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BIOCHIMIE GENERALE TLP

BIOCHIMIE :

Introduction :

La biochimie clinique est l’étude des aspects chimiques de la vie de l’Homme sain ou malade
et l’application des méthodes chimiques employées au laboratoire pour le diagnostic, le contrôle
du traitement et la prévention des maladies. (P.Lous et M.C.Sanz).

C’est donc une spécialité à l’interface entre l’analyse et la clinique.

L’étude d’un composé biochimique dans un but de diagnostic, de contrôle, de traitement ou de


prévention impose quatre stades théoriques :

1. isolement et identification exacte du composé chimique ;


2. mise au point d’une technique analytique basée sur les propriétés de ce composé ;
3. étude biologique des variations physiologiques en fonction de l’état du sujet (âge, sexe,
race, effort, nutrition……) établissement de « l’intervalle de référence » ;
4. confrontation des chiffres hors limites avec les renseignements cliniques et reproduction
expérimentale du phénomène pathologique.

Différents échantillons sont utilisés pour les analyses biochimiques.

 Sang veineux, sérum ou plasma


 Sang artériel
 Sang capillaire
 Urine
 Fèces
 Liquide céphalorachidien (LCR)
 Crachat et salive
 Tissu & cellules
 Liquide d’aspiration par exemple
o Liquide pleural
o Liquide d’ascite
o Liquide articulaire (synovial)
o Liquide intestinal (duodénal)
o Liquide de pseudo-kyste pancréatique
o Calculs.

Dr Seydou DEMBELE
BIOCHIMIE GENERALE TLP

L’EAU :

I. GENERALITES :

L’eau est la substance la plus abondante des systèmes vivants et constitue 70% du poids de la
plupart des formes de vie.

Pour citer Le DANTEC « la vie est un phénomène aquatique », car il est admis que la vie est
née dans les eaux ; de plus même chez les animaux terrestres, la plupart des phénomènes
physiologiques se déroulent en milieu aqueux et l’eau prend une part directe à de nombreuses
réactions biochimiques.

II. Teneur en eau : Elle varie

- suivant l'âge (nourrisson 75 %, vieillard 60 %), par extension du tissu fibreux ;

- suivant l'adiposité, le tissu adipeux étant très pauvre en eau ;

- suivant les tissus, les tissus mous et les muscles en particulier étant, bien sûr, beaucoup plus
riches que le tissu osseux (20 à 25 %).

III. Besoins en eau :

L'apport quotidien d'une certaine quantité d'eau est indispensable à la vie.

Les besoins sont évalués en fonction de l'élimination qui varie elle-même en fonction des
conditions extérieures, ou des conditions pathologiques.

Le besoin moyen d'eau chez l'adulte est de 2 litres/24 heures, soit 30 ml/kg environ.

Il est beaucoup plus élevé chez l'enfant :

- 180 ml/kg pour le nouveau-né ;

- 125 ml/kg à 6 mois ;

- 100 ml/kg à 1 an.

1. Apports :

Ils sont endogènes et exogènes.

L'apport endogène naît de réactions métaboliques de déshydratation de substrats divers et


surtout des réactions d'oxydation au cours de la respiration cellulaire. Ainsi environ 300 ml
d'eau sont fournis.

Dr Seydou DEMBELE
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L'apport exogène est obligatoire (environ 2 000 ml/24 h) sous forme d'eau de boisson (500 à 1
000 ml) et sous forme d'aliments solides (800 à 1 200 ml).

2. États de l'eau dans l'organisme

Il faut différencier d'une part :

- l'eau libre ou eau solvant comprenant l'eau de circulation du sang et des humeurs, eau de
transport pour les substances du métabolisme, pour les calories, l'eau lacunaire des liquides
interstitiels, des séreuses qui est une eau de soutien, de réserve et d'échange ;

- l'eau liée ou eau de combinaison, faisant partie intégrante du protoplasme E encore appelée
eau d'« imbibition des gels. Cette eau résiste à la congélation et représente environ 10 % du
poids du corps.

3. Rôles de l'eau : Ils sont très nombreux, associant :

- rôle mécanique de transport de calories et de substances variées, de protection dans le cas du


LCR ou de l'amnios, de glissement et de lubrification pour la plèvre, le péricarde ou les articu
lations ; I

- rôle chimique pour les réactions d'hydrolyse, d'hydratation ou d'oxydoréduction par ses ions
H+;

- Rôle physique enfin par ses ions qui participent au maintien de l'équilibre acido-basique et par
ses molécules (eau solvant). Ainsi, on peut grossièrement considérer le plasma sanguin comme
une solution aqueuse glucosée de sels minéraux et de protéines.

