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Nouvelle approche
manipulative
Membre supérieur
Ce logo a pour objet d’alerter le lecteur sur la menace que représente pour l’avenir de l’écrit,
DANGER tout particulièrement dans le domaine universitaire, le développement massif du « photo-
copillage ». Cette pratique qui s’est généralisée, notamment dans les établissements d’enseigne-
ment, provoque une baisse brutale des achats de livres, au point que la possibilité même pour
les auteurs de créer des œuvres nouvelles et de les faire éditer correctement est aujourd’hui
menacée.
Nous rappelons donc que la reproduction et la vente sans autorisation, ainsi que le recel, sont
LE passibles de poursuites. Les demandes d’autorisation de photocopier doivent être adressées à
PHOTOCOPILLAGE l’éditeur ou au Centre français d’exploitation du droit de copie : 20, rue des Grands-Augustins,
TUE LE LIVRE 75006 Paris. Tél. 01 44 07 47 70.
Jean-Pierre Barral
Ostéopathe DO, diplômé de l’European School of Osteopathy (Maidstone, Royaume-Uni) et de la faculté de méde-
cine Paris-Nord (département ostéopathie et médecine manuelle).
Alain Croibier
Ostéopathe DO, membre du Registre des ostéopathes de France ; membre de l’Académie d’ostéopathie de France,
titulaire d’un Master de Sciences de l’Homme et de la Société.
© 2011 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés pour la traduction française
62, rue Camille-Desmoulins, 92442 Issy-les-Moulineaux cedex, France
www.elsevier-masson.fr
ISBN : 978-2-8101-0479-6
Elsevier Masson SAS, 62, rue Camille-Desmoulins, 92442 Issy-les-Moulineaux cedex
Introduction
Dans tous nos ouvrages, nous nous sommes propre à l’articulation, cette dernière va souffrir,
efforcés de faire partager notre pratique. Il n’est s’irriter, se congestionner et perdre de sa mobilité.
pas toujours simple de soulager un patient, échecs Dans ce cas, il ne faut pas hésiter à être plus
et succès font partie du lot quotidien d’un symptomatique. Le simple fait de traiter le foie
thérapeute. est indispensable mais généralement pas suffi-
L’expérience permet de faire le tri de ce qui fonc- sant. Il faut en plus s’occuper impérativement
tionne mal ou bien. La théorie est simple et nous de l’épaule, d’autant plus si le déséquilibre est
pouvons parier, sans grand risque, de pouvoir sou- ancien.
lager tous nos patients par l’écriture ! Tous les tissus du corps méritent notre attention
À notre connaissance, c’est la première fois qu’un et c’est le bon côté de notre métier que d’appren-
ouvrage essaie de donner une vision globale à pro- dre à respecter tous les constituants d’un orga-
pos d’un traitement articulaire. Nous abordons nisme, quelle que soit leur localisation.
tous les éléments périarticulaires : la capsule, le L’affirmation la plus « anti-conceptuelle » pour un
cartilage, le labrum, la synoviale, les bourses séreu- ostéopathe est de déclarer qu’il s’est « spécialisé »
ses, les ligaments, les muscles, le système vascu- dans une partie ou dans une fonction du corps.
laire, le système nerveux, les fascias, la peau.
« Je ne fais que du crânien » ou « que du viscéral »
En plus du traitement périarticulaire tissulaire, ou « que des ajustements » ou « que de l’émotion-
nous ajoutons les connexions viscérales, celles que nel » sont des phrases pourtant souvent enten-
l’on établit par l’expérience clinique et non par la dues ! Est-ce que l’organisme d’un patient se
théorie livresque. spécialise dans sa douleur à une région du corps ?
Enfin, nous essayons de donner les relations psy- A-t-il décidé arbitrairement de dire « Voilà, tout ce
cho-émotionnelles et comportementales qui qui m’est arrivé dans ma vie, c’est uniquement
influencent le jeu articulaire. dans le crâne, le pancréas ou sur la première
Ce qui fait la grandeur de l’ostéopathie, c’est la côte ? ».
recherche permanente de la cause d’une douleur Dans cet ouvrage consacré au membre supérieur,
et de ne pas se limiter uniquement aux symptô- nous nous sommes limités arbitrairement à ses
mes… avec une petite nuance. différentes composantes articulaires, tout en gar-
Une articulation peut souffrir à la suite d’une dant au fond de nous la notion de globalité du
chute directe, de mauvaises positions acquises, corps.
d’un usage excessif, mais aussi par voie réflexe, le Ce qui nous motive le plus est de permettre à un
plus souvent viscérale. patient d’être soulagé de ses douleurs. Appliquez
Les périarthrites scapulo-humérales droites sont les manœuvres décrites dans ce livre et vous verrez
souvent la conséquence d’une dysfonction hépati- que les résultats suivront. N’est-ce pas là l’essen-
que. Mais même si la cause n’est pas, au départ, tiel : aider un patient à se sentir mieux ?
Leviers
Animation Cohésion
Tendon
Fig. 1-5. Système animateur. Fig. 1-6. Système de cohésion.
6 Nouvelle approche manipulative – Membre supérieur
Leviers
Maintenance Glissement
Les 206 os du squelette et les articulations qui les mésenchyme se transforme soit en tissus fibreux,
unissent forment la charpente de soutien qui donne soit en tissus cartilagineux, tissus qui sont à leur
à la fois forme et mobilité au corps humain. L’os, tour secondairement envahis progressivement par
grâce à sa résistance, joue un rôle statique de sup- du tissu osseux. L’interzone mésenchymateuse
port et d’orientation spatiale des ensembles articulai- temporaire se transforme et donne un des trois
res. L’articulation elle-même est le véritable organe types structuraux d’articulation : fibreuse, cartila-
du mouvement, grâce auquel nous pouvons nous gineuse ou synoviale (fig. 2-1).
mouvoir librement lorsque tout fonctionne bien. La forme des surfaces articulaires préexiste chez le
fœtus mais à un stade à peine ébauché. Les expé-
Système biomécanique riences de Fick (1904) ont montré que c’est le
mouvement qui façonne définitivement cette forme,
à la base du mouvement en rapport avec l’action des muscles.
Mésenchyme
Ossification Ossification
membraneuse enchondrale
Cartilage
Articulation fibreuse
Noyau d’ossification
Ces articulations sont pour la plupart le siège plupart des articulations des membres. Elles per-
d’une gamme de mouvements de faible à très fai- mettent des mouvements amples et variés.
ble amplitude. Selon le cas, ce sont des glissements, Ce groupe des diarthroses est encore appelé « arti-
des déformations ou des micro-mouvements. culations vraies ». Il est sans conteste le plus impor-
tant par sa diversité, son nombre et son importance
Amphiarthroses ou symphyses
dans la physiologie de l’appareil locomoteur.
Classiquement, elles ne permettent que des mou- L’articulation diarthrodiale est une structure
vements limités, par « balancement ». Les deux spécialisée composée de plusieurs matériaux
os sont unis par une masse de tissu fibrocartilagi- conjonctifs (muscles, tendons, ligaments, capsule,
neux. Au centre de cette masse, on peut trouver membrane synoviale, cartilage et os), dont la fonc-
soit un noyau gélatineux, comme le nucleus pul- tion principale est de permettre et de favoriser le
posus des disques intervertébraux, soit une petite mouvement. Les os sont séparés par une cavité ou
cavité pouvant contenir un peu de liquide, comme fente articulaire. Ils sont réunis l’un à l’autre par
au niveau de la symphyse pubienne. des moyens d’union périphériques.
Ces articulations sont généralement proches de La diarthrose type comporte de manière constante :
l’axe médian du corps et fonctionnent avec des • des extrémités osseuses ;
contraintes de compression significatives, comme • du cartilage articulaire ;
au niveau des articulations intervertébrales. • une membrane synoviale ;
• du liquide synovial ;
Diarthroses
• un appareil de contention avec capsule articu-
Les diarthroses représentent la forme la plus abou- laire, ligaments et certains éléments musculaires
tie de l’organe du mouvement. Elles constituent la (fig. 2-2).
L’os épiphysaire fournit à l’articulation ses axes très particulières, agencées autour :
de soutien et une partie de ses bras de levier. La • d’une matrice extracellulaire (95 %) compara-
nature des mouvements possibles dépend de la ble à un véritable gel, renforcé par une armature
forme et des modalités d’emboîtement des extré- élastique de fibres de collagène de type II ;
mités articulaires en présence. Cet emboîtement • de chondrocytes, cellules hautement spéciali-
n’est pas toujours parfait ou suffisamment stable. sées qui assurent le maintien de l’intégrité du
Parfois, pour le compléter, un fibrocartilage s’in- cartilage.
terpose entre les extrémités osseuses (ménisque,
bourrelet, labrum, etc.). Il joue le rôle, à la fois, Matrice extracellulaire du cartilage
d’élément améliorant l’emboîtement des extrémi- Couple eau-protéoglycanes
tés articulaires, d’amortisseur et de répartiteur de La matrice extracellulaire du cartilage articulaire
pression. est constituée d’environ 75 à 80 % d’eau. Cette
La très riche vascularisation de l’os épiphysaire et dernière est retenue sous la forme d’un gel macro-
sa faible densité lui donnent des possibilités d’évo- moléculaire très stable, grâce à la présence d’un
lution et de remaniement très rapides. Il peut ainsi type de macromolécules polymérisées et très
être le siège de phénomènes de déminéralisation hydrophiles : les protéoglycanes (ou protéoglycans).
ou de condensation. Toute altération de la structure de ces macromolé-
Il constitue également une voie d’échange entre cules, qu’elle soit d’origine enzymatique ou autre,
le cartilage articulaire et l’os. Elle devient impor- a des conséquences sur le degré d’hydratation du
tante en cas d’arthrose ou d’inflammation de l’ar- cartilage (fig. 2-3).
ticulation. La plaque osseuse sous-chondrale se
Fibres de collagène
modifie dans le processus arthrosique ou même
lors d’infection articulaire. Elle limite, dans un La cohésion mécanique de ce gel, ainsi constitué, est
premier temps, l’extension du phénomène septi- assurée par un réseau tridimensionnel de fibres de
que articulaire à l’os spongieux sous-jacent. collagène qui l’emprisonne et en évite la dispersion.
Des modifications dans l’orientation des fibres
permettent de distinguer grossièrement trois cou-
Cartilage articulaire ches différentes au sein du cartilage articulaire :
• dans la couche la plus superficielle, la direction
Le cartilage articulaire est un constituant central
des fibres de collagène est sensiblement parallèle
de l’articulation qui appartient simultanément
à la surface du cartilage articulaire ;
au sous-système de leviers et au sous-système de
• dans la zone centrale, il n’existe pas d’orienta-
glissement.
tion préférentielle ;
Il joue un rôle essentiel dans la mécanique arti- • dans la zone la plus profonde, les fibres sont
culaire en amortissant les pressions considérables perpendiculaires à la surface de l’épiphyse et
auxquelles les épiphyses sont soumises, et en per- viennent s’ancrer dans la couche calcifiée du
mettant un glissement harmonieux d’une épiphyse cartilage et dans l’os épiphysaire.
sur l’épiphyse opposée.
De manière très simpliste, on peut représenter
L’épaisseur du cartilage articulaire n’est pas la même cette architecture cartilagineuse au moyen du
d’une articulation à l’autre, ni même d’un point à schéma déjà ancien de Beninghoff. Bien que ce
l’autre au sein d’une même articulation, en particu- dernier ne corresponde pas exactement à la réalité,
lier au niveau des zones d’appui. À la hanche et au il permet de comprendre les phénomènes interve-
genou, son épaisseur est en moyenne de 2 à 4 mm. nant lors de l’amortissement des pressions par le
cartilage (fig. 2-4).
Composition et structure
Lorsque le cartilage est soumis à une force de pres-
Les propriétés du cartilage articulaire lui sont sion, les « arches collagéniques » se dépriment et
conférées par une composition et une structure ont tendance à s’étaler. La déformation est limitée
Zone superficielle
(fibres parallèles à la surface)
Zone médiane (fibres arciformes)
Zone profonde
(fibres perpendiculaires
à la surface)
Ligne de calcification
Zone calcifiée
Os sous-chondral
Os spongieux
Fig. 2-3. Structure du cartilage articulaire (D’après Netter’s Concise orthopaedic anatomy, 2nd edition, Jon C. Thompson.
Avec l’autorisation de l’éditeur).
Zone tangentielle
Zone transitionnelle
Matrice extracellulaire
Zone radiale
Matrice cartilagineuse
minéralisée Zone de
minéralisation
Vaisseaux sanguins
Os sous-chondral
par la compressibilité très limitée du gel de pro- • La partie superficielle du matelas est la partie
téoglycanes. Dès que la pression cesse, le cartilage qui est au contact du liquide synovial. Elle subit
reprend sa forme initiale. les chocs comme un bouclier et transmet les for-
Cette différence d’orientation a aussi des consé- ces d’appui.
quences sur la nature des lésions cartilagineuses • La partie profonde du matelas et celle qui
dans les phénomènes d’ostéochondrose ou dans repose sur l’os. Elle est très riche en calcium
les dégénérescences arthrosiques. Par exemple, on et par conséquent plus dure que le reste du
observe d’abord une fissuration tangentielle à la cartilage.
surface du cartilage, puis l’installation de fissures • Entre ces deux parties, superficielle et profonde,
plus profondes qui s’enfoncent perpendiculaire- se trouvent les ressorts qui baignent dans la
ment à cette surface. gelée très riche en eau : la matrice du cartilage.
• Les protéoglycanes, qui s’agencent en agré-
Chondrocytes gats, sont de véritables petits ressorts biologi-
Ce sont des cellules très spécialisées, peu nom- ques. Lorsqu’ils sont couplés à l’eau, ils font
breuses, et très dispersées dans la matrice du car- fonctionner le cartilage comme une éponge
tilage. Leur rôle est essentiel car les chondrocytes sous l’effet de la mise en charge et lors du
ont non seulement fabriqué tous les matériaux mouvement.
qui composent le cartilage, mais ils en assurent Ainsi, le cartilage articulaire :
l’entretien. • est un amortisseur biologique inégalé qui
Ils occupent seulement de 0,4 à 2 % du volume absorbe les chocs ;
total du cartilage. Leur nombre, qui diminue un • reçoit, répartit et transmet à l’os sous-chondral,
peu avec l’âge, se situe autour de 1 000 cellules par les pressions très importantes lors de la mise en
mm3 de tissu. charge et du mouvement. Par exemple, à cha-
que pas, c’est plus de quatre fois le poids du
Les chondrocytes assurent l’équilibration des
corps qui écrase alternativement le cartilage de
activités de construction (synthèse, anabolisme)
la tête fémorale.
et des activités de dégradation (digestion, élimi-
• maintient à un niveau peu élevé et accepta-
nation des déchets) de la matrice extracellulaire
ble les forces de contraintes qui s’exercent sur
du cartilage articulaire. Cet équilibre est sous le
l’articulation ;
commandement de facteurs de croissance et de
• assure lors du mouvement un glissement des
substances appelées cytokines, véritables messagers
surfaces articulaires les unes sur les autres avec
chimiques entre les cellules.
un très faible frottement. Ce frottement est si
Les chondrocytes sont connectés à l’édifice de faible qu’il est imperceptible, sauf quand l’arti-
collagène et de protéoglycanes par de petites culation devient arthrosique. Il est aidé en cela
protéines spéciales (petits protéoglycanes, chon- par la membrane synoviale et le liquide synovial
dronectine, ancrine, décorine, biglycane, fibro- qu’elle fabrique ;
moduline) qui forment de tout petits filaments
leur permettant de recevoir des informations sur Au total, le cartilage articulaire normal doit :
toute modification des pressions et des forces reçues • être compressible et élastique, comme un mate-
par le cartilage. las à ressorts amortissant les forces, les contrain-
tes et les chocs dus à la mise en charge et au
Architecture et fonctions mouvement ;
• fournir aux extrémités osseuses articulaires qu’il
Grâce à cette composition très spéciale, le car- coiffe, une surface de glissement avec un mini-
tilage assure des fonctions vitales au maintien de mum de frottement ;
la bonne santé des articulations. • maintenir ses deux propriétés biomécaniques
L’architecture du cartilage peut être comparée à fondamentales en conservant l’intégrité de sa
celle d’un matelas à ressort très sophistiqué. structure.
Cellule A
Couche superficielle
Cellule B
Cellule C
Vaisseaux sanguins
Liquide synovial
Cartilage
Os sous-chondral
entre le plasma sanguin et le liquide synovial, tout Ce dialysat résulte d’une ultrafiltration au travers
en lui conférant de grandes capacités réactionnel- de la membrane synoviale. Il contient à l’état nor-
les en cas de phénomène inflammatoire. mal moins de 300 éléments cellulaires par mm3,
La cicatrisation de la membrane synoviale s’effec- surtout mononucléaires, quelques polynucléaires
tue facilement et rapidement après arthrotomie, et des cellules synoviales.
par exemple. Sa surface est recouverte de villosités La membrane synoviale laisse passer l’eau, ainsi
microscopiques qui, lors de processus pathologi- que les molécules de petite taille. On trouve dans
ques, peuvent s’hypertrophier et donner naissance la synovie normale des électrolytes, du glucose, de
à des bourgeons charnus volumineux, suscepti- l’acide urique, de la bilirubine, de l’albumine et
bles d’envahir et de cloisonner la cavité articulaire des immunoglobulines en proportion comparable
(fongosités). à celles du plasma.
Il existe trois types de synoviocytes : Dans les conditions physiologiques, les molécu-
• des cellules de type A, dont l’activité est essen- les de poids moléculaire élevé, comme le fibrino-
tiellement phagocytaire (résorption d’éléments gène, ne pénètrent pas dans le liquide synovial. En
éventuels en suspension dans le liquide syno- conséquence, un liquide synovial physiologique
vial : débris cartilagineux, complexes protéi- ne coagule jamais.
ques, petits cristaux, déchets métaboliques Lors de phénomènes inflammatoires, la perméa-
résultant du fonctionnement des éléments intra- bilité sélective de la membrane synoviale peut se
articulaires, etc.) ; trouver modifiée, permettant un passage intra-
• des cellules de type B, qui ont essentiellement un articulaire du fibrinogène. Dans ces conditions,
rôle de synthèse ; on peut assister à la formation de flocons intra-
• des cellules de type C, aux caractères intermédiai- articulaires de fibrine. Le liquide synovial est aussi
res entre les deux précédents types. susceptible de coaguler après prélèvement.
Le liquide synovial contient en plus une substance
absente du sang, la mucine. Cette dernière, compo-
Liquide synovial sée d’acide hyaluronique lié à une protéine, confère
Description au liquide synovial ses caractéristiques essentielles
de viscosité et de haut pouvoir lubrifiant.
Le liquide synovial est un liquide clair, transpa-
Enfin, il existe dans le liquide synovial de nom-
rent, visqueux, incoagulable et ressemblant à du
breux systèmes enzymatiques, sans action sur le
blanc d’œuf cru. Sa densité est proche de celle de
cartilage normal. Dans certains processus patho-
l’eau (1,010) et son pH est alcalin.
logiques, cette protection peut disparaître, ce qui
Il se dispose en film entre les surfaces articulaires. peut induire une dégradation enzymatique du
Il existe en faible quantité, pour l’articulation du cartilage, comme dans l’arthrose.
genou, le volume de liquide synovial est d’environ
1 mL. Caractéristiques
Lors d’une inflammation venant accélérer sa Le liquide synovial nourrit le cartilage par imbibi-
fabrication par la membrane synoviale, il s’ensuit tion. Il lui permet de conserver sa teneur en eau,
une hydarthrose, c’est-à-dire un épanchement de mais aussi d’éliminer ses déchets (fig. 2-6).
liquide qui gonfle la cavité articulaire.
Il le protège contre l’abrasion et réduit le coeffi-
cient de friction dans l’articulation.
Composition
La viscosité très élevée du liquide synovial lui
Le liquide synovial est élaboré par la membrane confère une certaine résistance. Cette résistance,
synoviale. Pour la plus grande partie, le liquide qui dépend de la concentration du liquide et de
synovial est un dialysat sélectif du plasma auquel il l’âge du sujet, lui permet de supporter de charges
manque les protéines de poids moléculaire élevé. très élevées.
Structures de maintien
SANG
Elles s’opposent à la dislocation de l’articulation
et regroupent :
• la membrane fibreuse de la capsule articulaire
qui constitue un moyen puissant ;
Membrane synoviale
Sécrétion du liquide synovial • les ligaments, lames fibreuses unissant les pièces
Régulation de la pression et de la température articulaire constitutives de l’articulation ;
• les tendons musculaires périarticulaires qui jouent
un rôle de contention très important, l’amyotro-
phie favorisant les instabilités articulaires.
Liquide synovial
Lubrification
Amortissement Capsule articulaire
Défense immunitaire
La capsule articulaire est une poche fibreuse, inex-
Décharge Charge tensible, plus ou moins épaisse. Dans ses zones les
plus sollicitées, elle est renforcée par des épaissis-
Nutrition Élimination
sements ligamentaires. Certains tendons et mus-
Cartilage cles proches contribuent également à la renforcer.
La capsule a ainsi un rôle mécanique.
La capsule articulaire et la membrane synoviale
Fig. 2-6. Les fonctions du liquide synovial. qui la tapissent sont particulièrement sensibles à
l’immobilisation qui occasionne une fibrose de ces
structures.
En cas de sollicitation mécanique importante, les muscles moteurs qui recouvrent ou qui croi-
capsule et ligament ne peuvent pas se déformer sent ce secteur de la capsule, et la peau recouvrant
beaucoup. Ils présentent des ruptures partielles ou l’insertion de ses muscles.
totales quand ils sont soumis à des forces dépas-
sant leur capacité de résistance.
Vascularisation
Système musculo-tendineux
La vascularisation des articulations est très riche. Muscle
Elle provient des cercles artériels et veineux
périarticulaires. Solidaires du squelette, les muscles squelettiques
représentent environ 43 % du poids du corps. On
Certaines artères pénètrent dans l’os un peu en
compte environ 600 muscles constants dans le
dehors de l’insertion capsulaire. D’autres artè-
corps humain, mais il existe de nombreux muscles
res appartiennent en propre aux ligaments et à
inconstants, dits aussi accessoires.
la capsule. Leur vascularisation est généralement
assez réduite, expliquant la nécessité d’un temps
de cicatrisation extrêmement long lors de rupture Structure et forme
traumatique. Il faut compter 4 à 5 semaines pour Le muscle se compose en général :
espérer une cicatrisation. • d’un corps, épais, rouge et contractile, appelé
aussi le ventre ;
Innervation • de deux extrémités, plus étroites, blanches et
La capsule articulaire et les ligaments sont très résistantes, les parties tendineuses.
richement innervés. Avec le périoste, il s’agit des Selon leur forme, on distingue :
structures les plus sensibles de l’organisme, ce qui • le muscle monogastrique, formé d’un seul
explique la douleur particulièrement exquise des ventre ;
entorses. • le muscle polygastrique, possédant plus de deux
Les ligaments et les tissus conjonctifs périarticu- ventres ;
laires sont traditionnellement pensés en termes de • le muscle long, prédominant au niveau des
structures mécaniques. Leur fonction est envisagée membres, sa longueur est nettement supérieure
comme celle d’éléments de limitation et de gui- à son épaisseur et à sa largeur ;
dage du mouvement. Pourtant, leurs nombreux • le muscle plat, prédominant en longueur et en
capteurs articulaires leur confèrent également un largeur ;
rôle sensoriel. Par leurs fibres proprioceptives, ils • le muscle court, réduit sur toutes ses dimen
contribuent à renseigner le système nerveux cen- sions ;
tral sur la position de l’articulation et du segment • le muscle annulaire ; circulaire, il cerne souvent
osseux concerné. un orifice, il est un sphincter ;
Ils reçoivent deux types de nerfs : des filets sensitifs • les muscles carré, pyramidal, deltoïde, qui sont
véhiculés par les nerfs articulaires et des filets vaso- semblables à la figure géométrique de même
moteurs formant des plexus nerveux périartériels. nom.
Les nerfs articulaires participent à la régulation
réflexe des mouvements et des postures. La per- Nomenclature
turbation de la fonction proprioceptive des arti- Le nom des muscles souligne une caractéristique
culations peut entraîner des troubles graves de la morphologique ou fonctionnelle. Ainsi, cette ter-
statique et des mouvements. minologie relève :
La loi de Hilton stipule aussi que les nerfs croisant • soit de la forme (ex. : le muscle trapèze) ;
une articulation abandonnent des filets nerveux à • soit du nombre de chefs (ex. : le muscle
la capsule qui leur est voisine. Ils innervent aussi biceps) ;
Fonction
Tendon
Le muscle est un générateur de forces actives.
C’est un organe contractile, se caractérisant Le tendon est l’autre élément important de l’unité
par : musculo-tendineuse. C’est une structure passive,
• une tension de repos : le tonus ou manière interposée entre deux éléments de nature très diffé-
d’être ; rente : l’un plutôt rigide, la surface osseuse; l’autre
• une capacité à se contracter en force, ou manière élastique et contractile, les fibres musculaires.
de faire. Dérivés du tissu mésenchymateux, les tendons
Les muscles en rapport avec le système musculo sont de différentes formes et possèdent des
squelettique de la vie de relations sont des muscles annexes variées.
striés, dits volontaires.
Forme
Là où le déplacement des leviers osseux néces-
site une force importante, les muscles sont Le tendon constitue le mode d’origine et le mode
exposés à la fatigue. Mis à part leur activité toni- de terminaisons du muscle, sauf dans les quelques
que, ils fonctionnent généralement de façon cas où le muscle s’insère directement par des fibres
discontinue. charnues sur l’os.
Certains sont très courts (1 à 2 cm), d’autres tendon. Leur aspect ondulé expliquerait leurs
très longs comme le muscle plantaire (30 cm). propriétés viscoélastiques.
Certains sont très graciles, d’autres au contraire • Les fibres élastiques s’enroulent autour des fibres
sont très puissants. de collagène. Elles sont rares, 2 à 4 % du tendon.
Leur aspect extérieur peut être aplati, arrondi, Une substance fondamentale englobe tous les
ovalaire ou rubanées. Des études récentes tendent éléments précédents. Sa composition varie selon
à valoriser le rôle du tissu graisseux péritendineux. l’âge et pourrait avoir un rôle dans la pathologie
Nombreux sont les tendons qui reposent sur un tendineuse.
lit de graisse, richement innervé et vascularisé, qui
comble leur angle d’insertion (fig. 2-7).
Fonction
Structure Le tendon représente le lien entre l’os et le mus-
cle. Il a un rôle dans la transmission des forces, ses
Le tendon est composé de trois éléments :
insertions déterminant le bras de levier de la force
• Les ténoblastes ou ténocytes sont des cellules
musculaire par rapport au centre articulaire.
conjonctives spécialisées, de nature fibroblas-
tique. Leurs prolongements cytoplasmiques Le tendon ne subit pratiquement que des
enserrent des fibres de collagène et des fibres contraintes en traction. Sa résistance à la traction
élastiques. est essentiellement sous la dépendance de l’orien-
• Les fibres de collagène, de type I, sont groupées tation, du diamètre et de la composition des fibres
en faisceaux parallèles au grand axe du tendon. de collagène.
Cette disposition est due à la traction exercée Il existe un rapport constant entre la force
sur le tendon. Elles constituent 70 à 75 % du induite par le muscle et la résistance du tendon
1 2 3 4 5 6 7 8
Fig. 2-7. Composition structurale hiérarchique du tendon, de la molécule à l’unité tendineuse. 1 : faisceau fibreux quater-
naire recouvert par l’épitendon et engainé dans le paratendon ; 2 : faisceau fibreux tertiaire (tendons fins) ; 3 : faisceau fibreux
secondaire (fascicule) recouvert par l’endotendon ; 4 : faisceau fibreux primaire (subfascicule) recouvert par l’endotendon ;
5 : fibre de collagène ; 6 : fibrille de collagène ; 7 : microfibrille de collagène ; 8 : triple hélice de collagène formée par trois
molécules de tropocollagène (d’après l’Encycl Med Chir, Appareil locomoteur 14-007-A-10, figure 9 « Schéma de composi-
tion structurelle hiérarchique du tendon, de la molécule à l’unité tendineuse », avec l’autorisation de l’éditeur).
Nerf
Vaisseaux
Mésotendon
Gaine
synoviale
Feuillet viscéral
Feuillet pariétal
Cul-de-sac
péritendineux
Cul-de-sac
périphérique
Tendon
Vinculum court
Vinculum court
Vinculums longs
Tendon du muscle
fléchisseur profond
des doigts
Tendon du muscle
fléchisseur superficiel
des doigts
Dans les mailles de cette véritable charpente sou- Fig. 2-10. Cartilage au repos.
ple du cartilage, sont enfichés des millions de
resorts microscopiques : les protéoglycanes. Ils
Pression
sont chargés d’électricité négative qui leur sert Eau Eau
d’une part à maintenir leur forme et d’autre part
à retnir l’eau.
Ils gonflent alors comme une éponge qui se gorge
d’eau. La stabilité de l’édifice est renforcée par des
protéines spéciales, le biglycane et la décorine ainsi
que par le collagène IX, qui agissent comme des
poutres de soutènement.
Piret et Beziers (1971) envisagent cette globalité postural et, bien souvent, générer des douleurs
sous l’angle de la coordination motrice. Ils intro- articulaires. De nombreuses approches thérapeu-
duisent la notion « d’unités de coordination ». tiques se proposent d’allonger ces chaînes en les
D’autres auteurs, comme Myers, considèrent étirant dans leur globalité.
même comme un muscle unique, tous les muscles Pour notre confrère L. Busquet, ce qu’il nomme
appartenant à une chaîne. les chaînes physiologiques représente ces circuits
Certaines écoles se sont focalisées davantage sur anatomiques qui gèrent la statique, la dynamique
les éléments fasciaux et membraneux unissant les et les compensations articulaires. Ces chaînes phy-
segments squelettiques. Tout comme il existe des siologiques se déclinent suivant deux polarités :
muscles polyarticulaires, il existe des fascias ou • l’une dynamique, qui envisage les actions mus
des aponévroses qui « pontent » plusieurs articu- culaires ;
lations. Certaines continuités fasciales vont bien • l’autre statique, qui considère les continuités
au-delà de ce que considèrent les descriptions ana- conjonctives.
tomiques classiques. Ces particularités créent des
interdépendances articulaires, facteurs de cohé- Lien viscéro-pariétal
sion articulaire au sein d’un ensemble articulé.
