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LE DÉBAT

L’euthanasie
Exercice Oral
LES ARTICLES DE LA PRESSE FRANCOPHONE
1. BELGA, ‘Le Français Alain Cocq veut à nouveau de laisser mourir’ , dans L’avenir, du
10/10/2020.

https://www.lavenir.net/cnt/dmf20201010_01518715/fin-de-vie-le-francais-alain-cocq-veut-
a-nouveau-se-laisser-mourir

Fin de vie: le Français Alain Cocq veut à nouveau se laisser mourir

Le Français Alain Cocq, atteint d’une maladie incurable et militant en France de la fin de vie
«digne», a annoncé samedi son intention de se laisser mourir, un mois environ après une
première tentative avortée, disant cette fois-ci sa certitude d’aller «jusqu’au bout».
«A compter de lundi 12 octobre 00h00, je cesserai toute hydratation, alimentation et
traitement sauf les antidouleurs», a déclaré à l’AFP M. Cocq. «Je vais aller jusqu’au bout», a-
t-il ajouté en référence à sa première tentative avortée, le 5 septembre.
Ce jour-là, M. Cocq avait cessé toute hydratation, alimentation et traitement mais plusieurs
jours de souffrances qu’il disait «insupportables» avaient entraîné son hospitalisation et la
reprise de son traitement. «A ce moment-là, le Samu (services d’urgence, NDLR) est
intervenu et m’a proposé de soulager mes douleurs, ce que j’ai accepté: il y a eu un quiproquo
car eux ont compris qu’il fallait reprendre l’hydratation et l’alimentation», a expliqué M. Cocq
dans une intervention, depuis son lit médicalisé par visio-conférence, à l’Assemblée générale
de l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD), qui s’est tenue samedi à
Dijon (est de la France).
«Cette fois-ci, c’est clair: je me suis fait aider d’un avocat et le Samu va être signifié par
courrier», a précisé M. Cocq à l’AFP, indiquant qu’il s’était fait conseiller par l’avocat
François Lambert, le neveu de Vincent Lambert, un infirmier en état végétatif décédé en juillet
2019 en France après une sédation profonde voulue par son épouse et François, mais à
laquelle ses parents s’étaient opposés.
Alain Cocq, 57 ans, a précisé qu’il renonçait cette fois-ci à retransmettre en direct son agonie
sur sa page Facebook ou un autre site.
Ce Français estime ne plus avoir une vie «digne» en raison d’une maladie très douloureuse qui
le cloue au lit. Il avait demandé, en vain, en août au président français Emmanuel Macron, à
titre compassionnel, d’autoriser le corps médical à lui prescrire du pentobarbital, un
barbiturique puissant qui lui aurait permis de «partir en paix».

2. FRANCHIMONT B., ‘Euthanasie : une déclaration à vie’ , dans Le Soir, du 18/03/2020


https://soirmag.lesoir.be/287777/article/2020-03-18/euthanasie-une-declaration-vie

