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PHYSIOLOGIE DE L’APPAREIL
DIGESTIF
I - INTRODUCTION
La plupart des nutriments présents dans l'alimentation sont de grandes molécules qui ne
peuvent pas être absorbées directement dans l'intestin du fait de leur taille ou de leur caractère
hydrophobe. L'appareil digestif est responsable de la réduction de la taille de ces molécules en
unités plus petites directement absorbables et la conversion des molécules hydrophobes en
complexes hydrophiles. Un fonctionnement correct des mécanismes d'absorption et de transport
est indispensable à la délivrance des produits de la digestion aux cellules du corps humain. Une
anomalie de l'un de ces systèmes peut entraîner une malnutrition même en présence d'une
alimentation adéquate.
Le tube digestif s'étend de la bouche à l'anus. Il comprend :
- le canal alimentaire proprement dit est qui est un conduit s’étendant sans interruption de
la bouche à l’anus : bouche, majeure partie du pharynx, œsophage, estomac, intestin grêle,
et gros intestin. Il est long de 9 m environ chez le cadavre.
- les organes digestifs annexes : les dents, la langue, les glandes salivaires, le foie, la
vésicule biliaire et le pancréas.
Dans chaque partie du tube digestif, les aliments suivent une transformation spécifique. :
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- La bouche reçoit les aliments, les réduit en éléments de petite taille par la mastication et les
mélange avec la salive.
- L'œsophage transporte les aliments de la cavité buccale et du pharynx vers l'estomac.
- L'estomac permet le stockage temporaire des aliments ingérés et leur digestion.
- L'intestin grêle reçoit les sécrétions pancréatiques et biliaires et participe à l'hydrolyse des
aliments, le transport et l'absorption des nutriments.
- Le côlon et le rectum absorbent l'eau et les électrolytes et certains produits de la digestion. Ils
permettent également le stockage des déchets. Enfin l'anus participe avec le côlon et le rectum
au contrôle de la défécation.
Les fonctions digestives de motricité et de sécrétion sont contrôlées par deux principaux
types de régulation: la régulation nerveuse et la régulation hormonale.
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PHENOMENES MOTEURS
I-INTRODUCTION
La digestion correspond à différentes étapes au cours desquelles les aliments sont brisés
au contact des sucs.
La mastication (découpage et broyage des aliments par les dents), la déglutition, la propulsion
et le brassage des aliments relèvent de phénomènes moteurs qui interviennent tout de long du
tube digestif et constituent la digestion mécanique.
II- LA MASTICATION
C’est l’acte pour lequel les aliments sont divisés, triturés et écrasés par les dents. Les
aliments sont ainsi mieux imbibés de salive et mieux attaqués par l’action ultérieure des autres
sucs digestifs. Ce phénomène a lieu dans la bouche encore appelée cavité orale. Celle-ci est
constituée des joues, du palais mou, du palais osseux, de la langue et de dents.
- Les dents sont parfaitement adaptées à la mastication. Les incisives et les canines
permettent une section très puissante ; les môlaires sont des broyeuses.
- Les joues forment les parois latérales de la bouche. Leur partie antérieure se termine aux
lèvres (plis de chair qui entourent l’ouverture de la bouche).
- Le palais osseux constitue la partie antérieure du toit de la bouche et forme une cloison
osseuse entre la cavité orale et les fosses nasales.
- Le palais mou, soit la partie postérieure du toit de la bouche, et une voûte musculaire
séparant l’oropharynx du nasopharynx
- Les muscles masticateurs, ceux de la langue et des joues interviennent conjointement :
les 1ers pour mobiliser les mâchoires et assurer le broyage alimentaire ; les seconds pour
diriger les aliments vers les arcades dentaires.
Des excitations à point de départ buccal entretiennent des séries de réflexes d’élévation et
d’abaissement de la mâchoire inférieure (les centres sont bulbo protubérantiels). Leur activité
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est conservée chez un animal privé de cortex cérébral. La participation de la volonté est
importante chez l’homme, mais l’activité réflexe suffit à entretenir les mouvements déclenchés.
Pendant toute cette phase, le voile du palais obture la cavité buccale en arrière.
