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4.2.

1 Les jardins de pluie


date mots clefs rédacteur

12 janvier 2015 bio-rétention, pluie, espace verts, abattement Alexandre NEZEYS


volumique, îlot de fraicheur, zonage pluvial
ref. acteurs
4.1.1. Conception d’un système de gestion des eaux pluviales Aménageurs
4.1.2. Le zonage pluvial Constructeurs
4.1.3. Les systèmes intégrés DVD
4.1.4. Les systèmes intégrés et leur évaluation DEVE
4.1.5. La chaine d’orage contact
4.1.6. Eau pluviale et changement climatique plan.pluie@paris.fr

1 Objectifs
 Répondre à l’abattement volumique demandé par l’autorité municipale
 Déconnecter du réseau d’assainissement le pluvial de voirie publique ou
d’une parcelle
 Lutter contre les îlots de chaleur urbains
 Embellissement de la ville
 Interception des pollutions accidentelles

2 Références réglementaires et techniques


Code civil Catalogue arboricole Van Den Berk (Van den Berk publication,
Pays Bas, 2012)
SDAGE Seine Normandie
Aménagement et choix des végétaux des ouvrages de gestion des
PLU : articles 4 eaux pluviales de proximité (Onema et Plantes & Cités, 2014)
Zonage d’assainissement de Paris Note de calcul : Estimation du service écologique de
rafraîchissement urbain d’un jardin de pluie (STEA 2013).
Les Jardins et la pluie (Nigel Dunnet et Andy Clayden éd. du
Rouergue 2007) Note de calcul : Estimation du service écologique d’un jardin de
pluie (STEA 2013).
Vade-mecum sur la pollution des eaux pluviales urbaines (STEA
2011)

Index des plantes (Marcel Lavallière, Québec, 2012)

3 Définition
Un jardin de pluie est un jardin décaissé,
de préférence en pleine terre, dans lequel
on plante des végétaux, et vers lequel
sont orientés les flux d’eau de pluie d’une
parcelle ou d’un espace public. Ce
dispositif de « bio-rétention » peut
prendre plusieurs formes ; fossé, noue
(fiche 4.2.3), haricot, carré, jardinière,
fosse d’arbre (fiche 4.2.4) etc. Il est
possible d’y implanter des zones humides
20 cm maxi
permanentes (fiche 8.2 Les zones
humides), en imperméabilisant les
parties les plus basses. Lorsque que la
sensibilité du sous-sol le requiert, le fond
du jardin peut être étanche (fiche 4.2.5).

Principe
1 / 15d’implantation d’un jardin de pluie en pied d’immeuble
Niveaux de
4 Domaine d’application Service
L’expérience a montré que le jardin de pluie peut être adapté à toutes les eaux de 1 2 3 4
pluie, quelle que soient leur quantité ou leur qualité, pour peu que l’on respecte les

Plein effet
Plein effet
Plein effet
Contribue
règles de dimensionnement exposées ci-après. En effet, les plantes supportent très
bien tous les polluants spécifiques des eaux de ruissellement (MES, hydrocarbures
etc.). En outre, la première fonction du jardin, l’esthétique, lui font bénéficier d’un
entretien régulier par des services compétents, ce qui en fait l’outil de gestion des
Cf. Fiche 4.2.
eaux pluviales le plus efficace. Enfin, c’est aussi la technique qui apporte le plus de
bénéfices écologiques.

5 Conception et dimensionnement
Le volume du décaissement constituant le jardin de pluie doit être du même ordre de grandeur que le
volume de pluie à abattre et peut être dimensionné en fonction de la perméabilité du sol. Si le
décaissement pose problème, une partie de ce volume peut être constitué d’un horizon artificiel
implanté sous le substrat et constitué d’un matériau contenant du vide (gravier par exemple). En outre
le dimensionnement doit prendre en compte la vulnérabilité du substrat et du sous-sol, et permettre
d’éviter une trop forte concentration des eaux incidentes qui aurait pour conséquence des vitesses de
percolation trop élevées, notamment dans le cas d’impluviums très étendus. Pour minimiser l’impact
sur les plantes, sur le sous-sol ou sur les fondations construites dans le voisinage du jardin de pluie, le
tableau suivant donne, dans le cas d’une déconnexion complète, un rapport (R = surface active
totale / surface de jardin de pluie) en fonction de la hauteur du décaissement du jardin et de la
composition du sous-sol. Ce ratio maximal est donné pour une végétalisation « classique » c’est-à-
dire pas forcément adaptée à la fonction pluie. Au-delà il conviendra d’adapter la densité et les
espèces des plantations pour qu’elles supportent des sols mésiques, humides ou détrempés (cf. item
6. Choix des espèces plantées dans les jardins de pluie de la présente fiche) ou d’envisager un
trop-plein vers un autre organe de gestion des eaux pluviales. Si le jardin est situé à moins de 10 m
d’une construction, il est déconseillé de faire un décaissement supérieur à 20 cm. Par ailleurs, pour
des raisons de sécurité et si on veut garder visitable cette partie du jardin, il convient de ne pas
dépasser 40 cm de décaissement.
Jardins de pluie à moins de 10 m des …à plus de 10 m
constructions… des constructions
Décaissement 10 cm 15 cm 20 cm Toutes
profondeurs
-5
Sol sablonneux (K>10 m/s) 6 8 13 33
-5 -7
Sol limoneux (10 >K>10 m/s) 3 4 7 17
-7
Sol argileux (K<10 m/s) 2 3 5 10
Tableau donnant le ratio par strate végétale conseillé (R = surface active totale / surface de jardin de pluie)
pour des jardins de pluie en pleine terre, afin de garantir que l’impact sur le sous-sol et le risque de
débordement restent négligeables. Le décaissement est à choisir en fonction de l’objectif d’abattement
volumique demandé; le volume stocké dans le décaissement devant être du même ordre de grandeur que le
volume à abattre. En cas de sol imperméable ou peu perméable, il peut être nécessaire d’implanter entre le
substrat et le sous-sol un horizon artificiel de régulation (en général une couche de grave). Un ratio R
supérieur peut être envisagé, mais peut nécessiter une étude pour connaître l’impact sur le sous-sol ou la
présence d’un trop-plein vers un autre organe de gestion des eaux pluviales. De manière générale, il est
déconseillé de dépasser un ratio de 100.

