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INTRODUCTION

 
 Chapitre 1 : Physiologie de la bouche

 Chapitre 2 : Physiologie du pharynx

 Chapitre 3 : Physiologie de l’œsophage


 
 Chapitre 4 : Physiologie de l’estomac
 
 Chapitre 5 : Physiologie du pancréas et des voies biliaires
 
 Chapitre 6 : Physiologie de l’intestin
 
 Chapitre 7. Physiologie du foie
 
ABSORPTION BUCCALE

Elle est sans beaucoup d’importance physiologique.


Néanmoins, on utilise parfois la voie sublinguale pour
administrer certains médicaments afin d’éviter leur
hydrolyse par le suc digestif.

Chapitre II : TEMPS PHARYNGIEN


 
Le passage du bol alimentaire dans le pharynx ne participe
en rien à la digestion si ce n’est que le pharynx est le lieu
de transit obligatoire du bol alimentaire pour passer de la
bouche à l’œsophage.
La déglutition est un mécanisme à la fois volontaire et
réflexe.
Grâce au mécanisme de déglutition, le bol alimentaire
rejoint l’œsophage tandis que les voies aériennes
supérieures sont transitoirement fermées.
On observe plusieurs stades :

Le déclenchement de la déglutition est volontaire : le bol


alimentaire est comprimé puis poussé vers l’arrière par la
langue contre le voile du palais.
Les phénomènes qui suivent sont totalement réflexes et
s’enchaînent de la manière suivante :

 élévation du voile du palais, qui se plaque contre la paroi


postérieure du pharynx et obstrue le passage vers le nez ;
 contraction du voile du plancher buccal, qui entraîne une
élévation du pharynx et de l’os hyoïde, ainsi qu’une
fermeture de la glotte ;
 la respiration est suspendue ; les voies aériennes
supérieures sont obstruées, le bol alimentaire poussé par
la langue descend dans l’œsophage.
Au cours du sommeil, il existe un mécanisme réflexe de
déglutition. Des fibres nerveuses afférentes et efférentes
coordonnent les diverses étapes de la déglutition.
Le centre de la déglutition se trouve dans le bulbe rachidien.
 
 
Chapitre III : LE TEMPS OESOPHAGIEN
 
L’œsophage est un tube souple d’une longueur d’environ 30
cm chez l’adulte. Il transporte le bol alimentaire du pharynx
jusqu’à l’estomac.

Sur le plan histologique, l’œsophage possède une structure de


base identique à celle qui existe tout le long du tube digestif.
On trouve quatre tuniques superposées qui sont :

la muqueuse : est constituée d’un épithélium pavimenteux


stratifié en contact direct avec la lumière digestive et qui
protège l’oesophage contre les aliments trop irritants.
La sous-muqueuse : couche conjonctive dans laquelle passe
des vaisseaux sanguins et lymphatiques dont les branches
pénètrent dans la couche sus-jacente et dans la couche
musculeuse sous-jacente. Elle contient également des
glandes sécrétrices de mucus qui s’ouvrent dans la lumière de
l’œsophage. Ce mucus recouvre l’épithélium oesophagien, le
lubrifie et facilite ainsi la progression du bol alimentaire.

La musculeuse : est constituée de deux couches musculaires,


une couche interne à fibres circulaires et une couche externe
à fibres longitudinales. Cette couche est constituée de fibres
à striation transversales (à innervation végétative) dans le
tiers supérieur de l’œsophage et des fibres lisses dans le tiers
inférieur ; le tiers moyen assure la transition progressive
entre les deux.
 
Ces couches musculaires subissent un épaississement en haut et
en bas, déterminant ainsi le sphincter supérieur et le sphincter
inférieur de l’œsophage. Le sphincter inférieur de l’œsophage
s’ouvre à l’arrivée du bol alimentaire et se ferme après son
passage, empêchant ainsi un quelconque reflux.

Entre les deux sphincters, dans la partie moyenne appelée


vestibule, la progression du bol alimentaire se fait grâce aux
mouvements péristaltiques de l’œsophage assurés par les fibres
musculaires.

Le péristaltisme est un ensemble d’ondes de contraction qui se


propagent de proche en proche et se déplace vers l’extrémité
distale.
Le contenu du viscère est ainsi propulsé et atteint chaque fois un
segment relâché dont le diamètre est augmenté. Ceci explique
que la déglutition est un phénomène indépendant des lois de la
pesanteur.
Les ondes péristaltiques primaires et
secondaires naissent respectivement à
l’arrivée et au séjour du bol alimentaire dans
l’œsophage. Leur vitesse de propagation est
de 2 à 4cm par seconde. Tout l’œsophage est
ainsi parcouru par le bol alimentaire en 10
secondes. Toute fois la durée du transit
oesophagien varie selon la consistance des
aliments.
Il existe également une pression négative
intra-oesophagienne qui contribue à faciliter
le passage du bol alimentaire.
 
Contrôle nerveux de la déglutition :

Les zones réflexogènes sont le voile du palais et ses


piliers antérieur et postérieur, la luette, la paroi
postérieure et latérale du pharynx et l’épiglotte.
Les fibres afférentes sont données par les nerfs glosso-
pharyngien et laryngien. Le centre nerveux se trouve
dans le bulbe au niveau du plancher du 4ème ventricule.
Les fibres efférentes sont données par le nerf trijumeau,
le facial, le grand hypoglosse et les 2 premières racines
motrices cervicales.
Le péristaltisme oesophagien est entretenu par le nerf
vague et le sympathique est inhibiteur.
Par contre, le sphincter du cardia est relâché par le
vague et contracté par le nerf splanchnique.
Chapitre V. TEMPS PANCREATIQUE ET BILIAIRE
 
Les sécrétions pancréatique et biliaire sont respectivement le suc
pancréatique et la bile. Elles jouent un rôle majeur dans la digestion des
glucides, des lipides et des protéines présents dans le chyme à la sortie de
l’estomac.
 
5.1. Les sécrétions pancréatiques
 
Le pancréas est à la fois une glande endocrine et une glande exocrine ; pour
cette raison elle est appelée glande amphicrine ou mixte.

La fonction endocrine est exercée par les cellules des îlots de Langerhans
tandis que la fonction endocrine est assurée par les cellules pyramidales.

Pour la fonction exocrine, le pancréas possède plusieurs canaux excréteurs :


le canal principal de Wirsung et le canal accessoire de Santorini.

