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Cours d’alimentation des animaux domestiques

Par

MOTCHADJE TAWO Ghislain Joël

Ingénieur Agronome, option Productions Animales

699 54 68 48/ 674 65 16 65


Définition des termes
Nutrition : processus physiologique par lequel un être vivant transforme les aliments pour
assurer son fonctionnement.
Alimentation : moyen pratique de satisfaction des besoins nutritionnels ou le fait de fournir
l’aliment
Ration alimentaire est la quantité et la qualité d’aliment qu’un individu doit consommer en
24 heures pour satisfaire ses besoins (énergétique, protéique, minéraux, vitaminique).
Nutriment : substances nutritives issues de la digestion ou constituant sanguin (glucose, acide
aminé..) provenant de l’absorption dans le tube digestif.
L'absorption est le processus par lequel les produits de la digestion, les vitamines,
les minéraux et l'eau traversent la barrière digestive.
Besoin : quantité nécessaire de nutriment à apporter dans l’alimentation pour assurer la
croissance, le développement, la santé.
Conversion alimentaire : C’est l’inverse de l’indice de consommation. Il est définit comme
étant la quantité de production par unité d’aliment consommé (kg de produit/kg d’aliment).
Appétit : disposition physiologique d’un animal qui manifeste le désir de manger.
Appétence : avidité marqué d’un animal pour un aliment particulier.
Vitamine (substances organiques sans valeur énergétiques propres, essentielles à l’organisme
et que l’animal ne peut synthétiser.
Oligo-éléments : éléments minéraux en petites quantités dans les tissus vivants et jouant
essentiellement un rôle catalytique dans le système enzymatique (Fe, Cu, Zn, Mn, Co, Se…)
Enzyme : catalyseur biologique de nature protéique. Un enzyme porte souvent le nom d’un
substrat spécifique suivi du suffixe ase : lactase, lipase, maltase, peptidase,…
Acide gras volatils (AGV) : acide gras à courte chaine produit par les fermentations
microbiennes dans le rumen et le gros intestin. Ce sont les métabolites énergétiques essentiels
des ruminants. Les principaux sont CH3COOH, acide proprionique C2H5COOH, butyrique
(C3H7COOH)
Acide gras : monoacide à chaine carbonée linéaire, unités constitutives des lipides, plus
précisément des glycérides. On appelle acide gras insaturé un acide gras comportant une
double ou plusieurs liaisons doubles et /ou triple liaisons.
Métabolisme basal : quantité d’énergie dépensé par un individu à jeun et au repos pendant 24
heures.
Energie métabolique : énergie disponible pour l’organisme
Energie nette : EM – extra chaleur. Sert à couvrir entretien + production.
Extra chaleur : dépense d’énergie sous la forme de chaleur, consécutive à l’ingestion et à la
digestion des aliments ainsi qu’à l’utilisation des nutriments.
Flushing : technique de suralimentation énergétique temporaire des reproducteurs, pendant
les jours ou les semaines précédant la période de saillie, afin d’accroitre les résultats de
fertilité.
Chapitre 1 La digestion
1 L’appareil digestif
1.1 Définition

L’appareil digestif est l’ensemble formé par le tube digestif et les glandes annexes (glandes
salivaires, le pancréas, le foie). Le tube digestif est un tube creux qui s’étend de la cavité
buccale à l’anus.
1.2 Les parties du tube digestif

Il comprend :
La cavité buccale
Elle est limitée rostralement par les bords (ou lèvres) et caudalement par le pharynx.
La langue
Organe mobile situé sur le plancher de la cavité buccale.
Le pharynx
Le pharynx est le carrefour du tube digestif et des voies respiratoires.
L'oesophage
L'œsophage est un organe qui assure le transport des aliments de la cavité buccale à La
déglutition correspond à un ensemble d'évènements coordonnés assurant le passage du bol
alimentaire par le carrefour buccopharyngé et qui préviennent un passage inapproprié par
les voies respiratoires. Le transit oesophagien conduit en quelques secondes le bol
alimentaire vers l'estomac.
Le jabot est une poche œsophagienne extensible chez la volaille.

