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MédiCours UEI 4

Le précis en système
endocrinien et appareil génital
MédiCours

Le précis du système
endocrinien et de
l’appareil génital

Recueil des cours de l’UEI 4 : système endocrinien et appareil génital

OUARDI Cerine

2021-2022
Préface :

Ce recueil comprend la réorganisation de tous les cours de la 4ème unité d’enseignement


intégré « système endocrinien et appareil génital », réalisés à partir des cours de 2ème
année de Médecine 2021/2022 par des étudiants en 4ème année de Médecine.

Ce dernier présente les 4 modules « Anatomie, Histologie, Physiologie et Biochimie ». Les


cours seront organisés sous forme de parties, chaque partie expose un organe précis du
système endocrinien et de l’appareil génital étudié dans tous ces modules.

Nous tenons aussi à préciser que ce travail est sans AUCUN profit matériel. Nous ne
sommes pas responsables des actions d’impression.

Si vous aurez des questions, veuillez nous contacter sur equipe.medicours@gmail.com


MédiCours

Sommaire

Partie 01 : Introduction et généralités

Histologie Introduction au système endocrinien. 08


Physiologie Principes des systèmes de control hormonal 14
Biochimie Généralités sur les hormones. 19

Partie 02 : Appareil génital ‘’féminin et masculin’’

Introduction et embryologie

Histologie Embryologie de l’appareil génital. 42


QCM

Appareil génital féminin

Ovaires. 46
Utérus et trompes de Fallope. 48
Anatomie Vagin. 57
Vulve. 58
Glandes mammaires. 60
Ovaires 65
Histologie Utérus et trompes de Fallope. 71
Vagin. 78
Ovaires et cycle génital. 79
Physiologie
Grossesse et lactation. 89

Appareil génital masculin

Testicules. 95
Anatomie Voies spermatiques. 99
Verge (pénis) 102
Testicules. 109
Voies spermatiques. 114
Histologie
Glandes annexes. 118
Organes génitaux externes. 120
Physiologie Les testicules. 122
QCM

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MédiCours

Diaphragme pelvien et périnée

Anatomie Diaphragme pelvien et périnée 141

Les hormones stéroïdes

Biochimie Les hormones stéroïdes. 151


QCM

Partie 05 : Complexe hypothalamo-hypophysaire

Hypothalamus. 192
Anatomie
Hypophyse. 194
Le complexe hypothalamo-hypophysaire. 198
Histologie
Epiphyse. 209
Relations hypothalamo-hypophysaires. 213
Physiologie
Contrôle hormonal de la croissance. 216
Biochimie Axe hypothalamo-hypophysaire-glandes endocrines. 222

Partie 06 : La thyroïde

Anatomie Glande thyroïde. 223


Histologie Le complexe thyroïde et parathyroïdes. 230
Glande thyroïde. 239
Physiologie
Contrôle endocrine de l’homéostasie phosphocalcique. 245
Les hormones thyroïdes. 251
Biochimie
Remodelage osseux. 261

Partie 07 : Les glandes surrénales

Anatomie Les glandes surrénales. 272


Histologie Les glandes surrénales. 277
Physiologie La Corticosurrénale. 288
Biochimie La Médullosurrénale : les catécholamines. 297
QCM

Partie 08 : Le pancréas endocrine

Histologie Le pancréas endocrine. 308


Complexe insuline-glucagon dans le contrôle et l’intégration du 315
Physiologie
métabolisme des GLP dans les états absorptifs et post-absorptifs.
TD Glycorégulation 329
physiologie
QCM

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Partie 01 Généralites

Histologie
• Introduction au système endocrinien

Physiologie
• Principes des systèmes de control hormonal

Biochimie
• Généralités sur les hormones

1
MédiCours 2ème année Médecine UEI 4

Histologie : Généralités sur les glandes


endocrines

I/- Introduction :

 Le système endocrinien est l’un de 2 systèmes de régulation de l’organisme, travaillant en


association étroite (synergie) avec le système nerveux.
 Le système endocrinien agit par l’intermédiaire d’hormones, messagers chimiques déversés par
les glandes endocrines directement dans le sang et diffusées ensuite à tout l’organisme.

Différents systèmes de communication cellulaire


Le système
Cellule endocrine  Hormone (déversé dans le sang)  cellule cible
endocrinien
Paracrine Agit en locorégional, très utilisées dans les réactions immunitaires.
Autocrine Agit sur lui-même
Le système nerveux Par l’influx nerveux, intéresse les cellules nerveuses
Le système Englobe les 2 systèmes, comme le système hypothalamo-hypophysaire
neuroendocrinien (nous allons le détailler par la suite)

II/- Comparaison :

Système nerveux Système endocrinien


Influx électrique Influx chimique
Système lent, et indirecte (passe
Système rapide et direct
obligatoirement par la circulation générale)
Synapse et neuromédiateurs Cellules endocrines et hormones
Ne dure pas L’effet des cellules dure plus longtemps
Ubiquitaire, agit sur toutes les cellules de
Ne concerne que les cellules nerveuses et les
l’organisme possédant des récepteurs
fibres musculaires
spécifiques, donc il est plus large

Ces 2 systèmes agissent en synergie pour assurer


l’homéostasie (=stabilisation de certaines caractéristiques
physiologiques), exemple : l’influx nerveux stimule les
cellules  des ilots de Langerhans du pancréas endocrine
qui sécrètent le glucagon qui va agir au niveau hépatique.

III/- Histologie :

1. Epithélium endocrinien : c’est un ensemble cellulaire qui a la capacité de sécréter des hormones,
celles-ci agissent sur des cellules cibles qui doivent présenter des récepteurs spécifiques. Cette
synthèse hormonale est régulée.

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2. Nature de l’épithélium : c’est un épithélium glandulaire, qui repose obligatoirement sur un tissu
conjonctif très vascularisé, pour le transport des hormones dans la circulation sanguine. (Tout
système endocrinien doit être richement vascularisé)
3. Organisation histologique des épithéliums endocriniens :

Organe bien Hypothalamus, hypophyse,


individualisé thyroide
Cellules de Leidig, ilots de
Langerhans…
Amas de cellules (Amas de cellule au sein d’un
endocrines organe qui comporte une
fonction exocrine en plus de la
fonction endocrine)
Cellules
individualisées Cellules neuroendocrines du tube
« cellules digestif
neuroendocrines »
Système endocrinien Comme celui qui se trouve au
diffus sein de l’appareil respiratoire

4. Autres lieux de production d’hormones : rein, thymus, cœur, système digestif.

IV/- Embryologie :

A/- Le plus souvent, le système endocrinien est formé partir d’un épithélium de surface (mais pas
toujours)

1. Hypertrophie et multiplication des cellules au sein d’un épithélium de surface


2. Soit :
 Cet épithélium va garder ses connexions avec la surface et va nous former une glande
exocrine
 Il va se séparer de l’épithélium de surface, au contact d’un tissu conjonctif richement
vascularisé et va nous former une glande endocrine : Au départ, le développement est
identique à celui d’une glande exocrine mais à un moment donné, la prolifération perd ses
connexions avec la surface, est isolée dans le mésenchyme et entre en contact avec les
vaisseaux sanguins, exemple : hypophyse, thyroïde, cortex surrénalien.

B/- Ou à partir des crêtes neurales : origine neurectodermique.

L’origine embryonnaire des glandes endocrines peut être ectoblastique, entoblastique ou


mésoblastique.

V/- Organisation des glandes endocrines : Elles sont formées par un épithélium glandulaire qui
repose sur un tissu conjonctif très vascularisée. 2 grandes catégories,

Trabéculaires (ou réticulées) Folliculaires (ou vésiculées)


– le type le plus fréquent – possèdent des lobules avec des unités
– organisées en cordons de cellules, jointives, sphériques, limités par une membrane
sans interposition de substance fondamentale basale autour de laquelle on trouve du tissu

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– richement vascularisé conjonctif.


– dans lesquelles va s’infiltrer du tissu conjonctif – Les cellules forment un épithélium cubique
qui va les séparer (invagination de TC) simple unistratifié qui entoure une lumière
exemple : adénohypophyse où est stocké le produit de sécrétion
(Les cordons de cellules peuvent être orientées de (hormones)
façon aléatoire ‘’non orientées’’ ou ‘’orientées’’) exemple : Thyroïde

VI/- Médiateurs ou hormones : 2 types,

Malgré une distribution ubiquitaire dans l'organisme, les hormones agissent spécifiquement sur leurs
cellules cibles grâce aux récepteurs hormonaux.

Hydrophobes Hydrophiles
Stéroïdes: précurseur commun le cholestérol. Il Protéines, peptides ou amines biogènes
en existe trois groupes : les stéroïdes sexuels, les les hormones peptidiques, sont synthétisées
glucocorticoïdes, les minéralocorticoïdes. sous forme d’un précurseur, la prohormone.

Au niveau du milieu sanguin, nécessitent un Circulent librement au niveau du milieu sanguin


transporteur
Diffusent à travers la membrane plasmique et Récepteur membranaire qui permet
Liaison avec récepteur intracytoplasmique ou transduction du signal.
nucléaires
Leurs cellules sécrétrices sont caractérisées par Leurs cellules sécrétrices sont caractérisées par
la présence d’organites impliqués dans la la présence d’organites impliqués dans la
synthèse des lipides (mitochondries à crêtes synthèse protéique (REG, appareil de Golgi,
tubulaires, REL, liposomes).Diffusent à travers la grains de sécrétion, mitochondries crêtes
membrane. lamellaires) elles sont libérés par exocytose.

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VII/- La régulation de la synthèse hormonale :

L’hypophyse régule la majorité des glandes


de l’organisme « chef d’orchestre du
système endocrinien » (ainsi que
l’hypothalamus) :
• L’hypothalamus et l’hypophyse
contrôlent la concentration sanguine
des hormones sécrétées par les
organes-cibles
• Lorsque ces concentrations sont trop
Régulation par une élevées, il y a un rétrocontrôle négatif
autre glande  inhibition de la sécrétion par ces 2
endocrine « stimulus glandes
hormonal » Lorsque ces concentrations sont trop
basses, il y a un rétrocontrôle positif 
activation de la sécrétion par ces 2 glandes

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Réagit à son effet sur le


sang ou à sa propre
Régulation par Rétrocontrôle
concentration dans le sang
rétrocontrôle positif
(basse) stimulant la
« stimulus humoral » sécrétion hormonale
(une modification d’un
paramètre physiologique
Réagit à son effet sur le
dans le sang provoque la
sang ou sa propre
sécretion d’une Rétrocontrôle
concentration dans le sang
hormone, exemple : la négatif
(élevé) inhibant la
glycémie)
sécrétion hormonale

Le cerveau régule la sécrétion hormonale.


Exemple : un influx nerveux stimule la
Régulation nerveuse
médullosurrénale sécrétant l’adrénaline et
la noradrénaline.

Action de la majorité des cellules endocrines sous la dépendance du système hypothalamus-


hypophysaire

VIII/- Rythme de sécrétion hormonal :

 La sécrétion hormonal est continue mais suit très souvent des cycles, des rythmes de sécrétions
en fonction du temps :
– Rythme circadien : est en quelque sorte l'horloge interne du corps humain. Il s'agit d'un
rythme biologique intégré prenant la forme d'un cycle d'environ 24 heures (se répète toutes
les 24 heures à la même heure), exemple : le cortisol est sécrété 8h.
– Rythme de l’éveil et du sommeil : la mélatonine est sécrétée à 21h
– Rythme de développement : hormone de croissance est sécrétée surtout pendant l’enfance
 Certaines hormones ont des rythmes plus complexes ex : circadien + pulsatile pour le cortisol.

IX/- Conclusion :

 Le fonctionnement de l'organisme est sous la surveillance à la fois du système neurovégétatif et


du système neuroendocrinien. Ce double contrôle est nécessaire car le système neurovégétatif a
des effets rapides mais pas très prolongés alors que le système neuroendocrinien se met en jeu

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plus lentement mais a des effets plus soutenus.

 Ainsi le système neuroendocrinien prend le relais du système neurovégétatif dans l'adaptation


des fonctions physiologiques aux besoins de l'organisme.

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Physiologie : Principes des systèmes de


contrôle hormonal

I/- Généralités :

 Le système endocrinien permet l’adaptation de l’organisme aux différentes situations qui lui sont
imposées en produisant des hormones et des neuro-hormones
 Tout amas de cellules émettant dans le sang une substance capable d’agir à distance sur un autre
amas de cellules (organe cible pouvant être une glande endocrine, relai ou un effecteur
périphérique) est une glande endocrine. La substance est une hormone.
 Une hormone peut être :
– un « releasing factor » ou « releasing hormone », émis par des petits neurones dans le
système porte hypothalamo-hypophysaire (vers hypophyse antérieure et stimulant les
hormones hypophysaires).
– une hormone hypophysaire stimulant des glandes endocrines relai = stimuline
– une hormone à action directe émise à partir d’une glande endocrine quelconque, autonome
ou relai et active sur l’effecteur périphérique.
 Les hormones = substances chimiques produites à distance du tissu cible et transportées dans le
sang
 Rôles physiologiques des hormones : quatre grandes fonctions
– Croissance et différenciation
– Maintien des constantes du milieu intérieur
– Reproduction
– Régulation du métabolisme

II/- Classification des hormones :

Certaines hormones dérivent du cholestérol = stéroïdes :


– hormones cortico-surrénaliennes : aldostérone, cortisol, DHEA et
androstènedione
Nature chimique
– hormones sexuelles : - androgènes notamment testostérone
(testicule)
– œstrogènes (oestradiol), progestérone (ovaire)
Hormones hydrosolubles Hormones liposolubles
catécholamines, hormones stéroïdes, hormones thyroïdiennes.
polypeptidiques et glycoprotéiques Caractéristiques :
Caractéristiques : - localisation cytosolique
- stockage dans des granules de - sécrétion par diffusion à travers
Caractère hydrosoluble
sécrétion la membrane plasmatique
ou liposoluble
- sécrétion par exocytose - liaison à des récepteurs
- localisation de leurs nucléaires après pénétration
récepteurs sur la membrane dans les cellules cibles.
plasmique des cellules cibles.

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Hormones polypeptidiques Hormones stéroïdes


Les hormones polypeptidiques sont Les hormones stéroïdes sont
synthétisées comme des produites à partir du cholestérol
protéines : qui est converti en prégnénolone
1. un précurseur dans la mitochondrie, la suite des
préprohormone, produit dans évènements ayant lieu dans le
le REG, sur lequel on trouve REL.
une séquence (peptide signal) Elles ne sont pas stockées
qui indique que c’est une
protéine qui va être sécrétée.
2. un clivage du peptide signal
une prohormone qui se dirige
vers l’appareil de Golgi, puis
stockée.
3. modification de la
prohormone pour former
l’hormone « mature ».
Parfois, l’hormone ne sera pas
Métabolisme et active qu’après transformation
excrétion des hormones dans le tissu cible.
La concentration plasmatique de l’hormone dépend de :
 Son taux de sécrétion par la glande endocrine
 Son taux d’élimination par le plasma par excrétion ou par
transformation métabolique
Les hormones sont métabolisées et excrétées essentiellement par le foie
et le rein.

Hormones hydrosolubles Hormones liposolubles


Circulent librement dans le Circulent liée à des protéines
plasma plasmatiques :
– à l’albumine
– à des protéines spécifiques
Transport des hormones (binding-protein) :
dans le sang • CBG : Corticosteroid Binding
Globulin ou transcortine pour le
cortisol
• SHBG : Sex Hormone Binding
Globulin pour les stéroïdes
sexuels (testostérone et
oestradiol)

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• TBG : Thyroxin Binding Globulin


pour les hormones
thyroïdiennes.
Seule la forme libre peut diffuser à
travers la paroi capillaire et gagner
ses cellules cibles (forme
biologiquement active).

III/- Mode d’action des hormones :

1. Récepteurs :
• La fixation de l’hormone sur des récepteurs spécifiques entraîne une séquence d’évènements
aboutissant à la réponse cellulaire.
• Récepteurs : protéines possédant des sites de fixation pour les ligands (hormones). Plusieurs
types :

Récepteurs membranaires Récepteurs intracellulaires


- récepteurs- canaux - cytosoliques
- récepteurs- enzymes - nucléaires
- récepteurs couplés à la protéine G

• Les hormones peuvent induire une régulation des récepteurs donnant lieu à des interactions
hormonales, à l’origine de :

à concentration adéquate, une hormone augmente la réponse des cellules


cibles à une autre hormone.
Une permissivité Exemple : les hormones thyroïdiennes augmentent le nombre de récepteurs
de l’adrénaline dans les cellules cibles augmentant ainsi l’effet de cette
dernière
il y a synergie lorsque plusieurs hormones sont complémentaires, leur effet
Une synergie
combiné étant plus important que la somme de leurs effets individuels.
une hormone entraîne une diminution du nombre de récepteurs d’une autre
hormone réduisant ainsi l’activité de cette dernière.
Un antagonisme
Exemple : la progestérone et les oestrogènes au cours de la
grossesse.

2. Mode d’action des hormones hydrosolubles :


1) Fixation des hormones hydrosolubles sur la portion extracellulaire des récepteurs de la
membrane
2) Déclenchement d’une séquence d’évènements intracellulaires (voies de transduction) suite à
la formation du complexe hormone-récepteur
3) Aboutissement à la réponse physiologique correspondante.

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3. Mode d’action des hormones liposolubles :


1) Diffusion des hormones liposolubles dans la cellule cible
2) Fixation aux récepteurs intracellulaires et leur activation
3) Déplacement du complexe hormone-récepteur activé vers le noyau
4) Fixation du complexe hormone-récepteur sur la chromatine au niveau d’une région de l’ADN.
5) Transcription de gènes de l’ADN en ARN messager (ARNm).
6) Traduction de l’ARNm dans les ribosomes cytoplasmiques avec production de molécules
protéiques spécifiques (enzymes et protéines).

IV/- Déterminants du contrôle de la sécrétion hormonale :

La sécrétion de nombreuses hormones est contrôlée, en


partie, directement par la concentration plasmatique
d’ions spécifiques ou de nutriments organiques.
L’hormone a pour fonction de réguler par rétrocontrôle
négatif la concentration plasmatique de l’ion ou du
nutriment.

Contrôle par les concentrations


plasmatiques d’ions et de
nutriments

 Outre la médullosurrénale, d’autres glandes


endocrines sont contrôlées par le système nerveux
autonome par le biais d’afférences sympathiques et
parasympathiques inhibitrices et stimulatrices.
Exemple : l’insuline et les hormones gastro-intestinales
Contrôle nerveux voient leur sécrétion stimulée par le système nerveux
parasympathique et inhibée par le système sympathique.
 Il faut noter que les hormones sécrétées par
l’hypothalamus et la posthypophyse sont sous
contrôle du système nerveux central (neurones
provenant de l’encéphale).
La sécrétion d’une hormone peut être contrôlée par la
concentration plasmatique d’une autre hormone, appelée
Contrôle par d’autres hormones hormone tropique, qui a également un effet sur la
croissance de la glande concernée (effets
trophiques).

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V/- Troubles endocriniens :

Toutes les affections endocriniennes peuvent être classées en deux groupes, malgré la grande variété
des symptômes observés :

Hyposécrétion : Trop peu d’hormones Hypersécrétion : Trop d’hormones


Quantité d’hormone sécrétée insuffisante soit :  Sécrétion d’une quantité excessive
 Due à une anomalie de fonctionnement de d’hormone par la glande endocrine =
la glande endocrine = hyposécrétion hypersécrétion primaire.
primaire ou primitive.  Sécrétion hormonale stimulée de façon
 Due à une insuffisance de l’hormone exagérée par l’hormone trophique =
trophique, la glande endocrine étant saine = hypersécrétion secondaire.
une hyposécrétion secondaire.

Pour le diagnostic d’une hyposécrétion : Pour distinguer une hypersécrétion primaire


administration de l’hormone trophique ou d’une hypersécrétion secondaire :
stimuline. Pour distinguer une hyposécrétion dosage de la concentration plasmatique de
primaire d’une hyposécrétion secondaire, on l’hormone et de son hormone trophique.
dose la concentration plasmatique de l’hormone  Dans l’hypersécrétion secondaire : la
trophique : concentration de l’hormone et de l’hormone
 Dans l’hyposécrétion primaire, son taux est trophique est élevée ;
élevé ;  Dans l’hypersécrétion primaire : la
 Dans l’hyposécrétion secondaire, il est concentration de l’hormone est augmentée
inférieur à la normale. exerçant un feedback négatif sur l’hormone
trophique dont la concentration est
diminuée.

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Biochimie : Généralités sur les hormones

I/- Introduction : Il n’existe pas de cellules qui peuvent fonctionner sans communiquer avec les
cellules voisines  Pas d’organes qui peuvent fonctionner sans communiquer avec les autres
organes  la communication cellulaire = la vie pour l’homme.

Environnement
Réponses
externe

Sites
Signaux
subcellulaires

II/- Définition : la signalisation cellulaire est la communication : le passage du signal (messager


chimique) de la cellule émettrice vers la cellule réceptrice.

 Signalisation intercellulaire : communication entre les cellules : la principale méthode utilise des
substances messagères qui sont sécrétées par des cellules productrices de signaux.
 Signalisation intracellulaire : communication entre les organites d’une même cellule : chaine de
signalisation dans la cellule, répondant aux stimuli extracellulaires et intracellulaires.
 Toutes les cellules produisent et reçoivent des signaux multiples et variés : les signaux
extracellulaires sont traduits en chaine de signalisation intracellulaire qui contrôlent de
nombreuses activités biochimiques d’une cellule et peuvent également déclencher la formation
de signaux extracellulaires supplémentaires.

III/- La signalisation intercellulaire :

1. Rôle : La transduction du signal intercellulaire influence presque toutes les réactions


physiologiques, contrôle :
 Flux métabolique
 Division cellulaire
 Croissance

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 Différenciation
 Développement
 Sous l’influence d’informations sensorielles, par des stimuli externes.

2. Outils :

Interaction Molécules d'adhésion


cellule-cellule
Jonctions lacunaires

Selon le signal Messager extracellulaire

Signalisation électrique

a) Les messagers extracellulaires : les cellules envoient des signaux sous forme de molécules
messagères spécifiques que la cellule cible traduit en réaction biochimique. Les cellules de
signalisation peuvent simultanément influencer de nombreuses cellules par des molécules
messagères afin de permettre une réaction temporairement coordonnée dans un organisme. Se
fait par 3 voies,

Voie nerveuse Voie humorale Voie locale


Se fait par transmission synaptique  Transmission  Signalisation paracrine :
par des neurotransmetteurs entre endocrinienne : le l’hormone atteint les
cellules nerveuses (cellules messager (hormone) est cellules cibles par
nerveuses, cellules musculaires, synthétisé dans les diffusion passive. La
cellules sécrétrices). cellules endocrines cellule productrice doit se
exporté via le sang vers les trouver à proximité de la
cellules cibles. cellule réceptrices (mais
 Transmission ne sont pas les mêmes)
neuroendocrinienne : le par des médiateurs
message chimique locaux.
(neurohormone) est  Signalisation autocrine :
synthétisé par la cellule les cellules de même type
nerveuse exporté communiquent entre elles
(exocytose) via le sang par des récepteurs où va
vers les cellules cibles se lier les médiateurs
réceptrices locaux

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b) Interaction cellule-cellule :

La communication entre les cellules limitrophes


Jonctions lacunaires

est possible par contact direct sous la forme de


« jonctions de trous ».
Les carrefours sont des canaux qui relient deux
cellules voisines pour permettre un échange
direct de métabolites et de molécules de
signalisation entre les cellules.

Communication directe entre les cellules à l’aide


Molécules d’adhésion

de protéines de surface : une protéine de surface


cellulaire lie une protéine complémentaire
spécifique d’une autre cellule

c) Signalisation électrique : La conduction des impulsions électriques par les cellules nerveuses est
basée sur les changements dans le potentiel de la membrane. La cellule nerveuse utilise ces
changements pour communiquer avec d’autres cellules à des terminaisons nerveuses
spécialisées, les synapses.

3. Mécanisme : La production de signaux est régulé de sorte qu’il ne soit produit que sur un
stimulus particulier (De cette façon les voies de signalisation peuvent être couplées entre elles et
coordonnées)
1) Le signal de déclenchement induit la libération du messager stocké ou stimule sa biosynthèse
2) Transport vers la cellule cible (Si proche ‘’diffusion cellule-cellule’’, si longue ‘’par la
circulation sanguine’’)
3) Réception du signal par la cellule cible par une liaison spécifique au récepteur
4) Conversion du signal en cascade de signal intracellulaire dans la cellule cible.

4. Régulation : endocrine ou neuroendocrine, régulé par,


– Signaux de déclenchement extrêmes
– Boucles de rétrocontrôle
– Dégradation de l’hormone
– Modification de l’hormone
– Quantité de récepteur
– Activité de récepteurs

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IV/- Messager chimique : Les signaux intercellulaires se produisent par la médiation de messagers
chimiques extracellulaires appelés selon le mode de communication cellulaire : hormones,
neurohormones, neurotransmetteurs ou médiateurs locaux

1. Différence entre hormone et neurotransmetteur :

Hormone Neurotransmetteur
Produite par les glandes endocrines et sont Sont libérés dans l’espace synaptique par la
libérées dans la circulation sanguine où ils terminaison d’une cellule nerveuse pré-
trouvent leurs cibles d’action une certaine synaptique stimulée, transmette un signal
distance de son origine nerveux la cellule nerveuse post-synaptique
voisine.

2. Neurohormone : est un messager chimique produit par un neurone et qui agit comme une
hormone. Elle est créée et libérée exactement comme un neurotransmetteur, mais là où le
neurotransmetteur agit sur un neurone à une distance très réduite (la synapse), la
Neurohormone agit à distance, comme une hormone, sur l'ensemble des cellules pouvant être
affectées.

3. Cytokines : sont des molécules (Glycoprotéines) informationnelles qui ne diffusent pas dans tout
l’organisme (voir Hormone) ont un effet sur la cellule elle-même (autocrine) ou sur les cellules
voisines (paracrine). Les cytokines peuvent aussi être produites par d’autres tissus et leur effet se
fait à plus grande distance. Les cytokines ont des effets multiples mais leur action est le plus
souvent en rapport avec les réponses inflammatoire ou immunitaire de l’organisme.

Différence entre hormone et cytokine


Hormone Cytokine
– Peuvent etre des protéines, des stéroides,
des dérivés d’acides aminés, des dérivés – Sont des petites protéines
d’acide gras…
– Les cellules immunitaires et non
– Synthétisées et sécrétées par des glandes
immunitaires produisent les cytokines (pas
endocrines
les glandes endocrines)

– Activité unique – Activité vaste, redondante


– Mode d’action surtout localisée, in situ ou
– Mode d’action à distance (endocrine)
proche par voie autocrine, juxtacrine ou
paracrine. Rarement endocrine
– Spécificité vis-à-vis d’une cible principale – Cible : cellules hématopoïétiques et
bien déterminée nombreuses autres cellules
– Principalement sécrétée par un seul type de
– Produite par plusieurs types cellulaires
cellule spécialisé et localisé
Les cytokines agissent en combinant les
récepteurs apparentés. La combinaison peut
réguler la croissance cellulaire, la différenciation
cellulaire et moduler la réponse immunitaire

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Points communs entre les hormones et les cytokines


– Les cytokines et certaines hormones sont des protéines.
– Les deux sont impliqués dans la communication cellulaire.
– Les cytokines et les hormones agissent comme messagers chimiques.
– Ils voyagent à travers le sang.
– Les cytokines et les hormones se lient aux récepteurs et déclenchent leurs actions.
– Les deux sont essentiels pour presque toutes les activités qui se déroulent dans notre corps

4. Facteurs de croissance : les facteurs de croissance sont des substances protéiques ou stéroïdes
sans aucune relation avec l’hormone de croissance. Elles permettent la multiplication et la
prolifération des cellules de l’organisme. (De nombreux facteurs de croissance sont des cytokines)

V/- Hormones :

1. Définition :

De l’anglais hormone, proposé par W.M. Bayliss et E.H. Starling, formé sur le grec
Etymologie
ancien « hormé » = impulsion avec le suffixe « one ».
Molécule messagère véhiculée par le sang qui agit à distance de son site de
Biologie
production par fixation sur des récepteurs.

2. Propriétés :
– Messager chimique actif à faible concentration.
– Efficacité proportionnelle à la quantité sécrétée.
– Sécrétion par des cellules endocrines, regroupées en glandes endocrines richement vascularisés.
– Sécrétion de base + pics selon un rythme de sécrétion.
– Libération dans le sang et action à distance sur tissus ou organes cibles (proches ou à distance)

3. Classification :

Les hormones
Agissent sur des cellules éloignées (ex : insuline)
endocriniennes
La distance sur Les hormones
Agissent uniquement sur les cellules très proches (ex :
laquelle elles paracrines (ou
Interleukine-1 qui est une cytokine)
agissent médiateurs locaux)
Les hormones Agissent sur la même cellule qui les a libéré (exemple :
autocrines interleukine-2)
Une hormone qui agit sur différentes cellules cibles
Les hormones
somatiques pour produire des effets fonctionnels ou
systémiques
structurales spécifique
Fonctions
Une hormone d’une glande dont la fonction est de stimuler
Les hormones
la sécrétion d’hormones d’une autre glande « tropins ou
trophiques
tropic hormons ».
Seules les cellules ayant un récepteur spécifique pour une hormone donnée
La nature réagissent à sa présence (même si presque toutes les cellules du corps peuvent être
chimique exposées). Les hormones peuvent être :
– Acides aminés et dérives.

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– Polypeptiques.
– Protéiques.
– Lipidique (dérivés des acides gras, stéroïdes ou rétinoïdes)
– Petites molécules inorganiques : cas particulier de signalisation intercellulaire
« oxyde nitrique NO » atteint les cellules voisines soit par diffusion ou sous une
forme liée aux protéines et une modification des enzymes cibles s’ensuivent, ce
qui entraine un changement dans l’activité de ces enzymes.
Hormones hydrosolubles :
Messagers
– AA et dérives
chimiques
– Polypeptides
interagissant
– Protéines
avec des
– Dérivés des AG (stéroïdes et hormones thyroïdiennes)
récepteurs
– Neurohormones, neurotransmetteurs, cytokines et facteurs
membranaires
Leur degré de de croissance
solubilité en Messagers Molécules liposolubles :
milieu aqueux chimiques – Stéroïdes : Vitamine D ‘’c’est une hormone’’
pénétrant dans – Hormones thyroïdiennes
les cellules cibles – Rétinoïdes
et interagissant – Nucléoïdes
aves des – Petites molécules inorganiques
récepteurs – Prostaglandines
intracellulaires
Variable selon l’âge, le sexe, l’état physiologique, l’horloge biologique ou rythme
Sécrétion nycthéméral (Toutes les grandes fonctions physiologiques suivent ce rythme de 24h
hormonale qui peut être ultradien ‘’min ou heure’’, circadien ‘’24h’’, infradien ‘’mois ou années’’
ou mode pulsatile ‘’pic comme pour l’hormone lutéinisante’’)
En solution, ne nécessitent aucun mécanisme de
Les hormones transport spécifique, courte durée,
hydrosolubles concentration faibles (femtomolaire)
apparition rapide de l’action de ces hormones
 Lié à des protéines porteuses spécifiques ou
ubiquitaires.
 Transporteur : protéine capable de fixer de
façon réversible une ou plusieurs hormones
pour l’acheminer vers une cellule cible où il va
s’en séparer
 Soit :
Les  Transport spécifique avec une grande affinité et
Destinées des
hormones faible concentration
hormones
dans le sang Les hormones  Transport non spécifique avec une faible affinité
liposolubles et grande concentration

Les hormones doivent être transportées à une certaine distance de

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leurs organes cibles, la présence ou l’absence de mécanismes de


transport spécifique joue un rôle majeur dans la médiation de l’action
hormonale.
On a un ajustement de transport empêchant les manifestations
cliniques de carence ou d’excès d’hormones  Changements dans les
niveaux de protéines porteuses
La demi-vie d’une hormone est inversement liée à son élimination de
la circulation.
L’hormone libérée dans la circulation peut atteindre la cellule cible et
entrainer la réponse cellulaire, elle peut passer par :
Catabolisme  Le foie (cycle entéro-hépatique) : où elle est métabolisée,
hormonal inactivée grace à des transformations : Conversion, remaniements
structuraux ‘’hydroxylation, réduction, oxydation’’, conjugaison
‘’glucorono-conjugaison, sulfo-conjugaison’’ (le but de ces
phénomènes est de solubiliser les hormones)
 Le rein : où elle peut être excrétée.
Pour son excrétion, l’hormone est libérée dans le sang, subit une
L’excrétion
conjugaison au niveau du foie pour qu’elle soit excrété au niveau du
hormonale
rien
Le fonctionnement de chaque glande endocrine est soumis à une régulation interne
qui découle des réactions enzymatiques particulières intervenant dans son hormono-
synthèse. Il existe 3 mécanismes par lesquels les glandes endocrines sont stimulées
pour synthétiser et libérer des hormones,
 Stimuli humoraux : un stimulus humoral se réfère au contrôle de la libération
Les mécanismes
d’hormones en réponse à des changements dans les fluides extracellulaire tel
régulateurs du
que le sang : concentration d’ions ou de glucose dans le sang.
fonctionnement
 Stimuli hormonaux : se référent à la libération d’une hormone en réponse à une
endocrinien
autre hormone
 Stimuli nerveux : stimulation directe des glandes endocrines pour libérer les
hormones.
Toutes les glandes dépendent aussi de mécanismes extrinsèques qui fonctionnement
selon le même principe cybermétrique « rétrocontrôle ou feedback ».

V/- Signalisation intracellulaire :

1. Notion de base :
 Les signaux externes tels que les hormones sont spécifiquement reconnus par les récepteurs qui
traduisent le signal externe dans une chaine de signalisation intracellulaire.
– Les voies de signalisation intracellulaires contrôlent toutes les fonctions de la cellule telle que le
métabolisme intermédiaire, l’activité de division cellulaire, la morphologie et le programme de
transcription.
– Une régulation supplémentaire est obtenue par un nombre variable de récepteurs hormonaux
par type de cellule cible.

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2. Réception des signaux externes :

Les moléculaires informationnelles transfèrent le signal du milieu extracellulaire au milieu


intracellulaire en faisant appel à des récepteurs protéiques ayant un site de reconnaissance
spécifique à l’hormone qui permettent la transduction du signal. Selon la nature de ces hormones on
distingue 2 types,

– Membranaire : ligands hydrophiles (lipophiles).


– Nucléaire ou cytoplasmique : ligands lipophobes (liposolubles).

3. Activation et désactivation des protéines de signalisation :

La transduction de signaux intracellulaires se


produit dans un réseau impliquant de
nombreux composants de signalisation qui
communiquent entre eux.

Les fonctions clés de la signalisation


intracellulaire sont exécutés par des
protéines qui ont la capacité de : reconnaitre,
traiter et traduire (transduction)
spécifiquement les signaux.

Les principaux transducteurs de signaux sont : Récepteurs, enzymes de signalisation et protéines de


régulatrice à activité GTPasique.

Activation des protéines de signalisation Inactivation des protéines de signalisation


– Modifications covalentes
– Liaison d’autres molécules de signalisation.
– Liaison des inhibiteurs
– Compartimentation
– Modification inhibitrice
– Transitions conformationnelles.
– Suppression des éléments d’activation.
– Elimination des inhibiteurs
– Ciblage des membranes

4. Traitement des signaux multiples :


 Une protéine de signalisation doit souvent recevoir plusieurs signaux simultanément afin de
devenir pleinement activé.
 La capacité de traiter plusieurs signaux d’entrée en même temps est basée sur la structure
moléculaire des protéines de signalisation chacun capable de reconnaitre un signal différent.
 Cette propriété permet le traitement de différents signaux, le réglage fin et régulation de la
signalisation et la formation de grands réseaux d’interaction.

VI/- Outils moléculaires intervenant dans la signalisation intracellulaire :

 1er messager (hormone)


 Récepteurs

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 Enzymes de signalisation
 Protéines adaptatrices
 Second messager

1. Récepteurs :
a) Définition :
 Les récepteurs reçoivent des signaux
externes et déclenchent la signalisation
intracellulaire
 La première étape du traitement des
signaux externes implique des récepteurs
qui reconnaissent spécifiquement le
signal et lancent la signalisation
intracellulaire dans un seul type de cellule
seulement (Seules les cellules qui possèdent une protéine spécifique le récepteur de l’hormone
peuvent agir comme cellules cibles)

b) Caractéristiques :

Spécificité Il fixe un seul type de ligand (Hormone)


Affinité Il fixe ce ligand à faible concentration
Réversibilité Liaison non covalente, R-L se dissocie. Concentration dépendante
Saturabilité Le nombre de récepteurs étant fini Hormone qui se fixe sera limité aussi
Couplage La fixation du ligand sur le récepteur transmet un signal

c) Classification :

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Récepteurs

Transmembranaires Nucléaires

Récepteurs Récepteurs
Récepteurs non couplés à
canaux non canaux
ioniques : la protéine G
ioniques :
récepteurs récepteurs
ionotropiques couplés à la Récepteurs Récepteurs
protéine G couplés à Autres
enzymes récepteurs
une enzyme
Effecteur peut Récepteurs Récepteurs
protéines Récepteurs
etre une Guanylate
kinase couplées à une
enzyme ou un cyclase
tyrosine kinase
canal ionique
Récepteurs Récepteurs
tyrosine kinase couplées à une
sérines/thréonine
Récepteurs kinase
sérine/thréonine
kinase

Récepteurs transmembranaires Récepteurs nucléaires/cytosolique


 Hormones hydrosolubles : Peptidiques,  Les hormones liposolubles : Stéroïdes,
Monoamines et prostaglandine Vitamines LS et Vitamine D
 La plus part sont des oligomères. Présente 3  Une architecture protéique caractéristique
portions :  cinq à six domaines d’homologie désignés A
 Extracellulaire : fixe l’hormone àF
 Domaine transmembranaire.  Ne déclenche pas une cascade de
 Domaine intracellulaire : induit la signalisation se fixe directement sur l’ADN.
transduction du signal  Codés par plus d’un gène (ex : Hormones
Thyroïdiennes et œstrogène)
 Transmettre les signaux de plus d’une
hormone (ex : DHT et testostérone)

d) Interaction entre l’hormone et le récepteur :


 Les récepteurs sont les partenaires de liaison spécifiques pour la signalisation des molécules
 Les récepteurs sont capables de reconnaître et de lier spécifiquement les messagers en fonction
de leur structure chimique
 L’intensité de la transmission du signal dépend de Concentration du complexe hormone-
récepteur qui dépend de :
 La concentration de l’hormone disponible,
 L’affinité de l’hormone pour le récepteur
 la concentration du récepteur.

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 La signalisation du récepteur dépend de :


 Concentration hormonale
 Concentration du récepteur
 Activité et modification du récepteur.

e) Régulation de l’activité du récepteur :

L’activité des récepteurs est rigoureusement régulée afin d’adapter la signalisation à l’intensité et à la
durée des signaux extracellulaire. Et Ceci par :

 La concentration du récepteur
 L’affinité du récepteur
 Expression du récepteur
 La dégradation ciblée
 Internalisation
 Activation par phosphorylation (comme la tyrosine kinase qui commence par elle-même)

2. Protéines adaptatrices ou protéines d’ancrage :

a) Caractéristiques :
 Ne pas avoir d’activité
enzymatique
 Fournir des sites
d’ancrage pour d’autres
protéines de signalisation
 Aide à l’organisation de
complexes de
signalisation multi
protéines
 Apporter des
modifications régulatrices

Grâce à des domaines structuraux particuliers ces protéines adaptatrices (d’ancrage ou protéines
échafaudage) interagissent avec d’autres protéines voire avec des lipides membranaires assurant
leur rôle d’intermédiaire entre différents modules de signalisation. Les domaines Protéine-Protéine,
Protéine-membrane ne sont pas propres aux protéines adaptatrices

Une même protéine adaptatrice peut présenter plusieurs domaines d’interactions identiques ou
différents.

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b) Types :

3. Enzymes de signalisation :
 Les enzymes de signalisation sont au cœur de la signalisation intracellulaire
 En modifiant d’autres enzymes ou protéines, les enzymes de signalisation transmettront le signal
ou mettront fin à la signalisation par :
 Transitions allostériques : modifie les forces de liaisons qui associent les sous-unités entre
elles sans aller à l'état de dissociation, induit un changement conformationnel du site actif
suite à la fixation du substrat.
 Modifications covalentes (Phosphorylation/déphosphorylation)
 Ciblage membranaire

Les enzymes de signalisation les plus importantes sont « les Protéines kinases et Phosphatases » qui
assurent La synthèse et la dégradation des seconds messagers et les GTPasique  Modification
covalente des protéines de signalisation

 Rôles :
 Activer ou désactiver d’autres protéines de signalisation
 Recevoir et transmettre des signaux
 Produire des messagers de faible poids moléculaire, les deuxièmes messagers
 Passer d’un état actif à un état inactif
 Fonctions :
 Les enzymes de signalisation induisent des modifications convalentes des protéines de
signalisation pour réguler leur activité et leur localisation subcellulaire.
 Formation de seconds messagers : Catalysent la formation, la dégradation ou la libération
d’effecteurs de petites molécules : Phospholipases, Adenyl cyclase.
 Régulation GTPase : Basculent entre les conformations actives et inactives, en fonction de la
liaison de GDP ou GTP.

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 Mécanisme général :
1) Activation de la protéine kinase par :

le facteur déclenchant peut être le couplage « fixation de l’hormone à son


Directement récepteur», qui change sa conformation pour faire apparaitre le site actif et active
directement l’enzyme de signalisation (Récepteur = enzyme)
le récepteur n’est pas l’enzyme, il fait appel à une protéine adaptatrice pour activer
Indirectement l’enzyme
certaines protéines kinases dépendent d’autres protéines kinases

2) la protéine kinase phosphoryle une autre protéine via l’ATP

 Types d’enzyme de signalisation/Protéine Kinase :

Protéine kinase Dépendante de : (Seconds messagers) Active les :


Enzymes
Canaux Ioniques
Protéine kinase A AMP cyclique Protéine de Cytosquelette
Facteurs de transcription
Récepteurs membranaire
Membrane : Diacylglycérol et Ca2+
Protéine Kinase C (Phosphatidylserine) (Se lie au diacylglycérol Protéines
présent dans la membrane)
Membrane : C'est par son domaine PH
Protéine Kinase B qu’elle se lie au phosphatidylinositol PIP3 Protéines
présent dans la membrane.
Protéine Kinase G Dépendante du GMP Protéines
CAM-Kinase Calmoduline qui fixe le Ca2+ Protéines
Enzymes
Protéine RAS (protéine adaptatrice sans
MAP-Kinase Protéines
activité enzymatique)
Facteurs de transcription

4. Messagers intracellulaires diffusibles : Messagers secondaires :

a) Définition :

L’activation intracellulaire des enzymes dans une chaîne de signalisation peut conduire à la formation
de petites molécules de signalisation diffusables dans la cellule. Ces molécules de signalisation
intracellulaires, appelées « Second messagers ».

b) Caractéristiques :
 Peut être formé et inactivé par des réactions enzymatiques
 Peut être libéré (Sont cytosoliques) ou localisées (au niveau membranaire)
 Activent les enzymes de signalisation
 Autorisent l’amplification du signal
 Sont produites et deviennent actives de façon opportune et contrôlée localement

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 Chaque second messager à sa protéine kinase

Enzyme de signalisation Second messager Active


Adénylate Cyclase AMPC la protéine Kinase A
Phospholipase C (Enzyme Diacylglycérol DAG (hydrophobe) Protéine Kinase C
cytosolique à translocation Phosphatidylinositol IP3
membranaire) CAM-Kinases
(hydrosoluble)
PI3-Kinase (Enzyme cytosolique à Phosphatidylinositol-3-phosphate
Protéine Kinase B
translocation membranaire) PIP3
Phospholipase A2 Acide arachidonique Eicosanoides
Guanylate cyclase
Peut-être cytosolique (activée
par NO)
GMPc Protéine kinase G
Ou membranaire (activé par
l'Atrial Natriuretic Peptide ANP
ou BNP)
GMPc phosphodiestérase
GMP
(enzyme membranaire)

V/- Voies de signalisation :

1. Les récepteurs couplés aux protéines G (RCPG) :


a) Introduction :
 Elles ont été découvertes par Alfred G. Gilman et Martin Rodbell (prix Nobel de médecine 1994)
 Les protéines G pour "Guanine nucleotide binding proteins participent à la transduction du signal
 Ce sont des intermédiaires entre les récepteurs d'hormones situés dans la membrane plasmique
et les systèmes réactionnels intracellulaires
 Les protéines G appartiennent à la famille des enzymes GTPases (E C 3 6 5 1 qui hydrolysent la
Guanosine triphosphate)

b) Structure du récepteur :
 Actuellement, on recense 826 RCPG chez l'homme Les
séquences codantes de leur gènes représentent plus de
1% du génome
 L'extrémité N terminale extracellulaire qui peut subir des
modifications post traductionnelles de type N
glycosylation
 7 hélices α transmembranaires TM 1 à TM 7 reliés par 3
boucles intracellulaires (I1I2I3) et 3 boucles extracellulaires (E2E3)
 Un pont disulfure entre les boucles El et E2
 L'extrémité C terminale intracellulaire qui possède parfois des sites d'ancrage lipidique dans la
membrane création d'une 4ème boucle, I4
 Cette extrémité peut être phosphorylée (sur différents résidus par la protéine kinase A, la
protéine kinase C ou les GRK « G protein coupled receptor kinases »)
 Les protéines G sont des protéines hétérotrimétriques liées à la membrane, constituées de 3
sous unités :

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 Alpha 39 46 kDa
 Beta 35 39 kDa
 Gamma 8 kDa
 Deux sous unités sont directement liées à la
membrane :
 L'extrémité N terminale de la sous unité α
 L'extrémité C terminale de la sous unité γ
 Elles sont modifiées par des groupements
lipidiques myristoyle et isoprényle

La famille des GTPases contient des petites protéines G monomériques qui participent à d'autres
processus cellulaires :

 La synthèse des protéines,


 La division cellulaire
 La translocation des protéines au travers de la membrane
 Le transport des vésicules dans la cellule

c) Mécanisme d’action :
 Quand une hormone se fixe à son récepteur sur la
face externe de la membrane plasmique, celui-ci
change de conformation
 Le récepteur activé, se fixer à une protéine G
(inactive chargée en GDP) située sur la face
interne de la membrane plasmique.
 Le GDP est remplacé par le GTP activant ainsi la
protéine G
 Les sous unités β et γ forment un complexe libéré
de la sous unité α après l'échange du GDP en GTP
 Une fois activée, la sous unité α se dissocie du
récepteur et se fixe à sa protéine cible appelée
effecteur en l'activant
 L'activité GTPase de la sous unité α hydrolyse le
GTP ce qui entraîne la réassociation des 3 types
de sous unités de la protéine G
 La protéine G retrouve sa conformation liant le
GDP et elle est de nouveau inactive

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d) Rôles :

Les protéines G amplifient le signal :

 Chaque RCPG stimule de nombreuses molécules de protéines G


 Chaque complexe [protéine G protéine cible] est impliqué dans de nombreuses réactions avant
que la protéine G ne soit inactivée

Les facteurs de la multiplicité des voies de signalisation :

 Le couplage du récepteur à plusieurs sous types de protéines G différentes.


 Les sous unités [β γ] peuvent agir sur des effecteurs différents de ceux reconnus par la sous unité
α, après l'activation et la dissociation des sous unités

e) Exemples :

Second
1er signal enzyme mécanisme
messager
Adenylate
Effecteur cyclase (AC), AMPc, nécessaire à l’activation de la
membranaire : enzyme protéine kinase A par libération de
agoniste  membranaire deux s/u catalytiques qui lui sont
Voie de adrénergique qui transforme associés.
l’adénylate « adrénaline », ATP en AMPc, Lorsqu’elle est activée, elle
AMPc
cyclase glucagon, activée par la phosphoryle et régule l’action :
AMPc ACTH, TRH, s/u s Des enzymes, des canaux
TSH, GNRH, (stimulatrice) et Pénètre le noyau pour phosphoryler
FSH, LH, inhibée par la les protéines histones et non
GHRH, GH… s/u i histones
(inhibitrice)
Voie IP3/calmoduline : IP3,
molécule hydrosoluble
cytoplasmique qui se fixe sur son
récepteur au niveau du canal
calcique au niveau du RE : permet la
libération du Ca2+
1) Le Ca2+ se fixe sur une protéine
Phospholipase C plasmique « la calmoduline »
Effecteur (PLC), enzyme 2) Le complexe Ca-Calmoduline
Voie de la
membranaire : cytsolique à active une protéine kinase Ca-
phospholipa DAG et
histamine, translocation Calmoduline dépendante
se DAG et IP3
angiotensine, membranaire, « CAM-Kinase » interagit avec
IP3
gastrine, PTH hydrolyse PIP2 les protéines cibles pour
en IP3 et DAG moduler leurs activités.
Voie du DAG : DAG hydrophobe,
situé au niveau membranaire.
1) La translocation d’une protéine
kinase C (PKC) inactive de
l’appareil de golgi vers la
membrane plasmique, où elle
est activée via le DAG et Ca2+.

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2) PKC phosphoryle et active de


nombreuse protéines cibles.

La phospholipase A2 hydrolyse
l’acide arachidonique (au niveau
Voie de la Phospholipase membranaire), donnant naissance
phospholipa A2 (PLA2), aux eicosanoides (prostaglandines).
se A2 - enzyme Ces derniers peuvent jouer eux
acide cytosolique à meme le role de messager en
arachidoniq translocation activant leurs propres récepteurs
ue membranaire membranaires (à effecteurs
Adénylate Cyclase ou PLC) ou
nucléaires
Voie de la
C’est la même chose que l’AMPc sauf que c’est à partir du GTP. La GMPc active la
guanlylate
protéine kinase G.
cyclase
1er signal : le facteur natriurétique atrial (ANF) et monoxyde d’azote (NO)
GMPc
En l’absence de photons :
Le GMPc produit par la guanylate
cyclase maintien ouvert les canaux
cationique du segment externe des
batonnets :
Phosphodiestér
1) Entrée du Na2+ et Ca2+ dans la
ase (PDE),
cellule
enzyme
2) Dépolarisation
membranaire
Photon, 3) Libération du glutamate
qui hydrolyse le
rhodopsine 4) Inhibition des neurones
Voie de la GMPc en GMP,
« voie de bipolaires
phosphodies effecteur de la GMP
signalisation 5) Inhibition de la vision
térase GMP rhodopsine :
photonique de La stimulation de la rhodopsine =
récepteur
la rétine » rétinol :
impliqué dans le
1) Activation de la PDE
phénomène de
2) Diminution du GMPc
vision. Activée
3) Inhibition de l’entrée de Na2+ et
par la s/u t
Ca2+
4) Hyperpolarisation
5) Diminution de la glutamate
6) Levée d’inhibition exercée par
les neurones bipolaires

2. Les récepteurs à activité enzymatique :


a) Les récepteurs Guanylate Cyclase :
 Le récepteur est une protéine transmembranaire et le seul ligand connu à ce jour est le facteur
natriurétique atrial (sécrété par l'atrium de l'oreillette)
 Le récepteur peut aussi être localisé dans le cytosol et son ligand est le monoxyde d'azote (NO)
 Dans les deux cas, le ligand active le récepteur ce qui conduit à la conversion du GTP en GMP
cyclique
 Le GMPc a de nombreux effets :

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 Directement : en activant les phosphodiéstérases et certains canaux de la membrane plasmique


 Indirectement : par l’intermédiaire de la protéine kinase G PKG qui par phosphorylation de
plusieurs protéines entraîne divers effets.

b) Les récepteurs à activité tyrosine Kinase :


 Les récepteurs à activité tyrosine kinase médient le signal perçu en phosphorylant des tyrosines
des protéines cibles. Famille la plus importantes des récepteurs enzymatiques.
 La phosphorylation des tyrosines a pour rôle : Moduler l’activité enzymatique, créer des sites
d’ancrage pour des domaines protéines spécifiques permettant le regroupement de plusieurs
partenaires protéiques …
 Structure du domaine cytoplasmique : comprend « un site de fixation d’ATP, une zone
phosphorylable riche en ATP, une zone à activité tyrosine kinase ».
 Exemple : Le récepteur de l’insuline
 Glycoprotéine sous forme de dimère α2β2
1) La fixation de l'insuline sur le récepteur
de l'insuline induit une
autophosphorylation de plusieurs
tyrosines de la sous unité β
intracellulaire
2) Cette autophosphorylation induit des
changements de conformation qui, à
leur tour, induisent l'activation de
l'activité tyrosine kinase
3) Le récepteur de l'insuline peut alors
phosphoryler différentes protéines
cibles effectrices

Les ligands peuvent également être : des hormones protéiques (IGF…), facteurs de croissance
protéique (EGF, PDGF, FGF…), éphrines …

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c) Les récepteurs a activité Sérine / Thréonine Kinase :


 L’activité sérine/thréonine kinase intéresse la partie intracellulaire.
 Ligands : Superfamille des TGF- (facteurs de différenciation cellulaire)
 TGF, BMP, CDF, GDNF.
 Récepteurs : héterodimère de 2 sous-unités, TRBI et TRBII.
 Voie de signalisation : TGF- est un régulateur multimérique de la croissance cellulaire inhibant la
prolifération de certains types cellulaires et stimulant d’autres.
 Mécanisme :
1) TGF- se lie au TRBII
2) Recrutement du TRBI, et activation du domaine STK intra-cellulaire
3) TRBII phosphoryle TRBI
4) Phosphorylation de facteur de transcription Smad par TRBI

3. Récepteurs couplés à une enzyme :


a) Récepteurs couplés à une tyrosine kinase :
 Sont dépourvus d’activité enzymatique, Leur di ou trimérisation (association de ces 2 ou 3 sous-
unités) induite par la liaison du ligand entraine le recrutement à la membrane et l’activation de
tyrosine kinase cytosolique qui relaient le signal en aval
 Ligands : Cytokine, Hormone de croissance GH, prolactine, leptine, érythropoïétine.
 Tyrosine kinase (Enzyme couplé) : On distingue,
 Les tyrosines Kinases de la famille JAK (Janus kinase), elles sont associées aux récepteurs des
cytokines et sont dépourvues de domaines SH2 ou SH3
 Les Tyrosine kinase de la famille Src elles associées aux récepteurs des antigènes et sont
dépourvues de domaines SH2 et SH3
b) Récepteurs couplés à une sérine/thréonine kinase.

4. Récepteurs canaux ioniques :

Récepteurs ionotropiques Récepteurs métabotropiques

• Canal ionique et récepteur ne font • Canal ionique couplé à un récepteur


qu'un récepteur • C'est les récepteurs couplés à des
• C'est les récepteurs canaux ioniques canaux ioniques

a) Récepteurs ionotropiques :
 Un groupe de canaux ioniques transmembranaires qui s’ouvrent ou se ferment en réponse à la
liaison d’un messager chimique (Neurotransmetteurs)
 Le site de liaison des ligands endogènes sur les complexes protéiques est situé sur une partie
différente de la protéine un site de liaison allostérique que l’emplacement du pore de conduction
ionique

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 Le canal ionique est régulé par un ligand et est généralement très sélectif pour un ou plusieurs
ions tels que Na+, K+, Ca 2 ou Cl
 Il existe plusieurs classes de récepteurs ionotropes ;

Les récepteurs P2Y : à 7 hélices


transmembranaires, couplés à des protéines G
Les récepteurs trimériques activés par l'ATP hétérotrimériques
Récepteurs purinergiques Les récepteurs P2X : protéines
transmembranaires qui forment des canaux
ioniques non sélective (Na, Ca, K)
Récepteurs tétramériques activés par le glutamate
Des canaux cationiques : le récepteur
nicotinique d’ACH, les récepteurs 5 HT3 de la
Les récepteurs pentamériques ou "Cys
sérotonine
loop "
Des canaux anioniques : le récepteur GABA, le
récepteur glycine

b) Récepteurs métabotropiques :
 Sont des récepteurs couplés à une protéine G dont l’effecteur est soit :
 Un canal ionique
 Une enzyme adénylate cyclase (AC) ou phospholipase C (PLC), qui produit un second messager
activant une protéine kinase (PK), l’un ou l’autre contrôlant un canal ionique.
 Les ligands sont des neurotransmetteurs.
 Ces récepteurs sont plutôt lents à cause des intermédiaires mit en jeu.
 L’activation se fait soit :
 Directe : par la protéine G elle-même ou les s/u ,  ou ɤ qui stimulent directement
l’ouverture des canaux.
 Indirecte : Par un second messager, AMPc, DAG, IP3/Ca2+ ou une protéine kinase
dépendante du RCPG.

5. Récepteurs nucléaires :
a) Définition :
 Des petites molécules lipophiles peuvent traverser la membrane plasmique ou entrer dans le
noyau (via les pores nucléaires) et donc entrer dans les cellules
 Les médiateurs des effets de ces petites molécules lipophiles sont les récepteurs nucléaires
 Ce sont dans la majorité des cas des facteurs de transcription activés par un ligand les petites
molécules lipophiles qui régulent la transcription de réseaux complexes de gènes
b) Ligand :

Ces petites molécules lipophiles sont essentiellement

 Le cholestérol
 Les hormones stéroïdes (dérivées du cholestérol) :
 Les glucocorticoïdes (exemple cortisol
 Les minéralocorticoïde (exemple aldostérone

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32
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 Les androgènes (exemple testostérone


 Les oestrogènes (exemple estradiol
 Les progestagènes
 Les acides biliaires (dérivés du cholestérol)
 Des dérivés d'acides aminés tels que les hormones thyroïdiennes (triiodothyronine) et la
mélatonine
 Des vitamines comme l'acide rétinoïque et la vitamine D 3 cholécalciférol
 Les leucotriènes (dérivés d'acides gras comme l'acide eicosapentaénoïque)
 L'hème

c) Rôles :
 Un grand nombre de récepteurs nucléaires ont un rôle de facteur de transcription
 Ce sont des protéines qui agissent dans le noyau (en relayant des signaux hormonaux) et qui
modulent la transcription des gènes)
 Ces récepteurs agissent en Trans ils induisent la transcription de gènes codant des protéines qui
à leur tour activent de nombreux autres gènes.

d) Structure :

Ils ont une structure globale conservée Ils sont constitués de 2 domaines :

 Un domaine de liaison à l'ADN ("DNA Binding Domain" DBD) sur des séquences d'ADN
particulières qui se trouvent à proximité des gènes qu'elles régulent. Ces séquences sont
appelées éléments de réponse à l'hormone ("Hormone Responsive Element" HRE). Le DBD
comporte une structure dite en « doigt de zinc ».
 Un domaine de liaison au ligand ("Ligand Binding Domain" LBD) LBD participe aussi à la liaison
des cofacteurs du récepteur (Co activateurs et Co répresseurs)

 Une fois activés ces récepteurs se fixent sur l'ADN sous forme d’homo ou d' hétérodimères
 Les acides aminés impliqués dans la dimérisation des récepteurs se trouvent dans les domaines C
et [E F]

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33
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e) Classification et mode d’action :

Les récepteurs nucléaires peuvent être classés en deux principales catégories selon :

 Leur mécanisme d'action


 Leur distribution subcellulaire en absence de leur ligand

 Les récepteurs nucléaires de type I situés dans


 le cytosol puis délocalisés dans le noyau
 La fixation du ligand sur un récepteur nucléaire de type I initialement situé dans
cytosol induit :
Les 1) La dissociation d'une protéine de choc thermique HSP
récepteurs 2) L'homo-dimérisation du récepteur nucléaire
nucléaires 3) La translocation du récepteur nucléaire (via un transport actif) du cytoplasme dans
de type I le noyau
4) La fixation du récepteur nucléaire sur une séquence spécifique de l'ADN appelée
élément de réponse à l'hormone
récepteurs des androgènes, récepteurs d’œstrogènes, récepteur des glucocorticoïdes
et récepteur de la progestérone
Quel que soit leur état ligand fixé ou non fixé les récepteurs de type II sont toujours
maintenus dans le noyau et ils sont fixés sous forme d'hétéro-dimères à l'ADN,
1) En l'absence de ligand les récepteurs nucléaires de type II sont souvent complexés
à des protéines corépresseurs
Les
2) La fixation du ligand sur les récepteurs nucléaires de type II induit la dissociation
récepteurs
des corépresseurs et le recrutement de protéines co-activatrices de la
nucléaires
transcription
de type II
3) Des protéines supplémentaires (dont l'ARN polymérase) sont ensuite recrutées
par le complexe [récepteur nucléaire de type II/ADN] pour la transcription de
l'ADN en ARN messager
Exemple : hormone de la thyroïde

 Tant que le récepteur n'a pas fixé le ligand il est dans une conformation inactive car le domaine
DBD est bloqué par un complexe protéique inhibiteur
 Quand le domaine LBD a fixé le ligand il change de conformation et l'inhibiteur est relargué
 Le domaine DBD est libre et il se fixe sur la séquence d'ADN spécifique HRE ce qui induit
l'activation de la transcription des gènes

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Appareil génital
Partie 02 ‘’féminin et
masculin’’

Introduction Embryologie de l'appareil génital


et
embryologie

Appareil Anatomie Ovaires.


génital Utérus et trompes de Fallope.
Vagin.
féminin Vulve.
Glandes mammaires.
Histologie Ovaires
Utérus et trompes de Fallope.
Vagin.
Glandes mammaires.
Physiologie Ovaires et cycle génital.

Grossesse et lactation.

Appareil Anatomie Testicules.


génital Voies spermatiques.
masculin
Verge (pénis)

Histologie Testicules.
Voies spermatiques.
Glandes annexes.
Organes génitaux externes.
Physiologie Les testicules

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Histologie : Embryologie de l’appareil


génital

I/-Introduction :
L’appareil de reproduction constitue l’ensemble des organes participant à la fonction de
reproduction quel que soit le sexe (le sexe de l’embryon ou futur humain est fixé dès la fécondation),
il atteint sa maturité fonctionnelle seulement à la puberté. Il comprend :

 Les gonades.
 Les voies génitales ou gonoductes.
 Les glandes annexées aux voies génitales.
 Les organes génitaux externes.

II/- L’ébauche gonadique :


 Sur une coupe transversale de la région
lombaire d’un embryon humain de 4
semaines :
 L’ébauche gonadique apparait à la face
postérieure de la cavité cœlomique, entre le
mésonéphros ‘’corps de Wolf’’ et la racine du
mésentère, sous forme d’un épaississement
de l’épithélium cœlomique. Connue sous le
nom de ‘’crête ou éminence génitale’’.

 2 dérivés mésoblastiques contribuent au développement de la gonade, ce sont :


 L’épithélium cœlomique.
 Le mésenchyme.

 Quant aux gonocytes primordiaux, leur


apparition se fait très tôt vers la 3ème semaine,
dans l’aire extra-embryonnaire au sein ou au
contact du diverticule allantoïdien, de là, ces
cellules migrent le long du mésentère dorsal
vers la crête génitale (ou ébauche gonadique).

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III/-Gonades indifférenciés :
 Au cours de la 6ème semaine, l’ébauche gonadique est le
siège de 2 transformations évolutives :
 Les gonocytes primordiaux envahissent la crête
génitale.
 L’épithélium cœlomique de la crête génitale prolifère
dans le mésenchyme, donnant naissance à des cordons
pleins ou cordons sexuels. Ces dernières continuent à
proliférer en profondeur et finissent par s’anastomoser
en un réseau complexe appelé Rete.
 Jusqu’à la fin de la 6ème semaine, la gonade revêt le
même aspect morphologique dans les 2 sexes, elle est
indifférenciée (le sexe génétique est déjà connu).

IV/- Différenciation testiculaire :


 Dès la 7ème semaine du développement embryonnaire, la gonade jusque-là indifférenciée, évolue
en testicules.
 Cette différenciation est conditionnée par le sexe génétique XY, elle est sous la dépendance de
gènes portés sur le bras court du chromosome Y (gonosome=chromosome sexuel).
 Sur le plan morphologique, l’évolution testiculaire de la gonade indifférenciée se caractérise par :

1. La migration des gonocytes dans les cordons sexuels :

Les cordons testiculaires ou cordons séminifères sont représentés par les cordons sexuels primaires
qui se détachent de tout l’épithélium cœlomique. Constitués de 2 types de cellules :

 Les gonocytes ou grandes cellules germinatives : gonocytes primordiaux à l’origine des


spermatogonies.
 Les petites cellules végétatives : d’origine cœlomique, qui se transforment en cellules de
Sertoli.
(Les cellules de Sertoli empêchent les gonocytes d’entrer en méiose et les isolent du tissu
environnant, constituent ‘’la barrière sang-spermatozoïde’’)

2. La différenciation dans le mésenchyme séparant les cordons testiculaires ‘’les cellules


interstitielles ou cellules de Leydig’’ : source des hormones, androgènes et testostérone dès la
8ème semaine du DE.

3. Interposition d’une lame conjonctive périphérique d’origine mésenchymateuse : c’est


l’albuginée, situé entre l’épithélium cœlomique et le reste de la glande génitale.

4. Au niveau des voies génitales :


 La fusion du rete devenu rete testis avec la partie adjacente des tubes mésonéphrotiques
situés dans la partie moyenne du corps de Wolf.
 Ces tubes (tubes mésonéphrotiques) qui à leur extrémité inférieure se jettent dans le canal
de Wolf (futur épididyme) deviennent les cônes efférents (voies spermatiques).
(Ainsi, s’établissent les premières connexions uro-génitales)

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 La testostérone sécrétée par les cellules de Leydig développe les canaux de Wolf qui
donnent : « l’épididyme, les canaux déférents, les vésicules séminales et les canaux
éjaculateurs ».

V/-Différenciation ovarienne :
 Dès la 8ème semaine du développement embryonnaire, la gonade jusque-là indifférenciée évolue
en ovaire.
 Cette différenciation est conditionnée par le sexe génétique XX, elle est sous la dépendance de
gènes étagés le long d’un chromosome X.

1. Régression des cordons sexuels primitifs :


 Les cordons sexuels refoulés vers la partie centrale de l’ovaire, constituent les cordons
médullaires. Ils sont en rapport avec les tubes mésonéphrotiques par un réseau de cordons
cellulaires, constituant le Rete Ovari.

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 Du Rete Ovari et de ses connexions avec les tubes mésonéphrotiques : après régression,
l’ensemble de ces structures primitives forment l’organe de Rosen Muller ou épophore.

2. Cordons sexuels secondaires :

Une 2ème poussée de l’épithélium cœlomique à l’origine des cordons sexuels secondaires, occupant
le cortex ovarien : ce sont les cordons corticaux ou cordons de Valentin FFeuger. Ces cordons
présentent 2 types de cellules :

 Les gonocytes ou grandes cellules germinatives : qui sont à l’origine des ovogonies, elles
vont se multiplier à l’origine du stock non renouvelable d’ovocytes : démarrage de la 1ère
division de méiose et son blocage. Aboutissant à la transformation des ovogonies en
ovocytes.
 Les petites cellules végétatives : d’origine cœlomique, entourant les ovogonies et formant
les cellules folliculaires ou follicules ovariens.

3. Interposition du mésenchyme : qui sépare tardivement les cordons corticaux de l’épithélium


cœlomique, celle-ci deviendra alors l’épithélium de revêtement de l’ovaire.

4. Voies génitales :
 Régression des canaux de Wolf (absence de testostérone).
 Développement des canaux de Muller : donnant les trompes, l’utérus et une partie du vagin.

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Anatomie : Appareil génital féminin

I/- Introduction :

 La femme joue un rôle beaucoup plus complexe que l’homme dans la


reproduction
 L’appareil génital féminin comporte :
– Les ovaires : qui produisent les ovules
– Les voies génitales : utérus (où se développent l’œuf fécondé),
trompes utérines ou salpinx ou oviduct (qui conduisent les ovules)
– Les organes de copulation : vagin et organes génitaux externes « vulve ou pudendum »

Ovaires

I/- Définition :

 Les ovaires sont les gonades de la femme


 02 glandes paires et symétriques
 Assurant une double fonction :
 Endocrine : production hormonale (les œstrogènes et la
progestérone)
 Exocrine : production des ovules

II/- Situation :

Dans les fosses iliaques droite et gauche de part et d’autre de


l’utérus, plus précisément dans les fosses ovariques (le petit bassin),
de part et d’autre de l'utérus

III/- Anatomie descriptive :

 L’ovaire est ovoïde et légèrement aplati. A la forme d’une amande.


Parcouru par des sillons (correspondant aux cicatrices postovulatoires)
 Sa couleur : rose nacré
 Dimensions : atteint ses dimensions maximales à la période de l’activité
génitale.
– Longueur : 4cm,
– Largeur : 2cm,
– Epaisseur : 1cm
– Poids : 8-10g

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 On lui décrit :

2 faces : Latérale (1) et médiale (2).

2 bords :

 Postérieur (libre)
 Antérieur (mésovarique) : présentant le hile(3).

2 extrémités :

 Supérieure ou tubaire (4)


 Inférieure ou utérine (5).