Ces canaux débouchent au niveau de la deuxième portion du duodénum dans


l’ampoule de Vater. A ce même niveau débouche également le canal
cholédoque qui apporte les sécrétions biliaires dans l’intestin grêle.
L’ampoule de Vater s’ouvre dans le duodénum par le sphincter d’Oddi.
5.1.1. Composition du suc pancréatique
 
Le pancréas produit environ 2 litres par jour du suc
pancréatique de pH compris entre 8,2 et 8,3 et qui est
composé de 98% d’eau et 2% des résidus secs tels :

Les éléments minéraux : particulièrement les ions HCO3-


qui ont pour rôle de diminuer l’acidité du chyme qui
sort de l’estomac ; aussi les SO42-, PO42-, Na+ et K+.

Les enzymes digestives : ont une action sur les gros


fragments glucidiques (polysaccharides), les gros
fragments protéiques (polypeptides) et sur les lipides.
 
On distingue par conséquent :

Les enzymes pancréatiques protéolytiques qui sont :

la trypsine : sécrétée sous une forme inactive le trypsinogène qui


sera activé en trypsine par l’entérokinase qui est produite par la
muqueuse duodénale.

La chymotrypsine : également sécrétée sous forme inactive de


chymotrypsinogène qui est également activée en chymotrypsine par
l’entérokinase.

La mise en activité de ces enzymes à la sortie du pancréas évite


que les deux enzymes protéolytiques ne digèrent le pancréas lui-
même.

Les autres enzymes : la carboxypeptidase (sécrétée sous une forme


inactive, la procarboxypeptidase, qui est activée par la trypsine),
la nucléase, la nucléotidase, l’élastase, la collagénase.
Les enzymes pancréatiques glycolytiques : ce sont :

l’amylase pancréatique : qui scinde l’amidon et le glycogène en


disaccharides. Elle est plus puissante que l’amylase salivaire.

la maltase : qui hydrolyse le maltose ;

la saccharase : responsable de l’hydrolyse du saccharose.

Les enzymes pancréatiques lipolytiques : il s’agit :

la lipase pancréatique ou stéapsine : dégrade les triglycérides


ingérés en monoglycérides et en acides gras libres. Les graisses
doivent d’abord être émulsionnées par l’action des sels
biliaires.

Les phospholipases A et B : qui hydrolysent les phospholipides


en lécithine et en céphaline.
La lécithase : enzyme spéciale qui hydrolyse les lipides contenant
seulement la lécithine.
 
NB : L’amylase et la lipase pancréatiques sont libérées sous leur forme
active dans la lumière intestinale. Pour devenir performantes, elles
nécessitent des éléments supplémentaires tels que des ions et des sels
biliaires.
 
5.1.2. Contrôle de la sécrétion pancréatique

Contrôle nerveux : La sécrétion pancréatique augmente dans les minutes


qui suivent la prise des aliments par stimulation du nerf vague.

Cette stimulation entraîne une sécrétion de petite quantité mais très


riche en enzymes, appelée suc erbolique.

La sécrétion commence 2 à 3 minutes après le repas, atteint son


maximum en 2 à 3 heures et décroît pour cesser après 7 à 10 heures.
Cette sécrétion est bloquée par l’administration de l’atropine (par
blocage vagal).
 
Contrôle hormonal : s’effectue par deux hormones :

A. La sécrétine : a un PM de 5000 et est formée de 27a.a. Sa sécrétion est


déclenchée par le pH bas et par la présence de lipides dans le chyme
duodénal.
Comme action :

 Elle agit directement sur les cellules acineuses pancréatiques et


déclenche une sécrétion abondante riche en bicarbonate et en eau
mais pauvre en enzymes, c’est le suc hydralatique.

 Elle stimule la sécrétion de la bile par le foie, c’est l’effet


cholagogue ;

 Elle inhibe la sécrétion acide de l’estomac ;

 Elle stimule la sécrétion intestinale.


 
B. La cholécystokinine : est constituée de 33 a.a. Elle est également
produite par la muqueuse intestinale, déclenchée par un chyme riche en
lipides.
Comme action :

 Elle stimule la sécrétion pancréatique avec production d’un


suc de petite quantité, pauvre en bicarbonate mais riche en
enzymes, c’est le suc erbolique.

 Elle stimule la sécrétion gastrique.

 Elle stimule aussi la sécrétion intestinale.


 
5.2. Les sécrétions biliaires
 
Les cellules hépatiques ou hépatocytes produisent en
permanence de petites quantités de bile, solution aqueuse, un
peu épaisse, qui est stockée dans la vésicule biliaire.

Elle constitue avant tout une voie d’élimination des produits


qu’elle contient, de plus elle est indispensable à la digestion des
lipides.
5.2.1. Composition de la bile
 
La bile contient 97,6% d’eau et 2,4%
des résidus secs. Ce résidu comprend
du mucus, des pigments biliaires, des
sels biliaires, des acides gras, du
cholestérol, de la graisse, de la
lécithine et des sels minéraux.
 
1° Les sels biliaires

Ce sont les composants les plus importants de la


bile car ils interviennent dans la digestion et
dans l’absorption des lipides. Ils sont synthétisés
par les hépatocytes à partir du cholestérol et
exercent plusieurs actions :

Ils fractionnent les grosses gouttes lipidiques


en multiples gouttes plus petites. C’est
processus de solubilisation appelé
émulsification.
L’émulsification favorise l’action de la lipase
pancréatique.
Les sels biliaires se combinent avec les
acides gras et les monoglycérides pour
former des petites particules lipidiques
hydrosolubles : les micelles. Les micelles
sont plus facilement absorbées.

Ils ont une action laxative par stimulation


du péristaltisme intestinal.

Ils ont aussi une action anti-putréfactive.


Les sels biliaires chassés dans la lumière intestinale
sont modifiés par la flore intestinale, puis ils sont
réabsorbés dans la portion terminale de l’intestin
grêle.

Ils sont encore acheminés jusqu’au foie par la veine


porte, il s’agit d’une boucle appelée cycle entéro-
hépatique.

En l’absence des sels biliaires, les lipides ne sont pas


émulsifiés, les micelles ne sont pas formées,
l’absorption des lipides est alors si lente que la
majeure partie des lipides ingérés s’achemine dans le
colon et est excrétée dans les matières fécales. Ces
dernières ont alors un aspect très gras, il s’agit de la
2° Les pigments biliaires
Le principal de ces pigments est la bilirubine
(C33H36O6N4) qui provient de la dégradation de
l’hémoglobine. Il y a aussi la biliverdine qui est
la bilirubine ayant perdu deux tomes
d’hydrogène (C33H34O6N4).