Pour l’implantation, au voisinage de constructions préexistantes en sous-sol, il peut être utile de


respecter certaines précautions comme la ligne à 45° (cf. fiche 4.3.2. Abattement volumique,
infiltration et pollution). Un jardin de pluie dont le ratio R est élevé devra bénéficier d’une végétation
suffisamment dense pour pouvoir absorber le volume d’eau pluviale qui y transitera. En outre, il est
constaté que la densité végétale permet de lutter contre le colmatage, l’occupation illicite, le
vandalisme ou l’effet dépotoir de ces espaces.
L’adoption de ratios supérieurs aux valeurs indiquées peut demander certaines précautions tant sur
les végétaux à choisir que vis-à-vis du sous-sol. Le tableau suivant indique, pour des valeurs de R
données, les préconisations à prendre selon la nature du sol ou de l’impluvium. 1S, 2S et 3S signifient
que la végétalisation comporte, au minimum, respectivement une, deux ou trois strates végétales

2 / 15
(cf. item 6. Choix des espèces plantées dans les jardins de pluie). Les jardins étanches sont abordés
dans la fiche 4.2.5. Les jardins étanches.
Ratio R = surface active totale / surface de jardin de pluie
Sous-sol 1 2 3 4 7 10 20 30 60 100
Présence de gypse Jardin étanche
1S 2S 3S ou zone humide
Éviter
Remblais de mauvaise qualité Jardin
1S 2S 3S étanche Éviter
ou ZH
Argiles ou sol imperméable
-7
(K<10 m/s)
1S 2S 3S Éviter
Infrastructures ou carrières à moins
de 2 mètres de profondeur
1S Jardin étanche Éviter
Carrières ou infrastructures hors
nappe présentes entre 2 et 10 m
1S 2S 3S Éviter
Impluvium fortement circulé
Densifier la végétation sur les points d’entrée Éviter
Sol moyennement perméable
(K<10-5 m/s)
1S 2S 3S Éviter
Autres cas
1S 2S 3S Éviter
1S, 2S et 3S signifient l’implantation de jardin de pluie respectivement avec une, deux ou trois strates végétales

Un sous-sol très fortement pollué peut aussi nécessiter une étude géo-hydraulique locale pour
connaître l’impact sur la diffusion des pollutions dans la nappe, bien que celle-ci ne soit pas dans un
périmètre de protection pour exploitation.
Un sol, même argileux, qui n’offre au départ que peu de capacité d’infiltration, s’avère une fois planté,
relativement poreux. En fait c’est le complexe radiculaire du substrat végétal qui va donner au sol sa
capacité d’absorption de la pluie, et cela d’autant plus que l’on privilégie des plantes à fort
développement radiculaire, comme les arbres. En cas de sol trop imperméable, et selon l’objectif de
pluie à abattre, un horizon plus perméable et plus drainant peut être implanté en remplacement des
premières couches de sol, pour pouvoir ainsi faire un jardin de pluie moins encombrant.

V
Volume de
stockage
V

Dans la figure de gauche, le volume V du décaissé est de l’ordre de grandeur du


volume à abattre mais peut être inférieur à ce dernier si le jardin est en pleine terre.
Dans la figure de droite, le volume de stockage est constitué du vide laissé par le
gravier. Ce dernier cas est indiqué lorsqu’un décaissé pose problème, ou en cas de
sous-sol à perméabilité faible. Il peut même être envisagé que le fond du volume de
stockage soit étanché, par exemple si le sous-sol est vulnérable (gypse ou présence
d’infrastructure hors nappe). Lorsque le ratio R est élevé, il convient d’implanter une
ventilation de ce volume de stockage, sous la forme d’une ou plusieurs liaisons entre
la surface et le stockage.

3 / 15
Zone accessible Zone inaccessible Zone accessible

10 m minimum 10 m minimum

Haie
infranchissable

Haie
40 cm infranchis- Trop
20 cm sable
maxi PHE plein
maxi

> 40 cm

Principe d’implantation de 3 jardins de pluie à proximité de bâtiments : Si le décaissement qui sert de


stockage temporaire avant absorption par le substrat végétal fait plus de 20 cm, alors il convient de préserver
une distance minimal de 10 mètres avec la façade des bâtiments. Un décaissement supérieur à 40 cm doit être
protégé afin d’être rendu inaccessible (haie, grillage, barrière etc.). La côte d’entrée du trop-plein donne la
côte des plus hautes eaux (PHE). Ce trop-plein peut être relié au réseau ou à un autre dispositif de gestion des
eaux pluviales (puits d’infiltration par exemple). Sur ce schéma de principe, les échelles verticale et
horizontale sont différentes pour des motifs de compréhension.
Pour ce qui est de l’apparence d’un jardin par temps de pluie, il est considéré que des résurgences
d’eau (flaques) pourront apparaitre que lorsque la lame cumulée des eaux envoyées vers le jardin
dépasse une valeur estimée à 48 mm pour une végétalisation peu développée. L’épaisseur de cette
lame d’eau absorbée instantanément sera d’autant plus élevée que le complexe radiculaire est
développé. Les résurgences éventuelles pour des pluies supérieures disparaissent dans les minutes
ou les heures qui suivent la fin de l’averse. Ainsi on estime qu’un jardin de pluie est en eau sur une
durée ne dépassant pas 0,5% du temps, soit une durée cumulée inférieure à 4 heures par mois.
Dans un jardin de pluie il est cependant possible d’implanter une zone humide (cf. fiche 8.2 Les
zones humides). Pour cela il est nécessaire d’étancher un des points bas du jardin de pluie. L’eau va
venir s’y acculer et il sera possible d’y cultiver des plantes aquatiques ou des hélophytes. On sait
aujourd’hui que les zones humides offrent le plus de services écologiques, que ce soit pour le captage
du CO2, l’hébergement de la biodiversité animale ou l’épuration potentielle.
Alimentation des jardins de pluie : L’alimentation se fait de manière gravitaire, via un réseau de
collecte des avaloirs de voirie ou des descentes d’eaux pluviales du bâti. Cependant il est aussi
possible d’alimenter un jardin sans réseau, soit par surverse du ruissellement, soit par percolation à
travers un revêtement à forte porosité qui alimente une réserve étanche ou non. Les deux figures
suivantes montrent ces principes.