La mastication des aliments représente une étape importante de la digestion, en particulier
en ce qui concerne les fruits et les légumes crus qui comportent en général des membranes
cellulosiques, très peu digestibles, entourant les parties nutritives. La mastication contribue à la
digestion des aliments car les enzymes digestives n’agissent que sur la surface des particules
alimentaires et le taux de digestibilité dépend largement de la surface totale exposée aux
sécrétions digestives.
Le broyage des aliments jusqu’à l’obtention de très fines particules empêche également
l’excoriation du tube digestif et augmente la facilité avec laquelle les aliments sont propulsés
dans le tube digestif.
II - LA DEGLUTITION
C’est l’action mécanique par laquelle le bol alimentaire est acheminé de la bouche à
l’estomac. Elle est décomposée en 03 étapes :
Lorsque le bol alimentaire est prêt à être dégluti, il est volontairement repoussé ou roulé vers
l’arrière de la cavité buccale grâce à la pression qu’exerce la langue vers le haut et l’arrière du
palais. La langue force le bol à pénétrer dans le pharynx et, à partir de là, le processus devient
entièrement ou presque entièrement automatique.
2- L’étape pharyngée
Cette étape est involontaire et est sous contrôle nerveux. Le bol alimentaire stimule des
récepteurs dans l’oropharynx qui envoient des influx au centre de la déglutition dans le bulbe
rachidien et le pont inférieur du tronc cérébral. Les influx moteurs provenant du centre de
déglutition, véhiculés par les 5e, 9e, 11e, et 12e paires de nerfs crâniens sont dirigés vers le
pharynx et l’œsophage supérieur qui réagissent en soulevant le palais mou qui s’applique contre
la paroi postérieure du pharynx et ferme le nasopharynx, empêchant le reflux des aliments dans
la cavité nasale. Ces influx inhibent au même moment la respiration, ferment la glotte,
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empêchant les aliments d’atteindre la trachée. Lorsque la langue pousse le bol alimentaire dans
le pharynx, celui-ci repousse l’épiglotte qui vient recouvrir la glotte fermée.
Le bol alimentaire met 1 à 2 secondes pour traverser le laryngopharynx et pénétrer dans
l’œsophage, après quoi les voies aériennes s’ouvrent à nouveau et la respiration reprend.
3- L’étape oesophagienne
L’œsophage est un tube musculaire souple situé derrière la trachée et mesurant environ 25 cm
de long.
La principale fonction de l’œsophage est d’acheminer les aliments du pharynx à l’estomac. La
pesanteur n’intervient pas ou intervient très peu dans cette progression du bol alimentaire.
Durant le temps œsophagien de la déglutition, des ondes de contraction et de relâchement
coordonnées parcourent les couches circulaire et longitudinale de la musculeuse.
La contraction consiste en un resserrement annulaire de la paroi oesophagienne qui se propage
de proche en proche, du pharynx vers l’estomac, comme une onde propulsant le contenu de
l’œsophage. L’ensemble de ces contractions constitue le péristaltisme oesophagien et est régi
par le bulbe rachidien.
L’œsophage présente 2 types de mouvements péristaltiques :
- Le péristaltisme primaire qui est la simple continuation de l’onde péristaltique formée
au niveau du pharynx au cours de l’étape pharyngée.
- Le péristaltisme secondaire provenant de la distension de l’œsophage par le bol
alimentaire qui n’aurait pas atteint l’estomac avec le péristaltisme primaire.
IV – MOTRICITE GASTRIQUE
1. Rôle de stockage
Puisque les repas peuvent être avalés beaucoup plus vite que l’intestin ne peut les digérer et
les absorber, une des fonctions de l’estomac est précisément de former un réservoir où la
nourriture peut momentanément être retenue et malaxée.
En arrivant, les aliments se disposent en couches concentriques. Les premières bouchées
s’étalent contre les parois ; les dernières au centre de la masse gastrique.
Normalement, le corps gastrique ne présente qu’un tonus musculaire relativement faible et il est
capable de se distendre progressivement de façon à s’adapter à des quantités croissantes
d’aliments jusqu’à une limite d’environ 1litre.