4. Elimination de l'eau
 Élimination digestive :

Elle est faible (100 à 200 ml/jour) du fait de la réabsorption intestinale, alors que près de 8 L
sont déversés chaque jour dans la lumière intestinale par les diverses sécrétions.

 Elimination pulmonaire et cutanée :

La perspiration pulmonaire représente l'eau qui sature l'air expiré. Elle est proportionnelle à la
ventilation pulmonaire.

La perspiration cutanée est l'élimination permanente d'eau par évaporation à la surface du corps,
indépendamment de la sueur. Le tout constitue la perte insensible d'eau, évaluée à environ 800
ml/jour.

Dr Seydou DEMBELE
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 Élimination urinaire :

Elle est, pour l'eau, de 1 200 à 1 500 ml/24h du fait de la filtration glomérulaire, de la résorption
tubulaire passive, liée à la réabsorption saline, et active par l'hormone antidiurétique au niveau
du tube distal et du tube collecteur, qui constituent le site essentiel du contrôle de l'élimination
de l'eau.

IV. Répartition de l'eau et des sels — Grands compartiments liquidiens

L'eau, ignorant les barrières cellulaires, est l'objet d'échanges incessants entre les cellules et les
milieux extracellulaires. L'état des liquides de l'organisme est régi par les règles fondamentales
suivantes :

 ils sont isotoniques : c'est-à-dire que le rapport eau/électrolytes est constant ;


 ils possèdent une neutralité électrique : c'est-à-dire autant d'anions que de cations.

1. Compartiment extracellulaire : Le compartiment extracellulaire représente 20 % du poids


du corps chez l'adulte, 40 % chez le nourrisson. Il est composé des compartiments plasmatique
(5 %) et interstitiel (15 %).

 Compartiment ou espace de diffusion plasmatique : Outre ses 5 % d’eau, ce


compartiment renferme de nombreuses substances dissoutes (glucose, urée, créatinine
etc.) et des électrolytes, cations et anions.
 Compartiment interstitiel : II est en équilibre avec le compartiment plasmatique et le
compartiment intracellulaire. Dans ce milieu, les protéines sont remplacées par des
chlorures.

2. Compartiment intracellulaire : L'eau intracellulaire compte 55 à 60 % de l'eau totale de


notre organisme. Son osmolalité est identique à celle du compartiment extracellulaire. Le
principal cation est le potassium, libre ou lié aux protéines cellulaires.

V. Mouvements d'eau :

L'eau diffuse librement à travers la membrane cellulaire et la paroi des capillaires en obéissant
aux lois de l'osmose. Les principaux responsables de l'osmolalité sont le Na et le Cl, les
bicarbonates qui, à eux trois, exercent 85 % de la pression osmotique totale. Dans le lit
vasculaire, les protéines du fait de leur taux élevé exercent une pression osmolaire importante,
dénommée pression oncotique.

Dr Seydou DEMBELE
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Les mouvements de l'eau sont simples : elle se déplace toujours du milieu le moins concentré
vers celui qui est le plus concentré, ayant une osmolalité supérieure qui attire l'eau.

VI. Variations pathologiques

Espaces extracellulaires : les mouvements anormaux

1. Oedemes :

Infiltration et accumulation d'eau dans le tissu cellulaire sous-cutané, parfois dans les séreuses
et les organes, les œdèmes concernent essentiellement le secteur interstitiel et sont la
conséquence d'un bilan sodé positif. Sur le plan clinique, le premier signe de l'inflation
hydrosodée. Le signe biologique constant est l'existence d'une natriurie basse (au dessous de 20
mmol/24 h) toujours inférieure aux apports.

Principales étiologies :

L'insuffisance cardiaque et le syndrome néphrotique et de dénutrition.

La dénutrition avec carence protidique.

2. Syndromes de déshydratation :

La déshydratation extracellulaire n'est jamais liée à un défaut d'apport isolé de sodium, quand
le fonctionnement du rein est normal ; elle est donc toujours secondaire à une fuite extrarénale
de sodium.