Origine des pigments biliaires :

La destruction des globules rouges dans les


cellules du système réticulo-endothélial qu’on
retrouve dans la rate, les ganglions, le foie et la
moelle osseuse.
Les étapes de la formation des pigments biliaires

Etape réticulo-endothéliale : le noyau de l’hème


est rompu par les cellules endothéliales et aboutit à
la formation de la choléglobine (verdoglobine) qui va
donner la biliverdine. Par adjonction de deux
atomes d’hydrogène, la biliverdine se transforme en
bilirubine.

Etape sanguine : la bilirubine est transportée par le


sang liée à une fraction de l’albumine. A cette
étape, la bilirubine est dite pré hépatique ou non
conjuguée, bilirubine indirecte ou encore bilirubine
insoluble.
Etape hépatique : Dans le foie, la fraction albuminique
est rejetée et la bilirubine est liée à l’acide
glycuronique, c’est la glycuroconjugaison. La bilirubine
devient bilirubine directe, conjuguée, post-hépatique ou
soluble.

Etape intestinale : la bilirubine post-hépatique déjà


conjuguée se transforme en stercobilinogène et celui-ci
se transforme en stercobiline au contact avec l’air. C’est
la stercobiline qui donne l’aspect normal des selles.
 
Etape rénale : Une petite quantité de stercobilinogène
est réabsorbée dans la circulation sanguine, passe dans
les reins, devient urobilinogène et est éliminée sous
forme d’urobiline, qui donne aussi la coloration normale
des urines.
3° Le cholestérol : est produit par la synthèse de
l’acétyl Co-A qui se fait dans le foie. Il est éliminé
par le cholédoque jusqu’au duodénum. Dans
l’intestin, le cholestérol est partiellement réabsorbé
et revient au foie (cycle entéro-hépatique).
Le rapport Sels biliaires/cholestérol = 13/1. Quand
ce rapport diminue, le cholestérol précipite et il y a
formation des calculs dans la vésicule biliaire.
Le noyau central de ce calcul est constitué de
cholestérol, c’est la lithiase biliaire ou
cholélithiase.
 
4° Les lécithines : elles participent avec les sels
biliaires à l’émulsification des lipides.
 
5.2.2. Les voies biliaires extra-hépatiques
 
Le foie sécrète la bile en permanence à
petit débit. La bile se déverse dans le
duodénum par le canal cholédoque. A son
abouchement dans le duodénum, le canal
cholédoque est entouré d’un anneau
musculaire appelé sphincter d’Oddi. Le
sphincter est normalement fermé, la bile ne
peut y couler, elle est alors envoyée,
stockée et concentrée dans la vésicule
biliaire.
La vésicule biliaire est un réservoir musculo-élastique
qui comporte trois couches histologiques : la tunique
extérieure qui est la séreuse ; la tunique moyenne qui
est musculaire et la tunique interne qui est muqueuse.
Sa capacité est de 50 ml. Elle présente des contactions
toniques lentes qui durent 10 à 30 minutes et des
contractions rythmiques qui sont péristaltiques, de
faible amplitude, au nombre de 2 à 6 par minute.
 
Le remplissage de la vésicule biliaire est donc passif et
se fait entre les repas, le sphincter d’Oddi étant fermé.
Dans la vésicule remplie, la pression est de 20 à 40 cm
d’eau.
 
La vidange requiert la simultanéité de la contraction de la
vésicule biliaire et l’ouverture du sphincter d’Oddi.
Cela fait intervenir deux mécanismes :

le mécanisme nerveux : le nerf vague contracte la vésicule


biliaire et relâche le sphincter d’Oddi. Le nerf
splanchnique, par contre contracte le sphincter d’Oddi.

Le mécanisme hormonal : le contact de l’acide


chlorhydrique et des graisses alimentaires avec la
muqueuse duodénale entraîne la sécrétion d’une hormone
intestinale appelée la cholécystokinine.

Cette hormone provoque le relâchement du sphincter


d’Oddi et fait contracter la vésicule biliaire. Ce double
mécanisme entraîne une chasse de la bile dans le
duodénum.
Les fonctions de la vésicule biliaire sont donc :

 Elle constitue un réservoir de la bile entre les


repas ;

 Elle concentre la bile par la réabsorption partielle


de l’eau ;

 Elle sécrète du mucus ;

 Elle entraîne la rééquilibration de la pression


hydrostatique dans les canaux biliaires.
Chapitre VI : TEMPS INTESTINAL
 
6.1. L’INTESTIN GRELE
 
Il s’agit de la partie du tube digestif qui relie
l’estomac au colon. C’est un tube de 5m environ de
long qui va du pylore jusqu’à la valvule de Bauhin.
Il est constitué de trois portions :
 
la première portion est le duodénum : long de
25cm, il coiffe la tête du pancréas. A son niveau
s’abouchent les canaux excréteurs et des voies
biliaires ; c’est donc là que se déversent le suc
pancréatique et la bile.
 
Dans le duodénum deux phénomènes ont à retenir :

Le chyme perd son acidité,

La bile, le suc pancréatique et les enzymes sécrétées


par la muqueuse intestinale digèrent les substances
contenues dans le chyme en nutriments assimilables.

la deuxième portion est le jéjunum qui est la portion


la plus longue et qui représente plus de la moitié de la
longueur totale de l’intestin grêle.

La portion terminale est l’iléon qui représente moins


de la moitié de la longueur de l’intestin.
 
Le jéjunum et l’iléon décrivent plusieurs angles
au nombre de 15 à 16 qui constituent les anses
intestinales.
 
L’irrigation sanguine est assurée par l’artère
mésentérique supérieure. Le sang est drainé par
la veine mésentérique supérieure qui va aboutir
au niveau de la veine porte.

La circulation lymphatique part des ganglions


mésentériques. Ceux-ci amènent la lymphe aux
ganglions thoraciques qui aboutissent au canal
thoracique.
 
Du point de vue histologique
 
L’intestin grêle est constitué de 5 couches qui sont de
l’extérieur vers l’intérieur :

La séreuse : ou péritoine viscérale ;

La musculeuse : forme de deux couches, une couche


externe à fibres longitudinales et une couche interne à
fibres circulaires Ces deux couches sont reliées par
quelques fibres musculaires leur permettant une certaine
étanchéité et la transmission des commandes nerveuses,
et qui permet également une unité mécanique des
mouvements.