Les organes font partie des structures « nobles »
Les chaînes fasciales ne recoupent pas exactement
du corps humain. Dès qu’un organe souffre, il
les chaînes musculaires et de nombreuses querelles
active ses systèmes nociceptifs, qui se manifestent
d’écoles trouvent là leur explication.
le plus souvent par une douleur.
Chaîne myo-fascio-articulaire Le cerveau recherche des solutions, parmi dif-
férentes stratégies possibles, pour désactiver ou
Au vu des éléments précédents, on voit que la diminuer cette douleur.
notion de chaîne musculaire se conçoit générale-
ment comme un ensemble d’éléments faisant sys- À défaut de diminuer la douleur, l’une des stra-
tème, en solidarisant un ensemble articulé soit par : tégies possibles consiste déjà à ne pas augmenter
• un lien fonctionnel, concernant des actions la douleur. C’est ainsi que se constituent les posi-
musculaires intégrées et unifiées ; tions antalgiques et les réflexes de défense.
• un lien anatomique, considérant la continuité d’at- En cas d’irritation chronique d’un organe, certai-
taches fasciales, d’enveloppes et de membranes. nes chaînes musculaires vont être activées, tandis
En biomécanique, ce que l’on nomme une chaîne que d’autres sont inhibées, afin de « protéger »
articulée est un système mécanique constitué de au mieux l’organe ou la zone en souffrance. Un
plusieurs articulations successives et de segments état d’irritation viscérale peut induire des postures
corporels qui les relient. particulières.
Finalement, dans tout mouvement corporel spon- Par exemple, une femme avec une cystalgie va volon-
tané, ce sont des chaînes musculaires qui mobilisent tiers se positionner en rotation interne de hanche
et équilibrent des chaînes articulées. Les chaînes pour diminuer les tensions ligamentaires et dimi-
musculaires améliorent aussi la cohésion dans la nuer aussi les contraintes sur la vessie. Finalement,
chaîne articulaire et augmentent l’interdépendance les chaînes musculaires sont déséquilibrées et c’est
des articulations voisines. C’est ainsi qu’émerge la l’ensemble des membres inférieurs qui se présente
notion de chaîne myo-fascio-articulaire. avec les pointes de pied tournées en dedans.
La bonne fonction des chaînes articulées du corps Lors de crises biliaires, le patient s’incline latérale-
humain dépend de l’équilibration dynamique des ment à droite pour raccourcir tous les tissus mous
chaines myo-fasciales. Une chaîne myo-fasciale périhépatiques.
mal équilibrée (hypertonique, rétractée… selon Ces exemples permettent de comprendre à quel point
les terminologies) peut créer des dysfonctionne- l’état viscéral, en conditionnant l’équilibre des chaî-
ments articulaires à distance, influencer le système nes musculaires, entraîne une posture particulière.
• La sensibilité au mouvement correspond à une Les nombreux capteurs que ces structures contien-
sensation de vitesse, de direction et d’ampli- nent sont appelés collectivement des « mécano
tude des gestes. Les seuils de sensibilité pour récepteurs ».
ces trois paramètres sont plus faibles dans les Ils renseignent le cerveau en temps réel, en lui trans-
articulations proximales (épaule) que dans les mettant des informations concernant la pression,
articulations distales (main). Elle joue un grand les contraintes, l’orientation articulaire, le rythme
rôle pour la protection de l’articulation contre du mouvement, son amplitude, sa vitesse…
les traumatismes, pour prévenir les mouvements
Lorsque ces trois sources de mécanorécepteurs
extrêmes ou pour les corriger.
déchargent correctement et sont capables d’en-
• La sensibilité à la force se superpose à la sen-
voyer des informations exactes et précises, les dif-
sibilité à la pression (étirement de la peau et
férentes chaînes myo-fascio-articulaires du corps
pression exercée par un objet à porter). Il est
travaillent en bonne synergie.
donc difficile de distinguer l’information en
provenance des propriocepteurs de celle pro-
venant des mécanorécepteurs cutanés. Elle Récepteurs articulaires
permet de réguler un mouvement ou de l’an- Ces mécanorécepteurs se trouvent dans les arti-
ticiper. Elle prend en compte la charge pour culations et autour de celles-ci. Ils sont très sem-
adapter la contraction musculaire, en fonction blables aux mécanorécepteurs cutanés, même si
de la position du membre et du mouvement à ces derniers présentent une plus grande variété
effectuer. (tableau 2-1).
La plupart des récepteurs articulaires sont situés
Mécanorécepteurs dans la couche subsynoviale de la capsule et près
Quatre principales structures corporelles sont des insertions ligamentaires.
sources d’informations pour le système somato- Il en existe quatre types principaux : les récepteurs
sensoriel : globulaires ou de Ruffini, les corpuscules cylindri-
• la peau ; ques ou de Paccini, les corpuscules fusiformes ou de
• le fascia ; Golgi et les terminaisons nerveuses libres.
• le couple muscle-tendon ; • Les récepteurs de Ruffini sont localisés dans
• les articulations. la partie fibreuse de la capsule, les ligaments
Tableau 2-1 Classification des mécanorécepteurs articulaires (adapté de Freeman et Wyke et de Hogervorst et Brand).
Type Morphologie Localisation Fonction Éponymes
I Corpuscules cylindriques Couche fibreuse de la capsule Mécanorécepteur Ruffini
(capsule épaisse) Ligaments périarticulaires Adaptation lente Golgi
Tendons Seuil bas Mazzoni
Couches fasciales superficielles Étirement Meissner
II Corpuscules cylindriques Partie profonde de la capsule Mécanorécepteur Paccini
(capsule épaisse) Ligaments et paquets adipeux Adaptation rapide Vater-Paccini
Jonction fibro-adipeuse Seuil bas Krause
Pédicule vasculaire Compression
III Corpuscules fusiformes Ligaments Mécanorécepteur Organes tendineux
(capsule fine) Tendons Adaptation rapide de Golgi (OTG)
Tissus conjonctifs denses Seuil très élevé Corpuscule
Étirement de Golgi-Mazzoni
IV Terminaisons neurveuses Tous les tissus périarticulaires, à l’exception Nociception
libres du cartilage : capsule, périoste, ligaments, Pas d’adaptation
Plexus non encapsulés tendons, vaisseaux sanguins
a rticulaires et certains tendons. Ils fonctionnent Cette capacité est une clé pour le développement
comme des récepteurs à la tension. des habilités motrices.
• Les corpuscules de Paccini se trouvent dans les Le schéma corporel induit par ces informations
tissus qui entourent l’articulation et s’adap- inclut la perception des mouvements et la percep-
tent rapidement avec le début du mouvement. tion de l’environnement. On peut ajouter que la
Les récepteurs de Paccini sont activés par la connaissance de nos possibilités de mouvement
compression. est liée à la qualité des informations sensorielles
• Les récepteurs de Golgi, qui ne doivent pas être sur notre propre expérience du mouvement.
confondus avec les récepteurs appelés « organes
Les stimulations des mécanorécepteurs articulai-
tendineux de Golgi », se trouvent dans les liga-
res n’ont pas ou peu d’effet réflexe direct sur les
ments qui entourent les articulations. Ils ne sont
motoneurones alpha des muscles striés.
pas aussi abondants que les précédents mais
fonctionnent de façon similaire. Les récepteurs ligamentaires influencent le tonus
• Les terminaisons nerveuses libres, ce sont les plus musculaire par des réflexes qui impliquent les neu-
nombreuses et les plus sensibles à la pression rones gamma et le fuseau neuromusculaire.
et au tact. Elles sont fortement stimulées au
début du mouvement pour s’adapter ensuite et Organes tendineux de Golgi
transmettre un signal homogène jusqu’à sa fin. Les organes tendineux de Golgi sont des struc-
Les terminaisons nerveuses libres fonctionnent tures spécialisées, situés à la jonction du corps
comme des nocicepteurs. musculaire avec son tendon, là où les fibres de
NB : Si les mécanorécepteurs sont activés par les collagène tendineux s’attachent aux fibres muscu-
mouvements normaux, les nocicepteurs ne sont laires (fig. 2-15).
activés que par les blessures tissulaires et par les Un neurone afférent, de type Ib, pénètre dans la
médiateurs chimiques de l’inflammation. capsule de l’organe et déploie de nombreuses ter-
D’autres auteurs (revus par Lephart et al., 1998) minaisons libres qui se fixent entre des fibres de
divisent les propriocepteurs en deux classes : collagène.
• l’une d’adaptation rapide ; Les organes tendineux de Golgi sont disposés en
• l’autre d’adaptation lente. parallèle, et non en série, avec les fibres muscu-
Quand une articulation se stimule de façon conti- laires extrafusales. Ce sont des récepteurs de la
nue par la pression ou le mouvement, les mécano- tension tendineuse. Ils sont activés par les for-
récepteurs rapides diminuent leur signal au système ces qui étirent le tendon. Les organes tendineux
nerveux central, alors que les récepteurs lents main- de Golgi sont insensibles à l’étirement passif du
tiennent le système nerveux central « en alerte ». muscle.
Le mouvement articulaire semble se trouver aidé Leur stimulation occasionne une inhibition des
initialement par les récepteurs rapides, les récep- motoneurones alpha. Ils forcent ainsi le muscle
teurs lents auraient plutôt un rôle d’information contracté à se relâcher.
du système nerveux central sur la position et les
perceptions de l’articulation.
Maintenance et réparation
Effets des mécanorécepteurs articulaire
Tous les mécanorécepteurs collaborent pour
Vaisseaux articulaires
aider le corps à s’orienter dans l’espace et à iden-
tifier le mouvement de ses différents segments. L’articulation doit se nourrir et éliminer des
Les propriocepteurs permettent d’effectuer une déchets de nature chimique qui sont produits
reconnaissance kinesthésique, c’est-à-dire la per- par son fonctionnement lors des activités de la vie
ception du mouvement à partir de la position et quotidienne. La vascularisation des articulations
l’amplitude du mouvement d’une articulation. est très riche. Elle provient de cercles vasculaires
Fibres musculaires
Neurone afférent
Capsule
Neurone
sensoriel
Fibre de
collagène
Tendon
même si celle-ci est limitée. Il en résulte que la Lorsque la lésion intéresse la totalité de l’épaisseur
plupart des altérations cartilagineuses survenant du cartilage et ménage une brèche dans la plaque
chez l’adulte sont définitives. osseuse sous-chondrale, le tissu conjonctif cicatri-
Il est en revanche prouvé qu’une lésion cartilagi- ciel provient de l’os spongieux sous-jacent.
neuse isolée n’évolue pas vers un phénomène de
dégénérescence plus grave, sauf si elle est soumise Cartilage sénescent
à des traumatismes répétés. Au cours du vieillissement, il existe :
La seule possibilité de comblement d’une perte de • une diminution de synthèse des protéines non
substance cartilagineuse est un bourgeonnement collagéniques et des protéoglycanes, par ailleurs
en provenance d’un tissu conjonctif voisin. Il est de moins bonne qualité ;
suivi d’une transformation secondaire du tissu • une diminution du contenu hydrique ;
conjonctif cicatriciel en fibrocartilage sous l’effet • une diminution des chondrocytes et de leur
des forces de frottement et de pression. fonctionnement.
Lorsque l’atteinte cartilagineuse est située aux Ces modifications se traduisent par des fissurations
marges de l’articulation, le bourgeonnement peut macroscopiques du cartilage, différentes de celles
provenir du périoste ou de la membrane synoviale. du cartilage arthrosique.
par l’agression d’un agent pathogène. Il ne peut se lules mononucléées) et humoraux. Elle se déroule
dérouler que dans un tissu vascularisé. en deux phases successives étroitement liées :
• phase vasculo-sanguine (exsudative) :
Causes – congestion ;
– œdème ;
Les causes de l’inflammation peuvent être :
– diapédèse ;
• des agressions exogènes :
– phagocytose (microphagocytose par les poly
– physique ;
nucléaires) ;
– chimique ;
• phase cellulaire (lymphocytes, plasmocytes, macro-
– biochimique ;
phages) :
– infectieuse ;
– différenciation (adaptation des cellules) ;
– traumatique ;
– chimiotactisme (mobilisation) ;
• ou des agressions endogènes :
– prolifération.
– trophique ;
– dégénérative ; Selon la prédominance de certains facteurs, on
– secondaire à une nécrose tissulaire (infarctus distingue plusieurs types d’inflammation :
du myocarde) ; • prédominance des lymphocytes et macropha-
– métabolique ; ges, les cytokines jouent un grand rôle : réponse
– immunologique ; immunitaire de type cellulaire ;
– tumorale. • prédominance des lymphocytes et plasmocy-
tes : réponse immunitaire de type humoral. Le
Signes cliniques foie synthétise alors les protéines de la réac-
tion inflammatoire (PRI), utilisées en pratique
La réaction inflammatoire se traduit localement comme marqueur biologique de la réaction
par : inflammatoire.
• douleur ;
• rougeur ; On peut distinguer aussi :
• chaleur ; • l’inflammation aiguë dans laquelle prédominent
• œdème. les phénomènes vasculaires ;
• l’inflammation chronique dans laquelle prédo-
Elle peut s’accompagner de signes généraux : mine la réaction cellulaire.
fièvre, altération de l’état général, amaigrisse
ment. Résolution
En pratique, le syndrome inflammatoire témoigne
Les résultats de l’inflammation dépendent de nom-
d’une pathologie organique mais n’est spécifique
breux facteurs et vont de la guérison totale avec
d’aucune cause. C’est un marqueur évolutif de
retour à l’état normal initial (restitutio ad inte-
nombreuses maladies.
grum), à l’auto-entretien du processus qui devient
Mécanisme chronique. Entre ces deux cas, l’inflammation peut
causer la destruction totale du tissu ou le dévelop-
Le processus inflammatoire est une séquence pement d’une lésion dite « bourgeon charnu ».
d’événements :
1. phase initiale : élimination et/ou capture de
l’élément pathogène, entraînant des lésions cel- Inflammation articulaire
lulaires (nécrose, apoptose) ;
2. phase secondaire : réaction inflammatoire pro- Notion d’arthrite
prement dite. Le terme d’arthrite recouvre des états irritatifs
La réaction inflammatoire se déroule dans le tissu ou inflammatoires d’une ou de plusieurs articula-
conjonctif. Elle met en jeu des phénomènes cellu- tions. L’inflammation articulaire la plus fréquente
laires (cellules endothéliales, polynucléaires et cel- est l’arthrite rhumatoïde.
L’inflammation d’une articulation se remar- rhumatoïde, le traitement ne peut que soulager les
que à des douleurs dans l’articulation, un gon- douleurs.
flement, un excès de chaleur et une limitation de
la mobilité. Arthrite rhumatoïde
Un épanchement est aussi souvent présent, ce L’inflammation articulaire la plus fréquente est
qui signifie que du liquide s’accumule dans l’arthrite rhumatoïde. Plusieurs articulations sont
l’articulation. enflammées ; elles peuvent se déformer avec le
Typiquement, en cas d’inflammation articulaire, temps et finalement devenir rigides.
la douleur apparaît au repos et s’améliore avec le Une caractéristique classique de l’arthrite rhu-
mouvement. En cas de forte inflammation, des matoïde est l’apparition symétrique des inflam-
douleurs nocturnes peuvent apparaître, occasion- mations articulaires, donc l’atteinte bilatérale
nant le réveil du patient. simultanée des articulations métacarpo-phalan-
Une inflammation articulaire peut survenir brus- giennes des doigts et interphalangiennes des
quement (état aigu) ou se développer lentement orteils.
(état chronique) et perdurer pendant une longue L’arthrite rhumatoïde n’est pas une pure mala-
période. die des articulations mais une maladie générale,
Une inflammation articulaire ne peut que rare- d’origine immunitaire. Elle peut agir sur toutes les
ment être guérie, par exemple lorsque l’arthrite zones du corps et atteindre aussi certains organes
est d’origine infectieuse. Lorsqu’il s’agit d’arthrite ou la conjonctive de l’œil.
Chapitre 4
Principes techniques généraux
Technique : la cible ou l’action ? culer une information dans l’organisme. Les vec-
teurs d’information sont au nombre de quatre
Durant ces 30 dernières années, les évolutions de et nos mains peuvent les utiliser sélectivement.
l’ostéopathie ont permis progressivement de réa- Fondamentalement, les techniques dont nous
liser une sorte d’unification de la pratique autour nous servons pour faire réagir l’organisme du
de trois champs que sont : l’appareil musculo- patient sont de nature mécanique, neurale, vascu-
squelettique, la sphère viscérale et l’unité cranio- laire ou émotionnelle.
sacrée. Pour le traitement de l’appareil musculo-squeletti-
Tacitement, l’idée d’une tripartition technique que, les techniques mécaniques sont généralement
s’est plus ou moins installée dans les esprits, en réfé- les plus utilisées dans de très nombreuses méthodes
rence à chacun de ces trois champs. L’ostéopathe thérapeutiques manuelles. Notre approche articu-
« fait » du viscéral, « fait » du crânien ou « fait » du laire les utilise et les revendique, mais elle intègre
musculo-squelettique. également les techniques neurales et vasculaires,
tout en tenant compte du profil psychologique et
Cette vision nous paraît de plus en plus déformée postural de la personne qui vient nous consulter.
et doit être révisée car elle confond la cible visée Nous pensons que c’est l’utilisation adaptée de ces
avec l’action réalisée. Elle a aussi pour inconvé- différents moyens actions qui permet d’être effi-
nient majeur de séparer ces trois secteurs, alors cace et que c’est leur habile combinaison qui nous
qu’ils se complètent et interagissent. Elle peut permet de soulager durablement les patients.
même donner à penser que ces secteurs sont plus
ou moins indépendants les uns des autres, voire,
pire, qu’ils s’opposent. D’ailleurs, en flagrant
délit de contradiction avec le concept ostéo Écoute et induction :
pathique, certains ostéopathes n’hésitent pas à un peu de terminologie
proclamer qu’ils se sont « spécialisés » dans tel ou
tel secteur ! Écoute
Nous pensons que l’essence d’une technique ostéo-
pathique n’est pas liée à son secteur d’utilisation C’est un diagnostic tissulaire manuel, le théra-
mais à quelque chose de plus primordial : l’action peute laisse diriger sa main là où elle est entraînée
qu’elle effectue sur le corps. par une tension tissulaire anormale.
En effet, la nature fondamentale d’une technique L’écoute est passive et ne constitue en aucun cas
ostéopathique relève d’une action spécifique, exer- un traitement.
cée par nos mains et pouvant occasionner des réac- Le thérapeute ne pense pas, il ressent. Notre
tions différentes dans le corps du patient. médecine est manuelle, c’est seulement une fois
Les moyens d’actions dont nous disposons peu- qu’on a senti le mouvement qu’on essaie de quali-
vent se concevoir comme des procédés distincts, fier notre perception.
sollicitant des vecteurs différents pour faire cir- « Sentez d’abord, pensez après ! »
Tests
Tests articulaires
Dans la position de confort, on demande au
Ces tests sont réalisés avec les mêmes mou- patient d’exécuter quelques petits mouvements
vements qu’on utilise pour libérer les diffé- précis pour mettre en tension le système capsulo-
rentes tensions des tissus mous articulaires et ligamentaire et les muscles périarticulaires.
périarticulaires. Les tests consistent à augmenter légèrement et
Nous avons un objectif clair, c’est d’assurer au précisément ces tensions pour mettre en évidence
patient une position de confort et une mobili- les différentes structures à manipuler.
sation de l’épaule qu’il peut contrôler à tout Le traitement reproduit souvent les mouvements
moment. utilisés pour les tests, en les accentuant progressi-
Commencez une séance en provoquant une dou- vement et sans douleur.
leur va immédiatement court-circuiter toutes les Pour de nombreuses structures, les tests et le
informations neurales conduites par les mécano- traitement font usage des mêmes mobilisations.
récepteurs. Ceci va à l’encontre de l’effet central C’est pour cette raison que, pour ne pas alourdir
en rétroaction qui constitue le fondement de nos le texte, nous n’avons décrit que les mouvements
traitements. nécessités pour le traitement.
Nous allons voir les principes de la position de Pour simplifier, le traitement est un test plus pro-
confort du mouvement contrôlé et des tests noncé dans un axe précis.
articulaires.
Technique cutanée
Peau
Saisissez, de l’index et du pouce des deux mains, un
Loi de Hilton pli de peau. Faites-le rouler entre vos doigts pour
Elle énonce le principe que les nerfs sensitifs cuta- apprendre à reconnaître les différentes couches.
nés rejoignent en profondeur les nerfs des orga- L’épiderme est très mince, quasiment impossible
nes situés dans leur territoire. L’expérience nous à maintenir avec les doigts. La jonction épiderme-
a montré qu’il en est de même pour le système derme est peu épaisse. C’est la jonction derme et
articulaire. Les nerfs cutanés communiquent avec hypoderme qui est la plus épaisse et la plus facile
les nerfs plus profondément situés de l’articulation à dissocier.
qui se situe en dessous. Il est plus aisé, au départ, de s’entraîner sur la peau
Cette communication se fait dans les deux sens. de l’abdomen. La peau est décollable facilement,
Un problème articulaire donne une hyperesthésie extensible, et la jonction derme hypoderme plus
cutanée en regard de l’articulation. Par rétroac- marquée. Une fois cette jonction perçue et dis-
tion, une douleur cutanée à la palpation (le patient sociée, soulevez-la et faites-la jouer en induction.
ne la sent que si on la provoque) entraîne une acti- Ce n’est pas le palper-rouler classique, cher à nos
vation des nocicepteurs articulaires. amis kinésithérapeutes, mais plutôt un soulève-
Les dermalgies réflexes viscérales ont fait la répu- ment induction.
tation du Dr Jarricot, dont nous saluons ici l’ex- Remarque : Au départ de la manœuvre, le pli de
trême compétence. C’est en traitant des milliers peau est souvent induré, épaissi et sensible. C’est
de patients que nous avons localisé les zones cuta- d’ailleurs à cette condition que la technique cuta-
nées où le traitement donnait le meilleur résultat, née a un effet sur l’articulation. Au fur et à mesure
ce qui n’est pas le cas de toutes les zones cutanées de la manœuvre de soulèvement induction, la
en regard de l’articulation. peau devient moins sensible et, fait étonnant, de
Pour être efficace, notre action doit porter sur une plus en plus mince.
zone bien précise de la peau. Cet amincissement est très rapide, pour qu’il ait
lieu si rapidement, nous pensons qu’il est dû au
Jonction derme-hypoderme système lymphatique.
La peau est constituée de trois couches, l’épi-
Techniques particulières
derme, le derme et l’hypoderme. C’est la jonction
derme-hypoderme qui permet d’avoir un effet Chez certaines personnes, le pli de peau est pres-
bénéfique sur l’articulation. que impossible à soulever, comme, par exemple,
42 Nouvelle approche manipulative – Membre supérieur
Poil
Épiderme
Couche cornée
Couche granuleuse
Corps muqueux
de Malpighi
Derme Couche basale
Glande sébacée
Nerf
Muscle arrecteur
du poil
Follicule pileux
Vaisseaux
Stabilisateurs passifs
Cartilage et technique
Quand une articulation est soumise à un trauma- de lissage articulaire
tisme, ce sont d’abord les ligaments actifs qui réa-
gissent. Une fois la barrière musculaire dépassée, Une articulation qui souffre voit son cartilage per-
les ligaments passifs entrent en jeu. dre ses propriétés de glissement. Cette rugosité
44 Nouvelle approche manipulative – Membre supérieur
cartilagineuse est source d’irritation, d’inflamma- l’épaule. Il semble que ce soit à nos techniques
tion et de dégradation des surfaces articulaires en qui ont un effet important sur la pression négative
présence. intra-articulaire.
Nous avons mis au point des techniques de lissage Le lissage articulaire se fait en fin de traitement,
articulaire. quand on a bien relâché l’ensemble des tissus
Nous verrons plus loin que, même si le cartilage mous périarticulaires.
est avasculaire, il est en plus de la synoviale dépen-
dant d’une bonne circulation veineuse. Grâce aux
manipulations vasculaires, on peut contribuer à L’os
rendre au cartilage ses propriétés. L’os est un récepteur mécanique des forces colli-
Très souvent dans les douleurs chroniques articu- sionnelles. Quand ces dernières sont trop violen-
laires, le labrum et le cartilage perdent leurs pro- tes, il se rompt.
priétés mécaniques, c’est-à-dire assurer la loi du Nous avons vu que, lors d’un traumatisme, il
moindre frottement, lors d’un mouvement. existe plusieurs barrières de résistance, les mus-
Le labrum et le cartilage présentent alors quel- cles, les ligaments, la capsule et le cartilage. L’os
ques stries, quelques irrégularités et deviennent est la dernière barrière. Quand il ne se casse pas,
rugueux. il plie. Son élasticité lui confère aussi un rôle
En mécanique, tout frottement produit de la cha- propriocepteur.
leur, sur le plan articulaire cela se traduit par une Ce sont presque toujours les os longs qui mémori-
inflammation capsulosynoviale. sent les traumatismes. Les os courts, quant à eux,
Rappelons que le labrum et le cartilage sont avas- retransmettent le traumatisme par effet retour.
culaires, c’est la synoviale qui à la fois les nourrit Pour le membre supérieur, ce sont essentiellement
et les débarrasse des différents débris ou impuretés l’humérus, l’ulna et le radius qui sont les récepta-
intra-articulaires. cles des forces collisionnelles.
La technique de lissage articulaire consiste à met- On parle alors de fixations intraosseuses. On
tre deux parties cartilagineuses en légère compres- leur applique des techniques de compression-
sion et à les faire glisser l’une contre l’autre. induction ou de latéroflexion induction. Il suffit
Prenons un exemple, normalement le frotte- d’évaluer l’élasticité d’un os après une fracture
ment de deux cartilages doit être comparable au consolider pour se convaincre de son manque de
frottement « d’une savonnette sur du marbre souplesse.
mouillé », c’est-à-dire à un degré de friction
négligeable.
Supposez que vous trouvez une zone cartilagi-
Système nerveux
neuse légèrement rugueuse, comprimez les deux Soigner une articulation, comme nous l’avons vu,
faces cartilagineuses et actionnez-les passivement c’est surtout reprogrammer son système informa-
l’une contre l’autre ou alors demandez au patient tionnel par les muscles, les ligaments, la capsule, le
de mobiliser l’articulation pendant que vous met- cartilage et l’os.
tez les surfaces articulaires en compression.
Mais ce système informationnel provient des nerfs
Après une dizaine de mouvements, la zone périphériques. Ils vont nous permettre, grâce à
rugueuse devient plus souple. Nous pensons leur mise en jeu, d’avoir un effet direct au niveau
aussi que cette technique réduit les petits corps central. Les nerfs à la vitesse de 350 km/h condui-
étrangers pour qu’ils soient mieux éliminés par la sent les informations au niveau de l’encéphale. Ce
synoviale. dernier va les analyser, les intégrer, les trier et par
Certaines radios mettent en évidence parfois après retour va essayer d’apporter la meilleure réponse
traitement la disparition de microcalcifications de pour l’articulation.
Chapitre 4. Principes techniques généraux 45
nous voyons, chez les femmes, les périarthrites nes sous forme de cholestérol. En cas de mauvaise
scapulo-humérales et les syndromes du canal élimination de ces hormones, nous revenons au
carpien. problème métabolique avec ses incidences arti-
C’est le foie qui doit assurer les éliminations des culaires. Le foie est débordé et la moindre varia-
hormones produites par l’organisme. En prenant tion de régime alimentaire a un effet métabolique
un raccourci, il le fait en transformant les hormo- délétère.
Chapitre 5
Anatomie fonctionnelle de l’épaule
1re côte
Articulation
scapulo-thoracique
Articulation
acromio-claviculaire
Acromion
Articulation Articulation
subacromiale sterno-claviculaire
Humérus Côtes
• Contrairement à d’autres localisations de l’ap- Pour Bonnel, ces 18 muscles agissent sous la
pareil locomoteur, les structures osseuses de forme de 25 couples de rotation qui assurent le
l’épaule n’ont aucune fonction de stabilité. mouvement et la stabilité dans les trois plans de
l’espace.
Élément articulaire
Au plan articulaire, on trouve : Pièces osseuses
• trois éléments articulaires véritables : sterno-
costo-claviculaire, acromio-claviculaire et scapulo- Clavicule
humérale ; • Os long, en forme d’un S italique, aplati de haut
• deux espaces de glissement majeurs : scapulo- en bas.
thoracique et subacromial, auxquels s’ajoutent • Forme le seul raccordement osseux entre le
d’autres systèmes de glissement plus petits ; squelette axial et le squelette appendiculaire.
• une sixième articulation « cachée » : le complexe
coraco-claviculaire (fig. 5-2). Insertions musculaires
La répartition fonctionnelle entre les différentes • Sterno-cléido-mastoïdien.
articulations est à considérer dans son ensemble et • Deltoïde.
non pas à titre individuel : lors d’un mouvement • Trapèze.
global, toutes les articulations se mettent en mou- • Subclavier.
vement de façon progressive et simultanée. • Grand pectoral.
Insertions musculaires
• Face antérieure :
– subscapulaire ;
– dentelé antérieur (bord médial).
• Face postérieure :
– supra-épineux ;
– infra-épineux ;
– petit rond ;
– grand rond ;
– épine ;
– trapèze ;
– deltoïde.
• Bord latéral :
– triceps brachial ;
Fig. 5-2. La sixième articulation. – bord médial ;
Chapitre 5. Anatomie fonctionnelle de l’épaule 51
Processus
caracoïde
Incisure
scapulaire Bord supérieur
Acromion
Angle supérieur
Tubercule
supra-glénoïdal
Angle latéral
Bord latéral
a Angle inférieur
Épine de
la scapula
Bord
supérieur
Incisure Processus coracoïde
scapulaire
Acromion
Angle supérieur
Angle acromial
Fosse
supra-épineuse
Cavité glénoïdale
Tubercule
infra-glénoïdale
Fosse infra-épineuse
Bord médial
Bord latéral
b
Angle inférieur
Clavicule
Tubercule
supra-glénoïdal Incisure scapulaire
Acromion
Processus coracoïde
Tête humérale
Tubercule majeur
Tubercule mineur
Cavité glénoïde
Sillon intertuberculaire
Tubercule infra-glénoïdal
Humérus
a
Épine de la
Clavicule scapula
Incisure scapulaire
Acromion
Processus coracoïde
Tête humérale
Tubercule majeur
Col anatomique
Humérus
b
Fig. 5-4. Partie proximale de l’humérus.
