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Anatomie fonctionnelle appliquée

à l’ostéopathie crânienne
Dans la même collection

L’anneau pelvien, par. T. Liévois, ISBN : 2-84299-738-7.


Diagnostic ostéopathique général, par A. Croibier, ISBN : 2-84299-655-0.
Manipulations de la prostate, par J.-P. Barral, ISBN : 2-84299-654-2.
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Ostéopathie. Principes et applications ostéoarticulaires, par O. Auquier, ISBN : 978-2-84299-806-6.
Manipulations des nerfs crâniens, par J.-P. Barral, A. Croibier, ISBN : 2-84299-771-9.
Ostéopathie pédiatrique, par N. Sergueef, ISBN : 978-2-84299-971-9.
Traitement ostéopathique des lombalgies et lombosciatiques pour hernie discale, F. Ricard,
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Manipulations vasculaires viscérales, par J.-P. Barral, A. Croibier, ISBN : 978-2-8101-0095-8.

Du même auteur

L’Odyssée de l’iliaque, Paris : Spek éd., 1985


Le B.A.BA du crânien, Paris : Spek éd., 1986
La thérapie craniosacrée chez l’enfant, Paris : Spek éd., 1988
C0, C1, C2, Données physiologiques et normalisations, Paris : Spek éd., 1989
Normaliser la colonne sans « manipulation vertébrale », Paris : Spek éd., 1994
Approche ostéopathique des plagiocéphalies avec ou sans torticolis, Paris : Spek éd., 2004
Anatomie fonctionnelle
appliquée à l’ostéopathie
crânienne
Nicette Sergueef
Nicette Sergueef
Kinésithérapeute, Ostéopathe,
Associate Professor,
Midwestern University, Chicago College of Osteopathic Medicine
Department of Osteopathic Manipulative Medicine
555 31st Street
Downers Grove, IL 60515 USA

Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne


Responsable éditorial : Marie-José Rouquette
Éditeurs : Peggy Lemaire/Stéphanie Honoré/Laure Besson
Chefs de projet : Mafalda Colaço/Aude Cauchet
Conception graphique et maquette de couverture : Véronique Lentaigne
Illustration de couverture : © Nicette Sergueef
Dessins intérieurs : voir « Crédits illustrations » à la page 353
Photographies intérieures : © Nicette Sergueef à l’exception des figures 2.3, 2.4, 4.12, 11.6, 19.4, 19.13
voir « Crédits illustrations » à la page 353

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Photocomposition : SPI ISBN : 978-2-8101-0096-5


Imprimé en Italie par Trento ISSN : 1768-1995
Dépôt légal : novembre 2009
Avant-propos

La plupart des livres d’anatomie sont conçus pour évidentes. L’anatomie prend alors de plus en plus
étudier la médecine ; aucun n’est spécifique à l’étude d’importance dans l’approche ostéopathique et
de l’ostéopathie crânienne. Habituellement, l’ana- son étude devient passionnante.
tomie crânienne, à la différence de l’anatomie des À ce jour, il existe de nombreux ouvrages. Le
autres régions du corps, n’a pas encore été étudiée texte idéal serait probablement une compilation
par les étudiants en ostéopathie crânienne, et cette de tout ce qui a pu déjà être écrit. Toutefois, pour
anatomie semble difficile. La plupart des ouvra- l’ostéopathe, la description de l’anatomie ne peut
ges la présente soit d’une manière très complexe, se réduire à une simple description des structu-
décourageante, ou alors avec des descriptions res ; la structure permet la fonction, et l’anatomie
trop simplifiées, insuffisantes pour l’ostéopathe. ostéopathique doit être avant tout une anatomie
De surcroît, les aspects palpatoire et fonctionnel fonctionnelle. Une parfaite compréhension de la
autant que l’intérêt ostéopathique clinique ne structure et de son rapport avec la fonction per-
sont pas suffisamment valorisés. Dès lors, à voir met à l’ostéopathe de reconnaître une dysfonction,
leur désir de trouver un livre facile à consulter, qui parfois même avant que les symptômes associés à
comporte les bases anatomiques fondamentales cette dysfonction n’apparaissent. En effet, telle
à l’application du concept crânien, les étudiants est la définition de la dysfonction somatique :
m’ont inspiré cet ouvrage. “Impaired or altered function of related compo-
Selon Still, “The osteopath must remember that his nents of the somatic (body framework) system : skele-
first lesson is anatomy, his last lesson is anatomy and tal, arthrodial and myofascial structures, and their
all his lessons are anatomy.” [1] (« L’ostéopathe related vascular, lymphatic, and neural elements.”
doit se souvenir que sa première leçon est l’anato- (« Fonction perturbée ou altérée des composan-
mie, sa dernière leçon est l’anatomie et toutes ses tes associées au système somatique (structure de
leçons sont l’anatomie. ») corps) : squelettiques, structures arthrodiales et
En fait, plus l’étudiant progresse dans la pensée myofasciales et éléments vasculaires, lymphatiques
ostéopathique, plus il comprend l’importance et nerveux qui leur sont rattachés. » [2])
d’une bonne connaissance de l’anatomie. La L’histoire permet bien d’appréhender l’évolu-
multitude des techniques développées ici ou là tion d’une anatomie tout d’abord descriptive vers
dans l’approche thérapeutique manuelle est tou- une anatomie contemporaine plus fonctionnelle.
jours basée sur une solide vérité, à savoir celle de Hippocrate (496-370 av. J.-C.) et Aristote (385-
l’anatomie. La palpation pour la structure et la 322 av. J.-C.) sont souvent les premiers anatomis-
palpation pour la fonction sont essentielles au dia- tes auxquels on fait référence ; ils semblent avoir
gnostic ostéopathique. Et nous croyons qu’il est étudié l’anatomie sans dissection humaine. C’est
très difficile de réaliser ces palpations sans connais- Hérophile (environ 300 ans av. J.-C.) qui, le pre-
sance anatomique ou avec une connaissance ana- mier, base ses conclusions sur les dissections du
tomique insuffisante ou imprécise. En revanche, à corps humain [3]. Hérophile décrit le cerveau, les
chaque étape de la progression dans notre étude ventricules, les méninges. Il pratique la vivisection
de l’anatomie, la palpation devient plus facile et et différencie les veines des artères en observant
les liens entre les différentes régions du corps plus la présence ou l’absence de pulsations. Galien
Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
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X Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

(130-201), célèbre pour ses interventions sur les da Vinci qui sublime l’art et la précision du des-
gladiateurs romains et partisan d’une solide édu- sin anatomique d’après dissection et ses illus-
cation pour tout praticien, nous laisse un grand trations pourraient toujours être incluses dans
nombre de traités anatomiques. Toutefois, ses un ouvrage contemporain [7]. Pour permettre
écrits basés essentiellement sur des dissections la vision d’une pièce comme si l’on « tournait
animales comportent beaucoup d’erreurs relatives autour », il la dessine sous différents angles avec
à l’anatomie humaine ; pour autant son influence un sens élaboré de la perspective et il est proba-
persiste jusqu’à la Renaissance [4]. blement le premier à présenter des illustrations
En effet, avec l’effondrement de l’Empire romain, de coupes anatomiques [8]. Ses écrits démon-
l’enseignement des sciences médicales est aban- trent une extrême culture, la recherche du détail
donné. Tous les traités médicaux sont en latin, dans ses descriptions anatomiques ; ils valorisent
langue que seuls les religieux sont capables de lire aussi une approche fonctionnelle de l’anatomie
et avec des manuscrits conservés dans les monas- tout autant qu’une approche holistique du corps
tères, c’est l’Église qui devient le dépositaire du humain [9].
savoir médical de l’époque. Au Moyen Âge, ce Avec l’avènement du microscope, puis des moyens
sont donc les moines qui manifestent un regain radiologiques débute une vision de l’anatomie
d’intérêt pour la pratique médicale ; ils y mêlent qui va au-delà des limites visibles à l’œil nu. Plus
connaissances, mysticisme et astrologie, parfois au récemment, les avancées dans les technologies de
détriment de leurs pratiques religieuses [5]. En l’imagerie médicale et de la biologie cellulaire et
1162, pour pallier cet état de fait et éliminer les moléculaire offrent de nouveaux champs d’ex-
ordres religieux de la pratique médicale et chirur- ploration, et permettent une étude de l’anatomie
gicale, le Concile de Tours décrète que “Ecclesia du vivant, une anatomie en fonction. De fait, les
abhorret a sanguine” (« L’Église a horreur du premières descriptions faites dans la Grèce anti-
sang »). Toute dissection devient ainsi difficile et que sont parfois revues, tout comme le sont les
nécessite une permission spéciale de l’Église [6]. descriptions de structures fines altérées par les
Dès lors, trafics, profanations et querelles accom- moyens de conservation employés par le passé.
pagnent l’étude et l’enseignement de l’anatomie Surtout, l’anatomie contemporaine est plus pré-
et c’est seulement après la Révolution et l’Empire cise, les liens entre les différents systèmes mieux
que les Écoles de Médecine disposent de cadavres établis et les fonctions des structures mieux
en nombre suffisant pour étudier l’anatomie au définies.
moyen de dissections. Avec cet ouvrage, nous avons trois objectifs :
Longtemps, l’étude de l’anatomie se limite à l’ob- donner les bases anatomiques fondamentales à
servation, à l’étude des formes, à la différenciation l’application du concept crânien, donner des infor-
des structures ayant un aspect normal de celles qui mations complémentaires pour tout individu dési-
présentent un état pathologique. On comprend reux d’aller plus loin dans cette étude, et décrire
alors que les maladies ne sont plus seulement le l’intérêt ostéopathique clinique des informations
fait d’esprits malins, mais qu’elles sont associées à présentées avec, chaque fois que cela est possible,
des structures pathologiques, à des lésions organi- l’abord pratique des structures. Dans la présen-
ques. Le plus souvent, les anatomistes nomment tation du texte, trois styles différents mettent en
les structures selon leur forme (par exemple : valeur ces différentes données, et bien que l’os-
l’hippocampe), ou leur donne leurs propres téopathie crânienne soit un peu plus que le crâne,
noms (par exemple : la veine de Galien, la trompe nous nous limitons dans cet ouvrage à l’étude des
d’Eustache). structures du crâne.
C’est Gabriel Zerbi (1468-1505), un contem- “Thus it is far better to familiarize your eye and
porain de Leonardo da Vinci (1452-1519), qui hand with the normal before you can approach the
le premier publie un texte où les organes sont abnormal intelligently”. [10] (« Ainsi, c’est beau-
regroupés par systèmes [7]. Pour autant, c’est coup mieux de familiariser votre œil et votre main
Avant-propos XI

avec le normal avant de pouvoir approcher l’anor- [4] Tsafrir J, Ohry A. Medical illustration : from caves to
mal intelligemment. ») cyberspace. Health Info Libr J 2001 ; 18 : 99–109.
[5] Semur F, Seigneuric JB. Naissance de l’art dentaire
Mon souhait est que ce livre soit un ouvrage de moderne au XVIIIe siècle. Le rôle décisif de Pierre
référence en anatomie, facile et agréable à consul- Fauchard. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris).
ter, un outil précieux pour l’étudiant comme pour Stomatologie 2007 ; 22-000-A-10.
le praticien ostéopathe éternellement curieux. [6] Leblond S. Anatomistes et Résurrectionnistes en
France. Can Med Assoc J 1968 ; 99 : 368–70.
[7] Xie C, O’Leary JP. The first anatomists/artists. Am
Références Surg 1999 ; 65 : 899–900.
[1] Still AT. The philosophy and mechanical principles of [8] Tsafrir J, Ohry A. Medical illustration : from caves to
osteopathy. Kirksville, MO : Osteopathic Enterprise ; cyberspace. Health Info Libr J 2001 ; 18 : 99–109.
1986. p. 12. [9] Dunn PM. Leonardo Da Vinci (1452-1519) and
[2] Glossary of Osteopathic Terminology. In : Ward RC, reproductive anatomy. Arch Dis Child Fetal &
Ed. Foundations for Osteopathic Medicine. 2nd ed Neonatal Ed 1997 ; 77 : F249–51.
Baltimore : Williams and Wilkins ; 2003. p. 1249. [10] Still AT. Autobiography of Andrew T. Still. Kirskville,
[3] Dooley D. A dissection of anatomy. Ann R Coll Surg MO : AT Still ; 1908. p. 190. Reprinted, Colorado
Engl 1973 ; 53 : 13–26. Springs, CO : American Academy of Osteopathy ; 1981.
Chapitre 1
Ostéopathie crânienne
et anatomie

Selon le glossaire de l’American Academy of l’ostéopathie ne se limite à cette seule partie de


Osteopathy, l’ostéopathie est ainsi définie : l’organisme.
“A system of medical care with a philosophy that
combines the needs of the patient with current
practice of medicine, surgery, and obstetrics, and Mécanisme respiratoire primaire
emphasizes the interrelationships between struc-
ture and function, and an appreciation of the C’est sur le concept du « primary respiratory
body’s ability to heal itself” [1]. (« Un système mechanism » ou « mécanisme respiratoire pri-
de soins médicaux avec une philosophie qui maire » (MRP) de William Garner Sutherland
combine les besoins du patient avec la pratique DO, que repose l’ostéopathie crânienne, plus
en cours de la médicine, de la chirurgie, et de récemment nommée « Osteopathy in the Cranial
l’obstétrique, et qui met l’accent sur l’inter- Field » (« Ostéopathie dans le champ crânien »).
dépendance entre la structure et la fonction, « Primary » a deux significations. Tout d’abord,
et une appréciation de la capacité du corps à le sens de primitif, i.e. le premier dans un ordre
s’autoguérir. »). chronologique ou dans un processus de dévelop-
En effet, la philosophie ostéopathique est fondée pement. Enfin, le sens de principal, de ce qui est
sur l’holisme, i.e. l’interdépendance de toutes les de plus grande importance et de premier rang [2].
structures du corps et sur l’idée que la structure En choisissant le terme « respiratory », Sutherland
et la fonction sont indissociables. Classiquement, fait référence au processus de respiration interne,
quatre grands principes sont mis en valeur : à savoir les échanges entre les cellules des tissus
tMF DPSQT IVNBJO FTU VOF VOJUÏ GPODUJPOOFMMF et leur environnement. Quant au terme « mecha-
dynamique ; nism », il signifie le mouvement interdépendant
tMF DPSQT QPTTÒEF EFT NÏDBOJTNFT BVUPSÏHVMB- des tissus et des fluides organisés pour une finalité
teurs qui sont par nature autoguérisseurs ; spécifique [1].
tMBTUSVDUVSFFUMBGPODUJPOTPOUJOUFSDPOOFDUÏFTË Sutherland distingue respiration primaire et respi-
tous les niveaux ; ration pulmonaire. La première précède la seconde
tVOUSBJUFNFOUSBUJPOOFMTFCBTFTVSDFTQSJODJQFT et leurs fréquences, bien que parfois synchrones,
Selon le principe de l’holisme, toutes les parties sont le plus souvent différentes.
du corps sont interdépendantes les unes des autres En 1939, après une dizaine d’années d’enseigne-
et de fait sont toutes de grande importance. Ainsi, ment de son concept, William Garner Sutherland
des dysfonctions présentes au niveau du crâne DO publie « The cranial bowl ». Il expose les cinq
peuvent affecter l’axe vertébral et la posture. éléments qui constituent son modèle du MRP [3] :
Inversement, des problèmes de colonne peuvent tMBNPUJMJUÏJOIÏSFOUFBVDFSWFBVFUËMBNPFMMF
affecter les fonctions crâniennes. Cet ouvrage épinière ;
décrit l’anatomie crânienne, mais en aucun cas tMBGMVDUVBUJPOEVMJRVJEFDÏSÏCSPTQJOBM

Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne


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2 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

tMB NPCJMJUÏ EFT NFNCSBOFT JOUSBDSÉOJFOOFT FU de posture qui favorisent sa fluctuation. En fait,
intraspinales ; les liquides intracrâniens fluctuent au rythme du
tMBNPCJMJUÏBSUJDVMBJSFEFTPTEVDSÉOF MRP [7].
tMB NPCJMJUÏ JOWPMPOUBJSF EV TBDSVN FOUSF MFT
iliaques.
Mobilité des membranes
intracrâniennes et intraspinales
Motilité inhérente au cerveau
et à la moelle épinière Nommées aussi membranes de tension réciproque,
les membranes intracrâniennes et intraspinales
Parmi les cinq éléments du MRP, Sutherland accompagnent rythmiquement les déplacements
considérait la motilité inhérente au cerveau et du cerveau et de la moelle épinière, à la fréquence
à la moelle épinière comme la force motrice du de la motilité inhérente du tissu nerveux. En
MRP. En fait, depuis la publication du texte de même temps, elles contrôlent les déplacements
Sutherland, on montre bien que les cellules glia- du cerveau et permettent la fluctuation du liquide
les ont un mouvement spontané rythmique [4], cérébrospinal. De surcroît, par sa couche externe
et le mouvement du cerveau est aussi démontré périostée et par les duplications de sa couche
par IRM [5]. Ainsi, au stade où les vésicules céré- interne, la faux du cerveau, la tente du cervelet
brales primitives sont entourées de mésenchyme, et la faux du cervelet, la dure-mère relie les os du
puis au stade où les os du crâne commencent crâne entre eux. Par son prolongement spinal,
à s’organiser dans ce mésenchyme, la motilité qui contribue au core-link (lien central), la dure-
inhérente au système nerveux central se transmet mère relie le crâne au bassin. Ainsi, la dure-mère
aux tissus environnants. Le MRP s’organise, où contribue grandement à l’équilibre de la tension
tous les tissus sont impliqués dans une dynami- du système.
que commune. Puis, au fur et à mesure que l’in-
dividu grandit, la trame des tissus conjonctifs se
calcifie plus ou moins, et leur degré de flexibilité, Mobilité articulaire des os
très important chez les nourrissons et chez les du crâne
enfants, diminue chez les adultes. Toutefois, le
MRP existe toute la vie et peut être perçu par En 1898, Sutherland est étudiant à l’Ameri-
les ostéopathes. L’écoute du MRP et l’apprécia- can School of Osteopathy, l’école dont Still
tion de ses caractéristiques qualitatives et quan- est le fondateur et le président. Il a pour habi-
titatives constituent des éléments fondamentaux tude d’observer les os du crâne exposés dans
du diagnostic et du traitement en ostéopathie une vitrine, et un jour : “As I stood looking and
crânienne. thinking in the channel of Dr. Still’s philosophy,
my attention was called to the bevealed articu-
lar surfaces of the sphenoid bone. Suddenly there
Fluctuation du liquide came a thought – I called it a guiding thought
cérébrospinal – ‘beveled like the gills of a fish; indicating arti-
cular mobility for a respiratory mechanism.’ ”
Pendant la systole, le liquide cérébrospinal fluc- (« Comme je reste à regarder et à penser dans
tue des ventricules latéraux vers les troisième et le courant de la philosophie du Dr Still, mon
quatrième ventricules et vers le canal vertébral. attention est attirée par les surfaces articulaires
Pendant la diastole, l’inverse se produit [6]. biseautées de l’os sphénoïde. Soudain, une idée
Sécrété par les plexus choroïdes, le liquide céré- apparaît – je l’appelle une idée guide – ‘biseau-
brospinal est produit par une efflorescence des tées comme les ouïes d’un poisson ; indiquant
vaisseaux sanguins, et ce sont la pulsation des vais- une mobilité articulaire pour un mécanisme
seaux sanguins, la respiration et les changements respiratoire’ ») [8].
Chapitre 1. Ostéopathie crânienne et anatomie 3

Après quelques années, Sutherland définit les cranial concept in the science of osteopathy was his,
mouvements des os crâniens associés au MRP. Ils not mine” [9]. (« Si vous lisez attentivement les
se produisent sur deux temps. écrits du Dr. Andrew Taylor Still, vous verrez que
t-F UFNQT EF MJOTQJSBUJPO DSÉOJFOOF  QFOEBOU … le concept crânien de la science ostéopathique
lequel les structures médianes démontrent un était le sien et non le mien. »)
déplacement nommé flexion et les structu- Emmanual Swenderborg (1688–1772) semble
res latérales un déplacement nommé rotation aussi avoir inspiré Sutherland [10]. Cet homme de
externe. Pendant ce temps, les dimensions trans- sciences suédois étudie l’anatomie afin de trouver
versales du crâne augmentent et les dimensions l’âme. Dans une de ses publications majeures, The
verticales diminuent ; la flexion basilaire aug- Brain, écrite en 1743–1744, il décrit brillamment
mente au niveau de la synchondrose sphénoba- les mouvements du cerveau qui selon lui consis-
silaire qui s’élève et la base du sacrum se déplace tent en une succession d’expansion et de contrac-
postérieurement dans un mouvement de flexion tion [11]. Pour Swenderborg, cette animation
craniosacrale. rythmique manifeste l’interaction entre l’âme et
t-F UFNQT EF MFYQJSBUJPO DSÉOJFOOF  QFOEBOU le corps et unifie tous les autres mouvements de
lequel le déplacement des structures média- la vie organique. Dès lors, présente partout, elle
nes est nommé extension et le déplacement contribue au mouvement des membranes dura-
des structures latérales, rotation interne. Les les, à celui des os crâniens et de leurs sutures
dimensions transversales du crâne diminuent et dont l’aspect et les détails comme les interdigita-
les dimensions verticales augmentent. La flexion tions reflètent la variété des mouvements osseux.
basilaire diminue au niveau de la synchondrose Swenderborg décrit aussi les qualités pulsatiles du
sphénobasilaire qui s’abaisse ; la base du sacrum liquide cérébrospinal qui se transmet à l’ensemble
se déplace antérieurement dans un mouvement du corps, qui chemine au travers et entre les raci-
d’extension craniosacrale. nes et les fascicules des nerfs, et qui les accompa-
gne pour se propager à l’ensemble du corps. Pour
La flexion et l’extension craniosacrales décri- cet auteur, chaque artère, chaque veine et chaque
tes dans le MRP diffèrent parfois de la flexion fibre nerveuse suivent le courant du mouvement
et de l’extension anatomiques, avec lesquelles du cerveau [11].
elles ne doivent pas être confondues. Ses remarques sur la dure-mère sont particulière-
ment intéressantes : “that by virtue of its elasticity,
and in its capacity as a muscular tendon, it contri-
Mobilité involontaire du sacrum butes in a general way to the reciprocal expansive
entre les iliaques motion of the brain” (« qu’en vertu de son élas-
ticité, et par sa capacité en temps que tendon
Selon Sutherland, le mouvement du sacrum entre
musculaire, elle contribue d’une manière géné-
les iliaques décrit dans le MRP ne résulte pas d’une
rale au mouvement d’expansion réciproque du
activité volontaire. Pour lui, le core-link formé par
cerveau »). Notons que, au XVIIIe siècle, certains,
la dure-mère spinale qui relie le foramen magnum
comme Pacchioni, considèrent la dure-mère comme
de l’occiput au sacrum transmet et coordonne les
un muscle.
mouvements entre ces deux structures.
Ainsi, pendant la phase d’expansion du cerveau,
la dure-mère est étirée ; inversement pendant la
Swedenborg phase de contraction cérébrale, elle est relâchée.
De cette alternance rythmique, naît une « action
Dans l’élaboration de son concept, Sutherland réciproque », qui fournit à son tour « une puis-
reconnaît plusieurs influences. Tout d’abord celle sance réactive » et affecte le cycle alternatif du
de Still : “If you read the writings of Dr. Andrew mouvement d’expansion et de contraction céré-
Taylor Still carefully, you will find that…the brales [11].
4 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Selon Sutherland : “If you become a mechanic of the Les découvertes actuelles sur les oscillations
cranial mechanism by correcting a cranial lesion, de basse fréquence de la circulation sanguine,
you then become the pharmacist. There is no end to et leur rapport avec le système nerveux auto-
this thought. It is not a new thought. Swedenborg, nome montrent bien leur rôle dans l’homéo-
200 years ago, said there is movement of the brain. stasie [16]. Selon Magoun, “This cycle manifests
Have we anything totally new?” (« Si vous devenez as the cranial rhythmic impulse and represents
un mécanicien du mécanisme crânien en corrigeant a dynamic metabolic interchange in every cell,
une lésion crânienne, vous devenez alors le phar- with each phase of action.” « Ce cycle se mani-
macien. C’est une pensée sans fin. Cela n’est pas feste comme l’impulsion rythmique crânienne
une nouvelle pensée. Swenderborg, il y a 200 ans, et représente un échange métabolique dynami-
a dit qu’il y a un mouvement du cerveau. A-t-on que dans chaque cellule, à chaque phase d’ac-
quelque chose de totalement nouveau ? ») [10]. tion » [17].
En fait, ces oscillations peuvent être perçues au
niveau du crâne, mais aussi sur toutes les parties
Impulsions rythmiques du corps. Chaque structure du corps manifeste un
crâniennes mouvement biphasique en concomitance avec les
phases d’inspiration et d’expiration du MRP. En
Pour l’ostéopathe, la « respiration primaire » peut revanche, en présence d’une dysfonction somati-
être perçue sous la forme d’impulsions rythmi- que, la fréquence et la puissance de cette fonction
ques crâniennes (IRC). Ce terme défini en 1961 biphasique sont perturbées.
par les Woods fait référence à la sensation palpable Dans l’approche holistique d’un traitement
du MRP [12]. Cette composante dynamique, à ostéopathique, toutes les structures anatomi-
différentier de la respiration thoracique, consiste ques impliquées, les membranes, les ligaments,
en une sensation d’expansion du crâne pendant les fascias, les muscles, les os, les articulations
la phase d’« inspiration primaire » et une sensation et les viscères, tout comme le MRP et les IRC
de retour à la position initiale pendant la phase doivent être pris en compte durant le traitement.
d’« expiration primaire ». Les traitements manipulatifs qui utilisent le
Récemment, les IRC sont enregistrées en relation modèle crânien affectent le patient par leur effet
avec une oscillation de basse fréquence présente sur l’anatomie et la physiologie de la région, qui
dans la circulation sanguine : l’oscillation de Traube- visent à normaliser :
Hering-Mayer [13]. Une modulation de fréquence • la fonction nerveuse ;
des IRC de 20 % est objectivée [13] et les traite- • la fluctuation du liquide cérébrospinal ;
ments crâniens modifient cette oscillation [14, 15]. • les stases circulatoires ;
• les tensions membraneuses ;
• les dysfonctions articulaires.
« L’oscillation de Traube-Hering-Mayer a été mesurée
en association avec la pression artérielle, la fréquence De surcroît, ces traitements entraînent une
cardiaque, la contractilité myocardique, le flux sanguin réponse globale sur l’organisme par leur action
pulmonaire, le flux sanguin cérébral et du liquide céré- sur le système nerveux autonome (SNA). Tout
brospinal, et les flux sanguins périphériques prenant en traitement qui influence le MRP influence le
compte les activités thermorégulatrices. Ce phénomène SNA. De fait, les forces biodynamiques inhé-
impliquant tout le corps, avec une fréquence le plus rentes à l’individu sont sollicitées, ce qui résulte
souvent légèrement inférieure, et indépendante de la en une autorégulation globale, tout autant que
respiration présente une ressemblance frappante avec locale, à savoir le niveau précis de la dysfonction
le MRP. » [13].
considérée.

0001097444.INDD 4 10/16/2009 6:43:27 AM


Chapitre 1. Ostéopathie crânienne et anatomie 5

La physiologie humaine est dynamique. Bien


que plusieurs formes de thérapie manuelle
affectent les biorythmes, l’ostéopathie crâ-
nienne est la seule qui considère un rythme
inhérent au sujet comme moyen de trai-
tement. Habituellement, les autres modè-
les thérapeutiques s’intéressent à d’autres
rythmes, comme celui de la respiration
pulmonaire.

Anatomie
Selon Still : “An osteopath reasons from his
knowledge of anatomy. He compares the work of Fig. 1.1. Plans de l’espace.
the abnormal body with the work of the normal 1. coronal ;
2. transversal ;
body” [18]. (« Un ostéopathe raisonne à partir 3. sagittal médian.
de sa connaissance de l’anatomie. Il compare D’après Richter M, et al., Encycl Méd Chir, Stomatologie.
les actions d’un corps anormal avec celles d’un
corps normal »). “A knowledge of anatomy with
its application covers every inch of ground that is
necessary to qualify you to become a skillful and
tMFQMBODPSPOBM GSPOUBM EBOTMFRVFMTFUSPVWFOU
successful Osteopath…” [19]. (« Une connais-
les axes transversal et vertical ;
sance de l’anatomie et de ses applications couvre
tMF QMBO USBOTWFSTBM IPSJ[POUBM  EBOT MFRVFM TF
chaque pouce du terrain nécessaire afin de vous
trouvent les axes sagittal et transversal ;
qualifier pour devenir un Ostéopathe habile et
tMFQMBOTBHJUUBMEBOTMFRVFMTFUSPVWFOUMFTBYFT
efficace… »).
sagittal et vertical.
Ainsi, lors de l’examen du sujet debout, face à
Langage anatomique l’examinateur, la paume des mains tournée vers
l’avant et les pieds légèrement écartés, la position
En 1955, une nomenclature anatomique inter- d’un repère étudié est :
nationale est adoptée ; elle est révisée en 1998. tDSBOJBMFMPSTRVFMMFFTUEÏQMBDÏFWFSTMFIBVU
Il convient de l’utiliser ; nous indiquons le tDBVEBMFMPSTRVFMMFFTUEÏQMBDÏFWFSTMFCBT
plus souvent l’ancienne nomenclature entre tEJTUBMFMPSTRVFMMFFTUÏMPJHOÏFEVUSPOD
parenthèses. tQSPYJNBMFMPSTRVFMMFFTUSBQQSPDIÏFEVUSPOD
Pour décrire l’anatomie, le système de référence tWFOUSBMFMPSTRVFMMFFTUEÏQMBDÏFWFSTMBWBOU
utilise trois axes de référence : tEPSTBMFMPSTRVFMMFFTUEÏQMBDÏFWFSTMBSSJÒSF
tMBYFWFSUJDBM RVJFTUQFSQFOEJDVMBJSFBVTPM tMBUÏSBMFMPSTRVFMMFFTUEÏQMBDÏFMBUÏSBMFNFOU
tMBYFUSBOTWFSTBM RVJFTUIPSJ[POUBMFUQFSQFOEJ- tNÏEJBMF MPSTRVFMMF TF SBQQSPDIF EF MB MJHOF
culaire au précédent ; médiane.
tMBYFTBHJUUBMPSJFOUÏEBWBOUFOBSSJÒSF Ces définitions restent valables quelle que soit la
Ces trois axes permettent de définir les trois plans position du sujet. Ainsi, une grande aile de sphé-
de l’espace (figure 1.1) : noïde déplacée vers le haut est en position craniale
6 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Arcade sourcilière

Os frontal

Incisure
supraorbitaire (foramen)

Glabelle

Processus zygomatique
Nasion (de l’os frontal)
Os nasal

Orifice piriforme Processus frontal (du maxillaire)


Os zygomatique
Cornet nasal inférieur Foramen infraorbitaire
Crête nasale

Épine nasale antérieure


Processus zygomatique Processus alvéolaire
(du maxillaire)
Ligne oblique
Branche de la mandibule

Maxillaire Partie alvéolaire de la mandibule

Angle de la mandibule
Mandibule
Corps de la mandibule
Foramen mentonnier
Protubérance mentonnière Tubercule mentonnier

Fig. 1.2. Vue antérieure du crâne.


D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.

lorsque le sujet est debout ; elle reste en position os occipital, ethmoïde, sphénoïde et frontal ; 2 os
craniale lorsque le sujet est en décubitus dorsal. pairs et latéraux : les os pariétaux et temporaux ;
tMFviscérocrâne ou squelette facial formé de 13 os,
parmi lesquels 12 os sont pairs et latéraux : les
Présentation du crâne maxillaires, les palatins, les os zygomatiques, les
os lacrymaux, les os nasaux et les cornets infé-
Crâne vient d’un terme grec qui signifie casque. rieurs ; 1 os est impair et médian : le vomer.
Cela rend bien l’idée de protection qui lui est À ces 21 os, s’ajoute la mandibule qui n’appar-
associée : protection du système nerveux central, tient ni au neurocrâne ni au viscérocrâne, les
mais aussi des viscères de la face. trois osselets pairs de l’oreille moyenne (malleus
Typiquement, le crâne est divisé en deux parties : [marteau], incus [enclume] et stapès [étrier]),
tMFneurocrâne formé de 8 os qui entourent et pro- et l’os hyoïde, impair, suspendu sous la base
tègent le cerveau : 4 os impairs et médians : les crânienne, soit un total de 29 os (figure 1.2).
Chapitre 1. Ostéopathie crânienne et anatomie 7

Suture sphénosquameuse

Suture sphénopariétale Suture squameuse


Portion squameuse (de l’os temporal)
Suture coronale

Os pariétal
Ptérion

Suture
pariétomastoïdienne
Os frontal

Grande aile (de


l’os sphénoïde)

Suture
lambdoïde
Os lacrymal

Os nasal Astérion

Foramen
zygomaticofacial Os occipital

Os zygomatique
Suture
occipitomastoïdienne
Maxillaire Partie mastoïdienne de
l’os temporal
Processus mastoïdien

Portion alvéolaire Os tympanal (de l’os temporal)


(de la mandibule)
Processus styloïde
Foramen mentonnier Processus condylaire

Angle

Branche de la mandibule
Corps de la mandibule Processus zygomatique (de l’os temporal)

Processus temporal (de l’os zygomatique) Processus coronoïde

Fig. 1.3. Vue latérale du crâne.


D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.

Le neurocrâne est aussi divisé en deux parties : la tMPTGSPOUBM


voûte ou calvaria, d’origine membraneuse (figure tMFTPTQBSJÏUBVYSÏVOJTTVSMBMJHOFNÏEJBOFQBS
1.3), et la base, d’origine cartilagineuse (figure 1.4). la suture sagittale, et séparés de l’os frontal par
la suture coronale ;
Voûte tEFDIBRVFDÙUÏ MÏDBJMMFEFTPTUFNQPSBVYSÏV-
nie à l’os pariétal par la suture squameuse ;
La voûte est formée par des os plats réunis entre tMBQMVTFOBSSJÒSF MÏDBJMMFEFMPTPDDJQJUBMSÏVOJF
eux par des sutures. D’avant en arrière ce sont : aux os pariétaux par la suture lambdoïde.
8 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Épine nasale postérieure Fosse incisive


Palais dur (os maxillaire)

Arcade alvéolaire Palais dur (os palatin)

Ouverture nasale postérieure (choane)


Foramen grand palatin
Hamulus Foramen petit palatin
Processus pyramidal de l’os palatin Corps de l’os sphénoïde
Lame médiale du processus
ptérygoïde
Fosse ptérygoïde
Lame latérale du processus
Vomer ptérygoïde
Grande aile Fosse scaphoïde
(de l’os sphénoïde)
Orifice du canal Foramen déchiré (lacerum)
ptérygoïdien
Foramen ovale
Tubercule articulaire
Fosse mandibulaire Foramen épineux
Sillon de la trompe auditive (spinosum)

Canal carotidien
Processus styloïde
Foramen jugulaire
Foramen stylomastoïdien

Processus mastoïde

Incisure mastoïdienne
Partie basilaire de l’os
occipital

Canal hypoglosse
Tubercule pharyngien
Condyle occipital

Foramen magnum

Crête occipitale externe Ligne nuchale inférieure

Ligne nuchale supérieure

Protubérance occipitale externe

Fig. 1.4. Vue inférieure du crâne.


D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.

Base ailes du sphénoïde, l’écaille et la face antéro-


supérieure de la partie pétreuse des os tempo-
t-BCBTFDPOTJTUFFOUSPJTÏUBHFTRVJTBEBQUFOU raux ;
à la forme du cerveau (figure 1.5) : la fosse crâ- tMBfosse crânienne postérieure formée par la partie
nienne antérieure formée par l’os frontal, la lame postérieure du corps du sphénoïde, la face pos-
criblée de l’os ethmoïde et la partie antérieure térosupérieure de la partie pétreuse et la partie
du corps et les petites ailes du sphénoïde ; mastoïdienne des os temporaux, l’angle mastoï-
tMBfosse crânienne moyenne formée par le corps dien des os pariétaux, l’os occipital et le dos de
du sphénoïde, la face cérébrale des grandes la selle.
Chapitre 1. Ostéopathie crânienne et anatomie 9

Crête frontale
Crista galli Foramen cæcum
Partie orbitaire (de l’os frontal) Foramens de la lame criblée
Lame criblée

Processus clinoïde moyen Sillon chiasmatique


Processus Tubercule
clinoïde antérieur de la selle turcique
Petite aile Canal optique
(de l’os sphénoïde)
Fissure orbitaire
Grande aile supérieure
(de l’os sphénoïde) Foramen rond

Processus
Fosse hypophysaire clinoïde
postérieur
Dos de la selle
Orifice du canal Foramen
carotidien déchiré
Impression Foramen
trigéminale épineux

Gouttière et hiatus Foramen ovale


pour le nerf petit
pétreux Eminentia
arcuata

Gouttière et hiatus Tegmen


pour le nerf grand tympani
pétreux
Méat
acoustique
interne
Gouttière du sinus
pétreux inférieur
Foramen
jugulaire
Gouttière du sinus
sigmoïde
Tubercule
jugulaire
Canal de l’hypoglosse
Gouttière
Clivus du sinus transverse

Foramen magnum Crête occipitale interne

Protubérance occipitale interne

Fosse crânienne Os frontal


antérieure Os ethmoïde

Fosse crânienne
moyenne Os sphénoïde

Os temporal

Fosse crânienne
postérieure
Os pariétal

Os occipital

Fig. 1.5. Base crânienne.


D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy.

0001097444.INDD 9 10/16/2009 6:43:32 AM


10 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Vertex
Bregma

Stéphanion
Euryon

Ptérion

Ophryon

Glabelle Lambda

Nasion

Inion

Astérion
Prosthion

Entomion

Gnathion
Gonion

Fig. 1.6. Points craniométriques.


D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy.

Points craniométriques Astérion : de chaque côté du crâne, le point situé à la


jonction des sutures lambdoïde, occipitomastoïdienne et
La connaissance des points craniométriques est pariétomastoïdienne.
indispensable pour toute référence anthropomé- Basion : le point médian du bord antérieur du foramen
trique (figures 1.6 et 1.7). En orthodontie, ces magnum.
points sont utilisés pour étudier la morphologie Bregma : le point médian situé à la jonction des sutures
et la croissance du neurocrâne et du vicérocrâne, coronale et sagittale.
et pour évaluer l’indication et la progression d’un Entomion : bilatéralement, le point situé à la jonction des
traitement orthodontique. Toutefois, en raison de sutures pariétomastoïdienne et squameuse ; c’est aussi
variations individuelles, le repérage de ces points le sommet de l’angle mastoïdien de l’os pariétal.
est délicat et nécessite une parfaite connaissance Euryon : point latéral le plus saillant de la tête, à l’extré-
de l’anatomie crânienne [20] (figures 1.6 et 1.7). mité du plus grand diamètre transversal.
Glabelle : le point le plus saillant sur la ligne médiane de
La liste dans l’encadré ci-contre comporte les
l’os frontal, à environ 1 cm au-dessus du bord nasal.
points les plus fréquemment utilisés. u
Chapitre 1. Ostéopathie crânienne et anatomie 11

Staurion

Hormion

Basion

Opisthion

Fig. 1.7. Points craniométriques.


D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy.

u
Gnathion : le point le plus bas situé sur la ligne médiane Prosthion : le point médian le plus antérieur à la jonction
de la mandibule. des processus alvéolaires des maxillaires.
Gonion : le point le plus latéral et le plus bas de l’angle Ptérion : de chaque côté, le point à la jonction de la grande
de la mandibule. aile de l’os sphénoïde, de l’écaille de l’os temporal, de la
Hormion : le point médian situé à la jonction du bord face temporale de l’os frontal et de l’angle sphénoïdal de
postérieur du vomer et de l’os sphénoïde. l’os pariétal ; a le plus souvent grossièrement la forme
Inion : le sommet de la protubérance occipitale d’un H, et le ptérion forme la barre horizontale du H.
externe. Staurion : le point médian à la jonction de la suture pala-
Lambda : le point médian situé à la jonction des sutures tine transverse et de la suture intermaxillaire.
sagittale et lambdoïde. Stomion : le point médian de la jonction entre les lèvres
Nasion : le point médian à la jonction de la suture supérieures et les lèvres inférieures lorsque les lèvres
nasofrontale et de la suture internasale. sont jointes.
Opisthion : le point médian du bord postérieur du fora- Stéphanion : point de croisement entre la suture coro-
men magnum. nale et la ligne temporale inférieure.
Ophryon : le point médian intersourcilier. Vertex : point le plus haut de la tête.
12 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Références [11] Fuller DB. Swedenborg’s brain and Sutherland’s


cranial concept. The new philosophy 2008 ; 619–50
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Foundation, Inc. ; 1998. p. 163–4.
Chapitre 2
Os occipital

Os impair, médian, l’os occipital constitue le tiers


Normalement, la partie supérieure ou interpariétale de
postérieur de la base crânienne et la portion pos- l’écaille s’unit avec la partie inférieure ou cérébelleuse de
téro-inférieure de la calvaria (figure 2.1). l’écaille (aussi nommée supraoccipitale). Au XIXe siècle,
plusieurs descriptions de crânes péruviens font référence
à l’os des Incas quand cette partie interpariétale reste
Ostéogenèse isolée [3] (figure 2.3). Occasionnellement, cette partie
supérieure de l’écaille dérive de multiples centres d’os-
L’os occipital consiste en quatre parties : la partie sification qui ne s’unissent pas à la partie inférieure. Au
XVIIe siècle, Olaus Wormius décrit ces petits os surnumé-
basilaire ou basiocciput, les deux parties latérales
raires, d’où leur nom d’os wormiens [3] (figure 2.4).
ou exocciputs et la partie squameuse ou écaille
occipitale (figure 2.2).
Le basiocciput, les deux exocciputs et la partie Description
inférieure ou cérébelleuse de l’écaille procèdent
d’ossification endochondrale et dérivent de cinq L’os occipital présente à décrire quatre par-
centres cartilagineux primaires : un pour le basioc- ties qui circonscrivent le foramen magnum :
ciput, un pour chaque exocciput et deux pour le corps ou partie basilaire en avant, les parties
l’écaille. La partie supérieure ou interpariétale de latérales de chaque côté et la partie squameuse
l’écaille procède d’ossification de membrane et se en arrière. Cette dernière est la seule partie
développe dans le crâne membraneux à partir de palpable.
deux points d’ostéogenèse.
La réunion des parties inférieure et supérieure Corps ou partie basilaire
de l’écaille survient pendant le 3e mois de gesta-
De forme grossièrement quadrilatère, le corps est
tion, pour autant elle peut être incomplète à la
plus épais en avant qu’en arrière.
naissance.
Les synchondroses intraoccipitales postérieures Face externe (figure 2.5)
qui séparent de chaque côté l’écaille des exocci-
Environ 1 cm en avant du foramen magnum la
puts fusionnent entre 2 et 4 ans.
face externe du corps de l’os occipital présente le
Les synchondroses intraoccipitales antérieures tubercule pharyngien. Sur ce tubercule s’insèrent
qui séparent de chaque côté les exocciputs et le le ligament longitudinal antérieur et les fibres du
basiocciput fusionnent entre 7 et 10 ans [1]. fascia pharyngobasilaire. En avant du tubercule,

À la naissance, les condyles occipitaux sont


toujours formés de deux parties situées de part Chez l’embryon, la notochorde est la chorde fibrocellu-
et d’autre des synchondroses intraoccipitales laire axiale à partir de laquelle se développe la colonne
antérieures. Toute force excessive appliquée vertébrale primordiale ; d’autres traces de la notochorde
sur les condyles avant leur ossification peut persistent chez l’adulte au niveau du nucleus pulposus
causer une dysfonction intraosseuse [2]. des disques intervertébraux.

Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne


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14 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Suture sphénosquameuse

Suture sphénopariétale Suture squameuse


Portion squameuse (de l’os temporal)
Suture coronale

Os pariétal
Ptérion

Suture
pariétomastoïdienne
Os frontal

Grande aile (de


l’os sphénoïde)

Suture
lambdoïde
Os lacrymal

Os nasal Astérion

Foramen
zygomaticofacial Os occipital

Os zygomatique
Suture
occipitomastoïdienne
Maxillaire Partie mastoïdienne de
l’os temporal
Processus mastoïdien

Portion alvéolaire Os tympanal (de l’os temporal)


(de la mandibule)
Processus styloïde
Foramen mentonnier Processus condylaire

Angle

Branche de la mandibule
Corps de la mandibule Processus zygomatique (de l’os temporal)

Processus temporal (de l’os zygomatique) Processus coronoïde

Fig. 2.1. L’os occipital constitue le tiers postérieur de la base crânienne et la portion postéro-inférieure de la calvaria.
D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy.

une petite dépression marque un vestige de la Face interne


notochorde : c’est la fossette notochordale. La face interne, endocrânienne, se continue vers le
En arrière du tubercule pharyngien, d’avant en haut avec la face postérieure du corps de l’os sphé-
arrière, s’insèrent la membrane atlanto-occipitale noïde pour constituer le clivus. Elle forme la gout-
antérieure et tout près du bord du foramen magnum tière basilaire (figure 2.7) qui supporte la moelle
le ligament de l’apex de la dent de l’axis (figure 2.6). allongée et la partie inférieure du pont ; elle en est
De chaque côté du corps, d’avant en arrière, s’in- séparée par la dure-mère et le liquide cérébrospinal.
sèrent les muscles long de la tête et droit antérieur Sur le bord postérieur s’insèrent le ligament occi-
de la tête. pitotransversaire (cruciforme) et le faisceau médian

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Chapitre 2. Os occipital 15

Partie supérieure
de l'écaille

Ligne d'union
entre les parties
supérieure
et inférieure
de l'écaille
Partie inférieure
de l'écaille

Centre de Kerckring
Fig. 2.4. Os wormiens.
D’après Saxena SK, et al., J Anat 1986.
Partie latérale
(Exocciput)

Partie basilaire
(Basiocciput)

Fig. 2.2. Ostéogenèse de l’os occipital.


D’après Williams PL, Gray’s Anatomy, 38th edition.

1
2

Fig. 2.3. Os des Incas ou os interpariétal. Fig. 2.5. Corps de l’os occipital : face externe.
D’après Saxena SK, et al., J Anat 1986. 1. fossette notochordale ;
2. tubercule pharyngien.

de la membrane tectoriale (occipito-axoïdienne). Bord antérieur


Cette membrane est le prolongement supérieur du
Le bord antérieur correspond à la face quadrila-
ligament longitudinal postérieur [4] et au niveau
tère qui s’articule avec la face postérieure du corps
de son insertion occipitale, ses fibres se mêlent à
du sphénoïde. C’est la synchondrose sphéno-
celles de la dure-mère crânienne [5] (figure 2.8).
occipitale (sphéno-basilaire) qui, chez l’adulte,
De chaque côté de la partie basilaire, un petit sillon est ossifiée. (Voir Chapitre 17, page 211).
de 2 à 3 mm complète celui situé sur le rocher
pour loger le sinus pétreux inférieur.

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16 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Os temporal, Pore acoustique interne


Foramen magnum, partie pétreuse
bord postérieur

Os occipital, partie basilaire

Membrane tectoriale
Membrane atlanto-occipitale
antérieure
Ligament de l’apex
Membrane atlanto-occipitale Ligament occipitotransversaire
postérieure
Dent de l’axis
Artère vertébrale
Premier nerf spinal cervical
Arc antérieur de l’atlas
Arc postérieur de l’atlas Cartilage articulaire
Traces du disque intervertébral
Ligament transverse
Ligament Corps de l’axis
transverso-axoïdien

Ligament jaune Ligament longitudinal postérieur

Ligament longitudinal antérieur

Fig. 2.6. Insertions occipitales.


D’après Standring S, Gray’s Anatomy, 39th edition.

Bord postérieur
2
1 Le bord postérieur constitue la limite antérieure
du foramen magnum. Le milieu de ce bord est le
basion (figure 2.7).
En arrière du ligament occipitotransversaire, le
3 ligament de l’apex de la dent de l’axis relie le bord
antérieur du foramen magnum à l’apex de la dent
de l’axis (figure 2.6).

Sur une radiographie, en vue latérale, l’intervalle entre


le basion et l’apex de la dent de l’axis doit être inférieur
à 12 mm [6].

Parties latérales
Situées entre la partie basilaire et l’écaille, les par-
Fig. 2.7. Corps de l’os occipital : face interne.
1. gouttière basilaire ; ties latérales de l’os occipital limitent latéralement
2. sillon du sinus pétreux inférieur ; le foramen magnum. Elles s’articulent avec l’atlas
3. basion. par leur face inférieure.

Bords latéraux Face externe (figure 2.9)


Très épais, ils sont taillés en biseau aux dépens Chaque partie latérale présente médialement
de la face externe. Ils s’articulent avec la partie un condyle occipital, qui s’articule avec la cavité
pétreuse des os temporaux pour former les sutures glénoïdale de l’atlas. De forme ovale, convexe
pétro-occipitales ou pétrobasilaires. d’avant en arrière et de dedans en dehors, à

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Chapitre 2. Os occipital 17

Ligament Foramen jugulaire


occipitotransversaire
Processus
Foramen magnum, transverse de l’atlas
bord antérieur
Ligament alaire Membrane tectoriale

Ligament transverse
Capsule articulaire de l’articulation Ligament longitudinal
atlanto-axoïdienne postérieur
Ligament
transverso-axoïdien

Fig. 2.8. Insertions occipitales.


D’après Standring S, Gray’s Anatomy, 39th edition.

Les condyles occipitaux mesurent entre 16,7 et 30,6 mm


de long, 6,5 et 15,8 mm de large, pour une hauteur
comprise entre 5,8 et 18,2 mm (9,2 mm en moyenne).
Dans plus de 50 % des cas, ils sont de forme ovale.
3 Toutefois, ils peuvent être réniformes, triangulaires ou
présenter des déformations [7].

Les condyles occipitaux ne sont pas palpa-


bles. Pour toute normalisation des condyles
et de l’interligne occipito-atloïdien, notez la
position relativement antérieure des condyles.
2 1 Lorsque le sujet est en décubitus, et que le
praticien place les mains sous la tête du sujet,
Fig. 2.9. Partie latérale de l’os occipital : face externe. les doigts allongés sur l’écaille occipitale, les
1. condyle occipital ; condyles occipitaux sont visualisés en avant de
2. vestige de la synchondrose intraoccipitale antérieure ;
3. insertion du ligament alaire.
l’écaille et non dans le prolongement du bout
des doigts (figure 2.10).

grand axe dirigé en avant et en dedans, le condyle


occipital présente souvent un rétrécissement à sa En avant et en dehors du condyle, un orifice est
partie moyenne ; c’est un vestige de la synchon- visible au fond de la fosse condylaire antérieure,
drose intraoccipitale antérieure. c’est l’orifice du canal du nerf hypoglosse (canal
Médialement, le condyle présente une surface condylien antérieur) (figure 2.11). En arrière du
d’environ 3 mm de hauteur où s’insèrent en avant condyle, la fosse condylaire postérieure est parfois
le ligament alaire (occipito-odontoïdien latéral) et perforée par le canal condylaire dans lequel che-
en arrière le faisceau latéral de la membrane tecto- mine une veine émissaire qui se jette dans le sinus
riale (occipito-axoïdienne). sigmoïde (figure 2.12).

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18 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

En dehors du segment postérieur des condyles,


une surface rugueuse donne insertion au muscle
droit latéral de la tête.

Le nerf hypoglosse (XII) sort du crâne, entouré d’un plexus


veineux, en traversant obliquement la base du condyle occi-
pital vers le dehors et l’avant. C’est autour de ce nerf que
s’organise l’ossification de la synchondrose intraoccipitale
antérieure pour constituer le canal du nerf hypoglosse. Ce
nerf innerve tous les muscles intrinsèques et extrinsèques
de la langue à l’exception du muscle palatoglosse qui est
innervé par le nerf vague (X). Les dysfonctions de la syn-
chondrose intraoccipitale antérieure peuvent affecter le
nerf hypoglosse et la fonction motrice de la langue, ce qui
provoque chez le nourrisson des difficultés de succion.

Face interne (figure 2.13)


Fig. 2.10. Les condyles occipitaux sont situés en avant des
doigts du praticien. Sur le versant médial de sa partie antérieure, la face
interne présente une saillie importante, le tubercule
jugulaire. La taille et la forme de ce tubercule sont
très variables [8]. Le plus souvent ovoïde, il mesure
environ 1,35 cm de long et 1,1 cm de large [9]. Sous
cette saillie, se trouve le canal du nerf hypoglosse
dont l’orifice endocrânien est visible à la partie infé-
rieure de la face médiale du tubercule jugulaire.
En avant et en dehors du tubercule jugulaire appa-
raît le prolongement du sillon du sinus pétreux
inférieur.
Fig. 2.11. Canal du nerf hypoglosse.
1 4
3 2

Fig. 2.13. Partie latérale de l’os occipital : face interne.


1. processus jugulaire ;
2. tubercule jugulaire ;
canal du nerf hypoglosse ;
3. sillon des nerfs glossopharyngien (IX), vague (X)
et accessoire (XI) ;
Fig. 2.12. Fosse condylaire postérieure et canal condy- 4. sillon du sinus pétreux inférieur ;
laire (t). incisure jugulaire.

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Chapitre 2. Os occipital 19

En arrière du tubercule jugulaire, un sillon obli- Bord latéral


que en avant et en dehors abrite les nerfs glosso-
Presque en son milieu, la saillie du processus jugulaire
pharyngien (IX), vague (X) et accessoire (XI),
s’articule avec la facette jugulaire de l’os temporal. En
lesquels se dirigent vers le foramen jugulaire (trou
avant du processus, l’incisure jugulaire limite avec le
déchiré postérieur).
bord postérieur du rocher le foramen jugulaire (Voir
Plus en arrière, une large gouttière répond à la page 23). Le processus intrajugulaire (épine jugu-
partie terminale du sinus latéral. Latéralement laire) est visible sur la partie antérieure de l’incisure.
et d’avant en arrière, cette gouttière est définie
En arrière du processus jugulaire, le bord laté-
par deux saillies, le processus intrajugulaire et
ral s’articule avec la partie mastoïdienne de l’os
le processus jugulaire. Ce dernier constitue la
temporal. Il participe ainsi à la constitution de la
limite postérieure du foramen jugulaire (figure
suture occipitomastoïdienne dont il forme la par-
2.14).
tie horizontale.
Bords antérieur et postérieur
Aucune démarcation n’indique les bords anté- Écaille
rieur et postérieur. Les parties latérales se conti- De forme convexe en arrière, l’écaille occipitale pré-
nuent en avant avec le corps et en arrière avec sente deux faces, quatre bords et quatre angles.
l’écaille de l’os occipital.
Face externe (figure 2.15)
Bord médial
Au centre de l’écaille, la protubérance occipi-
Il constitue la limite latérale du foramen mag- tale externe et son sommet l’inion forment une
num. Le pourtour du foramen magnum consti-
tue avec les sutures et la base crânienne les
zones où l’adhérence dure-mérienne est la plus 1
forte [5].
3
3

1 4 4

2
3
4 5
5

6
5

6
2

Fig. 2.14. Foramen jugulaire : orifice endocrânien (côté


droit). Fig. 2.15. Écaille de l’os occipital : face externe.
1. fissure pétro-occipitale ; 1. protubérance occipitale externe ;
2. processus intrajugulaire de l’os occipital ; 2. crête occipitale externe ;
3. processus intrajugulaire de l’os temporal ; 3. lignes nuchales suprêmes ;
4. fosse jugulaire ; 4. lignes nuchales supérieures ;
5. processus jugulaire de l’os occipital ; 5. lignes nuchales inférieures ;
6. suture occipitomastoïdienne. 6. opisthion.

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20 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

saillie facilement palpable sur laquelle s’insère le Ces crêtes résultent des tractions produites
ligament nuchal (ligament cervical postérieur). par les muscles de la région postérieure du cou
Pour autant, sa forme très variable limite son inté- (figure 2.16) :
rêt en craniométrie [10]. De cette protubérance tFOUSFMFTMJHOFTOVDIBMFTTVQSÐNFFUTVQÏSJFVSF
part une crête médiane verticale, la crête occipi- s’insèrent médialement le trapèze et latérale-
tale externe ; elle relie la protubérance au foramen ment les chefs cléido-occipital et sterno-occipital
magnum, et donne aussi insertion à des fibres du du muscle sterno-cléido-mastoïdien ;
ligament nuchal. tKVTUF FO EFTTPVT EV UJFST MBUÏSBM EF MB MJHOF
De chaque côté de l’écaille, de haut en bas, s’ob- nuchale supérieure se fixe le splénius de la tête ;
servent plusieurs crêtes transversales : tFOUSFMFTMJHOFTOVDIBMFTTVQÏSJFVSFFUJOGÏSJFVSF
tMFT MJHOFT OVDIBMFT TVQSÐNFT MJHOFT DPVSCFT s’insèrent médialement le muscle semi-épineux
occipitales suprêmes), peu marquées, donnent de la tête (grand complexus) et latéralement le
insertion au ventre occipital du muscle occipi- muscle oblique supérieur de la tête (petit obli-
tofrontal (muscle occipital) ; que de la tête) ;
tMFT MJHOFT OVDIBMFT TVQÏSJFVSFT MJHOFT DPVSCFT tFO BWBOU EF MB MJHOF OVDIBMF JOGÏSJFVSF TBUUB-
occipitales supérieures) s’étendent de chaque chent médialement le muscle petit droit posté-
côté de la protubérance occipitale externe ; rieur de la tête et latéralement le muscle grand
tMFT MJHOFT OVDIBMFT JOGÏSJFVSFT MJHOFT DPVS- droit postérieur de la tête.
bes occipitales inférieures) partent de la crête Sur tout le bord postérieur du foramen magnum,
occipitale externe ; tout d’abord transversa- la ligne d’insertion de la membrane atlanto-occipi-
les, elles se dirigent ensuite obliquement en tale postérieure est bien visible. Cette membrane
bas et en dehors en direction de l’incisure relie le bord postérieur du foramen magnum au
jugulaire. bord supérieur de l’arc postérieur de l’atlas et

Protubérance occipitale externe


Trapèze
Petit droit postérieur de la tête
Ligne nuchale suprême
Semi-épineux de la tête
Ligne nuchale supérieure
Chef occipital
Oblique supérieur de l’occipitofrontal
Sterno-cléido-mastoïdien
Splénius de la tête

Ligne nuchale inférieure


Crête occipitale externe
Grand droit postérieur de la tête
Droit latéral de la tête Processus jugulaire
Canal condylaire Fosse condylaire
Ligament alaire Condyle
Canal du nerf hypoglosse
Droit antérieur de la tête
Long de la tête Tubercule pharyngien

Fig. 2.16. Insertions occipitales.


D’après Standring S, Gray’s Anatomy, 39th edition.

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Chapitre 2. Os occipital 21

limite les mouvements d’hyperflexion cervicale


Classiquement, le ligament nuchal est présenté comme
(figure 2.6). À l’opposé du basion, le point situé une lame fibreuse sagittale séparant les muscles posté-
au milieu du bord postérieur du foramen magnum rieurs du cou [11]. Il s’étend de la protubérance occipi-
est l’opisthion. tale externe jusqu’au processus épineux de C7 où il se
prolonge caudalement par le ligament interépineux [12].
Toute la surface de l’écaille occipitale située Plus récemment, on lui décrit des insertions occipitales
sous la ligne nuchale suprême est recouverte non seulement médialement sur la crête et la protubé-
par des muscles dont les insertions cauda- rance occipitales externes, mais aussi bilatéralement
les sont comprises entre C1 et D12. Chez le par deux lames qui se fixent sur les lignes nuchales
nourrisson qui essaie de relever la tête, la trac- inférieures. Ce système semble jouer un rôle important
tion exercée par ces muscles structure l’écaille dans la stabilité de la tête pendant les rotations cervi-
occipitale. Puis avec l’acquisition d’une pos- cales [13].
ture bipède, cette action musculaire est main- Par ailleurs, entre les première et seconde vertèbres
tenue pendant des périodes plus longues. Chez cervicales, un faisceau de fibres provenant du ligament
l’adolescent et l’adulte, cela conduit parfois à nuchal se prolonge jusqu’à la dure-mère spinale posté-
des états de fatigue et ce d’autant plus que rieure. Ainsi, les dysfonctions de ces tissus associées
l’occiput présente une dysfonction. Dès lors, aux whiplash et autres traumatismes cervicaux pour-
pour favoriser la fonction des muscles occipi- raient contribuer aux troubles décrits par les patients
taux en recréant des bras de levier satisfaisants, tels que les douleurs cervicales chroniques, maux de
la normalisation de toute dysfonction somati- tête, difficultés pour se concentrer et troubles de la
que occipitale est indispensable. mémoire [13].

Les muscles occipitofrontal, sterno-cléido-


mastoïdien et splénius de la tête s’insèrent à
cheval sur l’occiput et le temporal. Ils peu- 4
vent être affectés et peuvent affecter la suture
occipitomastoïdienne. 7

Spontanément, en position de décubitus dor- 1


sal, nous recherchons une position de confort 5
cervical où les muscles de la région posté-
rieure du cou sont relâchés. De fait, dans une
approche ostéopathique fonctionnelle, nous
conservons cette position de confort lors
des palpations pour la structure et des pal-
pations pour la fonction. Ainsi, la perception
du mécanisme respiratoire primaire est plus 6
2
facile car le relâchement musculaire améliore
la compliance intraosseuse. 8

Face interne (figure 2.17) 3

Fortement concave, cette face semble divisée en Fig. 2.17. Écaille de l’os occipital : face interne.
quatre fosses avec une saillie centrale, la protubé- 1. protubérance occipitale interne ;
rance occipitale interne. De cette protubérance 2. crête occipitale interne ;
part une crête qui se dirige vers le foramen mag- 3. surface vermienne ;
4. sinus sagittal supérieur ;
num, c’est la crête occipitale interne. Près du 5. sinus transverse ;
foramen magnum, sa bifurcation limite une petite 6. angle latéral de l’écaille ;
surface triangulaire en regard du vermix cérébel- 7. bord supérieur de l’écaille ou bord pariétal ;
leux, c’est la surface vermienne. 8. bord inférieur de l’écaille ou bord mastoïdien.

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22 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Au-dessus de la protubérance, un large sillon table interne ; dans son tiers latéral, il est taillé en
médian longe le sinus sagittal supérieur. De part biseau aux dépens de la table externe.
et d’autre de la protubérance partent deux sillons
horizontaux pour les sinus transverses. Le plus Parfois, la suture lambdoïde subit une compression
souvent, le sillon du sinus sagittal supérieur se pendant la vie fœtale, lors de l’accouchement ou après
continue avec le sillon du sinus transverse droit la naissance avec la position de sommeil en décubitus
[14], alors que le sillon du sinus transverse gau- dorsal. Une plagiocéphalie postérieure non synostotique
che continue le sinus droit. Au niveau des angles peut en résulter. Selon l’emplacement de la compres-
latéraux de l’écaille occipitale, les sillons des sinus sion, la plagiocéphalie peut être unilatérale ou bilaté-
transverses se prolongent par les sillons des sinus rale. Lorsque survient une ossification prématurée de la
sigmoïdes qui se terminent au niveau du foramen suture lambdoïde, c’est une craniosynostose ou synos-
jugulaire. tose de la suture lambdoïde avec comme conséquence
une plagiocéphalie postérieure synostotique. (Voir
Sur les berges des sillons transverses s’insère la Chapitre 6, page 88)
grande circonférence de la tente du cervelet ; les
bords du sillon du sinus sagittal supérieur donnent
insertion à la faux du cerveau et ceux de la crête Bord inférieur
occipitale interne au bord postérieur de la faux du
cervelet. Ces cloisonnements dessinent les quatre Le bord inférieur ou bord mastoïdien est oblique en
fosses occipitales : les deux fosses cérébrales au- bas et en avant. Il prolonge le bord supérieur avec
dessus des sillons des sinus transverses et les fosses lequel il forme l’angle latéral de l’écaille. Il s’articule
cérébelleuses au-dessous. avec la partie mastoïdienne de l’os temporal pour
former la partie verticale de la suture occipitomas-
toïdienne (OM). Vers l’avant, il se continue avec le
La protubérance occipitale interne peut être bord latéral de la partie latérale de l’occiput.
visualisée à peu près en regard de la protubé-
rance occipitale externe. Le sinus transverse Notez que la suture OM comporte deux parties
est localisé au moins 1,5 mm au-dessus de la (figure 2.18) :
ligne nuchale supérieure [15]. Fréquemment, tVOFQBSUJFWFSUJDBMFGPSNÏFQBSMBSUJDVMBUJPOFOUSF
le sinus transverse droit est plus haut que le le bord inférieur mastoïdien de l’écaille occipitale
droit [16].

1 5
En Grèce, 300 ans av. J.-C., Hérophile est un des
premiers anatomistes à baser ses conclusions sur les 2
dissections du corps humain. Il décrit cette zone de
confluence des sinus au niveau de la protubérance occi-
pitale externe, de fait nommée pressoir d’Hérophile ou
torcular. Pour autant, la confluence des sinus n’est pas
3
toujours présente et des cloisonnements dure-mériens
plus ou moins complets peuvent exister [17]. Le drai-
nage du sinus sagittal supérieur dans le sinus trans-
verse droit est identifié dès la vie fœtale [16].
4

Bord supérieur
Fig. 2.18. Suture occipitomastoïdienne (OM) : vue
De chaque côté, le bord supérieur ou bord pariétal inférieure.
s’étend de l’angle occipital supérieur à l’angle occi- 1. partie verticale de l’OM ;
2. pivot CSM ;
pital latéral. Dentelé, il s’articule avec l’os pariétal 3. partie horizontale de l’OM ;
et forme la suture lambdoïde. Dans ses deux tiers 4. processus jugulaire ;
médiaux, il est taillé en biseau aux dépens de la 5. processus mastoïde.

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Chapitre 2. Os occipital 23

et le segment postérieur du bord postérieur occi- De chaque côté du crâne, l’angle latéral est situé
pital de la partie mastoïdienne de l’os temporal ; à la jonction de trois sutures : suture lambdoïde,
tVOFQBSUJFQMVTIPSJ[POUBMFGPSNÏFQBSMBSUJDV- suture pariétomastoïdienne et suture OM. Le
lation entre le bord latéral de la partie latérale point de rencontre de ces trois sutures correspond
de l’os occipital, i.e. le segment situé en arrière à l’astérion.
du processus jugulaire, et le segment antérieur
du bord postérieur occipital de la partie mastoï-
dienne de l’os temporal. Dans la procédure de la compression du
4e ventricule (CV4) [19], les éminences thé-
Il peut exister un changement d’orientation des
nars du praticien contactent les angles laté-
biseaux des bords occipitaux et mastoïdiens. Dans raux de l’os occipital, médialement à la suture
la partie verticale de la suture, le bord de l’écaille OM (figure 2.20). Notez que les bords situés
occipitale peut présenter un biseau aux dépens de de part et d’autre du sommet de l’angle
la table externe, alors que dans la partie plus hori- latéral, i.e. la partie latérale du bord pariétal
zontale le biseau du bord inférieur mastoïdien de et le bord mastoïdien de l’écaille occipital,
l’écaille occipitale est plus aux dépens de la table présentent des biseaux aux dépens de la table
interne. Les biseaux sont inversés pour l’os tempo- externe qui autorisent la compression.
ral. Le point où l’orientation des biseaux change
est situé au changement d’orientation dans l’espace
des deux parties de la suture et se nomme le pivot Foramen jugulaire
condylosquamomastoïdien (pivot CSM) [18].
En fait, le foramen jugulaire (trou déchiré pos-
Angles (figure 2.19) térieur) ressemble plus à un canal qu’à un simple
foramen. Il fait communiquer la fosse cérébrale
L’angle supérieur compris entre les deux pariétaux,
postérieure avec l’espace sous-parotidien postérieur.
correspond à la jonction des sutures sagittale et
Situé entre l’os temporal et l’os occipital, ce canal se
lambdoïde. Le sommet de cet angle est le lambda.
dirige vers l’avant, le dehors et le bas. Sa forme varie
considérablement d’un sujet à l’autre [20], autant
que d’un côté à l’autre, et habituellement, le côté
1
droit est le plus volumineux [21–23].
Les orifices endocrânien et exocrânien de ce « canal
jugulaire » sont dans des plans différents [23] :

Os pariétal

Os temporal

Os occipital

Maxillaire

Fig. 2.19. Les angles de l’écaille occipitale.


1. lambda ;
2. astérion.
D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy. Fig. 2.20. Compression du 4e ventricule (CV4).

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24 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

tMPSJGJDFFOEPDSÉOJFOSFHBSEFFOBSSJÒSF FOEFEBOT t-BUÏSBMFNFOU MFCPSEQPTUÏSJFVSEVSPDIFSEFT-


et en haut. De forme grossièrement triangulaire, sine un tracé irrégulier où le processus intra-
son grand axe est oblique en avant, en dedans et jugulaire de l’os temporal fait saillie. En avant
en haut. Son bord latéral correspond au bord pos- de ce processus, le nerf glosso-pharyngien (IX)
térieur du rocher, et son bord médial au bord laté- creuse une large échancrure sur le bord posté-
ral de la partie latérale de l’occiput (figure 2.14) ; rieur du rocher. En arrière du processus, la fosse
tMPSJGJDF FYPDSÉOJFO SFHBSEF FO BWBOU FU FO CBT jugulaire loge le bulbe supérieur de la veine
Parfois comparé à un alambic, il est situé en dehors jugulaire interne.
de l’orifice du canal du nerf hypoglosse, en arrière t.ÏEJBMFNFOU DFTUMFCPSEMBUÏSBMEFMBQBSUJFMBUÏ-
de l’orifice inférieur du canal carotidien et en dedans rale de l’os occipital où le processus intrajugulaire
de la base du processus styloïde (figure 2.21). de l’os occipital fait saillie. Il est visible en avant,
juste au-dessus de l’orifice exocrânien du canal du
Limites nerf hypoglosse. Le sinus pétreux inférieur laisse
son empreinte en avant de ce processus.
t&OBWBOU DFTUMFYUSÏNJUÏQPTUÏSJFVSFEFMBGJT-
sure pétro-occipitale, entre le bord postérieur
Contenu (figure 2.22)
du rocher et le bord latéral de la partie basilaire
de l’os occipital. Le sinus pétreux inférieur che- En 1934, Hovelacque décrit deux compartiments
mine au-dessus de cette suture en direction du au foramen jugulaire : antéromédial, comparti-
foramen jugulaire pour se jeter dans le bulbe de ment nerveux ou pars nervosa et postérolatéral,
la veine jugulaire interne. compartiment veineux ou pars vascularis [23].
t&OBSSJÒSF MFQSPDFTTVTKVHVMBJSFEFMPTPDDJQJ- Un pont fibreux, parfois ossifié cloisonne ces
tal s’articule avec la facette jugulaire du rocher. deux compartiments [21], et relie le plus sou-
vent le processus intrajugulaire de l’os tempo-
ral et le processus intrajugulaire de l’os occipital
[24]. En fait, cette division existe au niveau de
6
1

2
3
5

4
Fig. 2.22. Foramen jugulaire : vue endocrânienne du contenu
(côté droit).
1. processus jugulaire de l’os occipital ;
2. processus intrajugulaire de l’os temporal ;
3. pprocessus intrajugulaire de l’os occipital ;
4. golfe de la jugulaire ;
Fig. 2.21. Foramen jugulaire : orifice exocrânien (côté droit). 5. sinus pétreux inférieur ;
1. processus jugulaire de l’os occipital ; 6. artère méningée postérieure ;
2. processus intrajugulaire de l’os temporal ; 7. nerf glossopharyngien (IX) ;
3. processus intrajugulaire de l’os occipital ; 8. nerf vague (X) ;
4. orifice exocrânien du canal du nerf hypoglosse ; 9. nerf accessoire (XI).
5. orifice inférieur du canal carotidien ; D’après Thomassin JM, et al., Encycl Méd Chir, Techniques
6. base du processus styloïde. chirurgicales - Tête et Cou [30].

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Chapitre 2. Os occipital 25

l’orifice endocrânien du foramen jugulaire, mais


ne se retrouve pas au-dessous [20]. De surcroît, sensations du pharynx, des tonsilles palatines,
de la trompe auditive et du tiers postérieur de
un deuxième faisceau fibreux plus postérieur relie
la langue. Les dysfonctions du X causent de
le processus intrajugulaire de l’os temporal au nombreux symptômes tels les dysautonomies,
bord latéral de la partie latérale de l’os occipital. coliques et reflux [27]. Enfin, l’innervation
Ainsi, les descriptions plus modernes du foramen motrice des parties supérieure et moyenne du
jugulaire font état de trois loges abritant des struc- trapèze et du SCM est compromise par une
tures vasculo-nerveuses primordiales. dysfonction du XI [28]. Lors de l’inspiration
t&OBWBOU MFOFSGHMPTTPQIBSZOHJFO *9 DIFNJOF crânienne associée à la flexion de l’os occipital
dans la large échancrure du bord postérieur du et à la rotation externe de l’os temporal, le
rocher. Le sinus pétreux inférieur se dirige vers foramen jugulaire se ferme ; lors de l’expira-
la veine jugulaire interne, en passant en avant du tion crânienne associée à l’extension de l’os
processus intrajugulaire de l’os occipital. occipital et à la rotation interne de l’os tempo-
ral, le foramen jugulaire s’ouvre. En pratique,
t"VDFOUSF FOUSFMFTEFVYGBJTDFBVYGJCSFVY QBT-
la compression de la suture occipitomastoï-
sent le nerf vague (X), le nerf accessoire (XI) et dienne doit être impérativement évitée pour
l’artère méningée postérieure. ne pas comprimer le foramen jugulaire.
t&O BSSJÒSF  MB QPSUJPO EPSJHJOF EJMBUÏF EF MB
veine jugulaire interne, prolongement du sinus
sigmoïde, constitue la structure la plus volu- Des tumeurs peuvent se développer dans le foramen
mineuse du foramen jugulaire. Elle reçoit plu- jugulaire. Selon leur localisation, elles peuvent produire
sieurs afférences : le sinus pétreux inférieur, le des troubles de l’audition, tinnitus, douleurs, vertiges
sinus pétro-occipital, le plexus veineux caroti- et dysfonction des nerfs crâniens VII à XII [29]. Ce sont
dien, la veine de l’aqueduc cochléaire, les veines essentiellement des neurinomes, des méningiomes
condyliennes antérieures et la veine condylienne basicrâniens et des paragangliomes jugulaires [30].
postérieure inconstante. Grâce aux progrès de l’imagerie leur diagnostic est faci-
lité. Pour autant, l’accès chirurgical reste complexe [23,
31].

95 % du sang veineux sortent du crâne par


le foramen jugulaire. Toute dysfonction entre
Foramen magnum
l’os occipital et l’os temporal affecte ce drai- Légèrement oblique en bas et en arrière, le fora-
nage veineux [25]. Pour Sutherland : “In our men magnum (trou occipital) fait communiquer
viewpoint, the jugular foramen restriction is of
la boîte crânienne avec le canal rachidien. Plutôt
greater importance than the occipitoatlantal in
so far as restriction of the venous drainage from
ovalaire, à grand axe antéropostérieur, il mesure
the internal cranial region is concerned” [26] environ 35 mm de long et 30 mm de large. Bien
(« De notre point de vue, la restriction du qu’aucun dysmorphisme sexuel relatif à la forme
foramen jugulaire est de plus grande impor- du foramen n’ait pu être mis en évidence, l’aire
tance que la restriction occipitoatlantale en ce du foramen magnum est plus importante chez les
qui concerne la restriction du drainage vei- hommes que chez les femmes [32].
neux de la région endocrânienne ».) Ses limites sont le bord postérieur du corps de l’os
occipital en avant, le bord médial des parties laté-
rales en dehors et le bord antérieur de l’écaille en
En pratique, la normalisation du foramen avant. Son extrémité antérieure est le basion, son
jugulaire doit être considérée avant toute extrémité postérieure est l’opisthion.
autre technique crânienne de drainage vei-
neux. En outre, les nerfs IX, X, XI peuvent Il contient la moelle allongée et ses enveloppes
aussi subir l’influence d’une dysfonction du méningées, les artères vertébrales avec leur plexus
foramen. La dysfonction du IX altère les sympathique, les veines vertébrales et les racines
spinales des nerfs accessoires.

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26 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Mouvement craniosacral Selon l’âge et la santé de l’individu, l’os occipital


consiste en une trame de tissu conjonctif calcifié
Flexion-extension crânienne de plus ou moins grande densité. Cette matrice
ouverte permet un certain degré de flexibilité toute
L’os occipital s’articule avec l’os sphénoïde au niveau la vie durant. Dès lors, en plus des mouvements
de la synchondrose sphéno-occipitale (sphéno-basi- de flexion-extension crânienne décrits ci-dessus,
laire ou SSB). Cette articulation appartient à la base une expansion latérale est aussi palpable au niveau
crânienne et présente normalement chez l’adulte des os impairs. C’est le cas des angles latéraux de
un certain degré de flexion, i.e. un angle entre le l’occiput, où un déplacement postérieur et latéral
corps de l’occiput et le corps du sphénoïde ouvert peut être palpé dans la flexion crânienne, et un
vers le bas et donc une légère convexité au niveau déplacement antérieur et médial dans l’extension
de la partie endocrânienne de la SSB. crânienne. Ce mouvement est mis en évidence
Pendant l’inspiration crânienne, le mouvement crâ- dans l’application de la procédure de la compres-
nien consiste en une flexion crânienne où la convexité sion du 4e ventricule (CV4).
de la SSB augmente. Lors de l’expiration crânienne,
le mouvement crânien consiste en une extension crâ-
nienne et la convexité de la SSB diminue [33]. Les Torsion
autres parties du crâne accompagnent le mouvement
crânien de flexion et d’extension de la SSB. En plus des mouvements de flexion-extension crâ-
nienne, l’os occipital participe aussi aux mouve-
L’occiput participe au mouvement de flexion- ments de torsion et de sidebending-rotation de la
extension crânienne avec un axe de mouvement synchondrose sphéno-basilaire.
transversal horizontal localisé au-dessus du fora-
men magnum, au niveau des processus jugulaires. La torsion est un mouvement qui se produit autour
Pendant la flexion crânienne, la surface articulaire d’un axe antéropostérieur reliant le nasion à l’opis-
antérieure de la partie basilaire de l’os occipital se thion. Lors de la torsion, le sphénoïde et l’occiput
déplace vers l’avant et le haut, le lambda se déplace tournent autour de cet axe, en directions opposées.
vers l’arrière et le bas, et les angles latéraux vers Ainsi, lorsque le corps du sphénoïde tourne autour
l’arrière et le dehors (figure 2.23). Pendant l’ex- de cet axe, un côté est plus haut que l’autre. La
tension crânienne, la surface articulaire antérieure grande aile du sphénoïde est déplacée vers le haut
de la partie basilaire se déplace vers l’arrière et le de ce côté, pendant que la grande aile de l’autre
bas, le lambda vers l’avant et le haut, et les angles côté est déplacée vers le bas. En même temps, l’oc-
latéraux vers l’avant et le dedans. ciput tourne, se déplaçant vers le bas du côté de la
grande aile haute et vers le haut de l’autre côté.
La torsion est nommée du côté où la grande aile
du sphénoïde se déplace vers le haut. Par exemple,
lors d’une torsion droite, la partie droite du corps
du sphénoïde et la grande aile droite se déplacent
vers le haut, alors que la partie droite de l’occiput
se déplace vers le bas (figure 2.24). En l’absence de
dysfonction somatique crânienne, les mouvements
de torsion droite et gauche sont symétriques.

Sidebending-rotation
Le sidebending-rotation de la SSB consiste en
Fig. 2.23. Mouvement de l’occiput dans la flexion
crânienne. deux composantes, avec pour chacune d’elles des
D’après Sergueef N, Ostéopathie pédiatrique. axes de mouvement différents. Autour de l’axe

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Chapitre 2. Os occipital 27

Fig. 2.24. Mouvement de la synchondrose sphénobasilaire


dans la torsion droite.
D’après Sergueef N, Ostéopathie pédiatrique.

antéropostérieur qui joint le nasion et l’opis- Fig. 2.25. Mouvement de la synchondrose sphénobasilaire
thion, l’occiput et le sphénoïde tournent dans la dans le sidebending-rotation gauche.
D’après Sergueef N, Ostéopathie pédiatrique.
même direction. Ainsi, lorsque le corps du sphé-
noïde tourne autour de cet axe, un côté est plus
haut que l’autre. La grande aile du sphénoïde est Palpation pour la structure
déplacée vers le haut de ce côté, pendant que la
grande aile de l’autre côté est déplacée vers le La palpation pour la structure consiste en la pal-
bas. Simultanément, l’occiput tourne avec le pation de l’écaille, des muscles qui s’y insèrent, et
sphénoïde, se déplaçant vers le haut du côté de la des sutures occipitomastoïdiennes et lambdoïdes.
grande aile haute et vers le bas de l’autre côté. La palpation du corps de l’occiput et des masses
En même temps, autour de deux axes verticaux, un latérales n’est pas possible.
pour chaque os, l’occiput et le sphénoïde se dépla- Tout d’abord palpez les reliefs de l’écaille, chez
cent dans des directions opposées. Un axe passe l’adulte notez la proéminence des lignes nuchales,
par le centre du corps du sphénoïde, l’autre par l’importance de la saillie de la protubérance occi-
le foramen magnum de l’occiput. La grande aile pitale externe et de son sommet l’inion. L’inion est
du sphénoïde et l’occiput s’écartent l’un de l’autre facilement identifiable presque au milieu de l’écaille
d’un côté ; pour cela la grande aile se déplace vers (figure 2.26). Les lignes nuchales supérieures se pal-
l’avant et l’occiput vers l’arrière. De l’autre côté, pent de chaque côté de la protubérance occipitale
la grande aile et l’occiput se rapprochent l’un de externe. Des reliefs marqués manifestent une traction
l’autre. Cela produit un sidebending entre le sphé- importante des muscles qui s’insèrent sur l’écaille et
noïde et l’occiput au niveau de la SSB, avec comme du ligament nuchal qui s’insère sur la protubérance
résultat une convexité d’un côté et une concavité occipitale externe. L’inion est approximativement à
de l’autre. Le sidebending-rotation est nommé du hauteur de la protubérance occipitale interne et les
côté où la grande aile et l’occiput sont déplacés vers lignes nuchales supérieures à hauteur des insertions
le bas. Par exemple, dans un sidebending-rotation occipitales de la tente du cervelet.
gauche, la partie gauche du corps du sphénoïde et Par la palpation, appréciez la symétrie ou l’asy-
la grande aile gauche se déplacent vers le bas et vers métrie de l’écaille, sa convexité ou inversement
l’avant, alors que la partie gauche de l’occiput se la présence de méplats. Chez le jeune enfant, un
déplace vers le bas et vers l’arrière (figure 2.25). méplat unilatéral signale une plagiocéphalie [34].

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28 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Palpez aussi avec délicatesse la partie la plus anté-


rieure de l’écaille, en avant des lignes nuchales
inférieures. À ce niveau, la palpation renseigne sur
l’inclinaison de l’occiput par rapport à la première
vertèbre cervicale et signale souvent une dysfonc-
tion occipito-atloïdienne.

Attention à ne pas confondre l’asymétrie des


repères crâniens causée par une inclinaison
ou une rotation de la tête du sujet à la suite
d’une dysfonction vertébrale avec l’asymétrie
causée par un déplacement ou une modifica-
tion structurelle crânienne de ces repères.

Les muscles occipitaux sont souvent contractés


chez la plupart des patients qui consultent. Leur
palpation peut être effectuée dans de nombreuses
positions ; toutefois, les contractions sont plus for-
tes lorsque le patient contrôle activement la posi-
tion de sa tête. En raison du réflexe oculomoteur,
Fig. 2.26. Palpation de l’inion.
les contractions musculaires sont aussi augmen-
tées lorsque le patient conserve les yeux ouverts.
Notez aussi chez le nourrisson, la différence entre
En revanche, la palpation est facilitée lorsque le
la partie inférieure ou cérébelleuse de l’écaille qui
patient installé en position de confort en décu-
dérive d’une ossification endochondrale et la par-
bitus dorsal conserve les yeux fermés. Dans cette
tie supérieure ou interpariétale qui dérive d’une
situation, les déséquilibres de tension perçus cor-
ossification intramembranaire. Une différence
respondent bien à des dysfonctions locales et non
marquée entre ces deux parties révèle une dysfonc-
à des compensations de dysfonctions situées à dis-
tion intraosseuse de l’os occipital et bien souvent
tance ; notez alors la qualité des fibres musculaires :
la partie interpariétale de l’écaille est comprimée
élasticité, souplesse, induration, fibrose, notez
vers l’avant entre les deux pariétaux.
aussi les modifications de tension présentes dans
les fascias qui recouvre ces muscles.
Depuis 1992 et la campagne « back to sleep » où les
parents ont été encouragés à coucher leurs bébés sur le
dos pour dormir afin d’éviter le syndrome de mort subite Chez les patients souffrant d’une névralgie d’Arnold,
du nourrisson [35], l’emplacement de la déformation des deux points sur le trajet du nerf grand occipital sont
plagiocéphalies non synostotiques est typiquement à potentiellement sensibles. Le rameau dorsal de la
l’arrière du crâne. Avant cette date, les enfants dormaient deuxième paire cervicale forme le nerf grand occipital
en procubitus et les plagiocéphalies occipitales étaient (grand nerf occipital d’Arnold) qui se dirige vers l’arrière,
moins fréquemment rencontrées chez ces sujets. contourne le bord inférieur du muscle oblique inférieur
de la tête, puis monte selon un trajet oblique vers le
haut et le dedans entre les muscles oblique inférieur
Chez l’adulte les méplats sont moins marqués, et et semi-épineux de la tête. Ensuite, il bifurque latérale-
ment et perfore le muscle semi-épineux de la tête et le
une asymétrie de la forme de l’écaille, normale-
muscle trapèze. De nombreuses branches innervent le
ment convexe, accompagne souvent un schéma de
cuir chevelu de la région occipitale, les muscles splé-
sidebending-rotation de la SSB. Dans ce cas, un nius de la tête, longissimus de la tête et semi-épineux
côté de l’occiput est plus bas et plus postérieur et de la tête.
l’autre côté est plus haut et plus antérieur.

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Chapitre 2. Os occipital 29

au niveau de l’angle latéral de l’os occipital que la


Les deux points sensibles à la palpation correspondent
aux passages du nerf au travers des muscles semi-épi-
résilience est la plus importante.
neux de la tête et trapèze. La traversée du semi-épineux La palpation de l’angle supérieur de l’os occipital
est localisée en moyenne 11,5 mm en dehors de la ligne se fait entre les deux pariétaux, à la jonction des
médiane et 37,3 mm au-dessous d’une ligne horizon- sutures sagittale et lambdoïde. Le sommet de cet
tale passant par la protubérance occipitale externe. Le angle est le lambda.
muscle trapèze est perforé près de son insertion sur l’os
occipital, en moyenne 31,8 mm en dehors de la ligne
Chez l’enfant, la fontanelle mastoïdienne est loca-
médiane et 22,2 mm au-dessous de la protubérance lisée au niveau de l’astérion ; elle est habituelle-
occipitale externe. Lors des dissections, ce dernier ment fermée vers l’âge de 6 mois. La fontanelle
passage est toujours étroit et rigide [36]. En pratique, postérieure ou lambdatique au niveau du lambda
les normalisations de l’occiput, C1 et C2 donnent d’ex- se ferme dans la deuxième année [5].
cellents résultats dans le traitement des névralgies
d’Arnold. L’astérion est proposé comme un point de repère impor-
tant dans les approches chirurgicales de la fosse pos-
térieure du crâne et de la partie postérolatérale de la
base crânienne pour identifier la localisation de la jonc-
La palpation de la suture occipitomastoïdienne tion entre le sinus transverse et le sinus sigmoïde. Dans
n’est possible que sur la partie verticale de la 87 % des cas, l’astérion est situé au niveau de cette
suture. Avec l’index ou le médius, repérez l’inci- jonction [39].
sure mastoïdienne en arrière de la portion mastoïde
et remontez obliquement vers l’arrière. Déplacez
votre doigt de part et d’autre de la suture pour en Palpation pour la fonction
apprécier les reliefs. En raison des rapports étroits
entre la suture et le foramen jugulaire, veillez à ne L’identification de la dysfonction somatique est le
pas comprimer la suture. fruit de l’observation, de la palpation pour la struc-
La palpation des sutures lambdoïdes et occipito- ture et de la palpation pour la fonction. La palpa-
mastoïdiennes présente un intérêt majeur chez le tion pour la fonction comporte les tests d’écoute
nouveau-né. Évaluez la qualité du tissu sutural, et les tests de mobilité [40]. Ils permettent de pré-
recherchez les chevauchements éventuels, signes ciser la présence éventuelle et la localisation d’une
de dysfonction de la suture. Les chevauchements ou de plusieurs dysfonctions somatiques.
de sutures sont fréquents au niveau des sutures Le sujet est en position de décubitus dorsal, prati-
lambdoïdes. Une arête suturale épaisse doit atti- cien assis à la tête du sujet. Placez les deux mains
rer l’attention, c’est peut-être un signe de synos- sous l’occiput, paumes tournées vers le haut,
tose de la suture. Toutefois, les synostoses de la de telle sorte que la pulpe des index, médius et
suture lambdoïde surviennent rarement [37] ; annulaires soit en contact avec la partie squa-
elles ne représentent que 3,1 % de toutes les meuse de l’occiput, le plus antérieurement pos-
synostoses [38]. sible. Comme aucune force compressive ne doit
La palpation des angles latéraux de l’os occipital s’exercer sur les sutures occipitomastoïdiennes,
est associée à celle de l’astérion. Les angles latéraux les doigts sont toujours positionnés médialement
sont compris entre les sutures lambdoïde et occipi- aux sutures.
tomastoïdienne. L’astérion est localisé au sommet Commencez toujours par une écoute globale de
de la partie verticale de la suture occipitomastoï- l’occiput [41]. Quels sont les mouvements pré-
dienne, à la jonction avec les sutures lambdoïde sents ? L’inspiration et l’expiration crâniennes sont-
et pariétomastoïdienne. Par des pressions douces, elles satisfaisantes ? Notez le rythme, l’amplitude
appréciez les différences dans l’aspect superficiel et la puissance de ces mouvements. Lorsqu’une
des os pariétal, temporal et occipital. La surface restriction de la motilité intracrânienne est perçue,
de l’os pariétal semble plus régulière que celle de définissez la ou les structure(s) anatomique(s)
la portion mastoïde de l’os temporal. Enfin, c’est auxquelles se rattache cette restriction.

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30 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Puis visualisez les différentes articulations de l’oc- [8] Osborn AG, Brinton WR, Smith WH. Radiology of
ciput ; écoutez leur motilité inhérente. Existe-t-il the jugular tubercles. AJR Am J Roentgenol 1978 ;
131 : 1037–40.
des zones de dysfonction ? Visualisez tout d’abord [9] Mintelis A, Sameshima T, Bulsara KR, Gray L,
les condyles occipitaux sur les facettes de l’atlas Friedman AH, Fukushima T. Jugular tubercle :
et appréciez les mouvements de cet espace articu- Morphometric analysis and surgical significance.
laire. Les condyles occipitaux sont situés en avant J Neurosurg 2006 ; 105 : 753–7.
des masses latérales de l’occiput, et dans cette posi- [10] Olivier G. Biometry of the human occipital bone.
J Anat 1975 ; 120(Pt 3) : 507–18.
tion ils sont placés en avant des doigts. Visualisez [11] Rouvière H, Delmas A. Anatomie humaine. 15e éd.
ces condyles convexes et convergents vers l’avant. Paris : Masson ; 2002.
Normalement, ils peuvent se déplacer librement [12] Kadri PA, Al-Mefty O. Anatomy of the nuchal liga-
vers l’avant et vers l’arrière sur les facettes de l’at- ment and its surgical applications. Neurosurgery
las, et autorisent des mouvements de latéroflexion 2007 ; 61(5 Suppl 2) : 301–4 discussion 304.
[13] Mitchell BS, Humphreys BK, O’Sullivan E.
et de rotation. La plupart des sujets présentent Attachments of the ligamentum nuchae to cervical
une dysfonction occipito-atloïdienne qui doit être posterior spinal dura and the lateral part of the occi-
normalisée. Le plus souvent, nous trouvons une pital bone. J Manipulative Physiol Ther. 1998 ; 21 :
inclinaison occipitale plus facile d’un côté combi- 145–8.
née à une rotation du côté opposé. Le glissement [14] Singh M, Nagashima M, Inoue Y. Anatomical varia-
tions of occipital bone impressions for dural venous
latéral des condyles est du côté opposé à celui de sinuses around the torcular Herophili, with special
l’inclinaison. reference to the consideration of clinical signifi-
Visualisez la synchondrose sphéno-occipitale cance. Surg Radiol Anat 2004 ; 26 : 480–7.
(sphéno-basilaire), l’articulation entre le processus [15] Avci E, Kocaogullar Y, Fossett D, Caputy A. Lateral
posterior fossa venous sinus relationships to surface land-
jugulaire de l’os occipital et la facette jugulaire de marks. Surg Neurol 2003 ; 59 : 392–7 discussion 397.
l’os temporal, les sutures lambdoïde et occipitomas- [16] Adams WM, Jones RL, Chavda SV, Pahor AL. CT
toïdiennes. Définissez toute restriction de la moti- assessment of jugular foramen dominance and its
lité inhérente du MRP. Cette visualisation peut être association with hand preference. J Laryngol Otol
confirmée avec des tests de mobilité spécifiques à 1997 ; 111 : 290–2.
[17] Bisaria KK. Anatomic variations of venous sinuses in
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Chapitre 3
Os sphénoïde

Os impair et médian, l’os sphénoïde (du grec Ostéogenèse


SJHNO EIDHa 6 : en forme de coin) doit son
nom à sa situation entre les fosses crânien- L’os sphénoïde dérive de 13 points d’ossification.
nes antérieure et moyenne. C’est un os com- Tous sont d’origine endochondrale, sauf les cen-
plexe, qui présente de nombreux rapports, tres pour la lame médiale du processus ptérygo-
et qui participe à la constitution de plusieurs ïde et la petite aile qui se forment partiellement
espaces anatomiques : cavités orbitaires et par ostéogenèse fibreuse [1]. À la naissance, neuf
nasales, fosses endocrânienne, temporales, synchondroses sont encore présentes dans un état
ptérygopalatines et rhinopharynx. Il est tra- d’ossification intermédiaire [2]. Pour autant, à ce
versé par de nombreuses structures nerveuses stade, on identifie classiquement trois parties prin-
et vasculaires et contient une cavité aérienne, cipales :
le sinus sphénoïdal. On lui décrit un corps tVOF QBSUJF DFOUSBMF GPSNÏF QBS MF DPSQT FU MFT
médian d’où partent de chaque côté trois petites ailes ;
processus, la petite aile et la grande aile au- tEFVY QBSUJFT MBUÏSBMFT  DIBDVOF DPOTJTUBOU FO
dessus et le processus ptérygoïde en dessous une grande aile et un processus ptérygoïde
(figure 3.1). (figure 3.2).
L’os sphénoïde est souvent comparé à une Ces trois parties fusionnent entre elles vers la
chauve-souris à deux paires d’ailes et chez qui fin de la première année. Néanmoins, de par sa
les processus ptérygoïdes sont les pattes. Les position entre les fosses crâniennes antérieure et
yeux de l’animal sont situés sur la face antérieure moyenne, et ses rapports avec les os de la face,
du corps ; ce sont les deux ostiums des sinus à tout moment, la croissance du sphénoïde
sphénoïdaux. influence fortement celle du neurocrâne et du
viscérocrâne [3].

Corps
Petite aile

Petites ailes

Grande Grande Foramen


aile aile rond
Foramen
ovale

Lingula Os palatin, Hamulus de la lame


Processus ptérygoïde lame ptérygoïdienne médiale
perpendiculaire
Fig. 3.1. Os sphénoïde : vue antérieure.
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, Fig. 3.2. Os sphénoïde à la naissance.
1st edition. D’après Williams PL, Gray’s Anatomy, 38th edition.

Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne


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34 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Le corps du sphénoïde consiste en deux parties : le Description


présphénoïde et le postsphénoïde. La synchondrose
intrasphénoïdale qui les sépare s’ossifie vers le 8e mois Corps du sphénoïde
fœtal.
Les petites et grandes ailes du sphénoïde proviennent De forme grossièrement cubique, il présente six
respectivement des cartilages de l’orbitosphénoïde et de faces : supérieure, antérieure, inférieure, posté-
l’alisphénoïde. Les synchondroses entre les deux orbitos- rieure et latérales.
phénoïdes et le corps sphénoïdal sont encore partiellement
ouvertes à la naissance ; elles se ferment vers 3 mois [2]. Face supérieure
Les synchondroses entre les deux alisphénoïdes et le corps
sphénoïdal se ferment dès 6 mois ; elles peuvent toutefois D’avant en arrière, nous trouvons le jugum sphé-
rester visibles en tomodensitométrie jusqu’à 4–5 ans [2, 4]. noïdal, le sillon chiasmatique (gouttière optique)
La face dorsale du sphénoïde participe à la constitution et la selle turcique (figure 3.3).
de la base crânienne. Sa croissance suit celle du cer-
veau avec lequel elle est en rapport et la plus grande Jugum sphénoïdal
partie de cette croissance est effectuée avant l’âge de Le jugum sphénoïdal est une surface quadrilatère
10 ans. En revanche, la face ventrale en rapport avec les qui se continue latéralement avec la face supé-
limites postérieures du viscérocrâne présente une crois- rieure des petites ailes du sphénoïde. De part
sance similaire à celle des os de la face et une phase de et d’autre de la ligne médiane deux gouttières
croissance importante au moment de l’adolescence [5]. dépriment le jugum ; elles prolongent les sillons

Os frontal 4 3
7 1 2
Os ethmoïde 6
5

Os sphénoïde

Os temporal

Os pariétal

Os occipital

10
a

Fig. 3.3. Corps du sphénoïde : face supérieure.


a. D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy.
b.
1. jugum sphénoïdal ; 2. sillon olfactif ; 3. processus
ethmoïdal ; 4. limbus sphénoïdal ; 5. sillon chiasmatique ; 11 9
8
6. canal optique ; 7. tubercule de la selle turcique ;
b
8. crête synostosique ; 9. processus clinoïde moyen ;
10. processus clinoïde postérieur ; 11. dos de la selle.

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Chapitre 3. Os sphénoïde 35

olfactifs de l’os ethmoïde et contiennent une


Les dimensions de la selle turcique varient de 4 à
structure plate ovalaire : le tractus olfactif. 12 mm pour la hauteur et de 5 à 16 mm pour la dimen-
La partie antérieure du jugum forme une saillie sion sagittale ; elles sont plus en relation avec la taille du
médiane, le processus ethmoïdal de l’os sphénoïde sujet qu’avec son âge. Le contour de la selle turcique est
qui s’articule avec la lame criblée de l’os ethmoïde. étudié en radiologie pour ses rapports avec l’hypophyse
Le sommet du processus arrive au niveau de l’ex- et ses variations dans divers syndromes [7].
trémité postérieure de la crista galli de l’ethmoïde. Avant la naissance le corps du sphénoïde consiste
en deux parties : le présphénoïde formé par le corps
en avant du tubercule de la selle et le postsphénoïde
Sillon chiasmatique
formé par le reste du corps sphénoïdal et le dos de la
En arrière du jugum sphénoïdal, une crête trans- selle. Vers le 8e mois de gestation, la synchondrose
versale plus ou moins marquée, le limbus sphénoï- intrasphénoïdale qui sépare les deux parties s’ossi-
dal sépare le jugum du sillon chiasmatique. Ce fie. Toutefois, un coin cartilagineux peut persister
sillon, qui se continue latéralement par les canaux quelques mois après la naissance [8, 9]. La synchon-
optiques, est limité en arrière par une crête trans- drose intrasphénoïdale participe à la flexion de la base
versale assez marquée, le tubercule de la selle turci- crânienne.
que. En arrière du tubercule de la selle, se trouve
la selle turcique où loge l’hypophyse (glande
pituitaire).
Face antérieure (figure 3.4)
Selle turcique Crête sphénoïdale
La selle turcique est une excavation normalement
concave d’avant en arrière qui présente un versant Une crête médiane, la crête sphénoïdale (crête
antérieur, un versant postérieur et un plancher sphénoïdale antérieure), divise la face antérieure
sensiblement horizontal en dessous duquel se en deux ; elle répond en avant au bord postérieur
trouve le sinus sphénoïdal. de la lame perpendiculaire de l’os ethmoïde. À
sa partie supérieure, la crête atteint la saillie du
À la partie supérieure du versant antérieur se processus ethmoïdal de l’os sphénoïde. À sa partie
trouve un sillon transversal, c’est le sillon du sinus inférieure, elle forme une saillie, le rostre sphénoï-
intercaverneux (sinus coronaire) limité en arrière dal (bec du sphénoïde) qui se continue à la partie
par la crête synostosique, vestige de la synchondrose inférieure du corps sphénoïdal.
intrasphénoïdale. De part et d’autre de la crête
synostosique, une petite saillie inconstante corres-
pond au processus clinoïde moyen.
Le versant postérieur de la selle turcique est consti- 3
tué par le dos de la selle (lame quadrilatère). Sa face 1 4
postérieure oblique en bas et en arrière se conti-
nue avec la partie basilaire de l’os occipital avec
lequel elle forme le clivus. De part et d’autre de
son bord supérieur, le processus clinoïde postérieur
donne insertion à la grande circonférence de la
tente du cervelet, et juste au-dessous au ligament
pétrosphénoïdal (de Gruber). (Voir ce chapitre, 2
page 39) Latéralement, la base du processus cli-
noïde postérieur présente une échancrure pour le
nerf oculomoteur (nerf moteur oculaire commun, Fig. 3.4. Corps du sphénoïde : face antérieure.
1. crête sphénoïdale ;
III) [6]. Une autre échancrure est visible à la par-
2. rostre sphénoïdal ;
tie inférieure du bord latéral du dos de la selle où 3. ouverture du sinus sphénoïdal ;
passe le sinus pétreux inférieur. 4. demi-cellules.

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36 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Sinus sphénoïdal
Par son ouverture sur la face antérieure du corps du
De part et d’autre de la crête sphénoïdale, la face sphénoïde, le sinus sphénoïdal se draine dans les cavités
antérieure forme une gouttière qui présente à sa nasales. Les sinusites sphénoïdales constituent 2,7 %
partie supérieure un orifice : l’ouverture du sinus de l’ensemble des sinusites et sont le plus souvent
sphénoïdal. Cette gouttière constitue de chaque révélées par des céphalées. Des irradiations pariétales,
côté la partie postérieure de la voûte de la cavité occipitales, cervicales et rétro-oculaires peuvent être
nasale ; dès lors le sinus sphénoïdal creusé dans présentes. Elles se distinguent par le risque de graves
l’épaisseur du sphénoïde s’ouvre dans la cavité complications infectieuses, neurologiques centrales et
ophtalmologiques du fait de la localisation profonde, au
nasale (figure 3.5).
centre de l’étage moyen de la base du crâne, du corps
Demi-cellules du sphénoïde [15].

Latéralement, des demi-cellules sont visibles ; elles


s’articulent avec les demi-cellules homologues de
l’os ethmoïde, plus précisément celles de la face
postérieure des labyrinthes ethmoïdaux (masses Sinus frontal
latérales de l’ethmoïde), et avec celles de la sur-
Cornet nasal supérieur
face sphénoïdale du processus orbitaire de l’os
palatin. Glande pituitaire
(ou hypophyse)

En raison de la situation de l’ouverture du


sinus sphénoïdal, sur la face antérieure du
corps du sphénoïde, dans les procédures de
drainage du sinus sphénoïdal la tête du patient
doit être inclinée vers l’avant.

Sinus sphénoïdal

L’innervation des sinus sphénoïdaux provient


de la branche frontale du nerf ophtalmique
(V1). Une de ses branches terminales, le nerf Cornet nasal inférieur
supraorbitaire (frontal externe) émerge au Cornet nasal moyen
niveau de l’incisure ou du foramen supraorbi-
Fig. 3.5. Cavité nasale droite. Vue médiale. L’ouverture du
taire. Il constitue un point réflexe important
sinus sphénoïdal est sur la face antérieure du corps.
dans les sinusites et leur traitement par une D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.
approche manuelle, telle la stimulation du
nerf trijumeau proposée par Bailey en 1922
[10, 11]. Face inférieure (figure 3.6)
La face inférieure constitue le plancher du sinus
sphénoïdal, la partie la plus postérieure de la voûte
Le sinus sphénoïdal est de forme et de taille varia-
des cavités nasales et contribue aussi à former le
bles [12]. Une expansion du sinus sphénoïdal dans la
partie basilaire de l’occiput est possible, ce qui fra-
toit du nasopharynx.
gilise la base crânienne et peut faciliter les fractures Sur la ligne médiane, la crête sphénoïdale inférieure
de cette région [13]. Pour certains, après la fusion continue la crête sphénoïdale décrite sur la face
de la synchondrose sphéno-occipitale, ce prolonge- antérieure. Elle se loge entre les deux ailes du
ment existe dans près de 64 % des cas [14]. Dès lors, vomer avec lequel elle s’articule tout en laissant un
l’évaluation radiologique du sinus est toujours très canal étroit sur la ligne médiane dans lequel che-
précise dans les voies d’abord chirurgicales trans- mine de petits rameaux veineux : le canal voméro-
sphénoïdales, essentiellement utilisées en pathologie
sphénoïdal (canal sphéno-vomérien médian)
hypophysaire.
(figure 3.7).

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Chapitre 3. Os sphénoïde 37

L’articulation entre le sphénoïde et le vomer est une


1
schindylèse, i.e. une articulation où une lame osseuse
est reçue dans la gouttière d’un autre os.

Sutherland insiste sur le rôle du vomer dans


le drainage du sinus sphénoïdal : “The vomer
is a functional aid to the sphenoidal air inter-
change, its action being like that of a plumber’s
3
plunger directly upon the rostrum.” [16] (« Le
2
vomer est une aide fonctionnelle à l’échange
d’air sphénoïdal, son action étant comparable
Fig. 3.6. Corps du sphénoïde : face inférieure. à celle de la ventouse d’un plombier sur le
1. crête sphénoïdale inférieure ; rostre »).
2. processus vaginal du processus ptérygoïde ;
3. cornet sphénoïdal.

Face postérieure (figure 3.8)


Processus vaginal
de la lame ptérygoïdienne De forme quadrilatère, cette face s’articule avec la
médiale Canal vomérosphénoïdal partie basilaire de l’os occipital avec laquelle elle
Canal palatovaginal Aile du vomer
Processus sphénoïdal forme la synchondrose sphéno-occipitale (sphéno-
Vomer
de l’os palatin basilaire) (Voir Chapitre 17, page 211).

Faces latérales (figure 3.9)


Sur chaque face latérale du corps sphénoïdal, on
peut observer les racines des ailes de l’os sphé-
noïde. La petite et la grande aile du sphénoïde
fusionnent avec le corps du sphénoïde respective-
ment vers le début et la fin de la première année.
Les zones de fusion délimitent les parties pré- et
rétro-alaires de la face latérale.
Choanes
La petite aile s’implante par deux racines supérieure
Cavité orale et inférieure qui limitent avec le corps sphénoïdal
le canal optique par lequel le nerf optique (II) et
Lame horizontale
de l’os palatin Processus pyramidal
Lame ptérygoïdienne de l’os palatin
médiale de l’os
sphénoïde

Fig. 3.7. Corps du sphénoïde : face inférieure.


La crête sphénoïdale inférieure est reçue dans la gout-
tière formée par les deux ailes du vomer.
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.

De chaque côté de la ligne médiane se trouve


une surface triangulaire à base antérieure, c’est le
cornet sphénoïdal (cornet de Bertin) limité laté-
ralement par le processus vaginal du processus
ptérygoïde. Fig. 3.8. Corps du sphénoïde : face postérieure.

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38 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

La partie pré-alaire constitue le segment postérieur


2
3 de la paroi médiale de l’orbite. La partie rétro-
1 alaire répond à la loge latérosellaire (loge caver-
10 9 neuse). L’artère carotide interne située près de la
paroi médiale de la loge, creuse le sillon carotidien
sur la face latérale du corps sphénoïdal. Les lèvres
4
de ce sillon sont bien définies et la lèvre médiale
marque la limite latérale de la selle turcique. À sa
7
11
5
partie antérieure, se trouve le processus clinoïde
6 moyen.
8

Les rapports entre l’artère ophtalmique et le nerf opti-


que à l’intérieur et en dehors du canal optique sont
Fig. 3.9. Corps du sphénoïde : face latérale.
1. racine supérieure de la petite aile ; très variables [18]. En cas de traumatismes sévères,
2. racine inférieure de la petite aile ; des possibilités de compression vasculaire existent qui
3. canal optique ; résultent en dysfonction visuelle [19].
4. racine antérieure de la grande aile ;
5. racine moyenne de la grande aile ;
6. racine postérieure de la grande aile ;
7. foramen rond ; Petites ailes (figure 3.10)
8. foramen ovale ;
9. fissure orbitaire supérieure ; Les petites ailes sont deux lames horizontales,
10. sillon carotidien ;
en forme de triangle à sommet latéral. Réunies
11. lingula.
de part et d’autre à la partie antérosupérieure du
corps sphénoïdal par leur racines supérieure et
inférieure, elles présentent à décrire deux bords,
l’artère ophtalmique gagnent la cavité orbitaire. antérieur et postérieur, un sommet et deux faces,
Le canal optique se dirige en dehors et en bas et supérieure et inférieure.
mesure entre 4 et 11 mm de long [17, 18].
Le bord antérieur s’articule avec la partie orbitaire
La grande aile s’implante par trois racines anté- du frontal. Il présente un biseau habituellement
rieure, moyenne et postérieure : taillé aux dépens de la face inférieure.
tMFTSBDJOFTBOUÏSJFVSFFUNPZFOOFDJSDPOTDSJWFOU
Le bord postérieur est libre et répond au sillon
le foramen rond pour le passage du nerf maxil-
qui sépare le lobe frontal du lobe temporal du
laire (nerf maxillaire supérieur), seconde bran-
cerveau. Son extrémité médiale forme une saille
che du nerf trijumeau (V2), et de petites veines
volumineuse, le processus clinoïde antérieur sur
émissaires ;
lequel se fixe l’extrémité antérieure de la tente du
tMFTSBDJOFTNPZFOOFFUQPTUÏSJFVSFDJSDPOTDSJWFOU
cervelet.
le foramen ovale pour le passage du nerf man-
dibulaire (nerf maxillaire inférieur), troisième
branche du nerf trijumeau (V3), du rameau 2 1
méningé accessoire de l’artère maxillaire interne
(artère petite méningée) et de petites veines
émissaires.
Entre la racine inférieure de la petite aile et la 3
racine antérieure de la grande aile, se trouve l’ex-
trémité médiale de la fissure orbitaire supérieure
Fig. 3.10. Petites ailes du sphénoïde : vue supérieure.
(fente sphénoïdale), où un sillon étroit donne
1. bord antérieur de la petite aile ;
insertion au tendon commun (tendon de Zinn) 2. processus clinoïde antérieur ;
pour les muscles droits de l’œil. 3. bord postérieur de la petite aile.

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Chapitre 3. Os sphénoïde 39

Le sommet de la petite aile s’effile latéralement Face externe (figure 3.11)


quelques millimètres au-delà de l’extrémité laté-
Plus complexe que la face interne, cette face
rale de la fissure orbitaire supérieure.
externe ou exocrânienne présente quatre faces
La face supérieure plane, en continuité avec les séparées par quatre crêtes.
segments orbitaires du frontal, forme la partie la
plus postérieure de la fosse crânienne antérieure.
Face orbitaire
Médialement, les petites ailes sont en continuité
avec le jugum sphénoïdal. La face orbitaire constitue l’essentiel de la paroi
latérale de l’orbite et regarde en avant et en
La face inférieure forme la partie la plus posté-
dedans. Grossièrement quadrilatère, elle présente
rieure de la paroi supérieure de l’orbite. La partie
quatre bords :
postérieure de la face inférieure limite avec le bord
tMF CPSE TVQÏSJFVS TBSUJDVMF BWFD MB MBNF PSCJ-
antérieur de la grande aile du sphénoïde la fissure
taire de l’os frontal au niveau de la suture sphé-
orbitaire supérieure (fente sphénoïdale).
nofrontale latérale (suture frontosphénoïdale) ;
Deux muscles s’insèrent sur la face antérieure de la tMFCPSEMBUÏSBMTBSUJDVMFBWFDMPT[ZHPNBUJRVF
racine supérieure de la petite aile. Ce sont les mus- au niveau de la suture sphénozygomatique ;
cles releveur de la paupière supérieure et en dedans tMF CPSE JOGÏSJFVS MJNJUF MB GJTTVSF PSCJUBJSF
le muscle oblique supérieur (grand oblique). inférieure ;
tMFCPSENÏEJBMMJNJUFMBGJTTVSFPSCJUBJSFTVQÏSJFVSF
Les processus clinoïdes antérieur et moyen sont réunis
par un repli méningé nommé le ligament carotidoclinoï- Face temporale
dien, qui peut s’ossifier. Cela définit un foramen caroti- La face temporale forme la partie antérieure de la
doclinoïdien où passe l’artère carotide interne à sa sortie fosse temporale. Elle regarde en dehors et donne
du sinus caverneux. En cas d’ossification, l’artère peut
être affectée par compression ou étirement [20, 21].
Les processus clinoïdes antérieur et postérieur sont 1 4 9 10
aussi réunis par un repli méningé nommé le ligament
interclinoïdien. Une autre partie de ce repli, le ligament
pétrosphénoïdal parfois nommé pétroclinoïdien, relie
le bord latéral du dos de la selle au bord supérieur du
rocher de l’os temporal. Il consiste en un faisceau pétro- 2
clinoïdien antérieur considéré comme une extension de
la tente du cervelet et un faisceau pétroclinoïdien posté- 5 11
rieur qui prolonge la petite circonférence de la tente du 6
12
cervelet [22]. De par leur rapport étroit avec ces structu- 8
res, les nerfs crâniens oculomoteur (III) et abducens (VI) 3
7 13
peuvent être affectés : le III par le ligament interclinoïdien
et le faisceau pétroclinoïdien postérieur [22] et le VI par
le ligament pétrosphénoïdal [23]. Fig. 3.11. Grandes ailes du sphénoïde : face externe.
1. face orbitaire ;
2. face temporale ;
3. face infratemporale ;
4. face maxillaire ;
Grandes ailes 5. crête zygomatique ;
6. crête infratemporale ;
Les grandes ailes sont deux lames qui naissent 7. crête maxillaire ;
par trois racines sur la face latérale du corps du 8. crête orbitaire ;
sphénoïde. De là elles se dirigent vers l’avant et 9. foramen optique ;
10. foramen rond ;
le dehors puis vers l’arrière. On leur décrit deux 11. foramen ovale ;
faces, externe et interne, et quatre bords, anté- 12. foramen épineux ;
rieur, latéral, postérieur et médial. 13. foramen antérieur du canal du nerf ptérygoïdien.

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40 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

insertion au muscle temporal. Elle présente qua- Face infratemporale


tre bords : La face infratemporale est presque horizontale.
tMFCPSETVQÏSJFVSTBSUJDVMFEBOTTBQBSUJFQPT- Elle regarde en bas et donne insertion au faisceau
térieure avec l’os pariétal au niveau de la suture supérieur du muscle ptérygoïdien latéral (ptérygo-
sphénopariétale et dans sa partie antérieure avec ïdien externe). Dans sa partie postérieure, sont
l’os frontal au niveau de la suture sphénofron- visibles les ouvertures des foramens ovale et épi-
tale latérale (suture frontosphénoïdale) ; neux et en arrière du foramen ovale l’insertion
tMF CPSE BOUÏSJFVS DPSSFTQPOE Ë MB DSÐUF [ZHP- supérieure du fascia ptérygo-temporo-maxillaire
matique qui sépare la face temporale de la face avec le ligament supra-ptérygo-épineux (ligament
orbitaire de la grande aile ; cette crête s’articule de Hyrtl). Elle présente quatre bords :
avec l’os zygomatique pour former la suture tMFCPSETVQÏSJFVSDPSSFTQPOEEBOTTBQBSUJFMBUÏ-
sphénozygomatique ; rale à la crête infratemporale qui sépare les faces
tMFCPSEJOGÏSJFVSDPSSFTQPOEËMBDSÐUFJOGSBUFN- temporale et infratemporale de la grande aile.
porale qui sépare les faces temporale et infra- Dans sa partie médiale, le bord supérieur cor-
temporale de la grande aile ; respond à la crête maxillaire qui sépare les faces
tMFCPSEQPTUÏSJFVSDPODBWFFOBSSJÒSFTBSUJDVMF infratemporale et maxillaire de la grande aile ;
avec l’écaille de l’os temporal au niveau de la tMFCPSENÏEJBMDPSSFTQPOEËMBSBDJOFMBUÏSBMFEV
suture sphénoquameuse. processus ptérygoïde ;
tMFCPSEQPTUÏSJFVSTBSUJDVMFBWFDMFCPSEBOUÏ-
rieur du rocher de l’os temporal au niveau de la
La face temporale de l’os sphénoïde est palpa- suture pétrosphénoïdale ;
ble à travers les fibres du muscle temporal. La tMFCPSEMBUÏSBMTBSUJDVMFBWFDMÏDBJMMFEFMPTUFN-
connaissance anatomique de la fosse tempo-
poral au niveau de la suture sphénosquameuse.
rale est essentielle pour repérer les limites de
cette face. Pour autant, sa palpation est relati- Face maxillaire
vement facile. La palpation des autres parties
palpables de l’os sphénoïde, i.e. l’hamulus et La face maxillaire (sphéno-maxillaire) est la plus
l’extrémité caudale de la lame latérale du pro- petite des faces de la grande aile du sphénoïde.
cessus ptérygoïde, requiert plus d’expertise Située en arrière de l’os maxillaire, elle forme le
car ces palpations sont intraorales. toit de la fosse ptérygopalatine, et l’ouverture du
foramen rond est visible dans sa partie médiale.
Elle présente quatre bords :
tMFCPSETVQÏSJFVSDPSSFTQPOEËMBDSÐUFPSCJUBJSF
En forme d’éventail, le muscle temporal s’in-
qui sépare les faces maxillaire et orbitaire de la
sère sur la face temporale de la grande aile
du sphénoïde, la face temporale du frontal, grande aile ;
le bord latéral du pariétal et l’écaille tempo- tMF CPSE NÏEJBM DPSSFTQPOE BV QSPDFTTVT QUÏ-
rale. Il se termine sur la face latérale du pro- rygoïde avec lequel la face maxillaire se continue
cessus coronoïde, sur le bord antérieur de la sans démarcation ;
face médiale de la branche mandibulaire et tMFCPSEJOGÏSJFVSDPSSFTQPOEËMBDSÐUFNBYJMMBJSF
sur la lame prédiscale de l’articulation tempo- qui sépare les faces maxillaire et infratemporale
romandibulaire. À la palpation, il existe une de la grande aile ;
tension plus marquée d’un côté, chez tout tMFCPSEMBUÏSBMQSÏTFOUFËTPOFYUSÏNJUÏQPTUÏSJFVSF
patient dont l’occlusion est dysfonctionnelle. le tubercule sphénoïdal où s’insèrent des fibres
Souvent, une sensation de déplacement cau-
des muscles temporal et ptérygoïdien latéral.
dal de la grande aile du sphénoïde est associée
à cette tension ; cette sensation ne doit pas Crêtes
être confondue avec une dysfonction primaire
de la synchondrose sphéno-basilaire, comme La crête zygomatique est la plus marquée ; elle
par exemple une torsion. sépare les faces orbitaire et temporale de la grande
aile. La crête infratemporale démarque les faces

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Chapitre 3. Os sphénoïde 41

temporale et infratemporale, la crête maxillaire les rond fait communiquer les espaces intracrâniens,
faces infratemporale et maxillaire et la crête orbi- en particulier la région latérosellaire, avec la fosse
taire les faces orbitaire et maxillaire. ptérygopalatine et donc les espaces profonds de
la face.
Face interne ou cérébrale (figure 3.12)
Foramen ovale
Elle est concave en haut et en arrière et forme une
Situé entre les racines moyenne et postérieure de
partie de la fosse crânienne moyenne. Diverses
la grande aile, à environ 1 cm en arrière du fora-
impressions répondent aux circonvolutions du
men rond, et beaucoup plus volumineux que lui,
lobe temporal du cerveau. Un sillon oblique en
il mesure entre 6 et 10 mm de diamètre. Il livre
haut et en dehors correspond à la branche anté-
passage au nerf mandibulaire (nerf maxillaire infé-
rieure de l’artère méningée moyenne.
rieur), troisième branche du nerf trijumeau (V3),
Dans sa partie médiale, la face interne (endocrâ- au rameau méningé accessoire de l’artère maxillaire
nienne) présente trois foramens qui sont d’avant interne (artère petite méningée) et à de petites
en arrière et de dedans en dehors les foramens veines émissaires.
rond, ovale et épineux. D’autres foramens sont
inconstants, ce sont les foramens pétreux (trou Foramen épineux
innominé d’Arnold) et veineux (trou de Vésale). Situé approximativement à 2 mm en arrière du
foramen ovale, il livre passage à l’artère ménin-
Foramen rond (grand rond)
gée moyenne et au rameau méningé du nerf
Situé entre les racines antérieure et moyenne de la mandibulaire.
grande aile, le foramen rond n’est pas comme son
nom l’indique un foramen mais plutôt un canal le Foramens pétreux et veineux
plus souvent dirigé antérolatéralement. Il mesure En arrière et en dedans du foramen ovale, le fora-
entre 2,1 et 10,8 mm de long, pour un diamè- men pétreux (trou innominé d’Arnold) contient
tre compris entre 0,8 et 4,4 mm [24] et donne le nerf petit pétreux qui se dirige vers le ganglion
passage au nerf maxillaire (nerf maxillaire supé- otique. En avant et en dedans du foramen ovale
rieur), seconde branche du nerf trijumeau (V2), se trouve le foramen veineux (trou de Vésale). Les
et à de petites veines émissaires. Son orifice anté- foramens pétreux et veineux sont inconstants.
rieur apparaît sur la face exocrânienne de la grande
aile au niveau de la face postérieure de la fosse
On retient que les nerfs ne traversent pas les os. Les
ptérygopalatine (fosse ptérygo-maxillaire). (Voir
nerfs et les structures vasculaires sont présents avant
chapitre 20, figure 20.25.) Dès lors, le foramen le début du développement squelettique, et le crâne
cartilagineux primordial se développe en les entourant.
Ainsi, lorsque les ailes du sphénoïde se rattachent au
corps, des structures canalaires s’organisent autour des
éléments vasculonerveux déjà en place.
De nombreuses variations existent dans la présentation
de ces foramens [25], par exemple le foramen ovale
peut être partiellement ouvert sur le foramen déchiré
1 [26]. Fréquemment, les foramens rond et ovale sont plus
étroits du côté droit du crâne que du côté gauche. Pour
3 certains auteurs, la névralgie du trijumeau résulte d’une
2 possible neuropathie par compression des branches
maxillaire et mandibulaire du nerf trijumeau lors de leur
passage dans les foramens rond et ovale. Dès lors, une
Fig. 3.12. Grandes ailes du sphénoïde : face interne. stimulation mécanique nocive aggrave le phénomène de
1. artère méningée moyenne ; compression lorsque le sujet mobilise la face, par exem-
2. foramen rond ; ple lorsqu’il boit, mange, se rase ou se lave [27].
3. foramen ovale.

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42 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Bords de la grande aile


Bord antérieur
Le bord antérieur présente deux parties.
Médialement, il constitue la limite inférieure de
la fissure orbitaire supérieure. Latéralement, au
niveau d’une surface triangulaire, parfois com-
parée à la lettre L, le bord antérieur de la grande
aile s’articule avec le bord sphénoïdal de l’écaille
frontale pour former la suture sphénofrontale
latérale (suture frontosphénoïdale). Les deux par-
ties du « L » correspondent au bord supérieur de
la face orbitaire pour la courte portion du « L », Fig. 3.13. Grandes ailes du sphénoïde : bord antérieur.
La surface articulaire de la grande aile avec l’os frontal est
et au bord supérieur de la face temporale pour la schématiquement en forme de « L ».
longue portion du « L » (figure 3.13).
Plus en arrière, le bord antérieur de la grande
aile s’articule avec l’os pariétal au niveau de la
suture sphénopariétale. Cette dernière forme le
ptérion.

Le ptérion est un carrefour entre des os en rapport


avec la face, la base crânienne et la calvaria. C’est
aussi un point craniométrique défini par la réunion de
la grande aile de l’os sphénoïde, de l’écaille de l’os
temporal, de la face temporale de l’os frontal et de
l’angle sphénoïdal de l’os pariétal. Classiquement, la
suture sphénopariétale entre l’angle antéro-inférieur
du pariétal et le bord apical de la grande aile est
décrite comme la ligne horizontale d’un H. Pour autant,
ces rapports sont très variables. La forme en H est
retrouvée dans 71,3 % des cas, avec pour le reste une
forme en K, I, W ou X. De surcroît, dans 15,71 % des
cas, des os surnuméraires (os ptériques) sont présents
[28] (figure 3.14).
Chez le nouveau-né, le ptérion est l’emplacement de la
fontanelle sphénoïdale habituellement fermée vers le
6e mois. Cette zone reste, toute la vie, la zone osseuse la Fig. 3.14. Suture sphénopariétale : variantes.
plus fine de la boîte crânienne. a. ptérion en H ; b. ptérion en K ; c. ptérion en I ;
d. ptérion en W.

Bord latéral (figures 3.15, 3.16) partie horizontale. Le bord latéral forme un
Le bord latéral ou bord squameux s’articule angle avec le bord postérieur de la grande aile
sur toute sa longueur avec l’écaille du tem- dont le sommet correspond à l’épine du sphé-
poral pour former la suture sphénosquameuse. noïde. Elle donne insertion au muscle tenseur
Concave en arrière, il est taillé en biseau aux du voile du palais et aux ligaments sphénoman-
dépens de la table externe dans sa partie ver- dibulaire (sphénomaxillaire) et ptérygo-épineux
ticale et aux dépens de la table interne dans sa (sphéno-épineux).

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Chapitre 3. Os sphénoïde 43

Fig. 3.15. Grandes ailes du sphénoïde : bord latéral.


Fig. 3.16. Suture sphénosquameuse et pivot sphéno-
squameux (pivot SS).

