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LES TENSIONS MUSCULAIRES

Du diagnostic au traitement
CHEZ LE MÊME ÉDITEUR

ATLAS DE TECHNIQUES ARTICULAIRES OSTÉOPATHIQUES. Tome 1, les membres par S. TIXA et B. EBENEGGER. 2003, 272 pages.
ATLAS DE TECHNIQUES ARTICULAIRES OSTÉOPATHIQUES. Tome 2, le bassin et la charnière lombo-sacrée par S. TIXA et B. EBENEG-
GER. 2005, 240 pages.

ATLAS DE TECHNIQUES ARTICULAIRES OSTÉOPATHIQUES. Tome 3, le rachis cervical, thoracique, lombal et côtes par S. TIXA et
B. EBENEGGER. 2006, 168 pages.

Du même auteur
ATLAS D’ANATOMIE PALPATOIRE. Tome 1, cou, tronc, membre supérieur. Investigation manuelle de surface, par S. TIXA, 2005,
256 pages.
ATLAS D’ANATOMIE PALPATOIRE. Tome 2, membre inférieur. Investigation manuelle de surface, par S. TIXA, 2005, 256 pages.

Autres ouvrages
ANATOMIE DE L’APPAREIL LOCOMOTEUR. Tome 1, membre inférieur, par M. DUFOUR. 2007, 2e édition, 480 pages.
ANATOMIE DE L’APPAREIL LOCOMOTEUR. Tome 2, membre supérieur, par M. DUFOUR. 2007, 2e édition, 448 pages.
LEXIQUE DE NOMENCLATURE ANATOMIQUE DE L’APPAREIL LOCOMOTEUR, par M. DUFOUR. 2001, 64 pages.
LE BILAN MUSCULAIRE DE DANIELS & WORTHINGHAM. Techniques de testing manuel, par H. HISLOP et J. MONTGOMERY, traduc-
tion d’É. VIEL, préface de M. DUFOUR. 2000, 452 pages.
LES TENSIONS MUSCULAIRES

Du diagnostic au traitement

Gilles PENINOU
Serge TIXA
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dans le domaine universitaire, le développement massif du
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Cette pratique qui s’est généralisée, notamment dans les
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correctement est aujourd’hui menacée.
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Les photographies imaginées et mises en scène par les auteurs, ont été exécutées
par Gérard Dabosville, dans le service d'illustrations médicales
de l'École Suisse d'Ostéopathie, à Belmont sur Lausanne.

Remerciements
Nous tenons à remercier vivement les très nombreux étudiants de l’École
Suisse d’Ostéopathie :
Amélie Bagnoud, Eric Horisberger, Céline Rouiller, Line Roulin, Yvette
Stebler, Alexandre Vacheron et Emilie Vitoux,
ainsi que Alexandre Lavanant de l’EFOM (Paris), qui ont consenti à don-
ner bénévolement beaucoup de leur temps et de leur énergie à poser pour
des séances photos parfois extrêmement longues et fastidieuses pour que
cet ouvrage devienne ce qu’il est.
Nous tenons également à citer Michaël Stadler de l’École Suisse
d’Ostéopathie qui a usé de ses multiples talents pour nous apporter toute
son aide dans la réalisation de cet ouvrage.
Les auteurs

Tous droits de traduction, d’adaptation et de reproduction par tous procédés, réservés pour tous pays.
Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, des pages publiées dans le présent ouvrage,
faite sans l’autorisation de l’éditeur est illicite et constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées, d’une part, les reproductions strictement
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tère scientifique ou d’information de l’œuvre dans laquelle elles sont incorporées (art. L. 122-4, L. 122-5 et
L. 335-2 du Code de la propriété intellectuelle).

© 2008, Elsevier Masson SAS


ISBN : 978-2-294-70222-8
ELSEVIER MASSON S.A.S. - 62, rue Camille-Desmoulins - 92442 Issy-les-Moulineaux Cedex
Préambule
Physiopathologie des chaînes de construction
Le muscle est un organe qui a pour fonction essentielle de mouvoir les segments entre eux autour d’axes articulaires.
C’est grâce aux muscles que nous tenons notre posture car ils permettent non seulement de bouger, mais aussi de tenir
les alignements segmentaires. Leur rôle mécanique est aussi de transmettre les contraintes entre les segments mais éga-
lement d’aider les autres structures tissulaires dans cette mission de transmission.
Chaque fois qu’une structure tissulaire de l’appareil locomoteur présente une déficience ; les muscles doivent réagir
pour accompagner et/ou suppléer à cette déficience. Les muscles protègent l’intégrité articulaire et l’intégrité osseuse.
Une protection de courte durée sollicite une contraction permanente qui est considérée comme fatigante lorsque la
force dépasse 20 % de la force maximale isométrique.
La physiologie musculaire s’adapte pour maintenir une tension sur le long terme ; c’est ce qu’on appelle une hypertonie.
Cette tension exagérée, si elle protège dans un premier temps devient génératrice de désordres dans un second temps. Les
physiologistes dans la première partie du XXe siècle et Kabat en particulier ont indiqué qu’il était possible de détendre ces
muscles à condition de les étirer pendant une phase réfractaire ou le réflexe myotatique ne répond pas à l’étirement.
Cet ouvrage répond à cette quête de tout praticien qui constate des tensions chez un nombre considérable de sujets
présentant des plaintes fonctionnelles.
Pendant de longues années, des techniques très diverses de massages, d’étirements, de gymnastique, de postures ont
lutté contre ces tensions. Les résultats souvent lents à obtenir n’étaient pas constants et parfois décevants.
Il fallait donc mettre en pratique des techniques jouant sur l’inhibition du muscle, tout en provoquant l’étirement de
la structure contractile.
Chaque muscle du corps humain possède une organisation spatiale unique ; ce qui a impliqué la découverte d’une posi-
tion adéquate propre à chaque muscle.
Pour faire face à l’extrême variété des directions et des situations de chaque muscle ; il paraît impensable de faire appel à
des machines aussi sophistiquées soient-elles. Seule la main d’un praticien formée à la reconnaissance anatomique, habi-
tuée à l’analyse du mouvement, est capable d’adapter ses techniques pour pouvoir faire face à ce haut niveau d’exigence.

Les actions musculaires


Les actions musculaires contenues dans cet ouvrage sont une compilation de la recherche et de la clinique. Tout d’abord,
celle des progrès de la connaissance à travers les nombreuses études EMG de surface et à aiguilles qui depuis des années
ont montré les actions localisées des muscles dans des situations particulières. Un des lieux de ces études est le labora-
toire d’analyse du mouvement de l’EFOM à Paris. Certaines études ont été publiées, mais d’autres ne l’ont pas été et ont
pourtant servi à étayer l’enseignement aux kinésithérapeutes, aux étudiants en sport et aujourd’hui aux ostéopathes.
La deuxième source d’information est clinique : les observations sur les patients ont permis de discerner les liens syner-
giques entre les régions. Ces liens sont identiques dans les situations agonistes et synergiques, d’hypotonies mais aussi
et surtout d’hypertonies. Il est habituel de suivre ces associations entre les différents segments et ainsi de montrer des
chaînes de muscles liant les segments entre eux. Ces liens sont aisés à observer grâce à la palpation et à la rénitence
des muscles hypertoniques. Il a ainsi été possible de déterminer l’origine des déficiences présentées par les patients et
les liens les plus fréquents en relation avec les dysfonctions perturbant les schémas physiologiques musculaires.

Reconnaître une tension en fonction du toucher


Chez le sujet sain, nous avons quatre types de structures sur le plan qualificatif en ce qui concerne le « toucher » :
– Le cordé : cela peut être un tendon, un ligament, une aponévrose et quand celle-ci est très plate, nous ne la perce-
vons pas ; il faut alors rechercher ou « provoquer » avec les doigts un repli pour que cette dernière soit perceptible.
– L’élastique : c’est du tissu musculaire et il faut faire la différence entre le muscle contracté et non contracté, ainsi
qu’avec le muscle contracturé et non contracturé. La contracture étant une augmentation de la rigidité, du muscle
lorsque ce dernier est au repos.
VIII ■ Préambule

La rénitence peut être identique, entre un muscle contracté et un muscle contracturé ; la différence clinique, c’est que
le muscle contracté peut se détendre alors que c’est impossible pour le muscle contracturé.
– Le plastique : il s’adresse à une déformation sous le doigt. Cette déformation correspond à un déplacement des struc-
tures, à dominante liquidienne. La déformation est d’autant plus lente que la viscosité est élevée.
– Le rigide : il est représenté par le tissu osseux, indéformable à la pression manuelle.

Relation entre contracture et douleur


La contracture ne fait pas spontanément mal au même titre que la contraction. Le patient ne sait pas qu’il a ou non
des contractures. Il ne consulte donc jamais pour ce type de désordre. Seules les contractures de haute intensité peu-
vent être perçues par le sujet. Le praticien en palpation a besoin pour percevoir la rénitence « d’appuyer » pour perce-
voir la résistance et cet appui à partir d’un certain seuil provoque une douleur : il s’agit non d’une douleur spontanée,
mais d’une douleur provoquée. L’intérêt de cette douleur est double :
– il permet au praticien de confirmer son bilan ;
– il permet au sujet de ressentir le désordre tonique et ainsi d’accepter le geste thérapeutique.

Réalisation d’une technique de levée de tension


La technique en elle-même :
– but : relâcher la tension consécutive au maintien des ponts « actine-myosine » ;
– principe : utiliser l’étirement sans que le muscle réagisse par une contraction réflexe ;
– savoir-faire.

1re temps – Mise en course externe optimale du muscle


Il n’y a qu’une seule situation spatiale ou un muscle donné est en course externe ; il y a donc autant de positions diffé-
rentes que de muscles dans le corps humain. Le placement étant passif ; il faut au préalable déterminer la position spa-
tiale des segments sur lesquels s’attache le muscle et la position du praticien qui doit par ses appuis maintenir l’ensemble.