4 / 15
Géotextile
Ruissellement en
cas de débordement
de la jardinière
Ruissellement

Substrat

Réserve d’eau en graves

Géo-membrane (étanche) ou géotextile (perméable)


Coupe de principe d’une jardinière récupérant les eaux de ruissellement d’une voirie. Si on choisit
d’implanter sous la réserve une géo-membrane étanche, alors il convient d’envisager une ventilation de la
réserve, ainsi qu’un trop-plein ou la possibilité que la jardinière déborde vers la voirie avale.

h : hauteur variable en fonction des


Géotextile besoins hydriques des plantes
Ruissellement en
cas de débordement
de la réserve
Revêtement
Revêtement
Ruissellement
h poreux
poreux

Substrat

Réserve d’eau en graves

Géo-membrane (étanche) ou géotextile (perméable)


Coupe de principe d’implantation d’une jardinière sur espace de voirie recevant les eaux de ruissellement dans une réserve
d’eau aménagée à cet effet. Ce dispositif peut être étanche (géo-membrane) ce qui est particulièrement indiqué lorsque le
sous-sol peut accepter une infiltration importante. Le revêtement poreux (type pavés non jointés, permeaway ou hydromédia
par exemple) filtre l’eau. Les plantes disposeront dans la réserve d’une eau relativement propre. Ce dispositif nécessite un
entretien régulier des revêtements poreux pour éviter le colmatage

L’eau pluviale orientée vers le jardin de pluie ne nécessite pas de traitement particulier. Dans certains
cas, une filtration par grille peut s’avérer nécessaire afin d’éliminer les déchets solides issus des
zones accessibles et minimiser ainsi le nettoiement des surfaces du jardin de pluie. Un trop-plein peut
être implanté vers un autre dispositif de gestion des eaux pluviales ou, éventuellement, vers le réseau
d’assainissement. L’aménagement des points d’entrée de l’eau pluviale devra être conçu pour éviter
l’apparition de flaques de boues. Deux démarches sont alors possibles : soit l’implantation d’une zone
plus minérale de répartition vers le reste de l’espace vert, soit l’implantation en point bas d’une zone
sur-végétalisée comme le montre la figure suivante.

5 / 15
Engouffrement
sur-végétalisé
Ruissellement Engouffrement Ruissellement
minéral

Exemple de principe d’un point d’entrée minéral : Exemple de principe d’un point d’entrée sur-
L’eau arrive dans le jardin de pluie sur un couvert végétalisé : Le point d’engouffrement constitue le
en galets. L’eau de ruissellement est répartie dans le point bas et la zone la plus densément plantée du
substrat par infiltration de faible profondeur et jardin. Par cette solution, on privilégie l’aspect
surverse. L’avantage principal est le piégeage des esthétique du jardin. Il peut être nécessaire de
déchets solides dans le couvert en galets. prévoir un dispositif d’interception des déchets
solides (bordure grillagée par exemple). Cet espace
sur-végétalisé peut aussi constituer une zone de
Sur les schémas, la profondeur est accentuée
phytoremédiation. Ainsi le reste du jardin sera
pour des raisons de compréhension.
protégé des pollutions accidentelles et chroniques
(cf. fiche 4.2.6).
Importance du nivellement : C’est le nivellement du jardin qui va déterminer son fonctionnement.
Les volumes de décaissement sont déterminés en fonction des occurrences de pluie à stocker et à
envoyer dans le substrat, d’une part à l’aide des méthodes usuelles de modélisation de la pluie
(Coefficients de Montana) et d’autre part selon la perméabilité de la surface du sol. Cette perméabilité
sera déterminée avec un essai Porchet qui est le seul essai normalisé, et qui détermine la
perméabilité du sol nu. Lorsque le sol sera végétalisé, sa perméabilité sera bien supérieure à ce qui a
été mesuré.
10 ans
1 an
1 mois

Dimensionnement des volumes de stockage


en fonction de la perméabilité du sol

Zone Zone Zone Zone Zone


d’inondation d’inondation d’inondation d’inondation d’inondation
exceptionnelle rare fréquente rare exceptionnelle

100 ans
10 ans
1 an

Surperformance due à la végétalisation du sol


Principe de nivellement d’un jardin de pluie : Su ce schéma, l’échelle verticale est volontairement agrandie
pour des raisons de compréhension. Le dimensionnement des volumes de stockage est opéré dans un premier
temps à l’aide des essais Porchet ou équivalent. Lorsque les végétaux sont implantés, et en particulier pour les
strates arbustives ou arboricoles, l’augmentation de la perméabilité du sol due au complexe radiculaire du
substrat permet de diminuer fortement l’occurrence liée à chaque volume. A noter que selon la zone
inondable où l’on se trouve, il conviendra de bien choisir les végétaux selon leur hydrophilie et que
l’occurrence de l’inondation diminue avec la densité végétale qui y est implantée.