Euthanasie: une déclaration à vie


La nouvelle loi va entrer en application dans les jours qui viennent, permettant de faire
connaître ses volontés une bonne fois pour toutes.
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Depuis 2002, la Belgique, pays progressiste en la matière, dépénalise l’euthanasie dans
certaines circonstances précises. Un médecin peut donner la mort à un patient sans risquer de
poursuites pénales si les conditions fixées par la loi sont réunies. Le patient doit souffrir d’une
affection accidentelle ou pathologique grave et incurable, constatée par un médecin. Cet état
doit être irréversible, selon l’état actuel de la science. Le patient doit être dans un état de
souffrance physique et/ou psychique insupportable. Mais la première condition est la demande
expresse du patient, qui doit exprimer sa volonté de mourir.
Mais lorsqu’un patient est inconscient, comment peut-il faire une demande explicite ? C’est ici
que la déclaration anticipée intervient. Ce document écrit permet de donner son accord
anticipativement pour qu’un médecin pratique l’euthanasie, dans l’hypothèse où l’on ne peut
plus manifester sa volonté. Jusqu’ici, cette déclaration était valable cinq ans, devant être
renouvelée pour garder sa force. Un changement important intervient ici. Dans quelques jours,
une nouvelle loi, proposée par le groupe Ecolo-Groen et adoptée par la Chambre début mars,
va entrer en vigueur et abolir cette exigence de renouvellement tous les cinq ans des
déclarations anticipées. En résumé, une seule déclaration suffira pour que la volonté de la
personne soit respectée ad vitam. Mais il sera toujours possible pour la personne de changer
d’avis et de faire supprimer cette déclaration anticipée.
Formulaire à l’administration communale ou sur internet
Comment formuler une déclaration anticipée ? Le modèle de document à remplir est
facilement disponible auprès de votre administration communale ou sur le site du SPF Santé
publique (www.euthanasiedeclaration.be). Attention !, le modèle en ligne la semaine passée
n’était pas encore actualisé sur base de la nouvelle loi. Le mieux est sans doute d’attendre
quelques jours avant d’entamer cette démarche.
Il n’est pas obligatoire de faire enregistrer cette déclaration, vous pouvez la confier à une
personne de confiance. Mais il est tout de même préférable de l’enregistrer officiellement, à
l’administration communale. Votre volonté sera alors clairement exprimée dans une base de
données accessible par les médecins. Pour information, il n’existe pas de document officiel
unique permettant de reprendre l’ensemble des dernières volontés d’une personne. Mais des
déclarations anticipées distinctes sont possibles pour les sujets suivants, outre l’euthanasie : le
refus d’une intervention médicale déterminée, le don d’organes, le don de son corps à la
science et le mode de sépulture.
Sept jours pour une décision
La nouvelle loi sur l’euthanasie votée ce mois de mars modifie également plusieurs points
précis. Des hôpitaux ne pourront plus faire valoir des clauses de conscience collectives,
empêchant que des euthanasies s’y déroulent. Un médecin pourra toujours, individuellement,
refuser de pratiquer une euthanasie, mais il devra alors obligatoirement transmettre les
coordonnées d’un autre médecin ou d’une association spécialisée afin que le patient ou sa
personne de confiance puisse être guidé dans les démarches à effectuer. Les délais pour traiter
une demande d’euthanasie sont par ailleurs fixés. Dorénavant, le médecin disposera de sept
jours maximum pour rendre sa décision d’effectuer ou non cet acte.
Depuis 2014, l’euthanasie a été élargie aux mineurs d’âge, dans des circonstances graves et
précises (situation médicale sans issue entraînant le décès à brève échéance). Les représentants
légaux du patient mineur doivent marquer leur accord sur sa demande. Par contre, une
personne de moins de 18 ans n’a pas le droit de faire une déclaration anticipée comme
évoquée plus haut.
2.655 cas en 2019
Le nombre d’euthanasies pratiquées en Belgique progresse. En 2018, le chiffre était de 2.357.
Il est passé à 2.655 en 2019 (+12,5 %), selon les données les plus récentes du SPF Santé
publique. La majorité des actes (77 %) ont eu lieu en Flandre et concernaient surtout des
patients âgés de 70 ans au moins, avec un peu plus de femmes que d’hommes.
« Les affections principales à l’origine des demandes d’euthanasie étaient soit des cancers,
soit une combinaison de plusieurs affections (polypathologies) qui n’étaient pas susceptibles
de s’améliorer et qui occasionnaient de plus en plus de handicaps sérieux allant jusqu’à une
défaillance d’organes », explique le SPF. Les demandes d’euthanasie sur la base de troubles
mentaux et du comportement (troubles de la personnalité, maladie d’Alzheimer notamment)
restent marginales (1,8 % de l’ensemble des euthanasies). Dans la grande majorité des cas
(83,1 %), le médecin estimait que le décès des patients était prévisible à brève échéance.
En 2019, 67,8 % des patients euthanasiés étaient âgés de plus de 70 ans (39,3 % avaient plus
de 80 ans). L’euthanasie chez les patients de moins de 40 ans reste très limitée (1,5 %). Une
seule euthanasie de mineur a été enregistrée en 2019 (zéro en 2018). Le pourcentage du
nombre d’euthanasies ayant eu lieu au domicile (43,8 %) a diminué l’an passé, tandis que
celles pratiquées à l’hôpital ont augmenté (38,2 %). Le nombre d’euthanasies effectuées dans
les maisons de repos et/ou de soins continue d’augmenter (15,9 %). L’an dernier, seulement
1 % des euthanasies concernaient des patients inconscients ayant fait une déclaration
anticipée.

3. C.Am. , ‘Faut-il euthanasier ce chat ? Comment la Flandre s'est passionnée pour le


destin de "katje Lee"’ par la RTBF.be, le 15/05/2020.

https://www.rtbf.be/info/societe/detail_faut-il-euthanasier-ce-chat-comment-la-flandre-s-
est-passionnee-pour-le-destin-de-lee?id=10503100