2e temps – Contraction isométrique dans la position installée


Le but de cette contraction n’est pas de renforcer, mais d’obtenir un effet physiologique d’inhibition réactionnel.
Il n’est donc pas utile, ni d’imposer une grande intensité, ni d’imposer une grande durée.
Dans la majorité des cas, une durée de deux à trois secondes se révèle suffisant.
Chez les personnes présentant une perception proprioceptive, telles que les athlètes de haut niveau, il peut être néces-
saire d’augmenter la durée de la contraction pour recruter un plus grand nombre d’unités motrices et ainsi obtenir un
relâchement plus prononcé par la suite.

3e temps – C’est le temps du relâchement


Le praticien diminue ses appuis, le patient relâche la contraction.
En minorant ses appuis, la perception d’étirement s’estompe. Il faut attendre quelques secondes. Ce temps est d’autant
plus long que la contraction aura été intense et longue. Si cette étape n’est pas réalisée la technique échouera proba-
blement.

4e temps – L’étirement
Ce temps est acquis alors que le praticien reprend les appuis initiaux et réalise ainsi un étirement vers la course extrême
du muscle.
Si le sujet se défend (résiste à l’étirement du praticien en se contractant) ; cela signifie qu’il n’est pas en position réfrac-
taire ; la cause est habituellement une durée insuffisante du troisième temps.
Pour Kabat et ses élèves le temps de contraction devrait être de 6 secondes et le temps du relâchement au moins égal.
Dans la pratique, une durée beaucoup plus courte est suffisante mais lorsqu’on raccourcit le temps de contraction la
période d’inhibition réactionnelle est plus courte.
Préambule ■ IX

Remarque : les points d’appui


Il s’agit des localisations segmentaires où s’appliquent les prises du praticien. Chaque point d’appui est un lien où s’exerce une
force et celle-ci, en relation avec la résistance provoque ou non un mouvement.
Il y a trois types théoriques de points d’appui et ils sont plus ou moins utilisés :
– un appui sur le segment proximal ;
– un appui sur le segment distal ;
– un appui sur le centre ou l’axe articulaire de l’articulation concernée ;
– les prises dites « longues » sont des appuis sur les segments à distance de l’axe articulaire (mouvements) ;
– les prises dites « courtes » sont des appuis sur les segments proches des surfaces articulaires ; généralement à la recherche de
composantes de glissement ;
– Les prises sur l’axe articulaire : elles repoussent le centre articulaire et ferment ou ouvrent l’axe inter-segmentaire par le mou-
vement conjoint des deux segments.
Par exemple, pour les muscles lombricaux et interosseux (palmaires et dorsaux) ; nous avons deux appuis distaux (au niveau des pha-
langes) et un appui sur l’axe articulaire de l’articulation métacarpo-phalangienne (voir chapitre : le poignet et la main). Il peut y avoir
des appuis complémentaires en relation avec les fonctions spatiales des muscles : par exemple pour le muscle grand rond (terres major)
il y a quatre points d’appui : deux pour le segment distal, un pour le segment proximal et un pour l’axe articulaire de l’articulation
gléno-humérale (voir chapitre : l’épaule).
Le sujet résiste aux appuis du praticien sur commande de ce dernier.
Il n’est point nécessaire d’indiquer une direction particulière au sujet. Lorsqu’il y a plusieurs points d’appui ; la résistance du sujet
privilégie l’appui le plus marqué.

Autre technique
Il est possible de détendre une contracture en utilisant un autre principe d’inhibition, celui de l’innervation réciproque
et croisée de Scherrington.
Le principe est d’utiliser la contraction du muscle antagoniste en course interne ce qui, à la fois détend et étire le
muscle cible.
En pratique, cette technique n’est pas toujours simple à utiliser pour deux raisons :
– La première raison est que l’antagoniste d’un muscle est rarement tridimensionnelle et l’étirement du muscle devient
incomplet.
– La deuxième raison est que c’est le patient qui réalise la contraction sans que le praticien puisse aisément l’accom-
pagner.
– Cette absence d’accompagnement contrôlé du praticien rend l’efficacité de la technique plus aléatoire sauf dans des
cas particuliers ; c’est cette technique qui se révèle la plus pertinent pour le muscle psoas Major.
Autre technique : La technique vibratoire du tendon sans contrôle visuel. Le principe est d’utiliser la vibration sur le
tendon (70-80 hertz) telle que décrit par Roll et Gilhodes. Ces auteurs ont démontré que lorsque le sujet gardait les yeux
fermés ; c’est le muscle antagoniste qui était facilité. Il est donc possible de placer un muscle en course externe, de vibrer
son tendon pendant moins de 10 secondes et induire doucement un étirement pendant la vibration.
Les inconvénients de cette dernière technique : il faut posséder un vibreur ; d’autre part, beaucoup de muscles profonds
ne sont pas aisément abordables pour être vibrés.
Remarque : malgré son intérêt, cette technique n’est pas présentée dans cet ouvrage.

La durée de l’effet d’une technique de levée de tension


La durée de cet effet est variable et elle se situe à trois niveaux (très court à moyen et à long terme). Les différentes condi-
tions qui déterminent la durée de cet effet :
– Une contracture récente est toujours utile à la protection du tissu. Lorsqu’elle a été libérée, et si elle réapparaît avec
un délai plus ou moins court (de l’ordre de l’heure). Elle doit donc être respectée de manière provisoire.
X ■ Préambule

– Une contracture qui réapparaît au bout de huit à dix jours correspond généralement à un schéma fonctionnel per-
turbé durablement. Il faudra donc recommencer le traitement aussi souvent que nécessaire afin d’entretenir les liber-
tés de mouvement jusqu’à ce que le sujet les utilise spontanément.
– Une contracture qui ne réapparaît pas est le signe d’une liberté retrouvée dans le geste fonctionnel atteint ; geste qui
est désormais utilisé de manière spontanée par le sujet.
Conclusion : les différentes durées des effets d’une technique de levée de tension donne un certain nombre d’indica-
tions sur l’importance et l’ancienneté des différentes dysfonctions.
Elles permettent également de faire un état des lieux sur les mobilités physiologiques spontanées utilisées par le sujet.

À propos du diagnostic
La méthode
On commence par l’inspection qui fait apparaître la dysmorphie. De la dysmorphie naissent des hypothèses. L’hypo-
thèse est peut-être une déficience locale (déficit de tonicité) ou une somme de déficiences régionales et/ou plus géné-
rale ou posturale. Il s’agit alors dans ce cas d’une déficience qui est le maillon d’un ensemble.
Pour répondre à cette hypothèse deux éléments du bilan sont dominants :
– l’hypertonie objectivée par une palpation montrant une rénitence exagérée du corps charnu et une hypo-mobilité
active montrant la perte de course du mouvement spontané. À la suite de cela l’anamnèse peut indiquer la cause des
déficits observés, ce qui indique les choix thérapeutiques et leur chronologie.
– Lorsque le diagnostic n’est pas apparent, le traitement est alors symptomatique et le résultat conforte ou réoriente
les hypothèses de départ.
En cas de doute, lorsque la contracture est de faible importance, que le déficit de mobilité est peu apparent, l’exami-
nateur doute.
Plusieurs hypothèses sont présentes :
– Le désordre est de faible importance et la déficience doit être provisoirement ignorée.
– La comparaison entre les deux côtés ne montre pas de différence nette (il peut s’agir d’une contracture symétrique et
bilatérale). Il suffit alors de lever la tension sur un côté, puis de recommencer le bilan palpatoire et de mobilité. À l’issue,
le nouveau bilan lorsqu’il montre une différence notable entre les deux côtés, cela indique qu’il faut traiter le deuxième
côté.
Dans le cas contraire, le besoin de traiter est inutile.

Raideur et contracter-relâcher
La raideur est-elle assimilable à l’hypertonie ?
Définition
La raideur est un état qui indique que le mouvement est limité en vitesse et en amplitude. Le mouvement est plus dif-
ficile et impose une dépense énergétique plus importante ? Elle est une gêne à la performance fonctionnelle.
Les causes biomécaniques des raideurs
Elles sont liées :
– à l’effet tixotropiques (trophicité et viscosité diminuées) ;
– à l’écoulement rhéologique des liquides (perte de lubrification) ;
– au contact mécanique des différentes couches tissulaires ;
– aux frottements proportionnels à la surface ;
– aux accolements ;
– aux collabements (force dépressive) ;
– aux liens anatomiques (collagène) ;
– aux rétractions.
Préambule ■ XI

La boucle physiopathologique
L’immobilité d’une région entraîne une diminution de la micro-circulation, qui diminue la trophicité, laquelle aug-
mente la viscosité ; ce qui aboutit à une augmentation des frottements. Ces frottements sont à l’origine de réactions
de défense, de spasmes, de contractures voire de douleurs. Cette cascade d’événements entraîne dans la durée des chan-
gements dans la trame des tissus ; ce qui va augmenter leur rigidité et entraîner une immobilité plus ou moins grande
de la région concernée.
Les objectifs
Il faut supprimer l’une après l’autre les différentes causes de ces raideurs.
Le traitement
Les raideurs d’origine trophique sont traitées à l’aide de nombreuses techniques du passif à l’actif en passant par le mas-
sage qui provoque localement l’ouverture du réseau capillaire et améliore les échanges métaboliques.
Les raideurs par frottement sont traitées par les techniques mobilisatrices passives et actives qui cherchent à améliorer
la viscosité inter-tissulaire et à diminuer les frottements.
Les raideurs liées aux collabements et autres accolements utilisent les glissements permettant de libérer les contacts.
Les raideurs liées aux contractures font l’objet des préoccupations de l’ensemble de cet ouvrage.
Principe
Pour diminuer les tensions, il faut utiliser une période d’inhibition, afin d’éviter le réflexe myotatique du muscle et pou-
voir ainsi l’étirer.
Les moyens
– Le « contracter-relâcher » préconisé par Kabat.
Avantage des techniques de levées de tension
– Elles permettent de détendre le muscle instantanément.
– Elles redonnent de la longueur au muscle et donc de l’amplitude au mouvement.
– Elles diminuent les contraintes articulaires et les attitudes antalgiques.
– Elles rééquilibrent les appuis tant sur les zones en charge que sur l’articulation.
– Elles améliorent les réactions réflexogènes locales : retour au calme physiologique.
Le savoir et le « savoir faire »
Le savoir et le « savoir faire » que doit maîtriser un praticien pour réaliser un traitement à base de levées de tension.
– Le savoir : le praticien doit connaître parfaitement l’anatomie palpatoire de chaque muscle du corps humain et être
capable d’apprécier et de détecter son état de rénitence.
Il doit aussi connaître parfaitement l’anatomie fonctionnelle de chaque muscle et en particulier sa situation spatiale
en course externe.
– Le savoir-faire : le praticien se doit de maîtriser parfaitement les différentes phases d’une technique de levées de ten-
sions pour un muscle ou un groupe musculaire déterminé.
PARTIE I