La couche circulaire subit des renforcements à certains


endroits. Ces renforcements constituent des sphincters.
La couche sous-muqueuse ;

La muscularis mucosa

La muqueuse : la fonction essentielle de


l’intestin grêle étant l’absorption des
nutriments, la surface est astucieusement
développée. En effet, la muqueuse du
duodénum et du jéjunum n’est pas lisse,
elle se présente plissée et veloutée. Cela
s’explique par la présence des multiples
plis et replis destinés à majorer la surface
d’absorption. On observe :
Les plis circulaires ou annulaires : qui font relief dans la
lumière intestinale, leur hauteur est d’environ 1cm. Ils
entraînent avec eux la muqueuse et la sous-muqueuse. Ils
accroissent la surface intestinale d’un tiers.
Les villosités : donnent un aspect velouté à la surface des
plis. Elles sont des évaginations de l’épithélium et du chorion
de la muqueuse en forme de doigts. Elles augmentent la
surface de 5 à 6 fois.
Les microvillosités : forment une bordure hérissée appelée
bordure en brosse. Les microvillosités sont des replis du
cytoplasme des cellules de l’épithélium intestinal
(entérocytes).
 
A mesure que l’on s’achemine vers l’iléon, les plis et les
villosités disparaissent tandis que le tissu lymphoïde se
développe formant des agrégats appelés plaques de Peyer
 
6.1.1. La fonction motrice
 
Au niveau de l’intestin grêle, le transit est rapide et dure au
moins 4 heures, alors qu’au niveau du colon il varie de 18 à 4
heures. Ce séjour dépend aussi des habitudes alimentaires et des
habitudes de défécation.
 
6.1.1.1. Sortes de mouvements
Quatre types de mouvements sont observés au niveau de
l’intestin grêle :
 
Les mouvements segmentaires : sont des contractions annulaires
et fixes séparées de 1 à 2cm qui divisent l’intestin en plusieurs
segments courts dilatés. Chacun de ces segments se contractent
à son tour en son milieu pendant que les contractions
précédentes disparaissent.
Ils ont pour rôles :
de sectionner, fractionner, malaxer le bol
alimentaire,
de faciliter l’absorption intestinale.
 
Les mouvements péristaltiques : sont des
mouvements rapides et fréquents,
propulsifs, qui se propagent de l’extrémité
proximale vers l’extrémité distale. Ces
contractions durent chacune une seconde
et leur vitesse est de quelques cm/minute.
Rôle : propulsion du bol alimentaire vers le
bas.
Les mouvements pendulaires : sont des mouvements
latéraux des anses qui sont dus à des contractions
inégales de différentes parties de l’intestin.
Rôle : Faciliter l’absorption intestinale.
 
Les mouvements anti-péristaltiques : sont des
mouvements qui se propagent de l’extrémité distale
vers l’extrémité proximale et qui se rencontrent
surtout au niveau du duodénum. Ils provoquent le
reflux duodéno-gastrique.
 
Les mouvements des villosités : les villosités sont
douées d’une mobilité propre grâce à la présence des
cellules musculaires dans la muqueuse.
6.1.1.2. Contrôle de la motricité
 
Il est nerveux et hormonal
Contrôle nerveux :
Le nerf vague stimule la motricité intestinale et
accélère les mouvements péristaltiques.
Le système sympathique par contre inhibe la
motricité intestinale.
 
Contrôle hormonal
Les hormones stimulantes : la cholécystokinine, la
gastrine et la sérotonine.
Les hormones inhibitrices : le glucagon.
 
6.1.2. La fonction de sécrétion de l’intestin grêle
 
Entre les villosités intestinales se placent des espaces
intervilleux ; ceux-ci se prolongent pour former des cryptes
glandulaires qui s’enfoncent dans la muqueuse. Les cryptes sont
appelées les glandes de Lieberkühn. Leur paroi est tapissée de
divers types cellulaires :

 Les cellules sécrétrices de mucus qui lubrifie et protège la


muqueuse intestinale ;

 Les cellules indifférenciées destinées à remplacer les cellules


des villosités qui desquament régulièrement ;

 Les cellules à sécrétion hormonale : sécrétine,


cholécystokinine ;

 Les cellules de Paneth qui libèrent des enzymes digestives


ainsi que des immunoglobulines.
Dans le duodénum, il existe des glandes spécifiques
supplémentaires, les glandes de Brunner, qui sont des glandes
à mucus. Elles sont présentes à l’entrée du duodénum.

Elles sécrètent un mucus épais destiné à protéger la muqueuse


duodénale contre l’agression du chyme acide qui sort de
l’estomac.
 
On distingue ainsi deux types de sécrétions :
 
1° La sécrétion haute ou sécrétion duodénale :

Elle est assurée par les glandes de Brunner qui donnent une
sécrétion riche en mucus et en bicarbonate.

Le débit sécrétoire et de 0,5 à 2 ml/minute. Cette sécrétion est


dite suc duodénal. Il est épais et muqueux avec un pH de 8.
 
Composition :

Il est riche en bicarbonate,


Il contient une enzyme, l’entérokinase, dont le
rôle est d’activer le trypsinogène en trypsine,
Il contient des hormones : la sécrétine, la
cholécystokinine, l’entérogastrone, sécrétées
par des cellules spécialisées.
 
Rôle du suc duodénal

Neutraliser le chyme gastrique ;


Protéger la muqueuse intestinale contre la
pepsine et l’acide chlorhydrique.
° La sécrétion basse ou jéjuno-iléale :
 
Il s’agit d’un suc incolore ou opalescent produit par les cellules de
Paneth.
Il a un pH de 8,3 et contient 98% d’eau et 2% des résidus dont les
enzymes et les cellules desquamées.
 
6.1.3. La fonction de digestion de l’intestin grêle
 
L’intestin grêle a pour fonction essentielle d’assurer la phase terminale
de la digestion des aliments et d’absorber ensuite les produits obtenus
qui passeront dans la circulation sanguine pour être acheminés au foie.
L’iléon ne participe plus à la digestion, Mais il est le site électif de
l’absorption de la vitamine B12.
Le bagage enzymatique de l’intestin grêle est varié, il a pour objectif de
rendre absorbable les substances qui n’ont pas été suffisamment
dégradées.
 
6.1.3.1. Classification des enzymes
 
On trouve les enzymes suivantes :
1° Les enzymes protéolytiques
Les peptidases  qui scindent les polypeptides en di ou tripeptides puis en acides
aminés ;
Les protéases : qui ont les mêmes propriétés que la pepsine ;
Les nucléases, les nucléotidases et les nucléosidases ;
L’arginase qui lyse l’arginine et donne deux produits : l’urée et l’ornithine.
 