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En cas de présence potentielle de gypse ludien ou antéludien dans le sous-sol (zone très
sensible pour le risque lié à l’infiltration), pour implanter un jardin de pluie en pleine terre, il
convient d’adopter impérativement les quatre conditions suivantes :
 La surface de l’impluvium actif collecté et envoyé vers le jardin de pluie, doit être au maximum
égale au triple de la surface du jardin de pluie, soit un ratio R (surface active totale / surface de
jardin de pluie) de 4 au maximum.
 La végétalisation doit être adaptée à la taille de l’impluvium (ratio R) et les essences seront
choisies dans un mélange de plantes à feuille caduque et à feuillage persistant, à l’exclusion des
conifères (Pinophyta). Cette végétalisation sera assez dense pour garantir que la plus grande
partie de l’eau de ruissellement qui transitera dans le substrat sera absorbée par les plantes, et
ne se retrouvera pas dans le sous-sol. Il conviendra d’éviter la pose d’un arrosage automatique.
 La hauteur de la ligne de plus hautes eaux ne doit pas excéder 20 cm.
 Une distance de sécurité doit être respectée entre le jardin de pluie et les constructions
« fragiles » antérieures à l’aménagement en cours en fonction du ratio R (Surface active totale /
Surface de jardin de pluie). Les constructions à venir qui pourraient être implantées dans le
périmètre, devront prendre en considération l’aléa lié à l’infiltration.
Si ces conditions ne sont pas respectées, il pourra être envisagé de réaliser des jardins de pluie
étanches (fiche 4.2.5). Le tableau suivant donne les distances de sécurité et la densité de végétation
en fonction du ratio R :

R=Simpluvium actif/Sjardin de pluie 4 3 2 1


Distance de sécurité (m) 10 6 3 0
Profondeur maximum du 20 10 5 0
dénivelé (cm)
Densité de végétation De type forestier Au moins deux strates Mono-strate. Minéral ou mono-strate.
tempéré mixte, avec de végétation parmi les Le jardin n’infiltre que
minimale trois strates (arborée, trois (arborée, l’eau qui y tombe.
arbustive, herbacée) arbustive, herbacée)

Impluvium actif

Jardin de pluie

Distance de
Distance de
sécurité
sécurité

20 cm
maxi PHE

Principe d’implantation d’un jardin de pluie en zone de gypse (zone très sensible pour
le risque lié à l’infiltration), ici ne récupérant que les eaux pluviales d’un espace
libre : Les distances de sécurité concernent le bâti existant et la densité de végétation
sont à évaluer en fonction du ratio R. L’échelle verticale est volontairement agrandie
pour des raisons de compréhension.

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6 Choix des espèces plantées dans les jardins de pluie
Le bon choix des espèces du jardin de pluie
(houx)
conditionne son efficacité comme son aspect
esthétique. En effet, certaines réalisations ont
conduit à des échecs : L’adoption de plantes trop (clèhre à
feuille d’aulne)
clairsemées et limitées à la seule strate herbacée (osmonde
(pourpre) (galane en royale)
pour le point bas du jardin de pluie, a pour épis)
conséquence que ce point bas devient une marre
de boue qui peut rapidement devenir étanche. Le
point bas doit être une zone sur-végétalisée avec
si possible les 3 strates végétales. De plus
l’adoption de plante aquatique ou semi aquatique
pour des jardins de pluie qui ne sont pas conçus
comme zone humide a pour conséquence une
mortalité rapide de ces plantes, avec les mêmes
conséquences néfaste sur l’esthétique. (cornouiller
sanguin)
Les plantes du jardin de pluie seront choisies en (lobélie)
fonction du ratio (R = surface active totale / (osmonde)
surface de jardin de pluie), de leur capacité à
supporter les variations hydriques, de la Un jardin de pluie simple, avec de la lobélie et de
perméabilité et de la capacité de drainage du l’osmonde royale occupant le fond de la dépression, zone
sous-sol. Ainsi un ratio R faible permet d’implanter la plus humide du jardin (illustration Steve Buchanan,
n’importe quelle plante locale, et un ratio R élevé tirée de « Plants & Gardens News Volume 19, Number 1,
restreint la gamme de choix. Cependant, même Spring 2004 » par Janet Marinelli)
en choisissant un éventail végétal pour un jardin de pluie donné, il peut s’avérer que certaines
espèces vont mieux se développer que d’autres, selon les flux d’eau pluviale collectés, le voisinage,
les usages et la composition du sol (pH et perméabilité notamment). Aussi cette expérience va-t-elle
permettre, au bout que quelques années, de rectifier cet éventail en privilégiant les espèces les mieux
adaptées à chaque cas particulier. A noter que certaines espèces non prévues au départ, s’implantent
de manière invasive. La tâche du jardinier sera alors de voir si, dans l’intérêt esthétique du jardin, il
peut favoriser cette espèce invasive ou l’éliminer. Certaines collectivités ont pris le parti de laisser la
végétation locale se développer spontanément dans leurs jardins de pluie de voirie, l’entretien s’y
limitant alors à l’enlèvement des déchets solides que le ruissellement y achemine. De manière
générale, il est constaté que ces jardins « spontanés » alternant des périodes sèches et des périodes
d’inondation, sont ceux qui sous nos latitudes présentent le plus de biodiversité végétale et animale.
Les tableaux suivant donnent des exemples de plantes utilisables, classées par strates. Il est précisé
la nature hydrique des sols pour lesquels elles sont adaptées :
Sol détrempé : le sol est constamment saturé en eau avec possibilité d’eau stagnante persistante, du
fait notamment à une perméabilité faible du sous-sol. Il s’agit de zones humides ou marécageuses.
Sol humide : le sol est constamment humide, et le substrat doit pouvoir supporter de longues
périodes d’inondation.
Sol mésique : sol pouvant être humide et sec par intermittence. Les plantes doivent pouvoir supporter
de courtes périodes d’inondation ou de sécheresse.
Sol sec : sol bien drainé pour des plantes pouvant supporter de longues périodes de sécheresse.
Au fur et à mesure que le ratio (R = surface active totale / surface de jardin de pluie) s’élève, on
privilégiera les plantes adaptées à plusieurs sols, et en particulier aux sols humides, mésiques et
détrempés, lorsque le ratio R dépasse les limites données par le tableau de la page 2.
L’origine des espèces est indiquée (Eur : Europe tempérée, Med : Méditerranée, Am.N : Amérique du
nord, Am.S : Amérique du sud). La plupart des plantes supportent deux à quatre salages de voirie par
an. Le tableau précise les plantes qui supportent un salage plus intensif.