54 Nouvelle approche manipulative – Membre supérieur
Première côte
Cartilage costal
Ligament costo-
claviculaire
Ligament sterno-costal radial
Articulation sterno-costale
Manubrium sternal
Fig. 5-5. Articulation sterno-costo-claviculaire.
aspect de croissant plus ou moins fermé, dévelop- tout le poids du membre supérieur. Un certain
pement important dans les trois dimensions… nombre de ligaments sont là pour stabiliser cet
Sa forme anatomique peut parfois être différente ensemble.
d’un côté à l’autre chez un même sujet. La capsule est relativement fine dans sa partie
La présence d’un fibrocartilage intra-articulaire : supérieure et antérieure.
• augmente la congruence des surfaces articulai- À la différence de l’articulation acromio-clavi-
res et, par la même occasion, favoriserait la sta- culaire, la fixation ligamentaire est puissante. Il
bilité aux dépens de la mobilité ; s’agit principalement de renforcements et d’épais-
• répartit les contraintes transmises au ster- sissements capsulaires antérieurs et postérieurs,
num par le membre supérieur, pour de nom- doublés par les insertions du muscle sterno-
breux auteurs, ce ménisque joue un rôle cléido-mastoïdien en avant et sterno-hyoïdien en
d’amortisseur. arrière :
Des altérations du fibrocartilage, dues au vieillis- • ligament sterno-claviculaire antérieur : assez
sement, commencent dès 30 ans et s’accentuent mince, il limite les déplacements de la clavicule
progressivement durant les décennies suivantes. vers l’avant ; sa relative fragilité explique la plus
grande fréquence des luxations antérieures ;
Des perforations dégénératives surviennent
avant 50 ans et deviennent très fréquentes après • ligament sterno-claviculaire postérieur : plus
70 ans. Le ménisque jouerait donc un rôle pro- résistant que l’antérieur, il limite les déplace-
tecteur majeur. On se demande si, en fait, les ments de la clavicule vers l’arrière ;
variations anatomiques décrites ne sont pas des • ligament interclaviculaire : limite le déplace-
variations avec l’âge au sein des mêmes ménis- ment supérieur de la clavicule et maintient la
ques (fig. 5-5). suspension de la clavicule ; son développement
est variable ;
Moyens d’union • le ligament costo-claviculaire extrinsèque encore
appelé ligament rhomboïdal est un puissant liga-
L’articulation sterno-claviculaire supporte « à bout ment prenant appui sur la première côte, à sa
de clavicule », tel un mât, les contraintes et partie antérieure. Il réalise la contention la plus
Chapitre 5. Anatomie fonctionnelle de l’épaule 55
efficace. Il joue le rôle d’un axe vis-à-vis de la Au cours de l’abduction, les proportions sont res-
clavicule (fléau de balance). pectivement de 65 % pour la scapulo-humérale,
En forme de cône pointé vers le bas, on lui distingue 13 % pour l’acromio-claviculaire et 22 % pour la
des fibres antérieures qui sont dirigées vers le haut et sterno-costo-claviculaire.
le dehors, et des fibres postérieures dirigées vers le Si les mouvements sont restreints au niveau même
haut et le dedans. Le ligament donne ainsi l’impres- de l’articulation, l’amplitude de la mobilité est
sion d’être une structure torsadée. Certaines fibres amplifiée à l’extrémité latérale de la clavicule. La
s’insèrent également sur le ménisque intra-articu- forme de la clavicule exerce un effet vilebrequin :
laire et sont situées dans un plan un peu plus pos- la rotation postérieure par exemple de l’articula-
térieur par rapport au sternum. Il limite l’élévation tion sterno-claviculaire entraîne une élévation de
et les mouvements antéro-postérieurs extrêmes mais l’acromion.
n’a aucun effet sur la rotation axiale qui est freinée
pour sa part par les ligaments coraco-claviculaires.
Articulation acromio-claviculaire
Mouvements
L’articulation acromio-claviculaire se situe à l’ex-
Cette articulation permet des mouvements de trémité de l’arc-boutant claviculaire de suspension
rotation axiale combinée à des déplacements fron- du membre supérieur par rapport au tronc. Sa sta-
taux et horizontaux. Le moindre déplacement du bilité met en jeu un système capsulo-ligamentaire
membre supérieur la met en jeu. propre et un appareillage ligamentaire extrinsèque
La sterno-costo-claviculaire autorise trois mouve- coraco-claviculaire.
ments :
Surfaces articulaires
• un débattement vertical : élévation/abaissement
de 40 à 60° ; Cette articulation oppose deux facettes ellipti-
• un débattement horizontal protraction/rétrac- ques : l’une claviculaire à l’autre acromiale dont la
tion ou antépulsion/rétropulsion de 20 à 35° ; surface est habituellement aplatie :
• des mouvements de rotation axiale de 30° (cir- • la facette articulaire claviculaire est taillée en
cumduction), obtenus par combinaison des biseau aux dépens de la face inférieure de l’ex-
deux mouvements précédents. trémité externe de la clavicule ; de forme ellip-
Le ligament costo-claviculaire verrouille les 3° de tique, son grand axe est horizontal d’arrière en
liberté de l’articulation. avant et de dehors en dedans ;
• la facette acromiale est portée par la partie interne
Il existe une synergie mécanique entre l’articu-
du bord supérieur de l’acromion. Même forme
lation scapulo-humérale à l’élévation du bras et
et même orientation que la facette claviculaire.
l’articulation sterno-claviculaire où l’extrémité
interne de la clavicule s’abaisse. Le ménisque La surface articulaire de la clavicule s’appuie sur
a donc un rôle prédominant dans l’absorption celle de l’acromion. Les deux surfaces articulaires
des contraintes et des déplacements pour limiter sont revêtues d’une couche de fibrocartilage plus
l’usure de cette articulation. épaisse sur la facette acromiale est souvent irrégu-
lière, voire rugueuse (fig. 5-6).
Lors de l’élévation du membre supérieur, du fait
de l’attache coracoïdienne, il apparaît un accrois-
Fibrocartilage
sement de la transmission des forces dans l’axe de
la clavicule, ce qui en augmente d’autant plus sa La présence d’un ménisque intrarticulaire fibro-
coaptation et donc sa stabilité. cartilagineux ou fibreux peut améliorer la
D’après des études par radio-cinéma, lors de l’élé- congruence entre les deux surfaces articulaires.
vation antérieure du bras : 50 % de la mobilité Il s’agit de la même structure prismatique trian-
sont dus à la scapulo humérale, 40 % à l’acromio- gulaire plus ou moins développée, le plus souvent
claviculaire et 10 % à la sterno-costo-claviculaire. dans sa partie supérieure.
56 Nouvelle approche manipulative – Membre supérieur
Ligament
Ligament
acromio-claviculaire Ligament
trapézoïde
coraco-
Ligament claviculaire
Acromion conoïde
Ligament
coraco- Clavicule
Voûte
acromial
humérale
Processus
coracoïde
Ligament transverse
Tête humérale scapulaire supérieur
Tubercule majeur
Cavité glénoïde
Tubercule mineur
Sillon intertuberculaire
Humérus
a
Ligament
coraco-claviculaire
Ligament acromio-
Clavicule claviculaire
Acromion
Ligament scapulaire
transverse supérieur
Tubercule majeur
Incisure scapulaire
Capsule articulaire
Épine de la
scapula
Récessus axillaire
Fosse infraépineuse
Humérus
b
Fig. 5-6. Articulation acromio-claviculaire.
Chapitre 5. Anatomie fonctionnelle de l’épaule 57
Ligament Ligament
acromio-claviculaire coraco-claviculaire
Acromion
Clavicule
Ligament
coraco-
acromial
Ligament transverse
Bourse
scapulaire supérieur
subcoracoïdienne
Ligament huméral
transverse Bourse subtendineuse
du muscle subscapulaire
Gaine synoviale
intertuberculaire
Sillon intertuberculaire Récessus axillaire
Tendon du muscle
biceps brachial,
chef long
Fonction
Innervation La bourse sous-acromiale est un système de lubri-
• Nerf suprascapulaire, nerf axillaire. fication important interposé entre le toit acromial
60 Nouvelle approche manipulative – Membre supérieur
Ligament coraco-acromial
Acromion
Bourse subtendineuse
Bourse subacromiale
du muscle subscapulaire
Processus coracoïde
Bourse subdeltoïdienne
Tubercule majeur
Ligament huméral
transverse
Gaine du tendon
intertuberculaire
Muscle infra-épineux
Muscle biceps
brachial, chef court
Humérus
Muscle biceps
brachial, chef long
et la coiffe des rotateurs. Elle s’étend sous le del- de la coiffe des rotateurs. Il en résulte une fuite du
toïde, autour la grosse tubérosité. liquide synovial et des symptômes cliniques variés
Elle change de forme, jouant comme un cous- se développent.
sin ou comme un matelas à eau, pour autoriser Une immobilisation prolongée de l’épaule, coude
un passage harmonieux de la grosse tubéro- au corps, après un traumatisme ou une inter-
sité sous l’acromion pendant les mouvements vention chirurgicale est néfaste. La bourse sous-
d’élévation. acromiale de glissement ne joue plus son rôle de
Cette structure est affectée par les changements coussinet mobile d’interposition et son épaississe-
de pression intra-articulaire gléno-humérale ment, associé à la formation d’adhérences, peut-
(fig. 5-9). être à l’origine d’un enraidissement sous-acromial
progressif.
C’est également au niveau de l’espace sous-acro-
Pathologie
mial antérieur, qu’il existe un risque de conflit
Cette structure peut être endommagée ou mécanique potentiel entre le tendon du supra-épi-
détruite s’il existe une perforation ou une rupture neux et la voûte acromio-coracoïdienne, dès que
Chapitre 5. Anatomie fonctionnelle de l’épaule 61
Fonctions du complexe
articulaire de l’épaule
Fig. 5-9. Bourse sous-acromiale (hydraulique). Programme fonctionnel
Le poids du membre supérieur étant d’environ
le membre supérieur est porté entre 90° et 120° 4 kilos, le programme fonctionnel de l’épaule est
d’élévation antérieure. un compromis mécanique entre mobilité et sta-
bilité :
C’est aussi dans la bourse sous-acromiale que dif-
• la mobilité doit être totale pour permettre
fusent les débris de calcium lors de l’ouverture
l’orientation de la préhension dans toutes les
spontanée d’une calcification d’un tendon de la
directions ;
coiffe des rotateurs, provoquant un tableau de
• la stabilité est nécessaire lors de la prise d’objet,
bursite aiguë calcifiante hyperalgique. La bourse
la surcharge distale nécessitant des structures de
sous-acromiale crée un espace de glissement au
stabilisation proximales très développées.
même titre que la bourse sous-coracoïdienne, située
près de l’origine du ligament coraco-huméral. Au total, l’orientation fonctionnelle de l’épaule se
fait vers la préhension et le grimper. Les impératifs
sont la mobilité et la solidité fonctionnelle.
Autres bourses synoviales
Il existe aussi une bourse :
• subscapulaire (on la dit aussi très importante) ; Système instable
• subcoracoïdienne ;
Du fait de l’évolution vers la bipédie, nos mem-
• des muscles grand pectoral, grand dorsal et
bres antérieurs étant déchargés de leur fonction
grand rond.
locomotrice, le complexe de l’épaule est une
articulation suspendue ou appendue au thorax.
La notion de complexe thoraco-scapulo-brachial
Sixième articulation met en relief cette liaison mécanique des mou-
On l’appelle aussi articulation cachée ou méca- vements du bras avec ceux de la scapula et du
nisme coraco-claviculaire. Déjà décrite par tronc.
Cruveilhier (1837), cette articulation est réa- Dans ce contexte, l’épaule est un système mécani-
lisée par la contiguïté de deux surfaces qui, en que non contraint : c’est ce que l’on appelle une
situation rapprochée, forment même parfois un chaîne ostéo-articulaire instable.
62 Nouvelle approche manipulative – Membre supérieur
Cette instabilité est d’abord osseuse. La disposition Les véritables éléments de raccordement de
spatiale des trois segments osseux de la ceinture l’épaule sont d’ordre musculaire. Ils assu-
scapulaire montre une orientation divergente qui rent une double fonction à la fois statique et
favorise une certaine instabilité rotatoire dans les dynamique.
trois plans de l’espace. Ces trois éléments osseux, La fonction de l’épaule est à considérer au sein
constituant l’armature de l’épaule, sont en position de cet ensemble fonctionnel. Il ne faut en aucun
d’instabilité maximum au cours des mouvements. cas considérer individuellement un seul de ces élé-
L’instabilité est ensuite articulaire. Les rapports ments, mais leur complémentarité. En effet lors
des surfaces articulaires entre elles et avec le sque- d’un mouvement, tous se mettent en jeu de façon
lette axial sont éminemment discordants. En effet, progressive et simultanée.
pour augmenter la mobilité, ces surfaces articulai- Comme le rappelle F. Bonnel : « La difficulté
res sont peu rétentives, ce qui diminue la stabilité de compréhension du complexe de l’épaule est
articulaire. d’autant plus importante que l’on veut analyser
chaque segment articulaire en dehors du contexte
biomécanique global ».
Système musculaire global
Contrairement aux autres éléments de l’appareil Chaîne ligamentaire (fig. 5-10)
locomoteur, la stabilité de l’épaule ne relève pas
de ses structures osseuses. La simple observation Même si leur rôle de stabilisation reste un peu
de la clavicule et de l’omoplate montre cet aspect en retrait derrière celui des mucles, les liga-
délicat, fragile et potentiellement instable. Les ments du complexe articulaire de l’épaule sont
surfaces de raccordement au niveau des différentes importants. Considérés dans leur globalité, ils
articulations sont aussi très discordantes. s’inscrivent dans une chaîne où ils se répartissent
Ancrage latéral
Pivot médial
Verrou antéro-latéral
Acromion
Ligament coraco-acromial
Bourse subacromiale
Pocessus coracoïde
Bourse subtendineuse
du muscle subscapulaire
Muscle infra-épineux
Cavité glénoïde
Muscle subscapulaire
Labrum glénoïdal
Muscle subscapulaire
Muscle infra-épineux
• ils préparent la contraction des grands muscles semble très réducteur de ne s’intéresser qu’aux
péri- et para-articulaires. muscles de la coiffe des rotateurs.
Prenons le seul exemple du biceps et du tri-
Autres muscles ceps qui ont un rôle important sur l’élasticité
Comme nous aurons l’occasion de le redire, du labrum et du tendon du long biceps qui,
l’épaule est entourée de 18 muscles, tous solidai- grâce à son trajet intracapsulaire, plaque la tête
res et tous importants pour l’articulation. Il nous humérale.
Chapitre 6
Éléments de diagnostic
Épaule gelée
Rhumatologiques C’est une capsulite rétractile qui interdit tout
mouvement. Elle apparaît après :
Ostéomalacie
• un syndrome algoneurodystrophique (syn-
Rappelons que c’est un défaut de minéralisation drome épaule-main) ;
de la matrice osseuse, par insuffisance de fixation • un traumatisme sévère ou minime ;
phosphocalcique. L’hypophosphocalcie peut être • une chirurgie mammaire ou intrathoracique
due à : (cœur, poumon) ;
• une carence en vitamine D ; • un diabète ;
• des grossesses répétées ; • un accident vasculaire cérébral ;
Chapitre 6. Éléments de diagnostic 67
• une prise excessive de médicaments, entre autres Il faut bien distinguer deux catégories de douleurs
les anxiolytiques, les antidépresseurs, les hypo- articulaires nocturnes, elles sont ou provoquées
cholestérolémiants et les hypotenseurs ; ou spontanées.
• des suites d’infections hépatiques (hépatites A,
B et C) ; Douleurs provoquées
• des affections génétiques ; C’est en se tournant dans le lit que le patient
• un environnement pollué, à la dioxine par exem- réveille ses douleurs. Ce sont le plus souvent,
ple, sans parler de la pollution classique due aux même si c’est douloureux, des causes bana-
véhicules à moteur. les comme des suites de traumatisme ou des
Remarque : Il est intéressant de noter qu’en méde- périarthrites.
cine la relation foie-épaule droite est connue sous
Douleurs spontanées
le nom de phénomène d’Eiselsbergsche, douleur
provoquée par les dermatomes C3-C5. Elles surviennent même quand le patient est tout
à fait immobile. Elles sont paroxystiques et peu
Cœur supportables.
Quand un patient, surtout un homme, présente Il faut toujours rester vigilant pour ce type de
un risque cardiovasculaire avec hypertension, douleur et ne pas hésiter à confier cette personne
hypercholestérolomie, éthylotabagisme, angoisse à son généraliste pour subir des examens com
et surpoids et qu’en plus il a mal à l’épaule gauche, plémentaires.
ou aux deux épaules… soyez prudents. Au moin-
dre doute, confiez-le à son médecin traitant.
Toxi-infectieuses
D’autres localisations douloureuses peuvent être
en relation avec le système cardiovasculaire, au Suites de grippe et de vaccinations
niveau de l’articulation temporomandibulaire et le Nous avons vu des scapulalgies avec parfois une
long du territoire sensitif du nerf ulnaire, c’est la amyotrophie des muscles postérieurs de l’épaule
douleur classique irradiant le long du petit doigt. et des paresthésies chez des patients touchés par
Sein la grippe. Il semblerait que ce soit plus par une
atteinte virale des nerfs de l’épaule que par un pro-
Certaines patientes nous ont consulté pour des blème musculaire.
douleurs d’épaule qui se sont avérées, ensuite,
Les cas liés aux vaccinations sont difficiles à confir-
annonciatrices d’une tumeur au sein.
mer et leur cause assez mystérieuse, atteinte neu-
Poumon rale directe ou indirecte liée aux adjuvants des
vaccins ?
Nous avons eu une dizaine de cas où la douleur
d’épaule était consécutive à une tumeur de l’apex
pulmonaire donnant le syndrome de Pancoast-Tobias. Circulatoires
C’est une névralgie cervicobrachiale affectant tout
En raison de problèmes ischémiques partiels,
le membre supérieur. Elle est parfois plus atypique
une épaule peut devenir problématique par com-
en n’irradiant que dans l’épaule, surtout au début
pression vasculaire mécanique directe, comme
de la maladie. Quand la tumeur est à ses débuts, le
dans le syndrome du défilé thoracique. Ceci peut
diagnostic est difficile.
affecter à distance le système vasculaire thoraco-
acromial et les vaisseaux circonflexes antérieur et
Tumorales postérieur.
N’oublions pas que la veine subclavière, située
Métastases osseuses
devant l’artère, est la première à être comprimée.
On les évoque plutôt chez le sujet âgé se manifes- Cependant, sa compression affecte plus la main
tant par des douleurs nocturnes. que l’épaule.
Chapitre 6. Éléments de diagnostic 69
dos. En cas d’impossibilité, on peut penser à une Le test est positif si le patient ne peut effectuer,
lésion du muscle subscapulaire. contre résistance, une rotation latérale.
Muscles deltoïde,
biceps brachial court,
coraco-brachial,
triceps brachial long. Muscle
subscapulaire
Cela se traduit par un manque de rotation N.B. : Pour ne pas augmenter la douleur, selon la
médiale ou latérale. Un problème des organes position du bras, on peut mettre un coussin sous le
supradiaphragmatiques limite en général la rota- coude et le bras pour la rotation latérale et laisser
tion latérale, alors qu’un problème viscéral infra- le coude sur la table pour la rotation médiale, la
diaphragmatique affecte plus volontiers la rotation main pendant légèrement en dehors de la table.
médiale.
Notons aussi, comme il est bien connu, que les Compression-inhibition
articulations du thorax et de la colonne vertébrale en position assise
contribuent aux pathologies de l’épaule.
Ils ont l’avantage de relâcher la tension mécani-
que d’un organe due à la pesanteur. Cette der-
Compression-inhibition en décubitus
nière augmente plus en position assise. Ils peuvent
Installé derrière le patient, vous saisissez le poi- cependant se réaliser aussi en décubitus.
gnet du côté de l’épaule douloureuse. Effectuez
d’une main de légers mouvements de rotation Partie supradiaphragmatique
latérale ou médiale, et de l’autre exécutez des Pour mettre en évidence la participation d’un
compressions-inhibitions des organes supra- ou organe supradiaphragmatique sur les douleurs de
infradiaphragmatiques. l’épaule, on comprime le thorax en allant dans le
Pour la rotation latérale, le membre supérieur sens de l’écoute.
repose sur la table, pour la rotation médiale, il est Maintenez la compression une quinzaine de
en dehors de la table. secondes. Le test est dit positif quand l’amplitude
Chapitre 6. Éléments de diagnostic 77
Une diminution marquée ou une abolition souvent, il existe une anisotension (différence de
du pouls indique une compression de l’artère tension entre les deux bras).
sous-clavière et de sa veine. Il faut ensuite analy-
ser les nombreux paramètres qui peuvent com-
primer l’artère sous-clavière. Pouls artériels
Pour ceux qui ont lu notre livre Manipulations
Prise de tension vasculaires viscérales, on peut prendre le pouls
Là aussi de manière systématique, comparez la hépatique, splénique et mésentérique supérieur
tension systolique des deux bras. En principe, c’est pendant la mobilisation du bras.
du côté de la tension la plus faible que se situe le Une diminution ou une abolition du pouls indi-
problème, il arrive plus rarement que ce soit du que quel organe ou quelle région est à manipuler
côté de la tension la plus forte. En tous les cas, très en priorité.
Chapitre 7
Traitement manuel
des stabilisateurs actifs
de l’épaule
Épine de la
scapula Processus coracoïde
Acromion
Angle supérieur
Muscle supra-
épineux Tubercule
majeur
Muscle
infra-épineux
Bord
médial
Corps de
l’humérus
Angle inférieur
a Bord latéral
Muscle supra-épineux
Acromion
Processus coracoïde
Tubercule majeur
Muscle infra-épineux
Muscle subscapulaire
Bord latéral
Corps de l’humérus
Angle inférieur
b
Fig. 7-1. Muscle supra-épineux.
ménisque articulaire. Il renforce la bourse syno- Les chutes sur l’épaule, le coude et la main créent
viale sous-acromiale. C’est un tenseur capsulaire souvent des lésions du muscle supra-épineux.
qui contrebalance l’action du subscapulaire.
Innervation Techniques
Il est innervé par le nerf suprascapulaire issue de En latérocubitus
C4 et C5 ; c’est une branche du plexus brachial.
Vous vous placez de trois quarts ou derrière le
Vascularisation patient. Celui-ci est en latérocubitus du côté
opposé à l’épaule douloureuse, la main de l’épaule
Il est vascularisé par l’artère suprascapulaire, bran-
concernée posée en pronation sur l’avant-bras qui
che de la thyro-cervicale.
repose sur la table.
Palpation
Aponévrose du supra-épineux
Elle est facile à sa partie scapulaire, il suffit de Rappelons que le supra-épineux s’insère sur son
repérer l’épine scapulaire et de se mettre au-des- aponévrose qui n’a pas qu’un rôle de recouvre-
sus, à ce niveau le corps musculaire est long. Mais ment, comme les fascias.
au fur et à mesure qu’on s’approche de l’articu-
Placez un pouce dans la fosse supra-épineuse, à
lation acromio-claviculaire, le muscle s’amincit et
la recherche de zones de moindre glissement,
devient tendineux pour se perdre sous l’acromion
entre le muscle supra-épineux et son apo
et devenir plus difficile à sentir.
névrose.
On peut mieux le palper à nouveau quand il res-
Cherchez à restaurer une bonne mobilité aponé-
sort de la gouttière subacromiale pour se diriger
vrotico-musculaire. En général, les zones de fixa-
sur le tubercule majeur. Toujours dans la mesure
tion crissent sous les doigts.
du possible, on demande au patient de se mettre
la main dans le dos. C’est le plus souvent là où le muscle se rétrécit
latéralement qu’on trouve les fixations (fig. 7-2).
Rapports utiles
Gouttière supra-spino-acromiale
Le supra-épineux est recouvert par le trapèze, et Placez un pouce ou un doigt selon la morphologie
dans sa partie latérale par l’articulation acromio- du patient dans la gouttière subacromiale entre
claviculaire et son ligament. l’acromion, la clavicule et la partie postérieure de
Notons qu’il existe une gouttière importante à l’apophyse coracoïde.
explorer constituée par : De votre thorax, poussez gentiment l’épaule en
• l’épine de l’omoplate ; avant et en direction craniale, tout en enfon-
• l’acromion ; çant légèrement et progressivement votre pouce
• la clavicule ; dans la gouttière. Dans les cas hyperalgiques,
• l’apophyse coracoïde. demandez au patient d’exécuter lui-même le
C’est à ce niveau qu’on peut trouver des fixations mouvement.
qui échappent le plus souvent aux investigations Faites glisser latéralement votre pouce dans cette
iconographiques et palpatoires classiques. C’est la gouttière à la recherche de petites surfaces indu-
gouttière supra-spino-acromiale. rées et fibreuses pour les relâcher d’abord directe-
ment et ensuite en induction.
Clinique
Demandez ensuite au patient de mobiliser son bras
Le port des charges lourdes sur l’épaule peut dans un premier temps en abduction et ensuite
affecter le supra-épineux et provoquer une tendi- en antépulsion, toujours dans des amplitudes non
nite et une compression du nerf suprascapulaire. douloureuses (fig. 7-3).
Fig. 7-3. Technique de la gouttière supra-spino-acromiale. Fig. 7-4. Technique de l’insertion sur le tubercule majeur.
La peau
Les techniques cutanées fonctionnent surtout
au niveau de la fosse supra-épineuse et sur le
bord cranial de la scapula. La peau de la par-
tie médiale du bord cranial de la scapula cor-
respond au système hépatobiliaire. Ce sont les
branches postérieures sensitives dorsales et le
nerf supra-épineux qui permettent d’obtenir
un effet sur le muscle supra-épineux et le foie
(fig. 7-7).
L’infra-épineux
Fig. 7-7. Technique cutanée sur le supra-épineux.
Moins célèbre que le supra-épineux dans la
description de la pathologie de l’épaule, il leurs de l’épaule. Notons qu’il partage le même
joue comme tous les muscles gravitant autour système vasculonerveux que le supra-épineux
de la scapulo-humérale un rôle dans les dou- (fig. 7-8).
Épine de la
scapula Processus coracoïde
Acromion
Angle supérieur
Muscle supra-
épineux Tubercule
majeur
Muscle
infra-épineux
Bord
médial
Corps de
l’humérus
Angle inférieur
a Bord latéral
Muscle supra-épineux
Acromion
Processus coracoïde
Tubercule majeur
Muscle infra-épineux
Muscle subscapulaire
Bord latéral
Corps de l’humérus
Angle inférieur
b
Fig. 7-8. Muscle infra-épineux.
Innervation
Le plexus brachial (racines C4–C5), donnant le
nerf suprascapulaire ; c’est le même nerf que pour
le supra-épineux.
Vascularisation
Passe l’artère suprascapulaire, branche de la thyro
cervicale.
Rôle
Le muscle infra-épineux :
• applique la tête humérale ;
Fig. 7-9. Technique de l’aponévrose de l’infra-épineux.
• renforce la capsule gléno-humérale ;
• c’est un rotateur latéral.
Techniques
En latérocubitus
Aponévrose de l’infra-épineux
Le patient repose sur le côté opposé à traiter. La
main de l’épaule douloureuse repose en pronation
sur l’avant-bras placé sur la table.
Placez vos deux pouces sous l’épine de l’omoplate
et cherchez bien les zones de moindre glisse-
ment en faisant jouer l’aponévrose sur le muscle. Fig 7-10. Technique du tendon de l’infra-épineux (latéro
Rappelons que le jeu musculo-aponévrotique est cubitus).
Innervation
Il est innervé par les C5–C6, nerf axillaire.
Vascularisation
L’artère circonflexe scapulaire passe dans l’espace
axillaire médial.
Rôle
Le muscle petit rond :
• applique la tête humérale contre la glène ;
• est un rotateur latéral (cette action est peu
Fig. 7-13. Technique de la grande incisure scapulaire. puissante).
Rapports remarquables
Vous enfoncez le pouce ou un doigt de l’autre
main délicatement sous l’épine de l’omoplate, Il recouvre la longue portion du triceps. Il est
jusqu’à la grande incisure scapulaire. recouvert par le deltoïde.
Effectuez quelques étirements d’abord en direc-
tement caudale puis médiale. Exécutez quelques Technique
rotations du pouce ou d’un doigt dans la gout-
tière, une fois les mécanorécepteurs bien stimulés, En latérocubitus
faites une induction (fig. 7-13). Selon la position classique, le patient repose sur la
Remarque : C’est une technique qui concerne à table sur le côté opposé à traiter, la main en pro-
la fois le muscle infra-épineux, l’artère suprasca- nation, appuyée sur l’avant bras posé sur la table
pulaire et particulièrement le nerf suprascapulaire (fig. 7-15).
qu’on manipule aussi dans l’incisure scapulaire On place un pouce sur la partie caudale du tuber-
située plus cranialement. cule majeur et avec les doigts de l’autre main, on
agit selon trois modalités :
• pendant que le patient effectue une abduction
du bras on retient le bord axillaire de la scapula ;
Le petit rond • on étire le bord axillaire de la scapula médiale-
ment, tout en accentuant l’abduction de l’hu-
Rappels mérus. Il faut bien focaliser le mouvement de
Voir la figure 7-14. votre pouce sur le tubercule majeur ;
• on fait jouer aussi cranialement et caudalement
Origine la jonction musculotendineuse tout près de
l’humérus. Essayez aussi de séparer les fibres
Il trouve son origine sur le bord latéral de la sca- craniales du petit rond des fibres caudales de
pula, au-dessus du grand rond. l’infra-épineux.
Direction Remarque : En réalité, on manipule ensemble le petit
rond et l’infra-épineux : c’est cependant important
Elle est latérale et craniale. de différencier leurs fibres musculaires pour ne pas
manquer quelques micro-fixations. C’est grâce à
Terminaison cette précision que nous obtenons de bons résultats.
Il se termine sur l’humérus, facette inférieure du À la fin, on réalise une manœuvre en écartement-
tubercule majeur, par un tendon solide. induction des muscles infra-épineux et petit rond.