Faut-il euthanasier ce chat ? Comment la Flandre s'est passionnée pour le destin de "katje Lee"
Il s’appelle Lee, il vient du Pérou et sa vie est en sursis. Le félin au pelage tigré est en Belgique
depuis quelques semaines seulement. C’est Selena Ali, 23 ans, qui l’a ramené d’Amérique du
Sud où elle était partie faire un stage dans le cadre de ses études en psychologie.
Problème : celle qui est aussi candidate à l’élection de Miss Belgique n’a pas fait vacciner son
chat contre la rage dans les temps. En principe, Lee aurait dû rester au Pérou pendant trois mois
suivant la date de vaccination. Mais le départ de Selena s’est fait un peu en catastrophe, à
l’heure où les frontières se fermaient peu à peu face à l’épidémie de coronavirus.
Les coussinets de Lee venaient à peine d’effleurer le sol belge… et voilà que l’AFSCA s’en
mêle. L’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire estime que le chaton n’a pas
montré patte blanche à son arrivée. Ordre est donné d’euthanasier au plus vite cet animal qui
pourrait être porteur de la rage.
Il existe un réel danger que cet animal développe la rage
Un agent de l’AFSCA s’est même rendu chez Selena, à Stabroek (province d'Anvers),
accompagné de la police pour saisir Lee en début de semaine. Mais, comme le rapporte la VRT,
la jeune fille avait pris soin de cacher son petit protégé.
Bien décidée à ne pas jouer au chat et à la souris, l’Agence passe à la manière forte. Elle intente
une action en justice et exige une astreinte de 5000 euros par heure tant que Lee n’aura pas
refait surface.
Pour l’AFSCA, c’est avant tout une question de santé publique. Philippe Houdart, responsable
de la prévention et de la sensibilisation et vétérinaire, explique dans un communiqué : "Nous
sommes ici absolument convaincus qu’il existe un réel danger que cet animal développe la rage
et qu’il pourrait y avoir des victimes. Dans les circonstances actuelles, l’euthanasie est la seule
option pour nous, même si nous le regrettons."
"Aussi difficile que cela puisse être, l’AFSCA doit appliquer les règles, qui sont les mêmes pour
tous. La Belgique est exempte de la rage depuis 2001 et cela doit le rester", déclare pour sa part
Steven Van Gucht, responsable du Laboratoire National Belge de Référence pour la Rage.
Car la rage est une maladie mortelle et "il n’existe aucun test qui puisse montrer si l’animal est
porteur du virus ou non".
Par ailleurs, poursuit Steven Van Gucht, "une vaccination ne protège pas contre la maladie si
l’animal a déjà été exposé avant celle-ci. La maladie peut parfois se développer plusieurs mois
après, c’est pourquoi nous devons toujours supposer qu’un tel animal est peut-être infecté,
même s’il possède des anticorps et semble être en bonne santé".
Une mise en quarantaine ?
Entre-temps, l’affaire a pris de l’ampleur. Ben Weyts (N-VA), le ministre flamand en charge du
Bien-Être animal, et l’association de défense des animaux Gaia s’en mêlent. Leur avis est le
même : Lee ne doit pas être euthanasié. Ben Weyts propose ainsi que le petit chat soit mis en
quarantaine en Belgique. Mais, note le ministre cité par la VRT : "L’AFSCA dit toujours non. Je
trouve cela totalement incompréhensible."
Pour l’Agence, une mise en quarantaine sur le sol belge est inenvisageable à l’heure actuelle.
"Cela doit être fait dans une installation séparée, avec toutes les mesures de protection et de
sécurité nécessaires en place. Actuellement, il n’y en a pas dans notre pays", rétorque Philippe
Houdart.
La justice, qui visiblement n’avait pas d’autres chats à fouetter, a été saisie. Une audience s’est
tenue ce vendredi au tribunal d’Anvers pour trancher le litige opposant l'AFSCA et Selena. La
jeune fille a d’ailleurs été accueillie sous les applaudissements de quelques amis des animaux
venus la soutenir. L’affaire a été renvoyée au 29 mai prochain.
"Team Lee" vs. "Team FAVV"
En attendant, "Katje Lee" est devenu un sujet de conversation à part entière au nord du pays.
L’animal a droit à ses reportages dans les journaux télévisés et ses articles de presse. Comme
une sorte d’échappatoire à l’heure où l’actualité ne parle que de coronavirus, de port du masque
et de déconfinement.
L’opinion est divisée en deux camps, la "team Lee" d’une part et la "team FAVV"
(pour "Federaal Agentschap voor de veiligheid van de voedselketen") d’autre part.
"En moins d’une semaine, cette histoire a pris des proportions sans précédent", écrit Het Laatste
Nieuws ce vendredi soir.
Laat Lee Leven
Sur les réseaux sociaux, le mot-clé "KatjeLee" faisait partie des plus utilisés ces dernières
heures. Surfant sur la vague, une marque de prêt-à-porter a même fait imprimer des t-shirts avec
ce slogan "Blijf van mij poesje" ("Ne touche pas à mon chat").
Plusieurs personnalités ont aussi apporté leur soutien au petit chat et à Selena. Le tout au son de
"Laat Lee leven" ("Laissez Lee vivre"), comme on peut le voir dans la vidéo ci-dessous.
Et Lee dans tout ça, qu’en pense-t-il ? Il se tait dans toutes les langues (au chat), mais ronronne
dans les bras de sa maîtresse. Celle-ci en est persuadée : Lee n’a pas la rage… et il a le droit de
vivre.