8 / 15
Strate herbacée (plantes herbacées)

Origine
Nom latin Nom commun Sol Résiste Remarques
au
salage (P) = persistant

Détrempé

Humide

Mésique

Sec
intensif
de voirie

Acorus calamus Jonc odorant Eur O O Soleil et ombre


Andromeda polifolia Andromède Eur O O Oui Soleil et mi-ombre
Armeria Maritima Armérie Eur O O Oui Soleil (P)
Armeria Pseudarmeria Armérie Eur O O Oui Soleil (P)
Artemisia Schmidtiana Armoise Asie O O Oui Soleil (P)
Artemisia stelleriana Armoise de Steller Asie O O Oui Soleil (P)
Aruncus dioicus Barbe de bouc Eur O O Soleil et ombre
Aster puniceus Aster Am.N O O O Soleil
Astilbe Astilbe Asie O O Soleil
Buddleia Davidii Adonis bleur Asie O Oui Soleil
Butomus umbellatus Jonc fleuri Eur O Soleil et mi-ombre
Caltha palustris Souci des marais Eur O O Soleil et ombre
Cardamine amara Cardamine Eur O O Soleil
Cardamine pratensis Cresson des près Eur O O Soleil
Clethra Alnifolia Clèthre Am.N O Oui Soleil et ombre
Dryopteris cristata Fougère Am.N O O Ombre
Echinacea pallida Rubdéckia Am.N O O Soleil
Epilobium angustifolium Épilobe en épis Eur O O Oui Soleil et mi-ombre
Epilobium hirsutum Épilobe hirsute Eur O O Oui Soleil et mi-ombre
Erica Carnea Bruyère des Alpes Eur O O Oui Soleil et mi-ombre
Eryngium campestre Panicaut champêtre Eur O Oui Soleil
Eryngium maritimum Panicaut maritime Eur O O Oui Soleil
Eryngium planum Panicaut plane Eur O Oui Soleil
Eupatorium cannabinum Eupatoire Eur O O
Euphorbia Myrsinites Myrte surge Med O Oui Soleil et ombre légère
Filipendula ulmaria Reine des près Eur O O Soleil
Fritillaria meleagris Fritillaire pintade Eur O Soleil
Geum rivale Benoîte Eur O
Gladiolus palustris Glaïeul des marais Eur O O Soleil
Inula magnifica Aunée Asie O O Soleil
Iris pseudacorus Iris des marais Med O O O
Leucojum aestivum Nivéole Eur O O
Liguralia dentata Ligulaire Asie O Ombre
Lobelia Lobélie Am.N O O Soleil
Lychnis flos-cuculi Coquelourde Eur O O Soleil
Lycopodus europaeus Chanvre d’eau Eur O O O
Lysimachia vulgaris Lysimaque jaune Eur O O Mi-ombre
Lysimachia nummularia Lysimaque Eur O O Mi-ombre
Lysimachia Punctata Lysimaque Eur O O
Lythrum salicaria Salicaire Eur O O O
Lythrum virgatum Salicaire Med O O
Matteuccia struthiopteris Fougère allemande Eur O O Mi-ombre
Mentha aquatica Menthe aquatique Eur O O Soleil
Myosotis palustris Myosotis des marais Eur O O Soleil et mi-ombre
Osmunda biennis Osmonde œnothère Eur O O Soleil
Osmunda cinnamomea Osmonde Am.N O O Soleil et mi-ombre
Osmunda regalis Osmonde royale Eur O O
Persicaria bistorta Bistorte Eur O O O Soleil et mi-ombre
Petasites hybridus Pétasite Eur O O Soleil et mi-ombre
Phlox divaricata Phlox Am.N O O Ombre
Physostegia Virginiana Physostégie Am.N O Oui Soleil et ombre légère
Primula (genre) Primévère Asie O O Soleil et mi-ombre
Primula vulgaris Primerose Eur O O Ombre
Pycnatheneum virginianum Pycnanthème Am.N O O Soleil et mi-ombre
Rheum palmatum Rhubarbe Asie O O Soleil
Scirpus (genre) Scirpe Eur O O Soleil et mi-ombre
Sedum (genre) Sédum Eur O O Oui Soleil
Sempervivum (genre) Joubarbe Med O O Oui Soleil
Silodago ridelli Verge d’or Am.N O O
Sparganium erectum Rubanier d'eau Eur O Soleil et mi-ombre
Stelaria palustris Stellaire des marais Am.N O O Soleil
Symphytum caucasicum Consoude Eur O O Soleil et mi-ombre
Telekia speciosa Télékie remarquable Eur O O
Thalictrum aquilegifolium Pigamon Eur O O Soleil et mi-ombre
Trollius europaeus Trolle d’Europe Eur O O Soleil et mi-ombre
Veronica beccabunga Véronique Eur O O O Oui Soleil
Veronica longifolia Véronique Eur O O Oui Soleil
Viola pedata Violette Eur O O O Soleil et ombre

9 / 15
Strate herbacée (graminées)