 Déshydratation extracellulaire : C'est la diminution du volume du compartiment


extracellulaire sans modification du volume du compartiment cellulaire lorsqu'elle est
isolée (ce qui implique une pression osmotique des liquides extracellulaires sans
changement).
 Les signes biologiques plasmatiques sont liés à l'hémoconcentration : hématocrite
augmenté, protéines totales élevées, urée et créatinine augmentées par insuffisance
rénale fonctionnelle.

La concentration du sodium est généralement normale car l'hyponatrémie est masquée par
l'hémoconcentration.

 Les causes sont celles de toute perte saline :

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 rénales (Na urinaire > 30 mmol/24 h) lors de l'insuffisance surrénale, de l'insuffisance


rénale chronique des néphrites interstitielles, de diurèses anormales par effet osmotique
(diabète, perfusion de mannitol) ou par diurétiques ;
 extrarénales (Na urinaire < 10 mmol/24 h) lors de pertes digestives (vomissements,
diarrhées, fistules, aspiration gastroduodénale) ou de pertes cutanées (hypersudation,
brûlures, mucoviscidose).

3. Déshydratation intracellulaire

C'est la diminution de volume du compartiment intracellulaire, due à un mouvement d'eau vers


le compartiment extracellulaire, du fait d'une augmentation de la pression osmotique de celui-
ci. Le mécanisme est la perte d'eau > perte saline.

Le signe biologique fondamental est l'hypernatrémie, témoin de l'hyperosmolalité plasmatique.

La composition osmolaire et ionique des urines est variable et dépend des sécrétions d'ADH et
d'aldostérone, elles-mêmes fonction de la cause du trouble.

Les étiologies principales sont l'apport insuffisant d'eau (naufragés, sujets perdus en zone
désertique, sujets comateux), le diabète insipide, les diurèses osmotiques.

VII. Unités employées :

Ce sont essentiellement les millimoles, les milliéquivalents, les milliosmoles.

Millimole (mmol/l ou mM) : C'est le rapport du poids en mg sur le poids moléculaire. Ainsi
une millimole représente le millième de la masse de 6,02 x 1023 atomes ou molécules.

MUliéquivalent (mEq) : C'est le rapport en mg x valence sur le poids moléculaire ou atomique.

Ainsi pour les ions monovalents, comme Na+ ou Cl-, mmol et mEq sont identiques. Pour
apprécier les concentrations, le litre est utilisé, dans le système d'unités internationales SI, et les
concentrations de Na+ plasmatique seront, par exemple, ainsi exprimées :

p Na+ = 138 mmol/l ou 138 mM ou 138 mEq/1

Le mEq est en fait une masse définie par la quantité d'électricité qu'elle transporte et cette unité
ne sera utilisée que pour les électrolytes où les charges + et - se combineront entre elles, afin
que les liquides biologiques soient électriquement neutres.

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Milliosmole (mOsm) : Une osmole est la pression osmotique exercée par une molécule-
gramme, quelle que soit sa nature chimique, dissoute dans 1 litre d'eau (osmolarité) ou dans 1
kilogramme de solvant (osmolalité).

MUliéquivalent (mEq) : C'est le rapport en mg x valence sur le poids moléculaire ou atomique.


Ainsi pour les ions monovalents, comme Na+ ou Cl-, mmol et mEq sont identiques

Milliosmole (mOsm) : Une osmole est la pression osmotique exercée par une molécule-
gramme, quelle que soit sa nature chimique, dissoute dans 1 litre d'eau (osmolarité) ou dans 1
kilogramme de solvant (osmolalité).

Millimole (mmol/l ou mM) : C'est le rapport du poids en mg sur le poids moléculaire. Ainsi
une millimole représente le millième de la masse de 6,02 x 1023 atomes ou molécules.

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L’ION SODIUM ou LE NATRIUM Na+=23

I/ REPARTITION DANS L’ORGANISME

Le sodium Na+ est le cation majeur le plus abondant dans le milieu extracellulaire. Le milieu
intracellulaire en est pauvre. C’est le support essentiel le Cl- de l’osmolarité plasmatique et
urinaire. C’est l’élément principal de l’ionogramme. Il commande l’hydratation de ces espaces.

II/ SOURCE :

Elles sont alimentaires surtout sous forme de chlorure de Na (NaCl).

Les besoins sont de 4 à 5g/j. On en trouve dans les viandes, les œufs, les poissons de mer, le
pain et le lait.

