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1 Objectifs
Répondre à l’abattement volumique demandé par l’autorité municipale
Déconnecter du réseau d’assainissement, le pluvial de la voirie publique
Lutter contre les îlots de chaleur urbains
Embellissement de la ville
Interception des pollutions accidentelles
3 Définition
Une noue urbaine de récupération des eaux pluviales est un jardin de pluie adapté à la récupération
des eaux de ruissellement de voirie.
Niveaux de
4 Domaine d’application Service
L’expérience a montré que les techniques basées sur le végétal étaient les mieux 1 2 3 4
Plein effet
Plein effet
Plein effet
Contribue
adaptées pour gérer les eaux de ruissellement de voirie. En effet, ce sont celles qui
apportent le plus de services (abattement volumique et stockage des eaux des pluies
courantes et exceptionnelles, traitement chronique et accidentel des pollutions, et
autres services écologiques) pour un rapport efficacité/coût le plus élevé.
Cf. Fiche 4.2.
5 Conception et dimensionnement
Le principe de conception des noues urbaines est similaire à celui des jardins de pluie tel que
développé dans la fiche 4.2.1. Les jardins de pluie. Leur implantation est généralement longitudinale
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à la voirie qu’elles équipent, et située entre le trottoir et la chaussée. Sur la longueur, l’engouffrement
des eaux pluviales peut se faire depuis le caniveau comme depuis le trottoir. Il conviendra de
multiplier les points d’engouffrement sur la longueur pour en limiter l’impact sur les plantations. Un
engouffrement linéaire sur toute la longueur de la noue est optimal. Les engouffrements peuvent être
équipés de dispositifs de filtration, tel des grilles, afin de réduire les quantités de déchets solides
envoyés dans les noues. La densité végétale devra être adaptée à la taille de l’impluvium qui y est
connecté. La figure de la page suivante montre comment traiter les points singuliers où le ratio R
(surface active totale / surface de la noue) est plus grand.
Une noue doit pouvoir abattre au moins le volume de la pluie P1 (à Paris la pluie de 16 mm de lame
d’eau). Elle peut se prolonger de manière continue tout le long de la voirie, mais dans le cas où la
voirie possède une pente longitudinale forte, il convient de la morceler ou d’y implanter des biefs.
Les zones situées juste en aval des points d’engouffrement sont les plus sensibles. Dans les voies
très circulées, il peut être opportun d’y planter, de manière relativement dense, des espèces et un
substrat plus résistants aux pollutions chroniques, et en particulier au sel. Cette zone de plantation
permettra une phytoremédiation qui pourra protéger le reste de la noue, où pourront être plantées des
plantes moins résistantes. Cette zone constitue en outre le meilleur et le seul moyen de piéger une
éventuelle pollution accidentelle des eaux de ruissellement. En cas de pollution accidentelle (se
traduisant généralement en ville par l’afflux massif d’un hydrocarbure) la pollution piégée sera traitée
par remplacement des premiers centimètres de substrat et éventuellement par replantation des
espèces en ayant souffert.
Concernant le salage de voirie, il est à noter que le service municipal en charge ne le fait que sur les
grands axes, et non sur les voies de déserte. La plupart des plantes utilisées dans les espaces verts
urbains peuvent supporter quelques salages par an. Cependant, comme mentionné précédemment,
l’aval des points d’engouffrement pourra être plantés de plantes résistant au salage (cf. la liste sur la
fiche 4.2.1. Les jardins de pluie).
Schéma de principe de fonctionnement d’une noue urbaine de type « Portland » : Le dénivelé est alimenté
principalement par le caniveau de préférence en plusieurs points. Il peut aussi être alimenté par le ruissellement
du trottoir. Au moins jusqu’à la pluie P1 de 16 mm de lame d’eau précipitée (pluie dont le temps de retour
moyen est estimé à Paris à 6 mois), l’eau pluviale s’infiltre. Les dimensions de la noue, des bordures, de la
couche drainante et du dénivelé sont à choisir en fonction de la surface d’impluvium, de la perméabilité du sol,
de l’aspect paysager recherché et des espèces végétales choisies.
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Sortie de
véhicule
Points faibles dus à une plus forte convergence des eaux de ruissellement
trottoir
chaussée
Légende
Ligne de
Principe d’implantation d’une noue urbaine : L’eau de ruissellement
ruissellement pluvial alimente la noue de manière continue par surverse. Les points faibles de
Arbre la noue seront ses extrémités. La plus grande quantité d’eau de
ruissellement qui y converge, peut provoquer des désordres comme
l’apparition de boues fines (sédimentation ou apparition d’une
Arbuste ou « croute ») ou de flaques persistantes. Pour y remédier, il convient d’y
plante à faible densifier la végétation ou d’y implanter des espèces plus résistantes aux
développement Strate pollutions chroniques. Ces points peuvent être aussi légèrement
herbacée surélevés par rapport au reste de la noue.
Substrat végétal
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Plantes de
Plantes de sol
sol mésique
ou sec
détrempé
Plantes de sol
Plantes Plantes de sol
résistantes au sel mésique ou sec
humide
Exemple de principe d’implantation de végétaux dans une noue urbaine : Ce schéma montre une implantation
alliant des plantes de sol humide et de temps sec en fonction du nivellement. Une zone de végétaux de sol
détrempé a été planifiée en point bas. Juste à l’entrée de la noue, au point d’engouffrement, des plantes
supportant le salage des voiries, implantées assez densément, permettent de protéger le reste de la noue. C’est
dans cet espace notamment que seront captés les quelques déchets solides qui passeraient à travers la grille. Sur
le schéma en coupe, la profondeur de la noue est accentuée pour des raisons de compréhension.
abribus
4/8
velib
abribus
velib
WC
Principe d’implantation de noues urbaines sur un tronçon de voirie de 20 m de largeur : Les noues
permettent d’atteindre un ratio R=14. Les limites des impluviums de chaque noue sont matérialisées en trait
pointillé rouge, la pente longitudinale de la rue étant orientée vers la droite. Une bande d’accès aux places de
stationnement de 80 cm est préservée entre la chaussée et la bande technique contenant les noues sur le
trottoir du haut.