IV/- Moyens de fixité : L’ovaire est mobile et maintenu en place par,

A- Le ligament propre de l’ovaire ou utéro-ovarien : unit l’extrémité inférieure de l’ovaire à


l’utérus.
B- Le ligament tubo-ovarique : unit l’extrémité supérieure de l’ovaire au pavillon de la trompe.
C- Le ligament suspenseur de l’ovaire ou lombo-ovarien : le plus solide tendu de la paroi lombaire
à l’ovaire
D- Le mésovarium : Méso de l’ovaire. Il se fixe au pourtour du hile de l’ovaire formant la ligne de
Farre unissant l’ovaire au feuillet post du ligament large

V/- Rapports :

Face A gauche Colon sigmoïde


médiale A droite Caeco-appendice et les anses grêles
Différente chez la multipare et la nullipare, chez la multipare l’ovaire est prolabé et
plus bas situé dans le petit bassin
Face Les ovaires sont en rapport avec le sacrum et le muscle piriforme
latérale puis ils vont se distendre dans le petit bassin pour entrer en
Chez la multipare
rapport avec les nerfs et les vaisseaux génitaux supérieurs (ces
vaisseaux cheminent dans le tissu cellulaire sous péritonéal)

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Chez la multipare, les ovaires sont en rapport indirect avec le nerf


et les vaisseaux obturateurs par l’intermédiaire de la fosse
ovarique, ces derniers cheminent sous le péritoine. Ces rapports
expliquent les douleurs irradiés à la face interne de la cuisse chez
les femmes atteintes de salpingo-ovarite ou l’endométriose de la
fosse.
Les ovaires sont situés dans les fosses ovariques, délimités par :
– En haut : les vaisseaux iliaques externes (qui se continuent
Chez la nullipare dans le canal inguinal)
– En bas : L’origine de l’artère ombilicale et l’artère utérine
– En arrière : vaisseaux iliaques internes et l’uretère.

VI/- Vascularisation :

Nait de l’aorte. Se termine en se divisant en 02 rameaux :


Artère
– Rameau tubaire : pour la trompe
Ovarique
Artères – Rameau ovarique : qui pénètre dans le hile
Artère Par son rameau ovarique : qui pénètre dans le hile et s’anastomose
utérine avec le rameau ovarique de l’artère ovarique.
 Les veinules ovariques se drainent dans le plexus pampiniforme, Tributaires
des veines utérines et ovariques.
Veines  La veine ovarique: Satellite de l’artère ovarique, se termine:
1- A droite, se jette directement dans la veine cave inférieure.
2- A gauche, se jette dans la veine rénale gauche.
Satellite des vaisseaux ovariques,
1- A gauche : Ils se jettent dans les nœuds lymphatiques latéro-aortique et pré-
Lymphatiques
aortique à gauche
2- A droite : Dans les nœuds lymphatiques latéro-caves et pré-cave à droite

VII/- Innervation : Proviennent du plexus inter mésentérique (plexus ovarique) satellite de l’artère
ovarique

Utérus

I/- Définition : organe de la gestation. C’est un muscle lisse, creux dont la cavité est tapissée d’une
muqueuse ou endomètre siège de modifications cycliques au cours de la vie génitale. Présente des
transformations morphologiques et fonctionnelles au cours de la grossesse, soutien l’embryon.

II/- Situation : Impair et médian l’utérus est situé dans la cavité pelvienne,

En avant du Rectum
En arrière de La vessie
Au dessus du Vagin
Au dessous des Anses intestinales et du colon pelvien (sigmoïde)

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III/- Anatomie descriptive :

1. Forme : Il a la forme d’une poire ou d’un cône tronqué à sommet inférieur ou col utérin implanté
sur le dôme vaginal. Présente un étranglement à sa partie moyenne l’isthme utérin qui divise
l’organe en 2 parties :
– En haut: le corps utérin.
– En bas: le col utérin.

Présente
– Deux faces: antéro-inférieure et postéro-supérieure convexes.
– Deux bords latéraux: arrondis, insertion des ligaments larges.
Corps – Un bord supérieur: le fond utérin ou fundus épais arrondi.
– Deux angles latéraux les cornes utérines d’où se détachent :
 En avant le ligament funiculaire (rond).
 En arrière la trompe utérine et le ligament propre de l’ovaire(utéro-ovarien).
Isthme zone rétrécie sépare le corps du col
– cylindrique, donne insertion au dôme vaginal.
– Son extrémité intra-vaginale forme le museau de tanche palpable par le toucher
vaginal, visible par l’examen au spéculum.
– Il s’ouvre dans le vagin par l’orifice externe du col.
– Chez la nullipare: le col est conique, lisse, ferme son orifice est un petit cercle.
Col – Chez la primipare: l’orifice est une fente transversale à lèvres régulières.
– Chez la multipare:
 le col s’aplatit, se ramollit.
 L’orifice s’allonge ses bords sont irréguliers avec des déchirures et deux
incisures latérales.

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2. Dimensions :

Corps Col Isthme


Longueur 3.5 cm 2.5 cm 0.5 cm
Chez la nullipare
Largeur 4 cm (au fond utérin) 2 cm
Epaisseur 2 cm 2 cm 2 cm
Chez la multipare Corps Col
l’utérus prend un
aspect globuleux Longueur 5 cm 3 cm
l’isthme tend à Largeur 5 cm 3 cm
s’effacer
Epaisseur 3 cm 3 cm

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3. Orientation :
 Dans son ensemble l’utérus est normalement incliné en haut et en avant il est antéversé et
antéfléchi.
– Antéversé : L’axe ombilico-coccygien forme
avec l’axe du corps de l’utérus un angle
ouvert en haut et en avant de 20° à 25°
– Antéfléchi : L’axe du corps forme avec l’axe
du col un angle ouvert en bas et en avant de
120° à 130°
 Autres positions possibles :

– Rétroversion : Le fond bascule en arrière.

– Rétroflexion : l’angle entre le col et le corps


est ouvert en arrière

Avec l’âge, on peut avoir une rétroversion, rétroflexion voir même un prolapsus utérin qui peut
induire la descente du vagin.

IV/- Structure : la paroi utérine est formée de 3 couches de la superficie à la profondeur,

1. Séreuse péritonéale: existe uniquement au niveau du corps

2. Musculeuse : ou myomètre : épaisse formée de 3 couches

– externe: longitudinale.
– Moyenne: plexiforme.
– Interne: circulaire.

3. Muqueuse : forme l’endomètre au niveau du corps de type


glandulaire on distingue 2 couches

– Profonde: basale
– Superficielle: fonctionnelle.

V/- Configuration interne : La cavité utérine peut être mise en évidence par hystérographie. Cette
cavité occupe le corps et le col.

– elle est triangulaire à base supérieure.


Corps – elle s’ouvre de chaque côté par les orifices tubaires les ostiums utérinum.
– le sommet inférieur rétréci se prolonge par le canal cervical.
La cavité utérine est formée par le canal cervical cylindrique dont les parois antérieure et
postérieure présentent 2 colonnes longitudinales d’où partent latéralement des plis palmés
constituant l’arbre de vie qui
Col
 Favorise la progression des spermatozoïdes.
 Son hypertrophie entraine une gène à la pose d’un stérilet.

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VI/- Modifications morphologiques de l’utérus : au cours de la grossesse tous les éléments


morphologiques sont modifiés du fait de l’augmentation de volume de l’organe

– Les 2 premiers mois : l’utérus reste pelvien.


– à 3 mois: le fond utérin est à 8 cm de la symphyse pubienne.
– à 4 mois et ½ il atteint l’ombilic.
– à 6 mois il est à 24 cm de la symphyse pubienne
– à 7 mois à 27 cm.
– à 8 mois à 30 cm.
– à 9 mois à 32 cm

VII/- Variations de formes de l’utérus :

Utérus cloisonné Total, subtotal, corporéal


Utérus didelphe 2 hémi-utérus avec 2 hémicorps
2 cornes très marqués descendant plus ou
Utérus bicorne
moins bas

Aucune de ces anomalies n’empêche la gestation (grossesse) mais


est source de grossesse gémellaire

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VIII/- Péritoine :

L’utérus est revêtu en grande partie par le péritoine pelvien qui tapisse le fundus puis:

– En arrière : descend sur la face postérieure du corps et du CDS postérieur du vagin pour se
réfléchir sur la face antérieure du rectum formant le cul-de-sac utéro-rectal (de Douglas).

– En avant : tapisse la face antérieure du corps il se réfléchi au niveau de l’isthme sur la base de la
vessie formant le cul-de-sac vésico-utérin qui n’apparait que vessie pleine.

– Latéralement : les 2 feuillets péritonéaux antérieur et postérieur s’adossent formant une cloison
transversale tendue du bord de l’utérus à la paroi pelvienne le ligament large.

IX/- Moyens de fixité : la fixité de l’utérus assurée par 5 ligaments de chaque côté:

– Le ligament large.
– Le ligament funiculaire (rond).
– Le ligament propre de l’ovaire.
– Le ligament utéro-sacré.
– Le ligament vésico-utérin.

Les ligaments larges : présentent 2 segments,

– Segment inférieur : ou paramètre épais, fixe, formé par l’espacement des 2 feuillets à la partie
inférieur.
– Segment supérieur : ou mésomètre mince, souple, mobile comprend 3 ailerons :

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 En-haut : aileron supérieur ou aileron tubaire ou mésosalpinx (sous-tendu par la trompe).


 En-avant : aileron antérieur ou aileron funiculaire (sous-tendu par le ligament funiculaire ou
rond)
 En-arrière : aileron postérieur ou mésovarium (sous-tendu par le ligament propre de
l’ovaire).

X/- Vascularisation :

L’artère utérine : branche du tronc antérieure de l’artère hypogastrique est


sinueuse, longue de 15 cm elle présente 3 parties:
1. Première partie: rétro-ligamentaire accompagne en dehors l’uretère.
2. Deuxième partie: sous-ligamentaire dans le paramètre décrit une crosse
oblique en avant et en dedans qui croise l’uretère par en avant.
3. Troisième partie: intra-ligamentaire verticale le long du bord latéral du
corps utérin elle se termine au niveau de la corne utérine.

1. Segment pariétal rétro-ligamentaire: pas de collatérales


Artérielle
2. Segment paramétrial sous-ligamentaire:
– Artère vésico-vaginale.
Branches
– Artère cervico-vaginale.
collatérales
3. Segment mésométrial intra- ligamentaire:
– Artères du col (5 à 6)
– Artères du corps (6 à 8)
 Artère rétrograde du fond utérin.
Branches
 Artère tubaire médiale.
terminales
 Artère ovarique médiale
les veines de l’utérus forment un réseau veineux plexiforme qui se draine de
Veineuse chaque côté dans un plexus veineux :
 latéro-utérin pour le corps

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 cervico-vaginal pour le col


Tous ces plexus se drainent dans la veine iliaque interne ou hypogastrique.
Drainage du aboutit aux lymphonœuds latéro-caves, latéro-aortiques, iliaques
corps externes et inguinaux superficiels
emprunte 3 pédicules
– Pédicule antérieur : rejoint le groupe iliaque externe.
Lymphatique Drainage du
– Pédicule moyen : rejoint les lymphonœuds de la
col et de
bifurcation iliaque.
l’isthme
– Pédicule postérieur : rejoint les lymphonœuds présacrés et
du promontoire.

XI/- L’innervation : l’innervation de l’utérus et de ses annexes est assurée par le plexus nerveux
hypogastrique

Trompes utérines de fallope, oviductes ou salpinx

I/- Définition : Lieu habituel de la fécondation, c’est un


conduit musculo-membraneux pair et symétrique qui se
détache des cornes utérines pour se diriger
transversalement en dehors jusqu’à l’ovaire, permettent de
conduire l’ovule de l’ovaire jusqu’à l’utérus.

II/- Division : Présente 4 segments,

Interstitielle (1) Isthmique (2) Ampullaire (3) Infundibulum (4)


1cm, à l’intérieur du 3-4cm, segment rétréci 8cm, segment dilaté il s’ouvre dans la cavité
myomètre (muscle plus long et plus large, péritonéale (par
utérin, c’est la partie c’est là ou s’effectue la l’ostium péritonéale)
utérine fécondation Présente des franges
(5), dont l’une est plus
basse et plus large se
fixant sur le pole de
l’ovaire, c’est la frange
ovarique de Richard
qui permet à l’ovule de
trouver son chemin

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III/- Structure :

Séreuse Musculeuse Muqueuse


Couche Couche
Ciliée, permet de déplacer
Péritonéale superficielle profonde
l’ovule
Longitudinale Circulaire

IV/- Vascularisation :

Artère Ovarique Par son rameau tubaire latéral


Artère utérine Par son rameau tubaire médial
Elles s’anastomosent entre elles pour former l’arcade sous-tubaire (ou infra-tubaire)
Artères
d’où naissent perpendiculairement des rameaux irriguant les trompes utérines
L’artère tubaire
Inconstante, nait de l’artère utérine
moyenne
Veines Satellites des artères, se drainent dans une volumineuse arcade sous-tubaire

V/- Innervation : les nerfs proviennent du plexus hypogastrique.

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Vagin

I/- Définition : Un conduit musculaire et


membraneux. S’étendant du col de l’utérus à
la vulve. C’est l’organe féminin de la
copulation.

II/- Situation :

 Médian situé entre la vessie en avant, le


rectum en arrière et l’utérus en haut.
 Il est dirigé obliquement vers le haut et
vers l’arrière ou il s’attache à l’utérus.

III/- Dimension :

 La longueur moyenne : 8cm.


 Le calibre est très variable, les possibilités de distension étant très importantes.

IV/- Configuration externe : A la forme d’un cylindre aplati en antéropostérieur. Souple, élastique et
contractile. Présente :

2 faces Antérieure et postérieure


Supérieure ou fornix s’attache sur le col utérin formant 4 culs-de-sac
2 extrémités
Inférieure Forme l’orifice du vagin

V/- Configuration interne : Présence sur chaque paroi antérieure et


postérieure :

– Une saillie longitudinale médiane : les colonnes du vagin


– Des plis transversaux: rides vaginales (plus net chez la femme jeune et
la nullipare)

VI/- Vascularisation :

collatérale de l'artère
La vaginale longue
iliaque interne
collatérales de l'artère
Artères Les vésico-vaginales
utérine
collatérale de l'artère
La cervico-vaginale
utérine
Veines Satellites des artères. Rejoignent la veine iliaque interne
Ils gagnent:
Lymphatiques  Les noeuds iliaques internes et externes
 Les noeuds inguinaux

VII/- Innervation : Les nerfs proviennent du plexus hypogastrique

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Vulve ou pudendum

I/- Définition :

 La vulve est l’ensemble des organes génitaux externes de la


femme,
 C’est un repli cutané recouvrant l’espace superficiel du périnée.

II/- Situation : Elle est située entre les cuisses, et s’étend devant le
pubis.

III/- Forme : Saillie ovoïde avec une fente médiane, fente vulvaire

IV/- Anatomie descriptive : Elle comprend,


1. Le mont du pubis,
2. Les grandes lèvres,
3. Les petites lèvres,
4. Le vestibule,
5. Les organes érectiles
6. Les glandes vulvaires.

– Est une saillie, triangulaire à sommet inférieur,


1) Le mont – Située devant la symphyse pubienne et limitée latéralement par les plis
du pubis inguinaux.
– Il est recouvert de poils
Sont deux replis cutanés qui limitent la fente vulvaire, Longueur moyenne de 8 cm,
épaisseur 2 cm à leur base et une hauteur de 1,5 cm.
2) Les  Sa face externe : de couleur foncé et recouverte de poils
grandes  Sa face interne : lisse, rosée
lèvres  Les extrémités des grandes lèvres : se réunissent sur la ligne médiane pour
former en avant la commissure antérieure, en bas la commissure postérieure
distante de l’anus de 2,5 cm.
Ce sont deux replies cutanés qui limitent le vestibule, Elles sont rosées, lisses,
humides et dépourvues de poils, longueur moyenne 30 mm, hauteur 15 mm,
épaisseur 4 mm.
Elles possèdent:
a. Une face labiale, séparée de la grande lèvre correspondante par le sillon inter
labial
3) Les b. La face vestibulaire, s’adosse contre son homologue, ferme le vestibule
petites c. Le bord libre, mince
lèvres d. Le bord adhérent répond au bulbe vestibulaire
e. L’extrémité antérieure, se dédouble en deux replis secondaires :
 Un repli antérieur qui passe au-dessus du clitoris pour former le prépuce
clitoridien
 Un repli postérieur qui se fixe sur la face inférieure du clitoris pour former le
frein du clitoris
f. l’extrémité postérieure : s’unit à son homologue pour former le frein vulvaire

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C’est l’espace virtuel limité par la face interne des petites lèvres, Il mesure 6 à 7 cm
de profondeur, il présente deux régions :
 En avant, le vestibule urétral, il présente l’orifice urétral, de chaque côté de
4) Le cette orifice s’ouvre l’orifice des glandes para-urétrales
vestibule  En arrière, le vestibule vaginal, présente l’orifice vaginal fermé chez la vierge
par l’hymen, de chaque côté s’ouvrent les conduits des glandes vestibulaires
majeures.

-Le clitoris : est l’homologue des corps


caverneux de l’homme, il comprend deux
piliers, un corps et un gland
5) Les
organes
érectiles -Les bulbes vestibulaires : ils sont
analogues à un corps spongieux masculin

Lubrifient la vulve :
6) Les – Glandes vestibulaires majeures (de Bartholin) : situées de part et d’autre de
glandes l’orifice du vagin.
vulvaires – Glandes vestibulaires mineures : situées à la surface des formations labiales
– Glandes para-urétrales (de Skène) : de part et d'autre du méat urétral

V/- Vascularisation :

Une ligne horizontale, passant par le clitoris, divise la région


vulvaire en deux territoires antérieur(A) et postérieur(B) :

Artères
Le territoire est vascularisé par les artères honteuses externes supérieure et
antérieur (A) inférieure, branches de l’artère fémorale
Le territoire est vascularisé par l’artère honteuse interne.
postérieur (B)
Le réseau est très dense le drainage se fait par les veines honteuses externes et
Veines internes qui vont respectivement vers la veine grande saphène et veine iliaque
interne
Lymphatiques Riche réseau lymphatique dont le drainage principal est inguinal

VI/- Innervation : Le nerf honteux est le nerf principal de la vulve.

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La glande mammaire

I/- Introduction :

 La glande mammaire ou sein est une glande exocrine, lactifère, située au niveau de la paroi
ventrale du thorax. Elle est riche en neurorécepteurs et en récepteurs hormonaux.
 Son développement suit les étapes hormonales de la vie de la femme.
 Le sein peut être touché par plusieurs maladie; dont la plus grave est le cancer du sein.
 La sénologie est une spécialité médicale qui étudie les affections du sein.

II/- Développement :

1. Organogénèse : La glande mammaire est d’origine ectodermique

5ème semaine la crête mammaire disparaît et laisse place au bourgeon mammaire


10ème semaine apparition de la fossette mammaire qui est l’ébauche de l’aréole.
7ème mois apparition de l’ébauche des canaux galactophores
8ème mois ouverture des canaux dans le futur mamelon.

A la naissance la structure est inachevée et reste au repos jusqu’à la puberté chez la femme.
A la puberté augmentation du volume de la glande et saillie du mamelon.
En période de
gestation et de le volume augmente, le mamelon devient plus saillant et l’aréole se pigmente.
lactation
A la ménopause atrophie de la glande mammaire.

2. Anomalies du développement :

Mamelon
Amastie Hypoplasie Athelie
surnuméraire
mamelon en plus absence de glande glande mammaire non absence de mamelon
mammaire développée

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III/- Anatomie descriptive :

1. Situation :
 A la partie antéro-supérieure du thorax, de part et
d’autre du sternum.
 En avant des muscles pectoraux,
 Entre la 3ème et la 7ème côte (1) et (2)
 Le mamelon se projette sur la 9ème vertèbre dorsale.
 La limite inférieure: le sillon infra mammaire (2).
 La limite supérieure: le sillon supra mammaire (3).

2. Division du sein : Cliniquement, le sein est divisé en quatre quadrants,

– supéro-externe (1)
– supéro-interne(2)
– inféro-externe (3)
– inféro-interne(4)

3. Configuration extérieure : le sein présente 03 zones,


a) L’aréole : c’est un disque cutané, de 15 à 30 mm
de diamètre plus ou moins pigmentée. Sa surface
est irrégulière, on y observe de petites saillies (12
à 20) les tubercules de Morgagni.
b) Le mamelon: saillie cylindrique, pigmenté, séparé
de l’aréole par un sillon, présente les orifices
d’abouchement (les pores) des canaux
galactophores.
c) La peau péri-aréolaire: adhère intimement à la
glande par les ligaments de Cooper, et elle en est
séparée par le muscle mamillaire. Elle est glabre
chez la femme et l’enfant.

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4. Structure :
a) Chez l’enfant et l’homme : petit amas de tissu glandulaire, fibreux.
b) Chez la femme : C'est une glande tubulo-alvéolaire entourée d'un stroma de tissu conjonctif
dense et adipeux.

est divisé par des septums inter lobaires en


lobes.
Chaque lobe est subdivisé en 15 à 25 lobules
irréguliers, et chaque lobule est formé par des
Le tissu glandulaire

alvéoles ou acinus qui représentent l’unité de


base.
Le lobe est drainé par un conduit lactifère
(galactophore).
Les canaux galactophores convergent vers le
mamelon, ils s'élargissent pour former les sinus
lactifères, puis se rétrécissent et débouchent
au niveau des pores du mamelon.

 Lié au tissu glandulaire


 Présente deux couches graisseuses :
adipeux et
conjonctif
Le tissu

– La couche antérieure : pré-glandulaire cloisonnée par les ligaments de Cooper qui


relient la peau à la glande
– La couche postérieure : limitée par le fascia superficialis.
L’ensemble peau-glande-graisse glisse sur le grand pectoral.

IV/- Rapports : la glande mammaire est comprise entre les fascias


pré et rétro-mammaire ; dédoublement du fascia superficiel du
thorax. Elle est en rapport en arrière avec de la superficie à la
profondeur :

1. l’espace rétro mammaire : celluleux adipeux permettant


le glissement de la glande,
2. le muscle grand pectoral: engainé par son aponévrose.
3. Le muscle petit pectoral.
4. Le gril costal avec les muscles intercostaux.
5. la plèvre et le poumon.

V/- Moyens de fixité : Peu développés représentés


principalement par :

– les attaches cutanées au niveau de la zone aréolo-


mamelonnaire,
– le sillon infra-mammaire,
– les travées conjonctives (les ligaments de Cooper), Ce sont des ligaments suspenseurs du sein qui
unissent les fascias pré et rétro-mammaires.

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VI/- Vascularisation :

Provient de 3 troncs artériels,


L’artère thoracique artère principale issue de la subclavière . Elle vascularise un
médiale peu plus de la moitié supérieure de la glande.
Artérielle

Vascularise la glande par :


L’artère axillaire – l’artère thoracique latérale
– L’artère thoraco-acromiale.
Les artères se ramifient le long du grand pectoral et abordent la glande
intercostales par sa face postérieure.
2 réseaux, superficiel et profond :
non visible, chemine entre les lobes est drainé par 03 systèmes :
Veineuse

Le réseau – Médial : vers les veines thoraciques internes


profond – Latéral : vers la veine axillaire
– Postérieur : vers les veines intercostales
Le réseau est péri-aréolaire et péri-mamelonnaire, il constitue le réseau de
superficiel Haller, se draine dans les veines superficielles de voisinage
Se distingue en 2 réseaux, qui se drainent dans les nœuds axillaires, mammaires…
Superficiel et profond, draine la peau et le tissu graisseux sous cutané.
Réseau – Les collecteurs principaux se jettent dans les nœuds axillaires,
Lymphatique

cutané – et les collecteurs accessoires dans la voie sus claviculaire, la voie


mammaire interne et vers le sein opposé.
Superficiel et profond; ils sont anastomosés.
Réseau
Les collecteurs se drainent vers les nœuds axillaires et nœuds
glandulaire
mammaires internes.
Nœuds 05 groupes : inférieur, mammaire externe, scapulaire, central, sous
axillaires claviculaire.

 Le sein est divisé en 4 cadrans :


– 2 cadrans latéraux qui vont être drainés
vers le dehors. On trouve des
lymphocentres le long de l’artère
thoracique latérale puis le courant
remonte vers le creux axillaire, le
lympho-noeud de Sorgius pour finir
dans le lympho-nœud sus claviculaire.
– 2 cadrans médiaux qui ont leur
lymphocentres dans la profondeur d’où
la gravité des tumeurs, car le dépistage
est difficile. Le drainage est sous le
sternum par ganglion intra-thoracique
annexés à l’artère thoracique médiale.
Le courant lymphatique rejoint ensuite
le relais sus claviculaire

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VII/- Innervation :

– Des nerfs superficiels, cutanés issus des plexus cervical, brachial et des nerfs intercostaux.
– Des nerfs profonds qui suivent le trajet des vaisseaux dans la glande.

IX/- Explorations et pathologies :

Explorations Pathologies
-Mammographie -Pathologies cancéreuses
-Echographie mammaire -Pathologies non cancéreuses (kystes,
-IRM mammaire adénomes, fibromes…)
-Ponction/biopsie mammaire

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Histologie : Appareil génital féminin

I/- Introduction :

C’est l’ensemble des organes qui dans le sexe féminin participent à la fonction de reproduction
comme dans le sexe masculin il ne devient pleinement fonctionnel qu’au moment de la puberté.
Cet appareil assure la reproduction :
– production des gamètes féminins ou ovules
– accueil et acheminent des gamètes masculins aux spermatozoïdes
– fécondation de l’ovule
– transit et implantation de l’oeuf fécondé (blastocyste)
– développement de l’embryon puis du foetus pendant la grossesse
– expulsion de ce dernier lors de l’accouchement.

De la puberté à la ménopause (arrêt des règles) et en dehors de la grossesse : les organes génitaux
sont soumis à des modifications rythmées par le cycle génital de la femme ; ces phénomènes sont
sous contrôle neuro-hormonale hypotalamo-hypophysaire et ovarien.

Cet appareil comprend :


– Les glandes génitales ou ovaires
– Le tractus génital constitués de : conduits musculo-membraneux qui assurent le transport des
gamètes, leur rencontre et la gestation (la grossesse) : les deux trompes génitales ou oviductes,
l’utérus, le vagin.
– Les organes génitaux externes
– Les glandes annexes : glandes de Skene et de Bartholin ; il faut y rattacher une annexe cutanée :
la glande mammaire qui participe à la fonction de reproduction en assurant l’allaitement.

L’appareil de reproduction féminin s’oppose à l’appareil de reproduction masculin par plusieurs


points :
– anatomiquement il existe une solution de continuité entre ovaire et le tractus génital.
– Le stock des gamètes femelles est constitué avant la naissance.
– La production des gamètes est faible un ovocyte est libéré chaque mois (exceptionnellement
deux)
– Son activité est limitée dans le temps : elle s’arrête entre 45 et 55 ans au moment de la
ménopause.
– Son fonctionnement est cyclique durant la période de la vie génitale active, en dehors de la
grossesse les modifications de l’appareil génital se répètent périodiquement chaque 28 jour.
– Sur le plan clinique les modifications sont rythmées par la survenue des règles, le début de ce
cycle dit menstruel est fixé au premier jour des règles et l’ovulation se produit au milieu du cycle
(14éme jour) c’est à dire la libération du gamète femelle.

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II/- Le cycle génital féminin :

Il est contrôlé par le système hypothalamo- hypophysaire, les cellules gonadotropes de l’hypophyse
produisent les deux hormones FSH et LH dont les taux varient au cours du cycle sous l’influence de
ces deux hormones ; il en résulte :
– la production d’Hormones sexuelles (estrogènes, progestérones) par l’ovaire aboutissant à
l’ovulation aux environs du 14éme jour du cycle.
– Les modifications de la muqueuse utérine sont importantes et rythmées par les menstruations
aux premiers jours du cycle.
– L’ensemble de l’organisme subit une augmentation de la température corporelle dans la 2éme
moitié du cycle (après ovulation)

C'est la progestérone, libérée en forte quantité après une ovulation, qui fait augmenter la
température corporelle de près de 1°C. En début de cycle, cette hormone est présente en très faible
quantité.

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III/- Structure histologique :

Ovaires

I/- Définition :

Ce sont de petits organes pairs ovoïdes aplatis en forme d’amandes de 4cm d’épaisseur situées
latéralement à gauche et à droite dans la cavité pelvienne, ils assurent deux fonctions essentielles :

– Fonction exocrine : la production d’ovocytes matures ou ovules


– Fonction endocrine : la sécrétion d’hormones stéroïdes : œstrogène, et progestérone

II/- Structure : Sur une coupe longitudinale de l’ovaire au MO au faible grossissement on observe 2
zones,

Une zone corticale Une zone médullaire


– elle est limitée extérieurement par un caractérisée par sa richesse en tissus conjonctif
épithélium cubique simple, l’épithélium et la présence de :
ovarien (les cellules portent des – gros vaisseaux sanguins
microvillosités et cils) – fentes lymphatiques
– un stroma conjonctivo-vasculaire à – fibres nerveuses amyéliniques
prédominance cellulaire comportant des – diverses cellules (cellules phéochromes
fibres élastiques et quelques fibres cellules sympathicotropes)
musculaires lisses
– des follicules ovariens Cette zone est en continuité avec le hile qui est
– des corps jaunes la voie de passage de tous les vaisseaux, nerfs
– des corps fibreux (corpus albicans) et lymphatiques.

III/- Les follicules gamétogénèse : L’ovaire de la puberté à la ménopause assure la libération


périodique de gamètes mûrs ou ovules qui siègent dans la corticale de l’ovaire, on distingue :

a) les follicules primordiaux


b) les follicules primaires ou secondaires
c) les follicules cavitaires ou antraux

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d) les follicules murs ou follicules de De Graaf


e) les follicules déhiscents

- un ovocyte de premier ordre


- entouré d’une assise de cellules folliculeuses
Les follicules aplaties
primordiaux - l’ensemble est séparé du tissu conjonctif par
une membrane basale : la membrane de
Slavjansky.

- avec un ovocyte de premier ordre qui a


doublé ou triplé de volume
- plusieurs assises de cellules folliculeuses
Les follicules
formant la granulosa
primaires ou
- une membrane ébauche de la future zone
secondaires
pellicude entre l’ovocyte I et la granulosa
- autour des cellules folliculeuses la membrane
de Slavjansky

De grandes tailles (près de 12mm de diamètre)


avec :
- un ovocyte I qui a augmenté de volume,
- une zone pellucide marquée et entourée
d’une couronne de cellules folliculeuses
- le tout faisant hernie dans l’antrum et
constitue le disque proligère ou cumulus
oophorus
Les follicules
- une granulosa creusée de l’antrum
cavitaires ou
renfermant la liquor folliculi
antraux
- une membrane de slavjansky entourant les
cellules de la granulosa
- l’organisation autour de la granulosa et de la
membrane de Slavjansky des thèques :
 La Thèque interne : cellulaire, riche en
capillaires sanguins secrétant les
oestrogènes
 La Thèque externe : fibreuse

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- un ovocyte volumineux
- un disque proligère dans lequel les cellules
Les follicules folliculeuses s’orientent radiairement formant
murs ou la corona radiata
follicules de De - l’antrum repoussant la granulosa à la
Graaf périphérie et rempli de liquide folliculaire
- la membrane de Slavjansky
- les thèques interne et externe

- la déhiscence se fait par le stigma suivi par le rejet du liquide folliculaire contenant l’ovocyte I
entouré de la corona radiata,
le gamète subit sa première mitose réductionnelle et fournit un ovocyte de deuxième ordre
(ovocyte II qui est une cellule haploïde) et le premier globule polaire
- la granulosa entoure une cavité centrale renferment le coagulum
- les thèques interne et externe sont à la périphérie du follicule
Après l’ovulation :
s’il y a fécondation : le follicule déhiscent se transforme en corps progestatif ou gestatif
c’est une structure endocrine temporaire qui élabore la progestérone : il va subir d’importants
remaniements morphologiques :
– Une rétraction sur un coagulum fibrineux central
– Une multiplication et une hypertrophie des cellules de la granulosa
Les follicules
– La transformation des cellules de la granulosa en cellules dites lutéiniques secrétant la
déhiscents
progestérone
– Un envahissement par les capillaires sanguins
– La thèque interne continue à secréter les oestrogènes
Le corps progestatif présent donc :
– Un coagulum fibrineux central
– Une couche glandulaire avec une partie interne (cellules lutéiniques) élaborant la
progestérone et une partie thècale (la thèque interne) sources d’oestrogènes
– la thèque externe devient dense richement vascularisée
s’il n’y a pas fécondation : Le corps progestatif dégénère selon trois modes :
– Lyse rapide
– Dégénérescence lupoïque (adipeuse)
– Dégénérescence fibreuse

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IV/- Follicules involutifs :

 L’évolution de la plupart des follicules s’interrompt avant le stade de follicule mur : c’est l’atrésie
folliculaire (voir remarque)
 Le follicule devient un follicule involutif, sa destiné sera variable en fonction du stade atteint.
 Les follicules involutifs sont représentés par :
– Les follicules dégénératifs.
– Les follicules hémorragiques.
– Les follicules thécogènes atrétiques.
– Les follicules thécogènes kystiques.
– Les follicules thécogènes plissés.
 Ce phénomène s’observe dès l’apparition des follicules au cours de la vie fœtale et se poursuit
jusqu’à épuisement du stock des follicules à la ménopause
 Il y a environ 350 cycles menstruels durant la période génitale active d’une femme avec
libération du même nombre d’ovocytes matures.

Les follicules thécogènes : Ils résultent de l'atrésie des follicules de plus de 2 mm de diamètre. Leur
thèque interne persiste et est à l'origine de la glande thécale. Elle se confond avec le tissu interstitiel
de l'ovaire. Ils gardent une activité endocrine

Remarque :

Le gaspillage programmé Une gigantesque perte de cellules germinales se produit dans les ovaires
des mammifères, tout au long de leur vie, par atrésie folliculaire, c’est-à-dire dégénérescence du
follicule empêchant l’expulsion de l'ovule.
99% des follicules qui entrent en croissance dégénèrent.

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Les trompes utérines

I/- Définition :

Encore appelées oviducte, ce sont des conduits de 10 à 12cm de long, paire, leur diamètre diminue
de l’extrémité ovarienne à l’extrémité utérine, ils permettent le transport des gamètes et leur
rencontre (fécondation)

On distingue :
1) Le pavillon ou infundibulum mesure 2 à 3 cm il
s’ouvre dans la cavité péritonéale (par l’ostium
péritonéale) son extrémité distale est bordée
de franges qui s’évasent à proximité de
l’ovaire.
2) L’ampoule de 7 à 8 cm de long elle est plus
large et fluctueuse
3) L’isthme de 2 à 3 cm de long est étroit et plus
grêle
4) La région interstitielle de quelques mm de
long correspond à la paroi utérine, les trompes
débouchent dans l’utérus par l’ostium
utérinum.

II/- Structure : La paroi tubaire comporte 3 tuniques,

Formée de cellules musculaires lisses réparties en deux couches :


– Une couche interne circulaire
Musculeuse

moyenne)
(couche

– Une couche externe longitudinale ou plexiforme


 Très mince au niveau du pavillon
 absente dans les franges
 elle augmente d’épaisseur au fur et à mesure que l’on s’approche de l’utérus
superficie
Séreuse
(couche

 représentée par le tissu sous séreux conjonctivo- élastique


lle)

 riche en vaisseaux sanguins et lymphatique et en terminaisons nerveuses.

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Elle porte des replis complexes qui multiplient en 10 à 30 fois la surface du conduit au
niveau du pavillon, ces replis forment les franges qui s’étendent jusqu'à la surface de
l’ovaire (au tiers externe de la trompe)
– Dans l’ampoule : la muqueuse est très festonnée et découpée avec des replis de
premier et deuxième et troisième ordre, c’est la dentelle tubaire.
– Dans l’isthme : la muqueuse diminue d’épaisseur au fur et à mesure que l’on
s’approche de l’utérus (le contraire de la musculeuse)

L’épithélium : est prismatique uni stratifié simple avec 4 types de cellule


– Cellules ciliées les plus nombreuses
– Cellules non ciliées sécrétoires
– Cellules en bâtonnets
– Cellules basales peu nombreuses cellules de remplacement
L’épithélium subit des variations au cours du cycle menstruel sous l’influence des
hormones sexuels (voir plus bas)
L’épithélium renferme du glycogène PAS (+) et élabore le liquide tubaire
le chorion : conjonctivo-vasculaire aglandulaire, présentant des fentes lymphatiques et
Muqueuse

des fibres nerveuses amyéliniques (vasomotrices et sensitives)

Les variations de l’épithélium :


1) au moment de la menstruation :
– l’épithélium tubaire est bas
– les cellules ciliées sont peu nombreuses
2) en phase folliculaire :
– l’épithélium augmente de hauteur
– les cellules ciliées deviennent plus nombreuses
– les cellules glandulaires se chargent d’organites
3) au moment de l’ovulation :
– l’épithélium est haut
– les cellules ciliées prédominent
– les cils présentent des battements réguliers en direction de l’utérus.
4) en fin de phase progestative :
– l’épithélium diminue de hauteur
– les cellules ciliées deviennent cubiques
– les cellules glandulaires présentent un pôle apical en dôme dépourvus de
microvillosités qui dépassent la surface de l’épithélium

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L’utérus

I/- Définition : C’est un organe creux impair et médian. Il est le siège du développement de l’œuf et
intervient dans l’accouchement. Il mesure 6 à 7 cm de long chez la nullipare, 7 à 8cm chez la
multipare et environ 4 cm de large. Il est situé entre la vessie en avant et le rectum en arrière. Il est
normalement incliné vers l’avant (utérus antéversé). On lui distingue 3 régions,
– Le corps utérin triangulaire dont ses angles se jettent les trompes.
– L’isthme court segment cylindrique prolonge le corps vers le bas.
– Le col utérin termine l’utérus à la suite de l’isthme il dépasse à l’intérieur du vagin et est entouré
par les culs de sac vaginaux.

II/- Structure :

 Un épithélium cylindrique simple avec trois types de cellule : cellules ciliées,


cellules non ciliées, cellules intercalaires
 Un chorion conjonctivo-vasculaire et glandulaire riche en cellules caractérisées
par la présence d’artérioles spiralée.
Une tunique interne : la muqueuse

 La muqueuse au niveau de l’utérus comporte deux zones


– Une zone superficielle « endomètre »
– Une zone profonde « couche basale résiduelle »

 La muqueuse au niveau du col de l’utérus comporte deux zones :


a) Une muqueuse endocervicale :
En période d’activité génitale elle est caractérisée par :
– un épithélium à cellules hautes muqueuses un noyau basal
– des glandes tubulo-acineuses de types muqueux secrétant la glaire cervicale sous
l’effet des œstrogènes
– parfois des cellules ciliées et des dilatations glandulaires kystiques : les œufs de
Naboth.
b) Une muqueuse exocervicale :
– (Museau de tranche) dermo- papillaire
– épithélium pavimenteux stratifié non kératinisé = malpighien
Constitué de faisceaux musculaires lisses séparés par des cloisons conjonctives avec :
Une tunique moyenne : musculeuse ou

– Un plan musculaire externe longitudinal


– Un plan musculaire moyen plexiforme
– Un plan musculaire interne avec des faisceaux longitudinaux dans la couche
profonde et circulaires dans sa couche superficielle.
myomètre

 Au niveau du col il y a une seule couche annulaire épaisse formant un


« sphincter » qui maintient le col fermé pendant la grossesse (son insuffisance
peut provoquer des fausses couches)

les cellules musculaires lisses du myomètre conservent la propriété de se multiplier au


cours de la grossesse (ceci explique l’importante augmentation du muscle utérin
pendant la grossesse (X 30))

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67
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Conjonctivo- élastique dans ses 2/3 supérieure par la séreuse péritonéale


tunique
externe
Une

III/- Les variations de l’endomètre :

En dehors de la gestation (cycle menstruel)

L’endomètre est caractérisé par des transformations morphologiques cycliques intéressant la zone
fonctionnelle de la muqueuse utérine. Ces transformations se déroulent en quatre phases :

Du 3éme au 4éme jours du cycle menstruel


régénération

– L’endomètre est mince il a perdu ses ¾ superficiels


Phase de

– L’épithélium est bas régulier en voie de régénération, la couche basale a un chorion


dense infiltré de suffusions hémorragiques
– Il ne persiste que des culs de sacs glandulaires responsables de la régénération des
glandes

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Du 5éme au 14éme jour du cycle


– Accroissement de l’épaisseur de la zone fonctionnelle
prolifération
Phase de

– Un chorion cellulaire oedématié (siège d'un œdème)


– Des glandes d’abord courtes qui deviennent longues et minces
– Les cellules épithéliales de surface deviennent cubiques puis prismatiques avec de
nombreux éléments ciliés
Du 15ème au 28ème jour du cycle
– La muqueuse cesse de s’épaissir
– l’épithélium de surface et celui des glandes présentant dans leurs cellules du,
16éme au 17eme jour :
 Une ascension des noyaux (ils deviennent apicaux)
Phase de sécrétion

 Une apparition du glycogène


 Des signes de sécrétion apicale
Dans les jours suivant :
 Les noyaux redeviennent basaux
 La sécrétion s’amplifie
 L’épithélium soulevé par des plis, prend un aspect caractéristique en dents de
scie
le chorion s’oedématié, ses cellules superficielles deviennent vésiculeuses, elle se charge
de glycogène, phénomènes aboutissant à la constitution de cellules pré déciduales ; les
vaisseaux sanguins sont dilatés
Du 1er au 2eme jour du cycle
desquamation

elle s’individualise par :


Phase de

– la désintégration de la couche fonctionnelle


– des suffusions hémorragiques se traduisant par : les règles ou menstrues

Au cours de la gestation
(transformation déciduale)

Une fois fécondé, l’œuf est entrainé dans la cavité


utérine où il atteint le stade de blastocyste.
Dans le cas le plus général le blastocyste se fixe à
la paroi postérieure du fond utérin au niveau de
l’endomètre particulièrement épaissi c’est
l’implantation.
Après 5 ou 6 jours de développement, le
Blastocyste est composée d'environ une
centaine de cellules se répartissant en deux
types dont Les cellules de la masse cellulaire
Interne à l'origine du fœtus.
Par la suite le blastocyste pénètre au sein de
l’endomètre qui se reconstitue au-dessus de lui :
c’est la nidation proprement dite

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69
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A ce moment-là l’endomètre se trouve en phase oestro-progestative du cycle sécrétoire : on lui


reconnaît trois couches :
– Une couche basale
– Une couche spongieuse profonde les glandes présentent un aspect en « dents de scie » : c’est
l’image de la dentelle utérine
– Une couche compacte superficielle est caractérisée par la présence de volumineuses cellules
chargées de glycogènes d’aspect épitheloide : les cellules déciduales. Après la nidation la couche
compacte constitué la caduque car elle est destinée à être expulsée lors de la délivrance ; on
distingue :
1. La caduque placentaire ou basale ou sérotine : comprise entre l’œuf et le myomètre
2. La caduque réfléchie ou ovulaire ou capsulaire : entre l’œuf et la lumière utérine
3. La caduque vraie ou pariétale : correspond au reste de la caduque.

Cette membrane se détache au moment de l'accouchement et se trouve expulsée en même temps que
les autres enveloppes foetales

Evolution du blastocyste et mise en place du placenta

Le blastocyste qui pénètre dans la muqueuse utérine est entouré par le trophoblaste ; celui-ci
comporte deux feuillets,
– Un feuillet interne : le cytotrophoblaste formé de volumineuses cellules polyédriques. Ce feuillet
est en rapport avec la couche la plus externe du mésenchyme extra- embryonnaire avec laquelle
il constitue le chorion
– le feuillet externe : le syncytiotrophoblaste formé d’une vaste nappe cytoplasmique parsemée
de noyaux

1) Stade de villosités primaires : le syncytiotrophoblaste émet des travées radiaires favorisant la


pénétration du blastocyste dans l’endomètre vers le 15éme jour du développement chacune de ces
travées comprend un axe fait de cytotrophoblaste et un revêtement de syncytiotrophoblaste.
2) Stade de villosités secondaires : poursuivant leurs migration ces villosités vont éroder les
vaisseaux maternels d’où effusion de sang et formations de lacunes sanguino-maternelles. A ce
stade le mésenchyme du chorion pénètre dans l’axe des villosités (17éme jour in utéro)
3) Stade de villosité tertiaire : des cellules sanguines et les vaisseaux sanguins fœtaux envahissent
le mésenchyme des villosités secondaires qui sont devenues vasculaires et sont dites villosités
tertiaires

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MédiCours 2e année Médecine UEI 4

La barrière fœto-maternelle

Entre le sang foetal qui circule dans les villosités tertiaires et le sang maternel qui baigne dans les
lacunes sanguino-maternelle se dresse la barrière foeto-maternelle celle-ci présente à décrire :

Au début de la gestation A la fin de la gestation


– L’endothélium des capillaires fœtaux – L’endothélium des capillaires foetaux
– La membrane basale continue des capillaires – La membrane basale péri-capillaire continue
fœtaux – Le mésenchyme extra-embryonnaire
– Le mésenchyme extra-embryonnaire – Le syncytiotrophoblaste
– Le syncytiotrophoblaste + le
cytotrophoblaste

Le cytotrophoblaste disparaît par endroit à la fin de la gestation

Biologie du placenta

Le placenta élabore :
– L’HCG (hormone gonadotrophine chorionique) : analogue à la LH hypophysaire elle est
indispensable au maintien du corps gestatif au début de la gestation
– La progestérone : indispensable à la poursuite de la gestation après l’involution du corps gestatif
– De grande quantité d’œstrogènes : surtout en fin de gestation

 L’hormone lactogène placentaire L’HCG est élaborée par certaines cellules du cytotrophoblaste,
 Les œstrogènes et la progestérone sont synthétisés par le syncytiotrophoblaste.

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Le Vagin

I/- Définition : C’est un conduit musculo-membraneux qui s’insèrent sur le pourtour du col utérin
déterminant les culs de sacs vaginaux

II/- Structure : Constitués de trois tuniques,

Epaissit, de type dermo-papillaire


Il est hormono-sensible s’étend de la face externe du col utérin
Épithélium (museau de tranche) jusqu'à la zone de jonction, cette zone est
La malpighien fréquemment le siège de remaniement et c’est la zone où
muqueuse kératinisé apparaissent les lésions pré tumorales et les tumeurs du col d’où
l’intérêt de faire des frottis de dépistage (sachant que le cancer du col
est le deuxième cancer chez la femme après le cancer du sein).
Chorion pauvre en cellules conjonctives, riche en éléments lymphoïdes et en
fibres élastiques
(Lisse) Disposées en deux plans :
La
– Un plan circulaire interne
musculeuse
– Un plan longitudinal externe plus épais
– Épaissie dense
L’adventice – Formé de puissants faisceaux collagènes et élastiques
– Renferme des lobules graisseux

III/- Cytologie vaginale : L’épithélium vaginal chez la femme en période d’activité présente à décrire
trois couches,

– Une assise de cellules basales profondes


rondes de petites tailles à cytoplasme
basophile et a noyau volumineux souvent
en mitose.
Une couche
– Plusieurs assises de cellules basales
profonde
externes dites para basales de forme
polyédrique réunie entre elle par des ponts
d’union cellulaire, leur cytoplasme est
basophile et leurs noyaux sont volumineux
– De plusieurs assises de cellules polygonales
Une couche volumineuses.
intermédiaire – Cytoplasme basophile avec des bords
cellulaires plissés (cellules naviculaire)
– Une zone profonde à cellule aplatie,
polygonale à cytoplasme basophile et à gros
Une couche noyaux : les cellules basophiles superficielle.
superficielle – Une zone superficielle avec des cellules
polygonales à cytoplasme acidophile et à
noyaux pycnotiques.

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Physiologie : Fonctions gonadiques


féminines « Ovaires et cycle génital »,
Grossesse et lactation

A/- Fonctions gonadiques féminines « Ovaires et cycle génital »


I/- Le cycle génital :

 La période d’activité génitale chez la femme est cyclique. Elle dure de la puberté à la ménopause,
contrairement à l’activité génitale chez l’homme qui est permanente.
 Le cycle génital est menstruel. Il dure 28 jours. La menstruation dure 5 jours et l’ovulation se fait
au 14ème jour.
 Il existe des cycles courts de 25jrs et des cycles longs pouvant aller au-delà de 30jrs.
 Le premier jour du cycle est le premier jour des règles.

II/- Le cycle ovarien :

 L’ovaire a une double fonction :


 Fonction exocrine gamétogène : c’est la formation de l’ovule.
 Fonction endocrine : c’est la sécrétion d’œstrogènes et de progestérone.
 Ces deux fonctions sont sous la dépendance du contrôle hypothalamo-hypophysaire et sont
étroitement liées.
 La sécrétion endocrine va agir sur les structures anatomiques c'est-à-dire sur tout l’appareil
génital féminin.
 Le cycle ovarien comprend deux phases,

– du premier jour du cycle jusqu’à l’ovulation.


La phase folliculaire

– Au début de chaque cycle, un seul follicule primordial va subir une maturation pour
se transformer en follicule de DEGRAAF.
– les œstrogènes sont synthétisés principalement par les cellules de la granulosa.
– la progestérone est synthétisée en très petites quantité par les cellules de la
granulosa juste avant l’ovulation.
– la granulosa secrète également l’inhibine.
– Au 14ème jour du cycle, on a rupture du follicule et expulsion de l’ovule : l’ovulation.

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– du 14ème jour jusqu’à la fin du cycle.


La phase lutéale – Après l’ovulation, le follicule se transforme en corps jaune qui sécrète de la
progestérone, des œstrogènes et de l’inhibine = phase oestroprogestative.
– Si l’ovule n’est pas fécondé, le corps jaune atteint son développement maximal en 10
jrs puis dégénère par apoptose.
– le corps jaune va régresser et on aura une baisse de la sécrétion hormonale :
œstrogènes et progestérone.
– C’est la disparition de la fonction du corps jaune qui est responsable de l’apparition
de la menstruation.

A la puberté 200 000 à 400 000 follicules. Durant la période d’activité génitale, allant de la puberté à
la ménopause, en moyenne 300 à 500 ovocytes parviennent jusqu’au stade de l’ovulation = 0.1% du
stock ovocytaire présent à la puberté.

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III/- Sites de synthèse des hormones ovariennes :

– sont synthétisés et libérés principalement par les cellules de la granulosa


Les œstrogènes durant la phase folliculaire, et par les cellules de la thèque interne.
– et par le corps jaune en phase lutéale
– est synthétisée et libérée en petites quantités par la granulosa juste avant
La progestérone l’ovulation,
– principalement par le corps jaune en phase lutéale
L’inhibine – est sécrétée par les cellules de la granulosa et le corps jaune
– Sont synthétisés en quantités relativement faibles par les cellules de la
thèque interne et les cellules interstitielles du stroma ovarien.
Les androgènes
– L’androstènedione est transformée en œstrogènes par les cellules de la
granulosa.

IV/- Cycle hormonal :

Comme chez l’homme, la sécrétion de GnRH par l’hypothalamus est pulsatile, toutefois chez la
femme la fréquence et l’amplitude de ces salves de sécrétion sur une période de 24 h varient selon le
moment du cycle menstruel. Il en est de même de la réponse à la fois de l’antéhypophyse à la GnRH
et des ovaires à la FSH et LH.

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1. Les hormones ovariennes :

Le principal œstrogène chez la femme est β.oestadiol, sa concentration


plasmatique varie pendant le cycle, elle va augmenter progressivement et
présenter :
 un 1er pic de sécrétion : pendant la 1ère phase juste avant l’ovulation.
- La 1ère semaine: leur concentration reste relativement faible et stable
- La 2ème semaine: on note une augmentation rapide = croissance du
follicule dominant qui sécrète les œstrogènes à des quantités
Les œstrogènes
croissantes.
- Légère diminution après le pic de LH.
 Un 2ème pic de sécrétion :
-pendant la 2ème phase après l’ovulation mais il est moins important que le 1er =
sécrétion de ces œstrogènes par le corps jaune
- Une baisse rapide les derniers jours du cycle.

-Les taux plasmatiques de la progestérone sont bas pendant la 1ère phase,


- Légère augmentation juste avant l’ovulation : est synthétisée et libérée en
La progestérone petites quantités par la granulosa
- un pic de sécrétion durant la 2ème phase du cycle par le corps jaune.
-Baisse rapide les derniers jours du cycle.
-Elle augmente en phase folliculaire tardive
L’inhibine -Reste élevée en phase lutéale
-Diminue avec la dégénérescence du corps jaune.

2. Les hormones gonadotropes hypophysaires : Le taux de sécrétion de ces hormones est variable,

augmente au début de la phase folliculaire puis diminue progressivement


FSH
Au cours du avec un un pic de sécrétion au moment de l’ovulation,
cycle reste stable durant la phase folliculaire avec un pic majeur en milieu du
LH
cycle, il survient 18 h avant l’ovulation
– Il est augmenté à la puberté.
En fonction de
– Il est fortement augmenté à la ménopause par absence de rétrocontrôle des
l’âge
hormones ovariennes.

V/- Régulation : Le cycle menstruel est induit par des interactions finement réglées entre les
hormones sécrétées par les ovaires, l’antéhypophyse et l’hypothalamus.

– l’augmentation de la sécrétion de FSH constatée en fin et au début du cycle assure la stimulation


des follicules et un groupe de follicules pré-antraux et antraux précoces se développent,

– L’augmentation de FSH en fin de cycle est du à la baisse de la progestérone, des œstrogènes et


de l’inhibine

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Baisse des oestrogènes,


progestérones et
inhibine (Fin du cycle)

Ovulation et phase
Sécretion De FSH
lutéale

Stimulation du
développement des
follicules pré-antraux et
antraux (phase
folliculaire

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Les cellules de la granulosa portent des récepteurs à la FSH mais non à la LH; pour les
cellules thécales, c’est l’inverse.
 La FSH stimule la prolifération des cellules de la granulosa
et leur sécrétion d’œstrogènes, stimule l’augmentation
de taille de l’antre,
Les œstrogènes ont des fonctions paracrines /autocrines
dans les follicules où en combinaison avec la FSH et des
facteurs de croissances = stimulation de la prolifération
des cellules de la granulosa et majoration de production
d’œstrogènes
 la LH a une action sur les cellules thécales : stimule la prolifération des cellules
thécales et leur sécrétion d’androgènes, que les cellules de la granulosa utilisent
pour synthétiser des œstrogènes car elles ne possèdent pas d’enzymes nécessaires
à la production d’androgènes (qui sont les précurseurs des œstrogènes) : Les
androgènes diffusent dans les cellules de la granulosa et par une aromatase, ils
sont convertis en œstrogènes

Au début de la deuxième semaine : La concentration plasmatique de FSH diminue =


le follicule dominant continue à se développer, les autres subissent une atrésie (FSH
est un facteur crucial pour la survie des follicules). Le processus de sélection du
follicule dominant est inconnu.

Raisons de survie du follicule dominant :


Phase folliculaire précoce et moyenne

les cellules de la granulosa plus sensibles à :


 à la FSH : augmentation du nombre des récepteurs,
 à la LH : apparition de récepteurs à la LH en grand nombre.
Phase folliculaire

Les œstrogènes plasmatiques (sécrétés par les cellules de la granulosa) augmentent


exerçant un rétrocontrôle négatif sur la sécrétion des
gonadotrophines (FSH et LH), la FSH diminue plus que la LH du fait de la sécrétion de
l’inhibine sécrétée par les cellules de la granulosa qui inhibe préférentiellement la
sécrétion de FSH.

Les œstrogènes exercent un rétrocontrôle négatif sur l’antéhypophyse et sur


l’hypothalamus

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Il ya un pic de sécrétion d’œstrogènes pendant 1 ou 2 jrs induisant un rétrocontrôle


positif, ce qui déclenche un pic de sécrétion de LH = ceci induit l’ovulation et
engendre la formation du corps jaune
Phase folliculaire tardive

Sous l’influence de petites quantités de LH, le corps jaune sécrète des œstrogènes et de la
progestérone et de l’inhibine.
La forte concentration de progestérone, en présence d’œstrogènes induit :
- une diminution des gonadotrophines hypophysaire vraisemblablement en supprimant
la sécrétion de GnRH de l’hypothalamus
- Empêche tout pic de LH au cours e la 1ère moitié de cette phase lutéale
L’inhibine contribue à la suppression de la sécrétion de FSH
Phase lutéale

En l’absence de grossesse, le corps jaune dégénère et les concentrations plasmatiques des


œstrogènes et de la progestérone diminuent, et la sécrétion de FSH et LH (et
vraisemblablement aussi de GnRH), augmente = un cycle peut recommencer.

Fonctions des cellules de la granulose :

– Nourrissent l’ovocyte
– Sécrètent des messagers chimiques qui agissent sur l’ovocyte et les cellules thécales,
– Sécrètent du liquide antral,

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– Sont le site d’action des œstrogènes et de la FSH au cours du contrôle du développement


folliculaire pendant les phases folliculaires précoce et moyenne,
– Convertissent les androgènes des cellules thécales en oestrogènes en exprimant une
aromatase,
– Sécrètent de l’inhibine qui freine la sécrétion de FSH,

Il existe une régulation par le SNC : le stress et les troubles psychiques ont un effet inhibiteur sur la
sécrétion Hypothalamo-hypophysaire aboutissant à l’absence de l’ovulation avec aménorrhée.

VI/- Cycle des effecteurs :

– l’épaisseur de l’endomètre augmente.


Pendant la 1ère – Les glandes utérines s’allongent.
phase – Apparition d’une vascularisation par des artérioles
droites : phase proliférative
les glandes utérines deviennent tortueuses et sécrétoires. Les
artérioles deviennent spiralées : phase sécrétoire
A la fin de la 2ème phase, il ya dilatation et rupture des
Pendant la 2ème artérioles spiralées entrainant une hémorragie avec
Au niveau de la élimination des couches superficielles de l’endomètre par
phase
muqueuse desquamation.
utérine

il ya contraction des artérioles ce qui entraine un arrêt de


l’hémorragie.
A la fin des On aura la régénération d’un nouvel endomètre à partir de la
menstruations couche basale.
Toutes ces modifications sont mises en évidence par l’étude
de la biopsie de l’endomètre
Pendant la 1ère les estrogènes stimulent la production de la glaire cervicale qui
phase est abondante, transparente et fluide.
Au niveau du la fluidité est maximale pour faciliter la survie et les
Au 14ème jour
col de l’utérus mouvements des spermatozoïdes.
ème
Pendant la 2 la progestérone inhibe la production de la glaire cervicale qui
phase devient opaque et hostile aux spermatozoïdes.
au niveau de la  Les œstrogènes: augment le nombre de couches des cellules épithéliales,
muqueuse  La progestérone: diminue la prolifération des cellules épithéliales.
vaginale Toutes ces modifications sont mises en évidence par l’étude du frottis vaginal.
La température
Cette température augmente de 0.5°c à partir de l’ovulation.
centrale

Donc les principaux indicateurs de l’ovulation sont :


-La courbe de température.
-Le frottis vaginal.
-La biopsie de l’endomètre.

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VII/- Actions physiologiques des œstrogènes :

 Procréation : stimule la prolifération des cellules de l’endomètre pendant la phase folliculaire du


cycle menstruel, augmentent les contractions du myomètre.
 Trompes de fallope : augmentent les contractions et l’activité ciliaire
 Synergie hormonale : crée des récepteurs de progestérone.
 Os :
– Leur action sur le cartilage de conjugaison assure en synergie avec d’autres hormones
l’augmentation de la vitesse de croissance en longueur des os. Elle entraine ensuite la
soudure des cartilages avec arrêt de la croissance.
– Chez la femme adulte: stabilise la masse osseuse et la minéralisation.
– Après la ménopause: le risque de l’ostéoporose est élevé
 À la puberté : stimule la croissance des organes génitaux externes et le développement d’une
morphologie corporelle féminine
 Effets trophiques sur divers tissus : muqueuse vésical, peau et cheveux.
 Système cardiovasculaire : facilitent la relaxation du muscle lisse artériel.
 Actions métaboliques : lipidique, les œstrogènes modifient la répartition du tissu adipeux =
morphotype gynoïde. À fortes doses, l’oestradiol augmente les triglycérides.

VIII/- Actions physiologiques de la progestérone : Est l’hormone de la nidation,

 Convertit l’endomètre préparé par les œstrogènes en un tissu sécréteur actif, permettant la
nidation de l’embryon,
 Atténue les contractions des trompes de fallope et du myomètre

IX/- La puberté :

 Débute vers l’âge de 11ans avec l’activation des neurones à GnRH = augmentation de l’activité
hypothalamo-antéhypophyso-gonadique = ménarche
 Adrénarche : sécrétion d’androgènes par les surrénales qui survient approximativement entre
l’âge de 6-8 ans induit la poussée de croissance initiale et l’apparition de la pilosité axillaire et
pubienne.
 Les œstrogènes vont stimuler les caractères sexuels secondaires et modifient la répartition des
graisses (répartition gynoïde)

X/- La ménopause :

 Vers l’âge de 50 ans, les cycles menstruels deviennent irréguliers puis s’interrompent =
ménopause.
 La ménopause correspond à une diminution du nombre de follicules ovariens.
 L’épuisement ovarien est progressif et commence au cours de la vie intra-utérine avec deux pics
de dégénérescence :
– 5ème mois de la vie intra-utérine : 7 millions de follicules primordiaux
– Puberté: 400 000 de follicules primordiaux
– Puis une décroissance se poursuit jusqu’à la ménopause.

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 Ménopause = arrêt définitif des fonctions ovariennes endocrines et exocrines = Arrêt des
sécrétions d’œstradiol et d’inhibine d’où la perte du rétrocontrôle négatif sur l’Hypothalamus et
l’hypophyse entrainant une augmentation de sécrétion de FSH et de LH.
 La corticosurrénale continue à sécréter des œstrogènes et des androgènes ; les cellules du
stroma ovarien continuent également à sécréter des androgènes.
 Une année après l’arrêt définitive des menstruations = hypersécrétion de gonadotrophines qui va
persister toute la vie.
 La concentration plasmatique de FSH est 10 à 15 X plus élevée (femme jeune)
 la concentration de LH est environ 3 X plus élevée.

XI/- La mammogénèse :

Le développement de la glande mammaire à la puberté est du à l’action de plusieurs hormones :


« Les œstrogènes, la progestérone et la prolactine ont un rôle essentiel mais il faut également la
présence de la GH, du Cortisol et des hormones thyroïdiennes ».

– Pendant la première phase du cycle, les œstrogènes stimulent la croissance des canaux
galactophores.
– La progestérone va stimuler les structures sécrétoires au niveau des acini.
– La prolactine a une action modeste

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B/- Grossesse et lactation


Grossesse

I/Introduction :

 Les spermatozoïdes: après leur éjaculation dans le vagin, gardent leur capacité de fécondation
de l’ovule pendant 4 à 6jrs. L’ovule non fécondée n’est viable que 24 à 48h.
 Une grossesse normale dure approximativement 40 semaines en comptant du 1er jour du dernier
cycle menstruel ou 38 s si l’on compte à partir de la date de l’ovulation et de la fécondation

II/- Les modifications hormonales au cours de la grossesse :

 Les œstrogènes, la Progestérone augmentent progressivement pour atteindre un taux maximum


au 9ème mois de la grossesse.
 Pendant les deux premiers mois, le corps jaune apporte la quasi-totalité des œstrogènes et de
progestérone (en l’absence de fécondation il ne persiste que 10jrs)
 La persistance de ce corps jaune au cours de la grossesse est due à l’hormone hCG
(gonadotrophine chorionique humaine), initialement sécrétée par les cellules trophoblastiques de
l’embryon au moment où elles s’infiltrent dans l’endomètre.

III/- Gonadotrophine chorionique humaine hCG :

 C’est une glycoprotéine qui passe dans le sang maternelle. Sa détection dans le plasma et/ ou les
urines de la mère constitue un test diagnostique précoce de grossesse.
 Sa sécrétion augmente rapidement entre les 4ème- 8ème semaines, un pic vers la 8ème semaine et
des valeurs relativement élevées et stables entre 8 ème-12ème semaines.
 Ces valeurs diminuent rapidement = 10% des valeurs atteintes lors du plateau et se maintiennent
ainsi jusqu’à la fin de la grossesse.
 L’ hCG est similaire à la LH :

– Stimule les sécrétions d’œstrogènes et de progestérone du corps


Au niveau des ovaires jaune gravidique, dont elle augmente la taille et allonge la durée de
maternels vie.
– Le corps jaune involuera vers 8-10ème semaine de grossesse et le

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placenta prendra le relais pour la production des œstrogènes et de


progestérone.
l’hCG se fixe sur les cellules de Leydig des testicules =
stimulation de la synthèse et la sécrétion de testostérone qui
Gonades
joue un rôle essentiel dans la différenciation sexuelle

Au niveau du fœtus l’hCG stimule la production de DHEA et de son sulfate (DHEA-


Surrénales S) qui seront utilisés par le placenta pour la synthèse des
œstrogènes.
l’hCG stimule la synthèse et la sécrétion de progestérone et
Placenta utilisera la DHEA et DHEA-S d’origine fœtale pour synthétiser
les œstrogènes.

IV/- Les œstrogènes :

Les œstrogènes sont sécrétés par le corps jaune puis par le placenta. Ils assurent:

- Une augmentation du flux sanguin dans l’utérus avec un effet favorable sur la maturation des
organes du fœtus;

- Préparation à l’accouchement avec une augmentation de la synthèse des prostaglandines et du


nombre des récepteurs de l’ocytocine sur l’endomètre;

- Préparation des seins à la lactation.

V/- La progestérone :

 La progestérone est sécrétée par le corps jaune puis par le placenta à partir de la 8 ème semaine.
 La progestérone assure :

- Le relâchement de la musculature des trompes et facilitation du passage de l’ovule fécondé de la


trompe vers l’utérus;

- Préparation de l’utérus à l’implantation du blastocyste;

- Inhibition de la contractilité utérine empêchant l’expulsion prématurée du fœtus;

- Inhibition de la réponse lymphocytaire et ainsi le rejet du fœtus;

- préparation des seins à la lactation

VI/- Hormone lactogène placentaire :

HPL est une hormone protéique, sa sécrétion par le placenta augmente régulièrement à partir de la
4ème semaine.

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- Actions biologiques proches de celles de la GH, avec des effets anabolisants favorisant la prise de
poids en fin de vie intra-utérine;
- effet anti-insuline avec augmentation des acides gras libres et du glucose dans le sang maternel
qui seront utilisés comme substrats par le fœtus;
- stimule le développement des seins (effet prolactine)

VII/- Relaxine :

La Relaxine est un peptide sécrété par le corps jaune puis par le placenta sous stimulation par l’hCG.

- En début de grossesse : prévient l’avortement par diminution de la contractilité des muscles


utérins.
- Au moment de l’accouchement : facilite l’effacement du col dès le début du travail.

VIII/- Prolactine :

- La prolactine augmente progressivement et est multipliée par 10 en fin de grossesse.


- La prolactine stimule les structures lactogènes du sein et augmente la synthèse du lait.

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IX/- Autres modifications hormonales :

- La sécrétion de GnRH et de FSH, LH est fortement inhibée = pas de cycle ovarien, ni cycle
menstruel.
- une augmentation de la sécrétion d’insuline au dernier trimestre pour maintenir des glycémies
normales malgré l’insulinorésistance induite par l’HPL;
- augmentation de la sécrétion de l’aldostérone avec rétention de sodium (les œstrogènes
induisent l’augmentation de la synthèse de l’angiotensinogène);
- élévation des concentrations plasmatiques du cortisol et de T4;
- une augmentation de production de PTH avec élévation secondaire de la synthèse de 1,25(OH)2-
vitamD3 et de la disponibilité du calcium pour le squelette fœtal;

X/- Accouchement :

 L’accouchement se déroule en trois phases :


1. la dilatation du col;
2. l’expulsion du bébé;
3. l’expulsion du placenta.
 Des facteurs hormonaux sont impliqués dans l’initiation et l’augmentation des contractions
utérines avec :
- augmentation de la synthèse des prostaglandines par l’utérus;
 l’augmentation de la sécrétion d’ocytocine par la posthypophyse dont les actions sur l’utérus
sont marquées grâce à l’augmentation préalable de ses récepteurs par les œstrogènes.
L’ocytocine est sécrétée par voie réflexe dont les influx nerveux dirigés vers l’hypothalamus
proviennent de récepteurs utérins, notamment du col
 Après le début des contractions, leur force augmente sous l’effet d’une rétroaction positive. En
effet, la pression de la tête du bébé sur le col utérin déclenche une sécrétion réflexe de
l’ocytocine.

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Lactation

I/- Anatomie du sein :

Comporte essentiellement:

– Les alvéoles,
– Des canaux galactophores,
– Cellules myoépithéliales: cellules
contractiles.

II/- Lactation :

– Au cours de la grossesse, les seins augmentent de taille sous l’influence combinée « des
œstrogènes, de la progestérone, de l’hormone lactogène placentaire et de la prolactine ».
– La principale hormone lactogène est la prolactine.
– Des facteurs hypothalamiques influencent les cellules de l’antéhypophyse sécrétrices de
prolactine :
 La dopamine : facteur inhibiteur
 Facteur de libération de la prolactine (PRF: Prolactin-Releasing Factor)
 Avant la puberté, la sécrétion de la prolactine est minime.
 A la puberté, chez la fille, elle s’élève sous l’effet de l’augmentation de la concentration
plasmatique des œstrogènes.
 Au cours de la grossesse, la sécrétion de la prolactine est stimulée par les œstrogènes qui
agissent sur l’antéhypophyse, toutefois, il n’ya pas de synthèse de lait du fait des fortes
concentrations d’œstrogènes et de progestérone qui inhibent la sécrétion lactée.
– Ainsi les œstrogènes augmentent la sécrétion de prolactine et assurent avec cette dernière la
croissance et la différenciation des glandes mammaires.
– Les taux élevés d’œstrogènes et de progestérone exercent une inhibition sur la sécrétion lactée
de la prolactine.