En thérapeutique, on a les solutés isotoniques de NaCl (3,45g/l de Na), le soluté salé


hypertonique à 10%.

III/ ROLE

Il permet le maintien de la pression osmotique et de l’équilibre acido-basique. Il permet un


facteur important de l’hydratation tissulaire (l’eau suit le sodium).

IV/ METABOLISME

1. REPARTITION :

Un adulte de 70kg contient 4000 à 4200mEq de Na+ dont les 2/3 sont échangeables (le dernier
tiers est localisé dans les tissus osseux).

Cet ion Na+ échangeable se reparti entre le plasma sanguin (140 à 144mEq/l soit environ 92%
des cations).

Le liquide interstitiel contient un peu moins de Na+ par rapport au plasma.

Dans les cellules (le Na est l’ordre de 10mEq/l contrastant avec le chlore Cl- qui est de 100 à
159mEq/l).

2. LES ENTREES ET LES SORTIES :

6 à 12g de sel soit 100 à 200mEq de Na dans une alimentation habituelle de climat tempéré.
Un régime désodé strict apporte environ 20mEq de Na en 24h.

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L’excrétion urinaire de Na+ peut diminuer à moins de 1mEq/jr quand le régime contient très
peu de Na+ et augmentera à 400mEq/jr quand il en contient beaucoup.
L’administration intraveineuse de solution saline provoque une natriurèse tandis qu’une
diminution du volume du LEC entraine une réduction de l’excrétion du Na.
Les sorties se font par la sueur, les matières fécales surtout par les urines en moyenne de 4 à
5g/jr.

V. METHODE DE DOSAGE

Electrode spécifique ou la Photométrie flamme

LES VALEURS DE REFERENCES :

- Plasma:140-144mmol/l
cette natrémie peut être corrigée en fonction du taux de protéines
- Urines : 100 à 300mmol/l.

VI. DIAGNOSTIC D’UNE HYPONATREMIE :

Elle commence au-dessus de 135mEq/l. elle devient sévère au-dessous de 120mEq/l.

1. HYPONATREMIE DE DILLUTION PAR RETENTION HYDRIQUE


 Prise de poids et œdèmes : s’il y’a rétention sodique associée. Hémodilution à
hyponatrémie s’associe la chute de la protéinémie et la chute de l’hématocrite. Tout
apport aqueux n’est pas suivi par les diurèses correspondantes.
Ex : - excès d’apport aqueux lors d’une insuffisance rénale aigue : oligoanurique.
2. HYPONATREMIE PAR DEPLETION SODEE

Les signes de déshydratation extracellulaires : perte de poids et plis cutané. Les signes
biologiques : hémoconcentration (hématocrite et protéinémie élevées) souvent insuffisance
rénale fonctionnelle à la baisse du flux sanguin rénal

VII/ DIAGNOSTIC D’UNE HYPERNATREMIE :

Mise à part la grosse erreur d’un excès d’apport sodé par perfusion. Elle est observée lors d’une
déshydratation globale avec perte en eau supérieur à la perte en Na (hyperosmolarité) : soif
vive, sécheresse des muqueuses, fièvre et trouble de la conscience, pensé toujours à
l’insuffisance d’apport aqueux chez le nourrisson, le vieillard, surtout en état de polypnée
fébrile

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- Les polyuries : le diabète insipide par carence en hormone antidiurétique


- Les hypokaliémies, (soif intense).
- Les polyuries osmotiques les plus fréquentes : coma hype rosmolaire du diabète,
administration de substance osmotiquement active (le sérum glucosé hypertonique)

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Le potassium ou le Kalium

I. Répartition dans l’organisme :

Le potassium est en quantité importante dans un organisme normal : 170g environ ; le secteur
extracellulaire est pauvre avec 5mEq alors que le secteur intracellulaire en contient 115mEq,
lié aux protéines ; le muscle contient 80% du capital potassique de l’organisme.

II. Bilan

Les besoins sont de 1g/jour au minimum, mais un régime normal en apporte de 2,5 à 3g/jour.

Une ration alimentaire normale apporte 50 à 100mmol/24h de K+.


L’élimination est urinaire et digestive, également fonction de l'apport exogène. 90% sont
éliminées dans les urines et 10% restantes sont retrouvées dans les selles.

