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à l’ostéopathie crânienne
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La plupart des livres d’anatomie sont conçus pour évidentes. L’anatomie prend alors de plus en plus
étudier la médecine ; aucun n’est spécifique à l’étude d’importance dans l’approche ostéopathique et
de l’ostéopathie crânienne. Habituellement, l’ana- son étude devient passionnante.
tomie crânienne, à la différence de l’anatomie des À ce jour, il existe de nombreux ouvrages. Le
autres régions du corps, n’a pas encore été étudiée texte idéal serait probablement une compilation
par les étudiants en ostéopathie crânienne, et cette de tout ce qui a pu déjà être écrit. Toutefois, pour
anatomie semble difficile. La plupart des ouvra- l’ostéopathe, la description de l’anatomie ne peut
ges la présente soit d’une manière très complexe, se réduire à une simple description des structu-
décourageante, ou alors avec des descriptions res ; la structure permet la fonction, et l’anatomie
trop simplifiées, insuffisantes pour l’ostéopathe. ostéopathique doit être avant tout une anatomie
De surcroît, les aspects palpatoire et fonctionnel fonctionnelle. Une parfaite compréhension de la
autant que l’intérêt ostéopathique clinique ne structure et de son rapport avec la fonction per-
sont pas suffisamment valorisés. Dès lors, à voir met à l’ostéopathe de reconnaître une dysfonction,
leur désir de trouver un livre facile à consulter, qui parfois même avant que les symptômes associés à
comporte les bases anatomiques fondamentales cette dysfonction n’apparaissent. En effet, telle
à l’application du concept crânien, les étudiants est la définition de la dysfonction somatique :
m’ont inspiré cet ouvrage. “Impaired or altered function of related compo-
Selon Still, “The osteopath must remember that his nents of the somatic (body framework) system : skele-
first lesson is anatomy, his last lesson is anatomy and tal, arthrodial and myofascial structures, and their
all his lessons are anatomy.” [1] (« L’ostéopathe related vascular, lymphatic, and neural elements.”
doit se souvenir que sa première leçon est l’anato- (« Fonction perturbée ou altérée des composan-
mie, sa dernière leçon est l’anatomie et toutes ses tes associées au système somatique (structure de
leçons sont l’anatomie. ») corps) : squelettiques, structures arthrodiales et
En fait, plus l’étudiant progresse dans la pensée myofasciales et éléments vasculaires, lymphatiques
ostéopathique, plus il comprend l’importance et nerveux qui leur sont rattachés. » [2])
d’une bonne connaissance de l’anatomie. La L’histoire permet bien d’appréhender l’évolu-
multitude des techniques développées ici ou là tion d’une anatomie tout d’abord descriptive vers
dans l’approche thérapeutique manuelle est tou- une anatomie contemporaine plus fonctionnelle.
jours basée sur une solide vérité, à savoir celle de Hippocrate (496-370 av. J.-C.) et Aristote (385-
l’anatomie. La palpation pour la structure et la 322 av. J.-C.) sont souvent les premiers anatomis-
palpation pour la fonction sont essentielles au dia- tes auxquels on fait référence ; ils semblent avoir
gnostic ostéopathique. Et nous croyons qu’il est étudié l’anatomie sans dissection humaine. C’est
très difficile de réaliser ces palpations sans connais- Hérophile (environ 300 ans av. J.-C.) qui, le pre-
sance anatomique ou avec une connaissance ana- mier, base ses conclusions sur les dissections du
tomique insuffisante ou imprécise. En revanche, à corps humain [3]. Hérophile décrit le cerveau, les
chaque étape de la progression dans notre étude ventricules, les méninges. Il pratique la vivisection
de l’anatomie, la palpation devient plus facile et et différencie les veines des artères en observant
les liens entre les différentes régions du corps plus la présence ou l’absence de pulsations. Galien
Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
© 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés
X Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
(130-201), célèbre pour ses interventions sur les da Vinci qui sublime l’art et la précision du des-
gladiateurs romains et partisan d’une solide édu- sin anatomique d’après dissection et ses illus-
cation pour tout praticien, nous laisse un grand trations pourraient toujours être incluses dans
nombre de traités anatomiques. Toutefois, ses un ouvrage contemporain [7]. Pour permettre
écrits basés essentiellement sur des dissections la vision d’une pièce comme si l’on « tournait
animales comportent beaucoup d’erreurs relatives autour », il la dessine sous différents angles avec
à l’anatomie humaine ; pour autant son influence un sens élaboré de la perspective et il est proba-
persiste jusqu’à la Renaissance [4]. blement le premier à présenter des illustrations
En effet, avec l’effondrement de l’Empire romain, de coupes anatomiques [8]. Ses écrits démon-
l’enseignement des sciences médicales est aban- trent une extrême culture, la recherche du détail
donné. Tous les traités médicaux sont en latin, dans ses descriptions anatomiques ; ils valorisent
langue que seuls les religieux sont capables de lire aussi une approche fonctionnelle de l’anatomie
et avec des manuscrits conservés dans les monas- tout autant qu’une approche holistique du corps
tères, c’est l’Église qui devient le dépositaire du humain [9].
savoir médical de l’époque. Au Moyen Âge, ce Avec l’avènement du microscope, puis des moyens
sont donc les moines qui manifestent un regain radiologiques débute une vision de l’anatomie
d’intérêt pour la pratique médicale ; ils y mêlent qui va au-delà des limites visibles à l’œil nu. Plus
connaissances, mysticisme et astrologie, parfois au récemment, les avancées dans les technologies de
détriment de leurs pratiques religieuses [5]. En l’imagerie médicale et de la biologie cellulaire et
1162, pour pallier cet état de fait et éliminer les moléculaire offrent de nouveaux champs d’ex-
ordres religieux de la pratique médicale et chirur- ploration, et permettent une étude de l’anatomie
gicale, le Concile de Tours décrète que “Ecclesia du vivant, une anatomie en fonction. De fait, les
abhorret a sanguine” (« L’Église a horreur du premières descriptions faites dans la Grèce anti-
sang »). Toute dissection devient ainsi difficile et que sont parfois revues, tout comme le sont les
nécessite une permission spéciale de l’Église [6]. descriptions de structures fines altérées par les
Dès lors, trafics, profanations et querelles accom- moyens de conservation employés par le passé.
pagnent l’étude et l’enseignement de l’anatomie Surtout, l’anatomie contemporaine est plus pré-
et c’est seulement après la Révolution et l’Empire cise, les liens entre les différents systèmes mieux
que les Écoles de Médecine disposent de cadavres établis et les fonctions des structures mieux
en nombre suffisant pour étudier l’anatomie au définies.
moyen de dissections. Avec cet ouvrage, nous avons trois objectifs :
Longtemps, l’étude de l’anatomie se limite à l’ob- donner les bases anatomiques fondamentales à
servation, à l’étude des formes, à la différenciation l’application du concept crânien, donner des infor-
des structures ayant un aspect normal de celles qui mations complémentaires pour tout individu dési-
présentent un état pathologique. On comprend reux d’aller plus loin dans cette étude, et décrire
alors que les maladies ne sont plus seulement le l’intérêt ostéopathique clinique des informations
fait d’esprits malins, mais qu’elles sont associées à présentées avec, chaque fois que cela est possible,
des structures pathologiques, à des lésions organi- l’abord pratique des structures. Dans la présen-
ques. Le plus souvent, les anatomistes nomment tation du texte, trois styles différents mettent en
les structures selon leur forme (par exemple : valeur ces différentes données, et bien que l’os-
l’hippocampe), ou leur donne leurs propres téopathie crânienne soit un peu plus que le crâne,
noms (par exemple : la veine de Galien, la trompe nous nous limitons dans cet ouvrage à l’étude des
d’Eustache). structures du crâne.
C’est Gabriel Zerbi (1468-1505), un contem- “Thus it is far better to familiarize your eye and
porain de Leonardo da Vinci (1452-1519), qui hand with the normal before you can approach the
le premier publie un texte où les organes sont abnormal intelligently”. [10] (« Ainsi, c’est beau-
regroupés par systèmes [7]. Pour autant, c’est coup mieux de familiariser votre œil et votre main
Avant-propos XI
avec le normal avant de pouvoir approcher l’anor- [4] Tsafrir J, Ohry A. Medical illustration : from caves to
mal intelligemment. ») cyberspace. Health Info Libr J 2001 ; 18 : 99–109.
[5] Semur F, Seigneuric JB. Naissance de l’art dentaire
Mon souhait est que ce livre soit un ouvrage de moderne au XVIIIe siècle. Le rôle décisif de Pierre
référence en anatomie, facile et agréable à consul- Fauchard. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris).
ter, un outil précieux pour l’étudiant comme pour Stomatologie 2007 ; 22-000-A-10.
le praticien ostéopathe éternellement curieux. [6] Leblond S. Anatomistes et Résurrectionnistes en
France. Can Med Assoc J 1968 ; 99 : 368–70.
[7] Xie C, O’Leary JP. The first anatomists/artists. Am
Références Surg 1999 ; 65 : 899–900.
[1] Still AT. The philosophy and mechanical principles of [8] Tsafrir J, Ohry A. Medical illustration : from caves to
osteopathy. Kirksville, MO : Osteopathic Enterprise ; cyberspace. Health Info Libr J 2001 ; 18 : 99–109.
1986. p. 12. [9] Dunn PM. Leonardo Da Vinci (1452-1519) and
[2] Glossary of Osteopathic Terminology. In : Ward RC, reproductive anatomy. Arch Dis Child Fetal &
Ed. Foundations for Osteopathic Medicine. 2nd ed Neonatal Ed 1997 ; 77 : F249–51.
Baltimore : Williams and Wilkins ; 2003. p. 1249. [10] Still AT. Autobiography of Andrew T. Still. Kirskville,
[3] Dooley D. A dissection of anatomy. Ann R Coll Surg MO : AT Still ; 1908. p. 190. Reprinted, Colorado
Engl 1973 ; 53 : 13–26. Springs, CO : American Academy of Osteopathy ; 1981.
Chapitre 1
Ostéopathie crânienne
et anatomie
tMB NPCJMJUÏ EFT NFNCSBOFT JOUSBDSÉOJFOOFT FU de posture qui favorisent sa fluctuation. En fait,
intraspinales ; les liquides intracrâniens fluctuent au rythme du
tMBNPCJMJUÏBSUJDVMBJSFEFTPTEVDSÉOF MRP [7].
tMB NPCJMJUÏ JOWPMPOUBJSF EV TBDSVN FOUSF MFT
iliaques.
Mobilité des membranes
intracrâniennes et intraspinales
Motilité inhérente au cerveau
et à la moelle épinière Nommées aussi membranes de tension réciproque,
les membranes intracrâniennes et intraspinales
Parmi les cinq éléments du MRP, Sutherland accompagnent rythmiquement les déplacements
considérait la motilité inhérente au cerveau et du cerveau et de la moelle épinière, à la fréquence
à la moelle épinière comme la force motrice du de la motilité inhérente du tissu nerveux. En
MRP. En fait, depuis la publication du texte de même temps, elles contrôlent les déplacements
Sutherland, on montre bien que les cellules glia- du cerveau et permettent la fluctuation du liquide
les ont un mouvement spontané rythmique [4], cérébrospinal. De surcroît, par sa couche externe
et le mouvement du cerveau est aussi démontré périostée et par les duplications de sa couche
par IRM [5]. Ainsi, au stade où les vésicules céré- interne, la faux du cerveau, la tente du cervelet
brales primitives sont entourées de mésenchyme, et la faux du cervelet, la dure-mère relie les os du
puis au stade où les os du crâne commencent crâne entre eux. Par son prolongement spinal,
à s’organiser dans ce mésenchyme, la motilité qui contribue au core-link (lien central), la dure-
inhérente au système nerveux central se transmet mère relie le crâne au bassin. Ainsi, la dure-mère
aux tissus environnants. Le MRP s’organise, où contribue grandement à l’équilibre de la tension
tous les tissus sont impliqués dans une dynami- du système.
que commune. Puis, au fur et à mesure que l’in-
dividu grandit, la trame des tissus conjonctifs se
calcifie plus ou moins, et leur degré de flexibilité, Mobilité articulaire des os
très important chez les nourrissons et chez les du crâne
enfants, diminue chez les adultes. Toutefois, le
MRP existe toute la vie et peut être perçu par En 1898, Sutherland est étudiant à l’Ameri-
les ostéopathes. L’écoute du MRP et l’apprécia- can School of Osteopathy, l’école dont Still
tion de ses caractéristiques qualitatives et quan- est le fondateur et le président. Il a pour habi-
titatives constituent des éléments fondamentaux tude d’observer les os du crâne exposés dans
du diagnostic et du traitement en ostéopathie une vitrine, et un jour : “As I stood looking and
crânienne. thinking in the channel of Dr. Still’s philosophy,
my attention was called to the bevealed articu-
lar surfaces of the sphenoid bone. Suddenly there
Fluctuation du liquide came a thought – I called it a guiding thought
cérébrospinal – ‘beveled like the gills of a fish; indicating arti-
cular mobility for a respiratory mechanism.’ ”
Pendant la systole, le liquide cérébrospinal fluc- (« Comme je reste à regarder et à penser dans
tue des ventricules latéraux vers les troisième et le courant de la philosophie du Dr Still, mon
quatrième ventricules et vers le canal vertébral. attention est attirée par les surfaces articulaires
Pendant la diastole, l’inverse se produit [6]. biseautées de l’os sphénoïde. Soudain, une idée
Sécrété par les plexus choroïdes, le liquide céré- apparaît – je l’appelle une idée guide – ‘biseau-
brospinal est produit par une efflorescence des tées comme les ouïes d’un poisson ; indiquant
vaisseaux sanguins, et ce sont la pulsation des vais- une mobilité articulaire pour un mécanisme
seaux sanguins, la respiration et les changements respiratoire’ ») [8].
Chapitre 1. Ostéopathie crânienne et anatomie 3
Après quelques années, Sutherland définit les cranial concept in the science of osteopathy was his,
mouvements des os crâniens associés au MRP. Ils not mine” [9]. (« Si vous lisez attentivement les
se produisent sur deux temps. écrits du Dr. Andrew Taylor Still, vous verrez que
t-F UFNQT EF MJOTQJSBUJPO DSÉOJFOOF QFOEBOU … le concept crânien de la science ostéopathique
lequel les structures médianes démontrent un était le sien et non le mien. »)
déplacement nommé flexion et les structu- Emmanual Swenderborg (1688–1772) semble
res latérales un déplacement nommé rotation aussi avoir inspiré Sutherland [10]. Cet homme de
externe. Pendant ce temps, les dimensions trans- sciences suédois étudie l’anatomie afin de trouver
versales du crâne augmentent et les dimensions l’âme. Dans une de ses publications majeures, The
verticales diminuent ; la flexion basilaire aug- Brain, écrite en 1743–1744, il décrit brillamment
mente au niveau de la synchondrose sphénoba- les mouvements du cerveau qui selon lui consis-
silaire qui s’élève et la base du sacrum se déplace tent en une succession d’expansion et de contrac-
postérieurement dans un mouvement de flexion tion [11]. Pour Swenderborg, cette animation
craniosacrale. rythmique manifeste l’interaction entre l’âme et
t-F UFNQT EF MFYQJSBUJPO DSÉOJFOOF QFOEBOU le corps et unifie tous les autres mouvements de
lequel le déplacement des structures média- la vie organique. Dès lors, présente partout, elle
nes est nommé extension et le déplacement contribue au mouvement des membranes dura-
des structures latérales, rotation interne. Les les, à celui des os crâniens et de leurs sutures
dimensions transversales du crâne diminuent et dont l’aspect et les détails comme les interdigita-
les dimensions verticales augmentent. La flexion tions reflètent la variété des mouvements osseux.
basilaire diminue au niveau de la synchondrose Swenderborg décrit aussi les qualités pulsatiles du
sphénobasilaire qui s’abaisse ; la base du sacrum liquide cérébrospinal qui se transmet à l’ensemble
se déplace antérieurement dans un mouvement du corps, qui chemine au travers et entre les raci-
d’extension craniosacrale. nes et les fascicules des nerfs, et qui les accompa-
gne pour se propager à l’ensemble du corps. Pour
La flexion et l’extension craniosacrales décri- cet auteur, chaque artère, chaque veine et chaque
tes dans le MRP diffèrent parfois de la flexion fibre nerveuse suivent le courant du mouvement
et de l’extension anatomiques, avec lesquelles du cerveau [11].
elles ne doivent pas être confondues. Ses remarques sur la dure-mère sont particulière-
ment intéressantes : “that by virtue of its elasticity,
and in its capacity as a muscular tendon, it contri-
Mobilité involontaire du sacrum butes in a general way to the reciprocal expansive
entre les iliaques motion of the brain” (« qu’en vertu de son élas-
ticité, et par sa capacité en temps que tendon
Selon Sutherland, le mouvement du sacrum entre
musculaire, elle contribue d’une manière géné-
les iliaques décrit dans le MRP ne résulte pas d’une
rale au mouvement d’expansion réciproque du
activité volontaire. Pour lui, le core-link formé par
cerveau »). Notons que, au XVIIIe siècle, certains,
la dure-mère spinale qui relie le foramen magnum
comme Pacchioni, considèrent la dure-mère comme
de l’occiput au sacrum transmet et coordonne les
un muscle.
mouvements entre ces deux structures.
Ainsi, pendant la phase d’expansion du cerveau,
la dure-mère est étirée ; inversement pendant la
Swedenborg phase de contraction cérébrale, elle est relâchée.
De cette alternance rythmique, naît une « action
Dans l’élaboration de son concept, Sutherland réciproque », qui fournit à son tour « une puis-
reconnaît plusieurs influences. Tout d’abord celle sance réactive » et affecte le cycle alternatif du
de Still : “If you read the writings of Dr. Andrew mouvement d’expansion et de contraction céré-
Taylor Still carefully, you will find that…the brales [11].
4 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Selon Sutherland : “If you become a mechanic of the Les découvertes actuelles sur les oscillations
cranial mechanism by correcting a cranial lesion, de basse fréquence de la circulation sanguine,
you then become the pharmacist. There is no end to et leur rapport avec le système nerveux auto-
this thought. It is not a new thought. Swedenborg, nome montrent bien leur rôle dans l’homéo-
200 years ago, said there is movement of the brain. stasie [16]. Selon Magoun, “This cycle manifests
Have we anything totally new?” (« Si vous devenez as the cranial rhythmic impulse and represents
un mécanicien du mécanisme crânien en corrigeant a dynamic metabolic interchange in every cell,
une lésion crânienne, vous devenez alors le phar- with each phase of action.” « Ce cycle se mani-
macien. C’est une pensée sans fin. Cela n’est pas feste comme l’impulsion rythmique crânienne
une nouvelle pensée. Swenderborg, il y a 200 ans, et représente un échange métabolique dynami-
a dit qu’il y a un mouvement du cerveau. A-t-on que dans chaque cellule, à chaque phase d’ac-
quelque chose de totalement nouveau ? ») [10]. tion » [17].
En fait, ces oscillations peuvent être perçues au
niveau du crâne, mais aussi sur toutes les parties
Impulsions rythmiques du corps. Chaque structure du corps manifeste un
crâniennes mouvement biphasique en concomitance avec les
phases d’inspiration et d’expiration du MRP. En
Pour l’ostéopathe, la « respiration primaire » peut revanche, en présence d’une dysfonction somati-
être perçue sous la forme d’impulsions rythmi- que, la fréquence et la puissance de cette fonction
ques crâniennes (IRC). Ce terme défini en 1961 biphasique sont perturbées.
par les Woods fait référence à la sensation palpable Dans l’approche holistique d’un traitement
du MRP [12]. Cette composante dynamique, à ostéopathique, toutes les structures anatomi-
différentier de la respiration thoracique, consiste ques impliquées, les membranes, les ligaments,
en une sensation d’expansion du crâne pendant les fascias, les muscles, les os, les articulations
la phase d’« inspiration primaire » et une sensation et les viscères, tout comme le MRP et les IRC
de retour à la position initiale pendant la phase doivent être pris en compte durant le traitement.
d’« expiration primaire ». Les traitements manipulatifs qui utilisent le
Récemment, les IRC sont enregistrées en relation modèle crânien affectent le patient par leur effet
avec une oscillation de basse fréquence présente sur l’anatomie et la physiologie de la région, qui
dans la circulation sanguine : l’oscillation de Traube- visent à normaliser :
Hering-Mayer [13]. Une modulation de fréquence • la fonction nerveuse ;
des IRC de 20 % est objectivée [13] et les traite- • la fluctuation du liquide cérébrospinal ;
ments crâniens modifient cette oscillation [14, 15]. • les stases circulatoires ;
• les tensions membraneuses ;
• les dysfonctions articulaires.
« L’oscillation de Traube-Hering-Mayer a été mesurée
en association avec la pression artérielle, la fréquence De surcroît, ces traitements entraînent une
cardiaque, la contractilité myocardique, le flux sanguin réponse globale sur l’organisme par leur action
pulmonaire, le flux sanguin cérébral et du liquide céré- sur le système nerveux autonome (SNA). Tout
brospinal, et les flux sanguins périphériques prenant en traitement qui influence le MRP influence le
compte les activités thermorégulatrices. Ce phénomène SNA. De fait, les forces biodynamiques inhé-
impliquant tout le corps, avec une fréquence le plus rentes à l’individu sont sollicitées, ce qui résulte
souvent légèrement inférieure, et indépendante de la en une autorégulation globale, tout autant que
respiration présente une ressemblance frappante avec locale, à savoir le niveau précis de la dysfonction
le MRP. » [13].
considérée.
Anatomie
Selon Still : “An osteopath reasons from his
knowledge of anatomy. He compares the work of Fig. 1.1. Plans de l’espace.
the abnormal body with the work of the normal 1. coronal ;
2. transversal ;
body” [18]. (« Un ostéopathe raisonne à partir 3. sagittal médian.
de sa connaissance de l’anatomie. Il compare D’après Richter M, et al., Encycl Méd Chir, Stomatologie.
les actions d’un corps anormal avec celles d’un
corps normal »). “A knowledge of anatomy with
its application covers every inch of ground that is
necessary to qualify you to become a skillful and
tMFQMBODPSPOBM GSPOUBM EBOTMFRVFMTFUSPVWFOU
successful Osteopath…” [19]. (« Une connais-
les axes transversal et vertical ;
sance de l’anatomie et de ses applications couvre
tMF QMBO USBOTWFSTBM IPSJ[POUBM EBOT MFRVFM TF
chaque pouce du terrain nécessaire afin de vous
trouvent les axes sagittal et transversal ;
qualifier pour devenir un Ostéopathe habile et
tMFQMBOTBHJUUBMEBOTMFRVFMTFUSPVWFOUMFTBYFT
efficace… »).
sagittal et vertical.
Ainsi, lors de l’examen du sujet debout, face à
Langage anatomique l’examinateur, la paume des mains tournée vers
l’avant et les pieds légèrement écartés, la position
En 1955, une nomenclature anatomique inter- d’un repère étudié est :
nationale est adoptée ; elle est révisée en 1998. tDSBOJBMFMPSTRVFMMFFTUEÏQMBDÏFWFSTMFIBVU
Il convient de l’utiliser ; nous indiquons le tDBVEBMFMPSTRVFMMFFTUEÏQMBDÏFWFSTMFCBT
plus souvent l’ancienne nomenclature entre tEJTUBMFMPSTRVFMMFFTUÏMPJHOÏFEVUSPOD
parenthèses. tQSPYJNBMFMPSTRVFMMFFTUSBQQSPDIÏFEVUSPOD
Pour décrire l’anatomie, le système de référence tWFOUSBMFMPSTRVFMMFFTUEÏQMBDÏFWFSTMBWBOU
utilise trois axes de référence : tEPSTBMFMPSTRVFMMFFTUEÏQMBDÏFWFSTMBSSJÒSF
tMBYFWFSUJDBM RVJFTUQFSQFOEJDVMBJSFBVTPM tMBUÏSBMFMPSTRVFMMFFTUEÏQMBDÏFMBUÏSBMFNFOU
tMBYFUSBOTWFSTBM RVJFTUIPSJ[POUBMFUQFSQFOEJ- tNÏEJBMF MPSTRVFMMF TF SBQQSPDIF EF MB MJHOF
culaire au précédent ; médiane.
tMBYFTBHJUUBMPSJFOUÏEBWBOUFOBSSJÒSF Ces définitions restent valables quelle que soit la
Ces trois axes permettent de définir les trois plans position du sujet. Ainsi, une grande aile de sphé-
de l’espace (figure 1.1) : noïde déplacée vers le haut est en position craniale
6 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Arcade sourcilière
Os frontal
Incisure
supraorbitaire (foramen)
Glabelle
Processus zygomatique
Nasion (de l’os frontal)
Os nasal
Angle de la mandibule
Mandibule
Corps de la mandibule
Foramen mentonnier
Protubérance mentonnière Tubercule mentonnier
lorsque le sujet est debout ; elle reste en position os occipital, ethmoïde, sphénoïde et frontal ; 2 os
craniale lorsque le sujet est en décubitus dorsal. pairs et latéraux : les os pariétaux et temporaux ;
tMFviscérocrâne ou squelette facial formé de 13 os,
parmi lesquels 12 os sont pairs et latéraux : les
Présentation du crâne maxillaires, les palatins, les os zygomatiques, les
os lacrymaux, les os nasaux et les cornets infé-
Crâne vient d’un terme grec qui signifie casque. rieurs ; 1 os est impair et médian : le vomer.
Cela rend bien l’idée de protection qui lui est À ces 21 os, s’ajoute la mandibule qui n’appar-
associée : protection du système nerveux central, tient ni au neurocrâne ni au viscérocrâne, les
mais aussi des viscères de la face. trois osselets pairs de l’oreille moyenne (malleus
Typiquement, le crâne est divisé en deux parties : [marteau], incus [enclume] et stapès [étrier]),
tMFneurocrâne formé de 8 os qui entourent et pro- et l’os hyoïde, impair, suspendu sous la base
tègent le cerveau : 4 os impairs et médians : les crânienne, soit un total de 29 os (figure 1.2).
Chapitre 1. Ostéopathie crânienne et anatomie 7
Suture sphénosquameuse
Os pariétal
Ptérion
Suture
pariétomastoïdienne
Os frontal
Suture
lambdoïde
Os lacrymal
Os nasal Astérion
Foramen
zygomaticofacial Os occipital
Os zygomatique
Suture
occipitomastoïdienne
Maxillaire Partie mastoïdienne de
l’os temporal
Processus mastoïdien
Angle
Branche de la mandibule
Corps de la mandibule Processus zygomatique (de l’os temporal)
Canal carotidien
Processus styloïde
Foramen jugulaire
Foramen stylomastoïdien
Processus mastoïde
Incisure mastoïdienne
Partie basilaire de l’os
occipital
Canal hypoglosse
Tubercule pharyngien
Condyle occipital
Foramen magnum
Crête frontale
Crista galli Foramen cæcum
Partie orbitaire (de l’os frontal) Foramens de la lame criblée
Lame criblée
Processus
Fosse hypophysaire clinoïde
postérieur
Dos de la selle
Orifice du canal Foramen
carotidien déchiré
Impression Foramen
trigéminale épineux
Fosse crânienne
moyenne Os sphénoïde
Os temporal
Fosse crânienne
postérieure
Os pariétal
Os occipital
Vertex
Bregma
Stéphanion
Euryon
Ptérion
Ophryon
Glabelle Lambda
Nasion
Inion
Astérion
Prosthion
Entomion
Gnathion
Gonion
Staurion
Hormion
Basion
Opisthion
u
Gnathion : le point le plus bas situé sur la ligne médiane Prosthion : le point médian le plus antérieur à la jonction
de la mandibule. des processus alvéolaires des maxillaires.
Gonion : le point le plus latéral et le plus bas de l’angle Ptérion : de chaque côté, le point à la jonction de la grande
de la mandibule. aile de l’os sphénoïde, de l’écaille de l’os temporal, de la
Hormion : le point médian situé à la jonction du bord face temporale de l’os frontal et de l’angle sphénoïdal de
postérieur du vomer et de l’os sphénoïde. l’os pariétal ; a le plus souvent grossièrement la forme
Inion : le sommet de la protubérance occipitale d’un H, et le ptérion forme la barre horizontale du H.
externe. Staurion : le point médian à la jonction de la suture pala-
Lambda : le point médian situé à la jonction des sutures tine transverse et de la suture intermaxillaire.
sagittale et lambdoïde. Stomion : le point médian de la jonction entre les lèvres
Nasion : le point médian à la jonction de la suture supérieures et les lèvres inférieures lorsque les lèvres
nasofrontale et de la suture internasale. sont jointes.
Opisthion : le point médian du bord postérieur du fora- Stéphanion : point de croisement entre la suture coro-
men magnum. nale et la ligne temporale inférieure.
Ophryon : le point médian intersourcilier. Vertex : point le plus haut de la tête.
12 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
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14 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Suture sphénosquameuse
Os pariétal
Ptérion
Suture
pariétomastoïdienne
Os frontal
Suture
lambdoïde
Os lacrymal
Os nasal Astérion
Foramen
zygomaticofacial Os occipital
Os zygomatique
Suture
occipitomastoïdienne
Maxillaire Partie mastoïdienne de
l’os temporal
Processus mastoïdien
Angle
Branche de la mandibule
Corps de la mandibule Processus zygomatique (de l’os temporal)
Fig. 2.1. L’os occipital constitue le tiers postérieur de la base crânienne et la portion postéro-inférieure de la calvaria.
D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy.
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Chapitre 2. Os occipital 15
Partie supérieure
de l'écaille
Ligne d'union
entre les parties
supérieure
et inférieure
de l'écaille
Partie inférieure
de l'écaille
Centre de Kerckring
Fig. 2.4. Os wormiens.
D’après Saxena SK, et al., J Anat 1986.
Partie latérale
(Exocciput)
Partie basilaire
(Basiocciput)
1
2
Fig. 2.3. Os des Incas ou os interpariétal. Fig. 2.5. Corps de l’os occipital : face externe.
D’après Saxena SK, et al., J Anat 1986. 1. fossette notochordale ;
2. tubercule pharyngien.
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16 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Membrane tectoriale
Membrane atlanto-occipitale
antérieure
Ligament de l’apex
Membrane atlanto-occipitale Ligament occipitotransversaire
postérieure
Dent de l’axis
Artère vertébrale
Premier nerf spinal cervical
Arc antérieur de l’atlas
Arc postérieur de l’atlas Cartilage articulaire
Traces du disque intervertébral
Ligament transverse
Ligament Corps de l’axis
transverso-axoïdien
Bord postérieur
2
1 Le bord postérieur constitue la limite antérieure
du foramen magnum. Le milieu de ce bord est le
basion (figure 2.7).
En arrière du ligament occipitotransversaire, le
3 ligament de l’apex de la dent de l’axis relie le bord
antérieur du foramen magnum à l’apex de la dent
de l’axis (figure 2.6).
Parties latérales
Situées entre la partie basilaire et l’écaille, les par-
Fig. 2.7. Corps de l’os occipital : face interne.
1. gouttière basilaire ; ties latérales de l’os occipital limitent latéralement
2. sillon du sinus pétreux inférieur ; le foramen magnum. Elles s’articulent avec l’atlas
3. basion. par leur face inférieure.
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Chapitre 2. Os occipital 17
Ligament transverse
Capsule articulaire de l’articulation Ligament longitudinal
atlanto-axoïdienne postérieur
Ligament
transverso-axoïdien
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18 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
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Chapitre 2. Os occipital 19
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20 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
saillie facilement palpable sur laquelle s’insère le Ces crêtes résultent des tractions produites
ligament nuchal (ligament cervical postérieur). par les muscles de la région postérieure du cou
Pour autant, sa forme très variable limite son inté- (figure 2.16) :
rêt en craniométrie [10]. De cette protubérance tFOUSFMFTMJHOFTOVDIBMFTTVQSÐNFFUTVQÏSJFVSF
part une crête médiane verticale, la crête occipi- s’insèrent médialement le trapèze et latérale-
tale externe ; elle relie la protubérance au foramen ment les chefs cléido-occipital et sterno-occipital
magnum, et donne aussi insertion à des fibres du du muscle sterno-cléido-mastoïdien ;
ligament nuchal. tKVTUF FO EFTTPVT EV UJFST MBUÏSBM EF MB MJHOF
De chaque côté de l’écaille, de haut en bas, s’ob- nuchale supérieure se fixe le splénius de la tête ;
servent plusieurs crêtes transversales : tFOUSFMFTMJHOFTOVDIBMFTTVQÏSJFVSFFUJOGÏSJFVSF
tMFT MJHOFT OVDIBMFT TVQSÐNFT MJHOFT DPVSCFT s’insèrent médialement le muscle semi-épineux
occipitales suprêmes), peu marquées, donnent de la tête (grand complexus) et latéralement le
insertion au ventre occipital du muscle occipi- muscle oblique supérieur de la tête (petit obli-
tofrontal (muscle occipital) ; que de la tête) ;
tMFT MJHOFT OVDIBMFT TVQÏSJFVSFT MJHOFT DPVSCFT tFO BWBOU EF MB MJHOF OVDIBMF JOGÏSJFVSF TBUUB-
occipitales supérieures) s’étendent de chaque chent médialement le muscle petit droit posté-
côté de la protubérance occipitale externe ; rieur de la tête et latéralement le muscle grand
tMFT MJHOFT OVDIBMFT JOGÏSJFVSFT MJHOFT DPVS- droit postérieur de la tête.
bes occipitales inférieures) partent de la crête Sur tout le bord postérieur du foramen magnum,
occipitale externe ; tout d’abord transversa- la ligne d’insertion de la membrane atlanto-occipi-
les, elles se dirigent ensuite obliquement en tale postérieure est bien visible. Cette membrane
bas et en dehors en direction de l’incisure relie le bord postérieur du foramen magnum au
jugulaire. bord supérieur de l’arc postérieur de l’atlas et
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Chapitre 2. Os occipital 21
Fortement concave, cette face semble divisée en Fig. 2.17. Écaille de l’os occipital : face interne.
quatre fosses avec une saillie centrale, la protubé- 1. protubérance occipitale interne ;
rance occipitale interne. De cette protubérance 2. crête occipitale interne ;
part une crête qui se dirige vers le foramen mag- 3. surface vermienne ;
4. sinus sagittal supérieur ;
num, c’est la crête occipitale interne. Près du 5. sinus transverse ;
foramen magnum, sa bifurcation limite une petite 6. angle latéral de l’écaille ;
surface triangulaire en regard du vermix cérébel- 7. bord supérieur de l’écaille ou bord pariétal ;
leux, c’est la surface vermienne. 8. bord inférieur de l’écaille ou bord mastoïdien.
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22 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Au-dessus de la protubérance, un large sillon table interne ; dans son tiers latéral, il est taillé en
médian longe le sinus sagittal supérieur. De part biseau aux dépens de la table externe.
et d’autre de la protubérance partent deux sillons
horizontaux pour les sinus transverses. Le plus Parfois, la suture lambdoïde subit une compression
souvent, le sillon du sinus sagittal supérieur se pendant la vie fœtale, lors de l’accouchement ou après
continue avec le sillon du sinus transverse droit la naissance avec la position de sommeil en décubitus
[14], alors que le sillon du sinus transverse gau- dorsal. Une plagiocéphalie postérieure non synostotique
che continue le sinus droit. Au niveau des angles peut en résulter. Selon l’emplacement de la compres-
latéraux de l’écaille occipitale, les sillons des sinus sion, la plagiocéphalie peut être unilatérale ou bilaté-
transverses se prolongent par les sillons des sinus rale. Lorsque survient une ossification prématurée de la
sigmoïdes qui se terminent au niveau du foramen suture lambdoïde, c’est une craniosynostose ou synos-
jugulaire. tose de la suture lambdoïde avec comme conséquence
une plagiocéphalie postérieure synostotique. (Voir
Sur les berges des sillons transverses s’insère la Chapitre 6, page 88)
grande circonférence de la tente du cervelet ; les
bords du sillon du sinus sagittal supérieur donnent
insertion à la faux du cerveau et ceux de la crête Bord inférieur
occipitale interne au bord postérieur de la faux du
cervelet. Ces cloisonnements dessinent les quatre Le bord inférieur ou bord mastoïdien est oblique en
fosses occipitales : les deux fosses cérébrales au- bas et en avant. Il prolonge le bord supérieur avec
dessus des sillons des sinus transverses et les fosses lequel il forme l’angle latéral de l’écaille. Il s’articule
cérébelleuses au-dessous. avec la partie mastoïdienne de l’os temporal pour
former la partie verticale de la suture occipitomas-
toïdienne (OM). Vers l’avant, il se continue avec le
La protubérance occipitale interne peut être bord latéral de la partie latérale de l’occiput.
visualisée à peu près en regard de la protubé-
rance occipitale externe. Le sinus transverse Notez que la suture OM comporte deux parties
est localisé au moins 1,5 mm au-dessus de la (figure 2.18) :
ligne nuchale supérieure [15]. Fréquemment, tVOFQBSUJFWFSUJDBMFGPSNÏFQBSMBSUJDVMBUJPOFOUSF
le sinus transverse droit est plus haut que le le bord inférieur mastoïdien de l’écaille occipitale
droit [16].
1 5
En Grèce, 300 ans av. J.-C., Hérophile est un des
premiers anatomistes à baser ses conclusions sur les 2
dissections du corps humain. Il décrit cette zone de
confluence des sinus au niveau de la protubérance occi-
pitale externe, de fait nommée pressoir d’Hérophile ou
torcular. Pour autant, la confluence des sinus n’est pas
3
toujours présente et des cloisonnements dure-mériens
plus ou moins complets peuvent exister [17]. Le drai-
nage du sinus sagittal supérieur dans le sinus trans-
verse droit est identifié dès la vie fœtale [16].
4
Bord supérieur
Fig. 2.18. Suture occipitomastoïdienne (OM) : vue
De chaque côté, le bord supérieur ou bord pariétal inférieure.
s’étend de l’angle occipital supérieur à l’angle occi- 1. partie verticale de l’OM ;
2. pivot CSM ;
pital latéral. Dentelé, il s’articule avec l’os pariétal 3. partie horizontale de l’OM ;
et forme la suture lambdoïde. Dans ses deux tiers 4. processus jugulaire ;
médiaux, il est taillé en biseau aux dépens de la 5. processus mastoïde.
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Chapitre 2. Os occipital 23
et le segment postérieur du bord postérieur occi- De chaque côté du crâne, l’angle latéral est situé
pital de la partie mastoïdienne de l’os temporal ; à la jonction de trois sutures : suture lambdoïde,
tVOFQBSUJFQMVTIPSJ[POUBMFGPSNÏFQBSMBSUJDV- suture pariétomastoïdienne et suture OM. Le
lation entre le bord latéral de la partie latérale point de rencontre de ces trois sutures correspond
de l’os occipital, i.e. le segment situé en arrière à l’astérion.
du processus jugulaire, et le segment antérieur
du bord postérieur occipital de la partie mastoï-
dienne de l’os temporal. Dans la procédure de la compression du
4e ventricule (CV4) [19], les éminences thé-
Il peut exister un changement d’orientation des
nars du praticien contactent les angles laté-
biseaux des bords occipitaux et mastoïdiens. Dans raux de l’os occipital, médialement à la suture
la partie verticale de la suture, le bord de l’écaille OM (figure 2.20). Notez que les bords situés
occipitale peut présenter un biseau aux dépens de de part et d’autre du sommet de l’angle
la table externe, alors que dans la partie plus hori- latéral, i.e. la partie latérale du bord pariétal
zontale le biseau du bord inférieur mastoïdien de et le bord mastoïdien de l’écaille occipital,
l’écaille occipitale est plus aux dépens de la table présentent des biseaux aux dépens de la table
interne. Les biseaux sont inversés pour l’os tempo- externe qui autorisent la compression.
ral. Le point où l’orientation des biseaux change
est situé au changement d’orientation dans l’espace
des deux parties de la suture et se nomme le pivot Foramen jugulaire
condylosquamomastoïdien (pivot CSM) [18].
En fait, le foramen jugulaire (trou déchiré pos-
Angles (figure 2.19) térieur) ressemble plus à un canal qu’à un simple
foramen. Il fait communiquer la fosse cérébrale
L’angle supérieur compris entre les deux pariétaux,
postérieure avec l’espace sous-parotidien postérieur.
correspond à la jonction des sutures sagittale et
Situé entre l’os temporal et l’os occipital, ce canal se
lambdoïde. Le sommet de cet angle est le lambda.
dirige vers l’avant, le dehors et le bas. Sa forme varie
considérablement d’un sujet à l’autre [20], autant
que d’un côté à l’autre, et habituellement, le côté
1
droit est le plus volumineux [21–23].
Les orifices endocrânien et exocrânien de ce « canal
jugulaire » sont dans des plans différents [23] :
Os pariétal
Os temporal
Os occipital
Maxillaire
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24 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
2
3
5
4
Fig. 2.22. Foramen jugulaire : vue endocrânienne du contenu
(côté droit).
1. processus jugulaire de l’os occipital ;
2. processus intrajugulaire de l’os temporal ;
3. pprocessus intrajugulaire de l’os occipital ;
4. golfe de la jugulaire ;
Fig. 2.21. Foramen jugulaire : orifice exocrânien (côté droit). 5. sinus pétreux inférieur ;
1. processus jugulaire de l’os occipital ; 6. artère méningée postérieure ;
2. processus intrajugulaire de l’os temporal ; 7. nerf glossopharyngien (IX) ;
3. processus intrajugulaire de l’os occipital ; 8. nerf vague (X) ;
4. orifice exocrânien du canal du nerf hypoglosse ; 9. nerf accessoire (XI).
5. orifice inférieur du canal carotidien ; D’après Thomassin JM, et al., Encycl Méd Chir, Techniques
6. base du processus styloïde. chirurgicales - Tête et Cou [30].
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Chapitre 2. Os occipital 25
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26 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Sidebending-rotation
Le sidebending-rotation de la SSB consiste en
Fig. 2.23. Mouvement de l’occiput dans la flexion
crânienne. deux composantes, avec pour chacune d’elles des
D’après Sergueef N, Ostéopathie pédiatrique. axes de mouvement différents. Autour de l’axe
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Chapitre 2. Os occipital 27
antéropostérieur qui joint le nasion et l’opis- Fig. 2.25. Mouvement de la synchondrose sphénobasilaire
thion, l’occiput et le sphénoïde tournent dans la dans le sidebending-rotation gauche.
D’après Sergueef N, Ostéopathie pédiatrique.
même direction. Ainsi, lorsque le corps du sphé-
noïde tourne autour de cet axe, un côté est plus
haut que l’autre. La grande aile du sphénoïde est Palpation pour la structure
déplacée vers le haut de ce côté, pendant que la
grande aile de l’autre côté est déplacée vers le La palpation pour la structure consiste en la pal-
bas. Simultanément, l’occiput tourne avec le pation de l’écaille, des muscles qui s’y insèrent, et
sphénoïde, se déplaçant vers le haut du côté de la des sutures occipitomastoïdiennes et lambdoïdes.
grande aile haute et vers le bas de l’autre côté. La palpation du corps de l’occiput et des masses
En même temps, autour de deux axes verticaux, un latérales n’est pas possible.
pour chaque os, l’occiput et le sphénoïde se dépla- Tout d’abord palpez les reliefs de l’écaille, chez
cent dans des directions opposées. Un axe passe l’adulte notez la proéminence des lignes nuchales,
par le centre du corps du sphénoïde, l’autre par l’importance de la saillie de la protubérance occi-
le foramen magnum de l’occiput. La grande aile pitale externe et de son sommet l’inion. L’inion est
du sphénoïde et l’occiput s’écartent l’un de l’autre facilement identifiable presque au milieu de l’écaille
d’un côté ; pour cela la grande aile se déplace vers (figure 2.26). Les lignes nuchales supérieures se pal-
l’avant et l’occiput vers l’arrière. De l’autre côté, pent de chaque côté de la protubérance occipitale
la grande aile et l’occiput se rapprochent l’un de externe. Des reliefs marqués manifestent une traction
l’autre. Cela produit un sidebending entre le sphé- importante des muscles qui s’insèrent sur l’écaille et
noïde et l’occiput au niveau de la SSB, avec comme du ligament nuchal qui s’insère sur la protubérance
résultat une convexité d’un côté et une concavité occipitale externe. L’inion est approximativement à
de l’autre. Le sidebending-rotation est nommé du hauteur de la protubérance occipitale interne et les
côté où la grande aile et l’occiput sont déplacés vers lignes nuchales supérieures à hauteur des insertions
le bas. Par exemple, dans un sidebending-rotation occipitales de la tente du cervelet.
gauche, la partie gauche du corps du sphénoïde et Par la palpation, appréciez la symétrie ou l’asy-
la grande aile gauche se déplacent vers le bas et vers métrie de l’écaille, sa convexité ou inversement
l’avant, alors que la partie gauche de l’occiput se la présence de méplats. Chez le jeune enfant, un
déplace vers le bas et vers l’arrière (figure 2.25). méplat unilatéral signale une plagiocéphalie [34].
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28 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
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Chapitre 2. Os occipital 29
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30 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Puis visualisez les différentes articulations de l’oc- [8] Osborn AG, Brinton WR, Smith WH. Radiology of
ciput ; écoutez leur motilité inhérente. Existe-t-il the jugular tubercles. AJR Am J Roentgenol 1978 ;
131 : 1037–40.
des zones de dysfonction ? Visualisez tout d’abord [9] Mintelis A, Sameshima T, Bulsara KR, Gray L,
les condyles occipitaux sur les facettes de l’atlas Friedman AH, Fukushima T. Jugular tubercle :
et appréciez les mouvements de cet espace articu- Morphometric analysis and surgical significance.
laire. Les condyles occipitaux sont situés en avant J Neurosurg 2006 ; 105 : 753–7.
des masses latérales de l’occiput, et dans cette posi- [10] Olivier G. Biometry of the human occipital bone.
J Anat 1975 ; 120(Pt 3) : 507–18.
tion ils sont placés en avant des doigts. Visualisez [11] Rouvière H, Delmas A. Anatomie humaine. 15e éd.
ces condyles convexes et convergents vers l’avant. Paris : Masson ; 2002.
Normalement, ils peuvent se déplacer librement [12] Kadri PA, Al-Mefty O. Anatomy of the nuchal liga-
vers l’avant et vers l’arrière sur les facettes de l’at- ment and its surgical applications. Neurosurgery
las, et autorisent des mouvements de latéroflexion 2007 ; 61(5 Suppl 2) : 301–4 discussion 304.
[13] Mitchell BS, Humphreys BK, O’Sullivan E.
et de rotation. La plupart des sujets présentent Attachments of the ligamentum nuchae to cervical
une dysfonction occipito-atloïdienne qui doit être posterior spinal dura and the lateral part of the occi-
normalisée. Le plus souvent, nous trouvons une pital bone. J Manipulative Physiol Ther. 1998 ; 21 :
inclinaison occipitale plus facile d’un côté combi- 145–8.
née à une rotation du côté opposé. Le glissement [14] Singh M, Nagashima M, Inoue Y. Anatomical varia-
tions of occipital bone impressions for dural venous
latéral des condyles est du côté opposé à celui de sinuses around the torcular Herophili, with special
l’inclinaison. reference to the consideration of clinical signifi-
Visualisez la synchondrose sphéno-occipitale cance. Surg Radiol Anat 2004 ; 26 : 480–7.
(sphéno-basilaire), l’articulation entre le processus [15] Avci E, Kocaogullar Y, Fossett D, Caputy A. Lateral
posterior fossa venous sinus relationships to surface land-
jugulaire de l’os occipital et la facette jugulaire de marks. Surg Neurol 2003 ; 59 : 392–7 discussion 397.
l’os temporal, les sutures lambdoïde et occipitomas- [16] Adams WM, Jones RL, Chavda SV, Pahor AL. CT
toïdiennes. Définissez toute restriction de la moti- assessment of jugular foramen dominance and its
lité inhérente du MRP. Cette visualisation peut être association with hand preference. J Laryngol Otol
confirmée avec des tests de mobilité spécifiques à 1997 ; 111 : 290–2.
[17] Bisaria KK. Anatomic variations of venous sinuses in
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Chapitre 3
Os sphénoïde
Corps
Petite aile
Petites ailes
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34 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Os frontal 4 3
7 1 2
Os ethmoïde 6
5
Os sphénoïde
Os temporal
Os pariétal
Os occipital
10
a
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Chapitre 3. Os sphénoïde 35
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36 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Sinus sphénoïdal
Par son ouverture sur la face antérieure du corps du
De part et d’autre de la crête sphénoïdale, la face sphénoïde, le sinus sphénoïdal se draine dans les cavités
antérieure forme une gouttière qui présente à sa nasales. Les sinusites sphénoïdales constituent 2,7 %
partie supérieure un orifice : l’ouverture du sinus de l’ensemble des sinusites et sont le plus souvent
sphénoïdal. Cette gouttière constitue de chaque révélées par des céphalées. Des irradiations pariétales,
côté la partie postérieure de la voûte de la cavité occipitales, cervicales et rétro-oculaires peuvent être
nasale ; dès lors le sinus sphénoïdal creusé dans présentes. Elles se distinguent par le risque de graves
l’épaisseur du sphénoïde s’ouvre dans la cavité complications infectieuses, neurologiques centrales et
ophtalmologiques du fait de la localisation profonde, au
nasale (figure 3.5).
centre de l’étage moyen de la base du crâne, du corps
Demi-cellules du sphénoïde [15].
Sinus sphénoïdal
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Chapitre 3. Os sphénoïde 37
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38 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
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Chapitre 3. Os sphénoïde 39
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40 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
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Chapitre 3. Os sphénoïde 41
temporale et infratemporale, la crête maxillaire les rond fait communiquer les espaces intracrâniens,
faces infratemporale et maxillaire et la crête orbi- en particulier la région latérosellaire, avec la fosse
taire les faces orbitaire et maxillaire. ptérygopalatine et donc les espaces profonds de
la face.
Face interne ou cérébrale (figure 3.12)
Foramen ovale
Elle est concave en haut et en arrière et forme une
Situé entre les racines moyenne et postérieure de
partie de la fosse crânienne moyenne. Diverses
la grande aile, à environ 1 cm en arrière du fora-
impressions répondent aux circonvolutions du
men rond, et beaucoup plus volumineux que lui,
lobe temporal du cerveau. Un sillon oblique en
il mesure entre 6 et 10 mm de diamètre. Il livre
haut et en dehors correspond à la branche anté-
passage au nerf mandibulaire (nerf maxillaire infé-
rieure de l’artère méningée moyenne.
rieur), troisième branche du nerf trijumeau (V3),
Dans sa partie médiale, la face interne (endocrâ- au rameau méningé accessoire de l’artère maxillaire
nienne) présente trois foramens qui sont d’avant interne (artère petite méningée) et à de petites
en arrière et de dedans en dehors les foramens veines émissaires.
rond, ovale et épineux. D’autres foramens sont
inconstants, ce sont les foramens pétreux (trou Foramen épineux
innominé d’Arnold) et veineux (trou de Vésale). Situé approximativement à 2 mm en arrière du
foramen ovale, il livre passage à l’artère ménin-
Foramen rond (grand rond)
gée moyenne et au rameau méningé du nerf
Situé entre les racines antérieure et moyenne de la mandibulaire.
grande aile, le foramen rond n’est pas comme son
nom l’indique un foramen mais plutôt un canal le Foramens pétreux et veineux
plus souvent dirigé antérolatéralement. Il mesure En arrière et en dedans du foramen ovale, le fora-
entre 2,1 et 10,8 mm de long, pour un diamè- men pétreux (trou innominé d’Arnold) contient
tre compris entre 0,8 et 4,4 mm [24] et donne le nerf petit pétreux qui se dirige vers le ganglion
passage au nerf maxillaire (nerf maxillaire supé- otique. En avant et en dedans du foramen ovale
rieur), seconde branche du nerf trijumeau (V2), se trouve le foramen veineux (trou de Vésale). Les
et à de petites veines émissaires. Son orifice anté- foramens pétreux et veineux sont inconstants.
rieur apparaît sur la face exocrânienne de la grande
aile au niveau de la face postérieure de la fosse
On retient que les nerfs ne traversent pas les os. Les
ptérygopalatine (fosse ptérygo-maxillaire). (Voir
nerfs et les structures vasculaires sont présents avant
chapitre 20, figure 20.25.) Dès lors, le foramen le début du développement squelettique, et le crâne
cartilagineux primordial se développe en les entourant.
Ainsi, lorsque les ailes du sphénoïde se rattachent au
corps, des structures canalaires s’organisent autour des
éléments vasculonerveux déjà en place.
De nombreuses variations existent dans la présentation
de ces foramens [25], par exemple le foramen ovale
peut être partiellement ouvert sur le foramen déchiré
1 [26]. Fréquemment, les foramens rond et ovale sont plus
étroits du côté droit du crâne que du côté gauche. Pour
3 certains auteurs, la névralgie du trijumeau résulte d’une
2 possible neuropathie par compression des branches
maxillaire et mandibulaire du nerf trijumeau lors de leur
passage dans les foramens rond et ovale. Dès lors, une
Fig. 3.12. Grandes ailes du sphénoïde : face interne. stimulation mécanique nocive aggrave le phénomène de
1. artère méningée moyenne ; compression lorsque le sujet mobilise la face, par exem-
2. foramen rond ; ple lorsqu’il boit, mange, se rase ou se lave [27].
3. foramen ovale.
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42 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Bord latéral (figures 3.15, 3.16) partie horizontale. Le bord latéral forme un
Le bord latéral ou bord squameux s’articule angle avec le bord postérieur de la grande aile
sur toute sa longueur avec l’écaille du tem- dont le sommet correspond à l’épine du sphé-
poral pour former la suture sphénosquameuse. noïde. Elle donne insertion au muscle tenseur
Concave en arrière, il est taillé en biseau aux du voile du palais et aux ligaments sphénoman-
dépens de la table externe dans sa partie ver- dibulaire (sphénomaxillaire) et ptérygo-épineux
ticale et aux dépens de la table interne dans sa (sphéno-épineux).
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Chapitre 3. Os sphénoïde 43
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44 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Lame médiale
du processus ptérygoïde
Grande aile de l’os sphénoïde
Lame latérale
du processus ptérygoïde
Hamulus ptérygoïdien
Fosse scaphoïde
Lame membranacée
de la partie cartilagineuse Partie pétreuse
de la trompe auditive de l’os temporal
Foramen ovale
Foramen épineux
Épine de l’os sphénoïde Ouverture de la partie osseuse
de la trompe auditive
Canal carotidien Processus styloïde
de l’os temporal
Fig. 3.17. Sphénoïde : face inférieure. La trompe auditive est sous la synchondrose sphénopétreuse.
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.
Lame médiale
sur l’épine ptérygoïdienne antérieure. Son bord
postérieur donne insertion au ligament ptérygo- Située dans un plan presque sagittal, elle est plus
épineux sur le processus ptérygo-épineux et sur étroite et plus longue que la lame latérale. Son
toute sa hauteur au bord antérieur du fascia extrémité supérieure se continue sur le corps du
interptérygoïdien. sphénoïde par une fine lamelle osseuse, le processus
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Chapitre 3. Os sphénoïde 45
Foramen ovale
Tenseur
du voile du palais
Chef supérieur
du muscle
ptérygoïdien
Élévateur
du voile du palais
Chef inférieur
du muscle ptérygoïdien
latéral (sectionné) Épine du sphénoïde
Lame latérale du
processus ptérygoïde
Ligament
sphénomandibulaire
Hamulus ptérygoïdien
Processus styloïde
Constricteur supérieur
Styloglosse
Fibres profondes
du muscle ptérygoïdien
médial
Canal mandibulaire
Fibres superficielles
du muscle
ptérygoïdien médial
Insertion du muscle ptérygoïdien
Raphé ptérygomandibulaire médial sur la face médiale
de la mandibule
Fig. 3.19. Processus ptérygoïdes : rapports musculaires.
D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy.
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46 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
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Chapitre 3. Os sphénoïde 47
tMF OFSG GSPOUBM CSBODIF EV OFSG PQIUBMNJRVF La lingula divise ce foramen en deux parties :
première branche du nerf trijumeau (V1) ; tVOFQBSUJFNÏEJBMFFOUSFMFDPSQTEVTQIÏOPÕEF
tMF OFSG MBDSZNBM ÏHBMFNFOU CSBODIF EV OFSG et la lingula où chemine la carotide interne qui
ophtalmique (V1). sort du canal carotidien intrapétreux, accompa-
Les structures qui pénètrent par la fissure orbitaire gnée de ses plexus veineux et sympathique ;
supérieure puis qui traversent l’anneau tendineux tVOF QBSUJF MBUÏSBMF FO EFIPST EF MB MJOHVMB Pá
commun sont : passe le nerf du canal ptérygoïdien (nerf vidien)
tMFT EFVY CSBODIFT TVQÏSJFVSF FU JOGÏSJFVSF EV et un rameau méningé de l’artère pharyngienne
nerf oculomoteur (III, nerf moteur oculaire ascendante.
commun) ;
tMF 7* PV OFSG BCEVDFOT OFSG NPUFVS PDVMBJSF
externe) ;
Mouvement craniosacral
tMFOFSGOBTPDJMJBJSF OFSGOBTBM CSBODIFEVOFSG
ophtalmique (V1) ; Flexion-extension crânienne
tMBSBDJOFTZNQBUIJRVFEVHBOHMJPODJMJBJSF L’os sphénoïde s’articule avec l’os occipital au niveau
de la synchondrose sphéno-occipitale (sphéno-basi-
Fissure orbitaire inférieure laire ou SSB). En tant qu’articulation de la base crâ-
nienne, la SSB présente normalement chez l’adulte,
Normalement fermée par le périoste orbitaire, un certain degré de flexion qui participe à l’ensem-
elle fait communiquer la cavité orbitaire avec la ble de la flexion de la base crânienne. L’angle entre
fosse ptérygopalatine. Dirigée obliquement en le corps de l’occiput et le corps du sphénoïde est
avant et en dehors, elle est comprise entre la face ouvert vers le bas, avec une légère convexité au
orbitaire de la grande aile de l’os sphénoïde en niveau de la partie endocrânienne de la SSB.
haut, la face orbitaire de l’os maxillaire en bas et
la face orbitaire de l’os zygomatique en dehors. À Pendant l’inspiration crânienne, le mouvement
l’union de son tiers antérieur et de ses deux tiers crânien consiste en une flexion crânienne où la
postérieurs, son bord antérieur est échancré par convexité de la SSB augmente. Lors de l’expiration
le sillon infraorbitaire creusé sur la face orbitaire crânienne, le mouvement crânien consiste en une
du maxillaire dans lequel chemine le nerf maxil- extension crânienne et la convexité de la SSB dimi-
laire (V2) (Voir Chapitre 20, figure 20.25). nue [34]. Les autres parties du crâne accompagnent
ce mouvement crânien de flexion et d’extension.
Pour appréhender les déplacements de l’os sphé-
En arrière de l’os maxillaire, dans la profondeur de la noïde et ses rapports au reste du crâne, une
partie médiale de la fissure orbitaire inférieure, le fora- connaissance de l’anatomie de cet os est indis-
men rond est visible sur la face maxillaire de la grande pensable. Trois parties distinctes forment le
aile du sphénoïde. Le nerf maxillaire (V2) passe dans sphénoïde à la naissance. Le corps et les petites
cet orifice du toit de la fosse ptérygopalatine et après
ailes constituent la partie centrale et, de chaque
un trajet en baïonnette dans l’arrière-fond de la fosse
côté, les parties latérales sont chacune formées
ptérygopalatine emprunte le canal infraorbitaire pour
déboucher à la face externe de l’os maxillaire. par l’association de la grande aile et du proces-
sus ptérygoïde. Typiquement, l’ossification des
synchondroses entre ces trois parties est terminée
entre la première et la deuxième année de la vie.
