection efficace, empêchant le
contact de toute substance avalée avec les autres tissus et les vaisseaux sanguins.
Au niveau de l'estomac, la muqueuse gastrique est constituée d'un épithélium
cylindrique simple. Dans le fundus, l'épithélium forme des cryptes, sortes
d'invaginations, au fond desquelles on retrouve ce que l'on nomme les glandes
gastriques. Ces glandes gastriques vont produire le suc gastrique grâce à différents types
de cellules :
- les cellules à mucus (mucipares) vont produire du mucus alcalin qui permet de protéger
l'épithélium gastrique de l'acidité ambiante.
- les cellules pariétales (ou bordantes) qui produisent l'acide chlorhydrique (HCl) et le
facteur intrinsèque (= facteur de Castle) qui permet l'absorption de la vitamine B12.
- les cellules principales, qui produisent le pepsinogène. En présence de HCl, le
pepsinogène sera transformé en pepsine, une enzyme permettant la digestion des
protéines.

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- les cellules endocrines qui libèrent la gastrine, la CCK et la somatostatine).
Au niveau de l'intestin grêle, l'organisation histologique et cellulaire va permettre
d'augmenter considérablement la surface d'échange. Ce qui est d’une grande importance
dans la digestion et d'absorption des nutriments dans cet organe.
Des replis macroscopiques au niveau de la muqueuse du jéjunum et de l'iléon,
appelés valvules conniventes ou encore replis circulaires, constituent la première
structure permettant l'augmentation de la surface d'échange intestinal. La muqueuse elle -
même est formée de petites invaginations appelées villosités (à la surface des valvules).
On compte environ 3 000 villosités par cm². Enfin, les dernières structures permettant
d'augmenter davantage la surface d'échange de l'intestin sont les microvillosités.
L'épithélium intestinal est un épithélium simple, c'est à dire formé par une seule couche
cellulaire. Les cellules qui constituent cet épithélium sont des entérocytes et des cellules
caliciformes à mucus. Les entérocytes possèdent au niveau de leur pôle apical des replis
de leur membrane plasmique qui forment les microvillosités.
L'association de ces trois structures (valvules, villosités et microvillosités) co nfère à
l'intestin grêle une surface d'échange de plus de 200 m².

C- Particularité de chaque segment du tube digestif

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Figure 3 : Particularité structurelle de la paroi des différents segments du tube digestif

1 L' EOSOPHAGE (Figure 4)

Il fait suite au pharynx, est en grande partie intra-thoracique puis traverse le diaphragme
où il se poursuit par l’estomac au niveau du cardia.

Muqueuse : l’épithélium de l’œsophage fait suite à l’épithélium de la cavité buccale ; il


est, pluristratifié, pavimenteux, non kératinisé. On distingue une couche basale, une
couche parabasale, une couche intermédiaire et une couche superficielle. On trouve dans
cet épithélium des cellules de Langerhans situées dans la couche basale qui sont des
cellules présentatrices d’antigène. Le chorion est de type dermo-papillaire, il possède
des glandes situées dans sa partie supérieure et à proximité du cardia ainsi que quelques
nodules lymphoïdes. La muscularis mucosae est épaisse, bien visible composée de
cellules musculaires lisses organisées en faisceaux.

Sous muqueuse : le tissu conjonctif qui compose cette couche comporte les glandes
oesophagiennes sous muqueuses qui sont des glandes tubuleuses ramifiées composées
de cellules à mucus.

Musculeuse : la déglutition est un acte volontaire et de ce fait, dans le tiers supérieur de


l’œsophage, les cellules musculaires de la sous muqueuse sont des cellules musculaires
striées organisées en muscle strié ; dans le tiers moyen, on trouve des cellules
musculaires striées et des cellules musculaires lisses alors que le tiers inférieur de la
musculeuse est formé de cellules musculaires lisses.

Figure 4: Physiologie de l’œsophage

2 - L'ESTOMAC (Figure 5)

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Plusieurs parties sont décrites sur le plan anatomique : la jonction avec l’œsophage est
le cardia ; la région en dôme au-dessus du cardia est le fundus ; la partie centrale est le
corps ; la région conique qui lui fait suite est l’antre qui se termine par le canal pylorique.

Sur le plan physiologique, c’est une poche glandulaire où s’amassent les aliments qui
sont transformés avant leur passage dans l’intestin. Certaines molécules y sont
absorbées.

Muqueuse : l’épithélium décrit des replis appelés cryptes qui se prolongent dans le
chorion par les glandes fundiques. Entre les glandes fundiques, se trouve un chorion
formé par un tissu conjonctif lâche.

-- L’épithélium gastrique est un épithélium simple formé de cellules prismatiques


glandulaires (glandes en nappe) secrétant du mucus visible au niveau du pôle apical des
cellules. Ces cellules sont appelées mucocytes ou cellules à mucus à pôle fermé
(présence d’un renforcement de la membrane plasmique apicale) Ces cellules secrètent
un mucus épais qui recouvre la muqueuse et la protège des composants acides du bol
alimentaire.

Figure 5 : Organisation structurelle de l’estomac humain

Epithélium gastrique

-Les glandes fundiques sont des glandes longues et droites s’étendant sur toute la hauteur
du chorion. Elles élaborent le suc gastrique. Elles comportent un col (ou collet) et un
corps. Elles sont composées de cinq types de cellules :

1) Les cellules souches sont des petites cellules basophiles limitées au col de la glande.
Elles apparaissent en division et leur prolifération assure le renouvellement de la
muqueuse.

2) Les cellules à mucus du collet sont situées dans la région du col. Elles possèdent un
noyau basal et des grains de sécrétion apicaux.
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3) Les cellules bordantes (ou cellules pariétales) sont de grandes cellules arrondies
réparties sur toute la hauteur de la glande, plus nombreuses dans la partie supérieure.
Elles ont un cytoplasme éosinophile. Elles sont caractérisées, en microscopie
électronique par la présence au niveau apical d’invaginations profondes de la membrane
plasmique qui forment un canalicule secréteur entouré par des tubules et des vésicules.
Il n’y a pas de grains de sécrétion. Elles sécrètent l’acide chlorhydrique du suc gastrique
grâce à une pompe à protons. La sécrétion est stimulée par la gastrine sécrétée par les
cellules entérochromaffines composant les cellules à mucus cardiales. Les cellules
bordantes sécrètent également une glycoprotéine, le facteur intrinsèque nécessaire à
l’absorption de la vitamine B 12.

4) Les cellules principales sont les cellules les plus nombreuses de la partie profonde
des glandes fungiques. Elles possèdent les organites habituels des cellules élaborant des
protéines (REG abondant et appareil de Golgi) Leur cytoplasme est fortement basophile
et présente des grains de sécrétion contenant du pepsinogène, précurseur de la pepsine.

5) Les cellules argentaffines sont des cellules endocrines dispersées sur la longueur des
glandes (système endocrine diffus)

Les glandes fundiques

Le chorion de la muqueuse est situé autour des glandes fundiques. Il est peu abondant.
La muscularis mucosae présente une couche interne de fibres musculaires circulaires et
une couche externe de fibres verticales.

La muqueuse cardiale : elle fait suite brutalement à la muqueuse oesophagienne et est


constituée de mucocytes qui continuent la couche profonde de l’œsophage. Elle
comporte quelques glandes à mucus situées dans le chorion de la muqueuse.

La muqueuse pylorique : Elle a une surface irrégulière découpée par des cryptes
glandulaires profondes au niveau desquelles s’abouchent les glandes pyloriques
(glandes tubuleuses ramifiées formées de cellules à mucus et de cellules endocrines) et
est revetue de mucocytes

Sous muqueuse : aucune particularité

Musculeuse : elle possède trois couches de cellules musculaires lisses : en plus de la


couche circulaire interne et de la couche longitudinale externe, il existe une couche plus
interne oblique. La couche moyenne circulaire est très épaisse autour du canal pylorique
et forme le sphincter pylorique.

Histophysiologie de l’estomac (Figure 6)

● Fonction motrice d’acheminement des aliments vers le duodénum

● Fonction de digestion par élaboration du suc gastrique

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○ Sécrétion d’acide chlorhydrique par les cellules bordantes grâce à une pompe à
protons. Cette sécrétion est stimulée par l’histamine, par l’acétylcholine et peut être
freinée par des anti-histaminiques.

○ Sécrétion de pepsinogène par les cellules principales qui se transforme en pepsine,


enzyme des premières phases de digestion.

○ Sécrétion de facteur intrinsèque par les cellules bordantes, protéine de transport de la


vitamine B12, fixée et absorbée au niveau de la partie distale de l’iléon.

● Fonction de protection de la muqueuse gastrique grâce aux mucocytes, aux glandes


cardiales et aux glandes pyloriques qui sécrètent du mucus. (fonction exocrine)

● Fonction endocrine par les cellules du système diffus endocrinien qui synthétisent des
hormones comme la gastrine qui stimule la synthèse d’HCl.

Figure 6 : Histophysiologie de l’estomac

3- INTESTIN GRÊLE (Figure 7)

L’intestin fait suite à l’estomac au niveau du pylore. L’intestin grêle est un tube
d’environ 5 m de longueur qui se divise en duodénum, court, situé autour du pancréas,
en jéjunum qui correspondant environ aux 2/5 de l’intestin grêle et en iléon, qui
représente les 3/5 distaux.

