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Physiologie de l’appareil urinaire LS3 – LS4

PHYSIOLOGIE DE L’APPAREIL
DIGESTIF

I - INTRODUCTION
La plupart des nutriments présents dans l'alimentation sont de grandes molécules qui ne
peuvent pas être absorbées directement dans l'intestin du fait de leur taille ou de leur caractère
hydrophobe. L'appareil digestif est responsable de la réduction de la taille de ces molécules en
unités plus petites directement absorbables et la conversion des molécules hydrophobes en
complexes hydrophiles. Un fonctionnement correct des mécanismes d'absorption et de transport
est indispensable à la délivrance des produits de la digestion aux cellules du corps humain. Une
anomalie de l'un de ces systèmes peut entraîner une malnutrition même en présence d'une
alimentation adéquate.
Le tube digestif s'étend de la bouche à l'anus. Il comprend :
- le canal alimentaire proprement dit est qui est un conduit s’étendant sans interruption de
la bouche à l’anus : bouche, majeure partie du pharynx, œsophage, estomac, intestin grêle,
et gros intestin. Il est long de 9 m environ chez le cadavre.
- les organes digestifs annexes : les dents, la langue, les glandes salivaires, le foie, la
vésicule biliaire et le pancréas.

Le système digestif assume différentes fonctions :


- Ingestion des aliments
- Sécrétion des enzymes digestives, de l'acide, du mucus, de la bile, etc.(7 litres environ /jour)
- Brassage et propulsion des aliments grâce à la motilité intestinale
- Digestion des produits alimentaires ingérés (digestion mécanique et chimique)
- Absorption et transport des produits de la digestion dans le sang ou la lymphe
- Défécation : transport, stockage et excrétion des déchets alimentaires.

Dans chaque partie du tube digestif, les aliments suivent une transformation spécifique. :
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- La bouche reçoit les aliments, les réduit en éléments de petite taille par la mastication et les
mélange avec la salive.
- L'œsophage transporte les aliments de la cavité buccale et du pharynx vers l'estomac.
- L'estomac permet le stockage temporaire des aliments ingérés et leur digestion.
- L'intestin grêle reçoit les sécrétions pancréatiques et biliaires et participe à l'hydrolyse des
aliments, le transport et l'absorption des nutriments.
- Le côlon et le rectum absorbent l'eau et les électrolytes et certains produits de la digestion. Ils
permettent également le stockage des déchets. Enfin l'anus participe avec le côlon et le rectum
au contrôle de la défécation.

Les fonctions digestives de motricité et de sécrétion sont contrôlées par deux principaux
types de régulation: la régulation nerveuse et la régulation hormonale.

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PHENOMENES MOTEURS

I-INTRODUCTION

La digestion correspond à différentes étapes au cours desquelles les aliments sont brisés
au contact des sucs.
La mastication (découpage et broyage des aliments par les dents), la déglutition, la propulsion
et le brassage des aliments relèvent de phénomènes moteurs qui interviennent tout de long du
tube digestif et constituent la digestion mécanique.

II- LA MASTICATION
C’est l’acte pour lequel les aliments sont divisés, triturés et écrasés par les dents. Les
aliments sont ainsi mieux imbibés de salive et mieux attaqués par l’action ultérieure des autres
sucs digestifs. Ce phénomène a lieu dans la bouche encore appelée cavité orale. Celle-ci est
constituée des joues, du palais mou, du palais osseux, de la langue et de dents.

- Les dents sont parfaitement adaptées à la mastication. Les incisives et les canines
permettent une section très puissante ; les môlaires sont des broyeuses.
- Les joues forment les parois latérales de la bouche. Leur partie antérieure se termine aux
lèvres (plis de chair qui entourent l’ouverture de la bouche).
- Le palais osseux constitue la partie antérieure du toit de la bouche et forme une cloison
osseuse entre la cavité orale et les fosses nasales.
- Le palais mou, soit la partie postérieure du toit de la bouche, et une voûte musculaire
séparant l’oropharynx du nasopharynx
- Les muscles masticateurs, ceux de la langue et des joues interviennent conjointement :
les 1ers pour mobiliser les mâchoires et assurer le broyage alimentaire ; les seconds pour
diriger les aliments vers les arcades dentaires.

Des excitations à point de départ buccal entretiennent des séries de réflexes d’élévation et
d’abaissement de la mâchoire inférieure (les centres sont bulbo protubérantiels). Leur activité

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est conservée chez un animal privé de cortex cérébral. La participation de la volonté est
importante chez l’homme, mais l’activité réflexe suffit à entretenir les mouvements déclenchés.
Pendant toute cette phase, le voile du palais obture la cavité buccale en arrière.
La mastication des aliments représente une étape importante de la digestion, en particulier
en ce qui concerne les fruits et les légumes crus qui comportent en général des membranes
cellulosiques, très peu digestibles, entourant les parties nutritives. La mastication contribue à la
digestion des aliments car les enzymes digestives n’agissent que sur la surface des particules
alimentaires et le taux de digestibilité dépend largement de la surface totale exposée aux
sécrétions digestives.
Le broyage des aliments jusqu’à l’obtention de très fines particules empêche également
l’excoriation du tube digestif et augmente la facilité avec laquelle les aliments sont propulsés
dans le tube digestif.

II - LA DEGLUTITION

C’est l’action mécanique par laquelle le bol alimentaire est acheminé de la bouche à
l’estomac. Elle est décomposée en 03 étapes :

1- L’étape buccale (ou volontaire)

Lorsque le bol alimentaire est prêt à être dégluti, il est volontairement repoussé ou roulé vers
l’arrière de la cavité buccale grâce à la pression qu’exerce la langue vers le haut et l’arrière du
palais. La langue force le bol à pénétrer dans le pharynx et, à partir de là, le processus devient
entièrement ou presque entièrement automatique.

2- L’étape pharyngée

Cette étape est involontaire et est sous contrôle nerveux. Le bol alimentaire stimule des
récepteurs dans l’oropharynx qui envoient des influx au centre de la déglutition dans le bulbe
rachidien et le pont inférieur du tronc cérébral. Les influx moteurs provenant du centre de
déglutition, véhiculés par les 5e, 9e, 11e, et 12e paires de nerfs crâniens sont dirigés vers le
pharynx et l’œsophage supérieur qui réagissent en soulevant le palais mou qui s’applique contre
la paroi postérieure du pharynx et ferme le nasopharynx, empêchant le reflux des aliments dans
la cavité nasale. Ces influx inhibent au même moment la respiration, ferment la glotte,

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empêchant les aliments d’atteindre la trachée. Lorsque la langue pousse le bol alimentaire dans
le pharynx, celui-ci repousse l’épiglotte qui vient recouvrir la glotte fermée.
Le bol alimentaire met 1 à 2 secondes pour traverser le laryngopharynx et pénétrer dans
l’œsophage, après quoi les voies aériennes s’ouvrent à nouveau et la respiration reprend.