Épine de la
scapula Processus coracoïde
Acromion
Angle supérieur
Muscle supra-
épineux Tubercule
majeur
Muscle
infra-épineux
Bord
médial
Corps de
l’humérus
Angle inférieur
a Bord latéral
Muscle supra-épineux
Acromion
Processus coracoïde
Tubercule majeur
Muscle infra-épineux
Muscle subscapulaire
Bord latéral
Corps de l’humérus
Angle inférieur
b
Fig. 7-14. Muscle petit rond.
Direction
Elle est caudale et latérale.
Terminaison
Il se termine sur :
• l’angle supérieur de la scapula ;
• la partie adjacente du bord médial de la scapula ;
• il est recouvert par le trapèze et le sterno-cléido-
mastoïdien.
Fig. 7-15. Technique du petit rond en latérocubitus.
Innervation
Manœuvre en écartement-induction Il est innervé par les C4-C5, nerf dorsal de la scapula.
Dans la même position, on place un pouce contre
Vascularisation
le bord caudal de l’infra-épineux et l’autre contre
le bord cranial du petit rond. Quand le patient Elle est complexe, on peut retenir le tronc thyro-
effectue son abduction du bras, on sépare les deux cervical et l’artère cervicale superficielle.
muscles en induction (fig. 7-16).
Rôle
Il attire cranialement et médialement l’angle supé-
Élévateur de la scapula rieur de la scapula, ce qui repousse l’angle inférieur
de la scapula latéralement et fait basculer la scapula.
Rappels Il incline faiblement le cou quand la scapula est fixe.
Voir la figure 7-17.
Clinique
Origine
Son attache sur l’angle supérieur de la scapula
Il trouve son origine sur les vertèbres cervicales, est très souvent douloureuse dans les affections
les processus transverses de C1 à C4 sur leurs vésiculaires et hépatiques. C’est une relation bien
tubercules postérieurs. connue de notre monde ostéopathique.
Angle supérieur
Clavicule
Acromion
Épine de
la scapula
Bord médial
Scapula,
face postérieure
Angle inférieur
Il existe un nerf perforant traversant l’insertion de cervicales, l’occiput du patient reposant sur votre
l’élévateur de la scapula sur l’angle supérieur, il est paume.
souvent très sensible. Le pouce de l’autre main se positionne sur l’angle
Ses attaches sur les processus transverses des quatre supérieur de la scapula qu’il repousse caudalement
premières cervicales mettent en relation la colonne et latéralement avec délicatesse, pensez au nerf
cervicale et la scapula. Leur irritation peut provo- perforant.
quer des cervicalgies postérieures superficielles En fin de mouvement, demandez au patient de
accompagnées d’un point douloureux scapulaire. faire glisser sa main caudalement sur la table, le
En dehors de toute notion traumatique, suspectez long du fémur pour augmenter l’effet d’étirement.
une atteinte hépatobiliaire. On peut aussi imprimer au cou un léger mouvement
Les relations viscérales classiques sont la vésicule de flexion latérale-rotation controlatérale pour
biliaire pour le côté droit et le pancréas pour le augmenter la tension des attaches musculaires.
côté gauche. Remarque : Nous décrirons des manipulations
plus précises de ses attaches cervicales dans un
ouvrage à paraître sur la colonne vertébrale.
Technique
En latérocubitus
En décubitus
Dans la position classique, le patient repose sur
Installé à la tête du patient, placez la pulpe des le côté opposé à traiter. Posez vos deux pouces,
doigts proximaux sur les processus transverses des côte à côte, sur l’angle supérieur de la scapula.
En procubitus
Effectuez un étirement-induction cutané en regard Les rhomboïdes
de l’insertion sur l’angle supérieur. Il a pour effet
de diminuer la sensibilité du nerf perforant. Rappels
Attention en cas de problème hépatique, la peau
est très sensible à ce niveau. Il est bon d’effectuer Voir la figure 7-20.
Origine
Ils trouvent leur origine :
• pour le petit rhomboïde, les épineuses de C6 et
C7 ;
• pour le grand rhomboïde, les épineuses de D1 à
D5.
Direction
Elle est oblique latérale et caudale.
Terminaison
Ils se terminent sur la scapula, à son bord médial.
Innervation
Ils sont innervés par C4-C5, le nerf dorsal de la
scapula.
Vascularisation
Fig. 7-18. Technique de l’élévateur de la scapula en latéro Ils sont vascularisés par l’artère thoracodorsale,
cubitus. branche de la subscapulaire issue de l’axillaire.
C1 (atlas)
C2 (axis)
Bord médial
Muscle grand
rhomboïde Scapula,
face postérieure
Angle inférieur
Particularité
Technique
L’insertion scapulaire du petit rhomboïde est
très proche de l’élévateur de la scapula, il est par- En latérocubitus
fois difficile de ne pas les impliquer lors de leurs Selon les mêmes modalités de la position de rou-
manipulations. tine, le patient repose sur le côté opposé au bras
concerné.
Relations viscérales
Placez vos pouces sur le bord médial de la sca
Ce sont : pula, en faisant varier leur appui de cranial à caudal.
• le foie pour le petit rhomboïde ; Demandez au patient de fléchir et d’antépulser
• les organes intrathoraciques pour les deux l’épaule, accompagnez ce mouvement de vos deux
rhomboïdes. pouces. Cherchez bien les points de micro-adhé-
Remarque : La manipulation de ces muscles s’ins- rences ou d’indurations pour les libérer en induc-
crit dans un contexte plus global, c’est en les tion (fig. 7-21).
Fig. 7-21. Technique du rhomboïde en latérocubitus. Fig. 7-22. Technique du rhomboïde en procubitus.
Muscle
grand rond
Acromion
Processus coracoïde
Clavicule
Tubercule mineur
Muscle
grand rond
Angle
Muscle inférieur
grand dorsal
Innervation Technique
Il est innervé par le nerf thoraco-dorsal, issu du En latérocubitus
nerf subscapulaire (C6–C7).
C’est la position classique où la main de l’épaule
Vascularisation concernée repose sur l’avant-bras posé sur la table.
Il est vascularisé par l’artère subscapulaire, bran- Abordez le bras dans sa partie médio-proximale
che de l’artère axillaire. pour placer les deux doigts d’une main au niveau
du tubercule mineur, juste en dessous du subsca-
Rôle pulaire pour maintenir l’humérus.
Il sert à : Positionnez les deux doigts de l’autre main sur le
• la rétroversion médiale du bras, accompagnée bord latéral de la scapula, près de l’angle inférieur.
d’une petite rotation médiale ; Repoussez le bord et l’angle inférieurs de la
• l’adduction. scapula médialement, en amenant l’humérus
en légères rotations médiales et latérales (fig.
Particularités
7-24).
C’est le jumeau du grand dorsal, il est vraiment Remarque : Le grand rond passe en dessous et
difficile de différencier leurs insertions proximales en avant du chef long du triceps et forme avec
sur l’humérus. ce dernier les espaces axillaires médial et latéral et
Cette gémellité en fait un muscle « viscéral » en les triangles omo- et huméro-tricipitaux que nous
relation avec les organes sub-diaphragmatiques, étudions plus loin. Nous verrons d’autres techni-
en particulier les reins et l’intestin. ques pour étirer les espaces huméro-tricipitaux.
En décubitus
Le patient repose le bras en légère abduction et
rotation latérale.
Placez les doigts d’une main sur l’angle inférieur
de la scapula et sa partie adjacente. Les doigts de
l’autre main contactent la partie médiale du bras
vers le tubercule mineur.
Entraînez l’insertion humérale du grand rond en
rotation latérale, tout en repoussant simultané-
ment l’angle inférieur de la scapula médialement
(fig. 7-25).
NB : Comme pour toutes les techniques de
l’épaule en fonction de la gêne ou de la douleur
ressentie, le patient mobilise lui-même son bras.
Vous accompagnez le mouvement jusqu’à la zone
douloureuse, sans la dépasser. Fig. 7-25. Technique du grand rond en décubitus.
Le grand dorsal
Origine
Rappels Il trouve son origine sur :
• l’épineuse des six dernières dorsales ;
Voir la figure 7-26. • les ligaments surépineux correspondants ;
C’est le plus grand muscle de l’homme, ce qui • l’épineuse des cinq vertèbres lombaires ;
explique ses nombreuses insertions osseuses. C’est • l’angle inférieur de la scapula ;
le muscle qui relie le membre supérieur et le tho- • la face latérale des trois ou quatre dernières
rax au bassin. Il est impliqué dans de nombreux côtes ;
problèmes mécaniques et viscéraux. • le fascia thoraco-lombaire ;
Scapula
Bord latéral
Muscle grand
rond
Muscle grand dorsal,
Humérus partie scapulaire
Processus épineux de T7
Crête iliaque
Os iliaque
Sacrum
a
Fig. 7-26. Muscle grand dorsal.
Technique
En latérocubitus
1re modalité
Vous êtes installé derrière le patient dans la position
classique où il repose du côté opposé à traiter.
La main en pronation est placée sur l’avant-bras
posé sur la table.
Mettez les deux doigts d’une main près de la gout-
tière intertuberculaire et du tubercule mineur, à la
partie médiale du bras.
Du pouce ou des deux doigts de l’autre main,
positionnés tour à tour sur les différentes épineu-
Muscle ses thoracolombaires, vous créez une tension du
grand
dorsal côté opposé au grand dorsal traité, c’est-à-dire
que vos doigts créent une poussée vers la table.
Demandez au patient d’amener son bras en
abduction-antépulsion. De vos deux mains, vous
augmentez progressivement l’étirement obtenu.
Pour certaines personnes, on peut, en plus, leur
demander d’étirer distalement le membre infé-
rieur du côté du grand dorsal traité pour créer un
double étirement (fig. 7-27).
2e modalité
b Nous aimons associer l’étirement du grand dorsal
Fig. 7-26. Suite. à la manipulation du rein.
Fig. 7-27. Technique du grand dorsal en latérocubitus Fig. 7-28. Technique du grand dorsal en latérocubitus
(1re modalité). (2e modalité).
Dans la même position, coude au corps, vous tension dirigée vers les processus transverses des
plaquez la paume d’une main contre les 3e et 4e 2e et 3e lombaires. Nous savons que le grand dor-
lombaires, le pouce dans le triangle de Jean- sal s’attache sur les épineuses et non sur les trans-
Louis Petit. verses, mais en fait l’appui s’effectue à la fois sur
Le patient effectue une abduction du bras que les épineuses et sur les transverses.
vous accompagnez, tout en mobilisant de votre Attirez le bras en direction craniale et en légère
pouce le rein ventralement et médialement. abduction, tout en demandant au patient de faire
Cette technique est très efficace notamment dans glisser son pied sur la jambe opposée.
les suites de traumatismes importants où le rein, Pendant que le mouvement se déroule, effec-
organe d’une grande densité, est un récepteur tuez une compression-inhibition dans un premier
mécanique des forces collisionnelles (fig. 7-28). temps, contre les apophyses épineuses et trans-
verses et, dans un deuxième temps, contre la face
En décubitus postérieure du rein (fig. 7-29).
Vous êtes installé du côté du grand dorsal à mobi- Remarque : Cette technique joue par son effet
liser. Demandez au patient d’amener le membre d’étirement du grand dorsal au niveau du bras,
inférieur en flexion et en abduction, jusqu’à poser mais aussi par l’effet réflexogène généré par l’ap-
sa plante du pied contre la face médiale du genou pui lombaire.
opposé. Chez les patients souples et quand la douleur le
Placez un ou plusieurs doigts entre la scapula et permet, on leur demande aussi de mettre une
l’humérus, près du tubercule mineur. main derrière la tête.
De deux doigts de l’autre main, infiltrés dans Il est alors facile de mobiliser le bras en direction
le triangle de Jean-Louis Petit, vous créez une craniale et légère abduction. La position de la
Origine Particularité
Il trouve son origine sur le processus coracoïde. Il échange des fibres avec le petit pectoral, ce qui
Son tendon conjoint avec le chef court du biceps en fait un élément important pour libérer l’artère
est plus médial et postérieur. axillaire de ses contraintes mécaniques dans le tun-
nel sous-pectoral.
Direction
Elle est essentiellement caudale. Technique
En décubitus
Terminaison
1/Vous êtes installé derrière le patient ou de trois
Il se termine sur l’humérus, à sa face médiale dans quarts, celui-ci repose son bras, en légère abduc-
le prolongement de la crête. tion, rotation latérale.
Sternum
Acromion
Processus coracoïde
Tubercule mineur
Tubercule majeur
Sillon
intertuberculaire
Crête du
tubercule majeur
Muscle coraco-
brachial
Humérus
Placez un pouce sur le processus coracoïde, au et de l’autre main, on saisit le bras pour étirer
sommet du sillon delto-pectoral, et l’autre pouce la tête humérale en l’éloignant du processus
ou les doigts sur la partie médiale de l’humérus, coracoïde.
en arrière du pectoral. Ajoutez à la fin du mouvement d’étirement distal
Pendant que le patient augmente l’abduction, la un peu de rotation latérale (fig. 7-32).
rotation humérale et l’extension du coude, vous NB : Notre but n’est pas d’étirer simplement des
amplifiez l’étirement obtenu en écartant vos deux fibres ligamentaires, mais d’avoir un effet sur les
pouces (fig. 7-31). mécanorécepteurs. L’écoute est indispensable
2/Installé à côté du patient, de l’éminence thé- pour réaliser une induction de qualité dans cette
nar d’une main on fixe le processus coracoïde technique.
Le biceps brachial
Rappels
Voir la figure 7-33.
Origine
Le biceps a un chef long et un chef court :
• le chef long : la scapula, sur le tubercule
supraglénoïdal ;
• le chef court : la scapula, sur le processus cora-
coïde, à sa partie ventrale. Son insertion est laté-
rale au petit pectoral et au coraco-brachial.
Direction
Elle est caudale et verticale. Les deux chefs se
rejoignent vers la terminaison du deltoïde.
Terminaison
Fig. 7-32. Technique du coraco-brachial en décubitus Il se termine sur la tubérosité radiale par un très
(2e modalité). fort tendon.
Tubercule Vascularisation
mineur
Tubercule Il est vascularisé par l’artère humérale circonflexe
majeur antérieure, branche de l’axillaire.
Rôle
Notons que le biceps brachial ne fait pas partie de
Sillon la coiffe, mais qu’il est fortement impliqué dans
inter- les lésions capsulaires antérieures.
tuberculaire
Il applique la tête humérale dans la glène, caudale-
ment, médialement et postérieurement.
Il stabilise le labrum, nous nous servons de cette
caractéristique dans les manipulations du labrum.
Il joue un rôle de coaptation de l’articulaire.
Action
Muscle biceps
brachial, chef court Par son chef long, c’est un abducteur et rotateur
Muscle médial. Le chef court est adducteur.
biceps brachial, Les deux chefs réunis antéversent l’épaule.
chef long
Il est fléchisseur et supinateur de l’avant-bras.
Lors de la flexion du coude, l’avant-bras se met
en supination.
Particularités
Le chef long :
• traverse l’articulation gléno-humérale en pas-
sant dans le sillon intertuberculaire dans sa pro-
pose synoviale ;
• utilise la tête humérale comme poulie de
réflexion ;
• son tendon est intracapsulaire, mais avec une
gaine synoviale qui lui est propre ;
• le tendon s’infléchit selon un angle de 110° ;
• passe sous la voûte acromiale où il est souvent
surmené, c’est le syndrome de « l’essuie-glace » ;
• est un muscle bi-articulaire.
Le lacertus fibrosus qui est une expansion fibreuse Pour mieux sentir l’insertion du chef long du
aplatie de l’aponévrose du biceps brachial. Il s’insère biceps, on demande au patient de mettre son
sur le fascia antébrachial en direction de l’ulna. membre supérieur en supination-rotation latérale.
Ligament Ligament
acromio-claviculaire coraco-claviculaire
Acromion
Ligament
coraco-
Voûte
acromial Clavicule
humérale
Processus
coracoïde
Ligament transverse
Ligament coraco- scapulaire supérieur
huméral
Capsule articulaire,
ligaments gléno-
huméraux
Gaine synoviale
intertuberculaire Récessus axillaire
Sillon intertuberculaire
Humérus
Localisation Rôle
Il se situe dans le sillon intertuberculaire. Il maintient et oriente le tendon dans la gouttière.
Composition du tunnel bicipital
Ce canal ostéofibreux est formé par : Technique
• ventralement, le ligament gléno-huméral ;
• dorsalement, le ligament coraco-huméral. Manipulation du chef long
Il passe en pont sur le tendon bicipital, en s’insé- En latérocubitus
rant sur les tubercules majeur et mineur. Vous êtes installé derrière le patient qui repose sur
le côté opposé au membre supérieur à traiter, la
main positionnée sur la partie latérale de la cuisse.
●● À noter
À l’aide d’un pouce, vous remontez le long
Il échange surtout des fibres avec :
• le subscapulaire, médialement ; de la face médiale du bras jusqu’à rencontrer
• le supra-épineux, cranialement. le tubercule supraglénoïdien de la scapula,
La tension réciproque de ces deux muscles sur en repoussant latéralement le bord médial du
le ligament transverse maintient une certaine deltoïde.
« béance tunnellaire », nécessaire au coulissement Placez l’autre main sur la jonction des chefs long
du tendon. et court à environ la moitié de l’humérus.
Important : ces deux muscles par leur effet de ten-
seurs réciproques permettent une relative béance Fixez l’insertion supraglénoïdienne de la scapula
du canal ostéofibreux. Cette béance intracanalaire et demandez au patient de faire glisser distalement
est indispensable au coulissement du tendon du sa main, comme s’il voulait agrandir son membre
biceps. supérieur.
Chef latéral
Chef long
Muscle triceps
brachial,
chef médial
Muscle triceps
Chef médial
brachial,
chef long
Muscle triceps
brachial, Muscle
chef latéral triceps brachial
Muscle
anconé
Épicondyle médial b
Olécrâne
Muscle anconé
Ulna
Radius
a
Fig. 7-38. Muscle triceps brachial.
Remarque : Il existe souvent une connexion fas- • l’espace axillaire médial, où passe l’artère cir-
ciale entre le chef long et le grand dorsal au niveau conflexe scapulaire ;
scapulaire. • le triangle humérotricipital, où passe le nerf
radial et l’artère profond du bras.
Direction
Bourse olécrânienne
Elle est distale, la réunion des trois chefs a lieu à
Elle se trouve sur le tendon terminal du triceps à
environ une main au-dessus de l’articulation du
son attache olécrânienne et peut être affectée lors
coude.
de mouvements répétitifs.
Terminaison
Technique
Le tendon terminal du triceps vient s’attacher
sur : Le chef long
• l’olécrâne ulnaire ; En latérocubitus
• la paroi postérieure de la capsule ; 1re modalité
• le fascia antébrachial recouvrant en partie
Installez-vous derrière le patient qui est en posi-
l’anconé.
tion classique, couché sur le côté opposé à traiter,
la main reposant en pronation sur la table.
Innervation
D’un pouce, vous remontez le long du bord laté-
Il est innervé par C6-C8, nerf radial. ral de la scapula jusqu’au tubercule infraglénoï-
dien pour fixer l’insertion craniale.
Vascularisation De l’autre main, vous amenez le bras en flexion.
Il est vascularisé par l’artère circonflexe posté- Étirez la partie musculaire avec le pouce posé à
rieure du bras, née de l’axillaire. la réunion des trois chefs du triceps, située à un
travers de main au-dessus du coude.
Rôle On peut aussi faire un contre-appui sur l’olécrâne
à la place du bras, pour avoir un effet capsulosy-
Le triceps fait : novial sur le coude.
• extension du coude pour le tendon terminal ; En cas de douleur, demandez au patient d’anté-
• rétroversion et adduction du bras pour le chef pulser l’épaule et de fléchir progressivement son
long ; coude.
• tension capsulaire avec l’anconé.
Nous verrons la bourse synoviale de l’olécrâne
avec le coude (fig. 7-39).
Particularités
Le chef long est en rapport direct avec le labrum, 2 e modalité
caractéristique dont nous nous servons pour mani- Les deux pouces sont posés sur le tubercule infra-
puler ce dernier. glénoïdien et la glène. Thorax contre le patient,
Certaines de ses fibres fusionnent avec la capsule on pousse en bloc l’épaule et le thorax, ventrale-
du coude et plus rarement avec celles de l’épaule. ment et cranialement. C’est votre corps entier qui
À retenir particulièrement : Les manipulations du imprime un appui lent et progressif sur le tuber-
triceps ont un effet sur le labrum et la capsule arti- cule infraglénoïdien.
culaire du coude. Prenez la précaution de ne pas pousser la tête
Il forme avec le petit rond, le grand rond et humérale seule en avant, pour ne pas la mettre en
l’humérus : position de subluxation.
• l’espace axillaire latéral, où passe le nerf axillaire L’appui se fait sur la scapula par l’intermédiaire du
et l’artère circonflexe humérale postérieure ; tubercule infraglénoïdien (fig. 7-40).
NB : C’est une technique qui met en jeu l’élasti- Placez un pouce sur le tubercule infraglénoïdal et
cité du labrum. l’autre main à plat à la partie dorsale du bras de
manière à avoir les doigts sur la réunion des trois
En décubitus chefs du triceps.
Le patient repose le membre supérieur à traiter le Demandez au patient de fléchir le coude, le doigt
long du corps. infraglénoïdal servant de point fixe, l’autre main
accentue la tension musculaire par un étirement
caudal (fig. 7-41).
Remarque : On peut placer la main humérale
autour de l’avant-bras pour étirer l’insertion du
triceps sur le fascia antébrachial. Cette manœuvre,
qui concerne plus le coude et l’avant-bras, est étu-
diée dans les manipulations du coude.
Le petit pectoral
Rappels
Voir la figure 7-42.
Origine
Il trouve son origine sur le processus coracoïde,
dans la moitié ventrale de son bord médial, média-
Fig. 7-39. Technique du chef long du triceps brachial en
lement par rapport aux coraco-brachial et biceps
latérocubitus (1re modalité). brachial.
Fig. 7-40. Technique du chef long du triceps brachial en latérocubitus (2e modalité).
Clavicule
Acromion
Processus
coracoïde
Muscle petit
pectoral
Troisième
Humérus et cinquième
côtes
Direction Vascularisation
Elle est caudale et légèrement médiale. Il est vacsularisé par les branches pectorales de
l’artère thoraco-acromiale.
Terminaison
Il se termine sur les 3e, 4e et 5e côtes. Rôle
Le petit pectoral :
Innervation
• abaisse la scapula et par ce biais l’épaule ;
Il est innervé par C6–C8, nerfs pectoraux. • rotateur médial ;
Sternum
Acromion
Processus coracoïde
Tubercule mineur
Tubercule majeur
Sillon
intertuberculaire
Crête du
tubercule majeur
Humérus
Terminaison Vascularisation
Il se termine sur l’humérus, sur la crête du tuber- Il est vascularisé par l’artère thoraco-acromiale,
cule majeur. branche de l’axillaire.
Notons que les faisceaux s’entrecroisent. La partie
abdominale s’insère cranialement, alors que la por-
tion plus craniale s’insère caudalement. Ceci crée Rôle
une poche où l’on peut mettre facilement le pouce. C’est un adducteur et un rotateur médial.
Selon ses différentes portions, il peut être :
Innervation
• un abaisseur et un antépulseur de l’épaule, par
Il est innervé par C5-T1, par les nerfs pectoraux. ses fibres sternocostales et abdominales ;
• un antéverseur, par ses fibres claviculaires et En ce qui concerne les épaules douloureuses et rai-
sternocostales ; des, c’est l’attache humérale et l’entrecroisement
• un inspirateur accessoire, surtout après des des fibres musculaires qu’il faut contacter lors de
efforts importants ; sa manipulation.
• il maintient indirectement le sein par sa tonicité.
En décubitus
Relation émotionnelle
Le patient repose sur la table, l’avant-bras légère-
Comme le petit pectoral, c’est à la fois un muscle ment fléchi, la main reposant sur l’abdomen.
de la protection par rapport aux autres et un mus-
cle du rapprochement de deux êtres. Les doigts d’une main sont posés sur l’attache
humérale, en dessous de la crête du tubercule
C’est lui qui permet, entre autres, de serrer majeur. Ils vont « fouiller » l’insertion humérale et
quelqu’un contre soi et de l’étreindre. l’entrecroisement des fibres musculaires.
C’est le muscle qui protège l’autre, c’est aussi le Simultanément de l’autre main, vous effectuez
muscle de la timidité, avec la position caractéristi- des petites rotations-abductions de l’épaule en
que en cyphose, épaules rentrées. Mais c’est aussi tenant le poignet du membre supérieur concerné
le muscle de l’hyperprésence, la personne qui veut (fig. 7-46).
étreindre le monde, le thorax bien en avant, c’est
le muscle du défi.
En latérocubitus
Il est en relation avec le « territoire », celui qu’on
occupe ou celui qu’on devrait occuper. C’est la position classique où la main du patient
repose sur l’avant-bras du patient posé sur la
table.
Technique
Placez les doigts d’une main sur l’attache
Malgré sa grande taille, le grand pectoral affecte humérale pour en relâcher les fibres. Le bras
peu l’épaule, sauf après chirurgie du sein, du tho- et l’avant-bras du patient reposent sur votre
rax, des organes intrathoraciques et aussi dans les autre bras. De votre pouce, effectuez des éti-
suites de traumatismes thoraciques. rements sur l’entrecroisement des fibres mus
Les étirements globaux apportent plus un confort culaires.
et une relaxation générale qu’un effet intra-articu- Demandez ensuite au patient d’antépulser et de
laire gléno-huméral. rétropulser alternativement l’épaule.
Innervation
Il est innervé par C5-C7, le nerf thoracique long,
branche du plexus brachial.
Vascularisation
Il est vascularisé par l’artère thoracodorsale, bran-
che de la subscapulaire, issue de l’axillaire.
Rôle
• Conjointement avec les rhomboïdes, il plaque
la scapula sur le thorax. C’est l’antagoniste des
rhomboïdes.
• Il antéverse le bras et abaisse l’épaule.
• C’est un abducteur.
• C’est un respirateur annexe.
Fig. 7-47. Technique du grand pectoral en latérocubitus. • Il est bien connu pour être le muscle des « pom-
pes » chères aux sportifs.
Processus coracoïde
Première côte
Acromion
Cavité
glénoïdale Muscle dentelé
antérieur
Bord médial
Scapula
Angle inférieur
Neuvième
côte
Fig. 7-50. Technique du dentelé antérieur en procubitus Fig. 7-51. Technique du dentelé antérieur en décubitus.
(2e modalité).
En latérocubitus Direction
Le patient repose sur le côté opposé à traiter. Elle est latérale et craniale.
Placez la paume et le pouce d’une main sur le
Terminaison
bord latéral de la scapula pour le refouler média-
lement, en direction de la colonne dorsale. Il se termine sur :
Positionnez l’autre pouce et l’autre paume sur • l’humérus, sur le tubercule mineur ;
Incisure scapulaire
Processus coracoïde
Muscle supra-épineux
Angle supérieur
Tubercule
mineur
Tubercule
majeur
Bord médial
Muscle
subscapulaire
Humérus
Angle inférieur
• la partie voisine de la crête du tubercule mineur ; Remarque : Le muscle subscapulaire partage des
• il échange des fibres avec la capsule et se confond fibres nerveuses avec les muscles grand rond et
avec le ligament gléno-huméral moyen. grand dorsal.
Bourses synoviales
Technique
Entre le subscapulaire et la capsule articulaire, se
trouve la bourse du subscapulaire. Elle commu- En latérocubitus
nique avec la bourse subcoracoïdienne, située Vous vous placez derrière le patient. Le patient
entre le processus coracoïde et le subscapulaire. repose sur le côté opposé à traiter, selon la posi-
tion classique, la main en pronation posée sur
Innervation l’avant-bras qui est sur la table. La technique se
Il est innervé par C5-C8, nerf subscapulaire. fait en deux modalités.
1re modalité
Vascularisation
Un pouce placé contre le bord axillaire fixe la
Il est vascularisé par l’artère subscapulaire et sa scapula. Demandez au patient d’antépulser son
branche, la thoracodorsale. épaule en légère flexion humérale pour étirer les
fibres du subscapulaire. Selon la gêne ou la dou-
Rôle leur, vous pouvez amplifier le mouvement.
Le subscapulaire : D’une main, prenez un appui sur le tubercule
• est renforçateur et tenseur capsulaire ; mineur du bras et entraînez en antépulsion le
• plaque la tête humérale contre la glène ; bras pendant que le patient participe au mouve-
• est rotateur médial, rétroverseur et adducteur ment et de l’autre vous immobilisez la scapula
de l’humérus ; (fig. 7-54).
• est l’un des muscles de la coiffe ;
• est tenseur médial du ligament transverse de 2e modalité
l’humérus. Le patient va augmenter l’abduction du bras, et
NB : C’est le seul rotateur médial des muscles de simultanément de vos doigts vous ramenez média-
la coiffe. C’est lui qui doit contrebalancer l’action lement le bord axillaire de la scapula.
des trois muscles rotateurs latéraux.
Les ligaments gléno-huméraux moyen et supé-
rieur sont séparés par un interstice permettant
au tendon du subscapulaire d’échanger des fibres
avec la capsule.
Le ligament gléno-huméral inférieur s’infiltre
entre les insertions du subscapulaire et du petit
rond pour se diriger ensuite sur le col chirurgical.
Relation viscérale
C’est un muscle « viscéral » en relation avec le
cœur, les poumons et les seins.
Rapports remarquables
Il a rapport avec :
• le plexus brachial ; Fig. 7-54. Technique du subscapulaire en latérocubitus
• l’artère et la veine axillaire. (1re modalité).
Os hyoïde
Muscle omo-hyoïdien
Tendon intermédiaire
Clavicule
Acromion
Scapula Sternum
Le subclavier
Rappels
Voir la figure 7-58.
Origine
Il trouve son origine sur la 1re côte et sa jonc-
tion ostéochondrale qui peut parfois faire
défaut.
Direction
Elle est latérale et légèrement craniale.
Terminaison
Fig. 7-57. Technique de l’omo-hyoïdien en décubitus. Il se termine sur la clavicule, à sa face caudale où
l’on trouve le sillon du subclavier.
1re côte
Clavicule Muscle
subclavier
Acromion
Processus coracoïde
Humérus
Technique
En latérocubitus
C’est la position classique, à la seule différence de
demander au patient d’avoir la main qui repose Fig. 7-59. Technique du subclavier en latérocubitus.