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Figure 7 : les segments de l’intestin grêle

La transition entre chaque portion est progressive. Les quatre couches décrites plus haut
sont présentes au niveau de l’intestin grêle.

Muqueuse : l’augmentation de la surface d’échange pour augmenter l’absorption des


nutriments est permise par plusieurs structures : la grande longueur de l’organe ; la
présence de valvules conniventes (plis transversaux qui concernent la muqueuse et la
sous muqueuse) surtout présentes au niveau du jéjunum, les villosités intestinales
(structures étroites intéressant la muqueuse très longues au niveau du duodénum et du
jéjunum proximal) et les microvillosités du pôle apical (soit 350 m2 de surface
d’échange).

Chaque villosité est centrée par un axe conjonctif lâche contenant des capillaires fenêtrés
situés au contact de la lame basale de l’épithélium de revêtement. La villosité est drainée
par un canal lymphatique borgne : le chylifère. L’axe de la villosité est parcouru par de
petits faisceaux de fibres musculaires lisses issus de la muscularis mucosae formant les
muscles de Brücke qui viennent s’insérer sur la lame basale de l’épithélium

L’épithélium de la muqueuse de tout l’intestin grêle est simple, prismatique composé de


cellules prismatiques à plateau strié appelées entérocytes, de cellules caliciformes et de
cellules endocrines.

● Les entérocytes :

Le plateau strié des entérocytes correspond en microscopie électronique à des


microvillosités : prolongements cytoplasmiques réguliers disposés parallèlement les uns
aux autres et contenant des microfilaments d’actine, reliés aux protéines
transmembranaires par des protéines accessoires (fimbrine et villine).

Les glycoprotéines de la membrane plasmique sont très abondantes au niveau des


microvillosités et forment le glycolemme ou glycocalix (ou encore cell coat).

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Au niveau du pôle latéral des entérocytes, des systèmes de jonction assurent l’étanchéité
de l’espace intercellulaire (jonctions serrées les plus apicales : zonula occludens) et la
cohésion des cellules (zonula adhérens et desmosomes).

Les entérocytes

● Les cellules caliciformes :

Elles élaborent du mucus et sont dites à pôle ouvert. Les grains de sécrétion sont
accumulés au pôle apical et refoulent le noyau dans la région basale qui est plus étroite.

Le chorion de la muqueuse est un tissu conjonctif lâche contenant les glandes de


Lieberkühn : L’épithélium des villosités se prolonge dans le chorion pour former les
glandes de Lieberkühn qui comporte des entérocytes, des cellules à mucus, des cellules
entéro-chromaffines et des cellules de Paneth.

Les cellules de Paneth sont regroupées à la base des glandes de Lieberkühn. Elles ont
un cytoplasme basophile et élaborent des grains de sécrétion contenant du lysozyme,
enzyme capable de détruire la paroi bactérienne. Leur cytoplasme est riche en
lysosomes.

Toutes les cellules de l’épithélium ont une vie courte et sont constamment renouvelées
à partir de cellules souches pluripotentes situées dans le col des glandes de Lieberkühn.
Les cellules différenciées en entérocytes ou en cellules caliciformes migrent le long des
villosités.

La muscularis mucosae est fine tout au long de l’intestin grêle formée de quelques
cellules musculaires lisses disposées de façon concentrique.

Les cellules caliciformes

La muqueuse de l’iléon : L’iléon est caractérisé par l’abondance croissante des cellules
caliciformes et des glandes de Lieberkühn. De plus, au niveau de l’iléon, se trouvent les
plaques de Peyer, organe lymphoïde annexé au tube digestif formé de follicules
lymphoïdes qui sont situés dans le chorion de la muqueuse et qui s’étendent dans la sous
muqueuse. En regardant des follicules, l’épithélium perd ses villosités et forme un dôme
où il apparaît entre les entérocytes des cellules M : cellules présentant au niveau de leur
pôle basal des invaginations où viennent se loger des lymphocytes. Ces cellules sont des
cellules présentatrices des antigènes provenant de la lumière intestinale.

L’iléon se termine au niveau de la valvule iléo-caecale ou valvule de Bauhin. A ce


niveau la composante circulaire de la musculeuse est renforcée pour constituer un
sphincter.

La sous muqueuse : elle est sans particularité sauf au niveau du duodénum où elle
comporte les glandes de Brunner. Ce sont des glandes tubulo-acineuses dont les canaux
excréteurs traversent la muscularis mucosae et s’abouchent dans la lumière de l’intestin.

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Le produit de sécrétion est une mucine alcaline qui protège la muqueuse duodénale de
l’acidité gastrique et élève le pH du contenu intestinal à une valeur optimale pour
l’action des enzymes pancréatiques.

Histophysiologie de l’intestin grêle :

● Fonction de digestion grâce au produit de sécrétion élaboré par les cellules de


l’épithélium de revêtement, par les glandes de la muqueuse et par les glandes annexes
(foie, pancréas) déversé dans la lumière intestinale

● Fonction d’absorption des produits de la digestion (monosaccharides, acides aminés,


acides gras et monoglycérides) augmentée par la surface d’échange importante

● Fonction mécanique : Progression du bol alimentaire grâce à des ondes de contraction


définissant le péristaltisme provoquées par la contraction et la relaxation des couches de
la musculeuse (sous l’action de neurones intrinsèques de la paroi)

● Fonction endocrine grâce aux cellules appartenant au système endocrine diffus qui
élaborent des hormones peptidiques ou de neurotransmetteurs.

● Fonction de défense immunitaire vis-à-vis des nombreux antigènes provenant de la


dégradation de micro-orgasnismes ou apportés par l’alimentation

4- LE COLON (Figure 8)

Il a une longueur d’environ 1 m 50 et comporte plusieurs parties : caecum, colon


ascendant, colon transverse, colon descendant, sigmoïde rectum et anus mais tous ses
segments ont la même structure histologique. Sa surface est dépourvue de tous replis et
de toutes villosités.

● L’épithélium de la muqueuse est simple, essentiellement composé de cellules à mucus


et de quelques entérocytes qui jouent un rôle dans l’absorption de l’eau et des sels afin
de concentrer les matières fécales. Le chorion contient les glandes de Lieberkühn, larges,
composées principalement de cellules caliciformes qui sécrètent un mucus destiné à
faciliter la progression du contenu intestinal et à protéger l’épithélium des matières.

● La musculeuse est formée d’une couche circulaire interne fine et d’une longitudinale
externe dont l’épaisseur n’est pas uniforme formant les bandelettes du colon. Au niveau
de l’anus, la circulaire interne est épaissie et forme le sphincter anal interne. Un anneau
circulaire composé de cellules musculaire strié forme le sphincter externe.

Histophysiologie du colon :

● Fonction de motricité : stockage et brassage des matières grâce à des mouvements de


contraction segmentaire et propulsion des matières vers le rectum par des mouvements
longitudinaux

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● Fonction d’absorption : résorption d’eau au niveau des entérocytes du colon droit

● Fonction de sécrétion : notamment du mucus des cellules caliciformes qui protège la


muqueuse

● Fonction de digestion : assurée par la flore bactérienne, iodophile dans le colon droit
(destruction de la cellulose), de putréfaction dans le colon gauche (destruction des débris
cellulaires, des mucines et des protéines exsudées.

Figure 8 : Histophysiologie du colon

5- L'APPENDICE

C’est un prolongement du caecum ayant une structure d’organe lymphoïde. A son


niveau, la muqueuse a perdu ses villosités ; la sous muqueuse est le siège de follicules
lymphoïdes qui traversent la muscularis mucosae et viennent se terminer dans le chorion
de la muqueuse. Ils sont repartis sur tout le pourtour de l’organe. La musculeuse est peu
épaisse.

D- LES GLANDES ANNEXES DU TUBE DIGESTIF

1- Les glandes salivaires

Elles déversent dans la cavité buccale leur produit de sécrétion dont le mélange constitue
la salive. Il existe deux groupes de glandes salivaires :

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- les glandes accessoires formées de quelques amas d’éléments secrétoires disposé s dans
le chorion de la cavité buccale et dans les travées conjonctives qui séparent les muscles
de la langue et les glandes principales composées, comportant de nombreux éléments
sécréteurs et des canaux excréteurs, représentées par les glandes parotides, les glandes
sous maxillaires et les glandes sublinguales.

-Les glandes principales : Elles sont entourées d’une capsule conjonctive qui envoie des
travées dans le parenchyme délimitant ainsi des lobules. Leurs éléments sécréteurs sont
formés d’acinus séreux et/ou de tubes muqueux (glandes acineuses, ou tubulo-
acineuses).

● Les parotides :

Elles sont placées de chaque côté de la face en avant des oreilles. Elles possèdent
uniquement des éléments sécréteurs séreux sous forme d’acinus formés de cellules
pyramidales délimitant une lumière très réduite. Chaque cellule est polarisée avec un
pôle apical où se trouvent les grains de sécrétion (protéines enzymatiques : amylase,
maltase, ribonucléase) et un pôle basal riche en organites nécessaires à la synthèse de
protéines où est localisé le noyau. Les acini sont entourés par des c ellules myo-
épithéliales

● Les sous maxillaires :

Elles sont situées sous la mandibule de part et d’autre de la ligne médiane. Elles
possèdent une prédominance d’éléments séreux, identiques à ceux de la parotide, et des
éléments muqueux qui sont généralement associés à une couche de cellules séreuses.
Les cellules glandulaires sont prismatiques et le pôle apical est rempli de mucus qui
refoule le noyau et les organites vers la membrane basale.

