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vasculaires viscérales
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Manipulations
vasculaires viscérales
“The artery is the father of the rivers of life, health and ease.”
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(Autobiography)
Jean-Pierre Barral
Alain Croibier
Jean-Pierre Barral
Ostéopathe DO, diplômé de l’European School of Osteopathy (Maidstone, Royaume-Uni) et de la faculté de
médecine Paris-Nord (département ostéopathie et médecine manuelle).
Alain Croibier
Ostéopathe DO, membre du Registre des ostéopathes de France ; diplômé de l’école d’ostéopathie A. T. Still
Academy (Lyon, France) ; directeur du département mécanique humaine de l’Académie d’ostéopathie
de France.
© 2009, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés pour la traduction française
62, rue Camille-Desmoulins, 92442 Issy-les-Moulineaux cedex
www.elsevier-masson.fr
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application de la loi du 1er juillet 1992, il est interdit de reproduire, même partiellement, la présente publi-
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permission of the publisher.
Notre métier est aussi empirique et nos connaissances et affiner leurs appli-
subjectif ; pourquoi en souffrir ou en cations manuelles.
rougir ? Notre main possède ce privilège Connaître l’anatomie et la fonction
inouï de soulager et d’améliorer les gran- du système vasculaire permet de mieux
des fonctions du corps humain. Cela est soigner les patients. Ce livre vous sera
vrai à condition de travailler sans relâche vite indispensable pour répondre à ce
pour augmenter et élargir le plus possible but.
Chapitre 1
Organisation
générale de l’appareil
cardiovasculaire
Présentation du système cardiovasculaire
Cœur
Vaisseaux
Sang
Chapitre 1
Organisation
générale de l’appareil
cardiovasculaire
Présentation du système dans les distributions régionales : cer-
veau, puis rein, territoire splanchnique
cardiovasculaire
(système digestif) et membres.
Poumons Capillaires
9% 5% Artérioles
7%
Grosses
artères
8%
Veines
Cœur
64 %
7%
750
750
12 500
Cerveau 750
Cœur 250
Muscles
squelettiques 1200
Peau 500
Reins 1100
Autres 600
600
Arc aortique
Artère pulmonaire
Veine cave supérieure
Veines
pulmonaires
Atrium gauche
Atrium droit
Valve aortique
Valvule pulmonaire
Valvule mitrale
Septum
Valvule tricuspide interventriculaire
Ventricule gauche
Ventricule droit
Myocarde
Veine cave inférieure
Anneaux fibreux
de l’ostium de l’aorte
Fibres musculaires
du ventricule gauche
(couche moyenne)
Fibres musculaires
du ventricule droit
(couche moyenne)
des vaisseaux. C’est une membrane fine, vaisseaux de la base du cœur. Étendu sur
lisse et luisante qui permet au flux san- une hauteur de 12 à 14 cm et une largeur
guin de s’écouler facilement à l’intérieur de 13 à 14 cm, il est composé de deux
du cœur. Un repli de l’endocarde forme parties :
les valvules des orifices sur un squelette – le péricarde séreux : organe de glisse-
fibreux né de l’anneau périorificiel. ment qui autorise les mouvements, les
glissements et les déformations du cœur
Péricarde par rapport aux organes voisins ;
Le péricarde est un sac fibroséreux – le péricarde fibreux, entourant le péri-
entourant le cœur et l’origine des gros carde séreux : organe de fixité et de
14 Généralités
Atrium gauche
Faisceau
Nœud sinusal
auriculoventriculaire
(faisceau de His)
Voie internodale
Atrium droit
Myofibre de
conduction cardiaque
Nœud
auriculoventriculaire
Septum
interventriculaire
Branches du faisceau
auriculoventriculaire
Myofibres de
conduction cardiaque
Œsophage
Trachée
Ligament
vertébropleural
Aorte
Ligaments Ligament
vertébropéricardiques sternopéricardique
supérieur
Bronche droite
Ligament
sternopéricardique
Veine cave inférieur
inférieure
Ligament
Ligament phrénopéricardique
phrénopéricardique antérieur
droit
Diaphragme
Encadré 1.1
Artère coronaire
gauche
Valve aortique Valvule pulmonaire
Rameau circonflexe
Rameau
Sinus coronaire
interventriculaire
antérieur
Rameau
Rameau marginal
interventriculaire
droit
postérieur
A. Vue antérieure.
Sinus coronaire
Valve Valve
atrioventriculaire atrioventriculaire
droite gauche
Valve aortique
Valve pulmonaire
Ganglion stellaire
Nerf récurrent
du nerf vague
Nerf vague
Sympathique
Parasympathique
gauche, là encore par 3 rameaux pairs nés Deux sortes de fibres, centrifuges (vis-
au-dessus du nerf récurrent, du récurrent céromotrices) et centripètes (viscérosen-
lui-même et au-dessous du récurrent. sibles) peuvent être isolées. Toutes sont
Il s’agit de fibres préganglionnaires, destinées à régulariser le rythme et à modi-
essentiellement issues du noyau dorsal fier le tonus cardiovasculaire en fonction
du nerf vague. des circonstances physiologiques.
Après leur passage dans les plexus car-
diaques, elles effectuent leur relais dans Modalités d’action
la paroi de l’atrium et au contact des
nœuds sinusal et atrioventriculaire. Différentes caractéristiques de la fonc-
Cette innervation est formée de neu- tion cardiaque peuvent être modulées
rones postganglionnaires très courts qui par le système nerveux végétatif :
n’envahissent pas le ventricule (Buser, – la fréquence des contractions (effet
1994). À ce titre, elle diffère notablement chronotrope) ;
de celle assurée par l’orthosympathique. – la vitesse de conduction de l’excitation
(effet dromotrope) ;
Plexus cardiaques – la force de contraction musculaire (effet
Les deux systèmes de fibres sympathi- inotrope) ;
ques et parasympathiques s’associent – le niveau du tonus musculaire (effet
pour constituer deux plexus cardiaques. tonotrope) ;
– Le plexus artériel est formé de la par- – le niveau d’excitabilité musculaire (effet
tie supérieure du sympathique et des bathmotrope) ;
nerfs vagues. Les fibres descendent en – la vitesse de relaxation musculaire après
avant et en arrière du pédicule artériel contraction (effet lusitrope).
et constituent le ganglion de Wrisberg,
situé sous l’arc aortique et devant l’artère Actions du système sympathique
pulmonaire droite. Ce plexus donne des
plexus coronaires périartériels, donnant Les fibres sympathiques innervent tou-
eux-mêmes ensuite des plexus sous- tes les régions du cœur : nœud sinusal,
péricardiques et sous-endocardiques. nœud atrioventriculaire, myocarde atrial,
myocarde ventriculaire (particulièrement
– Le plexus veineux naît au-dessous du
gauche) et artères coronaires.
précédent. Il descend en arrière de l’ar-
Les fibres sympathiques postganglion-
tère pulmonaire et aborde la partie atriale
naires cardiaques interviennent par leur
du cœur. Il forme à la face postérieure de
neuromédiateur, la noradrénaline ou nor-
l’atrium droit le centre ganglionné de
épinéphrine. La noradrénaline réagit avec
Perman.
des récepteurs de type β-adrénergiques
qui, au niveau cardiaque, sont à environ
Actions 80 % de type β1 et pour les 20 % restants
Bien qu’il y ait interpénétration des fibres de type β2.
ortho- et parasympathiques dans les plexus Les catécholamines circulantes, nor-
cardiaques, il est possible de systématiser adrénaline et adrénaline sécrétées par la
leur rôle. glande médullosurrénale, ont les mêmes
Organisation générale de l’appareil cardiovasculaire 21
Adventice
Média
Membrane
élastique
Valve
Endothélium
lits capillaires, ne sont constituées que tissus de l’organisme d’être toujours irri-
d’une seule couche de cellules musculai- guées (figure 1.11). Les différents types
res lisses, enroulées en spirale autour de anastomotiques que l’on trouve au niveau
l’endothélium. Dans tous les types d’ar- des artères sont décrits ci-après.
térioles, l’adventice est très réduite.
L’écoulement du sang dans les lits Inosculation
capillaires est déterminé par les variations Ce sont deux vaisseaux de même calibre
du diamètre des artérioles. Ces variations qui s’infléchissent l’un vers l’autre pour
font suite à des stimulus nerveux et à des s’anastomoser, ce qui est le cas pour les
influences chimiques locales sur le mus- artères gastriques droite et gauche.
cle lisse de leur paroi. Lorsque les arté-
rioles se contractent (vasoconstriction), Transversales
le sang contourne les tissus qu’elles des- Quand deux artères sont parallèles, elles
servent. Lorsqu’elles se dilatent (vaso- peuvent échanger des transversales qui
dilatation), le débit sanguin augmente leur sont perpendiculaires.
de façon marquée dans les capillaires
locaux. Convergence
Deux artères sont obliques l’une par rap-
Anastomoses port à l’autre et se réunissent en un seul
Les anastomoses sont nombreuses et tronc ; c’est le cas, par exemple, des artè-
variées pour permettre aux innombrables res vertébrales et du tronc basilaire.
Anastomose
Anastomose
longitudinale
par inosculation
Anastomose Anastomose
transversale par convergence
Dérivation vasculaire
Innervation
sympathique
Canal de
passage
Métartériole
Sphincters
précapillaires Veinule
postcapillaire
Artériole
terminale Péricyte
Capillaires vrais
A
Sphincters ouverts
Dérivation vasculaire
Innervation
sympathique
Canal de
passage
Métartériole
Sphincters
précapillaires Veinule
postcapillaire
Artériole
terminale Péricyte
B
Capillaires vrais
Sphincters fermés
es
s
lle
us
ie
s
s
e
re
e
in
té
s
in
tè
ve
ar
ve
ve
ar
ca
s
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an
in
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té
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ro
ro
r
Ao
Ve
Ve
Br
Ar
Br
G
G
C
Nombre 1 Croissant 0,16.109 5.10
9
0,5.10
9
Décroissant 2
cm 3,2
2,6 1,6
0,8 0,15-0,7
0,3-0,06 0,002 0,0009 0,0025
2 3500
cm
2700
500
5,3 20 20 100 30 18
cm3 1550
900
550
300 250
250 250
180 125
Volume global de la grande circulation (sans le cœur) 4,41
À l’état normal et à 37 °C, la viscosité san- Un sujet anémié verra son volume
guine globale relative à l’eau (celle-ci étant cellulaire sanguin diminué et, par là
prise pour unité) est égale à 5 environ. même, la viscosité de son sang dimi-
En fait, in vivo, le sang circule plus nuera aussi.
aisément que sa viscosité et sa composi- À l’inverse, un patient dont le nom-
tion complexe ne le laissent prévoir. bre de cellules augmente anormalement
dans le sang verra sa viscosité sanguine
Notes cliniques dépasser largement la normale.
Ces pathologies ont ainsi des répercus-
Une forte augmentation des érythrocytes sions hémodynamiques (voir le paragraphe
s’appelle une polyglobulie ; une diminu- « Nombre de Reynolds » au chapitre 2).
tion s’appelle une anémie.
Chapitre 2
Physiologie
circulatoire
Fonction circulatoire – Généralités
Physiologie cardiaque
Hémodynamique
Chapitre 2
Physiologie
circulatoire
Si certaines lois de la dynamique des dire indépendamment de la réabsorption
fluides peuvent s’appliquer au système rénale) – à volume constant.
cardiovasculaire, ce dernier présente des Ce circuit hydraulique (figure 2.1) se
caractéristiques qui en font un système compose :
hydraulique inhabituellement compli- – d’un réseau de distribution :
qué. Il s’agit d’une plomberie biologique
• les artères, se terminant par des résis-
très complexe. L’écoulement du sang
tances variables : les artérioles ;
dans les vaisseaux est beaucoup plus
difficile à étudier et à modéliser que la
Tubulures
circulation d’eau dans des tuyaux de
chauffage central ! Ce système comporte
un bien plus grand nombre de variables
que celles qui gouvernent la fonction
de la plupart des systèmes de pompes,
tuyaux et fluides que l’on trouve dans Pompe
double
l’univers industriel.
Système
de
régulation
Fonction circulatoire
– Généralités
Modélisation
On peut simplifier la compréhension des
moyens mis en œuvre pour assurer la
fonction circulatoire de la sorte. Il existe :
– une pompe à fonctionnement alterna-
tif : le cœur ;
– un circuit hydraulique : le système vas-
Fluide
culaire qu’on peut considérer – du moins
à court et même à moyen terme (c’est-à- Fig. 2.1. Schéma de principe hydraulique.
Par exemple, pour une personne ayant – le débit aux organes qui dépend du
une pression artérielle de 140/80, la pres- degré de vasoconstriction des artères irri-
sion moyenne vaut : guant l’organe considéré. La digestion
est ainsi un facteur de modification de la
80 + 1/3 (140 – 80) = 100 mmHg pression artérielle.
0,1 s
Systole
Auriculaire
Diastole
Ventriculaire
Diastole
Générale
Systole
0,4 s
Ventriculaire
Diastole 0,3 s
Auriculaire
Tableau 2.1
Sens des préfixes concernant le système cardiovasculaire
Diastole Systole
Totalité Totalité
Holodiastolique Holosystolique
parois sont amincies et le volume cavitaire Le cœur « bat » ainsi environ 70 fois
est important (figure 2.4). par minute (chez l’adulte). Le cycle car-
Le cycle cardiaque est une séquence diaque se décompose en quatre phases
répétitive de systole (contraction) et de (figure 2.5) :
diastole (relaxation) du myocarde. Dans – le remplissage ventriculaire, durant lequel
cette séquence s’inscrit le jeu des valves la valve atrioventriculaire est ouverte. Le
cardiaques qui s’ouvrent et se ferment sang afflue de l’atrium vers le ventricule,
aux moments clé pour orienter correcte- tandis que la valve aortique (pour le
ment le flux sanguin. ventricule gauche) ou pulmonaire (pour
Physiologie circulatoire 43
Débit cardiaque
Le débit cardiaque (Q̇c) correspond au
volume de sang expulsé par chaque ven-
tricule par unité de temps. Il correspond
au produit du volume d’éjection systoli-
que (Vs) par la fréquence cardiaque (Fc) :
Q̇c = Vs. Fc
Avec une fréquence cardiaque de 70 bpm
et un volume d’éjection systolique de
Systole 80 ml, cela représente 5,6 litres de sang.
Un homme de 70 kg possédant environ
Fig. 2.4. Coupe des ventricules 6 litres de sang, toute la masse sanguine
en diastole et en systole. est pompée dans un temps voisin d’une
minute.
Atrium
Atrium gauche
droit
Ventricule
gauche
Ventricule
droit
5 litres par minute. Au bout de 10 minutes, Les deux pompes ayant la même fré-
1 litre de sang se sera accumulé dans les quence, la régulation du débit ne peut
poumons, ce qui entraînerait un œdème se faire que par une modification du
pulmonaire. volume d’éjection d’un des deux ventri-
Physiologie circulatoire 45
Effets de la section
Effets sur la vitesse
V S De ce qui précède, il ressort que si le débit
reste constant, lorsque la section varie, la
vitesse du liquide change en proportion :
– si la section augmente, la vitesse dimi-
Q = S.V
nue ;
– si la section diminue, la vitesse augmente.
Fig. 2.6. Relation débit–vitesse. Ce principe s’étend aux conditions
dans lesquelles les tubes de courant
liquidiens se subdivisent en une somme
le produit section x vitesse, c’est-à-dire de petits tubes, eux-mêmes indéforma-
le débit, reste constant tout au long du bles, ou bien, à l’inverse, lorsque plusieurs
conduit (figure 2.7). tubes convergent en un seul (figure 2.8).
Q Q’
10 ml/s 10 ml/s
Temps de circulation
La notion de temps de circulation est à
rapprocher de celle de débit cardiaque.
Nous avons vu qu’au repos la totalité
du sang était pompée en environ une
minute ; cela correspond au temps théo-
rique nécessaire à une goutte de sang
pour effectuer le circuit allant du ventri-
cm2 3500 cule gauche à l’atrium gauche.
2700
500
5,3 20 20 100 30 18
Écoulement sanguin
Gradients circulatoires
Le terme de gradient exprime le taux avec
Surface de section de l’ensemble des vaisseaux
de chaque catégorie
lequel une quantité physique augmente
ou diminue en fonction d’une variable
Fig. 2.9. Sections du lit vasculaire. donnée, comme la distance.
S
S constante, V constante, P constante V P
Pression Pression
latérale latérale
V V
A B
Il n’y a pas de vie sans gradient. Dans les métiers de l’eau, il est d’usage
– Un système mort présente des proprié- d’exprimer la charge en mètres de colonne
tés homogènes, sans gradient, ni flux. Il d’eau (mCE). On parle alors de charge
est dans un état d’équilibre vrai, stable et hydraulique.
non excité. Lorsque l’on considère la globalité
– Un système vivant nécessite des pro- d’un fluide dans un tuyau, l’énergie
priétés « hétérogènes ». La vie exige des hydraulique qui correspond à l’énergie
déséquilibres incessants et des flux perma- mécanique totale est aussi appelée charge
nents de matière ou d’énergie. Le prix de ou charge totale. L’énergie consommée
la vie est l’apport continuel d’énergie, pour par les frottements constitue la perte de
maintenir des gradients et générer ces flux charge.
passifs qui lui sont indispensables. Elle Un liquide s’écoule toujours du point où
nécessite une dépense continue d’énergie la charge est la plus élevée vers le point où la
pour se maintenir dans un système excité charge est la plus faible.
et instable, malgré un apparent équilibre. Pour comprendre la circulation du sang,
il est préférable de considérer les différences
Une parfaite illustration de ces notions
de charges dans le système cardiovasculaire
est donnée par la circulation du sang. Le
plutôt que les différences de pressions.
cœur est une pompe génératrice d’éner-
Le sang s’écoule toujours en direction
gie active, qui assure la permanence de
d’un lieu où la charge est plus faible.
propriétés non uniformes dans le sys-
Les gradients de charge qui s’instaurent
tème vasculaire.
tout au long du circuit circulatoire sont
Par ce moyen, le flux actif du sang
le véritable « moteur » de la progression
peut assurer les échanges passifs néces-
globale de la masse sanguine.
saires à la vie de chaque tissu et de cha-
que cellule. Ce n’est qu’à la mort que Viscosité sanguine
tous ces flux cessent et que les gradients
disparaissent. Deux solides en mouvement présentent
des forces de frottement lorsqu’ils sont
Notion de charge vasculaire au contact et qu’ils se déplacent à des
En un point donné d’une conduite hydrau- vitesses différentes. Dans un liquide vis-
lique, l’énergie d’un fluide incompressi- queux, deux lames de courants adjacents
ble se compose de : présentent également des frottements
(figure 2.11).
– son énergie potentielle, liée aux effets
Ces forces s’opposent au déplacement
de la pesanteur sur le liquide ;
en tendant à ralentir la lame la plus rapide
– son énergie de pression, liée au volume et à accélérer la lame la plus lente.
et à la pression du liquide sur les parois ;
– son énergie cinétique, liée à la vitesse
du fluide : V1
V2
V3
Ehydraulique = Epotentielle + Epression + Ecinétique
P v P P P
A B
Écoulement laminaire
Écoulement intermédiaire
V1
V2
V3
V4
Écoulement turbulent
Fig. 2.15. Écoulement laminaire
Fig. 2.14. Régimes d’écoulement. d’un liquide visqueux.
Physiologie circulatoire 53
turbulent. La viscosité n’est plus un fac- liquide. Dans cette zone, on trouve ce que
teur de cohérence, et les molécules du l’on appelle un écoulement intermédiaire.
fluide tourbillonnent et s’écoulent sans Chez l’homme, l’écoulement du sang
distribution systématisée des vitesses. dans les vaisseaux est laminaire, sauf au
Dans ce type d’écoulement, les tour- niveau d’une ramification d’une grosse
billons consomment une grande partie artère où des turbulences apparaissent. Il
de l’énergie. Il n’y a plus de proportion- est turbulent dans le cœur et dans l’arc
nalité entre la pression et le débit. C’est aortique pendant une assez grande partie
un régime d’écoulement peu efficace. de l’éjection systolique.
Dans l’aorte, au repos, le nombre de
Nombre de Reynolds Reynolds est d’environ 1 650 et l’écoule-
La frontière entre les écoulements lami- ment est laminaire. Cependant, dans cer-
naire et turbulent dépend de quatre fac- taines circonstances physiologiques ou
teurs : pathologiques, les valeurs de calcul peu-
vent changer. C’est le cas par exemple :
– le diamètre du vaisseau ;
– à l’effort : le débit, et par conséquent la
– la vitesse du sang ;
vitesse du flux sanguin, augmente ;
– la viscosité du sang ;
– lors d’une anémie : l’hémoglobine est
– la densité du sang. diminuée, la viscosité est diminuée. Par
Le nombre de Reynolds, nombre sans ailleurs, comme le contenu sanguin en
dimension, exprime les relations entre oxygène diminue, cela entraîne une aug-
ces paramètres. mentation compensatrice de débit ;
L’écoulement sanguin perd son carac- – lors d’une sténose : le diamètre dimi-
tère laminaire pour devenir turbulent nue, la vitesse augmente au passage du
lorsque le nombre de Reynolds dépasse rétrécissement pour un débit constant.
une valeur critique. De manière empiri-
Dans tous ces cas, le nombre de
que, on sait que :
Reynolds augmente, le régime de l’écou-
– si le nombre de Reynolds est inférieur à lement sanguin devient turbulent, ce qui
2 400, l’écoulement est toujours laminaire ; se traduit cliniquement par l’apparition
– si le nombre de Reynolds est supérieur à de vibrations et de sons auscultables
10 000, l’écoulement est toujours turbulent. appelés souffles vasculaires.
Entre les deux, il existe une zone d’in- Ces souffles sont normaux à l’effort,
certitude, liée à une vitesse critique pour le mais pathologiques en cas de sténose
54 Généralités
Air
Piston
Eau
Capillaires
27 %
Veines
7%
Artères
19 % Petites artères
et artérioles
47 %
−10 cmH2O
5 cmH2O
Cœur
0 cmH2O
Foie
Diaphragme
+5 cmH2O
+10 cmH2O
+15 cmH2O
+20 cmH2O
+25 cmH2O
Homéostasie
du système
cardiovasculaire
Facteurs d’adaptation du système cardiovasculaire
Chapitre 3
Homéostasie
du système
cardiovasculaire
La régulation de la fonction circulatoire auxquelles il est soumis grâce à ces deux
veille à procurer assez de sang à toutes les facteurs d’adaptation : la fréquence car-
parties du corps, que l’individu soit au diaque et le volume d’éjection systolique.
repos ou au travail et quelles que soient Les adaptations de la fréquence cardia-
les conditions ambiantes. que sont dites chronotropes et celles du
Il faut : volume d’éjection systolique sont dites
– assurer une perfusion minimale à cha- inotropes (liées à la force ou à l’énergie de
que organe ; contraction musculaire).
– garantir la régulation de la fonction – Les résistances périphériques, qui ont
cardiaque et de la pression artérielle ; un rôle majeur dans les adaptations de
– assurer la répartition du débit sanguin système cardiovasculaire, dépendent
au profit des organes en activité et aux essentiellement de la vasomotricité qui
dépens des organes au repos. régule le rayon vasculaire.
Silbernagl et Despopoulos soulignent Le contrôle de la perfusion des organes se
qu’une perfusion maximale et simulta- fait par une modification du diamètre des
née de tous les organes dépasserait les vaisseaux. Le tonus de la musculature lisse
capacités du cœur. des vaisseaux dépend de facteurs locaux,
Pour maintenir l’homéostasie circula- de signaux nerveux et hormonaux.
toire indispensable au bon fonctionnement La régulation de la fonction circula-
des organes, le système cardiovasculaire toire fait intervenir ces trois niveaux de
doit s’adapter aux variations permanentes contrôle. Nous allons envisager successive-
des différents paramètres hémodynami- ment : les mécanismes de contrôle vascu-
ques. Ces adaptations dépendent du débit laire local ; le système nerveux autonome
cardiaque et des résistances vasculaires. (ou végétatif) ; le système endocrinien.
– Le débit cardiaque varie en permanence Chaque système possède un délai et
et instantanément selon les contraintes une durée d’intervention différents.
Tableau 3.1
Facteurs locaux
Produits par les tissus qui ont un apport Produits en réaction à une élévation
sanguin insuffisant de la pression artérielle systémique
Action vasorelaxante sur les muscles lisses Action vasoconstrictive sur les sphincters
des sphincters précapillaires précapillaires. À haute concentration,
action artériolaire et réduction
du flux sanguin pour le tissu
Hypoxie Endothéline
≠ CO2 (dioxyde de carbone) Prostaglandiness
≠ K+ (potassium) Thromboxanes
ADP, AMP Leucotriènes
Histamine
Acidité (acide lactique)
Oxyde nitrique (NO)
Chaleur
Effets sur
Fréquence
Tissu nodal :
cardiaque
chronotrope -
dromotrope -
Système Neuromédiateur : Cœur
parasympathique acétylcholine
Glandes
salivaires
Vasodilatation Pancréas
Vaisseaux Tissus
« spéciaux » érectiles
Médullosurrénale
Neurofibres
préganglionnaires
Effets sur
Tissu nodal :
Système
chronotrope +
orthosympathique
dromotrope + Fréquence
cardiaque
Force de
Neurofibres Effets sur Fibres contraction
postganglionnaires musculaires :
Cœur
inotrope +
Récepteurs β1
bathmotrope +
Neuromédiateur :
noradrédaline
Vaisseaux « spéciaux » :
Récepteurs β2
(Coronaires, Vasorelaxation
Hépatiques,
Musculaires)
Vaisseaux Vaisseaux
systémiques : Vasoconstriction
Récepteurs α1
Bifurcation carotidienne
Barorécepteurs
Chémorécepteurs
Artère subclavière
Barorécepteurs Arc aortique
Baroréflexe Barorécepteurs
Chémorécepteurs
NC IX Atrium droit
Veine cave
Artères pulmonaires
NC X Barorécepteurs
Volorécepteurs
Inhibition
Fibres postganglionnaires
Neuromédiateur :
Noradrénaline
Fibres préganglionnaires acétylcholine
Acétylcholine
Vaisseaux
Médullosurrénale Cœur Cœur
Récepteurs β1
dominé par la vasoconstriction périphé- – sur le rein, l’effet de l’ADH est antidiu-
rique déterminant une augmentation rétique et provoque une réabsorption
de la résistance périphérique totale et, d’eau ;
par conséquent, une augmentation de la – sur l’appareil cardiovasculaire, l’ADH
pression artérielle. a pour effet, à plus forte dose, une vaso-
L’effet indirect du système sympathi- constriction périphérique, notamment
que, par l’intermédiaire de la médullo- cutanée, se manifestant par une pâleur,
surrénale et de l’adrénaline circulante, tandis qu’au niveau des artères coronai-
se manifeste par une augmentation de res et des artères cérébrales, elle entraîne
la fréquence et de la contractilité car- une vasorelaxation (figure 3.5).
diaques, donc par un accroissement du Cette action, qui justifie son appellation
débit cardiaque, tandis que l’on observe de vasopressine, n’apparaît qu’à des concen-
au niveau des muscles striés squeletti- trations fortes, non physiologiques.
ques une vasorelaxation.