 
2° Les enzymes déshydratant le carbone :

Les disaccharidases qui assurent la transformation des disaccharides en


monosaccharides ;

La sucrase dégrade le saccharose en glucose et fructose ;

La maltase dégrade le maltose en glucose ;

La lactase dégrade le lactose en glucose et galactose.

3° Les enzymes lipolytiques

Sont représentées essentiellement par les lipases qui hydrolysent les triglycérides
en acides gras et en glycérol.
 
6.1.3.2. Le contrôle de la sécrétion intestinale

a) Contrôle nerveux : le nerf vague est excito-sécréteur.


Les fibres vagales se distribuent à la totalité de l’intestin
grêle. L’excitation du plexus sous muqueux de Meissner
par le chyme gastrique déclenche la sécrétion
intestinale.

b) Contrôle hormonal :

- la duocrinine : sécrétée par la muqueuse intestinale ;


- L’entérocrinine : sécrétée par la muqueuse jéjuno-
iléale ;
- La cholécystokinine ;
- La sécrétine.

Toutes ces hormones stimulent la sécrétion intestinale.


 
6.1.4. La fonction d’absorption de l’intestin
grêle
 
C’est la fonction essentielle de l’intestin grêle.
L’absorption est le passage des nutriments de la
lumière intestinale vers le liquide interstitiel, à
travers la muqueuse digestive.
Cette fonction est dévolue aux cellules
épithéliales.
 
6.1.4.1. Structure de la villosité
 
L’unité morphologique et fonctionnelle de
l’absorption est la villosité intestinale.
Chaque villosité contient un réseau capillaire provenant d’une
très petite artériole qui se draine dans une petite veinule. Au
centre de la villosité se trouve un petit vaisseau lymphatique
appelé chylifère. Chaque chylifère est relié à un petit canal
lymphatique.

Le passage d’un nutriment dans le sang ou dans la lymphe exige


le passage du nutriment au travers de l’épithélium
monocellulaire de la muqueuse intestinale dans un premier
temps et de l’endothélium du capillaire ou du chylifère dans un
deuxième temps. Le nutriment est destiné à être acheminé
jusqu’au foie.

Le drainage veineux de l’intestin passe dans le foie par


l’intermédiaire de la veine porte. A l’intérieur du foie, le sang
circule dans un réseau veineux où les nutriments qu’il transporte
sont absorbés par les cellules hépatiques pour y être traités.
Après traitement, les substances obtenues passent dans la
circulation générale.
6.1.4.2. Les voies d’absorption
L’absorption se déroule par deux voies :
 
La voie sanguine : empruntée par l’eau, les
acides aminés, les acides gras à courte chaîne
et le glucose.

La voie lymphatique : empruntée par les


acides gras à chaînes longues et les graisses
finement émulsionnées par les sels biliaires.
Elle se fait essentiellement par pinocytose.
6.1.4.3. Les mécanismes de l’absorption
 
L’absorption fait appel à plusieurs mécanismes :
Les facteurs physiques :

La diffusion à travers la membrane cellulaire se


faisant grâce à la différence de concentration de
chaque côté de la barrière intestinale. Le passage
se fait de la région de haute concentration vers
celle à basse concentration.

Le transport actif intervient également et se fait


contre le gradient de concentration.
 
Les facteurs physiologiques

Le débit sanguin mésentérique : la circulation dans les


capillaires des villosités est très active pendant la digestion ;
il y a augmentation du débit et de la vitesse de circulation.
Les contractions du grêle augmentent périodiquement la
pression hydrostatique du contenu entérique.

Les mouvements actifs de retrait et d’expansion des villosités


déclanchés par la présence du chyme et par l’action de la
viélikinine.

La nature du chyme : le contenu intestinal est un milieu


essentiellement aqueux alors que les membranes des cellules
intestinales ont une structure lipidique ; ainsi, les aliments
liposolubles traversent plus facilement cette membrane que
les aliments hydrosolubles qui nécessitent un système de
transport.
6.1.4.4. L’absorption de chaque nutriment
 
Les glucides, les protides, les lipides et d’autres
nutriments ne sont pas absorbés de la même façon.
 
Il existe un transport actif de sodium de part et
d’autre de la membrane intestinale : une grande
quantité de sodium est sécrétée et réabsorbée. Cet
échange implique l’existence d’un gradient de
concentration, le sodium doit être réabsorbé par
transport actif ; pour ce faire, il se combine à un
transporteur membranaire.

Ce mécanisme de transport est également utilisé


par certains nutriments.
1° Absorption de l’eau

Elle se fait au niveau de la portion terminale de


l’iléon essentiellement par diffusion. L’eau est
plus rapidement absorbée avec des solutions
hypotoniques ou isotoniques. En effet, les
mouvements de l’eau se font toujours de la
solution hypotonique vers la solution hypertonique.
Dans le milieu isotonique, l’eau suit passivement le
mouvement des substances dissoutes qui sont
transportées activement.

La vitesse d’absorption est proportionnelle à


l’augmentation de la pression hydrostatique dans
le contenu intestinal.
2° Absorption des sels minéraux

Les solutions des sels minéraux sont absorbées à des


vitesses différentes selon la nature du corps dissout. Ainsi,
les cations passent très rapidement, les ions Ca++ et Mg++
moins vites ; les citrates sont difficilement absorbées ; les
oxalates et les fluorures ne sont même pas absorbés.
 
Absorption du Na+ : Elle est accompagnée des sels et d’eau
et se fait par transport actif. Ce transport actif nécessite la
présence de l’O2, des acides aminés, du glucose et une
température adéquate.

Le Na+ peut être absorbé par des solutions hypotoniques par


rapport au plasma. Le Na+ a un mouvement dans le deux
sens et le sens préférentiel est déterminé par la résultante.
 
Absorption du Ca++ : elle se fait également par un mécanisme de
transport actif ; il faut un transporteur et une consommation de
l’énergie. Les sels insolubles de Ca++ sont transformés en sels
solubles au niveau de l’estomac par l’acide chlorhydrique.
Le siège de l’absorption est le duodénum. Cette absorption
nécessite la présence de la vitamine D et l’action de la
parathormone.
 
Absorption de PO4-- : les PO4--sont absorbés dans l’intestin grêle
plus bas que les ions calcium.
 
Absorption du Fe3+ : Les sels ferreux sont transformés en dans
l’estomac en sels ferriques par l’acide chlorhydrique.
 