Introduction
régionale :
le cou et le tronc
XIV ■ Introduction régionale : le cou et le tronc

La posture de l’homme debout exige un équilibre entre les différentes masses segmentaires, de façon à réa-
liser l’équilibre de chaque étage vertébral en relation avec la charge sus-jacente. C’est ainsi que, chez un
homme qui ne présente pas de déficience, la ligne de charge (d’après Duval-Beaupère) :
– est antérieure à la région cervicale, proche des vertèbres ;
– est antérieure au rachis thoracique, et d’autant plus éloignée que l’on approche du niveau du sommet
de la convexité ;
– passe au niveau des vertèbres lombales et devient postérieure au niveau du sommet de la courbure lom-
bale pour terminer au milieu de la base sacrale.
Les déséquilibres de cette région se traduisent principalement par des translations antérieures, postérieures,
ou latérales d’un segment qui doivent obligatoirement être compensées par un déséquilibre opposé à un
autre étage, de façon à ne pas perdre l’équilibre.
Nous considérons que la masse scapulothoracique est équilibrée par la masse abdominopelvienne, de sorte
que toute translation posturale à un étage est compensée par l’autre.
Il est ainsi habituel de rencontrer des troubles d’inversions de courbures ou d’accentuations des courbures :
– l’inversion de courbure antépulse la région thoracoscapulaire et rétropulse la région abdominopel-
vienne ;
– à l’inverse, l’accentuation de courbure rétropulse la région thoracoscapulaire et antépulse la région
abdominale.
La région cervicale peut être concernée par ces déséquilibres :
– l’inversion de courbure thoracique (antépulsion thoracique) se traduit par une rétropulsion cervicale ;
– à l’inverse, l’accentuation de la courbure thoracique (rétropulsion thoracique) s’accompagne d’une
antépulsion cervicale.
Ces schémas d’association sont d’autant plus complets que le défaut postural est installé depuis longtemps.
Un désordre localisé peut signer un désordre postural récent ; le schéma de translation est alors limité et
les compensations aux autres étages ne sont pas fixées. Ce phénomène est facile à objectiver lorsqu’une
région est enraidie et que les autres régions gardent leur mobilité.
Chez certains sujets chacune des grandes régions peut être subdivisée en sous-groupes qui se compensent
mutuellement. C’est ainsi que l’on peut parler de la région cervicale haute et basse, de la région thoracique
haute et basse et de la charnière thoracolombale et lombo-sacrée.
Ces dissociations en sous-groupes se retrouvent plus facilement chez les sujets présentant un morphotype
avec une faible rigidité.
Il ressort de ce qui précède qu’un sujet qui présente une plainte à un étage rachidien peut, par la suite, pré-
senter une plainte à un autre étage. Il s’agit le plus souvent d’un traitement incomplet qui a libéré les hyper-
tonies du lieu de la plainte sans avoir prêté suffisamment attention aux compensations des autres étages.
Ces autres étages gardent alors un déséquilibre de contrainte qui, ipso facto, fatigue celui-ci et génère la
nouvelle plainte.
Le cou
Sommaire
• Introduction locale : le cou.

• Les actions musculaires en situation de fonction (figures 1 à 10).

• Recherche palpatoire de la contracture (figures 11 à 20).

• Interprétation du bilan palpatoire et diagnostic.

• Traitement de la contracture (figures 21 à 38).

Abréviations utilisées dans ce chapitre


SCOM Sterno-cléido-occipito-mastoïdien
Introduction locale : le cou

Le cou est au service de la tête. C’est la tête qui perçoit l’environnement, et la position du cou doit donc toujours être
adaptée pour que les organes de perception, en particulier l’œil et l’ouïe, soient correctement positionnés dans l’es-
pace. D’autre part le cou est en appui sur la base thoracodorsale, qui peut présenter des orientations spatiales variées.
Le cou présente donc nécessairement une organisation fonctionnelle complexe ; on peut néanmoins la schématiser
en quatre groupes de fonctions.
Le premier groupe de muscles est occipitocervical. Il utilise préférentiellement la mobilité du rachis cervical
haut (C0-C1-C2). Ce sont de petits muscles que l’on retrouve dans les trois plans de l’espace. Ils permettent de petits
mouvements de la tête souvent utilisés pour s’exprimer :
– la flexion-extension de la tête pour l’acquiescement ;
– la rotation pour la négation ;
– l’inclinaison latérale pour l’hésitation.
Le deuxième groupe de muscles sont des muscles « cervico-base », c’est-à-dire les muscles qui vont du rachis
cervical aux deux premières côtes, à la scapula et à la clavicule. Ce sont en particulier les scalènes (scalenus) et l’éléva-
teur de la scapula (levator scapulae). Ces muscles sont dirigés de telle façon qu’ils peuvent, suivant leur association, réa-
liser des mouvements dans les trois plans de l’espace. Les scalènes peuvent antépulser le cou (augmentation de la
courbure cervicale). À l’inverse, l’élévateur de la scapula, lorsque la scapula est préalablement stabilisée rétropulse
(effacement de la courbure cervicale) le cou. Latéralement, c’est l’action synergique de ces mêmes muscles d’un même
côté qui fait le mouvement, et dans le plan transversal, c’est l’action de l’un des muscles, éventuellement associé à l’an-
tagoniste controlatéral qui réalise la rotation.
Le troisième groupe de muscle est intrinsèque. Il regroupe l’ensemble des rotatores multifidus, muscles trans-
versaires épineux du cou, mais aussi des muscles intertransversaires du cou (intertransversarii) et des muscles interépi-
neux du cou (interspinalis cervicis). Ces petits muscles permettent à chaque étage vertébral d’être mobilisé ou fixé dans
les trois plans de l’espace. Ce sont les muscles de l’ajustement positionnel de l’arthron.
Le quatrième groupe de muscles sont les muscles occipito-base. Ce groupe est essentiellement composé du
sterno-cléido-occipito-mastoïdien (SCOM) (sternocleidomastoideus) et du trapèze supérieur (trapezius superior). Ces
muscles passent en pont sans attache sur les vertèbres cervicales ; ils ont donc une action indirecte sur le cou.
Bien que celle-ci soit de type tridimensionnelle, ces quatre organisations peuvent être sollicitées indépendamment les
unes des autres. Dans la majorité des cas, elles sont associées en chaîne et permettent de réaliser le mouvement utile
pour la tête.
Si l’une de ces organisations musculaires est perturbée, les autres peuvent suppléer, du moins momentanément. Cela
explique qu’un désordre fonctionnel du cou n’entraîne pas systématiquement une consultation.
Les actions musculaires
en situation de fonction

3
2
1

Fig. 1 Fig. 2
Position neutre sagittale du cou Action des muscles de la position neutre
sagittale du cou
La tête est presque à l’aplomb des épaules, très légère-
ment en avant. Cette position n’est possible qu’à 1. Le sterno-cléido-occipito-mastoïdien (SCOM) : ce
deux conditions : muscle réalise le maintien du rachis sous-occipital et
– que la base nucale ne soit pas trop inclinée, ce qui complète la stabilité antérieure cervicothoracique.
impose à la région thoracique d’être redressée ; 2. Les muscles scalènes : ils assurent le maintien anté-
– que les muscles « cervico-base thoracique » soient rieur cervicothoracique.
équilibrés entre l’avant et l’arrière. 3. Le muscle élévateur de la scapula : il assure la liai-
Il faut également que le muscle dominant de la rela- son postérieure cervicoscapulaire.
tion occipitothoracique soit en course moyenne.
Les actions musculaires en situation de fonction ■ 5

1
2

Fig. 3 Fig. 4
L’antépulsion de la tête Action des muscles de l’antépulsion
de la tête
Elle est principalement due à l’action des muscles
« occipito-base antérieure » renforcée à l’étage cervical 1. Le SCOM réalise l’extension sous-occipitale, aidée à
moyen par l’action des muscles « cervico-base », ce cet étage des muscles « occipito-cervicaux » tels que le
qui revient à réaliser un mouvement d’extension splénius (splenius) et le semi-épineux de la tête (grand
sous-occipitale et de flexion cervicothoracique anté- complexus). Il concourt également à la flexion cervi-
rieure. cothoracique antérieure.
2. Les muscles scalènes. Ils assurent la flexion cervi-
cothoracique antérieure.
6 ■ LE COU

Fig. 5 Fig. 6
Rétropulsion de la tête Action des muscles de la rétropulsion
de la tête
Ce mouvement consiste à associer une flexion sous-
occipitale à une extension cervicale. L’extension cer- 1. L’élévateur de la scapula. Il assure le maintien pos-
vicale utilise une liaison musculaire cervicoscapulaire, térieur de la région cervicale moyenne en prenant un
ce qui impose de maintenir la scapula vers le bas. point d’appui sur la scapula et en effaçant la courbure
cervicale.
2. Stabilisation de la scapula à l’aide du muscle tra-
pèze inférieur (trapezius inferior) aidé du dentelé anté-
rieur (serratus anterior).
3. Les muscles du plan profond du cou maintiennent
la flexion occipitocervicale.
Les actions musculaires en situation de fonction ■ 7