Mise en jeu
Mise en jeu
La production d’ADH est mise en jeu par
L’intervention de la médullosurrénale dans l’augmentation d’osmolarité sanguine,
la régulation cardiovasculaire est mise en détectée par les osmorécepteurs centraux,
jeu dans des circonstances comme l’exer- connectés à l’hypothalamus.
cice physique, l’hypotension artérielle, mais Elle intervient dans la régulation de la
aussi la réaction de peur ou l’émotion forte. volémie et de l’osmolarité sanguine.
Les catécholamines mettent alors l’or-
ganisme dans des conditions favorables Système rénine-angiotensine-
aux réactions nécessaires (réponse à aldostérone
l’agression, défense, fuite) par la mobili-
sation énergétique (glycogénolyse hépa- Production
tique et lipolyse), par l’augmentation du La rénine est produite par l’appareil jux-
débit cardiaque, et par la vasorelaxation, taglomérulaire du rein en réponse à une
favorisant l’activité des muscles striés chute de la pression sanguine locale
squelettiques. ou systémique. Elle permet la transfor-
mation de l’angiotensinogène, globu-
Vasopressine line plasmatique produite par le foie en
Production angiotensine 1.
L’angiotensine 1 est ensuite transfor-
L’ADH (anti-diuretic hormone), ou vaso- mée en angiotensine 2 sous l’effet d’une
pressine, est une hormone produite au enzyme de conversion produite par l’en-
niveau de l’hypothalamus puis véhiculée dothélium vasculaire.
par transport axonal jusqu’à l’hypophyse La totalité du débit cardiaque passant par
postérieure, à partir de laquelle elle est la circulation pulmonaire, cette transfor-
libérée dans le sang. mation a pour site principal le poumon.
Effets Effets
L’ADH circulante agit sur le rein et sur L’angiotensine 2 possède plusieurs effets
l’appareil cardiovasculaire : (figure 3.6).
Homéostasie du système cardiovasculaire 75
β2 : vasorelaxation
Hépatique
Musculaire striée squelettique
Médullosurrénale Coronaire
β2 : cœur
Inotrope +
Chronotrope +
Adrénaline
α : vasoconstriction
Systémique
Noradrénaline
Rein :
Osmorécepteurs
Augmentation réabsorption
Système nerveux central
tubulaire de l'eau
Vasorelaxation
Hypothalamus Artères cérébrales
Artères coronaires
Vasopressine Vasoconstriction
Posthypophyse
(ADH) Périphérique
cutanée
Diminution pression
artérielle Endothélium vasculaire
appareil Enzyme de
juxta-glomérulaire Rénine
conversion
Circulation pulmonaire
Corticosurrénale :
Sécrétion Aldostérone
– Sur le système nerveux central, elle ren- Dans des conditions normales, c’est le
force la commande sympathique. taux de rénine qui détermine l’activité du
système rénine-angiotensine-aldostérone.
Mise en jeu Ce mécanisme peut être déréglé lors d’une
affection hépatique chronique, si la syn-
La production de rénine est mise en
thèse d’angiotensinogène est perturbée.
jeu par toute diminution de la pression
artérielle, qu’il s’agisse d’une chute de la Peptide atrial natriurétique
pression artérielle systémique ou d’une
diminution locale de la pression arté- Production
rielle intrarénale.
Le peptide atrial natriurétique (PAN) est
Cette libération peut aussi être déclen-
produit par des cellules musculaires spé-
chée par l’activité du système sympa-
cialisées de la paroi atriale.
thique rénal, ou encore par l’adrénaline
circulante, par exemple dans le cadre du Effets
baroréflexe.
La diminution de la charge en sodium Le PAN circulant à pour effets (figure 3.7) :
du tubule rénal augmente aussi la pro- – sur le rein : une augmentation de l’ex-
duction de rénine. crétion rénale de sodium ;
Homéostasie du système cardiovasculaire 77
Augmentation
Augmentation Pression veineuse
Volémie centrale
Rein :
Augmentation de
l'élimination de l'eau
Peptide atrial
Récepteurs atriaux natriurétique
(PAN)
Vaisseaux :
Vasorelaxation
constriction à une augmentation de pres- une très forte densité capillaire et un fort
sion artérielle systémique, et inversement, taux d’extraction de l’oxygène du sang.
par une relaxation à une chute de cette La circulation coronaire doit assurer
pression. l’approvisionnement en oxygène et subs-
Lorsque la pression s’effondre au-des- trats énergétiques d’un organe en activité
sous de 60 mmHg ou s’élève au-dessus de permanente. Cet approvisionnement doit
180 mmHg, le débit cérébral varie. impérativement augmenter lorsque le
L’autorégulation circulatoire cérébrale travail fourni par le cœur augmente,
se manifeste aussi en réponse aux modi- donc lorsque le débit cardiaque et/ou la
fications chimiques, notamment de la pression artérielle augmentent.
pression partielle en dioxyde de carbone. Le débit coronaire subit de très gran-
Ainsi, l’hyperventilation volontaire s’ac- des variations, selon le travail cardiaque :
compagne d’une alcalose hypocapnique de 70 à 80 ml/min pour 100 g de tissu au
et provoque rapidement une vasocons- repos, jusqu’à 300 ou 400 ml/min pour
triction cérébrale. L’apnée, au contraire, 100 g de tissu à l’effort.
s’accompagne d’une acidose hypercapni- Le débit coronaire décroît durant la
que et provoque une vasorelaxation. systole car, durant cette phase, la contrac-
La circulation cérébrale est aussi tion comprime les vaisseaux du muscle
remarquable par l’étanchéité de son revê- cardiaque et s’oppose à l’écoulement
tement endothélial : la barrière hémato- sanguin. La majorité du débit coronaire
encéphalique est étanche (absence de est assurée pendant la diastole, période
pores sur la surface endothéliale). pendant laquelle s’écoulent 80 % du
Enfin, le cerveau se trouvant, chez débit coronaire total. Ainsi, cette perfu-
l’adulte, dans une boîte non distensible, sion est très précaire lorsque la fréquence
l’augmentation de la pression intracrâ- cardiaque augmente, en particulier chez
nienne peut altérer la perfusion cérébrale le sujet présentant une pathologie arté-
(par exemple en cas d’œdème cérébral). rielle coronaire.
Lorsque la pression intracrânienne s’ap- Anatomiquement, les artères coro-
proche de la pression artérielle systo- naires sont de type terminal, ce qui, sur
lique, elle s’oppose au débit sanguin et le plan fonctionnel, signifie qu’il n’y a
entraîne une ischémie, elle-même res- pas d’anastomoses permettant une sup-
ponsable d’une acidose susceptible d’ac- pléance en cas d’obstruction.
croître encore l’œdème en provoquant la La vasorelaxation métabolique est le
fuite d’eau vers le secteur interstitiel. facteur prédominant de régulation du
débit sanguin coronaire, qui doit mainte-
Circulation coronaire nir un débit basal important. L’adrénaline
a un effet vasorelaxant sur la circulation
La circulation coronaire est remarquable coronaire par son action sur les récep-
par sa situation anatomique, l’origine des teurs β2.
artères coronaires se trouvant immédiate- Le muscle cardiaque bénéficie aussi
ment après les valvules aortiques. C’est une d’une grande flexibilité, puisqu’il peut
circulation très courte, se drainant dans utiliser des sources énergétiques diver-
l’atrium droit par le sinus coronaire, avec sifiées : non seulement le glucose, mais
80 Généralités
aussi les acides gras et les corps cétoni- nue en réponse à cette augmentation de
ques, ainsi que les lactates. Il dispose par débit portal. À jeun, au contraire, le débit
ailleurs de réserve en oxygène sous forme sanguin portal est faible et il se produit
de myoglobine. une relaxation artériolaire hépatique qui
augmente le débit.
Circulation splanchnique Le débit hépatique de base, qui repré-
sente 20 % du débit cardiaque, est ainsi
La circulation splanchnique présente très supérieur aux besoins métaboliques
elle aussi des particularités anatomiques. propres du foie. Cela se justifie par la
Les trois axes artériels principaux (artère place importante que tient cet organe,
cœliaque, artère mésentérique supé- notamment par son rôle d’émonctoire,
rieure, artère mésentérique inférieure) lié à ses fonctions exocrines, et par ses
constituent par leurs branches un large nombreuses fonctions endocrines.
réseau d’anastomoses. Ce dernier permet La circulation splanchnique participe
une suppléance très efficace en cas d’obs- largement aux actions de régulation de la
truction de l’un ou l’autre tronc. pression artérielle. Ainsi, le soutien de la
De plus, la veine splénique et les veines pression artérielle peut exiger une vaso-
mésentériques convergent pour former la constriction splanchnique intense pro-
veine porte qui rejoint le foie. Le sang tra- longée. C’est ce qui se passe par exemple
verse donc successivement deux réseaux lors d’un effort sportif important.
capillaires, le réseau mésentérique ou
– Sur le versant artériel, cette vasocons-
splénique, puis le réseau hépatique. C’est
triction permet de compenser en partie la
ce qui caractérise un système porte, véri-
chute de résistance périphérique consé-
table montage vasculaire en série.
cutive à la vasorelaxation musculaire.
Le débit sanguin total du foie et de
l’ordre de 1 à 1,5 litre par minute, réalisé – Sur le versant veineux, la veinoconstric-
par un double apport sanguin : tion permet de soutenir la pression vei-
neuse centrale, la circulation splanchnique
– artériel par l’artère hépatique (un tiers jouant ainsi un rôle capacitif essentiel.
environ), oxygéné ; Après un repas, on observe une vasore-
– veineux par la veine porte (deux tiers laxation mésentérique qui augmente le
environ), désaturé. flux veineux portal, accompagnée d’une
Il existe une adaptation fonctionnelle vasoconstriction artérielle hépatique,
par un mécanisme de balance artériopor- conséquence des mécanismes de balance
tale (hepatic arterial buffer response), selon évoqués ci-dessus.
lequel le débit de l’artère hépatique aug-
mente lorsque le débit de la veine porte Circulation pulmonaire
diminue et inversement.
L’ingestion d’aliments, mais non celle La circulation pulmonaire assure les
d’eau, provoque une hyperémie mésenté- échanges gazeux entre les alvéoles pul-
rique, avec augmentation du retour vei- monaires et les capillaires. Elle constitue
neux mésentérique et, par conséquent, le passage obligé et unique entre le cœur
une augmentation du débit de la veine droit et le cœur gauche et reçoit ainsi
porte. Le débit de l’artère hépatique dimi- 100 % du débit cardiaque.
Homéostasie du système cardiovasculaire 81
Le sang quitte le cœur par les artères du volume sanguin total et semble peu
pulmonaires qui sont les seules artè- sujet à variation. En section transversale
res du corps humain transportant du les artères pulmonaires apparaissent ova-
sang désoxygéné. Il passe ensuite dans les et ne deviennent circulaires que lors
les réseaux des capillaires pulmonaires, du passage de l’ondée sanguine. La défor-
où il y a des échanges de gaz avec l’air mation élastique de leur paroi explique,
contenu dans les alvéoles pulmonaires là encore, l’amortissement de l’écoule-
puis retourne au cœur gauche par les ment par saccades du sang venant du
quatre veines pulmonaires. cœur (voir Effet Windkessel), ce qui per-
La circulation pulmonaire a une faible met une perfusion continue des capillai-
résistance à l’écoulement qui lui permet res pulmonaires.
d’assurer un haut débit circulatoire. La En raison de la grande distensibilité
pression sanguine y est peu élevée et la des vaisseaux pulmonaires, les effets de
paroi des artères assez mince. La pression la gravité se font sentir sur la circulation
dans le ventricule droit et le tronc pulmo- pulmonaire. Chez le sujet debout, du
naire est 6 à 8 fois plus basse que dans le fait des différences de pression hydro-
ventricule gauche et l’aorte. Bien que les statique, les vaisseaux situés à la base des
pressions soient différentes, soulignons poumons sont largement ouverts, tandis
encore une fois que les deux ventricules que les vaisseaux situés à l’apex peuvent
éjectent la même quantité de sang. être collabés. La perfusion est répartie de
Lorsque le débit cardiaque s’accroît, les façon plus homogène chez le sujet en
résistances dans les vaisseaux pulmonai- position couchée.
res chutent. La très grande distensibilité À l’inverse des autres territoires circula-
des vaisseaux pulmonaires permet une toires, la circulation pulmonaire répond
augmentation importante de débit sans par une vasoconstriction à l’hypoxie, à
augmentation marquée de la pression, l’histamine et à la bradykinine.
protégeant ainsi la barrière alvéolocapil- Rappelons enfin le grand rôle que joue
laire qui est très fragile. la circulation pulmonaire dans les régu-
Le volume sanguin de la circulation lations circulatoires systémiques par la
pulmonaire représente environ 10 à 12 % production de l’enzyme de conversion.
Chapitre 4
Facteurs de risque
cardiovasculaire
Âge et sexe
Tabac
Diabète
Hypertension artérielle
Hérédité
Lipides sanguins
Sédentarité
Stress
Alcool
Chapitre 4
Facteurs de risque
cardiovasculaire
Tout le monde ne présente pas le même – l’obésité ou la surcharge pondérale ;
risque de développer une maladie cardio- – la sédentarité ;
vasculaire. Si les lésions d’athérosclérose – le stress ;
peuvent se constituer très tôt, parfois dès
– l’alcool.
l’adolescence, elles se forment d’autant
plus vite qu’il y a davantage de facteurs
aggravants associés. Ces facteurs, appelés
facteurs de risque cardiovasculaire, sont Âge et sexe
aujourd’hui bien connus.
Les facteurs de risque sont des com- Au fil des ans, les artères perdent de
portements, des situations ou des anté- leur élasticité et deviennent plus rigi-
cédents dont la présence entraîne une des. Les plaques d’athérome qui se for-
modification de la fréquence de la maladie. ment dans leurs parois constituent des
Un facteur de risque peut se définir lésions de l’endothélium et sont autant
comme un état physiologique (âge par de points de départ possibles de maladies
exemple), pathologique (hypertension cardiovasculaires.
artérielle) ou encore une habitude de vie Ainsi, la probabilité de survenue d’un
(tabagisme), qui se trouvent associés à accident cardiaque ou vasculaire céré-
une incidence accrue de la maladie. bral augmente nettement à partir de
Les facteurs de risque de la maladie 50 ans chez l’homme et de 60 ans chez
cardiovasculaire sont : la femme.
– l’âge et le sexe : supérieur à 50 ans chez Le niveau de risque chez la femme rejoint
l’homme, supérieur à 60 ans chez la très progressivement celui de l’homme,
femme ; plusieurs années après la ménopause.
La différence dans le risque de sur-
– le tabagisme : actuel ou arrêté depuis
venue de la maladie coronarienne chez
moins de 3 ans ;
l’homme et la femme est très probable-
– le diabète : traité ou non ; ment expliquée par leur situation hor-
– l’hypertension artérielle : traitée ou non ; monale différente :
– l’hérédité ; – avant la ménopause, les femmes sont
– l’excès de mauvais cholestérol ou l’in- moins exposées que les hommes au ris-
suffisance de bon cholestérol ou les deux ; que cardiovasculaire ;
taille/tour de hanche ou, plus simple- jours, ce qui correspond à une demi-heure
ment, par le tour de taille seulement. de marche rapide.
Un ratio > 0,95 chez l’homme et > 0,80
chez la femme constitue un indicateur de
risque cardiovasculaire important. Stress
L’excès d’adiposité abdominale est for-
tement associé à un certain nombre de Il a fallu de nombreuses années pour que
perturbations faisant partie de ce qui est la communauté scientifique admette que
désigné en médecine comme le syndrome le stress est un facteur de risque cardiovas-
polymétabolique. Il associe à des degrés culaire à part entière. Le stress est une inte-
divers : raction entre l’individu et les contraintes
de son environnement. Le risque cardio-
– insulinorésistance, tendance à l’hyper-
vasculaire est plus lié à la réponse de l’indi-
glycémie ou au diabète de type II ;
vidu qu’aux contraintes elles-mêmes.
– hyperlipidémie associant typiquement Le stress peut être subdivisé en deux
élévation des triglycérides et baisse du catégories :
cholestérol HDL ;
– les facteurs émotionnels, l’anxiété, la
– tendance à l’hypertension artérielle. dépression, les troubles affectifs ou l’in-
capacité de pouvoir exprimer sa colère ;
– le stress chronique, lié au faible statut
Sédentarité
socioéconomique, à la charge de travail,
L’exercice physique régulier s’accompa- ou au faible soutien social.
gne d’une diminution de la fréquence Un stress psychosocial se développe
cardiaque et de la pression artérielle, lorsqu’il y a un déséquilibre entre la charge
contribuant ainsi à diminuer les besoins à porter (toutes les exigences émanant de
myocardiques en oxygène. En outre, l’ef- l’environnement et de nous-mêmes, les
fort physique aide à perdre du poids, à soucis quotidiens, les événements éprou-
diminuer les triglycérides, à augmenter le vants) et notre capacité de faire face à ces
cholestérol HDL, à réduire l’agrégabilité difficultés.
plaquettaire et la réponse adrénergique Ce déséquilibre entraîne des signaux
au stress, et à stimuler la fibrinolyse. de stress au niveau de nos sentiments,
Pour la grande majorité des citadins, de nos pensées, de notre comportement
la dépense énergétique se limite aux seu- et de notre corps, qui aggravent et entre-
les activités de loisirs. Une méta-analyse tiennent ce stress.
(Berlin, Colditz, 1990) a montré, à par- Le stress accroît l’activité du système
tir de plusieurs études de cohorte, que la sympathique et occasionne une augmen-
sédentarité multipliait par 1,9 le risque tation du niveau de catécholamines san-
de décès d’origine coronarienne. guines, comme la noradrénaline. Cette
En tant que thérapeutes, il est impor- teneur élevée de catécholamines contri-
tant de recommander aux patients de pra- bue à accroître les taux de cholestérol et
tiquer au minimum 30 minutes d’exercice de sucre sanguins, à faire monter la ten-
physique d’intensité modérée tous les sion artérielle et à réduire la souplesse des
90 Généralités
Maladies courantes
du système
cardiovasculaire
Athérome
Artériosclérose
Anévrisme artériel
Angiome
Hypertension artérielle
Maladie de Raynaud
Maladie de Horton
Insuffisance cardiaque
Chapitre 5
Maladies courantes
du système
cardiovasculaire
Athérome Étiologie
L’athérosclérose est considérée comme
Anatomie pathologique étant une maladie de personnes âgées,
car c’est habituellement dans ce groupe
Des plaques athéromateuses peuvent se
d’âge que les signes cliniques apparais-
développer dans l’intima des artères de
sent. Cependant, les plaques débutent
gros et moyen calibres. Il s’agit d’une
dès l’enfance dans les pays développés.
accumulation de cholestérol et d’autres
Si l’origine des plaques athéromateuses
composés lipidiques, d’une hypertro-
est incertaine, il semble que des facteurs
phie du muscle lisse vasculaire et de
prédisposants exercent leurs effets sur
monocytes remplis de graisse. Cette
une longue période. Ils comprennent :
plaque est recouverte d’un chapeau de
fibrose. – des antécédents familiaux ;
Ces plaques grossissent et s’étendent – l’exposition plus importante du sexe
le long de la paroi artérielle, formant masculin par rapport au sexe féminin
une saillie dans la lumière des vaisseaux. jusqu’à la ménopause ;
Parfois, toute l’épaisseur de la paroi et de – le vieillissement ;
très longs segments du vaisseau peuvent – l’hypertension artérielle ;
être atteints. Certaines plaques peuvent – le diabète ;
se rompre, mettant en contact le sang et
– le tabagisme ;
les matériaux situés sous l’intima. Cela
peut entraîner une thrombose et un vaso- – le stress excessif ;
spasme altérant le flux sanguin. Les artères – l’alimentation riche en hydrates de car-
les plus souvent atteintes sont celles du bone raffinés, en cholestérol et en acides
cœur, du cerveau, des reins, de l’intestin gras saturés ;
grêle et des membres inférieurs. – l’obésité ;
La prise des pouls procure des renseigne- Artère de gros et moyens calibres
ments importants. L’abolition des pouls
du membre inférieur peut parfois être La média est infiltrée par des tissus fibreux
constatée en cas de sténose importante. et du calcium. De ce fait, les vaisseaux
L’aorte peut aussi être précocement concernés perdent de leur élasticité. Leur
touchée, mais du fait du calibre important lumière se dilate et devient tortueuse.
de cette artère, la sténose est asymptoma- La perte d’élasticité accroît la pression
tique. Cependant, l’atteinte athéroma- artérielle systolique puisque l’artère ne
teuse aortique peut occasionner soit des peut plus se dilater lors de la systole. Il
migrations d’emboles vers des territoires en résulte un élargissement de la pres-
plus distaux, soit la survenue d’un ané- sion différentielle du fait de l’augmenta-
vrisme de l’aorte abdominale. tion de la différence entre les pressions
Il n’y a habituellement aucun symp- systolique diastolique.
tôme jusqu’à ce qu’une ou plusieurs artères
soient obstruées par la plaque d’athérome Petites artères et artérioles
et que l’écoulement de sang soit sévère-
L’épaississement de la média rétrécit la
ment réduit pour provoquer une isché-
lumière des artères qui deviennent tor-
mie dans le territoire vascularisé.
tueuses. Ces artères, nous l’avons expli-
L’ensemble du processus athéromateux
qué, sont les déterminants principaux
évolue ainsi à bas bruit et reste longtemps
de la résistance périphérique. Le rétré-
asymptomatique.
cissement de leur lumière augmente la
Par exemple, l’oblitération très pro-
résistance périphérique et, de ce fait, la
gressive à 75 % d’une artère coronaire
pression artérielle augmente également.
peut être asymptomatique ou donner un
Une ischémie des tissus tributaires des
angor stable. Le premier symptôme peut
artères atteintes peut survenir. Aux mem-
alors être un infarctus du myocarde, si
bres inférieurs, l’ischémie prédispose à la
un caillot obstrue brutalement la lumière
gangrène, particulièrement sévère chez
résiduelle de l’artère au niveau de la
les diabétiques.
plaque.
L’artériosclérose sénile est une affection
Les symptômes typiques de l’athéro-
des personnes âgées dans laquelle la perte
sclérose sont la douleur thoracique, quand
progressive de l’élasticité des artères et la
une artère coronaire est impliquée, ou les
réduction de la lumière artérielle entraî-
douleurs de jambe quand une artère du
nent une ischémie cérébrale et une perte
membre inférieur est touchée.
des fonctions mentales.
Il existe souvent une hypertension arté-
rielle dans la maladie athéromateuse.
Anévrisme artériel
Artériosclérose Anatomie pathologique
Il s’agit d’une dégénérescence progressive L’anévrisme est une dilatation artérielle
de la paroi artérielle liée à l’âge et accom- anormale. En général, elle reste localisée
pagnée d’hypertension. et sa taille est très variable. L’anévrisme
96 Généralités
Étiologie
Les étiologies d’un anévrisme ne sont pas
claires, mais certains facteurs prédispo-
sants sont parmi les causes les plus fré- Anévrisme fusiforme
quentes d’anévrisme :
– l’athérosclérose ;
– les traumatismes ;
– l’athérome ;
– l’hypertension artérielle ;
– les anomalies congénitales des vaisseaux
sanguins ;
– une formation défectueuse du collagène
de la paroi artérielle ;
– la syphilis.
Formes
Anévrisme sacculaire
Il existe plusieurs formes d’anévrisme
(figure 5.1) dont les plus fréquentes sont :
– les distensions fusiformes, qui touchent
principalement l’aorte et parfois les artè-
res iliaques. Ces artères présentent habi-
tuellement des lésions athéromateuses ;
– les anévrismes sacculaires, qui font
saillie sur un côté de l’artère. Ils peuvent Anévrisme disséquant
être occasionnés par du collagène défec-
Fig. 5.1. Anévrismes artériels.
tueux, des lésions athéromateuses ou être
congénitaux ;
– les anévrismes disséquants, qui attei- – les microanévrismes, qui touchent prin-
gnent principalement l’arc aortique. cipalement les petites artères et artérioles
Ils sont dus à une infiltration de sang du cerveau. Ils sont liés à l’hypertension
entre l’intima et la média. Ils débutent artérielle. Des accidents ischémiques tran-
au siège d’une lésion de l’endothélium sitoires sont souvent dus à la thrombose
et s’étendent peu à peu tout le long de d’un tel anévrisme ou à une hémorragie
l’artère ; par rupture de celui-ci.
Maladies courantes du système cardiovasculaire 97
la cause est identifiable ; il peut s’agir par se rompre soit au niveau de microané-
exemple de : vrismes, soit au niveau de troncs plus
• maladie rénale, dont l’hypertension est gros, et provoquer ainsi une hémorragie
une complication classique du fait de la cérébrale.
sécrétion augmentée de rénine par les – Les reins sont également la cible de
cellules rénales lésées ; l’hypertension. Les lésions se situent au
• maladie endocrinienne touchant : niveau des artérioles qui les irriguent.
le cortex surrénal, avec sécrétion exces- La pression sanguine constante exercée
sive d’aldostérone et de cortisol stimulant sur les parois des artérioles rénales pro-
la rétention rénale de sodium et d’eau, voque un épaississement de celles-ci et,
et augmentant la volémie et la pression par conséquent, un rétrécissement de la
artérielle ; lumière. Le flux sanguin rénal est donc
progressivement réduit et, en réaction,
la médullosurrénale, avec sécrétion le rein peut sécréter de la rénine, ce qui
excessive d’adrénaline et de noradrénaline aggrave encore l’hypertension artérielle
élevant la pression artérielle, comme dans et complique le problème. La réduction
le phéochromocytome. de l’apport sanguin aux cellules rénales
– rétrécissement de l’aorte : une hyper- peut entraîner la mort de ces cellules, avec
tension se développe dans les artères nées perte progressive de la fonction rénale et
en amont de la sténose. évolution vers l’insuffisance rénale.