Foramen déchiré Toutefois, ces zones charnières conservent plus
Le foramen déchiré ou foramen lacerum (trou ou moins un certain degré de flexibilité. Dès lors,
déchiré antérieur) est situé entre la partie latérale le corps du sphénoïde se comporte comme une
du bord postérieur du corps sphénoïdal et l’extré- structure impaire, et les deux unités grande aile-
mité antérieure du rocher de l’os temporal. Il est ptérygoïde, comme des structures paires.
comblé par un tissu fibrocartilagineux, un reste du Le corps de l’os sphénoïde participe au mouve-
chondrocrâne primitif qui ne s’est jamais ossifié. ment de flexion-extension crânienne avec un axe
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48 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
de mouvement transversal horizontal localisé en Dans le plan coronal, les grandes ailes se dépla-
avant et en dessous de la selle turcique. Cet axe cent latéralement avec les parties squameuses des
est à hauteur de la ligne qui relie les deux points os temporaux. Les processus ptérygoïdes se dépla-
pivots sphénosquameux (SS) où les biseaux du cent aussi latéralement avec les os palatins.
bord latéral de la grande aile du sphénoïde chan- Dans le plan transversal, les faces temporales des
gent d’orientation. grandes ailes se déplacent vers l’avant et le dehors,
Pendant la flexion crânienne, la partie antérieure et les fosses temporales semblent comblées. De
du corps se déplace vers le bas, et le dos de la selle chaque côté, l’angle entre les faces orbitaire et
vers le haut, ce qui produit une rotation antérieure temporale des grandes ailes augmente. La fissure
du corps sphénoïdal dans le plan sagittal. Pendant orbitaire supérieure s’élargit.
l’extension crânienne, la partie antérieure du corps Pendant la rotation interne, le mouvement inverse
se déplace vers le haut, et le dos de la selle vers le se produit. Dans le plan sagittal, les grandes ailes
bas, réalisant une rotation postérieure du corps du sphénoïde se déplacent en rotation postérieure
dans le plan sagittal (figure 3.22). en suivant le corps du sphénoïde et les processus
De chaque côté, les parties latérales du sphénoïde ptérygoïdes se déplacent vers l’avant. Dans le plan
démontrent un mouvement plus complexe pen- coronal, les grandes ailes médialement avec les tem-
dant la rotation externe crânienne associée à la poraux, et les processus ptérygoïdes se déplacent se
flexion basilaire et pendant la rotation interne déplacent médialement avec les os palatins. Dans
associée à l’extension. Grossièrement, lorsque le le plan transversal, les faces temporales des grandes
sphénoïde est comparé à une chauve-souris ou à ailes se déplacent en arrière et en dedans, ce qui
un oiseau, les processus ptérygoïdes représentent creuse les fosses temporales, et l’angle entre les faces
les pattes de l’oiseau et les grandes ailes, les ailes de orbitaire et temporale des grandes ailes diminue. La
l’oiseau qui se déplient lorsqu’il prend son envol. fissure orbitaire supérieure diminue de largeur.
En fait, les mouvements de rotations externe et
interne crâniennes des parties latérales du sphé- Comme pour l’occiput, en plus des mouvements de
noïde résultent de la combinaison des déplace- flexion-extension crânienne décrits ci-dessus au niveau
ments dans les trois plans de l’espace. du corps, une expansion latérale est aussi possible. Le
Dans le plan sagittal, les grandes ailes se déplacent sphénoïde se développe à partir de 13 points d’ossifica-
en rotation antérieure en suivant le mouvement tion dont 12 sont pairs et dans le corps du sphénoïde les
sinus sphénoïdaux forment deux cavités séparées l’une
du corps du sphénoïde autour de l’axe reliant les
de l’autre par un mince septum. Les structures impai-
deux points pivots SS. Le mouvement est le plus
res sont souvent des structures paires et se comportent
important au niveau de l’épine du sphénoïde. comme telles avant leur ossification.
Dans le même temps, les processus ptérygoïdes se
déplacent vers l’arrière.
Torsion
Comme l’os occipital en plus des mouvements de
flexion-extension crânienne, l’os sphénoïde parti-
cipe aussi aux mouvements de torsion et de side-
bending-rotation de la SSB.
Pendant la torsion, le sphénoïde tourne autour de
l’axe reliant le nasion et l’opisthion, en direction
opposée à celle de l’occiput. Dès lors, lorsque le
corps du sphénoïde tourne autour de cet axe, un
côté est plus haut que l’autre. Une grande aile est
Fig. 3.22. Mouvement de l’os sphénoïde dans la flexion
crânienne.
déplacée vers le haut, pendant que la grande aile
D’après Sergueef N, Ostéopathie pédiatrique. de l’autre côté est déplacée vers le bas. Dans le
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Chapitre 3. Os sphénoïde 49
même temps, l’occiput tourne en direction oppo- et vers l’avant, alors que la partie latérale gauche
sée, se déplaçant vers le bas du côté de la grande de l’occiput se déplace vers le bas et vers l’arrière.
aile haute et vers le haut de l’autre côté. Normalement, ce mouvement existe symétri-
La torsion est nommée du côté où la grande aile quement avec les déplacements en sidebending-
du sphénoïde se déplace vers le haut. Par exemple, rotation droit et gauche démontrant les mêmes
dans la torsion droite, la partie latérale droite du quantité et qualité. Une différence signale la pré-
corps du sphénoïde et la grande aile droite se dépla- sence d’une dysfonction somatique crânienne.
cent vers le haut, alors que la partie latérale droite
de l’occiput se déplace vers le bas. Normalement,
ce mouvement existe symétriquement. Une dif- Palpation pour la structure
férence dans la qualité des mouvements perçus
entre les déplacements en torsion droite et gauche Au niveau de l’os sphénoïde, la palpation pour la
signale la présence d’une dysfonction somatique structure consiste en la palpation de la face latérale
crânienne. de la grande aile du sphénoïde, de l’extrémité cau-
dale de la lame latérale du processus ptérygoïde
et des muscles qui s’y insèrent. Ce sont les seules
Sidebending-rotation parties de l’os sphénoïde directement palpables.
Le sidebending-rotation de la SSB consiste en Tout d’abord, observez l’aspect de la fosse tem-
deux composantes de mouvement impliquant porale. Elle est constituée par cinq os : le frontal,
chacune des axes de mouvement différents. Le la grande aile du sphénoïde, le pariétal, la par-
sphénoïde et l’occiput tournent dans la même tie squameuse du temporal et le zygomatique.
direction autour d’un axe antéropostérieur reliant La face latérale de la grande aile du sphénoïde
le nasion et l’opisthion. Lorsque le corps du sphé- constitue le fond de cette fosse. Dans la flexion-
noïde tourne autour de cet axe, un côté est plus rotation externe crânienne la fosse temporale est
haut que l’autre et la grande aile du sphénoïde pleine ; elle est creusée dans l’extension-rotation
est déplacée vers le haut de ce côté, pendant que interne. Typiquement, dans un schéma de tor-
la grande aile de l’autre côté est déplacée vers le sion de la SSB, l’oreille est décollée du côté de la
bas. Dans le même temps, l’occiput tourne avec le fosse temporale haute, et une combinaison inverse
sphénoïde, se déplaçant vers le haut du côté de la s’observe de l’autre côté. En revanche, lorsque
grande aile haute et vers le bas de l’autre côté. l’oreille est décollée du côté de la fosse temporale
Simultanément autour de deux axes verticaux, basse, avec l’inverse de l’autre côté, un schéma de
un pour chaque os, l’occiput et le sphénoïde se sidebending-rotation de la SSB peut être présent
déplacent dans des directions opposées. L’axe du du côté de la fosse temporale basse.
sphénoïde passe par le centre de son corps et celui Demandez aussi au patient de fermer les yeux,
de l’occiput par le foramen magnum. Ainsi, une observez l’obliquité des lignes de cils. Souvent,
grande aile se déplace vers l’avant et de ce côté ces lignes reflètent de chaque côté la position de la
l’occiput se déplace vers l’arrière. Les deux os grande aile du sphénoïde.
s’écartent l’un de l’autre de ce côté et se rappro- Puis, avec le patient en position de décubitus dor-
chent l’un de l’autre du côté opposé. Cela produit sal, asseyez-vous à la tête du sujet. Placez la pulpe
un sidebending entre le sphénoïde et l’occiput au des index ou des médius de chaque côté au niveau
niveau de la SSB, avec comme résultat une conve- des fosses temporales. Appréciez la qualité des tis-
xité d’un côté et une concavité de l’autre. sus superficiels ; toute modification de la qualité de
Le sidebending-rotation est nommé du côté où la la texture tissulaire peut indiquer une dysfonction
grande aile et l’occiput sont déplacés vers le bas. somatique. Palpez le muscle temporal qui remplit
Par exemple, dans un sidebending-rotation gau- la fosse temporale. Promenez les doigts d’avant en
che, la partie latérale gauche du corps du sphénoïde arrière pour évaluer les faisceaux du muscle. Les
et la grande aile gauche se déplacent vers le bas différences entre le côté droit et le côté gauche
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50 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
reflètent souvent des dysfonctions orofaciales et Pour palper la lame latérale du processus ptéry-
manducatrices. goïde de l’os sphénoïde insérez le cinquième doigt
Repérez la grande aile du sphénoïde attentive- d’une main gantée, entre la lèvre supérieure et la
ment. De chaque côté, placez la pulpe d’un index gencive du patient. Longez le bord alvéolaire du
ou d’un médius au niveau des fosses temporales. maxillaire en direction postérieure, puis remontez
Au travers des fibres du muscle temporal essayez légèrement sous le bord latéral de l’os maxillaire,
de différencier la grande aile de l’os sphénoïde, de déplacez le doigt postérieurement jusqu’à sentir le
l’écaille de l’os temporal, de la face temporale de processus ptérygoïde. Comparez avec l’autre côté
l’os frontal et de l’angle sphénoïdal de l’os pariétal. (figure 3.24). Pour palper l’hamulus du processus
Le sommet de la grande aile est la partie osseuse ptérygoïde de l’os sphénoïde, insérez le cinquième
la plus fine de la boîte crânienne, et normalement doigt d’une main gantée sur la surface palatine du
la grande aile peut être repérée à l’endroit où l’os bord alvéolaire de l’os maxillaire. Déplacez l’index
présente la plus grande flexibilité intra-osseuse. en arrière jusqu’à sentir l’hamulus (figure 3.25).
Ces deux dernières palpations doivent être réali-
Le plus souvent, le bord apical de la grande aile qui
sées avec beaucoup de prudence.
s’articule avec l’angle antéro-inférieur du pariétal
au niveau de la suture sphénopariétale est décrit
comme la ligne horizontale d’un H. Ce carrefour Palpation pour la fonction
définit le ptérion. Pour autant, de grandes varia-
tions existent dans la présentation de la suture La palpation pour la fonction de l’os sphénoïde
sphénopariétale (figure 3.14). Habituellement, le permet de définir l’existence de dysfonctions soma-
ptérion est repéré environ 3 à 4 cm en arrière du tiques. Les grandes ailes du sphénoïde sont direc-
processus zygomatique du frontal (figure 3.23). tement palpables, en revanche le corps et les petites
ailes du sphénoïde ne le sont pas. Une connais-
sance approfondie de l’anatomie de la région et
En pratique, il est conseillé de repérer suc-
cessivement les deux grandes ailes, car elles
ne sont pas forcément symétriques. L’erreur
fréquente consiste à trouver un côté, puis
à placer les doigts de la main opposée, à la
même hauteur, sur l’autre côté, sans palper
nécessairement l’os sphénoïde.
Fig. 3.23. Palpation de la grande aile de l’os sphénoïde. Fig. 3.24. Palpation de la lame latérale du processus ptérygoïde.
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Chapitre 3. Os sphénoïde 51
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52 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
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Chapitre 4
Os ethmoïde
Lame perpendiculaire
Crista galli
4 Aile de la crista galli
1
3
Sillon
ethmoïdal
antérieur Cellules
2 ethmoïdales
Lame
criblée
Sillon
ethmoïdal
postérieur
5
tEFVYGBDFTMBUÏSBMFTDPOWFYFTFOEFIPST TVSUPVU
Fig. 4.1. Os ethmoïde : constitution. Vue postérieure. dans leur partie antérieure ;
1. crista galli ; 2. lame perpendiculaire ; 3. lame verticale ;
4. lame horizontale ou lame criblée ; 5. labyrinthes
tVOCPSEQPTUÏSJFVSPCMJRVFFOCBTFUFOBSSJÒSF
ethmoïdaux. RVJTFUFSNJOFFODSÐUF
tVOCPSEBOUÏSJFVSQSFTRVFWFSUJDBM USÒTMÏHÒSF-
ment oblique en bas et en avant, dont la par-
tie la plus inférieure s’articule avec le fond de
tEFVY MBCZSJOUIFT FUINPÕEBVY NBTTFT MBUÏSBMFT
l’incisure ethmoïdale de l’os frontal. De part et
EFMFUINPÕEF TVTQFOEVTTPVTMBMBNFIPSJ[PO-
EBVUSF VOFDSÐUFMBUÏSBMF MBJMFEFMBDSJTUBHBMMJ
tale de chaque côté de la lame criblée.
borde souvent le foramen cæcum (trou borgne)
La lame perpendiculaire forme l’essentiel du sep- de l’os frontal (figure 4.3) ;
tum nasal. L’espace compris entre les labyrinthes tVOTPNNFUBSSPOEJEBOTMBQBSUJFQMVUÙUBOUÏSJFVSF
ethmoïdaux et la lame perpendiculaire correspond de la crista galli où s’attache la faux du cerveau.
aux cavités nasales (fosses nasales).
Crête frontale
Crista galli Foramen cæcum
Foramens de la
Partie orbitaire lame criblée
de l’os frontal
Lame criblée
Fig. 4.3. Vue interne de la base crânienne : fosse antérieure. Le foramen cæcum (trou borgne) est situé en avant de la crista
galli.
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.
Lame perpendiculaire (figure 4.4) tVObord supérieur fixé sur la ligne médiane de la
face inférieure de la lame criblée, en continuité
Fixée sous la face inférieure de la lame criblée,
avec la crista galli ;
cette lame osseuse constitue la partie antéro-supé-
tVObord antéro-supérieur qui s’articule en haut
rieure du septum nasal et, comme la crista galli,
BWFDMBSÐUFQPTUÏSJFVSFEFMÏQJOFOBTBMFEFMPT
elle est fréquemment déjetée d’un côté ou de
GSPOUBMFUFOCBTBWFDMBSÐUFEVOJPOEFTEFVY
l’autre. Mince et aplatie, elle s’épaissit au niveau
os nasaux ;
de ses bords antérieur et supérieur, et de forme
tVO bord antéro-inférieur oblique en bas et en
pentagonale elle présente cinq bords :
arrière, qui s’unit au bord postérieur du car-
tilage septal ;
tVO bord postérieur presque vertical, qui s’arti-
Épine nasale de l’os frontal
DVMFBWFDMBDSÐUFTQIÏOPÕEBMF DSÐUFTQIÏOPÕEBMF
Lame perpendiculaire de l’os ethmoïde antérieure) ;
tVO bord postéro-inférieur oblique en bas et en
Os nasal Sinus sphénoïdal avant, qui s’articule dans le sillon des trois
Fosse hypophysaire
(ou pituitaire) quarts supérieurs du bord supérieur du vomer.
Cartilage Les deux faces de la lame perpendiculaire sont
septal
recouvertes par la muqueuse olfactive. Dans leur
partie supérieure, l’empreinte de sillons vasculo-
nerveux est bien visible.
Crista galli
Labyrinthe
ethmoïdal
Fig. 4.9. L’os ethmoïde : face postérieure.
Crista galli 5 6 1
Aile
4 F
de la crista galli
3
Cellules Lame
aériennes orbitale S E
ethmoïdales
antérieures P
L N
M
Cornet
moyen 2
Lame
perpendiculaire Processus unciné
Fig. 4.12. L’os ethmoïde : face latérale, vue orbitaire.
Fig. 4.10. L’os ethmoïde : face latérale. E. os ethmoïde ; F. os frontal ; S. os sphénoïde ; M. os
D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy. maxillaire ; P. os palatin ; N. os nasal ; L. os lacrymal.
1. suture ethmoïdofrontale ; 2. suture ethmoïdomaxil-
laire ; 3. suture ethmoïdolacrymale ; 4. suture sphéno-
ethmoïdolale ; 5. foramen ethmoïdal postérieur ;
6. foramen ethmoïdal antérieur.
D’après Olver J, Colour Atlas of Lacrimal Surgery.
Fig. 4.11. L’os ethmoïde : face latérale. Face médiale (figures 4.13 et 4.14)
La face médiale ou face nasale du labyrinthe eth-
planum) qui lui est parfois attribué. Sa surface lisse, moïdal constitue la plus grande partie de la face
légèrement convexe, forme la plus grande partie de la latérale de la cavité nasale ipsilatérale. En raison de
face médiale de l’orbite. Elle présente quatre bords : la présence des cornets nasaux ethmoïdaux supé-
tMF CPSE TVQÏSJFVS TBSUJDVMF BWFD MPT GSPOUBM rieur et moyen cette face est parfois nommée lame
au niveau de la suture ethmoïdofrontale. Deux des cornets%FTUSVDUVSFDPNQMFYF FMMFQFVUÐUSF
petites échancrures constituent avec les échan- divisée en deux parties :
crures correspondantes de l’os frontal les fora- tBVEFTTVT EV DPSOFU OBTBM TVQÏSJFVS VOF TVS-
mens ethmoïdaux antérieur et postérieur : ce face rugueuse où le nerf olfactif (I) creuse de
sont les orifices des canaux ethmoïdaux déjà nombreux sillons verticaux. Ils proviennent de
décrits ; la muqueuse ethmoïdale et se dirigent vers les
tMFCPSEJOGÏSJFVSSÏQPOETVSQSFTRVFUPVUFTPO orifices de la lame criblée ;
étendue au bord médial de la face orbitaire tBVEFTTPVTEFDFUUFTVSGBDF EFVYMBNFMMFTTPOU
du maxillaire, au niveau de la suture ethmoïdo- SFDPVSCÏFTTVSFMMFTNÐNFTFOGPSNFEFDPSOFU
maxillaire. En arrière, ce bord s’articule avec le ce sont les cornets nasaux supérieur et moyen.
60 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Os lacrymal
Os frontal
Lame criblée
Cornet supérieur
Sinus frontal Récessus sphéno-ethmoïdal
Cornet moyen
Os nasal
Partie basilaire
de l’os occipital
Foramen sphénopalatin
Lames médiale et latérale du processus ptérygoïde
de l’os sphénoïde
Hamulus ptérygoïdien de l’os sphénoïde
Lame perpendiculaire de l’os palatin
Processus unciné
de l’os ethmoïde
Sinus frontal
Cornet supérieur
Sinus sphénoïdal
Os nasal
Récessus
sphéno-ethmoïdal Cornet moyen
Méat nasal Os lacrymal
supérieur Face médiale
du maxillaire
Hiatus semilunaire
Foramen
sphénopalatin
abouchent. C’est aussi là que s’ouvrent les sinus au-dessous de l’insertion de la partie moyenne
sphénoïdaux. du cornet nasal moyen. En fait, c’est l’expansion
Le méat moyen est localisé sous le cornet moyen. Dans d’une cellule ethmoïdale moyenne et sa taille peut
ce méat, s’abouchent le canal nasofrontal, les cellules varier. À sa partie inférieure, la bulle est séparée
ethmoïdales antérieures et le sinus maxillaire. du processus unciné par une gouttière antéro-
postérieure, le hiatus semilunaire (gouttière
Le méat inférieur situé sous le cornet inférieur
uncibullaire) qui débouche latéralement sur l’in-
draine la voie lacrymale.
fundibulum ethmoïdal. Cet entonnoir draine les
Sur la face médiale du labyrinthe, au-dessous de cellules ethmoïdales antérieures et, pour au moins
la ligne d’insertion des cornets, se trouvent les 50 % des individus, il fait communiquer directe-
ostiums des cellules ethmoïdales. Ces orifices laissent ment les sinus frontaux avec le méat nasal moyen
communiquer les cellules ethmoïdales et les méats [15]. Dans les autres cas, le sinus frontal se vide
nasaux et de la sorte les cellules ethmoïdales avec plus médialement directement dans la partie anté-
la cavité nasale. rieure du méat nasal moyen.
Agger nasi
L’agger nasi est une proéminence située sur la Cellules ethmoïdales
paroi latérale de la cavité nasale, à hauteur de la
partie supérieure de la face médiale du labyrinthe 4FVMT MFT IVNBJOT MFT DIJNQBO[ÏT FU QFVUÐUSF
ethmoïdal, entre le méat nasal moyen et la face les orangs-outans présentent une pneumatisation
médiale du processus frontal du maxillaire. Elle est de l’ethmoïde avec création d’un sinus ethmoïdal.
DPOTUJUVÏFQBSMBNVRVFVTFRVJSFDPVWSFMBDSÐUF Le bipédisme et le déplacement antérieur de l’os
FUINPÕEBMF DSÐUFUVSCJOBMFTVQÏSJFVSF EVNBYJM- FUINPÕEF RVJ WB EF QBJS QPVSSBJFOU FO ÐUSF MB
laire où s’articule le cornet nasal moyen [15]. cause [8].
En fait, c’est dès le 6e mois de la vie intra-utérine
Bulle ethmoïdale (figure 4.15) que les cellules ethmoïdales commencent la pneu-
La bulle ethmoïdale est une saillie arrondie située matisation des labyrinthes ethmoïdaux. Alors sous
sur la face médiale du labyrinthe ethmoïdal forme de petits diverticules, elles s’arrondissent à
Cavité crânienne
Lame orbitaire
Lame criblée Crista galli
de l’os frontal
Orbite Orbite
Cellules ethmoïdales
Lame orbitaire moyennes
du labyrinthe ethmoïdal
Bulle ethmoïdale
Lame perpendiculaire
Cornet nasal moyen
Cavités nasales
Sinus
maxillaire Sinus
maxillaire
Processus unciné
labyrinthes et s’« enroulent » lors du mouvement frontal s’élargit, le labyrinthe ethmoïdal se déplace
de retour. Citons Sutherland : « See the turbina- selon un mouvement comparable à la rotation
tes on the side of the nose as they are in the living externe et s’expanse latéralement. Cela facilite
body, curling and uncurling during inhalation l’inspiration nasale de ce côté.
and exhalation. » [19> j3FHBSEF[MFTDPSOFUTTVS Du côté opposé à la torsion, le labyrinthe eth-
MFDÙUÏEVOF[UFMTRVJMTTPOUDIF[MFTVKFUWJWBOU moïdal démontre un mouvement comparable à
s’enroulant et se déroulant pendant l’inspiration la rotation interne, et les déplacements contraires
et l’expiration. ») se produisent. La moitié de l’incisure ethmoïdale
située de ce côté diminue de largeur et le labyrin-
Torsion the « se contracte ». L’inspiration nasale est moins
facile de ce côté.
En plus des mouvements de flexion-rotation externe Globalement, ces mouvements s’harmonisent
crânienne décrits pendant la phase d’inspiration crâ- avec ceux des autres os de la face qui se déplacent
nienne, ou d’extension- rotation interne pendant aussi en rotation externe du côté de la torsion et
l’expiration crânienne, l’os ethmoïde participe aux en rotation interne de l’autre côté.
mouvements de torsion et de sidebending-rotation
de la synchondrose sphéno-basilaire (SSB).
L’os ethmoïde s’articule avec le sphénoïde au Sidebending-rotation
niveau de la synchondrose sphénoethmoïdale et
Comme dans le mouvement de torsion, l’os eth-
ne présente aucune articulation avec l’os occipital.
moïde subit l’influence de l’os sphénoïde dans le
Il subit directement l’influence de l’os sphénoïde.
sidebending-rotation de la SSB. Deux compo-
Dans la torsion, autour d’un axe antéropostérieur
santes de mouvement sont présentes, avec pour
qui relie le nasion à l’opisthion, le sphénoïde et
chacune d’elles des axes de mouvement diffé-
l’occiput tournent en sens contraires. Un côté du
rents. Le sphénoïde tourne autour de l’axe antéro-
sphénoïde est plus haut que l’autre et la grande
postérieur qui relie le nasion et l’opisthion.
aile se déplace vers le haut de ce côté, pendant que
Lorsque le sphénoïde tourne autour de cet axe,
la grande aile controlatérale se déplace vers le bas.
un côté est plus haut que l’autre et la grande aile
De fait, l’os ethmoïde suit le mouvement de rota-
se déplace vers le haut de ce côté, pendant que la
tion du sphénoïde. L’os ethmoïde s’articule aussi
grande aile de l’autre côté se déplace vers le bas.
avec le frontal au niveau de l’incisure ethmoïdale
Simultanément, le sphénoïde autour d’un axe
du frontal; il en subit également l’influence.
vertical et d’un côté la grande aile du sphénoïde
La torsion, nommée du côté où la grande aile du se déplace vers l’avant, alors que de l’autre côté la
TQIÏOPÕEFTFEÏQMBDFWFSTMFIBVU EPJUÐUSFQPTTJ- grande aile se déplace vers l’arrière. Le sideben-
CMFWFSTMBESPJUFFUWFSTMBHBVDIFBWFDMFTNÐNFT ding-rotation est nommé du côté où la grande
quantité et qualité de déplacement. La restriction aile est basse. Dès lors, dans le mouvement de
de ce mouvement signale une dysfonction soma- sidebending-rotation l’os ethmoïde suit les deux
tique crânienne. composantes de mouvement du sphénoïde. Il en
Dans le mouvement de torsion, les labyrinthes résulte un déplacement vers le bas et l’avant de
ethmoïdaux démontrent des mouvements compa- l’os ethmoïde du côté du sidebending-rotation,
rables à ceux décrits lors de la rotation externe et et un déplacement vers le haut et l’arrière de
de la rotation interne. Une fois de plus, la prise en l’autre côté.
compte d’un certain degré de flexibilité des struc-
tures osseuses crâniennes est nécessaire ; les mul-
tiples compartiments présents dans l’os ethmoïde Palpation pour la structure
permettent cette adaptation au mouvement.
%V DÙUÏ EF MB UPSTJPO FO NÐNF UFNQT RVF MB Classiquement, la palpation pour la structure n’est
moitié de l’incisure ethmoïdale ipsilatérale de l’os pas pratiquée.
66 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Pour la palpation pour la fonction, des positions [9] Sergueef N. Ostéopathie pédiatrique. Paris :
alternatives sont possibles. Par exemple, en restant Elsevier ; 2007. p. 38.
[10] Sutherland WG. Teachings in the science of
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&O SFTUBOU Ë MB UÐUF EV TVKFU WPVT QPVWF[ BVTTJ New York, NY : International Publishers ; 1943.
p. 111.
placer la pulpe des index très délicatement et le [12] Johnston M, Zakharov A, Papaiconomou C,
plus postérieurement possible sur les processus Salmasi G, Armstrong D. Evidence of connec-
frontaux des os maxillaire. Cette prise facilite la tions between cerebrospinal fluid and nasal lym-
perception du mouvement des labyrinthes. phatic vessels in humans, non-human primates
and other mammalian species. Cerebrospinal Fluid
Res 2004 ; 10 ; 1: 2.
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Chapitre 5
Os frontal
Os impair, l’os frontal est l’os le plus antérieur du limite entre les deux faces. Deux cavités sont conte-
neurocrâne. Il forme le front, le bord et le toit nues dans l’os frontal, ce sont les sinus frontaux.
des cavités orbitaires. Il consiste en deux parties,
verticale et horizontale, séparées l’une de l’autre
par le bord antérieur de l’os frontal (crête orbi- Face exocrânienne
tonasale). La partie verticale appartient à la voûte
Deux parties constituent la face exocrânienne : ce
crânienne dont elle constitue la partie la plus anté-
sont l’écaille et la partie orbitonasale. Elles sont
rieure, c’est l’écaille frontale ; l’autre partie, hori-
séparées par la crête orbitonasale.
zontale, appartient à la base crânienne dont elle
forme la partie la plus antérieure, c’est la partie
Écaille (figures 5.2 et 5.3)
orbitonasale.
Totalement sous-cutanée et palpable, cette partie
du frontal forme le front ou écaille frontale. C’est la
Ostéogenèse partie la plus antérieure de la calvaria. Convexe, et
normalement plus large que haute, l’écaille présente
de chaque côté, une bosse frontale située à l’empla-
À part l’épine nasale d’origine cartilagineuse,
cement des centres d’ossification de l’os frontal.
l’os frontal d’origine membraneuse se développe
à partir de deux centres d’ossification, un à cha- Sur la ligne médiane, au-dessus du bord nasal, les
que emplacement des futures bosses frontales. vestiges de la suture frontale ou suture métopique
Ces centres apparaissent dans le mésenchyme
embryonnaire vers la 8e semaine de gestation. Fontanelle antérieure
Description
Classiquement, on décrit deux faces à l’os frontal, Tubérosité frontale
une face exocrânienne et une face endocrânienne Fig. 5.1. Os frontal à la naissance : vue antérieure.
ou face cérébrale. Le bord circonférentiel marque la D’après Standring S, Gray’s Anatomy, 39th edition.
5 7
1 2 6
3 5 8
1 4
2 Fig. 5.3. Os frontal : écaille.
1. pilier latéral ;
Fig. 5.2. Os frontal : écaille. 2. pilier médial ;
1. bosse frontale ; 3. ligne temporale ;
2. nasion ; 4. stéphanion ;
3. glabelle ; 5. ligne courbe inférieure ;
4. ophryon ; 6. bord nasal ;
5. arcade sourcilière. 7. épine nasale ;
8. incisure supraorbitaire.
peuvent être présents. Chez le nouveau-né, cette Environ 1 cm au-dessus du bord nasal, une émi-
suture partage le frontal en deux moitiés qui se nence est bien palpable sur la ligne médiane, c’est
comportent alors comme des os pairs. Dès l’âge la glabelle ou zone glabre entre les sourcils. Juste
de 3 mois, des signes de fusion de la suture méto- au-dessus de la glabelle, toujours sur la ligne
pique peuvent apparaître [3]. L’âge de son ossifi- médiane se trouve l’ophryon.
cation varie selon les individus et selon les auteurs, Latéralement, de part et d’autre de la ligne
avec une fourchette d’âge comprise entre 2 ans [4] médiane et au-dessus des sourcils, les arcades
et 8 ans [5]. Pour autant, cette ossification peut sourcilières dessinent un relief normalement plus
être incomplète et parfois chez l’adulte quelques marqué chez l’homme que chez la femme [7].
vestiges de suture sont toujours présents sur quel- Cette différence résulterait de l’action des muscles
ques millimètres au-dessus du nasion. En fait, chez faciaux et masticateurs [8].
9 % des adultes, cette suture n’est pas ossifiée [5].
Au-dessus du processus zygomatique du frontal,
une crête à concavité postérieure, la ligne tem-
porale (ligne courbe supérieure) de l’os frontal
Une ossification prématurée ou synostose de la suture monte jusqu’au bord antérieur de l’os pariétal vers
métopique existe dans environ 7 % des cas de cranio- le stéphanion, i.e. à la jonction du tiers latéral et
synostoses. Plus souvent présente chez les garçons que
des deux tiers médiaux de la suture coronale. Elle
chez les filles, son phénotype couvre un large spectre,
se prolonge sur l’os pariétal avec la ligne tempo-
depuis la simple proéminence de la suture métopique
jusqu’aux sévères trigonocéphalies où l’avant du crâne rale supérieure. La ligne temporale de l’os frontal
de forme triangulaire présente un risque de compres- constitue la partie antérieure de la ligne temporale
sion pour les hémisphères cérébraux. Fréquemment, on supérieure et donne insertion au fascia temporal.
observe un hypotélorbitisme (rapprochement anormal Au-dessous de la ligne temporale, l’écaille frontale
des yeux) et parfois l’association d’une synostose inter- est légèrement aplatie et de forme grossièrement
nasale et intermaxillaire. Les synostoses de la suture triangulaire ; c’est la face temporale de l’os frontal
métopique peuvent exister isolément ou faire partie de qui constitue la partie la plus antérieure de la fosse
syndromes impliquant aussi les structures prosencépha-
temporale. Une deuxième ligne courbe, la ligne
liques et rhinencéphaliques [6].
courbe inférieure, part du processus zygomatique
Chapitre 5. Os frontal 71
Droit médial
Droit supérieur
Droit latéral
Os zygomatique Os lacrymal
Fig. 5.5. Os frontal. La trochlée du muscle oblique supé- Fissure orbitaire inférieure Os palatin
rieur de l’œil est située en dessous et en arrière du bord Os maxillaire
orbitaire de l’os frontal.
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1 edition.
st
Fig. 5.6. Os frontal : pilier médial.
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.
Crête frontale
Crista galli Foramen cæcum
Foramens de la
Partie orbitaire lame criblée
de l’os frontal
Lame criblée
Bord circonférentiel
Le bord circonférentiel consiste en deux parties,
supérieure ou demi-circulaire, qui correspond à Fig. 5.9. Les surfaces sphénofrontales de l’os frontal.
l’écaille du frontal, et inférieure ou horizontale en ¢ côté latéral du triangle articulaire de la suture sphé-
rapport avec la partie orbitonasale. nofrontale latérale (frontosphénoïdale) ;
¢ côté médial du triangle articulaire de la suture sphé-
nofrontale latérale (frontosphénoïdale) ;
Bord de l’écaille ¢ base du triangle articulaire de la suture sphénofron-
tale latérale (frontosphénoïdale ;
Le bord de l’écaille est palpable sur sa plus grande ¢ bord orbitonasal articulaire avec la petite aile pour
partie. Il consiste en trois parties, le bord pariétal former la suture sphénofrontale médiale ou suture
au centre et un bord sphénoïdal de chaque côté. orbito-sphéno-frontale.
Bord orbitonasal
Le bord orbitonasal n’est pas palpable. Il repré-
sente la limite postérieure de la partie orbitona-
sale. De part et d’autre de l’incisure ethmoïdale, Sinus
le bord orbitonasal se dirige obliquement en avant frontaux
et toujours soumise à la poussée du mésethmoïde, peut conserver, plus ou moins, selon les individus,
se détache de la table interne. Ce clivage entre les un certain degré de compliance intraosseuse qui se
tables interne et externe de l’os frontal correspond manifeste par des mouvements de rotation externe
à l’emplacement du sinus frontal [18]. et des mouvements de rotation interne.
De forme très variable, les sinus frontaux présen- Classiquement, dans le modèle proposé par
tent une hauteur d’environ 2 à 3 cm pour une Sutherland, un axe de mouvement relie grossiè-
profondeur de 1 à 2 cm. Ils peuvent se continuer rement un point situé au centre de chaque face
en direction des processus zygomatiques, et de la orbitaire à la bosse frontale ipsilatérale de l’écaille.
voûte orbitaire. Chaque sinus frontal communi- Chaque moitié du frontal tourne autour de ces
que avec la cavité nasale et se draine dans le méat deux axes, et le mouvement de rotation externe
moyen. L’ouverture du sinus frontal (canal fron- est associé à l’effacement de la suture métopique
tonasal) a parfois la forme d’un canal en forme et au déplacement vers l’avant des processus zygo-
d’entonnoir de 1,5 à 2 cm de hauteur qui consti- matiques. Les déplacements opposés sont décrits
tue la portion intra-ethmoïdale du frontal : c’est dans la rotation interne.
l’infundibulum ethmoïdal. En fait, la description du mouvement autour
L’innervation des sinus frontaux provient de la bran- d’un axe est un modèle mécanique excessivement
che frontale du nerf ophtalmique (V1). Une de ses simplifié où les mouvements ne se produisent
branches terminales, le nerf supraorbitaire (frontal que dans un seul plan de l’espace. En revanche,
externe) émerge au niveau du foramen ou de l’in- la description du mouvement autour d’un point,
cisure supraorbitaire. Il constitue un point réflexe qui devient le centre du mouvement est plus satis-
important dans les sinusites et leur traitement par faisante. Dans ce cas, ce point peut être le centre
une approche manuelle, telle la stimulation du nerf d’ossification à partir duquel se développe chaque
trijumeau proposée par Bailey en 1922 [19, 20]. moitié du frontal. Dès lors, le mouvement com-
plexe de l’os frontal peut être décrit par rapport
Parce que l’ostium du sinus frontal est situé aux trois plans de l’espace :
au niveau de sa base, pour profiter de la gra- tEBOT MF QMBO TBHJUUBM MPT GSPOUBM EÏNPO-
vité, le drainage du sinus frontal est plus effi- tre une rotation antérieure ou une rotation
cace dans la position assise. postérieure ;
tEBOT MF QMBO DPSPOBM MFOTFNCMF EV GSPOUBM TF
déplace caudalement mais à un plus grand degré
Mouvement craniosacral au niveau de la partie médiale que de la partie
latérale ou inversement l’ensemble du frontal se
Embryologiquement, l’os frontal consiste en déplace céphaliquement mais à un plus grand
deux parties qui, à la naissance, sont séparées par degré au niveau de la partie médiale que de la
la suture métopique au niveau de l’écaille de l’os partie latérale ;
frontal. Pour cette raison, l’os frontal est considéré tEBOT MF QMBO USBOTWFSTBM MB TVUVSF NÏUPQJRVF
comme un os pair dans le concept crânien. On lui s’efface quand les processus zygomatiques du
décrit donc des mouvements de rotation externe frontal se déplacent vers l’avant ou inversement
pendant l’inspiration crânienne associée à la flexion la suture métopique avance quand les processus
de la synchondrose sphénobasilaire (SSB), et des zygomatiques reculent.
mouvements de rotation interne pendant l’expira- Ainsi, dans le mouvement de rotation externe qui
tion crânienne associée à l’extension de la SSB. résulte de la combinaison des mouvements dans
les trois plans de l’espace, la suture métopique se
Flexion-extension crânienne déplace vers l’arrière quand les processus zygo-
matiques du frontal se déplacent vers l’avant et le
Après l’ossification de la suture métopique qui sur- dehors. Les bosses frontales s’effacent, le bregma
vient le plus souvent entre 6 et 8 ans, l’os frontal se déplace vers l’arrière et vers le bas, le bord
Chapitre 5. Os frontal 77
postérieur des parties orbitonasales descend en crânienne associée à la flexion de la SSB ou d’ex-
même temps que l’incisure ethmoïdale s’élargit. piration crânienne associée à l’extension de la
Dans la rotation interne, les déplacements opposés SSB. Le crâne est une structure où les pièces sont
se produisent, la suture métopique avance quand articulées selon des rapports complexes et tout
les processus zygomatiques se déplacent vers l’ar- mouvement comme la torsion ou le sidebending-
rière et le dedans. Les bosses frontales sont plus rotation de la SSB nécessite la prise en compte
proéminentes, le bregma se déplace vers l’avant et d’un certain degré de flexibilité des structures
le haut, le bord postérieur des parties orbitonasa- osseuses crâniennes.
les monte en même temps que l’incisure ethmoï- Dans le mouvement de torsion, le frontal démon-
dale diminue de largeur. tre des mouvements comparables à ceux de rota-
tion externe et de rotation interne. Du côté de
la torsion, le processus zygomatique du frontal se
Torsion déplace latéralement et la bosse frontale s’efface.
Avec le sphénoïde et les autres os qui constituent
Comme toute structure paire, en plus des mou- la cavité orbitaire, l’os frontal contribue à l’ap-
vements de rotation externe crânienne décrits parence plus large de cette cavité. La moitié de
pendant la phase d’inspiration crânienne, ou de l’incisure ethmoïdale située du côté de la torsion
rotation interne pendant l’expiration crânienne, s’élargit, ce qui participe au mouvement global
l’os frontal participe aux mouvements de torsion des os de la face, en rotation externe du côté de
et de sidebending-rotation de la synchondrose la torsion. La respiration nasale est plus facile de
sphénobasilaire. côté.
L’os frontal s’articule avec le sphénoïde au niveau Du côté opposé à la torsion, le frontal démontre
des sutures sphénofrontale latérale et orbito- un mouvement comparable à la rotation interne,
sphéno-frontale, mais ne présente aucune arti- et les déplacements contraires se produisent. Le
culation avec l’os occipital. Il subit donc plus processus zygomatique se déplace médialement, la
directement l’influence de l’os sphénoïde que celle bosse frontale est plus proéminente, la cavité orbi-
de l’os occipital. Dans la torsion, le sphénoïde et taire semble plus étroite et la moitié de l’incisure
l’occiput tournent en directions contraires autour ethmoïdale située de ce côté diminue de largeur.
d’un axe antéropostérieur qui relie le nasion à Ce mouvement s’associe au mouvement global
l’opisthion. Lorsque le sphénoïde tourne autour des os de la face, dans le sens de la rotation interne
de cet axe, un côté est plus haut que l’autre et la du côté opposé à la torsion. La respiration nasale
grande aile se déplace vers le haut de ce côté, pen- est plus difficile de côté.
dant que la grande aile controlatérale se déplace
vers le bas. Dans le même temps, l’occiput tourne
en sens contraire et se déplace vers le bas du côté Sidebending-rotation
de la grande aile haute et vers le haut de l’autre Deux composantes de mouvement sont présentes
côté. La torsion est nommée du côté où la grande dans le sidebending-rotation de la SSB, avec pour
aile du sphénoïde se déplace vers le haut et, en chacune d’elles des axes de mouvement différents.
l’absence de dysfonction somatique crânienne, L’occiput et le sphénoïde tournent dans la même
les mouvements de torsion droite et de torsion direction autour de l’axe antéropostérieur qui relie
gauche sont possibles avec la même quantité et la le nasion et l’opisthion et lorsque le sphénoïde
même qualité de déplacement. tourne autour de cet axe, un côté est plus haut
Pendant les mouvements de torsion et de side- que l’autre et la grande aile se déplace vers le haut
bending rotation, les déplacements du fron- de ce côté, pendant que la grande aile de l’autre
tal sont comparables mais non identiques aux côté se déplace vers le bas. L’occiput tourne du
mouvements de rotation externe ou de rotation même côté que le sphénoïde. Simultanément,
interne décrits pendant les phases d’inspiration autour de deux axes verticaux, l’occiput et le
78 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
sphénoïde tournent en direction opposée et d’un chaque moitié de l’écaille frontale. Recherchez la
côté la grande aile du sphénoïde se déplace vers suture métopique sur la ligne médiane ou ses ves-
l’avant quand l’occiput se déplace vers l’arrière, tiges si le sujet est adulte, puis sur les côtés palpez
alors que de l’autre côté, la grande aile et l’occiput les processus zygomatiques. Un schéma associé
se rapprochent l’un de l’autre. Le sidebending qui à la flexion-rotation externe est présent lorsque
en résulte entre le sphénoïde et l’occiput au niveau la(les) bosse(s) frontale(s) est(sont) effacée(s),
de la SSB, produit une convexité d’un côté et une l’écaille plus aplatie, la suture métopique estom-
concavité de l’autre. Le sidebending-rotation est pée et le(les) processus zygomatique(s) plus
nommé du côté où la grande aile et l’occiput sont latéral(aux). Dans l’extension-rotation interne, les
déplacés vers le bas. déplacements inverses sont palpés.
L’os frontal suit les déplacements de l’os sphénoïde Postérieurement, le bord pariétal de l’os frontal
et démontre un mouvement comparable à la rota- s’articule avec les deux os pariétaux au niveau de
tion interne du côté du sidebending-rotation et un la suture coronale. De chaque côté du bregma le
mouvement comparable à la rotation externe du bord pariétal est taillé en biseau aux dépens de la
côté opposé. Toutefois, on se souviendra que pen- table interne de l’os frontal et recouvre l’os pariétal.
dant les mouvements de sidebending-rotation, les Au niveau du stéphanion, les biseaux s’inversent,
déplacements du frontal ne sont pas exactement le bord pariétal de l’os frontal est taillé en biseau
identiques aux mouvements de rotation externe aux dépens de la table externe, et il est recouvert
ou de rotation interne décrits pendant les phases par le pariétal. Le stéphanion est situé à la réunion
d’inspiration ou d’expiration crâniennes. de la ligne temporale de l’os frontal avec la suture
coronale. Notez que le stéphanion correspond à la
ligne d’insertion du fascia temporal.
Palpation pour la structure Essayez de repérez la suture coronale et le bregma
en son centre, souvent reconnaissable par une
La palpation pour la structure consiste en la palpa- légère dépression. Chez l’enfant, la suture coronale
tion de l’écaille et de la crête orbitonasale de l’os peut être le siège de chevauchement des os.
frontal. La partie orbitonasale n’est pas palpable. Placez la pulpe des index ou des médius en arrière
Normalement, la palpation pour la structure des processus zygomatiques du frontal, au niveau
confirme les informations obtenues par l’obser- de la face temporale de l’os qui forme la partie la
vation. L’écaille du frontal est sous-cutanée et plus antérieure de la fosse temporale. Cette surface
palpable à travers les fibres du muscle occipito- ainsi que la face postérieure du processus zygomati-
frontal. Ce muscle s’insère par un ventre occi- que donne insertion au muscle temporal, plus spé-
pital au-dessus de la ligne nuchale supérieure et cifiquement aux fibres les plus verticales du muscle
sur la face externe des processus mastoïdes, puis temporal, fortement impliquées dans la mastication.
il se continue en avant par la galéa aponévrotique Existe-t-il une différence entre les deux côtés ? Le
(aponévrose épicrânienne), et par le ventre fron- cas échéant, considérez l’éventualité d’une masti-
tal du muscle qui se termine au niveau du derme cation unilatérale pour expliquer cette asymétrie.
supraorbitaire. C’est le muscle qui mobilise le cuir Recherchez l’emplacement de la glabelle, environ
chevelu et élève les sourcils. Veillez donc à installer 1 cm au-dessus du bord nasal de l’os frontal, puis
le sujet en position de confort, pour relâcher ce au-dessus définissez la situation de l’ophryon.
muscle et faciliter la palpation. Comparez la densité intraosseuse de ces deux
Palpez tout d’abord les reliefs de l’écaille qui est points. Normalement, cette densité est moindre
globalement convexe et notez les différences entre au niveau de l’ophryon. Visualisez la faux du cer-
les deux côtés. L’écaille est-elle plus antérieure veau qui s’insère sur la face endocrânienne de la
d’un côté que de l’autre ? Existe-t-il une différence suture métopique. À partir de la glabelle, dépla-
dans la convexité ? De chaque côté, recherchez cez les index ou les médius de part et d’autre de
les bosses frontales situées presque au centre de la ligne médiane, au-dessus des sourcils et palpez
Chapitre 5. Os frontal 79
les arcades sourcilières. Elles sont plus horizonta- par la palpation pour la fonction pour identifier
les et semblent longues dans le mouvement de la une dysfonction somatique. Dans tous les cas, la
flexion-rotation externe ; inversement elles sont connaissance anatomique permet une analyse des
plus convexes et semblent moins longues dans le informations perçues. La palpation pour la fonc-
mouvement d’extension-rotation interne. Notez tion de l’os frontal consiste en tests de mobilité,
que le tracé des sourcils du sujet, s’ils ne sont pas parmi lesquels les tests d’écoute sont privilégiés.
épilés, suit cette forme. Procédez tout d’abord à une écoute globale de
Puis palpez la crête orbitonasale. Comparez les l’os frontal. Le sujet est en position de décubi-
deux côtés en promenant la pulpe de l’index de tus dorsal, le praticien est assis à la tête du sujet.
haut en bas sur le bord supraorbitaire qui forme Placez les deux mains sur le frontal, les doigts en
le rebord supérieur de l’orbite. Il paraît plus mar- direction caudale, avec :
qué et déplacé vers l’avant dans la flexion-rotation tMFT EFVY JOEFY EF QBSU FU EBVUSF EF MB TVUVSF
externe ; inversement il semble émoussé dans l’ex- métopique ;
tension-rotation interne. tMB QVMQF EFT NÏEJVT BV NJMJFV EV CPSE
Au niveau du bord nasal, recherchez de chaque supraorbitaire ;
côté, l’articulation de l’os frontal et de l’os nasal, tMFTBOOVMBJSFTTVSMBGBDFBOUÏSJFVSFEVQSPDFTTVT
médialement au niveau de la suture frontonasale, zygomatique ;
et l’articulation de l’os frontal et du processus tMFT BVSJDVMBJSFT TVS MB GBDF UFNQPSBMF EF MPT
frontal du maxillaire, latéralement au niveau de frontal, en arrière des processus zygomatiques ;
la suture frontomaxillaire. Notez les différences tMFTUBMPOTEFTNBJOTSFQPTFOUTPVQMFNFOUTVSMB
entre les deux côtés, ces surfaces sont situées dans partie supérieure de l’écaille frontale ;
un plan plus frontal dans le mouvement de rota- tMFTBWBOUCSBTSFQPTFOUTVSMBUBCMFBWFDEFCPOT
tion externe, et dans un plan plus sagittal dans le appuis pour faciliter la perception des mouve-
mouvement de rotation interne. ments par les mains.
L’incisure ou foramen supraorbitaire se palpe Percevez-vous quelque chose ? Existe-t-il un mou-
approximativement à l’union du tiers médial et vement ? L’inspiration et l’expiration crâniennes
des deux tiers latéraux du bord supraorbitaire. sont-elles satisfaisantes qualitativement et quan-
Cette zone qui livre passage aux vaisseaux et au titativement ? Essayez de définir d’où provient la
nerf supraorbitaires est sensible, procédez délica- sensation perçue : structures cutanées, sous-cuta-
tement, comparez les deux côtés et notez toute nées, musculaires, osseuses, membraneuses, liqui-
différence dans la qualité tissulaire. diennes, ou nerveuses. Apprenez à percevoir par
l’écoute, les structures propres à chacun de ces
Latéralement, le processus zygomatique oblique
niveaux. Pour évaluer le niveau le plus superficiel,
en bas et en dehors est facile à palper. Il forme un
la pression des mains et des doigts est extrême-
pilier qui fait saillie. Comparez les deux côtés. Le
ment légère, puis elle augmente au fur et à mesure
pilier est plus antérieur et latéral dans le mouve-
que l’on explore les couches les plus profondes,
ment de flexion-rotation externe et plus postérieur
tout en restant très légère. Le niveau d’écoute
et médial dans le mouvement d’extension-rotation
varie surtout selon l’intention mentale et la visua-
interne. Repérez la limite inférieure du processus
lisation du praticien.
zygomatique et son articulation avec le processus
frontal de l’os zygomatique au niveau de la suture Évaluez le mouvement crânien : existe-il une alter-
frontozygomatique. nance de rotation externe et de rotation interne
associées à l’inspiration et à l’expiration crânienne,
ou un mouvement de torsion, de sidebending,
Palpation pour la fonction de strain latéral ou vertical ? Dans la rotation
externe, une expansion latérale des deux moi-
L’anamnèse, l’observation et la palpation pour tiés de l’écaille est perçue au niveau des doigts,
la structure doivent toujours être confirmées mais aussi au niveau des paumes de la main. Les
80 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
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Chapitre 6
Os pariétal
Os plat, pair, le pariétal (du latin pariet, paroi) se réunissent rapidement. L’ossification continue
forme la partie supérolatérale du crâne, de chaque de manière excentrique autour d’eux, ce qui expli-
côté de la ligne médiane (figure 6.1). que la présence de fontanelles au niveau des angles
de l’os pariétal, les dernières parties à s’ossifier.
Ostéogenèse
Description
Chaque os pariétal se développe à partir de deux
points d’ostéogenèse qui apparaissent dans le Quadrangulaire, convexe en dehors, il présente
tissu membraneux vers la 7e semaine de gestation. deux faces, externe et interne, quatre bords et
Localisés au niveau de la future bosse pariétale, ils quatre angles.
3
Face externe (figure 6.2)
2 Convexe, la face externe (face exocrânienne) de
l’os pariétal est lisse. À sa partie moyenne, elle
4 3
1
2 5
1 7
6
4
5
Fig. 6.2. Os pariétal : face externe.
1. bosse pariétale ;
Fig. 6.1. Os pariétal : vue supérieure. 2. ligne temporale supérieure ;
1. suture sagittale ; 3. ligne temporale inférieure ;
2. suture coronale ; 4. bord sagittal ;
3. bregma ; 5. bord frontal ;
4. lambda ; 6. bord squameux ;
5. foramen pariétal. 7. bord occipital.
présente une voussure assez marquée qui consti- chevelu par des tractus fibreux, et qui sépare le
tue la bosse pariétale. Généralement plus marquée pariétal de la peau. Tout près du bord supérieur,
chez le jeune enfant que chez l’adulte, cette bosse aux environs de l’union de ses trois quarts anté-
correspond aux extrémités du plus grand diamètre rieurs et de son quart postérieur, un orifice de
transversal de la calvaria. petite taille, le foramen pariétal, livre passage à
Deux lignes courbes à concavité inférieure traver- une veine émissaire.
sent l’os pariétal sur toute sa longueur. Ce sont les
lignes temporales (lignes courbes temporales) supé- Face interne (figure 6.4)
rieure et inférieure. La ligne temporale supérieure
se prolonge en avant sur l’os frontal. Elle donne La face interne (face endocrânienne) de l’os parié-
insertion au fascia du muscle temporal (figure 6.3). tal est concave. À sa partie moyenne, la conca-
La ligne temporale inférieure donne insertion au vité est plus marquée, c’est la fosse pariétale qui
muscle temporal. Ce muscle s’insère aussi sur toute répond à la bosse pariétale.
la surface de l’os pariétal située au-dessous de la Sur cette face, se devinent les empreintes des gyrus
ligne temporale inférieure. cérébraux habituellement peu marquées. Les
Dans sa partie médiale, au-dessus de la ligne sillons vasculaires profonds, bien visibles sont les
temporale supérieure, l’os pariétal est recouvert sillons des branches de l’artère méningée moyenne
par la galéa aponévrotique (aponévrose épicrâ- et des veines qui les accompagnent. Souvent au
nienne), une lame fibreuse qui adhère au cuir nombre de trois, ils sont dirigés de bas en haut :
Temporal
Ptérygoïdien latéral
Masséter
Corrugateur du sourcil
Orbiculaire de l’œil
Stylopharyngien
Mentonnier
Stylohyoïdien
Abaisseur de la lèvre inférieure
Temporal
Abaisseur de l’angle de la bouche Styloglosse
Platysme
Masséter
1SÒTEFMBOHMFNBTUPÕEJFO VOTJMMPODPVSUFUMBSHF
Le long du bord supérieur de l’os pariétal une creuse la face interne de l’os pariétal. C’est le sillon
demi-gouttière assez large forme avec celle de l’os oblique en bas et en avant du sinus sigmoïde qui
pariétal opposé un large sillon dans lequel chemine prolonge le sillon de l’os occipital et se continue
86 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Crête frontale
Os frontal
Fossettes granulaires
Sillons pour l’artère
méningée moyenne
Suture sagittale
Os pariétal
Suture lambdoïde
Os occipital
Lambda
sur la face médiale ou cérébrale de la partie mas- Bords (figures 6.2 à 6.8)
UPÕEJFOOF EF MPT UFNQPSBM -B UFOUF EV DFSWFMFU
s’insère sur les lèvres de ce sillon. Au nombre de quatre, ce sont les bords sagittal,
frontal, squameux et occipital.
Sinus droit
Sinus intercaverneux
Veine ophtalmique
Fig. 6.6. Os pariétal : face interne. Faux du cerveau et sinus sagittal supérieur.
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.
Table externe
Diploé Crâne
Dure-mère
Table interne
tFOBSSJÒSF VOFDPVSUFQPSUJPOTBSUJDVMFBWFDMF
1 CPSETVQÏSJFVSEFMBQBSUJFNBTUPÕEJFOOFEFMPT
2 temporal au niveau de la suture pariétomastoï-
3
dienne. Cette suture répond au sillon du sinus
TJHNPÕEF
L’angle formé entre les parties centrale et posté-
rieure du bord squameux est ouvert en arrière,
c’est l’incisure pariétale.
Bord occipital
Bord squameux
Le bord squameux (bord inférieur ou temporal)
est le plus court des quatre bords de l’os pariétal.
Angles
Il est taillé en biseau aux dépens de la table externe Les deux angles supérieurs sont des angles presque
de l’os et présente trois segments : droits ; les deux angles latéraux sont plus aigus.
tFO BWBOU VOF DPVSUF QPSUJPO TBSUJDVMF BWFD MF Chez le nouveau-né, ces angles correspondent à
bord antérieur de la grande aile de l’os sphé- l’emplacement des fontanelles. Parfois, des os wor-
OPÕEF EBOTTBQBSUJFMBQMVTMBUÏSBMF BWFDMBRVFMMF miens fontanellaires persistent à ces emplacements.
il forme la suture sphénopariétale. Cette suture
participe à la constitution du ptérion ; elle est Angle frontal
décrite comme la ligne horizontale d’un H formé
QBSMBSÏVOJPOEFMBHSBOEFBJMFEFMPTTQIÏOPÕEF L’angle frontal (angle antéro-supérieur) est formé
de l’écaille de l’os temporal, de la face temporale par la réunion de la suture sagittale et de la suture
EF MPT GSPOUBM FU EF MBOHMF TQIÏOPÕEBM EF MPT coronale ; le sommet de l’angle définit le bregma.
pariétal. Pour autant, ces rapports varient sou-
vent (Voir Chapitre 3, page 42). Angle occipital
tBV DFOUSF MB QPSUJPO MB QMVT MBSHF Ë DPODBWJUÏ L’angle occipital (angle postéro-supérieur) est
inférieure, s’articule sur toute sa longueur avec formé par la réunion de la suture sagittale et de
le bord pariétal de l’écaille du temporal pour for- MBTVUVSFMBNCEPÕEFMFTPNNFUEFMBOHMFEÏGJOJU
mer la suture squameuse (temporo-pariétale) ; le lambda.
Chapitre 6. Os pariétal 89
Torsion
Mouvement craniosacral
Lors de la torsion de la SSB, les os pairs comme
Flexion-extension crânienne l’os pariétal, accompagnent les déplacements des
PTPDDJQJUBMFUTQIÏOPÕEF BWFDVOFUFOEBODFWFST
L’os pariétal est un os pair. Il présente donc des la rotation externe du côté de la torsion, et vers la
mouvements de rotation externe pendant l’inspi- rotation interne de l’autre côté. Pour autant, on se
ration crânienne associée à la flexion de la synchon- souvient que pendant les mouvements de torsion
drose sphénobasilaire (SSB), et des mouvements les déplacements de l’os pariétal ne sont pas exac-
de rotation interne pendant l’expiration crânienne tement les mêmes que les mouvements de rotation
associée à l’extension de la SSB. externe décrits pendant l’inspiration crânienne
Pendant la flexion-rotation externe crânienne, l’os associée à la flexion de la SSB, ou de rotation
pariétal participe à l’augmentation de la dimension interne pendant l’expiration crânienne associée
transversale du crâne. Il présente un mouvement à l’extension. Des changements accommodatifs
qui résulte de la combinaison des déplacements surviennent dans les composantes mineures du
dans les trois plans de l’espace : mouvement.
90 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
aponévrotique ou osseux ? Est-il bilatéralement de brain : differentiation from dural sinus disease. AJNR
qualité et de quantité égale ? En cas de restriction Am J Neuroradiol 1996 ; 17 : 1523–32.
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structure(s) anatomique(s) auxquelles se rattache [5] Turner L. The structure of arachnoid granulations
cette restriction. Visualisez mentalement les qua- with observations on their physiological and patho-
tre bords de l’os pariétal et toutes les sutures qui logical significance. Ann R Coll Surg Engl 1961 ; 29 :
leur sont associées. Évaluez les rapports articulai- 237–64.
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GSPOUBM TQIÏOPÕEF UFNQPSBVY PDDJQVUBJOTJRVF tive. Brain Res Bull. 2008 ; 77 : 327–34.
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sensation de déplacement caudal et à celle de mus- infusion into vascular channels of the skull diplö. J
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cles temporaux hypertoniques qui tendent à abais- [8] Arbuckle BE. The selected writings of Beryl E.
ser les os pariétaux. Arbuckle, DO, F.A.C.O.P. Newark OH: Am Acad
Puis visualisez les structures intracrâniennes et leur Osteopathy ; 1971.
influence sur les os pariétaux. Visualisez les mem- [9] Todd TW, Lyon DW. Endocranial suture closure.
Its progress and age relationship. Part I. Adult males
branes dure-mériennes très intimement adhérentes and white stock. Am J Phys Anthropol 1924 ; 7 :
à la face interne des os pariétaux et leurs rapports 325–84.
BWFDMFTTJOVTTBHJUUBVYFUTJHNPÕEF&YJTUFJMEFT [10] Todd TW, Lyon DW. Cranial suture closure. Its
zones de restriction ? Essayez de définir leur niveau progress and age relationship. Part II. Ectocranial
de profondeur. C’est l’appréciation de la motilité closure in adult males of white stock. Am J Phys
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inhérente des structures étudiées qui renseigne au [11] Moss ML, Greenberg SN. Post-natal growth of the
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[3] Leach JL, Jones BV, Tomsick TA, Stewart CA, [16] Magoun HI. Osteopathy in the cranial field. 2nd ed
Balko MG. Normal appearance of arachnoid gra- Kirksville, MO : The Journal Printing Company ;
nulations on contrast-enhanced CT and MR of the 1966. p. 122.
Chapitre 7
Os temporal
« I call the temporal bone the ‘mischief maker’ or crânienne, l’os temporal représente un des os les
the ‘clown’ in the cranial articular mechanism. plus importants.
This comment points to the fact that I have found
more trouble originating from problems with that
little temporal bone than from any other in the Ostéogenèse
cranium. » [1]. (« Dans le mécanisme articulaire
crânien, j’appelle l’os temporal le « vilain » ou le L’os temporal est à la fois d’origine cartilagi-
« clown » du mécanisme articulaire crânien. Ce neuse et membraneuse. Il dérive de trois par-
commentaire illustre le fait que j’ai trouvé plus ties principales, les os squamosal, tympanal et
d’ennuis ayant leur origine dans des problèmes de pétreux. Les parties squameuse et tympanale
ce petit os temporal que dans n’importe lequel des sont d’origine membraneuse. La partie pétreuse
autres os crâniens. ») est d’origine cartilagineuse. À cela s’ajoute
Os pair, l’os temporal est situé de chaque côté du une quatrième partie, le processus styloïde qui
crâne entre l’os sphénoïde en avant et l’os occipital dérive de la partie cartilagineuse du deuxième
en arrière. Il participe à la constitution de la base arc pharyngien. Ainsi, à la naissance, les os
crânienne et de la calvaria, et contient les organes temporaux comportent chacun quatre parties
de l’audition et de l’équilibration. En ostéopathie (figure 7.1).