2. Mélange gastrique
Les sucs digestifs se mélangent aux aliments contenus dans l’estomac grâce à de faibles
ondes de contractions appelées ondes de mélange. Ces ondes se déplacent à la surface de
l’estomac toutes les 20 secondes et ont pour effet de déplacer les sécrétions gastriques de la
couche la plus externe des aliments progressivement vers la région antrale. En arrivant dans
l’antre, les ondes deviennent de plus en plus fortes de sorte que les aliments et les sécrétions
gastriques subissent un mélange qui atteint progressivement un degré de plus en plus important
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3. Evacuation de l’estomac
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- La présence de la gastrine sécrétée par l’antre gastrique renforce les fonctions motrices de
l’estomac et provoque un relâchement du pylore. Cette gastrine a aussi un effet constricteur
sur le sphincter gastro-oesophagien, empêchant le reflux des aliments vers l’œsophage.
En conclusion : plus le chyme est fluide, plus il s’évacue facilement. Ainsi l’ingestion isolée
de liquide dans l’estomac, s’accompagne d’un passage rapide dans le duodénum alors que les
aliments solides doivent être bien mélangés et bien fluidifiés sans l’effet de la sécrétion
gastrique.
1. Rappels anatomo-histologiques
L’intestin grêle est un long tube qui comprend 3 segments : duodénum (environ 25 cm),
jéjunum (environ 1 m) et iléum (environ 2 m).
L’intestin grêle présente une paroi externe lisse constituée par une couche de cellules
conjonctives appelée séreuse.
La face intraluminale présente des digitations (visibles à la loupe) appelées valvules
conniventes à la surface desquelles se trouvent de petites projections visibles au microscope,
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Les cellules épithéliales de l’intestin grêle sont le siège d’un renouvellement continu. Les
nouvelles cellules proviennent de la division des cellules de la base qui se différencient au fur
et à mesure de leur migration vers la surface, remplaçant les vieilles cellules qui sont détruites
et rejetées dans la lumière intestinale, libérant leur contenu enzymatique. Environ 17 millions
de cellules sont remplacées par jour, ainsi donc l’épithélium est remplacé tous les 5 jours.
La sous-muqueuse est un tissu conjonctif dense qui au niveau du duodénum comprend les
glandes de BRUNNER. Elle est le siège du plexus myentérique de MEISSNER.
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2. Les mouvements
Le gros intestin est long d’environ 1,5 m, s’étend de l’iléum à l’anus et comprend 4
principaux segments : cæcum, côlon (ascendant, transverse, descendant et sigmoïde), rectum et
canal anal.
Le passage du chyme de l’iléum au cæcum est régi par l’action de la valve iléo- cæcale.
Normalement, cette valve est partiellement fermée, si bien que le chyme passe lentement dans
le cæcum. Immédiatement après un repas, le réflexe gastro-iléal intensifie le péristaltisme de
l’iléum et pousse le chyme qui s’y trouve dans le cæcum. Quand le cæcum est distendu, la
contraction de la valve iléo- cæcale est plus prononcée.
Les mouvements du côlon sont habituellement lents, néanmoins, ils sont des
caractéristiques semblables à ceux de l’intestin grêle et peuvent aussi être divisés en
mouvements de brassage et en mouvements de propulsion.
La contraction combinée du muscle longitudinal et du muscle circulaire entraîne un
bombement des régions coliques sous forme de zones sacculaires appelées haustrations.
Sous l’effet de ces mouvements, les matières fécales sont travaillées et retournées dans le
côlon, et sont progressivement exposées à la surface colique, ce qui permet justement la
résorption de l’eau.
Ces contractions permettent également de déplacer le contenu colique du cæcum et du côlon
ascendant jusqu’au côlon transverse.
Il n’existe pas au niveau du côlon d’ondes péristaltiques du type de celles décrites au niveau du
grêle. Par contre il existe un autre type de mouvements appelés mouvements de masse qui
propulsent le bol fécal vers l’anus. Un tel mouvement se caractérise par la séquence suivante :
Il apparaît d’abord une zone de constriction au niveau d’une région colique distendue ou
irritée, puis survient rapidement sur les zones plus en aval une contraction en masse.
Au cours de ce processus, les contractions haustrales disparaissent complètement.