4 1 2

Fig. 7 Fig. 8
La rotation de la tête Actions des muscles de la rotation
de la tête
La rotation de la tête se situe à deux étages :
– l’étage sous-occipital (C0, C1, C2) en utilisant les 1. Le SCOM controlatéral. Il réalise la rotation sous-
muscles « occipito-base thoraco-scapulaire » du côté occipitale, aidé par les petits muscles occipitocervi-
opposé à la rotation ; caux. Il concourt ensuite indirectement à la rotation
cervicale moyenne.
– puis l’étage cervical moyen, en utilisant les muscles
cervicaux thoraciques antérieurs opposés à la rota- 2. Le muscle trapèze supérieur, en prenant son
tion, et le muscle cervicoscapulaire homolatéral à la « appui » sur l’acromion et la scapula, concourt à la
rotation. rotation occipitale.
3. Les muscles scalènes, en particulier antérieur et
moyen. Ils réalisent la rotation cervicale moyenne.
4. Homolatéralement à la rotation, le muscle éléva-
teur de la scapula (angulaire de l’omoplate) concourt
à la synergie rotatoire cervicale moyenne, en parte-
nariat avec les scalènes (scalénus) controlatéraux.
Remarque : l’action des muscles vers la scapula n’est pos-
sible qu’avec une fixité scapulaire préalable.
8 ■ LE COU

3
2

Fig. 9 Fig. 10
Mouvement dans le plan frontal Action des muscles du mouvement
latéral
Ce mouvement se réalise au niveau de deux étages :
– l’étage « occipito-atlas » : il existe un mouvement 1. Les muscles de la translation latérale « médiocervi-
d’inclinaison par roulement occipitoatloïdien ; cale » sont :
– l’étage « cervical moyen » : le mouvement réalise – en arrière : l’élévateur de la scapula ;
une translation cervicale moyenne controlatérale à – latéralement : les scalènes.
l’inclinaison. Conclusion : ce sont les muscles opposés au côté de
l’inclinaison.
2. Les muscles de l’inclinaison latérale sont, au pre-
mier chef, le SCOM homolatéral, aidé des petits
muscles occipitocervicaux latéraux.
3. Translation controlatérale à l’inclinaison médio-
cervicale.
4. Inclinaison de la tête.
Recherche palpatoire
de la contracture

Fig. 11
Le muscle semi-épineux de la tête
(semispinalis capitis) en position debout
La palpation de ce muscle est réalisée par la pulpe des
doigts, généralement un seul doigt, au-dessous du
bord postérieur du trou occipital et à proximité de
l’axe nucal. Cette figure montre la palpation chez le
sujet en position debout. Cette position présente
l’avantage d’un contrôle visuel. L’inconvénient est
que dans cette position le sujet doit tenir activement
sa tête. La course du muscle peut s’en trouver rappro-
chée et le muscle étant ainsi plus tendu ne facilite pas
le contrôle de la rénitence. Sur la figure ci-contre, l’axe
des mains du praticien maintient la tête du sujet.

Fig. 12
Le muscle semi-épineux de la tête
en décubitus
La palpation de ce muscle est réalisée avec la pulpe
des doigts et, comme pour la fig. 11, en dessous du
bord postérieur du trou occipital. L’avantage de cette
position est que le sujet est en repos passif. Le prati-
cien peut jouer sur la flexion-extension sous-occipi-
tale de façon à faire varier la course du muscle. La
reconnaissance de la rénitence en est ainsi facilitée.
Lorsque le praticien est à la tête du sujet la palpation
bilatérale facilite la comparaison.

Fig. 13
Le muscle splénius (splenius)
La palpation : lorsque le sujet est debout, utiliser la
pulpe d’un doigt. Il se situe en dessous de l’occiput, en
dehors du muscle semi-épineux de la tête et en
dedans de la partie crâniale du SCOM. La position
debout du sujet présente les mêmes avantages et
inconvénients que pour le muscle semi-épineux de la
tête (voir ci-dessus).
10 ■ LE COU

Fig. 14
Le muscle splénius en décubitus
Cette position présente les mêmes avantages que ceux
décrits pour la fig. 12. Le sujet est détendu ; la course
du muscle peut être facilement modifiée et la position
du praticien à la tête du sujet facilite la comparaison
entre les deux côtés. Le repère palpatoire le plus
significatif est le bord postérieur du SCOM dans sa
partie proximale. Le muscle splénius le jouxte posté-
rieurement.

Fig. 15
Le muscle sterno-cléido-occipito-
mastoïdien (SCOM)
(sternocleidomastoideus)
dans sa partie moyenne
Le sujet est en décubitus ; le praticien est placé à la
tête de ce dernier. La palpation est policidigitale pul-
paire et bilatérale. La rotation controlatérale et la laté-
roflexion homolatérale de la tête du sujet peuvent
aider à l’individualisation à ce niveau des différents
chefs de ce muscle (sternal et claviculaire) en cas de
difficulté.

Fig. 16
Le SCOM dans sa partie caudale
Le sujet est en décubitus. La tête peut être placée en
position neutre ou en petite rotation homolatérale.
Ce placement permet de différencier à la palpation la
partie arrondie de la portion manubriale ou la partie
plus aplatie de la portion claviculaire. À l’aide de la
pulpe d’un doigt chaque partie peut être ainsi diffé-
renciée ; ce qui permet de déterminer une différence
éventuelle de rénitence. En cas de doute, c’est le mou-
vement de la tête placée en rotation controlatérale
auquel il est possible d’associer une inclinaison
homolatérale de la tête qui facilite la reconnaissance
palpatoire.
Recherche palpatoire de la contracture ■ 11

Fig. 17
Les muscles scalènes (scalenii)
Le sujet est en décubitus ; le praticien se positionne à
la tête de ce dernier. La palpation peut être symé-
trique. Elle est réalisée avec la pulpe d’un ou plusieurs
doigts latéralement au cou, en arrière du trajet du
SCOM.

Fig. 18
Le muscle trapèze supérieur
(trapezius superior)
La palpation de ce muscle est souvent considérée
comme aisée ; pourtant de nombreuses erreurs sont
commises. Ce muscle est plat et ce n’est que dans sa
partie caudale qu’il présente un croisement de fibres
qui augmente son épaisseur (fibres provenant de
l’épine scapulaire et de la clavicule).

Fig. 19
Le muscle élévateur de la scapula
(levator scapulae)
La palpation de ce muscle présente une certaine diffi-
culté. Il est recouvert par le muscle trapèze dans sa
partie caudale et se confond facilement avec le corps
charnu du muscle scalène moyen dans la fosse supra-
claviculaire. La palpation est unidigitale. Le praticien
repère le bord antérieur du trapèze supérieur et palpe
le trajet charnu du muscle en question juste en avant
du trapèze supérieur. Pour davantage de dextérité pal-
patoire, le praticien a avantage à se placer face au
sujet, ce qui lui permet de reconnaître le relief des
autres muscles et d’assurer une symétrie palpatoire.
12 ■ LE COU

Fig. 20
Le septum nuchal
Cette cloison de la nuque présente deux parties : l’une
superficielle, qui est palpable, et l’autre profonde, qui
ne l’est pas. La palpation a pour finalité de recon-
naître l’épaisseur et la rigidité de ce ligament qui tend
à augmenter lorsque la posture du sujet maintient la
nuque en flexion. La palpation est policidigitale, per-
pendiculaire au trajet vertical du ligament. La prise
réalise un pli de peau, et une traction postérieure sur
ce pli qui amène le septum vers l’arrière et le
« dégage » des couches musculaires paraspinales.
Il est possible de demander au sujet de réaliser une
flexion cervicale en double menton, ce qui étire la
partie superficielle du septum et facilite son repérage.
Interprétation du bilan
palpatoire et diagnostic

L’interprétation du « bilan diagnostic » est avant tout posturale. Une mauvaise organisation de la posture impose un
alignement des arthrons cervicaux qui ne permet plus une mobilité fonctionnelle. Ce bilan de la posture doit d’abord
tenir compte de l’orientation de la base cervicale et de l’obligation pour la tête de percevoir l’environnement, et en
priorité l’environnement visuel.
Les yeux, quel que soit le positionnement sous-jacent des vertèbres cervicales, doivent réaliser une observation essen-
tiellement horizontale. Les actions musculaires de la région ont pour mission d’assurer le placement des différents
étages du cou et de maintenir le regard horizontal.

Premier cas de figure : les contractures


accompagnant l’antépulsion de la tête
Ce schéma postural accompagne habituellement une inclinaison vers l’avant de la base des cervicales consécutive à
une cyphose thoracique. Plus le sommet de cyphose est élevé plus le risque d’inclinaison antérieure de la base cervi-
cale est important. L’équilibre musculaire dans le plan sagittal est perturbé non seulement entre les muscles antérieurs
et postérieurs mais également entre les muscles des différents niveaux cervicaux.
La contracture intéresse les muscles scalènes (scalenii) dont l’attache sur la base thoracique est abaissée, et qui main-
tiennent la région médiocervicale en position antérieure ; le cou est alors suspendu après les muscles postérieurs et en
particulier les muscles élévateurs de la scapula (levator scapulae), angulaire de l’omoplate qui élèvent la scapula (voir
chap. 2, Le thorax, p. 23).
Ce déséquilibre est accompagné par les muscles sterno-cléido-occipito-mastoïdiens (SCOM) (sternocleidomastoideus)
qui sont en même temps fléchisseurs de la région cervicale basse (C3-C7) et extenseurs de la région occipitocervicale
(CO, C1, C2).
Le relais de cette région est assuré par la contracture des muscles occipitocervicaux et en particulier des muscles splé-
nius (splenius) et semi-épineux de la tête (semispinalis capitis).
La rigidité de ces étages est pérennisée par un certain nombre de petits muscles :
– au niveau sous-occipital : les droits (rectus capitis) et obliques de la tête (obliquus capitis) ;
– mais aussi au niveau médiocervical, le groupe transversaire épineux : rotateurs (rotatores) et multifides (multifidus).
Ce sont ainsi des muscles des quatre groupes qui pérennisent la position : les muscles occipitaux-cervicaux, les muscles
« cervico-base » les muscles « occipito-base » et des muscles intrinsèques.
Un schéma incomplet peut être observé qui privilégie l’action d’un groupe par rapport aux autres : dans ce cas la pos-
ture générale peut paraître identique mais à l’examen les mobilités des différents étages se révèle différentes.
14 ■ LE COU

Deuxième cas de figure : les contractures


accompagnant la rétropulsion de la tête ou
l’effacement de la courbure cervicale
Ce schéma est présent lorsque la base cervicale a perdu de son inclinaison physiologique antérieure : cela correspond
à un effacement de la courbure thoracique et à une horizontalisation costale haute.
La scapula est dans ce cas verticalisée et abaissée ; elle sert de point d’appui au muscle élévateur de la scapula, qui attire
la région médiocervicale en arrière.
Cette situation étire les muscles scalènes qui pérennisent une position costale élevée. Ce facteur d’élévation costal
ajouté à l’abaissement de la ceinture scapulaire en arrière favorise la fermeture de l’espace costoclaviculaire. Ce schéma
peut être fixé, en arrière, par la contracture des muscles dentelés postérieurs et supérieurs (serratus posterior superior),
et en avant par les petits muscles subclaviers (subclavius).
Le sujet peut alors présenter des troubles fonctionnels dits du « défilé » scalénique, provoquant des signes neurolo-
giques (plexus brachial) et vasculaires (vaisseaux subclaviers) au membre supérieur.