III. Mouvement du K+
 L’anabolisme : toute protéinogènes et toute glycogénèse déterminent un appel de
K+vers les cellules ; inversement toute protéolyse et toute glycogénolyse entraine une
sortie du K+ des cellules.
 Les modifications de l’équilibre acido-basique : l’alcalose s’accompagne de sortie du
potassium cellulaire, l’acidose d’entrée du K+ dans la cellule.
 Les hormones corticostéroïdes (DOCA, aldostérone, cortisone) favorisent la sortie du
K+ cellulaire et l’entrée du Na+. Ces hormones agissent aussi sur l’élimination urinaire
du K+ et du Na+. L’administration de corticostéroïdes entraine l’augmentation de la
natrémie et la diminution de la kaliémie.

Les conséquences cliniques consistent en une rétention d’eau par défaut d’élimination du Na+
au cours du traitement par les corticoïdes et une excrétion accrue du K+, ce qui implique comme
conséquences thérapeutiques un régime désodé et l’apport de K+

IV. Rôle du potassium

Le potassium à une action sur l’excitabilité neuromusculaire.

Le potassium participe à la régulation de l’équilibre acido-basique.

V. Taux normal et variation pathologiques :


 Taux normal : Le K+ sérique est : 3,5 à 5,0mmol/L

Dr Seydou DEMBELE
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 Urine : 40-100mEq/24h.
 Pour la kaliurie (0 à 150 mmol/24 h), le même mode de raisonnement est valable
mais le guide doit être ici le taux de la kaliémie.

Recherche d’une fausse hyperkaliémie : On éliminera tout plasma hémolysé, car le GR


contient beaucoup plus de K+ que le plasma, centrifugation tardive du tube, hyperleucocytose
et thrombocytose majeur.

VI. Variations pathologiques :


1. Hypokaliémie : transfert du K+ du milieu extracellulaire vers le milieu intracellulaire.
- Alcalose métabolique
- Paralysie périodique hypokaliémie
- Anabolisme cellulaire
- Carences d’apport : dénutrition, malabsorption
- Vomissement, diarrhée et abus de laxatifs
- Sueurs
- Diurétiques+++
- Hypomagnésémie par altération de la pompe Na+/K+ ATPase entrainant une augmentation
de la sortie cellulaire du K+ engendrant une adaptation rénale et une kaliurèse accrue.

Diagnostic étiologiques : ionogramme si

- kaliémie inf à 3,5 mmol/L et


- kaliurèse des 24H pour différencier une origine rénale et extrarénale :
x dU K+ < 20 mmol/L pertes extrarénales de K+, diminution des apports alimentaires
x dU k+ > 25 mmol/L : pertes rénales, hypomagnésémie, diarrhées profuses.
- Bilan acido-basique.
- Si natriurie inf à 100 mmol/L, recommencer le dosage de la kaliémie après régime
normosodé
- Chlore urinaire : augmenté lors d’une perte rénale diminué lors d’une perte digestive ou une
alcalose.
2. Hyperkaliémie : augmentation de la sortie cellulaire du K+
- Acidose métabolique
- Catabolisme cellulaire (syndrome de lyse tumorale, hémorragies, hémolyses…)
- Hyperglycémie, insulinopénie, exercice physique intense.

Dr Seydou DEMBELE
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- Origine iatrogène : β-bloquants non sélectifs, β-adrénergiques (glucagon), solution glucosée


hypertonique…
- Hypothermie
- Apport excessif de K+ par VO ou VI, transfusions sanguines
- IRA, hypoaldostéronisme,
- Diurétiques épargneurs de K+ IEC, AINS

Diagnostic étiologique : Ionogramme : hyperkaliémie > 5 mmol/L

- Evaluation des apports potassiques


- Recherche d’une lyse cellulaire
- Mesure de la kaliurèse
- Toute suspicion d’hyperkaliémie impose la réalisation d’un ECG.

Exploration biochimique du bilan hydrique

A. L’ionogramme :
Définition : c’est un examen biologique qui dose la concentration en électrolytes
contenus dans le sang ou des urines.
a. L’ionogramme sanguin : permet la surveillance des troubles de l’hydratation et
acido-basiques, il est indiqué devant toutes pathologies.