Muscle trapèze
Muscle petit pectoral
Muscle subclavier
Muscle deltoïde,
partie claviculaire
Muscle sterno-
Muscle deltoïde, cléidomastoïdien
partie acromiale
Muscle grand
pectoral, partie
claviculaire
Muscle
grand rond
Muscle dentelé
Muscle biceps antérieur
brachial, chef long
Muscle biceps
brachial, chef court
Muscle
grand dorsal
Muscle brachial
Épicondyle latéral
a Épicondyle médial
Muscle deltoïde
Muscle trapèze
Muscle élévateur
de la scapula Muscle deltoïde,
partie acromiale
Muscle supra-épineux
Muscle deltoïde,
Muscle petit rhomboïde partie épineuse
Muscle grand
rhomboïde
Muscle infra-épineux
Chef commun
Chef commun des fléchisseurs
des extenseurs
Muscle anconé
Muscle fléchisseur ulnaire du carpe
Muscle supinateur
b
Fig. 7-60. Suite.
Fig. 8-1. Technique du ligament coraco-huméral en posi- Fig. 8-2. Technique du ligament coraco-huméral en latéro-
tion assise. cubitus (1re modalité).
• infra-épineux ; Particularités
• petit rond ;
Le ligament gléno-huméral supérieur constitue la
• triceps ;
partie antérieure de la coulisse bicipitale, formée
• biceps.
par le ligament transverse de l’humérus. Il est relié
La capsule fusionne avec les tendons de ces mus- au ligament coraco-huméral par quelques fibres.
cles, si bien que toute manipulation de la capsule
se fait en associant les tendons de ces muscles.
Remarques : les fibres de la capsule et des liga-
Gléno-huméral moyen
ments gléno-huméraux sont relâchés en abduction- Origine
rotation médiale et tendus en abduction-rotation
latérale ; la capsule vient s’insérer jusqu’à la base Il trouve son origine sur la scapula, sur le labrum.
du processus coracoïde, il est bon d’atteindre ces
fibres coracoïdiennes pour obtenir un bon relâ- Direction
chement capsulaire. Elle est oblique caudale et latérale.
Techniques Terminaison
Elles sont décrites dans le chapitre suivant avec Il se termine sur l’humérus, sur le tubercule
celles des ligaments gléno-huméraux. majeur, juste en dessous du tendon d’insertion du
subscapulaire avec lequel il se confond.
Remarque : Les ligaments gléno-huméraux supérieur
Ligaments gléno-huméraux et moyen sont séparés par un interstice permettant au
tendon du muscle subscapulaire d’échanger des fibres
Ce sont différentes bandes fibreuses qui renfor- avec la capsule et son attache sur l’humérus.
cent la capsule, à la palpation on ne peut les isoler.
Comparés à d’autres ligaments entourant l’épaule,
ils sont assez faibles. Gléno-huméral inférieur
On les divise en trois portions : supérieure, C’est le plus long, le plus solide et le plus large des
moyenne et inférieure. ligaments gléno-huméraux.
Origine
Gléno-huméral supérieur
Il trouve son origine sur la scapula, sur le labrum
Il est situé en avant et en dessous du ligament et la partie correspondante du col de la scapula.
coraco-huméral.
Direction
Origine Elle est oblique caudale et latérale.
Il trouve son origine sur la scapula, sur le labrum
glénoïdien et la partie osseuse avoisinante. Terminaison
Il se termine sur l’humérus, à la partie antérieure
Direction
et caudale du col chirurgical, entre l’insertion des
Elle est transversale latérale. Il passe en pont sur le muscles subscapulaire et petit rond.
sillon inter-tuberculaire.
Terminaison Technique
Il se termine sur l’humérus, dans une encoche située Les techniques des ligaments gléno-huméraux
entre la tête humérale et le tubercule majeur. sont les mêmes que celles de la capsule.
130 Nouvelle approche manipulative – Membre supérieur
En latérocubitus
Le patient est dans la position classique, reposant
sur le côté opposé à l’épaule concernée. Mais la
main, cette fois-ci, repose sur la cuisse homolaté-
rale et plus particulièrement sur le grand tro
chanter.
Debout derrière le patient, vous placez les deux
pouces sur la partie craniale de la tête humérale,
l’un sur le labrum, l’autre sur le tubercule majeur.
Demandez au patient d’étirer distalement son
membre supérieur, en faisant glisser sa main le
long de la cuisse.
Vous accompagnez le mouvement de vos deux
pouces. Comme vous pouvez vous en rendre
compte, c’est sensiblement la même technique
que pour le ligament coraco-huméral. La seule
différence consiste à étirer d’abord la tête humé-
rale en direction latérale.
On peut aussi fixer le labrum avec un ou deux
Fig. 8-3. Technique des ligaments gléno-huméraux et de la
doigts, et du pouce de l’autre main accompagner capsule en latérocubitus.
le mouvement d’étirement distal, en associant
quelques rotations médiales et latérales du bras
(fig. 8-3).
de la partie antéro-médiale de l’articulation sca-
En décubitus pulo-humérale. Mettez les pouces à la partie
postéro-latérale de l’articulation (fig. 8-4).
Le coude du patient repose sur la table, la main
sur l’abdomen. Notons que cette technique se En position assise
pratique à travers les muscles deltoïde et grand
pectoral. Dans cette position, la tête humérale se sépare de
sa glène et tend la capsule et les ligaments gléno-
1/Placez un pouce dans le sillon delto-pectoral,
huméraux.
en direction de l’articulation scapulo-humérale
et du biceps. Les doigts de l’autre main exercent Rappelons que la pression intra-articulaire devient
un contre appui plus latéral et dorsal, en incluant encore plus négative lors d’un étirement distal
la partie craniale du triceps. Maintenez la cap- pour permettre une meilleure circulation des
sule et les ligaments gléno-huméraux et deman- liquides intra-articulaires.
dez au patient d’effectuer des petites rotations Placé derrière le patient, prenez d’une main la tête
médiales et latérales. Au fur et à mesure des humérale et de l’autre maintenez la tête et le cou
mouvements, vous augmentez ces rotations, ce en légère rotation controlatérale.
qui augmente la tension capsulo-ligamentaire. 1/Amenez plusieurs fois l’épaule en direction
Rappelons qu’en cas de douleur, le patient a caudale, latérale et dorsale. Normalement, une
toute latitude pour contrôler, voire arrêter le épaule douloureuse n’a pas de bâillement anté-
mouvement. rieur et notre but est de le rétablir progressive-
2/On peut inverser la position des doigts. Posez ment et sans douleur. On procède à cette technique
deux ou trois doigts de chaque main en regard en fin de traitement.
Chapitre 8. Traitement manuel des stabilisateurs passifs de l’épaule 131
Fig. 8-4. Technique des ligaments gléno-huméraux et de la Fig. 8-5. Technique des ligaments gléno-huméraux et de la
capsule en décubitus. capsule en position assise.
2/Le patient, coude au corps, peut accompa- Remarque : Lorsqu’on ressent le retour du bâille-
gner le mouvement en effectuant lui-même ment antérieur de l’articulation scapulo-humérale,
une rotation latérale pendant la manipulation on peut pronostiquer que l’épaule va récupérer
(fig. 8-5). entièrement.
Chapitre 9
Traitement de l’appareil
de glissement
Extrémité
sternale
Muscle
supra-épineux
Fig. 9-1. Bourse séreuse sous-acromiale.
Faites glisser un pouce le long de la tête humérale s’effectuent pendant les techniques propres aux
jusqu’à rencontrer l’acromion. Repoussez l’acro- muscles biceps et coraco-brachial. La seule diffé-
mion en direction craniale et, de l’autre main, rence consiste à maintenir une quinzaine de secon-
l’humérus en direction caudale. Imprimez de des les étirements. On vise moins à informer les
votre thorax une pression générale sur l’épaule. mécanorécepteurs qu’à décharger au maximum
Vous maintenez l’étirement quelques secondes à les contraintes sur les bourse séreuses.
plusieurs reprises et vous finissez par une induc- Il nous semble que ces techniques permettent une
tion (fig. 9-2). meilleure et plus importante production de liquide
synovial. Sans un liquide synovial de qualité, le
Bourse subcoracoïdienne cartilage, le labrum, la capsule et les tendons s’ir-
En latérocubitus ritent. Une atteinte des bourses séreuses est sûre-
ment aussi l’un des paramètres qui entraînent des
C’est la même position que précédemment. Vous
fissurations et des micro-ruptures des tendons des
faites glisser un pouce en direction du processus
muscles périarticulaires.
coracoïde. Vous créez une poussée, tour à tour
médiale et latérale, que vous maintenez, à la fois,
avec le pouce et le thorax.
Labrum
Il faut procéder très progressivement pour ne pas
déclencher de douleur.
Rappels
Remarque : Pour les bourses bicipitale, coraco-
brachiale et du grand rond, leurs manipulations Voir la figure 9-3.
Chapitre 9. Traitement de l’appareil de glissement 135
Vascularisation
La vascularisation microscopique du labrum est
développée sur un mode centripète à partir d’un
réseau artériel constitué de l’artère suprascapu-
laire, du rameau postérieur de la branche scapu-
laire de l’artère scapulaire inférieure et de la
branche circonflexe postérieure de l’artère scapu-
laire inférieure.
Fig. 9-2. Technique de la bourse subacromiale. Ce réseau est dense en périphérie du labrum. Il se
développe aux dépens des secteurs supérieurs et
de la partie centrale du labrum, près de son bord
libre. La périphérie du secteur inférieur est la
Caractéristiques
région la mieux vascularisée.
C’est un anneau fibrocartilagineux, s’insérant à la
périphérie de la glène scapulaire. Innervation
Sa forme est triangulaire à la coupe. On lui décrit Le labrum comporte de nombreuses terminaisons
donc trois bords et trois faces : nerveuses libres à sa périphérie. En revanche il ne
• une face latérale, articulaire, libre ; présente pas de corpuscule de Pacini, ni d’organe
Acromion
Labrum
Tubercule majeur
Cavité glénoïde
Tubercule mineur
Sillon intertuberculaire
Récessus axillaire
Humérus
Muscle biceps
brachial, chef long
Muscle triceps
Muscle biceps brachial,
brachial, chef court chef long
de Ruffini, contrairement aux éléments de voisi- compressions, serait surtout sensible dans le
nage qui en sont largement pourvus : capsule arti- secteur postéro-inférieur.
culaire, ligaments gléno-huméraux, tendons. La
proprioception ne semble ainsi pas liée au labrum. Propriétés biomécaniques segmentaires
En revanche, en cas de problème, les terminaisons • Le secteur antéro-caudal du labrum est primor-
nociceptives sont nombreuses et peuvent être dial dans la stabilité antérieure de l’épaule avec
sources de douleurs. l’aide du ligament gléno-huméral inférieur.
• Le secteur caudal du labrum participe à la stabi-
Rôles biomécaniques lité inférieure de l’épaule, par effet de butée
(prévention de la luxation erecta).
Le labrum est l’un des éléments importants de la • Le secteur postéro-caudal participe à la stabilité
stabilité et de la mobilité de l’épaule. Il contribue postérieure de l’épaule, lorsque l’humérus est
à assurer la répartition des tensions périarticulaires en rotation interne et antépulsion. Là aussi, il
et il permet une meilleure circulation du liquide existe une synergie favorable avec le ligament
synovial. gléno-huméral inférieur.
En raison de sa forme, de sa situation, de sa consis-
tance et de son environnement synovial, plusieurs Connexions
effets biomécaniques peuvent rendre compte des
1/De nombreux muscles ont un effet mécanique
fonctions du labrum.
direct ou indirect sur le labrum comme :
Effet ventouse • le biceps, dont la partie craniale du chef long est
en continuité avec le labrum ;
C’est l’hypopression barométrique liée à l’étan-
• le supra-épineux ;
chéité labrum/tête humérale qui permet ce
• le subscapulaire ;
mécanisme. Le principe est celui du piston sous
• le triceps, dont l’insertion craniale du chef long
vide.
est aussi en continuité avec le labrum, comme le
La dépression dans l’articulation gléno-humé- biceps.
rale peut atteindre -32 mmHg. La traction dans
2/La capsule et les ligaments coraco-huméral et
l’axe du membre augmente encore la dépression
gléno-huméral inférieur jouent un rôle important
intra-articulaire. L’effet ventouse rend bien
sur le labrum pour le nourrir et maintenir son
compte de la résistance articulaire aux forces de
élasticité.
traction.
Parmi tous les éléments cités, c’est en manipulant
Effet capillarité les insertions craniales du biceps et du triceps que
L’adhésion de deux surfaces congruentes est nous obtenons le plus d’effet.
permise grâce au liquide synovial qui forme un
film humide, tensioactif et de viscosité élevée.
Cette cohésion est proportionnelle à la superfi-
Technique
cie des surfaces en contact. Le labrum permet En latérocubitus
ainsi une majoration de ce mécanisme. L’effet
1re modalité
capillarité autorise la résistance aux forces de
cisaillement. Selon la position classique, mettez-vous derrière le
patient reposant du côté opposé à l’épaule traitée.
Effet ménisque La main de l’épaule douloureuse est positionnée
Par l’augmentation de la profondeur de la cavité sur le grand trochanter homolatéral.
glénoïde et l’accroissement de sa surface, le Placez un pouce en direction du tubercule supra-
labrum permet une diminution des pressions glénoïdal, près du processus coracoïde, et l’autre
appliquées aux surfaces articulaires. Cet effet sur le tubercule infraglénoidal, à la partie la plus
ménisque, qui améliore la résistance aux forces de craniale du bord latéral de la scapula.
Chapitre 9. Traitement de l’appareil de glissement 137
Fig. 9-4. Technique du labrum en latérocubitus (1re modalité). Fig. 9-5. Technique du labrum en latérocubitus (2e modalité).
Pour vous assurer que vos pouces soient bien En position assise
situés, demandez au patient de faire des légères
Vous vous placez assis, de trois quarts derrière le
contractions du biceps et du triceps (fig. 9-4).
patient. Selon le même protocole, vous placez vos
Maintenez les pouces en place et demandez au deux pouces sur les insertions céphaliques du
patient de faire glisser son membre supérieur dis- biceps et du triceps.
talement. Ce glissement distal va mettre en ten-
Quand le patient abaisse son bras, vous augmen-
sion le labrum.
tez l’étirement, en dirigeant l’action de vos pouces
De vos pouces, vous pouvez travailler la continuité en direction craniale (fig. 9-6).
du labrum avec les tendons du biceps et du triceps
en induction.
Cartilage
2e modalité
Placé derrière le patient, votre coude est fléchi Technique
contre votre thorax. Posez les deux pouces bien à
Lissage articulaire
plat contre le rebord dorsolatéral du labrum, en
partant du tubercule infraglénoïdal. Poussez pro- En latérocubitus
gressivement et sans douleur vos pouces à l’aide Le labrum et le cartilage de l’épaule voient parfois
de votre thorax en direction médiale et légère- leurs surfaces devenir irrégulières et rugueuses,
ment caudale, tout en essayant de les écarter, sans à la suite de traumatismes ou de pathologie
les faire glisser. Laissez revenir et répétez la man arthrosique.
œuvre plusieurs fois. La technique du lissage consiste à comprimer la
C’est une technique très efficace, mais à tout tête humérale contre le labrum et le cartilage et à
moment assurez-vous de son indolence. C’est une la mobiliser pour lisser les surfaces articulaires. Le
manœuvre qui a un effet sur l’élasticité du labrum patient est sur le côté opposé à traiter, le bras le
(fig. 9-5). long du corps.
138 Nouvelle approche manipulative – Membre supérieur
L’os
Comme nous l’avions annoncé dans les générali-
tés, ce sont surtout les os long qui sont des récep-
teurs des forces collisionnelles. L’humérus est un
bon exemple et nous allons le mettre en compres-
sion-induction et en décompression-induction.
Toutefois, au niveau de l’épaule, l’omoplate est
aussi fréquemment exposée aux traumatismes.
De ce fait, il est intéressant d’en vérifier la défor-
mabilité, surtout au niveau de l’arc acromio-
coracoïdien.
Techniques
Sur l’humérus
En décubitus
Le patient est en décubitus, coude fléchi, en appui
sur la table.
Fig. 10-1. Technique intra-osseuse sur l’humérus.
Placez une paume sur la tête humérale, plus exacte-
ment entre le col anatomique et la tête. Placez
l’autre paume sous le coude, sous la trochlée humé- Joignez vos doigts au-dessus du moignon l’épaule
rale. Comprimez en écoute des deux paumes, l’hu- de manière à créer un fulcrum.
mérus pour sentir une éventuelle zone indurée. Comprimez plusieurs fois doucement et progres-
Répétez cette manœuvre plusieurs fois en compres- sivement le talon de vos mains l’un vers l’autre et
sion, décompression, induction (fig. 10-1). relâchez lentement. Ne créez pas de douleur avec
votre appui coracoïdien.
Sur l’omoplate
Soyez attentif à la déformation que vous induisez
En position assise dans le tissu osseux. Avec un peu d’habitude, on
Placez-vous latéralement, du côté à traiter. Posez arrive à sentir très précisément les zones de fixation.
le talon de votre main postérieure sur l’épine de Focalisez votre compression sur ces zones indurées
l’omoplate et le bord postérieur de l’acromion. et travaillez-les en induction, toujours en alternant
Placez l’éminence hypothénar de votre main anté- compression et décompression lente. Essayez de
rieure très exactement sur l’apophyse coracoïde. rendre au tissu osseux une bonne malléabilité.
La technique est terminée lorsque vous sentez que l’épine et sur l’acromion. Superposez vos index (ou
vous pouvez obtenir une déformation homogène même vos majeurs, si la taille de l’épaule ou de vos
de l’omoplate entre vos deux mains (fig. 10-2). mains le nécessite) exactement sur la coracoïde.
Comprimez et décomprimez comme précédem-
En décubitus ment entre pouces et index les segments osseux de
On peut effectuer exactement la même technique l’omoplate que vous pontez. Procéder lentement
en décubitus. Superposez vos pouces en arrière, sur et doucement et ne créez pas de zone d’hyper-
Chapitre 10. Traitement des éléments osseux 141
pression sur la coracoïde afin de ne pas éveiller de La technique en décubitus est moins puissante
douleur. Travaillez les zones fixées en induction, qu’en position assise, mais elle permet une plus
toujours en alternant les phases de compression et grande précision et souvent un meilleur ressenti
de décompression (fig. 10-3). pour les débutants.
Chapitre 11
Manipulations neurales de l’épaule
Rappels
Technique
Limites
En décubitus
• Craniale : le petit rond.
• Caudale : le grand rond. Le patient repose sur la table, l’avant-bras sur l’ab-
• Latérale : l’humérus. domen. Vous vous placez de trois quarts, derrière
• Médiale : le triceps (le chef long). l’épaule du patient.
C3
Positionnez un ou deux doigts d’une main dans écartez les fibres musculaires du grand rond et
l’espace axillaire latéral, à la recherche d’une petite du petit rond. Cet écartement permet de soula-
zone indurée. Pour simplifier l’accès à l’espace ger les contraintes musculofasciales exercées
axillaire latéral, cherchez d’abord l’insertion du sur le système vasculonerveux dans cet espace
chef long du triceps sur le tubercule infraglénoï- (fig. 11-3).
dal. Vous ne pouvez pas vous tromper, votre doigt De l’autre main, vous mobilisez le membre supé-
ne peut pas aller plus haut. Dirigez ensuite votre rieur du patient en légères rotations latérales. Elles
doigt un peu en direction caudale et là, vous vous permettent d’agrandir l’espace latéral et de mieux
situez dans l’espace axillaire latéral. le pénétrer.
Normalement, le contenu de l’espace axillaire Travaillez bien les zones indurées en induction.
latéral est à peine sensible mais il est particulière-
Nous vous recommandons cette technique qui
ment douloureux dans les affections de l’épaule.
agit très bénéfiquement sur le nerf axillaire. Elle
Soit vous travaillez directement sur le nerf par permet d’avoir un effet sur la capsule, la synoviale
une compression-induction légère. Soit vous et les muscles petit rond et deltoïde.
Chapitre 11. Manipulations neurales de l’épaule 145
Fig. 11-3. Technique de l’espace axillaire latéral en Fig. 11-4. Technique de l’espace axillaire latéral en
décubitus. latérocubitus.
146 Nouvelle approche manipulative – Membre supérieur
Dans la position classique, le patient repose sur le En latérocubitus, le sujet repose du côté opposé
côté opposé à l’épaule à traiter, vous êtes placé au nerf superficiel à traiter.
derrière lui, sa main est posée en pronation sur Nous allons vous donner par ordre d’importance
l’avant-bras placé sur la table. les zones où ces manœuvres sont les plus efficaces.
Mettez un pouce dans l’espace axillaire latéral et 1. L’émergence du nerf cutané supérieur latéral du
l’autre main sur le bras du patient. bras. C’est une branche du nerf axillaire émergeant
dans le sillon delto-tricipital. Elle est située entre le
Le pouce manipule en induction le contenant et le
chef long et le chef court du triceps. Pour l’attein-
contenu de l’espace axillaire latéral, pendant que
dre, passez bien sous la partie caudale du deltoïde
l’autre main entraîne le bras en flexion légère et en
2. L’émergence du nerf cutané postérieur du bras.
antépulsion.
C’est une branche du nerf radial, à la différence de
Il est important de séparer le tendon tricipital du la technique employée pour l’angle triceps-grand
petit rond afin d’ouvrir l’espace (fig. 11-4). rond, les doigts restent sous-cutanés. Ils ne
s’enfoncent pas profondément entre les muscles deur, on trouve le nerf du muscle grand rond,
grand dorsal, grand rond et triceps. branche du nerf subscapulaire.
3. L’émergence des rameaux cutanés de la branche
dorsale des nerfs spinaux. Elle émerge à la jonction
musculo-tendineuse du muscle trapèze (fig. 11-5). Technique
Elle se fait en décubitus ou en latérocubitus. On
Espace axillaire médial emploie le même protocole que pour l’espace axil-
laire latéral, mais en plaçant son doigt médiale-
Rappels ment par rapport au triceps, selon la même
séquence vue précédemment. Une fois senti le
Voir la figure 11-6. tubercule infraglénoïdal, vous dirigez votre doigt
légèrement en direction caudale puis médiale.
Limites
L’espace axillaire médial se situe médialement par
Il est en forme de triangle à sommet médial : rapport au triceps.
• sa base est constituée par le triceps brachial (chef La première manœuvre est d’écarter les fibres
long) ; des muscles petit rond, grand rond et triceps
• son sommet par les muscles petit et grand ronds. pour donner de l’espace au contenu vasculo
nerveux.
Contenu
La deuxième manœuvre est d’effectuer une com-
Il comprend l’artère circonflexe scapulaire, anas- pression-induction légère sur le nerf du grand
tomosée avec l’artère suprascapulaire. En profon- rond.
Clavicule
Acromion
Artère et nerf
suprascapulaires
Muscle supra-épineux
Capsule articulaire de
Épine de la scapula l’articulation de l’épaule
Nerf axillaire
Muscle infra-épineux
Artère circonflexe
Bord médial humérale postérieure
Artère circonflexe
Nerf radial
de la scapula
Artère profonde du bras
Dans un deuxième temps, vous effectuez des peti- la colonne cervicale et l’articulation acromio-
tes inductions douces sur le nerf suprascapulaire. claviculaire.
C’est une excellente technique pour avoir un effet
myorelaxant sur les muscles supra et infra-épineux
(fig. 11-7). Technique
En décubitus
Nerf perforant de l’accessoire
Le patient repose sur la table avec la main de
l’épaule concernée sur l’abdomen.
Rappels
D’une main, vous maintenez l’occiput, et du
Il est sous-cutané à environ 1 à 2 travers de doigt pouce de l’autre main vous contactez le nerf per-
du bord antérieur du trapèze, à mi-chemin entre forant, le restant de la main englobant l’épaule.
Effectuez des petits étirements sur le nerf perforant Remarque : Quand le nerf perforant est trop sen-
qui est presque toujours sensible, attention les nerfs sible, on le travaille de part et d’autres afin de relâ-
supportent mal la compression. Simultanément, vous cher le fascia et les fibres musculaires qui
étirez distalement l’épaule, ce qui met en tension le l’entourent et ensuite seulement on agit directe-
trapèze et le petit anneau facial qui entoure le nerf. ment sur son émergence.
La manœuvre est terminée quand la douleur dis-
paraît (fig. 11-8).
Chapitre 12
Manipulations
vasculaires de l’épaule
Artère axillaire
Rappels
Toute la vascularisation de l’épaule est issue de Elle naît sous le grand rond. Elle passe sous le
l’artère subclavière. Nous avons décrit les techni- petit pectoral.
ques la concernant dans le livre Manipulations C’est surtout en arrière du petit pectoral qu’elle
vasculaires viscérales. risque d’être contrainte. Reportez-vous au chapi-
Le but de ces techniques est de libérer d’abord le tre consacré au petit pectoral où nous décrivons la
défilé thoracique (surtout l’angle cléido-scapu- manipulation appropriée.
laire) et ensuite d’étirer l’artère subclavière en
direction distale. Artère thoraco-acromiale
Nous allons voir l’une de ces techniques.
Rappels
Espace cléido-scapulaire Elle prend naissance juste au-dessus du petit pecto-
ral, voici les différentes branches qu’elle fournit :
En latérocubitus • claviculaire ;
• acromiale ;
Le patient repose selon la position classique sur le
• deltoïdienne ;
côté opposé à traiter. La main de l’épaule concer-
• pectorales ;
née est sur la table, la paume tournée vers le
• thoracique latérale (mais rarement).
patient.
Elle se situe entre le muscle subscapulaire et le
Placé derrière le patient, vous mettez les doigts
petit pectoral.
d’une main sur la partie antérieure du bord cranial
de la scapula. Les doigts de l’autre main sont posés
en arrière de la clavicule. Technique
De votre thorax, vous poussez l’épaule, dans un
En latérocubitus
premier temps, ventralement et dans un deuxième
temps, cranialement. Simultanément vos doigts Toujours selon la même position classique, vous
vont agrandir l’espace cléido-scapulaire en sépa- êtes placé derrière le patient qui est couché sur le
rant ses bords. côté opposé à l’épaule traitée. La main de l’épaule
Artère vertébrale
Muscles scalènes antérieur et moyen
Artère supra-scapulaire
Tronc costo-cervical
Artère subclavière
Tronc thyro-cervical
Artère carotide
Rameau acromial
commune
Artère thoraco- Rameau deltoïdien Tronc brachio-
acromiale céphalique
Rameau pectoral
Artère circonflexe humérale postérieure Artère thoracique
supérieur
Artère subscapulaire
Muscle petit
Artère circonflexe humérale antérieure
pectoral
Artère axillaire Artère thoracique
dorsale
Artère profonde du bras
Artère thoracique
Muscle grand dorsal latérale
Muscle triceps brachial, chef long
Artère brachiale
Artère collatérale radiale
douloureuse se place en pronation sur la table ou De l’autre main, vous poussez l’épaule ventralement
sur l’avant-bras du patient. et médialement pendant que vous faites jouer latéra-
Positionnez un pouce à la partie céphalique lement les fibres du petit pectoral de votre pouce.
du sillon delto-pectoral, en dedans du proces- L’idéal est d’arriver contre le bord latéral du petit
sus coracoïde, sur le bord médial du petit pectoral pour le faire glisser médialement (fig.
pectoral. 12-3).
Chapitre 12. Manipulations vasculaires de l’épaule 153
Tronc thyro-cervical
Artère circonflexe
Artère dorsale de la scapula
de la scapula,
rameau profond
de l’artère transverse Artère
du cou subscapulaire
Fosse infra-
épineuse
Artère
thoraco-dorsale
Sur le plan émotionnel, l’épaule va souvent de pair 2/Le patient qui se tient avec les épaules bien
avec le thorax. Il est difficile de séparer ces deux droites (un peu trop) et en arrière exprime :
éléments. • la dominance ;
L’épaule émotionnelle correspond à des « états • la confiance en soi ;
d’âme », accompagnés d’attitudes et de postures. • l’orgueil ;
La posture n’étant, d’une certaine manière, que • le besoin d’action ;
l’exagération de l’attitude. • la générosité ;
• l’enthousiasme ;
Nous vous dressons une liste des projections émo-
• le paraître ;
tionnelles. Elle est fondée sur l’observation de mil-
• l’énergie ;
liers de patients. Forcément incomplète et sujette à
• une bonne défense de soi ;
exception, elle est, cependant, le reflet des patients
• la réactivité ;
qui nous consultent avec des problèmes d’épaule.
• l’extraversion ;
1/Le patient qui se tient avec les épaules enrou- • une occupation parfois un peu trop forte de son
lées en avant exprime à des degrés plus ou moins territoire.
importants :
Ce patient a plus tendance, lors d’activités ou de
• l’introversion ;
chute, à affecter les éléments antérieurs de l’épaule
• le mal-être ;
comme la capsule, le biceps le coraco-brachial et
• le sentiment d’infériorité ;
les ligaments acromio-coracoïdiens.
• la sous-estimation de lui-même ;
• la tristesse ; Nous avons séparé sur le plan émotionnel l’épaule,
• la déception ; le coude le poignet et la main. Il va de soi qu’une
• la résignation ; attitude fait jouer tout le membre supérieur. Par
• le manque de réactivité ; exemple, le dominant a les épaules basses, en
• le pessimisme ; arrière mais aussi les coudes en extension, les
• une autodéfense excessive ; mains ouvertes et tout le membre supérieur en
• la paranoïa ; rotation latérale.
• la soumission ; Quant au dominé, il a les épaules enroulées, hau-
• la crainte ; tes, les poings à demi fermés et le membre supé-
• la non-occupation de son territoire. rieur plutôt en rotation médiale.
Ces attitudes vont « fragiliser » certains secteurs de Quelles actions avoir ? Nous ne voulons pas parler
son épaule en sollicitant plus volontiers les tissus ici de libération émotionnelle. C’est un sujet trop
mous postérieurs. Ce sont des patients qui présen- vaste et sensible et qui n’est pas dans le programme
tent un risque de luxation lors d’une chute, des de ce livre. Nous pouvons cependant déjà aider les
étirements de supra-épineux, triceps, petit rond et patients en leur donnant des conseils sur leur
grand rond. posture.
