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com/science/article/pii/S0515370021004146
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Dochead fiche
Sous-dochead physiologie
L’estomac
Flavien Bessagueta
Docteur en neurosciences
Jean-Pascal de Bandtb,c
Professeur des universités, praticien hospitalier
Alexis Desmoulièrea,*
Professeur des universités
* Auteur correspondant.
Adresse e-mail : alexis.desmouliere@unilim.fr (A. Desmoulière).
Résumé
L’estomac participe à la digestion de la plupart des aliments par des moyens physiques et
chimiques afin de permettre leur absorption dans l’intestin grêle. Le système nerveux
entérique, extrinsèque et intrinsèque, ainsi que différentes hormones jouent un rôle dans la
régulation de l’activité gastrique.
© 2021
Mots clés – activité gastrique ; enzyme ; estomac ; péristaltisme ; physiologie
Summary à venir
© 2021
Keywords à venir
T1 Le tractus gastro-intestinal
La paroi du tube digestif est constituée de quatre couches distinctes caractérisées par
quelques spécificités selon la localisation (figure 1).
T2 Histologie
TEG1 La muqueuse est directement en contact avec la lumière digestive et les aliments. Elle
est composée d’une couche de cellules épithéliales (épithélium) reposant sur du tissu
conjonctif (chorion) limité par une fine couche de cellules musculaires lisses appelée
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musculaire muqueuse. Des glandes exocrines formées par invagination de l’épithélium dans
l’épaisseur de la muqueuse peuvent être présentes. Cette dernière contient, en outre, des
cellules neuroendocrines, impliquées dans la régulation fine des processus de digestion et
d’absorption des aliments, et de très nombreuses cellules lymphoïdes qui participent à la
fonction de barrière de l’intestin et à la protection vis-à-vis des pathogènes et des allergènes
alimentaires.
TEG1 La sous-muqueuse est composée d’un tissu conjonctif lâche, contenant des vaisseaux
sanguins et lymphatiques, et des nerfs qui se projettent dans la muqueuse. Des glandes
exocrines peuvent, là aussi, être présentes.
TEG1 La musculeuse est constituée de cellules musculaires lisses disposées en deux couches,
l’une circulaire interne et l’autre longitudinale externe. Aux deux extrémités du tube digestif,
on trouve des cellules musculaires squelettiques qui participent au contrôle de la déglutition
et de la défécation.
TEG1 La couche la plus externe du tube digestif est, sur les parties sus-diaphragmatique et
anale, une adventice en continuité avec les tissus voisins, et, pour le reste, une séreuse. Ce
feuillet viscéral du péritoine est constitué d’un tissu conjonctif recouvert d’un mésothélium
enveloppant la totalité du tube digestif. C’est par les replis de ce feuillet du péritoine que la
communication vasculaire et nerveuse avec le reste de l’organisme peut s’opérer [1].
T1 L’estomac
L’estomac est un organe d’environ 25 cm de longueur sur 12 cm de largeur, situé à gauche
sous le diaphragme, caractérisé par une grande courbure à gauche et une petite courbure à
droite. Sa capacité est estimée entre 1 et 1,5 L.
T2 Anatomie et vascularisation
Anatomiquement, l’estomac est constitué d’une zone de jonction supérieure vers
l’œsophage, appelée cardia, et d’une zone de jonction inférieure vers l’intestin, appelée
pylore. Entre ces deux extrémités, on distingue trois parties : le fundus, le corps et l’antre.
TEG1 La surface interne de l’estomac comporte des plis profonds longitudinaux permettant
une distension importante de l’organe. Elle est tapissée de cellules épithéliales prismatiques
à pôle muqueux fermé qui sécrètent du mucus et des bicarbonates afin de protéger la paroi
de l’estomac de l’acidité gastrique. Cet épithélium présente de nombreuses dépressions, ou
cryptes, au fond desquelles s’ouvrent les glandes gastriques.