Sur une vue latérale du crâne, le changement


Processus ptérygoïdes
d’orientation des biseaux du bord latéral de la (figures 3.18, 3.19)
grande aile du sphénoïde est situé à hauteur
du processus zygomatique de l’os temporal.
Implantés de chaque côté de la face inférieure de
Le point où l’orientation des biseaux change l’os sphénoïde, les processus ptérygoïdes naissent
est nommé le pivot sphénosquameux (pivot par deux racines. La racine médiale s’attache au
SS). Il correspond à l’extrémité postérieure de corps et la racine latérale à la grande aile. Ces
la crête infratemporale de la grande aile. Cette deux racines limitent en arrière la fosse scaphoïde
crête définit un net changement d’orientation où s’insère le muscle tenseur du voile du palais.
entre la face temporale située dans un plan Au-dessus de la fosse scaphoïde apparaît l’orifice
relativement vertical et la face infratemporale postérieur du canal ptérygoïdien (canal vidien), un
située dans un plan relativement horizontal. canal d’environ 1 cm de long où passent :
tMBSUÒSFEVDBOBMQUÏSZHPÕEJFO BSUÒSFWJEJFOOF 
branche de l’artère maxillaire ;
Bord postérieur tMF OFSG EV DBOBM QUÏSZHPÕEJFO OFSG WJEJFO 
Le bord postérieur est le plus court et de direction constitué par la réunion du nerf grand pétreux
oblique en arrière et en dehors. Médialement, il (grand pétreux superficiel), branche du nerf
forme la limite antérieure du foramen déchiré et facial (VII), et du nerf pétreux profond du
présente une fine languette aplatie transversale- plexus carotidien interne.
ment et dirigée en arrière et en dehors, c’est la La racine médiale et la racine latérale se continuent
lingula (figure 3.9). chacune par une lame. Dans leur moitié supé-
En dehors du foramen déchiré, le bord postérieur rieure les lames médiale et latérale s’unissent en
de la grande aile s’articule avec le bord antérieur avant pour former la face antérieure du processus
de la partie pétreuse de l’os temporal au niveau de ptérygoïde et un angle ouvert en arrière, la fosse
la synchondrose sphénopétreuse. Le versant exo- ptérygoïde. Dans leur moitié inférieure, les lames
crânien de cette suture présente un sillon où che- sont séparées par l’incisure ptérygoïdienne où s’ar-
mine la partie cartilagineuse de la trompe auditive ticule le processus pyramidal de l’os palatin.
(figure 3.17).
Lame latérale
Bord médial Plus large que la lame médiale, la lame latérale
Le bord médial correspond aux racines de la est déjetée en dehors. Son bord antérieur donne
grande aile et aux orifices qui les séparent. insertion au ligament ptérygoïdien antérieur

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44 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Suture intermaxillaire Fosse incisive

Processus palatin de l’os maxillaire


Épine nasale postérieure Processus alvéolaire de l’os maxillaire
Lame horizontale de l’os palatin
Processus pyramidal de l’os palatin Foramen grand palatin
Foramen petit palatin

Lame médiale
du processus ptérygoïde
Grande aile de l’os sphénoïde
Lame latérale
du processus ptérygoïde
Hamulus ptérygoïdien
Fosse scaphoïde
Lame membranacée
de la partie cartilagineuse Partie pétreuse
de la trompe auditive de l’os temporal
Foramen ovale
Foramen épineux
Épine de l’os sphénoïde Ouverture de la partie osseuse
de la trompe auditive
Canal carotidien Processus styloïde
de l’os temporal

Foramen stylomastoïdien Processus mastoïde

Zone rugueuse de l’insertion


du muscle élévateur du voile du palais Foramen jugulaire
Partie cartilagineuse de la trompe auditive Foramen lacerum (déchiré, obturé par du cartilage)

Fig. 3.17. Sphénoïde : face inférieure. La trompe auditive est sous la synchondrose sphénopétreuse.
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.

Les faisceaux supérieurs et inférieurs du muscle


ptérygoïdien latéral s’insèrent sur la face laté-
rale de la lame latérale et le muscle ptérygoïdien
médial s’insère sur toute la face médiale. Cette
face latérale forme la partie postérieure de la fosse
ptérygopalatine (figure 3.20).

Le ligament ptérygo-épineux relie le bord postérieur de


4 la lame latérale du processus ptérygoïde à l’épine de l’os
1 sphénoïde. Il peut s’ossifier avec risque de compression
2 3
du nerf mandibulaire et de la chorde du tympan [29].

Fig. 3.18. Processus ptérygoïdes.


1. face médiale de la lame latérale du processus
ptérygoïde ; Le canal ptérygoïdien s’organise autour du nerf et de l’ar-
2. face médiale de la lame médiale du processus tère du canal ptérygoïdien, lors de la fusion des parties laté-
ptérygoïde ; rales du sphénoïde (grande aile et processus ptérygoïde)
3. orifice postérieur du canal ptérygoïdien ; avec le corps, et ce, pendant la première année de la vie.
4. fosse scaphoïde .

Lame médiale
sur l’épine ptérygoïdienne antérieure. Son bord
postérieur donne insertion au ligament ptérygo- Située dans un plan presque sagittal, elle est plus
épineux sur le processus ptérygo-épineux et sur étroite et plus longue que la lame latérale. Son
toute sa hauteur au bord antérieur du fascia extrémité supérieure se continue sur le corps du
interptérygoïdien. sphénoïde par une fine lamelle osseuse, le processus

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Chapitre 3. Os sphénoïde 45

Foramen ovale

Tenseur
du voile du palais
Chef supérieur
du muscle
ptérygoïdien
Élévateur
du voile du palais
Chef inférieur
du muscle ptérygoïdien
latéral (sectionné) Épine du sphénoïde
Lame latérale du
processus ptérygoïde
Ligament
sphénomandibulaire
Hamulus ptérygoïdien
Processus styloïde

Constricteur supérieur

Styloglosse

Fibres profondes
du muscle ptérygoïdien
médial
Canal mandibulaire

Fibres superficielles
du muscle
ptérygoïdien médial
Insertion du muscle ptérygoïdien
Raphé ptérygomandibulaire médial sur la face médiale
de la mandibule
Fig. 3.19. Processus ptérygoïdes : rapports musculaires.
D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy.

Os zygomatique Fosse ptérygopalatine


vaginal, qui s’articule en avant avec le processus
sphénoïdal de l’os palatin et médialement avec
l’aile du vomer avec laquelle il délimite le canal
vomérovaginal (canal sphéno-vomérien latéral)
dans lequel passent des veinules (figure 3.7).
Dans ses trois quarts antérieurs, la face médiale de
Os sphénoïde
la lame médiale est recouverte par la lame perpen-
diculaire de l’os palatin. En arrière, elle constitue
la partie la plus postérieure des cavités nasales.
Os palatin Sa face latérale donne insertion en arrière au mus-
cle tenseur du voile du palais (muscle péristaphylin
Os maxillaire externe) et sur le reste de la surface au muscle pté-
rygoïdien médial.
Sur tout le bord postérieur de la lame médiale
s’insère le fascia pharyngobasilaire et sur la partie
Fig. 3.20. Fosse ptérygopalatine. inférieure de ce bord s’insère le muscle constric-
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition. teur supérieur du pharynx.

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46 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Son extrémité inférieure se termine par un crochet, 3

l’hamulus ptérygoïdien (crochet de l’aile interne)


autour duquel s’enroule le tendon du muscle ten-
seur du voile du palais. Le raphé ptérygomandibu- 4 2
laire s’y insère. Fréquemment, sur les spécimens 5
6 1
osseux du sphénoïde, l’hamulus est cassé. 7
14
8
10 9 13
Chez l’adulte, les processus ptérygoïdes mesurent en 11
8 12
moyenne 34,7 mm, avec des extrêmes de 28 mm et de
44,5 mm [30]. Ils sont plus longs et plus verticaux lors-
que l’angle de la base crânienne démontre une flexion.
Chez le nouveau-né, les processus ptérygoïdes sont peu
développés. Leur croissance est en partie sous la dépen-
dance des tractions exercées par les muscles tenseurs
du voile du palais, ptérygoïdiens médiaux, ptérygoïdiens Fig. 3.21. Fissure orbitaire supérieure.
latéraux et constricteur supérieur du pharynx. Dès lors, 1. nerf optique ;
la stimulation associée aux activités orofaciales telles la 2. muscle oblique supérieur ;
succion-déglutition, et plus tard la mastication et la pho- 3. releveur de la paupière supérieure ;
nation, sont de grande importance [31]. En revanche, 4. artère méningée moyenne ;
toute dysfonction de la base crânienne, et du sphénoïde 5. lacrymal ;
6. frontal ;
en particulier, affecte ces fonctions et donc le dévelop-
7. IV ;
pement des structures musculosquelettiques associées. 8. III ;
De fait, la biométrie des hamulus ptérygoïdiens et leur 9. veines ophtalmiques ;
relation avec les structures qui les entourent changent 10. VI ;
selon l’âge du sujet et la compétence des fonctions oro- 11. nasociliaire ;
faciales. En clinique, ces modifications sont à considérer 12. tendon commun ;
13. racine sympathique ;
dans les syndromes d’apnées obstructives du sommeil et
14. artère ophtalmique.
de ronchopathie chronique (ronflement) [32]. Les chances D’après Hamard H, Encycl Méd Chir, Ophtalmologie.
de succès sont d’autant plus grandes que le traitement
est précoce. Normalisez l’os sphénoïde, l’os hyoïde, leurs
rapports avec les structures environnantes, et tout désé-
forme en virgule à grosse extrémité inféromédiale.
quilibre postural éventuellement présent chez le sujet.
On lui décrit une partie médiale large et une par-
La croissance normale des processus ptérygoïdes en
hauteur et en largeur contribue aussi à l’augmentation tie latérale effilée. En fait, la fissure est rarement
des dimensions transversale et sagittale du complexe fermée à son extrémité latérale par la réunion des
maxillaire, ce qui correspond aussi à l’expansion du deux ailes sphénoïdales. Plus fréquemment, ces
nasopharynx [3]. deux ailes restent séparées par un petit espace que
comble l’os frontal par sa surface sphénoïdale.
Oblique en haut, en dehors et en avant, longue de
Fissure orbitaire supérieure 20 mm en moyenne [33], la fissure orbitaire supé-
(figure 3.21) rieure est plus large médialement, environ 9 mm,
que latéralement, environ 2 mm.
Traversée par de nombreuses structures vascu- Les structures qui traversent la fissure orbitaire
lonerveuses, la fissure orbitaire supérieure (fente supérieure se divisent en deux groupes, selon qu’el-
sphénoïdale) fait communiquer la cavité orbitaire les passent ou non dans l’anneau tendineux com-
avec l’étage moyen de la base du crâne ; elle consti- mun (anneau de Zinn) à partir duquel prennent
tue aussi la paroi antérieure du sinus caverneux. naissance les muscles droits. Les structures qui tra-
Limitée en haut par la face inférieure de la petite versent la fissure orbitaire supérieure mais ne pas-
aile, en bas par le bord supérieur de la face orbi- sent pas dans l’anneau tendineux commun sont :
taire de la grande aile et en dedans par la face tMFTWFJOFTPQIUBMNJRVFTTVQÏSJFVSFFUJOGÏSJFVSF
latérale du corps du sphénoïde, elle présente une tMF*7PVOFSGUSPDIMÏBJSF OFSGQBUIÏUJRVF 

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Chapitre 3. Os sphénoïde 47

tMF OFSG GSPOUBM  CSBODIF EV OFSG PQIUBMNJRVF La lingula divise ce foramen en deux parties :
première branche du nerf trijumeau (V1) ; tVOFQBSUJFNÏEJBMFFOUSFMFDPSQTEVTQIÏOPÕEF
tMF OFSG MBDSZNBM  ÏHBMFNFOU CSBODIF EV OFSG et la lingula où chemine la carotide interne qui
ophtalmique (V1). sort du canal carotidien intrapétreux, accompa-
Les structures qui pénètrent par la fissure orbitaire gnée de ses plexus veineux et sympathique ;
supérieure puis qui traversent l’anneau tendineux tVOF QBSUJF MBUÏSBMF FO EFIPST EF MB MJOHVMB Pá
commun sont : passe le nerf du canal ptérygoïdien (nerf vidien)
tMFT EFVY CSBODIFT TVQÏSJFVSF FU JOGÏSJFVSF EV et un rameau méningé de l’artère pharyngienne
nerf oculomoteur (III, nerf moteur oculaire ascendante.
commun) ;
tMF 7* PV OFSG BCEVDFOT OFSG NPUFVS PDVMBJSF
externe) ;
Mouvement craniosacral
tMFOFSGOBTPDJMJBJSF OFSGOBTBM CSBODIFEVOFSG
ophtalmique (V1) ; Flexion-extension crânienne
tMBSBDJOFTZNQBUIJRVFEVHBOHMJPODJMJBJSF L’os sphénoïde s’articule avec l’os occipital au niveau
de la synchondrose sphéno-occipitale (sphéno-basi-
Fissure orbitaire inférieure laire ou SSB). En tant qu’articulation de la base crâ-
nienne, la SSB présente normalement chez l’adulte,
Normalement fermée par le périoste orbitaire, un certain degré de flexion qui participe à l’ensem-
elle fait communiquer la cavité orbitaire avec la ble de la flexion de la base crânienne. L’angle entre
fosse ptérygopalatine. Dirigée obliquement en le corps de l’occiput et le corps du sphénoïde est
avant et en dehors, elle est comprise entre la face ouvert vers le bas, avec une légère convexité au
orbitaire de la grande aile de l’os sphénoïde en niveau de la partie endocrânienne de la SSB.
haut, la face orbitaire de l’os maxillaire en bas et
la face orbitaire de l’os zygomatique en dehors. À Pendant l’inspiration crânienne, le mouvement
l’union de son tiers antérieur et de ses deux tiers crânien consiste en une flexion crânienne où la
postérieurs, son bord antérieur est échancré par convexité de la SSB augmente. Lors de l’expiration
le sillon infraorbitaire creusé sur la face orbitaire crânienne, le mouvement crânien consiste en une
du maxillaire dans lequel chemine le nerf maxil- extension crânienne et la convexité de la SSB dimi-
laire (V2) (Voir Chapitre 20, figure 20.25). nue [34]. Les autres parties du crâne accompagnent
ce mouvement crânien de flexion et d’extension.
Pour appréhender les déplacements de l’os sphé-
En arrière de l’os maxillaire, dans la profondeur de la noïde et ses rapports au reste du crâne, une
partie médiale de la fissure orbitaire inférieure, le fora- connaissance de l’anatomie de cet os est indis-
men rond est visible sur la face maxillaire de la grande pensable. Trois parties distinctes forment le
aile du sphénoïde. Le nerf maxillaire (V2) passe dans sphénoïde à la naissance. Le corps et les petites
cet orifice du toit de la fosse ptérygopalatine et après
ailes constituent la partie centrale et, de chaque
un trajet en baïonnette dans l’arrière-fond de la fosse
côté, les parties latérales sont chacune formées
ptérygopalatine emprunte le canal infraorbitaire pour
déboucher à la face externe de l’os maxillaire. par l’association de la grande aile et du proces-
sus ptérygoïde. Typiquement, l’ossification des
synchondroses entre ces trois parties est terminée
entre la première et la deuxième année de la vie.
Foramen déchiré Toutefois, ces zones charnières conservent plus
Le foramen déchiré ou foramen lacerum (trou ou moins un certain degré de flexibilité. Dès lors,
déchiré antérieur) est situé entre la partie latérale le corps du sphénoïde se comporte comme une
du bord postérieur du corps sphénoïdal et l’extré- structure impaire, et les deux unités grande aile-
mité antérieure du rocher de l’os temporal. Il est ptérygoïde, comme des structures paires.
comblé par un tissu fibrocartilagineux, un reste du Le corps de l’os sphénoïde participe au mouve-
chondrocrâne primitif qui ne s’est jamais ossifié. ment de flexion-extension crânienne avec un axe

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48 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

de mouvement transversal horizontal localisé en Dans le plan coronal, les grandes ailes se dépla-
avant et en dessous de la selle turcique. Cet axe cent latéralement avec les parties squameuses des
est à hauteur de la ligne qui relie les deux points os temporaux. Les processus ptérygoïdes se dépla-
pivots sphénosquameux (SS) où les biseaux du cent aussi latéralement avec les os palatins.
bord latéral de la grande aile du sphénoïde chan- Dans le plan transversal, les faces temporales des
gent d’orientation. grandes ailes se déplacent vers l’avant et le dehors,
Pendant la flexion crânienne, la partie antérieure et les fosses temporales semblent comblées. De
du corps se déplace vers le bas, et le dos de la selle chaque côté, l’angle entre les faces orbitaire et
vers le haut, ce qui produit une rotation antérieure temporale des grandes ailes augmente. La fissure
du corps sphénoïdal dans le plan sagittal. Pendant orbitaire supérieure s’élargit.
l’extension crânienne, la partie antérieure du corps Pendant la rotation interne, le mouvement inverse
se déplace vers le haut, et le dos de la selle vers le se produit. Dans le plan sagittal, les grandes ailes
bas, réalisant une rotation postérieure du corps du sphénoïde se déplacent en rotation postérieure
dans le plan sagittal (figure 3.22). en suivant le corps du sphénoïde et les processus
De chaque côté, les parties latérales du sphénoïde ptérygoïdes se déplacent vers l’avant. Dans le plan
démontrent un mouvement plus complexe pen- coronal, les grandes ailes médialement avec les tem-
dant la rotation externe crânienne associée à la poraux, et les processus ptérygoïdes se déplacent se
flexion basilaire et pendant la rotation interne déplacent médialement avec les os palatins. Dans
associée à l’extension. Grossièrement, lorsque le le plan transversal, les faces temporales des grandes
sphénoïde est comparé à une chauve-souris ou à ailes se déplacent en arrière et en dedans, ce qui
un oiseau, les processus ptérygoïdes représentent creuse les fosses temporales, et l’angle entre les faces
les pattes de l’oiseau et les grandes ailes, les ailes de orbitaire et temporale des grandes ailes diminue. La
l’oiseau qui se déplient lorsqu’il prend son envol. fissure orbitaire supérieure diminue de largeur.
En fait, les mouvements de rotations externe et
interne crâniennes des parties latérales du sphé- Comme pour l’occiput, en plus des mouvements de
noïde résultent de la combinaison des déplace- flexion-extension crânienne décrits ci-dessus au niveau
ments dans les trois plans de l’espace. du corps, une expansion latérale est aussi possible. Le
Dans le plan sagittal, les grandes ailes se déplacent sphénoïde se développe à partir de 13 points d’ossifica-
en rotation antérieure en suivant le mouvement tion dont 12 sont pairs et dans le corps du sphénoïde les
sinus sphénoïdaux forment deux cavités séparées l’une
du corps du sphénoïde autour de l’axe reliant les
de l’autre par un mince septum. Les structures impai-
deux points pivots SS. Le mouvement est le plus
res sont souvent des structures paires et se comportent
important au niveau de l’épine du sphénoïde. comme telles avant leur ossification.
Dans le même temps, les processus ptérygoïdes se
déplacent vers l’arrière.
Torsion
Comme l’os occipital en plus des mouvements de
flexion-extension crânienne, l’os sphénoïde parti-
cipe aussi aux mouvements de torsion et de side-
bending-rotation de la SSB.
Pendant la torsion, le sphénoïde tourne autour de
l’axe reliant le nasion et l’opisthion, en direction
opposée à celle de l’occiput. Dès lors, lorsque le
corps du sphénoïde tourne autour de cet axe, un
côté est plus haut que l’autre. Une grande aile est
Fig. 3.22. Mouvement de l’os sphénoïde dans la flexion
crânienne.
déplacée vers le haut, pendant que la grande aile
D’après Sergueef N, Ostéopathie pédiatrique. de l’autre côté est déplacée vers le bas. Dans le

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Chapitre 3. Os sphénoïde 49

même temps, l’occiput tourne en direction oppo- et vers l’avant, alors que la partie latérale gauche
sée, se déplaçant vers le bas du côté de la grande de l’occiput se déplace vers le bas et vers l’arrière.
aile haute et vers le haut de l’autre côté. Normalement, ce mouvement existe symétri-
La torsion est nommée du côté où la grande aile quement avec les déplacements en sidebending-
du sphénoïde se déplace vers le haut. Par exemple, rotation droit et gauche démontrant les mêmes
dans la torsion droite, la partie latérale droite du quantité et qualité. Une différence signale la pré-
corps du sphénoïde et la grande aile droite se dépla- sence d’une dysfonction somatique crânienne.
cent vers le haut, alors que la partie latérale droite
de l’occiput se déplace vers le bas. Normalement,
ce mouvement existe symétriquement. Une dif- Palpation pour la structure
férence dans la qualité des mouvements perçus
entre les déplacements en torsion droite et gauche Au niveau de l’os sphénoïde, la palpation pour la
signale la présence d’une dysfonction somatique structure consiste en la palpation de la face latérale
crânienne. de la grande aile du sphénoïde, de l’extrémité cau-
dale de la lame latérale du processus ptérygoïde
et des muscles qui s’y insèrent. Ce sont les seules
Sidebending-rotation parties de l’os sphénoïde directement palpables.
Le sidebending-rotation de la SSB consiste en Tout d’abord, observez l’aspect de la fosse tem-
deux composantes de mouvement impliquant porale. Elle est constituée par cinq os : le frontal,
chacune des axes de mouvement différents. Le la grande aile du sphénoïde, le pariétal, la par-
sphénoïde et l’occiput tournent dans la même tie squameuse du temporal et le zygomatique.
direction autour d’un axe antéropostérieur reliant La face latérale de la grande aile du sphénoïde
le nasion et l’opisthion. Lorsque le corps du sphé- constitue le fond de cette fosse. Dans la flexion-
noïde tourne autour de cet axe, un côté est plus rotation externe crânienne la fosse temporale est
haut que l’autre et la grande aile du sphénoïde pleine ; elle est creusée dans l’extension-rotation
est déplacée vers le haut de ce côté, pendant que interne. Typiquement, dans un schéma de tor-
la grande aile de l’autre côté est déplacée vers le sion de la SSB, l’oreille est décollée du côté de la
bas. Dans le même temps, l’occiput tourne avec le fosse temporale haute, et une combinaison inverse
sphénoïde, se déplaçant vers le haut du côté de la s’observe de l’autre côté. En revanche, lorsque
grande aile haute et vers le bas de l’autre côté. l’oreille est décollée du côté de la fosse temporale
Simultanément autour de deux axes verticaux, basse, avec l’inverse de l’autre côté, un schéma de
un pour chaque os, l’occiput et le sphénoïde se sidebending-rotation de la SSB peut être présent
déplacent dans des directions opposées. L’axe du du côté de la fosse temporale basse.
sphénoïde passe par le centre de son corps et celui Demandez aussi au patient de fermer les yeux,
de l’occiput par le foramen magnum. Ainsi, une observez l’obliquité des lignes de cils. Souvent,
grande aile se déplace vers l’avant et de ce côté ces lignes reflètent de chaque côté la position de la
l’occiput se déplace vers l’arrière. Les deux os grande aile du sphénoïde.
s’écartent l’un de l’autre de ce côté et se rappro- Puis, avec le patient en position de décubitus dor-
chent l’un de l’autre du côté opposé. Cela produit sal, asseyez-vous à la tête du sujet. Placez la pulpe
un sidebending entre le sphénoïde et l’occiput au des index ou des médius de chaque côté au niveau
niveau de la SSB, avec comme résultat une conve- des fosses temporales. Appréciez la qualité des tis-
xité d’un côté et une concavité de l’autre. sus superficiels ; toute modification de la qualité de
Le sidebending-rotation est nommé du côté où la la texture tissulaire peut indiquer une dysfonction
grande aile et l’occiput sont déplacés vers le bas. somatique. Palpez le muscle temporal qui remplit
Par exemple, dans un sidebending-rotation gau- la fosse temporale. Promenez les doigts d’avant en
che, la partie latérale gauche du corps du sphénoïde arrière pour évaluer les faisceaux du muscle. Les
et la grande aile gauche se déplacent vers le bas différences entre le côté droit et le côté gauche

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50 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

reflètent souvent des dysfonctions orofaciales et Pour palper la lame latérale du processus ptéry-
manducatrices. goïde de l’os sphénoïde insérez le cinquième doigt
Repérez la grande aile du sphénoïde attentive- d’une main gantée, entre la lèvre supérieure et la
ment. De chaque côté, placez la pulpe d’un index gencive du patient. Longez le bord alvéolaire du
ou d’un médius au niveau des fosses temporales. maxillaire en direction postérieure, puis remontez
Au travers des fibres du muscle temporal essayez légèrement sous le bord latéral de l’os maxillaire,
de différencier la grande aile de l’os sphénoïde, de déplacez le doigt postérieurement jusqu’à sentir le
l’écaille de l’os temporal, de la face temporale de processus ptérygoïde. Comparez avec l’autre côté
l’os frontal et de l’angle sphénoïdal de l’os pariétal. (figure 3.24). Pour palper l’hamulus du processus
Le sommet de la grande aile est la partie osseuse ptérygoïde de l’os sphénoïde, insérez le cinquième
la plus fine de la boîte crânienne, et normalement doigt d’une main gantée sur la surface palatine du
la grande aile peut être repérée à l’endroit où l’os bord alvéolaire de l’os maxillaire. Déplacez l’index
présente la plus grande flexibilité intra-osseuse. en arrière jusqu’à sentir l’hamulus (figure 3.25).
Ces deux dernières palpations doivent être réali-
Le plus souvent, le bord apical de la grande aile qui
sées avec beaucoup de prudence.
s’articule avec l’angle antéro-inférieur du pariétal
au niveau de la suture sphénopariétale est décrit
comme la ligne horizontale d’un H. Ce carrefour Palpation pour la fonction
définit le ptérion. Pour autant, de grandes varia-
tions existent dans la présentation de la suture La palpation pour la fonction de l’os sphénoïde
sphénopariétale (figure 3.14). Habituellement, le permet de définir l’existence de dysfonctions soma-
ptérion est repéré environ 3 à 4 cm en arrière du tiques. Les grandes ailes du sphénoïde sont direc-
processus zygomatique du frontal (figure 3.23). tement palpables, en revanche le corps et les petites
ailes du sphénoïde ne le sont pas. Une connais-
sance approfondie de l’anatomie de la région et
En pratique, il est conseillé de repérer suc-
cessivement les deux grandes ailes, car elles
ne sont pas forcément symétriques. L’erreur
fréquente consiste à trouver un côté, puis
à placer les doigts de la main opposée, à la
même hauteur, sur l’autre côté, sans palper
nécessairement l’os sphénoïde.

Fig. 3.23. Palpation de la grande aile de l’os sphénoïde. Fig. 3.24. Palpation de la lame latérale du processus ptérygoïde.

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Chapitre 3. Os sphénoïde 51

est le mouvement des grandes ailes, qualitative-


ment différent de celui du corps sphénoïdal. Pour
évaluer le mouvement du corps de l’os sphénoïde,
comme cela est nécessaire dans l’évaluation de
la synchondrose sphénobasilaire, procédez à la
même palpation en vous projetant mentalement
au niveau du corps du sphénoïde.
Il est très facile de commettre l’erreur de palper
le mouvement superficiel et de supposer que ce
qui est perçu est le mouvement du corps. Il faut
se souvenir que les points de contact sur le sphé-
noïde sont sur des parties osseuses d’origine mem-
braneuse, qui, à cause de leur flexibilité, peuvent
démontrer quelque degré de mobilité même en la
présence d’une absence de mouvement au niveau
du corps sphénoïdal et de la SSB.
Dans la torsion de la SSB, la grande aile du sphé-
noïde se déplace d’un côté vers le haut et de l’autre
côté vers le bas. Dans le sidebending-rotation de
la SSB, la grande aile du sphénoïde se déplace vers
le bas et vers l’avant d’un côté, et vers le haut et
vers l’arrière de l’autre côté. Il est conseillé de pro-
céder à une prise sphéno-occipitale (prises fronto-
Fig. 3.25. Palpation de l’hamulus du processus ptérygoïde. occipitale, par la voûte, en berceau pour compléter
cette étude (Voir Chapitre 17, page 212).
Essayez toujours de préciser quelles sont les struc-
une capacité à visualiser mentalement ces structu-
tures anatomiques palpées et d’analyser les mouve-
res sont essentielles pendant les tests d’écoute.
ments perçus. À quoi correspondent les sensations
Avec la pulpe de l’index ou du médius au niveau perçues ? Ainsi, la sensation d’un mouvement vers le
des fosses temporales procédez à un test d’écoute. bas au niveau de la surface latérale de la grande aile
Durant la phase de flexion-rotation externe du du sphénoïde peut correspondre à un déplacement
mouvement crânien, la partie supérieure des de la grande aile vers le bas, mais peut aussi refléter
faces temporales de la grande aile donne une une tension du muscle temporal plus importante
sensation de déplacement latéral lorsque le corps de ce côté chez le sujet dont la mastication est
du sphénoïde se déplace en rotation antérieure. préférentiellement unilatérale. Encore une fois, la
Simultanément, les extrémités inférieures des pro- connaissance de l’anatomie facilite la palpation.
cessus ptérygoïdes se déplacent vers l’arrière, le
À partir de la prise sur les grandes ailes du sphé-
dehors et le bas.
noïde, visualisez les différentes parties de l’os,
Lors de la rotation interne, la partie supérieure écoutez leur motilité inhérente. Existe-t-il des
des faces temporales de la grande aile donne une zones de restriction au niveau de l’os sphénoïde
sensation de déplacement médial lorsque le corps et/ou des structures voisines ? Par exemple, au
du sphénoïde se déplace en rotation postérieure. niveau des processus ptérygoïdes, des muscles et
En même temps, les extrémités inférieures des articulations en rapport avec le sphénoïde, des
processus ptérygoïdes se déplacent vers l’avant, le foramens, des insertions méningées ou des structu-
dedans et le haut. Notez la présence d’un mouve- res vasculo-nerveuses. Définissez-les en visualisant
ment particulièrement dominant. la ou les structure(s) anatomique(s) auxquelles se
Dans la palpation du sphénoïde, la première sen- rattache cette restriction afin de procéder à leur
sation est celle des grandes ailes ; ce qui est senti normalisation.

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52 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

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Chapitre 4
Os ethmoïde

Os impair et médian, l’os ethmoïde (du grec


Au 3e mois de gestation, au niveau de la future paroi
HQMò6 : crible) appartient à la fois à la base du
latérale de la cavité nasale, à l’emplacement de la
crâne, où il participe à la constitution de la fosse muqueuse du cornet nasal moyen, des évaginations
crânienne antérieure, et au massif facial où il constituent les premières ébauches des cellules eth-
contribue à former la cavité nasale et l’orbite. Il moïdales. Puis, très vite, apparaissent des évagina-
est placé sous la partie orbitonasale de l’os frontal tions à l’emplacement de la muqueuse du cornet nasal
où il comble l’incisure ethmoïdale. supérieur pour former les ébauches des cellules eth-
moïdales postérieures [4]. À la naissance, le labyrinthe
ethmoïdal mesure 8 à 12 mm de long, 1 à 5 mm de
haut et 1 à 3 mm de large [5]. Les cellules ethmoï-
Ostéogenèse dales antérieures sont déjà pneumatisées et de forme
sphérique. Les cellules ethmoïdales postérieures plus
Le chondro-ethmoïde dérive des capsules nasales. petites sont opaques et ne se pneumatisent que vers
Il se différencie en une partie centrale, le méseth- 1 an [6].
moïde et deux parties latérales, les ectethmoïdes. Vers 3 ans, la limite supérieure des labyrinthes est
Toutes ces structures cartilagineuses sont réunies située au-dessus du niveau de la lame criblée. À
par l’aponévrose faciale et les tissus mous de la l’âge de 4 ans, le labyrinthe ethmoïdal mesure 12
face. Le mésethmoïde participe à la formation du à 21 mm de long, 5 à 11 mm de large, 8 à 16 mm
de haut, et c’est surtout entre 3 et 8 ans que la
septum nasal et constitue une véritable « matrice
dimension antéropostérieure augmente [7]. À 8 ans,
fonctionnelle » poussant et positionnant la partie le labyrinthe ethmoïdal mesure 18 à 24 mm de long,
inférieure des frontaux, les os nasaux, et les pré- 9 à 13 mm de large, 10 à 15 mm de haut et vers
maxillaires [1–3]. 12 ans son développement est similaire à celui de
L’ossification des ectethmoïdes débute entre le l’adulte [6].
4e et le 5e mois de la vie fœtale au niveau des faces
latérales des labyrinthes, puis des cornets. Pour
autant, à la naissance, les labyrinthes sont peu Description (figure 4.1)
développés et leurs parois médiales et latérales
presque en contact l’une de l’autre. Parfois surnommé l’os en dentelle en raison de
L’ossification et la croissance du mésethmoïde son aspect aérien, l’os ethmoïde est complexe. Il
s’étalent de la première année à la fin de l’adoles- consiste en quatre parties :
cence, voire parfois plus. L’apophyse crista galli tNÏEJBMFNFOU  VOF MBNF PTTFVTF TJUVÏF EBOT MF
et la lame criblée s’ossifient entre 6 mois et la fin plan sagittal, la lame verticale dont la crista galli
de la première année. Vers 1 an, la lame criblée représente la partie supérieure et la lame per-
est unie aux labyrinthes, et vers 5 ans les cellu- pendiculaire la partie inférieure ;
les ethmoïdales des labyrinthes sont parfaitement tVOF MBNF IPSJ[POUBMF RVJ DPVQF MB QSÏDÏEFOUF
formées. dans sa partie haute, aussi nommée lame criblée ;

Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne


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54 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Lame perpendiculaire
Crista galli
4 Aile de la crista galli
1
3
Sillon
ethmoïdal
antérieur Cellules
2 ethmoïdales
Lame
criblée
Sillon
ethmoïdal
postérieur
5

Fig. 4.2. Os ethmoïde : vue supérieure.


D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy.

tEFVYGBDFTMBUÏSBMFTDPOWFYFTFOEFIPST TVSUPVU
Fig. 4.1. Os ethmoïde : constitution. Vue postérieure. dans leur partie antérieure ;
1. crista galli ; 2. lame perpendiculaire ; 3. lame verticale ;
4. lame horizontale ou lame criblée ; 5. labyrinthes
tVOCPSEQPTUÏSJFVSPCMJRVFFOCBTFUFOBSSJÒSF 
ethmoïdaux. RVJTFUFSNJOFFODSÐUF
tVOCPSEBOUÏSJFVSQSFTRVFWFSUJDBM USÒTMÏHÒSF-
ment oblique en bas et en avant, dont la par-
tie la plus inférieure s’articule avec le fond de
tEFVY MBCZSJOUIFT FUINPÕEBVY NBTTFT MBUÏSBMFT
l’incisure ethmoïdale de l’os frontal. De part et
EFMFUINPÕEF TVTQFOEVTTPVTMBMBNFIPSJ[PO-
EBVUSF VOFDSÐUFMBUÏSBMF MBJMFEFMBDSJTUBHBMMJ
tale de chaque côté de la lame criblée.
borde souvent le foramen cæcum (trou borgne)
La lame perpendiculaire forme l’essentiel du sep- de l’os frontal (figure 4.3) ;
tum nasal. L’espace compris entre les labyrinthes tVOTPNNFUBSSPOEJEBOTMBQBSUJFQMVUÙUBOUÏSJFVSF
ethmoïdaux et la lame perpendiculaire correspond de la crista galli où s’attache la faux du cerveau.
aux cavités nasales (fosses nasales).

Le foramen cæcum (trou borgne) conduit à un cul-de-sac


Lame verticale d’où son nom. Parfois, un canal le remplace entre la face
endocrânienne du frontal et le bord antérieur de la crista
Située dans le plan sagittal, la lame verticale galli de l’os ethmoïde. Une veine fronto-ethmoïdale peut
consiste en deux parties séparées par la lame hori- le traverser et relier les veines de la muqueuse nasale au
[POUBMFBVEFTTVTMBDSJTUBHBMMJ DSÐUFEFDPRFO sinus sagittal supérieur.
latin) et au-dessous la lame perpendiculaire qui La crista galli présente de nombreuses variétés dans son
participe à la constitution de la cloison médiale volume et dans sa forme ; très souvent elle est déviée
des cavités nasales. d’un côté ou de l’autre. Tous ses bords libres donnent
insertion à la faux du cerveau.
Crista galli
De forme triangulaire, la crista galli apparaît sur
la ligne médiane de la face supérieure de la lame En raison de l’importance des membranes
criblée (figure 4.2). Elle se loge dans l’incisure eth- dure-mériennes dans le concept crânien, la
[POFEJOTFSUJPOEFMBGBVYEVDFSWFBVTVSMB
moïdale (échancrure ethmoïdale) de l’os frontal et
crista galli et les rapports de l’ethmoïde avec
présente : MFGSPOUBMEPJWFOUÐUSFMJCSFTEFUPVUFEZTGPOD-
tVOF CBTF VOJF TVS UPVUF TB MPOHVFVS Ë MB MBNF tion somatique.
IPSJ[POUBMF
Chapitre 4. Os ethmoïde 55

Crête frontale
Crista galli Foramen cæcum

Foramens de la
Partie orbitaire lame criblée
de l’os frontal

Lame criblée

Petite aile du sphénoïde


Corps (du sphénoïde)
Processus clinoïde antérieur

Fig. 4.3. Vue interne de la base crânienne : fosse antérieure. Le foramen cæcum (trou borgne) est situé en avant de la crista
galli.
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.

Lame perpendiculaire (figure 4.4) tVObord supérieur fixé sur la ligne médiane de la
face inférieure de la lame criblée, en continuité
Fixée sous la face inférieure de la lame criblée,
avec la crista galli ;
cette lame osseuse constitue la partie antéro-supé-
tVObord antéro-supérieur qui s’articule en haut
rieure du septum nasal et, comme la crista galli,
BWFDMBSÐUFQPTUÏSJFVSFEFMÏQJOFOBTBMFEFMPT
elle est fréquemment déjetée d’un côté ou de
GSPOUBMFUFOCBTBWFDMBSÐUFEVOJPOEFTEFVY
l’autre. Mince et aplatie, elle s’épaissit au niveau
os nasaux ;
de ses bords antérieur et supérieur, et de forme
tVO bord antéro-inférieur oblique en bas et en
pentagonale elle présente cinq bords :
arrière, qui s’unit au bord postérieur du car-
tilage septal ;
tVO bord postérieur presque vertical, qui s’arti-
Épine nasale de l’os frontal
DVMFBWFDMBDSÐUFTQIÏOPÕEBMF DSÐUFTQIÏOPÕEBMF
Lame perpendiculaire de l’os ethmoïde antérieure) ;
tVO bord postéro-inférieur oblique en bas et en
Os nasal Sinus sphénoïdal avant, qui s’articule dans le sillon des trois
Fosse hypophysaire
(ou pituitaire) quarts supérieurs du bord supérieur du vomer.
Cartilage Les deux faces de la lame perpendiculaire sont
septal
recouvertes par la muqueuse olfactive. Dans leur
partie supérieure, l’empreinte de sillons vasculo-
nerveux est bien visible.

Lame horizontale ou criblée


Crête nasale des os
4JUVÏFEBOTVOQMBOIPSJ[POUBM EFDIBRVFDÙUÏEF
maxillaire et palatin la crista galli, allongée d’avant en arrière, la lame
criblée s’encastre dans l’incisure ethmoïdale de l’os
Crête incisive Vomer
frontal. Comme son nom l’indique, elle est percée
Fig. 4.4. La lame perpendiculaire de l’os ethmoïde par- de nombreux orifices qui livrent passage aux filets
ticipe à la constitution de la cloison médiale des cavités
nasales. du nerf olfactif (I). La lame criblée présente deux
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition. faces, supérieure et inférieure et quatre bords.
56 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

3 mm et livre passage à un rameau de l’artère


Chez la plupart des mammifères, la lame criblée est
située dans un plan frontal. De fait, la fonction olfactive
méningée moyenne. Plus latéralement, le fora-
est optimale. Chez l’être humain, l’acquisition du bipé- men ethmoïdal est situé à l’extrémité antérieure
disme et une diminution des besoins olfactifs contribuent du sillon ethmoïdal. Ce sillon suit le bord latéral
à l’horizontalisation de la lame criblée et à la pneumati- de la lame criblée jusqu’au foramen ethmoïdal
sation de l’ethmoïde [8]. antérieur de la face supérieure du labyrinthe
ethmoïdal. Une des branches terminales du nerf
ophtalmique (V1), i.e. le nerf ethmoïdal anté-
Face supérieure (figure 4.5)
rieur (nerf nasal interne), branche terminale
La face supérieure consiste en deux moitiés symé- du nerf nasociliaire (nerf nasal), et l’artère eth-
triques situées de part et d’autre de la crista galli. moïdale antérieure, branche de l’artère ophtal-
Ainsi, de chaque côté, se creuse une gouttière mique cheminent dans le foramen et le sillon
olfactive dont la partie antérieure plus profonde ethmoïdaux.
et plus étroite reçoit le bulbe olfactif. Chacune des
deux moitiés est percée de nombreux orifices de
taille variable, les plus fins étant situés sur la partie
En fait, les orifices de la lame criblée ont la forme de
latérale de la gouttière. Ces orifices livrent passage
petits entonnoirs, eux-mêmes sous-divisés en plusieurs
aux nerfs olfactifs. orifices dans leur partie inférieure. On se souvient que
À l’avant de la lame criblée, on trouve deux les nerfs ne traversent pas les os. Ils sont présents
orifices particuliers : la fissure ethmoïdale et le avant le début du développement squelettique et le
foramen ethmoïdal. Médialement, c’est la fis- crâne cartilagineux primordial se développe autour
sure ethmoïdale qui longe la crista galli sur 2 ou d’eux, tout en établissant un rapport étroit avec les
tissus conjonctifs de leur périnèvre (perineurium) [10].
Le nerf olfactif présent avant le début du développe-
ment squelettique, consiste en de nombreux filets qui
se rassemblent pour former les bandelettes olfactives.
2 1
Le crâne cartilagineux primordial se développe autour
5 2
6 de ces filets et forme les orifices de la lame criblée. De
4 3 ce fait, les méninges accompagnent les nerfs au-delà
des foramens de la lame criblée pour se mêler à leur
périnèvre.
Selon Sutherland : « The meninges of the brain extend
7
over the olfactory bulbs, and include the cerebrospi-
nal fluid. When you hear someone sneeze, do not tell
him that he is catching cold. He is, instead, protecting
his nasal mucosa with cerebrospinal fluid. » [10] (« Les
méninges du cerveau recouvrent les bulbes olfactifs, et
englobent le liquide cérébrospinal. Lorsque vous enten-
dez quelqu’un éternuer, ne lui dites pas qu’il prend froid.
Au contraire, il est en train de protéger sa muqueuse
nasale avec du liquide cérébrospinal. »)
Plusieurs auteurs montrent que par l’intermédiaire des
nerfs olfactifs, une partie du liquide cérébrospinal se
draine dans les lymphatiques de la muqueuse nasale,
puis dans les ganglions lymphatiques cervicaux superfi-
ciels et profonds [11, 12]. De surcroît, cette voie olfactive
pourrait être une voie de drainage pour les antigènes des
Fig. 4.5. L’os ethmoïde : face supérieure. espaces arachnoïdiens vers les ganglions lymphatiques
1. crista galli ; 2. ailes de la crista galli ; 3. lame criblée ; cervicaux où des réponses immunitaires spécifiques
4. fissure ethmoïdale ; 5. foramen ethmoïdal ; sont induites [13].
6. sillon ethmoïdal ; 7. demi-cellules ethmoïdales.
Chapitre 4. Os ethmoïde 57

Face inférieure L’artère et le nerf ethmoïdaux antérieurs (nerf


nasal interne) cheminent dans le canal antérieur
La face inférieure participe à la constitution de
et l’artère et le nerf ethmoïdaux postérieurs (nerf
la voûte des cavités nasales. Sur la ligne médiane,
sphéno-ethmoïdal) dans le canal postérieur.
la lame perpendiculaire la divise en deux parties
symétriques.
Face inférieure (figure 4.6)
Bords D’aspect irrégulier la face inférieure consiste en
GJOFTMBNFMMFTSFDPVSCÏFTTVSFMMFTNÐNFT1MVTMBSHF
La lame criblée comprend un bord antérieur, un
en arrière qu’en avant, la face inférieure de chaque
bord postérieur et deux bords latéraux :
labyrinthe ethmoïdal est oblique de haut en bas et
tMF CPSE BOUÏSJFVS TBSUJDVMF BWFD MJODJTVSF FUI-
de dehors en dedans ; elle regarde en dehors et en
moïdale de l’os frontal. Il limite la partie supé-
bas. Ses demi-cellules, parfois de simples méplats,
rieure de l’orifice antérieur de la cavité nasale ;
répondent dans ses deux tiers antérieurs aux demi-
tMFCPSEQPTUÏSJFVSIBCJUVFMMFNFOUÏDIBODSÏSFÎPJU
cellules de la face nasale du maxillaire, pour former
le processus ethmoïdal de l’os sphénoïde ;
des cellules ethmoïdomaxillaires et dans son tiers
tMFT EFVY CPSET MBUÏSBVY TBSUJDVMFOU BWFD MFT
postérieur à la demi-cellule de la facette ethmoïdale
bords latéraux de l’incisure ethmoïdale de l’os
du processus orbitaire de l’os palatin.
frontal.
Processus unciné
De la face inférieure des cloisons transversales qui
Labyrinthes ethmoïdaux ferment les cellules ethmoïdales antérieures naît
De chaque côté des bords latéraux de la lame cri-
blée, les labyrinthes ethmoïdaux (masses latérales
de l’ethmoïde) consistent en plusieurs petites cavi-
tés aux parois très fines. Situés entre les orbites
et la cavité nasale, les labyrinthes participent à la
constitution de la paroi orbitaire médiale et de 3
la paroi latérale de la cavité nasale. On peut leur
1
décrire six faces.
2
Face supérieure (figure 4.5)
Des petites cavités creusent la face supérieure du
labyrinthe ethmoïdal : ce sont les demi-cellules
ethmoïdales. Avec les demi-cellules similaires de la
surface ethmoïdale de l’os frontal, elles constituent
les cellules ethmoïdofrontales. De chaque côté, deux
sillons croisent la face supérieure du labyrinthe eth-
moïdal. Ils sont dirigés obliquement de dehors en
dedans et d’arrière en avant (figure 4.2) et forment
avec les sillons de la surface ethmoïdale de l’os frontal
des canaux ethmoïdaux antérieur et postérieur qui
s’ouvrent latéralement dans l’orbite par deux petits
orifices situés au niveau de la suture ethmoïdofron-
tale (figure 4.2). Médialement, ces deux canaux
Fig. 4.6. L’os ethmoïde : face inférieure.
s’ouvrent au niveau du bord latéral de la lame cri-
1. processus unciné ;
blée. Le sillon antérieur se prolonge en avant avec le 2. cornet moyen ;
sillon ethmoïdal pour aboutir au foramen ethmoïdal. 3. lame perpendiculaire.
58 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

une mince lamelle osseuse recourbée sur elle-


NÐNF EF EFEBOT FO EFIPST $FTU MF QSPDFTTVT
unciné ethmoïdal (apophyse unciforme) placé
entre l’extrémité antérieure du cornet moyen et
la face latérale ou lame orbitaire (os planum) du
labyrinthe (figure 4.10). Il obture la partie supé-
rieure du hiatus maxillaire et se termine par deux
expansions. La lamelle antérieure s’articule avec
le processus ethmoïdal du cornet inférieur, et la
lamelle postérieure se dirige vers le bord postérieur
du hiatus maxillaire. Habituellement, le processus
unciné est cassé sur un os ethmoïde désarticulé.

Face antérieure (figures 4.7 et 4.8)


Oblique d’avant en arrière et de dedans en dehors,
la face antérieure du labyrinthe regarde en avant et
en dehors. Elle présente des demi-cellules divisées
en deux groupes. Supéro-médialement, une ou
deux demi-cellules s’articulent avec la face médiale
Fig. 4.8. L’os ethmoïde : face antérieure.
du processus frontal du maxillaire pour former des
cellules ethmoïdomaxillaires. Latéralement les demi-
cellules s’articulent avec la face médiale de l’os
lacrymal pour former des cellules ethmoïdolacrymales.

Face postérieure (figure 4.9)


La face postérieure du labyrinthe ethmoïdal pré-
sente des demi-cellules qui répondent aux demi-
cellules de la face antérieure de l’os sphénoïde en
haut et du processus orbitaire de l’os palatin en bas.
Au-dessous des demi-cellules de la face postérieure,
on aperçoit la partie postérieure des cornets.

Crista galli

Ailes de la crista galli

Labyrinthe
ethmoïdal
Fig. 4.9. L’os ethmoïde : face postérieure.

Face latérale (figures 4.10, 4.11 et 4.12)


Lame perpendiculaire
Cornet moyen De forme quadrilatère, la face latérale ou lame orbi-
Fig. 4.7. L’os ethmoïde : face antérieure. taire du labyrinthe ethmoïdal est une lame osseuse
D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy. très mince, d’où le nom de lame papyracée (os
Chapitre 4. Os ethmoïde 59

Crista galli 5 6 1
Aile
4 F
de la crista galli
3
Cellules Lame
aériennes orbitale S E
ethmoïdales
antérieures P
L N

M
Cornet
moyen 2

Lame
perpendiculaire Processus unciné
Fig. 4.12. L’os ethmoïde : face latérale, vue orbitaire.
Fig. 4.10. L’os ethmoïde : face latérale. E. os ethmoïde ; F. os frontal ; S. os sphénoïde ; M. os
D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy. maxillaire ; P. os palatin ; N. os nasal ; L. os lacrymal.
1. suture ethmoïdofrontale ; 2. suture ethmoïdomaxil-
laire ; 3. suture ethmoïdolacrymale ; 4. suture sphéno-
ethmoïdolale ; 5. foramen ethmoïdal postérieur ;
6. foramen ethmoïdal antérieur.
D’après Olver J, Colour Atlas of Lacrimal Surgery.

processus orbitaire de l’os palatin pour former la


suture ethmoïdopalatine ;
tMFCPSEBOUÏSJFVSTBSUJDVMFBWFDMFCPSEQPTUÏ-
rieur de l’os lacrymal, au niveau de la suture eth-
moïdolacrymale ; à sa partie la plus supérieure le
bord antérieur de la face latérale du labyrinthe
ethmoïdal s’articule avec le bord postérieur du
processus nasal de l’os frontal ;
tMFCPSEQPTUÏSJFVSSÏQPOEBVCPSEMBUÏSBMEFMB
face antérieure de l’os sphénoïde au niveau de la
suture sphénoethmoïdale.

Fig. 4.11. L’os ethmoïde : face latérale. Face médiale (figures 4.13 et 4.14)
La face médiale ou face nasale du labyrinthe eth-
planum) qui lui est parfois attribué. Sa surface lisse, moïdal constitue la plus grande partie de la face
légèrement convexe, forme la plus grande partie de la latérale de la cavité nasale ipsilatérale. En raison de
face médiale de l’orbite. Elle présente quatre bords : la présence des cornets nasaux ethmoïdaux supé-
tMF CPSE TVQÏSJFVS TBSUJDVMF BWFD MPT GSPOUBM rieur et moyen cette face est parfois nommée lame
au niveau de la suture ethmoïdofrontale. Deux des cornets%FTUSVDUVSFDPNQMFYF FMMFQFVUÐUSF
petites échancrures constituent avec les échan- divisée en deux parties :
crures correspondantes de l’os frontal les fora- tBVEFTTVT EV DPSOFU OBTBM TVQÏSJFVS  VOF TVS-
mens ethmoïdaux antérieur et postérieur : ce face rugueuse où le nerf olfactif (I) creuse de
sont les orifices des canaux ethmoïdaux déjà nombreux sillons verticaux. Ils proviennent de
décrits ; la muqueuse ethmoïdale et se dirigent vers les
tMFCPSEJOGÏSJFVSSÏQPOETVSQSFTRVFUPVUFTPO orifices de la lame criblée ;
étendue au bord médial de la face orbitaire tBVEFTTPVTEFDFUUFTVSGBDF EFVYMBNFMMFTTPOU
du maxillaire, au niveau de la suture ethmoïdo- SFDPVSCÏFTTVSFMMFTNÐNFTFOGPSNFEFDPSOFU
maxillaire. En arrière, ce bord s’articule avec le ce sont les cornets nasaux supérieur et moyen.
60 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Processus frontal de l’os maxillaire

Os lacrymal
Os frontal
Lame criblée
Cornet supérieur
Sinus frontal Récessus sphéno-ethmoïdal

Cornet moyen

Os nasal
Partie basilaire
de l’os occipital

Foramen sphénopalatin
Lames médiale et latérale du processus ptérygoïde
de l’os sphénoïde
Hamulus ptérygoïdien de l’os sphénoïde
Lame perpendiculaire de l’os palatin

Canal incisif Processus unciné de l’os ethmoïde

Petit cartilage Cornet inférieur


alaire Processus palatin de l’os maxillaire
Cartilage latéral

a Grand cartilage alaire


Bulle ethmoïdale

Ouvertures des cellules ethmoïdales moyennes


Ouverture du récessus frontal
Cornet supérieur (sectionné)
Ouvertures des cellules
ethmoïdales postérieures
Ouverture du canal frontonasal Ouverture du sinus sphénoïdal
Foramen sphénopalatin

Processus unciné
de l’os ethmoïde

Ouverture du canal lacrymonasal

Cornet moyen (sectionné)


Foramen petit palatin
Cornet inférieur (sectionné)
Foramen grand palatin

Processus ethmoïdal du cornet inférieur

b Ouverture entre la bulle et le processus


Hiatus semilunaire
unciné (ouverture du sinus maxillaire)

Fig. 4.13. L’os ethmoïde : a. Face latérale. b. Section des cornets.


D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy.
Chapitre 4. Os ethmoïde 61

Lame criblée de l’ethmoïde

Sinus frontal
Cornet supérieur

Sinus sphénoïdal
Os nasal
Récessus
sphéno-ethmoïdal Cornet moyen
Méat nasal Os lacrymal
supérieur Face médiale
du maxillaire
Hiatus semilunaire

Foramen
sphénopalatin

Lame médiale Sinus


du processus ptérygoïde Palais dur
maxillaire Cornet inférieur
Lame perpendiculaire Méat nasal moyen Méat nasal inférieur
de l’os palatin

Fig. 4.14. L’os ethmoïde : face médiale ; coté latéral droit.


D’après Standring S, Gray’s Anatomy, 39th edition [15].

d’eux se trouve au-dessus de la moitié postérieure


5PVT MFT DPSOFUT EV OF[  MFT DPSOFUT OBTBVY du cornet sous-jacent [14]. Parfois, au-dessus du
TVQSÐNF TVQÏSJFVSFUNPZFO ËMFYDFQUJPOEV
cornet nasal supérieur, on observe des cornets
cornet inférieur font partie de l’os ethmoïde.
nasaux supplémentaires : le cornet nasal suprême
(cornet de Santorini), et plus rarement un dernier
Cornets nasaux ethmoïdaux cornet plus supérieur et plus petit, le cornet de
Le cornet nasal supérieur (cornet de Morgagni), le Zuckerkandl.
plus petit, occupe seulement la moitié postérieure
du labyrinthe ethmoïdal. Ovoïde à grosse extré- Méats nasaux
mité antérieure, il s’insère par son bord supérieur. Les méats nasaux sont les espaces limités par :
Sa face latérale concave est lisse ; sa face médiale tMBGBDFNÏEJBMFPVGBDFOBTBMFEVMBCZSJOUIFFUI-
convexe participe à la formation de la paroi laté- moïdal en dehors ;
rale de la cavité nasale. tMBGBDFNÏEJBMFEVODPSOFUFOEFEBOT
Le cornet nasal moyen s’insère également par son tMJOTFSUJPOEVDPSOFUFOIBVU
CPSE TVQÏSJFVS 4PO FYUSÏNJUÏ BOUÏSJFVSF  MB UÐUF De fait, ces espaces communiquent avec la cavité
du cornet, habituellement de forme arrondie est nasale. On trouve un méat nasal supérieur, un
libre. Son extrémité postérieure, la queue du cor- méat nasal moyen, un méat nasal inférieur et par-
net, effilée s’articule avec l’os palatin. GPJTVONÏBUOBTBMTVQSÐNF
Les cornets nasaux ethmoïdaux sont placés les Le méat supérieur est sous le cornet supé-
uns au-dessus des autres de telle sorte que chacun rieur. Les cellules ethmoïdales postérieures s’y
62 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

abouchent. C’est aussi là que s’ouvrent les sinus au-dessous de l’insertion de la partie moyenne
sphénoïdaux. du cornet nasal moyen. En fait, c’est l’expansion
Le méat moyen est localisé sous le cornet moyen. Dans d’une cellule ethmoïdale moyenne et sa taille peut
ce méat, s’abouchent le canal nasofrontal, les cellules varier. À sa partie inférieure, la bulle est séparée
ethmoïdales antérieures et le sinus maxillaire. du processus unciné par une gouttière antéro-
postérieure, le hiatus semilunaire (gouttière
Le méat inférieur situé sous le cornet inférieur
uncibullaire) qui débouche latéralement sur l’in-
draine la voie lacrymale.
fundibulum ethmoïdal. Cet entonnoir draine les
Sur la face médiale du labyrinthe, au-dessous de cellules ethmoïdales antérieures et, pour au moins
la ligne d’insertion des cornets, se trouvent les 50 % des individus, il fait communiquer directe-
ostiums des cellules ethmoïdales. Ces orifices laissent ment les sinus frontaux avec le méat nasal moyen
communiquer les cellules ethmoïdales et les méats [15]. Dans les autres cas, le sinus frontal se vide
nasaux et de la sorte les cellules ethmoïdales avec plus médialement directement dans la partie anté-
la cavité nasale. rieure du méat nasal moyen.
Agger nasi
L’agger nasi est une proéminence située sur la Cellules ethmoïdales
paroi latérale de la cavité nasale, à hauteur de la
partie supérieure de la face médiale du labyrinthe 4FVMT MFT IVNBJOT  MFT DIJNQBO[ÏT FU QFVUÐUSF
ethmoïdal, entre le méat nasal moyen et la face les orangs-outans présentent une pneumatisation
médiale du processus frontal du maxillaire. Elle est de l’ethmoïde avec création d’un sinus ethmoïdal.
DPOTUJUVÏFQBSMBNVRVFVTFRVJSFDPVWSFMBDSÐUF Le bipédisme et le déplacement antérieur de l’os
FUINPÕEBMF DSÐUFUVSCJOBMFTVQÏSJFVSF EVNBYJM- FUINPÕEF  RVJ WB EF QBJS  QPVSSBJFOU FO ÐUSF MB
laire où s’articule le cornet nasal moyen [15]. cause [8].
En fait, c’est dès le 6e mois de la vie intra-utérine
Bulle ethmoïdale (figure 4.15) que les cellules ethmoïdales commencent la pneu-
La bulle ethmoïdale est une saillie arrondie située matisation des labyrinthes ethmoïdaux. Alors sous
sur la face médiale du labyrinthe ethmoïdal forme de petits diverticules, elles s’arrondissent à

Cavité crânienne
Lame orbitaire
Lame criblée Crista galli
de l’os frontal

Orbite Orbite
Cellules ethmoïdales
Lame orbitaire moyennes
du labyrinthe ethmoïdal
Bulle ethmoïdale
Lame perpendiculaire
Cornet nasal moyen
Cavités nasales

Sinus
maxillaire Sinus
maxillaire
Processus unciné

Cavité orale Cornet nasal inférieur


Processus palatin de l’os maxillaire Vomer

Fig. 4.15. L’os ethmoïde : coupe coronale.


D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.
Chapitre 4. Os ethmoïde 63

la naissance avec un diamètre de 2 à 5 mm. De MFYDFQUJPOEFMB[POFPMGBDUJWF SFDPVWFSUFQBSMépi-


dimension, de forme et de nombre très variables, thélium olfactif. La physiologie normale des sinus
entre 7 et 10 de chaque côté [16], c’est vers la paranasaux repose sur les fonctions de ventilation
puberté que se termine leur développement. et de drainage. Cela suppose des ostiums sinusaux
Typiquement, elles ont alors des formes ovalaires libres et une muqueuse saine, qui sécrète un mucus
PV QPMZHPOBMFT FU QFVWFOU ÐUSF JODPNQMÒUFNFOU de qualité satisfaisante et qui démontre une fonction
divisées par de fines lamelles osseuses. de balayage mucociliaire adaptée. La fréquence du
Dans chaque labyrinthe, trois à cinq cellules eth- battement des cils respiratoires est d’environ 1 000
moïdales sont alignées les unes derrière les autres par minute [18]. Dès lors, un mouvement constant
sur deux ou trois étages. Leur partie inférieure du mucus propulse les sécrétions vers l’arrière, en
répond aux méats de la cavité nasale et un ostium direction du nasopharynx. De multiples influences,
de 2 à 5 mm permet leur drainage. Habituellement, telles que, l’hypoxie, les changements de tempéra-
ces cellules sont disposées en deux séries bien dis- ture, la déshydratation, les infections, les irritants
tinctes l’une de l’autre par la racine cloisonnante environnementaux et les allergènes peuvent res-
du cornet nasal moyen. Ce sont les cellules eth- treindre cette fonction, avec stase et accumulation
moïdales antérieures, en plus grand nombre qui de sécrétions dans les cavités nasales. Une dysfonc-
s’ouvrent dans le méat nasal moyen par l’infun- tion somatique de l’os ethmoïde et la perte de sa
dibulum, et les cellules ethmoïdales postérieures qui motilité inhérente favorise la stase mucociliaire. Une
s’ouvrent directement dans le méat nasal supé- dysfonction du système nerveux autonome contri-
SJFVSFUTVQSÐNF-FTDFMMVMFTFUINPÕEBMFTMFTQMVT bue aussi aux troubles de la fonction mucociliaire.
postérieures sont appelées cellules d’Onodi et, par Dans ce cas, la normalisation du viscérocrâne et des
leur partie latérale, elles sont en rapport avec le structures en rapport avec l’innervation autonomi-
nerf optique. Ainsi, la transmission des variations que de la muqueuse des voies respiratoires supérieu-
de pression intrasinusienne peut exposer le nerf res, en particulier la colonne cervicale et thoracique
optique au risque d’ischémie nerveuse [17]. TVQÏSJFVSF EPJUÐUSFFOWJTBHÏF
Alors que certaines cellules restent ethmoïda-
les, d’autres se prolongent dans les os adjacents
et forment ainsi des cellules ethmoïdofrontales, Mouvement craniosacral
ethmoïdosphénoïdales, ethmoïdomaxillaires, eth-
moïdolacrymales et ethmoïdopalatines. Comme toutes les structures crâniennes, l’os eth-
moïde participe au mouvement de flexion-exten-
sion du mécanisme respiratoire primaire. C’est un
Parce que l’ostium des cellules ethmoïdales os médian ; toutefois, il présente une partie médiale,
est situé au niveau de leur base, pour profiter la lame verticale et deux parties latérales, les laby-
de la gravité, le drainage des cellules ethmoï- rinthes ethmoïdaux. Dès lors, comme nous l’avons
dales comme celui du sinus frontal est plus proposé pour l’os sphénoïde, la partie médiale se
efficace dans la position assise.
comporte comme une structure impaire qui se
déplace dans un mouvement de flexion-extension
et les parties latérales comme des structures paires
Le sinus de l’os ethmoïde est phylogénétique-
qui se déplacent dans un mouvement de rotation
ment, embryologiquement, anatomiquement, et
externe ou de rotation interne.
fonctionnellement complètement différent des
BVUSFTTJOVTQBSBOBTBVY DBSDIF[MÐUSFIVNBJO EF
par sa position centrale il contrôle la ventilation et Flexion-extension
le drainage de tous les autres sinus [8]. L’absence
de dysfonction à son niveau est essentielle.
crânienne (figure 4.16)
La totalité de la surface nasale de l’os ethmoïde est Le mouvement de flexion-extension crânienne
recouverte par une muqueuse de type respiratoire à de la partie médiale de l’os ethmoïde se produit
64 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

mouvement des labyrinthes ethmoïdaux est plus


grand au niveau de leur face inférieure.
Dans le plan transversal, les labyrinthes ethmoï-
daux se déplacent de telle sorte que la face latérale
ou lame orbitaire du labyrinthe regarde vers l’avant
et la face médiale ou face nasale vers l’arrière. Les
bords postérieurs présentent le plus grand dépla-
cement. Ils suivent en cela l’écartement des lèvres
de l’incisure ethmoïdale du frontal et du corps des
maxillaires, ce qui contribue à l’augmentation de
la dimension transversale du crâne.
Pendant la rotation interne crânienne, les déplace-
ments se font dans les directions opposées. Dans le
plan sagittal, les labyrinthes ethmoïdaux font une
rotation antérieure, avec un déplacement vers le
Fig. 4.16. Mouvement de l’os ethmoïde dans la flexion
bas des parties antérieures et un déplacement vers
crânienne.
D’après Sergueef N, Ostéopathie pédiatrique. le haut des parties postérieures. Dans le plan coro-
nal, les labyrinthes se rapprochent l’un de l’autre
et le mouvement est plus grand au niveau infé-
BVUPVS EVO BYF USBOTWFSTBM IPSJ[POUBM  QFSQFO- rieur. Dans le plan transversal, les labyrinthes eth-
diculaire à la lame verticale ethmoïdale. Pendant moïdaux se déplacent de telle sorte que les faces
la flexion crânienne, l’angle situé entre les bords latérale et médiale se sagittalisent. Les bords pos-
antérosupérieur et antéro-inférieur de la lame per- térieurs démontrent le plus grand déplacement.
pendiculaire se déplace vers le haut. Le sommet de Ce mouvement accompagne celui des lèvres de
la crista galli se déplace vers le haut et vers l’arrière. l’incisure ethmoïdale du frontal et celui du corps
Le bord postérieur de la lame criblée où s’articule des maxillaires, participant ainsi à la diminution de
la saillie médiane du processus ethmoïdal de l’os la dimension transversale du crâne.
TQIÏOPÕEFTFEÏQMBDFWFSTMFCBT FONÐNFUFNQT
En fait, l’os ethmoïde d’origine endochondrale
que la partie antérieure du corps sphénoïdal.
QSÏTFOUFEFTDPOUPVSTEVOFFYUSÐNFGJOFTTFFUMF
Pendant l’extension crânienne l’angle situé entre concept de la flexibilité intraosseuse semble facile
les bords antérosupérieur et antéro-inférieur de la à accepter pour une telle structure. On se rappelle
lame perpendiculaire se déplace vers le bas, et la que tout os vivant consiste en un réseau de tissu
crista galli vers le bas et l’avant. Le bord postérieur conjonctif calcifié, de plus ou moins grande den-
de la lame criblée se déplace vers le haut comme la sité. En l’absence de dysfonction somatique, en
partie antérieure du corps sphénoïdal. fonction de l’âge et de la santé de l’individu, cette
Les labyrinthes ethmoïdaux suspendus sous les matrice ouverte démontre une certaine flexibilité
bords de l’incisure ethmoïdale du frontal en toute la vie. L’os ethmoïde illustre parfaitement
subissent l’influence. Pendant la rotation externe ce concept. Sur chaque temps de l’inspiration
crânienne, le mouvement des labyrinthes ethmoï- primaire, les cellules ethmoïdales des labyrinthes
daux résulte de la combinaison des déplacements s’expansent ; pendant le temps de l’expiration pri-
dans les trois plans de l’espace. maire elles reviennent à leur situation initiale. Ce
Dans le plan sagittal, ils font une rotation posté- pompage qui suit le rythme du mécanisme respi-
rieure, comme la lame verticale de l’ethmoïde. Les ratoire primaire assure une fonction de balayage
parties antérieures des labyrinthes ethmoïdaux se mucociliaire satisfaisante et un drainage du sinus
déplacent vers le haut, avec la crista galli, et les ethmoïdal.
parties postérieures vers le bas. Dans le plan coro- Les cornets contribuent à ce mouvement ; ils
nal, les labyrinthes s’écartent l’un de l’autre. Le se « déroulent » lors de l’expansion latérale des
Chapitre 4. Os ethmoïde 65

labyrinthes et s’« enroulent » lors du mouvement frontal s’élargit, le labyrinthe ethmoïdal se déplace
de retour. Citons Sutherland : « See the turbina- selon un mouvement comparable à la rotation
tes on the side of the nose as they are in the living externe et s’expanse latéralement. Cela facilite
body, curling and uncurling during inhalation l’inspiration nasale de ce côté.
and exhalation. » [19> j3FHBSEF[MFTDPSOFUTTVS Du côté opposé à la torsion, le labyrinthe eth-
MFDÙUÏEVOF[UFMTRVJMTTPOUDIF[MFTVKFUWJWBOU  moïdal démontre un mouvement comparable à
s’enroulant et se déroulant pendant l’inspiration la rotation interne, et les déplacements contraires
et l’expiration. ») se produisent. La moitié de l’incisure ethmoïdale
située de ce côté diminue de largeur et le labyrin-
Torsion the « se contracte ». L’inspiration nasale est moins
facile de ce côté.
En plus des mouvements de flexion-rotation externe Globalement, ces mouvements s’harmonisent
crânienne décrits pendant la phase d’inspiration crâ- avec ceux des autres os de la face qui se déplacent
nienne, ou d’extension- rotation interne pendant aussi en rotation externe du côté de la torsion et
l’expiration crânienne, l’os ethmoïde participe aux en rotation interne de l’autre côté.
mouvements de torsion et de sidebending-rotation
de la synchondrose sphéno-basilaire (SSB).
L’os ethmoïde s’articule avec le sphénoïde au Sidebending-rotation
niveau de la synchondrose sphénoethmoïdale et
Comme dans le mouvement de torsion, l’os eth-
ne présente aucune articulation avec l’os occipital.
moïde subit l’influence de l’os sphénoïde dans le
Il subit directement l’influence de l’os sphénoïde.
sidebending-rotation de la SSB. Deux compo-
Dans la torsion, autour d’un axe antéropostérieur
santes de mouvement sont présentes, avec pour
qui relie le nasion à l’opisthion, le sphénoïde et
chacune d’elles des axes de mouvement diffé-
l’occiput tournent en sens contraires. Un côté du
rents. Le sphénoïde tourne autour de l’axe antéro-
sphénoïde est plus haut que l’autre et la grande
postérieur qui relie le nasion et l’opisthion.
aile se déplace vers le haut de ce côté, pendant que
Lorsque le sphénoïde tourne autour de cet axe,
la grande aile controlatérale se déplace vers le bas.
un côté est plus haut que l’autre et la grande aile
De fait, l’os ethmoïde suit le mouvement de rota-
se déplace vers le haut de ce côté, pendant que la
tion du sphénoïde. L’os ethmoïde s’articule aussi
grande aile de l’autre côté se déplace vers le bas.
avec le frontal au niveau de l’incisure ethmoïdale
Simultanément, le sphénoïde autour d’un axe
du frontal; il en subit également l’influence.
vertical et d’un côté la grande aile du sphénoïde
La torsion, nommée du côté où la grande aile du se déplace vers l’avant, alors que de l’autre côté la
TQIÏOPÕEFTFEÏQMBDFWFSTMFIBVU EPJUÐUSFQPTTJ- grande aile se déplace vers l’arrière. Le sideben-
CMFWFSTMBESPJUFFUWFSTMBHBVDIFBWFDMFTNÐNFT ding-rotation est nommé du côté où la grande
quantité et qualité de déplacement. La restriction aile est basse. Dès lors, dans le mouvement de
de ce mouvement signale une dysfonction soma- sidebending-rotation l’os ethmoïde suit les deux
tique crânienne. composantes de mouvement du sphénoïde. Il en
Dans le mouvement de torsion, les labyrinthes résulte un déplacement vers le bas et l’avant de
ethmoïdaux démontrent des mouvements compa- l’os ethmoïde du côté du sidebending-rotation,
rables à ceux décrits lors de la rotation externe et et un déplacement vers le haut et l’arrière de
de la rotation interne. Une fois de plus, la prise en l’autre côté.
compte d’un certain degré de flexibilité des struc-
tures osseuses crâniennes est nécessaire ; les mul-
tiples compartiments présents dans l’os ethmoïde Palpation pour la structure
permettent cette adaptation au mouvement.
%V DÙUÏ EF MB UPSTJPO  FO NÐNF UFNQT RVF MB Classiquement, la palpation pour la structure n’est
moitié de l’incisure ethmoïdale ipsilatérale de l’os pas pratiquée.
66 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Palpation pour la fonction lame verticale ? Ce mouvement semble-t-il exister


dans un plan sagittal, ou bien présente-t-il une
La palpation pour la fonction de l’os ethmoïde fait JODMJOBJTPO DPNNF DFMB QPVSSBJU ÐUSF MF DBT BWFD
logiquement suite à une anamnèse ciblée et à l’ob- une torsion ou un sidebending-rotation ?
servation pour identifier une dysfonction soma- 1FOEBOUMJOTQJSBUJPODSÉOJFOOF TFOUF[WPVTVOF
tique. Ici, la palpation pour la fonction repose rotation externe des labyrinthes ethmoïdaux ? Est-
particulièrement sur la connaissance anatomique, elle aussi libre qualitativement et quantitativement
car elle est pratiquée par l’intermédiaire des os voi- que la rotation interne de l’expiration crânienne ?
sins. Habituellement, ce sont les os nasaux ou le S’il existe une restriction de la motilité inhérente,
septum nasal qui sont utilisés. Comme pour les EÏGJOJTTF[ MB PV MFT TUSVDUVSF T  BOBUPNJRVF T 
autres structures, la palpation pour la fonction de BVYRVFMMFTTFSBUUBDIFDFUUFSFTUSJDUJPO7JTVBMJTF[
l’os ethmoïde consiste en tests d’écoute et en tests les membranes dure-mériennes et l’insertion de la
de mobilité. faux du cerveau sur la crista galli. Toute restriction
$PNNFODF[UPVUEBCPSEQBSVOFÏDPVUFHMPCBMF de mobilité à ce niveau prédispose à une stase dans
de l’ethmoïde. Le sujet est en position de décubi- les cavités nasales.
UVTEPSTBMFUMFQSBUJDJFOBTTJTËMBUÐUFEVTVKFUPV Selon Sutherland : « …He can use it (the falx cere-
TVSMFDÙUÏ ËIBVUFVSEFMBUÐUF1MBDF[MFQPVDF  bri) by way of the crista galli to move the ethmoid
l’index et le médius d’une main de chaque côté like the bell on a locomotive. With the rocking motion
EFMBSBDJOFEVOF[TJWPVTÐUFTTVSMFDÙUÏ figure we can see what happens to the olfactory bulbs as they
4.17), ou les deux index sur les os nasaux si vous rest on the cribriform plates with the olfactory nerves
ÐUFT Ë MB UÐUF EV TVKFU 7JTVBMJTF[ MFT PT OBTBVY hanging down. » [20] (« … Il peut l’utiliser [la faux
sous vos doigts, puis en arrière des os nasaux les du cerveau] par l’intermédiaire de la crista galli
processus frontaux des os maxillaire, puis les os pour mobiliser l’ethmoïde comme la cloche d’une
lacrymaux et enfin les faces latérales, nasales des locomotive. Avec le mouvement de balancement
MBCZSJOUIFT FUINPÕEBVY 7JTVBMJTF[ MB MBNF WFSUJ- nous pouvons voir ce qui se passe au niveau des
cale au centre avec l’insertion de la faux du cer- bulbes olfactifs qui reposent sur la lame criblée
veau sur la crista galli. avec les nerfs olfactifs suspendus dessous. »)
Existe-t-il un mouvement ? L’inspiration et l’expi- 7JTVBMJTF[ MFT PT BWFD MFTRVFMT TBSUJDVMF MPT FUI-
ration crâniennes sont-elles présentes en qualité et moïde : les os sphénoïde, frontal, lacrymal, maxil-
RVBOUJUÏTBUJTGBJTBOUFT 1FSDFWF[WPVTMFNPVWF- laire, palatin, vomer, cornet inférieur et le cartilage
ment de rotation antérieure et postérieure de la TFQUBM %ÏGJOJTTF[ MFT EZTGPODUJPOT JOUFSPTTFVTFT
ÏWFOUVFMMFT 3FDPOOBJTTF[ BVTTJ MFT EZTGPODUJPOT
JOUSBPTTFVTFT RVJ EPJWFOU ÐUSF EJGGÏSFODJÏFT EFT
dysfonctions interosseuses. Une dysfonction
intraosseuse se produit dans la structure d’un seul
os, alors que les dysfonctions interosseuses se pro-
duisent entre des os adjacents [21]. Une dysfonc-
tion intraosseuse résulte en la perte de la flexibilité
normale des fibres constituant la matrice du tissu
osseux.
Les normalisations adéquates visent à faciliter une
ventilation nasale et sinusienne correctes pour pro-
mouvoir une régénération de la clearance muco-
ciliaire et un drainage satisfaisant des secrétions.
Elles contribuent aussi à la fonction olfactive et à
Fig. 4.17. Palpation pour la fonction de l’ethmoïde. l’équilibre des membranes de tension réciproque.
Chapitre 4. Os ethmoïde 67

Pour la palpation pour la fonction, des positions [9] Sergueef N. Ostéopathie pédiatrique. Paris :
alternatives sont possibles. Par exemple, en restant Elsevier ; 2007. p. 38.
[10] Sutherland WG. Teachings in the science of
TVSMFDÙUÏEVTVKFUQMBDF[MFYUSÏNJUÏEFTJOEFYFU Osteopathy. Fort Worth, TX : Sutherland Cranial
EFTNÏEJVTEFMBNBJODBVEBMFTVSMBSÐUFEVOF[ Teaching Foundation, Inc. ; 1991. p. 82.
7JTVBMJTF[MFUINPÕEFFOBSSJÒSFEVDBSUJMBHFOBTBM [11] Speransky AD. A Basis for the Theory of Medicine.
&O SFTUBOU Ë MB UÐUF EV TVKFU  WPVT QPVWF[ BVTTJ New York, NY : International Publishers ; 1943.
p. 111.
placer la pulpe des index très délicatement et le [12] Johnston M, Zakharov A, Papaiconomou C,
plus postérieurement possible sur les processus Salmasi G, Armstrong D. Evidence of connec-
frontaux des os maxillaire. Cette prise facilite la tions between cerebrospinal fluid and nasal lym-
perception du mouvement des labyrinthes. phatic vessels in humans, non-human primates
and other mammalian species. Cerebrospinal Fluid
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Chapitre 5
Os frontal

Os impair, l’os frontal est l’os le plus antérieur du limite entre les deux faces. Deux cavités sont conte-
neurocrâne. Il forme le front, le bord et le toit nues dans l’os frontal, ce sont les sinus frontaux.
des cavités orbitaires. Il consiste en deux parties,
verticale et horizontale, séparées l’une de l’autre
par le bord antérieur de l’os frontal (crête orbi- Face exocrânienne
tonasale). La partie verticale appartient à la voûte
Deux parties constituent la face exocrânienne : ce
crânienne dont elle constitue la partie la plus anté-
sont l’écaille et la partie orbitonasale. Elles sont
rieure, c’est l’écaille frontale ; l’autre partie, hori-
séparées par la crête orbitonasale.
zontale, appartient à la base crânienne dont elle
forme la partie la plus antérieure, c’est la partie
Écaille (figures 5.2 et 5.3)
orbitonasale.
Totalement sous-cutanée et palpable, cette partie
du frontal forme le front ou écaille frontale. C’est la
Ostéogenèse partie la plus antérieure de la calvaria. Convexe, et
normalement plus large que haute, l’écaille présente
de chaque côté, une bosse frontale située à l’empla-
À part l’épine nasale d’origine cartilagineuse,
cement des centres d’ossification de l’os frontal.
l’os frontal d’origine membraneuse se développe
à partir de deux centres d’ossification, un à cha- Sur la ligne médiane, au-dessus du bord nasal, les
que emplacement des futures bosses frontales. vestiges de la suture frontale ou suture métopique
Ces centres apparaissent dans le mésenchyme
embryonnaire vers la 8e semaine de gestation. Fontanelle antérieure

À la naissance la suture métopique sépare les Suture métopique


deux moitiés de l’écaille frontale (figure 5.1).
Habituellement, cette suture fusionne vers l’âge
de 8 ans. Pour autant, dans une proportion qui
peut atteindre, selon le groupe ethnique, 7,4 %
des individus, elle peut ne pas fusionner [1].
Vers la dixième année, deux centres d’ossification
secondaire se forment pour l’épine nasale dans la
partie antérosupérieure du chondro-ethmoïde [2].

Description
Classiquement, on décrit deux faces à l’os frontal, Tubérosité frontale
une face exocrânienne et une face endocrânienne Fig. 5.1. Os frontal à la naissance : vue antérieure.
ou face cérébrale. Le bord circonférentiel marque la D’après Standring S, Gray’s Anatomy, 39th edition.

Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne


© 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés
70 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

5 7
1 2 6
3 5 8
1 4
2 Fig. 5.3. Os frontal : écaille.
1. pilier latéral ;
Fig. 5.2. Os frontal : écaille. 2. pilier médial ;
1. bosse frontale ; 3. ligne temporale ;
2. nasion ; 4. stéphanion ;
3. glabelle ; 5. ligne courbe inférieure ;
4. ophryon ; 6. bord nasal ;
5. arcade sourcilière. 7. épine nasale ;
8. incisure supraorbitaire.

peuvent être présents. Chez le nouveau-né, cette Environ 1 cm au-dessus du bord nasal, une émi-
suture partage le frontal en deux moitiés qui se nence est bien palpable sur la ligne médiane, c’est
comportent alors comme des os pairs. Dès l’âge la glabelle ou zone glabre entre les sourcils. Juste
de 3 mois, des signes de fusion de la suture méto- au-dessus de la glabelle, toujours sur la ligne
pique peuvent apparaître [3]. L’âge de son ossifi- médiane se trouve l’ophryon.
cation varie selon les individus et selon les auteurs, Latéralement, de part et d’autre de la ligne
avec une fourchette d’âge comprise entre 2 ans [4] médiane et au-dessus des sourcils, les arcades
et 8 ans [5]. Pour autant, cette ossification peut sourcilières dessinent un relief normalement plus
être incomplète et parfois chez l’adulte quelques marqué chez l’homme que chez la femme [7].
vestiges de suture sont toujours présents sur quel- Cette différence résulterait de l’action des muscles
ques millimètres au-dessus du nasion. En fait, chez faciaux et masticateurs [8].
9 % des adultes, cette suture n’est pas ossifiée [5].
Au-dessus du processus zygomatique du frontal,
une crête à concavité postérieure, la ligne tem-
porale (ligne courbe supérieure) de l’os frontal
Une ossification prématurée ou synostose de la suture monte jusqu’au bord antérieur de l’os pariétal vers
métopique existe dans environ 7 % des cas de cranio- le stéphanion, i.e. à la jonction du tiers latéral et
synostoses. Plus souvent présente chez les garçons que
des deux tiers médiaux de la suture coronale. Elle
chez les filles, son phénotype couvre un large spectre,
se prolonge sur l’os pariétal avec la ligne tempo-
depuis la simple proéminence de la suture métopique
jusqu’aux sévères trigonocéphalies où l’avant du crâne rale supérieure. La ligne temporale de l’os frontal
de forme triangulaire présente un risque de compres- constitue la partie antérieure de la ligne temporale
sion pour les hémisphères cérébraux. Fréquemment, on supérieure et donne insertion au fascia temporal.
observe un hypotélorbitisme (rapprochement anormal Au-dessous de la ligne temporale, l’écaille frontale
des yeux) et parfois l’association d’une synostose inter- est légèrement aplatie et de forme grossièrement
nasale et intermaxillaire. Les synostoses de la suture triangulaire ; c’est la face temporale de l’os frontal
métopique peuvent exister isolément ou faire partie de qui constitue la partie la plus antérieure de la fosse
syndromes impliquant aussi les structures prosencépha-
temporale. Une deuxième ligne courbe, la ligne
liques et rhinencéphaliques [6].
courbe inférieure, part du processus zygomatique
Chapitre 5. Os frontal 71

et diverge légèrement de la ligne temporale en antérieure et du nerf ethmoïdal antérieur (nerf


direction du bord antérieur de l’os pariétal. Toute nasal interne) ;
la surface située au-dessous de la ligne courbe tcanal ethmoïdal postérieur (canal ethmoïdo-
inférieure ainsi que la face postérieure du proces- frontal) pour le passage de l’artère ethmoïdale
sus zygomatique de l’os frontal donnent insertion postérieure et du nerf ethmoïdal postérieur
au muscle temporal. (nerf sphéno-ethmoïdal).
En arrière du bord antérieur de l’incisure ethmoï-
Partie orbitonasale dale se trouve l’épine nasale du frontal. De forme
Relativement horizontale, la partie orbitonasale triangulaire, son sommet s’oriente en bas et en
contribue à former le toit des orbites. Elle consiste avant. Elle s’articule en avant avec la crête formée
en trois segments : un segment médial nasal et par la réunion des deux os nasaux et en arrière
deux segments latéraux orbitaires (figure 5.4). avec la lame perpendiculaire de l’ethmoïde.

Segment nasal Segments orbitaires


Au centre en arrière du bord nasal une échancrure De chaque côté des surfaces ethmoïdales, les faces
ouverte en arrière, l’incisure ethmoïdale (échan- orbitaires de l’os frontal constituent la plus grande
crure ethmoïdale) de l’os frontal, s’étend sur toute partie du plafond des cavités orbitaires (figure
la ligne médiane du segment nasal. Elle s’articule 5.4). Globalement concaves, elles présentent en
avec la lame criblée de l’os ethmoïde. L’incisure avant deux dépressions :
est bordée par une surface anfractueuse, la sur- tFO EFIPST MB fosse de la glande lacrymale (fos-
face ethmoïdale de l’os frontal, surface creusée de sette lacrymale) ;
demi-cellules qui forment avec les demi-cellules de tFO EFEBOT MB fossette trochléaire où s’insère la
la face supérieure des labyrinthes ethmoïdaux, les poulie de réflexion du muscle oblique supérieur
cellules ethmoïdofrontales. de l’œil (muscle grand oblique).
De chaque côté, deux canaux cheminent entre les
cellules ethmoïdofrontales :
La trochlée fibrocartilagineuse du muscle
tcanal ethmoïdal antérieur (canal ethmoïdo-
oblique supérieur est un anneau fibrocartilagi-
frontal) pour le passage de l’artère ethmoïdale neux situé en dessous et en arrière du rebord
orbitaire de l’os frontal. Elle sert de poulie de
réflexion au muscle oblique supérieur qui naît
5 de la petite aile du sphénoïde, au-dessus et en
2
8 dedans du foramen optique, puis se dirige vers
l’avant pour se terminer par un tendon qui tra-
7 verse la trochlée de l’os frontal. À partir de là,
le tendon du muscle oblique supérieur se dirige
vers l’arrière, le dehors et le bas, pour s’insérer
dans la sclère du bulbe oculaire, dans son qua-
drant supérolatéral postérieur (figure 5.5).
Dans l’étude des bras de levier, la trochlée
6 3 4 1 de l’oblique supérieur est considérée comme
le point d’insertion musculaire. De ce fait, le
mouvement du muscle oblique supérieur com-
Fig. 5.4. Os frontal : partie orbitonasale. porte plusieurs composantes : abduction, abais-
1. incisure ethmoïdale ;
sement et intorsion (mouvement de rotation
2. demi-cellules ;
3. canal ethmoïdal antérieur ; médiale autour d’un axe sagittal). En clinique,
4. canal ethmoïdal postérieur ; une déviation supéromédiale de l’œil peut être
5. épine nasale ; associée à une dysfonction ispilatérale de l’os
6. fosse de la glande lacrymale ; frontal qui affecte la longueur du bras de levier
7. fossette trochléaire ; et la fonction du muscle oblique supérieur.
8. bord supraorbitaire.
72 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Trochlée Petite aile du sphénoïde


Oblique supérieur Os frontal
Fissure orbitaire supérieure
Canal optique
Grande aile du Foramens ethmoïdaux
sphénoïde
Os ethmoïde

Droit médial
Droit supérieur

Droit latéral

Os zygomatique Os lacrymal
Fig. 5.5. Os frontal. La trochlée du muscle oblique supé- Fissure orbitaire inférieure Os palatin
rieur de l’œil est située en dessous et en arrière du bord Os maxillaire
orbitaire de l’os frontal.
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1 edition.
st
Fig. 5.6. Os frontal : pilier médial.
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.

Crête orbitonasale À chacune de ses extrémités le bord supraorbitaire


La crête orbitonasale sépare les deux parties ver- présente un pilier. Un peu en arrière de l’extrémité
ticale et horizontale de l’os frontal. Au centre se médiale, le pilier médial presque vertical forme le
trouve une échancrure en forme de V renversé : processus nasal (apophyse orbitaire interne) de
le bord nasal (échancrure nasale) (figure 5.3). l’os frontal (figure 5.6). Il s’articule avec le bord
Chacune des branches du V s’articule médiale- supérieur de l’os lacrymal (unguis) au niveau de la
ment avec l’os nasal pour former la suture fron- suture frontolacrymale. Ce pilier semble encastré
tonasale et latéralement avec le bord supérieur du entre le processus frontal du maxillaire en avant et
processus frontal du maxillaire (branche montante la lame orbitaire de l’os ethmoïde en arrière.
du maxillaire supérieur) pour former la suture Latéralement, le bord supraorbitaire se continue
frontomaxillaire. Au centre et un peu en retrait par le pilier latéral : c’est le processus zygomati-
du bord nasal on aperçoit l’épine nasale. Celle-ci que (apophyse orbitaire externe) de l’os frontal.
est fréquemment cassée sur les spécimens osseux. Oblique en bas et en dehors, il forme une saillie
De chaque côté du bord nasal, le bord supraorbi- dont le sommet inférieur s’articule avec le proces-
taire (arcade orbitaire) forme le rebord supérieur sus frontal de l’os zygomatique au niveau de la
de l’orbite. À la palpation, son contour est épais et suture frontozygomatique. Parfaitement palpable,
un peu émoussé dans sa partie médiale alors qu’il ce processus présente une face antérieure lisse et
est mince et tranchant dans sa partie latérale. À sous-cutanée, une face médiale très excavée qui
l’union de son tiers médial et de ses deux tiers laté- répond à la cavité orbitaire et une face latérale qui
raux, une petite échancrure ou un foramen, l’in- répond à la fosse temporale.
cisure ou le foramen supraorbitaire (échancrure
sus-orbitaire) livre passage aux vaisseaux et au nerf Quel que soit le sexe de l’individu, la distance qui sépare
supraorbitaires (vaisseaux et nerf sus-orbitaires). le foramen supraorbitaire de la ligne médiane est en
Une autre incisure est parfois visible en dedans de moyenne de 2,44 cm à droite et de 2,51 cm à gauche.
En revanche, son aspect varie et au moins dans la moitié
la précédente, c’est l’incisure frontale que traver-
des cas, le foramen est remplacé par une incisure [9].
sent les vaisseaux frontaux.
Chapitre 5. Os frontal 73

Face endocrânienne c’est la crête frontale. À sa partie supérieure, cette


crête se divise en deux branches qui cheminent de
Globalement concave, la face endocrânienne pré- part et d’autre de la ligne médiane jusqu’au bord
sente deux parties comme la face exocrânienne, à pariétal de l’écaille. Elles constituent les lèvres du
savoir l’écaille et la partie orbitonasale. Entre les sinus sagittal supérieur (gouttière du sinus longi-
deux, l’angle ouvert en arrière est émoussé. Elle tudinal supérieur).
répond au pôle antérieur (frontal) des hémisphè- De part et d’autre du sillon du sinus sagittal
res cérébraux. supérieur de petites fossettes, les fossettes gra-
nulaires (fossettes de Pacchioni) participent à
Écaille (figure 5.7) la résorption du liquide cérébrospinal (liquide
Sur la ligne médiane, une crête saillante d’environ céphalorachidien). Bilatéralement, les fosses
3 cm de long donne insertion à la faux du cerveau : frontales concaves répondent aux lobes frontaux
du cerveau. Quelques dépressions irrégulières
signalent les circonvolutions frontales, ce sont les
2 3 impressions digitales séparées par des saillies plus
ou moins allongées, les éminences mamillaires.
Latéralement, on aperçoit les sillons des rameaux
antérieurs de l’artère méningée moyenne.
À la partie tout inférieure de la crête frontale, juste
au-dessus de l’incisure ethmoïdale, un petit ori-
fice, le foramen cæcum (trou borgne) conduit à
un cul-de-sac. Parfois, un canal le remplace entre
la face endocrânienne du frontal et le bord anté-
rieur de la crista galli de l’os ethmoïde. En fait, ce
1
4 foramen reste ouvert dans environ 1 % des crânes
5 adultes. Une veine peut alors le traverser et relier
les veines nasales au sinus sagittal supérieur [5]
(figure 5.8).
Fig. 5.7. Os frontal : face endocrânienne.
1. crête frontale ;
2. sillon du sinus sagittal supérieur ; Partie orbitonasale
3. fossettes granulaires ;
4. rameaux antérieurs de l’artère méningée moyenne ; La partie orbitonasale forme la partie la plus anté-
5. foramen cæcum. rieure de la base du crane. Au centre l’incisure

Crête frontale
Crista galli Foramen cæcum

Foramens de la
Partie orbitaire lame criblée
de l’os frontal

Lame criblée

Petite aile du sphénoïde


Corps (du sphénoïde)
Processus clinoïde antérieur

Fig. 5.8. Vue interne de la base crânienne : fosse antérieure.


D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.
74 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

ethmoïdale répond à la lame criblée de l’os eth-


moïde. De part et d’autre les bosses orbitaires
répondent aux faces orbitaires de la face exocrâ-
nienne. Leur surface très irrégulière présente
des saillies et des dépressions en rapport avec les
sillons et les circonvolutions de la face inférieure
du lobe frontal.

Bord circonférentiel
Le bord circonférentiel consiste en deux parties,
supérieure ou demi-circulaire, qui correspond à Fig. 5.9. Les surfaces sphénofrontales de l’os frontal.
l’écaille du frontal, et inférieure ou horizontale en ¢ côté latéral du triangle articulaire de la suture sphé-
rapport avec la partie orbitonasale. nofrontale latérale (frontosphénoïdale) ;
¢ côté médial du triangle articulaire de la suture sphé-
nofrontale latérale (frontosphénoïdale) ;
Bord de l’écaille ¢ base du triangle articulaire de la suture sphénofron-
tale latérale (frontosphénoïdale ;
Le bord de l’écaille est palpable sur sa plus grande ¢ bord orbitonasal articulaire avec la petite aile pour
partie. Il consiste en trois parties, le bord pariétal former la suture sphénofrontale médiale ou suture
au centre et un bord sphénoïdal de chaque côté. orbito-sphéno-frontale.

Le bord pariétal de l’écaille frontale occupe l’es-


sentiel du bord de l’écaille. Il s’articule avec les
deux os pariétaux pour former la suture coronale, tMFDÙUÏMBUÏSBMTFDPOUJOVFQBSMBTVUVSFTQIÏOP-
dont le point médian est le bregma. Dentelé, il est pariétale qui est aussi la barre horizontale du H
taillé en biseau aux dépens de la table interne de que forme le ptérion (Voir Chapitre 3, page 42) ;
l’os dans ses deux tiers médiaux et aux dépens de la tMB CBTF EV USJBOHMF FTU EBOT MF QSPMPOHFNFOU
table externe dans son tiers latéral. Le point où les latéral du bord postérieur du segment orbitona-
biseaux s’inversent est le stéphanion (figure 5.3). sal de l’os frontal.
Le bord sphénoïdal de l’écaille frontale s’articule
avec la partie latérale du bord antérieur de la grande
aile de l’os sphénoïde au niveau de la suture sphé-
Les surfaces du frontal articulaires avec la
nofrontale latérale. En fait la surface frontale arti-
grande aile du sphénoïde sont parfois nom-
culaire avec la grande aile du sphénoïde consiste
mées les surfaces en L. La branche verticale
en deux parties, une moitié latérale qui corres- du L représente alors le côté latéral du trian-
pond à la partie inférieure de la face temporale de gle articulaire et la branche horizontale du L
l’os frontal, et une moitié médiale qui appartient représente le côté médial.
à la partie orbitonasale. Ces deux parties forment “These two frontosphenoidal articulations,
la surface articulaire frontale de la suture sphéno- though much smaller, resemble the two sacroi-
frontale latérale (frontosphénoïdale) qui a la forme liac articulations. It seems that the sphenoid is
d’un triangle dont (figure 5.9) : suspended beneath two frontal bones in a like
tMF TPNNFU PSJFOUÏ WFST MBWBOU SFODPOUSF MFY- manner to the suspension of the sacrum beneath
trémité supérieure de la suture sphénozygo- the two ilia.” [10]. (« Ces deux articulations
matique et l’extrémité postérieure de la suture frontosphénoïdales, bien que beaucoup plus
frontozygomatique décrite plus haut entre le petites, ressemblent aux deux articulations
sacro-iliaques. Il semble que le sphénoïde
processus zygomatique de l’os frontal et le pro-
est suspendu sous les deux os frontaux d’une
cessus frontal de l’os zygomatique ; manière similaire à la suspension du sacrum
tMFDÙUÏNÏEJBMTFDPOUJOVFQBSMBMJNJUFJOGÏSJFVSF sous les deux iliaques. »
de la fissure orbitaire supérieure ;
Chapitre 5. Os frontal 75

Bord orbitonasal
Le bord orbitonasal n’est pas palpable. Il repré-
sente la limite postérieure de la partie orbitona-
sale. De part et d’autre de l’incisure ethmoïdale, Sinus
le bord orbitonasal se dirige obliquement en avant frontaux

et en dehors. De chaque côté de l’os frontal, il


Cellules
consiste en : ethmoïdales
tVOTFHNFOUNÏEJBMBSUJDVMBJSFBWFDMFCPSEBOUÏ-
Lame orbitaire
rieur de la petite aile de l’os sphénoïde pour for- de l’os ethmoïde
mer la suture orbito-sphéno-frontale ;
tVOTFHNFOUMBUÏSBMBSUJDVMBJSFBWFDMFCPSEBOUÏ-
Sinus
rieur de la grande aile de l’os sphénoïde pour maxillaires
former la partie médiale de la suture sphé-
nofrontale latérale décrite plus haut ; Racines des molaires
tRVFMRVFTNJMMJNÒUSFTFOUSFMFTTFHNFOUTNÏEJBM supérieures postérieures
et latéral où le bord orbitonasal est libre, et Fig. 5.10. Sinus frontaux.
constitue la limite supérieure de l’extrémité D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students.
latérale de la fissure orbitaire supérieure.

cloisonnent en plusieurs compartiments qui com-


La nomenclature utilisée pour décrire les rapports arti- muniquent entre eux.
culaires entre l’os frontal et l’os sphénoïde varie selon
les auteurs ; elle n’offre pas toujours la précision sou- C’est la migration d’une cellule ethmoïdale qui
haitée pour différencier les rapports du frontal avec la explique l’apparition du sinus frontal [14]. En fait,
petite aile du sphénoïde d’une part, et les rapports du vers la 12e semaine de gestation, une évagination
frontal avec la grande aile d’autre part. Habituellement, de la muqueuse de la capsule nasale primitive enva-
les textes ostéopathiques traditionnels font référence à hit l’ébauche cartilagineuse des os de la face [15].
l’articulation frontosphénoïdale. Les auteurs modernes C’est à partir de cette capsule nasale cartilagineuse
désignent les deux sutures qui composent l’articulation que se développe l’os ethmoïde [16]. Mais alors
sphénofrontale sous les noms de suture sphénofrontale que le sinus ethmoïdal a pour origine la capsule
latérale et de suture orbitosphénofrontale. La première nasale cartilagineuse (origine endochondrale),
se forme entre le frontal et la portion latérale de l’ala
les autres sinus paranasaux se forment à partir de
temporalis, à partir de deux centres d’ossification mem-
diverticules épithéliaux, extensions de l’ethmoïde
braneuse, alors que la seconde représente une jonction
chondromembraneuse entre le frontal d’ossification dans les os membraneux [17].
membraneuse et la petite aile du sphénoïde d’ossifica- Ainsi, vers le 6e mois de gestation, une cellule de l’in-
tion endochondrale [11]. fundibulum ethmoïdal s’allonge postérieurement le
Les sutures orbitosphénofrontales commencent à s’os- long de la partie médiale du toit orbitaire et latérale-
sifier vers 5 ans ; elles fusionnent vers 15 ans [12, 13]. ment au-dessus de la partie interne du sourcil pour
former l’ébauche du sinus frontal. Les sinus frontaux
s’individualisent vers l’âge de 2 ans. Ils sont visibles
radiologiquement vers 5 ou 6 ans et atteignent leur
Sinus frontaux taille définitive après la fin de la puberté.
Les sinus frontaux sont deux cavités asymétriques La croissance différentielle entre le neurocrâne et
situées de part et d’autre de la ligne médiane du le viscérocrâne favoriserait aussi le développement
frontal, dans l’épaisseur de l’os, entre l’écaille et des sinus frontaux. En effet, vers 6 ans, à l’arrêt de la
la partie orbitonasale (figure 5.10). Une mince croissance cérébrale, la table interne de l’os frontal
cloison les sépare : c’est le septum des sinus fron- n’est plus stimulée, alors que la table externe très
taux. Parfois, d’autres petites lamelles osseuses les intimement adhérente à la dure-mère crânienne,
76 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

et toujours soumise à la poussée du mésethmoïde, peut conserver, plus ou moins, selon les individus,
se détache de la table interne. Ce clivage entre les un certain degré de compliance intraosseuse qui se
tables interne et externe de l’os frontal correspond manifeste par des mouvements de rotation externe
à l’emplacement du sinus frontal [18]. et des mouvements de rotation interne.
De forme très variable, les sinus frontaux présen- Classiquement, dans le modèle proposé par
tent une hauteur d’environ 2 à 3 cm pour une Sutherland, un axe de mouvement relie grossiè-
profondeur de 1 à 2 cm. Ils peuvent se continuer rement un point situé au centre de chaque face
en direction des processus zygomatiques, et de la orbitaire à la bosse frontale ipsilatérale de l’écaille.
voûte orbitaire. Chaque sinus frontal communi- Chaque moitié du frontal tourne autour de ces
que avec la cavité nasale et se draine dans le méat deux axes, et le mouvement de rotation externe
moyen. L’ouverture du sinus frontal (canal fron- est associé à l’effacement de la suture métopique
tonasal) a parfois la forme d’un canal en forme et au déplacement vers l’avant des processus zygo-
d’entonnoir de 1,5 à 2 cm de hauteur qui consti- matiques. Les déplacements opposés sont décrits
tue la portion intra-ethmoïdale du frontal : c’est dans la rotation interne.
l’infundibulum ethmoïdal. En fait, la description du mouvement autour
L’innervation des sinus frontaux provient de la bran- d’un axe est un modèle mécanique excessivement
che frontale du nerf ophtalmique (V1). Une de ses simplifié où les mouvements ne se produisent
branches terminales, le nerf supraorbitaire (frontal que dans un seul plan de l’espace. En revanche,
externe) émerge au niveau du foramen ou de l’in- la description du mouvement autour d’un point,
cisure supraorbitaire. Il constitue un point réflexe qui devient le centre du mouvement est plus satis-
important dans les sinusites et leur traitement par faisante. Dans ce cas, ce point peut être le centre
une approche manuelle, telle la stimulation du nerf d’ossification à partir duquel se développe chaque
trijumeau proposée par Bailey en 1922 [19, 20]. moitié du frontal. Dès lors, le mouvement com-
plexe de l’os frontal peut être décrit par rapport
Parce que l’ostium du sinus frontal est situé aux trois plans de l’espace :
au niveau de sa base, pour profiter de la gra- tEBOT MF QMBO TBHJUUBM  MPT GSPOUBM EÏNPO-
vité, le drainage du sinus frontal est plus effi- tre une rotation antérieure ou une rotation
cace dans la position assise. postérieure ;
tEBOT MF QMBO DPSPOBM  MFOTFNCMF EV GSPOUBM TF
déplace caudalement mais à un plus grand degré
Mouvement craniosacral au niveau de la partie médiale que de la partie
latérale ou inversement l’ensemble du frontal se
Embryologiquement, l’os frontal consiste en déplace céphaliquement mais à un plus grand
deux parties qui, à la naissance, sont séparées par degré au niveau de la partie médiale que de la
la suture métopique au niveau de l’écaille de l’os partie latérale ;
frontal. Pour cette raison, l’os frontal est considéré tEBOT MF QMBO USBOTWFSTBM  MB TVUVSF NÏUPQJRVF
comme un os pair dans le concept crânien. On lui s’efface quand les processus zygomatiques du
décrit donc des mouvements de rotation externe frontal se déplacent vers l’avant ou inversement
pendant l’inspiration crânienne associée à la flexion la suture métopique avance quand les processus
de la synchondrose sphénobasilaire (SSB), et des zygomatiques reculent.
mouvements de rotation interne pendant l’expira- Ainsi, dans le mouvement de rotation externe qui
tion crânienne associée à l’extension de la SSB. résulte de la combinaison des mouvements dans
les trois plans de l’espace, la suture métopique se
Flexion-extension crânienne déplace vers l’arrière quand les processus zygo-
matiques du frontal se déplacent vers l’avant et le
Après l’ossification de la suture métopique qui sur- dehors. Les bosses frontales s’effacent, le bregma
vient le plus souvent entre 6 et 8 ans, l’os frontal se déplace vers l’arrière et vers le bas, le bord
Chapitre 5. Os frontal 77

postérieur des parties orbitonasales descend en crânienne associée à la flexion de la SSB ou d’ex-
même temps que l’incisure ethmoïdale s’élargit. piration crânienne associée à l’extension de la
Dans la rotation interne, les déplacements opposés SSB. Le crâne est une structure où les pièces sont
se produisent, la suture métopique avance quand articulées selon des rapports complexes et tout
les processus zygomatiques se déplacent vers l’ar- mouvement comme la torsion ou le sidebending-
rière et le dedans. Les bosses frontales sont plus rotation de la SSB nécessite la prise en compte
proéminentes, le bregma se déplace vers l’avant et d’un certain degré de flexibilité des structures
le haut, le bord postérieur des parties orbitonasa- osseuses crâniennes.
les monte en même temps que l’incisure ethmoï- Dans le mouvement de torsion, le frontal démon-
dale diminue de largeur. tre des mouvements comparables à ceux de rota-
tion externe et de rotation interne. Du côté de
la torsion, le processus zygomatique du frontal se
Torsion déplace latéralement et la bosse frontale s’efface.
Avec le sphénoïde et les autres os qui constituent
Comme toute structure paire, en plus des mou- la cavité orbitaire, l’os frontal contribue à l’ap-
vements de rotation externe crânienne décrits parence plus large de cette cavité. La moitié de
pendant la phase d’inspiration crânienne, ou de l’incisure ethmoïdale située du côté de la torsion
rotation interne pendant l’expiration crânienne, s’élargit, ce qui participe au mouvement global
l’os frontal participe aux mouvements de torsion des os de la face, en rotation externe du côté de
et de sidebending-rotation de la synchondrose la torsion. La respiration nasale est plus facile de
sphénobasilaire. côté.
L’os frontal s’articule avec le sphénoïde au niveau Du côté opposé à la torsion, le frontal démontre
des sutures sphénofrontale latérale et orbito- un mouvement comparable à la rotation interne,
sphéno-frontale, mais ne présente aucune arti- et les déplacements contraires se produisent. Le
culation avec l’os occipital. Il subit donc plus processus zygomatique se déplace médialement, la
directement l’influence de l’os sphénoïde que celle bosse frontale est plus proéminente, la cavité orbi-
de l’os occipital. Dans la torsion, le sphénoïde et taire semble plus étroite et la moitié de l’incisure
l’occiput tournent en directions contraires autour ethmoïdale située de ce côté diminue de largeur.
d’un axe antéropostérieur qui relie le nasion à Ce mouvement s’associe au mouvement global
l’opisthion. Lorsque le sphénoïde tourne autour des os de la face, dans le sens de la rotation interne
de cet axe, un côté est plus haut que l’autre et la du côté opposé à la torsion. La respiration nasale
grande aile se déplace vers le haut de ce côté, pen- est plus difficile de côté.
dant que la grande aile controlatérale se déplace
vers le bas. Dans le même temps, l’occiput tourne
en sens contraire et se déplace vers le bas du côté Sidebending-rotation
de la grande aile haute et vers le haut de l’autre Deux composantes de mouvement sont présentes
côté. La torsion est nommée du côté où la grande dans le sidebending-rotation de la SSB, avec pour
aile du sphénoïde se déplace vers le haut et, en chacune d’elles des axes de mouvement différents.
l’absence de dysfonction somatique crânienne, L’occiput et le sphénoïde tournent dans la même
les mouvements de torsion droite et de torsion direction autour de l’axe antéropostérieur qui relie
gauche sont possibles avec la même quantité et la le nasion et l’opisthion et lorsque le sphénoïde
même qualité de déplacement. tourne autour de cet axe, un côté est plus haut
Pendant les mouvements de torsion et de side- que l’autre et la grande aile se déplace vers le haut
bending rotation, les déplacements du fron- de ce côté, pendant que la grande aile de l’autre
tal sont comparables mais non identiques aux côté se déplace vers le bas. L’occiput tourne du
mouvements de rotation externe ou de rotation même côté que le sphénoïde. Simultanément,
interne décrits pendant les phases d’inspiration autour de deux axes verticaux, l’occiput et le
78 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

sphénoïde tournent en direction opposée et d’un chaque moitié de l’écaille frontale. Recherchez la
côté la grande aile du sphénoïde se déplace vers suture métopique sur la ligne médiane ou ses ves-
l’avant quand l’occiput se déplace vers l’arrière, tiges si le sujet est adulte, puis sur les côtés palpez
alors que de l’autre côté, la grande aile et l’occiput les processus zygomatiques. Un schéma associé
se rapprochent l’un de l’autre. Le sidebending qui à la flexion-rotation externe est présent lorsque
en résulte entre le sphénoïde et l’occiput au niveau la(les) bosse(s) frontale(s) est(sont) effacée(s),
de la SSB, produit une convexité d’un côté et une l’écaille plus aplatie, la suture métopique estom-
concavité de l’autre. Le sidebending-rotation est pée et le(les) processus zygomatique(s) plus
nommé du côté où la grande aile et l’occiput sont latéral(aux). Dans l’extension-rotation interne, les
déplacés vers le bas. déplacements inverses sont palpés.
L’os frontal suit les déplacements de l’os sphénoïde Postérieurement, le bord pariétal de l’os frontal
et démontre un mouvement comparable à la rota- s’articule avec les deux os pariétaux au niveau de
tion interne du côté du sidebending-rotation et un la suture coronale. De chaque côté du bregma le
mouvement comparable à la rotation externe du bord pariétal est taillé en biseau aux dépens de la
côté opposé. Toutefois, on se souviendra que pen- table interne de l’os frontal et recouvre l’os pariétal.
dant les mouvements de sidebending-rotation, les Au niveau du stéphanion, les biseaux s’inversent,
déplacements du frontal ne sont pas exactement le bord pariétal de l’os frontal est taillé en biseau
identiques aux mouvements de rotation externe aux dépens de la table externe, et il est recouvert
ou de rotation interne décrits pendant les phases par le pariétal. Le stéphanion est situé à la réunion
d’inspiration ou d’expiration crâniennes. de la ligne temporale de l’os frontal avec la suture
coronale. Notez que le stéphanion correspond à la
ligne d’insertion du fascia temporal.
Palpation pour la structure Essayez de repérez la suture coronale et le bregma
en son centre, souvent reconnaissable par une
La palpation pour la structure consiste en la palpa- légère dépression. Chez l’enfant, la suture coronale
tion de l’écaille et de la crête orbitonasale de l’os peut être le siège de chevauchement des os.
frontal. La partie orbitonasale n’est pas palpable. Placez la pulpe des index ou des médius en arrière
Normalement, la palpation pour la structure des processus zygomatiques du frontal, au niveau
confirme les informations obtenues par l’obser- de la face temporale de l’os qui forme la partie la
vation. L’écaille du frontal est sous-cutanée et plus antérieure de la fosse temporale. Cette surface
palpable à travers les fibres du muscle occipito- ainsi que la face postérieure du processus zygomati-
frontal. Ce muscle s’insère par un ventre occi- que donne insertion au muscle temporal, plus spé-
pital au-dessus de la ligne nuchale supérieure et cifiquement aux fibres les plus verticales du muscle
sur la face externe des processus mastoïdes, puis temporal, fortement impliquées dans la mastication.
il se continue en avant par la galéa aponévrotique Existe-t-il une différence entre les deux côtés ? Le
(aponévrose épicrânienne), et par le ventre fron- cas échéant, considérez l’éventualité d’une masti-
tal du muscle qui se termine au niveau du derme cation unilatérale pour expliquer cette asymétrie.
supraorbitaire. C’est le muscle qui mobilise le cuir Recherchez l’emplacement de la glabelle, environ
chevelu et élève les sourcils. Veillez donc à installer 1 cm au-dessus du bord nasal de l’os frontal, puis
le sujet en position de confort, pour relâcher ce au-dessus définissez la situation de l’ophryon.
muscle et faciliter la palpation. Comparez la densité intraosseuse de ces deux
Palpez tout d’abord les reliefs de l’écaille qui est points. Normalement, cette densité est moindre
globalement convexe et notez les différences entre au niveau de l’ophryon. Visualisez la faux du cer-
les deux côtés. L’écaille est-elle plus antérieure veau qui s’insère sur la face endocrânienne de la
d’un côté que de l’autre ? Existe-t-il une différence suture métopique. À partir de la glabelle, dépla-
dans la convexité ? De chaque côté, recherchez cez les index ou les médius de part et d’autre de
les bosses frontales situées presque au centre de la ligne médiane, au-dessus des sourcils et palpez
Chapitre 5. Os frontal 79

les arcades sourcilières. Elles sont plus horizonta- par la palpation pour la fonction pour identifier
les et semblent longues dans le mouvement de la une dysfonction somatique. Dans tous les cas, la
flexion-rotation externe ; inversement elles sont connaissance anatomique permet une analyse des
plus convexes et semblent moins longues dans le informations perçues. La palpation pour la fonc-
mouvement d’extension-rotation interne. Notez tion de l’os frontal consiste en tests de mobilité,
que le tracé des sourcils du sujet, s’ils ne sont pas parmi lesquels les tests d’écoute sont privilégiés.
épilés, suit cette forme. Procédez tout d’abord à une écoute globale de
Puis palpez la crête orbitonasale. Comparez les l’os frontal. Le sujet est en position de décubi-
deux côtés en promenant la pulpe de l’index de tus dorsal, le praticien est assis à la tête du sujet.
haut en bas sur le bord supraorbitaire qui forme Placez les deux mains sur le frontal, les doigts en
le rebord supérieur de l’orbite. Il paraît plus mar- direction caudale, avec :
qué et déplacé vers l’avant dans la flexion-rotation tMFT EFVY JOEFY EF QBSU FU EBVUSF EF MB TVUVSF
externe ; inversement il semble émoussé dans l’ex- métopique ;
tension-rotation interne. tMB QVMQF EFT NÏEJVT BV NJMJFV EV CPSE
Au niveau du bord nasal, recherchez de chaque supraorbitaire ;
côté, l’articulation de l’os frontal et de l’os nasal, tMFTBOOVMBJSFTTVSMBGBDFBOUÏSJFVSFEVQSPDFTTVT
médialement au niveau de la suture frontonasale, zygomatique ;
et l’articulation de l’os frontal et du processus tMFT BVSJDVMBJSFT TVS MB GBDF UFNQPSBMF EF MPT
frontal du maxillaire, latéralement au niveau de frontal, en arrière des processus zygomatiques ;
la suture frontomaxillaire. Notez les différences tMFTUBMPOTEFTNBJOTSFQPTFOUTPVQMFNFOUTVSMB
entre les deux côtés, ces surfaces sont situées dans partie supérieure de l’écaille frontale ;
un plan plus frontal dans le mouvement de rota- tMFTBWBOUCSBTSFQPTFOUTVSMBUBCMFBWFDEFCPOT
tion externe, et dans un plan plus sagittal dans le appuis pour faciliter la perception des mouve-
mouvement de rotation interne. ments par les mains.
L’incisure ou foramen supraorbitaire se palpe Percevez-vous quelque chose ? Existe-t-il un mou-
approximativement à l’union du tiers médial et vement ? L’inspiration et l’expiration crâniennes
des deux tiers latéraux du bord supraorbitaire. sont-elles satisfaisantes qualitativement et quan-
Cette zone qui livre passage aux vaisseaux et au titativement ? Essayez de définir d’où provient la
nerf supraorbitaires est sensible, procédez délica- sensation perçue : structures cutanées, sous-cuta-
tement, comparez les deux côtés et notez toute nées, musculaires, osseuses, membraneuses, liqui-
différence dans la qualité tissulaire. diennes, ou nerveuses. Apprenez à percevoir par
l’écoute, les structures propres à chacun de ces
Latéralement, le processus zygomatique oblique
niveaux. Pour évaluer le niveau le plus superficiel,
en bas et en dehors est facile à palper. Il forme un
la pression des mains et des doigts est extrême-
pilier qui fait saillie. Comparez les deux côtés. Le
ment légère, puis elle augmente au fur et à mesure
pilier est plus antérieur et latéral dans le mouve-
que l’on explore les couches les plus profondes,
ment de flexion-rotation externe et plus postérieur
tout en restant très légère. Le niveau d’écoute
et médial dans le mouvement d’extension-rotation
varie surtout selon l’intention mentale et la visua-
interne. Repérez la limite inférieure du processus
lisation du praticien.
zygomatique et son articulation avec le processus
frontal de l’os zygomatique au niveau de la suture Évaluez le mouvement crânien : existe-il une alter-
frontozygomatique. nance de rotation externe et de rotation interne
associées à l’inspiration et à l’expiration crânienne,
ou un mouvement de torsion, de sidebending,
Palpation pour la fonction de strain latéral ou vertical ? Dans la rotation
externe, une expansion latérale des deux moi-
L’anamnèse, l’observation et la palpation pour tiés de l’écaille est perçue au niveau des doigts,
la structure doivent toujours être confirmées mais aussi au niveau des paumes de la main. Les
80 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

processus zygomatiques s’écartent, la suture


métopique s’enfonce sous les index et l’incisure
ethmoïdale que l’on essaie de visualiser s’ouvre.
Ce mouvement facilite la rotation externe de l’os
ethmoïde et des structures nasales qui l’entourent.
Inversement, dans la rotation interne, l’incisure se
ferme ce qui favorise la rotation interne de l’eth-
moïde et des structures associées. Rappelez-vous
que toutes les structures de la face sont « suspen-
dues » sous le frontal, à l’exception de la mandi-
bule et du vomer ; dès lors toute dysfonction de
l’os frontal doit être normalisée.
Lorsqu’on sent une restriction de la motilité
intracrânienne, définissez la ou les structure(s)
anatomique(s) auxquelles se rattache cette restric-
tion. Visualisez les membranes dure-mériennes Fig. 5.11. Palpation pour la fonction de l’os frontal.
et l’insertion de la faux du cerveau le long de la
suture métopique. Existe-il des zones de restric-
tion ? Mentalement, visualisez chacune des sutures pulpe de l’index sur le bord médial et la pulpe du
et évaluez les rapports articulaires de l’os frontal médius sur le bord latéral du processus zygomati-
avec les os qui l’entourent : sutures frontonasale, que (figure 5.11). Essayez de sentir si le mouve-
frontolacrymale, frontoethmoïdale, frontomaxil- ment est plus facile dans un déplacement latéral
laire, orbitosphénofrontale, sphénofrontale laté- pour la rotation externe ou médial pour la rota-
rale, frontozygomatique, coronale. Évaluez si cela tion interne.
est possible la composante de flexibilité intraos- Pour autant, l’évaluation de l’os frontal doit être
seuse de l’os frontal et chez le sujet jeune, le mou- aussi complète que possible et s’inscrire dans un
vement de la suture métopique. protocole d’examen global. Très fréquemment, les
Lorsque l’écoute n’informe pas suffisamment, des dysfonctions du frontal sont associées et/ou respon-
tests plus inductifs avec sollicitation des mouve- sables de dysfonctions faciales. Leur normalisation
ments peuvent être pratiqués [21]. Chaque mouve- doit être envisagée le plus précocement possible.
ment du frontal peut être sollicité : tout d’abord par
la sollicitation la plus fine qui est celle de la visualisa- Références
tion mentale, puis par une induction plus grande. [1] Williams PL, Ed. Gray’s Anatomy. 38th ed. Edinburgh :
Avec le même placement des mains, imaginez Churchill Livingstone ; 1995.
mentalement l’anatomie de la zone palpée et les [2] Rice DP. Developmental anatomy of craniofacial
sutures. Front Oral Biol 2008 ; 12 : 1–21.
mouvements à tester. Laissez toujours revenir [3] Weinzweig J, Kirschner RE, Farley A, Reiss P,
en position neutre avant de tester le mouvement Hunter J, Whitaker LA, et al. Metopic synostosis :
opposé. Ainsi, visualisez la rotation externe du Defining the temporal sequence of normal suture
frontal, l’élargissement du frontal au niveau des fusion and differentiating it from synostosis on
processus zygomatiques en même temps que la the basis of computed tomography images. Plast
Reconstr Surg 2003 ; 112 : 1211–8.
suture métopique s’enfonce, le profil du frontal [4] Ajmani ML, Mittal RK, Jain SP. Incidence of the
qui avance légèrement au niveau du rebord orbi- metopic suture in adult Nigerian skulls. J Anat
taire, et le bregma qui descend. Visualisez le mou- 1983 ; 137(Pt 1) : 177–83.
vement opposé pour la rotation interne. [5] Standring S, Ed. Gray’s Anatomy : The anatomical
basis of clinical practice. 39th ed Churchill Livingstone :
Très simplement, le mouvement de l’os frontal Edinburgh ; 2004.
peut être apprécié au niveau des processus zygo- [6] Hinojosa J, Esparza J, Muñoz MJ, Salván R,
matiques. Pour ce faire, de chaque côté placez la Romance A, Alén JF, Muñoz A. Surgical treatment
Chapitre 5. Os frontal 81

of trigonocephalies and associated hypoteleorbitism. [14] Amanou L, Van Den Abbeele T, Bonfils P. Sinusites
Neurocirugia (Astur) 2002 ; 13 : 437–45. frontales. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris) :
[7] Schiwy -Bochat KH. The roughness of the supra- Oto-rhinolaryngologie ; 20–430-D-10.2000
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tal, and mental foramina related to gender and side. migration : the anatomical basis of this paranasal
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Chapitre 6
Os pariétal

Os plat, pair, le pariétal (du latin pariet, paroi) se réunissent rapidement. L’ossification continue
forme la partie supérolatérale du crâne, de chaque de manière excentrique autour d’eux, ce qui expli-
côté de la ligne médiane (figure 6.1). que la présence de fontanelles au niveau des angles
de l’os pariétal, les dernières parties à s’ossifier.

Ostéogenèse
Description
Chaque os pariétal se développe à partir de deux
points d’ostéogenèse qui apparaissent dans le Quadrangulaire, convexe en dehors, il présente
tissu membraneux vers la 7e semaine de gestation. deux faces, externe et interne, quatre bords et
Localisés au niveau de la future bosse pariétale, ils quatre angles.

3
Face externe (figure 6.2)
2 Convexe, la face externe (face exocrânienne) de
l’os pariétal est lisse. À sa partie moyenne, elle

4 3
1
2 5

1 7
6
4
5
Fig. 6.2. Os pariétal : face externe.
1. bosse pariétale ;
Fig. 6.1. Os pariétal : vue supérieure. 2. ligne temporale supérieure ;
1. suture sagittale ; 3. ligne temporale inférieure ;
2. suture coronale ; 4. bord sagittal ;
3. bregma ; 5. bord frontal ;
4. lambda ; 6. bord squameux ;
5. foramen pariétal. 7. bord occipital.

Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne


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84 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

présente une voussure assez marquée qui consti- chevelu par des tractus fibreux, et qui sépare le
tue la bosse pariétale. Généralement plus marquée pariétal de la peau. Tout près du bord supérieur,
chez le jeune enfant que chez l’adulte, cette bosse aux environs de l’union de ses trois quarts anté-
correspond aux extrémités du plus grand diamètre rieurs et de son quart postérieur, un orifice de
transversal de la calvaria. petite taille, le foramen pariétal, livre passage à
Deux lignes courbes à concavité inférieure traver- une veine émissaire.
sent l’os pariétal sur toute sa longueur. Ce sont les
lignes temporales (lignes courbes temporales) supé- Face interne (figure 6.4)
rieure et inférieure. La ligne temporale supérieure
se prolonge en avant sur l’os frontal. Elle donne La face interne (face endocrânienne) de l’os parié-
insertion au fascia du muscle temporal (figure 6.3). tal est concave. À sa partie moyenne, la conca-
La ligne temporale inférieure donne insertion au vité est plus marquée, c’est la fosse pariétale qui
muscle temporal. Ce muscle s’insère aussi sur toute répond à la bosse pariétale.
la surface de l’os pariétal située au-dessous de la Sur cette face, se devinent les empreintes des gyrus
ligne temporale inférieure. cérébraux habituellement peu marquées. Les
Dans sa partie médiale, au-dessus de la ligne sillons vasculaires profonds, bien visibles sont les
temporale supérieure, l’os pariétal est recouvert sillons des branches de l’artère méningée moyenne
par la galéa aponévrotique (aponévrose épicrâ- et des veines qui les accompagnent. Souvent au
nienne), une lame fibreuse qui adhère au cuir nombre de trois, ils sont dirigés de bas en haut :

Temporal

Ptérygoïdien latéral

Masséter

Grand zygomatique Auriculaire postérieur

Petit zygomatique Occipital

Corrugateur du sourcil

Orbiculaire de l’œil

Procerus Splénius de la tête


Oblique inférieur Trapèze
Releveur de la lèvre
supérieure et de l’aile du nez Semi-épineux de la tête
Releveur de la lèvre supérieure Petit droit postérieur
Releveur de l’angle de la bouche de la tête
Transverse du nez Oblique supérieur
Dilatateur des narines Longissimus de la tête
Grand droit postérieur
Abaisseur du septum nasal de la tête
Sterno-cléido-mastoïdien
Buccinateur
Droit antérieur de la tête

Stylopharyngien
Mentonnier
Stylohyoïdien
Abaisseur de la lèvre inférieure
Temporal
Abaisseur de l’angle de la bouche Styloglosse
Platysme
Masséter

Fig. 6.3. Os pariétal : face externe.


D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy.
Chapitre 6. Os pariétal 85

un sinus veineux : c’est le sinus sagittal supérieur


3 (figure 6.5). Cette gouttière est rarement creusée
de manière symétrique sur les deux pariétaux, elle
est presque toujours déviée, et le plus souvent vers
la droite [2]. La faux du cerveau s’insère sur les
lèvres du sillon du sinus sagittal supérieur et le
1 sinus sagittal supérieur court dans un dédouble-
ment de cette membrane (figure 6.6).
Près du sillon du sinus sagittal supérieur, la face
interne de l’os pariétal est creusée de petites fos-
settes, les fossettes granulaires qui contiennent
EFT HSBOVMBUJPOT BSBDIOPÕEJFOOFT HSBOVMBUJPOT
de Pacchioni) (figure 6.7). Celles-ci présentent
des villosités comparables à de petites hernies de
MBSBDIOPÕEF EBOT MFT QBSPJT EVO TJOVT WFJOFVY
2 [3]. Bien visibles dès l’âge de 18 mois, leur nom-
bre augmente au fur et à mesure de la croissance ;
Fig. 6.4. Os pariétal : face interne.
1. sillon antérieur de l’artère méningée moyenne ;
ce nombre varie selon les individus [4]. Elles sont
2. sillons postérieurs de l’artère méningée moyenne ; habituellement plus marquées chez le sujet âgé.
3. fossettes granulaires.