Suture
squamomastoïdienne
Eminentia
arcuata
Processus
Fosse
mandibulaire Partie Fosse zygomatique
mastoïdienne subarcuata
Tegmen tympani
Foramen
stylomastoïdien
Anneau tympanal Aqueduc
de la cochlée
a Fenêtre du vestibule Dépression b Méat acoustique interne
pour le processus styloïde
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94 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
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Chapitre 7. Os temporal 95
se continue avec la crête supramastoïdienne où tFO BWBOU EV UVCFSDVMF BSUJDVMBJSF VOF TVSGBDF
s’insère le fascia temporal et présente en avant plane sous-temporale, de forme triangulaire
du pore acoustique externe (orifice du conduit qui participe à la formation du toit de la fosse
auditif externe), le tubercule postglénoïdal (zygo- infratemporale.
matique postérieur).
La partie antérieure est libre, allongée d’avant
Les mesures céphalométriques montrent qu’en l’ab-
en arrière, légèrement convexe sur sa face laté-
sence d’autres anomalies dentofaciales telles que des
rale et aplatie de dehors en dedans. Elle pré-
problèmes de taille mandibulaire ou de hauteur verticale,
sente : les malocclusions classe II peuvent être associées à une
tVOF GBDF MBUÏSBMF DPOWFYF TPVTDVUBOÏF FU fosse mandibulaire plus postérieure que chez les sujets
palpable ; classe I, ce qui entraîne une rétrusion mandibulaire [3].
tVOF GBDF NÏEJBMF DPODBWF RVJ MJNJUF MB GPTTF Dans la malocclusion classe II, toutes les dents inférieu-
temporale et où s’insère le faisceau profond du res s’emboîtent dans une position distale à la normale,
muscle masséter ; et la cuspide distale de la première molaire maxillaire
tVOCPSETVQÏSJFVSUSBODIBOUPáTFGJYFMFGBTDJB s’emboîte dans le sillon vestibulaire de la molaire mandi-
temporal ; bulaire. La malocclusion classe II représente une collec-
tVOCPSEJOGÏSJFVSQMVTÏQBJTRVJEPOOFJOTFSUJPO tion hétérogène d’affections et la malocclusion peut être
d’origine purement squelettique, ou d’origine combinée
au faisceau moyen du muscle masséter ;
squelettique et dentaire.
tVOF FYUSÏNJUÏ BOUÏSJFVSF CJTFBVUÏF BVY EÏQFOT
Pour autant, les malocclusions classe II fonctionnelles
du bord inférieur qui s’articule avec le processus peuvent être associées à une dysfonction somatique
temporal de l’os zygomatique. crânienne. Dans la rotation externe de l’os tempo-
ral, la fosse mandibulaire se déplace postérieure-
Partie supérieure ou temporale de l’écaille ment ; inversement, dans la rotation interne, la fosse
Située au-dessus du processus zygomatique, la mandibulaire se déplace antérieurement. Dès lors,
partie temporale de l’écaille est convexe et lisse. le condyle mandibulaire qui s’articule dans la fosse
Elle répond à la fosse temporale et donne inser- mandibulaire s’adapte et la mandibule recule avec la
tion au muscle temporal. Un sillon vertical creusé rotation externe de l’os temporal et avance avec la
par l’artère temporale moyenne (artère temporale rotation interne.
profonde postérieure), branche de l’artère maxil-
laire, est visible dans son tiers postérieur.
Face médiale ou cérébrale (figure 7.3)
Partie inférieure ou basilaire de l’écaille
Légèrement concave la face médiale de l’écaille
Elle est située au-dessous du processus zygomati-
(face endocrânienne) est marquée par plusieurs
que et au-dessus des sutures squamomastoïdienne
dépressions qui répondent aux circonvolutions
en arrière et pétro-tympano-squameuse (scissure
cérébrales et par des sillons vasculaires en rapport
de glaser) en avant. Bien visible sur une face infé-
avec les branches de l’artère méningée moyenne.
rieure de l’os temporal, elle présente :
Sa limite inférieure est la suture pétrosquameuse
tMB TBJMMJF USBOTWFSTBMF EV UVCFSDVMF BSUJDVMBJSF
supérieure.
de l’os temporal décrite précédemment avec le
processus zygomatique ;
Bord
tFO BSSJÒSF EV UVCFSDVMF BSUJDVMBJSF VOF QSP-
fonde dépression à grand axe dirigé de dedans Le bord de l’écaille consiste en trois parties : un
en dehors et d’arrière en avant : la fosse mandi- bord fixe, un bord supérieur pariétal et un bord
bulaire (cavité glénoïde) ; la fissure squamotym- antérieur sphénoïdal.
panique sépare la partie articulaire de la fosse
mandibulaire qui appartient à la partie squa- Bord fixe
meuse de l’os temporal, de sa partie non articu- C’est le bord uni aux autres parties de l’os tem-
laire qui appartient à l’os tympanal ; poral. En arrière, il constitue la limite supérieure
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96 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
6 3
5
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Chapitre 7. Os temporal 97
Face postérosupérieure
Oblique en bas, en dedans et en arrière, elle par-
ticipe à la formation de la fosse crânienne posté-
rieure (étage postérieur de la base du crâne). Elle
Foramen ovale s’étend du bord supérieur du rocher en dehors
à son bord postérieur en dedans et présente les
Sillon et hiatus du nerf
grand pétreux structures suivantes :
tVOMBSHFPSJGJDF MFpore acoustique interne (ori-
Sillon et hiatus du nerf
fice du conduit auditif interne), orifice d’entrée
petit pétreux du méat acoustique (canal auditif) où chemi-
Fig. 7.5. Hiatus des nerfs grand et petit pétreux. nent les nerfs cochléovestibulaire (VIII), facial
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition. (VII) et intermédiaire (VII bis) ;
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98 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
tBVEFTTVT FU FO BSSJÒSF EV QPSF BDPVTUJRVF vers le haut, à sommet antérieur, elle s’applique sur
interne, la fossa subarcuata au fond de laquelle la face antérieure de la pyramide pétreuse et forme
se trouve le foramen du canal pétromastoïdien ; la paroi antérieure du méat acoustique externe. Sa
tBQQSPYJNBUJWFNFOU DN FO BSSJÒSF EV QPSF face externe constitue la partie postérieure non
acoustique interne, la fossette unguéale qui abrite articulaire de la fosse mandibulaire (fosse tympa-
dans sa partie supérieure l’orifice endocrânien nale) dont elle est séparée par la fissure tympa-
de l’aqueduc du vestibule. nosquameuse inférieure. Cette face se prolonge
autour de la base du processus styloïde et forme la
Face antéro-inférieure crête vaginale ou gaine du processus styloïde.
(figures 7.6, 7.7 et 7.8) En avant, la lame osseuse tympanique constitue le
processus tubaire qui forme la paroi latérale de la
De forme triangulaire à sommet antérieur, la face
trompe auditive osseuse (trompe d’Eustache) (figure
antéro-inférieure consiste en deux parties : une
7.8). Juste au-dessus, la fissure pétrotympanique
partie postérieure formée par l’os tympanal et une
forme un canal complété par un petit sillon situé sur
partie antérieure pétreuse.
le prolongement inférieur du tegmen tympani dans
lequel chemine la corde du tympan. La fissure pétros-
Partie tympanique
quameuse est visible en dehors du prolongement
La partie tympanique constitue les deux tiers pos- du tegmen tympani. Les fissures pétrosquameuse
térieurs de la face antéro-inférieure. Cette fine
lame osseuse provient de l’os tympanal fœtal.
Grossièrement en forme de demi-cornet ouvert
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Chapitre 7. Os temporal 99
Face postéro-inférieure
10
D’aspect irrégulier, cette face comporte des struc-
13 11 tures capitales (figure 7.9) :
15 14
tFOBWBOUEVQSPDFTTVTNBTUPÕEF MFforamen mas-
toïdien, orifice inférieur du canal facial (canal de
Fig. 7.8. Os temporal droit : face antéro-inférieure de la Fallope) qui livre passage au nerf facial (VII) ;
partie pétrotympanique.
1. pore acoustique externe ;
2. fissure tympanosquameuse inférieure (scissure de
Glaser) ;
3. fissure pétrosquameuse ;
4. prolongement inférieur du tegmen tympani ;
5. fissure pétrotympanique ; 2
6. sillon de la corde du tympan ;
7. orifice du canal du muscle tenseur du tympan ;
8. orifice externe de la trompe auditive osseuse ;
9. sillon de la trompe auditive cartilagineuse ;
10. processus tubaire ;
11. pore acoustique interne ;
12. bord antérieur de la partie pétrotympanique ;
13. incisure mastoïdienne ;
14. éminence juxtamastoïdienne ;
15. sillon de l’artère occipitale.
Partie pétreuse 1
3 7
La portion pétreuse de la face antéro-inférieure est 6
4
creusée d’un sillon qui forme avec le bord posté-
5
rieur de la grande aile de l’os sphénoïde le sillon de
la trompe auditive (gouttière tubaire) qui répond Fig. 7.9. Os temporal droit : face postéro-inférieure de la
à la portion cartilagineuse de la trompe auditive. partie pétrotympanique.
1. foramen mastoïdien ;
En avant du processus tubaire de la portion tympani- 2. processus styloïde ;
que, s’ouvrent deux orifices qui sont de haut en bas : 3. facette jugulaire ;
tMFDBOBMEVmuscle tenseur du tympan (muscle du 4. fosse jugulaire ;
marteau), entre l’écaille et le bord antérieur du 5. orifice du canalicule mastoïdien ;
6. orifice du canalicule tympanique ;
rocher ; 7. orifice externe du canal carotidien ;
tMBUSPNQFBVEJUJWFEBOTTBQBSUJFPTTFVTF 8. orifice interne du canal carotidien.
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100 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
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Chapitre 7. Os temporal 101
Bord postérieur
7 6 Situé entre les faces postéro-supérieure et pos-
téro-inférieure, ce bord présente en arrière la
facette jugulaire déjà décrite avec la face postéro-
5 inférieure. Cette surface rugueuse s’articule avec
le processus jugulaire de l’os occipital. En avant
4
de cette surface, une large échancrure limite avec
une échancrure similaire du bord latéral des par-
3 ties latérales de l’os occipital le foramen jugulaire
(trou déchiré postérieur) (figure 7.11). Cette
échancrure est divisée en deux parties par la saillie
2 du processus intrajugulaire de l’os temporal :
1
tVOFQBSUJFQPTUÏSJFVSF MBQMVTWPMVNJOFVTF RVJ
répond à la fosse jugulaire de la face postéro-
Fig. 7.10. Os temporal gauche : vue médiale. inférieure du rocher et qui abrite le bulbe supé-
1. bord supérieur ;
2. bord postérieur ;
rieur de la veine jugulaire ;
3. échancrure du nerf glossopharyngien ; tVOF QBSUJF BOUÏSJFVSF QMVT ÏUSPJUF TVCEJWJTÏF
4. échancrure du nerf trijumeau ; en deux autres parties par un faisceau fibreux
5. échancrure du nerf abducens ; plus postérieur qui relie le processus intrajugu-
6. empreinte trigéminale ;
7. bord antérieur.
laire de l’os temporal au bord latéral de la partie
latérale de l’os occipital. C’est dans cette partie
antérieure que passent le nerf glossopharyngien
temporal un angle rentrant : l’incisure sphénoïdale (IX), le nerf vague (X) et le nerf accessoire (XI).
(figure 7.10). Ce bord s’articule le bord sphénoï- Le nerf glossopharyngien (IX), le plus antérieur
dal de l’écaille au niveau de la synchondrose sphéno- des trois, creuse une échancrure sur le bord pos-
pétreuse, sauf à son extrémité antérieure où il limite térieur du rocher. À cette hauteur une fossette,
en arrière le foramen déchiré ou foramen lacerum
(trou déchiré antérieur).
Les deux tiers postérieurs du bord antérieur sont
cachés et correspondent à la fissure pétro-tym-
pano-squameuse qui unit la partie pétrotympa-
nique à l’écaille. Cette fissure comporte plusieurs
segments :
tFO BSSJÒSF MÏDBJMMF FU MB QBSUJF UZNQBOJRVF GPS-
ment la fissure tympanosquameuse inférieure,
bien visible dans la fosse mandibulaire qu’elle
divise en une partie antérieure squameuse, arti-
culaire et une partie postérieure tympanique,
non articulaire ;
tFOBWBOUMÏDBJMMFFUMBQBSUJFUZNQBOJRVFTÏDBS-
tent l’une de l’autre séparées par un débor-
dement latéral du tegmen tympani, la crête Fig. 7.11. Foramen jugulaire : vue inférieure. Côté droit.
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102 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
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Chapitre 7. Os temporal 103
Origines Temporal
Insertions
Ptérygoïdien latéral
Masséter
Corrugateur du sourcil
Orbiculaire de l’œil
Stylopharyngien
Mentonnier
Stylohyoïdien
Abaisseur de la lèvre inférieure
Temporal
Abaisseur de l’angle de la bouche Styloglosse
Platysme
Masséter
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104 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
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Chapitre 7. Os temporal 105
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106 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Auricule
Cartilage
Pharynx
auditif) (VIII) qui sort de la partie pétreuse de Antre de la mastoïde Aditus ad antrum
l’os temporal par le méat acoustique interne, puis Tegmen tympani
pénètre dans la boîte crânienne. Récessus
épitympanique
Le labyrinthe membraneux contient un liquide,
l’endolymphe, et la périlymphe circule entre le
labyrinthe membraneux et le labyrinthe osseux.
Cavités mastoïdiennes
De volume et de taille très variables, les cavités
mastoïdiennes appartiennent à l’oreille moyenne. Trompe auditive
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Chapitre 7. Os temporal 107
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108 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Artère Élévateur
carotide du voile du palais
Nerf facial (VII) Fenêtre de interne
Trompe auditive
la cochlée
Nerf tympanique Branche du nerf carotidien
Foramen stylomastoïdien (collatérale du nerf
glossopharyngien [IX])
Tendon du muscle stapédien
Stapès Promontoire
Fosse jugulaire
Plexus tympanique
Fig. 7.17. Cavités mastoïdiennes. Paroi médiale de l’oreille moyenne (côté droit).
D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy.
promontoire (figure 7.18). Au-dessous du pro- (fenêtre ronde), sépare la caisse du tympan, de la
montoire, un petit orifice, l’orifice du canalicule cavité sous-vestibulaire de l’oreille interne, la rampe
tympanique (canal de Jacobson), livre passage au tympanique de la cochlée. Cette fenêtre est comblée
nerf tympanique (nerf de Jacobson), branche du par une membrane fibreuse, le tympan secondaire.
nerf glossopharyngien (IX). Sur la paroi postérieure de la caisse du tympan, en
En arrière et au-dessus du promontoire on aper- arrière du promontoire et au-dessus du niveau de
çoit la fossette de la fenêtre vestibulaire. Au fond la fenêtre de la cochlée, une petite saillie conique
de celle-ci la fenêtre vestibulaire (fenêtre ovale), un est visible : c’est l’éminence pyramidale. Un canal
orifice de 2,1 mm de long sur 1,2 mm de haut en creusé sur toute la longueur de l’éminence pyra-
moyenne [29], sépare la caisse du tympan, du ves- midale et qui se prolonge dans le rocher abrite le
tibule de l’oreille interne. Cette fenêtre est com- muscle stapédien (muscle de l’étrier). Les fibres de
blée par la base de l’étrier. ce muscle naissent des parois du canal osseux et
En arrière et au-dessous du promontoire la fossette son tendon sort par l’orifice de l’éminence pyra-
de la fenêtre de la cochlée au fond de laquelle un midale pour aller s’insérer sur la tête du stapès.
orifice de 2 mm de diamètre, la fenêtre de la cochlée Au-dessous de l’éminence pyramidale se trouve
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Chapitre 7. Os temporal 109
Aditus ad antrum
de la mastoïde
Trompe auditive
Fenêtre du vestibule
(fenêtre ovale)
Nerf de la corde
du tympan
Plexus sympathique
l’ouverture tympanique du canalicule de la corde réunissent entre eux. En fait, certains ligaments
du tympan, entre les parois postérieure et latérale sont simplement des replis de la muqueuse qui
de la caisse du tympan. La corde du tympan che- recouvre l’ensemble de l’oreille moyenne.
mine dans ce canalicule qui descend en avant du
canal du nerf facial pour rejoindre le nerf, environ Malleus
6 mm au-dessus du foramen mastoïdien. C’est le plus long des trois osselets, de 7 à 9 mm,
le plus latéral et le plus antérieur. Comme son nom
Chaîne ossiculaire l’indique, il est en forme de massue. On lui décrit
La chaîne ossiculaire consiste en trois osselets, qui une tête, un col, un manche et deux processus,
sont de la superficie vers la profondeur, le malleus latéral et antérieur.
(marteau), l’incus (enclume) et le stapès (étrier) La tête loge dans le récessus épitympanique. De
(figure 7.19). Placés entre la membrane tympa- forme arrondie, avec un diamètre compris entre
nique et la fenêtre vestibulaire, ils jouent un rôle 2 et 3 mm [30], elle présente à sa partie postéro-
essentiel dans la transmission sonore. Leur fonc- médiale une surface qui s’articule avec l’incus au
tion est assurée par deux muscles tympaniques, le niveau de l’articulation incudomalléaire. Le liga-
muscle tenseur du tympan et le muscle stapédien, ment supérieur du marteau unit le sommet de la
auxquels s’ajoutent plusieurs ligaments qui les sus- tête à la paroi supérieure de la caisse du tympan
pendent aux parois de la caisse du tympan et les (figures 7.20 et 7.21).
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110 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Manche du marteau
Trompe auditive
Élévateur
du voile du palais Corde
Corde du tympan du tympan
Processus mastoïde
Artère carotide interne
Nerf facial (VII)
Membrane tympanique
Veine jugulaire interne Processus lenticulaire de l’incus
Fig. 7.19. Chaîne ossiculaire. Paroi latérale de l’oreille moyenne (côté droit).
D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy.
Le col est la partie aplatie qui supporte la tête. Sa facilement deviner en vue endoscopique. Dès lors,
face latérale donne insertion au ligament latéral du toute force agissant sur le tympan est transmise au
marteau dont l’extrémité latérale s’attache au bord marteau. Près de l’extrémité supérieure du bord
inférieur du récessus épitympanique au-dessus de médial, se fixe le tendon du muscle tenseur du
la membrane tympanique. Son bord médial donne tympan qui émerge de son canal par le processus
insertion au muscle tenseur du tympan qui est cochléariforme (bec de cuillère).
aussi fixé sur la base du crâne, au niveau de l’épine Le processus antérieur (apophyse antérieure)
du sphénoïde et du cartilage tubaire. est long et fragile. En fait, c’est une épine d’in-
Le manche est situé au-dessous du col et s’oriente sertion pour le ligament antérieur du mal-
obliquement en bas, en dedans et en arrière. Son leus qui se prolonge vers l’avant dans la fissure
extrémité distale, élargie en spatule, est en rapport tympanosquameuse.
avec l’ombilic de la membrane tympanique. À cet Le processus latéral (apophyse externe) est une
endroit, le manche du marteau est très adhérent courte éminence conique de 1 mm, qui naît sur
à la membrane du tympan (umbo) et se laisse la face latérale du col. I1 se porte en dehors et
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Chapitre 7. Os temporal 111
Branche courte
Col du malleus
Processus Corps
latéral de l’incus
Processus antérieur
Branche longue
a b
Manche du malleus
Base du stapès
(platine)
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112 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
verticalement dans la caisse du tympan. Son extré- tympanique, en variations de pression dans les
mité inférieure se courbe et se termine par le pro- compartiments liquidiens de l’oreille interne. Pour
cessus lenticulaire, en forme de petit condyle qui ce faire, l’impédance du milieu extérieur aérien
s’articule avec la cavité glénoïde du stapès pour doit être adaptée au milieu intérieur cochléaire
former l’articulation incudostapédienne. liquidien, et les vibrations de basse pression et les
grands déplacements de l’air transformés en vibra-
Stapès
tions de haute énergie avec de faibles déplacements
Le stapès est le plus petit et le plus léger des osse- permettant une conduction dans les liquides laby-
lets. Situé dans la caisse du tympan, en dedans rinthiques [38].
de l’enclume, il se couche entre le processus
L’arrangement des structures osseuses et ligamen-
lenticulaire de l’incus et la fenêtre vestibulaire.
taires de la chaîne ossiculaire participe à ce méca-
Typiquement comparé à un étrier, il consiste en
nisme, où les forces appliquées sur la membrane
une tête, une base et deux branches.
tympanique sont retransmises sur la platine du sta-
La tête est creusée sur sa face latérale d’une petite pès avec une augmentation de la pression et pour
cavité glénoïde qui s’articule avec le processus len- autant un déplacement du stapès inférieur à celui
ticulaire de l’incus. Sa face médiale se continue par du marteau.
un col qui relie la tête aux branches.
Le manche du malleus, très adhérent à la mem-
La base (platine) est une mince lame osseuse plus brane du tympan, suit tous les mouvements de
ou moins ovalaire qui répond à la fenêtre vesti- cette dernière. Le malleus et l’incus tournent
bulaire. Sa surface vrillée est comparée à une ensemble autour d’un axe de rotation schémati-
hélice. Sur son pourtour, les fibres du ligament que qui relie la branche supérieure et le ligament
annulaire l’enchâssent entre les bords de la fenêtre postérieur de l’incus au ligament antérieur du
vestibulaire. malleus. Ainsi, à chaque déplacement médial de
Les branches antérieure et postérieure relient la la membrane du tympan correspond un déplace-
tête à la base et forment l’arc stapédien. La bran- ment similaire du malleus qui mobilise l’incus et
che antérieure est plus courte et moins incurvée pousse la base du stapès au niveau de la fenêtre
que la postérieure. vestibulaire vers le labyrinthe et sa périlymphe. De
fait, ce déplacement de la périlymphe provoque
L’articulation incudomalléaire est une diarthrose, où par une saillie de la membrane fibreuse qui comble la
emboîtement réciproque le versant postérieur de la tête fenêtre de la cochlée, i.e. le tympan secondaire. Le
du marteau s’articule avec la face antérieure du corps déplacement latéral de la membrane du tympan
de l’enclume. Un ménisque complète l’articulation et entraîne les déplacements opposés.
l’élasticité de ses tissus participe à la transmission des Cette description est schématique ; la réalité est
vibrations sonores [36]. Après la puberté, cette articula-
plus sophistiquée. Ainsi, l’axe de rotation n’est pas
tion peut s’ossifier.
fixe mais varie en fonction de la fréquence. De plus,
L’articulation incudostapédienne est une énarthrose
entre le processus lenticulaire de l’incus et la cavité glé- comme pour toute articulation, les mouvements
noïde de la tête du stapès. C’est une articulation fragile, sont rarement purs et les rotations peuvent s’ac-
qui reste mobile chez l’adulte, et qui peut se luxer dans compagner de translation. Par exemple, lors des
les traumatismes crâniens [37]. grands déplacements de la membrane du tympan,
Dans l’otospongiose, une surdité de transmission est l’incus s’adapte par simple glissement au niveau de
due à la fixation de la base du stapès dans la fenêtre l’articulation incudomalléaire, ce qui prévient la
vestibulaire par un foyer otospongieux. désarticulation de la base du stapès au niveau de la
fenêtre vestibulaire. Le jeu combiné des osselets,
de leurs ligaments et des muscles tenseur du tym-
Déplacements de la chaîne ossiculaire pan et stapédien, résulte en un système dans lequel
L’oreille moyenne transforme les vibrations sono- la base stapédienne ne fonctionne pas au niveau
res aériennes qui arrivent contre la membrane de la fenêtre vestibulaire comme un simple piston.
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Chapitre 7. Os temporal 113
Plutôt, cette base tourne et présente des mouve- Trompe auditive osseuse
ments de charnière autour des zones d’épaississe- Le cône postérolatéral de la trompe auditive est
ment de son ligament annulaire, mouvements qui localisé dans la partie pétreuse de l’os temporal,
varient selon l’intensité sonore. en avant de la caisse du tympan : c’est le protym-
panum [40]. L’ostium tympanique de la trompe
Par sa contraction, le muscle tenseur du tympan attire le auditive est visible sur la paroi antérieure de la
manche du malleus médialement, ce qui tend le tympan. caisse du tympan au-dessous du canal du muscle
Simultanément, ce mouvement pousse médialement tenseur du tympan. Il mesure environ 5 mm de
l’enclume et l’étrier à l’intérieur de la fenêtre vestibulaire
hauteur et 3 mm de large (figure 7.18).
(ovale), ce qui augmente la pression intravestibulaire.
Ainsi, le muscle tenseur du tympan concoure à assour- Sur toute sa longueur, la trompe auditive osseuse
dir les bruits violents. Il est innervé par le nerf du muscle est située au-dessous du canal du muscle tenseur
tenseur du tympan, une branche du nerf mandibulaire du tympan ; elle est comprise entre la face antéro-
(V3). inférieure de l’os pétreux et la face profonde du
L’antagoniste du tenseur du tympan est le muscle du processus tubaire de l’os tympanal. Ce court seg-
stapès. En attirant l’étrier latéralement, il détend le tym- ment de 11 à 12 mm, approximativement un tiers
pan et diminue la pression intravestibulaire. La chaîne de la longueur de la trompe auditive, se termine
ossiculaire peut ainsi s’adapter à l’écoute des bruits fai-
sur la face exocrânienne de la base du crâne, juste
bles et lointains. Le muscle du stapès est innervé par un
rameau du nerf facial (VII).
en arrière du foramen épineux (trou petit rond).
Bien visible sur un crâne sec, l’orifice antérieur de
ce segment est situé juste au-dessous de l’extrémité
Trompe auditive antérieure de la synchondrose sphénopétreuse ;
La trompe auditive (trompe d’Eustache) consiste c’est l’orifice à grand axe vertical juste au-dessous
en deux structures de nature différente, une partie de celui du canal du muscle tenseur du tympan.
osseuse à l’intérieur de l’os temporal et une par-
tie fibrocartilagineuse située à l’extérieur de l’os. La Nomina Anatomica désigne sous le terme de canal
L’ensemble forme un conduit qui fait commu- musculotubaire l’accolement du canal de la trompe
niquer la caisse du tympan avec le nasopharynx osseuse avec celui du muscle tenseur du tympan, à
(rhinopharynx). Ainsi, à chaque déglutition, l’air la manière des canons d’un fusil [37]. La fine lamelle
qui pénètre dans la caisse du tympan équilibre la osseuse de séparation entre les deux est nommée sep-
pression atmosphérique de part et d’autre de la tum du canal musculotubaire.
membrane tympanique.
Les deux portions de la trompe auditive ont
Trompe auditive fibrocartilagineuse
chacune la forme d’un cornet aplati dans le sens
transversal. Ces deux cônes se réunissent par leurs Les deux tiers antérieurs de la trompe auditive
sommets tronqués au niveau de l’isthme de la sont fibrocartilagineux. Ce segment est oblique en
trompe auditive. C’est l’endroit le plus étroit où bas, en avant et en dedans, dans le prolongement
la trompe mesure 2 mm de hauteur sur 1 mm de des autres cavités de l’oreille moyenne et il s’étend
large ; médialement, elle répond au canal caroti- depuis l’isthme de la trompe auditive jusqu’à
dien et latéralement, à l’ATM. son orifice pharyngien sur une longueur de 20 à
24 mm (figure 7.22).
C’est en 1563 que Bartolomeo Eustachio décrit la trompe En fait, le cartilage tubaire consiste en deux lames
d’Eustache. C’est aussi lui qui donne une description du cartilagineuses qui forment une gouttière ouverte
muscle tenseur du tympan et montre que la corde du vers le bas que complète une lame fibreuse : la lame
tympan est une branche du nerf facial. Il contribue à la membranacée. La lame médiale constitue la paroi
description de l’oreille interne et postule que la chaîne médiale du canal de la trompe auditive cartilagineuse.
ossiculaire et le muscle du tympan sont impliqués dans
C’est elle qui dessine la lèvre postérieure de l’orifice
la transmission sonore [39].
pharyngien de la trompe auditive (torus tubaire) au
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114 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
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Chapitre 7. Os temporal 115
Labyrinthe osseux
of the cartilaginous portion would be in the
same fixation and the mouth of the eustachian Le labyrinthe osseux est un ensemble de cavi-
tube would be either wide-open or closed. » [43]. tés localisées dans le rocher qui communiquent
(« En cas de fixation lésionnelle du mouve- les unes avec les autres. Il contient le labyrinthe
ment de la portion pétreuse, le mouvement membraneux, organe de perception des impres-
de la portion cartilagineuse serait fixé de la sions auditives et vestibulaires et point de départ
même façon et l’orifice de la trompe d’Eusta- des deux parties cochléaire et vestibulaire du
che soit béant soit fermé »).
nerf cochléovestibulaire (VIII) (figure 7.24).
Pour Magoun : « With an external rotation Labyrinthe membraneux et labyrinthe osseux
lesion of the temporal, the tube may be held
sont séparés par un liquide dont la composition
continuously open, and the patient complains
of a low-pitched roar. With internal rotation, it
est proche de celle du liquide cérébrospinal : c’est
may be held closed, accompanied by high-pitched la périlymphe. L’endolymphe remplit le labyrinthe
humming or buzzing. » [44] (« Avec une dys- membraneux.
fonction de rotation externe du temporal, la Le labyrinthe osseux consiste en trois parties :
trompe peut être maintenue continuellement tBVDFOUSF MFWFTUJCVMFPTTFVY
ouverte, et le patient se plaint d’un mugisse- tFOBSSJÒSF MFTUSPJTDBOBVYTFNJDJSDVMBJSFT
ment dans les graves. Avec la rotation interne, tFOBWBOU MBDPDIMÏFPTTFVTF
elle peut être maintenue fermée, avec un bour-
donnement ou un murmure dans les aigus »). Vestibule
Au repos, les parois de la trompe auditive
Placé au centre du labyrinthe osseux, le vestibule
sont normalement rapprochées. Ainsi, elles
font barrage à toute infection rétrograde
est situé entre l’oreille moyenne et le fond du
en provenance du nasopharynx [45]. Pour méat acoustique interne (figure 7.25). Il est aussi
autant, l’ouverture de la trompe auditive dans en arrière de la cochlée, en avant des canaux semi-
la déglutition, les pleurs ou le bâillement est circulaires et en dedans de la paroi médiale du
nécessaire pour permettre à l’air d’entrer ou cavum tympanique. Il communique avec la cavité
de sortir de la cavité tympanique, et ainsi crânienne par un petit canal, l’aqueduc du vesti-
d’équilibrer le gradient de pression entre l’at- bule. Plus ou moins ovoïde, aplati transversale-
mosphère et la cavité tympanique. Lorsque ment, il mesure environ 5 mm d’avant en arrière,
l’ouverture tubaire n’est pas efficace, comme 5 mm de haut en bas et 3 mm de large, et présente
c’est le cas par exemple dans la déglutition à décrire six parois : antérieure, postérieure, supé-
dysfonctionnelle, les parois de la trompe
rieure, inférieure, latérale et médiale.
auditive sont continuellement effondrées. La
pression négative dans l’oreille moyenne et la La paroi antérieure répond en haut à la première
rétraction de la membrane tympanique qui en portion du canal facial et au-dessous à la cochlée. À
résulte, avec risque d’aspiration des sécrétions sa partie inférieure, un orifice fait communiquer le
nasopharyngiennes dans l’oreille moyenne, vestibule avec la rampe vestibulaire de la cochlée.
sont des facteurs de risque pour une otite.
Les parois postérieure et supérieure présentent les
Plusieurs muscles s’insèrent sur la trompe cinq orifices des canaux semicirculaires osseux.
auditive ; ce sont de chaque côté, les muscles -
tenseur du voile du palais, dilatateur tubaire, La paroi inférieure ou plancher vestibulaire laisse
élévateur du voile du palais et salpingopharyn- voir l’origine de la lame spirale de la cochlée fixée
gien. Ces muscles participent à la fonction de sur sa partie médiale. Son bord latéral est libre et
la trompe et il est admis que la contraction laisse communiquer la cavité vestibulaire avec la
des muscles tenseur du voile du palais [46, 47] cavité sous-vestibulaire, qui est en fait le début du
et dilatateur tubaire [48] augmente la lumière tube cochléaire.
tubaire et donc ventile l’oreille moyenne. Pour
cette raison, toute dysfonction de ces muscles
La paroi latérale répond à la paroi médiale de
et des os sur lesquels ils s’insèrent, i.e. le tem- la caisse du tympan. La fenêtre vestibulaire est
poral et sphénoïde, doit être normalisée. visible sur la partie supérieure de cette paroi ;
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116 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Ouverture de la
trompe auditive
Nasopharynx
Palais mou
classiquement décrite en « gueule de four » elle est le récessus elliptique (fossette semi-ovoïde ou
reçoit la base de l’étrier fixée à la fenêtre par le utriculaire) qui répond à l’utricule ; la dépression
ligament annulaire. La deuxième partie du canal inférieure, le récessus sphérique (fossette hémis-
facial est dans cette paroi latérale, au-dessus du phérique ou sacculaire) qui répond au saccule ;
niveau de la fenêtre vestibulaire. tMB EÏQSFTTJPO QPTUÏSPJOGÏSJFVSF FTU MF SÏDFTTVT
La paroi médiale répond à la moitié postérieure cochléaire.
du fond du méat acoustique interne par où le ves- Sur cette paroi médiale se trouvent les orifices des
tibule et les canaux semicirculaires envoient les deux aqueducs de l’oreille interne : l’aqueduc du
filets d’origine du nerf vestibulocochléaire (VIII). vestibule au-dessus et un peu en arrière du récessus
Elle présente trois dépressions, deux antérieures, elliptique et l’aqueduc de la cochlée ou canalicule
la dernière postéro-inférieure : cochléaire au niveau de l’étage sous-vestibulaire.
tEFVY EÏQSFTTJPOT BOUÏSJFVSFT TPOU MVOF BV L’aqueduc du vestibule est un canal osseux très fin,
dessous de l’autre et séparées par la crête vestibu- qui s’étend du vestibule à la face postérosupérieure
laire qui se termine antérieurement en une saillie, du rocher dans la cavité crânienne. Il naît à la
la pyramide vestibulaire. La dépression supérieure limite postérieure de la fossette ovoïde, du fond
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Chapitre 7. Os temporal 117
Saccule
Ampoule
Utricule
Stapès contre la fenêtre
du vestibule
(fenêtre ovale) Hélicotréma
Vestibule
Cochlée
Membrane tympanique
Rampe vestibulaire
Conduit cochléaire
Rampe tympanique
Fenêtre de la
cochlée (fenêtre ronde)
Trompe auditive
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118 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
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Chapitre 7. Os temporal 119
Ampoule du canal
semicirculaire
latéral
Fenêtre
du vestibule
Ductus
reuniens
Fenêtre
de la cochlée
Canal endolymphatique Canal Ampoule du canal
Sac endolymphatique utriculo-sacculaire semicirculaire
postérieur
La cochlée osseuse est située juste en avant et spirale similaire à la ligne d’enroulement du
en dedans du vestibule sur 5 à 6 mm de hau- canal spiral de la cochlée : c’est le tractus spi-
teur et 9 mm de diamètre à la base. Elle est ral criblé. Les faisceaux de protoneurones de la
formée par un tube osseux enroulé en spirale, voie cochléaire qui forment le nerf cochléaire
d’une longueur de 30 mm et d’un diamètre de (VIIIc) passent par ces orifices qui se prolon-
1 à 2 mm : le canal spiral de la cochlée. Ce tube gent par de fins canalicules, lesquels se termi-
est enroulé en spirale en 2 tours et demi de spire nent dans le canal spiral du modiolus (canal spiral
autour d’un axe : le modiolus (columelle), et la de Rosenthal) (Voir Chapitre 20, page 30). Les
face externe apparente du tube constitue la lame corps cellulaires des fibres nerveuses forment le
des contours. Le canalicule cochléaire (aqueduc ganglion spiral (organe de Corti) à l’origine du
de la cochlée) fait communiquer la cochlée et la nerf cochléaire.
cavité crânienne. Le canal spiral de la cochlée est cloisonné par la
Le modiolus est un cône creux couché dont lame spirale osseuse en deux tubes secondaires :
l’axe presque horizontal est oblique en avant tMBSBNQFUZNQBOJRVFQMBDÏFWFSTMBCBTFFODPN-
et latéralement, presque perpendiculairement munication avec la fenêtre de la cochlée ;
à l’axe du rocher. Son sommet est en rapport tMBSBNQFWFTUJCVMBJSFQMBDÏFWFSTMBQFYFODPN-
avec le protympanum et sa base perforée de munication avec la fenêtre du vestibule.
multiples orifices répond au quadrant antéro- C’est sous le vestibule que débute la lame spirale.
inférieur du fond du méat acoustique interne. En fait, elle en constitue le plancher, puis elle
D’autres petits orifices sont présents sur la s’enroule autour du modiolus et se termine sous
surface interne du modiolus selon une double la coupule du vestibule par un crochet, le crochet
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120 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
de la lame spirale. Cela constitue un passage, l’hé- tMB fossette postérieure, l’aire vestibulaire supé-
licotréma, qui fait communiquer les deux rampes rieure (fossette utriculaire) située à hauteur de
(figure 7.25). l’utricule du vestibule comporte de nombreux
petits orifices par lesquels passent les fibres utri-
culaires du nerf vestibulaire.
Le modiolus où passe le nerf cochléaire fait communi-
quer la cochlée avec les espaces sous-arachnoïdiens et
Étage inférieur
constitue une voie de diffusion des atteintes méningées
au labyrinthe [53]. Une crête verticale divise aussi cet étage en deux
fossettes antérieure et postérieure, auquel s’ajoute
le foramen singulaire (foramen de Morgagni) pour
Pour certains, la suture pétro-occipitale joue le rôle d’un le passage d’une branche du nerf vestibulaire, le
amortisseur entre le rocher et la base crânienne. Ainsi, les nerf ampullaire postérieur.
forces transmises depuis la colonne vertébrale jusqu’à la tMB fossette antérieure, l’aire cochléaire (fossette
base du crâne sont amorties, ce qui protège les structures cochléaire), située à hauteur de la base du modio-
de l’oreille interne. En raison de l’importance des rapports lus est déprimée et présente de nombreux orifi-
anatomiques et fonctionnels du « complexe pétro-occi- ces que traversent les fibres du nerf cochléaire ;
pital », l’ossification de la suture pétro-occipitale pourrait tMBfossette postérieure, l’aire vestibulaire inférieure
être sous la double influence de forces biochimiques et
(fossette sacculaire), située à hauteur du saccule
biomécaniques. Chez l’homme de plus de 60 ans, cette
du vestibule livre passage aux fibres sacculaires
suture peut être complètement ossifiée. Dès lors, plu-
sieurs facteurs contribuent aux pertes d’audition asso- du nerf vestibulaire.
ciées à l’âge : une modification des rapports osseux, une
altération du flux liquidien cérébrospinal autour du canali- Canal facial
cule cochléaire, et une diminution de l’amortissement des
vibrations qui arrivent sur la partie pétreuse [17]. Compris entre le fond du méat acoustique interne
et le foramen mastoïdien, deux fois coudé sur
Méat acoustique interne lui-même, le canal facial (aqueduc de Fallope)
présente trois segments.
Creusé dans le rocher en dedans du labyrinthe osseux,
le méat acoustique interne est un canal osseux par- Premier segment
couru par les nerfs vestibulo-cochléaire (nerf auditif,
Ce segment labyrinthique de 3–4 mm est le plus
VIII), facial (VII) et intermédiaire (nerf intermé-
court. Il commence au fond du méat acoustique
diaire de Wrisberg, VII bis). Oblique en avant et en
interne et se dirige obliquement en avant et en
dedans, presque cylindrique, il mesure environ 8 à
dehors, perpendiculaire à l’axe du rocher. Il répond
l0 mm de long, pour une largeur de 4 à 5 mm. I1 se
en dehors et en arrière au canal semicirculaire
termine sur la face postéro-supérieure du rocher par
antérieur, et en dedans et en avant à la cochlée. Le
le pore acoustique interne (figure 7.3).
canal facial livre passage au nerf facial (VII) et au
Le fond du méat acoustique interne répond en nerf intermédiaire (7 bis) (figure 7.27).
avant à la base du modiolus, en arrière à la face
médiale du vestibule. La crête transverse le divise Deuxième segment
en deux étages, supérieur et inférieur. Après un virage de 75–80° dans le plan hori-
zontal, le segment tympanique est pratique-
Étage supérieur
ment parallèle à l’axe du rocher, donc oblique
Une crête verticale divise cet étage en deux fosset- en arrière, en bas et en dehors. À l’angle formé
tes, antérieure et postérieure : entre les segments labyrinthique et tympanique,
tMB fossette antérieure, l’aire faciale (fossette le canal facial présente une fossette pour le gan-
faciale), livre passage au nerf facial et au nerf glion géniculé. Le nerf intermédiaire arrive sur
intermédiaire ; ce ganglion d’où part le nerf grand pétreux. À
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Chapitre 7. Os temporal 121
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122 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
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Chapitre 7. Os temporal 123
aux mouvements de rotation externe décrits pen- Il en résulte un sidebending entre le sphénoïde et
dant la phase d’inspiration crânienne associée à la l’occiput au niveau de la SSB, avec d’un côté une
flexion de la synchondrose sphénobasilaire (SSB), convexité et de l’autre une concavité.
ou de rotation interne pendant l’expiration crâ- Les principes décrits ci-dessus concernant l’adap-
nienne associée à l’extension de la SSB. Ainsi, tation de l’os temporal aux mouvements de tor-
dans le mouvement de torsion de la SSB, la por- sion s’appliquent également aux mouvements de
tion mastoïde de l’os temporal subit l’influence de sidebending-rotation. Le temporal situé du côté
l’os occipital, en principe la plus forte, quand la du sidebending suit les déplacements vers le bas
partie squameuse subit l’influence de l’os sphé- de l’occiput et du sphénoïde, ce qui résulte en
noïde. Les deux mouvements sont de direction une rotation externe. En même temps, il subit les
opposées : l’occiput se déplace vers le haut quand influences contradictoires des déplacements vers
le sphénoïde se déplace vers le bas et vice-versa. l’arrière de l’occiput et vers l’avant du sphénoïde.
L’os temporal est sollicité en torsion, et ce sont les Comme pour la torsion, dans les conditions nor-
zones les plus souples qui s’adaptent. À ce titre, males, l’os temporal accompagne les mouvements
l’écaille temporale d’origine membraneuse offre le de l’os occipital et sa partie squameuse accom-
plus grand potentiel d’accommodation. mode ceux de l’os sphénoïde.
Sidebending-rotation
Palpation pour la structure
Dans le sidebending-rotation de la SSB, deux
composantes de mouvement sont présentes avec La palpation pour la structure consiste en la palpa-
pour chacune d’elles des axes de mouvement dif- tion de l’écaille, de la partie mastoïdienne, du pro-
férents. Un axe antéropostérieur relie le nasion cessus zygomatique, du pore acoustique externe,
et l’opisthion, et autour de cet axe, l’occiput et des muscles temporal et masséter, et des sutures
le sphénoïde tournent dans la même direction. squameuse, pariétomastoïdienne, occipitomastoï-
Simultanément, autour de deux axes verticaux, un dienne, temporozygomatique et ATM. La palpa-
pour chaque os, l’occiput et le sphénoïde se dépla- tion de la partie pétreuse de l’os temporal n’est
cent dans des directions opposées. pas possible.
Ainsi, lorsque le corps et la grande aile du sphé-
noïde tournent autour de l’axe antéropostérieur
et se déplacent vers le bas d’un côté et vers le haut Écaille
de l’autre, l’occiput tourne dans le même sens et Tout d’abord, palpez les reliefs de l’écaille tem-
tourne avec le sphénoïde, se déplaçant vers le haut porale sur les côtés de la tête, au dessus des auri-
du côté de la grande aile haute et vers le bas de cules. Notez les différences entre les deux côtés.
l’autre côté. En même temps, lorsque l’occiput Avez-vous la sensation que d’un côté l’écaille est
et le sphénoïde se déplacent autour des deux axes plus antérieure que l’autre, plus convexe, plus
verticaux qui passent l’un par le centre du corps latérale, ce qui est associée à un mouvement de
du sphénoïde et l’autre par le foramen magnum de rotation externe de l’os temporal. Inversement,
l’occiput, la grande aile du sphénoïde et l’occiput dans la rotation interne, l’écaille semble plus plate
s’écartent l’un de l’autre d’un côté, et se rappro- et médiale. Chez l’adulte, notez l’importance de
chent l’un de l’autre de l’autre côté. Le sideben- la tension des muscles temporaux.
ding-rotation est nommé du côté où la grande aile
et l’occiput sont déplacés vers le bas. Pour un side-
bending-rotation droit, la partie droite du corps Partie mastoïdienne
du sphénoïde et la grande aile droite se déplacent
vers le bas et vers l’avant, alors que la partie droite Puis continuez la palpation en promenant la pulpe
de l’occiput se déplace vers le bas et vers l’arrière. des doigts sous la zone libre des auricules vers
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124 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
l’arrière et vers le bas, vous arrivez sur la partie musculaires. Ce sont essentiellement le mus-
mastoïdienne. Toute sa face latérale est palpable cle sterno-cléido-mastoïdien (SCM) et juste en
en arrière du pore acoustique externe, en arrière arrière le muscle splénius de la tête. La différen-
et au-dessous de l’écaille. Ici, l’os temporal est ciation de leurs faisceaux d’insertion peut être
plus proche de la surface cutanée qu’il ne l’est au facilitée en sollicitant une participation active du
niveau de l’écaille. Notez les différences entre les sujet, avec le cas échéant un léger mouvement
deux côtés. contre résistance. Le SCM est sollicité par une
Essayez alors de repérer le bord supérieur des par- inclinaison ipsilatérale à la zone d’insertion mas-
ties mastoïdiennes. Dans leur moitié antérieure, toïdienne associée à une rotation controlatérale.
ils correspondent à la crête supramastoïdienne sur Le splénius de la tête est actif lors de l’inclinai-
laquelle se fixe le fascia temporal. Cette crête est son et de la rotation ipsilatérales à la zone d’in-
située dans le prolongement postérieur du bord sertion mastoïdienne. Appréciez leur tension, et
supérieur du processus zygomatique. Comparez leur réponse à la sollicitation. Dans le cas d’un
les deux côtés ; le côté le plus haut correspond déséquilibre, vérifiez les zones d’insertion à dis-
normalement au côté où le temporal est en rota- tance de ces muscles. Elles sont potentiellement
tion externe. responsables de ce déséquilibre musculaire, avec
comme effet secondaire une dysfonction crâ-
Continuez la palpation de la crête supramastoï-
nienne de l’os temporal. Pour le SCM, vérifiez le
dienne en direction postérieure, vous arrivez sur
manubrium sternal et la clavicule ; pour le muscle
la moitié postérieure du bord supérieur des parties
splénius de la tête vérifiez C7 et les trois ou qua-
mastoïdiennes qui s’articule avec le pariétal pour
tre premières vertèbres thoraciques.
former la suture pariétomastoïdienne ; elle se ter-
mine en arrière par l’astérion, point de rencontre
des sutures pariétomastoïdienne, lambdoïde et
occipitomastoïdienne. En haut de ce point, vous
Processus zygomatique
êtes sur l’os pariétal, en arrière sur l’os occipital La partie antérieure libre du processus zygoma-
et en avant sur la portion mastoïde de l’os tempo- tique est facilement palpable. Placez la pulpe de
ral. La perception tactile au niveau de ces trois os l’index et du médius juste en avant du tragus et du
est différente. La surface de l’os pariétal est plus pore acoustique externe. Vous êtes au niveau de
régulière que celle de la portion mastoïde, et c’est l’ATM. Demandez au sujet d’ouvrir doucement
l’occiput qui offre la plus grande résilience. la bouche ; normalement, vous sentez le condyle
Promenez la pulpe des doigts sur la portion mas- mandibulaire se déplacer vers l’avant sous la face
toïde en dessous de la crête supramastoïdienne ; inférieure du processus zygomatique. Par l’inter-
cette surface est relativement lisse. Déplacez les médiaire d’un ménisque, le condyle de la man-
doigts en direction du processus mastoïde où la dibule répond à la fosse mandibulaire lorsque la
surface osseuse est plus rugueuse. La limite entre bouche est fermée et au tubercule articulaire lors-
les deux est la fissure pétrosquameuse. Notez que la bouche est ouverte. Palpez très délicate-
la position respective des processus et des por- ment le bord latéral de la fosse mandibulaire et
tions mastoïdes. Dans le mouvement de rotation le tubercule articulaire ; comparez les deux côtés.
externe de l’os temporal, l’extrémité inférieure Une asymétrie dans la position des temporaux
du processus est plus postérieure, plus médiale et peut contribuer à une dysfonction de l’ATM. Le
plus haute, et la portion mastoïde est plus latérale. tubercule articulaire est souvent sensible à la pal-
Dans le mouvement de rotation interne, l’extré- pation ; c’est parce que la petite saillie palpée sur
mité inférieure du processus est plus antérieure, sa partie latérale, i.e. le tubercule zygomatique
plus latérale et plus basse et la portion mastoïde antérieur, donne insertion au ligament latéral de
plus médiale. l’ATM.
Les rugosités présentes sur la face latérale de Déplacez les doigts vers l’avant, palpez la face
la portion mastoïde sont les zones d’insertion latérale du processus zygomatique. Légèrement
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Chapitre 7. Os temporal 125
convexe avec un bord supérieur mince et tran- le plus superficiel à cet endroit. Le faisceau profond
chant qui donne insertion au fascia temporal et du muscle masséter se fixe sur la face médiale du
un bord inférieur plus épais qui donne insertion processus zygomatique, et se situe plus en profon-
au faisceau moyen du muscle masséter. Comparez deur. Notez les différences entre les deux côtés.
la position dans l’espace de ces deux bords. Dans Interrogez le sujet sur ses habitudes manducatrices,
le mouvement de rotation externe de l’os tem- et considérez l’éventualité d’une mastication unila-
poral, le bord supérieur semble plus éversé et le térale comme source de dysfonction temporale.
bord inférieur plus effacé. Inversement, dans le
mouvement de rotation interne, le bord supé-
rieur semble plus effacé et le bord inférieur plus Pore acoustique externe
éversé.
Procédez avec beaucoup de délicatesse. Évaluez
Continuez la palpation du processus zygomatique s’il existe une différence de hauteur entre les deux
de l’os temporal jusqu’à son extrémité antérieure côtés. Comparez la taille des deux pores. Dans le
et son articulation avec le processus temporal de mouvement de rotation externe de l’os temporal,
l’os zygomatique. Essayez de définir cette suture le pore acoustique externe est plus bas et sem-
qui présente à la palpation un léger décrochage. ble plus ouvert, dans le mouvement de rotation
Biseautée aux dépens du bord inférieur, le bord interne, il est plus haut et semble plus fermé.
sutural du processus zygomatique de l’os tem-
poral recouvre le processus temporal de l’os
zygomatique. De fait, l’extrémité supérieure de Palpation pour la fonction
la suture semble plus antérieure que l’extrémité
inférieure. Notez les asymétries entre les deux La palpation pour la fonction se pratique après
côtés. Comparez la position de l’extrémité anté- l’observation et la palpation pour la structure.
rieure des deux processus zygomatiques. Dans le Ces étapes complètent l’anamnèse et permettent
mouvement de rotation externe de l’os temporal, d’identifier une dysfonction somatique. La palpa-
elle est plus basse, dans le mouvement de rotation tion pour la fonction de l’os temporal comporte
interne, elle est plus haute. les tests d’écoute et les tests de mobilité.
Évaluez la sensation de continuité entre les proces- Le sujet est en position de décubitus dorsal et le
sus zygomatiques des os temporaux et les proces- praticien est assis à la tête du sujet. Commencez
sus temporaux des os zygomatiques. Notez que le toujours par une écoute globale des os temporaux
temporal et l’os zygomatique se déplacent ensem- et pour ce faire placez les pouces et les index sur les
ble en rotation externe ou en rotation interne bords supérieur et inférieur des processus zygoma-
dans tous les mouvements de flexion-rotation tiques, les médius au niveau des pores acoustiques
externe, d’extension-rotation interne et de tor- externes, les annulaires sur les pointes des pro-
sion. Dans ces mouvements les processus zygoma- cessus mastoïdes, et les auriculaires sur les parties
tiques et temporaux tournent dans le même sens. mastoïdiennes. C’est la prise à cinq doigts qui
En revanche, l’os temporal et l’os zygomatique permet une excellente écoute de l’os tempo-
ont des déplacements en sens contraire dans le ral dans sa globalité (figure 7.28). Existe-t-il un
sidebending-rotation. Ainsi, dans le sidebending- mouvement ? Les deux côtés bougent-ils autant ?
rotation droit, l’os temporal se déplace en rotation Le mouvement est-il symétrique ? En cas de res-
externe alors que l’os zygomatique se déplace en triction de la motilité intracrânienne, définissez
rotation interne. Habituellement, une dysfonction la ou les structure(s) anatomique(s) auxquelles se
au niveau de la suture temporozygomatique est rattache cette restriction. Visualisez les membranes
palpable, avec une sensation de non-continuité. dure-mériennes et leurs rapports avec le temporal,
Palpez les fibres du muscle masséter sous le bord en particulier la tente du cervelet au niveau de la
inférieur du processus zygomatique. Le faisceau partie pétreuse. Existe-il des zones de restriction ?
moyen du muscle masséter s’insère sur ce bord, c’est Mentalement visualisez chacune des sutures et
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126 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
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Chapitre 7. Os temporal 127
imaginez mentalement l’anatomie de la zone pal- [5] Darrouzet V, Franco-Vidal V, Lavieille JP,
pée et les mouvements à tester. Prenez toujours le Liguoro D. Chirurgie du méat auditif interne. EMC
(Elsevier Masson SAS, Paris), Techniques chirurgi-
temps de laisser revenir en position neutre avant cales - Tête et cou. 46–010, 2007.
de tester le mouvement opposé. [6] Kapila A, Chakeres DW, Blanco E. The Meckel cave :
Très grossièrement, le mouvement du temporal computed tomographic study. Part I : Normal ana-
peut être testé au niveau des écailles. De chaque tomy ; Part II : Pathology. Radiology 1984 ; 152 :
425–33.
côté, placez la pulpe des index, médius et quatrième [7] Benoudiba F, Hadj-Rabia M, Iffenecker C,
doigt, sur l’écaille de l’os temporal. Très douce- Fuerxer F, Bekkali F, Francke JP, et al. Variantes
ment, introduisez une légère poussée vers l’avant anatomiques du cavum de Meckel en IRM. J
d’un côté puis de l’autre en sollicitant l’écaille de Neuroradiol 1998 ; 25 : 201–6.
l’os temporal et non pas seulement les tissus sous- [8] Bafaqeeh SA. Eagle syndrome : classic and carotid
artery types. J Otolaryngol 2000 ; 29 : 88–94.
cutanés ; comparez les réponses. Laissez revenir à [9] Başekim CC, Mutlu H, Güngör A, Silit E,
la position neutre, puis effectuez le même test en Pekkafali Z, Kutlay M, et al. Evaluation of styloid
sens inverse. En l’absence de dysfonction, l’écaille process by three-dimensional computed tomogra-
temporale doit pouvoir répondre au mouvement phy. Eur Radiol 2005 ; 15 : 134–9.
vers l’avant et vers l’arrière, avec la même qualité de [10] Prabhu LV, Kumar A, Nayak SR, Pai MM,
Vadgaonkar R, Krishnamurthy A, Madhan Kumar
mouvement. En cas d’asymétrie, l’os temporal est SJ. An unusually lengthy styloid process. Singapore
généralement en dysfonction de rotation externe du Med J 2007 ; 48 : e34–6.
côté où le mouvement est le plus facile vers l’avant, [11] Eagle WW. Elongated styloid process : report of two
et en dysfonction de rotation interne du côté où le cases. Arch Otolaryngol 1937 ; 25 : 584–6.
mouvement est le plus facile vers l’arrière. [12] Savranlar A, Uzun L, Uğur MB, Ozer T. Three-
dimensional CT of Eagle’s syndrome. Diagn Interv
Pour autant, les tests d’écoute sont plus satisfai- Radiol 2005 ; 11 : 206–9.
sants à de nombreux égards. Ils permettent une [13] Zaki HS, Greco cm, Rudy TE, Kubinski JA.
évaluation rapide de la fonction étudiée, tout Elongated styloid process in a temporomandibular
disorder sample : prevalence and treatment out-
autant qu’une évaluation des diverses parties de
come. J Prosthet Dent 1996 ; 75 : 399–405.
l’os sans modification nécessaire du placement [14] Prabhu LV, Kumar A, Nayak SR, Pai MM, Vadgaonkar R,
des doigts du praticien. Dans les tests d’écoute, le Krishnamurthy A, et al. An unusually lengthy styloid
praticien observe simplement les forces inhérentes process. Singapore Med J 2007 ; 48 : e34–6.
au mécanisme respiratoire primaire avant le trai- [15] Madeline LA, Elster AD. Suture closure in the
human chondrocranium : CT assessment. Radiology
tement. Cela ne dérange pas le sujet, ce qui en
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fait une méthode de choix chez toute personne [16] Mann SS, Naidich TP, Towbin RB, Doundoulakis SH.
sensible. Normalement, la normalisation suit les Imaging of postnatal maturation of the skull base.
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Chapitre 7. Os temporal 129
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Chapitre 8
Os zygomatique
Os pair, l’os zygomatique (du grec ZX’ GWMA : il forme un arc-boutant solide, l’arcade zygoma-
joug) aussi nommé os jugal ou os malaire (du tique où s’insère un muscle masticateur puissant,
latin mala : joue) est situé sur la partie supérola- le masséter.
térale du squelette de la face (figure 8.1). Parce
qu’il joint le viscérocrâne au neurocrâne, il est
considéré comme un os clé. Ainsi, en ostéopa-
thie crânienne, l’évaluation de sa motilité per-
Ostéogenèse
met d’appréhender rapidement la fonction des
structures crâniennes, aussi bien celles apparte- Chaque os zygomatique se développe à par-
nant au viscérocrâne que celles appartenant au tir d’un seul point d’ostéogenèse qui apparaît
neurocrâne. Facilement palpable, il constitue une dans du tissu membraneux vers la 8e semaine de
interface irremplaçable entre l’os sphénoïde et le gestation. Parfois, une suture horizontale par-
maxillaire et entre l’os temporal et le maxillaire. tage l’os zygomatique en moitiés supérieure et
Avec le processus zygomatique de l’os temporal, inférieure.
Description
De forme quadrilatère, l’os zygomatique présente
à décrire trois faces : jugale, temporale et orbitaire,
quatre bords et trois processus : frontal, temporal
et maxillaire.
Face jugale
Globalement, la face jugale ou face cutanée de l’os
zygomatique est lisse et convexe. Elle regarde en
dehors, et forme la portion la plus saillante de la joue.
Cette face donne insertion à plusieurs muscles :
t le muscle masséter s’insère sur le bord postéro-
Os zygomatique inférieur ;
t le muscle grand zygomatique se fixe à la partie
moyenne et latérale de l’os zygomatique sur une
légère dépression presque horizontale ;
t le muscle petit zygomatique s’attache en avant du
Fig. 8.1. Os zygomatique. muscle grand zygomatique, très légèrement en
D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy. dessous de lui (Voir Chapitre 7, figure 7.12).
Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
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132 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Un petit orifice, le foramen zygomaticofacial (trou Parmi les six branches collatérales du nerf maxillaire
malaire) s’observe près du rebord orbitaire (figure (V2), le rameau orbitaire qui naît en avant du foramen
8.2). C’est l’orifice antérieur du canal zygomati- rond, est celui qui s’anastomose avec un rameau du nerf
cofacial (temporo-malaire), où passe le rameau lacrymal (V1). C’est de cette anse anastomosique que
zygomaticofacial du nerf zygomatique (nerf tem- part le nerf zygomatique. Puis par le foramen zygoma-
poro-malaire), branche du nerf maxillaire (V2), tico-orbitaire, il pénètre à l’intérieur de l’os zygomatique
accompagné du rameau zygomatique de l’artère où il se divise en deux rameaux et chemine ainsi dans
lacrymale (artère temporo-malaire). un canal en Y, le canal zygomatico-orbitaire (canal tem-
poro-malaire). Deux rameaux sont donc issus du nerf
zygomatique, le nerf zygomaticofacial et le nerf zygoma-
Face temporale ticotemporal qui assurent l’innervation des téguments
des régions zygomatique et temporale.