Figure 1 : Position du jabot chez la poule Figure 2 : Différentes parties de l'estomac chez la poule

Estomac
Entouré d’une forte musculature, il permet le brassage et par conséquent l’émulsification ou
la fragmentation des lipides. Le bol alimentaire issu de la bouche va devenir chyme par suite
de ces phénomènes mécaniques et chimiques.
Chez les ruminants l’on a quatre poches :

 Rumen ou panse : Epithélium composé de papilles ;


 Réseau ou réticulum : Structure hexagonale en nids d’abeille ;
 Feuillet ou omasum : Lames parallèles ;
 Caillette ou abomasum.

Les trois premières poches (figure 3) encore appelé faux estomac jouent un rôle mécanique.
La caillette joue le rôle biochimique comme l’estomac des non ruminants.
Chez la volaille l’estomac comprend : le gésier et le proventricule. Le gésier chez la volaille
(figure 2) peut contenir de petits cailloux (grit) qui facilitent le broyage de la nourriture
(absence de dents). Le gésier est non glandulaire. Il sert de filtre en isolant les éléments non
digestibles (os, plumes, poils), des particules digestibles qui progressent vers l'aval grâce à ses
contractions. Les aliments peuvent aller et venir entre le gésier et le proventricule.

Figure 3 : Les parties du pré-estomac chez les ruminants


La gouttière œsophagienne
La gouttière œsophagienne a pour rôle de conduire le lait absorbé par les jeunes ruminants
directement dans la caillette en court-circuitant le réticulo-rumen. Sa fermeture est déclenchée
par le contact du liquide avec des récepteurs situés dans le pharynx. Ce réflexe est déclenché
aussi par l’eau et les solutions contenant les sels de sodium. Le réflexe de fermeture de la
gouttière œsophagienne par contact d’un liquide disparaît au passage d’une alimentation
solide. (TLIDJANE, 2005).
L’éructation
Vidange réflexe des gaz produits par la fermentation dans le réticulo-rumen.
La rumination
La rumination est l’acte par lequel les aliments avalés et stockés dans le rumen sont ramenés à
la bouche où ils subissent une nouvelle mastication.
Une période de rumination comprend plusieurs cycles méryciques. Chaque cycle mérycique
comprend :
 Une Régurgitation d’un bol mérycique (4-5s)
 Une Remastication (40-60 s)
 Une Nouvelle insalivation des aliments
 Une Déglutition (4-5 s)

Une régurgitation mérycique ou un ensemble des évènements qui ramène du contenu du RR


vers la cavité buccale avec les évènements suivants
 Inspiration à glotte fermée : Soubresaut respiratoire avec extension de l’encolure
 Remontée du bol mérycique dans l’œsophage : Passage le long de la gouttière
jugulaire gauche d’une onde rétrograde véhiculant du contenu issu du RR
 Arrivé dans la cavité buccale, le contenu régurgité est comprimé par la langue qui en
retire les liquides excédentaires qui sont déglutis
 Les mouvements masticatoires reprennent pour une nouvelle séquence d’une
quarantaine de mouvements

Répartition nycthémérale (cycle biologiquement de 24 heures réglé par


l’alternance du jour et de la nuit)
La prise de nourriture (PN) est prioritaire sur la rumination; elle occupe les espaces laissés
libres par la PN qui suit un rythme circadien avec deux phases centrées sur l’aube et le
crépuscule. La rumination est essentiellement nocturne (70%) avec l’enchaînement des
périodes d’activité avec des périodes de repos de 15 minutes
Intérêts
 Limite le temps de PN (6h chez un bovin contre 12-15h chez le cheval) ;
 Adaptation vis-à-vis des prédateurs (La prédation a lieu lorsque les ruminants
pâturent ; Debout, bruyant, repérage par les odeurs de défécation pendant la PN) ;
 Rumination améliore l’efficacité des rations alimentaires ;
 Epargne d’énergie ;
 Adaptation à la chaleur.

L'intestin grêle

L'intestin grêle est constitué de 3 segments (duodénum, jéjunum et iléon).

Le duodenum

Le duodénum est la portion de l'intestin qui fait suit l'estomac. Il débute au pylore. C’est à ce
niveau que d »bouchent les canaux pancréatiques et biliaires.
Le jéjunum
L'iléon

Il est court et rectiligne, son diamètre et sa longueur sont variables en fonction des espèces.
Le gros intestin
Il comprend :
Il comporte plusieurs parties : caecum, colon ascendant, colon transverse, colon descendant,
le rectum et anus mais tous ses segments ont la même structure histologique. Sa surface est
dépourvue de tous replis et de toutes villosités.