3- L’étape oesophagienne

L’œsophage est un tube musculaire souple situé derrière la trachée et mesurant environ 25 cm
de long.
La principale fonction de l’œsophage est d’acheminer les aliments du pharynx à l’estomac. La
pesanteur n’intervient pas ou intervient très peu dans cette progression du bol alimentaire.
Durant le temps œsophagien de la déglutition, des ondes de contraction et de relâchement
coordonnées parcourent les couches circulaire et longitudinale de la musculeuse.
La contraction consiste en un resserrement annulaire de la paroi oesophagienne qui se propage
de proche en proche, du pharynx vers l’estomac, comme une onde propulsant le contenu de
l’œsophage. L’ensemble de ces contractions constitue le péristaltisme oesophagien et est régi
par le bulbe rachidien.
L’œsophage présente 2 types de mouvements péristaltiques :
- Le péristaltisme primaire qui est la simple continuation de l’onde péristaltique formée
au niveau du pharynx au cours de l’étape pharyngée.
- Le péristaltisme secondaire provenant de la distension de l’œsophage par le bol
alimentaire qui n’aurait pas atteint l’estomac avec le péristaltisme primaire.

4- Rôle du sphincter gastro-oesophagien

Il est encore appelé sphincter œsophagien inférieur.


A la partie inférieure de l’œsophage, à environ 5cm au-dessus de sa jonction avec l’estomac,
le muscle circulaire de l’œsophage se comporte comme un sphincter. Anatomiquement, il ne
diffère pas du restant de l’œsophage ; physiologiquement par contre, il garde une constriction
tonique, contrastant avec la partie moyenne qui reste normalement complètement relâchée.
L’un des rôles principaux de ce sphincter est de prévenir le reflux du contenu gastrique dans
l’œsophage ; contenu gastrique qui est fortement acide, contenant des enzymes protéolytiques
auxquelles la muqueuse oesophagienne (excepté au niveau du huitième inférieur) est incapable
de résister longuement.
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IV – MOTRICITE GASTRIQUE

L’estomac est un renflement du tube digestif, en forme de J, situé directement sous le


diaphragme, qui relie l’oesophage au duodénum.
L’estomac présente 3 ordres de fonctions :
- Stockage de quantités importantes d’aliments
- Mélange de ces aliments avec les sucs gastriques jusqu’à l’obtention d’une mixture semi
liquide appelée chyme
- Lente évacuation des aliments de l’estomac dans le grêle.

L’estomac est un muscle creux constitué de fibres longitudinales (externes) et circulaires


(internes). En outre la paroi est caractérisée par une couche intermédiaire de fibres obliques.
Entre les 2 couches principales, se trouve le plexus nerveux myentérique d’AUERBACH ; entre
la couche circulaire et la muqueuse, se trouve plexus sous-muqueux de MEISSNER. Ces 2
plexus sont anatomiquement indépendants de l’innervation extrinsèque.

1. Rôle de stockage
Puisque les repas peuvent être avalés beaucoup plus vite que l’intestin ne peut les digérer et
les absorber, une des fonctions de l’estomac est précisément de former un réservoir où la
nourriture peut momentanément être retenue et malaxée.
En arrivant, les aliments se disposent en couches concentriques. Les premières bouchées
s’étalent contre les parois ; les dernières au centre de la masse gastrique.
Normalement, le corps gastrique ne présente qu’un tonus musculaire relativement faible et il est
capable de se distendre progressivement de façon à s’adapter à des quantités croissantes
d’aliments jusqu’à une limite d’environ 1litre.

2. Mélange gastrique

Les sucs digestifs se mélangent aux aliments contenus dans l’estomac grâce à de faibles
ondes de contractions appelées ondes de mélange. Ces ondes se déplacent à la surface de
l’estomac toutes les 20 secondes et ont pour effet de déplacer les sécrétions gastriques de la
couche la plus externe des aliments progressivement vers la région antrale. En arrivant dans
l’antre, les ondes deviennent de plus en plus fortes de sorte que les aliments et les sécrétions
gastriques subissent un mélange qui atteint progressivement un degré de plus en plus important
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de fluidité. Ce mélange est également entretenu par d’intenses mouvements péristaltiques au


niveau de la région antrale par le mécanisme suivant : A chaque fois qu’une onde péristaltique
passe sur l’antre et se dirige vers le pylore, elle se creuse profondément au sein du contenu
antral. Par ailleurs, l’ouverture du pylore est très petite et ne permet le passage que de quelques
millilitres de contenu gastrique vers le duodénum. La plus grande quantité du contenu de l’antre
est donc refoulée à travers l’anneau péristaltique vers le corps gastrique.
La combinaison de ce déplacement de l’anneau de contraction péristaltique et de l’effet de
refoulement, réalise un très puissant mécanisme de mélange au niveau gastrique.
Le mélange résultant du brassage des aliments avec les sécrétions gastriques est appelé
chyme. Son degré de fluidité dépend des quantités relatives d’aliments et de sécrétions
gastriques. Son apparence est celle d’une substance opaque, laiteuse, semi liquide ou pâteuse.

3. Evacuation de l’estomac

Le remplissage de l’estomac est intermittent et bref ; son évacuation est prolongée et


adaptée aux conditions sécrétoires et aux possibilités d’absorption intestinale.

3.1 La pompe pylorique


A l’état normal, le pylore est presque complètement mais non entièrement fermé, du fait
d’une contraction tonique modérée. Celle-ci sert à prévenir le passage du chyme vers le
duodénum, surtout lorsqu’une onde péristaltique survient au niveau de l’antre et renforce le
passage. Après l’ingestion des aliments, l’estomac pousse à intervalles réguliers une petite
quantité de nourriture dans le duodénum.

3-2 Régulation de la pompe pylorique


Le degré d’activité de la pompe pylorique est régulé par des informations provenant de
l’estomac lui-même et du duodénum.

 Les informations provenant de l’estomac


Elles favorisent l’évacuation gastrique et sont :
- Le degré de distension de l’estomac et la présence de protéines partiellement digérées,
d’alcool et de caféine.

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- La présence de la gastrine sécrétée par l’antre gastrique renforce les fonctions motrices de
l’estomac et provoque un relâchement du pylore. Cette gastrine a aussi un effet constricteur
sur le sphincter gastro-oesophagien, empêchant le reflux des aliments vers l’œsophage.

 Les informations provenant du duodénum


Elles dépriment par contre l’activité de la pompe pylorique. D’une façon générale, la présence
de chyme ou d’un certain type de chyme en excès au niveau du duodénum produit de puissants
signaux négatifs en rétroaction servant à déprimer l’activité de la pompe pylorique.
Parmi les différents facteurs au niveau du duodénum qui favorisent en permanence le réflexe
entéro-gastrique et donc l’évacuation, il y a :
- Le degré de distension du duodénum
- La présence d’acides gras, de glucose, de protéines partiellement digérées dans le chyme
duodénal et le degré d’irritation de la muqueuse duodénale
- Le degré d’acidité du chyme duodénal
- L’osmolarité du chyme
Ces mêmes stimuli font aussi augmenter la sécrétion de cholécystokinine qui diminue la
motilité gastrique.

En conclusion : plus le chyme est fluide, plus il s’évacue facilement. Ainsi l’ingestion isolée
de liquide dans l’estomac, s’accompagne d’un passage rapide dans le duodénum alors que les
aliments solides doivent être bien mélangés et bien fluidifiés sans l’effet de la sécrétion
gastrique.