La face temporale de l’os zygomatique est globa-
lement concave transversalement. Sa surface est tue la paroi antérolatérale (plancher) et la paroi
lisse et constitue la limite antérieure de la fosse latérale de la cavité orbitaire.
temporale. Sur cette face, près du bord médial se C’est sur cette face que l’on peut apercevoir l’ori-
trouve un petit orifice : c’est le foramen zygomati- fice d’entrée du canal zygomatico-orbitaire, i.e.
cotemporal qui correspond à l’orifice postérieur du le foramen zygomatico-orbitaire. Le nerf zygo-
canal zygomaticofacial (temporo-malaire) décrit matique et la branche zygomatique de l’artère
ci-dessus (figure 8.3). Le rameau zygomatico- lacrymale cheminent dans ce canal (figure 8.4).
temporal (rameau temporal) du nerf zygomatique
passe dans ce canal.
Bord orbitaire
Face orbitaire Lisse et concave, le bord orbitaire regarde en haut
et en dedans. Il constitue la partie inférolatérale
Située à la partie supérieure de l’os zygomatique, du rebord orbitaire. Il est compris entre les angles
la face orbitaire est lisse et concave. Elle consti- supérieur et antérieur de l’os zygomatique. Sa
1 4
1
3
2
5 3
Fig. 8.2. Os zygomatique droit : vue antérieure. Fig. 8.3. Os zygomatique droit : vue postérieure.
1. foramen zygomaticofacial ; 2. bord orbitaire ; 1. foramen zygomaticotemporal ; 2. processus tempo-
3. bord temporal ; 4. bord massétérin ; 5. bord maxillaire. ral ; 3. processus maxillaire ; 4. éminence orbitaire.
Chapitre 8. Os zygomatique 133
Processus frontal
Situé à la partie supérieure de l’os zygomatique
(figure 8.4), le processus frontal s’articule à sa
partie supérieure avec le processus zygomatique
de l’os frontal pour former la suture frontozygoma-
1
tique. Son bord postérieur fortement déchiqueté
s’articule avec la crête zygomatique de la grande
aile de l’os sphénoïde pour former la suture sphé-
nozygomatique. Au-dessous de cette surface, une
courte portion de l’os zygomatique reste libre et
correspond à l’extrémité antérieure de la fissure
orbitaire inférieure.
Sur la face orbitaire du processus frontal, à environ
1 cm de son extrémité supérieure, un petit tuber-
Fig. 8.4. Os zygomatique : face orbitaire. cule, l’éminence orbitaire (tubercule orbitaire de
1. foramen zygomatico-orbitaire ; 2. processus frontal.
Whitnall), donne insertion au ligament palpébral
latéral, à l’expansion latérale de l’aponévrose du
palpation est facile et typiquement il est épais et muscle releveur de la paupière supérieure et du
mousse (figure 8.2). muscle droit latéral de l’œil (figure 8.3).
Processus maxillaire
Torsion
Le processus maxillaire de l’os zygomatique présente
sur sa face médiale un champ rugueux qui s’articule L’os zygomatique concourt aux mouvements de
avec le sommet tronqué du processus zygomatique torsion et de sidebending-rotation de la synchon-
du maxillaire pour former la suture maxillozygoma- drose sphénobasilaire. Il est très influencé par les
tique. Parfois, le sinus maxillaire se prolonge dans mouvements de l’os sphénoïde en avant duquel il
cette suture jusqu’à l’os zygomatique (figure 8.3). est placé.
Dans la torsion, les déplacements des os sphénoïde
et occipital autour d’un axe antéropostérieur reliant
Mouvement craniosacral le nasion à l’opisthion sont des rotations en direc-
tions opposées. Un côté du sphénoïde est plus haut
Flexion-extension crânienne que l’autre, et l’occiput est bas du côté de la grande
aile haute et haut de l’autre côté. La torsion est
Les os zygomatiques sont des structures paires. définie par le côté de la grande aile haute, et nor-
De ce fait, pendant la rotation externe crânienne, malement en l’absence de dysfonction somatique
les os zygomatiques affichent des mouvements crânienne, le mouvement est facile des deux côtés.
qui résultent de la combinaison des déplacements
Dans un mouvement de torsion droite où l’os
dans les trois plans de l’espace.
sphénoïde tourne en se déplaçant vers le haut du
Dans le plan sagittal, ils se déplacent de telle manière côté droit et vers le bas du côté gauche, l’os zygo-
que les bords orbitaires vont vers l’avant et le bas, et matique droit manifeste une rotation externe et
les bords massétérins vers l’arrière et le haut. Ainsi, l’os zygomatique gauche une rotation interne.
dans ce mouvement, les pommettes, qui indiquent Réciproquement, en torsion gauche, l’os zygo-
la partie inférieure des faces jugales, sont effacées. matique droit démontre une rotation interne et
Dans le plan coronal, le mouvement des os zygo- l’os zygomatique gauche une rotation externe.
matiques concourent à l’élargissement général du On se rappelle que les os pairs suivent les mou-
crâne et des cavités orbitaires. Les deux bords supé- vements de torsion et de sidebending-rotation en
rieurs, les bords orbitaire et temporal, se déplacent se déplaçant en rotation externe ou en rotation
latéralement, et les deux bords inférieurs, les bords interne. Pour autant, ces déplacements ne sont pas
massétérin et maxillaire, médialement. exactement identiques aux mouvements de rota-
Dans le plan transversal, l’ensemble de l’os zygo- tion externe ou interne décrits pendant la phase
matique se déplace latéralement. Pour autant, le d’inspiration crânienne associée à la flexion de la
Chapitre 8. Os zygomatique 135
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Chapitre 9
Os maxillaire
Os pair, qui appartient au massif facial, le maxil- 3e mois de développement et se continue jusqu’aux
laire (maxillaire supérieur) est le plus volumineux décennies moyennes de la vie [1]. La fissure qui les
des os de la face. Il participe à la constitution des sépare fait l’objet de débats quant à sa définition.
cavités buccale, nasale et orbitaire. Il est creusé Les éléments sont insuffisants pour démontrer son
d’une large cavité, le sinus maxillaire, qui occupe rôle en tant que site de croissance [2], dès lors le
les deux tiers supérieurs de l’os et constitue le plus terme de suture est contesté [3]. Pour autant, elle
grand des sinus paranasaux (figure 9.1). est souvent nommée suture prémaxillaire ou suture
incisive et reste visible sur le palais osseux jusqu’à
l’âge de 12 ans [4] (figure 9.2).
Ostéogenèse Pendant la croissance, le maxillaire se comporte
comme une structure composite où chacune des
L’os maxillaire s’ossifie à partir du mésenchyme et parties de l’os présente un modèle de croissance
dérive de deux centres d’ostéogenèse principaux qui lui est spécifique. Au final, cela permet un
qui peuvent apparaître pendant la 7e semaine de accroissement de la taille de l’os dans plusieurs
la vie fœtale et forment le maxillaire et l’os incisif directions de l’espace [5].
(prémaxillaire). Leur fusion commence au début du
Description
Formé essentiellement d’os compact à l’excep-
tion du bord alvéolaire, du processus palatin et
du sommet du corps constitués d’os spongieux,
le maxillaire présente à décrire un corps et qua-
tre processus : les processus zygomatique, frontal,
palatin et alvéolaire (figure 9.3).
Corps
Classiquement décrit en forme de pyramide cou-
chée horizontalement avec une base médiale et
un sommet latéral tronqué, le corps du maxillaire
présente quatre faces. Ce sont les trois faces de
la pyramide : antérieure ou faciale, postérieure ou
infratemporale, supérieure ou orbitaire, et une
Maxillaire face pour la base de la pyramide : face médiale ou
Fig. 9.1. Os maxillaire.
nasale. Le sommet de la pyramide est le processus
D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy. zygomatique (apophyse pyramidale).
Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
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138 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Sillon nasolacrymal
Sillon Sinus maxillaire
infraorbitaire Processus frontal Pour l'os palatin
Os incisif
Processus
zygomatique
Processus
palatin
a b c
Processus
zygomatique
Temporal
Muscle releveur superficiel
Droit inférieur de la lèvre supérieure et de l’aile du nez
Oblique inférieur Muscle releveur profond de la lèvre
supérieure et de l’aile du nez
Grand zygomatique
Releveur de l’angle Petit zygomatique
de la bouche Masséter
Sterno-cléido-mastoïdien
Transverse du nez
Stylopharyngien
Temporal
Abaisseur du septum nasal Masséter
Buccinateur
Platysme
Abaisseur de l’angle de la bouche
Abaisseur de la lèvre inférieure
Mentonnier
Fig. 9.4. Os maxillaire : insertions musculaires.
D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy.
Articulation
avec l’os frontal
Sillon lacrymonasal
Articulation
avec l’os ethmoïde
Processus Face orbitaire
frontal Sillon infra-orbitaire
Processus
zygomatique,
articulation
Foramen avec l’os
infraorbitaire zygomatique
Orifices
Incisure des canaux
nasale alvéolaires
Épine
nasale
antérieure
Jugum de la
canine Tubérosité
1
Face médiale ou nasale
Non palpable, la face médiale correspond à la base
de la pyramide du corps du maxillaire. Un pro-
Fig. 9.9. Os maxillaire droit : vue supérieure.
1. sillon infraorbitaire ; 2. incisure lacrymale. cessus horizontal, le processus palatin, la divise en
deux parties : les trois quarts supérieurs forment
un segment nasal et le quart inférieur un segment
oral (figures 9. 10 et 9.11).
Le bord postérieur de la face supérieure est lisse. Il
forme le bord antérieur de la fissure orbitaire infé- Segment supérieur nasal
rieure dont la face orbitaire de la grande aile de Elle contribue à former la paroi latérale de la cavité
l’os sphénoïde forme le bord postérieur. La fissure nasale. En haut et en arrière, un large orifice, le
fait communiquer la cavité orbitaire avec la fosse hiatus maxillaire, de forme grossièrement trian-
ptérygopalatine (Voir Chapitre 10, Figure 10.6). gulaire, avec une base supérieure et un sommet
142 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Sillon
lacrymonasal Crête
Hiatus maxillaire
ethmoïdale
Articulation Méat nasal
avec la lame moyen
perpendiculaire
de l’os palatin Crête
conchale
Sillon grand
Méat nasal
palatin
inférieur
Épine
nasale
Articulation antérieure
avec la lame
perpendiculaire
de l’os palatin
Fissure palatine
Processus palatin
inférieur communique avec le sinus maxillaire. En arrière du hiatus maxillaire, dans l’angle pos-
Partant du sommet, la fissure palatine est oblique térosupérieur de la face médiale, une facette arti-
en bas et en arrière ; le processus maxillaire de l’os culaire triangulaire s’articule avec le processus
palatin s’insinue dans cette fissure. En avant de la orbitaire de l’os palatin, c’est le trigone palatin.
fissure palatine, une large surface répond au méat Cette facette palatine déborde sur la face posté-
nasal inférieur. rieure du maxillaire (figure 9.6).
Au-dessus du hiatus maxillaire, la face médiale Le sillon grand palatin est visible au-dessous de
est creusée de deux ou trois demi-cellules. Elles la facette palatine. Oblique en bas et en avant, ce
répondent aux demi-cellules de la face inférieure sillon forme le canal grand palatin (canal palatin
du labyrinthe ethmoïdal. postérieur) avec un sillon analogue de la lame ver-
En avant du hiatus maxillaire, le sillon lacrymo- ticale de l’os palatin, où cheminent le nerf grand
nasal est bien visible. Un sillon analogue sur la palatin (nerf palatin antérieur) en provenance du
face latérale de l’os lacrymal le transforme en ganglion ptérygopalatin (ganglion sphéno-palatin)
canal. En arrière du sillon lacrymonasal, le bord et l’artère palatine descendante. Deux champs
antérieur du hiatus maxillaire forme une petite rugueux articulaires avec l’os palatin bordent le
lamelle qui se recourbe vers l’avant : c’est la sillon grand palatin : en avant pour l’articulation
lunule lacrymale qui contribue à fermer le sillon avec la lame perpendiculaire de l’os palatin et en
lacrymal. En avant, la crête lacrymale du pro- arrière pour la face antérolatérale du processus
cessus frontal de l’os maxillaire limite le sillon pyramidal de l’os palatin.
lacrymonasal.
En avant du sillon lacrymal, une crête rugueuse Segment inférieur oral
légèrement oblique en bas et en avant, la crête Situé au-dessous du processus palatin, le segment
conchale (crête turbinale inférieure) s’articule inférieur est concave médialement. De faible
avec le cornet nasal inférieur. Au-dessous de hauteur, il est limité en dehors et en avant par le
cette crête, la face nasale répond au méat nasal processus alvéolaire dont le bord inférieur, l’ar-
inférieur. cade alvéolaire, présente 8 alvéoles dentaires. Le
Chapitre 9. Os maxillaire 143
Processus palatin
Le processus palatin (apophyse palatine) s’unit Bord médial
au processus palatin controlatéral au niveau de Épais et saillant sur sa face supérieure, le bord
la suture palatine intermaxillaire. Ils forment le médial forme une arête qui constitue avec celle
palais osseux qui sépare la cavité nasale de la cavité du côté opposé la crête nasale. À sa partie supé-
orale. Chaque processus palatin forme une lame rieure, la crête est creusée d’un sillon dans lequel
qui s’étend postérieurement jusque vers le som- s’articule le bord inférieur du vomer pour former
met du hiatus maxillaire et présente une face supé- la schindylèse voméropalatine. Antérieurement, le
rieure et une face inférieure. bord médial est beaucoup plus épais et présente
Face supérieure
Lisse et concave, elle forme le plancher de la cavité Cavités nasales
Paroi latérale Toit de la cavité orale
nasale. La crête nasale est située sur le bord médial (joue) (palais dur) Palais mou
de la face supérieure du processus palatin ; elle forme
avec la crête opposée un sillon pour le vomer.
Isthme
Face inférieure pharyngien
Chez le sujet jeune, c’est sur cette face que la Trachée Œsophage
fissure entre le maxillaire et l’os incisif (pré-
maxillaire) peut être observée. Elle relie les
espaces situés de chaque côté entre les incisi-
ves latérales et les canines (figure 9.2). Fig. 9.12. Palais mou et palais dur (osseux).
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.
Chapitre 9. Os maxillaire 145
Fosse incisive
Suture intermaxillaire Processus palatin du maxillaire
Hamulus du processus
ptérygoïde de l’os sphénoïde Lame horizontale de l’os palatin
Vomer
Lame médiale du processus
Portion fibrocartilagineuse
Os temporal ptérygoïde
de la trompe auditive
Insertion de l’élévateur Foramen déchiré
du voile du palais
Choanes
Cavité orale
Lame horizontale
de l’os palatin Processus pyramidal
Lame ptérygoïdienne de l’os palatin
médiale de l’os Crête nasale des os
sphénoïde maxillaire et palatin
Crête incisive Vomer
Fig. 9.14. Orifices postérieurs des cavités nasales ou
choanes. Fig. 9.15. Paroi médiale des cavités nasales.
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition. D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.
Chapitre 9. Os maxillaire 147
Processus latéral
du cartilage septal
Épine spinale de l’os frontal processus palatins des os maxillaires composent les
Lame criblée deux tiers antérieurs, et les lames horizontales des
Ouverture du sinus palatins le tiers postérieur.
sphénoïdal
Os nasaux Aile du vomer
mouvement de rotation externe. Globalement, des parties médiales. Les parties latéropostérieures
durant cette phase, les dimensions transversales présentent toujours le plus grand mouvement. De
crâniennes augmentent et les dimensions verti- fait, le palais est plus étroit, et les faces latérales des
cales diminuent. Le crâne s’élargit et l’arrière du processus frontaux se sagittalisent.
crâne s’élargit plus que l’avant. La voûte du crâne
s’abaisse, comme les voûtes orbitaire et palatine,
et la descente est plus importante en arrière du Torsion
crâne qu’en avant.
La torsion de la SSB est un mouvement qui se
Pendant la phase d’expiration crânienne associée
produit autour d’un axe antéropostérieur. Cet axe
à l’extension, les os pairs démontrent un mouve-
relie le nasion et l’opisthion. Autour de cet axe,
ment de rotation interne. Durant cette phase, les
le sphénoïde et l’occiput tournent en directions
dimensions transversales du crâne diminuent, et
opposées. Lorsque le sphénoïde tourne, un côté
les dimensions verticales augmentent.
du corps sphénoïdal est plus haut que l’autre. De
Dès lors, pendant la flexion crânienne les os maxil- ce côté, la grande aile du sphénoïde est dépla-
laires démontrent des mouvements de rotation cée vers le haut, et de l’autre côté la grande aile
externe qui résultent de la combinaison des dépla- est déplacée vers le bas. Simultanément, l’occi-
cements dans les différents plans de l’espace. De put tourne et se déplace vers le bas du côté de la
fait, comme pour tous les os pairs, un seul axe de grande aile haute et vers le haut de l’autre côté. La
mouvement ne peut être envisagé. Les os maxil- torsion est nommée du côté où la grande aile du
laires sont des structures composites où chacune sphénoïde se déplace vers le haut.
des parties présente un degré de flexibilité parti-
Au niveau des os pairs, des déplacements se pro-
culier. Dans le mouvement de rotation externe,
duisent pour accompagner la torsion de la syn-
chaque os maxillaire pivote autour de la suture
chondrose sphénobasilaire, avec une tendance
frontomaxillaire.
vers la rotation externe du côté de la torsion, et
Dans le plan sagittal, les os maxillaires se déplacent vers la rotation interne de l’autre côté. Ainsi, dans
vers le bas. La partie postérieure des os présente un une torsion droite, le maxillaire droit a tendance à
déplacement plus grand que la partie antérieure. se placer en rotation externe.
Dans le plan coronal, ils se déplacent latéralement.
Ce mouvement est de plus grande amplitude au
niveau de la partie latérale des os maxillaires ; la Sidebending-rotation
concavité palatine diminue et l’espace interincisif
augmente. Les dents sont en vestibuloversion. Le sidebending-rotation de la SSB consiste en deux
Dans le plan transversal, les os maxillaires se dépla- composantes, avec des axes de mouvement diffé-
cent vers l’arrière avec un plus grand déplacement rents pour chaque composante. Autour d’un axe
des parties médiales. Globalement, les parties antéropostérieur reliant le nasion et l’opisthion,
latéropostérieures présentent le plus grand mou- l’occiput et le sphénoïde tournent dans le même
vement et le palais s’élargit. Dans le même temps, sens. Donc un côté du corps du sphénoïde est plus
les faces latérales des processus frontaux se rappro- haut que l’autre et, de ce côté, la grande aile est
chent du plan coronal. déplacée vers le haut, alors que la grande aile de
Pendant la rotation interne crânienne, dans le l’autre côté est déplacée vers le bas. Dans le même
plan sagittal, les os maxillaires se déplacent vers temps, l’occiput tourne avec le sphénoïde et se
le haut. Le déplacement est plus grand en arrière déplace comme lui vers le haut du côté de la grande
qu’en avant. Dans le plan coronal, ils se déplacent aile haute et vers le bas de l’autre côté.
médialement. Le palais se creuse, l’espace interin- De surcroît, les deux os se déplacent simultané-
cisif se resserre et les dents sont en linguoversion. ment dans des directions opposées autour de deux
Dans le plan transversal, les os maxillaires se dépla- axes verticaux, un pour chaque os, qui passent par
cent vers l’avant avec un plus grand déplacement le centre du corps du sphénoïde et par le foramen
Chapitre 9. Os maxillaire 149
magnum. De ce fait, la grande aile du sphénoïde Observez le visage, les dépressions et les asymé-
et l’occiput s’écartent l’un de l’autre d’un côté, car tries présentes. Notez l’harmonie des proportions
de ce côté la grande aile se déplace vers l’avant et entre les trois étages du visage :
l’occiput vers l’arrière. De l’autre côté, la grande tTVQÏSJFVS GSPOUBM BVEFTTVTEFMPQISZPO
aile et l’occiput se rapprochent l’un de l’autre. tNPZFO OBTBM EFMPQISZPOBVQPJOUTPVTOBTBM
Cela produit un sidebending entre le sphénoïde et tJOGÏSJFVS CVDDBM EVQPJOUTPVTOBTBMBVHOBUIJPO
l’occiput au niveau de la SSB, avec comme résul- Regardez le nez, ses proportions. La largeur de
tat une convexité du côté de l’écartement et une l’orifice piriforme correspond à la distance inter-
concavité de l’autre. Le sidebending-rotation est canine. Observez l’aspect des processus frontaux
nommé du côté où la grande aile et l’occiput sont des maxillaires. Le processus se rapproche du plan
déplacés vers le bas. coronal dans la rotation externe du maxillaire ;
Au niveau des os pairs, des déplacements se il se rapproche du plan sagittal dans la rotation
produisent pour accompagner le sidebending- interne. Comparez la profondeur et l’obliquité
rotation de la synchondrose sphéno-basilaire. Sur des sillons nasolabiaux. En présence d’une aug-
le côté du sidebending-rotation, où la grande mentation de leur profondeur, suspectez une
aile se déplace vers le bas, les os influencés par rotation externe ipsilatérale du maxillaire et/ou
le sphénoïde comme le maxillaire ont tendance de l’os zygomatique, inversement suspectez une
à démontrer une rotation interne. Les espaces rotation interne en présence d’une diminution de
anatomiques comme la fissure orbitaire inférieure leur profondeur.
permettent aussi une adaptation au mouvement Étudiez la bouche, les lèvres. Normalement, en
de sidebending-rotation. situation de repos, les lèvres sont jointives et sans
tension musculaire. Une dysmorphose sous-jacente
telle une proalvéolie incisive produit une incom-
Palpation pour la structure pétence labiale. Notez la forme et la direction
de la lèvre supérieure ; elle reflète la position du
Après l’observation, la palpation pour la structure maxillaire. Du côté de la rotation externe de l’os
permet de chaque côté de palper le corps, les pro- maxillaire, la lèvre semble plus large, alors que du
cessus zygomatique, frontal, palatin et alvéolaire. côté de la rotation interne elle semble plus étroite.
Tout d’abord, observez globalement le crâne puis Typiquement, les lèvres sont étroites lorsque leurs
le visage du patient. Notez leurs caractéristiques, extrémités sont à l’aplomb des ailes du nez, elles
le type morphologique, le schéma crânien. La sont larges lorsque leurs extrémités sont à hauteur
flexion produit une augmentation de la largeur des verticales pupillaires.
crânienne et l’extension une diminution. Pour Observez le philtrum, qui est le sillon situé
autant, cela peut correspondre à un type morpho- au-dessus de la lèvre supérieure, et ses berges.
logique définit par l’index céphalique : diamètre L’orientation des sillons nasolabiaux tout comme
transverse/diamètre sagittal x 100. Le type bra- celle des berges du philtrum suit le schéma des
chycéphale présente un index supérieur à 80, et le maxillaires. Plus ces repères s’horizontalisent, plus
type dolichocéphale un index inférieur à 75. la rotation externe est probable ; plus ils se verti-
Dès lors, chez le patient de type brachycéphale, les calisent, plus la rotation est interne. Là encore, les
structures crâniennes et donc les maxillaires sem- informations obtenues par l’observation doivent
blent plus larges alors que l’inverse s’observe chez être vérifiées par la palpation pour la fonction. La
le patient de type dolichocéphale. Seule la palpa- majorité des individus démontrent quelque degré
tion pour la fonction permet de différencier un d’asymétrie, avec un maxillaire en rotation externe
type morphologique d’une dysfonction somatique et l’autre en rotation interne.
crânienne, où la modification des paramètres crâ- Évaluez les différentes fonctions musculaires de la
niens est associée à une restriction de la mobilité face. Aussi bien celles des muscles peauciers qui
des structures considérées. s’apprécient au travers de la mimique du sujet, que
150 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
celles des muscles masticateurs qui peuvent s’éva- pommettes du sujet. Insérez de préférence le cin-
luer par la palpation. quième doigt entre la lèvre supérieure et la gencive
Confirmez les observations précédentes en pal- du patient. Longez le bord alvéolaire du maxillaire
pant les repères observés. Le sujet en position de en direction postérieure jusqu’à sentir la convexité
décubitus dorsal, praticien assis à la tête du sujet, de la tubérosité.
promenez délicatement la pulpe des index, médius Éventuellement, et avec beaucoup de finesse, pal-
et annulaires à la surface des os maxillaires ; appré- pez la face inférieure du processus palatin (apo-
ciez la qualité des tissus. Tout changement dans physe palatine) de chaque os maxillaire. Comparez
la qualité tissulaire reflète une dysfonction soma- la hauteur, la largeur et la concavité de ces deux
tique. Repérez le foramen infraorbitaire situé processus. Promenez le doigt sur la suture pala-
8 mm au-dessous du rebord infraorbitaire et envi- tine intermaxillaire. Notez toute proéminence, un
ron 3 cm en dehors de la ligne médiane ; palpez « torus palatinus » qui, dans les cas extrêmes, peut
cette zone très délicatement, en particulier chez refléter une dysfonction vomérienne.
les sujets qui souffrent de sinusite ou de névralgie
trigéminale. Notez tout changement dans la tex-
Les palpations intraorales sont délicates.
ture tissulaire.
Veillez à ne pas ouvrir exagérément la bou-
Placez la pulpe des index, médius et annulaires de che du sujet. La mise en tension des muscles
chaque côté du nez. Par la palpation, comparez les ptérygoïdiens médiaux qui en résulte diminue
deux maxillaires. Les faces antérieures ont-elles la considérablement la motilité inhérente des
même convexité ? Les bords orbitaires sont-ils symé- tissus et rend la palpation plus difficile.
triques ? Palpez les processus frontaux, recherchez
là encore une différence entre les deux côtés, défi-
nissez les déplacements des processus vers les plans
coronal ou sagittal. Palpez les deux processus zygo- Palpation pour la fonction
matiques, définissez leur position dans l’espace.
Demandez au sujet d’ouvrir la bouche pour Les informations obtenues par l’observation et la
observer les processus palatins des maxillaires. palpation pour la structure doivent être vérifiées
Du côté de la rotation externe, le palais semble par la palpation pour la fonction.
plus bas et aplati, et les dents peuvent être légè- La palpation pour la fonction comporte les tests
rement en vestibuloversion. Du côté de la rota- d’écoute et les tests de mobilité [14]. Ils per-
tion interne, le palais apparaît plus étroit, plus mettent de préciser la présence éventuelle et la
haut et ogival, et les dents légèrement en linguo- localisation d’une ou de plusieurs dysfonctions
version. Notez la coïncidence ou la déviation des somatiques.
incisives médianes, i.e. la position des incisives Le sujet en position de décubitus dorsal, praticien
maxillaires par rapport aux incisives mandibulai- assis à la tête du sujet, commencez par une écoute
res et leur situation par rapport au plan sagittal globale des maxillaires. Placez les index, médius et
médian. éventuellement les annulaires souplement allon-
Procédez ensuite très délicatement à la palpation gés de part et d’autre du nez, la pulpe des doigts
intraorale. L’ouverture buccale doit toujours res- au contact des processus alvéolaires (figure 9.18).
ter confortable. Promenez subtilement la pulpe Veillez à placer les doigts en dedans de la suture
de l’index ou de l’auriculaire d’une main gantée maxillozygomatique et à bien distribuer les points
au-dessus du bord alvéolaire de chaque maxil- de contact sur les bords alvéolaires pour une éva-
laire. Notez les différences entre les deux côtés. luation satisfaisante.
Latéralement, palpez la concavité du processus Écoutez la motilité intracrânienne. L’inspiration et
zygomatique et comparez les deux côtés. l’expiration crâniennes sont-elles harmonieuses avec
Les tubérosités maxillaires peuvent être pal- des mouvements de rotations externe et interne de
pées sous les os zygomatiques et donc sous les chaque maxillaire ? En présence d’une restriction,
Chapitre 9. Os maxillaire 151
Références
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quelles se rattache cette restriction. Visualisez les [8] Nelson KE, editor. Somatic Dysfunction in
différents os avec lesquels les maxillaires s’articu- Osteopathic Family Medicine. Baltimore, MD :
Lippincott Williams & Wilkins ; 2007. p. 223.
lent ; écoutez la motilité inhérente de ces sutures. [9] Bailey JH. Osteopathic treatment of the eye, ear,
Existe-t-il des zones de dysfonction ? nose and throat in hay fever, asthma, bronchitis,
Puis déplacez la pulpe des index sur les processus catarrhal deafness and allied conditions. Lecture 13.
Osteopathic treatment of hay fever. Philadelphia :
frontaux des maxillaires. Procédez à une écoute et
Author ; 1922.
étudiez les rapports entre les processus frontaux [10] Kaluza CL, Sherbin M. The physiologic response
des maxillaires, les os frontal, nasaux, lacrymaux of the nose to osteopathic manipulative treatment :
et ethmoïde. preliminary report. J Am Osteopath Assoc 1983 ;
82 : 654–60.
Les tests d’écoute peuvent s’appliquer sur les tubé- [11] Park HS, Lee YJ, Jeong SH, Kwon TG. Density of
SPTJUÏT NBYJMMBJSFT TPJU FO QMBÎBOU MB QVMQF EVO the alveolar and basal bones of the maxilla and the
ou deux doigts sous les pommettes du sujet, soit mandible. Am J Orthod Dentofacial Orthop 2008 ;
par une approche intraorale comme celle décrite 133 : 30–7.
ci-dessus. [12] Lawson W, Patel ZM, Li FY. The development and
pathologic processes that influence maxillary sinus
Demandez au sujet d’ouvrir la bouche et placez pneumatization. Anat Rec (Hoboken) 2008 ; 291 :
la pulpe de vos index gantés sur la face inférieure 1554–63.
des processus palatins. Après avoir défini s’il existe [13] Nanda R, Hickory W. Zygomaticomaxillary suture
une différence entre les deux processus, si l’un est adaptations incident to anteriorly-directed for-
ces in rhesus monkeys. Angle Orthod 1984 ; 54 :
plus concave ou plus convexe que l’autre, faites 199–210.
une écoute de ces processus. Normalisez toute [14] Sergueef N. Ostéopathie pédiatrique. Paris :
dysfonction trouvée. Elsevier ; 2007. p. 196.
Chapitre 10
Os palatin
« The palatine bones fit in between the sphenoid and perpendiculaire présente un autre processus : le
maxillae and function as ‘speed-reducers’ to retard processus pyramidal.
the movement between the sphenoid and maxillae. » Nous étudierons donc successivement la lame per-
[1] (« Les os palatins s’intègrent entre le sphé- pendiculaire, la lame horizontale, et les trois pro-
noïde et les maxillaires et fonctionnent comme cessus, orbitaire, sphénoïdal et pyramidal.
des ‘réducteurs de vitesse’ pour retarder le mou-
vement entre le sphénoïde et les maxillaires. »)
Petit os pair, l’os palatin a longtemps été pris pour Lame perpendiculaire
une partie de l’os maxillaire, tant il est difficile de
Aplatie de dehors en dedans, la lame perpendicu-
le désarticuler sans le briser [2]. Placé entre l’os
laire (lame verticale) est légèrement inclinée en
sphénoïde et l’os maxillaire, il participe à la consti-
avant et en dehors, dans un plan presque sagit-
tution de la cavité nasale, de la cavité orale et par
tal. Elle est grossièrement quadrilatère et présente
un tout petit processus, au plancher de la cavité
deux faces, médiale et latérale, et quatre bords.
orbitaire. De surcroît, il contribue à la formation
de la fosse ptérygopalatine.
Face médiale
La face médiale ou face nasale de l’os palatin
Ostéogenèse participe à la constitution de la face latérale de la
cavité nasale (figure 10.1). Elle présente de haut
Chaque os palatin se développe à partir d’un seul en bas :
point d’ostéogenèse qui apparaît dans le tissu tBQQSPYJNBUJWFNFOUBVOJWFBVEFMJOTFSUJPOEFT
membraneux à la 8e semaine de gestation. À la processus qui dominent son bord supérieur, une
naissance, la dimension de la hauteur de la lame crête horizontale, la crête ethmoïdale (crête tur-
perpendiculaire de l’os palatin est la même que binale supérieure), qui s’articule avec la queue
celle de la largeur de la lame horizontale. Chez le du cornet nasal moyen (figures 10.2 et 10.3) ;
sujet adulte, elle est deux fois plus grande [3]. tBVEFTTPVT EF MB DSÐUF FUINPÕEBMF VOF HPVU-
tière qui appartient au méat moyen ;
tË MVOJPO EF TPO UJFST JOGÏSJFVS FU EF TPO UJFST
Description moyen, une autre crête horizontale assez
saillante, la crête conchale (crête turbinale infé-
Deux lames osseuses très minces constituent l’os rieure), qui s’articule avec la queue du cornet
palatin : l’une est verticale, c’est la lame perpen- nasal inférieur ;
diculaire ; l’autre est horizontale, c’est la lame tBVEFTTPVTEFMBDSÐUFDPODIBMF VOFBVUSFHPVU-
horizontale. Ces deux lames sont réunies à angle tière qui répond au méat nasal inférieur.
droit. Deux processus flanquent la partie supé-
Face latérale
rieure de la lame perpendiculaire : le proces-
sus orbitaire en avant et le processus sphénoïdal La face latérale ou face maxillaire de l’os palatin est
en arrière. Enfin, la partie inférieure de la lame articulaire avec les processus ptérygoïdes de l’os
Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
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154 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Os lacrymal
Os frontal
Lame criblée
Cornet supérieur
Sinus frontal Récessus sphéno-ethmoïdal
Cornet moyen
Os nasal
Partie basilaire
de l’os occipital
Foramen sphénopalatin
Lames médiale et latérale du processus ptérygoïde
de l’os sphénoïde
Hamulus ptérygoïdien de l’os sphénoïde
Lame perpendiculaire de l’os palatin
Processus sphénoïdal
Incisure sphénopalatine
Processus orbitaire
Crête ethmoïdale
Processus maxillaire
Crête conchale
Lame horizontale
Processus pyramidal
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Chapitre 10. Os palatin 155
sphénoïde en arrière et avec la face nasale de l’os et forme la paroi médiale de la fosse ptérygopala-
maxillaire en avant. La face latérale peut être divisée tine (arrière-fond de la fosse ptérygomaxillaire)
en quatre parties relativement verticales. D’avant (figure 10.6). La partie inférieure du sillon consti-
en arrière, ce sont les segments sinusien, maxil- tue le sillon grand palatin, qui forme le canal grand
laire, inter-ptérygo-maxillaire et ptérygoïdien. palatin (canal palatin postérieur) avec un sillon
analogue de la face nasale du maxillaire. Dans ce
Segment sinusien canal, cheminent le nerf grand palatin (nerf palatin
En avant de la face latérale, le segment sinusien antérieur) et l’artère palatine descendante.
recouvre en partie le hiatus maxillaire. Près du Un petit orifice, l’ostium du canal petit palatin
bord antérieur de la face latérale, une crête osseuse (canal palatin accessoire) livre passage à une bran-
recourbée en arrière forme un crochet qui agrafe che de l’artère palatine descendante et aux nerfs
l’os palatin au bord du hiatus. petits palatins (nerfs palatins moyen et postérieur)
qui proviennent du ganglion ptérygopalatin et
Segment maxillaire
traversent le processus pyramidal en direction de
En arrière du segment sinusien, le segment maxil- sa face inférieure.
laire rugueux s’articule avec la face nasale du
maxillaire, sur la surface située en avant du sillon Segment ptérygoïdien
grand palatin. Ce segment rugueux s’articule avec la face médiale
Segment inter-ptérygo-maxillaire de l’aile médiale du processus ptérygoïde.
Le segment médian est le segment inter-ptérygo-
Bord supérieur
maxillaire où un sillon inter-ptérygo-maxillaire des-
cend obliquement en bas et en avant (figures 10.4 Le bord supérieur ou bord sphénoïdal est sur-
et 10.5). La partie supérieure de ce sillon est large monté par le processus orbitaire en avant et le
Processus sphénoïdal
Incisure sphénopalatine
Processus orbitaire
Processus
maxillaire
Sillon grand
palatin
Processus pyramidal
Fig. 10.4. Os palatin gauche : vue latérale.
D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy. Fig. 10.5. Os palatin droit : vue latérale.
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156 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Foramen sphénopalatin
Canal palatovaginal
Canal ptérygoïdien
Canal palatin
Os palatin
Os maxillaire b
Foramen alvéolaire
a
Fig. 10.6. Fosse ptérygopalatine. A. Vue antérolatérale. B. Vue latérale.
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.
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Chapitre 10. Os palatin 157
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158 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Face orbitaire
Processus orbitaire
Incisure sphénopalatine
Processus
sphénoïdal
Lame perpendiculaire
Crête conchale
Lame horizontale
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Chapitre 10. Os palatin 159
Processus
sphénoïdal
Lame perpendiculaire
Crête conchale
Lame horizontale
Articulation avec la lame
Articulation médiale de la ptérygoïde
avec la lame
Os zygomatique Os lacrymal
Os palatin latérale Processus pyramidal
Fissure orbitaire de la ptérygoïde
inférieure
Os maxillaire Fig. 10.10. Os palatin gauche : vue postérieure.
D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy.
Fig. 10.9. Cavité orbitaire.
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1 edition.
st
Processus sphénoïdal
Dans le prolongement de la lame perpendicu-
laire, le processus sphénoïdal est une fine lamelle
osseuse incurvée de telle sorte qu’elle présente
deux faces, l’une concave inféromédiale, l’autre
convexe supérolatérale, et quatre bords (figu-
res 10.10 et 10.11).
Face inféromédiale
Concave, elle contribue à la constitution de la
paroi supérieure de la cavité nasale. Elle est limitée
en bas par la crête ethmoïdale.
Face supérolatérale
La face supérolatérale supporte le sphénoïde. Elle
s’adosse contre la face médiale de la lame médiale
du processus ptérygoïde et sur le processus vagi-
nal de ce processus, avec lequel elle limite le canal
palatovaginal (canal ptérygo-palatin). C’est dans
ce canal que cheminent le rameau pharyngien du
nerf ptérygopalatin (nerf pharyngien de Böck) et
l’artère pharyngienne supérieure (artère ptérygo-
palatine). Fig. 10.11. Os palatin droit : vue postérieure.
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160 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
L’incisure sphénopalatine est localisée entre le La face inférieure prolonge la face inférieure de
processus orbitaire et le processus sphénoïdal de la lame horizontale. Les petits orifices des canaux
l’os palatin (figure 10.6). La face inférieure du petits palatins sont visibles sur cette face. Ils che-
corps de l’os sphénoïde qui repose sur les deux minent du sillon grand palatin au palais osseux en
processus transforme ainsi l’incisure sphénopala- traversant le processus pyramidal de l’os palatin.
tine en foramen sphénopalatin.
Le foramen sphénopalatin permet une communi-
cation entre la fosse ptérygopalatine où siègent le Mouvement craniosacral
ganglion ptérygopalatin et la cavité nasale. De fait,
l’artère sphénopalatine, les rameaux nasaux posté- Flexion-extension crânienne
rieurs, supérieurs et latéraux du ganglion ptérygo-
Placés entre les os maxillaires et l’os sphénoïde, les
palatin (nerfs nasaux supérieurs ou sphénopalatins
os palatins sont généralement considérés comme
externes) et le nerf nasopalatin (nerf sphénopala-
des « réducteurs de vitesse », i.e. des amortisseurs
tin interne), branches efférentes du ganglion pté-
du mouvement entre les maxillaires et le sphénoïde.
rygopalatin, passent dans cet orifice.
Pour autant, situés en arrière des maxillaires, ils
en suivent les déplacements dans la flexion-rota-
Processus pyramidal tion externe de la synchondrose sphénobasilaire
(SSB), comme dans l’extension-rotation interne.
Le processus pyramidal prolonge la moitié infé- Ces mouvements doivent prendre en compte la
rieure de la face latérale de la lame perpendicu- flexibilité des structures osseuses crâniennes chez
laire. De forme pyramidale comme l’indique son le sujet vivant.
nom, il est oblique en bas, en arrière et en dehors.
Durant la rotation externe, ils manifestent un
Il complète l’espace situé entre les extrémités infé-
mouvement qui résulte de la combinaison des
rieures des deux ailes du processus ptérygoïde et
déplacements dans les trois plans de l’espace.
présente trois faces, postérieure, antérolatérale et
Dans le plan sagittal, ils se déplacent vers le bas.
inférieure (figures 10.10 et 10.11).
La partie postérieure de l’os présente un dépla-
Face postérieure cement de plus grande amplitude que la partie
antérieure. Dans le plan coronal, comme c’est le
Triangulaire et oblique en bas et en arrière, la face cas pour les os maxillaires, ils se déplacent laté-
postérieure présente trois segments. Les deux parties ralement. Ce mouvement est plus important au
latérales, rugueuses, s’articulent avec le bord anté- niveau de la partie postérolatérale des os pala-
rieur des deux lames du processus ptérygoïde. La tins. Dans le plan transversal, comme pour les
partie médiane comble l’incisure ptérygoïdienne qui maxillaires, ils se déplacent vers l’arrière avec
sépare les deux lames du processus ptérygoïde. Cette un plus grand déplacement des parties média-
face donne insertion au muscle ptérygoïdien médial. les. Il en résulte un élargissement de l’arrière
du palais.
Face antérieure
Lors de la rotation interne, dans le plan sagittal,
Plus ou moins triangulaire, la face antérieure regarde les deux os se déplacent vers le haut, la partie pos-
en avant et en dehors. Sa surface rugueuse s’articule térieure dans une plus grande amplitude que la
avec la tubérosité de l’os maxillaire, au niveau de la partie antérieure. Dans le plan coronal, ils se dépla-
surface située en arrière du sillon grand palatin. cent médialement et le mouvement est plus grand
Le bord postérieur de la face antérieure donne à la partie postérolatérale des os palatins. Dans le
insertion au muscle ptérygoïdien latéral dans sa plan transversal, ils se déplacent vers l’avant avec
partie supérieure et au muscle ptérygoïdien médial un plus grand déplacement des parties médiales.
dans sa partie inférieure. De ce fait, le palais est plus étroit.
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Chapitre 10. Os palatin 161
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162 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
concavité. Promenez le doigt sur la suture palatine tension de ces muscles limite la motilité inhérente
médiane. Notez toute proéminence exagérée. du sphénoïde et des palatins.
Si cela reste confortable, notez l’aspect de la limite Le sujet est en position de décubitus dorsal, le pra-
postérieure du palais osseux. Il se continue en ticien est assis à la tête du sujet. Glissez l’index ou
arrière par le palais mou dont la fonction peut être de l’auriculaire d’une main gantée dans la cavité
influencée par une asymétrie dans la position des orale, pour placer la pulpe de ce doigt contre la
os palatins. face inférieure de la face palatine de l’os palatin.
Laissez la pulpe de ce doigt épouser délicatement
la surface palatine. Pratiquez un test d’écoute.
« Malalignments of the palatine bones are Essayez de sentir les déplacements vers le dehors,
usually secondary to those of the maxillae and le bas et l’arrière de l’os palatin pendant la rota-
sphenoid. They are readily diagnosed by obser- tion externe ou vers le dedans, le haut et l’avant
vation through the mouth. » [8] (« Les désali- pendant la rotation interne. Définissez les zones
gnements des os palatins sont habituellement de restriction et normalisez toute dysfonction
secondaires à ceux des maxillaires et du sphé-
trouvée.
noïde. Ils sont rapidement diagnostiqués par
l’observation intraorale »).
Références
[1] Sutherland WG. Contributions of thought. Fort
Worth, TX : Sutherland Cranial Teaching Foundation,
Inc. ; 1998. p. 169.
Palpation pour la fonction [2] Cruveilhier J. Traité d’anatomie descriptive. 5e éd
Paris : Librairie de la Faculté de Médecine ; 1871.
Comme pour la palpation pour la structure, la [3] Williams PL, Ed. Gray’s Anatomy. Churchill
Livingstone : Edinburgh 38th ed. ; 1995.
palpation pour la fonction est intraorale et doit [4] Rodenstein DO, Stanescu DC. Soft palate and oronasal
être pratiquée avec beaucoup de délicatesse. Les breathing in humans. J Appl Physiol 1984 ; 57 : 651–7.
tests d’écoute sont recommandés et, s’ils s’avèrent [5] Ajmani ML. Anatomical variation in position of the
insuffisants, les tests de mobilité avec induction greater palatine foramen in the adult human skull.
doivent être les plus légers possibles. Le plus sou- J Anat 1994 ; 184(Pt 3) : 635–7.
[6] Magoun HI. Osteopathy in the cranial field.
vent, une visualisation mentale du mouvement à Kirksville, MO : The Journal Printing Company ;
produire est suffisante. 1951. p. 36.
La bouche du sujet ne doit pas être excessive- [7] Sutherland WG. Contributions of thought. Fort
ment ouverte. Rappelez-vous que les muscles Worth, TX : Sutherland Cranial Teaching Foundation,
Inc. ; 1998. p. 100.
ptérygoïdiens médiaux s’insèrent sur les processus [8] Sutherland WG. Contributions of thought. Fort
ptérygoïdes de l’os sphénoïde et sur le processus Worth, TX : Sutherland Cranial Teaching Foundation,
pyramidal des os palatins. Dès lors, toute mise en Inc. ; 1998. p. 182.
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Chapitre 11
Os lacrymal
Os pair, l’os lacrymal est le plus petit os de la Articulation avec l’os frontal
face. C’est un os délicat, avec la ténuité et par- Face orbitaire
fois même la forme d’un ongle, ce qui explique Sillon lacrymonasal
(pour le sac lacrymal)
le nom d’unguis qu’on lui a aussi donné [1]. Il Articulation
participe à la formation de la paroi médiale de avec l’os
ethmoïde
l’orbite (cavité orbitaire) et de la paroi latérale de Articulation
Crête lacrymale avec le maxillaire
la cavité nasale. postérieure
Hamulus lacrymal
Description
De forme grossièrement quadrilatère et aplati de
dehors en dedans, l’os lacrymal présente deux
faces, latérale et médiale et quatre bords, anté-
rieur, postérieur, supérieur et inférieur.
Face latérale
La face latérale, ou face orbitaire de l’os, constitue
la partie antérieure de la paroi médiale de l’orbite.
Une crête verticale, la crête lacrymale postérieure,
la divise en portions antérieure et postérieure
(figures 11.1 et 11.2).
Portion antérieure
C’est la portion lacrymale, la plus étroite et celle
qui descend le plus bas. Elle regarde en avant et en Fig. 11.2. Os lacrymal gauche : face latérale.
Points lacrymaux
Canalicule lacrymal Crête lacrymale postérieure
La crête lacrymale postérieure est très saillante dans
sa partie supérieure. Le ligament palpébral médial s’y
insère et en arrière de lui la partie lacrymale du mus-
cle orbiculaire de l’œil (orbiculaire des paupières).
Sa partie inférieure se recourbe en un petit pro-
cessus en forme de crochet, l’hamulus lacrymal.
Ce processus se dirige vers l’avant et le dehors
pour s’articuler avec l’incisure lacrymale du bord
médial de la face orbitaire du corps du maxillaire,
et délimitant ainsi l’ostium supérieur du canal
lacrymonasal.
Conduit lacrymonasal
Le sac lacrymal mesure de 12 à 15 mm de longueur.
Canalicule lacrymal
Situé dans la fosse formée par l’os lacrymal, le pro-
Sac lacrymal
cessus frontal du maxillaire et le fascia lacrymal, il se
Fig. 11.3. Sac lacrymal. prolonge caudalement dans le canal lacrymonasal. De
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition. surcroît, la membrane muqueuse qui le tapisse conti-
nue celle de la conjonctive de l’œil par les canaux
lacrymaux, et celle de la cavité nasale par le canal
dehors et présente un sillon sur toute sa hauteur, le
lacrymonasal.
sillon lacrymonasal. Ce sillon abrite le sac lacrymal En superficie, le sac lacrymal est recouvert par une
(figure 11.3). Elle consiste en deux parties : extension du périoste orbitaire, le fascia lacrymal, et le
tVOF QBSUJF TVQÏSJFVSF RVJ BQQBSUJFOU Ë MB QBSPJ ligament palpébral médial. Sa face profonde est croi-
médiale de l’orbite ; elle comporte un sillon com- sée par la partie lacrymale du muscle orbiculaire de
plété en avant par le Un sillon lacrymonasal creusé l’œil qui s’insère sur la crête lacrymale postérieure de
sur la face latérale du processus frontal du maxil- l’os lacrymal. En fait, ce muscle se fixe sur le pourtour
laire. Ici, l’os lacrymal associé au processus frontal orbitaire, avec des insertions sur l’os frontal, le proces-
du maxillaire forme la fosse du sac lacrymal ; sus frontal du maxillaire et l’os lacrymal (Voir Chapitre
tVOFQBSUJFJOGÏSJFVSFPáMFTJMMPOMBDSZNPOBTBMEF 9, figure 9.4). Ainsi, quand il se contracte, comme
lorsqu’on cligne des yeux, une compression du sac
l’os lacrymal répond à un sillon analogue creusé
lacrymal se produit, ce qui expulse les sécrétions dans
sur la face nasale du maxillaire pour former avec
le canal lacrymonasal et les draine dans le méat inférieur
lui le canal lacrymonasal. Ce canal lacrymonasal de la cavité nasale [2].
se prolonge caudalement pour se drainer dans le La dacryosténose est une obstruction congénitale du
méat nasal inférieur. canal lacrymonasal qui résulte d’une anomalie dans le
système du drainage lacrymal ou d’une infection. Elle
Portion postérieure est souvent associée à une dysfonction des os qui for-
ment le canal osseux qui abrite le canal lacrymonasal,
Cette portion de la face latérale est plus large que c’est-à-dire le maxillaire, l’os lacrymal et le cornet nasal
la précédente. Sa surface lisse regarde en dehors. inférieur. Typiquement, nous trouvons une compression
Elle consiste en deux parties comme la portion de l’os frontal en direction des os de la face, et(ou) un
précédente : strain vertical inférieur de la synchondrose sphénoba-
tVOF QBSUJF TVQÏSJFVSF PSCJUBJSF RVJ QSPMPOHF FO silaire. Les dysfonctions des os frontaux, maxillaires et
avant la lame orbitaire de l’os ethmoïde et participe lacrymaux restreignent le drainage des sécrétions du
à la constitution de la paroi médiale de l’orbite ; canal lacrymonasal. La physiologie du muscle orbicu-
tVOFQBSUJFJOGÏSJFVSF NBYJMMBJSF FOSBQQPSUBWFD laire de l’œil peut aussi être affectée par modification
des rapports entre ses points d’insertion et donc ses
la face nasale du corps de l’os maxillaire, dont elle
bras de levier.
comble parfois une partie du hiatus maxillaire.
Chapitre 11. Os lacrymal 165
Le sujet en position de décubitus dorsal, le prati- du mouvement, des asymétries, comme cela pour-
cien assis à la tête du sujet ou sur le côté, à hau- rait être le cas avec un mouvement de torsion ou
teur de la tête. Placez la pulpe du pouce et de de sidebending-rotation de la SSB ?
l’index d’une main de chaque côté de la racine du S’il existe une restriction de la motilité inhérente,
nez, sur les os nasaux. Très délicatement dépla- définissez la ou les structure(s) anatomique(s)
cez le bout des doigts en direction postérieure. auxquelles se rattache cette restriction. Bien sou-
Visualisez les os nasaux, puis en arrière des os vent, la normalisation de l’os frontal est nécessaire
nasaux les processus frontaux des os maxillaire, pour améliorer la fonction de l’os lacrymal.
puis les os lacrymaux.
Percevez-vous un mouvement ? Avez-vous un Références
mouvement de rotation externe et de rotation
[1] Cruveilhier J. Traité d’anatomie descriptive. 5e éd.
interne dans les trois plans de l’espace ? L’inspiration Paris : Librairie de la Faculté de Médecine ; 1871.
et l’expiration crâniennes sont-elles de quantité et [2] Williams PL, Ed. Gray’s Anatomy. 38th ed. Edinburgh :
de qualité satisfaisantes ? Sentez-vous des restrictions Churchill Livingstone ; 1995.
Chapitre 12
Os nasal
Os lacrymal
Os frontal
Lame criblée
Cornet supérieur
Sinus frontal Récessus sphéno-ethmoïdal
Cornet moyen
Os nasal
Partie basilaire
de l’os occipital
Foramen sphénopalatin
Lames médiale et latérale du processus ptérygoïde
de l’os sphénoïde
Hamulus ptérygoïdien de l’os sphénoïde
Lame perpendiculaire de l’os palatin
Description
De dimension et d’inclinaison très variables, il a
grossièrement la forme d’un quadrilatère. On lui
décrit deux faces, antérieure et postérieure et qua-
tre bords : supérieur, inferieur, antéromédial et
postérolatéral.
Face antérieure
La face antérieure de l’os nasal est la face superfi- Fig. 12.2. Os nasal droit : face antérieure.
cielle. Elle regarde en avant, en haut et en dehors
(figure 12.2). Légèrement concave de haut en bas,
et convexe d’avant en arrière, elle est plus large à sa nez et se termine dans la peau de la région inter-
partie inferieure qu’à sa partie supérieure. Le mus- sourcillère. Il abaisse les téguments de la région
cle procérus (muscle pyramidal du nez) s’insère dans intersourcillière.
la moitié médiale de la partie inférieure de cette
face. Il s’insère aussi sur les cartilages latéraux du
Face postérieure
Les fractures des os du nez sont parmi les fractures les
plus fréquentes des os de la face. Elles doivent être trai-
La face postérieure est la face profonde
tées avec attention pour éviter toute séquelle esthétique ou (figure 12.3). Sa partie la plus supérieure répond
fonctionnelle qui nécessiterait ensuite une rhinoplastie. à l’épine nasale de l’os frontal. Sa partie inférieure,
En fait, les os nasaux sont des os relativement fragiles car
ils s’appuient en arrière et en dehors sur des structures
osseuses compactes. En arrière, c’est l’échancrure nasale
de l’os frontal et l’épine nasale très épaisse. En dehors,
ce sont les processus frontaux des maxillaires, zones
de résistance qui participent à la constitution des piliers
canins. Les lésions nasales peuvent affecter le squelette
nasal tout autant que les structures de soutien [3].
Depuis l’Antiquité (1 600 av. J.-C.), des pratiques de
repositionnement des os nasaux sont décrites, comme
par exemple l’insertion dans les cavités nasales de
tampons de lin imbibés de graisse et de miel. En rai-
son des blessures fréquentes qui accompagnent les
activités athlétiques de l’époque, Hippocrate (500 av.
J.-C.) applique aussi ces pratiques. Anecdotiquement,
il laisse des descriptions détaillées des traitements pour
contusions et traumatismes de la face [4]. Plus tard, un
médecin byzantin, Paul d’Aegina (625–690) adopte ces
principes et définit les bases de la rhinologie [5].
Fig. 12.3. Os nasal droit : face postérieure.
Chapitre 12. Os nasal 171
Sinus sphénoïdal
Fosse hypophysaire Os nasal
Vomer
Lames médiale
et latérale du processus ptérygoïde de l’os sphénoïde
Os nasal
Lame orbitaire de l’ethmoïde
Os lacrymal
Sillon lacrymonasal
Processus frontal
de l’os maxillaire
Processus latéral
du cartilage septal
Bord supérieur
du cartilage septal
Grand
cartilage alaire
Cartilage septal
Cartilages alaires
Narine accessoires
Fig. 12.5. Cartilages nasaux.
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students,1st edition.
Chapitre 12. Os nasal 173
Il en résulte une concavité du cartilage d’un présentent le plus grand déplacement. De fait,
côté et une convexité de l’autre. C’est la dévia- les os nasaux se frontalisent. Ils suivent en cela le
tion de la cloison. Dans les cas extrêmes, du côté déplacement des branches qui forment le V du
de la convexité, la surface du cartilage septal se bord nasal de l’os frontal. Ce déplacement contri-
rapproche excessivement de la paroi latérale de la bue à l’augmentation de la dimension transversale
cavité nasale et du cornet inférieur, ce qui entrave des cavités nasales.
le flux aérien. Parfois, cela explique la perception Pendant le déplacement en rotation interne asso-
d’une obstruction nasale. De surcroît, la déviation cié à la phase d’expiration crânienne et à l’exten-
du septum nasal s’associe à une diminution de la sion de la SSB, les mouvements sont en direction
clairance mucociliaire du côté de la concavité du contraire. Dans le plan sagittal, les os nasaux font
septum. En effet, de ce côté, la muqueuse est atro- une rotation antérieure : leur bord antérieur se
phiée et l’inflammation plus importante [8]. dirige vers le bas et le bord postérieur vers le haut.
La déviation du cartilage septal peut s’inscrire dans Dans le plan coronal, les os nasaux se rapprochent
un tableau plus global où l’ensemble des structu- l’un de l’autre et le mouvement est plus important
res du nez sont affectées. De fait, le nez est dévié ; au niveau de leur bord inférieur. Dans le plan trans-
on le nomme aussi nez crochu ou nez scoliotique. versal, les os nasaux se sagittalisent ; la face latérale
Plusieurs schémas lésionnels sont possibles où se orbitaire regarde plus latéralement et la dimension
produisent soit une angulation entre les os nasaux transversale des cavités nasales diminue.
et les cartilages, soit une courbure des cartilages,
soit une déviation des os nasaux et des cartilages
dans la même direction [9]. Dans les cas sévères, Torsion
une septoplastie peut être nécessaire.
Pendant le mouvement de torsion de la SSB, l’os
nasal se déplace d’une manière similaire au mou-
vement de l’os lacrymal, de la face latérale du laby-
Mouvement craniosacral rinthe ethmoïdal et de la face latérale du processus
frontal de l’os maxillaire. Du côté où la grande aile
Flexion-extension crânienne de l’os sphénoïde s’est déplacée vers le haut, ce
qui définit le côté de la torsion, l’os nasal présente
De la même manière que les autres os pairs, l’os des mouvements comparables à ceux décrits lors
nasal démontre un mouvement de rotation externe de la rotation externe. Inversement, des mouve-
pendant la phase d’inspiration crânienne associée à la ments comparables à ceux décrits lors de la rota-
flexion de la synchondrose sphénobasilaire (SSB), et tion interne s’observent du côté opposé.
le mouvement résulte de la combinaison des dépla-
cements dans les trois plans de l’espace. Le mouve-
ment est très similaire à celui de l’os lacrymal. Sidebending-rotation
Dans le plan sagittal, les os nasaux font une rota- Pendant les mouvements de sidebending-rotation de
tion postérieure, comme les os lacrymaux, les la SSB, l’os nasal se déplace d’une manière identique
faces latérales, orbitaires des labyrinthes ethmoï- au déplacement de l’os lacrymal, de la face latérale
daux et les faces latérales des processus frontaux du labyrinthe ethmoïdal et de la face latérale du pro-
des os maxillaires. Le bord antérieur des os nasaux cessus frontal de l’os maxillaire. En conséquence, du
se déplace vers le haut, le bord postérieur vers le côté où la grande aile de l’os sphénoïde s’est dépla-
bas. Dans le plan coronal, les os nasaux s’éloignent cée vers le bas, ce qui définit le côté du sidebending-
l’un de l’autre et le mouvement est plus grand au rotation, l’os lacrymal accomplit des déplacements
niveau de leur bord inférieur. comparables à ceux décrits lors de la rotation interne.
Dans le plan transversal, les os nasaux manifes- Inversement, il effectue des déplacements compara-
tent un déplacement où la face latérale s’oriente bles à ceux décrits lors de la rotation externe du côté
vers l’avant et le dehors. Les bords postérieurs opposé au sidebending-rotation.
174 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Ostéogenèse
Bord inférieur
Comme l’os ethmoïde, les cornets nasaux inférieurs Fig. 13.1. Cornet nasal inférieur droit : face médiale.
dérivent des bords inférieurs des parois latérales D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy.
des capsules nasales cartilagineuses. Chaque cor-
net se développe à partir d’un seul point d’ossifica-
tion qui apparaît au 3e mois de la vie intra-utérine.
Description
Bien que complètement formé de tissu osseux
compact, le cornet nasal inférieur consiste en une
lamelle osseuse très mince plus ou moins triangu-
laire, recourbée sur elle-même et fixée à la paroi
latérale des cavités nasales par son bord supérieur.
Son plus grand diamètre est antéropostérieur. Il
Fig. 13.2. Cornet nasal inférieur gauche : face médiale.
présente deux faces, médiale et latérale, et deux
bords, supérieur et inférieur.
Face latérale
Face médiale Plus ou moins concave en dehors, selon le degré
Convexe, la face médiale regarde la cloison des d’enroulement du cornet, la face latérale limite
cavités nasales (figures 13.1 et 13.2). Une crête en dedans le méat nasal inférieur. C’est dans ce
antéropostérieure inconstante démarque une méat, à sa partie antérosupérieure, que se draine le
partie supérieure lisse d’une partie inférieure plus canal lacrymonasal (figures 13.3 et 13.4).
rugueuse.