Troisième cas de figure : une dissymétrie entre


les muscles des deux côtés

Première possibilité : latéropulsion de la tête


Ce cas est facilement objectivé lorsque, vue « de face », la verticale de la symétrie de la tête passant par la ligne du
nez est déviée de la verticale sternale. Dans ce cas les contractures concernent les muscles scalènes et/ou l’éléva-
teur de la scapula, qui attirent la région médiocervicale de leur côté.
Cette déviation est corrigée au niveau « cervical haut » par une hypertonie des muscles occipitaux-cervicaux et
« occipito-base » contro-latéraux : il peut s’agir des muscles splénius, d’une part, et du SCOM d’autre part.
Ce schéma peut être masqué lorsque la base cervicale thoracoscapulaire est dissymétrique. Dans ce cas c’est l’orien-
tation sternale qui n’est plus verticale et n’est plus dans le prolongement de la verticale de la tête.

Deuxième possibilité : le déséquilibre est rotatoire


L’attitude rotatoire peut être la conséquence d’un déséquilibre des muscles scalènes, l’hypertonie de ces muscles
entraînant une rotation cervicale controlatérale. Cette attitude peut être pérennisée par une contracture du muscle
élévateur de la scapula controlatéral.
La rotation de la tête du côté controlatéral peut accompagner la rotation cervicale sous-jacente. Cette position est
alors maintenue à l’aide des SCOM du même côté que les muscles scalènes, auxquels peut s’ajouter une contrac-
ture des muscles splénius et semi-épineux de la tête du même côté.
Traitement de la contracture

Le muscle sterno-cléido-mastoïdien (SCOM) (sternocleidomastoideus)

Fig. 21
Mise en place des paramètres,
premier temps
La main qui soutient la tête est largement ouverte (la
tête du sujet est tournée, la joue face à la paume).

Fig. 22
Mise en place des paramètres,
deuxième temps
La tête du sujet est plaquée « sur » l’espace thoracique
et brachial du praticien. Le bras et l’avant-bras entou-
rent la tête de telle sorte que la main soit, par la
paume, en face de la joue, et par les doigts en face de
la mandibule. Il existe un appui sur la mandibule en
direction antéro-postérieure sans aucun appui ; ni
sous-mandibulaire, ni controlatéral. Cet appui réalise
une rétropulsion de la tête en torsion, soit un double
menton (au niveau cervical, cela donne une flexion
de C0, C1, C2 et une extension cervicale basse en tor-
sion).
16 ■ LE COU

Fig. 23
Étirement
Tout en maintenant l’appui crânial, la deuxième prise
est assurée par un appui de l’avant-bras en pronation
sur la clavicule et le sternum.
C’est cet appui en diagonale, en direction dorsale et
caudale, qui assure l’étirement. Il est demandé au
sujet de se relâcher avant que ne débute la technique
d’étirement.

Fig. 24
Étirement, autre technique
La tête du sujet est en contact avec l’abdomen du pra-
ticien.
La main crâniale est largement ouverte de telle sorte
que le quatrième et cinquième doigts soient rétro-
occipitaux, le troisième et le deuxième doigts au
niveau cervical, et que la totalité de la colonne du
pouce s’applique sur la face latérale de la mandibule.
Cette main réalise le mouvement de « rétropulsion-
torsion ».
La deuxième main utilise l’appui sternoclaviculaire à
l’aide de l’arche transversale de la main entre le pre-
mier et le cinquième doigt.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
Traitement de la contracture ■ 17

Les muscles scalènes : dorsal (scalenus posterior),


moyen (scalenus medius), ventral (scalenus anterior)

Fig. 25
Mise en place des paramètres
et étirement
Le sujet est en décubitus, il tourne la tête homolaté-
ralement. L’appui est costal bimanuel et il s’applique
sur les deuxième et troisième premières côtes, latéra-
lement au sternum, sous la clavicule. L’appui est
appliqué de part et d’autre de l’articulation chondro-
costale. La poussée est dorso-caudale (vers le bas du
sujet et vers l’arrière) à l’aide des talons des deux
mains (placées l’une sur l’autre).
Remarque : pour les personnes de sexe féminin, l’orienta-
tion de la prise peut se révéler délicate, les doigts de la
main entrant en contact avec la glande mammaire. Pour
éviter cela, il est tentant d’orienter l’appui plus en dedans
ou plus en dehors ; c’est une faute à éviter. En effet l’appui
est sur l’arc costal et non sur le cartilage ou la côte ; si cela
est, il se produit une angulation par la contrainte d’appui
sur l’articulation chondrocostale, qui, chez certaines per-
sonnes présentant des rigidités, peut entraîner une entorse
chondrocostale. Pour éviter cela, il ne faut pas exagérer
l’appui et garder un contact harmonieux entre les deux
bords de l’articulation chondrocostale.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.

Fig. 26
Autre vue
Cette vue permet d’apprécier l’orientation de l’appui
donné par la direction des avant-bras du praticien.
Elle montre également la rotation nucale active du
sujet.
18 ■ LE COU

Le muscle trapèze supérieur (trapezius superior)

Fig. 27
Mise en place des paramètres
et étirement
L’étirement du muscle est acquis par une rotation laté-
rale de la tête et un abaissement en sonnette médiale
de la scapula. Le sujet, en décubitus ventral, place son
bras le long du corps ou coude fléchi dans le dos. Le
praticien, à la tête du sujet, réalise un appui avec la
paume de la main sur l’acromion du sujet. Cet appui
de la paume est orienté par l’avant-bras du praticien,
le coude fléchi, lui-même en appui sur son propre bas-
sin en fente avant. La poussée est caudale et ventrale
(vers le bas du sujet et vers l’avant). La deuxième main
saisit l’espace thoracobrachial controlatéral du sujet
(voir fig. 28). Il est demandé au sujet de se relâcher
avant que ne débute la technique d’étirement.

Fig. 28
Autre vue
Cette vue présente l’étirement, et en particulier la
poussée caudo-ventrale sur l’acromion (vers le bas et
vers l’avant), mais également la résistance dans l’es-
pace thoracobrachial controlatéral. Le sujet appuie
dans un mouvement d’abaissement de l’épaule
controlatérale synergique avec la poussée d’élévation
de l’acromion homolatéral (actions du sujet aux-
quelles le praticien s’oppose dans le cadre du
« contracter-relâcher »).
Remarque : il n’y a pas d’appui sur la tête mais la joue
appuie sur la table, ce qui est suffisant comme contre-
appui lorsque la poussée sur l’acromion est importante ;
la traction sur le trapèze supérieur tend à faire rouler la
tête sur la joue, ce qui est le signe que le muscle est bien en
course externe extrême et qu’il est inutile d’aller plus
avant.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
Traitement de la contracture ■ 19

Fig. 29
Autre position.
Le sujet en décubitus dorsal doit tourner la tête homo-
latéralement et maintenir activement cette tête tour-
née. Les prises du praticien sont similaires,
c’est-à-dire : poussée sur l’acromion dans un sens
caudo-ventral, et contre-appui dans l’espace thoraco-
brachial.
L’avantage de cette autre position est un meilleur
confort pour le sujet, notamment pour les segments
tête et cou.
L’inconvénient est que le sujet doit maintenir sans
aucun contrôle la position rotatoire de la tête. Il est
demandé au sujet de se relâcher avant que ne débute
la technique d’étirement.

Le muscle semi-épineux de la tête (semispinalis capitis)

Fig. 30 Fig. 31
Mise en place des paramètres Étirement
La tête du sujet est tournée homolatéralement ; la Les coudes du praticien sont tendus. La main homo-
prise du praticien est bimanuelle en regard des joues latérale à la table tend à réaliser une petite traction
et des temporaux. Enserrée dans ses deux mains, la occipitocervicale alors que la main controlatérale réa-
tête est rétropulsée latéralement (du fait de la rota- lise un appui et renforce le mouvement. La région cer-
tion). vicale doit rester autant que possible dans
l’alignement et c’est une bascule occipitocervicale
latérale. Il est demandé au sujet de se relâcher avant
que ne débute la technique d’étirement.
20 ■ LE COU

Le muscle splénius (splenius)

Fig. 32
Mise en place des paramètres
Le praticien est à la tête du sujet. Il réalise un appui
abdominal sur l’occiput du sujet. Pour le splénius
gauche, la main droite du praticien entoure la tête
avec une prise large, ouverte du côté occipital droit
jusqu’à la mandibule.
La poussée est dirigée vers la gauche en arrière de l’axe
rotatoire du rachis cervical ; cette pression latérale
imprime également une torsion cervico-occipitale
droite.

Fig. 33
Étirement
La deuxième main (la main gauche) est cervicale, du
côté gauche. L’appui utilise la 1re commissure large-
ment ouverte. Elle épouse le cou, « moyen » et « infé-
rieur » avec une pression harmonieusement répartie.
La pression de cette deuxième main est latérale droite,
en arrière de l’axe de rotation cervical. La poussée réa-
lise ainsi un double mouvement : translation latérale
droite du cou ssociée à une torsion cervicale moyenne
et inférieure gauche.
Les deux mains impriment une torsion inverse entre la
tête et le cou. Ce mouvement n’est donc pas apparent.
Par contre, la translation latérale est inverse entre la
tête et le cou, ce qui correspond à un déplacement
vers la gauche de la tête et un maintien cervical bas
vers la droite du sujet. Il est demandé au sujet de se
relâcher avant que ne débute la technique d’étire-
ment.
Traitement de la contracture ■ 21

Le muscle élévateur de la scapula (levator scapulae)

Fig. 34
Mise en place des paramètres
Le sujet est en décubitus ventral (procubitus) ; il
tourne sa tête controlatéralement et s’appuie sur sa
joue. L’étirement sera acquis par un mouvement de
bascule postérieur et abaissement en sonnette latérale
de la scapula. Le praticien doit obtenir un ballant de
la scapula sur le thorax. Il saisit donc l’espace thora-
cobrachial, place ses doigts en avant jusqu’au proces-
sus coracoïdien et réalise un ballant pour détendre les
muscles scapulothoraciques.