Le caecum

il est très développé chez le lapin et le cheval pour lesquels il joue le rôle d'une chambre
fermentaire.. Il est responsable de l’émission d’un type de fèces autre que ceux fréquemment
observés : Les crottes molles chez le lapin et les fèces marron ou chocolat chez le poulet de
chair.

Le rectum

Le rectum fait suite à l'iléon et débouche dans le cloaque.

1.3 Les glandes annexées au tube digestif

Les glandes salivaires


Elles déversent dans la cavité buccale leur produit de sécrétion dont le mélange constitue la
salive.
Le pancréas
C’est une glande à la fois endocrine et exocrine. Le pancréas exocrine élabore des enzymes et
le pancréas endocrine sécrète les hormones qui régulent le métabolisme des glucides.
Le foie
Le foie sécrète la bile qui émulsionne les graisses du bol alimentaire.
1.4 Digestion biochimique
 Digestion des glucides

Chez les monogastriques, le principal glucide est représenté par l'amidon.


Tableau 1 : Les différents lieux de la digestion des glucides

Lieux Substrats Enzymes Produits


bouche Amidon α-amylase salivaire Maltose, dextrine, maltotriose
Duodénum (Lumière amidon Maltose, dextrine, maltotriose
de l’intestin grêle) α-amylase
Muqueuse de Lactose pancréatique Maltose, dextrine, maltotriose
l’intestin grêle Saccharose Maltose, dextrine, maltotriose
Jéjunum et iléon Maltose, maltotriose Maltase Glucose
(Bordure en brosse dextrine dextrinase Glucose
de l’intestin grêle) saccharose saccharase Glucose, fructose
lactose Lactase Glucose, galactose

La digestion des glucides commence au niveau de la bouche. La molécule concernée est


l’amidon. Cet amidon est digéré en partie au niveau de la bouche par l’amylase salivaire. La
Digestion extracellulaire dans la lumière du TD par des enzymes pancréatiques Permet une
réduction de la tailles des grandes molécules (protéines, amidon,…) mais pas assez pour
permettre une absorption. La digestion partielle de l'amidon conduit essentiellement à la
production de maltose (2 glucoses) et de maltotriose (3 glucoses).
L’estomac (vrai estomac chez les ruminants) n’intervient pas dans la digestion des glucides.
La Bordure en brosse de l’intestin grêle renferme des enzymes spécialisées (les
disaccharidases).
Les liaisons β (cellulose, hémicellulose,…) peuvent être hydrolysées par des enzymes
Bactériennes au niveau du gros intestin chez toutes les espèces ou du réticulo-rumen chez les
ruminants
NB : pas de saccharase chez les ruminants, pas de lactase chez la poule. Le chien ne possède
pas d'amylase salivaire.
Les produits absorbés à partir de la digestion des glucides sont : Glucose, fructose, galactose.
saccharose = (glucose +fructose), maltose = (glucose + glucose), lactose = (glucose +
galactose). dextrine (petits polymères du glucose).
Les nouveau-nés digèrent facilement le lait (lactose) mais sont inaptes à tirer
profit des autres glucides. Cela est dû au fait qu'à la naissance, seule la lactase est présente à
haute concentration. En pratique, il est donc inutile de donner ou d'ajouter du saccharose à un
lait de remplacement pour un veau nouveau-né.
Chez le porc, il n'y a ni maltase ni saccharase à la naissance.
 Digestion des protéines

Tableau 2 : Les différents lieux de la digestion des protéines et leurs produits

Lieux Substrats Enzymes Produits


Estomac pepsinogène Acidité gastrique pepsine
Estomac collagène Pepsine (+Acidité Découpage des protéines en
gastrique) polypeptides
Lumière du Trypsine (+ Ca2+, Oligopeptides (2 – 8 AA) et
Duodénum, jéjunum PH alcalin) AA libres
chymotrypsine,
elastase,
carboxypeptidase
Bordure en brosse du petits polypeptides Aminopeptidase, AA et di/tripeptide
jéjunum et iléon et dipeptide endopeptidase
Dipeptidase
Dans l’entérocyte Di/tripeptidase aa