La convexité du cornet nasal inférieur varie d’un Bord supérieur
sujet à l’autre et chez le même sujet entre les deux
côtés. Lorsque cette convexité est très marquée, le Convexe dans le sens antéropostérieur, le bord
cornet peut contacter la cloison des cavités nasales. supérieur est irrégulier. C’est le bord articulaire
Articulation
avec l’os palatin
Processus maxillaire
Bord inférieur
Os lacrymal
Os frontal
Lame criblée
Cornet supérieur
Sinus frontal Récessus sphéno-ethmoïdal
Cornet moyen
Os nasal
Partie basilaire
de l’os occipital
Foramen sphénopalatin
Lames médiale et latérale du processus ptérygoïde
de l’os sphénoïde
Hamulus ptérygoïdien de l’os sphénoïde
Lame perpendiculaire de l’os palatin
Cartilage latéral
Mouvement craniosacral
Torsion
Flexion-extension crânienne
Du côté où la grande aile de l’os sphénoïde s’est
Selon Sutherland : “See the turbinates on the side déplacée vers le haut, c’est-à-dire du côté de la tor-
of the nose as they are in the living body, curling sion de la synchondrose sphénobasilaire (SSB), le
and uncurling during inhalation and exhalation.” cornet nasal inférieur démontre des mouvements
178 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Os impair et médian, le vomer (du latin vomer : soc Articulation avec l’os ethmoïde
Articulation
avec l’os
de charrue) est une lame osseuse verticale, mince sphénoïde
et aplatie qui forme la partie postéro-inférieure du Articulation avec
le cartilage septal
septum nasal.
Ailes
Ostéogenèse
Articulation avec les maxillaires et les os palatins
L’ébauche du septum nasal primordial prend Fig. 14.1. Vomer : face latérale gauche.
forme à partir d’une lame cartilagineuse. Une D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy.
partie de cette lame devient la lame perpendicu-
laire de l’os ethmoïde, et une autre portion, la
partie antéro-inférieure forme le cartilage septal
du nez. Au 2e mois de gestation, dans une cou-
che de tissu conjonctif située de part et d’autre
de cette lame primitive, deux points d’ostéoge-
nèse apparaissent à partir desquels se développe le
vomer. De ce fait, deux lames se développent, que
divise un cartilage médian. Au cours du dévelop-
pement, le cartilage médian disparaît et les deux
lames osseuses fusionnent. Toutefois, cette fusion Fig. 14.2. Vomer : face latérale droite.
est incomplète au niveau des bords antérieur et
supérieur du vomer [1, 2].
est concave. Occasionnellement, on observe une
angulation entre le vomer et la lame perpendicu-
Description laire de l’os ethmoïde.
De petits sillons vasculaires et nerveux parcourent
De forme quadrilatère, on lui décrit deux faces et les faces du vomer. L’un d’entre eux, plus marqué
quatre bords (figures 14.1 et 14.2). que les autres, suit le bord antérieur ; il abrite le
nerf nasopalatin.
Faces
Bords
Normalement, les faces du vomer sont planes.
Bord supérieur
Pour autant, il existe assez fréquemment une
déviation du vomer d’un côté ou de l’autre de la Épais, légèrement incliné en bas et en arrière, le
ligne médiane, de telle sorte que l’une des faces bord supérieur est parcouru sur toute sa longueur
est plus ou moins convexe, tandis que l’autre par un sillon limité par deux lamelles déjetées en
Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
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180 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Processus vaginal
de la lame ptérygoïdienne
médiale Canal vomérosphénoïdal
Canal palatovaginal Aile du vomer
Processus sphénoïdal Vomer
de l’os palatin
Pendant la flexion crânienne, l’angle situé entre les Palpation pour la structure
bords antérieur et inférieur du vomer se déplace
vers le haut, alors que l’angle situé entre les bords La palpation du vomer pour la structure ne peut
supérieur et postérieur se déplace vers le bas. Le se faire directement. Toutefois, la palpation intra-
mouvement global du vomer ressemble à une rota- orale renseigne sur la position du bord inférieur
tion postérieure. Ainsi, le bord supérieur du vomer qui s’articule avec la crête nasale formée dans les
se déplace avec la crête sphénoïdale en direction deux tiers antérieurs du palais osseux par l’union
postéro-inférieure (figure 14.4). des processus palatins des maxillaires et dans le
Pendant l’extension crânienne, les mouvements tiers postérieur du palais par les lames horizontales
opposés se produisent. L’angle situé entre les des os palatins.
bords antérieur et inférieur du vomer se déplace Le sujet est en position de décubitus dorsal et le
vers le bas et l’angle situé entre les bords supérieur praticien est assis sur le côté de la table, à hauteur
et postérieur vers le haut. Globalement, le vomer de la tête. Demandez au sujet d’ouvrir la bouche
se déplace en rotation antérieure et le bord supé- confortablement. Introduisez la pulpe de l’in-
rieur du vomer s’oriente avec la crête sphénoïdale dex ou de l’auriculaire d’une main gantée dans
en direction antéro-supérieure. la cavité orale, orientez la pulpe du doigt vers
la surface palatine du palais osseux. D’avant en
arrière, promenez le doigt sur la suture palatine
Torsion intermaxillaire et notez toute proéminence. Une
proéminence exagérée au niveau de la suture,
Le vomer participe également aux mouvements
le « torus palatinus », signale une dysfonction
de torsion et de sidebending-rotation de la SSB.
vomérienne.
Placé sous l’os sphénoïde, le vomer en subit
directement l’influence et normalement il en suit
le déplacement. Dans la torsion, le sphénoïde
tourne autour d’un axe antéropostérieur qui relie
Palpation pour la fonction
le nasion à l’opisthion, et il s’incline du côté qui
par définition est le côté opposé à la torsion. La palpation du vomer pour la fonction fait
rationnellement suite à une anamnèse précise
et à l’observation pour identifier toute dysfonc-
tion somatique. Dans le cas du vomer, la palpa-
Sidebending-rotation tion pour la fonction repose spécialement sur la
Comme dans le mouvement de torsion, le connaissance anatomique, car elle est pratiquée
vomer subit aussi l’influence de l’os sphénoïde indirectement. Elle consiste en tests d’écoute et
dans le sidebending-rotation de la SSB. Pour en tests de mobilité.
chacune des deux composantes de mouvement Le sujet est en position de décubitus dorsal et le
du sidebending-rotation, il existe des axes de praticien est assis sur le côté de la table, à hau-
mouvement différents. Le sphénoïde tourne teur de la tête. Après avoir évalué la SSB, avec une
autour d’un axe antéropostérieur qui relie le attention particulière à l’os sphénoïde, demandez
nasion à l’opisthion et s’incline du côté qui par au sujet d’ouvrir la bouche en restant dans une
définition est le côté du mouvement de side- plage d’aisance. Introduisez la pulpe de l’index ou
bending-rotation. Simultanément, le sphénoïde de l’auriculaire d’une main gantée dans la cavité
tourne autour d’un axe vertical et avance d’un orale, et placez la pulpe du doigt au niveau du
côté et recule de l’autre. Généralement, dans le staurion, i.e. au croisement entre les sutures pala-
mouvement de sidebending-rotation, le vomer tine médiane et transverse. Procédez à une écoute.
suit les deux composantes de mouvement du Existe-t-il un mouvement ? L’inspiration et l’ex-
sphénoïde. piration crâniennes sont-elles présentes en qualité
182 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Ostéogenèse
Description
Au milieu de la 5 semaine de la vie fœtale, en même
e
temps que se développent les nerfs et les vaisseaux La mandibule consiste en trois parties, un corps
mandibulaires, un cartilage apparaît dans la région et deux branches, les branches de la mandibule
mandibulaire, c’est le cartilage de Meckel [1]. Pour ou ramus mandibulaires (branches montan-
autant, la mandibule procède d’une ossification de tes). Ces trois parties sont réunies par les angles
membrane [2, 3]. En effet, à la différence des os mandibulaires.
longs, l’ossification commence dès la 6e semaine par
apposition osseuse autour du cartilage de Meckel
qui régresse à la fin de la vie fœtale [1]. Un centre
Corps
d’ostéogenèse apparaît près du foramen menton- En forme de fer à cheval à concavité postérieure,
nier, à partir duquel l’ossification progresse pour le corps de la mandibule est presque horizontal.
former le corps mandibulaire et le ramus. Il présente deux faces, latérale et médiale et deux
En revanche, les condyles procèdent d’une ossi- bords, supérieur et inférieur.
fication endochondrale. Un cartilage secondaire
condylien s’organise, qui s’étend caudalement en Face latérale
direction du ramus et contribue au développe- Symphyse mandibulaire
ment de sa hauteur. Un autre cartilage secondaire
se forme au niveau du processus coronoïde. Ils Sur la ligne médiane, la symphyse mandibulaire
s’ossifient avant la naissance. Les centres cartilagi- (symphyse mentonnière) forme une crête qui relie
neux qui se développent au niveau de la symphyse le bord supérieur au bord inférieur du corps. C’est
mandibulaire s’ossifient avant la fin de la première le vestige de la soudure des deux moitiés primiti-
année de la vie [4]. ves de la mandibule (figure 15.1).
En bas, la symphyse mandibulaire se termine par
une saillie de forme triangulaire, plus ou moins
Vers la fin du 2e mois de la vie fœtale, la mandibule est
proéminente : c’est la protubérance mentonnière
réduite à son corps, i.e. région symphysaire et parties
horizontales du corps qui continuent leur développement (éminence mentonnière). Le sommet du triangle
vers l’arrière en dehors du cartilage de Meckel, autour est supérieur et les angles de la base constituent les
tubercules mentonniers. De chaque côté se trouve
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184 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
4 5
Fig. 15.2. Mandibule : sujet édenté.
1. foramen mentonnier.
3 1
2
Fig. 15.1. Mandibule : vue antérieure. corps de l’os, on trouve le foramen mentonnier.
1. symphyse mandibulaire ; C’est l’orifice inférieur du canal mandibulaire
2. protubérance mentonnière ; (canal dentaire inférieur) où émergent l’artère men-
3. tubercules mentonniers ;
4. foramen mentonnier ; tale (artère mentonnière) et le nerf mentonnier.
5. ligne oblique.
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Chapitre 15. Mandibule 185
Partie pharyngienne
(tiers postérieur)
Épines
Muscle
mentonnières
génioglosse
inférieures
Fosse submandibulaire
Face Os hyoïde
Fig. 15.3. Mandibule : vue postérieure. inférieure
D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy. Muscle mylohyoïdien
Mandibule
Muscle géniohyoïdien
Fosse sublinguale
Au-dessus de la ligne mylohyoïdienne, une fos-
sette à grand axe horizontal, la fosse sublinguale,
loge la glande sublinguale (figures 15.3 et 15.6).
Fig. 15.4. Mandibule : vue postérieure.
Fosse digastrique
Au-dessous et en avant de la fossette sublinguale,
près du bord inférieur de l’os, une autre fossette
les muscles génioglosses ; sur les épines inférieures, plus petite, la fosse digastrique, donne insertion
les muscles géniohyoïdiens (figure 15.5). au muscle digastrique (figure 15.8).
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186 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Glande sublinguale
Raphé ptérygomandibulaire Conduit submandibulaire
Conduit submandibulaire
Petits conduits de la
glande sublinguale
Nerf lingual
Muscle
constricteur
supérieur
Pharynx
Masséter
Mylohyoïdien Hyoglosse
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Chapitre 15. Mandibule 187
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188 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Insicure
mandibulaire Processus
condylaire
Processus
coronoïde
Bord
alvéolaire
Ramus
Angle
Foramen Corps
mentonnier
Fig. 15.9. Mandibule.
a. Face latérale gauche. D’après Drake RL, Gray’s Atlas of Anatomy.
b. Face latérale droite.
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Chapitre 15. Mandibule 189
Processus
condylaire Lingula
Processus coronoïde
Fosse rétromolaire
Triangle rétromolaire
Sillon du nerf lingual
Foramen
mandibulaire
Fosse
submandibulaire
Épine
Ligne mentonnière
mylohyoïdienne Fosse supérieure
sublinguale Épine
mentonnière
inférieure
Ligament latéral
Le ligament sphénomandibulaire qui unit la lingula à
l’épine de l’os sphénoïde est un épaississement du fas- Ligament sphénomandibulaire Capsule
cia interptérygoïdien. Situé dans un plan oblique d’avant
en arrière, et de dedans en dehors, ce fascia s’insère
céphaliquement sur la scissure tympanosquameuse, sur
l’épine du sphénoïde et sur les bords internes du fora-
men ovale et du foramen épineux. Caudalement, il se
fixe sur la face médiale de la branche de la mandibule,
entre le muscle ptérygoïdien médial au-dessus, et le
foramen mandibulaire au-dessous, qu’il entoure plus ou
moins. En avant, le fascia interptérygoïdien se continue
sur le bord postérieur de la lame latérale du processus
ptérygoïde.
Cette continuité entre les tissus qui relient la mandibule
à la base crânienne s’explique par l’embryologie. Le
Ligament
ligament sphénomandibulaire correspond embryologi- stylomandibulaire
quement au reliquat de la gaine du cartilage de Meckel,
dans la portion comprise entre la région du foramen
mandibulaire et le processus antérieur du malleus de Fig. 15.13. Ligaments mandibulaires.
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.
l’oreille moyenne [2]. De nombreux auteurs pensent qu’il
prolonge le ligament antérieur du malleus à travers la
scissure tympanosquameuse [2, 12, 13]. Notez que le Sillon mylohyoïdien
ligament sphénomandibulaire est aligné sur le trajet du Oblique en bas et en avant, à partir du foramen
nerf alvéolaire inférieur et qu’il semble être l’un des prin- mandibulaire, le sillon mylohyoïdien contient
cipaux agents de la croissance postérieure de la mandi- le nerf mylohyoïdien et une artériole, branche
bule [2] (figures 15.13 et 15.14). de l’artère alvéolaire inférieure (arbre dentaire
inférieure).
Tubérosité ptérygoïdienne
La lingula mandibulaire sert de repère pour l’anesthé- Comprise entre le bord inférieur de la mandibule,
sie du nerf alvéolaire inférieur avant son entrée dans le
son bord postérieur et en haut la ligne mylo-
canal mandibulaire.
hyoïdienne, une surface triangulaire rugueuse, la
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190 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Fosse ptérygopalatine
Nerf maxillaire (V2) Nerf alvéolaire supérieur postérieur
Nerf infraorbitaire
Nerf mandibulaire
Nerf alvéolaire dans la fosse
supérieur antérieur infratemporale (V3)
Nerf alvéolaire supérieur
moyen
Plexus alvéolaire
supérieur
Nerf alvéolaire
inférieur dans
le canal
mandibulaire
Nerf mentonnier
Foramen mentonnier
Nerf incisif
Fig. 15.14. Nerf alvéolaire inférieur.
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.
tubérosité ptérygoïdienne donne insertion au mus- mandibule avec le bord postérieur. Le ligament
cle ptérygoïdien médial (figure 15.15). stylomandibulaire (ligament stylomaxillaire) se
fixe sur son versant médial (figure 15.13).
Gouttière du muscle temporal
Le bord supérieur présente deux saillies, en avant
Le muscle temporal s’insère sur toute la longueur le processus coronoïde et en arrière le processus
d’une gouttière comprise entre le bord antérieur condylaire. Ils sont séparés par une large échan-
de la branche de la mandibule et la crête tempo- crure à concavité supérieure, l’incisure mandibu-
rale qui relie le sommet du processus coronoïde à laire (échancrure sigmoïde).
la lingula (figure 15.16).
Bords
Le bord antérieur de la branche de la mandibule La glande parotide est la plus volumineuse des trois
glandes salivaires. Elle est localisée en arrière de la
consiste en deux lèvres tranchantes. La lèvre anté-
mandibule (figure 15.17). En fait, sa face antérieure
rieure où s’insère le muscle temporal, se continue
épouse la forme du bord postérieur de la branche de la
caudalement avec la ligne oblique de la face laté- mandibule, et latéralement recouvre le muscle massé-
rale du corps. En bas, dans la gouttière comprise ter. Au-dessous du méat acoustique externe, en avant
entre les deux lèvres, une crête oblique en bas et des processus styloïde et mastoïde, elle recouvre par-
en dehors, la crête buccinatrice, donne insertion tiellement les muscles qui s’insèrent sur ces processus.
au muscle buccinateur. Son canal excréteur, le canal de Sténon chemine sur
Le bord postérieur est plus épais et arrondi. Il une longueur d’environ 6 cm pour s’ouvrir à la surface
répond à la face antérieure de la glande parotide. interne de la joue, à hauteur du collet de la première ou
deuxième molaire maxillaire.
Le bord inférieur, plus mince, forme l’angle de la
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Chapitre 15. Mandibule 191
Foramen épineux
Fissure
pétrotympanique
Canal mandibulaire
Lingula
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192 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Muscle temporal
Processus coronoïde
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Chapitre 15. Mandibule 193
Glande parotide
Muscle
Muscle buccinateur masséter Méat acoustique externe
Conduit parotidien
(pénètre dans le muscle buccinateur Muscle sterno-cléido-mastoïdien
en regard de la couronne
de la 2e molaire supérieure)
Fig. 15.17. Glande parotide.
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.
Symphyse mandibulaire
Épines mentonnières
supérieures
Processus coronoïde
Triangle
rétromolaire
Processus
condylaire
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194 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Tubercule
articulaire
Disque
articulaire
Fosse
mandibulaire
Condyle Lame supérieure
(fibro-élastique)
au déplacement des os maxillaires et à la réduction
de la dimension transversale du palais osseux.
Torsion
La mandibule suit les déplacements de torsion de
la SSB et subit toujours l’influence des os tem-
Ptérygoïdien
latéral Capsule
Lame inférieure
(non élastique) poraux. Dans le mouvement de torsion droite
de la SSB, l’os temporal droit se déplace en rota-
Fig. 15.20. Articulation temporomandibulaire : coupe sagittale.
Les espaces articulaires supérieurs et inférieurs sont tion externe et l’os temporal gauche en rotation
représentés écartés pour illustrer leur étendue. interne. Cela s’accompagne d’un déplacement en
D’après Standring S, Gray’s Anatomy, 39th edition. arrière de la fosse mandibulaire de l’os temporal
droit et d’un déplacement en avant de la fosse
en arrière. Dans ce mouvement, le corps de la mandibulaire de l’os temporal gauche. La sym-
mandibule suit ; il en résulte un recul du menton. physe mandibulaire se déplace vers la droite, i.e.
du côté de la rotation externe. Dans le mouve-
L’ensemble du temporal se déplace aussi latérale-
ment de torsion gauche, les déplacements sont en
ment dans un plan transversal et à un plus grand
directions opposées.
degré au niveau de la partie postérieure que de
la partie antérieure. Les branches de la mandibule
accompagnent ce mouvement, avec pour consé- Sidebending-rotation
quence un élargissement de l’espace compris entre
les angles mandibulaires. Dans le même temps, le La mandibule suit aussi les déplacements de side-
déplacement des os maxillaires résulte en une aug- bending-rotation de la SSB et subit toujours l’in-
mentation de la dimension transversale du palais fluence des os temporaux. Dans un mouvement de
osseux, ce qui est parfaitement en harmonie avec sidebending-rotation droite de la SSB, l’os tem-
le mouvement de la mandibule. poral droit se déplace en rotation externe et l’os
Pendant l’extension de la SSB associée à l’expira- temporal gauche en rotation interne. Il en résulte
tion crânienne, les déplacements se font en direc- un recul de la fosse mandibulaire de l’os temporal
tion opposée. Les os temporaux se déplacent en droit et une avancée de la fosse mandibulaire de
rotation interne et dans le plan sagittal, le déplace- l’os temporal gauche. La symphyse mandibulaire
ment se fait dans le sens de la rotation postérieure. se déplace vers la droite. Dans le mouvement de
Ainsi, les fosses mandibulaires de l’os temporal se sidebending-rotation gauche, les déplacements
déplacent en avant avec la mandibule et le men- sont en directions opposées.
ton est plus proéminent. Dans un plan transver-
sal, tout le temporal se déplace médialement, à un
plus grand degré en arrière qu’en avant. Les bran- Palpation pour la structure
ches de la mandibule suivent ce mouvement, avec
pour résultat une diminution de l’espace compris La palpation pour la structure consiste en la pal-
entre les angles mandibulaires. Cela correspond pation du corps, des branches et des condyles de
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Chapitre 15. Mandibule 195
Disque articulaire
Chef inférieur
du ptérygoïdien
latéral Capsule
Chef superficiel
du ptérygoïdien
médial Ligament
sphénomandibulaire
Chef profond
du ptérygoïdien
médial
la mandibule. Toutes ces parties sont facilement Puis regardez la ligne médiane du visage, la suture
accessibles. métopique, le nez et la symphyse mandibulaire.
Tout d’abord, observez la position de la tête par Tous ces repères doivent être alignés sur une ligne
rapport au reste du corps. Notez toute inclinai- droite. Prenez le temps de vérifier l’occlusion de
son, rotation et flexion ou extension exagérée de votre patient, bien trop souvent responsable de
la colonne cervicale, et toute tension de la muscu- dysfonction mandibulaire.
lature cervicale postérieure, latérale et antérieure Palpez le menton et la symphyse mandibulaire
(submandibulaire). Avant de normaliser la man- sur la ligne médiane. Notez s’il existe une diffé-
dibule, il est conseillé de vérifier et, si besoin est, rence entre les deux hémi-mandibules ; parfois un
de traiter les dysfonctions vertébrales. Les tests de côté est plus saillant. Déplacez la pulpe des doigts
mobilité, en particulier les tests d’écoute, permet- de chaque côté du corps mandibulaire. Évaluez
tent de différencier les dysfonctions « primaires » l’aspect et la tension des muscles. En particulier,
des dysfonctions « secondaires ». Typiquement, la évaluez la tonicité des muscles buccinateurs ; ce
restriction de la mobilité des tissus est plus franche sont ces muscles qui donnent leur tonicité aux
avec les premières. joues. Déplacez les doigts vers les faces latérales
Observez aussi les expressions faciales du sujet des branches de la mandibule et palpez les muscles
et évaluez l’activité de la musculature orofaciale. masséters. Toute asymétrie à cet endroit signale
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196 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
une fonction asymétrique dans le comportement Le sujet est en position de décubitus dorsal et le
manducateur. Le plus souvent, il s’agit de la mas- praticien est assis à la tête du sujet. Confirmez
tication. Essayez de comprendre quelles sont les l’observation, la palpation pour la structure par
raisons de ce comportement et comment y remé- un test de la SSB, et des os temporaux. Toute dys-
dier, pour promouvoir des fonctions craniosacrale fonction des structures crâniennes, en particulier
et temporomandibulaire satisfaisantes. toute dysfonction de l’os temporal non secondaire
Palpez les angles de la mandibule entre les bords à un déséquilibre de la mandibule doit être nor-
inférieurs et les bords postérieurs. Notez leur malisée à ce stade.
angulation et toute asymétrie. Longez les bords Puis placez les index et les médius de chaque main
postérieurs des branches de la mandibule jusqu’à au niveau des angles mandibulaires et faites une
arriver à hauteur du col et du processus condylaire. écoute. Cette position est simple et permet rapi-
Palpez-les très subtilement et notez toute incohé- dement d’apprécier le mouvement de la mandi-
rence entre leur position et celle des branches de bule dans les différents plans de l’espace, comme
la mandibule. Des torsions intraosseuses peuvent elle permet aussi de tester les ATM. Visualisez les
exister entre les différentes parties de l’os, souvent structures anatomiques, le disque placé de chaque
entre le processus condylaire et le col. coté entre le processus mandibulaire et la fosse
Puis, toujours avec beaucoup de finesse, palpez sur mandibulaire. Essayez de définir toute restriction.
l’os temporal le bord latéral de la fosse mandibu- Si cela est nécessaire, pour précisez les rapports
laire et le tubercule articulaire. Comparez les deux du condyle, placez le bord latéral des pouces au
côtés et évaluez le rapport du processus condylaire niveau du bord latéral de la fosse mandibulaire de
dans la fosse mandibulaire. l’os temporal.
Pour une étude plus précise des structures
reliant le sphénoïde et la mandibule, conservez
Palpation pour la fonction le même placement de doigts pour l’index et le
médius, et placez les pouces au niveau des gran-
Après l’observation et la palpation pour la struc- des ailes du sphénoïde (figure 15.22). Faites une
ture, pratiquez la palpation pour la fonction. La écoute et visualisez en particulier les ligaments
palpation pour la fonction de la mandibule com- sphénomandibulaires et les muscles ptérygoï-
porte les tests d’écoute et les tests de mobilité. diens. Définissez toute restriction présente à leur
niveau.
Avec cette prise, évaluez la motilité intraosseuse
de la mandibule : percevez-vous un élargissement
Fig. 15.22. Palpation pour la fonction de la mandibule. Fig. 15.23. Palpation pour la fonction de la mandibule.
Prise par les angles mandibulaires. Prise par le corps mandibulaire.
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Chapitre 15. Mandibule 197
de l’espace compris entre les angles mandibulaires [3] Helms JA, Cordero D, Tapadia MD. New insights
pendant le mouvement de rotation externe et une into craniofacial morphogenesis. Development 2005 ;
132 : 851–61.
diminution lors de la rotation interne ? [4] Standring S, Ed. Gray’s Anatomy : The anatomi-
Une prise alternative consiste à placer la main cal basis of clinical practice. 39th ed. Edinburgh :
céphalique en pont au-dessus du frontal, de telle Churchill Livingstone ; 2004.
sorte que le pouce et le médius soient sur les gran- [5] Serman NJ. The mandibular incisive foramen. J Anat
1989 ; 167 : 195–8.
des ailes du sphénoïde, et la paume de la main [6] Agthong S, Huanmanop T, Chentanez V. Anato-
caudale épouse confortablement la mandibule. mical variations of the supraorbital, infraorbital, and
Procédez aux mêmes écoutes (figure 15.23). mental foramina related to gender and side. J Oral
Maxillofac Surg 2005 ; 63 : 800–4.
Définissez si les mouvements de la mandibule
[7] Gabriel AC. Some anatomical features of the mandi-
concordent avec le schéma crânien de flexion, ble. J Anat 1958 ; 92 : 580–6.
d’extension, de torsion ou de sidebending-rota- [8] Burch JG. Patterns of change in human mandibular
tion de la SSB. Si c’est le cas, normalisez la SSB arch width during jaw excursions. Arch Oral Biol
ou les temporaux. S’il existe une disconcordance, 1972 ; 17 : 623–31.
[9] Fischman B. The rotational aspect of mandibular
essayez de définir la cause de la dysfonction man-
flexure. J Prosthet Dent 1990 ; 64 : 483–5.
dibulaire : dysfonction de l’ATM, trouble occlusal, [10] Korioth TW, Hannam AG. Deformation of the
trouble fonctionnel, trouble postural. Normalisez human mandible during simulated tooth clenching.
les dysfonctions identifiées. J Dent Res 1994 ; 73 : 56–66.
[11] Rouvière H, Delmas A. Anatomie humaine. 15e éd.
Paris : Masson ; 2002.
Références [12] Couly G, Guilbert F, Cernea P, Bertrand JC. A pro-
pos de l’articulation temporo-mandibulaire du nou-
[1] Lee SK, Kim YS, Oh HS, Yang KH, Kim EC, Chi JG. veau-né. Les relations oto-méniscales. Rev Stomatol
Prenatal development of the human mandible. Anat Chir Maxillofac 1976 ; 77 : 673–84.
Rec 2001; 263 : 314–25. [13] Gola R, Chossegros C, Cheynet F. Oto-mandibular
[2] Delaire J. Le rôle du condyle dans la croissance de ligaments : disco-mallear and malleo-mandibular
la mâchoire inférieure et dans l’équilibre de la face. ligaments. Rev Stomatol Chir Maxillofac 1997 ; 98 :
Rev Stomatol Chir Maxillofac 1990 ; 91 : 179–92. 66–71.
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Chapitre 16
Os hyoïde
Os impair, médian, l’os hyoïde (du grec UOEID E6 a : hyoïde présente à décrire deux faces, antérieure
en forme de upsilon) est situé au-dessus du larynx, et postérieure, deux bords, et deux extrémités
au niveau de la quatrième vertèbre cervicale et donc (figure 16.1).
normalement au niveau de l’angle formé entre la
face antérieure du cou et le plancher buccal. Face antérieure
La face antérieure est convexe à la fois verticale-
ment et transversalement. Une crête cruciforme
Ostéogenèse est visible dans sa partie supérieure qui délimite
quatre parties. Les muscles génioglosses s’insèrent
L’os hyoïde se développe à partir des deuxième et dans les deux surfaces supérieures et les muscles
troisième arcs pharyngiens avec huit points d’os- géniohyoïdiens, hyoglosses et mylohyoïdiens dans les
téogenèse. La petite corne de l’os hyoïde se forme deux surfaces inférieures (figure 16.2).
à partir du deuxième arc, la grande corne à partir
du troisième arc et le corps à partir de la fusion des Face postérieure
extrémités ventrales des deux précédents.
Fortement excavée, cette face est en rapport avec
Vers la fin de la gestation, deux points apparaissent l’épiglotte dont elle est séparée par la membrane
au niveau du corps de l’os hyoïde et deux points thyrohyoïdienne (figure 16.3). Une bourse sépare
pour les grandes cornes. À la fin de la puberté, deux l’os hyoïde et la membrane. En dehors et en bas,
points se développent pour les extrémités dorsales elle donne insertion au muscle thyrohyoïdien.
des grandes cornes et deux points pour les peti-
tes cornes. Pour autant, les sommets des grandes Bord supérieur
cornes peuvent rester cartilagineux jusque dans la
troisième décade de la vie. À cet endroit, des épi- Concave en arrière comme l’ensemble du corps, le
physes peuvent se développer qui fusionnent avec bord supérieur donne insertion au ligament hyo-
le corps [1]. épiglottique, à la membrane thyrohyoïdienne et aux
fibres les plus inférieures des muscles génioglosses.
Description
En forme de U ouvert en arrière, l’os hyoïde Grande corne
consiste en un corps, deux grandes cornes et deux
petites cornes.
Petite corne
Corps
Corps
De forme quadrilatère, allongé transversalement Fig. 16.1. Os hyoïde : vue antérieure.
et légèrement incurvé en arrière, le corps de l’os D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.
Ligament hyoépiglottique
Chondroglosse
Géniohyoïdien
Génioglosse Os hyoïde
Ligaments thyrohyoïdiens latéraux
Constricteur
moyen
Hyoglosse Cartilage
triticé
Ouverture pour le
passage du nerf et
Stylohyoïdien de l’artère laryngés
Omohyoïdien supérieurs
Mylohyoïdien
Sternohyoïdien
Membrane
thyrohyoïdienne
Fig. 16.2. Os hyoïde : insertions musculaires.
D’après Standring S, Gray’s Anatomy, 39th edition. Ligament thyrohyoïdien
médian
Bord inférieur
Plus épais, le bord inférieur donne insertion Ligament cricotrachéal
médialement aux muscles sternohyoïdiens et latéra-
lement aux muscles omohyoïdiens.
Grandes cornes
Les grandes cornes sont situées de chaque côté du Fig. 16.3. Os hyoïde : rapports avec le larynx.
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.
corps de l’os hyoïde (figure 16.4). Légèrement
incurvées médialement, elles le prolongent vers
l’arrière, le dehors et le haut. Elles sont aplaties de
haut en bas, plus larges en avant et en arrière, elles
se terminent par un tubercule, le tubercule de la
grande corne. Ligament stylohyoïdien
Elles présentent à décrire deux faces, supérieure
et inférieure, deux bords, médial et latéral, et une Petite corne
extrémité postérieure.
Grande corne
Chez le sujet jeune, les grandes cornes sont
séparées du corps de l’os hyoïde par du car-
tilage. Habituellement, une ossification sur- Corps
vient après la troisième décade de la vie.
Fig. 16.4. Os hyoïde : vue latérale.
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.
Face supérieure
La face supérieure donne insertion :
tTVS UPVUF TB MPOHVFVS BV muscle constricteur corne de l’os hyoïde le tendon intermédiaire du
moyen du pharynx (figure 16.5) et plus latérale- muscle digastrique (figure 16.6) ;
ment au muscle hyoglosse ; tQSÒTEFMBSUJDVMBUJPOFOUSFMFDPSQTFUMBHSBOEF
tFO EFIPST EV NVTDMF IZPHMPTTF Ë MB QPVMJF corne de l’os hyoïde, à quelques fibres du mus-
fibreuse qui amarre au corps et à la grande cle stylohyoïdien.
Chapitre 16. Os hyoïde 201
Bord médial
Le bord médial, concave, donne insertion à la
membrane thyrohyoïdienne.
Constricteur
supérieur
Bord latéral
Constricteur Le bord latéral donne insertion au muscle
moyen
thyrohyoïdien.
Extrémité postérieure
Constricteur
inférieur
C’est le tubercule de la grande corne où s’insère le
ligament thyrohyoïdien latéral.
Stylohyoïdien
Mandibule
Digastrique
Sterno-cléido-mastoïdien
Trapèze
Triangle
digastrique
Triangle
submental Triangle occipital
Triangle Triangle
antérieur carotidien Triangle
Triangle postérieur
Triangle supraclaviculaire
musculaire
Omohyoïdien
Ligament stylohyoïdien
Ligne oblique
Par l’intermédiaire des ligaments stylohyoï- CVI
diens, l’os hyoïde est comme « suspendu » Muscle cricothyroïdien
sous les os temporaux. Dès lors, les dysfonc- Cartilage cricoïde
Œsophage
tions de l’os temporal peuvent l’affecter.
En fait, l’os hyoïde ne s’articule pas directe-
ment avec d’autres os, mais il est « en sus- Fig. 16.7. Ligament stylohyoïdien.
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.
pension » entre les muscles et ligaments qui
l’entourent. Ceux qui placés au-dessus de lui,
le relient à la mandibule et au plancher de la
cavité buccale : les muscles suprahyoïdiens, Mouvement craniosacral
et ceux qui le relient à la région thoracique
supérieure sous-jacente : les muscles infra- Flexion-extension crânienne
hyoïdiens (figure 16.8). Dans ces conditions,
toute dysfonction d’un des points d’insertion Classiquement, l’os hyoïde est considéré comme
perturbe l’équilibre du système. une structure impaire. Pour autant, cet os présente
L’os hyoïde fait partie d’un complexe oro- latéralement des structures latérales paires, ce sont
pharyngien, où toutes les pièces sont inter- les cornes de l’os hyoïde. Pour cette raison, dans
dépendantes les unes des autres. Dans cette le mouvement craniosacral, nous considérons
« chaîne kinétique » où le complexe hyolin- le corps comme une structure impaire où nous
gual gouverne, l’os hyoïde possède un rôle décrivons des mouvements de flexion et d’exten-
central dans toutes les fonctions orofaciales, sion associés aux temps d’inspiration et d’expira-
tels la succion, la déglutition, la mastication et tion crânienne. Simultanément, nous regardons
le langage [4]. En clinique, les dysfonctions
les cornes comme des structures paires, où se pro-
orofaciales sont typiquement associées à des
dysfonctions de l’os hyoïde. Ainsi, la respi-
duisent des mouvements de rotation externe et
ration buccale est corrélée à un déplacement de rotation interne associés aux mouvements de
inféropostérieur de l’os hyoïde [5–7]. Dans flexion et d’extension de la synchondrose sphéno-
les syndromes d’apnées obstructives du som- basilaire (SSB).
meil, la position de l’os hyoïde est plus basse Pendant la flexion de la SSB, les os temporaux
chez les enfants qui en souffrent [8], et cela se déplacent en rotation externe et l’os hyoïde se
constitue un facteur de risque pour définir déplace en rotation antérieure. Ce déplacement
la sévérité du syndrome chez l’adulte mâle,
s’harmonise avec le mouvement de recul mandi-
comme l’est aussi l’augmentation de la taille
bulaire et l’effacement de la courbure cervicale.
du cou et de la dimension verticale de la par-
tie inférieure de sa face [9]. Pendant l’extension de la SSB, les mouvements
sont opposés ; l’os hyoïde se déplace en rotation
Chapitre 16. Os hyoïde 203
Muscle thyrohyoïdien
Muscle omohyoïdien
Muscle sternothyroïdien
Cartilage cricoïde
Muscle sternohyoïdien
droite. Dans le mouvement de torsion gauche, les de la texture tissulaire. Placez le pouce et l’index
déplacements sont en directions opposées. de part et d’autre du larynx, notez son aspect et
sa position puis remontez jusqu’au niveau du plan-
Sidebending-rotation cher buccal, au-dessus du cartilage thyroïde sur l’os
hyoïde. Restez très superficiel et veillez à n’exercer
Comme dans le mouvement de torsion, l’os hyoïde aucune compression. Observez la position de l’os
subit aussi l’influence des os temporaux dans le hyoïde et notez toute asymétrie. Normalement,
sidebending-rotation de la SSB. Dans un mouve- cet os se trouve dans un plan presque horizontal,
ment de sidebending-rotation droite de la SSB, légèrement oblique en bas et en avant. Déplacez les
l’os temporal droit se déplace en rotation externe doigts latéralement pour palper les grandes cornes.
et l’os temporal gauche en rotation interne. Il en
résulte un recul de la petite corne de l’os hyoïde À la naissance l’os hyoïde est situé à hauteur
du côté droit et une relative avancée de la petite de C1–C2. Puis, au fur et à mesure de la crois-
corne du côté gauche. La ligne médiane du corps sance de la colonne cervicale, il se déplace
de l’os hyoïde se déplace vers la droite. Dans le caudalement et se situe à hauteur de C3–C4
mouvement de sidebending-rotation gauche, les après la puberté [10].
déplacements sont en directions opposées.
Dans tout bilan ostéopathique, l’observation La palpation pour la fonction suit logiquement la
occupe une place incomparable. Le praticien cir- palpation pour la structure. Elle consiste en tests
conspect récolte de nombreuses informations sur d’écoute et en tests de mobilité.
les positions de confort du patient, reflets de ses Conservez le pouce et l’index de part et d’autre du
dysfonctions, la présence de tics ou de manies par- larynx et faites une écoute de la motilité inhérente
ticulières, d’asymétries structurelles, de tensions des tissus. Puis avec une prise similaire, procédez à
anormales, l’aspect des tissus. Avec l’expérience, l’écoute de l’os hyoïde. Existe-il un mouvement ?
l’analyse de ces informations devient rapide et elle Percevez-vous une liberté de mouvement dans tous
étaye solidement le diagnostic ostéopathique. les plans de l’espace ? Sentez-vous le mouvement
Observez donc la posture cervicale du patient. de bascule antérieure et de retour de l’os hyoïde ?
Définissez tout aspect dysfonctionnel, tels une Existe-t-il un déplacement latéral et/ou une incli-
diminution ou une augmentation de la courbure naison ? Quelles sont les structures qui attirent l’os
cervicale, un segment en ante- ou en post-flexion, hyoïde dans ce déplacement ? Toute restriction de
une (des) asymétries d’inclinaison et de rotation. mouvement signale une dysfonction.
Notez l’équilibre entre les différents aspects du Si nécessaire, induisez subtilement un déplace-
cou, entre les plans antérieurs et les plans posté- ment latéral vers la droite, puis vers la gauche.
rieurs, entre les côtés droit et gauche. Observez Vous pouvez aussi évaluer le mouvement de l’os
particulièrement le larynx et visualisez l’os hyoïde hyoïde pendant la déglutition du patient, soit
situé au-dessus. Notez leur alignement respectif et pendant la déglutition spontanée, soit en deman-
la position de l’os hyoïde. Comparez la tonicité des dant au patient de déglutir volontairement.
muscles supra- et infrahyoïdiens. Un groupe est-il Normalement, pendant le temps pharyngien de la
plus en tension ? Observez les structures myofascia- déglutition, lorsque la langue propulse tout bolus
les submandibulaires, notez la présence éventuelle vers l’arrière, l’os hyoïde se déplace vers l’avant.
d’un double-menton qui signale une dysfonction Fréquemment, l’os hyoïde et le larynx présentent
craniocervicale ou orofaciale. Évaluez la dégluti- plus de mobilité d’un côté que de l’autre. Cette
tion et l’activité de la musculature linguale. asymétrie s’inscrit dans un déséquilibre de toutes
Ensuite, avec beaucoup de délicatesse, palpez les tis- les structures myofasciales cervicales associé à une
sus cervicaux antérieurs ; notez toute modification dysfonction craniocervicale. Dans ce cas, précisez
Chapitre 16. Os hyoïde 205
“The future bones are separate plates of membrane sont unies par du tissu fibreux et se subdivisent en
or cartilage … essentially unrelated to one another deux catégories : articulations fibreuses et articu-
at first and merely “go along for the ride” as the lations cartilagineuses [2].
primary respiratory mechanism functions. Later t-FT BSUJDVMBUJPOT GJCSFVTFT PV TZOBSUISPTFT
when development brings their edges closer and they consistent en sutures entre les os du crâne, en
touch, they begin to conform to each other. “Gears” gomphoses ou syndesmoses dento-alvéolaires et
begin to appear, during the growth period up to six en syndesmoses lorsque les os sont réunis par
years. The serrations and bevel in the sutures are une lame de tissu fibreux comme la membrane
evolved definitely in relation to the type and degree interosseuse de l’avant-bras. Ces dernières ne se
of motion that takes place in the primary respiratory rencontrent pas au niveau crânien.
mechanism” [1]. (« Les futures os sont des plaques t-FT BSUJDVMBUJPOT DBSUJMBHJOFVTFT DPOTJTUFOU FO
membraneuses ou cartilagineuses séparées… au synchondroses et en symphyses.
début, essentiellement sans relation les unes avec
les autres et qui simplement « suivent le mouve-
ment » lorsque le mécanisme respiratoire primaire Articulations fibreuses
fonctionne. Plus tard, lorsque le développement ou synarthroses
rapproche leurs bords et qu’elles se touchent, elles
commencent à s’adapter les unes aux autres. Des Sutures
« engrenages » apparaissent, pendant la période Définies comme les bandes de tissu fibreux qui
de croissance jusqu’à six ans. Les dentelures et les unissent les différents os de la voûte crânienne
biseaux des sutures se développent complètement et de la face, les sutures membraneuses ne se
en relation avec le type et le degré de mouvement trouvent qu’au crâne. En fait, elles représentent
qui se met en place dans le mécanisme respiratoire le reliquat non ossifié du mésenchyme à partir
primaire. ») duquel se développent les os crâniens d’origine
membraneuse. Lors de ce développement, chaque
os en formation est entouré d’une condensation
Classification conjonctive qui lui réalise une gaine fibreuse ; c’est
le périoste dont les fibres se continuent avec cel-
Classiquement on classe les articulations du corps les des sutures membraneuses. C’est à ce niveau
humain en deux grandes catégories, selon le deve- que se trouvent les zones d’active prolifération
nir du tissu conjonctif qui sépare les surfaces arti- conjonctive de la croissance.
culaires : articulations synoviales ou diarthroses et Cinq couches constituent la suture crânienne
articulations solides ou synarthroses. auxquelles s’ajoutent deux couches de jonction
Les articulations synoviales ou diarthroses présen- qui se continuent avec le périoste intra- et extra-
tent une synoviale, une capsule articulaire et du crânien [3] (figure 17.1). Au bord de la suture,
cartilage articulaire recouvre les surfaces articulai- l’os est recouvert par une couche de cellules
res des os. Les articulations solides ou synarthroses ostéogéniques, la couche cambiale, elle-même
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208 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Vomer
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Chapitre 17. Arthrologie 209
Gomphoses
Aussi nommées syndesmoses dento-alvéolaires, les
gomphoses sont les articulations entre les dents et
les alvéoles dentaires de la mandibule et des maxil-
laires (figure 17.4).
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210 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Il existe aussi des synchondroses entre les différen- des sites actifs de croissance par mécanismes de
tes parties de l’os sphénoïde : neuf synchondroses déposition osseuse [18]. Toute la vie elles unissent
intrasphénoïdales ont été identifiées à la naissance, les os entre eux, absorbent les chocs [19] et partici-
la moitié d’entre elles déjà plus ou moins fermées pent à la compliance du crâne osseux [20–22]. Ainsi,
[12]. Au niveau du corps sphénoïdal, la synchon- elles autorisent les changements de pression intra-
drose intrasphénoïdale sépare le présphénoïde et crânienne [23], tout en permettant l’adaptation aux
le postsphénoïde, normalement, elle s’ossifie au forces extracrâniennes telles les tractions des muscles
8e mois fœtal. Quelquefois visible à la naissance, posturaux et des muscles masticateurs [24, 25].
elle se ferme entièrement vers l’âge de trois mois. Dans la suite de ce texte, nous proposons au lecteur
Sur le squelette, la crête synostosique de la selle une étude des articulations crâniennes. Chaque
turcique signale cette fusion. fois que cela est possible, nous agrémentons cette
Les petites ailes de l’os sphénoïde proviennent des étude d’une procédure ostéopathique en rapport
cartilages de l’orbitosphénoïde. Elles se rejoignent avec l’articulation étudiée. Pour autant, la liste de
médialement en avant du corps du sphénoïde pour ces procédures ne saurait être exhaustive.
former le jugum sphénoïdal et les synchondroses
entre les deux orbitosphénoïdes et le corps sphé-
noïdal, incomplètement fusionnées à la naissance, Articulations occipitales
se ferment vers 3 mois [12].
De chaque côté du basi-post-sphénoïde, les syn- L’os occipital s’articule avec six os : l’atlas, l’os sphé-
chondroses ali-basi-post-sphénoïdales réunissent noïde, les deux os temporaux, les deux os pariétaux.
le basi-post-sphénoïde aux ali-post-sphénoïdes
qui proviennent des cartilages de l’alisphénoïde. Avec l’atlas
Ce sont les parties latérales du sphénoïde qui
consistent en l’association d’une grande aile avec L’os occipital s’articule avec l’atlas au niveau de
la lame latérale du processus ptérygoïde. La lame deux articulations occipito-atloïdiennes. Les deux
médiale qui provient d’un autre noyau se rajoute condyles de l’os occipital, de forme convexe, repo-
ultérieurement à ce processus. Pour la plupart des sent sur les deux facettes articulaires supérieures
auteurs l’ossification des synchondroses du sphé- de l’atlas de forme concave. Globalement, le plan
noïde se produit pendant la première année de la de chaque articulation est incliné médialement.
vie [13]. Pour autant, par CT scan, l’ossification Des capsules articulaires unissent l’os occipital à
des synchondroses ali-basi-post-sphénoïdales varie l’atlas, renforcées par les ligaments atlanto-occi-
de l’âge de 6 mois à 5,3 ans [12, 13]. pitaux latéraux et les membranes atlanto-occipi-
tales antérieure et postérieure. Ce sont aussi des
Classiquement, il est admis que la synostose prématu- ligaments très puissants qui unissent l’axis à l’oc-
rée d’une ou de plusieurs sutures crâniennes peut être ciput. Dès lors, la palpation pour la fonction des
le résultat de facteurs génétiques, ou métaboliques [14, articulations occipito-atloïdiennes doit être pré-
15]. Pour autant, chez l’animal, des contraintes intra- cise. L’induction d’un mouvement occipital trop
utérines appliquées sur la tête fœtale à une période important sollicite aussitôt l’interligne C1-C2
critique résultent en une désorganisation cellulaire pro- voire C2-C3, ce qui fausse le diagnostic.
gressive de la synchondrose sphéno-occipitale et en
une fusion prématurée [16, 17].
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Chapitre 17. Arthrologie 211
L’os occipital est uni à l’axis par les ligaments de l’apex L’amplitude du mouvement disponible se situe sur un
de la dent de l’axis (occipito-odontoïdien médian), alaires continuum du mouvement, depuis les plus grandes
(occipito-odontoïdien latéraux) et la membrane tectoriale amplitudes des grosses articulations jusqu’à la plus
(occipito-axoïdienne). Les ligaments alaires et la mem- subtile motilité inhérente à tout tissu vivant.
brane tectoriale sont des structures très puissantes. La palpation des fonctions consiste en l’usage de tests
Les ligaments alaires unissent les parties latérales de l’ex- de mobilité et de tests d’écoute. Les tests de mobilité
trémité supérieure de la dent de l’axis aux faces médiales sont employés pour évaluer l’amplitude et la liberté du
des condyles occipitaux. Le plus souvent asymétriques, mouvement présent entre des structures anatomiques
ils sont orientés soit de bas en haut, soit de l’arrière vers adjacentes. Cela peut inclure une appréciation des ten-
l’avant. Ils limitent la rotation controlatérale [26]. sions tissulaires et de la mobilité articulaire. Les tests
d’écoute sont employés pour évaluer la qualité et la
quantité du mouvement disponible, et la puissance du
MRP dans la zone examinée. La dysfonction somatique,
Palpation pour la fonction
qui peut se manifester comme une restriction du mou-
Le sujet est en position de décubitus dorsal, prati- vement anatomique, est toujours accompagnée d’une
cien assis à la tête du sujet. Placez les deux mains modification du MRP [28].
sous l’occiput, paumes tournées vers le haut, de
telle sorte que la pulpe des médius, annulaires et
auriculaires soit en contact avec la partie squa-
meuse de l’occiput, le plus antérieurement possi-
Avec l’os sphénoïde
ble. Placez toujours les doigts médialement aux La partie basilaire de l’os occipital et la face pos-
sutures occipitomastoïdiennes pour ne pas les térieure du corps de l’os sphénoïde s’articulent au
comprimer. Le bout des index peut être placé en niveau de synchondrose sphéno-occipitale (synchon-
contrôle sur les extrémités latérales de l’atlas pour drose sphéno-basilaire, SSB). Le plan des surfaces
s’assurer que pendant le test, les mouvements ne articulaires est oblique de haut en bas et d’arrière
se produisent que dans l’espace inter-articulaire en avant. La surface articulaire de l’os occipital
occipito-atloïdien, sans entraîner l’atlas. Selon regarde en avant et en haut ; la surface articulaire
la morphologie du patient et de l’opérateur, les de l’os sphénoïde regarde en arrière et en bas.
index peuvent être remplacés par les pouces.
Définie par l’apparition du premier contact osseux
Testez les différents mouvements de l’occiput entre les os occiput et sphénoïde, l’ossification de
sur l’atlas : le déplacement bilatéral des condyles la SSB peut commencer dès l’âge de 8 ans [13].
vers l’avant dans la postflexion et vers l’arrière Pour autant, la plupart des auteurs considèrent
dans l’antéflexion, l’inclinaison et la rotation. que la fusion de la SSB, fréquemment plus pré-
Physiologiquement, la rotation de l’occiput est coce chez les filles que chez les garçons, se déroule
toujours du côté opposé à celle de l’inclinaison. essentiellement entre la fin de la puberté et l’âge de
Habituellement, il est préférable de commencer 25 ans [2, 29–32].
par les tests d’écoute avant de procéder aux tests
de mobilité comportant des recherches d’amplitu- Indications
des articulaires plus grandes, parce que les infor-
mations des premiers peuvent être influencées par Chaque fois que la normalisation de la synchondrose
les seconds. En fait, dès que le praticien acquiert sphéno-occipitale est encore possible : amélioration
suffisamment d’expérience, la reconnaissance des du MRP, des fonctions de l’axe craniosacral, de la
subtiles modifications du mouvement identifiées base crânienne et des structures vasculonerveuses
par les tests d’écoute élimine le besoin d’effectuer en rapport ; chez l’enfant, traitement des asymétries
d’autres tests. crâniennes telles les plagiocéphalies.
Normalisez toute dysfonction trouvée. Typique-
Palpation pour la fonction
ment, la normalisation des articulations occi-
pito-atloïdiennes s’inscrit dans tout protocole de Classiquement trois prises sont décrites pour la
normalisation crânienne. palpation pour la fonction de la SSB : la prise
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212 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
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Chapitre 17. Arthrologie 213
Indications
Fig. 17.7. Prise en berceau.
Dysfonctions de l’oreille, malocclusion ; troubles
de la déglutition ; sensations de gorge serrée ;
dysfonctions des voies aériennes supérieures ; syn-
Avec l’os temporal dromes d’apnées obstructives du sommeil ; dys-
De chaque côté, l’os occipital s’articule avec l’os fonctions crâniennes et cervicales.
temporal au niveau des sutures pétro-occipitale,
Suture occipitomastoïdienne
occipito-mastoïdienne. Il s’articule aussi avec la
facette jugulaire de l’os temporal. La suture occipitomastoïdienne (OM) est paire,
située entre le bord inférieur, mastoïdien de
Suture pétro-occipitale l’écaille de l’os occipital et le bord postérieur de
La suture pétro-occipitale présente une grande la région mastoïdienne de l’os temporal. Dans
variété d’appellations : synchondrose pétro- l’évolution de cette suture, de grandes variations
occipitale, synchondrose pétrobasilaire, fissure semblent exister [31]. Un lent processus d’ossifi-
pétro-occipitale, suture pétro-occipitale et encore cation commence vers 30 ans qui, le plus souvent,
complexe pétro-occipital. Cela semble résulter des n’évolue plus après 70 ans, pour ne jamais s’ossi-
variations dues à l’âge du sujet et aux particularités fier complètement [35].
individuelles [35]. Classiquement, on distingue deux parties à la
Cette suture est paire, située entre le bord latéral suture occipito-mastoïdienne :
de la partie basilaire de l’os occipital et le bord tVOFQBSUJFQBMQBCMF PCMJRVFEFIBVUFOCBTFU
postérieur du rocher de l’os temporal. Elle est diri- d’arrière en avant, dont le sommet correspond
gée vers l’avant et le dedans et se situe en avant du à l’astérion ;
foramen jugulaire. tVOF QBSUJF OPO QBMQBCMF NÏEJBMF BV QSPDFTTVT
mastoïde, qui se termine en avant par le fora-
Normalement, au niveau de la suture pétro-
men jugulaire.
occipitale, les os occipital et temporaux restent
juxtaposés, séparés toute la vie par un fibrocar- Le point qui réunit ces deux parties est le pivot
tilage [12, 31]. Toutefois, ce cartilage peut s’os- condylo-squamo-mastoïdien (pivot CSM).
sifier dans sa partie supéromédiale où la suture Un changement d’orientation des biseaux peut
prend alors le nom de synchondrose pétro-occi- exister, avec dans la partie supérieure de la suture un
pitale. En fait, ce fibrocartilage est un reliquat du biseau aux dépens de la table interne pour le bord
chondrocrâne fœtal qui ne s’est pas ossifié à cet temporal et aux dépens de la table externe pour le
endroit ; cela donne aux structures intrapétreuses bord occipital ; dans la partie inférieure de la suture,
de l’audition et de l’équilibration une certaine le biseau est aux dépens de la table externe pour
indépendance vis-à-vis des contraintes posturales le bord temporal et aux dépens de la table interne
appliquées sur la base crânienne. En revanche, pour le bord occipital. Le point où l’orientation
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214 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
des biseaux change est situé un peu au-dessous du main sous l’occiput orientée transversalement.
milieu du bord postérieur de la région mastoïdienne La paume est orientée vers le haut et la pulpe
de l’os temporal et se nomme le pivot condylo- des index et des médius sur l’écaille occipitale,
squamo-mastoïdien (pivot CSM) (figure 17.8) [36]. médialement à la suture occipitomastoïdienne
(figure 17.9).
Indications Placez l’autre main sur l’os temporal, de telle sorte
Douleurs craniocervicales après une chute sur la que le pouce et l’index soient respectivement au-
tête ; dysfonctions du contenu du foramen jugu- dessus et au-dessous du processus zygomatique,
laire : dysautonomies, reflux gastro-œsophagien, le médius au niveau du méat acoustique externe,
vertiges, céphalées ; torticolis ; cervicalgies ; diffi- l’annulaire sur la pointe du processus mastoïde, et
cultés à bailler. l’auriculaire sur la partie mastoïdienne. Visualisez
la suture OM et ses deux portions, puis la suture
Processus jugulaire pétro-occipitale ; écoutez la motilité inhérente des
Le processus jugulaire de l’os occipital s’articule structures en présence, définissez toute restriction
avec une surface rugueuse de l’os temporal : la à normaliser.
facette jugulaire. En avant de ce contact, le bord
postérieur du rocher s’articule avec l’os occipital Procédure occipitomastoïdienne
au niveau de la suture pétro-occipitale. Cette procédure est une alternative pour tester
l’OM. Elle est recommandée chez les patients
Palpation pour la fonction fragiles ou les enfants. Après la phase d’écoute,
cette prise permet aussi une normalisation avec
Prise temporale bilatérale la procédure du V spread en conservant la même
La prise à cinq doigts décrite dans le Chapitre 7, position.
page 126 permet de comparer les deux temporaux Le sujet est en position de décubitus dorsal, le
et de définir le cas échéant la présence d’une dys- praticien assis à la tête du sujet. Placez l’index
fonction au niveau d’une suture pétro-occipitale et le médius de part et d’autre de l’OM, dans
ou occipito-mastoïdienne. Les prises suivantes sa partie palpable : l’index sur le bord postérieur
permettent de confirmer les sensations. de la région mastoïdienne de l’os temporal et le
médius sur le bord mastoïdien de l’écaille de l’os
Procédure occipitotemporale occipital (figure 17.10). Procédez à une écoute et
Le sujet est en position de décubitus dorsal, si nécessaire à une normalisation. Accompagnez
le praticien assis à la tête du sujet. Placez une les forces inhérentes du MRP pour faire un
Fig. 17.8. Pivot condylo-squamo-mastoïdien (CSM) (r). Fig. 17.9. Procédure occipitotemporale.
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Chapitre 17. Arthrologie 215
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216 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
tMFCPSETRVBNFVYEFMBHSBOEFBJMFFTUUBJMMÏFO
biseau aux dépens de la table externe dans sa
partie verticale et aux dépens de la table interne
dans sa partie horizontale ;
tMF CPSE TQIÏOPÕEBM EV UFNQPSBM FTU UBJMMÏ FO
biseau aux dépens de la table interne dans sa
partie verticale et aux dépens de la table externe
dans sa partie horizontale.
En pratique, on situe le point où les biseaux s’in-
versent, le pivot sphéno-squameux (pivot SS), à
hauteur du processus zygomatique de l’os tem-
poral (figure 17.11). C’est aussi le point où les
deux parties de la suture changent d’orientation.
Au-dessus du pivot SS, la suture est dans un plan Fig. 17.11. Pivot sphéno-squameux (SS) (r).
relativement vertical, au-dessous du pivot elle est
dans un plan relativement horizontal et elle n’est
plus palpable. pétrosphénoïdale. Cette suture est oblique d’avant
en arrière et de dedans en dehors.
Médialement, la suture constitue le foramen
Diverses méthodes d’évaluation sont utilisées pour éva- déchiré. L’apex de la partie pétrotympanique du
luer l’âge de fusion d’une suture, ce qui peut expliquer
temporal forme le bord postéromédial du foramen,
les différences entre auteurs. Pour certains, étudiée en
et le corps et la grande aile de l’os sphénoïde en
scanographie la suture sphénosquameuse commence à
fusionner entre 2 et 6 ans [12, 31]. En revanche, l’exa- dessinent le bord antérolatéral. Habituellement,
men de spécimens osseux montre un début de fusion de la portion de la suture pétrosphénoïdale située en
la suture vers l’âge de 40 ans, mais rarement l’existence dehors du foramen déchiré est nommée synchon-
d’une fusion complète [34, 36]. drose sphénopétreuse [2].
En fait, la fusion suturale peut s’étaler sur une longue Sur le versant exocrânien de la synchondrose,
période et il existe de grandes variations individuelles. un sillon abrite la partie cartilagineuse de la
Des facteurs épigénétiques modulent le programme trompe auditive. En fait, le bord supérieur du
génétique. Ainsi, le comportement manducateur du
cartilage tubaire est uni aux berges osseuses par
sujet, en particulier sa fonction masticatrice joue un rôle
de premier ordre. Les sutures permettent des compres-
un système suspenseur fibreux qui se densifie
sions ou des étirements qui adaptent les actions des avec l’ossification progressive de la synchon-
muscles masticateurs, notamment celles des muscles drose. Comme la suture sphénosquameuse, la
temporal et masséter [38]. Chez le sujet qui vieillit, les suture pétrosphénoïdale commence à s’ossifier
portions de la suture qui ne sont plus sollicitées fusion- vers 40 ans mais ne s’ossifie jamais totalement
nent plus rapidement [18]. [34, 36].
En principe, la fusion d’une suture n’indique pas que
les procédures ostéopathiques crâniennes ne puissent Indications
être utilisées. Bien sûr, le concept crânien ne saurait être
réduit à de simples mobilisations articulaires, mais pour Céphalées ; vertiges ; dysfonctions tubaires ; névral-
les meilleurs résultats, le potentiel le plus grand est de gie trigéminale ; convergence oculaire ; déséquili-
toute évidence au plus jeune âge possible. bre de tension des membranes intracrâniennes.