V – MOTRICITE DE L’INTESTIN GRELE

1. Rappels anatomo-histologiques

L’intestin grêle est un long tube qui comprend 3 segments : duodénum (environ 25 cm),
jéjunum (environ 1 m) et iléum (environ 2 m).
L’intestin grêle présente une paroi externe lisse constituée par une couche de cellules
conjonctives appelée séreuse.
La face intraluminale présente des digitations (visibles à la loupe) appelées valvules
conniventes à la surface desquelles se trouvent de petites projections visibles au microscope,
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appelées villosités. La surface de chaque villosité est recouverte d’autres microprojections


appelées microvillosités constituant la bordure en brosse.
Ces villosités et microvillosités augmentent la surface de la muqueuse intestinale qui s’estime à
environ 300 m2 (ce qui correspond à la surface d’un court de tennis). On estime qu’il y a
environ 200 millions de microvillosités par mm2 d’intestin grêle. Le centre de chaque villosité
est occupé par un unique vaisseau lymphatique à extrémité aveugle et par un plexus capillaire
qui confère au vaisseau le rôle d’absorption.

Les cellules épithéliales de l’intestin grêle sont le siège d’un renouvellement continu. Les
nouvelles cellules proviennent de la division des cellules de la base qui se différencient au fur
et à mesure de leur migration vers la surface, remplaçant les vieilles cellules qui sont détruites
et rejetées dans la lumière intestinale, libérant leur contenu enzymatique. Environ 17 millions
de cellules sont remplacées par jour, ainsi donc l’épithélium est remplacé tous les 5 jours.

L’épithélium comprend 2 types de cellules :


- les cellules absorbantes caractérisées par la présence de bordure en brosse.
- Les cellules caliciformes irrégulièrement réparties entre les cellules absorbantes et
ayant pour rôle, la production du mucus.

La muqueuse, elle, comprend :


- Les glandes de LIEBERKÜHN qui comportent 2 types de cellules (cellules de
PANETH et cellules argentaffines) et sécrètent le suc intestinal
- Un chorion qui comprend des cellules à fonction immune (formations lymphoïdes) qui
permettent à la muqueuse intestinale de sécréter des anticorps et de lutter contre des agents
infectieux qui ne seraient pas détruits par l’acidité gastrique (cas des plaques de PEYER).

La musculeuse constituée de 2 couches de fibres musculaires lisses : une couche externe, la


plus mince, faite de fibres longitudinales et une couche interne plus épaisse faite de fibres
circulaires entre lesquelles se retrouve le plexus d’AUERBACH.

La sous-muqueuse est un tissu conjonctif dense qui au niveau du duodénum comprend les
glandes de BRUNNER. Elle est le siège du plexus myentérique de MEISSNER.

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2. Les mouvements

Ils peuvent être divisés en mouvements de brassage (la segmentation) et en mouvements


de propulsion (complexe de motilité migrante) régis principalement par le plexus myentérique.
Mais cette séparation est purement artificielle car la plupart des mouvements de l’intestin grêle
produisent simultanément un certain degré de brassage et un certain degré de propulsion.

2.1. Mouvements de brassage


La distension d’un segment de l’intestin grêle par un gros volume de chyme provoque
l’apparition de contractions concentriques locales régulièrement espacées le long de l’intestin.
Ces contractions se produisent au rythme de 11 à 12 par minute dans le duodénum et vont
progressivement décroissants pour atteindre environ 7 / min au niveau de l’iléon terminal.
La dimension longitudinale de chaque contraction n’est que d’environ 1 cm de sorte que
chaque groupe de contraction produit une segmentation du grêle découpant celui-ci
périodiquement en segments régulièrement espacés lui donnant un aspect de chapelet ou de
saucisse.
Lorsqu’une série de contractions de segmentation s’estompe, une nouvelle apparaît mais les
contractions naissent alors en des points situés entre les contractions précédentes. De cette
façon, les contractions de segmentation hachent le chyme plusieurs fois par minute produisant
un brassage progressif des particules alimentaires avec les sécrétions intestinales.

Ces mouvements dépendent principalement du plexus myentérique de l’intestin.


L’intensité du mouvement augmente sous l’effet de la stimulation parasympathique et diminue
sous l’effet du sympathique.

2.2. Mouvements de propulsion

Le chyme se déplace dans l’intestin grêle grâce à un type de péristaltisme appelé


complexe de motilité migrante. Après qu’un repas ait été absorbé presque complètement et
que la distension de l’intestin a diminué, la segmentation cesse et le CMM apparaît dans toutes
les parties de l’intestin grêle. Ce CMM se déplace vers l’anus à la vitesse de 0,5 à 5 cm/s,
beaucoup plus rapidement dans les parties proximales que dans les régions distales. Mais il est
habituellement de très faible amplitude et par conséquent, le mouvement du chyme est en fait
beaucoup plus lent, en moyenne 1 m / minute.
Le chyme reste au total 3 à 5 heures dans l’intestin grêle.
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VI- MOUVEMENTS DU COLON

Le gros intestin est long d’environ 1,5 m, s’étend de l’iléum à l’anus et comprend 4
principaux segments : cæcum, côlon (ascendant, transverse, descendant et sigmoïde), rectum et
canal anal.

Le passage du chyme de l’iléum au cæcum est régi par l’action de la valve iléo- cæcale.
Normalement, cette valve est partiellement fermée, si bien que le chyme passe lentement dans
le cæcum. Immédiatement après un repas, le réflexe gastro-iléal intensifie le péristaltisme de
l’iléum et pousse le chyme qui s’y trouve dans le cæcum. Quand le cæcum est distendu, la
contraction de la valve iléo- cæcale est plus prononcée.

Les rôles du côlon sont :


- la résorption de l’eau et des électrolytes à partir du chyme
- le stockage des matières fécales jusqu’à leur exonération.
La moitié proximale du côlon à surtout le rôle d’absorption et la moitié distale, surtout le rôle
de stockage.

Les mouvements du côlon sont habituellement lents, néanmoins, ils sont des
caractéristiques semblables à ceux de l’intestin grêle et peuvent aussi être divisés en
mouvements de brassage et en mouvements de propulsion.
La contraction combinée du muscle longitudinal et du muscle circulaire entraîne un
bombement des régions coliques sous forme de zones sacculaires appelées haustrations.
Sous l’effet de ces mouvements, les matières fécales sont travaillées et retournées dans le
côlon, et sont progressivement exposées à la surface colique, ce qui permet justement la
résorption de l’eau.
Ces contractions permettent également de déplacer le contenu colique du cæcum et du côlon
ascendant jusqu’au côlon transverse.
Il n’existe pas au niveau du côlon d’ondes péristaltiques du type de celles décrites au niveau du
grêle. Par contre il existe un autre type de mouvements appelés mouvements de masse qui
propulsent le bol fécal vers l’anus. Un tel mouvement se caractérise par la séquence suivante :
Il apparaît d’abord une zone de constriction au niveau d’une région colique distendue ou
irritée, puis survient rapidement sur les zones plus en aval une contraction en masse.
Au cours de ce processus, les contractions haustrales disparaissent complètement.
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L’exécution de cette contraction est complète en 30 secondes environ et le relâchement qui


s’en suit dure 2 à 3 minutes. Les mouvements de masse peuvent se produire en tous points du
côlon mais le plus souvent au niveau du transverse et du côlon descendant.
C’est grâce à ces mouvements que le rectum accumule les matières fécales et qui à partir d’un
certain niveau crée le besoin de défécation.