Les protéases (ou enzyme protéolytique) assurent la digestion des protéines. Elles sont
classées en 2 catégories : les endopeptidases (trypsine, chymotrypsine) d'origine
pancréatique qui attaquent les liaisons peptidiques situées à l'intérieur des protéines et les
exopeptidases (carboxypeptidase d’origine pancréatique et aminopeptidase situées dans la
bordure en brosse) qui attaquent respectivement les liaisons peptidiques terminales c'est-à-dire
les peptides possédant un radical COOH (type carboxyle) ou NH2 libre.
La trypsine continue le découpage des protéines et des polypeptides déjà formé dans
l’estomac.
 Digestion des lipides

La digestion et l'absorption des lipides présentent des particularités liées au caractère


hydrophobe des lipides car le milieu intestinal est aqueux. Cela explique deux différences
majeures avec la digestion et l'absorption des glucides et des protéines : 1) La digestion des
produits hydrosolubles comme les protéines et les glucides ne pose pas de problème
particulier dans un milieu aqueux, en revanche, leur absorption devra se faire de façon active
car les entérocytes ne laissent pas pénétrer facilement des produits hydrosolubles.
2) Pour les lipides, on aura une situation inversée : la digestion intraluminale est complexe
à cause du caractère lipophile des molécules qui se retrouvent dans un milieu aqueux. En
revanche, l'étape d'absorption par les entérocytes se fera par simple diffusion.
Chez les jeunes, le lait est une source de lipides. Ils couvrent 23% des besoins énergétiques du
poulain, 50% chez le veau, et 75% chez le lapereau. Arrivée dans l'estomac du nouveau-né,
les conditions de PH sont favorables à une action lipolytique (il faut un PH relativement
élevé) car le lait a des propriétés tampons et la sécrétion de suc gastriques est limitée chez le
nouveau-né. Chez le veau le pH dans la caillette passe de 2.5 à 6 avec un délai de 4-6h pour
un retour à la normale. Pour les laits de remplacement, les chaînes d'acides gras sont longues
et la digestion gastrique est limitée.
Chez les monogastriques adultes, et plus particulièrement les carnivores, l'étape gastrique est
négligeable. La majeure partie de la digestion des graisses s'effectue dans l'intestin grêle sur
l'action de la lipase pancréatique. Il est à noter que la lipase pancréatique n'a pas été retrouvée
chez le cheval et sa concentration est très faible ou nulle chez la vache (en revanche il y a une
phospholipase).
Les acides biliaires ont pour rôle l'émulsification (la division en fines particules) des lipides,
préparant ainsi le terrain aux lipases.
Tableau 3 : Les différents lieux de la digestion des lipides et leurs produits

Lieux Substrats Enzymes /émulsifiant Produits


Estomac Tryglycéride Lipase gastrique
Duodénum lipide Sels biliaires émulsion
(émulsifiant)
Duodénum-jéjunum triglycéride Lipase pancréatique Acide gras libre et
monoglycéride
Duodénum-jéjunum Ester de Cholestérol estérase Acide gras
cholestérol
Duodénum-jéjunum phospholipide phospholipase Acide gras et
lysophospholipide

Les triglycérides alimentaires ne sont pas absorbables et ce sont les acides gras libres (AGL),
les monoglycérides et le cholestérol qui seront absorbés.
 Digestion microbienne

Intérêts
Production de certaines vitamines du groupe B, la vitamine K, certains acides aminés
essentielles.
Destruction présystémique de substances toxiques (Oxalates, cyanure, alcaloïdes).
Condition du milieu
Température: élevée (> T° rectale), Osmolarité: +/- celle du plasma, pH: optimum 6 à 6,8,
Anaérobiose: indispensable pour que les fermentations s’arrêtent au stade AGV,
Flore microbienne
Importance
La flore intraruminale symbiotique composé de 109 à 1010 bactéries/ml de jus de rumen, de
104 champignons/ml de jus de rumen et de 108 archéobactéries/ml de jus de rumen. Les
bactéries sont réparties en différentes fonctionnalités (cellulolytiques, amylolytique,
protéolytique, lipolytique…) (Ferran, 2012).
Métabolisme énergétique
Deux types de sucres peuvent être métabolisés par un ruminant : les hydrates de carbone
fibreux (la cellulose ou hémicellulose) et les hydrates de carbones non fibreux (l’amidon).
La population microbienne grâce à son équipement enzymatique dégrade les constituants
glucidiques (cellulose, hémicellulose, substances pectiques) des parois végétales en oses qui
sont ensuite fermentés en aérobioses.
La population microbienne du rumen tire de la fermentation l’énergie (A.T.P) et le carbone
qui lui sont nécessaires pour son entretien, sa croissance et sa prolifération.
Les produits terminaux de cette fermentation sont dits acides gras volatils (A G V)
essentiellement acétique, propionique et butyrique, et des gaz (gaz carbonique et méthane).
Les produits intermédiaires (acides succiniques, lactiques...) sont généralement utilisés par les
microbes au fur et à mesure de leur formation.
La fermentation ruminale des glucides permet la formation de gaz (méthane, CO2), et d'AGV.
Fourrage proprionate (25 %)