● Les sublinguales :

Elles sont composées uniquement par des tubes muqueux ; les éléments excréteurs sont
identiques à ceux des glandes parotides et sous maxillaires.

2- Le pancréas

Il est situé contre la paroi postérieure de l’abdomen et comprend trois parties : la tête
entourée par le cadre duodénal, le corps et la queue. C’est une glande amphicrine
hétérotypique (à la fois endocrine et exocrine) entourée par une capsule conjonctive qui
envoie des travées dans le parenchyme, délimitant des lobules :

le pancréas exocrine élabore des enzymes, les zymogènes et le pancréas endocrine


sécrète les hormones qui régule le métabolisme des glucides.

Le pancréas exocrine : c’est une glande composée formée par des acinus sécréteurs et
des canaux excréteurs intra et extralobulaires. Les acinus ont une forme irrégulière : les

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cellules sont pyramidales, le pôle basal est riche en REG et les grains de zymogène sont
stockés au niveau du pôle apical

Le pancréas endocrine : les éléments endocrines sont des amas de cellules élaborant des
hormones : les îlots de Langerhans

3- Le foie

C'est une glande volumineuse amphicrine homotypique : les hépatocytes ont une
fonction exocrine qui est la sécrétion de bile et une fonction endocrine correspondant à
la libération dans le sang de nombreuses substances. Le foie est situé dans le quadrant
supérieur droit de la cavité abdominale. Il est placé en dérivation sur la circulation
veineuse et va agir comme un filtre.

● Il est entouré par une capsule conjonctive très fine appelée capsule de Glisson.

L’organisation en lobules hépatiques séparés par des cloisons de tissus conjonctif est
surtout marqué au niveau du foie de porc mais reste discrète dans le foie humain, limité
à des petites zones triangulaires contenant un canal biliaire, une branche de l’artère
hépatique et une branche de la veine porte et appelés espaces porte (encore appelés
espaces porto-biliaires de Charcot ou espace de Kiernan)

● L’organisation des lobules est déterminé par l’organisation du réseau vasculaire

○ Le foie possède une double vascularisation afférente par la veine porte et par l’artère
hépatique qui se divisent en branches interlobulaires.

○ Les branches de la veine porte (veines périlobulaires) et les branches de l’artère


hépatique forment les capillaires sinusoïdes situés entre les travées d’hépatocytes
(mélange de sang pauvre en oxygène et riche en nutriments et de sang bien oxygéné).

○ Au centre des lobules les capillaires sinusoïdes convergent dans la veine centro-
lobulaire. Les veines centro-lobulaires s’associent les unes aux autres pour former la
veine sus-hépatique (vascularisation efférente), drainant tout le sang veineux issu du
parenchyme hépatique et contenant toute les sécrétions des hépatocytes (fonction
endocrine du foie).

● La structure du parenchyme hépatique : elle est basée sur la disposition des


hépatocytes en travées (travées de Remak) séparées les unes des autres par les capillaires
sinusoïdes. Ces capillaires sont séparés des hépatocytes par un espace appelé espace de
Disse.

○ Les hépatocytes : Ils représentent 80% des cellules hépatiques. Ce sont des cellules
polyédriques de grande taille possédant un, voire deux, noyaux centraux avec un
nucléole bien visible. Leur cytoplasme contient les organites habituels : des
mitochondries, du REG, des tubules de REL, un appareil de Golgi, du glycogène en
quantité variable, des lysosomes et des peroxysomes.

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■ La face vasculaire des hépatocytes présente une surface hérissée de nombreus es
villosités qui plongent dans l’espace de Disse où elles sont en contact avec le plasma.
Le cytoplasme en dessous de cette face est riche en vésicules de pinocytose.

■ La face biliaire des hépatocytes est caractérisée par la présence d’une invagination e n
gouttière de la membrane plasmique située en regard d’une même invagination dans la
cellule voisine formant ainsi un canalicule sans paroi propre et limité de chaque côté par
des systèmes de jonctions serrées. Communiquant d’un hépatocyte à l’autre, ces
canalicules forment un réseau à l’intérieur des travées de Remak qui contient la bile
assurant la fonction exocrine du foie.

● Les canalicules en périphérie des lobules forment les passages de Héring bordés par
un épithélium cubique puis les canaux biliaires interlobulaires ou périlobulaires qui
cheminent dans les espaces portes.

● La bile s’écoule vers le tube digestif par les voies biliaires extrahépatiques principales
(canal hépatique puis canal cholédoque) et accessoire (vésicule biliaire et canal
cystique).

■ Les autres faces présentent des systèmes de jonction qui permettent la cohésion des
cellules (jonctions serrées et nexus).

○ Les capillaires sinusoïdes : ils possèdent un diamètre large et reposent sur une lame
basale discontinue. Ils sont bordés par des cellules endothéliales disjointes séparées par
des pores dont le cytoplasme est riche en vésicules de pinocytose traduis ant leur
implication dans le transit sélectif de macromolécules du sang vers les hépatocytes. Dans
la lumière des capillaires on trouve des cellules de Kupffer, appartenant aux cellules
macrophagiques mononucléées. Elles possèdent des prolongements cytoplasmiques qui
recouvrent le pôle apical des cellules endothéliales.

○ L’espace de Disse : Il est situé entre les hépatocytes et les cellules endothéliales. Ils
contiennent la membrane plasmique du pôle vasculaire des hépatocytes, de rares fibres
de collagène (qui peuvent devenir très nombreuses en cas de cirrhose) et des cellules
lipidiques de Ito : cellules contenant des vacuoles lipidiques, lieu de stockage de la
vitamine A, caractérisées par un cytosquelette abondant.

L’organisation du parenchyme hépatique peut correspondre à plusieurs conceptions :

● Lobule hépatique classique centré autour d’une veine centro-lobulaire

● Acinus hépatique : losange autour d’un espace périlobulaire situé entre deux espaces
portes dont les sommets sont les veines centrolobulaires

● Lobule portal : triangle dont les trois sommets sont les veines centrolobulaires et le
centre est l’espace porte

Histophysiologie du foie :

16
● Rôle métabolique

○ Métabolisme des glucides

■ Si hyperglycémie, stockage des sucres alimentaires sous forme de glycogène


(glycogénogénèse sous l’action de l’insuline par l’intermédiaire de récepteurs à insuline
au niveau de la membrane de l’hépatocyte)

■ Si hypoglycémie, libération de glucose par glycogénolyse ou néoglucogénèse à partir


de l’acide lactique et du glycérol par dégradation des triglycérides (récepteurs à
glucagon sur membrane de l’hépatocyte)

○ Métabolisme des lipides : absorption au niveau de l’espace de Disse, de chylomicrons


provenant des lipides alimentaires qui sont métabolisées soit vers la production
d’énergie soit vers la synthèse de lipoprotéines.

○ Métabolisme des protides : dégradation des peptides et des acides aminés d’origine
intestinale

● Rôle de détoxification et d’excrétion : transformation de composés toxiques en dérivés


moins nocifs, élimination par voie biliaire ou par voie sanguine, transformation
enzymatique au niveau du REL, phagocytose par les cellules de Kupffer, excrétion de
l’hémoglobine, excrétion d’hormones qui gagnent la bile par transcytose.

● Rôle de digestion par la bile qui émulsionne les graisses du bol alimentaire

● Rôle de synthèse : albumine, fibrinogène, facteurs de coagulation


Le foie a pour fonction principale de détoxifier ce que l'appareil digestif a ingéré. Il se
situe dans la cavité péritonéale et plus précisément dans l'hypocondre droit, sous le
diaphragme. Sa face inférieure repose sur les autres viscères. Sa vascularisation est
double (une vascularisation pour le nourrir, dite nourricière et une vascularisation
fonctionnelle qui lui permet de remplir sa fonction de nettoyage). Le foie est par son
rôle un organe vital. Un de ses produits est la bile qu'il sécrète dans l'intestin grêle via
les canaux biliaires. La bile, lorsqu'elle arrive dans l'intestin grêle, rejoint le duodénum.
Le sang est purifié par les lobules hépatiques.
Le pancréas est un organe rétropéritonéal. Il est traversé par la terminaison de la voie
biliaire. La voie biliaire extrahépatique (à l'extérieur du foie) est constituée du
cholédoque. L'accumulation de canaux biliaires dans le pancréas peut engendrer une
pancréatite. Il sécrète un liquide iso-osmotique contenant du bicarbonate et diverses
enzymes, parmi lesquelles de la trypsine, de la chymotrypsine, de la lipase, et de
l'amylase pancréatique, ainsi que des enzymes nucléolytiques, dans l'intestin grêle.
Tous ces organes sécréteurs participent à la digestion.