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III/- La lactogénèse :

 Au moment de l’accouchement, la chute brutale des œstrogènes et de progestérone va


provoquer une levée de l’inhibition sur la prolactine, les récepteurs à la prolactine augmentent, le
développement de la capacité sécrétoire prend 2 à 3 jours, c’est ce qu’on appelle la montée
laiteuse.
 Après l’accouchement, l’allaitement est possible grâce à la préparation hormonale des glandes
mammaires et à la stimulation des sécrétions d’ocytocine et de prolactine par deux reflexes
neuroendocriniens permettant ainsi l’éjection du lait et son renouvellement (l’ocytocine stimule
les contractions musculaires)
 La tétée est le stimulus essentiel de ces reflexes.
 Des influx afférents provenant du mamelon stimulé par le nourrisson, parviennent au niveau de
l’hypothalamus induisant :

- l’inhibition des neurones hypothalamiques qui sécrètent de la dopamine = ceci induit la


levée de l’inhibition de la sécrétion de prolactine, augmentant ainsi sa concentration
plasmatique à chaque tétée = maintient de la lactogénèse.

- la sécrétion de l’ocytocine au niveau de la post-hypophyse qui se fixe sur les cellules


myoépithéliales induisant la contraction des canaux galactophores assurant l’éjection du lait.

 Pendant cette période, les taux élevés de prolactine provoquent un blocage de la FSH, de la LH et
GnRH, ce qui provoque une aménorrhée.
 Les taux de prolactine vont diminuer, l’inhibition sur la FSH et le LH est levée et on a une reprise
de l’ovulation.
 Pour arrêter l’allaitement, on va procéder par un sevrage:
– soit on éloigne le nourrisson du sein.
– soit on donne une forte dose d’œstrogènes et de la progestérone.
– on donne une substance qui bloque la prolactine, cette substance est un dérivé de la
Dopamine.

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Anatomie : appareil génital masculin

I/-Introduction :
C’est l’appareil masculin de génération, il est chargé
de : ‘’générer, stocker et transporter le matériel
génétique contenu dans les spermatozoïdes’’.

Il est constitué de :

 Organes de production : les testicules.


 Conduits de stockage et de transport : les
voies spermatiques.
 Organe de copulation : la verge ou pénis.
 Les glandes annexes.

II/-Anatomie descriptive :

① Les testicules

1. Définition : Ce sont 2 glandes génitales males,


situées dans les bourses. Elles présentent une
double sécrétion :
 Endocrine : sécrétion d’hormones sexuelles ‘’la
testostérone’’ responsables des caractères
sexuels secondaires masculins.
 Exocrine : production de spermatozoïdes.

2. Situation :
 Sous la verge.
 A l’extérieur de la cavité abdominale.
 Dans une poche cutanée appelée ‘’bourse ou
scrotum’’.

3. Description :

C’est un organe pair, ovoïde, aplatie, avec un grand axe oblique en bas et en arrière. Ils sont
inclinés en arrières.
Aspect Lisse et brillant.
Couleur Blanc nacré (apparaissent bleutés).
Consistance Ferme.

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Longueur 4 à 5 centimètres.
Dimensions Largeur 2,5 centimètres.
Poids 20 grammes chacun.

4. Migration testiculaire :

 Pendant la vie fœtale, les testicules se situent


dans l’abdomen, au contact des reins.
 Puis ils migrent vers les bourses (scrotum) pour
adopter une position extra-abdominale.

La situation extra-abdominale leur permet de rester


à une température inférieure à celle du corps « 33 à
34 °C », condition indispensable à la formation des
spermatozoïdes viables.

(La cryptorchidie, appelée aussi trouble de la


migration du testicule, ou plus communément
testicule mal descendu, est l'absence d'un ou des
deux testicules dans le scrotum, on les trouve au
niveau abdominal)

5. Configuration externe :

 Ovoïdes, aplatis, présentent :


 2 faces : latérale et médiale.
 2 bords : dorso-cranial et ventro-caudal.
 2 pôles : cranial (supérieur) et caudal (inférieur).

 Le pole supérieur : Il est coiffé par l’épididyme, qui s’étend tout au long de son bord dorso-
cranial.

 Le pole inférieur : Il est coiffé par le scrotum.

 Le scrotum :
 C’est un sac cutanéo-conjonctif formant une bourse où se logent les testicules.
 Il est divisé en deux par le septum scrotal.
 Il est formé par plusieurs couches (de la superficie vers la profondeure) :
1) Peau fine et plissée.
2) Couche musculaire Dortos (forme une cloison séparant les 2 testicules).
3) Le fascia spermatique externe.
4) Muscle crémaster.
5) Le fascia spermatique interne (prolongement du muscle transverse de l’abdomen).
6) Le feuillet pariétal de la membrane vaginale du testicule.

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7) Le feuillet viscéral, recouvre le testicule et s’étend sur une partie de l’épididyme ainsi que sur
l’extrémité inférieure du cordon spermatique.

Les différentes enveloppes représentent les


différents plans de la paroi abdominale qui
semblent avoir été refoulés par la migration
testiculaire, et sont d’ailleurs en continuité
avec eux.

 Le cordon spermatique :
 Il suspend le testicule et l’épididyme au canal inguinal.
 A son niveau circule le pédicule testiculaire.
 Il est contenu dans une tunique fibreuse.
 Il est centré par le vestige du processus vaginal (ligament vaginal) et contient le conduit déférent
et les vaisseaux du testicule.
 On y trouve aussi des nerfs : ilio-inguinal et génito-fémoral.
 Il suit le trajet du canal inguinal jusqu’à son orifice profond.
 On lui distingue 2 portions :
 Portion funiculaire : entre le testicule et l’épididyme d’une part et l’anneau inguinal
superficiel d’autre part.
 Portion inguinal : dans le canal inguinal, entre les 2 orifices inguinaux ‘’profond et
superficiel’’.

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6. Configuration interne :
 Le testicule est entourée d’une membrane fibreuse résistance appelée ‘’l’albuginée testiculaire’’.
 Cette membrane augmente d’épaisseur au
niveau du pole supérieur formant ‘’le
mediastinum testis ou corps d’Higmore’’.
 Du mediastinum testis partent des cloisons qui
devisent le testicule en lobules.
 A l’intérieur de chaque lobule, où on observe
‘’1 à 4 tubes séminifères très contournés’’ (lieu
de formation des spermatozoïdes).
 Les tubes convergent vers une zone
d’anastomose ‘’le rete testis’’ (au niveau du
mediastinum testis).
 De ce dernier (le rete testis), une douzaine de
petits canaux ‘’les canaux efférents’’
conduisent les spermatozoïdes vers la partie
initiale, tortueuse du canal déférent appelé
‘’épididyme’’.

7. Vascularisation :

a/-Artéres :

Assurée par les branches de l’artère spermatique (gonadique) qui sont :

 L’artère épididymaire antérieure (pour la tête de l’épididyme).


 L’artère épididymaire postérieure (pour la queue de l’épididyme).
 L’artère testiculaire (pour l’albuginée).

L’artère spermatique (gonadique) nait de l’aorte abdominale en regard de L2, chemine au niveau du
cordon spermatique.

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b/-Veines :

Le drainage veineux est assuré par les veines testiculaires qui rejoignent :

 A droite : la veine cave inférieure (VCI).


 A gauche : la veine rénale gauche (VRG).

c/-Lymphatiques : Se draine vers,

Les lymphonoeuds interlobulaires → qui se drainent vers les lymphonoeuds du hile → qui se drainent
vers les lymphonoeuds du cordon spermatique→ pour rejoindre :

 A droite : Les lymphonoeuds, interaorticocave, precave, paracave, iliaques primitifs et


iliaques externes droits.
 A gauche : Les lymphonoeuds, latéroaortiques, préaortiques, iliaques primitifs et iliaques
externes gauches.

② Voies spermatiques (voies génitales males)

Epididyme

Conduit déférent et
vésicules séminales
Extra-testiculaires
Voies spermatiques

Canal éjaculateur

Urètre prostatique
et bulbaire

Tubes séminifères
contournés

Tubes séminifères
droits
Intra-testiculaires
Rete-testis

Canalicules efférents

1. Epididyme : organe allongé d’avant en arrière, accolé au bord dorso-cranial du testicule, en


forme de virgule. L’épididyme est situé au niveau du scrotum. Il présente :
 La tête : extrémité antérieure renflée plaqué contre le testicule, auquel elle est unie par le
médiastinum testis (au pôle supérieur du testicule).
 Le corps : prismatique triangulaire, suit le bord postérieur du testicule. Il est séparé du testicule
(pas uni).
 La queue : extrémité inférieure aplatie libre qui se continue avec le conduit déférent ‘’anse
épididymo-déférentielle’’, formant avec lui un angle très aigu ouvert en avant.
(Schéma dans la page suivante)

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2. Le conduit déférent :
 S’étend de la queue de l’épididyme jusqu’à la base de la prostate.
 Sa longueur est de 35 à 45 cm avec 2 à 3 cm de diamètre.
 La portion terminale du canal déférent présente une dilatation appelée ampoule déférentielle
où s’ouvrent les canaux des vésicules séminales.
 Il est située entre : la vessie en dedans, le péritoine en haut, le périnée en bas.
 Chemine sur la face médiale du testicule, puis traverse différentes régions, on lui 3, 4 ou 5
portions selon la répartition suivante :

3 portions 4 ou 5 portions
Epididymo-testiculaire Dans le scrotum (face médiale du testicule).
Scrotale
Funiculaire Dans le cordon spermatique.
Inguinale Dans le canal inguinal.
Latéro-vésicale En dehors de la vessie.
Pelvienne
Rétro-vésicale En arrière de la vessie.

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3. Le canal éjaculateur :
 Au nombre de 2 (un droit et un gauche).
 Mesure 2 à 3 cm de long.
 Formé, chacun, par la réunion de la vésicule
séminale et du conduit déférent correspondant.
 Il chemine dans la prostate, et se termine dans
l’urètre prostatique au niveau du colliculus
séminal ou veru montanum.

4. L’urètre masculin : c’est un canal musculo-membraneux mesurant environ 16 cm de long,


étendue du col de la vessie jusqu’à l’extrémité du pénis au niveau du gland par le méat
urétral.

 Il présente 3 dilatations (renflements) localisés :


 Le sinus prostatique : c’est un lieu de stockage transitoire du sperme.
 Le sinus bulbaire : il est inclus dans le bulbe du pénis.
 La fosse naviculaire : elle se situe à l’extrémité du gland.

 Il présente 2 portions :

 Présente au niveau de sa partie moyenne un corps en fuseau


qui reçoit les 2 canaux éjaculateurs.
Urètre 2à3
Urètre postérieur

(Quand il y’a érection les veines se gonflent, ainsi le corps fusiforme


prostatique cm
se gonfle et double de volume induisant la fermeture des voies
urinaires)
 C’est la courte portion qui traverse le plancher pelvien.
Urètre 1à2
membraneux cm

 Englobé dans le corps spongieux.


Urètre antérieur

 On lui décrit une portion pelvienne et une portion périnéale.


10 à  Il reçoit les glandes bulbo-urétrales qui assurent la lubrification
Urètre
12 de l’urètre.
spongieux
cm  Dans sa portion juxta-méatique au niveau du gland, il s’élargit
en une dilatation appelée la fossette naviculaire.

 Il présente 2 courbures : (voir schéma dans la page suivante)


 Une courbure proximale ① : à son entrée dans le pénis de 90°.
 Une courbure distale ② : en regard du testicule ≥ 90°.

(Schémas dans la page suivante)

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② ①

③ Organe de copulation ou érection : verge ou pénis

1. Définition :
 Il est formé par 2 corps caverneux et 1 corps
spongieux entourés par des enveloppes péniennes.
 Ces corps caverneux et spongieux sont formés par un
tissu alvéolaire, qui lorsqu’il se remplit de sang
entraine l’érection.

2. Situation :
 Au-dessus du scrotum.
 En avant et au-dessous de la symphyse pubienne.

3. Description :
 La verge est cylindrique, molle, pend en avant des
bourses.
 Mesure 10 cm de long, et 9 cm de circonférence.
 Présente 2 portions :
 Le corps.
 Le gland : extrémité renflé du pénis. A son
sommet s’ouvre le méat urétral ‘’génito-
urinaire’’.Il est formé par la partie terminale du
corps spongieux. Il est recouvert d’un repli cutané
‘’le prépuce’’ (la circoncision est l’excision du
prépuce).

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4. Les corps :

a) Les 2 corps caverneux :


 Latéraux, pairs, symétriques.
 Plaqués en arrière contre les branches ischio-pubiennes.
 Recouverts par les muscles ischio-caverneux qui les
fixent.
 D’abord séparés à leurs origines, puis ils se rejoignent
sous la symphyse pubienne pour former une gouttière
ventrale où se loge le corps spongieux.

b) Le corps spongieux :
 Médian.
 Présente à sa partie postérieure une portion renflée en
massue ‘’le bulbe’’.
 Entouré à son origine par le muscle bulbo-spongieux.
 Engainant l’urètre antérieur.
 Se termine en formant le gland.

5. Vaisseaux et nerfs :

 Irriguent les corps érectiles (caverneux et spongieux)


et l’urètre pénien (ou antérieur).
 Assurée par les branches de l’artère honteuse
interne :
Profondes
 Les artères caverneuses.
Les artères  L’artère bulbaire.
 L’artère urétrale.
 L’artère dorsale de la verge.
 Irriguent les enveloppes péniennes.
Superficielles  Branches de l’artère honteuse externe et l’artère
périnéale superficielle.
Drainé par la veine dorsale profonde de la verge qui se
Profondes
jette dans le plexus de Santorini.
 Drainé par :
Les veines  La veine dorsale superficielle qui se jette dans les
Superficielles veines honteuses externes.
 Les veines scrotales antérieures qui suivent le
trajet précédent superficiel.
Vaisseaux profonds et superficiels se jettent dans les ganglions inguinaux
Les lymphatiques
et iliaques externes.
Système  Le nerf dorsal de la verge.
nerveux  Le nerf périnéal.
central
Les nerfs
Système  Le plexus hypogastrique.
nerveux
sympathique

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④ La prostate

1. Définition : c’est une glande génitale masculine


annexe et exocrine. Développé autour de la portion
initial de l’urètre. Constitue le carrefour des voies
urinaires et spermatiques.

2. Rôle : grande importance physiopathologique,


sécrète un liquide formant la majeure partie du
liquide séminal ‘’1/3 de l’éjaculat’’. Il est alcalin.

(Son atteinte compromet la fertilité, l’éjaculation et


la miction)

3. Situation et limites : la prostate est située dans la cavité pelvienne. Limitée par :

La vessie
En haut
Plancher périnéal
En bas
Symphyse pubienne
En avant

En arrière Rectum

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4. Configuration externe : Il présente une forme conique, ressemble à une châtaigne. Présente :

Une face Plane ou convexe.


antérieure
Une face Convexe, divisée en 2 lobes latéraux par
postérieure un sillon médian et vertical.
2 faces Convexes.
latérales
Apex (bec Inférieur.
prostatique)
Divisée par un bourrelet transversal en 2
versants :
 Un versant antérieur (vésical) :
Base (face
occupé par l’orifice urétral.
supérieure)
 Un versant postérieur (séminal) : où
s’enfoncent les confluentes vésicules
séminales-canaux déférents.

5. Description :

Couleur Blanchâtre.
Ferme et élastique.
Consistance
Indurée chez le sujet âgé.
Hauteur 30 mm.
Dimensions Largeur 30 mm.
moyennes Epaisseur 25 mm.
Poids 20 à 25 gr.

6. Structure : Il présente à décrire :


 Une capsule : conjonctive.
 Glandes : 30 à 40 glandes prostatiques s’ouvrent dans l’urètre prostatique.
 Stroma : fibro-musculaire.

7. Systématisation topographique et fonctionnelle : présente 4 parties,

L’isthme  Situé en avant de l’urètre.


 Entre l’urètre et les conduits éjaculateurs.
Lobe moyen (médian)  Riche en tissu fibro-élastique.
‘’prostate craniale et  Contient 25% du parenchyme glandulaire.
centrale’’  Sensible aux œstrogènes.
 Siège des adénomes de la prostate.
 En arrière des conduits déférents et de chaque côté du lobe
Lobes latéraux droit et moyen.
gauche ‘’prostate  Très riche en glandes prostatiques.
caudale et périphérique’’  Sensibles aux androgènes.
 Siège des cancers de la prostate.

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8. Rapports :

a. La loge prostatique :

La prostate est contenue dans une loge ‘’la loge prostatique’’ limitée par :

En haut La vessie.
En bas Aponévrose périnéale moyenne.
En avant Lame pré-prostatique.
En arrière Aponévrose prostato-péritonéale de Denonvilliers.
Latéralement Lames sacro-pubiennes.

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b. Rapports intrinsèques :

 La prostate contient l’urètre prostatique qui est


entouré du sphincter lisse.
(Cependant que le sphincter strié refoulé par le
développement de la prostate n’adopte une
disposition véritablement en sphincter ‘’qu’au
niveau du bec de la prostate’’)
 A la partie moyenne, l’urètre présente ‘’le veru
montanum ou colliculus séminal’’, corps érectile
qui empêche la miction pendant l’érection.
 A sa partie supérieure, l’urètre présente 2 replis :
 Les freins du colliculus, au centre duquel
s’ouvre l’utricule prostatique (résidu
embryonnaire d’environ 1cm de long).
 De chaque côté (des freins du colliculus) se
trouve les orifices des canaux éjaculateurs.

c. Rapports extrinsèques :

La région rétro-pubienne ou pré-vésicale de Retzius qui contient d’importants


En ventral
plexus veineux ‘’vésical ou de pré-prostatique de Santorini’’.
En dorsal Le cap du rectum et l’ampoule rectale.
Latéralement Muscles releveurs de l’anus.
En cranial et La vessie.
ventral (base)
 Les uretères.
En cranial et
 Les vésicules séminales.
dorsal (base)
 Les conduits déférents.
En caudal (apex) L’urètre qui s’engage dans le plancher pelvien.

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9. Vaisseaux et nerfs :

L’artère vésicale inférieure ‘’branche de l’artère iliaque interne’’ qui donne :


 L’artère vésico-prostatique.
 L’artère prostatique.
Artères
 L’artère pudendale.
 L’artère déférentielle.
 L’artère rectale moyenne.
Drainé par 2 plexus :
 Plexus veineux rétro-pubien (de Santorini) : qui se jette dans les veines
Veines
pudendales internes.
 Plexus prostatique : latéralement, qui se jette dans les veines vésicales.
Réseau péri-prostatique, qui se draine dans les ganglions :
 Iliaques externes.
Lymphatiques  Iliaques internes.
 Sacraux.
 Glutéaux inférieurs.
Plexus hypogastrique inférieur qui donne les nerfs prostatiques.
 Ils ont un double role :
Nerfs
 Sécrétion glandulaire.
 Evacuation du liquide prostatique.

10. Moyens d’exploration :

 Le toucher rectal : c’est l’examen de base.


 ASP : calcification prostatique.
 Echographie : pelvienne, mais surtout échographie transrectale.
 TDM et IRM : peu utilisées.
 Dosage du PAS ‘’Prostat Specific Antigen’’ : dont l’élévation doit faire rechercher une prostatite
ou un cancer.
 Ponction biopsique : par voie transrectale.

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Histologie : appareil génital masculin

I/-Introduction : il offre à décrire,


 Les glandes génitales ou gonades : testicules.
 Les voies génitales intra et extra testiculaires.
 Les glandes annexées aux voies génitales : vésicules séminales, prostate et glandes de Cowper.
 Les organes génitaux externes : scrotum et pénis.

① Les testicules

1. Définition : les testicules ou gonades males sont des glandes génitales males paires à double
fonction :
 Exocrine : production des spermatozoïdes.
 Endocrine : production des hormones sexuelles.

2. Rappel anatomique :
 Contenues dans les bourses, ils sont
suspendus au cordon spermatique hors de
la cavité abdominale.
 Ils sont entourés par une enveloppe
séreuse dérivant du péritoine ‘’la vaginale
testiculaire’’ de forme ovalaire.
 Le testicule présente :
 Au niveau de son bord postéro-
supérieur : l’épididyme avec 3 parties :
la tête, le corps et la queue.
 Au niveau de son pôle inférieur : il est
fixé au scrotum par un ligament ‘’la
Gue Bernaculum Testis’’.

3. Structure histologique :

Sur une coupe longitudinale médiane, le testicule humain adulte offre à décrire en MO trois
constituants :

 La capsule d’enveloppe : « albuginée » et ses dérivés.


 La composante exocrine : Les tubes séminifères ou séminipares.

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 La composante endocrine : les cellules interstitielles ou cellules de Leydig.

REMARQUE :

Il existe au voisinage du testicule et de l’épididyme des


vestiges du développement embryonnaire représentés
par :

 L’hydatide sessile de Morgagni : correspond à


l’extrémité supérieure su canal de Muller.
 L’hydatide pédiculée : correspond à un reliquat du
canal de Wolf.

a) La capsule d’enveloppe et ses dérivés :

 La capsule d’enveloppe ou albuginée :


 Elle est de nature conjonctive riche en fibres de collagène.
 Elle est épaisse et inextensible.
 Elle renferme à sa partie postérieure des fibres musculaires lisses.

 Le corps d’Higmore :
 C’est un épaississement postéro-supérieur de l’albuginée formant une masse conjonctive
triangulaire occupant la partie dorsale du testicule.
 Il est perforé de petits conduits ou formations canalaires c’est le Rete Testis.
(Le corps d’Higmore et le Rete Testis sont considérés comme le hile testiculaire)

 Des cloisons conjonctives :


 Radiaires, naissent de la face profonde de l’albuginée.
 Délimitent 200 à 300 lobules testiculaires de forme conique et qui convergent vers le corps
d’Higmore.
 Chaque lobule testiculaire renferme 1 à 4 tubes séminifères (environ 100 tubes séminifères par
testicule).
 Les tubes séminifères de chaque lobule s’ouvrent dans un tube droit qui se jette dans le réseau
du Rete Testis.

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 Entre les tubes séminifères, on retrouve du tissu conjonctif peu abondant, riche en vaisseaux
sanguins et lymphatiques, renfermant des cellules endocrines ‘’les cellules de Leydig’’ qui
représente la glande interstitielle du testicule.

b) La composante endocrine : cellules interstitielles ou cellules de Leydig.

1) Situation topographique et agencement anatomo-microscopique :


 Situées dans les espaces conjonctifs inter-tubulaires ‘’tissu interstitielle’’. Cet espace est fait d’un
tissu conjonctif lâche (véritable espace de diffusion des hormones), riche en capillaires sanguins
et lymphatiques.
 Les cellules de Leydig sont disposées en amas cellulaires agencées autour des capillaires sanguins
(l’agencement anatomo-microscopique est de type diffus).

 Les cellules de Leydig représentent 3% du volume testiculaire et elles constituent ‘’la glande
interstitielle du testicule ou glande diastematique de Boris et Ancel’’.

2) Origine embryologique et cycle évolutif des cellules de Leydig :


 Les cellules de Leydig sont d’origine mésenchymateuse, elles se différencient à partir des
fibroblastes. Leur évolution se déroule en deux phases :
▪ Une phase fœtale : (du 2ème jusqu’au 6ème mois de la vie utérine) Prolifération, différenciation
et maturation des fibroblastes. A partir du 6ème mois, les cellules bien que fonctionnelles,
subissent une régression rapide entrainant leur involution avant la naissance.

▪ Une phase pubérale : (tout au long de la vie génitale).

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 Au cours des 2 phases de développement et maturation, les cellules de Leydig sont sous la
dépendance de la LH hypophysaire (= ICSH ‘’intersitiel cell stimulating hormon’’).

REMARQUE IMPORTANTE :

Au sein de cette glande, se trouve des macrophages qui ont un rôle :

 Rôle immunitaire.
 Fonction de régulation des cellules de Leydig, en raison de présence sur leurs membranes des
récepteurs FSH.

3) Morphologie et structure des cellules de Leydig : forme polyédrique de 15 à 20 µm. 2 type de


formes :

Cellules actives (Type I et II) Cellules inactives (Type III)


 Noyau arrondi, nucléolé à chromatine  Ce sont des cellules âgées en voie de
granulaire rarement en mitose. dégénérescence.
 Cytoplasme acidophile avec basophilie péri-  Un noyau pycnotique.
nucléaire.  Cytoplasme vacuolaire riche en vacuoles
 Un réticulum endoplasmique lisse lipidiques.
développé.
 Des mitochondries à crêtes tubulaires,
riches en vitamine C et en enzymes de
synthèse et des stéroïdes.
 Riches en vacuoles lipidiques riches en
cholestérol.
 Nombreuses inclusions protéiques sous
forme de bâtonnets ‘’les cristalloïdes de
Reinke’’.

4) Physiologie des cellules de Leydig :

 Les cellules de Leydig élaborent :


 Les androgènes testiculaires à partir du
cholestérol : testostérone, ∆ Hydroxy
androstenedione, Dehydro-epiandrosterone,
androsterone.
La testostérone : principale androgène chez
l’homme, en synergie avec la FSH, elle assure le
maintien de l’intégralité de la lignée germinale.
Agit également sur le tissu osseux, le tissu
musculaire, la peau et ses annexes.
 L’œstrogène : lequel, associé avec les
œstrogènes libérés par les cellules de Sertoli
totalisent 10-20% des œstrogènes chez
l’homme.

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 Les cellules de Leydig sont stimulées par : la LH produite par les cellules gonadotropes
hypophysaires. Elles sont également sensibles à la prolactine, l’insuline, les glucocorticoïdes, la
vitamine A, la vitamine E et les prostaglandines.

c) La composante exocrine : les tubes séminifères ou séminipares.

 Mesurant 40-80cm de long et 150-300µm de diamètre.


 Ils sont très contournés et limités par une gaine péri-tubulaire (membrane conjonctive ou
membrane propre).
 En coupe transversale, au MO le tube séminifère du testicule humain adulte fonctionnel, offre à
décrire :
 Une lumière où se trouve les spermatozoïdes (cellules sexuelles mures).
 Une paroi faite de 2 couches :

Les cellules de la lignée séminale ou germinale à différents stades de leurs


évolutions : spermatogonies, spermatocytes, spermatides, et spermatozoïdes.

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Les cellules de soutien ou cellules de Sertoli, qui sont des cellules


somatiques, représentent 17% du volume testiculaire :
Un épithélium  Possèdent un rôle de soutien des cellules germinales, elles sont
séminal : comporte 2 indispensables au bon déroulement de la spermatogénèse.
types de cellules  Participent à la constitution de la barrière hémato-séminale, constituée
par : l’endothélium vasculaire, la structure de la gaine péri-tubulaire et
les cellules de Sertoli.
 Sur laquelle repose l’épithélium, elle constitue un élément important de
la barrière hémato-séminale, joue un rôle actif dans les échanges.
Une membrane  Elle est faite de fibroblastes, des fibres de collagène.
conjonctive ou gaine  Présente une structure trilamellaire en ME :
péri-tubulaire  Une basale interne.
 Un plan des cellules myoides.
 Une couche fine de fibroblastes.

② Les voies génitales males (voies spermatiques)

Elles constituent avec les glandes annexes ‘’le tractus génital mal’’. Les voies génitales contribuent à
l’évacuation du sperme, elles se répartissent en voies spermatiques intra et extra testiculaires.

1. Les voies spermatiques intra-testiculaires : représentées par,

 Les tubes droits :


 Ce sont des canalicules très courts, dont
chacun draine les tubes séminifères d’un
lobule testiculaire.
 Ils cheminent dans l’épaisseur du tissu
conjonctif sous-lobulaire et se jettent
dans le réseau d’Haller ou Rete testis.
 Présentent un épithélium cubique simple.

 Le Rete Testis ou réseau d’Haller :


 Véritable système canaliculaire où
aboutissent les tubes droits.
 Présente un épithélium cubique simple.
 Il est creusé dans l’épaisseur du corps
d’Higmore.

 La paroi des voies spermatiques intra-testiculaires comportent :


 Un épithélium bas ‘’cubique ou aplati’’ délimitant une lumière festonnée.
 Une membrane soutenant l’épithélium.

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2. Les voies spermatiques extra-testiculaires : Elles regroupent :

 Les cônes efférents et l’épididyme : Ces deux segments des voies génitales sont
anatomiquement très liés.

 Les cônes efférents : Mesurent environ 20 cm de long et 0,5 à 0,2 mm de diamètre. Forment
une partie de l’épididyme qu’on appelle le globus (tête de l’épididyme), donc les cônes
efférents appartiennent à l’épididyme.

Une tête ou globus.


•constituée par une dizaine de cônes efférents, qui hémergent du
hiles testiculaires.
•Les tubes sont enroulés en spirale de forme conique.
Un corps.

Une queue.

(Schémas dans les pages suivantes)


 L’épididyme :
 C’est un canal très pelotonné sur lui-même, mesurant 7 m de long et 0,15 à 0,5 mm de
diamètre.
 Il coiffe le testicule en cimier de casque.
 L’épididyme commence au 1er cône efférent,
tout en recevant les autres, et se continue par
le canal déférent.
 Il offre à décrire 3 parties :

 La paroi de l’épididyme comprend :


▪ Un épithélium simple reposant sur une
membrane basale.
▪ Une tunique conjonctive fibro-musculaire
(fibres musculaires lisses).

AVEC DES VARIATIONS STRUCTURALES :

 Elle est faite de cônes efférents.


 Présente une lumière festonnée.
Au niveau de la tête de

 La paroi est faite de :


▪ Un épithélium unistratifié avec 3 types de cellules :
l’épididyme

 Des cellules prismatiques ciliées : avec de long cils vibratiles au pôle apical.
 Des cellules glandulaires cubo-prismatiques : avec une bordure en brosse au pôle
apical.
 Des cellules basales indifférenciées : reposant sur la vitrée, entre la membrane
basale et les cellules précédentes.
▪ Une tunique conjonctive sous-épithéliale fibro-musculaire avec des terminaisons
nerveuses.

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Au niveau du corps et de la  La lumière est plus régulière renfermant des spermatozoïdes.


queue de l’épididyme  La paroi est faite de :
▪ L’épithélium régulier prismatique pseudostratifié, reposant sur une membrane
basale, comporte 2 types de cellules :
 Des cellules principales : prismatiques pourvues de stéréocils immobiles (en
bouquet ou en pinceau). Ces cellules sont hautes au début du canal.
 Les cellules basses : les cellules prismatiques deviennent basses à la fin du canal.
 + Une assise discontinue de cellules basales.
▪ Une tunique sous-épithéliale riche en fibres musculaires lisses, disposées en
plusieurs assises.

REMARQUE :

La présence de spermatozoïdes au niveau de la queue de l’épididyme est quasi constante et


constitue un signe distinctif.

 Le canal déférent :
 Il fait suite à l’épididyme et se continue par le canal éjaculateur.
 C’est un élément du cordon spermatique.
 C’est un conduit rectiligne de 40 cm de long et de 2 mm de diamètre.
 Il présente une lumière étroite et festonnée de 500µm de diamètre.
 Sa paroi est très épaisse et comporte 3 tuniques :

Un épithélium 2 types de cellules :


La muqueuse
pseudostratifié

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 Des cellules prismatiques garnies de stéréocils disposés en


cône au pôle apical.
 Des cellules basales de remplacement disposées en une
assise discontinue.
Un chorion Conjonctivo-vasculaire et aglandulaire.
Particulièrement épaisse, renfermant 3 couches de fibres musculaires lisses :
 Interne : longitudinale.
La musculeuse
 Moyenne : circulaire.
 Externe : longitudinale.
Conjonctivo-élastique, assez dense, renfermant des vaisseaux sanguins et des
L’adventice
terminaisons nerveuses.

 Les conduits éjaculateurs :


 Disposés de chaque côté de la prostate.
 Ils mesurent 2 cm de long et 1,5 mm de
diamètre.
 Il débute à l’abouchement de la vésicule
séminale, et se jette dans l’urètre prostatique.
 Les deux conduits éjaculateurs débouchent de
chaque côté du Veru Montanum.

 L’urètre : c’est une voie commune avec


l’appareil urinaire, elle assure le transport
du sperme lors de l’éjaculation. Elle
comprend 3 segments,

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Description Muqueuse Musculeuse


 Elle présente sur sa face  Epithélium similaire à celui de la Faite de fibres
postérieure un renflement allongé vessie. musculaires lisses
qui correspond au Veru Montanum.  Un chorion épais, siège de replis disposées en 2
 Au centre du Veru Montanum se longitudinaux. couches :
trouve l’utricule prostatique  Interne :
Urètre prostatique

(reliquat embryonnaire mullerien longitudinale.


correspondant chez l’homme à  Externe :
l’utérus). circulaire.
 De part et d’autre du Veru
Montanum, s’ouvrent les canaux
éjaculateurs entourés par les
orifices des glandes prostatiques ou
gouttières latéro-montanales où
débouchent les canaux excréteurs
de ces dernières.
 C’est la partie de l’urètre qui  Epithélium cylindrique. Lisse, avec 2
membraneux

traverse l’étage moyen du périnée.  Chorion conjonctivo-élastique. couches mal


Urètre

 Mesure environ 1,5 mm. individualisées.


 Elle reçoit les sécrétions des
glandes bulbo-urétrales de Cowper.

 Traverse l’étage inférieur du  Epithélium : cylindrique stratifié. (Voir plus bas la


périnée et le pénis.  Chorion : conjonctivo-élastique structure des
 Mesure environ 12cm. richement vascularisée. organes
  Diverses formations glandulaires : copulateurs)
Urètre spongieux

Il est entouré par le corps


spongieux.  Lacunes de Morgagni : simples
diverticules épithéliaux.
 Glandes intra-épithéliales : petites
dépressions épithéliales avec
quelques cellules mucipares.
 Glandes de littre : éléments
tubuleux, à paroi faite de cellules
cubiques, de type muqueux.

③ Les glandes annexes

Au nombre de 3, elles déversent leurs produits de sécrétion dans les voies génitales, et participent à
l’élaboration du liquide spermatique.

Les vésicules séminales


 Glandes paires, allongées, bosselées.
 Mesurent 4-7 cm de long et 1-2 cm de large.
 Elle contient 2,5 ml de liquide séminal.
 Sur le plan structural : elle présente,
 Une muqueuse : avec un épithélium et un chorion riche en terminaisons nerveux
adrénergiques.
 Une musculeuse : qui se contracte lors de l’éjaculation.

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 Une adventice : formée d’un tissu conjonctif lâche.


 Sur le plan physiologique : les vésicules séminales sont des glandes hormono-dépendantes.

Les glandes bulbo-urétrales de Mery Cowper


 Ce sont des glandes tubulo-acineuses, de la taille d’une petite noisette.
 Elles débouchent à la face postérieure de l’urètre membraneux par un conduit de 30-40 mm
de long.
 L’acinus glandulaire est de type muqueux ou séro-muqueux.
 Le produit de sécrétion constitue la première fraction du sperme éjaculé et aurait un rôle
lubrifiant.
 L’activité de ces glandes est sous dépendance des androgènes (hormono-dépendante).

La prostate
 C’est un organe musculo-glandulaire impair.
 Pèse 20 g.
 Adhère à la face inférieure de la vessie, contournant le col vésical et la portion initiale de l’urètre.

Description

Elle a la forme d’une châtaigne.


 Elle est traversée par l’urètre prostatique.
 La prostate est associée à 2 dispositifs sphinctériens :
 Le sphincter lisse de l’urètre : formation annulaire entourant l’urètre prostatique jusqu’au Veru
Montanum (empêche l’éjaculation rétrograde).
 Le sphincter strié de l’urètre : c’est un demi-cône creux qui entoure les faces latérales et la face
antérieure de la prostate, il appartient au système des muscles du périnée.
En coupe transversale, elle offre à décrire 3 constituants histologiques :
Structu

histolo
gique
re

Une capsule Fibro-musculaire épaisse. Emet par sa face profonde des travées conjonctives
d’enveloppe incomplètes.

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 Formé de fibres conjonctives élastiques et musculaires lisses.


 Très développés dans sa portion glandulaire (ou spongieuse).
Un stroma  Ce stroma se densifie au niveau du noyau fibreux central.
 Présente également des formations musculaires à l’origine des dispositifs
sphinctériens (voir plus haut).
Situées :
 En dedans du sphincter lisse : glandes intra-sphinctériennes ou glandes centrales.
 En dehors du sphincter lisse : glandes extra-sphinctériennes, formant la portion
spongieuse de l’organe, réalisant une trentaine de lobules agencées en : ‘’lobe
Les glandes
moyen, lobe postérieur et 2 lobes latéraux’’.
Chaque lobule est constituée par une glande tubulo-alvéolaire, drainée par un
canal excréteurs. Les différents canaux excréteurs débouchent séparément dans
les gouttières latéro-montanales au niveau de l’urètre prostatique.
Offre à décrire :
 Une paroi : faite d’un épithélium pseudostratifié, avec :
Structure de l’acinus

 Une assise superficielle de cellules sécrétoires.


prostatique

 Une assise profonde de cellules basales de remplacement.


 Une lumière :
 Irrégulière, festonnée.
 Renfermant souvent des corps amyloïdes ou symposions (ce sont des cellules desquamées, autour
desquelles sont déposées en couches concentriques des produits de sécrétion des cellules
glandulaires).

④ Organes génitaux externes

1. Les bourses : replis cutanéo-muqueux où sont logés les testicules et leurs enveloppes.

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2. Le pénis ou la verge : représente la partie


apparente de l’organe de copulation, en coupe
transversale il présente à décrire :

a) Au centre : 3 formations ou corps érectiles :


 Le corps spongieux : de position ventrale
entourant l’urètre.
 Les deux corps caverneux : au-dessus du corps
spongieux.

b) A la périphérie : on reconnait les enveloppes de


la verge, qui sont de dedans en dehors :
1) Une gaine élastique : commune aux 3 corps
érectiles c’est ‘’le fascia pénis’’.
2) Le tissu conjonctif sous cutané : riche en
vaisseaux sanguins.
3) Une couche de fibres musculaires lisses.
4) La peau.

 La paroi de l’urètre spongieux : au fort


grossissement, apparait formée d’une muqueuse
caractérisée par :
 Epithélium : cylindrique stratifié.
 Chorion : conjonctivo-élastique richement
vascularisée.
 Diverses formations glandulaires :
 Lacunes de Morgagni : simples diverticules
épithéliaux.
 Glandes intra-épithéliales : petites dépressions
épithéliales avec quelques cellules mucipares.
 Glandes de littre : éléments tubuleux, à paroi
faite de cellules cubiques, de type muqueux.

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Physiologie : Les testicules

I/-Généralités :
 Les testicules assurent 2 fonctions :

Fonction exocrine Fonction endocrine

• au niveau du tube • Par les cellules de


séminifère, c'est Leydig, c'est la
''la sécrétion des
gametogenèse'', androgènes
donc la formation gonadiques :
des testosterone et
spermatozoides. androsténedione.

 Ces deux fonctions sont sous l’action ou la dépendance du contrôle hypothalamo-hypophysaire.

II/- Détermination/Différenciation sexuelle :

 La différenciation sexuelle est génétiquement programmée et contrôlée par des hormones :


 Détermination du sexe génétique : en fonction du spermatozoïde qui peut être porteur d’un
chromosome X ou Y féconde un ovocyte.
 Détermination du sexe gonadique : en fonction du caryotype ‘’XX ou XY’’.
 Détermination du sexe phénotypique : en fonction des caractères sexuels primaire (=
apparaissent à la naissance) au niveau des voies génitales internes et des organes génitaux
externes.
 Puberté : caractères sexuels secondaires (= apparaissent à la puberté)

 Le sexe est déterminé par les 2 chromosomes sexuels : ‘’homme XY, femme XX’’ ↔ Le seul point
que les gènes (portés par les chromosomes sexuels) déterminent directement est : la présence de
testicules ou d’ovaires.
 Un gène du chromosome Y ‘’le gène SRY (Sex Determining Region Of The Y Chromosome)’’
est responsable du développement des testicules.
 Chez le sujet génétiquement male, les testicules commencent à se développer vers la 7ème
semaine de la vie intra-utérine.
(En l’absence du chromosome Y, les testicules ne se développent pas, les ovaires le font vers la
11ème semaine)

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 Quand les gonades males (testicules) sont fonctionnelles, elles sécrètent la testostérone et la MIS
‘’mullerian inhibiting substance’’ (ou AMH), se développent ainsi un tractus reproducteur et des
organes génitaux externes males.
(En l’absence des testicules, le système féminin se développe)
 Enfin, la testostérone assure la descente des testicules dans le scrotum :
(L’absence de descente dans le scrotum par insuffisance de
sécrétion des androgènes : la cryptorchidie. Dans ce cas, la
production de spermatozoïdes est perturbée car celle-ci
demande une température ≤ 2°C à celle de la température
centrale)

III/- Actions des androgènes gonadiques :

1. Actions morphologiques :

 Les androgènes assurent la différenciation sexuelle du fœtus et le développement des


caractères sexuels primaires.
 Après la puberté, ils sont responsables de l’apparition des caractères sexuels secondaires. Ils
assurent :
 L’augmentation du volume des organes génitaux et leur
pigmentation.
 Le développement de la prostate et des vésicules
séminales.
 L’apparition de la pilosité au niveau pubien, anal, thoraco-
abdominal et du visage.
 Le développement du larynx et des muscles de la voix.
 L’augmentation du périmètre thoracique et le
développement de la musculature.
 La répartition des graisses de réserve.
 Augmentation des sécrétions sébacées au niveau de la
peau, génératrice d’acné et de séborrhée du cuir chevelu.
 L’apparition de la libido (énergie de la pulsion sexuelle) et
du comportement sexuel.
 Le maintien de la spermatogénèse.

2. Autres :
 Anabolisme protidique au niveau de l’os et de la musculature.
 Stimulation de la croissance par stimulation d’abord du cartilage épiphysaire, puis fermeture
du cartilage de conjugaison.
 Stimulation de la sécrétion de l’érythropoïétine par les reins (hématopoïèse).

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REMARQUE IMPORTANTE :

-Lorsqu’on réalise une castration (ablation des testicules) avant la puberté ou lors d’une maladie
primaire du testicule chez l’enfant, cela va se traduire par :

 Les caractères sexuels primaires restent infantiles.


 Les caractères sexuels secondaires n’apparaissent pas, et la croissance sera prolongée par
absence de soudure du cartilage de conjugaison qui est due normalement aux androgènes.

-Une castration ou maladie chez l’adulte se traduit par ‘’la stérilité’’ (Les caractères sexuels primaires
et secondaires ne sont pas touchés).

IV/- La testostérone :
La testostérone dans le sang est liée à 44% à la SBG (Sex Binding Globulin),
Transport
à 54% à l’albumine et 2% sous forme libre non liée.
Subit un catabolisme hépatique et elle est excrétée dans les urines sous
Catabolisme
forme de 17-cetostéroide.
 En fonction de ses cellules cibles, la testostérone est active elle-même
ou agit en tant que pro-hormone.
 Elle n’est active que lorsqu’elle a était convertie en
dihydrotestostérone (DHT) sous l’action d’une 5-alpha réductase.

La testostérone La dihydrotestostérone
Mode d’action

 Contrôle la régulation de la Dans certaines cellules, la


sécrétion des testostérone est convertie en DHT en
gonadotrophines présence de l’enzyme 5-alpha
hypophysaires réductase, joue un rôle majeure dans :
Activité
(rétrocontrôle).  La virilisation (apparition des
 Assure la différenciation des caractères sexuels secondaires)
canaux de Wolf durant la vie des organes génitaux externes.
fœtale.  La virilisation de la prostate et de
 Développement pubertaire l’urètre.
masculin du larynx, la libido,  Au niveau de la peau, dans le
la spermatogenèse et développement de la pilosité.
l’anabolisme protéique dans (Action importante dans la puberté)
les muscles squelettiques.

Chez un fœtus  La différenciation des canaux reproducteurs en structures male sera


Physiopathologie

avec déficit en normale.


5-α réductase  Le développement des organes génitaux externes sera anormal.
Utilisation des On utilise des inhibiteurs de la 5-α réductase dans le cas de :
inhibiteurs de  Cancer et hypertrophie de la prostate.
la 5-α  Calvitie masculine (la DHT est responsable de la chute des
réductase cheveux).

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V/- Spermatogenèse et fonctions des cellules de Sertoli :


Le processus de spermatogenèse, du spermatocyte de 1er ordre au spermatozoïde, dure environ 64
jours. L’homme normal fabrique environ 30 millions de spermatozoïdes par jour.

1. Etude du spermogramme :

Volume du sperme De 3 à 4 ml
Numérotation des 60 à 100 millions/ml
spermatozoïdes
70% des spermatozoïdes doivent avoir des formes normales
70% des spermatozoïdes doivent être encore mobiles

2. Les cellules de Sertoli :

 Forment la barrière des cellules de Sertoli


‘’barrière sang-testicule’’, qui empêche le
passage de nombreuses substances chimiques
du sang vers la lumière du tube séminifère.
 Constituent la voie de passage des nutriments
pour les spermatozoïdes en développement.
 Sécrètent du liquide luminal, contenant la
protéine de liaison des androgènes ABP
(Androgen Binding Protein) qui fixe la
testostérone sécrétée par les cellules de Leydig.

(L'androgen binding protein est une protéine de transport des androgènes. Elle est synthétisée par les
cellules de Sertoli après stimulation hormonale par la FSH. L'Androgen Binding Protein permet la
concentration locale de testostérone au niveau des tubes séminifères ‘’nous allons mieux assimiler par
la suite’’)

 Régulation : Répondent par une stimulation par la testostérone et la FSH par une sécrétion
d’agents paracrines qui stimulent la prolifération et la différenciation des précurseurs des
spermatozoïdes.

 Sécrétion : les cellules de Sertoli sécrètent :


 L’hormone protéique ‘’inhibine’’ qui freine la sécrétion hypophysaire de la FSH.
 Sécrètent des agents paracrines qui agissent sur les cellules de Leydig.
 Phagocytent des spermatozoïdes défectueux.
 Sécrètent au cours de la vie embryonnaire l’hormone antimüllérienne qui fait regretter le
système de canaux primordiaux féminins.

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119
MédiCours 2e année Médecine UEI 4

VI/- Régulation :

 La sécrétion par salves de GNRH de l’hypothalamus stimule la sécrétion de la FSH et la LH par


l’antéhypophyse :

FSH LH

Agit sur les cellules de Sertoli pur


stimuler la spermatogenèse et la Agit sur les cellules de Leydig pour
sécrétion d’inhibine. stimuler la sécrétion de la testostérone.

La testostérone :
L’inhibine : exerce une inhibition par -Essentielle à la spermatogenèse en
rétrocontrôle négatif sur la sécrétion agissant localement sur les cellules de
de la FSH. Sertoli.
-Exerce une inhibition par rétrocontrôle
négatif sur l’hypothalamus et
l’antéhypophyse essentiellement pour
réduire la sécrétion de la LH.

VII/- La puberté :
 La puberté est la période pendant laquelle la reproduction devient possible suite à la maturation
des organes reproducteurs chez le garçon ‘’12-16 ans’’.
 La puberté correspond à l’augmentation de l’activité hypothalamo-antéhypophysaire gonadique.
 Les premiers signes de la puberté sont induits par l’augmentation des androgènes surrénaliens
sous l’effet de la stimulation de l’ACTH :
 Les premiers stades de la poussée de croissance pubertaire (conjointement à l’hormone de
croissance).
 Développement précoce de la pilosité pubienne et axillaire.

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120
MédiCours 2e année Médecine UEI 4

VIII/- Anomalies de la différenciation sexuelle : (voir cours biochimie hormones stéroïdes)

Anomalies du sexe Syndrome de Klinefelter : caryotype 47, XXY et de profondes altérations


chromosomique testiculaires.
Anomalies de la Hermaphrodisme, coexistence de tissus testiculaire et ovarien.
différenciation
gonadique
Anomalies de la Homme avec utérus, ceci est dû à un déficit de sécrétion ou d’action d’AMH.
différenciation des
organes génitaux
internes
Caryotype XY, les testicules sont présents mais la
différenciation masculine est incomplète ou
Pseudohermaphrodisme
absente. A cause de :
masculin
 Syndrome d’insensibilité aux androgènes.
Anomalies de la  Déficit en 5-α réductase.
différenciation des Caryotype XX, les ovaires sont présents mais il
organes génitaux existe des signes de virilisation. A cause de :
externes  L’hyperplasie congénitale des surrénales :
Pseudohermaphrodisme
s’accompagne d’une hypersécrétion
féminin
d’androgènes qui masculinisent les organes
génitaux externes pendant la vie intra-
utérine.
Avant l’âge de 9 ans chez la fille et de 11 ans chez
le garçon.
Puberté précoce  Cause organique : tumeur hypohalamique.
Pathologies de la  Cause fonctionnel : mise en place précoce
puberté de l’axe hypothalamo-hypophysaire.
Après l’âge de 13 ans chez la fille et de 15 ans
Retard pubertaire chez le garçon.
 Causes organiques ou fonctionnels.

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121
Diaphragme
Partie 03 :
pelvien et périnée

Anatomie
• Diaphragme pelvien et périnée

122
MédiCours 2ème année de Médecine UEI 4

Anatomie : Diaphragme pelvien et périnée

Définition :

C’est une cloison musculaire séparant la cavité pelvienne du périnée, il est


Le diaphragme constituée de :
pelvien – Les muscles élévateurs de l’anus
– Les muscles coccygiens
C’est l’ensemble des parties molles situées en-dessous du diaphragme pelvien,
formant la cavité pelvienne. Il est divisé en 2 parties :
Le périnée
– Périnée uro-génital en avant
– Périnée anal en arrière

Diaphragme pelvien

 Il forme de détroit inférieur du pelvis (bassin


osseux), il est composé des « muscles élévateurs
de l’anus et muscles coccygiens ».
 Il présente sur son axe sagittal :
– Hiatus uro-génital en avant.
– Hiatus anal en arrière
 Il comprend 2 faces :
– Une face pelvienne supérieure : recouverte
du fascia supérieur du diaphragme pelvien.
– Une face périnéale inférieure : recouverte du
fascia inférieur du diaphragme pelvien.

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123
MédiCours 2ème année de Médecine UEI 4

Origine trajet Terminaison Innervation


Muscles – Pubis
élévateurs – fascia du Mince en nappe, Nerf du
de l’anus muscle ilio- muscle dans un plan Coccyx et muscle
c’est le muscle coccygien obturateur incliné ligament ano- élevateur de
essentiel du statique interne médialement et coccygien l’anus (racine
diaphragme – épine en arrière ventrale S3)
pelvien, ischiatique
composé de : En 2 faisceaux :
« muscle ilio- – Muscle
coccygien et pubo-
muscle pubo- vaginale
coccygien » (élevateur
de la
prostate) :
en avant se
fixe au Nerf rectal
muscle Etroit et épais,
centre inférieur
pubo- se dirigeant
Pubis tendineux (rameau du
coccygien sagittalement en
– Muscle nerf pubo-
dynamique bas et en arrière
pubo- rectal)
rectal : en
arrière en 3
faisceaux :
latéro-
rectal,
rétro-rectal
et
coccygien.
Muscles muscles
coccygiens accessoires, Nerf du
triangulaires muscle
(subissent Epine Sacrum (S4, S5) coccygien
une ischiatique et coccyx (racine
transformati ventrale de
on fibreuse S4)
avec l’âge)

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124
MédiCours 2ème année de Médecine UEI 4

Périnée

De forme losangique, il est divisé par la ligne bi-ischiatique en 2 parties :

 Périnée uro-génital en avant


 Périnée anal en arrière

1. Limites :

En avant La symphyse pelvienne et les branches ischio-pubiennes


En arrière Le sacrum, le coccyx et les ligaments sacro-sciatiques
Latéralement Les branches ischio-pubiennes

2. Le périnée uro-génital : traversé par l’urètre (chez l’homme), urètre et vagin (chez la femme).
Divisé en,
– Espace profond du périnée (contenant le diaphragme uro-génital).
– Espace superficiel du périnée (loge des corps érectiles).
– Plan cutané.

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125
MédiCours 2ème année de Médecine UEI 4

A/-Espace profond du périnée :

 Contenant le diaphragme uro-génital, constitué du : muscle sphincter de l’urètre et des muscles


transverses profonds.
 Le diaphragme uro-génital est limité par :
– Le fascia supérieur du diaphragme uro-génital
– Le fascia inférieur du diaphragme uro-génital (membrane périnéale) qui le sépare de l’espace
superficiel du périnée
– Le hiatus infra-pubien : en avant du diaphragme génital.

Description Action

Chez Muscle Circulaire entourant l’urètre Continence vésical et


l’homme urétro- membraneux et l’apex de la prostate expulsion des
prostatique dernières gouttes
Muscle
Muscle Transversal, passant en avant du muscle d’urine/sperme
sphincter de
compresseur urétro-prostatique.
l’urètre de l’urètre
Antérieur, Chez la Muscle Circulaire, entourant l’urètre, et se perd Continence vésical et
comportant 2 femme urétro- sur la face antérieure et latérale du expulsion des
parties vaginal vagin dernières gouttes
Muscle Transversal, passant en avant du muscle d’urine
compresseur urétro-vaginal
de l’urètre
Muscles
Postérieurs, pairs, triangulaires, tendus transversalement de la Immobilisation du
transverses
branche de l’ischion au centre tendineux du périnée centre tendineux
profonds

B/- Espace superficiel du périnée :

 C’est la loge des organes érectiles (racine du pénis/clitoris). Constituée par : muscles ischio-
caverneux, muscles bulbo-spongieux, muscle transverse superficiel.
 L’espace superficiel du périnée est limitée par :

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126
MédiCours 2ème année de Médecine UEI 4

– Le fascia inférieur du diaphragme uro-génital (membrane périnéale) en haut.


– Le fascia superficiel du périnée en bas.

Origine Trajet Terminaison


Les muscles ischio-
caverneux Se porte vers l’avant Compression de la
Pair, en forme de Branche de l’ischion pour se terminer sur le racine du corps
demi-cornets, satellite corps caverneux caverneux
des corps caverneux
Les muscles bulbo-
spongieux :
S’unit à son opposé sur
la ligne médiane. Se
termine en 2
faisceaux :
Chez l’homme Compression du corps
Postérieur : se fixant
Pair, satellite du corps spongieux et la veine
Centre tendineux sur le corps caverneux.
spongieux dorsale profonde du
Antérieur :
pénis.
contournant la face
latérale du corps
spongieux et le dos du
pénis.
Recouvre la glande
vestibulaire majeure et
le bulbe. Se termine en
2 faisceaux : Erection clitoris,
Chez la femme
Postérieure : se fixant compression de la
Pair, satellite du bulbe Centre tendineux
sur le corps du clitoris glande vestibulaire
vestibulaire
Antérieur : passe au- majeure.
dessus des vaisseaux
dorsaux profonds et
s’unit avec son opposé.
Tendu
Muscle transverse
transversalement de la
superficiel Immobilisation du
Branche de l’ischion branche de l’ischion au
Muscle pair, mince et centre tendineux
centre tendineux du
inconstant périnée

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127
MédiCours 2ème année de Médecine UEI 4

C/- Plan cutané

Il correspond aux structures cutanées des organes génitaux externes. Il est séparé de l’espace
profond du périnée par le fascia superficiel du périnée.

3. Le périnée anal :

Constitue la partie postérieure du périnée comportant : muscle sphincter externe de l’anus, ligament
ano-coccygien, fosse ischio-rectale.

Il contourne la partie inférieure du canal anal, divisé en 3 parties :


– Sous-cutanée : circonscrit l’anus.
Muscle – Superficielle : circonscrit le canal anal.
sphincter – Profonde : épaisse, étroitement unie au muscle pubo-rectal.
externe de Action : occlusion volontaire du canal anal.
l’anus Innervation :
– Nerf rectal supérieur (S3, S4)
– Nerf sacral inférieur (nerf pudendal)
Ligament
ano- Structure musculo-tendineux, tendu du sphincter de l’anus à l’apex du coccyx.
coccygien
Espace pair, sous le diaphragme pelvien, de part et d’autre du canal anal et du
rectum.
– Paroi latérale : verticale, tubérosité ischiatique et fascia du muscle
Fosse ischio-
obturateur interne.
rectale
– Paroi médiale : oblique, fascia inférieur du diaphragme pelvien, sphincter
externe de l’anus et ligament ano-coccygien.
– Paroi inférieure : cutanée.

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128
MédiCours 2ème année de Médecine UEI 4

4. Le centre tendineux : formation fibro-musculaire


pyramidale, entre le canal anal et le périnée uro-
génital. Où convergent la plus part des muscles du
périnée (muscles élévateurs de l’anus, muscles
transverses, muscles bulbo-spoongieux, Il se situe
sous la peau.

Intérêt clinique

Gangrène affectant le périnée et les


Maladie de Fournier
organes génitaux externes males

Descente anormale des organes


pelviens à travers l’orifice vulvaire
(image à droite) ou anal (image à
Prolapsus génital
gauche) suite à une laxité des
(ou rectale)
moyens de fixité ou insuffisance de
soutènement (muscle élévateur de
l’anus)

Ouverture chirurgicale du périnée


Episiotomie afin de permettre un accouchement
sans risque de déchirure périnéale

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129
MédiCours 2ème année de Médecine UEI 4

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130
Partie 04 :
Hormones
stéroïdes

Biochimie
• Hormones stéroides

131
MédiCours 2e année Médecine UEI 4

Biochimie : Les Hormones Stéroïdes

I/-Introduction :
 Les hormones stéroïdes est un ensemble d’hormones liposolubles a noyau choléstane, dérivant
du cholestérol découverts pour la plupart dans les années 30, assurant des rôles divers notamment
dans la reproduction, le métabolisme hydro électrolytique, l’inflammation …….
 Ce sont : les progestatifs, minéralo-corticoïdes, glucocorticoïdes, les œstrogènes et les androgènes.

II/-Généralités :

1. Les stéroïdes :
Les stéroïdes de l’organisme sont nombreux et comprennent des molécules variées comme : le
cholestérol, la vitamine D, les sels biliaires et les hormones stéroïdes.
Les stéroïdes sont des molécules lipidiques possédant une structure chimique de base à 17 atomes de
carbones disposés en quatre anneaux, appelée noyau stérane ou noyau
Cyclopentanoperhydrophénantréne.

2. Classification des hormones stéroïdes :

Nombre de
catégories hormones Noyau de base
Carbone
Glucocorticoïdes Cortisol C21 Prégnane
Minéralocorticoïdes aldostérone C21 Prégnane
Androgènes testostérone C19 Androstane
Hormones sexuelles progestérone C21 Prégnane
femmes œstrogènes C18 Estrane
(pas une hormone)
Vitamine D Forme active : C27 cholestane
1.25 dihydroxycalciférol

REMARQUE :
 L’homme possède également la progestérone et les œstrogènes, mais ils sont plus importants chez

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132
MédiCours 2e année Médecine UEI 4

la femme que chez l’homme (qualité+ quantité).


 Pareille pour les androgènes, la femme aussi possède la testostérone qui a deux rôles : le désir
sexuel + la pilosité (la femme possède 20 fois moins de testostérone que l’homme donc elle est
moins poilue mais le désir sexuel est le même)

III/- Organes stéroïdogènes : 5 organes qui fabriquent les 5 hormones.

La corticosurrénale Cortisol, Aldostérone et androgènes de la surrénales.


Les gonades Androgènes, ostéogènes, progestérones.
neuro-stéroïde, c’est l’hormone de la jeunesse, différente structure, ne
passent pas dans le sang. Intervient dans la mémoire.
le cerveau
(traitement à base des neuro-stéroïdes pour : maladie de
Parkinson/Alzheimer, énergie sexuelle)
Le placenta Progestérones et œstrogènes.
Le tissu adipeux en cas d’obésité, source importante de production d‘œstrogènes

 Tous ces organes possèdent l'équipement enzymatique nécessaire à la synthèse (à partir du


cholestérol) de la plupart des stéroïdes hormonaux.
 Cependant, selon l’organe considéré, la synthèse de telle ou telle hormone s'effectue
préférentiellement.
 Tous ces organes sont capables de synthétiser le cholestérol, sauf le placenta qui est incapable de
le synthétiser, il le fournit à partir du sang maternel (le cholestérol étant le précurseur de toutes ces
hormones).

REMARQUE IMPORTANTE :
Le système hypothalamo-hypophysaire commande la sécrétion de la plupart des hormones stéroïdes
SAUF l’aldostérone qui dépend du système rénine-angiotensine.

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133
MédiCours 2e année Médecine UEI 4

IV/-Les récepteurs des hormones stéroïdes :


 Les récepteurs des hormones stéroïdiennes ’’NR3’’ se
trouvent dans le cytosol.
 C’est l’interaction avec l’hormone qui leur permet d’être
transloqués vers le noyau après démasquage de la séquence
NLS (NLS : Signal de localisation nucléaire est une petite
séquence d'acides aminés (8 à 10 acides aminés) qui cible les
protéines vers le noyau de la cellule) où ils activeront la
transcription de gènes présentant un « HRE » (Hormone
Responsive Elément) palindromique (palindromique : même séquence d’ADN répétée inversée).
 Le récepteur des androgènes est codé par le chromosome X (chez la femme un X est inactive).

V/-Biosynthèse des stéroïdes :

La biosynthèse des stéroïdes se fait en filiation unidirectionnelle (C27 → C21 → C19 → C18), avec une
série d’hydroxylations (hydroxylases = mono oxygénases = déshydrogénases).

REMARQUE :
Un stéroïde peut-être précurseur dans une glande et hormone dans une autre glande.

1. Etape 0 : transfert du cholestérol vers la mitochondrie,


 C’est une étape limitante : le choléstérol est synthétisé
dans le cytosol, donc il nécessite une protéine de transport
StAR : Steroidogenic Acute Regulatory peptide (en cas de
mutations → déficit de toutes les hormones stéroïdes).
 Stimulation de la protéine StAR par l’ACTH (surrénale) et
la LH (gonades).
 Stimulation de la protéine StAR qui permet le transfert de
cholestérol des gouttelettes lipidiques qui se trouvent dans
le cytoplasme vers la mitochondrie où a lieu une partie de
la synthèse des stéroïdes.
 Le cholestérol est le précurseur de toutes les hormones
stéroïdes.

2. Etape 1 :
 Étape commune à tous les hormones, passage
entre le cholestérol et le prégnénolone
(prégnénolone et progestérone = progestatifs).
 Progestérone peut être précurseur ou
hormone selon l’organe.
 Cette étape est catalysée par la CYP450 scc =
cytochrome P aussi appelée CYP11A1
possédant 3 activités enzymatiques : 20
hydroxylase, 22 hydroxylase et 20-22
desmolase.
 Localisation tissulaire : cortex surrénalien, thèque interne de l’ovaire, cellule de Leydig des
testicules, les cellules gliales (cerveau).
 Localisation cellulaire : membrane mitochondriale interne.

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134
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3. Vue d’ensemble : Il y a deux voies de synthèse pour tous les stéroïdes SAUF pour l’aldostérone
(1 seule voie) donc la progestérone n’est pas un intermédiaire obligatoire par contre la
prégnénolone est obligatoire. (Il faut bien comprendre le schéma suivant)

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135
MédiCours 2e année Médecine UEI 4

4. Biosynthèse des stéroïdes surrénaliens (glandes surrénales) :

 La glande surrénale présente :

Une partie Synthèse des catécholamines : Adrénaline, noradrénaline et la dopamine.


médullaire
ou centrale
3 zones histologiquement et fonctionnellement distinctes auxquelles correspondent
3 catégories d'hormones stéroïdes :
La zone La plus externe, située immédiatement sous la capsule et sécrétant
glomérulaire les minéralocorticoïdes, principalement l'aldostérone.
Une partie (glomérulée)
corticale ou La zone la plus large sécrétant les glucocorticoïdes, principalement le cortisol.
périphérique fasciculaire
(fasciculée)
La zone à l'intérieur au contact de la médullosurrénale et sécrétant les
réticulaire stéroïdes androgènes surrénaliens.
(réticulée)

 Spécialisation tissulaire : il existe donc une spécificité enzymatique à chaque zone aboutissant à la
synthèse d’une hormone particulière (La différenciation cellulaire = les enzymes qui s'expriment
dans ces cellules orientent les voies de synthèse des stéroïdes).
 ACTH a un effet trophique sur tout le cortex surrénal.

Zone Enzymes Présents Enzymes absents Hormones synthétisée


18 hydroxylase
Glomérulée 21 hydroxylase 17 hydroxylase Aldostérone
11 hydroxylase
17 hydroxylase
Fasciculée 21 hydroxylase 18 hydroxylase Cortisol
11 beta-hydroxylase
18 hydroxylase
Réticulée 17 hydroxylase Androgènes
21 hydroxylase

REMARQUE :
 La surrénale synthétise les androgènes mineurs (non pas gonadiques : testostérone) par exemple :
la DHEA, l’androstènedione qui donnent la pilosité pré-pubertaire (puberté surrénalienne de 5 à 6
ans ‘’non pas gonadique’’).
Donc il y a deux types d’androgènes : gonadiques (2 majeurs, testostérone + dihydrotestostérone) et
surrénaliennes (3 mineurs, DHEA ‘’hormone de jeunesse et androsténedione).
 Au niveau de la corticosurrénale la synthèse ne se continue pas vers la testostérone ni vers les
œstrogènes, et il n’y a pas de synthèse de progestérone.

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136
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a) Biosynthèse des minéralocorticoïdes (aldostérone) :

 L'aldostérone et son précurseur immédiat, la 18 hydroxycorticostérone sont synthétisés


exclusivement dans la zone glomérulaire du cortex surrénalien, qui est la seule à disposer d’une
aldostérone synthase qui présente 2 activités enzymatiques : 18-hydroxylase et 18-
hydroxystéroïdedéshydrogénase.
 L’aldostérone est la seule à posséder une seule voie de biosynthèse.

(La 18 hydroxycorticostérone provient de la progestérone)

Cholestérol

17 α Hydroxy- 17 α Hydroxy-
Prégnénolone Progestérone
prégnénolone progestérone

21-Hydroxylase

17 Desoxy-corticostérone (DOC)

11 β-Hydroxylase

Corticostérone

Aldostérone synthétase
18 Hydroxy-Corticostérone

Aldostérone

REMARQUE :
 La voie de la prégnénolone est très mineure ‘’accessoire’’ (La prégnénolone est transformée 17
alpha hydroxyprégnénolone).
 La voie de synthèse de l’aldostérone peut être initiée par la ‘’17 α hydroxy progestérone’’.

 Agonistes et antagonistes de l’aldostérone :

Cortisol (mais pas l’inverse, cad l’aldostérone n’est un agoniste au


Stéroïdes Agonistes cortisol) Corticostérone et 11-désoxycorticostérone (DOC).
→ En se fixant sur le récepteur de l’aldostérone.
Agonistes Réglisse = acide glycyrrhizique (même effet que le précédent)
Non stéroïdes Spironolactone inhibiteur compétitif de l’aldostérone sur son
Antagonistes
récepteur utilisé comme médicament antihypertenseur.

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137
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b) Biosynthèse du cortisol :

 Sa synthèse requiert la 17 α Hydroxylase, présente seulement dans la zone fasciculée.


 La progestérone est un composé non obligatoire pour le cortisol, car il existe 2 voies de
biosynthèse : à travers la prégnénolone ou à travers la 17 α Hydroxy progestérone.

Cholestérol

Prégnénolone

17 α Hydroxylase

17-OH prégnénolone

3 β DH isomérase

17-OH progestérone

21 β Hydroxylase Métirapone
11 desoxycorticostérone
Interaction des voies
de biosynthèse de
-
11 β Hydroxylase
l’aldostérone et du
cortisol
Corticostérone

17 α Hydroxylase

Cotrisol

REMARQUE :
 L’étape catalysée par l’enzyme 11 β Hydroxylase est commune aux voies de biosynthèses de
l’aldostérone et de corisol ‘’interaction des voies’’.
 La métirapone inhibe la 11 β Hydroxylase.

 La zone fasciculée de la corticosurrénale produit :


 Cortisol principalement (95% de l’activité glucocorticoïde).
 Cortisone (5% de l’activité glucocorticoïde).
 Desoxycortisol (< 1% de l’activité glucocorticoïde).

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c) Biosynthèse des androgènes surrénaliens (androgènes mineurs) :

 Ils sont synthétisés au niveau de la zone réticulée.


 Ils sont représentés par : ‘’La
déhydroépiandrostérone DELTA 5 ou
DHEA’’, ‘’le Sulfate de DHEA’’
(exclusivement surrénalienne), ‘’la DELTA
4 androstènedione’’, ils ont une faible
activité androgénique comparé aux
androgènes gonadiques (testiculaires et
ovariens) malgré leurs concentrations
importantes.
 Une partie des androgènes surrénaliens
se transforme en testostérone dont la
proportion reste très faible par rapport à
la testostérone d'origine testiculaire chez
l’homme par contre c’est cette partie qui agit chez la femme.

REMARQUE :
 La SDHEA est une forme de réserve de la DHEA.
 La SDHEA est exclusivement surrénalienne, en dehors de toute grossesse.
 Origine des androgènes :
→ 2/3 surrénaliens et 1/3 gonadiques.
→Le 1/3 gonadique étant le plus actif.
 Les 4/5 de la DHEA sont secrétées sous forme sulfatée (SDHEA).

(Voir schéma de la partie précédente ‘’vue d’ensemble)

5. Biosynthèse des gonado-stéroïdes (hormones sexuelles) :

 3 groupes : androgènes,
œstrogènes et progestatifs.

a) Les Androgènes : sont synthétisés


par le testicule et/ou l'ovaire
et/ou la corticosurrénale. On
distingue :

 Les androgènes mineurs : sont la


DHEA, SDHEA et la Δ4-
androstènedione.

 Les androgènes majeurs : sont la


testostérone et la 5α
Dehydrotestostérone (5αDHT).