Bien que décrites antérieurement, c’est à partir du travail


tMFTJMMPOBOUÏSJFVSRVJQBSUEFMBOHMFTQIÏOPÕEBM de Pacchioni (1705) que les granulations arachnoïdien-
marque le passage de la branche antérieure de nes sont nommées [5]. Pour l’anecdote, Pacchioni et
l’artère méningée moyenne ; ses contemporains considèrent la dure-mère comme un
muscle. À ce jour, malgré de nombreuses études, la phy-
tMFTEFVYTJMMPOTQPTUÏSJFVSTRVJQBSUFOUEVCPSE
siologie des granulations et de la résorption du liquide
latéral sont les empreintes des divisions de la bran- cérébrospinal (liquide céphalorachidien) n’est toujours
che postérieure de l’artère méningée moyenne. pas totalement élucidée. Classiquement, on attribue aux
granulations arachnoïdiennes une fonction de résorption
du liquide cérébrospinal, en association avec celle des
En 1890, Trolard décrit un canal osseux, le canal sphé- voies lymphatiques [6].
nopariétal (de Trolard), situé sous le bord postérieur de la Notez qu’autrefois le terme diploé signifiait les deux tables
petite aile du sphénoïde dans sa partie latérale, et dans de tissu compact dont les os du crâne sont formés. Plus
lequel cheminent les branches antérieures de la veine récemment, il signifie la substance spongieuse, trabécu-
et de l’artère méningées moyennes. Ce canal se conti- laire qui sépare les deux tables des os de la voûte.
nue au niveau pariétal par un sillon situé le long du bord Le diploé de l’os pariétal contient un important réseau
antérieur de l’os, en avant du sillon de la branche anté- vasculaire sinusoïdal qui communique avec la dure-
rieure de l’artère méningée moyenne. Ce sillon contient mère sous-jacente. Dès lors, un autre mode de résorp-
un sinus veineux, nommé parfois le sinus de Breschet, tion indirect du liquide cérébrospinal semble possible par
ou sinus sphénopariétal. Cette appellation est controver- l’intermédiaire des espaces périvasculaires où baignent
sée. Pour certains, l’appellation « sinus de la petite aile les granulations arachnoïdiennes. Les veines diploïques
du sphénoïde » est plus satisfaisante. Elle évite l’assi- qui leur sont associées cheminent à l’intérieur de l’os
milation de ce sinus avec le prolongement pariétal de la pariétal, dans le diploé de la zone parasagittale, et sont
branche antérieure de la veine méningée moyenne [1]. reliées au sinus sagittal supérieur [7].

1SÒTEFMBOHMFNBTUPÕEJFO VOTJMMPODPVSUFUMBSHF
Le long du bord supérieur de l’os pariétal une creuse la face interne de l’os pariétal. C’est le sillon
demi-gouttière assez large forme avec celle de l’os oblique en bas et en avant du sinus sigmoïde qui
pariétal opposé un large sillon dans lequel chemine prolonge le sillon de l’os occipital et se continue
86 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Crête frontale

Os frontal

Sillon de la branche antérieure


Sillon du sinus sagittal de l’artère méningée moyenne
supérieur

Bregma Suture coronale

Fossettes granulaires
Sillons pour l’artère
méningée moyenne

Suture sagittale

Os pariétal

Suture lambdoïde
Os occipital
Lambda

Fig. 6.5. Os pariétal : face interne. Sillon du sinus sagittal supérieur.


D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.

sur la face médiale ou cérébrale de la partie mas- Bords (figures 6.2 à 6.8)
UPÕEJFOOF EF MPT UFNQPSBM -B UFOUF EV DFSWFMFU
s’insère sur les lèvres de ce sillon. Au nombre de quatre, ce sont les bords sagittal,
frontal, squameux et occipital.

L’os pariétal présente de nombreux rapports Bord sagittal


veineux. Le sinus veineux sagittal supérieur che- Très épais, dentelé, convexe vers le haut, ce bord
mine entre les deux pariétaux, en dessous de la sagittal (bord supérieur ou pariétal) est le plus long
suture sagittale, dans le dédoublement dure-
de tous les bords de l’os. Ses nombreuses dentelures
NÏSJFOEFMBGBVYEVDFSWFBV-FTJOVTTJHNPÕEF
passe en pont au niveau de l’angle latéral de l’os
sont visibles sur les deux faces de l’os. Il s’articule
PDDJQJUBM EFMBOHMFNBTUPÕEJFOEFMPTQBSJÏUBMFU avec le bord sagittal du pariétal opposé pour former
EFMBQBSUJFNBTUPÕEJFOOFEFMPTUFNQPSBM6OF avec lui la suture sagittale. Les dentelures de ce bord
dysfonction somatique de ces os et des mem- sont irrégulières et peuvent s’effacer près d’un point
branes dure-mériennes qui leur sont rattachées craniométrique situé sur la suture sagittale au niveau
peut affecter le flux veineux. Par exemple, une des foramens pariétaux : l’obélion (figure 6.1).
telle dysfonction peut résulter d’un accouche-
NFOUEJGGJDJMF PáMFQBSJÏUBMFUMFTJOVTTJHNPÕEF Bord frontal
sont parfois soumis à des contraintes importan-
tes au niveau de l’astérion [8]. Moins épais, moins dentelé, le bord frontal (bord
antérieur) dessine une légère courbure à concavité
Chapitre 6. Os pariétal 87

Sinus sagittal inférieur


Sinus sagittal supérieur Sinus sigmoïde
Sinus pétreux supérieur

Sinus droit

Confluence des sinus


Sinus basilaire

Grande veine cérébrale


Sinus sphénopariétal

Sinus intercaverneux

Veine ophtalmique

Sinus transverse droit


Sinus sigmoïde
Sinus pétreux supérieur

Sinus pétreux inférieur


Sinus caverneux Plexus veineux ptérygoïdien

Fig. 6.6. Os pariétal : face interne. Faux du cerveau et sinus sagittal supérieur.
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.

Granulations arachnoïdiennes Sinus sagittal supérieur

Artère cérébrale Veine cérébrale

Table externe
Diploé Crâne
Dure-mère
Table interne

Arachnoïde Espace extradural


(espace virtuel)
Pie-mère
Espace
subarachnoïdien

Fig. 6.7. Os pariétal : face interne. Granulations arachnoïdiennes.


D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.
88 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

tFOBSSJÒSF VOFDPVSUFQPSUJPOTBSUJDVMFBWFDMF
1 CPSETVQÏSJFVSEFMBQBSUJFNBTUPÕEJFOOFEFMPT
2 temporal au niveau de la suture pariétomastoï-
3
dienne. Cette suture répond au sillon du sinus
TJHNPÕEF
L’angle formé entre les parties centrale et posté-
rieure du bord squameux est ouvert en arrière,
c’est l’incisure pariétale.

Bord occipital

6 Très dentelé, le bord occipital (bord postérieur)


4
TBSUJDVMF BWFD MF CPSE TVQÏSJFVS MBNCEPÕEJFO EF
5
l’os occipital pour former la suture lambdoïde.
Fig. 6.8. Os pariétal : vue latérale. Dans ses deux tiers médiaux, le bord occipital de
1. suture sagittale ; l’os pariétal est taillé en biseau aux dépens de la
2. suture coronale ; table externe et, dans son tiers latéral, il est taillé
3. suture sphénopariétale ; en biseau aux dépens de la table interne.
4. suture squameuse ;
5. suture pariétomastoïdienne ;
6. suture lambdoïde. Normalement, l’ossification de la suture lambdoïde
débute vers 25 ans et se termine entre 35 et 47 ans [9,
antérieure. Il s’articule avec le bord pariétal de 10]. Chez le jeune enfant, une ossification prématurée
l’os frontal pour former avec lui la suture coronale. de cette suture est une craniosynostose ou synostose de
Dans ses deux tiers supérieurs, le bord frontal de la suture lambdoïde. Elle résulte en une plagiocéphalie
l’os pariétal est taillé en biseau aux dépens de la postérieure qui peut être unilatérale ou bilatérale. Pour
autant, les synostoses de la suture lambdoïde survien-
table externe ; il est taillé en biseau aux dépens de
nent peu fréquemment [11] et représentent seulement
la table interne dans son tiers inférieur.
3,1 % de toutes les synostoses [12].

Bord squameux
Le bord squameux (bord inférieur ou temporal)
est le plus court des quatre bords de l’os pariétal.
Angles
Il est taillé en biseau aux dépens de la table externe Les deux angles supérieurs sont des angles presque
de l’os et présente trois segments : droits ; les deux angles latéraux sont plus aigus.
tFO BWBOU  VOF DPVSUF QPSUJPO TBSUJDVMF BWFD MF Chez le nouveau-né, ces angles correspondent à
bord antérieur de la grande aile de l’os sphé- l’emplacement des fontanelles. Parfois, des os wor-
OPÕEF EBOTTBQBSUJFMBQMVTMBUÏSBMF BWFDMBRVFMMF miens fontanellaires persistent à ces emplacements.
il forme la suture sphénopariétale. Cette suture
participe à la constitution du ptérion ; elle est Angle frontal
décrite comme la ligne horizontale d’un H formé
QBSMBSÏVOJPOEFMBHSBOEFBJMFEFMPTTQIÏOPÕEF  L’angle frontal (angle antéro-supérieur) est formé
de l’écaille de l’os temporal, de la face temporale par la réunion de la suture sagittale et de la suture
EF MPT GSPOUBM FU EF MBOHMF TQIÏOPÕEBM EF MPT coronale ; le sommet de l’angle définit le bregma.
pariétal. Pour autant, ces rapports varient sou-
vent (Voir Chapitre 3, page 42). Angle occipital
tBV DFOUSF  MB QPSUJPO MB QMVT MBSHF  Ë DPODBWJUÏ L’angle occipital (angle postéro-supérieur) est
inférieure, s’articule sur toute sa longueur avec formé par la réunion de la suture sagittale et de
le bord pariétal de l’écaille du temporal pour for- MBTVUVSFMBNCEPÕEFMFTPNNFUEFMBOHMFEÏGJOJU
mer la suture squameuse (temporo-pariétale) ; le lambda.
Chapitre 6. Os pariétal 89

Angle sphénoïdal tEBOTMFQMBOUSBOTWFSTBM MFOTFNCMFEFMPTQBSJÏ-


tal se déplace latéralement, comme la partie
-BOHMF TQIÏOPÕEBM BOHMF BOUÏSPJOGÏSJFVS  FTU
squameuse de l’os temporal. Ce déplacement
formé par la réunion de la suture sphénopariétale
latéral de l’os pariétal se produit à un plus grand
et de la suture coronale ; il contribue à la constitu-
degré en arrière qu’en avant. C’est le mouve-
tion du ptérion.
ment majeur ;
Angle mastoïdien tEBOT MF QMBO DPSPOBM  MFOTFNCMF EF MPT QBSJÏ-
tal se déplace vers le bas, mais à un plus grand
-BOHMF NBTUPÕEJFO BOHMF QPTUÏSPJOGÏSJFVS  FTU degré au niveau du bord sagittal que du bord
GPSNÏ QBS MB SÏVOJPO EF MB TVUVSF MBNCEPÕEF FU squameux ;
EFMBTVUVSFQBSJÏUPNBTUPÕEJFOOFMFTPNNFUEF tEBOTMFQMBOTBHJUUBM MFCPSETBHJUUBMEFMPTQBSJÏUBM
l’angle définit l’astérion. se déplace vers l’arrière avec l’écaille de l’os occi-
En fait, le point craniométrique de l’astérion (Voir pital ; le bord squameux de l’os pariétal se déplace
Chapitre 2, page 28) réunit trois sutures ; ce sont vers l’avant avec l’écaille de l’os temporal.
MFT TVUVSFT MBNCEPÕEF  QBSJÏUPNBTUPÕEJFOOF FU Inversement, pendant l’extension-rotation interne
PDDJQJUPNBTUPÕEJFOOF4VSMBGBDFFOEPDSÉOJFOOF  crânienne, l’os pariétal contribue à la diminution
ce point répond à la jonction des sinus transverse de la largeur crânienne. Son mouvement se situe
FUTJHNPÕEF<13]. dans les trois plans de l’espace :
tEBOTMFQMBOUSBOTWFSTBM MFOTFNCMFEFMPTQBSJÏ-
tal se déplace médialement, avec un plus grand
Les fontanelles correspondent aux quatre angles des déplacement en arrière qu’en avant ; c’est le
pariétaux. Pour l’ensemble du crâne, cela fait donc six mouvement majeur ;
fontanelles. Les deux fontanelles médiales sont les plus tEBOTMFQMBODPSPOBM MFOTFNCMFEFMPTQBSJÏUBM
grosses, ce sont les fontanelles antérieure ou bregma- se déplace vers le haut, mais à un plus grand
tique et postérieure ou lambdatique. Les fontanelles
degré au niveau du bord sagittal que du bord
latérales sont paires, deux de chaque côté, ce sont les
fontanelles sphénoïdales en avant et mastoïdiennes
squameux ;
en arrière. Typiquement, les fontanelles postérieure et tEBOTMFQMBOTBHJUUBM MFCPSETBHJUUBMBDDPNQB-
sphénoïdales sont fermées vers l’âge de 6 mois, les fon- gne l’écaille de l’os occipital vers l’avant et le
tanelles mastoïdiennes vers l’âge de 1 an et la fontanelle bord squameux suit l’écaille de l’os temporal
antérieure dans la deuxième année de la vie [14]. vers l’arrière.

Torsion
Mouvement craniosacral
Lors de la torsion de la SSB, les os pairs comme
Flexion-extension crânienne l’os pariétal, accompagnent les déplacements des
PTPDDJQJUBMFUTQIÏOPÕEF BWFDVOFUFOEBODFWFST
L’os pariétal est un os pair. Il présente donc des la rotation externe du côté de la torsion, et vers la
mouvements de rotation externe pendant l’inspi- rotation interne de l’autre côté. Pour autant, on se
ration crânienne associée à la flexion de la synchon- souvient que pendant les mouvements de torsion
drose sphénobasilaire (SSB), et des mouvements les déplacements de l’os pariétal ne sont pas exac-
de rotation interne pendant l’expiration crânienne tement les mêmes que les mouvements de rotation
associée à l’extension de la SSB. externe décrits pendant l’inspiration crânienne
Pendant la flexion-rotation externe crânienne, l’os associée à la flexion de la SSB, ou de rotation
pariétal participe à l’augmentation de la dimension interne pendant l’expiration crânienne associée
transversale du crâne. Il présente un mouvement à l’extension. Des changements accommodatifs
qui résulte de la combinaison des déplacements surviennent dans les composantes mineures du
dans les trois plans de l’espace : mouvement.
90 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Sidebending-rotation muscles temporaux. En forme d’éventail, ils s’in-


sèrent aussi sur la face temporale du frontal, la
Les principes décrits ci-dessus concernant l’adap- GBDFUFNQPSBMFEFMBHSBOEFBJMFEVTQIÏOPÕEF FU
tation de l’os pariétal aux mouvements de tor- l’écaille temporale. Ils se terminent sur la mandi-
sion s’appliquent également aux mouvements de bule et peuvent présenter une asymétrie de tension
sidebending-rotation. L’os pariétal situé du côté en présence de troubles occlusaux ou de dysfonc-
du sidebending est sollicité vers le bas avec les tion de l’articulation temporomandibulaire.
EÏQMBDFNFOUTEFMPDDJQVUFUEVTQIÏOPÕEF DFRVJ Évaluez les sutures, la qualité de leur tissu, leur
tend vers la rotation externe, alors que l’os pariétal motilité inhérente. Chez l’enfant, notez la présence
opposé est sollicité vers le haut comme l’occiput et de chevauchement osseux et palpez les fontanelles.
MFTQIÏOPÕEF DFRVJUFOEWFSTMBSPUBUJPOJOUFSOF
Comme pour la torsion, on se souvient que les
mouvements de rotation externe ou interne ne Palpation pour la fonction
sont pas exactement les mêmes que ceux décrits
pendant la flexion ou l’extension de la SSB.
Après l’observation et la palpation pour la structure,
pratiquez la palpation pour la fonction. La motilité
inhérente et le mouvement global de la voûte peu-
Palpation pour la structure vent être appréciés par les tests d’écoute.
Le sujet est en position de décubitus dorsal et le
L’os pariétal est un os facile à palper, car il est com- praticien est assis à la tête du sujet. Commencez
plètement accessible. La palpation pour la struc- par une écoute globale du mouvement des os
ture consiste en la palpation de sa face externe, de pariétaux avec une prise par la voûte [15]. Les pou-
ses quatre bords et de ses quatre angles. ces sont l’un sur l’autre au-dessus de la suture sagit-
Tout d’abord, palpez les reliefs de la face externe tale, sans la toucher ; les autres doigts sont placés
de l’os pariétal au niveau de la voûte crânienne. de chaque côté de la tête, avec :
Les deux côtés sont-ils symétriques ? Existe-il tMFTJOEFYTVSMB[POFGSPOUPTQIÏOPÕEBMFPVTVSMB
EFTCPTTFT EFTNÏQMBUT 6ODÙUÏFTUJMQMVTCBT  GBDFMBUÏSBMFEFMBHSBOEFBJMFEVTQIÏOPÕEF
plus large, moins convexe, ce qui est associé à un tMB QIBMBOHF QSPYJNBMF PV JOUFSNÏEJBJSF EFT
mouvement de rotation externe de l’os pariétal. NÏEJVT TVS MBOHMF TQIÏOPÕEBM BOHMF BOUÏSP
Inversement, dans la rotation interne, la face inférieur) de l’os pariétal ;
externe de l’os pariétal semble plus haute, moins tMBOOVMBJSF TVS MBOHMF NBTUPÕEJFO BOHMF QPT-
large, plus convexe. téro-inférieur) de l’os pariétal ;
Évaluez la texture tissulaire et toute augmentation tMBVSJDVMBJSFTVSMÏDBJMMFPDDJQJUBMF
de la sensibilité. Appréciez la qualité des tissus qui Notez que cette prise diffère légèrement de la prise
forment la galéa aponévrotique, son degré d’ad- par la voûte décrite le plus souvent [16]. Ici, la
hérence au cuir chevelu, la présence de fibrose au phalange proximale ou intermédiaire des médius
niveau des tractus qui séparent le pariétal de la FTUQMVTQSÏDJTÏNFOUTVSMBOHMFTQIÏOPÕEBMEFMPT
QFBV²WBMVF[BVTTJMBEFOTJUÏEFMPTQBSJÏUBM6OF pariétal et non simplement en avant de l’oreille,
augmentation de la sensation de densité osseuse FU MBOOVMBJSF FTU TVS MBOHMF NBTUPÕEJFO EF MPT
accompagne souvent les dysfonctions somatiques pariétal et non simplement en arrière de l’oreille.
crâniennes. Notez que, normalement, la peau du Cette différence permet une écoute plus précise
cuir chevelu est la plus épaisse de tout le corps. Elle des pariétaux. La paume de la main peut contacter
est aussi très adhérente au fascia superficiel, lequel MFDSÉOFBWFDMBQSFTTJPOMBQMVTMÏHÒSFQPTTJCMF6O
est en continuité avec le fascia cervical en arrière et placement de mains confortable est indispensable
avec le fascia temporal en dehors. pour une bonne relaxation du patient.
Sur les parties latérales des os pariétaux au-des- Existe-il un mouvement ? À quel niveau se situe
sous des lignes temporales supérieures, palpez les le mouvement ? Se produit-il au niveau cutané,
Chapitre 6. Os pariétal 91

aponévrotique ou osseux ? Est-il bilatéralement de brain : differentiation from dural sinus disease. AJNR
qualité et de quantité égale ? En cas de restriction Am J Neuroradiol 1996 ; 17 : 1523–32.
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structure(s) anatomique(s) auxquelles se rattache [5] Turner L. The structure of arachnoid granulations
cette restriction. Visualisez mentalement les qua- with observations on their physiological and patho-
tre bords de l’os pariétal et toutes les sutures qui logical significance. Ann R Coll Surg Engl 1961 ; 29 :
leur sont associées. Évaluez les rapports articulai- 237–64.
[6] Kapoor KG, Katz SE, Grzybowski DM, Lubow M.
res du pariétal avec les os qui l’entourent, i.e. les os Cerebrospinal fluid outflow : an evolving perspec-
GSPOUBM TQIÏOPÕEF UFNQPSBVY PDDJQVUBJOTJRVF tive. Brain Res Bull. 2008 ; 77 : 327–34.
les rapports des deux pariétaux entre eux. Pensez [7] Johnston KD, Walji AH, Fox RJ, Pugh JA, Aronyk KE.
à l’influence des fascias qui peuvent donner une Access to cerebrospinal fluid absorption sites by
sensation de déplacement caudal et à celle de mus- infusion into vascular channels of the skull diplö. J
Neurosurg 2007 ; 107 : 841–3.
cles temporaux hypertoniques qui tendent à abais- [8] Arbuckle BE. The selected writings of Beryl E.
ser les os pariétaux. Arbuckle, DO, F.A.C.O.P. Newark OH: Am Acad
Puis visualisez les structures intracrâniennes et leur Osteopathy ; 1971.
influence sur les os pariétaux. Visualisez les mem- [9] Todd TW, Lyon DW. Endocranial suture closure.
Its progress and age relationship. Part I. Adult males
branes dure-mériennes très intimement adhérentes and white stock. Am J Phys Anthropol 1924 ; 7 :
à la face interne des os pariétaux et leurs rapports 325–84.
BWFDMFTTJOVTTBHJUUBVYFUTJHNPÕEF&YJTUFJMEFT [10] Todd TW, Lyon DW. Cranial suture closure. Its
zones de restriction ? Essayez de définir leur niveau progress and age relationship. Part II. Ectocranial
de profondeur. C’est l’appréciation de la motilité closure in adult males of white stock. Am J Phys
Anthropol 1925 ; 8 : 23–45.
inhérente des structures étudiées qui renseigne au [11] Moss ML, Greenberg SN. Post-natal growth of the
travers des impulsions rythmiques crâniennes, de human skull base. Angle Orthodontist 1955 ; 25 :
leur qualité, amplitude et puissance. Si nécessaire, 77–84.
normalisez. [12] Persson M, Thilander B. Palatal suture closure in
man from 15 to 35 years of age. Am J Orthod 1977 ;
72 : 42–52.
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Gailloud P. The sphenoparietal sinus of Breschet : Surg 2006 ; 34 : 415–20.
does it exist ? An anatomic study. AJNR Am J [14] Williams PL, Ed. Gray’s Anatomy. 38th ed. Churchill
Neuroradiol 2004 ; 25 : 112–20. Livingstone ; 1995.
[2] Tubbs RS, Salter G, Elton S, Grabb PA, Oakes WJ. [15] Magoun HI. Osteopathy in the cranial field.
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rior sagittal sinus. J Neurosurg 2001 ;94 : 985–7. 1951. p. 97.
[3] Leach JL, Jones BV, Tomsick TA, Stewart CA, [16] Magoun HI. Osteopathy in the cranial field. 2nd ed
Balko MG. Normal appearance of arachnoid gra- Kirksville, MO : The Journal Printing Company ;
nulations on contrast-enhanced CT and MR of the 1966. p. 122.
Chapitre 7
Os temporal

« I call the temporal bone the ‘mischief maker’ or crânienne, l’os temporal représente un des os les
the ‘clown’ in the cranial articular mechanism. plus importants.
This comment points to the fact that I have found
more trouble originating from problems with that
little temporal bone than from any other in the Ostéogenèse
cranium. » [1]. (« Dans le mécanisme articulaire
crânien, j’appelle l’os temporal le « vilain » ou le L’os temporal est à la fois d’origine cartilagi-
« clown » du mécanisme articulaire crânien. Ce neuse et membraneuse. Il dérive de trois par-
commentaire illustre le fait que j’ai trouvé plus ties principales, les os squamosal, tympanal et
d’ennuis ayant leur origine dans des problèmes de pétreux. Les parties squameuse et tympanale
ce petit os temporal que dans n’importe lequel des sont d’origine membraneuse. La partie pétreuse
autres os crâniens. ») est d’origine cartilagineuse. À cela s’ajoute
Os pair, l’os temporal est situé de chaque côté du une quatrième partie, le processus styloïde qui
crâne entre l’os sphénoïde en avant et l’os occipital dérive de la partie cartilagineuse du deuxième
en arrière. Il participe à la constitution de la base arc pharyngien. Ainsi, à la naissance, les os
crânienne et de la calvaria, et contient les organes temporaux comportent chacun quatre parties
de l’audition et de l’équilibration. En ostéopathie (figure 7.1).

Processus zygomatique Partie squameuse Suture pétrosquameuse Partie squameuse

Suture
squamomastoïdienne
Eminentia
arcuata
Processus
Fosse
mandibulaire Partie Fosse zygomatique
mastoïdienne subarcuata
Tegmen tympani
Foramen
stylomastoïdien
Anneau tympanal Aqueduc
de la cochlée
a Fenêtre du vestibule Dépression b Méat acoustique interne
pour le processus styloïde

Fig. 7.1. Temporal droit à la naissance.


a. Les trois parties principales, vue latérale ; de gauche à droite, les os pétreux, la partie tympanique et le squamosal.
b. Vue médiale.
D’après Standring S, Gray’s Anatomy, 39th edition.

Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne


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94 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Dès la 8e semaine de gestation, un centre d’ossifica-


tion apparaît pour la partie squameuse de l’os temporal, 3
6
et entre la 12e et la 16e semaine pour la partie tym-
panique. Pour la partie pétromastoïdienne, on décrit
1 11
jusqu’à 14 centres qui apparaissent entre la 20e et la
5
24e semaine de gestation. La partie styloïde présente
deux centres, le premier apparaît avant la naissance, le
second après [2]. 2
La suture squamotympanique marque la réunion des
parties tympanale et squameuse, la suture pétro-
squameuse celle des parties pétreuse et squameuse, 10
8
et la suture pétrotympanique des parties pétreuse
et tympanique. La suture squamotympanique se
ferme juste avant la naissance. La suture pétrosqua-
meuse peut s’ossifier dans la première année de vie,
bien que parfois une fissure reste présente jusqu’à 9 4
19 ans. La suture pétrotympanique s’ossifie avant 7
la fin de la première année. Les sutures pétrosqua-
meuse et pétrotympanique participent à la consti-
tution de la fosse mandibulaire, toit de l’articulation Fig. 7.2. Os temporal droit : vue latérale.
temporomandibulaire. 1. crête supramastoïdienne ;
2. pore acoustique externe ;
3. sillon de l’artère temporale moyenne ;
4. fissure pétro-tympano-squameuse ;
Description 5. processus zygomatique ;
6. racine postérieure ;
7. processus styloïde ;
Dans sa description anatomique, l’os temporal est 8. tubercule articulaire ou racine antérieure ;
classiquement divisé en trois parties : une partie 9. tubercule postglénoïdal ;
10. tubercule zygomatique antérieur ;
squameuse ou écaille, une partie pétrotympani- 11. fosse mandibulaire.
que ou rocher et une partie mastoïdienne dont
les deux tiers postérieurs dérivent de l’os pétreux
fœtal, le tiers antérieur de l’os squamosal.
La partie postérieure, la racine, est dirigée de dedans
en dehors et aplatie de haut en bas. Elle présente :
Partie squameuse ou écaille tVOFGBDFTVQÏSJFVSFUSBOTGPSNÏFFOHPVUUJÒSFQBS
les faisceaux postérieurs du muscle temporal ;
Mince lame osseuse verticale unie à la partie tVOFGBDFJOGÏSJFVSFRVJGPSNFMBQBSUJFBOUÏSJFVSF
pétreuse, l’écaille présente à décrire deux faces, de la fosse mandibulaire (cavité glénoïde) ; en
latérale ou temporale et médiale ou cérébrale, et avant de celle-ci, elle dessine une saillie transver-
un bord circonférentiel. sale convexe, le tubercule articulaire (condyle
du temporal), qui est aussi la racine antérieure
Face latérale ou temporale (figure 7.2)
du processus zygomatique ;
Un processus, le processus zygomatique divise tVOCPSENÏEJBMGJYÏËMÏDBJMMFUFNQPSBMF
la face latérale de l’écaille (face exocrânienne) en tVO CPSE MBUÏSBM RVJ DPOTUJUVF MB SBDJOF QPTUÏ-
deux parties. rieure du processus zygomatique. En avant, cette
racine rejoint la racine antérieure du processus
Processus zygomatique zygomatique au niveau de la saillie d’insertion
Habituellement divisé en deux parties, le proces- du ligament latéral de l’articulation temporo-
sus zygomatique consiste en une partie postérieure mandibulaire (ATM) : le tubercule zygomati-
fixée, la racine ; et une partie antérieure libre. que antérieur. En arrière, la racine postérieure

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Chapitre 7. Os temporal 95

se continue avec la crête supramastoïdienne où tFO BWBOU EV UVCFSDVMF BSUJDVMBJSF  VOF TVSGBDF
s’insère le fascia temporal et présente en avant plane sous-temporale, de forme triangulaire
du pore acoustique externe (orifice du conduit qui participe à la formation du toit de la fosse
auditif externe), le tubercule postglénoïdal (zygo- infratemporale.
matique postérieur).
La partie antérieure est libre, allongée d’avant
Les mesures céphalométriques montrent qu’en l’ab-
en arrière, légèrement convexe sur sa face laté-
sence d’autres anomalies dentofaciales telles que des
rale et aplatie de dehors en dedans. Elle pré-
problèmes de taille mandibulaire ou de hauteur verticale,
sente : les malocclusions classe II peuvent être associées à une
tVOF GBDF MBUÏSBMF DPOWFYF  TPVTDVUBOÏF FU fosse mandibulaire plus postérieure que chez les sujets
palpable ; classe I, ce qui entraîne une rétrusion mandibulaire [3].
tVOF GBDF NÏEJBMF DPODBWF RVJ MJNJUF MB GPTTF Dans la malocclusion classe II, toutes les dents inférieu-
temporale et où s’insère le faisceau profond du res s’emboîtent dans une position distale à la normale,
muscle masséter ; et la cuspide distale de la première molaire maxillaire
tVOCPSETVQÏSJFVSUSBODIBOUPáTFGJYFMFGBTDJB s’emboîte dans le sillon vestibulaire de la molaire mandi-
temporal ; bulaire. La malocclusion classe II représente une collec-
tVOCPSEJOGÏSJFVSQMVTÏQBJTRVJEPOOFJOTFSUJPO tion hétérogène d’affections et la malocclusion peut être
d’origine purement squelettique, ou d’origine combinée
au faisceau moyen du muscle masséter ;
squelettique et dentaire.
tVOF FYUSÏNJUÏ BOUÏSJFVSF CJTFBVUÏF BVY EÏQFOT
Pour autant, les malocclusions classe II fonctionnelles
du bord inférieur qui s’articule avec le processus peuvent être associées à une dysfonction somatique
temporal de l’os zygomatique. crânienne. Dans la rotation externe de l’os tempo-
ral, la fosse mandibulaire se déplace postérieure-
Partie supérieure ou temporale de l’écaille ment ; inversement, dans la rotation interne, la fosse
Située au-dessus du processus zygomatique, la mandibulaire se déplace antérieurement. Dès lors,
partie temporale de l’écaille est convexe et lisse. le condyle mandibulaire qui s’articule dans la fosse
Elle répond à la fosse temporale et donne inser- mandibulaire s’adapte et la mandibule recule avec la
tion au muscle temporal. Un sillon vertical creusé rotation externe de l’os temporal et avance avec la
par l’artère temporale moyenne (artère temporale rotation interne.
profonde postérieure), branche de l’artère maxil-
laire, est visible dans son tiers postérieur.
Face médiale ou cérébrale (figure 7.3)
Partie inférieure ou basilaire de l’écaille
Légèrement concave la face médiale de l’écaille
Elle est située au-dessous du processus zygomati-
(face endocrânienne) est marquée par plusieurs
que et au-dessus des sutures squamomastoïdienne
dépressions qui répondent aux circonvolutions
en arrière et pétro-tympano-squameuse (scissure
cérébrales et par des sillons vasculaires en rapport
de glaser) en avant. Bien visible sur une face infé-
avec les branches de l’artère méningée moyenne.
rieure de l’os temporal, elle présente :
Sa limite inférieure est la suture pétrosquameuse
tMB TBJMMJF USBOTWFSTBMF EV UVCFSDVMF BSUJDVMBJSF
supérieure.
de l’os temporal décrite précédemment avec le
processus zygomatique ;
Bord
tFO BSSJÒSF EV UVCFSDVMF BSUJDVMBJSF  VOF QSP-
fonde dépression à grand axe dirigé de dedans Le bord de l’écaille consiste en trois parties : un
en dehors et d’arrière en avant : la fosse mandi- bord fixe, un bord supérieur pariétal et un bord
bulaire (cavité glénoïde) ; la fissure squamotym- antérieur sphénoïdal.
panique sépare la partie articulaire de la fosse
mandibulaire qui appartient à la partie squa- Bord fixe
meuse de l’os temporal, de sa partie non articu- C’est le bord uni aux autres parties de l’os tem-
laire qui appartient à l’os tympanal ; poral. En arrière, il constitue la limite supérieure

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96 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

6 3

5
4

7
8
9

Fig. 7.3. Os temporal droit : vue médiale.


1. bord sphénoïdal ;
2. bord pariétal ;
3. fissure pétrosquameuse supérieure ; Fig. 7.4. Os temporal droit : vue inférieure.
4. eminentia arcuata ; t Point pivot sphénosquameux (pivot SS).
5. tegmen tympani ;
6. empreinte trigéminale ;
7. pore acoustique interne ;
8. fossa subarcuata ;
9. fossette unguéale. Sur une vue latérale du crâne, le changement
d’orientation des biseaux du bord antérieur,
sphénoïdal de l’écaille de l’os temporal est
de la portion mastoïdienne de l’os temporal. En situé au niveau du processus zygomatique de
avant, il est marqué par la suture pétrosquameuse l’os temporal. Le point où les biseaux chan-
supérieure visible en vue endocrânienne et par la gent est nommé le pivot sphénosquameux (pivot
suture pétro-tympano-squameuse visible en vue SS). Il correspond au changement d’orienta-
exocrânienne. Cette dernière se continue en avant tion entre la partie supérieure, temporale de
l’écaille située dans un plan relativement ver-
par la fissure pétrosquameuse inférieure.
tical et la partie inférieure, basilaire de l’écaille
située dans un plan relativement horizontal
Bord supérieur, pariétal (figure 7.4).
Convexe vers le haut, le bord pariétal est biseauté
aux dépens de la table interne. Il s’articule avec
le bord squameux de l’os pariétal pour former la
suture squameuse (temporopariétale).
Partie pétrotympanique
La partie pétrotympanique consiste en une par-
Bord antérieur, sphénoïdal tie tympanique plaquée sur la partie pétreuse ou
Convexe vers l’avant, le bord sphénoïdal s’articule rocher du temporal. En forme de pyramide qua-
sur toute sa longueur avec le bord latéral ou bord drangulaire avec un grand axe dirigé obliquement
squameux de la grande aile de l’os sphénoïde. Il en avant et en dedans, elle présente quatre faces,
est biseauté aux dépens de la table interne dans sa antérosupérieure, postérosupérieure, antéro-
partie verticale et aux dépens de la table externe inférieure et postéroinférieure, quatre bords, une
dans sa partie horizontale. base et un apex tronqué.

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Chapitre 7. Os temporal 97

Face antérosupérieure (figure 7.3) tQSÒTEFMBQFYQÏUSFVY ËTBQBSUJFNÏEJBMF Mem-


preinte trigéminale où loge dans le cavum de
Oblique en bas, en dehors et en avant, elle parti-
Meckel le ganglion trigéminal (ganglion de
cipe à la formation de la fosse crânienne moyenne
Gasser) du nerf trijumeau (V) ; en arrière le
(étage moyen de la base du crâne). Elle s’étend
tubercule rétrogassérien fait parfois saillie lors-
du bord supérieur du rocher en dedans à la fissure
que la dure-mère est ossifiée à cet endroit.
pétrosquameuse supérieure en dehors et présente
les structures suivantes :
tËMVOJPOEFTFTEFVYUJFSTBOUÏSJFVSTFUEFTPOUJFST La localisation de l’eminentia arcuata correspond
postérieur, l’eminentia arcuata, une saillie formée approximativement à celle du canal semicirculaire anté-
par le canal semicirculaire antérieur (supérieur) ; rieur mais des variations individuelles existent dans cette
relation topographique [4].
tFO BWBOU EF MFNJOFOUJB BSDVBUB  MF hiatus du
Les données de l’imagerie scanographique précisent ces
canal du nerf grand pétreux (hiatus de Fallope) rapports lorsque la chirurgie est indiquée pour des patholo-
pour le passage du nerf grand pétreux (grand gies fonctionnelles (neurotomie vestibulaire dans la mala-
nerf pétreux superficiel), branche du nerf facial die de Ménière) ou tumorales et qu’une voie sus-pétreuse
(VII) (figure 7.5) ; (VSP) ou voie de la fosse moyenne est considérée [5].
tFOEFIPSTEVQSÏDÏEFOU MFhiatus du canal du
nerf petit pétreux (hiatus accessoire) pour le pas-
sage du nerf petit pétreux (petit nerf pétreux Le nerf trijumeau (V) émerge du tronc cérébral à l’union
du tiers supérieur et des deux tiers inférieurs de la face
superficiel), également une branche du nerf
antérieure du pont (protubérance annulaire). Les fibres
facial (VII) ;
sensitives et motrices suivent une direction oblique en
tFOBWBOUFUFOEFIPSTEFMFNJOFOUJBBSDVBUB MFteg- haut et en avant en direction de la pointe du rocher et du
men tympani qui s’étend au-delà de la fissure pétros- cavum trigéminal (cavum de Meckel).
quameuse supérieure et qui forme un toit osseux Le nerf quitte la fosse crânienne postérieure par le porus
de fine épaisseur pour la cavité tympanique ; trigeminus, i.e. l’orifice d’entrée du cavum trigéminal,
situé à mi-distance entre le pore acoustique interne et le
dos de la selle. Ici, le nerf est juste au-dessous du bord
libre de la tente du cervelet, du sinus pétreux supérieur,
et du ligament pétroclinoïdien [6].
Par le porus trigeminus les fibres nerveuses pénètrent
dans le cavum trigéminal. Ce cavum est « une loge
fibreuse, constituée par une évagination en doigt de gant
de la dure-mère et de l’arachnoïde de la fosse crânienne
postérieure vers l’avant, accolée à la partie postérieure
de la paroi latérale de la loge caverneuse » [7].

Face postérosupérieure
Oblique en bas, en dedans et en arrière, elle par-
ticipe à la formation de la fosse crânienne posté-
rieure (étage postérieur de la base du crâne). Elle
Foramen ovale s’étend du bord supérieur du rocher en dehors
à son bord postérieur en dedans et présente les
Sillon et hiatus du nerf
grand pétreux structures suivantes :
tVOMBSHFPSJGJDF MFpore acoustique interne (ori-
Sillon et hiatus du nerf
fice du conduit auditif interne), orifice d’entrée
petit pétreux du méat acoustique (canal auditif) où chemi-
Fig. 7.5. Hiatus des nerfs grand et petit pétreux. nent les nerfs cochléovestibulaire (VIII), facial
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition. (VII) et intermédiaire (VII bis) ;

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98 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

tBVEFTTVT FU FO BSSJÒSF EV QPSF BDPVTUJRVF vers le haut, à sommet antérieur, elle s’applique sur
interne, la fossa subarcuata au fond de laquelle la face antérieure de la pyramide pétreuse et forme
se trouve le foramen du canal pétromastoïdien ; la paroi antérieure du méat acoustique externe. Sa
tBQQSPYJNBUJWFNFOU  DN FO BSSJÒSF EV QPSF face externe constitue la partie postérieure non
acoustique interne, la fossette unguéale qui abrite articulaire de la fosse mandibulaire (fosse tympa-
dans sa partie supérieure l’orifice endocrânien nale) dont elle est séparée par la fissure tympa-
de l’aqueduc du vestibule. nosquameuse inférieure. Cette face se prolonge
autour de la base du processus styloïde et forme la
Face antéro-inférieure crête vaginale ou gaine du processus styloïde.
(figures 7.6, 7.7 et 7.8) En avant, la lame osseuse tympanique constitue le
processus tubaire qui forme la paroi latérale de la
De forme triangulaire à sommet antérieur, la face
trompe auditive osseuse (trompe d’Eustache) (figure
antéro-inférieure consiste en deux parties : une
7.8). Juste au-dessus, la fissure pétrotympanique
partie postérieure formée par l’os tympanal et une
forme un canal complété par un petit sillon situé sur
partie antérieure pétreuse.
le prolongement inférieur du tegmen tympani dans
lequel chemine la corde du tympan. La fissure pétros-
Partie tympanique
quameuse est visible en dehors du prolongement
La partie tympanique constitue les deux tiers pos- du tegmen tympani. Les fissures pétrosquameuse
térieurs de la face antéro-inférieure. Cette fine
lame osseuse provient de l’os tympanal fœtal.
Grossièrement en forme de demi-cornet ouvert

Fig. 7.6. Os temporal droit : vue latérale. La partie squa-


meuse est en beige, la partie tympanique en rouge clair, la
partie pétreuse en rouge foncé. Fig. 7.7. Os temporal droit : vue latérale. La partie tympa-
1. fissure pétrosquameuse ; nique est retirée.
2. épine supraméatique et en arrière zone criblée 1. partie osseuse de la trompe auditive ;
rétroméatique ; 2. orifice inférieur du canal carotidien ;
3. méat acoustique externe ; 3. zone de contact entre la partie pétreuse et la partie
4. crête vaginale ; tympanique de l’os temporal ;
5. processus styloïde ; 4. canal du muscle tenseur du tympan ;
6. fissure tympanosquameuse inférieure (scissure 5. caisse du tympan ;
de Glaser) ; 6. partie cupulaire de la partie squameuse de l’os
7. prolongement latéral du tegmen tympani ; temporal ;
8. canal carotidien ; 7. grande épine tympanique ;
9. fosse mandibulaire ; 8. petite épine tympanique ;
10. processus zygomatique. 9. sillon tympanique.
D’après Thomassin JM, et al., EMC, otho-rhino-laryngologie [37]. D’après Thomassin JM, et al., EMC, Otho-rhino-laryngologie [37].

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Chapitre 7. Os temporal 99

En fait, en avant de la fissure tympanosquameuse


inférieure (scissure de Glaser), le tegmen tympani de
3 l’os pétreux, que nous avons décrit sur la face antéro-
2 4 supérieure de la partie pétrotympanique, se prolonge
5 latéralement. Il s’insinue entre l’écaille et le rocher et
constitue ainsi deux nouvelles fissures : en dehors, la
6 fissure pétrosquameuse et en dedans la fissure pétro-
1
tympanique. L’ensemble de ces trois fissures forme un
7
8 Y couché, où la partie inférieure du Y est la fissure tym-
9 panosquameuse, et les deux branches supérieures du Y
12 sont les fissures pétrosquameuse et pétrotympanique.

Face postéro-inférieure

10
D’aspect irrégulier, cette face comporte des struc-
13 11 tures capitales (figure 7.9) :
15 14
tFOBWBOUEVQSPDFTTVTNBTUPÕEF MFforamen mas-
toïdien, orifice inférieur du canal facial (canal de
Fig. 7.8. Os temporal droit : face antéro-inférieure de la Fallope) qui livre passage au nerf facial (VII) ;
partie pétrotympanique.
1. pore acoustique externe ;
2. fissure tympanosquameuse inférieure (scissure de
Glaser) ;
3. fissure pétrosquameuse ;
4. prolongement inférieur du tegmen tympani ;
5. fissure pétrotympanique ; 2
6. sillon de la corde du tympan ;
7. orifice du canal du muscle tenseur du tympan ;
8. orifice externe de la trompe auditive osseuse ;
9. sillon de la trompe auditive cartilagineuse ;
10. processus tubaire ;
11. pore acoustique interne ;
12. bord antérieur de la partie pétrotympanique ;
13. incisure mastoïdienne ;
14. éminence juxtamastoïdienne ;
15. sillon de l’artère occipitale.

et pétrotympanique se prolongent en arrière par la


fissure tympanosquameuse inférieure. 8

Partie pétreuse 1
3 7
La portion pétreuse de la face antéro-inférieure est 6
4
creusée d’un sillon qui forme avec le bord posté-
5
rieur de la grande aile de l’os sphénoïde le sillon de
la trompe auditive (gouttière tubaire) qui répond Fig. 7.9. Os temporal droit : face postéro-inférieure de la
à la portion cartilagineuse de la trompe auditive. partie pétrotympanique.
1. foramen mastoïdien ;
En avant du processus tubaire de la portion tympani- 2. processus styloïde ;
que, s’ouvrent deux orifices qui sont de haut en bas : 3. facette jugulaire ;
tMFDBOBMEVmuscle tenseur du tympan (muscle du 4. fosse jugulaire ;
marteau), entre l’écaille et le bord antérieur du 5. orifice du canalicule mastoïdien ;
6. orifice du canalicule tympanique ;
rocher ; 7. orifice externe du canal carotidien ;
tMBUSPNQFBVEJUJWFEBOTTBQBSUJFPTTFVTF 8. orifice interne du canal carotidien.

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100 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

tFOBWBOUEVGPSBNFONBTUPÕEJFO MFprocessus sty-


Le processus styloïde (PS) est un petit os cylindrique
loïde qui donne insertion à plusieurs muscles et oblique en bas en avant et en dedans. Pour autant, les
ligaments ; ce sont les ligaments stylomandibu- muscles et ligaments qui s’y attachent jouent un rôle
laire (ligament stylomaxillaire) sur la face laté- important dans la mastication. Le PS dérive de la partie
rale et stylohyoïdien sur le sommet du processus cartilagineuse du deuxième arc pharyngien, i.e. le car-
styloïde. Le muscle stylohyoïdien se fixe sur la tilage de Reichert, comme le stapès (étrier) de l’oreille
partie postérosupérieure du processus, le muscle moyenne, le ligament stylohyoïdien, la petite corne et le
stylopharyngien sur la partie supérieure de sa face bord supérieur du corps de l’os hyoïde. Séparé de l’os
médiale et le muscle styloglosse sur son sommet ; temporal par du cartilage chez l’enfant, le PS s’ossifie le
tFOEFEBOTFUFOBSSJÒSFEVGPSBNFONBTUPÕEJFO  plus souvent entre 5 et 8 ans [8].
la facette jugulaire, surface rugueuse qui s’arti- Associé à la petite corne de l’os hyoïde et au ligament
stylohyoïdien, le PS forme le complexe stylohyoïdien qui
cule avec le processus jugulaire de l’os occipital ;
relie l’os temporal à l’os hyoïde. En fait, le ligament stylo-
(Voir Chapitre 2, page 19) hyoïdien est une bande de tissu conjonctif qui relie le
tFOEFEBOTFUFOBWBOUEVGPSBNFONBTUPÕEJFO  sommet du PS à la petite corne de l’os hyoïde et diffé-
la fosse jugulaire du foramen jugulaire qui loge rents degrés d’ossification peuvent s’observer sur cette
le bulbe supérieur de la veine jugulaire interne. structure [9].
Sur la paroi latérale de la fosse jugulaire un La longueur du PS, normalement de 2 à 2,5 cm, peut
petit orifice est visible, le canalicule mastoïdien être exagérée (> 4,5 cm). Ainsi, une longueur excep-
(ostium introitus), pour le passage du rameau tionnelle de 6 cm est rapportée [10]. Les nerfs glosso-
auriculaire du nerf vague (X) ; pharyngien, vague et hypoglosse qui sortent par le
tFO BWBOU EF MB GPTTF KVHVMBJSF  MPSJGJDF FYUFSOF foramen jugulaire très proche du processus peuvent
du canal carotidien par lequel l’artère carotide être irrités, tout autant que peuvent l’être l’artère caro-
tide, la veine jugulaire interne ou le nerf facial, ce qui
interne pénètre dans le rocher ;
explique les symptômes neurologiques d’un syndrome
tFO BSSJÒSF FU FO EFEBOT EF MPSJGJDF FYUFSOF EV décrit par Eagle [11]. En effet, les patients présentent
canal carotidien, l’orifice du canalicule tympa- différents symptômes tels que des douleurs cervicales
nique est visible sur la crête jugulaire ; il livre ou craniofaciales, des douleurs d’oreille, des maux de
passage au nerf tympanique (nerf de Jacobson), gorge avec parfois la sensation d’un corps étranger
branche du nerf glosso-pharyngien (IX) ; dans le pharynx [12]. Ce sont aussi des patients qui
tFO BWBOU EF MPSJGJDF EV DBOBM DBSPUJEJFO  VOF après traitement pour dysfonction de l’ATM conservent
surface irrégulière s’étend jusqu’à la pointe du des douleurs à l’ouverture buccale [13]. À l’examen, la
rocher. Cette surface répond à l’extrémité supé- palpation digitale du processus dans la fosse tonsillaire
rieure de la paroi latérale du pharynx et donne augmente les symptômes [14].
insertion au muscle élévateur du voile du palais
(muscle péristaphylin interne).
tFOBSSJÒSF ËIBVUFVSEFMempreinte trigéminale,
Bords une échancrure plus large, c’est l’échancrure du
La partie pétrotympanique du temporal présente nerf trijumeau (V) ;
quatre bords : supérieur, antérieur, postérieur et tTVSUPVUFMBMPOHVFVSEVCPSETVQÏSJFVS VOTJMMPO
inférieur. dans lequel chemine le sinus pétreux supérieur ;
sur les lèvres de ce sillon s’insère la grande cir-
Bord supérieur conférence de la tente du cervelet, et en avant
Situé entre les faces antérosupérieure et postérosu- du bord supérieur le ligament pétrosphénoïdal.
périeure, ce bord est oblique en avant, en dedans (Voir Chapitre 3, page 39)
et légèrement en haut, en direction de la selle tur-
cique. On y trouve : Bord antérieur
tFO BWBOU VOF QFUJUF ÏDIBODSVSF QPVS MF QBT- Situé entre les faces antéro-supérieure et antéro-
sage du nerf abducens (nerf moteur oculaire inférieure, ce bord n’est bien visible que dans
externe, VI) (figure 7.10) ; son tiers antérieur où il forme avec l’écaille du

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Chapitre 7. Os temporal 101

inter-tympano-squameuse, ce qui résulte en une


fissure pétrosquameuse et pétrotympanique.
Le fascia interptérygoïdien s’insère sur le bord
tympanique des fissures tympanosquameuse infé-
rieure et pétrotympanique.

Bord postérieur
7 6 Situé entre les faces postéro-supérieure et pos-
téro-inférieure, ce bord présente en arrière la
facette jugulaire déjà décrite avec la face postéro-
5 inférieure. Cette surface rugueuse s’articule avec
le processus jugulaire de l’os occipital. En avant
4
de cette surface, une large échancrure limite avec
une échancrure similaire du bord latéral des par-
3 ties latérales de l’os occipital le foramen jugulaire
(trou déchiré postérieur) (figure 7.11). Cette
échancrure est divisée en deux parties par la saillie
2 du processus intrajugulaire de l’os temporal :
1
tVOFQBSUJFQPTUÏSJFVSF MBQMVTWPMVNJOFVTF RVJ
répond à la fosse jugulaire de la face postéro-
Fig. 7.10. Os temporal gauche : vue médiale. inférieure du rocher et qui abrite le bulbe supé-
1. bord supérieur ;
2. bord postérieur ;
rieur de la veine jugulaire ;
3. échancrure du nerf glossopharyngien ; tVOF QBSUJF BOUÏSJFVSF QMVT ÏUSPJUF  TVCEJWJTÏF
4. échancrure du nerf trijumeau ; en deux autres parties par un faisceau fibreux
5. échancrure du nerf abducens ; plus postérieur qui relie le processus intrajugu-
6. empreinte trigéminale ;
7. bord antérieur.
laire de l’os temporal au bord latéral de la partie
latérale de l’os occipital. C’est dans cette partie
antérieure que passent le nerf glossopharyngien
temporal un angle rentrant : l’incisure sphénoïdale (IX), le nerf vague (X) et le nerf accessoire (XI).
(figure 7.10). Ce bord s’articule le bord sphénoï- Le nerf glossopharyngien (IX), le plus antérieur
dal de l’écaille au niveau de la synchondrose sphéno- des trois, creuse une échancrure sur le bord pos-
pétreuse, sauf à son extrémité antérieure où il limite térieur du rocher. À cette hauteur une fossette,
en arrière le foramen déchiré ou foramen lacerum
(trou déchiré antérieur).
Les deux tiers postérieurs du bord antérieur sont
cachés et correspondent à la fissure pétro-tym-
pano-squameuse qui unit la partie pétrotympa-
nique à l’écaille. Cette fissure comporte plusieurs
segments :
tFO BSSJÒSF MÏDBJMMF FU MB QBSUJF UZNQBOJRVF GPS-
ment la fissure tympanosquameuse inférieure,
bien visible dans la fosse mandibulaire qu’elle
divise en une partie antérieure squameuse, arti-
culaire et une partie postérieure tympanique,
non articulaire ;
tFOBWBOUMÏDBJMMFFUMBQBSUJFUZNQBOJRVFTÏDBS-
tent l’une de l’autre séparées par un débor-
dement latéral du tegmen tympani, la crête Fig. 7.11. Foramen jugulaire : vue inférieure. Côté droit.

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102 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

la fossette pétreuse (fossette pyramidale), située antérieur de la partie mastoïdienne en haut et


sur la face postéro-inférieure du rocher abrite le en arrière, et l’os tympanal sur le reste de son
ganglion inférieur du nerf glossopharyngien (gan- pourtour.
glion d’Andersch) (figure 7.10).
Apex
En avant du processus intrajugulaire, le bord pos-
térieur du rocher s’articule avec l’os occipital au D’aspect irrégulier, l’apex (pointe) du rocher
niveau de la suture pétro-occipitale. Du côté endo- est tronqué. I1 présente quatre bords qui
crânien, le long de ce bord, on devine le sillon correspondent à chacune des faces du rocher.
du sinus pétreux inférieur complété par un sillon L’orifice interne du canal carotidien occupe une
similaire le long du bord latéral de la partie basi- large partie de cet apex (figure 7.9). C’est par
laire de l’os occipital. Du côté exocrânien, c’est le cet orifice que l’artère carotide interne sort du
sillon du sinus pétro-occipital. rocher pour pénétrer dans le sinus caverneux.
La couche osseuse qui sépare l’artère carotide
interne de la face antérosupérieure du rocher est
L’ossification complète de la suture pétro-occipitale est très mince et parfois déhiscente sur les spéci-
tardive et un vestige du chondrocrâne sépare la partie mens osseux.
pétreuse de l’os temporal et le corps de l’os occipital L’apex s’articule dans l’angle formé par le corps et la
[15, 16].
grande aile de l’os sphénoïde, avec lesquels il limite
Cette articulation est décrite sous de multiples noms :
le foramen déchiré (trou déchiré antérieur). L’apex
fissure pétro-occipitale, synchondrose pétro-occipitale,
suture pétro-occipitale. Parfois aussi « complexe pétro- forme le bord postéromédial du foramen, et le corps
occipital », pour insister sur l’importance des rapports et la grande aile de l’os sphénoïde dessinent le bord
anatomiques et fonctionnels qui existent entre la base antérolatéral. La lingula située sur la partie médiale
crânienne, les voies respiratoires supérieures, et le reste du bord postérieur de la grande aile du sphénoïde
de la tête et du cou [17]. divise le foramen en deux parties :
tNÏEJBMFPáMBSUÒSFDBSPUJEFJOUFSOFDIFNJOFFO
direction de la loge latérosellaire ;
Bord inférieur tMBUÏSBMF Pá Ë MÏUBU GSBJT MF GPSBNFO FTU DPNCMÏ
par du tissu fibreux que traversent les nerfs
Situé entre les faces antéro-inférieure et postéro- grand pétreux et petit pétreux.
inférieure, le bord inférieur consiste en deux par-
ties. Dans ses deux tiers postérieurs, il est net et
Chez l’adulte, une fracture de l’os temporal est pré-
tranchant formé en arrière par le bord inférieur de
sente dans 75 % des fractures de la base du crâne.
la crête vaginale (apophyse vaginale) qui entoure
Typiquement, les fractures longitudinales font suite à un
la base du processus styloïde, puis en avant par le choc latéral dans la région pariétale du crâne ; les frac-
bord inférieur du processus tubaire. tures transversales sont plus fréquemment causées par
Son tiers antérieur pétreux est moins précis ; il un choc violent sur la région occipitale ou par un impact
répond au bord inférieur du sillon de la trompe frontal direct. Ces dernières sont plus graves.
cartilagineuse. Classiquement, les fractures de l’os temporal sont diffé-
renciées en fractures longitudinales où le trait de frac-
ture passe par le méat acoustique externe en direction
Base
du foramen déchiré (80 % des cas, les plus fréquentes),
Difficilement dissociable de la région mastoï- et en fractures transversales qui partent du foramen
dienne sur laquelle elle est implantée, la base de magnum, passent par les structures de l’oreille interne
la pyramide pétreuse est partiellement visible sur puis se dirigent vers le foramen déchiré. Pour autant,
la face latérale de l’os temporal, sur le pourtour du cette classification ne permet pas de prévoir l’impor-
pore acoustique externe. tance des séquelles tels les paralysies faciales ou les
troubles vestibulaires. En fait, une classification plus
De forme ovalaire, avec son grand axe dirigé en
récente repose sur la présence ou l’absence d’atteinte
haut et en avant, le pore acoustique externe est labyrinthique [18].
limité par la partie squameuse en haut, le bord

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Chapitre 7. Os temporal 103

Partie mastoïdienne du pore acoustique externe, on distingue l’épine supra-


méatique (épine de Henle). Cette épine et la zone
Située en arrière et au-dessous de l’écaille, et en arrière criblée d’orifices vasculaires, i.e. la zone criblée rétro-
du pore acoustique externe, la partie mastoïdienne est méatique située en arrière et au-dessus d’elle donnent
palpable sur toute sa face latérale. En forme de trian- insertion à de petits muscles de l’auricule (figure 7.6).
gle à base supérieure, elle présente deux faces, latérale Au-dessous de la fissure pétrosquameuse, la face
et médiale, et un bord circonférentiel. Le processus latérale présente des rugosités qui sont les zones
mastoïde prolonge la face latérale vers le bas. d’insertion de plusieurs muscles (figure 7.12) :
Les deux tiers postérieurs de la partie mastoï- tMF WFOUSF PDDJQJUBM EV muscle occipitofrontal
dienne dérivent de l’os pétreux, le tiers antérieur (muscle occipital) ;
de l’os squamosal. tMF muscle sterno-cléido-mastoïdien (SCM) qui
s’insère le long de la fissure pétrosquameuse et
dont l’insertion se continue sur la moitié latérale
Face latérale
de la ligne nuchale supérieure de l’os occipital ;
Globalement convexe, la face latérale (face exo- tMF muscle splénius de la tête qui s’attache en
crânienne) présente parfois les restes d’une fissure arrière du muscle SCM et dont l’insertion se
oblique en bas et en avant, la fissure pétrosqua- continue aussi sur l’os occipital au-dessous du
meuse postérieure, qui délimite la partie d’origine tiers latéral de la ligne nuchale supérieure.
squameuse de la partie d’origine pétreuse. À proximité du bord postérieur, le foramen mastoï-
Au-dessus de la fissure pétrosquameuse, la face latérale dien est visible. Il livre passage à une veine émissaire
est lisse. En avant, de cette face, au-dessus et en arrière mastoïdienne qui se dirige vers le sinus sigmoïde.

Origines Temporal

Insertions

Ptérygoïdien latéral

Masséter

Grand zygomatique Auriculaire postérieur

Petit zygomatique Occipital

Corrugateur du sourcil

Orbiculaire de l’œil

Procerus Splénius de la tête


Oblique inférieur Trapèze
Releveur de la lèvre
supérieure et de l’aile du nez Semi-épineux de la tête
Releveur de la lèvre supérieure Petit droit postérieur
Releveur de l’angle de la bouche de la tête
Transverse du nez Oblique supérieur
Dilatateur des narines Longissimus de la tête
Grand droit postérieur
Abaisseur du septum nasal de la tête
Sterno-cléido-mastoïdien
Buccinateur
Droit antérieur de la tête

Stylopharyngien
Mentonnier
Stylohyoïdien
Abaisseur de la lèvre inférieure
Temporal
Abaisseur de l’angle de la bouche Styloglosse
Platysme
Masséter

Fig. 7.12. Insertions musculaires craniofaciales.


D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy.

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104 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Sur les lèvres de ce sillon, s’insère la tente du


L’insertion du muscle SCM se fait par un ten- cervelet, et vers sa partie moyenne, au niveau du
don puissant, sur la face latérale du processus
foramen mastoïdien, s’ouvre l’orifice de la veine
mastoïde et par une mince aponévrose, sur la
moitié latérale de la ligne nuchale supérieure
émissaire mastoïdienne. En arrière du sillon
de l’os occipital. Ce sont les fibres claviculai- du sinus sigmoïde, la face médiale participe à la
res du SCM qui se terminent essentiellement constitution de la fosse cérébelleuse.
sur la mastoïde, alors que les fibres d’origine
sternale suivent un trajet plus oblique et Bord
superficiel en direction de l’occiput. Dès lors, Le bord de la partie mastoïdienne consiste en trois
la traction des deux chefs est différente [19].
parties : un bord antérieur, un bord supérieur
Notez que l’insertion des muscles SCM et pariétal et un bord postérieur occipital.
splénius de la tête sur le processus mastoïde
se prolonge jusqu’à l’os occipital en recou- Bord antérieur
vrant la suture occipitomastoïdienne (OM).
En avant, le bord de la partie mastoïdienne se
Pour cela, il est fortement recommandé de
prendre en compte la tension de ces muscles
confond avec les parties squameuse et pétreuse de
dans toute procédure de normalisation de la l’os temporal.
suture OM. Placer le sujet dans une position Bord supérieur
de confort est propice au relâchement muscu-
laire et facilite la normalisation. Presque horizontal, ce bord s’articule avec le
pariétal dans sa partie postérieure au niveau de la
suture pariétomastoïdienne. Il forme avec le bord
pariétal de l’écaille temporale un angle ouvert en
Face médiale ou cérébrale arrière : l’incisure pariétale.
Concave, cette face participe à la formation de la Dans sa moitié antérieure et sur la face latérale
fosse crânienne postérieure. Antérieurement, une de la région mastoïdienne, le bord supérieur cor-
large gouttière, le sillon du sinus sigmoïde la sépare respond à la crête supramastoïdienne où se fixe
de la base de la pyramide pétreuse (figure 7.13). le fascia temporal. La limite postérieure du bord
supérieur correspond à l’astérion (Voir Chapitre 2,
page 29) ; ce point craniométrique réunit les
sutures lambdoïde, pariétomastoïdienne et suture
occipitomastoïdienne. La limite antérieure du bord
supérieur est l’entomion qui réunit les sutures
1 pariétomastoïdienne et squameuse.
4 Bord postérieur occipital
2
Convexe en arrière, dirigé vers le bas et l’avant, ce
3 bord s’articule avec le bord mastoïdien de l’os occi-
pital au niveau de la suture occipitomastoïdienne. Il
est biseauté aux dépens de la table interne.
5

Le bord postérieur de la partie mastoïdienne peut pré-


6 senter un changement d’orientation des biseaux, avec
Fig. 7.13. Partie mastoïdienne : vue médiale. un biseau aux dépens de la table interne dans la par-
1. bord supérieur ; tie supérieure de ce bord et un biseau aux dépens
2. sillon du sinus sigmoïde ; de la table externe dans la partie inférieure. Le point
3. foramen mastoïdien ; où l’orientation des biseaux change est situé un peu
4. incisure pariétale ; au-dessous du milieu du bord postérieur et se nomme le
5. bord postérieur ; pivot condylosquamomastoïdien (pivot CSM) [20].
6. pivot condylo-squamo-mastoïdien (pivot CSM).

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Chapitre 7. Os temporal 105

Processus mastoïde méat acoustique externe et en son orifice d’entrée,


le pore acoustique externe.
Prolongement caudal de la face latérale, le proces-
sus mastoïde constitue une saillie plus ou moins L’oreille moyenne est l’organe de la transmission
volumineuse. Les insertions des muscles SCM et des sons recueillis par l’oreille externe. Elle a éga-
splénius de la tête décrites avec la face latérale de lement un rôle de protection vis-à-vis de l’oreille
la partie mastoïde se prolongent sur la face latérale interne. Ses trois cavités remplies d’air se pro-
du processus mastoïde. Le muscle longissimus de longent les unes les autres, selon un axe presque
la tête (petit complexus) se fixe sur le bord posté- parallèle à celui de la partie pétrotympanique. Ces
rieur du processus mastoïde. cavités sont d’arrière an avant :
tMFT cavités mastoïdiennes dans la région
Sa face médiale est limitée en haut et en arrière par
mastoïdienne ;
une rainure allongée d’avant en arrière, l’incisure
tMB caisse du tympan qui contient la chaîne
mastoïdienne où s’insère le ventre postérieur du
des osselets, i.e. le malleus (marteau), l’incus
muscle digastrique. Presque parallèle à cette inci-
(enclume) et le stapès (étrier) ; la membrane
sure, et médialement à elle, l’éminence juxtamas-
tympanique sépare la caisse du tympan de
toïdienne apparaît comme une crête bordée sur son
l’oreille externe ;
versant médial par le sillon de l’artère occipitale.
tMBtrompe auditive qui s’ouvre au niveau du naso-
pharynx par l’ostium de la trompe auditive.
La région mastoïdienne et le processus mastoïde per- Normalement, les trois cavités de l’oreille
mettent de déterminer le sexe d’un individu à partir moyenne sont remplies d’air et assurent l’équi-
de son crâne [21]. En 1875, Broca note que lorsqu’un libre des pressions de part et d’autre de la mem-
crâne est posé sur une surface plane, il prend appui brane tympanique. Elles sont tapissées d’une
sur les processus mastoïdes s’il appartient à un sujet muqueuse qui prolonge la muqueuse pharyn-
masculin et sur les condyles occipitaux ou sur d’autres
gée. L’oreille moyenne s’ouvre médialement sur
parties du crâne si c’est celui d’un sujet féminin [21].
Ordinairement, les processus mastoïdes sont plus déve-
l’oreille interne par la fenêtre de la cochlée (fenêtre
loppés chez l’homme, en raison des forces de traction ronde) et la fenêtre du vestibule (fenêtre ovale). À
musculaire. Notez l’importance de corriger chez un sa partie supérieure, la chaîne des osselets réunit
enfant, le plus précocement possible toute asymétrie le tympan en dehors à la fenêtre du vestibule en
fonctionnelle de la rotation cervicale, pour éviter le déve- dedans. Ces osselets ont leurs propres muscles.
loppement d’asymétries structurelles au niveau des pro- L’oreille interne est l’organe de la perception des
cessus mastoïdes et de la base crânienne. sons et de l’équilibration. Elle est formée par une
À la naissance, le processus mastoïde est plat, c’est la
série de cavités creuses qui forment le labyrinthe
traction du muscle sterno-cléido-mastoïdien qui stimule
son développement durant les deux premières années
osseux et consiste en un vestibule, une cochlée (lima-
de vie lorsque l’enfant commence à redresser la tête. çon) et trois canaux semicirculaires. À l’intérieur
du labyrinthe osseux, des cavités fibreuses abritent
les récepteurs sensoriels de l’oreille. Ces cavités
fibreuses constituent le labyrinthe membraneux
Cavités de l’os temporal qui comporte trois parties :
tMFDBOBMDPDIMÏBJSF MJNBÎPONFNCSBOFVY 
C’est autour des organes de l’audition et de tMFTDBOBVYTFNJDJSDVMBJSFTNFNCSBOFVY
l’équilibration que la partie pétrotympanique de tMVUSJDVMFFUMFTBDDVMF
l’os temporal se structure. De fait, l’os temporal Les sensations sonores sont transmises par l’oreille
présente de multiples cavités. Habituellement, moyenne jusqu’au canal cochléaire et au nerf
l’oreille est divisée en trois parties : oreille externe, cochléaire. Les canaux semicirculaires, l’utricule
oreille moyenne et oreille interne (figure 7.14). et le saccule forment l’organe de l’équilibration
L’oreille externe consiste en un pavillon qui où les afférences neurosensorielles stimulent les
recueille les ondes sonores. Au niveau de la partie fibres du nerf vestibulaire. Nerfs cochléaire et ves-
pétrotympanique, l’oreille externe consiste en un tibulaire forment le nerf vestibulocochléaire (nerf

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106 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Oreille externe Oreille moyenne Oreille interne

Méat acoustique interne

Auricule

Méat acoustique externe

Cartilage
Pharynx

Membrane tympanique Trompe auditive

Fig. 7.14. Cavités de l’os temporal.


D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.

auditif) (VIII) qui sort de la partie pétreuse de Antre de la mastoïde Aditus ad antrum
l’os temporal par le méat acoustique interne, puis Tegmen tympani
pénètre dans la boîte crânienne. Récessus
épitympanique
Le labyrinthe membraneux contient un liquide,
l’endolymphe, et la périlymphe circule entre le
labyrinthe membraneux et le labyrinthe osseux.

Cavités mastoïdiennes
De volume et de taille très variables, les cavités
mastoïdiennes appartiennent à l’oreille moyenne. Trompe auditive

Elles sont constituées des cellules aériques qui Oreille moyenne


occupent l’intérieur de la portion mastoïdienne Processus mastoïde
de l’os temporal. On distingue une grande cavité, Cellules aériques
située en arrière de la caisse du tympan, l’antre mastoïdiennes
mastoïdien, tout autour duquel sont disposées Fig. 7.15. Cavités mastoïdiennes.
les cellules mastoïdiennes. Un canal, l’aditus ad D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.
antrum, fait communiquer l’antre mastoïdien avec
la caisse du tympan (figure 7.15). De fait, à la naissance, l’antre mastoïdien a une
C’est durant la vie fœtale que commence la pneu- taille très importante. Des diverticules de l’antre,
matisation de l’os temporal. L’antre mastoïdien les cellules aériques se forment dès la 33e semaine
apparaît à la 22e semaine de gestation et atteint sa de gestation. Vers l’âge de 5 ans, la pneumatisation
taille adulte dans la 35e semaine de gestation [22]. mastoïdienne est bien développée et vers l’âge de

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Chapitre 7. Os temporal 107

10 ans elle est presque complète [22]. Elle cesse à


l’âge adulte [23].

Le rôle des cellules aériques mastoïdiennes est pré-


pondérant dans l’équilibration des pressions de l’oreille
moyenne. Un défaut de la pneumatisation mastoïdienne
est associé aux otites séromuqueuses [24, 25]. Cela
étant, un phénomène inflammatoire chronique peut aussi
favoriser une sclérose du système cellulaire mastoïdien.
Chez l’enfant, les plagiocéphalies et/ou tout défaut de
développement de la base crânienne contribuent à
une imperfection de la pneumatisation mastoïdienne
[26]. En clinique, pensez à normaliser les dysfonctions
somatiques de la base crânienne, les compressions de Fig. 7.16. Cavités mastoïdiennes.
la suture occipitomastoïdienne, les dysfonctions intra- Vue latérale de l’os temporal droit (partie pétreuse),
osseuses des temporaux et de l’occiput, et les vertèbres partie tympanique et partie squameuse retirées.
thoraciques supérieures [27]. En fait, dans les otites de 1. Zone de contact entre la partie pétreuse et la partie
l’oreille moyenne, les procédures ostéopathiques sem- squameuse au niveau de la région mastoïdienne de
l’os temporal ;
blent réduire le besoin d’antibiotiques [28]. 2. antre mastoïdien ;
Un fin canal, le canal pétromastoïdien, fait communiquer 3. caisse du tympan ;
l’antre mastoïdien et la cavité crânienne. Il débouche au 4. gouttière du muscle tenseur du tympan ;
5. gouttière de la trompe auditive osseuse ;
niveau de la fossa subarcuata sur la face postérosupérieure 6. zone de contact entre la partie pétreuse et la partie
du rocher. La dure-mère crânienne se prolonge dans ce tympanique de l’os temporal.
canal, ce qui peut contribuer à la propagation des inflam- D’après Thomassin JM, et al., EMC, Otho-rhino-larynyologie.
mations de la mastoïde à la dure-mère et à l’encéphale.
Dans la trépanation mastoïdienne, l’antre mastoïdien est tJOGÏSJFVS  MB DBJTTF EV UZNQBO QSPQSFNFOU
ouvert au niveau d’une zone de projection sur la face dite (atrium), situé à hauteur de la membrane
latérale de la partie squameuse de l’os temporal, dans tympanique.
la partie postérosupérieure du méat acoustique externe. Deux éléments séparent ces étages. Tout d’abord,
À cet endroit, l’antre est distant de 10 à 15 mm de la la deuxième portion du canal facial qui forme une
surface osseuse exocrânienne.
volumineuse saillie oblique bas et en arrière. Puis,
la portion tympanique du canal du muscle tenseur
du tympan (muscle du marteau) que l’on aperçoit
Caisse du tympan sur la paroi antérieure de la caisse. Notez que l’en-
semble du canal de ce muscle est juste au-dessus
Située au centre de l’oreille moyenne, la caisse
de la partie osseuse de la trompe auditive. Il
du tympan aussi nommée cavum tympanique
s’étend de l’incisure sphénoïdale, i.e. du som-
est une cavité aplatie de dehors en dedans qui
met de l’angle compris entre le bord sphénoïdal
mesure environ 6 mm de large à sa partie supé-
de l’écaille et le bord antérieur du rocher vers la
rieure, 2 mm à sa partie moyenne, et 4 mm à sa
caisse du tympan, selon un trajet dirigé vers l’ar-
partie inférieure, pour une hauteur approximative
rière, le haut et le dehors.
de 15 mm (figure 7.16). Latéralement, la caisse
du tympan répond à la membrane tympanique qui Plusieurs structures sont visibles sur la paroi
la sépare de l’oreille externe ; médialement, elle médiale de la caisse du tympan. Au-dessus du canal
répond à l’oreille interne. Elle présente deux étages : facial, une saillie volumineuse presque horizontale
tTVQÏSJFVSMFrécessus épitympanique (attique ou répond au canal semicirculaire latéral.
logette des osselets) au-dessus de la membrane À l’étage inférieur, une saillie arrondie d’envi-
tympanique, où se trouvent la tête du malleus et ron 8 mm de large et 6 mm de hauteur répond
le corps de l’incus (figure 7.17) ; au premier tour de spire de la cochlée, c’est le

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108 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Proéminence du canal facial


Ganglion géniculé
Nerf facial (VII)
Base du stapès sur la fenêtre vestibulaire Nerf intermédiaire
Proéminence du canal semicirculaire latéral (racine sensitive du VII)
Méat acoustique interne
Nerf pour le muscle stapédien
Nerf petit pétreux
Cellules Nerf grand pétreux
mastoïdiennes
Tenseur du tympan

Artère Élévateur
carotide du voile du palais
Nerf facial (VII) Fenêtre de interne
Trompe auditive
la cochlée
Nerf tympanique Branche du nerf carotidien
Foramen stylomastoïdien (collatérale du nerf
glossopharyngien [IX])
Tendon du muscle stapédien
Stapès Promontoire

Fosse jugulaire
Plexus tympanique

Fig. 7.17. Cavités mastoïdiennes. Paroi médiale de l’oreille moyenne (côté droit).
D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy.

promontoire (figure 7.18). Au-dessous du pro- (fenêtre ronde), sépare la caisse du tympan, de la
montoire, un petit orifice, l’orifice du canalicule cavité sous-vestibulaire de l’oreille interne, la rampe
tympanique (canal de Jacobson), livre passage au tympanique de la cochlée. Cette fenêtre est comblée
nerf tympanique (nerf de Jacobson), branche du par une membrane fibreuse, le tympan secondaire.
nerf glossopharyngien (IX). Sur la paroi postérieure de la caisse du tympan, en
En arrière et au-dessus du promontoire on aper- arrière du promontoire et au-dessus du niveau de
çoit la fossette de la fenêtre vestibulaire. Au fond la fenêtre de la cochlée, une petite saillie conique
de celle-ci la fenêtre vestibulaire (fenêtre ovale), un est visible : c’est l’éminence pyramidale. Un canal
orifice de 2,1 mm de long sur 1,2 mm de haut en creusé sur toute la longueur de l’éminence pyra-
moyenne [29], sépare la caisse du tympan, du ves- midale et qui se prolonge dans le rocher abrite le
tibule de l’oreille interne. Cette fenêtre est com- muscle stapédien (muscle de l’étrier). Les fibres de
blée par la base de l’étrier. ce muscle naissent des parois du canal osseux et
En arrière et au-dessous du promontoire la fossette son tendon sort par l’orifice de l’éminence pyra-
de la fenêtre de la cochlée au fond de laquelle un midale pour aller s’insérer sur la tête du stapès.
orifice de 2 mm de diamètre, la fenêtre de la cochlée Au-dessous de l’éminence pyramidale se trouve

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Chapitre 7. Os temporal 109

Proéminence du canal semicirculaire latéral Proéminence du canal facial Tegmen tympani


Promontoire

Muscle tenseur du tympan

Aditus ad antrum
de la mastoïde
Trompe auditive

Fenêtre du vestibule
(fenêtre ovale)

Éminence pyramidale Nerf petit pétreux

Rameau pour le plexus


carotidien interne

Nerf de la corde
du tympan
Plexus sympathique

Fenêtre de la Artère carotide interne


cochlée (fenêtre
Nerf de la corde du tympan
ronde)
Rameau tympanique du nerf glossopharyngien (IX)
Nerf facial (VII)
Veine jugulaire interne

Fig. 7.18. Oreille moyenne : parois.


D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.

l’ouverture tympanique du canalicule de la corde réunissent entre eux. En fait, certains ligaments
du tympan, entre les parois postérieure et latérale sont simplement des replis de la muqueuse qui
de la caisse du tympan. La corde du tympan che- recouvre l’ensemble de l’oreille moyenne.
mine dans ce canalicule qui descend en avant du
canal du nerf facial pour rejoindre le nerf, environ Malleus
6 mm au-dessus du foramen mastoïdien. C’est le plus long des trois osselets, de 7 à 9 mm,
le plus latéral et le plus antérieur. Comme son nom
Chaîne ossiculaire l’indique, il est en forme de massue. On lui décrit
La chaîne ossiculaire consiste en trois osselets, qui une tête, un col, un manche et deux processus,
sont de la superficie vers la profondeur, le malleus latéral et antérieur.
(marteau), l’incus (enclume) et le stapès (étrier) La tête loge dans le récessus épitympanique. De
(figure 7.19). Placés entre la membrane tympa- forme arrondie, avec un diamètre compris entre
nique et la fenêtre vestibulaire, ils jouent un rôle 2 et 3 mm [30], elle présente à sa partie postéro-
essentiel dans la transmission sonore. Leur fonc- médiale une surface qui s’articule avec l’incus au
tion est assurée par deux muscles tympaniques, le niveau de l’articulation incudomalléaire. Le liga-
muscle tenseur du tympan et le muscle stapédien, ment supérieur du marteau unit le sommet de la
auxquels s’ajoutent plusieurs ligaments qui les sus- tête à la paroi supérieure de la caisse du tympan
pendent aux parois de la caisse du tympan et les (figures 7.20 et 7.21).

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110 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Ligament supérieur du malleus


Tête du malleus Ligament supérieur de l’incus

Ligament antérieur du malleus


Branche supérieure de l’incus
Processus antérieur du malleus

Récessus épitympanique Ligament postérieur de l’incus


Pli malléaire antérieur Branche inférieure de l’incus
Tendon du muscle
tenseur du tympan

Manche du marteau

Trompe auditive

Élévateur
du voile du palais Corde
Corde du tympan du tympan
Processus mastoïde
Artère carotide interne
Nerf facial (VII)
Membrane tympanique
Veine jugulaire interne Processus lenticulaire de l’incus
Fig. 7.19. Chaîne ossiculaire. Paroi latérale de l’oreille moyenne (côté droit).
D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy.

Le col est la partie aplatie qui supporte la tête. Sa facilement deviner en vue endoscopique. Dès lors,
face latérale donne insertion au ligament latéral du toute force agissant sur le tympan est transmise au
marteau dont l’extrémité latérale s’attache au bord marteau. Près de l’extrémité supérieure du bord
inférieur du récessus épitympanique au-dessus de médial, se fixe le tendon du muscle tenseur du
la membrane tympanique. Son bord médial donne tympan qui émerge de son canal par le processus
insertion au muscle tenseur du tympan qui est cochléariforme (bec de cuillère).
aussi fixé sur la base du crâne, au niveau de l’épine Le processus antérieur (apophyse antérieure)
du sphénoïde et du cartilage tubaire. est long et fragile. En fait, c’est une épine d’in-
Le manche est situé au-dessous du col et s’oriente sertion pour le ligament antérieur du mal-
obliquement en bas, en dedans et en arrière. Son leus qui se prolonge vers l’avant dans la fissure
extrémité distale, élargie en spatule, est en rapport tympanosquameuse.
avec l’ombilic de la membrane tympanique. À cet Le processus latéral (apophyse externe) est une
endroit, le manche du marteau est très adhérent courte éminence conique de 1 mm, qui naît sur
à la membrane du tympan (umbo) et se laisse la face latérale du col. I1 se porte en dehors et

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Chapitre 7. Os temporal 111

Facette articulaire pour l’incus


Facette articulaire
pour le malleus
Tête du malleus

Branche courte

Col du malleus

Processus Corps
latéral de l’incus
Processus antérieur

Branche longue
a b
Manche du malleus
Base du stapès
(platine)

Branche postérieure Branche antérieure

Fig. 7.21. Chaîne ossiculaire.


c Tête du stapès
1. ligament supérieur de l’incus ;
Fig. 7.20. Chaîne ossiculaire. a. Malleus ; b. Incus ; c. Stapès. 2. ligament supérieur du malleus ;
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition. 3. ligament latéral du malleus ;
4. ligament antérieur du malleus ;
5. tendon du muscle tenseur du tympan ;
6. muscle tenseur du tympan à l’intérieur de son canal ;
se présente sur la face externe du tympan comme 7. articulation incudomalléaire ;
une petite saillie conique bien visible. 8. ligament postérieur de l’incus ;
9. éminence pyramidale ;
10. tendon du muscle du stapès ;
L’origine embryologique du malleus est débattue [31]. 11. articulation incudostapédienne.
D’après Thomassin JM, et al., EMC, Otho-rhino-laryngologie [37].
À l’exception du processus antérieur, le malleus semble
toutefois dériver du cartilage de Meckel qui se développe
bilatéralement dans les premières paires des arcs pha-
ryngiens [32]. L’enveloppe du cartilage, quant à elle, se
transforme et donne les ligaments antérieur du malleus couronne de la molaire, et deux branches supérieure
et sphénomandibulaire. et inférieure, qui seraient les racines de la dent.
Chez l’adulte, une fine structure ligamentaire relie le pro- Le corps est situé dans le récessus épitympanique
cessus antérieur du malleus à l’extrémité postérosupé- avec la tête du marteau. I1 est aplati de dehors en
rieure du disque de l’ATM. Divers noms lui sont attribués dedans. Sa face antérieure s’articule avec la surface
tels que ligament discomalléolaire, frein méniscal posté-
articulaire de la tête du marteau au niveau de l’ar-
rieur ou bande discomalléolaire. Pour certains auteurs,
ticulation incudomalléaire.
cette structure consiste en une portion discomalléolaire
et une portion représentée par le ligament antérieur du La branche supérieure (branche horizontale),
malleus, considéré comme la portion tympanique du branche courte, épaisse et conique se porte hori-
ligament sphénomandibulaire [33]. En clinique, le fait zontalement en arrière. Son extrémité postérieure
que des fibres provenant du disque passent dans la vient se loger dans la fosse de l’incus, une petite
fissure tympanosquameuse jusqu’au ligament antérieur échancrure située à l’orifice d’entrée de l’aditus
du malleus peut expliquer la survenue de dysfonctions ad antrum de l’antre mastoïdien dans la caisse du
otologiques, après des traumatismes de l’ATM où ces
tympan. Le ligament postérieur de l’incus réunit
ligaments sont extrêmement étirés [34, 35].
l’extrémité de la branche supérieure au pourtour
de la fosse de l’incus. Dans leur dimension antéro-
Incus postérieure, le corps et la branche supérieure de
Classiquement comparé à une molaire, l’incus est l’incus mesurent ensemble entre 4 et 5 mm [30].
situé en arrière du marteau. C’est le plus gros des La branche inférieure (branche verticale), branche
trois osselets, et il présente à décrire un corps, la longue, est plus étroite. Elle est logée presque

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112 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

verticalement dans la caisse du tympan. Son extré- tympanique, en variations de pression dans les
mité inférieure se courbe et se termine par le pro- compartiments liquidiens de l’oreille interne. Pour
cessus lenticulaire, en forme de petit condyle qui ce faire, l’impédance du milieu extérieur aérien
s’articule avec la cavité glénoïde du stapès pour doit être adaptée au milieu intérieur cochléaire
former l’articulation incudostapédienne. liquidien, et les vibrations de basse pression et les
grands déplacements de l’air transformés en vibra-
Stapès
tions de haute énergie avec de faibles déplacements
Le stapès est le plus petit et le plus léger des osse- permettant une conduction dans les liquides laby-
lets. Situé dans la caisse du tympan, en dedans rinthiques [38].
de l’enclume, il se couche entre le processus
L’arrangement des structures osseuses et ligamen-
lenticulaire de l’incus et la fenêtre vestibulaire.
taires de la chaîne ossiculaire participe à ce méca-
Typiquement comparé à un étrier, il consiste en
nisme, où les forces appliquées sur la membrane
une tête, une base et deux branches.
tympanique sont retransmises sur la platine du sta-
La tête est creusée sur sa face latérale d’une petite pès avec une augmentation de la pression et pour
cavité glénoïde qui s’articule avec le processus len- autant un déplacement du stapès inférieur à celui
ticulaire de l’incus. Sa face médiale se continue par du marteau.
un col qui relie la tête aux branches.
Le manche du malleus, très adhérent à la mem-
La base (platine) est une mince lame osseuse plus brane du tympan, suit tous les mouvements de
ou moins ovalaire qui répond à la fenêtre vesti- cette dernière. Le malleus et l’incus tournent
bulaire. Sa surface vrillée est comparée à une ensemble autour d’un axe de rotation schémati-
hélice. Sur son pourtour, les fibres du ligament que qui relie la branche supérieure et le ligament
annulaire l’enchâssent entre les bords de la fenêtre postérieur de l’incus au ligament antérieur du
vestibulaire. malleus. Ainsi, à chaque déplacement médial de
Les branches antérieure et postérieure relient la la membrane du tympan correspond un déplace-
tête à la base et forment l’arc stapédien. La bran- ment similaire du malleus qui mobilise l’incus et
che antérieure est plus courte et moins incurvée pousse la base du stapès au niveau de la fenêtre
que la postérieure. vestibulaire vers le labyrinthe et sa périlymphe. De
fait, ce déplacement de la périlymphe provoque
L’articulation incudomalléaire est une diarthrose, où par une saillie de la membrane fibreuse qui comble la
emboîtement réciproque le versant postérieur de la tête fenêtre de la cochlée, i.e. le tympan secondaire. Le
du marteau s’articule avec la face antérieure du corps déplacement latéral de la membrane du tympan
de l’enclume. Un ménisque complète l’articulation et entraîne les déplacements opposés.
l’élasticité de ses tissus participe à la transmission des Cette description est schématique ; la réalité est
vibrations sonores [36]. Après la puberté, cette articula-
plus sophistiquée. Ainsi, l’axe de rotation n’est pas
tion peut s’ossifier.
fixe mais varie en fonction de la fréquence. De plus,
L’articulation incudostapédienne est une énarthrose
entre le processus lenticulaire de l’incus et la cavité glé- comme pour toute articulation, les mouvements
noïde de la tête du stapès. C’est une articulation fragile, sont rarement purs et les rotations peuvent s’ac-
qui reste mobile chez l’adulte, et qui peut se luxer dans compagner de translation. Par exemple, lors des
les traumatismes crâniens [37]. grands déplacements de la membrane du tympan,
Dans l’otospongiose, une surdité de transmission est l’incus s’adapte par simple glissement au niveau de
due à la fixation de la base du stapès dans la fenêtre l’articulation incudomalléaire, ce qui prévient la
vestibulaire par un foyer otospongieux. désarticulation de la base du stapès au niveau de la
fenêtre vestibulaire. Le jeu combiné des osselets,
de leurs ligaments et des muscles tenseur du tym-
Déplacements de la chaîne ossiculaire pan et stapédien, résulte en un système dans lequel
L’oreille moyenne transforme les vibrations sono- la base stapédienne ne fonctionne pas au niveau
res aériennes qui arrivent contre la membrane de la fenêtre vestibulaire comme un simple piston.

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Chapitre 7. Os temporal 113

Plutôt, cette base tourne et présente des mouve- Trompe auditive osseuse
ments de charnière autour des zones d’épaississe- Le cône postérolatéral de la trompe auditive est
ment de son ligament annulaire, mouvements qui localisé dans la partie pétreuse de l’os temporal,
varient selon l’intensité sonore. en avant de la caisse du tympan : c’est le protym-
panum [40]. L’ostium tympanique de la trompe
Par sa contraction, le muscle tenseur du tympan attire le auditive est visible sur la paroi antérieure de la
manche du malleus médialement, ce qui tend le tympan. caisse du tympan au-dessous du canal du muscle
Simultanément, ce mouvement pousse médialement tenseur du tympan. Il mesure environ 5 mm de
l’enclume et l’étrier à l’intérieur de la fenêtre vestibulaire
hauteur et 3 mm de large (figure 7.18).
(ovale), ce qui augmente la pression intravestibulaire.
Ainsi, le muscle tenseur du tympan concoure à assour- Sur toute sa longueur, la trompe auditive osseuse
dir les bruits violents. Il est innervé par le nerf du muscle est située au-dessous du canal du muscle tenseur
tenseur du tympan, une branche du nerf mandibulaire du tympan ; elle est comprise entre la face antéro-
(V3). inférieure de l’os pétreux et la face profonde du
L’antagoniste du tenseur du tympan est le muscle du processus tubaire de l’os tympanal. Ce court seg-
stapès. En attirant l’étrier latéralement, il détend le tym- ment de 11 à 12 mm, approximativement un tiers
pan et diminue la pression intravestibulaire. La chaîne de la longueur de la trompe auditive, se termine
ossiculaire peut ainsi s’adapter à l’écoute des bruits fai-
sur la face exocrânienne de la base du crâne, juste
bles et lointains. Le muscle du stapès est innervé par un
rameau du nerf facial (VII).
en arrière du foramen épineux (trou petit rond).
Bien visible sur un crâne sec, l’orifice antérieur de
ce segment est situé juste au-dessous de l’extrémité
Trompe auditive antérieure de la synchondrose sphénopétreuse ;
La trompe auditive (trompe d’Eustache) consiste c’est l’orifice à grand axe vertical juste au-dessous
en deux structures de nature différente, une partie de celui du canal du muscle tenseur du tympan.
osseuse à l’intérieur de l’os temporal et une par-
tie fibrocartilagineuse située à l’extérieur de l’os. La Nomina Anatomica désigne sous le terme de canal
L’ensemble forme un conduit qui fait commu- musculotubaire l’accolement du canal de la trompe
niquer la caisse du tympan avec le nasopharynx osseuse avec celui du muscle tenseur du tympan, à
(rhinopharynx). Ainsi, à chaque déglutition, l’air la manière des canons d’un fusil [37]. La fine lamelle
qui pénètre dans la caisse du tympan équilibre la osseuse de séparation entre les deux est nommée sep-
pression atmosphérique de part et d’autre de la tum du canal musculotubaire.
membrane tympanique.
Les deux portions de la trompe auditive ont
Trompe auditive fibrocartilagineuse
chacune la forme d’un cornet aplati dans le sens
transversal. Ces deux cônes se réunissent par leurs Les deux tiers antérieurs de la trompe auditive
sommets tronqués au niveau de l’isthme de la sont fibrocartilagineux. Ce segment est oblique en
trompe auditive. C’est l’endroit le plus étroit où bas, en avant et en dedans, dans le prolongement
la trompe mesure 2 mm de hauteur sur 1 mm de des autres cavités de l’oreille moyenne et il s’étend
large ; médialement, elle répond au canal caroti- depuis l’isthme de la trompe auditive jusqu’à
dien et latéralement, à l’ATM. son orifice pharyngien sur une longueur de 20 à
24 mm (figure 7.22).
C’est en 1563 que Bartolomeo Eustachio décrit la trompe En fait, le cartilage tubaire consiste en deux lames
d’Eustache. C’est aussi lui qui donne une description du cartilagineuses qui forment une gouttière ouverte
muscle tenseur du tympan et montre que la corde du vers le bas que complète une lame fibreuse : la lame
tympan est une branche du nerf facial. Il contribue à la membranacée. La lame médiale constitue la paroi
description de l’oreille interne et postule que la chaîne médiale du canal de la trompe auditive cartilagineuse.
ossiculaire et le muscle du tympan sont impliqués dans
C’est elle qui dessine la lèvre postérieure de l’orifice
la transmission sonore [39].
pharyngien de la trompe auditive (torus tubaire) au

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114 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

l’échancrure tubaire du bord postérieur de la lame


médiale du processus ptérygoïde et se termine au
niveau de l’orifice pharyngien de la trompe.
Bien visible sur la paroi latérale du nasopharynx,
l’orifice pharyngien de la trompe est le relief
superficiel le plus marqué du nasopharynx [41]. Il
forme une saillie en arrière de la queue du cornet
inférieur, et on lui distingue deux lèvres, posté-
rieure et antérieure. La lèvre postérieure, la plus
marquée, se prolonge caudalement sur la paroi
latérale par le pli salpingopharyngien. En arrière
de cette lèvre, une fossette déprime la paroi pha-
ryngienne : c’est le récessus pharyngien (fossette
de Rosenmüller). Entre les deux lèvres, un repli
de la muqueuse pharyngienne soulevé par le mus-
cle élévateur du voile du palais constitue le torus
de l’élévateur. Pendant la déglutition, l’orifice pha-
ryngien de la trompe auditive s’ouvre ; il mesure
alors 8 mm de haut et 5 mm de large [37].
Fig. 7.22. Trompe auditive fibrocartilagineuse.
1. hamulus de la lame ptérygoïdienne médiale ;
2. lame ptérygoïdienne latérale ; Chez l’adulte, la longueur de la trompe auditive est
3. fosse scaphoïde ; approximativement de 35 à 45 mm. Chez le nouveau-né,
4. foramen ovale ; elle fait environ la moitié de cette longueur, vers 7 ans,
5. foramen épineux ; elle en atteint les 98 %. De surcroît pendant la crois-
6. épine du sphénoïde ; sance, divers phénomènes, tels la descente du larynx, le
7. artère carotide interne entrant dans le canal
déplacement des hamulus ptérygoïdiens vers le bas et
carotidien ;
8. processus mastoïde ; le dehors, et l’augmentation de hauteur des orifices pos-
9. processus palatin du maxillaire ; térieurs des cavités nasales, contribuent normalement
10. lame horizontale de l’os palatin ; à un changement d’orientation de la trompe auditive.
11. choanes ; D’une direction presque horizontale à la naissance, elle
12. lame latérale de la partie cartilagineuse de la se dirige obliquement vers l’avant et le dedans, en direc-
trompe auditive ; tion du nasopharynx, chez l’adulte.
13. lame médiale de la partie cartilagineuse de la
trompe auditive ;
14. foramen déchiré ;
15. partie pétreuse du temporal ; L’expérience clinique montre que la fonction
16. condyle occipital ; des structures associées à l’os temporal est
17. foramen magnum. assujettie à la liberté de mouvement de cet os,
D’après Thomassin JM, et al., EMC, Otho-rhino-laryngologie [37]. telle qu’elle est décrite dans le concept crâ-
nien. Pour Sutherland : « It is my belief that
the petrous portion rotates externally during the
niveau du nasopharynx (figure 7.23). La lame laté- period of inhalation, that the cartilage portion
rale constitue la partie supérieure du canal. Cet agen- rotates externally also and the mouth of the eus-
cement permet des mouvements d’ouverture et de tachain tube opens. » [42]. (« C’est mon avis
fermeture de la trompe. que la portion pétreuse tourne en rotation
externe pendant la phase d’inspiration, que la
À partir de l’isthme, la portion cartilagineuse de
portion cartilagineuse (de la trompe) tourne
la trompe est solidement fixée par du tissu fibreux aussi en rotation externe et que l’orifice de la
à la base crânienne externe dans un sillon qui trompe d’Eustache s’ouvre ».)
suit la synchondrose sphénopétreuse, entre la partie Et aussi : « In case of a lesion fixation in the
pétreuse du temporal et le bord postérieur de la movement of the petrous portion, the movement
grande aile du sphénoïde. En avant, elle repose sur

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Chapitre 7. Os temporal 115

Labyrinthe osseux
of the cartilaginous portion would be in the
same fixation and the mouth of the eustachian Le labyrinthe osseux est un ensemble de cavi-
tube would be either wide-open or closed. » [43]. tés localisées dans le rocher qui communiquent
(« En cas de fixation lésionnelle du mouve- les unes avec les autres. Il contient le labyrinthe
ment de la portion pétreuse, le mouvement membraneux, organe de perception des impres-
de la portion cartilagineuse serait fixé de la sions auditives et vestibulaires et point de départ
même façon et l’orifice de la trompe d’Eusta- des deux parties cochléaire et vestibulaire du
che soit béant soit fermé »).
nerf cochléovestibulaire (VIII) (figure 7.24).
Pour Magoun : « With an external rotation Labyrinthe membraneux et labyrinthe osseux
lesion of the temporal, the tube may be held
sont séparés par un liquide dont la composition
continuously open, and the patient complains
of a low-pitched roar. With internal rotation, it
est proche de celle du liquide cérébrospinal : c’est
may be held closed, accompanied by high-pitched la périlymphe. L’endolymphe remplit le labyrinthe
humming or buzzing. » [44] (« Avec une dys- membraneux.
fonction de rotation externe du temporal, la Le labyrinthe osseux consiste en trois parties :
trompe peut être maintenue continuellement tBVDFOUSF MFWFTUJCVMFPTTFVY
ouverte, et le patient se plaint d’un mugisse- tFOBSSJÒSF MFTUSPJTDBOBVYTFNJDJSDVMBJSFT
ment dans les graves. Avec la rotation interne, tFOBWBOU MBDPDIMÏFPTTFVTF
elle peut être maintenue fermée, avec un bour-
donnement ou un murmure dans les aigus »). Vestibule
Au repos, les parois de la trompe auditive
Placé au centre du labyrinthe osseux, le vestibule
sont normalement rapprochées. Ainsi, elles
font barrage à toute infection rétrograde
est situé entre l’oreille moyenne et le fond du
en provenance du nasopharynx [45]. Pour méat acoustique interne (figure 7.25). Il est aussi
autant, l’ouverture de la trompe auditive dans en arrière de la cochlée, en avant des canaux semi-
la déglutition, les pleurs ou le bâillement est circulaires et en dedans de la paroi médiale du
nécessaire pour permettre à l’air d’entrer ou cavum tympanique. Il communique avec la cavité
de sortir de la cavité tympanique, et ainsi crânienne par un petit canal, l’aqueduc du vesti-
d’équilibrer le gradient de pression entre l’at- bule. Plus ou moins ovoïde, aplati transversale-
mosphère et la cavité tympanique. Lorsque ment, il mesure environ 5 mm d’avant en arrière,
l’ouverture tubaire n’est pas efficace, comme 5 mm de haut en bas et 3 mm de large, et présente
c’est le cas par exemple dans la déglutition à décrire six parois : antérieure, postérieure, supé-
dysfonctionnelle, les parois de la trompe
rieure, inférieure, latérale et médiale.
auditive sont continuellement effondrées. La
pression négative dans l’oreille moyenne et la La paroi antérieure répond en haut à la première
rétraction de la membrane tympanique qui en portion du canal facial et au-dessous à la cochlée. À
résulte, avec risque d’aspiration des sécrétions sa partie inférieure, un orifice fait communiquer le
nasopharyngiennes dans l’oreille moyenne, vestibule avec la rampe vestibulaire de la cochlée.
sont des facteurs de risque pour une otite.
Les parois postérieure et supérieure présentent les
Plusieurs muscles s’insèrent sur la trompe cinq orifices des canaux semicirculaires osseux.
auditive ; ce sont de chaque côté, les muscles -
tenseur du voile du palais, dilatateur tubaire, La paroi inférieure ou plancher vestibulaire laisse
élévateur du voile du palais et salpingopharyn- voir l’origine de la lame spirale de la cochlée fixée
gien. Ces muscles participent à la fonction de sur sa partie médiale. Son bord latéral est libre et
la trompe et il est admis que la contraction laisse communiquer la cavité vestibulaire avec la
des muscles tenseur du voile du palais [46, 47] cavité sous-vestibulaire, qui est en fait le début du
et dilatateur tubaire [48] augmente la lumière tube cochléaire.
tubaire et donc ventile l’oreille moyenne. Pour
cette raison, toute dysfonction de ces muscles
La paroi latérale répond à la paroi médiale de
et des os sur lesquels ils s’insèrent, i.e. le tem- la caisse du tympan. La fenêtre vestibulaire est
poral et sphénoïde, doit être normalisée. visible sur la partie supérieure de cette paroi ;

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116 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Cornet nasal supérieur

Cornet nasal moyen

Ouverture de la
trompe auditive

Nasopharynx

Palais mou

Cornet nasal inférieur

Fig. 7.23. Trompe auditive : orifice pharyngien.


D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.

classiquement décrite en « gueule de four » elle est le récessus elliptique (fossette semi-ovoïde ou
reçoit la base de l’étrier fixée à la fenêtre par le utriculaire) qui répond à l’utricule ; la dépression
ligament annulaire. La deuxième partie du canal inférieure, le récessus sphérique (fossette hémis-
facial est dans cette paroi latérale, au-dessus du phérique ou sacculaire) qui répond au saccule ;
niveau de la fenêtre vestibulaire. tMB EÏQSFTTJPO QPTUÏSPJOGÏSJFVSF FTU MF SÏDFTTVT
La paroi médiale répond à la moitié postérieure cochléaire.
du fond du méat acoustique interne par où le ves- Sur cette paroi médiale se trouvent les orifices des
tibule et les canaux semicirculaires envoient les deux aqueducs de l’oreille interne : l’aqueduc du
filets d’origine du nerf vestibulocochléaire (VIII). vestibule au-dessus et un peu en arrière du récessus
Elle présente trois dépressions, deux antérieures, elliptique et l’aqueduc de la cochlée ou canalicule
la dernière postéro-inférieure : cochléaire au niveau de l’étage sous-vestibulaire.
tEFVY EÏQSFTTJPOT BOUÏSJFVSFT TPOU MVOF BV L’aqueduc du vestibule est un canal osseux très fin,
dessous de l’autre et séparées par la crête vestibu- qui s’étend du vestibule à la face postérosupérieure
laire qui se termine antérieurement en une saillie, du rocher dans la cavité crânienne. Il naît à la
la pyramide vestibulaire. La dépression supérieure limite postérieure de la fossette ovoïde, du fond

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Chapitre 7. Os temporal 117

d’une petite gouttière verticale, la fossette sulci-


forme. De là, il décrit une courbe intrapétreuse
à concavité inférieure sur un trajet d’environ
8 mm. Il se termine au niveau d’une petite fos-
sette sur la face postérosupérieure du rocher, à
mi-distance entre le pore acoustique interne et le
sinus sigmoïde : la fossette unguéale (figure 7.3).
Canal semicirculaire L’aqueduc du vestibule contient une veinule et
antérieur le canal endolymphatique, qui se termine sous la
dure-mère crânienne.

Deux vésicules, l’utricule et le saccule, constituent le


Cochlée
vestibule membraneux logé dans le vestibule osseux. Ce
sont les organes otholitiques qui répondent aux accé-
Nerf cochléo-
vestibulaire (VIII) lérations linéaires. C’est au niveau de l’utricule et du
Canal semicirculaire saccule que se trouvent les zones de cellules épithélia-
postérieur les différenciées appelées macules qui sont le point de
départ des filets des branches sacculaire et utriculaire
Canal semicirculaire latéral
du nerf vestibulaire (VIIIv).
L’utricule et le saccule sont réunis l’un à l’autre par le
Fig. 7.24. Labyrinthe osseux. conduit endolymphatique qui pénètre dans l’aqueduc
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition. u

Canal et conduit semicirculaires latéraux


Canal et conduit semicirculaires
postérieurs Canal et conduits semicirculaires antérieurs
Conduit endolymphatique (aqueduc du vestibule)
Dure-mère

Saccule

Ampoule
Utricule
Stapès contre la fenêtre
du vestibule
(fenêtre ovale) Hélicotréma
Vestibule

Cochlée
Membrane tympanique
Rampe vestibulaire
Conduit cochléaire
Rampe tympanique

Fenêtre de la
cochlée (fenêtre ronde)

Trompe auditive

Fig. 7.25. Labyrinthe osseux et membraneux.


D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.

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118 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

u Le canal semicirculaire postérieur est convexe


Suite de l’encadré p. 117
vers l’arrière et le dehors ; il est situé dans un plan
du vestibule et se termine par le sac endolymphatique vertical parallèle au grand axe du rocher et forme
(figure 7.26). Ce sac forme un renflement sous la dure- donc un angle ouvert en arrière d’environ 45°
mère de l’ouverture externe de l’aqueduc du vestibule par rapport au plan sagittal. C’est le plus long des
et constitue une véritable extension intracrânienne du
canaux, il mesure 20 mm et sa boucle est presque
labyrinthe membraneux.
complète.
Pour certains auteurs, le sac endolymphatique « jouerait
un rôle dans la régulation du volume et de la pression Le canal semicirculaire latéral (externe) est placé
de l’endolymphe, liquide riche en potassium baignant le dans un plan horizontal. Sa convexité qui regarde
pôle apical des cellules sensorielles de l’oreille interne, en arrière et en dehors fait saillie sur la paroi médiale
dans la défense immunitaire de l’oreille interne et dans du récessus épitympanique et de l’aditus ad antrum,
l’élimination des débris, notamment d’origine cellulaire, juste au-dessus et en arrière du canal facial. C’est le
présents dans l’endolymphe » [49]. De plus, son dysfonc- plus court des canaux, il mesure 15 mm.
tionnement est évoqué dans certains cas de maladie de
Ménière, où les patients présentent surdité, vertiges et
acouphènes, et sur le plan histologique une augmen- Alors que l’utricule et le saccule contenus dans le ves-
tation du volume du compartiment endolymphatique ou tibule détectent les accélérations linéaires du mouve-
hydrops endolymphatique. ment, les canaux semicirculaires sont disposés pour
« With every fluctuation of the cerebrospinal fluid there is détecter les déplacements angulaires de la tête. De ce
created a wave in the endolymph which augments fluid fait, le cerveau est constamment informé de la situation
movement in the internal ear. The connection of the duct exacte du corps dans l’espace et la posture est ajustée,
with both the saccule and the utricule is of significance in si nécessaire, par les efférences vestibulo-spinales, ves-
vertigo, deafness and the like. » [50] (« À chaque fluctua- tibulo-thalamiques et vestibulo-oculomotrices.
tion du liquide cérébrospinal, une vague se forme dans C’est en agissant par paire que les canaux semi-
l’endolymphe qui augmente le mouvement des fluides de circulaires détectent les mouvements angulaires de la
l’oreille interne. La connexion du sac endolymphatique tête. Ces informations sont nécessaires au contrôle du
avec à la fois le saccule et l’utricule est importante dans mouvement des yeux et par le biais des réflexes vesti-
les vertiges, la surdité et ce qui est similaire ».) bulo-oculaires permettent de stabiliser le champ visuel
sur la rétine. Ainsi, chaque canal antérieur est situé dans
Canaux semicirculaires le même plan que le canal postérieur hétérolatéral. Dès
Les trois canaux semicirculaires occupent la partie lors, lorsque le mouvement de la tête se fait dans leur
plan, ils sont stimulés simultanément, comme c’est le
postérosupérieure du labyrinthe. Comparés à des
cas dans le mouvement de post-flexion de la tête, avec
tubes creux d’environ 0,8 mm de diamètre, en
rotation de 45° soit à droite, soit à gauche. Ces mouve-
forme de fer à cheval, ils s’ouvrent dans le vestibule ments sont utilisés dans les manœuvres positionnelles,
osseux par leurs deux extrémités. L’une de ces deux comme celles de Dix et Hallpike [51].
extrémités est dilatée en ampoule sur une longueur « Lesions may interfere with free fluctuation, or they may
de 3 à 4 mm : c’est l’ampoule du canal semicirculaire disturb the parallelism of the semicircular canals and so
qui contient l’épithélium sensitif vestibulaire. Les the equilibrium. » [52] (« Les dysfonctions peuvent entra-
extrémités non ampullaires des canaux antérieur ver une fluctuation libre [du liquide cérébrospinal], ou
et postérieur se réunissent pour former un canal elles peuvent déranger le parallélisme des canaux semi-
commun qui s’ouvre dans la chambre vestibulaire : circulaires et ainsi l’équilibre. »)
c’est la crus commune. Schématiquement, les trois
canaux semicirculaires sont disposés dans les trois Cochlée
plans de l’espace et donc approximativement per- La cochlée osseuse contient le conduit cochléaire
pendiculaires les uns aux autres. (limaçon membraneux) où les sensations sonores
Le canal semicirculaire antérieur (supérieur) est transmises par l’oreille moyenne impressionnent
convexe vers le haut ; il est dans un plan vertical les fibres du nerf cochléaire. Le vestibule est l’or-
presque perpendiculaire au grand axe du rocher gane de l’équilibration et la cochlée est celui de
(figure 7.24). l’audition.

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Chapitre 7. Os temporal 119

Hélicotréma Ampoule du canal


semicirculaire Canal semicirculaire
antérieur antérieur

Saccule Crus commune


Hamulus Utricule Canal
semicirculaire
postérieur

Ampoule du canal
semicirculaire
latéral

Canal cochléaire Canal


semicirculaire
latéral
Vestibule

Fenêtre
du vestibule
Ductus
reuniens
Fenêtre
de la cochlée
Canal endolymphatique Canal Ampoule du canal
Sac endolymphatique utriculo-sacculaire semicirculaire
postérieur

Fig. 7.26. Labyrinthe osseux et membraneux.


Labyrinthe membraneux en bleu, vu à travers le labyrinthe osseux. Les flèches indiquent la direction des
changements de pression dans la cochlée.
D’après Standring S, Gray’s Anatomy, 39th edition [19].

La cochlée osseuse est située juste en avant et spirale similaire à la ligne d’enroulement du
en dedans du vestibule sur 5 à 6 mm de hau- canal spiral de la cochlée : c’est le tractus spi-
teur et 9 mm de diamètre à la base. Elle est ral criblé. Les faisceaux de protoneurones de la
formée par un tube osseux enroulé en spirale, voie cochléaire qui forment le nerf cochléaire
d’une longueur de 30 mm et d’un diamètre de (VIIIc) passent par ces orifices qui se prolon-
1 à 2 mm : le canal spiral de la cochlée. Ce tube gent par de fins canalicules, lesquels se termi-
est enroulé en spirale en 2 tours et demi de spire nent dans le canal spiral du modiolus (canal spiral
autour d’un axe : le modiolus (columelle), et la de Rosenthal) (Voir Chapitre 20, page 30). Les
face externe apparente du tube constitue la lame corps cellulaires des fibres nerveuses forment le
des contours. Le canalicule cochléaire (aqueduc ganglion spiral (organe de Corti) à l’origine du
de la cochlée) fait communiquer la cochlée et la nerf cochléaire.
cavité crânienne. Le canal spiral de la cochlée est cloisonné par la
Le modiolus est un cône creux couché dont lame spirale osseuse en deux tubes secondaires :
l’axe presque horizontal est oblique en avant tMBSBNQFUZNQBOJRVFQMBDÏFWFSTMBCBTFFODPN-
et latéralement, presque perpendiculairement munication avec la fenêtre de la cochlée ;
à l’axe du rocher. Son sommet est en rapport tMBSBNQFWFTUJCVMBJSFQMBDÏFWFSTMBQFYFODPN-
avec le protympanum et sa base perforée de munication avec la fenêtre du vestibule.
multiples orifices répond au quadrant antéro- C’est sous le vestibule que débute la lame spirale.
inférieur du fond du méat acoustique interne. En fait, elle en constitue le plancher, puis elle
D’autres petits orifices sont présents sur la s’enroule autour du modiolus et se termine sous
surface interne du modiolus selon une double la coupule du vestibule par un crochet, le crochet

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120 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

de la lame spirale. Cela constitue un passage, l’hé- tMB fossette postérieure, l’aire vestibulaire supé-
licotréma, qui fait communiquer les deux rampes rieure (fossette utriculaire) située à hauteur de
(figure 7.25). l’utricule du vestibule comporte de nombreux
petits orifices par lesquels passent les fibres utri-
culaires du nerf vestibulaire.
Le modiolus où passe le nerf cochléaire fait communi-
quer la cochlée avec les espaces sous-arachnoïdiens et
Étage inférieur
constitue une voie de diffusion des atteintes méningées
au labyrinthe [53]. Une crête verticale divise aussi cet étage en deux
fossettes antérieure et postérieure, auquel s’ajoute
le foramen singulaire (foramen de Morgagni) pour
Pour certains, la suture pétro-occipitale joue le rôle d’un le passage d’une branche du nerf vestibulaire, le
amortisseur entre le rocher et la base crânienne. Ainsi, les nerf ampullaire postérieur.
forces transmises depuis la colonne vertébrale jusqu’à la tMB fossette antérieure, l’aire cochléaire (fossette
base du crâne sont amorties, ce qui protège les structures cochléaire), située à hauteur de la base du modio-
de l’oreille interne. En raison de l’importance des rapports lus est déprimée et présente de nombreux orifi-
anatomiques et fonctionnels du « complexe pétro-occi- ces que traversent les fibres du nerf cochléaire ;
pital », l’ossification de la suture pétro-occipitale pourrait tMBfossette postérieure, l’aire vestibulaire inférieure
être sous la double influence de forces biochimiques et
(fossette sacculaire), située à hauteur du saccule
biomécaniques. Chez l’homme de plus de 60 ans, cette
du vestibule livre passage aux fibres sacculaires
suture peut être complètement ossifiée. Dès lors, plu-
sieurs facteurs contribuent aux pertes d’audition asso- du nerf vestibulaire.
ciées à l’âge : une modification des rapports osseux, une
altération du flux liquidien cérébrospinal autour du canali- Canal facial
cule cochléaire, et une diminution de l’amortissement des
vibrations qui arrivent sur la partie pétreuse [17]. Compris entre le fond du méat acoustique interne
et le foramen mastoïdien, deux fois coudé sur
Méat acoustique interne lui-même, le canal facial (aqueduc de Fallope)
présente trois segments.
Creusé dans le rocher en dedans du labyrinthe osseux,
le méat acoustique interne est un canal osseux par- Premier segment
couru par les nerfs vestibulo-cochléaire (nerf auditif,
Ce segment labyrinthique de 3–4 mm est le plus
VIII), facial (VII) et intermédiaire (nerf intermé-
court. Il commence au fond du méat acoustique
diaire de Wrisberg, VII bis). Oblique en avant et en
interne et se dirige obliquement en avant et en
dedans, presque cylindrique, il mesure environ 8 à
dehors, perpendiculaire à l’axe du rocher. Il répond
l0 mm de long, pour une largeur de 4 à 5 mm. I1 se
en dehors et en arrière au canal semicirculaire
termine sur la face postéro-supérieure du rocher par
antérieur, et en dedans et en avant à la cochlée. Le
le pore acoustique interne (figure 7.3).
canal facial livre passage au nerf facial (VII) et au
Le fond du méat acoustique interne répond en nerf intermédiaire (7 bis) (figure 7.27).
avant à la base du modiolus, en arrière à la face
médiale du vestibule. La crête transverse le divise Deuxième segment
en deux étages, supérieur et inférieur. Après un virage de 75–80° dans le plan hori-
zontal, le segment tympanique est pratique-
Étage supérieur
ment parallèle à l’axe du rocher, donc oblique
Une crête verticale divise cet étage en deux fosset- en arrière, en bas et en dehors. À l’angle formé
tes, antérieure et postérieure : entre les segments labyrinthique et tympanique,
tMB fossette antérieure, l’aire faciale (fossette le canal facial présente une fossette pour le gan-
faciale), livre passage au nerf facial et au nerf glion géniculé. Le nerf intermédiaire arrive sur
intermédiaire ; ce ganglion d’où part le nerf grand pétreux. À

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Chapitre 7. Os temporal 121

associée à la flexion de la synchondrose sphéno-


basilaire (SSB), et des mouvements de rotation
interne pendant l’expiration crânienne associée à
l’extension de la SSB.
Selon Sutherland, le temporal bouge comme une
roue voilée. Il propose de tenir d’une main l’os
temporal, avec un doigt sur le sommet de la por-
tion pétreuse de l’os et un autre doigt sur la base
du processus mastoïde, puis de saisir le processus
zygomatique avec l’autre main. Normalement,
lorsque l’on fait descendre le processus zygomati-
que, la portion pétreuse tourne latéralement, c’est-
à-dire s’éloigne de la ligne médiane. Lorsqu’on
fait monter le processus zygomatique, la portion
pétreuse tourne médialement, c’est-à-dire se rap-
proche de la ligne médiane [54]. Ce petit exercice
donne une idée du mouvement de l’os temporal.
Fig. 7.27. Canal facial.
1. canal latéral ; Dans cette représentation simplifiée du mouve-
2. VII ; ment de l’os temporal, la partie pétreuse de l’os
3. fenêtre de la cochlée ; tourne autour d’un axe arbitraire qui relie la facette
4. carotide ; jugulaire à l’apex pétreux [55]. Le déplacement du
5. promontoire.
D’après Hitier M, et al., EMC, Otho-rhino-laryngologie. bord supérieur de la portion pétreuse devient la
référence pour nommer la rotation. Ainsi, dans la
rotation externe, ce bord se déplace latéralement et
partir de cet angle, le nerf intermédiaire et le dans la rotation interne il se déplace médialement.
nerf facial ne forment plus qu’un cordon ner- En fait, décrire un mouvement autour d’un seul
veux unique. Ce segment tympanique du canal axe est restrictif car cela ne permet des mouvements
facial fait saillie sur la paroi médiale de la caisse que dans un seul plan de l’espace. Pour des struc-
du tympan entre la saillie du canal semicirculaire tures impaires qui se déplacent uniquement dans
latéral au-dessus de lui et la fenêtre vestibulaire le plan sagittal, cela peut convenir. En revanche,
au-dessous. c’est moins satisfaisant pour des structures paires
dont les mouvements sont plus complexes. Ainsi,
Troisième segment nous pensons que la description d’un point centre
Le troisième segment du canal facial est le segment de mouvement convient mieux. Pour l’os tempo-
mastoïdien qui est vertical. Il se dirige oblique- ral, dans les situations normales ce point pourrait
ment en bas et en dehors, passe sous le plancher être la facette jugulaire, la petite surface rugueuse
de l’aditus ad antrum et se termine au niveau du qui s’articule avec le processus jugulaire de l’os
foramen mastoïdien (figure 7.9). occipital. Pour autant, ce point centre de mou-
vement peut varier selon les contraintes que subit
l’os temporal, par exemple les contraintes postura-
les par le biais du muscle sterno-cléido-mastoïdien
Mouvement craniosacral ou les contraintes masticatrices. Dans tous les cas,
ces descriptions restent des modèles schématiques
Flexion-extension crânienne pour faciliter la visualisation du mouvement.
L’os temporal est un os pair. Dans le concept Autour d’un point centre de mouvement, plu-
crânien, il présente donc des mouvements de sieurs degrés de liberté sont possibles qui peuvent
rotation externe pendant l’inspiration crânienne être décrits dans les trois plans de l’espace :

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122 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

tEBOTMFQMBOTBHJUUBM MPTUFNQPSBMEÏNPOUSFVOF l’attachement supérieur est plus antérieur et que


rotation antérieure ou une rotation postérieure. l’attachement inférieur est plus postérieur d’un côté
Dans la rotation antérieure le bord supérieur de de la tête que de l’autre. Inversement, un attache-
l’écaille du temporal se déplace vers l’avant et ment supérieur plus postérieur et un attachement
vers le bas, le processus zygomatique se déplace inférieur plus antérieur laissent penser à une rotation
vers le bas, et la pointe du processus mastoïde postérieure de l’os temporal, une composante du
vers l’arrière et vers le haut ; l’inverse se produit mouvement de rotation interne. Dans tous les cas,
dans la rotation postérieure ; l’observation doit être confirmée par la palpation
tEBOT MF QMBO DPSPOBM  MPT UFNQPSBM SÏBMJTF VOF pour la structure et la palpation pour la fonction.
abduction du bord supérieur de la partie squa-
meuse et une adduction de la pointe du pro-
cessus mastoïde ou une adduction du bord Torsion
supérieur de la partie squameuse associée à une
abduction de la pointe du processus mastoïde ; En plus des mouvements de rotation externe et
tEBOTMFQMBOUSBOTWFSTBM MFOTFNCMFEVUFNQP- de rotation interne crâniennes, l’os temporal par-
ral se déplace latéralement mais à un plus grand ticipe aux mouvements de torsion et de sideben-
degré au niveau de la partie postérieure que de ding-rotation de la synchondrose sphénobasilaire.
la partie antérieure, ou inversement l’ensem- Dans la torsion, le sphénoïde et l’occiput tournent
ble se déplace médialement toujours à un plus en directions opposées autour d’un axe antéropos-
grand degré au niveau postérieur qu’au niveau térieur reliant le nasion à l’opisthion. Un côté du
antérieur. sphénoïde est plus haut que l’autre, et l’occiput
Ainsi, dans le mouvement de rotation externe qui est bas du côté de la grande aile haute et haut de
résulte de la combinaison des mouvements dans l’autre côté. Le côté où la grande aile du sphénoïde
les trois plans de l’espace, le bord supérieur de se déplace vers le haut définit la torsion. En l’ab-
la partie squameuse se déplace vers l’avant, vers sence de dysfonction somatique crânienne, le mou-
le dehors et vers le bas, et la pointe du processus vement de torsion est possible des deux côtés.
mastoïde vers l’arrière, vers le dedans et vers le L’os temporal logé dans l’espace compris entre le
haut. Pendant la rotation interne crânienne, les os corps et la grande aile du sphénoïde en avant et
temporaux réalisent les déplacements opposés et le l’os occipital en arrière subit leurs deux influences
bord supérieur de la partie squameuse se déplace qui dans la torsion sont contradictoires. L’écaille
vers l’arrière, vers le dedans et vers le haut, et la temporale d’origine membraneuse s’articule en
pointe du processus mastoïde vers l’avant, vers le avant avec la grande aile sphénoïdale, et la mas-
dehors et vers le bas. toïde d’origine cartilagineuse s’articule en arrière
Dans l’observation du patient, il est classique de avec l’os occipital. De fait, dans les conditions nor-
regarder l’auricule pour avoir une idée du mouve- males, l’os temporal accompagne les mouvements
ment de l’os temporal. Une oreille décollée laisse de l’os occipital. Dans une torsion droite où l’oc-
supposer une rotation externe de l’os temporal ciput tourne se déplaçant vers le bas du côté droit
ipsilatéral, et une oreille plaquée contre le côté de et vers le haut du côté gauche, l’os temporal droit
la tête laisse supposer une rotation interne. Cette démontre une rotation externe et l’os temporal
observation est valable pour étudier la composante gauche une rotation interne. Inversement, avec
du mouvement située dans le plan coronal. Pour une torsion gauche où l’occiput se déplace vers le
autant, parfois la composante dans le plan sagittal bas du côté gauche et vers le haut de l’autre côté,
prédomine et dans ce cas, l’observation de la posi- l’os temporal droit démontre une rotation interne
tion relative des attachements supérieur et inférieur et l’os temporal gauche une rotation externe.
de l’auricule est plus satisfaisante pour définir le Dans les mouvements de torsion et de sideben-
mouvement des os temporaux. Une rotation anté- ding rotation, les os pairs se déplacent en rota-
rieure de l’os temporal, composante du mouve- tion externe ou en rotation interne. Toutefois, ces
ment de rotation externe, est probable lorsque déplacements ne sont pas exactement identiques

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Chapitre 7. Os temporal 123

aux mouvements de rotation externe décrits pen- Il en résulte un sidebending entre le sphénoïde et
dant la phase d’inspiration crânienne associée à la l’occiput au niveau de la SSB, avec d’un côté une
flexion de la synchondrose sphénobasilaire (SSB), convexité et de l’autre une concavité.
ou de rotation interne pendant l’expiration crâ- Les principes décrits ci-dessus concernant l’adap-
nienne associée à l’extension de la SSB. Ainsi, tation de l’os temporal aux mouvements de tor-
dans le mouvement de torsion de la SSB, la por- sion s’appliquent également aux mouvements de
tion mastoïde de l’os temporal subit l’influence de sidebending-rotation. Le temporal situé du côté
l’os occipital, en principe la plus forte, quand la du sidebending suit les déplacements vers le bas
partie squameuse subit l’influence de l’os sphé- de l’occiput et du sphénoïde, ce qui résulte en
noïde. Les deux mouvements sont de direction une rotation externe. En même temps, il subit les
opposées : l’occiput se déplace vers le haut quand influences contradictoires des déplacements vers
le sphénoïde se déplace vers le bas et vice-versa. l’arrière de l’occiput et vers l’avant du sphénoïde.
L’os temporal est sollicité en torsion, et ce sont les Comme pour la torsion, dans les conditions nor-
zones les plus souples qui s’adaptent. À ce titre, males, l’os temporal accompagne les mouvements
l’écaille temporale d’origine membraneuse offre le de l’os occipital et sa partie squameuse accom-
plus grand potentiel d’accommodation. mode ceux de l’os sphénoïde.

