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Rappels anatomiques et physiologiques

Appareil digestif

Le lapin est un monogastrique. Il se distingue par l'importance de son cæcum.

La bouche

Dans la bouche, les dents ont une croissance continue (poussent de 2 à 3 mm


par semaine), rôle de mastication. Les glandes salivaires (parotide,
mandibulaire, sublinguale et zygomatique) produisent une salive contenant une
faible quantité d'amylase.

L'œsophage

L'œsophage est placé entre la trachée et la colonne vertébrale. Il permet le


transport du bol alimentaire vers l'estomac.

L'estomac

L'estomac est une poche allongée au revêtement muqueux. L'œsophage arrive


dans l'estomac par le cardia. L'estomac se termine par le pylore. Ce dernier est
muni d'un sphincter qui régule les sorties d'aliment en direction de l'intestin
grêle.

La paroi secrète principalement de l'acide chlorhydrique, de la pepsine et des


minéraux (Ca, K, Mg et Na). Le pH toujours fortement acide. Les pH les plus
élevés sont observés en présence de cæcotrophes ( pH de 3,5) alors que le pH le
plus fréquent est situé entre 1,5 et 2.

Chez le très jeune lapereau (1ère semaine) la paroi stomacale secrète une
pepsine, la rénine ou chymosine. la rénine est absente chez le lapin de 45 ou 60
jours. Pendant la période d'allaitement, cette endopeptidase est responsable de
la coagulation du lait dans l'estomac.

La sécrétion de pepsine ne devient quantitativement importante qu'à partir de


l'âge de 30 jours environ. A l'inverse la lipase gastrique a sa production
maximum chez le lapereau de 30 jours, puis elle décroît rapidement entre 30 et
60 jours puis jusqu'à 180 jours. Elle est absente chez l'adulte.

L'intestin grêle

L'intestin grêle qui fait suite au pylore mesure environ 3 m de longueur pour un
diamètre d'environ 0,8 à 1 centimètre. Il est divisé en duodénum, jéjunum et
iléon.

Le canal cholédoque qui apporte la bile en provenance du foie débouche au


début du duodénum. Son ouverture dans le duodénum est régulée par le
sphincter d'Oddi. La bile est sécrétée par le foie, puis stockée dans la vésicule
biliaire avant son évacuation.

Le canal pancréatique débouche vers la fin du duodénum. Sur la paroi, on


observe le tissu lymphoïde. Il s'agit des plaques de Peyer.

L'intestin grêle secrètent de nombreuses enzymes qui complètent celles


sécrétées par le pancréas.

Le pH est légèrement alcalin dans la première partie (pH 7,2 - 7,5) et s'acidifie
progressivement pour atteindre 6,2 - 6,5 à la fin de l'iléon.

Cæcum

Cet intestin grêle débouche à la base du cæcum par le "sacculus rotondus" qui
contient la valvule iléo-cæcal. Sa paroi est constituée de tissu lymphoïde. Le
cæcum forme un second réservoir qui mesure environ 40-45 cm de longueur
pour un diamètre moyen de 3 à 4 centimètres. Le pH proche de 6. A son
extrémité, l'appendice caecal (10-12 cm). Sa paroi est constituée de tissus
lymphoïde.

Très près de l'abouchement de l'intestin grêle, c'est-à-dire de "l'entrée" du


caecum, se trouve aussi le départ du côlon.

le côlon

Après le caecum, Le côlon d'environ 1,5 m. Il est caractérisé par la présence


d'haustra (petits renflements en forme de poche) sur environ 50 cm : c'est le
côlon proximal. Après une zone d'environ 1 à 1,5 cm portant les seuls muscles
striés du tube digestif est appelée fucus coli, la paroi devient lisse dans sa partie
terminale, côlon distal.

Sa dernière partie est appelée rectum et se termine à l'anus. Ce dernier est


porteur des glandes anales.

le foie et le pancréas

Deux glandes déversent leurs sécrétions dans l'intestin grêle : le foie et le


pancréas. La bile, provenant du foie, contient des sels biliaires et de nombreuses
substances organiques mais aucune enzyme: c'est une sécrétion qui aide à la
digestion.

Le suc pancréatique contient une quantité importante d'enzymes digestives


permettant la dégradation des protéines (trypsine, chymotrypsine), de l'amidon
(amylase) et des graisses (lipase).

Physiologie de la digestion et caecotrophie

Dans l'estomac

Les particules alimentaires arrivent dans l'estomac. Elles y trouvent un milieu


très acide, y séjournent quelques heures (2 à 4 environ), mais y subissent peu de
transformations chimiques.