Origine
Nom latin Nom commun Sol Résiste Remarques
au
salage (P) = persistant

Détrempé

Humide

Mésique

Sec
intensif
de voirie
Andropogon gerardii Barbon Am.N O O Soleil
Andropogon scoparius Babon Am.N O O Soleil
Arundo donax Canne de provence Eur O O Soleil
Carex arenaria Laîche des sables Eur O O Oui
Carex nigra Laîche noire Eur O O Oui
Carex pendula L. à épis pendants Eur O O Oui Soleil (P)
Carex pseudocyperus L. faux souchet Med O O Oui Soleil
Carex sylvatica Laîche des bois Eur O O Oui Ombre
Descampsia cespitosa Canche cespiteuse Eur O O Soleil et ombre (P)
Eleocharis palustris Scirpe des marais Eur O O O Plante épuratrice
Festuca arundinacea Fétuque élevée Eur O O Soleil
Festuca mairei Fétuque des marais Eur O O Oui Soleil (P)
Glyceria maxima Glycérie Eur O O Soleil
Juncus effusus Jonc Eur O O Soleil - Plante épuratrice (P)
Juncus inflexus Jonc Eur O O Soleil - Plante épuratrice (P)
Miscanthus floridulus Herbe à éléphant Asie O O Soleil (P)
Miscanthus sinensis Eulalie Asie O O Soleil et ombre légère (P)
Molonia caerulea Molonie Eur O O Soleil
Panicum virgatum Panic Am.N O O Soleil
Pennisetum alopecuroides Herbe à fontaine Asie O O Soleil
Phalaris arundinacea Baldingère faux-roseau Eur O Soleil et mi-ombre
Phragmites (genre) Phragmite Eur O O Oui Soleil et mi-ombre
Sorghastrum nutans Faux sorgho Am.N O O Soleil
Stipa gigantea Stipa géante Eur O O O Soleil (P)
Typha angustifolia roseau à massette Eur O Soleil et mi-ombre

Strate arbustive
Origine

Nom latin Nom commun Sol Résiste Remarques


au
salage (P) = persistant
Détrempé

Humide

Mésique

Sec

intensif
de voirie

Acer palmatum Erable du Japon Asie O O Soleil et mi-ombre


Calluna vulgaris Callune Asie O O O O Oui Soleil et mi-ombre (P)
Caragana Arborescens Acacia de Sibérie Asie O Oui Soleil et ombre légère
Cephalanthus Occidentalis Bois bouton Am.N O O Oui Soleil – plante stabilisant le sol
Cotoneaster acutifolius Cotonéaster d’Asie Asie O O Oui Soleil
Cotoneaster apiculatus Cotonéaster apicale Asie O O O Oui Soleil
Cotoneaster Dammeri Cotonéaster Dammer Asie O O O Oui Soleil (P)
Cotoneaster Horizontalis Cotonéaster horizontal Asie O O O Oui Soleil
Cotoneaster integerrimus Cotonéaster sauvage Eur O O Oui Soleil
Cornus alba Cornouiller blanc Asie O O O
Cornus sanguinea Cornouiller sanguin Eur O O O
Corylus avellana Noisétier Eur O O Soleil
Dasiphora fruticosa Potentille arbustive Eur O O Oui Soleil
Deutzia Gracilis Deutzia Asie O O Oui Soleil et mi-ombre
Elaeagnus Angustifolia Olivier de Bohème Eur O Oui Soleil et ombre légère
Euonymus europaeus Fusain Eur O O O O Soleil (P)
Euonymus Fortunei Fusain de fortune Asie O O O Oui Soleil (P)
Forsythia Intermedia Forsythia de Paris Asie O Oui Soleil
Forsythia Ovata Forsythia Asie O Oui Soleil
Frangula alnus Bourdaine Eur O O
Genista Lydia Genêt de Lydie Med O O Oui Soleil (P)
Genista Pilosa Genêt poilu Med O O Oui Soleil (P)
Genista Tinctoria Genêt des teinturiers Med O O Oui Soleil
Hippophae Rhamnoides Argousier Eur O Oui Soleil
Hydrangea quercifolia Hortensia Am.N O O Soleil et mi-ombre
Kalmia Latifolia Laurier d’Amérique Am.N O Oui Soleil et ombre
Ilex aquifolium Houx Eur O O Mi-ombre (P)
Laburnum anagyroides Cytise aubour Eur O Oui
Ledum palustre Romarin sauvage Eur O O
Ligustrum Sinense troène de Chine Asie O O Oui Soleil et mi-ombre
Ligustrum vulgare troène commun Eur O Soleil et mi-ombre
Lonicera Tatarica Chèvrefeuille tartare Asie O O O Oui Soleil et mi-ombre
Lonicera Xylosteum Chevrefeuille des haies Eur O O O Oui Soleil et ombre légère
Mahonia aquifolium Mahonia Am.N O O O
Myrica Gale Myrte des marais Eur O O Oui Soleil et mi-ombre

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Prunus fruticans Prunier sauvage Eur O O O Soleil et mi-ombre
Prunus spinosa Prunellier Eur O O O Soleil et mi-ombre
Physacarpus opulifolius Physocarpe Am.N O
Ribes nigrum Cassis Med O O O Soleil
Rubus odoratus Ronce odorante Am.N O O
Salix aurita Saule à oreillette Eur O O O Forte EVT
Salix caprea Saule marsault Eur O O O O
Salix cinerea Saule gris Eur O O
Salix prupurea Osier pourpre Eur O O O
Salix viminalis Osier vendangeur Eur O O
Sambucus canadensis Sureau du Canada Am.N O O
Sambucus nigra Sureau noir Eur O O Oui
Solanum dulcamara Morelle douce-amère Eur O O O Soleil et mi-ombre
Skimmia japonica Skimmia du japon Asie O O
Vacinium ulginosum Myrtille Eur O O
Viburnum dentatum Viorne d’Amérique Am.N O
Viburnum opulus Viorne obier Eur O O

Strate arboricole
Origine
Nom latin Nom commun Sol Résiste Remarques
au
Détrempé
salage (P) = persistant
Humide