Sidebending-rotation
Palpation pour la structure
Dans le sidebending-rotation de la SSB, deux
composantes de mouvement sont présentes avec La palpation pour la structure consiste en la palpa-
pour chacune d’elles des axes de mouvement dif- tion de l’écaille, de la partie mastoïdienne, du pro-
férents. Un axe antéropostérieur relie le nasion cessus zygomatique, du pore acoustique externe,
et l’opisthion, et autour de cet axe, l’occiput et des muscles temporal et masséter, et des sutures
le sphénoïde tournent dans la même direction. squameuse, pariétomastoïdienne, occipitomastoï-
Simultanément, autour de deux axes verticaux, un dienne, temporozygomatique et ATM. La palpa-
pour chaque os, l’occiput et le sphénoïde se dépla- tion de la partie pétreuse de l’os temporal n’est
cent dans des directions opposées. pas possible.
Ainsi, lorsque le corps et la grande aile du sphé-
noïde tournent autour de l’axe antéropostérieur
et se déplacent vers le bas d’un côté et vers le haut Écaille
de l’autre, l’occiput tourne dans le même sens et Tout d’abord, palpez les reliefs de l’écaille tem-
tourne avec le sphénoïde, se déplaçant vers le haut porale sur les côtés de la tête, au dessus des auri-
du côté de la grande aile haute et vers le bas de cules. Notez les différences entre les deux côtés.
l’autre côté. En même temps, lorsque l’occiput Avez-vous la sensation que d’un côté l’écaille est
et le sphénoïde se déplacent autour des deux axes plus antérieure que l’autre, plus convexe, plus
verticaux qui passent l’un par le centre du corps latérale, ce qui est associée à un mouvement de
du sphénoïde et l’autre par le foramen magnum de rotation externe de l’os temporal. Inversement,
l’occiput, la grande aile du sphénoïde et l’occiput dans la rotation interne, l’écaille semble plus plate
s’écartent l’un de l’autre d’un côté, et se rappro- et médiale. Chez l’adulte, notez l’importance de
chent l’un de l’autre de l’autre côté. Le sideben- la tension des muscles temporaux.
ding-rotation est nommé du côté où la grande aile
et l’occiput sont déplacés vers le bas. Pour un side-
bending-rotation droit, la partie droite du corps Partie mastoïdienne
du sphénoïde et la grande aile droite se déplacent
vers le bas et vers l’avant, alors que la partie droite Puis continuez la palpation en promenant la pulpe
de l’occiput se déplace vers le bas et vers l’arrière. des doigts sous la zone libre des auricules vers

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124 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

l’arrière et vers le bas, vous arrivez sur la partie musculaires. Ce sont essentiellement le mus-
mastoïdienne. Toute sa face latérale est palpable cle sterno-cléido-mastoïdien (SCM) et juste en
en arrière du pore acoustique externe, en arrière arrière le muscle splénius de la tête. La différen-
et au-dessous de l’écaille. Ici, l’os temporal est ciation de leurs faisceaux d’insertion peut être
plus proche de la surface cutanée qu’il ne l’est au facilitée en sollicitant une participation active du
niveau de l’écaille. Notez les différences entre les sujet, avec le cas échéant un léger mouvement
deux côtés. contre résistance. Le SCM est sollicité par une
Essayez alors de repérer le bord supérieur des par- inclinaison ipsilatérale à la zone d’insertion mas-
ties mastoïdiennes. Dans leur moitié antérieure, toïdienne associée à une rotation controlatérale.
ils correspondent à la crête supramastoïdienne sur Le splénius de la tête est actif lors de l’inclinai-
laquelle se fixe le fascia temporal. Cette crête est son et de la rotation ipsilatérales à la zone d’in-
située dans le prolongement postérieur du bord sertion mastoïdienne. Appréciez leur tension, et
supérieur du processus zygomatique. Comparez leur réponse à la sollicitation. Dans le cas d’un
les deux côtés ; le côté le plus haut correspond déséquilibre, vérifiez les zones d’insertion à dis-
normalement au côté où le temporal est en rota- tance de ces muscles. Elles sont potentiellement
tion externe. responsables de ce déséquilibre musculaire, avec
comme effet secondaire une dysfonction crâ-
Continuez la palpation de la crête supramastoï-
nienne de l’os temporal. Pour le SCM, vérifiez le
dienne en direction postérieure, vous arrivez sur
manubrium sternal et la clavicule ; pour le muscle
la moitié postérieure du bord supérieur des parties
splénius de la tête vérifiez C7 et les trois ou qua-
mastoïdiennes qui s’articule avec le pariétal pour
tre premières vertèbres thoraciques.
former la suture pariétomastoïdienne ; elle se ter-
mine en arrière par l’astérion, point de rencontre
des sutures pariétomastoïdienne, lambdoïde et
occipitomastoïdienne. En haut de ce point, vous
Processus zygomatique
êtes sur l’os pariétal, en arrière sur l’os occipital La partie antérieure libre du processus zygoma-
et en avant sur la portion mastoïde de l’os tempo- tique est facilement palpable. Placez la pulpe de
ral. La perception tactile au niveau de ces trois os l’index et du médius juste en avant du tragus et du
est différente. La surface de l’os pariétal est plus pore acoustique externe. Vous êtes au niveau de
régulière que celle de la portion mastoïde, et c’est l’ATM. Demandez au sujet d’ouvrir doucement
l’occiput qui offre la plus grande résilience. la bouche ; normalement, vous sentez le condyle
Promenez la pulpe des doigts sur la portion mas- mandibulaire se déplacer vers l’avant sous la face
toïde en dessous de la crête supramastoïdienne ; inférieure du processus zygomatique. Par l’inter-
cette surface est relativement lisse. Déplacez les médiaire d’un ménisque, le condyle de la man-
doigts en direction du processus mastoïde où la dibule répond à la fosse mandibulaire lorsque la
surface osseuse est plus rugueuse. La limite entre bouche est fermée et au tubercule articulaire lors-
les deux est la fissure pétrosquameuse. Notez que la bouche est ouverte. Palpez très délicate-
la position respective des processus et des por- ment le bord latéral de la fosse mandibulaire et
tions mastoïdes. Dans le mouvement de rotation le tubercule articulaire ; comparez les deux côtés.
externe de l’os temporal, l’extrémité inférieure Une asymétrie dans la position des temporaux
du processus est plus postérieure, plus médiale et peut contribuer à une dysfonction de l’ATM. Le
plus haute, et la portion mastoïde est plus latérale. tubercule articulaire est souvent sensible à la pal-
Dans le mouvement de rotation interne, l’extré- pation ; c’est parce que la petite saillie palpée sur
mité inférieure du processus est plus antérieure, sa partie latérale, i.e. le tubercule zygomatique
plus latérale et plus basse et la portion mastoïde antérieur, donne insertion au ligament latéral de
plus médiale. l’ATM.
Les rugosités présentes sur la face latérale de Déplacez les doigts vers l’avant, palpez la face
la portion mastoïde sont les zones d’insertion latérale du processus zygomatique. Légèrement

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Chapitre 7. Os temporal 125

convexe avec un bord supérieur mince et tran- le plus superficiel à cet endroit. Le faisceau profond
chant qui donne insertion au fascia temporal et du muscle masséter se fixe sur la face médiale du
un bord inférieur plus épais qui donne insertion processus zygomatique, et se situe plus en profon-
au faisceau moyen du muscle masséter. Comparez deur. Notez les différences entre les deux côtés.
la position dans l’espace de ces deux bords. Dans Interrogez le sujet sur ses habitudes manducatrices,
le mouvement de rotation externe de l’os tem- et considérez l’éventualité d’une mastication unila-
poral, le bord supérieur semble plus éversé et le térale comme source de dysfonction temporale.
bord inférieur plus effacé. Inversement, dans le
mouvement de rotation interne, le bord supé-
rieur semble plus effacé et le bord inférieur plus Pore acoustique externe
éversé.
Procédez avec beaucoup de délicatesse. Évaluez
Continuez la palpation du processus zygomatique s’il existe une différence de hauteur entre les deux
de l’os temporal jusqu’à son extrémité antérieure côtés. Comparez la taille des deux pores. Dans le
et son articulation avec le processus temporal de mouvement de rotation externe de l’os temporal,
l’os zygomatique. Essayez de définir cette suture le pore acoustique externe est plus bas et sem-
qui présente à la palpation un léger décrochage. ble plus ouvert, dans le mouvement de rotation
Biseautée aux dépens du bord inférieur, le bord interne, il est plus haut et semble plus fermé.
sutural du processus zygomatique de l’os tem-
poral recouvre le processus temporal de l’os
zygomatique. De fait, l’extrémité supérieure de Palpation pour la fonction
la suture semble plus antérieure que l’extrémité
inférieure. Notez les asymétries entre les deux La palpation pour la fonction se pratique après
côtés. Comparez la position de l’extrémité anté- l’observation et la palpation pour la structure.
rieure des deux processus zygomatiques. Dans le Ces étapes complètent l’anamnèse et permettent
mouvement de rotation externe de l’os temporal, d’identifier une dysfonction somatique. La palpa-
elle est plus basse, dans le mouvement de rotation tion pour la fonction de l’os temporal comporte
interne, elle est plus haute. les tests d’écoute et les tests de mobilité.
Évaluez la sensation de continuité entre les proces- Le sujet est en position de décubitus dorsal et le
sus zygomatiques des os temporaux et les proces- praticien est assis à la tête du sujet. Commencez
sus temporaux des os zygomatiques. Notez que le toujours par une écoute globale des os temporaux
temporal et l’os zygomatique se déplacent ensem- et pour ce faire placez les pouces et les index sur les
ble en rotation externe ou en rotation interne bords supérieur et inférieur des processus zygoma-
dans tous les mouvements de flexion-rotation tiques, les médius au niveau des pores acoustiques
externe, d’extension-rotation interne et de tor- externes, les annulaires sur les pointes des pro-
sion. Dans ces mouvements les processus zygoma- cessus mastoïdes, et les auriculaires sur les parties
tiques et temporaux tournent dans le même sens. mastoïdiennes. C’est la prise à cinq doigts qui
En revanche, l’os temporal et l’os zygomatique permet une excellente écoute de l’os tempo-
ont des déplacements en sens contraire dans le ral dans sa globalité (figure 7.28). Existe-t-il un
sidebending-rotation. Ainsi, dans le sidebending- mouvement ? Les deux côtés bougent-ils autant ?
rotation droit, l’os temporal se déplace en rotation Le mouvement est-il symétrique ? En cas de res-
externe alors que l’os zygomatique se déplace en triction de la motilité intracrânienne, définissez
rotation interne. Habituellement, une dysfonction la ou les structure(s) anatomique(s) auxquelles se
au niveau de la suture temporozygomatique est rattache cette restriction. Visualisez les membranes
palpable, avec une sensation de non-continuité. dure-mériennes et leurs rapports avec le temporal,
Palpez les fibres du muscle masséter sous le bord en particulier la tente du cervelet au niveau de la
inférieur du processus zygomatique. Le faisceau partie pétreuse. Existe-il des zones de restriction ?
moyen du muscle masséter s’insère sur ce bord, c’est Mentalement visualisez chacune des sutures et

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126 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

sagittal plus important à l’arrière ; simultanément


la pointe du rocher descend légèrement.
Visualisez la structure pétreuse et son contenu.
Avez-vous une sensation de densité ou d’iner-
tie ? Cette sensation de diminution ou perte de la
motilité inhérente des tissus est souvent associée
aux dysfonctions de la partie pétreuse du temporal
et de son contenu.
Les pouces et les index placés sur les bords supé-
rieur et inférieur des processus zygomatiques peu-
vent écouter spécifiquement ces processus. Dans
le mouvement de rotation externe de l’os tempo-
ral, le processus zygomatique descend et son bord
Fig. 7.28. Palpation pour la fonction de l’os temporal. supérieur s’éverse, dans le mouvement de rotation
interne le processus zygomatique monte et son
bord supérieur s’efface.
évaluez les rapports articulaires de l’os temporal Avec les annulaires sur les pointes des processus
avec les os qui l’entourent : sutures sphénosqua- mastoïdes et les auriculaires sur les parties mastoï-
meuse, squameuse, pariétomastoïdienne, occipito- diennes intéressez vous à la partie mastoïdienne
mastoïdienne, pétro-occipitale, sphénopétreuse, de l’os temporal. Dans le mouvement de rotation
temporozygomatique et ATM. externe, l’extrémité inférieure du processus se
Dans la prise à cinq doigts, plusieurs parties du déplace vers l’arrière, le dedans et le haut, dans
temporal peuvent être particulièrement testées. le mouvement de rotation interne, elle se déplace
Avec le médius placé à l’entrée du méat acoustique vers l’avant, le dehors et le bas.
externe, écoutez les tissus qui recouvrent le pore Pour faciliter l’écoute et le diagnostic précis de
acoustique. Si l’écoute est insuffisante, induisez un dysfonction somatique, la représentation mentale
très léger mouvement d’enroulement des tissus en de l’anatomie de l’os temporal est indispensable.
rotation antérieure, puis laissez revenir à la posi- La conscience proprioceptive et l’interdépendance
tion neutre avant de solliciter le mouvement dans des doigts sont tout aussi importantes. Nombreux
le sens de la rotation postérieure. Comparez les sont les praticiens qui écoutent davantage les sen-
réponses. Dans le mouvement de rotation externe sations perçues au niveau des pouces et des index,
de l’os temporal, les tissus s’enroulent plus facile- au détriment de celles perçues par les autres doigts
ment vers l’avant, dans le mouvement de rotation de la main. Dans ce cas, les informations reçues
interne l’enroulement est postérieur. concernent le processus zygomatique et peut être
Maintenant visualisez la partie pétreuse et le bord l’écaille temporale, ce qui ne correspond pas forcé-
supérieur de cette partie. L’axe long des parties ment au mouvement de la partie mastoïdienne du
pétreuses de l’os temporal est dirigé vers la selle temporal. Normalement, il existe une harmonie de
turcique. Existe-il une différence entre les deux mouvement entre les différentes parties du tempo-
côtés ? Dans le mouvement de rotation externe de ral. Pour autant, en cas de non-cohérence pensez à
l’os temporal, le rocher « roule » vers le dehors, l’éventualité d’une dysfonction intraosseuse [56].
son bord supérieur se déplace latéralement avec Lorsque l’écoute ne fournit pas d’information
un écartement par rapport au plan sagittal plus suffisante, procédez à des tests plus inductifs avec
important à l’arrière ; dans le même temps la recherche des amplitudes de mouvement [57].
pointe du rocher monte légèrement. Dans le mou- Chacun des mouvements décrits peut être sollicité
vement de rotation interne, le rocher « roule » vers très délicatement, en commençant par la sollici-
le dedans, son bord supérieur se déplace médiale- tation la plus fine qui est celle de la visualisation
ment avec un rapprochement par rapport au plan mentale. Conservez le même placement de doigts,

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Chapitre 7. Os temporal 127

imaginez mentalement l’anatomie de la zone pal- [5] Darrouzet V, Franco-Vidal V, Lavieille JP,
pée et les mouvements à tester. Prenez toujours le Liguoro D. Chirurgie du méat auditif interne. EMC
(Elsevier Masson SAS, Paris), Techniques chirurgi-
temps de laisser revenir en position neutre avant cales - Tête et cou. 46–010, 2007.
de tester le mouvement opposé. [6] Kapila A, Chakeres DW, Blanco E. The Meckel cave :
Très grossièrement, le mouvement du temporal computed tomographic study. Part I : Normal ana-
peut être testé au niveau des écailles. De chaque tomy ; Part II : Pathology. Radiology 1984 ; 152 :
425–33.
côté, placez la pulpe des index, médius et quatrième [7] Benoudiba F, Hadj-Rabia M, Iffenecker C,
doigt, sur l’écaille de l’os temporal. Très douce- Fuerxer F, Bekkali F, Francke JP, et al. Variantes
ment, introduisez une légère poussée vers l’avant anatomiques du cavum de Meckel en IRM. J
d’un côté puis de l’autre en sollicitant l’écaille de Neuroradiol 1998 ; 25 : 201–6.
l’os temporal et non pas seulement les tissus sous- [8] Bafaqeeh SA. Eagle syndrome : classic and carotid
artery types. J Otolaryngol 2000 ; 29 : 88–94.
cutanés ; comparez les réponses. Laissez revenir à [9] Başekim CC, Mutlu H, Güngör A, Silit E,
la position neutre, puis effectuez le même test en Pekkafali Z, Kutlay M, et al. Evaluation of styloid
sens inverse. En l’absence de dysfonction, l’écaille process by three-dimensional computed tomogra-
temporale doit pouvoir répondre au mouvement phy. Eur Radiol 2005 ; 15 : 134–9.
vers l’avant et vers l’arrière, avec la même qualité de [10] Prabhu LV, Kumar A, Nayak SR, Pai MM,
Vadgaonkar R, Krishnamurthy A, Madhan Kumar
mouvement. En cas d’asymétrie, l’os temporal est SJ. An unusually lengthy styloid process. Singapore
généralement en dysfonction de rotation externe du Med J 2007 ; 48 : e34–6.
côté où le mouvement est le plus facile vers l’avant, [11] Eagle WW. Elongated styloid process : report of two
et en dysfonction de rotation interne du côté où le cases. Arch Otolaryngol 1937 ; 25 : 584–6.
mouvement est le plus facile vers l’arrière. [12] Savranlar A, Uzun L, Uğur MB, Ozer T. Three-
dimensional CT of Eagle’s syndrome. Diagn Interv
Pour autant, les tests d’écoute sont plus satisfai- Radiol 2005 ; 11 : 206–9.
sants à de nombreux égards. Ils permettent une [13] Zaki HS, Greco cm, Rudy TE, Kubinski JA.
évaluation rapide de la fonction étudiée, tout Elongated styloid process in a temporomandibular
disorder sample : prevalence and treatment out-
autant qu’une évaluation des diverses parties de
come. J Prosthet Dent 1996 ; 75 : 399–405.
l’os sans modification nécessaire du placement [14] Prabhu LV, Kumar A, Nayak SR, Pai MM, Vadgaonkar R,
des doigts du praticien. Dans les tests d’écoute, le Krishnamurthy A, et al. An unusually lengthy styloid
praticien observe simplement les forces inhérentes process. Singapore Med J 2007 ; 48 : e34–6.
au mécanisme respiratoire primaire avant le trai- [15] Madeline LA, Elster AD. Suture closure in the
human chondrocranium : CT assessment. Radiology
tement. Cela ne dérange pas le sujet, ce qui en
1995 ; 196 : 747–56.
fait une méthode de choix chez toute personne [16] Mann SS, Naidich TP, Towbin RB, Doundoulakis SH.
sensible. Normalement, la normalisation suit les Imaging of postnatal maturation of the skull base.
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Chapitre 7. Os temporal 129

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Chapitre 8
Os zygomatique

Os pair, l’os zygomatique (du grec ZX’ GWMA : il forme un arc-boutant solide, l’arcade zygoma-
joug) aussi nommé os jugal ou os malaire (du tique où s’insère un muscle masticateur puissant,
latin mala : joue) est situé sur la partie supérola- le masséter.
térale du squelette de la face (figure 8.1). Parce
qu’il joint le viscérocrâne au neurocrâne, il est
considéré comme un os clé. Ainsi, en ostéopa-
thie crânienne, l’évaluation de sa motilité per-
Ostéogenèse
met d’appréhender rapidement la fonction des
structures crâniennes, aussi bien celles apparte- Chaque os zygomatique se développe à par-
nant au viscérocrâne que celles appartenant au tir d’un seul point d’ostéogenèse qui apparaît
neurocrâne. Facilement palpable, il constitue une dans du tissu membraneux vers la 8e semaine de
interface irremplaçable entre l’os sphénoïde et le gestation. Parfois, une suture horizontale par-
maxillaire et entre l’os temporal et le maxillaire. tage l’os zygomatique en moitiés supérieure et
Avec le processus zygomatique de l’os temporal, inférieure.

Description
De forme quadrilatère, l’os zygomatique présente
à décrire trois faces : jugale, temporale et orbitaire,
quatre bords et trois processus : frontal, temporal
et maxillaire.

Face jugale
Globalement, la face jugale ou face cutanée de l’os
zygomatique est lisse et convexe. Elle regarde en
dehors, et forme la portion la plus saillante de la joue.
Cette face donne insertion à plusieurs muscles :
t le muscle masséter s’insère sur le bord postéro-
Os zygomatique inférieur ;
t le muscle grand zygomatique se fixe à la partie
moyenne et latérale de l’os zygomatique sur une
légère dépression presque horizontale ;
t le muscle petit zygomatique s’attache en avant du
Fig. 8.1. Os zygomatique. muscle grand zygomatique, très légèrement en
D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy. dessous de lui (Voir Chapitre 7, figure 7.12).
Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
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132 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Un petit orifice, le foramen zygomaticofacial (trou Parmi les six branches collatérales du nerf maxillaire
malaire) s’observe près du rebord orbitaire (figure (V2), le rameau orbitaire qui naît en avant du foramen
8.2). C’est l’orifice antérieur du canal zygomati- rond, est celui qui s’anastomose avec un rameau du nerf
cofacial (temporo-malaire), où passe le rameau lacrymal (V1). C’est de cette anse anastomosique que
zygomaticofacial du nerf zygomatique (nerf tem- part le nerf zygomatique. Puis par le foramen zygoma-
poro-malaire), branche du nerf maxillaire (V2), tico-orbitaire, il pénètre à l’intérieur de l’os zygomatique
accompagné du rameau zygomatique de l’artère où il se divise en deux rameaux et chemine ainsi dans
lacrymale (artère temporo-malaire). un canal en Y, le canal zygomatico-orbitaire (canal tem-
poro-malaire). Deux rameaux sont donc issus du nerf
zygomatique, le nerf zygomaticofacial et le nerf zygoma-
Face temporale ticotemporal qui assurent l’innervation des téguments
des régions zygomatique et temporale.
La face temporale de l’os zygomatique est globa-
lement concave transversalement. Sa surface est tue la paroi antérolatérale (plancher) et la paroi
lisse et constitue la limite antérieure de la fosse latérale de la cavité orbitaire.
temporale. Sur cette face, près du bord médial se C’est sur cette face que l’on peut apercevoir l’ori-
trouve un petit orifice : c’est le foramen zygomati- fice d’entrée du canal zygomatico-orbitaire, i.e.
cotemporal qui correspond à l’orifice postérieur du le foramen zygomatico-orbitaire. Le nerf zygo-
canal zygomaticofacial (temporo-malaire) décrit matique et la branche zygomatique de l’artère
ci-dessus (figure 8.3). Le rameau zygomatico- lacrymale cheminent dans ce canal (figure 8.4).
temporal (rameau temporal) du nerf zygomatique
passe dans ce canal.
Bord orbitaire
Face orbitaire Lisse et concave, le bord orbitaire regarde en haut
et en dedans. Il constitue la partie inférolatérale
Située à la partie supérieure de l’os zygomatique, du rebord orbitaire. Il est compris entre les angles
la face orbitaire est lisse et concave. Elle consti- supérieur et antérieur de l’os zygomatique. Sa

1 4
1
3
2

5 3

Fig. 8.2. Os zygomatique droit : vue antérieure. Fig. 8.3. Os zygomatique droit : vue postérieure.
1. foramen zygomaticofacial ; 2. bord orbitaire ; 1. foramen zygomaticotemporal ; 2. processus tempo-
3. bord temporal ; 4. bord massétérin ; 5. bord maxillaire. ral ; 3. processus maxillaire ; 4. éminence orbitaire.
Chapitre 8. Os zygomatique 133

sa longueur (figure 8.2). Il est compris entre les


2 angles postérieur et inférieur de l’os zygomatique.

Processus frontal
Situé à la partie supérieure de l’os zygomatique
(figure 8.4), le processus frontal s’articule à sa
partie supérieure avec le processus zygomatique
de l’os frontal pour former la suture frontozygoma-
1
tique. Son bord postérieur fortement déchiqueté
s’articule avec la crête zygomatique de la grande
aile de l’os sphénoïde pour former la suture sphé-
nozygomatique. Au-dessous de cette surface, une
courte portion de l’os zygomatique reste libre et
correspond à l’extrémité antérieure de la fissure
orbitaire inférieure.
Sur la face orbitaire du processus frontal, à environ
1 cm de son extrémité supérieure, un petit tuber-
Fig. 8.4. Os zygomatique : face orbitaire. cule, l’éminence orbitaire (tubercule orbitaire de
1. foramen zygomatico-orbitaire ; 2. processus frontal.
Whitnall), donne insertion au ligament palpébral
latéral, à l’expansion latérale de l’aponévrose du
palpation est facile et typiquement il est épais et muscle releveur de la paupière supérieure et du
mousse (figure 8.2). muscle droit latéral de l’œil (figure 8.3).

Bord temporal Notez l’importance des insertions sur l’émi-


Grossièrement en forme de S, le bord temporal nence orbitaire. Les muscles extraoculaires sont
engainés dans des manchons de tissu conjonctif
est convexe dans sa partie supérieure et concave
solidement reliés les uns aux autres et qui ser-
dans sa partie inférieure (figure 8.2). Il est com-
vent de poulies aux muscles. Des expansions les
pris entre les angles supérieur et postérieur de l’os fixent aux parois orbitaires. Ainsi, les ailerons
zygomatique. Le fascia du muscle temporal s’in- des muscles droit latéral et droit médial sont
sère sur toute sa longueur. respectivement ancrés sur l’éminence orbitaire
de l’os zygomatique et en arrière de la crête
lacrymale de l’os lacrymal. La normalisation
Bord maxillaire ostéopathique des os de la cavité orbitaire et
en particulier celle de l’os zygomatique sont
Oblique en bas et en arrière, plus rugueux, le bord
essentielles pour assurer des bras de levier per-
maxillaire est compris entre les angles antérieur et mettant une fonction musculaire satisfaisante.
inférieur de l’os zygomatique (figure 8.2). Il s’ar- En cela, l’os zygomatique contribue à l’équili-
ticule avec le bord antérieur du sommet tronqué bre des fonctions visuelles, en association avec
du processus zygomatique du maxillaire pour for- les différentes structures orbitaires, qui doivent
mer la suture maxillozygomatique. elles aussi être fonctionnelles.
Dès lors, la fonction de la suture frontozygo-
matique doit toujours être vérifiée. Cette
Bord massétérin suture se synostose tardivement, dans la
8e décennie de la vie. Pour autant à l’âge de
Oblique en haut et en arrière, épais, le bord massé- 85 ans, sa fusion n’est pas complète [1].
térin donne insertion au muscle masséter sur toute
134 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Processus temporal déplacement de la partie médiale est plus grand


que celui de la partie latérale.
Oblique en bas et en arrière, le processus tempo- Pendant la rotation interne, les mouvements sont
ral de l’os zygomatique s’articule avec l’extrémité inversés. Dans le plan sagittal, les bords orbitai-
antérieure du processus temporal zygomatique de res des zygomatiques se déplacent vers l’arrière et
l’os temporal pour former la suture temporozygo- le haut, et les bords massétérins vers l’avant et le
matique. L’extrémité postérieure du processus bas. Les pommettes sont plus saillantes. Dans le
temporal est taillée en biseau aux dépens de la face plan coronal, les os zygomatiques concourent à
médiale (figure 8.3). la diminution de largeur du crâne et des orbites.
La face médiale du processus temporal de l’os Leurs bords supérieurs se déplacent médialement
zygomatique est lisse, légèrement excavée. Elle et leurs bords inférieurs latéralement. Dans le plan
se prolonge en arrière par la face médiale du pro- transversal, tout le zygomatique se déplace média-
cessus zygomatique de l’os temporal pour former lement, toujours avec un plus grand déplacement
l’arcade zygomatique. de la partie médiale que de la partie latérale.

Processus maxillaire
Torsion
Le processus maxillaire de l’os zygomatique présente
sur sa face médiale un champ rugueux qui s’articule L’os zygomatique concourt aux mouvements de
avec le sommet tronqué du processus zygomatique torsion et de sidebending-rotation de la synchon-
du maxillaire pour former la suture maxillozygoma- drose sphénobasilaire. Il est très influencé par les
tique. Parfois, le sinus maxillaire se prolonge dans mouvements de l’os sphénoïde en avant duquel il
cette suture jusqu’à l’os zygomatique (figure 8.3). est placé.
Dans la torsion, les déplacements des os sphénoïde
et occipital autour d’un axe antéropostérieur reliant
Mouvement craniosacral le nasion à l’opisthion sont des rotations en direc-
tions opposées. Un côté du sphénoïde est plus haut
Flexion-extension crânienne que l’autre, et l’occiput est bas du côté de la grande
aile haute et haut de l’autre côté. La torsion est
Les os zygomatiques sont des structures paires. définie par le côté de la grande aile haute, et nor-
De ce fait, pendant la rotation externe crânienne, malement en l’absence de dysfonction somatique
les os zygomatiques affichent des mouvements crânienne, le mouvement est facile des deux côtés.
qui résultent de la combinaison des déplacements
Dans un mouvement de torsion droite où l’os
dans les trois plans de l’espace.
sphénoïde tourne en se déplaçant vers le haut du
Dans le plan sagittal, ils se déplacent de telle manière côté droit et vers le bas du côté gauche, l’os zygo-
que les bords orbitaires vont vers l’avant et le bas, et matique droit manifeste une rotation externe et
les bords massétérins vers l’arrière et le haut. Ainsi, l’os zygomatique gauche une rotation interne.
dans ce mouvement, les pommettes, qui indiquent Réciproquement, en torsion gauche, l’os zygo-
la partie inférieure des faces jugales, sont effacées. matique droit démontre une rotation interne et
Dans le plan coronal, le mouvement des os zygo- l’os zygomatique gauche une rotation externe.
matiques concourent à l’élargissement général du On se rappelle que les os pairs suivent les mou-
crâne et des cavités orbitaires. Les deux bords supé- vements de torsion et de sidebending-rotation en
rieurs, les bords orbitaire et temporal, se déplacent se déplaçant en rotation externe ou en rotation
latéralement, et les deux bords inférieurs, les bords interne. Pour autant, ces déplacements ne sont pas
massétérin et maxillaire, médialement. exactement identiques aux mouvements de rota-
Dans le plan transversal, l’ensemble de l’os zygo- tion externe ou interne décrits pendant la phase
matique se déplace latéralement. Pour autant, le d’inspiration crânienne associée à la flexion de la
Chapitre 8. Os zygomatique 135

synchondrose sphénobasilaire (SSB), ou de rota- Palpation pour la structure


tion interne pendant l’expiration crânienne asso-
ciée à l’extension de la SSB. La palpation pour la structure consiste en la pal-
pation de la face jugale, des quatre bords et des
trois processus.
Sidebending-rotation Après l’anamnèse et l’observation, procédez à la
Deux composantes de mouvement sont présentes palpation pour la structure. Les os zygomatiques
dans le sidebending-rotation de la SSB, et chacune sont facilement accessibles. Promenez les doigts sur
d’elles démontre des axes de mouvement différents. les pommettes et notez la qualité des tissus. Toute
Autour de l’axe antéropostérieur qui relie le nasion à dysfonction modifie le grain de peau, la texture tis-
l’opisthion, l’occiput et le sphénoïde tournent dans sulaire. Comparez la forme des pommettes. Palpez
la même direction. De plus, conjointement, autour les quatre bords et chaque fois notez la position
de deux axes verticaux, un pour chaque os, les deux de ce bord dans l’espace et par rapport à l’autre
os se déplacent dans des directions opposées. coté. Normalement, le bord orbitaire est épais et
mousse. Dans la rotation externe, ce bord est plus
Le corps et la grande aile du sphénoïde tournent
éversé, alors que le bord massétérin est effacé ; la
autour de l’axe antéropostérieur et se déplacent vers
pommette qui correspond à la saillie du bord mas-
le bas d’un côté et vers le haut de l’autre. En même
sétérin est alors moins proéminente. Dans la rota-
temps, le sphénoïde tourne autour d’un axe vertical
tion interne, le bord orbitaire est effacé, le bord
qui passe par le centre du corps, de telle sorte que
massétérin proéminent et la pommette saillante.
la grande aile se déplace vers l’avant du côté où elle
est basse, et vers l’arrière du côté où elle est haute. Palpez les bords supérieur et inférieur des processus
Le sidebending-rotation est nommé du côté où la temporaux des os zygomatiques. Dans le mouvement
grande aile et l’occiput sont déplacés vers le bas. de rotation externe, le bord supérieur est plus éversé
et le bord inférieur plus effacé. Dans le mouvement
Dans un mouvement de sidebending-rotation
de rotation interne, inversement, le bord supérieur
droit, l’os zygomatique droit participe au mouve-
semble plus effacé et le bord inférieur plus éversé.
ment avec un déplacement vers la rotation interne,
et l’os zygomatique gauche avec un déplacement De chaque côté, comparez la position respective
vers la rotation externe. Pour autant, les princi- des processus zygomatiques de l’os frontal, des
pes décrits ci-dessus concernant l’adaptation de processus frontaux des os zygomatiques, et des
l’os zygomatique aux mouvements de torsion grandes ailes de l’os sphénoïde. Normalement, ces
sont tout aussi valables pour les mouvements de rapports sont harmonieux. Une incohérence peut
sidebending-rotation. Les mouvements ne sont signaler une dysfonction qui doit être confirmée
pas aussi « purs » que pendant la flexion-rotation par une palpation pour la fonction.
externe ou l’extension-rotation interne. Notez que l’éminence orbitaire des processus fron-
taux des os zygomatiques est palpable. Procédez très
délicatement, et recherchez sur la face orbitaire du
Notez le rôle de l’os zygomatique qui ajuste processus frontal un petit tubercule environ à 1 cm
continuellement les forces transmises entre l’os de l’extrémité supérieure. Comparez les deux côtés.
sphénoïde et le maxillaire et entre l’os temporal C’est la zone d’insertion du muscle droit latéral de
et le maxillaire. L’os zygomatique présente de l’œil qui est le muscle abducteur de l’œil. Pendant
nombreuses articulations pour un os relative- la palpation, on peut demander au sujet de déplacer
ment petit ; ce sont autant de sites où des ajuste- tranquillement les yeux vers la droite et vers la gau-
ments peuvent se produire entre le viscérocrâne che pour apprécier la réponse musculaire.
et le neurocrâne. La fissure orbitaire inférieure
est un autre site où le jeu adaptatif est possible. Comparez aussi la position respective des processus
Dès lors, en normalisant la fonction de l’os zygo- zygomatiques des os temporaux avec la position
matique, l’ostéopathe facilite ces ajustements. des processus temporaux des os zygomatiques.
Dans les mouvements de flexion-rotation externe,
136 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

d’extension-rotation interne et de torsion, le tem- Lors de chaque flexion-rotation externe, le bord


poral et l’os zygomatique se déplacent ensemble orbitaire s’éverse et le bord massétérin rentre, et le
soit en rotation externe, soit en rotation interne, mouvement contraire se produit dans l’extension-
et les processus zygomatiques et temporaux tour- rotation interne. Le diamètre orbitaire qui est la dis-
nent dans le même sens. En revanche, dans le tance entre les angles supéromédial et inférolatéral
sidebending-rotation, l’os temporal et l’os zygo- de la cavité orbitaire augmente pendant la rotation
matique ont des déplacements en sens contraire. externe, il diminue pendant la rotation interne.
Par exemple, dans le sidebending-rotation droit, Les os zygomatiques sont placés en avant des grandes
l’os temporal droit se déplace en rotation externe, ailes du sphénoïde et, lors de leur palpation, visua-
alors que l’os zygomatique droit se déplace en lisez le mouvement des grandes ailes normalement
rotation interne. À la palpation de la suture tem- synchrone à celui des os zygomatiques. La liberté
porozygomatique, une sensation de non-conti- de ces structures facilite les échanges au niveau des
nuité illustre cette différence de mouvement en la structures du viscérocrâne : “During inhalation the
présence d’une dysfonction somatique. zygomatic bones and the vomer fonction somewhat
like a plumber’s plunger on the sphenoidal sinus and
the maxillary sinuses.” [2] (« Pendant l’inspiration,
Palpation pour la fonction les os zygomatiques et le vomer fonctionnent un
peu comme une ventouse de plombier sur le sinus
Normalement, la palpation pour la structure suit sphénoïdal et les sinus maxillaires ».)
la palpation pour la fonction sans discontinuité. Lorsque vous sentez une restriction de la motilité
Le sujet est en position de décubitus dorsal, le intracrânienne au niveau des os zygomatiques, défi-
praticien est assis à la tête du sujet. De chaque nissez la ou les structure(s) anatomique(s) auxquelles
côté, placez les index sur les bords orbitaires et se rattache cette restriction. Mentalement visualisez
les médius sur les bords massétérins des os zygo- les os frontal, sphénoïde, temporaux et maxillaires qui
matiques (figure 8.5). Procéder à une écoute de entourent les os zygomatiques et les sutures corres-
la motilité intracrânienne. Comme pour les autres pondantes : sutures frontozygomatique, sphénozygo-
structures, définissez s’il existe un mouvement et matique, temporozygomatique, maxillozygomatique.
définissez sa qualité. Le mouvement est-il libre, Existe-t-il une zone de restriction ? Si cela est néces-
puissant, régulier, symétrique ? saire, lorsque l’écoute n’informe pas suffisamment,
procédez à des tests plus spécifiques à chaque suture.
Procédez aux normalisations. Très fréquemment,
la normalisation des dysfonctions des os zygoma-
tiques améliore considérablement les dysfonctions
faciales. Leur normalisation doit être envisagée le
plus précocement possible pour toute dysfonction
de l’appareil de la vision [3]. Elle doit être aussi
considérée chaque fois que l’on souhaite amélio-
rer la circulation veineuse et la circulation lympha-
tique des régions nasales et postnasales.

Références
[1] Kokich VG. Age changes in the human frontozygo-
matic suture from 20 to 95 years. Am J Orthod 1976 ;
69 : 411–30.
[2] Sutherland WG. Teachings in the science of
Osteopathy. Fort Worth, TX : Sutherland Cranial
Teaching, Foundation, Inc ; 1991 : p. 84.
[3] Sergueef N. Ostéopathie pédiatrique. Paris : Elsevier ;
Fig. 8.5. Palpation pour la fonction des os zygomatiques. 2007 : 348.
Chapitre 9
Os maxillaire

Os pair, qui appartient au massif facial, le maxil- 3e mois de développement et se continue jusqu’aux
laire (maxillaire supérieur) est le plus volumineux décennies moyennes de la vie [1]. La fissure qui les
des os de la face. Il participe à la constitution des sépare fait l’objet de débats quant à sa définition.
cavités buccale, nasale et orbitaire. Il est creusé Les éléments sont insuffisants pour démontrer son
d’une large cavité, le sinus maxillaire, qui occupe rôle en tant que site de croissance [2], dès lors le
les deux tiers supérieurs de l’os et constitue le plus terme de suture est contesté [3]. Pour autant, elle
grand des sinus paranasaux (figure 9.1). est souvent nommée suture prémaxillaire ou suture
incisive et reste visible sur le palais osseux jusqu’à
l’âge de 12 ans [4] (figure 9.2).
Ostéogenèse Pendant la croissance, le maxillaire se comporte
comme une structure composite où chacune des
L’os maxillaire s’ossifie à partir du mésenchyme et parties de l’os présente un modèle de croissance
dérive de deux centres d’ostéogenèse principaux qui lui est spécifique. Au final, cela permet un
qui peuvent apparaître pendant la 7e semaine de accroissement de la taille de l’os dans plusieurs
la vie fœtale et forment le maxillaire et l’os incisif directions de l’espace [5].
(prémaxillaire). Leur fusion commence au début du

Description
Formé essentiellement d’os compact à l’excep-
tion du bord alvéolaire, du processus palatin et
du sommet du corps constitués d’os spongieux,
le maxillaire présente à décrire un corps et qua-
tre processus : les processus zygomatique, frontal,
palatin et alvéolaire (figure 9.3).

Corps
Classiquement décrit en forme de pyramide cou-
chée horizontalement avec une base médiale et
un sommet latéral tronqué, le corps du maxillaire
présente quatre faces. Ce sont les trois faces de
la pyramide : antérieure ou faciale, postérieure ou
infratemporale, supérieure ou orbitaire, et une
Maxillaire face pour la base de la pyramide : face médiale ou
Fig. 9.1. Os maxillaire.
nasale. Le sommet de la pyramide est le processus
D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy. zygomatique (apophyse pyramidale).
Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
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138 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Sillon nasolacrymal
Sillon Sinus maxillaire
infraorbitaire Processus frontal Pour l'os palatin
Os incisif
Processus
zygomatique
Processus
palatin

a b c
Processus
zygomatique

Fig. 9.2. Os maxillaire droit à la naissance.


a. Vue latérale. b. Vue inférieure. c. Vue médiale.
D’après Williams PL, Gray’s Anatomy, 38th edition.

les deux os maxillaires définissent une vaste échan-


3 crure, c’est l’orifice antérieur de la cavité nasale
ou orifice piriforme (voir Chapitre 1, figure 1.2,
page 6). Son extrémité inférieure présente un relief
9 2 marqué, l’épine nasale antérieure, qui résulte de
6 la réunion des saillies présentes sur chaque maxil-
laire. En dessous de l’orifice piriforme, le bord
médial de la face antérieure s’unit au segment ana-
4 logue du maxillaire controlatéral pour former la
suture intermaxillaire.
Dans sa partie inférieure, la face antérieure est
limitée par le bord alvéolaire au-dessus duquel des
7 saillies verticales répondent aux racines des dents.
1 La plus marquée, le jugum de la canine (bosse
8
canine) correspond à la saillie de la canine et sépare
les fosses incisive et canine (figure 9.3). Plusieurs
5 muscles s’insèrent sur la face antérieure du corps
maxillaire qui, de par leur traction, jouent un rôle
prépondérant dans la croissance de cet os :
Fig. 9.3. Os maxillaire droit : vue antérieure. tFOEFEBOTFUBVEFTTVTEVKVHVNEFMBDBOJOF
1. corps ;
2. processus zygomatique ;
une dépression, la fosse incisive (fossette myrti-
3. processus frontal ; forme), donne insertion au muscle abaisseur du
4. processus palatin ; septum nasal (muscle myrtiforme) ;
5. processus alvéolaire ; tFOEFIPSTFUBVEFTTVTEVKVHVNEFMBDBOJOF 
6. incisure nasale ;
7. jugum de la canine ;
le muscle releveur de l’angle de la bouche (mus-
8. fosse incisive ; cle canin) naît de la fosse canine (figure 9.4 et
9. foramen infraorbitaire. cf. infra Chapitre 18, figure 18.2) ;
tBVEFTTPVTEFMBGPTTFJODJTJWF TVSMFCPSEBMWÏP-
laire, s’insère un faisceau du muscle orbiculaire
Face antérieure ou faciale
de la bouche (orbiculaire des lèvres) ;
Entièrement sous-cutanée et palpable, la face tQSÒT EV CPSE PSCJUBJSF TJOTÒSF VOF QBSUJF EV
antérieure (face jugale) regarde en avant et en releveur de la lèvre supérieure et de l’aile du nez
dehors. Globalement concave en avant, elle est séparé du rebord orbitaire par l’insertion infé-
limitée par le bord infraorbitaire à sa partie supé- rieure du muscle orbiculaire de l’œil (orbiculaire
rieure et médialement par l’incisure nasale. Ainsi, des paupières) ;
Chapitre 9. Os maxillaire 139

Droit médial Procerus

Oblique supérieur Corrugateur

Élévateur Portion orbitaire supérieure


de la paupière
supérieure Portion palpébrale Muscle
orbiculaire
Droit supérieur de l’œil
Portion lacrymale
Droit latéral Portion orbitaire inférieure

Temporal
Muscle releveur superficiel
Droit inférieur de la lèvre supérieure et de l’aile du nez
Oblique inférieur Muscle releveur profond de la lèvre
supérieure et de l’aile du nez
Grand zygomatique
Releveur de l’angle Petit zygomatique
de la bouche Masséter
Sterno-cléido-mastoïdien
Transverse du nez
Stylopharyngien

Dilatateur des narines Styloglosse

Temporal
Abaisseur du septum nasal Masséter
Buccinateur

Platysme
Abaisseur de l’angle de la bouche
Abaisseur de la lèvre inférieure
Mentonnier
Fig. 9.4. Os maxillaire : insertions musculaires.
D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy.

tFO EFIPST FU BVEFTTPVT EF MJODJTVSF OBTBMF


Le foramen est placé 7,8 mm en moyenne au-dessous
s’insèrent les deux parties du muscle nasal,
du rebord infraorbitaire à droite et 8 mm à gauche [7].
i.e. les muscles transverse du nez et dilatateur des Dans la névralgie trigéminale, comme dans les sinu-
narines. sites, ce point d’émergence du nerf infraorbitaire est
À 8 mm au-dessous du rebord infraorbitaire, envi- douloureux.
ron un centimètre au-dessus de la fosse canine L’innervation sensitive des voies aériennes supérieures
et 3 cm en dehors de la ligne médiane, on voit le est assurée par le nerf trijumeau. Ce nerf véhicule aussi
foramen infraorbitaire (trou sous-orbitaire) (Voir des fibres postganglionnaires sympathiques et parasym-
Chapitre 9, Figure 9.8). C’est la terminaison anté- pathiques destinées aux voies aériennes supérieures [8].
En pratique, la stimulation du nerf trijumeau, décrite par
rieure du canal infraorbitaire, lieu de passage de
Bailey en 1922 [9], associée à un traitement ostéopa-
l’artère et du nerf infraorbitaires (sous-orbitaires), thique de la colonne cervicale et thoracique, diminue
branches de l’artère et du nerf maxillaires. la congestion nasale et augmente les sécrétions pour
une période de 30 minutes à plusieurs heures après le
À la sortie du foramen infraorbitaire, le nerf infraorbitaire traitement [10]. Cela consiste en une pression digitale
consiste en 3 à 8 faisceaux de tailles inégales qui se appliquée bilatéralement sur les branches supraorbi-
mêlent à l’artère et à la veine infraorbitaires. Des fora- taire, infraorbitaire et mentonnière du nerf trijumeau au
mens accessoires peuvent exister [6]. niveau de leurs émergences supraorbitaire, infraorbitaire
La palpation de la face permet de préciser la localisa- et mentonnière. Les tissus guident le praticien qui, dès
tion du foramen infraorbitaire. Des différences existent lors, dose et adapte la pression puis son relâchement en
entre les sujets, et entre le côté droit et le côté gauche. fonction de leur réponse.
140 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Face postérieure ou infratemporale


Partiellement palpable, la face postérieure
regarde en arrière et en dehors et forme la paroi
antérieure des fosses infratemporale et ptérygopa-
latine (figure 9.5). Sa partie médiale convexe de
haut en bas et transversalement constitue la tubé-
rosité maxillaire, alors que la partie latérale de la 3
face postérieure s’excave et se prolonge avec l’os
zygomatique. La tubérosité maxillaire est la zone
de moins grande densité osseuse de l’os maxil-
laire [11]. 2
1
Son bord supérieur est creusé d’un sillon qui se
continue sur la face orbitaire de l’os par le sillon
infraorbitaire ; le nerf maxillaire (V2) chemine
dans ce sillon (figure 9.6). Médialement, à la partie
supérieure, le trigone palatin, une surface trian- Fig. 9.6. Os maxillaire droit : vue postérieure.
gulaire qui déborde sur la face médiale, s’articule 1. tubérosité maxillaire ;
avec le processus orbitaire de l’os palatin au niveau 2. sillon du V2 ;
3. trigone palatin.
de la suture palatomaxillaire. À la partie inférieure
du bord médial de la face postérieure, une petite
surface articulaire avec le processus pyramidal de Plusieurs muscles s’insèrent sur la tubérosité
l’os palatin est visible ; elle se continue aussi sur la maxillaire qui, de par leur traction, contribuent à
face médiale. la croissance de l’os :
Dans la partie moyenne de la face postérieure, un tFO BWBOU FU FO EFIPST EF MB TVSGBDF BSUJDVMBJSF
ou deux petits orifices, les foramens alvéolaires pos- avec l’os palatin naissent quelques fibres du
térieurs, livrent passage aux vaisseaux et aux nerfs muscle ptérygoïdien latéral ;
alvéolaires postérieurs (vaisseaux et nerfs dentaires tMBUÏSBMFNFOU TJOTÒSF MF GBJTDFBV TVQFSGJDJFM EV
postérieurs) (figures 9.7 et 9.8). muscle ptérygoïdien médial (Voir Chapitre 18,
Figure 18.8) ;
tBVEFTTVTEVSFCPSEBMWÏPMBJSFTFGJYFMFmuscle
Os zygomatique Fosse ptérygopalatine buccinateur (figure 9.4).

Face supérieure ou orbitaire


Non palpable, la face orbitaire forme la plus grande
partie du plancher de l’orbite. Elle est inclinée et
regarde en haut, en avant et en dehors. De forme
Os sphénoïde
grossièrement triangulaire, elle est creusée d’arrière
en avant d’une gouttière qui prolonge celle de la face
postérieure, c’est le sillon infraorbitaire (figure 9.9).
Os palatin Ce sillon se dirige en avant et en dedans, et s’enfonce
dans l’épaisseur de l’os maxillaire où il se transforme
Os maxillaire en canal infraorbitaire. Le nerf maxillaire, deuxième
branche de division du nerf trijumeau (V2), et ses
vaisseaux cheminent dans ce canal, où il prend le
nom de nerf infraorbitaire. L’orifice antérieur du
Fig. 9.5. Os maxillaire : vue latérale gauche. canal infraorbitaire est visible sur la face antérieure
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition. au niveau du foramen infraorbitaire.
Chapitre 9. Os maxillaire 141

Articulation
avec l’os frontal

Sillon lacrymonasal
Articulation
avec l’os ethmoïde
Processus Face orbitaire
frontal Sillon infra-orbitaire
Processus
zygomatique,
articulation
Foramen avec l’os
infraorbitaire zygomatique
Orifices
Incisure des canaux
nasale alvéolaires
Épine
nasale
antérieure

Jugum de la
canine Tubérosité

Fig. 9.8. Os maxillaire gauche : vue latérale.


D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy.

Fig. 9.7. Os maxillaire droit : vue latérale.

Le bord médial présente dans sa partie antérieure


l’incisure lacrymale pour le canal lacrymal. Ce bord
s’articule d’avant en arrière avec l’os lacrymal, la
lame orbitaire de l’os ethmoïde et le processus
orbitaire de l’os palatin (cf. infra Chapitre 11,
figure 11.6). En dehors de l’incisure lacrymale,
2 une petite dépression donne naissance au muscle
oblique inférieur (figure 9.4).

Des six muscles extraoculaires, le muscle obli-


que inférieur est le seul à ne pas s’insérer sur
l’os sphénoïde.

1
Face médiale ou nasale
Non palpable, la face médiale correspond à la base
de la pyramide du corps du maxillaire. Un pro-
Fig. 9.9. Os maxillaire droit : vue supérieure.
1. sillon infraorbitaire ; 2. incisure lacrymale. cessus horizontal, le processus palatin, la divise en
deux parties : les trois quarts supérieurs forment
un segment nasal et le quart inférieur un segment
oral (figures 9. 10 et 9.11).
Le bord postérieur de la face supérieure est lisse. Il
forme le bord antérieur de la fissure orbitaire infé- Segment supérieur nasal
rieure dont la face orbitaire de la grande aile de Elle contribue à former la paroi latérale de la cavité
l’os sphénoïde forme le bord postérieur. La fissure nasale. En haut et en arrière, un large orifice, le
fait communiquer la cavité orbitaire avec la fosse hiatus maxillaire, de forme grossièrement trian-
ptérygopalatine (Voir Chapitre 10, Figure 10.6). gulaire, avec une base supérieure et un sommet
142 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Articulation avec l’os frontal

Sillon
lacrymonasal Crête
Hiatus maxillaire
ethmoïdale
Articulation Méat nasal
avec la lame moyen
perpendiculaire
de l’os palatin Crête
conchale
Sillon grand
Méat nasal
palatin
inférieur
Épine
nasale
Articulation antérieure
avec la lame
perpendiculaire
de l’os palatin
Fissure palatine
Processus palatin

Fig. 9.11. Os maxillaire gauche : vue médiale.


D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy.

Fig. 9.10. Os maxillaire droit : vue médiale.

inférieur communique avec le sinus maxillaire. En arrière du hiatus maxillaire, dans l’angle pos-
Partant du sommet, la fissure palatine est oblique térosupérieur de la face médiale, une facette arti-
en bas et en arrière ; le processus maxillaire de l’os culaire triangulaire s’articule avec le processus
palatin s’insinue dans cette fissure. En avant de la orbitaire de l’os palatin, c’est le trigone palatin.
fissure palatine, une large surface répond au méat Cette facette palatine déborde sur la face posté-
nasal inférieur. rieure du maxillaire (figure 9.6).
Au-dessus du hiatus maxillaire, la face médiale Le sillon grand palatin est visible au-dessous de
est creusée de deux ou trois demi-cellules. Elles la facette palatine. Oblique en bas et en avant, ce
répondent aux demi-cellules de la face inférieure sillon forme le canal grand palatin (canal palatin
du labyrinthe ethmoïdal. postérieur) avec un sillon analogue de la lame ver-
En avant du hiatus maxillaire, le sillon lacrymo- ticale de l’os palatin, où cheminent le nerf grand
nasal est bien visible. Un sillon analogue sur la palatin (nerf palatin antérieur) en provenance du
face latérale de l’os lacrymal le transforme en ganglion ptérygopalatin (ganglion sphéno-palatin)
canal. En arrière du sillon lacrymonasal, le bord et l’artère palatine descendante. Deux champs
antérieur du hiatus maxillaire forme une petite rugueux articulaires avec l’os palatin bordent le
lamelle qui se recourbe vers l’avant : c’est la sillon grand palatin : en avant pour l’articulation
lunule lacrymale qui contribue à fermer le sillon avec la lame perpendiculaire de l’os palatin et en
lacrymal. En avant, la crête lacrymale du pro- arrière pour la face antérolatérale du processus
cessus frontal de l’os maxillaire limite le sillon pyramidal de l’os palatin.
lacrymonasal.
En avant du sillon lacrymal, une crête rugueuse Segment inférieur oral
légèrement oblique en bas et en avant, la crête Situé au-dessous du processus palatin, le segment
conchale (crête turbinale inférieure) s’articule inférieur est concave médialement. De faible
avec le cornet nasal inférieur. Au-dessous de hauteur, il est limité en dehors et en avant par le
cette crête, la face nasale répond au méat nasal processus alvéolaire dont le bord inférieur, l’ar-
inférieur. cade alvéolaire, présente 8 alvéoles dentaires. Le
Chapitre 9. Os maxillaire 143

segment inférieur s’unit au maxillaire controlaté-


Pendant la croissance, et à un degré moindre durant
ral pour former les deux tiers antérieurs du palais toute la vie, la suture maxillozygomatique, comme les
osseux (voûte du palais). autres sutures du viscérocrâne, s’adaptent aux contrain-
tes qu’elles subissent telles les forces de la mastication
ou celles appliquées en orthopédie dentofaciale. Ces
Le sinus maxillaire est une vaste cavité aérienne,
sutures autorisent des modifications dans leur rapport
de forme pyramidale à base médiale, qui creuse le
interosseux par phénomène de déposition et de résorp-
corps du maxillaire et qui communique avec la cavité
tion osseuses [13].
nasale par un ostium situé au niveau du méat moyen.
À la naissance, cette cavité est toutefois minuscule
et remplie de liquide. Sa croissance se produit entre
3 et 7 ans, puis elle se ralentit pour redémarrer au Processus frontal
moment de la puberté. À 6 ans, la cavité adopte sa
forme pyramidale et commence à être visible sur les Le processus frontal (apophyse montante) est le
radiographies. Sa croissance s’achève vers l’âge de prolongement céphalique des faces antérieure,
15 ans, sauf vers son extrémité postéro-inférieure supérieure et médiale. Lame aplatie, le processus
qui ne prend forme qu’après l’éruption de la dent de frontal présente à décrire deux faces, latérale et
sagesse [12]. médiale, et trois bords, antérieur, postérieur, et
Les dimensions du sinus varient dans des proportions supérieur.
infinies d’un sujet à l’autre, et souvent même entre
les sinus droit et gauche. Elles dépendent du degré de
Face latérale
pneumatisation du sinus. En moyenne, un sinus mesure
33 mm de haut, 23–25 mm de large et 34 mm d’avant Sur cette face, la crête lacrymale antérieure donne
en arrière, pour un volume de 15 mL. La croissance de insertion au faisceau antérieur du ligament palpé-
la cavité sinusale est subordonnée au développement de bral médial. Elle divise la face latérale du processus
l’os maxillaire et des dents. La cavité est tapissée par frontal en deux parties.
une muqueuse respiratoire.
Notez que l’ostium du sinus est dans sa moitié supé- La partie postérieure, la plus étroite, est creu-
rieure et de ce fait n’est pas favorable au drainage de sée d’un sillon qui s’élargit en descendant : c’est
la cavité. le sillon lacrymonasal qui forme avec le sillon ana-
logue de l’os lacrymal la fosse du sac lacrymal où
loge le sac lacrymal (figure 9.8).
La partie antérieure, la plus large, donne insertion
Processus zygomatique
à deux muscles :
De forme pyramidale à sommet tronqué et irré- tMF GBJTDFBV TVQÏSJFVS EV muscle orbiculaire de
gulier, ce processus zygomatique s’articule avec l’œil (orbiculaire des paupières) dont l’insertion
l’os zygomatique au niveau de la suture maxillo- se prolonge jusque sur l’os frontal ;
zygomatique. Il présente trois faces qui correspon- tMFmuscle releveur superficiel de la lèvre supérieure
dent aux trois faces de la pyramide maxillaire ; ce et de l’aile du nez dont l’insertion se prolonge
sont les faces antérieure, postérieure et supérieure jusque sur la face antérieure de l’os maxillaire
(figure 9.3). (figure 9.4).
La face antérieure prolonge la face faciale. La face
Face médiale
postérieure, concave, continue la face infratem-
porale. Les faces antérieure et postérieure sont Dans sa partie supérieure, la face est rugueuse et
réunies par une arête concave palpable par une parfois creusée de demi-cellules qui répondent
approche intraorale. La face supérieure corres- à la face antérieure du labyrinthe ethmoïdal.
pond à la face orbitaire. En arrière, une petite Dans sa partie moyenne, une crête oblique en
saillie verticale triangulaire est visible, c’est le bas et en avant, la crête ethmoïdale (crête turbi-
tubercule facial qui complète la fissure orbitaire nale supérieure), s’articule avec le cornet nasal
inférieure. moyen.
144 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Bords Bord postérieur


Le bord antérieur, dans sa partie supérieure, répond Transversal, le bord postérieur est taillé en biseau
au bord postérieur de l’os nasal pour former la aux dépens de la face supérieure et s’articule avec
suture nasomaxillaire. Dans sa partie inférieure, il le bord antérieur de la lame horizontale de l’os
participe à la constitution de l’orifice piriforme. palatin pour former la suture palatine transverse.
Le bord postérieur s’articule avec le bord anté-
rieur de l’os lacrymal au niveau de la suture lacry-
momaxillaire. Ce bord se continue en bas en une La réunion des os palatins et des maxillaires constitue
le palais dur. En arrière du palais dur, le palais mou
crête saillante qui forme le bord antérieur du sillon
(voile du palais) est comme un rideau de fibres musculo-
lacrymonasal. aponévrotiques suspendu au bord postérieur du palais
Le bord supérieur oblique en bas et en arrière, s’ar- dur (bord postérieur des lames horizontales des deux
ticule avec la portion latérale du bord nasal de l’os os palatins), qui s’étend vers le bas et l’arrière entre la
frontal au niveau de la suture frontomaxillaire. bouche et le pharynx. Le palais dur sépare les cavités
nasales de la cavité orale (figure 9.12).

Processus palatin
Le processus palatin (apophyse palatine) s’unit Bord médial
au processus palatin controlatéral au niveau de Épais et saillant sur sa face supérieure, le bord
la suture palatine intermaxillaire. Ils forment le médial forme une arête qui constitue avec celle
palais osseux qui sépare la cavité nasale de la cavité du côté opposé la crête nasale. À sa partie supé-
orale. Chaque processus palatin forme une lame rieure, la crête est creusée d’un sillon dans lequel
qui s’étend postérieurement jusque vers le som- s’articule le bord inférieur du vomer pour former
met du hiatus maxillaire et présente une face supé- la schindylèse voméropalatine. Antérieurement, le
rieure et une face inférieure. bord médial est beaucoup plus épais et présente

Face supérieure
Lisse et concave, elle forme le plancher de la cavité Cavités nasales
Paroi latérale Toit de la cavité orale
nasale. La crête nasale est située sur le bord médial (joue) (palais dur) Palais mou
de la face supérieure du processus palatin ; elle forme
avec la crête opposée un sillon pour le vomer.
Isthme
Face inférieure pharyngien

Elle est rugueuse et participe à la constitution du


palais osseux. Latéralement, les sillons palatins Isthme
continuent les sillons palatins de la face inférieure du gosier

de la lame horizontale de l’os palatin. Le nerf Fente


orale
grand palatin et l’artère palatine descendante Pharynx

cheminent dans ce sillon. Plancher


de la cavité orale
Cavité orale
(langue et autres
Larynx tissus mous)

Chez le sujet jeune, c’est sur cette face que la Trachée Œsophage
fissure entre le maxillaire et l’os incisif (pré-
maxillaire) peut être observée. Elle relie les
espaces situés de chaque côté entre les incisi-
ves latérales et les canines (figure 9.2). Fig. 9.12. Palais mou et palais dur (osseux).
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.
Chapitre 9. Os maxillaire 145

Fosse incisive
Suture intermaxillaire Processus palatin du maxillaire
Hamulus du processus
ptérygoïde de l’os sphénoïde Lame horizontale de l’os palatin

Épine nasale postérieure


Os sphénoïde
Foramen grand palatin

Foramen petit palatin


Processus pyramidal de l’os palatin

Lame latérale du processus


ptérygoïde

Vomer
Lame médiale du processus
Portion fibrocartilagineuse
Os temporal ptérygoïde
de la trompe auditive
Insertion de l’élévateur Foramen déchiré
du voile du palais

Fosse scaphoïde pour l’insertion


du tenseur du voile du palais
Fig. 9.13. Palais osseux (vue inférieure).
D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy.

une importante saillie, la crête incisive qui répond Processus alvéolaire


au bord inférieur du cartilage septal.
Sur la face inférieure du palais osseux, la suture Le processus alvéolaire (arcade dentaire) dessine
intermaxillaire s’élargit dans sa partie antérieure une concavité médiale et postérieure. I1 présente
et dessine la fossette incisive (figure 9.13). Au fond sur sa face externe des saillies, les jugums alvéolai-
de cette fossette, le foramen incisif conduit au canal res. Son bord libre ou bord alvéolaire est creusé
incisif (canal palatin antérieur) pour le passage dans de huit alvéoles dentaires constitués par une lame
la cavité nasale du nerf nasopalatin et de l’artère de tissu compact unie par des trabécules au tissu
nasopalatine (branche de l’artère sphénopalatine). spongieux voisin.
146 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Cavités nasales au centre et latéralement par la lame médiale du


processus ptérygoïde.
Les os maxillaires contribuent largement à la En dedans, le septum nasal forme la paroi médiale
constitution des cavités nasales. Ces cavités sont des cavités nasales. Il est constitué par la lame
situées de part et d’autre de la ligne médiane, au- perpendiculaire de l’ethmoïde, le vomer, et le car-
dessus de la cavité orale, au-dessous des cavités tilage septal du nez (figure 9.15).
orbitaires. Elles correspondent à la partie supé- En dehors, la paroi latérale des cavités nasales
rieure des voies respiratoires. est la paroi la plus complexe. De chaque côté,
Sur le squelette, elles s’ouvrent en avant par la paroi consiste en trois plans osseux juxtaposés
l’orifice piriforme, habituellement décrit en (figure 9.16). De dehors en dedans, ce sont :
forme de poire (figure 9.4). De chaque côté, en tMF QMBO MBUÏSBM  DPNQPTÏ QBS MB GBDF OBTBMF EF
bas et en dehors, l’incisure nasale de l’os maxil- l’os maxillaire et la lame médiale du processus
laire circonscrit l’orifice, en haut et en dehors ce ptérygoïde ;
sont les os nasaux. Sur le sujet vivant, les par- tMFQMBONPZFO DPOTUJUVÏËTBQBSUJFTVQÏSJFVSF
ties les plus antérieures des cavités nasales sont par l’os lacrymal, et en arrière pas la lame per-
les vestibules du nez, à l’intérieur des narines. pendiculaire de l’os palatin, articulée avec l’os
Latéralement, les cartilages alaires et latéraux maxillaire et le processus ptérygoïde ;
limitent les narines et les vestibules ; médiale- tMFQMBONÏEJBMGBÎPOOÏFOIBVUQBSMFMBCZSJOUIF
ment, c’est le cartilage septal et le tissu conjonc- ethmoïdal auquel s’ajoutent ses cornets nasaux
tif de la columelle. supérieur et moyen, et en bas le cornet nasal
En arrière, les cavités nasales s’ouvrent dans le inférieur. Par leur forme arrondie, les cornets
nasopharynx par les orifices postérieurs ou choa- nasaux augmentent largement la surface des
nes (figure 9.14). Elles sont limitées par le vomer cavités nasales.
Le toit des cavités nasales est étroit, incliné en bas
Processus vaginal
et en arrière (figure 9.17). Il est formé :
de la lame ptérygoïdienne tEBOT TB QBSUJF BOUÏSJFVSF QBS MÏQJOF OBTBMF EF
médiale
Canal palatovaginal Aile du vomer l’os frontal et les deux os nasaux ;
Processus sphénoïdal Vomer tEBOT TB QBSUJF NPZFOOF QBS MB MBNF DSJCMÏF EF
de l’os palatin
l’os ethmoïde avec ses nombreux foramens pour
les nerfs olfactifs ;

Épine nasale de l’os frontal


Lame perpendiculaire
de l’os ethmoïde
Sinus sphénoïdal
Os nasal
Fosse hypophysaire
(ou pituitaire)
Cartilage
septal

Choanes

Cavité orale

Lame horizontale
de l’os palatin Processus pyramidal
Lame ptérygoïdienne de l’os palatin
médiale de l’os Crête nasale des os
sphénoïde maxillaire et palatin
Crête incisive Vomer
Fig. 9.14. Orifices postérieurs des cavités nasales ou
choanes. Fig. 9.15. Paroi médiale des cavités nasales.
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition. D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.
Chapitre 9. Os maxillaire 147

Processus frontal de l’os maxillaire


Os lacrymal
Cornet nasal supérieur
Cornet nasal moyen

Processus uncinatus de l’os ethmoïde


Os nasal

Processus latéral
du cartilage septal

Grand cartilage alaire


Lame ptérygoïdienne médiale
de l’os sphénoïde
Cartilage alaire accessoire Lame perpendiculaire
de l’os palatin
Cornet nasal inférieur

Fig. 9.16. Paroi latérale des cavités nasales.


D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students,1st edition.

Épine spinale de l’os frontal processus palatins des os maxillaires composent les
Lame criblée deux tiers antérieurs, et les lames horizontales des
Ouverture du sinus palatins le tiers postérieur.
sphénoïdal
Os nasaux Aile du vomer

Les cavités nasales communiquent avec plu-


sieurs cavités. Par leurs ouvertures postérieures
ou choanes, elles communiquent immédia-
tement avec le nasopharynx ; par les trompes
auditives, elles sont reliées aux cavités tympani-
ques ; par les ostiums des sinus paranasaux, elles
sont en rapport direct avec les sinus maxillai-
res, sphénoïdaux, frontaux et ethmoïdaux ; les
canaux lacrymonasaux les unissent céphalique-
ment à la conjonctive des yeux et caudalement,
le nasopharynx se prolonge par l’oropharynx,
le laryngopharynx et l’œsophage. Notez que
Rostre sphénoïdal
toutes ces régions offrent une parfaite démons-
Vomer tration de l’interdépendance des différentes
Fig. 9.17. Toit des cavités nasales. parties du corps humain.
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.

tEBOTTBQBSUJFQPTUÏSJFVSF QBSMBQBSUJFBOUÏSJFVSF Mouvement craniosacral


du corps sphénoïdal où s’ouvrent les sinus sphé-
noïdaux de chaque côté du septum nasal. Ici, le
toit des cavités nasales est plus incliné.
Flexion-extension crânienne
Le plancher des cavités nasales est large, consti- Pendant la phase d’inspiration crânienne asso-
tué par la face supérieure du palais osseux. Les ciée à la flexion, les os pairs démontrent un
148 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

mouvement de rotation externe. Globalement, des parties médiales. Les parties latéropostérieures
durant cette phase, les dimensions transversales présentent toujours le plus grand mouvement. De
crâniennes augmentent et les dimensions verti- fait, le palais est plus étroit, et les faces latérales des
cales diminuent. Le crâne s’élargit et l’arrière du processus frontaux se sagittalisent.
crâne s’élargit plus que l’avant. La voûte du crâne
s’abaisse, comme les voûtes orbitaire et palatine,
et la descente est plus importante en arrière du Torsion
crâne qu’en avant.
La torsion de la SSB est un mouvement qui se
Pendant la phase d’expiration crânienne associée
produit autour d’un axe antéropostérieur. Cet axe
à l’extension, les os pairs démontrent un mouve-
relie le nasion et l’opisthion. Autour de cet axe,
ment de rotation interne. Durant cette phase, les
le sphénoïde et l’occiput tournent en directions
dimensions transversales du crâne diminuent, et
opposées. Lorsque le sphénoïde tourne, un côté
les dimensions verticales augmentent.
du corps sphénoïdal est plus haut que l’autre. De
Dès lors, pendant la flexion crânienne les os maxil- ce côté, la grande aile du sphénoïde est dépla-
laires démontrent des mouvements de rotation cée vers le haut, et de l’autre côté la grande aile
externe qui résultent de la combinaison des dépla- est déplacée vers le bas. Simultanément, l’occi-
cements dans les différents plans de l’espace. De put tourne et se déplace vers le bas du côté de la
fait, comme pour tous les os pairs, un seul axe de grande aile haute et vers le haut de l’autre côté. La
mouvement ne peut être envisagé. Les os maxil- torsion est nommée du côté où la grande aile du
laires sont des structures composites où chacune sphénoïde se déplace vers le haut.
des parties présente un degré de flexibilité parti-
Au niveau des os pairs, des déplacements se pro-
culier. Dans le mouvement de rotation externe,
duisent pour accompagner la torsion de la syn-
chaque os maxillaire pivote autour de la suture
chondrose sphénobasilaire, avec une tendance
frontomaxillaire.
vers la rotation externe du côté de la torsion, et
Dans le plan sagittal, les os maxillaires se déplacent vers la rotation interne de l’autre côté. Ainsi, dans
vers le bas. La partie postérieure des os présente un une torsion droite, le maxillaire droit a tendance à
déplacement plus grand que la partie antérieure. se placer en rotation externe.
Dans le plan coronal, ils se déplacent latéralement.
Ce mouvement est de plus grande amplitude au
niveau de la partie latérale des os maxillaires ; la Sidebending-rotation
concavité palatine diminue et l’espace interincisif
augmente. Les dents sont en vestibuloversion. Le sidebending-rotation de la SSB consiste en deux
Dans le plan transversal, les os maxillaires se dépla- composantes, avec des axes de mouvement diffé-
cent vers l’arrière avec un plus grand déplacement rents pour chaque composante. Autour d’un axe
des parties médiales. Globalement, les parties antéropostérieur reliant le nasion et l’opisthion,
latéropostérieures présentent le plus grand mou- l’occiput et le sphénoïde tournent dans le même
vement et le palais s’élargit. Dans le même temps, sens. Donc un côté du corps du sphénoïde est plus
les faces latérales des processus frontaux se rappro- haut que l’autre et, de ce côté, la grande aile est
chent du plan coronal. déplacée vers le haut, alors que la grande aile de
Pendant la rotation interne crânienne, dans le l’autre côté est déplacée vers le bas. Dans le même
plan sagittal, les os maxillaires se déplacent vers temps, l’occiput tourne avec le sphénoïde et se
le haut. Le déplacement est plus grand en arrière déplace comme lui vers le haut du côté de la grande
qu’en avant. Dans le plan coronal, ils se déplacent aile haute et vers le bas de l’autre côté.
médialement. Le palais se creuse, l’espace interin- De surcroît, les deux os se déplacent simultané-
cisif se resserre et les dents sont en linguoversion. ment dans des directions opposées autour de deux
Dans le plan transversal, les os maxillaires se dépla- axes verticaux, un pour chaque os, qui passent par
cent vers l’avant avec un plus grand déplacement le centre du corps du sphénoïde et par le foramen
Chapitre 9. Os maxillaire 149

magnum. De ce fait, la grande aile du sphénoïde Observez le visage, les dépressions et les asymé-
et l’occiput s’écartent l’un de l’autre d’un côté, car tries présentes. Notez l’harmonie des proportions
de ce côté la grande aile se déplace vers l’avant et entre les trois étages du visage :
l’occiput vers l’arrière. De l’autre côté, la grande tTVQÏSJFVS GSPOUBM BVEFTTVTEFMPQISZPO
aile et l’occiput se rapprochent l’un de l’autre. tNPZFO OBTBM EFMPQISZPOBVQPJOUTPVTOBTBM
Cela produit un sidebending entre le sphénoïde et tJOGÏSJFVS CVDDBM EVQPJOUTPVTOBTBMBVHOBUIJPO
l’occiput au niveau de la SSB, avec comme résul- Regardez le nez, ses proportions. La largeur de
tat une convexité du côté de l’écartement et une l’orifice piriforme correspond à la distance inter-
concavité de l’autre. Le sidebending-rotation est canine. Observez l’aspect des processus frontaux
nommé du côté où la grande aile et l’occiput sont des maxillaires. Le processus se rapproche du plan
déplacés vers le bas. coronal dans la rotation externe du maxillaire ;
Au niveau des os pairs, des déplacements se il se rapproche du plan sagittal dans la rotation
produisent pour accompagner le sidebending- interne. Comparez la profondeur et l’obliquité
rotation de la synchondrose sphéno-basilaire. Sur des sillons nasolabiaux. En présence d’une aug-
le côté du sidebending-rotation, où la grande mentation de leur profondeur, suspectez une
aile se déplace vers le bas, les os influencés par rotation externe ipsilatérale du maxillaire et/ou
le sphénoïde comme le maxillaire ont tendance de l’os zygomatique, inversement suspectez une
à démontrer une rotation interne. Les espaces rotation interne en présence d’une diminution de
anatomiques comme la fissure orbitaire inférieure leur profondeur.
permettent aussi une adaptation au mouvement Étudiez la bouche, les lèvres. Normalement, en
de sidebending-rotation. situation de repos, les lèvres sont jointives et sans
tension musculaire. Une dysmorphose sous-jacente
telle une proalvéolie incisive produit une incom-
Palpation pour la structure pétence labiale. Notez la forme et la direction
de la lèvre supérieure ; elle reflète la position du
Après l’observation, la palpation pour la structure maxillaire. Du côté de la rotation externe de l’os
permet de chaque côté de palper le corps, les pro- maxillaire, la lèvre semble plus large, alors que du
cessus zygomatique, frontal, palatin et alvéolaire. côté de la rotation interne elle semble plus étroite.
Tout d’abord, observez globalement le crâne puis Typiquement, les lèvres sont étroites lorsque leurs
le visage du patient. Notez leurs caractéristiques, extrémités sont à l’aplomb des ailes du nez, elles
le type morphologique, le schéma crânien. La sont larges lorsque leurs extrémités sont à hauteur
flexion produit une augmentation de la largeur des verticales pupillaires.
crânienne et l’extension une diminution. Pour Observez le philtrum, qui est le sillon situé
autant, cela peut correspondre à un type morpho- au-dessus de la lèvre supérieure, et ses berges.
logique définit par l’index céphalique : diamètre L’orientation des sillons nasolabiaux tout comme
transverse/diamètre sagittal x 100. Le type bra- celle des berges du philtrum suit le schéma des
chycéphale présente un index supérieur à 80, et le maxillaires. Plus ces repères s’horizontalisent, plus
type dolichocéphale un index inférieur à 75. la rotation externe est probable ; plus ils se verti-
Dès lors, chez le patient de type brachycéphale, les calisent, plus la rotation est interne. Là encore, les
structures crâniennes et donc les maxillaires sem- informations obtenues par l’observation doivent
blent plus larges alors que l’inverse s’observe chez être vérifiées par la palpation pour la fonction. La
le patient de type dolichocéphale. Seule la palpa- majorité des individus démontrent quelque degré
tion pour la fonction permet de différencier un d’asymétrie, avec un maxillaire en rotation externe
type morphologique d’une dysfonction somatique et l’autre en rotation interne.
crânienne, où la modification des paramètres crâ- Évaluez les différentes fonctions musculaires de la
niens est associée à une restriction de la mobilité face. Aussi bien celles des muscles peauciers qui
des structures considérées. s’apprécient au travers de la mimique du sujet, que
150 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

celles des muscles masticateurs qui peuvent s’éva- pommettes du sujet. Insérez de préférence le cin-
luer par la palpation. quième doigt entre la lèvre supérieure et la gencive
Confirmez les observations précédentes en pal- du patient. Longez le bord alvéolaire du maxillaire
pant les repères observés. Le sujet en position de en direction postérieure jusqu’à sentir la convexité
décubitus dorsal, praticien assis à la tête du sujet, de la tubérosité.
promenez délicatement la pulpe des index, médius Éventuellement, et avec beaucoup de finesse, pal-
et annulaires à la surface des os maxillaires ; appré- pez la face inférieure du processus palatin (apo-
ciez la qualité des tissus. Tout changement dans physe palatine) de chaque os maxillaire. Comparez
la qualité tissulaire reflète une dysfonction soma- la hauteur, la largeur et la concavité de ces deux
tique. Repérez le foramen infraorbitaire situé processus. Promenez le doigt sur la suture pala-
8 mm au-dessous du rebord infraorbitaire et envi- tine intermaxillaire. Notez toute proéminence, un
ron 3 cm en dehors de la ligne médiane ; palpez « torus palatinus » qui, dans les cas extrêmes, peut
cette zone très délicatement, en particulier chez refléter une dysfonction vomérienne.
les sujets qui souffrent de sinusite ou de névralgie
trigéminale. Notez tout changement dans la tex-
Les palpations intraorales sont délicates.
ture tissulaire.
Veillez à ne pas ouvrir exagérément la bou-
Placez la pulpe des index, médius et annulaires de che du sujet. La mise en tension des muscles
chaque côté du nez. Par la palpation, comparez les ptérygoïdiens médiaux qui en résulte diminue
deux maxillaires. Les faces antérieures ont-elles la considérablement la motilité inhérente des
même convexité ? Les bords orbitaires sont-ils symé- tissus et rend la palpation plus difficile.
triques ? Palpez les processus frontaux, recherchez
là encore une différence entre les deux côtés, défi-
nissez les déplacements des processus vers les plans
coronal ou sagittal. Palpez les deux processus zygo- Palpation pour la fonction
matiques, définissez leur position dans l’espace.
Demandez au sujet d’ouvrir la bouche pour Les informations obtenues par l’observation et la
observer les processus palatins des maxillaires. palpation pour la structure doivent être vérifiées
Du côté de la rotation externe, le palais semble par la palpation pour la fonction.
plus bas et aplati, et les dents peuvent être légè- La palpation pour la fonction comporte les tests
rement en vestibuloversion. Du côté de la rota- d’écoute et les tests de mobilité [14]. Ils per-
tion interne, le palais apparaît plus étroit, plus mettent de préciser la présence éventuelle et la
haut et ogival, et les dents légèrement en linguo- localisation d’une ou de plusieurs dysfonctions
version. Notez la coïncidence ou la déviation des somatiques.
incisives médianes, i.e. la position des incisives Le sujet en position de décubitus dorsal, praticien
maxillaires par rapport aux incisives mandibulai- assis à la tête du sujet, commencez par une écoute
res et leur situation par rapport au plan sagittal globale des maxillaires. Placez les index, médius et
médian. éventuellement les annulaires souplement allon-
Procédez ensuite très délicatement à la palpation gés de part et d’autre du nez, la pulpe des doigts
intraorale. L’ouverture buccale doit toujours res- au contact des processus alvéolaires (figure 9.18).
ter confortable. Promenez subtilement la pulpe Veillez à placer les doigts en dedans de la suture
de l’index ou de l’auriculaire d’une main gantée maxillozygomatique et à bien distribuer les points
au-dessus du bord alvéolaire de chaque maxil- de contact sur les bords alvéolaires pour une éva-
laire. Notez les différences entre les deux côtés. luation satisfaisante.
Latéralement, palpez la concavité du processus Écoutez la motilité intracrânienne. L’inspiration et
zygomatique et comparez les deux côtés. l’expiration crâniennes sont-elles harmonieuses avec
Les tubérosités maxillaires peuvent être pal- des mouvements de rotations externe et interne de
pées sous les os zygomatiques et donc sous les chaque maxillaire ? En présence d’une restriction,
Chapitre 9. Os maxillaire 151

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ces in rhesus monkeys. Angle Orthod 1984 ; 54 :
plus concave ou plus convexe que l’autre, faites 199–210.
une écoute de ces processus. Normalisez toute [14] Sergueef N. Ostéopathie pédiatrique. Paris :
dysfonction trouvée. Elsevier ; 2007. p. 196.
Chapitre 10
Os palatin

« The palatine bones fit in between the sphenoid and perpendiculaire présente un autre processus : le
maxillae and function as ‘speed-reducers’ to retard processus pyramidal.
the movement between the sphenoid and maxillae. » Nous étudierons donc successivement la lame per-
[1] (« Les os palatins s’intègrent entre le sphé- pendiculaire, la lame horizontale, et les trois pro-
noïde et les maxillaires et fonctionnent comme cessus, orbitaire, sphénoïdal et pyramidal.
des ‘réducteurs de vitesse’ pour retarder le mou-
vement entre le sphénoïde et les maxillaires. »)
Petit os pair, l’os palatin a longtemps été pris pour Lame perpendiculaire
une partie de l’os maxillaire, tant il est difficile de
Aplatie de dehors en dedans, la lame perpendicu-
le désarticuler sans le briser [2]. Placé entre l’os
laire (lame verticale) est légèrement inclinée en
sphénoïde et l’os maxillaire, il participe à la consti-
avant et en dehors, dans un plan presque sagit-
tution de la cavité nasale, de la cavité orale et par
tal. Elle est grossièrement quadrilatère et présente
un tout petit processus, au plancher de la cavité
deux faces, médiale et latérale, et quatre bords.
orbitaire. De surcroît, il contribue à la formation
de la fosse ptérygopalatine.
Face médiale
La face médiale ou face nasale de l’os palatin
Ostéogenèse participe à la constitution de la face latérale de la
cavité nasale (figure 10.1). Elle présente de haut
Chaque os palatin se développe à partir d’un seul en bas :
point d’ostéogenèse qui apparaît dans le tissu tBQQSPYJNBUJWFNFOUBVOJWFBVEFMJOTFSUJPOEFT
membraneux à la 8e semaine de gestation. À la processus qui dominent son bord supérieur, une
naissance, la dimension de la hauteur de la lame crête horizontale, la crête ethmoïdale (crête tur-
perpendiculaire de l’os palatin est la même que binale supérieure), qui s’articule avec la queue
celle de la largeur de la lame horizontale. Chez le du cornet nasal moyen (figures 10.2 et 10.3) ;
sujet adulte, elle est deux fois plus grande [3]. tBVEFTTPVT EF MB DSÐUF FUINPÕEBMF  VOF HPVU-
tière qui appartient au méat moyen ;
tË MVOJPO EF TPO UJFST JOGÏSJFVS FU EF TPO UJFST
Description moyen, une autre crête horizontale assez
saillante, la crête conchale (crête turbinale infé-
Deux lames osseuses très minces constituent l’os rieure), qui s’articule avec la queue du cornet
palatin : l’une est verticale, c’est la lame perpen- nasal inférieur ;
diculaire ; l’autre est horizontale, c’est la lame tBVEFTTPVTEFMBDSÐUFDPODIBMF VOFBVUSFHPVU-
horizontale. Ces deux lames sont réunies à angle tière qui répond au méat nasal inférieur.
droit. Deux processus flanquent la partie supé-
Face latérale
rieure de la lame perpendiculaire : le proces-
sus orbitaire en avant et le processus sphénoïdal La face latérale ou face maxillaire de l’os palatin est
en arrière. Enfin, la partie inférieure de la lame articulaire avec les processus ptérygoïdes de l’os
Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
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154 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Processus frontal de l’os maxillaire

Os lacrymal
Os frontal
Lame criblée
Cornet supérieur
Sinus frontal Récessus sphéno-ethmoïdal

Cornet moyen

Os nasal
Partie basilaire
de l’os occipital

Foramen sphénopalatin
Lames médiale et latérale du processus ptérygoïde
de l’os sphénoïde
Hamulus ptérygoïdien de l’os sphénoïde
Lame perpendiculaire de l’os palatin

Canal incisif Processus unciné de l’os ethmoïde


Cornet inférieur
Petit cartilage Processus palatin de l’os maxillaire
alaire
Cartilage latéral

Grand cartilage alaire

Fig. 10.1. Paroi latérale des cavités nasales.


D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy.

Processus sphénoïdal

Incisure sphénopalatine

Processus orbitaire

Crête ethmoïdale

Processus maxillaire

Crête conchale

Lame horizontale
Processus pyramidal

Fig. 10.2. Os palatin gauche : vue médiale.


D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy. Fig. 10.3. Os palatin droit : vue médiale.

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Chapitre 10. Os palatin 155

sphénoïde en arrière et avec la face nasale de l’os et forme la paroi médiale de la fosse ptérygopala-
maxillaire en avant. La face latérale peut être divisée tine (arrière-fond de la fosse ptérygomaxillaire)
en quatre parties relativement verticales. D’avant (figure 10.6). La partie inférieure du sillon consti-
en arrière, ce sont les segments sinusien, maxil- tue le sillon grand palatin, qui forme le canal grand
laire, inter-ptérygo-maxillaire et ptérygoïdien. palatin (canal palatin postérieur) avec un sillon
analogue de la face nasale du maxillaire. Dans ce
Segment sinusien canal, cheminent le nerf grand palatin (nerf palatin
En avant de la face latérale, le segment sinusien antérieur) et l’artère palatine descendante.
recouvre en partie le hiatus maxillaire. Près du Un petit orifice, l’ostium du canal petit palatin
bord antérieur de la face latérale, une crête osseuse (canal palatin accessoire) livre passage à une bran-
recourbée en arrière forme un crochet qui agrafe che de l’artère palatine descendante et aux nerfs
l’os palatin au bord du hiatus. petits palatins (nerfs palatins moyen et postérieur)
qui proviennent du ganglion ptérygopalatin et
Segment maxillaire
traversent le processus pyramidal en direction de
En arrière du segment sinusien, le segment maxil- sa face inférieure.
laire rugueux s’articule avec la face nasale du
maxillaire, sur la surface située en avant du sillon Segment ptérygoïdien
grand palatin. Ce segment rugueux s’articule avec la face médiale
Segment inter-ptérygo-maxillaire de l’aile médiale du processus ptérygoïde.
Le segment médian est le segment inter-ptérygo-
Bord supérieur
maxillaire où un sillon inter-ptérygo-maxillaire des-
cend obliquement en bas et en avant (figures 10.4 Le bord supérieur ou bord sphénoïdal est sur-
et 10.5). La partie supérieure de ce sillon est large monté par le processus orbitaire en avant et le

Processus sphénoïdal
Incisure sphénopalatine
Processus orbitaire

Processus
maxillaire

Sillon grand
palatin

Processus pyramidal
Fig. 10.4. Os palatin gauche : vue latérale.
D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy. Fig. 10.5. Os palatin droit : vue latérale.

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156 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

processus sphénoïdal en arrière. Ces deux proces-


sus sont séparés par l’incisure sphénopalatine qui Normalement, l’os maxillaire ne s’articule pas
avec l’os sphénoïde. Pour autant, à l’obser-
forme avec le corps de l’os sphénoïde le foramen
vation du crâne en vue latérale, un contact
sphénopalatin (figure 10.6). semble exister entre la face antérieure des
processus ptérygoïdes et la tubérosité de l’os
Bord antérieur maxillaire et ce d’autant que celle-ci est très
Oblique en bas et en avant, le bord antérieur ou développée. En fait, l’os palatin comble la
bord maxillaire croise la partie postérieure du hia- fosse ptérygopalatine (fosse ptérygomaxil-
laire), i.e. l’espace compris entre le maxillaire
tus maxillaire. Au-dessous de ce hiatus, il présente
et le processus ptérygoïde (figure 10.6).
un long processus, le processus maxillaire de l’os
palatin. Ce processus s’enfonce dans la fissure
palatine de la face nasale du maxillaire et s’arti-
cule à l’intérieur du sinus maxillaire, sur sa paroi Lame horizontale
médiale, avec le bord postérieur du processus
maxillaire du cornet nasal inférieur. Située en arrière du processus palatin du maxil-
laire, la lame horizontale de l’os palatin forme la
Bord inférieur partie postérieure du palais osseux (palais dur) et
du plancher de la cavité nasale. De forme quadri-
Le bord inférieur répond au bord latéral de la
latère, la lame horizontale présente deux faces,
lame horizontale.
supérieure et inférieure, et quatre bords.
Bord postérieur
Face supérieure
Très mince et légèrement oblique en bas et en
avant, le bord postérieur ou bord ptérygoïdien Lisse, légèrement concave transversalement la face
s’adosse à la face médiale de la lame médiale du supérieure ou face nasale constitue le tiers posté-
processus ptérygoïde. rieur du plancher de la cavité nasale.

Os zygomatique Fosse ptérygopalatine Fissure orbitaire inférieure

Foramen sphénopalatin

Canal palatovaginal

Os sphénoïde Foramen rond

Canal ptérygoïdien

Canal palatin
Os palatin

Os maxillaire b

Foramen alvéolaire
a
Fig. 10.6. Fosse ptérygopalatine. A. Vue antérolatérale. B. Vue latérale.
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.

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Chapitre 10. Os palatin 157

Face inférieure Bord latéral


Plus rugueuse, la face inférieure ou face palatine C’est la ligne où les lames horizontale et perpendi-
constitue le tiers postérieur du palais osseux (Voir culaire se réunissent. L’encoche du foramen grand
Chapitre 9, figure 9.13). En arrière, une crête palatin est visible sur ce bord.
transversale donne insertion aux fibres musculoa-
ponévrotiques du palais mou qui continue vers Bord médial
l’arrière le palais osseux. Latéralement et en avant
Très épais, rugueux, le bord médial s’unit à celui
de cette crête, se trouve le foramen grand palatin,
du côté opposé pour former la suture palatine
qui est l’orifice inférieur du canal grand palatin
médiane ; elle prolonge en arrière la suture pala-
où cheminent le nerf grand palatin (nerf palatin
tine intermaxillaire. À sa partie supérieure, le bord
antérieur) et l’artère palatine descendante. Une
médial forme une crête nasale qui continue celle du
gouttière oblique, le sillon palatin, prolonge cet
maxillaire et répond au bord inférieur du vomer.
orifice en avant et se continue sur la face inférieure
du processus palatin du maxillaire. En arrière du bord médial, une saillie dirigée en
arrière forme avec la saillie controlatérale l’épine
nasale postérieure, où s’insèrent les muscles uvu-
Comparé à un rideau suspendu au bord postérieur des laires (muscles releveurs de la luette).
lames horizontales des deux os palatins, le palais mou
s’étend vers le bas et l’arrière entre le nasopharynx et Bord postérieur
l’oropharynx. Dans sa moitié antérieure, le palais mou
Le bord postérieur est mince, tranchant et légère-
consiste en une lame fibreuse, le fascia palatin, attaché
en avant sur le bord postérieur de la lame horizontale ment concave en arrière. Il définit la limite entre
du palatin et de chaque côté au bord inférieur de l’aile le palais osseux en avant de lui et le palais mou en
médiale du processus ptérygoïde. En fait, ce sont des arrière.
fibres aponévrotiques, essentiellement des expansions
des tendons des muscles tenseurs du voile du palais qui Bord antérieur
forment ce fascia. Des structures vasculonerveuses, du
tissu adénoïdien et des glandes mucipares complètent Le bord antérieur est biseauté aux dépens de la
sa formation. face inférieure et s’articule avec le bord postérieur
Cinq paires de muscles se fixent sur le fascia palatin : du processus palatin du maxillaire pour former la
l’élévateur du voile du palais, le tenseur du voile du suture palatine transverse.
palais, le palatopharyngien, le palatoglosse et le mus-
cle uvulaire. La position du palais mou détermine la voie
respiratoire. Lorsqu’il s’horizontalise, il sépare le naso- Processus orbitaire
pharynx de l’oropharynx, et facilite la voie respiratoire
orale. Lorsqu’il se verticalise, il ferme l’isthme oropha- Le processus orbitaire de l’os palatin surmonte
ryngien, et autorise la seule voie respiratoire nasale. la partie antérieure du bord supérieur de la lame
La respiration est à la fois buccale et nasale lorsque le perpendiculaire. Il est placé entre le corps de l’os
palais mou est dans une position intermédiaire [4]. (Voir sphénoïde en arrière, la tubérosité maxillaire en
Chapitre 9, figure 9.12) avant et le labyrinthe ethmoïdal en haut.
Le processus orbitaire est déjeté presque à angle
droit sur son pédicule, et se porte en avant et en
En chirurgie maxillofaciale, le bloc analgésique de la dehors par rapport au plan de la lame perpendi-
branche maxillaire du nerf trijumeau (V2) peut être prati- culaire (figures 10.7 et 10.8). Il présente cinq
qué. La voie utilisée passe par la cavité orale au travers facettes. Trois sont articulaires : facette inférieure
du foramen grand palatin en direction du canal grand maxillaire, facette médiale ethmoïdale et facette
palatin où cheminent le nerf grand palatin et l’artère postérieure sphénoïdale; deux facettes sont non
palatine descendante. Chez l’adulte, la position de ce
articulaires : facette supérieure orbitaire et facette
foramen est très variable [5].
postérolatérale ptérygopalatine.

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158 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Face orbitaire
Processus orbitaire

Incisure sphénopalatine
Processus
sphénoïdal

Lame perpendiculaire

Crête conchale

Lame horizontale

Insertion du muscle uvulaire


sur l’épine nasale postérieure
Fig. 10.7. Os palatin droit : vue antérieure.
Fig. 10.8. Os palatin gauche : vue antérieure.
D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy.

Facette inférieure, maxillaire Facette supérieure orbitaire


Grossièrement triangulaire, cette facette regarde Cette facette participe à la constitution de la par-
en bas en avant et en dehors. Elle s’articule avec tie postérieure du plancher de la cavité orbitaire
la facette palatine de la tubérosité maxillaire, le tri- (figure 10.9). Elle est le plus souvent de forme
gone palatin. triangulaire, oblique en bas, en avant et en dehors.

Facette médiale ethmoïdale Le nerf maxillaire, branche du nerf trijumeau


Cette facette regarde en haut, en dedans et légé- (V), émerge de la boîte crânienne par le fora-
rement en avant et s’articule avec l’os ethmoïde. men rond. Il se situe alors à hauteur de la paroi
Elle est creusée de demi-cellules placées en regard postérieure de fosse ptérygopalatine. Il croise la
partie supérieure de la fosse où il donne deux
des demi-cellules de la partie postérieure de la face
branches qui passent par le ganglion ptérygo-
inférieure du labyrinthe ethmoïdal.
palatin et se destinent au palais, au nez et au
pharynx. Puis, il se coude fortement et suit un
Facette postérieure sphénoïdale trajet « en baïonnette ». En fait, il contourne
Cette facette regarde en haut, en dehors et en la facette postérolatérale ptérygomaxillaire de
arrière. La partie antéro-inférieure du corps de l’os l’os palatin. Il suit ensuite un trajet en direction
antérolatérale en arrière de l’os maxillaire, puis
sphénoïde s’articule avec cette facette. Ainsi, de
se coude une autre fois en direction du sillon
chaque côté, les os palatins constituent des points
infraorbitaire de la face orbitaire maxillaire [3].
d’appui pour le corps de l’os sphénoïde.
« The process (orbital) also functions as an equali-
zer to the tension on the nerve (V2) during respi-
Facette postérolatérale ratory movement, which is inferior with the body
ptérygomaxillaire of the sphenoid. » [6] (« Le processus (orbitaire)
Cette facette regarde en arrière et en dehors. Elle agit aussi sur le nerf (V2) comme un égalisateur
constitue la partie supérieure de la face antérieure de tension pendant le mouvement respiratoire,
qui est caudal avec le corps du sphénoïde »).
de la fosse ptérygopalatine.

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Chapitre 10. Os palatin 159

Petite aile du sphénoïde Processus orbitaire Face orbitaire


Complète la paroi
Fissure orbitaire Os frontal du sinus sphénoïdal
supérieure
Canal optique Incisure sphénopalatine
Grande aile du Foramens ethmoïdaux
sphénoïde Os ethmoïde Surface articulaire

Processus
sphénoïdal

Lame perpendiculaire

Crête conchale

Lame horizontale
Articulation avec la lame
Articulation médiale de la ptérygoïde
avec la lame
Os zygomatique Os lacrymal
Os palatin latérale Processus pyramidal
Fissure orbitaire de la ptérygoïde
inférieure
Os maxillaire Fig. 10.10. Os palatin gauche : vue postérieure.
D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy.
Fig. 10.9. Cavité orbitaire.
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1 edition.
st

Processus sphénoïdal
Dans le prolongement de la lame perpendicu-
laire, le processus sphénoïdal est une fine lamelle
osseuse incurvée de telle sorte qu’elle présente
deux faces, l’une concave inféromédiale, l’autre
convexe supérolatérale, et quatre bords (figu-
res 10.10 et 10.11).

Face inféromédiale
Concave, elle contribue à la constitution de la
paroi supérieure de la cavité nasale. Elle est limitée
en bas par la crête ethmoïdale.

Face supérolatérale
La face supérolatérale supporte le sphénoïde. Elle
s’adosse contre la face médiale de la lame médiale
du processus ptérygoïde et sur le processus vagi-
nal de ce processus, avec lequel elle limite le canal
palatovaginal (canal ptérygo-palatin). C’est dans
ce canal que cheminent le rameau pharyngien du
nerf ptérygopalatin (nerf pharyngien de Böck) et
l’artère pharyngienne supérieure (artère ptérygo-
palatine). Fig. 10.11. Os palatin droit : vue postérieure.

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160 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Incisure sphénopalatine Face inférieure

L’incisure sphénopalatine est localisée entre le La face inférieure prolonge la face inférieure de
processus orbitaire et le processus sphénoïdal de la lame horizontale. Les petits orifices des canaux
l’os palatin (figure 10.6). La face inférieure du petits palatins sont visibles sur cette face. Ils che-
corps de l’os sphénoïde qui repose sur les deux minent du sillon grand palatin au palais osseux en
processus transforme ainsi l’incisure sphénopala- traversant le processus pyramidal de l’os palatin.
tine en foramen sphénopalatin.
Le foramen sphénopalatin permet une communi-
cation entre la fosse ptérygopalatine où siègent le Mouvement craniosacral
ganglion ptérygopalatin et la cavité nasale. De fait,
l’artère sphénopalatine, les rameaux nasaux posté- Flexion-extension crânienne
rieurs, supérieurs et latéraux du ganglion ptérygo-
Placés entre les os maxillaires et l’os sphénoïde, les
palatin (nerfs nasaux supérieurs ou sphénopalatins
os palatins sont généralement considérés comme
externes) et le nerf nasopalatin (nerf sphénopala-
des « réducteurs de vitesse », i.e. des amortisseurs
tin interne), branches efférentes du ganglion pté-
du mouvement entre les maxillaires et le sphénoïde.
rygopalatin, passent dans cet orifice.
Pour autant, situés en arrière des maxillaires, ils
en suivent les déplacements dans la flexion-rota-
Processus pyramidal tion externe de la synchondrose sphénobasilaire
(SSB), comme dans l’extension-rotation interne.
Le processus pyramidal prolonge la moitié infé- Ces mouvements doivent prendre en compte la
rieure de la face latérale de la lame perpendicu- flexibilité des structures osseuses crâniennes chez
laire. De forme pyramidale comme l’indique son le sujet vivant.
nom, il est oblique en bas, en arrière et en dehors.
Durant la rotation externe, ils manifestent un
Il complète l’espace situé entre les extrémités infé-
mouvement qui résulte de la combinaison des
rieures des deux ailes du processus ptérygoïde et
déplacements dans les trois plans de l’espace.
présente trois faces, postérieure, antérolatérale et
Dans le plan sagittal, ils se déplacent vers le bas.
inférieure (figures 10.10 et 10.11).
La partie postérieure de l’os présente un dépla-
Face postérieure cement de plus grande amplitude que la partie
antérieure. Dans le plan coronal, comme c’est le
Triangulaire et oblique en bas et en arrière, la face cas pour les os maxillaires, ils se déplacent laté-
postérieure présente trois segments. Les deux parties ralement. Ce mouvement est plus important au
latérales, rugueuses, s’articulent avec le bord anté- niveau de la partie postérolatérale des os pala-
rieur des deux lames du processus ptérygoïde. La tins. Dans le plan transversal, comme pour les
partie médiane comble l’incisure ptérygoïdienne qui maxillaires, ils se déplacent vers l’arrière avec
sépare les deux lames du processus ptérygoïde. Cette un plus grand déplacement des parties média-
face donne insertion au muscle ptérygoïdien médial. les. Il en résulte un élargissement de l’arrière
du palais.
Face antérieure
Lors de la rotation interne, dans le plan sagittal,
Plus ou moins triangulaire, la face antérieure regarde les deux os se déplacent vers le haut, la partie pos-
en avant et en dehors. Sa surface rugueuse s’articule térieure dans une plus grande amplitude que la
avec la tubérosité de l’os maxillaire, au niveau de la partie antérieure. Dans le plan coronal, ils se dépla-
surface située en arrière du sillon grand palatin. cent médialement et le mouvement est plus grand
Le bord postérieur de la face antérieure donne à la partie postérolatérale des os palatins. Dans le
insertion au muscle ptérygoïdien latéral dans sa plan transversal, ils se déplacent vers l’avant avec
partie supérieure et au muscle ptérygoïdien médial un plus grand déplacement des parties médiales.
dans sa partie inférieure. De ce fait, le palais est plus étroit.

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Chapitre 10. Os palatin 161

palatin peut ne pas suivre le déplacement latéral


Notez que pendant la flexion-rotation externe du processus ptérygoïde. Comme dans la dysfonc-
et l’extension-rotation interne, les processus
tion de torsion de la SSB, cela peut provoquer une
ptérygoïdes du sphénoïde se déplacent dans
les mêmes directions que les os palatins.
dysfonction somatique entre l’os sphénoïde et l’os
palatin.
L’harmonie du mouvement entre les os sphé-
noïde, palatins et maxillaires contribue à la
bonne fonction du ganglion ptérygopalatin.
Ce dernier est logé dans la fosse ptérygopala- Palpation pour la structure
tine contre la face postérolatérale ou face pté-
rygomaxillaire de l’os palatin qui en constitue
l’arrière-fond. “It (the palatines) is a little thing to be handled
with delicacy, not a determined thrust. In the art
of knowing your mechanism you use the application
of that light gentle contact that you see when a bird
Torsion lights on a twig without injuring the bark. Then
you allow natural forces to make a reduction.” [7]
Comme tous les os pairs, l’os palatin accompagne
(« C’est [les palatins] une petite chose à manier
les déplacements des os occipital et sphénoïde pen-
avec délicatesse, et non pas avec un thrust déli-
dant la torsion de la SSB. Du côté de la torsion,
béré. Dans l’art de connaître votre mécanisme
le mouvement de l’os palatin tend vers la rotation
vous utilisez l’application du contact doux et
externe, et de l’autre côté il tend vers la rotation
léger que vous voyez quand un oiseau se pose
interne. Ces mouvements présentent des accom-
sur une brindille sans en abîmer l’écorce. Ensuite
modations dans leurs composantes mineures, et la
vous permettez aux forces naturelles de faire une
prise en compte d’un certain degré de flexibilité
réduction. »).
des structures osseuses crâniennes, en particulier
celle de l’os palatin ne doit pas être oubliée. Seule la face inférieure qui est la face palatine de
l’os palatin est palpable. Le sujet est en position
Pour autant, dans les dysfonctions de torsion de
de décubitus dorsal, le praticien est assis à la tête
la SSB, du côté de la torsion, donc du côté où la
du sujet. Demandez au sujet d’ouvrir la bouche
grande aile de l’os sphénoïde se déplace vers le haut,
confortablement. Introduisez la pulpe de l’in-
le déplacement latéral du processus ptérygoïde peut
dex ou de l’auriculaire d’une main gantée dans la
être plus important que celui du processus pyrami-
cavité orale et placez la pulpe du doigt sur la face
dal de l’os palatin. Une dysfonction somatique entre
inférieure du processus palatin de l’os maxillaire.
l’os sphénoïde et l’os palatin peut en résulter.
Déplacez le doigt vers l’arrière et notez toute dif-
férence de niveau et (ou) d’aspect lorsque vous
Sidebending-rotation passez au-dessus de la suture palatine transverse.
Située approximativement à la réunion des deux
Les principes décrits ci-dessus s’appliquent égale- tiers antérieurs et du tiers postérieur du palais
ment aux mouvements de sidebending-rotation. osseux, elle marque la séparation entre le bord
L’os palatin situé du côté du sidebending-rota- postérieur du processus palatin du maxillaire et
tion est sollicité vers un déplacement en rotation le bord antérieur de la lame horizontale de l’os
interne, alors que l’os palatin opposé est sollicité palatin. Souvenez vous que le palatin recouvre le
vers la rotation externe. Comme pour la torsion, maxillaire au niveau de cette suture. Appréciez la
on se souvient que les mouvements de rotation « continuité » entre l’os maxillaire et l’os palatin.
externe ou interne ne sont pas exactement les Inversement, notez toute différence de hauteur
mêmes que ceux décrits pendant la flexion ou l’ex- entre ces deux os, unilatérale ou bilatérale reflet
tension de la SSB. d’une dysfonction.
Dans la dysfonction de sidebending-rotation de la Puis comparez la face palatine des deux pala-
SSB, du côté opposé au sidebending-rotation, l’os tins. Comparez leur hauteur, leur largeur et leur

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162 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

concavité. Promenez le doigt sur la suture palatine tension de ces muscles limite la motilité inhérente
médiane. Notez toute proéminence exagérée. du sphénoïde et des palatins.
Si cela reste confortable, notez l’aspect de la limite Le sujet est en position de décubitus dorsal, le pra-
postérieure du palais osseux. Il se continue en ticien est assis à la tête du sujet. Glissez l’index ou
arrière par le palais mou dont la fonction peut être de l’auriculaire d’une main gantée dans la cavité
influencée par une asymétrie dans la position des orale, pour placer la pulpe de ce doigt contre la
os palatins. face inférieure de la face palatine de l’os palatin.
Laissez la pulpe de ce doigt épouser délicatement
la surface palatine. Pratiquez un test d’écoute.
« Malalignments of the palatine bones are Essayez de sentir les déplacements vers le dehors,
usually secondary to those of the maxillae and le bas et l’arrière de l’os palatin pendant la rota-
sphenoid. They are readily diagnosed by obser- tion externe ou vers le dedans, le haut et l’avant
vation through the mouth. » [8] (« Les désali- pendant la rotation interne. Définissez les zones
gnements des os palatins sont habituellement de restriction et normalisez toute dysfonction
secondaires à ceux des maxillaires et du sphé-
trouvée.
noïde. Ils sont rapidement diagnostiqués par
l’observation intraorale »).
Références
[1] Sutherland WG. Contributions of thought. Fort
Worth, TX : Sutherland Cranial Teaching Foundation,
Inc. ; 1998. p. 169.
Palpation pour la fonction [2] Cruveilhier J. Traité d’anatomie descriptive. 5e éd
Paris : Librairie de la Faculté de Médecine ; 1871.
Comme pour la palpation pour la structure, la [3] Williams PL, Ed. Gray’s Anatomy. Churchill
Livingstone : Edinburgh 38th ed. ; 1995.
palpation pour la fonction est intraorale et doit [4] Rodenstein DO, Stanescu DC. Soft palate and oronasal
être pratiquée avec beaucoup de délicatesse. Les breathing in humans. J Appl Physiol 1984 ; 57 : 651–7.
tests d’écoute sont recommandés et, s’ils s’avèrent [5] Ajmani ML. Anatomical variation in position of the
insuffisants, les tests de mobilité avec induction greater palatine foramen in the adult human skull.
doivent être les plus légers possibles. Le plus sou- J Anat 1994 ; 184(Pt 3) : 635–7.
[6] Magoun HI. Osteopathy in the cranial field.
vent, une visualisation mentale du mouvement à Kirksville, MO : The Journal Printing Company ;
produire est suffisante. 1951. p. 36.
La bouche du sujet ne doit pas être excessive- [7] Sutherland WG. Contributions of thought. Fort
ment ouverte. Rappelez-vous que les muscles Worth, TX : Sutherland Cranial Teaching Foundation,
Inc. ; 1998. p. 100.
ptérygoïdiens médiaux s’insèrent sur les processus [8] Sutherland WG. Contributions of thought. Fort
ptérygoïdes de l’os sphénoïde et sur le processus Worth, TX : Sutherland Cranial Teaching Foundation,
pyramidal des os palatins. Dès lors, toute mise en Inc. ; 1998. p. 182.

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Chapitre 11
Os lacrymal

Os pair, l’os lacrymal est le plus petit os de la Articulation avec l’os frontal
face. C’est un os délicat, avec la ténuité et par- Face orbitaire
fois même la forme d’un ongle, ce qui explique Sillon lacrymonasal
(pour le sac lacrymal)
le nom d’unguis qu’on lui a aussi donné [1]. Il Articulation
participe à la formation de la paroi médiale de avec l’os
ethmoïde
l’orbite (cavité orbitaire) et de la paroi latérale de Articulation
Crête lacrymale avec le maxillaire
la cavité nasale. postérieure

Hamulus lacrymal

Ostéogenèse Processus articulaire avec


le processus lacrymal
du cornet nasal inférieur
Chaque os lacrymal se développe autour de la Fig. 11.1. Os lacrymal droit : face latérale.
capsule nasale, dans le tissu membraneux, à partir D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy.
d’un seul point d’ostéogenèse qui apparaît pen-
dant le 3e mois de la vie intra-utérine.

Description
De forme grossièrement quadrilatère et aplati de
dehors en dedans, l’os lacrymal présente deux
faces, latérale et médiale et quatre bords, anté-
rieur, postérieur, supérieur et inférieur.

Face latérale
La face latérale, ou face orbitaire de l’os, constitue
la partie antérieure de la paroi médiale de l’orbite.
Une crête verticale, la crête lacrymale postérieure,
la divise en portions antérieure et postérieure
(figures 11.1 et 11.2).

Portion antérieure
C’est la portion lacrymale, la plus étroite et celle
qui descend le plus bas. Elle regarde en avant et en Fig. 11.2. Os lacrymal gauche : face latérale.

Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne


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164 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Points lacrymaux
Canalicule lacrymal Crête lacrymale postérieure
La crête lacrymale postérieure est très saillante dans
sa partie supérieure. Le ligament palpébral médial s’y
insère et en arrière de lui la partie lacrymale du mus-
cle orbiculaire de l’œil (orbiculaire des paupières).
Sa partie inférieure se recourbe en un petit pro-
cessus en forme de crochet, l’hamulus lacrymal.
Ce processus se dirige vers l’avant et le dehors
pour s’articuler avec l’incisure lacrymale du bord
médial de la face orbitaire du corps du maxillaire,
et délimitant ainsi l’ostium supérieur du canal
lacrymonasal.

Conduit lacrymonasal
Le sac lacrymal mesure de 12 à 15 mm de longueur.
Canalicule lacrymal
Situé dans la fosse formée par l’os lacrymal, le pro-
Sac lacrymal
cessus frontal du maxillaire et le fascia lacrymal, il se
Fig. 11.3. Sac lacrymal. prolonge caudalement dans le canal lacrymonasal. De
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition. surcroît, la membrane muqueuse qui le tapisse conti-
nue celle de la conjonctive de l’œil par les canaux
lacrymaux, et celle de la cavité nasale par le canal
dehors et présente un sillon sur toute sa hauteur, le
lacrymonasal.
sillon lacrymonasal. Ce sillon abrite le sac lacrymal En superficie, le sac lacrymal est recouvert par une
(figure 11.3). Elle consiste en deux parties : extension du périoste orbitaire, le fascia lacrymal, et le
tVOF QBSUJF TVQÏSJFVSF RVJ BQQBSUJFOU Ë MB QBSPJ ligament palpébral médial. Sa face profonde est croi-
médiale de l’orbite ; elle comporte un sillon com- sée par la partie lacrymale du muscle orbiculaire de
plété en avant par le Un sillon lacrymonasal creusé l’œil qui s’insère sur la crête lacrymale postérieure de
sur la face latérale du processus frontal du maxil- l’os lacrymal. En fait, ce muscle se fixe sur le pourtour
laire. Ici, l’os lacrymal associé au processus frontal orbitaire, avec des insertions sur l’os frontal, le proces-
du maxillaire forme la fosse du sac lacrymal ; sus frontal du maxillaire et l’os lacrymal (Voir Chapitre
tVOFQBSUJFJOGÏSJFVSFPáMFTJMMPOMBDSZNPOBTBMEF 9, figure 9.4). Ainsi, quand il se contracte, comme
lorsqu’on cligne des yeux, une compression du sac
l’os lacrymal répond à un sillon analogue creusé
lacrymal se produit, ce qui expulse les sécrétions dans
sur la face nasale du maxillaire pour former avec
le canal lacrymonasal et les draine dans le méat inférieur
lui le canal lacrymonasal. Ce canal lacrymonasal de la cavité nasale [2].
se prolonge caudalement pour se drainer dans le La dacryosténose est une obstruction congénitale du
méat nasal inférieur. canal lacrymonasal qui résulte d’une anomalie dans le
système du drainage lacrymal ou d’une infection. Elle
Portion postérieure est souvent associée à une dysfonction des os qui for-
ment le canal osseux qui abrite le canal lacrymonasal,
Cette portion de la face latérale est plus large que c’est-à-dire le maxillaire, l’os lacrymal et le cornet nasal
la précédente. Sa surface lisse regarde en dehors. inférieur. Typiquement, nous trouvons une compression
Elle consiste en deux parties comme la portion de l’os frontal en direction des os de la face, et(ou) un
précédente : strain vertical inférieur de la synchondrose sphénoba-
tVOF QBSUJF TVQÏSJFVSF  PSCJUBJSF  RVJ QSPMPOHF FO silaire. Les dysfonctions des os frontaux, maxillaires et
avant la lame orbitaire de l’os ethmoïde et participe lacrymaux restreignent le drainage des sécrétions du
à la constitution de la paroi médiale de l’orbite ; canal lacrymonasal. La physiologie du muscle orbicu-
tVOFQBSUJFJOGÏSJFVSF NBYJMMBJSF FOSBQQPSUBWFD laire de l’œil peut aussi être affectée par modification
des rapports entre ses points d’insertion et donc ses
la face nasale du corps de l’os maxillaire, dont elle
bras de levier.
comble parfois une partie du hiatus maxillaire.
Chapitre 11. Os lacrymal 165

Face médiale Bord supérieur


La face médiale de l’os lacrymal est la face Le bord supérieur irrégulier s’articule avec le bord
nasale et elle est recouverte par la muqueuse de inférieur du processus nasal de l’os frontal au
la cavité nasale. Une rainure verticale qui cor- niveau de la suture frontolacrymale.
respond à la crête lacrymale postérieure de la
face latérale la divise en deux parties (figures
11. 4 et 11.5) : Bord inférieur
tVOFQBSUJFBOUÏSJFVSFDPOWFYFRVJDPSSFTQPOEË
Le bord inférieur s’articule en avant avec le bord
la gouttière de la face latérale ;
supérieur du processus lacrymal du cornet nasal
tVOF QBSUJF QPTUÏSJFVSF  QMVT MBSHF EPOU MB QPS-
inférieur. En arrière du sillon lacrymal, il s’arti-
tion inférieure répond au méat nasal moyen
cule avec le bord médial de la face orbitaire de l’os
et la portion supérieure s’articule avec la face
maxillaire.
antérieure du labyrinthe ethmoïdal. Des cellu-
les pneumatisées ethmoïdolacrymales peuvent
exister. Notez que le bord supérieur de l’os lacrymal
n’est pas à la même hauteur que le bord supé-
rieur de la lame orbitaire de l’os ethmoïde, et
que le bord supérieur du processus frontal de
l’os maxillaire (figure 11.6). L’échancrure ainsi
délimitée s’articule avec le processus nasal (apo-
Face nasale
physe orbitaire interne) de l’os frontal. Pendant
Articulation avec
la grossesse, l’accouchement, ou toute autre
le maxillaire
circonstance dans laquelle l’os frontal subit
une compression exagérée, les forces peuvent
se concentrer sur ce pilier médial avec comme
Processus articulaire conséquence une dysfonction de l’os lacrymal.
avec le processus lacrymal du
cornet nasal inférieur
Fig. 11.4. Os lacrymal droit : face médiale.
D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy.
Bord antérieur
Le bord antérieur s’articule avec le bord postérieur
du processus frontal de l’os maxillaire et, dans sa
partie inférieure, à la lèvre antérieure du sillon
lacrymonasal de la face nasale du maxillaire.

Fig. 11.6. Cavité orbitaire.


Fig. 11.5. Os lacrymal gauche : face médiale. D’après Olver J, Colour Atlas of Lacrimal Surgery.
166 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Bord postérieur moins vers l’avant et la dimension transversale des


cavités nasales diminue.
Le bord postérieur s’articule avec le bord antérieur
de la lame orbitaire de l’os ethmoïde ; au-dessous
du plancher orbitaire, ce bord s’articule avec la Torsion
lunule lacrymale du maxillaire qui contribue à fer-
mer le sillon lacrymal. Lors du mouvement de torsion de la SSB, l’os
lacrymal se comporte normalement comme la face
latérale, orbitaire du labyrinthe ethmoïdal et la face
Mouvement craniosacral latérale du processus frontal de l’os maxillaire. Du
côté de la torsion, i.e.EVDÙUÏPáMBHSBOEFBJMFEV
sphénoïde s’est déplacée vers le haut, l’os lacrymal
Flexion-extension crânienne démontre des mouvements comparables à ceux
Comme tous les os pairs, l’os lacrymal démontre décrits lors de la rotation externe. Inversement,
un mouvement de rotation externe pendant la il présente des mouvements comparables à ceux
phase d’inspiration crânienne associée à la flexion décrits lors de la rotation interne du côté opposé
de la synchondrose sphénobasilaire (SSB). Le à la torsion.
mouvement résulte de la combinaison des dépla-
cements dans les trois plans de l’espace.
Sidebending-rotation
Dans le plan sagittal, les os lacrymaux font une
rotation postérieure, comme les faces latérales, Pendant le mouvement de sidebending-rotation
orbitaires des labyrinthes ethmoïdaux et les faces de la SSB, comme pendant le mouvement de tor-
latérales des processus frontaux des os maxillaires. sion, l’os lacrymal se déplace comme la face laté-
Le bord antérieur des os lacrymaux se déplace vers rale, orbitaire du labyrinthe ethmoïdal et la face
le haut, le bord postérieur vers le bas. Dans le plan latérale du processus frontal de l’os maxillaire. De
coronal, les os lacrymaux s’écartent l’un de l’autre fait, du côté du sidebending-rotation i.e. du côté
et le mouvement est plus grand au niveau de leur PáMBHSBOEFBJMFEVTQIÏOPÕEFTFTUEÏQMBDÏFWFSTMF
bord inférieur. bas, l’os lacrymal effectue des déplacements com-
Dans le plan transversal, les os lacrymaux démon- parables à ceux décrits lors de la rotation interne.
USFOUVOEÏQMBDFNFOUPáMBGBDFMBUÏSBMFPSCJUBJSF Inversement, il présente des déplacements compa-
s’oriente vers l’avant et le dehors. Les bords pos- rables à ceux décrits lors de la rotation externe du
térieurs présentent le plus grand déplacement. Il côté opposé au sidebending-rotation.
en résulte une frontalisation des os lacrymaux. Ils
suivent en cela le déplacement des lèvres de l’in-
cisure ethmoïdale de l’os frontal, et contribuent Palpation pour la structure
à l’augmentation de la dimension transversale des
cavités nasales. La palpation pour la structure n’est pas pratiquée.
Lors du déplacement en rotation interne pendant
la phase d’expiration crânienne associée à l’exten-
sion de la SSB, les mouvements sont en direction Palpation pour la fonction
opposée. Dans le plan sagittal, les os lacrymaux
GPOU VOF SPUBUJPO BOUÏSJFVSF Pá MFVS CPSE BOUÏ- Comme pour l’os ethmoïde, la palpation pour la
rieur se déplace vers le bas et le bord postérieur fonction de l’os lacrymal repose sur la connais-
vers le haut. Dans le plan coronal, les os lacrymaux sance anatomique, car elle est pratiquée par l’in-
se rapprochent l’un de l’autre avec un plus grand termédiaire des os voisins, généralement les os
mouvement au niveau de leur bord inférieur. Dans nasaux. La palpation pour la fonction de l’os
le plan transversal, les os lacrymaux se sagittalisent ; lacrymal consiste en tests d’écoute et en tests de
la face latérale orbitaire regarde plus latéralement, mobilité.
Chapitre 11. Os lacrymal 167

Le sujet en position de décubitus dorsal, le prati- du mouvement, des asymétries, comme cela pour-
cien assis à la tête du sujet ou sur le côté, à hau- rait être le cas avec un mouvement de torsion ou
teur de la tête. Placez la pulpe du pouce et de de sidebending-rotation de la SSB ?
l’index d’une main de chaque côté de la racine du S’il existe une restriction de la motilité inhérente,
nez, sur les os nasaux. Très délicatement dépla- définissez la ou les structure(s) anatomique(s)
cez le bout des doigts en direction postérieure. auxquelles se rattache cette restriction. Bien sou-
Visualisez les os nasaux, puis en arrière des os vent, la normalisation de l’os frontal est nécessaire
nasaux les processus frontaux des os maxillaire, pour améliorer la fonction de l’os lacrymal.
puis les os lacrymaux.
Percevez-vous un mouvement ? Avez-vous un Références
mouvement de rotation externe et de rotation
[1] Cruveilhier J. Traité d’anatomie descriptive. 5e éd.
interne dans les trois plans de l’espace ? L’inspiration Paris : Librairie de la Faculté de Médecine ; 1871.
et l’expiration crâniennes sont-elles de quantité et [2] Williams PL, Ed. Gray’s Anatomy. 38th ed. Edinburgh :
de qualité satisfaisantes ? Sentez-vous des restrictions Churchill Livingstone ; 1995.
Chapitre 12
Os nasal

Os pair, l’os nasal (os propre du nez) est situé en Ostéogenèse


avant du processus frontal de l’os maxillaire, et au-
dessous de la partie nasale de l’os frontal (figure L’os nasal se développe à la 8e semaine de gesta-
12.1). Les deux os nasaux se rejoignent au niveau tion, à partir d’un seul point d’ostéogenèse qui
de la ligne médiane et participent ainsi à la constitu- apparaît dans le tissu membraneux situé autour
tion de la charpente osseuse du nez. Ils contribuent de la partie antérieure cartilagineuse de la capsule
aussi à la paroi supérieure de la cavité nasale. nasale.

Processus frontal de l’os maxillaire

Os lacrymal
Os frontal
Lame criblée
Cornet supérieur
Sinus frontal Récessus sphéno-ethmoïdal

Cornet moyen

Os nasal
Partie basilaire
de l’os occipital

Foramen sphénopalatin
Lames médiale et latérale du processus ptérygoïde
de l’os sphénoïde
Hamulus ptérygoïdien de l’os sphénoïde
Lame perpendiculaire de l’os palatin

Canal incisif Processus unciné de l’os ethmoïde


Cornet inférieur
Petit cartilage Processus palatin de l’os maxillaire
alaire
Cartilage latéral

Grand cartilage alaire


Fig. 12.1. Os nasal.
D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy.

Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne


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170 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

À l’échographie du 2e trimestre de la grossesse, l’épais-


seur du pli nuchal est considéré comme un facteur de
risque pour la trisomie 21. Plus récemment, l’hypoplasie
de l’os nasal à la même période de gestation est exami-
née comme un facteur supplémentaire [1, 2].

Description
De dimension et d’inclinaison très variables, il a
grossièrement la forme d’un quadrilatère. On lui
décrit deux faces, antérieure et postérieure et qua-
tre bords : supérieur, inferieur, antéromédial et
postérolatéral.

Face antérieure
La face antérieure de l’os nasal est la face superfi- Fig. 12.2. Os nasal droit : face antérieure.
cielle. Elle regarde en avant, en haut et en dehors
(figure 12.2). Légèrement concave de haut en bas,
et convexe d’avant en arrière, elle est plus large à sa nez et se termine dans la peau de la région inter-
partie inferieure qu’à sa partie supérieure. Le mus- sourcillère. Il abaisse les téguments de la région
cle procérus (muscle pyramidal du nez) s’insère dans intersourcillière.
la moitié médiale de la partie inférieure de cette
face. Il s’insère aussi sur les cartilages latéraux du
Face postérieure
Les fractures des os du nez sont parmi les fractures les
plus fréquentes des os de la face. Elles doivent être trai-
La face postérieure est la face profonde
tées avec attention pour éviter toute séquelle esthétique ou (figure 12.3). Sa partie la plus supérieure répond
fonctionnelle qui nécessiterait ensuite une rhinoplastie. à l’épine nasale de l’os frontal. Sa partie inférieure,
En fait, les os nasaux sont des os relativement fragiles car
ils s’appuient en arrière et en dehors sur des structures
osseuses compactes. En arrière, c’est l’échancrure nasale
de l’os frontal et l’épine nasale très épaisse. En dehors,
ce sont les processus frontaux des maxillaires, zones
de résistance qui participent à la constitution des piliers
canins. Les lésions nasales peuvent affecter le squelette
nasal tout autant que les structures de soutien [3].
Depuis l’Antiquité (1 600 av. J.-C.), des pratiques de
repositionnement des os nasaux sont décrites, comme
par exemple l’insertion dans les cavités nasales de
tampons de lin imbibés de graisse et de miel. En rai-
son des blessures fréquentes qui accompagnent les
activités athlétiques de l’époque, Hippocrate (500 av.
J.-C.) applique aussi ces pratiques. Anecdotiquement,
il laisse des descriptions détaillées des traitements pour
contusions et traumatismes de la face [4]. Plus tard, un
médecin byzantin, Paul d’Aegina (625–690) adopte ces
principes et définit les bases de la rhinologie [5].
Fig. 12.3. Os nasal droit : face postérieure.
Chapitre 12. Os nasal 171

constitue la partie antérieure du toit de la cavité tMBQBSUJFTVQÏSJFVSF MFEPSTVN TBQQVJFTVSMFT


nasale et la muqueuse olfactive la recouvre. Le os propres du nez ;
rameau nasal externe (nerf nasolobaire) du nerf tMB QBSUJF NPZFOOF DPÕODJEF BWFD MB DIBSQFOUF
ethmoïdal antérieur (nerf nasal interne) chemine cartilagineuse ;
sur la partie inférieure de cette face. tMBQBSUJFJOGÏSJFVSF MBQPJOUFEVOF[ FTUMBQPS-
tion souple et mobile.
La charpente cartilagineuse consiste en trois car-
Bords tilages principaux, et quelques cartilages acces-
Le bord supérieur est court, épais et dentelé. Il soires. Les cartilages principaux sont le cartilage
s’articule avec le bord nasal de l’os frontal pour septal, les cartilages latéraux et les cartilages des
former la suture frontonasale. ailes du nez (alaires).
Le bord inférieur, plus long, s’articule avec les Le cartilage septal (cartilage de la cloison) est une
cartilages du nez. Il situe la limite supérieure de lame cartilagineuse verticale et médiane, grossiè-
l’orifice piriforme (orifice antérieur des fosses rement quadrilatère, placée en avant de la lame
nasales). perpendiculaire de l’os ethmoïde et du vomer
(figure 12.4). À sa partie la plus supérieure, son
Le bord antérieur s’articule avec le bord antérieur
bord antérosupérieur s’articule avec la partie infé-
de l’os nasal voisin pour former la suture interna-
romédiale des os nasaux. Au-dessous de cette
sale. Il est épais et taillé en biseau aux dépens de la
union, le cartilage septal est placé entre les bords
face profonde, de telle sorte que le rapprochement
antérieurs des deux cartilages latéraux et, de fait,
des deux os nasaux forme un sillon où logent
se trouve aussi en rapport avec la peau jusqu’au
l’épine nasale de l’os frontal à la partie supérieure
lobule du nez (figure 12.5). Le bord postérosu-
et le bord antérieur de la lame perpendiculaire
périeur s’articule avec le bord antéro-inférieur de
de l’os ethmoïde en dessous (Voir Chapitre 11,
la lame perpendiculaire de l’os ethmoïde, alors
figure 11.6).
que le bord postéro-inférieur du cartilage septal
Le bord postérieur est mince, plus long et légère- s’insinue entre les deux lames du bord antérieur
ment concave latéralement. Biseauté aux dépens du vomer avec lesquelles il s’unit. Plus en avant, il
de la face superficielle, i1 s’articule avec le bord s’appuie sur l’épine nasale antérieure.
antérieur du processus frontal du maxillaire pour
Les cartilages latéraux, de forme triangulaire,
former la suture nasomaxillaire.
sont situés de part et d’autre de la ligne médiane
(figure 12.5). Ils façonnent les faces latérales
du nez au-dessus des ailes et au-dessous des os
Le point le plus médial du bord supérieur de nasaux. En avant, ils fusionnent plus ou moins
l’os nasal est le nasion. Il est situé au croise- avec le bord antérosupérieur du cartilage septal.
ment des sutures métopique, internasale et De chaque côté, une lame fibreuse sépare leur
frontonasale. Ce point craniométrique est très bord inférieur des cartilages alaires.
fréquemment utilisé dans toutes les études
céphalométriques de la face. Chaque narine est galbée latéralement par un car-
tilage alaire. Ce sont de fines lamelles osseuses,
extrêmement souples, qui par leur forme recour-
bée modèlent les orifices narinaires. Des cartilages
Cartilages nasaux accessoires comblent les intervalles laissés libres
entre les cartilages alaires et les cartilages latéraux.
Le nez apparaît comme une pyramide triangulaire, L’ensemble de ces cartilages est soutenu par la
ostéocartilagineuse, d’aspect extrêmement variable membrane fibreuse du nez, en continuité avec le
[6], où le sommet correspond à la racine du nez et périoste des os et le périchondre des cartilages [7].
la base aux deux orifices narinaires. Généralement, Normalement planes, les surfaces du cartilage sep-
on divise la structure du nez en trois parties : tal peuvent être déviées d’un côté ou de l’autre.
172 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Épine nasale de l’os frontal


Os frontal
Crista galli
Lame perpendiculaire de l’os ehtmoïde

Sinus sphénoïdal
Fosse hypophysaire Os nasal

Partie basilaire de l’os occipital

Vomer

Lames médiale
et latérale du processus ptérygoïde de l’os sphénoïde

Crête nasale de l’os palatin


Foramen petit palatin
Foramen grand palatin
Lame horizontale de l’os palatin
Cartilage septal
Crête nasale de l’os maxillaire
Crête incisive de l’os maxillaire
Fig. 12.4. Cartilage septal.
D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy.