Sémiologie
cardiovasculaire
simplifiée
Interrogatoire
Inspection
Palpation
Chapitre 6
Sémiologie
cardiovasculaire
simplifiée
Ce livre n’est pas un traité de médecine : il préciation des facteurs de risque, l’inter-
n’est ni dans nos attributions ni dans nos rogatoire et l’examen clinique.
compétences de donner tous les éléments – L’évaluation des facteurs de risque per-
nécessaires à un diagnostic médical com- met dans un premier temps de se faire
plet. Nous ne le dirons jamais assez : en une idée assez précise de la qualité du
tant que thérapeutes manuels, nous nous terrain vasculaire d’un patient et, par
devons de former au mieux notre main là même, du niveau de vigilance qu’il
et ce n’est pas rien. Cela demande un convient d’avoir pour l’aborder.
apprentissage long, complexe et sans fin. – L’interrogatoire, centré sur certains
En revanche, de nombreux patients nous symptômes cardinaux du système car-
consultent directement en évoquant des diovasculaire, nous oriente ensuite plus
symptômes qu’ils attribuent sans nuance finement sur l’existence possible ou non
à des causes mécaniques, alors qu’ils d’une pathologie sous-jacente.
peuvent être de tout autre origine. Nous
– Enfin, l’examen clinique orienté per-
avons vu des patients nous consulter pour
met de débusquer des signes objectifs
des douleurs thoraciques, en oubliant de
qui peuvent être révélateurs d’une mala-
nous préciser qu’ils avaient déjà eu plu-
die établie, parfois évocateurs de son
sieurs infarctus du myocarde.
stade d’évolution plus ou moins à bas
De ce fait, il est nécessaire d’apprécier
bruit, et nécessitant une prise en charge
le terrain du patient. L’exposé des patho-
spécialisée.
logies courantes montre que les symp-
tômes cardiovasculaires ne sont guère
spécifiques, sont souvent absents ou res-
tent longtemps discrets, et qu’il faut par- Interrogatoire
fois avoir un peu de « nez » pour déjouer
les pièges en clinique quotidienne. En – Faire préciser aux patients s’ils ont eu :
toute rigueur, ce sens clinique s’appuie • un infarctus ;
sur des éléments objectifs comme l’ap- • une insuffisance coronarienne ;
Blanc de l’œil
L’examen peut montrer une modifica-
tion de la coloration :
– un œil jaune doit faire doser la biliru-
bine. Cette dernière peut être augmentée
lors d’une hémolyse, d’une cholestase ou
d’une maladie de Gilbert ;
– un œil rouge peut correspondre à une
hémorragie conjonctivale, le plus souvent
sans gravité, mais devant faire rechercher
une hypertension artérielle. Signe de
Lichtstein
Lèvres
La cyanose des lèvres doit faire pratiquer
une gazométrie artérielle pour vérifier une
éventuelle hypoxie et le taux d’hémoglo- Fig. 6.1. Incisure oblique du lobule
bine. Elle s’observe en cas de polyglobu- de l’oreille (signe de Lichtstein
lie, de cardiopathie ou de bronchopathie ou signe de Franck).
chronique.
Les télangiectasies sont de petites
dilatations vasculaires, très rouges, qu’il
faut rechercher aussi sur la langue. Si le Encore appelé signe de Lichtstein ou
patient est une femme se plaignant d’un signe de Franck, il s’agit d’un pli oblique,
phénomène de Raynaud, il faut penser à souvent bilatéral, observé sur le lobule de
une sclérodermie. l’oreille, qui traduirait un vieillissement
précoce du tissu conjonctif cutané et
Gencives coronaire.
Les hémorragies gingivales peuvent révé- Observé fréquemment chez des pati-
ler un trouble de l’hémostase. Elles sont ents de plus de 50 ans atteints de maladie
aussi fréquentes lorsque le patient prend coronarienne significative, ce signe serait
un traitement anticoagulant. plus ou moins fiable selon les études.
Toutefois, une étude réalisée par une
Oreilles équipe de Sao Polo sur 1 500 personnes
L’existence d’une incisure oblique du montre qu’il existerait une relation entre
lobule de l’oreille (figure 6.1) doit faire cette anomalie et l’existence d’une coro-
rechercher des facteurs de risque vasculai- naropathie (Tranchesi et al., 1992).
res et interroger le patient, à la recherche En pratique, devant une douleur tho-
de signes d’insuffisance coronarienne. racique un peu atypique, le présence de
112 Généralités
d’autant plus important que la lésion arté- – la cause peut être au niveau :
rielle est mal compensée. Par exemple, si • des os (par exemple malobliquité clavi-
une personne a une pression systolique culaire) ;
de 140 au membre supérieur et de 110 au • des ligaments ostéoarticulaires ou vis-
membre inférieur, le rapport est de 0,78, céraux (plèvre, ligaments coracoclavicu-
ce qui n’est pas normal. laires par exemple) ;
Un index systolique anormal est clas-
• des plexus nerveux (plexus cœliaque
siquement le signe :
ou cardiaque) ;
– d’une artériopathie ;
• des nerfs (nerf phrénique).
– d’une oblitération artérielle ;
Notons que la veine qui est située en
– d’un problème lombosacré. avant de l’artère est la première à être com-
Pour notre part, nous l’avons trouvé primée, ce qui provoque des doigts bou-
aussi, à plusieurs reprises, lors de sténose dinés, de coloration bleutée, et mettant
canalaire lombaire (canal lombaire étroit). très longtemps à redevenir normaux.
L’artériopathie oblitérante des mem- Le plexus brachial est aussi concerné
bres inférieurs est une maladie grave, très dans les problèmes de défilé thoracique.
souvent sous-estimée si l’on s’en tient à Le patient ressent ses doigts anesthésiés,
l’interrogatoire du patient. L’index sys- « comme morts » et passe son temps à
tolique, mesure simple, qui demande un secouer sa main et ses doigts.
appareillage peu coûteux, devrait être éva- La plupart du temps, la compression
lué plus systématiquement en présence du défilé thoracique a lieu pendant la
de facteurs de risque cardiovasculaires, de nuit, lors d’une position de contrainte.
manière à pouvoir orienter plus précoce- Selon l’heure à laquelle cette compres-
ment ces patients vers un spécialiste. sion survient, la sensation de « doigts
morts » met plus ou moins longtemps à
Test d’Adson-Wright disparaître.
Très prisé en médecine manuelle, le test
d’Adson-Wright consiste à prendre le Équilibre vagosympathique
pouls radial tout en effectuant une abduc-
tion et une rotation externe du membre La bonne santé repose entre autres sur
supérieur homolatéral. un bon équilibre neurovégétatif, fondé
Il est dit « positif », quand on assiste à sur la « bonne entente » de deux systè-
une diminution de force ou une abolition mes souvent considérés comme opposés,
du pouls radial. En principe, il signifie mais en réalité complémentaires.
une compression de l’artère subclavière Un des facteurs de mauvaise santé peut
dans le défilé thoracique homolatéral. se traduire par un déséquilibre vagosym-
Cependant, certains points sont à pré- pathique dont sont résumées ci-après les
ciser : principales caractéristiques.
– le problème peut se situer loin du Les manipulations vasculaires permet-
défilé thoracique, mais toujours du côté tent à l’organisme de retrouver une cer-
homolatéral ; taine harmonie entre ces deux systèmes.
Sémiologie cardiovasculaire simplifiée 115
Sympathicotonie Vagotonie
– Comportement – Comportement
• Nervosité • Tristesse
• Hyperémotivité • Dépression
• Instabilité • Découragement
• Irritabilité • Mélancolie
• Anxiété – Symptômes vasomoteurs
• Pessimisme • Pâleur
• Agressivité • Sueurs abondantes
• Hyperactivité • Cyanose des extrémités
• Insomnie • Frilosité
– Neurologie (générale) • Circulation périphérique déficiente
• Hyperréflexie – Système digestif
• Trémulations • Hypersécrétion
• Maigreur • Hypersialorrhée
– Système oculaire • Hyperchlorhydrie
• Mydriase • Pyrosis
• Légère exophtalmie • Vomissements faciles
– Système circulatoire • Mal de mer, mal des transports
• Tachycardie • Coliques
• Précordialgies • Spasmes intestinaux
• Palpitations • Hyposthénie
• Tension artérielle systolique – Système oculaire
un peu élevée • Myosis
– Système digestif – Système circulatoire
• Dyspepsie • Bradycardie
• Inhibition sécrétoire • Extrasystoles
(salive, suc gastrique)
• Hypotension
• Excitabilité solaire
• Lypothymie (malaise, hypersudation,
(douleurs émotives)
nausées, respiration superficielle, hypo-
• Météorisme tonie, troubles visuels)
• Constipation fréquente
– Système respiratoire
• Douleurs postprandiales
• Bradypnée
• Oppression ou constriction thoracique
• Bronchospasmes
116 Généralités
Encadré 6.1
Principes des
manipulations
vasculaires viscérales
Le viscéral : quelle évolution !
Chapitre 7
Principes des
manipulations
vasculaires viscérales
Le viscéral : quelle évolution ! alimentaires, alcooliques et addictives,
les organes pleins peuvent se fibroser.
– De la mobilité avant tout. Au début du Les techniques de viscoélasticité leur
viscéral, les techniques s’appliquaient sur- permettent de retrouver en grande par-
tout à rendre aux organes leur mobilité et tie cette propriété en agissant efficace-
leur motilité. Fondées sur les grands axes ment sur la bonne fonction et l’énergie
de mobilité, elles consistaient à manipu- de l’organe.
ler tous les moyens d’attache des viscè- – Une circulation fluide. Le système circula-
res : plèvres, péritoine, fascias, omentum, toire d’un organe – artères, veines et réseau
pour harmoniser leurs mouvements et lymphatique – doit permettre un échange
leurs pressions. Ces techniques sont tou- liquidien optimal. Les manipulations
jours valables ; elles constituent un point vasculaires viscérales, même si l’on s’est
de départ incontournable pour la bonne focalisé sur les artères, agissent sur tout le
santé d’un organe. système circulatoire. N’oublions pas non
– Des tubulures et des sphincters fonction- plus les hormones qui se servent de la cir-
nels. Les organes à excrétions ont besoin culation pour stimuler l’organe cible.
d’une tuyauterie et de sphincters en – Un système nerveux équilibré. La bonne
bon ordre de marche. Si nous prenons santé dépend en grande partie de l’équi-
l’exemple du foie, il est important que libre entre les systèmes sympathique et
les voies biliaires intra- et extrahépati- parasympathique. Ceux-ci sont chargés
ques soient libres de toute contrainte. de provoquer un ajustement permanent,
Canal cystique, canaux hépatiques, en fonction de facteurs locaux, régionaux
canal cholédoque et sphincter d’Oddi et centraux. C’est l’éternelle recherche
doivent pouvoir jouer leur rôle d’équilibre entre le « plus » est le « moins ».
pleinement. Les manipulations vasculaires viscérales
– Une viscoélasticité libre. À la suite de pro- permettent d’accéder à cet équilibre neu-
blèmes traumatiques, digestifs, chirurgi- rovégétatif. En effet, les nombreux filets
caux, d’intoxications médicamenteuses, et plexus nerveux accompagnent l’arbre
artériel. En manipulant les artères, les aux organes et viscères qui lui sont reliés
doigts sont au contact du système ner- vasculairement. Ainsi, lorsque nous vou-
veux et provoquent une autorégulation lons agir sur le foie, nos manipulations
centrale. peuvent aussi impliquer le duodénum, le
– Un champ électromagnétique harmonieux. pancréas, l’estomac et la rate. De même,
Les nombreuses expériences que nous pour améliorer la circulation des ovaires,
avons réalisées à l’aide de détecteurs ther- il est bon de faire des techniques vascu-
miques à distance ont montré très claire- laires sur l’utérus et les reins. C’est pour
ment un effet des manipulations sur les cette raison que la connaissance de l’ana-
infrarouges émis en regard d’un organe. tomie vasculaire est aussi importante.
Les infrarouges font partie du champ
électromagnétique. Un changement ther- Notion de suppléance
mique s’accompagne presque toujours et d’interdépendance
d’une réaction sur les autres longueurs vasculaire
d’onde, comme les ultrasons, les ondes
courtes, les ondes radio, les ondes électri- Un organe, pour assurer pleinement sa
ques, etc. Les manipulations vasculaires fonction, a besoin d’une circulation san-
viscérales permettent cette régulation du guine sans faille. En cas de défaillance, il
champ électromagnétique. va essayer de puiser son « manque circu-
– Une décharge émotionnelle. Le cerveau latoire » dans d’autres organes.
essaie par tous les moyens de se débarras- Si l’on prend l’exemple de l’abdomen,
ser de l’action des incalculables charges on se rend compte que le foie, le pan-
émotionnelles qu’il reçoit. La plupart du créas, le duodénum, l’estomac et la rate
temps, il le fait sur un organe. Il existe tirent la plus grande partie de leur circu-
alors un cercle vicieux qui fait que l’organe lation du tronc cœliaque. Leur origine
peut entretenir un malaise émotionnel d’un tronc commun ne leur suffit pas ; ils
constant. Par exemple, lorsque le foie fonc- échangent aussi entre eux de nombreu-
tionne mal, on se sent vidé et déprimé. ses anastomoses.
Aider le foie renforce les forces de réaction
d’une personne et lui permet de mieux Quelques exemples
s’adapter aux difficultés de sa vie. Nous donnons ci-après quelques exem-
Ainsi va l’ostéopathie, qui correspond ples d’interdépendances vasculaires, pour
à une perpétuelle recherche pour que la certains organes de l’abdomen.
main puisse venir au secours d’une per- – Estomac
sonne qui souffre.
• Artère gastrique gauche venant directe-
ment du tronc cœliaque
Le concept de globalité • Artère gastrique droite venant de l’hé-
patique propre
vasculaire viscérale
• Artère gastro-omentale gauche, bran-
Pour donner toutes les chances à un che de l’artère splénique
organe de recouvrer son rôle, il faut • Artère gastroduodénale donnant la gas-
étendre les manipulations vasculaires tro-omentale droite
Principes des manipulations vasculaires viscérales 123
résulte un œdème interstitiel par augmen- dans ces cas, les techniques de glissé-in-
tation locale de la perméabilité capillaire. duction. Elles consistent à balayer super-
L’œdème du tissu conjonctif peut entraî- ficiellement et délicatement la surface de
ner une distension des fibres conjonctives l’artère en induction.
et comprimer les filets nerveux sensi- Ces manœuvres s’adressent plutôt
tifs à l’origine de la douleur mammaire aux petits filets nerveux qui recouvrent
(Seippel et Bäckström, 1998). Bertrand l’artère. Il est important d’insister sur les
Tournant, gynécologue à l’hôpital Saint- zones rugueuses de moindre glissement ;
Louis de Paris, a bien analysé ces réactions ce sont elles qui donnent la meilleure
complexes. réponse à nos techniques.
La vasodilatation est liée à l’apport Cette rugosité peut être due à un défaut
estrogénique endogène, exogène et local. d’élasticité, à des microcalcifications de
Les vaisseaux du tissu conjonctif mam- la paroi artérielle ou à des indurations
maire ont des récepteurs aux estrogènes neurales.
sensibles à toute variation estrogénique.
Leur stimulation va créer un œdème par Étirements-induction
augmentation de la perméabilité capillaire
qui va distendre les fibres conjonctives. Les étirements-induction s’adressent aux
Cette distension provoque une irritation grosses artères à prédominance élasti-
et une compression des filets nerveux sen- que. C’est par l’étirement qu’on stimule
sitifs déclenchant des douleurs. les mécanorécepteurs de la tunique
D’ailleurs, les techniques de massages moyenne des artères. Cette tunique est
doux locaux permettent de réduire l’œdème sensible aux étirements axiaux, latéraux
interstitiel et de soulager la douleur. Ils pro- et antéropostérieurs.
duisent une courte analgésie par l’activa-
tion de l’un des mécanismes du contrôle Compressions-décompressions-
périphérique de la douleur, le gate control induction
(fermeture du passage des influx nociceptifs
vers le cerveau au niveau de la moelle). Sur certaines zones précises où l’on ne
Les artères sont sensibles au taux d’es- peut pas suivre l’artère sur un long trajet
trogène circulant, aux stimuli des méca- avec les doigts, on compresse et décom-
norécepteurs péri- et intra-artériels, aux presse lentement la portion artérielle
catécholamines, à l’histamine, la sérotonine, choisie avec un pouce ou la pulpe d’un
au système nerveux vagal, sympathique et doigt. On exécute ces techniques pour le
à des facteurs centraux (hypothalamus, sys- tronc cœliaque et la bifurcation aortique
tème limbique, etc.). par exemple.
Étirements combinés
Principales techniques
à visée vasculaire Les longues artères facilement palpables
comme la brachiale peuvent bénéficier
Glissé-induction d’un étirement local accompagné d’un
mouvement du membre concerné.
Certaines régions sont très sensibles et En flexion d’un membre, une artère
parfois très irritables. Nous utilisons, est raccourcie ; en extension elle s’al-
Principes des manipulations vasculaires viscérales 125
alors une meilleure irrigation immédiate On peut ensuite réaliser des manœu-
et les mécanorécepteurs peuvent agir vres perpendiculaires à ces grands axes.
dans le temps avec plus d’efficacité. Par exemple, le pancréas a des artères
Le cervelet et le cerveau reçoivent des qui suivent sa direction longitudinale
informations de bonne irrigation qu’ils de droite à gauche, du sphincter d’Oddi
n’ont plus reçues depuis longtemps. Par à la rate, qu’on manipule en technique
effet feed-back, ils vont réorganiser le dite « en accordéon ». Il a cependant de
système circulatoire local. nombreuses petites artères qui sont per-
pendiculaires à ce grand axe. Nous mani-
Déplissage artérioveineux pulons son système vasculaire selon son
Avec le temps et tous les paramètres de grand axe longitudinal et aussi perpendi-
mauvaise irrigation, les artères et les vei- culairement à cet axe.
nes deviennent tortueuses. Le soulève-
ment vasculaire viscéral va les déplisser. Raccourcissement vasculaire préalable
Tout étirement d’une tubulure augmente
Il s’agit d’étirer l’appareil vasculaire des
considérablement sa fonction ; c’est par
organes. Les expériences faites avec un
stimulation directe des fibres musculai-
Doppler ont montré qu’un raccourcisse-
res artérielles que cette réaction a lieu.
ment préalable pouvait améliorer immé-
Expérimentation diatement le flux artériel.
Il est possible d’émettre plusieurs hypo-
L’un de nos amis, chirurgien, nous a thèses à ce sujet :
permis, lors d’une opération abdomino- – les mécanorécepteurs artériels sidérés
pelvienne de vérifier l’effet du soulève- réagissent immédiatement à toute stimu-
ment vasculaire viscéral sur un utérus. lation ;
Ce dernier était congestif et violacé.
– le raccourcissement a aussi un effet vei-
Nous avons pu constater qu’en le soule-
nolymphatique immédiat qui, par voie
vant dans l’axe artérioveineux, il prenait
réflexe, donne une stimulation centrale.
immédiatement une couleur plus rose, la
circulation veineuse se rétablissant. Cela Notons que le raccourcissement préala-
n’avait lieu que lorsque l’on soulevait ble améliore instantanément le flux arté-
l’utérus dans son axe. Tout mouvement riel alors que, pendant quelques secondes,
de rétro- ou de latéroversion augmentait le soulèvement vasculaire peut le ralentir.
la coloration violacée de l’organe.
Principaux organes concernés
Méthodologie des techniques par les techniques d’irrigation
d’irrigation
Ces organes sont :
Respect de la direction – les poumons ;
des axes vasculaires – le foie ;
On effectue le soulèvement d’abord dans la – l’estomac ;
direction des grands axes artérioveineux ; – l’intestin ;
c’est un point préalable indispensable. – le duodénum ;
Principes des manipulations vasculaires viscérales 127
Du contenant au
contenu thoracique
Le contenant
Le contenu
Chapitre 8
Du contenant au
contenu thoracique
Le contenant la colonne vertébrale. Cela n’est plus vrai
en cas de traumatisme sévère.
Avant d’aborder la partie cardiovascu-
laire du thorax, il est indispensable de Évaluation sagittale
libérer le plus possible les tensions ostéo-
chondro-ligamento-fasciales du thorax. En décubitus
Une cage thoracique libre permet de
mieux affiner les techniques vasculo- Le patient est allongé, les mains reposant
viscérales intrathoraciques et de mieux sur l’abdomen, les coudes sur la table
répartir les pressions qui s’y exercent. pour relâcher les tensions myofasciales
N’oublions pas non plus les articu- des épaules.
lations intervertébrales et costoverté-
brales qui peuvent affecter les organes Premier test
intrathoraciques. Comprimez d’abord le sternum, les pau-
mes placées l’une sur l’autre, au-dessus de
Recherche des parties l’angle sternal en direction postérieure et
légèrement caudale (figure 8.1).
rigides
Déplacez vos paumes vers la gauche
Le sternum est un os plat qui possède puis vers la droite pour apprécier l’élasti-
une excellente mémoire intraosseuse des cité chondrosternale et chondrocostale.
traumatismes ou des malpositions pré- ou Effectuez-la même manœuvre en des-
postnatales. Il fait penser au sacrum dont sous de l’angle sternal. C’est un test qui
l’os et le périoste ont la même faculté. met en évidence les fixations antérieures
Le sternum nous sert à la fois de test et chondrosternales qui se traduisent par
de moyen de libération. une résistance particulière de la cage tho-
Les côtes, avec leurs parties osseuses et racique en compression.
cartilagineuses, sont victimes de nombreux
traumatismes physiques qui affectent la
Deuxième test
vie. Lorsqu’on est victime d’une chute ou Glissez une paume à plat en direction
d’un traumatisme en voiture, ce sont plus des épineuses dorsales et, de vos doigts,
les côtes qui sont touchées en premier que poussez les articulations costovertébrales,
Évaluation latérale
On a trop souvent tendance à oublier les
parties latérales des côtes qui sont de très
importants récepteurs mécaniques trau-
matiques. On peut trouver des côtes qui
sont libres de toutes contraintes anté-
rieures et postérieures alors qu’elles sont
fixées latéralement, fixations qui ont des
effets nocifs sur les organes avoisinants
et la plèvre pariétale.
On peut les réaliser en latérocubitus
ou dans le test dit du double appui.
Évaluation en double
compression
Cette évaluation est indispensable à effec-
tuer. Elle permet de trouver des zones de
rigidité qui peuvent échapper aux tests
préalablement décrits (figure 8.2).
Quand vous l’effectuez, essayez de
penser en trois dimensions. Le thorax a la
forme d’un gros container qui en englobe
Fig. 8.1. Évaluation sagittale du thorax. d’autres plus petits. Hormis le sternum,
aucune de ses parties n’est plate.
costotransversaires et l’angle postérieur
des côtes vers l’avant, tout en exerçant
Position
un mouvement de rotation externe du Le patient est en décubitus, les deux
membre supérieur de votre main libre. mains sur l’abdomen. Vous êtes situé
C’est un excellent test qui vous per- latéralement par rapport au patient.
met avec précision de faire le tri entre les
fixations ostéoarticulaires postérieures et Test
celles des tissus mous avoisinants. Placez une paume contre la partie laté-
rale du thorax et exercez une poussée en
En procubitus
direction du sternum, d’abord à sa partie
Le patient est à plat ventre, le front sur céphalique, ensuite moyenne et à la fin
les mains. Des deux paumes, on applique caudale. Positionnez votre coude contre
une pression sur les articulations costo- votre propre thorax pour que la pous-
vertébrales, costotransversaires et l’an- sée soit puissante mais indolore et sans
gle postérieur des côtes qui correspond qu’elle vous demande d’efforts. Dans
à la partie postérieure des côtes, la plus notre métier, plus on appuie fort, plus
proéminente. on sent ses propres doigts, au risque de
Du contenant au contenu thoracique 135
ne pas sentir la bonne fixation. Toutes directement plusieurs fois la partie rigide
les techniques qui nous fatiguent sont à mise en évidence par les tests pour stimu-
bannir : la route est longue et, de plus, ler les mécanorécepteurs locorégionaux
cette fatigue va nous faire ressentir plus et pour réaliser ensuite une induction
notre propre corps que celui du patient. (exagération du mouvement dans le
De l’autre paume, vous exercez une sens de l’écoute), sans relâcher le double
poussée antéropostérieure au niveau du appui. Il y a deux temps à respecter.
sternum ou de la partie antérieure des
côtes. Vous devez sentir les deux pous- Premier temps
sées se rejoindre et mettre en évidence Comprimez latéralement le thorax d’une
une zone indurée. paume et, de l’autre, exercez une poussée
Ce test en double appui va vous sur- sagittale sur le sternum ou la face anté-
prendre : vous trouverez de nouvelles rieure des côtes.
zones de rigidité qui n’apparaissaient pas
lors des premiers tests. Deuxième temps
Testez bien les différents plans antéro- Les deux poussées doivent se rejoindre
postérieurs en faisant rejoindre vos dif- sur la zone fixée. Exercez plusieurs mou-
férents plans de poussée plus ou moins vements pour stimuler les mécanorécep-
profondément. teurs et réalisez une induction des deux
mains.
Traitement en double Réalisez ensuite une deuxième pous-
compression sée antéropostérieure du sternum ou
des côtes. Les deux poussées doivent
C’est le même principe qu’on utilise, se rejoindre à l’endroit le plus rigide
en différant les positions. Comprimez du thorax que vous allez manipuler en
136 Pratique des manipulations vasculaires viscérales
Cœur
Rappels anatomiques
Approche manuelle
Chapitre 9
Cœur
Le cœur est souvent décrit comme ayant légèrement en dedans de la verticale
la forme d’un poing reposant sur le passant par le milieu de la clavicule
diaphragme. Son poids est d’environ 275 g gauche
pour 10 cm de hauteur, 11 cm de largeur Dans les techniques que nous emplo-
et 25 cm de circonférence. yons, c’est surtout la partie ventrale que
Il est incliné à gauche par rapport au nous contactons par l’intermédiaire du
grand axe du corps, sa pointe est orien- thorax et des côtes.
tée caudalement et à gauche, alors que
sa base (sa partie céphalique) regarde en Excitabilité des fibres cardiaques
haut en arrière et à droite.
Le cœur est d’un grand intérêt pour Le muscle cardiaque a une conductibilité
nous, parce qu’il est au départ et à l’arri- neuromusculaire qui lui assure la trans-
vée de toute la tuyauterie vasculaire. mission de l’influx nerveux de fibre à
fibre ; si bien que le cœur peut fonction-
ner en toute indépendance, grâce à son
Rappels anatomiques système nerveux autonome.
L’excitation venue du nœud de Keith
Configuration extérieure et Flack se propage au nœud de Tawara
par la paroi des atriums. De là, elle se
La face ventrale du cœur est constituée par transmet aux ventricules par les deux
la paroi antérieure du ventricule droit et une branches du faisceau de His.
petite partie du ventricule gauche. Entre L’excitation ne peut provoquer une
les deux ventricules, on trouve le sillon nouvelle stimulation que lorsque le mus-
interventriculaire antérieur que parcourt le cle cardiaque se trouve en relâchement
rameau interventriculaire antérieur, bran- diastolique ; on comprend que c’est pour
che de l’artère coronaire gauche. lui éviter toute forme de contracture
– Le bord droit est constitué par l’atrium spasmodique.
droit et la veine cave supérieure. Entre
l’atrium et le ventricule droit, on trouve Système nerveux central
l’artère coronaire droite. La limite du Le système nerveux central modifie assez
bord droit est à environ un doigt du bord peu le système neurovégétatif. Il fait
droit du sternum. varier la fréquence cardiaque (échappant
– Le bord gauche est formé par la limite à l’influence de la volonté), sans avoir
gauche de l’atrium et du ventricule d’effet sur l’interdépendance auriculo-
gauches. La limite du bord gauche est ventriculaire sinusale autonome.
Arc aortique
Ventricule droit
Ventricule gauche
Apex du cœur
Arc aortique
Valve pulmonaire
Valve aortique
Vraies côtes
(1re à 7e) Valve mitrale
Valve tricuspide
Diaphragme
Fausses côtes
(8e à 10e)
même zone. C’est la zone valvulaire ; à ce N.B. : La valve pulmonaire n’est pas fixée
niveau, le tissu conjonctif s’organise en au squelette fibreux du cœur, elle est moins
s’épaississant pour former le squelette du dure à la palpation-compression. On arrive
cœur (figure 9.3). malgré tout à sentir sa zone de résistance.