Mésique

Sec
intensif (A) = recommandé comme
de voirie arbre d’alignement
Acer campestre Érable champêtre Eur O O Oui (A)
Acer negundo Erable negundo Am.N O O Oui (A)
Acer platanoïdes Erable plane Eur O O (A)
Acer pseudoplatanus Erable sycomore Eur O O Oui (A)
Aesculus hippocastanum Marronnier d’Inde Med O O (A)
Alnus cordata Aulne de Corse Med O O Oui (A)
Alnus glutinosa Aulne glutineux Eur O O O Oui
Alnus incana Aulne blanc Eur O O O Oui
Betula pendula Bouleau verruqueux Eur O
Betula pubescens Bouleau des marais Eur O O
Carpinus betulus Charme commun Eur O O (A)
Fagus sylvatica Hêtre commun Eur O Forte EVT (A)
Fraxinus angustifolia Frêne oxyphylle Eur O O Oui
Fraxinus excelsior Frêne commun Eur O Oui
Ginkgo biloba Arbre aux mille écus Asie O
Liquidambar styraciflua Copalme Am.N O O
Liriodendron tulipifera Tulipier Am.N O O Forte EVT
Platanus acerifolia Platane commun Eur O O (A)
Populus alba Peuplier blanc Eur O O Oui Forte EVT - plante stabilisant le sol (A)
Populus nigra Peuplier noir Eur O O Oui Forte EVT - plante stabilisant le sol
Populus tremula Peuplier tremble Eur O O Oui Forte EVT - plante stabilisant le sol
Prunus padus Merisier Eur O O
Prunus serotina Cerisier d'automne Am.N. O O
Quercus columna Chêne colonne Eur O O Oui (A)
Quercus palustris Chêne des marais Am.N O O O Oui (A)
Quercus robur Chêne pyramidal Eur O O Oui (A)
Robinia pseudoacacia Robinier faux-acacia Am.N O O O Oui
Salix alba Saule blanc Eur O O
Salix atrocinerea Saule roux Eur O O O Forte EVT
Salix babylonica Saule pleureur Eur O O Forte EVT
Salix elaeagnos Saule drapé Eur O Forte EVT
Salix fragilis Saule Eur O O O Forte EVT
Salix triandra Saule à 3 étamines Eur O O Forte EVT
Sophora japonica Sophora du Japon Asie O O Oui (A)
Sorbus torminalis Alisier des bois Eur O O O
Taxodium ascendens Cyprès des marais Am.N O O
Taxodium distichum Cyprès chauve Am.N O O O O (A)
Tilia americana Tilleul noir Am.N O O O (A)
Tilia cordata Tilleul d’hiver Eur O O O O (A)
Tilia europaea Tilleul Eur O O O (A)
Ulmus columella Orme colonnaire Eur O (A)
Ulmus glabra Orme pleureur Eur O
Ulmus hollandica Orme hollandais Eur O (A)
Ulmus minor Orme commun Eur O O (A)

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7 Entretien
Le jardin de pluie ne demande pas plus d’entretien qu’un jardin classique. Selon le CERTU, « Cet
aménagement n’a pas pour vocation d’entraîner des coûts de gestion supplémentaires pour la
maîtrise d’ouvrage mais peut faire appel à une gestion raisonnée basée sur une libre évolution de la
végétation ». Il conviendra de vérifier de temps en temps, lors de l’entretien courant, que l’abattement
volumique s’opère bien sans nuire à la fonction esthétique du jardin. Les premières années, on
adoptera une surveillance de l’adaptabilité des espèces choisies pour un jardin de pluie donné, avec
éventuellement sélection a posteriori d’espèces plus adaptées. Un jardin de pluie peut donc demander
une gestion raisonnée basée sur une libre évolution de la végétation. Contrairement aux autres
dispositifs d’infiltration en pleine terre, les jardins de pluie ne sont pas ou peu sujets au colmatage, du
fait du contexte radiculaire, pourvu que l’on y respecte les ratios R mentionnés ci-dessus. Un jardin
ayant un ratio R supérieur, devra bénéficier d’un entretien mieux suivi : contrôle dont la fréquence peut
être saisonnière à mensuelle, enlèvement de la pellicule de colmatage et griffage de la surface.

8 Avantages et inconvénients
 Coût :  un jardin de pluie ne coûte pas plus cher qu’un jardin qui n’aurait pas la fonction
pluie, tant à l’entretien qu’à l’investissement. La déconnexion des eaux pluviales par la
réalisation d’un jardin de pluie peut être subventionnée par l’Agence de l’eau. En outre par
rapport aux dispositifs d’infiltration sans plantes, le substrat est un milieu vivant qui permet
d’éviter le colmatage, ce qui en réduit l’entretien. Enfin, quand un jardin de pluie est implanté
en lieu et place d’un jardin qui n’aurait pas la fonction pluie, cela n’entraine aucun surcoût
foncier.
 Traitement de la pollution chronique :  Le jardin de pluie peut être conçu pour la
phytoremédiation, notamment en cas de rejet vers le milieu naturel aquatique. En outre l’envoi
des eaux pluviales sur des espaces végétalisés est considéré aujourd’hui comme le meilleur
moyen de les traiter, tant sur l’efficacité que sur le coût.
 Traitement de la pollution accidentelle :  En cas de pollution accidentelle, la surface du
substrat fixe la pollution et empêche sa diffusion à l’aval. Le substrat pollué peut ainsi être
récupéré et envoyé en décharge ad hoc.
 Services éco-systémiques :  Le jardin de pluie apporte de nombreux services éco-
systémiques comme l’embellissement du paysage urbain, la purification de l’air par les
végétaux, l’absorption du carbone, la protection de la biodiversité, la lutte contre le bruit, la
recharge de la nappe phréatique ainsi qu’un effet bioclimatique certain (lutte contre les îlots de
chaleur et puits de carbone). Le service écologique est maximal en cas de présence de
« zones humides » (épuration potentielle).
 Sécurité :  A l’aplomb d’un sous-sol sensible (présence de gypse ou de vides) certaines
précautions doivent être envisagées. Il peut être intéressant par exemple de limiter le ratio
(surface collectée / surface du jardin de pluie). Cependant, du fait que la plus grande partie
des eaux qui y sont amenées sont captées par le substrat végétal, seule une faible proportion
des eaux pluviales s’infiltre réellement. L’impact sur un sous-sol sensible est donc
relativement limité.
 Adaptabilité :  Le jardin de pluie nécessite des surfaces non négligeables et de préférence
en pleine terre. Cependant, lorsqu’il est réalisé très en amont, une petite surface peut suffire.
Une simple jardinière sous une gouttière peut avoir une très bonne efficacité. Le jardin de
pluie en pleine terre est implantable quelle que soit la perméabilité du sol, car c’est le
complexe radiculaire qui va donner au sol sa capacité d’absorber les eaux pluviales dès lors
que le ratio (Surface active totale / Surface du jardin de pluie) donné par le tableau de l’item
« conception et dimensionnement » est respecté.
 Efficacité-robustesse :  De par le fait qu’il est visible et donc entretenu de par sa
fonction première d’espace vert, le jardin de pluie garde une bonne efficacité au cours du
temps. En outre, lorsqu’il est utilisé pour abattre les premiers volumes de pluie, le complexe
radiculaire rend le substrat perméable, ce qui permet de l’implanter même sur un sous-sol
relativement imperméable, contrairement aux dispositifs d’infiltration plus classiques (puits ou
tranchées). Un jardin de pluie correctement dimensionné permet relativement aisément de
déconnecter une parcelle du réseau.