Comme nous l’avons dit, une posture est une exa- dans une partie du corps et votre schéma corporel
gération de l’attitude. Elle entraîne des tensions est faussé. Lors d’un mauvais mouvement ou
musculaires et ligamentaires « masquées » mais d’une chute, le corps se défendra sans doute moins
bien réelles sur le plan articulaire. bien dans certains territoires.
Si vous vous tenez constamment avec les épaules Apprendre la bonne attitude à patient lui permet
en dedans et le membre supérieur en rotation non seulement de mieux retrouver ses fonctions
interne, vos muscles rotateurs internes sont en articulaires, de le faire au plus vite, mais aussi de le
tension, votre système circulatoire n’est activé que protéger pour l’avenir.
Chapitre 14
Anatomie fonctionnelle du coude
Humérus
Crête supra-
condylienne médiale Bord latéral
Fosse
Crête supra- coronoïdienne
condylienne latérale Crête supra-
Trochlée condylienne latérale
Fosse radiale humérale Fosse olécrânienne
Épicondyle latéral Épicondyle Épicondyle latéral
médial
Capitulum huméral
Sillon capitulo- Sillon du Tête radiale,
trochléaire nerf ulnaire circonférence
Tête radiale Processus articulaire
Col du radius coronoïde
Tubérosité radiale Olécrâne
Ulna
a b
Humérus
Articulation huméro-radiale
Tête radiale
Crête supra-
condylienne latérale Radius
Épicondyle latéral
Capitulum huméral
Articulation
huméro-ulnaire
Olécrâne
Articulation radio- Ulna
c ulnaire proximale
Humérus
Tête radiale
Processus coronoïde
Tubérosité radiale
Crête supra-
Radius condylienne médiale
Capitulum huméral
Épicondyle latéral
Olécrâne
d
Ulna Trochlée humérale
Comme la capsule est mince et lâche, elle pourrait les épicondyles qui provoquent des douleurs que
lors de certains mouvements éventuellement être les articulations elles-mêmes. La stabilité de ces
pincée entre les pièces articulaires du coude. dernières est globalement satisfaisante.
olécrânienne avec bursite sans traumatisme préa- nous en avons vu qui duraient plusieurs années.
lable, c’est peut-être dû à la goutte. Elles apparaissent souvent après une hyperactivité
C’est d’ailleurs le même phénomène pour les dou- du membre supérieur et le plus souvent après des
leurs du tendon d’Achille. mouvements forcés et mal adaptés.
Pensez à inspecter l’hélix de l’oreille et les doigts Mais on se rend compte qu’elles se déclarent
du patient, à la recherche de tophus. souvent en relation avec une fixation cervicale
préalable.
Conseils Les débutants pratiquant le golf confondant force
et coordination musculaire connaissent bien ces
Surtout donnez lui des conseils hygiéno-diététiques à tendinites, sans parler des joueurs de tennis, des
savoir : peintres, « bodybuilders » et tous ceux qui ont un
• suppression de l’alcool et des purines ; abats, gibiers,
métier où les membres supérieurs sont soumis à
fruits de mer, poisson gras, charcuterie, oseille, asperge
des stress physiques considérables.
et épinards ;
• le chocolat et les laitages le soir sont aussi fortement
déconseillés.
Demandez au patient de boire souvent de petites quan- Douleurs
tités d’eau, tout au long de la journée.
Elles se situent sur l’attache des extenseurs ou des
fléchisseurs. Elles créent une inflammation des
Inflammatoires fibres musculaires et de leurs insertions sur le
périoste correspondant, allant parfois jusqu’à une
• Rhumatismale, l’atteinte du coude est rarement véritable boursouflure périostée, visible radiologi-
inaugurale, elle accompagne un autre rhuma- quement :
tisme inflammatoire connu. • chez le tennisman, la douleur siège plus sur les
• Septique, les symptômes sont si évidents qu’il extenseurs, et elle est plus intense quand il serre
est difficile de se tromper : le poing ;
– douleurs aiguës, nocturnes et insomniantes ; • chez le golfeur, la douleur siège plus volontiers
– impotence fonctionnelle avec fièvre. sur les fléchisseurs.
Arthrosiques locales
Fréquemment, l’arthrose du coude est secondaire
Différentes épicondylites
à des fractures ou des luxations. On la trouve aussi Notons d’abord que les deux épicondyles ne sont
chez les travailleurs de force subissant des micro- pas inclus dans la capsule articulaire.
traumatismes.
Épicondylite latérale
Épicondylites Elle affecte les muscles épicondyliens latéraux, à
savoir :
Généralités • le court extenseur radial du carpe ;
• le long extenseur radial du carpe ;
Sur le plan de la terminologie, on confond sou- • le brachio-radial (moins fréquemment atteint) ;
vent les épicondylalgies qui concernent les douleurs • le supinateur ;
tendino-musculaires et les épicondylites qui provo- • l’extenseur des doigts ;
quent une inflammation du cartilage. Pour ne pas • l’extenseur du V ;
alourdir le texte, nous garderons le terme • l’extenseur ulnaire du carpe ;
d’épicondylite. • l’anconé.
Ce sont les lésions du coude les plus fréquentes Elle se manifeste par des douleurs latérales du
que nous voyons. Certaines sont redoutables, coude au serrage de la main, au port d’une charge
Chapitre 15. Éléments de diagnostic 165
ou lors d’une activité sportive comme le tennis (le soulevant une charge au cours d’un geste
fameux tennis elbow). brusque.
On peut provoquer cette douleur par : La douleur est ventrale, réveillée par la pression
• une pression sur l’épicondyle ; sur le tendon du biceps et son expansion aponé
• une extension et une supination contrariée du vrotique (lacertus fibrosus) et à la flexion contra-
poignet ; riée du bras.
• ou tout simplement en demandant au patient de
vous serrer la main. Tendinite tricipitale
On se rend compte que pas moins de 8 muscles Elle se traduit par une douleur dorsale sur l’inser-
s’attachent sur l’épicondyle latéral. Ils échangent tion du triceps sur l’olécrâne. Elle est plus rare que
tous quelques fibres musculaires avec le ligament la tendinite du biceps, et met souvent en cause la
collatéral radial et le ligament annulaire du bourse tricipitale et la graisse située dans la fosse
radius. olécrânienne qui a tendance à se figer ou à se
Ceci explique en grande partie la difficulté d’obte- fibroser.
nir des résultats rapides sur les épicondylites laté- La douleur est réveillée par la pression du ten-
rales. Leur irritation affecte la partie très profonde don du triceps et à l’extension contrariée du
de l’articulation huméro-radiale, elle irradie sur le bras.
plan ligamentaire et indirectement sur le plan
capsulaire.
Conseils
Épicondylite médiale Pour toutes les épicondylites et tendinites, donnez quel-
Elle concerne les muscles : ques conseils hygiéno-diététiques à vos patients.
• rond pronateur ; Reportez-vous au préalable à ce que nous avons écrit
• fléchisseur superficiel des doigts ; pour les douleurs du coude liées à la goutte.
Vérifiez aussi toujours l’épicondyle opposé à l’épicondyle
• fléchisseur radial du carpe ;
irrité. On est parfois surpris de trouver une inflammation
• long palmaire ; symétrique, asymptomatique. Le cerveau n’intègre pas
• fléchisseur ulnaire du carpe. deux douleurs à la fois. Il privilégie toujours la plus forte,
À la différence des attaches des muscles sur mais la moins symptomatique contribue à la chronicité
l’épicondyle latéral, les muscles épicondyliens de l’autre.
médiaux n’échangent pas de fibres avec le liga-
ment collatéral médial. De ce fait, l’épicondy-
lite médiale est relativement plus facile à Lésions traumatiques du coude
soigner.
Elles ont surtout lieu en compression à la suite
Ce sont des douleurs à la face médiale du coude
d’une chute sur la main et plus rarement sur le
qu’on trouve chez les bricoleurs, les artisans et les
coude.
joueurs de golf.
Les forces traumatiques se concentrent, d’abord,
On peut provoquer la douleur en comprimant
sur la membrane interosseuse radio-ulnaire, puis à
l’épicondyle médial et lors de la flexion-pronation
l’ulna et, enfin, à l’humérus.
contrariée du poignet.
Quand le choc lésionnel dépasse le coude, ce sont
l’épaule, la clavicule, la 1re côte ou la colonne cer-
Autres tendinopathies vicale qui en sont les victimes.
Il existe souvent des fixations cervicale et de la
Tendinite bicipitale
1re côte, associées à celle du coude. Les lésions,
On la trouve plus volontiers chez les « bodybuil- lors d’un mouvement du coude, se font fréquem-
ders » et ceux qui vont forcer brutalement en ment en flexion-pronation du coude.
166 Nouvelle approche manipulative – Membre supérieur
Direction
Technique
Elle est caudale.
En décubitus
Terminaison Le patient repose le membre supérieur sur la table,
Il se termine sur : le bras légèrement fléchi, la paume en avant.
• l’ulna, sur sa tubérosité ; Le brachial est dorsal par rapport au biceps et se
• la capsule du coude, on peut dire que c’est un termine sur l’ulna. Enfoncez légèrement un pouce
muscle capsulaire. sur le bord médial du lacertus fibrosus, contre le
bord latéral du rond pronateur, en direction de la
Innervation tubérosité ulnaire.
Il est innervé par : L’autre pouce agit de même à la partie caudale du
• le nerf musculo-cutané (C5-C6) ; lacertus fibrosus.
• le nerf radial (C5-C6) pour une petite partie Les pouces essaient de se rejoindre près de la tubé-
latérale. rosité ulnaire, à deux travers de doigts du pli du
coude (fig. 16-2).
Vascularisation
On peut aussi faire alternativement jouer le ten-
Il est vascularisé par l’artère brachiale et la récur- don d’insertion avec un pouce d’abord en direc-
rente radiale. tion médiale et ensuite latérale.
Corps de
l’humérus
Muscle brachial
Le biceps brachial
Rappels
Voir la figure 16-3.
Direction
Elle est caudale, les deux chefs se réunissent très
Fig. 16-1. Muscle brachial. près de la terminaison du muscle deltoïde.
Terminaison
On mobilise le tendon d’insertion ulnaire média- Il se termine par :
lement et latéralement, en essayant de le soulever • la tubérosité du radius ;
ventralement en latéroflexion. • une expansion de tissu conjonctif rejoignant le
Cette manipulation a pour but principal de libérer fascia antébrachial à sa partie médiale (le lacer-
la capsule et la synoviale. tus fibrosus).
Chapitre 16. Manipulations des stabilisateurs actifs du coude 169
Vascularisation
Il est vascularisé par l’artère brachiale.
Actions au niveau du coude
C’est un fléchisseur et un supinateur quand le
coude est fléchi. C’est aussi un tenseur du fascia
antébrachial.
Particularités
Ce muscle bi-articulaire, comme nous l’avons vu,
est important pour le labrum et la capsule de
l’épaule.
En soulevant des charges lourdes, il peut se
rompre au niveau du corps charnu. Le patient
consulte pour une « boule » à la face ventrale du
Muscle biceps bras.
brachial, chef court La sanction est le plus souvent chirurgicale. Mais
Muscle nous avons vu des patients qui ont préféré ne rien
biceps brachial, faire et, petit à petit, le biceps a retrouvé un peu de
chef long
sa fonctionnalité.
Technique
Muscle biceps
brachial On peut la réaliser en décubitus ou en latérocubi-
tus, le patient couché sur le côté du coude à
Muscle brachial manipuler.
C’est surtout son expansion aponévrotique, le
lacertus fibrosus qui nous intéresse par son rôle sur
le fascia antébrachial et son voisinage avec le nerf
Lacertus fibrosus médian et l’artère brachiale.
(expansion fibreuse du
Cette lame fibreuse peut s’irriter lors de mouve-
tendon du biceps)
ments forcés ou répétés. Cette aponévrite est dif-
Tubérosité ulnaire et
tendon d’insertion du
ficilement supportable. Elle peut provoquer une
muscle brachial irritation du nerf médian se propageant au niveau
Tubérosité radiale et du poignet et de la main.
tendon d’insertion du
muscle biceps brachial En décubitus
Fig. 16-3. Biceps brachial. 1re modalité
Le patient repose le membre supérieur sur la
table, le bras légèrement fléchi, la paume en
avant.
Innervation
Vos deux pouces glissent sur le rond prona-
Il est innervé par le nerf musculo-cutané (C5-C6). teur, puis se dirigent, d’abord distalement et
Le réflexe bicipital permet de tester la racine spi- ensuite médialement, sur les bords du lacertus
nale de C6. fibrosus.
170 Nouvelle approche manipulative – Membre supérieur
2e modalité
Le patient repose sur la table, le coude légère-
ment fléchi. Demandez au patient de faire quel-
ques mouvements de flexion-supination de
l’avant-bras, pour bien différencier les insertions
radiale et aponévrotique du biceps (fig. 16-4).
Essayez de faire un soulèvement-induction des
deux pouces du lacertus fibrosus. Réalisez, ensuite,
un écartement-induction du tendon bicipital
radial et du lacertus fibrosus.
Fig. 16-5. Technique du lacertus fibrosus en latérocubitus.
En latérocubitus
Remarque : Cette technique a un effet sur le
Le patient repose du côté du coude à manipuler, rond pronateur et indirectement sur le nerf
vous vous installez face à lui. Des deux pouces et médian et l’artère brachiale situés juste en
vous effectuez un écartement-induction des atta- arrière. Elle sert aussi à relâcher la pression intra-
ches distales du biceps. canalaire de la loge des fléchisseurs du coude.
Un pouce entraîne le tendon de la tubérosité
radiale latéralement, pendant que l’autre attire le
lacertus fibrosus médialement (fig. 16-5). Le rond pronateur
Rappels
Voir la figure 16-6.
Origine
Il trouve son origine sur :
• l’épicondyle médial ;
• le septum intermusculaire médial ;
• le processus coronoïde de l’ulna.
Trajet
Il est latéral et distal.
Terminaison
Il se termine par une tubérosité pronatrice du
Fig. 16-4. Technique du lacertus fibrosus en décubitus. radius.
Chapitre 16. Manipulations des stabilisateurs actifs du coude 171
Épicondyle
médial, chef
commun des
fléchisseurs
Tubérosité
radiale
Muscle long
Muscle rond palmaire
pronateur
Muscle Muscle
fléchisseur radial fléchisseur
du carpe ulnaire du carpe
Chef latéral
Chef long
Muscle triceps
brachial,
chef médial
Muscle triceps
brachial, Chef médial
chef long
Muscle triceps
brachial,
chef latéral Muscle
triceps brachial
Muscle
anconé
Épicondyle médial b
Olécrâne
Muscle anconé
Ulna
Radius
a
Fig. 16-8. Triceps brachial.
• L’humérus : Terminaison
– à sa face dorsale, sous le sillon du nerf radial et
Il se termine par :
le septum intermusculaire, pour le chef médial ;
• l’ulna, les trois tendons se rejoignent sur l’olé
– à sa face latérale, au-dessus du sillon du nerf
crâne ;
radial, pour le chef latéral.
• le fascia antébrachial.
Direction Innervation
Elle est caudale. Il est innervé par le nerf radial (C6-D8).
Chapitre 16. Manipulations des stabilisateurs actifs du coude 173
Technique Origine
On peut la réaliser en procubitus ou latérocubitus, Il trouve son origine sur l’humérus, à sa face dor-
le patient reposant sur le côté opposé au coude à sale :
traiter. • l’épicondyle latéral ;
Des deux pouces, vous faites jouer latéralement • le ligament collatéral radial.
le tendon d’insertion du triceps sur l’olécrâne et,
en fin de manœuvre, vous essayez de passer entre Direction
le tendon et son attache olécrânienne.
Elle est oblique, caudale et médiale.
En dedans du tendon, dans la fosse olécrânienne,
se trouve de la graisse articulaire. Elle a pour fonc-
tion d’amortir les chocs de l’olécrâne dans la fosse Terminaison
olécrânienne humérale, lors de l’extension du Il se termine par l’ulna, au tiers proximal dorsal du
coude. bord latéral.
Cette graisse articulaire a aussi un rôle propriocep-
teur et mécanorécepteur. Elle peut se figer et
Innervation
devenir progressivement fibreuse et créer une irri-
tation articulaire. Il est innervé par le nerf radial (C7-C8).
Mobilisez en induction cette graisse par des mou-
vements lents et progressifs, en passant sous le Vascularisation
tendon tricipital.
Il est vascularisé par l’artère récurrente radiale.
En procubitus Action
Le patient repose, le membre supérieur sur la • Extension du coude.
table, la main posée sur sa face palmaire. Le triceps • Tenseur capsulaire avec le triceps.
174 Nouvelle approche manipulative – Membre supérieur
Épicondyle
latéral
Olécrâne
Muscle anconé
Ulna
Radius
Particularité
C’est un tenseur capsulaire dorsal comme le tri-
ceps, il s’attache sur le chef médial du triceps
brachial.
Technique
En procubitus
Le patient est dans la même position que pour le
triceps brachial. Posez un pouce sur l’épicondyle
latéral à sa face dorsale, et l’autre sur le bord latéral Fig. 16-11. Technique de l’anconé en procubitus.
de l’ulna pour servir de point fixe. Effectuez un
étirement en induction sur l’insertion au niveau
de l’épicondyle latéral et faites jouer progressive- Effectuez la même manœuvre en pensant bien à
ment l’avant bras en flexion. faire glisser en induction les insertions de l’anconé
sur l’épicondyle latéral (fig. 16-12).
L’intérêt de cette manipulation est d’avoir un effet
sur le ligament collatéral radial, très utile dans le
traitement des épicondylites latérales (fig. 16-11).
Le supinateur
En latérocubitus
Rappels
Le patient repose sur le côté opposé au coude à
traiter, la main en pronation. Voir la figure 16-13.
Chapitre 16. Manipulations des stabilisateurs actifs du coude 175
Terminaison
Il se termine sur le radius, entre la tubérosité
radiale et l’insertion du rond pronateur.
Innervation
Il est innervé par le nerf radial, par son rameau
profond C5-C6.
Vascularisation
Il est vascularisé par une branche de l’artère
radiale.
Technique
En latérocubitus
Le patient repose sur le côté opposé au membre
supérieur à traiter, l’avant-bras, le long du corps,
appuyant sur son rebord médial ou sur sa face
antérieure.
Fig. 16-12. Technique de l’anconé en latérocubitus.
Le supinateur est profondément situé en dedans
des extenseurs du carpe et des doigts, en dehors
de l’anconé et cranialement par rapport au long
Origine abducteur du pouce.
Il trouve son origine sur : Juste en dessous de la partie dorsale de l’épi-
• l’ulna : la crête du muscle supinateur, à sa partie condyle latéral, on écarte latéralement de nos
dorsale ; doigts les muscles extenseurs du carpe, pour
• l’humérus : l’épicondyle latéral ; ressentir l’espace entre le radius et l’ulna (fig.
• le ligament collatéral radial ; 16-14).
• le ligament annulaire du radius. On fixe l’ulna et on mobilise le radius en prona-
tion pour étirer les insertions du supinateur.
Direction D’un pouce, on explore la partie latérale dorsale
Elle est oblique latérale, le supinateur tourne autour de l’ulna et de l’autre la partie dorsale, légèrement
de la face dorsolatérale du tiers cranial du radius. médiale du radius.
176 Nouvelle approche manipulative – Membre supérieur
Humérus
Épicondyle latéral
Ligament
collatéral radial
Muscle supinateur
profond
Muscle supinateur
superficiel
Ulna
Radius
On travaille les zones de rugosité en induction. Le • le ligament annulaire du radius, à sa partie dorsale ;
but de cette technique est d’avoir un effet sur : • le rameau profond du nerf radial qui traverse le
• le ligament collatéral radial ; muscle.
Chapitre 16. Manipulations des stabilisateurs actifs du coude 177
Humérus
Ulna
Muscle extenseur
des doigts
Muscle extenseur
ulnaire du carpe
Muscle extenseur
du petit doigt Radius
Processus
styloïde du radius
Connexions
intertendineuses
Tendons du muscle
extenseur des doigts
Épicondyle latéral
Humérus
Olécrâne
Muscle brachio-radial
Ulna
Muscle long extenseur
radial du carpe
a
Fig. 16-17. Muscles extenseurs du carpe.
Humérus
Muscle brachio-radial
Olécrâne
Ulna
Membrane interosseuse
antébrachiale
Radius
Muscle brachio-radial,
tendon d’insertion
Corps du métacarpien
Tête du métacarpien
b
Fig. 16-17. Suite.
Fig. 16-18. Technique des muscles long et court extenseur radial du carpe.
182 Nouvelle approche manipulative – Membre supérieur
Tendon extenseur
Tendon du long extenseur long du pouce
radial du carpe Scaphoïde Rétinaculum
Trapèze
Tendon extenseur
court du pouce
Artère radiale
On peut facilement repérer à la face dorsale du important. Quand on manipule les muscles exten-
radius une proéminence osseuse, le tubercule dor- seurs radiaux du carpe, on agit sur le supinateur.
sal (fig. 16-19). Cet effet s’effectue surtout quand on fait glisser les
extenseurs pour accentuer leur effet sur le ligament
collatéral radial.
Technique
En procubitus
Les muscles de l’épicondyle
C’est une technique de dégrippage tendineux pour médial
les limitations de la flexion du coude et du
poignet.
Ce sont les muscles qui provoquent des épicondy-
Le patient repose le bras en dehors de la table. De lites de la face antérieure du coude, autrefois appe-
vos deux pouces, vous explorez méthodiquement lées épitrochléites. On trouve de médial à latéral
les différentes gouttières. les muscles :
Faites jouer transversalement les tendons comme • rond pronateur ;
des cordes de guitare. Vous pouvez demander au • fléchisseur superficiel des doigts ;
patient d’accomplir des mouvements dorsaux de • fléchisseur radial du carpe ;
la main et du poignet, pour mieux sentir les • long palmaire ;
tendons. • fléchisseur ulnaire du carpe (fig. 16-21).
Faites glisser ces muscles sur leurs attaches osseu-
ses et fasciales en réalisant une traction-induction Le rond pronateur
de vos deux pouces.
En permanence, les deux pouces doivent rester en Origine
contact osseux. Il trouve son origine sur :
Essayez ensuite de sentir les fibres de ces muscles • l’humérus sur l’épicondyle médial ;
qui rejoignent le ligament collatéral radial et la • le septum intermusculaire médial ;
capsule (fig. 16-20). • l’ulna, sur son processus coronoïde.
Remarque : Le muscle supinateur, par les fibres
Direction
qu’il échange avec les ligaments collatéral, radial et
annulaire du radius, a aussi un rôle articulaire Elle est distale et latérale.
Chapitre 16. Manipulations des stabilisateurs actifs du coude 183
Direction
Elle est distale et latérale.
Terminaison
Il se termine sur les phalanges.
Innervation
Il est innervé par le nerf médian, C7-T1.
Vascularisation
Il est vascularisé par l’artère ulnaire.
Action
• Flexion du poignet et des phalanges.
• Légère flexion du coude.
Particularité
Le nerf médian chemine entre les chefs ulnaire
Fig. 16-20. Technique des tendons de la gouttière radiale. et radial du muscle fléchisseur superficiel des
doigts, formant un arc tendineux. Ce muscle est
important à relâcher pour libérer le nerf
Terminaison médian.
Il se termine sur le radius, sur la tubérosité
pronatrice. Le fléchisseur radial du carpe
Innervation Origine
Il est innervé par le nerf médian, C6–C7. Il trouve son origine sur :
• l’humérus sur l’épicondyle médial ;
Vascularisation • le fascia superficiel de l’avant-bras.
Il est vascularisé par l’artère ulnaire.
Direction
Action
Elle est distale, très légèrement latérale.
Il joue un rôle dans la pronation de l’avant-
bras.
Terminaison
Il trouve son origine sur : Il est innervé par le nerf médian, C6–C7.
• l’humérus, sur l’épicondyle médial ;
Vascularisation
• l’ulna, sur le processus coronoïde ;
• le radius, sur son corps. Il est vascularisé par l’artère ulnaire.
184 Nouvelle approche manipulative – Membre supérieur
Épicondyle médial,
chef commun des
fléchisseurs
Tubérosité radiale
Muscle fléchisseur
superficiel des doigts
Muscle fléchisseur
superficiel des doigts
Base du second
métacarpien
Pisiforme
Crochet de l’hamatum
a
Fig. 16-21. Muscles de l’épicondyle médial.
Action Direction
• Flexion de la radio-carpienne. Elle est distale.
• Légère action de flexion du coude et de
pronation. Terminaison
Origine Action
Il trouve son origine sur l’humérus, sur l’épicon- • Flexion de la main.
dyle médial. • Tension de l’aponévrose palmaire.
Chapitre 16. Manipulations des stabilisateurs actifs du coude 185
Humérus,
épicondyle médial
Processus coronoïde
Tubérosité radiale
Tubérosité ulnaire
Membrane interosseuse
antébrachiale
Radius
Muscle fléchisseur
Muscle long profond des doigts
fléchisseur du pouce
Crochet de l’hamatum
Base de la phalange
distale du premier doigt
Phalange distale
b du quatrième doigt
Particularité Terminaison
Ce muscle joue un rôle important sur la pression Il se termine sur :
qui règne à l’intérieur du canal carpien. • le pisiforme ;
• l’hamatum, sur le ligament piso-hamatum ;
• le 5e métacarpien, sur le ligament piso-méta
Le fléchisseur ulnaire du carpe carpien.
Origine Innervation
Il trouve son origine sur : Il est innervé par le nerf ulnaire.
• l’humérus, sur l’épicondyle médial ;
• l’ulna, sur l’olécrâne et le bord proximal Vascularisation
postérieur ; Il est vascularisé par l’artère ulnaire.
• le fascia antébrachial.
Action
Direction
• Flexion palmaire du poignet.
Elle est distale. • Adducteur ulnaire de la main.
186 Nouvelle approche manipulative – Membre supérieur
Techniques
Technique des attaches humérales
des fléchisseurs
Cette technique est à utiliser pour les épicondyli-
tes médiales.
En latérocubitus
Le patient repose sur le côté du coude à traiter.
1/Des deux pouces, vous mobilisez en traction
médio-latéralement l’insertion épicondylienne
des muscles fléchisseurs. Le mouvement est
progressif et doux, à tout moment vous devez
sentir la partie osseuse sous vos pouces et main-
tenez la traction sur les attaches musculaires
(fig. 16-22).
2/Des pouces et d’un ou deux doigts, vous Fig. 16-22. Technique des muscles des attaches huméra-
soulevez de leur attache épicondylienne les les des fléchisseurs en latérocubitus.
insertions des fléchisseurs. Effectuez un soulève-
ment-induction en ayant toujours l’impression
que le mouvement se concentre sur les attaches
osseuses.
En décubitus
Le patient repose sur le dos, d’une main vous
tenez la partie postérieure du coude et vous placez
le pouce de l’autre main à la jonction musculoten-
dineuse de l’avant-bras.
De votre pouce, imprimez des appuis progres-
sifs assez profonds sur la loge des fléchisseurs du
coude et de la main, jusqu’à ce que les doigts
fléchissent.
C’est à ce niveau que vous allez exécuter des trac-
tions-inductions distales, jusqu’à ressentir un relâ- Fig. 16-23. Technique de la loge antérieure de l’avant-bras
en décubitus.
chement. C’est comme si la pression myofasciale
diminuait à l’intérieur de toute la loge de l’avant-
bras (fig. 16-23). • fléchisseur superficiel des doigts ;
Cette technique concerne surtout les muscles : • fléchisseur profond des doigts ; notons que ce
• rond pronateur ; muscle ne s’attache pas sur l’épicondyle médial
• fléchisseur radial du carpe ; huméral, mais sur la face palmaire de l’ulna et la
• long palmaire ; membrane interosseuse ;
Chapitre 16. Manipulations des stabilisateurs actifs du coude 187
• long fléchisseur du pouce ; ce muscle, quant à Cette manœuvre agit non seulement sur le groupe
lui, s’insère sur la face antérieure du radius et de musculaire mais aussi sur le nerf médian et les
la membrane interosseuse ; artères radiale et ulnaire.
• à un moindre degré les muscles brachio-radial et
fléchisseur ulnaire du carpe. NB : N’oubliez surtout pas cette technique
pour le syndrome du canal carpien, elle est très
Il faut considérer cette loge comme un tunnel et la
efficace.
finalité de cette technique est de relâcher la pres-
sion intratunnellaire.
Chapitre 17
Manipulations des stabilisateurs
passifs du coude
Humérus
Capsule articulaire
Ligament
collatéral radial Ligament
collatéral ulnaire
Ligament
annulaire radial
Tubérosité radiale
Tubérosité ulnaire
Radius
Ulna
Humérus
Récessus sacciforme
Crête supra-
condylienne latérale Radius
Épicondyle latéral
Articulation
huméro-ulnaire
Olécrâne
Ligament Col du Ulna
b collatéral radial radius
La face latérale de la capsule articulaire est renfor Il s’insère de part et d’autre de l’ulna en crava
cée latéralement par le robuste ligament annulaire tant la tête radiale. Il est rétréci à son pourtour
radial. distal pour empêcher une subluxation de la tête
Sa face médiale est recouverte de tissu cartilagi radiale.
neux, pour permettre les mouvements de prosupi Associé à la capsule, il permet à la tête radiale de
nation du radius. faire des rotations dans l’incisure radiale de l’ulna
Chapitre 17. Manipulations des stabilisateurs passifs du coude 191
Technique
Du pouce et de l’index d’une main, vous entou
rez la tête radiale et de l’autre main vous effec
tuez des mouvements de prosupination pour
mettre en tension les ligaments afin de mieux les
étirer.
La manœuvre est terminée quand vous sentez une
bonne liberté de mouvement et que la douleur a
disparu (fig. 17-4).
Lissage chondro-limamentaire
En comprimant dorsalement et ventralement
Fig. 17-2. Technique du ligament collatéral radial en la tête radiale contre le ligament annulaire radial
décubitus. et en faisant des mouvements de prosupina
tion, actifs ou passifs, on réalise une technique
de lissage chondral. Celle-ci a un effet sur
Ligament
collatéral radial
Ligament
collatéral ulnaire
Ligament
annulaire radial
Direction et terminaison
On lui distingue trois directions pour rejoindre
l’ulna :
• 1/ventrale, vers le processus coronoïde ;
• 2/dorsale, vers l’olécrâne à son bord médial ;
• 3/transversale, entre le processus coronoïde et
le bord médial de l’olécrâne.