Les mouvements de masse poussent les matières fécales du côlon sigmoïde dans le
rectum. La distension de la paroi rectale stimule des mécanorécepteurs dont l’action déclenche
le réflexe de défécation par lequel le rectum se vide.

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PHENOMENES SECRETOIRES
I - INTRODUCTION

Le tube digestif réalise le travail de morcellement et de simplification des substances


organiques alimentaires, non seulement grâce à la motricité digestive mais aussi grâce à
l’action des sucs digestifs sécrétés à différents niveaux. Ces sucs, sans modifier le potentiel
énergétique des substances alimentaires, rendent ces derniers solubles, absorbables et
assimilables.

II - LA SALIVE

Au niveau de la bouche, se trouvent des glandes (parotide, sous- maxillaires et sub-


linguales) qui sécrètent la salive dans un volume quotidien de 1000 – 1500 ml.

La salive contient 2 types de sécrétions :


- une sécrétion séreuse comprenant l’enzyme appelée amylase salivaire ou ptyaline,
essentiellement élaborée par les glandes parotides
- une sécrétion muqueuse élaborée par les glandes sub-linguales.

Les glandes sous-maxillaires sécrètent les 2 types.

Les solutés contenus dans la salive sont :


- des chlorures qui activent l’amylase salivaire.
- Des bicarbonates et phosphates qui exercent une action tampon sur les aliments acides
qui entrent dans la bouche.

La salive contient également des gaz dissous et diverses substances organiques, y compris de
l’urée, de l’acide urique, des immunoglobulines A et du lysozyme (enzyme bactériolytique).

Le pH de la salive se situe entre 6 et 7 où son activité est maximale.


Elle lubrifie les aliments avant la déglutition et protège la muqueuse contre les excoriations
grâce à sa composante muqueuse. Par son enzyme (la ptyaline), la salive permet la digestion de
l’amidon.
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La salive joue également un rôle dans la gustation en hydrolysant certaines molécules


permettant leur réaction avec les chémorécepteurs dans la bouche, réalisant la sensation de goût.
La salive intervient aussi dans l’hygiène buccale par le lysozyme, les immunoglobulines A et
par le flux de sécrétion salivaire, qui, même dans les conditions basales, est d’environ 1ml /
min, entraînant hors de la bouche les germes pathogènes et d’autres substances nocives.

La salivation est stimulée par le système parasympathique ; une domination de la stimulation


sympathique cause l’assèchement de la bouche et contribue à la sensation de soif. L’odeur, la
vue, le contact, le goût, l’idée de la nourriture ou les sons qui y sont reliés sont de puissants
stimulants de glandes salivaires.

III- LA SECRETION OESOPHAGIENNE

Le pharynx et l’œsophage ne contribuent pas aux phénomènes de digestion, mais


permettent d’acheminer le bol alimentaire vers l’estomac.
La sécrétion est essentiellement de type mucoïde, protégeant la paroi.

IV- LA SECRETION GASTRIQUE

La muqueuse gastrique possède, 2 types de glandes tubulaires qui sécrètent le suc


gastrique (2 à 3 l par jour). Il s’agit :

 des glandes pyloriques qui sécrètent presque exclusivement du mucus pour la


protection de la muqueuse pylorique.

 des glandes fundiques qui sécrètent les sucs digestifs et qui sont composées de 03
types de cellules :
- les cellules muqueuses du collet qui sécrètent le mucus
- les cellules principales responsables de la sécrétion des enzymes digestives (pepsinogène
et lipase gastrique)
- les cellules bordantes ou pariétales sécrétant l’acide chlorhydrique et le facteur
intrinsèque (nécessaire à l’absorption de la vitamine B12).

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La pepsine est l’enzyme gastrique peptique de base. Elle est sécrétée sous forme inactive
appelée pepsinogène qui est rendue active par l’acide chlorhydrique et la pepsine
antérieurement formée. Les autres enzymes gastriques sont la lipase gastrique ou tributyrase, et
l’amylase gastrique qui ont un rôle minime.

L’antre contient des cellules endocrines appelées cellules G qui sécrètent une hormone appelée
gastrine.

1- Sécrétion d’acide chlorhydrique

L’estomac sécrète une concentration d’ions H+ dans la lumière gastrique voisine de 3 millions
de fois celle du sang. Cette sécrétion est assurée par les cellules bordantes qui élaborent environ
2 litres d’ HCl par jour.
Au pôle apical de ces cellules bordantes, s’effectue un transport actif des ions H + dans
la lumière gastrique et des ions K+ dans la cellule grâce à une pompe H+ / K+ ATP dépendante.
Ces ions H+ proviennent de l’ionisation de l’eau intracellulaire (H2O  H+ + OH-) libérant des
ions hydroxydes (OH-) qui vont se combiner à d’autres ions H+ dérivant de l’acide carbonique
grâce à l’anhydrase carbonique.

CO2 + H2O  H2CO3  H+ + HCO3-

Les ions bicarbonates sont transportés hors de la cellule dans le plasma en échange de l’ion Cl -
qui lui diffuse passivement dans la lumière gastrique à travers la membrane au pôle apical et se
combine là à H+ pour donner HCl

H+ + Cl-  HCl

Ce processus de sécrétion est régulé par 4 messagers chimiques :


- la gastrine
- l’acétylcholine
- l’histamine
- la somatostatine
Les 3 premières stimulent la sécrétion d’HCl pendant que la somatostatine l’inhibe.

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L’histamine joue un rôle particulièrement important dans la stimulation de la sécrétion


d’acide, justifiant ainsi le rôle des antihistaminiques dans le traitement de l’ulcère gastro-
duodénal.

2 - Sécrétion de pepsine

La pepsine est sécrétée par les cellules principales sous forme inactive appelée
pepsinogène. Ce précurseur est activé par la présence d’HCl (pH bas) et la pepsine
antérieurement formée.
La synthèse, la sécrétion et l’activation de la pepsine constituent un processus identique à toutes
les enzymes protéolytiques. Le fait que ces enzymes soient sécrétées sous forme inactive
protège les cellules mêmes qui les sécrètent.
La pepsine n’est active seulement qu’en présence de concentrations élevées en ions H +. Cette
enzyme est irréversiblement inactivée dans l’intestin grêle où les ions H+ sont neutralisés par les
ions bicarbonates.

3 – Régulation de la sécrétion gastrique

La sécrétion gastrique s’effectue en 03 phases qui se chevauchent :

a- La phase céphalique :
Cette phase se compose de réflexes déclenchés par des récepteurs sensoriels situés dans
la tête. Avant même que les aliments pénètrent dans l’estomac, le réflexe de sécrétion du suc
gastrique est déclenché.
La sécrétion d’Acétylcholine par le parasympathique provoquée dans cette phase par la vue,
l’odorat, le goût et l’acte de mastication, entraîne la sécrétion d’HCl.

b- La phase gastrique :
La distension gastrique par les aliments ingérés, la présence de peptides et
d’aminoacides résultant de la digestion stimulent également la sécrétion acide. Mais
l’élévation de la concentration d’HCl, constitue un facteur inhibiteur de la sécrétion acide car
les ions H+ déclenchent la sécrétion de la somatostatine par les cellules endocrines de la paroi
gastrique. La somatostatine inhibe la sécrétion acide par action sur les cellules pariétales.