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Les mouvements de masse poussent les matières fécales du côlon sigmoïde dans le
rectum. La distension de la paroi rectale stimule des mécanorécepteurs dont l’action déclenche
le réflexe de défécation par lequel le rectum se vide.
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PHENOMENES SECRETOIRES
I - INTRODUCTION
II - LA SALIVE
La salive contient également des gaz dissous et diverses substances organiques, y compris de
l’urée, de l’acide urique, des immunoglobulines A et du lysozyme (enzyme bactériolytique).
des glandes fundiques qui sécrètent les sucs digestifs et qui sont composées de 03
types de cellules :
- les cellules muqueuses du collet qui sécrètent le mucus
- les cellules principales responsables de la sécrétion des enzymes digestives (pepsinogène
et lipase gastrique)
- les cellules bordantes ou pariétales sécrétant l’acide chlorhydrique et le facteur
intrinsèque (nécessaire à l’absorption de la vitamine B12).
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La pepsine est l’enzyme gastrique peptique de base. Elle est sécrétée sous forme inactive
appelée pepsinogène qui est rendue active par l’acide chlorhydrique et la pepsine
antérieurement formée. Les autres enzymes gastriques sont la lipase gastrique ou tributyrase, et
l’amylase gastrique qui ont un rôle minime.
L’antre contient des cellules endocrines appelées cellules G qui sécrètent une hormone appelée
gastrine.
L’estomac sécrète une concentration d’ions H+ dans la lumière gastrique voisine de 3 millions
de fois celle du sang. Cette sécrétion est assurée par les cellules bordantes qui élaborent environ
2 litres d’ HCl par jour.
Au pôle apical de ces cellules bordantes, s’effectue un transport actif des ions H + dans
la lumière gastrique et des ions K+ dans la cellule grâce à une pompe H+ / K+ ATP dépendante.
Ces ions H+ proviennent de l’ionisation de l’eau intracellulaire (H2O H+ + OH-) libérant des
ions hydroxydes (OH-) qui vont se combiner à d’autres ions H+ dérivant de l’acide carbonique
grâce à l’anhydrase carbonique.
Les ions bicarbonates sont transportés hors de la cellule dans le plasma en échange de l’ion Cl -
qui lui diffuse passivement dans la lumière gastrique à travers la membrane au pôle apical et se
combine là à H+ pour donner HCl
H+ + Cl- HCl
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2 - Sécrétion de pepsine
La pepsine est sécrétée par les cellules principales sous forme inactive appelée
pepsinogène. Ce précurseur est activé par la présence d’HCl (pH bas) et la pepsine
antérieurement formée.
La synthèse, la sécrétion et l’activation de la pepsine constituent un processus identique à toutes
les enzymes protéolytiques. Le fait que ces enzymes soient sécrétées sous forme inactive
protège les cellules mêmes qui les sécrètent.
La pepsine n’est active seulement qu’en présence de concentrations élevées en ions H +. Cette
enzyme est irréversiblement inactivée dans l’intestin grêle où les ions H+ sont neutralisés par les
ions bicarbonates.
a- La phase céphalique :
Cette phase se compose de réflexes déclenchés par des récepteurs sensoriels situés dans
la tête. Avant même que les aliments pénètrent dans l’estomac, le réflexe de sécrétion du suc
gastrique est déclenché.
La sécrétion d’Acétylcholine par le parasympathique provoquée dans cette phase par la vue,
l’odorat, le goût et l’acte de mastication, entraîne la sécrétion d’HCl.
b- La phase gastrique :
La distension gastrique par les aliments ingérés, la présence de peptides et
d’aminoacides résultant de la digestion stimulent également la sécrétion acide. Mais
l’élévation de la concentration d’HCl, constitue un facteur inhibiteur de la sécrétion acide car
les ions H+ déclenchent la sécrétion de la somatostatine par les cellules endocrines de la paroi
gastrique. La somatostatine inhibe la sécrétion acide par action sur les cellules pariétales.
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c- la phase intestinale
Elle est assurée par la portion proximale de l’intestin grêle. L’acidité de la lumière
duodénale inhibe de façon réflexe la sécrétion acide. Ce qui constitue un effet favorable à la
digestion dans l’intestin grêle car l’activité des enzymes et des sels biliaires dans le grêle est
fortement inhibée par l’acidité gastrique.