Os nasal
Lame orbitaire de l’ethmoïde

Os lacrymal
Sillon lacrymonasal
Processus frontal
de l’os maxillaire
Processus latéral
du cartilage septal
Bord supérieur
du cartilage septal
Grand
cartilage alaire

Cartilage septal
Cartilages alaires
Narine accessoires
Fig. 12.5. Cartilages nasaux.
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students,1st edition.
Chapitre 12. Os nasal 173

Il en résulte une concavité du cartilage d’un présentent le plus grand déplacement. De fait,
côté et une convexité de l’autre. C’est la dévia- les os nasaux se frontalisent. Ils suivent en cela le
tion de la cloison. Dans les cas extrêmes, du côté déplacement des branches qui forment le V du
de la convexité, la surface du cartilage septal se bord nasal de l’os frontal. Ce déplacement contri-
rapproche excessivement de la paroi latérale de la bue à l’augmentation de la dimension transversale
cavité nasale et du cornet inférieur, ce qui entrave des cavités nasales.
le flux aérien. Parfois, cela explique la perception Pendant le déplacement en rotation interne asso-
d’une obstruction nasale. De surcroît, la déviation cié à la phase d’expiration crânienne et à l’exten-
du septum nasal s’associe à une diminution de la sion de la SSB, les mouvements sont en direction
clairance mucociliaire du côté de la concavité du contraire. Dans le plan sagittal, les os nasaux font
septum. En effet, de ce côté, la muqueuse est atro- une rotation antérieure : leur bord antérieur se
phiée et l’inflammation plus importante [8]. dirige vers le bas et le bord postérieur vers le haut.
La déviation du cartilage septal peut s’inscrire dans Dans le plan coronal, les os nasaux se rapprochent
un tableau plus global où l’ensemble des structu- l’un de l’autre et le mouvement est plus important
res du nez sont affectées. De fait, le nez est dévié ; au niveau de leur bord inférieur. Dans le plan trans-
on le nomme aussi nez crochu ou nez scoliotique. versal, les os nasaux se sagittalisent ; la face latérale
Plusieurs schémas lésionnels sont possibles où se orbitaire regarde plus latéralement et la dimension
produisent soit une angulation entre les os nasaux transversale des cavités nasales diminue.
et les cartilages, soit une courbure des cartilages,
soit une déviation des os nasaux et des cartilages
dans la même direction [9]. Dans les cas sévères, Torsion
une septoplastie peut être nécessaire.
Pendant le mouvement de torsion de la SSB, l’os
nasal se déplace d’une manière similaire au mou-
vement de l’os lacrymal, de la face latérale du laby-
Mouvement craniosacral rinthe ethmoïdal et de la face latérale du processus
frontal de l’os maxillaire. Du côté où la grande aile
Flexion-extension crânienne de l’os sphénoïde s’est déplacée vers le haut, ce
qui définit le côté de la torsion, l’os nasal présente
De la même manière que les autres os pairs, l’os des mouvements comparables à ceux décrits lors
nasal démontre un mouvement de rotation externe de la rotation externe. Inversement, des mouve-
pendant la phase d’inspiration crânienne associée à la ments comparables à ceux décrits lors de la rota-
flexion de la synchondrose sphénobasilaire (SSB), et tion interne s’observent du côté opposé.
le mouvement résulte de la combinaison des dépla-
cements dans les trois plans de l’espace. Le mouve-
ment est très similaire à celui de l’os lacrymal. Sidebending-rotation
Dans le plan sagittal, les os nasaux font une rota- Pendant les mouvements de sidebending-rotation de
tion postérieure, comme les os lacrymaux, les la SSB, l’os nasal se déplace d’une manière identique
faces latérales, orbitaires des labyrinthes ethmoï- au déplacement de l’os lacrymal, de la face latérale
daux et les faces latérales des processus frontaux du labyrinthe ethmoïdal et de la face latérale du pro-
des os maxillaires. Le bord antérieur des os nasaux cessus frontal de l’os maxillaire. En conséquence, du
se déplace vers le haut, le bord postérieur vers le côté où la grande aile de l’os sphénoïde s’est dépla-
bas. Dans le plan coronal, les os nasaux s’éloignent cée vers le bas, ce qui définit le côté du sidebending-
l’un de l’autre et le mouvement est plus grand au rotation, l’os lacrymal accomplit des déplacements
niveau de leur bord inférieur. comparables à ceux décrits lors de la rotation interne.
Dans le plan transversal, les os nasaux manifes- Inversement, il effectue des déplacements compara-
tent un déplacement où la face latérale s’oriente bles à ceux décrits lors de la rotation externe du côté
vers l’avant et le dehors. Les bords postérieurs opposé au sidebending-rotation.
174 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Palpation pour la structure cartilages latéraux et les os nasaux. Si nécessaire,


procédez à la normalisation qui suit les principes
La palpation pour la structure des os nasaux est des procédures indirectes (fonctionnelles) et doit
très facile, car cet os est palpable sur toute sa face être réalisée avec la plus grande finesse.
antérieure. Promenez délicatement la pulpe de vos Fréquemment, la suture frontonasale est dysfonc-
index sur la face antérieure des os nasaux, notez tionnelle et sa normalisation est souhaitable pour
toute modification de la texture tissulaire. Par la une fonction satisfaisante des cavités nasales et du
palpation, observez leur position dans l’espace et frontal. De plus, chez le jeune enfant, elle contri-
notez toute asymétrie. De chaque côté, essayez de bue à la croissance harmonieuse des structures du
définir les quatre bords de l’os nasal et constatez massif facial [10].
toute saillie ou aspérité qui signale une dysfonc-
tion de la suture correspondante. Références
Palpez tout aussi délicatement les cartilages laté- [1] Wapner RJ. Nuchal fold and nasal bone : how
raux et les cartilages des ailes du nez. Notez toute should we use them in Down syndrome screening ?
Am J Obstet Gynecol 2008 ; 199 : 213–4.
asymétrie ou déviation latérale. Palpez le bord [2] Odibo AO, Sehdev HM, Gerkowicz S, Stamilio
antérosupérieur du cartilage septal au-dessous des DM, Macones GA. Comparison of the efficiency
os du nez et notez son alignement. of second-trimester nasal bone hypoplasia and
increased nuchal fold in Down syndrome screening.
Am J Obstet Gynecol 2008 ; 199 : 281–5.
[3] Barnabé D, Briche T, Lepage P, Rondet P, Gouteyron
Palpation pour la fonction M, Kossowski JF. Fractures nasales. Encycl Méd
Chir (Editions Scientifiques et Médicales Elsevier
La palpation pour la fonction de l’os nasal fait SAS, Paris). Oto-rhino-laryngologie, 2–85-A-10
2002 ; 11p.
suite à la palpation pour la structure. Elle consiste [4] Lascaratos JG, Segas JV, Trompoukis CC,
en tests d’écoute et en tests de mobilité. Assimakopoulos DA. From the roots of rhinology :
Le sujet en position de décubitus dorsal, le praticien the reconstruction of nasal injuries by Hippocrates.
Ann Otol Rhinol Laryngol 2003 ; 112 : 159–62.
assis à la tête du sujet. De chaque côté, placez la pulpe
[5] Skoulakis CE, Manios AG, Theos EA, Papadakis
de l’index sur l’os nasal, le doigt orienté en direction CE, Stavroulaki PS. Treatment of nasal fractures
caudale. Procédez à un test d’écoute : essayez de per- by Paul of Aegina. Otolaryngol Head Neck Surg
cevoir la motilité inhérente des os nasaux. Existe- 2008 ; 138 : 279–82.
t-il un mouvement ? Sentez-vous le mouvement de [6] Miles BA, Petrisor D, Kao H, Finn RA, Throckmorton GS.
Anatomical variation of the nasal septum : analysis
rotation externe et de rotation interne dans les trois
of 57 cadaver specimens. Otolaryngol Head Neck
plans de l’espace. Présente-t-il la même quantité et Surg 2007 ; 136 : 362–8.
la même qualité des deux côtés ? [7] Rouvière H, Delmas A. Anatomie humaine. 15e éd.
S’il existe des restrictions de motilité, définissez Paris : Masson ; 2002.
[8] Jang YJ, Myong NH, Park KH, Koo TW, Kim HG.
la ou les structure(s) anatomique(s) auxquelles Mucociliary transport and histologic characteris-
se rattache cette restriction. Si cela est nécessaire, tics of the mucosa of deviated nasal septum. Arch
précisez les dysfonctions par des tests de mobilité Otolaryngol Head Neck Surg 2002 ; 128 : 421–4.
plus spécifiques aux sutures frontonasale, naso- [9] Jang YJ, Wang JH, Lee BJ. Classification of the
maxillaire et internasale. deviated nose and its treatment. Arch Otolaryngol
Head Neck Surg 2008 ; 134 : 311–5.
Procédez aux tests d’écoute entre les os nasaux et [10] Sergueef N. Ostéopathie pédiatrique. Paris :
le cartilage septal. Évaluez les rapports entre les Elsevier ; 2007. p. 409.
Chapitre 13
Cornet nasal inférieur

Os pair, le cornet nasal inférieur (os turbinatum) Articulation avec Articulation


l’os lacrymal avec l’os ethmoïde
doit son nom à sa forme enroulée sur elle-même.
Il est localisé à la partie inférieure de la paroi laté-
Articulation Articulation
rale des cavités nasales. avec avec l’os
le maxillaire palatin

Ostéogenèse
Bord inférieur
Comme l’os ethmoïde, les cornets nasaux inférieurs Fig. 13.1. Cornet nasal inférieur droit : face médiale.
dérivent des bords inférieurs des parois latérales D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy.
des capsules nasales cartilagineuses. Chaque cor-
net se développe à partir d’un seul point d’ossifica-
tion qui apparaît au 3e mois de la vie intra-utérine.

Description
Bien que complètement formé de tissu osseux
compact, le cornet nasal inférieur consiste en une
lamelle osseuse très mince plus ou moins triangu-
laire, recourbée sur elle-même et fixée à la paroi
latérale des cavités nasales par son bord supérieur.
Son plus grand diamètre est antéropostérieur. Il
Fig. 13.2. Cornet nasal inférieur gauche : face médiale.
présente deux faces, médiale et latérale, et deux
bords, supérieur et inférieur.
Face latérale
Face médiale Plus ou moins concave en dehors, selon le degré
Convexe, la face médiale regarde la cloison des d’enroulement du cornet, la face latérale limite
cavités nasales (figures 13.1 et 13.2). Une crête en dedans le méat nasal inférieur. C’est dans ce
antéropostérieure inconstante démarque une méat, à sa partie antérosupérieure, que se draine le
partie supérieure lisse d’une partie inférieure plus canal lacrymonasal (figures 13.3 et 13.4).
rugueuse.
La convexité du cornet nasal inférieur varie d’un Bord supérieur
sujet à l’autre et chez le même sujet entre les deux
côtés. Lorsque cette convexité est très marquée, le Convexe dans le sens antéropostérieur, le bord
cornet peut contacter la cloison des cavités nasales. supérieur est irrégulier. C’est le bord articulaire

Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne


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176 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Processus lacrymal Articulation


Processus ethmoïdal avec le maxillaire

Articulation
avec l’os palatin

Processus maxillaire
Bord inférieur

Fig. 13.3. Cornet nasal inférieur droit : face latérale.


D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy.

Fig. 13.4. Cornet nasal inférieur gauche : face latérale.


du cornet nasal inférieur. D’avant en arrière, il
présente :
tFO BWBOU  VO CPSE NJODF  SVHVFVY  UBJMMÏ FO (figure 13.5). La face médiale du cornet est lisse ;
biseau aux dépens de la face médiale qui s’arti- elle participe à la constitution de la paroi latérale
cule avec la crête conchale (crête turbinale infé- du méat nasal inférieur. En arrière, le processus
rieure) de l’os maxillaire ; maxillaire du cornet s’articule avec le processus
tBVDFOUSF MFTEJWFSTQSPDFTTVTMBDSZNBM NBYJM- maxillaire de l’os palatin.
laire et ethmoïdal ; Processus ethmoïdal
tFO BSSJÒSF  VO CPSE BVTTJ NJODF  SVHVFVY FU
taillé en biseau aux dépens de la face médiale qui C’est le plus postérieur des trois processus. Il est
s’articule avec la crête conchale (crête turbinale fragile, assez plat et s’articule à sa partie supé-
inférieure) de l’os palatin. rieure avec le prolongement inférieur du proces-
sus unciné de l’os ethmoïde. Il est habituellement
Processus lacrymal cassé sur les spécimens osseux.

C’est le plus antérieur des trois processus. Il a la


forme d’une lamelle osseuse de forme grossière-
Bord inférieur
ment quadrilatère et concave en dehors. Le bord inférieur est le bord libre, convexe vers
Le processus lacrymal participe à la constitution le bas, épais et rugueux. Un espace plus ou moins
du segment inférieur du canal lacrymonasal : important le sépare du plancher des cavités nasa-
tTB GBDF MBUÏSBMF GBÎPOOF MF DBOBM FO SFHBSE EV les, selon les sujets.
sillon lacrymonasal de l’os maxillaire ;
tTPOCPSETVQÏSJFVSTBSUJDVMFBWFDMFCPSEJOGÏ-
Plusieurs facteurs sont à l’origine de la perception d’une
rieur de l’os lacrymal ;
obstruction nasale. Parmi ceux-là figurent l’hypertrophie
tTFT CPSET BOUÏSJFVS FU QPTUÏSJFVS TBSUJDVMFOU de la muqueuse qui recouvre les cornets, en particu-
avec les deux lèvres du sillon lacrymonasal de lier celle du cornet nasal inférieur, associée aux rhinites
l’os maxillaire. allergiques ou non allergiques (vasomotrices) [2].
En fait, l’épithélium respiratoire qui tapisse les cavités
Processus maxillaire nasales, les cornets et en particulier le cornet nasal infé-
rieur, se particularise par la présence de cellules ciliées
C’est une lame osseuse qui à sa naissance sur le
et de cellules mucipares. Grâce aux mouvements coor-
bord supérieur du cornet est assez large. Bertin donnés des cils des cellules épithéliales respiratoires,
comparaît sa forme triangulaire à l’oreille d’un les corps étrangers sont piégés par ce tapis mucociliaire
chien et la nommait apophyse auriculaire [1]. et sont expulsés des fosses nasales. Un balayage de
Recourbée vers le dehors, elle s’encastre dans le l’avant vers l’arrière déplace le mucus en direction du
hiatus maxillaire dont elle bouche toute la partie rhinopharynx et de l’oropharynx où il est périodique-
située au-dessous du bord supérieur du cornet. ment avalé [3]. Toute anomalie morphologique ou fonc-
Ainsi, la face latérale du cornet participe à la for- tionnelle de la ciliature ou de la composition du mucus
perturbe cette fonction. Les dysfonctions somatiques
mation de la paroi médiale du sinus maxillaire
Chapitre 13. Cornet nasal inférieur 177

Processus frontal de l’os maxillaire

Os lacrymal
Os frontal
Lame criblée
Cornet supérieur
Sinus frontal Récessus sphéno-ethmoïdal

Cornet moyen

Os nasal
Partie basilaire
de l’os occipital

Foramen sphénopalatin
Lames médiale et latérale du processus ptérygoïde
de l’os sphénoïde
Hamulus ptérygoïdien de l’os sphénoïde
Lame perpendiculaire de l’os palatin

Canal incisif Processus unciné de l’os ethmoïde


Cornet inférieur
Petit cartilage Processus palatin de l’os maxillaire
alaire

Cartilage latéral

Grand cartilage alaire


Fig. 13.5. Cornet nasal inférieur droit.
D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy.

[5] (« Regardez les cornets sur le côté du nez tels


craniofaciales, mais aussi thoracique et cervicale supé-
rieures, contribuent à ce déséquilibre et doivent être
qu’ils sont chez le sujet vivant, s’enroulant et se
normalisées [4]. déroulant pendant l’inspiration et l’expiration. »).
Une correction chirurgicale est parfois proposée qui Les cornets sont des structures paires. À ce titre,
consiste soit en une turbinectomie (aussi nommée leur mouvement est nommé rotation externe pen-
conchotomie) avec résection turbinale, soit en une turbi- dant la flexion crânienne et l’inspiration primaire ;
noplastie avec modelage turbinal. il est nommé rotation interne pendant l’extension
crânienne et l’expiration primaire.

Mouvement craniosacral
Torsion
Flexion-extension crânienne
Du côté où la grande aile de l’os sphénoïde s’est
Selon Sutherland : “See the turbinates on the side déplacée vers le haut, c’est-à-dire du côté de la tor-
of the nose as they are in the living body, curling sion de la synchondrose sphénobasilaire (SSB), le
and uncurling during inhalation and exhalation.” cornet nasal inférieur démontre des mouvements
178 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

similaires à ceux décrits pour la rotation externe. Palpation pour la fonction


Inversement, des mouvements semblables à ceux
exposés pour la rotation interne s’observent du Habituellement, la palpation des cornets pour la
côté opposé. fonction s’intègre dans une approche plus globale
des cavités nasales, dont les cornets constituent par-
Sidebending-rotation tiellement la face latérale. Les principes habituels
de l’écoute, de la visualisation mentale des struc-
Du côté où la grande aile de l’os sphénoïde s’est tures et de l’appréciation de la motilité inhérente
déplacée vers le bas, c’est-à-dire du côté du side- sont appliqués pour les tests et les normalisations.
bending-rotation, le cornet nasal inférieur effectue
des déplacements comparables aux déplacements Références
décrits pour la rotation interne. Inversement, il [1] Cruveilhier J. Traité d’anatomie descriptive. 5e éd
réalise des déplacements équivalents aux dépla- Paris : Librairie de la Faculté de Médecine ; 1871.
cements décrits pour la rotation externe du côté [2] Berger G, Gass S, Ophir D. The histopathology of
the hypertrophic inferior turbinate. Arch Otolaryngol
opposé au mouvement de sidebending-rotation.
Head Neck Surg 2006 ; 132 : 588–94.
[3] Sergueef N. Ostéopathie pédiatrique. Paris : Elsevier ;
2007. p. 309.
Palpation pour la structure [4] Sergueef N. Ostéopathie pédiatrique. Paris : Elsevier ;
2007. p. 317.
[5] Sutherland WG. Teachings in the science of Osteopathy.
La palpation des cornets pour la structure n’est Fort Worth, TX : Sutherland Cranial Teaching
pas pratiquée. Foundation, Inc. ; 1991. p. 105.
Chapitre 14
Vomer

Os impair et médian, le vomer (du latin vomer : soc Articulation avec l’os ethmoïde
Articulation
avec l’os
de charrue) est une lame osseuse verticale, mince sphénoïde
et aplatie qui forme la partie postéro-inférieure du Articulation avec
le cartilage septal
septum nasal.
Ailes

Ostéogenèse
Articulation avec les maxillaires et les os palatins
L’ébauche du septum nasal primordial prend Fig. 14.1. Vomer : face latérale gauche.
forme à partir d’une lame cartilagineuse. Une D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy.
partie de cette lame devient la lame perpendicu-
laire de l’os ethmoïde, et une autre portion, la
partie antéro-inférieure forme le cartilage septal
du nez. Au 2e mois de gestation, dans une cou-
che de tissu conjonctif située de part et d’autre
de cette lame primitive, deux points d’ostéoge-
nèse apparaissent à partir desquels se développe le
vomer. De ce fait, deux lames se développent, que
divise un cartilage médian. Au cours du dévelop-
pement, le cartilage médian disparaît et les deux
lames osseuses fusionnent. Toutefois, cette fusion Fig. 14.2. Vomer : face latérale droite.
est incomplète au niveau des bords antérieur et
supérieur du vomer [1, 2].
est concave. Occasionnellement, on observe une
angulation entre le vomer et la lame perpendicu-
Description laire de l’os ethmoïde.
De petits sillons vasculaires et nerveux parcourent
De forme quadrilatère, on lui décrit deux faces et les faces du vomer. L’un d’entre eux, plus marqué
quatre bords (figures 14.1 et 14.2). que les autres, suit le bord antérieur ; il abrite le
nerf nasopalatin.

Faces
Bords
Normalement, les faces du vomer sont planes.
Bord supérieur
Pour autant, il existe assez fréquemment une
déviation du vomer d’un côté ou de l’autre de la Épais, légèrement incliné en bas et en arrière, le
ligne médiane, de telle sorte que l’une des faces bord supérieur est parcouru sur toute sa longueur
est plus ou moins convexe, tandis que l’autre par un sillon limité par deux lamelles déjetées en
Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
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180 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Processus vaginal
de la lame ptérygoïdienne
médiale Canal vomérosphénoïdal
Canal palatovaginal Aile du vomer
Processus sphénoïdal Vomer
de l’os palatin

Fig. 14.4. Mouvement du vomer dans la flexion crânienne.


D’après Sergueef N, Ostéopathie pédiatrique.

la lame perpendiculaire de l’os ethmoïde pour


former la suture ethmoïdovomérienne. Il s’articule
Choanes
en bas avec le cartilage du septum septal (Voir
Cavité orale Chapitre 12, figure 12.4).
Lame horizontale
de l’os palatin Processus pyramidal Bord inférieur
Lame ptérygoïdienne de l’os palatin
médiale de l’os Horizontal, le bord inférieur repose sur toute sa
sphénoïde
longueur sur la crête nasale formée par l’union
Fig. 14.3. Vomer : vue postérieure.
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.
des processus palatins des maxillaires dans les
deux tiers antérieurs et des lames horizontales des
os palatins dans le tiers postérieur. En arrière, le
dehors, les ailes du vomer. La crête sphénoïdale bord inférieur touche l’épine nasale postérieure.
s’emboîte dans le sillon vomérien (figure 14.3). En avant, il s’appuie contre la crête incisive de la
Pour autant, elle ne descend pas jusqu’au fond crête nasale.
du sillon, et l’espace libre constitue un canal anté-
ropostérieur, le canal vomérosphénoïdal (canal Bord postérieur
sphénovomérien médian), qui donne passage à de
Mince et tranchant, ce bord est libre. Oblique en
petites veines.
bas et en avant, i1 sépare les orifices postérieurs de
De chaque côté, les ailes du vomer s’appli- la cavité nasale ou choanes.
quent sur toute la face inférieure du corps de
l’os sphénoïde jusqu’à la fissure comprise entre
le processus vaginal de l’aile médiale du pro- Mouvement craniosacral
cessus ptérygoïde et la face inférieure de l’os
sphénoïde. L’aile vomérienne comble cette fis-
sure et forme ainsi un minuscule canal vomé-
Flexion-extension crânienne
rovaginal (canal sphénovomérien latéral) où Le vomer est un os impair. Il présente donc des
cheminent des veinules et un rameau de l’artère mouvements de flexion pendant l’inspiration crâ-
sphénopalatine. nienne associée à la flexion de la synchondrose
sphénobasilaire (SSB), et des mouvements d’ex-
Bord antérieur tension pendant l’expiration crânienne associée à
C’est le bord le plus long. Incliné en bas et en l’extension de la SSB.
avant, épais, le bord antérieur du vomer est aussi Le mouvement de flexion-extension crânienne
parcouru sur toute sa longueur par un sillon. du vomer se réalise autour d’un axe transversal
Dans sa partie supérieure, ce sillon s’articule avec horizontal, perpendiculaire à la lame du vomer.
Chapitre 14. Vomer 181

Pendant la flexion crânienne, l’angle situé entre les Palpation pour la structure
bords antérieur et inférieur du vomer se déplace
vers le haut, alors que l’angle situé entre les bords La palpation du vomer pour la structure ne peut
supérieur et postérieur se déplace vers le bas. Le se faire directement. Toutefois, la palpation intra-
mouvement global du vomer ressemble à une rota- orale renseigne sur la position du bord inférieur
tion postérieure. Ainsi, le bord supérieur du vomer qui s’articule avec la crête nasale formée dans les
se déplace avec la crête sphénoïdale en direction deux tiers antérieurs du palais osseux par l’union
postéro-inférieure (figure 14.4). des processus palatins des maxillaires et dans le
Pendant l’extension crânienne, les mouvements tiers postérieur du palais par les lames horizontales
opposés se produisent. L’angle situé entre les des os palatins.
bords antérieur et inférieur du vomer se déplace Le sujet est en position de décubitus dorsal et le
vers le bas et l’angle situé entre les bords supérieur praticien est assis sur le côté de la table, à hauteur
et postérieur vers le haut. Globalement, le vomer de la tête. Demandez au sujet d’ouvrir la bouche
se déplace en rotation antérieure et le bord supé- confortablement. Introduisez la pulpe de l’in-
rieur du vomer s’oriente avec la crête sphénoïdale dex ou de l’auriculaire d’une main gantée dans
en direction antéro-supérieure. la cavité orale, orientez la pulpe du doigt vers
la surface palatine du palais osseux. D’avant en
arrière, promenez le doigt sur la suture palatine
Torsion intermaxillaire et notez toute proéminence. Une
proéminence exagérée au niveau de la suture,
Le vomer participe également aux mouvements
le « torus palatinus », signale une dysfonction
de torsion et de sidebending-rotation de la SSB.
vomérienne.
Placé sous l’os sphénoïde, le vomer en subit
directement l’influence et normalement il en suit
le déplacement. Dans la torsion, le sphénoïde
tourne autour d’un axe antéropostérieur qui relie
Palpation pour la fonction
le nasion à l’opisthion, et il s’incline du côté qui
par définition est le côté opposé à la torsion. La palpation du vomer pour la fonction fait
rationnellement suite à une anamnèse précise
et à l’observation pour identifier toute dysfonc-
tion somatique. Dans le cas du vomer, la palpa-
Sidebending-rotation tion pour la fonction repose spécialement sur la
Comme dans le mouvement de torsion, le connaissance anatomique, car elle est pratiquée
vomer subit aussi l’influence de l’os sphénoïde indirectement. Elle consiste en tests d’écoute et
dans le sidebending-rotation de la SSB. Pour en tests de mobilité.
chacune des deux composantes de mouvement Le sujet est en position de décubitus dorsal et le
du sidebending-rotation, il existe des axes de praticien est assis sur le côté de la table, à hau-
mouvement différents. Le sphénoïde tourne teur de la tête. Après avoir évalué la SSB, avec une
autour d’un axe antéropostérieur qui relie le attention particulière à l’os sphénoïde, demandez
nasion à l’opisthion et s’incline du côté qui par au sujet d’ouvrir la bouche en restant dans une
définition est le côté du mouvement de side- plage d’aisance. Introduisez la pulpe de l’index ou
bending-rotation. Simultanément, le sphénoïde de l’auriculaire d’une main gantée dans la cavité
tourne autour d’un axe vertical et avance d’un orale, et placez la pulpe du doigt au niveau du
côté et recule de l’autre. Généralement, dans le staurion, i.e. au croisement entre les sutures pala-
mouvement de sidebending-rotation, le vomer tine médiane et transverse. Procédez à une écoute.
suit les deux composantes de mouvement du Existe-t-il un mouvement ? L’inspiration et l’ex-
sphénoïde. piration crâniennes sont-elles présentes en qualité
182 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

et quantité satisfaisantes ? Normalement, pendant mouvements de torsion et de sidebending-rotation


la flexion de la SSB, ce point se déplace vers le peuvent être testés avec la même approche. Pour la
bas d’une manière concomitante au mouvement torsion, on incline le sphénoïde autour de son axe
de rotation antérieure du corps du sphénoïde. antéropostérieur. Pour le sidebending-rotation, on
Pendant l’extension, ce point se déplace vers le associe l’inclinaison du sphénoïde autour de son
haut. axe antéropostérieur à un mouvement de rotation
Un test de mobilité plus inductif peut être prati- autour de son axe vertical. Chaque fois, évaluez
qué en associant une sollicitation du mouvement la réponse du vomer. Définissez et normalisez les
des grandes ailes de l’os sphénoïde. Placez la main dysfonctions présentes.
céphalique en pont sur l’os frontal, de telle sorte
que la pulpe du pouce et du médius soit au niveau Références
des fosses temporales, en contact avec les grandes
[1] Williams PL, Ed. Gray’s Anatomy. 38th ed. Edinburgh :
ailes du sphénoïde. Sollicitez un mouvement de Churchill Livingstone ; 1995.
flexion, puis d’extension du sphénoïde à partir des [2] Rouvière H, Delmas A. Anatomie humaine. 15e éd.
grandes ailes, et écoutez la réponse du vomer. Les Paris : Masson ; 2002.
Chapitre 15
Mandibule

Os impair, médian et symétrique, la mandibule


des pédicules vasculo-nerveux mandibulaires. Au début
(maxillaire inférieur) constitue le squelette de la
du 3e mois, les premières ébauches des branches de
mâchoire inférieure. C’est un os mobile situé à la la mandibule se dessinent à la partie postérolatérale
partie inférieure de la face, sur lequel s’attachent des parties horizontales du corps, tout d’abord par une
de nombreux muscles, en particulier les muscles ossification périostée. Puis, entre la fin du 3e mois et le
masticateurs. début 4e mois, apparaissent les cartilages coronoïdien
et condylien [2].

Ostéogenèse
Description
Au milieu de la 5 semaine de la vie fœtale, en même
e

temps que se développent les nerfs et les vaisseaux La mandibule consiste en trois parties, un corps
mandibulaires, un cartilage apparaît dans la région et deux branches, les branches de la mandibule
mandibulaire, c’est le cartilage de Meckel [1]. Pour ou ramus mandibulaires (branches montan-
autant, la mandibule procède d’une ossification de tes). Ces trois parties sont réunies par les angles
membrane [2, 3]. En effet, à la différence des os mandibulaires.
longs, l’ossification commence dès la 6e semaine par
apposition osseuse autour du cartilage de Meckel
qui régresse à la fin de la vie fœtale [1]. Un centre
Corps
d’ostéogenèse apparaît près du foramen menton- En forme de fer à cheval à concavité postérieure,
nier, à partir duquel l’ossification progresse pour le corps de la mandibule est presque horizontal.
former le corps mandibulaire et le ramus. Il présente deux faces, latérale et médiale et deux
En revanche, les condyles procèdent d’une ossi- bords, supérieur et inférieur.
fication endochondrale. Un cartilage secondaire
condylien s’organise, qui s’étend caudalement en Face latérale
direction du ramus et contribue au développe- Symphyse mandibulaire
ment de sa hauteur. Un autre cartilage secondaire
se forme au niveau du processus coronoïde. Ils Sur la ligne médiane, la symphyse mandibulaire
s’ossifient avant la naissance. Les centres cartilagi- (symphyse mentonnière) forme une crête qui relie
neux qui se développent au niveau de la symphyse le bord supérieur au bord inférieur du corps. C’est
mandibulaire s’ossifient avant la fin de la première le vestige de la soudure des deux moitiés primiti-
année de la vie [4]. ves de la mandibule (figure 15.1).
En bas, la symphyse mandibulaire se termine par
une saillie de forme triangulaire, plus ou moins
Vers la fin du 2e mois de la vie fœtale, la mandibule est
proéminente : c’est la protubérance mentonnière
réduite à son corps, i.e. région symphysaire et parties
horizontales du corps qui continuent leur développement (éminence mentonnière). Le sommet du triangle
vers l’arrière en dehors du cartilage de Meckel, autour est supérieur et les angles de la base constituent les
tubercules mentonniers. De chaque côté se trouve
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184 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

4 5
Fig. 15.2. Mandibule : sujet édenté.
1. foramen mentonnier.
3 1
2

Fig. 15.1. Mandibule : vue antérieure. corps de l’os, on trouve le foramen mentonnier.
1. symphyse mandibulaire ; C’est l’orifice inférieur du canal mandibulaire
2. protubérance mentonnière ; (canal dentaire inférieur) où émergent l’artère men-
3. tubercules mentonniers ;
4. foramen mentonnier ; tale (artère mentonnière) et le nerf mentonnier.
5. ligne oblique.

Le foramen mentonnier est un petit orifice d’environ


la fossette mentonnière dont la limite latérale est la 2 mm de diamètre et de situation variable. Chez 50 %
saillie de la racine de la canine. Le muscle menton- des individus, il se trouve à l’aplomb de la deuxième
nier (muscle de la houppe du menton) s’insère sur prémolaire ; chez les autres, il est situé entre les pre-
la partie supérieure de cette fossette. mière et deuxième prémolaires [5]. Il est situé plus laté-
ralement chez les sujets asiatiques que chez les sujets
Ligne oblique occidentaux, pour autant la distance qui le sépare du
De part et d’autre de la protubérance menton- bord mandibulaire inférieur est la même, i.e. approxi-
nière, une crête oblique part en haut et en arrière. mativement 1,4 à 1,5 cm [6]. En revanche, la distance
C’est la ligne oblique (ligne oblique externe) qui qui le sépare du bord mandibulaire supérieur varie. Chez
le sujet édenté où la hauteur de la mandibule est consi-
se continue avec la lèvre latérale du bord antérieur
dérablement diminuée en raison de la résorption de la
de la branche de la mandibule. Le muscle abais- partie alvéolaire de l’os, le foramen mentonnier peut se
seur de l’angle de la bouche (muscle triangulaire des trouver très près du bord supérieur [7] (figure 15.2).
lèvres) se fixe sur la partie antérieure de sa lèvre
supérieure. En dessous de lui, s’insère le muscle
abaisseur de la lèvre inférieure (muscle carré du Face médiale
menton).
Épines mentonnières
Au-dessus de la ligne oblique, s’insère le muscle buc-
cinateur. Sa ligne d’insertion est située au-dessous La face médiale du corps de la mandibule est
du rebord alvéolaire, le long des molaires et de la concave en arrière. Au centre, on observe une
dernière prémolaire (Voir Chapitre 18, page 243). éminence médiane, avec de chaque côté de la ligne
médiane, deux petites saillies osseuses qui sont le reflet
Foramen mentonnier d’insertions osseuses. Ce sont les épines mentonnières
En dessous de la première ou de la deuxième pré- supérieures et inférieures (apophyses géni) (figures
molaire, à peu près à la moitié de la hauteur du 15.3 et 15.4). Sur les épines supérieures s’insèrent

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Chapitre 15. Mandibule 185

Ligne Fosse sublinguale Partie orale


mylohyoïdienne (deux tiers antérieurs)
Épines mentonnières supérieures
Processus Sillon terminal
Processus
condylaire
coronoïde

Partie pharyngienne
(tiers postérieur)

Épines
Muscle
mentonnières
génioglosse
inférieures
Fosse submandibulaire
Face Os hyoïde
Fig. 15.3. Mandibule : vue postérieure. inférieure
D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy. Muscle mylohyoïdien
Mandibule
Muscle géniohyoïdien

Fig. 15.5. Coupe sagittale de la langue.


D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.

ptérygoïdien et se fixe sur la mandibule en arrière


du dernier alvéole dentaire (figure 15.7).

Fosse sublinguale
Au-dessus de la ligne mylohyoïdienne, une fos-
sette à grand axe horizontal, la fosse sublinguale,
loge la glande sublinguale (figures 15.3 et 15.6).
Fig. 15.4. Mandibule : vue postérieure.
Fosse digastrique
Au-dessous et en avant de la fossette sublinguale,
près du bord inférieur de l’os, une autre fossette
les muscles génioglosses ; sur les épines inférieures, plus petite, la fosse digastrique, donne insertion
les muscles géniohyoïdiens (figure 15.5). au muscle digastrique (figure 15.8).

Ligne mylohyoïdienne Fosse submandibulaire


En dehors des épines mentonnières part une Au-dessous de la partie postérieure de la ligne mylo-
crête, la ligne mylohyoïdienne (ligne oblique hyoïdienne, en regard des molaires, une dépression
interne), qui se porte en haut et en arrière et assez large, la fossette submandibulaire (fossette
parcourt la partie latérale du corps de l’os sur sous-maxillaire) reçoit la glande submandibulaire
toute sa longueur. Elle se précise de plus en plus, (glande sous-maxillaire) (figures 15.3 et 15.6).
au fur et à mesure qu’elle monte, pour devenir
saillante en regard de la dernière molaire. Elle se Bords
termine sur la branche de la mandibule où elle Bord supérieur
définit la lèvre médiale de son bord antérieur. La
ligne mylohyoïdienne donne insertion au muscle Le bord supérieur, bord alvéolaire, est creusé
mylohyoïdien et au niveau de la dernière molaire, d’alvéoles dentaires, huit de chaque côté, dont
au muscle constricteur supérieur du pharynx et au la largeur augmente progressivement d’avant en
raphé ptérygomandibulaire (figure 15.6). Ce der- arrière. Des septums interalvéolaires les séparent.
nier, aussi nommé ligament ptérygomandibulaire Sur la face latérale de la mandibule, les alvéoles
(ligament ptérygomaxillaire), vient de l’hamulus marquent des proéminences qui correspondent

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186 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Glande sublinguale
Raphé ptérygomandibulaire Conduit submandibulaire

Conduit submandibulaire

Petits conduits de la
glande sublinguale

Nerf lingual

Muscle
constricteur
supérieur

Profonde Glande Profonde


Superficielle submandibulaire Superficielle
Glande sublinguale Muscle
hyoglosse
Muscle mylohyoïdien Muscle génioglosse

Fig. 15.6. Mandibule : rapports.


D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.

Crête infratemporale Foramen ovale Foramen épineux


Grande aile de l’os
sphénoïde
Fosse ptérygopalatine
Fissure pétrotympanique
Fissure ptérygomaxillaire
(en continuité avec la fosse
ptérygopalatine)
Lame latérale du processus ptérygoïde

Tenseur du voile du palais Tête et col de la mandibule


(sectionnés)
Élévateur du voile du palais

Face postérieure du maxillaire Épine du sphénoïde


Constricteur supérieur

Pharynx

Raphé ptérygomandibulaire Constricteur moyen

Masséter
Mylohyoïdien Hyoglosse

Fig. 15.7. Raphé ptérygomandibulaire.


D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.

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Chapitre 15. Mandibule 187

Processus styloïde Processus mastoïde Cela démontre parfaitement la flexibilité


intraosseuse du tissu osseux chez le sujet
vivant. Cela explique aussi les difficultés
d’adaptation aux prothèses fixes que rencon-
trent les patients. Dans la mesure du possible,
les prothèses adjointes partielles sont préféra-
Muscle stylohyoïdien
bles aux prothèses adjointes complètes.
Ventre postérieur
du muscle digastrique
Os hyoïde Branches de la mandibule
Ventre antérieur
du digastrique
De part et d’autre du corps, les branches de la
a Muscle mylohyoïdien
mandibule ou ramus mandibulaires (branches
montantes) sont deux lames osseuses rectangu-
laires à grand axe vertical, aplaties de dehors en
dedans situées. Obliques en haut et en arrière, elles
forment avec le corps de la mandibule un angle
qui varie en fonction de l’âge du sujet. Obtus à la
naissance, environ 175°, cet angle diminue avec
la sortie des dents, pour mesurer 140° vers 4 ans,
puis 120° à la puberté, quand la majorité des dents
sont sorties. Cet angle s’ouvre à nouveau chez le
Ventre postérieur vieillard édenté.
Muscle géniohyoïdien du muscle digastrique
Chaque branche présente deux faces, latérale et
Ventre antérieur
du muscle digastrique
Muscle stylohyoïdien médiale, quatre bords, antérieur, postérieur, infé-
b
rieur et supérieur, et deux processus nés du bord
Fig. 15.8. Mandibule : rapports. supérieur, le processus coronoïde et le processus
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.
condylaire séparés par une échancrure qui est l’in-
cisure mandibulaire (échancrure sigmoïde).
aux racines dentaires, ce sont les jugums alvéolai- Face latérale
res. Sur la face médiale, la saillie de la racine de
la prémolaire peut être importante, c’est le torus Une crête d’aspect variable part du condyle et tra-
mandibulaire. verse la face latérale de la branche de la mandibule
obliquement en bas et en avant pour se terminer
Bord inférieur sur son bord antérieur. Deux segments sont ainsi
Épais et lisse, il donne insertion au muscle platysme définis :
(muscle peaucier du cou) dans sa partie latérale. tMF TFHNFOU TVQÏSJFVS RVJ EPOOF JOTFSUJPO BV
faisceau moyen du muscle masséter ;
tMF TFHNFOU JOGÏSJFVS  TJUVÏ BVEFTTVT EF Man-
Plusieurs études rapportent des déformations gle de la mandibule, où des crêtes inconstantes
élastiques de la mandibule. Pendant la protru- signalent l’insertion du faisceau superficiel du
sion mandibulaire, la largeur mandibulaire sem- muscle masséter ; c’est la tubérosité massétérique
ble diminuer alors qu’elle augmente durant la (figures 15.9 et 15.10).
rétrusion [8, 9]. Pendant le serrage des dents,
des déformations qui consistent en distorsion Face médiale
du corps mandibulaire dans les différents plans
de l’espace sont aussi décrites [10]. Dans sa moitié postérieure, la face médiale de la
branche de la mandibule est en rapport avec la

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188 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Insicure
mandibulaire Processus
condylaire

Processus
coronoïde
Bord
alvéolaire
Ramus

Angle

Foramen Corps
mentonnier
Fig. 15.9. Mandibule.
a. Face latérale gauche. D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy.
b. Face latérale droite.

mesure environ 4 à 5 mm de diamètre (figures


15.11 et 15.12). Son bord antérosupérieur pré-
sente une lamelle osseuse sur laquelle s’insère le
ligament sphénomandibulaire (ligament sphéno-
Partie
maxillaire), c’est la lingula mandibulaire (épine
profonde
de Spix). Occasionnellement, une autre saillie plus
fine limite le bord postérieur de l’orifice du canal
Partie mandibulaire.
superficielle

Le canal mandibulaire est creusé dans la mandibule,


entre le foramen mandibulaire de la face médiale de la
Fig. 15.10. Muscle masséter. branche de la mandibule et le foramen mentonnier de
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition. la face latérale du corps de l’os. Il se dirige obliquement
en bas et en avant et contient le nerf alvéolaire inférieur
(nerf dentaire inférieur), la plus volumineuse branche
du nerf mandibulaire (nerf maxillaire inférieur, V3) et les
glande parotide. Elle présente à décrire le foramen
vaisseaux alvéolaires inférieurs (dentaires inférieurs). Le
mandibulaire, le sillon mylohyoïdien, la tubérosité plus souvent, durant son trajet le nerf alvéolaire infé-
ptérygoïdienne et la gouttière du muscle temporal. rieur se divise en ses branches terminales et fournit
des rameaux dentaires inférieurs pour les dents molai-
Foramen mandibulaire res et prémolaires de la mandibule et pour la gencive.
Situé presque au centre de la face médiale, le Néanmoins, parfois ce canal est mal individualisé, et les
éléments qui le traversent cheminent selon des trajets
foramen mandibulaire est l’orifice d’entrée du
divers [11].
canal mandibulaire (canal dentaire inférieur) ; il

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Chapitre 15. Mandibule 189

Processus
condylaire Lingula

Processus coronoïde

Fosse rétromolaire
Triangle rétromolaire
Sillon du nerf lingual

Foramen
mandibulaire
Fosse
submandibulaire
Épine
Ligne mentonnière
mylohyoïdienne Fosse supérieure
sublinguale Épine
mentonnière
inférieure

Fig. 15.11. Mandibule : face médiale gauche.


D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy.
Fig. 15.12. Mandibule : face médiale droite.

Ligament latéral
Le ligament sphénomandibulaire qui unit la lingula à
l’épine de l’os sphénoïde est un épaississement du fas- Ligament sphénomandibulaire Capsule
cia interptérygoïdien. Situé dans un plan oblique d’avant
en arrière, et de dedans en dehors, ce fascia s’insère
céphaliquement sur la scissure tympanosquameuse, sur
l’épine du sphénoïde et sur les bords internes du fora-
men ovale et du foramen épineux. Caudalement, il se
fixe sur la face médiale de la branche de la mandibule,
entre le muscle ptérygoïdien médial au-dessus, et le
foramen mandibulaire au-dessous, qu’il entoure plus ou
moins. En avant, le fascia interptérygoïdien se continue
sur le bord postérieur de la lame latérale du processus
ptérygoïde.
Cette continuité entre les tissus qui relient la mandibule
à la base crânienne s’explique par l’embryologie. Le
Ligament
ligament sphénomandibulaire correspond embryologi- stylomandibulaire
quement au reliquat de la gaine du cartilage de Meckel,
dans la portion comprise entre la région du foramen
mandibulaire et le processus antérieur du malleus de Fig. 15.13. Ligaments mandibulaires.
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.
l’oreille moyenne [2]. De nombreux auteurs pensent qu’il
prolonge le ligament antérieur du malleus à travers la
scissure tympanosquameuse [2, 12, 13]. Notez que le Sillon mylohyoïdien
ligament sphénomandibulaire est aligné sur le trajet du Oblique en bas et en avant, à partir du foramen
nerf alvéolaire inférieur et qu’il semble être l’un des prin- mandibulaire, le sillon mylohyoïdien contient
cipaux agents de la croissance postérieure de la mandi- le nerf mylohyoïdien et une artériole, branche
bule [2] (figures 15.13 et 15.14). de l’artère alvéolaire inférieure (arbre dentaire
inférieure).

Tubérosité ptérygoïdienne
La lingula mandibulaire sert de repère pour l’anesthé- Comprise entre le bord inférieur de la mandibule,
sie du nerf alvéolaire inférieur avant son entrée dans le
son bord postérieur et en haut la ligne mylo-
canal mandibulaire.
hyoïdienne, une surface triangulaire rugueuse, la

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190 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Fosse ptérygopalatine
Nerf maxillaire (V2) Nerf alvéolaire supérieur postérieur

Nerf infraorbitaire

Nerf mandibulaire
Nerf alvéolaire dans la fosse
supérieur antérieur infratemporale (V3)
Nerf alvéolaire supérieur
moyen
Plexus alvéolaire
supérieur

Nerf alvéolaire
inférieur dans
le canal
mandibulaire

Nerf mentonnier
Foramen mentonnier

Nerf incisif
Fig. 15.14. Nerf alvéolaire inférieur.
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.

tubérosité ptérygoïdienne donne insertion au mus- mandibule avec le bord postérieur. Le ligament
cle ptérygoïdien médial (figure 15.15). stylomandibulaire (ligament stylomaxillaire) se
fixe sur son versant médial (figure 15.13).
Gouttière du muscle temporal
Le bord supérieur présente deux saillies, en avant
Le muscle temporal s’insère sur toute la longueur le processus coronoïde et en arrière le processus
d’une gouttière comprise entre le bord antérieur condylaire. Ils sont séparés par une large échan-
de la branche de la mandibule et la crête tempo- crure à concavité supérieure, l’incisure mandibu-
rale qui relie le sommet du processus coronoïde à laire (échancrure sigmoïde).
la lingula (figure 15.16).

Bords
Le bord antérieur de la branche de la mandibule La glande parotide est la plus volumineuse des trois
glandes salivaires. Elle est localisée en arrière de la
consiste en deux lèvres tranchantes. La lèvre anté-
mandibule (figure 15.17). En fait, sa face antérieure
rieure où s’insère le muscle temporal, se continue
épouse la forme du bord postérieur de la branche de la
caudalement avec la ligne oblique de la face laté- mandibule, et latéralement recouvre le muscle massé-
rale du corps. En bas, dans la gouttière comprise ter. Au-dessous du méat acoustique externe, en avant
entre les deux lèvres, une crête oblique en bas et des processus styloïde et mastoïde, elle recouvre par-
en dehors, la crête buccinatrice, donne insertion tiellement les muscles qui s’insèrent sur ces processus.
au muscle buccinateur. Son canal excréteur, le canal de Sténon chemine sur
Le bord postérieur est plus épais et arrondi. Il une longueur d’environ 6 cm pour s’ouvrir à la surface
répond à la face antérieure de la glande parotide. interne de la joue, à hauteur du collet de la première ou
deuxième molaire maxillaire.
Le bord inférieur, plus mince, forme l’angle de la

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Chapitre 15. Mandibule 191

Crête infratemporale Foramen ovale

Foramen épineux

Fissure
pétrotympanique

Tenseur du voile du palais


Élévateur du voile du palais

Chef profond du ptérygoïdien


médial
Épine
du sphénoïde
Chef superficiel du ptérygoïdien
médial
Ligament
sphénomandibulaire

Canal mandibulaire

Lingula

Fig. 15.15. Muscle ptérygoïdien médial.


D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.

Processus coronoïde 15.18 et 15.19). Il est décentré par rapport à


De forme triangulaire, à base inférieure, le pro- la branche de la mandibule et déborde média-
cessus coronoïde donne insertion au tendon du lement. Très convexe d’avant en arrière, sa face
muscle temporal qui l’engaine. Le muscle descend supérieure est partagée en deux versants par une
plus bas sur la partie antérieure de la face médiale crête transversale :
du processus où sa gouttière d’insertion se pro- tVO WFSTBOU BOUÏSJFVS BSUJDVMBJSF  DPOWFYF FU
longe caudalement avec celle de la face médiale de encroûté de cartilage, qui s’articule avec la par-
la branche de la mandibule. tie articulaire de la fosse mandibulaire et avec
le tubercule articulaire de l’os temporal, pour
Le bord postérieur du processus coronoïde limite
former l’articulation temporomandibulaire
l’incisure mandibulaire dans sa partie antérieure.
(ATM). Un disque temporomandibulaire com-
Processus condylaire ou condyle plète l’articulation (figure 15.20) ;
Le processus condylaire présente deux parties, le tVOWFSTBOUQPTUÏSJFVSQMVTBQMBUJ OPOFODSPßUÏ
condyle aussi nommé tête de la mandibule, et le de cartilage, qui forme caudalement une sur-
col de la mandibule, qui le relie à la branche de la face triangulaire à sommet inférieur en conti-
mandibule. nuité avec le bord postérieur de la branche de la
La tête ou condyle de la mandibule forme une mandibule.
saillie oblongue de 17 à 19 mm, dont le grand Le col de la mandibule est aplati d’avant en
axe est oblique en arrière et en dedans (figures arrière. Le muscle ptérygoïdien latéral s’insère

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192 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Ligne temporale supérieure


Ligne temporale inférieure

Fascia temporal sectionné

Muscle temporal

Processus coronoïde

Fig. 15.16. Muscle temporal.


D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.

sur sa face antérieure, au niveau de la fossette Mouvement craniosacral


ptérygoïde (figure 15.21). Sur la lèvre médiale
de la surface d’insertion de ce muscle, se fixe La mandibule est un os médian, impair, mais
le bord postérieur du fascia ptérygo-temporo- embryologiquement, la mandibule consiste
maxillaire. en deux parties qui se réunissent vers la fin de
Sur le bord latéral du col de la mandibule, un petit la première année de vie. Dès lors, en fonction
tubercule, le tubercule du col de la mandibule du sujet un certain degré de compliance osseuse
donne insertion au ligament latéral (ligament permet d’envisager la mandibule comme une
latéral externe) de l’ATM. Sur son bord médial, structure paire dans le mouvement craniosacral.
l’empreinte du ligament médial (ligament latéral Nous décrivons donc des mouvements de rota-
interne) de l’ATM est moins forte. tion externe et de rotation interne associés aux
mouvements de flexion et d’extension de la syn-
chondrose sphénobasilaire (SSB). Dans tous les
Les prolongements des grands axes des condy-
les de la mandibule se croisent au niveau du
cas, on se souviendra que la mandibule s’articule
tiers antérieur du foramen magnum. avec les os temporaux et que normalement elle en
suit les déplacements.

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Chapitre 15. Mandibule 193

Glande parotide
Muscle
Muscle buccinateur masséter Méat acoustique externe

Conduit parotidien
(pénètre dans le muscle buccinateur Muscle sterno-cléido-mastoïdien
en regard de la couronne
de la 2e molaire supérieure)
Fig. 15.17. Glande parotide.
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.

Symphyse mandibulaire
Épines mentonnières
supérieures

Processus coronoïde
Triangle
rétromolaire

Processus
condylaire

Fig. 15.18. Mandibule : vue supérieure.


D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy.

Flexion-extension crânienne Fig. 15.19. Mandibule : vue supérieure.

Pendant la flexion de la SSB associée à l’inspira-


tion crânienne, les os temporaux se déplacent en mouvement dans le plan sagittal est un déplace-
rotation externe. Ce mouvement est décrit dans ment dans le sens de la rotation antérieure où les
les trois plans de l’espace. La composante du fosses mandibulaires de l’os temporal se déplacent

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194 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Tubercule
articulaire
Disque
articulaire
Fosse
mandibulaire
Condyle Lame supérieure
(fibro-élastique)
au déplacement des os maxillaires et à la réduction
de la dimension transversale du palais osseux.

Notez la similitude entre les déplacements


de la mandibule et ceux de l’os hyoïde. Les
deux os s’élargissent en arrière pendant la
flexion-rotation externe associée à l’inspira-
tion crânienne. L’inverse se produit pendant
l’extension-rotation interne associée à l’expi-
ration crânienne.

Torsion
La mandibule suit les déplacements de torsion de
la SSB et subit toujours l’influence des os tem-
Ptérygoïdien
latéral Capsule
Lame inférieure
(non élastique) poraux. Dans le mouvement de torsion droite
de la SSB, l’os temporal droit se déplace en rota-
Fig. 15.20. Articulation temporomandibulaire : coupe sagittale.
Les espaces articulaires supérieurs et inférieurs sont tion externe et l’os temporal gauche en rotation
représentés écartés pour illustrer leur étendue. interne. Cela s’accompagne d’un déplacement en
D’après Standring S, Gray’s Anatomy, 39th edition. arrière de la fosse mandibulaire de l’os temporal
droit et d’un déplacement en avant de la fosse
en arrière. Dans ce mouvement, le corps de la mandibulaire de l’os temporal gauche. La sym-
mandibule suit ; il en résulte un recul du menton. physe mandibulaire se déplace vers la droite, i.e.
du côté de la rotation externe. Dans le mouve-
L’ensemble du temporal se déplace aussi latérale-
ment de torsion gauche, les déplacements sont en
ment dans un plan transversal et à un plus grand
directions opposées.
degré au niveau de la partie postérieure que de
la partie antérieure. Les branches de la mandibule
accompagnent ce mouvement, avec pour consé- Sidebending-rotation
quence un élargissement de l’espace compris entre
les angles mandibulaires. Dans le même temps, le La mandibule suit aussi les déplacements de side-
déplacement des os maxillaires résulte en une aug- bending-rotation de la SSB et subit toujours l’in-
mentation de la dimension transversale du palais fluence des os temporaux. Dans un mouvement de
osseux, ce qui est parfaitement en harmonie avec sidebending-rotation droite de la SSB, l’os tem-
le mouvement de la mandibule. poral droit se déplace en rotation externe et l’os
Pendant l’extension de la SSB associée à l’expira- temporal gauche en rotation interne. Il en résulte
tion crânienne, les déplacements se font en direc- un recul de la fosse mandibulaire de l’os temporal
tion opposée. Les os temporaux se déplacent en droit et une avancée de la fosse mandibulaire de
rotation interne et dans le plan sagittal, le déplace- l’os temporal gauche. La symphyse mandibulaire
ment se fait dans le sens de la rotation postérieure. se déplace vers la droite. Dans le mouvement de
Ainsi, les fosses mandibulaires de l’os temporal se sidebending-rotation gauche, les déplacements
déplacent en avant avec la mandibule et le men- sont en directions opposées.
ton est plus proéminent. Dans un plan transver-
sal, tout le temporal se déplace médialement, à un
plus grand degré en arrière qu’en avant. Les bran- Palpation pour la structure
ches de la mandibule suivent ce mouvement, avec
pour résultat une diminution de l’espace compris La palpation pour la structure consiste en la pal-
entre les angles mandibulaires. Cela correspond pation du corps, des branches et des condyles de

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Chapitre 15. Mandibule 195

Crête infratemporale Chef supérieur du ptérygoïdien latéral

Disque articulaire

Chef inférieur
du ptérygoïdien
latéral Capsule

Chef superficiel
du ptérygoïdien
médial Ligament
sphénomandibulaire

Chef profond
du ptérygoïdien
médial

Fig. 15.21. Muscle ptérygoïdien latéral.


D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.

la mandibule. Toutes ces parties sont facilement Puis regardez la ligne médiane du visage, la suture
accessibles. métopique, le nez et la symphyse mandibulaire.
Tout d’abord, observez la position de la tête par Tous ces repères doivent être alignés sur une ligne
rapport au reste du corps. Notez toute inclinai- droite. Prenez le temps de vérifier l’occlusion de
son, rotation et flexion ou extension exagérée de votre patient, bien trop souvent responsable de
la colonne cervicale, et toute tension de la muscu- dysfonction mandibulaire.
lature cervicale postérieure, latérale et antérieure Palpez le menton et la symphyse mandibulaire
(submandibulaire). Avant de normaliser la man- sur la ligne médiane. Notez s’il existe une diffé-
dibule, il est conseillé de vérifier et, si besoin est, rence entre les deux hémi-mandibules ; parfois un
de traiter les dysfonctions vertébrales. Les tests de côté est plus saillant. Déplacez la pulpe des doigts
mobilité, en particulier les tests d’écoute, permet- de chaque côté du corps mandibulaire. Évaluez
tent de différencier les dysfonctions « primaires » l’aspect et la tension des muscles. En particulier,
des dysfonctions « secondaires ». Typiquement, la évaluez la tonicité des muscles buccinateurs ; ce
restriction de la mobilité des tissus est plus franche sont ces muscles qui donnent leur tonicité aux
avec les premières. joues. Déplacez les doigts vers les faces latérales
Observez aussi les expressions faciales du sujet des branches de la mandibule et palpez les muscles
et évaluez l’activité de la musculature orofaciale. masséters. Toute asymétrie à cet endroit signale

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196 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

une fonction asymétrique dans le comportement Le sujet est en position de décubitus dorsal et le
manducateur. Le plus souvent, il s’agit de la mas- praticien est assis à la tête du sujet. Confirmez
tication. Essayez de comprendre quelles sont les l’observation, la palpation pour la structure par
raisons de ce comportement et comment y remé- un test de la SSB, et des os temporaux. Toute dys-
dier, pour promouvoir des fonctions craniosacrale fonction des structures crâniennes, en particulier
et temporomandibulaire satisfaisantes. toute dysfonction de l’os temporal non secondaire
Palpez les angles de la mandibule entre les bords à un déséquilibre de la mandibule doit être nor-
inférieurs et les bords postérieurs. Notez leur malisée à ce stade.
angulation et toute asymétrie. Longez les bords Puis placez les index et les médius de chaque main
postérieurs des branches de la mandibule jusqu’à au niveau des angles mandibulaires et faites une
arriver à hauteur du col et du processus condylaire. écoute. Cette position est simple et permet rapi-
Palpez-les très subtilement et notez toute incohé- dement d’apprécier le mouvement de la mandi-
rence entre leur position et celle des branches de bule dans les différents plans de l’espace, comme
la mandibule. Des torsions intraosseuses peuvent elle permet aussi de tester les ATM. Visualisez les
exister entre les différentes parties de l’os, souvent structures anatomiques, le disque placé de chaque
entre le processus condylaire et le col. coté entre le processus mandibulaire et la fosse
Puis, toujours avec beaucoup de finesse, palpez sur mandibulaire. Essayez de définir toute restriction.
l’os temporal le bord latéral de la fosse mandibu- Si cela est nécessaire, pour précisez les rapports
laire et le tubercule articulaire. Comparez les deux du condyle, placez le bord latéral des pouces au
côtés et évaluez le rapport du processus condylaire niveau du bord latéral de la fosse mandibulaire de
dans la fosse mandibulaire. l’os temporal.
Pour une étude plus précise des structures
reliant le sphénoïde et la mandibule, conservez
Palpation pour la fonction le même placement de doigts pour l’index et le
médius, et placez les pouces au niveau des gran-
Après l’observation et la palpation pour la struc- des ailes du sphénoïde (figure 15.22). Faites une
ture, pratiquez la palpation pour la fonction. La écoute et visualisez en particulier les ligaments
palpation pour la fonction de la mandibule com- sphénomandibulaires et les muscles ptérygoï-
porte les tests d’écoute et les tests de mobilité. diens. Définissez toute restriction présente à leur
niveau.
Avec cette prise, évaluez la motilité intraosseuse
de la mandibule : percevez-vous un élargissement

Fig. 15.22. Palpation pour la fonction de la mandibule. Fig. 15.23. Palpation pour la fonction de la mandibule.
Prise par les angles mandibulaires. Prise par le corps mandibulaire.

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Chapitre 15. Mandibule 197

de l’espace compris entre les angles mandibulaires [3] Helms JA, Cordero D, Tapadia MD. New insights
pendant le mouvement de rotation externe et une into craniofacial morphogenesis. Development 2005 ;
132 : 851–61.
diminution lors de la rotation interne ? [4] Standring S, Ed. Gray’s Anatomy : The anatomi-
Une prise alternative consiste à placer la main cal basis of clinical practice. 39th ed. Edinburgh :
céphalique en pont au-dessus du frontal, de telle Churchill Livingstone ; 2004.
sorte que le pouce et le médius soient sur les gran- [5] Serman NJ. The mandibular incisive foramen. J Anat
1989 ; 167 : 195–8.
des ailes du sphénoïde, et la paume de la main [6] Agthong S, Huanmanop T, Chentanez V. Anato-
caudale épouse confortablement la mandibule. mical variations of the supraorbital, infraorbital, and
Procédez aux mêmes écoutes (figure 15.23). mental foramina related to gender and side. J Oral
Maxillofac Surg 2005 ; 63 : 800–4.
Définissez si les mouvements de la mandibule
[7] Gabriel AC. Some anatomical features of the mandi-
concordent avec le schéma crânien de flexion, ble. J Anat 1958 ; 92 : 580–6.
d’extension, de torsion ou de sidebending-rota- [8] Burch JG. Patterns of change in human mandibular
tion de la SSB. Si c’est le cas, normalisez la SSB arch width during jaw excursions. Arch Oral Biol
ou les temporaux. S’il existe une disconcordance, 1972 ; 17 : 623–31.
[9] Fischman B. The rotational aspect of mandibular
essayez de définir la cause de la dysfonction man-
flexure. J Prosthet Dent 1990 ; 64 : 483–5.
dibulaire : dysfonction de l’ATM, trouble occlusal, [10] Korioth TW, Hannam AG. Deformation of the
trouble fonctionnel, trouble postural. Normalisez human mandible during simulated tooth clenching.
les dysfonctions identifiées. J Dent Res 1994 ; 73 : 56–66.
[11] Rouvière H, Delmas A. Anatomie humaine. 15e éd.
Paris : Masson ; 2002.
Références [12] Couly G, Guilbert F, Cernea P, Bertrand JC. A pro-
pos de l’articulation temporo-mandibulaire du nou-
[1] Lee SK, Kim YS, Oh HS, Yang KH, Kim EC, Chi JG. veau-né. Les relations oto-méniscales. Rev Stomatol
Prenatal development of the human mandible. Anat Chir Maxillofac 1976 ; 77 : 673–84.
Rec 2001; 263 : 314–25. [13] Gola R, Chossegros C, Cheynet F. Oto-mandibular
[2] Delaire J. Le rôle du condyle dans la croissance de ligaments : disco-mallear and malleo-mandibular
la mâchoire inférieure et dans l’équilibre de la face. ligaments. Rev Stomatol Chir Maxillofac 1997 ; 98 :
Rev Stomatol Chir Maxillofac 1990 ; 91 : 179–92. 66–71.

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Chapitre 16
Os hyoïde

Os impair, médian, l’os hyoïde (du grec UOEID E6 a : hyoïde présente à décrire deux faces, antérieure
en forme de upsilon) est situé au-dessus du larynx, et postérieure, deux bords, et deux extrémités
au niveau de la quatrième vertèbre cervicale et donc (figure 16.1).
normalement au niveau de l’angle formé entre la
face antérieure du cou et le plancher buccal. Face antérieure
La face antérieure est convexe à la fois verticale-
ment et transversalement. Une crête cruciforme
Ostéogenèse est visible dans sa partie supérieure qui délimite
quatre parties. Les muscles génioglosses s’insèrent
L’os hyoïde se développe à partir des deuxième et dans les deux surfaces supérieures et les muscles
troisième arcs pharyngiens avec huit points d’os- géniohyoïdiens, hyoglosses et mylohyoïdiens dans les
téogenèse. La petite corne de l’os hyoïde se forme deux surfaces inférieures (figure 16.2).
à partir du deuxième arc, la grande corne à partir
du troisième arc et le corps à partir de la fusion des Face postérieure
extrémités ventrales des deux précédents.
Fortement excavée, cette face est en rapport avec
Vers la fin de la gestation, deux points apparaissent l’épiglotte dont elle est séparée par la membrane
au niveau du corps de l’os hyoïde et deux points thyrohyoïdienne (figure 16.3). Une bourse sépare
pour les grandes cornes. À la fin de la puberté, deux l’os hyoïde et la membrane. En dehors et en bas,
points se développent pour les extrémités dorsales elle donne insertion au muscle thyrohyoïdien.
des grandes cornes et deux points pour les peti-
tes cornes. Pour autant, les sommets des grandes Bord supérieur
cornes peuvent rester cartilagineux jusque dans la
troisième décade de la vie. À cet endroit, des épi- Concave en arrière comme l’ensemble du corps, le
physes peuvent se développer qui fusionnent avec bord supérieur donne insertion au ligament hyo-
le corps [1]. épiglottique, à la membrane thyrohyoïdienne et aux
fibres les plus inférieures des muscles génioglosses.

Description
En forme de U ouvert en arrière, l’os hyoïde Grande corne
consiste en un corps, deux grandes cornes et deux
petites cornes.

Petite corne
Corps
Corps
De forme quadrilatère, allongé transversalement Fig. 16.1. Os hyoïde : vue antérieure.
et légèrement incurvé en arrière, le corps de l’os D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.

Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne


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200 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Ligament hyoépiglottique

Chondroglosse
Géniohyoïdien
Génioglosse Os hyoïde
Ligaments thyrohyoïdiens latéraux
Constricteur
moyen
Hyoglosse Cartilage
triticé

Ouverture pour le
passage du nerf et
Stylohyoïdien de l’artère laryngés
Omohyoïdien supérieurs
Mylohyoïdien
Sternohyoïdien
Membrane
thyrohyoïdienne
Fig. 16.2. Os hyoïde : insertions musculaires.
D’après Standring S, Gray’s Anatomy, 39th edition. Ligament thyrohyoïdien
médian

Bord inférieur
Plus épais, le bord inférieur donne insertion Ligament cricotrachéal
médialement aux muscles sternohyoïdiens et latéra-
lement aux muscles omohyoïdiens.

Grandes cornes
Les grandes cornes sont situées de chaque côté du Fig. 16.3. Os hyoïde : rapports avec le larynx.
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.
corps de l’os hyoïde (figure 16.4). Légèrement
incurvées médialement, elles le prolongent vers
l’arrière, le dehors et le haut. Elles sont aplaties de
haut en bas, plus larges en avant et en arrière, elles
se terminent par un tubercule, le tubercule de la
grande corne. Ligament stylohyoïdien
Elles présentent à décrire deux faces, supérieure
et inférieure, deux bords, médial et latéral, et une Petite corne
extrémité postérieure.

Grande corne
Chez le sujet jeune, les grandes cornes sont
séparées du corps de l’os hyoïde par du car-
tilage. Habituellement, une ossification sur- Corps
vient après la troisième décade de la vie.
Fig. 16.4. Os hyoïde : vue latérale.
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.

Face supérieure
La face supérieure donne insertion :
tTVS UPVUF TB MPOHVFVS BV muscle constricteur corne de l’os hyoïde le tendon intermédiaire du
moyen du pharynx (figure 16.5) et plus latérale- muscle digastrique (figure 16.6) ;
ment au muscle hyoglosse ; tQSÒTEFMBSUJDVMBUJPOFOUSFMFDPSQTFUMBHSBOEF
tFO EFIPST EV NVTDMF IZPHMPTTF  Ë MB QPVMJF corne de l’os hyoïde, à quelques fibres du mus-
fibreuse qui amarre au corps et à la grande cle stylohyoïdien.
Chapitre 16. Os hyoïde 201

Position du sphincter palatopharyngien à la Face inférieure


face profonde du muscle constricteur supérieur

La face inférieure donne insertion au muscle


thyrohyoïdien.

Bord médial
Le bord médial, concave, donne insertion à la
membrane thyrohyoïdienne.
Constricteur
supérieur
Bord latéral
Constricteur Le bord latéral donne insertion au muscle
moyen
thyrohyoïdien.

Extrémité postérieure
Constricteur
inférieur
C’est le tubercule de la grande corne où s’insère le
ligament thyrohyoïdien latéral.

Œsophage Petites cornes


Les petites cornes sont deux petites projections
coniques qui s’articulent par leurs bases à l’angle de
Fig. 16.5. Muscle constricteur moyen du pharynx.
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition. jonction du corps et des grandes cornes. Obliques
en haut et en dehors, elles donnent insertion :

Stylohyoïdien

Mandibule

Digastrique
Sterno-cléido-mastoïdien

Trapèze
Triangle
digastrique
Triangle
submental Triangle occipital
Triangle Triangle
antérieur carotidien Triangle
Triangle postérieur
Triangle supraclaviculaire
musculaire

Omohyoïdien

Fig. 16.6. Muscle digastrique.


D’après Standring S, Gray’s Anatomy, 39th edition.
202 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

tBV ligament stylohyoïdien sur leur extrémité Lame médiale


du processus ptérygoïde Trompe auditive
supérieure (figure 16.7) ;
Hamulus ptérygoïdien Tubercule pharyngien
tBVmuscle chondroglosse sur leur face médiale ;
tBVmuscle constricteur moyen du pharynx sur leur
face postérieure et latérale.

Les ligaments stylohyoïdiens fixés sur l’extrémité des Processus


petites cornes sont souvent plus ou moins calcifiés [2]. Ils styloïde
relient les petites cornes aux processus styloïdes des os Espace
temporaux. Lorsque leur calcification s’accompagne d’un rétro-
pharyngien
allongement du processus styloïde, les structures vascu-
lonerveuses voisines peuvent être irritées, cela constitue Raphé
Raphé
pharyngien
le syndrome d’Eagle [3]. (Voir Chapitre 7, page 100) ptérygomandibulaire

Ligament stylohyoïdien

Ligne oblique
Par l’intermédiaire des ligaments stylohyoï- CVI
diens, l’os hyoïde est comme « suspendu » Muscle cricothyroïdien
sous les os temporaux. Dès lors, les dysfonc- Cartilage cricoïde
Œsophage
tions de l’os temporal peuvent l’affecter.
En fait, l’os hyoïde ne s’articule pas directe-
ment avec d’autres os, mais il est « en sus- Fig. 16.7. Ligament stylohyoïdien.
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.
pension » entre les muscles et ligaments qui
l’entourent. Ceux qui placés au-dessus de lui,
le relient à la mandibule et au plancher de la
cavité buccale : les muscles suprahyoïdiens, Mouvement craniosacral
et ceux qui le relient à la région thoracique
supérieure sous-jacente : les muscles infra- Flexion-extension crânienne
hyoïdiens (figure 16.8). Dans ces conditions,
toute dysfonction d’un des points d’insertion Classiquement, l’os hyoïde est considéré comme
perturbe l’équilibre du système. une structure impaire. Pour autant, cet os présente
L’os hyoïde fait partie d’un complexe oro- latéralement des structures latérales paires, ce sont
pharyngien, où toutes les pièces sont inter- les cornes de l’os hyoïde. Pour cette raison, dans
dépendantes les unes des autres. Dans cette le mouvement craniosacral, nous considérons
« chaîne kinétique » où le complexe hyolin- le corps comme une structure impaire où nous
gual gouverne, l’os hyoïde possède un rôle décrivons des mouvements de flexion et d’exten-
central dans toutes les fonctions orofaciales, sion associés aux temps d’inspiration et d’expira-
tels la succion, la déglutition, la mastication et tion crânienne. Simultanément, nous regardons
le langage [4]. En clinique, les dysfonctions
les cornes comme des structures paires, où se pro-
orofaciales sont typiquement associées à des
dysfonctions de l’os hyoïde. Ainsi, la respi-
duisent des mouvements de rotation externe et
ration buccale est corrélée à un déplacement de rotation interne associés aux mouvements de
inféropostérieur de l’os hyoïde [5–7]. Dans flexion et d’extension de la synchondrose sphéno-
les syndromes d’apnées obstructives du som- basilaire (SSB).
meil, la position de l’os hyoïde est plus basse Pendant la flexion de la SSB, les os temporaux
chez les enfants qui en souffrent [8], et cela se déplacent en rotation externe et l’os hyoïde se
constitue un facteur de risque pour définir déplace en rotation antérieure. Ce déplacement
la sévérité du syndrome chez l’adulte mâle,
s’harmonise avec le mouvement de recul mandi-
comme l’est aussi l’augmentation de la taille
bulaire et l’effacement de la courbure cervicale.
du cou et de la dimension verticale de la par-
tie inférieure de sa face [9]. Pendant l’extension de la SSB, les mouvements
sont opposés ; l’os hyoïde se déplace en rotation
Chapitre 16. Os hyoïde 203

Veine jugulaire interne


Os hyoïde

Muscle thyrohyoïdien

Cartilage thyroïde Artère carotide commune

Muscle omohyoïdien

Muscle sternothyroïdien
Cartilage cricoïde

Muscle sternohyoïdien

Fig. 16.8. Muscles hyoïdiens.


D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.

postérieure, ce qui s’associe avec le mouvement Torsion


d’avancée mandibulaire et l’augmentation de la
courbure cervicale. L’os hyoïde suit les mouvements de torsion de la
De surcroît, toute la vie l’os hyoïde conserve plus SSB et subit particulièrement l’influence des os
ou moins un certain degré de flexibilité. Cela se temporaux sous lesquels il est « suspendu ». Dans
traduit par un déplacement latéral des extrémi- un mouvement de torsion droite de la SSB, l’os
tés du corps de l’os hyoïde pendant l’inspiration temporal droit se déplace en rotation externe et
crânienne où les deux branches du U hyoïdien l’os temporal gauche en rotation interne. Cela
s’écartent en arrière. Inversement, pendant l’ex- s’accompagne d’un recul de la petite corne de
piration crânienne, le déplacement des extrémités l’os hyoïde du côté droit et d’une relative avan-
du corps est médial et les deux branches du U se cée de la petite corne du côté gauche. La ligne
rapprochent. médiane du corps de l’os hyoïde se déplace vers la
204 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

droite. Dans le mouvement de torsion gauche, les de la texture tissulaire. Placez le pouce et l’index
déplacements sont en directions opposées. de part et d’autre du larynx, notez son aspect et
sa position puis remontez jusqu’au niveau du plan-
Sidebending-rotation cher buccal, au-dessus du cartilage thyroïde sur l’os
hyoïde. Restez très superficiel et veillez à n’exercer
Comme dans le mouvement de torsion, l’os hyoïde aucune compression. Observez la position de l’os
subit aussi l’influence des os temporaux dans le hyoïde et notez toute asymétrie. Normalement,
sidebending-rotation de la SSB. Dans un mouve- cet os se trouve dans un plan presque horizontal,
ment de sidebending-rotation droite de la SSB, légèrement oblique en bas et en avant. Déplacez les
l’os temporal droit se déplace en rotation externe doigts latéralement pour palper les grandes cornes.
et l’os temporal gauche en rotation interne. Il en
résulte un recul de la petite corne de l’os hyoïde À la naissance l’os hyoïde est situé à hauteur
du côté droit et une relative avancée de la petite de C1–C2. Puis, au fur et à mesure de la crois-
corne du côté gauche. La ligne médiane du corps sance de la colonne cervicale, il se déplace
de l’os hyoïde se déplace vers la droite. Dans le caudalement et se situe à hauteur de C3–C4
mouvement de sidebending-rotation gauche, les après la puberté [10].
déplacements sont en directions opposées.

Palpation pour la structure Palpation pour la fonction

Dans tout bilan ostéopathique, l’observation La palpation pour la fonction suit logiquement la
occupe une place incomparable. Le praticien cir- palpation pour la structure. Elle consiste en tests
conspect récolte de nombreuses informations sur d’écoute et en tests de mobilité.
les positions de confort du patient, reflets de ses Conservez le pouce et l’index de part et d’autre du
dysfonctions, la présence de tics ou de manies par- larynx et faites une écoute de la motilité inhérente
ticulières, d’asymétries structurelles, de tensions des tissus. Puis avec une prise similaire, procédez à
anormales, l’aspect des tissus. Avec l’expérience, l’écoute de l’os hyoïde. Existe-il un mouvement ?
l’analyse de ces informations devient rapide et elle Percevez-vous une liberté de mouvement dans tous
étaye solidement le diagnostic ostéopathique. les plans de l’espace ? Sentez-vous le mouvement
Observez donc la posture cervicale du patient. de bascule antérieure et de retour de l’os hyoïde ?
Définissez tout aspect dysfonctionnel, tels une Existe-t-il un déplacement latéral et/ou une incli-
diminution ou une augmentation de la courbure naison ? Quelles sont les structures qui attirent l’os
cervicale, un segment en ante- ou en post-flexion, hyoïde dans ce déplacement ? Toute restriction de
une (des) asymétries d’inclinaison et de rotation. mouvement signale une dysfonction.
Notez l’équilibre entre les différents aspects du Si nécessaire, induisez subtilement un déplace-
cou, entre les plans antérieurs et les plans posté- ment latéral vers la droite, puis vers la gauche.
rieurs, entre les côtés droit et gauche. Observez Vous pouvez aussi évaluer le mouvement de l’os
particulièrement le larynx et visualisez l’os hyoïde hyoïde pendant la déglutition du patient, soit
situé au-dessus. Notez leur alignement respectif et pendant la déglutition spontanée, soit en deman-
la position de l’os hyoïde. Comparez la tonicité des dant au patient de déglutir volontairement.
muscles supra- et infrahyoïdiens. Un groupe est-il Normalement, pendant le temps pharyngien de la
plus en tension ? Observez les structures myofascia- déglutition, lorsque la langue propulse tout bolus
les submandibulaires, notez la présence éventuelle vers l’arrière, l’os hyoïde se déplace vers l’avant.
d’un double-menton qui signale une dysfonction Fréquemment, l’os hyoïde et le larynx présentent
craniocervicale ou orofaciale. Évaluez la dégluti- plus de mobilité d’un côté que de l’autre. Cette
tion et l’activité de la musculature linguale. asymétrie s’inscrit dans un déséquilibre de toutes
Ensuite, avec beaucoup de délicatesse, palpez les tis- les structures myofasciales cervicales associé à une
sus cervicaux antérieurs ; notez toute modification dysfonction craniocervicale. Dans ce cas, précisez
Chapitre 16. Os hyoïde 205

l’origine de la dysfonction : est-elle située au niveau Références


de la colonne cervicale, de la base crânienne avec [1] Williams PL, Ed. Gray’s Anatomy 38th ed. Edinburgh :
une attention particulière au niveau des os tempo- Churchill Livingstone ; 1995.
raux, ou au niveau des structures orofaciales telles [2] Başekim CC, Mutlu H, Güngör A, Silit E, Pekkafali Z,
la mandibule et la langue ? Kutlay M, et al. Evaluation of styloid process by
three-dimensional computed tomography. Eur
Déplacez les doigts sur les côtés, évaluez la moti- Radiol 2005 ; 15 : 134–9.
lité des grandes cornes. Normalement, il existe un [3] Murtagh RD, Caracciolo JT, Fernandez G. CT fin-
mouvement entre les grandes cornes et le corps de dings associated with Eagle syndrome. AJNR Am J
l’os hyoïde. Ce mouvement tend à disparaître chez Neuroradiol 2001; 22 : 1401–2.
[4] Hiiemae KM, Palmer JB. Tongue movements in fee-
le sujet âgé et ce d’autant qu’il existe des dysfonc- ding and speech. Crit Rev Oral Biol Med 2003 ; 14 :
tions oropharyngiennes. Notez toute incohérence 413–29.
entre le mouvement du corps de l’os hyoïde et les [5] Behlfelt K, Linder-Aronson S, Neander P. Posture of
grandes cornes. Procédez aux normalisations des the head, the hyoid bone, and the tongue in children
dysfonctions. with and without enlarged tonsils. Eur J Orthod
1990 ; 12 : 458–67.
[6] Principato JJ. Upper airway obstruction and cranio-
facial morphology. Otolaryngol Head Neck Surg
La palpation des grandes cornes de l’os hyoïde 1991; 104 : 881–90.
requiert beaucoup de délicatesse pour évi- [7] Finkelstein Y, Wexler D, Berger G, Nachmany A,
ter une bradycardie réflexe. En effet, le sinus Shapiro-Feinberg M, Ophir D. Anatomical basis of
carotidien se trouve au niveau du plan hori- sleep-related breathing abnormalities in children
zontal qui relie le bord supérieur du cartilage with nasal obstruction. Arch Otolaryngol Head Neck
thyroïde au bord inférieur de la quatrième Surg 2000 ; 126 : 593–600.
vertèbre cervicale (C4), i.e. le niveau de la ter- [8] Shintani T, Asakura K, Kataura A. Adenotonsillar
minaison de l’artère carotide commune et de hypertrophy and skeletal morphology of chil-
dren with obstructive sleep apnea syndrome. Acta
sa bifurcation en ses deux branches, l’artère
Otolaryngol Suppl 1996 ; 523 : 222–4.
carotide externe et l’artère carotide interne.
[9] Tsai HH, Ho CY, Lee PL, Tan CT. Sex differences
Toute stimulation par étirement des baro- in anthropometric and cephalometric characteristics
récepteurs contenus dans le sinus carotidien in the severity of obstructive sleep apnea syndrome.
entraîne une augmentation de l’activité ner- Am J Orthod Dentofacial Orthop 2009 ; 135 :
veuse parasympathique vers le cœur, ce qui 155–64.
le ralentit et peut produire une bradycardie. [10] Laitman JT, Crelin ES. Developmental change in the
(Voir Chapitre 21, page 313) upper respiratory system of human infants. Perinatol
Neonatol 1980 ; 4 : 15–22.
Chapitre 17
Arthrologie

“The future bones are separate plates of membrane sont unies par du tissu fibreux et se subdivisent en
or cartilage … essentially unrelated to one another deux catégories : articulations fibreuses et articu-
at first and merely “go along for the ride” as the lations cartilagineuses [2].
primary respiratory mechanism functions. Later t-FT BSUJDVMBUJPOT GJCSFVTFT PV TZOBSUISPTFT
when development brings their edges closer and they consistent en sutures entre les os du crâne, en
touch, they begin to conform to each other. “Gears” gomphoses ou syndesmoses dento-alvéolaires et
begin to appear, during the growth period up to six en syndesmoses lorsque les os sont réunis par
years. The serrations and bevel in the sutures are une lame de tissu fibreux comme la membrane
evolved definitely in relation to the type and degree interosseuse de l’avant-bras. Ces dernières ne se
of motion that takes place in the primary respiratory rencontrent pas au niveau crânien.
mechanism” [1]. (« Les futures os sont des plaques t-FT BSUJDVMBUJPOT DBSUJMBHJOFVTFT DPOTJTUFOU FO
membraneuses ou cartilagineuses séparées… au synchondroses et en symphyses.
début, essentiellement sans relation les unes avec
les autres et qui simplement « suivent le mouve-
ment » lorsque le mécanisme respiratoire primaire Articulations fibreuses
fonctionne. Plus tard, lorsque le développement ou synarthroses
rapproche leurs bords et qu’elles se touchent, elles
commencent à s’adapter les unes aux autres. Des Sutures
« engrenages » apparaissent, pendant la période Définies comme les bandes de tissu fibreux qui
de croissance jusqu’à six ans. Les dentelures et les unissent les différents os de la voûte crânienne
biseaux des sutures se développent complètement et de la face, les sutures membraneuses ne se
en relation avec le type et le degré de mouvement trouvent qu’au crâne. En fait, elles représentent
qui se met en place dans le mécanisme respiratoire le reliquat non ossifié du mésenchyme à partir
primaire. ») duquel se développent les os crâniens d’origine
membraneuse. Lors de ce développement, chaque
os en formation est entouré d’une condensation
Classification conjonctive qui lui réalise une gaine fibreuse ; c’est
le périoste dont les fibres se continuent avec cel-
Classiquement on classe les articulations du corps les des sutures membraneuses. C’est à ce niveau
humain en deux grandes catégories, selon le deve- que se trouvent les zones d’active prolifération
nir du tissu conjonctif qui sépare les surfaces arti- conjonctive de la croissance.
culaires : articulations synoviales ou diarthroses et Cinq couches constituent la suture crânienne
articulations solides ou synarthroses. auxquelles s’ajoutent deux couches de jonction
Les articulations synoviales ou diarthroses présen- qui se continuent avec le périoste intra- et extra-
tent une synoviale, une capsule articulaire et du crânien [3] (figure 17.1). Au bord de la suture,
cartilage articulaire recouvre les surfaces articulai- l’os est recouvert par une couche de cellules
res des os. Les articulations solides ou synarthroses ostéogéniques, la couche cambiale, elle-même

Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne


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208 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Couche de jonction Os membraneux Suture squameuse


Ici, les surfaces articulaires des deux os en rap-
port sont taillées en biseau. Le plus bel exemple
est la suture squameuse où le bord pariétal de l’os
temporal biseauté aux dépens de la table interne
Couche Couche Capsule Couche
s’articule avec le bord squameux de l’os pariétal
cambiale intermédiaire Couches du fibreuse cambiale biseauté aux dépens de la table externe.
ligament sutural

Fig. 17.1. Suture crânienne. Suture harmonique


D’après Standring S, Gray’s Anatomy, 39th edition.
C’est une suture où les surfaces articulaires sont
assez régulièrement lisses. Ce type articulaire
recouverte par une capsule fibreuse. Une couche est fréquent au niveau des sutures qui séparent
intermédiaire de tissu conjonctif lâche sépare ces les os de la face, comme par exemple la suture
deux couches de périoste sutural ; des vaisseaux nasomaxillaire.
sanguins et des fibres nerveuses cheminent dans
cet espace. De fait, les veines qui y circulent Schindylèse
sont reliées aux vaisseaux diploïques et aux sinus
Dans ce type sutural, l’extrémité articulaire d’un
intracrâniens [2, 4]. À la fin de la croissance crâ-
os, en forme de crête, s’encastre dans un sillon
nienne, le ligament sutural s’ossifie lentement
présent sur l’autre os. C’est par exemple la crête
et la suture se transforme éventuellement en
sphénoïdale qui s’emboîte dans le sillon vomérien
synostose.
(figure 17.3).
D’après Testut, quatre types sont présents : la
suture dentée, la suture squameuse, la suture har-
monique et la schindylèse [5].

Suture dentée Schindylèse


Dans ce cas, les surfaces articulaires sont recouver- (crête et sillon)
tes d’aspérités et forment des dentelures qui s’en-
grènent les unes dans les autres. C’est le cas de la
suture sagittale (figure 17.2).
Rostre
sphénoïdal

Vomer

Fig. 17.3. Schindylèse.


Fig. 17.2. Suture dentée. D’après Standring S, Gray’s Anatomy, 39th edition.

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Chapitre 17. Arthrologie 209

Gomphoses
Aussi nommées syndesmoses dento-alvéolaires, les
gomphoses sont les articulations entre les dents et
les alvéoles dentaires de la mandibule et des maxil-
laires (figure 17.4).

À la naissance, les os de la calvaria sont séparés par des


sutures qui s’entrecroisent en des zones plus larges, les
fontanelles.
La croissance de l’encéphale joue un rôle prépondérant
dans le développement de la voûte crânienne. Le volume
cérébral double entre le stade fœtal et l’âge de 6 mois et
triple entre le stade fœtal et l’âge de deux ans. La mise
en tension du crâne qui en résulte stimule le processus
de déposition osseuse au niveau des espaces interos-
seux et la croissance du crâne est ainsi coordonnée à
celle du cerveau. En revanche, une croissance osseuse
ralentie maintient les fontanelles trop longtemps ouver-
tes ; inversement, un processus d’ossification trop rapide Fig. 17.4. Gomphose.
entraîne une craniosynostose [6]. D’après Standring S, Gray’s Anatomy, 39th edition.
Dans la croissance craniofaciale, les événements
séquentiels semblent plus complexes qu’une simple
augmentation de volume des os. Pour le frontal, la qu’apparaissent les centres d’ossification. Entre
mandibule et le maxillaire, une rotation des os dans la ces centres osseux, des zones de cartilage persis-
matrice ou capsule périostée est démontrée [7]. tent. Ce sont les synchondroses, des zones fertiles
En fait, la croissance des sutures résulte de « l’influence qui ont un comportement biologique de crois-
de facteurs physiques épigénétiques sur un réseau sance bipolaire analogue à celui des cartilages de
moléculaire complexe émergeant d’un échange de conjugaison. Elles permettent un accroissement
signaux entre le cerveau, la dure-mère, l’ectoderme de
de la base crânienne autant dans ses dimensions
surface et le mésenchyme suturaire lui-même » [8].
sagittales que transversales.
La dure-mère, intimement liée aux sutures crâniennes,
joue un rôle essentiel dans le maintien de l’espace sutu- La synchondrose sphénobasilaire ou sphéno-occipitale
ral [9, 10]. Elle supplée temporellement et spatialement entre le corps de l’os sphénoïde et le corps de l’os
des facteurs de croissance ostéo-inducteurs et des élé- occipital est l’exemple le plus typique. Toutefois,
ments cellulaires au complexe sutural [11]. de nombreuses autres synchondroses interosseuses
existent entre les os de la base. Ce sont : la synchon-
drose pétro-occipitale, entre la partie pétreuse de l’os
Articulations cartilagineuses temporal et le basiocciput ; la synchondrose sphéno-
pétreuse, entre le sphénoïde et la partie pétreuse de
Alors que les sutures représentent le reliquat non l’os temporal ; la synchondrose sphénoethmoïdale,
ossifié du mésenchyme à partir duquel se dévelop- entre le corps du sphénoïde et l’ethmoïde.
pent les os crâniens d’origine membraneuse, les De surcroît, des synchondroses intraosseuses existent
synchondroses représentent le reliquat non ossifié entre les différentes parties des os qui constituent la
du cartilage à partir duquel se développent les os base avant que leur ossification ne soit complète. Ce
crâniens d’origine cartilagineuse. sont par exemple les synchondroses intra-occipitales
En effet, après un stade mésenchymateux, la base antérieures qui séparent les exocciputs et le basiocci-
crânienne passe par un stade cartilagineux et forme put et les synchondroses intra-occipitales postérieures
le chondrocrâne. C’est dans le chondrocrâne qui séparent de chaque côté l’écaille des exocciputs.

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210 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Il existe aussi des synchondroses entre les différen- des sites actifs de croissance par mécanismes de
tes parties de l’os sphénoïde : neuf synchondroses déposition osseuse [18]. Toute la vie elles unissent
intrasphénoïdales ont été identifiées à la naissance, les os entre eux, absorbent les chocs [19] et partici-
la moitié d’entre elles déjà plus ou moins fermées pent à la compliance du crâne osseux [20–22]. Ainsi,
[12]. Au niveau du corps sphénoïdal, la synchon- elles autorisent les changements de pression intra-
drose intrasphénoïdale sépare le présphénoïde et crânienne [23], tout en permettant l’adaptation aux
le postsphénoïde, normalement, elle s’ossifie au forces extracrâniennes telles les tractions des muscles
8e mois fœtal. Quelquefois visible à la naissance, posturaux et des muscles masticateurs [24, 25].
elle se ferme entièrement vers l’âge de trois mois. Dans la suite de ce texte, nous proposons au lecteur
Sur le squelette, la crête synostosique de la selle une étude des articulations crâniennes. Chaque
turcique signale cette fusion. fois que cela est possible, nous agrémentons cette
Les petites ailes de l’os sphénoïde proviennent des étude d’une procédure ostéopathique en rapport
cartilages de l’orbitosphénoïde. Elles se rejoignent avec l’articulation étudiée. Pour autant, la liste de
médialement en avant du corps du sphénoïde pour ces procédures ne saurait être exhaustive.
former le jugum sphénoïdal et les synchondroses
entre les deux orbitosphénoïdes et le corps sphé-
noïdal, incomplètement fusionnées à la naissance, Articulations occipitales
se ferment vers 3 mois [12].
De chaque côté du basi-post-sphénoïde, les syn- L’os occipital s’articule avec six os : l’atlas, l’os sphé-
chondroses ali-basi-post-sphénoïdales réunissent noïde, les deux os temporaux, les deux os pariétaux.
le basi-post-sphénoïde aux ali-post-sphénoïdes
qui proviennent des cartilages de l’alisphénoïde. Avec l’atlas
Ce sont les parties latérales du sphénoïde qui
consistent en l’association d’une grande aile avec L’os occipital s’articule avec l’atlas au niveau de
la lame latérale du processus ptérygoïde. La lame deux articulations occipito-atloïdiennes. Les deux
médiale qui provient d’un autre noyau se rajoute condyles de l’os occipital, de forme convexe, repo-
ultérieurement à ce processus. Pour la plupart des sent sur les deux facettes articulaires supérieures
auteurs l’ossification des synchondroses du sphé- de l’atlas de forme concave. Globalement, le plan
noïde se produit pendant la première année de la de chaque articulation est incliné médialement.
vie [13]. Pour autant, par CT scan, l’ossification Des capsules articulaires unissent l’os occipital à
des synchondroses ali-basi-post-sphénoïdales varie l’atlas, renforcées par les ligaments atlanto-occi-
de l’âge de 6 mois à 5,3 ans [12, 13]. pitaux latéraux et les membranes atlanto-occipi-
tales antérieure et postérieure. Ce sont aussi des
Classiquement, il est admis que la synostose prématu- ligaments très puissants qui unissent l’axis à l’oc-
rée d’une ou de plusieurs sutures crâniennes peut être ciput. Dès lors, la palpation pour la fonction des
le résultat de facteurs génétiques, ou métaboliques [14, articulations occipito-atloïdiennes doit être pré-
15]. Pour autant, chez l’animal, des contraintes intra- cise. L’induction d’un mouvement occipital trop
utérines appliquées sur la tête fœtale à une période important sollicite aussitôt l’interligne C1-C2
critique résultent en une désorganisation cellulaire pro- voire C2-C3, ce qui fausse le diagnostic.
gressive de la synchondrose sphéno-occipitale et en
une fusion prématurée [16, 17].

Les articulations craniocervicales sont anato-


miquement asymétriques chez 58 % des sujets
Fonctions articulaires [26]. Pour autant, l’ostéopathe recherche la
Les articulations du crâne ont diverses fonctions. (les) dysfonction(s), i.e. la fonction pertur-
bée ou altérée des composantes associées au
Tout d’abord, à la naissance, leur chevauchement
système somatique [27] et non simplement
facilite le cheminement du fœtus dans la filière pelvi- l’asymétrie des structures anatomiques.
génitale. Puis, pendant le développement, ce sont

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Chapitre 17. Arthrologie 211

L’os occipital est uni à l’axis par les ligaments de l’apex L’amplitude du mouvement disponible se situe sur un
de la dent de l’axis (occipito-odontoïdien médian), alaires continuum du mouvement, depuis les plus grandes
(occipito-odontoïdien latéraux) et la membrane tectoriale amplitudes des grosses articulations jusqu’à la plus
(occipito-axoïdienne). Les ligaments alaires et la mem- subtile motilité inhérente à tout tissu vivant.
brane tectoriale sont des structures très puissantes. La palpation des fonctions consiste en l’usage de tests
Les ligaments alaires unissent les parties latérales de l’ex- de mobilité et de tests d’écoute. Les tests de mobilité
trémité supérieure de la dent de l’axis aux faces médiales sont employés pour évaluer l’amplitude et la liberté du
des condyles occipitaux. Le plus souvent asymétriques, mouvement présent entre des structures anatomiques
ils sont orientés soit de bas en haut, soit de l’arrière vers adjacentes. Cela peut inclure une appréciation des ten-
l’avant. Ils limitent la rotation controlatérale [26]. sions tissulaires et de la mobilité articulaire. Les tests
d’écoute sont employés pour évaluer la qualité et la
quantité du mouvement disponible, et la puissance du
MRP dans la zone examinée. La dysfonction somatique,
Palpation pour la fonction
qui peut se manifester comme une restriction du mou-
Le sujet est en position de décubitus dorsal, prati- vement anatomique, est toujours accompagnée d’une
cien assis à la tête du sujet. Placez les deux mains modification du MRP [28].
sous l’occiput, paumes tournées vers le haut, de
telle sorte que la pulpe des médius, annulaires et
auriculaires soit en contact avec la partie squa-
meuse de l’occiput, le plus antérieurement possi-
Avec l’os sphénoïde
ble. Placez toujours les doigts médialement aux La partie basilaire de l’os occipital et la face pos-
sutures occipitomastoïdiennes pour ne pas les térieure du corps de l’os sphénoïde s’articulent au
comprimer. Le bout des index peut être placé en niveau de synchondrose sphéno-occipitale (synchon-
contrôle sur les extrémités latérales de l’atlas pour drose sphéno-basilaire, SSB). Le plan des surfaces
s’assurer que pendant le test, les mouvements ne articulaires est oblique de haut en bas et d’arrière
se produisent que dans l’espace inter-articulaire en avant. La surface articulaire de l’os occipital
occipito-atloïdien, sans entraîner l’atlas. Selon regarde en avant et en haut ; la surface articulaire
la morphologie du patient et de l’opérateur, les de l’os sphénoïde regarde en arrière et en bas.
index peuvent être remplacés par les pouces.
Définie par l’apparition du premier contact osseux
Testez les différents mouvements de l’occiput entre les os occiput et sphénoïde, l’ossification de
sur l’atlas : le déplacement bilatéral des condyles la SSB peut commencer dès l’âge de 8 ans [13].
vers l’avant dans la postflexion et vers l’arrière Pour autant, la plupart des auteurs considèrent
dans l’antéflexion, l’inclinaison et la rotation. que la fusion de la SSB, fréquemment plus pré-
Physiologiquement, la rotation de l’occiput est coce chez les filles que chez les garçons, se déroule
toujours du côté opposé à celle de l’inclinaison. essentiellement entre la fin de la puberté et l’âge de
Habituellement, il est préférable de commencer 25 ans [2, 29–32].
par les tests d’écoute avant de procéder aux tests
de mobilité comportant des recherches d’amplitu- Indications
des articulaires plus grandes, parce que les infor-
mations des premiers peuvent être influencées par Chaque fois que la normalisation de la synchondrose
les seconds. En fait, dès que le praticien acquiert sphéno-occipitale est encore possible : amélioration
suffisamment d’expérience, la reconnaissance des du MRP, des fonctions de l’axe craniosacral, de la
subtiles modifications du mouvement identifiées base crânienne et des structures vasculonerveuses
par les tests d’écoute élimine le besoin d’effectuer en rapport ; chez l’enfant, traitement des asymétries
d’autres tests. crâniennes telles les plagiocéphalies.
Normalisez toute dysfonction trouvée. Typique-
Palpation pour la fonction
ment, la normalisation des articulations occi-
pito-atloïdiennes s’inscrit dans tout protocole de Classiquement trois prises sont décrites pour la
normalisation crânienne. palpation pour la fonction de la SSB : la prise

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212 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

par la voûte, la prise fronto-occipitale et la Prise fronto-occipitale : variante


prise en berceau. Dans ces trois procédures les Les deux mains peuvent être orientées en direc-
points de contact palpatoires sont à distance de tion caudale. Une main est sous l’occiput, l’autre
la SSB. Une connaissance précise de l’anatomie main sur le frontal de telle sorte que la pulpe du
et l’usage de la visualisation sont indispensables pouce et de l’auriculaire soit sur la partie supé-
pour apprécier le mouvement ou le manque de rieure des grandes ailes du sphénoïde.
mouvement de la SSB, et le différencier du mou-
vement des autres structures : fascias, membra- Prise par la voûte
nes intracrâniennes, fluides intracrâniens, masse Le sujet est en position de décubitus dorsal, le
cérébrale. praticien assis à la tête du sujet. Placez les mains
sur les côtés du crâne, le plus légèrement possible,
avec (figure 17.6) :
Prise fronto-occipitale tMB QVMQF EFT JOEFY TVS MF TPNNFU EFT HSBOEFT
Le sujet est en position de décubitus dorsal, le pra- ailes du sphénoïde ;
ticien assis à la tête du sujet, sur un côté. Placez tMFTNÏEJVTTVSMFTUFNQPSBVYFOBWBOUEFTNÏBUT
une main transversalement sous l’occiput, paume acoustiques externes ;
tournée vers le haut. Placez l’autre main transver- tMFT BOOVMBJSFT TVS MFT UFNQPSBVY FO BSSJÒSF EFT
salement sur le frontal du patient, de telle sorte méats acoustiques externes ;
que la pulpe du pouce et du médius soit sur la tMFTBVSJDVMBJSFTTVSMÏDBJMMFEFMPDDJQJUBM
partie supérieure des grandes ailes du sphénoïde tMFTQPVDFTMVOTVSMBVUSFBVEFTTVTEFMBTVUVSF
(figure 17.5). sagittale, sans la toucher.
Visualisez le niveau et le plan de la SSB, oblique Procédez comme précédemment.
de haut en bas et d’arrière en avant, grossière-
ment parallèle à la direction du nez. Faites une Prise en berceau
écoute et déterminez le schéma dysfonctionnel : Le sujet est en position de décubitus dorsal, le
flexion, extension, torsion droite ou gauche, side- praticien assis à la tête du sujet. Placez les mains
bending-latéroflexion droit ou gauche, vertical ou sous l’occiput de telle sorte que la pulpe des index,
lateral strain, et/ou compression. Si nécessaire, médius et annulaires soit en contact avec l’écaille
introduisez un pompage de la SSB pour faciliter de l’occipital. Le bord latéral des phalanges
l’expression des forces inhérentes du mécanisme distales des pouces contactent les grandes ailes
respiratoire primaire (MRP) et normalisez la du sphénoïde (figure 17.7). Procédez comme
dysfonction. précédemment.

Fig. 17.5. Prise fronto-occipitale. Fig. 17.6. Prise par la voûte.

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Chapitre 17. Arthrologie 213

toute dysfonction de cette suture affecte l’audi-


tion et l’équilibration. Ainsi, l’ossification de la
suture pétro-occipitale peut être impliquée dans
les surdités de transmission associées à l’âge,
et de part ses rapports avec les structures de la
base crânienne et du pharynx, elle peut aussi être
impliquée dans la malocclusion, les dysfonctions
des voies respiratoires supérieures et les syndro-
mes d’apnées obstructives du sommeil [33]. De
surcroît, elle est associée aux dysfonctions crâ-
niennes et cervicales.

Indications
Fig. 17.7. Prise en berceau.
Dysfonctions de l’oreille, malocclusion ; troubles
de la déglutition ; sensations de gorge serrée ;
dysfonctions des voies aériennes supérieures ; syn-
Avec l’os temporal dromes d’apnées obstructives du sommeil ; dys-
De chaque côté, l’os occipital s’articule avec l’os fonctions crâniennes et cervicales.
temporal au niveau des sutures pétro-occipitale,
Suture occipitomastoïdienne
occipito-mastoïdienne. Il s’articule aussi avec la
facette jugulaire de l’os temporal. La suture occipitomastoïdienne (OM) est paire,
située entre le bord inférieur, mastoïdien de
Suture pétro-occipitale l’écaille de l’os occipital et le bord postérieur de
La suture pétro-occipitale présente une grande la région mastoïdienne de l’os temporal. Dans
variété d’appellations : synchondrose pétro- l’évolution de cette suture, de grandes variations
occipitale, synchondrose pétrobasilaire, fissure semblent exister [31]. Un lent processus d’ossifi-
pétro-occipitale, suture pétro-occipitale et encore cation commence vers 30 ans qui, le plus souvent,
complexe pétro-occipital. Cela semble résulter des n’évolue plus après 70 ans, pour ne jamais s’ossi-
variations dues à l’âge du sujet et aux particularités fier complètement [35].
individuelles [35]. Classiquement, on distingue deux parties à la
Cette suture est paire, située entre le bord latéral suture occipito-mastoïdienne :
de la partie basilaire de l’os occipital et le bord tVOFQBSUJFQBMQBCMF PCMJRVFEFIBVUFOCBTFU
postérieur du rocher de l’os temporal. Elle est diri- d’arrière en avant, dont le sommet correspond
gée vers l’avant et le dedans et se situe en avant du à l’astérion ;
foramen jugulaire. tVOF QBSUJF OPO QBMQBCMF  NÏEJBMF BV QSPDFTTVT
mastoïde, qui se termine en avant par le fora-
Normalement, au niveau de la suture pétro-
men jugulaire.
occipitale, les os occipital et temporaux restent
juxtaposés, séparés toute la vie par un fibrocar- Le point qui réunit ces deux parties est le pivot
tilage [12, 31]. Toutefois, ce cartilage peut s’os- condylo-squamo-mastoïdien (pivot CSM).
sifier dans sa partie supéromédiale où la suture Un changement d’orientation des biseaux peut
prend alors le nom de synchondrose pétro-occi- exister, avec dans la partie supérieure de la suture un
pitale. En fait, ce fibrocartilage est un reliquat du biseau aux dépens de la table interne pour le bord
chondrocrâne fœtal qui ne s’est pas ossifié à cet temporal et aux dépens de la table externe pour le
endroit ; cela donne aux structures intrapétreuses bord occipital ; dans la partie inférieure de la suture,
de l’audition et de l’équilibration une certaine le biseau est aux dépens de la table externe pour
indépendance vis-à-vis des contraintes posturales le bord temporal et aux dépens de la table interne
appliquées sur la base crânienne. En revanche, pour le bord occipital. Le point où l’orientation

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214 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

des biseaux change est situé un peu au-dessous du main sous l’occiput orientée transversalement.
milieu du bord postérieur de la région mastoïdienne La paume est orientée vers le haut et la pulpe
de l’os temporal et se nomme le pivot condylo- des index et des médius sur l’écaille occipitale,
squamo-mastoïdien (pivot CSM) (figure 17.8) [36]. médialement à la suture occipitomastoïdienne
(figure 17.9).
Indications Placez l’autre main sur l’os temporal, de telle sorte
Douleurs craniocervicales après une chute sur la que le pouce et l’index soient respectivement au-
tête ; dysfonctions du contenu du foramen jugu- dessus et au-dessous du processus zygomatique,
laire : dysautonomies, reflux gastro-œsophagien, le médius au niveau du méat acoustique externe,
vertiges, céphalées ; torticolis ; cervicalgies ; diffi- l’annulaire sur la pointe du processus mastoïde, et
cultés à bailler. l’auriculaire sur la partie mastoïdienne. Visualisez
la suture OM et ses deux portions, puis la suture
Processus jugulaire pétro-occipitale ; écoutez la motilité inhérente des
Le processus jugulaire de l’os occipital s’articule structures en présence, définissez toute restriction
avec une surface rugueuse de l’os temporal : la à normaliser.
facette jugulaire. En avant de ce contact, le bord
postérieur du rocher s’articule avec l’os occipital Procédure occipitomastoïdienne
au niveau de la suture pétro-occipitale. Cette procédure est une alternative pour tester
l’OM. Elle est recommandée chez les patients
Palpation pour la fonction fragiles ou les enfants. Après la phase d’écoute,
cette prise permet aussi une normalisation avec
Prise temporale bilatérale la procédure du V spread en conservant la même
La prise à cinq doigts décrite dans le Chapitre 7, position.
page 126 permet de comparer les deux temporaux Le sujet est en position de décubitus dorsal, le
et de définir le cas échéant la présence d’une dys- praticien assis à la tête du sujet. Placez l’index
fonction au niveau d’une suture pétro-occipitale et le médius de part et d’autre de l’OM, dans
ou occipito-mastoïdienne. Les prises suivantes sa partie palpable : l’index sur le bord postérieur
permettent de confirmer les sensations. de la région mastoïdienne de l’os temporal et le
médius sur le bord mastoïdien de l’écaille de l’os
Procédure occipitotemporale occipital (figure 17.10). Procédez à une écoute et
Le sujet est en position de décubitus dorsal, si nécessaire à une normalisation. Accompagnez
le praticien assis à la tête du sujet. Placez une les forces inhérentes du MRP pour faire un

Fig. 17.8. Pivot condylo-squamo-mastoïdien (CSM) (r). Fig. 17.9. Procédure occipitotemporale.

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Chapitre 17. Arthrologie 215

Palpation pour la fonction


Le sujet est en position de décubitus dorsal, le
praticien assis à la tête du sujet. Croisez les pouces
et placez les de chaque côté de la suture sagit-
tale, le plus postérieurement possible. Ainsi le
pouce de la main droite contacte l’angle occipital
(angle postéro-supérieur) du pariétal gauche et le
pouce de la main gauche contacte l’angle occi-
pital (angle postéro-supérieur) du pariétal droit.
Placez le bout des autres doigts sur les parties
latérales de l’écaille de l’os occipital. Faites une
écoute, définissez les restrictions de motilité et si
nécessaire, normalisez.
Alternativement, vous pouvez placer la pulpe des
Fig. 17.10. Procédure occipitomastoïdienne.
doigts de chaque main de part et d’autre de la
suture lambdoïde et suivre les principes habituels
pompage doux de la suture jusqu’au relâchement des normalisations.
des tensions.

Avec l’os pariétal Articulations sphénoïdales


Les bords supérieurs ou bords lambdoïdiens de L’os sphénoïde s’articule avec 12 os : l’os occipi-
l’os occipital s’articulent avec le bord occipital tal, les deux os temporaux, les deux os pariétaux,
(bord postérieur) des deux os pariétaux pour for- l’os frontal, l’os ethmoïde, les deux os zygomati-
mer la suture lambdoïde. Habituellement, l’ossifi- ques, les deux os palatins et le vomer.
cation de la suture lambdoïde débute vers 25 ans
et s’arrête entre 35 et 47 ans [34, 36]. Des trois
sutures de la calvaria, i.e. les sutures lambdoïde,
sagittale et coronale, c’est la suture lambdoïde qui Avec l’os occipital
présente la fusion la moins rapide, et les tractions La face postérieure du corps de l’os sphénoïde
des muscles qui s’insèrent sur l’occiput pourraient s’articule avec la partie basilaire de l’os occipi-
expliquer ce phénomène [37]. tal au niveau de synchondrose sphéno-occipitale
De chaque côté, le bord lambdoïdien de l’os (synchondrose sphéno-basilaire) déjà décrite
occipital s’étend de l’angle occipital supérieur, ci-dessus.
au niveau du lambda, à l’angle occipital latéral.
Dans ses deux tiers médiaux, ce bord est taillé en
biseau aux dépens de la table interne et recou- Avec l’os temporal
vre le bord occipital de l’os pariétal, et dans son
tiers latéral il est taillé en biseau aux dépens de la De chaque côté, la grande aile de l’os sphénoïde
table externe et est recouvert par le bord occipi- s’articule avec l’os temporal au niveau des sutures
tal de l’os pariétal. Dès lors, nous tenons compte sphénosquameuse et pétrosphénoïdale.
de ces biseaux dans la normalisation de la suture
lambdoïde. Suture sphénosquameuse
Le bord latéral ou bord squameux de la grande aile
Indications
de l’os sphénoïde s’articule avec le bord sphénoï-
Déséquilibres de tension des membranes intracrâ- dal de l’écaille du temporal pour former la suture
niennes ; drainage des sinus veineux. sphénosquameuse. Cette suture est biseautée :

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216 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

tMFCPSETRVBNFVYEFMBHSBOEFBJMFFTUUBJMMÏFO
biseau aux dépens de la table externe dans sa
partie verticale et aux dépens de la table interne
dans sa partie horizontale ;
tMF CPSE TQIÏOPÕEBM EV UFNQPSBM FTU UBJMMÏ FO
biseau aux dépens de la table interne dans sa
partie verticale et aux dépens de la table externe
dans sa partie horizontale.
En pratique, on situe le point où les biseaux s’in-
versent, le pivot sphéno-squameux (pivot SS), à
hauteur du processus zygomatique de l’os tem-
poral (figure 17.11). C’est aussi le point où les
deux parties de la suture changent d’orientation.
Au-dessus du pivot SS, la suture est dans un plan Fig. 17.11. Pivot sphéno-squameux (SS) (r).
relativement vertical, au-dessous du pivot elle est
dans un plan relativement horizontal et elle n’est
plus palpable. pétrosphénoïdale. Cette suture est oblique d’avant
en arrière et de dedans en dehors.
Médialement, la suture constitue le foramen
Diverses méthodes d’évaluation sont utilisées pour éva- déchiré. L’apex de la partie pétrotympanique du
luer l’âge de fusion d’une suture, ce qui peut expliquer
temporal forme le bord postéromédial du foramen,
les différences entre auteurs. Pour certains, étudiée en
et le corps et la grande aile de l’os sphénoïde en
scanographie la suture sphénosquameuse commence à
fusionner entre 2 et 6 ans [12, 31]. En revanche, l’exa- dessinent le bord antérolatéral. Habituellement,
men de spécimens osseux montre un début de fusion de la portion de la suture pétrosphénoïdale située en
la suture vers l’âge de 40 ans, mais rarement l’existence dehors du foramen déchiré est nommée synchon-
d’une fusion complète [34, 36]. drose sphénopétreuse [2].
En fait, la fusion suturale peut s’étaler sur une longue Sur le versant exocrânien de la synchondrose,
période et il existe de grandes variations individuelles. un sillon abrite la partie cartilagineuse de la
Des facteurs épigénétiques modulent le programme trompe auditive. En fait, le bord supérieur du
génétique. Ainsi, le comportement manducateur du
cartilage tubaire est uni aux berges osseuses par
sujet, en particulier sa fonction masticatrice joue un rôle
de premier ordre. Les sutures permettent des compres-
un système suspenseur fibreux qui se densifie
sions ou des étirements qui adaptent les actions des avec l’ossification progressive de la synchon-
muscles masticateurs, notamment celles des muscles drose. Comme la suture sphénosquameuse, la
temporal et masséter [38]. Chez le sujet qui vieillit, les suture pétrosphénoïdale commence à s’ossifier
portions de la suture qui ne sont plus sollicitées fusion- vers 40 ans mais ne s’ossifie jamais totalement
nent plus rapidement [18]. [34, 36].
En principe, la fusion d’une suture n’indique pas que
les procédures ostéopathiques crâniennes ne puissent Indications
être utilisées. Bien sûr, le concept crânien ne saurait être
réduit à de simples mobilisations articulaires, mais pour Céphalées ; vertiges ; dysfonctions tubaires ; névral-
les meilleurs résultats, le potentiel le plus grand est de gie trigéminale ; convergence oculaire ; déséquili-
toute évidence au plus jeune âge possible. bre de tension des membranes intracrâniennes.
Les structures intrapétreuses ou contiguës au rocher
expliquent aussi les manifestations cliniques asso-
Suture pétrosphénoïdale ciées aux lésions structurelles de l’apex pétreux :
Le bord postérieur de la grande aile de l’os sphé- maux de tête, vertiges, pertes de l’audition, dys-
noïde s’articule avec le bord antérieur de la partie fonctions tubaires. De surcroît, une diplopie peut
pétreuse de l’os temporal pour former la suture résulter d’une compression du nerf abducens et

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Chapitre 17. Arthrologie 217

des douleurs rétro-orbitaires d’une compression annulaires sur les pointes des processus mastoï-
du ganglion trigéminal par des processus tumo- des (figure 17.13).
raux. Un avis et un traitement médical adéquat Faites une écoute, visualisez les sutures sphé-
s’imposent pour toutes manifestations associées nosquameuse et pétrosphénoïdale. Appréciez le
à des lésions structurelles. Les procédures ostéo- mouvement du sphénoïde et celui des os tem-
pathiques traitent les dysfonctions somatiques et poraux et définissez les restrictions de motilité.
seulement les dysfonctions somatiques. Notez que pour faciliter la visualisation de la
partie pétreuse du temporal, le médius peut être
Palpation pour la fonction orienté sur le même axe que celui du rocher ;
Procédure sphénosquameuse dès lors, il suffit de visualiser le rocher dans le
prolongement du médius [39].
Le sujet est en position de décubitus dorsal, le
praticien assis à la tête du sujet. Placez la pulpe
des index sur le sommet des grandes ailes du
sphénoïde et les médius sur les temporaux en
Avec l’os pariétal
avant des méats acoustiques externes de telle De chaque côté, la grande aile de l’os sphénoïde
sorte que ces deux doigts soient de part et d’autre s’articule avec l’os temporal au niveau de la suture
de la suture sphénosquameuse (figure 17.12). sphénopariétale. C’est la partie la plus latérale du
Faites une écoute, définissez toute dysfonction bord antérieur de la grande aile qui s’articule avec
et normalisez. la partie la plus latérale du bord squameux (bord
inférieur ou temporal) de l’os pariétal.
Prise à cinq doigts modifée
La suture sphénopariétale est décrite comme la
Cette prise est une modification de la prise à cinq
ligne horizontale d’un H formé par la réunion de
doigts classiquement utilisée pour le temporal. Le
la grande aile de l’os sphénoïde, de l’écaille de l’os
sujet est en position de décubitus dorsal, le pra-
temporal, de la face temporale de l’os frontal et de
ticien assis à la tête du sujet. Placez les mains de
l’angle sphénoïdal de l’os pariétal. Le H constitue
chaque côté de la tête du sujet pour contacter le
le ptérion. Toutefois, des variations sont souvent
sphénoïde et les os temporaux :
présentes dans ces rapports.
tMFTCPSETMBUÏSBVYEFTQPVDFTTPOUTVSMBQBSUJF
supérieure des grandes ailes du sphénoïde ;
Indications
tMFTBVUSFTEPJHUTTPOUTVSMFTUFNQPSBVYBWFDMFT
index sur les processus zygomatiques, les médius Céphalées ; déséquilibre de tension des membra-
au niveau des méats acoustiques externes, et les nes intracrâniennes.

Fig. 17.12. Procédure sphénosquameuse. Fig. 17.13. Prise à cinq doigts modifée.

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218 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Palpation pour la fonction orbitonasal de la partie orbitaire du frontal pour


former la suture orbitosphéno-frontale. Il pré-
Utilisez une prise similaire à la prise sphénosqua-
sente un biseau habituellement taillé aux dépens
meuse décrite ci-dessus. Cette fois, la pulpe des
de la face inférieure.
index est sur la partie la plus latérale des bords
squameux des os pariétaux et les médius sur le Parfois nommée synchondrose fronto-sphénoï-
sommet des grandes ailes du sphénoïde, de telle dale, cette articulation débute son ossification vers
sorte que ces deux doigts soient de part et d’autre 5 ans ; elle est complètement fusionnée vers 15 ans
de la suture sphénopariétale. [12, 31].

Palpation pour la fonction


Avec l’os frontal Procédure sphénofrontale bilatérale
L’os sphénoïde s’articule avec le frontal au Le sujet est en position de décubitus dorsal, le pra-
niveau des sutures sphénofrontale latérale et ticien assis à la tête du sujet. Placez les mains sur
orbitosphéno-frontale. l’os frontal, les doigts dirigés caudalement, de telle
Suture sphénofrontale latérale sorte que la pulpe des médius contacte le sommet
des grandes ailes du sphénoïde, et la pulpe des
La partie latérale du bord antérieur de la grande index la face postérieure des processus zygomati-
aile de l’os sphénoïde s’articule avec le bord sphé- ques de l’os frontal (figure 17.14).
noïdal de l’écaille frontale au niveau de la suture
sphénofrontale latérale. Le frontal « repose » sur Faites une écoute et définissez toute restriction
le sphénoïde. Cette suture a la forme d’un triangle de motilité au niveau des sutures sphénofrontale
avec : latérale et orbito-sphéno-frontale. Utilisez les
tVOTPNNFUBOUÏSJFVS principes indirects pour accompagnez les mouve-
tVODÙUÏNÏEJBMRVJTFDPOUJOVFNÏEJBMFNFOUQBS ments dans la direction de la plus grande facilité
la fissure orbitaire supérieure ;
tVODÙUÏMBUÏSBMRVJTFDPOUJOVFQBSMBTVUVSFTQIÏOP-
pariétale décrite ci-dessus et qui forme le ptérion ;
tVOF CBTF TJUVÏF EBOT MF QSPMPOHFNFOU EV CPSE
postérieur du segment orbitonasal de l’os frontal.
La suture sphénofrontale latérale est souvent
nommée suture frontosphénoïdale. Elle s’ossifie
progressivement au cours de la vie, et le stade
de sa fusion permet, en médecine légale, de défi-
nir l’âge d’un individu. Le plus souvent, elle est
non fusionnée vers 19 ans. Vers 32,1 ± 8,6 ans,
seule la partie ectocrânienne a fusionné ; puis vers
49 ± 12,8 ans, la partie endocrânienne montre des
signes de fusion et vers 61,8 ± 18,4 ans, la suture
est complètement fermée [40].

Indications
Dysfonctions oculaires fonctionnelles ; céphalées ;
obstructions fonctionnelles des voies nasales.

Suture orbito-sphéno-frontale
De chaque côté, le bord antérieur de la petite
aile de l’os sphénoïde s’articule avec le bord Fig. 17.14. Procédure sphénofrontale bilatérale.

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Chapitre 17. Arthrologie 219

et attendre un relâchement des tissus. Les points Avec l’os ethmoïde


d’appui des pouces et des talons des mains peu-
vent faciliter la normalisation. Plusieurs portions de l’os sphénoïde s’articulent
avec l’os ethmoïde :
Procédure sphénofrontale unilatérale tMFQSPDFTTVTFUINPÕEBMEFMPTTQIÏOPÕEFTBSUJ-
Le sujet est en position de décubitus dorsal, le cule avec la lame criblée de l’os ethmoïde ;
praticien assis à la tête du sujet, du côté opposé tMBDSÐUFTQIÏOPÕEBMFEFMPTTQIÏOPÕEFTBSUJDVMF
à la dysfonction. Placez la main céphalique sur avec le bord postérieur de la lame perpendicu-
le frontal, de telle sorte que l’index et le médius laire de l’os ethmoïde ;
soient de part et d’autre du processus zygomati- tCJMBUÏSBMFNFOU  MFT EFNJDFMMVMFT EF MB GBDF BOUÏ-
que de l’os frontal du côté de la dysfonction et rieure de l’os sphénoïde répondent aux demi-cellu-
le pouce sur le processus zygomatique homolo- les de la face postérieure du labyrinthe ethmoïdal.
gue. La main caudale crée une « unité fonction- Typiquement, les termes « suture sphénoethmoï-
nelle » entre l’os zygomatique et la grande aile du dale » désigne l’articulation entre le processus eth-
sphénoïde, tous deux articulés sous l’os frontal. moïdal de l’os sphénoïde et le bord postérieur de
Pour cela, placez l’index et le médius de part et la lame criblée de l’os ethmoïde. Son ossification
d’autre du processus frontal de l’os zygomatique est difficile à jauger. Elle semble commencer vers
et la pulpe de l’annulaire sur la grande aile de l’os 2 ans et la suture serait complètement fermée chez
sphénoïde (figure 17.15). presque tous à 15 ans [12, 31].
Procédez à une écoute. Accompagnez les os dans
le sens de l’aisance. Pour une dysfonction chroni- Indications
que, faites un pompage de la suture jusqu’au relâ- Dysfonctions des cavités nasales : sinusites, rhinites ;
chement des tensions. anosmie ; normalisation de la faux du cerveau.

Palpation pour la fonction


L’ethmoïde n’est pas palpable directement. Nous
l’abordons indirectement à partir des os nasaux ou
du septum nasal. Le plus souvent cette normalisa-
tion est associée à celle de l’os frontal et à celle des
os qui entourent l’os ethmoïde.
Le sujet est en position de décubitus dorsal, le
praticien assis à la tête du sujet, sur le côté de la
table. Placez la main céphalique sur le frontal de
telle sorte que la pulpe du pouce et du médius soit
sur la partie supérieure des grandes ailes du sphé-
noïde. Le pouce et l’index de la main caudale sont
placés sur les os nasaux (figure 17.16).
Visualisez les mouvements du sphénoïde, ceux de
l’ethmoïde placés en arrière des os nasaux. Accom-
pagnez les mouvements dans les plages d’aisance, au
rythme du MRP, jusqu’au relâchement.

Avec l’os zygomatique


La crête zygomatique de l’os sphénoïde qui sépare
Fig. 17.15. Procédure sphénofrontale unilatérale. les faces orbitaire et temporale de la grande aile

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220 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Fig. 17.16. Procédure sphénoethmoïdale. Fig. 17.17. Procédure sphénozygomatique.

s’articule avec le bord postérieur du processus zygomatique, avec le pouce sur le bord orbitaire et
frontal de l’os zygomatique pour former la suture le médius sur le bord inférieur. Procédez comme
sphénozygomatique. ci-dessus.
L’os zygomatique est une interface entre le neuro-
crâne et le viscérocrâne. Ses rapports avec le sphé-
noïde sont de grande importance dans le maintien Avec l’os palatin
de cet équilibre. Les dysfonctions de la suture L’os sphénoïde et l’os palatin forment plusieurs
sphénozygomatique sont souvent la conséquence sutures sphénopalatines :
de traumatismes faciaux. tMBQBSUJFBOUÏSPJOGÏSJFVSFEVDPSQTEFMPTTQIÏ-
noïde s’articule avec la facette postérieure sphé-
Indications
noïdale du processus orbitaire de l’os palatin ;
Dysfonctions oculaires ; sinusites maxillaires ; maloc- tMBQBSUJFBOUÏSJFVSFEFMBGBDFJOGÏSJFVSFEVDPSQT
clusion ; acouphènes ; cervicalgies. de l’os sphénoïde s’articule avec la face supéro-
latérale du processus sphénoïdal de l’os palatin ;
Palpation pour la fonction tMJODJTVSF QUÏSZHPÕEJFOOF RVJ TÏQBSF MFT EFVY
lames des processus ptérygoïdes dans leur moi-
Le sujet est en position de décubitus dorsal, le
tié inférieure s’articule avec le processus pyrami-
praticien assis à la tête du sujet. De chaque côté,
dal de l’os palatin.
placez les index sur les bords orbitaires des os
zygomatiques et les médius sur les bords inférieurs. C’est entre les processus orbitaire et sphénoïdal
Les bords latéraux des pouces sont sur la partie de l’os palatin que se trouve l’incisure sphénopa-
supérieure des grandes ailes du sphénoïde (figure latine qui forme avec le corps de l’os sphénoïde
17.17). Visualisez la suture sphénozygomatique, le foramen sphénopalatin. Latéralement et juste
écoutez les mouvements des os zygomatiques et au-dessous, la fosse ptérygopalatine (arrière-fond
sphénoïde. Normalement ces mouvements doi- de la fosse ptérygomaxillaire) abrite le ganglion
vent être synchrones et harmonieux. En cas de pérygopalatin. Ainsi, la normalisation des rapports
dysfonction, normalisez. sphénopalatins contribue à la bonne fonction du
ganglion.
Une procédure alternative consiste à se placer à la
tête du sujet, sur le côté de la table, du côté opposé
Indications
à la dysfonction avec la main céphalique en pont
sur le frontal de telle sorte que la pulpe du pouce et Normalisation après des travaux dentaires impor-
du médius soit sur la partie supérieure des grandes tants ; syndromes d’apnées obstructives du som-
ailes du sphénoïde. La main caudale contacte l’os meil ; ronchopathie chronique.