Les parties les plus dures à la com- Quand on comprime différentes par-
pression sont formées par les valves ties du cœur, on sent très nettement
et le tissu conjonctif qui les unit, à certaines zones plus dures, plus denses
savoir les valves aortique, tricuspide et et plus résistantes. Ces dernières sont
mitrale. situées vers la partie céphalique du cœur,
Anatomiquement, cette partie est c’est-à-dire à sa base.
désignée sous le nom de corps central On peut concevoir le scepticisme de
fibreux du cœur. certains sur le fait de pouvoir différencier à
Les valves tricuspide et mitrale renfer- la compression manuelle certaines parties
ment un demi-anneau fibreux servant du cœur. Il existe pourtant un protocole
d’insertion aux valvules . d’approche qui permet cette subtilité.
Cœur 143
Valve pulmonaire
Trigone fibreux
gauche
Anneau fibreux
de l’ostium
atrioventriculaire
droit
Valve
atrioventriculaire
Valve
gauche
atrioventriculaire
droite
Première côte
Tronc sympathique
Artère thoracique gauche
Artère pulmonaire
gauche Arc aortique
Bronche principale
gauche
Veines
pulmonaires
gauches
Diaphragme
Parties dures
du cœur
Barrière du cœur
et de son système
d’attache
Barrière
ostéocartilagineuse
Œsophage
T2
Trachée
T3
Arc aortique
T4
Sternum T5
T6
Valve aortique
T7
Cœur dans
le péricarde
T8
T9
T10
Diaphragme
T11
T12
Position
Le patient est en décubitus, mains sur
l’abdomen. Vous vous placez latéralement.
Technique
Posez les deux paumes l’une sur
l’autre sur l’angle sternal (figure 9.8).
Comprimez doucement et progressive-
ment le sternum pour passer la barrière
osseuse, jusqu’à ressentir les battements
cardiaques.
Toujours en compression, dirigez vos
paumes en direction céphalique, légère-
ment vers la gauche. En dessous et à gau-
che de l’articulation sternoclaviculaire
gauche, changez de direction en bascu-
lant caudalement pour suivre la courbure
de l’aorte. Notre but est de stimuler les Fig. 9.8. Manipulation de l’arc aortique.
mécanorécepteurs qui, en permanence,
déchargent des informations centrales.
Celles-ci permettent d’assurer à l’orga- Là aussi, sachez apprécier la qualité
nisme une circulation vasculaire opti- des battements cardiaques pour affiner la
male. Terminez par une induction. direction des manipulations.
Chapitre 10
Thymus
Peut-on sentir le thymus ?
Rappels anatomiques
Physiologie simplifiée
Manipulations
Chapitre 10
Thymus
Peut-on sentir le thymus ? Rappels anatomiques
Caché et protégé par le sternum, le thy- Le thymus est situé en avant de la veine
mus est impossible à palper. Il se trouve brachiocéphalique et de la veine cave
plaqué contre la partie céphalique du supérieure (figure 10.1). De chaque
cœur, au départ des gros vaisseaux, dans côté, il est entouré par des replis de la
le médiastin supérieur. plèvre.
Thymus
Poumons
Cœur dans le
sac péricardique
Diaphragme
Au niveau de l’angle sternal (2e arti- petits îlots, noyés dans du tissu conjonc-
culation costosternale), il forme le trian- tif. Le Pr Arnaud affirmait que son invo-
gle thymique dont la pointe est dirigée lution le transformait en ligament du
caudalement. cœur, renforçant ainsi le péricarde. En
conséquence, on ne peut même pas éva-
Évolution luer son poids chez l’adulte. Du fait des
nombreuses possibilités d’involution, le
Chez le nouveau-né, il pèse une dizaine thymus présente de multiples variétés
de grammes. À la puberté, il va être morphologiques (figure 10.3).
au maximum de son développement,
pesant alors une quarantaine de grammes Vascularisation
(figure 10.2).
On lui décrit deux lobes qui rejoignent C’est l’artère thoracique interne, branche
la plupart du temps la partie caudale de de l’artère subclavière, qui lui fournit sa
la thyroïde. Caudalement, il peut attein- principale irrigation (figure 10.4).
dre le 4e espace intercostal chez l’adulte. Plus accessoirement, le thymus peut
Lors de nos dissections avec le recevoir des petits rameaux issus des artères
Pr Arnaud, nous avons pu observer que le thyroïdiennes inférieures et des artérioles
thymus chez l’adulte ne présentait que de péricardiques.
Artère thoracique
interne gauche
Artère thoracique
interne droite
Thymus
Sac péricardique
Artères subclavières
Rappels anatomiques
Approche manuelle
Chapitre 11
Artères subclavières
On ne soulignera jamais assez l’impor- Dimensions
tance des artères subclavières, qui sont
situées à un carrefour stratégique du L’artère subclavière a un calibre moyen
corps humain. Le défilé thoracique est de 9 à 12 mm. Cependant, à gauche,
l’un des points faibles de notre corps. elle est un peu moins volumineuse et,
Il était certainement mieux protégé et à droite, elle est légèrement rétrécie à sa
plus fonctionnel quand l’homme mar- partie moyenne par l’isthme de Stahel.
chait avec quatre points d’appui au Sa longueur est de 9 cm à gauche, 6 cm
sol. à droite.
Trajet
Rappels anatomiques
L’artère subclavière se porte latéralement
et un peu en avant, décrivant une courbe
Origine
concave vers le bas. Elle passe au-dessus
Les deux artères subclavières (figure 11.1) de la 1re côte, dans le défilé des scalènes.
ont une origine différente : Dans son segment cervical, l’artère pré-
– l’artère subclavière gauche naît directe- sente trois portions par rapport aux mus-
ment de l’arc aortique, en aval de l’artère cles scalènes : les portions préscalénique,
carotide primitive gauche, en situation interscalénique et postscalénique.
dorsolatérale par rapport à cette dernière.
De ce fait, à gauche, l’artère est de topo- Rapports principaux
graphie thoracocervicale et contracte des
rapports intrathoraciques ; Segment préscalénique
– l’artère subclavière droite naît de L’artère repose sur le versant antérieur du
la bifurcation du tronc artériel bra- dôme pleural où elle est entourée d’un
chiocéphalique, au niveau de l’articula- plexus nerveux formé par des filets ner-
tion sternoclaviculaire droite, à hauteur veux du ganglion cervical inférieur et de
de T1. Ainsi, à droite, l’artère est de topo- l’anse subclavière.
graphie exclusivement cervicale. Elle répond à l’extrémité interne de
Malgré ces différences, les manœuvres la clavicule et à l’articulation sterno-
utilisées se font de la même manière à costo-claviculaire. Elle contracte des rap-
droite et à gauche. ports étroits avec le nerf phrénique et le
Artère
subclavière
Artère
droite
thoracique
interne
La veine subclavière est en avant du mus- dents dits du « coup du lapin » nous le
cle scalène antérieur. montrent quotidiennement. Les artères
subclavières participent plus ou moins
Segment postscalénique directement à la vascularisation de ces
L’artère est plus superficielle, orientée en éléments :
bas et en dehors, dans la région supra- – la moelle épinière ;
claviculaire. Elle repose sur le versant – la moelle allongée ;
antérolatéral de la 1re côte. Elle est recou-
– le pont ;
verte par le platysma, et les aponévroses
cervicales superficielle et moyenne. Elle – le cervelet ;
répond en avant à la veine subclavière et – la partie postérieure du cerveau ;
au muscle subclavier qui la séparent de – l’oreille interne ;
la clavicule. – la dure-mère crânienne postérieure ;
– le sein.
Collatérales
L’artère donne toutes ses branches col- Approche manuelle
latérales dans son segment préscaléni-
que (sauf l’artère scapulaire postérieure, De nombreux facteurs mécaniques peu-
naissant dans la partie interscalénique). vent affecter le défilé thoracique :
Il s’agit des : – malposition fœtale ;
– artère vertébrale ; – dystocies ;
– tronc thyrocervical (ancien tronc thyro- – traumatismes de la ceinture scapulaire
bicervico-scapulaire) ; et du membre supérieur ;
– tronc costocervical (ancien tronc – traumatismes cervicaux ;
cervico-intercostal) ; – chirurgie cardiopulmonaire ;
– artère thoracique interne (ancienne – fractures de côtes, etc.
artère mammaire interne) ; Sur le plan émotionnel, une attitude
– artère scapulaire postérieure. chronique de repli sur soi peut compri-
mer petit à petit les défilés thoraciques
Terminaison par spasmes musculaires.
La cage thoracique est le symbole de
L’artère subclavière se termine au niveau l’occupation de son espace personnel et
de la fente costoclaviculaire, où elle de son ouverture au monde.
change de nom pour devenir l’artère
axillaire. Contre-indication
Territoires irrigués L’anévrisme de l’artère subclavière est
peu fréquent ; il est le plus souvent situé à
Les territoires irrigués soulignent le droite. On ressent une grosseur pulsatile,
rôle éminent de ces artères ; les très allongée dans le sens vertical qui dépasse
nombreux patients victimes d’acci- la partie médiale de la clavicule ou du
166 Pratique des manipulations vasculaires viscérales
sternum. En règle générale, il faut tou- Vous pouvez aussi demander au patient
jours se méfier des grosseurs pulsatiles. de placer ses deux mains sur la partie
antérolatérale des épaules afin d’ouvrir
Indications les défilés thoraciques. Cette position
vous permet de comparer simultanément
Les indications de manipulation de l’ar-
les pouls des deux artères subclavières.
tère subclavière sont très nombreuses du
fait du large territoire irrigué par ces artè-
res. Les principales sont les suivantes : Manipulations
– vertiges et instabilité ; Première modalité
– acouphènes ;
– hypoacousie ; Position
– paresthésies des membres supérieurs ; Le patient est en décubitus, les deux
– syndrome du canal carpien ; mains derrière la colonne dorsale, pour
– capsulites et tendinites récidivantes du mieux ouvrir le défilé thoracique. Au
membre supérieur. cas où le patient aurait des difficultés à
tenir cette position, placez un coussin au
Palpation niveau dorsal, tout en laissant les mem-
bres supérieurs en rotation interne.
Repérage de l’artère brachiale Vous êtes assis du côté de l’artère sub-
Nous nous servons de l’artère brachiale clavière concernée.
pour créer une traction distale sur l’artère
subclavière (figure 11.2). Manœuvre
Contactez-la de votre pouce entre le Le pouce de l’artère subclavière crée une
biceps et le triceps ; à environ mi-hau- traction latérale, distale et très légère-
teur du bras, le pouls est fort et facile à ment caudale ; il ne glisse pas sur l’artère
sentir. (figure 11.4). Il sert aussi de témoin pour
Souvent, en la comprimant, on sent trouver la traction brachiale idéale ; c’est
une variation du pouls subclavier. celle qui fait augmenter l’intensité de ses
battements.
Repérage de l’artère subclavière
Les doigts sur l’artère brachiale l’attire
Placez l’autre pouce sur l’artère sub- distalement et un peu latéralement pour
clavière, juste en dehors de l’attache créer une tension longitudinale qui doit
claviculaire du muscle sternocléidomas- se répercuter jusqu’à l’artère subclavière.
toïdien (figure 11.3). C’est une grosse Pour bien coordonner l’action de vos
artère de presque 1 cm de diamètre aux doigts, fermez les yeux et imaginez un
pulsations généreuses, facile à percevoir. long tuyau que vous essayez d’étirer de
Si vous avez quelques difficultés à la pal- vos deux pouces.
per, amenez d’une main l’épaule homo- Répétez cette manœuvre une dizaine
latérale en direction médiale et placez de fois et, au fur et à mesure, vous aurez
le pouce de l’autre main en arrière de la l’impression d’avoir une continuité d’ac-
clavicule, à 2 travers de doigts de l’articu- tion entre vos pouces, sensation très
lation sternoclaviculaire. agréable à ressentir.
Artères subclavières 167
Artère axillaire
Muscle deltoïde
Processus coracoïde
Artère
thoraco-
acromiale
Muscle grand pectoral (coupé)
Branche
Humérus pectorale
Aponévrose bicipitale
Artère radiale
Muscle fléchisseur ulnaire du carpe
Deuxième modalité
Balayage de l’artère subclavière
Comme toutes les grosses artères, l’artère
subclavière est entourée de fibres nerveu-
ses qui renseignent l’hypothalamus et le
cervelet sur la pression artérielle et la fré-
quence du pouls.
Dans la technique décrite ci-après,
nous distinguons deux temps :
– le premier pour relâcher les attaches
pleurocervicales ;
– le deuxième pour effectuer le balayage
de l’artère subclavière (figure 11.5).
Attaches pleurocervicales
Le patient est en latérocubitus du côté
opposé à l’artère subclavière concer-
née.
Placé derrière lui, afin de pénétrer
profondément sans douleur dans le
défilé thoracique, respectez deux temps
Fig. 11.3. Repérage de l’artère subclavière. d’approche.
Vaisseaux
pulmonaires
Rappels anatomiques
Précautions
Contre-indications
Indications
Chapitre 12
Vaisseaux
pulmonaires
Rappels anatomiques Il est à égale distance de la base et du
sommet pulmonaire, mais décalé dans le
On divise le système vasculaire pulmo- plan sagittal où il est plus en arrière.
naire en vasa publica, appartenant à la À droite, le hile pulmonaire est plus
petite circulation, et en vasa privata, issus large mais moins haut qu’à gauche. Le
de la grande circulation. hile se projette en arrière et en haut sur
le bord céphalique de la 4e côte, et en bas
Vasa publica sur le bord céphalique de la 6e côte.
Hile pulmonaire
Précautions
Situé sur la face médiale du poumon, le
hile pulmonaire est étroit et ne mesure L’ostéoporose doit rendre prudent, en
que 4 à 5 cm de haut sur 4 cm de large. raison du contact ostéocartilagineux.
Plexus brachial
Veine jugulaire
Tronc brachiocéphalique interne gauche
Veine brachiocéphalique
droite Artère subclavière
gauche
Trachée
Lobe supérieur du
poumon droit Arc aortique
Veine Tronc
pulmonaire pulmonaire
inférieure
droite
Lobe médial
Lobe
inférieur
Diaphragme
Estomac
Artérioles pulmonaires
Travaillez la viscoélasticité pulmonaire,
en direction cette fois-ci sagittale. Soyez
très attentif au retour progressif et lent
qui doit se faire en induction. C’est vrai-
ment à ce niveau qu’avec la main on a la
sensation d’une éponge qu’on presse et
qu’on relâche plusieurs fois.
Vous pouvez aussi placer une main
postérieure en regard de la main anté-
rieure pour effectuer une double compres-
sion-induction. Assurez-vous que la main
postérieure ait, elle aussi, bien franchi la
barrière ostéocartilagineuse du thorax.
Manipulation en latérocubitus
Fig. 12.3. Manipulation en latérocubitus.
Prenez deux points d’appuis, l’un anté-
rieur, comme dans la manœuvre précé-
dente, et l’autre sur la partie postérieure Vous devez avoir l’impression de sou-
du thorax en regard de la main antérieure lever l’hémithorax latéralement pendant
(figure 12.3). cette manœuvre.
Les deux mains vont étirer conjointe-
ment le thorax et les poumons latérale-
ment et céphaliquement.
Chapitre 13
Vaisseaux du sein
Douleurs du sein et rôle des estrogènes
Cancer du sein
Rappels anatomiques
Manipulations
Chapitre 13
Vaisseaux du sein
Douleurs du sein et rôle central, peut-être par le biais du système
vasculaire et graisseux. Rappelons que
des estrogènes
les tissus graisseux ont un rôle hormonal
Souvent, les femmes se plaignent de dou- central certain et encore peu exploré. Les
leurs des seins (mastodynies) rythmées femmes trop maigres, pour la plupart,
par le cycle menstruel, ou parfois de sont en aménorrhée en grande partie à
manière plus anarchique. Il s’agit pres- cause du manque de tisssu graisseux.
que toujours d’un déséquilibre hormonal
avec excès d’estrogènes, et notamment Cancer du sein
d’estradiol. Ce dernier est l’estrogène le
plus puissant ; il est véhiculé dans le sang Actuellement, d’après les statistiques,
en se liant à une globuline spécifique. plus d’une femme sur dix aura un cancer
Les estrogènes stimulent le développe- du sein, soigné selon le cas par chirur-
ment mammaire pendant la puberté et gie, radiothérapie et/ou chimiothérapie.
assurent l’implantation et la proliféra- En plus de ces lésions cancéreuses, les
tion graisseuse sous-cutanée. seins subissent de nombreuses agressions
Ils provoquent une rétention d’eau et mécaniques dues à la position verticale,
de sel au niveau rénal, et favorisent les aux grandes variations de production
œdèmes cutanés. d’hormones comme à la ménopause et
Ils contribuent de plus à augmenter lors de l’allaitement.
l’activité des ostéoblastes. C’est pour Le traitement chirurgical et radiothé-
cette raison qu’après la ménopause les rapique du cancer du sein va laisser des
femmes ont souvent de l’ostéoporose. traces au niveau de tous les tissus mous
Par ailleurs, les estrogènes diminuent qui le composent et qui l’entourent :
la concentration des LDL et augmen- la peau, les tissus adipeux, les éléments
tent celle des HDL, rendant plus rare glandulaires, les nerfs, le système vascu-
l’athérosclérose chez les femmes avant la laire, les poumons, la plèvre, le cœur, le
ménopause. médiastin et les éléments squelettiques.
Enfin, ils amincissent et assouplissent Même si la radiothérapie a fait d’énor-
la peau. mes progrès, tous les tissus mous ont
Les techniques que nous employons tendance à se fibroser et le squelette à
pour le sein n’agissent pas sur les cau- se décalcifier. Favoriser une bonne circu-
ses, mais sur les conséquences des dérè- lation des fluides au niveau du sein va
glements hormonaux. En revanche, il aider les tissus à se reconstruire et à se
nous semble parfois qu’elles ont un effet défibroser.
Faut-il employer les techniques vas- muscles oblique exerne et droit de l’ab-
culaires sur un sein en phase active de domen. Le sein a un prolongement axil-
cancer ? C’est une question souvent laire fascial, appelé processus latéral, qui
posée. Notre action pourrait favoriser est au contact des 5e et 6e digitations du
la croissance de néoformations. Mais muscle dentelé antérieur.
selon les concepts chers à l’ostéopathie, – Plan profond. Il est constitué des mus-
la stimulation des défenses de l’orga- cles subclavier et petit pectoral, engainés
nisme passe par une bonne fonction dans l’aponévrose clavipectorale.
circulatoire.
La chose dont nous sommes sûrs c’est
Contenu
qu’en fin de traitement il faut aider le
système circulatoire du sein. D’une Le sein est constitué de lobes glandulai-
manière générale, il est toujours mieux res et de tissus adipeux entourés de fibres
pour les différentes composantes de conjonctives (figure 13.2).
l’organisme de bénéficier d’une bonne C’est le tissu adipeux qui constitue
circulation. la forme et la taille du sein. Autour de
l’aréole, on trouve une quinzaine de
glandes aréolaires contenant des glan-
Rappels anatomiques
des sudoripares et sébacées. Chaque
lobe glandulaire possède un canal excré-
Contenant teur donnant des conduits lactifères se
Les seins, situés entre les 3e et 7e côtes, sont rejoignant vers l’aréole.
maintenus par des fibres de collagène ; Avec l’âge, les lobes glandulaires sont
les ligaments de Cooper (ou ligaments remplacés par du tissu graisseux et les liga-
suspenseurs mammaires) (figure 13.1). ments de Cooper perdent de leur résistance.
Les ligaments se trouvent entre le
derme et le tissu conjonctif du sein. Innervation
Ils peuvent s’étendre jusque dans la
fosse axillaire, au-dessus du muscle Nerfs intercostaux
pectoral. Les rameaux innervant le sein sont essen-
Les ligaments suspenseurs du sein sont tiellement issus des 3e à 6e nerfs intercos-
constitués par de nombreux septums, réu- taux (figure 13.3).
nissant les fascias pré- et postmammaires. Leurs branches cutanées latérales
Les septums sont plus denses dans les innervent la partie latérale du sein.
parties céphalopostérieures du sein. Leurs branches cutanées antérieures
Le sein est mobile grâce à sa partie pos- traversent le muscle grand pectoral pour
térieure, remplie de tissus celluloadipeux, rejoindre la partie médiale du sein.
qui le font glisser sur les plans musculo-
fasciaux. Il en existe un superficiel et un Nerfs du système nerveux végétatif
profond. Ces nerfs proviennent des plexus des
– Plan superficiel. Les deux tiers de la artères thoraciques interne et latérale.
glande mammaire reposent sur le muscle Le plexus de l’artère thoracique interne
grand pectoral et le tiers restant sur les vient du plexus subclavier, formé de
Vaisseaux du sein 183
Muscle deltoïde
Muscle biceps
brachial
Muscle
coracobrachial
Muscle triceps
brachial
Muscle grand rond
Muscle grand pectoral
Muscle subscapulaire
Lobule mammaire
Ligaments
suspenseurs
du sein
Muscle subclavier
Fascia clavipectoral
Fascia endothoracique Fascia pectoral
Fascia thoracique
Plèvre pariétale superficiel
Fascia rétromammaire
Lobule mammaire
Muscle grand pectoral Ligaments
suspenseurs du sein
(ligaments de Cooper)
Papille
Aréole
Sinus lactifère
Graisse prémammaire
Rameaux
Nerf intercostobrachial cutanés
antérieurs
Rameaux cutanés des nerfs
latéraux des nerfs intercostaux
intercostaux
Artère axillaire
Veine jugulaire
externe gauche
Veine afférente
mammaire
Troncs
brachiocéphaliques
Branches mammaires
latérales
Cercle veineux
aréolaire
Branches mammaires
médiales
Artère thoracique interne Veine thoracique
interne
Artère thoracodorsale
Artère intercostale
Réseau aréolaire
Branche mammaire
profonde
Plexus mammaire
Manipulation Technique
Placez deux doigts d’une main sur la par-
Position tie céphalique de la clavicule pour les diri-
En décubitus, les mains sont soit sur l’ab- ger ensuite en arrière et caudalement.
domen, soit derrière le dos pour agrandir Mettez ensuite le pouce sous la clavi-
les espaces intercostaux. cule pour l’amener en arrière et cépha-
liquement. Les doigts et le pouce se
Technique rejoignent dans l’espace costoclaviculaire
En partant du bord latéral du sternum, que vous essayez d’agrandir.
positionnez tour à tour la pulpe de votre Pour ne pas faire mal à votre patiente,
doigt en regard du bord caudal de la côte poussez d’abord l’épaule en avant et seu-
céphalique et du bord céphalique de la lement ensuite en direction céphalique.
côte caudale. Essayez de sentir le pouls
Manipulation du muscle petit
et effectuez une manœuvre de glissé-
induction le long des bords céphali- pectoral (partie postérieure)
ques et caudaux des côtes, en direction Toujours en latérocubitus, placez un
médiale. pouce dans le creux axillaire, sous le
190 Pratique des manipulations vasculaires viscérales
un hématome du sein mettent très long- l’interposition de leurs mains, auquel cas
temps à se résorber. nous la réalisons directement sur le sein.
Les nombreuses expériences que nous
avons faites avec des capteurs d’infrarou- Position
ges ont montré que le sein est un organe La patiente est en décubitus, les deux mains
à la température plus basse que les autres. autour du sein concerné. Par l’intermé-
Les deux régions les plus froides de l’or- diaire de leurs mains, comprimez plusieurs
ganisme sont les seins et les fesses – où fois le sein sur lui-même pour réveiller ses
les hématomes et les ecchymoses ont mécanorécepteurs. Effectuez ensuite des
aussi beaucoup de mal à disparaître. manœuvres d’induction jusqu’à ce que
Le sein est une véritable éponge qui l’écoute s’arrête. Il est aussi possible au
répond très bien aux techniques de visco- départ faire des techniques de compres-
élasticité (figure 13.8). sion-décompression en faisant bien décol-
ler le sein de ses attaches thoraciques.
Précaution Apprenez ensuite aux patientes à effec-
Afin de lever toute ambiguïté pour ces tuer ces techniques une fois par jour une
techniques, nous demandons à nos vingtaine de fois pendant un mois et à
patientes, au début du traitement, d’en- recommencer si besoin en est.
tourer le sein de leurs mains. C’est par leur
intermédiaire, en posant nos mains sur Manœuvre en traction-induction
les leurs, que nous exécutons les manœu- du sein
vres de viscoélasticité. Très souvent, ce
sont elles ensuite qui nous demandent si Il est utile de manœuvrer le sein dans
la technique n’est pas plus efficace sans l’espace de glissement sous-jacent à la
192 Pratique des manipulations vasculaires viscérales
glande mammaire. Dans cet espace, on créer un point fixe entre vos deux mains
trouve de nombreux vaisseaux courts qui et réaliser une prise globale et efficace.
jouent un grand rôle dans la circulation Exercez une légère compression en
de retour du sein. direction du centre du sein pour contac-
Cette manœuvre peut être réalisée de ter délicatement la glande mammaire
deux manières. et maintenez cet appui pendant tout
le temps de la manœuvre. Effectuez
Première modalité ensuite une légère traction comme si
Prenez un contact avec la pulpe de qua- vous vouliez « décoller » légèrement
tre doigts de chaque main à la périphé- et progressivement le sein du thorax.
rie du sein (figure 13.9). Ensuite, placez Soyez attentifs aux petits mouvements
vos deux pouces l’un contre l’autre, à spontanés de la glande mammaire lors
l’aplomb et à distance du mamelon, pour de cette mobilisation et réalisez une
Vaisseaux du sein 193
Artère carotide
commune
Rappels anatomiques
Approche manuelle
Chapitre 14
Artère carotide
commune
Rappels anatomiques Rapports
Les artères carotides primitives sont
Naissance
recouvertes par les muscles :
Les artères carotides communes (figure 14.1) – omohyoïdien ;
naissent : – sternohyoïdien ;
– à droite, du tronc brachiocéphalique ; – sternothyroïdien ;
– à gauche, directement de l’aorte, ce qui – sternocléidomastoïdien ;
la rend plus longue. – platysma (peaucier du cou).
Trajet
Trigone carotidien
L’artère carotide commune suit un tra-
jet de part et d’autre de l’axe trachéo- Au niveau du trigone carotidien, l’artère
œsophagien, et en dedans du muscle carotide commune n’est recouverte que
sternocléidomastoïdien. par la peau, le platysma et le fascia cervi-
cal superficiel (figure 14.2).
Le trigone est composé par les muscles :
Terminaison – sternocléidomastoïdien ;
L’artère carotide commune se termine au – omohyoïdien ;
niveau de la bifurcation des artères caro- – digastrique (ventre postérieur).
tides interne et externe, entre l’os hyoïde
et le cartilage thyroïde, c’est-à-dire entre
C3 et C4. À noter que : Particularité
– 67 % des bifurcations se font au niveau Une gaine fibreuse commune enveloppe
de la partie céphalique du cartilage thy- l’artère carotide commune, la veine jugu-
roïde, au niveau de C4 ; laire interne et le nerf vague. De ce fait, il
– 20 % s’effectuent au niveau de l’os est difficile de ne pas impliquer le sys-
hyoïde, au niveau de C3. tème nerveux dans les manipulations
Glande parotide
Muscle digastrique
Muscle stylohyoïdien
Glande submandibulaire
Muscle sternocléidomastoïdien
Artère carotide commune
Muscle trapèze
Plexus brachial
Muscle sternohyoïdien
Bulbe inférieur de
la veine jugulaire
est situé sur la partie caudale, médiane de la trachée, en dedans du chef sternal
ou céphalique par rapport à ce croise- du sternocléidomastoïdien. Du fait de
ment (figure 14.3). l’obliquité de ce muscle, l’artère carotide
commune se rapproche de plus en plus
Partie caudale de son bord antérieur.