TEG1 Dans la partie fundique, les glandes s’ouvrent dans la lumière de l’estomac au niveau
de cryptes larges et peu profondes ; elles sont responsables d’une activité sécrétoire
importante. Ces glandes sont composées de trois types cellulaires différents :
• les cellules principales, ou zymogéniques, synthétisent le pepsinogène et la lipase
gastrique ;
• les cellules pariétales, ou bordantes, sécrètent l’acide chlorhydrique et le facteur
intrinsèque nécessaire à l’absorption de la vitamine B12 ;
• les différentes cellules neuroendocrines produisent de l’histamine (cellules
entérochromaffine-like [ECL]) et de la somatostatine (cellules D) nécessaires à la régulation
de la sécrétion acide.
TEG1 La muqueuse pylorique est organisée de façon différente, avec des cryptes étroites et
profondes et des glandes tubulaires contournées, essentiellement constituées de cellules à
mucus et de cellules neuro-endocrines produisant de la gastrine (cellules G) et de la
somatostatine.
TEG1 La musculeuse de l’estomac comprend, à la différence des autres segments du tractus
digestif, trois couches puisqu’elle est formée d’une couche supplémentaire oblique interne
pour faciliter le brassage des aliments.
TEG1 La vascularisation artérielle de l’estomac est assurée par des branches du tronc
cœliaque et le drainage veineux est effectué par les veines gastriques qui rejoignent le
système porte hépatique.
T2 Motricité gastrique
T3 Ondes et vidange gastrique
L’examen du comportement moteur de l’estomac a permis de distinguer deux zones dont les
réponses électrophysiologique et mécanique à l’arrivée du bol alimentaire sont très
différentes.
TEG1 L’estomac dit proximal (partie supérieure) se comporte principalement comme un
réservoir dans lequel les aliments provenant de l’œsophage sont stockés et mélangés à la
sécrétion gastrique. Cette partie présente, à distance des repas, une activité tonique qui
diminue lors de la prise alimentaire pour provoquer une dilatation réflexe. Il s’ensuit, au-delà
d’un certain seuil d’étirement, des contractions lentes facilitant le passage des aliments vers
la partie distale.
TEG1 L’estomac dit distal (partie inférieure) fonctionne très différemment. En effet, il
possède des cellules neuromusculaires à activité électrique permanente (cellules
pacemakers de Cajal) avec trois cycles de dépolarisation-repolarisation par minute. Ces
cellules sont en relation directe avec les cellules musculaires lisses par des jonctions
communicantes. À distance des repas, cette dépolarisation est insuffisante pour entraîner
des contractions musculaires. L’activité est alors de type complexe moteur migrant balayant
l’estomac toutes les quatre-vingt-dix minutes environ. Au moment des repas, sous l’effet
combiné des systèmes nerveux extrinsèque et intrinsèque, des hormones digestives et de
l’étirement, l’intensité de la dépolarisation s’accentue, dépassant le seuil de déclenchement
de la contraction musculaire, d’où l’apparition d’ondes péristaltiques qui se propagent
jusqu’au pylore. La contraction de la paroi pousse le bol alimentaire vers le pylore, mais
l’arrivée de l’onde de dépolarisation au niveau du sphincter pylorique provoque sa
fermeture, ce qui ne permet l’éjection dans le duodénum que d’une petite quantité de
liquide, ou chyme gastrique. Cette opposition entre contraction de la paroi de l’antre et
fermeture du sphincter pylorique entraîne la rétropulsion du chyme dans la partie
supérieure de l’estomac distal [2]. Cela permet donc à la fois la vidange progressive de
l’estomac et le broyage-malaxage du contenu de l’estomac afin que le diamètre des
particules libérées par l’estomac ne dépasse pas la taille de 3 millimètres.
T2 Suc gastrique
Le suc gastrique correspond à l’ensemble des sécrétions gastriques participant au
fonctionnement de l’organe. Il s’agit d’un liquide incolore, limpide et très acide (pH compris
entre 1,5 et 2,5). Le volume de suc gastrique synthétisé quotidiennement est de l’ordre de 2
à 2,5 L. Il est composé, en quantité égale en masse, de matière organique et de matière
minérale [2].