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Chapitre 17. Arthrologie 221

Palpation pour la fonction


Le sujet est en position de décubitus dorsal, le pra-
ticien assis à la tête du sujet, sur le côté de la table.
Placez la main céphalique sur le frontal de telle
sorte que la pulpe du pouce et du médius soit sur
la partie supérieure des grandes ailes du sphénoïde.
Introduisez la pulpe de l’index ou de l’auriculaire
d’une main gantée dans la cavité orale, de telle sorte
que la pulpe du doigt soit sur la face inférieure du
processus palatin de l’os maxillaire. Déplacez délica-
tement le doigt vers l’arrière jusqu’à sentir la conca-
vité de la lame horizontale de l’os palatin. Faites
une écoute. Visualisez les rapports sphénopalatins
et normalisez tranquillement les tissus en respectant
les plages d’aisance et le rythme du MRP.

Avec le vomer Fig. 17.18. Procédure sphénovomérienne.

La crête sphénoïdale de la face inférieure du corps


du sphénoïde s’articule avec le bord supérieur Articulations temporales
du vomer, dans le sillon formé par les deux ailes
du vomer pour former la schindylèse sphénovomé- L’os temporal s’articule avec sept os : l’os occipi-
rienne. Entre le sphénoïde et le vomer, le canal tal, l’os sphénoïde, les deux os zygomatiques, les
vomérosphénoïdal abrite de petites veines. deux os pariétaux, et la mandibule.
Indications
Obstruction fonctionnelle des voies nasales ; respi- Avec l’os occipital
ration bruyante ; sinusites.
Le temporal s’articule avec l’os temporal au niveau
Palpation pour la fonction des sutures pétro-occipitale, occipitomastoïdienne.
Ces articulations sont décrites ci-dessus.
Le sujet est en position de décubitus dorsal, le
praticien assis à la tête du sujet, sur le côté de la
table. Placez la main céphalique sur le frontal de Avec l’os sphénoïde
telle sorte que la pulpe du pouce et du médius
soit sur la partie supérieure des grandes ailes du Le temporal s’articule avec l’os sphénoïde au
sphénoïde. Introduisez délicatement la pulpe niveau des sutures sphénosquameuse et pétrosphé-
d’un doigt de la main caudale dans la bouche du noïdale. Ces articulations sont décrites ci-dessus.
patient, pour contacter le staurion (figure 17.18).
Visualisez le vomer orienté vers l’arrière et vers le
haut en direction du corps du sphénoïde. Faites
Avec l’os zygomatique
une écoute, définissez toute dysfonction de la L’extrémité antérieure du processus zygomatique
schindylèse. Normalisez en appliquant les princi- de l’os temporal s’articule avec le processus tem-
pes des normalisations indirectes. poral de l’os zygomatique pour former la suture
Notez qu’un placement plus antérieur du doigt temporozygomatique. L’extrémité antérieure du
intraoral favorise la flexion ; inversement, un pla- processus zygomatique de l’os temporal est taillée
cement plus postérieur favorise l’extension. en biseau aux dépens du bord inférieur, le processus

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222 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

temporal de l’os zygomatique est taillé en biseau biseauté aux dépens de la table externe pour for-
aux dépens de la face médiale et supérieure. mer la suture squameuse (temporo-pariétale).
Cette suture joue un rôle primordial dans les Les biseaux de cette suture autorisent un jeu arti-
mécanismes d’absorption des forces appliquées culaire qui adapte les contraintes de la mastica-
sur le massif facial, comme dans la mastication. tion. En fait, l’activité musculaire des muscles en
Elle représente aussi une interface entre le viscé- rapport est aussi responsable du degré d’ossifica-
rocrâne et le neurocrâne. tion de la suture. Dès lors, la fusion de la suture
survient lorsqu’elle subit des contraintes muscu-
Indications laires plus faibles et lors du vieillissement, des dif-
férences s’observent sur les différentes portions de
Douleurs craniocervicales ; vertiges ; céphalées ; dys- la suture, en fonction des fonctions masticatrices
fonctions de l’articulation temporomandibulaire ; du sujet [18]. Habituellement la portion posté-
bruxisme ; dysfonctions masticatrices. rieure, qui continue à subir des stress importants,
fusionne moins vite. Cette suture semble com-
Palpation pour la fonction mencer son ossification vers 40 ans, mais ne s’os-
Le sujet est en position de décubitus dorsal, le pra- sifie jamais totalement [34, 36].
ticien assis à la tête du sujet, sur le côté de la table,
du côté opposé à la dysfonction. Placez l’index Indications
et le médius de la main caudale au-dessus et au- Déséquilibres de tension des membranes intracrâ-
dessous du processus temporal de l’os zygomati- niennes ; céphalées ; acouphènes ; dysfonctions de
que et l’index et le médius de la main céphalique l’articulation temporomandibulaire ; bruxisme.
au-dessus et au-dessous du processus zygomati-
que de l’os temporal (figure 17.19). Écoutez et Palpation pour la fonction
accompagnez les mouvements dans les plages
Le sujet est en position de décubitus dorsal, le
d’aisance. Si nécessaire faites un pompage jusqu’au
praticien assis à la tête du sujet, sur le côté de la
relâchement des tissus.
table, du côté opposé à la dysfonction. Placez la
pulpe des index, médius et annulaire de la main
Avec l’os pariétal céphalique près du bord squameux de l’os parié-
tal et la pulpe des index, médius et annulaire de
Le bord pariétal de l’écaille temporale est biseauté la main caudale près du bord pariétal de l’écaille
aux dépens de la table interne. Il s’articule avec la temporale (figure 17.20). Écoutez la qualité de
partie centrale du bord squameux de l’os pariétal, la motilité inhérente de la suture. Utilisez les

Fig. 17.19. Procédure temporozygomatique. Fig. 17.20. Procédure temporopariétale.

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Chapitre 17. Arthrologie 223

forces inhérentes du MRP pour faire un pompage Cavité articulaire supérieure

jusqu’au relâchement. Fosse mandibulaire Disque articulaire

Pour une procédure alternative, placez vous à la


tête du sujet, la main située du côté de la dys-
fonction en prise temporale à cinq doigts, décrite
au chapitre 7, page 126. Placez l’autre main sur
la calvaria, de telle sorte que la pulpe des index,
médius et annulaire soit près du bord squameux
de l’os pariétal. Procédez comme ci-dessus.

Membrane
synoviale
Avec la mandibule Capsule

La fosse mandibulaire (cavité glénoïde) et le Fibrocartilage sur


tubercule articulaire du processus zygomatique de la surface articulaire

l’os temporal forment avec le condyle de la man- Cavité articulaire


inférieure
dibule l’articulation temporomandibulaire (ATM)
Tubercule articulaire
(figure 17.21).
Fig. 17.21. Articulation temporomandibulaire. Bouche
La fosse mandibulaire est ovalaire d’avant en fermée.
arrière, de dehors en dedans et de haut en bas. D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.
Située sous les racines du processus zygomatique,
elle est partagée en portions antérieure et posté-
rieure par la suture squamotympanique : Les muscles ptérygoïdien latéral, temporal et
tMBQPSUJPOBOUÏSJFVSFDPSSFTQPOEËMBGBDFJOGÏ- masséter participent à la constitution de cet
rieure de l’écaille ; elle est concave d’avant en appareil.
arrière et sur son grand axe ; Deux ligaments intrinsèques protègent l’ATM, les
tMB QPSUJPO QPTUÏSJFVSF DPSSFTQPOE Ë MB QBSPJ ligaments latéral et médial. Ils sont renforcés par
antérieure du méat acoustique externe ; elle est des ligaments extrinsèques : stylomandibulaire,
extracapsulaire. sphénomandibulaire, ptérygomandibulaire.
Le tubercule, ou racine antérieure du processus Dans l’ouverture de la bouche, la contraction
zygomatique de l’os temporal, est la partie qui s’ar- des muscles ptérygoïdiens latéraux et des muscles
ticule avec le condyle mandibulaire ; il est convexe suprahyoïdiens entraîne une rotation du condyle
d’avant en arrière et concave transversalement. dans la fosse mandibulaire. À ce stade, le rôle du
La tête ou condyle de la mandibule, convexe d’avant chef supérieur du muscle ptérygoïdien latéral est
en arrière, est oblique en arrière et en dedans sur primordial. Le condyle poursuit sa rotation vers
son grand axe. Une crête transversale partage sa l’avant, puis la contraction des deux chefs du pté-
face supérieure en deux versants : rygoïdien latéral l’entraîne dans un mouvement
tVO WFSTBOU BOUÏSJFVS BSUJDVMBJSF BWFD MPT UFN- de translation antérieure et inférieure le long du
poral pour former l’ATM ; un disque temporo- tubercule articulaire (figure 17.22).
mandibulaire complète l’articulation ; Au début, le disque se déplace en avant avec le
tVOWFSTBOUQPTUÏSJFVSOPOSFDPVWFSUEFDBSUJMBHF condyle, puis en fin d’ouverture, en raison de la
Le disque est une structure fibreuse, avasculaire, translation antérieure du condyle, le disque est
dépourvue d’innervation. Il est fixé au niveau relativement postérieur par rapport au condyle
des extrémités latérale et médiale du condyle. [41]. La lame bilaminaire rétrodiscale, la cap-
En fait, il est plus juste de parler d’un appa- sule de l’ATM, et le chef supérieur du ptérygoï-
reil discal qui consiste en une lame prédiscale, dien latéral jouent un rôle primordial dans la
le disque et une lame bilaminaire rétrodiscale. stabilité discale.

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224 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Mouvement de translation antérieure


Muscle ptérygoïdien latéral du disque et de la mandibule dans
le compartiment supérieur de l’articulation

Translation antérieure
Fig. 17.23. Procédure temporomandibulaire bilatérale.

Abaissement
Mouvement de charnière dans
le compartiment articulaire inférieur
Procédure temporomandibulaire unilatérale
Fig. 17.22. Articulation temporomandibulaire. Bouche
ouverte. Le sujet est en position de décubitus dorsal, le
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition. praticien assis à la tête du sujet, sur le côté de
la table, du côté opposé à la dysfonction. Placez
Indications la main céphalique sur l’os temporal avec l’ex-
trémité des index, médius et annulaire au-dessus
Douleurs et gêne à l’ouverture buccale et durant
de la fosse mandibulaire. L’extrémité de l’in-
les fonctions orofaciales ; céphalées ; dysfonc-
dex et du médius de la main caudale est placée
tions oculaires ; dysfonctions auditives ; dysfonc-
sur la branche mandibulaire près du condyle
tions tubaires ; douleurs de l’oreille ; bruxisme ;
(figure 17.24). Faites une écoute de la motilité
troubles de l’occlusion ; vertiges ; pertes d’équi-
de l’ATM, accompagnez les mouvements dys-
libre ; torticolis ; cervicalgies ; sensations de
fonctionnels, selon les principes indirects et
gorge serrée ; syndromes d’apnées obstructives
attendez le relâchement des tensions. Pour une
du sommeil ; troubles fonctionnels du ganglion
dysfonction chronique, faites un pompage déli-
ptérygopalatin.
cat, en employant les forces inhérentes du MRP.
La paume de la main caudale sur le corps de la
Palpation pour la fonction mandibule contribue au mouvement.
Procédure temporomandibulaire bilatérale
Le sujet est en position de décubitus dorsal, le pra-
ticien assis à la tête du sujet. Bilatéralement, placez
la pulpe des index et médius à hauteur des ATM,
de telle sorte que l’index soit à hauteur de la racine
antérieure du processus zygomatique de l’os tem-
poral et le médius sur le condyle de la mandibule
(figure 17.23).
Faites une écoute et définissez toute restriction
de motilité au niveau des ATM. Accompagnez les
mouvements dans les plages d’aisance. Faites un
pompage au rythme du MRP. Les structures de
cette articulation nécessitent beaucoup de finesse
dans la normalisation. Fig. 17.24. Procédure temporomandibulaire unilatérale.

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Chapitre 17. Arthrologie 225

Articulations frontales table. Placez la main céphalique sur le frontal de


telle sorte que la pulpe de l’index et du médius
L’os frontal s’articule avec 12 os : l’os sphénoïde, soit sur la partie inférieure des processus nasaux de
l’os ethmoïde, les deux os pariétaux, les deux os l’os frontal. Le pouce et l’index de la main caudale
zygomatiques, les deux maxillaires, les deux os sont placés sur les os nasaux (figure 17.25).
lacrymaux et les deux os nasaux. Visualisez les mouvements du frontal, en particulier
celui de l’incisure ethmoïdale qui s’ouvre pendant
la flexion-rotation externe et se rétrécit pendant
Avec l’os sphénoïde l’extension-rotation interne. Visualisez l’ethmoïde
L’os frontal s’articule avec l’os sphénoïde au placé en arrière des os nasaux. Accompagnez les
niveau des sutures sphénofrontale latérale et orbi- mouvements dans les plages d’aisance, au rythme
tosphéno-frontale. Elles sont décrites ci-dessus. du MRP, jusqu’au relâchement.

Avec l’os ethmoïde Avec l’os pariétal


L’os frontal présente plusieurs surfaces articulaires Le bord pariétal de l’écaille frontale s’articule avec
avec l’ethmoïde : le bord frontal des deux os pariétaux pour former
tMJODJTVSF FUINPÕEBMF EF MPT GSPOUBM TBSUJDVMF la suture coronale. Le milieu de la suture coronale
avec le bord antérieur et les deux bords latéraux est le bregma. Chaque bord pariétal de l’écaille
de la lame criblée de l’os ethmoïde ; frontale est taillé en biseau aux dépens de la table
tMFT EFNJDFMMVMFT EF MB TVSGBDF FUINPÕEBMF EF interne de l’os dans ses deux tiers médiaux et aux
l’os frontal sont en regard des demi-cellules dépens de la table externe dans son tiers latéral.
de la face supérieure des labyrinthes ethmoï- Le point où les biseaux s’inversent est le stépha-
daux avec lesquelles elles forment les cellules nion. Inversement, le bord frontal de l’os pariétal
ethmoïdofrontales ; est taillé en biseau aux dépens de la table externe
tMÏQJOF OBTBMF EV GSPOUBM TBSUJDVMF FO BSSJÒSF dans ses deux tiers supérieurs, et aux dépens de la
avec la lame perpendiculaire de l’ethmoïde ; table interne dans son tiers inférieur.
tMBDSJTUBHBMMJTBSUJDVMFQBSMBQBSUJFMBQMVTJOGÏ-
rieure de son bord antérieur avec le fond de l’in- Indications
cisure ethmoïdale de l’os frontal. Céphalées ; déséquilibres de tension des membra-
nes intracrâniennes ; drainage des sinus veineux ;
Indications douleurs craniocervicales ; dysfonctions orofaciales.
Céphalées frontales ; déséquilibre de tension des
membranes intracrâniennes ; en particulier de la
faux du cerveau ; drainage du sinus sagittal supé-
rieur ; dysfonctions des voies aériennes supérieu-
res ; troubles des sécrétions nasales ; anosmie.

Palpation pour la fonction


Parce qu’il n’est pas directement palpable, nous
abordons l’os ethmoïde indirectement à partir des
os nasaux ou du septum nasal. Le plus souvent
cette normalisation est associée à celle des petits
os de la face.
Le sujet est en position de décubitus dorsal, le
praticien assis à la tête du sujet, sur le côté de la Fig. 17.25. Procédure fronto-ethmoïdale.

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226 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Palpation pour la fonction Indications


Le sujet est en position de décubitus dorsal, le Céphalées ; dysfonctions des voies aériennes supé-
praticien assis à la tête du sujet. Placez les pouces rieures ; dysfonctions oculaires ; tics avec cligne-
de chaque côté de la suture sagittale, aussi anté- ments des yeux.
rieurement que possible. Placez le bout des autres
doigts en avant de la suture coronale, sur les par- Palpation pour la fonction
ties latérales de l’os frontal (figure 17.26). Pour Procédure frontozygomatique bilatérale
faciliter le désengagement de la suture, les doigts
contactent les portions où les os démontrent des Le sujet est en position de décubitus dorsal, le pra-
biseaux à table externe. ticien assis à la tête du sujet. Bilatéralement, placez
la pulpe des index et médius de part et d’autre
Faites une écoute, accompagnez les mouvements
de la suture frontozygomatique, de telle sorte que
dans le sens de l’aisance. Si nécessaire, faites un
l’index soit sur le processus zygomatique de l’os
pompage au rythme du MRP pour améliorer la
frontal et le médius sur le processus frontal de l’os
motilité des tissus.
zygomatique (figure 17.27).
Faites une écoute, définissez toute dysfonction.
Avec l’os zygomatique Accompagnez les mouvements dans la direction
de l’aisance. Si nécessaire, faites un pompage et
La partie inférieure du processus zygoma- attendez le relâchement.
tique de l’os frontal s’articule avec la partie Souvent, la dysfonction de cette suture consiste en
supérieure du processus frontal de l’os zygo- une compression des os frontal et zygomatique.
matique au niveau de la suture frontozygoma- Dans ce cas, la procédure unilatérale décrite ci-
tique. Cette suture s’ossifie lentement dans la dessous peut être plus adaptée. Pour autant, cette
huitième décade de la vie adulte, mais pour position de mains permet une approche facile de la
autant n’a toujours pas fusionné à l’âge de suture ; elle permet de définir rapidement les restric-
95 ans [42]. tions de motilité frontozygomatique, sans beaucoup
déplacer les mains. De surcroît, en pliant légèrement
les index et les médius, vous pouvez placer les bords
latéraux des pouces sur la partie supérieure des
grandes ailes du sphénoïde, ce qui permet d’écouter
en même temps les sutures sphénofrontale et sphé-
nozygomatique (figure 17.28).

Fig. 17.26. Procédure frontopariétale. Fig. 17.27. Procédure frontozygomatique bilatérale.

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Chapitre 17. Arthrologie 227

Fig. 17.29. Procédure frontozygomatique unilatérale.

Avec l’os maxillaire


Chacune des branches du V central de la crête
orbitonasale de l’os frontal s’articule dans sa par-
tie latérale avec le bord supérieur du processus
frontal de l’os maxillaire, pour former la suture
Fig. 17.28. Procédure fronto-sphéno-zygomatique.
frontomaxillaire.

Indications
Rhinites ; sinusites ; respiration bruyante ; troubles
Procédure frontozygomatique unilatérale
de l’occlusion.
Le sujet est en position de décubitus dorsal, le pra-
ticien assis à la tête du sujet, sur le côté de la table, Palpation pour la fonction
du côté opposé à la dysfonction. Placez le pouce
Procédure frontomaxillaire
et l’index de la main céphalique de chaque côté
du processus zygomatique de l’os frontal. Placez Le sujet est en position de décubitus dorsal, le
aussi le pouce et l’index de la main caudale de cha- praticien assis à la tête du sujet. Placez les pouces
que côté du processus frontal de l’os zygomatique sur l’os frontal, au niveau de la suture métopique,
(figure 17.29). Après l’écoute, accompagnez les la pulpe des index au niveau de la partie latérale
déplacements les plus faciles. Faites un pompage du V de la crête orbitonasale de l’os frontal, et les
jusqu’au relâchement. médius sur le bord supérieur des processus fron-
Cette procédure peut être effectuée en uti- taux de l’os maxillaire (figure 17.30).
lisant l’index et le médius au lieu d’utiliser le Après une phase d’écoute, accompagnez les tis-
pouce et l’index. Veillez toujours à placer les sus dans le sens de l’aisance. Faites un pompage si
doigts le plus près possible de la suture fronto- nécessaire. Le placement des pouces permet d’ac-
zygomatique. compagner la suture métopique vers l’arrière dans
Considérez aussi la procédure sphénofrontale la flexion-rotation externe du MRP, ce qui facilite
unilatérale (figure 17.15) où l’os zygomatique et le désengagement des processus frontaux de l’os
la grande aile du sphénoïde qui s’articulent tous maxillaire sous le V de la crête orbitonasale.
deux sous l’os frontal, sont associés pour une nor- Pour agir plus globalement sur l’os maxillaire,
malisation de cette « unité fonctionnelle » par rap- par exemple pour une approche de la maloccu-
port au frontal. sion, ou pour agir plus spécifiquement sur le sinus

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228 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

entre les os maxillaire et frontal, et un pompage


intraosseux de l’os maxillaire.

Avec l’os nasal


Chacune des branches du V central de la crête
orbitonasale de l’os frontal s’articule dans sa partie
médiale avec le bord supérieur de l’os nasal, pour
former la suture frontonasale.

Indications
Rhinites ; sinusites ; rhume des foins ; respiration
Fig. 17.30. Procédure frontomaxillaire. bruyante.

Palpation pour la fonction


maxillaire, une prise alternative peut être utili-
sée. Le praticien est toujours assis à la tête de la Le sujet est en position de décubitus dorsal, le
table. Placez la pulpe des pouces sur la glabelle ; praticien assis à la tête du sujet. Placez les pouces
les autres doigts sont allongés caudalement, avec sur l’os frontal, au niveau de la glabelle, la pulpe
l’index, le médius et l’annulaire sur les proces- des index sur la partie supérieure des os nasaux
sus alvéolaires des os maxillaires (figure 17.31). (figures 17.32 et 17.33).
Après l’écoute, suivre les mouvements dans les Faites une écoute, puis un pompage en respectant
plages d’aisance. Faites un pompage interosseux les plages d’aisance. Les mouvements sont de très
faibles amplitudes. Cette procédure donne d’ex-
cellents résultats. Il est conseillé d’associer une
normalisation des dysfonctions éventuelles de la
colonne thoracique supérieure et de la charnière

Fig. 17.31. Procédure frontomaxillaire. Fig. 17.32. Procédure frontonasale.

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Chapitre 17. Arthrologie 229

Procédure unilatérale des os de la face


Le plus souvent, la normalisation frontolacrymale
est associée à celle des os « suspendus sous le
frontal » : les os nasaux, maxillaires, ethmoïde et
zygomatiques. Une prise globale permet d’ap-
préhender tous ces os simultanément, puis la
visualisation mentale permet de préciser les zones
de restriction et de normalisation. Si nécessaire,
modifiez la position de vos doigts pour plus
d’efficacité.
Le sujet est en position de décubitus dorsal, le
praticien assis à la tête du sujet, sur le côté de la
table. Le pouce et l’index de la main céphalique
sont au niveau du V de la crête orbitonasale de
l’os frontal. Le pouce et l’index de la main cau-
dale sont placés de part et d’autre de la racine du
nez. Habituellement, ils recouvrent les os nasaux
et les processus frontaux des os maxillaires. Pour
une dysfonction unilatérale, le médius et l’annu-
laire peuvent aussi contrôler l’os zygomatique
(figure 17.34).
Fig. 17.33. Procédure frontonasale.
Procédure bilatérale des os de la face
Le sujet est en position de décubitus dorsal, le
craniocervicale, pour leur impact sur le système praticien assis à la tête du sujet. Placez les pouces
nerveux autonome. sur l’os frontal, au niveau de la glabelle, la pulpe
des index sur la partie supérieure des os nasaux, la
pulpe des médius sur les maxillaires et les annulai-
Avec l’os lacrymal res sur les os zygomatiques (figure 17.35). Suivez
les principes ci-dessus.
Le bord inférieur du processus nasal de l’os frontal
s’articule avec le bord supérieur de l’os lacrymal
au niveau de la suture frontolacrymale.

Indications
Drainage imparfait des voies lacrymales ; dysfonc-
tion du muscle orbiculaire des paupières.

Palpation pour la fonction


Procédure frontolacrymale
L’os lacrymal n’est pas facilement palpable ; il est en
arrière des processus frontaux de l’os maxillaire et doit
être palpé avec la plus grande délicatesse. Le place-
ment des mains pour sa normalisation est similaire à
celui de la procédure frontomaxillaire (figure 17.30),
toutefois les médius sont sur la partie postérieure des
processus frontaux des os maxillaires. Fig. 17.34. Procédure des os de la face unilatérale.

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230 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

des trois quarts supérieurs du bord supérieur du


vomer pour former la suture ethmoïdovomérienne.

Indications
Céphalées ; douleurs faciales ; dysfonctions des
voies respiratoires supérieures ; syndromes d’ap-
nées obstructives du sommeil ; sinusites.

Palpation pour la fonction


Le sujet est en position de décubitus dorsal, le
praticien assis à la tête du sujet, sur le côté de la
table. Placez l’index et le médius la main céphali-
que de part et d’autre des os du nez pour contrô-
ler l’ethmoïde et l’index ou le médius de la main
caudale au niveau du staurion pour jouer sur le
vomer. Écoutez et suivez les principes indirects
pour traiter.

Avec l’os lacrymal


Le bord antérieur de la face latérale ou lame
Fig. 17.35. Procédure des os de la face bilatérale.
orbitaire du labyrinthe ethmoïdal s’articule avec
le bord postérieur de l’os lacrymal, au niveau de
Articulations ethmoïdales la suture ethmoïdolacrymale. Cette articulation
est normalisée par les procédures des os de la
L’os ethmoïde s’articule avec 11 os : l’os frontal, face.
l’os sphénoïde, le vomer, les deux os lacrymaux,
les deux os maxillaires, les deux os palatins, les
deux cornets inférieurs et les deux os lacrymaux.
Avec l’os maxillaire
Le bord inférieur de la lame orbitaire du laby-
Avec l’os frontal rinthe ethmoïdal s’articule avec le bord médial
de la face orbitaire du maxillaire au niveau de
L’os ethmoïde s’articule avec l’os frontal au niveau la suture ethmoïdomaxillaire. De surcroît, le
des sutures fronto-ethmoïdales. Ces articulations processus unciné ethmoïdal obture la partie
sont décrites ci-dessus. supérieure du hiatus maxillaire. Ces rapports
articulaires sont normalisés par les procédures
des os de la face.
Avec l’os sphénoïde
L’os ethmoïde s’articule avec l’os sphénoïde au
niveau de la suture sphénoethmoïdale. Cette arti-
Avec l’os palatin
culation est décrite ci-dessus. La partie postérieure du bord inférieur de la lame
orbitaire du labyrinthe ethmoïdal s’articule avec
Avec le vomer le processus orbitaire de l’os palatin pour former
la suture ethmoïdopalatine. Ces rapports articulai-
Le bord postéro-inférieur de la lame perpendi- res sont normalisés par les procédures des os de
culaire de l’os ethmoïde s’articule dans le sillon la face.

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Chapitre 17. Arthrologie 231

Avec le cornet inférieur Indications

La lamelle antérieure du processus unciné ethmoï- Drainage veineux dans l’hypertension ou les migrai-
dal s’articule avec le processus ethmoïdal du cornet nes congestives ; drainage du liquide cérébrospinal ;
inférieur. Ces rapports articulaires sont normalisés dysfonctions des centres moteurs et sensoriels.
par les procédures des os de la face.
Palpation pour la fonction
Le sujet est en position de décubitus dorsal, le
Articulations pariétales praticien assis à la tête du sujet. Placez les pouces
de chaque côté de la suture sagittale, aussi posté-
L’os pariétal s’articule avec cinq os : l’os frontal, l’os rieurement que possible. Avec les autres doigts,
occipital, l’os sphénoïde, l’os temporal et l’autre épousez la surface des os pariétaux.
pariétal. Faites une écoute, accompagnez les mouvements
dans le sens de l’aisance. Puis faites un pompage
au rythme du MRP.
Avec l’os frontal
L’os pariétal s’articule avec l’os frontal au niveau
de la suture coronale. Cette articulation est décrite Articulations zygomatiques
ci-dessus.
L’os zygomatique s’articule avec quatre os :
l’os frontal, l’os sphénoïde, l’os temporal et l’os
Avec l’os occipital maxillaire.
L’os pariétal s’articule avec l’os occipital au niveau
de la suture lambdoïde. Cette articulation est
décrite ci-dessus.
Avec l’os frontal
L’os zygomatique s’articule avec l’os frontal au
niveau de la suture frontozygomatique. Cette arti-
Avec l’os sphénoïde culation est décrite ci-dessus.
L’os pariétal s’articule avec l’os sphénoïde au
niveau de la suture sphénopariétale. Cette articu-
lation est décrite ci-dessus.
Avec l’os sphénoïde
L’os zygomatique s’articule avec l’os sphénoïde
au niveau de la suture sphénozygomatique. Cette
Avec l’os temporal articulation est décrite ci-dessus.
L’os pariétal s’articule avec l’os temporal au
niveau de la suture squameuse. Cette articulation Avec l’os temporal
est décrite ci-dessus.
L’os zygomatique s’articule avec l’os temporal au
niveau de la suture temporozygomatique. Cette
Avec l’autre pariétal articulation est décrite ci-dessus.
Le bord sagittal du pariétal s’articule avec le bord
sagittal du pariétal opposé pour former avec lui Avec l’os maxillaire
la suture sagittale. Cette suture commence à s’os-
sifier vers 22 ans. Leur ossification est complète Le processus maxillaire de l’os zygomatique
entre 35 et 47 ans [33, 36]. s’articule avec le sommet tronqué du processus

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232 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

zygomatique de l’os maxillaire pour former la Faites une écoute. Accompagnez les structures
suture maxillozygomatique. dans les plages d’aisance, et si besoin est faites un
Parfois, le sinus maxillaire se prolonge dans cette pompage.
suture jusqu’à l’os zygomatique.
Articulations maxillaires
Indications
Dysfonctions des os de la face ; troubles oculaires L’os maxillaire s’articule avec neuf os : l’os fron-
fonctionnels ; troubles fonctionnels du ganglion tal, l’os ethmoïde, l’os zygomatique, l’os lacrymal,
ptérygopalatin de la circulation et de la trophicité l’os nasal, l’os palatin, le vomer, le cornet inférieur
des muqueuses orales, nasales, et nasopharyngées ; et l’autre maxillaire.
malocclusion ; rhume des foins ; asthme ; sinusite ;
drainage du sinus maxillaire. Avec l’os frontal
Palpation pour la fonction L’os maxillaire s’articule avec l’os frontal au niveau
de la suture frontomaxillaire. Cette articulation est
Le sujet est en position de décubitus dorsal, le pra- décrite ci-dessus.
ticien assis à la tête du sujet, sur le côté. Placez
l’index de la main céphalique sur le bord orbitaire
de l’os zygomatique et le médius sur le bord infé-
Avec l’os ethmoïde
rieur. Placez la pulpe des index et médius de la L’os maxillaire s’articule avec l’os ethmoïde au
main caudale sur le maxillaire près de la suture niveau de la suture ethmoïdomaxillaire. Cette arti-
maxillozygomatique (figure 17.36). culation est décrite ci-dessus.

Avec l’os zygomatique


L’os maxillaire s’articule avec l’os zygomatique
au niveau de la suture maxillozygomatique. Cette
articulation est décrite ci-dessus.

Avec l’os palatin


Les os maxillaires et palatins ont plusieurs surfaces
articulaires :
tMF USJHPOF QBMBUJO EF MPT NBYJMMBJSF TBSUJDVMF
avec le processus orbitaire de l’os palatin au
niveau de la suture palatomaxillaire ;
tMBGJTTVSFQBMBUJOFEVIJBUVTNBYJMMBJSFSFÎPJUMF
processus maxillaire de l’os palatin ;
tMFCPSEQPTUÏSJFVSEVQSPDFTTVTQBMBUJOEFMPT
maxillaire, taillé en biseau aux dépens de la face
supérieure, s’articule avec le bord antérieur de la
lame horizontale de l’os palatin pour former la
suture palatine transverse.
En fait, le palatin est une interface entre le sphé-
noïde et le maxillaire ; il est considéré comme un
« réducteur de vitesse ». En pratique, nous l’as-
Fig. 17.36. Procédure maxillozygomatique. socions soit au sphénoïde, pour normaliser alors

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Chapitre 17. Arthrologie 233

l’unité sphénoïde/palatin par rapport au maxillaire, de cette suture fait l’objet de nombreux débats.
soit au maxillaire, pour normaliser alors l’unité Souvent, on considère qu’elle peut être fermée
maxillaire/palatin par rapport au sphénoïde. chez le jeune adulte, mais d’importantes variations
individuelles existent [45, 46].
Avec l’os lacrymal Indications
Le bord médial de la face orbitaire de l’os maxil- Dysfonctions des os de la face ; malocclusion ;
laire s’articule en avant avec l’os lacrymal pour rhume des foins ; asthme ; sinusite, ronchopathie
former la suture lacrymomaxillaire. Ses rapports chronique ; respiration buccale.
avec le canal lacrymonasal sont très importants.
Ces rapports sont normalisés par les procédures Palpation pour la fonction
des os de la face. Le sujet est en position de décubitus dorsal, le pra-
ticien assis à la tête du sujet. Placez la pulpe des
Avec l’os nasal pouces sur les os maxillaires, au-dessus des proces-
sus alvéolaires. Recourbez les index pour épouser
Le bord antérieur du processus frontal de l’os maxil- confortablement la partie antérieure des processus
laire s’articule avec le bord postérieur de l’os nasal palatins des maxillaires. Veillez à ne pas prendre
pour former la suture nasomaxillaire. Cette suture appui sur les dents (figure 17.37). Faire une écoute
est normalisée par les procédures des os de la face. et un pompage en respectant les plages d’aisance.

Avec le vomer Articulations palatines


Le bord médial du processus palatin de l’os maxil-
laire forme une arête qui constitue avec celle du L’os palatin s’articule avec six os : l’os sphénoïde,
côté opposé la crête nasale. Un sillon parcourt la l’os ethmoïde, le vomer, le maxillaire, le cornet
crête dans lequel s’articule le bord inférieur du inférieur et l’autre palatin.
vomer pour former la schindylèse voméropalatine.
Le vomer est une interface entre l’ensemble maxil- Avec l’os sphénoïde
laires/palatins et l’os sphénoïde. En pratique, nous
L’os palatin s’articule avec l’os sphénoïde au
l’associons soit à l’ensemble maxillaires/palatins,
niveau des sutures sphénopalatines. Ces articula-
quand une dysfonction est présente entre le vomer
tions sont décrites ci-dessus.
et le sphénoïde, soit au sphénoïde, quand une dys-
fonction est présente entre le vomer et l’ensemble
maxillaires/palatins.

Avec le cornet inférieur


Sur la face médiale de l’os maxillaire, la crête
conchale s’articule avec le cornet nasal inférieur.
Cette suture est normalisée par les procédures des
os de la face.

Avec l’autre maxillaire


Le processus palatin de l’os maxillaire s’unit au pro-
cessus palatin controlatéral pour former la suture
palatine intermaxillaire. L’âge de l’ossification Fig. 17.37. Procédure palatine intermaxillaire.

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234 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Avec l’os ethmoïde Articulations du cornet inférieur


L’os palatin s’articule avec l’os ethmoïde au niveau
Le cornet inférieur s’articule avec quatre os : l’os
de la suture ethmoïdopalatine. Cette articulation
maxillaire, l’os palatin, l’os ethmoïde, l’os lacrymal.
est décrite ci-dessus.
Ces articulations sont déjà décrites.

Avec le vomer
Le bord médial de la lame horizontale de l’os palatin
Articulations du vomer
forme une crête nasale, en continuité avec celle du
maxillaire et qui répond au bord inférieur du vomer Le vomer s’articule avec six os : l’os sphénoïde,
pour former l’arrière de la schindylèse voméropala- l’os ethmoïde, les deux maxillaires, les deux pala-
tine. Dans ses rapports avec le vomer, normalement, tins. Ces articulations sont déjà décrites.
le palatin suit les mouvements de l’os maxillaire.
Articulations de la mandibule
Avec l’os maxillaire
Le palatin s’articule avec la maxillaire au niveau La mandibule s’articule avec les deux os tempo-
des sutures palatomaxillaire et palatine transvers. raux aux niveaux des ATM. Ces articulations sont
Voir ci-dessus. décrites ci-dessus.

Références
Avec le cornet inférieur [1] Magoun HI. Osteopathy in the cranial field.
Kirksville, MO : The Journal Printing Company ;
La crête conchale de la face médiale de la lame
1951. p. 66.
perpendiculaire s’articule avec la queue du cornet [2] Williams PL, Ed. Gray’s Anatomy. 38th ed.
nasal inférieur. Cette suture est normalisée par les Edinburgh : Churchill Livingstone ; 1995.
procédures des os de la face. [3] Pritchard JJ, Scott JH, Girgis FG. The structure and
development of cranial and facial sutures. J Anat
1956 ; 90 : 73–86.
Avec l’autre palatin [4] Johnston KD, Walji AH, Fox RJ, Pugh JA, Aronyk KE.
Access to cerebrospinal fluid absorption sites by
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Chapitre 17. Arthrologie 235

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Chapitre 18
Myologie

Classiquement, la description des muscles de la autant que ses habitudes dans les comportements
tête consiste en deux groupes : les muscles cutanés vitaux que sont la respiration, l’alimentation et la
de la tête et les muscles masticateurs. communication. Cette action est coordonnée par
le nerf facial (VII), qui innerve tous les muscles
peauciers.
Muscles cutanés de la tête Dans l’élaboration de cette enveloppe faciale,
nombre de ces muscles sont en continuité les uns
C’est à partir des cellules de la crête neurale cépha- avec les autres, avec échange de fibres musculaires
lique qui migrent dans les ébauches des premier et à l’exception du platysme, la plupart des muscles
et deuxième arcs branchiaux en se différenciant cutanés de la tête n’ont pas de gaine aponévroti-
en mésenchyme, que se développent les muscles que. De plus, la fonction créant la structure, ces
cutanés. Vers le 35e jour de gestation, le blastème muscles s’organisent selon un agencement radiaire
musculaire apparaît dans le mésenchyme de l’arc ou concentrique autour des orifices, ce qui assure
hyoïdien (deuxième arc branchial). Il se déploie une fonction dilatatrice ou constrictive de ces ori-
dans les régions qui bientôt seront les régions fices. Ainsi, sont possibles les fonctions vitales et
occipitales et faciales. Ainsi, l’ébauche du peaucier les fonctions d’expression, avec une morphologie
recouvre primitivement toute la face. Il donne : spécifique à chacun.
tFO BSSJÒSF  VO QFBVDJFS PDDJQJUBM FU MFT NVTDMFT Les muscles cutanés de la tête sont répartis en
postérieurs du pavillon de l’oreille ; quatre groupes :
tFOBWBOU VOQFBVDJFSQSPGPOEEPáTPSHBOJTFOU tMFTNVTDMFTEFTQBVQJÒSFTFUEFTTPVSDJMT
les muscles de l’orifice buccal et un peaucier tMFTNVTDMFTEFMBVSJDVMF
superficiel (platysme), pour les muscles peau- tMFTNVTDMFTEVOF[
ciers périorificiels de l’œil, du nez et le peaucier tMFT NVTDMFT EFT MÒWSFT FU MF QMBUZTNF NVTDMF
du cou [1]. peaucier du cou).
Vers le 50e jour de gestation, la musculature peau-
cière est bien différenciée. La fin du 2e mois mar-
que la transition entre la période embryonnaire et Muscles des paupières
la période fœtale ; à ce stade, toutes les structures et des sourcils
sont en place. De fait, au 3e mois, toutes les forma-
tions qui concourent à l’organogenèse céphalique Les muscles des paupières et des sourcils permet-
sont présentes. tent soit d’agrandir, soit de rétrécir la fente pal-
L’étude de l’origine embryologique des muscles pébrale. Ainsi, ils protègent le bulbe oculaire des
cutanés de la tête démontre une origine commune corps étrangers ou des rayons lumineux.
à tous ces muscles. Elle met aussi l’accent sur leur Ils consistent en muscles occipitofrontal, procerus
participation coordonnée dans les mimiques et les (muscle abaisseur du sourcil ou pyramidal du nez),
diverses expressions faciales. Ces dernières révè- orbiculaire de l’œil (muscle orbiculaire des paupiè-
lent l’identité et la personnalité de l’individu, tout res), corrugateur du sourcil (muscle sourcilier).

Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne


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238 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Muscle occipitofrontal de la galéa. De là, les fibres vont se perdre dans la


peau des régions sourcilière et intersourcilière.
Habituellement, le muscle occipitofrontal est com-
paré à un muscle digastrique. Il consiste en deux Action
parties, les muscles occipital et frontal, réunies par
Le muscle occipital est tenseur de la galéa. Le
l’aponévrose épicrânienne ou galéa (figure 18.1).
muscle frontal est élévateur du sourcil lorsqu’il
De part et d’autre de cette zone intermédiaire qui
prend son point fixe sur la galéa.
réunit les deux muscles, la galéa se dédouble pour
engainer les fibres de l’occipital en arrière et les
fibres du frontal en avant. La face postérieure des muscles occipital et frontal est
séparée du périoste par une couche celluleuse. Chez le
t-FNVTDMFPDDJQJUBMFTUNJODF EFGPSNFRVBESJ-
nouveau-né, c’est là que peut se développer une bosse
latère d’environ 5–6 cm de large et 3 cm de haut.
sérosanguine ou caput succedaneum, en réponse aux
Son insertion fixe se situe sur la ligne nuchale variations de pression subies par la calvaria fœtale.
supérieure de l’os occipital dans ses deux tiers
latéraux ; elle déborde sur la mastoïde. De là,
les fibres se dirigent vers l’avant en direction du Galéa
bord postérieur de l’aponévrose épicrânienne
C’est une lame fibreuse moulée sur la convexité
PáTFTJUVFMJOTFSUJPONPCJMF
du crâne. En réalité, la galéa aponévrotique est un
t-FNVTDMFGSPOUBMFTUMBSHF NJODF RVBESJMBUÒSF
véritable centre tendineux de la région crânienne.
Son insertion fixe se situe sur le bord antérieur
Elle équilibre la tension des muscles qui rayon-
nent autour d’elles : les muscles frontaux en avant,
occipitaux en arrière, et auriculaires latéralement.

Muscle procerus
Muscle pair, vertical, le muscle procerus (muscle
Chef pyramidal) consiste de chaque côté en une petite
frontal
languette musculaire de 12 à 15 mm de longueur,
Apo- qui se moule sur la partie supérieure du dos du nez
névrose
épicrânienne
et la bosse frontale moyenne (figure 18.2). Son
a insertion fixe se situe sur le cartilage latéral du nez
Orbiculaire de l’œil et sur le périoste des os nasaux, et son insertion
Occipitofrontal
mobile dans la peau de la région intersourcilière.
Action
Ce muscle est l’antagoniste du frontal. Il tend, en
l’abaissant, la peau frontale.
Chef
occipital Muscle orbiculaire de l’œil
Muscle pair, il est situé au niveau des paupières,
avec une forme elliptique, dont le grand axe trans-
versal correspond à la fente palpébrale (figure
18.2). Il consiste en deux portions :
tMBQPSUJPOQBMQÏCSBMFFTUMBQPSUJPOQSJODJQBMF
Trapèze
elle consiste en deux demi-anneaux qui s’insè-
b rent l’une à l’autre sur leurs deux extrémités par
des trousseaux fibreux ;
Fig. 18.1. Muscle occipitofrontal.
a. Ventre frontal ; b. Ventre occipital. tMBQPSUJPOPSCJUBJSFFMMFGPSNFVOBOOFBVRVBTJ
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition. complet qui s’insère sur l’os de l’arcade orbitaire.
Chapitre 18. Myologie 239

Aponévrose épicrânienne

Chef frontal
de l’occipitofrontal
Chef frontal de l’occipitofrontal
(sectionné)

Corrugateur du sourcil
Procerus

Temporal
Tendon de l’élévateur
Orbiculaire de l’œil de la paupière supérieure
Ligament
Portion palpébral médial
orbitaire
Ligament large inférieur
Portion
palpébrale Releveur de la lèvre
supérieure et de l’aile
du nez (sectionné)
Petit zygomatique
(sectionné)
Releveur de la
lèvre supérieure Grand zygomatique
et de l’aile du nez (sectionné)
Releveur de la lèvre
Releveur supérieure (sectionné)
de la lèvre Transverse du nez
supérieure Releveur de l’angle
de la bouche
Petit zygomatique Glande parotide
Canal parotidien
Grand zygomatique Masséter

Risorius
Buccinateur

Orbiculaire de la bouche

Platysme

Abaisseur de l’angle de la bouche Platysme


(sectionné)
Abaisseur de la lèvre inférieure
Mentonnier
Abaisseur de la lèvre inférieure (sectionné)
Abaisseur de l’angle de la bouche (sectionné)
Aponévrose épicrânienne

Procerus

Transverse du nez

Dilatateur des narines Chef occipital


de l’occipitofrontal
Sterno-cléido-mastoïdien
Abaisseur du septum nasal

Trapèze

Fig. 18.2. Muscles cutanés de la tête.


D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy.
240 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Le squelette des paupières présente des cartilages l’aponévrose épicrânienne. Ils sont aussi dilata-
tarses dont l’extrémité est fixée à une bandelette teurs du méat acoustique externe.
fibreuse nommée ligament palpébral ou canthus t-Fmuscle auriculaire antérieur est protracteur
(médial et latéral). de l’auricule. Il est situé en avant de l’oreille,
légèrement au-dessus de l’arcade zygomatique,
Action sa face profonde est en rapport avec l’aponé-
L’orbiculaire de l’œil a un rôle de sphincter. La vrose temporale.
portion palpébrale garantit l’occlusion régulière t-Fmuscle auriculaire supérieur est élévateur de
des paupières. La portion orbitaire se contracte l’oreille. Son insertion fixe est sur la galéa épi-
surtout dans l’occlusion avec effort. crânienne, son insertion mobile sur l’auricule.
t-F muscle auriculaire postérieur est rétracteur
Le muscle orbiculaire de l’œil est innervé par de l’oreille. Son insertion fixe est sur la base du
le nerf facial (VII), son antagoniste, le muscle processus mastoïde et la partie occipitale voi-
releveur de la paupière supérieure, est innervé sine, son insertion mobile sur la convexité de la
par le nerf oculomoteur (III). De ce fait, dans conque.
la paralysie faciale, l’œil reste ouvert, c’est une
lagophtalmie, tandis que la paralysie du rele-
veur se caractérise par la chute de la paupière Muscles du nez
supérieure, c’est un ptosis.
Le canthus médial se partage en deux faisceaux Le nez présente trois muscles auxquels s’ajoutent
qui s’insèrent sur l’os lacrymal et le processus quelques fibres provenant de la lèvre supérieure.
frontal de l’os maxillaire en encerclant le sac
lacrymal. Ainsi, quand le muscle orbiculaire Transverse du nez
de l’œil se contracte, comme dans le « cligne-
ment » de l’œil, il se produit une compression
Muscle pair, il est situé transversalement sur la
du sac lacrymal qui chasse les sécrétions dans partie moyenne du nez. Il s’associe avec le muscle
le canal lacrymonasal [2]. dilatateur des narines pour former de chaque côté
le muscle nasal (figures 18.2 et 18.3).
L’insertion fixe du transverse se fait sur l’aponé-
Muscle corrugateur du sourcil vrose dorsale du nez ; de là, les fibres vont se per-
Le muscle corrugateur du sourcil est placé sur l’ar- dre dans la peau du sillon nasolabial, site de son
cade sourcilière assez profondément. Son insertion insertion mobile.
fixe se fait par deux ou trois faisceaux légèrement Action
au-dessus de la suture frontonasale. Son insertion
mobile se fait dans la peau de la moitié médiale du Le transverse du nez est un muscle dilatateur.
sourcil (figure 18.2). Ses fibres sont recouvertes C’est lui qui retrousse la narine.
par les muscles procerus, frontal et orbiculaire.
Muscle dilatateur des narines
Action Muscle pair, ce petit muscle couvre l’aile du nez
C’est le muscle du froncement des sourcils ; c’est PáJMBEIÒSFËMBQFBV
lui qui est responsable des rides verticales au
niveau de la glabelle. Action
C’est un muscle dilatateur qui écarte l’aile du nez
et augmente l’ouverture de la valve narinaire.
Muscles de l’auricule
Muscle abaisseur du septum nasal
Disposés en demi-cercle autour de l’oreille (figure
18.3), ils ont pour fonction de tirer sur l’auri- Muscle pair, le muscle abaisseur du septum nasal
cule s’ils prennent leur point fixe sur les os ou sur (muscle myrtiforme) est situé entre l’aile du nez
Chapitre 18. Myologie 241

Aponévrose épicrânienne Fascia temporal

Auriculaire
supérieur
Auriculaire antérieur

Chef frontal
de l’occipitofrontal

Procerus
Orbiculaire de l’œil

Transverse du nez
Releveur de la lèvre Chef occipital
supérieure de l’occipitofrontal
et de l’aile du nez
Auriculaire
Releveur de la lèvre postérieur
supérieure
Petit zygomatique
Grand zygomatique Releveur de la lèvre supérieure
et de l’aile du nez (sectionné)
Orbiculaire de la bouche
Glande Releveur de la lèvre supérieure (sectionné)
parotide Petit zygomatique (sectionné)
Abaisseur
de la lèvre inférieure Grand zygomatique (sectionné)

Mentonnier
Abaisseur de l’angle
de la bouche Transverse du nez

Risorius
Buccinateur Releveur de l’angle
Masséter de la bouche (sectionné)
Platysme
Orbiculaire de la bouche

Canal parotidien (sectionné)

Buccinateur

Mentonnier
Raphé ptérygomandibulaire
Constricteur supérieur du pharynx

Fig. 18.3. Muscles cutanés de la tête.


D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy.

au-dessus, et le bord alvéolaire de l’os maxillaire


La partie transverse du muscle nasal et le muscle abais-
au-dessous, juste au-dessus de l’incisive latérale. seur du septum nasal participent aux mimiques. La
Son insertion fixe se fait sur les saillies alvéolaires contraction du muscle transverse du nez, qui retrousse
de l’incisive latérale et de la canine et son insertion le nez, donne une expression sensuelle ; en revanche,
mobile sur toute la circonférence postérieure de la contraction du muscle abaisseur du septum nasal
l’orifice des narines et le cartilage du septum. exprime la sévérité, la tristesse ou la douleur.

Action
Muscles des lèvres
Le muscle abaisseur du septum nasal est abais-
seur de l’aile du nez, ce qui rétrécit l’orifice des La musculature des lèvres se répartit en deux sys-
narines. tèmes, dilatateur et constricteur :
242 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

tMFT muscles dilatateurs ont des fibres radiées, parallèlement au bord latéral du muscle releveur
dilatatrices, placées sur toute la circonférence profond de la lèvre supérieure et de l’aile du nez.
de l’orifice buccal. De la superficie à la profon- Son insertion fixe est sur la partie inférieure de l’os
deur, ce sont les muscles releveurs superficiel zygomatique et son insertion mobile dans la peau
et profond de la lèvre supérieure et de l’aile du de la lèvre supérieure.
nez, les muscles petit et grand zygomatiques,
le muscle risorius, le muscle abaisseur de l’an- Action
gle de la bouche, le platysme, le muscle releveur Ce muscle élève la partie externe de la lèvre supé-
de l’angle de la bouche, le muscle buccinateur, rieure en haut et en dehors.
le muscle abaisseur de la lèvre inférieure, le mus-
cle mentonnier (figures 18.2 et 18.3) ; Muscle grand zygomatique
tMFT muscles constricteurs ont des fibres circulai- Le muscle grand zygomatique est un muscle épais,
res que croisent les fibres radiées ; en fait, les situé entre la pommette de la joue et la commissure
fibres circulaires forment un muscle principal, des lèvres. Son insertion fixe est sur la face jugale
l’orbiculaire de la bouche, dont les fibres sont de l’os zygomatique, et son insertion mobile se
soutenues par les fibres antéropostérieures du fait vers la commissure des lèvres, dans la peau et
muscle compresseur des lèvres et les fibres en dans la muqueuse.
arc de cercle, des incisifs supérieur et inférieur.
Action
Muscle releveur superficiel de la
Il attire la commissure des lèvres en haut et en dehors ;
lèvre supérieure et de l’aile du nez
c’est donc un muscle dilatateur de la bouche.
Ce muscle est un élévateur commun pour la lèvre
et l’aile du nez. Allongé, dans le sillon nasolabial, C’est Duchenne de Boulogne (1806–1875) qui montre
depuis son insertion fixe sur la face latérale du que, dans le sourire spontané, manifeste d’une impres-
processus frontal de l’os maxillaire et le rebord sion de bonheur, une contraction des muscles orbiculai-
orbitaire, ses fibres se perdent en une insertion res des paupières s’associe à celle des zygomatiques
mobile dans la peau de la lèvre supérieure, près [3]. C’est le « sourire de Duchenne ». En revanche,
de la commissure, et dans la partie postérieure de contracté isolément, le muscle grand zygomatique est le
l’aile du nez. muscle de la grimace.

Muscle releveur profond de la lèvre


supérieure et de l’aile du nez Muscle risorius
Situé au-dessous et en dehors du précédent, de Situé sur la partie moyenne de la joue, c’est un
forme quadrilatère, le muscle releveur profond est muscle inconstant, très mince, de forme triangu-
dirigé en bas et en dedans entre son insertion fixe laire dont l’insertion fixe est sur le fascia massé-
sur les deux tiers médiaux du rebord orbitaire, et térique et l’insertion mobile dans la peau de la
son insertion mobile dans la peau de la lèvre supé- commissure des lèvres.
rieure et de l’aile du nez.
Action
Action Il attire les commissures des lèvres en dehors et
Les deux muscles releveurs superficiel et profond allonge la bouche dans le sens transversal.
agissent en synergie pour élever la lèvre supérieure
et l’aile du nez. Muscle abaisseur de l’angle
de la bouche
Muscle petit zygomatique
Le muscle abaisseur de l’angle de la bouche (mus-
Le muscle petit zygomatique est un muscle cle triangulaire des lèvres) est aplati et volumineux.
grêle, situé dans la région infra-orbitaire, allongé De forme triangulaire, il présente une insertion
Chapitre 18. Myologie 243

fixe sur le tiers antérieur la ligne oblique de la Muscle orbiculaire de la bouche


mandibule, et une insertion mobile dans la peau Muscle buccinateur

de la lèvre supérieure et de la commissure labiale, Insertion sur l’os maxillaire

PáTFTGJCSFTTFOUSFDSPJTFOUBWFDDFMMFTEFTNVTDMFT
zygomatiques, releveur de la lèvre supérieure et de
l’aile du nez, et buccinateur. Elles peuvent attein-
dre le squelette cartilagineux du nez.

Action
Il abaisse la commissure labiale en bas et en dehors.

L’entrecroisement de nombreuses fibres musculaires et


tendineuses près de la commissure labiale constitue un
noyau fibreux paracommissural, le modiolus, qui peut
être utilisé dans les rééducations musculaires après
paralysie faciale. Son observation renseigne sur l’état
psychoémotionnel de l’individu.
Modiolus
Insertion sur
la mandibule
Muscle releveur de l’angle de la bouche Muscle constricteur
Raphé ptérygomandibulaire supérieur
Le muscle releveur de l’angle de la bouche (muscle
Fig. 18.4. Muscle buccinateur.
canin) recouvre la fosse canine de l’os maxillaire. D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.
C’est un muscle profond dont l’insertion fixe est sur
la fosse canine en dessous du foramen infraorbitaire,
et sur la base du processus frontal du maxillaire ; Un faisceau inférieur qui s’étend jusqu’à la sym-
l’insertion mobile est sur la commissure labiale. physe mandibulaire, dont certaines fibres se per-
dent dans le muscle mentonnier et dont les autres
Action
se prolongent jusqu’au côté opposé, est aussi
Il élève la commissure labiale en haut et en dedans. décrit [4].
Muscle buccinateur Avec la muqueuse buccale, le muscle buccinateur
compose le plan profond de la joue et il consti-
Le muscle buccinateur constitue le plan essentiel, tue une véritable sangle jugale pour la langue. Le
profond, de la joue (figure 18.4). Son insertion canal de Sténon, qui provient de la parotide, passe
fixe suit un trajet qui dessine un C à concavité entre les fibres du muscle en direction du vestibule
antérieure. Il se fixe : buccal.
tFOIBVUTVSMFCPSEBMWÏPMBJSFEFMPTNBYJMMBJSF
en regard des trois dernières molaires, parfois Action
sur la tubérosité ; L’action du muscle buccinateur est fonction de
tFOCBTTVSMBMJHOFNZMPIZPÕEJFOOFEFMBNBO- l’état de la cavité buccale, qui peut être vide ou
dibule depuis le foramen mentonnier jusqu’à la pleine. Lorsque la bouche est vide, il tire les com-
crête buccinatrice ; missures labiales en dehors et opère comme dila-
tFOBSSJÒSF TVSUPVUFMBIBVUFVSEVMJHBNFOUPV tateur transversal ; en ce sens, il est antagoniste de
raphé ptérygomandibulaire (ligament ptérygo- l’orbiculaire de la bouche et des incisifs. Lorsque
maxillaire) qui relie l’hamulus ptérygoïdien à la la bouche est pleine et fermée, le buccinateur per-
mandibule. met l’expulsion de l’air, ou des aliments solides
L’insertion mobile du muscle buccinateur se fait ou liquides contenus dans la cavité buccale, vers
en avant, sur la muqueuse de la commissure labiale le pharynx, ou à travers les lèvres. Cette fonction
et de la partie adjacente des lèvres. d’expulsion est utilisée dans l’action de siffler, de
244 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

souffler, et dans la pratique d’instruments à vent Action


comme la trompette. Le muscle buccinateur est Il est élévateur du menton et de la lèvre inférieure qu’il
aussi fortement sollicité dans la succion, dans la recourbe inférieurement (protraction des lèvres).
mastication et la formation du bol alimentaire.
Orbiculaire de la bouche
Le ligament ptérygomandibulaire joint l’ha-
mulus de lame médiale du processus pté-
Le muscle orbiculaire de la bouche (orbiculaire
rygoïde à l’extrémité postérieure de la ligne des lèvres) garnit l’épaisseur des lèvres supé-
mylohyoïdienne mandibulaire. Ce ligament rieure et inférieure. Il forme une ellipse transver-
donne attache au muscle buccinateur en sale en entourant complètement l’orifice buccal.
avant et au muscle constricteur supérieur du Il consiste en deux parties, périphérique et
pharynx en arrière. Ainsi, la continuité entre centrale :
le pharynx et la sangle jugale constitue une tMPSCJDVMBJSF QÏSJQIÏSJRVF FTU MBSHF  NJODF 
« chaîne » musculofasciale entre la colonne surtout dans ses parties latérales ; il consti-
DFSWJDBMFFUMFWJTDÏSPDSÉOFPáUPVUFTMFTQBS- tue les deux tiers latéraux de la largeur de la
ties de la « chaîne » sont prépondérantes. lèvre ;
En clinique, les relations dysfonctionnelles tMPSCJDVMBJSFDFOUSBMPDDVQFMFCPSEMJCSFCPNCÏ
entre colonne cervicale et viscérocrâne ou de chaque lèvre ; il représente la moitié de la lar-
vice-versa se rencontrent fréquemment ; ce geur totale de la lèvre et chevauche l’orbiculaire
sont les troubles du développement orofacial
périphérique.
chez l’enfant, les dysfonctions respiratoires
tels les syndromes d’apnées obstructives du
sommeil et les problèmes posturaux.
Action
L’orbiculaire est le muscle primordial de l’oc-
clusion de la bouche. Les muscles compresseurs
Muscle abaisseur de la lèvre inférieure des lèvres et les incisifs renforcent son action
constrictrice.
Le muscle abaisseur de la lèvre inférieure (carré
du menton) est un muscle plat, oblique en haut Muscle compresseur des lèvres
et en dedans sur la partie latérale du menton et
la lèvre inférieure. Son insertion fixe se fait sur le La musculature des lèvres est renforcée aussi
tiers inférieur de la ligne oblique de la mandibule, par des faisceaux musculaires à direction sagit-
et son insertion mobile sur la peau de la lèvre infé- tale, situés dans l’épaisseur des lèvres et près de
rieure et sa muqueuse. leur bord libre. Ils se fixent dans la peau et la
muqueuse.
Action
Action
Il abaisse en bas et en dehors la lèvre inférieure.
Ils permettent un mouvement de compression des
Muscle mentonnier lèvres d’avant en arrière. Chez le nouveau-né, ce
muscle est très actif dans la succion.
Le muscle mentonnier (muscle de la houppe du
menton) est un petit muscle qui occupe, avec Muscles incisifs
son homologue, l’espace triangulaire situé entre
les deux muscles abaisseurs de la lèvre inférieure. De chaque côté de la bouche, deux petits mus-
Son insertion fixe se fait sur la saillie alvéolaire cles, un incisif supérieur pour la lèvre supérieure
des deux incisives et de la canine, et son inser- et un incisif inférieur pour la lèvre inférieure, sont
tion mobile sur la peau du menton, « à la manière placés horizontalement dans la partie postérieure
d’une houppe » [5]. des lèvres. Ils portent les commissures labiales en
Chapitre 18. Myologie 245

avant et en dedans, et permettent la protraction lui par une simple couche de tissu cellulaire
des lèvres. lâche.

Platysme Action
Le platysme soulève la peau du cou qui se tend
Le muscle platysme (peaucier du cou) recouvre
en avant du sterno-cléido-mastoïdien. Dans cette
la région antérolatérale du cou et s’étend sur les
contraction, la partie la plus épaisse du muscle i.e.
régions pectorale et faciale (figure 18.5). De cha-
le bord antérieur rectiligne s’aperçoit, surtout à la
que côté, depuis la peau de la région pectorale
partie supérieure du muscle.
supérieure, les faisceaux inférieurs, charnus, se
dirigent céphaliquement dans un dédoublement
du fascia superficialis vers les parties antérolaté- À sa partie supérieure, le platysme est dans la continuité
rales du cou. Près du menton, les fibres peuvent du muscle frontal et du fascia temporal ; en bas, il com-
s’entrecroiser. En haut, le platysme se fixe à la base munique avec la région thoracique supérieure, en arrière
de l’éminence mentonnière, sur le bord inférieur avec le fascia parotidien. Il reflète l’ébauche primitive de
de la mandibule, à la peau de la commissure labiale tous les muscles de la face et c’est à son niveau que
et de la partie inférieure de la joue. se manifestent les premiers signes du vieillissement
facial. Dans le « lifting », sa remise en tension est sou-
Ce muscle est sous-cutané, et sa face postérieure
vent primordiale.
répond au fascia cervical superficiel, séparé de

Fascia parotidien
Fascia massétérique

Risorius

Abaisseur de l’angle
de la bouche

Fascia cervical
profond
Platysme

Clavicule

Fascia du grand
pectoral Fascia
deltoïdien

Fig. 18.5. Muscle platysme.


D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy.
246 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Muscles masticateurs recouvre complètement, jusqu’au processus coro-


noïde de la mandibule (figure 18.6).
Les muscles masticateurs consistent en quatre Il prend naissance :
muscles pairs situés de chaque côté de la tête. Ce tTVSUPVUFMFDIBNQUFNQPSBMËMFYDFQUJPOEFMB
sont les muscles temporal, masséter, ptérygoïdien partie zygomatique, depuis la ligne temporale
latéral et ptérygoïdien médial. Ils sont tous inner- inférieure, en haut, jusqu’à la crête infratempo-
vés par des branches du nerf mandibulaire (V3), rale, en bas ;
une des branches du nerf trijumeau. tTVSMBGBDFQSPGPOEFEVGBTDJBUFNQPSBM
Les fibres antérieures du muscle temporal descen-
Muscle temporal dent à peu près verticalement, alors que les fibres
postérieures, tout d’abord quasiment horizontales,
Le muscle temporal s’étale à la manière d’un s’enroulent ensuite autour de la face supérieure
éventail sur toute la fosse temporale du crâne qu’il du processus zygomatique de l’os temporal en

Ligne temporale supérieure


Ligne temporale inférieure

Fascia temporal
sectionné

Muscle temporal

Processus coronoïde

Fig. 18.6. Muscle temporal.


D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.
Chapitre 18. Myologie 247

creusant une gouttière. Entre les fibres antérieures bouche et au contact dentodentaire. Dans cette
et les fibres postérieures, différents degrés d’obli- action, les fibres ont une action spécifique selon
quité sont présents. De là, les fibres convergent et leur direction. Ainsi, dans la fermeture de la bou-
passent sous l’arcade zygomatique en direction de che, les fibres postérieures du muscle temporal
la mandibule. contribuent au retour vers l’arrière du processus
Une lame tendineuse s’organise dans l’épaisseur condylaire, déplacé vers l’avant pendant l’ouver-
du muscle temporal sur laquelle se fixent les fibres ture de la bouche.
charnues du muscle. Cette lame se transforme En contraction unilatérale, le muscle temporal
caudalement en un tendon terminal très puissant participe au mouvement de latéralité ipsilatérale
qui se fixe sur : de la mandibule, ce qui en fait l’antagoniste du
tMFprocessus coronoïde : sur le sommet, les bords muscle ptérygoïdien latéral.
antérieurs et postérieurs, la face médiale, et la par-
tie supérieure de la face latérale du processus ; les Muscle masséter
fibres d’insertion les plus antérieures se prolon-
Le muscle masséter consiste en trois faisceaux
gent sur les deux lèvres de la gouttière du bord
musculaires, superficiels, moyens et profonds
antérieur de la branche mandibulaire, jusqu’au
(figure 18.7). Un paquet celluleux s’interpose
niveau de l’insertion du muscle buccinateur ;
entre les deux faisceaux les plus superficiels.
tMBbranche de la mandibule : sur son bord anté-
rieur, presque jusqu’à la troisième molaire. Faisceau superficiel
Pour certains auteurs, des fibres postérieures du C’est le faisceau le plus large. Il prend naissance
muscle temporal se fixent sur les bords antérieur et à partir d’une lame tendineuse épaisse depuis le
médial du disque de l’articulation temporomandi- processus maxillaire de l’os zygomatique et depuis
bulaire [6]. les deux tiers antérieurs du bord inférieur de l’ar-
Parfois, une bourse séreuse se forme entre le bord cade zygomatique. De là, les fibres s’orientent en
antérieur du muscle et le fond de la gouttière rétro- bas et en arrière et se fixent sur l’angle, et la moitié
zygomatique. Le muscle temporal est engainé par inférieure de la face latérale de la branche de la
un fascia, le fascia temporal qui se fixe en haut sur mandibule.
la ligne temporale supérieure de l’os pariétal et se Quelquefois, la structure penniforme du massé-
prolonge en avant sur l’os frontal. ter est très marquée. Les lames tendineuses qui
séparent les fibres charnues s’insèrent alors direc-
Notez que les fibres du muscle temporal s’in- tement sur le segment inférieur de la branche de la
sèrent à la fois sur l’écaille de l’os temporal, la mandibule au-dessus de l’angle, cela explique les
face temporale de l’écaille de l’os frontal, la crêtes parfois visibles sur l’os sec.
face temporale de la grande aile de l’os sphé-
noïde, la face externe de l’os pariétal. En pré-
sence d’un trouble de l’occlusion, le muscle
temporal peut démontrer des tensions muscu-
laires variées entre les deux côtés, et aussi entre
les différentes portions du muscle. Veillez,
Partie profonde
lors de la palpation, à ne pas confondre une
sensation de déplacement caudal de la grande
aile de l’os sphénoïde associée à la tension du
Partie
muscle temporal, avec un déplacement de la superficielle
grande aile dont l’origine serait autre.

Action
C’est un muscle élévateur de la mandibule qui Fig. 18.7. Muscle masséter.
concourt par sa contraction à la fermeture de la D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.
248 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Faisceau moyen Muscle ptérygoïdien latéral


Ce faisceau prend naissance sur toute la lon- Situé de chaque de côté dans la région ptérygo-
gueur du bord inférieur de l’arcade zygomatique mandibulaire, le muscle ptérygoïdien latéral est un
par des fibres charnues auxquelles se mêlent des muscle court et épais. À la différence des autres
fibres tendineuses. Les fibres se dirigent verti- muscles masticateurs, il n’a pas de structure pen-
calement sur la face latérale de la branche de la niforme [2]. Il consiste en deux chefs, supérieur et
mandibule, dans sa partie moyenne. En avant, inférieur (figure 18.8).
les fibres sont confondues avec celles du faisceau
superficiel. Chef supérieur
Il naît de la face et de la crête infratemporales de la
Faisceau profond grande aile de l’os sphénoïde. De là, les fibres mus-
C’est le plus mince des trois faisceaux. Il a son ori- culaires se dirigent en direction de l’articulation
gine sur la face médiale de l’arcade zygomatique temporomandibulaire, en arrière et en dehors. Les
et le fascia temporal. Les fibres s’orientent en bas fibres du chef supérieur conservent une direction
et en dedans, et le faisceau profond se termine sur relativement horizontale.
la partie supérieure de la branche de la mandibule
Chef inférieur
et le processus coronoïde. Les avis sont partagés
quant à la possibilité d’une insertion du masséter Il prend naissance sur :
sur le disque articulaire de l’articulation temporo- tMBGBDFMBUÏSBMFEFMBMBNFMBUÏSBMFEVQSPDFTTVT
mandibulaire [6]. ptérygoïde ;
tMBQPSUJPOEFMBGBDFMBUÏSBMFEVQSPDFTTVTQZSB-
Un fascia résistant recouvre le muscle masséter,
midal de l’os palatin située entre la lame latérale
c’est le fascia massétérique qui se dédouble pour
du processus ptérygoïde et la tubérosité de l’os
engainer le prolongement antérieur de la grande
maxillaire ;
parotide et le conduit parotidien. Il se fixe à l’ar-
tMBUVCÏSPTJUÏEFMPTNBYJMMBJSFWPJTJOF
cade zygomatique en haut et aux bords de la man-
dibule en bas et an arrière. Puis, les fibres se dirigent en haut, en arrière et en
dehors, selon une direction plus oblique que celle
Action des fibres du chef supérieur.
Comme le muscle temporal, le masséter est un Tout d’abord, les deux corps charnus des chefs
muscle élévateur de la mandibule. Il participe supérieur et inférieur sont séparés par un espace
légèrement aux mouvements de latéralité de la celluleux dans lequel l’artère maxillaire peut che-
mandibule, aux mouvements de propulsion par miner. Puis, les fibres convergent et se terminent
ses fibres superficielles et de rétropulsion par ses sur une petite dépression située en avant du col de
fibres profondes. la mandibule. Quelques fibres du chef supérieur
peuvent aussi se fixer sur les bords antérieur et
médial du disque et de la capsule de l’articulation
La croissance et la puissance des muscles mastica- temporomandibulaire [6].
teurs dépendent en partie de la dureté des aliments
consommés par le sujet. Cela commence précocement
avec l’alimentation du nourrisson. Dans l’allaitement au Embryologiquement, le disque de l’articulation
biberon, pour faire face à l’abondance de liquide, le nou- temporomandibulaire serait une différenciation
veau-né développe une posture linguale et mandibulaire du tendon du muscle ptérygoïdien latéral
moins protrusive qui diminue la participation musculaire. [9, 10], renforcé en avant et en dehors par des
On note ainsi une réduction de l’activité des muscles fibres postérieures du muscle temporal, et par
masséters [7]. des fibres en provenance du faisceau profond
Les différentes orientations des trois faisceaux du mus- du muscle masséter. Ces muscles en contraction
cle masséter lui permettent de ne jamais être complè- isométrique constituent un système tenseur du
tement étiré dans des situations extrêmes comme le disque qui se contracte de façon synergique en
bâillement [8]. fin de fermeture buccale [11].
Chapitre 18. Myologie 249

Crête infratemporale Chef supérieur du ptérygoïdien latéral

Disque articulaire

Chef inférieur
du ptérygoïdien latéral
Capsule

Chef superficiel
du ptérygoïdien médial
Ligament
sphénomandibulaire

Chef profond
du ptérygoïdien
médial

Fig. 18.8. Muscle ptérygoïdien latéral.


D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.

Action La physiologie des muscles masticateurs est extrême-


En contraction bilatérale, les muscles ptérygoï- ment complexe. Aucun d’entre eux n’agit isolément, les
diens latéraux entraînent un déplacement des interactions sont constantes. L’étude embryologique des
condyles vers l’avant et légèrement vers le bas. structures qui entourent l’articulation temporomandibu-
laire montre bien la difficulté à en isoler les constituants.
Pour autant, ce sont essentiellement les muscles
Ainsi, tenter de décrire isolément la fonction d’un muscle
digastriques et géniohyoïdiens qui assurent la ptérygoïdien s’avère difficile.
fonction d’ouverture buccale. Les muscles pté-
Contre toute théorie classique qui stipule que le pté-
rygoïdiens latéraux assistent ce mouvement [12].
rygoïdien latéral est actif pendant l’ouverture buccale,
Dans ces mouvements d’ouverture buccale, le il est montré que ce muscle a aussi une action pen-
ptérygoïdien latéral participe aux déplacements dant le serrage des dents. La force impliquée dans cette
du disque de l’articulation temporomandibulaire action provient de la contraction des muscles temporaux
par son chef supérieur. et masséter. Il en résulte une traction vers l’arrière du
En contraction unilatérale, le muscle ptérygoï- condyle mandibulaire, due à la contraction des fibres du
dien latéral permet une rotation de la mâchoire muscle temporal, qui est supérieure à la traction vers
autour d’un axe passant approximativement par le l’avant due à la contraction des fibres du muscle mas-
séter. Dès lors, la contraction des muscles ptérygoïdiens
condyle opposé, qui résulte en un déplacement de
équilibre ce déplacement postérieur du condyle [13].
la mandibule du côté opposé à la contraction.
250 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Muscle ptérygoïdien médial de la mandibule, en débordant un peu sur la bran-


che mandibulaire jusqu’à proximité de l’orifice du
Le muscle ptérygoïdien médial est un muscle
canal mandibulaire (canal dentaire inférieur) et du
épais, de forme quadrilatère, situé en dedans du
sillon mylohyoïdien. Au niveau de cette insertion,
ptérygoïdien latéral (figure 18.9).
la structure des fibres est forte et, comme l’inser-
La portion principale du muscle naît de la fosse tion du masséter, de nature penniforme.
ptérygoïde, entre les lames médiale et latérale du
processus ptérygoïde et du processus pyramidal Action
de l’os palatin articulé au niveau de l’incisure pté- Les muscles ptéryoïdiens médiaux concourent à
rygoïdienne dans la partie inférieure de la fosse. l’élévation de la mandibule. En synergie avec les
Un faisceau de fibres plus superficielles se fixe sur muscles ptérygoïdiens latéraux, ils participent à la
la tubérosité maxillaire en recouvrant la face laté- propulsion mandibulaire.
rale du muscle ptérygoïdien latéral. En contraction unilatérale, la synergie des mus-
De là, les fibres s’orientent en bas, en arrière et en cles ptérygoïdiens latéral et médial ipsilatéraux
dehors, et se fixent sur la face médiale de l’angle provoque une diduction controlatérale, dans un

Crête infratemporale Foramen ovale

Foramen épineux

Fissure
pétrotympanique

Tenseur
du voile du palais
Élévateur
du voile du palais

Chef profond
du ptérygoïdien
médial Épine du sphénoïde

Chef superficiel
du ptérygoïdien
médial
Ligament
sphénomandibulaire

Canal mandibulaire

Lingula

Fig. 18.9. Muscle ptérygoïdien médial.


D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.
Chapitre 18. Myologie 251

mouvement qui se produit autour du condyle Les dysfonctions somatiques des os sur lesquels se
opposé à la contraction. Ce mouvement effectué fixent ces muscles doivent être normalisées, celles
de manière alternée intervient dans le broyage des qui s’opposent à des échanges équilibrés doivent
aliments. être éliminées.
Recherchez et normalisez le plus précocement pos-
L’angle de la mandibule est soumis aux for- sibles ces dysfonctions pour concourir au dévelop-
ces de traction appliquées sur sa face latérale pement harmonieux des structures du viscérocrâne,
par le muscle masséter et sur sa face médiale et par extension au développement harmonieux de
par le muscle ptérygoïdien médial. Ces for- l’ensemble du corps. Recherchez les dysfonctions
ces agissent en synergie dans la dynamique
somatiques crâniennes, mais aussi celles situées à
de la croissance mandibulaire. La traction
de ces muscles doit être suffisamment puis-
distance, telles les dysfonctions vertébrales, du tho-
sante pour stimuler la croissance osseuse, et rax, des membres inférieurs, ou de toute structure
doit être symétrique entre les deux côtés de susceptible de modifier la posture du patient. Chez
la tête pour promouvoir un développement l’enfant, en présence de troubles dans les fonctions
harmonieux. orofaciales, respiration, succion, déglutition, masti-
L’articulation temporomandibulaire et la cation et langage, agissez rapidement pour rétablir
cinétique mandibulaire sont complexes. Cette des fonctions appropriées qui, à leur tour, joueront
articulation est le reflet des fonctions et dys- un rôle de stimulateur de croissance [22].
fonctions des structures osseuses et du système
musculaire en place, tout autant que de celles Références
du système dentaire par l’intermédiaire de
l’occlusion. De fait, les douleurs présentes au [1] Couly G. Développement embryonnaire. Encycl
Méd Chir (Elsevier, Paris). Traité de Stomatologie.
niveau des muscles masticateurs, comme dans
22-001-A- 1990.
le bruxisme [14], la fibromyalgie [15, 16], [2] Williams PL, Ed. 38th ed. Gray’s Anatomy.
ou les différents syndromes douloureux de Edinburgh : Churchill Livingstone ; 1995.
l’articulation temporomandibulaire [17], [3] Purves D, et al., Eds. Neuroscience, 3rd ed.
témoignent toutes de déséquilibres d’origi- Sunderland, MA : Sinauer Associates, Inc ; 2004.
nes diverses, qui bien souvent se renforcent [4] D’Andrea E, Barbaix E. Anatomic research on the
les uns les autres. perioral muscles, functional matrix of the maxillary
and mandibular bones. Surg Radiol Anat 2006 ; 28 :
261–6.
De nombreux travaux montrent une corrélation [5] Rouvière H, Delmas A. Anatomie humaine. 15e éd.
entre l’activité des muscles masticateurs et la biomé- Paris : Masson ; 2002.
[6] Merida Velasco JR, Rodriguez Vazquez JF, Jimenez
trie craniofaciale. Ainsi, la contraction de ces muscles Collado J. The relationships between the temporo-
contribue au développement du condyle : la dimi- mandibular joint disc and related masticatory mus-
nution des forces masticatrices associée à une diète cles in humans. J Oral Maxillofac Surg 1993 ; 51 :
PáMFTBMJNFOUTTPOUUSPQNPVTQSPWPRVFVOFEJNJ- 390–5 discussion 395–6.
nution de sa taille et une modification de sa couver- [7] Inoue N, Sakashita R, Kamegai T. Reduction of mas-
seter muscle activity in bottle-fed babies. Early Hum
ture cartilagineuse [18]. La hauteur de la branche Dev 1995 ; 42 : 185–93.
mandibulaire est corrélée à la puissance des fibres [8] Goto TK, Langenbach GE, Hannam AG. Length
du muscle masséter [19]. La hauteur de la face est changes in the human masseter muscle after jaw
corrélée à celle des fibres antérieures du muscle tem- movement. Anat Rec 2001; 262 : 293–300.
poral [20]. De surcroît, les contraintes masticatrices [9] Harpman JA, Woollard HH. The tendon of the
lateral pterygoid muscle. J Anat 1938 ; 73 (Pt 1) :
sont tout autant nécessaires au développement et au 112–5.
maintien d’une structure alvéolaire adéquate sur les [10] Symons NBB. The development of the human man-
os maxillaires et la mandibule [21]. dibular joint. J Anat 1952 ; 86 : 326–32.
[11] Cheynet F, Guyot L, Richard O, Layoun W, Gola R.
On retiendra l’importance de la prévention. Pour
Discomallear and malleomandibular ligaments : ana-
être fonctionnel, un muscle doit être bien irrigué, tomical study and clinical applications. Surg Radiol
bien vascularisé et avoir de bons bras de levier. Anat 2003 ; 25 : 152–7.
252 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

[12] Standring S, Ed. Gray’s Anatomy : The anatomi- [17] Scrivani SJ, Keith DA, Kaban LB. Temporomandibular
cal basis of clinical practice. 39th ed. Edinburgh : disorders. N Engl J Med 2008 ; 359 : 2693–705.
Churchill Livingstone ; 2004. [18] Kiliaridis S, Thilander B, Kjellberg H, Topouzelis N,
[13] Osborn JW. Biomechanical implications of lateral Zafiriadis A. Effect of low masticatory function on
pterygoid contribution to biting and jaw opening in condylar growth : a morphometric study in the
humans. Arch Oral Biol 1995 ; 40 : 1099–108. rat. Am J Orthod Dentofacial Orthop 1999 ; 116 :
[14] Camparis CM, Siqueira JT. Sleep bruxism : clini- 121–5.
cal aspects and characteristics in patients with and [19] Kubota M, Nakano H, Sanjo I, Satoh K, Sanjo T,
without chronic orofacial pain. Oral Surg Oral Kamegai T et al. Maxillofacial morphology and mas-
Med Oral Pathol Oral Radiol Endod 2006 ; 101 : seter muscle thickness in adults. Eur J Orthod 1998 ;
188–93. 20 : 535–42.
[15] Aaron LA, Burke MM, Buchwald D. Overlapping [20] Ingervall B. Facial morphology and activity of
conditions among patients with chronic fatigue syn- temporal and lip muscles during swallowing and
drome, fibromyalgia, and temporomandibular disor- chewing. Angle Orthod 1976 ; 46 : 372–80.
der. Arch Intern Med 2000 ; 160 : 221–7. [21] Sato H, Kawamura A, Yamaguchi M, Kasai K.
[16] Balasubramaniam R, de Leeuw R, Zhu H, Relationship between masticatory function and
Nickerson RB, Okeson JP, Carlson CR. Prevalence internal structure of the mandible based on compu-
of temporomandibular disorders in fibromyalgia and ted tomography findings. Am J Orthod Dentofacial
failed back syndrome patients : a blinded prospective Orthop 2005 ; 128 : 766–73.
comparison study. Oral Surg Oral Med Oral Pathol [22] Sergueef N. Ostéopathie pédiatrique. Paris : Elsevier ;
Oral Radiol Endod 2007 ; 104 : 204–16. 2007 p. 140.
Chapitre 19
Méninges

“Cranial lesions are membranous articular


La notochorde est une structure transitoire chez l’em-
strains as contrasted with vertebral lesions which
bryon, qui se développe axialement dans une direc-
are ligamentous articular strains” [1]. (« Les tion céphalique-caudale. Elle présente deux fonctions
lésions crâniennes sont des élongations articu- essentielles. Tout d’abord, par son placement central, la
laires membraneuses par opposition aux lésions notochorde définit un plan de croissance ; elle produit
vertébrales qui sont des élongations articulaires des facteurs qui signalent aux tissus environnants, et
ligamentaires. ») contrôlent leur devenir et leur position. Cela permet un
Les méninges sont les structures conjonctives qui placement normal des structures, tels les viscères et les
enveloppent le névraxe, i.e. la moelle épinière et vaisseaux en développement. Enfin, de par sa constitu-
tion proche du cartilage, la notochorde offre à l’embryon
l’encéphale. Elles consistent en dure-mère ou
une armature squelettique médiane jusqu’à ce que les
pachyméninge et en arachnoïde et pie-mère ou vertèbres prennent le relai [2].
leptoméninges.

Couche ectoméningée externe


Développement La couche externe de l’ectoméninge établit dès
l’origine des rapports très intimes avec la lame qui
C’est au début du 2e mois de la vie embryonnaire la recouvre superficiellement et dans laquelle se
que la meninx primitiva ou méninge primaire s’or- développe le futur neurocrâne. Ainsi, cette couche
ganise dans la masse de cellules mésenchymateuses externe, dite « périostée », adhère intimement à la
qui entoure la notochorde. Les méninges se déve- face interne des os et parfois, se mêle aux fibres
loppent à partir de ce tissu primaire multipotent osseuses (figure 19.1). L’adhérence est particu-
et, classiquement, on admet une différentiation de lièrement forte au niveau de la base crânienne,
la méninge primaire en deux couches, l’endomé- du foramen magnum et des foramens crâniens
ninge et l’ectoméninge. Pour autant, elles restent où l’ectoméninge engaine les nerfs et les accom-
très unies par des jonctions intercellulaires : pagne au-delà de leurs émergences. Elle s’infiltre
tMendoméninge est la couche la plus interne, à aussi dans la fissure orbitaire supérieure et adhère
partir de laquelle se développent l’arachnoïde et au périoste de la cavité orbitaire. L’adhérence est
la pie-mère ; moindre au niveau des faces latérales du crâne,
tMectoméninge, la couche externe, donne une dans la région temporopariétale.
lame profonde pour la dure-mère, et une lame La couche externe adhère aussi fortement aux
superficielle pour le futur neurocrâne cartilagi- sutures crâniennes [3], où elle joue un rôle pré-
neux et le futur neurocrâne membraneux. pondérant dans le maintien de l’espace sutural
La lame ectoméningée profonde se différencie [4]. Abondamment vascularisée et innervée,
elle-même en deux couches ; ce sont les couche la dure-mère agit sur la régulation de la crois-
externe ou périostée et couche interne ou ménin- sance crânienne [5]. En effet, cette croissance
gée. C’est entre ces deux couches que se dévelop- s’opère en grande partie sur le bord des sutures
pent les sinus veineux. et des synchondroses où la dure-mère supplée

Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne


© 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés
254 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Espace subdural (espace potentiel) Sinus veineux


Os sagittal supérieur
Espace extradural (espace potentiel) du crâne Faux du cerveau
Veine diploïque Hémisphère cérébral
Table externe Les deux couches
Crâne Diploé de la dure-mère
Table interne Arachnoïde
Couche Espace
Dure-mère périostée
subarachnoïdien
crânienne Couche
méningée Pie-mère adhérant
à la surface
Espace subarachnoïdien du cerveau
Arachnoïde Tente du cervelet
et sinus veineux
Pie-mère transverse
Artère cérébrale Pont
Cortex cérébral Cervelet

Bulbe

Moelle spinale

Canal central de la moelle spinale

Fig. 19.1. Méninges.


D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy. Fin de la moelle spinale
Filum 1re vertèbre lombale
terminal
temporellement et spatialement des facteurs de
croissance ostéo-inducteurs et des éléments cellu- Sacrum

laires pour le complexe sutural [6]. Les facteurs


Coccyx
génétiques et épigénétiques influencent cette phy-
siologie, et certaines périodes du développement Fig. 19.2. Schématisation des méninges.
D’après Waugh A, Ross et Wilson, Anatomie et physiologie
sont particulièrement critiques. normales et pathologiques, 10e édition.
Chez l’enfant, la dure-mère se sépare difficilement
de la suture ; en revanche, cela devient possible
à partir du moment où la suture a fusionné [7]. tMB tente du cervelet entre le cerveau et le
Avec l’âge, la dure-mère tend à se confondre avec cervelet ;
la face endocrânienne des os, sa composition en tMB faux du cervelet entre les hémisphères
sels minéraux évolue [8], elle perd sa souplesse et cérébelleux.
s’épaissit. Pour une visualisation correcte, on se souviendra
Au-dessous du foramen magnum, les membranes qu’au stade initial la matrice mésenchymateuse
atlanto-occipitale postérieure et tectoriale, les cap- ou méninge primitive qui enveloppe le cerveau
sules articulaires, les ligaments jaune et longitudi- ressemble à une capsule dont la partie externe
nal postérieur, et le périoste vertébral continuent engendre l’ectoméninge. Pendant la croissance
la couche ectoméningée externe [9]. cérébrale, la capsule subit des poussées centrifu-
ges. Les vésicules cérébrales grossissent, changent
de forme, et chaque fois, elles entraînent avec
Couche ectoméningée interne elles leur couverture durale. Pour autant, il existe
quelques différences biodynamiques et certai-
La couche interne de l’ectoméninge protège le nes parties du cerveau grandissent plus vite que
cerveau et forme des replis entre ses différentes d’autres. La base de la capsule mésenchymateuse,
portions. Ce sont (figure 19.2) : plus dense, est l’endroit où le cerveau s’expanse le
tMBfaux du cerveau entre les deux hémisphères moins. C’est l’emplacement de la future base crâ-
cérébraux ; nienne où cinq bandes d’épaississement tissulaire
Chapitre 19. Méninges 255

Fig. 19.4. Crêtes osseuses en vue endocrânienne.


D’après une planche de l’Atlas de Breschet (Bibliothèque
Fig. 19.3. Bandes d’épaississement tissulaire en forme
InterUniversitaire de Médecine, Paris).
d’étoile. Vue intérieure de l’encéphale.
D’après Moss L, et al., Am J Phys Anthropol.

de la selle turcique que l’ensemble se développe,


dessinent une forme en étoile (figure 19.3). Ce
et logiquement, c’est aussi sous la selle turcique
sont :
que se situe le centre de gravité de la tête.
tEFVYCBOEFTPSCJUBJSFT FOUSFMFTMPCFTGSPOUBVY
et temporaux ;
tEFVYCBOEFTPUJRVFT FOUSFMFTMPCFTPDDJQJUBVY Dans toute normalisation des membranes
et le cervelet ; intracrâniennes, essayez de visualiser ces
tVOF CBOEF FUINPÕEBMF  FOUSF MFT EFVY MPCFT zones d’ancrage sur la base crânienne. Toute
frontaux. dysfonction somatique crânienne des os sur
lesquels s’insère la dure-mère affecte son
Sur une vue inférieure de l’encéphale, ces cinq équilibre ; inversement, tout déséquilibre des
bandes d’épaississement tissulaire semblent ren- membranes dure-mériennes entretient ou
forcer l’enveloppe dure-mérienne globale. Elles facilite une dysfonction osseuse.
constituent aussi les pôles d’ancrage du système
dure-mérien à la base crânienne [10]. Dès lors,
les forces d’expansion de l’encéphale résultent en
traction sur ces zones d’adhérence avec la consti- Core-link
tution de reliefs saillants sur les surfaces endocrâ- Ainsi, un continuum dure-mérien s’organise, avec
niennes des os, bien visibles à l’observation du des feuillets qui semblent cloisonner la boîte crâ-
crâne (figure 19.4). Ce sont : nienne. Pour autant, la faux du cerveau et la tente
tMFT CPSET QPTUÏSJFVST EFT QFUJUFT BJMFT EV du cervelet sont des replis de la couche interne
sphénoïde ; de l’ectoméninge et non pas des expansions ou
tMFT CPSET TVQÏSJFVST EFT QBSUJFT QÏUSPUZNQBOJ- de réelles cloisons comme on le décrit parfois.
ques des os temporaux ; Cette couche ectoméningée engaine aussi l’hy-
tMBDSJTUBHBMMJEFMPTFUINPÕEF pophyse, au-dessus de laquelle elle forme le
Ces cinq bandes convergent toutes vers la selle tur- diaphragme de la selle, et c’est aussi cette couche
cique et l’hypophyse, siège du pôle céphalique de qui se continue par la dure-mère spinale jusqu’au
la notochorde. Embryologiquement, c’est autour sacrum et au coccyx (figure 19.5).
256 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Couche méningée de la dure-mère Foramen magnum Crâne

Couche périostée de la dure-mère

Espace extradural spinal


Périoste
Vertèbre CI
Dure-mère spinale

Fig. 19.5. Méninges crâniennes : continuité avec les méninges spinales.


D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.

La dure-mère spinale entoure la moelle spinale


du foramen magnum jusqu’au bord inférieur Le filum terminal prolonge le sommet de la
moelle spinale. Il consiste en un mince filament
de la deuxième vertèbre sacrale. Puis elle se
de tissu conjonctif investi par la pie-mère qui
confond avec le filum terminal et fusionne avec chemine au milieu des nerfs spinaux de la queue
le périoste de la partie postérieure des vertèbres de cheval, et se mêle à la dure-mère au niveau
coccygènes. de S2. Puis, il se continue sur la face dorsale du
Dans le canal vertébral, des bandes de tissu con- premier segment coccygien, où il fusionne avec
jonctif relient la dure mère au ligament longitu- le périoste. On le nomme le ligament central
dinal postérieur. Les manchons dure-mériens qui de la moelle épinière. Il participe au maintien
entourent les nerfs spinaux sont aussi fixés au de la position médullaire spinale pendant les
mouvements de la colonne et confère un rôle
ligament longitudinal postérieur et aux pédicules
primordial au coccyx en tant que pôle caudal
vertébraux [11]. d’insertion des membranes dure-mériennes.
Avec les membranes spinales, la dure-mère crâ-
nienne et ses duplications constituent les « mem-
branes de tension réciproque » du concept crânien, Dure-mère
où chaque partie est interdépendante des autres, et
où les différentes régions du crâne sont reliées les D’aspect fibreux, opaque et blanc nacré, la dure-
unes aux autres par la continuité dure-mérienne. mère est épaisse. Elle est composée de cellules
Selon les mêmes principes, le crâne ou « bol crâ- mésothéliales allongées à cytoplasme dense. Selon
nien » est relié au bassin ou « bol pelvien » [12], les régions, ses fibres de collagène sont plus ou
par le « core-link » (« lien central ») qui définit le moins alignées. En particulier, de part et d’autre
lien de la dure-mère spinale, entre l’os occipital au du sinus longitudinal supérieur, les fibres présen-
niveau du foramen magnum et le pelvis [13]. tent un grand degré d’orientation, avec des zones
On se souviendra que s’il est classique, du fait de de symétrie par rapport au plan médian. Cette
leur différence d’aspect, de décrire les méninges en organisation semble indiquer une réponse de la
trois groupes, de dehors en dedans, la dure-mère, dure-mère aux forces mécaniques qui s’appliquent
l’arachnoïde et la pie-mère, embryologiquement sur elle pendant son développement [14].
elles dérivent de deux groupes, endoméninge Structurellement, la dure-mère est résistante
et ectoméninge. Dès lors, la relation intime de et inextensible. De fait, la dure-mère protège
la dure-mère et du tissu osseux, établie pendant l’encéphale et la moelle épinière. Ses duplications
la période embryonnaire, persiste bien après la que sont la faux du cerveau, la tente du cervelet
naissance. et la faux du cervelet, organisent le contenu de
Chapitre 19. Méninges 257

la boîte crânienne et se forment autour des sinus la dure-mère, entoure le cerveau et envoie des
veineux qu’elles enclavent. petites travées conjonctives jusqu’à la pie-mère.
Entre les os du crâne et la dure-mère, on trouve l’es- L’arachnoïde engaine les artères, les veines, les
pace extradural ou épidural. En fait, c’est un espace nerfs crâniens et les nerfs spinaux. Elle forme aussi
virtuel au niveau de la voûte crânienne et totalement des villosités qui font saillie dans les parois d’un
inexistant au niveau de la base du crâne du fait de sinus veineux, ce sont les granulations arachnoï-
l’adhérence dure-mérienne au périoste de l’os. Au diennes (granulations de Pacchioni). Comparées
niveau du rachis, l’espace épidural entre le canal verté- à de petites hernies de l’arachnoïde dans le sinus,
bral et la dure-mère contient de la graisse et des veines. elles permettent la résorption du liquide cérébros-
pinal [16]. C’est aussi principalement à partir des
Dans l’espace extradural crânien cheminent les
cellules des villosités arachnoïdiennes qui s’invagi-
artères méningées. C’est dans cet espace que peu-
nent dans les veines et les sinus dure-mériens que
vent se développer les hématomes extraduraux,
se forment les méningiomes [17]. L’arachnoïde
généralement à la suite d’une lésion de l’artère
n’est pas vascularisée, elle est nourrie par le liquide
méningée moyenne. Habituellement, après un
cérébrospinal.
traumatisme, les hématomes extraduraux se for-
ment assez vite. Pour autant, des troubles peu- Entre la pie-mère et l’arachnoïde on trouve l’es-
vent se développer après un intervalle de temps pace subarachnoïdien (espace sous-arachnoï-
qui varie de quelques minutes à quelques heures dien). Les travées de l’arachnoïde cloisonnent cet
après le traumatisme, et qui consistent en maux espace occupé par le liquide cérébrospinal (liquide
de tête, troubles moteurs et perte de conscience. céphalorachidien) que sécrètent les plexus choroï-
Du fait du risque potentiel de compression céré- des du système cérébroventriculaire. Les artères
brale, l’évacuation de l’hématome est une urgence cérébrales cheminent dans cet espace avant leur
neurochirurgicale. entrée dans l’encéphale, ainsi que des nerfs avant
leur émergence par les foramens de la base crâ-
Entre la dure-mère et l’arachnoïde, un autre espace
nienne, par lesquels ils sortent du crâne. C’est dans
virtuel, l’espace subdural (espace sous-dural),
cet espace que peuvent survenir les hémorragies
contient les veines cérébrales avant leur abouche-
méningées. L’espace subarachnoïdien est parfois
ment aux sinus veineux. C’est là que se forment
dilaté : ces dilatations forment des citernes.
les hématomes subduraux, habituellement plus
lentement, du fait de leur origine veineuse.
Pie-mère
Le caput succedaneum, ou bosse sérosanguine, observé
chez le nouveau-né est une collection sérosanguine La pie-mère consiste en un feuillet extrême-
localisée au-dessus du périoste, généralement limitée à ment mince, transparent, fragile et peu résistant.
la partie postérieure et supérieure de la voûte crânienne Elle contient de minuscules vaisseaux sanguins
et qui résulte des variations de pression subies par la et adhère totalement à la surface de l’encéphale,
calvaria fœtale. recouvre entièrement les circonvolutions céré-
Les céphalohématomes sont des hématomes sous- brales et s’insinue dans toutes les scissures et les
périostés de la calvaria, causés par la rupture de vaisseaux. sillons. Caudalement, elle se prolonge au-delà de
Ils sont parfois associés à l’usage des forceps [15]. la terminaison de la moelle spinale par le filum
terminal qui traverse l’arachnoïde et va fusionner
avec le périoste du coccyx [18].
Arachnoïde
Contrairement à la dure-mère, l’arachnoïde est Faux du cerveau
fine, translucide et d’aspect lâche, formée de cel-
lules mésothéliales, de fibres de collagène et de D’aspect falciforme, la faux du cerveau s’étend
fibres élastiques. Elle tapisse la face interne de d’avant en arrière entre les deux hémisphères
258 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

cérébraux. En avant, de nombreuses perforations Le sinus sagittal inférieur (sinus longitudinal infé-
assez irrégulières sont visibles. Dans sa partie rieur) est contenu entre les feuillets de la faux du
antérieure, elle s’insère sur la crista galli de l’os cerveau, le long de son bord inférieur. Le sinus
ethmoïde et sur le foramen cæcum (trou borgne). sagittal supérieur (sinus longitudinal supérieur)
Puis son bord supérieur se fixe sur les deux lèvres court le long du bord supérieur, entre les deux
de la gouttière du sinus longitudinal supérieur, lèvres d’insertion de la faux du cerveau sur la cal-
successivement en rapport avec la suture métopi- varia, de part et d’autre de la ligne médiane. En
que de l’os frontal, la suture sagittale interparié- réalité, ce sinus est rarement parfaitement centré ;
tale et l’occiput jusqu’à la protubérance occipitale le plus souvent, il est légèrement décalé sur la
interne (figure 19.6). droite [19].
Le bord inférieur de la faux du cerveau se fixe en
avant sur la crista galli, puis d’avant en arrière, ce
bord est libre et de forme concave. En arrière, son Tente du cervelet
rapport avec le corps calleux est intime. En avant,
il existe un petit espace entre la faux du cerveau et De chaque coté du crâne, un repli dure-mérien
le corps calleux, dans lequel la face interne d’un s’invagine entre le cerveau et le cervelet. C’est
hémisphère cérébral peut s’engager. Winslow, en 1732, qui nomme ces replis « la
La base de la faux du cerveau, oblique en bas et tente », en raison de leur ressemblance avec une
en arrière, se termine sur la partie supérieure ou tente [20] (figure 19.7). Les deux replis se réu-
faîte de la tente du cervelet, laquelle est dans son nissent sur la ligne médiane où ils rejoignent la
prolongement. Le sinus droit chemine le long de base de la faux du cerveau. Ainsi, ils séparent la
cette ligne. cavité crânienne en un étage supratentoriel pour le

Sinus sagittal
supérieur
Veine émissaire
Veine diploïque
Nerf trochléaire

Faux du cerveau
Nerf trigéminal
Sinus sagittal
inférieur
Nerf oculomoteur Nerf abducens
Grande
Nerf optique veine cérébrale
Sinus sigmoïde

Sinus droit
Bulbe olfactif
Nerfs facial
et vestibulocochléaire
Diaphragme
de la selle Confluent des sinus

Artère carotide Tente du cervelet


interne
Nerfs
Sinus pétreux
glossopharyngien,
inférieur
vague et accessoire
Nerf hypoglosse
Sinus pétreux
supérieur

Fig. 19.6. Faux du cerveau et tente du cervelet.


D’après Standring S, Gray’s Anatomy, 39th edition.
Chapitre 19. Méninges 259

Nerf optique Artère carotide interne

Sinus caverneux
Nerf oculomoteur

Sinus pétreux inférieur

Plexus basilaire
Sinus pétreux
supérieur
Foramen magnum

Tente du cervelet,
bord libre

Tente du cervelet,
Sinus transverse bord fixe
gauche

Tente du cervelet
Sinus droit

Confluent des sinus Sinus transverse droit

Fig. 19.7. Tente du cervelet.


D’après Standring S, Gray’s Anatomy, 39th edition.

cerveau antérieur et un étage infratentoriel pour le foramen : l’incisure ou échancrure tentorielle


cerveau postérieur. aussi nommée le foramen ovale de Pacchioni et
En forme de croissant, chaque versant de la tente de forme très diverse selon les individus [21].
du cervelet présente à décrire un bord concave en
avant, un bord convexe en arrière et un faîte.
Bord convexe
Bord concave Le bord convexe ou grande circonférence de la
tente du cervelet s’insère en arrière sur les lèvres
Le bord concave, ou petite circonférence de la tente des sinus transverses qui courent latéralement
du cervelet, est le bord libre. De chaque côté, il entre les deux couches de la tente du cervelet,
s’insère en avant sur les processus clinoïdes anté- depuis la protubérance interne de l’os occipital
rieurs, puis se dirige vers l’arrière, passe en dehors jusqu’aux angles mastoïdiens (postéro-inférieurs)
des processus clinoïdes postérieurs, reste parallèle des os pariétaux. Au niveau de la suture pariéto-
à son homologue ipsilatéral sur les deux tiers anté- mastoïdienne, la couche supérieure de la tente du
rieurs du bord concave, avant de le rejoindre. Le cervelet se fixe sur l’angle postéro-inférieur de l’os
point de rencontre des deux bords libres corres- pariétal, et la couche inférieure sur la portion mas-
pond à l’endroit où la grande veine de Galien se toïdienne de l’os temporal. Puis les deux couches
jette dans le sinus droit. de la tente s’insèrent sur le bord supérieur des par-
Entre le bord libre de la tente du cervelet et le ties pétrotympaniques des os temporaux où elles
dos de la selle de l’os sphénoïde, nous trouvons logent le sinus pétreux supérieur. Enfin, la tente
le cerveau moyen avec lequel le bord libre de du cervelet se termine sur les processus clinoïdes
la tente est plus ou moins en contact et parfois postérieurs de l’os sphénoïde.
la partie antérieure de la portion supérieure du Le plus souvent, les deux couches de la lame
vermix cérébelleux. Le bord concave dessine un dure-mérienne ectoméningée profonde, la couche
260 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

externe, périostée et la couche interne, méningée


inférieure du ganglion trigéminal et sort du crâne par le
sont accolées l’une à l’autre. Néanmoins, quelques foramen ovale.
structures se développent parfois entre ces deux Selon les auteurs, les rapports de la dure-mère avec les
couches. C’est le cas des sinus veineux et du gan- trois racines du ganglion trigéminal varient. Pour la plu-
glion trigéminal (ganglion de Gasser). Ce dernier part, la dure-mère du cavum trigéminal se continue par
se loge au niveau de la face antérosupérieure de l’épinèvre des nerfs ophtalmique (V1), maxillaire (V2) et
l’apex pétreux, dans un espace situé entre les cou- mandibulaire (V3) [24].
ches périostée et méningée de la dure-mère [9].
À cet endroit, une évagination dure-mérienne,
en provenance de la fosse crânienne postérieure, Faîte
se glisse sous la dure-mère de la fosse crânienne C’est la ligne de réunion des deux parties de la
moyenne et constitue un cavum qui entoure le tente du cervelet sur la ligne médiane. Oblique en
ganglion trigéminal [22] : c’est le cavum trigémi- haut et en avant, le faîte répond à la base de la faux
nal aussi nommé cavum de Meckel, en hommage du cerveau et contient le sinus droit.
à Meckel (1724-1774) qui, le premier, décrit le
cavum [23]. Parfois nommée le « fulcrum de Sutherland », cette
ligne de réunion reflète l’équilibre des tensions
Au sommet des parties pétrotympaniques des os entre trois parties : les deux côtés de la tente du
temporaux, la petite et la grande circonférence cervelet et la faux du cerveau. Toute dysfonction de
de la tente du cervelet se croisent. En effet, la l’une de ces structures perturbe la situation d’équi-
distance qui sépare les processus clinoïdes pos- libre et se manifeste au niveau de cette ligne.
térieurs est toujours inférieure à celle qui sépare
les processus clinoïdes antérieurs [20]. Dès lors,
Chez les mammifères, l’aspect de la tente du cervelet
l’extrémité de la grande circonférence qui s’atta- présente de grandes variations. Cela va d’une sim-
che en arrière sur les processus clinoïdes posté- ple lamelle séparant les portions les plus latérales des
rieurs est plus médiale que l’extrémité de la petite hémisphères cérébraux et cérébelleux, à un stade où les
circonférence qui se fixe en avant sur les proces- deux replis se développent médialement jusqu’à s’unir
sus clinoïdes antérieurs. Les fibres de la tente du sur la ligne médiane. Ils prennent alors une forme en
cervelet situées entre ces deux terminaisons s’en- croissant et se rattachent à la faux du cerveau [25]. Le
roulent et forment le toit de la loge latérosellaire sinus droit se développe le long de la ligne de réunion et,
(loge caverneuse). plus la tente est développée, plus le sinus est long. Chez
l’animal, la tente peut être partiellement ou totalement
ossifiée ; chez l’être humain plus rarement, des portions
La ligne d’insertion de la grande circonférence le sont aussi parfois [20].
de la tente du cervelet signale la limite entre la Le passage au bipédisme pourrait expliquer l’évolution
partie supérieure ou interpariétale de l’écaille de la tente du cervelet. Chez le quadrupède, la gravité
occipitale qui procède d’ossification de mem- distribue le poids des structures supratentorielles vers
brane et la partie inférieure ou cérébelleuse de le plancher de la fosse crânienne antérieure. Chez l’être
l’écaille qui procède d’ossification endochon- humain, l’augmentation considérable du cerveau et de
drale. La tente du cervelet peut jouer un rôle la flexion basilaire associée au bipédisme nécessite une
de charnière entre ces deux parties occipitales, adaptation. La tente du cervelet remplit cette fonction
en particulier pendant l’accouchement. et contribue à la fonction de support. De surcroît, son
inclinaison favorise la distribution du poids des lobes
ocipitaux vers l’os occipital en arrière.
C’est par le pore trigéminal de la dure-mère que le
contingent moteur du nerf trijumeau (V) pénètre dans le
cavum trigéminal, après son émergence du pont (protu-
bérance annulaire). Au-dessus de lui se trouve le ligament
Faux du cervelet
pétroclinoïdien et médialement, la racine du processus
clinoïde postérieur [9]. Dans le cavum, il croise la face Située au-dessous de la tente du cervelet, la faux
du cerveau est un petit repli de la dure-mère qui
Chapitre 19. Méninges 261

sépare les deux hémisphères cérébelleux. De forme tFO BSSJÒSF  TVS MF CPSE TVQÏSJFVS EV EPT EF MB
grossièrement triangulaire, elle présente une base selle de l’os sphénoïde ;
supérieure qui se fixe sur la ligne médiane, à la tFOBWBOU TVSMFCPSEQPTUÏSJFVSEFMBHPVUUJÒSF
partie postérieure du faîte de la tente du cerve- optique ;
let. Son bord postérieur s’insère en arrière sur la tMBUÏSBMFNFOU JMTFDPOUJOVFBWFDMFTGJCSFTEVSF
crête occipitale interne de l’os occipital où il abrite mériennes qui forment la loge latérosellaire.
le sinus occipital, et son bord antérieur, libre, se Au centre du diaphragme de la selle, un foramen
trouve entre les deux hémisphères cérébelleux. Le livre passage à l’infundibulum, à la tige pituitaire
sommet de la faux du cerveau se perd en quelques et aux vaisseaux sanguins reliant l’hypophyse
fibres qui se terminent sur le pourtour du foramen (glande pituitaire) à la base du cerveau.
magnum.

Diaphragme de la selle Loge latérosellaire


Alors que la couche ectoméningée externe de la Parfois aussi nommée loge caverneuse ou sinus
dure-mère tapisse le fond de la selle turcique et caverneux, la loge latérosellaire est un espace
se confond avec le périoste de l’os sphénoïde, la anatomique, de forme grossièrement trapézoïde,
couche ectoméningée interne façonne un toit à la situé de part et d’autre de la selle turcique de l’os
selle turcique : c’est le diaphragme de la selle, situé sphénoïde (figure 19.8). Elle contient diverses
au-dessus de la loge hypophysiale. Il s’insère : structures vasculonerveuses, parmi lesquelles le

Sinus intercaverneux interne Artère ophtalmique Nerf optique Nerf oculomoteur Petite aile

Veine orbitaire

Hypophyse Nerf maxillaire

Diaphragme Nerf trochléaire


de la selle
Nerf ophtalmique

Nerf trigéminal
Artère carotide interne (racine sensitive)

Infundibulum Nerf trigéminal


(racine motrice)
Sinus intercaverneux Sinus caverneux
postérieur Nerf abducens
Faisceau pétroclinoïdien Artère carotide interne
postérieur du ligament Ganglion trigéminal
pétrosphénoïdal
Sinus pétreux supérieur Artère méningée moyenne
Artère tympanique supérieure
Fossette trigéminale Nerf petit pétreux

Plexus basilaire Nerf grand pétreux


Nerf abducens
Ligament pétrosphénoïdal
Sinus basilaire
Sinus pétreux supérieur

Nerfs facial, intermédiaire,


vestibulocochléaire
Nerf hypoglosse et artère labyrinthique

Nerf glossopharyngien

Artère vertébrale Nerf accessoire Sinus pétreux Nerf vague


inférieur

Fig. 19.8. Loge latérosellaire. Vue supérieure.


D’après Standring S, Gray’s Anatomy, 39th edition.
262 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

sinus caverneux. Il semble donc approprié de dis-


tinguer le sinus caverneux, de l’espace dans lequel
il chemine. En accord avec Parkinson, nous dif-
férencions la loge latérosellaire, le contenant, de
son contenu vasculo-nerveux [26]. Cette loge
présente à décrire un plancher, un toit, des parois
latérale, médiale, antérieure et postérieure.

Plancher
Ce sont les racines antérieure et moyenne de la
grande aile de l’os sphénoïde qui constituent le
plancher de la loge latérosellaire. Elles sont recou-
vertes par la couche ectoméningée externe de la
dure-mère. Fig. 19.9. Loge latérosellaire. Coupe coronale.
1. hypophyse ; 2. carotide interne ; 3. nerf
maxillaire (V3).
D’après Milea D, et al., Encycl Méd Chir, Optalmologie.
Toit
sphénoïdal. On y voit le sillon carotidien creusé
Le toit de la loge latérosellaire consiste en fibres
par l’artère carotide interne.
dure-mériennes. En effet, pour aller se fixer sur
les processus clinoïdes postérieures, la grande cir-
conférence passe sous la petite circonférence et la Paroi latérale
croise. De fait, les fibres qui unissent les termi-
naisons antérieures des bords concave et convexe Le plus souvent, on décrit deux couches dure-
de la tente du cervelet forment un auvent qui mériennes à la paroi latérale de la loge latérosel-
devient le toit de la loge latérosellaire. Ainsi, le laire. La couche latérale, lisse, est le prolongement
toit est de forme triangulaire. Deux côtés sont de la couche ectoméningée qui tapisse la fosse
représentés par les terminaisons antérieures des crânienne moyenne. La couche médiale, plus pro-
deux bords de la tente du cervelet ; le troisième fonde et plus irrégulière, est formée par les gaines
côté est défini par un repli méningé, le ligament qui entourent les nerfs III, IV, et V1. Entre ces
interclinoïdien, qui unit les processus clinoïdes gaines, un tissu conjonctif réticulaire complète la
antérieur et postérieur. paroi [24].
Médialement, le toit se prolonge par la cou-
che superficielle du diaphragme de la selle.
Latéralement, il se continue par la paroi latérale de Pour certains, la paroi latérale de la loge latérosellaire
consiste en une couche unique et la présence de deux
la loge latérosellaire. En avant et au-dessus du toit,
feuillets au niveau de la paroi latérale résulte de la dis-
on trouve le processus clinoïde antérieur. C’est par section. C’est la structure lamellaire de la dure-mère qui
ce toit que les nerfs oculomoteur et trochléaire pourrait expliquer ces deux feuillets et non pas son ori-
pénètrent dans la loge latérosellaire. gine embryologique [27].

Paroi médiale
Paroi antérieure
C’est la face latérale de la glande pituitaire qui
forme la partie supérieure de la paroi médiale de la La paroi antérieure la loge latérosellaire est
loge latérosellaire (figure 19.9). En dessous, c’est en rapport avec la fissure orbitaire supérieure
la partie rétro-alaire de la face latérale du corps (fente sphénoïdale supérieure). Cette fissure fait
Chapitre 19. Méninges 263

communiquer la loge latérosellaire et la cavité tMF 7* PV OFSG BCEVDFOT OFSG NPUFVS PDVMBJSF
orbitaire et livre passage : externe) ;
tBVY CSBODIFT JOGÏSJFVSF FU TVQÏSJFVSF EV OFSG tVOFSBDJOFTZNQBUIJRVFEVplexus carotidien ;
oculomoteur (III) ; tMBSUÒSFDBSPUJEFJOUFSOF
tBVOFSGUSPDIMÏBJSF *7  tMFTJOVTDBWFSOFVY
tBVYUSPJTCSBODIFTEVOFSGPQIUBMNJRVF 7  Le nerf oculomoteur (III), troisième nerf crânien,
les nerfs nasociliaire (nasal), frontal et lacrymal ; pénètre dans la loge latérosellaire par le toit, légè-
tBVOFSGBCEVDFOT 7*  rement en dedans de l’endroit où entre le qua-
tËMBSBDJOFTZNQBUIJRVFEVHBOHMJPODJMJBJSF trième, le nerf trochléaire (IV). Puis les deux nerfs
tBVYWFJOFTPQIUBMNJRVFT se dirigent vers l’avant en direction de la fissure
orbitaire supérieure, le quatrième en-dessous et en
dehors du troisième.
Paroi postérieure
Des trois branches périphériques du ganglion tri-
La paroi postérieure de la loge latérosellaire cor- géminal (de Gasser), seule la première branche,
respond à l’apex de la partie pétrotympanique de l’ophtalmique (V1) chemine distinctement dans la
l’os temporal. Sa limite supérieure est le faisceau loge latérosellaire. Cette branche sensitive se forme
postérieur du ligament pétrosphénoïdal qui relie le dans la loge par la réunion des nerfs nasociliaire
bord latéral du dos de la selle au bord supérieur du (nasal), frontal et lacrymal. La deuxième branche
rocher de l’os temporal. périphérique du ganglion trigéminal, le nerf maxil-
laire (V2) démontre des variations individuelles
Le ligament pétrosphénoïdal (de Grüber) consiste en un dans ses rapports avec la loge. Elle peut être logée
faisceau de fibres qui relient le bord latéral du dos de la dans la profondeur de la loge ou n’être que partiel-
selle et le processus clinoïde postérieur de l’os sphé- lement contenue dans la paroi latérale [24].
noïde au bord supérieur de la partie pétrotympanique Après son émergence du tronc cérébral, le nerf
de l’os temporal. De forme triangulaire, ou de papillon,
abducens (VI), le sixième nerf crânien, perfore
il se fixe sur le clivus par sa partie la plus large et sur
la dure-mère en dehors du dos de la selle de l’os
l’apex pétreux par sa partie la plus étroite. Sa taille et
son épaisseur varient d’un sujet à l’autre, de très fine, sphénoïde. Tout d’abord, il chemine au travers du
à très épaisse avec parfois des calcifications partielles plexus basilaire, entouré d’un manchon d’arach-
[28]. Le nerf abducens (VI) passe sous ce ligament où il noïde et de dure-mère. Puis, le nerf abducens passe
peut être affecté par une compression [29]. sous le ligament pétrosphénoïdal (de Grüber) pour
pénétrer dans la partie postérosupérieure de la loge
latérosellaire. Dans la loge, il se place en dehors de
Contenu l’artère carotide interne et se dirige vers l’avant.
Au niveau de sa paroi antérieure, la loge latéro-
En 1905, Dorello décrit un espace situé entre l’apex du
sellaire communique avec la cavité orbitaire par la rocher et le ligament de Grüber, nommé de fait le canal
fissure orbitaire supérieure. De fait, les structures de Dorello [30]. Le nerf abducens chemine dans cet
contenues dans la loge latérosellaire sont celles qui espace. Plus récemment, d’autres auteurs considèrent
traversent la fissure orbitaire supérieure, auxquel- un espace plus vaste, situé entre les deux couches de la
les s’ajoutent le sinus caverneux et l’artère caro- dure-mère [31] et qui s’étend depuis l’endroit où le nerf
tide interne. Ce sont : abducens perfore la dure-mère, jusqu’à son entrée dans
tMFT EFVY CSBODIFT TVQÏSJFVSF FU JOGÏSJFVSF EV la loge latérosellaire, espace parfois nommé le confluent
nerf oculomoteur (III, nerf moteur oculaire veineux pétroclival [28].
commun) ; Quant à la constitution du sinus caverneux, deux théo-
tMF*7PVOFSGUSPDIMÏBJSF OFSGQBUIÏUJRVF  ries s’affrontent. Pour certains, il s’agit d’un espace
veineux sinusoïdal avec de nombreuses trabéculations ;
tMFT OFSGT GSPOUBM  MBDSZNBM  OBTPDJMJBJSF OFSG
pour d’autres, c’est un plexus veineux qui consiste en de
nasal), branches du nerf ophtalmique, première nombreuses branches [32].
branche du nerf trijumeau (V1) ;
264 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Vascularisation dure-mérienne la voûte à l’exception de sa partie antéro-interne


qui dépend de l’artère méningée antérieure.
De nombreux vaisseaux sont à l’origine du sys- La dure-mère de la fosse crânienne postérieure est
tème vasculaire dure-mérien. Ils vascularisent aussi vascularisée par les branches de l’artère méningée
en partie les os adjacents. Dans la fosse crânienne postérieure qui provient de l’artère occipitale, ou
antérieure, on trouve l’artère méningée antérieure de l’artère vertébrale ou pharyngienne ascendante.
qui a pour origine l’artère ophtalmique ou l’artère L’artère occipitale, branche de l’artère carotide
ethmoïdale, et une branche de l’artère ménin- externe donne un ou plusieurs rameaux méningés
gée moyenne (figure 19.10). qui pénètrent dans le crâne par le foramen jugu-
La dure-mère de la fosse crânienne moyenne est laire ou le canal condylien antérieur. Ces rameaux
vascularisée par les branches méningées moyennes vascularisent la dure-mère tapissant l’écaille occipi-
et accessoires en provenance de l’artère maxillaire tale sous la gouttière du sinus latéral. Les rameaux
interne (branche terminale de l’artère carotide en provenance de l’artère vertébrale gagnent la
externe avec l’artère temporale superficielle). fosse postérieure par le foramen magnum.
L’artère méningée moyenne détermine au cours Les veines sont drainées par les sinus veineux. La
de son trajet sur la base et la voûte du crâne des plus importante est la veine méningée moyenne ;
sillons creusés sur la table interne des os du crâne elle emprunte le foramen épineux ou le foramen
nommés nervure de la feuille de figuier. L’artère ovale pour se jeter dans les plexus veineux pté-
méningée moyenne vascularise la dure-mère qui rygoïdien. Les veines diploïques sont drainées par
tapisse les deux tiers de la fosse temporale et toute les veines du scalp et les sinus veineux.

Artère méningée postérieure


(branche de l’artère
pharyngienne ascendante)

Branche méningée
(de l’artère pharyngienne
ascendante)
Artère méningée
moyenne

Artères méningées
antérieures
(branches des
artères ethmoïdales)

Artère méningée
moyenne
Artère méningée
(branche de l’artère occipitale)

Artère méningée
Artère maxillaire
(branche de l’artère vertébrale)
Artère pharyngienne ascendante

Artère occipitale
Artère carotide externe

Fig. 19.10. Vascularisation dure-mérienne.


D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.
Chapitre 19. Méninges 265

Innervation de la dure-mère un coussin liquidien aux fonctions protectrices,


métaboliques, nutritives et immunitaires.
C’est essentiellement à partir des trois branches Ce sont les plexus choroïdes qui sécrètent le liquide
de division du nerf trijumeau (V), des trois nerfs cérébrospinal. Dans chaque cavité ventriculaire,
cervicaux et du tronc sympathique cervical que une efflorescence de vaisseaux sanguins produit
s’organise l’innervation de la dure-mère. Des de façon constante le liquide cérébrospinal. On
branches méningées semblent provenir des nerfs trouve les plexus choroïdes dans la corne tempo-
vague (X) et hypoglosse (XI) et peut-être des nerfs rale de chaque ventricule latéral, dans le toit du
facial (VII) et glossopharyngien (IX) [33]. quatrième ventricule et dans la partie postérieure
La dure-mère de l’étage supratentoriel est innervée du troisième ventricule.
par le nerf trijumeau (V). L’étage antérieur reçoit Pendant la systole, le liquide cérébrospinal fluctue
des filets ethmoïdaux en provenance du nerf naso- des ventricules latéraux au troisième ventricule,
cilaire, branche du nerf ophtalmique. Les trois puis au quatrième ventricule, à l’espace subara-
branches du trijumeau innervent l’étage moyen chnoïdien et au canal vertébral (figure 19.11).
et des branches du nerf ophtalmique innervent la L’inverse se produit pendant la diastole [35].
tente du cervelet. Cette fluctuation est aidée par la pulsation des
L’étage infratentoriel reçoit une innervation en vaisseaux sanguins, la respiration et les change-
provenance des nerfs cervicaux supérieurs et des ments de posture.
branches méningées du nerf vague (X). Ces der- Trois foramens permettent une communication
nières sont issues du ganglion supérieur et pénè- entre le quatrième ventricule et les espaces suba-
trent dans le crâne par le foramen jugulaire. Les rachnoïdiens. Au centre, le foramen de Magendie
branches des nerfs cervicaux supérieurs traversent placé à la partie inférieure du quatrième ventricule
le canal hypoglosse. communique avec la citerne cérébellomédullaire
L’arachnoïde et la pie-mère sont innervées par des postérieure. De chaque côté, les foramens de
plexus nerveux périvasculaires. Luschka s’ouvrent dans les espaces subarachnoï-
diens des angles pontocérébelleux.
Les noyaux du trijumeau se projettent
Sinus sagittal Villosité arachnoïdienne
jusqu’au niveau de la colonne cervicale en supérieur
C3 ou C4. Dès lors, au niveau des afférences Ventricule Ventricule latéral
en provenance du nerf trijumeau et des trois latéral
premiers nerfs cervicaux, des phénomènes de Espace
convergence qui conduisent à divers tableaux sub-
de douleurs projetées sont possibles. Ainsi, arachnoïdien
une douleur ayant pour origine, la colonne
cervicale supérieure peut se manifester dans la
région frontale, orbitaire ou pariétale [34].
Troisième
En fait, la dure-mère doit être considérée avec ventricule
beaucoup d’attention dans toute dysfonction
somatique crânienne, vertébrale ou pelvienne. Aqueduc du
mésencéphale

Liquide cérébrospinal Orifices du toit


du quatrième
ventricule

Quatrième
Le liquide cérébrospinal (liquide céphalorachi- ventricule
dien) baigne le névraxe. De couleur claire, il
Fig. 19.11. Fluctuation du liquide cérébrospinal.
circule à travers les espaces subarachnoïdiens et D’après Waugh A, Ross et Wilson, Anatomie et physiologie
forme ainsi pour le cerveau et la moelle épinière, normales et pathologiques, 10e édition.
266 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

De minuscules diverticules de l’arachnoïde, les


Dans l’hydrocéphalie, une gêne à la fluctuation du liquide
cérébrospinal entraîne une stase avec accumulation de
granulations arachnoïdiennes (granulations de
liquide, ce qui constitue un risque majeur de compres- Pacchioni), réabsorbent le liquide cérébrospinal
sion cérébrale. L’obstruction peut exister au niveau des qui retourne ainsi dans les sinus veineux (figure
foramens de Monroe, entre les ventricules latéraux et le 19.12). On les trouve principalement au niveau
troisième ventricule, causant une dilatation des ventricu- du sinus sagittal supérieur, du sinus transverse, du
les latéraux. Elle peut exister au niveau de l’aqueduc du sinus caverneux et du sinus pétreux supérieur, où
mésencéphale (aqueduc de Sylvius) entre les troisième elles s’amassent dans les zones d’abouchement des
et quatrième ventricules, avec dilatation à la fois des veines dans les sinus [36]. Les granulations visibles
ventricules latéraux et du troisième ventricule, ou encore à l’œil nu s’accompagnent de villosités microsco-
au niveau des foramens du quatrième ventricule avec piques [37]. Leur taille et nombre augmentent
une dilatation de l’ensemble dus système ventriculaire.
depuis la période fœtale où seules les villosités
microscopiques sont présentent, à l’âge adulte, où
elles peuvent éventuellement se calcifier et consti-
Approximativement 720 mL de liquide cérébros-
tuer les corpuscules de Pacchioni [33].
pinal sont produits chaque jour. Pour autant, le
volume total du liquide cérébrospinal présent Depuis la thèse de Pacchioni qui, après d’autres
chez l’adulte est d’environ 150 mL, dont 125 mL auteurs, décrit les granulations arachnoïdiennes en
sont intracrâniens : 25 mL dans les ventricules, 1705 [38], de multiples études paraissent. Pour
essentiellement dans les ventricules latéraux, et autant, la physiologie des granulations et de la
100 mL dans les espaces subarachnoïdiens. Un résorption du liquide cérébrospinal n’est pas tota-
système d’absorption continue permet de mainte- lement expliquée. Habituellement, on reconnaît
nir cet équilibre et une pression constante à envi- aux granulations arachnoïdiennes une fonction de
ron 10 cmH20 en décubitus latéral, et 30 cmH20 résorption du liquide cérébrospinal, en associa-
en position assise. tion avec celle des voies lymphatiques [39]. Les

Sinus sagittal supérieur


Veine diploïque
Lacune Suture sagittale
Veine émissaire veineuse
Granulations
arachnoïdiennes
S peau
C tissu conjonctif (dense)
A couche aponévrotique
L tissu conjonctif lâche
P péricrâne

Artère
méningée

Crâne
Espace subdural
(espace potentiel)
Arachnoïde
Espace
subarachnoïdien
Pie-mère
Cortex cérébral

Couche périostée
Artère cérébrale Veine cérébrale Dure-mère crânienne
Couche méningée
Faux du cerveau

Fig. 19.12. Granulations arachnoïdiennes (granulations de Pacchioni).


D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy.
Chapitre 19. Méninges 267

Enfin, les espaces périvasculaires où baignent


les granulations arachnoïdiennes sont éventuel-
lement un autre mode de résorption du liquide
cérébrospinal. En effet, le diploé de l’os pariétal
contient un important réseau vasculaire sinusoïdal
qui communique avec la dure-mère sous-jacente,
et les veines diploïques associées aux espaces péri-
vasculaires cheminent à l’intérieur de l’os pariétal,
dans le diploé de la zone parasagittale. Elles sont
reliées au sinus sagittal supérieur où elles peuvent
se drainer (figure 19.13) [44].