17
A

Figure 9 : les organes annexes du tube digestif

18
C

CHAPITRE II : PHYSIOLOGIE DIGESTIVE


La digestion permet la transformation des aliments en nutriments grâce à l'action de
phénomènes mécaniques et chimiques. Les phénomènes mécaniques correspondent à
l'activité motrice du tube digestif alors que les phénomènes chimiques sont mis en place
par la sécrétion de substances (acide, enzymes) par les organes et les glandes de
l'appareil digestif.
Une fois les aliments digérés, les nutriments passent dans le milieu intérieur de
l'organisme grâce au phénomène d'absorption au niveau de la paroi intestinale. Selon la
nature des nutriments, l'absorption pourra se faire soit par voie sanguine soit par voie
lymphatique.
A/ Mécanique de la digestion (Figure 10)
La digestion commence dans la bouche. Les aliments ingérés sont broyés par les dents
lors de la mastication. Le broyat est mélangé à la salive à l'aide des mouvements de la
langue et forme alors une pâte molle en forme de boule que l'on appelle bol alimentaire.
La poussée vers l'arrière déclenche le réflexe de la déglutition : le bol alimentaire passe
dans le pharynx puis dans l’œsophage. Pendant cette étape l'épiglotte s'abaisse po ur

19
éviter le passage du bol alimentaire dans le larynx (voie respiratoire) et la respiration est
momentanément interrompue.
La descente le long de l’œsophage est assurée par des ondes de contraction musculaire
dites ondes péristaltiques (mouvement de contraction – relâchement). Sous la pression
du bol alimentaire et des ondes péristaltiques, le sphincter inférieur de l’œsophage (SOI)
s'ouvre et le bol alimentaire pénètre dans l'estomac.
L'estomac joue un rôle de réservoir dans lequel les aliments demeurent environ 4 à 6h
(un repas riche en lipides stagne plus longtemps dans l'estomac). L'estomac libère une
substance acide : le suc gastrique qui joue un rôle important dans la digestion chimique.
Une fois cet organe plein (réplétion), des contractions musculaires péristaltiques vont
permettre de brasser et malaxer le bol alimentaire et de le mélanger aux sucs
gastriques. On obtient alors une bouillie laiteuse et épaisse : le chyme. Le relâchement
périodique du pylore permet le passage par jets successifs du chyme vers le duodénum.
Le chyme peut séjourner de 2 à 8h dans l'intestin grêle où il va être mélangé à d'autres
sucs digestifs pour former le chyle. Trois types de mouvements sont observés au niveau
de l'intestin grêle (Figure 10): des mouvements segmentaires qui vont permettre de
pétrir et de mélanger le chyme aux sucs digestifs ; des mouvements pendulaires qui
permettent de faire bouger le contenu intestinal d'avant en arrière ce qui améliore
l'absorption des nutriments; et des mouvements péristaltiques qui assurent la
progression du chyle vers le côlon.
Toutes les substances non absorbées le long de l'intestin grêle arrivent dans le côlon où
elles peuvent séjourner 12h à 15h. Ces résidus forment alors une masse solide et
avancent jusqu’au rectum grâce à l'action d'ondes péristaltiques. Le rectum subit alors
une distension, ce qui fait naître une sensation de besoin. C'est par relâchement
volontaire du sphincter anal que l'élimination des selles (matières fécales) est assurée.
Cette dernière étape est appelée la défécation ou l’haustration.

Figure 10 : les différents types de mouvements dans le tube digestif

B/ Phénomènes chimiques de la digestion


La digestion chimique permet l'hydrolyse des macromolécules alimentaires en
molécules de plus petites tailles jusqu'au stade monomères. Ces phénomènes chimiques
sont réalisés grâce à l'action des sucs digestifs et des enzymes.
Enzymes et catalyse enzymatique :
20
Les enzymes sont des protéines qui catalysent des réactions chimiques, c'est à dire les
accélèrent.
Une enzyme réagit avec un substrat (molécule de départ) spécifique, c'est à dire qu'elle
ne réagira qu'avec un seul type de substrat et n'aura aucune action sur d'autres molécules.
La réaction entre l'enzyme et son substrat libère un produit (molécule finale). L'enzyme
ne modifie pas l'équilibre de la réaction chimique et elle n'est pas consommée pendant
la réaction.
L'action d'une enzyme est optimale pour une température et un pH donnés, toutes
grandes variations des conditions d’actions optimale de l’enzyme (trop forte chaleur ou
un pH trop acide ou basique) peuvent inactiver l'enzyme voire la détruire.
Le nom des enzymes est généralement formé avec le préfixe correspondant à son
substrat, suivi du suffixe -ase. Exemples : lipase, protéase, lactase, transférase…
1 – La digestion buccale (Figure 11)
Elle est assurée par la salive, suc digestif produit par les glandes salivaires. La salive
possède un pH neutre. Lors d'un repas, elle est produite en plus grande quantité. Elle
contient de l'eau, des ions minéraux et des protéines dont une enzyme : l'amylase
salivaire encore appelée ptyaline. Elle ne peut attaquer que les amidons hydratés et
cuits.
L'amylase permet l'hydrolyse de l'amidon en dextrine, un polymère de glucose, et
en maltose. Cette enzyme peut être détectée en la mélangeant à son substrat pour
obtenir un ou plusieurs produits. Dans ce cas, cette enzyme possède un substrat qui est
l'amidon. Ces produits seront le maltose, sucre (diholoside) réducteur qui pourra être
détecté grâce à la liqueur de Fehling en formant un précipité rouge brique, à chaud (80
à 90 °C) et à pH neutre.

Figure 11 : Action de l’amylase salivaire


2 – La digestion gastrique (Figure 12)
La digestion gastrique est assurée par le suc gastrique produit par les glandes fundiques
et pyloriques. Le pH du suc gastrique est très acide (pH 2). Les cellules de l'estomac, les
cellules pariétales produisent de l'acide chlorhydrique (HCl).
Le suc gastrique contient également une enzyme appelée pepsine. Les cellules de
l'estomac : les cellules principales, produisent le pepsinogène, forme inactive de la
21
pepsine. L'acide chlorhydrique présent dans le suc gastrique va permettre l'activation du
pepsinogène en pepsine.
La pepsine est une endoprotéase, elle clive donc les protéines en peptides en coupant les
liaisons peptidiques impliquant des acides aminés aromatiques (tryptophane,
phénylalanine, tyrosine). Elle n'agit qu'à pH acide (entre 1,8 et 4,4).
La pepsine permet l'hydrolyse des protéines en polypeptides.

Figure 12 : Action de la pepsine

3 – Action du suc pancréatique et de la bile


Certaines cellules du pancréas (pancréas exocrine) produisent le suc pancréatique, un
suc digestif à pH légèrement alcalin (pH 7,1 à 8,2). Le suc pancréatique contient
plusieurs enzymes et agit donc sur toutes les biomolécules. En effet le suc pancréatique
contient des protéases (trypsine, α-chymotrypsine), une amylase (amylase
pancréatique) et une lipase.
Les protéases vont permettre l'hydrolyse des protéines en peptides et acides aminés.
La trypsine et α-chymotrypsine sont des enzymes du suc pancréatique. Elles sont
synthétisées sous forme de trypsinogène et chymotrypsinogène respectivement
(proenzymes inactives) puis stockées dans les vésicules enzymatiques des cellules
acineuses, d’où elles sont excrétées au moment de la digestion. L’activation du
trypsinogène en trypsine est le résultat de l’hydrolyse d’un propeptide sous l’action de
l’entérokinase ou par un effet d’autoactivation de la trypsine elle-même et celle du
chymotrypsinogène en α-chymotrypsine est le résultat de plusieurs hydrolyses détachant
des petits fragments de 2 acides aminés sous l’action de la trypsine, et de la
chymotrypsine elle-même. La trypsine et l’α-chymotrypsine sont des endoprotéases qui
hydrolysent les liaisons peptidiques. La cholecystokinine-pancréozymine active la
sécrétion de ces enzymes.
L'amylase va hydrolyser l'amidon en dextrines et maltoses.
La lipase va hydrolyser les lipides en acides gras et glycérol.
La lipase pancréatique n'aura de véritable action qu'en présence de bile. La bile est
produite par le foie puis stockée dans la vésicule biliaire. C'est un liquide clair, jaunâtre,
amer, et ne contient pas d'enzymes digestives. Elle contient cependant des sels
biliaires : l'acide cholique et l’acide chénodésoxycholique qui sont formés à partir de
dérivés du cholestérol produits par le foie.
Ces sels biliaires permettent l'émulsification des lipides, c'est à dire la dispersion des
lipides dans le liquide digestif en petites gouttelettes. Ainsi la grosse goutte de lipide

22
étant dispersée en plusieurs petites, la surface de lipide en contact avec la lipase
augmente et permet donc une action efficace de l'enzyme.
• La sécrétion enzymatique pancréatique va être libérée sous l’action de la
cholécystokinine (CCK) (libérée par l’arrivée duodénale des glucides‐lipides‐protides
en provenance de l’estomac).
• Le pancréas sécrète également une substance hydro‐bicarbonatée, sous l’action de la
sécrétine duodénale, dont le but va être de "tamponner" la sécrétion acide gastrique
déversée dans le duodénum.
Le suc pancréatique et la bile seront déversés au niveau du duodénum où ils
effectuent leur action.
4 - La digestion intestinale
L'intestin grêle sécrète chaque jour 1 à 2L de suc intestinal (pH 7,6) contenant de l'eau
et du mucus (produit par les cellules caliciformes). L'association du suc intestinal et du
suc pancréatique va former un milieu liquide favorisant la digestion et l'absorption des
nutriments dans l'intestin grêle.
Cependant, les enzymes contenues dans le suc pancréatiques ne suffisent pas à simplifier
les biomolécules jusqu'au stade des monomères. Ce sont des enzymes de l'intestin grêle
qui vont permettre de terminer la simplification moléculaire des aliments.
Les entérocytes synthétisent plusieurs enzymes digestives qui sont appelées les
« enzymes de la bordure en brosse ». Elles sont prénommées ainsi car les entérocytes
possèdent des microvillosités et c'est à ce niveau que sont situées ces enzymes.
Plusieurs catégories d'enzymes sont présentes au niveau de la bordure en brosse :
Grâce à l'action de l'amylase salivaire puis pancréatique, l'amidon est transformé en
maltose et dextrine. L'α-dextrinase de la bordure en brosse permettra d'hydrolyser les
alpha-dextrines et libérera des molécules de glucose et de maltose. Le maltose sera, lui ,
pris en charge par la maltase qui permettra la libération de deux glucoses. Les autres
diosides (saccharose et lactose) sont hydrolysés par leurs enzymes de la bordure en
brosse respectives (sucrase et lactase).