Cette inhibition réflexe est assurée par une action nerveuse et hormonale (les
entérogastrones). L'entrée des graisses dans le duodénum stimule les cellules entéro-
endocrines de la muqueuse intestinale. Ces cellules libèrent des entérogastrones (sécrétine et
cholécystokinine). La sécrétine inhibe la sécrétion et la cholécystokinine inhibe la motricité
gastrique et donc ralentit la vidange gastrique. La vidange d'un repas gras peut atteindre 4 à 6
heures chez un individu normal.
La régulation de la sécrétion de la pepsine est semblable à celle d’HCl et présente les 3
phases (céphalique, gastrique et intestinale). Il est à noter que la pepsine n’est pas indispensable
à la digestion des protéines car même en l’absence de pepsine, les protéines sont totalement
digérées dans le grêle. Cette enzyme accélère la digestion des protéines et contribue pour 20%
de cette digestion. Elle est également importante dans la digestion du collagène contenu dans la
viande.
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V- SECRETIONS PANCREATIQUES
Le mécanisme de sécrétion des ions bicarbonates est analogue à celui de la sécrétion acide
gastrique excepté que le sens de mouvement des ions H+ et des ions bicarbonates s’inverse.
Les ions H+ provenant de la réaction catalysée par l’anhydrase carbonique entre l’H2O et le
CO2, sont activement transportés hors des cellules dans le plasma par une pompe H+ / K+
ATPase dépendante, pendant que les ions bicarbonates sont secrétés dans le canal.
Les enzymes secrétées par le pancréas digèrent les graisses, les polysaccharides, les protéines et
les acides nucléiques respectivement en acide gras, glucose, acides aminés et nucléosides. Les
enzymes protéolytiques sont sécrétées sous forme inactives (zymogènes) comme dans le cas de
la pepsine, et sont activées par l’entérokinase. Ces enzymes sont : trypsine, chymotrypsine,
carboxypeptidase, ribonucléase, désoxyribonucléase (composante séreuse de la sécrétion
pancréatique).
L’étape principale de cette activation enzymatique est assurée par l’entérokinase qui est une
enzyme protéolytique contenue dans la membrane plasmique des cellules épithéliales de
l’intestin. Cette enzyme active le trypsinogène en trypsine par rupture d’un peptide. Cette
trypsine formée active ensuite les peptides zymogènes protéolytiques.
Les enzymes non protéolytiques sont sécrétées sous leur forme active (amylase, lipase…).
La sécrétion pancréatique augmente pendant l’ingestion des aliments, ceci par le fait
d’une stimulation hormonale (sécrétine, cholécystokinine, GIP) :
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Le GIP (Gatric Inhibitory Peptid) est également sécrétée par les cellules duodénales en
réponse à la présence de glucose et de graisses dans la lumière duodénale. Cette
hormone a 2 fonctions principales:
Les ions bicarbonates ont pour rôle de neutraliser l’acidité provenant de l’estomac ; et la
baisse du pH dans la lumière duodénale constitue le stimulus principal de la sécrétion de
sécrétine.
De façon analogue, la cholécystokinine qui stimule la sécrétion d’enzymes lipolytiques et
protéolytiques, a pour facteur principal de sécrétion la présence de graisses et de protéines dans
le duodénum.
La sécrétion pancréatique exocrine est aussi augmentée par des stimuli céphaliques (goût des
aliments) et gastriques (distension).
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Le foie est la glande la plus lourde de l’organisme et pèse 1,4 kg chez un adulte moyen.
La vésicule biliaire est un sac en forme de poire située dans une dépression de la face
postérieure du foie et mesure 7 à 10 cm de long.
La bile est secrétée par les cellules du foie (800 à 1000 ml) dans de nombreux petits
canaux les canaux biliaires, qui convergent pour former le canal cholédoque.
La bile est un liquide jaune, brunâtre ou vert olive dont le pH se situe 7,6 et 8,6. Elle est
composée d’éléments suivants :
- les sels biliaires
- les pigments biliaires
- la lécithine (un phospholipide)
- le cholestérol
- les ions bicarbonates
- les traces de métaux
Le cholestérol, les pigments biliaires et les métaux sont des substances provenant du plasma et
excrétées par la bile.