Technique
En latérocubitus
Fig. 17-4. Technique du ligament annulaire radial.
Vous êtes installé devant le patient qui repose du côté
du coude à traiter, le bras légèrement fléchi. Placez
un pouce sur l’épicondyle médial, légèrement en
Humérus
Crête supra-
condylienne latérale
Fosse oléocrânienne
Épicondyle Épicondyle
médial latéral
Ligament
collatéral ulnaire Ligament
collatéral radial
Sillon du nerf ulnaire
Olécrâne
Radius
Ulna
a
Fig 17-5. Ligament collatéral ulnaire.
Chapitre 17. Manipulations des stabilisateurs passifs du coude 193
Humérus
Ligament radial annulaire
Processus coronoïde
Tubérosité radiale
Crête supra-
Radius
condylienne médiale
Ligament collatéral
ulnaire, partie antérieure
Épicondyle latéral
Ligament collatéral
ulnaire, partie
postérieure
Ligament collatéral
ulnaire, partie
b Ulna Olécrâne transverse
Fascias
Fascia brachial
Le fascia brachial entoure le bras. À sa partie cen
trale, on trouve le hiatus basilicus qui laisse passer
la veine basilique et le nerf cutané antébrachial,
situé à son bord latéral.
Le hiatus basilicus est un point-clé pour relâcher
le fascia brachial. Ce dernier est épais et résis
tant. Par le septum intermusculaire, il sépare les
muscles fléchisseurs des muscles extenseurs.
Plus exactement, il existe deux septas intermus
culaires, l’un est médial, l’autre latéral. C’est
Fig. 17-6. Technique du ligament collatéral ulnaire en grâce à eux que le fascia brachial est attaché à
latérocubitus. l’humérus et plus particulièrement sur les épi
condyles. Il est donc intéressant à relâcher dans
avant et l’autre, tour à tour, vers le processus coro les épicondylites. Le fascia brachial continue le
noïde et l’olécrâne. Cherchez bien les zones de rugo fascia axillaire et il se poursuit lui-même par le
sité que vous travaillez en induction (fig. 17-6). fascia antébrachial.
194 Nouvelle approche manipulative – Membre supérieur
Muscle fléchisseur
ulnaire du carpe
Veine céphalique
Veine médiale
de l’avant-bras
encore, quelques manœuvres d’induction pendant que en induction du côté où le lacertus fibrosus
que vous maintenez votre traction sur le septum manque d’élasticité.
(fig. 17-9).
Technique du fascia antébrachial
En décubitus
Fascia antébrachial
Le patient repose, le coude sur la table.
Rappels Prenez le membre supérieur concerné, avec un
De nombreux muscles du bras ont une insertion appui large des deux mains sur l’avant-bras.
sur le fascia antébrachial. C’est le fascia de Soit vous posez les deux pouces sur la partie ven
l’avant-bras, il joue un rôle important sur les trale de l’avant-bras, les paumes entourant les par
muscles postérieurs de l’avant-bras. ties médiale et latérale et vos doigts la partie
À sa partie ventrale, il échange des fibres avec le dorsale, soit vous mettez une paume en avant et
lacertus fibrosus. Il cloisonne les différents groupes l’autre en arrière (fig. 17-11).
musculaires à la fois pour les isoler et aussi pour les Effectuez une traction-induction des deux
regrouper d’un point de vue fonctionnel. mains sur l’avant-bras, sans chercher à le com
À la partie distale de l’avant-bras, c’est lui qui primer. C’est comme si vous vouliez « séparer »
constitue le rétinaculum des extenseurs. l’aponévrose antébrachiale des muscles qu’elle
entoure.
Ce fascia joue un rôle important sur :
• les tensions réciproques capsulaires huméro- C’est une technique subtile qu’on réalise en fin de
radio-ulnaires ; traitement.
• les tensions réciproques musculaires ;
• la pression régnant dans les diverses loges de
l’avant-bras ;
• le système circulatoire de l’avant-bras et de la
main ;
• le système proprioceptif ;
• le système nerveux, notamment le nerf médian.
L’organisme doit assurer l’harmonie capsulo-mus
culo-ligamentaire, les fléchisseurs et les extenseurs
créent une tension réciproque permettant l’équili
bre indispensable à une bonne coordination
neuromusculaire.
Technique du lacertus
Il est important de rechercher une éventuelle
tension des fascias des muscles fléchisseurs ou
extenseurs que nous avons vus au préalable.
Commencez par l’expansion aponévrotique du
biceps (lacertus fibrosus) qui vient se jeter sur
le fascia antébrachial du côté ulnaire (fig.
17-10).
Le patient est en décubitus. Étirez le lacertus
fibrosus avec le pouce transversalement plutôt
médialement et latéralement. Utilisez une techni Fig. 17-11. Technique du fascia antébrachial en décubitus.
Chapitre 17. Manipulations des stabilisateurs passifs du coude 197
Olécrâne
Ligament Ligament
annulaire radial collatéral ulnaire
Tubérosité radiale
Tubérosité ulnaire
Ligament oblique
Axe de la
prono-supination
Bord antérieur
Corps de l’ulna
Bord interosseux
Bord interosseux
Membrane
interosseuse
antébrachiale
Ligament radio-
ulnaire palmaire
Processus styloïde
de l’ulna
Processus
a styloïde du radius
Membrane interosseuse
Rappel anatomique l’ulna vers le radius, selon une direction oblique
C’est un élément qui assure la solidité entre le latérale et distale.
radius et l’ulna. À sa partie caudale, elle est telle Plus distalement, la membrane interosseuse est
ment résistante que c’est l’os qui se rompt avant la oblique dans le sens opposé, c’est-à-dire médiale
membrane interosseuse. ment et distalement.
Au niveau cranial, son renforcement prend le nom Nous verrons sa manipulation avec le poignet
de ligament oblique ou de corde oblique, dirigée de (fig. 17-12).
198 Nouvelle approche manipulative – Membre supérieur
Olécrâne
Axe de la
prosupination
Ligament
collatéral radial
Ligament Articulation radio-
annulaire radial ulnaire proximale
Col du radius
Bord interosseux
Bord interosseux
Face latérale
Membrane
interosseuse Bord postérieur
antébrachiale
Face postérieure
Articulation radio-ulnaire distale
Tubercule dorsal
Tête ulnaire
b Processus styloïde de l’ulna Processus
styloïde du radius
Cette technique a pour but de libérer d’éventuel- Le sujet repose en procubitus, le poignet du coude
les contraintes articulaires et de lisser les surfaces concerné placé au-dessus de vos genoux pour
cartilagineuses (fig. 18-1). l’étirer distalement. Sentez l’étirement articulaire
Olécrâne
Incisure trochléaire
Tubérosité ulnaire
Tubérosité radiale
Olécrâne
Corps de l’ulna,
Articulation radio-
face antérieure
Bord antérieur ulnaire proximale
Incisure
trochléaire
Tête radiale,
Corps du radius, circonférence
face antérieure articulaire
Bord interosseux
Membrane interosseuse
antébrachiale
Incisure radiale
Processus styloïde Articulation radio- Fossette Processus
du radius ulnaire distale articulaire coronoïde
a b
Fig. 18-1. Surfaces de glissement du coude.
se concentrer sur le coude et non sur l’épaule, la C’est en comprimant et décomprimant à tour de
main est en position intermédiaire. rôle les parties latérale ou médiale du coude
Des deux paumes de mains, saisissez les extrémités qu’on précise son action sur l’une des articula-
proximales du radius et de l’ulna. tions précitées. Faites aussi des petits mouve-
ments de rotation et de flexion latérale sur les
Effectuez et maintenez une traction distale de
trois articulations du coude. Maintenez toujours
l’ensemble du coude. La traction est réalisée à la
un minimum de traction distale, le mouvement
fois sur le coude lui-même et la main placée entre
doit être progressif.
vos jambes (fig. 18-2).
Cette technique a un effet de lissage articulaire et
La manœuvre concerne les articulations :
une action sur tout le système capsulo-ligamen-
• huméro-radiale ;
taire du coude.
• huméro-ulnaire ;
• radio-ulnaire proximale.
Chapitre 19
Manipulation intra-osseuse
L’os
Technique Les deux mains vont comprimer l’ulna en induc-
tion. Attention à ce que la paume au niveau du
Le patient est en décubitus, le coude fléchi repo- poignet proscrive toute action de flexion mais
sant sur la table, le poignet en flexion. transmette uniquement la compression axiale de
Placez une paume sous le radius et l’ulna au niveau distal à proximal.
du coude et l’autre sur la partie dorsale distale de C’est le plus souvent le radius qui mémorise les
ces mêmes os. forces collisionnelles (fig. 19-1).
Traitement ostéopathique
de routine
l’emplacement idéal se situe à quatre travers de on peut sentir et manipuler quatre nerfs de laté-
doigts en dessous du pli du coude. ral à médial :
6/Vérifier la colonne cervicale • le radial ;
C’est souvent entre C5 et C6 et plus rarement à • le cutané latéral de l’avant-bras ;
C7 qu’on trouve une fixation cervicale. Soit elle est • le médian ;
à l’origine de l’épicondylite, qui est alors plus une • l’ulnaire.
névralgie qu’une épicondylite, soit elle est secon- Nous nous servons de cette concentration neurale
daire à l’épicondylite, par irritation ascendante. rare dans nos manipulations. Notons qu’on trouve
aussi une concentration neurale de la même
importance au niveau de la face dorsale du pied.
Nerfs du pli du coude
Plan superficiel
On se rend compte que la face antérieure du
coude est une zone privilégiée sur le plan neural, Voir la figure 20-2.
Veine basilique
Muscle biceps brachial Nerf cutané
antébrachial médial
Veine céphalique
Épicondyle médial
Veine médiane
profonde du coude
Technique
Relâchez le petit « ring » fascial entourant la veine
basilique et le nerf cutané antébrachial médial.
Contactez le nerf pour effectuer une légère com-
pression induction (fig. 20-3).
Nerf musculo-cutané
On peut sentir son émergence au bord latéral du
tendon du biceps. Il pénètre ensuite dans le fascia
Technique
Elle concerne le nerf cutané antébrachial latéral
que l’on trouve sur la partie latérale de la gouttière
bicipitale latérale au niveau du pli du coude. Le
nerf étant sous-cutané, on le travaille au niveau de
la peau entre le derme et l’hypoderme (fig. 20-4).
Plan profond
Voir la figure 20-5.
Nerf médian
Il suit l’artère brachiale :
• au niveau céphalique, il est latéral par rapport à
l’artère ;
• au niveau caudal, il est médial par rapport à l’artère.
Il donne une branche au rond pronateur, juste
Fig. 20-3. Technique du nerf cutané antébrachial médial. avant d’entrer dans le coude.
208 Nouvelle approche manipulative – Membre supérieur
Veine basilique
Veine céphalique
Artère brachiale
Muscle biceps brachial Muscle triceps brachial
Nerf médian
Muscle brachial Artère collatérale ulnaire
Sillon bicipital latéral supérieure et nerf ulnaire
Nerf musculo-cutané
Épicondyle médial
Muscle brachio-radial
Rameau profond
Nerf radial Muscle rond pronateur,
Rameau superficiel
chef ulnaire
Tendon du muscle
biceps brachial Nerf médian
Technique
Nerf ulnaire
Le patient est en latérocubitus, reposant sur le
À sa partie distale, il chemine devant le chef médial côté à manipuler, le coude légèrement en avant du
du triceps brachial. corps. De vos deux index, suivez le nerf ulnaire
Il passe en arrière de l’épicondyle médial de l’humé- dans son conduit ostéofibreux, à la recherche
rus pour pénétrer dans l’avant-bras. Il circule dans d’une éventuelle fixation. Faites d’abord jouer le
un conduit ostéofibreux fermé par une rétinaculum. nerf délicatement et directement dans sa gouttière
Chapitre 20. Manipulations neurales 209
Muscle fléchisseur
ulnaire du carpe
Veine céphalique
Veine médiale
de l’avant-bras
On peut la palper aisément, légèrement en des- avec le nerf radial dans l’espace axillaire latéral
sous du pli du coude, entre les insertions radiale et formé par :
aponévrotique du biceps (fig. 21-1). • l’humérus, le rebord caudal du grand rond ;
• le bord latéral du chef long du triceps brachial.
Technique Nous avons vu avec l’épaule les manipulations de
l’espace axillaire latéral. L’artère brachiale se
Le sujet est en décubitus, relâchez la jonction divise en dessous du coude en artères radiale et
entre le lacertus fibrosus et le rond pronateur pour ulnaire.
décomprimer l’artère (fig. 21-2).
Technique
Artère brachiale profonde
On la libère en écartant les muscles ronds prona-
C’est la plus grosse branche de l’artère bra- teur et supinateur dont nous avons déjà décrit les
chiale. Elle devient postérieure après être passée techniques (fig. 21-3).
Fig. 21-2. Technique de l’artère brachiale. Fig. 21-3. Technique de l’artère brachiale profonde.
Chapitre 22
Le coude émotionnel
Articulations IPD
Articulations IPP
Articulations MCP
Capitatum
Hamatum
Trapézoïde
Articulation médio-carpienne
Articulation carpo- Articulation radio-carpienne
métacarpienne du pouce
Triquétrum
Trapèze
Lunatum
Scaphoïde
Processus styloïde de l’ulna
Processus styloïde du radius
Articulation radio-ulnaire distale
Radius Ulna
Rangée proximale
Tête De latéral à médial, elle est formée par :
ulnaire • le scaphoïde (en forme de bateau) ;
Dorsal Articulation • le lunatum (en forme de croissant de lune) ;
radio-ulnaire
distale
• le triquétrum (avec trois faces) ;
Face articulaire • le pisiforme (en forme de pois), situé sur le tri-
carpienne quétrum, c’est un sésamoïde du tendon fléchis-
Fig. 23-2. Squelette antébrachial du poignet. seur du carpe.
Chapitre 23. Anatomie fonctionnelle du poignet et de la main 219
Dorsal
Palmaire
Scaphoïde
Lunatum
Pisiforme
Disque articulaire
Processus styloïde du radius
(disque ulno-carpien)
Dorsal
Palmaire
Capitatum
Trapézoïde Hamatum
Rangée distale
Trapèze du carpe
Crochet de
Tubercule du trapèze
l’hamatum
Ligament métacarpien
transverse profond
Articulation
métacarpo-phalangienne Premier muscle
interosseux dorsal
Bandelettes sagittales
de l’extenseur commun
des doigts
Jonction tendineuse
de gaines fibreuses qui se fixent sur le squelette ou métacarpo-phalangiennes et crée ainsi les
dans le derme (fig. 23-5). arches longitudinales et transversales de la
Ses fonctions sont multiples : main.
• Stabilité et formes : le squelette fibreux joue • Amarrage de la peau : dans les zones de prise, au
un rôle essentiel de soutien, d’union et de sta- niveau de la paume et des doigts, le rétinaculum
bilisation des segments osseux. Par exemple, cutis crée une insertion dermique.
le ligament transverse profond intermétacar- • Contention et cloisonnement : les structures
pien relie transversalement les articulations fibreuses maintiennent et organisent des sous-
Chapitre 23. Anatomie fonctionnelle du poignet et de la main 221
Ligament Ligament
radio-carpien radio-carpien
palmaire dorsal
Lunatum
Scaphoïde
Triquétrum Scaphoïde
Pisiforme
Main en extension
Articulation carpo-
métacarpienne
Capitatum Lunatum
Troisième
Radius métacarpien
Articulation
radio-carpienne
Articulation
intercarpienne
Main en flexion
Les principaux ligaments s’insèrent sur le radius et Le radius tourne au niveau du coude et passe en
ont une direction générale oblique distale et avant de l’ulna, à sa partie distale.
médiale. • Au niveau du coude : la tête radiale tourne sur
On peut dire que le carpe est entièrement sus- le capitulum et, simultanément, la face articulaire
pendu au radius par les éléments du squelette péricapitale fait une rotation dans l’incisure
fibreux. La tête ulnaire, plus proximale que la sty- radiale de l’ulna.
loïde radiale, ne fait pas à proprement parler partie • Au niveau de la radio-ulnaire distale : l’incisure
du poignet. Elle ne joue qu’un rôle indirect dans ulnaire du radius pivote sur la tête de l’ulna.
la stabilité, essentiellement grâce aux ligaments
triangulaires et aux ligaments de l’articulation Mouvements du poignet
radio-ulnaire distale (fig. 23-6).
Au niveau du poignet, la mobilité en extension se
fait majoritairement au niveau de l’interligne
Mouvements médio-carpien.
La mobilité en flexion se fait principalement au
Prosupination niveau de l’interligne radio-carpien (fig. 23-7).
C’est une combinaison de mouvements entre Une faible composante de pronosupination se fait
les articulations radio-ulnaire proximale et au niveau du bord ulnaire du carpe, au niveau de
distale. l’articulation ulno-ménisco-triquetrale.
Chapitre 24
Éléments de diagnostic
• on abaisse alors le bras tout en relâchant la com- carpiens lorsqu’il est moins marqué. Lorsqu’il
pression d’une seule des deux artères. Si la main est minime, il peut simplement faire perdre à la
et les doigts se recolorent rapidement, cela peau les ridules transversales qu’elle présente
signifie que l’artère relâchée est perméable et normalement.
fonctionnelle ;
• la manœuvre est alors recommencée depuis le
début pour l’autre artère. Muscles et tendons
Parfois, un territoire peut rester pâle et signer Synovites tendineuses
l’oblitération ou la baisse de débit dans l’artère
considérée ou dans l’une de ses branches ter Les atteintes téno-synoviales peuvent se manifes-
minales. ter à l’examen par une sensation de crépitations,
de ressauts ou de blocages perçus par le patient.
La prédominance de l’artère radiale est fréquente.
Plus souvent, il faut rechercher une tuméfac-
Un examen similaire peut être pratiqué à la base tion caractéristique sur le trajet du tendon
de chaque doigt pour apprécier la valeur des deux considéré.
artères collatérales palmaires (fig. 24-1).
Problèmes de course tendineuse
Circulation de retour
Ils concernent les rétractions tendino-musculaires
Elle est plus difficile à apprécier. La cyanose locali- et le doigt à ressaut.
sée est un signe de stase veineuse.
Toutefois, l’œdème est la manifestation la plus Épreuve de Bunnel
banale des troubles de la circulation de retour. Ce test est utile en cas de limitation des mouve-
C’est au dos de la main et des doigts qu’il est le ments des articulations interphalangiennes. Il per-
plus aisément observable. Évident lorsqu’il est met de faire la différence entre une fixation
massif, il efface juste les reliefs osseux des méta- d’origine capsulo-ligamentaire ou musculaire.
Articulations interphalangiennes
Processus
À ce niveau, tuméfactions et épanchements se styloïde radial
manifestent par une déformation caractéristique
en fuseau du doigt, en regard de l’articulation
intéressée. La déformation est également percep-
tible à la face dorsale sous la mince couverture de
l’appareil extenseur.
Palpation osseuse
L’approche du poignet et de la main n’est possible
qu’avec des repères osseux précis. Une bonne
méthode de palpation permet de déjouer les prin-
cipaux pièges. Nous allons en donner les repères
osseux majeurs et les moyens pour les retrouver
sur vos patients. Avant tout, il faut s’assurer de
Inspiré de Hopenfeld
l’intégrité osseuse du poignet et de la main dont
voici les repères de base. Fig. 24-2. Palpation des styloïdes.
Chapitre 24. Éléments de diagnostic 227
Ulna
Radius
Lunatum
Scaphoïde
Triquétrum
Trapèze Pisiforme
Trapézoïde Crochet de
l'hamatum
Capitatum
• la chaîne carpienne médiale ou ulnaire qui est Lorsque le poignet est en position neutre, sur la
formée par le triquétrum et l’os hamatum face dorsale du poignet vous pouvez palper une
(fig. 24-3). dépression appartenant au capitatum lui-même.
Lorsque le poignet est en flexion, cette dépres- niveau de la face palmaire du poignet. Sur la face
sion migre en direction distale et la partie supé- dorsale, seule sa partie distale peut être palpée
rieure du capitatum émerge au-dessous du (fig. 24-6).
lunatum, provoquant une saillie à la place de la Le lunatum est l’os du carpe le plus souvent luxé
dépression (fig. 24-5). et le deuxième en fréquence de fracture.
Lunatum (semi-lunaire)
Coiffant le capitatum, avec lequel il s’articule, Chaîne carpienne radiale
le lunatum siège au niveau de la rangée supé- Fovea radialis (tabatière anatomique)
rieure du carpe. Il s’articule également avec le
radius. La fovea radialis est une petite dépression située
juste au-dessous et en arrière de l’apophyse sty-
On le palpe juste au-dessous du tubercule de
loïde du radius. Elle permet de bien repérer la
Lister. Faites jouer le poignet en flexion, puis en
chaîne carpienne latérale. Les tendons qui la limi-
extension, pour sentir les mouvements de l’articu-
tent devenant plus saillants lorsque le pouce est
lation entre lunatum et capitatum.
porté activement en extension, la forme de taba-
Du fait de l’obliquité de la surface inférieure du tière – décrite par les anciens anatomistes – est
radius et malgré sa profondeur dans les tissus, le alors plus marquée (fig. 24-7).
lunatum est accessible sur toute sa hauteur au
Scaphoïde
L’os scaphoïde se situe sur le bord latéral du carpe
Processus et forme le plancher de la fovea radialis. C’est l’os
styloïde le plus important de la première rangée.
du radius
Pour le palper plus aisément, placez le poignet
en inclinaison ulnaire pour le faire saillir dans la
Troisième
métacarpien
fovea radialis. Vous pouvez alors palper sa face
externe.
Sa face antérieure, avec la saillie du tubercule sca-
phoïdien, peut être palpée sur le poignet en exten-
sion, juste au-dessus de l’éminence thénar.
Capitatum
a Inspiré de Hopenfeld
Troisième
métacarpien
Processus
styloïde
du radius
Troisième Lunatum
métacarpien Capitatum
b Capitatum
Inspiré de Hopenfeld Inspiré de Hopenfeld
Tendon de l’extenseur
court radial du carpe
Tendon de l’extenseur
long du pouce
Tendon de
l’abducteur
Tendon de l’extenseur
long du pouce
court du pouce Premier
métacarpien
Trapèze Processus styloïde
du radius
Pour le situer facilement, posez l’articulation Le troisième métacarpien, axe de la main, consti-
interphalangienne de votre pouce sur le pisiforme. tue un bon repère des mouvements du poignet.
Orientez votre pouce en direction de la première Le tubercule saillant de sa base, aisément repéra-
commissure digitale, en laissant votre deuxième ble, marque le niveau des articulations carpo-
phalange du pouce au contact de l’éminence métacarpiennes.
hypothénar. La longueur relative des métacarpiens s’ap-
L’uncus de l’os hamatum est situé très précisé- précie après mise en flexion des métacarpo-
ment sous l’extrémité de votre pouce, dans la pro- phalangiennes, sur la ligne formée par les têtes
fondeur des tissus hypothénariens (fig. 24-8). métacarpiennes.
Cette apophyse est importante cliniquement pour
deux raisons : Sur le plan clinique
• elle constitue la limite latérale (radiale) du canal Normalement, la « formule métacarpienne » est la sui-
de Guyon, dans lequel le nerf ulnaire peut être vante : III > II > IV > V.
comprimé, la limite médiale étant constituée par Le recul d’une tête métacarpienne par rapport à cet
le pisiforme ; alignement marque le raccourcissement du métacar-
• elle peut être le siège de fracture, notamment pien correspondant, signe évocateur d’une fracture
après un choc direct sur la paume. métacarpienne dans un contexte de traumatisme.
Pisiforme
Crochet de
l'hamatum
Squelette phalangien
Fracture du scaphoïde
Le squelette phalangien et les articulations inter-
phalangiennes sont aisément visibles et palpables C’est la fracture la plus fréquente du corps. La
sur toute leur longueur au niveau de la face dor- douleur est au niveau de la tabatière anatomique.
sale et des bords latéraux du doigt. Seule la partie Elle est aiguë à la compression antérieure du
proximale de la première phalange est enfouie scaphoïde.
dans les parties molles de la commissure Elle arrive souvent avec un traumatisme, le poi-
interdigitale. gnet en flexion dorsale et en latéroflexion radiale.
Globalement, les axes de flexion des articulations Attention : Les fractures du col consolident très
métacarpo-phalangiennes et interphalangiennes mal et il existe un risque de nécrose avasculaire.
proximales sont disposés de telle manière que leur
mise en flexion fait naturellement converger les
doigts vers le tubercule scaphoïdien. Nécrose avasculaire
Les déviations latérales ou antéro-postérieures des du scaphoïde
phalanges sont facilement révélées par l’examen
Elle est secondaire à des fractures de la partie
clinique.
proximale ou du col du scaphoïde. Elle s’accom-
Comme pour les métacarpiens, les défauts de rota- pagne d’ostéopénie et d’œdème.
tion axiale d’un segment sont mis en évidence par
Cliniquement, la douleur est constante au-dessus
la flexion de l’articulation située immédiatement
de la tabatière anatomique. Elle peut être, cepen-
en aval. Ils se traduisent alors par une déviation
dant, sourde mais créant une gêne constante.
latérale de la phalange suivante.
Maladie de Kienböck
Quelques pièges à éviter
C’est une nécrose avasculaire du lunatum.
Il faut toujours se méfier des douleurs résiduelles Cliniquement, on trouve une douleur dorsale à la
après une chute sur la main. N’hésitez pas à palpation et à la compression du lunatum.
demander à vos patients de passer des radiogra- Elle est souvent accompagnée par une raideur du
phies du poignet et de la main, une bonne palpa- poignet et de la main, d’un syndrome du canal
tion n’est pas suffisante. carpien et d’une préhension très limitée.
Chapitre 25
Manipulations du poignet
Quand un patient vient nous consulter pour une Notons que des fibres collagènes la renforcent
douleur chronique du poignet, c’est qu’il en souf- plus particulièrement à son extrémité distale.
fre depuis des mois et les résultats sont difficiles à C’est un fait important car la partie distale de la
obtenir. membrane interosseuse peut être considérée
La complexité du poignet et de la main est très comme un ligament radio-ulnaire.
grande, il faut beaucoup de patience et de persévé- Près de l’articulation radio-ulnaire distale, les fibres
rance pour devenir précis tant au niveau du dia- sont obliques caudalement et latéralement. Plus
gnostic manuel que du traitement. proximalement, les fibres intéressantes sont obli-
ques caudalement et médialement.
C’est important à savoir car la direction des mani-
La radio-ulnaire distale pulations n’est pas la même selon que l’on est à
l’étage proximal ou distal.
Rappels Toute manipulation radio-ulnaire distale implique
Cette trochoïde est formée par la partie distale de aussi celle de la membrane interosseuse. Elle est si
l’ulna (tête de l’ulna) et par l’incisure ulnaire du solide qu’elle résiste aux traumatismes alors que
radius. l’os va se rompre.
Notons qu’il existe un disque articulaire interposé
entre l’articulation radio-ulnaire distale et la radio- Fait remarquable
carpienne, dont nous allons parler ci-dessous.
Dans le poignet, le radius est le seul os en rapport avec
le carpe avec deux surfaces articulaires :
Disque articulaire • médiale, avec la tête ulnaire ;
Il s’interpose entre le radius et le processus sty- • distale, avec le scaphoïde et le lunatum.
loïde de l’ulna. On le trouve entre les articulations Si bien qu’au total le radius est articulé avec six forma-
radio-ulnaire distale et radio-carpienne. tions, en plus des deux autres, citons :
• l’humérus ;
Ce disque est plat et de forme triangulaire. Il s’at- • l’ulna, aux niveaux proximal et distal ;
tache : • le lunatum ;
• sur l’ulna entre le processus styloïde et la face • le disque interarticulaire.
articulaire de la tête ;
• sur le radius, entre l’incisure ulnaire et la face
articulaire carpienne. ● Attention
Les radios simples du poignet ne sont pas toujours
Membrane interosseuse faciles à interpréter, en raison des os surnumérai-
res qu’il comporte et de la séparation en deux par-
Cette lame fibreuse relie le bord latéral de l’ulna ties de certains os, comme le triquétrum et le
au bord médial du radius. pisiforme.
Fig. 25-1. Technique de l’articulation radio-ulnaire distale. Fig. 25-2. Technique de la membrane interosseuse.
Chapitre 25. Manipulations du poignet 235
Utilisez une partie du poids de votre corps pour rugosité intra-articulaire. C’est le plus souvent
mobiliser en douceur et progressivement le radius une séquelle de fracture du poignet.
et l’ulna en séparation-induction. Ajoutez un léger On peut aussi, après avoir comprimé transversale-
mouvement de glissement antéropostérieur, plus ment le radius et l’ulna, demandez au patient d’ef-
proximal, pour avoir un effet plus spécifique sur la fectuer des flexions-extensions du poignet.
membrane interosseuse.
Les compressions-décompressions
Articulations carpiennes
Dans le cas d’arthrose ou de suites de fracture du
poignet, on effectue des techniques de compres-
Quelques précisions
sion-décompression radio-ulnaire médiolatérale.
Selon la morphologie du patient, vous les réalisez Avant d’aborder leurs manipulations, rappelons
avec le pouce ou l’index d’une main ou avec les quelques données importantes :
deux éminences hypothénars (fig. 25-3). • les huit os du carpe forment une arche carpienne
Comprimez plusieurs fois l’articulation transversa- à concavité antérieure ;
lement et laissez-la revenir à sa position initiale. Le • la main fonctionnelle est la main palmaire, tous
mouvement est infime mais difficile. les mouvements importants du carpe ont une
direction ventrale ;
Lissage articulaire • les os du carpe constituent un canal ostéofibreux
dont nous allons reparler par la suite ;
Mobilisez sagittalement le radius et l’ulna en com- • les articulations médiocarpiennes permettent des
pression pour avoir un effet chondral. petits mouvements des os du carpe entre eux.
Cette technique est à effectuer quand, en mobili-
sation radio-ulnaire, on sent un frottement et une Repères topographiques
Le pli cutané proximal de la main est au niveau de
l’interligne radio-ulnaire ; le pli cutané distal est au
niveau de la 1re rangée du carpe.
Comme nous l’avons déjà vu, on peut palper le
scaphoïde et aussi le trapèze dans la fovea radialis
(tabatière anatomique des anciens).
Mobilité médiocarpienne
Nous avons simplifié les mouvements des os du
carpe. Retenons que, pendant les grands mouve-
ments de flexion-extension, il existe aussi des
petits mouvements intercarpiens subtils.