On palpe l’artère carotide commune Faites glisser progressivement les
entre les deux chefs caudaux du muscle doigts de caudal à céphalique, pour être
sternocléimastoïdien, juste audessus de la sûr de la vérifier entièrement.
clavicule, donc en dedans de son chef clavi-
culaire, que l’on repousse latéralement.
Partie médiane
La palpation se fait avec la pulpe de La partie médiane est palpée à 2 ou 3 tra-
2 ou 3 doigts immédiatement en dehors vers de doigt du bord latéral de la trachée,
202 Pratique des manipulations vasculaires viscérales
Artère carotide
externe
Rappels anatomiques
Approche manuelle
Chapitre 15
Artère carotide
externe
L’artère carotide externe constitue vrai- Terminaison
ment l’artère du cou. Cette artère et ses
branches (étudiées dans les chapitres La terminaison de l’artère carotide externe
suivants) permettent d’améliorer la fonc- se trouve au col du condyle mandi-
tion de la thyroïde, de la parotide, de la bulaire.
trachée, de la face et de tout le système
masticateur, une fois les autres fixations Collatérales
tissulaires résolues.
L’artère carotide externe a 6 collatérales :
– trois antérieures : thyroïdienne supé-
Rappels anatomiques rieure ; linguale ; faciale ;
– deux postérieures : occipitale ; auricu-
Origine
laire postérieure ;
L’origine de l’artère carotide externe – une médiale : pharyngienne.
(figure 15.1) se situe à la division de Seules les artères linguale et pharyn-
l’artère carotide commune en caroti- gienne ne feront pas l’objet de notre des-
des interne et externe au niveau de l’os cription : elles sont difficiles d’accès et
hyoïde ou de la partie céphalique du car- répondent mal à nos manipulations.
tilage thyroïde, au niveau de C3 (gonion)
et, comme nous l’avons déjà écrit, le plus
souvent au niveau de C4. Approche manuelle
L’artère carotide externe est située en
avant et un peu en dedans de l’artère Palpation
carotide interne.
À son origine, l’artère carotide externe n’est
Trajet recouverte que par la peau, le platysma et
l’aponévrose cervicale superficielle.
Le trajet de l’artère carotide externe est Plus céphaliquement, elle est recou-
d’abord oblique, puis elle adopte un tra- verte par les muscles digastrique et
jet vertical après le gonion. stylohyoïdien ainsi que par le nerf
Artère temporale
superficielle
Artère vertébrale
hypoglosse. Elle est latérale par rapport – traumatismes cervicaux avec signes
au pharynx et en avant de l’artère caro- fonctionnels associés, à savoir : vertiges,
tide interne. instabilité, acouphènes et céphalées.
Précautions Manipulations
Soyez prudents et n’hésitez pas à diriger Position commune aux trois
vos patients chez leur médecin en cas : techniques
– de vertiges récurrents sans antécédents
Le patient est en décubitus, les coudes
de traumatisme ;
sur la table et les mains reposant sur l’ab-
– d’instabilité ; domen. Sa tête est légèrement tournée
– de démarche ébrieuse. du côté opposé à l’artère carotide externe
manipulée. Vous vous tenez du côté à
Contre-indications traiter.
Artère faciale
Rappels anatomiques
Approche manuelle
Chapitre 16
Artère faciale
Rappels anatomiques Fonction
L’artère faciale irrigue l’amygdale pala-
Origine
tine, le voile du palais, les muscles pté-
L’artère faciale naît entre l’os hyoïde et rygoïdien, mylohyoïdien, digastrique, la
la base de la mandibule, en avant de l’ar- glande sous-maxillaire et toute la face.
tère carotide externe dont elle est issue
(figure 16.1). Anastomose
Trajet L’artère faciale s’anastomose à sa portion
terminale, par l’intermédiaire de l’artère
L’artère faciale se dirige en avant et en angulaire, avec l’artère ophtalmique,
haut vers la glande sous-maxillaire. On branche de l’artère carotide interne.
la retrouve vers la commissure des lèvres,
entre l’aile du nez et la joue.
Approche manuelle
Terminaison
Repérage des pouls
La terminaison de l’artère faciale se situe
à l’angle médial de l’œil par l’artère Nous donnons les pouls les plus faciles à
angulaire. repérer (figures 16.2, 16.3 et 16.4), ceux
qui nous sont utiles pour apprécier l’effi-
Collatérales cacité de nos techniques.
L’artère faciale a 8 collatérales : – Sur la mandibule, le pouls est situé sur
le bord caudal de la mandibule à mi-
– à la partie cervicale les artères :
distance entre le gonion et le tubercule
• palatine inférieure ; mental.
• ptérygoïdienne ; – Sur l’os nasal, c’est l’artère angulaire que
• sous-mentale ; l’on palpe à la jonction de l’os nasal et du
• sous-maxillaire. maxillaire. On peut facilement la confon-
– à la partie faciale les artères : dre avec l’artère supratrochléaire, branche
de l’artère carotide interne. Testez l’ar-
• massétérique inférieure ;
tère angulaire avec la pulpe d’un doigt.
• coronaire supérieure ; Faites-la glisser de caudal à céphalique
• coronaire inférieure ; pour essayer d’individualiser les deux
• artère de l’aile du nez. pouls.
Artère
supraorbitaire
Artère
supratrochléaire
Artère
angulaire
Artère nasale
Artère
dorsale
occipitale
Artère nasale
latérale Artère maxillaire
Artère faciale
Branches
labiales
Artère carotide interne
Rameau
Artère carotide commune
submental
Artère
supratrochléaire
Artère
supraorbitaire
Artère temporale
superficielle
Artère nasale
dorsale
Artère angulaire
Artère faciale
Artère occipitale
Rappels anatomiques
Approche manuelle
Chapitre 17
Artère occipitale
Rappels anatomiques – une artère méningée pour la dure-mère
mastoïdienne et le diploé. L’artère pénè-
Origine tre, la plupart du temps accompagnée
d’une veine émissaire, dans le foramen
L’artère occipitale naît en avant du pro- mastoïdien.
cessus mastoïde et en arrière de l’artère
carotide. Elle naît à peu près au même
niveau que l’artère faciale (figure 17.1). Terminales
Trajet L’artère occipitale a pour terminales :
– une branche latérale anastomosée avec
L’artère occipitale longe le bord caudal du l’auriculaire postérieure ;
ventre postérieur du muscle digastrique – une branche médiale se dirigeant au
au niveau de la face latérale du processus sommet du crâne pour s’anastomoser
mastoïde. avec l’occipitale opposée et ensuite la
Elle se dirige ensuite vers la protu- temporale superficielle.
bérance occipitale externe et devient
ascendante.
Elle perfore le muscle trapèze et le fas- Approche manuelle
cia nuchal entre les insertions des mus-
cles sternocléidomastoïdien et trapèze. Palpation
Collatérales La palpation s’effectue à mi-distance de
la protubérance occipitale externe et de
L’artère occipitale a comme collatérales : l’écaille de l’occiput. L’artère occipitale
– des rameaux musculaires pour les mus- peut être palpée à travers le fascia nuchal
cles sternocléidomastoïdien, digastrique, et le muscle trapèze, contre la ligne
splénius et muscle semi-épineux de la nuchale supérieure.
tête ;
– l’artère stylomastoïdienne, qui accom- Indications
pagne le nerf facial dans le foramen stylo-
mastoïdien pour se diriger dans la caisse Les indications des manipulations sont
du tympan et aux cavités mastoïdiennes les suivantes :
ainsi qu’aux canaux semi-circulaires ; – suites d’otite ;
Aponévrose
épicrânienne
Ventre occipital
du muscle
occipitofrontal
Artère occipitale
Muscle splénius
Muscle
sternocléidomastoïdien
Muscle trapèze
– acouphènes ; Manipulations
– paralysie faciale ;
– dysfonction de l’ouïe ; Position
– traumatismes crâniens (surtout postéri- Il est possible de choisir le décubitus ou
eurs) ; le procubitus.
– suites de « coup du lapin » ; Technique
– cervicalgie ;
Vous devez sentir d’un ou deux doigts
– troubles cérébelleux. le battement artériel occipital à mi-
Artère occipitale 225
Remarques
Lorsqu’on réalise cette technique, on
obtient aussi un effet sur le nerf grand
occipital. Par ailleurs, grâce à la veine
émissaire qui rejoint l’intérieur du
crâne, notre manipulation pourrait se
propager à la dure-mère occipitale et
mastoïdienne.
Fig. 17.2. Manipulation de l’artère
occipitale.
Chapitre 18
Artère auriculaire
postérieure
Rappels anatomiques
Approche manuelle
Chapitre 18
Artère auriculaire
postérieure
L’artère auriculaire postérieure n’est pas que nous avons vu avec l’artère occipi-
la plus importante des branches de l’ar- tale (voir chapitre 17).
tère carotide externe, mais ses anastomo-
ses permettent d’améliorer les résultats Terminales
sur les artères occipitale et temporale
superficielle. C’est la branche postérieure Au niveau du sillon auriculomastoï-
la plus haute de l’artère carotide externe. dien, l’artère auriculaire postérieure
fournit :
– une branche auriculaire pour les faces
médiale et latérale du pavillon ;
Rappels anatomiques
– une branche mastoïdienne qui s’anas-
tomose avec les artères occipitale et tem-
Origine
porale superficielle.
L’artère auriculaire postérieure (figure
18.1A et B) naît du côté dorsal de l’ar- Anastomoses
tère carotide externe, juste au-dessus de
l’artère occipitale ; elles ont même parfois La branche postérieure de l’artère auri-
un tronc commun. culaire postérieure s’anastomose avec
les artères occipitale et temporale supe-
Trajet rficielle.
Artère nasale
Artère occipitale
Artère auriculaire
postérieure
Artère faciale
Rameaux perforants
Muscle auriculaire
postérieur
Rameaux
contournants
Branche de l’artère
auriculaire postérieure
Apophyse mastoïde
Artère auriculaire postérieure
B
Indications
Les indications sont à peu près les mêmes
que pour l’artère occipitale, à savoir :
– séquelles d’otite ;
– acouphènes ;
– paralysie faciale ;
– troubles de l’audition ;
– suites de traumatismes crâniens posté-
rieurs ;
– suites de « coup du lapin ».
Manipulations
Essentiellement en viscoélasticité et en
étirement-induction, la technique de
manipulation de l’artère auriculaire pos-
térieure (figure 18.2) sert aussi souvent
de test pour apprécier les changements
après les manipulations des artères occi-
pitale et temporale superficielle.
Position
Le patient est en latérocubitus du côté Fig. 18.2. Manipulation de l’artère
opposé à l’artère concernée. auriculaire postérieure.
Technique
Travaillez en induction, d’un doigt sur le
pouls de l’artère auriculaire postérieure
ou de deux doigts, si son trajet le permet,
pour l’étirer.
Chapitre 19
Artère maxillaire
Rappels anatomiques
Approche manuelle
Chapitre 19
Artère maxillaire
Rappels anatomiques la principale source de vascularisation de
la dure-mère ;
L’artère maxillaire (figure 19.1) ne peut • des rameaux orbitaires s’anastomosant
pas être palpée à son origine, car elle se avec la lacrymale, branche de l’ophtalmi-
situe en dedans de la mandibule. Elle est que issue de l’artère carotide interne.
surtout intéressante pour sa branche ter- – des descendantes : l’alvéolaire inférieure,
minale infraorbitaire qui accompagne le qui fournit des rameaux alvéolodentaires,
nerf maxillaire et, à un degré moindre, donne aussi le rameau mental passant par
pour sa branche mentale qui accompa- le foramen mental. Ce dernier peut servir
gne le nerf mandibulaire. de témoin dans l’évaluation des manipu-
lations maxillaire et mandibulaire. Il per-
Origine met d’apprécier aussi les conséquences du
port d’un appareil dentaire. Quand le port
L’origine de l’artère maxillaire se situe
de l’appareil dentaire est trop contrai-
juste au-dessus de l’artère auriculaire
gnant, le pouls mental du côté de la ten-
postérieure. Elle est cachée par l’arcade
sion mécanique trop forte est diminué.
zygomatique.
Artère temporale
superficielle
Artère
supraorbitaire
Artère
supratrochléaire
Artère faciale
– migraines ;
– troubles du système masticateur.
Technique de l’artère
infraorbitaire
C’est surtout l’artère infraorbitaire qui
répond bien aux manipulations (figure
19.2). Elle se manipule en viscoélasti-
cité-induction. Dans un premier temps,
comprimez-la ; puis, lors de la phase de
décompression, effectuez une induction.
Cette technique, répétons-le, concerne
aussi le nerf infraorbitaire.
En fin de manipulation, comparez à
nouveau les pouls des deux artères infra-
orbitaires droite et gauche, pour appré-
cier l’efficacité de votre manœuvre.
Artère temporale
superficielle
Rappels anatomiques
Manipulations
Chapitre 20
Artère temporale
superficielle
Rappels anatomiques avec l’artère palpébrale supérieure, bran-
che de l’ophtalmique, elle-même issue de
Origine l’artère carotide interne.
Trajet Particularités
L’artère temporale superficielle chemine Il existe une anastomose de l’artère tem-
entre le tubercule zygomatique et le pore porale superficielle avec l’artère supra-
externe pour se diriger ensuite dans la orbitaire. La première est une branche
région temporale. Jusqu’à l’arcade zygoma- de l’artère carotide externe, alors que la
tique, elle est recouverte par la parotide. seconde est une branche de l’artère caro-
tide interne. C’est encore une preuve de
Collatérales l’intrication des artères entre elles.
Par ailleurs, le rameau orbitaire s’anas-
Les principales collatérales de l’artère tomose avec une branche de l’artère caro-
temporale superficielle sont : tide interne.
– l’artère transversale pour la joue ;
– des rameaux articulaires antérieurs pour
l’articulation temporomandibulaire ; Manipulations
– un rameau pour le muscle temporal ; Parmi toutes les branches de l’artère
– des rameaux pour la face externe du temporale superficielle, nous avons
pavillon de l’oreille ; sélectionné quatre artères qui répon-
– un rameau orbitaire pour le muscle dent le mieux à nos techniques : l’ar-
orbitaire des paupières qui s’anastomose tère transverse de la face ; l’artère
Rameau pariétal
Artère temporale
superficielle Rameau
latéral
Rameau
Rameau frontal médial
Artère temporale
moyenne
Artère transverse
Artère
de la face
occipitale
Artère maxillaire
Artère faciale
Branches
labiales Artère vertébrale
Technique
Position
C’est une induction réalisée là où l’on
Pour toutes ces artères, le patient est en perçoit le mieux le pouls (figure 20.2).
décubitus, les mains sur la poitrine, la
tête légèrement tournée du côté opposé Artère zygomatico-orbitaire
à la manipulation.
Cette artère est surtout ressentie juste
Artère transverse de la face au-dessus du milieu du processus zygoma-
tique, vers la suture sphénosquameuse.
L’artère transverse de la face est perçue C’est l’un des pouls les plus perceptibles
juste au-dessous du processus zygomati- de l’artère temporale.
Artère temporale superficielle 243
Technique
On réalise un petit étirement-induction
sur l’artère (figure 20.3).
Rameau frontal
Le rameau frontal se trouve à environ
4 travers de doigts au-dessus du rebord
supérieur de l’orbite.
Technique
On réalise de petits étirements-induction.
Rameau pariétal
Le rameau pariétal est accompagné d’une
veine émissaire pénétrant dans le diploé.
On le manipule surtout pour avoir un
effet sur la dure-mère pariétale dans les Fig. 20.3. Manipulation de l’artère
suites de traumatisme. zygomatico-orbitaire.
244 Pratique des manipulations vasculaires viscérales
L’artère carotide
interne et ses
branches
Rappels anatomiques
Approche manuelle
Chapitre 21
L’artère carotide
interne et ses
branches
L’artère carotide interne est une artère Elle croise à angle aigu l’artère carotide
très difficile à sentir à son origine et externe qui a aussi une direction céphali-
impossible à palper dans son trajet intra- que mais en plus latérale.
crânien. Heureusement, certaines de ses Elle arrive dans le crâne par le canal
branches terminales rejoignent la face carotidien et le foramen lacéré antérieur.
où il est assez aisé de les sentir. Elles vont
surtout nous servir de témoins pour Terminales
trouver le côté de moindre irrigation
Les principales terminales de l’artère
cérébrale et apprécier l’efficacité de nos
carotide interne sont :
manœuvres.
– l’ophtalmique ;
– la cérébrale antérieure ;
Rappels anatomiques
– l’artère cérébrale moyenne (sylvienne) ;
Origine – la communicante postérieure ;
– la choroïdienne ;
L’origine de l’artère carotide interne – le polygone de Willis.
(figure 21.1) se trouve à la bifurcation
des artères carotides externe et interne Remarque
entre l’os hyoïde et la partie supérieure
du cartilage thyroïde, soit au niveau de C’est surtout grâce à l’artère ophtalmique et
C3 ou C4. à ses branches que nous pourrons à la fois
Elle se situe un peu en dehors et en tester et traiter l’artère carotide interne.
arrière de l’artère carotide externe.
Rapports utiles
Trajet
Au cou, l’artère carotide interne a les
L’artère carotide interne a une direction mêmes rapports que l’artère carotide
céphalique et médiale, en direction du externe, en étant cependant plus latérale
pharynx. et postérieure. Juste à son origine, elle n’est
Artère vertébrale
Nerf glossopharyngien
Glomus carotidien
Sinus carotidien
Glomus carotidien
Artère
supraorbitaire
Artère
supratrochléaire
Nerf supraorbitaire
Nerf supratrochléaire
Septum orbitaire
Artère ophtalmique
Glande lacrymale
Tarse supérieur
Veine angulaire
Ligament palpébral
Ligament palpébral
médial
latéral
Artère angulaire
Tarse inférieur
Sac lacrymal
Artère infraorbitaire
Veine faciale
Artère faciale
frontal (figure 21.3). Le foramen est situé du doigt de caudal à céphalique, vous
à environ 3 travers de doigt en dehors sentirez assez aisément le pouls de la
de la glabelle. Pour sentir le pouls, par- supratrochléaire.
tez de la partie caudale du rebord orbi- Cette artère est anastomosée avec l’an-
taire et soulevez les parties molles et les gulaire, issue de la faciale, elle-même
sourcils. tirant son origine de l’artère carotide
Effectuez une petite compression externe. Il est possible de confondre les
contre le foramen et relâchez un peu deux pouls ; assurez-vous que vous êtes
votre pression ; vous sentirez alors le bien au-dessus de la trochlée.
pouls. Comparez les deux côtés.
Palpation au niveau de l’artère Manipulation de l’artère
supratrochléaire ophtalmique
L’artère supratrochléaire perfore le sep-
tum orbitaire avec le nerf infratrochléaire Rappels anatomiques
(figure 21.3). L’artère ophtalmique naît au niveau de
Placez la pulpe de l’index au-dessus l’apophyse (ou processus) clinoïde anté-
de la trochlée ; en dirigeant la pulpe rieure pour s’engager dans la fissure orbi-
L’artère carotide interne et ses branches 251
Manipulation
Position
Le sujet est en décubitus dorsal, les yeux
fermés.
Technique
Placez la pulpe de l’index sur le globe ocu-
laire (figure 21.4). Superposez-lui l’autre
index ; c’est lui qui va effectuer le mouve-
ment. Poussez délicatement le globe ocu- Fig. 21.4. Manipulation de l’artère
laire vers l’arrière et médialement, en le ophtalmique.
laissant revenir ensuite en viscoélasticité.
C’est la même technique que celle du
nerf optique. Elle a un effet de plissage et
Cette technique peut être combinée
déplissage de l’artère.
avec une induction de l’artère supraorbi-
Au préalable, vous prenez le pouls
taire, décrite ci-après.
supraorbitaire ou supratrochléaire. Vous
appliquez d’abord cette technique là où
le pouls est le plus faible et vous le véri-
Manipulation de l’artère
fiez à la fin de la manœuvre. De toute supraorbitaire
façon, il est toujours bon de manipuler
les deux côtés ; c’est une règle générale Rappels anatomiques
applicable à tous les organes pairs. L’artère supraorbitaire est beaucoup plus
L’artère ophtalmique suit le trajet du centrale que l’artère ophtalmique dont
muscle oblique supérieur. Pour l’étirer, elle est issue ; c’est un paramètre inté-
entraînez le globe oculaire latéralement ressant pour choisir la direction de la
et caudalement. Normalement, le pouls manipulation.
est plus marqué en étirant le muscle obli- L’artère supraorbitaire donne des peti-
que supérieur. tes branches dans les parties molles de
252 Pratique des manipulations vasculaires viscérales
Manipulation
Nous utilisons une technique à double
composante, l’une où la direction de la
manœuvre se destine plutôt au nerf opti-
que et l’autre à l’artère supraorbitaire
(figure 21.5).
Premier temps
De la pulpe du doigt, vous comprimez
l’artère supraorbitaire. Relâchez très
légèrement votre appui et exécutez une
décompression-induction.
Deuxième temps
De l’index de l’autre main, comprimez le
globe oculaire en direction postérieure et
médiale, comme pour la manipulation
du nerf optique, et vous le laissez revenir
graduellement. Fig. 21.5. Manipulation de l’artère
Petit à petit, vous allez sentir le pouls supraorbitaire.
de l’artère supraorbitaire s’intensifier ;
cette perception demande de l’expé-
rience du fait de la faible intensité du
pouls. soient d’origine traumatique, infec-
tieuse ou dégénérative. Les suites d’acci-
Remarques dent vasculaire cérébral sont une bonne
L’artère supraorbitaire est intéressante indication.
à manipuler car c’est une branche indi-
recte de l’artère carotide interne. De plus, Contre-indications
par son anastomose avec l’artère carotide Il n’existe pas de contre-indication for-
externe par l’intermédiaire de l’angulaire, melle. Nos techniques sont si douces et
nous pouvons obtenir un double effet et respectueuses des tissus qu’il est difficile
sur l’artère carotide externe et sur l’artère de croire qu’elles puissent être iatrogè-
carotide interne. nes. Pensez que, pendant la toux, l’éter-
nuement ou les efforts pour aller aux
Indications toilettes, les pressions intracrâniennes
La manipulation de l’artère supraorbitaire sont bien plus conséquentes et absolu-
est employée pour tous les problèmes cir- ment pas comparables avec les pressions
culatoires concernant l’encéphale, qu’ils digitales que nous exerçons.
L’artère carotide interne et ses branches 253
Vaisseaux
de la thyroïde
Précision
Rappels anatomophysiologiques
Chapitre 22
Vaisseaux
de la thyroïde
Précision Sa partie médiane, l’isthme, est mince et
étroit. Ses deux parties latérales sont volu-
Ce chapitre consacré à la thyroïde est assez mineuses, piriformes, à grosse extrémité
long. En effet à notre connaissance trop inférieure – les lobes droit et gauche.
peu d’ouvrages de médecine manuelle Souvent plus volumineuse chez la
sont consacrés à cet organe. C‘est pour femme que chez l’homme, au niveau des
cette raison que nous avons développé les lobes, elle mesure :
paragraphes portant sur sa physiologie et – 6 à 8 cm de largeur ;
sa pathologie. – 6 cm de hauteur ;
– 3 cm d’épaisseur.
Rappels anatomo- Son poids est d’environ 30 g.
physiologiques Sa couleur est brun rougeâtre. Sa consis-
tance est plutôt molle, le parenchyme étant
Situé au niveau du tiers inférieur de la légèrement grenu. Sa surface, lors d’une
face antérieure du cou, le corps thyroïde palpation légère, apparaît irrégulière.
est constitué de la glande thyroïde et des
glandes parathyroïdes.
Thyroïde
Glande thyroïde Lobes
La glande thyroïde est une glande endo- Les lobes thyroïdiens ont une forme de
crine impaire, médiane et symétrique, poire ou de pyramide triangulaire et sont
appliquée sur la partie antérieure du larynx en grande partie recouverts par les mus-
et de la trachée. cles sternothyroïdien, sternohyoïdien et
omohyoïdien. À l’état normal, la thyroïde
Forme et dimensions est difficilement palpable.
Dans le plan frontal, la thyroïde a globa- Par leur face médiale, les lobes sont
lement la forme d’un H ou d’un papillon appliqués contre les faces latérales des
(figure 22.1). Considérée dans le plan cinq ou six premiers cartilages trachéaux,
transversal, elle a la forme d’un fer à cheval la face latérale du cartilage cricoïde et la
concave en arrière, enserrant la trachée. partie inférieure du cartilage thyroïde.
Épiglotte
Os hyoïde
Membrane
thyrohyoïdienne
Cartilage thyroïde
Lobe pyramidal
(pyramide de Lalouette)
Glande parathyroïde
supérieure
Isthme thyroïdien
Glande parathyroïde
inférieure
Trachée
Par leur face postérieure, ils répondent lobe pyramidal. Celui-ci est parfois uni
à la gaine carotidienne et à son contenu à l’os hyoïde par un tractus fibromus-
vasculonerveux ainsi qu’aux glandes culaire, le muscle élévateur de la glande
parathyroïdes. thyroïde.
Isthme Fixité
L’isthme thyroïdien est une lame aplatie Le parenchyme de la thyroïde est entouré
mesurant environ 10 mm de largeur, 15 mm d’une capsule fibreuse, dépendante de la
de hauteur et 5 mm d’épaisseur. Il répond gaine viscérale du cou. Celle-ci est main-
aux 2e, 3e et 4e cartilages trachéaux. tenue par des ligaments à la trachée et à
De manière inconstante, son bord la gaine vasculaire par les ligaments thy-
supérieur donne naissance à un pro- rotrachéaux, un médian et deux latéraux,
longement vertical de la glande appelé dits aussi ligaments de Grüber.
Vaisseaux de la thyroïde 259
Tableau 22.1
Symptomatologie des dysfonctions thyroïdiennes
Hyperthyroïdie Hypothyroïdie
Symptômes
Signes
Tachycardie Bradycardie
Augmentation de la pression systolique Diminution de la pression systolique
et diminution de la diastolique et augmentation de la diastolique
Leucopénie, thrombopénie Anémie
Peau chaude, lisse et moite Peau sèche, rugueuse et froide
Œdème ne prenant pas le godet
Tremblement, faiblesse musculaire
Cheveux ternes, ongles fragiles, perte des cheveux
proximale
et des poils
Dans la maladie de Basedow : signes oculaires
(fixité du regard, asynergie oculopalpébrale, Gonflement du visage, des mains et des jambes,
exophtalmie) bouffissure périorbitaire
Région sushyoïdienne
Région carotidienne
Région infrahyoïdienne
Région susclaviculaire
muscles antérieurs du cou. Avec l’habitude, Puis faites déglutir le patient et sentez
il est tout à fait possible de pratiquer cette l’isthme élastique s’élever sous vos doigts
palpation en décubitus. (figure 22.3).