Les structures intrapétreuses ou contiguës au rocher
expliquent aussi les manifestations cliniques asso-
Suture pétrosphénoïdale ciées aux lésions structurelles de l’apex pétreux :
Le bord postérieur de la grande aile de l’os sphé- maux de tête, vertiges, pertes de l’audition, dys-
noïde s’articule avec le bord antérieur de la partie fonctions tubaires. De surcroît, une diplopie peut
pétreuse de l’os temporal pour former la suture résulter d’une compression du nerf abducens et
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Chapitre 17. Arthrologie 217
des douleurs rétro-orbitaires d’une compression annulaires sur les pointes des processus mastoï-
du ganglion trigéminal par des processus tumo- des (figure 17.13).
raux. Un avis et un traitement médical adéquat Faites une écoute, visualisez les sutures sphé-
s’imposent pour toutes manifestations associées nosquameuse et pétrosphénoïdale. Appréciez le
à des lésions structurelles. Les procédures ostéo- mouvement du sphénoïde et celui des os tem-
pathiques traitent les dysfonctions somatiques et poraux et définissez les restrictions de motilité.
seulement les dysfonctions somatiques. Notez que pour faciliter la visualisation de la
partie pétreuse du temporal, le médius peut être
Palpation pour la fonction orienté sur le même axe que celui du rocher ;
Procédure sphénosquameuse dès lors, il suffit de visualiser le rocher dans le
prolongement du médius [39].
Le sujet est en position de décubitus dorsal, le
praticien assis à la tête du sujet. Placez la pulpe
des index sur le sommet des grandes ailes du
sphénoïde et les médius sur les temporaux en
Avec l’os pariétal
avant des méats acoustiques externes de telle De chaque côté, la grande aile de l’os sphénoïde
sorte que ces deux doigts soient de part et d’autre s’articule avec l’os temporal au niveau de la suture
de la suture sphénosquameuse (figure 17.12). sphénopariétale. C’est la partie la plus latérale du
Faites une écoute, définissez toute dysfonction bord antérieur de la grande aile qui s’articule avec
et normalisez. la partie la plus latérale du bord squameux (bord
inférieur ou temporal) de l’os pariétal.
Prise à cinq doigts modifée
La suture sphénopariétale est décrite comme la
Cette prise est une modification de la prise à cinq
ligne horizontale d’un H formé par la réunion de
doigts classiquement utilisée pour le temporal. Le
la grande aile de l’os sphénoïde, de l’écaille de l’os
sujet est en position de décubitus dorsal, le pra-
temporal, de la face temporale de l’os frontal et de
ticien assis à la tête du sujet. Placez les mains de
l’angle sphénoïdal de l’os pariétal. Le H constitue
chaque côté de la tête du sujet pour contacter le
le ptérion. Toutefois, des variations sont souvent
sphénoïde et les os temporaux :
présentes dans ces rapports.
tMFTCPSETMBUÏSBVYEFTQPVDFTTPOUTVSMBQBSUJF
supérieure des grandes ailes du sphénoïde ;
Indications
tMFTBVUSFTEPJHUTTPOUTVSMFTUFNQPSBVYBWFDMFT
index sur les processus zygomatiques, les médius Céphalées ; déséquilibre de tension des membra-
au niveau des méats acoustiques externes, et les nes intracrâniennes.
Fig. 17.12. Procédure sphénosquameuse. Fig. 17.13. Prise à cinq doigts modifée.
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218 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Indications
Dysfonctions oculaires fonctionnelles ; céphalées ;
obstructions fonctionnelles des voies nasales.
Suture orbito-sphéno-frontale
De chaque côté, le bord antérieur de la petite
aile de l’os sphénoïde s’articule avec le bord Fig. 17.14. Procédure sphénofrontale bilatérale.
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Chapitre 17. Arthrologie 219
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220 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
s’articule avec le bord postérieur du processus zygomatique, avec le pouce sur le bord orbitaire et
frontal de l’os zygomatique pour former la suture le médius sur le bord inférieur. Procédez comme
sphénozygomatique. ci-dessus.
L’os zygomatique est une interface entre le neuro-
crâne et le viscérocrâne. Ses rapports avec le sphé-
noïde sont de grande importance dans le maintien Avec l’os palatin
de cet équilibre. Les dysfonctions de la suture L’os sphénoïde et l’os palatin forment plusieurs
sphénozygomatique sont souvent la conséquence sutures sphénopalatines :
de traumatismes faciaux. tMBQBSUJFBOUÏSPJOGÏSJFVSFEVDPSQTEFMPTTQIÏ-
noïde s’articule avec la facette postérieure sphé-
Indications
noïdale du processus orbitaire de l’os palatin ;
Dysfonctions oculaires ; sinusites maxillaires ; maloc- tMBQBSUJFBOUÏSJFVSFEFMBGBDFJOGÏSJFVSFEVDPSQT
clusion ; acouphènes ; cervicalgies. de l’os sphénoïde s’articule avec la face supéro-
latérale du processus sphénoïdal de l’os palatin ;
Palpation pour la fonction tMJODJTVSF QUÏSZHPÕEJFOOF RVJ TÏQBSF MFT EFVY
lames des processus ptérygoïdes dans leur moi-
Le sujet est en position de décubitus dorsal, le
tié inférieure s’articule avec le processus pyrami-
praticien assis à la tête du sujet. De chaque côté,
dal de l’os palatin.
placez les index sur les bords orbitaires des os
zygomatiques et les médius sur les bords inférieurs. C’est entre les processus orbitaire et sphénoïdal
Les bords latéraux des pouces sont sur la partie de l’os palatin que se trouve l’incisure sphénopa-
supérieure des grandes ailes du sphénoïde (figure latine qui forme avec le corps de l’os sphénoïde
17.17). Visualisez la suture sphénozygomatique, le foramen sphénopalatin. Latéralement et juste
écoutez les mouvements des os zygomatiques et au-dessous, la fosse ptérygopalatine (arrière-fond
sphénoïde. Normalement ces mouvements doi- de la fosse ptérygomaxillaire) abrite le ganglion
vent être synchrones et harmonieux. En cas de pérygopalatin. Ainsi, la normalisation des rapports
dysfonction, normalisez. sphénopalatins contribue à la bonne fonction du
ganglion.
Une procédure alternative consiste à se placer à la
tête du sujet, sur le côté de la table, du côté opposé
Indications
à la dysfonction avec la main céphalique en pont
sur le frontal de telle sorte que la pulpe du pouce et Normalisation après des travaux dentaires impor-
du médius soit sur la partie supérieure des grandes tants ; syndromes d’apnées obstructives du som-
ailes du sphénoïde. La main caudale contacte l’os meil ; ronchopathie chronique.
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Chapitre 17. Arthrologie 221
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222 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
temporal de l’os zygomatique est taillé en biseau biseauté aux dépens de la table externe pour for-
aux dépens de la face médiale et supérieure. mer la suture squameuse (temporo-pariétale).
Cette suture joue un rôle primordial dans les Les biseaux de cette suture autorisent un jeu arti-
mécanismes d’absorption des forces appliquées culaire qui adapte les contraintes de la mastica-
sur le massif facial, comme dans la mastication. tion. En fait, l’activité musculaire des muscles en
Elle représente aussi une interface entre le viscé- rapport est aussi responsable du degré d’ossifica-
rocrâne et le neurocrâne. tion de la suture. Dès lors, la fusion de la suture
survient lorsqu’elle subit des contraintes muscu-
Indications laires plus faibles et lors du vieillissement, des dif-
férences s’observent sur les différentes portions de
Douleurs craniocervicales ; vertiges ; céphalées ; dys- la suture, en fonction des fonctions masticatrices
fonctions de l’articulation temporomandibulaire ; du sujet [18]. Habituellement la portion posté-
bruxisme ; dysfonctions masticatrices. rieure, qui continue à subir des stress importants,
fusionne moins vite. Cette suture semble com-
Palpation pour la fonction mencer son ossification vers 40 ans, mais ne s’os-
Le sujet est en position de décubitus dorsal, le pra- sifie jamais totalement [34, 36].
ticien assis à la tête du sujet, sur le côté de la table,
du côté opposé à la dysfonction. Placez l’index Indications
et le médius de la main caudale au-dessus et au- Déséquilibres de tension des membranes intracrâ-
dessous du processus temporal de l’os zygomati- niennes ; céphalées ; acouphènes ; dysfonctions de
que et l’index et le médius de la main céphalique l’articulation temporomandibulaire ; bruxisme.
au-dessus et au-dessous du processus zygomati-
que de l’os temporal (figure 17.19). Écoutez et Palpation pour la fonction
accompagnez les mouvements dans les plages
Le sujet est en position de décubitus dorsal, le
d’aisance. Si nécessaire faites un pompage jusqu’au
praticien assis à la tête du sujet, sur le côté de la
relâchement des tissus.
table, du côté opposé à la dysfonction. Placez la
pulpe des index, médius et annulaire de la main
Avec l’os pariétal céphalique près du bord squameux de l’os parié-
tal et la pulpe des index, médius et annulaire de
Le bord pariétal de l’écaille temporale est biseauté la main caudale près du bord pariétal de l’écaille
aux dépens de la table interne. Il s’articule avec la temporale (figure 17.20). Écoutez la qualité de
partie centrale du bord squameux de l’os pariétal, la motilité inhérente de la suture. Utilisez les
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Chapitre 17. Arthrologie 223
Membrane
synoviale
Avec la mandibule Capsule
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224 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Translation antérieure
Fig. 17.23. Procédure temporomandibulaire bilatérale.
Abaissement
Mouvement de charnière dans
le compartiment articulaire inférieur
Procédure temporomandibulaire unilatérale
Fig. 17.22. Articulation temporomandibulaire. Bouche
ouverte. Le sujet est en position de décubitus dorsal, le
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition. praticien assis à la tête du sujet, sur le côté de
la table, du côté opposé à la dysfonction. Placez
Indications la main céphalique sur l’os temporal avec l’ex-
trémité des index, médius et annulaire au-dessus
Douleurs et gêne à l’ouverture buccale et durant
de la fosse mandibulaire. L’extrémité de l’in-
les fonctions orofaciales ; céphalées ; dysfonc-
dex et du médius de la main caudale est placée
tions oculaires ; dysfonctions auditives ; dysfonc-
sur la branche mandibulaire près du condyle
tions tubaires ; douleurs de l’oreille ; bruxisme ;
(figure 17.24). Faites une écoute de la motilité
troubles de l’occlusion ; vertiges ; pertes d’équi-
de l’ATM, accompagnez les mouvements dys-
libre ; torticolis ; cervicalgies ; sensations de
fonctionnels, selon les principes indirects et
gorge serrée ; syndromes d’apnées obstructives
attendez le relâchement des tensions. Pour une
du sommeil ; troubles fonctionnels du ganglion
dysfonction chronique, faites un pompage déli-
ptérygopalatin.
cat, en employant les forces inhérentes du MRP.
La paume de la main caudale sur le corps de la
Palpation pour la fonction mandibule contribue au mouvement.
Procédure temporomandibulaire bilatérale
Le sujet est en position de décubitus dorsal, le pra-
ticien assis à la tête du sujet. Bilatéralement, placez
la pulpe des index et médius à hauteur des ATM,
de telle sorte que l’index soit à hauteur de la racine
antérieure du processus zygomatique de l’os tem-
poral et le médius sur le condyle de la mandibule
(figure 17.23).
Faites une écoute et définissez toute restriction
de motilité au niveau des ATM. Accompagnez les
mouvements dans les plages d’aisance. Faites un
pompage au rythme du MRP. Les structures de
cette articulation nécessitent beaucoup de finesse
dans la normalisation. Fig. 17.24. Procédure temporomandibulaire unilatérale.
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Chapitre 17. Arthrologie 225
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226 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
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Chapitre 17. Arthrologie 227
Indications
Rhinites ; sinusites ; respiration bruyante ; troubles
Procédure frontozygomatique unilatérale
de l’occlusion.
Le sujet est en position de décubitus dorsal, le pra-
ticien assis à la tête du sujet, sur le côté de la table, Palpation pour la fonction
du côté opposé à la dysfonction. Placez le pouce
Procédure frontomaxillaire
et l’index de la main céphalique de chaque côté
du processus zygomatique de l’os frontal. Placez Le sujet est en position de décubitus dorsal, le
aussi le pouce et l’index de la main caudale de cha- praticien assis à la tête du sujet. Placez les pouces
que côté du processus frontal de l’os zygomatique sur l’os frontal, au niveau de la suture métopique,
(figure 17.29). Après l’écoute, accompagnez les la pulpe des index au niveau de la partie latérale
déplacements les plus faciles. Faites un pompage du V de la crête orbitonasale de l’os frontal, et les
jusqu’au relâchement. médius sur le bord supérieur des processus fron-
Cette procédure peut être effectuée en uti- taux de l’os maxillaire (figure 17.30).
lisant l’index et le médius au lieu d’utiliser le Après une phase d’écoute, accompagnez les tis-
pouce et l’index. Veillez toujours à placer les sus dans le sens de l’aisance. Faites un pompage si
doigts le plus près possible de la suture fronto- nécessaire. Le placement des pouces permet d’ac-
zygomatique. compagner la suture métopique vers l’arrière dans
Considérez aussi la procédure sphénofrontale la flexion-rotation externe du MRP, ce qui facilite
unilatérale (figure 17.15) où l’os zygomatique et le désengagement des processus frontaux de l’os
la grande aile du sphénoïde qui s’articulent tous maxillaire sous le V de la crête orbitonasale.
deux sous l’os frontal, sont associés pour une nor- Pour agir plus globalement sur l’os maxillaire,
malisation de cette « unité fonctionnelle » par rap- par exemple pour une approche de la maloccu-
port au frontal. sion, ou pour agir plus spécifiquement sur le sinus
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228 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Indications
Rhinites ; sinusites ; rhume des foins ; respiration
Fig. 17.30. Procédure frontomaxillaire. bruyante.
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Chapitre 17. Arthrologie 229
Indications
Drainage imparfait des voies lacrymales ; dysfonc-
tion du muscle orbiculaire des paupières.
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230 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Indications
Céphalées ; douleurs faciales ; dysfonctions des
voies respiratoires supérieures ; syndromes d’ap-
nées obstructives du sommeil ; sinusites.
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Chapitre 17. Arthrologie 231
La lamelle antérieure du processus unciné ethmoï- Drainage veineux dans l’hypertension ou les migrai-
dal s’articule avec le processus ethmoïdal du cornet nes congestives ; drainage du liquide cérébrospinal ;
inférieur. Ces rapports articulaires sont normalisés dysfonctions des centres moteurs et sensoriels.
par les procédures des os de la face.
Palpation pour la fonction
Le sujet est en position de décubitus dorsal, le
Articulations pariétales praticien assis à la tête du sujet. Placez les pouces
de chaque côté de la suture sagittale, aussi posté-
L’os pariétal s’articule avec cinq os : l’os frontal, l’os rieurement que possible. Avec les autres doigts,
occipital, l’os sphénoïde, l’os temporal et l’autre épousez la surface des os pariétaux.
pariétal. Faites une écoute, accompagnez les mouvements
dans le sens de l’aisance. Puis faites un pompage
au rythme du MRP.
Avec l’os frontal
L’os pariétal s’articule avec l’os frontal au niveau
de la suture coronale. Cette articulation est décrite Articulations zygomatiques
ci-dessus.
L’os zygomatique s’articule avec quatre os :
l’os frontal, l’os sphénoïde, l’os temporal et l’os
Avec l’os occipital maxillaire.
L’os pariétal s’articule avec l’os occipital au niveau
de la suture lambdoïde. Cette articulation est
décrite ci-dessus.
Avec l’os frontal
L’os zygomatique s’articule avec l’os frontal au
niveau de la suture frontozygomatique. Cette arti-
Avec l’os sphénoïde culation est décrite ci-dessus.
L’os pariétal s’articule avec l’os sphénoïde au
niveau de la suture sphénopariétale. Cette articu-
lation est décrite ci-dessus.
Avec l’os sphénoïde
L’os zygomatique s’articule avec l’os sphénoïde
au niveau de la suture sphénozygomatique. Cette
Avec l’os temporal articulation est décrite ci-dessus.
L’os pariétal s’articule avec l’os temporal au
niveau de la suture squameuse. Cette articulation Avec l’os temporal
est décrite ci-dessus.
L’os zygomatique s’articule avec l’os temporal au
niveau de la suture temporozygomatique. Cette
Avec l’autre pariétal articulation est décrite ci-dessus.
Le bord sagittal du pariétal s’articule avec le bord
sagittal du pariétal opposé pour former avec lui Avec l’os maxillaire
la suture sagittale. Cette suture commence à s’os-
sifier vers 22 ans. Leur ossification est complète Le processus maxillaire de l’os zygomatique
entre 35 et 47 ans [33, 36]. s’articule avec le sommet tronqué du processus
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232 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
zygomatique de l’os maxillaire pour former la Faites une écoute. Accompagnez les structures
suture maxillozygomatique. dans les plages d’aisance, et si besoin est faites un
Parfois, le sinus maxillaire se prolonge dans cette pompage.
suture jusqu’à l’os zygomatique.
Articulations maxillaires
Indications
Dysfonctions des os de la face ; troubles oculaires L’os maxillaire s’articule avec neuf os : l’os fron-
fonctionnels ; troubles fonctionnels du ganglion tal, l’os ethmoïde, l’os zygomatique, l’os lacrymal,
ptérygopalatin de la circulation et de la trophicité l’os nasal, l’os palatin, le vomer, le cornet inférieur
des muqueuses orales, nasales, et nasopharyngées ; et l’autre maxillaire.
malocclusion ; rhume des foins ; asthme ; sinusite ;
drainage du sinus maxillaire. Avec l’os frontal
Palpation pour la fonction L’os maxillaire s’articule avec l’os frontal au niveau
de la suture frontomaxillaire. Cette articulation est
Le sujet est en position de décubitus dorsal, le pra- décrite ci-dessus.
ticien assis à la tête du sujet, sur le côté. Placez
l’index de la main céphalique sur le bord orbitaire
de l’os zygomatique et le médius sur le bord infé-
Avec l’os ethmoïde
rieur. Placez la pulpe des index et médius de la L’os maxillaire s’articule avec l’os ethmoïde au
main caudale sur le maxillaire près de la suture niveau de la suture ethmoïdomaxillaire. Cette arti-
maxillozygomatique (figure 17.36). culation est décrite ci-dessus.
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Chapitre 17. Arthrologie 233
l’unité sphénoïde/palatin par rapport au maxillaire, de cette suture fait l’objet de nombreux débats.
soit au maxillaire, pour normaliser alors l’unité Souvent, on considère qu’elle peut être fermée
maxillaire/palatin par rapport au sphénoïde. chez le jeune adulte, mais d’importantes variations
individuelles existent [45, 46].
Avec l’os lacrymal Indications
Le bord médial de la face orbitaire de l’os maxil- Dysfonctions des os de la face ; malocclusion ;
laire s’articule en avant avec l’os lacrymal pour rhume des foins ; asthme ; sinusite, ronchopathie
former la suture lacrymomaxillaire. Ses rapports chronique ; respiration buccale.
avec le canal lacrymonasal sont très importants.
Ces rapports sont normalisés par les procédures Palpation pour la fonction
des os de la face. Le sujet est en position de décubitus dorsal, le pra-
ticien assis à la tête du sujet. Placez la pulpe des
Avec l’os nasal pouces sur les os maxillaires, au-dessus des proces-
sus alvéolaires. Recourbez les index pour épouser
Le bord antérieur du processus frontal de l’os maxil- confortablement la partie antérieure des processus
laire s’articule avec le bord postérieur de l’os nasal palatins des maxillaires. Veillez à ne pas prendre
pour former la suture nasomaxillaire. Cette suture appui sur les dents (figure 17.37). Faire une écoute
est normalisée par les procédures des os de la face. et un pompage en respectant les plages d’aisance.
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234 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Avec le vomer
Le bord médial de la lame horizontale de l’os palatin
Articulations du vomer
forme une crête nasale, en continuité avec celle du
maxillaire et qui répond au bord inférieur du vomer Le vomer s’articule avec six os : l’os sphénoïde,
pour former l’arrière de la schindylèse voméropala- l’os ethmoïde, les deux maxillaires, les deux pala-
tine. Dans ses rapports avec le vomer, normalement, tins. Ces articulations sont déjà décrites.
le palatin suit les mouvements de l’os maxillaire.
Articulations de la mandibule
Avec l’os maxillaire
Le palatin s’articule avec la maxillaire au niveau La mandibule s’articule avec les deux os tempo-
des sutures palatomaxillaire et palatine transvers. raux aux niveaux des ATM. Ces articulations sont
Voir ci-dessus. décrites ci-dessus.
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Chapitre 17. Arthrologie 235
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Chapitre 18
Myologie
Classiquement, la description des muscles de la autant que ses habitudes dans les comportements
tête consiste en deux groupes : les muscles cutanés vitaux que sont la respiration, l’alimentation et la
de la tête et les muscles masticateurs. communication. Cette action est coordonnée par
le nerf facial (VII), qui innerve tous les muscles
peauciers.
Muscles cutanés de la tête Dans l’élaboration de cette enveloppe faciale,
nombre de ces muscles sont en continuité les uns
C’est à partir des cellules de la crête neurale cépha- avec les autres, avec échange de fibres musculaires
lique qui migrent dans les ébauches des premier et à l’exception du platysme, la plupart des muscles
et deuxième arcs branchiaux en se différenciant cutanés de la tête n’ont pas de gaine aponévroti-
en mésenchyme, que se développent les muscles que. De plus, la fonction créant la structure, ces
cutanés. Vers le 35e jour de gestation, le blastème muscles s’organisent selon un agencement radiaire
musculaire apparaît dans le mésenchyme de l’arc ou concentrique autour des orifices, ce qui assure
hyoïdien (deuxième arc branchial). Il se déploie une fonction dilatatrice ou constrictive de ces ori-
dans les régions qui bientôt seront les régions fices. Ainsi, sont possibles les fonctions vitales et
occipitales et faciales. Ainsi, l’ébauche du peaucier les fonctions d’expression, avec une morphologie
recouvre primitivement toute la face. Il donne : spécifique à chacun.
tFO BSSJÒSF VO QFBVDJFS PDDJQJUBM FU MFT NVTDMFT Les muscles cutanés de la tête sont répartis en
postérieurs du pavillon de l’oreille ; quatre groupes :
tFOBWBOU VOQFBVDJFSQSPGPOEEPáTPSHBOJTFOU tMFTNVTDMFTEFTQBVQJÒSFTFUEFTTPVSDJMT
les muscles de l’orifice buccal et un peaucier tMFTNVTDMFTEFMBVSJDVMF
superficiel (platysme), pour les muscles peau- tMFTNVTDMFTEVOF[
ciers périorificiels de l’œil, du nez et le peaucier tMFT NVTDMFT EFT MÒWSFT FU MF QMBUZTNF NVTDMF
du cou [1]. peaucier du cou).
Vers le 50e jour de gestation, la musculature peau-
cière est bien différenciée. La fin du 2e mois mar-
que la transition entre la période embryonnaire et Muscles des paupières
la période fœtale ; à ce stade, toutes les structures et des sourcils
sont en place. De fait, au 3e mois, toutes les forma-
tions qui concourent à l’organogenèse céphalique Les muscles des paupières et des sourcils permet-
sont présentes. tent soit d’agrandir, soit de rétrécir la fente pal-
L’étude de l’origine embryologique des muscles pébrale. Ainsi, ils protègent le bulbe oculaire des
cutanés de la tête démontre une origine commune corps étrangers ou des rayons lumineux.
à tous ces muscles. Elle met aussi l’accent sur leur Ils consistent en muscles occipitofrontal, procerus
participation coordonnée dans les mimiques et les (muscle abaisseur du sourcil ou pyramidal du nez),
diverses expressions faciales. Ces dernières révè- orbiculaire de l’œil (muscle orbiculaire des paupiè-
lent l’identité et la personnalité de l’individu, tout res), corrugateur du sourcil (muscle sourcilier).
Muscle procerus
Muscle pair, vertical, le muscle procerus (muscle
Chef pyramidal) consiste de chaque côté en une petite
frontal
languette musculaire de 12 à 15 mm de longueur,
Apo- qui se moule sur la partie supérieure du dos du nez
névrose
épicrânienne
et la bosse frontale moyenne (figure 18.2). Son
a insertion fixe se situe sur le cartilage latéral du nez
Orbiculaire de l’œil et sur le périoste des os nasaux, et son insertion
Occipitofrontal
mobile dans la peau de la région intersourcilière.
Action
Ce muscle est l’antagoniste du frontal. Il tend, en
l’abaissant, la peau frontale.
Chef
occipital Muscle orbiculaire de l’œil
Muscle pair, il est situé au niveau des paupières,
avec une forme elliptique, dont le grand axe trans-
versal correspond à la fente palpébrale (figure
18.2). Il consiste en deux portions :
tMBQPSUJPOQBMQÏCSBMFFTUMBQPSUJPOQSJODJQBMF
Trapèze
elle consiste en deux demi-anneaux qui s’insè-
b rent l’une à l’autre sur leurs deux extrémités par
des trousseaux fibreux ;
Fig. 18.1. Muscle occipitofrontal.
a. Ventre frontal ; b. Ventre occipital. tMBQPSUJPOPSCJUBJSFFMMFGPSNFVOBOOFBVRVBTJ
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition. complet qui s’insère sur l’os de l’arcade orbitaire.
Chapitre 18. Myologie 239
Aponévrose épicrânienne
Chef frontal
de l’occipitofrontal
Chef frontal de l’occipitofrontal
(sectionné)
Corrugateur du sourcil
Procerus
Temporal
Tendon de l’élévateur
Orbiculaire de l’œil de la paupière supérieure
Ligament
Portion palpébral médial
orbitaire
Ligament large inférieur
Portion
palpébrale Releveur de la lèvre
supérieure et de l’aile
du nez (sectionné)
Petit zygomatique
(sectionné)
Releveur de la
lèvre supérieure Grand zygomatique
et de l’aile du nez (sectionné)
Releveur de la lèvre
Releveur supérieure (sectionné)
de la lèvre Transverse du nez
supérieure Releveur de l’angle
de la bouche
Petit zygomatique Glande parotide
Canal parotidien
Grand zygomatique Masséter
Risorius
Buccinateur
Orbiculaire de la bouche
Platysme
Procerus
Transverse du nez
Trapèze
Le squelette des paupières présente des cartilages l’aponévrose épicrânienne. Ils sont aussi dilata-
tarses dont l’extrémité est fixée à une bandelette teurs du méat acoustique externe.
fibreuse nommée ligament palpébral ou canthus t-Fmuscle auriculaire antérieur est protracteur
(médial et latéral). de l’auricule. Il est situé en avant de l’oreille,
légèrement au-dessus de l’arcade zygomatique,
Action sa face profonde est en rapport avec l’aponé-
L’orbiculaire de l’œil a un rôle de sphincter. La vrose temporale.
portion palpébrale garantit l’occlusion régulière t-Fmuscle auriculaire supérieur est élévateur de
des paupières. La portion orbitaire se contracte l’oreille. Son insertion fixe est sur la galéa épi-
surtout dans l’occlusion avec effort. crânienne, son insertion mobile sur l’auricule.
t-F muscle auriculaire postérieur est rétracteur
Le muscle orbiculaire de l’œil est innervé par de l’oreille. Son insertion fixe est sur la base du
le nerf facial (VII), son antagoniste, le muscle processus mastoïde et la partie occipitale voi-
releveur de la paupière supérieure, est innervé sine, son insertion mobile sur la convexité de la
par le nerf oculomoteur (III). De ce fait, dans conque.
la paralysie faciale, l’œil reste ouvert, c’est une
lagophtalmie, tandis que la paralysie du rele-
veur se caractérise par la chute de la paupière Muscles du nez
supérieure, c’est un ptosis.
Le canthus médial se partage en deux faisceaux Le nez présente trois muscles auxquels s’ajoutent
qui s’insèrent sur l’os lacrymal et le processus quelques fibres provenant de la lèvre supérieure.
frontal de l’os maxillaire en encerclant le sac
lacrymal. Ainsi, quand le muscle orbiculaire Transverse du nez
de l’œil se contracte, comme dans le « cligne-
ment » de l’œil, il se produit une compression
Muscle pair, il est situé transversalement sur la
du sac lacrymal qui chasse les sécrétions dans partie moyenne du nez. Il s’associe avec le muscle
le canal lacrymonasal [2]. dilatateur des narines pour former de chaque côté
le muscle nasal (figures 18.2 et 18.3).
L’insertion fixe du transverse se fait sur l’aponé-
Muscle corrugateur du sourcil vrose dorsale du nez ; de là, les fibres vont se per-
Le muscle corrugateur du sourcil est placé sur l’ar- dre dans la peau du sillon nasolabial, site de son
cade sourcilière assez profondément. Son insertion insertion mobile.
fixe se fait par deux ou trois faisceaux légèrement Action
au-dessus de la suture frontonasale. Son insertion
mobile se fait dans la peau de la moitié médiale du Le transverse du nez est un muscle dilatateur.
sourcil (figure 18.2). Ses fibres sont recouvertes C’est lui qui retrousse la narine.
par les muscles procerus, frontal et orbiculaire.
Muscle dilatateur des narines
Action Muscle pair, ce petit muscle couvre l’aile du nez
C’est le muscle du froncement des sourcils ; c’est PáJMBEIÒSFËMBQFBV
lui qui est responsable des rides verticales au
niveau de la glabelle. Action
C’est un muscle dilatateur qui écarte l’aile du nez
et augmente l’ouverture de la valve narinaire.
Muscles de l’auricule
Muscle abaisseur du septum nasal
Disposés en demi-cercle autour de l’oreille (figure
18.3), ils ont pour fonction de tirer sur l’auri- Muscle pair, le muscle abaisseur du septum nasal
cule s’ils prennent leur point fixe sur les os ou sur (muscle myrtiforme) est situé entre l’aile du nez
Chapitre 18. Myologie 241
Auriculaire
supérieur
Auriculaire antérieur
Chef frontal
de l’occipitofrontal
Procerus
Orbiculaire de l’œil
Transverse du nez
Releveur de la lèvre Chef occipital
supérieure de l’occipitofrontal
et de l’aile du nez
Auriculaire
Releveur de la lèvre postérieur
supérieure
Petit zygomatique
Grand zygomatique Releveur de la lèvre supérieure
et de l’aile du nez (sectionné)
Orbiculaire de la bouche
Glande Releveur de la lèvre supérieure (sectionné)
parotide Petit zygomatique (sectionné)
Abaisseur
de la lèvre inférieure Grand zygomatique (sectionné)
Mentonnier
Abaisseur de l’angle
de la bouche Transverse du nez
Risorius
Buccinateur Releveur de l’angle
Masséter de la bouche (sectionné)
Platysme
Orbiculaire de la bouche
Buccinateur
Mentonnier
Raphé ptérygomandibulaire
Constricteur supérieur du pharynx
Action
Muscles des lèvres
Le muscle abaisseur du septum nasal est abais-
seur de l’aile du nez, ce qui rétrécit l’orifice des La musculature des lèvres se répartit en deux sys-
narines. tèmes, dilatateur et constricteur :
242 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
tMFT muscles dilatateurs ont des fibres radiées, parallèlement au bord latéral du muscle releveur
dilatatrices, placées sur toute la circonférence profond de la lèvre supérieure et de l’aile du nez.
de l’orifice buccal. De la superficie à la profon- Son insertion fixe est sur la partie inférieure de l’os
deur, ce sont les muscles releveurs superficiel zygomatique et son insertion mobile dans la peau
et profond de la lèvre supérieure et de l’aile du de la lèvre supérieure.
nez, les muscles petit et grand zygomatiques,
le muscle risorius, le muscle abaisseur de l’an- Action
gle de la bouche, le platysme, le muscle releveur Ce muscle élève la partie externe de la lèvre supé-
de l’angle de la bouche, le muscle buccinateur, rieure en haut et en dehors.
le muscle abaisseur de la lèvre inférieure, le mus-
cle mentonnier (figures 18.2 et 18.3) ; Muscle grand zygomatique
tMFT muscles constricteurs ont des fibres circulai- Le muscle grand zygomatique est un muscle épais,
res que croisent les fibres radiées ; en fait, les situé entre la pommette de la joue et la commissure
fibres circulaires forment un muscle principal, des lèvres. Son insertion fixe est sur la face jugale
l’orbiculaire de la bouche, dont les fibres sont de l’os zygomatique, et son insertion mobile se
soutenues par les fibres antéropostérieures du fait vers la commissure des lèvres, dans la peau et
muscle compresseur des lèvres et les fibres en dans la muqueuse.
arc de cercle, des incisifs supérieur et inférieur.
Action
Muscle releveur superficiel de la
Il attire la commissure des lèvres en haut et en dehors ;
lèvre supérieure et de l’aile du nez
c’est donc un muscle dilatateur de la bouche.
Ce muscle est un élévateur commun pour la lèvre
et l’aile du nez. Allongé, dans le sillon nasolabial, C’est Duchenne de Boulogne (1806–1875) qui montre
depuis son insertion fixe sur la face latérale du que, dans le sourire spontané, manifeste d’une impres-
processus frontal de l’os maxillaire et le rebord sion de bonheur, une contraction des muscles orbiculai-
orbitaire, ses fibres se perdent en une insertion res des paupières s’associe à celle des zygomatiques
mobile dans la peau de la lèvre supérieure, près [3]. C’est le « sourire de Duchenne ». En revanche,
de la commissure, et dans la partie postérieure de contracté isolément, le muscle grand zygomatique est le
l’aile du nez. muscle de la grimace.
PáTFTGJCSFTTFOUSFDSPJTFOUBWFDDFMMFTEFTNVTDMFT
zygomatiques, releveur de la lèvre supérieure et de
l’aile du nez, et buccinateur. Elles peuvent attein-
dre le squelette cartilagineux du nez.
Action
Il abaisse la commissure labiale en bas et en dehors.
avant et en dedans, et permettent la protraction lui par une simple couche de tissu cellulaire
des lèvres. lâche.
Platysme Action
Le platysme soulève la peau du cou qui se tend
Le muscle platysme (peaucier du cou) recouvre
en avant du sterno-cléido-mastoïdien. Dans cette
la région antérolatérale du cou et s’étend sur les
contraction, la partie la plus épaisse du muscle i.e.
régions pectorale et faciale (figure 18.5). De cha-
le bord antérieur rectiligne s’aperçoit, surtout à la
que côté, depuis la peau de la région pectorale
partie supérieure du muscle.
supérieure, les faisceaux inférieurs, charnus, se
dirigent céphaliquement dans un dédoublement
du fascia superficialis vers les parties antérolaté- À sa partie supérieure, le platysme est dans la continuité
rales du cou. Près du menton, les fibres peuvent du muscle frontal et du fascia temporal ; en bas, il com-
s’entrecroiser. En haut, le platysme se fixe à la base munique avec la région thoracique supérieure, en arrière
de l’éminence mentonnière, sur le bord inférieur avec le fascia parotidien. Il reflète l’ébauche primitive de
de la mandibule, à la peau de la commissure labiale tous les muscles de la face et c’est à son niveau que
et de la partie inférieure de la joue. se manifestent les premiers signes du vieillissement
facial. Dans le « lifting », sa remise en tension est sou-
Ce muscle est sous-cutané, et sa face postérieure
vent primordiale.
répond au fascia cervical superficiel, séparé de
Fascia parotidien
Fascia massétérique
Risorius
Abaisseur de l’angle
de la bouche
Fascia cervical
profond
Platysme
Clavicule
Fascia du grand
pectoral Fascia
deltoïdien
Fascia temporal
sectionné
Muscle temporal
Processus coronoïde
creusant une gouttière. Entre les fibres antérieures bouche et au contact dentodentaire. Dans cette
et les fibres postérieures, différents degrés d’obli- action, les fibres ont une action spécifique selon
quité sont présents. De là, les fibres convergent et leur direction. Ainsi, dans la fermeture de la bou-
passent sous l’arcade zygomatique en direction de che, les fibres postérieures du muscle temporal
la mandibule. contribuent au retour vers l’arrière du processus
Une lame tendineuse s’organise dans l’épaisseur condylaire, déplacé vers l’avant pendant l’ouver-
du muscle temporal sur laquelle se fixent les fibres ture de la bouche.
charnues du muscle. Cette lame se transforme En contraction unilatérale, le muscle temporal
caudalement en un tendon terminal très puissant participe au mouvement de latéralité ipsilatérale
qui se fixe sur : de la mandibule, ce qui en fait l’antagoniste du
tMFprocessus coronoïde : sur le sommet, les bords muscle ptérygoïdien latéral.
antérieurs et postérieurs, la face médiale, et la par-
tie supérieure de la face latérale du processus ; les Muscle masséter
fibres d’insertion les plus antérieures se prolon-
Le muscle masséter consiste en trois faisceaux
gent sur les deux lèvres de la gouttière du bord
musculaires, superficiels, moyens et profonds
antérieur de la branche mandibulaire, jusqu’au
(figure 18.7). Un paquet celluleux s’interpose
niveau de l’insertion du muscle buccinateur ;
entre les deux faisceaux les plus superficiels.
tMBbranche de la mandibule : sur son bord anté-
rieur, presque jusqu’à la troisième molaire. Faisceau superficiel
Pour certains auteurs, des fibres postérieures du C’est le faisceau le plus large. Il prend naissance
muscle temporal se fixent sur les bords antérieur et à partir d’une lame tendineuse épaisse depuis le
médial du disque de l’articulation temporomandi- processus maxillaire de l’os zygomatique et depuis
bulaire [6]. les deux tiers antérieurs du bord inférieur de l’ar-
Parfois, une bourse séreuse se forme entre le bord cade zygomatique. De là, les fibres s’orientent en
antérieur du muscle et le fond de la gouttière rétro- bas et en arrière et se fixent sur l’angle, et la moitié
zygomatique. Le muscle temporal est engainé par inférieure de la face latérale de la branche de la
un fascia, le fascia temporal qui se fixe en haut sur mandibule.
la ligne temporale supérieure de l’os pariétal et se Quelquefois, la structure penniforme du massé-
prolonge en avant sur l’os frontal. ter est très marquée. Les lames tendineuses qui
séparent les fibres charnues s’insèrent alors direc-
Notez que les fibres du muscle temporal s’in- tement sur le segment inférieur de la branche de la
sèrent à la fois sur l’écaille de l’os temporal, la mandibule au-dessus de l’angle, cela explique les
face temporale de l’écaille de l’os frontal, la crêtes parfois visibles sur l’os sec.
face temporale de la grande aile de l’os sphé-
noïde, la face externe de l’os pariétal. En pré-
sence d’un trouble de l’occlusion, le muscle
temporal peut démontrer des tensions muscu-
laires variées entre les deux côtés, et aussi entre
les différentes portions du muscle. Veillez,
Partie profonde
lors de la palpation, à ne pas confondre une
sensation de déplacement caudal de la grande
aile de l’os sphénoïde associée à la tension du
Partie
muscle temporal, avec un déplacement de la superficielle
grande aile dont l’origine serait autre.
Action
C’est un muscle élévateur de la mandibule qui Fig. 18.7. Muscle masséter.
concourt par sa contraction à la fermeture de la D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.
248 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Disque articulaire
Chef inférieur
du ptérygoïdien latéral
Capsule
Chef superficiel
du ptérygoïdien médial
Ligament
sphénomandibulaire
Chef profond
du ptérygoïdien
médial
Foramen épineux
Fissure
pétrotympanique
Tenseur
du voile du palais
Élévateur
du voile du palais
Chef profond
du ptérygoïdien
médial Épine du sphénoïde
Chef superficiel
du ptérygoïdien
médial
Ligament
sphénomandibulaire
Canal mandibulaire
Lingula
mouvement qui se produit autour du condyle Les dysfonctions somatiques des os sur lesquels se
opposé à la contraction. Ce mouvement effectué fixent ces muscles doivent être normalisées, celles
de manière alternée intervient dans le broyage des qui s’opposent à des échanges équilibrés doivent
aliments. être éliminées.
Recherchez et normalisez le plus précocement pos-
L’angle de la mandibule est soumis aux for- sibles ces dysfonctions pour concourir au dévelop-
ces de traction appliquées sur sa face latérale pement harmonieux des structures du viscérocrâne,
par le muscle masséter et sur sa face médiale et par extension au développement harmonieux de
par le muscle ptérygoïdien médial. Ces for- l’ensemble du corps. Recherchez les dysfonctions
ces agissent en synergie dans la dynamique
somatiques crâniennes, mais aussi celles situées à
de la croissance mandibulaire. La traction
de ces muscles doit être suffisamment puis-
distance, telles les dysfonctions vertébrales, du tho-
sante pour stimuler la croissance osseuse, et rax, des membres inférieurs, ou de toute structure
doit être symétrique entre les deux côtés de susceptible de modifier la posture du patient. Chez
la tête pour promouvoir un développement l’enfant, en présence de troubles dans les fonctions
harmonieux. orofaciales, respiration, succion, déglutition, masti-
L’articulation temporomandibulaire et la cation et langage, agissez rapidement pour rétablir
cinétique mandibulaire sont complexes. Cette des fonctions appropriées qui, à leur tour, joueront
articulation est le reflet des fonctions et dys- un rôle de stimulateur de croissance [22].
fonctions des structures osseuses et du système
musculaire en place, tout autant que de celles Références
du système dentaire par l’intermédiaire de
l’occlusion. De fait, les douleurs présentes au [1] Couly G. Développement embryonnaire. Encycl
Méd Chir (Elsevier, Paris). Traité de Stomatologie.
niveau des muscles masticateurs, comme dans
22-001-A- 1990.
le bruxisme [14], la fibromyalgie [15, 16], [2] Williams PL, Ed. 38th ed. Gray’s Anatomy.
ou les différents syndromes douloureux de Edinburgh : Churchill Livingstone ; 1995.
l’articulation temporomandibulaire [17], [3] Purves D, et al., Eds. Neuroscience, 3rd ed.
témoignent toutes de déséquilibres d’origi- Sunderland, MA : Sinauer Associates, Inc ; 2004.
nes diverses, qui bien souvent se renforcent [4] D’Andrea E, Barbaix E. Anatomic research on the
les uns les autres. perioral muscles, functional matrix of the maxillary
and mandibular bones. Surg Radiol Anat 2006 ; 28 :
261–6.
De nombreux travaux montrent une corrélation [5] Rouvière H, Delmas A. Anatomie humaine. 15e éd.
entre l’activité des muscles masticateurs et la biomé- Paris : Masson ; 2002.
[6] Merida Velasco JR, Rodriguez Vazquez JF, Jimenez
trie craniofaciale. Ainsi, la contraction de ces muscles Collado J. The relationships between the temporo-
contribue au développement du condyle : la dimi- mandibular joint disc and related masticatory mus-
nution des forces masticatrices associée à une diète cles in humans. J Oral Maxillofac Surg 1993 ; 51 :
PáMFTBMJNFOUTTPOUUSPQNPVTQSPWPRVFVOFEJNJ- 390–5 discussion 395–6.
nution de sa taille et une modification de sa couver- [7] Inoue N, Sakashita R, Kamegai T. Reduction of mas-
seter muscle activity in bottle-fed babies. Early Hum
ture cartilagineuse [18]. La hauteur de la branche Dev 1995 ; 42 : 185–93.
mandibulaire est corrélée à la puissance des fibres [8] Goto TK, Langenbach GE, Hannam AG. Length
du muscle masséter [19]. La hauteur de la face est changes in the human masseter muscle after jaw
corrélée à celle des fibres antérieures du muscle tem- movement. Anat Rec 2001; 262 : 293–300.
poral [20]. De surcroît, les contraintes masticatrices [9] Harpman JA, Woollard HH. The tendon of the
lateral pterygoid muscle. J Anat 1938 ; 73 (Pt 1) :
sont tout autant nécessaires au développement et au 112–5.
maintien d’une structure alvéolaire adéquate sur les [10] Symons NBB. The development of the human man-
os maxillaires et la mandibule [21]. dibular joint. J Anat 1952 ; 86 : 326–32.
[11] Cheynet F, Guyot L, Richard O, Layoun W, Gola R.
On retiendra l’importance de la prévention. Pour
Discomallear and malleomandibular ligaments : ana-
être fonctionnel, un muscle doit être bien irrigué, tomical study and clinical applications. Surg Radiol
bien vascularisé et avoir de bons bras de levier. Anat 2003 ; 25 : 152–7.
252 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
[12] Standring S, Ed. Gray’s Anatomy : The anatomi- [17] Scrivani SJ, Keith DA, Kaban LB. Temporomandibular
cal basis of clinical practice. 39th ed. Edinburgh : disorders. N Engl J Med 2008 ; 359 : 2693–705.
Churchill Livingstone ; 2004. [18] Kiliaridis S, Thilander B, Kjellberg H, Topouzelis N,
[13] Osborn JW. Biomechanical implications of lateral Zafiriadis A. Effect of low masticatory function on
pterygoid contribution to biting and jaw opening in condylar growth : a morphometric study in the
humans. Arch Oral Biol 1995 ; 40 : 1099–108. rat. Am J Orthod Dentofacial Orthop 1999 ; 116 :
[14] Camparis CM, Siqueira JT. Sleep bruxism : clini- 121–5.
cal aspects and characteristics in patients with and [19] Kubota M, Nakano H, Sanjo I, Satoh K, Sanjo T,
without chronic orofacial pain. Oral Surg Oral Kamegai T et al. Maxillofacial morphology and mas-
Med Oral Pathol Oral Radiol Endod 2006 ; 101 : seter muscle thickness in adults. Eur J Orthod 1998 ;
188–93. 20 : 535–42.
[15] Aaron LA, Burke MM, Buchwald D. Overlapping [20] Ingervall B. Facial morphology and activity of
conditions among patients with chronic fatigue syn- temporal and lip muscles during swallowing and
drome, fibromyalgia, and temporomandibular disor- chewing. Angle Orthod 1976 ; 46 : 372–80.
der. Arch Intern Med 2000 ; 160 : 221–7. [21] Sato H, Kawamura A, Yamaguchi M, Kasai K.
[16] Balasubramaniam R, de Leeuw R, Zhu H, Relationship between masticatory function and
Nickerson RB, Okeson JP, Carlson CR. Prevalence internal structure of the mandible based on compu-
of temporomandibular disorders in fibromyalgia and ted tomography findings. Am J Orthod Dentofacial
failed back syndrome patients : a blinded prospective Orthop 2005 ; 128 : 766–73.
comparison study. Oral Surg Oral Med Oral Pathol [22] Sergueef N. Ostéopathie pédiatrique. Paris : Elsevier ;
Oral Radiol Endod 2007 ; 104 : 204–16. 2007 p. 140.
Chapitre 19
Méninges
Bulbe
Moelle spinale
la boîte crânienne et se forment autour des sinus la dure-mère, entoure le cerveau et envoie des
veineux qu’elles enclavent. petites travées conjonctives jusqu’à la pie-mère.
Entre les os du crâne et la dure-mère, on trouve l’es- L’arachnoïde engaine les artères, les veines, les
pace extradural ou épidural. En fait, c’est un espace nerfs crâniens et les nerfs spinaux. Elle forme aussi
virtuel au niveau de la voûte crânienne et totalement des villosités qui font saillie dans les parois d’un
inexistant au niveau de la base du crâne du fait de sinus veineux, ce sont les granulations arachnoï-
l’adhérence dure-mérienne au périoste de l’os. Au diennes (granulations de Pacchioni). Comparées
niveau du rachis, l’espace épidural entre le canal verté- à de petites hernies de l’arachnoïde dans le sinus,
bral et la dure-mère contient de la graisse et des veines. elles permettent la résorption du liquide cérébros-
pinal [16]. C’est aussi principalement à partir des
Dans l’espace extradural crânien cheminent les
cellules des villosités arachnoïdiennes qui s’invagi-
artères méningées. C’est dans cet espace que peu-
nent dans les veines et les sinus dure-mériens que
vent se développer les hématomes extraduraux,
se forment les méningiomes [17]. L’arachnoïde
généralement à la suite d’une lésion de l’artère
n’est pas vascularisée, elle est nourrie par le liquide
méningée moyenne. Habituellement, après un
cérébrospinal.
traumatisme, les hématomes extraduraux se for-
ment assez vite. Pour autant, des troubles peu- Entre la pie-mère et l’arachnoïde on trouve l’es-
vent se développer après un intervalle de temps pace subarachnoïdien (espace sous-arachnoï-
qui varie de quelques minutes à quelques heures dien). Les travées de l’arachnoïde cloisonnent cet
après le traumatisme, et qui consistent en maux espace occupé par le liquide cérébrospinal (liquide
de tête, troubles moteurs et perte de conscience. céphalorachidien) que sécrètent les plexus choroï-
Du fait du risque potentiel de compression céré- des du système cérébroventriculaire. Les artères
brale, l’évacuation de l’hématome est une urgence cérébrales cheminent dans cet espace avant leur
neurochirurgicale. entrée dans l’encéphale, ainsi que des nerfs avant
leur émergence par les foramens de la base crâ-
Entre la dure-mère et l’arachnoïde, un autre espace
nienne, par lesquels ils sortent du crâne. C’est dans
virtuel, l’espace subdural (espace sous-dural),
cet espace que peuvent survenir les hémorragies
contient les veines cérébrales avant leur abouche-
méningées. L’espace subarachnoïdien est parfois
ment aux sinus veineux. C’est là que se forment
dilaté : ces dilatations forment des citernes.
les hématomes subduraux, habituellement plus
lentement, du fait de leur origine veineuse.
Pie-mère
Le caput succedaneum, ou bosse sérosanguine, observé
chez le nouveau-né est une collection sérosanguine La pie-mère consiste en un feuillet extrême-
localisée au-dessus du périoste, généralement limitée à ment mince, transparent, fragile et peu résistant.
la partie postérieure et supérieure de la voûte crânienne Elle contient de minuscules vaisseaux sanguins
et qui résulte des variations de pression subies par la et adhère totalement à la surface de l’encéphale,
calvaria fœtale. recouvre entièrement les circonvolutions céré-
Les céphalohématomes sont des hématomes sous- brales et s’insinue dans toutes les scissures et les
périostés de la calvaria, causés par la rupture de vaisseaux. sillons. Caudalement, elle se prolonge au-delà de
Ils sont parfois associés à l’usage des forceps [15]. la terminaison de la moelle spinale par le filum
terminal qui traverse l’arachnoïde et va fusionner
avec le périoste du coccyx [18].
Arachnoïde
Contrairement à la dure-mère, l’arachnoïde est Faux du cerveau
fine, translucide et d’aspect lâche, formée de cel-
lules mésothéliales, de fibres de collagène et de D’aspect falciforme, la faux du cerveau s’étend
fibres élastiques. Elle tapisse la face interne de d’avant en arrière entre les deux hémisphères
258 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
cérébraux. En avant, de nombreuses perforations Le sinus sagittal inférieur (sinus longitudinal infé-
assez irrégulières sont visibles. Dans sa partie rieur) est contenu entre les feuillets de la faux du
antérieure, elle s’insère sur la crista galli de l’os cerveau, le long de son bord inférieur. Le sinus
ethmoïde et sur le foramen cæcum (trou borgne). sagittal supérieur (sinus longitudinal supérieur)
Puis son bord supérieur se fixe sur les deux lèvres court le long du bord supérieur, entre les deux
de la gouttière du sinus longitudinal supérieur, lèvres d’insertion de la faux du cerveau sur la cal-
successivement en rapport avec la suture métopi- varia, de part et d’autre de la ligne médiane. En
que de l’os frontal, la suture sagittale interparié- réalité, ce sinus est rarement parfaitement centré ;
tale et l’occiput jusqu’à la protubérance occipitale le plus souvent, il est légèrement décalé sur la
interne (figure 19.6). droite [19].
Le bord inférieur de la faux du cerveau se fixe en
avant sur la crista galli, puis d’avant en arrière, ce
bord est libre et de forme concave. En arrière, son Tente du cervelet
rapport avec le corps calleux est intime. En avant,
il existe un petit espace entre la faux du cerveau et De chaque coté du crâne, un repli dure-mérien
le corps calleux, dans lequel la face interne d’un s’invagine entre le cerveau et le cervelet. C’est
hémisphère cérébral peut s’engager. Winslow, en 1732, qui nomme ces replis « la
La base de la faux du cerveau, oblique en bas et tente », en raison de leur ressemblance avec une
en arrière, se termine sur la partie supérieure ou tente [20] (figure 19.7). Les deux replis se réu-
faîte de la tente du cervelet, laquelle est dans son nissent sur la ligne médiane où ils rejoignent la
prolongement. Le sinus droit chemine le long de base de la faux du cerveau. Ainsi, ils séparent la
cette ligne. cavité crânienne en un étage supratentoriel pour le
Sinus sagittal
supérieur
Veine émissaire
Veine diploïque
Nerf trochléaire
Faux du cerveau
Nerf trigéminal
Sinus sagittal
inférieur
Nerf oculomoteur Nerf abducens
Grande
Nerf optique veine cérébrale
Sinus sigmoïde
Sinus droit
Bulbe olfactif
Nerfs facial
et vestibulocochléaire
Diaphragme
de la selle Confluent des sinus
Sinus caverneux
Nerf oculomoteur
Plexus basilaire
Sinus pétreux
supérieur
Foramen magnum
Tente du cervelet,
bord libre
Tente du cervelet,
Sinus transverse bord fixe
gauche
Tente du cervelet
Sinus droit
sépare les deux hémisphères cérébelleux. De forme tFO BSSJÒSF TVS MF CPSE TVQÏSJFVS EV EPT EF MB
grossièrement triangulaire, elle présente une base selle de l’os sphénoïde ;
supérieure qui se fixe sur la ligne médiane, à la tFOBWBOU TVSMFCPSEQPTUÏSJFVSEFMBHPVUUJÒSF
partie postérieure du faîte de la tente du cerve- optique ;
let. Son bord postérieur s’insère en arrière sur la tMBUÏSBMFNFOU JMTFDPOUJOVFBWFDMFTGJCSFTEVSF
crête occipitale interne de l’os occipital où il abrite mériennes qui forment la loge latérosellaire.
le sinus occipital, et son bord antérieur, libre, se Au centre du diaphragme de la selle, un foramen
trouve entre les deux hémisphères cérébelleux. Le livre passage à l’infundibulum, à la tige pituitaire
sommet de la faux du cerveau se perd en quelques et aux vaisseaux sanguins reliant l’hypophyse
fibres qui se terminent sur le pourtour du foramen (glande pituitaire) à la base du cerveau.
magnum.
Sinus intercaverneux interne Artère ophtalmique Nerf optique Nerf oculomoteur Petite aile
Veine orbitaire
Nerf trigéminal
Artère carotide interne (racine sensitive)
Nerf glossopharyngien
Plancher
Ce sont les racines antérieure et moyenne de la
grande aile de l’os sphénoïde qui constituent le
plancher de la loge latérosellaire. Elles sont recou-
vertes par la couche ectoméningée externe de la
dure-mère. Fig. 19.9. Loge latérosellaire. Coupe coronale.
1. hypophyse ; 2. carotide interne ; 3. nerf
maxillaire (V3).
D’après Milea D, et al., Encycl Méd Chir, Optalmologie.
Toit
sphénoïdal. On y voit le sillon carotidien creusé
Le toit de la loge latérosellaire consiste en fibres
par l’artère carotide interne.
dure-mériennes. En effet, pour aller se fixer sur
les processus clinoïdes postérieures, la grande cir-
conférence passe sous la petite circonférence et la Paroi latérale
croise. De fait, les fibres qui unissent les termi-
naisons antérieures des bords concave et convexe Le plus souvent, on décrit deux couches dure-
de la tente du cervelet forment un auvent qui mériennes à la paroi latérale de la loge latérosel-
devient le toit de la loge latérosellaire. Ainsi, le laire. La couche latérale, lisse, est le prolongement
toit est de forme triangulaire. Deux côtés sont de la couche ectoméningée qui tapisse la fosse
représentés par les terminaisons antérieures des crânienne moyenne. La couche médiale, plus pro-
deux bords de la tente du cervelet ; le troisième fonde et plus irrégulière, est formée par les gaines
côté est défini par un repli méningé, le ligament qui entourent les nerfs III, IV, et V1. Entre ces
interclinoïdien, qui unit les processus clinoïdes gaines, un tissu conjonctif réticulaire complète la
antérieur et postérieur. paroi [24].
Médialement, le toit se prolonge par la cou-
che superficielle du diaphragme de la selle.
Latéralement, il se continue par la paroi latérale de Pour certains, la paroi latérale de la loge latérosellaire
consiste en une couche unique et la présence de deux
la loge latérosellaire. En avant et au-dessus du toit,
feuillets au niveau de la paroi latérale résulte de la dis-
on trouve le processus clinoïde antérieur. C’est par section. C’est la structure lamellaire de la dure-mère qui
ce toit que les nerfs oculomoteur et trochléaire pourrait expliquer ces deux feuillets et non pas son ori-
pénètrent dans la loge latérosellaire. gine embryologique [27].
Paroi médiale
Paroi antérieure
C’est la face latérale de la glande pituitaire qui
forme la partie supérieure de la paroi médiale de la La paroi antérieure la loge latérosellaire est
loge latérosellaire (figure 19.9). En dessous, c’est en rapport avec la fissure orbitaire supérieure
la partie rétro-alaire de la face latérale du corps (fente sphénoïdale supérieure). Cette fissure fait
Chapitre 19. Méninges 263
communiquer la loge latérosellaire et la cavité tMF 7* PV OFSG BCEVDFOT OFSG NPUFVS PDVMBJSF
orbitaire et livre passage : externe) ;
tBVY CSBODIFT JOGÏSJFVSF FU TVQÏSJFVSF EV OFSG tVOFSBDJOFTZNQBUIJRVFEVplexus carotidien ;
oculomoteur (III) ; tMBSUÒSFDBSPUJEFJOUFSOF
tBVOFSGUSPDIMÏBJSF *7 tMFTJOVTDBWFSOFVY
tBVYUSPJTCSBODIFTEVOFSGPQIUBMNJRVF 7 Le nerf oculomoteur (III), troisième nerf crânien,
les nerfs nasociliaire (nasal), frontal et lacrymal ; pénètre dans la loge latérosellaire par le toit, légè-
tBVOFSGBCEVDFOT 7* rement en dedans de l’endroit où entre le qua-
tËMBSBDJOFTZNQBUIJRVFEVHBOHMJPODJMJBJSF trième, le nerf trochléaire (IV). Puis les deux nerfs
tBVYWFJOFTPQIUBMNJRVFT se dirigent vers l’avant en direction de la fissure
orbitaire supérieure, le quatrième en-dessous et en
dehors du troisième.
Paroi postérieure
Des trois branches périphériques du ganglion tri-
La paroi postérieure de la loge latérosellaire cor- géminal (de Gasser), seule la première branche,
respond à l’apex de la partie pétrotympanique de l’ophtalmique (V1) chemine distinctement dans la
l’os temporal. Sa limite supérieure est le faisceau loge latérosellaire. Cette branche sensitive se forme
postérieur du ligament pétrosphénoïdal qui relie le dans la loge par la réunion des nerfs nasociliaire
bord latéral du dos de la selle au bord supérieur du (nasal), frontal et lacrymal. La deuxième branche
rocher de l’os temporal. périphérique du ganglion trigéminal, le nerf maxil-
laire (V2) démontre des variations individuelles
Le ligament pétrosphénoïdal (de Grüber) consiste en un dans ses rapports avec la loge. Elle peut être logée
faisceau de fibres qui relient le bord latéral du dos de la dans la profondeur de la loge ou n’être que partiel-
selle et le processus clinoïde postérieur de l’os sphé- lement contenue dans la paroi latérale [24].
noïde au bord supérieur de la partie pétrotympanique Après son émergence du tronc cérébral, le nerf
de l’os temporal. De forme triangulaire, ou de papillon,
abducens (VI), le sixième nerf crânien, perfore
il se fixe sur le clivus par sa partie la plus large et sur
la dure-mère en dehors du dos de la selle de l’os
l’apex pétreux par sa partie la plus étroite. Sa taille et
son épaisseur varient d’un sujet à l’autre, de très fine, sphénoïde. Tout d’abord, il chemine au travers du
à très épaisse avec parfois des calcifications partielles plexus basilaire, entouré d’un manchon d’arach-
[28]. Le nerf abducens (VI) passe sous ce ligament où il noïde et de dure-mère. Puis, le nerf abducens passe
peut être affecté par une compression [29]. sous le ligament pétrosphénoïdal (de Grüber) pour
pénétrer dans la partie postérosupérieure de la loge
latérosellaire. Dans la loge, il se place en dehors de
Contenu l’artère carotide interne et se dirige vers l’avant.