Il y a une forte acidification entraînant la solubilisation de nombreuses


substances, ainsi qu'un début d'hydrolyse des protéines sous l'action de la
pepsine.

Le contenu de l'estomac est progressivement introduit dans l'intestin grêle grâce


aux puissantes contractions stomacales.

Dans l'intestin grêle

Dès l'entrée dans l'intestin grêle, le contenu est dilué par la bile, par les
sécrétions intestinales et par le suc pancréatique. Sous l'action des enzymes
contenues dans ces sécrétions, les éléments aisément dégradables sont libérés,
franchissent la paroi de l'intestin et sont répartis par le sang en direction des
cellules de l'organisme.

Les particules non dégradées, après un séjour total d'environ 1 heure 30 dans
l'intestin grêle, entrent dans le caecum. Elles vont y séjourner un certain temps
(de 2 à 12 heures). Pendant cette période elles subissent une attaque par les
enzymes des bactéries vivant dans le caecum. Les éléments dégradés sont
libérés (acides gras volatils principalement) et à leur tour franchissent la paroi
du tube digestif, puis sont repris par le sang.

Le contenu du caecum à son tour est évacué vers le côlon. Il est constitué par
des particules alimentaires grosses et petites n'ayant pas été dégradées
antérieurement, par le corps des bactéries et des restes de sécrétions digestives
provenant de l'intestin grêle.

Coecotrophie
L'originalité de la digestion du lapin est située dans le fonctionnement dualiste
du côlon proximal.

Si le contenu caecal s'engage dans le côlon au cours du début de la matinée (ou


dans le courant de la matinée) , il y subit peu de transformations biochimiques.
La paroi colique sécrète un mucus qui enrobe progressivement les boules de
contenu que les contractions de la paroi ont permis de former. Ces "boules" se
trouvent réunies en grappes allongées. On les nomme crottes molles ou
"caecotrophes".

Si, par contre, le contenu caecal s'engage dans le côlon à un autre moment dans
la journée, on observe dans le côlon proximal des successions de contractions
de sens alterné, les unes tendant à évacuer "normalement" le contenu, les autres,
à l'inverse, à le refouler vers le caecum.

La fraction liquide, contenant les produits solubles et les petites particules


(moins de 0,1 mm), est en grande partie refoulée vers le caecum, tandis que la
fraction "solide", renfermant surtout les grosses particules (plus de 0,3 mm),
forme les crottes dures qui seront évacuées dans les litières. grâce à ce
fonctionnement dualiste, le côlon fabrique deux types de crottes: des crottes
dures et des caecotrophes.

les caecotrophes sont récupérés par l'animal dès leur émission à l'anus, les avale
sans les mâcher. Les caecotrophes suit une digestion identique à celle des
aliments "normaux".

Le début de la caecotrophie à 3 semaines d'âge, au sevrage.

Remarque

Après 12 à 18 heures, le contenu du caecum est évacué dans le côlon, partie


terminale de l'intestin.

Transit digestif

le transit digestif du lapin dure de 15 à 30 heures environ (20 heures en


moyenne).
.

Valeur nutritive des coecotrophes

Les coecotrophes sont constitués par:


- une moitié formé par des corps de bactéries

- Une moitié par des résidus alimentaires non dégradés et par des secrétions du
tube digestif

Les corps des bactéries est un apport de protéines de haute valeur biologique
ainsi que de vitamines du groupe B

Les coecotrophie présentent un intérêt nutritionnel.

Remarque

Un lest minimal est nécessaire pour assurer aux aliments un temps de séjour

Le comportement de la coecotrophie apparait chez le jeune lapin au environ de


3 semaines d'âge, au moment de sevrage.
Appareil reproducteur

Anatomie de l'appareil génital du mâle

Est constitué par:

- 2 testicules

- épididyme

- canaux de transport

- pénis

- glandes annexes (vésicule séminales, prostate et glande de Cowper)

Physiologie

Testicules: Les spermatozoïdes sont produits dans les testicules qui se trouvent
dans le scrotum.

Les testicules produisent la testostérone.

Epididyme: assure la maturation des spermatozoïdes

Canaux de transport ou conduits (canaux déférents et urètres): Chaque


testicule est munie d'un conduit assurant le transport du sperme vers le canal
urogénital et le pénis.

Pénis: organe d'accouplement

Glandes annexes (vésicule séminales, prostate et glande de Cowper):


produisent un liquide séminal riche en sucres pour apporter de l'énergie aux
spermatozoïdes.