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139
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 La 5α Dehydrotestostérone (5αDHT) :

 La 5αDHT est exclusivement synthétisée à partir de la testostérone cette conversion est


périphérique, catalysée par la 5 α-réductase.
 La 5α-réductase est une enzyme des tissus-
cibles des androgènes (prostate, appareil
génital, peau et du foie), Donc la réaction qui
donne la 5αDHT est extra-gonadique.
 La 5αDHT est l’androgène le plus actif, plus
actif que la testostérone.
 Le récepteur des androgènes a plus d’affinité
pour la DHT que pour la testostérone.
∆ Dans le muscle, c’est néanmoins la testostérone
qui serait l’hormone active car la DHT est rapidement catabolisée.

Les androgènes chez l’homme Les androgènes chez la femme


 2/3 des androgènes proviennent du  Presque la totalité est produite par le cortex
cortex surrénalien.
 1/3 sont produits par les testicules.  L’androgène +++ ‘’la Delta4 Androsténedione
(Delta4A)’’.
 la testostérone est produite :  La Testostérone est produite à des taux très
 à 95 % par les cellules de Leydig. bas :
 et en quantité minime par la  A 15% dans l'ovaire
surrénale.  à 85% au niveau périphérique (par
transformation de l'androstènedione au
niveau du foie, muscle et du tissu adipeux)
 La testostérone chez la femme est responsable
de la pilosité et de l’envie sexuelle.
 Chez la femme, une partie de la testostérone est
libérée et l’autre partie est convertie en
œstrogènes.

b) Les œstrogènes :

Le plus actif, principal œstrogène.


Agit chez :
 La synthèse des œstrogènes est catalysée par l’aromatase
ou œstrogène synthétase (19-Hydroxylase), enzyme des
Œstradiol E2

ovaires et du placenta, convertit les androgènes


(testostérone) en estradiol E2.
La femme en
(Donc la testostérone se transforme soit en 5αDHT soit en
âge de
E2)
reproduction
 L’aromatisation se fait au niveau de l’ovaire et au niveau du
placenta.
 Sont sécrétées par l’ovaire (thèque interne) à chaque étape
du cycle.

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Chez la  Par conversion (aromatisation) périphérique (au niveau du


femme post- foie, tissu adipeux et muscles) des androgènes surrénaliens.
ménopausée  Taux plus bas que chez la femme en âge de reproduction.
 L’estradiol E2 provient de :
Chez  Des cellules de Sertoli (testicules) 20%.
l’homme  Conversion périphériques des androgènes 80%.
 Taux beaucoup plus bas que chez la femme.
 Provient de la conversion de la Delta 4 androstenedione en œstrone,
réaction catalysée par l’aromatase. Cette conversion s’effectue au niveau de
la granulosa (ovaire), au niveau du placenta, et au niveau du tissu adipeux.
Œstrone E1

(D’autres hormones mais peptidiques sont synthétisés par la granulosa il


s’agit de L’hormone antimüllérienne (AMH), des activines et des inhibines)
 L’estrone, et son sulfate représente le principal œstrogène circulant chez la
femme ménopausée et chez l’homme.
 L’œstrone (E1) synthétisé au niveau de l’ovaire peut être transformé en
œstradiol (E2) sous l’action de la 17 β-OH stéroïde déshydrogénase.
 Présente chez la femme en âge de reproduction, enceinte :
 En quantité massive.
 Synthétisée par l’unité foeto-placentaire.
Estriol E3

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c) Les progestatifs :

 C21 stéroïdes : Prégnénolone, 17 α


Hydroxyprogestérone, et progestérone
peuvent agir comme hormones et comme
précurseurs d’hormones.

 Selon la glande endocrine considérée, la progestérone est soit :


 Une pro-hormone : C'est le cas dans la glande surrénale ou dans l’ovaire au cours de la phase
folliculaire.
 Une hormone : secrétée dans la circulation générale c'est le cas du corps jaune ovarien en
phase lutéale ou par le corps jaune durant la grossesse.

Remarque :
 La synthèse et la sécrétion d’E2 et de progestérone varient en permanence au cours du cycle
contrairement aux androgènes ovariens.
 Au niveau de l’ovaire :
 1ère partie du cycle : Le cholestérol → progestérone → les androgènes → les œstrogènes → le
sang.
 2ème partie du cycle : le cholestérol → progestérone → le sang.
 La progestérone n’est libérée qu’à partir de l’ovaire.

 Lieux de biosynthèse :

Chez la femme en âge ovaire (surrénale faible).


de reproduction non
enceinte
 Au début de la grossesse (inf. A 12
semaines) : corps jaune (ovaire).
Chez la femme enceinte
 Après 12-14 semaines : Placenta.

Surrénale.
Chez l'homme ou la
femme ménopausée

REMARQUE :
 La progestérone est :
 Une hormone au niveau des ovaires.
 Un précurseur au niveau des autres glandes.

 Les androgènes sont :


 Des hormones au niveau des testicules et de la corticosurrénale.
 Des précurseurs au niveau des ovaires.

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VI/-Transport des hormones stéroïdes :

 Les stéroïdes sont de nature non protéiques liposolubles donc ils doivent être transportes par des
transporteurs de nature protéiques afin de les rendre hydrosolubles.

1. Interprétation :

 Une variation du taux de la protéine vectrice retentit sur la quantité d’hormone transportée et
donc sur la valeur de l’hormone totale dans le sérum.

REMARQUE :
 Comme l’hormone liée aux protéines est inactive, l’individu ne présente pas nécessairement des
signes d’hyper ou d’hypoactivité glandulaire.

2. Les différentes protéines de transport :

Hormones Albumine Protéine vectrice spécifique


Aldostérone 20% Non
Cortisol 15% CBG (75%)
Testostérone 20% SHBG (78%)
Œstrogènes 60% SHBG (38%)
Progestérones 20% CBG (80%)

 Transport des androgènes:

 Assuré par : SHBG (Sex Hormon Binding Globulin) = TEBG (TestostéroneEstrogen Binding Globulin)
= SBG (SexBinding Globulin).

 Ces protéines assurent le Transport des 17 hydroxystéroïdes:


 Testostérone.
 5αDHT.
 Androstanediol.
 OEstrogènes (l’oestradiol et l’oestrone).

 Le taux de SBG et sa capacité de liaison sont hormonodépendants :


 ↗ par les estrogènes et les hormones thyroïdiennes.
 ↗ au cours de la grossesse.
 ↘ par les androgènes et les corticoïdes.

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V/- Catabolisme :

 Toutes les hormones stéroïdes subissent au niveau du foie un catabolisme important.


 Il s'agit des réactions d'oxydoréduction d'une part et de sulfo et/ou de glycuro-conjugaison d'autre
part, qui permettent à ces molécules, initialement insolubles dans l'eau, de devenir hydrophiles et
par conséquent de pouvoir être éliminées dans les urines.
 Les urines sont la voie d'excrétion principale de toutes les hormones stéroïdes.

REMARQUE :
Le dosage d'une hormone dans les urines de 24h, présente l’avantage de mesurer la production de
cette hormone (à partir de ses catabolites) au cours de l'ensemble du nycthémère.

1. Catabolisme de cortisol :

 Le catabolisme du cortisol donne :


 Des 17 alpha hydroxystéroïdes (17 OH) : proviennent du Cortisol, représentés par : la cortisone,
le 11 desoxycortisol.
 Des 17 cétostéroïdes (17 céto) : proviennent des androgènes et du cortisol, représentés par :
l'androstènedione, l'androstérone, l'estrone, la déhydroépiandrostérone (DHEA).
 Le cortisol libre (1%).

 Dans le foie, le cortisol est transformé par une 11β


déshydrogénase en cortisone d'activité
biologique pratiquement égale à celle du cortisol
et cette réaction est réversible.
 Les 2 hormones, cortisol et cortisone subissent
ensuite les mêmes hydrogénations.
 1% de la cortisone et du cortisol est excrétée
sous forme intacte dite libre = cortisol libre
urinaire (CLU).
 Il reflète la fraction du cortisol plasmatique non
liée aux protéines (Fraction active).
‘’Paramètre spécifique et sensible pour le
diagnostic de l’hypercorticisme’’.

 La 11 β OH stéroïde déshydrogénase = moyen de régulation :


 Dans le foie : elle contrôle l’accès du cortisol à son récepteur.
 Dans les organes cibles des hormones minéralocorticoïdes : elle empêche l’accès du cortisol au
récepteur minéralocorticoïde.

 Effet minéralocorticoide du cortisol :


A dose élevée, au niveau des organes cibles des minéralocorticoïdes, le cortisol se fixe sur le récepteur
de l’aldostérone → effet minéralo → réabsorption d’eau et de sel (avec un taux d’aldostérone normal).
Cet effet peut être dû à une anomalie de conversion du cortisol.

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2. Catabolisme des androgènes :

5α réductase
Testostérone 5αDHT 5α Androstenédiole

 La 5α Androstanédiole ‘’métabolite des androgènes’’ : c’est le reflet de l’utilisation par les cellules
cibles de la 5 α DHT.
(Le testicule féminisant : absence de la 5 alpha réductase et donc : la testostérone est transformé en
estradiol)

VI/-La régulation des hormones stéroïdes :

1. Les minéralocorticoïdes :

 L’aldostérone est sous la dépendance


prépondérante de l’axe rénine angiotensine
(angiotensine II).

 Elle dépend également :


 Du K + (hyperkaliemie stimule sa
sécrétion).
 Et accessoirement de l’ACTH et donc de
l’axe corticotrope.

 Aldostérone et hormones cardiaques :


 ANP : hormone de l’oreillette du cœur, Inhibe
la synthèse d’aldostérone.
 BNP : hormone du ventricule du cœur, a des
effets diurétiques et natriuretiques c’est un
inhibiteur de l’aldostérone.

2. Les glucocorticoïdes :

L’axe corticotrope régule les glucocorticoïdes


+++, les androgènes surrénaliens ++ et les
mineralocorticoides +.
La sécrétion de l’ACTH (axe corticotrope) est
stimulée par le stress, l’ADH, la CRH et quelques
neurotransmetteurs.

3. Les androgènes :

Les Androgènes surrénaliens sont sous le contrôle de l’ACTH mais n’exercent pas de rétrocontrôle sur
l’axe corticotrope (Voir cours de la corticosurrénale pour plus de détails concernant la régulation)

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VII/- Biosynthèses particulières :

1. Stéroïdes au cours de la grossesse (placenta) :

 Le placenta sécrète 2 hormones stéroïdes et 2 hormones peptidiques au cours de la grossesse, et


ceci du 2ème mois jusqu’au 9ème mois de grossesse.
(Tumeur du placenta = mole hydratiforme)

 En cas de fécondation :
 Pas de chute de l’œstradiol.
Pas de règles
 Pas de chute de la progestérone.

 L’hormone gonadochorionique (HCG) est de


structure peptidique elle Permet le maintien de la
grossesse.
 Son action est LH like, elle assure le maintien du
corps jaune et la sécrétion d’Œstrogènes et de
progestérone.
 Éliminée dans les urines, elle sert au Diagnostic de
HCG

grossesse (beta-HCG).
 Effets TSH like (la femme enceinte a une
hyperthyroïdie transitoire physiologique au cours du
1èr trimestre de grossesse).
 La femme enceinte possède un odorat surdéveloppé (10 fois plus), cela s’explique par
l’augmentation du taux de l’HCG en début de grossesse, ce superpouvoir s’accompagne par des
nausées et des vomissements durant le 1èr trimestre, puis elle commence à diminuer vers le 3ème
mois en parallèle avec l’augmentation des œstrogènes et progestérones.
 Hormone lactogène placentaire.
 Proche de la GH.
 De nature protéique non glycosylée.
 Reflète le bon fonctionnement placentaire.
 Permet le développement de la glande mammaire.
HGS

 Effet biologique quadruple :


 Effet lutéotrope (comme la LH).
 Effet lactogène.
 Effet somatotrope (1èr trimestre -> organogenèse).
 Effet métabolique.
Les œstrogènes sont secrétés par l’Unité foeto-placentaire après régression du corps Jaune, (à partir
du 2eme mois de grossesse) le placenta prend le relai.
Les œstrogènes

 Chez le fœtus : Rôle de croissance.


 Chez la mère : Décharge de prolactine pour l’accouchement et montée laiteuse, cause le
Melasma ou chloasma (masque de grossesse).

L’estriol : E3 sécrétée par le fœtus à partir du foie et de la corticosurrénale. Il est Éliminé dans les
urines de la mère, son dosage reflète le bon développement fœtal et la vitalité du Placenta (E3 est
considéré comme un catabolite).

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La progestérone

 Sa dégradation donne : prégnandiol qui est sécrétée dans les urines qui représente un bon reflet
de l’activité placentaire.
 Permet le maintien de la Grossesse.
 Empêche les contractions du myomètre.

REMARQUE IMPORTANTE :

Unité foeto-materno-placentaire 10ème


semaine :
 Le placenta n’exprime pas de 17
alpha hydroxylase donc il ne produit
pas d’androgènes, et pour
synthétiser les œstrogènes on doit
passer par les androgènes, il exprime
par contre une aromatase qui permet
de transformer les androgènes en
œstrogènes.
 le fœtus possède une 17 alpha
hydroxylase mais pas d’aromatase.
 Le placenta ne peut pas fabriquer le
cholestérol, il le fournit à partir du
sang.
 Donc le fœtus peut produire les
androgènes qui vont être transformés en œstrogènes sous l’action de l’aromatase au niveau du
placenta.

2. Cerveau « les neuro stéroïdes » :

 Les neurostéroïdes sont des stéroïdes synthétisés dans le SNC et SNP, indépendamment de
l'activité des glandes.
 Les neurostéroïdes incluent principalement la prégnènolone, La (DHEA) libre ou sulfates.
 Le terme de neurostéroïdes se réfère donc à leur lieu de synthèse (SNC ou SNP).
 On ne les trouve pas dans le sang.

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VIII/- Rôle physiologique des hormones stéroïdes :

1. Hormones des glandes surrénales :

Agit au niveau du foie : augmentation de la glycémie par stimulation de la


Métabolisme glycogénolyse.
glucidique (La prise chronique de cortisol ‘’corticothérapie au long cours’’ peut causer
un diabète endocrinien secondaire)
Métabolisme Redistribution des graisses : excès et accumulation de graisse au niveau du
lipidique cou (aspect du bosse de bison = buffalo hump) → Maladie de Cushing
 Réabsorption du Na+ : action type aldostérone.
Rôle du cortisol

Métabolisme  Élimination du K+ : Effet hypokaliémiant.


hydrominéral  Action minéralocorticoïde : tendance à la rétention hydrosodée, prise
et électrolytes de poids (œdèmes) et hypokaliémie.
 Action diurétique : Inhibe l’action de l‘ ADH.
Métabolisme Agit au niveau de l’os : arrêt de croissance, ostéoporose, décalcification de l’os.
phospho- (Dans les corticothérapies il faut demander un bilan osseux : calcium +
calcique phosphore)
 Sur l’estomac : Action ulcérigène.
 Propriétés anti-inflammatoires et anti pyrétique.
Action diverses  Antiallergiques.
 Propriétés immunosuppressives (pro-infectieuse).
 Action stimulante sur le SNC.
Rôle de l’aldostérone

Stimulation de la réabsorption du Na+ et de


l’excrétion de K+ et H+.

REMARQUE :
 Suite à une corticothérapie :
 L’arrêt brutal du traitement peut entrainer une privation donc : Attention à l’insuffisance surrénale
aigüe...
 Le traitement doit être arrêté progressivement.

2. Les hormones gonadiques :

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1. La différenciation sexuelle :
La différence entre l’homme et la femme est au niveau chromosomique dès la fécondation.
 Chez la femme : Un chromosome X apparent est l’autre est inactif qu’on appelle corpuscule
de Barr. (L’inactivation de l’un des chromosomes X se fait au hasard, ainsi le chromosome X
inactif peut être porteur ou pas d’un gène ou allèle morbide).
 Chez l’homme : Il porte un chromosome X et un chromosome Y (pas de corpuscule de Bar).
 Le chromosome Y, porte le gène SRY (male determining gene) qui code pour une protéine TDF
(testis dertmining factor), ce dernier induit la différenciation dans le testicule de 2 types de
cellules :

Sécrètent la Développement des


Cellules de Leydig
testostérone canaux de Wolf

TDF
Déstruction des 2
Sécrétion du facteur
Cellules de Sertoli mois de programme
anti-mullerien (AMH)
féminin (Muller)

Lors des 2 premiers mois du développement embryologique, on a le développement des canaux


de Muller qui vont être à l’origine de l’appareil génital féminin, dans le cas d’un embryon de sexe
féminin ‘’absence du chromosome Y et donc du gène SRY’’ ces canaux continuent à se développer
donnant naissance à l’appareil génital féminin (utérus, vagin, ovaires…). Par contre, dans le cas
d’un embryon de sexe masculin, présence du gène SRY et donc les canaux de Muller régressent et
Rôle des androgènes

on observe la différenciation des canaux de Wolf donnant naissance à l’appareil génital masculin.
(Voir cour embryologie de l’appareil génital)

2. Rôle embryologique des androgènes :


a) Différenciation des structures internes de l’appareil génital masculin et caractères
masculins :
 Testostérone :
 développement des canaux de Wolf, masculinité du cerveau, spermatogenèse.
 Pendant les trois Premiers jours de la vie, destruction du centre hypothalamique
antérieur responsable de l’activité LH cyclique chez la femme.
 AMH : (peptidique) dégénérescence des canaux de Muller.
b) Différenciation des structures externes de l’appareil génital masculin :
 Allongement du pénis (clitoris chez la femme).
 Fermeture du sinus uro-génital (vulve).
 Formation du scrotum et descente des testicules.
(Cryptorchidie : Défaut de migration des testicules de l’abdomen vers le scrotum)
 Prostate.
(Prostate chez la femme = point G de Grafenberg : tissu histologique qui ressemble à la
prostate)

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c) Masculinisation du cerveau :
 Chez l’homme : Au niveau cérébral, la testostérone, grâce à une aromatase, est transformée
en œstrogènes, qui se fixe au des noyaux cérébraux, au niveau nucléaire, développant les
zones du cortex cérébral de : l’agressivité, gros-mots, meilleure orientation temporo-spatiale.
 Chez la femme : Les œstrogènes sont bloqués par une protéine Alpha foeto-protéine qui
empêchent leurs entrée dans le cerveau (le cerveau est initialement féminin) donc ‘’pas de
différenciation’’, la femme est plus émotive et maternelle, fidèle, bonne mémoire…

3. Autres fonctions de la testostérone embryologiques et post embryologiques :


 Stimulation de la spermatogenèse.
 Développement des caractères sexuels primaires (appareil génital), différenciation
sexuelle du cerveau et libido (homme et femme).
 Croissance et arrêt de la croissance (gigantisme si y a pas des stéroïdes sexuels).
 caractères sexuels secondaires : Pilosité, raucité de la voix, silhouette androïde et la taille
et masse musculaire plus développée.

 3 pics d’androgènes au cours de la vie de l’homme :


 1er pic : masculinisation + organes.
 2ème pic : suppression de l’activité cyclique.
3ème pic : à la puberté : libido, spermatozoïdes…

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 Développement des caractères sexuels primaires.


 Agit sur l’Utérus :
 Endomètre : prolifération.
 Myomètre : ↑ contractilité.
 Agit sur le col : synthèse de la glaire cervicale propice au passage des spermatozoïdes.
Rôle des œstrogènes

 Agit sur les seins : prolifération des canaux galactophores.


 Développement des caractères sexuels secondaires (silhouette gynoïde)
 Cœur/ Vaisseaux : protection contre les maladies cardiovasculaires et contre les
athéroscléroses (profil lipidique moins athérogène).
 Anti-ostéoporose → protègent les os, (ostéoporose post-ménopause), croissance et arrêt
de la croissance = soudure des cartilages de conjugaison.

 Attention : rôles différents des estrogènes naturels et synthétiques.


 ♂ les œstrogènes n’ont Pas d’action chez l’homme sauf si pathologie il y’aura une
gynécomastie (taille importante des seins) (excès d’œstrogènes).

 Agit sur l’utérus :


 Endomètre : préparation à la nidation.
Rôle de la progestérone

 Myomètre : ↓ contractilité → maintien de la grossesse (chute de P4 =


accouchement).
 Agit sur le col : arrêt production glaire cervicale (effet contraceptif naturel).
 Agit sur les seins : action synergique avec E2 sur La mammogénèse.
 Effets inhibiteurs sur la lactogènese.

 Pas d’effets chez l’homme.

REMARQUE :
 La plupart des hospitalisations psychiatriques
s’effectuent à la 2ème partie du cycle (humeur
↓)
 Après la ménopause → risque des dépressions
post-ménopausées.

 Le taux de testostérone est élevé entre les 10-


14ème jours du cycle menstruel juste avant
l’ovulation.
 La pré-ménopause et la ménopause font
diminuer la testostérone avec baisse de la
libido (désir sexuel).

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IX/- Hormones stéroïdes en situations physiologiques :

 Chronologiquement, dans notre vie, on passe par les étapes suivantes :

Puberté Grossesse Parturition Lactation

Contraception Ménopause/Andropause

1. Puberté :

La puberté est l’étape de maturation physique dans laquelle un individu devient physiologiquement
capable de procréer.

Filles Garçons
Début de la puberté 10,9 ans (entre 8,5-13,3 ans) 11,2 ans (entre 9,2-14,2 ans)
Pic de croissance 12,2 ans 13,9 ans
Durée de la puberté 2-3 ans 3-5 ans
Ménarche /changement de la voix 12,9 ans (entre 10-15 ans) 14,6 (entre 12-17 ans)

(Ménarche : est la période des premières menstruations, c'est-à-dire la première fois où, dans le cycle
ovulatoire, une femme a ses règles)

 Changements hormonaux pubertaires :

♀ Chez la fille ♂ Chez le garçon


La production des androgènes surrénaliens Chez les garçons, la DHEA et la SDHEA
commence avant le début de la puberté augmentent dès l'âge de 8-9 ans, suivi par
gonadique : la sécrétion de DHEA et de une augmentation de la testostérone à
SDHEA augmentent à partir à l’âge de 6 à 7 l’âge de 13 ans.
ans, cette augmentation est responsable L’adrénarche (puberté surrénalienne)
de la pilosité axillaire et pubienne. précède la gonadarche (puberté
gonadique).

2. Lactogenèse :

 Progestérone : inhibe la lactogenèse.


 Cortisol : Stimule la lactogenèse (si adrenalectomie pas de lactogenese).

REMARQUE : l’allaitement est un contraceptif naturel.

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3. Contraception orale :

 principalement deux types :


 Contraceptifs oraux combinés : qui contiennent des oestro-progestatifs synthétiques, inhibent
l’axe naturel, on donne de l’E2 ‘’pour la 1ère partie du cycle’’ de la P4 ‘’pour la 2ème partie du
cycle’’.
 Contraceptifs oraux ne contenant qu’un progestatif.

 Mode d’action :
 Ils suppriment l’ovulation.
 Ils favorisent l’épaississement de la glaire cervicale augmentant la difficulté pour les
spermatozoïdes de se rendre jusqu’à l’ovule.
 Ils modifient la paroi interne de l’utérus, ce qui rend l’implantation difficile.
Il s’agit d’une des méthodes contraceptives réversibles et efficaces.

REMARQUE :
Contragestion = Pilule abortive : Mifepristone → Inhibiteur compétitif de la progestérone et stimule
les contractions utérines en provoquant des avortements (contragestif).

4. Ménopause :

a) Définition :

 Disparition définitive des menstruations ‘’aménorrhée’’, secondaire à l’arrêt du fonctionnement


ovarien = épuisement folliculaire de l’ovaire.
 C’est un phénomène physiologique qui se produit vers 45-50 ans dans la vie de toutes les femmes.

b) Atrésie folliculaire :

L’involution des follicules débute dès la vie fœtale, due aux menstruations in utéro (ce qui explique
l’hématophore : hymen poreux).

 On passe de 6 millions de follicules jusqu’à 900000 follicules à la naissance.


 De la puberté jusqu’à 20 ans, on a 100000 jusqu’à 300000 follicules.
 A la ménopause, on a 100 follicules inefficaces.

c) Diagnostic de ménopause :

Diagnostic chez la femme de 51 ans en moyenne avec une aménorrhée > 3 mois (confirmation
clinique 12 mois)
il existe 2 périodes :
 Pré-ménopause : 5 à 6 ans avant la ménopause, dérèglement du cycle avec
Diagnostic
insuffisance lutéale ‘’baisse de P4’’ et FSH élevée.
biologique
 Ménopause confirmée : baisse conjointe d’E2 et P4 avec FSH et LH élevées.

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d) Chronologie des troubles de la ménopause :

•Irrégularité menstruelle
•Troubles vasomoteurs : bouffés de chaleur
45-50 ans •Troubles de l'humeur

•Atrophie uro-génitale d'où la dyspareunie (douleurs ressenties pendant et après les


rapports sexuels)
50-55 ans •Atrophie cutanée (peau lache)

•Ostéoporose (due à la baisse d'oestrogènes)


60 ans

•Risques cardio-vasculaires (femme ≥ homme)


≥ 60 ans

e) Arsenal thérapeutique :

 Il s’agit de thérapeutique de remplacement, on donne des oestro-


progestatifs naturels, sans recréer le cycle, mais afin de diminuer les
symptômes de la ménopause (ostéoporose…).
Hormonothérapie
 Risque : cancer du sein, car ces oestro-progestatifs passent par voie
substitutive (HTS)
hépatique.
 Il existe des patches, afin que ces oestro-progestatifs passent par voie
cutanée, diminuant le risque de cancer du sein
SERMs (Selective  ce sont des agonistes des œstrogènes, se fixent sur les récepteurs des
Estrogen œstrogènes les stimulant.
Receptor
Modulators)

5. Andropause :

L’andropause est l’ensemble des modifications


physiologiques et psychologiques qui accompagnent
la diminution naturelle et progressive de l’énergie
mentale et physique associée à une baisse de
l’activité sexuelle chez l’homme provoquée
biologiquement par la : diminution de la production
des androgènes (testostérone diminue de 1% à partir
de l’âge de 40 ans) et la DHEA diminue.
L’andropause de manifeste par ↓muscles,
↑graisses et ↓cheveux (même signes que la
ménopause).

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6. Calvitie/Alopécie :

a) Définition :

 Absence définitive, partielle ou totale de cheveux sur le crane.


 Elle est surtout d’origine androgéno-génétique : sa cause est héréditaire et hormonale (d’autres causes
existent).
 Bien souvent on retrouve au sein d’une même famille plusieurs personnes atteintes de la calvitie à des
degrés divers.
 Elle se manifeste généralement entre 40-50 ans, chez 70% des hommes, mais dans certains cas, elle
peut apparaitre dès 18 ans.
 Elle peut toucher les 2 sexes.
 La perte de cheveux commence généralement au niveau des golfes (la partie antérieure du crane) et du
vertex (la partie moyenne du crane).

 La chute peut être brusque chez certains individus, et plus lente et progressive pour d’autres.

b) Biologiquement :

C’est l’hypersensibilité des follicules pileux à l’action de la 5αDHT, cette hormone va agir de manière
exagérée sur les cellules cibles des follicules pileux qui vont se renouveler trop vite, si bien que leur stock va
rapidement s’épuiser entrainant l’atrophie puis la disparition irréversible des follicules pileux.

Notion de dopage :
 Le dopage est la présence d’une substance dans un prélèvement corporel d’un athlète, ou l’usage
de toute substance ou méthode ayant la faculté d’accroitre la performance sportive. Représente un
risque aux athlètes et une contrainte à l’esprit sportif.
 Son but est l’augmentation de la synthèse des protéines et donc l’augmentation de la masse
musculaire, ainsi que l’augmentation de la capacité de récupération.
Effets secondaires Dopage (principaux produits)
Problèmes cardiaques. Stéroïdes anabolisants (testostérone).
Cancer. Glucocorticoïdes.
Masculinisation. Stimulants respiratoires (sympathomimétiques).
Acné. Diurétiques.
Troubles psychiques. Β bloquants.
Erythropoïétine.
Amphétamines.
GH.
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155
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X. Exploration biologique des hormones stéroïdes :

équilibre acido-basique

Bilan phospho-calcique
Un bilan de cause
(étiologique)
ionogramme (aldostérone et
cortisol)
Un bilan hormonal doit

Glycémie (cortisol)
s'accompagner

Les transporteurs

Les précurseurs (prégnénolone,


P5, 17OHP4)

Hormones hypothalamo-
hypophysaires
Un bilan de conséquence

rénine

Caryotype

Auto-anticorps

REMARQUE :
Il faut tenir compte de la période du cycle pour le dosage des stéroïdes sexuels chez la femme : P4
(22ème j), E2 (2ème 4ème j), FSH et LH (3ème j).

1. Le cortisol :

 Modalités de prélèvements :
 Le matin à 8h, à jeun, sur tube sec ou héparine et au repos.
 Il faut tenir compte du rythme circadien (nycthéméral) du cortisol. (Ce rythme est
rompu en cas de pathologies).
Sanguin  Le prélèvement se fait à plusieurs reprises durant journée : 8h, 12h, 16h et minuit,
afin qu’on puisse comparer (voir cours de la corticosurrénale)
 On dose : ‘’Le cortisol total : cortisol libre + cortisol lié’’.
 Si son taux est bas à 8h : insuffisance de sécrétion.
 Si son taux est élevé à minuit : hypersécrétion.

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 Urines des 24 heures.


 Bon reflet intégré de la fraction libre du cortisol.
Urinaire  Résultat exprimé, on ajoute le taux de créatinurie (en cas de faux dosage).
 Cortisolurie élevée : peut être due à la consommation d’acide glycyrrhizique,
stresse, dépression, grossesse.
 Prélèvement salivaire (recueil externe facile).
 Excellent reflet du cortisol libre.
Salivaire  Puissance diagnostique équivalente à la cortisolurie de 24 heures.
 Elle peut remplacer le dosage plasmatique en cas de modifications de CBG, ou
difficultés de prélèvement.

 L’intérêt diagnostic du dosage du cortisol : nous permet de diagnostiquer,


 L’hypercorticisme intermittent.
 Suivi post-opératoire des maladies de Cushing.

2. L’ACTH :

a) Modalités de prélèvement :
 C’est un marqueur hypophysaire.
 Le patient doit être au repos.
 Tube EDTA (éviter les tubes en verre).
 Molécule très fragile, acheminement dans de la glace, et centrifuger rapidement.

b) Indication :
 Distinguer les insuffisances hautes ou basses (hypophysaires ou surrénaliennes).
 Différencier le syndrome de Cushing ACTH dépendants des syndromes de Cushing ACTH
indépendants.
 Sécrétion ectopique d’ACTH (tumeur).

REMARQUE :
 Quand l’ACTH et le cortisol varient dans le même sens, l’anomalie est d’origine hypophysaire.
 Quand l’ACTH et le cortisol varient dans deux sens différents, l’anomalie est d’origine glandulaire.

3. 17 Hydroxyprogésterone :

a) Modalités de prélèvement :
 C’est un marqueur du métabolisme intermédiaire des stéroïdes surrénaliens.
 Tube sec.
 Recommandation particulière : préciser la phase du cycle, absence de corticothérapie.

b) Indications :
 Dosage des hyperandrogénies d’origine surrénaliennes.
 Dépistage des hyperplasies congénitales des surrénales (HCS) sur goutte de sang prélevé sur
buvard chez le nouveau-né.
 Confirmation du diagnostic de l’HCS.

REMARQUE :
La testostérone a aussi un rythme circadien (augmente le matin) ce qui donne le plus d’envie sexuelle
la matinée.

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157
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4. 17-cétostéroides (DHEA et SDHEA) :

a) Modalités de prélèvement :
 Dosage sur sérum (sec) ou plasma (héparine ou EDTA).
 Immunodosage par compétition (RIA, CLIA, ECLIA).
 Le dosage de DHEA est plus limité.
 Les SDHEA plasmatiques varient en fonction du sexe et des tranches d’âges.

b) Indications :
 Hyperandrogénies tumorales (surrénaliennes, ovariennes) et déficit en 21 α Hydroxylase.

5. ∆4 androsténedione :

a) Marqueurs de prélèvement :
 C’est un marqueur de la synthèse des androgènes surrénaliens ou ovariens.
 Prélèvement sur tube sec ou héparinée.
 Immunodosage par compétition (RIA, CLIA).

b) Indications :
 Hyperandrogénies.

6. Dosage de la SHBG (TeBG) ‘’transporteur’’ :

 Dosage sur plasma (EDTA ou hépariné).


 Immunodosage par compétition.
 Son taux varie en fonction du sexe et de l’âge.

 Dosage des hormones stéroïdes ou de leurs métabolites dans le sang.


 La plupart des Hormones Stéroïdes sont dosées par des méthodes immunochimiques.

XI/- Cancers hormonaux dépendants :

 Seins : E2.
 Prostate : DHT.
 Endomètre : E2.
 Ovaires : E2.

Cancer du sein
Au niveau de la cellule mammaire, on retrouve 2 types de récepteurs :
 Récepteurs α : fixent l’œstrogène.
 Récepteurs β : inhibent les récepteurs α.
 En cas d’excès, l’œstrogène se fixe sur les 2 types de récepteurs → Effet trophique.
 Mécanisme thérapeutique :

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158
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 Blocage des récepteurs par les SERM (selective estrogen receptor modulators) : ils ont un effet
modulateur qui peut être inhibiteur ‘’dans le cas de cancer’’ comme il peut être activateur
‘’action ostrogénique-> ménopause’’ en fonction de la pathologie.
 Dégradation du ligand : par les inhibiteurs de l’aromatase, pas de transformation des
androgènes en œstrogènes et donc diminution des œstrogènes.

Cancer de la prostate
 Cancer de la prostate : excès des androgènes particulièrement la 5αDHT.
 Traitement hormonal : on utilise des Anti-androgènes :
 Inhibiteurs de la 5-alpha réductase : qui transforme la testostérone en DHT.
 Inhibiteurs de la 5αDHT : Ce sont les SARM (selective androgen receptor modulator) -> qui sont
des antagonistes, agissent au niveau des récepteurs des androgènes.

REMARQUE :
 5αDHT : se fixe sur les récepteurs des androgènes ce qui donne le maximum d’activité
androgénique.
 Dépistage du cancer de la prostate : en faisant le dosage de la PSA (antigène prostatique
spécifique) : est une protéine fabriquée exclusivement par la prostate.

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XII/- Les pathologies des hormones stéroïdes :

1. Les pathologies de la corticosurrénale :

Tumeur destructive du
complexe hypothalamo-
hypophysaire
Centrale
Arret brutal de la
corticothérapie

Hypofonction
Maladie d'addison
Pathologies de la
corticosurrénale

Périphérique Défficit enzymatique

Tumeur surrénalienne

Tumeur sécrétrice du
Centrale complexe hypothalamo-
hypophysaire
Hyperfonction
Tumeur sécrétrice de la
Périphérique
corticosurrénale

a) Hypofonction :

 Elle peut être d’origine :


 Auto-immune : C’est la cause la plus fréquente. On retrouvera, Des auto-
anticorps anti 21 hydroxylase ou anti-corticosurrénale (destruction de 85 à 90 %
du tissu surrénalien).
 Destruction des corticosurrénales (peu de tissu) : métastases de cancers, ou
chirurgicale des glandes surrénales...
 Tuberculose bilatérale des surrénales (destruction de 85 à 90 % du tissu
surrénalien)
Insuffisance  Déficit enzymatique ‘’hyperplasie congénitale des surrénales’’ : mutation du
surrénale gène codant pour la 21 hydroxylase (enzymopathie la plus fréquente) :Le
basse ou cortisol et l’aldostérone ne sont pas synthétisés alors Les précurseurs ‘’17 OH
primaire progestérone’’ s’accumulent en amont et sont déviés vers la voie des
(maladie androgènes, d’où ambigüité sexuelle chez la petite fille, Chez le garçon, un
d’Addison) excès des androgènes en prénatale → puberté précoce.
(Le déficit enzymatique et l’anti 21 hydroxylase : mêmes conséquences hormonaux
et ils sont différents sur le plan clinique)
 L’insuffisance surrénale périphérique (appelée Maladie d’Addison) est
caractérisée par un déficit qui touche à la fois le cortisol et l’aldostérone.
 L’ACTH est élevée par perte du rétrocontrôle négatif, expliquant la
mélanodermie (l’ACTH se lie à des récepteurs cutanés qui stimulent la synthèse
de mélanine) → ACTH a un effet mélanotrope = effet alpha MSH
(La mélanodermie peut être généralisée ou bien localisée)

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160
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Déficit surrénalien dû à un déficit hypophysaire de sécrétion d’ACTH, qui peut être


Insuffisance due à :
surrénale  tumeur destructrice du complexe hypothalamo-hypophysaire
centrale ou  arrêt brutal de la corticothérapie.
secondaire  Craniopharyngiome (une malformation tissulaire embryonnaire (c'est-à-
(corticotrope) dire apparue avant la naissance) de la région hypophysaire)
 Irradiation de la région hypothalamo-hypophysaire.

b) Hyperfonction :
Syndrome de Conn

aldostéronisme)

Primaires : trop de tissu corticale → Tumeurs sécrétrices (adénome de Conn) avec


Hyperplasie bilatérale des surrénales.
(hyper-

Secondaire : hyper-reninisme → tumeur libérant de la rénine.

Primitive : syndrome de cushing → Tumeur de la corticosurrénale

1. Définition : Hypersécrétion de cortisol par les corticosurrénales. (Les femmes sont


plus touchées que les hommes (9/10))

2. Dosages non hormonaux : Hypokaliémie, hyperglycémie, hypercalciurie,


dyslipidémie, hypernatrémie.

3. Dosages hormonaux :
 Cortisol à 8 h élevé (fraction libre).
 ACTH diminuée.
 CRH diminué.
 Rupture du rythme circadien.
Hypercorticisme

 CLU augmenté (4 X la limite, supérieure à la normale).


 17 OH stéroïdes élevés.

4. Cliniquement :
 Obésité facio-tronculaire.
 Amyotrophie des membres.
 HTA.
 Modification de la peau, vergetures.
 Signes d’hyperandrogénie ‘’hirsutisme’’ (l'apparition d'une pilosité répartie selon
un type masculin, dans des zones normalement glabres chez la femme (visage,
cou, thorax, ligne blanche, régions fessières et intergénitocrurales)).
 Problèmes osseux (ostéoporose).
 Signes psychiques.
 Intolérance au glucose, voire diabète.
 Redistribution des graisses, bosse du bison (Buffalo neck).
 érythrose faciale (excès des GR).
(Voir schémas suivants le tableau)

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161
MédiCours 2e année Médecine UEI 4

Secondaire : maladie de Cushing → Adénome hypophysaire

1. Définition : Hypercorticisme ACTH-dépendant avec hyperplasie bilatérale des


surrénales.

2. Signes cliniques : Mêmes signes d'hypercorticisme décrits + Mélanodermie (C'est


une teinte anormalement foncée de la peau due à un dépôt excessif de pigments
colorants dans ses cellules)

3. Signes biologiques :
 Cortisol élevé (fraction libre).
 ACTH élevée, CRH diminué.
 Rupture du rythme circadien et CLU est augmenté.

4. L’origine de l’ACTH : elle peut être,


 D'origine hypophysaire :
 La Maladie de Cushing = adénomes corticotropes.
 Chez les femmes jeunes dans 80%.
 D’origine ectopique (rare) : Produite par une tumeur non hypophysaire.

Sécrétion excessive d’androgènes induisant :


Syndrome adréno-

 Chez la fille, virilisation (ambiguïté sexuelle).


génital

 Chez le garçon, puberté précoce.

Causes fréquentes : tumeurs malignes, déficit en 21-hydroxylase ++++ (hyperplasie


congénitale des surrénales ‘’CAH’’, maladie héréditaire autosomale récessive).

Ambiguïté sexuelle (hyperplasie congénitale


Hypercorticisme
des surrénales ‘’CAH’’ chez la fille)

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162
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2. Pathologies de la différenciation sexuelle (génétique et hormonale) ‘’ambigüité sexuelle’’ :

 On parle d'ambiguïté sexuelle lorsque sur le plan anatomique les caractères sexuels ne sont pas
clairement différenciés : hermaphrodisme, syndrôme de turner, de klinefelter...
 On distingue :

a) Hermaphrodisme :
 Si à un stade embryonnaire précoce l'évolution vers le phénotype masculin ou féminin se fait de
manière incomplète, il en résulte un «état intersexué» ou hermaphrodisme dans lequel l'histologie
des gonades et l'anatomie des organes génitaux externes sera ambiguë.
 C'est-à-dire, l’individu a dans ses gonades à la fois des tubules séminifères et des follicules. et
l'aspect extérieur de l'individu peut être normal.
 On parle de discordance entre le sexe apparent de l'individu et celui de ses gonades. le diagnostic
se fait grâce au caryotype.

b) pseudohermaphrodisme : Les gonades sont d’un sexe, les organes génitaux externes sont de
l’autre sexe.

Pseudohermaphrodisme chez la femme

Le pseudohermaphrodite féminin a un caryotype 46, XX avec des


organes génitaux externes ambigus.
 Les organes génitaux internes (ovaires, trompes utérus et vagin)
sont normaux Il peut y avoir une virilisation complète des
organes génitaux externes avec un aspect masculin normal à la
naissance, et absence de testicules dans les bourses. Le clitoris
est penniforme.
 Le cerveau est masculinisé.
 Les causes sont :
o Hyperplasie congénitale bilatérale des surrénales.
o Tumeur des surrénales ou des ovaires chez la mère.
o Prise d’androgènes chez la femme enceinte.

Pseudohermaphrodisme chez l’homme

Le déficit des enzymes responsables de la synthèse de la testostérone, ou de la transformation de la


testostérone en 5αDHT, va affecter toutes les structures dépendantes des androgènes (DHT et TST)
pour leurs différenciations :
 Absence de différenciation des canaux de Wolf.
 Les testicules ne descendent pas.
 Organes génitaux externes (OGE) et comportements féminins.
 Toutefois, en raison de la production d’AMH par les testicules, les canaux de Muller
dégénèrent.

→ Rappel :
Comme on l’a vu précédemment, le chromosome Y présente le gène SRY qui code pour une protéine

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163
MédiCours 2e année Médecine UEI 4

‘’TDF’’. Cette protéine est responsable de la différenciation de 2 types de cellules au niveau du


testicule :
 Les cellules de Sertoli : sécrètent l’AMH (Antimüllérien Hormon) qui induit la dégénérescence des
canaux de Muller (Appareil génital féminin).
 Les cellules de Leydig : sécrètent la testostérone qui est :
 Responsable de la différenciation des canaux de Wolf donnant les organes génitaux internes (OGI) :
épididyme, canaux déférents, vésicules séminales.
 Transformée en 5αDHT sous l’action de la 5 α-réductase, responsable de la différenciation des
organes génitaux externe (OGE) : pénis, scrotum, prostate.

 Les différentes causes du pseudohermaphrodisme chez l’homme :

Agénésie des cellules de Leydig


 Pas de testostérone, pas de 5αDHT → Pas
de différenciation des organes génitaux
externes (cryptorchidie et pénis
clitoriforme) et internes masculins. Les
organes génitaux externes sont féminins.
 Présence d’AMH, dégénérescence des
canaux de Müller → pas d’organes
génitaux internes féminins.
 Cerveau ou développement psychique
féminin.

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164
MédiCours 2e année Médecine UEI 4

Déficit en 5 alpha réductase


 Présence de testostérone → Organes
génitaux internes masculins.
 Absence de 5αDHT → pas de
différenciations des organes génitaux
externes masculins (cryptorchidie, micro-
pénis) + organes génitaux externes
féminins.
 Présence d’AMH, dégénérescence des
canaux de Müller → pas d’organes
génitaux internes féminins.
 Cerveau ou développement psychique
féminin.
 A la puberté, des signes de virilisation se
développent du fait de l’action
périphérique de la testostérone.
 Les tests hormonaux retrouvent un taux
de testostérone normal ou augmenté
associé à un taux bas de DHT, conduisant
à une élévation du rapport T/DHT.

Déficit en récepteur des androgènes (insensibilité aux androgènes) ‘’testicule féminisant’’


 Forme la plus fréquente de
pseudohermaphrodisme masculin,
Maladie récessive liée au chromosome X.
 Le taux des androgènes est normal, mais
les cellules cibles sont résistantes.
 Présence de testostérone, et de 5αDHT,
mais les récepteurs sont insensibles →
pas de différenciation des organes
génitaux internes (les canaux de Wolf
dégénèrent) et externes masculins, les
OGE sont féminins.
 Les testicules sécrètent de l'AMH, ainsi
les canaux de Müller régressent → pas
d’organes génitaux internes féminins.
 Cerveau ou développement psychique
féminin.
 Les testicules ectopiques sécrètent des
œstrogènes (à partir de la testostérone et
la DHT) qui provoquent une
gynécomastie.

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165
MédiCours 2e année Médecine UEI 4

Les anomalies du TDF ou récepteurs du TDF ‘’Syndrome de Swyer’’


 Pas de cellules de Sertoli ni de Leydig.
 Absence de testostérone et de 5αDHT → Pas de différenciation des organes génitaux internes
et externes masculins.
 Organes génitaux externes féminins
 Absence d’AMH, pas de dégénérescence des canaux de Muller → Organes génitaux internes
féminins.
 Cerveau ou développement psychique féminin.

Anomalies de l’AMH ou récepteurs de l’AMH ‘’Persistent Müllerian duct syndrome / True


Hermaphrodisme
 Présence de testostérone et de 5αDHT → différenciation des organes génitaux internes et
externes masculins.
 Absence d’AMH, pas de dégénérescence des canaux de Muller → organes génitaux internes et
externes féminins.
 Cerveau masculinisé.

3. Pathologies de la différenciation sexuelle (génétique et hormonale) :

Chez l’homme Défaut de synthèse Chez la femme Excès de synthèse des androgènes
ou d'action des androgènes (Hyperandrogénie)
Pendant

fœtale
la vie

défaut de virilisation/ambigüité
virilisation/ambigüité génitale.
génitale.
Puberté

hirsutisme, hypogonadisme et infertilité, troubles


/adulte

hypogonadisme masculin, infertilité. du cycle (de la simple aménorrhée jusqu’à


l’infertilité), acné.
 Causes :
 Cortico-surrénaliennes (SDHEA élevée) : blocs
enzymatiques, tumeur de la corticosurrénale.
 Ovariennes (SDHEA normale) : SOPK
‘’syndrome des ovaires poly kystiques’’, excès
de E2 et des androgènes.

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166
Complexe
Partie 05 : hypothalamo-
hypophysaire

Anatomie
• Hypothalamus
• Hypophyse

Histologie
• complexe hypothalamo-hypophysaire
• épiphyse

Physiologie
• Relations hypothalamo-hypophysaire
• Controle hormonal de la croissance

Biochimie
• Axe hypothalamo-hypophysaire-glandes endocrines

167
MédiCours 2ème année de Médecine UEI 4

Anatomie : Complexe hypothalamo-


hypophysaire

Hypothalamus

I/- Définition : L’hypothalamus est une structure nerveuse


du système nerveux central située sur la face ventrale de
l’encéphale. Sa fonction principale est de réaliser le lien
entre le système nerveux et le système endocrinien par
l’intermédiaire de la glande hypophysaire qui est une
glande endocrine c’est pour cela qu’on parle de complexe
hypothalamo-hypophysaire.

II/- Situation : L’hypothalamus est une structure du centre du cerveau (=diencéphale), au-dessus du
mésencéphale et ses colliculi (=partie supérieure du tronc cérébrale) Il forme les parois inféro-
latérales et le plancher du 3e ventricule, situé sous le thalamus (d'où son nom), dont il est séparé par
le sillon hypothalamique (de Monro)

III/- Structure :

Constitué d’un ensemble de noyaux compactes : magnocellulaires (sécrétant l’ADH et l’ocytocine) et


parvocellulaires (sécrétant les libérines et les inhibines qui vont agir sur l’hypophyse)

IV/- Rapports :

– Thalamus
– Une fente c’est la fissure choroïdienne au sein duquel passe une formation
Au-dessus
nerveuse : la strie médullaire
– Le fornix (trigone)

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168
MédiCours 2ème année de Médecine UEI 4

– Lame nerveuse médiane : septum pellucidum


– Corps calleux
– Commissure antérieure
En avant – Lame terminale
– Chiasma optique
– Chiasma optique
En bas – Corps mamillaires
– Plancher du V3
– Mésencéphale
– Un canal qui fait communiquer le V3 et le V4 : l’aqueduc de sylvius
En arrière
– Les colliculi
et en bas
– Commissure postérieure
– L’épiphyse

V/- Fonctions :

L’hypothalamus est à la fois un capteur et un centre intégrateur du corps : il intègre des stimuli
périphériques (hormonaux, humoraux et nerveux), et y répond par la modulation de la sécrétion des
hormones hypothalamiques. L'hypothalamus répond ainsi à divers facteurs comme :

– la lumière : la durée du jour et la photopériode régulent les rythmes circadiens et saisonniers et


chez les mammifères c'est dans la partie antérieure de l'hypothalamus qu'est situé le principal
stimulateur circadien (dans le noyau suprachiasmatique) ;
– les stimuli olfactifs, notamment les phéromones ;
– les informations nerveuses provenant du cœur, de l'estomac et des organes reproducteurs ;
– les influx du système nerveux autonome ;
– les paramètres du sang comme les taux de leptine, ghréline, angiotensine, insuline, des
hormones pituitaires et des cytokines, ainsi que la glycémie et l'osmolarité, etc.
– les stéroïdes (corticostéroïdes), indicateur du stress ;
– les signaux d'invasions microbiennes, auxquelles il répond par une élévation de la température
générale du corps (élévation du « thermostat »).

VI/- Subdivision :

L'hypothalamus est une région du cerveau composée de nombreux petits noyaux situés au-dessus et
en avant du mésencéphale et au-dessous du thalamus formant la partie la plus ventrale du
diencéphale. Parmi les noyaux de l’hypothalamus :

Chiasmatique : antérieur Tuber : moyen Mamillaire : postérieur


– Aire préoptique – Noyau Dorsomédian – Corps mamillaire
– Noyau suprachiasmatique – Noyau Ventromédian – Noyau hypothalamique
– Noyau Paraventriculaire – Noyau Arqué postérieur
– Noyau Antérieur
– Noyau Supraoptique

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169
MédiCours 2ème année de Médecine UEI 4

Il est divisé en :

– Trois niveaux latéraux : médial ou périventriculaire, intermédiaire ou moyen et latéral.


– Cinq niveaux cranio-caudaux : préoptique, antérieur, intermédiaire, postérieur et mamillaire.

Aire pré-optique : s’étend de la commissure antérieure au chiasma optique.


Gonadotrophique (développement des gonades). Régule la pression artérielle
et la fréquence cardiaque. Permet la thermosensibilité.
Noyau supra-chiasmatique : a des afférences rétiniennes. A des projections
hypophysaires et pinéales. Responsable du contrôle du rythme circadien (=
alternance veille/sommeil, regroupe tous les processus biologiques cycliques
d'une durée d'environ 24 heures)
Noyaux Noyau antérieur : responsable de la thermorégulation, dissipe la chaleur par
chiasmatiques : vasodilatation. Sa lésion induit une hyperthermie
antérieurs
Noyaux paraventriculaires : Contient des neurones parvocellulaire qui
projettent leurs axones dans l’antéhypophyse et les centres sympathiques et
parasympathiques de la moelle thoraco-lombaire et des neurones
magnocellulaires (parmi eux le noyau supra-optique) synthétisent l'ocytocine
‘’utérus et lactation’’ et la vasopressine ‘’ADH’’ (ADH par le noyau supra-
optique), qui seront stockés dans la post-hypophyse. Exemple : la lésion du
noyau supra-optique induit le diabète insipide
Noyau dorsomédian : présente des afférences limbiques. Responsable de la
faim et du comportement. Stimulation : obésité et agressivité.
Noyau ventromédian : présente des afférences limbiques (amygdales).
Noyaux tuber : Responsable de la satiété, calme et inhibe la faim. Lésion induit : obésité et
moyen agressivité.
Noyau arqué : contient des neurones parvocellulaires. Projections sur
l’antéhypophyse, stimule la sécrétion d’hormones inhibitrices et libératrices.

Les corps mamillaires (tubercules mamillaires) : sont deux complexes


nucléaires « médial et latéral » appartenant à l'hypothalamus. Représentent la
terminaison antérieure du fornix. Reçoit ses afférences du fornix. Se projettent
Noyaux sur le thalamus antérieur par faisceau mamillo-thalamique ou mamillo-
mamillaires : tegmental (Faisceau formé de fibres provenant du noyau médial du corps
postérieur mamillaire et se terminant dans le noyau antérieur du thalamus)
Noyau hypothalamique postérieur : régule les fonctions autonomes (pression
artérielle et thermorégulation)

Hypophyse

I/- Définition :

 L’hypophyse glande appendue à la base de l’encéphale sous le plancher du troisième ventricule


par une tige étroite (tige pituitaire).
 C’est une glande ovoïde de 5 mm de haut, 10 mm d’avant arrière et 15 mm de large. Son poids
est de 0.60g environ.

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170
MédiCours 2ème année de Médecine UEI 4

 Elle est située dans la selle turcique de l’os sphénoïde séparée des autres éléments de
l’encéphale par une expansion de la dure-mère, la tente de l’hypophyse.
 2 lobes :
 Un lobe antérieur ou adénohypophyse fait de tissu glandulaire, d’origine endodermique
(pharyngienne)
 Un lobe postérieur ou neurohypophyse fait de tissu nerveux, d’origine neurectodermique

II/- Description :

L'hypophyse est divisée en deux lobes : l'antéhypophyse (adénohypophyse) en avant, et la


posthypophyse (neurohypophyse) en arrière. L'adénohypophyse dérive du plafond de la cavité
buccale primitive (stomodeum), tandis que la neurohypophyse est une extension de l'hypothalamus,
relié à celui-ci par la tige pituitaire, et contient les axones de neurones dont les corps cellulaires se
trouvent dans l'hypothalamus. On peut également trouver entre l'antéhypophyse et la
posthypophyse, une troisième structure, l'hypophyse intermédiaire (Pars intermedia), bien
développée chez certaines espèces animales.

Plus volumineux, gris rose, appelé aussi pars distale.


Lobe
Représente la partie principale de la glande, concave en
antérieur
arrière.
Ou Pars tubéralis. Remonte sur la face antérieure de la tige
L’adénohypophyse Lobe tubérale pituitaire (composante neuronale), qui l’enveloppe comme
un manchon constituant le pedoncule hypophysaire
Rudimentaire chez l’adulte, bande étroite séparant le lobe
Lobe
antérieur de la neurohypophyse, majoritairement
intermédiaire
postérieure.
Plus petite, gris jaunâtre, arrondi, se prolonge par la tige pituitaire longue de
5mm, elle passe sous le chiasma optique et se continue avec la paroi du 3ème
La neurohypophyse
ventricule. Composée de 3 parties : lobe neural, éminence médial et
infundibulum (tige pituitaire)

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171
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III/- Physiologie :

Libérines et statines
– RH : releasing hormone, hormone de libération (Libérines).
– RIH : release inhibitinghormone, hormone bloquant la libération
(Statines).
– CRH : corticotropine RH ; stimule la sécrétion d'ACTH (hormone
adrénocorticotrope)
Hormones produites par
– GnRH :gonadotrophine-RH = gonadoreline (gonadolibérine) ;
l’hypothalamus agissant
stimule la production de FSH (hormone
sur l’adénohypophyse :
– folliculostimulante) et de LH (hormone lutéinisante).
système parvocellulaire
– TRH : protiréline, stimule la sécrétion de TSH (hormone
thyréostimulante).
– GRH : growthhormone-RH ; formule la libération de GH
(growthhormone = STH = hormone somatotrope).
– PRH : prolactine-RH, stimule la sécrétion de PRL (hormone
lactotrope).
– L’ADH (hormone antidiurétique) ou AVP (arginine vasopressine) agit
Hormones produites par
sur les reins pour favoriser la réabsorption de l’eau
l’hypothalamus agissant
– L’Ocytocineparticipe au déclenchement de l’accouchement (favorise
sur la neurohypophyse :
les contractions utérines) et à la lactation (permet l’éjection du lait
système magnocellulaire
dans les canaux galactophores)

C’est un lobe glandulaire formant des hormones pour les libérer dans la
circulation sanguine. Les hormones produites par l’antéhypophyse sont,
– L’ACTH qui stimule la production du cortisol.
– Les hormones gonadotropes (FSH et LH impliquées dans la
Système hypothalomo-
régulation gonadique)
adénohypophysaire
– L’hormone thyréotrope (TSH fonctionnement de la thyroïde)
(lobe antérieur ou
– L’hormone de la croissance (GH hormone de croissance)
antéhypophyse ou
– La PRL (impliquée dans la production de lait)
adénohypophyse)
 Leur synthèse et libération est contrôlée par l’hypothalamus, via
des neurohormones commandant la libération (Libérines RH) ou
l’inhibition (Statines RIH).
 Un réseau de capillaires sanguins (système porte hypothalamo-

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172
MédiCours 2ème année de Médecine UEI 4

hypophysaire) achemine sélectivement ces neurohormones le long


de la tige de l’hypophyse jusqu’à l’adénohypophyse.
 La production de ces neurohormones est assurée par les neurones
parvocellulaires de l’hypothalamus. Ce sont de petites cellules
dispersées avec un noyau plus condensé.
+ Ne synthétise pas d’hormone
 La posthypophyse ou neurohypophyse est une structure nerveuse
recevant les prolongements des axones des neurones de
l’hypothalamus
 Ce sont des neurones magnocellulaires (de grande taille) localisés
dans les noyaux paraventriculaire et supraoptique.
 La neurohypophyse constitue en quelque sorte une extension de
Post-Hypophyse
l’hypothalamus, lieu de stockage des neurohormones pour être
(neurohypophyse)
ensuite libérées dans la circulation sanguine.
 Ces hormones sont :
– L’ADH (hormone antidiurétique) ou AVP (arginine vasopressine)
agit sur les reins pour favoriser la réabsorption de l’eau
– L’Ocytocine participe au déclenchement de l’accouchement
(favorise les contractions utérines) et à la lactation (permet
l’éjection du lait dans les canaux galactophores)

IV/- Vascularisation : Il existe un système porte hypothalamo-hypophysaire dans lequel le sang


circule entre 2 réseaux capillaires.

 A partir de l’artère carotide interne naissent les artères hypophysaires supérieures qui à leur tour
donnent naissance au plexus primaire : un réseau capillaire à la base de l’hypothalamus.
 Ce réseau est drainé par les veines portes hypophysaires qui longent la face externe de
l’infundibulum.
 Dans l’adénohypophyse, les veines portes hypophysaires se subdivisent de nouveau pour former
le plexus secondaire, qui se jette dans les veines hypophysaires antérieures qui se terminent
dans la veine jugulaire interne.

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173
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Histologie : Complexe hypothalamo-


hypophysaire

I/- Anatomie :

Le complexe hypothalamo-hypophysaire est situé à la base


du cerveau. Les parois du troisième ventricule forment
l'hypothalamus. De sa partie inférieure, se détache la tige
pituitaire qui rejoint l'hypophyse.

L’hypophyse : L'hypophyse ou "glande pituitaire" est


une glande endocrine médiane appendue au diencéphale
en arrière du chiasma optique. La proximité du chiasma
optique , situé en avant et au-dessus de l'hypophyse,
explique la fréquence des troubles oculaires qui
accompagnent les tumeurs hypophysaires. L’hypophyse est
située dans la selle turcique, petite fossette de la face
supérieure du sphénoïde (os du crane derrière le nez),
incomplètement fermée par un diaphragme méningé (pour
permettre le passage de la tige pituitaire). L'hypophyse est
une glande ovoïde, dont la taille est comprise entre 1,2 et
1,4 cm chez l‘Homme. Cette glande pèse 0,6g chez
l'homme et 0,7 g chez la femme.

II/- Microanatomie :

 La neurohypophyse : A la partie inférieure du troisième


ventricule cérébral, les parois de l'hypothalamus
fusionnent pour former l'éminence médiane (1). Celle-
ci se prolonge par la tige pituitaire (2). Son extrémité
inférieure dilatée est l'hypophyse postérieure ou
posthypophyse (3). (La neurohypophyse est en
continuité avec l’hypothalamus)
 L'adénohypophyse : a la forme d'un fer à cheval. elle
entoure la neurothypophyse. Le bord supérieur de
l’adénohypophyse est prolongé jusqu'à l'éminence
médiane par la pars tuberalis (4).
 Entre les lobes postérieur (3) et antérieur (5), se trouve
le lobe médian (6).

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174
MédiCours 2ème année de Médecine UEI 4

III/- Embryogénèse :

Commence vers le 26ème jour du DE (4ème semaine). Se passe


entre le neurectoblaste du diencéphale et l’ectoblaste du
stomodeum (est une dépression entre le cerveau et le
péricarde dans un embryon). L’origine embryonnaire est
double :

 L'hypothalamus et la neurohypophyse dérivent du


neurectoblaste, coloré en bleu.
 L'adénohypophyse provient de l'ectoblaste, coloré en
rouge.
1) Le diencéphale émet une évagination qui migre
caudalement dans le mésenchyme sous-jacent. En même
temps, l'ectoblaste stomodéal forme une vésicule, la
poche de Rathke, qui migre cranialement et s'accole à
l'ébauche nerveuse (ébauche nerveuse = évagination du
diencephale) et se place en avant d’elle.
2) Après s'être détachée de son épithélium d'origine (3),
l'ébauche ectoblastique forme l'adénohypophyse. Elle
entoure partiellement l'ébauche neurectoblastique,
devenue la posthypophyse (4). (l’adénohypophyse est en
avant de la post-hypophyse).
3) La paroi antérieure de la poche de Rathke forme le lobe
antérieur. Sa paroi postérieure forme le lobe médian et sa
cavité persiste sous forme d'une mince fente ou de kystes
selon les espèces.

Il existe un vide entre la neurohypophyse et l’antéhypophyse n’est pas très important chez l’homme
et disparait à l’état physiologique. Sa persistance est à l’origine de kystes pathologiques ou vestiges
du canal pharyngo-hypophysaire qui peuvent donner : des Craniopharyngiomes ou Kystes de la
poche de Rathke.

IV/- Vascularisation du complexe : hautement


spécialisée et adaptée à la régulation de
l'hypophyse par l'hypothalamus,

Il existe trois réseaux vasculaires différents: un


réseau hypothalamique pur (A), un réseau
hypothalamo-tubéro-antéhypophysaire (B) et un
réseau post-hypophysaire (C) en relation avec le
précédent.

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175
MédiCours 2ème année de Médecine UEI 4

•Vascularise l'hypothalamus
Le réseau
hypothalamique (A)

•vascularise la neurohypophyse.
•Il provient de l'artère hypophysaire inférieure
•Les capillaires de la neurohypophyse sont drainés par des veines
Le réseau post efférentes .
hypophysaire (C)

•vascularise l'éminence médiane, la tige pituitaire et l'antéhypophyse.


•1-Les afférences artérielles: artères hypophysaires supérieures (issues
des carotides internes)
•2-Un premier réseau capillaire , situé dans l’éminence médiane et
Le réseau
drainé par: La veine porte hypophysaire : qui rejoint
hypothalamo-
tubéro- •4-un deuxième réseau capillaire : situé dans l’adénohypophyse
antéhypophysaire •5-Les efferences veineuses: veines hypophysaires (drainées par les
(B) veines jugulaires internes)

Cette circulation porte est la voie de


passage des médiateurs
hypothalamiques hormonaux qui
régulent l'activité de l'adénohypophyse

Cette disposition de deux réseaux


capillaires en série (système porte) :
permet d’atteindre au niveau
hypophysaire des concentrations élevées
de ces différents facteurs bien que la
production de ces facteurs
hypothalamiques soit, quantitativement,
extrêmement faible.

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176
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V/- L’adénohypophyse :

1. Histologie :
 C'est une glande trabéculaire non orientée (=orientées aléatoirement = plusieurs incidences sur
coupes) faite de larges cordons cellulaires anastomosés et contournés entre lesquels cheminent
les capillaires
 Elle est composée de cellules épithéliales endocrines à sécrétion protéique. Il en existe plusieurs
types, réparties en proportions inégales dans les différentes régions

2. Méthode d’étude :
a) Colorants usuelles : l’eosine, a permet de définir 3 types cellulaires :
– Cellules acidophiles : prennent la couleur rouge.
– Cellules basophiles : prennent la couleur bleu.
– Cellules chromophiles : ne prennent aucune couleur,
indifférenciés (cellules de réserve). ont un cytoplasme incolore
qui apparaît comme un halo clair autour du noyau (indiqué par
une flèche)

Il est possible d'établir une corrélation entre l'aspect histologique habituel des cellules et la nature de
leur sécrétion.

Cellules

Basophiles Acidophiles
Thyréotropes Gonadotropes Corticotropes Somatotropes Mammotrope
TSH FSH, LH ACTH GH Prolactine

b) Autres colorants :

Selon la méthode tétrachromique de Herlant, les cellules à GH sont oranges


et les cellules à prolactine sont rouges; les cellules basophiles, elles, restent
bleues
Avec l'aldéhyde fuchsine, le cytoplasme des cellules à TSH (T) est coloré en
mauve tandis que celui des cellules à gonadotrophines (G) est coloré en
rouge.

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177
MédiCours 2ème année de Médecine UEI 4

c) Méthode immunocytochimique : Pour localiser une hormone de façon


précise dans un type cellulaire déterminé, il faut utiliser des techniques
immunologiques, c’est des anticorps fluorescents ou radiactifs se
dirigeant vers l’hormone en question.

d) Microscopie électronique : L'ultrastructure cellulaire et surtout l'aspect


des grains permet aussi d'identifier les cellules et leur sécrétion

e) Microscopie photonique : critères tinctoriaux.

3. Critères des cellules hormonogènes de l’antéhypophyse :

– Certaines sont groupées au centre des cordons . Ce sont les cellules


Les cellules folliculaires.
chromophobes – D'autres ont des prolongements qui s'insinuent entre les cellules
10 à 15 % des hormonogènes. Ce sont les cellules stellaires.
cellules de – Les cellules chromophobes pourraient se transformer en cellules
l'antéhyophyse. hormonogènes.
– Elles ont des propriétés phagocytaires

les cellules – Sont rondes. Les grains  Les cellules somatotropes élaborent
somatotropes de sécrétion sont ronds l'hormone de croissance (hormone
Elles sont et nombreux, leur taille somatotrope = GH = STH), hormone
nombreuses est comprise entre 350 peptidique de 191 acides aminés.
environ 55 % des et 400 nanomètres.  La STH stimule:
cellules des – Ces cellules ont été – le métabolisme du tissu musculaire
cordons rapidement identifiées à – la lipolyse

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178
MédiCours 2ème année de Médecine UEI 4

Leur proportion est partir de la pathologie : – la production d'I.G.F. I (Insulin-like


plus grande chez  Elles sont absentes dans Growth Factor, ou somatomédine)
l'enfant certains nanismes (dits par le foie. C'est un mitogène
"hypophysaires"). puissant qui agit sur les tissus
 Elles prolifèrent sous conjonctifs. Il entraîne la croissance
forme d'adénomes du cartilage, des tissus conjonctifs
sécrétants. On observe mous et du muscle.
soit un gigantisme avant
l'adolescence, soit une
acromégalie chez
l'adulte

– A partir du 4e mois de la La prolactine, protéine de 199 acides


grossesse, elles aminés.
augmentent en nombre La principale action de la prolactine est
et en taille et la stimulation de la croissance et de
envahissent le lobe l'activité de la glande mammaire
antérieur. Leur (stimule le développement de la glande
prolifération est mammaire pendant la grossesse,
responsable de entretient la sécrétion lactée pendant
Les cellules
l'augmentation de l'allaitement et intervient dans le cycle
mammotropes
l'hypophyse qui atteint menstruel).
Elles sont peu
1,2 g à la fin de la
nombreuses dans
grossesse. Elles
le sexe masculin et
persistent pendant la
chez la femme en
lactation.
dehors de la
– Les grains de la cellule
grossesse, où elles
qui sécrète la prolactine
représentent 5%
sont différents. Leur
des cellules de
forme est irrégulière,
l'adénohypophyse
leur taille varie de 550 à
600 nanomètres.
– Les cellules
mammotropes ont été
rapidement identifiées,
car elles peuvent
proliférer sous forme
d'adénomes à
prolactine.
– Renferment des granules – Leurs produits de sécrétion,
polyédriques (0,2 à 0,7 protéiques, sont multiples ayant un
μm), basophiles précurseur commun : la pro-opio-
Les cellules cortico-
– La cellule qui sécrète mélanocortine
mélano-lipotropes
l'ACTH est la plus – Par scissions successives de cette
Elles représentent
typique. Elle est protéine, les cellules élaborent
environ 5 % des
allongée; ses grains sont l’ACTH et d’autres hormones
cellules de
peu nombreux, ont un (h.mélanotropeMSH….)
l'adénohypophyse
diamètre variant entre – L’ACTH ou hormone corticotrope
200 et 250 nanomètres, (39 acides aminés)
et sont disposés – stimule l'activité du cortex
régulièrement le long de surrénalien : provoquant la

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179
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la membrane plasmique. libération de glucocorticoïdes


(cortisol) par la zone fasciculée et la
libération d'androgènes
surrénaliens par la réticulée. (Son
effet est très faible sur la
glomérulée)
Elles sont polygonales à – Elles élaborent la thyréostimuline
cytoplasme légèrement ou l'hormone thyréotrope ou T.S.H.
basophile clair et pauvre en – La TSH a un effet tonique et
Les cellules granules de petite taille (100 trophique sur la thyroïde :
thyréotropes à 150 nm).  agit sur le thyréocyte. Elle stimule
Elles représentent toutes les étapes fonctionnelles,
environ 10 % des surtout la capture de l'iode
cellules de circulant.
l'adénohypophyse  A long terme, elle stimule la
croissance et la vascularisation de la
glande (une hypersécrétion est à
l'origine de goitres fonctionnels).
– Le cytoplasme renferme Ces 2 hormones agissent sur les
des granulations (200 et gonades :
600 nm)  Les testicules:
– Les cellules – la FSH stimule la spermatogenèse
les cellules gonadotropes sécrètent – la LH stimule la synthèse de la
gonadotropes 2 hormones testostérone par les cellules
Elles représentent gonadotropes interstitielles du testicule.
environ 10 % des glycoproteiques : FSH et  Les ovaires:
cellules de LH – la FSH stimule la croissance du
l'adénohypophyse. – Environ 70% des cellules follicule ovarien
ont une sécrétion bi- – la LH contrôle l'ovulation et la
hormonale, les autres lutéinisation.
sécrètent soit FSH, soit
LH.