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La concentration d’HCl inhibe également la sécrétion de gastrine et d’histamine. Le résultat


final est un contrôle feed-back négatif sur la sécrétion acide.

La présence de quantités élevées de protéines dans l’alimentation augmente la sécrétion


acide, ceci pour 2 raisons :
- la digestion des protéines augmente la concentration des peptides dans la lumière gastrique,
alors que la présence de peptides stimule la sécrétion.
- avant l’ingestion des aliments, l’estomac contient une quantité élevée d’H+ par absence
d’anions pouvant se lier à H+ ; ce fait, baisse la sécrétion acide. Les ions protéinates contenus
dans les aliments ingérés, se lient aux H+ et diminue ainsi la concentration en H+ gastrique et
par conséquent, lève l’inhibition de la sécrétion acide gastrique.

c- la phase intestinale
Elle est assurée par la portion proximale de l’intestin grêle. L’acidité de la lumière
duodénale inhibe de façon réflexe la sécrétion acide. Ce qui constitue un effet favorable à la
digestion dans l’intestin grêle car l’activité des enzymes et des sels biliaires dans le grêle est
fortement inhibée par l’acidité gastrique.
Cette inhibition réflexe est assurée par une action nerveuse et hormonale (les
entérogastrones). L'entrée des graisses dans le duodénum stimule les cellules entéro-
endocrines de la muqueuse intestinale. Ces cellules libèrent des entérogastrones (sécrétine et
cholécystokinine). La sécrétine inhibe la sécrétion et la cholécystokinine inhibe la motricité
gastrique et donc ralentit la vidange gastrique. La vidange d'un repas gras peut atteindre 4 à 6
heures chez un individu normal.
La régulation de la sécrétion de la pepsine est semblable à celle d’HCl et présente les 3
phases (céphalique, gastrique et intestinale). Il est à noter que la pepsine n’est pas indispensable
à la digestion des protéines car même en l’absence de pepsine, les protéines sont totalement
digérées dans le grêle. Cette enzyme accélère la digestion des protéines et contribue pour 20%
de cette digestion. Elle est également importante dans la digestion du collagène contenu dans la
viande.

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V- SECRETIONS PANCREATIQUES

Le pancréas exocrine sécrète quotidiennement 1200 à 1500 ml de suc pancréatique


composé surtout d’eau, des ions bicarbonates et de nombreuses enzymes qui sont déversées
dans la lumière intestinale par le canal pancréatique :
Les enzymes sont secrétés par les cellules glandulaires situées à la fin des canaux pendant que
les ions bicarbonates sont secrétés par les cellules épithéliales de la paroi des canaux.

Le mécanisme de sécrétion des ions bicarbonates est analogue à celui de la sécrétion acide
gastrique excepté que le sens de mouvement des ions H+ et des ions bicarbonates s’inverse.
Les ions H+ provenant de la réaction catalysée par l’anhydrase carbonique entre l’H2O et le
CO2, sont activement transportés hors des cellules dans le plasma par une pompe H+ / K+
ATPase dépendante, pendant que les ions bicarbonates sont secrétés dans le canal.

Les enzymes secrétées par le pancréas digèrent les graisses, les polysaccharides, les protéines et
les acides nucléiques respectivement en acide gras, glucose, acides aminés et nucléosides. Les
enzymes protéolytiques sont sécrétées sous forme inactives (zymogènes) comme dans le cas de
la pepsine, et sont activées par l’entérokinase. Ces enzymes sont : trypsine, chymotrypsine,
carboxypeptidase, ribonucléase, désoxyribonucléase (composante séreuse de la sécrétion
pancréatique).

L’étape principale de cette activation enzymatique est assurée par l’entérokinase qui est une
enzyme protéolytique contenue dans la membrane plasmique des cellules épithéliales de
l’intestin. Cette enzyme active le trypsinogène en trypsine par rupture d’un peptide. Cette
trypsine formée active ensuite les peptides zymogènes protéolytiques.
Les enzymes non protéolytiques sont sécrétées sous leur forme active (amylase, lipase…).

La sécrétion pancréatique augmente pendant l’ingestion des aliments, ceci par le fait
d’une stimulation hormonale (sécrétine, cholécystokinine, GIP) :

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 La sécrétine, sécrétée par les cellules duodénales en réponse à l'acidité du duodénum, a


une action antagoniste de celle de la gastrine: elle stimule la sécrétion pancréatique d'eau
et de bicarbonate. La neutralisation du pH du chyme protège la muqueuse duodénale
d'une exposition acide prolongée et fournit un pH optimal à l'action des enzymes
duodénales. Par ailleurs, la sécrétine inhibe la sécrétion de gastrine.

 La cholécystokinine (CCK) est également sécrétée par les cellules duodénales en


réponse à la présence d'acides aminés et d'acides gras provenant de l'hydrolyse des
peptides et des graisses ingérés. Cette hormone stimule la sécrétion enzymatique du
pancréas.

 Le GIP (Gatric Inhibitory Peptid) est également sécrétée par les cellules duodénales en
réponse à la présence de glucose et de graisses dans la lumière duodénale. Cette
hormone a 2 fonctions principales:

- Inhibition de la sécrétion acide gastrique,

- Stimulation de la libération d'insuline.

Les ions bicarbonates ont pour rôle de neutraliser l’acidité provenant de l’estomac ; et la
baisse du pH dans la lumière duodénale constitue le stimulus principal de la sécrétion de
sécrétine.
De façon analogue, la cholécystokinine qui stimule la sécrétion d’enzymes lipolytiques et
protéolytiques, a pour facteur principal de sécrétion la présence de graisses et de protéines dans
le duodénum.
La sécrétion pancréatique exocrine est aussi augmentée par des stimuli céphaliques (goût des
aliments) et gastriques (distension).

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VI- SECRETIONS BILIAIRES ET FONCTIONS DU FOIE

Le foie est la glande la plus lourde de l’organisme et pèse 1,4 kg chez un adulte moyen.
La vésicule biliaire est un sac en forme de poire située dans une dépression de la face
postérieure du foie et mesure 7 à 10 cm de long.
La bile est secrétée par les cellules du foie (800 à 1000 ml) dans de nombreux petits
canaux les canaux biliaires, qui convergent pour former le canal cholédoque.
La bile est un liquide jaune, brunâtre ou vert olive dont le pH se situe 7,6 et 8,6. Elle est
composée d’éléments suivants :
- les sels biliaires
- les pigments biliaires
- la lécithine (un phospholipide)
- le cholestérol
- les ions bicarbonates
- les traces de métaux

Les sels biliaires (acide glycoholique et acide chénodésoxycholique) et la lécithine sont


synthétisés dans le foie et ont pour rôle de solubiliser les graisses dans l’intestin grêle.

Les ions bicarbonates contribuent à neutraliser l’acidité gastrique dans le duodénum.

Le cholestérol, les pigments biliaires et les métaux sont des substances provenant du plasma et
excrétées par la bile.
Les sels biliaires constituent la composante biliaire la plus importante dans la fonction
digestive.