Fig. 35
Étirement
De son autre main, le praticien vient s’appliquer en
avant de l’acromion et il profite du ballant pour se
placer cranio-ventralement. L’action est donc double :
la main en appui antérieur réalise avec la paume une
poussée postéro-caudale (en arrière et en bas), alors
que la main placée dans l’espace thoracobrachial
maintient par une traction brachiale une sonnette
latérale de la scapula. Il est demandé au sujet de se
relâcher avant que ne débute la technique d’étire-
ment.

Fig. 36
Autre technique.
Mise en place des paramètres
Le sujet en décubitus tourne activement sa tête
controlatéralement. Le bras est élevé au zénith sans
effort ce qui entraîne spontanément une bascule pos-
térieure de la scapula (glissement caudal de la scapula
sur la cage thoracique) ainsi qu’une sonnette latérale.
Ce mouvement va être amplifié par la prise bima-
nuelle du praticien. La main crâniale du praticien au-
dessus et en arrière de l’épaule cravate, à l’aide de la
première commissure, l’épine de la scapula et l’acro-
mion. La deuxième main distale rejoint la première
en arrière de l’épaule (fig. 37).
22 ■ LE COU

Fig. 37
Étirement
La prise bimanuelle amplifie la bascule postéro-laté-
rale de la scapula (glissement caudal de cette dernière
sur la cage thoracique) accompagnée d’une sonnette
latérale, et descend caudalement au maximum pos-
sible. Dans cette situation le thorax du sujet est anté-
pulsé et la position est stabilisée par le contact de la
face postérieure de la main crâniale du praticien sur la
table. C’est dans cette position que le sujet réalise la
contraction. Il est demandé au sujet de se relâcher
avant que ne débute la technique d’étirement.
Remarque : la position de la tête, doit être maintenue acti-
vement par le sujet (condition nécessaire pour que les pro-
cessus transverses cervicaux se positionnent en avant), ce
qui augmente l’étirement du muscle.

Le ligament nuchal (ligamentum nuchae)

Fig. 38
Mise en place des paramètres
et étirement
Il correspond à une personne qui a le menton relevé.
Ce ligament superficiel est en lien anatomique avec
la peau, ce qui permet donc de le palper et de l’attra-
per par une prise policidigitale. Ce ligament riche en
fibres d’élastine se laisse aisément étirer.
L’inconvénient est sa richesse en mécanorécepteurs
sensibles à l’étirement.
En position ventrale, le sujet place ses mains sous son
front. Le praticien est placé latéralement. Par une
double prise longitudinale et policidigitale, il étire la
peau et le plan fibreux du ligament sous-jacent et
dégage l’ensemble du plan musculaire paraspinal.
La technique d’étirement consiste à utiliser un écar-
tement entre les deux mains sur une petite distance
maintenue quelques secondes. La durée du maintien
est inversement proportionnelle à l’intensité de la
force d’étirement. Cet étirement sur un petit espace
(1 à 2 cm) est reconduit sur toute la longueur du liga-
ment depuis l’occiput jusqu’à C7. La résistance à l’éti-
rement est plus importante dans la partie basse.
Remarque : cette technique entraîne une double réaction
sensorielle et trophique ; elles sont en relation avec l’in-
tensité de la manœuvre.
Le thorax
Sommaire
• Introduction locale : le thorax.

• Les actions musculaires en situation de fonction (figures 1 à 10).

• Recherche palpatoire de la contracture (figures 11 à 29).

• Interprétation du bilan palpatoire et diagnostic.

• Traitement de la contracture (figures 30 à 64).

Abréviations utilisées dans ce chapitre


SCOM Sterno-cléido-occipito-mastoïdien
EZAS Épine iliaque antéro-supérieure
Introduction locale : le thorax

Il est habituel d’aborder le tronc en citant deux éléments : le rachis thoracique et la cage thoracique atte-
nante. En fait, on ne peut expliquer ni la statique, ni la dynamique de la région si l’on n’inclut pas la cein-
ture scapulaire, tant sur le plan statique que le sur le plan dynamique. Toute modification morphologique
thoracodorsale, influence le déplacement scapulaire ; et réciproquement toute modification du position-
nement scapulaire influence la morphologie thoracodorsale.
La première action de la région thoracodorsale est de maintenir une situation antigravifique alors que la
ligne de charge abaissée du centre de masse segmentaire est toujours placée en avant des étages du rachis
dorsal. C’est le rôle de la musculature paraspinale d’assurer l’équilibre. Par contre cet équilibre est perturbé
chaque fois que l’on bouge les membres supérieurs.
Un enroulement scapulaire s’accompagne d’un abaissement thoracique et d’une augmentation de la cour-
bure dorsale. À l’inverse, un recul postérieur des épaules s’accompagne d’une élévation thoracique et d’un
redressement dorsal. Dans un plan sagittal, une élévation scapulaire, souvent accompagnée d’une bascule
en avant, accompagne un abaissement thoracique ainsi qu’un enroulement dorsal, mais généralement à
un étage plus élevé que le sommet physiologique. Les muscles de la ceinture scapulaire qui sont en inter-
action avec le thorax en avant, et le rachis en arrière, présentent des orientations multiples : vers le haut,
vers le bas, l’avant et l’arrière ; de telle sorte qu’il n’existe pas fonctionnellement de mouvement simple
mais toujours des schémas associant les segments sus-jacents (le cou) et sous-jacents (la région abdomi-
nolombale). Les analyses posturales sont alors des analyses en chaîne multiétagées.
La fonction thoracique sert d’appui à la ceinture scapulaire et ainsi aux mouvements du membre supérieur.
Elle est souvent sollicitée comme une structure statique et ce sont les muscles tant thoraciques que sca-
pulaires qui assurent la rigidité et le maintien. Ces rigidités, lorsqu’elles sont pérennisées dans le temps,
perturbent la fonction respiratoire qui a besoin de la variable positionnelle du thorax. C’est ainsi que les
troubles posturaux s’accompagnent de troubles respiratoires ainsi que de limitations des gestes de force et
de finesse du membre supérieur.
Les actions musculaires
en situation de fonction
Introduction
Nous présentons essentiellement ici les fonctions de posture dans le plan sagittal les plus couramment rencontrées. Il est
évident que le nombre de schémas posturaux qui peuvent être rencontrés en pratique clinique est plus important.
En particulier, des dissymétries entre les deux côtés peuvent donner des schémas différents, voire inversés ; c’est par exemple
le cas dans un syndrome postural majeur tel que celui de la scoliose où un côté est l’inverse de celui du côté opposé.
Le lecteur pourra alors faire une synthèse en comparant les différentes positions présentées.

1
P

2
3

Fig. 1 Fig. 2
Position neutre de profil Les muscles du maintien
de la position neutre
Cette position neutre est acquise lorsque :
– premièrement : la ceinture scapulaire est en posi- P = Localisation du centre de masse en charge sur la
tion médiane, c’est-à-dire à égale distance entre le région thoracique.
sternum en avant et les processus épineux thora- 1. Action des muscles spinaux dorsaux longitudi-
ciques en arrière ; naux : en particulier l’épineux (spinalis thoracis), le
– deuxièmement : la ligne de charge qui passe en longissimus (longissimus thoracis) et l’iliocostal ou
avant du rachis est contenue par la masse paraspi- sacrolombaire (iliocostalis).
nale ; 2. Action du petit oblique (obliquus internus) qui
– troisièmement : la base thoracique est maintenue contient le thorax en avant et l’attire vers l’arrière.
par l’action sagittale antagoniste des muscles 3. Action du grand oblique (obliquus externus) qui
obliques. contient le thorax en arrière et l’attire vers l’avant.
Les actions musculaires en situation de fonction ■ 27

1 3

2
2

Fig. 3 Fig. 4
L’enroulement scapulothoracique Les muscles de l’enroulement
scapulothoracique
Il est la conséquence de l’action bilatérale d’enroule-
ment des deux ceintures scapulaires dont l’action 1. Action des deux muscles grands pectoraux, droit et
plaque le thorax en avant et rétropulse l’étage thora- gauche (pectoralis major).
codorsal. L’action essentielle du mouvement est dans 2. Action des muscles dentelés antérieurs, droit et
le plan transversal (horizontal). gauche (serratus anterior).
3. Rétropulsion thoracodorsale.
28 ■ LE THORAX

1 1

3 2 2

Fig. 5 Fig. 6
L’antépulsion thoracique Les muscles de l’adduction des scapulas
Cette position est acquise grâce à l’action synergique 1. Action des muscles trapèze moyen (trapezius
des muscles adducteurs des scapulas qui plaquent la médius) droit et gauche.
région dorsale et antépulsent le thorax dans le plan 2. Action des muscles trapèze inférieur (trapezius infe-
transversal. rior) droit et gauche.
Remarque : sur la figure ci-dessus il est à noter que la 3. Antépulsion thoracique accompagnant l’efface-
mobilité dorsale d’effacement de la courbure est insuffi- ment de la courbure dorsale.
sante ; elle est alors complétée par une lordose thoraco-
lombale.
Les actions musculaires en situation de fonction ■ 29

2 3 4

1
5

Fig. 7 Fig. 8
L’enroulement et la bascule antérieure Action des muscles de l’enroulement
thoracoscapulaire de la bascule antérieure thoracoscapulaire
Ce mouvement associe le schéma de la bascule anté- 1. Action du petit pectoral (pectoralis minor).
rieure des scapulas à celui de la flexion thoracique. 2. Action du subclavier (subclavius).
Cette action est essentiellement dans le plan sagittal.
3. Action de l’élévateur de la scapula (levator scapulae).
Remarque : l’attitude est souvent associée à celle de l’en-
4. Action du petit rhomboïde (rhomboideus minor).
roulement des ceintures scapulaires dans le plan horizon-
tal (voir fig. 1 et 2 de ce même chapitre). 5. Action du grand dorsal (latissimus dorsi).
6. Action de l’oblique interne (petit oblique).
30 ■ LE THORAX