Lors de la flexion
Les rangées proximales et distales bougent l’une
par rapport à l’autre. Les deux rangées basculent
en avant, mais la 1re rangée se met en légère pro-
nation et la 2e en légère supination.
Lors de l’extension
Tout le carpe bascule dorsalement mais les os du
Fig. 25-3. Technique de compression-décompression. carpe vont se mobiliser entre eux.
236 Nouvelle approche manipulative – Membre supérieur
Axes ligamentaires
Ce serait noircir du papier sans grande raison
d’énumérer tous les ligaments, ce sont surtout
leurs directions qui priment.
Selon nos principes où les manipulations se font dans
l’axe ligamentaire, nous distinguons deux grands axes
ligamentaires, les axes transversal et longitudinal.
NB : Le point de référence constant est le capitatum,
c’est vers lui que convergent la majorité des
ligaments.
Axe transversal
Fig. 25-6. Technique de l’articulation radio-carpienne (axe On trouve :
latéral).
• à la face palmaire :
– les ligaments intercarpiens, dont font partie
les ligaments radiés ;
Le patient est en décubitus, la main en appui dor- – les ligaments intercarpiens osseux ;
sal sur la table. Mettez les deux pouces sur les par- • à la face dorsale :
ties ventrales, médiale et latérale, de l’articulation – les ligaments intercarpiens dorsaux.
médiocarpienne et les doigts sur les parties dorsa-
les correspondantes. Faites-les jouer dans le plan Axe longitudinal
sagittal. Quand vous mobilisez… ventralement la On trouve :
partie médiale, vous faites une manœuvre dorsale • à la face palmaire :
pour la partie latérale. C’est une technique en – les ligaments radio-carpiens et palmaires ;
cisaillement sagittal très efficace. – les ligaments ulno-carpiens palmaires ;
• à la face dorsale :
– le ligament radio-carpien dorsal, le plus
Ligaments du carpe imposant ;
– le petit ligament ulno-carpien qui rejoint les
Appareil ligamentaire ligaments intercarpiens dorsaux qui sont
transversaux.
Comme le pied où l’on peut différencier 114 liga-
ments, l’appareil ligamentaire de la main com-
porte une myriade de ligaments puisqu’on n’en Techniques
dénombre pas moins de 88, avec quelques varia-
tions selon les personnes. Ligaments du carpe
Dans la chaîne évolutive, on leur accorde une Selon la direction générale des fibres, on va sépa-
fonction de stabilité de la main, quand l’ancêtre de rer les manœuvres selon les axes transversal et
l’homme marchait à quatre pattes. longitudinal.
238 Nouvelle approche manipulative – Membre supérieur
Crochet de l’hamatum
Tubercule du trapèze
Ulna Radius
Axe transversal
Première modalité : les ligaments dorsaux
La main du patient repose sur sa face dorsale, véri-
fiez que le plan de travail ne soit pas dur, éventuel-
lement disposez un petit coussin sous la main.
Mettez les pouces au niveau de la face palmaire du
capitatum.
Posez les autres doigts sur les bords latéral et
médial du carpe à leur face dorsale, à savoir :
• médialement, le triquétrum et l’hamatum ;
• latéralement, le scaphoïde et le trapèze.
Bien entendu, les huit os du carpe sont mobilisés
pendant cette technique (fig. 25-8).
Le mouvement consiste d’abord à augmenter la
concavité palmaire du carpe. Ensuite laissez-le
reprendre sa position naturelle initiale, tout en
l’exagérant un peu. C’est comme si on voulait plier
la face palmaire sur une ligne médiane, passant par Fig 25-8. Technique des ligaments dorsaux du carpe.
Chapitre 25. Manipulations du poignet 239
Fig. 25-9. Technique des ligaments palmaires du carpe. Fig. 25-10. Technique des ligaments de l’axe longitudinal.
Chapitre 26
Canal carpien
Capitatum
Trapézoïde
Éminence Crochet de
Trapèze
carpienne l’hamatum
Rétinaculum des muscles
ulnaire fléchisseurs (ligament
Pisiforme
transverse du carpe)
Hamatum
Tubercule du
Triquétum Éminence
trapèze
carpienne
Lunatum Tubercule du radiale
scaphoïde
Processus styloïde
de l’ulna
Processus styloïde du radius
Tête ulnaire Scaphoïde
Ulna Radius
Ligament métacarpien
transverse profond
Ligaments obliques
Ligament métacarpien
transverse superficiel
Faisceaux transverses
Premier muscle
interosseux dorsal
Faisceaux longitudinaux
Muscle adducteur
Muscle abducteur du du pouce, chef transverse
cinquième doigt
Muscle adducteur
Muscle fléchisseur du du pouce, chef oblique
cinquième doigt
Muscle court fléchisseur
Muscle court du pouce, chef superficiel
palmaire
Muscle court abducteur
Aponévrose palmaire du pouce
Muscle opposant du pouce
Rétinaculum des
Muscle fléchisseur muscles fléchisseurs
ulnaire du carpe
Fascia antébrachial
Muscle long palmaire, tendon
de terminaison
Muscle fléchisseur Muscle fléchisseur
superficiel des doigts radial du carpe
Muscle long
fléchisseur du pouce
Position du Position du
Ligament muscle fléchisseur muscle fléchisseur
carpien palmaire radial du carpe Crochet de radial du carpe
l’hamatum
Loge de Guyon Rétinaculum Tubercule
des muscles du trapèze
Pisiforme fléchisseurs
Canal carpien
Canal carpien
Trapèze
Hamatum
Triquétrum Scaphoïde
Trapézoïde
Hamatum
a Capitatum b Capitatum
Fig. 26-3. Coupes du « tunnel » carpien.
C’est un muscle vestigial qui, avec la verticalisa- Les deux loges carpiennes
tion de l’homme, a perdu de son importance
Le rétinaculum des muscles fléchisseurs est séparé
fonctionnelle. Il est utile à manipuler pour relâ-
en deux loges par le muscle fléchisseur radial du
cher la pression intracanalaire carpienne.
carpe.
Tous ces muscles et ces fascias contribuent à « tun-
Cette particularité fait qu’on manipule globale-
neliser » le canal carpien et à harmoniser ainsi les
ment le canal carpien transversalement et aussi,
pressions intracanalaires (fig. 26-3).
d’une manière plus précise, les deux parties sépa-
rées par le muscle fléchisseur radial du carpe.
Le contenu
Précision
Tendons Le nerf ulnaire, l’artère ulnaire et le tendon du long pal-
Tous ces tendons cités sont entourés d’une syno- maire passent en avant du rétinaculum des fléchisseurs.
viale : Ils ne sont pas inclus dans le canal carpien.
• les tendons des fléchisseurs superficiels des Il faut bien différencier l’aponévrose palmaire ancrée à la
peau et le rétinaculum des fléchisseurs.
doigts ;
Toutefois, quand on manipule le canal carpien, on impli-
• le tendon du fléchisseur du pouce ;
que forcément l’aponévrose palmaire.
• le nerf médian, en avant des tendons.
Muscle fléchisseur
profond des doigts
Ligaments annulaires
Muscle long
Ligaments obliques fléchisseur du pouce
Ligament métacarpien
transverse profond
Premier muscle
interosseux dorsal
Muscles lombricaux
Muscle fléchisseur Muscle adducteur
superficiel des doigts du pouce,
chef transverse
Muscle abducteur du Muscle adducteur
cinquième doigt du pouce, chef oblique
Muscle opposant du Muscle court fléchisseur
cinquième doigt du pouce, chef superficiel
Muscle fléchisseur du Muscle court abducteur
cinquième doigt du pouce
Muscle opposant du pouce
Gaine commune du tendon
des muscles fléchisseurs Rétinaculum des
muscles fléchisseurs
Muscle fléchisseur
ulnaire du carpe Muscle long abducteur
du pouce
Muscle carré pronateur
Muscle fléchisseur
Muscle fléchisseur radial du carpe
superficiel des doigts
Muscle long
fléchisseur du pouce
sportif, le travailleur de force, les couturières et les médian dans la main (sensation de piqûres
repasseuses, etc. d’aiguille, de gonflement ou engourdissement
Le syndrome du défilé thoracique, dont nous des doigts) ;
avons déjà parlé et dont nous allons revoir les • une diminution de la force de la main ;
symptômes, affecte les éléments vasculonerveux • une amyotrophie des petits muscles de la main ;
de tout le membre supérieur. • le signe de Tinel positif dans la région du
rétinaculum des fléchisseurs (cf. paragraphe
Métabolique suivant) ;
• siège : les trois premiers doigts et la moitié laté-
Le contenu du canal carpien peut être touché dans
rale de la face palmaire du 4e doigt.
certaines dysfonctions métaboliques comme dans :
• les problèmes thyroïdiens ; Remarque : Dans tous les cas, le 5e doigt est
• le diabète ; épargné.
• l’acromégalie ;
• la goutte ;
• les collagénoses ; Mise en évidence clinique
• les maladies hépatiques.
Certaines manœuvres mettent en évidence les
Rhumatismale acroparesthésies du nerf médian.
Dans les maladies comme :
• la polyarthrite rhumatoïde ; Signe de Tinel
• le rhumatisme psoriasique. On percute le canal carpien à l’aide d’un marteau
réflexe. S’il est positif, la percussion du nerf pro-
Compressive
voque une décharge électrique dans le territoire
Par compression directe provoquée par : du nerf médian.
• les neurofibromes ;
• les lipomes ; Signe de Phalen
• les kystes synoviaux.
On maintient le poignet en hyperflexion, ce qui
Vasculaire doit reproduire le syndrome du canal carpien (fig.
26-5).
On rencontre des malformations artério-veineuses.
Manipulation du rétinaculum
Appliquez dans un premier temps les manœuvres
que nous avons décrites pour les os du carpe. Dans
un deuxième temps, nous employons des techni-
ques plus spécifiques.
Première modalité
Le patient repose en décubitus, le bras en légère
abduction sur la table. Placez vos pouces alternati-
vement sur : Fig. 26-7. Technique du rétinaculum des fléchisseurs
• le scaphoïde et le pisiforme ; (1re modalité).
• le trapèze et l’hamatum ;
• et les autres doigts à la face dorsale des os du carpe. Deuxième modalité
Effectuez des mouvements d’extension du poi- Le patient repose en décubitus, la paume de la
gnet, en poussant simultanément les os du carpe main regardant vers vous. Repérez d’abord les
en direction ventrale. quatre os où s’insère le rétinaculum des fléchis-
Accompagnez ces mouvements d’une séparation seurs, à savoir :
du scaphoïde et du pisiforme et du trapèze et de • le scaphoïde ;
l’hamatum (fig. 26-7). • le triquétrum ;
Chapitre 26. Canal carpien 249
Fig. 26-8. Technique du rétinaculum des fléchisseurs Fig. 26-9. Manipulation du nerf médian.
(2e modalité).
250 Nouvelle approche manipulative – Membre supérieur
Fig. 26-12. Manipulation du canal de Guyon. Fig. 26-14. Manipulation transversale du canal carpien en
séparation-induction.
Kystes synoviaux
En dehors de ceux qui occupent le canal de Guyon,
la région du poignet est le siège fréquent de kystes
synoviaux qui sont de diverses origines :
• hormonale ;
• lors de certaines maladies systémiques ;
• mécanique.
Kystes « hormonaux »
Ils apparaissent à la ménopause comme souvent
aussi les problèmes du canal carpien. Ils peuvent
correspondre à un déficit en progestérone, mais
nous sommes incapables d’en expliquer le proces-
Fig. 26-13. Manipulation du nerf radial.
sus. Chronologiquement, c’est un fait : c’est le
plus souvent pendant la ménopause qu’ils se mani-
Remarque : Pour les artères du canal carpien, pen- festent. C’est une constatation clinique fréquente,
sez à manipuler les artères sous-clavière et bra- comme le syndrome du canal carpien et les péri
chiale avant de vous intéresser à l’artère ulnaire. arthrites scapulo-humérales.
Chapitre 26. Canal carpien 253
Arcade palmaire
superficielle
Nerf médian,
Muscle court palmaire rameau thénarien
Artère digitale
palmaire
Arcade palmaire
superficielle
Nerf ulnaire, rameau Arcade palmaire
superficiel profonde
Nerf ulnaire, rameau Crochet de l’hamatum
profond
Pisiforme Artère radiale, rameau
superficiel
Artère et nerf ulnaires
Artère radiale
b
Fig. 26-15. Artères du canal carpien.
Kystes « mécaniques »
On les trouve chez les travailleurs de force ou les
personnes qui font des travaux manuels répétitifs.
Opérés, les kystes ont tendance à récidiver et les
techniques qui cherchent à les écraser sont très irri-
tantes et parfois dangereuses. Nous avons vu des
infections intra-articulaires dues à ces techniques.
Manipulations en glissement
Elles consistent à faire migrer le kyste pour le
dégager des formations nerveuses ou vasculaires
qu’il comprime. C’est là que réside le problème,
peu importe qu’il y ait des kystes s’ils n’ont pas
d’effet compressif sur les nerfs médian et ulnaire Fig. 26-16. Manipulation d’un kyste synovial en glissement.
et les vaisseaux qui les entourent.
à l’aide de contractions musculaires, il mobilise la
Technique
radio-carpienne en flexion-extension. Il doit le
Le patient est assis, bras légèrement pendants. faire une vingtaine de fois, deux fois par jour, tant
De vos pouces, saisissez les extrémités distales du que c’est douloureux.
radius et de l’ulna et, de vos doigts, exercez une
Il peut aussi effectuer cette manœuvre en blo-
traction distale. La main du patient est successi-
quant sa main en se redressant pour créer une
vement placée en pronation puis en supination
décompression articulaire.
(fig. 26-16).
Simultanément, de vos pouces, vous effectuez une
poussée sagittale. Mobilisez l’articulation du poi- Manœuvres cutanées
gnet en traction et progressivement, déplacez vos
pouces en direction du ou des kystes synoviaux à Les manœuvres d’étirement-induction entre le
faire glisser. derme et l’hypoderme s’appliquent principale-
ment en regard des loges thénar et hypothénar.
Autocorrection Très souvent, on trouve une zone sensible à la
On apprend au patient à faire des tractions de l’ar- jonction entre les deux loges, correspondant au
ticulation radio-carpienne en étirant, en position nerf médian ou à son anastomose avec le nerf
debout, la main en direction distale. Simultanément, ulnaire.
Chapitre 27
Manipulations de la main
Articulation IPD,
capsule articulaire
Articulation IPP,
capsule articulaire
Phalange
intermédiaire
Phalange proximale
Ligament métacarpien
transverse profond
Articulation MCP,
ligaments collatéraux
Ligaments
métacarpiens palmaires Métacarpien
Ligaments carpo-
métacarpiens palmaires
Crochet de l’hamatum
Ligaments Tubercule du trapèze
métacarpiens dorsaux
Pisiforme Ligament collatéral
radial du carpe
Tendon d’insertion du muscle
fléchisseur ulnaire du carpe Ligament radio-
carpien palmaire
Ligament ulno-carpien palmaire
Ulna Radius
Ligament radio-
ulnaire palmaire
Fig. 27-1. Squelette ostéo-ligamentaire de la main.
Les patients qui nous consultent pour des problè- Insistez bien sur les trois premiers métacarpiens,
mes de doigts ont toujours des fixations comple- ils ont des fixations à la fois plus fréquentes et plus
xes (fig. 27-2). complexes.
Ce sont surtout les chutes directes sur la main La manœuvre est finie quand la flexion-extension
qui entraînent des fixations difficiles à libérer des métacarpiens est entièrement libre et surtout
plus rarement quand on se cogne la main contre quand on peut les mobiliser facilement entre eux,
un objet. dans le plan sagittal, comme nous allons le voir.
Chapitre 27. Manipulations de la main 257
Fig. 27-2. Manipulation en traction glissement. Fig. 27-3. Technique de mobilisation des métacarpiens
dans le plan sagittal.
Mobilisations sagittales
• En traction axiale du 2e métacarpe, on a un effet
Elles sont très efficaces à la fois pour les fixations :
plus important sur le trapézoïde et le sca
• des articulations carpo-métacarpiennes ;
phoïde.
• les muscles interosseux palmaires et dorsaux ;
• En traction axiale sur le 3e métacarpe, on a un
• les muscles lombricaux.
effet sur le capitatum et, par ce dernier, sur le
Le patient est en décubitus, la main posée sur sa lunatum et le scaphoïde.
face dorsale. Placez les deux pouces sur la face pal- • En traction axiale des 4e et 5e métacarpes, on a
maire des métacarpiens que vous voulez mobiliser. un effet sur l’hamatum et indirectement sur le
Les index sont sur la face dorsale correspondante triquétrum et le lunatum.
(fig. 27-3).
Réalisez des techniques en cisaillement-induc-
tions. Quand un métacarpe est amené ventrale- Les métacarpo-phalangiennes
ment, vous entraînez l’autre dorsalement et ainsi et interphalangiennes
de suite.
Ce sont surtout les ligaments collatéraux qui sont
À retenir :
le plus souvent victimes d’entorse.
• En fonction de l’axe de la manipulation, on
obtient des mobilisations plus spécifiques de Certaines entorses créent un œdème articulaire
certains os du carpe. impressionnant, donnant une impression de gon-
• En traction axiale du pouce et en solidarisant le flement avec coloration rouge.
trapèze, le 1er métacarpe transmet le mouve- Ces entorses sont très longues à récupérer,
ment au scaphoïde et au trapèze. l’œdème et la douleur peuvent rester plusieurs
258 Nouvelle approche manipulative – Membre supérieur
Phalange
distale Ligament annulaire
Ligament oblique
Phalange Articulation carpo-
intermédiaire Phalange métacarpienne
Phalange
proximale
distale
Ligament annulaire
Tubérosité de la
phalange distale
Ligaments obliques
Phalange intermédiaire
Articulation IPP,
ligaments collatéraux
Ligament annulaire
(poulie) Tendon du muscle
fléchisseur superficiel des doigts
Ligaments obliques
Phalange proximale
Articulation MCP,
ligaments collatéraux
Ligament métacarpien
transverse profond
Tendon du muscle
fléchisseur superficiel des doigts
Métacarpien
Tendon du muscle
fléchisseur profond des doigts
Clinique Origine
Il prend son origine sur :
Les rhizarthroses sont redoutables tant leur dou- • le 3e métacarpien, pour son chef transverse ;
leur est insupportable. Elles affectent surtout les • les capitatum, trapèze, trapézoïde et scaphoïde,
femmes. Il faut absolument éviter toute manipula- pour son chef oblique.
tion forte ou en compression, au risque d’augmen-
ter considérablement l’inflammation et la douleur. Direction
On effectue des manœuvres de micro-glissement- Elle est oblique latérale et distale.
induction très douces, en traction.
Terminaison
Pour décomprimer l’articulation, on relâche tous
Il se termine par l’articulation métacarpo-phalan-
les muscles du pouce, à savoir :
gienne du pouce, sur son sésamoïde ulnaire.
• le court abducteur du pouce ;
• le court fléchisseur du pouce ;
Action
• les long et court extenseurs du pouce.
Il participe au mouvement d’opposition du pouce
Si ensuite la douleur le permet, effectuez des petits
et d’adduction et flexion du pouce.
mouvements de lissage chondral, en réalisant une
légère compression articulaire. Faites comme si Innervation
vous vouliez faire frotter avec douceur les carti
Il est innervé par le nerf ulnaire (C8-T1).
lages pour les lisser.
Vascularisation
Muscles thénariens (fig. 28-1) Il est vascularisé par l’artère ulnaire via l’arcade
palmaire superficielle.
Dans les rhizarthroses, il est indispensable de relâ-
cher les tensions de certains muscles du pouce. Technique
Ces derniers, lorsqu’ils sont tendus, mettent l’arti-
culation en compression. Pour tous les muscles du pouce, le patient est en
Il s’agit des muscles : décubitus et repose sur la table, la main en appui
• adducteur du pouce ; dorsal.
• court fléchisseur du pouce ; Du pouce et de l’index d’une main, fixez le capi-
• court abducteur du pouce ; tatum, les os trapèze et trapézoïde et le
• opposant du pouce. scaphoïde.
Placez l’autre pouce sur le sésamoïde ulnaire de
L’adducteur du pouce l’articulation métacarpo-phalangienne du pouce
et l’index sur le 1er métacarpe.
Rappels
Créer une traction distale-latérale et travaillez en
C’est le plus médial des muscles thénariens. induction (fig. 28-2).
Nouvelle approche manipulative – Membre supérieur
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262 Nouvelle approche manipulative – Membre supérieur
Tendons de terminaison
du muscle fléchisseur
profond des doigts
Tendons de
terminaison du
muscle long
fléchisseur du pouce
Ligament métacarpien
transverse profond
Premier muscle
interosseux dorsal
Muscles lombricaux
Tendons de terminaison Muscle adducteur
du muscle fléchisseur du pouce,
superficiel des doigts chef transverse
Muscle abducteur du Muscle adducteur
cinquième doigt du pouce, chef oblique
Muscle opposant du Muscle court fléchisseur
cinquième doigt du pouce, chef superficiel
Muscle fléchisseur du Muscle court abducteur
cinquième doigt du pouce
Muscle opposant du pouce
Rétinaculum des
Muscle fléchisseur muscles fléchisseurs
ulnaire du carpe Muscle long abducteur
du pouce
Muscle carré pronateur
Muscle fléchisseur
Muscle fléchisseur radial du carpe
superficiel des doigts
Muscle long
fléchisseur du pouce
• le nerf médian, pour le chef superficiel ; Fig. 28-3. Technique du court fléchisseur du pouce.
• le nerf ulnaire, pour le chef profond.
Vascularisation Direction
Il est vascularisé par l’artère ulnaire via l’arcade Elle est oblique et latérale.
palmaire superficielle.
Terminaison
Technique Il se termine sur la phalange proximale du pouce,
Du pouce et de l’index d’une main, vous fixez le sur son os sésamoïde radial.
rétinaculum des fléchisseurs et les trapèze, trapé-
Action
zoïde et capitatum.
Il participe à l’abduction du pouce
De l’autre pouce et de l’index, vous fixez le sésa-
moïde radial et le 1er métacarpe (fig. 28-3). Innervation
Vous réalisez une traction distale et latérale, en Il est innervé par le nerf médian.
finissant par une induction.
Vascularisation
Le court abducteur du pouce Il est vascularisé par l’artère ulnaire via l’arcade
palmaire superficielle.
Rappels
Origine Technique
Il trouve son origine sur l’os scaphoïde, sur son Du pouce et de l’index d’une main, on fixe le
tubercule palpable à la face palmaire, et le rétina- scaphoïde et le rétinaculum des fléchisseurs
culum des fléchisseurs. (fig. 28-4).
264 Nouvelle approche manipulative – Membre supérieur
Action
Fig. 28-4. Technique du court abducteur du pouce. Il participe à l’opposition et l’adduction du pouce.
Innervation
Il est innervé par le nerf médian.
De l’autre pouce et de l’index, on mobilise la
phalange proximale soit directement, soit par Vascularisation
l’intermédiaire du sésamoïde radial en traction- Il est vascularisé par l’artère ulnaire par l’arcade
induction. palmaire superficielle.
Technique
L’opposant du pouce
De l’index et du pouce d’une main, on maintient
Rappels le trapèze. De l’index et du pouce de l’autre main
positionnés sur le 1er métacarpe, on crée une trac-
C’est le plus latéral des muscles thénariens. tion-induction (fig. 28-5).
Origine Remarque : Comme nous l’avons souligné dans
le paragraphe concernant le canal carpien, pour
Il trouve son origine sur :
libérer le rétinaculum des fléchisseurs on inclut la
• le trapèze, sur son tubercule ;
manipulation des muscles de l’éminence thénar.
• le rétinaculum des fléchisseurs.
Direction Routine
Elle est oblique légèrement latérale.
Quand on débute cette technique, il est indispen-
Terminaison sable de bien dissocier toutes les attaches muscu-
Il se termine par le 1er métacarpien à son bord radial. laires thénariennes. Il s’agit de les « imprimer »
Chapitre 28. Manipulations du pouce 265
dans nos doigts et dans notre tête. Ensuite, on Le court abducteur du 5e doigt
peut effectuer des manœuvres plus globales, sans
pour autant négliger les différentes composantes Rappels
de ces muscles. Origine
Le patient repose en latérocubitus. Il trouve son origine sur :
Dans un premier temps, il est en latérocubitus • le pisiforme ;
homolatéral, la main reposant sur son bord radial. • le ligament piso-hamatum ;
De vos deux pouces, placés sur l’adducteur du • le rétinaculum des fléchisseurs.
pouce, vous vous dirigez vers l’opposant. Les deux
pouces réalisent une induction-écartement, de Direction
médial à latéral, puis de latéral à médial.
Elle est oblique distale et médiale.
Dans un deuxième temps, le patient repose du
côté controlatéral, vos pouces placés sur l’oppo-
Terminaison
sant vont en direction de l’adducteur. Ils réalisent
aussi une induction-écartement, de latéral à médial Il se termine sur la phalange proximale du
et inversement. 5e doigt, à son bord latéral.
Innervation
La peau Il est innervé par le nerf ulnaire (C8-T1), par son
rameau profond.
Dans la rhizarthrose et d’une manière générale,
dès qu’il y a une inflammation articulaire, mobili- Vascularisation
sez la jonction derme-hypoderme, tout autour de
Il est vascularisé par l’artère ulnaire, par l’arcade
l’articulation.
palmaire superficielle.
Parfois, les résultats sont étonnants et surtout
immédiats, au point de récupérer quasi instanta-
Action
nément de 30 à 50 % du déficit d’amplitude
articulaire. Il participe à l’abduction du 5e doigt.
Technique
Muscles hypothénariens (fig. 28-6)
On met le pouce d’une main sur le pisiforme et le
Ils sont moins puissants que les muscles théna- rétinaculum des fléchisseurs. L’index et le pouce
riens. Cependant, leurs insertions sur le rétinacu- de l’autre main saisissent la phalange proximale du
lum des fléchisseurs premettent de le défibroser et 5e doigt pour la manipuler en traction et en adduc-
aussi d’équilibrer les tensions réciproques avec les tion (fig. 28-7).
muscles thénariens : Le pouce du pisiforme recherche une zone indu-
• C’est un peu comme une toile tendue entre ses rée qu’il va travailler en induction.
quatre tendeurs, si l’un des tendeurs faiblit ou
devient dominant, il déséquilibre l’ensemble de
la toile. Le court fléchisseur du 5e doigt
• On les manipule en décubitus, la main reposant
Rappels
sur sa face dorsale.
Origine
Les muscles hypothénariens sont au nombre de 3 :
• le court abducteur du Ve ; Il trouve son origine sur :
• le court fléchisseur du Ve ; • l’hamatum ;
• l’opposant du Ve. • le rétinaculum des fléchisseurs.
266 Nouvelle approche manipulative – Membre supérieur
Nerfs digitaux
palmaires
Artères digitales
palmaires
Nerfs digitaux
palmaires du pouce
Artères digitales
palmaires communes
Arcade palmaire
superficielle
Artère radiale,
Muscle abducteur du rameau palmaire
cinquième doigt superficiel
Direction Vascularisation
Elle est distale et médiale. Il est vascularisé par l’artère ulnaire par l’arcade
palmaire superficielle.
Terminaison
Action
Il se termine par :
• la phalange proximale, à sa base ; Il participe à la flexion de la Ve articulation méta-
• son tendon rejoint l’insertion du muscle abduc- carpo-phalangienne.
teur du 5e doigt.
Technique
Innervation C’est la même que celle de l’abducteur du
Il est innervé par le nerf ulnaire (C8-T1) par un 5e doigt, on place le pouce plus distalement par
rameau profond. rapport au ligament piso-hamatum.
Chapitre 28. Manipulations du pouce 267
Vascularisation
Il est vascularisé par l’artère ulnaire par l’arcade
palmaire superficielle.
Action
Il participe à l’opposition du 5e doigt.
Technique
On met un pouce sur l’hamulus de l’hamatum,
débordant sur le rétinaculum des fléchisseurs.
L’autre pouce avec son index tracte le 5e méta-
carpe en adduction.
Routine
On agit, au départ, sur les muscles hypothénariens
en cherchant à les individualiser, pour être plus
spécifique. Très vite, on divise leur manipulation
en parties latérale et médiale. Comme nous l’avons
Fig. 28-7. Technique du court abducteur du 5e doigt. vu dans la routine des muscles thénariens, le
patient est en décubitus ou en latérocubitus.
Le patient dont la main est tendue, en extension, risque de fracture du poignet qu’une autre qui
exprime : aurait la main souple et relâchée. Cette dernière ris
• la défense physique ; que davantage une entorse du poignet ou un trau
• la méfiance ; matisme plus important sur le coude ou l’épaule.
• le refus de la réalité ; Le poignet dont la main est relâchée en flexion,
• le dégoût ; exprime :
• l’interrogation ; • le détachement ;
• l’interdiction ; • la démonstration ;
• l’appréhension ; • la théâtralisation ;
• la conviction. • la relaxation (voire la fatigue) ;
Ce type de patient a tendance à avoir des épicon • le désir de rapprochement ;
dylites latérales et des kystes synoviaux. Les chutes • le désir de convaincre.
sur la main illustrent bien l’influence de la posture En principe, ces patients se sentent relativement
dans les traumatismes. Une personne qui a souvent bien dans cette attitude qui ne semble pas donner
la main tendue en extension présente un plus grand de problèmes mécaniques spécifiques.
Gustave Flaubert a dit « pour qu’une chose soit En revanche, libérer électivement une capsule, tra-
intéressante, il faut la regarder longtemps ». Nous vailler spécifiquement un ligament ou une inser-
pouvons accommoder cette pensée à notre prati- tion musculaire, agir sélectivement sur une artère
que ostéopathique « pour que le corps humain soit ou un nerf sont des actes qui exigent d’apprendre
passionnant, il faut l’étudier et le palper longtemps l’anatomie (encore et encore… !) et une longue
et sans cesse ». expérience palpatoire.
Il faut du temps avant de connaître une articula- La partition est longue et complexe, mais quel
tion. Tout le monde peut mesurer une amplitude bonheur de sentir sous ses doigts se dénouer tous
articulaire ou employer des techniques d’étire- ces éléments ! Et surtout, en prime, de redonner
ment global. au patient une bonne mobilité articulaire.