6 Entretien
Les noues urbaines doivent bénéficier d’un entretien similaire à celui de jardinières sur voirie. Comme
pour les jardinière, il est à noter l’intérêt que la largeur de la noue ne dépasse pas 2 mètres, afin que
le nettoyage (enlèvement des déchets) puisse être assuré le plus possible par le service en charge de
la propreté. Un suivi particulier sera réalisé sur les points d’engouffrement avec éventuellement,
remplacement du substrat et des essences en cas de pollution accidentelle.
Il est à noter que les noues de gestion des eaux pluviales installées en ville, sont moins sujettes au
vandalisme que les jardinières, malgré les déchets qu’elles reçoivent par le ruissellement.
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7 Avantages et inconvénients
Coût : Une noue ne coûte pas plus cher qu’une jardinière ornementale de voirie qui
n’aurait pas la fonction « pluie », tant à l’entretien qu’à l’investissement. Il est à noter qu’un
éventuel surcoût d’investissement ou d’exploitation lié à la fonction pluie de la noue par
rapport à une jardinière ornementale classique, peut être compensé par l’absence de
nécessité d’y implanter un arrosage automatique. En outre, par rapport aux dispositifs
d’infiltration sans plantes, le substrat est un milieu vivant qui permet d’éviter le colmatage, ce
qui en réduit l’entretien. Enfin il convient de noter que la déconnexion des eaux pluviales par
la réalisation de noues urbaines peut être subventionnée par l’Agence de l’eau.
Traitement de la pollution chronique : La noue peut être conçue pour la
phytoremédiation, notamment en cas de rejet vers le milieu naturel aquatique. Le voisinage
des points d’engouffrement peut être planté de végétaux plus résistants aux pollutions
(notamment le sel), ce qui permet de planter dans le reste de la noue des espèces choisies
pour leur caractère esthétique.
Traitement de la pollution accidentelle : En cas de pollution accidentelle, la surface du
substrat fixe la pollution et empêche sa diffusion à l’aval. Le substrat pollué peut ainsi être
récupéré et envoyé en décharge ad hoc.
Services écologiques : La noue apporte de nombreux services écologiques comme
l’embellissement du paysage urbain, la purification de l’air par les végétaux, l’absorption du
carbone, la protection de la biodiversité, la lutte contre le bruit, ainsi qu’un effet bioclimatique
certain (lutte contre les îlots de chaleur et puits de carbone). Le service écologique est
maximal en cas de présence de « zones humides » (épuration potentielle).
Sécurité : A l’aplomb d’un sous-sol sensible (présence de gypse ou de vides) certaines
précautions doivent être envisagées. Il peut être intéressant par exemple de limiter le ratio
(surface collectée / surface du jardin de pluie). Cependant, du fait que la plus grande partie
des eaux qui y sont amenées sont captées par le substrat végétal, seule une faible proportion
des eaux pluviales s’infiltre réellement, l’impact sur un sous-sol sensible est donc relativement
limité.
Adaptabilité : La noue nécessite des surfaces non négligeables et de préférence en pleine
terre. Cependant, lorsqu’elle est réalisée au plus proche du point de chute de la pluie, une
petite surface peut suffire. Une noue en pleine terre peut être implantée quelle que soit la
perméabilité du sol, car c’est le complexe radiculaire qui va donner au sol sa capacité
d’absorber les eaux pluviales dès lors que le ratio (surface d’impluvium actif / surface du jardin
de pluie) donné par le tableau de l’item « conception et dimensionnement » de la fiche 4.2.1.
Les Jardins de pluie est respecté.
Efficacité-robustesse : De par le fait qu’il est visible et donc entretenu de par sa
fonction première d’espace vert, la noue garde une bonne efficacité au cours du temps. En
outre, lorsqu’elle est utilisée pour abattre les premiers volumes de pluie, le complexe
radiculaire rend le substrat perméable, ce qui permet de l’implanter même sur un sous-sol
relativement imperméable, contrairement aux dispositifs d’infiltration plus classiques (puits ou
tranchées). Une noue correctement dimensionnée permet relativement aisément de
déconnecter une voirie du réseau.
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8 Coûts-bénéfices
Dans le bilan financier global d’une opération urbaine, il convient de considérer les postes listés dans
le tableau suivant (valeurs 2015) :
Coûts Bénéfices
Investissement Construction d’une noue : Lutte contre les pollutions de la Seine :
Fourchette de coût de construction d’une R×40 €HT/m²noue
noue : 100 à 300 €HT/m² selon la
complexité pour la partie dédiée à la Lutte contre les inondations par temps de pluie :
gestion des eaux pluviales. Uniquement dans les zones concernées et si la noue
permet une déconnexion
480 €HT/m² noue pour un stockage de 40cm de hauteur
240 €HT/m² noue pour un stockage de 20cm de hauteur
Effet épuratoire :
1,13 €HT/an/m²zone humide
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9 Exemples
Noues urbaines à Portland (Oregon-USA) : Ce dispositif permet une déconnection complète les eaux de
ruissellement de la chaussée et du trottoir. Les eaux de ruissellement de chaussée sont traitées par les
noues basses et que les eaux de ruissellement du trottoir par des noues plus hautes (photos et coupe
Mairie de Portland)
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