4
3
1

Fig. 9 Fig. 10
Le redressement et la bascule Action des muscles du redressement
postérieure des scapulas et de la bascule postérieure des scapulas
Cette action utilise trois niveaux : 1. Action des trapèzes inférieurs droit et gauche.
– la bascule postérieure des scapulas ; 2. Action des dentelés antérieurs droit et gauche.
– l’élévation thoracique antérieure ; 3. Action des scalènes (scalenus) et des sterno-cléido-
– l’antépulsion thoracique inférieure. occipito-mastoïdiens (sternocleidomastoideus) (SCOM).
4. Action stabilisatrice cervicale de l’élévateur de la
scapula.
5. Action de l’oblique externe (grand oblique) anté-
pulseur thoracique.
Recherche palpatoire
de la contracture

Fig. 11
Le muscle trapèze inférieur (trapezius
inferior) debout ou assis
Il suffit de repousser le trapèze inférieur (1) en direc-
tion du rachis à l’aide du pouce du praticien qui met
en évidence une masse musculaire relativement
importante. 1

Fig. 12
Le muscle trapèze inférieur en décubitus
Le praticien se place controlatéralement au sujet.
D’une main il saisit le bord postérieur de l’angle
supéro-externe de la scapula et réalise un « enroule-
ment-élévation de l’épaule ». Ce mouvement étire le
muscle et facilite la palpation du corps charnu en
course externe. C’est la deuxième main qui, par un
contact pulpaire, palpe le bord saillant des fibres du
muscle comme l’on palperait les cordes d’un instru-
ment de musique.

Fig. 13
Le muscle trapèze moyen (trapezius
medius) en décubitus
Le praticien est placé debout controlatéralement.
D’une main il saisit le bord postérieur de l’angle
supéro-externe de la scapula. Il enroule l’épaule sans
élévation et met ainsi en étirement les fibres du tra-
pèze moyen. La palpation est réalisée avec la seconde
main dont l’extrémité des doigts appuie transversale-
ment à la peau puis descend longitudinalement en
dedans du bord spinal de la scapula.
32 ■ LE THORAX

Fig. 14
Le muscle grand dorsal
(latissimus dorsi), préparation
Le sujet est en décubitus, les avant-bras posés sur son
front – de la sorte l’élévation des bras dégage les flancs
thoraciques. Le muscle grand dorsal est dans cette
position en course d’étirement. Comme il s’agit d’un
muscle plat, il faut préalablement apprécier la texture
et l’épaisseur du tissu peaucier de recouvrement. Une
prise policidigitale latéro-postérieure au flanc permet
cette appréciation.

Fig. 15
Le muscle grand dorsal
La palpation policidigitale du corps charnu du muscle
est réalisée au même endroit que celle du tissu de
recouvrement, ce qui permet de reconnaître la diffé-
rence de texture. Le praticien a avantage à se placer à
la tête du sujet, de façon à réaliser une palpation
symétrique et aider à la reconnaissance de la diffé-
rence de rénitence.

Fig. 16
Le muscle petit rhomboïde
(rhomboideus minor)
Ce petit muscle court et épais est souvent contracturé
indépendamment du grand rhomboïde ; la raison en
est qu’il n’est pas étiré par les activités fonctionnelles
– les mouvements de sonnette de la scapula s’exécu-
tent autour d’un axe proche de l’attache scapulaire de
ce muscle. Bien que recouvert par le trapèze moyen,
sa palpation policidigitale est relativement aisée. Son
bord supérieur et inférieur est souvent facilement
reconnaissable. Pour aider à cette reconnaissance le
praticien a avantage à se placer face au sujet et non
de dos.
Recherche palpatoire de la contracture ■ 33

Fig. 17
Le muscle grand rhomboïde
(rhomboideus major)
Contrairement au muscle petit rhomboïde, le grand
rhomboïde n’est pratiquement jamais contracturé.
Cela vient très probablement du fait que chaque mou-
vement d’élévation latérale ou antérieure du bras
entraîne un mouvement de sonnette latérale de la sca-
pula, ce qui étire le muscle. La reconnaissance palpa-
toire est réalisée à l’aide d’une prise policidigitale en
repoussant le trapèze inférieur vers le rachis ; le
muscle étant tendu entre le bord spinal de la scapula
et le rachis. Sur la figure ci-contre, le muscle est dési-
gné entre deux doigts.

Fig. 18
Le muscle postéro-supérieur dentelé
(serratus posterior superior)
C’est un petit muscle profond, difficile à palper, tendu
de la charnière cervicothoracique aux premières côtes.
Il perturbe à la fois la mobilité thoracique haute, la
mobilité cervicale basse et par voie de conséquence la
mobilité scapulaire. Son hypertonie est fréquente,
particulièrement dans les populations sédentaires. La
palpation doit traverser les différentes couches tissu-
laires, ce qui impose d’utiliser une pression digitoter-
minale. La reconnaissance se fait à l’aide d’une
friction en comparant la rénitence des deux côtés. Le
placement du praticien face au sujet aide à discerner
le « ressenti » palpatoire.

Fig. 19
Le muscle épineux (spinalis thoracis)
Ce muscle fait partie de muscles spinaux superficiels.
La palpation se fait dans le tiers moyen thoracique.
Le muscle peu volumineux est individualisé vis-à-vis
du long dorsal par une prise policidigitale bimanuelle
proche de la ligne des épineuses. La prise ne doit pas
être appuyée ; on doit s’assurer qu’elle est bien sur du
corps charnu et non sur de la peau.
34 ■ LE THORAX

Fig. 20
Le muscle longissimus
(longissimus thoracis)
Ce muscle est parallèle au muscle épineux (fig. 19) et
au muscle iliocostal (fig. 21). La technique palpatoire
est voisine mais latéralement par rapport au muscle
épineux. La pression des doigts doit être suffisante
pour discerner la déhiscence longitudinale qui sépare
ces muscles. Elle ne doit pas être importante pour
individualiser ce muscle de ceux de la couche pro-
fonde.

Fig. 21
Le muscle iliocostal (iliocostalis)
C’est le muscle le plus latéral des trois muscles para-
spinaux superficiels proche de l’angle costal et posté-
rieur de la cage thoracique. La technique palpatoire
est voisine de celle des autres muscles paraspinaux
superficiels. Elle est proche de l’angle costal et posté-
rieur de la cage thoracique (en dedans de ce dernier).
Il est possible de suivre le trajet du muscle en suivant
la déhiscence d’avec le muscle long dorsal : celle-ci
tend à s’estomper à l’approche de la réunion des corps
charnus de ces deux muscles, qui forment une masse
commune dans la région lombale.

Fig. 22
Les muscles multifides (multifidus)
et rotateurs (rotatores),
le transversaire épineux
La palpation de ce groupe de muscles profonds est
réalisée au niveau des gouttières vertébrales (entre les
processus épineux et les processus transverses de la
colonne vertébrale). La pression apprécie la rénitence
du corps charnu qui roule sous le doigt. L’importance
de la rénitence s’apprécie non seulement par compa-
raison avec les muscles du côté opposé mais égale-
ment en comparant avec les différents étages crâniaux
et caudaux.
Recherche palpatoire de la contracture ■ 35

Fig. 23
Le muscle grand pectoral
(pectoralis major), faisceau supérieur
ou claviculaire
Le sujet est en décubitus, le praticien se place à la tête.
La palpation bidigitale est symétrique. La pince est
facilitée en plaçant les doigts de part et d’autre du
muscle. La déhiscence entre les faisceaux supérieur et
sternochondrocostal du grand pectoral individualise
le faisceau supérieur.

Fig. 24
Le muscle grand pectoral, faisceau
sternal ou sterno-chondro-costal
La palpation utilise les mêmes positions du sujet et
du praticien que pour le faisceau supérieur (voir
fig. 23). La prise bidigitale individualise ce faisceau en
plaçant le pouce dans les déhiscences séparant les
champs supérieur et moyen.

Fig. 25
Le muscle grand pectoral, faisceau
inférieur thoracique et abdominal
Ce chef inférieur est plus vertical que les deux précé-
dents : la prise palpatoire est bidigitale à l’identique
des deux autres chefs. Chez la femme, ce chef ne pou-
vant être suivi sur la totalité de son trajet en raison de
la présence de la glande mammaire, il est préférable
de le palper le plus proximalement.
Remarque : une partie de ce chef musculaire est incons-
tant et se termine distalement sur l’aponévrose du droit de
l’abdomen (rectus abdominis).
36 ■ LE THORAX

Fig. 26
Le muscle petit pectoral
(pectoralis minor)
Ce muscle est dans la profondeur, en dessous du
grand pectoral, tendu du processus coracoïde au bord
supérieur et antérieur de K3 à K5. Le processus cora-
coïde est dégagé du thorax de sorte que dans sa partie
crâniale le muscle est dégagé du plan profond. La pal-
pation, après avoir repéré le processus coracoïde, réa-
lise caudalement une pression de type transversal au
trajet du muscle. Pour la dissocier de celle du muscle
grand pectoral, elle est réalisée à l’aide d’une pression
terminale en friction.

Fig. 27
Le muscle subclavier (subclavius)
Ce petit muscle « ferme » l’espace costoclaviculaire.
Son attache costale est sur le premier cartilage costal,
et proche du manubrium sternal. Le muscle passe
rapidement en dessous de la clavicule. La palpation
s’effectue près de son origine costale ; elle ne peut être
réalisée qu’à l’aide d’un seul doigt, par une pression
terminale. Pour faciliter cette palpation il est possible
de dégager l’épaule du plan de la table, ce qui soulève
la clavicule et la dégage de l’extrémité antérieure de la
première côte.
Recherche palpatoire de la contracture ■ 37

Fig. 28
Le muscle dentelé antérieur
(serratus anterior), grand dentelé
Le sujet est en décubitus, les avant-bras sur le front de
façon à dégager le flanc. Le praticien est à la tête du
sujet et palpe à l’aide d’une prise policidigitale par une
pression pulpaire. Afin d’individualiser les digitations
du muscle des côtes sous-jacentes, il est réalisé un glis-
sement en « peigne » de direction cranio-caudale et
ventro-dorsale en « va-et-vient ». Les digitations du
muscle roulent alors sous les doigts.