Pendant la digestion des graisses, la plupart des sels biliaires sécrétés dans l’intestin
grêle par la bile, sont réabsorbés par un transport spécifique couplé au Na+ au niveau de l’iléon.
Ces sels réabsorbés retournent par la veine porte dans le foie, où ils sont une fois encore
secrétés dans la bile, et le cycle recommence.
Ce cheminement des sels biliaires (foie – bile – intestin - veine porte - foie) constitue la
circulation entérohépatique.
Une petite quantité (35%) des sels biliaires échappe à ce cycle et est éliminée dans les fèces.
Mais le foie synthétise à partir du cholestérol une même quantité de sels biliaires en
remplacement.
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Cette circulation entérohépathique se reproduit plusieurs fois au cours de la digestion des


repas.

Les pigments biliaires proviennent de l’hème lors de la dégradation de l’hémoglobine du fait de


la destruction des hématies dans la rate et dans le foie.
Le pigment dominant est la bilirubine conjuguée qui est excrétée du sang par les cellules
hépatiques et secrétée activement dans la bile. La bilirubine est un pigment jaune donnant ainsi
la couleur jaune à la bile. Elle sera éliminée dans les selles sous forme de stercobilinogène et
d’urobilinogène ; expliquant la couleur jaune des urines et des selles.

Ces différents composants de la bile sont secrétés par 2 types de cellules :


- les hépatocytes qui secrètent les sels biliaires, la lécithine, le cholestérol et les pigments
biliaires
- les cellules épithéliales de la paroi des canaux biliaires qui sécrètent la plupart des ions
bicarbonates.
Cette sécrétion des cellules des canaux biliaires est stimulée par la sécrétine en réponse à
l’acidité duodénale.
A la différence de la sécrétion pancréatique dont la régulation est assurée par des hormones
intestinales, la sécrétion des sels biliaires est contrôlée par leur concentration plasmatique.
L’élévation de la concentration des sels biliaires dans le plasma augmente leur sécrétion au
niveau hépatique.
La bile est déversée dans le duodénum par le canal cholédoque qui débouche au niveau d’un
anneau de fibres musculaires lisses appelé sphincter d’ODDI. Lorsque le sphincter d’ODDI est
fermé, la bile est stockée sous forme concentrée (par absorption d’eau et de Na+) dans la
vésicule biliaire.
A la prise d’un repas gras, ce sphincter s’ouvre et la vésicule biliaire se contracte, vidant la bile
dans le duodénum (0,6 litres par jour), ceci du fait de la stimulation par le cholécystokinine
dont la sécrétion est stimulée par la présence des graisses dans le duodénum.

Non seulement le foie sécrète la bile, mais il accomplit plusieurs autres fonctions vitales à
savoir :
- Métabolisme des glucides : glycogénolyse, néoglucogenèse

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- Métabolisme des lipides : les hépatocytes emmagasinent une partie des triglycérides,
métabolisent les acides gras pour produire de l’ATP, synthétisent les lipoprotéines et le
cholestérol.

- Métabolisme des protéines : désamination, synthèse de la plupart des protéines


plasmatiques (globulines α et β, l’albumine, la prothrombine et le fibrinogène).

- Traitement des médicaments, des drogues et es hormones (détoxification, excrétion dans


la bile).

- Excrétion de la bilirubine.

- Synthèse des sels biliaires.

- Stockage de certaines vitamines A, D, E, K, B12 ; de minéraux (Fer, Cuivre).

- Phagocytose des globules blancs et rouges usés par les cellules de KUPFFER.

- Activation de la vitamine D.

VII- SECRETION INTESTNALE

La plupart des phénomènes digestifs sont réalisés dans le duodénum, les autres
segments participent principalement à l'absorption des nutriments.

L’intestin grêle secrète du mucus et des sucs digestifs. Environ 1500 ml de fluide sont
secrétés quotidiennement par la paroi du grêle dans la lumière intestinale.

Le mucus est une sécrétion épaisse composée d’eau, d’électrolytes et de plusieurs


polysaccharides. Cette sécrétion à pour origine la sécrétion d’ions Na+, Cl- et HCO3- à la base
des villosités intestinales dans la lumière intestinale, ceci entraîne l’eau par osmose.
Le mucus a des qualités d’adhérence qui le lient intimement aux aliments ou autres particules.
Il recouvre la paroi intestinale et empêche le contact direct entre les particules alimentaires et la
muqueuse. Il présente une faible résistance au glissement de sorte que les particules peuvent
glisser très facilement le long de l’épithélium.
Il présente également une résistance importante à la digestion par les enzymes gastro-
intestinales.

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Les enzymes sécrétées par le grêle sont :


- l’entérokinase (activateur de la trypsine)
- l’amylase en petite quantité
Par contre, les cellules épithéliales contiennent des enzymes en abondance qui digèrent les
substances alimentaires lors de leur absorption à travers l’épithélium.

Le côlon, long d’environ 1,5 m, est décomposé en 03 segments fonctionnellement


distincts (cæcum, côlon, rectum). Il sécrète essentiellement du mucus permettant l’adhésion
des particules fécales entre elles de façon à former des agglomérats qui sont propulsés par
les mouvements coliques.

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PHENOMENES DE DIGESTION

I-INTRODUCTION

Les aliments nécessaires à la vie d’un individu, exception faite des minéraux et des
vitamines, sont classés en hydrates de carbone, lipides et protides. Ces nutriments ne peuvent
être absorbés par la muqueuse digestive que sous leur forme primitive.
Ils n’acquièrent cette forme qu’après le processus prédominant de digestion.

L’hydrolyse est le processus de base de la digestion.


Ce processus d’hydrolyse est réalisé par des enzymes spécifiques à chaque constituant
alimentaire. Toutes les enzymes digestives sont des protéines.

II- DIGESTION DES HYDRATES DE CARBONE

1-Substances hydrocarbonées dans l’alimentation

Il n’existe que 3 principales sources d’hydrates de carbone dans l’alimentation humaine. Ce


sont :
- le saccharose
- le lactose
- l’amidon

Les autres types d’hydrates de carbone qu’on retrouve en quantités modestes dans
l’alimentation sont : l’alcool, l’acide lactique, l’acide pyruvique, les pectines, les dextrines.
L’alimentation comporte également de fortes quantités de cellulose, d’hémicellulose et de
ligniline qui sont des hydrates de carbone, mais non hydrolysés dans le tube digestif faute
d’enzymes adaptées.
L’amidon représente la fraction la plus importante des d’hydrates de carbone absorbés par
l’homme (50% des glucides de l’alimentation).

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2-Digestion dans la bouche

Au cours de la mastication, les aliments sont mélangés à la salive qui contient une
enzyme appelée ptyaline ou amylase salivaire ; enzyme secrétée essentiellement par les
parotides. Cette enzyme assure la digestion chimique dans la bouche en hydrolysant l’amidon
en disaccharides (le maltose et l’isomaltose) et en courts polymères de glucose appelés alpha-
dextrines. Cependant, les aliments ne restant que très peu de temps dans la bouche, il n’y a
qu’environ 5% de l’amidon total ingéré qui soit digéré à ce niveau.