Dr Seydou DEMBELE
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Valeurs
normales
Sodium 135-145 mmol/L Renseigne sur l’hydratation intracellulaire
(Natrémie) Si les 2 paramètres sont diminués – HIC
Si les 2 paramètres sont augmentés – HEC
Potassium 3.5-5,0 mmol/L Renseigne sur l’équilibre acido-basique
(Kaliémie) Hyperkaliémie – acidose, Hypokaliémie - alcalose
Chlorures 95-105 mmol/L
(Chlorémie)
Bicarbonates 23-27 mmol/L En parallèle avec les gaz du sang, renseigne sur équilibre
acido-basique
Protéines 65-80g/L Renseigne sur l’hydratation extracellulaire
Si les 2 paramètres sont diminués – HEC
Si les 2 paramètres sont augmentés – DEC

b. Calcul de la natrémie corrigée :

Le glucose, dans le plasma, est osmotiquement actif. Une augmentation de la glycémie entraine
un appel d’eau du secteur intracellulaire vers le secteur extracellulaire ce qui a pour effet une
hémodilution entrainant une hyponatrémie, c’est donc une fausse hyponatrémie.

La formule est :

[Na+]corrigée = [Na+]mesurée + 0,3 x (glycémie-5) si glycémie en mmol/L

[Na+]corrigée = [Na+]mesurée + 1,6 x (glycémie-1) si glycémie en g/L

Une fausse hyponatrémie entrainée par l’augmentation de la protidémie peut être corrigée par

[Na+]corrigée = [Na+]mesurée + 0,025 x protidémie (si protidémie › 80 g/L).

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B. Les troubles de l’équilibre acido-basiques


I. Généralités :

Le pH sanguin est maintenu dans une fourchette étroite : pH= 7,35-7,45 ce qui correspond à
une concentration de H+ dans le secteur intracellulaire de 40 nmol/L.

Le pH est donc alcalin et l’acidité produit par l’organisme est sous deux formes :

- Acidité « volatile » : H2CO3 produit à partir du CO2


- Acidité « fixe ».

Les mécanismes de régulation physiologique permettant de maintenir le pH sont :

- Les systèmes tampons qui sont la première ligne de défense, d’action instantanée
- La compensation physiologique :
 Compensation respiratoire, d’action rapide.
 Compensation rénale d’action lente.
II. Les systèmes tampons :

Ce sont des systèmes acides/base conjuguée qui limitent les variations de pH.

1. Tampons extracellulaires : acide carbonique bicarbonate :

On ne trouve quasiment pas de H2CO3 dans l’organisme, on retrouve du HCO3, du CO2 et de


H2O. Le CO2 est éliminé par voie pulmonaire et le HCO3- par voie rénale donc on parle alors
de système ouvert.

CO2 + H2O <—> H2CO3 <—> HCO3- + H+

Poumon système ouvert Rein.

2. Tampons intracellulaires

Rôle majeur des protéines de l’hémoglobine dans le globule rouge et des tampons protéinates
et phosphates dans les autres cellules

III. Le rôle du poumon

Il élimine le Co2 et permet une régulation rapide et sensible. Ce système est limité.

IV. Le rôle du rein

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Il agit plus lentement que les 2 systèmes mais son action est plus durable. Il est très souple. Le
pH urinaire varie de 4,5 à 8. Son rôle est double :

 En premier lieu, réabsorber les HCO3- filtrés principalement au niveau du tube


proximal.
 Et en second, régénérer les bicarbonates (canal collecteur) et excréter la charge acide
sous forme de NH4+ et acidité nitrable.
V. Les troubles de l’équilibre acido-basique

Troubles Caractéristiques Réponse compensatrice


Acidose métabolique H+ augmenté, HCO3- diminué Poumon : pCO2 diminué, pO2 augmenté
Acidose respiratoire pCO2 augmenté, pO2 diminué Rénale : HCO3- augmenté
Alcalose métabolique H+ diminué, HCO3- augmenté Poumon : pCO2 augmenté, pO2 diminué
Alcalose respiratoire pCO2 diminué, pO2 augmenté Rénale : HCO3- diminué

Photométrie de flamme

Principe : La flamme est utilisée pour convertir l'élément à doser à l'état de vapeur atomique
où les atomes subiront des transformations réversibles entre un état de base et un état excité :
un électron passe sur une orbitale plus externe à niveau d'énergie plus élevé et restitue ensuite
cette énergie sous forme de photons en revenant à son niveau initial. Les photons émis ont des
fréquences caractéristiques de l'élément, qui constituent le spectre d'émission de cet élément
(les métaux alcalins — lithium, sodium ou potassium n'ont en effet qu'un électron sur la couche
périphérique).

Dr Seydou DEMBELE

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