Les sels biliaires constituent la composante biliaire la plus importante dans la fonction
digestive.
Pendant la digestion des graisses, la plupart des sels biliaires sécrétés dans l’intestin
grêle par la bile, sont réabsorbés par un transport spécifique couplé au Na+ au niveau de l’iléon.
Ces sels réabsorbés retournent par la veine porte dans le foie, où ils sont une fois encore
secrétés dans la bile, et le cycle recommence.
Ce cheminement des sels biliaires (foie – bile – intestin - veine porte - foie) constitue la
circulation entérohépatique.
Une petite quantité (35%) des sels biliaires échappe à ce cycle et est éliminée dans les fèces.
Mais le foie synthétise à partir du cholestérol une même quantité de sels biliaires en
remplacement.
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Non seulement le foie sécrète la bile, mais il accomplit plusieurs autres fonctions vitales à
savoir :
- Métabolisme des glucides : glycogénolyse, néoglucogenèse
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- Métabolisme des lipides : les hépatocytes emmagasinent une partie des triglycérides,
métabolisent les acides gras pour produire de l’ATP, synthétisent les lipoprotéines et le
cholestérol.
- Excrétion de la bilirubine.
- Phagocytose des globules blancs et rouges usés par les cellules de KUPFFER.
- Activation de la vitamine D.
La plupart des phénomènes digestifs sont réalisés dans le duodénum, les autres
segments participent principalement à l'absorption des nutriments.
L’intestin grêle secrète du mucus et des sucs digestifs. Environ 1500 ml de fluide sont
secrétés quotidiennement par la paroi du grêle dans la lumière intestinale.
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PHENOMENES DE DIGESTION
I-INTRODUCTION
Les aliments nécessaires à la vie d’un individu, exception faite des minéraux et des
vitamines, sont classés en hydrates de carbone, lipides et protides. Ces nutriments ne peuvent
être absorbés par la muqueuse digestive que sous leur forme primitive.
Ils n’acquièrent cette forme qu’après le processus prédominant de digestion.
Les autres types d’hydrates de carbone qu’on retrouve en quantités modestes dans
l’alimentation sont : l’alcool, l’acide lactique, l’acide pyruvique, les pectines, les dextrines.
L’alimentation comporte également de fortes quantités de cellulose, d’hémicellulose et de
ligniline qui sont des hydrates de carbone, mais non hydrolysés dans le tube digestif faute
d’enzymes adaptées.
L’amidon représente la fraction la plus importante des d’hydrates de carbone absorbés par
l’homme (50% des glucides de l’alimentation).
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Au cours de la mastication, les aliments sont mélangés à la salive qui contient une
enzyme appelée ptyaline ou amylase salivaire ; enzyme secrétée essentiellement par les
parotides. Cette enzyme assure la digestion chimique dans la bouche en hydrolysant l’amidon
en disaccharides (le maltose et l’isomaltose) et en courts polymères de glucose appelés alpha-
dextrines. Cependant, les aliments ne restant que très peu de temps dans la bouche, il n’y a
qu’environ 5% de l’amidon total ingéré qui soit digéré à ce niveau.
L’action de la ptyaline se prolonge souvent pendant plusieurs heures lorsque les aliments
entrent dans l’estomac, c’est – à dire jusqu’à ce que ces aliments soient mélangés avec les
sécrétions gastriques qui bloquent l’activité de l’enzyme par l’acidité.
Néanmoins, on estime qu’environ 30 – 40% en moyenne de l’amidon contenu dans les aliments
est transformé à ce niveau en maltose et isomaltose.
L’acide gastrique peut dans une certaine mesure hydrolyser l’amidon et les disaccharides ; mais
l’importance de cette réaction sur le plan quantitatif est si faible qu’on peut en pratique la
négliger.
Le suc pancréatique contient l’amylase pancréatique capable de scinder l’amidon qui pénètre
sous forme non encore dégradée dans le duodénum en maltose, isomaltose et alpha-dextrines.