Dans les cellules muqueuses de l’intestin grêle se trouve une
protéine appelée apoferritine qui fabriquée par le foie. Cette
protéine se lie au fer pour former la ferritine.
Cette réaction étant réversible, la ferritine se dissocie dans les
Le transport du fer de la cellule épithéliale vers le plasma est
fonction des besoins de l’organisme. La capacité globale
d’absorption du fer est limitée par la quantité d’apoferritine
présente dans les cellules épithéliales. Celle-ci ne sera
disponible que dans la mesure où la ferritine est débarrassée du
fer qu’elle porte.
Le fer absorbé en excès reste bloqué dans la ferritine
intracellulaire jusqu’à ce que la desquamation de la cellule la
renvoie dans la lumière intestinale.
 
Absorption des chlorures : le chlorure est transporté
passivement. Il est échangé avec le bicarbonate dont la
sécrétion dépend de la présence des chlorures dans la lumière.
 
Absorption du K+ : le K+ diffuse passivement de chaque côté de
la membrane avec un état d’équilibre entre le plasma et le
contenu intraluminal.
 
° Absorption des glucides

La digestion des glucides produit des


monosaccharides et l’absorption se fait par voie
sanguine. Le siège d’absorption est la partie haute
de l’intestin c'est-à-dire le duodénum et le jéjunum.
L’absorption du glucose peut se faire contre le
gradient de concentration et la présence du sodium
est nécessaire car le transport du glucose et du
sodium est couplé dans la muqueuse intestinale.
La majeure partie des glucides ingérés est constituée
de :
l’amidon, qui est un polysaccharide,
le saccharose, sucre de table est disaccharide,
le lactose, sucre de lait, un disaccharide également.
L’action des enzymes digestives produit du glucose
et du galactose. Les monosaccharides obtenus sont
activement transportés au travers de l’épithélium
intestinal pour aboutir dans le sang des capillaires.
Le mode de transport actif est directement lié au
transport du sodium.
 
Cette absorption peut être influencée par certains
facteurs :
l’état de la muqueuse intestinale,
la durée du contact du glucose avec la muqueuse
intestinale,
les glandes endocrines : hypophyse, thyroïde, le
cortex surrénalien ;
les vitamines du complexe B.
4° Absorption des protéines

En fin de digestion, les protéines sont dégradées en


acides aminés. Les acides aminés libres sont
transportés activement au travers de l’épithélium
intestinal. Ils sont accumulés dans les cellules
muqueuses pour créer un gradient de concentration
qui va faciliter leur diffusion vers le pôle sanguin
des cellules intestinales dans les capillaires des
villosités.

Le système de transport des acides aminés


nécessite des transporteurs spécifiques dépendants
du système de transport du sodium.
 
La vitesse d’absorption dépend de la structure des acides
aminés. Les formes lévogyres, qui sont les formes naturelles,
sont plus facilement et plus rapidement absorbées que les
formes dextrogyres.
D’après leur vitesse d’absorption on a glycine, alanine, acide
glutamique, valine, méthionine, leucine, tryptophane,
norleucine, isoleucine.
Cette absorption nécessite la présence de l’oxygène.
 
Il existe une compétition pour le même mécanisme de
transport entre les acides aminés et le glucose pendant leur
transport à travers la paroi intestinale.
 
5° Absorption des lipides
Dans la lumière intestinale, les lipides se rassemblent en
gouttelettes dont la stabilité est assurée par les sels biliaires.
Ils sont ensuite hydrolysés par la lipase pancréatique.
 
En fin de digestion, les triglycérides sont
transformés en acides gras et en
monoglycérides.
Grâce à l’action des sels biliaires, les micelles
se forment afin de rendre hydrosolubles les
produits de digestion des lipides, ils ainsi
transportés en milieu aqueux.
Lorsque les micelles porteuses d’acides gras et
des monoglycérides arrivent au niveau de la
bordure en brosse des entérocytes, elles
libèrent les produits lipidiques, qui traversent
alors facilement la membrane cellulaire de
l’entérocyte.
Les micelles vacantes repartent dans la lumière intestinale
tandis qu’acides gras et monoglycérides sont pris en charge
par le réticulum endoplasmique de la cellule intestinale.
Dans le réticulum endoplasmique, les acides gras et les
monoglycérides sont resynthétisés en triglycérides, c’est-à-
dire en molécules lipidiques plus grosses. Ces grosses
molécules lipidiques sont empaquetées dans des vésicules
qui proviennent du réticulum endoplasmique.
 
Le résultat de cette opération est la formation d’une grosse
goutte lipidique entourée d’une membrane protéique,
l’ensemble est appelé chylomicron.
Le chylomicron formé sort de l’entérocyte et s’introduit
dans le chylifère central de la villosité intestinale. Les
chylomicrons sont transportés dans la lymphe jusqu’à la
base du cou où ils rejoignent la circulation veineuse.
Seules les molécules d’acides gras très courtes rejoignent
directement les capillaires sans passer par la lymphe.
6° Absorption du cholestérol

Le cholestérol a deux origines :


une origine exogène : 0,5g,
une origine endogène : 2,5g provenant des
cellules épithéliales desquamées
Soit un apport quotidien de 3g.
Il est absorbé dans la portion supérieure de
l’intestin grêle. Il est d’abord hydrolysé en
ester de cholestérol grâce à la
cholestérolesterase, puis émulsionné par les
sels biliaires. C’est sous cette forme qu’il
passe dans les cellules intestinales et de là
7° Absorption des vitamines
Les vitamines liposolubles : leur absorption suit
l’absorption des lipides auxquels elles se mêlent pour
passer dans le sang. Ces vitamines nécessitent la
présence des sels biliaires dans l’intestin.
 
Les vitamines hydrosolubles : sont facilement
absorbées tout le long de l’intestin et utilise
facilement les transporteurs pour rejoindre les
capillaires sanguins. La vitamine B1 est difficilement
absorbée chez les sujets âgés. La vitamine B12 doit se
combiner à une protéine spéciale appelée le facteur
intrinsèque. Ce dernier est fabriqué par certaines
cellules de l’estomac. La vitamine B12, associée au
facteur intrinsèque, est absorbée au niveau de l’iléon.
 
6.2. LE GROS INTESTIN (COLON)
 
Le gros intestin ou colon fait suite à l’iléon. Il va de la valvule de Bauhin jusqu’à
l’anus.
Sa longueur varie de 1,2 à 1,5m.
L’innervation parasympathique e
st assurée par le nerf pré-sacré du plexus hypogastrique pour le colon pelvien et
par le vague pour le reste du colon.
 