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Chapitre 20
Neurologie

Soumis en permanence à des stimuli externes et Rappels


internes, le système nerveux contribue à mainte-
nir l’homéostasie du corps. Il est responsable des Système nerveux central
relations de l’organisme avec l’environnement
externe par la perception d’excitations diverses, Le système nerveux central (SNC), le névraxe,
informations qui par une conduction centri- englobe le cerveau et la moelle spinale (moelle
pète sont conduites aux centres. Ces informa- épinière). Le cerveau ou encéphale consiste en :
tions afférentes sont intégrées à divers niveaux, trhombencéphale (cerveau postérieur) qui forme
notamment au niveau le plus élevé, celui du le tronc cérébral et qui unit le cerveau et la
cortex, pour fournir une réponse adaptée. Des moelle épinière ; le cervelet est placé en arrière
réponses volontaires par l’intervention des cen- du tronc cérébral ;
tres supérieurs et involontaires ou réflexe dans les tmésencéphale (cerveau intermédiaire) ;
autres cas se produisent alors avec transmission tprosencéphale (cerveau antérieur) formé par le
de la réponse aux effecteurs. Ainsi, par exemple, télencéphale où les deux hémisphères cérébraux
nous maintenons une posture verticale dans des sont unis par les commissures interhémisphé-
contextes variés. riques et par le diencéphale, région médiane,
Des changements dans l’environnement interne profonde et impaire en relation avec les deux
de l’organisme génèrent des sensations également hémisphères.
transmises aux centres du système nerveux. Les La moelle épinière a la forme d’un long cordon
réponses réflexes, automatiques, ou conscientes blanc. Logée à l’intérieur du canal vertébral, elle
qui en résultent assurent l’équilibre du milieu donne naissance aux nerfs rachidiens.
intérieur et contrôlent la motricité et la sensibilité
des viscères, la régulation neuro-endocrinienne et
la vasomotricité. Système nerveux périphérique
Chez l’homme, le système nerveux élabore la pen- Le système nerveux périphérique (SNP) com-
sée. Pour cela, au cours de l’évolution des dévelop- prend les nerfs périphériques, i.e. tous les nerfs en
pements majeurs se produisent : l’encéphalisation dehors du cerveau et de la moelle spinale, soient
avec le développement des hémisphères cérébraux 43 paires de nerfs. Ce sont les 12 paires de nerfs
et cérébelleux, et la corticalisation avec la migra- crâniens issus du tronc cérébral, destinés pour la
tion des précurseurs des neurones vers la surface plupart à l’extrémité céphalique et les 31 paires de
du télencéphale pour former le cortex cérébral. nerfs rachidiens issus de la moelle spinale, destinés
Classiquement, le système nerveux est divisé en au tronc et aux membres. Ils peuvent être sensitifs
deux parties selon sa distribution anatomique ; (afférents) et véhiculent alors les informations de
ainsi, on distingue le système nerveux central et le la périphérie vers la moelle spinale ou le tronc céré-
système nerveux périphérique. Une autre division bral. Ils peuvent être moteurs (efférents) et véhi-
est basée sur sa physiologie, avec une différentia- culent donc les informations du névraxe vers les
tion entre le système cérébrospinal et le système effecteurs. Très souvent, ils sont mixtes (moteurs
végétatif ou autonome. et sensitifs) et végétatifs.
Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
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270 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Systèmes nerveux
cérébrospinal et autonome
p hrè ree b
c é rr éub
mise rm
al
Hé C
Physiologiquement, le système nerveux est divisé
en deux parties, le système cérébrospinal qui règle
les fonctions de relation et le système végétatif ou
autonome qui règle les fonctions végétatives. Pour
autant, ces deux systèmes sont étroitement liés,
de par leur origine embryologique et leurs rela- Mésencéphale
tions physiologiques. De surcroît, ils sont souvent
Pont
confondus anatomiquement.
L’ensemble des centres et des nerfs qui consti- Bulbe
tuent le système nerveux autonome régule les vis-
cères, les vaisseaux sanguins et les glandes dans le Cervelet
but de maintenir un équilibre du milieu intérieur.
Essentiellement inconscient, ce système consiste
Moelle
en deux parties qui sont en interaction constante spinale
l’une par rapport à l’autre. Le système parasym-
pathique module le milieu intérieur en situation
basale. Le système sympathique intervient surtout
en situation de stress et mobilise l’énergie néces-
saire pour répondre rapidement à cette situation.
Les centres sympathiques sont situés dans la
moelle spinale (D1-L2), les centres parasympathi-
ques sont dans le tronc cérébral (noyaux des nerfs
crâniens III, VII, IX, X) et dans la moelle sacrée.
Nous nous limitons dans cet ouvrage à la descrip-
tion du système nerveux directement en relation
avec le crâne, à savoir pour le SNC, la description
de l’encéphale et pour le SNP, la description des
nerfs crâniens. Fig. 20.1. Les parties du système nerveux central.
D’après Waugh A, Ross et Wilson, Anatomie et physiologie
normales et pathologiques, 10e édition.

Encéphale
Rhombencéphale
C’est à partir des vésicules encéphaliques primi-
tives que se forme l’encéphale. Il pèse environ Le rhombencéphale dérive de la vésicule encépha-
1 200 g en comparaison des 30 g de la moelle lique postérieure. Il constitue le tronc cérébral et
spinale. Caudalement, c’est le rhombencéphale ou consiste en moelle allongée (bulbe), pont (protu-
cerveau postérieur formé par la moelle allongée bérance annulaire) et mésencéphale. Le cervelet
(bulbe) qui prolonge la moelle spinale. Elle se est situé en arrière du tronc cérébral auquel il est
continue par le pont et le mésencéphale ou cerveau relié par les pédoncules cérébelleux.
intermédiaire (figures 20.1 et 20.2). Le cerve- Tronc cérébral
let est situé en arrière. Céphaliquement, le pro-
sencéphale, ou cerveau antérieur est formé par le Moelle allongée (bulbe)
télencéphale (hémisphères cérébraux) et au centre Longue d’environ 2,5 cm, la moelle allongée
par le diencéphale. (bulbe ou myélencéphale) est limitée cranialement

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Chapitre 20. Neurologie 271

Sillon central
Ventricule
Comme la moelle spinale, la moelle allongée est
latéral formée de substance grise au centre et de substance
Sillon latéral
blanche en superficie. Dans les structures profon-
des, des groupements de cellules impliquées dans
Hémisphère l’activité réflexe du système nerveux autonome
cérébral forment des centres vitaux : ce sont les centres car-
diovasculaire, respiratoire, du vomissement, de la
d
toux, de l’éternuement et de la déglutition.
Troisième ventricule t-F centre cardiovasculaire : il régule la fré-
Aqueduc du mésencéphale quence et la force des contractions cardiaques,
Pont
Cervelet
ainsi que la pression artérielle. Certaines de ses
Quatrième ventricule
Moelle cellules constituent un centre vasomoteur pour
Bulbe spinale le contrôle du diamètre des vaisseaux sanguins.
Canal
central
t-F centre respiratoire régule la fréquence et
l’amplitude des mouvements respiratoires. Les
Fig. 20.2. Les parties du système nerveux central. Vue laté-
rale gauche. influx nerveux arrivent aux nerfs phréniques et
D’après Waugh A, Ross et Wilson, Anatomie et physiologie aux nerfs intercostaux qui contrôlent les mus-
normales et pathologiques, 10e édition.
cles diaphragme et intercostaux. Ce centre
fonctionne en association avec les centres pneu-
par le pont et caudalement par l’entrecroisement
motaxique et apneustique du pont.
ou décussation des pyramides (figure 20.3). En
t-FT centres réflexes participent aux mécanismes
arrière, elle est recouverte par le cervelet qui
de protection que sont le vomissement, la toux
forme le toit du IVe ventricule. Caudalement, la
et l’éternuement, pour tenter d’expulser des
moelle allongée s’apparente à la moelle spinale et
substances irritantes présentes dans l’estomac
présente un sillon médian antérieur et postérieur.
ou dans les voies respiratoires.
De surcroît, la moelle allongée est le siège d’une
Corps cellulaire
décussation pyramidale pour les fibres nerveu-
ses motrices qui relient l’aire motrice du cortex
Neurone
moteur cérébral à la moelle spinale, en suivant le faisceau
supérieur pyramidal (faisceau corticospinal). Dès lors, les
mouvements volontaires se manifestent du côté
Capsule interne opposé où ils ont pris naissance dans l’encéphale
La décussation des fibres, i.e. le croisement, se fait
sur la ligne médiane à la partie basse du bulbe.
Pour certaines des fibres nerveuses sensitives qui
relient la moelle spinale à un hémisphère cérébral,
Décussation il peut exister une décussation sensitive au niveau
des pyramides :
Neurone bulbe de la moelle allongée. Les autres fibres décussent
moteur
supérieur dans la moelle spinale.
Arrière Pont
Plaques motrices
du muscle Situé au-dessus du bulbe et en avant du cervelet,
squelettique
Avant le pont (protubérance annulaire, pont de Varole)
Moelle consiste essentiellement en fibres nerveuses trans-
spinale Neurone moteur inférieur versales reliant les deux hémisphères cérébelleux,
et en fibres passant des niveaux supérieurs du cer-
Fig. 20.3. Les voies nerveuses motrices.
D’après Waugh A, Ross et Wilson, Anatomie et physiologie veau à la moelle spinale. Dans le pont, des noyaux
normales et pathologiques, 10e édition. opèrent comme des stations relais ; on y trouve des

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272 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

noyaux de nerfs crâniens et des centres pneumo- Corps calleux Troisième


taxique et apneustique qui fonctionnent en asso- ventricule

ciation avec le centre respiratoire du bulbe.

Mésencéphale
Situé au-dessus du pont, au-dessous des hémis-
phères cérébraux et autour de l’aqueduc cérébral,
le mésencéphale relie les deux hémisphères céré-
braux aux structures sous-jacentes du cerveau et à Quatrième
la moelle spinale. Ses noyaux sont des relais pour ventricule
les fibres nerveuses ascendantes et descendantes. Pont
Deux paires de tubercules quadrijumeaux (colli- Bulbe Cervelet
culus) caractérisent le mésencéphale. De chaque
côté, ce sont les tubercules quadrijumeaux supé-
rieur et inférieur : Fig. 20.4. Le cervelet.
tMFUVCFSDVMFRVBESJKVNFBVTVQÏSJFVSSFMJÏËVOF D’après Waugh A, Ross et Wilson, Anatomie et physiologie
normales et pathologiques, 10e édition.
saillie du thalamus, le corps genouillé latéral où
arrivent des afférences visuelles ;
tMFUVCFSDVMFRVBESJKVNFBVJOGÏSJFVSSFMJÏËVOF D’un point de vue fonctionnel, on décrit trois par-
saillie du thalamus, le corps genouillé médial où ties au cervelet :
arrivent des afférences auditives. tL’archéocervelet, le premier formé, constitué par
le lobe flocculomodulaire. Fonctionnellement,
Formation réticulaire il est en rapport avec les voies nerveuses de
l’équilibration et intègre toutes les informations
Au niveau de la moelle allongée un nouveau type
en provenance du vestibule.
histologique apparaît, qui est un mélange de subs-
t-Fpaléocervelet constitué par le lobe antérieur
tance grise et blanche, c’est la substance réticulée
et une partie du lobe postérieur. Par adaptation
qui s’étend de la moelle cervicale jusqu’au système
du tonus musculaire, il intervient dans la régu-
thalamique. Comme elle comprend un grand
lation des activités musculaires de la posture sta-
nombre de liens synaptiques avec d’autres parties
tique et de la posture dynamique.
du cerveau, elle engrange continuellement des
t-F néocervelet constitué par l’autre partie du
informations transmises par les faisceaux ascen-
lobe postérieur ; son développement est fonc-
dants et descendants.
tion de l’importance du cortex cérébral et par-
Ses fonctions sont multiples, depuis la coordination fois il recouvre les autres parties du cervelet.
de l’activité musculaire squelettique lors du mouve- Il contrôle et coordonne les mouvements volon-
ment volontaire et du maintien de l’équilibre, jusqu’à taires et automatiques chez les mammifères.
la coordination de l’activité soumise au contrôle du
Sa partie superficielle est faite de substance grise.
système nerveux autonome. C’est aussi la substance
On trouve aussi la substance grise au centre sous
réticulée qui sélectivement arrête ou laisse passer les
la forme de quatre noyaux gris, de chaque côté de
informations sensitives allant au cortex.
la ligne médiane :
Cervelet tEBOTMFWFSNJT MFTEFVYOPZBVYEVUPJUPVOPZBV
fastigial ;
En dessous de la partie postérieure des hémisphères
tEBOTMFTIÏNJTQIÒSFT MFTEFVYOPZBVYEFOUFMÏT 
cérébraux et derrière le pont, le cervelet occupe la
les deux noyaux globulus et les deux noyaux
fosse crânienne postérieure, en dessous de la tente
embolus.
du cervelet. De forme ovoïde, il comporte deux
hémisphères cérébelleux séparés par une portion La substance blanche siège en profondeur. Moins
médiane étroite le vermis (figure 20.4). importante que la substance grise, elle forme les

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Chapitre 20. Neurologie 273

connexions du cervelet avec les autres centres du hémisphères cérébraux droit et gauche que sépare
SNC et la périphérie, par les pédoncules cérébel- un profond sillon médian : la fissure cérébrale longi-
leux supérieurs, moyens et inférieurs. tudinale du cerveau (scissure interhémisphérique)
où loge la faux du cerveau. Chaque hémisphère
Fonctions contient un ventricule cérébral. Des ponts de
Ce sont les afférences des faisceaux spino- fibres nerveuses, les commissures interhémisphéri-
cérébelleux, olivo-cérébelleux, nucléo-cérébelleux, ques relient les deux hémisphères cérébraux. Elles
vestibulo-cérébelleux, ponto-cérébelleux, et les consistent en corps calleux, fornix (trigone), com-
afférences visuelles et auditives qui renseignent le missure blanche antérieure et commissure blanche
cervelet. En provenance des muscles et des arti- postérieure (figure 20.5).
culations, des influx proprioceptifs signalent leur
position par rapport à l’ensemble du corps ; en
provenance des yeux et des canaux semicirculaires, Certaines des régions des hémisphères cérébraux sont
des influx sensitifs communiquent la position de la reliées par des fibres calleuses. Elles sont appelées
aires associatives. Les aires cérébrales symétriques non
tête dans l’espace.
connectées fonctionnellement par des fibres du corps
Par les voies efférentes, destinées au cortex céré- calleux sont nommées aires primaires.
bral sensitivo-moteur et aux motoneurones de Après section du corps calleux, les informations ne sont
la moelle épinière, les influx partis du cervelet pas transférées d’un hémisphère à l’autre. Dès lors,
influencent la contraction de muscles squeletti- les rôles respectifs de chaque hémisphère sont définis.
ques pour assurer le maintien de la posture et de L’hémisphère gauche est le centre des structures logi-
l’équilibre. Les fibres font relais dans les noyaux ques, du langage écrit et oral. L’hémisphère droit est le
gris centraux et les noyaux vestibulaires. De là, centre des symboles visuels, de la reconnaissance des
les seconds neurones se dirigent vers les noyaux visages et de la perception spatiale.
de départ des voies extrapyramidales, la subs-
tance réticulée ou le thalamus. Puis les influx
La partie superficielle ou périphérique des hémis-
atteignent le lobe frontal du cortex au départ
phères, le néocortex est la partie qui se développe
des voies cortico-ponto-cérébelleuse et motrice
le plus chez l’Homme. Elle forme une « écorce
principale.
cérébrale » de substance grise très plissée, consti-
En fait, le cervelet contrô1e et coordonne la tué par les corps cellulaires des neurones. De
contraction de divers groupes musculaires pour la nombreux plis creusent cette surface, parfois
coordination des mouvements volontaires, la pos-
ture et l’équilibre.
Fissure longitudinale,
entre les hémisphères
Cortex
Prosencéphale cérébral
Corps
Aussi nommé cerveau antérieur, le prosencéphale calleux
est formé par le télencéphale (hémisphères céré- Capsule
braux) et au centre par le diencéphale. Le cer- interne
veau antérieur est la partie la plus volumineuse de
Thalamus
l’encéphale. Sa face inférieure est en rapport avec
les fosses crâniennes moyenne et antérieure, et en Ganglions
arrière il est séparé du cervelet qu’il recouvre, par de la
base
la tente du cervelet.
Hypothalamus
Télencéphale Fig. 20.5. Coupe du cerveau montrant certaines fibres ner-
veuses d’interconnexion.
De forme globalement ovoïdale, avec un grand D’après Waugh A, Ross et Wilson, Anatomie et physiologie
axe antéro-postérieur, le cerveau consiste en deux normales et pathologiques, 10e édition.

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274 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

profonds, ce sont les sillons (scissures) ; les sur- Lobe Sillon central
frontal
faces exposées entre les sillons sont les gyrus ou
Lobe
circonvolutions cérébrales. La partie profonde pariétal
des hémisphères, la substance blanche centrale
consiste en fibres nerveuses, on y trouve des cen- Sillon
occipital
tres sous-corticaux. transverse

Lobe
Au niveau de la moelle et du tronc cérébral, la substance occipital
grise est centrale, organisée autour du canal de l’épen-
dyme. Au niveau du télencéphale, la substance grise est
Sillon latéral Lobe temporal
en périphérie.
Fig. 20.6. Les principaux sillons de l’hémisphère cérébral.
D’après Waugh A, Ross et Wilson, Anatomie et physiologie
normales et pathologiques, 10e édition.
Sur la face latérale de chaque hémisphère, on
observe trois sillons principaux (figure 20.6) :
tMFTJMMPODFOUSBMPVTDJTTVSFEF3PMBOEP
tMFTJMMPOMBUÏSBMPVTDJTTVSFEF4ZMWJVT
tMFTJMMPOPDDJQJUBMUSBOTWFSTFPVTDJTTVSFQBSJÏUP
occipitale. Moteur
Planification
Chaque hémisphère est divisé en lobes par ces scis- des mouvements
complexes et
Conscience
spatiale du
sures ; ils sont nommés d’après l’os avec lequel ils de la pensée Somato-
sensitif
corps et
de l’environnement
sont en rapport. Ce sont les lobes frontal, pariétal, Production
de la parole Langage
A Compréhension Visualisation
temporal et occipital. Audition Intelligence des mots
Comportement, B
émotions, Nommer
motivation les objets Vision

Dans la présentation du mécanisme respiratoire


primaire, Sutherland décrit l’enroulement et le
déroulement alternatif de toutes les circonvo- Fig. 20.7. Aires du cortex cérébral impliquées dans les
lutions du cerveau. Il nomme la phase d’ex- fonctions mentales supérieures.
D’après Waugh A, Ross et Wilson, Anatomie et physiologie
pansion, la phase d’inspiration crânienne ou de normales et pathologiques,10e édition.
flexion du mécanisme respiratoire primaire, et
la phase de constriction, la phase d’expiration
crânienne ou d’extension. Pour lui, les circon-
volutions et les fissures du cerveau permettent
Aire Aire Sillon
une telle activité rythmique intrinsèque, un prémotrice motrice central Aire soma-
enroulement et un déroulement en spirale, sensitive

tout en restant intégré aux autres structures Aire


Aire
frontale
dure-mériennes et osseuses. La moelle allon- de Wernicke
(sensitive
gée et la moelle spinale participent aussi à ce du langage)
mouvement très subtil [1, 2].

Aires fonctionnelles du cortex cérébral


Fonctionnellement, le cortex cérébral présente des Aire de
Broca
aires de différents types. Les aires motrices orien- (motrice du
tent les mouvements des muscles squelettiques. langage) Aire
du goût
Aire Aire visuelle
auditive
Les aires sensitives intègrent les influx sensitifs, et
les aires associatives intègrent les processus de fonc- Fig. 20.8. L’hémisphère cérébral gauche (dominant)
et ses principales aires fonctionnelles.
tions mentales complexes, comme l’intelligence, la D’après Waugh A, Ross et Wilson, Anatomie et physiologie
mémoire et les émotions (figures 20.7 et 20.8). normales et pathologiques, 10e édition.

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Chapitre 20. Neurologie 275

Aires motrices du cortex cérébral ral, dans l’hémisphère cérébral dominant, gauche
La circonvolution frontale ascendante ou Gyrus chez les droitiers [3].
précentral réside dans le lobe frontal en avant du
sillon central. Parce que les corps cellulaires sont Aires sensitives du cortex cérébral
en forme de pyramide, on qualifie ces cellules La circonvolution pariétale ascendante ou Gyrus post-
de pyramidales. C’est là qu’est déclenchée la central est localisée derrière le sillon central. C’est là
contraction des muscles squelettiques. Les fibres que sont perçues les sensations de douleur, de tempé-
pyramidales passent par le tronc cérébral, croisent rature, de pression et de toucher, ainsi que le mouve-
la ligne médiane à la partie basse du bulbe : c’est la ment musculaire et la position des articulations. Les
décussation pyramidale. Puis elles continuent dans influx sensitifs en provenance du côté droit du corps
la moelle spinale du côté hétérolatéral. arrivent sur l’aire somatosensitive de l’hémisphère
Au niveau du cerveau, la représentation somato- gauche et inversement. Ici aussi, les diverses parties
topique du corps est inversée : les membres infé- du corps ne sont pas représentées proportionnelle-
rieurs sont sous l’influence des cellules les plus ment à leur volume, mais proportionnellement à
proches du vertex, alors que la tête, le cou, la face l’étendue de leur innervation sensitive [3].
et les doigts sont contrôlées par les cellules les plus L’aire auditive est au-dessous du sillon latéral
basses (figure 20.9). De plus, les diverses parties (scissure de Sylvius), dans le lobe temporal ; c’est la
du corps sont représentées proportionnellement à partie cochléaire du nerf vestibulocochléaire (VIII)
la complexité de leur mouvement. Ainsi, la main qui transmet les influx venus de l’oreille interne.
occupe une grande surface corticale. L’aire olfactive est en profondeur dans le lobe
Le centre moteur du langage, l’aire de Broca est temporal; les influx sont transmis par le nerf
située dans le lobe frontal, au-dessus du sillon laté- olfactif (I).

Tête
Cou
HaTronc
Hancheu

Jamnche
Tronc
Épaule

Épaule
Coude

Bras e
Poignet

Coud t-bras
Avan et

be
Gen Ch Or te

Poi n
Ma
in

gn
Ma
o

Pe nnu us

ed
i

Pi s
A
tit lair
la t
nu ig
ire

M de

il
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o

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evil ils

éd x

t
An tit d

iu Po
In

Or nes
igt

éd ex
i

M Ind uce Πuc
le

Pe

r
u Ne il e ex
te
Po Co il z x
urc Fac au
So laire e énit
Lèv sg
ocu ace re s
be F upé ne
glo ga
Vo c a l i s a t i o n

et rieu
Lèvres re Or
ère
upi Lèvres
Pa Lèvre inférieure
Man Dents, gencives et mandibule
dibu
L le
Dég angue
io n

lutit Langue l
ion x ina
ryn
livat

om
Pha -abd
Sa n

at
io

ra
M as t i c Int

a b
Fig. 20.9. a. L’homunculus moteur montrant comment le corps est représenté sur l’aire motrice de l’hémisphère
cérébral. b. L’homunculus sensitif montrant comment le corps est représenté sur l’aire sensitive de l’hémisphère
cérébral.
D’après Waugh A, Ross et Wilson, Anatomie et physiologie normales et pathologiques, 10e édition.

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276 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

L’aire du goût est au-dessus du sillon latéral (scis- réduite. Pour autant, toutes les autres fonctions
sure de Sylvius). du système limbique sont conservées.
L’aire visuelle est derrière le sillon occipital transverse, Sur le plan fonctionnel, le système limbique est
les influx sont transmis par le nerf optique (II). responsable des comportements assurant la pro-
tection de l’individu et la survie de l’espèce. Il est
Aires d’association du cerveau responsable de l’expression des émotions et des
Des aires du cortex cérébral sont reliées entre elles motivations et c’est aussi le centre de la mémoire.
ou/et avec d’autres aires : ce sont les aires d’as-
sociation du cerveau qui participent aux fonctions Diencéphale
cognitives supérieures. Leurs rôles sont complexes.
Durant le deuxième mois fœtal, les cinq vésicu-
L’aire prémotrice située dans le lobe frontal coor- les cérébrales prennent forme à partir des trois
donne les mouvements initiés dans l’aire précen- vésicules primitives. Lorsque le prosencéphale
trale motrice. se divise en deux parties, la partie rostrale forme
L’aire préfrontale située dans le lobe frontal en le télencéphale et la partie caudale devient le
avant de l’aire prémotrice, très développée chez diencéphale. Il consiste en formations grises cen-
l’homme, est le siège de fonctions intellectuelles trales : le thalamus, l’hypothalamus, la glande
telles la perception du temps qui passe et l’anti- pinéale, les noyaux gris centraux (figure 20.10).
cipation des événements. Normalement, elle per-
met aussi le contrôle des émotions. Thalamus
L’aire sensitive du langage, ou aire de Wernicke Formé de deux masses ovoïdes et symétriques, le
localisée dans le lobe temporal, est le siège de la thalamus est situé dans l’hémisphère cérébral juste
compréhension et de l’intelligence. Elle permet la au-dessous du corps calleux, de part et d’autre du
perception de la parole, ce qui autorise des fonctions troisième ventricule. Les principaux faisceaux affé-
mentales supérieures élaborées sur le langage. Chez rents assurent la transmission des messages senso-
le droitier, elle domine dans l’hémisphère gauche et riels venus de la peau, des viscères et des organes
chez le gaucher, dans l’hémisphère droit. des sens sur les noyaux relais sensitifs d’où ils sont
projetés sur le cortex.
L’aire pariéto-occipito-temporale, en arrière de
l’aire somatosensitive, englobe l’essentiel du Hypothalamus
lobe pariétal. Sa fonction semble associée à la
conscience spatiale, l’interprétation du langage Situé à la base du diencéphale, au-dessous et en
écrit et la faculté de nommer des objets [3]. avant du thalamus, au-dessus de l’hypophyse, l’hy-
pothalamus constitue une partie des parois infé-
Système limbique rieure et latérale du troisième ventricule. Il consiste
Sur la face médiale de chaque hémisphère cérébral, en plusieurs groupes de cellules nerveuses.
on observe une circonvolution corticale caracté- Ses afférences sont :
ristique, enroulée autour de la partie profonde de tTFOTPSJFMMFTPQUJRVFT BDPVTUJRVFT PMGBDUJWFT
l’hémisphère et désignée sous le nom de circonvo- tSÏUJDVMBJSFT
lution limbique ou gyrus cingulaire. tUIBMBNPTUSJÏFT
En fait, le système limbique associe les parties du tDPSUJDBMFT
cerveau de l’archencéphale et du paléencéphale, Ses efférences sont :
qui sont phylogénétiquement les plus anciennes. tDPSUJDBMFT SIJOFODÏQIBMF 
Le paléencéphale comporte le bulbe olfactif et tUIBMBNPTUSJÏFT
les formations associées. Ce qui, fonctionnelle- tNÏTFODÏQIBMPCVMCPTQJOBMFT WFST MB GPSNB-
ment, constitue le rhinencéphale des mammifères tion réticulaire et les noyaux moteurs des nerfs
macrosmatiques pour lesquels l’olfaction est très crâniens) ;
développée. Par opposition, l’homme est un ani- tPQUJRVFTWFSTMBSÏUJOF
mal microsmatique, car sa fonction olfactive est tIZQPQIZTBJSFT

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Chapitre 20. Neurologie 277

Diencéphale

Thalamus

Hypothalamus

Cervelet
(métencéphale)

Cerveau moyen (mésencéphale)

Pont (métencéphale)

Moelle allongée (myélencéphale)

Fig. 20.10. Section sagittale du cerveau.


D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.

De surcroît, l’hypothalamus influence les comporte-


L’hypothalamus est connecté au lobe postérieur de l’hy- ments d’ingestion alimentaire, (appétit et satiété)
pophyse (glande pituitaire) par des fibres nerveuses. et d’ingestion hydrique (soif et équilibre de l’eau).
L’hypothalamus est aussi relié au lobe antérieur de la
Il participe aussi aux états émotifs comme le plaisir
glande par un réseau vasculaire complexe. Ainsi, l’hypo-
ou la peur et au comportement sexuel.
thalamus contrôle la libération des hormones hypophy-
saires. Ces relations directes ou indirectes de l’hypophyse Dans le contrôle de nos rythmes biologiques, cir-
avec les deux lobes de la glande conduisent à la notion cadiens ou ultradiens, le noyau suprachiasmatique
d’axe hypothalamo-hypophysaire physiologique. de l’hypothalamus est essentiel au bon fonction-
nement de notre horloge biologique pour réguler
le sommeil, mais aussi de nombreuses fonctions
En fait, l’hypothalamus est au carrefour de multiples autonomes [4, 5]. L’hypothalamus joue aussi un
informations et avec le système limbique, il en intè- rôle dans la mémoire récente.
gre les différentes composantes et en harmonise les
Glande pinéale
manifestations. Certains des neurones de l’hypotha-
lamus sont doués de propriété endocrine. Dès lors, Située juste au-dessus des tubercules quadriju-
par l’intermédiaire du système nerveux autonome meaux, la glande pinéale (épiphyse) est une petite
et des hormones qu’il sécrète, l’hypothalamus est structure d’environ 120 mg. Cette glande synthé-
une zone stratégique dans l’équilibre corticoviscé- tise la mélatonine. La mélatonine issue d’un acide
ral. Du fait de ses liaisons étroites avec le cortex aminé, le tryptophane, provient de la modifica-
et le thalamus, il est impliqué dans le contrôle du tion nocturne de la sérotonine. Sa synthèse résulte
système nerveux autonome et des fonctions de cir- d’une augmentation de la libération pendant
culation sanguine et de thermorégulation. la nuit, au niveau des pinéalocytes, du principal

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278 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

neurotransmetteur régulant l’activité de la glande deux thalamus, c’est le troisième ventricule (V3)
pinéale, la noradrénaline [6]. La glande pinéale et dans le tronc cérébral, c’est le quatrième ventri-
n’a pas de connexion directe avec le SNC, mais la cule (V4) (figures 20.11 et 20.12).
mélatonine déversée dans la circulation sanguine Ces cavités ventriculaires communiquent entre
peut gagner tous les organes du corps. elles. Ainsi, les ventricules latéraux et le troisième
ventricule communiquent par le foramen inter-
ventriculaire (trou de Monro), et le troisième ven-
Durant la journée, les messages lumineux qui parvien- tricule et le quatrième ventricule par l’aqueduc du
nent à la glande pinéale par la voie rétino-hypothalamique mésencéphale (de Sylvius).
inhibent la synthèse de la mélatonine [7]. En fait, de la
rétine les informations lumineuses sont transmises au Les ventricules sont tapissés d’un épithélium épen-
noyau suprachiasmatique de l’hypothalamus, et le jour, dymaire et présentent sur leurs parois des plexus
l’activité du noyau suprachiasmatique de l’hypothalamus choroïdes qui sécrètent le liquide céphalorachidien.
a une action inhibitrice sur celle d’une autre région de
l’hypothalamus, le noyau paraventriculaire. Les axones Quatrième ventricule
du noyau paraventriculaire descendent jusqu’aux neuro- Au niveau bulbaire et pontique, la cavité épen-
nes sympathiques préganglionnaires de la corne latérale
dymaire se dilate et forme le V4. Le cervelet le
de la moelle épinière. Puis, ces cellules ajustent l’excita-
bilité des neurones des ganglions cervicaux supérieurs
recouvre en arrière.
dont les axones projettent sur la glande pinéale. Cette Son plancher, de forme losangique à grand axe
voie multisynaptique représente la principale voie d’en- vertical, est divisé en deux triangles : en bas, c’est le
traînement du système circadien. En effet, par sa pré- triangle bulbaire de la face postérieure du bulbe, et
sence, la mélatonine renseigne sur la période nocturne en haut c’est le triangle pontique (protubérantiel).
et par la durée de sa sécrétion nocturne, elle informe sur
la période de l’année.
Son toit est fermé par une lame de substance
Pour autant, ce rythme circadien est endogène et suit blanche : le voile médullaire supérieur (valvule
un mécanisme biologique interne. La lumière environ- de Vieussens). En haut, le triangle pontique est
nante est le « synchroniseur », le « zeitgeber » (donneur tendu entre les pédoncules cérébelleux supé-
de temps) qui permet un ajustement constant. rieurs ; en bas, la membrana tectoria tendue entre
les pédoncules cérébelleux inférieurs est percée en
son centre par le foramen de Magendie.
Noyaux gris centraux La membrana tectoria est recouverte par la pie-
Ces ganglions de la base sont des zones de subs- mère, et l’ensemble constitue la toile choroïdienne
tance grise placés dans la profondeur des hémisphè- inférieure. Sur le toit du V4, des plexus choroïdes
res cérébraux, en relation avec le cortex cérébral et sécrètent le liquide cérébrospinal.
le thalamus. Ils appartiennent aux voies extrapyra-
midales et participent au démarrage et au contrôle D’après Sutherland, personne n’est trop malade pour
des mouvements complexes. En cas de lésion, les subir une « compression du quatrième ventricule » et,
mouvements sont saccadés et incoordonnés. presque toujours, cette procédure pourrait être utilisée
lorsqu’on ne sait pas quoi faire d’autre [8]. En effet,
ses indications sont nombreuses : stases au niveau du
Ventricules liquide cérébrospinal, du système lymphatique, de la
circulation veineuse ; hypoactivité hypophysaire ; mala-
Quatre ventricules représentent le système ven- dies du système nerveux central ; états hypertensifs. En
triculaire cérébral, et le prolongement céphalique revanche, cette procédure ne doit pas être utilisée dans
de la cavité épendymaire dont ils correspondent les cas d’hémorragie cérébrale [8].
à des dilatations. Dans les hémisphères céré- En fait, la compression du quatrième ventricule [9]
braux, ce sont les ventricules latéraux, droit et affecte l’oscillation de Traube-Hering-Mayer, une oscilla-
tion de basse fréquence présente dans la circulation
gauche qui s’étendent sur les différents lobes du
sanguine [10].
cerveau, frontal, temporal, et occipital. Entre les

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Chapitre 20. Neurologie 279

Corne antérieure Corps du ventricule Corne postérieure


du ventricule latéral latéral du ventricule latéral

Troisième
ventricule

Corne inférieure
du ventricule
latéral

Aqueduc Quatrième ventricule


du mésencéphale
Fig. 20.11. Projection des ventricules sur la face latérale gauche du cerveau.
D’après Standring S, Gray’s Anatomy, 39th edition.

Citerne Fornix
supracallosale
Septum Troisième ventricule
pellucidum

Citerne de la grande
veine cérébrale

Citerne de la Cervelet
lame terminale
Chiasma optique

Citerne
interpédonculaire
Pont

Quatrième
ventricule
Citerne
pontique
Mœlle allongée Citerne cérébromédullaire
Fig. 20.12. Section sagittale du cerveau.
D’après Standring S, Gray’s Anatomy, 39th edition.

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280 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Troisième ventricule Nerfs crâniens


Placé entre les deux thalamus, le V3 est médian,
symétrique et très étroit. À sa partie inférieure,
Il existe douze paires de nerfs crâniens. Ils appartien-
il communique avec le V4 par l’aqueduc du
nent au système nerveux périphérique et innervent
mésencéphale (aqueduc de Sylvius). Latéralement,
essentiellement l’extrémité céphalique. À l’exception
il draine les ventricules latéraux par les fora-
du nerf accessoire (spinal, XI), ils ont tous leur origine
men interventriculaires droit et gauche (trous de
dans le cerveau. Les I et II n’ont pas de noyau, ils
Monro).
sont embryologiquement des prolongements anté-
Sa paroi antérieure est constituée, en haut par les rieurs de la vésicule cérébrale primitive (tableau 1).
colonnes du fornix (piliers antérieurs du trigone).
Comme les nerfs spinaux, les nerfs crâniens pré-
En dessous par la commissure antérieure qui relie
sentent des composantes somatiques et viscérales qui
les deux lobes temporaux.
appartiennent respectivement aux systèmes ner-
Sa paroi postérieure est en rapport avec la veux cérébrospinal et autonome (végétatif). Les
glande pinéale (épiphyse) et ses parois latéra- composantes végétatives sensitive et/ou motrice
les avec le thalamus, l’hypothalamus et le sous- sont toujours parasympathiques. Certains nerfs
thalamus. crâniens véhiculent aussi des influx sensoriels
Son plancher présente d’avant en arrière, le associés à la vision, l’audition, le goût, l’odorat et
chiasma optique, l’infundibulum et son prolonge- l’équilibre. Les nerfs crâniens sont donc :
ment inférieur la tige pituitaire, les corps mamil- tNPUFVST
laires et l’orifice de l’aqueduc du mésencéphale tTFOTJUJGTPVTFOTPSJFMT
(de Sylvius). Son toit est formé par la membrana tNJYUFTBWFDEFTOFVSPOFTNPUFVSTFUEFTOFVSP-
tectoria recouverte par la pie-mère. nes sensitifs.

Tableau 20-1 Les nerfs crâniens


Numéro Nom Fonction
I N olfactif et voie olfactive Olfaction
II N optique et voie optique Vision
III N oculomoteur (N moteur oculaire commun) Motricité oculaire
Innervation parasympathique de l’œil
IV N trochléaire (N pathétique) Motricité oculaire
V N trijumeau Sensibilité de la tête ; mastication
VI N abducens (N moteur oculaire externe) Motricité oculaire
VII N facial Goût ; motricité faciale
Innervation parasympathique des glandes salivaires et lacrymales
VIII N vestibulocochléaire Audition ; équilibre
IX N glossopharyngien Goût
Innervation sensitive et motrice du pharynx
Innervation parasympathique des glandes salivaires
X N vague (nerf pneumogastrique) Innervation sensitive et motrice des pharynx, larynx et œsophage
Innervation viscérale du thorax et de l’abdomen
Innervation parasympathique des viscères thoraciques et abdominaux
XI N accessoire (nerf spinal) Motricité de la tête et des épaules
XII N hypoglosse (nerf grand hypoglosse) Motricité linguale

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Chapitre 20. Neurologie 281

Noyau d’Edinger-Westphal

Noyau oculomoteur

Noyau trochléaire Noyau trigéminal mésencéphalique

Noyau trigéminal moteur Noyau trigéminal principal

Noyau de l’abducens
Noyau trigéminal spinal
Noyau moteur du nerf facial

supérieur
Noyau salivaire
inférieur Noyau cochléaire dorsal

Noyau dorsal du vague

Noyau ambigu Noyau du tractus solitaire


Noyau de l’hypoglosse

Noyaux des nerfs crâniens


efférents

Noyaux des nerfs crâniens afférents

Fig. 20.13. Les noyaux des nerfs crâniens.


D’après Standring S, Gray’s Anatomy, 39th edition.

Pour les nerfs crâniens exclusivement moteurs, les analogue à celle des ganglions spinaux des nerfs
corps cellulaires sont réunis en un noyau moteur rachidiens. Les axones entrent dans le tronc céré-
situé dans le tronc cérébral (figure 20.13) et les bral (origine apparente) et suivent un trajet intra-
axones émergent du tronc cérébral. On retrouve névraxique jusqu’au noyau sensitif ou sensoriel
dans le tronc cérébral une disposition analogue à homologue. Dans ce noyau, ils font relais avec les
celle des colonnes de motoneurones de la corne deutoneurones i.e., les deuxièmes neurones de la
ventrale de la moelle spinale. voie sensitive. Les noyaux sont formés par la réu-
Pour les nerfs crâniens exclusivement sensitifs ou nion des corps de ces deutoneurones.
sensoriels, les extrémités dendritiques sont péri- À l’exception des deux premières paires des nerfs
phériques, par exemple au niveau de la peau pour crâniens, l’origine apparente des nerfs crâniens est
le nerf ophtalmique (V1). Les corps cellulaires visible sur le tronc cérébral. De l’étage bulbaire
se rassemblent en un ganglion, dans cet exem- émergent les IX, X, XI, XII. Du sillon bulbopon-
ple, le ganglion trigéminal. Cette disposition est tique nous apercevons les VI, VII, VIII, et le V

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282 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Bulbe olfactif

Lobe temporal

Nerf optique (II)

Pont Nerf oculomoteur (III)

Nerf trochléaire (IV)


Nerf facial (VII) Nerf trijumeau (V)
racine sensitive
Nerf Nerf trijumeau (V)
vestibulocochléaire (VIII) racine motrice
Nerf glossopharyngien (IX) Nerf abducens (VI)
Nerf vague (X) avec la racine Nerf hypoglosse (XII)
crânienne du nerf accessoire

Nerf accessoire (XI) Cervelet

Fig. 20.14. Vue inférieure de l’encéphale montrant les nerfs crâniens.


D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.

se détache du pont. Le III émerge en avant des abducens et hypoglosse. Les neurones efférents
pédoncules cérébraux, alors que le IV apparaît en branchiaux spéciaux consistent en fibres motrices
arrière, puis contourne l’axe nerveux. Le rapport provenant des nerfs trijumeau, facial, glossopha-
des nerfs crâniens avec les os et les méninges qui ryngien et vague qui innervent les arcs pharyngiens
forment la base crânienne est très intime. Toute (branchiaux) et en fibres du nerf accessoire. Tous
dysfonction doit être traitée pour normaliser la ces nerfs ont des points d’émergence plus dorsaux
fonction nerveuse (figure 20.14). que ceux du système moteur somatique [11].
Typiquement, depuis les premières descriptions Embryologiquement, à l’exception des nerfs olfac-
anatomiques des nerfs crâniens le trajet des nerfs tifs et optiques, les nerfs crâniens se développent
est décrit du névraxe vers la périphérie, que ces d’une manière comparable à celle des nerfs spi-
nerfs soient moteurs ou sensitifs. Cette descrip- naux. Le corps des neuroblastes moteurs a pour
tion convient aux nerfs moteurs, elles ne convient origine le neuroépithélium, alors que ceux des
pas aux nerfs sensitifs. Pour ces nerfs l’origine neuroblastes sensitifs dérivent de la crête neurale,
apparente sur le tronc cérébral est en réalité leur à laquelle s’ajoute la contribution des placodes
point d’entrée dans le tronc cérébral. ectodermales [11] (figure 20.15).
Au niveau crânien, on considère typiquement deux C’est aussi à partir des crêtes neurales encéphali-
composantes fonctionnelles motrices. Ce sont les ques que se forment les arcs pharyngiens (bran-
neurones efférents somatiques généraux et les neuro- chiaux). Chaque arc répond à un nerf crânien ou
nes efférents branchiaux spéciaux. Les neurones effé- à une de ses branches et à une artère. En outre,
rents somatiques généraux émergent ventralement de chaque arc dérivent des structures cutanées,
d’une façon comparable à celle des nerfs de la moelle musculaires et osseuses qui conservent des rap-
spinale. Ce sont les nerfs oculomoteur, trochléaire, ports étroits avec le nerf crânien associé à cet

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Chapitre 20. Neurologie 283

Ganglion trigéminal Nerf Nerf facial et Nerf glossopharyngien


abducens vestibulocochléaire

Nerf trochléaire Nerf


vague
Racines du nerf
Nerf accessoire
oculomoteur

Ganglion de Frorieps

Nerf hypoglosse
Diencéphale

Nerf
ophtalmique

Ganglion dorsal
Hémisphère des sixième et
cérébral septième nerfs
spinaux cervicaux

Bulbe olfactif
Nerf phrénique
Nerf maxillaire

Nerf mandibulaire

Fig. 20.15. Cerveau et nerfs crâniens chez l’embryon de 10,2 mm.


D’après Standring S, Grays Anatomy, 39th edition.

arc. Six arcs pharyngiens sont classiquement des structures nerveuses. Pour cela, les zones de res-
décrits ; en fait, seulement cinq d’entre eux triction de la motilité doivent être identifiées, celles
se développent (le cinquième ne se développe ou la fonction des vasa nervorum est compromise.
pas). Le nerf mandibulaire (V3), branche du Pour les nerfs crâniens, il s’agit bien souvent des
trijumeau (V), est associé au premier arc bran- endroits où le nerf traverse les méninges, par exem-
chial, le nerf facial (VII) au deuxième arc, le ple au niveau de la loge latérosellaire [12, 13].
nerf glossopharyngien (IX) au troisième arc, le
rameau laryngé supérieur du nerf vague (X) au Propriétés
quatrième arc et le rameau laryngé récurrent du Chaque nerf crânien démontre non pas un aspect
nerf vague (X) au sixième arc branchial. de câble, mais une constitution plexiforme avec
échanges de neurofibres entre les différents fascicu-
Vascularisation
les ou groupes fasciculaires. De fait, la répartition
Deux systèmes extrinsèque et intrinsèque se par- des fibres au sein du tronc nerveux varie [14].
tagent la vascularisation des nerfs crâniens. De De surcroît, un tissu conjonctif intraneural confère
nombreuses anastomoses et une grande variabilité au nerf crânien des propriétés de glissement qui lui
individuelle rendent impossible une standardisa- permettent de se déplacer et de s’adapter aux dif-
tion des réseaux. Pour autant, au sein de chaque férentes contraintes qui l’entourent. Des déplace-
nerf crânien, la circulation est assurée par les arca- ments sont possibles entre les différents fascicules ou
des artérielles des vasa nervorum en provenance groupes fasciculaires qui forment le tronc nerveux
des artères voisines. La circulation veineuse suit la au sein de l’épinèvre interfasciculaire, et à l’intérieur
circulation artérielle. de l’endonèvre, l’aspect ondulé des fibres nerveuses
Un des objectifs d’une normalisation ostéopathique leur permet aussi de s’adapter à des variations de
est de favoriser les échanges vasculaires au niveau longueur, élongation ou raccourcissement [13].

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284 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Pour autant, des déplacements ou des étirements Situé dans la fosse crânienne antérieure, entre la
exagérés contribuent aux dysfonctions du nerf. Il en lame criblée et la face orbitaire du lobe frontal, le
résulte des œdèmes intraneuraux, ou des microhéma- bulbe olfactif est une masse aplatie de substance
tomes [15] avec altération de la circulation du liquide grise. C’est une évagination du télencéphale, et
cérébrospinal de la zone dysfonctionnelle [16]. donc le premier relais du système olfactif, lequel
représente l’unique système sensoriel à ne pas
avoir de relais thalamique. La projection corticale
Nerf olfactif du bulbe olfactif est ipsilatérale.
Le nerf olfactif est le nerf sensoriel de l’olfaction.
Les cellules nerveuses réceptrices sont dans la Troubles de l’olfaction
muqueuse olfactive qui tapisse la partie supérieure Ce sont principalement des anosmies ou perte de
des parois latérale et médiale de la cavité nasale et l’odorat par altération des récepteurs ou du bulbe
du cornet supérieur. Les filets du nerf olfactif che- olfactif et des hyperosmies d’origines diverses avec
minent sur la paroi squelettique où ils creusent de hallucinations d’origine épileptique ou psychiatri-
fines rainures, puis se réunissent en rameaux pour que [20].
atteindre la face inférieure de la lame criblée. Ils Habituellement, la qualité de l’odorat est meilleure
traversent alors les foramens de la lame criblée et chez la femme que chez l’homme et il existe une
rejoignent la face inférieure du bulbe olfactif où ils diminution de l’olfaction après 60 ans [21]. Pour
font relais avec le 2e neurone de la voie olfactive. autant, l’anosmie ou l’hypo-osmie résultent d’at-
teintes rhinologiques, infectieuses (rhinites, sinu-
Trois types de cellules constituent l’épithélium olfactif. sites, grippe), tumorales, ou atrophiques.
Ce sont les cellules olfactives de Schultze, les cellu- Des lésions du bulbe et du tractus olfactifs peuvent
les souches ou basales et les cellules de soutien. Les
survenir à la suite de traumatismes, avec fracture
premières en nombre très important, environ 6 millions
chez l’homme, assurent réception, transduction et trans-
de la lame criblée qui sectionne les filets olfactifs.
mission. Les secondes assurent une régénération per- Parfois, l’anosmie survient à la suite de traumatis-
manente des récepteurs, d’une durée de vie moyenne mes fermés, tels les traumatismes occipitaux qui se
d’environ 50 jours. Les cellules de soutien ont surtout propagent au niveau de la lame criblée [22]. Elle
un rôle sécrétoire. est généralement régressive.
Au cours des atteintes centrales les hallucinations
Les méninges contactent des rapports très étroits avec olfactives sont les plus typiques. Le plus souvent, elles
les filets du nerf olfactif dans leur traversée de la lame accompagnent les crises épileptiques temporales.
criblée. L’arachnoïde et la dure-mère se prolongent
jusque dans les cavités nasales et forment une gaine
autour des filets nerveux. De la sorte, une partie du
Nerf optique
liquide cérébrospinal se draine dans les lymphatiques Le nerf optique est le nerf sensoriel de la vision.
de la muqueuse nasale, puis dans les ganglions lym- Les cellules nerveuses réceptrices sont des cellules
phatiques cervicaux superficiels et profonds [17, 18]. sensorielles et des cellules bipolaires situées dans
Pour certains, cette voie est une voie de drainage des la rétine. Elles forment le premier neurone. Les
antigènes contenus dans les espaces arachnoïdiens vers cellules ganglionnaires constituent le 2e neurone.
les ganglions lymphatiques cervicaux où des réponses Elles convergent vers la papille optique, traver-
immunitaires spécifiques seraient induites [19]. sent la choroïde et la sclère et donnent le nerf
optique.
En plus de son action sur les muqueuses nasa-
les, la normalisation du frontal, de la face, de Trajet intraorbitaire
l’ethmoïde et du nerf olfactif, facilite le drai-
nage du liquide cérébrospinal. L’émergence du nerf optique au niveau du bulbe
oculaire est située à 3 mm en dedans, et à 1 mm

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Chapitre 20. Neurologie 285

au-dessous du pôle postérieur du bulbe de l’œil. À Ce sont les fibres nerveuses dérivant des deux nerfs
partir de là, le nerf se dirige en arrière, en dedans optiques qui forment le chiasma. On divise les
et un peu en bas en se rapprochant du plancher fibres sensorielles en deux contingents : temporal
orbitaire, pour suivre un trajet intraorbitaire de et nasal. Les fibres temporales gagnent le tractus
20 à 30 mm de long. La longueur de cette portion optique ipsilatéral, alors que les fibres nasales se
facilite l’élongation du nerf lors des traumatismes dirigent vers le tractus optique controlatéral.
ou des processus expansifs. Des angles postérieurs du chiasma partent les ban-
Au sommet de l’orbite, le nerf est entouré par les delettes optiques qui renferment les fibres découlant
origines des muscles droits de l’œil. Ensuite, il des deux hémi-rétines regardant dans la même
pénètre dans le canal optique. direction. Elles contournent les pédoncules céré-
Pendant tout le trajet orbitaire, le nerf optique est braux et véhiculent l’influx nerveux sensoriel de la
entouré par les trois gaines méningées. En avant, rétine jusqu’aux corps genouillés externes, sur la
les fibres de la dure-mère se mêlent avec la sclère. face latérale du pédoncule cérébral (figures 20.16
Au niveau de l’apex orbitaire les fibres de la dure- et 20.17).
mère se divise en deux, avec une couche qui enve- De là partent les radiations optiques, c’est-à-dire
loppe le nerf optique et forme sa périnèvre [23], le 3e neurone des voies optiques qui se projette
et une couche qui fusionne avec le périoste de la sur le cortex visuel de la face interne du lobe occi-
cavité orbitaire et avec l’anneau tendineux com- pital (figures 20.18 et 20.19). Chez l’homme, la
mun (de Zinn) [24].

Trajet intracanalaire
Oblique en dedans, en arrière et en haut, le canal
optique mesure 5 mm de long. Il est formé par la
réunion des racines supérieure et inférieure de la
petite aile du sphénoïde au corps de l’os.
À l’intérieur du canal optique, le nerf contacte
des rapports très étroits avec les méninges qui
le fixe au périoste des parois osseuses du canal.
Dans ce trajet, il est en rapport avec l’artère
ophtalmique.

Trajet intracrânien
En s’aplatissant de haut en bas, le nerf optique
rejoint le chiasma en suivant une direction obli-
que en dedans et en arrière, selon un trajet plus
ou moins rectiligne de 10 à 15 mm, pour se
terminer à l’angle antérolatéral du chiasma. En
dedans, les deux nerfs optiques limitent avec le
chiasma la gouttière optique et le tubercule de Fig. 20.16. Vue inférieure de l’encéphale montrant la situa-
la selle. tion des voies optiques.
1. bulbe oculaire ; 2. nerf optique ; 3. chiasma optique ;
Normalement, le chiasma est situé au-dessus 4. tractus optique ; 5. racine latérale du tractus
du diaphragme sellaire. Son bord antérieur est optique ; 6. racine médiale du tractus optique ; 7. corps
en rapport avec le tubercule de la selle turcique géniculé latéral ; 8. colliculus supérieur ; 9. pulvinar
de l’os sphénoïde et son bord postérieur fait du thalamus ; 10. bras du colliculus supérieur ;
11. radiations optiques ; 12. cortex strié ; 13. sillon
saillie dans l’angle antéro-inférieur du troisième calcarin ; 14. corne temporale du ventricule latéral.
ventricule. D’après Velut S, et al., Encycl Méd Chir (Ophtalmologie).

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286 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Fig. 20.18. Dimidiation, décussation, conjugaison des


voies optiques.
1. hémirétine nasale ; 2. hémirétine temporale ;
3. nerf optique ; 4. chiasma optique ; 5. tractus
optique ; 6. corps genouillé latéral ; 7. radiations
optiques ; 8. cortex visuel.
D’après Velut S, et al., Encycl Méd Chir, Ophtalmologie.

Fig. 20.17. Projections rétiniennes vers le thalamus et le


cortex.
D’après Bullier T, et al., Encycl Méd Chir, Ophtalmologie.
Nerf oculomoteur
Le nerf oculomoteur (nerf moteur oculaire com-
mun) est le plus volumineux des nerfs oculomo-
vision occupe environ 15 % de la surface totale de
teurs.
l’écorce cérébrale [25].

Atteintes du nerf optique Noyau

Deux grands syndromes gouvernent la sémiologie Son noyau situé dans le mésencéphale, en avant
du nerf optique. Ce sont le syndrome de neuro- de l’aqueduc du mésencéphale (de Sylvius), est
pathie optique se manifestant habituellement par en fait un complexe nucléaire où des sous-noyaux
des manifestations fonctionnelles visuelles et le se projettent chacun vers un muscle extraoculaire
syndrome d’œdème de la papille au retentissement (droit supérieur, droit inférieur, droit médial, obli-
fonctionnel variable. Ces deux syndromes sont que inférieur, releveur de la paupière supérieure)
souvent associés l’un à l’autre. et vers les structures innervées par le parasympa-
thique pour le noyau d’Edinger Westphal (pupille
Le plus souvent, l’étiologie des neuropathies opti-
et muscle ciliaire) (figure 20.13).
ques comporte des facteurs vasculaires (ischémie),
inflammatoires (sclérose en plaques), toxiques,
Trajet
nutritionnels ou héréditaires. Des neuropathies par
compression peuvent exister en particulier au niveau Des sous-noyaux, les axones se réunissent et for-
du canal optique. Des troubles visuels peuvent aussi ment la partie fasciculaire du III qui apparaît dans
faire suite aux étirements du chiasma [26]. la citerne interpédonculaire à la face antérieure du

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Chapitre 20. Neurologie 287

Fig. 20.19. Cortex visuel. Vues latérale (a) et médiale (b) du lobe occipital droit.
1. sillon pariéto-occipital ; 2. sillon central ; 3. sillon occipital antérieur ; 4. incisure préoccipitale ; 5. gyrus temporal
supérieur ; 6. gyrus temporal moyen ; 7. gyrus temporal inférieur ; 8. gyrus angulaire ; 9. gyrus supramarginal ;
10. gyrus occipital supérieur ; 11. gyrus occipital moyen ; 12. gyrus occipital inférieur ; 13. lobule pariétal supérieur ;
14. précunéus ; 15. splénium calleux ; 16. cunéus ; 17. sillon calcarin ; 18. gyrus occipitotemporal médial ; 19. gyrus
occipitotemporal latéral ; 20. sillon collatéral ; 21. isthme du gyrus cingulaire.
D’après Velut S, et al., Encycl Méd Chir, Ophtalmologie.

tronc cérébral au bord interne du pied du pédon- ciliaire. Ces fibres sont responsables de l’innerva-
cule cérébral. La réunion des fibres forme le tronc tion du muscle constricteur de la pupille (myosis),
du III qui prend un trajet oblique d’avant en et de l’innervation du muscle ciliaire (accommo-
arrière, de dedans en dehors et de haut en bas. Il dation). Les neurones post-ganglionnaires for-
passe entre l’artère cérébrale postérieure et l’artère ment les nerfs ciliaires courts.
cérébelleuse supérieure en direction de la loge laté-
rosellaire (loge caverneuse). Pour cela, il s’oriente
Atteintes du nerf oculomoteur
vers l’avant, passe sous le processus clinoïde posté-
rieur en creusant un sillon plus ou moins marqué Parmi les paralysies du nerf oculomoteur, le syn-
sur le bord latéral du dos de la selle de l’os sphé- drome tronculaire constitue la forme typique. Il
noïde. Puis, il traverse la paroi supérolatérale de la suit une lésion du nerf entre son émergence du
loge latérosellaire entre le bord libre et le bord fixe tronc cérébral et sa division intraorbitaire. L’œil
de la tente du cervelet (figure 20.20). atteint démontre un ptosis de la paupière supé-
Vers l’avant de la loge latérosellaire, il traverse la par- rieure et une exotropie (divergence). Les mouve-
tie médiale de la fissure orbitaire supérieure, gagne la ments d’élévation, d’abaissement et d’adduction
cavité orbitaire, et se divise en deux branches termi- sont absents ou limités, et l’abduction semble
nales, un rameau supérieur et un rameau inférieur : diminuée en raison de la divergence de l’œil. En
tMBbranche supérieure contourne le nerf optique outre, l’atteinte de la motilité oculaire intrinsèque
et se destine aux muscles droit supérieur et rele- s’observe par l’abolition du réflexe photomoteur
veur de la paupière supérieure ; et de la contraction de la pupille à l’accommoda-
tMB branche inférieure plus volumineuse et plus tion et à la convergence.
courte se partage en trois rameaux : le rameau du Il peut exister d’autres atteintes du III, telles les
muscle droit inférieur, le rameau du droit médial paralysies parcellaires tronculaires, le syndrome
et le rameau du muscle oblique inférieur. nucléaire (symptomatologie bilatérale) ou des
Le contingent végétatif, i.e le neurone parasym- paralysies de fonction du III [21].
pathique préganglionnaire, suit le même trajet Parmi les autres étiologies d’une atteinte isolée du
jusqu’à l’orbite, puis chemine dans la branche III, citons le diabète et les causes vasculaires tel
inférieure du III pour faire relais dans le ganglion l’anévrysme carotidien supraclinoïdien.

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288 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Bulbe olfactif Nerfs olfactifs (I)

Nerf optique (II)


Nerf ophtalmique (V1)
Nerf oculomoteur (III) Nerf maxillaire (V2)
Nerf mandibulaire (V3)
Nerf abducens (VI) Ganglion trigéminal
Nerf trochléaire (IV)
Nerf facial (VII)
Nerf vestibulocochléaire (VIII)

Nerf trijumeau (V) Nerf glossopharyngien (IX)


Nerf vague (X)
Nerf hypoglosse (XII)
Nerf accessoire (XI)

Fig. 20.20. Nerfs crâniens au niveau de la base crânienne.


D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.

Trajet
Divers replis méningés entourent les proces-
sus clinoïdes postérieurs. Le ligament intercli- Le nerf trochléaire apparaît sur la face dorsale
noïdien relie les processus clinoïdes antérieur du névraxe, en dessous du colliculus inférieur.
et postérieur. Ses fibres se continuent avec Localisé initialement dans l’étage postérieur de la
celles du ligament pétrosphénoïdal, aussi base du crâne, il épouse la face latérale des pédon-
nommé pétroclinoïdien, qui relie le bord cules cérébraux et suit le bord libre de la tente du
latéral du dos de la selle au bord supérieur cervelet (figure 20.21).
du rocher de l’os temporal. Parfois ces replis
s’ossifient. Dans les cas de déséquilibres des Puis le IV gagne la face supérieure de la loge laté-
tensions membraneuses, le III peut être com- rosellaire au niveau de son angle postérolatéral. Il
primé contre la clinoïde postérieure et le bord est tout d’abord en dehors du nerf oculomoteur,
de l’incisure tentorielle [27]. puis le croise. Dans son trajet intracaverneux, il est
situé juste au-dessous du III. En avant, il traverse
la fissure orbitaire supérieure en dehors de l’an-
Nerf trochléaire neau tendineux commun pour rejoindre le muscle
Le nerf trochléaire (pathétique) est le nerf moteur oblique supérieur.
qui innerve le muscle oblique supérieur. Ce muscle
se réfléchit dans la trochlée fibrocartilagineuse de Atteintes du nerf trochléaire
l’os frontal, ce qui explique le nom de son nerf.
Le nerf oculomoteur est le plus long et le plus
mince des nerfs crâniens, ce qui explique sa fragilité
Noyau
et la fréquence des paralysies du IV après trauma-
Le noyau du nerf trochléaire est situé près de la tisme crânien. Il innerve le muscle oblique supé-
ligne médiane du mésencéphale à hauteur du col- rieur qui permet de regarder en bas et en dedans.
liculus inférieur. Quel que soit le siège de la lésion, la paralysie du

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Chapitre 20. Neurologie 289

Fig. 20.21. Trajet schématique des nerfs oculomoteurs (III, IV et VI).


1. artère communicante postérieure ; 2. artère ophtalmique ; 3. carotide.
D’après Milea D, et al., Encycl Méd Chir, Ophtalmologie.

nerf moteur de l’oblique supérieur est identique. nommés collectivement le noyau sensitif du nerf
Son atteinte isolée est rare et se manifeste par une trijumeau.
diplopie verticale qui prédomine dans le regard Le noyau moteur ou noyau masticateur est localisé
vers le bas et en dedans. De fait, les patients ont dans le pont (protubérance ou pont de Varole), en
des difficultés à regarder en bas en descendant les avant du 4e ventricule. De là, des axones partent en
escaliers. L’attitude compensatrice consiste à incli- direction oblique d’arrière en avant et de dedans
ner la tête et à la tourner du côté sain. en dehors, pour émerger à la face antérieure du
pont où ils forment la racine motrice du V.
Nerf trijumeau Le noyau sensitif est formé par trois noyaux diffé-
rents, les noyaux spinal, principal et mésencépha-
Avec le plus grand diamètre transversal, le nerf lique. Ils s’étalent en continuité les uns avec les
trijumeau (V) est le plus volumineux des nerfs crâ- autres sur toute la hauteur du tronc cérébral,
niens, celui qui dispose du plus grand nombre de depuis le niveau du colliculus supérieur en haut
neurofibres. Il dérive du premier arc pharyngien jusqu’au 2e, parfois jusqu’au 4e segment médul-
(arc branchial), l’arc mandibulaire. C’est un nerf laire cervical en bas.
mixte, à la fois branchiomoteur pour les muscles
de la mastication et somatosensitif pour la face. Origine apparente
Son nom s’explique par les trois branches qui le C’est sur la face latérale du pont, à la jonction
forment : le nerf ophtalmique (V1), le nerf maxil- avec le pédoncule cérébelleux moyen que l’on
laire (V2), le nerf mandibulaire (V3). À ces trois voit l’origine apparente du nerf trijumeau sous la
branches sensitives se rajoute une branche motrice forme de deux racines : la pars major, celle qui est
associée au nerf mandibulaire. latérale, sensitive et la plus volumineuse et la pars
minor, médiale, motrice et fine.
Noyau
Trajet
Dans le tronc cérébral, le nerf trijumeau pos-
sède quatre noyaux, un noyau moteur et trois De son origine apparente, le V se dirige en haut,
noyaux sensitifs. En fait, les trois noyaux sensitifs, en avant et en dehors vers le cavum trigéminal i.e
les noyaux spinal, principal et mésencéphalique vers l’apex pétreux de l’os temporal. Ainsi, il che-
sont en continuité les uns avec les autres et sont mine dans la citerne de l’angle pontocérébelleux,

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290 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

entre le pédoncule cérébelleux moyen et la face Presque arrondie à hauteur du pont, la racine
postérosupérieure du rocher. sensitive du V s’aplatit de plus en plus pour for-
Dans la fosse crânienne postérieure, entre le pont mer le ganglion trigéminal. La racine motrice
et le rocher, le nerf est en rapport avec l’artère est beaucoup plus grêle. Tout d’abord en avant
basilaire et le nerf trochléaire (IV) en dedans, avec et en dedans de la racine sensitive, près de son
les nerfs facial (VII), vestibulocochléaire (VIII) et bord supérieur, elle passe en dessous d’elle à
la veine pétreuse en dehors et en arrière, et avec proximité du cavum trigéminal. Puis, elle prend
la tente du cervelet et l’artère cérébelleuse supé- une direction oblique pour rejoindre la face infé-
rieure en haut. romédiale de la racine sensitive du nerf mandi-
bulaire et gagne le foramen ovale. Elle innerve
Puis, le nerf quitte la fosse crânienne postérieure
différents muscles, dont les muscles mastica-
par le porus trigeminus [28]. C’est l’orifice d’en-
teurs : masséter et temporal, ptérygoïdiens laté-
trée du cavum trigéminal, à mi-distance entre le
ral et médial, mylohyoïdien, ventre antérieur du
pore acoustique interne et le dos de la selle. À cet
digastrique, tenseur du voile du palais, et tenseur
endroit, le nerf est juste au-dessous du bord de la
du tympan.
tente du cervelet contenant le sinus pétreux supé-
rieur, et du ligament pétroclinoïdien. De fait, le V
pénètre dans le cavum trigéminal en glissant entre Ganglion trigéminal
le bord supérieur du rocher et la grande circonfé-
rence de la tente du cervelet (figure 20.22). Une C’est dans une dépression osseuse, le cavum
dépression sur le bord supérieur du rocher, l’inci- trigéminal, que repose le ganglion trigéminal
sure de Grüber, documente ce passage. (ganglion de Gasser ou ganglion semilunaire).

Sinus intercaverneux interne Artère Nerf optique Nerf Petite aile


ophtalmique oculomoteur
Veine orbitaire

Hypophyse Nerf maxillaire

Diaphragme Nerf trochléaire


de la selle
Nerf ophtalmique

Nerf trigéminal
Artère carotide interne (racine sensitive)

Infundibulum Nerf trigéminal


(racine motrice)
Sinus intercaverneux Sinus caverneux
postérieur Nerf abducens
Faisceau pétroclinoïdien Artère carotide interne
postérieur du ligament Ganglion trigéminal
pétrosphénoïdal
Artère méningée
Sinus pétreux supérieur moyenne
Artère tympanique
supérieure
Fossette trigéminale
Nerf petit pétreux
Plexus basilaire Nerf grand pétreux
Nerf abducens
Ligament
Sinus basilaire pétrosphénoïdal
Sinus pétreux
supérieur
Nerfs facial,
intermédiaire,
Nerf hypoglosse vestibulocochléaire
et artère labyrinthique
Nerf glossopharyngien
Artère vertébrale Nerf accessoire Sinus pétreux Nerf vague
inférieur
Fig. 20.22. Rapports des nerfs crâniens dans la fosse crânienne moyenne. Vue supérieure.
D’après Standring S, Gray’s Anatomy, 39th edition.

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Chapitre 20. Neurologie 291

Le cavum trigéminal (cavum de Meckel ou fos- Nerf nasociliaire


sette du ganglion de Gasser) forme une loge
Dans la cavité orbitaire, le nerf nasociliaire prend
de volume très variable d’un sujet à l’autre ; il
une direction médiale. Il glisse entre le muscle
est situé sur la face antérosupérieure de l’apex
droit médial et le muscle oblique supérieur, qu’il
pétreux de l’os temporal. Dans ce cavum,
suit jusqu’à l’angle médial de l’œil. Il donne plu-
médialement, le ganglion trigéminal est en rap-
sieurs collatérales :
port avec la face latérale du sinus caverneux.
tMFSBNFBVDPNNVOJDBOUBWFDMFHBOHMJPODJMJBJSF
Supérieurement, il adhère à la dure-mère du pla-
tMFTOFSGTDJMJBJSFTMPOHT
fond du cavum et, à travers elle, est en rapport
tMFOFSGFUINPÕEBMQPTUÏSJFVSJMTFEJWJTFFOEFVY
avec le lobe temporal.
branches terminales :
En arrière le ganglion trigéminal présente un bord – le nerf ethmoïdal antérieur qui chemine dans
concave où apparaissent de multiples radicelles qui le canal ethmoïdal antérieur avec l’artère eth-
forment la racine postérieure du V. La lame trian- moïdale antérieure, passe au travers de la lame
gulaire comprise entre leur émergence et le bord criblée pour se distribuer dans la partie anté-
supérieur du rocher se nomme « plexus triangu- rieure de la cavité nasale et aux téguments de
laire » [29] ; de nombreuses anastomoses existent l’apex du nez ;
à ce niveau. Des anastomoses existent aussi entre – le nerf infratrochléaire qui passe sous la tro-
le ganglion trigéminal et le plexus sympathique chlée du muscle oblique supérieur et donne,
carotidien [30]. à l’angle médial de l’orbite, les rameaux pal-
Trois branches sensitives se dirigent vers le gan- pébraux et lacrymaux du sac lacrymal et de la
glion trigéminal (de Gasser) qui contient les corps caroncule lacrymale.
cellulaires des fibres nerveuses sensitives périphé-
riques ; on peut le comparer à un ganglion spinal. Nerf frontal
Ce sont :
tMFOFSGPQIUBMNJRVF 7 FOQSPWFOBODFEFMB Dans la cavité orbitaire, le nerf frontal chemine
fissure orbitaire supérieure ; en dehors du cône musculofascial qui entoure le
tMFOFSGNBYJMMBJSF 7 FOQSPWFOBODFEVGPSB- globe oculaire et se dirige vers le bord supraorbi-
men rond ; taire. Il suit la face supérieure du muscle releveur
tMF OFSG NBOEJCVMBJSF 7  FO QSPWFOBODF EV de la paupière, où il se divise en deux rameaux,
foramen ovale. les nerfs supratrochléaire et supraorbitaire. Puis,
le nerf supraorbitaire donne deux autres rameaux
pour l’incisure frontale et l’incisure ou foramen
Nerf ophtalmique (V1) supraorbitaire. Ils se distribuent à la paupière
supérieure et à la région frontale (figure 20.23).
Cette branche sensitive intéresse l’œil, l’orbite, et
la partie antérieure de la cavité nasale. En avant
Nerf lacrymal
du ganglion trigéminal, le nerf ophtalmique che-
mine dans la paroi latérale de la loge latérosellaire, Le nerf lacrymal suit la paroi latérale de la cavité
en provenance de la fissure orbitaire supérieure, orbitaire. Il traverse la glande lacrymale et se dis-
où seul le nerf nasociliaire (nasal) traverse l’an- tribue à la paupière supérieure. Une anastomose
neau tendineux commun. Les rameaux frontal et du nerf zygomatique apporte à la glande lacrymale
lacrymal passent dans la cavité orbitaire par la par- ses fibres sécrétoires.
tie latérale de la fissure orbitaire supérieure. Le nerf lacrymal est sensitif et se distribue :
Puis, le nerf ophtalmique donne une collatérale, tBVYUÏHVNFOUTEFMBQBVQJÒSFTVQÏSJFVSF EFMB
un rameau méningé pour la tente de cervelet et la région frontale, de l’aile et de l’apex du nez ;
partie postérieure de la faux du cerveau. Le nerf tËMBNVRVFVTFEFMBQBSUJFBOUÏSPTVQÏSJFVSFEF
ophtalmique a trois branches terminales : les nerfs la cavité nasale, à celle des sinus frontal et sphé-
nasociliaire, frontal et lacrymal. noïdal ;

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292 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Nerf ophtalmique (V1)

Nerf grand occipital


Nerfs (du rameau postérieur de C2)
zygomaticotemporaux

Nerf supratrochléaire

Nerf supraorbitaire
Nerf
auriculotemporal
Nerf infratrochléaire

Nerf maxillaire (V2)


Nerf nasal
externe

Troisième nerf occipital


Nerf infraorbitaire (du rameau postérieur de C3)

Nerf Nerf petit occipital et nerf grand


zygomaticofacial auriculaire (du plexus cervical)

Nerf grand auriculaire


(des rameaux antérieurs
de C2 et C3)

Nerf mentonnier

Nerf buccal
Nerf transverse du cou
(des rameaux antérieurs de C2 et C3)
Nerf mandibulaire (V3)

Nerf transverse du cou

Fig. 20.23. Distribution cutanée du nerf trijumeau.


D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.

tBVHMPCFPDVMBJSF FOQBSUJDVMJFSËMBDPSOÏF MB la terminaison de l’artère maxillaire au niveau


glande lacrymale, la conjonctive de la paupière du foramen sphénopalatin (figures 24 et 25). Il
supérieure et de la partie médiale de la paupière suit alors un trajet en baïonnette dans la partie
inférieure. médiale de la fissure orbitaire inférieure en direc-
tion du plancher de l’orbite. Dans cette portion
il contourne la facette postérolatérale ptérygo-
Nerf maxillaire (V2) maxillaire de l’os palatin, puis la face postérieure
Cette branche sensitive du V, le nerf maxillaire, de l’os maxillaire ; il se coude ensuite une autre
intéresse les téguments de la face, depuis la pau- fois en direction du sillon infraorbitaire de la face
pière inférieure jusqu’à la lèvre supérieure, les orbitaire maxillaire.
dents et les gencives supérieures, la muqueuse de Dans le sillon infraorbitaire du plancher de l’or-
l’arrière des cavités nasales, le palais et le voile. bite, il prend le nom de nerf infraorbitaire, et l’ar-
C’est par le foramen rond que le nerf maxil- tère infraorbitaire l’accompagne. Puis, il traverse
laire quitte la fosse crânienne moyenne. Là, on le canal infraorbitaire et le foramen infraorbi-
l’aperçoit au sommet de la fosse ptérygopala- taire, pour s’épanouir à la partie supérieure de la
tine, au-dessus du ganglion ptérygopalatin et de fosse canine [31].

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Chapitre 20. Neurologie 293

Nerf ophtalmique (V1) Nerf maxillaire (V2)

Nerf zygomaticotemporal

Nerf supraorbitaire

Nerf supratrochléaire

Nerf lacrymal

Nerf infratrochléaire

Nerf nasal externe

Nerf infraorbitaire
Nerf auriculotemporal

Nerf buccal

Nerf mandibulaire (V3)

Nerf mentonnier Nerf zygomaticofacial

Fig. 20.24. Les trois branches du nerf trijumeau.


D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.

Collatérales
Le ganglion ptérygopalatin est placé en dedans et
au-dessous du nerf maxillaire, au sommet de la fosse Le nerf maxillaire donne plusieurs collatérales :
ptérygopalatine, juste en avant de l’orifice antérieur du tMF rameau méningé, pour la dure-mère de la
canal ptérygoïdien et à hauteur du foramen sphénopala-
grande aile du sphénoïde ;
tin. Ses afférences sont [30] :
tMF nerf zygomatique qui prend naissance dans
t MFTSBNFBVYQUÏSZHPQBMBUJOTEVOFSGNBYJMMBJSF
t MFOFSGQUÏSZHPÕEJFO OFSGWJEJFO GPSNÏQBSMFOFSGHSBOE le foramen rond ou juste après, et qui s’infiltre
pétreux qui lui apporte les fibres sécrétoires nées du noyau dans le périoste de la paroi latérale de l’orbite
lacrymonasal (VII) et du rameau communicant du IX (collaté- où il donne un rameau communicant avec le
rale du nerf tympanique), auxquels s’ajoutent le rameau caro- nerf lacrymal ; ce rameau est sécrétoire pour
tidien, racine sympathique née du plexus carotidien interne ; la glande lacrymale. Dans l’os zygomatique,
t MB SBDJOF TZNQBUIJRVF EV QMFYVT TZNQBUIJRVF RVJ il se divise en rameaux zygomaticofacial pour
entoure l’artère maxillaire. les téguments de la joue et zygomaticotempo-
Ses efférences sont : ral pour les téguments de la région temporale
t MFTSBNFBVYMBDSZNBVYRVJTVJWFOUMFUSBKFUEVOFSG[ZHP- antérieure ;
matique et le rameau communicant avec le nerf lacrymal ;
tMFT nerfs ptérygopalatins, qui se distribuent au
t MFTSBNFBVYNVRVFVYOBTBVY
ganglion ptérygopalatin ;

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294 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Zygomatique Nerfs nasaux


Zygomaticotemporal Nerf pharyngien Rameaux orbitaires Foramen sphénopalatin
Nerf pharyngien
Nerf zygomatique
Canal palatovaginal
Nerf infraorbitaire Foramen rond
Zygomaticofacial

V1

Infraorbitaire V2
V2
V3

Nasopharynx

Petit palatin
Canal ptérygoïdien
Palais mou Ganglion ptérygopalatin

Grand palatin Alvéolaire supérieur


et postérieur Nerfs palatins
Alvéolaire supérieur et postérieur
Alvéolaire supérieur et antérieur Alvéolaire supérieur et moyen Rameaux ganglionnaires
a b

Fig. 20.25. Nerf maxillaire (V2). a. Branches terminales. b. Rapports avec le ganglion ptérygopalatin.
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.

tMFT OFSGT BMWÏPMBJSFT TVQÏSJFVST  QPTUÏSJFVST  muscles tenseur du tympan et tenseur du voile
moyens et antérieurs du plexus dentaire. du palais.
C’est par des fibres d’emprunt qu’il possède un
Nerf infraorbitaire territoire sensoriel. Elles proviennent des deux
C’est la branche terminale qui donne des rameaux tiers antérieurs de la langue et cheminent par le
palpébraux pour la paupière inférieure, des nerf lingual, la corde du tympan puis les nerfs
rameaux nasaux pour l’aile du nez et des rameaux facial et intermédiaire jusqu’au noyau gustatif
labiaux supérieurs. supérieur.
C’est aussi par des fibres d’emprunt qu’il pos-
Nerf mandibulaire (V3) sède une action végétative sur les glandes sali-
vaires. Les fibres efférentes en direction des
C’est un nerf mixte, sensitivomoteur. De surcroît, il glandes submandibulaire et sublinguale partent
couvre un territoire sensoriel et un territoire végé- du noyau salivaire supérieur, cheminent avec le
tatif. Son territoire sensitif intéresse la dure-mère nerf facial, la corde du tympan et le nerf lingual.
de la fosse crânienne moyenne ; les téguments de la Les fibres efférentes en direction de la glande
région temporale, du tragus et du lobule de l’auri- parotide partent du noyau salivaire inférieur,
cule, de la joue, de la région parotidomassétérine, cheminent avec le nerf glossopharyngien, les
de la lèvre inférieure et du menton ; la muqueuse nerfs et plexus tympaniques, le nerf pétreux
de l’isthme du gosier, de la joue, de la lèvre, de la profond, le ganglion otique et le nerf auriculo-
gencive et des dents inférieures ; la muqueuse des temporal [30].
deux tiers antérieurs de la langue. Les racines sensitive et motrice du nerf mandi-
Son territoire moteur contrôle les muscles mas- bulaire s’unissent au niveau du foramen ovale.
ticateurs : masséter, temporal et ptérygoïdiens Dans ce foramen, l’artère petite méningée
latéral et médial, le muscle mylohyoïdien, le accompagne le V3. Des veines passent aussi par
ventre antérieur du muscle digastrique, les ce foramen, elles drainent le sinus caverneux

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Chapitre 20. Neurologie 295

vers le plexus ptérygoïdien. À la sortie du fora- submandibulaire et sublinguale ; il donne des


men ovale, dans la région interptérygoïdienne, rameaux pour les glandes submandibulaire et
le V3 se divise rapidement en ses branches sublinguale, les deux tiers antérieurs de la lan-
terminales. gue et le nerf alvéolaire inférieur ;
– le nerf alvéolaire inférieur se dirige vers le
foramen mandibulaire et se destine aux mus-
Le ganglion otique est situé à la face médiale du nerf cles mylohyoïdien et ventre postérieur du
mandibulaire, juste au-dessous du foramen ovale. Ses
digastrique, donne des rameaux alvéolaires et
afférences sont les rameaux mandibulaires, les nerfs
gingivaux inférieurs, le nerf incisif et se ter-
pétreux profond et petit pétreux et la racine sympathique
du plexus sympathique de l’artère méningée moyenne. mine au niveau du foramen mentonnier par le
Ses efférences sont les rameaux parotidiens qui chemi- nerf mentonnier qui se distribue en rameaux
nent avec le nerf auriculotemporal. labiaux inférieurs.

Collatérale Atteintes du nerf trijumeau


Après la sortie du foramen ovale, le rameau Les névralgies du trijumeau sont les atteintes
méningé du V3 rejoint la dure-mère de la fosse classiques du V. Dans la névralgie essentielle, le
crânienne moyenne par le foramen épineux, patient décrit une douleur intermittente qui sur-
accompagné par l’artère méningée moyenne. vient par accès brefs avec des intervalles libres sans
douleur. La description de la douleur est très pré-
Branches terminales cise : c’est une douleur aiguë, en éclair, localisée
Typiquement, elles se divisent en deux troncs : en un point précis et irradiant sur une ou deux
l’un antérieur principalement moteur, et l’autre branches, mais jamais l’ensemble des branches du
postérieur principalement sensitif. nerf. Cette douleur est déclenchée par la masti-
t-FTSBNFBVYEVUSPODBOUÏSJFVS cation, l’effleurement de la peau et la rotation de
– le nerf temporobuccal placé entre les deux la tête. D’emblée maximale, la douleur est décrite
ventres du muscle ptérygoïdien latéral qui se comme intolérable ; elle peut durer quelques
destine à la face profonde du muscle temporal minutes. Habituellement, l’examen neurologique
et aux téguments de la région jugale et de la est normal. Un examen neurologique anormal
muqueuse jugale ; accompagne les névralgies symptomatiques qui
– le nerf temporal profond moyen, qui se des- sont continues, avec une zone d’hypoesthésie et
tine au muscle temporal ; des troubles moteurs.
– le nerf temporomassétérique qui se distribue Statistiquement, les névralgies du trijumeau sont
aux muscles temporal et masséter. deux fois plus fréquentes à droite qu’à gauche.
t-FTSBNFBVYEVUSPODQPTUÏSJFVS Or les foramens rond et ovale sont plus étroits à
– le tronc commun des nerfs des muscles pté- droite qu’à gauche, ce qui pour certains est un
rygoïdien médial, tenseur du tympan et ten- facteur favorisant des névralgies [32].
seur du voile du palais ; Les techniques d’imagerie, en particulier la réso-
– le nerf auriculotemporal naît par deux racines nance magnétique encéphalique permettent de
qui forment une boucle autour de l’artère préciser les causes possibles (ophtalmologiques,
méningée moyenne ; il donne des rameaux 03-  PEPOUPTUPNBUPMPHJRVFT FU OFVSPMPHJRVFT 
pour l’articulation temporomandibulaire, la de la névralgie. Le plus souvent, 75 à 90 % des cas,
partie antérieure du pavillon de l’oreille et la les névralgies dites essentielles sont dues à une com-
peau de la région temporale (figure 20.28) ; pression de la racine sensitive du V par un vaisseau
– le nerf lingual qui se destine à la pointe de la de voisinage, généralement une (mégadolicho)
langue en décrivant une courbe à concavité artère cérébelleuse [32, 33]. Une décompression
antérieure et supérieure au-dessus des loges vasculaire microchirurgicale est parfois envisagée.

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296 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

En avant du canal de Dorello, le nerf abducens


Le nerf temporobuccal chemine entre les pénètre dans la loge latérosellaire, (figure 20.26)
deux chefs du muscle ptérygoïdien latéral ou
où il chemine en bas et en dehors de la carotide
parfois même au travers des fibres du chef
inférieur. Dans 52 % des cas, les trois branches
interne. Puis, le VI pénètre dans l’orbite par la fis-
principales du tronc postérieur (nerfs lingual, sure orbitaire supérieure. Il traverse l’anneau ten-
alvéolaire inférieur et auriculotemporal) tra- dineux commun (anneau de Zinn) et se termine
versent aussi ces fibres musculaires. De fait, dans le muscle droit latéral qu’il innerve.
ces nerfs peuvent souffrir de neuropathie par
compression qui altère leur fonction [34]. Atteintes du nerf abducens
La paralysie du VI entraîne une diplopie horizon-
tale avec un strabisme médial. Habituellement
Nerf abducens (VI) son atteinte isolée accompagne d’autres lésions
Exclusivement moteur, le nerf abducens (nerf telles les tumeurs du nasopharynx ou les fractu-
moteur oculaire externe) innerve un seul muscle res du rocher. Elle signale aussi un diabète ou une
de l’œil, le muscle droit latéral qui permet l’ab- atteinte de l’encéphale telles les méningites ou les
duction du globe oculaire. hypertensions intracrâniennes.
Lors de la traversée du canal de Dorello, le VI est
Noyau particulièrement vulnérable. En effet, le VI peut
être comprimé et ce, de diverses façons. Tout
Ses fibres proviennent d’un noyau situé dans le
d’abord par le ligament pétrosphénoïdal qui peut
plancher du quatrième ventricule.
le plaquer contre le bord tranchant de l’apex
pétreux [39]. Ensuite, des zones d’adhérence plus
Trajet
ou moins calcifiées existent parfois entre la gaine
Le nerf abducens émerge par plusieurs filets à la méningée qui accompagne le VI sur une partie de
face ventrale du tronc cérébral, au niveau du sillon son trajet, la dure-mère périostée de l’apex pétreux
bulbopontique, juste au-dessus des pyramides
bulbaires. Souvent, les filets forment un tronc qui
consiste en deux racines [35]. Puis, ce petit nerf,
de 1 à 3 mm de diamètre, prend une direction
oblique vers l’avant, le dehors et le haut, en direc-
tion de la loge latérosellaire [36].
Au niveau du bord latéral de la lame quadrilatère
du sphénoïde, le VI perfore la dure-mère de la
face postéro-supérieure de la pointe du rocher,
pour cheminer dans l’espace subarachnoïdien de la
citerne prépontique. Puis, il change de direction et
pénètre dans le canal de Dorello, après avoir tra-
versé le sinus pétreux inférieur intra-dure-mérien.
Ce canal décrit par Dorello en 1905 représente un
dédoublement de la dure-mère, entre l’apex du
rocher et le ligament pétrosphénoïdal (ligament de
Grüber). Le nerf abducens chemine dans ce pas- Fig. 20.26. Les nerfs crâniens dans la loge latérosellaire.
sage (figure 20.22). Des auteurs modernes consi- Coupe coronale de la loge latérosellaire gauche.
dèrent un espace plus large, compris entre le point Les nerfs crâniens III, IV, V1, V2, se situent dans la
où le nerf abducens perfore la dure-mère et son paroi latérale, alors que le VI est libre, au sein même
du sinus caverneux, à proximité de la carotide interne.
entrée dans la loge latérosellaire, et nomment cet 1. hypophyse ; 2. carotide interne ; 3. nerf maxillaire.
espace le confluent veineux pétroclival [37, 38]. D’après Milea D, et al., Encycl Méd Chir, Ophtalmologie.

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Chapitre 20. Neurologie 297

et le ligament pétrosphénoïdal [39]. Cette fixa- À partir du sillon bulbopontique, les deux raci-
tion du nerf, associée à sa forte angulation, peut nes du nerf facial (VII, VII bis) se dirigent en
être source de tension et blesser le nerf par étire- haut, en avant et en dehors pour gagner le méat
ment, soit directement soit en affectant les vasa acoustique interne. Situées tout d’abord dans
nervorum. la fosse crânienne postérieure, elles traversent
Enfin, le VI peut aussi subir une compression de la citerne de l’angle pontocérébelleux. Dans le
la branche cérébelleuse antéro-inférieure de l’ar- fond du méat acoustique interne, ces deux raci-
tère basilaire. Son atteinte peut aussi résulter d’une nes pénètrent dans le canal facial (aqueduc de
hyperpression au sein du sinus pétreux inférieur lors Fallope) de la pyramide pétreuse par le foramen
d’une hypertension intracrânienne aiguë [40]. méatal. Dans le méat acoustique interne, les deux
racines reposent sur la gouttière concave vers le
haut formée par le nerf vestibulocochléaire. Une
Nerf facial (VII) et nerf gaine dure-mérienne commune les entoure.
intermédiaire du Wrisberg (VII bis) Classiquement, on décrit trois portions au nerf et
au canal facial :
Le nerf facial est un nerf moteur, sensitif, sen- tMBCZSJOUIJRVF FOUSF MB DPDIMÏF FU MF WFTUJCVMF 
soriel et végétatif. Il est formé par deux racines. perpendiculaire à l’axe du rocher, oblique
La première, motrice, est le nerf facial. C’est le en dehors et en avant ; c’est la portion la plus
nerf moteur pour les muscles de la face et donc courte, 3 à 4 mm et la plus étroite, environ
responsable de l’expression faciale. Elle véhicule 1,47 mm [40] ;
des fibres du système autonome qui participent tUZNQBOJRVFMPOHVFEFoNN QBSBMMÒMFBV
à la sécrétion lacrymale. La seconde racine, sen- grand axe du rocher ;
sorielle et sensitive, est le nerf intermédiaire (de tNBTUPÕEJFOOFNN DPNQSJTFFOUSFMFOJWFBV
Wrisberg). C’est le nerf des récepteurs gustatifs de l’additus ad antrum et le foramen stylomas-
des deux tiers antérieurs de la langue, et de la sen- toïdien.
sibilité d’une partie du méat acoustique externe. Tout d’abord bien distinctes dans la première por-
Elle véhicule aussi des fibres du système autonome tion, les deux racines vont ensuite se séparer. Le
qui innervent les glandes linguales, submandibu- nerf facial se continue dans la deuxième portion
laire et sublinguale. du canal où il se coude en formant le ganglion
géniculé (genou externe). L’intermédiaire s’infil-
Noyaux tre dans le ganglion et à partir de là, il n’existe
Le noyau moteur du nerf facial situé dans le trian- qu’un seul cordon nerveux.
gle pontique du plancher du quatrième ventricule Dans la deuxième portion du canal facial, le nerf
donne naissance à la racine motrice. En arrière et facial chemine au-dessus et en arrière de la fenê-
en dehors du noyau moteur, les noyaux lacrymo- tre du vestibule (fenêtre ovale), en dedans du
muconasal et salivaire supérieur donnent naissance cavum tympanique. Puis, en dessous de l’additus
aux fibres végétatives. ad antrum, le nerf facial se coude et la troisième
portion, la portion mastoïdienne, débute.
Trajet Cette dernière portion est presque verticale, à
Le nerf facial émerge du tronc cérébral au niveau peine oblique en bas et en dehors. L’artère stylo-
du sillon bulbopontique. À ce niveau, pénètrent mastoïdienne, une branche de l’artère auricu-
aussi dans le névraxe les fibres sensitives du nerf laire postérieure accompagne le nerf qui descend
intermédiaire (VII bis). Elles ont leur origine dans jusqu’au foramen stylomastoïdien. Il traverse ce
le ganglion géniculé, placé sur le trajet du nerf foramen, puis s’oriente en dehors, en avant et en
facial au niveau du premier coude intrapétreux. bas, croise la face latérale du processus styloïde, et
Dans le névraxe, elles se terminent dans la partie s’infiltre dans la loge parotidienne entre les mus-
supérieure du noyau salivaire. cles digastrique et stylohyoïdien.

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298 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Rameaux temporaux

Rameau temporofacial

Rameaux zygomatiques

Nerf auriculaire postérieur

Rameaux buccaux Rameau cervicofacial

Glande parotide

Rameaux marginaux
mandibulaires

a Rameaux cervicaux

Méat acoustique externe


Nerf facial (VII)

Nerf auriculaire postérieur


Rameau temporofacial
Processus mastoïde

Rameau digastrique
Rameau cervicofacial
Muscle digastrique
b
Mandibule

Fig. 20.27. Le nerf facial.


a. Les branches terminales. b. Les branches avant leur entrée dans la glande parotide.
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.

Après sa sortie du crâne, le nerf facial traverse la (plexus sympathique carotidien interne) pour for-
glande parotide dans laquelle il donne ses deux mer le nerf du canal ptérygoïdien (nerf vidien).
branches terminales (figure 20.27). Ce dernier traverse la partie fibreuse qui comble le
foramen déchiré, s’insinue dans le canal ptérygoï-
Branches collatérales dien et se jette dans le ganglion ptérygopalatin.
t-Fnerf grand pétreux se détache du sommet du t-Frameau communicant avec le plexus tympani-
ganglion géniculé ; il suit le canal du nerf grand que se détache du côté du ganglion géniculé ; il
pétreux, sort du rocher par le hiatus du canal du est constitué par le nerf tympanique et des fibres
nerf grand pétreux (hiatus de Fallope) pour gagner issues du plexus carotidien.
le foramen déchiré. Il reçoit alors le nerf pétreux t-Fnerf du muscle stapédien de la portion verticale
profond en provenance du nerf carotidien interne du nerf facial, se distribue au muscle stapédien.

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Chapitre 20. Neurologie 299

Fig. 20.28. La corde du tympan depuis la scissure pétro-tympano-squameuse, jusqu’à sa rencontre avec le nerf lingual dans
la fosse ptérygomandibulaire.
1. nerf alvéolaire inférieur ; 2. nerf lingual ; 3. nerf du ptérygoïdien médial ; 4. processus ptérygoïde ; 5. artère
temporale profonde moyenne ; 6. artère petite méningée ; 7. artère maxillaire interne ; 8. artère dentaire ;
9. artère ptérygoïdienne ; 10. muscle ptérygoïdien latéral ; 11. corde du tympan ; 12. muscle ptérygoïdien médial ;
13. ligament ptérygoïdomandibulaire ; 14. ganglion submandibulaire ; 15. canal de Wharton ; 16. ganglion otique ;
17. nerf auriculotemporal ; 18. artère méningée moyenne ; 19. épine du sphénoïde ; 20. artère tympanique ;
21. articulation temporomandibulaire ; 22. artère carotide externe ; 23. ligament sphénomandibulaire ; 24. ligament
stylomandibulaire ; 25. glande submandibulaire.
D’après Benouaiche L, et al., EMC, Médecine buccale.

t-Bcorde du tympan, qui rejoint à angle aigu le Branches terminales


nerf lingual du nerf mandibulaire (V3), et qui tBranche temporofaciale, supérieure, horizontale,
véhicule les informations du goût issues des qui se distribue en rameaux temporaux, zygo-
bourgeons gustatifs des 2/3 antérieurs de la matiques et buccaux supérieurs.
langue (figure 20.28). tBranche cervicofaciale qui descend vers l’angle
t-Frameau sensitif du méat acoustique externe. mandibulaire et donne les rameaux buccal infé-
t-Frameau communicant avec le nerf vague. rieur, mentonnier et rameau du cou.
t-Frameau communicant avec le nerf glossopha-
ryngien ou hanse de Haller qui rejoint le IX
Atteintes du nerf facial
sous son ganglion inférieur.
t-FTnerfs des muscles stylohyoïdien, styloglosse, palato- Le nerf facial est avant tout le nerf moteur des
glosse et ventre postérieur du muscle digastrique. muscles peauciers de la face et du cou et la para-
t-F nerf auriculaire postérieur qui innerve les lysie faciale signale une atteinte tronculaire du
muscles auriculaires. VII. La paralysie d’origine centrale prévaut sur le

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300 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

territoire facial inférieur, la paralysie périphérique Noyaux


est globale ou se limite à une branche.
Les noyaux cochléaires sont situés à la partie infé-
Dans la paralysie d’origine périphérique, tous rieure du pont, latéralement aux fibres du pédon-
les muscles de la face sont touchés, et le patient cule cérébelleux inférieur. Ce sont les noyaux
présente une asymétrie faciale au repos, avec antéroventral et postéroventral. Les noyaux ves-
les traits déviés du côté sain. Le côté atteint est tibulaires situés sous le plancher du IVe ventricule
atone, la commissure labiale est abaissée, le sillon sont les noyaux médial, latéral, supérieur et infé-
nasogénien effacé, la fente palpébrale élargie, le rieur. Ce sont de véritables centres intégrateurs.
front lisse. Le peaucier du cou ne se contracte
plus. Le signe de Charles Bell accompagne l’oc- Les noyaux vestibulaires, sous le plancher du IVe ventri-
clusion de l’œil qui est incomplète : déviation de cule sont de véritables centres intégrateurs où arrivent
l’œil du côté atteint vers l’angle supéromédial de les projections spinales des afférences propriocepti-
l’orbite. ves, les afférences réticulaires et cérébelleuses et les
Diverses étiologies expliquent cette pathologie. projections des noyaux oculomoteurs. Les efférences
vestibulo-spinales, vestibulo-oculomotrices, vestibulo-
Parmi celles-ci, les affections tels la polyradiculo-
thalamiques assurent la régulation du maintien de la
névrite ou le diabète, avec une atteinte souvent posture et l’équilibration.
bilatérale, les infections bactériennes ou virales,
avec possibilité de zona du ganglion géniculé.
En présence d’un examen général et neurologique Trajet
normaux, lorsque l’atteinte faciale est isolée, le
diagnostic de paralysie faciale essentielle a frigore Les deux nerfs composant le nerf vestibuloco-
peut être posé. La baisse de l’état général, le stress, chléaire ont leur origine réelle au niveau de gan-
l’exposition au froid, un choc vasomoteur sont des glions périphériques, comparables aux ganglions
facteurs favorisants. spinaux.
L’hémispasme facial est un conflit neurovascu- Le nerf cochléaire prend son origine dans la
laire avec compression de la racine du nerf facial cochlée. En effet c’est au niveau du modiolus que
au niveau du sillon bulbopontique. Une décom- les corps cellulaires des fibres nerveuses forment
pression vasculaire microchirurgicale est parfois l’organe spiral (ou organe de Corti) à l’origine du
envisagée [41]. nerf (figures 20.29 et 20.30). Le VIII traverse le
méat acoustique interne, où il est situé à la par-
tie antérieure et inférieure, au-dessous du nerf
De disposition multifasciculaire, sans périnèvre, le nerf
facial peut tolérer une petite augmentation de volume Hélicotréma
sous l’effet de l’œdème. Toutefois, l’étroitesse du canal Modiolus
facial limite cet effet. C’est au niveau du foramen méa-
tal par lequel le facial pénètre dans le canal facial que Rampe vestibulaire
Conduit
l’étroitesse est maximale (1,19 mm) [40]. cochléaire

Rampe
tympanique
Nerf vestibulocochléaire (VIII)
Le nerf vestibulocochléaire est un nerf sensoriel
formé de deux parties, les nerfs cochléaire et ves-
tibulaire. Le nerf cochléaire recueille dans l’oreille
interne et transmet aux centres les impressions
auditives. Le nerf vestibulaire recueille dans Lame spirale du modiolus Nerf cochléaire
l’oreille interne et transmet aux centres les impres- Fig. 20.29. Le nerf cochléaire.
sions réservées au maintien de l’équilibre. D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.

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Chapitre 20. Neurologie 301

Rampe vestibulaire Conduit cochléaire les vertiges paroxystiques positionnels bénins, le


(périlymphe) (endolymphe)
vertige de Ménière et le vertige aigu isolé de la
névrite vestibulaire.

La régulation du volume et de la pression de l’endolym-


phe, en relation avec le sac endolymphatique, le sac-
cule et l’utricule est importante dans les vertiges et la
surdité.

Nerf glossopharyngien (IX)


Nerf vestibulo-
cochléaire :
Le nerf glossopharyngien est un des plus petits
partie cochléaire nerfs crâniens. Il est sensitivomoteur. Par ses
Rampe fibres sensitives, il innerve la muqueuse de l’oreille
tympanique
(périlymphe) moyenne et de l’oropharynx. Par ses fibres motri-
Membrane
ces, il innerve les muscles du pharynx et certains
basilaire Organe spiral muscles de la langue. En outre, il fournit une
Membrane Cellule
innervation sympathique parotidienne, et contri-
tectoriale ciliée bue à l’innervation sensitive et sensorielle du tiers
Fig. 20.30. Coupe transversale de la cochlée montrant postérieur de la langue et des barorécepteurs et
l’organe spiral (de Corti). chémorécepteurs carotidiens. C’est le nerf du
D’après Waugh A, Ross et Wilson, Anatomie et physiologie,
normales et pathologiques, 10e édition.
goût, en particulier des saveurs douce et amère.

facial, en avant des nerfs utriculaire (vestibulaire Noyaux


supérieur) et sacculaire (vestibulaire inférieur). Il C’est dans la moelle allongée, dans la partie supé-
devient intracrânien, pénètre dans le névraxe par rieure du noyau ambigu que naissent les fibres
la partie latérale du sillon bulbopontique et se ter- motrices. Ce noyau est commun aux nerfs IX, X
mine dans les noyaux cochléaires. et XI. Les fibres parasympathiques parotidiennes
À partir de là, la voie auditive croise la ligne naissent dans le noyau salivaire inférieur en regard
médiane et remonte dans le lemnisque latéral de la partie supérieure de la moelle allongée. Les
jusqu’au colliculus caudal (inférieur). Il atteint le fibres gustatives se projettent sur le noyau solitaire,
corps géniculé médial, puis le cortex auditif. et les fibres sensitives au noyau spinal du V.
Le ganglion d’origine du nerf vestibulaire est le
ganglion vestibulaire situé au fond du méat acous- Trajet
tique interne. Les fibres nerveuses vestibulaires Cinq ou six filets émergent du sillon bulboponti-
passent par les espaces perforés du méat acous- que en regard du sillon rétro-olivaire. Ils se réu-
tique interne et constituent les nerfs utriculaire nissent pour former le nerf glossopharyngien, qui
et sacculaire. Puis, le nerf vestibulaire pénètre le dans son trajet cisternal s’oriente en dehors et en
tronc cérébral en direction des noyaux vestibulai- avant, accompagné par le X et la portion bulbaire
res situés dans le plancher du IVe ventricule. du XI en direction du foramen jugulaire. Le IX
passe en avant du foramen, par la pars nervosa,
Atteintes du nerf vestibulocochléaire tandis que le X et le XI passent plus en arrière, par
Les vertiges et les troubles de la statique (latéro- la pars vascularis.
déviation) signalent une atteinte vestibulaire. C’est dans le foramen jugulaire que le IX présente
Ces troubles augmentent à la fermeture des ses ganglions supérieur et inférieur. Le ganglion
yeux. Les causes du syndrome vestibulaire sont supérieur (ganglion d’Ehrenritter) est petit et

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302 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

contient les corps cellulaires des neurones somato- tMFOFSGQÏUSFVYQSPGPOE


sensitifs. Le ganglion inférieur (ganglion d’An- tEFT SBNFBVY QPVS MFT CBSPSÏDFQUFVST EV TJOVT
dersh ou pétreux) contient les corps cellulaires des carotidien ;
neurones viscéromoteurs et sensoriels du nerf. Ces tEFTSBNFBVYQIBSZOHJFOT
ganglions sont semblables à des ganglions spinaux. tEFT SBNFBVY QPVS MFT NVTDMFT TUZMPQIBSZOHJFO
En dessous du foramen jugulaire, le IX passe dans et styloglosse ;
l’espace carotidien en dedans du processus styloïde, tEFTSBNFBVYUPOTJMMBJSFT
en avant de la carotide interne et de la veine jugu-
laire, et ensuite dans l’espace sublingual postérieur.
Des divergences existent dans la description des nerfs
Branches collatérales pétreux. Les auteurs anglo-saxons ne décrivent qu’un
seul nerf pétreux profond qui forme avec le nerf grand
Le rameau anastomotique avec le nerf facial forme
pétreux le nerf du canal ptérygoïdien (nerf vidien) et qui se
la hanse de Haller. destine au ganglion ptérygopalatin [39] (figure 30.31).
Du ganglion inférieur naît le nerf tympanique (nerf
de Jacobson). Il s’engage dans le canalicule tympa-
nique inférieur de l’oreille moyenne, pénètre dans Branches terminales
la cavité tympanique, traverse la paroi interne de la
Au niveau de la base de la langue, le nerf glos-
caisse du tympan et forme le plexus tympanique avec
sopharyngien se termine en de multiples rameaux
des fibres sympathiques issues du plexus carotidien
terminaux qui s’achèvent dans la muqueuse de la
(Voir Chapitre 7, fig 7.17). Il véhicule des informa-
langue autour du V lingual.
tions sensorielles de l’oreille moyenne et présente
aussi une composante parasympathique destinée à
Atteintes du nerf glossopharyngien
la parotide. Il donne :
tEFTSBNFBVYQPVSMBNVRVFVTFEFTGFOÐUSFTEV Parmi les signes démontrant une atteinte du nerf
vestibule, de la cochlée et de la trompe auditive ; glossopharyngien, la paralysie des constricteurs
tMF OFSG DBSPUJDPUZNQBOJRVF RVJ TBOBTUPNPTF du pharynx donne des troubles de la déglutition
avec le plexus carotidien ; avec dysphagie non douloureuse, notamment des

Plexus carotidien interne Nerf du canal ptérygoïdien


Glande lacrymale
Nerf lacrymal
Nerf grand pétreux Fissure orbitaire inférieure
Nerf zygomatique Ganglion géniculé Fosse ptérygopalatine

Nerf pétreux profond

V1 Nerf
carotidien
V2 interne
V3
Artère
carotide
interne Ganglion
Tronc sympathique sympathique
cervical supérieur
Cartilage remplissant
le foramen lacerum
Nerfs préganglionnaires Nerfs Nerfs
sympathiques de T1 parasympathiques sympathiques
préganglionnaires postganglionnaires
Nerf du canal ptérygoïdien
b
Nerf parasympathique dans
a le rameau du nerf zygomaticotemporal

Fig. 20.31. Le ganglion ptérygopalatin.


a. Vue d’ensemble, b. Rapports avec le ganglion ptérygopalatin.
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.

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Chapitre 20. Neurologie 303

solides. Ces troubles de déglutition sont fréquents Noyaux


et sont responsables de quinte de toux. Lorsque
Plusieurs noyaux situés à la partie basse du bulbe
l’atteinte est bilatérale, l’importance des troubles
constituent l’origine réelle du nerf vague. Ce
augmente avec le cas échéant le reflux de liquide
sont le noyau ambigu, le noyau dorsal du vague,
par le nez. Une disparition du timbre de la voix
le noyau du faisceau solitaire, le noyau rond et le
peut s’observer.
noyau sensitif dorsal.
Au repos, le palais mou est abaissé du côté de la
paralysie. À l’effort, par exemple dans la pronon-
ciation des voyelles, la paroi postérieure du pha- Trajet
rynx se déplace vers le côté sain comme un rideau Plusieurs fascicules (6 à 8) naissent de la face laté-
qui se ferme, en raison de la paralysie du muscle rale de la moelle allongée, au niveau du sillon
constricteur supérieur du pharynx : c’est le signe controlatéral postérieur. Ils s’assemblent pour
du rideau. former le nerf vague. Sur environ 20 mm de lon-
Quelquefois, le réflexe nauséeux est aboli du côté gueur, le X suit un parcours cisternal qui escorte
paralysé et une hypoesthésie gustative du tiers celui du IX et qui s’étend jusqu’au foramen jugu-
postérieur de la langue peut être associée. laire qu’il traverse en son milieu.
Dans le foramen jugulaire, le nerf vague présente
son ganglion supérieur (ganglion jugulaire). Le
Nerf vague (X) ganglion inférieur (ganglion plexiforme), plus
Le nerf vague (pneumogastrique) est un nerf volumineux (1 à 2 cm de long) est situé juste
mixte : moteur, sensitif et surtout végétatif. Son au-dessous du foramen. C’est au niveau de ces
territoire très étendu couvre les régions cervi- deux ganglions que prennent naissance les fibres
cale, thoracique et abdominale. Il distribue des sensitives du X. Ces ganglions, comme tous les
fibres motrices au palais mou, à une partie des ganglions sensitifs des autres nerfs crâniens, sont
muscles de la déglutition, et au larynx. Il véhi- comparables aux ganglions spinaux. Ils forment un
cule des informations sensitives en provenance prolongement unique qui donne deux branches :
du pharynx, du larynx, de l’épiglotte, du méat l’une se projette dans le névraxe, sur le ganglion
acoustique externe, des viscères thoraciques solitaire, et l’autre se distribue sur le territoire sen-
et des viscères abdominaux. Il participe égale- sitif du X.
ment à l’innervation parasympathique des glan- Après son passage par le foramen jugulaire, son
des digestives et endocriniennes notamment la trajet exocrânien est vertical, comme s’il était
thyroïde, le pancréas, les glandes surrénales, et « suspendu » au foramen jugulaire. Il descend dans
aussi de tous les organes thoracoabdominaux l’espace rétrostylien et chemine dans la gaine caro-
jusqu’aux deux tiers droit du côlon transverse. tidienne. Il présente un rapport étroit avec la paroi
En outre, il innerve le sinus carotidien par le postérolatérale de la carotide interne. Après son
nerf de Hering et est hypotenseur et cardio- passage dans la région latérotrachéale, au contact
modérateur. de la glande thyroïde, il présente un parcours
quelque peu différent selon le côté. Du côté gau-
che, il se dirige vers le bord antérieur de la crosse
C’est Sherrington, qui le premier utilise le terme « inter- de l’aorte, puis il descend en arrière de la bronche
ocepteur » pour décrire la perception des stimuli d’origine principale gauche, puis en avant de l’œsophage
interne. Dans cette fonction d’intéroception, le X joue un pour donner le plexus œsophagien antérieur.
rôle essentiel car près de 80 % de ses fibres sont sensi- À droite, le nerf vague pénètre dans le thorax en
tives. Depuis, les théories basées sur ce concept se sont avant de l’artère subclavière, puis en arrière de la
développées et intègrent les données de la neurologie bronche principale droite et il descend en arrière
pour expliquer les sensations viscérales et leurs relations
de l’œsophage, pour former le plexus œsophagien
psychosomatiques [43].
postérieur.

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304 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Après la traversée du hiatus œsophagien, le X donne et remonte dans la gouttière trachéo-œsopha-


divers rameaux gastriques, hépatiques, cœliaques, gienne droite ;
rénaux. tMFnerf récurrent gauche chemine sous la crosse
de l’aorte et remonte dans la gouttière tra-
Branches cervicales chéo-œsophagienne gauche. Dans leur portion
Le nerf vague donne plusieurs branches. Ce sont ascendante, les nerfs récurrents sont contenus
un rameau méningé, un rameau anastomotique de dans la gaine viscérale. Ils innervent tous les
la fosse jugulaire, des rameaux pharyngiens, des muscles intrinsèques du larynx sauf le muscle
rameaux cardiaques et le nerf laryngé supérieur. cricothyroïdien ;
t-F rameau méningé se forme dans le foramen tMFTrameaux cardiaques inférieurs pour le plexus
jugulaire à partir du ganglion jugulaire ; il cardiaque postérieur ;
innerve la dure-mère voisine. tMFTrameaux trachéens et œsophagiens ;
t-Frameau anastomotique de la fosse jugulaire tMFTrameaux œsophagiens pour le muscle constric-
avec le nerf facial : il part du ganglion jugulaire teur inférieur du pharynx.
et pénètre dans l’ostium introitus en direction
du canal facial. Branches abdominales
t-FTrameaux pharyngiens qui se forment à partir Après la traversée du hiatus œsophagien du
du ganglion inférieur et qui vers le pharynx par- diaphragme, les deux vagues ont un trajet abdo-
ticipent à la constitution du plexus pharyngien. minal, où ils se distribuent différemment à droite
Ils innervent le muscle constricteur supérieur du et à gauche. Le nerf droit donne des rameaux gas-
pharynx, les muscles du palais mou, à l’excep- triques pour la face postérieure de l’estomac, une
tion du muscle tenseur du voile. branche pour le ganglion semilunaire, des bran-
t-FTrameaux cardiaques pour le plexus cardia- ches pour les plexus solaire, mésentériques supé-
que antérieur. rieur et inférieur. Toutefois, le nerf vague n’a pas
t-Fnerf laryngé supérieur qui naît du ganglion d’action au-delà du côlon droit [44].
inférieur juste au-dessus de l’os hyoïde et se À la hauteur du cardia, le nerf vague gauche donne
dirige en bas, en dedans et en avant. Il donne les quelques rameaux destinés au plexus hépatique.
branches supérieure et inférieure : Les distributions gastriques des deux nerfs vagues
– la branche supérieure du nerf laryngé supé- semblent indépendantes.
rieur donne sa sensibilité à l’épiglotte et à la
Durant son parcours, le nerf vague s’anasto-
base de langue ;
mose avec son homologue, avec les VII, IX, XI,
– la branche inférieure du nerf laryngé supé-
XII, et avec des fibres en provenance du système
rieur se distribue aux muscles cricothyroïde,
sympathique.
cricopharyngien et constricteurs du pharynx.

Branches thoraciques Atteintes du nerf vague


Ce sont essentiellement les branches des nerfs Dans les atteintes unilatérales, l’atteinte sensi-
laryngés récurrents droit et gauche (figure 30.32). tive du palais affecte la déglutition et modifie le
En dessous de ces deux branches, des rameaux réflexe de toux produisant des fausses routes et
bronchiques, cardiaques et œsophagiens naissent une tendance à refluer par le nez. En outre, la voix
du nerf vague ou des rameaux associés. est nasonnée. La luette est déviée du côté sain et
Au cours de leur parcours, les nerfs laryngés récur- l’hémi-voile paralysé semble surélevé et élargi.
rents droit et gauche distribuent de nombreux Dans les atteintes bilatérales, les troubles sont plus
rameaux collatéraux : des rameaux cardiaques sévères avec risque majeur de fausses routes. La
inférieurs, des rameaux trachéens ; des rameaux paralysie laryngée produit dysphonie et ou apho-
œsophagiens et des rameaux pharyngiens : nie. Plusieurs signes végétatifs s’associent : pouls
tMF nerf laryngé récurrent droit naît plus haut rapide et instable particulièrement au changement
que le gauche ; il passe sous l’artère subclavière de position, possible bradycardie, hypotension,

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Chapitre 20. Neurologie 305

Ganglion inférieur du nerf vague


Nerf laryngé supérieur

Nerf laryngé interne


Nerf vague droit
Membrane thyrohyoïdienne Nerf laryngé externe

Nerf vague gauche

Position des replis vocaux

Muscle cricothyroïdien Ligament cricothyroïdien

Nerf laryngé récurrent droit Nerf laryngé récurrent gauche

Trachée

Artère subclavière droite


Artère subclavière gauche

Manubrium
Ligament artériel

Arc aortique

Artère pulmonaire gauche

Artère pulmonaire droite


Tronc pulmonaire

Œsophage

Fig. 20.32. Le nerf laryngé récurrent.


D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.

spasmes bronchiques avec dyspnée, irritation gas- une ou des dysfonction(s) somatique(s) pour expli-
trique et œsophagienne associées à des nausées, des quer les troubles fonctionnels du nerf vague. Le cas
vomissements et des troubles du transit intestinal. échéant on procède aux normalisations.
Au niveau du foramen jugulaire, le nerf vague peut Les dysfonctions somatiques de la base crânienne
être atteint par des lésions nerveuses, osseuses ou sont très fréquentes en particulier au niveau de
méningée (neurinomes, méningiomes basicrâniens). la suture occipitomastoïdienne et du foramen
S’il n’existe aucune lésion, il convient de rechercher jugulaire.

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306 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Nerf accessoire (XI) 4 cm au-dessous du processus mastoïde. La branche


médiale s’anastomose avec des filets de la deuxième
Essentiellement moteur, le nerf accessoire (spi- anse cervicale ou du troisième nerf cervical. La
nal) se termine en partie dans le nerf vague où ses branche latérale fournit l’innervation motrice au
fibres motrices et végétatives innervent le palais muscle sterno-cléido-mastoïdien, alors que la bran-
mou, le pharynx et le larynx. Il innerve les muscles che médiale lui donne des rameaux sensitifs.
sterno-cléido-mastoïdien et trapèze. Il innerve
les muscles sterno-cléido-mastoïdien et trapèze. Atteintes du nerf accessoire
L’atteinte du nerf accessoire se manifeste par une
Noyaux paralysie unilatérale du sterno-cléido-mastoïdien,
La racine bulbaire du nerf accessoire naît à la par- bien compensée au début par les autres muscles
tie inférieure du noyau ambigu et dans le noyau rotateurs de la tête, en particulier le splénius. Elle
dorsal du vague. s’accompagne d’un effacement du relief muscu-
laire du cou et par une dégradation de la rotation
cervicale du côté sain. Avec la paralysie du trapèze,
Trajet
l’épaule est abaissée, et parfois une concavité se des-
En fait, le nerf accessoire (spinal) est constitué de sine sur le bord supérieur du trapèze. Le bord spinal
deux racines, l’une médullaire et l’autre bulbaire. de la scapula est dévié latéralement et le patient est
t-BSBDJOFNÏEVMMBJSFQSFOEOBJTTBODFEF$Ë$  dans l’impossibilité de lever l’épaule. L’atteinte iso-
quitte la moelle spinale et remonte à travers lée du nerf accessoire résulte parfois d’une biopsie
le foramen magnum. Elle est à la fois motrice, chirurgicale de la chaîne ganglionnaire cervicale.
sensitive et végétative. Les fibres motrices nais- Dans l’atteinte de la branche bulbaire, les signes
sent donc au niveau de la corne antérieure de la cliniques sont identiques à ceux de l’atteinte du
moelle, les fibres sensitives au niveau des gan- nerf vague dans son contingent vago-spinal avec
glions spinaux et les fibres végétatives de la par- atteinte vélopalatine et laryngée.
tie intermédiolatérale de la moelle.
Chez l’enfant, le torticolis et la plagiocéphalie non
t-B SBDJOF CVMCBJSF QSFOE OBJTTBODF Ë MB QBSUJF
synéstotique démontrent une dysfonction du nerf
inférieure du noyau ambigu et dans le noyau
accessoire qu’il faut rechercher et normaliser [45].
dorsal du vague. Cette racine présente une
Fréquemment, une dysfonction du XI au niveau
origine commune avec certaines fibres du X.
du foramen jugulaire est en cause. Pour autant,
Parfois nommée nerf vago-spinal, elle est consi-
toute la base crânienne doit être normalisée.
dérée comme une partie aberrante du nerf
vague, et responsable sur le plan sémiologique
de l’atteinte vélopalatine et laryngée [44]. Nerf hypoglosse (XII)
Plusieurs filets nerveux apparaissent du cordon
latéral de la moelle spinale, entre C6 et la moelle C’est le nerf responsable de l’innervation motrice
allongée. Du sillon collatéral postérieur du bulbe, de la langue. Le nerf hypoglosse est exclusivement
au-dessous des racines du X, apparaissent quelques moteur.
filets pour la racine bulbaire. Cette dernière monte
Noyaux
dans le canal vertébral et rentre dans le crâne par le
foramen magnum. Une colonne grise qui s’étend sur presque toute la
Les racines se rejoignent près du foramen jugulaire hauteur du bulbe, en dedans du noyau dorsal du
pour former le XI. Le nerf accessoire traverse le fora- X, donne naissance aux fibres du nerf hypoglosse.
men jugulaire et se divise en ses deux branches.
Trajet
La branche latérale se distribue au muscle sterno-
cléidomastoïdien et au trapèze. Le nerf aborde le Environ une dizaine de filets sortent de la moelle
sternocléidomastoïdien par sa face profonde, environ allongée par le sillon préolivaire. Cette zone

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Chapitre 20. Neurologie 307

d’émergence est en avant de celle des nerfs IX, X intraoccipitale antérieure entre le basiocciput et
et XI située au niveau du sillon postolivaire. Dans l’exocciput. Cette synchondrose ne s’ossifie com-
son trajet cisternal, le nerf s’oriente en dehors, en plètement que vers 7–9 ans. Lors d’un accou-
avant et un peu vers le bas, pour rejoindre le canal chement difficile, la synchondrose peut subir des
hypoglosse. forces compressives qui affectent le nerf hypo-
Le nerf hypoglosse traverse le canal de l’hypoglosse glosse et donc la fonction motrice de la langue,
(canal condylien antérieur), chemine en dehors de avec par exemple difficultés de succion.
l’artère carotide interne et du nerf vague et forme Dans tous les cas, les dysfonctions de la région
une courbe à concavité supérieure : l’arc du nerf craniocervicale doivent être normalisées, avec une
hypoglosse. Il atteint la racine de la langue au- attention particulière aux rapports des structures
dessus de l’os hyoïde. de la base crânienne.
Il contribue à l’innervation motrice de tous les
muscles intrinsèques et extrinsèques de la langue à Références
l’exception du palatoglosse qui est innervé par le [1] Sutherland WG. Contributions of thought.
nerf vague (X). Les muscles styloglosse et pharyn- Fort Worth, TX : Sutherland Cranial Teaching
goglosse reçoivent aussi des branches collatérales Foundation, Inc.; 1998. p. 119.
du glossopharyngien (IX) et du vague (X). [2] Sutherland WG. Teachings in the science of
Osteopathy. Fort Worth, TX : Sutherland Cranial
Le nerf hypoglosse est le nerf moteur de la langue Teaching Foundation, Inc.; 1991. p. 172.
et de fait, il joue un rôle considérable dans la suc- <> 8BVHI" &E(SBOU"3PTTBOE8JMTPOo"OBUPNJF
cion, la déglutition et la mastication. C’est aussi et physiologie normales et pathologiques. Paris :
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<> 8BHOFS%3%JTPSEFSTPGUIFDJSDBEJBOTMFFQXBLF
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Atteintes du nerf hypoglosse <> ,BSBUTPSFPT*/ 4JMWFS35IF/FVSPFOEPDSJOPMPHZ
of the Suprachiasmatic Nucleus as a Conductor of
Dans la paralysie unilatérale, on note une hémi- Body Time in Mammals. Endocrinology 2007 ;
langue ipsilatérale déviée. En fait, le raphé médian 148 : 5640–7.
s’oriente différemment selon que la langue est au [6] Falcón J. Cellular circadian clocks in the pineal. Prog
repos ou projetée en avant. Neurobiol 1999 ; 58 : 121–62.
[7] Chiquet C, Dkhissi-Benyahya O, Cooper HM,
En position de repos, la langue repose sur le plan- Claustrat B, Denis P. Œil et rythmes circadiens.
cher de la bouche et la déviation se fait vers le côté J Fr Ophtalmol 2001; 24 : 659–71.
sain. Pendant la protraction, une déviation de la [8] Magoun HI. Osteopathy in the cranial field.
langue se fait vers le côté paralysé. Très rapide- Kirksville, MO : The Journal Printing Company ;
ment, l’hémilangue atteinte s’atrophie et de nom- 1951. p. 82.
[9] Sergueef N. Le B.A.BA du crânien. Paris : Spek ;
breux fascicules se développent. 1986.
Dans la paralysie bilatérale, la gêne est très impor- [10] Nelson KE, Sergueef N, Glonek T. The effect of an
tante. Aucune motilité n’est possible, et les fonc- BMUFSOBUJWF NFEJDBM QSPDFEVSF VQPO MPXGSFRVFODZ
PTDJMMBUJPOT JO DVUBOFPVT CMPPE GMPX WFMPDJUZ
tions orofaciales telles la mastication, la déglutition
J Manipulative Physiol Ther 2006 ; 29 : 626–36
et la phonation sont gravement troublées. [11] Standring S, Ed. Gray’s Anatomy : The anatomi-
Typiquement, les causes sont similaires à celles qui cal basis of clinical practice. 39th ed. Edinburgh :
sont responsables des lésions des nerfs vague et Churchill Livingstone ; 2004.
[12] Magoun Sr. HI. Entrapment neuropathy of the
accessoire. Elles sont souvent dégénératives avec central nervous system. II. Cranial nerves I-IV,
atteinte bulbaire. VI-VIII, XII. J Am Osteopath Assoc 1968 ; 67 :
En dehors des lésions structurelles du nerf ou 779–87.
<> $POUJ .  1SFWFEFMMP %.  .BEIPL 3  'BVSF " 
des structures voisines, qui nécessitent un traite-
3JDDJ 6.  4DIXBS[ "  FU BM 5IF BOUFSPNFEJBM
ment médical voire chirurgical, il peut exister des triangle : the risk for cranial nerves ischemia at the
dysfonctions somatiques. Chez le nouveau-né, DBWFSOPVT TJOVT MBUFSBM XBMM "OBUPNJD DBEBWFSJD
le nerf hypoglosse passe par la synchondrose study. Clin Neurol Neurosurg 2008 ; 110 : 682–6.

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308 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

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Chapitre 21
Circulation

“The rule of artery and vein is universal in all de ces régions avant de procéder à des normalisa-
living beings, and the Osteopath must know that, tions de la fonction circulatoire crânienne.
and abide by its rulings, or he will not succeed as a Dans ce chapitre, nous étudierons successivement :
healer.” [1] (« La règle de l’artère et de la veine est tMBDJSDVMBUJPOBSUÏSJFMMF
universelle chez tous les êtres vivants, et l’ostéopa- tMBDJSDVMBUJPOWFJOFVTF
the doit le savoir, et en respecter les consignes, ou tMBDJSDVMBUJPOMZNQIBUJRVF
il ne réussira pas en tant que guérisseur. »)
Chez l’embryon, le système vasculaire est le pre-
mier à se développer. En effet, très rapidement les Circulation artérielle
mécanismes de diffusion passive ne suffisent pas à
approvisionner les cellules en oxygène et en nutri-
Les voies d’apport de la vascularisation céphalique
ments. Une hiérarchie dans les réseaux vasculaires
proviennent de deux systèmes :
se développe alors, et chaque fois les facteurs de
tVOTZTUÒNFBOUÏSJFVSPVDBSPUJEJFOBWFDMBSUÒSF
croissance vasculaire guident le développement
carotide commune et ses deux branches, les
d’autres systèmes.
BSUÒSFTDBSPUJEFTFYUFSOFFUJOUFSOF
Ainsi, au niveau céphalique, des interactions tVO TZTUÒNF QPTUÏSJFVS PV WFSUÏCSPTVCDMBWJFS 
constantes entre réseau vasculaire cérébral et avec le tronc basilaire formé par la réunion des
cellules progénitrices neurales permettent le deux artères vertébrales.
développement du système nerveux central [2].
De manière similaire, des voies de signalisation
communes entre le réseau vasculaire et les autres Artère carotide commune
systèmes s’organisent qui assurent prolifération
cellulaire et morphogenèse. L’artère carotide commune (ACC) gauche et
On retiendra donc que les vaisseaux sont profon- l’ACC droite ont une origine différente. L’ACC
dément associés à leur environnement, en particu- gauche naît de la convexité de l’arc aortique.
lier aux formations conjonctives qui les entourent, L’ACC droite naît à la base du cou et constitue la
et de fait toute normalisation vasculaire doit être branche terminale du tronc artériel brachiocépha-
intégrée dans une approche globale du patient, qui lique (figure 21.1).
prend en compte les différentes structures autant
Trajet
que leurs rapports. Classiquement, dans l’approche
de la fonction circulatoire en ostéopathie crânienne, L’ACC gauche est d’abord oblique vers le haut et
les méninges et leur relation aux sinus veineux fasci- le dehors. Puis, à hauteur de l’articulation sterno-
nent. Pour autant, n’oubliez pas que les voies d’ap- claviculaire, elle change de direction pour suivre
port et de drainage de la vascularisation céphalique une ligne qui relie cette articulation à un point
sont soumises à l’influence des structures thoraci- situé en arrière du col mandibulaire. Son trajet
ques supérieures, craniocervicales et à celles des fas- cervical est alors vertical et ascendant.
cias du viscérocrâne. Il convient donc de considérer L’ACC droite chemine dans la région cervicale
attentivement et de normaliser toute dysfonction dès sa naissance. Tout d’abord oblique vers le haut
Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
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310 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Œsophage
Artère carotide commune

1re vertèbre thoracique (TI)

Trachée
Ouverture thoracique
supérieure

1re côte Veine jugulaire interne gauche

Apex du poumon
droit

Artère et veine
subclavières Manubrium
sternal

2e côte

Fig. 21.1. Artères carotides communes.