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9 Coûts-bénéfices
Dans le bilan financier global d’une opération urbaine, il convient de considérer les postes listés dans
le tableau suivant (valeurs 2015) :

Coûts Bénéfices
Investissement Construction du jardin : Lutte contre les pollutions de la Seine :
Fourchette de coût de construction d’un R×40 €HT/m²jardin de pluie
jardin classique : 50 à 300 €HT/m² selon la
complexité, pour la partie dédiée à la Lutte contre les inondations par temps de pluie :
gestion des eaux pluviales. La fourchette Uniquement dans les zones concernées et si le jardin de
haute correspond aux espaces verts dont pluie permet une déconnexion
la part minérale l’emporte sur la part 480 €HT/m²jardin pour un stockage de 40cm de hauteur
végétale. 240 €HT/m²jardin pour un stockage de 20cm de hauteur

Interception des pollutions accidentelles :


Sur un impluvium susceptible de recevoir des pollutions
accidentelles : 1 €HT/m²impluvium

Subventions par l’agence de l’eau (10ème programme -


Réduction à la source des écoulements de temps de
pluie en zones urbaines - Collectivités) :
Pour les zones initialement branchées au réseau :
70% du prix des travaux limité à 30 €HT/m²déconnecté soit
21 €HT/m²deconnecté
Pour les autres zones, étude au cas par cas dans le
cadre d’appels à projet.

Subvention par la Région Ile de France : Sur les mêmes


critères que l’AESN, mais sans obligation que la zone soit
initialement branchée au réseau, la Région peut financer
40% des travaux visant à ne pas connecter un impluvium
donné par des dispositifs paysagers adaptés au
changement climatique. L’ensemble des subventions
(AESN+Région) ne peut pas dépasser 80% des travaux.
Exploitation Entretien : Absorption du carbone :
Coût moyen d’exploitation d’un jardin Couvert forestier : R’×0,15 kgCO2/an/m² jardin de pluie
classique à Paris : 8 €HT/m²/an soit R’×0,0019 €HT/an/m² jardin de pluie

Lutte contre les îlots de chaleur urbains :


Evapotranspiration pour un couvert type forestier :
R’×181 kWh/an/m²jardin de pluie
soit R’×33,55 €HT/an/m²jardin de pluie
 Simpluviumtotal 
avec
R'  Min(R;5,7)  Min ;5,7 
S 
 jardin de pluie 
Ombrage : 462 €HT/an/arbre adulte

Lutte contre les pollutions de la Seine :


R×7 €HT/an/m² jardin de pluie

Interception des pollutions accidentelles :


0,40 €HT/an/m²impluvium

Effet épuratoire (Pour les jardins bénéficiant d’une zone


humide permanente) :
1,13 €HT/an/m²zone humide

Autres services éco-systémiques (biodiversité, loisirs,


paysages etc.) :
Les estimations financières pourront être réalisées,
lorsque cela est possible à l’aide des méthodes fournies
par le Ministère en charge de l’écologie.

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10 Exemples

Jardin de pluie à Portland (Oregon-USA) :


Ce dispositif permet de déconnecter les eaux
de ruissellement des voiries (trottoir) et du
bâtiment (photo Mairie de Portland)

Jardin de pluie à Harrisburg (PA-USA) : Cette noue récupère les eaux de


ruissellement de la chaussée et bénéficie d’une esthétique particulièrement réussie.
(photo commune d’Harrisburg - harrisburgmagazine.com)

Jardin de pluie à Brisbane (CA-USA) : Avoisinant l’hôtel de ville, ce jardin récupère


les eaux de pluie du parking et du bâtiment (photo Nevue and Ngan Associates -
nevuengan.com)

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Jardinière à New-York (borough de Brooklyn-NY- Jardins de pluie sur le parvis de la Maison de
USA) : Ce dispositif permet de déconnecter les eaux de l’Horloge à Romainville en Seine-Saint-Denis (photo
ruissellement de la chaussée et du trottoir en servant Mairie de Paris, prise en hiver)
d’exutoire au caniveau (photo Crain's New York
Business - crainsnewyork.com).

Jardin de pluie au Lycée Saint Exupéry à Lyon (Photo Noue de récupération des eaux pluviales d’un parking
CERTU) : en centre-ville à Montréal (Canada) (photo Eco-
quartier Saint-Jacques).

Jardinières en pleine terre, dont certaines récupèrent Noue récupérant les


les eaux pluviales des espaces avoisinants du campus eaux du caniveau rue
de l’Université Jussieu (Paris 5ème) (photo Mairie de Fontaine à Asnières
Paris) (photo Mairie de Paris)

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