6.2.1. Fonction motrice du colon

Le colon peur être animé de quatre types de mouvements :

Les contractions segmentaires : il s’agit d’une activité locale non propagée dont
le rôle est de rependre le contenu intestinal sous la muqueuse afin d’en favoriser
l’absorption de l’eau.

Ces contractions annulaires entraînent une séparation de la lumière colique en


segments de dimension régulière. Elles se manifestent surtout au niveau du colon
transverse et du colon descendant.
Les contractions péristaltiques : ont pour rôle de propulser les matières
fécales vers le rectum.

La contraction en masse : est une contraction puissante qui intéresse un


segment étendu du colon dont elle propulse le contenu vers le sigmoïde.

Elle intéresse surtout la moitié du colon transverse et efface toutes les


autres contractions.

Chez l’homme, cette contraction survient 2 à 3 fois par jour et son


apparition est favorisée par certains facteurs :

l’ingestion des aliments : réflexe gastro-colique ;


les produits irritants du tube digestif : dont les laxatifs ;
l’activité physique.

La contraction antipéristaltique ou retropulsive : se rencontre an niveau


du colon ascendant et ramène le contenu colique en arrière. Ainsi les débris
alimentaires peuvent séjourner plus longtemps au niveau du caecum. Leur
accumulation dans l’appendice est souvent à la base de l’appendicite.
 
N.B. : La durée du transit dans le colon est de 18 à 24 heures. Toute durée de
transit de la bouche à l’anus inférieure à 18 heures et supérieure à 48 heures est
anormale.
 
6.2.2. Fonction digestive du colon
Le colon est dépourvu des villosités et les sécrétions sont essentiellement des
sécrétions muqueuses.

Le colon ne sécrète pas d’enzymes digestives. Plus de 80% des aliments ingérés ont été
digérés et absorbés à la sortie de l’intestin grêle.

La fonction essentielle du colon est donc de concentrer les matières fécales.


 
Pour ce faire, la paroi colique absorbe la quasi-totalité de l’eau contenue dans le
chyme, si bien que plus les matières fécales demeurent dans le colon, plus elles
deviennent dures.

Cela se produit au cours de transit lent ou de défécation tardive.


La plus grande partie d’eau est réabsorbée dans le caecum et le colon droit, pour se
terminer dans le colon gauche.

Par ailleurs, les selles sont enrichies en potassium. Ainsi, au cours de pertes fécales
liquides abondantes, les pertes en potassium peuvent-elles grever sévèrement le stock
potassique.
Les matières fécales sont formées de 80% d’eau
et de 20% des résidus secs :
Les résidus digestifs : cellulose et fibres
élastiques, cellules végétales, fibres musculaires
non digérées, les pépins des fruits, les poils, la
kératine…

Les squames épithéliales et les produits de


sécrétion : enzymes intestinales, pancréatiques
et surtout la trypsine.

Les substances excrétées comme le calcium, la


stercobiline, les sels biliaires.
Les bactéries surtout les colibacilles : le tube
digestif contient 1013 germes qui se renouvellent 2 à
3 fois par jour ; une petite quantité au niveau de la
bouche, presque rien au niveau de l’estomac et une
grande partie au niveau du colon. Les antibiotiques
ne peuvent stériliser le colon ; ils diminuent de 20 à
30% la population microbienne dont le retour à la
normale s’effectue rapidement.
 
L’origine de ces microbes est essentiellement
exogène par l’alimentation. La multiplication de
leur prolifération est inhibée par les germes
préexistants et par la production d’anticorps endo-
muqueux.
 
Il est bon de noter que le colon participe de façon indirecte à la digestion, grâce à
cette flore bactérienne. Ces bactéries sont des saprophytes qui sont capables de
s’adapter aux variations de régimes alimentaires.

Elles synthétisent une faible quantité des vitamines qui constitue, malgré tout, un
apport non négligeable.µ

Par un mécanisme de fermentation et de putréfaction, les résidus protidiques et


glucidiques qui n’ont pas été digérés dans l’intestin grêle, sont détruits dans le
colon.

Cette fermentation produit des gaz dans le colon à un débit qui est de l’ordre de
500 ml/jour.

Certains aliments, comme les légumineuses, contiennent des glucides qui n’ont
pas été digérés dans l’intestin grêle. Ils sont alors métabolisés par les bactéries qui
produisent une grande quantité de gaz.

Dans son parcours terminal, le colon adopte une forme de S, il s’agit du colon
sigmoïde. Les matières fécales parviennent formées dans le colon sigmoïde, la
selle est alors prête à être évacuée dans l’ampoule rectale (c’est le temps rectal).
 
Le temps rectal
 
Il est le temps de la défécation. Il s’agit de l’évacuation des matières fécales à
l’extérieur. Elle met en jeu des mécanismes neuromusculaires semi-automatiques et
semi-volontaires.

Les contractions de la musculature circulaire du colon sont rythmées et plus lentes


que celle de l’intestin grêle. Elles acheminent les matières fécales dans l’ampoule
rectale ou le rectum. L’anus est le point de sortie du rectum ; il est, dans les
conditions normales, fermé par un sphincter anal interne à motricité involontaire et
un sphincter anal externe à motricité volontaire.

Lorsque les parois du rectum sont brusquement distendues par l’arrivée des matières
fécales, le réflexe de défécation se déclenche et entraîne :

 un relâchement du sphincter anal interne ;


 une augmentation du péristaltisme du colon sigmoïde ;
 une contraction du rectum ;
 un relâchement du sphincter anal externe.

La fréquence des défécations est de l’ordre de deux selles par jours, à trois par
semaine ; elle varie suivant les individus et le type d’aliments ingérés.
CHAPITRE VII : LE FOIE
 
C’est l’organe le plus volumineux de l’organisme. Le foie est un
organe vital qui accomplit un grand nombre des fonctions grâce
à son riche équipement enzymatique.

Le débit sanguin hépatique mesuré par la bromosulfophtaléine


(BSP) est de 1500 ml/minute. Ce sang a une double origine.
20% sont apportés par l’artère hépatique et le reste (80%) par
la veine porte. Cette dernière draine le sang provenant de
l’estomac, de la rate, du pancréas et de l’intestin. Elle amène
ainsi le sang contenant les nutriments absorbés par l’intestin.