Il est parfois commode de donner un Progressez ensuite latéralement pour
verre d’eau au patient, s’il en a besoin palper les lobes droit et gauche de la thy-
pour effectuer des déglutitions répétées. roïde qui sont plus faciles à sentir. Palpez
Localisez tout d’abord l’anneau du car- de manière symétrique, en utilisant
tilage cricoïde et, de la pulpe des index simultanément le bout des doigts de cha-
et des médius, recherchez, en direction que main. La palpation peut être facili-
caudale, l’isthme thyroïdien qui se situe tée si vous demandez au sujet de déglutir
environ 1 cm plus bas. pour mobiliser la thyroïde en direction
Pour palper l’isthme, partez de la four- céphalique, et en rendre ainsi plus acces-
chette sternale, glissez les doigts vers sible la partie inférieure.
le haut en appuyant très légèrement, Pour accéder plus précisément à la par-
avec de courts mouvements de va-et- tie médiale de chaque lobe, maintenez
vient. Vous sentirez vos doigts heurter la trachée d’une main et palpez le bord
l’isthme dont vous apprécirez l’épaisseur. interne du lobe de l’autre main.
Vaisseaux de la thyroïde 263
Épiglotte
Os hyoïde
Ligament thyrohyoïdien
médian
Membrane thyrohyoïdienne
Cartilage thyroïde
Lobe pyramidal
(pyramide de Lalouette)
Thyroïde
Trachée
Muscle sternothyroïdien
Fig. 22.5. Les types d’anomalies de volume et de consistance de la thyroïde (d’après Bates).
Artère subclavière
Trachée
Collatérales Fonction
Les principales collatérales de l’artère L’artère thyroïdienne supérieure vas-
thyroïdienne supérieure sont les artères cularise les deux tiers supérieurs de la
laryngées pour les muscles et la muqueuse glande.
du larynx.
Vaisseaux de la thyroïde 269
Artère carotide
externe
Nerf vague
Artère carotide
commune
Artère thyroïdienne
inférieure
Nerf laryngé
inférieur
Nerf laryngé
inférieur récurrent droit
Nerf laryngé
inférieur récurrent gauche
Artère thyroïdienne
supérieure
Rameau médial
Rameau latéral
Glande
parathyroïde supérieure
Arcade
supra-isthmique
Rameau profond
Artère
thyroïdienne Glande
inférieure parathyroïde inférieure
plexus périartériels, mais aussi par des artère en direction latérale et légèrement
filets nerveux indépendants des pédi- caudale ; ainsi, vous ne confondrez plus les
cules vasculaires (Chevrel et Fontaine, deux pouls.
1994).
Manipulations
Approche manuelle Manipulation de l’artère
Palpation des pouls laryngée supérieure
Remontez le plus haut possible le long Position
de l’artère carotide commune jusqu’au Le patient est en décubitus, les mains
bord supérieur du cartilage thyroïde. croisées sur la poitrine, la tête légèrement
Au départ, votre doigt doit toujours tournée du côté opposé à l’artère concer-
rester entre l’os hyoïde et le cartilage née (figure 22.9).
thyroïde. On peut sentir deux pouls dif- Techniques
férents, celui de l’artère laryngée supé-
rieure et celui de l’artère thyroïdienne Une fois l’artère perçue, comprimez-la
supérieure. et relâchez-la plusieurs fois. Effectuez
Techniques
neurovasculaires
Nerf glossopharyngien
Nerf hypoglosse
Nerf vague
Chaîne sympathique
Chapitre 23
Techniques
neurovasculaires
L’une des caractéristiques du cou est Nerf hypoglosse
d’être le lieu de passage de nombreuses
fibres nerveuses issues du crâne et de la Nous avons étudié le nerf hypoglosse
colonne cervicale. Ces filets nerveux ont avec l’artère carotide externe (voir chapi-
pour rôle d’assurer la régulation du sys- tre 15) (figure 23.2). Ce sont ses multiples
tème cardiovasculaire, des viscères du petits filets qui parcourent cette dernière
cou, comme la thyroïde, et de ceux du artère que nous devons rechercher avec
thorax comme le cœur et les poumons les doigts. On ressent une impression de
(figure 23.1). petits filets indurés qui glissent difficile-
Nous allons voir de manière simplifiée ment sur la paroi de l’artère.
et didactique quelques manipulations Le nerf hypoglosse contracte des anas-
efficaces du système neurovasculaire du tomoses avec :
cou, en nous attachant plus particulière- – le ganglion cervical supérieur ;
ment aux nerfs glossopharyngien, hypo- – le nerf vague ;
glosse, vague et à la chaîne sympathique
– le nerf phrénique ;
cervicale.
– le plexus cardiaque ;
– les deux premiers nerfs cervicaux.
Nerf glossopharyngien
Le nerf glossopharyngien nous intéresse Nerf vague
surtout pour son innervation du sinus et
du glomus carotidien, que nous verrons Il existe de nombreuses zones où l’on
à la fin de ce chapitre. peut manipuler le nerf vague au niveau
Ce nerf contracte des anastomoses du cou. On peut l’atteindre par exemple
avec : par le nerf laryngé supérieur, le nerf récur-
rent laryngé et la branche auriculaire au
– le nerf vague ;
niveau du pore auditif externe.
– le nerf facial ; Nous avons vu la technique de l’ar-
– le sympathique cervical ; il forme avec tère laryngée supérieure (voir chapi-
le ganglion cervical supérieur, le plexus tre 22), laquelle, accompagnée du nerf
intercarotidien. laryngé supérieur, perfore la membrane
La technique a été vue au chapitre 21. hyothyroïdienne.
Nerf
glossopharyngien Nerf hypoglosse (XII)
(IX)
Nerf vague (X)
Plexus pharyngien
Premier nerf cervical
(IX et X)
Second nerf cervical
Artère carotide
commune
Tronc sympatique
Nerf glossopharyngien
Sinus carotidien
Glomus carotidien
Grands repères
abdominaux
Repères viscéraux utiles
Chapitre 24
Grands repères
abdominaux
Repères viscéraux utiles Sphincter d’Oddi
(ampoule pancréatico-biliaire)
Avant de localiser les principaux pouls
de l’abdomen, nous allons voir quelques Le sphincter d’Oddi est situé sur la ligne
repères topographiques indispensables ombilico-médioclaviculaire droite, à 3 tra-
à l’approche manuelle de l’abdomen vers de doigt au-dessus de l’ombilic. Ce
(figure 24.1). point plus variable est le symétrique de
la jonction duodénojéjunale.
Jonction œso-cardio- Rappelons que le sphincter d’Oddi est
tubérositaire postéromédial ; lorsqu’on le manipule,
on agit sur l’ampoule pancréatico-biliaire
En regard de T11, sous l’appendice et la papille duodénale majeure.
xiphoïde, c’est une région que l’on
approche manuellement uniquement en Pylore
position assise.
Le plus souvent, le pylore est situé à
droite de la ligne xipho-ombilicale, à un
Vésicule biliaire travers de main au-dessus de l’ombilic.
La vésicule biliaire se situe sur la ligne Dès que la personne est stressée ou que
ombilico-médioclaviculaire droite, à l’en- le pylore fonctionne, celui-ci se déplace
contre du 9e cartilage costal droit. vers la droite. Malgré sa mobilité, on le
La vésicule biliaire ne peut se palper ressent bien.
que sous les côtes et surtout en position
assise. Jonction entérocæcale
La jonction entérocæcale se situe au tiers
Jonction duodénojéjunale latéral de la ligne ombilic–épine iliaque
antérosupérieure droite.
La jonction duodénojéjunale se trouve
sur la ligne ombilico-médioclaviculaire Point de McBurney
gauche, à 3 travers de doigt au-dessus de
l’ombilic. C’est un repère fiable utilisé Ce point est à 2 travers de doigt en des-
par les radiologues. sous de la jonction entérocæcale.
2
5
3 4
6 2/3
EIAS 1/3
7 8 2/3
1/3
1. Jonction œsocardiotubérositaire
2. Vésicule biliaire
3. Sphincter jéjunal
4. Jonction duodénojéjunale
5. Pylore
6. Jonction entérocæcale
7. Ovaires
8. Ovaires
Veine cave
Tronc cœliaque
inférieure
(bord supérieur de L1)
Aorte
Artère mésentérique
supérieure
Plan (bord inférieur de L1)
transpylorique
Artère rénale (L2)
Ombilic
Artère mésentérique
inférieure (L3)
Plan
supérieur des
crêtes iliaques Bifurcation de
l’aorte (L4)
Confluence des veines
iliaques communes (L5)
Symphyse pubienne
de son bord céphalique, soit au-dessus de avez le risque de vous tromper avec
son bord caudal. Ne dirigez pas vos doigts l’aorte abdominale ; la confusion est fré-
dans une direction purement antéropos- quente (figure 24.3).
térieure ; abordez plutôt latéralement Ce pouls est le témoin des effets vas-
l’artère autrement vous sentirez plus la culaires que l’on peut obtenir sur le foie,
mésentérique supérieure. Procédez pro- l’estomac, la rate et le pancréas.
gressivement et délicatement.
C’est uniquement en plaçant les doigts
Artère gastrique gauche
de part et d’autre de l’aorte que l’on peut
ressentir un anévrisme de l’aorte abdo- L’artère gastrique gauche est en regard de
minale. Méfiez-vous si vous avez l’im- T12, un peu plus haut que le tronc cœlia-
pression que la largeur de l’aorte atteint que et surtout plus à gauche.
4 à 5 cm : sa taille normale n’est que On confond souvent son pouls avec
d’environ 3 cm. celui de l’artère splénique ; c’est un pouls
Souvent, en raison de facteurs émotion- difficile à sentir.
nels, le pouls abdominal est très puissant
et marqué ; cela inquiète le patient alors
Artère hépatique commune
que c’est une réaction somatique banale.
L’un des premiers signes de l’anévrisme L’artère hépatique commune est à droite
aortique consiste souvent en une lombal- de la ligne xipho-ombilicale, proche du
gie ou une dorsalgie basse. Au moindre pylore, en dessous du repère vésiculaire.
doute, confiez le patient à son médecin. Avec l’habitude, c’est un pouls assez aisé
Comparez au préalable la tension des à percevoir (figure 24.4).
membres inférieurs et des membres supé-
rieurs. L’index systolique se situe autour
de 0,9 (voir chapitre 6). Vérifiez que les Artère splénique
pouls fémoraux soient bien perceptibles. L’artère splénique est située en dessous
Certains anévrismes sont situés plus et à gauche du tronc cœliaque. Essayez
céphaliquement au niveau des artères de trouver le bord supérieur du pancréas
rénales ; ils sont très difficiles à sentir en faisant glisser vos doigts en dessous de
manuellement. l’appendice xiphoïde. Le bord supérieur
du pancréas peut être confondu avec
celui du côlon transverse.
Tronc cœliaque
Ce pouls est assez facile à sentir ; on le
Le tronc cœliaque est située en regard de palpe à gauche au-delà de l’aorte abdo-
la partie caudale du corps de T12, à gau- minale.
che du pylore dans le creux xiphoïdien et
à droite du muscle de Treitz (ou muscle Artère mésentérique supérieure
suspenseur du duodénum).
Cherchez d’abord le pouls aortique et L’artère mésentérique supérieure est en
déplacez très légèrement les doigts vers regard de L1 à un ou deux travers de
la droite, près de la petite courbure de doigt plus bas que le tronc cœliaque,
l’estomac. Plus vous appuyez, plus vous légèrement à droite de la jonction duo-
Grands repères abdominaux 293
1 3
2
4
6
7 11 1. Tronc cœliaque
Ligne bi-iliaque 2. Artère hépatique
8 3. Artère gastrique gauche
9 4. Artère splénique
10 5. Artère mésentérique supérieure
6. Artère mésentérique inférieure
7. Artère colique droite
8. Artère iliaque commune
9. Artère iliaque externe
10. Artère iliaque interne
11. Artère colique gauche
Artère carotide
commune droite
Tronc brachiocéphalique
Artère subclavière
Arc aortique
droite
Artère intercostale
postérieure
Aorte thoracique
Diaphragme
Manipulation de l’aorte
abdominale
Placez vos doigts comme pour la recher-
che d’un anévrisme. Entourez l’aorte
entre les deux pouces et les doigts de la
main pour bien sentir ses bords droit et
gauche (figure 24.6).
C’est en dessous du bord caudal
du pancréas qu’on la perçoit mieux.
D’abord, posez les doigts à gauche de la
ligne xipho-ombilicale. Quand vous res-
sentez le pouls aortique, les deux pouces
placés à droite de la ligne xipho-ombi-
licale se dirigent contre le bord droit de
l’aorte.
Effectuez quelques mouvements d’élon-
gation axiale et quelques étirements laté-
raux pour stimuler les mécanorécepteurs
aortiques. Finissez par une induction.
Pensez toujours en 3 dimensions : l’aorte
est un tuyau qui peut présenter une fixa-
tion sur n’importe quelle partie de son
contour.
Fig. 24.6. Manipulation de l’aorte
abdominale.
Chapitre 25
Vaisseaux du foie
Rappels anatomiques
Soulèvement-irrigation du foie
Chapitre 25
Vaisseaux du foie
Les quelques artères décrites dans ce cha- – en bas, le bord supérieur du pancréas ;
pitre vont nous servir de témoins avant – à gauche, l’estomac.
d’effectuer les manœuvres de soulève-
ment du foie : le tronc cœliaque et l’ar- Remarque
tère hépatique. Le tronc cœliaque est un excellent témoin
De plus, les techniques de glissement- pour apprécier les effets des manipula-
induction sur ces artères améliorent leur tions vasculaires non seulement du foie,
débit sanguin. mais aussi de l’estomac, du duodénum,
de la rate et du pancréas.
Rappels anatomiques Entouré des maillons du plexus solaire,
le tronc cœliaque est de ce fait très sensi-
Tronc cœliaque ble aux manœuvres de glissé-induction.
Origine
Artère hépatique
Le tronc cœliaque (figure 25.1) a pour
origine la partie caudale du corps de Origine
T12, au-dessous de l’origine aortique du
diaphragme, et à 2 travers de doigt en L’artère hépatique a pour origine le tronc
dessous de l’appendice xiphoïde. cœliaque, au bord caudal de T12, à droite
de la ligne xypho-ombilicale.
Trajet
Trajet
Le tronc cœliaque se dirige en arrière et
légèrement à droite. Après une courbe L’artère hépatique a une direction hori-
d’un doigt, un doigt et demi, il se divise zontale et antérieure. Elle se dirige à droite
en trois branches : l’hépatique, la spléni- vers le pylore. Elle a une direction cépha-
que, la gastrique gauche. On parle d’une lique jusqu’au sillon transverse du foie,
division en trépied (ad modum tridentis). entre les deux feuillets du petit omen-
Le plus souvent, l’artère gastrique gauche tum, à gauche du canal cholédoque.
est un peu plus céphalique.
Branches
Rapports Les branches de l’artère hépatique sont
Le tronc cœliaque a les rapports suivants : les suivantes :
– en haut et à droite, le lobule de Spiegel – l’artère pylorique ;
du foie ; – l’artère gastro-omentale droite ;
Estomac
Foie relevé Artère
Artère hépatique splénique
propre
Rate
Veine cave
inférieure
Vésicule biliaire
Artère cystique
Veine porte
Tronc cœliaque
Artère hépatique
commune
Artère gastrique
droite
Artère
gastroduodénale
Artère
pancréaticoduodénale
supéroantérieure
Duodénum
Manipulations
Le soulèvement-irrigation du foie peut se
faire en position assise, latérocubitus ou
décubitus.
Position assise
Le patient est assis, jambes pendantes, les
deux mains reposant sur les cuisses ; vous
vous tenez derrière lui (figure 25.2).
Placez les doigts de la main droite légè-
rement à gauche de l’angle hépatique du
côlon. Évitez le muscle grand droit de Fig. 25.2. Soulèvement-irrigation du foie
l’abdomen en partant de son bord latéral (en position assise).
à environ un travers de main en dessous
du bord caudal des côtes.
Cette manœuvre a aussi un effet sur
N.B. : Faites d’abord pénétrer progres-
les artères diaphragmatiques, gastriques
sivement les doigts d’avant en arrière et
et pancréaticoduodénales.
ensuite seulement vers le haut.
Positionnez, selon le même protocole, Latérocubitus gauche
les doigts de la main gauche sous la par- Au lieu de soulever en entier le foie, il
tie gauche du foie, à droite du ligament s’agit de focaliser le soulèvement en
triangulaire gauche. Mettez-les un peu direction du hile (figure 25.3).
à droite de la ligne sous-mamelonaire Poussez d’abord le gril costal droit
gauche. en direction de l’ombilic pour favoriser
Soulevez progressivement le foie en la pénétration de vos doigts. Placez les
haut, en arrière et à droite pour être dans doigts légèrement en dehors de l’axe
l’axe de l’artère hépatique. En fin de vésiculaire pour les diriger d’abord
mouvement, maintenez le foie une ving- en direction postérieure et ensuite
taine de secondes. céphalique.
302 Pratique des manipulations vasculaires viscérales
Indications
Nous avons effectué ces techniques sur
des patients atteints d’hépatite B ou C.
Sans que les tests biologiques aient telle-
ment changé, ils se sont sentis soulagés
et certains ont retrouvé l’appétit et l’en-
vie d’être plus actifs intellectuellement et
physiquement.
Les indications les plus fréquentes
sont les suivantes :
– stéatose ;
– séquelles d’intoxication alcoolique ou
alimentaire ;
– séquelles d’hépatite ;
– allergies ;
– asthme ;
– eczéma ;
– psoriasis ;
– suites de maladies infectieuses ;
– psychasthénie ;
– troubles digestifs.
Vaisseaux
de l’estomac
Rappels anatomiques
Manipulations
Chapitre 26
Vaisseaux
de l’estomac
Rappels anatomiques Artère gastrique droite
Le cercle vasculaire de l’estomac est consti- Origine
tué des artères gastro-omentales et gastri-
L’artère gastrique droite est issue de l’ar-
ques gauche et droite. La gastro-omentale
tère hépatique propre, recouverte par le
gauche, branche de la splénique, passe
foie.
à travers le ligament gastrosplénique et
ensuite le ligament gastrocolique. Elle Trajet
s’anastomose avec la gastro-omentale
L’artère gastrique droite chemine dans le
droite qui naît de l’artère gastroduodé-
petit omentum et croise en avant l’artère
nale. L’artère gastrique gauche s’anasto-
gastroduodénale.
mose avec l’artère gastrique droite issue
de l’artère hépatique commune. Terminaison
L’artère gastrique droite s’anastomose
Artère gastrique gauche avec l’artère gastrique gauche.
Origine Artère gastro-omentale gauche
Difficile à sentir, l’artère gastrique gauche
(figure 26.1) se détache du tronc cœlia- Origine
que en haut et à gauche, au-dessus de L’artère gastro-omentale gauche naît de
l’artère splénique, avec laquelle on peut l’artère splénique. Elle est aussi connue
la confondre. sous le nom d’artère gastro-épiploïque
gauche (figure 26.1).
Trajet
L’artère gastrique gauche parcourt la petite Trajet
courbure de l’estomac, le long de la ligne L’artère gastro-omentale gauche suit
xypho-ombilicale à sa partie céphalique. la grande courbure de l’estomac. Sa
direction est très variable en fonction
Terminaison de la réplétion et de la forme de l’esto-
L’artère gastrique gauche s’anastomose avec mac ; c’est pour cette raison qu’elle est
l’artère gastrique droite près du pylore. sinueuse.
Artère
hépatique
commune
Artère
gastroduodénale
Artère gastrique
droite Artère
gastro-omentale
Artère gauche
pancréaticoduodénale
supéropostérieure Artère
splénique
Artère gastro-
omentale droite
Artère
pancréatique
Artère pancréaticoduodénale dorsale
inférieure
Grand omentum
Artère mésentérique
supérieure
Artères omentales
Terminaison Trajet
L’artère gastro-omentale gauche s’anasto- L’artère gastro-omentale droite passe sous
mose avec l’artère gastro-omentale droite. le pylore pour rejoindre l’artère gastro-
duodénale, le long de la grande courbure
Artère gastro-omentale droite de l’estomac.
Origine Remarque
L’artère gastro-omentale droite vient de En étudiant la distribution de ces artères,
l’artère gastroduodénale issue de l’artère on mesure combien la vascularisation
hépatique commune (figure 26.1). artérielle de l’estomac est en relation avec
Vaisseaux de l’estomac 309
celles du foie et du pancréas. Cela nous l’axe de la partie initiale de l’artère gas-
conforte dans l’idée que les manipula- trique gauche.
tions des organes de l’abdomen doivent La petite courbure de l’estomac est
s’exécuter dans un concept d’ensemble. assez profonde. Pour l’atteindre, pous-
sez d’abord le corps de l’estomac vers
la ligne xipho-ombilicale en direction
Manipulations de la petite courbure que vous ramenez
vers la gauche. Pendant cette manœuvre,
Préalables placez un doigt bien à plat sur l’artère
splénique dont le pouls est assez facile à
– Prenez le pouls cœliaque en regard de
sentir. Vous pourrez alors apprécier des
la partie caudale du corps de T12 et diri-
variations de ce pouls en fonction de la
gez votre doigt en haut et à gauche.
direction de vos manipulations.
– Essayez de différencier les pouls des Dans un deuxième temps, vous attirez
artères gastrique gauche et splénique en la petite courbure en direction caudale.
dirigeant un ou deux doigts à gauche du Maintenez la position une vingtaine
tronc cœliaque, perpendiculairement à de secondes.
l’aorte. C’est souvent le pouls splénique
que l’on ressent sur le bord céphalique Manipulation en latérocubitus droit
du pancréas. Le pouls gastrique gauche
Vos doigts se dirigent profondément
est situé plus haut vers la partie caudale
vers la partie céphalique de la petite
de la jonction œso-gastrique. Jusqu’à
courbure. Étirez-la vers vous, c’est-à-dire
un certain point, la confusion des deux
vers la gauche, et maintenez-la dans
pouls n’est pas un handicap puisque l’on
cette position une vingtaine de secondes
veut sentir une différence de pulsations.
(figure 26.3).
Du fait de l’interrelation vasculaire de ces
organes, leurs manipulations apportent Manipulation en position assise
un changement sur tous les pouls situés
au même étage. Situé derrière le patient, vous allez dans
un premier temps placer vos doigts à un
– Prenez aussi le pouls de l’artère hépa-
travers de main en dessous de l’appen-
tique commune à droite du tronc cœlia-
dice xiphoïde (figure 26.4).
que, perpendiculairement à l’aorte.
Dirigez d’abord vos doigts vers l’ar-
rière, légèrement à gauche de la ligne
Artère gastrique gauche xipho-ombilicale.
Ensuite, au maximum de pénétration,
Manipulation en décubitus qui doit se faire sans gêne et sans dou-
Le patient repose sur la table, les bras le leur, vous attirez les doigts en direction
long du corps, un coussin mou sous la caudale pour entraîner la petite courbure
jonction dorsolombaire ; vous êtes placé de l’estomac.
à sa droite (figure 26.2). Maintenez la traction caudale en induc-
Vous allez dans un premier temps tion une vingtaine de secondes.
ramener de vos pouces la petite courbure Cette manipulation a un effet sur le
de l’estomac en direction gauche, dans tronc cœliaque et ses trois branches.
310 Pratique des manipulations vasculaires viscérales
Manipulation en décubitus
Placé à droite du patient, les mains bien
à plat sur l’estomac, vous allez effectuer
une manœuvre en éventail, accompa-
gnée d’une rotation horaire (figure 26.6).
Mettez la pulpe d’un doigt bien à plat sur
l’artère splénique ; les variations de son
pouls vous permettront d’affiner les axes
de vos manœuvres. C’est bien sûr dans le
sens où le pouls augmente le plus qu’il
faut aller.
Fig. 26.4. Manipulation de l’artère gastrique On peut combiner cette manœuvre
gauche en position assise. avec celle de l’artère gastrique gauche
(figure 26.7).
Artère gastrique droite
À l’origine de l’artère gastrique droite, Autres organes et éléments
on emploie la même technique utilisée concernés
pour l’artère hépatique propre, en sou-
Les autres organes concernés sont :
levant le foie en direction céphalique et
droite. – le duodénum, par l’artère gastrodu-
odénale ;
Artères gastro-omentales – la rate, par l’artère gastro-omentale
gauche ;
Manipulation en latérocubitus – le foie, par l’artère gastro-omentale
gauche droite ;
Situé derrière le patient, vous allez, – le pancréas, par l’artère gastroduodénale ;
de vos doigts placés sur le bord latéral – l’œsophage et la région hiatale, par l’ar-
gauche du muscle grand droit de l’ab- tère gastrique gauche.
312 Pratique des manipulations vasculaires viscérales
Artère et plexus
gastriques gauches
Petit omentum
Plexus hépatique
Ganglions et plexus
cœliaques
Branche gastrique
Artère et plexus antérieure du tronc
gastriques droits vagal antérieur
Artère et plexus
spléniques
Il échange des fibres avec les nerfs de particulièrement se méfier d’un patient
vague, grand et petit splanchniques ainsi souffrant de l’estomac avec une tension
que tous les nerfs issus de l’abdomen. systolique basse. Il faut lui faire préciser
la couleur de ses selles : des selles noires
Contre-indications peuvent être le signe d’une hémorragie
gastrique ou intestinale haute.
Un ulcère actif représente une contre-
indication aux manipulations. Il convient
Chapitre 27
Vaisseaux
pancréatico-
duodénaux
Rappels anatomiques
Manipulations
Chapitre 27
Vaisseaux
pancréatico-
duodénaux
Il est difficile de séparer le duodénum et que supérieure qui vient s’anastomo-
le pancréas tant leur système artériel est ser avec l’artère pancréaticoduodénale
intriqué. Nous pensons que, sur le plan antérosupérieure.
médical le duodénum mériterait plus
d’attention ; en effet, dans l’embryoge- Remarques sur le duodénum
nèse, c’est lui qui est à l’origine du foie et
du pancréas. En médecine, il est souvent L’irrigation artérielle du duodénum est
peu cité, occulté par les douleurs dites la même que celle de la tête du pancréas.
« gastriques ». Sa partie céphalique, intrapéritonéale,
est très dépendante de la mobilité du
foie.
Rappels anatomiques Le 2e duodénum est rétropéritonéal,
il est presque toujours concerné dans les
Nous allons voir les artères commu-
fixations rénales droites. On peut parler
nes au duodénum et au pancréas ; elles
d’un « flirt » duodénorénal.
sont issues de l’artère gastroduodénale
C’est à partir de l’angle duodéno-
(figure 27.1).
jéjunal que l’intestin grêle devient intra-
péritonéal.
Artères pancréaticoduodénales
L’artère hépatique commune donne l’ar- Remarques sur le pancréas
tère gastroduodénale d’où naissent :
Il est parfois difficile d’imaginer que
– l’artère pancréaticoduodénale antéro- cette glande de 15 cm de long, ne pesant
supérieure ; qu’une centaine de grammes, puisse pro-
– l’artère pancréaticoduodénale postéro- duire 2 litres de sécrétion journalière.
supérieure. Dans nos cours, nous avons l’habitude
L’artère pancréaticoduodénale inférieure de partager le pancréas en trois parties :
est une branche de l’artère mésentéri- la tête et le corps et la queue.
Glande Pancréas
surrénale Artère
droite splénique
Veine porte Tronc
Duodénum cœliaque
Artère et veine
Artère et veine
rénales
mésentériques
gauches
supérieures
Technique
Les artères pancréaticoduodénales ont
un grand axe vertical : les branches qui
leur sont perpendiculaires ont une direc-
tion transversale.