4. BELGA, ‘Un cas d’euthanasie devant les assises : la Cour de cassation se prononcera
cet après-midi ou la semaine prochaine’ , dans La Libre, du 15/09/2020

https://www.lalibre.be/belgique/judiciaire/un-cas-d-euthanasie-devant-les-assises-la-cour-
de-cassation-se-prononce-sur-la-question-d-un-nouveau-proces-5f605c98d8ad58621913f26c

Un cas d'euthanasie devant les assises: la Cour de cassation se prononcera cet après-midi ou la
semaine prochaine
On ignore encore si la Cour de cassation se prononcera ce mardi après-midi ou la semaine
prochaine sur la question d'un nouveau procès pour l'euthanasie de Tine Nys en 2010, pour
laquelle trois médecins ont été acquittés par la cour d'assises de Gand.
L'avocat-général près la Cour de cassation estime que l'acquittement du médecin exécutant
Joris Van Hove n'a pas suffisamment été motivé, c'est pourquoi il requiert un nouveau procès.
Tine Nys avait été euthanasiée le 27 avril 2010 pour souffrances psychiques alors qu'elle était
âgée de 38 ans. Selon le ministère public, les conditions de la loi sur l'euthanasie n'avaient pas
été respectées et les trois médecins impliqués devaient être jugés par la cour d'assises.
L'affaire avait débuté après que l'une des sœurs de Tine Nys avait porté plainte et s'était
constituée partie civile. La chambre du conseil de Termonde avait décidé en 2016 de mettre les
médecins hors de cause, mais la partie civile avait fait appel. Le ministère public avait ensuite
demandé le renvoi pour empoisonnement de Tine Nys et la chambre de mise en accusation de
Gand avait finalement décidé fin 2018 de renvoyer les trois médecins devant la cour d'assises
de Gand pour empoisonnement. C'était la première fois que des médecins devaient répondre
devant une cour d'assises depuis l'entrée en vigueur de la loi sur l'euthanasie en 2002.
La cour d'assises de Gand avait acquitté les trois médecins dans la nuit du 30 au 31 janvier
dernier. Le ministère public avait alors décidé de ne pas se pourvoir en Cassation, ce qui
signifie que l'acquittement pénal des médecins ne peut plus être annulé.
La partie civile s'était, quant à elle, bien pourvue en Cassation, mais selon la loi, cette
demande ne peut être faite "que quant aux dispositions relatives à ses intérêts civils". Par
conséquent, si la Cour de cassation casse l'arrêt de la cour d'assises, les médecins pourront être
tenus civilement responsables lors d'un nouveau procès et condamnés à payer des dommages
et intérêts. Selon l'avocat général près la Cour de cassation, l'acquittement du médecin
exécutant n'a pas été motivé dans l'arrêt, c'est pourquoi il doit être cassé.
La Cour de cassation doit maintenant prendre une décision finale sur la question de savoir s'il
y aura un nouveau procès pour un ou plusieurs médecins. La Cour de cassation ne juge que si
l'arrêt viole la loi ou méconnaît une règle de droit et ne se prononce pas sur les faits.
LE CHAMP LEXICAL
LES QUESTIONS DE DÉBAT
1. Est-ce que les conditions sont trop strictes ou est-ce qu’elles ne le sont pas assez?

2. Que faire avec les personnes qui souffrent de démence ? Peuvent-ils choisir eux-
mêmes ?

3. Est-ce que l’euthanasie chez les animaux malades ou trop agressifs doit être
permis ?

4. Les docteurs et les infirmiers ont-ils un bon encadrement psychologique ?


Devraient-ils avoir des cours particuliers pour cela ?

5. Devrait-il y avoir une condition possible pour que les personnes malades mentales
puissent s’euthanasier ?

6. La responsabilité des docteurs est-elle tolérable ?

7. Doit-il y avoir une limite d’âge ?

8. Est-ce que le délai de la déclaration de volonté doit être prolongé ?

9. La participation de la famille dans l’euthanasie d’un membre de celle-ci, doit-elle


être permise ?
P.e. pour les enfants?

10. Est-ce que la loi sur l’euthanasie est une bonne chose pour notre pays ? Pourquoi
est-ce qu’il y a seulement quatre pays qui approuvent l’euthanasie ?

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