T3 Composition
Les cellules épithéliales libèrent des bicarbonates et du mucus, les bicarbonates étant
retrouvés au niveau de la couche d’hydratation bordant les cellules. Grâce à ses propriétés
physiques et chimiques, le mucus gastrique protège l’épithélium gastrique notamment vis-à-
vis de l’acidité. Il se présente sous la forme d’un film continu constitué de glycoprotéines
hydrophiles qui retiennent les bicarbonates [3].
TEG1 La sécrétion d’acide chlorhydrique par les cellules pariétales est réalisée au niveau de
très nombreux canalicules formés par invagination de la membrane luminale, grâce au
fonctionnement coordonné des protons (H+), du potassium (K+) et des pompes à protons
(adénosines triphosphates phosphohydrolases [ATPases]) permettant la sortie de ces deux
ions. À distance des repas, les H+/K+-ATPases sont inactives, situées dans des tubulo-
vésicules intracellulaires. Au moment des repas, les activateurs de la sécrétion vont
engendrer la fusion à la membrane des vésicules et l’expression des pompes à protons. Les
protons sont produits par une anhydrase carbonique intracellulaire, les ions bicarbonates
étant éliminés au pôle basal des cellules. Cette sécrétion acide participe à la digestion de
nombreux nutriments, par exemple en dénaturant les protéines, mais aussi à la lutte contre
les pathogènes alimentaires, en détruisant un grand nombre de micro-organismes. En
thérapeutique, les inhibiteurs de la pompe à protons sont utilisés pour limiter la production
acide de l’estomac (figure 2, annexe A). Le facteur intrinsèque est une glycoprotéine
nécessaire à l’absorption dans l’intestin grêle de la vitamine B12 (cobalamine), libérée de ses
liaisons protéiques par l’acidité gastrique [3].
TEG1 Le pepsinogène est un zymogène, c’est-à-dire une enzyme inactive, libéré dans la
lumière gastrique, puis activé par l’acidité en pepsine. Cette protéase clive les protéines au
niveau des acides aminés aromatiques à pH acide.
TEG1 La lipase gastrique activée en milieu acide permet l’hydrolyse des triglycérides en
diacylglycérol et acides gras. Elle contribue à former les gouttelettes lipidiques nécessaires à
la digestion des lipides dans l’intestin grêle [3].
T1 Conclusion
La digestion et l’absorption des aliments sont des processus complexes qui nécessitent une
coordination importante entre les différentes parties du tube digestif et les glandes annexes.
L’estomac est un organe de forme recourbée permettant le broyage et le malaxage des
aliments. Une sécrétion acide abondante par les cellules pariétales favorise la dénaturation
et la dégradation initiale des protides et des triglycérides. L’estomac synthétise, en outre, la
gastrine qui régule la dégradation des aliments et l’absorption des nutriments.
Remerciements
Les auteurs remercient particulièrement le Dr Francis Comby (service de chimie organique et
thérapeutique, faculté de pharmacie de Limoges) pour son analyse avisée concernant les
agents pharmacologiques mentionnés dans l’annexe A.
Références
[1] Khan NA, Roman S, Peulen O, Mion F. Physiologie digestive. In: Guénard H. Physiologie
humaine. Rueil-Malmaison: Pradel; 2009. p. 341-83.
[2] Lacour B, Belon JP. Physiologie du système digestif. In: Lacour B, Belon JP. Physiologie.
Issy-les-Moulineaux: Elsevier Masson; 2015. p. 225-59.
[3] Silbernagl S, Despopoulos A. Digestion. In: Silbernagl S, Despopoulos A. Atlas de poche de
physiologie. 4e éd. Paris: Flammarion; 2008. p. 228-67.
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Figure 1. Structure générale du tube digestif.
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Figure 2. Régulation de la sécrétion acide de l’estomac.
AC : anhydrase carbonique.
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Annexe A. Principaux agents pharmacologiques utilisés dans la prise en charge de
l’hypersécrétion gastrique.