 Quatre enzymes catalysent l'hydrolyse des glucides : l' alpha-dextrinase,


la maltase, la sucrase ou saccharase et la lactase.

23
Concernant les protéines, leur digestion a commencé depuis l'estomac grâce à l'action
de divers sucs digestifs (pepsine) avant d'arriver au niveau de la bordure en brosse. Les
enzymes des entérocytes finiront la digestion de peptides en les décomposant en acides
aminés.

 Des enzymes permettant la digestion des protéines : protéinases et peptidases.

 Les lipides sont dégradés sous l’action de la bile puis de la lipase.

Au niveau de l’intestin grêle, le chyle ne contient plus que des molécules simples
(monomères), les nutriments, qui pourront être absorbées pour se retrouver dans le
milieu intérieur de notre organisme.
Tableau 1 : Action des enzymes digestives

24
-Au niveau du côlon, il n'y a plus d'enzymes permettant la digestion des résidus
moléculaires. Cependant, la présence de bactéries intestinales, appelées aussi flore
intestinale ou flore commensale, assurent quelques réactions chimiques. Certaines
bactéries vont fermenter les résidus glucidiques et produiront des vitamines (B12) et des
gaz, d'autres bactéries métaboliseront les résidus protéiques (réactions de putréfaction)
en produisant des molécules aromatiques (odorantes).
Les bactéries intestinales sont donc très importantes pour la finalisation de la digestion,
mais aussi pour lutter contre la prolifération d'autres bactéries pathogènes l'homme.
Les nutriments ainsi récupérés au niveau de l'intestin grêle vont être absorbés dans notre
organisme afin d'assurer la nutrition des différents tissus et permettre le bon
fonctionnement de notre corps.

C/ L'absorption
L'absorption permet le passage des nutriments de la lumière intestinale vers le milieu
intérieur. Elle se déroule dans l'intestin grêle. En dessous de la muqueuse intestinale se
trouvent les capillaires sanguins et lymphatiques. C'est à travers cette fine membrane
fragile, qui se renouvelle tous les deux jours, que passent les aliments dégradés
(nutriments). Elle s'effectue selon des mécanismes précis.
1 – Localisation du phénomène d'absorption
Trois paramètres importants permettent une absorption optimale :

 Un tissu épithélial simple, une seule couche de cellule permet un passage rapide
et facile des nutriments de la lumière intestinale vers le milieu intérieur.
 Une grande surface d'échange pour permettre de faire passer le plus de
nutriments possible vers le milieu intérieur.

25
 Une vascularisation importante, les nutriments devant passer dans les
vaisseaux sanguins afin de remplir leur rôle de nutrition de l'organisme.

L'organe du tube digestif le plus adapté à la fonction d'absorption est donc l'intestin
grêle :

 Il est constitué d'un tissu épithélial fin composé d'une seule couche de cellules.
 La surface d'échange au niveau de l'intestin grêle est également la plus
importante de tout le tube digestif avec trois niveaux de replis :
les valvules conniventes, les villosités et les microvillosités, représentant au total une
surface d'environ 250m².
 La vascularisation au niveau de l'intestin grêle est la plus importante des organes du tube
digestif. En effet les villosités sont richement vascularisées, ils contiennent de
nombreux capillaires sanguins ainsi que des vaisseaux chylifères (capillaires
lymphatiques). De plus, il existe entre l'intestin grêle et le foie une veine porte hépatique
qui permet d'acheminer directement les nutriments du sang veineux vers le foie où ils
seront triés et stockés.

2 – Mécanismes de l'absorption digestive (Figure 13)


Les mécanismes d'absorption suivent des lois physico-chimiques particulières.
Un gradient chimique correspond à une différence de concentration de solutés entre
deux compartiments séparés par une membrane. De manière spontanée les molécules se
déplacent du milieu le plus concentré (hypertonique) vers le milieu le moins concentré
(hypotonique) afin d'équilibrer les concentrations entre les deux compartiments.
Dans l'organisme, les deux compartiments sont représentés par la lumière digestive et le
milieu intérieur, et la membrane de séparation par les membranes des cellules
épithéliales. L'eau, les autres molécules et ions suivent deux mécanismes d'absorption
particuliers :
a – L'absorption des molécules et des ions
Lorsque des solutés se retrouvent dans deux compartiments séparés par une membrane
perméable aux molécules et aux ions, alors ces éléments vont suivre leur gradient de
concentration et donc se déplacer du milieu le plus concentré (hypertonique) vers le
milieu le moins concentré (hypotonique) dans le but d'atteindre un équilibre entre les
deux compartiments.
Ainsi, lors d'un repas, lorsque les aliments sont digérés, les nutriments se retrouvent en
plus forte concentration dans le tube digestif que dans le milieu intérieur. Ainsi, les
nutriments vont se déplacer de la lumière intestinale vers le milieu interstitiel.
Au niveau de l'intestin grêle, ce sont les membranes cellulaires qui ont le rôle de
membrane de séparation entre le milieu extérieur (lumière intestinale) et le milieu
intérieur. Certains nutriments pourront donc traverser les membranes cellulaires de
manière passive comme les nutriments liposolubles (AG, glycérol, vitamines A, D, E et
K, …), alors que d'autres nutriments (nutriments hydrosolubles : oses, AA, ...) ne sont
pas capables de passer entre les phospholipides qui constituent les membranes

26
plasmiques. Ces nutriments ont donc besoin de protéines de transport qui permet de les
faire passer d'un côté à l'autre de la membrane cytoplasmique.
Les voies d'absorption des nutriments
Selon leur solubilité, les nutriments pourront être absorbés soit par la voie s anguine, soit
par la voie lymphatique.

 Les nutriments hydrosolubles (oses, AA, vitamines hydrosolubles) sont


absorbés par voie sanguine et rejoignent donc les capillaires sanguins des villosités.
Les capillaires sanguins de chaque villosité se regroupent en une veinule puis en une
veine : la veine porte hépatique. Cette veine va apporter le sang riche en nutriments
jusqu’au foie. Le foie va trier, transformer certains nutriments avant de les relarguer
dans le sang pour les redistribuer aux autres organes.

 Les nutriments liposolubles (AG, glycérol, vitamines liposolubles) vont être


absorbés dans les vaisseaux chylifères et rejoignent la circulation lymphatique .
Concernant les acides gras à longue chaîne, ils reforment des triglycérides à l’intérieur
des entérocytes. Ces triglycérides s'associent et se combinent à des protéines
particulières nommées apoprotéines et du cholestérol pour former des lipoprotéines. Le
but étant de rendre les AG moins liposolubles pour qu'ils puissent être transportés.
Les lipoprotéines formés sont appelés chylomicrons et vont passer dans la lymphe par
les capillaires lymphatiques (vaisseaux chylifères) qui rejoignent un vaisseau
lymphatique puis le canal thoracique qui va déverser la lymphe dans la circulation
sanguine. La présence de chylomicrons dans la circulation lymphatique lui donne un
aspect laiteux.

b – L'absorption de l'eau : le phénomène d'osmose


Comme toutes les molécules, l'eau obéit à la loi physique de la diffusion. Elle se déplace
donc du milieu où elle est la plus présente vers le milieu où elle est moins présente.
L'eau étant le solvant des organismes vivants, le milieu où elle est la plus présente est
en fait un milieu où les solutés sont peu concentrés (milieu hypotonique), alors que dans
milieu où elle est la moins présente, ce sont les solutés qui sont le plus concentrés, soit
un milieu hypertonique.
L'eau se déplace donc du milieu hypotonique vers le milieu hypertonique
par osmose. Ceci dans le but d'équilibrer les concentrations entre la lumière intestinale
et les vaisseaux sanguins (milieu intérieur). Le milieu hypertonique (très concentrée en
solutés) va donc être diluée par l'eau, ce qui va faire diminuer sa concentration (comme
lorsqu'on rajoute de l'eau à un sirop). Alors que le milieu qui était hypotonique va donc
perdre de l'eau, la concentration en solutés va donc être plus importante. L'eau va se
déplacer ainsi jusqu'à ce que les concentrations entre les deux compartiments soient
équivalentes.
Ainsi, deux cas peuvent être observés au niveau de notre organisme:

 Soit le contenu de l'intestin est hypotonique (très dilué) par rapport au milieu
intérieur (qui est donc le milieu hypertonique), ce qui se passe lors de l'absorption des
27
nutriments. L'eau se déplace donc de l'intestin vers le milieu interstitiel. Ainsi l'eau suit
le flux des nutriments pendant leur absorption.
 Soit le contenu de l'intestin est fortement concentré en nutriments (hypertonique) par
rapport au milieu interstitiel (qui est donc ici le milieu hypotonique). L'eau va donc se
déplacer du milieu vasculaire vers la lumière intestinale. Dans ce cas l'apparition de
diarrhée et d'une déshydratation est très probable.