4. Le lobe médian :

La taille du lobe médian varie selon les espèces et l'âge. Chez l'enfant, il est volumineux ; chez
l'adulte, il ne représente que 2% de l'hypophyse est formée de kystes et de quelques cellules
basophiles, sécrétant la MSH.

(Le lobe médian est peu développé chez l’homme. Il est développé chez les animaux qui changent de
couleur comme le caméléon)

5. Le lobe tubéral :
– Il est riche en tissu conjonctif de soutien et renferme des vaisseaux destinés au lobe antérieur.
– Le parenchyme est constitué de longues travées cellulaires parallèles constituées de quelques
cellules gonadotropes et surtout de cellules chromophobes, entourant parfois des vésicules à
contenu colloïde.
– Les autres types cellulaires sont très rares.

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VI/- L’hypothalamus endocrine : Les neurones hypothalamiques possédant une fonction endocrine
peuvent être divisés en deux systèmes :

 Le système magnocellulaire est composé de grandes cellules en relation avec la neurohypophyse.

 Le système parvocellulaire est composé de cellules plus petites, en relation avec


l'adénohypophyse.

Les cellules du système magnocellulaire Les cellules du système parvocellulaire


 localisées dans des noyaux bien définis :  regroupés en noyaux bien définis ou
– ce sont les noyaux supraoptiques, situés disséminés dans la partie latérale de
latéralement au-dessus du chiasma l'hypothalamus
optique  Ils sont petits, multipolaires ou fusiformes et
– et les noyaux paraventriculaires situés plus Leur cytoplasme n'est pas colorable par la
dorsalement, de chaque côté du troisième méthode de Gomori.
ventricule.  Leurs axones sont courts
 Ces produits de sécrétion sont l'ocytocine  la plupart se terminent à proximité du très
(OCT) et la vasopressine ou hormone riche réseau vasculaire de l'éminence
antidiurétique (ADH) médiane.
 Les cellules sont grandes, ont un noyau  Ces cellules synthétisent de nombreux petits
volumineux et un cytoplasme intensément neuropeptides qui sont sécrétés dans les
coloré dans cette préparation traitée par la capillaires et régulent l'adénohypophyse,
méthode de Gomori. soit en stimulant sa sécrétion, soit en
 Ces cellules sont neurosécrétrices : leurs l'inhibant
produits de sécrétion sont contenus dans Les libérines ou releasing factors: Ces
des grains et associés à des protéines molécules stimulent la sécrétion des cellules de
vectrices, les neurophysines. l'antéhypophyse.
 Ces grains sont transportés par flux axonal le – La somatocrine (ou G.R.F. = Growth
long de la tige pituitaire depuis les noyaux releasing factor) ou GHRH. Elle agit sur les
hypothalamiques où ils sont formés, jusqu'à cellules somatotropes.
la neurohypophyse où ils sont stockés, puis – La corticolibérine (ou C.R.F = Corticotropin
sécrétés. releasing Factor)ou CRH. qui agit sur les
cellules à pro-opio-mélanocortine.
– La thyréolibérine (ou T.R.H. = Thyéotropin
Releasing hormone), agissant sur les cellules
thyréotropes.
– La gonadolibérine (ou GnRH =
Gonadotrophin Releasing Hormone),
stimule la sécrétion de L.H. et de F.S.H.,

Les statines ou inhibiting factors : inhibent


ou freinent l'activité sécrétoire des cellules
antéhypophysaires.
– La somatostatine : inhibe les cellules
somatotropes. (identiques à celle produite
par les cellules endocrines du tube digestif
(estomac et intestin) et par les cellules D du
pancréas endocrine).
– Le P.I.F (Prolactin Inhibiting
Factor)=dopamine

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Histophysiologie :

La sécrétion endocrine de l'hypothalamus est principalement réglée par inhibition en retour


(feedback) à partir de l'hypophyse ou des glandes périphériques

Hypothalamus
releasing
CRF↓+ GnRH↓+ GH-RH↓+SST↓─ TRH↓+ PIF = Dopamine↓─
/inhibiting
factors

Cellules
Corticotropes gonadotropes somatotropes thyréotropes lactotropes
hypophysaires

Hormones
ACTH LH FSH GH TSH PRL
hypophysaires

Gonades :
Glandes Cortico- Glandes
Ovaires et Foie Thyroïde
endocrines surrénale mammaires
Testicules

Oestro-
Hormones Cortisol
progestatifs IGF T3/T4 lait
périphériques androgènes
testostérone

VII/- Neurohypophyse :

1. Structure :

Ce n'est pas une glande endocrine au sens habituel du terme, mais du tissu nerveux dépendant de
l'hypothalamus. La partie bleue est la neurohypophyse :

– une partie globuleuse : l'hypophyse postérieure


– une région étroite, située entre les deux extrémités de l'hypophyse
antérieure : la tige pituitaire
– l'éminence médiane : est bifide dans sa partie supérieure ; sa fente
est le troisième ventricule.

2. Histologie :

La neurohypophyse est composée,

 D'un matériel fibrillaire : axones et terminaisons de fibres


nerveuses amyéliniques

 Quelques vaisseaux : reconnaissables aux globules rouges colorés


en orange, sont disséminés dans le tissu.

 Plusieurs taches rondes de forme et de taille variables dispersées


dans le matériel fibrillaire : ce sont les corps de Herring. Les corps de

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182
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Herring résultent de l'accumulation des produits de sécrétion dans les terminaisons dilatées des
axones hypothalamiques :

– La vasopressine et l'ocytocine y sont contenues dans des grains enveloppés par une
membrane, leur diamètre mesure environ 150 nanomètres.
– La terminaison axonique est enveloppée par les expansions cytoplasmiques de cellules gliales
spécialisées.
– Le produit de sécrétion de la neurohypophyse, élaboré par les neurones hypothalamiques du
système magnocellulaire, est transporté dans le corps de Herring par flux axonal, à la vitesse
de 1 à 2 cm à l'heure.

3. Les cellules de la posthypophyse :

Les capillaires forment un réseau dense entre les cordons cellulaires. Ce sont des
Cellules
capillaires à endothélium fenêtré.
endothéliales
Cellule la plus fréquente de la neurohypophyse.
– MO : noyau volumineux
Cellules
– ME : expansions cytoplasmiques entourant incomplètement les terminaisons
gliales
nerveuses contenants les corps de Herring. Une mince fente persiste entre les
spécialisées :
deux membranes plasmiques.
les pituicytes
La cellule gliale joue un rôle actif dans la régulation de la sécrétion des hormones à
partir des corps de Herring.
Cellules de la Sont l'équivalent dans le système nerveux central des macrophages trouvés dans
microglie les autres tissus.

4. Neurophysiologie :
– Les deux produits de la neurohypohyse sont l'ocytocine et la vasopressine ou ADH (peptides de
neuf acides aminés dont deux seulement diffèrent)

– La posthypophyse stocke et sécrète ocytocine et ADH qui sont élaborées dans les noyaux
hypothalamiques

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Ocytocine ADH
– Les noyaux para-ventriculaires produisent – Les noyaux supra-optiques produisent l'ADH
l'ocytocine – L’ADH ou vasopressine: provoque la
– L'ocytocine provoque les contractions du réabsorption d'eau par l'épithélium du tube
muscle utérin au cours de l'accouchement et rénal
l’éjection du lait au cours de la lactation.
Sa sécrétion est stimulée par un réflexe
neurohormonal dont l'origine se trouve dans
les terminaisons nerveuses sensitives du
vagin, du col utérin et de l'aréole mammaire.

5. Les systèmes ou tractus hypothalamo-hypophysaires :

Le système hypothalamo- Le système hypothalamo


posthypophysaire (tractus supra- antéhypophysaire (tractus tubéro-
optico-hypophysaire) hypophysaire)
Origine Noyaux magnocellulaires (NSO et NPV) Noyaux parvocellulaires
Les axones se terminent dans le lobe
Les axones se terminent dans
Terminaison postérieur de l'hypophyse (organe de
l’éminence médiane.
stockage)
Les produits de sécrétion passent dans
Produits de Les produits de sécrétion passent dans
la circulation porte destinée à
sécrétion la circulation générale
l'adénohypophyse.
Connexion vasculaire indirecte entre
Type de Connexion nerveuse directe entre l’hypothalamus et l’antéhypophyse via
connexion hypothalamus et la posthypophyse les vaisseaux portes hypophysaires
(plexus primaire)

VIII/- Applications cliniques :

1. Facteurs étiologiques des adénomes :


– Congénital : NEM1 et acromégalie familiale.
– Hypothalamique : Excès GHRH, CRH, TRH, et GnRH
– Hypophysaire : mutation
– Périphérique : Altération feed back surrénalien, thyroïde, gonades

2. Syndrome de Sheehan : complication rare et grave du postpartum, c’est une nécrose ischémique
de l’hypophyse antérieure secondaire à un état de choc brutal et/ou prolongé au cours d’une
hémorragie de la délivrance

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Histologie : L’épiphyse

I/- Anatomie : Epiphyse ou glande pinéale (ressemble à une pomme de


pin) est située dans le toit du 3ème ventricule, sous la portion postérieure
du corps calleux, au-dessous de l’hypothalamus. La base de l’épiphyse est
dirigée vers le 3ème ventricule. L’épiphyse est un petit organe conique, de
7 à 10 mm de haut et pesant 100 à 200 mg.

II/- Embryologie :

1- Au cours de la 10ème semaine du développement : la naissance d’un


diverticule dorsal, par évagination du diencéphale (toit du diencéphale),
initie la formation de l’épiphyse

2- La paroi de l’évagination vésicule s’épaissit. La lumière est comblée de


parenchyme pinéal, excepté au niveau de la base de l’évagination où le
recessus pinéal persiste et communique avec le troisième ventricule chez
l’adulte (le recessus pinéal ne va pas être comblé).

3- L'épiphyse devient une structure compacte contenant 2type de cellules


dérivées des cellules neuroepitheliales primordiales : les pinéalocytes et
cellules interstitielles de type glial. les méninges enveloppent et infiltrent
la glande en développement, formant des septa de tissu conjonctif.

Origine embryologique : Le neurectoblaste (évagination du diencéphale)

III/- Histologie :

1. Microanatomie :
– L'épiphyse a l'aspect d'une masse cellulaire compacte, enveloppée
d'une fine capsule contenant des vaisseaux.
– Cette capsule est fibreuse, elle provient d'un épaississement de la
pie-mère.
– Des septa s'en détachent et dissocient le parenchyme glandulaire; ils
contiennent des fibres nerveuses et des vaisseaux.

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2. Structure :
– L'épiphyse est constituée de pinéalocytes organisés en épais cordons, entourés des
prolongements des cellules interstitielles de type glial
– Les cellules s'associent en îlots séparés par des septa contenant quelques cellules de soutien, des
fibroblastes et des capillaires fenêtrés (l’épiphyse est dépourvue de barrière sang-cerveau).

 Les pinéalocytes (ultrastructure) :


– Les pinéalocytes possèdent deux prolongements :
 Un prolongement contient des petites vésicules et de
nombreuses mitochondries.
 L'autre prolongement est développé et est neurosécréteur :
son extrémité distale renflée est remplie de vésicules ou de
grains de sécrétion. Il contient parfois des gouttelettes
lipidiques.
– Le corps cellulaire est globuleux
– le noyau est échancré
– le cytoplasme abondant contient tous les organites nécessaires à
une synthèse hormonale de type protéique.
– On y trouve en outre la bandelette synaptique. Elle est composée
d'une association de microtubules entourés de petites vésicules.
– Des fibres nerveuses nues, originaires du système sympathique
cervical courent le long des pinéalocytes.
– Les pinéalocytes sont en contact avec des
capillaires fenêtrés
– L'épiphyse contient aussi des psammomes : (sable
cérébral, sable pinéal corps arénacés, acervules)
dans les espaces extracellulaire: masses arrondies
ou polycycliques calcifiées (concrétions calcaires
extracellulaires). Ces calcifications apparaissent à la
puberté; leur nombre et leur taille augmentent
avec l'âge. Leur rôle est inconnu.

IV/- Fonction :

 La glande pinéale est un organe neuroendocrinien qui élabore des sécrétions protéiques, des
catécholamines et surtout la mélatonine
 La synthèse de mélatonine est soumise à une régulation photique : l’obscurité l’augmente, la
lumière la diminue.
 la production de cette « hormone de l’obscurité » suit un cycle circadien très marqué : son pic de
sécrétion est nocturne alors que dans la journée, ses taux deviennent très bas voire nuls.

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 Ce rythme circadien de sécrétion de la


mélatonine est généré par les noyaux
suprachiasmatiques de l’hypothalamus,
véritable horloge biologique interne centrale
du cerveau des mammifères, dont la
stimulation lumineuse se fait par la voie
rétino-hypothalamique : « A partir des noyaux
suprachiasmatiques, les messages sont
transmis via les cornes latérales de la moelle
aux neurones des ganglions sympathiques
cervicaux supérieurs dont les terminaisons
axonales font synapse sur les pinéalocytes »

 Au niveau de la rétine existe des cellules photoréceptrices différentes des cellules visuelles
(même chez l’aveugle on a le rythme circadien)

Le trajet de conduction des signaux lumineux de la rétine jusqu’à l’épiphyse

Rétine perçoit le stimulus Atteint le noyau supra- Empreinte Tractus


qui empteinte le tractus chiasmatique de hypothalamo-spinal
rétino-hypothalamique l'hypothalamus allant vers la moelle

Colonne cellulaire
Ganglion cervical Fibres sympathiques intermediolatérale de la
supérieur préganglionnaires moelle épinière
thoracique

Fibres sympathiques post Récepteurs β-


Synthèse de la
ganglionnaires libérant la adrénergique des
mélatonine
noradrénale pinéalocytes

La noradrénaline libérée par ces terminaisons axonales agit, par l’intermédiaire de l’AMP-cyclique,
sur le degré d’activité de la 5 H.I.O.M.T. (5 hydroxy-indole-O-méthyltransférase), enzyme des
pinéalocytes qui permet la synthèse de mélatonine à partir de la sérotonine (elle-même synthétisée à
partir du tryptophane)

L’épiphyse est innervée par les fibres nerveuses sympathiques post ganglionnaires dérivant des
ganglions cervicaux supérieurs. Lorsque ces fibres nerveuses pénètrent dans la glande,elles perdent
leur gaine de myéline (axones nus).

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 Inhibiteurs de la synthèse de la mélatonine :


– L’exposition à la lumièr.
– Administration d’agents bloquant les récepteurs β-adrénergiques.

V/- Effets physiologiques de la mélatonine :

 La mélatonine joue un rôle essentiel dans le contrôle des rythmes biologiques


 Sécrétée pendant la nuit, elle renseigne l’organisme sur la position de l’alternance entre le jour
et la nuit et lui permet ainsi de se mettre en phase avec son environnement.
 La mélatonine a aussi un effet anti-MSH évident sur la peau des batraciens, ce qui explique son
nom. Elle intervient également dans la mue de nombreux animaux.
 Effet sur la régulation du développement et du fonctionnement des gonades : La mélatonine
induit une régression de celles-ci, en inhibant la sécrétion de la LH et de la FSH et en réduisant la
sécrétion de la prolactine.

VI/- Application clinique :

Pinéalome (tumeur de l’épiphyse)


– Démarrage de la sécrétion d’androgènes et de la spermatogenèse chez les
garçons avant l’âge de 9-10ans.
Puberté
– Initiation de la sécrétion d’œstrogènes et de l’activité ovarienne cyclique chez
précoce
les filles avant 8ans.
– La capacité de la glande pinéale d’inhiber le développement est altérée en cas
de lésion tumorale
Est un déséquilibre de perception entre les signaux temporelles
Jet Lag
extérieurs (clarté/obscurité) et l’horloge interne, qui se manifeste après un vol
(décalage
prolongé, traversant plusieurs fuseaux horaires.il peut causer des nausées, des
horraire)
troubles du sommeil et de l’attention.

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Physiologie : Relations hypothalamo-


hypophysaires

I/- Généralités :

 Les deux principaux systèmes de régulation de l’organisme sont le système nerveux et le système
endocrinien.
 Interface et coordination de ces deux systèmes sont assurées en grande partie par
l’hypothalamus.

II/- L’hypothalamus :

– Situé dans le diencéphale et forme le plancher du 3ème ventricule.


– Coordonne l’activité de la glande hypophyse par la sécrétion de peptides et amines.
– Produit des peptides et amines qui induisent la production par l’hypophyse d’hormones
trophiques influençant à leur tour la production d’autres hormones qui auront une action sur les
tissus cibles.

Dont l’extrémité axonale se trouve dans la posthypophyse ou


neurohypophyse. Ils sécrètent l’ocytocine et l’arginine vasopressine (AVP)
Neurones
ou hormone antidiurétique (ADH). Ces dernières migrent le long des
magnocellulaires
axones jusque dans la posthypophyse où elles sont stockées avant
d’être libérées dans la circulation générale.
sécrétant les neurohormones hypophysiotropes modulant les sécrétions de
l’antéhypophyse. Synthétisées par les neurones hypothalamiques, elles
sont déversées dans la circulation sanguine au niveau de l’éminence
médiane pour atteindre par le système porte hypophysaire
l’antéhypophyse.
Les neurohormones hypophysiotropes sont représentées par :
Neurones – corticolibérine ou Corticotropin Releasing Hormone ou CRH
parvocellulaires – gonadolibérine ou Gonadotropin Releasing Hormone ou GnRH
– thyréolibérine ou Thyrotropin Releasing Hormone ou TRH
– somatolibérine ou somatocrinine ou Growth Hormone Releasing
Hormone ou GHRH
– somatostatine ou Somatotropin Releasing- Inhibiting Hormone ou SR-
IH
– dopamine ou Prolactin Inhibiting Hormone ou PIH

III/- Hypophyse :

Ou glande pituitaire dont le fonctionnement est étroitement lié à celui de l’hypothalamus avec lequel
elle est en connexion anatomique par une structure neurovasculaire, la tige pituitaire ou
hypophysaire ou infundibulum. Elle est composée :

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– adénohypophyse ou hypophyse antérieure séparée en «pars distalis» et «pars intermédia».


– neurohypophyse ou hypophyse postérieure ou «pars nervosa»
– partie tubéreuse ou «pars tuberalis»

1) Neurohypophyse :

Elle est composée d’axones dont les corps cellulaires sont situés dans le noyau supra optique et dans
les noyaux paraventriculaires de l’hypothalamus. Elle représente une extension de l’hypothalamus
dans l’hypophyse. Les hormones de la neurohypophyse, ocytocine et AVP, peuvent entraîner
directement la réponse des tissus cibles.

– Ocytocine : responsable de la contraction des muscles lisses au niveau des glandes mammaires
et de l’utérus.
– AVP : a pour effet la rétention de l’eau par les reins et augmentation de la pression sanguine par
la contraction des cellules musculaires lisses des vaisseaux sanguins.

Le contrôle de la sécrétion d’AVP est réalisé par :

– des osmorécepteurs au niveau de l’hypothalamus, de l’œsophage et de l’estomac


– des volorécepteurs ou récepteurs d’étirement au niveau des oreillettes
– des barorécepteurs de la crosse aortique et sinus carotidiens

La sécrétion de ces deux hormones, ocytocine et AVP est induite par un signal en provenance de
l’hypothalamus et est accompagnée par la sécrétion de neurophysines.

2) Neurohypophyse :

Regroupant la pars intermedia et la pars disitalis, elle est composée de deux types cellulaires :

riches en granules sécrétoires, synthétisant les hormones antéhypophysaires


représentées par :
– Cellules somatotropes sécrétant l’hormone de croissance (GH) qui agit sur
l’os, le muscle, le tissu adipeux et le foie.
– Cellules thyréotropes sécrétant la thyréotrophine (TSH) qui agit sur la
Cellules thyroïde.
endocrines – Cellules gonadotropes sécrétant l’hormone folliculostimulante (FSH) et
l’hormone lutéinisante (LH) qui agissent sur les ovaires et les testicules.
– Cellules lactotropes sécrétant la prolactine (PRL) qui agit sur le tissu
mammaire.
– Cellules corticotropes sécrétant la corticotrophine (ACTH) qui agit sur la
corticosurrénale
Cellules
Dépourvues de granules sécrétoires, libérant des cytokines et des
folliculostellaires
neuropeptides à action paracrine.
ou satellites

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IV/- Système porte hypophysaire :

La connexion de l’antéhypophyse à l’hypothalamus est vasculaire. Les réseaux capillaires primaires


(dans l’infundibulum) et secondaire (dans l’antéhypophyse) et les veines portes hypophysaires
forment le système porte hypophysaire, organe de transmission du contrôle hypothalamique sur les
fonctions glandulaires.

V/- Régulation de l’axe hypothalamo-hypophysaire :

 La régulation de l’activité de l’axe hypothalamo-hypophysaire est indispensable étant donné


qu’elle repose sur une cascade d’activités s’amplifiant à chaque étage.
 Le freinage de l’axe hypothalamo-hypophysaire est réalisé par l’hormone de la glande cible
lorsqu’elle atteint des concentrations sériques critiques.
 L’hormone de la glande cible, par rétrocontrôle négatif, inhibe la sécrétion de l’hormone
antéhypophysaire responsable de sa sécrétion, soit :
– directement en agissant sur l’antéhypophyse
– indirectement en agissant sur la sécrétion de l’hormone hypothalamique correspondante =
rétrocontrôle négatif à boucle longue
– Lorsque c’est l’hormone antéhypophysaire qui exerce un rétrocontrôle sur l’hypothalamus, on
parle d’un rétrocontrôle négatif à boucle courte
 Le rétrocontrôle existe pour tous les axes hypothalamohypophysaires–glandes endocrines sauf
pour les androgènes surrénaliens qui ne bloquent pas la sécrétion d’ACTH.

(Nous allons traiter les différents axes hypothalamo-hypophysaires-glandes endocrines dans les cours
qui suivent)

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Physiologie : Contrôle endocrine de la


croissance

I/- Introduction :

 La croissance est un phénomène complexe résultant de l’interaction dynamique de nombreux


facteurs, endocrines et non endocrines.
 Elle permet la transformation progressive d’un œuf fécondé en un organisme adulte, et
s’accompagne de la maturation de l’ensemble des tissus.
 C’est un phénomène continu mais non linéaire, qui peut être divisé en plusieurs phases ayant
chacune ses propres caractéristiques et notamment des mécanismes de contrôle distincts.

II/- Description de la croissance :

1) Croissance fœtale :
- Lorsque le fœtus est âgé de 10 semaines, il mesure en moyenne 3 cm et pèse environ 2,8 g.
- A partir de ce stade, la croissance staturale est très rapide, le pic de vélocité se situant à la
20ème semaine de vie fœtale. La vitesse de croissance est alors de 10 cm/mois.
- Puis la vélocité diminue franchement.
- La croissance pondérale est lente jusqu’à la 23ème semaine, s’accélère à partir de cette phase
avec un maximum à la 34ème.
- Le poids double pendant les deux derniers mois de la vie fœtale (1700g au 7ème mois et 3500g
au 9ème mois).
- Le gain de tissu adipeux est alors très marqué.
2) Croissance postnatale : Quatre périodes peuvent être distingués,

0-3 ans 3ans-puberté


Puberté Postpuberté
(nourrisson) (enfance)

•la croissance est très •la vitesse de •elle se traduit par une •la croissance est très
rapide, environ 24 cm croissance est poussée de croissance ralentie, d’environ
au cours de la modérée et constante, de l’ordre de 8 à 10 1cm/an pendant 2 à 3
première année,12cm autour de 5cm par an cm par an dont la ans, puis elle est
pendant la deuxième, durée est de 18 à 24 définitivement
et 8 cm pendant la mois. La puberté, et stoppée.
troisième donc l’accélération
de la croissance, est
plus précoce chez la
fille

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III/- Facteurs non hormonaux :

Sont mal connus, mais suspectés sur :


Facteurs - l’existence de déficits de croissance dans des maladies liées à des anomalies
génétiques chromosomiques;
- une certaine concordance dans la taille des personnes d’une même famille.
- Un bon équilibre nutritionnel est indispensable à une croissance normale.
Facteurs
- Les protides représentent le nutriment dont l’apport est le plus critique pour la
nutritionnels
croissance.

IV/- Facteurs hormonaux :

 L’hormone de croissance (encore appelée GH pour Growth Hormone, ou auparavant STH


pour Somatotropin Hormone) joue un rôle prépondérant dans la régulation de la croissance.
 D’autres hormones participent à ce processus telles que les hormones thyroïdiennes, les
stéroïdes sexuels, les glucocorticoïdes et l’insuline.

1. Hormone de croissance :

a) Structure et sécrétion :
– La GH est un peptide de 191acides aminés réunis
par deux ponts disulfures et de poids moléculaire
de 22 kDa.
– Elle est sécrétée par les cellules somatotropes, qui
représentent environ 50% de la totalité des cellules
de l’antéhypophyse.
– La sécrétion de GH est pulsatile.
– Chez l’adulte, il y a pendant le nycthémère
quelques pics de GH (5 ou 6 en moyenne)
atteignant 5-20ng/mL.
– Les pics de GH surviennent surtout en première
partie de la nuit lors du sommeil et leur amplitude
est maximale.
– Entre les pics, les concentrations de GH sont très basses (0.5 -2ng /ml).
– La sécrétion de GH varie selon l’âge : elle augmente en période péripubertaire sous l’influence
des hormones sexuelles, et diminue progressivement après 40-50ans.
– La demi-vie de la GH est approximativement de 20-30 minutes.
– Environ 50% de l’hormone circulante, sont liés à une protéine la GH-BP (GH-Binding Protein) qui
est constituée par la portion extracellulaire du récepteur de la GH.

b) Régulation de la sécrétion de GH :

 La sécrétion de GH est contrôlée par l’hypothalamus et essentiellement par


Contrôle
deux neurohormones hypothalamiques :
direct de la
– la GH-RH (Growth Hormone Releasing Hormone);
sécrétion de
– la somatostine ou SRIH (Somatoropin Release Inhibiting Hormone).
GH
 La GH-RH est un peptide sécrété par le noyau arqué de l’hypothalamus, stimule

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à la fois la synthèse et la libération de GH par les cellules somatotropes.


 La Somatostatine est un peptide de localisation ubiquitaire (ensemble du
système nerveux central, tractus gastro-intestinal, pancréas endocrine….),
produit dans le noyau périventriculaire.
 La somatostatine inhibe la libération de GH mais n’agit pas sur sa synthèse.
 Un autre facteur stimule directement la sécrétion de GH ; la ghréline. Elle est
synthétisée dans le noyau arqué de l’hypothalamus et dans d’autres organes
tels que l’estomac (source principale). Elle agit directement sur la cellule
somatotrope par un récepteur différent de celui de la GH-RH. En plus de cet
effet sur la GH, la ghréline augmente l’appétit et la prise alimentaire (hormone
orexigène).
La régulation de la sécrétion de GH est complexe et elle varie chez l’homme sous
l’influence de plusieurs facteurs :
– les situations de stress ;
Facteurs
– les facteurs métaboliques ;
influençant la
– les hormones ;
sécrétion de
– les agents pharmacologiques.
GH
– Ces facteurs agissent sur l’hypothalamus, ils modulent la sécrétion de la GH-
RH et de la Somatostatine. (Voir tableau : Facteurs influençant la sécrétion
de GH.)
Rétrocontrôle  La GH est capable d’assurer sa propre régulation puisqu’elle exerce un effet
de la inhibiteur sur sa propre production.
sécrétion de  L’Insulin Like Growth Factor I (IGF-I) exerce aussi une rétroaction négative sur
GH la sécrétion de GH, au niveau hypophysaire et hypothalamique.

Facteurs influençant la
Stimulent la sécrétion de GH Inhibent la sécrétion de GH
sécrétion de GH

– Exercice physique
Situations de stress – Intervention chirurgicale
– Stress psychologique
– Injections d’acides aminés
– prise de glucose
Facteurs métaboliques – hypoglycémie
– élévation des acides gras libres
– jeûne
– α2adrénergiques
Agents
– cholinergiques
pharmacologiques – agents β adrénergiques
– dopaminergiques
(neurotransmetteurs)
– sérotoninergiques
– Hormones sexuelles (puberté) – glucocorticoïdes
Hormones
– leptine – IGF

c) Actions biologiques de la GH : double,


 Stimule la croissance.
 Agit sur les métabolismes glucidique, protidique et lipidique.
– Ses actions sur la croissance et le métabolisme protidique sont principalement indirectes par
l’intermédiaire des IGFs.
– Ses actions sur les métabolismes glucidique et lipidique sont directes.

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– Les récepteurs de la GH (GHR) sont présents dans la majorité des tissus : os, foie, muscles
squelettiques, graisse, cerveau,… .

 La GH entraine la croissance des os en longueur en stimulant la formation


d’os et de cartilage.
 L’action de la GH s’exerce sur les cartilages de conjugaison situés entre
l’épiphyse et la diaphyse avant la fin de la puberté.
 La prolifération des chondrocytes du cartilage de conjugaison entraîne un
élargissement de l’espace correspondant à ce cartilage
 L’action de la GH sur le cartilage de conjugaison se fait en deux temps :
Actions sur la – elle stimule les préchondrocytes pour les différencier en chondrocytes
croissance qui synthétisent l’IGF-I ;
– l’IGF-I ainsi formé exerce une action locale de type mitogène, stimulant
la croissance clonale des chondrocytes différenciés.
 La GH stimule aussi la chondrogenèse dans la couche sous-periostée de la
diaphyse des os. Elle est alors responsable de la croissance en largeur des
os.
 La GH stimule aussi la croissance de tous les tissus mous. Cette action
anabolisante s’exerce à tous les âges de la vie.
La GH est hyperglycémiante : elle agit à la fois sur le foie
Métabolisme
(augmentation de la glycogénolyse hépatique) et sur les
glucidique
muscles (diminution du captage du glucose).
– La GH accélère la lipolyse, diminue le stockage des
triglycérides, et augmente le taux des acides gras
Métabolisme libres circulants et leur oxydation.
lipidique – Ce phénomène assure à l’organisme une source
Actions sur le
d’énergie utile lors du jeûne, de l’hypoglycémie ou
métabolisme
dans les situations de stress.
La GH stimule l’anabolisme par un effet direct sur la
Métabolisme synthèse de l’IGF-I : elle stimule la synthèse et la
protidique sécrétion de l’IGF-I, celui-ci va stimuler la synthèse
protéique.
Métabolisme
elle augmente l’absorption intestinale du calcium
calcique

d) Insulin Like Growth Factors (IGFs) :

1) Structure et fonctions : Les concentrations plasmatiques d’IGF-I, sont basses à la naissance ; elles
augmentent pendant l’enfance et la puberté et diminuent parallèlement à la GH après l’âge de
40-50 ans.

2) Liaisons avec les protéines vectrices :


– L’action des IGF est modulée par des protéines de transport (insulin-like growth factor binding
protein [IGFBP]), synthétisées par le foie et presque tous les tissus, au nombre de 6 (IGFBP-1 à -
6).
– La quasi-totalité des IGF circulants est liée aux IGFBP.
– L’interaction de l’IGF avec son récepteur fait intervenir la forme libre.

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– Ainsi, les protéines de transport régulent la biodisponibilité des IGF en limitant leur fraction libre
(qui est inférieure à 1 %) et prolongent leur durée de vie.
– La majorité des IGF sériques se trouve sous la forme d’un complexe ternaire avec l’IGFBP-3 et
une glycoprotéine appelée acid labil subunit (ALS).
– La demi-vie de ce complexe ternaire est de 15 heures (demi-vie de l’IGF-I libre est de cinq
minutes), et il fonctionne comme un stockage endocrine des IGF.
– L’IGFBP-3 et l’ALS sont produites par le foie sous l’influence de la GH.
– Différents mécanismes régulent la libération des IGF de ces
– complexes.
– Les taux d’IGFBP-1 et d’IGFBP-2 qui constituent une faible fraction du pool d’IGFBP ne sont pas
dépendants de la GH, et sont surtout dépendantes de l’insuline et de la fonction hépatique.
– L’IGFBP-1 est l’IGFBP dont les variations sont les plus rapides, sa concentration baisse lorsque
celle de l’insuline augmente, ce qui a pour conséquence d’augmenter la fraction libre de l’IGF-I.
– Des protéases, comme la protéase de l’IGFBP-3, vont aussi moduler la libération de l’IGF des
protéines de transport.

3) Régulation des IGFs :


– Si la production d’IGF-I est contrôlée en période postnatale par la GH, elle dépend également de
la nutrition et de l’insuline.
– La synthèse d’IGF-I par le foie requiert l’insuline, qui stimule la transcription du gène de l’IGF-I et
sa synthèse peptidique, indépendamment de la GH. Et en diminuant l’IGFBP-1, l’insuline
augmente aussi la fraction libre de l’IGF-I.

4) Principales dysfonctions :

Adénome somatotrope, deux tableaux cliniques :


Hypersécrétion  Chez l’enfant : gigantisme;
 Chez l’adulte : acromégalie
– Insuffissances hypophysaires;
– Atteintes hypothalamiques;
– Résistance des tissus cibles à la GH (concentration plasmatique de GH
normale ou élevée et diminution de la concentration plasmatique de
Hyposécrétion
l’IGF-I) : nanisme de Laron.
 Chez l’enfant : retard de croissance, nanisme,… .
 Chez l’adulte, signes cliniques latents : hypoglycémie, diminution de la
force musculaire, … .

2. Autres hormones : D’autres hormones participent au contrôle de la croissance en partenariat


avec la GH,

- jouent un rôle important pendant toutes les phases de la croissance ;


Hormones - sont nécessaires à l’action de la GH et des autres hormones qui stimulent la
thyroïdiennes croissance ;
- ont une action propre sur l’ossification des cartilages ;

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- interviennent dans l’organisation de la poussée dentaire.


-stimulent la croissance en agissant localement sur le cartilage de conjugaison et
en stimulant la sécrétion de GH ;
-sont responsables de la poussée pubertaire de la croissance ;
-favorisent la soudure épiphysaire, à l’origine de l’arrêt de croissance qui suit la
Hormones puberté
sexuelles Le déficit ou l’excès de la sécrétion des hormones sexuelles, avant et pendant la
puberté a des conséquences pathologiques :
– Retard pubertaire →retard de croissance.
– Puberté précoce→ croissance rapide suivie d’une soudure des cartilages de
conjugaison avec petite taille définitive.
• Une sécrétion normale de glucocorticoïdes est nécessaire pour une
croissance normale et régulière.
• L’insuffisance surrénale→ retard de croissance.
Glucocorticoïdes • L’hypercorticisme→ croissance stoppée: un traitement par les
glucocorticoïdes de synthèse ou un excès de sécrétion de cortisol inhibe la
prolifération du cartilage de conjugaison, cet arrêt n’est pas définitif et une
croissance normale reprend lorsque l’hypercorticisme est levé(en général).
• Elle stimule la croissance de façon indirecte par ses actions anabolisantes sur
Insuline les métabolismes protidique et lipidique.
• Son action est très importante pendant la période fœtale.

V/- Conclusion :

 La croissance dépend de plusieurs facteurs hormonaux, génétiques,….

 Quatre phases principales de croissance staturale sont distinguées : foetale, postnatale de 0 à 3-4
ans, au cours de l’enfance et enfin la phase pubertaire.
 L’axe somatotrope, les hormones thyroïdiennes et les stéroïdes sexuels sont des facteurs
hormonaux essentiels pour le déroulement normal de la croissance.
 De nombreux facteurs génétiques impliqués dans la croissance staturale, par différentes voies de
signalisation ont récemment été mis en évidence.

 La surveillance de la croissance est un temps essentiel de la consultation pédiatrique

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Biochimie : Axe hypothalamo-


hypophysaire-glandes endocrines

A/ Caractéristiques générales du complexe hypothalamo-hypophysaire


I/- Fonctions assurées : Elles interviennent dans des fonctions essentielles de l’organisme,

 La reproduction.
 La survie de l’espèce.
 Le développement staturopondéral au niveau organique ou intellectuel.

Il existe également d’autres fonctions assurées par ces hormones, que l’on ne citera pas.

II/- Topographie :

1- Introduction :
 C’est au niveau de la base du cerveau que se situent l’hypothalamus et l’hypophyse, qui sont des
glandes endocrines. L’hypophyse se situe en-dessous de l’hypothalamus, auquel elle est liée par
une structure anatomique appelée la tige pituitaire.
 Leur situation à la base du cerveau fait de ces deux glandes une interface de communication
entre le SNC et les glandes périphériques (au sens large).
 L’hypophyse est située dans la selle turcique, qui est une fossette creusée dans l’os sphénoïde, et
ce pour être protégée du fait de son importance capitale.

2- Hypothalamus :

L’hypothalamus est constitué de différentes régions douées d’activités biologiques particulières


appelées noyaux hypothalamiques. Ils représentent un amas de cellules qui produisent la même
hormone, ou plusieurs hormones. En tout, l’hypothalamus est constitué de 14 noyaux. Il occupe 1 à
2% du volume cérébral.

3- Hypophyse : Elle pèse 0,6 g, et jusqu’à 1 g chez la femme enceinte. Elle comprend deux lobes,
 Lobe antérieur : c’est l’antéhypophyse ou adénohypophyse.
 Lobe postérieur : c’est la posthypophyse, qui fait partie de la neurohypophyse.

Les fonctions assurées par ces deux parties de l’hypophyse sont totalement différentes, et les
relations qui existent entre l’hypothalamus et chacune de ces deux régions sont également
différentes.

 Lobe intermédiaire : n’est qu’un simple reliquat embryonnaire chez l’Homme.

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III/- Notion de neuropeptide et de neurosécrétion :

 Toutes les hormones hypothalamo-hypophysaires sont de nature peptidique ou protéiques,


qu’elles soient produites par l’hypothalamus, L’adénohypophyse ou la posthypophyse. Elles sont
produites par des neurones et appelées neurohormones. Etant donné leur nature protéique et
leur petit nombre d’acides aminés, ils sont également appelés neuropeptides.
 Ces hormones seront sécrétées par des neurones, d’où la notion de neurosécrétion. Elles vont
stimuler ou inhiber (moduler) la production d’autres hormones par les cellules cibles.
 Les hormones sont des molécules dites informationnelles. Elles apportent donc une information
à la cellule cible pour moduler sa physiologie.

En cas de traumatisme crânien, il peut y avoir une fracture de l’os sphénoïde, causant une rupture de
la tige pituitaire qui va interrompre les communications hypothalamo-hypophysaires.

Chez les oiseaux, le lobe intermédiaire est très développé.

IV/- Modes de communication :

Mode endocrine Transmission synaptique Mode paracrine


Le neurone contient des Le neurone produit des C’est le mode de
granules de sécrétion qui molécules signal qui vont être communication entre
contiennent des molécules libérées dans la fente l’hypothalamus et
hormonales. Ces dernières vont synaptique. Ce mode possède l’antéhypophyse. L’hormone
être libérées dans la circulation des caractéristiques, hypothalamique va quitter le
générale. Elles vont se fixer sur  Délai synaptique rapide neurone hypothalamique pour
leurs récepteurs spécifiques au (millisecondes). se jeter dans un réseau
niveau des cellules cibles pour  Très peu de cellules cibles capillaire au niveau de la tige
modifier leur physiologie. Elle régulées simultanément pituitaire. Il possède quelques
agit loin de son lieu de (des dizaines). caractéristiques,
sécrétion. Ce mode possède  Grande concentration  Délai d’activité moyen
plusieurs caractéristiques : d’hormone (espace (quelques secondes).
 Délai d’activité lent synaptique réduit, quelques  Nombre moyen de cellules
(quelques minutes à microns-cube). cibles atteintes (des
quelques heures). milliers).
 Grand nombre de cellules  Concentration moyenne de
cibles atteintes l’hormone.
simultanément (des Ce réseau capillaire est appelé
millions). système porte hypothalamo-
 Faible concentration de antéhypophysaire, il est dit
l’hormone (dilution) réseau vasculaire local.

Différence entre les 3 modes :

 Vitesse de transmission
 Quantité de molécules libérées et concentration du signal
 Nombre de cellules cibles atteintes simultanément
 Distance

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V/- Solutions aux contradictions apparentes entre la taille et la fonction du complexe :

1- Introduction :
 L’organisme a mis en place deux stratégies pour permettre à l’hypothalamus d’exercer ses
fonctions dans l’organisme, une stratégie avec l’adénohypophyse et une autre avec la
neurohypophyse. C’est ce que l’on appelle le processus d’amplification en cascade.
 L’hypothalamus va jouer le rôle de chef d’orchestre, qui donnera le tempo pour les sécrétions
des glandes périphériques. Il va agir en collaboration avec l’antéhypophyse. Disons que
l’hypothalamus va produire une seule molécule d’hormone. Elle sera libérée dans le système
porte pour stimuler plusieurs neurones hypophysaires. Il y aura donc sécrétion hormonale
hypophysaire importante par tous les neurones stimulés.
 Le signal hypophysaire est plus intense que le signal hypothalamique. C’est une première
amplification du signal.
 Les cellules glandulaires périphériques vont répondre de la même manière par un signal encore
plus intense, suite à la stimulation antéhypophysaire. Il a eu donc une seconde amplification.
 Le signal hypothalamique a été amplifié à deux reprises.

2- 1ère solution : Complexe hypothalamo-antéhypophysaire :


 Les neurones hypothalamiques ont des axones relativement courts, comparés à ceux du
complexe hypothalamo-posthypophysaire. Elles prennent leur origine dans les noyaux
hypothalamiques pour se terminer au niveau du système porte de la tige pituitaire. Les capillaires
du système porte possèdent un endothélium fenêtré. Les neuropeptides libérées par l’extrémité
axonale des neurones hypothalamiques vont passer par les « trous » de la paroi capillaire pour
rejoindre l’antéhypophyse.
 Les cellules glandulaires de l’antéhypophyse vont reconnaître les hormones hypothalamiques
grâce à leurs récepteurs membranaires spécifiques. Suite à cela, ils vont produire un second
signal plus intense qui va être libéré dans la circulation générale pour aller rencontrer les glandes
endocrines périphériques. Ces dernières constituent des relais d’amplification secondaires.
 Cette action se fait selon des axes fonctionnels, selon le type cellulaire de l’antéhypophyse qui a
été stimulé :
 Axe de la croissance.
 Axe de la corticosurrénale.
 Axe de la thyroïde.
 Axe des gonades (ovaire, testicule).
 Axe de la prolactine.
 L’intégrité de l’axe fonctionnel est essentielle à son action.
En pathologie, il peut exister des hypothyroïdies dues à un dysfonctionnement de la thyroïde elle-
même : elles sont dites primaires ou périphériques, mais également des hypothyroïdies dues à un
dysfonctionnement de l’hypophyse : elles sont dites secondaires ou centrales.

- Il y a des moments dans la journée où la sécrétion hypophysaire est élevée (en pic), et d’autres où
elle est complètement absente. Cette sécrétion se fait donc selon un rythme qui se reproduit toutes
les deux heures, identique à lui-même, il est dit ultradien.

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MédiCours 2ème année de Médecine UEI 4

- La sécrétion antéhypophysaire fluctue également en 3 pics : un grand pic, un pic moyen et un petit
pic. Ce profil de sécrétion se reproduit toutes les 24 h, il est dit circadien.

- L’horloge biologique, ou chronobiologie des neurones hypothalamique et différente, ce qui fait que
l’expression de leurs gènes se fait à des moments différents de la journée, et ce grâce à des stimuli
exogènes, comme par exemple la lumière, les sons, la température… ou encore endogènes, qui sont
peu connus.

3- 2ème solution : Complexe hypothalamo-posthypophysaire :


 Les axones des neurones hypothalamiques de ce complexe sont excessivement longs. Ils lient
directement l’hypothalamus à la posthypophyse par la tige pituitaire. Ces neurones prennent
leur origine au niveau de deux noyaux distincts : le noyau supraoptique (NSO) et le noyau
paraventriculaire (NPV).
 La posthypophyse ne contient que les terminaisons des neurones hypothalamiques, elle ne
contient pas de neurones qui produisent des hormones. Elle va plutôt stocker les hormones
hypothalamiques dans des vésicules sécrétoires puis elle va les libérer dans la circulation
générale.
 Si l’hormone était libérée directement après sa synthèse, sa concentration serait beaucoup trop
faible. C’est pourquoi elle est d’abord stockée en grandes quantités avant d’être libérée dans la
circulation générale une fois qu’une certaine quantité de stock soit atteinte.

B/- Complexe hypothalamo-posthypophysaire :


I/- Introduction : Le complexe est formé de 3 éléments,

 L’hypothalamus : par ses noyaux supraoptique et paraventriculaire, qui sont les lieux de synthèse
de l’ADH et de l’ocytocine.
 Tractus supraoptico-hypophysaire : les neurones dont les corps cellulaire se situent dans ces
noyaux ont des axones très longs et vont se terminer au niveau de la posthypophyse passant la
tige pituitaire. C’est au niveau de ce tractus que s’effectue le transport axonal des hormones.
 La post hypophyse : lieu de stockage et de réserve des hormones sécrétées par les neurones
hypothalamiques.

II/- Caractéristiques du NPV et du NSO :

 Le NPV et le NSO envoient des axones qui se terminent dans la posthypophyse. Mais certains
neurones de ces noyaux ont des axones qui se terminent ailleurs, par exemple dans la tige
pituitaire, l’antéhypophyse ou encore des régions extra-hypothalamiques (dans le cortex
cérébral, l’amygdale, le système limbique, moelle épinière…).
 L’on distingue deux types de neurones dans chaque noyau :
 Des neurones dont les axones se terminent dans la posthypophyse et vont libérer leurs
hormones dans la circulation générale.
 Des neurones dont les axones se terminent ailleurs et réalisent le plus souvent une synapse,
l’hormone est donc libérée dans la fente synaptique.
 Chaque noyau possède des neurones qui produisent de l’ADH et d’autres neurones différents qui
produisent de l’ocytocine.

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 Des études ont montré que les neurones à ADH qui se terminent dans la posthypophyse
possèdent un corps cellulaire plus grand, un cytoplasme plus développé et une activité de
synthèse plus grande : ils sont dits neurones magnocellulaires. Tandis que les neurones à ADH
dont les axones se terminent ailleurs ont des corps cellulaires plus petits et ont une plus faible
activité : ils sont dits neurones parvocellulaires.

Le fait qu’une molécule soit appelée hormone ou neurotransmetteur dépend de son mode de
sécrétion.

Les neurones qui vont sécréter leur ADH dans une synapse n’ont pas besoin de produire une grande
quantité d’hormone pour pouvoir stimuler leur cellule cible, car sa concentration dans la fente
synaptique est élevée. Par contre, ceux qui vont sécréter leur ADH dans la circulation générale
doivent en synthétiser beaucoup plus, pour ensuite les stocker et les libérer en grande quantité.

III/- Structure chimique de l’ADH et de l’ocytocine :

 L’ADH et l’ocytocine sont des nonapetides (9AA)


quasiment identiques. Elles possèdent un cycle grâce à
un pont disulfure qui s’est formé entre la Cys 1 et la Cys
6. Ce pont disulfure est indispensable à la fonction de ces
peptides, son absence induit l’inactivation de l’hormone.
 L’ADH et l’ocytocine possèdent 7 AA identiques et 2 AA différents : ce sont les AA en position 3 et
en position 8.
 Ces différences font que l’activité et le tissu cible de chaque hormone sont différents, et donc
que la spécificité du récepteur à l’hormone est très élevée.
 Le récepteur à l’ADH possède 7 passages transmembranaires (RCPG).

La différence entre un peptide et une protéine n’est pas liée au nb d’AA mais à sa structure 3D.

La protéine a une structure tridimensionnelle stable, sous réserve de quelques mouvements de


quelques Angström, le peptide quant à lui possède une structure tertiaire instable et va changer de
conformation selon le pH, la température etc… Etant donnée l’instabilité du peptide, il ne peut pas
reconnaitre de récepteur, contrairement à la protéine

IV/- Mécanisme de biosynthèse :

1- Synthèse du précurseur inactif :

Le gène qui va coder l’ADH est composé de 3 exons.

Son expression va donner naissance à une protéine


précurseur de grande taille : la pré-pro-ADH. Au
niveau de l’extrémité N-Ter, l’on trouve le peptide
signal (25 à 30 AA de nature hydrophobe) qui servira à l’adressage de la pro-hormone et sera éliminé
lors de la maturation de la protéine, cela donnera la pro-hormone.

Toutes les protéines à destinée excrétoire vont transiter par le REG, puis vers l’appareil de Golgi où
vont se constituer les vésicules sécrétoires pour être libérées par exocytose

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2- Translocation dans le REG :

La membrane du REG est parsemée de protéines qui forment des canaux permettant le passage de
substance de l’extérieur vers l’intérieur du saccule ou inversement. La pré-pro-hormone, en cours de
synthèse, sera fixée à la protéine canal (et donc à la membrane du réticulum) par son peptide signal
avant de continuer sa formation.

Toutefois, pendant que la pré-pro-hormone continue son élongation dans le cytoplasme, il se met à
pénétrer dans la lumière du réticulum endoplasmique. A la fin, la pré-pro-hormone aura subi une
translocation complète vers le REG, le peptide signal sera clivé sous l’action de la peptidase signal et
l’on aura une accumulation de la pro-hormone.

3- Transport vésiculaire :

Le REG va bourgeonner, formant des vésicules, qui renferment des molécules de pro-hormone. Ces
vésicules vont fusionner avec l’appareil de Golgi, qui va définir sa destinée finale.

Ces vésicules sécrétoires vont se déplacer le long de l’axone vers la posthypophyse. Pendant leur
trajet, les pro-hormones vont subir l’action de protéases : les maturases, au nombre de 2, donnant
naissance à 3 peptides : l’ADH, la Neurophysine II et la copeptine.

4- Maturases :

Ces maturases étaient présentes dans les vésicules dès leur passage par l’appareil de Golgi, sauf
qu’elles étaient inactives. En effet, les maturases ne deviennent fonctionnelles qu’à un certain pH
spécifique acide, c’est le cas dans la périphérie de la cellule. Les pompes à protons présentes dans la
membrane vésiculaire vont acidifier la lumière et ainsi activer les maturases. Ces dernières coupent
la pro-hormone après une suite de 2 AA basiques (KR, RR, RK, KK), l’on dit qu’elle possède une
activité trypsine-like. A ce moment-là, l’ADH se termine par les deux acides aminés basiques, non pas
par la glycine. La maturase aura donc dans un second temps une activité carboxypeptidase-β-like qui
va cliver ces deux acides aminés, pour donner naissance à l’ADH active. A la fin, l’on obtient donc des
quantités équimoléculaires d’ADH, de Neurophysine II et de copeptines.

5- Origine des gènes de l’ADH et de l’ocytocine :

L’ADH et l’ocytocine sont des hormones dont la structure est grandement similaire. Elles ne varient
en effet que de 2 acides aminés sur 9 (donc plus de 70 % de similitude). Les neurophysines I et II de
l’ocytocine et de l’ADH respectivement, sont également très similaires. Cette homologie élevée entre
les protéines signifie qu’il y a une homologie élevée entre les gènes.

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Les gènes de l’ADH et de l’ocytocine sont situés sur le même chromosome (20p13), sur les brins
complémentaires, et à 12 kB de distance. Cela veut dire en fait que les gènes dérivent d’un même
gène ancetral, par le biais de mutations génétiques différentes (duplication et d’inversion).

V/- Libération par exocytose :

Ces hormones sont libérées selon un mécanisme d’exocytose. Ce processus dynamique est subdivisé
en étapes :

1) Accolement des membranes : la membrane de la vésicule va venir s’apposer à la membrane


axonale. Au microscope électronique, l’on peut voir 4 couches lipidiques superposées.
2) Fusion des membranes : il n’y a plus que deux couches lipidiques par fusion de la vésicule avec la
membrane de l’axone.
3) Rupture des membranes : avec libération de l’hormone, mais également de la neurophysine.

Le mécanisme moléculaire, lui, est complexe :

1) Dépolarisation membranaire grâce à l’arrivée du potentiel d’action.


2) Ouverture des canaux calciques voltages dépendants.
3) Flux entrant net de Ca2+.
4) Action de nucléotides cycliques et de prostaglandines.
5) Action de protéines spécifiques (tubulines, fodrines, vinculines, actine, chromobindines…).
6) Activation de la PKc.
7) Action de l’osmolarité.

Etude de l’ADH
a) Mode de libération et mode de stimulation des neurones à ADH :
La concentration plasmatique de l’ADH en l’absence de toute stimulation est très basse. En cas de
stimulation, la sécrétion d’ADH augmente et se maintient en plateau tout le long de la stimulation.
Quand la stimulation cesse, la sécrétion baisse pour revenir à son taux initial. C’est une libération
dite tonique, par opposition au mode de sécrétion pulsatile.
A un moment, un neurone stimulé donné aura libéré toute la quantité d’hormone qu’il avait
stockée, or, l’on sait que la biosynthèse des protéines prend au minimum 2 h de temps. Pour
pouvoir donc maintenir une sécrétion continue et constante d’ADH pendant un laps de temps, il est
nécessaire de stimuler d’autres neurones de manière séquentielle, aléatoire et asynchrone.
A contrario, la stimulation des neurones qui sécrètent des hormones de manière pulsatile est plutôt
synchrone.
b) ADH plasmatique :
Si les neurones à ADH ne sont pas stimulés, sa quantité plasmatique serait extrêmement faible,
autour de 1 pmol/L. Lorsqu’ils sont stimulés, la concentration d’ADH peut atteindre jusqu’à 20
pmol/L.
Les méthodes de dosage utilisés sont très sensibles, basées notamment sur le dosage radio-
immunologique, grâce à des marqueurs (anticorps) radioactifs. Trois grandeurs sont mesurées :
l’ADH libre active, l’ADH liée aux plaquettes mais aussi et surtout l’ADH totale.
La connaissance de la quantité de plaquette est indispensable au diagnostic d’un
dysfonctionnement de l’ADH. La liaison de l’ADH aux plaquettes suit un équilibre (loi d’action de
masse) entre la forme libre et la forme liée. [H]+[P]↔[HP]
En cas de thrombopénie par exemple, la quantité d’hormone liée baisse car l’équilibre a tendance à

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se déplacer dans le sens indirect. Et du coup la quantité d’hormone libre, elle diminue également
par feedback négatif. Donc les résultats du dosage seront anormalement bas et laisseront présager
un diabète insipide. D’où la nécessité de doser également les plaquettes lors du dosage de l’ADH
totale. Un prélèvement riche ou pauvre en plaquette pourrait modifier le taux d’ADH par un facteur
5.
L’ADH varie également en fonction de l’osmolalité plasmatique en agissant sur la volémie en la
faisant augmenter. Lorsque la volémie augmente, l’osmolalité diminue, et inversement.
La sécrétion d’ADH est donc stimulée par l’augmentation de l’osmolalité plasmatique.
La variation de l’ADH en fonction de l’osmolalité plasmatique n’est pas une droite, mais plutôt une
surface, car les seuils de libérations d’ADH diffèrent d’un individu à l’autre. Lorsque l’osmolalité
plasmatique augmente, la concentration plasmatique d’ADH augmente.
La valeur moyenne de l’osmolalité plasmatique est de 287 +/- (2 %) mOsmol/kg. En cas
d’impossibilité de mesure directe, elle peut être calculée grâce à la formule empirique suivante :
[1,86Na+] + [glucose] + [urée] + 9 = 287 mOsmol/Kg
Le seuil de libération d’ADH le plus bas est aux alentours de 284 mOsmol/kg, le plus élevé étant
plutôt vers 290 mOsmol/kg.
L’osmolalité traduit la concentration de molécules qui ont une activité osmotique. Les molécules qui
ont une activité osmotique sont des molécules chargées, positivement ou négativement qui,
lorsqu’elles sont en solution, peuvent se lier à des molécules d’eau.
c) Physiologie et mécanisme d’action :
L’action de l’ADH se fait au niveau de la partie terminale du néphron, le tube collecteur de Bellini.
L’épithélium du ce segment du néphron est en contact avec la lumière tubulaire par son pôle apical,
et avec l’espace interstitiel par son pôle basolatéral.
Le sang contient des molécules d’ADH. Ces dernières diffusent du sang, vers le liquide interstitiel,
pour aller se fixer sur leurs récepteurs spécifiques de la membrane basolatérale des cellules
tubulaires. Ces récepteurs sont de type 7 passages transmembranaires (7TMB ou RCPG) ou V2. Il y
aura activation de la voie adénylate cyclase, qui va transformer l’ATP en AMPc. Cette dernière va se
fixer sur des protéines kinases AMPc-dépendantes qui vont s’activer modifiant ainsi la physiologie
de cette cellule tubulaire et lui permettant de réabsorber l’eau du tubule.
Ceci est dû à l’augmentation de la biosynthèse spécifique, l’aquaporine 2, qui ira s’intégrer à la
membrane apicale, formant un canal aqueux qui permet l’entrée d’eau libre dans la cellule et leur
sortir par le pôle basolatéral à travers les aquaporines 4 (qui est indépendante de l’ADH et donc
constitutive). L’osmolalité de l’urine va augmenter.

L’aquaporine 2 est une protéine multimérique, formée de 4 sous-unités. Elle est donc dite
homotétramère, chaque monomère effectuant 6 passages transmembranaires. Chaque monomère
va permettre le passage d’un milliard de molécules d’eau par seconde.

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d) Autres actions de l’ADH :


Action Mécanisme de transduction
Récepteur V1 - Contraction des muscles lisses des - Activation de la PCβ médiée par
à 418 AA vaisseaux sanguins. - Stimule la Gq/11.
glycogénolyse hépatique. - Production d’IP3 et DAG.
- Stimule l’adhésion plaquettaire. - Mobilisation du Ca2+
- Augmente la pression artérielle et la intracellulaire.
fréquence cardiaque en agissant au
niveau du SNC.
- - Agit sur le comportement social en
augmentant l’attachement du mâle
pour sa partenaire et l’attachement
de la femelle pour sa progéniture.
Récepteur V3 Stimulation de la libération de l’ACTH - Activation de la PCβ médiée par
à 424 AA par les cellules corticotropes de Gq/11.
l’antéhypophyse. - Production d’IP3 et DAG.
- Mobilisation du Ca2+
intracellulaire.

e) Régulation de la libération de l’ADH :


Stimulation de la sécrétion Absence de sécrétion Inhibition de la sécrétion
- Hypertonie plasmatique par - Hypotonie plasmatique. - Froid.
les osmorécepteurs. - Hypertension artérielle. - Ethanol.
- Baisse de la pression - Hypervolémie. - Hypercortisolémie par
artérielle par les feedback négatif.
barorécepteurs. - ANF / ANP / BNP.
- Hypovolémie par les - Lithium.
volorécepteurs. - Apeline.
- Angiotensine I, IL6, OCT,
stress, nictoine, psychotropes,
fibrates.
- Nausée, vomissements,
stress, nicotine, manipulation
du contenu abdominal.

Si l’ADH n’arrive pas à diminuer l’osmolalité plasmatique, il y a intervention d’un autre mécanisme
dans un second temps, la soif. Son seuil est de 285 mOsmol/kg.
L’apeline participe également à la régulation de l’ADH. Elle existe sous 3 formes actives : 36 AA, 17
AA et 13 AA, qui dérivent toutes d’un même précurseur à 77 AA. Elle est sécrétée au niveau
périphérique, qui va inhiber de manière endocrine la libération d’ADH. Elle est également sécrétée
par les neurones à ADH eux-mêmes, agissant de manière autocrines sur la sécrétion d’ADH.
Elle va diminuer la pression artérielle (vasodilatation) et augmenter la force contractile du
myocarde par effet inotrope positif

f) Récepteurs :
 Il existe des osmorécepteurs centraux au niveau de l’hypothalamus, mais également des
osmorécepteurs périphériques comme au niveau de la macula densa.
 Les barorécepteurs se situent notamment au niveau de la crosse aortique et du sinus carotidien.
Ils envoient leurs afférences sensorielles grâce aux nerfs IX et X qui transitent par le tractus
solitaire.

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 Les volorécepteurs se situent dans l’oreillette gauche et sont stimulés par les changements de
volémie. Ils envoient leurs afférences sensorielles grâce au nerf X.

g) ADH et pathologies :
Diabète insipide :
1) Introduction :
Ils peuvent être liés, soit à une production insuffisante de l’hormone, soit à une hormone inactive à
cause de son récepteur qui serait lui-même inactif. L’on parle également d’anomalies « post-
récepteur ».
Ils sont caractérisés par :
- Une polyurie : diurèse > 3 – 20 L/j ou > 40 mL/kg chez l’adulte ou encore > 100 mL/kg chez
l’enfant.
- Une polydipsie.
- Une déshydratation.
Il faut faire le diagnostic différentiel avec le diabète sucré, le diabète insipide dipsogénique ou la
potomanie
2) Exploration statique :
Elle sert à confirmer le diabète insipide et à le classer.
 Dosage de l’ADH plasmatique (abaisse ou pas).
 Dosage (ou calcul) de l’osmolalité

3) Exploration dynamique : test de stress osmotique :


HDI (diabète insipide NDI (Diabète insipide
Sujet sain / DDI
central) nephrogénique)
Osmolalité Augmente Augmente (> 290 Augmente (> 290
plasmatique mOsm/kg) mOsm/kg)
Osmolalité Augmente Reste basse (< 300 Reste basse (< 300
urinaire mOsm/kg) mOsm/kg)
Débit urinaire Diminue Reste élevé Reste élevé
Correction chez DDI Baisse de la diurèse et Paramètres inchangés
Injection de
augmentation de
desmopressine
l’osmolalité urinaire

4) Diabète insipide central (HDI) :


Il est soit congénital (primaire) dû à des mutations inactivatrices du gène de l’ADH, soit à des lésions
organiques hypothalamo-hypophysaires. Le syndrome congénital le plus connu est le syndrome de
Wolfram qui englobe diabète insipide, diabète sucré, atrophie optique et surdité neurosensorielle.
5) Diabète insipide nephrogénique :
- Congénital ou primaire : dû à des mutations inactivatrices du gène V2R (gène lié à Xq28, touche
plus souvent les garçons que les filles, Arg 137 His), ou encore à des mutations inactivatrices
du gène de l’aquaporine 2
- Secondaires : Lésions organiques rénales, glucose/mannitol, hypercalcémie, hypokaliémie
6) Diabète insipide dipsogénique :
- Il peut être du soit à une potomanie (trouble psychiatrique entrainant une envie compulsive de
boire) ou encore à une atteinte du centre de la soif (hyperactivation).
- En cas de test de restriction hydrique, le patient ne pourra pas résister sans boire jusqu’à la fin
de l’épreuve.
Il existe un diabète insipide dit gestationnel dû à la sécrétion d’une enzyme placentaire, la
vasopressinase, qui inhibe la vasopressine

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Syndrome inapproprié en antidiurèse (SIAD) :


1) Introduction :
En règle général, les sujets atteints souffrent d’un excès de production en ADH ou encore un excès
d’activité de l’ADH plasmatique. L’impact sur le rein est l’augmentation de la réabsorption rénale de
l’eau  hypervolémie  hypo-osmolalité plasmatique  hyponatrémie.
L’on distingue 4 types de SIAD ; A, B, C et D.

2) Clinique :
- Oligurie : il y a trop d’eau qui est réabsorbée par le rein et donc pas assez d’eau qui est éliminée
par l’organisme  diminution de la diurèse des 24 h (par opposition à la polyurie).
- Signes neuromusculaires et psychiatrique : ces signes découlent surtout de l’hyponatrémie. Le
sujet va présenter des céphalées, des nausées, des vomissements, des crampes, une fatigabilité
musculaire, une confusion mentale, voire un coma.
Il ne faut pas oublier que la dépolarisation membranaire se fait grâce à l’entrée de sodium
extracellulaire. Toutes les membranes qui sont électriquement excitables vont souffrir devant une
hyponatrémie
3) Exploration statique :
Par dosage de l’ADH plasmatique, si possible. Dans ces situations, le résultat est souvent élevé
(supérieur à 20 pmol/L). Il faut associer ce dosage à celui de l’osmolalité plasmatique (ou natrémie),
qui sera basse.
4) Exploration dynamique :
Elle consisté à freiner la libération d’ADH. L’on utilisera donc une épreuve de surcharge hydrique par
la prise de 20 mL d’eau /kg à boire en moins de 30 mn (l’on va donc provoquer une aggravation de
l’hypo-osmolalité qui est déjà présente).
L’on mesure l’évolution de la diurèse, l’osmolalité urinaire (ou la densité urinaire) et l’osmolalité
plasmatique (ou la natrémie).
Sujet sein Sujet atteint
Débit urinaire après 4h Elimination d’au moins 70% du Elimination de moins de 65% du
volume d’eau ingéré. volume d’eau ingéré.
Osmolalité urinaire Urines diluées < 100 Urines concentrées > 300
mOsmol/kg. mOsmol/kg.
Osmolalité plasmatique Normale ou abaissée Très basse < 280 mOsmol/kg

5) Etiologies :
 Acquises ou secondaires : notamment à cause de tumeurs hypothalamiques ou de tumeurs
ectopiques du poumon à petites cellules, du thymus, du pancréas ou du duodénum. Parfois
toxiques, insuffisance surrénalienne, hypothyroïdie, porphyries (trouble dans la voie de
biosynthèse de l’hème).
Des symptômes liés à un cancer et évoluant en même temps que lui, sont dits syndrome
paranéoplasique.
 Médicamenteuses : chlorpropamide, fibrates, cyclophosphamide, antidépresseurs de toutes
classes.
 Génétiques ou primaires : par mutations activatrices dite mutations gain de fonction du V2R. Il
devient actif de manière constitutive et conduit à un SIAD chronique avec une ADH
indétectable. Cette mutation est à l’origine d’une substitution de l’Arg 137 en Leu ou en Cys.
Chez cet individu, la diurèse est basse, mais le taux plasmatique d’ADH est également bas.

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Etude de l’ocytocine
1) Actions physiologiques chez la femme :
 L’ocytocine va stimuler l’excrétion lactée (non pas sa biosynthèse). Elle a
donc un rôle purement mécanique. Elle va agir sur les cellules
myoépithéliales qui entourent les canaux galactophores. La contraction
Glandes
de ces cellules musculaires particulières va provoquer la propulsion du
mammaires
lait vers le mamelon, où il va être consommé.
 La sécrétion d’ocytocine est stimulée par la succion du mamelon par
action réflexe. Plus le bébé tète, plus il recevra du lait.
 L’ocytocine est indispensable à l’initiation de l’accouchement et au
déclenchement du travail ou parturition.
 Au cours de la grossesse, les deux hormones sexuelles, oestradiol et
progestérone sont sécrétées. En fin de grossesse, la libération
d’oestradiol E2 continue en grande quantité, tandis que la production de
progestérone P4 diminue (pour que l’utérus ne soit plus au repos). La
baisse du rapport P4/E2 stimule la sécrétion d’ocytocine.
 Une fois que l’ocytocine est libérée dans la circulation, elle va agir sue
l’utérus gravide (qui contient le foetus). Elle agira plus particulièrement
sur la stimulation de la contraction myomètre (muscle lisse utérin), dans
le but d’expulser le futur nouveau-né.
 L’ocytocine va également agir sur l’ovaire, en favorisant la production et
la libération d’ocytocine ovarienne qui sera libérée dans la circulation
générale. Cette dernière va stimuler la contraction du myomètre. Elle va
également stimuler la sécrétion de prostaglandines Pg F2α par l’utérus.
Ce sont de petites molécules lipidiques qui doivent leur nom du fait qu’elles
ont été isolées pour la première fois au niveau de la prostate. L’on a
L’utérus en fin de découvert par la suite que ces molécules sont cependant produites par
grossesse plusieurs organes. Les prostaglandines constituent une grande famille de
molécules biologiques qui dérivent d’un acide gras à 20 atomes de carbones,
l’acide arachidonique, qui est un Δ(5, 8, 11, 14), Ω6.
 La contraction de l’utérus va donc stimuler la sécrétion de Pg F2α. Ces
derniers vont agir localement et régionalement.
 Localement : par mécanisme paracrine autocrine sur l’utérus lui-même,
en stimulant la contraction du muscle utérin, comme l’ocytocine 
renforcent l’action mécanique de l’ocytocine.
 Régionalement : sur l’ovaire, en stimulant la libération de l’ocytocine par
l’ovaire.
L’augmentation des Pg F2α augmente la sécrétion d’ocytocine par l’ovaire,
stimulant la contraction utérine. Cette contraction va induire une sécrétion
des Pg F2α qui vont encore une fois stimuler la sécrétion d’ocytocine par
l’ovaire… L’on entre dans une boucle infinie et l’on dit qu’il existe une
amplification réciproque entre l’ocytocine et les Pg F2α.
 Dans ce cas, les contractions de l’utérus vont être de plus en plus
rapprochées et de plus en plus intenses, jusqu’à provoquer l’expulsion du
nouveau-né, expliquant ainsi la physiologie de l’accouchement.
Comportement L’ocytocine l’accouplement mais également l’attachement de la femelle pour
reproductif et son partenaire au niveau du gyrus denté de l’hippocampe ainsi que
social l’attachement maternel/filial au niveau de la substance grise périaqueducale.
 Agit sur la mémoire : c’est une hormone amnésiante (elle fait baisser la
Autres rôles mémoire).
 Hormone antistress : si la femme qui allaite est soumise à une forte

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MédiCours 2ème année de Médecine UEI 4

émotion ou à un stress, elle va sécréter de l’ocytocine pour lutter contre


ce stress. Elle aura donc une montée laiteuse soudaine.
En fin de grossesse et pendant l’accouchement, il y a de fortes quantités
d’ocytocine qui sont libérées. Durant cette période, la douleur ressentie est
intense. L’ocytocine va aider à effacer de la mémoire les événements
douloureux qui accompagnent l’accouchement, ce qui permet à une femme
qui a accouché de reproduire cet acte encore et encore sans avoir peur de la
douleur.
 En plus de l’attachement social, l’ocytocine intervient dans la
récompense, la sécrétion d’endorphine et l’addiction aux drogues. C’est
donc une hormone du plaisir qui est souvent perçu comme une
Actions récompense à quelque chose (cigarette, drogues…).
communes à  L’addiction aux drogues ou au tabac s’accompagne de production
l’homme et la d’ocytocine, si bien qu’actuellement, il y a des programmes de
femme recherches qui aiment à supprimer ce sentiment de plaisir ou de
récompense qui accompagne la consommation de ces drogue et donc
supprimer l’addiction en utilisant des substances qui neutralisent l’effet
de l’ocytocine, des antagonistes de l’ocytocine.