Au niveau de sa paroi antérieure, la loge latéro-
En 1905, Dorello décrit un espace situé entre l’apex du
sellaire communique avec la cavité orbitaire par la rocher et le ligament de Grüber, nommé de fait le canal
fissure orbitaire supérieure. De fait, les structures de Dorello [30]. Le nerf abducens chemine dans cet
contenues dans la loge latérosellaire sont celles qui espace. Plus récemment, d’autres auteurs considèrent
traversent la fissure orbitaire supérieure, auxquel- un espace plus vaste, situé entre les deux couches de la
les s’ajoutent le sinus caverneux et l’artère caro- dure-mère [31] et qui s’étend depuis l’endroit où le nerf
tide interne. Ce sont : abducens perfore la dure-mère, jusqu’à son entrée dans
tMFT EFVY CSBODIFT TVQÏSJFVSF FU JOGÏSJFVSF EV la loge latérosellaire, espace parfois nommé le confluent
nerf oculomoteur (III, nerf moteur oculaire veineux pétroclival [28].
commun) ; Quant à la constitution du sinus caverneux, deux théo-
tMF*7PVOFSGUSPDIMÏBJSF OFSGQBUIÏUJRVF ries s’affrontent. Pour certains, il s’agit d’un espace
veineux sinusoïdal avec de nombreuses trabéculations ;
tMFT OFSGT GSPOUBM MBDSZNBM OBTPDJMJBJSF OFSG
pour d’autres, c’est un plexus veineux qui consiste en de
nasal), branches du nerf ophtalmique, première nombreuses branches [32].
branche du nerf trijumeau (V1) ;
264 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Branche méningée
(de l’artère pharyngienne
ascendante)
Artère méningée
moyenne
Artères méningées
antérieures
(branches des
artères ethmoïdales)
Artère méningée
moyenne
Artère méningée
(branche de l’artère occipitale)
Artère méningée
Artère maxillaire
(branche de l’artère vertébrale)
Artère pharyngienne ascendante
Artère occipitale
Artère carotide externe
Quatrième
Le liquide cérébrospinal (liquide céphalorachi- ventricule
dien) baigne le névraxe. De couleur claire, il
Fig. 19.11. Fluctuation du liquide cérébrospinal.
circule à travers les espaces subarachnoïdiens et D’après Waugh A, Ross et Wilson, Anatomie et physiologie
forme ainsi pour le cerveau et la moelle épinière, normales et pathologiques, 10e édition.
266 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Artère
méningée
Crâne
Espace subdural
(espace potentiel)
Arachnoïde
Espace
subarachnoïdien
Pie-mère
Cortex cérébral
Couche périostée
Artère cérébrale Veine cérébrale Dure-mère crânienne
Couche méningée
Faux du cerveau
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Chapitre 20
Neurologie
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270 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Systèmes nerveux
cérébrospinal et autonome
p hrè ree b
c é rr éub
mise rm
al
Hé C
Physiologiquement, le système nerveux est divisé
en deux parties, le système cérébrospinal qui règle
les fonctions de relation et le système végétatif ou
autonome qui règle les fonctions végétatives. Pour
autant, ces deux systèmes sont étroitement liés,
de par leur origine embryologique et leurs rela- Mésencéphale
tions physiologiques. De surcroît, ils sont souvent
Pont
confondus anatomiquement.
L’ensemble des centres et des nerfs qui consti- Bulbe
tuent le système nerveux autonome régule les vis-
cères, les vaisseaux sanguins et les glandes dans le Cervelet
but de maintenir un équilibre du milieu intérieur.
Essentiellement inconscient, ce système consiste
Moelle
en deux parties qui sont en interaction constante spinale
l’une par rapport à l’autre. Le système parasym-
pathique module le milieu intérieur en situation
basale. Le système sympathique intervient surtout
en situation de stress et mobilise l’énergie néces-
saire pour répondre rapidement à cette situation.
Les centres sympathiques sont situés dans la
moelle spinale (D1-L2), les centres parasympathi-
ques sont dans le tronc cérébral (noyaux des nerfs
crâniens III, VII, IX, X) et dans la moelle sacrée.
Nous nous limitons dans cet ouvrage à la descrip-
tion du système nerveux directement en relation
avec le crâne, à savoir pour le SNC, la description
de l’encéphale et pour le SNP, la description des
nerfs crâniens. Fig. 20.1. Les parties du système nerveux central.
D’après Waugh A, Ross et Wilson, Anatomie et physiologie
normales et pathologiques, 10e édition.
Encéphale
Rhombencéphale
C’est à partir des vésicules encéphaliques primi-
tives que se forme l’encéphale. Il pèse environ Le rhombencéphale dérive de la vésicule encépha-
1 200 g en comparaison des 30 g de la moelle lique postérieure. Il constitue le tronc cérébral et
spinale. Caudalement, c’est le rhombencéphale ou consiste en moelle allongée (bulbe), pont (protu-
cerveau postérieur formé par la moelle allongée bérance annulaire) et mésencéphale. Le cervelet
(bulbe) qui prolonge la moelle spinale. Elle se est situé en arrière du tronc cérébral auquel il est
continue par le pont et le mésencéphale ou cerveau relié par les pédoncules cérébelleux.
intermédiaire (figures 20.1 et 20.2). Le cerve- Tronc cérébral
let est situé en arrière. Céphaliquement, le pro-
sencéphale, ou cerveau antérieur est formé par le Moelle allongée (bulbe)
télencéphale (hémisphères cérébraux) et au centre Longue d’environ 2,5 cm, la moelle allongée
par le diencéphale. (bulbe ou myélencéphale) est limitée cranialement
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Chapitre 20. Neurologie 271
Sillon central
Ventricule
Comme la moelle spinale, la moelle allongée est
latéral formée de substance grise au centre et de substance
Sillon latéral
blanche en superficie. Dans les structures profon-
des, des groupements de cellules impliquées dans
Hémisphère l’activité réflexe du système nerveux autonome
cérébral forment des centres vitaux : ce sont les centres car-
diovasculaire, respiratoire, du vomissement, de la
d
toux, de l’éternuement et de la déglutition.
Troisième ventricule t-F centre cardiovasculaire : il régule la fré-
Aqueduc du mésencéphale quence et la force des contractions cardiaques,
Pont
Cervelet
ainsi que la pression artérielle. Certaines de ses
Quatrième ventricule
Moelle cellules constituent un centre vasomoteur pour
Bulbe spinale le contrôle du diamètre des vaisseaux sanguins.
Canal
central
t-F centre respiratoire régule la fréquence et
l’amplitude des mouvements respiratoires. Les
Fig. 20.2. Les parties du système nerveux central. Vue laté-
rale gauche. influx nerveux arrivent aux nerfs phréniques et
D’après Waugh A, Ross et Wilson, Anatomie et physiologie aux nerfs intercostaux qui contrôlent les mus-
normales et pathologiques, 10e édition.
cles diaphragme et intercostaux. Ce centre
fonctionne en association avec les centres pneu-
par le pont et caudalement par l’entrecroisement
motaxique et apneustique du pont.
ou décussation des pyramides (figure 20.3). En
t-FT centres réflexes participent aux mécanismes
arrière, elle est recouverte par le cervelet qui
de protection que sont le vomissement, la toux
forme le toit du IVe ventricule. Caudalement, la
et l’éternuement, pour tenter d’expulser des
moelle allongée s’apparente à la moelle spinale et
substances irritantes présentes dans l’estomac
présente un sillon médian antérieur et postérieur.
ou dans les voies respiratoires.
De surcroît, la moelle allongée est le siège d’une
Corps cellulaire
décussation pyramidale pour les fibres nerveu-
ses motrices qui relient l’aire motrice du cortex
Neurone
moteur cérébral à la moelle spinale, en suivant le faisceau
supérieur pyramidal (faisceau corticospinal). Dès lors, les
mouvements volontaires se manifestent du côté
Capsule interne opposé où ils ont pris naissance dans l’encéphale
La décussation des fibres, i.e. le croisement, se fait
sur la ligne médiane à la partie basse du bulbe.
Pour certaines des fibres nerveuses sensitives qui
relient la moelle spinale à un hémisphère cérébral,
Décussation il peut exister une décussation sensitive au niveau
des pyramides :
Neurone bulbe de la moelle allongée. Les autres fibres décussent
moteur
supérieur dans la moelle spinale.
Arrière Pont
Plaques motrices
du muscle Situé au-dessus du bulbe et en avant du cervelet,
squelettique
Avant le pont (protubérance annulaire, pont de Varole)
Moelle consiste essentiellement en fibres nerveuses trans-
spinale Neurone moteur inférieur versales reliant les deux hémisphères cérébelleux,
et en fibres passant des niveaux supérieurs du cer-
Fig. 20.3. Les voies nerveuses motrices.
D’après Waugh A, Ross et Wilson, Anatomie et physiologie veau à la moelle spinale. Dans le pont, des noyaux
normales et pathologiques, 10e édition. opèrent comme des stations relais ; on y trouve des
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272 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Mésencéphale
Situé au-dessus du pont, au-dessous des hémis-
phères cérébraux et autour de l’aqueduc cérébral,
le mésencéphale relie les deux hémisphères céré-
braux aux structures sous-jacentes du cerveau et à Quatrième
la moelle spinale. Ses noyaux sont des relais pour ventricule
les fibres nerveuses ascendantes et descendantes. Pont
Deux paires de tubercules quadrijumeaux (colli- Bulbe Cervelet
culus) caractérisent le mésencéphale. De chaque
côté, ce sont les tubercules quadrijumeaux supé-
rieur et inférieur : Fig. 20.4. Le cervelet.
tMFUVCFSDVMFRVBESJKVNFBVTVQÏSJFVSSFMJÏËVOF D’après Waugh A, Ross et Wilson, Anatomie et physiologie
normales et pathologiques, 10e édition.
saillie du thalamus, le corps genouillé latéral où
arrivent des afférences visuelles ;
tMFUVCFSDVMFRVBESJKVNFBVJOGÏSJFVSSFMJÏËVOF D’un point de vue fonctionnel, on décrit trois par-
saillie du thalamus, le corps genouillé médial où ties au cervelet :
arrivent des afférences auditives. tL’archéocervelet, le premier formé, constitué par
le lobe flocculomodulaire. Fonctionnellement,
Formation réticulaire il est en rapport avec les voies nerveuses de
l’équilibration et intègre toutes les informations
Au niveau de la moelle allongée un nouveau type
en provenance du vestibule.
histologique apparaît, qui est un mélange de subs-
t-Fpaléocervelet constitué par le lobe antérieur
tance grise et blanche, c’est la substance réticulée
et une partie du lobe postérieur. Par adaptation
qui s’étend de la moelle cervicale jusqu’au système
du tonus musculaire, il intervient dans la régu-
thalamique. Comme elle comprend un grand
lation des activités musculaires de la posture sta-
nombre de liens synaptiques avec d’autres parties
tique et de la posture dynamique.
du cerveau, elle engrange continuellement des
t-F néocervelet constitué par l’autre partie du
informations transmises par les faisceaux ascen-
lobe postérieur ; son développement est fonc-
dants et descendants.
tion de l’importance du cortex cérébral et par-
Ses fonctions sont multiples, depuis la coordination fois il recouvre les autres parties du cervelet.
de l’activité musculaire squelettique lors du mouve- Il contrôle et coordonne les mouvements volon-
ment volontaire et du maintien de l’équilibre, jusqu’à taires et automatiques chez les mammifères.
la coordination de l’activité soumise au contrôle du
Sa partie superficielle est faite de substance grise.
système nerveux autonome. C’est aussi la substance
On trouve aussi la substance grise au centre sous
réticulée qui sélectivement arrête ou laisse passer les
la forme de quatre noyaux gris, de chaque côté de
informations sensitives allant au cortex.
la ligne médiane :
Cervelet tEBOTMFWFSNJT MFTEFVYOPZBVYEVUPJUPVOPZBV
fastigial ;
En dessous de la partie postérieure des hémisphères
tEBOTMFTIÏNJTQIÒSFT MFTEFVYOPZBVYEFOUFMÏT
cérébraux et derrière le pont, le cervelet occupe la
les deux noyaux globulus et les deux noyaux
fosse crânienne postérieure, en dessous de la tente
embolus.
du cervelet. De forme ovoïde, il comporte deux
hémisphères cérébelleux séparés par une portion La substance blanche siège en profondeur. Moins
médiane étroite le vermis (figure 20.4). importante que la substance grise, elle forme les
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Chapitre 20. Neurologie 273
connexions du cervelet avec les autres centres du hémisphères cérébraux droit et gauche que sépare
SNC et la périphérie, par les pédoncules cérébel- un profond sillon médian : la fissure cérébrale longi-
leux supérieurs, moyens et inférieurs. tudinale du cerveau (scissure interhémisphérique)
où loge la faux du cerveau. Chaque hémisphère
Fonctions contient un ventricule cérébral. Des ponts de
Ce sont les afférences des faisceaux spino- fibres nerveuses, les commissures interhémisphéri-
cérébelleux, olivo-cérébelleux, nucléo-cérébelleux, ques relient les deux hémisphères cérébraux. Elles
vestibulo-cérébelleux, ponto-cérébelleux, et les consistent en corps calleux, fornix (trigone), com-
afférences visuelles et auditives qui renseignent le missure blanche antérieure et commissure blanche
cervelet. En provenance des muscles et des arti- postérieure (figure 20.5).
culations, des influx proprioceptifs signalent leur
position par rapport à l’ensemble du corps ; en
provenance des yeux et des canaux semicirculaires, Certaines des régions des hémisphères cérébraux sont
des influx sensitifs communiquent la position de la reliées par des fibres calleuses. Elles sont appelées
aires associatives. Les aires cérébrales symétriques non
tête dans l’espace.
connectées fonctionnellement par des fibres du corps
Par les voies efférentes, destinées au cortex céré- calleux sont nommées aires primaires.
bral sensitivo-moteur et aux motoneurones de Après section du corps calleux, les informations ne sont
la moelle épinière, les influx partis du cervelet pas transférées d’un hémisphère à l’autre. Dès lors,
influencent la contraction de muscles squeletti- les rôles respectifs de chaque hémisphère sont définis.
ques pour assurer le maintien de la posture et de L’hémisphère gauche est le centre des structures logi-
l’équilibre. Les fibres font relais dans les noyaux ques, du langage écrit et oral. L’hémisphère droit est le
gris centraux et les noyaux vestibulaires. De là, centre des symboles visuels, de la reconnaissance des
les seconds neurones se dirigent vers les noyaux visages et de la perception spatiale.
de départ des voies extrapyramidales, la subs-
tance réticulée ou le thalamus. Puis les influx
La partie superficielle ou périphérique des hémis-
atteignent le lobe frontal du cortex au départ
phères, le néocortex est la partie qui se développe
des voies cortico-ponto-cérébelleuse et motrice
le plus chez l’Homme. Elle forme une « écorce
principale.
cérébrale » de substance grise très plissée, consti-
En fait, le cervelet contrô1e et coordonne la tué par les corps cellulaires des neurones. De
contraction de divers groupes musculaires pour la nombreux plis creusent cette surface, parfois
coordination des mouvements volontaires, la pos-
ture et l’équilibre.
Fissure longitudinale,
entre les hémisphères
Cortex
Prosencéphale cérébral
Corps
Aussi nommé cerveau antérieur, le prosencéphale calleux
est formé par le télencéphale (hémisphères céré- Capsule
braux) et au centre par le diencéphale. Le cer- interne
veau antérieur est la partie la plus volumineuse de
Thalamus
l’encéphale. Sa face inférieure est en rapport avec
les fosses crâniennes moyenne et antérieure, et en Ganglions
arrière il est séparé du cervelet qu’il recouvre, par de la
base
la tente du cervelet.
Hypothalamus
Télencéphale Fig. 20.5. Coupe du cerveau montrant certaines fibres ner-
veuses d’interconnexion.
De forme globalement ovoïdale, avec un grand D’après Waugh A, Ross et Wilson, Anatomie et physiologie
axe antéro-postérieur, le cerveau consiste en deux normales et pathologiques, 10e édition.
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274 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
profonds, ce sont les sillons (scissures) ; les sur- Lobe Sillon central
frontal
faces exposées entre les sillons sont les gyrus ou
Lobe
circonvolutions cérébrales. La partie profonde pariétal
des hémisphères, la substance blanche centrale
consiste en fibres nerveuses, on y trouve des cen- Sillon
occipital
tres sous-corticaux. transverse
Lobe
Au niveau de la moelle et du tronc cérébral, la substance occipital
grise est centrale, organisée autour du canal de l’épen-
dyme. Au niveau du télencéphale, la substance grise est
Sillon latéral Lobe temporal
en périphérie.
Fig. 20.6. Les principaux sillons de l’hémisphère cérébral.
D’après Waugh A, Ross et Wilson, Anatomie et physiologie
normales et pathologiques, 10e édition.
Sur la face latérale de chaque hémisphère, on
observe trois sillons principaux (figure 20.6) :
tMFTJMMPODFOUSBMPVTDJTTVSFEF3PMBOEP
tMFTJMMPOMBUÏSBMPVTDJTTVSFEF4ZMWJVT
tMFTJMMPOPDDJQJUBMUSBOTWFSTFPVTDJTTVSFQBSJÏUP
occipitale. Moteur
Planification
Chaque hémisphère est divisé en lobes par ces scis- des mouvements
complexes et
Conscience
spatiale du
sures ; ils sont nommés d’après l’os avec lequel ils de la pensée Somato-
sensitif
corps et
de l’environnement
sont en rapport. Ce sont les lobes frontal, pariétal, Production
de la parole Langage
A Compréhension Visualisation
temporal et occipital. Audition Intelligence des mots
Comportement, B
émotions, Nommer
motivation les objets Vision
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Chapitre 20. Neurologie 275
Aires motrices du cortex cérébral ral, dans l’hémisphère cérébral dominant, gauche
La circonvolution frontale ascendante ou Gyrus chez les droitiers [3].
précentral réside dans le lobe frontal en avant du
sillon central. Parce que les corps cellulaires sont Aires sensitives du cortex cérébral
en forme de pyramide, on qualifie ces cellules La circonvolution pariétale ascendante ou Gyrus post-
de pyramidales. C’est là qu’est déclenchée la central est localisée derrière le sillon central. C’est là
contraction des muscles squelettiques. Les fibres que sont perçues les sensations de douleur, de tempé-
pyramidales passent par le tronc cérébral, croisent rature, de pression et de toucher, ainsi que le mouve-
la ligne médiane à la partie basse du bulbe : c’est la ment musculaire et la position des articulations. Les
décussation pyramidale. Puis elles continuent dans influx sensitifs en provenance du côté droit du corps
la moelle spinale du côté hétérolatéral. arrivent sur l’aire somatosensitive de l’hémisphère
Au niveau du cerveau, la représentation somato- gauche et inversement. Ici aussi, les diverses parties
topique du corps est inversée : les membres infé- du corps ne sont pas représentées proportionnelle-
rieurs sont sous l’influence des cellules les plus ment à leur volume, mais proportionnellement à
proches du vertex, alors que la tête, le cou, la face l’étendue de leur innervation sensitive [3].
et les doigts sont contrôlées par les cellules les plus L’aire auditive est au-dessous du sillon latéral
basses (figure 20.9). De plus, les diverses parties (scissure de Sylvius), dans le lobe temporal ; c’est la
du corps sont représentées proportionnellement à partie cochléaire du nerf vestibulocochléaire (VIII)
la complexité de leur mouvement. Ainsi, la main qui transmet les influx venus de l’oreille interne.
occupe une grande surface corticale. L’aire olfactive est en profondeur dans le lobe
Le centre moteur du langage, l’aire de Broca est temporal; les influx sont transmis par le nerf
située dans le lobe frontal, au-dessus du sillon laté- olfactif (I).
Tête
Cou
HaTronc
Hancheu
Jamnche
Tronc
Épaule
Épaule
Coude
Bras e
Poignet
Coud t-bras
Avan et
be
Gen Ch Or te
Poi n
Ma
in
gn
Ma
o
Pe nnu us
ed
i
Pi s
A
tit lair
la t
nu ig
ire
M de
il
do e
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Fig. 20.9. a. L’homunculus moteur montrant comment le corps est représenté sur l’aire motrice de l’hémisphère
cérébral. b. L’homunculus sensitif montrant comment le corps est représenté sur l’aire sensitive de l’hémisphère
cérébral.
D’après Waugh A, Ross et Wilson, Anatomie et physiologie normales et pathologiques, 10e édition.
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276 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
L’aire du goût est au-dessus du sillon latéral (scis- réduite. Pour autant, toutes les autres fonctions
sure de Sylvius). du système limbique sont conservées.
L’aire visuelle est derrière le sillon occipital transverse, Sur le plan fonctionnel, le système limbique est
les influx sont transmis par le nerf optique (II). responsable des comportements assurant la pro-
tection de l’individu et la survie de l’espèce. Il est
Aires d’association du cerveau responsable de l’expression des émotions et des
Des aires du cortex cérébral sont reliées entre elles motivations et c’est aussi le centre de la mémoire.
ou/et avec d’autres aires : ce sont les aires d’as-
sociation du cerveau qui participent aux fonctions Diencéphale
cognitives supérieures. Leurs rôles sont complexes.
Durant le deuxième mois fœtal, les cinq vésicu-
L’aire prémotrice située dans le lobe frontal coor- les cérébrales prennent forme à partir des trois
donne les mouvements initiés dans l’aire précen- vésicules primitives. Lorsque le prosencéphale
trale motrice. se divise en deux parties, la partie rostrale forme
L’aire préfrontale située dans le lobe frontal en le télencéphale et la partie caudale devient le
avant de l’aire prémotrice, très développée chez diencéphale. Il consiste en formations grises cen-
l’homme, est le siège de fonctions intellectuelles trales : le thalamus, l’hypothalamus, la glande
telles la perception du temps qui passe et l’anti- pinéale, les noyaux gris centraux (figure 20.10).
cipation des événements. Normalement, elle per-
met aussi le contrôle des émotions. Thalamus
L’aire sensitive du langage, ou aire de Wernicke Formé de deux masses ovoïdes et symétriques, le
localisée dans le lobe temporal, est le siège de la thalamus est situé dans l’hémisphère cérébral juste
compréhension et de l’intelligence. Elle permet la au-dessous du corps calleux, de part et d’autre du
perception de la parole, ce qui autorise des fonctions troisième ventricule. Les principaux faisceaux affé-
mentales supérieures élaborées sur le langage. Chez rents assurent la transmission des messages senso-
le droitier, elle domine dans l’hémisphère gauche et riels venus de la peau, des viscères et des organes
chez le gaucher, dans l’hémisphère droit. des sens sur les noyaux relais sensitifs d’où ils sont
projetés sur le cortex.
L’aire pariéto-occipito-temporale, en arrière de
l’aire somatosensitive, englobe l’essentiel du Hypothalamus
lobe pariétal. Sa fonction semble associée à la
conscience spatiale, l’interprétation du langage Situé à la base du diencéphale, au-dessous et en
écrit et la faculté de nommer des objets [3]. avant du thalamus, au-dessus de l’hypophyse, l’hy-
pothalamus constitue une partie des parois infé-
Système limbique rieure et latérale du troisième ventricule. Il consiste
Sur la face médiale de chaque hémisphère cérébral, en plusieurs groupes de cellules nerveuses.
on observe une circonvolution corticale caracté- Ses afférences sont :
ristique, enroulée autour de la partie profonde de tTFOTPSJFMMFTPQUJRVFT BDPVTUJRVFT PMGBDUJWFT
l’hémisphère et désignée sous le nom de circonvo- tSÏUJDVMBJSFT
lution limbique ou gyrus cingulaire. tUIBMBNPTUSJÏFT
En fait, le système limbique associe les parties du tDPSUJDBMFT
cerveau de l’archencéphale et du paléencéphale, Ses efférences sont :
qui sont phylogénétiquement les plus anciennes. tDPSUJDBMFT SIJOFODÏQIBMF
Le paléencéphale comporte le bulbe olfactif et tUIBMBNPTUSJÏFT
les formations associées. Ce qui, fonctionnelle- tNÏTFODÏQIBMPCVMCPTQJOBMFT WFST MB GPSNB-
ment, constitue le rhinencéphale des mammifères tion réticulaire et les noyaux moteurs des nerfs
macrosmatiques pour lesquels l’olfaction est très crâniens) ;
développée. Par opposition, l’homme est un ani- tPQUJRVFTWFSTMBSÏUJOF
mal microsmatique, car sa fonction olfactive est tIZQPQIZTBJSFT
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Chapitre 20. Neurologie 277
Diencéphale
Thalamus
Hypothalamus
Cervelet
(métencéphale)
Pont (métencéphale)
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278 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
neurotransmetteur régulant l’activité de la glande deux thalamus, c’est le troisième ventricule (V3)
pinéale, la noradrénaline [6]. La glande pinéale et dans le tronc cérébral, c’est le quatrième ventri-
n’a pas de connexion directe avec le SNC, mais la cule (V4) (figures 20.11 et 20.12).
mélatonine déversée dans la circulation sanguine Ces cavités ventriculaires communiquent entre
peut gagner tous les organes du corps. elles. Ainsi, les ventricules latéraux et le troisième
ventricule communiquent par le foramen inter-
ventriculaire (trou de Monro), et le troisième ven-
Durant la journée, les messages lumineux qui parvien- tricule et le quatrième ventricule par l’aqueduc du
nent à la glande pinéale par la voie rétino-hypothalamique mésencéphale (de Sylvius).
inhibent la synthèse de la mélatonine [7]. En fait, de la
rétine les informations lumineuses sont transmises au Les ventricules sont tapissés d’un épithélium épen-
noyau suprachiasmatique de l’hypothalamus, et le jour, dymaire et présentent sur leurs parois des plexus
l’activité du noyau suprachiasmatique de l’hypothalamus choroïdes qui sécrètent le liquide céphalorachidien.
a une action inhibitrice sur celle d’une autre région de
l’hypothalamus, le noyau paraventriculaire. Les axones Quatrième ventricule
du noyau paraventriculaire descendent jusqu’aux neuro- Au niveau bulbaire et pontique, la cavité épen-
nes sympathiques préganglionnaires de la corne latérale
dymaire se dilate et forme le V4. Le cervelet le
de la moelle épinière. Puis, ces cellules ajustent l’excita-
bilité des neurones des ganglions cervicaux supérieurs
recouvre en arrière.
dont les axones projettent sur la glande pinéale. Cette Son plancher, de forme losangique à grand axe
voie multisynaptique représente la principale voie d’en- vertical, est divisé en deux triangles : en bas, c’est le
traînement du système circadien. En effet, par sa pré- triangle bulbaire de la face postérieure du bulbe, et
sence, la mélatonine renseigne sur la période nocturne en haut c’est le triangle pontique (protubérantiel).
et par la durée de sa sécrétion nocturne, elle informe sur
la période de l’année.
Son toit est fermé par une lame de substance
Pour autant, ce rythme circadien est endogène et suit blanche : le voile médullaire supérieur (valvule
un mécanisme biologique interne. La lumière environ- de Vieussens). En haut, le triangle pontique est
nante est le « synchroniseur », le « zeitgeber » (donneur tendu entre les pédoncules cérébelleux supé-
de temps) qui permet un ajustement constant. rieurs ; en bas, la membrana tectoria tendue entre
les pédoncules cérébelleux inférieurs est percée en
son centre par le foramen de Magendie.
Noyaux gris centraux La membrana tectoria est recouverte par la pie-
Ces ganglions de la base sont des zones de subs- mère, et l’ensemble constitue la toile choroïdienne
tance grise placés dans la profondeur des hémisphè- inférieure. Sur le toit du V4, des plexus choroïdes
res cérébraux, en relation avec le cortex cérébral et sécrètent le liquide cérébrospinal.
le thalamus. Ils appartiennent aux voies extrapyra-
midales et participent au démarrage et au contrôle D’après Sutherland, personne n’est trop malade pour
des mouvements complexes. En cas de lésion, les subir une « compression du quatrième ventricule » et,
mouvements sont saccadés et incoordonnés. presque toujours, cette procédure pourrait être utilisée
lorsqu’on ne sait pas quoi faire d’autre [8]. En effet,
ses indications sont nombreuses : stases au niveau du
Ventricules liquide cérébrospinal, du système lymphatique, de la
circulation veineuse ; hypoactivité hypophysaire ; mala-
Quatre ventricules représentent le système ven- dies du système nerveux central ; états hypertensifs. En
triculaire cérébral, et le prolongement céphalique revanche, cette procédure ne doit pas être utilisée dans
de la cavité épendymaire dont ils correspondent les cas d’hémorragie cérébrale [8].
à des dilatations. Dans les hémisphères céré- En fait, la compression du quatrième ventricule [9]
braux, ce sont les ventricules latéraux, droit et affecte l’oscillation de Traube-Hering-Mayer, une oscilla-
tion de basse fréquence présente dans la circulation
gauche qui s’étendent sur les différents lobes du
sanguine [10].
cerveau, frontal, temporal, et occipital. Entre les
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Chapitre 20. Neurologie 279
Troisième
ventricule
Corne inférieure
du ventricule
latéral
Citerne Fornix
supracallosale
Septum Troisième ventricule
pellucidum
Citerne de la grande
veine cérébrale
Citerne de la Cervelet
lame terminale
Chiasma optique
Citerne
interpédonculaire
Pont
Quatrième
ventricule
Citerne
pontique
Mœlle allongée Citerne cérébromédullaire
Fig. 20.12. Section sagittale du cerveau.
D’après Standring S, Gray’s Anatomy, 39th edition.
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280 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
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Chapitre 20. Neurologie 281
Noyau d’Edinger-Westphal
Noyau oculomoteur
Noyau de l’abducens
Noyau trigéminal spinal
Noyau moteur du nerf facial
supérieur
Noyau salivaire
inférieur Noyau cochléaire dorsal
Pour les nerfs crâniens exclusivement moteurs, les analogue à celle des ganglions spinaux des nerfs
corps cellulaires sont réunis en un noyau moteur rachidiens. Les axones entrent dans le tronc céré-
situé dans le tronc cérébral (figure 20.13) et les bral (origine apparente) et suivent un trajet intra-
axones émergent du tronc cérébral. On retrouve névraxique jusqu’au noyau sensitif ou sensoriel
dans le tronc cérébral une disposition analogue à homologue. Dans ce noyau, ils font relais avec les
celle des colonnes de motoneurones de la corne deutoneurones i.e., les deuxièmes neurones de la
ventrale de la moelle spinale. voie sensitive. Les noyaux sont formés par la réu-
Pour les nerfs crâniens exclusivement sensitifs ou nion des corps de ces deutoneurones.
sensoriels, les extrémités dendritiques sont péri- À l’exception des deux premières paires des nerfs
phériques, par exemple au niveau de la peau pour crâniens, l’origine apparente des nerfs crâniens est
le nerf ophtalmique (V1). Les corps cellulaires visible sur le tronc cérébral. De l’étage bulbaire
se rassemblent en un ganglion, dans cet exem- émergent les IX, X, XI, XII. Du sillon bulbopon-
ple, le ganglion trigéminal. Cette disposition est tique nous apercevons les VI, VII, VIII, et le V
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282 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Bulbe olfactif
Lobe temporal
se détache du pont. Le III émerge en avant des abducens et hypoglosse. Les neurones efférents
pédoncules cérébraux, alors que le IV apparaît en branchiaux spéciaux consistent en fibres motrices
arrière, puis contourne l’axe nerveux. Le rapport provenant des nerfs trijumeau, facial, glossopha-
des nerfs crâniens avec les os et les méninges qui ryngien et vague qui innervent les arcs pharyngiens
forment la base crânienne est très intime. Toute (branchiaux) et en fibres du nerf accessoire. Tous
dysfonction doit être traitée pour normaliser la ces nerfs ont des points d’émergence plus dorsaux
fonction nerveuse (figure 20.14). que ceux du système moteur somatique [11].
Typiquement, depuis les premières descriptions Embryologiquement, à l’exception des nerfs olfac-
anatomiques des nerfs crâniens le trajet des nerfs tifs et optiques, les nerfs crâniens se développent
est décrit du névraxe vers la périphérie, que ces d’une manière comparable à celle des nerfs spi-
nerfs soient moteurs ou sensitifs. Cette descrip- naux. Le corps des neuroblastes moteurs a pour
tion convient aux nerfs moteurs, elles ne convient origine le neuroépithélium, alors que ceux des
pas aux nerfs sensitifs. Pour ces nerfs l’origine neuroblastes sensitifs dérivent de la crête neurale,
apparente sur le tronc cérébral est en réalité leur à laquelle s’ajoute la contribution des placodes
point d’entrée dans le tronc cérébral. ectodermales [11] (figure 20.15).
Au niveau crânien, on considère typiquement deux C’est aussi à partir des crêtes neurales encéphali-
composantes fonctionnelles motrices. Ce sont les ques que se forment les arcs pharyngiens (bran-
neurones efférents somatiques généraux et les neuro- chiaux). Chaque arc répond à un nerf crânien ou
nes efférents branchiaux spéciaux. Les neurones effé- à une de ses branches et à une artère. En outre,
rents somatiques généraux émergent ventralement de chaque arc dérivent des structures cutanées,
d’une façon comparable à celle des nerfs de la moelle musculaires et osseuses qui conservent des rap-
spinale. Ce sont les nerfs oculomoteur, trochléaire, ports étroits avec le nerf crânien associé à cet
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Chapitre 20. Neurologie 283
Ganglion de Frorieps
Nerf hypoglosse
Diencéphale
Nerf
ophtalmique
Ganglion dorsal
Hémisphère des sixième et
cérébral septième nerfs
spinaux cervicaux
Bulbe olfactif
Nerf phrénique
Nerf maxillaire
Nerf mandibulaire
arc. Six arcs pharyngiens sont classiquement des structures nerveuses. Pour cela, les zones de res-
décrits ; en fait, seulement cinq d’entre eux triction de la motilité doivent être identifiées, celles
se développent (le cinquième ne se développe ou la fonction des vasa nervorum est compromise.
pas). Le nerf mandibulaire (V3), branche du Pour les nerfs crâniens, il s’agit bien souvent des
trijumeau (V), est associé au premier arc bran- endroits où le nerf traverse les méninges, par exem-
chial, le nerf facial (VII) au deuxième arc, le ple au niveau de la loge latérosellaire [12, 13].
nerf glossopharyngien (IX) au troisième arc, le
rameau laryngé supérieur du nerf vague (X) au Propriétés
quatrième arc et le rameau laryngé récurrent du Chaque nerf crânien démontre non pas un aspect
nerf vague (X) au sixième arc branchial. de câble, mais une constitution plexiforme avec
échanges de neurofibres entre les différents fascicu-
Vascularisation
les ou groupes fasciculaires. De fait, la répartition
Deux systèmes extrinsèque et intrinsèque se par- des fibres au sein du tronc nerveux varie [14].
tagent la vascularisation des nerfs crâniens. De De surcroît, un tissu conjonctif intraneural confère
nombreuses anastomoses et une grande variabilité au nerf crânien des propriétés de glissement qui lui
individuelle rendent impossible une standardisa- permettent de se déplacer et de s’adapter aux dif-
tion des réseaux. Pour autant, au sein de chaque férentes contraintes qui l’entourent. Des déplace-
nerf crânien, la circulation est assurée par les arca- ments sont possibles entre les différents fascicules ou
des artérielles des vasa nervorum en provenance groupes fasciculaires qui forment le tronc nerveux
des artères voisines. La circulation veineuse suit la au sein de l’épinèvre interfasciculaire, et à l’intérieur
circulation artérielle. de l’endonèvre, l’aspect ondulé des fibres nerveuses
Un des objectifs d’une normalisation ostéopathique leur permet aussi de s’adapter à des variations de
est de favoriser les échanges vasculaires au niveau longueur, élongation ou raccourcissement [13].
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284 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Pour autant, des déplacements ou des étirements Situé dans la fosse crânienne antérieure, entre la
exagérés contribuent aux dysfonctions du nerf. Il en lame criblée et la face orbitaire du lobe frontal, le
résulte des œdèmes intraneuraux, ou des microhéma- bulbe olfactif est une masse aplatie de substance
tomes [15] avec altération de la circulation du liquide grise. C’est une évagination du télencéphale, et
cérébrospinal de la zone dysfonctionnelle [16]. donc le premier relais du système olfactif, lequel
représente l’unique système sensoriel à ne pas
avoir de relais thalamique. La projection corticale
Nerf olfactif du bulbe olfactif est ipsilatérale.
Le nerf olfactif est le nerf sensoriel de l’olfaction.
Les cellules nerveuses réceptrices sont dans la Troubles de l’olfaction
muqueuse olfactive qui tapisse la partie supérieure Ce sont principalement des anosmies ou perte de
des parois latérale et médiale de la cavité nasale et l’odorat par altération des récepteurs ou du bulbe
du cornet supérieur. Les filets du nerf olfactif che- olfactif et des hyperosmies d’origines diverses avec
minent sur la paroi squelettique où ils creusent de hallucinations d’origine épileptique ou psychiatri-
fines rainures, puis se réunissent en rameaux pour que [20].
atteindre la face inférieure de la lame criblée. Ils Habituellement, la qualité de l’odorat est meilleure
traversent alors les foramens de la lame criblée et chez la femme que chez l’homme et il existe une
rejoignent la face inférieure du bulbe olfactif où ils diminution de l’olfaction après 60 ans [21]. Pour
font relais avec le 2e neurone de la voie olfactive. autant, l’anosmie ou l’hypo-osmie résultent d’at-
teintes rhinologiques, infectieuses (rhinites, sinu-
Trois types de cellules constituent l’épithélium olfactif. sites, grippe), tumorales, ou atrophiques.
Ce sont les cellules olfactives de Schultze, les cellu- Des lésions du bulbe et du tractus olfactifs peuvent
les souches ou basales et les cellules de soutien. Les
survenir à la suite de traumatismes, avec fracture
premières en nombre très important, environ 6 millions
chez l’homme, assurent réception, transduction et trans-
de la lame criblée qui sectionne les filets olfactifs.
mission. Les secondes assurent une régénération per- Parfois, l’anosmie survient à la suite de traumatis-
manente des récepteurs, d’une durée de vie moyenne mes fermés, tels les traumatismes occipitaux qui se
d’environ 50 jours. Les cellules de soutien ont surtout propagent au niveau de la lame criblée [22]. Elle
un rôle sécrétoire. est généralement régressive.
Au cours des atteintes centrales les hallucinations
Les méninges contactent des rapports très étroits avec olfactives sont les plus typiques. Le plus souvent, elles
les filets du nerf olfactif dans leur traversée de la lame accompagnent les crises épileptiques temporales.
criblée. L’arachnoïde et la dure-mère se prolongent
jusque dans les cavités nasales et forment une gaine
autour des filets nerveux. De la sorte, une partie du
Nerf optique
liquide cérébrospinal se draine dans les lymphatiques Le nerf optique est le nerf sensoriel de la vision.
de la muqueuse nasale, puis dans les ganglions lym- Les cellules nerveuses réceptrices sont des cellules
phatiques cervicaux superficiels et profonds [17, 18]. sensorielles et des cellules bipolaires situées dans
Pour certains, cette voie est une voie de drainage des la rétine. Elles forment le premier neurone. Les
antigènes contenus dans les espaces arachnoïdiens vers cellules ganglionnaires constituent le 2e neurone.
les ganglions lymphatiques cervicaux où des réponses Elles convergent vers la papille optique, traver-
immunitaires spécifiques seraient induites [19]. sent la choroïde et la sclère et donnent le nerf
optique.
En plus de son action sur les muqueuses nasa-
les, la normalisation du frontal, de la face, de Trajet intraorbitaire
l’ethmoïde et du nerf olfactif, facilite le drai-
nage du liquide cérébrospinal. L’émergence du nerf optique au niveau du bulbe
oculaire est située à 3 mm en dedans, et à 1 mm
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Chapitre 20. Neurologie 285
au-dessous du pôle postérieur du bulbe de l’œil. À Ce sont les fibres nerveuses dérivant des deux nerfs
partir de là, le nerf se dirige en arrière, en dedans optiques qui forment le chiasma. On divise les
et un peu en bas en se rapprochant du plancher fibres sensorielles en deux contingents : temporal
orbitaire, pour suivre un trajet intraorbitaire de et nasal. Les fibres temporales gagnent le tractus
20 à 30 mm de long. La longueur de cette portion optique ipsilatéral, alors que les fibres nasales se
facilite l’élongation du nerf lors des traumatismes dirigent vers le tractus optique controlatéral.
ou des processus expansifs. Des angles postérieurs du chiasma partent les ban-
Au sommet de l’orbite, le nerf est entouré par les delettes optiques qui renferment les fibres découlant
origines des muscles droits de l’œil. Ensuite, il des deux hémi-rétines regardant dans la même
pénètre dans le canal optique. direction. Elles contournent les pédoncules céré-
Pendant tout le trajet orbitaire, le nerf optique est braux et véhiculent l’influx nerveux sensoriel de la
entouré par les trois gaines méningées. En avant, rétine jusqu’aux corps genouillés externes, sur la
les fibres de la dure-mère se mêlent avec la sclère. face latérale du pédoncule cérébral (figures 20.16
Au niveau de l’apex orbitaire les fibres de la dure- et 20.17).
mère se divise en deux, avec une couche qui enve- De là partent les radiations optiques, c’est-à-dire
loppe le nerf optique et forme sa périnèvre [23], le 3e neurone des voies optiques qui se projette
et une couche qui fusionne avec le périoste de la sur le cortex visuel de la face interne du lobe occi-
cavité orbitaire et avec l’anneau tendineux com- pital (figures 20.18 et 20.19). Chez l’homme, la
mun (de Zinn) [24].
Trajet intracanalaire
Oblique en dedans, en arrière et en haut, le canal
optique mesure 5 mm de long. Il est formé par la
réunion des racines supérieure et inférieure de la
petite aile du sphénoïde au corps de l’os.
À l’intérieur du canal optique, le nerf contacte
des rapports très étroits avec les méninges qui
le fixe au périoste des parois osseuses du canal.
Dans ce trajet, il est en rapport avec l’artère
ophtalmique.
Trajet intracrânien
En s’aplatissant de haut en bas, le nerf optique
rejoint le chiasma en suivant une direction obli-
que en dedans et en arrière, selon un trajet plus
ou moins rectiligne de 10 à 15 mm, pour se
terminer à l’angle antérolatéral du chiasma. En
dedans, les deux nerfs optiques limitent avec le
chiasma la gouttière optique et le tubercule de Fig. 20.16. Vue inférieure de l’encéphale montrant la situa-
la selle. tion des voies optiques.
1. bulbe oculaire ; 2. nerf optique ; 3. chiasma optique ;
Normalement, le chiasma est situé au-dessus 4. tractus optique ; 5. racine latérale du tractus
du diaphragme sellaire. Son bord antérieur est optique ; 6. racine médiale du tractus optique ; 7. corps
en rapport avec le tubercule de la selle turcique géniculé latéral ; 8. colliculus supérieur ; 9. pulvinar
de l’os sphénoïde et son bord postérieur fait du thalamus ; 10. bras du colliculus supérieur ;
11. radiations optiques ; 12. cortex strié ; 13. sillon
saillie dans l’angle antéro-inférieur du troisième calcarin ; 14. corne temporale du ventricule latéral.
ventricule. D’après Velut S, et al., Encycl Méd Chir (Ophtalmologie).
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286 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Deux grands syndromes gouvernent la sémiologie Son noyau situé dans le mésencéphale, en avant
du nerf optique. Ce sont le syndrome de neuro- de l’aqueduc du mésencéphale (de Sylvius), est
pathie optique se manifestant habituellement par en fait un complexe nucléaire où des sous-noyaux
des manifestations fonctionnelles visuelles et le se projettent chacun vers un muscle extraoculaire
syndrome d’œdème de la papille au retentissement (droit supérieur, droit inférieur, droit médial, obli-
fonctionnel variable. Ces deux syndromes sont que inférieur, releveur de la paupière supérieure)
souvent associés l’un à l’autre. et vers les structures innervées par le parasympa-
thique pour le noyau d’Edinger Westphal (pupille
Le plus souvent, l’étiologie des neuropathies opti-
et muscle ciliaire) (figure 20.13).
ques comporte des facteurs vasculaires (ischémie),
inflammatoires (sclérose en plaques), toxiques,
Trajet
nutritionnels ou héréditaires. Des neuropathies par
compression peuvent exister en particulier au niveau Des sous-noyaux, les axones se réunissent et for-
du canal optique. Des troubles visuels peuvent aussi ment la partie fasciculaire du III qui apparaît dans
faire suite aux étirements du chiasma [26]. la citerne interpédonculaire à la face antérieure du
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Chapitre 20. Neurologie 287
Fig. 20.19. Cortex visuel. Vues latérale (a) et médiale (b) du lobe occipital droit.
1. sillon pariéto-occipital ; 2. sillon central ; 3. sillon occipital antérieur ; 4. incisure préoccipitale ; 5. gyrus temporal
supérieur ; 6. gyrus temporal moyen ; 7. gyrus temporal inférieur ; 8. gyrus angulaire ; 9. gyrus supramarginal ;
10. gyrus occipital supérieur ; 11. gyrus occipital moyen ; 12. gyrus occipital inférieur ; 13. lobule pariétal supérieur ;
14. précunéus ; 15. splénium calleux ; 16. cunéus ; 17. sillon calcarin ; 18. gyrus occipitotemporal médial ; 19. gyrus
occipitotemporal latéral ; 20. sillon collatéral ; 21. isthme du gyrus cingulaire.
D’après Velut S, et al., Encycl Méd Chir, Ophtalmologie.
tronc cérébral au bord interne du pied du pédon- ciliaire. Ces fibres sont responsables de l’innerva-
cule cérébral. La réunion des fibres forme le tronc tion du muscle constricteur de la pupille (myosis),
du III qui prend un trajet oblique d’avant en et de l’innervation du muscle ciliaire (accommo-
arrière, de dedans en dehors et de haut en bas. Il dation). Les neurones post-ganglionnaires for-
passe entre l’artère cérébrale postérieure et l’artère ment les nerfs ciliaires courts.
cérébelleuse supérieure en direction de la loge laté-
rosellaire (loge caverneuse). Pour cela, il s’oriente
Atteintes du nerf oculomoteur
vers l’avant, passe sous le processus clinoïde posté-
rieur en creusant un sillon plus ou moins marqué Parmi les paralysies du nerf oculomoteur, le syn-
sur le bord latéral du dos de la selle de l’os sphé- drome tronculaire constitue la forme typique. Il
noïde. Puis, il traverse la paroi supérolatérale de la suit une lésion du nerf entre son émergence du
loge latérosellaire entre le bord libre et le bord fixe tronc cérébral et sa division intraorbitaire. L’œil
de la tente du cervelet (figure 20.20). atteint démontre un ptosis de la paupière supé-
Vers l’avant de la loge latérosellaire, il traverse la par- rieure et une exotropie (divergence). Les mouve-
tie médiale de la fissure orbitaire supérieure, gagne la ments d’élévation, d’abaissement et d’adduction
cavité orbitaire, et se divise en deux branches termi- sont absents ou limités, et l’abduction semble
nales, un rameau supérieur et un rameau inférieur : diminuée en raison de la divergence de l’œil. En
tMBbranche supérieure contourne le nerf optique outre, l’atteinte de la motilité oculaire intrinsèque
et se destine aux muscles droit supérieur et rele- s’observe par l’abolition du réflexe photomoteur
veur de la paupière supérieure ; et de la contraction de la pupille à l’accommoda-
tMB branche inférieure plus volumineuse et plus tion et à la convergence.
courte se partage en trois rameaux : le rameau du Il peut exister d’autres atteintes du III, telles les
muscle droit inférieur, le rameau du droit médial paralysies parcellaires tronculaires, le syndrome
et le rameau du muscle oblique inférieur. nucléaire (symptomatologie bilatérale) ou des
Le contingent végétatif, i.e le neurone parasym- paralysies de fonction du III [21].
pathique préganglionnaire, suit le même trajet Parmi les autres étiologies d’une atteinte isolée du
jusqu’à l’orbite, puis chemine dans la branche III, citons le diabète et les causes vasculaires tel
inférieure du III pour faire relais dans le ganglion l’anévrysme carotidien supraclinoïdien.
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288 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Trajet
Divers replis méningés entourent les proces-
sus clinoïdes postérieurs. Le ligament intercli- Le nerf trochléaire apparaît sur la face dorsale
noïdien relie les processus clinoïdes antérieur du névraxe, en dessous du colliculus inférieur.
et postérieur. Ses fibres se continuent avec Localisé initialement dans l’étage postérieur de la
celles du ligament pétrosphénoïdal, aussi base du crâne, il épouse la face latérale des pédon-
nommé pétroclinoïdien, qui relie le bord cules cérébraux et suit le bord libre de la tente du
latéral du dos de la selle au bord supérieur cervelet (figure 20.21).
du rocher de l’os temporal. Parfois ces replis
s’ossifient. Dans les cas de déséquilibres des Puis le IV gagne la face supérieure de la loge laté-
tensions membraneuses, le III peut être com- rosellaire au niveau de son angle postérolatéral. Il
primé contre la clinoïde postérieure et le bord est tout d’abord en dehors du nerf oculomoteur,
de l’incisure tentorielle [27]. puis le croise. Dans son trajet intracaverneux, il est
situé juste au-dessous du III. En avant, il traverse
la fissure orbitaire supérieure en dehors de l’an-
Nerf trochléaire neau tendineux commun pour rejoindre le muscle
Le nerf trochléaire (pathétique) est le nerf moteur oblique supérieur.
qui innerve le muscle oblique supérieur. Ce muscle
se réfléchit dans la trochlée fibrocartilagineuse de Atteintes du nerf trochléaire
l’os frontal, ce qui explique le nom de son nerf.
Le nerf oculomoteur est le plus long et le plus
mince des nerfs crâniens, ce qui explique sa fragilité
Noyau
et la fréquence des paralysies du IV après trauma-
Le noyau du nerf trochléaire est situé près de la tisme crânien. Il innerve le muscle oblique supé-
ligne médiane du mésencéphale à hauteur du col- rieur qui permet de regarder en bas et en dedans.
liculus inférieur. Quel que soit le siège de la lésion, la paralysie du
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Chapitre 20. Neurologie 289
nerf moteur de l’oblique supérieur est identique. nommés collectivement le noyau sensitif du nerf
Son atteinte isolée est rare et se manifeste par une trijumeau.
diplopie verticale qui prédomine dans le regard Le noyau moteur ou noyau masticateur est localisé
vers le bas et en dedans. De fait, les patients ont dans le pont (protubérance ou pont de Varole), en
des difficultés à regarder en bas en descendant les avant du 4e ventricule. De là, des axones partent en
escaliers. L’attitude compensatrice consiste à incli- direction oblique d’arrière en avant et de dedans
ner la tête et à la tourner du côté sain. en dehors, pour émerger à la face antérieure du
pont où ils forment la racine motrice du V.
Nerf trijumeau Le noyau sensitif est formé par trois noyaux diffé-
rents, les noyaux spinal, principal et mésencépha-
Avec le plus grand diamètre transversal, le nerf lique. Ils s’étalent en continuité les uns avec les
trijumeau (V) est le plus volumineux des nerfs crâ- autres sur toute la hauteur du tronc cérébral,
niens, celui qui dispose du plus grand nombre de depuis le niveau du colliculus supérieur en haut
neurofibres. Il dérive du premier arc pharyngien jusqu’au 2e, parfois jusqu’au 4e segment médul-
(arc branchial), l’arc mandibulaire. C’est un nerf laire cervical en bas.
mixte, à la fois branchiomoteur pour les muscles
de la mastication et somatosensitif pour la face. Origine apparente
Son nom s’explique par les trois branches qui le C’est sur la face latérale du pont, à la jonction
forment : le nerf ophtalmique (V1), le nerf maxil- avec le pédoncule cérébelleux moyen que l’on
laire (V2), le nerf mandibulaire (V3). À ces trois voit l’origine apparente du nerf trijumeau sous la
branches sensitives se rajoute une branche motrice forme de deux racines : la pars major, celle qui est
associée au nerf mandibulaire. latérale, sensitive et la plus volumineuse et la pars
minor, médiale, motrice et fine.
Noyau
Trajet
Dans le tronc cérébral, le nerf trijumeau pos-
sède quatre noyaux, un noyau moteur et trois De son origine apparente, le V se dirige en haut,
noyaux sensitifs. En fait, les trois noyaux sensitifs, en avant et en dehors vers le cavum trigéminal i.e
les noyaux spinal, principal et mésencéphalique vers l’apex pétreux de l’os temporal. Ainsi, il che-
sont en continuité les uns avec les autres et sont mine dans la citerne de l’angle pontocérébelleux,
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290 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
entre le pédoncule cérébelleux moyen et la face Presque arrondie à hauteur du pont, la racine
postérosupérieure du rocher. sensitive du V s’aplatit de plus en plus pour for-
Dans la fosse crânienne postérieure, entre le pont mer le ganglion trigéminal. La racine motrice
et le rocher, le nerf est en rapport avec l’artère est beaucoup plus grêle. Tout d’abord en avant
basilaire et le nerf trochléaire (IV) en dedans, avec et en dedans de la racine sensitive, près de son
les nerfs facial (VII), vestibulocochléaire (VIII) et bord supérieur, elle passe en dessous d’elle à
la veine pétreuse en dehors et en arrière, et avec proximité du cavum trigéminal. Puis, elle prend
la tente du cervelet et l’artère cérébelleuse supé- une direction oblique pour rejoindre la face infé-
rieure en haut. romédiale de la racine sensitive du nerf mandi-
bulaire et gagne le foramen ovale. Elle innerve
Puis, le nerf quitte la fosse crânienne postérieure
différents muscles, dont les muscles mastica-
par le porus trigeminus [28]. C’est l’orifice d’en-
teurs : masséter et temporal, ptérygoïdiens laté-
trée du cavum trigéminal, à mi-distance entre le
ral et médial, mylohyoïdien, ventre antérieur du
pore acoustique interne et le dos de la selle. À cet
digastrique, tenseur du voile du palais, et tenseur
endroit, le nerf est juste au-dessous du bord de la
du tympan.
tente du cervelet contenant le sinus pétreux supé-
rieur, et du ligament pétroclinoïdien. De fait, le V
pénètre dans le cavum trigéminal en glissant entre Ganglion trigéminal
le bord supérieur du rocher et la grande circonfé-
rence de la tente du cervelet (figure 20.22). Une C’est dans une dépression osseuse, le cavum
dépression sur le bord supérieur du rocher, l’inci- trigéminal, que repose le ganglion trigéminal
sure de Grüber, documente ce passage. (ganglion de Gasser ou ganglion semilunaire).
Nerf trigéminal
Artère carotide interne (racine sensitive)
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Chapitre 20. Neurologie 291
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292 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Nerf supratrochléaire
Nerf supraorbitaire
Nerf
auriculotemporal
Nerf infratrochléaire
Nerf mentonnier
Nerf buccal
Nerf transverse du cou
(des rameaux antérieurs de C2 et C3)
Nerf mandibulaire (V3)
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Chapitre 20. Neurologie 293
Nerf zygomaticotemporal
Nerf supraorbitaire
Nerf supratrochléaire
Nerf lacrymal
Nerf infratrochléaire
Nerf infraorbitaire
Nerf auriculotemporal
Nerf buccal
Collatérales
Le ganglion ptérygopalatin est placé en dedans et
au-dessous du nerf maxillaire, au sommet de la fosse Le nerf maxillaire donne plusieurs collatérales :
ptérygopalatine, juste en avant de l’orifice antérieur du tMF rameau méningé, pour la dure-mère de la
canal ptérygoïdien et à hauteur du foramen sphénopala-
grande aile du sphénoïde ;
tin. Ses afférences sont [30] :
tMF nerf zygomatique qui prend naissance dans
t MFTSBNFBVYQUÏSZHPQBMBUJOTEVOFSGNBYJMMBJSF
t MFOFSGQUÏSZHPÕEJFO OFSGWJEJFO GPSNÏQBSMFOFSGHSBOE le foramen rond ou juste après, et qui s’infiltre
pétreux qui lui apporte les fibres sécrétoires nées du noyau dans le périoste de la paroi latérale de l’orbite
lacrymonasal (VII) et du rameau communicant du IX (collaté- où il donne un rameau communicant avec le
rale du nerf tympanique), auxquels s’ajoutent le rameau caro- nerf lacrymal ; ce rameau est sécrétoire pour
tidien, racine sympathique née du plexus carotidien interne ; la glande lacrymale. Dans l’os zygomatique,
t MB SBDJOF TZNQBUIJRVF EV QMFYVT TZNQBUIJRVF RVJ il se divise en rameaux zygomaticofacial pour
entoure l’artère maxillaire. les téguments de la joue et zygomaticotempo-
Ses efférences sont : ral pour les téguments de la région temporale
t MFTSBNFBVYMBDSZNBVYRVJTVJWFOUMFUSBKFUEVOFSG[ZHP- antérieure ;
matique et le rameau communicant avec le nerf lacrymal ;
tMFT nerfs ptérygopalatins, qui se distribuent au
t MFTSBNFBVYNVRVFVYOBTBVY
ganglion ptérygopalatin ;
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294 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
V1
Infraorbitaire V2
V2
V3
Nasopharynx
Petit palatin
Canal ptérygoïdien
Palais mou Ganglion ptérygopalatin
Fig. 20.25. Nerf maxillaire (V2). a. Branches terminales. b. Rapports avec le ganglion ptérygopalatin.
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.
tMFT OFSGT BMWÏPMBJSFT TVQÏSJFVST QPTUÏSJFVST muscles tenseur du tympan et tenseur du voile
moyens et antérieurs du plexus dentaire. du palais.
C’est par des fibres d’emprunt qu’il possède un
Nerf infraorbitaire territoire sensoriel. Elles proviennent des deux
C’est la branche terminale qui donne des rameaux tiers antérieurs de la langue et cheminent par le
palpébraux pour la paupière inférieure, des nerf lingual, la corde du tympan puis les nerfs
rameaux nasaux pour l’aile du nez et des rameaux facial et intermédiaire jusqu’au noyau gustatif
labiaux supérieurs. supérieur.
C’est aussi par des fibres d’emprunt qu’il pos-
Nerf mandibulaire (V3) sède une action végétative sur les glandes sali-
vaires. Les fibres efférentes en direction des
C’est un nerf mixte, sensitivomoteur. De surcroît, il glandes submandibulaire et sublinguale partent
couvre un territoire sensoriel et un territoire végé- du noyau salivaire supérieur, cheminent avec le
tatif. Son territoire sensitif intéresse la dure-mère nerf facial, la corde du tympan et le nerf lingual.
de la fosse crânienne moyenne ; les téguments de la Les fibres efférentes en direction de la glande
région temporale, du tragus et du lobule de l’auri- parotide partent du noyau salivaire inférieur,
cule, de la joue, de la région parotidomassétérine, cheminent avec le nerf glossopharyngien, les
de la lèvre inférieure et du menton ; la muqueuse nerfs et plexus tympaniques, le nerf pétreux
de l’isthme du gosier, de la joue, de la lèvre, de la profond, le ganglion otique et le nerf auriculo-
gencive et des dents inférieures ; la muqueuse des temporal [30].
deux tiers antérieurs de la langue. Les racines sensitive et motrice du nerf mandi-
Son territoire moteur contrôle les muscles mas- bulaire s’unissent au niveau du foramen ovale.
ticateurs : masséter, temporal et ptérygoïdiens Dans ce foramen, l’artère petite méningée
latéral et médial, le muscle mylohyoïdien, le accompagne le V3. Des veines passent aussi par
ventre antérieur du muscle digastrique, les ce foramen, elles drainent le sinus caverneux
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Chapitre 20. Neurologie 295
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296 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
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Chapitre 20. Neurologie 297
et le ligament pétrosphénoïdal [39]. Cette fixa- À partir du sillon bulbopontique, les deux raci-
tion du nerf, associée à sa forte angulation, peut nes du nerf facial (VII, VII bis) se dirigent en
être source de tension et blesser le nerf par étire- haut, en avant et en dehors pour gagner le méat
ment, soit directement soit en affectant les vasa acoustique interne. Situées tout d’abord dans
nervorum. la fosse crânienne postérieure, elles traversent
Enfin, le VI peut aussi subir une compression de la citerne de l’angle pontocérébelleux. Dans le
la branche cérébelleuse antéro-inférieure de l’ar- fond du méat acoustique interne, ces deux raci-
tère basilaire. Son atteinte peut aussi résulter d’une nes pénètrent dans le canal facial (aqueduc de
hyperpression au sein du sinus pétreux inférieur lors Fallope) de la pyramide pétreuse par le foramen
d’une hypertension intracrânienne aiguë [40]. méatal. Dans le méat acoustique interne, les deux
racines reposent sur la gouttière concave vers le
haut formée par le nerf vestibulocochléaire. Une
Nerf facial (VII) et nerf gaine dure-mérienne commune les entoure.
intermédiaire du Wrisberg (VII bis) Classiquement, on décrit trois portions au nerf et
au canal facial :
Le nerf facial est un nerf moteur, sensitif, sen- tMBCZSJOUIJRVF FOUSF MB DPDIMÏF FU MF WFTUJCVMF
soriel et végétatif. Il est formé par deux racines. perpendiculaire à l’axe du rocher, oblique
La première, motrice, est le nerf facial. C’est le en dehors et en avant ; c’est la portion la plus
nerf moteur pour les muscles de la face et donc courte, 3 à 4 mm et la plus étroite, environ
responsable de l’expression faciale. Elle véhicule 1,47 mm [40] ;
des fibres du système autonome qui participent tUZNQBOJRVFMPOHVFEFoNN QBSBMMÒMFBV
à la sécrétion lacrymale. La seconde racine, sen- grand axe du rocher ;
sorielle et sensitive, est le nerf intermédiaire (de tNBTUPÕEJFOOFNN DPNQSJTFFOUSFMFOJWFBV
Wrisberg). C’est le nerf des récepteurs gustatifs de l’additus ad antrum et le foramen stylomas-
des deux tiers antérieurs de la langue, et de la sen- toïdien.
sibilité d’une partie du méat acoustique externe. Tout d’abord bien distinctes dans la première por-
Elle véhicule aussi des fibres du système autonome tion, les deux racines vont ensuite se séparer. Le
qui innervent les glandes linguales, submandibu- nerf facial se continue dans la deuxième portion
laire et sublinguale. du canal où il se coude en formant le ganglion
géniculé (genou externe). L’intermédiaire s’infil-
Noyaux tre dans le ganglion et à partir de là, il n’existe
Le noyau moteur du nerf facial situé dans le trian- qu’un seul cordon nerveux.
gle pontique du plancher du quatrième ventricule Dans la deuxième portion du canal facial, le nerf
donne naissance à la racine motrice. En arrière et facial chemine au-dessus et en arrière de la fenê-
en dehors du noyau moteur, les noyaux lacrymo- tre du vestibule (fenêtre ovale), en dedans du
muconasal et salivaire supérieur donnent naissance cavum tympanique. Puis, en dessous de l’additus
aux fibres végétatives. ad antrum, le nerf facial se coude et la troisième
portion, la portion mastoïdienne, débute.