D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.

et le dehors, elle se verticalise ensuite pour suivre


un trajet similaire à celui de l’ACC gauche. L’incision opératoire pour la chirurgie de l’artère carotide
suit le tracé du bord antérieur du muscle sterno-cléido-
mastoïdien. Les ACP ont un calibre moyen d’environ 9 mm.
Rapports Lors de l’abord chirurgical du trépied carotidien, on
De chaque côté, les deux carotides communes sont utilise l’extension de la tête associée à une rotation
placées : controlatérale pour découvrir la bifurcation carotidienne,
tFOBSSJÒSFEVGBTDJBQSÏUSBDIÏBMEVfascia cervi- et dégager le muscle sterno-cléido-mastoïdien [3].
cal, du muscle sterno-cléido-mastoïdien, et du
WFOUSFTVQÏSJFVSEVNVTDMFPNPIZPÕEJFO
tFOBWBOUEVGBTDJBFUEFTNVTDMFTQSÏWFSUÏCSBVY  Terminaison
de la chaîne sympathique et de l’artère thyroï- Le plan horizontal qui relie le bord supérieur du
EJFOOFJOGÏSJFVSF cartilage thyroïde au bord inférieur de la quatrième
tFOEFIPSTEFMBUSBDIÏF EVMBSZOY EFM”TPQIBHF vertèbre cervicale (C4) signale la terminaison des
FUEVQIBSZOY deux ACC. Ce niveau de la bifurcation caroti-
tFOEFEBOTEVOFSGWBHVFFUEFMBWFJOFKVHVMBJSF dienne peut parfois varier. Elles forment alors
interne. leurs deux branches terminales (figure 21.2) :
Une gaine conjonctive commune, la gaine caroti- tMBSUÒSFDBSPUJEFFYUFSOF "$& RVJWBTDVMBSJTFMB
dienne, entoure le pédicule vasculonerveux jugulo- GBDF MFDPV MBCPÔUFDSÉOJFOOFFUMBEVSFNÒSF
carotidien, qui comprend la veine jugulaire interne tMBSUÒSF DBSPUJEF JOUFSOF "$*  RVJ USBWFSTF MF
en dehors, l’ACC en dedans et le nerf vague (X) en cou sans collatérales, pour assurer la vascularisa-
arrière de ces deux vaisseaux. Au cours de son trajet tion de l’encéphale.
caudal, la veine jugulaire interne change d’orientation De chaque côté, la portion terminale de l’ACC pré-
et se retrouve antérieure à l’ACC à la base du cou. sente une dilatation fusiforme, le sinus carotidien

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Chapitre 21. Circulation 311

Artère carotide externe

Artère carotide interne

Pharynx

Niveau CIII CIV

Cartilage thyroïde

Cartilage cricoïde

Niveau CV CVI
Trachée
Artère carotide commune
Œsophage

Fig. 21.2. Bifurcation carotidienne.


D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.

qui déborde sur les branches terminales, le plus


souvent sur l’ACI. À ce niveau, la paroi vasculaire sur les modifications du taux sanguin de dioxyde de car-
bone (Co2), d’oxygène (O2), et sur l’acidité du sang ; elles
est plus élastique et très riche en terminaisons ner-
sont impliquées dans le contrôle respiratoire.
veuses venant du nerf glossopharyngien (IX), du
Les terminaisons nerveuses du glomus carotidien et celles
nerf vague (X), et du système sympathique. contenues dans plusieurs glomus aortiques sont stimu-
lées par l’élévation de la concentration sanguine en Co2,
Des barorécepteurs situés dans les parois des sinus la diminution du taux d’O2, la baisse du pH sanguin qui
carotidiens participent à la régulation tensionnelle. indiquent toutes une baisse de la perfusion tissulaire. Cette
L’augmentation de la pression artérielle stimule les information est véhiculée vers le centre cardiovasculaire par
barorécepteurs par étirement. Les influx vers le cen- l’intermédiaire des nerfs de Hering puis des nerfs glosso-
tre cardiovasculaire sont alors augmentés avec, en pharyngiens (IX) et par les nerfs vagues (X). En réponse, le
réponse, une augmentation de l’activité nerveuse para- centre cardiovasculaire augmente la stimulation sympathi-
sympathique vers le cœur, ce qui le ralentit. De manière que au cœur et aux vaisseaux sanguins. La pression arté-
concomitante, une vasodilatation se produit du fait de rielle augmente, ce qui améliore la perfusion tissulaire [4].
l’inhibition de la stimulation sympathique des vaisseaux
sanguins. Une chute de la pression artérielle s’ensuit.
L’inverse s’observe en cas de baisse de la pression dans Le système artériel est le site de la modula-
l’arc aortique et les sinus carotidiens. tion active de la pression artérielle, et cela se
Peut-être, cela explique pourquoi certains patients anxieux produit en grande partie par le réflexe issu des
ou dans un état de dysautonomie avec dominante sym- barorécepteurs. Qui plus est, l’oscillation de
pathicotonique massent instinctivement et doucement, la Traube-Hering, une fluctuation présente dans
région de leurs sinus carotidiens, afin d’obtenir une aug- la vélocité sanguine et la tension artérielle, est
mentation de l’activité nerveuse parasympathique. une manifestation directe de l’activité réflexe
des barorécepteurs [5, 6]. Nous avons montré
que les impulsions rythmiques crâniennes du
De chaque côté, le corpuscule carotidien ou glomus mécanisme respiratoire primaire sont palpables
carotidien est placé en arrière de la bifurcation de l’ar- en concomitance avec les variations de basse
tère carotide commune et de l’origine de l’artère carotide fréquence de l’oscillation de Traube Hering
externe. Le ligament de Mayer le relie à ces deux artères. Il Mayer [7]. Ce qui témoigne de l’interdépen-
mesure de 5–7 mm de hauteur sur 2,5–4 mm de largeur. dance entre le mécanisme respiratoire primaire
Les chémorécepteurs du glomus carotidien renseignent et le système nerveux autonome [8].

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312 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Artère carotide externe Terminaison


L’ACE se bifurque en artère temporale superfi-
L’ACE constitue la branche antéro-interne de cielle et maxillaire en regard du bord postérieur
l’ACC. Elle se termine en artère maxillaire et artère du col du condyle mandibulaire. Plus rarement,
temporale superficielle sous le col du condyle de la la bifurcation est décrite sous la glande parotide,
mandibule (figure 21.3). derrière la branche montante de la mandibule, au-
Trajet dessus de l’angle de la mâchoire.
Tout d’abord antéromédiale à l’ACI, elle monte Branches collatérales de
verticalement en haut et en dehors vers l’angle l’artère carotide externe
de la mandibule. Puis elle croise les muscles du
bouquet de Riolan, rejoint la parotide qu’elle tra- L’ACE donne naissance à de nombreuses bran-
verse et se divise en deux branches terminales. Ce ches collatérales dont le nombre varie de quatre à
sont l’artère temporale superficielle qui continue douze [9] (figure 21.3).
la même direction, et l’artère maxillaire oblique Généralement, on décrit six artères principales qui
à angle droit. sont de bas en haut :
Le trajet de l’ACE est divisé en deux parties : tMBSUÒSFUIZSPÕEJFOOFTVQÏSJFVSF
tDFSWJDBMF FOUSFMPSJHJOFEFM"$&FUMFWFOUSF tMBSUÒSFMJOHVBMF
QPTUÏSJFVSEVNVTDMFEJHBTUSJRVFFMMFFTUTVQFS- tMBSUÒSFGBDJBMF
GJDJFMMFFUGBDJMFNFOUBDDFTTJCMF tMBSUÒSFQIBSZOHJFOOFBTDFOEBOUF
tDÏQIBMJRVF PáFMMFDIFNJOFTPVTMFWFOUSFQPT- tMBSUÒSFPDDJQJUBMF
térieur du muscle digastrique et le muscle stylo- tMBSUÒSFBVSJDVMBJSFQPTUÏSJFVSF
IZPÕEJFOQVJTFMMFUSBWFSTFMFEJBQISBHNFTUZMJFO Parmi les branches inconstantes ou accessoires,
FU SFKPJOU MFTQBDF TVCQBSPUJEJFO BOUÏSJFVS Pá citons les artères palatine ascendante, laryngée
elle est profonde et difficilement accessible. supérieure et artères musculaires pour les muscles
sterno-cléido-mastoïdien, stylohyoïdien, masséter
Rapports et le ventre postérieur du digastrique.
À son origine, l’ACE est accolée médialement à la
membrane thyrohyoïdienne et au muscle constric- Artère thyroïdienne supérieure
teur inférieur du pharynx. Elle naît près de la bifurcation de la carotide primi-
Dans sa partie cervicale, l’ACE qui chemine dans tive, à son niveau ou parfois un peu au-dessus. De
la gouttière carotidienne répond : là, elle se dirige transversalement en avant et légère-
tFOBWBOUFUFOEFIPST BVNVTDMFTUFSOPDMÏJEP NFOUFOCBTQVJTFMMFEÏDSJUVOFDPVSCFËDPODBWJUÏ
mastoïdien, au nerf hypoglosse (XI) et au tronc inférieure pour atteindre l’apex du lobe thyroïdien,
WFJOFVYUIZSPMJOHVPGBDJBM dans lequel elle se termine. Dans sa portion descen-
tFO BSSJÒSF Ë MBSUÒSF DBSPUJEF JOUFSOF  BV OFSG dante, elle est appliquée sur le pharynx, recouverte
WBHVF 9 FUËMBWFJOFKVHVMBJSFJOUFSOF par l’omohyoïdien et le sternothyroïdien.
tFOEFEBOTBVQIBSZOYFUBVOFSGHMPTTPQIBSZO-
Branches collatérales
gien (IX).
De la première portion de l’artère thyroïdienne
Dans sa partie céphalique, l’ACE est tout d’abord
supérieure naissent :
infraparotidienne puis subparotidienne. L’ACE
tMFSBNFBVTUFSOPDMÏJEPNBTUPÕEJFORVJQÏOÒUSF
chemine sous le ventre postérieur du muscle
EBOTMFNVTDMFPáJMTFUFSNJOF
EJHBTUSJRVF FU USBWFSTF MF EJBQISBHNF TUZMJFO Pá
tMF SBNFBV TVCIZPÕEJFO RVJ TF EJWJTF EBOT MFT
elle laisse le muscle stylohyoïdien en dedans, le
NVTDMFTRVJTJOTÒSFOUTVSMPTIZPÕEF
ligament stylohyoïdien, le muscle styloglosse et
tMBSUÒSF MBSZOHÏF TVQÏSJFVSF  RVJ TF EJWJTF EBOT MF
le ligament stylomaxillaire en dehors. Puis elle
larynx et se distribue aux muscles et à la muqueuse
TFOHBHFQSPGPOEÏNFOUEBOTMBQBSPUJEFPáFMMFTF
du larynx, de l’épiglotte et de la base de la langue.
divise en ses deux branches terminales.

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Chapitre 21. Circulation 313

Fig. 21.3. Vascularisation céphalique.


1. artère supraorbitaire ; 2. artère supratrochléaire ; 3. artère nasale dorsale ; 4. artère angulaire ; 5. artère temporale
antérieure ; 6. artère infraorbitaire ; 7. artère sphénopalatine ; 8. artère palatine descendante ; 9. artère alvéolaire
postérosupérieure ; 10. artère buccale ; 11. artère labiale coronaire supérieure ; 12. muscle buccinateur et canal
de Sténon ; 13. muscle constricteur supérieur du pharynx; 14. artère labiale coronaire inférieure ; 15. glande sub-
mandibulaire ; 16. artère mentale ; 17. artère faciale ; 18. artère submentale ; 19. artère suprahyoïdienne ; 20. artère
carotide externe ; 21. artère laryngée supérieure ; 22. artère thyroïdienne supérieure ; 23. artère cricoïdienne ;
24. artère carotide commune gauche ; 25. artère vertébrale ; 26. artère subclavière ; 27. muscle scalène antérieur ;
28. tronc thyrocervical ; 29. artère suprascapulaire ; 30. tronc costocervical ; 31. muscle scalène moyen ; 32. artère
cervicale transverse ; 33. artère thyroïdienne inférieure ; 34. artère cervicale ascendante ; 35. tronc sympathique ;
36. nerf cervical cardiaque supérieur ; 37. nerf phrénique ; 38. nerf vague (X) ; 39. artère carotide interne ; 40. artère
pharyngée ascendante ; 41. nerf hypoglosse (XII) ; 42. artère occipitale et branche sterno-cléido-mastoïdienne ;
43. artère linguale ; 44. artère faciale ; 45. nerf glossopharyngien (IX) ; 46. artère tonsillaire ; 47. artère palatine
ascendante ; 48. artère auriculaire postérieure ; 49. artère mylohyoïdienne ; 50. artère pharyngée ascendante ;
51. artère maxillaire ; 52. artère temporale superficielle ; 53. artère transverse de la face ; 54. artère alvéolaire
inférieure (et branche linguale) ; 55. artère méningée moyenne ; 56. artères temporales profondes.
D’après Ricbourg B, et al., Encycl Méd Chir, Stomatologie [3].

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314 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Branches terminales tMartère palatine ascendante qui se destine au


L’artère thyroïdienne se divise en trois branches palais mou, à la tonsille palatine (artères tonsil-
terminales, médiale, latérale et postérieure. Ces MBJSFT FUËMBUSPNQFBVEJUJWF
branches sont variables et présentent de nom- tMartère submentale qui se distribue à la glande
breux rameaux pour le corps thyroïde. submandibulaire, aux muscles mylohyoïdien et
digastrique, et aux parties molles du menton
Artère linguale QFBV QFBVDJFS MÒWSF 
L’artère linguale naît de la carotide externe au tMB branche ptérygoïdienne pour le muscle pté-
niveau de la grande corne de l’os hyoïde, habituel- SZHPÕEJFONÏEJBM
lement 1,5 à 2 cm au-dessus de l’origine de l’ACE. tMBbranche massétérique pour le muscle masséter ;
Elle passe sous le ventre postérieur du digastrique, tMFTartères labialesJOGÏSJFVSFFUTVQÏSJFVSFFMMFT
appliquée contre les muscles constricteur moyen s’anastomosent sur la ligne médiane, avec les
du pharynx et génioglosse. Elle est recouverte par labiales homologues pour former un cercle arté-
l’hyoglosse, la glande submandibulaire et la peau. SJFMBVUPVSEFMPSJGJDFCVDDBM
Son trajet décrit une courbe à concavité inférieure tMFT rameaux faciaux pour les muscles et tégu-
puis suit un trajet sinueux. ments de la région.
Branches collatérales Branches terminales
Elle donne un rameau suprahyoïdien et un rameau L’artère faciale se termine par l’artère angulaire
dorsal de la langue pour le pilier antérieur du voile qui monte sur les faces latérales du nez et s’anasto-
du palais, de l’épiglotte et de la base de la langue. mose avec la branche nasale de l’artère ophtalmi-
Branches terminales que. Puis elle forme avec son homologue l’arcade
dorsale du nez.
L’artère linguale se divise en deux branches ter-
minales : Artère pharyngienne ascendante
tMartère sublinguale, dont les branches se termi-
Plutôt filiforme, cette artère naît au même niveau
nent dans la glande sublinguale, le génioglosse
que l’artère linguale. Son trajet ascendant suit la
et la muqueuse gingivale de la face interne de
paroi latérale du pharynx.
MBNBOEJCVMF
tMartère profonde de la langue qui donne des Branches collatérales
rameaux destinés aux muscles et à la muqueuse
Ses ramifications sont :
de la langue.
tEFTCSBODIFTQIBSZOHJFOOFT
Artère faciale tEFTCSBODIFTQPVSMFTNVTDMFTQSÏWFSUÏCSBVYFU
L’artère faciale (maxillaire externe) naît de la face MFHBOHMJPODFSWJDBMTVQÏSJFVS
antérieure de la carotide externe, environ 5 millimè- tMBSUÒSF NÏOJOHÏF QPTUÏSJFVSF RVJ GPVSOJU EFT
tres au-dessus de l’origine de l’artère linguale. Son rameaux à la dure-mère après son passage dans
trajet est particulièrement sinueux (figure 21.4). le foramen jugulaire.
Elle se porte en avant et en haut, contre la paroi
Artère occipitale
du pharynx, contourne la glande submandibulaire
et le bord inférieur de la mandibule, puis apparaît L’artère occipitale naît de la face postérieure de
sur la face au devant du masséter. Elle se dirige la carotide externe, à hauteur de l’artère faciale
alors obliquement vers la commissure des lèvres, (figure 21.5). Elle se dirige obliquement en haut,
puis longe le sillon nasogénien et se termine dans en arrière et en dehors et suit le ventre postérieur du
l’angle médial des paupières. muscle digastrique, longe la face médiale du proces-
sus mastoïde et se dirige vers la face latérale du pro-
Branches collatérales cessus transverse de l’atlas. Puis elle se passe sous le
L’artère faciale donne plusieurs branches qui sont TQMÏOJVTPáFMMFTFSFDPVSCFQPVSTFWFSUJDBMJTFSEBOT
de bas en haut : TBEFSOJÒSFQPSUJPOPáFMMFSFEFWJFOUTVQFSGJDJFMMF

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Chapitre 21. Circulation 315

3
22
4 21

5 20
19
6
18
7 17
8 16
15
9
14
13
12
11
10
Fig. 21.4. Artère faciale.
1. artère temporale superficielle ; 2. muscle masséter ; 3. artère maxillaire ; 4. artère carotide externe ; 5. glande
parotide ; 6. artère submandibulaire ; 7. artère faciale ; 8. veine jugulaire interne ; 9. tronc veineux thyro-linguo-facial ;
10. os hyoïde ; 11. veine faciale ; 12. glande submandibulaire (sous-maxillaire) ; 13. artère submentale ; 14. artère
massétérine ; 15. muscle orbiculaire ; 16. plexus alvéolaire ; 17. muscle risorius ; 18. muscle grand zygomatique ;
19. muscle petit zygomatique ; 20. artère de l’aile du nez ; 21. artère faciale ; 22. veine faciale.
D’après Ricbourg B, et al., Encycl Méd Chir, Stomatologie [3].

Branches collatérales foramen pariétal et se distribue à la dure-mère


Elles sont nombreuses : sous-jacente. Là, ce rameau s’anastomose avec
tEFT SBNFBVY NVTDVMBJSFT QBSNJ MFTRVFMMFT MBS- les ramifications supérieures de la méningée
tère sternomastoïdienne supérieure qui se ter- moyenne.
NJOFEBOTMFNVTDMFTUFSOPDMÏJEPNBTUPÕEJFO
tMBSUÒSFTUZMPNBTUPÕEJFOOF Artère auriculaire postérieure
tVOF BSUÒSF NÏOJOHÏF QPTUÏSJFVSF  RVJ QÏOÒUSF L’artère auriculaire postérieure se détache de
dans le crâne par le foramen jugulaire ou par le la face postérieure de la carotide, parfois d’un
GPSBNFONBHOVN tronc commun avec l’artère l’occipitale. Elle se
tEFTSBNFBVYPDDJQJUBVYQPVSMBSÏHJPOPDDJQJUP- dirige obliquement en haut et un peu en arrière,
pariétale postérieure. entre la glande parotide qu’elle peut pénétrer
et le processus styloïde. Vers le bord antérieur
Branches terminales du processus mastoïde, elle se divise en ses
L’artère occipitale se termine en deux bran- branches terminales, les branches auriculaire et
ches terminales. La branche latérale s’anasto- mastoïdienne.
mose avec l’auriculaire postérieure. La branche
médiale plus longue se perd au sommet du Branches collatérales
crâne et distribue ses ramifications terminales Ce sont des rameaux parotidiens, des rameaux
au muscle occipital et au cuir chevelu. L’un de musculaires et mastoïdiens tégumentaires, et l’ar-
ses rameaux, le rameau pariétal, s’infiltre dans le tère stylomastoïdienne, qui naît dans l’épaisseur de

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316 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Fig. 21.5. Région bicarotidienne.


1. processus styloïde ; 2. nerf facial (VII, coupé) ; 3. processus mastoïde ; 4. muscle sterno-cléido-mastoïdien
(sectionné) ; 5. muscle digastrique (ventre postérieur sectionné) ; 6. artère occipitale ; 7. nerf glossopharyngien (XI) ;
8. racine antérieure ; 9. racine postérieure ; 10. anse cervicale ; 11. artère carotide interne ; 12. artère pharyngée
ascendante ; 13. nerf du sinus carotidien ; 14. veine jugulaire interne ; 15. nerf vague (X) ; 16. artère carotide
commune ; 17. artère thyroïdienne supérieure ; 18. artère laryngée supérieure ; 19. os hyoïde ; 20. nerf du thyrohyoïdien ;
21. muscle digastrique (ventre antérieur) ; 22. artère linguale ; 23. artère carotide externe ; 24. nerf hypoglosse (XI) ;
25. muscle mylohyoïdien ; 26. artère faciale ; 27. muscle hyoglosse ; 28. nerf glossopharyngien (IX) ; 29. artère
auriculaire postérieure ; 30. muscle digastrique (ventre postérieur) ; 31. artère carotide externe ; 32. artère maxillaire ;
33. artère transverse de la face ; 34. artère temporale superficielle.
D’après Ricbourg B, et al., Encycl Méd Chir, Stomatologie [3].

la glande parotide, pénètre le foramen stylomas- pour les téguments de la région mastoïdienne et le
toïdien et chemine dans le canal facial. Elle donne muscle occipital.
l’artère tympanique postérieure et vascularise les
Branches terminales de l’artère
canaux semicirculaires et le nerf facial.
carotide externe
Branches terminales Typiquement, au-dessous du col du condyle de la
Au-dessous du méat acoustique externe, l’artère mandibule, l’artère carotide externe se divise en
auriculaire postérieure se divise en deux bran- deux branches terminales :
ches terminales, une branche auriculaire pour le tMBSUÒSFUFNQPSBMFTVQFSGJDJFMMF
pavillon de l’oreille, et une branche mastoïdienne tMBSUÒSFNBYJMMBJSF

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Chapitre 21. Circulation 317

Artère temporale superficielle


L’artère temporale superficielle est la branche de
bifurcation latérale de l’artère carotide externe. Elle
naît dans la parotide et monte à travers la glande pour
passer entre le tragus et l’articulation temporoman-
dibulaire. Puis elle suit un trajet vertical et superficiel
QPVSBUUFJOESFMBSÏHJPOUFNQPSBMFPáFMMFTFEJWJTF
en ses deux branches terminales (figure 21.4).

Branches collatérales
Les branches collatérales sont nombreuses. Ce
sont :
tMFTCSBODIFTQBSPUJEJFOOFTFUNBTTÏUÏSJRVFT
tMFTCSBODIFTBSUJDVMBJSFTQPVSMBSUJDVMBUJPOUFN-
QPSPNBOEJCVMBJSF
tMBSUÒSF USBOTWFSTBMF EF MB GBDF QPVS MIÏNJGBDF
TVQÏSJFVSFIPNPMBUÏSBMF
tMBSUÒSF[ZHPNBUPPSCJUBJSFQPVSMFNVTDMFPSCJ-
DVMBJSFEFM”JM RVJTBOBTUPNPTFBWFDMBQBMQÏ-
CSBMFTVQÏSJFVSF
tMFT CSBODIFT BVSJDVMBJSFT QPVS MF QBWJMMPO EF
MPSFJMMF
tMBSUÒSFUFNQPSBMFNPZFOOFJODPOTUBOUFQPVSMF
muscle temporal.

Branches terminales Fig. 21.6. Distribution artérielle.


1. artère temporale superficielle ; 2. artère auriculaire
L’artère temporale superficielle se divise en deux postérieure ; 3. artère occipitale et branches du
branches terminales, les branches frontale et pariétale. sternocléido-mastoïdien ; 4. artère pharyngée
ascendante ; 5. artère carotide interne ; 6. artère
carotide externe ; 7. artère carotide commune ;
Artère maxillaire 8. tronc thyrocervical (tronc thyro-bicervico-scapulaire) ;
Plus volumineuse que l’artère temporale, l’artère 9. tronc brachiocéphalique ; 10. artère vertébrale ;
maxillaire (artère maxillaire interne) est la bran- 11. muscle omohyoïdien (ventre supérieur) ; 12. artère
thyroïdienne supérieure ; 13. muscle digastrique (ventre
che de bifurcation profonde de la carotide externe antérieur) ; 14. artère faciale ; 15. artère linguale ;
(figure 21.6). Elle naît en arrière du col du condyle 16. artère maxillaire ; 17. artère transverse de la face.
de la mandibule et se dirige en avant et en dedans D’après Ricbourg B, et al., Encycl Méd Chir, Stomatologie [3].

vers la fosse ptérygopalatine.


Dès sa naissance, elle suit un trajet ascendant et perforant. L’artère se dirige alors en avant et en
s’engage dans la boutonnière rétrocondylienne de dedans, longe la tubérosité de l’os maxillaire, tra-
Juvara, boutonnière formée par le bord interne verse l’arrière-fond de la fosse ptérygopalatine et
du condyle de la mandibule et le ligament sphé- pénètre dans les fosses nasales par le foramen sphé-
nomandibulaire qui est en fait le bord postérieur, nopalatin PáFMMFEFWJFOUMartère sphénopalatine
épaissi, du fascia interptérygoïdien. Ici, l’artère est (figures 21.7 et 21.8).
au-dessous de la veine mandibulaire, qui est au-
dessous du nerf auriculotemporal. Branches collatérales
Puis elle se dirige en avant et en dedans, vers la Elles sont très nombreuses et peuvent être classées
fosse infratemporale appliquée sur la face externe en fonction de leur origine : mandibulaire, pté-
du muscle ptérygoïdien latéral, parfois en le rygoïdienne et ptérygopalatine.

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318 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Fig. 21.7. Artère maxillaire.


1. artère supraorbitaire ; 2. artère supratrochléaire ; 3. artère ophtalmique : 4. artère nasale dorsale ; 5. artère
angulaire ; 6. artère infraorbitaire ; 7. artère et nerf buccaux ; 8. postérieures ; 9. moyennes ; 10. antérieures ;
11. artères alvéolaires supérieures ; 12. muscle ptérygoïdien médial et artère ptérygoïdienne ; 13. nerf lingual ;
14. ligament ptérygomandibulaire ; 15. artère mentale ; 16. artère faciale ; 17. artère submentale ; 18. artère carotide
externe ; 19. artère linguale ; 20. artère faciale ; 21. muscle stylohyoïdien ; 22. muscle digastrique (ventre postérieur) ;
23. artère et nerf mylohyoïdiens ; 24. nerf facial ; 25. ligament sphénomandibulaire ; 26. artère et nerf alvéolaires
inférieurs ; 27. artère temporale superficielle ; 28. artère auriculaire postérieure ; 29. artère maxillaire ; 30. artère
méningée moyenne ; 31. nerf auriculotemporal ; 32. ligament latéral de l’articulation temporomandibulaire ;
33. artère et nerf massétérins ; 34. muscle ptérygoïdien latéral et artère ptérygoïdienne ; 35. antérieurs ;
36. postérieurs ; 37. artères et nerfs temporaux profonds.
D’après Ricbourg B, et al., Encycl Méd Chir, Stomatologie [3].

Origine mandibulaire pénètre dans le crâne. Elle s’oriente alors dans la


tArtère tympanique antérieure fosse cérébrale moyenne, en avant et en dehors en
creusant un sillon sur la paroi osseuse.
L’artère tympanique antérieure (artère tympani-
que) naît près du col du condyle et vascularise la L’artère méningée moyenne distribue :
cavité tympanique en s’engageant dans la fissure tEFTSBNFBVYËMBEVSFNÒSFEFMBGPTTFTQIÏOPÕEBMF
pétrotympanique. tEFTSBNFBVYBVHBOHMJPOUSJHÏNJOBM
tArtère méningée moyenne tVOSBNFBVRVJQÏOÒUSFEBOTMBRVFEVDEF'BMMPQF
C’est la branche la plus conséquente de l’artère tEFTSBNFBVYPSCJUBJSFT RVJQÏOÒUSFOUEBOTMPS-
maxillaire. Au cours de son long trajet, elle irri- bite par la fissure ethmoïdale et s’anastomosent
gue la plus grande partie de la dure-mère et toute BWFDMBSUÒSFPQIUBMNJRVF
la région temporopariétale du crâne. Elle naît en tEFTSBNFBVYQPVSMPSFJMMFNPZFOOF
dedans du ptérygoïdien latéral et monte oblique- L’artère méningée moyenne donne deux branches
NFOU FO EJSFDUJPO EV GPSBNFO ÏQJOFVY  Pá FMMF terminales. La branche antérieure, se dirige vers

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Chapitre 21. Circulation 319

Fig. 21.8. Artère maxillaire (terminaison).


1. artère infraorbitaire ; 2. artère sphénopalatine ; 3. artère nasale postérolatérale ; 4. branche septale postérieure ;
5. artère alvéolaire supérieure ; 6. anastomose dans le canal incisif ; 7. artère palatine postérieure ; 8. artère palatine
descendante (dans la fosse ptérygopalatine) ; 9. artère buccale ; 10. artère palatine descendante dans son trajet
palatin ; 11. artères ptérygoïdiennes ; 12. artère massétérine ; 13. artère alvéolaire inférieure ; 14. muscle styloglosse ;
15. artère faciale ; 16. artère carotide externe ; 17. artère tonsillaire ; 18. muscle constricteur supérieur du pharynx ;
19. branches tonsillaires ; 20. artère palatine ascendante ; 21. artère pharyngée ascendante ; 22. artère temporale
superficielle ; 23. artère auriculaire profonde ; 24. artère tympanique antérieure ; 25. nerf auriculotemporal ; 26. artère
méningée moyenne ; 27. artère méningée accessoire ; 28. antérieurs ; 29. postérieurs ; 30. artères et nerfs temporaux
profonds ; 31. artère du canal ptérygoïdien ; 32. artère pharyngée ; 33. artère sphénopalatine ; 34. foramen
sphénopalatin.
D’après Ricbourg B, et al., Encycl Méd Chir, Stomatologie [3].

l’extrémité latérale de la petite aile du sphénoïde tArtère méningée accessoire


en direction du pariétal. La branche postérieure Inconstante, l’artère méningée accessoire (artère
se dirige en arrière vers l’os temporal et la partie petite méningée) naît près de la méningée
inférieure de l’os pariétal. NPZFOOFHÏOÏSBMFNFOU FMMFDPOTUJUVFVOEFTFT
rameaux. Elle pénètre dans le crâne par le foramen
Les sillons creusés sur la table interne des os du crâne ovale et se distribue au ganglion trigéminal.
par l’artère méningée moyenne sont nommés nervure de tArtère alvéolaire inférieure
la feuille de figuier. Parfois, surtout chez les personnes
L’artère alvéolaire inférieure (artère dentaire infé-
âgées, les bords de ces sillons se rejoignent au-dessus
rieure) se dirige obliquement en bas et en avant,
de l’artère et forment des canaux osseux. Cette situation
fragilise l’artère en cas de fracture du crâne [9]. appliquée sur la face interne de la mandibule par le
ligament sphénomandibulaire. Puis, en dedans de
la lingula mandibulaire, elle s’engage avec le nerf
En raison des rapports étroits entre l’artère méningée alvéolaire inférieur (nerf dentaire inférieur) dans
moyenne et le pariétal, la normalisation du pariétal et le canal mandibulaire (canal dentaire inférieur)
la procédure du « parietal lift » (soulèvement du parié- PáFMMFEPOOFEFTSBNFBVYPTTFVYFUEFTSBNFBVY
tal) sont recommandées dans les problèmes de tension
dentaires pour toutes les racines dentaires implan-
artérielle et de maux de tête congestifs [10].
tées au-dessus du canal. Puis, près de l’extrémité

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320 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

antérieure du canal, elle se divise en branches inci- Pá FMMF TF EJTUSJCVF Ë MB QBVQJÒSF JOGÏSJFVSF  BVY
sive et mentale : muscles et à la peau de la joue et aux téguments
tMBCSBODIFJODJTJWFQSPMPOHFMBMWÏPMBJSFKVTRVË du nez.
MBTZNQIZTFNBOEJCVMBJSF PáFMMFTFQFSEEBOT tArtère du canal ptérygoïdien
MFEJQMPÏ Elle naît de l’artère maxillaire près du foramen
tMBCSBODIFNFOUBMFTPSUQBSMFGPSBNFONFOUPO- sphénopalatin. Elle traverse la fosse ptérygopala-
nier et se rend aux téguments labiaux inférieurs tine et s’engage dans le canal du nerf ptérygoï-
et du menton. dien, accompagnée par le nerf. Elle se termine sur
la partie latérale du nasopharynx et distribue des
Origine ptérygoïdienne
rameaux à la trompe auditive.
tArtère massétérique
tArtère palatine descendante
L’artère massétérique se dirige en bas et en dehors,
Elle naît de la maxillaire tout au fond de la fosse
traverse l’incisure mandibulaire avec le nerf mas-
ptérygopalatine, puis descend dans le canal grand
sétérin et s’enfonce dans la partie supérieure du
palatin (canal palatin postérieur). Elle donne des
masséter.
rameaux pour le palais mou, des rameaux gingi-
tArtères ptérygoïdiennes
vaux et alvéolaires.
Très variables, elles se destinent aux muscles
ptérygoïdiens. Branches terminales
tArtère temporale profonde postérieure La branche terminale de l’artère maxillaire est la
Elle naît très souvent du même tronc que l’artère branche sphénopalatine. Elle traverse le foramen
alvéolaire. Elle contourne le bord inférieur du TQIÏOPQBMBUJOPáFMMFQSFOETPOOPN FUTFOHBHF
muscle temporal qu’elle vascularise. dans la fosse nasale correspondante. À l’extrémité
tArtère temporale profonde antérieure postérieure du méat supérieur, elle se divise en une
Cette branche naît de la maxillaire près de la tubé- branche médiale, l’artère septale, pour la cloison
SPTJUÏEVNBYJMMBJSFFMMFNPOUFFUTFOHBHFTPVTMB des cavités nasales, et une branche latérale, l’artère
face profonde du muscle temporal auquel elle donne nasale postérolatérale, pour la paroi latérale, i.e. les
de nombreux rameaux dans sa partie antérieure. cornets et la muqueuse. Ici, le réseau vasculaire est
tArtère buccale très riche (figure 21.9).
Elle naît près de la tubérosité maxillaire, se dirige
sur la face latérale du muscle buccinateur. Elle le
vascularise et se distribue aux parois buccales et à
Artère carotide interne
toutes les petites glandes situées sur la face médiale L’artère carotide interne est la branche de bifur-
du buccinateur. cation postérolatérale de l’ACC. Elle vascula-
rise l’encéphale, la cavité orbitaire et l’organe
Origine ptérygopalatine
vestibulocochléaire.
tArtère alvéolaire
Elle naît sur la tubérosité du maxillaire auquel elle Trajet
adhère fortement. Puis elle se termine en rameaux Située dans le cou à sa naissance, elle monte verticale-
dentaires qui s’engagent dans les foramens alvéo- ment sur un trajet de 1 à 2 cm, puis s’oriente en haut
laires. Ils se distribuent au sinus maxillaire, à la et en dedans vers les masses latérales de l’atlas. Elle
muqueuse des gencives et dans les racines des pénètre dans le crâne par le foramen carotidien de
molaires. l’os temporal. Là, elle se coude à angle droit, devient
tArtère infraorbitaire horizontale et chemine en avant et en dedans vers
Elle naît lorsque l’artère maxillaire gagne la fosse l’orifice interne du canal carotidien, au niveau de
ptérygopalatine. Elle suit le sillon infraorbitaire l’apex pétreux. Elle s’enfonce dans le sinus caver-
creusé sur la paroi inférieure de l’orbite et sort au neux de la loge latérosellaire qu’elle traverse d’arrière
foramen infraorbitaire avec le nerf infraorbitaire en avant en décrivant une double inflexion.

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Chapitre 21. Circulation 321

Fig. 21.9. Artère maxillaire : branche sphénopalatine.


1. branche antéroseptale, antérolatérale et nasale externe de l’artère ethmoïdale antérieure ; 2. anastomose dans le
canal incisif ; 3. branche alaire de l’artère nasale latérale (de l’artère faciale) ; 4. artère palatine descendante ; 5. fora-
men palatin postérieur ; 6. foramen palatin postérieur accessoire ; 7. branches postérolatérales nasales de l’artère
sphénopalatine ; 8. artère carotide externe ; 9. artère maxillaire ; 10. foramen sphénopalatin ; 11. artère sphénopala-
tine ; 12. branche postéroseptale de l’artère sphénopalatine ; 13. branches septales et latérales nasales de l’artère
ethmoïdale postérieure.
D’après Ricbourg B, et al., Encycl Méd Chir, Stomatologie [3].

À la sortie du sinus caverneux, son court trajet, nerfs hypoglosse (XI) et glossopharyngien (IX), le
de 3 à 4 mm, la conduit au niveau du processus ventre postérieur du muscle digastrique, le mus-
clinoïde antérieur. cle stylohyoïdien et le diaphragme stylien qui la
sépare de la parotide. En dedans, se trouvent l’ar-
Rapports tère pharyngienne ascendante et la paroi pharyn-
De son origine à sa terminaison l’ACI présente gienne. Postérieurement, ce sont le nerf laryngé
quatre portions : cervicale, pétreuse, caverneuse supérieur, le tronc sympathique cervical et le mus-
et cérébrale. cle long de la tête.
Portion cervicale Portion pétreuse
À son origine, l’ACI est placée dans la gaine caroti- Un plexus veineux et le plexus carotidien du sym-
dienne, en dedans de la veine jugulaire interne et en pathique accompagnent la carotide lorsqu’elle
avant du nerf vague (X). Elle est postérolatérale par pénètre dans le foramen carotidien de l’os tem-
rapport à l’ACE, et va contourner sa face postérieure poral. En arrière et en dehors se devinent le fora-
pour se placer médialement par rapport à elle. men jugulaire et le golfe de la jugulaire interne qui
En dehors, elle présente des rapports avec le bord séparent la carotide des nerfs vague (X) et spinal
antérieur du muscle sterno-cléido-mastoïdien, les (XI) (figure 21.10).

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322 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

1 11
2
12
13
3
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15
5
6 16

7 17
8
9

10
18

Dans le canal carotidien, la carotide adhère forte-


ment aux parois inextensibles du canal et ne pré-
senterait selon Paturet « aucun battement artériel »
[3]. À la sortie du canal carotidien l’ACI passe au-
dessus de la partie médiale du foramen déchiré,
puis entre la lingula et le corps du sphénoïde.
Portion caverneuse
Dans le sinus caverneux, la carotide décrit une dou-
ble inflexion : elle se redresse en avant du processus
clinoïde postérieur, puis à nouveau s’horizontalise,
pour encore se redresser en direction du processus
clinoïde antérieur. Elle est plaquée sur la face laté-
b SBMFEVDPSQTEFMPTTQIÏOPÕEF PáFMMFDSFVTFVO
sillon bien visible (figure 21.11). Latéralement, elle
Fig. 21.10. Artère carotide interne. répond aux nerfs oculomoteur (III), trochléaire
a. Rapports de l’artère carotide interne.
1. sinus pétreux supérieur ; 2. nerf grand pétreux ; (IV), abducens (VI), et ophtalmique (V1).
3. fenêtre du vestibule ; 4. fenêtre de la cochlée ;
5. sinus sigmoïde ; 6. veine jugulaire ; 7. pointe
Portion cérébrale
de la mastoïde ; 8. nerf facial ; 9. ligne de Blaisdell ; Lors de la traversée du toit du sinus caverneux,
10. branche externe du spinal ; 11. racine la carotide est médiale par rapport au proces-
du trijumeau ; 12. ganglion trigéminal ;
13. carotide interne intrapétreuse ; sus clinoïde antérieur et latérale par rapport au
14. sinus pétreux inférieur ; 15. condyle chiasma optique. À cet endroit, elle donne l’artère
de la mandibule ; 16. nerf glossopharyngien ; ophtalmique.
17. nerf vague ; 18. nerf hypoglosse.
b. Rapports de l’artère carotide interne. (La mandibule Terminaison
est montrée en position de subluxation.)
D’après Thomassin JM, et al., Encycl Méd Chir, Techniques Après avoir donné naissance à l’artère ophtalmi-
chirurgicales - Tête et cou. que, l’ACI se divise en quatre branches terminales.

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Chapitre 21. Circulation 323

Artère carotide interne Petite aile

Fissure orbitaire supérieure

Grande
aile

Nerf maxillaire (V2)


Foramen rond
Nerf grand pétreux du VII

Cartilage remplissant le foramen


Processus ptérygoïde
lacerum
Partie du canal ptérygoïdien Ouverture postérieure de la partie
dans le cartilage du foramen lacerum osseuse du canal ptérygoïdien

Fig. 21.11. Artère carotide interne. Portion caverneuse.


D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.

Ce sont, de chaque côté, les artères cérébrales anté- Elle suit un trajet horizontal en avant et en dehors, et
rieure, cérébrale moyenne (sylvienne), choroïdienne traverse le canal optique d’arrière en avant, accom-
antérieure et communicante postérieure. pagnée par le nerf optique (II). Le canal optique se
dirige en dehors et en bas et mesure entre 4 et 11 mm
Branches collatérales (11, 12). À l’intérieur et en dehors du canal optique,
L’ACI est essentiellement destinée au cerveau et l’artère ophtalmique et le nerf optique occupent des
au contenu de l’orbite. Le plus souvent, elle ne positions très variables [12]. De ce fait, dans les trau-
donne aucune branche cervicale. matismes sévères, l’artère peut comprimer le nerf, ce
qui résulte en dysfonction visuelle [13].
Branches pétreuses
Après la traversée du canal optique, l’artère oph-
Dans le canal carotidien émergent quelques talmique pénètre dans l’orbite. Elle contourne
rameaux ostéopériostiques, vidiens et l’artère le nerf optique sur sa face latérale, en arrière du
carotidotympanique pour la caisse du tympan. ganglion ciliaire, chemine sur sa face supérieure et
Branches caverneuses longe le bord supérieur du muscle droit médial,
pour passer sous la poulie de réflexion du mus-
Dans la portion caverneuse, la carotide donne :
DMFPCMJRVFTVQÏSJFVSEFM”JM NVTDMFHSBOEPCMJ-
tMFTCSBODIFTCBTBMFFUNBSHJOBMFEFMBUFOUFEV
RVF &MMFTFUFSNJOFËMBOHMFNÏEJBMEFM”JMQBS
DFSWFMFU
l’artère dorsale du nez, ou artère nasale externe
tMB CSBODIF NÏOJOHÏF QPVS MB GPTTF DSÉOJFOOF
(figure 21.12).
BOUÏSJFVSF
tMBCSBODIFEVTJOVTDBWFSOFVY Branches collatérales
tMFT BSUÒSFT IZQPQIZTBJSFT RVJ QBSUJDJQFOU Ë MB
Elles naissent dans la portion intraorbitaire.
DPOTUJUVUJPOEVTZTUÒNFQPTUIZQPQIZTBJSF
tMBSUÒSFEVHBOHMJPOUSJHÏNJOBM Artère centrale de la rétine
L’artère centrale de la rétine, très fine, naît à
Artère ophtalmique
proximité ou dans le canal optique. Elle chemine
L’artère ophtalmique naît de la face postérieure de dans le nerf optique jusqu’à sa terminaison dans le
l’ACI, en dedans du processus clinoïde antérieur. disque optique.

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324 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Artère ethmoïdale antérieure Artères ethmoïdales


Artère dorsale du nez
Artère supratrochléaire Elles se destinent à la cavité nasale. L’artère
Artère supraorbitaire antérieure donne des branches pour le sinus
Artère ethmoïdale
postérieure
frontal, les cellules ethmoïdales antérieu-
res et moyennes et la partie latérale du nez.
L’artère postérieure donne des branches pour
Latéral la dure-mère qui recouvre la lame criblée et la
muqueuse nasale.
Artère ciliaire
postérieure Artères palpébrales
courte
Artère ciliaire Elles se destinent aux paupières.
postérieure
longue
Artère Branches terminales
lacrymale
Artère centrale L’artère dorsale du nez ou nasale externe pro-
de la rétine longe l’artère ophtalmique à l’angle médial de
M”JM &MMF TBOBTUPNPTF BWFD MBSUÒSF BOHVMBJSF 
le prolongement de l’artère faciale, et distribue
Nerf optique
Artère ophtalmique quelques rameaux au canal lacrymonasal et au
nez.
Fig. 21.12. Artère ophtalmique.
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.
Branches terminales
Elles sont destinées au cerveau et aux plexus cho-
Artère lacrymale roïdes, à l’exception du quatrième ventricule. Ce
Plus volumineuse, elle se destine à la glande sont les artères :
lacrymale. Elle se termine en rameaux pour les tDÏSÏCSBMFBOUÏSJFVSF
paupières et la conjonctive. Elle donne aussi une tDÏSÏCSBMFNPZFOOF BSUÒSFTZMWJFOOF DFTUMBQMVT
branche méningée récurrente qui passe par la fis- volumineuse collatérale terminale qui continue le
sure orbitaire supérieure et s’anastomose avec l’ar- trajet endocrânien de l’ACI avec une direction
tère méningée moyenne. USBOTWFSTBMFFUMBUÏSBMF
tDIPSPÕEJFOOFBOUÏSJFVSF
Artères ciliaires tDPNNVOJDBOUF QPTUÏSJFVSF RVJ TBOBTUPNPTF
Les artères ciliaires longues, au nombre de deux, avec l’artère cérébrale postérieure.
se destinent à la sclère. Les artères ciliaires posté-
rieures courtes sont beaucoup plus nombreuses,
environ 6 à 8. Elles traversent la sclère et se desti- Artère subclavière
nent à la choroïde.
L’artère subclavière naît du tronc brachiocéphalique, à
Artère supraorbitaire droite, en arrière de l’articulation sternoclaviculaire.
Elle chemine vers l’avant au-dessus du muscle ®HBVDIF FMMFOBÔUEFMBDSPTTFEFMBPSUFUPVUFGPJT 
releveur de la paupière supérieure et sort de la cette origine gauche peut varier d’un trajet contre
cavité orbitaire par le foramen infra-orbitaire pour le flanc gauche de la trachée à un trajet contre le
les téguments du front. GMBOD HBVDIF EF M”TPQIBHF -BSUÒSF TVCDMBWJÒSF
gauche est légèrement moins volumineuse que la
Artères musculaires droite.
&MMFTWBTDVMBSJTFOUMFTNVTDMFTEVCVMCFEFM”JMFU Les artères subclavières vascularisent principa-
donnent de fins rameaux, les artères ciliaires anté- lement la portion postérieure de l’encéphale, la
rieures conjonctivales et épisclérales. moelle spinale et le membre supérieur.

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Chapitre 21. Circulation 325

Trajet tUSBOTWFSTFEVDPV
À droite, l’artère se dirige latéralement et dessine tTVQSBTDBQVMBJSFFUTDBQVMBJSFEFTDFOEBOUF
une courbe à concavité inférieure qui contourne le Seule l’artère vertébrale est décrite dans ce chapitre.
dôme pleural et la première côte.
À gauche, l’artère monte verticalement, puis Artère vertébrale
décrit un trajet similaire à son homologue, avec L’artère vertébrale est la première branche de l’ar-
néanmoins une courbe plus accentuée. UÒSF TVCDMBWJÒSF &MMF TF EFTUJOF Ë MFODÏQIBMF Pá
elle vascularise la partie postérieure du cerveau.
Rapports
Les ASC cheminent entre les muscles scalènes Trajet
antérieur et moyen, ce qui, dans la description de L’artère vertébrale naît de la face supérieure de l’ar-
leurs rapports, définit trois étages : préscalénique, tère subclavière, au niveau de la première vertèbre
interscalénique et postscalénique. thoracique. Elle continue en direction céphalique
Étage préscalénique jusqu’à l’atlas, en pénétrant dans le canal transver-
saire des processus transverses des vertèbres cervi-
L’artère est sur le versant antérieur du dôme pleu- cales, à partir de la sixième vertèbre ou parfois de
ral. Elle répond à l’extrémité médiale de la clavi- la cinquième (figure 21.13). À sa sortie du fora-
cule et à l’articulation sternoclaviculaire. Des filets men transversaire de C1, elle se courbe en direc-
nerveux en provenance du ganglion cervical infé- tion postérieure et contourne la masse latérale de
rieur l’entourent.
Étage interscalénique
15
C’est la traversée de la partie inférieure du défilé
des scalènes, entre scalène antérieur et scalène 1
14
moyen. L’artère repose sur la première côte. Le
plexus brachial est en arrière et au-dessus d’elle. 13
12
Étage post-scalénique 11
10
L’artère est orientée en bas et en dehors. Elle est 2 9
8
recouverte par les fascias cervicaux, et répond en 3 7
avant et en bas à la clavicule et au muscle subclavier.
6
4
On se souviendra de l’importance des scalènes, du défilé
costoclaviculaire et de son rapport au système vascu- 5
laire. Tout mouvement de bras en antépulsion ouvre ce
défilé, inversement l’abduction du bras le resserre.

Terminaison
Elle se termine au sommet du creux axillaire, sous
MFNJMJFVEFMBDMBWJDVMF PáFMMFTFDPOUJOVFBWFD
Fig. 21.13. Artère vertébrale.
l’artère axillaire. Région supraclaviculaire : distribution artérielle.
L’artère subclavière présente neuf collatérales : 1. artère cervicale profonde ; 2. tronc des intercostales ;
3. première artère intercostale ; 4. deuxième artère
tBSUÒSFWFSUÏCSBMF intercostale ; 5. os scapulaire (omoplate) ; 6. artère
tUIPSBDJRVFJOUFSOF NBNNBJSFJOUFSOF  mammaire interne ; 7. tronc costocervical ; 8. artère
tBSUÒSFJOUFSDPTUBMFTVQSÐNF subclavière ; 9. tronc thyrocervical ; 10. artère supra-
tDFSWJDBMFQSPGPOEF scapulaire ; 11. artère carotide commune ; 12. artère
cervicale transverse ; 13. artère thyroïdienne inférieure ;
tUIZSPÕEJFOOFJOGÏSJFVSF 14. artère cervicale ascendante ; 15. artère vertébrale.
tDFSWJDBMFBTDFOEBOUF D’après Ricbourg B, et al., Encycl Méd Chir, Stomatologie [3].

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326 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

la vertèbre. Puis elle se redresse pour entrer dans


1
le crâne par le foramen magnum.

Rapports
2
À son origine, l’artère vertébrale est placée entre les 3
muscles scalènes et prévertébraux, et en avant du
4
ganglion cervicothoracique de la chaîne sympathi-
que. Elle est en arrière de la carotide commune.
Dans son trajet intertransversaire, elle croise la face 5
antérieure des nerfs cervicaux. Après sa traversée du 6
foramen transversaire de C1, elle perfore la mem-
brane atlanto-occipitale postérieure au-dessus du
premier nerf cervical et la dure-mère. Elle contourne
Fig. 21.14. Artère basilaire.
alors le bulbe rachidien de bas en haut, d’arrière 1. artère cérébrale postérieure ; 2. artère cérébelleuse
en avant et de dehors en dedans et entre dans le supérieure ; 3. artère basilaire ; 4. artère cérébelleuse
DSÉOFQBSMFGPSBNFOPDDJQJUBM PáFMMFTFUFSNJOF antéroinférieure ; 5. artère cérébelleuse postéro-
inférieure ; 6. artère vertébrale.
D’après Besson G, et al., Encycl Méd Chir, Neurologie.

Les muscles obliques supérieur et inférieur forment


avec C1 des repères constants dans le repérage chirur- L’artère basilaire donne des rameaux pontiques,
gical de l’artère vertébrale. Ils s’insèrent tous les deux les artères du labyrinthe, les artères cérébelleuses
sur la masse latérale de C1 ; le muscle oblique supérieur inférieure et antérieure, les artères cérébelleuses
se fixe aussi sur l’os occipital entre les lignes nucha-
supérieures, les artères cérébrales postérieures.
les supérieure et inférieure, alors que l’oblique inférieur
s’attache sur la lame et le processus épineux de C2. Branches terminales
Ils dessinent un triangle suboccipital où se trouvent le L’artère basilaire monte sur le clivus, au-dessous
segment extradural terminal de l’artère vertébrale et le
de la protubérance dans un trajet presque vertical.
premier nerf cervical [14].
Approximativement au niveau du bord supérieur
de la protubérance, elle se divise pour donner ses
Terminaison deux branches terminales, les artères cérébrales
postérieures.
En regard du sillon bulboprotubérantiel, les deux
artères vertébrales se rejoignent sur la ligne médiane, Cercle artériel du cerveau
pour former l’artère basilaire (figure 21.14).
Le cercle artériel du cerveau (polygone artériel de
Branches collatérales Willis) constitue un ensemble d’anastomoses qui
Dans la région cervicale, à chaque foramen spinal, relient le système des artères carotides internes
l’artère vertébrale donne quelques rameaux cervi- au système basilaire, palliant ainsi d’éventuelles
caux, très grêles pour la moelle spinale. Elle donne occlusions (figure 21.15).
aussi quelques rameaux musculaires pour les mus- Typiquement, en avant, les deux artères cérébrales
cles prévertébraux, intertransversaires du cou et antérieures qui sont des branches terminales des
les muscles de la nuque ainsi que des rameaux artères carotides internes sont réunies par l’artère
ostéoarticulaires. communicante antérieure. En arrière, les artères
Dans la cavité crânienne, elle donne : cérébrales postérieures, les deux branches termi-
tMBSUÒSF NÏOJOHÏF QPTUÏSJFVSF QPVS MB GPTTF nales de l’artère basilaire sont reliées de chaque
DÏSÏCFMMFVTF côté aux artères carotides internes ipsilatérales par
tMFT BSUÒSFT TQJOBMFT QPTUÏSJFVSF FU BOUÏSJFVSF l’artère communicante postérieure. Pour autant,
QPVSMFCVMCFFUMBNPFMMFDFSWJDBMF des variations individuelles existent.
tMFTBSUÒSFTDÏSÏCFMMFVTFTJOGÏSJFVSFFUQPTUÏSJFVSF À partir de ce cercle, chaque artère cérébrale anté-
tMBSUÒSFPMJWBJSF rieure se dirige en avant pour vasculariser la partie

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Chapitre 21. Circulation 327

Nerfs optiques Artère


cérébrale antérieure
Artère
communicante
antérieure
Artère carotide
Artère cérébrale interne gauche
moyenne
Artère choroïdienne
Artère carotide
Infundibulum
interne droite
Artère communicante
Artère postérieure
cérébelleuse
Nerf oculomoteur
supérieure
Nerf abducens
Artère cérébrale
postérieure
Nerfs facial
et vestibulocochléaire

Artère
du labyrinthe Artère cérébelleuse
inférieure et antérieure
Artère basilaire
Artère spinale Artère vertébrale
antérieure gauche

Artère cérébelleuse
inférieure et postérieure

Fig. 21.15. Cercle artériel du cerveau (polygone artériel de Willis). Base crânienne.
La partie antérieure du lobe temporal droit a été enlevée pour montrer le trajet initial de l’artère cérébrale moyenne.
D’après Standring S, Gray’s Anatomy, 39th edition.

antérieure du cerveau, chaque artère cérébrale Veine jugulaire interne


moyenne se dirige latéralement pour irriguer le
côté ipsilatéral du cerveau, et chaque artère céré- La veine jugulaire interne est la plus volumineuse.
brale postérieure irrigue la partie postérieure de Sa longueur est d’environ 15 cm et son calibre
l’hémisphère cérébral ipsilatéral. varie de 9 à 16 mm. À ses extrémités, elle présente
deux renflements : le bulbe supérieur de la veine
jugulaire au niveau de la fosse jugulaire à sa partie
Circulation veineuse supérieure, et le bulbe inférieur de la veine jugu-
laire à sa partie inférieure.
Le sang veineux céphalique est drainé dans deux Elle draine le sang veineux de la cavité crânienne,
gros troncs veineux de la colonne cervicale qui sont de la région orbitaire, d’une partie de la face et de
les veines jugulaires interne et externe. Ces deux sys- la majeure partie de la région cervicale antérieure.
tèmes sont fonctionnellement en équilibre l’un par
rapport à l’autre et sont unis par des anastomoses. Trajet
D’autres veines jugulaires, les veines jugulaires La veine jugulaire interne naît, au niveau du fora-
antérieure et postérieure, la veine vertébrale et la men jugulaire, de la réunion des veines encépha-
veine thyroïdienne inférieure, drainent les diffé- liques et orbitaires, et des sinus intracrâniens.
rentes régions du cou. Oblique en bas, en avant et en dehors, la veine

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328 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

jugulaire interne rejoint la face postérieure de l’ar- sinus pétreux inférieur et de l’artère méningée
tère carotide interne qu’elle contourne progressi- postérieure (branche de l’artère pharyngienne
vement vers le dehors (figures 21.16 et 21.17). ascendante).
Au niveau de la fosse jugulaire, le foramen stylo-
Rapports mastoïdien et son contenu, le nerf facial et l’artère
À sa partie supérieure, au niveau du foramen stylomastoïdienne sont en dehors de la veine jugu-
jugulaire, la veine jugulaire interne est séparée laire interne. Le canal condylien qui livre passage
par un pont fibreux des nerfs spinal, vague, du au nerf grand hypoglosse est en dedans.

Fig. 21.16. Veine jugulaire interne.


1. os hyoïde ; 2. muscle platysme (sectionné) ; 3. veine faciale ; 4. muscle sterno-cléido-hyoïdien ; 5. muscle
omohyoïdien (sectionné) ; 6. artère carotide commune ; 7. muscle thyrohyoïdien ; 8. muscle sterno-cléido-
mastoïdien (sectionné) ; 9. artère et veine thyroïdiennes supérieures ; 10. nerf du muscle sternothyroïdien ;
11. veine jugulaire interne ; 12. muscle sternothyroïdien ; 13. anse cervicale ; 14. plexus brachial ; 15. muscle
omohyoïdien (ventre supérieur sectionné) ; 16. muscle omohyoïdien (ventre inférieur) ; 17. muscle sterno-
cléido-mastoïdien (sectionné) ; 18. muscle pectoralis major ; 19. muscle sternothyroïdien ; 20. os claviculaire ;
21. muscle sterno-cléido-mastoïdien ; 22. muscle platysme (sectionné) ; 23. nerfs supraclaviculaires ; 24. muscle
trapèze ; 25. glande thyroïde ; 26. nerfs cervicaux transverses ; 27. cartilage thyroïde ; 28. nerf auriculaire postérieur ;
29. veine jugulaire antérieure ; 30. veine jugulaire externe ; 31. veine communicante ; 32. veine jugulaire interne ;
33. glande parotide ; 34. veine rétromandibulaire ; 35. glande submandibulaire (sous-maxillaire) ; 36. muscle
mylohyoïdien ; 37. nerf facial (rameau mentonnier) ; 38. muscle digastrique.
D’après Ricbourg B, Encycl Méd Chir, Stomatologie.

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Chapitre 21. Circulation 329

Au niveau de la portion cervicale, elle est placée


en avant du processus transverse de C1. Elle est
croisée antérieurement par le ventre postérieur du
muscle digastrique et le ventre supérieur du muscle
omohyoïdien. Elle est en avant des muscles droit
latéral de la tête, scalènes moyen et antérieur.
La veine jugulaire interne est contenue dans la
gaine carotidienne qui entoure le pédicule vascu-
lonerveux jugulocarotidien. Au cours de son trajet
caudal, la veine jugulaire interne change d’orien-
tation et se retrouve antérieure à l’artère carotide
commune à la base du cou.

Terminaison
La veine jugulaire interne se termine dans la veine
subclavière ipsilatérale, à hauteur de l’articulation
sternoclaviculaire pour former le tronc veineux
brachiocéphalique. Ce tronc reçoit également le
canal thoracique à gauche et la grande veine lym-
phatique à droite.

Branches collatérales
À la base du crâne, la veine jugulaire reçoit le sinus
Fig. 21.17. Veine jugulaire interne. pétreux inférieur, le sinus pétro-occipital et le
1. muscle mylohyoïdien ; 2. tronc thyro-linguo-facial ; sinus carotidien, une veine condylienne antérieure
3. veine jugulaire externe ; 4. veines thyroïdiennes
inférieures ; 5. veine subclavière droite ; 6. veine cave et des veines pharyngiennes. Près de l’os hyoïde,
supérieure ; 7. veines thymiques ; 8. veine brachio- les veines affluentes sont les plus nombreuses. Ce
céphalique gauche ; 9. veine subclavière gauche ; sont de chaque côté :
10. veine jugulaire antérieure ; 11. veine thyroïdienne tMBWFJOFGBDJBMF
moyenne ; 12. veine jugulaire interne ; 13. veine
thyroïdienne supérieure ; 14. veine rétromandibulaire ; tMFTWFJOFTMJOHVBMFT
15. veine faciale. tMBWFJOFUIZSPÕEJFOOFTVQÏSJFVSF
D’après Ricbourg B, Encycl Méd Chir, Stomatologie. tMFUSPODUIZSPMJOHVPGBDJBM
tMBWFJOFQIBSZOHJFOOF
Environ 95 % du sang veineux de la tête quittent tMBWFJOFUIZSPÕEJFOOFNPZFOOF
le crâne par le foramen jugulaire. Toute dys-
fonction somatique crânienne des os occipital
Les veines de l’extrémité céphalique n’ont que très
et temporal, des membranes dure-mériennes,
peu de valvules. Dans 93 % des cas, il s’agit de valves
mais aussi toute stase située en aval sur le trajet
bicuspides. Pour autant, dans des conditions normales,
de la veine jugulaire interne, peuvent expliquer
le drainage veineux est efficace. La force de la gravité
une modification du drainage veineux au niveau
est un facteur essentiel à ce mécanisme, auquel s’ajou-
de ce foramen. De fait, les dysfonctions somati-
tent la force d’aspiration de la pompe thoracique et la
ques cervicales, comme celles de l’anneau tho-
dynamique des pulsations artérielles.
racique supérieur sont aussi à considérer.
Une restriction du drainage au niveau du fora-
men peut être la cause de troubles au niveau
du système nerveux central, causer une stase au Veine jugulaire externe
niveau du bulbe de la jugulaire avec pour consé-
quence une dysfonction des nerfs glossopharyn- La veine jugulaire externe est une veine volumi-
gien (IX), vague (X) et spinal (XI) [15]. neuse, qui draine les régions superficielles de la
tête, les régions profondes de la face, et des plans

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330 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

superficiels des régions postérieures et latérales la veine subclavière, près de l’angle veineux de
du cou. Elle naît dans la région parotidienne, Pirogoff. Des variations peuvent exister.
surcroise le muscle sterno-cléido-mastoïdien, et
rejoint le creux supraclaviculaire. Branches collatérales
On peut discerner la veine jugulaire externe sous Elle reçoit les veines :
la peau, en particulier dans la partie inférieure de tBVSJDVMBJSFTQPTUÏSJFVSFT
son trajet. Elle se devine sur une ligne qui relie le tPDDJQJUBMFTTVQFSGJDJFMMFT
gonion au tiers médial de la clavicule. tUÏHVNFOUBJSFTUFNQPSBMFTFUNBMBJSFT
tUSBOTWFSTBMFTEFMBGBDF
Trajet tEFMBSUJDVMBUJPOUFNQPSPNBOEJCVMBJSF
®QBSUJSEFMBHMBOEFQBSPUJEFPáFMMFQSFOEOBJT- tEVDBOBMEF4UÏOPOFUEFMBQBSPUJEF
sance, la veine jugulaire externe suit un trajet obli-
que en bas, en dehors et en arrière. Elle surcroise
Sinus de la dure-mère
la face externe du muscle sterno-cléido-mastoï-
dien, parcourt de haut en bas le creux supracla- Les sinus dure-mériens sont situés entre les deux
viculaire et perfore le fascia cervical. Elle décrit feuillets de la dure-mère avant leur accolement.
alors une courbe à concavité antérieure qui la situe Ils collectent le sang en provenance des organes
sous le chef claviculaire du muscle sterno-cléido- de la boîte crânienne, i.e. encéphale et méninges
mastoïdien. et le sang des veines de la cavité orbitaire. Ils se
drainent dans les veines jugulaires internes.
Rapports Leur forme est plutôt prismatique triangulaire, et ils
La veine jugulaire externe naît dans l’épaisseur de peuvent être soit appliqués contre la paroi osseuse,
la parotide, de la réunion des veines parotidiennes, PáJMTDSFVTFOUQBSGPJTEFTTJMMPOTNBSRVÏT TPJUJMT
temporale superficielle, maxillaire, auriculaire pos- cheminent dans les expansions dure-mériennes.
térieure et occipitale. Comme la dure-mère, les parois des sinus sont
La veine maxillaire (maxillaire interne) naît dans inextensibles, elles ne présentent pas de fibres
l’arrière-fond de la fosse ptérygomaxillaire de la musculaires [16]. De surcroît, les sinus n’ont pas
réunion des veines vidiennes, sphénopalatine, de valvule. Leurs parois internes peuvent présen-
pharyngées supérieures et pharyngées inférieures. ter des trabécules, comme dans le sinus caverneux
Avec ses affluents, elle forme, de part et d’autre PáFMMFTTPOUBTTF[OPNCSFVTFT
du muscle ptérygoïdien latéral, les plexus ptéry- Il existe 21 sinus crâniens, 5 sont médians, impairs
goïdiens de la région ptérygopalatine. Au niveau et 8 sont latéraux et pairs.
du col du condyle, les plexus ptérygoïdiens fusion-
nent en une veine simple ou double (maxillaire) En raison des rapports étroits entre la dure-mère et
qui contourne le col du condyle et pénètre dans les sinus veineux, la normalisation des dysfonctions
la parotide. dure-mériennes contribue au drainage sinusal.
Dans sa traversée de la glande parotide, la veine Sinus sagittal supérieur
jugulaire externe est placée entre le nerf facial
en dehors et la carotide externe en dedans. Le sinus est médian et occupe toute la longueur
Au-dessous de la glande parotide, elle est assez du bord convexe de la faux du cerveau, de la crête
superficielle, chemine sur la face latérale du mus- frontale en avant jusqu’à la protubérance occipi-
cle sterno-cléido-mastoïdien, recouverte par la tale interne en arrière. Son calibre augment de
peau et les muscles peauciers. MBWBOUWFSTMBSSJÒSFPáJMQFVUBUUFJOESFDN*MTF
draine dans le confluent des sinus (pressoir d’Héro-
Terminaison phile) (figure 21.18).
La veine jugulaire externe traverse la lame super- La surface interne de ce sinus présente des aspects
ficielle du fascia cervical, puis se déverse dans variés. Des brides peuvent être présentes, mais

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Chapitre 21. Circulation 331

Ssinus sagittal
supérieur
Veine émissaire
Veine diploïque

Nerf trochléaire

Faux du cerveau
Nerf trigéminal
Sinus sagittal
inférieur
Nerf oculomoteur Nerf abducens
Grande
Nerf optique veine cérébrale
Sinus sigmoïde

Sinus droit
Bulbe olfactif
Nerfs facial
et vestibulocohléaire
Diaphragme
de la selle Confluent des sinus

Artère carotide Tente du cervelet


interne
Nerfs
Sinus pétreux glossopharyngien,
inférieur vague et accessoire
Nerf hypoglosse
Sinus pétreux
supérieur

Fig. 21.18. Sinus dure-mériens.


D’après Standring S, Gray’s Anatomy, 39th edition.

aussi des granulations arachnoïdiennes qui font Sinus sagittal inférieur


parfois saillie dans le sinus. Le sinus est médian et il est situé dans le bord infé-
Il reçoit : rieur de la faux du cerveau. Il reçoit des veines de la
tMFTWFJOFTEVGPSBNFODDVNFUEFMFYUSÏNJUÏ faux et se draine dans le sinus droit (figure 21.18).
BOUÏSJFVSFEFMBGBVYEVDFSWFBV
tMFTWFJOFTDÏSÏCSBMFTTVQÏSJFVSFT Sinus droit
tMB WFJOF BOBTUPNPUJRVF TVQÏSJFVSF RVJ SFMJF DF
TJOVTBVTJOVTDBWFSOFVY Médian et nettement oblique en haut et en avant,
tMB WFJOF BOBTUPNPUJRVF JOGÏSJFVSF RVJ SFMJF DF il est situé à l’union de la faux du cerveau et de la
TJOVTBVTJOVTTJHNPÕEF tente du cervelet. Il se draine dans le confluent
tMFTWFJOFTEJQMPÕRVFT EFTTJOVTPáTPVWFOUJMTFDPOUJOVFEBOTMFTJOVT
tMFTWFJOFTNÏOJOHÏFT transverse gauche (sinus latéral gauche).
Les veines corticales peuvent se vider soit directe- Il reçoit :
ment dans ce sinus ou se vider dans les sinus tMFTWFJOFTDÏSÏCSBMFTQSPGPOEFTPVgrandes vei-
méningés qui se vident ensuite dans le sinus sagit- nes cérébrales internes qui drainent les structures
tal supérieur. profondes et médianes du cerveau (commis-
sures interhémisphériques, noyaux gris, sys-
tème ventriculaire). Les deux grandes veines
Habituellement, la suture sagittale est utilisée pour cérébrales internes se réunissent et forment la
repérer la portion moyenne du sinus sagittal supérieur. grande veine de Galien, qui se jette dans le sinus
Pour autant, le sinus semble le plus souvent dévié sur la ESPJU
droite de la suture, avec un décalage toujours inférieur
tMBWFJOFDÏSÏCFMMFVTFTVQÏSJFVSF
à 11 mm [17].
tMFTJOVTTBHJUUBMJOGÏSJFVS

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332 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Le trajet de la partie sigmoïde du sinus latéral est


Lorsque des contraintes importantes sont appliquées
sur le crâne de l’enfant pendant la naissance, des éti-
particulièrement flexueux. Le sinus transverse se
rements duraux extrêmes peuvent se produire. Ils s’ac- dirige tout d’abord en dehors et légèrement en
compagnent parfois de déchirures, souvent au niveau avant sur l’écaille de l’os occipital pour atteindre
de la jonction entre la tente du cervelet et la faux du la partie basse des angles latéraux de l’écaille. Là,
cerveau. Quand cela se produit, la grande veine céré- il s’infléchit fortement vers le bas pour chemi-
brale (veine de Galien) est soumise à tension et le flux ner sur un très court trajet sur la face interne de
sanguin restreint ou obstrué. Une rupture de la veine ou l’angle mastoïdien de l’os pariétal. De cet angle,
de ses branches peut survenir avec hémorragie céré- il continue sur la face cérébrale de la partie mas-
brale [18, 19]. UPÕEJFOOFEFMPTUFNQPSBMPáJMQSFOEMFOPNEF
C’est Hérophile d’Alexandrie (environ 300 ans av. J.-C.), sinus sigmoïde, pour revenir après sur l’os occipi-
un anatomiste grec, qui donne son nom au confluent des
tal, contourner le processus jugulaire avant de se
sinus veineux de la protubérance occipitale interne, ainsi
nommé torcular Herophili ou pressoir d’Hérophile. Pour
jeter dans le bulbe supérieur de la veine jugulaire
un intérêt chirurgical évident, cette région a fait l’objet interne au niveau du foramen jugulaire.
de plusieurs études car il existe de fréquentes variations
dans la façon dont les sinus se rejoignent.
Les sinus veineux sont directement en rapport
En fait, le pressoir d’Hérophile est un confluent chez
avec la dure-mère. De fait, toute dysfonction
seulement 35 % des sujets. Fréquemment, le sinus
dure-mérienne affecte le flux veineux, en par-
sagittal supérieur se continue dans le sinus transverse
UJDVMJFS BV OJWFBV EFT TVUVSFT DSÉOJFOOFT Pá
droit et le sinus transverse gauche prolonge le sinus
l’adhérence dure-mérienne au périoste est
droit [16, 20].
forte. Le carrefour de l’astérion est particuliè-
rement vulnérable.
L’astérion correspond à la réunion des sinus
Sinus latéraux
transverse et sigmoïde dans 87 % des cas
Les sinus latéraux sont pairs. Logés dans la grande [21]. De plus, chez 85 % des sujets, l’inci-
circonférence de la tente du cervelet, ils commencent sure mastoïdienne recouvre complètement
au confluent des sinus, puis se dirigent latéralement le sinus sigmoïde [22]. Le sinus transverse
vers les foramens jugulaires. Leur taille augmente au est localisé au-dessus de la ligne nuchale
fur et à mesure qu’ils s’en rapprochent. Toutefois, le supérieure, dont il est séparé d’une distance
sinus latéral droit est habituellement plus gros que d’au moins 1,5 mm.
MFHBVDIF FUDF EFQVJTMBWJFG”UBMF
Les sinus latéraux reçoivent : Sinus occipitaux
tMFTJOVTTBHJUUBMTVQÏSJFVS
tMFTJOVTESPJU 5SÒTGJOT JMTOBJTTFOUEVGPSBNFOKVHVMBJSF PáJMT
tMFTWFJOFTDÏSÏCSBMFTQPTUÏSJFVSFTFUJOGÏSJFVSFT communiquent avec le sinus sigmoïde. Ils se diri-
tMFTWFJOFTDÏSÏCFMMFVTFTQPTUÏSJFVSFT gent en arrière et en dedans, cernent le foramen
tMFTJOVTQÏUSFVYTVQÏSJFVS magnum, traversent la faux du cervelet jusqu’au
tMFTWFJOFTEFMBRVFEVDEVNÏTFODÏQIBMF DPOGMVFOUEFTTJOVTPáJMTTFESBJOFOU*MTSFÎPJ-
tVOFWFJOFÏNJTTBJSFNBTUPÕEJFOOF vent quelques veinules de la dure-mère et du
cervelet.
De chaque côté, le trajet des sinus latéraux se
décompose en deux portions :
Sinus caverneux
tNÏEJBMFNFOU  VOF QBSUJF OPNNÏF sinus trans-
verse, presque horizontale le long des gouttières Les sinus caverneux sont des structures pai-
des sinus transverses de l’os occipital, entre le res et volumineuses d’environ 2 cm de long et
DPOGMVFOUEFTTJOVTFUMB[POFEFMBTUÏSJPO 1 cm de large qui doivent leur nom à Winslow
tMBUÏSBMFNFOU  VOF QBSUJF OPNNÏF sinus sig- qui, en 1732, les compare aux corps caverneux
moïde, plus sinueuse, de l’astérion au foramen du pénis [23]. De part et d’autre de la selle
jugulaire. turcique, ils constituent un confluent veineux

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Chapitre 21. Circulation 333

antérieur, un plexus formé par plusieurs canaux tMFTJOVTTQIÏOPQBSJÏUBM TJOVTEF#SFTDIFU RVJWJFOU


de diamètres différents [24] (figure 21.19). Ils EVCPSEQPTUÏSJFVSEFMBQFUJUFBJMFEVTQIÏOPÕEF
sont contenus dans la loge caverneuse, ou loge tQBSGPJTMBWFJOFNÏOJOHÏFNPZFOOF
latérosellaire.
Branches efférentes
Branches afférentes De chaque côté, les branches efférentes drainent
Ce sont : le sang veineux en direction postérieure, essentiel-
tMFTWFJOFTPQIUBMNJRVFTTVQÏSJFVSFFUJOGÏSJFVSF lement en direction des sinus sigmoïdes et de la
en provenance de l’orbite à travers la fissure veine jugulaire interne. Ce sont :
PSCJUBJSFTVQÏSJFVSF GFOUFTQIÏOPÕEBMF  tMFTJOVTQÏUSFVYTVQÏSJFVSRVJTFQSPMPOHFMFMPOH
tMBWFJOFDFOUSBMFEFMBSÏUJOF TJFMMFOFTFTUQBT de l’insertion de la grande circonférence de la
KFUÏFEBOTVOFEFTWFJOFTPQIUBMNJRVFT UFOUFEVDFSWFMFUTVSMFCPSETVQÏSJFVSEVSPDIFS

Artères carotides internes Veine ophtalmique supérieure

Sinus sphénopariétal

Sinus intercaverneux

Veine méningée moyenne

Veine diploïque temporale antérieure

Sinus caverneux

Plexus basilaire

Sinus pétreux supérieur

Sinus pétreux inférieur

Sinus sigmoïde

Artère vertébrale

Sinus transverse
Sinus occipital
Fig. 21.19. Sinus dure-mériens.
D’après Standring S, Gray’s Anatomy, 39th edition.

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334 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

il se jette ensuite dans le sinus sigmoïde près de tQMVT MBUÏSBMFNFOU FU EF IBVU FO CBT  MFT OFSGT
MPSJHJOFEFDFTJOVT oculomoteur (nerf moteur oculaire commun,
tMFTJOVTQÏUSFVYJOGÏSJFVSRVJDIFNJOFFOTVJUFMF III), trochléaire (pathétique, IV), ophtalmique
long de la suture pétro-occipitale pour se jeter (nerf ophtalmique de Willis, V1).
directement dans la veine jugulaire interne au Le nerf maxillaire (maxillaire supérieur, V2) est
OJWFBVEVGPSBNFOKVHVMBJSF situé dans l’angle inférolatéral de la loge.
tMFTQMFYVTWFJOFVYQÏSJDBSPUJEJFOT TJOVTDBSPUJ-
EJFOT  Sinus intercaverneux
tMFTWFJOFTÏNJTTBJSFTEFTGPSBNFOTPWBMFFUEÏDIJSÏ
Le sinus intercaverneux (sinus coronaire) est
Rapports formé par le réseau veineux de la dure-mère qui
Les sinus caverneux répondent : tapisse la fosse hypophysaire et qui constitue le
tFOBWBOUËMBGJTTVSFPSCJUBJSFTVQÏSJFVSF GFOUF diaphragme de la selle. En avant, c’est le sinus
TQIÏOPÕEBMF  coronaire antérieur et en arrière, le sinus coro-
tFO BSSJÒSF Ë MFYUSÏNJUÏ BOUÏSJFVSF EF MB QBSUJF naire postérieur. Il en résulte une couronne
QÏUSFVTFEFMPTUFNQPSBM veineuse qui se jette dans les deux sinus caver-
tFOEFEBOTËMBGBDFMBUÏSBMFEVDPSQTEFMPTTQIÏ- neux. Ainsi le sinus coronaire constitue des
OPÕEFFUËMBQBSPJMBUÏSBMFEFMBMPHFIZQPIZTBJSF anastomoses transversaires entre les deux sinus
tFO EFIPST Ë VO EÏEPVCMFNFOU EVSFNÏSJFO  caverneux.
tendu obliquement de haut en bas et de dedans
en dehors, du bord latéral du toit de la loge laté- Sinus sphénopariétal
SPTFMMBJSFBVQMBODIFSEFMÏUBHFNPZFO C’est au début du XIXe RVF #SFTDIFU EÏQFJOU
tFOCBTËMBEVSFNÒSFEFMBGPTTFUFNQPSBMF l’existence d’un sinus sphénopariétal devenu le
tFOIBVU BVUPJUEFMBMPHFMBUÏSPTFMMBJSFGPSNÏ TJOVTEF#SFTDIFUj6OTJOVTTJUVÏTVSMBMJNJUF
par la dure-mère tendue entre le ligament inter- de la portion antérieure et de la portion moyenne
clinoïdien en dedans et la petite circonférence de la base du crâne, sinus qui occupe une gout-
de la tente du cervelet en dehors. tière transversalement dirigée de dehors en
dedans et s’abouche dans le sinus caverneux. Ce
sinus reçoit plusieurs branches veineuses des os
La structure « caverneuse » du sinus caverneux est dis- crâniens, de la dure-mère, et la veine diploïque
cutée [25]. De surcroît, pour plus de rigueur, la dési- du temporal. » [28]
gnation de l’espace anatomique situé de part et d’autre
de la selle turcique, ordinairement nommé « sinus caver-
neux » devrait être délaissée. En fait, le sinus caverneux Pour certains, l’appellation « sinus de la petite
est le contenu d’une loge « ostéodurale latérosellaire » aile du sphénoïde » est plus recevable que celle
ou « loge caverneuse » [26]. EFTJOVTEF#SFTDIFU PVTJOVTTQIÏOPQBSJÏUBM
La description d’une paroi médiale entre la loge hypophysaire Elle évite l’assimilation du sinus avec le pro-
et le sinus caverneux qui serait formée par la dure-mère ten- longement pariétal de la branche antérieure
due du ligament interclinoïdien en haut à la base crânienne de la veine méningée moyenne [28].
en bas est controversée [27]. En clinique, la fragilité de cette
paroi expliquerait la fréquence de la propagation des tumeurs
de l’hypophyse au sinus caverneux et vice versa.
Plexus basilaire
Le plexus basilaire ou sinus occipital transverse est
La loge latérosellaire est traversée par : situé en regard du clivus. Il est formé des mul-
tMBSUÒSF DBSPUJEF JOUFSOF RVJ ÏNFSHF EV DBOBM tiples veines anastomotiques du clivus, i.e. de la
DBSPUJEJFO gouttière basilaire de l’os occipital et du dos de
tMFOFSGBCEVDFOT OFSGNPUFVSPDVMBJSFFYUFSOF  la selle de l’os sphénoïde. Cela réalise une anasto-
7* FOEFIPSTEFMBSUÒSFDBSPUJEFJOUFSOF mose intercaverneuse.

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Chapitre 21. Circulation 335

Sinus pétreux supérieur Veine supra-orbitaire


Veine ophtalmique supérieure
Le sinus pétreux supérieur naît de l’extrémité pos- Sinus caverneux
térieure du sinus caverneux. Il passe sur le bord
supérieur du rocher pour atteindre le sinus latéral à
l’origine de sa portion sigmoïde. Il reçoit des veines
cérébelleuses protubérantielles et tympaniques.

Sinus pétreux inférieur


Le sinus pétreux inférieur naît de l’extrémité pos-
térieure du sinus caverneux, se dirige en bas et
en dehors, le long de la suture pétro-occipitale.
Il abandonne la cavité crânienne en sortant par la
partie antérieure du foramen jugulaire, puis se jette
directement dans la veine jugulaire interne. Il reçoit Veine angulaire
Veine ophtalmique Plexus
Veine ophtalmique inférieure
comme afférence des veines du cervelet, de la pro- inférieure veineux
ptérygoïdiens
tubérance, du bulbe et les veines auditives interne. Veine infraorbitaire

Fig. 21.20. Veines ophtalmiques.


D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.
De chaque côté du crâne, le sinus sigmoïde représente
la portion terminale du sinus latéral. Il draine aussi le dehors en direction de la fissure orbitaire supé-
sinus caverneux par l’intermédiaire des sinus pétreux rieure qu’elle traverse en dehors de l’anneau du
supérieur et inférieur. Dès lors, il constitue le tronc col- tendon commun des muscles du bulbe oculaire,
lecteur de tous les sinus de la dure-mère. pour se jeter dans le sinus caverneux. Elle reçoit la
veine ethmoïdale, la veine musculaire supérieure,
Sinus pétro-occipital la veine lacrymale et les veines vorticineuses supé-
rieures. Elle peut recevoir la veine centrale de la
Totalement situé en dehors de la cavité crânienne, rétine et la veine ophtalmique inférieure.
le sinus pétro-occipital prend naissance au niveau
La veine ophtalmique inférieure naît à la partie anté-
du foramen déchiré (trou déchiré antérieur). De
romédiale du plancher de l’orbite de veinules en
là, il chemine sur la face exocrânienne de la suture
provenance des voies lacrymales et des paupières.
pétro-occipitale, puis se jette dans la veine jugu-
Elle se dirige en arrière et en dehors. Elle peut se
laire interne ou dans le sinus pétreux inférieur.
continuer en se jetant dans la veine ophtalmique
Plexus veineux carotidien interne supérieure, ou franchir la fissure orbitaire supé-
rieure au-dessous et en dehors de l’anneau du ten-
Le plexus carotidien accompagne l’artère carotide don commun des muscles du bulbe oculaire pour se
interne dans son trajet dans le canal carotidien de l’os drainer dans le sinus caverneux. Elle reçoit les veines
temporal. Il se jette dans la veine jugulaire interne. musculaires inférieures, vorticineuses inférieures,
une anastomose avec la veine ophtalmique supé-
Veines ophtalmiques rieure et des veines de la région ptérygomaxillaire.
Les veines ophtalmiques drainent le sang veineux Les veines centrales de la rétine se projettent soit
de l’orbite dans le sinus caverneux. Ce sont les dans la veine ophtalmique, soit directement dans
veines ophtalmiques supérieures et inférieures le sinus caverneux.
(figure 21.20).
La veine ophtalmique supérieure naît à l’angle Circulation lymphatique
NÏEJBM EF M”JM EF QMVTJFVST WFJOVMFT  FO QBSUJ-
culier de la veine angulaire (branche de l’artère Tous les vaisseaux lymphatiques suivent prioritai-
faciale). Son trajet est oblique en arrière et en rement les grands axes veineux. Ceux de la tête

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336 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

gagnent les lymphocentres de la tête qui se drai- Les ganglions siègent près des insertions du mus-
nent dans les lymphocentres du cou, puis dans les cle sterno-cléido-mastoïdien.
troncs jugulaires et, enfin, dans le conduit lym-
phatique du côté droit, et dans le conduit thoraci-
que du côté gauche. Lymphonœuds parotidiens
Les lymphocentres de la tête forme un collier gan- Lymphonœuds parotidiens superficiels
glionnaire péricervical situé à la jonction de la tête
Ils drainent les téguments de la région latérale de
et du cou. Il comprend six groupes : occipitaux,
la tête, l’auricule, le méat acoustique externe, la
mastoïdiens, parotidiens, faciaux, submentonniers
trompe auditive, la joue et la lèvre supérieure.
et submandibulaires (figure 21.21).
Ils sont en avant du tragus, le long des vaisseaux
temporaux superficiels.
Lymphonœuds occipitaux
Lymphonœuds parotidiens profonds
Ils drainent les régions superficielles et profondes
de la partie supérieure de la nuque. Ils drainent la glande parotide, les régions tempo-
rale et orbitaire, la glande lacrymale, la muqueuse
Les ganglions se trouvent à l’insertion des muscles
jugale, le palais mou et la cavité nasale.
trapèzes ou en arrière des insertions supérieures
du muscle sterno-cléido-mastoïdien. Ils sont localisés dans la glande parotide, près de la
veine jugulaire externe et du nerf facial.

Lymphonœuds mastoïdiens
Lymphonœuds faciaux
Ils drainent les régions temporopariétales.
De petites tailles, ils suivent l’artère faciale. Ils drai-
Nœuds lymphatiques
nent les voies lymphatiques des régions géniennes,
mastoïdiens Nœuds infraorbitaires, nasales.
lymphatiques
occipitaux *MT DPOTJTUFOU FO MZNQIPO”VET NBOEJCVMBJSF 
buccinateurs, nasogénien, zygomatique.

Lymphonœuds submentonniers
Ils drainent le menton, la lèvre inférieure, les joues,
la gencive inférieure du parodonte des incisives
et des canines inférieures, le plancher buccal et la
pointe de la langue.
&OOPNCSFWBSJBCMF MFTMZNQIPO”VETTJÒHFOUFOUSF
les ventres antérieurs des muscles digastriques.

Lymphonœuds submandibulaires
Nœuds lymphatiques Ils drainent la lymphe de la joue, de la partie laté-
submentaux Drainage lymphatique vers
Nœuds lymphatiques les nœuds lymphatiques cervicaux rale du menton, de la lèvre inférieure, des gen-
submandibulaires supérieurs profonds cives, de la langue, du plancher buccal, et des
Nœuds lymphatiques
préauriculaires et parotidiens glandes submandibulaire et sublinguale.
Fig. 21.21. Lymphocentres de la tête et du cou.
Ils sont logés sous le bord inférieur de la mandi-
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition. bule et adjacents à la glande submandibulaire.

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Chapitre 21. Circulation 337

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Index

A – cérébrale
Agger nasi, 62 – – antérieure, 325, 326, 328
Ailes du vomer, 180 – – moyenne, 325, 326
Aire – – postérieure, 326, 328
– auditive, 277 – centrale de la rétine, 325
– de Broca, 277 – choroïdienne antérieure,
– du goût, 278 325, 326
– olfactive, 277 – ciliaire, 326
– pariéto-occipito-temporale, 278 – communicante
– préfrontale, 278 – – antérieure, 328
– prémotrice, 278 – – postérieure, 325, 326, 328
– sensitive du langage, 278 – dorsale du nez, 326
– visuelle, 278 – du canal ptérygoïdien, 43, 322
Alvéoles dentaires, 185 – ethmoïdale, 326
Ampoule du canal semicirculaire, 118 – faciale, 316
Angle – infraorbitaire, 139, 322
– de la mandibule, 187, 190, 250 – labiale, 316
– latéral de l’écaille, 22 – lacrymale, 132, 326
Anosmies, 286 – linguale, 316
Antre mastoïdien, 106 – massétérique, 322
Aqueduc – maxillaire, 314, 319
– de la cochlée, 116 – – interne, 264
– du cerveau, 266 – méningée
– du mésentérique, 266 – – accessoire, 321
– du vestibule, 116 – – antérieure, 264
Arachnoïde, 257 – – moyenne, 41, 84, 264, 320
Arc pharyngien, 291 – – postérieure, 264, 328
Arcade – mentale, 184
– alvéolaire, 142 – musculaire, 326
– zygomatique, 134 – nasale externe, 326
Artère – occipitale, 105, 316
– alvéolaire, 322 – olivaire, 328
– – inférieure, 321 – ophtalmique, 38, 324, 325
– auriculaire postérieure, 317 – palatine
– buccale, 322 – – ascendante, 316
– carotide, 336 – – descendante, 322
– – commune, 311 – palpébrale, 326
– – externe, 314 – pharyngienne
– – interne, 263, 322 – – ascendante, 316
– cérébelleuse – – supérieure, 159
– – inférieure, 328 – ptérygoïdienne, 322
– – postérieure, 328 – sphénopalatine, 319
340 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

– spinale – de Dorello, 263


– – antérieure, 328 – de l’hypoglosse, 309
– – postérieure, 328 – de Sténon, 190
– stylomastoïdienne, 317 – du muscle tenseur du tympan, 107
– subclavière, 326 – du nerf hypoglosse, 17
– submentale, 316 – endolymphatique, 117
– supraorbitaire, 326 – ethmoïdal
– sylvienne, 326 – – antérieur, 71
– temporale – – postérieur, 71
– – profonde antérieure, 322 – facial, 107, 299, 318
– – profonde postérieure, 322 – grand palatin, 155
– – superficielle, 314, 319 – infraorbitaire, 294
– thyroïdienne supérieure, 314 – lacrymonasal, 164, 176, 326
– tympanique – mandibulaire, 184, 250
– – antérieure, 320 – optique, 37, 287
– – postérieure, 318 – palatovaginal, 159
– vertébrale, 327 – ptérygoïdien, 43
Articulation – semicirculaire, 105, 118, 318
– incudomalléaire, 109, 111 – vertébral, 265
– incudostapédienne, 112 – vomérosphénoïdal, 36
– occipito-atloïdienne, 210 Canthus, 240
– temporomandibulaire, 223, 247, 248, 251, 319 Cartilage
Astérion, 10, 23, 29, 104 – alaire, 171
– de Meckel, 183
B – latéral, 171
Barorécepteurs, 313 – septal, 171
Base, 8 – thyroïde, 312
Basiocciput, 13 Cavité
Basion, 10, 16 – mastoïdienne, 105
Bord – nasale, 54
– alvéolaire, 185 – orbitaire, 322
– supraorbitaire, 72 Cavum
Bosse – de Meckel, 260
– pariétale, 84 – trigéminal, 260, 291
– frontale, 69 Cellules
Branche – ethmoïdales
– de la mandibule, 187, 247 – – antérieures, 63
– massétérique, 316 – – postérieures, 63
– ptérygoïdienne, 316 – olfactives de Schultze, 286
– sphénopalatine, 322 Centre
Bregma, 10, 74 – cardiovasculaire, 273
Bulbe – de la déglutition, 273
– inférieur de la veine jugulaire, 329 – de l’éternuement, 273
– olfactif, 56 – de la toux, 273
– supérieur de la veine jugulaire, 329 – du vomissement, 273
Bulle ethmoïdale, 62 – moteur du langage, 277
– respiratoire, 273
C – vital, 273
Caisse du tympan, 105 Cercle artériel du cerveau, 328
Calvaria, 7 Cervelet
Canal – archéocervelet, 274
– carotidien, 102 – néocervelet, 274
– condylaire, 17 – paléocervelet, 274
Index 341

Chiasma, 287 Demi-cellules, 36, 71, 142


– optique, 324 Diencéphale, 272
Chondrocrâne, 209 Diploé, 267
Chondro-ethmoïde, 53 Disque de l’articulation
Circonférence temporomandibulaire, 191, 248
– grande circonférence, 259 Dos de la selle, 35
– petite circonférence, 259 Douleurs projetées, 265
Circonvolution Dure-mère, 328
– frontale ascendante, 277 – spinale, 255
– pariétale ascendante, 277 Dysfonction intraosseuse, 13
Clivus, 14, 35
Cloison, 171 E
Cochlée, 105, 118 Écaille, 13
Col de la mandibule, 191 – frontale, 69
Commissures inter-hémisphériques, 275 – occipitale, 19
Compression du 4e ventricule, 26 – temporale, 94
Conduit cochléaire, 118 Échancrure tentorielle, 260
Condyle Éminence
– de la mandibule, 191 – juxtamastoïdienne, 105
– occipital, 16 – orbitaire, 133
Confluent veineux – pyramidale, 108
pétroclival, 263 Épine
Corde du tympan, 98, 300 – du sphénoïde, 42
Core-link, 2, 256 – mentonnière, 184
Cornet – nasale, 71, 72
– moyen, 58 – – antérieure, 138
– nasal ethmoïdal, 61 – supraméatique, 103
– sphénoïdal, 37 Épinèvre, 285
Crête Ectethmoïde, 53
– buccinatrice, 190 Ectoméninge, 253
– conchale, 142, 153, 176 Eminentia arcuata, 97
– ethmoïdale, 143, 153 Endolymphe, 115
– frontale, 73 Endoméninge, 253
– incisive, 145 Endonèvre, 285
– infratemporale, 40, 248 Entomion, 12, 104
– lacrymale postérieure, 163 Espace
– maxillaire, 40 – épidural, 257
– nasale, 144, 180 – extradural, 257
– occipitale – subarachnoïdien, 257
– – externe, 20 – subdural, 257
– – interne, 21 Euryon, 10
– orbitaire, 40 Exocciput, 13
– sphénoïdale, 35 Exotropie, 289
– supramastoïdienne, 95 Extension
– synostosique, 35 – crânienne, 26
– zygomatique, 40 – craniosacrale, 3
Crista galli, 54
F
D Fascia
Décussation – cervical, 312
– pyramidale, 273 – interptérygoïdien, 44, 189, 319
– sensitive, 273 – massétérique, 248
Déglutition, 304 – palatin, 157
342 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

– pharyngobasilaire, 13 – supraorbitaire, 72
– ptérygo-temporo-maxillaire, 192 – veineux, 41
Faux – zygomaticofacial, 132
– du cerveau, 22, 254, 257 – zygomatico-orbitaire, 132
– du cervelet, 22, 254 – zygomaticotemporal, 132
Fenêtre Fosse
– de la cochlée, 105 – condylaire
– du vestibule, 105 – – antérieure, 17
Filum terminal, 256 – – postérieure, 17
Fissure – crânienne
– cérébrale longitudinale du cerveau, 275 – – antérieure, 8
– ethmoïdale, 56 – – moyenne, 8
– inférieure, 99 – – postérieure, 8
– orbitaire – de la glande lacrymale, 71
– – inférieure, 47 – incisive, 138
– – supérieure, 42, 46, 263 – infratemporale, 140
– pétro-occipitale, 24 – jugulaire, 24, 100
– pétrosquameuse postérieure, 103 – mandibulaire, 94
– tympanosquameuse, 95 – ptérygoïde, 43, 192, 250
– – inférieure, 99 – ptérygopalatine, 44, 140, 155
Flexibilité, 26 – scaphoïde, 43
Flexion – sublinguale, 185
– crânienne, 26 Fossette
– craniosacrale, 3 – granulaire, 73, 85
Flexion-extension crânienne, 63 – mentonnière, 184
Fluctuation, 1 – ptérygoïde, 192
– du liquide cérébrospinal, 2 – submandibulaire, 185
Fonction, 1 – trochléaire, 71
Foramen – unguéale, 98, 117
– alvéolaire postérieur, 140 Fulcrum de Sutherland, 260
– cæcum, 54, 73
– déchiré, 47 G
– de Luschka, 265 Gaine
– de Magendie, 265, 280 – carotidienne, 312, 331
– épineux, 41, 113 – méningée, 287
– ethmoïdal, 56, 57 Galéa, 84, 238
– grand palatin, 157 Ganglion
– incisif, 145 – ciliaire, 325
– infraorbitaire, 139, 294 – géniculé, 299
– interventriculaire, 280 – inférieur, 304, 305
– jugulaire, 23, 101, 303, 329 – optique, 297
– lacerum, 101, 102 – ptérygopalatin, 160, 220, 294,
– mandibulaire, 188 300, 304
– mastoïdien, 99, 104 – supérieur, 265, 303, 305
– mentonnier, 184 – trigéminal, 97, 260, 292
– ovale, 38, 41, 296 – vestibulaire, 303
– – de Pacchioni, 259 Glabelle, 10, 70
– pariétal, 84 Glande
– pétreux, 41 – parotide, 188, 190, 300
– rond, 38, 41, 294 – pinéale, 278
– sphénopalatin, 160, 319 – pituitaire, 279
– stylomastoïdien, 299, 318 – submandibulaire, 316
Index 343

Glomus carotidien, 313 L


Gnathion, 11 Labyrinthe osseux, 105
Gomphoses, 207, 209 Lambda, 11, 23, 29
Gonion, 11 Lame
Gouttière – criblée, 286
– basilaire, 14 – des cornets, 59
– olfactive, 56 – horizontale, 54
Grande aile de l’os sphénoïde, 39, 248 – – de l’os palatin, 156
Granulations, 266 – latérale du processus ptérygoïde, 248
– arachnoïdiennes, 266 – papyracée, 58
– de Pacchioni, 85, 266 – perpendiculaire, 54, 153
Leptoméninges, 253
H Ligament
Hamulus – alaire, 17
– lacrymal, 164 – carotidoclinoïdien, 39
– ptérygoïdien, 46 – de Grüber, 263, 298
Hémisphères cérébraux, 275 – interclinoïdien, 39, 262, 290
Hiatus – latéral, 192
– du canal du nerf grand pétreux, 300 – longitudinal
– maxillaire, 141 – – antérieur, 13
– semi-lunaire, 62 – – postérieur, 15
Holisme, 1 – médial, 192
Hormion, 11 – nuchal, 20
Hypophyse, 279 – occipito-transversaire (cruciforme), 14
Hypothalamus, 278 – palpébral médial, 164
– pétroclinoïdien, 292
– pétrosphénoïdal, 39, 100, 263,
I
290, 298
Impulsions rythmiques
– – de Gruber, 35
crâniennes, 4, 313
– ptérygo-épineux, 42
Incisure
– ptérygomandibulaire, 244
– ethmoïdale, 71
– sphénomandibulaire, 42,
– jugulaire, 19
188, 319
– lacrymale, 141
– sphénomaxillaire, 188
– mandibulaire, 187
– stylohyoïdien, 202
– mastoïdienne, 105
– stylomandibulaire, 100, 190
– nasale, 138
– stylomaxillaire, 100
– pariétale, 88, 104
– thyrohyoïdien latéral, 201
– ptérygoïdienne, 160
Ligne
– sphénopalatine, 156
– courbe occipitale suprême, 20
– tentorielle, 260
– mylohyoïdienne, 185
Incus, 105
– nuchale
Infundibulum éthmoïdal, 62
– – inférieure, 20
Inion, 11, 19
– – supérieure, 20
Interdigitations, 3
– – suprême, 20
IRC, 4
– oblique, 184
– temporale, 70, 84
J Limbus sphénoïdal, 35
Jugum, 138, 187 Lingula, 43
– alvéolaire, 187 – mandibulaire, 188
– de la canine, 138 Liquide cérébrospinal, 2, 85, 257,
– sphénoïdal, 34 265, 286
344 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Lobe – – de l’angle de la bouche, 184, 242


– frontal, 276 – – du septum nasal, 138, 240
– occipital, 276 – auriculaire
– pariétal, 276 – – antérieur, 240
– temporal, 276 – – postérieur, 240
Loge – – supérieur, 240
– caverneuse, 260 – buccinateur, 140, 184, 242
– hypophysaire, 336 – chondroglosse, 202
– latérosellaire, 260, 298 – compresseur des lèvres, 242
– parasellaire, 322 – constricteur
Lunule lacrymale, 142 – – moyen du pharynx, 200, 202
Lymphonœuds – – supérieur du pharynx, 185, 244, 305
– faciaux, 338 – corrugateur du sourcil, 240
– mastoïdiens, 338 – de l’auricule, 237, 240
– occipitaux, 338 – des lèvres, 237, 241
– parotidiens, 338 – des paupières et des sourcils, 237
– submandibulaires, 338 – digastrique, 185, 200, 314
– submentonniers, 338 – dilatateur des narines, 139, 240
– droit
– – antérieur de la tête, 14
M – – latéral de la tête, 18, 297
Macules, 117 – du nez, 237, 240
Malleus, 105 – génioglosse, 185, 199
Mandibule, 247 – géniohyoïdien, 185, 199
Méat – grand
– acoustique externe, 98 – – droit postérieur de la tête, 20
– nasal, 61 – – zygomatique, 131, 242
– – inférieur, 61, 142, 175, 176 – hyoglosse, 199, 200
– – moyen, 61 – incisif
– – supérieur, 61 – – inférieur, 242
– – suprême, 61 – – supérieur, 242
Mécanisme respiratoire primaire, 1 – long de la tête, 14
Méninges, 253, 286, 287 – longissimus, 105
Mésencéphale, 272 – masséter, 131, 187, 246
Mésethmoïde, 53 – massicateur, 246, 292
Membrane tectoria, 280 – mentonnier, 184, 242
Membrane(s) – mylohyoïdien, 185, 199
– atlanto-occipitale antérieure, 16 – nasal, 240
– de tension réciproque, 2, 256 – oblique
– intracrâniennes, 2 – – inférieur, 141
– intraspinales, 2 – – supérieur, 39, 290
– tectoriale, 15, 280 – – supérieur de la tête, 20
– thyrohyoïdienne, 201 – occipitofrontal, 103, 238
Modiolus, 119, 243 – omhyoïdien, 200
Motilité – orbiculaire
– cerveau, 1 – – de la bouche, 138
– moelle épinière, 1 – – de l’œil, 138, 143, 164, 238
MRP, 1 – petit
Muqueuse nasale, 56 – – droit postérieur de la tête, 20
Muscle – – zygomatique, 131, 242
– abaisseur – platysme, 187
– – de la lèvre inférieure, 184, 242 – procerus, 170, 238
Index 345

– ptérygoïdien – glossopharyngien, 25, 101, 265, 303, 331


– – latéral, 40, 140, 160, 191, 246, 297 – grand
– – médial, 140, 160, 190, 246 – – occipital, 28
– releveur – – palatin, 142
– – de la lèvre supérieure et de l’aile – – pétreux, 97, 300
du nez, 138 – hypoglosse, 265, 308, 314
– – de l’angle de la bouche, 138, 242 – infraorbitaire, 139, 140, 296
– – de la paupière supérieure, 39 – intermédiaire, 97, 120
– – superficiel de la lèvre supérieure – lacrymal, 47, 263, 293
et de l’aile du nez, 143 – laryngé
– – superficiel et profond de la lèvre supérieure – – supérieur, 306
et de l’aile du nez, 242 – – récurrent, 306
– risorius, 242 – lingual, 297
– semi-épineux de la tête, 20 – mandibulaire, 41, 188, 246, 293, 296
– splénius de la tête, 103 – maxillaire, 41, 132, 140, 158,
– stapédien, 108 293, 294, 336
– sterno-cléido-mastoïdien, 20, 103, 307, 314 – mentonnier, 184
– sternohyoïdien, 200 – nasociliaire, 47, 263, 265, 293
– styloglosse, 100 – nasopalatin, 179
– stylohyoïdien, 100, 200 – oculomoteur, 35, 47, 263, 288,
– stylopharyngien, 100 324, 336
– temporal, 40, 190, 191, 246 – olfactif, 55, 56, 286
– tenseur – ophtalmique, 265, 293, 324, 336
– – du tympan, 99 – optique, 37, 286, 325
– – du voile du palais, 45 – pathétique, 290
– thyrohyoïdien, 199, 201 – petit pétreux, 41
– transverse du nez, 139 – pétreux profond, 300
– trapèze, 308 – ptérygopalatin, 159, 295
– uvulaire, 157 – spinal, 331
– temporal, 297
N – temporobuccal, 297
Nasion, 11, 70, 171 – temporomassétérique, 297
Néocortex, 275 – trijumeau, 100, 246, 265
Névralgie – trochléaire, 46, 263, 290, 324, 336
– d’Arnold, 28 – tympanique, 100, 108, 304
– du trijumeau, 41, 297 – vague, 25, 101, 265, 305, 331
Névraxe, 265 – vestibulaire, 105
Nerf – vestibulocochléaire, 105, 116
– abducens, 47, 100, 263, 298, 324, 336 – vidien, 304
– accessoire, 25, 101 – zygomatique, 132
– alvéolaire inférieur, 188, 297 Neurocrâne, 6
– auriculotemporal, 297 Neuropathie optique, 288
– carotidien interne, 300 Névralgie
– cervical supérieur, 265 – d’Arnold, 28
– cochléaire, 105, 119 – du trijumeau, 41, 297
– cochléovestibulaire, 97 Névraxe, 265
– de Hering, 305 Nez, 326
– dentaire inférieur, 189 Nomenclature anatomique internationale, 5
– du canal ptérygoïdien, 43, 300, 304 Notochorde, 14, 253
– du muscle stapédien, 300 Noyau
– facial, 97, 99, 265, 299, 318 – ambigu, 305
– frontal, 47, 263, 293 – d’Edinger Westphal, 288
346 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

– dorsal du vague, 305 – péricarotidien, 263, 323


– du faisceau solitaire, 305 – ptérygoïdien, 332
– gris central, 278 – sympathique, 25
– rond, 305 – triangulaire, 293
– sensitif dorsal, 305 – veineux carotidien, 25
– – interne, 336, 337
O Points craniométriques, 10
Obélion, 86 Polygone artériel de Willis, 328
Olfaction, 286 Pore
Ophryon, 11, 70 – acoustique
Opisthion, 11, 21 – – externe, 95
Orbiculaire de la bouche, 242 – – interne, 97
Oreille – trigéminal, 260
– externe, 105 Porus trigeminus, 292
– interne, 105 Processus
– moyenne, 105 – clinoïde
Organes otholitiques, 117 – – antérieur, 38
Orifice pharyngien de la trompe auditive, 113 – – moyen, 35
Os – – postérieur, 35, 259
– des Incas, 13 – condylaire, 187
– ethmoïde, 63 – coronoïde, 187, 247
– pétreux, 93 – intrajugulaire, 19
– squamosal, 93 – – de l’os occipital, 24
– tympanal, 93 – – de l’os temporal, 24
– wormien, 13 – jugulaire, 19, 214
Oscillation de Traube-Hering-Mayer, – – de l’os occipital, 24
4, 313 – orbitaire de l’os palatin, 157
Ostium, 62 – palatin, 141
– tympanique, 113 – pyramidal, 160, 250
Ouverture piriforme, 138, 171 – sphénoïdal, 159
– styloïde, 24, 100
P – tubaire, 98
Pachyméninge, 253 – unciné, 57
Palais – vaginal, 37
– dur, 144 – zygomatique, 94
– mou, 144, 157 Promontoire, 108
– osseux, 143 Prosencéphale, 272
Partie squameuse, 13 Prosthion, 11
Périlymphe, 115 Protubérance
Pétroclinoïdien, 290 – mentonnière, 183
Phénomènes de convergence, 265 – occipitale
Pie-mère, 257 – – externe, 19
Pivot – – interne, 21
– condylosquamomastoïdien, 104 Ptérion, 11, 42
– CSM, 104 Ptosis de la paupière, 289
– sphénosquameux (pivot SS), 43, 96
Plagiocéphalie, 27 R
Plans de l’espace, 5 Rameau
Platysme, 242 – communicant avec le plexus tympanique, 300
Plexus – sensitif du méat acoustique externe, 301
– basilaire, 336 Ramus mandibulaires, 187
– choroïde, 2, 257, 265 Raphé ptérygomandibulaire, 185
Index 347

Respiration – sigmoïde, 22, 85, 104, 334


– primaire, 1 – sphénoïdal, 33
– pulmonaire, 1 – sphénopariétal, 85, 335, 336
Rétine, 286 – transverse, 22, 334
Rhombencéphale, 272 Splénius de la tête, 20
Rostre sphénoïdal, 35 Stapès, 105
Rythme circadien, 280 Staurion, 11
Stéphanion, 11, 70, 74
S Stomion, 11
Sac Structure, 1
– endolymphatique, 118 Suture
– lacrymal, 164 – coronale, 7, 70, 74, 88, 225
Saccule, 105, 117 – dentée, 208
Schindylèse, 208 – ethmoïdofrontale, 59
– sphénovomérienne, 221 – ethmoïdolacrymale, 59, 230
– voméropalatine, 144, 233, 234 – ethmoïdomaxillaire, 59, 230
Scissure – ethmoïdopalatine, 59, 230
– de Rolando, 276 – ethmoïdovomérienne, 180
– de Sylvius, 276 – frontolacrymale, 72, 229
– pariéto-occipitale, 276 – frontomaxillaire, 144, 227
Selle turcique, 34, 255 – frontonasale, 72, 171
Sidebending-rotation de la SSB, 26 – frontosphénoïdale, 218
Sillon – frontozygomatique, 72, 133, 226
– bulbopontique, 299 – harmonique, 208
– carotidien, 38 – incisive, 137
– central, 276 – intermaxillaire, 138, 145
– chiasmatique, 34 – internasale, 171
– grand palatin, 142 – lacrymomaxillaire, 144
– infraorbitaire, 294 – lambdoïde, 7, 22, 88, 104, 215
– lacrymonasal, 142, 164 – maxillozygomatique, 134, 143, 232
– latéral, 276 – métopique, 69
– mylohyoïdien, 189 – nasomaxillaire, 144, 171, 233
– occipital transverse, 276 – occipitomastoïdienne, 19, 22, 29,
– vomérien, 180 104, 213
Sinus – orbito-sphéno-frontale, 75, 218
– carotidien, 312 – palatine
– caverneux, 263, 334 – – intermaxillaire, 144, 233
– de Breschet, 85, 335 – – médiane, 157, 234
– droit, 22, 258, 333 – – transverse, 144, 157, 232
– dure-mérien, 332 – palatomaxillaire, 140, 232
– ethmoïdal, 62 – pariétomastoïdienne, 88, 104, 259
– intracrânien, 329 – pétro-occipitale (pétrobasilaire), 16,
– latéral, 334 102, 213
– maxillaire, 143 – pétrosphénoïdale, 216
– occipital, 334 – pétrosquameuse supérieure, 95
– pétreux – phénozygomatique, 220
– – inférieur, 15, 24, 25, 35, 102, 299, 330, 337 – prémaxillaire, 137
– – supérieur, 100, 334, 337 – sagittale, 7, 86, 231
– pétro-occipital, 25, 102, 337 – sphénoethmoïdale, 59, 219
– sagittal – sphénofrontale latérale, 74, 218
– – inférieur, 258, 333 – sphénopalatines, 220
– – supérieur, 22, 73, 85, 332 – sphénopariétale, 88, 217
348 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

– sphénopétreuse, 43, 101, 114 Tubercule


– sphénosquameuse, 42, 215 – jugulaire, 18
– sphénozygomatique, 40, 133 – mentonnier, 183
– squameuse, 7, 88, 96, 104, 208, 222 – pharyngien, 13
– temporozygomatique, 134, 221 – postglénoïdal, 95
Swenderborg, 3 – quadrijumeau, 274
Symphyse, 207 – zygomatique antérieur, 94
– mandibulaire, 183 Tubérosité
Synarthroses, 207 – massétérique, 187
Synchondrose, 207 – maxillaire, 140, 250
– interosseuses, 209 – ptérygoïdienne, 190
– intraoccipitale, 13, 209
– – antérieure, 309 U
– intraosseuses, 209 Utricule, 105, 117
– intrasphénoïdale, 34, 35
– sphénobasilaire, 3, 15, 209 V
– sphéno-occipitale, 15, 211 V4, 280
– sphénopétreuse, 216 Vasa nervorum, 285, 299
Synchroniseur, 280 Veine
Syndesmose, 207 – auriculaire postérieure, 332
Synostose, 210 – centrale de la rétine, 335, 337
Système – cérébelleuse postérieure, 334
– autonome, 272 – cérébrale
– cérébrospinal, 272 – – postérieure et inférieure, 334
– nerveux, 313 – – supérieure, 333
– – autonome, 313 – de la parotide, 332
– – périphérique, 282 – de l’aqueduc du vestibule, 334
– parasympathique, 272 – de l’articulation temporomandibulaire, 332
– sympathique, 272 – diploïque, 264, 333
– végétatif, 272 – du canal de Sténon, 332
– du foramen cæcum, 333
T – encéphalique, 329
Tegmen tympani, 97 – faciale, 331
Télencéphale, 272 – grande
Tendon commun, 38 – – cérébrale interne, 333
Tente du cervelet, 22, 100, 254, 259 – – veine de Galien, 259, 333
Tête de la mandibule, 191 – jugulaire
Thalamus, 278 – – externe, 331
Toit de la cavité nasale, 171 – – interne, 24, 329
Torsion, 26 – linguale, 331
Torus mandibulaire, 187 – malaire, 332
Toux, 305 – maxillaire, 332
Trapèze, 20 – méningée, 333
Trompe auditive, 43, 105, 113 – – moyenne, 264
Tronc – occipitale, 332
– cérébral, 272 – – superficelle, 332
– thyro-linguo-facial, 331 – ophtalmique, 46, 337
Trou – – inférieure, 335, 337
– déchiré postérieur, 23 – – supérieure, 335, 337
– de Monro, 280 – orbitaire, 329
– de Vésale, 41 – parotidienne, 332
– innominé d’Arnold, 41 – pharyngienne, 331
Index 349

– tégumentaire temporale, 332 Vertex, 11


– temporale superficielle, 332 Vestibule, 105, 115
– thyroïdienne Villosité arachnoïdienne, 267
– – moyenne, 331 Viscérocrâne, 6
– – supérieure, 331 Vision, 286
– transversale de la face, 332 Voie neurolymphatique, 267
Ventricule Vomer, 36
– latéral, 265, 280 Voûte, 7
– quatrième, 265, 280
– troisième, 265, 280 Z
Vermix cérébelleux, 21 Zeitgeber, 280
Crédits illustrations

Les figures mentionnées ci-après sont repro- Figures 15.5, 15.6, 15.7, 15.8, 15.10, 15.13,
duites avec l’aimable autorisation des éditeurs 15.14, 15.15, 15.16, 15.17, 15.21 correspondant
concernés. aux figures 8.241A, 8.252A,B, 8.135, 8.157A,B,
8.131, 8.129, 8.267, 8.136, 8.133, 8.251, 8.137
Gray’s Anatomy for Students de Drake RL, Vogl extraites des pages 989, 997, 880, 907, 876, 875,
W, Mitchell AWM, 1st edition, © Elsevier Inc., 1011, 881, 878, 996, 882.
2005 (ISBN : 978-0-443-06612-4) Figures 16.1, 16.3, 16.4, 16.5, 16.7, 16.8 cor-
Figures 1.2, 1.3, 1.4 correspondant aux figu- respondant aux figures 8.237A, 8.202, 8.237B,
res 8.18, 8.19, 8.23 extraites des pages 764, 8.189A, 8.188, 8.158 extraites des pages 986,
766, 770. 953, 986, 940, 939, 908.
Figures 3.1, 3.5, 3.7, 3.17, 3.20 correspondant Figures 17.21, 17.22 correspondant aux figures
aux figures 8.144, 8.222C, 8.228, 8.235, 8.143A 8.128A,B extraites de la page 874.
extraites des pages 892, 971, 976, 984, 891. Figures 18.1, 18.4, 18.6, 18.7, 18.8, 18.9 corres-
Figures 4.3, 4.4, 4.15 correspondant aux figures pondant aux figures 8.66, 8.238, 8.133, 8.131,
8.25, 8.223, 8.220B extraites des pages 774, 972, 8.137, 8.136 extraites des pages 826, 986, 878,
969. 876, 882, 881.
Figures 5.5, 5.6, 5.8, 5.10 correspondant aux Figures 19.5, 19.10 correspondant aux figures
figures 8.89A, 8.70, 8.25, 8.222A extraites des 8.30B, 8.32 extraites des pages 782, 784.
pages 840, 830, 774, 970. Figures 20.10, 20.14, 20.20, 20.23, 20.24, 20.25,
Figures 6.5, 6.6, 6.7 correspondant aux figures 20.27, 20.29, 20.31, 20.32 correspondant aux
8.24, 8.43, 8.34 extraites des pages 773, 794, 785. figures 8.36, 8.49, 8.48, 8.59, 8.58, 8.146, 8.60,
Figures 7.5, 7.14, 7.15, 7.18, 7.20, 7.23, 7.24, 8.121, 8.147, 8.215 extraites des pages 788, 803,
7.25 correspondant aux figures 8.117, 8.104, 802, 819, 818, 894, 820, 867, 895, 964.
8.112A, 8.111, 8.114, 8.226B, 8.118, 8.120 Figures 21.1, 21.2, 21.11, 21.12, 21.20, 21.21
extraites des pages 864, 854, 860, 859, 862, 975, correspondant aux figures 3.3, 8.12, 8.144A,
865, 866. 8.92, 8.93, 8.69 extraites des pages 105, 757,
Figures 9.5, 9.12, 9.14, 9.15, 9.16, 9.17 cor- 892, 844, 845, 829.
respondant aux figures 8.143A, 8.234A, 8.228,
8.223, 8.226, 8.225 extraites des pages 891, 982, Gray’s Atlas of Anatomy de Drake RL, Vogl AW,
976, 972, 974, 973. Mitchell AWM, Tibbitts RM, Richardson PE,
Figures 10.6, 10.9 correspondant aux figures © Churchill Livingstone, an imprint of Elsevier
8.143, 8.70 extraites des pages 891, 830. Inc., 2008 (ISBN : 978-0-443-06721-1)
Figure 11.3 correspondant à la figure 8.79 extraite Figures 1.5, 1.6, 1.7 extraites des pages 437,
de la page 835. 432, 436.
Figure 12.5 correspondant à la figure 8.221 Figures 2.1, 2.19 extraites des pages 432, 434.
extraite de la page 970. Figures 3.3, 3.19 extraites des pages 437, 481.
Figure 14.3 correspondant à la figure 8.228 Figures 4.2, 4.7, 4.10, 4.13 extraites des pages
extraite de la page 976. 438, 438, 438, 519.

Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne


© 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés
352 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne

Figure 6.3 extraite de la page 440. Gray’s Anatomy: The anatomical basis of clinical
Figures 7.12, 7.17, 7.19 extraites des pages 440, practice de Williams PL, 38th edition, © Churchill
474, 475. Livingstone, an imprint of Elsevier Inc., 1995
Figure 8.1 extraite de la page 429. (ISBN : 978-0-443-04560-8)
Figures 9.1, 9.4, 9.8, 9.11, 9.13 extraites des Figure 2.2 correspondant à la figure 6.167 extraite
pages 429, 440, 439, 439, 524. de la page 585.
Figures 10.1, 10.2, 10.4, 10.8, 10.10 extraites des Figure 3.2 correspondant à la figure 6.172 extraite
pages 519, 439, 439, 439, 439. de la page 588.
Figures 11.1, 11.4 extraites de la page 438. Figure 9.2 correspondant à la figure 6.188 extraite
Figures 12.1, 12.4 extraites de la page 519. de la page 602.
Figures 13.1, 13.3, 13.5 extraites des pages 438,
438, 519. Colour Atlas of Lacrimal Surgery de Olver J,
Figure 14.1 extraite de la page 438. Butterworth Heinemann, Elsevier, © Jane Olver,
Figures 15.3, 15.9a, 15.11, 15.18 extraites de la 2002 (ISBN : 0-7506-4486-9)
page 524. Figures 4.12, 11.6 correspondant à la figure 25A
Figures 18.2, 18.3, 18.5 extraites des pages 456, du chapitre 1.
457, 492.
Figures 19.1, 19.12 extraites de la page 442. Ostéopathie pédiatrique de Sergueef N, © Elsevier
Masson SAS, 2007 (ISBN : 978-2-84299-917-2)
Gray’s Anatomy: The anatomical basis of clinical Figures 2.23, 2.24, 2.25 correspondant aux figures
practice de Standring S, 39th edition, © Churchill 3.17, 3.28, 3.29 extraites des pages 92, 106, 107.
Livingstone, an imprint of Elsevier Inc., 2004 Figure 3.22 correspondant à la figure 3.18 extraite
(978-0-443-07168-3) de la page 92.
Figures 2.6, 2.8, 2.16 correspondant aux figures Figure 4.16 correspondant à la figure 3.21 extraite
45.47, 45.48, 27.11 extraites des pages 760, 760, de la page 93.
464. Figure 14.4 correspondant à la figure 3.22 extraite
Figure 4.14 correspondant à la figure 32.1 extraite de la page 93.
de la page 567.
Figure 5.1 correspondant à la figure 27.18 extraite Ross et Wilson. Anatomie et physiologie normales et
de la page 474. pathologiques de Waugh A, Grant A, Perelman R,
Figures 7.1, 7.26 correspondant aux figures 10e édition, © Elsevier Masson SAS, 2007 (traduc-
27.15, 39.4 extraites des pages 471, 664. tion de Ross and Wilson Anatomy and Physiology in
Figure 15.20 correspondant à la figure 30.10A Health and Illness, Churchill Livingstone, 10th ed.)
extraite de la page 527. (ISBN : 978-2-84299-824-0)
Figures 16.2, 16.6 correspondant aux figures Figures 19.2, 19.11 correspondant aux figures
31.12B, 31.4 extraites des pages 541, 533. 7.10, 7.12 extraites des pages 159, 160.
Figures 17.1, 17.3, 17.4 correspondant à des par- Figures 20.1, 20.2, 20.3, 20.4, 20.5, 20.6, 20.7,
ties de la figure 6.33 extraites de la page 103. 20.8, 20.9, 20.30 correspondant aux figures 7.13,
Figures 19.6, 19.7, 19.8 correspondant aux 7.11, 7.17, 7.20, 7.15, 7.14, 7.19, 7.16, 7.18, 8.5
figures 15.1, 15.3, 15.5 extraites des pages 276, extraites des pages 161, 159, 163, 167, 162, 162,
277, 279. 165, 163, 163, 209.
Figures 20.11, 20.12, 20.13, 20.15, 20.22 cor-
respondant aux figures 16.2, 15.10, 19.1, 14.18, © Encycl Méd Chir (Elsevier, Paris)
15.5 extraites des pages 288, 283, 328, 253, Figure 1.1 correspondant à la figure 3 de Richter
279. M, Mossaz C, de Tonnac N, et al. Chirurgie correc-
Figures 21.15, 21.18, 21.19 correspondant aux trice des malformations ou « dysmoprhies » maxillo-
figures 17.4, 15.1, 15.4 extraites des pages 296, mandibullaires : « Avant d’agir ». Stomatologie,
276, 278. 22-066-C-10, 1997.
Crédits illustrations 353

Figure 2.22 correspondant à la figure 2 de moyenne. Oto-rhino-laryngologie, 20-015-A-10,


Thomassin JM, Korchia D, Braccini F, et al. 2008.
Chirurgie du foramen jugulaire. Techniques chirur- Figure 7.27 correspondant à la figure 14A de
gicales – Tête et cou, 46-020, 1999. Hitier M, Edy E, Salame E, et al. Anatomie du
Figure 3.21 correspondant à la figure 8 de nerf facial. Otho-rhino-laryngologie, 20-258-A-
Hamard H. Nerf optique. Ophtalmologie, 10, 2006.
21-008-A-10, 1985. Figure 20.28 correspondant à la figure 2 de
Figure 19.9 correspondant à la figure 5 de Benouaiche L, Michel B, Couly G. Risques de
Milea D, Gerber S. Bases neuroanatomiques de la lésions du nerf lingual et de la corde du tympan
motilité oculaire. Ophtalmologie, 21-500-A-05, en chirurgie orale et maxillofaciale. Médecine
2003. buccale, 28-515-M-10, 2008.
Figures 20.16, 20.18, 20.19 correspondant Figure 21.10 correspondant à la figure 2 de
aux figures 1, 2, 14 de Velut S, Destrieux C. Thomassin JM, Branchereau A, Magnan PÉ, et al.
Systématisation des voies optiques primaires Abord chirurgical de l’artère carotide interne
et voies optiques secondaires. Ophtalmologie, intrapétreuse. Techniques chirurgicales - Tête et
21-008-B-10, 1997. cou, 46-041, 2008.
Figure 20.17 correspondant à la figure 2B de
Bullier J, Barone P. Voies optiques intracrâniennes © Wiley-Blackwell
et lobe occipital : anatomie, fonction, développe- Figures 2.3, 2.4 correspondant aux figures 1, 3 de
ment. Ophtalmologie, 21-008-A-40, 1997. Saxena SK, Chowdhary DS, Jain SP. Interparietal
Figures 20.21, 20.26 correspondant aux figures bones in Nigerian skulls. J Anat 1986 ; 144 :
4, 5 de Milea D, Gerber S. Bases neuroatomiques 235-7.
de la motilité oculaire. Ophtalmologie, 21-500-
A-05, 2003. © John Wiley & Sons, Inc.
Figures 21.3, 21.4, 21.5, 21.6, 21.7, 21.8, 21.9, Figure 19.3 correspondant à la figure 2 de Moss
21.13 correspondant aux figures 1, 9, 5, 6, 10, 12, ML, Young RW. A functional approach to cranio-
13, 16 de Ricbourg B, Bugniet JM. Système arté- logy. Am J Phys Anthropol 1960 ; 18 : 281-92.
riel cervico-maxillo-facial. Stomatologie, 22-001-
© Bibliothèque Interuniversitaire de Médecine,
B-30, 1997.
Paris
Figure 21.14 correspondant à la figure 4 de
Figure 19.4 correspondant à une figure de
Besson G, Hommel M. Syndromes anatomoclini-
la Planche 3 de la 2e livraison de Breschet G,
ques des accidents ischémiques du territoire verté-
Recherches anatomiques, physiologiques et patho-
brobasilaire. Neurologie, 17-046-A-35, 1994.
logiques sur le système veineux et spécialement sur
Figures 21.16, 21.17 correspondant aux figu-
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res 1, 2 de Ricbourg B. Système veineux cervico-
maxillo-facial. Stomatologie, 22-001-B-35. © American Association of Neurosurgeons
Figure 19.13 correspondant à la figure 1 de
© EMC (Elsevier Masson SAS, Paris) Johnston KD, Walji AH, Fox RJ, et al. Access
Figures 7.6, 7.7, 7.16, 7.21, 7.22 correspondant to cerebrospinal fluid absorption sites by infu-
aux figures 1A, 2, 3, 15, 26 de Thomassin JM, sions into vascular channels of the skull diplö.
Dessi P, Danvin JB, et al. Anatomie de l’oreille J Neurosurg 2007 ; 107 : 841-3.

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