2) Actions physiologiques chez l’homme : L’ocytocine agit sur la spermatogenèse en stimulant la


contraction des tubes séminifères qui contiennent les spermatozoïdes, elles ont donc un rôle
mécanique.

3) Régulation de la sécrétion de l’ocytocine :


a. Libération pulsatile :
 Tétée : par stimulation des terminaisons sensorielles du pourtour du mamelon par succion.
 Parturition : au moment de l’accouchement.
Dans ces deux cas, les neurones à ocytocine sont stimulés de manière synchrone.
b. Libération tonique :
 Stress : c’est une hormone antistress stimulée par le stress.
 Coït : au moment de l’accouplement.
 Dilatation vaginale : par réflexe de Ferguson.
Dans ces trois cas, les neurones à ocytocine sont stimulés de manière asynchrone.

4) Pathologies liés à l’ocytocine :


Il y aura un risque de grossesse prolongée ou un dépassement de terme.
L’accouchement sera donc provoqué par injection d’ocytocine de synthèse,
ou de Pg F2α ou encore des anti-progestérones (anticorps ou agonistes) afin
que l’utérus ne soit plus au repos.
Lors de l’utilisation de ces deux premières substances, on aura stimulation de
Insuffisance
sécrétion d’ocytocine par l’ovaire également, et l’on aura donc cette
amplification réciproque qui va se faire. D’où la nécessité de faire attention
aux doses injectées.
L’injection d’anti-progestérone permet de provoquer un accouchement en
douceur, en stimulant la libération physiologique d’ocytocine.
Il y a un risque d’accouchement prématuré. Le moyen thérapeutique utilisé
Hypersécrétion est soit de l’anti-ocytocine ou encore de la progestérone P4 pour que l’utérus
reste au repos.
Récemment, l’on a découvert que l’ocytocine pouvait améliorer les traits
Autres effets autistiques et qu’elle possédait des effets thérapeutiques sur l’anorexie
mentale.

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C/- AXES HYPOTHALAMO -ANTEHYPOPHYSAIRES :

I/- Introduction :

Le complexe hypothalamo-antéhypophysaire est constitué de plusieurs


axes. Lors du passage d’une sécrétion hypothalamique à une sécrétion
hypophysaire, l’on passe d’une sécrétion pulsatile ou ultradienne à une
sécrétion antéhypophysaire circadienne.

Les hormones produites par l’hypothalamus sont appelées libérines


(releasing hormone RH) si elles stimulent l’axe, et statines (inhibiting
hormone IH) si elles l’inhibent.

Les hormones produites par l’antéhypophyse sont appelées stimulines


(stimulating hormone SH).

Axe de la croissance staturale

1) Les facteurs hypothalamiques :

Aussi appelée somatolibérine ou encore somatocrinine. C’est une


protéine de 44 résidus d’AA. Comme toutes les protéines
hormonales, il est sécrété par un précurseur de grande taille lié à
son peptide signal : la pré-pro-GHRH, qui sous l’action de la signal
peptidase va perdre le peptide signal et devenir pro-GHRH. Cette
dernière va subir l’action de 2 maturases qui vont cliver la pro-GHRH
GH-RH pour donner la GHRH fonctionnelle et deux autres peptides.

Facteurs
stimulateurs
Elle est produite du noyau arqué de l’hypothalamus et stimule l’axe
de la croissance. C’est une protéine de 28 AA dérivant d’un
précurseur inactif de 117 AA. Elle a la particularité d’être acylée par
un acide gras à 8 atomes de carbone sur la Ser 3. Cette acylation se
produit dans l’appareil de Golgi et elle est indispensable à la
Ghréline
fonction de l’activité de l’hormone et sa reconnaissance par le
récepteur. Dans la circulation, seuls 2% sont activés.
La ghréline a été découverte au niveau de l’estomac et intervient
pour réguler l’appétit ainsi que les apports énergétiques. Elle est dite
orexigène.
Elle est synthétisée à partir d’un précurseur inactif de 116 AA, la
pré-pro-somatostatine. Il perd son peptide signal au niveau du REG
pour donnant la pro-somatostatine. Cette dernière subit l’action
Facteurs
Somatostatine d’une maturase qui donnera deux composés : un grand peptide
inhibiteurs
inactif, et un second peptide précurseur appelé SS-28.
La SS-28 va subir l’action d’une seconde maturase qui donnera
naissance à deux peptides : du côté N-Ter, c’est la SS-28 (1-12)

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inactive, du côté C-Ter c’est la SS-14 active.


La SS-28 (1-12) contient 12 AA. Elle provient de la SS-28 (28 AA),
dont on soustrait la SS-14 suite à l’action trypsine-like de la
maturase, donc 14 AA, dont on soustrait également les 2 AA
basiques clivés par l’action carboxypeptidase-β-like de la maturase.

L’hormone active peut se trouver à la région N-Ter, médiane ou C-


Ter de son précurseur. La position dépend de l’hormone en question.
Cette hormone a besoin de récepteurs spécifiques pour son activité.
La somatostatine possède 5 sous-types de récepteurs différents.
Cette information est très utile en pathologie pour traiter les
malades atteints de tumeurs touchant l’axe de la croissance
staturale.

2) Hormone de croissance (GH) :

 Elle est dite STH ou hormone somatotrope. Elle est synthétisée par les cellules
somatotropes de l’antéhypophyse, qui représentent 40 à 50% du parenchyme
glandulaire.
 La GH est une protéine de 191 AA, dérivant d’un précurseur de grande taille, la
pré-pro-GH, qui subira l’action de la signal peptidase et donnera la pro-GH, qui
subira l’action de maturases pour donner la GH active.
 La GH active contient deux ponts disulfures indispensables à son activité
biologique et à sa reconnaissance par son récepteur. Autre caractéristique, la
Structure
GH humaine est différente selon les espèces (la GH de porcine ou bovine,
injectée à l’homme, ne fonctionnera pas). L’on dit qu’elle possède une
spécificité d’espèce très étroite.
 Pour en revenir à la structure de la GH, elle est constituée de 4 domaines
structuraux homologues, différenciés uniquement par leurs parties N-Ter et C-
Ter. Cette protéine est codée à partir d’un gène ancestral qui était 4 fois plus
petit (~48 codons), qui aurait subi 2 phénomènes de duplication/insertion au
cours de l’évolution.
 Pour traiter des enfants atteints de retard de croissance, l’on ne peut donc leur
administrer que de la GH humaine. Cette hormone devra être récupérée et
purifiée à partir d’hypophyses de cadavres humains. L’on a noté des « accidents
» mortels chez les enfants qui ont subi ce traitement, donnant naissance à un
scandale sanitaire. Il se trouve que les hypophyses récupérés de ces cadavres
humains appartenaient à des sujets plutôt âgés. Lorsque l’on en a extrait de la
GH et qu’elle a été purifiée, cette purification n’était pas parfaite. Lorsqu’elle a
Thérapeutique
été injectée par voie intramusculaire chez ces enfants atteints, elle a été
injectée avec des contaminants protéiques appelés prions. Parmi ces protéines
contaminantes qui étaient présentes à de très petites quantités, il y en avait
une qui causait un trouble neurologique appelé encéphalopathie spongiforme =
vache folle = maladie de Creutzfeld Jacob.
 C’était la première fois que l’on découvrait une protéine, plutôt qu’une bactérie
ou un parasite, qui causait une maladie neurologique chez l’homme. Elle se

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caractérise par une dégénérescence du cerveau qui devient comme une éponge
trouée. Ce fut une révolution médicale qui a valu à Stanley Prusiner et à son
équipe qui ont découvert cette pathologie, le prix Nobel de médecine en 1997.
 La protéine était déjà présente chez ces personnes âgées, simplement, la
maladie ne s’était pas encore déclarée chez elles car elle avait un temps
d’incubation extrêmement long. Dorénavant, les médecins traitent ce genre de
cas grâce à de la GH recombinante d’origine biogénétique. Le gène de la GH a
été introduit dans le génome d’une levure qui s’est donc mise elle-même à
produire de la GH humaine pure (même principe que l’insuline).
 La protéine prion existe sous deux formes, une forme normale, et une forme
légèrement différente pathologique. Lorsqu’une protéine prion entre en
contact avec une protéine normale, cette dernière est contaminée. C’est ainsi
que les protéines sont contaminées les unes après les autres à cause d’une
seule et unique protéine contaminée.
La GH possède un rythme de sécrétion qui se répète identique à lui-même toutes
les 24 h. Il possède donc un rythme circadien. Elle est de libération pulsatile liée
notamment à la prise des repas (2 à 3h après la prise d’un repas, il existe un pic d’un
Rythme de
repas) et à l’alternance éveil-sommeil. En effet, le pic le plus important de la GH se
sécrétion
produit en moyenne 1h après le début du sommeil.
Les gens atteints de troubles du sommeil ou de l’alimentation auront forcément des
troubles de la croissance staturale.
 Une fois synthétisée, la GH sera libérée dans la circulation générale. Sa demi-vie
est de 30 mn environ.
 L’on disait que les hormones protéiques, contrairement aux hormones
stéroïdes, circulent sous forme libre dans le plasma. Cependant, la GH fait
exception à la règle, elle existe sous deux formes :
 Libre (minoritaire, active) : demi-vie de 30 mn.
 Liée à la GHBP (majoritaire) : demi-vie de 10 à 12 h.
 Les protéines de transport protègent l’hormone contre l’inactivation. Une fois
liée à la GHBP, la GH reste en circulation et devient rapidement disponible en
Transport cas de besoin
 La GHBP est produite par la cellule cible de la GH. L’on distingue sur ce schéma :
en jaune la GH, en noir la membrane plasmique d’une cellule cible, en gris
foncé le cytoplasme de la cellule et en rouge le récepteur de la GH, qui n’est
actif que sous forme dimérisée.
 En absence d’hormone, ce récepteur a une demi-vie. Il se trouve qu’il existe
dans l’organisme, des enzymes qui vont cliver le récepteur juste au niveau de sa
jonction avec la membrane plasmique. La moitié extracellulaire (N-Ter) de ce
récepteur va pouvoir « se balader » dans le sang pour constituer la GHBP
plasmatique.

3) Le facteur hépatique IGF-1 :

Il est appelé Insulin-like Growth Factor, pour son homologie mécanistique (non pas structurale) avec
l’insuline. En effet, à l’instar de l’insuline, il se fixe à un récepteur de type α2-β2 à activité tyrosine
kinase.L’IGF-1 est également appelé somatomédine C et contient 70 AA. L’IGF-1 plasmatique existe
en équilibre sous deux formes :

 Libre (minoritaire, active) : demi-vie de 30 mn.


 Liée (majoritaire) : demi-vie de 12 – 18 h.

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L’IGF-1 plasmatique est liée à des protéines plasmatiques spécifiques : les IGFBPs dont il existe 6
variétés. La plus importante est l’IGFBP3 (75%). Le gène qui code pour cette dernière est stimulé par
la GH.

4) Régulation :

L’axe de la croissance staturale dépend d’autres facteurs :

Facteurs stimulateurs Facteurs inhibiteurs

•Jeûne. •Acétylcholine.
•Hypoglycémie. • GABA.
•Repas richement protéiné. • VIP.
• Sommeil. •Dopamine.
•Exercice physique. •Noradrénaline.
• Stress.
• Hormones thyroïdiennes et pic de cortisol.

Un retard statural peut être soit d’origine hypothalamique, soit d’origine hypophysaire, soit d’origine
périphérique.

5) Mécanisme moléculaire d’action de la GH :


 Une molécule d’hormone se lie avec un récepteur dimérisé. Il existe des mutations au niveau du
récepteur de la GH qui feront que le récepteur ne pourra pas se dimériser, provoquant ainsi son
inactivation.
 La transduction du message quant à elle se fait par la voie JAK2/STAT5. La GHRH, la ghréline vont
agir au niveau de l’antéhypophyse pour stimuler la sécrétion de GH. Cette dernière existe sous
deux formes, libre et liée. La forme libre active va agir au niveau du foie et va provoquer la
synthèse de l’IGF-1. Lorsqu’elle se fixe sur son récepteur dimérisé au niveau hépatique, il activera

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la voie JAK/STAT. L’IGF-1 synthétisée est libérée sous deux formes, une forme liée
essentiellement à l’IGFBP3, et une forme libre active.

6) Particularités de l’IGF-1 :
 La forme liée de l’IGF-1 fait intervenir deux protéines : l’IGFBP3 et l’ALS. Il se trouve que l’IGF-1
n’est pas produite uniquement par le foie, mais également par les chondrocytes du cartilage de
conjugaison. La différence étant que l’IGF-1 produite par le foie elle est libérée dans la circulation
générale (forme liée et forme libre) pour agir de manière endocrine sur les cellules cibles, tandis
que l’IGF-1 produite par les chondrocytes de conjugaison va agir localement de manière
autocrine ou paracrine.
 L’IGF-1 va agir sur le cartilage de conjugaison (chondrogenèse et ostéogenèse) pour permettre la
croissance de l’os en longueur.

7) Autres fonctions de la SS-14 : La somatostatine est également produite en périphérie,


- Muqueuse gastrique : elle est produite au niveau des cellules D de l’estomac. Sa sécrétion est
stimulée par la gastrine et elle exerce une action inhibitrice sur les cellules G à gastrine. Elle agit
de manière paracrine locale.
- Pancréas : elle est sécrétée par les cellules δ du pancréas. Le glucagon la stimule, et l’insuline
l’inhibe. Elle exerce quant à elle une action inhibitrice sur les cellules α et β du pancréas de
manière paracrine et inhibe sa propre sécrétion de manière autocrine.
- Muqueuse intestinale : elle y agit de manière régionale pour inhiber la sécrétion de CCK, VIP,
sécrétine…

Axe de la prolactine

1) Les facteurs hypothalamiques :

L’hypothalamus va intervenir par le biais de 4 facteurs : trois facteurs inhibiteurs, la dopamine, le


GAP et la SS-14, et un facteur stimulateur : la TRH.

Afin d’inhiber la sécrétion de prolactine au niveau de l’antéhypophyse, la dopamine


n’est pas libérée dans une synapse mais plutôt dans le système porte hypothalamo-
La
hypophysaire pour agir comme une hormone. Elle va se fixer sur ses récepteurs
dopamine
membranaires spécifiques des cellules mammotropes et induire son action inhibitrice
La dopamine est le facteur inhibiteur le plus puissant
 C’est une hormone protéique de 56 AA. Il a été par hasard. En effet, l’on
connaissait déjà une hormone hypothalamique qui agissait sur l’axe des gonades :
la GnRH (ex LH-RH), stimulant la sécrétion de FSH et LH. Cette dernière est une
protéine de 10 AA, qui provient d’un précurseur de grande taille, la pré-pro-GnRH.
Cette dernière va subir l’action de la signal peptidase pour devenir pro-GnRH, puis
Le GAP celle d’une maturase qui va cliver la pro-hormone après un triplé basique pour
donner deux peptides, la GnRH coté N-Ter et le GAP côté C-Ter. Après avoir testé
les effets du GAP, l’on s’est rendu compte de son action inhibitrice sur l’axe de la
prolactine.
 Il possède donc une action principale qui est d’inhiber la sécrétion de prolactine et
une action secondaire qui est de stimuler l’axe gonadotrope.

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 A la base, la TRH est le facteur hypothalamique qui stimule l’axe thyréotrope. Elle
agit dans un deuxième temps sur l’axe de la prolactine.
 La TRH est un tripeptide (3 résidus d’AA). Il possède une structure
La TRH tridimensionnelle stable. Elle provient d’un précurseur de 255 AA, la pré-pro-TRH.
Ce précurseur est composé de 5 copies d’une même séquence d’acides aminés
(c’est la TRH active), séparées d’autres séquences inactives par des doublets
basiques, sites d’action des maturases.

2) La prolactine :
 C’est une hormone antéhypophysaire produite par les cellules lactotropes (qui représentent 20 à
25% du parenchyme hypophysaire).
 C’est une hormone de 199 AA à 3 ponts disulfures. Elle possède une homologie interne à 4
domaines structuraux similaires. En comparant sa structure à celle de la GH, l’on a découvert une
homologie structurale de 48% entre elles. La prolactine dérive donc d’un gène ancestral commun
qui a subi deux duplications successives.
 La prolactine peut être sécrétée au niveau périphérique par le cerveau, l’utérus, le placenta, le
sein, les lymphocytes… Elle aura des effets locorégionaux.

3) Actions physiologiques :

 Croissance : en synergie avec la GH, le cortisol, l’E2 et la P4.


 Différenciation : afin de la préparer à la lactation.
 Lactogenèse : en synergie avec le cortisol, l’insuline et la T3.
 Galactopoïèse : sur le maintien de la lactation, en synergie avec le
La glande cortisol
mammaire Au niveau du sein, l’on retrouve deux types de récepteurs de la prolactine,
qui possèdent une homologie structurale au niveau de leur domaine N-Ter :
 PRL-R1 : dits récepteurs courts, 291 AA.
 PRL-R2 : dits récepteurs longs, 598 AA, possède une homologie
structurale avec le GH-R.
Le lait maternel contient des anticorps de type IgA sécrétoires. Ce sont ces
Système mêmes IgA qui sont sécrétés au niveau de la muqueuse digestive. La
immunitaire prolactine va favoriser la migration et le guidage des LB qui produisent des
IgA sécrétoires depuis l’intestin vers la glande mammaire.
 Elle intervient dans le comportement sexuel et maternel.
Autres actions
 Elle possède un rôle trophique et mitotique sur le foie.

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4) Régulation de la sécrétion de la prolactine :

Facteurs stimulateurs Facteurs inhibiteurs

•Stimulation du mamelon. •GABA.


•Allaitement. •Progestérone P4.
•Rapports sexuels. •T3, T4...
•Exercice physique.
• Stress, froid, hypoglycémie…
•Ocytocine, Ag II, sérotonine, VIP, bombésine,
E2…
•Médicaments.

Axe de la corticosurrénale

1) Les facteurs hypothalamiques :

Aussi appelée corticolibérine, est une protéine de 41 AA. Elle provient d’un précurseur
de grande taille, la pré-pro-CRH, qui subira l’action de la peptidase signal pour donner la
La CRH
pro-CRH. Cette dernière, sous l’action, des maturases donnera naissance à deux
peptides, un peptide inactif en N-Ter, et la CRH active en N-Ter.
L’ADH Agit en potentialisant l’action de la CRH

2) L’ACTH :

C’est une hormone antéhypophysaire sécrétée par les cellules corticotropes qui représentent 15 à
20% du parenchyme hypophysaire. Elle est composée de 39 AA et agit sur la couche fasciculée de la
corticosurrénale pour stimuler la sécrétion de cortisol.

L’ACTH dérive d’un précurseur de 266 AA, la pro-opio-mélanocortine, qui après des scissions
successives par la peptidase signal et des maturases différentes, donnera plusieurs autres hormones :

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L’endorphine fait partie de la famille des opioïdes. C’est la contraction de « morphine » et de «


endogène ». C’est l’hormone qui contrôle le seuil de la douleur.

Toutes ces hormones étaient déjà connues, mais les scientifiques ne savaient pas qu’elles dérivaient
du même précurseur, la pro-opio-mélanocortine (POMC), qui est une polyprotéine.

3) Régulation de la sécrétion de cortisol :

Facteurs stimulateurs Facteurs inhibiteurs

•Jeûne. •Noradrénaline.
•Hypoglycémie. • GABA.
•Stress. •Dopamine.
•Acétylcholine. •Corticostatine.
•Sérotonine. •TGF β.
•Opioïde

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Axe de la thyroïde

1) Les facteurs hypothalamiques :


 Stimulateur : la TRH.
 Inhibiteur : la somatostatine.

2) La TSH :

C’est une hormone antéhypophysaire sécrétée par les cellules thyréotrohes qui représentent 10% du
parenchyme. Elle est libérée de manière pulsatile et selon un rythme circadien. C’est une
glycoprotéine formée de deux sous-unités : une sous-unité α et une sous-unité β, formant un
hétérodimère.

Elle va agir sur les thyréocytes, favorisant la sécrétion de T3 et de T4.

3) Régulation de l’axe :

Facteurs Facteurs
stimulateurs inhibiteurs
• Froid. • GABA.
• Cortisol aigu. • Dopamine.
• Noradrénaline.
• Sérotonine.

En cas d’hyperthyroïdie centrale, le taux de TSH est bas et celui de T3/T4 est également bas.

En cas d’hyperthyroïdie primaire, le taux de TSH est élevé et celui de la T3/T4 est bas.

Axe des gonades

1) Les facteurs hypothalamiques :

Ils sont représentés par la GnRH (10 AA) et le GAP (56 AA). Ils sont sécrétés par l’hypothalamus et
stimulent la sécrétion de FSH et de LH par l’antéhypophyse, qui eux-mêmes stimulent la sécrétion de
stéroïdes sexuels (testostérone chez l’homme, oestradiol E2 et progestérone P4 chez la femme).

2) FSH et LH :

Ce sont des glycoprotéines hétérodimériques, formées de 2 sous-unités différentes α et β, un peu


comme l’HCG ou encore la TSH.

 Lorsque l’on compare les sous-unités α des quatre hormones, l’on se rend compte que c’est la
même sous-unité α de 89 AA, codée par le même gène exprimé dans les 4 types cellulaires.
Néanmoins, elles présentent quelques différences au niveau de leurs glycosylations.

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 Les sous-unités β sont différentes.

3) Principes de spécificité négative :

Paradoxalement, la FSH, la LH et la TSH, se fixent à leurs récepteurs par leur sous-unité α. L’on
pourrait croire à tort que, au vu de l’homologie structurale des sous-unités α, les trois hormones se
fixent indifféremment sur les récepteurs des uns et des autres. Cependant, la réalité est que la
conformation de la sous-unité β bloque l’interaction d’une hormone avec un récepteur qui n’est
pas le sien. C’est le principe de spécificité négative.

4) Régulation des axes ovarien et testiculaire :

- Le GnRH est le stimulateur le plus puissant des axes.


- L’inhibine inhibe indirectement la sécrétion de LH par le biais des androgènes.
- La FSH et la LH sont sécrétées par le même type cellulaire.

5) Les kisspeptines :
 Il existe d’autres hormones qui agissent sur l’axe des gonades, ce sont les kisspeptines. C’est une
famille de protéines qui dérive d’un même précurseur de 145 AA, qui perdra son peptide signal,
puis subira l’action des maturases pour donner un peptide de 54 AA, la métastine. A son tour elle
peut subir l’action d’une maturase pour donner la kisspeptine-14, qui peut perdre un acide
aminé pour donner la kisspeptine-13, qui peut perdre un acide aminé pour enfin donner la
kisspeptine-10. Elles possèdent une structure tridimensionnelle stable et sont actives.
 Les kisspeptines vont agir sur leurs cellules cibles en se fixant sur leurs récepteurs spécifiques, les
KISS1R, qui vont activer la voie des phospholipases C.

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220
MédiCours 2ème année de Médecine UEI 4

Le GnRH est sécrété par des neurones de l’aire


préoptique de l’hypothalamus, tandis que les
kisspeptines sont sécrétées par des neurones issus de
deux noyaux distincts : le noyau arqué et antéroventral-
périventriculaire.

 La kisspeptine sécrétée par le noyau arqué : inhibe


les neurones à GnRH.
 La kisspeptine sécrétée par le noyau antéroventral-
paraventriculaire : stimule les neurones à GnRH.

L’hyperprolactinémie va provoquer un hypogonadisme


en empêchant les neurones à kisspeptine d’activer l’axe
des gonades.

Les neurones à kisspeptine sécrètent également deux autres hormones : la dynorphine et la


neurokinine B.

- La dynorphine : inhibe la sécrétion de neurokinine B et de kisspeptine.


- La neurokinine B : stimule la sécrétion de dynorphine et de kisspeptine.

6) Les RFamides :
 L’on a identifié des hormones qui inhibent presque directement l’axe gonadique. Elles sont
produites à partir d’un même précurseur qui donnera trois hormones : la GnIH (12 AA), la GnIH-
RP1 (12 AA) et la GnIH-RP2 (13 AA). Ils agiront soit directement sur l’antéhypophyse en freinant
la sécrétion de FSH et de LH, soit indirectement en inhibant la sécrétion de GnRH.
 Ils sont appelés RFamides car ils se terminent par l’arginine R et la phénylalanine F (donc RF).
Cette dernière est amidée à sa fonction COOH (CO-NH2)

7) Les prokinéticines et les sémaphorines :


 Les neurones qui régulent l’axe gonadiques proviennent tous d’une même cellule souche
embryonnaire située au niveau bulbe olfactif. Lors de leur différenciation, ils doivent migrer vers
leur aire correspondante. Cette migration se fait grâce à des protéines spécifiques, les
prokinéticines 1 et 2, qui se fixent sur leurs récepteurs spécifiques, afin de guider les neurones
vers leur station spécifique.
 La sémaphorine 3A est une protéine qui sert également au guidage des neurones à GnRH vers
leur noyau définitif. L’on a isolé des infertilités qui sont également dues à des mutations au
niveau de son gène.
 Il existe des maladies dues à une mutation au niveau du récepteur des PROK2, causant une
stérilité (hypogonadisme hypophysiotrope) accompagné par un signe spécifique, une anosmie
(trouble de l’olfaction). Cette maladie est appelée syndrome de Kallman.

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221
Partie 06 : La thyroide

Anatomie
• Glande thyroide

Histologie
• Le complexe thyroide et parathyroides

Physiologie
• Glande thyroïde.
• Contrôle endocrine de l’homéostasie phosphocalcique.
Biochimie
• Les hormones thyroïdes.
• Remodelage osseux.

222
MédiCours 2ème année Médecine UEI 4

Anatomie : Thyroïde et parathyroïdes

La glande thyroïde

I/- Introduction :

 La thyroïde est La plus volumineuse des glandes endocrines impaire, médiane, appliquée à la
partie antérieure du conduit laryngo-trachéal
 Son rôle est la sécrétion de 3 hormones :
– Thyroxine (T4) et tri-iodo-thyronine(T3) : agissent sur
tous les tissus et stimulent de nombreux métabolismes.
– Calcitonine (CT) : abaisse le taux du calcium sanguin
 Son augmentation de volume, appréciable par la palpation,
définit le goitre.

II/- Anatomie descriptive :

1. Situation générale : Occupe la partie antérieure de la région


infra-thyroïdienne,

En avant de l’extrémité supérieure de la trachée et de la partie inférieure du larynx.


Entre Les deux régions carotidiennes.
En arrière des plans musculo-aponévrotiques de la région infra-hyoïdienne.

2. Forme :
 La glande thyroïde présente la forme d’un H majuscule
 Le corps est formé par deux lobes latéraux verticaux
que réunit un isthme transversal
 Chaque lobe a la forme d’une pyramide triangulaire,
présentant à décrire :
– 3 faces : antérolatérale, médiale et postérieure
– sommet ou pôle supérieur effilé
– base ou pôle inférieur ronflé
 L’isthme thyroïdien a la forme d’une lame aplatie
présentant à décrire :
– 2 faces : antérieure et postérieure
– 2 bords : inferieur et supérieur
– un prolongement : le lobe pyramidal (pyramide de
Lalouette).

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223
MédiCours 2ème année Médecine UEI 4

III/- Moyens de fixité :

1. la gaine viscérale du cou


2. Pédicules vasculaires
3. les ligaments:
– le ligament thyro-trachéal médian
(ligament médian de Gruber)
– les ligaments latéraux médiaux de
Gruber
– Le tissu conjonctif qui entoure les
veines thyroïdiennes moyennes

IV/- Rapports :

La loge thyroïdienne, est délimitée par le fascia thyroïdien, partie de la lame viscérale du fascia
cervicale

Face antérieure Convexe, recouverte par les muscles infra-hyoïdiens


(sterno-hyoïdien)
Face Concave, en rapport avec les 2,3,4ème cartilages
postérieure trachéaux
Bord supérieur Répond au lobe pyramidal (pyramide de Lalouette)
Bord inférieur Distant de 2-3cm de la fourchette sternale
– L’isthme s’élève lors de la déglutition, il est palpable sous le cartilage
cricoïde
– L’isthme du corps thyroïde : la voie d’abord de la trachéotomie, il
L’isthme laisse libre le 1er anneau trachéal : la trachéotomie sus-isthmique
thyroïdien

Rapports
profonds

la gaine vasculaire carotidienne contenant :


a) Le paquet vasculo-nerveux du cou :
– Artère Carotide primitive
Les lobes Face
– Veine Jugulaire Interne
latéraux postérieure
– Nerf vague X
– Ganglions de la chaine jugulo-carotidienne)
b) Glandes parathyroïdes

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224
MédiCours 2ème année Médecine UEI 4

Axe aéro-digestif (larynx, trachée, pharynx,


œsophage) :
– face latérale de la trachée (1er jusqu’au 5ème
anneau)
– la face latérale du cartilage cricoïde et la partie
inférieure du cartilage thyroïde recouvert par le
constricteur inférieur du pharynx.
– nerf laryngé récurrent qui cheminent dans l’angle
Face médiale
trachéo-œsophagien.
Les nerfs laryngés récurrents : rapport très important à
cause du risque de lésion dans la chirurgie
thyroïdienne
– À gauche chemine dans l’angle trachéo-
œsophagien
– À droite sur le bord latéral de l’œsophage.

Les muscles infra-hyoïdiens (muscle sterno-thyroïdien)

Face
antérolatérale La palpation d’un lobe thyroïdien nécessite l’extension
de la tête et sa rotation du côté du lobe à examiner

Coiffé par les branches de l’artère et des veines


Sommet
thyroïdiennes supérieures
Base Veines thyroïdiennes inférieures

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225
MédiCours 2ème année Médecine UEI 4

De la superficie à la profondeur :
1. La peau
2. Le fascia superficialis
3. Le tissu sous-cutané
4. La lame superficielle du fascia cervicale (l’aponévrose cervicale superficielle)
étendue entre les muscles sterno-cléido-mastoïdiens et les veines jugulaires
antérieures
5. La lame pré-trachéale du fascia cervical (l’aponévrose cervicale moyenne)
formée par deux feuillets :
– le feuillet superficiel : qui enveloppe le sterno-cléido-hyoïdien et l’omo-
hyoïdien.
– le feuillet profond : qui engaine le sterno-thyroïdien et le thyro-hyoïdien

Rapports
superficiels

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226
MédiCours 2ème année Médecine UEI 4

Le losange de la trachéotomie : Les bords médiaux des muscles sterno-cléido-


hyoïdien et sterno-thyroïdien en regard duquel se trouve l’isthme qui laisse
libre le 1er anneau trachéal : trachéotomie sus-isthmique

V/- Vascularisation et innervation :

1. Vascularisation artérielle :

Origine Terminaison
En donnant ses trois branches terminales :
– Une médiale : l’arcade sus-isthmique.
2 artères Représentent la 1 ère
– Une postérieure : s’anastomose avec une
thyroïdiennes branche de l’artère branche de la thyroïdienne inférieure
supérieures carotide externe formant l’arcade retro-lobaire
– Une latérale : se ramifie à la face
superficielle du corps
En donnant ses trois branches terminales :
branche du tronc thyro-
– Une inférieure : l’arcade sous isthmique
2 artères bicervico-scapulaire qui
– Une médiale
thyroïdiennes provient de l’artère sub-
– Une postérieure: s’anastomose avec la
inférieures clavière
branche postérieure de la thyroïdienne
supérieure formant l’arcade retro-lobaire
Il existe néanmoins d'autres artères, moins volumineuses, inconstantes, naissant directement de
l'arc aortique. Par exemple l'artère thyroïdea ima (artère thyroïdienne moyenne)

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227
MédiCours 2ème année Médecine UEI 4

2. Drainage veineux :

Veines thyroïdiennes Veines thyroïdiennes Veines thyroïdiennes


supérieures moyennes inférieures
Se jettent dans le tronc veineux Se jettent dans la veine Se jettent dans les veines
thyro-lingo-facial (affluant de la jugulaire interne brachiocéphaliques
veine jugulaire interne)

3. Drainage lymphatique : Les collecteurs lymphatiques


thyroïdiens se drainent vers,
– En haut : les lymphonoeudspré-laryngés(1)
– En bas : les lymphonoeuds pré-trachéaux (2)
– Latéralement : les lymphonoeuds de la chaine
jugulaire(3)

4. Innervation : Assurée par le sympathique cervical et le vague qui formeront deux pédicules,

Un pédicule supérieur : aborde le pole Un pédicule inférieur : chemine en avant de


supérieur de la glande et provient du l’artère thyroïdienne inférieure et provient du
– Ganglion cervical supérieur – Ganglion cervical moyen
– Nerf laryngé sup – Nerf Laryngé récurrent
– Nerf laryngé externe

Les glandes parathyroïdes

I/- Généralités :

 Ce sont de petites glandes endocrines situées en contact de la partie dorsale de la thyroïde sous
sa gaine mais dans leur propre capsule.
 Les glandes parathyroïdes jouent un rôle important dans le métabolisme du calcium. Grâce à la
parathormone (PTH) qu’elles sécrètent, elles participent à l’homéostasie phosphocalcique

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228
MédiCours 2ème année Médecine UEI 4

II/- Caractéristiques :

Elles sont de consistances fermes bien délimités par


une capsule, caractérisées par une grande
variabilité de nombre, le plus souvent au nombre
de 4 « 2 supérieures et 2 inférieures ». De forme
ovoïde ou piriforme, bi ou tri lobulé. De couleur
rouge-jaunâtre ou brune, parcourues par un fin
réseau vasculaire. Souvent coiffées d’un lobe
graisseux.

Situées dans la graisse de l’espace thyroïdien, dans


la gaine thyroïdienne en dehors de la capsule du
corps thyroïde.

III/- Rapports :

Les parathyroïdes supérieures : les plus fixes Les parathyroïdes inférieures : les plus antérieures
– Derrière le bord postérieur du corps – Au contact du pole inférieure du corps thyroïde
thyroïde – En avant des veines thyroïdiennes inférieures
– A hauteur du cartilage cricoïde – Appendus par leurs pédicules antérieurs aux
– Au-dessus de l’artère thyroïdienne artères thyroïdiennes inférieures
inférieure
– Au-dessus et en arrière du point de
pénétration du nerf récurent dans le
larynx

IV/- Dimensions :

Longueur Largeur Epaisseur Poids


8 mm 4 mm 2 mm 40 mg

V/- Vascularisation et innervation :

Vascularisation
Assurée dans 80/°par des branches des artères thyroïdiennes inférieures
artérielle
Représentée souvent par un tronc veineux unique qui se jette dans l’une
Drainage veineux
des veines thyroïdiennes
Drainage
Rejoint rapidement les lymphatiques thyroïdiens
lymphatique
Innervation Provient du sympathique cervical et du récurent

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229
MédiCours 2ème année Médecine UEI 4

Histologie : Thyroïde et parathyroïdes

La glande Thyroïde

I/- Rappel anatomique :

 Le larynx est un bon point de repère pour localiser la thyroïde.


 La thyroïde est située sous le larynx, ses 2 lobes reposent sur les faces latérales de la trachée.

II/- Embryologie :

1. Origine : La thyroïde provient de : (fin de la 3ème semaine du DE)


– L’endoderme branchial pour l’ébauche médiane
– Neurectoderme des crêtes neurales pour les ébauches latérales

L’ébauche médiane + les deux ébauches latérales  participent à la formation de la thyroïde

Ebauche médiane Ebauches latérales ou corps ultimo-branchial


– Située au niveau du plancher du pharynx – Elles sont issues de la 5ème poche
primitif : endoderme entobranchiale, paires et symétriques.
– Au niveau du champ mésobranchial de His – Elles reçoivent des cellules
– En un point situé entre le tuberculum impar neurectodermiques provenant des crêtes
et les bourgeons latéraux de la langue, neurales (rhombencéphale) : Les cellules C
appelé Foramen caecum qui secrètent la calcitonine, hormone
hypocalcémiante.

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230
MédiCours 2ème année Médecine UEI 4

2. Organogénèse : la thyroïde atteint sa place définitive vers le 7 ème mois

Développement du tubercule médian


17ème jour, apparait sous forme d’un bourgeon épithélial, se
1) Stade du tubercule
développe en profondeur le long du plancher de l’intestin
thyroïdien
pharyngien
2) Stade du canal de
Bochdalek
3) Stade du canal 24ème jour, représenté par une masse glandulaire sphérique reliée
thyreoglosse à l’ébauche linguale par un pédicule creux : le canal thyreoglosse
Au cours de ce stade, la masse glandulaire devient bilobée, tandis
que le pédicule (canal) thyreo-glosse devient plein formant le
4) Stade du cordon puis du
cordon thyreoglosse. Ce dernier regresse en tractus thyréo-
tractus thyréo-glosse
glosse,, ne laissant subsister que sa partie inférieure qui donne la
pyramide de Lalouette
A 2 mois Sécrétion de thyroglobuline
A 3 mois Sécrétion de T3 T4

Quant aux ébauches latérales, elles régressent. Cependant certaines de leurs cellules peuvent
envahir l’ébauche thyroïdienne médiane.

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231
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3. Histogénèse : 3 stades,
– Stade épithélial
– Stade pré vésiculaire : 8ème-10ème semaine
– Stade vésiculaire : 2ème-3ème mois

III/- Structure histologique :

Formations conjonctives
•Stroma : peu abondant, fait d'un fin feutrage de collagène, riche en capillaires sanguins,
lymphatiques et en mastocyes
•Capsule d'enveloppe : mince, fibreuse , emet des cloisons incomplète par sa face profonde
Formations glandulaires
•Vesicules (follicules) thyroidiennes : unité histologique
•Les cellules parathyroides
•Autres cellules glandulaires
•Isolées : cellules inter-acineuses ou inter-folliculaires de Weber
•Groupées en petits amas : ilots interstitielles de Wolfler

LA VESICULE THYROÏDIENNE :

– Elle a une forme arrondie ou polygonale. Sa taille est variable 20 à 500 microns.
– A l’intérieur de la vésicule s’accumule une substance dite colloïde (PAS+) dont le composant
majeur est la thyroglobuline

a) La paroi vésiculaire : est formée par un épithélium simple cubique reposant sur une membrane
basale et comportant 2 types de cellules :
 Les cellules principales les plus nombreuses, sécrétant T3, T4.
 Les cellules para folliculaires d’aspect plus clair, beaucoup mois nombreuses sécrétant la
Calcitonine

b) Variations morphologiques du follicule thyroïdien :

Follicule normal Follicule hyperactif Follicule au repos ou hypoactif


– Epithélium glandulaire – Follicule petit 30-100µ – Follicule volumineux 200-
cubique – Epithélium glandulaire 500µ
– Noyau rond cylindrique ou prismatique – Epithélium glandulaire
– Vacuoles de résorptions – Vacuoles de résorptions aplati ou cubique
abondantes – Noyau hyperchromatique
– Colloïde claire basophile – Colloïde durcie éosinophile
et dense
cas de goitre avec Cas de goitres avec
hyperthyroïdie ou maladie de hypothyroïdies : myxœdème ou
Basedow thyroïdite de Hashimoto

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232
MédiCours 2ème année Médecine UEI 4

c) Cytologie :

Microscope optique Microscope électronique


– Noyau plus ou moins arrondi, 1 à – Microvillosités au pole apicale
2 nucléoles parfois en mitose. mêlées à des vacuoles de
– Cadres de fermetures au pole colloïde (vacuoles
apicale chromophiles)
– Vacuoles chromophile apicales – Un appareil de golgi bien
(gouttelettes de colloïde qui sont développé
PAS +) – Des lysosomes primaires et des
– Vacuoles chromophobe apicales phagosomes (vacuoles
(lysosomes) chromophobes apicales)
– Vacuoles chromophobe basales – Des sacs de RE +ou- dilatés
(R.E) (vacuoles chromophobes
basales)
– Présence d’enzymes
(phosphatases, peroxydases
iodases…)
Cellule principale ou
cellule folliculaire

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233
MédiCours 2ème année Médecine UEI 4

– Située contre la lame basale – Noyau centrale


– sans contact avec la colloïde – Golgi ,REG,
– d’aspect clair en technique – Mitochondries,
ordinaire – Grains de sécrétion à contenu
dense(SG)
– Synthétisent et secrètent de la
Calcitonine dans les capillaires
sanguins(Ca)
L’immuno histochimie (anti corps
Cellule C ou cellule anti calcitonine) et le ME
para-folliculaire ou permettent de la visualiser
cellule neurendocrine

IV/- Histophysiologie :

1) Synthèse d’une pré-thyroglobuline (PTG) non iodée dans l’ergastoplasme


2) Incorporation de glucides à cette PTG non iodée dans les éléments golgiens
3) L’iode (I-) capté au pole basal par à un symport Na/I-, oxydé (I2) grâce à une peroxydase se fixe
sur la PTG dans la région apicale et qui est alors stockée en thyroglobuline iodée = colloïde
4) Phagocytose de la colloïde.
5) Digestion des phagosomes grâce à des protéases lysosomiales.
6) sécrétion de T3 T4 après stimulation par la TSH dont le récepteur se situ au pole basal des
Thyréocytes.

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Régulation hypothalamo-hypophysaire « axe thyréotrope » :

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Les glandes parathyroïdes

I/- Rappel anatomique :

 Situées à la face postérieure du corps thyroïde.


 Au nombre de 4 : symétrique 2 supérieures et 2 inférieures.
 Petites glandes endocrines de 8mm de long, et 4mm de large.
 Elles secrètent la parathormone (hormone hypercalcemiante)

II/- Origine embryologique : A partir de la 5ème semaine de DE,

Les parathyroides supérieures Les parathyroides inférieures

•dérivent du plafond de la 4ème poche •dérivent du plafond de la 3ème poche


entoblastique branchiale entoblastique branchiale

III/- Structure histologique :

 Situées dans la capsule fibreuse de la thyroïde


 Le parenchyme parathyroïdien est formé de cordons
cellulaires anastomosés au sein d’un stroma conjonctivo-
vasculaire, c’est une glande trabéculaire non orientée. 2
types de cellules : les cellules principales et les cellules
acidophiles ou oxyphiles

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236
MédiCours 2ème année Médecine UEI 4

Les cellules principales Les cellules acidophiles ou


oxyphiles
Source de parathormone = PTH : hormone (15%) sont probablement une
hypercalcémiante forme transitoire de cellules
- sombres (80%du total) principales. Plus abondantes chez
- claires (5%) le sujet âgé.

Sombres (2) Claires (1)


– Petite taille 8 à 12µ – Cellules claires qui – Ce sont des cellules qui
– Une forme peuvent atteindre 15 à apparaissent chez l’adulte.
– polygonale 20 µ – Taille volumineuse (15
– Un cytoplasme + ou – – Il semblerait que ce soit microns)
MO basophile des cellules au repos – Une forme polygonale
– De fines granulations = – un large cytoplasme – Un noyau dense d’aspect
grains de sécrétion rempli de nombreuses pycnotique
(PTH) vacuoles contenant du
glycogène.
– Les organites impliqués – un appareil de golgi très – Des mitochondries
dans la synthèse développé et un abondantes responsables de
protéique sont chondriome réduit. la coloration acidophile se
développés ces cellules.
ME – (réticulum
endoplasmique, appareil
de Golgi, lysosomes,
phagosomes)

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MédiCours 2ème année Médecine UEI 4

IV/- Régulation du métabolisme phosphocalcique :

La PTH La calcitonine
Hormone hypercalcémiante et Hormone peptidique de 32AA, hypocalcémiante,
hypophosphatémiante, stimule la réabsorption stimule l’excrétion du rénale, et sa capture par
digetive et rénale du calcium ainsi que l’os (ostéosynthèse)
l’ostéolyse.

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Physiologie : La glande thyroïde

I/- Introduction :

La glande thyroïde occupe une place importante dans le système endocrinien :

– Elle est indispensable au développement du fœtus pendant la vie intra-utérine.


– Chez le nouveau-né et l’enfant, elle intervient au niveau de la croissance osseuse et du
développement du système nerveux.
– Chez l’adulte elle module tous les métabolismes.

II/- Rappel anatomique et histologique :

 On distingue deux lobes latéraux reliés par l’isthme.


 L’unité fonctionnelle de la thyroïde est le follicule thyroïdien : sphère de 200 à 300µm de
diamètre, constituée d’une paroi épithéliale et d’une substance amorphe : le colloïde.
 La paroi comporte deux types de cellules : les thyréocytes et les cellules C para folliculaires.
 Les thyréocytes et le colloïde interviennent dans la synthèse des hormones thyroïdiennes.
 Les cellules C sécrètent la calcitonine.

III/- Synthèse des hormones thyroïdiennes :

1. Introduction :
– Les hormones thyroïdiennes sont synthétisées à partir d’iode et d’une glycoprotéine : la
thyroglobuline
– La synthèse des hormones thyroïdiennes nécessite obligatoirement la présence d’iode I2.
– Les besoins en iode sont = 150-200 µg/j.

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239
MédiCours 2ème année Médecine UEI 4

– Son apport est essentiellement d’origine exogène, par l’alimentation.


– L’origine endogène est faible ; principalement par désiodation périphérique des iodothyrosines
libérées lors de l’hydrolyse de la thyroglobuline.
– La thyroglobuline est synthétisée par les cellules folliculaires et stockée dans le colloïde.

2. Etapes : La synthèse des hormones thyroïdiennes comprend plusieurs étapes, chacune de ces
étapes est stimulée par la TSH,
1) au niveau de la cellule thyroïdienne, l’iode va être capté au niveau de la membrane basale grâce
à une pompe à Iode et à Sodium, couplé à une ATPase.
2) oxydation des iodures au niveau de la membrane apicale grâce à une peroxydase pour donner
l’ion organique.
3) organification : l’iode va être incorporé au niveau de la thyroglobuline qui se trouve au niveau de
la cavité centrale du follicule thyroïdien pour former les MIT : Mono-iodo-tyrosine et les DIT : Di-
iodo-tyrosine.
4) couplage des tyrosines est également accompli par la peroxydase entre :

MIT+DIT=T3 Tri-iodo-tyronine.

DIT+DIT=T4 tétra-iodo-tyronine, thyroxine

5) Les hormones thyroïdiennes ainsi synthétisées restent à l’interface épithélium-colloïde, fixées à


la thyroglobuline stockée dans le colloïde. La récupération se fait par pinocytose en fonction des
besoins périphériques.
6) La sécrétion des hormones thyroïdiennes se fait après hydrolyse lysosomiale, ce qui libère des
A.A : MIT, DIT, T3, T4.
7) Les MIT et les DIT sont désiodés sur place, l’iode libéré sera réutilisé pour la synthèse hormonale.
8) La T3 et la T4 diffusent dans les capillaires sanguins.

IV/- Métabolisme des hormones thyroïdiennes :

 Au niveau de la circulation, les hormones thyroïdiennes circulent sous forme liées à des
protéines :
– TBG : la plus importante (80%)
– TBPA : thyroxin Binding Prealbumin
– Albumine
 Ce sont les fractions libres de T3 et de T4 qui sont biologiquement actives.
 La T4 est plus importante sur le plan quantitatif mais la T3 est la plus active.
 Ainsi, la T3 provient qu’en partie de la thyroïde (20%), la majeure partie (80%) étant produite au
niveau des cellules cibles par désiodation de la T4 c’est pourquoi la T3 est considérée comme la
véritable hormone et la T4 comme une pro hormone.
 La dégradation des hormones thyroïdiennes se fait au niveau du foie et du rein par divers voies.

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240
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 Au cours de la désiodation et selon la position de l’atome d’iode perdu, la T4 donne naissance :


– Soit à la T3 (3, 5,3’ triiodothyronine) hormone active.
– Soit à la T3 reverse (3,3’,5 triiodothyronine) dépourvue d’activités biologiques.

V/- Régulation :

1. L’axe thyréotrope : est le principal système de régulation. La TSH agit à différent niveaux :
– elle contrôle et stimule les différentes étapes de l’hormono-synthèse.
– elle entretient le phénotype des thyréocytes en régulant l’expression et la synthèse de
thyroglobuline, des pompes à iodures et de la thyroperoxydase (TPO).
– la TSH est un facteur de croissance pour la thyroïde.
2. L’autorégulation thyroïdienne : correspond à des mécanismes transitoires :
– un blocage de l’iodation et de la sécrétion en cas d’excès d’iode.
– une plus grande sensibilité des thyréocytes à l’action de la TSH en cas de carence en iode.
– la captation d’iode est d’autant plus forte et plus prolongée que la glande est pauvre en iode
et inversement.

VI/- Effets biologiques des hormones thyroïdiennes :

Sur la – Les hormones thyroïdiennes ne sont pas nécessaires à la


croissance et le croissance mais à la différenciation et à la maturation osseuse.
La
développement – Leur absence s’accompagnant d’un retard d’apparition des
période
squelettique : centres d’ossification épiphysaires.
fœtale
indispensable – On a mis en évidence la sécrétion de T3 et T4 au bout de la 15 ème
pendant semaine de gestation
– Cette action sur la maturation osseuse se poursuit avec
accélération de la vitesse d’ossification des épiphyses.
– Les hormones thyroïdiennes stimulent la croissance en facilitant
Après la
la multiplication du cartilage de conjugaison en synergie avec la
naissance
GH.
– L’hypothyroïdie durant l’enfance aboutit à un nanisme
dysharmonieux
– Les hormones thyroïdiennes sont impliquées dans les
Chez
phénomènes d’ostéosynthèse et de résorption osseuse.
l’adulte
– L’hyperthyroïdie s’accompagnant d’un risque d’ostéoporose.
Sur le  Leur rôle est primordial en particulier durant les premiers mois de vie :
développement – elles participent aux mécanismes de maturation du SN, la multiplication
du système cellulaires et l’organisation définitive des cellules nerveuses.
nerveux – Une carence durant cette période s’accompagne d’un retard mental
pouvant être sévère (crétinisme).
– On peut dépister l’hypothyroïdie congénitale par dosage de la T4 au 5ème
jour de la naissance.
 Chez l’adulte : les hormones thyroïdiennes sont indispensables au bon
fonctionnement du système nerveux.
– Dans hypothyroïdie : ralentissement de l’activité psychique et réflexe.
– Dans l’hyperthyroïdie : hyperexcitabilité psychique et reflexes.

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241
MédiCours 2ème année Médecine UEI 4

VII/- Effets métaboliques des hormones thyroïdiennes :

Les hormones thyroïdiennes augmentent la production de chaleur (action


calorigénique) et la consommation d’oxygène.
Métabolisme basal
– hypothyroïdie : hypothermie, frilosité.
– hyperthyroïdie : soif, sueurs, thermophobie.
Action hyperglycémiant
 en augmentant l’absorption intestinale du glucose.
Métabolisme
 en stimulant la glycogénolyse et la néoglucogenèse.
glucidique
Remarque : l’hyperthyroïdie est un facteur défavorable quand il existe déjà
un diabète.
Effet hypocholestérolémiant
– Les effets des hormones thyroïdiennes sur le métabolisme lipidique
sont complexes : avec augmentation de la synthèse de cholestérol mais
Métabolisme
également un accroissement de la synthèse des récepteurs des LDL
lipidique
dans le foie, ce qui augmente le retrait du cholestérol de la circulation.
– Au final, elles exercent un effet hypocholestérolémiant = devant toute
hypercholestérolémie, rechercher des signes d’hypothyroïdie.
– Ont un effet anabolisant, indispensable à la croissance et à la
Métabolisme differentiation du tissu nerveux.
protéique – Mais ont également un effet catabolisant qui devient prépondérant à
doses supra physiologiques (fonte musculaire).
– Augmentent la diurèse par augmentation du débit sanguin rénal et de
Métabolisme
la filtration glomérulaire.
hydrominéral
– L’hypothyroïdie s’accompagne d’œdèmes.
Métabolisme – Augmentent la déminéralisation osseuse avec perte de Ca2+ et de
phosphocalcique phosphore dans les urines.

VIII/- Effets tissulaires : Par leur action ubiquitaire, les H.T sont impliquées dans la régulation de très
nombreuses fonctions tissulaires,

Effets Hyperthyroïdie Hypothyroïdie


effet chronotrope et augmentation de la fréquence et débit
inotrope positif. fréquence et du débit cardiaque sont
cardiaque pouvant diminués, on aura une
Au niveau aboutir à une hypotonie
cardiaque défaillance cardiaque
qui est le premier signe
d’appel d’une
hyperthyroïdie.
– Elles favorisent le diarrhées – constipation.
transit – anémie
Au niveau du – Participent à la
tube digestif régulation de
l’hématopoïèse et du
métabolisme du fer
Au niveau accélèrent la vitesse de hyperexcitabilité augmentation du
musculaire contraction et de musculaire et une volume des muscles

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242
MédiCours 2ème année Médecine UEI 4

décontraction musculaire amyotrophie dans les squelettiques (infiltrés


formes sévères (fonte par des substances
musculaire). mucoïdes).
ces complexes
s’accumulent avec
retention d’eau =
myxoedème.

IX/- Explorations fonctionnelles :

Les examens de Le dosage des hormones thyroïdiennes : seule la fraction


1ère intention libre est active et est dosée (L = libre; F = Free d'où T3 L ou FT3
et T4 L ou FT4).
Leur dosage est utile au diagnostic des maladies de la
thyroïde et à la surveillance sous traitement.

L’hormone thyréostimulante (TSH ou TSH us) :


sa concentration sanguine est le paramètre le plus sensible
Examens pour dépister les troubles thyroïdiens.
Biologiques d'autres examens Anticorps antithyroïdiens : Les anticorps antithyroperoxydase
statiques plus spécifiques (anti-TPO), les anticorps antithyroglobuline (anti-TG), les
peuvent être anticorps antirécepteur de la TSH (anti-TSHr), AC antiT3, et
demandés en 2ème TBG.
intention, afin de Les marqueurs tumoraux de la thyroïde :
déterminer – Calcitonine (CT)
l'origine du – Thyroglobuline (TG)
dysfonctionnement Iode : son dosage (dans le sang ou les urines) permet de
de la thyroïde déceler une éventuelle carence ou une surcharge en iode,
pouvant être à l'origine de troubles de la fonction de la
thyroïde
Test à la TRH court (30mn): affirmer le diagnostic
d’hyperthyroidie ou d’hypothyroidie centrale.
Test à la TRH
Test à la TRH long (120mn): dépistage infraclinique ou
frustre.
Echographie bilan de goitre et de nodules.
thyroidienne
Radiographie de la lors des compressions trachéales par une tumeur
Tests
trachée thyroïdienne ou goitre.
dynamiques
sa meilleure indication est le goitre plongeant permettant au
Scanner chirurgien d’évaluer de façon précise les risques opératoires
liés aux organes intra thoraciques
À l’aiguille fine des nodules de plus de 10 mm est devenu un
Cytoponction examen de premier plan dans l’exploration des nodules
thyroïdiens.
Scintigraphie

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243
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X/- Physiopathologie :

Est une insuffisance de sécrétion des HT


– Primaire : atteinte de la thyroide,
– Secondaire : atteinte de l’hypophyse,
– Tertiaire : atteinte de l’hypothalamus.
Chez l’enfant elle peut être due à une athyréose congénitale lorsqu’on a
Hypothyroïdie

un trouble de l’hormonosynhèse par défaut enzymatique


Myxœdème congénitale à la naissance avec retard
psychomoteur et nanisme.
Chez l’adulte – hypométabolisme = obésité et asthénie
– Des tissus infiltrés: une peau épaisse et jaunatre,
Macroglossie, une voix roc.
– Ralentissement intellectuel,
– Somnolence, frilosité, bradycardie
– Goitre: augmentation du volume de la thyroide.
Est une hypersécrétion des hormones thyroïdiennes due : le syndrome de
Hyperthyroïdie

thyréotoxicose (maladie de Basedow)


– Augmentation du métabolisme = perte de poids,
– Sujet agité et excité,
– Transpiration, thermophobie, tachycardie,
– Exophtalmie.

Goitre Myxœdème Exophtalmie

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244
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Physiologie : contrôle endocrine de


l’homéostasie phosphocalcique

I/- Introduction :

 Le calcium et le phosphore jouent un rôle majeur dans la minéralisation osseuse, ils


ont également de multiples fonctions dans l’organisme.
Le calcium

 Le calcium est impliqué dans :


-la conduction nerveuse;
-la contraction musculaire;
-la coagulation;
-le signal intracellulaire;…
 Le phosphate est impliqué dans :
-la constitution des phospholipides des membranes cellulaires;
Le phosphate

-les échanges énergétiques (adénosine triphosphate [ATP], etc.);


-les activités enzymatiques (phosphatases, phosphorylases,…);
-l’équilibre acide-base
-la synthèse des acides nucléiques;
-le signal intracellulaire (adénosine monophosphate cyclique [AMPc] et guanosine
monophosphate cyclique [GMPc]); …

 Calcémie et phosphorémie doivent être maintenues dans certaines limites pour la normalité des
différentes fonctions.
 L’homéostasie phosphocalcique est dépendante de l’interaction coordonnée de l’intestin, du rein
et de l’os, qui interviennent dans l’absorption, l’excrétion et le stockage de ces ions.
 Pour adapter et maintenir l’équilibre de cette homéostasie, des médiations par la 1,25-
dihydroxyvitamine D3(1,25 (OH)₂ D₃), la parathormone (PTH) et le Fibroblaste Growth Factor
23(FGF-23) s’exercent à travers leurs rôles respectifs sur les transports ioniques intestinaux et
rénaux.

II/- Homéostasie phosphocalcique :

Répartition Bilan
 L’organisme contient 1 à 1,5 kg de -L’alimentation apporte
calcium (25 à 37,5 moles) dont : environ 1g/j de calcium :
- 99% est contenue dans le squelette: l’os laitages, eaux riches en
est un site de stockage pour le calcium et calcium, légumes, poissons,… .
aussi un tissu vivant en renouvellement -Seule une fraction (30 à 35%)
Calcium Entrées
continu : 500mg de calcium sont échangés de la quantité de Ca ingérée
chaque jour entre le tissu osseux et le est absorbée dans les
milieu extracellulaire; conditions normales et ce
- 1% restant se répartit entre les secteurs pourcentage diminue à 10% en
cas d’hypovitaminose D.

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245
MédiCours 2ème année Médecine UEI 4

intra et extracellulaires : le pool -l’excrétion fécale de


extracellulaire est d’environ 1g (25mmol). calcium est de 800mg,
 La calcémie normale est comprise entre comprenant la fraction non
2,25 et 2,50mmol/L. absorbée (650mg) et une
 Elle comprend deux fractions : fraction d’origine digestive
→une fraction non diffusible (environ 40% (150mg), l’absorption
de la totalité de la calcémie) : calcium lié intestinale nette est d’environ
aux protéines principalement l’albumine; 200mg/j;
→une fraction diffusible : Sorties -l’élimination urinaire est en
-calcium lié aux citrates, lactates et moyenne de 200mg/j.
phosphates avec lesquels il forme des
complexes solubles : environ 10% de la
totalité de la calcémie.
-calcium ionisé actif: est la fraction
biologiquement active du calcium sanguin.
Il représente environ 50% de la calcémie
totale.
 Le pool total des phosphates est de l’alimentation (fruits, chocolat,
l’ordre de 800g (20mmol),dont la Entrées viandes, œufs,…) apporte 1g/j
plus grande partie est dans le tissu de phosphates (75mmoles)
osseux sous forme - l’excrétion fécale : 350mg
d’hydroxyapatite (16mmoles)
(Ca10[PO4]6[OH]2),principal - l’excrétion urinaire :
composant de l’os. 650mg (29mmoles)
Phosphate  La concentration normale de Le remodelage osseux est
phosphates dans la circulation est réalisé grâce à un échange
Sorties
de 1 à 2mmol/L, composés de d’environ 250mg/j(7mmoles)
phospholipides, d’esters de entre l’os et le milieu
phosphate et de phosphore extracellulaire. Le principal site
inorganique. Ce dernier est ionisé de régulation de la
circulant surtout sous forme phosphorémie est le rein.
(HPO42- ).

III/- Calcium, phosphate et métabolisme de l’os :

L’os est un tissu conjonctif constitué d’une matrice extracellulaire et de cellules.

Matrice extracellulaire Cellules


Comprend, Sont de 3 types,
-Une fraction organique constituée par le -les ostéoblastes: dérivent des cellules souches
collagène de type I et des protéoglycanes; mésenchymateuses et assurent la synthèse de la
-Une fraction minérale représentée par des matrice extracellulaire (collagène de type I,
cristaux d’hydroxyapatite de calcium; ostéocalcine, phosphatases alcalines,… )
-Des facteurs de croissance, des cytokines,… . -les ostéocytes: sont les plus nombreuses et
représentent le stade terminal de différenciation
La matrice extracellulaire a des : des ostéoblastes;
-Propriétés mécaniques de résistance pour la - les ostéoclastes: sont des cellules
motricité et la protection d’organes vitaux ; multinucléées dérivant des précurseurs
-Propriétés métaboliques : homéostasie hématopoïétiques de la lignée monocyte-
phosphocalcique. macrophage. Ils brodent et résorbent l’os en
acidifiant la zone de résorption pour dissoudre

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246
MédiCours 2ème année Médecine UEI 4

les cristaux d’hydroxyapatite. Ils produisent des


collagénases qui dégradent le collagène avec
formation de pyridinolines dosées dans les
urines pour évaluer le degré de résorption
osseuse.

 Les échanges calciques entre l'os et le pool échangeable de calcium sont constants et témoignent
du remodelage osseux lié à une balance d'activité entre les ostéoclastes ostéolytiques et les
ostéoblastes ostéogéniques.
 Il y a d’abord l’action des ostéoclastes qui détruisent l’os ancien (résorption osseuse), puis les
ostéoblastes, gagnent cette zone et déposent de la nouvelle matrice, qui se minéralise ensuite
reconstruisant un os « nouveau» (formation osseuse).
 La quantité de calcium allant sur l’os lors de la formation osseuse est égale à la quantité qui sort
de l’os lors de la résorption chez l’adulte de 20 à50 ans.
 Pendant la croissance, l'accrétion calcique domine avec un gain net de la masse osseuse.
 Avec l'âge et particulièrement après la ménopause, la balance se déplace vers la perte osseuse.
 Les échanges calciques sont très intenses durant la grossesse et la lactation.
 Dans certaines situations pathologiques (hyperparathyroïdies, hyperthyroïdies, etc.), la résorption
est plus importante que la formation et il existe alors un certain déséquilibre entre la quantité de
calcium qui sort et celle qui entre dans l’os.
 Le remodelage osseux est un processus permanent que le squelette va subir tout au long de la
vie pour s’adapter aux stress mécaniques et réparer les microdommages pour maintenir sa force.
 Le remodelage osseux est sous le contrôle d’agents endocriniens d’action systémique, mais des
facteurs locaux interviennent également, comme les contraintes imposées au squelette par la
pesanteur, les médiateurs locaux,… .

IV/- Régulation hormonale :

Les concentrations plasmatiques de calcium et de phosphore sont régulées par des hormones,
principalement la PTH et la vitamine D, qui agissent sur :

– l’absorption intestinale;
– la formation et la résorption osseuse;
– l’élimination urinaire.

1. Parthormone (PTH) :

a) Métabolisme :
 La PTH est un peptide de 84 AA, synthétisé par les quatre glandes parathyroïdes situées à la face
postérieure de la thyroïde.
 La sécrétion de PTH est continue, avec superpositions de plusieurs pulses toutes les heures.
 La PTH est dégradée par les reins et le foie.
 La concentration plasmatique moyenne est comprise entre 10 et 50pg/ml, et elle doit être
appréciée en fonction de la calcémie en raison du rétrocontrôle de celle-ci sur les glandes
parathyroïdes.

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247
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b) Régulation de la sécrétion :
 Le rôle physiologique de la PTH est de maintenir une calcémie normale.
 La PTH est sécrétée :
– en réponse immédiate à l’hypocalcémie;
– à plus long terme, en réponse à:
 la carence en calcitriol ;
 l’hyperphosphatémie;

A l’inverse l’hypercalcémie et la vitamine D inhibent la sécrétion de PTH

c) Actions :

La PTH a des effets multiples qui tendent à augmenter la concentration plasmatique de calcium, ce
qui compense la baisse de concentration qui initialement stimule la sécrétion de cette hormone,

La PTH stimule la résorption osseuse (ostéolyse), ce qui permet de déplacer les ions
Sur l’os
calcium et le phosphate des os vers le liquide extracellulaire.
– Augmente la réabsorption du Ca²⁺au niveau du tubule distal des néphrons : La
PTH favorise la réabsorption du Ca2+ en stimulant l’abondance du Transient
Receptor Potential Channel Vanilloid subtype 5(TRPV5) à la membrane apicale
et celle de l’échangeur Na⁺/Ca²⁺(NCX1) à la membrane basolatérale
– Réduit la réabsorption des phosphates dans le tubule proximal : La PTH diminue
la réabsorption du phosphate au niveau du tubule proximal en induisant
l’internalisation suivie de la dégradation lysosomiale du Cotaransport Na⁺/
Sur les reins
HPO₄²⁻de type IIa (NPT2a).Un autre facteur circulant a un effet phosphaturiant
majeur: le fibroblast growth factor 23 (FGF23).Il est produit majoritairement par
l’os et son site d’action est essentiellement rénal : inhibition de l’adressage à la
membrane apicale des cellules tubulaires proximales des NPT2a et NPT2c.
– Stimule l’expression de la 1α hydroxylase au niveau du tubule proximal enzyme
responsable de la dernière étape de la formation de la vit D active qui a son tour
augmente l’absorption intestinale de Ca²⁺et de phosphate.
Sur le tube La PTH stimule indirectement l’absorption intestinale du calcium et du phosphate en
digestif activant la dernière étape de la formation de la vit D biologiquement active.

2. Vitamine D :

a) Métabolisme :

– La vitamine D est une vitamine liposoluble qui


peut être synthétisée dans la peau (2/3 des
besoins) sous l’action du soleil ou apportée par
l’alimentation : (1/3 des besoins): poissons
gras, œufs, beurre, céréales, champignons,… .

– Les apports nutritionnels en vitamine D sont de


5μg/j (200UI).

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248
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b) Actions :

Maintien de par augmentation de l’absorption intestinale du calcium et du phosphate : le


l’homéostasie rôle le plus important (et le mieux connu) de la 1,25(OH)₂-D₃ permettant ainsi
phosphocalcique un environnement phosphocalcique favorable à la minéralisation osseuse.
 Il s’agit d’un rôle protecteur contre certains(es):
– cancers;
Autres actions
– maladies auto-immunes;
dites non
– infections;
phosphocalciques
– pathologies cardiovasculaires.
 La vitamine D participe aussi au bon fonctionnement des muscles.

3. La calcitonine :

a) Métabolisme :
– La calcitonine est un peptide de 32aa sécrété par les cellules C parafolliculaires de la glande
thyroïde qui représentent 2% de l’ensemble des cellules thyroïdiennes.
– Elle a une action hypocalcémiante en diminuant la résorption osseuse. Son action est directe et
la calcitonine inhibe l’activité des ostéoclastes in vitro. Elle augmente aussi l’excrétion de calcium
dans l’urine.
– Sa sécrétion est stimulée par une élévation de la calcémie.

b) Actions :
– Le rôle physiologique exact de la calcitonine n’est pas encore établi.
– Probablement, l'action de cette hormone est-elle transitoire, en situation aigue, par exemple lors
d'une hypercalcémie provoquée ??
– En effet, il n'est pas observé d'effets métaboliques ou osseux évidents lors des situations d'excès
ou de déficit chronique de calcitonine, comme au cours des cancers médullaires de la thyroïde ou
chez les thyroïdectomisés.

4. D’Autres hormones :

 Les œstrogènes favorisent la synthèse de la vitamine D3 et, de ce fait,


l'absorption calcique. Ils contribuent à l'équilibre entre l'ostéogenèse
Stéroïdes sexuels et l'ostéolyse.
 Les œstrogènes empêchent l’ostéoporose en inhibant les effets
stimulateurs de certaines cytokines sur les ostéoclastes.
GH La GH stimule l’absorption intestinale du calcium.
Hormones Les hormones thyroïdiennes peuvent provoquer une hypercalcémie, une
thyroïdiennes hypercalciurie et dans certains cas une ostéoporose.
Les glucocorticoïdes diminuent l’absorption intestinale de calcium et de
Glucocorticoïdes phosphate, augmentent l’excrétion rénale de ces ions et provoquent un
hyperparathyroïdisme secondaire.