La technique consiste à repousser, de
part et d’autre de la ligne xipho-ombili-
cale, le 2e duodénum vers le bas (figure
27.3). Partez de sa partie céphalique
jusqu’à sa partie caudale et effectuez
une poussée-induction que vous main-
tenez une vingtaine de secondes.
Cette technique implique les artères
Fig. 27.2. Manipulation des artères pancréaticospléniques que nous allons
pancréaticoduodénales. voir au chapitre suivant.
320 Pratique des manipulations vasculaires viscérales
Veine porte
Artère hépatique commune
Veine pancréaticoduodénale
supéropostérieure
Artère splénique
Artère
gastroduodénale Artère
pancréatique dorsale
Artère
pancréaticoduodénale
Tronc Arcade
supéropostérieure
gastrocolique artérielle
Artère
de Henlé postérieure
pancréaticoduodénale
inféropostérieure
Artère
pancréaticoduodénale
Arcade
inféroantérieure
Veine artérielle
Artère
pancréaticoduodénale antérieure
pancréaticoduodénale
inféropostérieure supéroantérieure
Veine colique
supérieure droite
Vaisseaux
pancréatico-
spléniques
Rappels anatomiques
Manipulations
Chapitre 28
Vaisseaux
pancréatico-
spléniques
Rappels anatomiques La rate s’articule par contiguïté et
mésos interposés avec :
Pancréas – l’estomac ;
– le pancréas ;
Nous avons vu que le pancréas a une vas-
– le rein gauche ;
cularisation provenant essentiellement
des branches de l’artère gastroduodé- – l’angle splénique du côlon ;
nale, par l’intermédiaire des artères pan- – l’extrémité gauche du foie.
créaticoduodénales supéropostérieure et Nous avons souvent souligné l’impor-
supéroantérieure et de l’artère splénique tance du côté gauche dans les suites de
(figure 28.1). traumatismes. C’est une zone où il faut
Ces deux artères s’anastomosent avec minutieusement vérifier d’éventuelles
l’artère pancréaticoduodénale inférieure, fixations viscérales et pariétales, aux
branche de l’artère mésentérique supé- conséquences redoutables et aux symp-
rieure ; cette dernière est transversale. On tômes parfois déroutants. Nous avons
reconnaît là encore l’organisation vascu- eu plusieurs exemples de carence mar-
laire de l’organisme permettant de sup- tiale post-traumatique où la rate était en
pléer à tout manque d’irrigation. cause.
Estomac récliné
crânialement
Rate
Artère gastrique gauche
Artères phréniques
inférieures gauche et droite
Tronc cœliaque
Artère hépatique
commune
Artère hépatique
propre
Artère pancréatique
dorsale
Artère
pancréaticoduodénale Artère
supéropostérieure gastro-omentale
gauche
Artère grande
Artère pancréatique
pancréaticoduodénale
supéroantérieure Artère pancréatique
Artère inférieure
pancréaticoduodénale Artère splénique
inféroantérieure
Artère mésentérique
Duodénum supérieure
Artère
pancréaticoduodénale
inférieure
Estomac
Foie relevé
Petites
artères
gastriques
Aorte
abdominale
Artère cystique
Veine cave
inférieure Artère
gastrique
Tronc cœliaque postérieure
Artère hépatique
commune
Artère
Artère
splénique
gastroduodénale
Veine porte Artère grande
pancréatique
Artère pancréatico-
duodénale Artère
supéropostérieure pancréatique
inférieure
Artère pancréatico-
Artère
duodénale
pancréatique
supéroantérieure
dorsale
Artère pancréaticoduodénale inférieure
Artère mésentérique supérieure
Veine mésentérique supérieure
qui peut avoir une fragilité vasculaire bles. Cela peut s’expliquer en partie par
pancréatique. leur vascularisation commune.
Position
Particularité mécanique Le patient est en décubitus, la jambe
de la rate droite fléchie, les mains sur le thorax.
Placé à droite du patient, posez la
La rate est un organe d’une très grande
paume de la main droite contre la face
mobilité et, dans les techniques que
latérale du 2e duodénum, en regard du
nous allons décrire, il faut la main-
sphincter d’Oddi. Le duodénum va servir
tenir pour éviter qu’elle échappe aux
de protection au pancréas.
manipulations.
Technique
Manipulations De votre main gauche, vous englobez
la face postérolatérale des 8e, 9e et 10e
Technique transversale en côtes gauches. Appliquez le pouce sous le
accordéon rebord costal pour éviter à la rate de s’es-
quiver lors de la manipulation. Si, selon
Cette technique va s’adresser à la fois au la taille de votre main ou la surface cor-
pancréas et à la rate (figure 28.3). Il est porelle du patient, ce n’est pas possible,
intéressant de constater qu’en médecine refermez de votre main gauche la jonc-
orientale ces deux organes sont insépara- tion costoabdominale.
Le protocole est le même qu’en décu- dorsolombaire. Placé soit derrière lui, soit
bitus. Le latérocubitus permet de mieux sur un côté, vous allez étirer le bord supé-
apprécier les différentes couches viscé- rieur du pancréas en direction caudale.
rales dans le plan sagittal. N’oubliez pas
que, devant le pancréas, se trouvent le Technique
grand omentum, l’estomac et l’intestin
Pour la partie gauche, vous placez un
grêle.
pouce contre la partie la plus latérale du
côlon transverse.
Technique céphalocaudale Pour la partie droite, vous placez l’autre
pouce à la partie la plus céphalique acces-
Cette technique permet d’obtenir un sible du 2e duodénum.
effet plus ciblé sur les artères perpendicu- Dirigez délicatement vos pouces en
laires au grand axe longitudinal des artè- arrière à la recherche de la partie céphali-
res spléniques et pancréatique inférieure que du pancréas.
(figure 28.6). On s’adresse aux artères : De vos deux pouces, vous étirez cauda-
– pancréaticoduodénale antérosupérieure ; lement et doucement le bord céphalique
– pancréaticoduodénale postérosupérieure ; du pancréas. Laissez une vingtaine de
– pancréatique dorsale ; secondes l’étirement caudal agir.
– grande pancréatique. Cette technique concerne aussi le
mésocôlon transverse, très fortement lié
au pancréas. La différence consiste en
Position un appui droit duodénal alors que, pour
Le patient est en décubitus, les mains le le mésocôlon transverse, celui-ci est pro-
long du corps, un coussin sous la région che de l’angle hépatique du côlon.
N.B. : Rappelons encore que les techni- manœuvre en accordéon doit avoir un
ques du pancréas ne doivent pas com- effet sur les artères rénales.
primer en arrière. Notre action doit
toujours s’exercer transversalement ou Indications
longitudinalement.
Les indications de ces manipulations
sont les suivantes :
Autres organes concernés – problèmes digestifs ;
– allergies ;
Les autres organes concernés par ces
manipulations sont : – asthme ;
– l’estomac ; – psoriasis ;
– le duodénum ; – lipothymies ;
– les reins ; les artères rénales sont per- – fatigue postprandiale ;
pendiculaires à l’aorte abdominale et très – déficience immunitaire ;
proches de l’axe de l’artère splénique. La – hypersudation.
Chapitre 29
Vaisseaux
de l’intestin
Rappels anatomophysiologiques
Manipulations
Chapitre 29
Vaisseaux
de l’intestin
Rappels anatomo- Réflexes endogènes de l’intestin
physiologiques Les réflexes péristaltiques sont déclen-
chés par des tensorégulateurs et des ché-
Généralités sur l’intestin morécepteurs du tractus. Il y a plus de
cellules pace-makers dans le transverse,
Irrigation ce qui le rend particulièrement intéres-
Au repos, l’intestin représente 27 % de sant à manipuler (figure 29.1 A et B).
l’irrigation totale de l’organisme. C’est
un pourcentage très important quand Contrôle hormonal
on sait que le cœur ne représente que 3 à Plus la physiologie de l’intestin est
4 % de cette irrigation. connue, plus elle apparaît complexe.
En plus du contrôle local du système
Innervation intrinsèque neurovégétatif, certaines hormones per-
de l’intestin mettent une régulation adaptée au tra-
L’innervation de l’intestin est sous le vail du tractus.
contrôle de réflexes locaux du système Citons, par exemple, le VIP (vasoactive
nerveux végétatif. Environ 100 millions intestinal peptide), qui relâche les mus-
de fibres nerveuses renseignent en per- cles lisses et augmente la circulation.
manence l’encéphale sur les conditions L’acétylcholine, elle, accroît considéra-
de fonctionnement de l’intestin. blement la circulation sanguine après
C’est le nerf vague qui, de l’œsophage l’ingestion alimentaire.
jusqu’à la moitié du côlon transverse,
Rôle de défense immunitaire
assure l’innervation de ce tractus. À partir
de la moitié gauche du côlon transverse, Les plaques de Peyer assurent non seule-
c’est le parasympathique sacré – nous ment la défense immunitaire locale de
reparlerons de cette partie du côlon où l’intestin, mais aussi celle de l’organisme.
l’innervation change ; il s’agit de la zone Elles sécrètent des immunoglobulines A.
de Cannon-Böhm. Chez les nouveau-nés, la muqueuse du
Le système vasculaire est, lui, sous la tube digestif est surtout protégée par les
dominance du système sympathique. immunoglobulines du lait maternel.
Ganglions
et plexus
cœliaques
Ganglions
aorticorénaux
Ganglion mésentérique
supérieur
Plexus intermésentérique
Artère et plexus
mésentériques supérieurs
Branches
mésentériques
Plexus sous-séreux
Plexus myentérique
Couche musculaire
longitudinale
Musculeuse
Couche musculaire
circulaire
Sous muqueuse
Épithélium
Séreuse
Tissu conjonctif
Épithélium
Lamina propria Muqueuse
Muscularis mucosæ
Foie relevé
Artère
gastrique
gauche
Artère hépatique Artère
propre splénique
Veine porte Aorte
abdominale
Artère
gastroduodénale Artère
rénale gauche
Artères du
jéjunum
Artère iléocolique
Artères de
l’iléon
Artère cæcale
postérieure
Artère cæcale
antérieure
Grand omental
Côlon transverse Artère
mésentérique
supérieure
Artère colique
droite Duodénum
Côlon descendant
Œsophage
Veine cave
inférieure
Veine rénale
Artère
Aorte
mésentérique
supérieure
Artère
mésentérique
inférieure
Fig. 29.9. Manipulation des artères colique droite et iléocolique en latérocubitus gauche.
À noter que :
– la moitié droite du côlon est innervée
par le nerf vague et irriguée par l’artère
mésentérique supérieure ;
– la moitié gauche du côlon est innervée
par le parasympathique sacré et irriguée
par l’artère mésentérique inférieure.
Cette zone est importante à manipu-
ler ; elle est stratégique pour les mani-
pulations neurales et vasculaires de
l’intestin.
À cet endroit, on trouve souvent une
portion plus dure du côlon transverse
qui apparaît plus dense, et une sensibilité
augmentée de la peau et des tissus sous-
cutanés en regard de cette partie.
Effectuez une compression-induction,
bien localisée sur la zone détectée jusqu’à
ce que vous obteniez à la fois la dispari-
tion de la sensibilité cutanée et le relâ-
chement de la paroi du côlon transverse.
Artères jéjuno-iléales
Fig. 29.10. Manipulation de l’artère L’artère mésentérique supérieure sert
marginale du côlon transverse. d’axe entre les jonctions duodénojéju-
nale et iléocæcale selon une ligne obli-
que dirigée en bas et à droite.
mi-distance de la moitié gauche du côlon
transverse, et c’est à ce niveau que l’in- Manipulation en décubitus
nervation et la vascularisation du côlon
changent (figure 29.11). Le patient a les bras le long du corps,
La partie droite du côlon jusqu’à la un coussin mou sous la jonction dorso-
zone de Cannon-Böhm est innervée par lombaire ; vous êtes à droite du patient
le nerf vague, alors que la gauche est (figure 29.12).
innervée par des fibres nerveuses issues Dans un premier temps, de vos doigts,
du parasympathique sacré (S2, S3). vous ramenez les anses de l’intestin grêle
C’est dans cette région que l’artère de la gauche vers la droite afin d’enfon-
colique gauche, collatérale de la mésen- cer plus profondément vos pouces, pro-
térique inférieure, irrigue la partie gau- gressivement et sans douleur.
che du côlon transverse, et par d’autres Dans un deuxième temps, de vos
branches le côlon descendant et le recto- doigts, vous étirez en direction gauche
sigmoïde. l’intestin grêle.
346 Pratique des manipulations vasculaires viscérales
Foie
Angle splénique
du côlon
Zone de
Cannon-Böhm
Artère mésentérique
supérieure
Artère
Nerf vague
mésentérique
inférieure
Nerf
parasympatique
sacré
pour les décoller de l’arrière vers l’avant Répétez plusieurs fois la manœu-
(figure 29.13). vre pour être bien sûr de ne pas avoir
Étirez généreusement et sans douleur oublié une partie du grêle. Nous rever-
les anses du grêle vers l’avant ; mainte- rons les indications, mais c’est la tech-
nez-les en soulèvement-induction une nique reine indispensable après chaque
vingtaine de secondes. laparotomie.
souvent en relation avec des problèmes Chez la femme, les congestions vei-
hépatocoliques et génitaux. neuses pelviennes peuvent indirecte-
Quand le foie est surmené, les pous- ment avoir des conséquences sur les
sées hémorroïdaires sont fréquentes. malpositions utérines et les troubles
En dehors des troubles locaux qu’elles fonctionnels qui s’y rattachent. Le sys-
entraînent, les hémorroïdes ont un effet tème urogénital est maintenu par des
indéniable sur la sphère urogénitale. ligaments et des fascias, mais aussi par
350 Pratique des manipulations vasculaires viscérales
de riches plexus veineux (plexus de moutarde, les piments, les sauces fortes,
Santorini). Une congestion lympho- l’aspirine, les anti-inflammatoires, les
veineuse rectale contribue à déstabiliser graisses cuites, les anxiolytiques et les
la statique urogénitale. antidépresseurs.
Chez l’homme, c’est surtout la pros-
tate qui est la cible des troubles veineux
– plus rarement, le système érectile. Indications
Les indications de ces manipulations
Technique en éventail des artères
sont les suivantes :
sigmoïdiennes
– suites chirurgicales abdominopelviennes ;
Le patient est en décubitus, vous êtes situé
– colopathies fonctionnelles ;
à sa droite (figure 29.17). Placez les pul-
pes de vos doigts en dedans du sigmoïde. – constipation ;
Dans un premier temps, vous écartez vos – contractures musculaires chroniques ;
doigts pour créer un étirement axial, et – maladie de Crohn ;
dans un deuxième temps, vous repoussez – fibromyalgie, spasmophilie ;
l’anse sigmoïdienne en direction de l’aile – dysfonction pancréatique ;
iliaque.
– crampes musculaires ;
Conseils – constipation du postpartum ;
Pour ces problèmes veineux, deman- – ptose vésicale ;
dez à vos patients d’éviter le poivre, la – congestion lymphoveineuse pelvienne.
Chapitre 30
Vaisseaux rénaux
Rappels anatomiques
Approche manuelle
Chapitre 30
Vaisseaux rénaux
Rappels anatomiques Méthode
Votre main céphalique contacte la masse
Artères rénales paravertébrale en regard de la zone
rénale, au voisinage de la 12e côte. Elle
La direction des artères rénales est globa-
maintient une poussée postéroantérieure
lement perpendiculaire à l’aorte (figure
pendant toute la durée de la recherche
30.1). Du fait de leur situation rétropéri-
(figure 30.2). De votre main caudale,
tonéale, ce sont peut-être ces artères qui
placez 3 ou 4 doigts juxtaposés au niveau
nous ont posé le plus de problème pour
du bord externe du muscle grand droit,
les mobiliser.
légèrement au-dessus de l’ombilic.
L’artère rénale droite naît de l’aorte
Progressez doucement vers l’arrière en
abdominale au niveau de L1 ; l’artère
direction de la face antérieure de la paroi
rénale gauche, plus courte que la droite,
lombaire, d’abord en respectant une
naît légèrement plus haut. Notons que
direction strictement sagittale, puis en
c’est sensiblement au même niveau que
suivant un plan légèrement oblique en
l’artère mésentérique supérieure.
dedans (à mi-chemin entre le plan fron-
tal et sagittal) jusqu’au contact de la face
Veines rénales antérolatérale du muscle psoas.
La veine rénale droite est très courte alors Faites ensuite glisser les doigts lon-
que la gauche est très longue et incurvée. gitudinalement contre le psoas, à la
La veine rénale gauche reçoit les vei- recherche d’une pulsation artérielle per-
nes suprarénale, ovarienne ou testicu- pendiculaire au grand axe du muscle. En
laire gauches. principe, vous sentez cette pulsation sous
Le système vasculaire rénal est innervé la pulpe d’un seul doigt.
par le plexus rénal, très proche du plexus Restez suffisamment à distance de
cœliaque. l’aorte abdominale. Vous devez sentir
un pouls franc, presque perpendicu-
laire à l’axe aortique. Nettement orien-
Approche manuelle tée en arrière et latéralement, contre
le psoas, l’artère est de calibre consé-
Pouls des artères rénales quent, franchement plus grosse que les
branches du tronc cœliaque à destinée
Position
pancréaticoduodénale, ou que l’artère
Le sujet est en décubitus ; vous êtes placé colique moyenne accompagnant le côlon
du côté de l’artère rénale recherchée. transverse.
Veine phrénique
inférieure droite
Veines hépatiques
Œsophage
Veine cave
inférieure
Diaphragme
Artère gastrique
gauche
Tronc cœliaque Artère phrénique
inférieure
Rein droit
Artère rénale
Artère gauche
mésentérique Veine rénale
supérieure gauche
Rein gauche
Aorte abdominale
Duodénum
Artère et veine Artère
ovariennes mésentérique
inférieure
Uretère
Artère iliaque Artère sacrale
commune médiane
Artère et veines
Artère et veines iliaques internes
iliaques externes
difficile à sentir chez les sujets un peu autant de facteurs défavorables à cette
enveloppés. approche.
En cas de ptose sévère, surtout du côté
droit, vous pouvez parfois trouver l’artère Manipulations des artères rénales
au voisinage de l’ombilic. Dans ce cas, elle
devient nettement plus facile à trouver. On doit essayer d’écarter transversa-
lement les reins pour avoir un effet
Limite palpatoire d’étirement sur les artères rénales. Leur
manipulation met en jeu de nombreuses
La palpation de l’artère rénale nous a autres artères comme les artères mésenté-
demandé beaucoup de temps, de persé- riques, splénique, pancréatique, etc.
vérance et de patience pour des résultats
palpatoires inconstants. Dans certains Manipulation en position assise
cas, aujourd’hui encore, il ne nous est
pas possible de lever le doute. Le patient est assis, les mains reposant
Il existe cependant certaines circons- sur les cuisses ; vous vous placez derrière
tances qui autorisent une meilleure lui.
approche de l’artère rénale et qui permet-
tent d’étalonner la main. Ce sont : Artère rénale droite
– la maigreur ; L’artère rénale droite étant solidaire du
– l’hypotonie des abdominaux (postpar- foie, c’est par son intermédiaire qu’on va
tum, vieillissement) ; l’étirer.
– le diastasis des muscles grands droits. Placez vos doigts à 3 travers de doigt en
À l’inverse, l’embonpoint, l’adipo- dessous du rebord costal droit (figure 30.3).
sité abdominale, l’obésité ou l’hyper- Dirigez-les d’abord en direction posté-
tonie des muscles abdominaux sont rieure et ensuite seulement céphalique.
358 Pratique des manipulations vasculaires viscérales
Vaisseaux iliaques
Rappels anatomiques
Approche manuelle
Chapitre 31
Vaisseaux iliaques
Rappels anatomiques Artère iliaque interne
C’est en général au niveau du disque inter- Anciennement appelée artère hypogastri-
vertébral L4–L5 que l’aorte se divise en que, l’artère iliaque interne (figure 31.2)
trois branches : l’artère sacrée moyenne se sépare de l’artère iliaque commune en
et les deux iliaques communes. regard de l’articulation sacro-iliaque, à la
hauteur du foramen ischiatique majeur.
Artère sacrée médiane
Trajet
L’artère sacrée médiane est postérieure,
et passe sur le promontoire sacré. L’artère iliaque interne se dirige d’avant
Difficile à palper, elle n’offre pas un en arrière. Elle est située en arrière du
grand intérêt pour nous. péritoine, et ne mesure que 3 à 4 cm.
Aorte
Veine cave
inférieure
Uretère
Artère iliaque
commune Artère sacrale
médiane
Artère iliaque Artère iliaque
externe interne
Veine iliaque
externe
Vessie
des petites branches qui pénètrent dans comitans du nerf ischiatique la vasculari-
le canal vertébral ; sation du nerf sciatique.
– l’artère obturatrice, qui sort du bassin
par le canal obturateur. Notons surtout N.B. : Les ostéopathes connaissent bien
son rameau acétabulaire qui rejoint la les incidences mécaniques fasciales du
tête fémorale en suivant le ligament de petit bassin sur les articulations coxofé-
la tête fémorale ; morales. Cependant, elles ne doivent pas
– l’artère glutéale inférieure, qui s’en- occulter les connexions vasculaires qui
gage sous le muscle piriforme et les mus- fournissent notamment les artères nour-
cles avoisinants. Elle fournit par l’artère ricières de la tête fémorale.
Vaisseaux iliaques 365
Aorte
Veine cave
inférieure
Uretère
Artère iliaque
commune
Artère Artère sacrale
iliolombaire médiane
Artère glutéale Artère iliaque
supérieure interne
Artère rectale
moyenne
Artère utérine
Veine iliaque
externe
Vessie
Artères vésicales
supérieures
Deuxième modalité
Vous partez à mi-distance de la ligne pubo-
ombilicale (figure 31.4). De vos pouces
superposés, vous vous dirigez céphali-
quement. Vous allez sentir le pouls aorti-
que et, de là, vous orientez latéralement
vos pouces pour sentir les artères iliaques
communes.
Manipulation
Position
Le patient est en décubitus, un coussin
assez mou sous les lombaires, les mains
reposant sur le thorax. Vous vous placez
latéralement vers son bassin (figure 31.5).
Technique
Fig. 31.3. Palpation des artères iliaques Repérez le pouls de l’aorte abdominale,
communes (première modalité). en la palpant au-dessous de l’ombilic.
Amenez vos doigts en direction caudale – troubles vasculaires des membres infé-
jusqu’à ce que le pouls disparaisse ; vous rieurs ;
êtes alors au niveau de la division de – coxarthrose ;
l’aorte en artères iliaques communes. – lombosacralgie.
Placez un pouce sous l’ombilic au
niveau de la bifurcation aortique et le Précaution
pouce de l’autre main au niveau de l’ar- Vérifiez la présence des pouls fémoraux ;
tère iliaque commune. leur absence peut signer un anévrisme
Entraînez le pouce distal en direc- aortique. Une différence de puissance
tion caudale et latérale pour réaliser peut être le signe d’un obstacle sur le
un étirement comme pour toutes les parcours artériel (adhérences, tumeurs,
grosses artères aux fibres élastiques calcification) ou de troubles neurovégé-
prédominantes. tatifs se répercutant le plus souvent sur
N.B. : Même en prenant initialement les membres inférieurs.
le pouls de l’artère iliaque commune, il
est difficile de sentir la différence après Artère iliaque interne
manipulation, sauf en cas de grosse diffé-
rence initiale entre les deux artères. Palpation
Le pouls de l’artère iliaque interne n’est
Indications
pas très facile à ressentir, surtout chez les
Les indications des manipulations sont sujets « enveloppés » ; sa partie céphali-
les suivantes : que est davantage perceptible.
– dysfonctions urogénitales ; À 3 travers de doigts en dessous de la
– congestion pelvienne ; bifurcation de l’aorte et de l’artère iliaque
368 Pratique des manipulations vasculaires viscérales
commune, dirigez vos doigts en direc- ser les doigts le long de l’artère iliaque
tion médiale et caudale. L’artère, à sa interne à la recherche de tissus fibreux
partie céphalique, est contre le promon- ou d’adhérences.
toire sacré, ce qui la rend relativement On exécute plutôt une technique péri-
superficielle. vasculaire pour relâcher les tissus mous
autour de l’artère et de ses veines.
Manipulations Manipulation en latérocubitus
Manipulation en décubitus Cette position permet une pénétration
Le patient a un coussin sous les lombaires, digitale plus aisée. On la réalise tour
les deux mains reposant sur le thorax ; vous à tour des deux côtés, en dirigeant les
êtes placé contre son bassin (figure 31.6). doigts caudalement et médialement en
La technique consiste, en partant de partant à mi-distance de la ligne ombilic–
l’artère iliaque commune, à faire glis- épine iliaque antérosupérieure.
Chapitre 32
Vaisseaux utérins
Rappels anatomiques
Précautions et contre-indications
Indications
Chapitre 32
Vaisseaux utérins
Rappels anatomiques Manipulations de l’artère
utérine
Artère utérine
Trajet Manipulations en latérocubitus
L’artère utérine (figure 32.1) se porte Position
en direction caudale et antérieure pour La patiente est en latérocubitus tour à
atteindre l’utérus un peu au-dessus du tour droit et gauche, les jambes légère-
col. Elle forme ensuite une concavité ment fléchies ; vous vous placez derrière
céphalique pour longer le bord latéral de la patiente (figure 32.2).
l’utérus où l’une de ses branches s’anas-
tomose avec l’artère ovarienne. Elle est Technique
très sinueuse pour s’adapter aux nom- Faites glisser vos doigts des deux mains,
breux mouvements de l’utérus. en glissant contre le fascia iliaca, en direc-
Retenons les points suivants. tion de la symphyse pubienne. Tâchez
– Elle croise en arrière l’uretère peu après d’abord de les maintenir le plus profon-
sa naissance. dément et postérieurement possible, et
– Dans son parcours caudal, elle repose seulement ensuite vous les dirigez en
sur l’aponévrose de l’obturateur interne. direction pubienne.
– Juste avant de rejoindre la région isth- Quand vous sentez la masse vésico-
mique, elle répond à la base du ligament utérine, attirez-la d’abord en direction
large. céphalique et ensuite médiale. Les artères
utérines ont un grand axe longitudinal
Collatérales céphalocaudal, mais possèdent aussi de
très nombreuses artérioles perpendiculai-
Parmi les nombreuses artérioles qui
res à cet axe. Pour les étirer, faites glisser
sont issues de l’artère utérine, citons des
bilatéralement l’utérus.
rameaux pour : l’uretère, le vagin, l’ovaire
et la trompe.
Manipulations en décubitus
Terminales
À la partie céphalique de l’utérus, l’artère Position
utérine s’anastomose avec l’artère ova- La patiente a un coussin assez mou sous
rienne issue de l’aorte abdominale. la colonne lombaire, les deux mains
Artère et veine
ovariennes
Uretère
Artère iliaque
interne
Veine iliaque
interne
Artère
utérine
Veine
utérine
Ovaire
reposant sur la poitrine, les jambes flé- Vous entourez de vos deux mains le
chies (figure 32.3). Vous êtes placé latéra- bloc vésico-utérin ; attirez-le en direction
lement ; positionnez les mains contre les céphalique plusieurs fois. Maintenez la
parties médiales des os iliaques. traction une vingtaine de secondes et
suivez l’induction.