Le foie constitue également un dépôt sanguin ; il contient


normalement ±500 ml de sang qui peuvent passer dans la
circulation lorsque la volémie diminue.
La consommation de l’oxygène par le foie est de 60 ml/minute.
 
Les fonctions hépatiques
 
1° La fonction biliaire :
 
Le foie produit et excrète la bile dans la vésicule biliaire. La
bile contient :
L’eau : dont une partie est absorbée au niveau de la vésicule
biliaire.

Les pigments biliaires : qui sont les produits du catabolisme


de l’hémoglobine provenant des globules rouges ayant subit
l’hémolyse physiologique dans les cellules du système
réticulo-endothélial.

L’hémolyse physiologique produit chaque jour ±7g


d’hémoglobine. Le principal pigment est la bilirubine.
Celle-ci est captée par le pôle vasculaire des hépatocytes et
conjuguée au niveau des microsomes des cytoplasmes par
combinaison à l’acide glycuronique. Ceci se déroule grâce à la
glycuronyl-transférase.

La bilirubine conjuguée est excrétée par le pôle biliaire des


hépatocytes dans les canalicules biliaires intra-hépatiques et de
là vers l’intestin.

Dans l’intestin, sous l’influence de la flore intestinale, elle se


transforme en stercobilinogène puis stercobiline qui est la base
de la coloration brune des selles.

La bilirubine non conjuguée est dite indirecte car elle réagit


avec le réactif de diazotation de Hyimans Van Den Bergh
seulement en présence de l’alcool, tandis que la bilirubine
conjuguée est dite directe car elle réagit directement avec ce
réactif.
 Les sels biliaires : qui comprennent l’acide cholique, l’acide désoxycholique,
l’acide chénodesoxycholique et l’acide lithocholique. Ils sont synthétisés dans le
foie à partir du cholestérol et ils subissent le cycle entéro-hépatique.
 Le cholestérol
 Les acides gras et les lipides
 Les sels anorganiques…
 
2° Les fonctions métaboliques 
 
Sur le métabolisme des glucides :
La glycogénèse : la formation du glycogène à partir du glucose. Le glycogène constitue
un réservoir du glucose et permet au foie de remplir plusieurs fonctions :

le glycogène est utilisé quand la glycémie a tendance à baisser (glycogénolyse),


Il favorise la synthèse des protéines à partir des acides aminés et diminue ainsi la
formation des corps cétoniques,

Il est utilisé pour la conjugaison avec les substances toxiques comme l’alcool éthylique
et la toxine bactérienne.

La néoglycogenèse : la synthèse du glucose et du glycogène à partir des molécules non


glucidiques comme les lipides et les corps cétoniques.
La glycolyse : le foie participe au catabolisme des glucides. En effet, c’est dans les
mitochondries des hépatocytes que se déroulent les phases du cycle de Krebs.
Sur le métabolisme des lipides 
 
Le foie favorise l’absorption des lipides grâce aux sels biliaires.
Quand l’organisme a besoin d’utiliser les graisses, il mobilise les réserves
lipidiques et les lipides arrivent au foie où ils sont catabolisés. Dans le foie, les
graisses subissent une hydrolyse en acides gras et cholestérol par la lipase
hépatique.

Quand l’organisme manque des glucides et dans certaines conditions


pathologiques, les triglycérides sont stockés dans le foie donnant un foie gras ou
stéatose hépatique.

Cette infiltration graisseuse du foie peut s’observer dans trois circonstances


particulières :
Un régime riche en graisse ;
 
 
Absence des facteurs lipotrope : la méthionine, la béthaïne et la choline
empêchent le stockage des graisses dans le foie car ils sont donneurs du radical
méthyl. Ce dernier est employé pour la resynthèse des phospholipides.

La pancréatectomie : le suc pancréatique contient un facteur nécessaire à la


libération de la méthionine à partir des protéines alimentaires.
 
Sur le métabolisme des protéines 
 
Synthèse des acides aminés non essentiels comme l’arginine, ainsi qu les protéines
plasmatiques comme l’albumine, les globulines, le fibrinogène…
Catabolisme des protéines en acides aminés : le foie assure la dégradation de ceux-ci
suivi de la formation de l’urée.
 
Sur le métabolisme des vitamines 
 
Vitamines liposolubles :

les sels biliaires sont nécessaires pour l’absorption de ces vitamines,


la provitamine A (carotène) est transformée en vitamine A grâce à la carotinase au
niveau du foie et stockée à ce même niveau,

la vitamine K est nécessaire pour la synthèse de la prothrombine ainsi que d’autres


facteurs de coagulation dans les cellules hépatiques.
 
Vitamines hydrosolubles :

sont stockées dans le foie,


les vitamines du complexe B sont incorporées dans les différentes enzymes dans les
cellules hépatiques.
 
Sur le métabolisme des hormones
 
Le foie inactive la plupart des hormones : la cortisone, la
corticostérone, l’aldostérone, les androgènes, les oestrogènes, la
thyroxine…

L’inactivation de ces hormones en cas de maladies hépatiques


chroniques entraîne les signes comme la gynécomastie, l’atrophie
testiculaire, la perte des poils, la perte de libido, l’impuissance
sexuelle, l’érythrose palmaire, l’angiome stellaire…
 
3° Fonction antitoxique
 
C’est la fonction d’épuration ou de détoxication. Le foie neutralise
les substances toxiques endogènes ou exogènes par deux
mécanismes : la conjugaison et l’inactivation.
 
La conjugaison :
C’est la combinaison d’une substance toxique avec un acide
Pour la conjugaison, le foie utilise plusieurs substances :
l’acide glycuronique : il s’agit de la glycuroconjugaison et les
substances qui en résultent sont des glycuronides.

Les substances qui subissent la glycuroconjugaison sont la


bilirubine, le phénol, le menthol, le benzène, la progestérone,
les oestrogènes.

L’acide sulfurique : les substances qui en découlent sont des


sulfates.

L’acide acétique : qui donne les produits acétylés.

L’acide benzoïque…
 
L’inactivation :
Elle se fait par oxydation. C’est le cas de la quinine, la
morphine, les barbituriques, les digitaliques…
 
4° Fonctions au niveau du sang 

Hématopoïèse : le foie est un organe


hématopoïétique dans la vie fœtale. Après la
naissance, il intervient par ses fonctions de
réservoir de fer ou de vitamine B12 et de la
synthèse des protéines.

La coagulation sanguine : le foie fabrique


plusieurs facteurs de coagulation. Aussi, le foie
produit l’héparine qui est une substance
anticoagulante.

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