Ce dernier cas peut apparaître lors d'un repas très salé ou lorsque certains aliments non
digérés restent au niveau de la lumière digestive.

Figure 13 : Les voies d’absorption des nutriments/ structure d’une villosité


En plus de la fonction de digestion assurée par le tube digestif, il est également le
siège de réactions immunologiques qui assure la protection et les défenses de
l’organisme contre les pathogènes (microbes)
3- Digestion colique
Ce qui reste des aliments se déverse dans le côlon, qui est plus gros, et qui se termine
par l'anus. Durant son transit de 6 à 12 heures dans l'intestin grêle, le contenu intestinal
est profondément modifié et presque toutes les substances nutritives sont absorbées. Il
ne reste donc qu'un liquide visqueux constitué de résidus végétaux, en particulier des
fibres, de résidus animaux non dégradés et de produits de la sécrétion digestive avec le
mucus. Ces résidus non digérés vont être pris en charge par l'abondante population
bactérienne du côlon, qui abrite de très nombreux micro-organismes. Cette flore
bactérienne est divisée en deux catégories : la flore de fermentation et la flore de
putréfaction.
Le rôle du côlon consiste à réabsorber l'eau afin de concentrer les matières fécales qui
sont encore à l'état liquide à leur sortie de l'intestin grêle. Cependant, pour que les selles
ne soient pas trop dures, il faut qu'elles contiennent suffisamment d'eau à la sortie du
côlon. C'est pourquoi les fibres (pectine, cellulose) en provenance des fruits et légumes,

28
jouent un rôle fondamental en retenant l'eau. Elles se gonflent d'eau et facilitent la
migration des selles. L'évacuation des selles marque la fin de la digestion.
4- La défense immunologique de l’appareil digestif : les formations lymphoïdes
annexées au tube digestif
La paroi du tube digestif est le siège d’une population de cellules immunitaires
comprenant des lymphocytes et des plasmocytes répartis dans l’épithélium
(lymphocytes T intraépithéliaux) et dans le tissu conjonctif du chorion de la muqueuse
et de la sous-muqueuse (follicules lymphoïdes et cellules lymphoïdes dispersées, où
prédominent largement les lymphocytes B et les plasmocytes sécréteurs
d’immunoglobuline A (IgA)).
-Le tissu lymphoïde associé au tube digestif (Gut Associated Lymphoid Tissue ou
GALT) comporte, en plus des cellules lymphoïdes dispersées et des follicules
lymphoïdes, les amygdales, l’appendice iléocæcale et les plaques de Peyer.
-Les amygdales dont l’ensemble constitue le cercle de Waldeyer sont des masses de
tissus lymphoïdes enchâssées dans le chorion de la muqueuse de l’organe où elles
siègent ; l’épithélium qui les borde s’invagine dans cette masse en formant des cryptes)
; elles sont palatines, linguales, pharyngées, tubaires ou laryngées.
-L’appendice a le chorion de sa muqueuse épaissi sur toute sa circonférence par la
présence d’un abondant tissu lymphoïde (lymphocytes libres et follicules).
-Les plaques de Peyer sont de volumineux agrégats de follicules lymphoïdes primaires
et secondaires siégeant dans le chorion de la muqueuse de la partie terminale de l’iléon.
-Le GALT n’est qu’une localisation particulière du tissu lymphoïde associé aux
muqueuses (Mucous Associated Lymphoid Tissue ou MALT) qui s’observe aussi dans
la muqueuse des voies respiratoires (Bronchus Associated Lymphoid Tissue ou BALT),
urinaires et génitales ainsi que dans les glandes lacrymales, salivaires et mammaires.
-Les IgA sécrétoires agissent localement dans la lumière intestinale en enrobant, grâce
à leur 4 sites anticorps, les antigènes intraluminaux (substances étrangères antigéniques,
toxines, microorganismes : parasites, bactéries, virus).
Le processus s’effectue en quatre phases :
— Présentation des antigènes endoluminaux aux cellules immunocompétentes, dans les
follicules isolés et surtout dans les plaques de Peyer (les lymphocytes B de ces structures
proviennent de la moelle osseuse, par voie sanguine, en traversant la paroi des veinules
postcapillaires).
Les cellules M (microfold cells), situées dans l’épithélium intestinal au niveau des
plaques de Peyer, incorporent par endocytose les antigènes endoluminaux puis les
transfèrent aux cellules dendritiques qui les présentent aux lymphocytes B. Ces cellules
M délimitent des poches formées d’invaginations de leurs espaces basolatéraux
contenant des lymphocytes T et B, des cellules dendritiques et des macrophages.

29
CHAPITRE III : REGULATION DE LA DIGESTION
Bien que la digestion puisse sembler simple à première vue, les mécanismes qui la
sous-tendent sont complexes. En effet, le système nerveux et diverses hormones sont
impliqués dans ce phénomène afin d’assurer une régulation adéquate de l’activité
digestive.
L'innervation du tube digestif est régie par deux réseaux nerveux : un réseau intrinsèque,
appelé le système nerveux entérique qui comprend des neurones situés dans la paroi
du tube digestif, et un réseau extrinsèque, apporté par des fibres nerveuses extérieures.
Bien qu'il soit en interaction avec les autres parties du système nerveux autonome, le
système entérique fonctionne de façon indépendante des autres centres nerveux.
A/ REGULATION NERVEUSE
1- le système nerveux entérique
Le système nerveux entérique est constitué principalement de deux plexus
ganglionnaires qui s'étendent sur toute la longueur du tube digestif : le plexus
myentérique (ou plexus d'Auerbach), qui se trouve entre les muscles longitudinaux et
les muscles circulaires, et le plexus sous-muqueux (ou plexus de Meissner), situé dans
la sous-muqueuse. Le premier contrôle la motricité et le second les sécrétions : toutefois,
cette relation n'est pas aussi binaire et il existe de nombreuses interconnexions entre les
deux plexus. Il est à noter qu'il existe un plexus sous-séreux, situé sous la tunique externe
(la séreuse) mais il est inconstant et joue un rôle mineur dans les processus relatifs à la
digestion. De plus, dans le chorion de la muqueuse (tissu conjonctif aréolaire), des fibres
nerveuses s'organisent en un plexus muqueux appelé le plexus d'Isawa. Son rôle est
peu connu.
Le système entérique comporterait environ 500 millions de neurones1 tapissant la paroi
intestinale. On retrouve au sein du système entérique une partie des neurotransmetteurs
du système nerveux central (sérotonine, acétylcholine, noradrénaline, GABA, etc.),
mais également des neurotransmetteurs spécifiques tels que le VIP, le NO, les-
enképhalines, neuropeptide Y, la cholécystokinine etc. Environ 95 % de la sérotonine
du corps et 50 % de la dopamine sont produites par le système nerveux entérique.
Les neurones du plexus sous-muqueux et du plexus myentérique sont de trois types :
neurones sensitifs, neurones effecteurs et interneurones.

 Les neurones sensitifs peuvent être de type mécano-, thermo-, ou


chémorécepteurs.
 Les neurones effecteurs peuvent être de type moteur ou glandulaire.
 Les neurones moteurs (motoneurones) sont à l'origine de deux types de
mouvements : les cadences rythmiques qui constituent le péristaltisme, et les mouvements

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réflexes en réponse à une stimulation des neurones sensitifs. Ils sont plus présents dans le
plexus myentérique d'Auerbach.
Les neurones glandulaires (neurones vaso-sécréto-moteurs) contrôlent la sécrétion des
glandes et le débit sanguin local. Ils sont préférentiellement localisés dans le plexus
sous-muqueux de Meissner.
Le système nerveux entérique permet un contrôle local de la motilité et des sécrétions
digestives sans passer par des centres d'intégrations du système nerveux central (dans le
cerveau ou dans la moelle épinière). Par exemple, le passage du bol alimentaire dans
l’œsophage fait intervenir un processus de motilité coordonné appelé péristaltisme. Ce
mouvement permet l'acheminement du bol alimentaire jusque dans l'estomac et ne fait
intervenir que le système nerveux entérique, et plus particulièrement le plexus
myentérique. Les réflexes locaux sont donc pris en charge par le système nerveux
entérique.
B/ Innervation extrinsèque
L'innervation extrinsèque, constituée de fibres para- et ortho-sympathiques, sont
responsables de la régulation de l'activité digestive, en fonction des situations : apport
vasculaire, ou intégration de la motilité digestive dans sa globalité. Par exemple, l'arrivée
du bol alimentaire dans l'estomac va engendrer un réflexe plus loin dans le tube digestif,
comme dans le côlon (réflexe gastro-colique) qui va pousser les fèces vers le rectum ;
un tel réflexe, qui fait intervenir deux segments éloignés, va passer par les afférences et
les efférences extrinsèques.

Le système nerveux entérique est considéré comme une troisième subdivision du


système nerveux autonome (ou végétatif), il possède des fonctions autonomes et peut
fonctionner indépendamment d'une innervation extrinsèque. Toutefois, le système
digestif reçoit également une innervation par des fibres orthosympathiques et
parasympathiques qui forment l'innervation extrinsèque du système digestif. Ces fibres
nerveuses sont connectées aux plexus ganglionnaires entériques faisant partie intégrante
du système nerveux entérique et font donc le lien avec l'innervation intrinsèque.