Glucose acide pyruvique acétate (60 %) + CO2 + CH4

Concentré butyrate (15 %)


Équation 1 : Bilan de la fermentation microbienne des glucides
Les AGV sont donc les principales sources d’énergie d’un ruminant (ils représentent 50 à
70% de l’énergie totale absorbée).
Selon le type d'aliment, l'orientation vers la production de tel ou tel AGV est différente.
Une ration riche en fibre permet la synthèse d’environ 65 % d’acétate, 25% de propionate et
le butyrate à hauteur de 15 %.
Une alimentation riche en concentrés et donc en hydrates de carbone non fibreux a, quant à
elle tendance à augmenter la proportion de propionate tandis qu’elle entraine une diminution
d'acétate,

Métabolisme protéique
Les ruminants possèdent la particularité de pouvoir synthétiser les acides aminés dans le
rumen. La dégradation des protéines alimentaires par les enzymes des bactéries et des
protozoaires du rumen conduit à la formation d’ammoniaque qui va servir (à raison de 50 à 80
% de l’azote) ensuite aux micro-organismes pour assurer Leur propre synthèse protéique
(valorisation des protéines), la partie non utilisée d’ammoniaque sera absorbée par la paroi du
rumen, transportée vers le foie et éliminée par le rein sous forme d‘urée. Une partie de l’urée
est réabsorbéeet et passe dans la salive pour subir une dégradation bactérienne. Les micro-
organismes transforme l'azote non protéique (urée) en NH3, qu’ils combinent aux acides
aminés pour la synthèse des parois bactériennes.

Protéique acides aminés protéines bactériennes


N

Azote non protéique NH3


Équation 2 : Bilan de la fermentation microbienne des protéines
Métabolisme lipidiques
En général, la ration des vaches ne contient que de 2 à 4% de lipides. Malgré leur faible
quantité dans la ration, ils sont importants parce qu'ils ont un contenu énergétique élevé et ils
contribuent directement à environ 50% de la matière grasse du lait.
Chez les ruminants, les lipides ne sont pas digérés au niveau du rumen, ils y sont hydrolysés
et saturés. L'hydrolyse consiste à rompre le lien qui existe entre le glycérol et les acides gras.
Le glycérol est rapidement fermenté en AGV.
Triglycérides AGV
Glycérol
Phospholipides hydrolyse Acides gras saturés
Acides
Glycolipides
gras libres
Équation 3 : Bilan de la fermentation microbienne des lipides
Formulation alimentaire
La formulation d’un régime consiste à calculer la proportion dans laquelle les aliments
doivent être additionnés les uns aux autres pour obtenir un régime mixte.

Eléments de formulation
- Besoins nutritifs de l’animal
- Valeur nutritive des ingrédients
- Concentration nutritive de la ration mixte

Formulation par la méthode du carrée de pearson

Pour obtenir un mélange ne contenant que deux ingrédients, on peut utiliser la carrée de
pearson.

Exemple de formulation

On veut obtenir un aliment de 15 % de protéine a partir du maïs (9% de protéine) et


du soja (34 %) de protéine.

Maïs
9% 19/25 76 %

15 %

Soja
34 % 6/25 24 %

Selon l’équation on a :
x + y = 100
9x + 34y = 1500
Exemple 2
un petit éleveur rural veut composer un aliment "démarrage chair" en utilisant un concentre
commercial de composition connue (CMAV 10% ) à incorporer au taux de 10 kg pour 100 kg
d’aliment complet. Il dispose pour ce faire du maïs et du soja en graines. Le taux de protéine est
de 23%.