Technique Certaines patientes ressentent immé-
Selon le même principe qu’en latérocu- diatement l’effet bénéfique de cette mani-
bitus, vous cherchez d’abord à aller en pulation : « c’est comme si on m’avait
direction postérieure, puis médiale et enlevé un poids dans le ventre », nous
enfin caudale. disent-elles.
Vaisseaux utérins 373
Vaisseaux ovariens
Rappels anatomiques
Approche manuelle
Chapitre 33
Vaisseaux ovariens
Rappels anatomiques Technique
Placez un pouce sur l’aorte abdominale,
Les ovaires sont surtout irrigués par :
légèrement au-dessus de l’ombilic, pour
– l’artère ovarienne issue de l’aorte abdo- vous servir de contre-appui.
minale ; L’autre pouce se positionne au niveau
– le rameau ovarien de l’artère utérine du croisement de l’uretère avec l’artère ilia-
(figure 33.1). que commune, au niveau du promontoire
Il est un fait important : la veine ova- sacré. C’est proche de la ligne joignant les
rienne gauche se jette directement dans deux épines iliaques antérosupérieures.
la veine rénale gauche, ce qui n’est pas le Dirigez doucement le pouce en profondeur ;
cas pour la veine ovarienne droite. Il est on sent nettement la consistance dure
indispensable, dans les manipulations de l’uretère. Étirez le pouce en direction
vasculaires de l’ovaire gauche, d’impli- caudale et médiale, et exécutez quelques
quer le rein gauche. manœuvres de glissé-induction transver-
Après l’aorte et l’artère rénale, l’artère sales. Pour le système veineux et lympha-
ovarienne suit la direction du psoas, obli- tique, étirez le pouce ensuite en direction
que latéralement et caudalement. Elle céphalique et légèrement latérale.
croise l’uretère une première fois très légè-
N.B. : C’est une manœuvre à destinée
rement au-dessus de la division de l’aorte
non seulement vasculaire mais aussi uré-
abdominale en artères iliaques communes
térale. C’est souvent à cet endroit que les
et ensuite devant le promontoire sacré.
calculs restent bloqués. Toute douleur
précise et aiguë doit vous obliger à modé-
rer la force de votre appui, voire à stopper
Approche manuelle la manipulation si la douleur persiste. À
noter aussi que cette technique implique
Manipulation de l’artère l’artère mésentérique inférieure.
ovarienne
Position Rameau ovarien de l’artère
utérine
La patiente est en décubitus, jambes allon-
gées, mains croisées sur la poitrine ; vous La technique de l’artère utérine est
vous placez latéralement (figure 33.2). indiquée au chapitre 32. Quand vous
Veine cave
inférieure
Rein gauche
Rein droit
Artère rénale
Artère
mésentérique
Veine rénale
supérieure
Artère
Aorte abdominale mésentérique
inférieure
Artère iliaque
commune
Artère et veine
iliaques internes
Artère et veines
iliaques externes
Ovaire
Trompe utérine
Utérus (récliné)
Artère pudendale
interne
Rappels anatomiques
Approche manuelle
Chapitre 34
Artère pudendale
interne
Rappels anatomiques a des conséquences délétères sur le sys-
tème vasculonerveux pudendal.
À l’origine, l’artère pudendale interne
(figure 34.1) est en avant du muscle piri- Collatérales
forme et du plexus sacré.
Elle sort du bassin par la partie caudale Beaucoup d’artérioles rejoignant le rec-
du foramen ischiatique majeur, sous le tum, la prostate et la vessie sont issues
piriforme. de l’artère pudendale interne ; on trouve
Elle contourne la face latérale de l’épine aussi :
sciatique et vient dans le périnée par la – l’artère rectale inférieure ;
foramen ischiatique mineur. – les artères périnéales superficielles et
Elle accompagne le muscle obturateur profondes.
interne, en étant plaquée entre lui et
son aponévrose, pour se fixer sur la face Terminales
médiale de l’ischion.
Les terminales de l’artère pudendale interne
Enfin, elle se dirige en avant vers les
sont :
organes génitaux.
Elle peut servir de repère pour aborder – l’artère du bulbe vestibulaire ou du
le nerf pudendal, quand ce dernier est bulbe pénien ;
grêle et difficilement palpable. – l’artère profonde du clitoris ou du pénis ;
– l’artère dorsale du clitoris ou du bulbe
Canal d’Alcock pénien.
Artère iliaque
interne Artère
pudendale
Muscle piriforme interne
Ligament
inguinal Muscle
iliococcygien
Muscle obturateur Ligament
interne sacrospinal
Nerf pudendal
Muscle élévateur Artère rectale
de l’anus inférieure
Ligament sacrotubéral
D‘après Gray
Muscle
Muscle obturateur iliococcygien
Ligament sacrotubéral
Symphyse pubienne
Canal pudendal
Vestibule du vagin
Muscle
ischiocaverneux
Fascia périnéal Centre tendineux
superficiel du périnée
Position Technique
Le patient est en décubitus, les mains Posez vos doigts contre la partie médiale
sur le thorax, la jambe du côté à traiter de la tubérosité ischiatique. Faites-les
fléchie et légèrement écartée. Face au glisser le long de la branche ischiatique
patient, vous vous placez latéralement en direction de la branche inférieure du
du côté de l’artère à traiter (figures 34.3 pubis, jusqu’à l’attache du muscle trans-
et 34.4). verse superficiel du périnée.
Artère pudendale interne 389
Canal inguinal
Rappels anatomiques
Manipulation inguinale
Chapitre 35
Canal inguinal
Rappels anatomiques fémorale qui va ensuite dans le hiatus
saphène.
Nous avons étudié le canal inguinal Dans le pli de l’aine, au-dessus de l’an-
(figure 35.1) pour les manipulations des neau inguinal superficiel apparaît le rameau
nerfs périphériques (Barral et Croibier, cutané antérieur du nerf iliohypogastrique.
2004). Il contient les nerfs iliohypogas- Caudalement et latéralement se trouve le
trique, ilio-inguinal et génitofémoral. nerf ilio-inguinal qui rejoint le ligament
Superficiellement, on trouve l’artère rond de l’utérus ou le cordon spermati-
pudendale externe, branche de l’artère que accompagné d’une petite artère.
Muscle oblique
Ligament externe
inguinal
Nerf
Artère épigastrique ilio-hypogastrique
superficielle
Artère fémorale
Nerf ilio-inguinal
Rameau
génital du nerf
génitofémoral
N.B. : Autant il est facile chez l’homme va ramener le plan cutané et les mus-
de faire pénétrer un doigt dans le canal cles oblique externe, oblique interne et
inguinal, autant cela est presque impossi- transverse de l’abdomen contre le pouce
ble chez la femme. On réserve plutôt ces intracanalaire.
techniques à l’homme. Il semble qu’on Avec l’habitude, grâce à leurs pulsa-
agisse plus sur le système nerveux intra- tions, on peut différencier l’artère testi-
inguinal que sur le système vasculaire. culaire, issue directement de l’aorte, et
l’artère du ligament rond des nerfs qui
les accompagnent.
Manipulation inguinale La manœuvre consiste en glissé-induc-
tion et en petits étirements céphalocau-
Position daux exécutés avec le pouce.
belleuse n’a pas lieu lorsque le patient se rieure. Nous pensons qu’il exerce aussi un
couche à plat ventre. rôle d’orientation de la jonction duodé-
Indice de pression systolique C’est nojéjunale pour en favoriser le transit.
le rapport de la pression artérielle systoli- Mydriase Dilatation anormale de la
que entre les membres supérieurs et infé- pupille.
rieurs (humérale – pédieuse ou tibiale). Il Myosis Rétrécissement anormal de la
doit être de 0,90. Sa diminution signe une pupille.
artériopathie des membres inférieurs, une Nervi vasorum Ce sont les fibres nerveu-
oblitération artérielle ou un problème ses végétatives qui innervent les artères.
lombosacré (canal lombaire étroit, par
PAN (peptide atrial natriurétique)
exemple).
Appelée aussi cardiodilatine, cette hormone
Induction manuelle Traitement qui est produite par les fibres du myocarde. Elle
consiste à traiter les tissus dans la direc- permet de contrôler le degré de contraction
tion de l’écoute en augmentant active- des parois vasculaires et les échanges de
ment sa force et son amplitude. sodium et d’eau dans les reins.
Infarctus du myocarde Nécrose d’une Petite circulation C’est la circulation
partie du muscle cardiaque à la suite sanguine pulmonaire.
d’une thrombose coronarienne.
Pouls C’est la propagation de l’onde de
Inosculation Anastomose directe de choc sur les artères, générée par l’impact
deux vaisseaux de même calibre, ou rac- sur l’aorte ascendante du sang éjecté par
cordement de deux vaisseaux de même le ventricule gauche. C’est un phéno-
diamètre en chirurgie. mène vibratoire et non fluidique. L’onde
Intima Tunique interne d’une artère ou pulsatile est plus rapide que la vitesse du
d’une veine, elle permet un glissement sang.
sans frottement du sang et des échanges Rénine Enzyme produite par le rein qui,
de gaz, de liquides et d’oxygène. après diverses transformations, donne une
Kallicréine Enzyme polypeptidique pré- puissante vasoconstriction et, par consé-
sente surtout dans le plasma, les glandes quent, une hypertension.
salivaires et sudoripares, le plasma, l’urine Sérotonine Substance synthétisée dans le
et le pancréas sous forme inactive. Elle tissu cérébral et le tube digestif. Transportée
provoque une hypotension. par les plaquettes sanguines, elle est vaso-
Média Tunique moyenne des artères constrictrice et stimule le péristaltisme
composée de cellules musculaires lisses intestinal. Elle a aussi une action dans les
et de fibres élastiques réactions d’hypersensibilité réactionnelle
Muscle de Treitz (muscle suspen- immédiate. Formation vasculonerveuse
seur du duodénum) Muscle constitué chémosensible située dans la fosse jugu-
de fibres lisses allant de l’angle duodéno- laire (dépression dans le rocher, en arrière
jéjunal aux piliers du diaphragme et à son du canal carotidien parcouru par la veine
orifice aortique. Il neutralise les tiraille- jugulaire).
ments de l’angle duodénojéjunal sur les Sinus carotidiens Petites dilatations
vaisseaux et les nerfs qui l’entourent, des artères carotides, juste au-dessus de la
notamment l’artère mésentérique supé- bifurcation de l’artère carotide commune.
400 Manipulations vasculaires viscérales
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Index
A Agrégabilité plaquettaire, 89
Abolition des pouls, 95 Aire de la section transversale, 49
Accident vasculaire, 100 Albumine, 57
cérébral, 86, 87, 97, 249, 252 Alcalose, 79
hémorragique, 98 Alcool, 85, 87, 100, 110, 140
Accouchement, 375, 386 Aldostérone, 75, 100, 101
Acétylcholine, 21, 46, 335 Algoménorrhée, 374, 375
Acide lactique, 67 Allaitement, 181
Acides gras, 80 Allergie, 65, 174, 303, 332
Acidose, 67 Alphabloquants, 101
hypercapnique, 79 Alvéoles pulmonaires, 173
Acouphènes, 166, 224, 231 Amaigrissement, 174
céphalées, 211 rapide, 374
Acromégalie, 110 Aménorrhée, 181, 260, 374, 375
Action Amiboïsme, 32
vasoconstrictive, 67 Amortisseur, 54
vasorelaxante, 67 Anastomose, 17, 25, 78, 80, 122,
Activité 253, 308
physique, 69, 100 angulaire supratrochléaire, 220
sympathique, 68 Anémie, 33, 53
Adaptation de la fonction cardiaque, 17 Anesthésie péridurale, 386
Additifs alimentaires, 110 Anévrisme, 94, 95, 109, 112, 147, 165,
Adénopathies, 203, 265 203, 211, 296
Adénosine abdominal, 97, 98
diphosphate, 65 aortique, 147, 292, 367
monophosphate, 65 cérébral, 97
ADH (anti-diuretic hormone), 74 de la crosse de l’aorte, 112
Adiposité abdominale, 88, 89, 357 disséquant, 96
ADP, AMP, 67 sacculaire, 96
Adrénaline, 24, 46, 70–72, 79, 100 Angine, 108, 203
circulante, 76 de poitrine, 86, 94
Adrénoméduline, 24 Angiogenèse, 24, 26
Adventice, 22, 25, 67 Angiome, 98
Âge, 85 Angiotensine, 24, 74
Agents β-bloquants, 101 Angiotensinogène,
Agoraphobie, 90 74, 76
Angle cardiovasculaire, 74
droit du côlon, 344 circulatoire, 5
duodénojénunal, 317, 337, 356 dentaire, 235, 236, 253
gauche du côlon, 344 juxtaglomérulaire du rein, 74
hépatique du côlon, 301, 331, 342 Appendice
splénique du côlon, 330, 325 gastrique gauche, 292, 299
sternal, 159 hépatique, 299
Angoisse, 144, 146, 284 splénique, 299
profonde, 109 xiphoïde, 289, 290, 292, 299, 309
Angor, 94 Arbre artériel, 40
stable, 95 Arcade
Anhydride carbonique, 32 sourcilière, 252
Anisotension, 113, 116, 358 zygomatique, 235, 241
Anneau inguinal superficiel, 393 Arc
Anomalies aortique, 53, 67, 140, 159, 163
congénitales, 96 cornéen, 110
valvulaires, 108 Asthme, 303
Anse Aréole, 182, 183
sigmoïdienne, 350 Arrêt cardiaque, 70
subclavière, 163 Artère(s), 6, 22, 37, 43, 69, 114, 123, 156,
Antiagrégants plaquettaires, 66 159, 173, 182–185, 187, 236, 237, 251,
Anticorps, 31 253, 260, 267, 279, 313, 326, 332,
Antidépresseurs, 350 345, 355, 356, 371, 379, 386, 389
Antidiurétiques, 74 alvéolaire inférieure, 235
Antihypertenseurs centraux, 101 angulaire, 217, 220, 250
Anti-inflammatoires, 350 auriculaire postérieure, 209, 223, 229
Anxiété, 17, 174 axillaire, 165, 186
Anxiolytiques, 350 brachiale, 166
Aorte, 5, 10, 17, 40, 43, 46, 49, 54, 58, capillaire, 5
103, 199, 292, 309, 313, 337, 363, carotide, 78, 211, 250, 270
365, 371 commune, 197, 203, 220, 241,
abdominale, 95, 320, 355, 379 269, 272
rameau ovarien de, 379 externe, 200, 209, 247, 250
thoracique, 97, 109, 173 interne, 200, 217, 220, 241, 247
Apnée, 79 primitive, 163
Aponévrose cérébrales, 74, 78, 247
cervicale, 165, 209 choroïdienne, 247
superficielle, 209 cœliaque, 80
clavi-coraco-axillaire, 187 colique, 338, 339
clavipectorale, 182 droite, 294, 337, 342
de l’obturateur interne, 371 gauche, 294
du muscle obturateur interne, 385 moyenne, 337
muscle petit pectoral, 187 comitants du nerf ichiatrique, 364
Apophyse conductrices, 24
clinoïde antérieure, 250 coronaire, 17, 20, 56, 70, 74, 79, 94, 95
coracoïde, 187 droite,139, 342
Appareil, 5, 235 gauche, 139
Index 405
Constipation, 350 D
Constriction, 56 Dacron®, 97
Contraceptifs, 203 Débit
oraux, 87 cardiaque, 7, 21, 38, 39, 43, 46,
Contractilité, 46, 69 47, 49, 56, 60, 63, 66,
cardiaque, 74 69, 74, 103
du myocarde, 45 coronaire, 79
ventriculaire, 69 sanguin, 6, 47, 56, 57, 66, 79, 80, 299
Contraction isovolumétrique, 43 cérébral, 78, 103
Contrôle vasculaire local, 63 rénal, 103
Convergence veineuse, 28 tissulaire, 7
Cordon spermatique, 393 total, 47
Coronaropathie, 143 total du foie, 80
Corps Décès, 86, 103
central fibreux d’origine coronarienne, 89
du cœur, 142 Déchets, 29
cétoniques, 80 Défaillance cardiaque chronique, 103
spongieux et caverneux droite, 102
du pénis, 387 gauche, 103
thyroïde, 257, 269, 270 Défense, 31, 74
Corpuscule, 67, 183 immunitaire, 335
aortique, 67 Déficience immunitaire, 332
lamelleux, 183 Déficit
Cortex, 68 moteur, 249
Corticoïdes, 87, 88, 102 veineux des membres
Corticosurrénale, 75 inférieurs, 375
Cortisol, 100 Défilé, 274
Côtes, 134, 189 des scalènes, 163
Coup thoracique, 114, 116, 163, 274
de frein vagal, 69 De His, 12
du lapin, 224, 231 Démarche ébrieuse, 211
Couplage, 24 Dépolarisation, 46
chimiomécanique, 24 Dépression, 51, 89
électromécanique, 24 Déséquilibre
Coxarthrose, 367 hormonal, 181
Crachats, 98 vagosympathique, 114
Crampe, 99 Diabète, 55, 85, 86, 93, 108
musculaire, 94 de type II, 89
Creux xiphoïdien, 292 Diagnostic thermique manuel, 318
Croissance, 259 Dialyse, 86
Crosse de l’aorte, 140 Diamètre
Cruralgie, 375 des vaisseaux sanguins, 69
Cyanose, 99 vasculaire, 66
des lèvres, 111 Diaphragme, 299
Cycle Diastasis des muscles grands droits, 357
cardiaque, 41, 42 Diastole, 17, 38, 42, 54, 79
menstruel, 181 ventriculaire, 38
410 Manipulations vasculaires viscérales
thyrotrachéaux, 258 M
triangulaire, 300, 330 Macrophages, 65
gauche, 301 Maigreur, 357
utérosacrés, 375 Main, 112
vertébropéricardiques, 15 Maladie(s)
Ligne, 368 Addison, 110
épine iliaque antérosupérieure-symphyse athéromateuse. 95
pubienne, 290, 342 auto-immunes, 101
ombilico-médioclaviculaire, 289, 341 cardiovasculaire, 85, 88
gauche, 293 coronarienne, 85, 86, 98, 103
pubo-ombilicale, 366 de Basedow, 112, 260, 266
xipho-ombilicale, 289, 290, 292, 296, 309 de Crohn, 350
Lipides sanguins, 88 de Gilbert, 111
Lipolyse, 71, 74 de Horton, 102
Lipoprotéines de Parkinson, 249
de basse densité, 88 de Raynaud, 101
de haute densité, 88 endocrinienne, 100
Lipothymies , 332 infectieuses, 303
Liquide, 29 rénale, 100
céphalorachidien, 32 systémique, 108, 110
interstitiel, 29 Malaises cardiaques, 108
parfait, 51 Malformation
visqueux, 50, 52 artérielle, 108
Lits capillaires, 25, 26 cardiaque, 108
Lobe, 262 Malnutrition, 259
pyramidal, 258, 264 Malocclusion, 146
thyroïdien, 257, 260, 263, 267, 274 Malposition(s)
Lobule de spiegel, 299 cervico-utérine, 374
Loi, 38, 39, 45 fœtale, 165
Frank-Starling, 45, 60 utérines, 349
Hagen-Poiseuille, 38, 56 Mamelon, 183
hydrodynamique, 47 Mandibule, 235
hydrostatique, 47 Manipulation(s)
Laplace, 39 bidigitale, 341
Lombalgie, 338, 375 carotidiennes, 281
Lombosacralgie, 367 de l’artère laryngée supérieure, 272
Lombosciatalgie, 338 de l’artère pudendale interne, 387
Longévité, 41 de l’artère thyroïdienne inférieure, 274
Lourdeur des membres inférieurs, 60 de l’artère thyroïdienne supérieure, 273
Low density lipoprotein [LDL], 88 des artères rénales, 357
Lumière du vaisseau, 56 en éventail, 342
Lupus, 101 vagosympathique, 281
Lymphangiomes, 98 vasculaires viscérales, 121
Lymphe, 32 de l’artère utérine, 371
Lymphocytes T, 157 principes, 121
Lymphonœuds, 325 Manœuvres
Lypothymie, 109 induction, 191
Index 417
aorte abdominale, 366 sanguine, 22, 28, 29, 38, 64, 100
aortique, 296, 366 intracarotidienne, 140, 281
artère mésentérique locale, 74
inférieure, 348 systémique, 64, 66, 69, 74, 76
supérieure, 341, 348 systolique, 39, 55, 95, 103, 113
artère rénale, 358 veineuse, 68, 80
artériel, 39 centrale, 45, 60, 77
capillaire, 113 Principe
carotidien, 202 de continuité, 47
cœliaque, 302, 309 du pouls masquant, 356
de l’abdomen, 116, 290 Prise des pouls, 95
des artères rénales, 355 Problème(s)
fémoraux, 147, 292, 367 digestifs, 332
fil de fer, 113 lombosacré, 114
filiforme, 113 psychoémotionnels, 374
gastrique gauche, 309 Processus
hépatique, 113, 301, 302 athéromateux, 95
instable, 113 mastoïde, 223
jugulaire, 113 zygomatique, 242
paradoxal de Kussmaul, 113 Produits réfrigérants, 101
radial, 113, 114, 116, 281 Profil de vitesse, 51, 52
respiratoire, 113 Prolongements axillaires
splénique, 301, 309 du sein, 193
subclavier, 166 Promontoire sacré, 363, 379
veineux, 113 Prostacycline, 65
Poumon, 26, 29, 74, 102, 103, 136, Prostaglandines, 65–67
173, 279 Prostate, 350, 375, 385, 387
Poussées hémorroïdaires, 349 Protéines, 31, 47
Précharge, 45, 60 sanguines, 57
Précordialgie, 109, 143, 204, 284 Prothèse endovasculaire
Pression, 6, 40, 51, 52, 54 (stent), 108
artérielle, 38, 39, 54, 56, 67, 68, 74, 76, Protosystolique, 41
77, 89, 100, 101, 108, 113, 168 Protubérance occipitale, 223
diastolique, 38, 39, 113 Psoas, 355, 379
fréquence, 168 Psoriasis , 303, 332
hydrostatique, 57 Psychasthénie, 303
infra-atmosphérique, 60 Ptose
intra-abdominale, 60 gastrique , 313
intracrânienne, 79, 140, 252 vésicale , 350
intrarénale, 76 Ptosis, 98, 102
intrathoracique, 68 Puberté, 265
latérale, 49 Pubis, 389
moyenne, 38, 60 Pulsation, 98
négative, 60 Pupilles, 110
oncotique, 57 Pylore, 289, 292, 299, 307
remplissage, 7 Pyramide de Lalouette, 264
422 Manipulations vasculaires viscérales
Q de l’appétit, 267
Queue de cheval, 363 de la fonction cardiaque, 63
de la pression artérielle, 63
R de la volémie, 74
Radiothérapie, 181 systémique, 77
Rameau Rein, 47, 64, 75, 76, 93, 100, 103,
acétabulaire, 364 259, 359
alvéolodentaire, 235 gauche, 325, 330, 338, 379, 381
bronchique, 173 Relation débit–vitesse, 47
cutané antérieur du nerf Relaxation isovolumétrique, 43
iliohypogastrique, 393 Remplissage ventriculaire, 42
frontal, 242, 243 Rénine, 74, 76, 100, 101
lacrymale, 235 Répartition du débit sanguin, 63
ophtalmique, 235 Répercussions hémodynamiques, 33
orbitaire, 235, 241 Repères
pariétal, 242, 243 topographiques, 289
Rate, 26, 103, 146, 299, viscéraux, 289
311, 325 Replis semi-lunaires, 28
Raynaud, 111 Réponse
Rayon vasculaire, 63 inflammatoire, 65
Réabsorption, 74 myogène à l’étirement, 64
Réactions Repos, 109
émotionnelles, 146 Réseau
immunitaires, 31 artériel, 24
Rebord capillaire, 64
orbitaire, 236 de Purkinje, 12
supérieur de l’orbite, 243 Réservoir sanguin, 58
Récepteurs, 20, 65, 70, 72, 79 Résistance
artériels, 67 à l’écoulement, 7, 56
aux estrogènes, 124 aortique, 46
muscariniques, 21 circulatoire, 64
veino-atriaux, 60, 68 périphérique totale, 38, 56, 77
Rectum, 339, 387 périphérique, 69, 80
Réflexe(s) systémique totale, 66
de Bainbridge, 60 vasculaire périphérique, 45, 56, 59
endogènes de l’intestin, 335 Respiration, 22
péristaltiques, 335 Rétention
Reflux gastro-œsophagien, 145, 204, d’eau, 75, 181
284, 313 de sodium, 75, 181
Régime Rétinopathie, 86
laminaire, 52 Retour veineux, 45
stationnaire, 47 a fronte, 58
turbulent, 52 a latere, 58
Région hiatale, 311 a tergo, 58
Régulation, 31, 71 Rétrécissement
cardiovasculaire, 74 de l’aorte, 100
circulatoire locale, 64 mitral, 110
Index 423
Stress, 21, 85, 93, 259 parasympathique, 17, 21, 24, 68, 70
chronique, 89 périphérique, 75
psychosocial, 89 pulmonaire, 173
Suites rénine-angiotensine-aldostérone,
d’otite, 223 71, 74, 76
de chirurgie, 204 réservoir, 7
de traumatisme craniofacial, 204 sympathique, 20, 24, 26, 46, 68, 69, 72,
Surcharge pondérale, 85, 88 89, 140, 200, 335
Surpoids, 88 rénal, 76
Suspicion d’infarctus, 150 trigéminocervical, 123
Suture urogénital, 339, 349
sphénosquameuse, 242 vagal, 124
zygomatico-maxillaire, 236 vasculaire, 37, 173
Sympathicotonie, 115, 204, 260, 284 vasoconstriction, 74
Sympathique cervical, 269, 279 végétatif, 45, 46, 66, 355
Symptômes, 97, 102 veineux vésico-utérin, 374
cardiovasculaires, 107 vivant, 50
Syncope, 70, 109 Systole, 41, 79
Syndrome auriculaire, 43
de Claude Bernard-Horner, 98 ventriculaire, 38
de Cushing, 110
de Pancoast-Tobias, 116 T
de Raynaud, 101 T3, 259
du canal carpien, 166 T4, 259
grippal, 102 Tabac, 86, 140
néphrotique, 110 Tabagisme, 85, 93, 99, 203, 211
polymétabolique, 89 passif, 86
prémenstruel, 375 Tachycardie, 21, 41, 204, 260, 284
Syphilis, 96 de repos, 174
Système Taux
autonome, 63, 66, 139 d’extraction de l’oxygène, 79
cardionecteur, 12 d’hémoglobine, 111, 112
cardiovasculaire, 5, 37, 63, 103, 107, Technique
109, 279 d’irrigation viscérale, 125
central, 65, 68, 76, 78 en accordéon, 125, 126, 373
endocrinien, 63 en éventail des artères sigmoïdiennes, 350
érectile, 350 neurovasculaires, 279
génital, 381 Teint du visage, 110
hormonal, 71 Télangiectasies, 111, 112
hydraulique, 37, 38 Temps de circulation, 49
ligamentaire, 300 Tendinites, 166
limbique, 68 Tension(s)
lymphatique, 5 artérielle, 358
lymphoveineux, 374 musculaires, 90
masticateur, 209 psychoémotionnelle accrue, 108
nerveux, 45, 72, 75, 121, 123, 259 Tensorégulateurs, 335
orthosympathique, 60 Terrain vasculaire, 107
Index 425