Les cellules épithéliales qui tapissent le grêle contiennent dans leur bordure en brosse, 4
enzymes capables de scinder les disaccharides en leurs éléments constitutifs. Ces enzymes
sont :
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Les produits de digestion (monosaccharides) sont immédiatement absorbés dans le sang portal.
Les lipides les plus nombreux dans l’alimentation sont de loin les graisses neutres c’est –
à dire les triglycérides. Dans un régime alimentaire ordinaire, il existe également des petites
quantités de phospholipides, de cholestérol et d’esters de cholestérol.
Les phospholipides et les esters du cholestérol sont des acides gras et donc considérés comme
lipides. Par contre, le cholestérol est un composé stérolique ne contenant pas d’acides gras mais
présentant quelques uns des caractères physiques et chimiques des lipides.
Une petite quantité de triglycérides à chaîne courte présents dans les matières grasses est
digérée dans l’estomac sous l’effet de la lipase gastrique encore appelée tributyrase. Mais cette
quantité est négligeable.
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La plus importante enzyme de la digestion des lipides est la lipase pancréatique. Toutefois les
cellules épithéliales du grêle contiennent également de petites quantités de lipase dite
intestinale.
Toutes ces enzymes agissent de façon identique dans la digestion des lipides : elles détachent 2
des acides gras liés au glycérol des triglycérides ; le 3ème reste en place pour former un
monoglycéride.
L’enzyme gastrique peptique de base est la pepsine qui possède un maximum d’activité
lorsque le pH se trouve autour de 2 et qui est complètement inactive lorsque le pH atteint
environ 5. Il appartient au groupe des endopeptidases et ne rompt les liaisons peptidiques
internes (CO-NH) que si leur groupement aminé appartient à la tyrosine ou à la phénylalanine
(acides aminés aromatiques).
La pepsine est capable de digérer presque tous les types de protéines de l’alimentation et
particulièrement le collagène qui est un albuminoïde non digéré par les autres enzymes
digestives. Le collagène est un constituant fondamental du tissu intercellulaire de la viande.
Cette pepsine ne digère pas les protéines des cellules gastriques qui la produise parce qu’elle est
sécrétée sous forme inactive et que ces cellules sont protégées par le mucus alcalin d’une
épaisseur de 1 à 3 mm, sécrété par les cellules muqueuse du collet.
L’action du suc pancréatique sur les protides relève de l’intervention de plusieurs enzymes :
- La trypsine, secrétée sous forme inactive appelée trypsinogène, clive des liaisons
peptidiques dans lesquelles le carboxyle appartient à l’arginine et à la lysine.
Elle est rendue active par une enzyme hydrolytique appelée l’entérokinase
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La digestion des protéines est menée à terme par des peptidases de la bordure en brosse. :
- L’aminopeptidase qui agit sur les petits peptides en détachant l’aminoacide en bout de
chaîne possédant un groupement NH2 libre.
- La dipeptidase, elle, décompose les dipeptides en acides aminés simples.
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PROCESSUS D’ABSORPTION
I – INTRODUCTION
En effet, la muqueuse du grêle est plissée et la surface des replis est également le siège
de petites projections digitiformes appelées villosités. La surface de chaque villosité est
couverte par une couche de cellules épithéliales dont les membranes de surface forment de
petites projections appelées microvillosités. La combinaison villosité – microvillosités
augmente la surface du grêle disponible pour l’absorption d’environ 600 fois par rapport à celle
d’un tube lisse de même longueur et diamètre (surface totale environ 300m2).
Aussi, le centre de chaque villosité est occupé par un seul vaisseau lymphatique à extrémité
aveugle et par un réseau capillaire qui se ramifie à partir d’une artériole et se draine dans une
veinule.
La surface absorbante se trouve ainsi côtoyée dans sa presque totalité par une nappe sanguine
dont l’étendue est encore accrue en période de digestion par une vasodilatation fonctionnelle
marquée.
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Le pouvoir d’absorption du grêle est nettement supérieur aux besoins de sorte qu’on peut faire
l’ablation de 50% du grêle sans effets graves sur l’organisme.
II – LES MECANISMES
L'absorption est un mécanisme complexe combinant des processus simples de diffusion simple,
d’osmose, de diffusion facilité, de transport actif et de pinocytose.