L'innervation parasympathique est principalement assurée par le nerf vague (X),


également appelé nerf pneumo-gastro-entérique. Le nerf vague porte son nom en
raison de la vaste étendue de son innervation ; c'est également le nerf parasympathique
principal. Il assure l'innervation parasympathique de tout le tube digestif et de ses
glandes annexes : œsophage, estomac, intestins, pancréas, foie et vésicule biliaire.
Toutefois, l'innervation parasympathique de la partie distale du tube digestif est assurée
par des fibres parasympathiques des nerfs splanchniques pelviens. Le nerf vague et les

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nerfs splanchniques pelviens acheminent les axones des neurones préganglionnaires
vers la paroi du système digestif.
L'innervation orthosympathique est assurée par les ganglions de la chaine prévertébrale,
notamment par les ganglions cœliaque, mésentérique supérieur et mésentérique
inférieur.
Généralement, les efférences parasympathiques augmentent l’activité digestive en
augmentant la vascularisation, les sécrétions et la motricité, tandis que les efférences
orthosympathiques ont un rôle opposé, en inhibant les processus liés à la digestion.
Le système nerveux autonome répond lui-même à une régulation dépendant de centres
nerveux supérieurs localisés notamment au niveau de l'hypothalamus.

La digestion est en grande partie régulée par le système nerveux autonome, le système
sympathique l'inhibant, le système parasympathique la favorisant. En effet, une
stimulation sympathique (noradrénaline) entraîne : une diminution de la motricité, une
contraction des sphincters, une inhibition des sécrétions digestives, notamment
pancréatiques. À l'inverse, une stimulation parasympathique (acétylcholine) entraîne :
une augmentation de la motricité, un relâchement des sphincters, une stimulation des
sécrétions digestives. Deux types de nerfs permettent de contrôler l’action du système
digestif. Des nerfs extrinsèques (para- et ortho-sympathiques), utilisant deux
neurotransmetteurs, l'acetylcholine et l'adrenaline. L’acetylochine permet aux muscles
du système digestif d’écraser avec plus de force et de pousser la nourriture et les liquides
dans le tube digestif. L’acetylcholine permet également à l’estomac et au pancréas de
produire plus de sucs gastriques. L’adrénaline relâche les muscles de l’estomac et
diminue le flux de sang vers ces organes.
Plus important encore, les nerfs intrinsèques forment un réseau très dense dans les parois
de l’œsophage, de l’estomac, de l’intestin grêle et du côlon. Les nerfs intrinsèques sont
amenés à agir lorsque les parois des organes vitaux sont étirées par la nourriture. Ils

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libèrent de nombreuses substances variées qui vont accélérer ou ralentir les mouvements
de la nourriture et la production de sucs par l’appareil digestif.
La motilité gastro-intestinale
Innervation
Activité électrique de base du système digestif
Le potentiel de membrane du système digestif présente des variations spontanées. En
effet, ce potentiel peut varier de – 65 mV à – 45 mV. Ces variations, appelées ondes
lentes, sont déclenchées par des cellules pacemakers. La fréquence à laquelle ces cycles
surviennent varie selon la partie du tube digestif dans laquelle on se trouve. En effet, ces
cycles sont absents dans l’œsophage et dans la partie proximale de l’estomac.
Les potentiels d’action (potentiels de pointe) sont déclenchés lorsque le potentiel de
membrane dépasse – 40 mV. La différence de potentiel de membrane est donc minime
entre les oscillations normales du tube digestif et le seuil d’activation. Divers stimuli
comme l’étirement, l’acétylcholine et le système nerveux parasympathique peuvent
amener les ondes lentes à des potentiels de membrane moins négatifs et ainsi générer
des potentiels d’action.
Système nerveux intrinsèque
Le système digestif possède un système nerveux intrinsèque appelé système nerveux
entérique. Celui-ci se divise en 2 plexus dont les rôles sont en accord avec leur
localisation dans la paroi :
· Plexus mysentérique (ou plexus d’Auerback)
Ce plexus est situé entre les couches musculaires longitudinale et circulaire. Il est
surtout responsable du contrôle moteur.
· Plexus sous-muqueux (ou plexus de Meissner)
Celui-ci est situé entre la couche musculaire circulaire et la muqueuse. Il s’occupe
surtout des sécrétions gastro-intestinales et du débit sanguin local.
Ces 2 plexus sont formés de quelques 100 millions de neurones, soit presque autant que
dans la moelle épinière.
Système nerveux extrinsèque
Bien que le système nerveux entérique puisse assurer la motilité du tube diges tif à lui
seul, le système digestif est également sous l’influence des systèmes nerveux
sympathique et parasympathique :
· Sympathique

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La plupart des fibres sympathiques post-ganglionnaires proviennent des ganglions
coeliaques ou mésentériques. Ces fibres efférentes inhibent le système nerveux
entérique, ce qui entraîne une diminution des contractions et du tonus du tube digestif à
l’exception des sphincters. En effet, le sympathique a une action contraire au niveau des
sphincters : il entraîne leur contraction. Le sympathique assure également l’innervation
sensitive (douleur) du système digestif.
· Parasympathique
L’innervation parasympathique est assurée par les nerfs vagues et pelviens. Lorsque le
parasympathique est stimulé, cela entraîne une augmentation de l’activité tant motrice
que sécrétoire.
Péristaltisme
La présence d’aliments dans la lumière du tube digestif cause un étirement de la paroi
qui est perçu par des neurones sensibles à l’étirement. Ceux-ci stimulent ensuite le
système nerveux parasympathique agissant au niveau du plexus mysentérique, ce qui
entraîne une contraction en amont (via l’acétylcholine) et une relaxation en aval (via le
VIP/NO). Le péristaltisme est donc un réflexe du système digestif en réponse à
l’étirement de sa paroi. Le péristaltisme permet de faire progresser le chyme alimentaire
dans le tube digestif à une vitesse de 25 cm/minute. Cette réponse peut également être
déclenchée par une irritation chimique ou physique de la paroi.
Le complexe migrant interdigestif
Entre les repas, des cycles de contractions migrant de l’estomac jusqu’à l’iléon
apparaissent. Ces contractions, qui se répètent aux 90 minutes, sont associées à une
augmentation des sécrétions digestives. Le rôle de ces contractions est plus ou moins
bien compris, mais on pense qu’elles auraient pour but de vider complètement l’estomac
et l’intestin grêle de leur contenu en prévision du prochain repas.

34
Regulation endo et exocrine de la digestion
Les organes du système digestif doivent communiquer entre eux afin d’assurer une
digestion adéquate. Pour se faire, le système digestif a recourt à 3 voies de
communication, soit paracrine, endocrine et neurocrine.
· Endocrine
Une cellule endocrine sécrète, dans la circulation sanguine, des substances qui vont agir
à distance sur des cellules cibles. Il est à noter que dans le système digestif, les cellules
endocrines sont intercalées entre les autres cellules de la muqueuse intestinale et qu’elles
ne forment pas de glandes endocrines proprement dites.
· Paracrine
La substance sécrétée se contente d’aller agir sur les cellules voisines.
Commande de la sécrétion gastrique
Pendant le repas : 3 phases
1. Phase céphalique : réflexe vagal (X). La vue, l’odorat et la mastication des aliments stimule
la sécrétion acide et de pepsine. Mise en évidence : repas fictif.

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2. Phase gastrique : la distension du fundus et de l’antre stimule les cellules pariétales et les
cellules G. Les peptones, issus de la dégradation des protéines par la pepsine, stimulent la
sécrétion acide. Le nerf vague stimule les cellules pariétales et les cellules G (synergie vago ‐
gastrinique). Il y a une phase stimulante première puis une phase inhibitrice secondaire
(l’augmentation d’acide inhibe les cellules pariétales). Mise en évidence : gastrostomie.
3. Phase intestinale : stimulante initialement par la libération de gastrine duodénale (il y a
également des cellules G dans le duodénum) puis ensuite essentiellement inhibitrice. La
présence d’acide dans le duodénum stimule la libération de sécrétine par le duodénum qui
inhibe la sécrétion acide gastrique.

Régulation hormonale de la digestion

Les hormones gastro-intestinales (ou hormones intestinales) sont des hormones sécrétées par
les cellules entéro-endocrines de l'estomac, du pancréas et de l'intestin grêle qui contrôlent
diverses fonctions des organes digestifs. La plupart des peptides intestinaux, tels que la
sécrétine, la cholécystokinine ou la substance P, jouent un rôle de neurotransmette urs et de
neuromodulateurs dans les systèmes nerveux central et périphérique.
Les cellules entéro-endocrines ne sont pas réunies en glandes, mais disséminées dans tout le
tube digestif. Elles exercent leurs actions autocrines et paracrines en participant à la fonction
digestive gastro-intestinale.
Les hormones gastro-intestinales peuvent être divisées en trois groupes en fonction de leur
structure chimique.