Trajet Cette dernière portion est presque verticale, à
Le nerf facial émerge du tronc cérébral au niveau peine oblique en bas et en dehors. L’artère stylo-
du sillon bulbopontique. À ce niveau, pénètrent mastoïdienne, une branche de l’artère auricu-
aussi dans le névraxe les fibres sensitives du nerf laire postérieure accompagne le nerf qui descend
intermédiaire (VII bis). Elles ont leur origine dans jusqu’au foramen stylomastoïdien. Il traverse ce
le ganglion géniculé, placé sur le trajet du nerf foramen, puis s’oriente en dehors, en avant et en
facial au niveau du premier coude intrapétreux. bas, croise la face latérale du processus styloïde, et
Dans le névraxe, elles se terminent dans la partie s’infiltre dans la loge parotidienne entre les mus-
supérieure du noyau salivaire. cles digastrique et stylohyoïdien.
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298 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Rameaux temporaux
Rameau temporofacial
Rameaux zygomatiques
Glande parotide
Rameaux marginaux
mandibulaires
a Rameaux cervicaux
Rameau digastrique
Rameau cervicofacial
Muscle digastrique
b
Mandibule
Après sa sortie du crâne, le nerf facial traverse la (plexus sympathique carotidien interne) pour for-
glande parotide dans laquelle il donne ses deux mer le nerf du canal ptérygoïdien (nerf vidien).
branches terminales (figure 20.27). Ce dernier traverse la partie fibreuse qui comble le
foramen déchiré, s’insinue dans le canal ptérygoï-
Branches collatérales dien et se jette dans le ganglion ptérygopalatin.
t-Fnerf grand pétreux se détache du sommet du t-Frameau communicant avec le plexus tympani-
ganglion géniculé ; il suit le canal du nerf grand que se détache du côté du ganglion géniculé ; il
pétreux, sort du rocher par le hiatus du canal du est constitué par le nerf tympanique et des fibres
nerf grand pétreux (hiatus de Fallope) pour gagner issues du plexus carotidien.
le foramen déchiré. Il reçoit alors le nerf pétreux t-Fnerf du muscle stapédien de la portion verticale
profond en provenance du nerf carotidien interne du nerf facial, se distribue au muscle stapédien.
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Chapitre 20. Neurologie 299
Fig. 20.28. La corde du tympan depuis la scissure pétro-tympano-squameuse, jusqu’à sa rencontre avec le nerf lingual dans
la fosse ptérygomandibulaire.
1. nerf alvéolaire inférieur ; 2. nerf lingual ; 3. nerf du ptérygoïdien médial ; 4. processus ptérygoïde ; 5. artère
temporale profonde moyenne ; 6. artère petite méningée ; 7. artère maxillaire interne ; 8. artère dentaire ;
9. artère ptérygoïdienne ; 10. muscle ptérygoïdien latéral ; 11. corde du tympan ; 12. muscle ptérygoïdien médial ;
13. ligament ptérygoïdomandibulaire ; 14. ganglion submandibulaire ; 15. canal de Wharton ; 16. ganglion otique ;
17. nerf auriculotemporal ; 18. artère méningée moyenne ; 19. épine du sphénoïde ; 20. artère tympanique ;
21. articulation temporomandibulaire ; 22. artère carotide externe ; 23. ligament sphénomandibulaire ; 24. ligament
stylomandibulaire ; 25. glande submandibulaire.
D’après Benouaiche L, et al., EMC, Médecine buccale.
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300 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Rampe
tympanique
Nerf vestibulocochléaire (VIII)
Le nerf vestibulocochléaire est un nerf sensoriel
formé de deux parties, les nerfs cochléaire et ves-
tibulaire. Le nerf cochléaire recueille dans l’oreille
interne et transmet aux centres les impressions
auditives. Le nerf vestibulaire recueille dans Lame spirale du modiolus Nerf cochléaire
l’oreille interne et transmet aux centres les impres- Fig. 20.29. Le nerf cochléaire.
sions réservées au maintien de l’équilibre. D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition.
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Chapitre 20. Neurologie 301
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302 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
V1 Nerf
carotidien
V2 interne
V3
Artère
carotide
interne Ganglion
Tronc sympathique sympathique
cervical supérieur
Cartilage remplissant
le foramen lacerum
Nerfs préganglionnaires Nerfs Nerfs
sympathiques de T1 parasympathiques sympathiques
préganglionnaires postganglionnaires
Nerf du canal ptérygoïdien
b
Nerf parasympathique dans
a le rameau du nerf zygomaticotemporal
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Chapitre 20. Neurologie 303
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304 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
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Chapitre 20. Neurologie 305
Trachée
Manubrium
Ligament artériel
Arc aortique
Œsophage
spasmes bronchiques avec dyspnée, irritation gas- une ou des dysfonction(s) somatique(s) pour expli-
trique et œsophagienne associées à des nausées, des quer les troubles fonctionnels du nerf vague. Le cas
vomissements et des troubles du transit intestinal. échéant on procède aux normalisations.
Au niveau du foramen jugulaire, le nerf vague peut Les dysfonctions somatiques de la base crânienne
être atteint par des lésions nerveuses, osseuses ou sont très fréquentes en particulier au niveau de
méningée (neurinomes, méningiomes basicrâniens). la suture occipitomastoïdienne et du foramen
S’il n’existe aucune lésion, il convient de rechercher jugulaire.
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306 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
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Chapitre 20. Neurologie 307
d’émergence est en avant de celle des nerfs IX, X intraoccipitale antérieure entre le basiocciput et
et XI située au niveau du sillon postolivaire. Dans l’exocciput. Cette synchondrose ne s’ossifie com-
son trajet cisternal, le nerf s’oriente en dehors, en plètement que vers 7–9 ans. Lors d’un accou-
avant et un peu vers le bas, pour rejoindre le canal chement difficile, la synchondrose peut subir des
hypoglosse. forces compressives qui affectent le nerf hypo-
Le nerf hypoglosse traverse le canal de l’hypoglosse glosse et donc la fonction motrice de la langue,
(canal condylien antérieur), chemine en dehors de avec par exemple difficultés de succion.
l’artère carotide interne et du nerf vague et forme Dans tous les cas, les dysfonctions de la région
une courbe à concavité supérieure : l’arc du nerf craniocervicale doivent être normalisées, avec une
hypoglosse. Il atteint la racine de la langue au- attention particulière aux rapports des structures
dessus de l’os hyoïde. de la base crânienne.
Il contribue à l’innervation motrice de tous les
muscles intrinsèques et extrinsèques de la langue à Références
l’exception du palatoglosse qui est innervé par le [1] Sutherland WG. Contributions of thought.
nerf vague (X). Les muscles styloglosse et pharyn- Fort Worth, TX : Sutherland Cranial Teaching
goglosse reçoivent aussi des branches collatérales Foundation, Inc.; 1998. p. 119.
du glossopharyngien (IX) et du vague (X). [2] Sutherland WG. Teachings in the science of
Osteopathy. Fort Worth, TX : Sutherland Cranial
Le nerf hypoglosse est le nerf moteur de la langue Teaching Foundation, Inc.; 1991. p. 172.
et de fait, il joue un rôle considérable dans la suc- <> 8BVHI" &E(SBOU"3PTTBOE8JMTPOo"OBUPNJF
cion, la déglutition et la mastication. C’est aussi et physiologie normales et pathologiques. Paris :
un des nerfs des muscles du langage articulé. Elsevier Masson SAS ; 2007.
<> 8BHOFS%3%JTPSEFSTPGUIFDJSDBEJBOTMFFQXBLF
cycle. Neurol Clin 1996 ; 14 : 651–70.
Atteintes du nerf hypoglosse <> ,BSBUTPSFPT*/ 4JMWFS35IF/FVSPFOEPDSJOPMPHZ
of the Suprachiasmatic Nucleus as a Conductor of
Dans la paralysie unilatérale, on note une hémi- Body Time in Mammals. Endocrinology 2007 ;
langue ipsilatérale déviée. En fait, le raphé médian 148 : 5640–7.
s’oriente différemment selon que la langue est au [6] Falcón J. Cellular circadian clocks in the pineal. Prog
repos ou projetée en avant. Neurobiol 1999 ; 58 : 121–62.
[7] Chiquet C, Dkhissi-Benyahya O, Cooper HM,
En position de repos, la langue repose sur le plan- Claustrat B, Denis P. Œil et rythmes circadiens.
cher de la bouche et la déviation se fait vers le côté J Fr Ophtalmol 2001; 24 : 659–71.
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Dans la paralysie bilatérale, la gêne est très impor- [10] Nelson KE, Sergueef N, Glonek T. The effect of an
tante. Aucune motilité n’est possible, et les fonc- BMUFSOBUJWF NFEJDBM QSPDFEVSF VQPO MPXGSFRVFODZ
PTDJMMBUJPOT JO DVUBOFPVT CMPPE GMPX WFMPDJUZ
tions orofaciales telles la mastication, la déglutition
J Manipulative Physiol Ther 2006 ; 29 : 626–36
et la phonation sont gravement troublées. [11] Standring S, Ed. Gray’s Anatomy : The anatomi-
Typiquement, les causes sont similaires à celles qui cal basis of clinical practice. 39th ed. Edinburgh :
sont responsables des lésions des nerfs vague et Churchill Livingstone ; 2004.
[12] Magoun Sr. HI. Entrapment neuropathy of the
accessoire. Elles sont souvent dégénératives avec central nervous system. II. Cranial nerves I-IV,
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En dehors des lésions structurelles du nerf ou 779–87.
<> $POUJ . 1SFWFEFMMP %. .BEIPL 3 'BVSF "
des structures voisines, qui nécessitent un traite-
3JDDJ 6. 4DIXBS[ " FU BM 5IF BOUFSPNFEJBM
ment médical voire chirurgical, il peut exister des triangle : the risk for cranial nerves ischemia at the
dysfonctions somatiques. Chez le nouveau-né, DBWFSOPVT TJOVT MBUFSBM XBMM "OBUPNJD DBEBWFSJD
le nerf hypoglosse passe par la synchondrose study. Clin Neurol Neurosurg 2008 ; 110 : 682–6.
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308 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
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Chapitre 21
Circulation
“The rule of artery and vein is universal in all de ces régions avant de procéder à des normalisa-
living beings, and the Osteopath must know that, tions de la fonction circulatoire crânienne.
and abide by its rulings, or he will not succeed as a Dans ce chapitre, nous étudierons successivement :
healer.” [1] (« La règle de l’artère et de la veine est tMBDJSDVMBUJPOBSUÏSJFMMF
universelle chez tous les êtres vivants, et l’ostéopa- tMBDJSDVMBUJPOWFJOFVTF
the doit le savoir, et en respecter les consignes, ou tMBDJSDVMBUJPOMZNQIBUJRVF
il ne réussira pas en tant que guérisseur. »)
Chez l’embryon, le système vasculaire est le pre-
mier à se développer. En effet, très rapidement les Circulation artérielle
mécanismes de diffusion passive ne suffisent pas à
approvisionner les cellules en oxygène et en nutri-
Les voies d’apport de la vascularisation céphalique
ments. Une hiérarchie dans les réseaux vasculaires
proviennent de deux systèmes :
se développe alors, et chaque fois les facteurs de
tVOTZTUÒNFBOUÏSJFVSPVDBSPUJEJFOBWFDMBSUÒSF
croissance vasculaire guident le développement
carotide commune et ses deux branches, les
d’autres systèmes.
BSUÒSFTDBSPUJEFTFYUFSOFFUJOUFSOF
Ainsi, au niveau céphalique, des interactions tVO TZTUÒNF QPTUÏSJFVS PV WFSUÏCSPTVCDMBWJFS
constantes entre réseau vasculaire cérébral et avec le tronc basilaire formé par la réunion des
cellules progénitrices neurales permettent le deux artères vertébrales.
développement du système nerveux central [2].
De manière similaire, des voies de signalisation
communes entre le réseau vasculaire et les autres Artère carotide commune
systèmes s’organisent qui assurent prolifération
cellulaire et morphogenèse. L’artère carotide commune (ACC) gauche et
On retiendra donc que les vaisseaux sont profon- l’ACC droite ont une origine différente. L’ACC
dément associés à leur environnement, en particu- gauche naît de la convexité de l’arc aortique.
lier aux formations conjonctives qui les entourent, L’ACC droite naît à la base du cou et constitue la
et de fait toute normalisation vasculaire doit être branche terminale du tronc artériel brachiocépha-
intégrée dans une approche globale du patient, qui lique (figure 21.1).
prend en compte les différentes structures autant
Trajet
que leurs rapports. Classiquement, dans l’approche
de la fonction circulatoire en ostéopathie crânienne, L’ACC gauche est d’abord oblique vers le haut et
les méninges et leur relation aux sinus veineux fasci- le dehors. Puis, à hauteur de l’articulation sterno-
nent. Pour autant, n’oubliez pas que les voies d’ap- claviculaire, elle change de direction pour suivre
port et de drainage de la vascularisation céphalique une ligne qui relie cette articulation à un point
sont soumises à l’influence des structures thoraci- situé en arrière du col mandibulaire. Son trajet
ques supérieures, craniocervicales et à celles des fas- cervical est alors vertical et ascendant.
cias du viscérocrâne. Il convient donc de considérer L’ACC droite chemine dans la région cervicale
attentivement et de normaliser toute dysfonction dès sa naissance. Tout d’abord oblique vers le haut
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310 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Œsophage
Artère carotide commune
Trachée
Ouverture thoracique
supérieure
Apex du poumon
droit
Artère et veine
subclavières Manubrium
sternal
2e côte
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Chapitre 21. Circulation 311
Pharynx
Cartilage thyroïde
Cartilage cricoïde
Niveau CV CVI
Trachée
Artère carotide commune
Œsophage
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312 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
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Chapitre 21. Circulation 313
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314 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
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Chapitre 21. Circulation 315
3
22
4 21
5 20
19
6
18
7 17
8 16
15
9
14
13
12
11
10
Fig. 21.4. Artère faciale.
1. artère temporale superficielle ; 2. muscle masséter ; 3. artère maxillaire ; 4. artère carotide externe ; 5. glande
parotide ; 6. artère submandibulaire ; 7. artère faciale ; 8. veine jugulaire interne ; 9. tronc veineux thyro-linguo-facial ;
10. os hyoïde ; 11. veine faciale ; 12. glande submandibulaire (sous-maxillaire) ; 13. artère submentale ; 14. artère
massétérine ; 15. muscle orbiculaire ; 16. plexus alvéolaire ; 17. muscle risorius ; 18. muscle grand zygomatique ;
19. muscle petit zygomatique ; 20. artère de l’aile du nez ; 21. artère faciale ; 22. veine faciale.
D’après Ricbourg B, et al., Encycl Méd Chir, Stomatologie [3].
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316 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
la glande parotide, pénètre le foramen stylomas- pour les téguments de la région mastoïdienne et le
toïdien et chemine dans le canal facial. Elle donne muscle occipital.
l’artère tympanique postérieure et vascularise les
Branches terminales de l’artère
canaux semicirculaires et le nerf facial.
carotide externe
Branches terminales Typiquement, au-dessous du col du condyle de la
Au-dessous du méat acoustique externe, l’artère mandibule, l’artère carotide externe se divise en
auriculaire postérieure se divise en deux bran- deux branches terminales :
ches terminales, une branche auriculaire pour le tMBSUÒSFUFNQPSBMFTVQFSGJDJFMMF
pavillon de l’oreille, et une branche mastoïdienne tMBSUÒSFNBYJMMBJSF
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Chapitre 21. Circulation 317
Branches collatérales
Les branches collatérales sont nombreuses. Ce
sont :
tMFTCSBODIFTQBSPUJEJFOOFTFUNBTTÏUÏSJRVFT
tMFTCSBODIFTBSUJDVMBJSFTQPVSMBSUJDVMBUJPOUFN-
QPSPNBOEJCVMBJSF
tMBSUÒSF USBOTWFSTBMF EF MB GBDF QPVS MIÏNJGBDF
TVQÏSJFVSFIPNPMBUÏSBMF
tMBSUÒSF[ZHPNBUPPSCJUBJSFQPVSMFNVTDMFPSCJ-
DVMBJSFEFMJM RVJTBOBTUPNPTFBWFDMBQBMQÏ-
CSBMFTVQÏSJFVSF
tMFT CSBODIFT BVSJDVMBJSFT QPVS MF QBWJMMPO EF
MPSFJMMF
tMBSUÒSFUFNQPSBMFNPZFOOFJODPOTUBOUFQPVSMF
muscle temporal.
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318 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
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Chapitre 21. Circulation 319
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320 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
antérieure du canal, elle se divise en branches inci- Pá FMMF TF EJTUSJCVF Ë MB QBVQJÒSF JOGÏSJFVSF BVY
sive et mentale : muscles et à la peau de la joue et aux téguments
tMBCSBODIFJODJTJWFQSPMPOHFMBMWÏPMBJSFKVTRVË du nez.
MBTZNQIZTFNBOEJCVMBJSF PáFMMFTFQFSEEBOT tArtère du canal ptérygoïdien
MFEJQMPÏ Elle naît de l’artère maxillaire près du foramen
tMBCSBODIFNFOUBMFTPSUQBSMFGPSBNFONFOUPO- sphénopalatin. Elle traverse la fosse ptérygopala-
nier et se rend aux téguments labiaux inférieurs tine et s’engage dans le canal du nerf ptérygoï-
et du menton. dien, accompagnée par le nerf. Elle se termine sur
la partie latérale du nasopharynx et distribue des
Origine ptérygoïdienne
rameaux à la trompe auditive.
tArtère massétérique
tArtère palatine descendante
L’artère massétérique se dirige en bas et en dehors,
Elle naît de la maxillaire tout au fond de la fosse
traverse l’incisure mandibulaire avec le nerf mas-
ptérygopalatine, puis descend dans le canal grand
sétérin et s’enfonce dans la partie supérieure du
palatin (canal palatin postérieur). Elle donne des
masséter.
rameaux pour le palais mou, des rameaux gingi-
tArtères ptérygoïdiennes
vaux et alvéolaires.
Très variables, elles se destinent aux muscles
ptérygoïdiens. Branches terminales
tArtère temporale profonde postérieure La branche terminale de l’artère maxillaire est la
Elle naît très souvent du même tronc que l’artère branche sphénopalatine. Elle traverse le foramen
alvéolaire. Elle contourne le bord inférieur du TQIÏOPQBMBUJOPáFMMFQSFOETPOOPN FUTFOHBHF
muscle temporal qu’elle vascularise. dans la fosse nasale correspondante. À l’extrémité
tArtère temporale profonde antérieure postérieure du méat supérieur, elle se divise en une
Cette branche naît de la maxillaire près de la tubé- branche médiale, l’artère septale, pour la cloison
SPTJUÏEVNBYJMMBJSFFMMFNPOUFFUTFOHBHFTPVTMB des cavités nasales, et une branche latérale, l’artère
face profonde du muscle temporal auquel elle donne nasale postérolatérale, pour la paroi latérale, i.e. les
de nombreux rameaux dans sa partie antérieure. cornets et la muqueuse. Ici, le réseau vasculaire est
tArtère buccale très riche (figure 21.9).
Elle naît près de la tubérosité maxillaire, se dirige
sur la face latérale du muscle buccinateur. Elle le
vascularise et se distribue aux parois buccales et à
Artère carotide interne
toutes les petites glandes situées sur la face médiale L’artère carotide interne est la branche de bifur-
du buccinateur. cation postérolatérale de l’ACC. Elle vascula-
rise l’encéphale, la cavité orbitaire et l’organe
Origine ptérygopalatine
vestibulocochléaire.
tArtère alvéolaire
Elle naît sur la tubérosité du maxillaire auquel elle Trajet
adhère fortement. Puis elle se termine en rameaux Située dans le cou à sa naissance, elle monte verticale-
dentaires qui s’engagent dans les foramens alvéo- ment sur un trajet de 1 à 2 cm, puis s’oriente en haut
laires. Ils se distribuent au sinus maxillaire, à la et en dedans vers les masses latérales de l’atlas. Elle
muqueuse des gencives et dans les racines des pénètre dans le crâne par le foramen carotidien de
molaires. l’os temporal. Là, elle se coude à angle droit, devient
tArtère infraorbitaire horizontale et chemine en avant et en dedans vers
Elle naît lorsque l’artère maxillaire gagne la fosse l’orifice interne du canal carotidien, au niveau de
ptérygopalatine. Elle suit le sillon infraorbitaire l’apex pétreux. Elle s’enfonce dans le sinus caver-
creusé sur la paroi inférieure de l’orbite et sort au neux de la loge latérosellaire qu’elle traverse d’arrière
foramen infraorbitaire avec le nerf infraorbitaire en avant en décrivant une double inflexion.
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Chapitre 21. Circulation 321
À la sortie du sinus caverneux, son court trajet, nerfs hypoglosse (XI) et glossopharyngien (IX), le
de 3 à 4 mm, la conduit au niveau du processus ventre postérieur du muscle digastrique, le mus-
clinoïde antérieur. cle stylohyoïdien et le diaphragme stylien qui la
sépare de la parotide. En dedans, se trouvent l’ar-
Rapports tère pharyngienne ascendante et la paroi pharyn-
De son origine à sa terminaison l’ACI présente gienne. Postérieurement, ce sont le nerf laryngé
quatre portions : cervicale, pétreuse, caverneuse supérieur, le tronc sympathique cervical et le mus-
et cérébrale. cle long de la tête.
Portion cervicale Portion pétreuse
À son origine, l’ACI est placée dans la gaine caroti- Un plexus veineux et le plexus carotidien du sym-
dienne, en dedans de la veine jugulaire interne et en pathique accompagnent la carotide lorsqu’elle
avant du nerf vague (X). Elle est postérolatérale par pénètre dans le foramen carotidien de l’os tem-
rapport à l’ACE, et va contourner sa face postérieure poral. En arrière et en dehors se devinent le fora-
pour se placer médialement par rapport à elle. men jugulaire et le golfe de la jugulaire interne qui
En dehors, elle présente des rapports avec le bord séparent la carotide des nerfs vague (X) et spinal
antérieur du muscle sterno-cléido-mastoïdien, les (XI) (figure 21.10).
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322 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
1 11
2
12
13
3
14
4
15
5
6 16
7 17
8
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Chapitre 21. Circulation 323
Grande
aile
Ce sont, de chaque côté, les artères cérébrales anté- Elle suit un trajet horizontal en avant et en dehors, et
rieure, cérébrale moyenne (sylvienne), choroïdienne traverse le canal optique d’arrière en avant, accom-
antérieure et communicante postérieure. pagnée par le nerf optique (II). Le canal optique se
dirige en dehors et en bas et mesure entre 4 et 11 mm
Branches collatérales (11, 12). À l’intérieur et en dehors du canal optique,
L’ACI est essentiellement destinée au cerveau et l’artère ophtalmique et le nerf optique occupent des
au contenu de l’orbite. Le plus souvent, elle ne positions très variables [12]. De ce fait, dans les trau-
donne aucune branche cervicale. matismes sévères, l’artère peut comprimer le nerf, ce
qui résulte en dysfonction visuelle [13].
Branches pétreuses
Après la traversée du canal optique, l’artère oph-
Dans le canal carotidien émergent quelques talmique pénètre dans l’orbite. Elle contourne
rameaux ostéopériostiques, vidiens et l’artère le nerf optique sur sa face latérale, en arrière du
carotidotympanique pour la caisse du tympan. ganglion ciliaire, chemine sur sa face supérieure et
Branches caverneuses longe le bord supérieur du muscle droit médial,
pour passer sous la poulie de réflexion du mus-
Dans la portion caverneuse, la carotide donne :
DMFPCMJRVFTVQÏSJFVSEFMJM NVTDMFHSBOEPCMJ-
tMFTCSBODIFTCBTBMFFUNBSHJOBMFEFMBUFOUFEV
RVF &MMFTFUFSNJOFËMBOHMFNÏEJBMEFMJMQBS
DFSWFMFU
l’artère dorsale du nez, ou artère nasale externe
tMB CSBODIF NÏOJOHÏF QPVS MB GPTTF DSÉOJFOOF
(figure 21.12).
BOUÏSJFVSF
tMBCSBODIFEVTJOVTDBWFSOFVY Branches collatérales
tMFT BSUÒSFT IZQPQIZTBJSFT RVJ QBSUJDJQFOU Ë MB
Elles naissent dans la portion intraorbitaire.
DPOTUJUVUJPOEVTZTUÒNFQPTUIZQPQIZTBJSF
tMBSUÒSFEVHBOHMJPOUSJHÏNJOBM Artère centrale de la rétine
L’artère centrale de la rétine, très fine, naît à
Artère ophtalmique
proximité ou dans le canal optique. Elle chemine
L’artère ophtalmique naît de la face postérieure de dans le nerf optique jusqu’à sa terminaison dans le
l’ACI, en dedans du processus clinoïde antérieur. disque optique.
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324 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
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Chapitre 21. Circulation 325
Trajet tUSBOTWFSTFEVDPV
À droite, l’artère se dirige latéralement et dessine tTVQSBTDBQVMBJSFFUTDBQVMBJSFEFTDFOEBOUF
une courbe à concavité inférieure qui contourne le Seule l’artère vertébrale est décrite dans ce chapitre.
dôme pleural et la première côte.
À gauche, l’artère monte verticalement, puis Artère vertébrale
décrit un trajet similaire à son homologue, avec L’artère vertébrale est la première branche de l’ar-
néanmoins une courbe plus accentuée. UÒSF TVCDMBWJÒSF &MMF TF EFTUJOF Ë MFODÏQIBMF Pá
elle vascularise la partie postérieure du cerveau.
Rapports
Les ASC cheminent entre les muscles scalènes Trajet
antérieur et moyen, ce qui, dans la description de L’artère vertébrale naît de la face supérieure de l’ar-
leurs rapports, définit trois étages : préscalénique, tère subclavière, au niveau de la première vertèbre
interscalénique et postscalénique. thoracique. Elle continue en direction céphalique
Étage préscalénique jusqu’à l’atlas, en pénétrant dans le canal transver-
saire des processus transverses des vertèbres cervi-
L’artère est sur le versant antérieur du dôme pleu- cales, à partir de la sixième vertèbre ou parfois de
ral. Elle répond à l’extrémité médiale de la clavi- la cinquième (figure 21.13). À sa sortie du fora-
cule et à l’articulation sternoclaviculaire. Des filets men transversaire de C1, elle se courbe en direc-
nerveux en provenance du ganglion cervical infé- tion postérieure et contourne la masse latérale de
rieur l’entourent.
Étage interscalénique
15
C’est la traversée de la partie inférieure du défilé
des scalènes, entre scalène antérieur et scalène 1
14
moyen. L’artère repose sur la première côte. Le
plexus brachial est en arrière et au-dessus d’elle. 13
12
Étage post-scalénique 11
10
L’artère est orientée en bas et en dehors. Elle est 2 9
8
recouverte par les fascias cervicaux, et répond en 3 7
avant et en bas à la clavicule et au muscle subclavier.
6
4
On se souviendra de l’importance des scalènes, du défilé
costoclaviculaire et de son rapport au système vascu- 5
laire. Tout mouvement de bras en antépulsion ouvre ce
défilé, inversement l’abduction du bras le resserre.
Terminaison
Elle se termine au sommet du creux axillaire, sous
MFNJMJFVEFMBDMBWJDVMF PáFMMFTFDPOUJOVFBWFD
Fig. 21.13. Artère vertébrale.
l’artère axillaire. Région supraclaviculaire : distribution artérielle.
L’artère subclavière présente neuf collatérales : 1. artère cervicale profonde ; 2. tronc des intercostales ;
3. première artère intercostale ; 4. deuxième artère
tBSUÒSFWFSUÏCSBMF intercostale ; 5. os scapulaire (omoplate) ; 6. artère
tUIPSBDJRVFJOUFSOF NBNNBJSFJOUFSOF mammaire interne ; 7. tronc costocervical ; 8. artère
tBSUÒSFJOUFSDPTUBMFTVQSÐNF subclavière ; 9. tronc thyrocervical ; 10. artère supra-
tDFSWJDBMFQSPGPOEF scapulaire ; 11. artère carotide commune ; 12. artère
cervicale transverse ; 13. artère thyroïdienne inférieure ;
tUIZSPÕEJFOOFJOGÏSJFVSF 14. artère cervicale ascendante ; 15. artère vertébrale.
tDFSWJDBMFBTDFOEBOUF D’après Ricbourg B, et al., Encycl Méd Chir, Stomatologie [3].
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326 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
Rapports
2
À son origine, l’artère vertébrale est placée entre les 3
muscles scalènes et prévertébraux, et en avant du
4
ganglion cervicothoracique de la chaîne sympathi-
que. Elle est en arrière de la carotide commune.
Dans son trajet intertransversaire, elle croise la face 5
antérieure des nerfs cervicaux. Après sa traversée du 6
foramen transversaire de C1, elle perfore la mem-
brane atlanto-occipitale postérieure au-dessus du
premier nerf cervical et la dure-mère. Elle contourne
Fig. 21.14. Artère basilaire.
alors le bulbe rachidien de bas en haut, d’arrière 1. artère cérébrale postérieure ; 2. artère cérébelleuse
en avant et de dehors en dedans et entre dans le supérieure ; 3. artère basilaire ; 4. artère cérébelleuse
DSÉOFQBSMFGPSBNFOPDDJQJUBM PáFMMFTFUFSNJOF antéroinférieure ; 5. artère cérébelleuse postéro-
inférieure ; 6. artère vertébrale.
D’après Besson G, et al., Encycl Méd Chir, Neurologie.
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Chapitre 21. Circulation 327
Artère
du labyrinthe Artère cérébelleuse
inférieure et antérieure
Artère basilaire
Artère spinale Artère vertébrale
antérieure gauche
Artère cérébelleuse
inférieure et postérieure
Fig. 21.15. Cercle artériel du cerveau (polygone artériel de Willis). Base crânienne.
La partie antérieure du lobe temporal droit a été enlevée pour montrer le trajet initial de l’artère cérébrale moyenne.
D’après Standring S, Gray’s Anatomy, 39th edition.
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328 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
jugulaire interne rejoint la face postérieure de l’ar- sinus pétreux inférieur et de l’artère méningée
tère carotide interne qu’elle contourne progressi- postérieure (branche de l’artère pharyngienne
vement vers le dehors (figures 21.16 et 21.17). ascendante).
Au niveau de la fosse jugulaire, le foramen stylo-
Rapports mastoïdien et son contenu, le nerf facial et l’artère
À sa partie supérieure, au niveau du foramen stylomastoïdienne sont en dehors de la veine jugu-
jugulaire, la veine jugulaire interne est séparée laire interne. Le canal condylien qui livre passage
par un pont fibreux des nerfs spinal, vague, du au nerf grand hypoglosse est en dedans.
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Chapitre 21. Circulation 329
Terminaison
La veine jugulaire interne se termine dans la veine
subclavière ipsilatérale, à hauteur de l’articulation
sternoclaviculaire pour former le tronc veineux
brachiocéphalique. Ce tronc reçoit également le
canal thoracique à gauche et la grande veine lym-
phatique à droite.
Branches collatérales
À la base du crâne, la veine jugulaire reçoit le sinus
Fig. 21.17. Veine jugulaire interne. pétreux inférieur, le sinus pétro-occipital et le
1. muscle mylohyoïdien ; 2. tronc thyro-linguo-facial ; sinus carotidien, une veine condylienne antérieure
3. veine jugulaire externe ; 4. veines thyroïdiennes
inférieures ; 5. veine subclavière droite ; 6. veine cave et des veines pharyngiennes. Près de l’os hyoïde,
supérieure ; 7. veines thymiques ; 8. veine brachio- les veines affluentes sont les plus nombreuses. Ce
céphalique gauche ; 9. veine subclavière gauche ; sont de chaque côté :
10. veine jugulaire antérieure ; 11. veine thyroïdienne tMBWFJOFGBDJBMF
moyenne ; 12. veine jugulaire interne ; 13. veine
thyroïdienne supérieure ; 14. veine rétromandibulaire ; tMFTWFJOFTMJOHVBMFT
15. veine faciale. tMBWFJOFUIZSPÕEJFOOFTVQÏSJFVSF
D’après Ricbourg B, Encycl Méd Chir, Stomatologie. tMFUSPODUIZSPMJOHVPGBDJBM
tMBWFJOFQIBSZOHJFOOF
Environ 95 % du sang veineux de la tête quittent tMBWFJOFUIZSPÕEJFOOFNPZFOOF
le crâne par le foramen jugulaire. Toute dys-
fonction somatique crânienne des os occipital
Les veines de l’extrémité céphalique n’ont que très
et temporal, des membranes dure-mériennes,
peu de valvules. Dans 93 % des cas, il s’agit de valves
mais aussi toute stase située en aval sur le trajet
bicuspides. Pour autant, dans des conditions normales,
de la veine jugulaire interne, peuvent expliquer
le drainage veineux est efficace. La force de la gravité
une modification du drainage veineux au niveau
est un facteur essentiel à ce mécanisme, auquel s’ajou-
de ce foramen. De fait, les dysfonctions somati-
tent la force d’aspiration de la pompe thoracique et la
ques cervicales, comme celles de l’anneau tho-
dynamique des pulsations artérielles.
racique supérieur sont aussi à considérer.
Une restriction du drainage au niveau du fora-
men peut être la cause de troubles au niveau
du système nerveux central, causer une stase au Veine jugulaire externe
niveau du bulbe de la jugulaire avec pour consé-
quence une dysfonction des nerfs glossopharyn- La veine jugulaire externe est une veine volumi-
gien (IX), vague (X) et spinal (XI) [15]. neuse, qui draine les régions superficielles de la
tête, les régions profondes de la face, et des plans
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330 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
superficiels des régions postérieures et latérales la veine subclavière, près de l’angle veineux de
du cou. Elle naît dans la région parotidienne, Pirogoff. Des variations peuvent exister.
surcroise le muscle sterno-cléido-mastoïdien, et
rejoint le creux supraclaviculaire. Branches collatérales
On peut discerner la veine jugulaire externe sous Elle reçoit les veines :
la peau, en particulier dans la partie inférieure de tBVSJDVMBJSFTQPTUÏSJFVSFT
son trajet. Elle se devine sur une ligne qui relie le tPDDJQJUBMFTTVQFSGJDJFMMFT
gonion au tiers médial de la clavicule. tUÏHVNFOUBJSFTUFNQPSBMFTFUNBMBJSFT
tUSBOTWFSTBMFTEFMBGBDF
Trajet tEFMBSUJDVMBUJPOUFNQPSPNBOEJCVMBJSF
®QBSUJSEFMBHMBOEFQBSPUJEFPáFMMFQSFOEOBJT- tEVDBOBMEF4UÏOPOFUEFMBQBSPUJEF
sance, la veine jugulaire externe suit un trajet obli-
que en bas, en dehors et en arrière. Elle surcroise
Sinus de la dure-mère
la face externe du muscle sterno-cléido-mastoï-
dien, parcourt de haut en bas le creux supracla- Les sinus dure-mériens sont situés entre les deux
viculaire et perfore le fascia cervical. Elle décrit feuillets de la dure-mère avant leur accolement.
alors une courbe à concavité antérieure qui la situe Ils collectent le sang en provenance des organes
sous le chef claviculaire du muscle sterno-cléido- de la boîte crânienne, i.e. encéphale et méninges
mastoïdien. et le sang des veines de la cavité orbitaire. Ils se
drainent dans les veines jugulaires internes.
Rapports Leur forme est plutôt prismatique triangulaire, et ils
La veine jugulaire externe naît dans l’épaisseur de peuvent être soit appliqués contre la paroi osseuse,
la parotide, de la réunion des veines parotidiennes, PáJMTDSFVTFOUQBSGPJTEFTTJMMPOTNBSRVÏT TPJUJMT
temporale superficielle, maxillaire, auriculaire pos- cheminent dans les expansions dure-mériennes.
térieure et occipitale. Comme la dure-mère, les parois des sinus sont
La veine maxillaire (maxillaire interne) naît dans inextensibles, elles ne présentent pas de fibres
l’arrière-fond de la fosse ptérygomaxillaire de la musculaires [16]. De surcroît, les sinus n’ont pas
réunion des veines vidiennes, sphénopalatine, de valvule. Leurs parois internes peuvent présen-
pharyngées supérieures et pharyngées inférieures. ter des trabécules, comme dans le sinus caverneux
Avec ses affluents, elle forme, de part et d’autre PáFMMFTTPOUBTTF[OPNCSFVTFT
du muscle ptérygoïdien latéral, les plexus ptéry- Il existe 21 sinus crâniens, 5 sont médians, impairs
goïdiens de la région ptérygopalatine. Au niveau et 8 sont latéraux et pairs.
du col du condyle, les plexus ptérygoïdiens fusion-
nent en une veine simple ou double (maxillaire) En raison des rapports étroits entre la dure-mère et
qui contourne le col du condyle et pénètre dans les sinus veineux, la normalisation des dysfonctions
la parotide. dure-mériennes contribue au drainage sinusal.
Dans sa traversée de la glande parotide, la veine Sinus sagittal supérieur
jugulaire externe est placée entre le nerf facial
en dehors et la carotide externe en dedans. Le sinus est médian et occupe toute la longueur
Au-dessous de la glande parotide, elle est assez du bord convexe de la faux du cerveau, de la crête
superficielle, chemine sur la face latérale du mus- frontale en avant jusqu’à la protubérance occipi-
cle sterno-cléido-mastoïdien, recouverte par la tale interne en arrière. Son calibre augment de
peau et les muscles peauciers. MBWBOUWFSTMBSSJÒSFPáJMQFVUBUUFJOESFDN*MTF
draine dans le confluent des sinus (pressoir d’Héro-
Terminaison phile) (figure 21.18).
La veine jugulaire externe traverse la lame super- La surface interne de ce sinus présente des aspects
ficielle du fascia cervical, puis se déverse dans variés. Des brides peuvent être présentes, mais
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Chapitre 21. Circulation 331
Ssinus sagittal
supérieur
Veine émissaire
Veine diploïque
Nerf trochléaire
Faux du cerveau
Nerf trigéminal
Sinus sagittal
inférieur
Nerf oculomoteur Nerf abducens
Grande
Nerf optique veine cérébrale
Sinus sigmoïde
Sinus droit
Bulbe olfactif
Nerfs facial
et vestibulocohléaire
Diaphragme
de la selle Confluent des sinus
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332 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
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Chapitre 21. Circulation 333
Sinus sphénopariétal
Sinus intercaverneux
Sinus caverneux
Plexus basilaire
Sinus sigmoïde
Artère vertébrale
Sinus transverse
Sinus occipital
Fig. 21.19. Sinus dure-mériens.
D’après Standring S, Gray’s Anatomy, 39th edition.
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334 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
il se jette ensuite dans le sinus sigmoïde près de tQMVT MBUÏSBMFNFOU FU EF IBVU FO CBT MFT OFSGT
MPSJHJOFEFDFTJOVT oculomoteur (nerf moteur oculaire commun,
tMFTJOVTQÏUSFVYJOGÏSJFVSRVJDIFNJOFFOTVJUFMF III), trochléaire (pathétique, IV), ophtalmique
long de la suture pétro-occipitale pour se jeter (nerf ophtalmique de Willis, V1).
directement dans la veine jugulaire interne au Le nerf maxillaire (maxillaire supérieur, V2) est
OJWFBVEVGPSBNFOKVHVMBJSF situé dans l’angle inférolatéral de la loge.
tMFTQMFYVTWFJOFVYQÏSJDBSPUJEJFOT TJOVTDBSPUJ-
EJFOT Sinus intercaverneux
tMFTWFJOFTÏNJTTBJSFTEFTGPSBNFOTPWBMFFUEÏDIJSÏ
Le sinus intercaverneux (sinus coronaire) est
Rapports formé par le réseau veineux de la dure-mère qui
Les sinus caverneux répondent : tapisse la fosse hypophysaire et qui constitue le
tFOBWBOUËMBGJTTVSFPSCJUBJSFTVQÏSJFVSF GFOUF diaphragme de la selle. En avant, c’est le sinus
TQIÏOPÕEBMF coronaire antérieur et en arrière, le sinus coro-
tFO BSSJÒSF Ë MFYUSÏNJUÏ BOUÏSJFVSF EF MB QBSUJF naire postérieur. Il en résulte une couronne
QÏUSFVTFEFMPTUFNQPSBM veineuse qui se jette dans les deux sinus caver-
tFOEFEBOTËMBGBDFMBUÏSBMFEVDPSQTEFMPTTQIÏ- neux. Ainsi le sinus coronaire constitue des
OPÕEFFUËMBQBSPJMBUÏSBMFEFMBMPHFIZQPIZTBJSF anastomoses transversaires entre les deux sinus
tFO EFIPST Ë VO EÏEPVCMFNFOU EVSFNÏSJFO caverneux.
tendu obliquement de haut en bas et de dedans
en dehors, du bord latéral du toit de la loge laté- Sinus sphénopariétal
SPTFMMBJSFBVQMBODIFSEFMÏUBHFNPZFO C’est au début du XIXe RVF #SFTDIFU EÏQFJOU
tFOCBTËMBEVSFNÒSFEFMBGPTTFUFNQPSBMF l’existence d’un sinus sphénopariétal devenu le
tFOIBVU BVUPJUEFMBMPHFMBUÏSPTFMMBJSFGPSNÏ TJOVTEF#SFTDIFUj6OTJOVTTJUVÏTVSMBMJNJUF
par la dure-mère tendue entre le ligament inter- de la portion antérieure et de la portion moyenne
clinoïdien en dedans et la petite circonférence de la base du crâne, sinus qui occupe une gout-
de la tente du cervelet en dehors. tière transversalement dirigée de dehors en
dedans et s’abouche dans le sinus caverneux. Ce
sinus reçoit plusieurs branches veineuses des os
La structure « caverneuse » du sinus caverneux est dis- crâniens, de la dure-mère, et la veine diploïque
cutée [25]. De surcroît, pour plus de rigueur, la dési- du temporal. » [28]
gnation de l’espace anatomique situé de part et d’autre
de la selle turcique, ordinairement nommé « sinus caver-
neux » devrait être délaissée. En fait, le sinus caverneux Pour certains, l’appellation « sinus de la petite
est le contenu d’une loge « ostéodurale latérosellaire » aile du sphénoïde » est plus recevable que celle
ou « loge caverneuse » [26]. EFTJOVTEF#SFTDIFU PVTJOVTTQIÏOPQBSJÏUBM
La description d’une paroi médiale entre la loge hypophysaire Elle évite l’assimilation du sinus avec le pro-
et le sinus caverneux qui serait formée par la dure-mère ten- longement pariétal de la branche antérieure
due du ligament interclinoïdien en haut à la base crânienne de la veine méningée moyenne [28].
en bas est controversée [27]. En clinique, la fragilité de cette
paroi expliquerait la fréquence de la propagation des tumeurs
de l’hypophyse au sinus caverneux et vice versa.
Plexus basilaire
Le plexus basilaire ou sinus occipital transverse est
La loge latérosellaire est traversée par : situé en regard du clivus. Il est formé des mul-
tMBSUÒSF DBSPUJEF JOUFSOF RVJ ÏNFSHF EV DBOBM tiples veines anastomotiques du clivus, i.e. de la
DBSPUJEJFO gouttière basilaire de l’os occipital et du dos de
tMFOFSGBCEVDFOT OFSGNPUFVSPDVMBJSFFYUFSOF la selle de l’os sphénoïde. Cela réalise une anasto-
7* FOEFIPSTEFMBSUÒSFDBSPUJEFJOUFSOF mose intercaverneuse.
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Chapitre 21. Circulation 335
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336 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
gagnent les lymphocentres de la tête qui se drai- Les ganglions siègent près des insertions du mus-
nent dans les lymphocentres du cou, puis dans les cle sterno-cléido-mastoïdien.
troncs jugulaires et, enfin, dans le conduit lym-
phatique du côté droit, et dans le conduit thoraci-
que du côté gauche. Lymphonœuds parotidiens
Les lymphocentres de la tête forme un collier gan- Lymphonœuds parotidiens superficiels
glionnaire péricervical situé à la jonction de la tête
Ils drainent les téguments de la région latérale de
et du cou. Il comprend six groupes : occipitaux,
la tête, l’auricule, le méat acoustique externe, la
mastoïdiens, parotidiens, faciaux, submentonniers
trompe auditive, la joue et la lèvre supérieure.
et submandibulaires (figure 21.21).
Ils sont en avant du tragus, le long des vaisseaux
temporaux superficiels.
Lymphonœuds occipitaux
Lymphonœuds parotidiens profonds
Ils drainent les régions superficielles et profondes
de la partie supérieure de la nuque. Ils drainent la glande parotide, les régions tempo-
rale et orbitaire, la glande lacrymale, la muqueuse
Les ganglions se trouvent à l’insertion des muscles
jugale, le palais mou et la cavité nasale.
trapèzes ou en arrière des insertions supérieures
du muscle sterno-cléido-mastoïdien. Ils sont localisés dans la glande parotide, près de la
veine jugulaire externe et du nerf facial.
Lymphonœuds mastoïdiens
Lymphonœuds faciaux
Ils drainent les régions temporopariétales.
De petites tailles, ils suivent l’artère faciale. Ils drai-
Nœuds lymphatiques
nent les voies lymphatiques des régions géniennes,
mastoïdiens Nœuds infraorbitaires, nasales.
lymphatiques
occipitaux *MT DPOTJTUFOU FO MZNQIPOVET NBOEJCVMBJSF
buccinateurs, nasogénien, zygomatique.
Lymphonœuds submentonniers
Ils drainent le menton, la lèvre inférieure, les joues,
la gencive inférieure du parodonte des incisives
et des canines inférieures, le plancher buccal et la
pointe de la langue.
&OOPNCSFWBSJBCMF MFTMZNQIPOVETTJÒHFOUFOUSF
les ventres antérieurs des muscles digastriques.
Lymphonœuds submandibulaires
Nœuds lymphatiques Ils drainent la lymphe de la joue, de la partie laté-
submentaux Drainage lymphatique vers
Nœuds lymphatiques les nœuds lymphatiques cervicaux rale du menton, de la lèvre inférieure, des gen-
submandibulaires supérieurs profonds cives, de la langue, du plancher buccal, et des
Nœuds lymphatiques
préauriculaires et parotidiens glandes submandibulaire et sublinguale.
Fig. 21.21. Lymphocentres de la tête et du cou.
Ils sont logés sous le bord inférieur de la mandi-
D’après Drake RL, Gray’s Anatomy for Students, 1st edition. bule et adjacents à la glande submandibulaire.
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Chapitre 21. Circulation 337
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Index
A – cérébrale
Agger nasi, 62 – – antérieure, 325, 326, 328
Ailes du vomer, 180 – – moyenne, 325, 326
Aire – – postérieure, 326, 328
– auditive, 277 – centrale de la rétine, 325
– de Broca, 277 – choroïdienne antérieure,
– du goût, 278 325, 326
– olfactive, 277 – ciliaire, 326
– pariéto-occipito-temporale, 278 – communicante
– préfrontale, 278 – – antérieure, 328
– prémotrice, 278 – – postérieure, 325, 326, 328
– sensitive du langage, 278 – dorsale du nez, 326
– visuelle, 278 – du canal ptérygoïdien, 43, 322
Alvéoles dentaires, 185 – ethmoïdale, 326
Ampoule du canal semicirculaire, 118 – faciale, 316
Angle – infraorbitaire, 139, 322
– de la mandibule, 187, 190, 250 – labiale, 316
– latéral de l’écaille, 22 – lacrymale, 132, 326
Anosmies, 286 – linguale, 316
Antre mastoïdien, 106 – massétérique, 322
Aqueduc – maxillaire, 314, 319
– de la cochlée, 116 – – interne, 264
– du cerveau, 266 – méningée
– du mésentérique, 266 – – accessoire, 321
– du vestibule, 116 – – antérieure, 264
Arachnoïde, 257 – – moyenne, 41, 84, 264, 320
Arc pharyngien, 291 – – postérieure, 264, 328
Arcade – mentale, 184
– alvéolaire, 142 – musculaire, 326
– zygomatique, 134 – nasale externe, 326
Artère – occipitale, 105, 316
– alvéolaire, 322 – olivaire, 328
– – inférieure, 321 – ophtalmique, 38, 324, 325
– auriculaire postérieure, 317 – palatine
– buccale, 322 – – ascendante, 316
– carotide, 336 – – descendante, 322
– – commune, 311 – palpébrale, 326
– – externe, 314 – pharyngienne
– – interne, 263, 322 – – ascendante, 316
– cérébelleuse – – supérieure, 159
– – inférieure, 328 – ptérygoïdienne, 322
– – postérieure, 328 – sphénopalatine, 319
340 Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne
– pharyngobasilaire, 13 – supraorbitaire, 72
– ptérygo-temporo-maxillaire, 192 – veineux, 41
Faux – zygomaticofacial, 132
– du cerveau, 22, 254, 257 – zygomatico-orbitaire, 132
– du cervelet, 22, 254 – zygomaticotemporal, 132
Fenêtre Fosse
– de la cochlée, 105 – condylaire
– du vestibule, 105 – – antérieure, 17
Filum terminal, 256 – – postérieure, 17
Fissure – crânienne
– cérébrale longitudinale du cerveau, 275 – – antérieure, 8
– ethmoïdale, 56 – – moyenne, 8
– inférieure, 99 – – postérieure, 8
– orbitaire – de la glande lacrymale, 71
– – inférieure, 47 – incisive, 138
– – supérieure, 42, 46, 263 – infratemporale, 140
– pétro-occipitale, 24 – jugulaire, 24, 100
– pétrosquameuse postérieure, 103 – mandibulaire, 94
– tympanosquameuse, 95 – ptérygoïde, 43, 192, 250
– – inférieure, 99 – ptérygopalatine, 44, 140, 155
Flexibilité, 26 – scaphoïde, 43
Flexion – sublinguale, 185
– crânienne, 26 Fossette
– craniosacrale, 3 – granulaire, 73, 85
Flexion-extension crânienne, 63 – mentonnière, 184
Fluctuation, 1 – ptérygoïde, 192
– du liquide cérébrospinal, 2 – submandibulaire, 185
Fonction, 1 – trochléaire, 71
Foramen – unguéale, 98, 117
– alvéolaire postérieur, 140 Fulcrum de Sutherland, 260
– cæcum, 54, 73
– déchiré, 47 G
– de Luschka, 265 Gaine
– de Magendie, 265, 280 – carotidienne, 312, 331
– épineux, 41, 113 – méningée, 287
– ethmoïdal, 56, 57 Galéa, 84, 238
– grand palatin, 157 Ganglion
– incisif, 145 – ciliaire, 325
– infraorbitaire, 139, 294 – géniculé, 299
– interventriculaire, 280 – inférieur, 304, 305
– jugulaire, 23, 101, 303, 329 – optique, 297
– lacerum, 101, 102 – ptérygopalatin, 160, 220, 294,
– mandibulaire, 188 300, 304
– mastoïdien, 99, 104 – supérieur, 265, 303, 305
– mentonnier, 184 – trigéminal, 97, 260, 292
– ovale, 38, 41, 296 – vestibulaire, 303
– – de Pacchioni, 259 Glabelle, 10, 70
– pariétal, 84 Glande
– pétreux, 41 – parotide, 188, 190, 300
– rond, 38, 41, 294 – pinéale, 278
– sphénopalatin, 160, 319 – pituitaire, 279
– stylomastoïdien, 299, 318 – submandibulaire, 316
Index 343
Les figures mentionnées ci-après sont repro- Figures 15.5, 15.6, 15.7, 15.8, 15.10, 15.13,
duites avec l’aimable autorisation des éditeurs 15.14, 15.15, 15.16, 15.17, 15.21 correspondant
concernés. aux figures 8.241A, 8.252A,B, 8.135, 8.157A,B,
8.131, 8.129, 8.267, 8.136, 8.133, 8.251, 8.137
Gray’s Anatomy for Students de Drake RL, Vogl extraites des pages 989, 997, 880, 907, 876, 875,
W, Mitchell AWM, 1st edition, © Elsevier Inc., 1011, 881, 878, 996, 882.
2005 (ISBN : 978-0-443-06612-4) Figures 16.1, 16.3, 16.4, 16.5, 16.7, 16.8 cor-
Figures 1.2, 1.3, 1.4 correspondant aux figu- respondant aux figures 8.237A, 8.202, 8.237B,
res 8.18, 8.19, 8.23 extraites des pages 764, 8.189A, 8.188, 8.158 extraites des pages 986,
766, 770. 953, 986, 940, 939, 908.
Figures 3.1, 3.5, 3.7, 3.17, 3.20 correspondant Figures 17.21, 17.22 correspondant aux figures
aux figures 8.144, 8.222C, 8.228, 8.235, 8.143A 8.128A,B extraites de la page 874.
extraites des pages 892, 971, 976, 984, 891. Figures 18.1, 18.4, 18.6, 18.7, 18.8, 18.9 corres-
Figures 4.3, 4.4, 4.15 correspondant aux figures pondant aux figures 8.66, 8.238, 8.133, 8.131,
8.25, 8.223, 8.220B extraites des pages 774, 972, 8.137, 8.136 extraites des pages 826, 986, 878,
969. 876, 882, 881.
Figures 5.5, 5.6, 5.8, 5.10 correspondant aux Figures 19.5, 19.10 correspondant aux figures
figures 8.89A, 8.70, 8.25, 8.222A extraites des 8.30B, 8.32 extraites des pages 782, 784.
pages 840, 830, 774, 970. Figures 20.10, 20.14, 20.20, 20.23, 20.24, 20.25,
Figures 6.5, 6.6, 6.7 correspondant aux figures 20.27, 20.29, 20.31, 20.32 correspondant aux
8.24, 8.43, 8.34 extraites des pages 773, 794, 785. figures 8.36, 8.49, 8.48, 8.59, 8.58, 8.146, 8.60,
Figures 7.5, 7.14, 7.15, 7.18, 7.20, 7.23, 7.24, 8.121, 8.147, 8.215 extraites des pages 788, 803,
7.25 correspondant aux figures 8.117, 8.104, 802, 819, 818, 894, 820, 867, 895, 964.
8.112A, 8.111, 8.114, 8.226B, 8.118, 8.120 Figures 21.1, 21.2, 21.11, 21.12, 21.20, 21.21
extraites des pages 864, 854, 860, 859, 862, 975, correspondant aux figures 3.3, 8.12, 8.144A,
865, 866. 8.92, 8.93, 8.69 extraites des pages 105, 757,
Figures 9.5, 9.12, 9.14, 9.15, 9.16, 9.17 cor- 892, 844, 845, 829.
respondant aux figures 8.143A, 8.234A, 8.228,
8.223, 8.226, 8.225 extraites des pages 891, 982, Gray’s Atlas of Anatomy de Drake RL, Vogl AW,
976, 972, 974, 973. Mitchell AWM, Tibbitts RM, Richardson PE,
Figures 10.6, 10.9 correspondant aux figures © Churchill Livingstone, an imprint of Elsevier
8.143, 8.70 extraites des pages 891, 830. Inc., 2008 (ISBN : 978-0-443-06721-1)
Figure 11.3 correspondant à la figure 8.79 extraite Figures 1.5, 1.6, 1.7 extraites des pages 437,
de la page 835. 432, 436.
Figure 12.5 correspondant à la figure 8.221 Figures 2.1, 2.19 extraites des pages 432, 434.
extraite de la page 970. Figures 3.3, 3.19 extraites des pages 437, 481.
Figure 14.3 correspondant à la figure 8.228 Figures 4.2, 4.7, 4.10, 4.13 extraites des pages
extraite de la page 976. 438, 438, 438, 519.
Figure 6.3 extraite de la page 440. Gray’s Anatomy: The anatomical basis of clinical
Figures 7.12, 7.17, 7.19 extraites des pages 440, practice de Williams PL, 38th edition, © Churchill
474, 475. Livingstone, an imprint of Elsevier Inc., 1995
Figure 8.1 extraite de la page 429. (ISBN : 978-0-443-04560-8)
Figures 9.1, 9.4, 9.8, 9.11, 9.13 extraites des Figure 2.2 correspondant à la figure 6.167 extraite
pages 429, 440, 439, 439, 524. de la page 585.
Figures 10.1, 10.2, 10.4, 10.8, 10.10 extraites des Figure 3.2 correspondant à la figure 6.172 extraite
pages 519, 439, 439, 439, 439. de la page 588.
Figures 11.1, 11.4 extraites de la page 438. Figure 9.2 correspondant à la figure 6.188 extraite
Figures 12.1, 12.4 extraites de la page 519. de la page 602.
Figures 13.1, 13.3, 13.5 extraites des pages 438,
438, 519. Colour Atlas of Lacrimal Surgery de Olver J,
Figure 14.1 extraite de la page 438. Butterworth Heinemann, Elsevier, © Jane Olver,
Figures 15.3, 15.9a, 15.11, 15.18 extraites de la 2002 (ISBN : 0-7506-4486-9)
page 524. Figures 4.12, 11.6 correspondant à la figure 25A
Figures 18.2, 18.3, 18.5 extraites des pages 456, du chapitre 1.
457, 492.
Figures 19.1, 19.12 extraites de la page 442. Ostéopathie pédiatrique de Sergueef N, © Elsevier
Masson SAS, 2007 (ISBN : 978-2-84299-917-2)
Gray’s Anatomy: The anatomical basis of clinical Figures 2.23, 2.24, 2.25 correspondant aux figures
practice de Standring S, 39th edition, © Churchill 3.17, 3.28, 3.29 extraites des pages 92, 106, 107.
Livingstone, an imprint of Elsevier Inc., 2004 Figure 3.22 correspondant à la figure 3.18 extraite
(978-0-443-07168-3) de la page 92.
Figures 2.6, 2.8, 2.16 correspondant aux figures Figure 4.16 correspondant à la figure 3.21 extraite
45.47, 45.48, 27.11 extraites des pages 760, 760, de la page 93.
464. Figure 14.4 correspondant à la figure 3.22 extraite
Figure 4.14 correspondant à la figure 32.1 extraite de la page 93.
de la page 567.
Figure 5.1 correspondant à la figure 27.18 extraite Ross et Wilson. Anatomie et physiologie normales et
de la page 474. pathologiques de Waugh A, Grant A, Perelman R,
Figures 7.1, 7.26 correspondant aux figures 10e édition, © Elsevier Masson SAS, 2007 (traduc-
27.15, 39.4 extraites des pages 471, 664. tion de Ross and Wilson Anatomy and Physiology in
Figure 15.20 correspondant à la figure 30.10A Health and Illness, Churchill Livingstone, 10th ed.)
extraite de la page 527. (ISBN : 978-2-84299-824-0)
Figures 16.2, 16.6 correspondant aux figures Figures 19.2, 19.11 correspondant aux figures
31.12B, 31.4 extraites des pages 541, 533. 7.10, 7.12 extraites des pages 159, 160.
Figures 17.1, 17.3, 17.4 correspondant à des par- Figures 20.1, 20.2, 20.3, 20.4, 20.5, 20.6, 20.7,
ties de la figure 6.33 extraites de la page 103. 20.8, 20.9, 20.30 correspondant aux figures 7.13,
Figures 19.6, 19.7, 19.8 correspondant aux 7.11, 7.17, 7.20, 7.15, 7.14, 7.19, 7.16, 7.18, 8.5
figures 15.1, 15.3, 15.5 extraites des pages 276, extraites des pages 161, 159, 163, 167, 162, 162,
277, 279. 165, 163, 163, 209.
Figures 20.11, 20.12, 20.13, 20.15, 20.22 cor-
respondant aux figures 16.2, 15.10, 19.1, 14.18, © Encycl Méd Chir (Elsevier, Paris)
15.5 extraites des pages 288, 283, 328, 253, Figure 1.1 correspondant à la figure 3 de Richter
279. M, Mossaz C, de Tonnac N, et al. Chirurgie correc-
Figures 21.15, 21.18, 21.19 correspondant aux trice des malformations ou « dysmoprhies » maxillo-
figures 17.4, 15.1, 15.4 extraites des pages 296, mandibullaires : « Avant d’agir ». Stomatologie,
276, 278. 22-066-C-10, 1997.
Crédits illustrations 353