Glandes sexuelles:

La FSH (Hormone folliculo-stimulante) et LH (Hormone lutéinisante) stimulent


la production du sperme. La FSH et LH sont des hormones hypophysaires.

La testostérone stimule le développement du canal déférent, des glandes


annexes et des caractères secondaires mâles

Anatomie de l'appareil génital femelle

Est constitué par:

- 2 ovaires

- 2 oviductes ou trompes de Fallope, constituées par le pavillon et l'ampoule

- 2 utérus

- 2 cols utérins

- vagin et vulve

Physiologie

Ovaires: produisent les ovules à l'intérieur du follicule. A l'ovulation, ces


ovules sont récupérés par le pavillon qui entoure l'ovaire.

Ces ovules sont entrainés vers l'ampoule, siège de la fécondation.

L'ovulation est déclenchée par le stress de la saillie ou une injection d'hormones

Après l'ovulation le follicule se transforme en corps jaune.

Oviducte: Il est relié à l'utérus par une corne

Le col: Le col utérin est le passage qui sépare la poche utérine et le vagin.

Utérus: La paroi intérieure de l'utérus, est constituée d'une muqueuse appelée


endomètre qui permet la fixation des ovules fécondés

Vagin: organe d'accouplement

Glandes sexuelles

Hormone folliculo-stimulante (FSH): Stimule la croissance des follicules.


Chaque follicule contient un ovule.
Les follicules restent à maturité pendant une dizaine de jours puis disparaissent.

Les follicules produisent des œstrogènes qui stimulent les signes de l'œstrus et
du comportement œstral

Hormone lutéinisante (LH): La saillie stimule la production de LH qui


provoque l'expulsion des ovules par les follicules (10 à 12 h après la saillie).

La progestérone: Produite par le corps jaune. La progestérone permet le


maintien de la gestation et empêche la production d'ovules

L'ocytocine: provoque des contactions utérines et l'expulsion des lapereaux.

L'ocytocine intervient également dans l'éjection du lait.


La spécificité anatomo-physiologique du tube digestif du lapin
Après leur ingestion, les particules alimentaires séjournent brièvement dans
l'estomac, progressent dans l'intestin grêle et y sont attaquées par les sécrétions
de l'intestin et du pancréas. La bile provenant du foie facile l'action des enzymes
contenues dans les sécrétions pancréatiques et intestinales. Les éléments
assimilables sont alors libérés et absorbés par la paroi de l'intestin. Cette
première phase dure environ 4 à 5 heures (3-4 h dans l'estomac + 1½ h environ
dans l'intestin grêle).
Les particules non digérées et les restes des sécrétions arrivent dans le caecum
et sont attaquées par les enzymes des bactéries qui y vivent et s'y multiplient.
Des éléments assimilables issus de l'activité des bactéries sont là aussi
directement absorbés.
Après 12 à 18 heures, le contenu du caecum est évacué dans le côlon, partie
terminale de l'intestin.

Selon l'heure du jour, le côlon va produire 2 types de crottes :


- dans le courant de la matinée des crottes molles ou caecotrophes, en forme
de grappes de 5 à 10 petites boules, enrobées de mucus, qui sont happées par le
lapin directement à leur sortie de l'anus.
- des crottes dures aux autres moments. Elles sont rondes, riches en fibres,
évacuées dans la litière.

Les crottes molles, riches en acides aminés et en vitamines se retrouvent dans


l'estomac et elles sont "traitées" comme le reste des aliments. De ce fait un
particule donnée très peu digestible peut faire plusieurs fois (de 1 jusqu'à 3 ou 4
fois) la trajet bouche -anus avant d'être éliminé dans une crotte dure.

Ce comportement physiologique conduisant à la production de 2 types de


crottes
et à l'ingestion d'un seul s'appelle la caecotrophie.

Un bon fonctionnement de la caecotrophie est absolument indispensable à la


santé du lapin. Tout dysfonctionnement peut entraîner des diarrhées parfois
mortelles. Parmi les facteurs jouant directement un rôle favorable sur la
caecotrophie, on peut citer :

 le calme et une bonne ambiance générale de l'élevage avec une grande


régularité au point de vue de l'éclairage, des interventions humaines, des
horaires des repas,
 une densité modérée dans les cages (d'engraissement),
 la qualité de l'abreuvement (une eau de qualité en permanence, une eau
que l'éleveur accepterait de boire lui même)
 la composition de l'aliment en particulier l'équilibre protéines - fibres -
amidon qui est tout particulièrement déterminant dans le bon
fonctionnement du caecum.

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