 Famille de la gastrine-cholécystokinine : gastrine et cholécystokinine


 Famille de la sécrétine: sécrétine, glucagon, peptide intestinal vasoactif et peptide
inhibiteur gastrique
 Famille de la somatostatine
 Famille de la motiline
 Substance P.
La CCK (cholécystokinine) est une hormone sécrétée par le duodénum qui stimule la sécrétion
pancréatique exocrine. La CCK est également fortement anorexigène. La CCK freine
l’ingestion d’un repas, diminue la quantité consommée et réduit la sensation de faim.

La gastrine est synthétisée par l’antre gastrique, stimulée par la distension de l’estomac et les
peptides. Elle stimule la sécrétion du HCl par les cellules pariétales
La somatostatine est une hormone produite par les cellules de l’antre et les cellules D du
pancréas joue un grand rôle de régulation car inhibe toutes les sécrétions tant exocrines
qu’endocrines.
La sécrétine est hormone produite par les cellules du duodénum et jejunum qui stimule la
sécrétion du bicarbonate tout en inhibant celle du HCl et la gastrine

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La motiline est une hormone synthétisée majoritairement par les cellules endocrines de la
muqueuse duodénale. La sécrétion de motiline varie de manière cyclique, son augmentation en
période interdigestive étant associée aux phases 3 du complexe moteur migrant. La motiline
augmente le tonus du sphincter inférieur de l’œsophage et stimule la motricité gastrique, antrale
et duodénale. Les récepteurs de la motiline sont de petites protéines G dont l’activation induit
la synthèse d’IP3, augmente les concentrations intracellulaires en calcium et favorise la
contraction musculaire.

La ghréline est une hormone peptidique sécrétée au niveau de l'estomac et du foie. Elle est
souvent appelée « hormone de la faim », car son taux est élevé chez les personnes à jeun. Les
agonistes de la ghréline peuvent être utilisés pour traiter des maladies telles que l'anorexie et la
perte d'appétit. Cette hormone stimule la libération d'hormone de croissance. L'amyline contrôle
l'homéostasie du glucose et la motilité gastrique.
Le polypeptide insulinotrope dépendant du glucose possède une influence aiguë sur la
consommation de nourriture par ses effets sur les adipocytes.
L'oxyntomoduline joue un rôle dans le contrôle de la sécrétion d'acide gastrique et de la satiété.

Caractéristiques des formes dominantes des principaux peptides régulateurs de


l'intestin

Hormone ou peptide Localisation intestinale Principales actions


principale physiologiques

Stimule la contraction de la vésicule


Duodénum et jéjunum, nerfs biliaire et la motilité intestinale;
Cholécystokinine
entériques stimule la sécrétion d'enzymes
pancréatiques, d'insuline, de
glucagon et de polypeptides

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pancréatiques; joue un rôle dans
l'indication de satiété.

Les gastrines stimulent la sécrétion


d'acide gastrique, de pepsinogène,
Antre gastrique et le de facteur intrinsèque et de sécrétine;
Gastrine
duodénum stimuler la croissance de la
muqueuse intestinale; augmenter la
motilité gastrique et intestinale

Stimule la sécrétion pancréatique de


HCO 3 , d'enzymes et d'insuline;
réduit la motilité gastrique et
La sécrétine Duodénum et jéjunum
duodénale, inhibe la libération de
gastrine et la sécrétion d'acide
gastrique

Détend le muscle lisse de l'intestin,


les vaisseaux sanguins et le système
génito-urinaire; augmente la
Polypeptide intestinal
Nerfs entériques sécrétion d'eau et d'électrolytes par le
vasoactif (VIP)
pancréas et l'intestin; libère des
hormones du pancréas, de l'intestin
et de l'hypothalamus

Stimule la libération d'insuline; réduit


la motilité gastrique et intestinale;
Insulinotrope
Duodénum et jéjunum augmente la sécrétion de liquides et
dépendant du glucose
d'électrolytes à partir de l'intestin
grêle

Somatostatine Estomac, pancréas Inhibe la sécrétion et l'action de


nombreuses hormones

Stimule l'appétit, augmente la


Ghréline Estomac
vidange gastrique

VI /Pathologies digestives

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Maladies de l’appareil digestif
Lorsque les mécanismes de digestion et d'absorption sont perturbés, cela entraîne
l'apparition de certaines pathologies.

Les maladies de l’appareil digestif sont souvent bénignes : c’est le cas d’une gastro-entérite,
d’une diarrhée, de constipation ou de brûlures d’estomac. Cependant, ces problèmes peuvent plus
graves : hépatites, ulcère de l’estomac, cancer du foie

Calcul biliaire : On nomme lithiase biliaire, ou cholélithiase, la formation de calculs à


l’intérieur de la vésicule biliaire, l’organe qui emmagasine la bile sécrétée par le foie. Les
calculs, qu’on appelle parfois des « pierres » ressemblent effectivement à de petits cailloux.
Dans la majorité des cas, ils sont composés de cholestérol cristallisé. Des calculs faits de
pigments biliaires peuvent aussi se former, surtout en cas de maladie grave au foie ou d’anémie
à hématies falciformes, La forme, la taille et le nombre des calculs diffèrent d’un individu à
l’autre. Ils peuvent être aussi petits qu’un grain de sable ou gros comme une balle de golf.
La gastro-entérite est une infection du système digestif qui cause nausées, vomissements, crampes
abdominales et diarrhée. Dans la majorité des cas, elle est de courte durée. La gastro-entérite a de
multiples causes. Il peut s’agir de différents virus, bactéries ou autres micro-organismes (comme les
amibes) qui se transmettent principalement par les mains, l’eau et les aliments contaminés. L’intensité
et la durée des symptômes varient selon la cause. Les gastro-entérites virales sont de loin les plus
fréquentes. Il y a aussi des gastro-entérites qui sont causées par des bactéries comme la Salmonelle, le
Campylobacter, le Shigella, E.coli, Vibrio, Yersinia et le Clostridium difficile. Des parasites peuvent
aussi être en cause comme des amibes, le Giardia et le Cryptosporidium.

La diarrhée est un problème fréquent. Elle se caractérise par des selles de consistance liquide
ou molle, plus volumineuses et nombreuses qu’à l’habitude (plus de 3 selles par jour).
La diarrhée est un problème intestinal qui implique l’un ou l’autre des 3 mécanismes suivants.
Parfois, ils sont présents simultanément.

 Un manque d’absorption par les intestins du liquide contenu dans les selles ;
 Un transit intestinal accéléré, ce qui empêche l’assèchement des matières fécales ;
 Un passage anormal d’eau et de sels minéraux provenant du corps par la paroi des
intestins.

-L’hépatite est une inflammation du foie, le plus souvent causée par une infection à un virus, mais
parfois par l’alcoolisme, ou par une intoxication par un médicament ou par un produit chimique.

-L'ulcère gastroduodénal, aussi appelé ulcère gastrique s'il est situé dans l'estomac et qui se
nomme ulcère duodénal lorsqu'il se forme dans le duodénum (première partie de l'intestin
grêle), sont en quelque sorte des plaies forme d’une érosion qui pénètre profondément dans la
paroi du tube digestif.

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Ces plaies sont souvent douloureuses : elles entrent directement en contact avec l’acide présent
dans le tube digestif. Une situation comparable à l’application d’un tampon d’alcool sur une
éraflure.

-Les polypes intestinaux sont des excroissances se formant sur la muqueuse qui tapisse l’intérieur du
côlon. Elles surviennent chez 30 % à 50 % des adultes. Les facteurs environnementaux et alimentaires
jouent probablement un rôle dans leur apparition.

-L’appendicite est une inflammation soudaine de l’appendice — une petite excroissance en forme de
ver (appendix vermiformis) située au début du gros intestin, du côté inférieur droit de l’abdomen.
L’appendicite est souvent le résultat d’une obstruction de cette petite structure anatomique par des
matières fécales, du mucus ou un épaississement du tissu lymphoïde présent. Elle peut aussi être causée
par une tumeur qui obstrue la base de l’appendice. L’appendice devient alors enflé, colonisé de
bactéries et peut éventuellement commencer à se nécroser.

-Le reflux gastro-œsophagien désigne la remontée d’une partie du contenu de l’estomac dans
l’œsophage. L’estomac produit des sucs gastriques, des substances très acides qui aident à la digestion
des aliments. Or, la paroi de l’oesophage n’est pas conçue pour résister à l’acidité du contenu de
l’estomac. Le reflux entraîne donc une inflammation de l’œsophage, qui se traduit par des sensations de
brûlure et d’irritation. Avec le temps, il peut s’ensuivre des lésions à l’œsophage.

Remarque : un faible niveau de reflux est normal et sans conséquence, et l’on parle alors de reflux
physiologique (normal).

- L’halitose ou la mauvaise haleine est le fait d’avoir une haleine dont l’odeur est incommodante. Le
plus souvent, ce sont les bactéries présentes sur la langue ou les dents qui produisent ces odeurs. Bien
que l’halitose soit un problème de santé mineur, elle peut cependant représenter une source de stress et
un handicap social.

Le vomissement
• La présence de toxines bactériennes, d’agents irritants : alcool, épices, vont faire naître des
influx sensitifs qui gagnent le centre du vomissement dans le bulbe rachidien, via le nerf vague,
ce qui va induire des réactions motrices :
– contractions des abdominaux et du diaphragme,

– relâchement du sphincter œsophagien inférieur, relèvement du palais mou pour boucher les
fosses nasales,
– le contenu de l’estomac est repoussé vers le haut : œsophage, pharynx, bouche. C’est le
processus du vomissement.

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