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V/- Dysfonctions :

 Le maintien de l’homéostasie phosphocalcique est vital et peut se faire aux dépens du squelette.
 Une altération du métabolisme phosphocalcique peut ainsi avoir des répercussions importantes
sur la masse osseuse.

La cause la plus fréquente est l’hyperparathyroïdie primaire: tumeur bénigne


(adénome) de l’une des quatre glandes parathyroïdes. En conséquence sécrétion
Hypercalcémie

excessive de PTH (augmentation de la résorption osseuse de Ca, augmentation de


la réabsorption rénale de Ca et de la production de la
1,25(OH)₂-D₃)
Certains cancers → hypercalcémie néoplasique due à la libération d’une molécule
chimiquement proche de la PTH (peptide apparenté à la PTH).
Consommation excessive de la vitamine D.
Hypoparathyroïdie primaire :
Une cause fréquente est l’ablation des glandes parathyroïdes qui peut survenir
Hypocalcémie

(bien que rarement) quand une personne atteinte d’une maladie thyroïdienne subit
une intervention chirurgicale sur la thyroïde:
-la PTH est abaissée → ↘de 1,25(OH)₂D;
-diminution de la résorption osseuse.
Pseudo-hypoparathyroïdie : résistance à la PTH dans les tissus cibles(concentration
de PTH normale).
Un déficit profond en vitamine D peut ainsi avoir pour conséquence des
Vitamine
profond
Déficit

pathologies osseuses caractérisées par un défaut de minéralisation : rachitisme


en

chez l’enfant et ostéomalacie chez l’adulte. Les os perdent leur solidité et se


fracturent facilement.
 Dans l’ostéoporose, il y a une perte à la fois de la matrice et des minéraux du
fait du déséquilibre entre résorption et formation osseuses.
 Il en résulte une baisse de la masse et de la résistance osseuses qui augmente
l’incidence des fractures.
 Elle est fréquente chez la personne âgée. La masse osseuse diminue
inexorablement avec l’âge, mais l’ostéoporose est plus fréquente chez la
femme que chez l’homme pour plusieurs raisons :
-la masse osseuse initiale est moindre chez la femme;
-la perte qui survient avec l’âge est plus rapide, notamment après la ménopause
Ostéoporose

(la stimulation œstrogénique sur la formation osseuse disparaît).

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250
MédiCours 2ème année Médecine UEI 4

Biochimie : Les hormones thyroïdiennes

I/- Introduction :

1. Rappel anatomique : La thyroïde est une glande endocrine située dans la région cervicale
médiane basse, formée de 2 lobes reliés par un isthme, pesant entre 15 et 30 grammes. Elle est
palpable (superficielle) aisément examinée par le clinicien. Elle sécrète des hormones
thyroïdiennes (HT) sous l’action d’une hormone hypophysaire « Thyreostimuline TSH ». En
arrière des lobes thyroïdiens se situe de minuscules glandes « les parathyroïdes » à l’origine de la
parathormone.
2. Rappel embryologique :

La La
7ème Apparition 10ème 12ème
thyroide thyroide
semaine de la semaine semaine
synthétise est régulée
du DE thyroide du DE du DE
T3, T4 par la TSH

Le développement du cerveau du fœtus et le développement cognitif et psychomoteur du jeune


enfant sont corrélés à la fonction thyroïdienne maternelle au 1er trimestre de la grossesse.

3. Rappel histologique :
 La thyroïde est organisée en follicules d’un diamètre moyen de l’ordre de 200µm.
 Les follicules sont formés par un épithélium simple de cellules folliculaires appelées également
thyréocytes, représentent plus de 99% de la glande.
 Les thyréocytes délimitent une cavité : l’espace folliculaire, contenant la substance colloide.
 Les thyréocytes sont responsables de la synthèse des hormones thyroïdiennes.
 Les thyréocytes sont des cellules bipolaires (pole basal et pole apical) à double fonction :
 Exocrine : vers la cavité folliculaire par l’exocytose de la thyroglobuline
 Endocrine : vers la circulation sanguine par la libération des hormones thyroidiennes.
 La thyroïde comporte par ailleurs des cellules claires ou parafolliculaires « Cellules C »
responsables de la synthèse de thyrocalcitonine : 1% de la glande.

II/- La thyrocalcitonine ou calcitonine :

 Est une hormone peptidique de 32AA. Synthétisé par les cellules C de la thyroïde.
 Elle est probablement sécrétée aussi par cellules ectopiques (extra-thyroïdiennes) car chez les
thyroidectomisés, il reste toujours une sécrétion résiduelle de calcitonine.
 Intervient dans la régulation du métabolisme phosphocalcique, elle induit :
– L’hypocalcémie (antagoniste de la PTH)
– L’hypercalciurèse
– Hypophosphatémie
 Non régulée par la TSH, mais par la calcémie.

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251
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III/- Généralités sur les hormones thyroïdiennes :

Thyroxine (T4) Produit principal de la glande thyroïde


 Douée d’activité métabolique, la T3 provient en majeur partie des sites
Tri-iodo thyronine extra-thyroïdiens : foie, reins, muscles, hypophyse et SNC par désiodation
(T3) de la T4 (désiodase I et II)
 Seule 20% est d’origine thyroïdienne
Tri-iodo thyronine Métabolite inactif, ubiquitaire et extra-thyroïdien : forme de régulation,
reverse (rT3) provient de l’action de la désiodase III

 Les hormones thyroïdiennes sont produites par les cellules épithéliales de la glande thyroïde
« les thyréocytes ».
 Les hormones thyroidiennes sont synthétisées par iodation d’un acide aminé « la Tyrosine »
grâce à la thyréoperoxydase (TPO)
 Les HT sont stockés dans la thyroïde, soit :
 Libérées dans la circulation sanguine
 Prise en charge par des protéines de transport
 La majorité des HT sont sécrétées sous forme T4 qui est dite forme circulante, alors que T3 est
considérée comme forme active.

IV/- Structure des hormones thyroïdiennes :

 Le point de départ de la synthèse des HT est l’iodation des résidus tyrosine de la thyroglobuline.
 Les hormones thyroïdiennes possèdent la même structure organique : Tyrosine, formé par 2
noyaux aromatiques reliés par un pont éther.
 Les HT se différencient entre elles par le nombre est la place variables des atomes d’iode qu’elles
portent.
 Les précurseurs :
 MIT : mono-iodo-tyrosine  l’iodation en 3 de la tyrosine.
 DIT : di-iodo-tyrosine  l’iodation en 3 et 5 de la tyrosine
 Les Hormones :
 T3 : MIT + DIT
 T4 : 2 DIT
 rT3 : DIT + MIT

V/- Biosynthèse des hormones thyroïdiennes :

1. Les molécules mises en jeu dans la synthèse :


– Iodure : pénètre par le système de transport actif et le flux d’iodure dans la thyroïde
– Thyroglobuline : la pro-hormone thyroïdienne
– Thyroperoxydase : enzyme clé de l’hormonogenèse
– Système générateur d’H2O2

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252
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2. Les étapes de synthèse des hormones thyroïdiennes :


1) Captation de l’iode sous forme d’iodure I- : capté préférentiellement par la thyroïde :
 Sa captation par la cellule thyroïdienne se fait grâce à la pompe d’iodure située au niveau
du pole basal qui est en contact avec les capillaires sanguins.
 Cette pompe est appelée NIS (Symport NA/I) : 100µg d’iode/j. Elle est liée au co-transport
de sodium ATP dépendant (Pompe Na+/K+), pour que l’iodure traverse la membrane
basale.
 Au niveau du pole apical l’iodure est transporté passivement dans la lumière folliculaire
par un transporteur : La pendrine
 La captation d’iodure est :
 Stimulée par : la TSH.
 Inhibée par : le brome, des anions (Thiocyanate SCN-, perchlorate ClO4-)
 Il existe une autorégulation par l’iode lui-même : la captation est d’autant plus forte et
plus prolongée que la glande est pauvre en iode et inversement.
2) Organification de l’iode : les anions iodure I- au niveau colloidal, sont oxydés en diode I2 par la
thyroperoxydase, et c’est la molécule I2 qui réagit avec les résidus tyrosyls de la thyroglobuline
(sans intervention directe de l’enzyme pour l’incorporation)
3) Fixation de l’iode (iodation) sur les groupes tyrosyls de la thyroglobuline : se fait au niveau du
pole apical +++, et dans la substance colloïde
4) Couplage des résidus de MIT et de DIT (la thyroperoxydase intervient également dans le couplage
des précurseurs)
5) Stockage : l’ensemble thyroglobuline avec ses molécules T3, T4, MIT et DIT est stocké dans la
colloïde
6) Libération des HT : après son passage par micro-endocytose de la colloïde dans la cellule
épithéliale, la thyroglobuline est hydrolysé par fusion des vésicules de pinocytoses contenant la
thyroglobuline avec des lysosomes contenant des enzymes protéolytiques (des cathepsines
lysosomiques) activés par la TSH, libérant ainsi les HT T3 et T4 et des iodotyrosines qui sont
ensuite sécrétées dans le plasma :
 T4 et T3 sont sécrétées via des transporteurs situés dans la membrane basolatérale pour
passer dans la circulation sanguine. Le rapport de sécrétion T4/T3 est de 15/1 :
 T4 : hormone majoritaire (80%), la totalité de la T4 circulante provient de la production
thyroïdienne
 T3 : Hormone active, 80% de la T3 circulante provient de la conversion périphérique de T4 en
T3 sous l’influence de la 5-desiodase, une petite partie seulement provient de la thyroïde par
la conversion de la T4 en T3 par les desiodases des thyréocytes.

3. Cycle de l’iode :

a) Métabolisme de l’iode :
 Les besoins sont de 100 à 150 µg/j lors de la grossesse et de l’allaitement.
 Chez le nouveau-né 35µg/j
 De 1-10 ans : 60-100µg/j
 10-15mg d’iode par Kg de sel permet un apport quotidien de 30µg.
 Sa quantité dans l’alimentation est variable : algues, sel iodé, œufs, laitage, eau …

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253
MédiCours 2ème année Médecine UEI 4

Un retard mental est retrouvé chez les enfants nés de mères carencées d’iode : jusqu’à 10 points de
QI en moins

b) Captation de l’iode :
1- L’iode exogène :
 Les entrés de l’iode se font,

Surtout par voie digestive Absorption pulmonaire


Absorbée sous forme d’iodure I- ou Iodates IO3- Sous forme de vapeur d’iode est également
par l’intestin possible

 L’iodure diffuse après absorption dans le plasma et les liquides extracellulaires où l’équilibre est
atteint après 4h d’ingestion.
 L’épuration plasmatique de l’iodure s’effectue par la thyroïde et le rein.
 A un degré moindre, l’iodure peut être fixé par les glandes salivaires, l’estomac, les glandes
mammaires…
 L’élimination s’effectue par les reins, et pour une faible part dans les fèces
 L’élimination par le lait peut être importante chez la femme.

2- L’iode endogène : peut provenir de la désiodation tissulaire enzymatique

4. La thyroglobuline : prohormone thyroidienne :


 La thyroglobuline est une grande glycoprotéine dimère faite de 02 sous unités identiques
spécifique de la thyroïde (la lumière thyroïdienne)
 Synthétisée exclusivement par les thyréocytes et pouvant être polymérisée
 Sa concentration est d'environ 300 g/L
 Son poids moléculaire est de 660 KDa.
 La protéine mature a 2749 résidus d’acides aminés, dont 66 tyrosines
 La Tg sert à la fois d'échafaudage et de dépôt pour l'hormone thyroïdienne
 Elle est majoritairement sécrétée et stockée dans la lumière folliculaire de la thyroïde où elle
constitue 90% des protéines de la colloïde
 Elle est excrétée en faible quantité dans le sang où sa demi-vie est comprise entre 2 et 4 jours

5. La thyroperoxydase, enzyme clé de l’hormonogenèse :


 Peroxydase thyroïdienne ou thyroïde peroxydase, est une oxydoréductase qui catalyse la
première étape de la biosynthèse des hormones thyroïdiennes à partir de la tyrosine
 Elle a pour fonction d'ioder des résidus de tyrosine sur la thyroglobuline, pour y former des
résidus de monoiodotyrosine (MIT) et de diodotyrosine (DIT)
 Les anions iodure I au niveau colloïdal, sont oxydés en diode I2 par la thyroperoxydase et c'est la
molécule I2 qui réagit spontanément avec les résidus tyrosine de la thyroglobuline, sans
intervention directe de l'enzyme
 L'iodure est oxydé en iode et capturé et stocké sous forme de résidus d'iodotyrosyle sur la
Thyroglobuline (dans la lumière thyroïdienne)

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6. Le système générateur d’H2O2 :


 H2O2 thyroïdien est généré par un membre de la famille des enzymes NADPH oxydase « Dual
oxydase 2 : DUOX 2 ».
 Les enzymes DUOX produisent des espèces réactives de l'oxygène (comme activité enzymatique
unique de manière rapide et spatialement régulée)

VI/- Transport et métabolisme des hormones thyroïdiennes :

1. Transport sanguin des hormones thyroïdiennes :


 Les hormones thyroïdiennes sont fortement liées aux protéines plasmatiques
 Seulement 0,03 de la T 4 totale (tT4) et 0,3 de la T 3 totale (tT3) plasmatique sont en circulation
libre ou non liée.
 Les trois principales protéines de liaison aux hormones thyroïdiennes sont :

Transport spécifique Transport non spécifique


 Le TBG (thyroxine binding globulin) a la plus haute  L'albumine lie 5%
affinité pour la T4 et lie 75% de la T 4 plasmatique
 Le TTR (Transthyrétine = Pré albumine) lie 20%
 Ces protéines permettent le maintien d’un taux d’hormones libres constant protégeant ainsi le
corps de toute variation abrupte.
 La forme libre des hormones thyroïdiennes FT3, FT4 est considérée comme la seule fraction
physiologiquement active

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255
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2. Transport tissulaire des hormones thyroïdiennes :

Les hormones thyroïdiennes sont importées dans les cellules via plusieurs protéines de transport,

Spécifiques Non spécifique


 Transporteur de  Na taurocholate co transporting polypeptide
 mono carboxylate 8 (MCT8) (NTCP)
 Transporteur de mono carboxylate 10  L and T type amino acid transporters (LAT1-
(MCT10) 4)
 Polypeptide de transport d'anions organique
1C1 (OATP1C1)

3. Métabolisme des hormones thyroïdiennes : Désiodation :

Production de T3 Production de rT3


La T4 est convertie en T3 hormone thyroïdienne La désiodation par D3 entraîne l’inactivation de T
active par deux désiodases D1 et D2 3 en 3,3’-di- iodothyronine et de T4 en rT3

4. Catabolisme des hormones thyroïdiennes :

La dégradation des HT se fait au niveau du foie et du rein par diverses voies :

 Conjugaision puis excrétion biliaire.


 Désamination et décarboxylation de la chaine latérale alanine.
 Désiodation périphérique

La T3 et la T4 sont de plus inactivés par : glucuronoconjugaison (pour la T4) et sulfatation (pour la T3)
au niveau de la cellule hépatique.

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256
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La T3 et la T4 sont également métabolisés en TRIAC (triodo-acetic-acid) et TETRAC (tetra-iodo-acetic-


acid) qui conservent une activité thyromimétique (conservent l’activité de la T3)

VII/- Action et mode d’action des hormones thyroïdiennes :

1. Effets Biologiques des Hormones Thyroïdiennes :


 Les hormones thyroïdiennes améliorent de nombreux événements intracellulaires et favorisent
la différenciation et la croissance
 La T3 exerce des actions membranaires avec un effet facilitateur du métabolisme cellulaire
(potentialisation des récepteurs adrénergiques et des pompes ioniques, facilitation du passage de
substrat énergétiques tels que le glucose et les acides aminés)
 Les hormones thyroïdiennes sont des découplant de la chaîne respiratoire mitochondriale, ce qui
entraîne une activation des oxydations respiratoires, sans synthèse supplémentaire d’ATP, mais
avec production accrue de chaleur
 Cette activation des oxydations cellulaires entraîne l’activation des voies métaboliques
énergétiques glycolyse et lipolyse

2. Mode d'action des hormones thyroïdiennes :

a) Généralités :
 Les mécanismes moléculaires de l'action des hormones thyroïdiennes sont génomiques et non
génomiques
 Les hormones thyroïdiennes exercent des actions génomiques via des récepteurs nucléaires. Les
actions non génomiques s'exercent sur la membrane plasmique dans le cytoplasme ou sur des
organelles telles que les mitochondries
 Les actions génomiques et non génomiques peuvent se chevaucher de sorte que les actions
hormonales hors du noyau entraînent souvent une transcription nucléaire
 Les actions non génomiques sont plus rapides que les actions génomiques
 Les actions non génomiques des hormones thyroïdiennes T4 et T3 commencent au niveau du
récepteur de l'hormone, l'intégrine hétérodimérique αvβ3
 La T4 a une plus grande affinité pour l’intégrine αvβ3 mais la T3 a une plus grande affinité pour
les récepteurs nucléaires des hormones thyroïdiennes, THRα et THRβ

b) Mode d’action :
 La plus part des tissus périphériques sont dotées d’enzymes nécessaires à la conversion de T4 en
T3. La T3 est 10 fois plus active que la T4, et se lie facilement aux récepteurs.
 Etat liposolubles, les hormones thyroïdiennes diffusent dans la cellule cible et se lie à un
récepteur intranucléaire.
 Cette interaction déclenche la transcription de l’ADN en ARNm qui est traduit dans les ribosomes
cytoplasmiques et produit des protéines spécifiques, généralement ce sont des protéines qui
interviennent dans le métabolisme des glucides, lipides et protéines.

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257
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Dans 90% des cas, la résistance périphérique des hormones thyroïdiennes, de transmission
dominante est due à des mutations inactivatrices des gènes codants pour le récepteur béta des
hormones thyroïdiennes

VIII/- Régulation de la fonction thyroïdienne :

1. Contrôle physiologique de la synthèse et de la sécrétion d’hormones thyroïdiennes :


 Thyroid Stimulating Hormone : est le principal régulateur de la synthèse et de la sécrétion des
hormones thyroïdiennes
 La TSH humaine est sécrétée par les cellules hypophysaires thyréotropes. Il s'agit d'une
glycoprotéine dimérique asymétrique faite de de 211 acides aminés sécrétée de manière
pulsatile par l’hypophyse
 Elle comporte deux sous unités α et β la sous unité α étant identique à celles des FSH, LH et HCG
 La sécrétion de TSH est stimulée par la TRH (Thyrotropin Releasing Hormone) hypothalamique
 La TSH exerce son action via un récepteur couplé aux protéines G et favorise la sécrétion des
hormones thyroïdiennes en stimulant les différentes étapes de la biosynthèse hormonale

2. Régulation intra-thyroïdienne par la concentration en iode :

Surcharge iodée Carence iodée


Une inhibition de l'organification de l'iode et une  La thyroglobuline est faiblement iodée
réduction de la synthèse hormonale pendant 48  Le rapport MIT/DIT augmente
heures mettant le sujet à l’abri de  La synthèse de T3 est favorisée par
l’hyperthyroïdie, au-delà la thyroïde échappe à rapport à T 4
cette régulation  c’est ce qu’on appelle l’effet
Wolff Chaikoff

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258
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3. L’état nutritionnel :

Conditionne le niveau d’iodation périphérique. En cas de « jeune, dénutrition, hypercatabolisme… »


l’iodotyrosine déshydrogénase (ou desiodase) est inhibée avec diminution du taux sanguin de T3 et
augmentation de T3 reverse.

4. Rétrocontrôle :
 Les taux d’HT libres régulent l’activité de l’hypophyse selon un mécanisme de rétrocontrôle
négatif (feedback négatif) grâce à des récepteurs nucléaires spécifiques.
 T3 et T4 intra-thyroïdienne ralentissent ou inhibent l’action de la TSH fixée à la membrane
thyroïdienne.

5. Autres mécanismes de régulation hypophysaire :

Œstrogènes et agents Stimule +


adrénergiques
Androgènes et Inhibe -
glucocorticoïdes
1er trimestre de Hyperthyroïdie physiologique (analogie structurale entre la TSH et la  -
grossesse HCG « s/u  commune »)
Régulation périphérique Monodesiodation de T4

IX/- Exploration biochimique de la fonction thyroïdienne :

 Les cliniciens ont besoin d'explorations biochimiques de qualité pour assurer, efficacement et au
meilleur coût, le diagnostic et la surveillance des affections thyroïdiennes. Paramètres
Biochimique concernés :
 TSH
 FT4
 FT3
 Auto-anticorps
 Lorsque la fonction hypothalamo hypophysaire est normale, il existe une relation log/linéaire
inverse entre la TSH sérique et les concentrations de FT 4 suite à l'inhibition de la sécrétion de
TSH par l’hypophyse par le rétrocontrôle négatif due a l’exercé des hormones thyroïdiennes
 La fonction thyroïdienne peut être évaluée :
 soit directement en mesurant le produit de la glande thyroïde, la FT 4

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259
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 soit indirectement en évaluant le niveau de TSH qui reflète de façon inverse les concentrations
d'hormones thyroïdiennes auxquelles aura réagi le « thyrostat » hypophysaire

TSH

Abaissée Normale Augmentée

FT4 et/ou FT3 FT4 et/ou FT3 FT4 et/ou FT3 Euthyroidie FT4 normale ou
FT4 augmentée
augmentée Normale Diminuée biologique diminuée

Hypothyroidie
Adénomes
Hyperthyroidie Compléter le bilan centrale ou malade Hypothyroidie
hypophysaires
non thyroidiennes

Résistance aux
hormones

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260
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Biochimie : Remodelage osseux

I/- Introduction :

 Sur le plan biochimique, le tissu osseux résulte de l’association d’éléments inorganiques (les ions
calcium et phosphates) et d’une matrice organique protéique principalement constituée de
collagène, l’ensemble conférant au squelette sa rigidité. Au-delà de son rôle de soutien des
organes et dans la locomotion, le squelette joue un rôle fondamental dans l’homéostasie
phosphocalcique. Afin d’assurer cette fonction vitale, l’os est durant toute la vie adulte
continuellement soumis à des remaniements dans un processus appelé remodelage.
 Le remodelage osseux consiste en l’alternance d’une phase de résorption ou dégradation
osseuse et d’une phase de formation osseuse.
 Il fait appel à l’action de cellules spécialisées, les ostéoclastes en charge de la résorption, les
ostéoblastes en charge de la formation et de la minéralisation osseuse et les ostéocytes qui
jouent un rôle fondamental dans l’initiation et le contrôle cellulaire du remodelage osseux.
 Le remodelage osseux est un processus complexe dont la régulation fait intervenir des facteurs
systémiques hormonaux et des facteurs locaux. Ce contrôle assure un équilibre parfait entre
résorption et formation osseuse. L’intégrité du squelette et la régulation de l’homéostasie
phosphocalcique dépendent étroitement de cet équilibre.

II/- composition histologique, biochimique et cellulaire du tissu osseux :

1- composition histologique du tissu osseux : Le tissu osseux se compose sur le plan histologique de
l’os cortical et de l’os trabéculaire,

 forme une couche fine et dense de tissu calcifié et compose l’essentiel de la


diaphyse des os longs. 85 à 90 % du squelette est constitué par de l’os cortical. Le
L’os cortical reste du squelette (environ 15 %) est constitué d’os trabéculaire encore appelé os
spongieux.
 l’os cortical remplit principalement une fonction mécanique de protection
 Organisé en travées formant un réseau tridimensionnel, est constitué
majoritairement par le tissu hématopoïétique, la matrice osseuse ne représentant
que 15 à 25 % de ce tissu. Parmi les os riches en os trabéculaire, on peut citer les
vertèbres, les os du poignet et l’extrémité supérieure du fémur.
L’os
 L’os trabéculaire joue un rôle prépondérant dans les échanges métaboliques
trabéculaire
permettant de contribuer efficacement à l’équilibre phosphocalcique.
 L’os trabéculaire subira un renouvellement plus fréquent que l’os cortical
(approximativement 5 fois plus) et ceci aura pour conséquence de le rendre plus
fragile en cas de déséquilibre.

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261
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2- Composition de l’os :

L’os est composé de constituants fondamentaux qui sont :

– la matrice extracellulaire, abondante dans l’os, formée par les fibres de collagène et les protéines
non collagéniques
– les cellules.

a) Composition biochimique de la matrice extracellulaire osseuse :

La matrice osseuse comporte une fraction minérale (70 %) et une fraction organique (30 %).

La fraction organique est constituée de 90 % par du collagène de type I, les 10 % restant étant
constitués par du collagène mineur et des protéines non collagéniques.

Ils appartiennent à la famille de glycoprotéines spécialisées.


1) La biosynthèse a lieu dans le réticulum endoplasmique granuleux sous forme de
précurseurs appelés procollagène qui comporte deux domaines globulaires situés aux
extrémités N et C terminales appelées respectivement les propeptides N et C
terminaux.
2) Dans le milieu extracellulaire, action des protéases sur le procollagène qui clivent les
propeptides N et C terminaux faisant alors apparaître deux parties distinctes dans la
molécule de collagène : Le collagène a une conformation hélicoïdale avec des
extrémités N et C terminales appelées télopeptides N et C terminaux composés en des
séquences linéaires de 10 à 25 acides aminés.
3) Association spontanée des molécules de collagène dans le milieu extracellulaire pour
former des fibrilles. Cette association fait intervenir un système enzymatique
permettant la formation de pontages intermoléculaires aux extrémités N et C
terminales. La formation de ces ponts intermoléculaires procède de plusieurs étapes et
aboutit à la synthèse de liaisons croisées ou « cross links » qui confèrent à l’os sa rigidité
et ses propriétés mécaniques.
Collagène

Deux types distincts de molécules de pontage trivalentes ont été isolés :


l’hydroxylysylpyridinoline encore appelé plus simplement pyridinoline dont l’abréviation
est HP, Pyr ou Pyd et la lysylpyridinoline encore appelée désoxypyridinoline dont
l’abréviation est LP, Dpyr ou Dpd.

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262
MédiCours 2ème année Médecine UEI 4

est une Gla-protéine quantitativement la plus importante


contiennent des résidus d’acide gamma caboxyglutamique (Gla)
L’ostéocalcine qui résulte d’une modification post-traductionnelle des résidus
Protéines non collagéniques

glutamate opérée par une gammacarboxylase vitamine K


dépendante.
Enrichies en acide sialique avec des séquences RGD séquence
spécifique constituée de trois acides aminés : la séquence
L’ostéopontine (bone arginine-glycine-acide aspartique qui confère aux molécules des
sialoprotéine I) et la propriétés adhésives particulières impliquées notamment dans les
sialoprotéine osseuse interactions matrices/cellules. Des récepteurs cellulaires
(bone sialoprotéine II) spécifiques présents à la surface des cellules (les intégrines)
reconnaissant ce motif RGD permettent ainsi l’ancrage des
ostéoblastes ou des ostéoclastes à la matrice osseuse
Ostéonectine qui est une protéine riche en résidus cystéine,
Protéoglycanes tel le byglycan et la décorine
La matrice osseuse renferme de nombreux facteurs de croissance parmi lesquels les IGF (insulin like
growth factor) I et II, le FGF (fibroblast growth factor) et surtout les TGF (transforming growth factor)
β1 et β2 qui jouent un rôle important dans la régulation locale du remodelage osseux.

 Les marqueurs biochimiques de la résorption osseuse : sont les produits issus de la matrice
osseuse libérés dans la circulation ou excrété dans les urines au cours de la résorption osseuse ou
ils reflètent une activité enzymatique des ostéoclastes : hydroxyproline, glycoside de
l’hydroxylysine, les molécules de pontage du collagène, sialoproteine osseuse, phosphatase acide
tartrate résistante.
 Le processus de résorption est suivi par la formation, les marqueurs sont les produits de la
synthèse ostéoblastique, les principaux sont : propeptide N terminal du procollagène de type1,
propeptide C terminal du procollagène de type1, osteocalcine, phosphatase alcaline.

Après sa synthèse, la matrice protéique osseuse se minéralise progressivement. Un sel de calcium


l’hydroxyapatite ([Ca10 (PO4)6 OH2]) se dépose au niveau des zones situées entre les fibrilles de
collagène. La phosphatase alcaline osseuse synthétisée par les ostéoblastes joue un rôle important
dans le processus de minéralisation, son effet serait de dégrader les pyrophosphates inorganiques
qui sont des inhibiteurs de la calcification.

b) Composition cellulaire du tissu osseux :

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263
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Résorption osseuse
Le processus de résorption ostéoclastique consiste en une déminéralisation suivie d’une
dégradation de la matrice protéique osseuse.
1) Au cours de la déminéralisation, des ions phosphates et calcium sont relargués de la
matrice collagénique, grâce à une acidification rapide de la zone sub-ostéoclastique liée à
une excrétion massive de protons.
2) Secondairement à cette déminéralisation, des enzymes de nature protéasique, capables
de dégrader la matrice collagénique maintenant déminéralisée, et sont libérées dans le
compartiment extra-cellulaire. Deux classes principales d’enzymes sont sécrétées par
l’ostéoclaste. Il s’agit d’une part des cystéines protéases lysosomiales ou cathepsines
(principalement la cathepsine K) et des métalloprotéases matricielles (MMP),
phosphatase acide tartrate resistante.
La résorption osseuse dépend étroitement du nombre d’ostéoclastes activés présents à la
surface du site de remodelage

Ostéoclastes et différenciation
– L’ostéoclaste est une cellule volumineuse caractérisée par la présence de nombreux
noyaux. Il dérive de précurseurs ayant pour origine des cellules souches hématopoïétiques
appartenant à la lignée monocytes-macrophages.
Osteoclaste et résorption osseuse

– La différenciation ostéoclastique à partir des précurseurs hématopoïétiques est sous la


dépendance de la triade RANK-RANKL-OPG. Les précurseurs ostéoclastiques
mononucléés présents dans la moelle expriment à leur surface un facteur protéique
transmembranaire qui sur le plan structural appartient à la famille des récepteurs au TNF :
le RANK (receptor activator of nuclear factor kB)
– Ce récepteur est capable de lier une autre molécule transmembranaire apparentée
également à la famille des récepteurs au TNF présente à la surface des ostéoblastes mais
également sécrétée : le RANK-ligand. L’interaction RANK-RANKL est nécessaire et avec le
MCS-F (macrophage colony stimulating factor) suffisante pour permettre la différenciation
ostéoclastique. l’ostéocyte qui pourrait constituer la source majeure de RANKL.
– Une troisième molécule également apparentée au récepteur du TNF mais ne comportant
pas de domaine transmembranaire, et qui de ce fait est sécrétée. Il s’agit de
l’ostéoprotégérine (OPG). L’OPG, sécrété par l’ostéoblaste est capable de se fixer sur le
RANK-L, agissant ainsi comme un récepteur leurre rendant impossible toute interaction
RANK-RANK-ligand. L’OPG exerce donc un puissant effet inhibiteur sur la différenciation
ostéoclastique et sur la résorption osseuse.

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264
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– L’ostéoblaste mature provient de la prolifération clonale de cellules souches d’origine


mésenchymateuse présentes dans la moelle donnant naissance également aux
chondroblastes, aux fibroblastes, aux adipocytes et aux myoblastes.
– L’étape d’engagement dans la voie de différenciation ostéoblastique nécessite l’activation
d’un facteur de transcription spécifique des ostéoblastes, le facteur Cbfa1 (core binding
factor alpha 1) ou Runx2. Les ostéoblastes sont toujours retrouvés alignés le long de la
matrice osseuse avant que celle-ci ne soit minéralisée (tissu ostéoïde). La fonction
essentielle de l’ostéoblaste est de synthétiser et de participer à la minéralisation de la
Ostéoblastes et la formation osseuse

matrice osseuse.
– Plusieurs facteurs de croissance
stockés dans la matrice osseuse et
libérés au cours de la résorption
ostéoclastique participent également à
la différenciation ostéoblastique. On
peut citer l’IGF I et II (insuline like
growth factor), le TGFβ (transforming
growth factor), ou
– encore les BMP (bone morphogenetic
protein).
– À la fin de la période de formation
osseuse, plusieurs destinées sont
possibles pour les ostéoblastes.
Certains se laissent emmurer dans la
matrice et deviennent des ostéocytes,
d’autres sont transformés en cellules
bordantes et enfin les ostéoblastes qui
n’ont pris aucune de ces destinées
meurent par apoptose.
– Les ostéocytes représentent la composante cellulaire majoritaire retrouvée dans la
matrice osseuse (plus de 95 % de la totalité des cellules). Ces cellules possèdent une
morphologie caractéristique avec un corps cellulaire fusiforme et de nombreuses
Ostéocytes

extensions cytoplasmiques dendritiques formant un réseau de canalicules.


– Les ostéocytes, grâce notamment à leur réseau de canalicules, sont en contact permanent
avec les cellules présentes à la surface de l’os, c’est-à-dire les ostéoclastes et les
ostéoblastes. En réponse à différents stimulis (contraintes mécaniques, dommages causés
dans la matrice), les ostéocytes activent l’ostéoclaste et l’ostéoblaste pour démarrer un
cycle de remodelage.

III/- Physiologie du remodelage osseux :

Afin de maintenir l’intégrité du tissu osseux et d’assurer une balance phosphocalcique équilibrée, le
squelette adulte est soumis à un remodelage continu. Celui-ci procède de différentes phases
successives faisant intervenir des unités fonctionnelles de remodelage, BMU Basic multicellular unit
composée de l’association ostéoblastes, ostéoclastes et ostéocytes. On estime que chaque année,
10% du squelette osseux adulte est renouvelé.

la surface de l’os est recouverte de cellules quiescentes inactives ou cellules


Phase bordantes qui sont des ostéoblastes en stade terminal de différenciation. Elles sont
d’activation impliquées dans le recrutement des précurseurs ostéoclastiques mononuclées à partir
des cellules souches hématopoïétiques résidant dans la moelle osseuse.

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265
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Phase de ces précurseurs se différencient en ostéoclastes matures capable de dégrader la


résorption matrice minéralisée qui dure 12 jours.
Phase apparition de lacune et disparition des ostéoclastes et des cellules mononuclées
d’inversion
apparition des cellules souches pluripotentes mésenchymateuses présentes dans la
moelle osseuse. Ces précurseurs sont attirés par la lacune de résorption qui
Phase de prolifèrent rapidement en ostéoblastes matures assurant l’étape d’ostéoformation au
formation cours de laquelle une nouvelle matrice protéique est produite puis secondairement
minéralisée. La durée est de 03 mois, la quantité d’os formée est équivalente à celle
dégradée.
– A la surface de l’os réapparaissent les cellules bordantes inactives.
Phase de
– La phase de quiescence est caractérisée par la présence de cellules bordantes le
quiescence
long de la surface osseuse.

L'activation du cycle de remodelage débute par la fusion de préosteoclastes en ostéoclastes, qui


résorbent la matrice calcifiée au cours de la phase de résorption. La phase de formation qui suit la
phase intermédiaire se caractérise par I'apposition et la minéralisation du tissu osteoide par les
ostéoblastes (Ob). A cette phase de formation succède un nouvel état quiescient.

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IV/- Remodelage osseux et régulation du métabolisme phosphocalcique :

 Le squelette entier d’un être humain représente approximativement 200 os distincts constituant
une charpente indispensable au soutien des différents organes. Le squelette : n’est pas une
charpente inerte, C’est un tissu métabolique très actif, Indispensable à la régulation de
l’homéostasie phosphocalcique Le calcium et le phosphore sont des ions indispensables à
l’organisme.
 Outre son rôle dans la minéralisation osseuse :

Le calcium est impliqué dans Le phosphore est impliqué dans


- la coagulation sanguine, - le métabolisme énergétique cellulaire,
- la contraction musculaire, - la synthèse de l’ADN,
- la conduction nerveuse, - activités enzymatiques (phosphorylase,
- la différenciation cellulaire, phosphatase, kinase…),
- l’apoptose et la transduction du signal de - l’équilibre acido-basique
nombreuses hormones. - dans la transduction du signal sous forme de
seconds messagers hormonaux (AMPc,
GMPc).
- élément fondamental entrant dans la
composition des structures cellulaires.

 L’homéostasie phosphocalcique est un ensemble de mécanismes biologiques permettant de


réguler et de maintenir constante la calcémie et la phosphatémie.
 Le tissu osseux représente un réservoir unique pour l’organisme, contenant 99% des réserves de
calcium et de phosphates. Des échanges permanents ont lieu entre le squelette et les autres
tissus pour assurer la mise en réserve et l’apport du calcium et du phosphate.
 Ces échanges sont possible grâce à un renouvellement permanent de l’os appelé le remodelage
osseux. Ce processus biologique fondamental se déroule de façon continue durant toute la vie et
contribue aux échanges calciques dans l’organisme.
 Chaque jour, environ 300 mg de calcium sont déposés dans le tissu osseux au cours de la
minéralisation. Dans le même temps, une quantité équivalente de calcium est libérée du tissu
osseux au cours de la résorption. De nombreux facteurs endocrines (PTH, calcitriol, calcitonine,
estrogènes, glucocorticoïdes…) et paracrines (facteurs de croissance, cytokines) participent à la
régulation du remodelage en modulant positivement ou négativement la résorption et/ ou la
formation.
 Durant l’enfance et l’adolescence, l’activité de formation > à l’activité de résorption osseuse,
la balance phosphocalcique positive favorisant ainsi le dépôt de calcium et de phosphate
dans le squelette.
 Durant l’âge adulte, l’activité de formation = l’activité de résorption osseuse, la balance
phosphocalcique neutre assurant un maintien de la masse osseuse.
 Chez le sujet âgé ou dans certaines situations pathologiques l’activité de résorption osseuse>
activité de formation, la balance phosphocalcique négative favorisant une perte de masse
osseuse.

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267
MédiCours 2ème année Médecine UEI 4

V/- Contrôle du remodelage osseux :

Le contrôle du remodelage osseux constitue une étape essentielle dans le maintien de l’homéostasie
phosphocalcique. Plusieurs facteurs hormonaux agissant par voie systémique et des facteurs locaux
exerçant une action paracrine ou autocrine, interviennent pour réguler et coupler les activités de
résorption et de formation osseuse.

hormone hypercalcémiante, hypophosphorémiante


- Au niveau tissulaire, augmente la natalité des unités multicellulaires de
remodelage et la vitesse de renouvellement global de l’os trabeculaire.
Au niveau
- Au niveau cellulaire, la PTH stimule la résorption osteoclastique de la
matrice minérale et organique. La PTH induit une rétraction cellulaire
des cellules bordantes, permettant l’attachement cellulaire des
osteoclastes le long de la surface osseuse. Par ailleurs, la PTH modifie la
La PTH prolifération et l’activité des cellules ostéoblastiques. Ses effets sur
l’activité des phosphatases alcalines ostéoblastiques sont variables et
dépendent de l'état de différenciation ostéoblastique des cellules
observées.
- La PTH inhibe in vitro la synthèse du collagène et des protéines non
collagéniques, dont l'ostéocalcine, et stimule indirectement la
prolifération ostéoblastique par la production de facteurs de croissance
autocrines. Les effets cellulaires de la PTH sont mediés par une cascade
d'événements intercellulaires.
hormone hypercalcémiante et hyperphophorémiante
- Le métabolite physiologique le plus actif de la vitamine D, a des effets
Contrôle hormonal

directs sur le tissu osseux. La 1,25(OH)2D favorise la différenciation,


l’activation et la fusion de cellules précurseurs hématopoïétiques en
La 1,25(OH)2
cellules ostéoclastiques, et influence l'activité et la prolifération des
vitamine D
ostéoblastes.
- Dans de nombreux modèles in vitro, la 1,25(OH)2D inhibe la
prolifération des cellules osteoblastiques, augmente l'activité des
phosphatases alcalines et la synthèse d'ostéocalcine.
hormone hypocalcémiante inhibe directement l‘activité de l‘ostéoclaste qui
La calcitonine
possède des récepteurs spécifiques pour cette hormone.
- ont des effets directs et indirects sur les cellules osseuses. L'estradiol
stimule la prolifération des cellules ostéoblastiques et la synthèse de
collagène, en partie par l'induction de facteurs de croissance autocrines
et inhibe la réponse à la PTH.
- En situation de carence estrogénique post-ménopausique, on note une
modification du ratio RANKL/OPG au profit d’une nette augmentation
de la différenciation ostéoclastique, associée à une diminution de la
formation osseuse. C’est cette dérégulation de l’activation du
Les œstrogènes
remodelage osseux qui sera à l’origine d’une perte osseuse plus ou
moins importante. Les unités fonctionnelles de remodelage trabéculaire
subissant un renouvellement plus fréquent que celles de l’os cortical,
Ceci permet de rendre compte, dans l’ostéoporose post-ménopausique,
des manifestations cliniques préférentielles situées dans des sites
squelettiques riches en os trabéculaire (poignets et vertèbres). La perte
osseuse consécutive à la ménopause se poursuit au cours du
vieillissement

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268
MédiCours 2ème année Médecine UEI 4

ont des effets multiples sur le métabolisme minéral et le remodelage


osseux. L'excès de glucocorticoïdes induit une diminution de l'absorption
intestinale du calcium, et par suite un hyperparathyroidisme secondaire.
Ces hormones stimulent à court terme la différenciation osteoblastique,ce
qui se traduit par une augmentation de la synthèse de collagène et de
Les
l‘activité des phosphatases alcalines, et une modulation des récepteurs de
glucocorticoïdes
la 1,25(OH)2D3. A plus long terme, les glucocorticoïdes inhibent la synthèse
du collagène et des protéines non collagéniques, et diminuent l'activité des
phosphatases alcalines. Cet effet est du à une inhibition de la prolifération
des cellules osteoprogenitrices.

découverte de la triade RANK/RANKL/OPG a permis d’éclaircir les mécanismes d’actions des


principaux facteurs régulant la résorption osseuse. Globalement,
– les facteurs hyper-résorbants comme le calcitriol, la PTH et les glucocorticoïdes agissent
soit en augmentant la production de RANKL soit en diminuant la production d’OPG.
– Inversement les facteurs hyporésorbants, comme les oeoestrogènes, agissent soit en
augmentant la production d’OPG, soit en diminuant la production de RANKL.
Essentiellement des facteurs de croissance ou des cytokines, sont synthétisés par les cellules
osseuses elles-mêmes ou par des cellules voisines présentes dans le micro environnement
osseux et sont pour beaucoup stockés au niveau de la matrice osseuse.
Ils jouent un rôle d’une part dans le recrutement et le maintien de l’état différencié des
ostéoclastes et des ostéoblastes, et d’autre part à l’activité et à la survie des cellules osseuses.
Ils sont également indispensables à la communication entre les ostéoblastes et les ostéoclastes
lors des séquences du remodelage osseux.
les effets de la PGE2 sur la formation osseuse sont biphasiques.
- A faible dose in vitro, la PGE2 stimule la synthèse de collagène et des
protéines non collagéniques, ainsi que la prolifération des cellules
osteoprogénitrices ou mésenchymateuses, mais ces effets sont
Prostaglandine inverses à plus forte dose.
- In vivo, la PGE2 stimule fortement la prolifération des cellules
périostées, ce qui se traduit par une augmentation de la formation
osseuse périostèe. La production locale de PGE2 pourrait être
Facteurs locaux

impliquée dans le contrôle de la formation osseuse,


produite par les monocytes/ macrophages, stimule la résorption osseuse
in vitro. Cependant, I'lL-1 n'a pas d'effet direct sur l'osteoclaste, et la
L'interleukine 1
résorption n'est stimulée qu'en présence d'osteoblastes. L'IL-1 stimule la
(IL-1)
prolifération des cellules osteoprogenitrices ou mésenchymateuseset,
inhibe la production de collagène osseux in vitro.
produit par les macrophages activés, stimule la résorption osseuse in vitro
en augmentant le nombre de précurseurs des osteoclastes et en stimulant
Le tumor necrosis indirectement l’activité de l'osteoclaste mature. Les effets du TNFα sur la
factor α (TNFα) formation osseuse sont similaires à ceux de I'lL-l, les effets du TNFα
pouvant par ailleurs être médiés en partie par I'lL-l, puisque le TNFα
stimule la production d'lL-1 par les macrophages
produit par les lymphocytes activés, inhibe la résorption osteoclastique en
culture et inhibe la différenciation des préosteoclastes en osteoclastes
L'interferon γ
matures. L'INFγ inhibe également la synthèse de collagène en culture, un
(INFγ)
effet secondaire à la diminution de la prolifération des cellules
osteoprogenitrices
Le fibroblast stimule la réplication cellulaire des préosteoblastes, ce qui induit
growth factor secondairement une augmentation de la synthèse de collagène. Par

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269
MédiCours 2ème année Médecine UEI 4

(FGF) contre, le FGF ne stimule pas la différenciation osteoblastique, et n'affecte


pas la résorption osseuse.
- stimule la prolifération des cellules osteoprogenitrices in vitro,
L'epidermal mais inhibe la synthèse du collagène par les osteoblastes matures.
growth factor - L'EGF stimule directement la résorption osseuse en culture, par un
(EGF) mécanisme qui semble impliquer une augmentation de la
synthèse des prostaglandines.
présent en quantité importante dans les plaquettes et dans le tissu osseux,
Le platelet stimule la synthèse d'ADN in vitro. Comme pour le FGF et I'EGF, l'effet
derived growth mitogene du PDGF concerne principalement les cellules peu différenciées
factor (PDGF) du périoste. Le PDGF stimule également la résorption osseuse par un
mécanisme impliquant les prostaglandines.
- est synthétisé par les osteoblastes et est présent en grande
quantité dans l'os. Le TGFβ présent dans la matrice osseuse se
présente sous la forme de deux dimères, TGFβ1 et TGFβ2, dont les
activités biologiques sont identiques. Le TGF β stimule la
résorption osseuse en culture d'organe, un effet médié par les
Le transforming
prostaglandines, mais inhibe la différenciation osteoclastique
growth factor β
- le TGFβ a un effet stimulateur direct et indirect sur la synthèse du
collagène osseux.
- Ce facteur local, dont la concentration est régulée par les
hormones, serait impliqué dans le couplage entre la résorption et
la formation osseuses.

VI/- Conclusion :

Au-delà de sa fonction locomotrice, le squelette est un organe impliqué dans plusieurs fonctions
vitales pour l’organisme. Ces fonctions sont assurées grâce au processus du remodelage osseux qui
fait intervenir plusieurs types cellulaires dont les ostéoblastes, les ostéoclastes et les ostéocytes. Ces
activités cellulaires couplées dans le temps sont la cible de facteurs hormonaux et locaux aboutissant
à un contrôle extrêmement fin du remodelage.

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270
Les glandes
Partie 07 :
surrénales

Anatomie
• Les glandes surrénales

Histologies
• Les glandes surrénales

Physiologie
• La corticosurrénale

Biochimie
• La médullosurrénale : les catécholamines

271
MédiCours 2ème année Médecine UEI 4

Anatomie : Les glandes surrénales

I/-Définition :
 Glandes paires et symétriques, inséparables des reins, coiffent leurs pôles supérieurs.
 Ce sont des organes rétro-péritonéaux.
 Ce sont des glandes endocrines vitales.

II/-Dimensions et description :
Hauteur 5 cm Poids 5g
Largeur 3 cm Couleur Jaune brun
Epaisseur 1 cm Consistance Molle

III/-Situation :
 Elles sont situées dans l’espace rétro-péritonéale de
l’abdomen.
 De part et d’autre de T12.
 Sur les faces supéro-médiales du rein correspondant.

La surrénale droite est plus bas située que la surrénale


gauche

IV/-Forme :
 La glande surrénale droite : triangulaire aplatie sagittalement.
 La glande surrénale gauche : allongée en virgule renversée.

V/-Structure : les glandes surrénales présentent à décrire,


1)-Une capsule : fragile, mince, entourant le parenchyme glandulaire.

2)-Le parenchyme glandulaire : constitué de deux zones :

Une zone périphérique (cortex) : Une zone centrale (médulla) :


corticosurrénale médullosurrénale
Origine D’origine mésoblastique D’origine ectoblastique
embryologique
Situé à la périphérie, d’aspect clair, véritable Situé au centre, d’aspect sombre.
Structure
glande endocrine, présente 3 couches :

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272
MédiCours 2ème année Médecine UEI 4

 La couche glandulaire : la plus


périphérique, joue un rôle dans la synthèse
des minéralocorticoïdes.
 La couche fasciculée : moyenne, joue un
rôle dans la synthèse des glucocorticoïdes.
 La couche réticulée : entoure la médulla,
joue un rôle dans la synthèse des
androgènes.
Synthèse des stéroïdes : Synthèse des catécholamines ‘’adrénaline et
 Minéralocorticoïdes : jouent un rôle dans noradrénaline’’, ce sont des
l’homéostasie (état d’hydratation et sympathomimétiques = accélèrent le rythme
maintien de la stabilité de l’organisme). cardiaque.
 Glucocorticorticoïdes : jouent un rôle dans (Ce sont des drogues vasoactives utilisées dans
Rôle le métabolisme des GLP (glucose, lipide et les états de choc).
protéine) et elles ont un rôle immunitaire.
 Androgènes : formation des caractères
sexuels, reproduction et développement
osseux.

Structure des
glandes
surrénales

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273
MédiCours 2ème année Médecine UEI 4

VI/- rapports :
A droite  Foie.
 Veine cave inférieure.
Antérieurs
 Corps du pancréas.
A gauche
 Estomac.
 Diaphragme.
Postérieurs  Récessus pleural costo-diaphragmatique.
 Les 2 dernières cotes.
Latéraux Bord médial du rein, au-dessus du hile.
A droite Veine cave inférieure.
Médiaux A gauche Aorte abdominale.

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274
MédiCours 2ème année Médecine UEI 4

VII/-Vascularisation artérielle : 3 artères (paires ‘’droite et ‘gauche’’),


 L’artère surrénale supérieure : nait de l’artère phrénique inférieure.
 L’artère surrénale moyenne : nait de l’aorte abdominale.
 L’artère surrénale inférieure : nait de l’artère rénale.

VIII/-Drainage veineux : 1 veine :


 La veine surrénale droite : rejoint directement la face postérieure de la veine cave inférieure
(VCI).
 La veine surrénale gauche : longue, rejoint la veine rénale.
 Il existe une autre voie de drainage ‘’voie de dérivation’’ : c’est la voie rénno-surréno-phrénique.
Cette voie permet le drainage des veines accessoires :
 En haut : Les veines accessoires se jettent dans la veine phrénique inférieure.
 En bas : Les veines accessoires se jettent soit dans la veine rénale soit dans la veine cave
inférieure (VCI).

IX/- Drainage lymphatique : les vaisseaux lymphatiques rejoignent les ganglions latéro-aortiques
et pré-aortiques.

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275
MédiCours 2ème année Médecine UEI 4

X/-Innervation : L’innervation des glandes surrénales est assurée par les plexus et les nerfs :
 Plexus surréno-diaphragmatique : rameau abdominal du nerf phrénique.
 Plexus surréno-colique : neurofibres des ganglions semi-lunaires.
 Plexus-surréno-rénal : du nerf petit-splanchnique.
 Nerf grand splanchnique.

(Schéma bonus)

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276
MédiCours 2ème année Médecine UEI 4

Histologie : Les glandes surrénales

I/-Généralités : les glandes surrénales sont des glandes endocrines bien individualisées, occupant le
pôle supérieur de chaque rein. Leurs poids moyen est de 12 grammes.

II/-Embryologie :
La corticosurrénale (Cortex) La médullosurrénale (Médulla)
Ebauche mésoblastique ou cœlomique, situé Ebauche neurectoblastique, issu des amas
Origine
entre la racine du mésentère et la crête ganglionnaires provenant des crêtes neurales.
embryologique
génitale.

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277
MédiCours 2ème année Médecine UEI 4

(30ème jour du DE), l’ébauche (6ème semaine du DE), les cellules

1er stade
corticosurrénale apparait sous forme

1er stade
provenant des amas ganglionnaires
d’un épaississement de l’épithélium migrent pour se localiser au voisinage de
cœlomique, où les mitoses sont l’ébauche corticosurrénale.
nombreuses.
(5ème semaine du DE), les cellules issues Il se produit une véritable invasion du
de la prolifération de l’épithélium cortex par ces cellules.
2eme stade

2ème stade
Organogénèse cœlomique s’enfoncent dans le
mésenchyme sous-jacent et perdent tout
contact avec l’épithélium cœlomique :
c’est le cortex fœtal.
(40ème semaine du DE), il se produit une Les cellules se groupent en une masse
3eme stade

3ème stade
seconde poussée proliférative formant le centrale dans la glande surrénale.
cortex définitif, qui en se développant
tend à entourer le cortex fœtal.
A l’origine, les cellules se présentent Les cellules issues des amas
comme des éléments arrondis à gros ganglionnaires sont des
noyaux, sympathogonies :
 Les unes, se différencient en
1er stade

1er stade
sympathoblastes à l’origine des
cellules ganglionnaires
sympathiques.
 Les autres, vont acquérir des
propriétés chromaffines et devenir
des phéochromblastes qui seront à
l’origine des para-ganglions.
Par suite de processus de prolifération et Les phéochromblastes qui envahissent
de différenciation cellulaires, il en résulte l’ébauche surrénale se différencient en
2 sortes de cellules : cellules glandulaires endocrines
 Les unes, les plus nombreuses, à hormonogènes.
disposition quelconque : sont des
cellules volumineuses acidophiles,
Histogénèse
renfermant des vacuoles lipidiques,
2ème stade

2ème stade

ce sont les cellules du cortes fœtal.


 Les autres, à disposition trabéculaire :
sont des petites cellules basophiles,
ce sont les cellules du cortex définitif.
Ces deux sortes de cellules baignent dans
le mésenchyme ambiant, qui fournit un
important réseau capillaire sanguin (cette
disposition persiste jusqu’à la
naissance).
Quelques jours après la naissance, se Le mésenchyme, au sein de cette
produit une involution du cortex fœtal, ébauche va fournir le stroma et un riche
3ème stade

3ème stade

alors que le cortex permanent vient réseau de capillaires sanguins abondants


remplacer progressivement le cortex étendus.
fœtal.
La corticosurrénale prend peu à peu sa
texture définitive.

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Corticosurrénale en formation

Cellules des crêtes


neurales

Médullosurrénale en formation

Cortex fœtal

Cortex permanent

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279
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III/-Structure histologique :

1. Structure générale : La glande surrénale présente à décrire :

 Assez épaisse, formée de :


 Fibrocytes.
 De faisceaux de fibres de collagène.
 De quelques fibres élastiques.
Une capsule
 De rares fibres musculaires lisses.
d’enveloppe
 Elle renferme :
Des  Des réseaux vasculaires sanguins et lymphatiques.
formations  Des ganglions nerveux végétatifs.
conjonctives
 Elles sont incomplètes, issues de la face profonde de la capsule.
Des travées
 Constituent une voie de marche des vaisseaux sanguins et des nerfs.
 Riche en fibres de réticuline et en cellules du système macrophagique (ex :
système réticulo-histiocytaire).
Un stroma
 Ce délicat feutrage fibrillaire, se condense au niveau de la jonction cortico-
médullaire.
 approximativement 10% chez l’homme
 sous capsulaire mince
 Petites cellules agencées en amas arrondis, entourés
Zone externe ou
de capillaires sinusoïdes et des fibres de collagènes
zone glomérulaire
 chez d’autres mammifères, les travées cellulaires sont
disposées en arcs à convexité externe (d’où le nom de
la zone arciforme ou zone des arcs de RENAUT).
 approximativement 70%
Au niveau  la plus épaisse
cortical  faite de cordons cellulaires presque rectilignes et
Des
Zone moyenne ou parallèles à disposition radiaire anastomosés
formations zone fasciculée transversalement, comprenant chacun deux ou trois
glandulaires assises cellulaires
 séparés par des bandes de tissu conjonctif contenant
des capillaires sinusoïdes.
 approximativement 20%
Zone interne ou  de type trabéculaire non orientée dont les cordons
zone réticulée. cellulaires sont séparés par de larges capillaires
sanguins.
Des cordons cellulaires irréguliers anastomosés formant un réseau dans les
Au niveau mailles duquel est disposé un vaste système vasculaire sanguin.
médullaire

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280
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281
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2. Cytophysiologie :

a/-La corticosurrénale :

Comprend des cellules de grande taille, hautes (8-12) µ et étroites (4-5)


µ. Caractérisées par :
La partie  Un noyau arrondi, foncé, nucléolé.
superficielle  Un cytoplasme renfermant :
Au niveau de la
 Un chondriome.
zone
 Un appareil de golgi.
glomérulaire
 Des gouttelettes lipidiques ou liposomes.
Comprend des cellules de petite taille, cubiques. Caractérisées par :
La partie
 Un noyau souvent en mitose.
profonde
 Un cytoplasme basophile.
Comprend des cellules volumineuses (25-35) µ polyédriques, avec :
 Un noyau central, arrondi, clair.
Les 2/3
 Un cytoplasme d’aspect spumeux, réduit à de minces travées par
externes
Au niveau de la l’accumulation de nombreuses vacuoles lipidiques (liposomes)
zone fasciculée ‘’spongiocytes de GUIEYSSE’’.
Comprend des cellules de petite taille (6-7) µ caractérisées par :
Le 1/3
 Un cytoplasme dense pauvre en lipides.
interne
 Des granulations sidérophiles ‘’cellules sidérophiles de CIACCIO’’.
Comprend des cellules de petite taille (colorables par la fushine acide) ; caractérisées
Au niveau de la par :
zone réticulée  Un cytoplasme pauvre en organites et en vacuoles lipidiques.
 Des granulations du type lipopigment (lipofushine).

Au niveau de la zone
glomérulaire

Au niveau de la zone fasciculée

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Au niveau de la zone réticulée

 En microscopie électronique : la cellule corticosurrénalienne présente au moins 3 caractères


cytoplasmiques :
 Un réticulum endoplasmique lisse : extrêmant abondant.
 Des mitochondries : très nombreuses à crêtes tubulaires, offre parfois l’aspect de corps multi-
vésiculaires (en coupe transversale).
 Des liposomes : flaques irrégulières, osmiophiles à centre clair ou homogène, denses, limités
par une cyto-membrane d’enveloppe.
 Des variations mineures s’observent selon la zone glandulaire :
 Les cellules de la zone glomérulée : des mitochondries à crêtes lamellaires ou vésiculaires
prédominent.
 Les cellules de la zone fasciculée interne et de la zone réticulée : une matrice cytoplasmique
dense aux électrons.
 Les cellules de la zone fasiculée externe : reticulum endoplasmique hypertrophié et des
liposomes abondants.

L’association de réticulum endoplasmique développé ; mitochondries à crêtes tubulaires et


liposomes en grand nombre ; traduit l’implication des cellules dans la stéroïdogenèse.

b/-La médullosurrénale : En microscopie optique a fort grossissement en utilisant des techniques


histologiques comme les sels de chrome ou réaction phéochrome. La médullosurrénale parait
formée de deux types cellulaires très distincts :

Ou cellules claires au encore appelées cellules à noradrénaline,


les cellules Se caractérisent par :
rhagiochrome  Ce sont des cellules à cytoplasme pâle relativement
globuleuses volumineuses.
 Un noyau central vésiculaire peu colorable.
 Un hyaloplasme chromophobe.
 Des grains intra cytoplasmique relativement gros.
 Présentant une réaction phéochrome marquée (teinte
jaune brun) d’où le nom rhagiochrome.

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Cellules sombres dite aussi cellules à adrénaline se caractérisent


par :
 Les cellules hyalochromes sont plus petites et plus foncées.
 Un noyau hyper colorable homogène.
les cellules  Un hyaloplasme chromophile d’où le nom hyalochrome.
hyalochromes  Une réaction phéochrome diffuse.
 Elles ont tendance à se disposer en rangées palissadiques le
long des capillaires veineux.
Ces cellules sont plus grandes et plus nombreuses que les
précédentes (hautes et prismatiques).

 En microscopie électronique : La cellule glandulaire médullosurrénalienne présente en outre,


divers organites :
 Ribosomes libres.
 Ergastoplasmes.
 Nombreux complexes golgiens particulièrement développés.
 Mitochondries à crêtes parallèles.
 Des granulations spécifiques qui peuvent apparaitre :
 Isolées : correspondent aux grains phéochromes (125-350) nm osmiophiles, homogènes,
denses aux électrons, entourés d’une cytomembrane propre.
 Groupées : correspondent à des corps multi-vésiculaires.

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Cellules corticosurrénaliennes en ME Cellules médullosurrénaliennes en MO

IV/- Vascularisation : La vascularisation sanguine se distribue à 3 niveaux :


1. Au niveau de la capsule : il existe une cinquantaine de rameaux artériolaires dont les
anastomoses constituent un réseau superficiel sous capsulaire, ce réseau artériolaire est doublé
par un plexus veineux qui recueil le sang de la corticosurrénale.
2. Au niveau de la corticosurrénale : le
réseau capillaire est issu d’artérioles
courtes émanant du réseau sous
capsulaire ;
3. Au niveau de la médullosurrénale : le
réseau capillaire est tributaire :
 d’une part d’artérioles longues, issues
du réseau sous capsulaire, et qui
traversent la corticale sans se diviser.
 d’autre part, d’artérioles « hilaires » ou
centrales, qui pénètrent dans la glande
au point d’émergence de la grande
veine surrénale.

 La voie de retour veineux (draine le sang du plexus veineux) est unique, le sang veineux est
drainé par la veine surrénale qui se déverse dans :
 La veine rénale à gauche
 La veine cave inférieure à droite.

V/- Innervation : Se distribue à 2 niveaux :


1. Au niveau de la capsule et de la corticale :
 Fibres post-ganglionnaires vasomotrices.
 Fibres post-ganglionnaires catécholaminergiques (sécrétoires).

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285
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2. Au niveau de la médullaire :
 Fibres pré-ganglionnaires cholinergiques (synapse de type neuro-glandulaire).
 Micro-ganglions sympathiques.

VI/-Aspect fonctionnel de la glande : La corticosurrénale élabore 3 sortes de stéroïdes qui ont


une origine biochimique commune cholestérol, alors que la médullosurrénale élabore les
catécholamines

Rôle Effet
Elabore les minéralo-corticoïdes  Participe au maintien de l’équilibre
‘’aldostérone’’. hydro-électrolytique.
La zone
(la quantité produite : 0,1 à 0,2 mg  en agissant sur le rein (TCD) :
glomérulaire
/jour) augmente la réabsorption de
Na+ de l’eau et diminue celle de K+.
Elabore les glucocorticoïdes  métaboliques :
‘’cortisol’’  Glucose : favorise
(la quantité est de 16 à 3o mg/jour) néoglucogenèse (hormone
selon un cycle nycthéméral) hyperglycémiant)
 Protéine : dégradation protéique
et libération des AA dans la
circulation.
 Lipide : lipolyse.
La corticosurrénale

 résistance au stress ; par


La zone
l’augmentation du glucose fournit
fasciculée
aux tissus une source accessible
d’ATP qui permet de combattre des
agents stressants.
 anti-inflammatoire.
 affaiblissement de la réponse
immunitaire.
(contrôle : sous contrôle de l’ACTH
hypophysaire, elle-même sous contrôle de
CRH hypothalamique).
Synthétise de petites quantités  chez les 2 sexes ; contribuent à
d’androgènes : DHEA l’apparition de la pilosité axillaire et
‘’Dehydroépiandrostérone’’ pubienne.
La zone (la quantité journalière est de 15 à  chez la femme : contribuent au
réticulée 30 mg /jour) maintien de la libido et représente la
source d’œstrogènes après la
ménopause.
(Sous contrôle de l’ACTH hypophysaire)
les cellules rhagiochromes et les cellules hyalochromes Adrénaline est l’hormone physiologique
médullosurrénale

ne sont que deux états fonctionnels différents d’une de la médullosurrénale alors que la
même catégorie cellulaire : noradrénaline n’est libérée que dans les
 Les cellules rhagiochromes : la sécrétion de états de stress.
La

noradrénaline (rôle sympathomimétique : accélère le


 Les cellules hyalochromes : sécrétion d’adrénaline rythme cardiaque)
ou noradrénaline méthylée

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286
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(Schéma bonus)

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287
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Physiologie : La corticosurrénale

I/-Introduction :
 Les surrénales sont deux glandes qui coiffent les pôles supérieurs des deux reins.
 Chaque glande est constituée de 2 régions distinctes :

Une partie externe Occupe 90% de la


''corticossurénale'' glande et sécrète les
(cortex) hormones stéroides
Glandes surrénale
Occupe 10% de la
Une partie interne
glande et sécrète les
''médullosurrénale''
cathécolamines

II/-La corticosurrénale :
Elle est formée de 3 zones distinctes, dotées chacune d’un équipement enzymatique particulier
permettant la sécrétion de 3 groupes d’hormones :

Sécrète les
La zone glomérulaire
10% minéralocorticoïdes
(externe)
(aldostérone)
Sécrète les
La zone fasciculée (centrale) 75%
glucocorticoïdes (cortisol)
Sécrète les androgènes
La zone réticulée (interne) 15% surrénaliens (DHEA : La
déhydroépiandrostérone)

(La glande corticosurrénale est indispensable à la vie, une surrénalectomie entraine des troubles
métaboliques importants qui peuvent mettre le pronostic vital en danger)

III/- Les hormones de la corticosurrénale (hormones stéroïdes) :


 Les hormones de la corticosurrénale sont des stéroïdes, dont la synthèse se fait à partir du
cholestérol.
 La dégradation des hormones stéroïdes se fait essentiellement dans le foie, et leur élimination se
fait au niveau rénal.

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288
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Les minéralcorticoïdes

1. Introduction :
 Le principal minéralocorticoïde est représenté par l’aldostérone.
 Elle est que faiblement liée aux protéines : elle est liée en partie à l’albumine et à la
transcortine (ou CBG ‘’cortisol binding protein’’).

2. Actions de l’aldostérone : agit essentiellement sur le métabolisme hydrominéral au niveau du


rein (tubule distal) et joue un rôle majeur dans la régulation de la pression artérielle :
 Stimule la réabsorption du sodium contre une excrétion de potassium.
 Stimule la sécrétion d’ions H+ dans les urines contre une rétention de Na+ entrainant une
alcalose modérée.

REMARQUE :

Tout gain ou perte de sodium a des répercussions sur l’osmolarité plasmatique, la volémie et la
pression artérielle.

3. Régulation de la sécrétion de l’aldostérone : dépend de 3 mécanismes,


Préserve l’homéostasie circulaire du volume extracellulaire et du pool
sodique.
 Les concentrations plasmatiques de la rénine circulante régulent le système
Système rénine- RAAS et la sécrétion de l’aldostérone.
angiotensine-  La sécrétion de la rénine par l’AJG, est stimulée par :
aldostérone  La diminution de la pression artérielle (détectée par les barorécepteurs
(RAAS) de l’artériole afférente).
 Une hyponatrémie (↓Na+ sanguin) et une hypernatriurèse (↑Na+
urinaire) (détectée par les osmorécepteurs de la macula densa).
 Le système nerveux sympathique.
Joue un rôle direct dans la sécrétion de l’aldostérone.

L’hyperkaliémie L’hypokaliémie
Une augmentation d’au moins 1mmol/l, Inhibe la sécrétion de
La kaliémie stimule la sécrétion de l’aldostérone qui l’aldostérone.
adira au niveau du tubule rénal en
provoquant une réabsorption de Na+
contre une excrétion de K+ : correction de
l’hyperkaliémie
Les effets de l’ACTH sont plus modestes (moins importants) :
 Une perfusion de doses élevées d’ACTH peut stimuler la sécrétion de
l’aldostérone (effet transitoire).
L’ACTH
 Après une hypophysectomie, une diminution de la sécrétion de
l’aldostérone n’est observée qu’après une très longue période.

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289
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Les glucocorticoïdes

1. Introduction :

Le cortisol peut-être :

Lié à : Libre (5%)


 La transcortine (90%). Le cortisol libre est la
 L’albumine (très peu). fraction bio-disponible et
active

2. Principales actions :

Action la plus importante.


 Augmentation de la production hépatique du glucose en favorisant la néoglucogenèse
hépatique par l’activation de la glucose-6-phosphatase et la phosphoénolpyruvate
carboxykinase, et en augmentant la protéolyse (pour fournir les AA glucoformateurs) et
la lipolyse (pour fournir le glycérol à partir des TG) qui apportent les substrats de la
Sur le néoglucogenèse dans la circulation.
métabolisme  Un effet anti-insuline au niveau de la cellule périphérique par inhibition de la captation
glucidique cellulaire du glucose.
 Augmentation de l’absorption intestinale du glucose.
 HYPERGLYCEMIE
L’administration prolongée de glucocorticoïdes peut provoquer l’apparition d’un diabète,
alors que l’ablation de la corticosurrénale provoquera rapidement une hypoglycémie.

A concentrations élevées, le cortisol stimule la protéolyse au niveau des muscles, de la peau


et du tissu conjonctif.
Sur le L’administration prolongée de corticoïdes ou lors d’une hypersécrétion du cortisol dans les
métabolisme tumeurs de la corticosurrénale induit :
des protéines  Une fente musculaire importante.
 Une ostéoporose.
 Des vergetures.
Le cortisol favorise la libération d’acides gras dans le plasma à partir des triglycérides du
Sur le tissu adipeux ‘’lipolyse’’.
métabolisme
En cas de surcharge en glucocorticoïdes on observe une nouvelle répartition des graisses sur
lipidique
le haut du corps ‘’syndrome de Cushing’’.
 Les glucocorticoïdes stimulent la filtration glomérulaire.
 A forte dose, le cortisol a un effet voisin de celui de l’aldostérone : il provoque : une
Sur le
rétention sodé avec fuite urinaire de potassium et d’ions H+ → Natriurèse et diurèse.
métabolisme
(Son effet est minime par rapport à l’aldostérone)
hydro-
Dans le cas de prise de cortisol à des doses supra-physiologiques, il faut prescrire un régime
électrolytique
pauvre en sel.