Nb : Avant d’appliquer la méthode de Pearson il faut noter que le concentré commercial contient
50 % protéines et que de ce fait 10 kg du concentré fourniront 5 Kg de protéines dans les 100 Kg
d'aliment complet à formuler. La combinaison (maïs+soja) aurait dû fournir toutes les protéines
dans l'aliment c’est à dire que 90 Kgrs de (maïs+soja) auraient dû fournir: 100 x 23% protéines =
23 kg de protéines. Mais cela ne fournira plus que 23 - 5 = 18 Kg de protéines étant donné que le
concentré 10% apporte déjà 5 kg de protéines.

Avant donc d'utiliser la méthode de Pearson ici il faut d'abord déterminer le % de protéines à
utiliser dans le Carré ainsi qu'il suit:
18 x 100 = 20 %
90
NB : on l’obtient en divisant le restant de protéines à fournir(18 kg) par le poids du mélange maïs+soja(90
kg), le tout multiplié par le 100.
Le taux de protéines à utiliser dans le carré est donc de 20%.

Les caractéristiques des ingrédients sont :

Ingrédients maïs Graine de soja


Energie métabolisable 3300 3314
(kcal/kg)
Protéine (%) 8.6 38.5

Méthode de carrée de pearson


maïs
8.6 % 18,5/29.9 61.87 %

20 %

Graine de Soja
38.5 % 11.4/29.9 38.12 %
Sachant que le mélange soja+maïs totalise 90 kg dans l’aliment complet à formuler, les quantités
respectives de mais et soja sont calculées ainsi qu’il suit :
Maïs : 61.87 X 90 % = 55.68 arrondi à 56 kg
Soja : 38.13 X 90 % = 34.31 arrondi à 34 kg

La méthode de Pearson ne fonctionne qu'avec 2 (deux) ingrédients. Cependant l'un des ingrédients peut être un
mélange de plusieurs matières premières.

Exemple 3 : utilisation de plusieurs ingrédients

Trouver les proportions de tourteaux de soja, de farine de poisson, de maïs jaune, de


drèche, nécessaire pour obtenir 30 % de protéine dans un aliment.

Caractéristiques des ingrédients

Ingrédients Protéine (%)


Tourteaux de soja 46
Farine de poisson 58
Maïs jaune 11
Drèche 23

Cheminement

Les ingrédients sont regroupés en deux groupes et l’on fait la moyenne de chaque
groupe :
Energie

Maïs jaune 11%

Drèche 23 %

Moyenne 17 %

Aliments protéiques
Tourteaux de soja 46 %

Farine de poisson 58 %

Moyenne 52 %

Carrée de pearson
Energie
17 % 22/35 62.86 %

30 %

protéine
52 % 13/35 37.14 %

Dans chaque groupe l’on repartie équitablement le pourcentage du groupe à chaque


ingrédient. L’on a ainsi comme formule alimentaire :

Ingrédients Quantités (%)


Maïs jaune 31,43
Drèche 31,43
Tourteaux de soja 18,57
Farine de poisson 18,57

Exemple 4 : plusieurs ingrédients à des proportions arrêté

Dans l’exemple ci-dessus arrêtons


Pour l’énergie
Un mélange 4 doses (parts) de maïs jaune et 1 dose de drèche
Pour l’aliment protéique
2 doses de tourteaux de soja et 1 doses de farine de poisson

Moyenne

Energie
Maïs 11 % × 4 = 44
Drèche 12,5 % × 1 = 12 ,5
Total 56,5
Moyenne pondérée pour céréales 56,5/5 = 11,3 %

protéine

Tourteaux de soja 46 % × 2 = 92

farine de poisson 58 % × 1 = 58

Total = 150
Moyenne pondérée pour protéine = 150/3 = 50 %
Energie
11,3 % 20/38,7 52%

30 %

protéine
50 % 18,7/38,7 48 %

La formulation alimentaire sera :

Mais = 52 ×4/5 = 41.6 %

Drèche = 52 × 1/5 = 10.4 %


Tourteaux de soja = 48 × 2/3 = 32 %

Farine de poisson = 48 × 1/3 = 16 %

Total = 100 %

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