Ces différents mécanismes peuvent intervenir isolément mais, le plus souvent, s’intriquent et
interfèrent.
100 g de glucides
100 g de graisses,
50 à 100 g d'ions,
7 à 8 litres d'eau.
► Le transport de l’eau via la membrane intestinale repose sur un processus de diffusion qui
répond aux lois habituels de l’osmose. Ainsi, lorsque le chyme est dilué, l’eau est absorbée dans
le sang des villosités par osmose. L’eau peut passer également du sang vers le chyme.
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Habituellement, il suffit de quelques minutes pour que de grandes quantités d’eau passent par
osmose d’un sens comme dans l’autre, rendant ainsi le chyme iso osmotique au plasma.
L’absorption des substances dissoutes tend à rende hypo osmotique le chyme.
L'homme ne peut pas digérer tous les hydrates de carbone. La cellulose, l'hémicellulose,
la lignine et d'autres fibres sont excrétées sans modifications majeures dans les selles.
► L'absorption des acides aminés se fait par plusieurs systèmes distincts de transport actif :
transport actif et transport actif secondaire couplé au Na+ comparable à celui utilisé pour le
glucose.
Les acides aminés sont absorbés des cellules épithéliales dans le sang par diffusion simple et
sont dirigés vers le foie via la veine porte.
Au total, la plus grande partie des protéines ingérées est absorbée dans l'intestin grêle, puisqu'il
reste moins de 1% de ces protéines dans le matériel fécal. Les protéines endogènes provenant
des sécrétions intestinales et des cellules épithéliales desquamées sont également digérées et
absorbées.
► Tous les lipides alimentaires sont absorbés par diffusion simple. Les gouttelettes
lipidiques (chylomicrons), passent dans les chylifères de chaque villosité et non dans les
capillaires, pour rejoindre le réseau lymphatique. Dans les cellules muqueuses, les acides gras
et les mono glycérides permettent de synthétiser de nouveaux triglycérides.
Les triglycérides, le cholestérol et les phospholipides sont entourés par une beta lipoprotéine
hydrophile pour former les chylomicrons (masses sphériques d’environ 80 nm de diamètre),
éliminés vers les capillaires par exocytose. Ils sont responsables de l'aspect lactescent du sérum.
En raison de leur grande taille, chylomicrons ne peuvent pas traverser les capillaires sanguins
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mais sont transportés par les vaisseaux lymphatiques jusqu'au canal thoracique, puis déversés
dans le flux sanguin veineux. Ils sont alors transportés jusqu'au foie où les triglycérides sont
associés à des lipoprotéines et transportés vers le tissu adipeux pour stockage et métabolisme.
Dans les conditions normales, 97% des graisses ingérées sont retrouvées dans les vaisseaux
lymphatiques.
Du fait de leur caractère hydrophobe plus limité, les acides gras à courte de chaîne (moins de 10
Carbone) peuvent être absorbés directement sans la présence de la bile ni la formation de
micelles. Ils vont ensuite directement sans estérification vers la veine porte qui les transporte
jusqu'au foie.
La stéatorrhée désigne la présence de graisses non digérées dans les selles. Elle est associée à
une augmentation de la motricité et des modifications de la muqueuse intestinale.
Dans la lumière gastrique et intestinale, des réactions chimiques et des interactions moléculaires
interviennent. Deux facteurs principaux interagissent principalement avec les cations : le pH
intraluminal et la composition des aliments ingérés.
* Les cations font partie des sels solubles à pH gastrique acide. Au contraire, ils
forment des hydroxydes peu solubles au pH intestinal alcalin. L'absorption
intestinale de ces cations fait intervenir des ligands (acides aminés, sucres, etc.).
intestinale ou ajouté au pool intracellulaire. Les ions du pool peuvent ensuite être
mobilisés et transportés à travers la membrane séreuse. Les ions liés aux protéines
peuvent rejoindre le pool ou restées liés et donc rejoindre le flux digestif lors de la
desquamation.
Les métaux sont transportés liés à des protéines porteuses. Celles ci peuvent être
spécifiques comme la transferrine pour le fer ou non comme l'albumine qui se lie
à un grand nombre de métaux. Une fraction de ces métaux circule libre dans le
sérum.
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