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290
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 Baisse de l’absorption intestinale du Ca2+.


 Augmentation de la calciurèse.
Sur le  Inhibition de l’activité ostéoblastique (stimulation de la résorption osseuse).
métabolisme  L’excès prolongé du cortisol est responsable d’une ostéoporose.
calcique et l’os
 Chez l’enfant, les glucocorticoïdes réduisent la croissance osseuse par action directe
sur le cartilage de conjugaison.
Les glucocorticoïdes exercent déjà à doses physiologiques une action anti-inflammatoire qui
Action anti-
est mise en évidence à doses pharmacologiques.
inflammatoire
et anti- Ce sont des antiallergiques puissants utilisés dans le traitement des allergies.
immunitaire
Sur le système Le cortisol potentialise l’effet vasoconstricteur des catécholamines.
cardio- Dans le syndrome de Cushing : il existe une HTA.
vasculaire
Augmentation de l’acidité gastrique.
Sur le tube
digestif Les corticoïdes sont contre-indiqués chez les malades présentant un ulcère.
 Augmente l’excitabilité du SNC.
 Stimule l’appétit.
 Stimule l’érythropoïèse et la thrombopoïese.
Autres actions  A fortes doses, peuvent inhiber la sécrétion de plusieurs hormones hypophysaires (ADH,
GH, TSH, LH, FSH)
L’inhibition de la fonction gonadotrope peut expliquer la diminution de la fonction de
reproduction à l’état de stresse.

3. Régulation de l’axe hypothalamo-hypophysaire-corticosurrénale :

 Le contrôle de la sécrétion du cortisol est


essentiellement dépendant de l’ACTH
(corticotrophine) produite par les cellules
corticotropes de l’antéhypophyse.
 La sécrétion de l’ACTH est sous le contrôle de
la CRH (corticotropin releasing hormone), qui
est sécrétée par l’hypothalamus et contrôlée
par l’activité des centres nerveux supérieurs
(stimulée par le stresse, l’hypoglycémie et
l’activité musculaire).
 Le cortisol module l’activité du système H-H
par divers mécanismes de rétrocontrôle
(Feed-Back) au niveau de l’hypophyse et de
l’hypothalamus (c'est-à-dire lorsque la
concentration du cortisol augmente, il inhibe
la sécrétion de l’ACTH et de la CRH par
l’antéhypophyse et l’hypothalamus
respectivement).

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 L’activité de l’axe hypothalamo-hypophysaire-surrénalien présente un rythme nycthéméral ou


circadien (alternance jour-nuit) dont la période est voisine de 24heures : les sécrétions d’ACTH
et de cortisol sont élevées entre 6h-10h du matin puis diminuent pour être plus basses entre
22h-2h du soir (notions importantes lors des dosages hormonaux).

 Rôle de l’ACTH :
Rôle surrénalien :

 Stimule toutes les étapes de la synthèse et de libération des hormones.


 A un effet trophique en augmentant le nombre et la taille des cellules de la corticosurrénale.

Rôle extra-surrénalien :

 Action mélanotrope : mélanostimulante ce qui explique la mélanodermie dans m’insuffisance


surrénalienne primitive.
 Action lipolytique.
 Action anti-œdématique : natriurèse et diurèse.

REMARQUE :

 Le cortisol inhibe la synthèse hypophysaire de l’ACTH par ‘’Feed-Back négatif’’, donc dans les
traitements prolongés par les corticoïdes, la sécrétion de l’ACTH est faiblement inhibée.
 Si le traitement est arrêté brutalement, on aboutit à une insuffisance surrénalienne donc il faut
procéder à un arrêt progressif de ce traitement par diminution quotidienne de la dose.

Les androgènes surrénaliens

1. Introduction :
 Représentés essentiellement par ‘’La déhydroépiandrostérone (DHEA)’’ et ‘’l’androstenedione’’.
 Ils sont liés dans le plasma à l’albumine, avec une faible affinité à la SDB (Sex Binding Protein).
 La majorité des androgènes surrénaliens sont éliminés sous forme de 17-cetostéroides urinaires.

2. Rôle biologique :

Les androgènes surrénaliens subissent une conversion dans les tissus périphériques en androgènes
beaucoup plus actifs :

→ ∆4 androstenedione, Testostérone.

Et/ou → Œstrogènes.

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 Leurs rôles :

La production de testostérone à partir de cette source ne représente que 5% de la


Chez l’homme
production totale (négligeable).
 La plus grande part de testostérone est produite par cette conversion des
androgènes surrénaliens (40-65% de la production totale de la testostérone).
Chez la femme  La conversion en œstrogènes se fait grâce à l’action d’une aromatase sur la ∆4
androstenedione (testostérone) → production respective d’œstrone et d’œstradiol.
(le tissu adipeux est riche en aromatase)

REMARQUE :

 Le tissu adipeux est riche en aromatase et la conversion des androgènes en œstrogènes est plus
élevée chez les obèses que chez les sujets de poids normal.
 Chez l’animal, certaines études ont montré que l’apport de DHEA corrige le vieillissement (étude
moins concluante chez l’homme). Elle est utilisée comme complément alimentaire.

 Interviennent également dans la maturation :


 Un pic de sécrétion pré-pubertaire explique le développement de la pilosité axillaire et pubienne
chez la fille et chez le garçon.
 Une poussée de sécrétion de DHEA qui débute à la puberté, et est maximal vers 25-30 ans, puis
diminue progressivement et atteint seulement 15% de sa valeur maximale vers 60 ans.

3. Régulation :
 La sécrétion des androgènes surrénaliens est stimulée par l’ACTH, ce qui explique que : La DHEA
et l’adrostenedione suivent un rythme circadien (nycthéméral) parallèle à celui du cortisol.
 Les androgènes surrénaliens n’exercent pas de Feed-Back (rétrocontrôle) sur l’hypophyse et
l’hypothalamus.

IV/-Physiopathologie :

1)-Maladie d’Addison : insuffisance primaire chronique :


 Asthénie.
 Mélanodermie.
 Anorexie et amaigrissement.
 Hypotension artérielle.
 Hypoglycémie.
 Diminution de la pilosité pubienne et axillaire chez la femme.
 Diminution du volume du LEC, hyperkaliémie et acidose
métabolique.
 Les taux plasmatiques de cortisol et d’aldostérone sont abaissés.
 Le taux plasmatique d’ACTH est augmenté.

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2)-Insuffisance corticosurrénale secondaire :


 Due à une baisse de sécrétion d’ACTH.
 Pas d’hyperpigmentation (manque d’ACTH).
 Pas de : baisse du volume du LEC, d’hyperkaliémie ou d’acidose métabolique : aldostérone normale.

3)-Hypercorticisme chronique : Syndrome de Cushing.


 Répartition anormale de la graisse avec dépôt de cette dernière sur le
thorax et la partie supérieure de l’abdomen ‘’torse de Bison’’.
 Atrophie cutanée avec présence de vergetures pourpres.
 Atrophie musculaire.
 Ostéoporose avec fragilité osseuse.
 Arrêt de la croissance chez l’enfant.
 HTA, hyperglycémie, troubles psychiques.
 Augmentation du cortisol à 8h et surtout perte du rythme circadien avec
persistance d’un taux élevé du cortisol sur la journée.
 Il faut doser :
 Le cortisol total : un bilan normal doit présenter un taux maximal à 8h,
avec valeur au moins diminuée de 50% entre 16h-20h.
Une disparition du cycle nycthéméral constitue l’un des premiers signes
d’un hyperfonctionnement.
 L’ACTH plasmatique.
 Le cortisol libre urinaire : indicateur très sensible du syndrome de
Cushing.

V/-Réponse endocrinienne au stresse :

 Face aux facteurs stressants, l’organisme présente 2 réponses :


▪ Réponse spécifique : dépendante du type d’agent stressant : infection → phagocytose →
production d’anticorps.
▪ Réponse généralisée non spécifique : indépendante du type d’agent stressant ‘’le stresse’’.

1. Définir Le stresse : Est un ensemble de réponses non spécifiques de l’organisme à une situation,
telle que les mécanismes de défenses de l’homéostasie sont dépassés ou risquent de l’être.

2. Facteurs déclenchant un stresse :

Facteurs physiques Intervention chirurgicale, traumatisme, exposition au froid.


Facteurs chimiques Manque d’oxygène, déséquilibre acido-basique.
Facteurs physiologiques Activité physique, douleur.
Facteur psychosociaux Anxiété, conflits.

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3. Variations de la réponse de l’organisme : les réactions de l’organisme varient en fonction de :


 La nature du stimulus.
 Les caractéristiques propres de chaque individu : prédisposition génétique, exposition
antérieure à la situation du stresse.

4. Réponse de l’organisme : les réactions de l’organisme comprennent toujours :


 Une stimulation de la sécrétion du cortisol.
 Une activation du système nerveux autonome ayant des effets bénéfiques pour l’adaptation au
stresse.

 Effets de l’augmentation de la cortisolémie :

Tout stresse, qu’elle qu’en soit la cause, entraine l’augmentation de la sécrétion de cortisol
secondaire à une augmentation de la sécrétion d’ACTH, elle-même due à une
augmentation de la sécrétion du CRH par activation de différentes structures Structures cérébrales
cérébrales. supérieures

 Ses effets :
Hypothalamus
 Métaboliques :
 Augmentation des substrats énergétiques dans la circulation : glucose,
acides aminés, acides gras libres afin de,
CRH
 Approvisionner le cerveau.
 Fournir les matériaux nécessaires à la réparation des tissus
endommagés.
 Augmentation du catabolisme protéique dans le muscle, les os et autres. Hypophyse
 Augmentation de la lipolyse, libérant le glycérol à partir des acides gras.
 Baisse de l’utilisation du glucose et de la sensibilité du tissu adipeux à
l’insuline. ACTH

 Hémodynamiques : Elévation de la pression artérielle grâce à une action


synergique avec les catécholamines → afin d’améliorer la performance Corticosurrénale
cardio-vasculaire.

 Inhibition de l’inflammation et des réponses immunitaires spécifiques


Cortisol
pour diminuer les réactions du corps face à l’endommagement des tissus.

 Action du SNA et de la sécrétion de l’adrénaline :

 Effets métaboliques : hyperglycémie par augmentation de la glycogénolyse hépatique et


musculaire, et stimulation de la lipolyse.

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 Effets cardio-vasculaires :
 Augmentation du débit cardiaque par stimulation de la fréquence et de la contraction cardiaque.
 Constriction de lits viscéraux et vasodilatation des lits musculaires, avec transfert du sang des
viscères vers le muscle squelettique :
 Vasoconstriction au niveau rénal : diminution du débit sanguin rénal et donc stimulation du
système RAAS.
 Diminution de la fatigue musculaire.
 Hyperventilation pulmonaire facilitant l’oxygénation tissulaire.

 Autres modifications hormonales face au stresse :


 Une augmentation ↑ des sécrétions de glucagon et de GH, une diminution ↓ des sécrétions
d’insuline → qui participent à la mise à dispositions des substrats énergétiques.
 Une diminution ↓ de LH, FSH et d’hormones sexuelles.
 Une augmentation initiale ↑ de la sécrétion d’AVP (ou ADH).

5. Objectif du stresse :
 Apporter des sources d’énergies supplémentaires dans le sang.
 Maintenir la PA à des valeurs normales.
 Interrompre provisoirement les fonctions non essentielles.

6. Régulation : L’hypothalamus est responsable de l’imbrication des réponses du système


endocrinien et du système nerveux sympathique au cours du stresse.

Agent stressant

Hypothalamus

SNA Hypophyse
CRH
(sympathique) postérieure

Médullosurrénal Muscles lisses


Antéhypophyse ADH
e des artérioles

Vasoconstriction Vasodilatation des


ACTH Adrénaline
au niveau rénal artéioles allant vers les
muscles striés
squelettiques
Corticosurrénale ↓DSR

Stimulation du
Cortisol
système RAAS

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Biochimie : La médullosurrénale ‘’les


catécholamines’’

I/-Introduction : chaque glande surrénale comprend deux portions dont l’origine, les types de
cellules et les fonctions, diffèrent :

 Une portion externe : la corticosurrénale.


 Une portion interne : la médullosurrénale.

II/-La médullosurrénale :
 C’est un prolongement du système nerveux, c’est un ganglion sympathique dépourvu de fibres
post-ganglionnaires.
 Elle est constituée de cellules chromaffines arrangées en amas, ce sont des cellules caractérisées
par la présence de vésicules à corps denses qui stockent les catécholamines : « 80% adrénaline,
16% noradrénaline, 4% dopamine ».
 Les substances élaborées (hormones ou neurotransmetteurs) par le neurone sont déversées
dans le sang et vont agir à distance sur les organes cibles.
 Ces hormones ou neurotransmetteurs sont libérées en réponse à des stimulations nerveuses par
l’ACH qui est libérée par le nerf splanchnique.

(La médullosurrénale est caractérisée par rapport au système nerveux par le fait qu’elle déverse son
produit dans le sang)

REMARQUE :

Le système nerveux envoie des prolongements qui ne se terminent pas seulement dans la
médullosurrénale, mais peuvent se terminer ailleurs, avec des proportions de sécrétions variables
des hormones.

III/-Les catécholamines :

 Ce sont des substances possédant : une


fonction amine (NH2) et deux fonctions
phénols ou alcools (OH).
 Elles présentent : un noyau cathécol (cycle +
fonction phénol) et une chaine carboné éthyle
amine NH2.

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 Cette structure est la même pour les 3 catécholamines, ils diffèrent par la chaine carbonée.
 Cette ressemblance structurale s’explique par leurs provenance du même précurseur et donc de
la même voie métabolique.
 Les catécholamines sont : La noradrénaline, l’adrénaline et la dopamine (la dopamine est
exclusive au système nerveux).
 La médullosurrénale sécrète principalement de l’adrénaline.
 Au niveau des terminaisons nerveuses sympathiques et des neurones noradrénergiques du
SNC, on trouve uniquement de la noradrénaline (voir remarque précédente).

REMARQUE :

La médullosurrénale synthétise et sécrète aussi un grand nombre de neuropeptides : les peptides


dérivés de la chromogranine A.

Catécholamines Rôles
 Un neurotransmetteur des
neurones noradrénergiques du
SNC et des neurones post-
ganglionnaires du système
La noradrénaline orthosympathique impliqué
dans le sommeil, l’éveil,
l’attention, le comportement
alimentaire.
 Une hormone de stresse
 Un neurotransmetteur présent
L’adrénaline en petites quantités dans le
cerveau.
 Une hormone de stresse.
 Un neurotransmetteur pour
les neurones dopaminergiques
impliqué dans les processus de
motivation, de récompense,
d’addiction, de renforcement
comportemental et de
La dopamine
coordination des mouvements
du corps.
 La dopamine joue le rôle de
précurseur de la noradrénaline
et de l’adrénaline (voir
biosynthèse).

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IV/-Biosynthèse des catécholamines :


① La première étape est importante afin d’obtenir
une quantité suffisante de tyrosine (La
phénylalanine est un AAI qu’on obtient à partir de
l’alimentation), mais elle peut également être
synthétisé (anabolisme) par notre organisme à
partir des précurseurs fournis par la dégradation
d’autres acides aminés.
Le déficit en cette enzyme phénylalanine
1 hydroxylase est responsable d’une phénylcétonurie
héréditaire (présence de PHE et ses catabolites dans
les urines).
② Etape clé limitante de régulation de la synthèse
des catécholamines, l’affinité de l’enzyme tyrosine
hydroxylase pour son coenzyme augmente ↑ à
l’état phosphorylé (Son activité dépend du fait
qu’elle soit phosphorylée ou pas).
2

③ L-Dopa décarboxylase est une enzyme à


phosphate de pyridoxal (Vit B6).

④ La dopamine hydroxylase est une mono-


oxygénase qui catalyse l’oxydation du carbone de la
chaine latérale des catécholamines.

4
⑤ C’est une étape spécifique de la
médullosurrénale. Cette enzyme
phényléthanolamine N-méthyl transférase
(noradrénaline N-méthyl transferase) (PNMT)
catalyse le transfert du radical méthyl de la 5-
adénosyl méthionine (coenzyme transporteur de
radicaux méthyl) sur la fonction amine primaire de
5
la noradrénaline.
REMARQUE :
Le cortisol d’une part stimule la PNMT et donc
stimule la synthèse de l’adrénaline et d’autre part
inhibe sa dégradation par la COMT (enzyme
spécifique à la médullosurrénale).

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V/-Stockage et sécrétion :
 Le stockage des catécholamines est assuré par des
vésicules spécifiques contenues dans les neurones
et les cellules chromaffines de la médullosurrénale.
 Dans cette dernière, 80% des catécholamines
stockées par les granules chromaffines sont
représentés par l’adrénaline.
 A l’inverse, les vésicules synaptiques des neurones
noradrénergiques périphériques et centraux
stockent principalement la noradrénaline, qui joue
le rôle de neurotransmetteur.
 La libération dans les deux cas, s’effectue par
exocytose sous l’effet de l’influx nerveux emmenant
des neurones pré-ganglionnaires acétyl-cholinergiques
induisant : dépolarisation (entrée de Na+) entrée de
Ca2+ par des canaux voltage dépendant → Le Ca2+ induit
le mouvement du cytosquelette → exocytose.
 Les bouffées sécrétoires sont déclenchées par :
 Le travail physique.
 Emotion (stresse).
 Froid.
 Douleur.
 Hypoxie.
 Hypotension artérielle.

VI/-Les catécholamines circulantes :


 Les concentrations plasmatiques des catécholamines sont variables et dépendent de l’état
physiologique de l’individu, augmente suite aux stimuli.
 Une partie des catécholamines est liée aux protéines, une autre partie est libre.
 La noradrénaline est 5 à 10 fois plus élevée que l’adrénaline dans le sang : car la noradrénaline
est sécrétée par tous les ganglions sympathiques de l’organisme contrairement à l’adrénaline qui
est sécrétée par la médullosurrénale.
 Il existe une adrénalémie physiologique basale de 2-3 mg/jour dont l’origine est due à l’activité
de la médullosurrénale.
 La demi-vie plasmatique est très courte de l’ordre de quelques secondes (2 minutes environ).

VII/- Effets physiologiques :


 Les effets des catécholamines diffèrent en fonction des tissus sur lesquels ils agissent.
 Les catécholamines libérés par la médullosurrénale ont pratiquement les même effets que la
stimulation du système nerveux sympathique.

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 Les réponses des organes à l’adrénaline et à la noradrénaline sont transmises par l’interaction
des catécholamines avec des structures spécifiques des membranes cellulaires ‘’les récepteurs
adrénergiques’’ qu’on peut les subdiviser en 2 types sur la base des critères pharmacologiques :

Alpha Beta
α Pour la
β Pour
noradrénaline l'adrénaline
Remarque :
β1 Il existe également les récepteurs
α1 Tissu
Vasculaire cardiaque
de type Gamma γ pour la
dopamine, au niveau rénal,
β2 mésentérique et cérabral
α2
FML,
Nerveux Vaisseaux,
Bronches

β3

1/-Effets de l’adrénaline :

 Hormone de réponse au stresse, l’adrénaline augmente le taux d’AMPc dans les cellules cibles ce
qui entraine les effets suivants :
 Activation de la glycogénolyse.
 Inhibition de la glycogénogénèse (action antagoniste de celle de l’insuline).
 Activation de la lipolyse (lipase hormono-sensible).
 Inhibition de la lipogenèse.

 L’adrénaline est aussi sympathomimétique :


 Accélère le rythme cardiaque (effet inotrope positif : augmente la contraction cardiaque) ce
qui augmente le débit d’oxygène pour la chaine respiratoire mitochondriale.

 L’adrénaline et le système nerveux sympathique ont des effets métaboliques important


produisant :
 Hyperglycémie.
 Hyperlactadinémie afin d’éviter l’accumule du pyruvate via LDL.
 Hyperlipidémie.
 Augmentation de la consommation d’énergie.

L’effet global est des stimuler la dégradation des substrats pour les utiliser à la périphérie.

2/-Rôle des catécholamines : les catécholamines régulent la sécrétion d’un certain nombre
d’hormones,

 L’AJG : par l’adrénaline ou la stimulation du système nerveux sympathique abondante, stimule la


sécrétion de la rénine.
 La stimulation des nerfs splanchniques diminue la sécrétion d’insuline en réponse à la stimulation
par le glucose, et augmente de façon simultanée la sécrétion de glucagon.

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301
MédiCours 2ème année Médecine UEI 4

 Les catécholamines stimulent la synthèse et la libération des hormones thyroïdiennes.

VIII/- Catabolisme des catécholamines :


 Les catécholamines libérés de la médullosurrénale ont une ½ vie de 2 minutes. Leur catabolisme
se fait au niveau du foie essentiellement et au niveau des cellules cibles.
 Ils subissent une élimination urinaire sous forme de métabolites.
 Deux enzymes principales :
 La COMT (catéchol-O-méthyl transférase).
 La MAO (mono-aminoxydase) : c’est une monoaminoxydase, enzyme (flavoprotéine à FAD)
de la membrane externe des mitochondries, liée à une chaine respiratoire (cytochrome,
peroxydase) présente dans de nombreux tissus (Foie +++).

L’adrénaline et la noradrénaline La dopamine


Agit avant la MAO, transforme Agit après la MAO aboutissant à la formation
La COMT
l’adrénaline et la noradrénaline en d’un composé urinaire final inactif : acide
(catéchol-O-
métoxyamines : la métadrénaline homovanillique (HVA).
méthyl
(métanéphrine) et la normétadrénaline
transférase)
(normétanéphrine) respectivement.
La MAO C’est une monoaminoxydase, désamine Agit en premier, afin d’aboutir à la formation
(mono- les catécholamines et les métoxyamines d’un composé urinaire final inactif : acide
aminoxydase) en acide vanilmandélique (VMA). homovanillique (HVA).

Le produit final aldéhyde peut être excrété sous forme :

 Oxydée acide : acide vanilmandélique (VMA) et acide homovanillique (HVA).


 Réduite alcool : 3-méhoxy 4-hydroxy phényle éthylène glycol (MHPG) (principal métabolite
de la noradrénaline dans le système nerveux sympathique)

 Donc les catabolites des catécholamines sont :


Principal métabolite urinaire, témoigne de la sécrétion des
Acide vanilmandélique (VMA)
catécholamines suivie de métanéphrines.
Noramétanéphrine (NMN) Témoigne de la libération de la noradrénaline par les neurones.
Métadrénaline (MN) Témoigne de la libération de l’adrénaline par la médullosurrénale.
Principal métabolite de la noradrénaline dans le système nerveux
MHPG
sympathique.

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302
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IX/-Pathologies de la médullosurrénale :

Le phéochromocytome
 Tumeurs développés à partir des cellules chromafines
et capables de sécréter les catécholamines.
Définition
 90% de ces tumeurs sont bénignes et 10% sont
malignes.
 HTA (permanente ou paroxystique).
Signes
 Présence de triade : céphalées, sueurs, tachycardies →
cliniques
chez un hypertendu jeune.
 90-95 % des cas sont sporadiques (sans antécédents
familiaux).
Etiologies  5-10 % maladie héréditaire qui peut être soit isolée ou
associée à une autre maladie.
(L’incidence est d’environ 0.1% des patients hypertendus)
 Médullosurrénalienne : 90% des cas.
 Extramédullosurrénalienne : affectant les ganglions
Localisation
sympathiques périphériques, pouvant être abdominale
ou thoracique.
Traitement Ablation chirurgicale.
 Dérivés méthoxylés urinaires et
plasmatiques (catabolites).
 VMA : produit final du catabolisme.
 Catécholamines : peut être suspecté à partir d’une
élévation ≥ 4 mmol/l de noradrénaline et ≥ 2 mmol/l
d’adrénaline.
Paramètres
plus REMARQUE :
sensibles
phéochromocytome •Taux élevé d'adrénaline plasmatique
surrénalien peu
étendu •Taux normal de noradrénaline

tumeur extra •Taux élevé de noradrénaline


surrénalienne •Taux normal d'adrénaline

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303
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Le neuroblastome
 Tumeur maligne du jeune enfant apparaissant entre
3 mois et 5 ans.
 Ces tumeurs embryonnaires se développent à partir
de cellules issues de la crête neurale donnant
normalement naissance aux ganglions sympathiques
et à la médullosurrénale.
 Le pronostic est sombre en l’absence de dépistage
Définition précoce :
 En effet, si le traitement est instauré avant un
an, la probabilité de survivre jusqu’à 3 ans est de
75%.
 Mais si le diagnostic intervient tardivement
après 2 ans, la probabilité de survie diminue à
15%.

Liée au siège de la tumeur : anorexie, diarrhée,


Clinique vomissements, fièvres et douleurs abdominaux.
Peuvent siéger à tous les niveaux de l’organisme :
 La localisation rétro-péritonéale est largement
prédominante (75%).
 La localisation médiatisnale postérieure représente
Localisation
30% des cas, surtout au niveau du 1/3 supérieur.
 Les autres localisations (pelvienne, cervicale,
ganglions sympathiques intracrâniens) sont plus
rares.
 Il faut doser : Dopamine, noradrénaline, Adrénaline,
MNM, HVA, VMA.
 Dans les neuroblastomes c’est la dopamine qui
Paramètres
augmente souvent massivement.
plus
sensibles
REMARQUE :
Dans la plus part des cas, le dosage de VMA, HVA et
dopamine suffit pour confirmer un neuroblastome.

X/-Exploration biochimique de la médullosurrénale :


 Les deux indicateurs majeurs de l’exploration biochimique de la médullosurrénale sont :
 Le dépistage.
 La surveillance des tumeurs neuroendocriniennes (phéochromocytome et neuroblastome).

1/-Prélèvement :

a. Avant le prélèvement, il faut :


 Arrêter toute médication (méthyl dopa) 2 à 3 jours avant le traitement (comme certains
neuroleptiques, antidépresseurs…).
 Eviter les aliments comme : les bananes, café, produits laitiers aromatisés à la vanille…

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304
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b. Le prélèvement peut être fait à partir de :

Veineux, au pli du coude sur tube héparine ou EDTA. Il faut tenir compte :
 Des variations nycthémérales importantes des catécholamines.
Sang
 L’impact de l’état nutritionnel, celui de l’activité physique et des conditions
émotionnelles obligent à respecter des conditions de prélèvement strictes.
 Acidifiées par 10ml d’une solution d’HCL (6N).
Urines
 Ils doivent être recueillis pendant 24h, si possible 3 jours de suite.

c. Stabilité :
 Les prélèvements doivent être acheminés le plus rapidement possible au laboratoire où ils
seront conditionnés et éventuellement congelés si le dosage doit être différé ou transféré.
 Les catécholamines plasmatiques restent stables entre 3 et 5 heures, après le prélèvement
recueilli sur héparine à +4°C.
 La congélation à -20°C permet de garder les catécholamines stables dans le plasma ou dans
l’urine pendant au moins 3 semaines.

2/-Méthodes de dosage :

 La chromatographie liquide à haute performance couplée à la détection électrochimique


(HPLC-ED) : plus performante et plus spécifique.
 Autres méthodes : fluorométrie, spectrométrie, dosage radio enzymatique.

3/-Les composés dosés dans les urines de 24h : sont de 3 types :

 Les catécholamines : noradrénaline, adrénaline et dopamine.


 Les métoxyamines : normétadrénaline (NMN) et métadrénaline (MN).
 Acide vanilmandélique (VMA).

REMARQUE :

 Le dosage des catécholamines « noradrénaline et adrénaline » détecte 80% des


phéochromocytomes (La dopamine est augmentée de façon inconstante).
 Le dosage de VMA n’en détecte que 60%.
 Seul le dosage des métoxyamines a une fiabilité voisine de 100%.

4/-Le taux des catécholamines et de leurs métabolites dans le plasma et dans l’urine :

nmol/l
Noradrénaline (NA) 1,10 – 1,60
Adrénaline (A) 0,15 – 0,40
Dopamine (DA) 0,05 – 0,30
Dans le plasma

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305
MédiCours 2ème année Médecine UEI 4

nmol/24h
Noradrénaline (NA) 20-38
Adrénaline (A) 10-160
Dopamine (DA) 660-2000
Normétadrénaline (NMN) ≤ 2100
Noradrénaline (NM) ≤ 1100
Acide vanilmandélique (VMA) ≤ 29
Acide homovanillique (HVA) ≤ 49
Dans les urines

5/-Nouveau paramètre : la chromagranine :

 Protéine présente dans les granules chromaffines des cellules neuroendocriniennes.


 Ses valeurs usuelles sont entre : 0-99 µg.
 Son taux n’est affecté ni par le stresse ni par les médicaments.
 Son taux est corrélé étroitement avec la masse tumorale : son augmentation isolé peut être le
signe de passage à la malignité.
 Elle peut être dosée par : RIA, ELISA.

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306
Le pancréas
Partie 08 : endocrine

Histologie
• Le pancréas endocrine

Physiologie
• Complexe insuline-glucagon dans le contrôle et
l’intégration du métabolisme des GLP dans les états
absorptifs et post-absorptifs.

TD physiologie
• Glycorégulation

307
MédiCours 2ème année Médecine UEI 4

Histologie : Le Pancréas endocrine

I/-Généralités :

 Le pancréas est un organe situé dans le cadre


duodénal comprenant 3 Parties : “Tête, corps,
queue”.

 C’est une Glande mixte amphicrine hétérotypique


composée de 2 structures distinctes :
 Pancréas exocrine : acinus et canaux excréteurs
→ Synthèse des enzymes pancréatiques
(digestives)
 Pancréas endocrine (Ilots de Langerhans) :
glande endocrine diffuse trabéculaire → Synthèse hormonale

II/-le pancréas endocrine:


 Représenté par les ilots de LANGERHANS: petites
formations sphériques ou ovoïdes éparpillées au sein
du parenchyme exocrine.
 Diamètre entre 100 et 200 µm.
 Nombre très variable selon les individus (200000 et
1800000).
 Plus abondants dans la queue du pancreas.
 Sa masse totale représente à peine 1% du poids du
pancréas.
 Structure trabéculaire non orientée et renfermant
quatre types cellulaires différents et élaborent au
moins cinq hormones peptidiques, dont les plus
importants sont ‘’l’insuline et le glucagon’’.

III/-Embryologie :

1. Organogenèse :
Le pancréas provient de trois ébauches entoblastiques situées au niveau de la région du futur
duodénum: c’est l’anneau hépato-pancréatique de WEBER (25 jours de développement) formé de:
 Une ébauche dorsale.
 Une ébauche ventrale droite.
 Une ébauche ventrale gauche, qui régresse rapidement.
 Les deux premières ébauches fusionnent pour constituer le pancréas définitif (7eme semaine, fin du
2ème mois, stade de 15mm)

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308
MédiCours 2ème année Médecine UEI 4

2. Histogenèse : 05 stades :

Stade 4eme à la 5eme Stade des diverticules pancréatiques primitifs.


1 semaine
Les diverticules prolifèrent dans le mésenchyme ambiant sous forme de
Stade
8eme semaine cordons primitifs pleins ou cordons variqueux.
2
Les cordons se creusent d’une lumière: les tubes pancréatiques primitifs.
8eme à la
Stade De la paroi de ces tubes, s’isolent des cellules qui se groupent en amas
12eme
3 formant des îlots de LANGERHANS primaires (12eme semaine).
semaine
Les îlots de LANGERHANS primaires augmentent de taille et de nombre. A
partir du 7eme mois, ils dégénèrent pour disparaître avant la naissance.
Stade 3eme au 7eme
Certaines cellules de ces îlots se chargent en glycogène et se disposent en
4 mois
acini primaires.

Les acini primaires se multiplient et engendrent les acini secondaires, Ces


Stade à partir du derniers donnent naissance aux îlots de LANGERHANS qui peuvent à leur
5 5eme mois tour engendrer des acini.

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309
MédiCours 2ème année Médecine UEI 4

IV-Histologie du pancréas endocrine:

1. Méthodes d’étude :

1) Prélèvement précoce chez l’animal;


2) Fixation par le bichromate-formol.
3) Coloration par l’hématéine et éosine ou picro-ponceau, hématoxyline férrique et picro-ponceau.

 Techniques spéciales: La technique de Gomori à l’hématoxyline chromique-phloxine …

 La détection immunocytologique des hormones en MO et ME: nous permet de détecter 4 types


de cellules et leur topographie.

Coupe histologique du pancréas Coupe histologique du pancréas MO


endocrine. M.O. fort grossissement, H.E moyen grossissement trichrome Masson

2. Structure en MO des ilots de LANGERHANS:

 Glande trabéculaire : cordons irréguliers anastomosés les uns aux autres.


 Amas cellulaires arrondis peu colorables en microscopie optique en coloration classique
(trichrome).

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310
MédiCours 2ème année Médecine UEI 4

 Plusieurs milliers de cellules par ilot.


 Mêlés aux constituants exocrines (acini et conduits excréteurs).
 Entourés d’une fine capsule conjonctive constituée de fibres de réticuline
 Présence de capillaires fenêtrés.

 Après coloration par technique trichromique les cellules des ilots de LANGERHANS (cellules
acineuses) apparaissent plus petites et plus claires, elles sont caractérisées par :
 Forme arrondie ou polygonale.
 Chaque cellule est en contact avec un réseau capillaire.
 Plusieurs cellules de tailles différentes.
 Granulations diverses : acidophiles (A) ou basophiles (B).
 Chaque cellule secrète un peptide hormonal spécifique.

 Après coloration par technique de GOMORI, on distingue 2 types de cellules :

Cellules A colorées en rouge Cellules B colorées en bleu


 A disposition périphérique.  A disposition centrale.
 Peu nombreuses (20-30%).  Plus nombreuses (60-90%).
 Les plus volumineuses, avec un noyau  Plus petites, avec un noyau sphérique dense
ovalaire nucléolé et des granulations et des granulations basophiles (insulines
volumineuses acidophiles (glucagon)

3. Structure en ME des ilots de LANGERHANS :

 Par détection immunocytologique des hormones

Type Localisation Hormone


Méthodes d’étude % Granulations
cellulaire dans l’ilot synthétisée
 Trichrome. Volumineuses, Glucagon (hyper-
Cellules A ou
Alpha α (ex  Gomori. acidophiles, glycémiante)
excentrés, séparés
A2, non Périphérique 20%
de la
argyrophiles)
cytomembrane

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311
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 Trichrome. Nombreuses, Insuline


Cellules B ou  Gomori. Centrale 70%
basophiles, (hypo-
Béta β irrégulières, de glycémiante)
densité moyenne
 Imprégnation Volumineuses, peu Somatostatine
argentique. nombreuses, (inhibe la libération
Cellules D ou
Delta δ (ex  Immuno 5à densité faible hormonale
-histochimie. Dispersée hormonale des
A1, 10%
autres cellules de
argyrophiles) l’ilot : action locale
paracrine)
 Immuno- Plus petites de Polypeptide
Cellules F histochimie. toutes les autres pancréatique
(ou PP) Dispersée < 5% (contrôle la
sécrétion exocrine
du pancréas)

REMARQUE :
La matrice cytoplasmique de ces différentes cellules renferme des microfilaments et des microtubules
impliqués dans le transfert et l’expulsion des grains de sécrétion.

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312
MédiCours 2ème année Médecine UEI 4

V/-Vascularisation des ilots de LANGERHANS:

Comme toute glande endocrine, ils sont richement irrigués par un réseau dense de capillaires.

 Proviennent des artères


intralobulaires, elles donnent des
branches précapillaires qui forment
Les artérioles un réseau péri-insulaire.
 De ce dernier, partent des capillaires
qui se disposent dans les espaces
intercellulaires.
Les veinules Naissent à la périphérie de l’ilot.

VI/-Innervation des ilots de LANGERHANS:

Le pancréas endocrine est richement innervé, il reçoit une innervation ortho et para-sympathique;

comportent
•Des fibres post ganglionnaires vasomotrices,
L’innervation
•Des neurones sympathiques en rapport étroit avec les cellules
orthosympathique
glandulaires avec lesquelles ils forment les complexes sympathico-
insulaires.
L’innervation Représentée par des petits ganglions servant de relais au
parasympathique pneumogastrique, nerf insulino-sécreteur.

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313
MédiCours 2ème année Médecine UEI 4

VI/-Cytophysiologie du pancréas endocrine :

Chaque type cellulaire secrète au moins un peptide hormonal :

 Elaborent le glucagon, peptide


hyperglycémiant, secrété sous
l’influence directe de la baisse de la
Les cellules A ou α

glycémie.
 Il agit sur les hépatocytes en
stimulant la glycogénolyse.

 secrètent l’insuline, hormone


hypoglycémiante, en réponse à
l’augmentation de la glycémie.
 L’insuline augmente la
Les cellules B ou β

glycogénogenèse hépatique et
favorise la pénétration intra-
cytoplasmique du glucose dans
pratiquement toutes les cellules de
l’organisme.
L’altération du fonctionnement ou la
diminution des cellules B entraine le
diabète insulino-privé (pathologie très
fréquente).

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314
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Physiologie : complexe insuline-


glucagon dans le contrôle et
l’intégration des métabolismes des
glucides, lipides, et protéines dans les
états absorptif et post-absorptif

I/-Introduction-Définitions :

 Les voies métaboliques des glucides, des lipides et des protéines sont contrôlées de manière à
fournir en permanence de l'énergie aux différents tissus et organes de notre organisme.

 Deux états fonctionnels métaboliques permettent la production d’énergie par l’organisme :

Etat absorptif Etat post-absorptif


Correspond à la période pendant laquelle les Correspond à la période pendant laquelle
nutriments, glucides, lipides et protéines l'organisme puise son énergie à partir des
gagnent la circulation sanguine à partir du tractus réserves corporelles, le tube digestif étant vide.
intestinal.

REMARQUE :
Le jeûne correspond à une période de non alimentation de plus de 24 heures.

 Quatre tissus cruciaux vont jouant un rôle au cours de l’alternance des états métaboliques : « foie
/ muscle / tissu adipeux / cerveau ».

Régulation des voies métaboliques des glucides, lipides et protéines

I/-Régulation du métabolisme des glucides :

 Besoins en glucides sont de l'ordre de 200 à 400 g/j, sous forme de :


→Amidon : amylose et amylopectine.
→Disaccharides : saccharose, maltose et lactose.
→Dextrines limites.
→Fibres alimentaires : cellulose, hémicellulose et pectine.
 Les glucides présents dans l’alimentation forment 50 à 55% de la ration énergétique journalière.
 Ils sont convertis pour leur plus grande part en glucose qui joue un rôle majeur dans le
métabolisme énergétique car il contribue en priorité à la nutrition cérébrale.

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315
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 On distingue :
 Les tissus non insulinodépendants : Les cellules sanguines, médullaires rénales, de la rétine et
le cerveau utilisent le glucose dans la glycolyse.
 Les tissus insulinodépendants : Le foie, les muscles et le tissu adipeux utilisent également le
glucose dans la glycolyse et par oxydation fournissent de l’énergie.

 Au niveau de tous ces tissus, des protéines de transport spécifiques du glucose ont été identifiées :
les Gluts.

Glut 1 membrane érythrocytaire


Glut 2 intestin, foie, rein, les cellules B du pancréas
Glut 3 cerveau
Glut 5 intestin grêle, rein
muscle, tissu adipeux. A ce niveau, l’entrée du glucose est étroitement contrôlée par
Glut 4
l’insuline.

 Un contrôle étroit de l’homéostasie glucidique est assuré par des hormones : l’insuline et le
glucagon, exerçant des effets antagonistes sur les métabolismes des glucides et des lipides.

1. Glycolyse et néoglucogenèse :

Glycolyse Néoglucogenèse
 première étape de la  voie métabolique permettant la
dégradation du glucose. synthèse du glucose dans le foie
 voie anaérobie ayant et le rein
lieu dans le cytosol  synthèse à partir de 3 précurseurs
 formation de 2 non glucidiques :
molécules de pyruvate.  glycérol mobilisé à partir de
 source d’énergie sous triglycérides de réserve du
forme d’ATP dans de tissu adipeux lors du jeûne
nombreux tissus  lactate provenant de la
 utilisée par le foie et le glycolyse anaérobie dans les
tissu adipeux pour la cellules sanguines et les
biosynthèse des acides muscles
gras.  copule carbonée des acides
aminés glucoformateurs.
 La néoglucogenèse se présente
comme une glycolyse inversée
avec des réactions spécifiques :
pyruvate → PEP
F 1.6diP → F 6 P
G 6 P → glucose

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316
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 Régulation de la Glycolyse et néoglucogenèse :

Glycolyse : la régulation va porter sur les 3 cycles suivants :


La transformation du glucose en G 6 P est catalysée par une hexokinase. Le foie
cycle glucose / G 6 P comme les cellules B du pancréas contient en outre une glucokinase spécifique
du glucose et catalysant la même réaction.
 Catalysée par une 6 phosphofructose 1 kinase (6PF1Kinase)
 enzyme clé de la glycolyse.
 catalysant la réaction la plus lente de la glycolyse.
 ses inhibiteurs : ATP, citrate.
 ses activateurs : ADP, AMP, F2.6 di P, F6P et Pi.

 Ce cycle est contrôlé par l’intermédiaire du F2.6 di P (Fructose 2.6


diphosphate) qui est le plus puissant activateur allostérique de la 6PF1
kinase et qui inhibe la fructose 1.6 di phosphatase (enzyme de la
néoglucogenèse).

 Le F 2.6 di P n’est pas un intermédiaire glycolytique ou néoglucogénique.


Son augmentation diminue le flux glucogénique et augmente le flux
glycolytique :
Cycle F 6 P/ F 1.6 di P

La pyruvate kinase phosphorylée par une protéine kinase en présence


Cycle PEP/ pyruvate d’hormones augmentant le taux d’AMPc est inactif sous cette forme.

Néoglucogenèse : L'AMPc, dont la concentration augmente sous l’influence du glucagon, joue un


rôle régulateur en modulant l’activité et / ou le taux de certaines enzymes. La régulation va porter
sur :
le taux de la glucose 6 phosphatase (G6Pase) s’élève sous l’influence du
cycle glucose / G6P
glucagon et est diminué par l’insuline.
le glucagon stimule la fructose 1.6 di phosphatase (F1.6 di Pase) par
cycle F6P/F1.6 di P
diminution du F 2.6 di P
la phosphoénolpyruvate carboxykinase (PEPCK) est augmentée sous l’
cycle PEP/ pyruvate
influence du glucagon alors que l’insuline a un effet inverse.

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317
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2. Glycogénogenèse et glycogénolyse :

Glycogénogenèse Glycogénolyse
 Mise en réserve du glucose sous forme de glycogène  Une voie métabolique permettant la dégradation
au niveau des muscles et du foie lorsque le glucose et du glycogène en cas de besoin en ATP dans :
l’insuline sont présents.  les muscles lors de la contraction musculaire
 Réserve énergétique très importante pour ces 2  le foie lors d'une hypoglycémie.
tissus, utilisée à des fins différentes :
 lors de la contraction musculaire pour les
muscles.
 lors des périodes interprandiales pour le foie, le
seul organe capable de réguler la glycémie
dans cette circonstance.

 Régulation de la Glycogénogenèse et de la glycogénolyse :

La glycogène phosphorylase permet la dégradation du glycogène et la glycogène synthétase permet la


synthèse du glycogène sont les enzymes clés du métabolisme du glycogène et elles sont soumises à des
régulations très précises :

(Pk=Protéine kinase)

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318
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II/-Régulation du métabolisme des lipides :

 Ingestion des lipides = 50 à 80 g/j, sous forme de :


→Triglycérides
→Phospholipides
→Cholestérol libre et estérifié
→Vitamines liposolubles (A, D, E, K) généralement estérifiées.
 2 types de lipides dans l’organisme :
→Lipides de structure : constitution des parois, membranes et gaines.
→Lipides de réserve : stockage dans les cellules du tissu Adipeux.

Notions générales sur les lipides circulants :

Les lipides sont transportés dans le sang grâce aux


lipoprotéines jouant un rôle :
 dans le transport des lipides circulants.
 de coenzyme pour les enzymes du
métabolisme des lipoprotéines.

 Caractéristiques des lipoprotéines :


 Forme sphérique.
 Centre hydrophobe occupé par des lipides (Tg, CE).
 Surface hydrophile (apoprotéines, CL, PL).

 Classification des lipoprotéines : par ultracentrifugation,


1) Chylomicrons.
2) VLDL (very low density lipoprotein): lipoprotéines de très basse densité.
3) LDL (low density lipoprotein): IDL et LDL : lipoprotéines de faible densité.
4) HDL (high density lipoprotein): HDL2 et HDL3 : lipoprotéines de haute densité.

 Composition lipidique et protéinique des lipoprotéines :

Lipoprotéines Lipides composantes Apoprotéines composantes


Chylomicrons 90% de triglycérides (Tg) 2% d’apoprotéines
VLDL 55% de triglycérides (Tg) 10% d’apoprotéines
LDL 40% de cholestérol estérifié (CE) 20% d’apoprotéines
13% de cholestérol estérifié (CE) 40-45% d’apoprotéines
HDL
35% de phospholipides (PL)

 Biosynthèse des lipoprotéines :

- Voie exogène : à partir des lipides alimentaires → chylomicrons


Lors de l'absorption, les divers lipides provenant de l'alimentation, et transportés par les micelles,
pénètrent à l'intérieur des entérocytes de l'épithélium intestinal par le plateau strié, via des
transporteurs de type "P", chargé d'importer dans les entérocytes les lipides, mais également les
composés liposolubles présents dans les graisses digérées (Vitamines A, D, K, E, cholestérol,
phytostérol). Une fois à l'intérieur, acides gras et glycérol se regroupent pour former des
triglycérides qui se retrouvent enveloppés par des protéines de la membrane du réticulum
endoplasmique. Cet ensemble lipides-protéines forme les chylomicrons. Les chylomicrons quittent

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ensuite les cellules de la paroi intestinale, mais ne rejoignent pas les capillaires sanguins : ils sont
transportés par voie lymphatique. Ces chylomicrons natifs sortent par la lymphe intestinale et
rejoignent la circulation sanguine au niveau du confluent veineux jugulo-subclavier gauche via le
conduit thoracique.

- Voie endogène : Les VLDL sont synthétisés par le foie à partir de triglycérides provenant du plasma,
d'apoprotéine B100 et de cholestérol (également synthétisés par le foie).

 Métabolisme des lipoprotéines :

Les chylomicrons et VLDL vont perdre différents éléments de leur surface (apo C, apo E, PL, CE). A ces
composés vient s’adjoindre du cholestérol libre cellulaire. Ils seront fixés par les HDL et rentrent dans
ce qu’on appelle la voie de retour du cholestérol.

(Remnants = chylomicrons appauvris en acides gras = déchets)


(LPL = lipoprotéine lipase (enzyme) elle est stimulée par l’insuline)

Particules résiduels

 voie de retour du cholestérol :

▪ La CETP : La protéine de transfert des esters de cholestérol, abrégée en CETP. La CETP stimule le
transfert dans les deux sens de l'ester de cholestérol entre VLDL et HDL dans le plasma. Elle facilite
également le transfert des triglycérides et des phospholipides. C'est un élément important dans le
transfert inverse du cholestérol et permet de réguler la concentration du HDL.
▪ La LCAT : La lécithine cholestérol acyl transférase (LCAT) est une enzyme plasmatique spécifique
(dont le lieu d’activité est le plasma) qui hydrolyse les lécithines des lipoprotéines plasmatiques et
produit des esters de cholestérol.
(Les HDL assurent le transport du cholestérol excédentaire des tissus périphériques vers le foie)


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2. Lipogenèse et lipolyse et leur régulation :


 Le tissu adipeux est formé d’adipocytes.
 Chez l’homme de 70 kg, les réserves lipidiques sont de 15 Kg.
 Le tissu adipeux a 2 fonctions métaboliques essentielles : - la lipogenèse / - la lipolyse.

Lipogenèse Lipolyse
 synthèse de triglycérides à partir du glycérol  catabolisme des triglycérides aboutissant à la
et des acides gras libres. libération d’acides gras et de glycérol.
 assurée par la lipase hormono-sensible
(LHS).

 régulée essentiellement par la charge  LHS stimulée par le jeûne, le froid, le stress,
nutritionnelle et l’insuline. (apport de le glucagon, l’exercice, physique, la GH.
substrats et translocation du Glut 4 de  LHS inhibée par l’insuline, le NPY, adénosine,
l’adipocyte). les glucocorticoïdes à forte dose.

3. Cholestérol :

a) Rôles physiologiques du cholestérol :


 composition des membranes plasmiques.
 précurseurs des sels biliaires.
 précurseurs des hormones stéroïdiennes et d'autres molécules spécifiques.

b) Voies du métabolisme et régulation :

1) Sources :
 cholestérol alimentaire dont une partie est éliminé dans les selles.
 cholestérol synthétisé par l'organisme.

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 Toutes les cellules de l'organisme peuvent


synthétiser le cholestérol, mais généralement en
quantité insuffisante pour la synthèse de leur
membrane plasmique d'où la nécessité d'un
apport de cholestérol sanguin.
 Par contre, les cellules hépatiques et
gastrointestinales peuvent synthétiser de
grandes quantités de cholestérol qui gagne le
sang.

2) Le foie :
 Constitue le principal organe contrôlant l'homéostasie du cholestérol : Il peut ajouter dans le sang
du cholestérol produit ou en extraire pour le sécréter dans la bile ou le métaboliser en sels biliaires :
 La synthèse du cholestérol dans le foie est inhibée quand l'apport alimentaire en cholestérol et
donc la cholestérolémie s'élève (inhibition de la HMG-CoA réductase par le cholestérol).
 La baisse de l'apport en cholestérol et de sa concentration plasmatique a un effet inverse.
 Ainsi :
 L'ingestion d'acides gras saturés (viande rouge, fromages et lait) augmente le cholestérol
plasmatique.
 La consommation d'acides gras polyinsaturés (plantes) ou mono-insaturés (huile d'olive ou
arachide) diminuent la cholestérolémie.

3) Rôle du cholestérol dans l'apparition des maladies : A fortes concentrations plasmatiques, le


cholestérol favorise le développement de l'athérosclérose.

▪ Athérosclérose : épaississement artériel responsable d'infarctus


du myocarde, d'AVC et d'autres atteintes cardiovasculaires.
▪ Les LDL : sont les principaux transporteurs du cholestérol. Ils
délivrent le cholestérol aux cellules. Le LDL cholestérol est appelé
"mauvais cholestérol" car il augmente le dépôt de cholestérol dans
les parois artérielles augmentant ainsi le risque d'infarctus du
myocarde. Se basant sur ces mêmes critères, le HDL cholestérol est
appelé "bon cholestérol".
▪ Les HDL : éliminent l'excès de cholestérol du sang et des tissus pour
le ramener au foie qui le sécrète dans la biles ou le convertit en sels
biliaires.
▪ Le rapport LDL/HDL : meilleur indicateur du risque de la maladie
athéromateuse.

III/-Régulation du métabolisme des protéines :

 L’organisme doit synthétiser plus de 60 mille protéines différentes à partir d’acides aminés.
 Certains acides aminés sont synthétisés par l’organisme, mais d’autres sont impérativement
apportés par l’alimentation, Ils sont dits essentiels ou indispensables : « valine, leucine,
isoleucine, lysine, phénylalanine, méthionine, thréonine, tryptophane et l’histidine chez
l’enfant ».
 Le rôle majeur de protéines apportées par l’alimentation est de fournir les acides aminés
nécessaires à la synthèse de nos protéines (enzymes, hormones…) : turn over protéique.
 Le bilan protéique chez l’adulte sain est en équilibre (synthèse = catabolisme).

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 L’apport recommandé est de 0,75 à 1 g/kg/j. Les pertes azotées sont de 55 mg/kg/j sachant
que 1 g d’azote = 2 g d’urée = 6,25 g de protéines.

 Les protéines sont scindées en acides aminés libres par des protéases.

 L'extraction des groupements amines (désamination) des acides aminés aboutit à la formation
d'acides cétoniques pouvant être :
 catabolisés par le cycle de Krebs pour fournir de l'énergie.
 ou convertis en glucose et acides gras.

 L'ammoniaque formée (NH3) lors de la désamination oxydative des acides aminés est converti en
urée dans le foie qui est excrété dans les urines par les reins.
Chez l’homme, le cycle de l’urée est un processus de détoxification de l’azote excédentaire :
 Le NH3 (ammoniaque) à plus de 50 μmol/l devient toxique pour le cerveau d’où sa conversion
en urée au niveau du foie, sachant que le NH3 n’est pas totalement converti en urée et joue un
rôle dans l’équilibre acido-basique au niveau du rein (ammoniogenèse : désigne le catabolisme
des protéines aboutit à la formation d'ammoniac par suite de la désamination des acides aminés).

 Certains acides aminés peuvent être synthétisés par l'organisme à partir des acides cétoniques
dérivant du glucose, l'alimentation apportant d'autres acides aminés qui fourniront les
groupements amine pour la transamination (formation des acides aminés).

Etat absorptif

 Un repas apporte des glucides, des lipides et des protéines, les glucides constituant le part
majoritaire du contenu énergétique du repas.
 Au cours de la phase absorptive, les glucides et les protéines sont absorbés dans le sang
principalement sous forme de monosaccharides et d'acides aminés qui vont gagner, par la veine
porte, le foie qui peut modifier la composition en nutriments du sang avant sa distribution aux
tissus de l'organisme
 Les lipides sont absorbés par voie lymphatique sous forme de chylomicrons puis drainés dans le
sang veineux, le foie ne pouvant pas les modifier avant qu'elles n'atteignent les différents tissus.
 Les évènements observés au cours de l’état absorptif se résument à une :
 Captation nette de glucose par le foie.
 Utilisation du glucose par les tissus pour la fourniture d’énergie : glycolyse.
 Glycogénogenèse dans le foie et le muscle.
 Lipogenèse dans le foie et le tissu adipeux.
 Protéosynthèse.

 Devenir du glucose :
 utilisation du glucose par les tissus pour la fourniture d’énergie : glycolyse.
 glycogénogenèse dans le foie et le muscle.
 conversion du glucose dans le foie et le tissu adipeux en α glycérolphosphate et acides gras pour la
formation des triglycérides : lipogenèse.

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 Devenir des lipides :


 Transport des lipides ingérés par les chylomicrons gagnant la lymphe puis la circulation sanguine.
 Libération des acides gras des chylomicrons dans les capillaires par action de la lipoprotéine lipase
endothéliale.
 Entrée des acides gras dans l’adipocyte.
 Formation des triglycérides à partir de l’α glycérolphosphate et les acides gras.

 Devenir des protéines :


 synthèse de diverses protéines.
 conversion en α cétoacides par désamination :
 catabolisme des α cétoacides dans le cycle de Krebs pour fournir de l’énergie.
 conversion des α cétoacides en acides gras pour la synthèse des lipides dans le foie.
 Les acides aminés en excès ne sont pas stockés en protéines. Ils sont convertis en glucides et en
lipides.

Etat post absorptif

 Au cours de la phase post-absorptive, on note un catabolisme net des glucides, lipides et protéines
pour maintenir constante la glycémie, le cerveau n’utilisant que le glucose comme substrat
énergétique.

 Tous les évènements métaboliques observés au cours de cette phase peuvent se résumer en :
 les réactions déterminant une source de glucose dans le sang (très important pour le cerveau).
 épargne glucidique par l’utilisation des lipides dans les cellules comme source d’énergie.

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 Les évènements observés au cours de l’état post-absorptif se résument à une :


 Glycogénolyse, lipolyse et protéolyse.
 Production hépatique de glucose à partir de la glycogénolyse et néoglucogenèse.
 Diminution notamment dans le muscle de l’utilisation du glucose produit.
 Utilisation des acides gras libérés par le tissu adipeux comme substrats énergétiques.
 Utilisation du glucose et des corps cétoniques par le cerveau.

 Sources du glucose sanguin :


 Glycogénolyse.
 Néoglucogenèse.
 Lipolyse
 Protéolyse

• Epargne glucidique :

 Au cours du jeun ou en phase post-absorptive, la néoglucogenèse ne fournit pas suffisamment de


glucose pour couvrir tous les besoins énergétiques des cellules.

 A l’exception du système nerveux, la


plupart des tissus vont diminuer leur
catabolisme de glucose et augmenter leur
utilisation en lipides comme source
d’énergie : « épargne glucidique »

 La lipolyse au niveau du tissu adipeux


fournit :

 le glycérol qui sera utilisé par le foie


dans la néoglucogenèse.

 et les acides gras libres qui seront


métabolisés par les différents tissus
pour fournir de l’énergie selon 2 voies :
 β -oxydation fournissant des
atomes d’hydrogène pour la
phosphorylation oxydative et
l’acétyl-CoA
 entrée de l’acétyl-CoA dans le
cycle de Krebs et catabolisé en
CO2 et H2O.

Exception dans le foie :


 L’acétyl-CoA est métabolisé en corps cétoniques qui sont libérés dans le sang.
 Ils constituent une source d’énergie importante au cours du jeun prolongé pour tous les tissus y
compris le système nerveux.

Contrôle Hormonal et nerveux des états absorptif et post absorptif

 La transition entre la phase d'absorption et de jeûne et vice-versa est contrôlée principalement par

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2 hormones pancréatiques : l'insuline et le glucagon.

 Le cortisol, l'adrénaline et les nerfs sympathiques destinés au foie et au tissu adipeux jouent
également un rôle dans ce contrôle.

I/-L’insuline :

1. Généralité :
 Appelée "hormone de stockage".
 Sécrétée par les cellules β des îlots de Langerhans
 Sa sécrétion et sa concentration plasmatique augmentent en phase absorptive et diminuent
en phase post-absorptive.
 Elle a des effets métaboliques sur les muscles, le foie et le tissu adipeux.

2. Effets de l’insuline :

Muscles et tissu •Transport du glucose


adipeux

Foie et tissu adipeux •Lipogenese

•Synthèse protéique
•Expression des gènes
Toutes cellules •Apoptose
•Synthèse d'ADN

3. Contrôle de la secrétion d’insuline :

 Le principal facteur contrôlant la sécrétion d'insuline est la concentration


Par les nutriments

plasmatique du glucose (glycémie).


 Son augmentation stimule la sécrétion d'insuline alors que sa baisse l'inhibe.
 Cette régulation se fait par rétrocontrôle négatif : boucle élémentaire de régulation :
 Agit au niveau des adipocytes et des muscles augmentation la captation de
glucose.
 Agit au niveau du foie : captation nette de glucose et interruption de sa sortie.

 Les incrétines (GLP-1 et GIP) amplifient la réponse de l'insuline au glucose.


hormones

 Ce sont des hormones peptidiques gastro-intestinales


Par les

 Leur baisse après un repas prévient une hypoglycémie induite par l'insuline.

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La sécrétion d'insuline est également stimulée par l'activation des neurones


Facteurs
nerveux
parasympathiques suite à la prise d'un repas alors que l'activation des neurones
sympathiques ou l'augmentation de la sécrétion d'adrénaline l'inhibe.

Les facteurs nerveux et hormonaux s'opposant à l'action de l'insuline sont appelés facteurs de
contrerégulation du glucose.

II/- Le Glucagon :

1. Généralités :
 Sécrétée par les cellules α des îlots de Langerhans.
 Sa sécrétion et sa concentration plasmatique augmentent
en phase post-absorptive.

2. Effets du glucagon : Les principaux effets du glucagon


sont hépatiques entraînant une élévation de la
concentration plasmatique du glucose en période
post-absorptive pour prévenir l'hypoglycémie. Ces
effets se résument à une activation de :
 Glycogénolyse.
 Néoglucogenèse.
 Synthèse des cétones.

3. Contrôle de la sécrétion du glucagon :


Sa sécrétion est stimulée par la diminution de la concentration de glucose plasmatique (glycémie).

III/- Adrénaline et stimulation des nerfs sympathiques destinés foie et au tissu adipeux :

1. Effets :
 L'adrénaline et les nerfs sympathiques destinés au foie inhibent la sécrétion d'insuline et stimulent
celle du glucagon.
 L'adrénaline entraîne directement :
 une glycogénolyse dans le foie et le muscle.
 une néoglucogenèse hépatique.
 une lipolyse dans les adipocytes (stimulation de la LHS).

2. Contrôle de la sécrétion :
Stimulée par la concentration plasmatique du glucose ressentie par des récepteurs au glucose du

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système nerveux centrale stimulant :


 Le système nerveux sympathique : agit au niveau du foie (↑ glycogénolyse et néoglucogenèse)
et du tissu adipeux (↑ lipolyse).
 La médullosurrénale qui sécrète l’adrénaline : agit au niveau du muscle (↑glycogénolyse), du
foie (↑ glycogénolyse et néoglucogenèse), tissu adipeux (↑lipolyse).

IV/-Cortisol :
 A l'état physiologique, le cortisol a un rôle permissif dans l'adaptation au jeûne.
 Au cours du jeûne, la présence du cortisol permet le maintien des concentrations des enzymes clés
de la néoglucogenèse et la lipolyse dans le foie et le tissu adipeux.

V/-Hormone de croissance :
 Les effets physiologiques de la GH sont la stimulation de la croissance et l'anabolisme protéique.
 La GH a des effets anti-insuline :
 Augmente la sensibilité des adipocytes aux facteurs lipolytiques.
 Diminue la capacité de l'insuline à induire une captation du glucose par le muscle et le tissu
adipeux.
 Augmente la néoglucogenèse hépatique.

Homéostasie énergétique au cours de l’exercice physique et du stresse

1. Au cours de l’exercice physique :

 Sources d’énergie pour le muscle :


 Leur propre glycogène par glycogénolyse.
 Glucose issu du foie.
 Acides gras issus du tissu adipeux par lipolyse.

 Variations des taux : d’insuline, de glucagon et d’adrénaline comparables à celles observées au


cours de la phase post-absorptive mediée par le système nerveux sympathique.

2. Au cours du stresse :
 Modifications hormonales identiques à celles observées au cours de l’exercice physique.

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TD Physiologie : Glycorégulation

→Objectifs :
1- Définir la glycorégulation. Préciser les déterminants mis en jeu.
2- Par quelles voies, le foie régule-t-il la production et le stockage du glucose. Qu'en est-il du muscle ?
3- Quel est le rôle joué par le pancréas, le rein et les autres hormones dans la glycorégulation ?
4- A la lumière des données suscitées, décrivez succinctement la glycorégulation chez la femme
enceinte non diabétique.

I/-Définir la glycorégulation. Préciser les déterminants mis en jeu :

 La régulation de la glycémie représente le processus par lequel le taux de glucose dans le sang, dit
glycémie, est maintenu proche d'une valeur bénéfique pour l'organisme.

 Glycémie normale à jeun : comprise entre 0,80 et 1,10 g/l.

 Déterminants mis en jeu :

1. Système hormonal :
 Insuline qui fait décroître ou abaisser le taux de glucose dans le sang
 Glucagon, adrénaline, cortisol, (période de stress) et GH ont l'effet inverse, appelées hormones de
la contre régulation.

2. Plusieurs organes : foie, pancréas, et rein


 C'est au niveau du foie que s'effectue l'essentiel des réactions glycorégulatrices.
 L'une de ses fonctions est de réguler la glycémie en synthétisant du glycogène, ou des lipides (ag
et glycérol) après un repas copieux. Et de libérer du glucose pendant des périodes de jeûne afin
que la glycémie reste constante et égale à sa valeur normale.

3. Système nerveux.

II/Par quelles voies, le foie régule-t-il la production et le stockage du glucose.


Qu'en est-il du muscle ?

Le foie régule la production et le stockage de glucose grâce à 3 voies métaboliques :

voie de synthèse du glycogène permettant le stockage du glucose dans le foie sous forme de
Glycogénogenèse
glycogène.
voie d'hydrolyse du glycogène libérant le glucose. Elle permet le déstockage du glucose sous
Glycogénolyse
forme de glucose-6-phosphate.
voie de synthèse du glucose à partir d'éléments non glucidiques tels :
 Glycérol mobilisé à partir de triglycérides de réserve du tissu adipeux lors du jeûne.
Néoglucogenèse
 Lactate provenant de la glycolyse anaérobie dans les cellules sanguines et les muscles.
 Copule carbonée des acides aminés glucoformateurs.

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 Le foie régule la production et le stockage du glucose en faisant intervenir d'autres voies


métaboliques :
 Lipogenèse.
 Lipolyse.

Tout apport de glucose La baisse du glucose

Déviation de l'équilibre vers la synthèse du Déviation de l'équilibre vers la dégradation


glucogène (glycogénogenèse) du glycgène (glycogénolyse)

Si les conditions sont réalisés, déviation de Transformation du pyruvate ou de ses


l'équilibre vers la dégradation du pyruvate précurseurs en glucose (néoglucogenèse)

REMARQUES IMPORTANTES :
 Les muscles contiennent aussi du glycogène mais son rôle est différent par rapport au glycogène
hépatique en ce qui concerne la régulation de la glycémie :
 Le glycogène musculaire est utilisé par le muscle lui-même pour produite de l’énergie (La
dégradation du glycogène musculaire se fait en produisant de l'énergie et en aboutissant à la
production de pyruvate ou de lactate). Donc le muscle ne libère pas de glucose dans le sang (ne
participe pas au maintien de la glycémie) est ceci est dû au fait que les cellules musculaires ne
possèdent par l’enzyme ‘’phosphatase’’ qui est responsable de la phosphorylation du glucose,
réaction indispensable à sa libération dans le sang.
 contrairement au glycogène hépatique qui permet le maintien d’une glycémie constante.
 Le produit de dégradation du glycogène musculaire se fait en produisant l’énergie et aboutit au
pyruvate et au lactate. En partant de ces deux produits (pyruvate, lactate), la synthèse du glycogène
hépatique est possible, mais la formation du glucose qui en résulte est utilisée pour sa plus grande
partie à reconstituer le glycogène musculaire.

III/Quel est le rôle joué par le pancréas, le rein et certaines hormones dites de contre
régulation dans la glycorégulation ?

hormone hypoglycémiante, favorisant le stockage du glucose et la diminution


Sécrétion
pancréas

de sa concentration dans le sang.


Rôle du

d’insuline
Sécrétion de hormone hyperglycémiante.
glucagon
Il contribue à moindre mesure au maintien de la glycémie par sa fonction
Rôle du

néoglucoformatrice.
rein

Chez le diabétique, le rein excrète du glucose (glucosurie) si sa concentration est très élevée
≥ 1,80 g/l. Ce qui ne se produit pas chez le sujet sain (glycosurie normalement nulle).

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Parallèlement à la régulation métabolique, d'autres hormones interviennent dans la


régulation de la glycémie telle que l’adrénaline et le cortisol.

L’adrénaline :
Augmente au cours du stress ou effort. En agissant sur la glycogénolyse, elle provoque une
Rôle des hormones

augmentation de la glycémie et permet un apport rapide en glucose aux muscles lors d'un
effort.

Le cortisol :
Produit dans le cas d'un stress émotionnel, est une hormone stéroïde hyperglycémiante. En
cas de jeûne prolongé, il :
 active les enzymes de la néoglucogenèse.
 Au niveau du tissu adipeux, il inhibe l'entrée du glucose et active la lipolyse.
 Il favorise la production du glucose à partir de substrats non glucidiques, des AA, la
formation de corps cétoniques (oxydation des acides gras) pour maintenir une
glycémie constante

IV/- A la lumière des données sus-citées, décrivez succinctement la glycorégulation chez la


femme enceinte non diabétique.

 2 périodes successives :

 1ère moitié de la grossesse :


 Tendance hypoglycémiante initiale → insulinémie et insulinosécrétion augmentent = phase
d'anabolisme pour le développement fœtal. La glycémie baisse surtout la nuit et au réveil.
 Puis tendance à l'hyperglycémie à partir du 2ème trimestre.

 2ème moitié de la grossesse :


 Discrète insulinorésistance favorisée par les hormones placentaires (hormone lactogène
placentaire et progestérone) et l'augmentation des hormones de contrerégulation glycémique ou
hyperglycémiants (GH, cortisol...) induisant donc une hyperglycémie.
 Diminution de la tolérance au glucose au cours de la grossesse normale :

 Si fonction pancréatique est normale, il existe une adaptation avec un hyperinsulinisme


réactionnel qui permet le maintien de l'euglycémie.
 Si fonction pancréatique est déficiente, l'insulinosécrétion est insuffisante, en particulier en
période postprandiale ce qui se traduit par le diabète gestationnel.

REMARQUE :

 Afin de surveiller et de prévenir un diabète gestationnel (entre 24-28ème semaine de la grossesse),


on doit mesurer la glycémie de la maman à jeun et 1 à 2 heures après le repas.
 Glycémie à jeun : doit être ≤ 0,92 g/l.
 Glycémie 1 à 2 heures après le repas : doit être ≤ 1,20 g/l.

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 Au laboratoire, on réalise un examen « HGPO » : examen hyperglycémie par voie orale, où on suit
les étapes suivantes :
1. Mesure de la glycémie à jeun : doit être ≤ 0,92 g/l.
2. On donne à la maman un sérum glucosé oral.
3. On mesure la glycémie 1 à 2 heures après : doit être ≤ 1,20 g/l.

 Une glycémie entre 0,92-0,98 g/l, on surveille et on prescrit un régime à sucre simple (fruits).
 Une glycémie ≥ 1 g/l → injection d’insuline.

 Il faut bien surveille la glycémie chez la maman surtout dans le cas :


 D’antécédents familiaux de diabètes.
 Diabète gestationnel antérieur.

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