3-Digestion dans l’estomac

L’action de la ptyaline se prolonge souvent pendant plusieurs heures lorsque les aliments
entrent dans l’estomac, c’est – à dire jusqu’à ce que ces aliments soient mélangés avec les
sécrétions gastriques qui bloquent l’activité de l’enzyme par l’acidité.
Néanmoins, on estime qu’environ 30 – 40% en moyenne de l’amidon contenu dans les aliments
est transformé à ce niveau en maltose et isomaltose.
L’acide gastrique peut dans une certaine mesure hydrolyser l’amidon et les disaccharides ; mais
l’importance de cette réaction sur le plan quantitatif est si faible qu’on peut en pratique la
négliger.

4- Digestion dans l’intestin grêle

La digestion des glucides a essentiellement lieu dans l'intestin grêle, principalement au


niveau du duodénum.

Le suc pancréatique contient l’amylase pancréatique capable de scinder l’amidon qui pénètre
sous forme non encore dégradée dans le duodénum en maltose, isomaltose et alpha-dextrines.

Les cellules épithéliales qui tapissent le grêle contiennent dans leur bordure en brosse, 4
enzymes capables de scinder les disaccharides en leurs éléments constitutifs. Ces enzymes
sont :

- la lactase : qui réduit le lactose en galactose et glucose


- la saccharase (sucrase) : scinde le saccharose en fructose et glucose
- la maltase : divise le maltose et l’isomaltose en 2 molécules de glucose, chacun

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- l’alpha-dextrinase : elle s’attaque aux alpha-dextrines obtenues, dont elle enlève le


glucose, une unité à la fois.

Les produits de digestion (monosaccharides) sont immédiatement absorbés dans le sang portal.

III- DIGESTION DES LIPIDES

1- Les lipides alimentaires

Les lipides les plus nombreux dans l’alimentation sont de loin les graisses neutres c’est –
à dire les triglycérides. Dans un régime alimentaire ordinaire, il existe également des petites
quantités de phospholipides, de cholestérol et d’esters de cholestérol.
Les phospholipides et les esters du cholestérol sont des acides gras et donc considérés comme
lipides. Par contre, le cholestérol est un composé stérolique ne contenant pas d’acides gras mais
présentant quelques uns des caractères physiques et chimiques des lipides.

2-Digestion des graisses dans l’intestin

Une petite quantité de triglycérides à chaîne courte présents dans les matières grasses est
digérée dans l’estomac sous l’effet de la lipase gastrique encore appelée tributyrase. Mais cette
quantité est négligeable.

En pratique, la digestion des lipides a lieu exclusivement dans l’intestin grêle.


La première étape de cette digestion est la réduction des globules lipiques à des tailles
suffisamment petites (1 μm) pour permettre l’action des enzymes digestives hydrosolubles sur
leurs surfaces.
Ce processus appelé émulsion se produit sous l’action de la bile qui, elle ne contient aucune
enzyme digestive.
Le versant polaire ou carboxyle des sels biliaires contenus dans la bile, est fortement
hydrosoluble alors que leur versant stérolique est dissout dans le milieu lipique interne de la
goulette. Il en résulte une forte diminution de la tension de surface des gouttelettes lipidiques
qui deviennent alors beaucoup plus facilement scindables sous l’effet du brassage de l’intestin
grêle.

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La plus importante enzyme de la digestion des lipides est la lipase pancréatique. Toutefois les
cellules épithéliales du grêle contiennent également de petites quantités de lipase dite
intestinale.
Toutes ces enzymes agissent de façon identique dans la digestion des lipides : elles détachent 2
des acides gras liés au glycérol des triglycérides ; le 3ème reste en place pour former un
monoglycéride.

IV- DIGESTION DES PROTIDES

1- Digestion dans l’estomac

L’enzyme gastrique peptique de base est la pepsine qui possède un maximum d’activité
lorsque le pH se trouve autour de 2 et qui est complètement inactive lorsque le pH atteint
environ 5. Il appartient au groupe des endopeptidases et ne rompt les liaisons peptidiques
internes (CO-NH) que si leur groupement aminé appartient à la tyrosine ou à la phénylalanine
(acides aminés aromatiques).
La pepsine est capable de digérer presque tous les types de protéines de l’alimentation et
particulièrement le collagène qui est un albuminoïde non digéré par les autres enzymes
digestives. Le collagène est un constituant fondamental du tissu intercellulaire de la viande.

Cette pepsine ne digère pas les protéines des cellules gastriques qui la produise parce qu’elle est
sécrétée sous forme inactive et que ces cellules sont protégées par le mucus alcalin d’une
épaisseur de 1 à 3 mm, sécrété par les cellules muqueuse du collet.

2- Digestion par le suc pancréatique

L’action du suc pancréatique sur les protides relève de l’intervention de plusieurs enzymes :

- La trypsine, secrétée sous forme inactive appelée trypsinogène, clive des liaisons
peptidiques dans lesquelles le carboxyle appartient à l’arginine et à la lysine.
Elle est rendue active par une enzyme hydrolytique appelée l’entérokinase

- la chymotrypsine clive les liaisons dont le carboxyle appartient à la phénylalanine, à la


tyrosine, au tryptophane et à la méthionine.

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- La carboxypeptidase détache, dans les petits peptides, l’aminoacide en bout de chaîne


possédant un groupe COOH libre.

La digestion des protéines est menée à terme par des peptidases de la bordure en brosse. :
- L’aminopeptidase qui agit sur les petits peptides en détachant l’aminoacide en bout de
chaîne possédant un groupement NH2 libre.
- La dipeptidase, elle, décompose les dipeptides en acides aminés simples.

Le suc pancréatique contient aussi 2 nucléases : la ribonucléase, qui digère l’ARN ; et la


désoxyribonucléase qui digère l’ADN. Les nucléotides produits par l’action des 2 nucléases
sont digérés à leur tour par des enzymes de la bordure en brosse appelées nucléosidases et
phosphatases. Il en résulte des pentoses, des phosphates et des bases azotées qui sont absorbés
par transport actif.

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PROCESSUS D’ABSORPTION

I – INTRODUCTION

L’absorption correspond au passage du tube digestif dans le milieu intérieur de


nutriments digérés aptes à satisfaire aux besoins matériels et énergétiques de l’organisme.
Tous les segments du tube digestif sont doués de pouvoir d’absorption mais à des degrés
divers :

- l’absorption buccale est négligeable du point de vue nutritif. Cependant, la capacité


d’absorption est réelle. Ainsi en thérapeutique, on utilise l’absorption perlinguale de certaines
substances afin d’éviter l’action des sucs digestifs.

- L’estomac constitue une faible zone d’absorption où quelques substances liposolubles de


faible poids moléculaire sont absorbées comme l’alcool et quelques drogues et médicaments.

- L’intestin grêle assure la totalité (90 %) de l’absorption digestive. Il est spécialement


adapté à cette fonction. L’absorption au niveau du grêle est facilitée par la structure anatomique
en place.

En effet, la muqueuse du grêle est plissée et la surface des replis est également le siège
de petites projections digitiformes appelées villosités. La surface de chaque villosité est
couverte par une couche de cellules épithéliales dont les membranes de surface forment de
petites projections appelées microvillosités. La combinaison villosité – microvillosités
augmente la surface du grêle disponible pour l’absorption d’environ 600 fois par rapport à celle
d’un tube lisse de même longueur et diamètre (surface totale environ 300m2).
Aussi, le centre de chaque villosité est occupé par un seul vaisseau lymphatique à extrémité
aveugle et par un réseau capillaire qui se ramifie à partir d’une artériole et se draine dans une
veinule.

La surface absorbante se trouve ainsi côtoyée dans sa presque totalité par une nappe sanguine
dont l’étendue est encore accrue en période de digestion par une vasodilatation fonctionnelle
marquée.
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Le pouvoir d’absorption du grêle est nettement supérieur aux besoins de sorte qu’on peut faire
l’ablation de 50% du grêle sans effets graves sur l’organisme.

II – LES MECANISMES

L'absorption est un mécanisme complexe combinant des processus simples de diffusion simple,
d’osmose, de diffusion facilité, de transport actif et de pinocytose.

 Le mécanisme de diffusion traduit le mouvement à travers des canaux protéiques


(diffusion simple) ou en liaison avec des protéines de transfert (diffusion facilitée).

 Le transport actif nécessite l'apport d'énergie pour le mouvement d'ions et de molécules


en liaison avec des protéines de transfert. Les pompes sont des systèmes qui associent un
transporteur et l'ATP.

 La pinocytose est un mécanisme d'absorption par lequel un petit volume du contenu


intestinal est englobé par la membrane épithéliale. Ce type d'absorption permet
l'ingestion directe de grosses molécules (protéines).

Ces différents mécanismes peuvent intervenir isolément mais, le plus souvent, s’intriquent et
interfèrent.

Chaque jour, l'intestin absorbe, en moyenne:

 100 g de glucides

 100 g de graisses,

 50 à 100 g d'acides aminés,

 50 à 100 g d'ions,

 7 à 8 litres d'eau.

► Le transport de l’eau via la membrane intestinale repose sur un processus de diffusion qui
répond aux lois habituels de l’osmose. Ainsi, lorsque le chyme est dilué, l’eau est absorbée dans
le sang des villosités par osmose. L’eau peut passer également du sang vers le chyme.

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Habituellement, il suffit de quelques minutes pour que de grandes quantités d’eau passent par
osmose d’un sens comme dans l’autre, rendant ainsi le chyme iso osmotique au plasma.
L’absorption des substances dissoutes tend à rende hypo osmotique le chyme.

► Les monosaccharides résultant de la digestion (glucose, galactose et fructose) passent vers


le sang à travers les cellules muqueuses et les capillaires. La capacité de d’absorption de
monosaccharides par le grêle est énorme (120 g / heure). Ils sont transportés par la veine porte
jusqu'au foie.

 Le glucose et le galactose sont absorbés par transport actif secondaire sodium-


dépendant après phosphorylation (système symport).

 Le fructose utilise un transport par diffusion facilitée.

L'homme ne peut pas digérer tous les hydrates de carbone. La cellulose, l'hémicellulose,
la lignine et d'autres fibres sont excrétées sans modifications majeures dans les selles.

► L'absorption des acides aminés se fait par plusieurs systèmes distincts de transport actif :
transport actif et transport actif secondaire couplé au Na+ comparable à celui utilisé pour le
glucose.

Les acides aminés sont absorbés des cellules épithéliales dans le sang par diffusion simple et
sont dirigés vers le foie via la veine porte.

Au total, la plus grande partie des protéines ingérées est absorbée dans l'intestin grêle, puisqu'il
reste moins de 1% de ces protéines dans le matériel fécal. Les protéines endogènes provenant
des sécrétions intestinales et des cellules épithéliales desquamées sont également digérées et
absorbées.

► Tous les lipides alimentaires sont absorbés par diffusion simple. Les gouttelettes
lipidiques (chylomicrons), passent dans les chylifères de chaque villosité et non dans les
capillaires, pour rejoindre le réseau lymphatique. Dans les cellules muqueuses, les acides gras
et les mono glycérides permettent de synthétiser de nouveaux triglycérides.

Les triglycérides, le cholestérol et les phospholipides sont entourés par une beta lipoprotéine
hydrophile pour former les chylomicrons (masses sphériques d’environ 80 nm de diamètre),
éliminés vers les capillaires par exocytose. Ils sont responsables de l'aspect lactescent du sérum.
En raison de leur grande taille, chylomicrons ne peuvent pas traverser les capillaires sanguins
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mais sont transportés par les vaisseaux lymphatiques jusqu'au canal thoracique, puis déversés
dans le flux sanguin veineux. Ils sont alors transportés jusqu'au foie où les triglycérides sont
associés à des lipoprotéines et transportés vers le tissu adipeux pour stockage et métabolisme.

Le cholestérol est absorbé de façon similaire.

Les vitamines hydrosolubles A, D, E, K sont absorbés sous forme de micelles. Cependant


certaines formes de Vitamine A, E, K et le carotène peuvent êtres absorbés en absence d'acides
biliaires.

Dans les conditions normales, 97% des graisses ingérées sont retrouvées dans les vaisseaux
lymphatiques.

Du fait de leur caractère hydrophobe plus limité, les acides gras à courte de chaîne (moins de 10
Carbone) peuvent être absorbés directement sans la présence de la bile ni la formation de
micelles. Ils vont ensuite directement sans estérification vers la veine porte qui les transporte
jusqu'au foie.

La stéatorrhée désigne la présence de graisses non digérées dans les selles. Elle est associée à
une augmentation de la motricité et des modifications de la muqueuse intestinale.

► L'absorption des minéraux est plus complexe.

Dans la lumière gastrique et intestinale, des réactions chimiques et des interactions moléculaires
interviennent. Deux facteurs principaux interagissent principalement avec les cations : le pH
intraluminal et la composition des aliments ingérés.

* Les cations font partie des sels solubles à pH gastrique acide. Au contraire, ils
forment des hydroxydes peu solubles au pH intestinal alcalin. L'absorption
intestinale de ces cations fait intervenir des ligands (acides aminés, sucres, etc.).

* Les anions (Cl-, F-) sont absorbés passivement.

Le passage de la membrane intestinale (étape de translocation) utilise différents


modes de transport: diffusion simple, facilitée ou transport actif. Il est fréquent que le
mode de transport varie en fonction de la concentration intraluminale de l'élément.

Au cours de l'étape de mobilisation, les minéraux peuvent traverser la surface séreuse


pour rejoindre la circulation sanguine ou être séquestrés dans les cellules intestinales.
Le Fer et le Zinc, par exemple, peuvent être liés à des protéines dans la cellule
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intestinale ou ajouté au pool intracellulaire. Les ions du pool peuvent ensuite être
mobilisés et transportés à travers la membrane séreuse. Les ions liés aux protéines
peuvent rejoindre le pool ou restées liés et donc rejoindre le flux digestif lors de la
desquamation.

 Il existe de nombreuses interactions entre minéraux: le fer diminue l'absorption


du cuivre, le cuivre diminue l'absorption du fer et du molybdène. En cas de
carence en fer, l'absorption du cobalt est augmentée, le cobalt et le fer limitent
réciproquement leur absorption...

 Les métaux sont transportés liés à des protéines porteuses. Celles ci peuvent être
spécifiques comme la transferrine pour le fer ou non comme l'albumine qui se lie
à un grand nombre de métaux. Une fraction de ces métaux circule libre dans le
sérum.

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Docteur Simon-Pierre ASSANE FSS

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