Fig. 29
Les muscles intercostaux (intercostales)
C’est dans la partie inférieure et latérale du thorax que
cette palpation est habituellement réalisée. Le prati-
cien est placé controlatéralement ; il place l’extrémité
de ses doigts dans l’espace intercostal. La rénitence est
présente lorsque :
– premièrement, l’espace est fermé ;
– deuxièmement, la résistance à la pression est pré-
sente.
Cette recherche est identique pour chacun des espaces
intercostaux.
Interprétation du bilan
palpatoire et diagnostic

Les contractures retrouvées


au cours du bilan palpatoire et accompagnant la
cyphose thoracique
Plusieurs schémas sont en relation avec la cyphose, soit individuellement, soit de façon associée.

Premier schéma : la cyphose asthénique


Le sujet ne présente pas d’hypertonie apparente mais une insuffisance de force musculaire en particulier au niveau
de la musculature spinale superficielle et profonde : le maintien est alors assuré par la tension élastique de ces
muscles en course externe.

Deuxième schéma : la cyphose accompagnant


l’enroulement scapulaire
L’hypertonie concerne principalement les muscles grands pectoraux (pectoralis major) et le dentelé antérieur (ser-
ratus anterior), de façon symétrique, droite et gauche. Dans ce cas les épaules sont enroulées ; le moignon de
l’épaule est en avant ; le plan de la scapula se rapproche du plan sagittal. Le thorax est abaissé et les vertèbres tho-
raciques rétropulsées. Cet enroulement peut se réaliser à différents niveaux.

Premier cas de figure


Les épaules sont enroulées dans leur position de référence, horizontalement. Le faisceau dominant est celui du muscle
grand pectoral (faisceau moyen ou sternochondrocostal). Le sommet de la rétropulsion thoracique se situe autour de
T6.

Deuxième cas de figure


L’enroulement est surélevé par rapport au plan horizontal. Le faisceau musculaire dominant est le faisceau supérieur
ou claviculaire. La rétropulsion thoracique se situe environ au niveau de T3-T4.

Troisième cas de figure


L’enroulement accompagne un abaissement au-dessous du plan horizontal. Le faisceau musculaire dominant est le fais-
ceau inférieur ou faisceau thoraco-abdominal ; la rétropulsion thoracique se situe environ au niveau de T8-T9.
Interprétation du bilan palpatoire et diagnostic ■ 39

Troisième schéma : la cyphose accompagne


la bascule de la scapula en avant et en haut
Ce schéma est un schéma du plan sagittal ; la scapula bascule en haut et en avant. Le thorax est abaissé et la région
thoracique rétropulsée.
En ce qui concerne les contractures qui accompagnent ce schéma, pour la scapula nous retrouvons les muscles élé-
vateurs de la scapula (levator scapulae, angulaire de l’omoplate) et le muscle petit rhomboïde (rhomboideus minor) ;
en avant : le muscle petit pectoral (pectoralis minor) et le muscle sous-clavier (subclavius). Ce schéma est complété
par la contracture du muscle grand dorsal (latissimus dorsi). La fixité thoracique est assurée au niveau de la char-
nière cervicothoracique par le muscle dentelé postérieur et supérieur (serratus posterior superior), et éventuellement
au niveau de la charnière thoracolombale par le muscle dentelé postérieur et inférieur (serratus posterior inferior).
La fixité inférieure du thorax est complétée en avant et latéralement par les muscles droits de l’abdomen (rectus
abdomini) et les muscles obliques interne et externe (obliquus internus et externus) droit et gauche (voir aussi chap. 5,
Région abdomino-lombale, p. 59).

Quatrième schéma : il s’agit d’une situation complexe


pouvant associer les trois premiers schémas initiaux
À savoir : l’hypotonie des muscles spinaux, l’enroulement scapulaire et le schéma de bascule de la scapula. Suivant
l’importance dominante de l’un de ces schémas, le niveau de rétropulsion thoracique signant l’état de cyphose peut
se situer à différents niveaux du rachis thoracique.
40 ■ LE THORAX

Les contractures retrouvées


au cours du bilan palpatoire et accompagnant
l’effacement de la courbure thoracique

Premier schéma de contractures


Il concerne les muscles paraspinaux, en particulier les plus superficiels : nous retrouvons donc les trois muscles :
épineux (spinalis thoracis), longissimus (longissimus thoracis) et iliocostal (iliocostalis).
Le rachis thoracique peut présenter l’apparence d’un dos plat. Les côtes sont horizontalisées ; les muscles spinaux
longitudinaux superficiels cités ci-dessus sont en course interne.

Deuxième schéma de contractures


Ce schéma concerne l’adduction symétrique des scapulas ; le plan de ces dernières se rapproche du plan frontal.
Les muscles concernés sont les muscles grand rhomboïde (rhomboideus major), trapèzes moyens (trapezius medius)
et inférieurs (trapezius inferior).
Cette rétropulsion des épaules accompagne l’effacement de la courbure thoracique et l’horizontalisation costale.

Troisième schéma de contractures


C’est la bascule postérieure avec abaissement de la scapula. Les contractures concernent les muscles trapèze infé-
rieur et dentelé antérieur (serratus anterior) faisceau inférieur.
Cette bascule s’accompagne d’une horizontalisation costale : cette dernière est maintenue dans sa partie supé-
rieure et antérieure par les muscles scalènes (scaleni) dont le point de fixité est le rachis cervical qui est lui-même
stabilisé par la contracture du muscle élévateur de la scapula (levator scapulae) s’insérant sur la scapula.
La base thoracique est maintenue par la contracture des muscles obliques externes (obliquus externus) droit et
gauche ; ces derniers muscles (voir chap. 5, Région abdomino-lombale, p. 59) antépulsent la base du thorax.

Quatrième schéma de contractures


Il s’agit d’une situation complexe pouvant associer les trois schémas initiaux, à savoir :
– l’hypertonie de la partie thoracique des muscles spinaux ;
– la rétropulsion des épaules ;
– la bascule postérieure des scapulas.
C’est le schéma que l’on retrouve dans le syndrome postural dit « d’inversion de courbure ».
Interprétation du bilan palpatoire et diagnostic ■ 41

Les contractures retrouvées


au cours du bilan palpatoire et accompagnant
une dissymétrie morphologique
Il s’agit en fait d’un double schéma de cyphose d’un côté et de lordose ou d’effacement de courbure du côté opposé.
Dans ce cas, la masse des muscles spinaux est souvent moins concernée, sauf dans les situations extrêmes, et ce sont
les déséquilibres des schémas scapulaires droit et gauche qui sont dominants. Nous pouvons ainsi rencontrer l’enrou-
lement d’une épaule d’un côté et la rétropulsion de l’autre côté, mais également la bascule antérieure avec élévation
d’une épaule d’un côté et la bascule postérieure avec abaissement de l’épaule de l’autre côté. Le trouble postural majeur
de la scoliose est toujours accompagné de cette dissymétrie qui, dans le plan horizontal, fait tourner les ceintures sca-
pulaires en sens inverse de la rotation des vertèbres thoraciques. Les contractures de ces sujets sont à la fois la consé-
quence du trouble postural et la pérennisation de ces derniers.
Traitement de la contracture

Le muscle trapèze (trapezius médius)

Fig. 30
Mise en place des paramètres
Le praticien doit se saisir du membre supérieur du
sujet et le positionner dans l’un de ses espaces bra-
chiothoraciques à l’aide de l’une de ses mains. Il cro-
chète les crêtes (piliers) de la scapula situées sur la
fosse infra-épineuse près du bord axillaire de la sca-
pula.

Fig. 31
Étirement
L’appui de l’avant-bras du praticien en pronation sur
le thorax sous-claviculaire, permet d’effectuer une
poussée antéro-postérieure. L’autre main du praticien
placée sur la scapula du sujet (voir fig. 30) permet d’ef-
fectuer une poussée postéro-antérieure.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
Traitement de la contracture ■ 43

Le muscle trapèze inférieur (trapezius inferior)

Fig. 32
Mise en place des paramètres
et étirement
L’appui d’une des mains du praticien crochète l’épine
de la scapula et la tire cranio-latéralement (en haut et
en dehors). L’avant-bras du praticien est en pronation
et appuie en diagonale sur le thorax antéro-latéral du
sujet dans une direction dorso-caudale (en arrière et
en bas). Il est demandé au sujet de se relâcher avant
que ne débute la technique d’étirement.

Le muscle grand dorsal (latissimus dorsi)

Fig. 33
Mise en place des paramètres
Le muscle réalise l’extension et la rotation médiale de
l’épaule. L’étirement doit en principe solliciter le
mouvement inverse.
Cependant, ce muscle est un brachiovertébral dorso-
lombo-pelvien, et son action moyenne au niveau du
rachis s’applique en regard de la charnière thoraco-
lombale. L’étirement du muscle sollicite l’écartement
spatial entre la charnière thoracolombale et la cou-
lisse bicipitale ou sillon intertubérositaire. La fixité de
la région thoracolombale est acquise à partir d’un
appui antéro-latéral sur le thorax.
Le praticien est du côté controlatéral ; il applique son
avant-bras en pronation sur le thorax inframammaire.
Pour faciliter cet appui, le bras du sujet est abaissé en
direction de la table et la main de l’appui thoracique
entoure le thorax latéralement. L’appui sur le thorax
à l’aide de l’avant-bras du praticien est en direction
postéro-axiale ; ce qui tend à arrondir en flexion la
région thoracolombale et à créer une concavité sur
l’hémithorax du sujet.
44 ■ LE THORAX

Fig. 34
Étirement
Le bras du sujet est placé en élévation et rotation laté-
rale sans effort. Le praticien s’assure de la fixité de sa
prise thoracique et il utilise éventuellement l’appui de
ses doigts sur le thorax postéro-latéral pour maintenir
l’appui de l’avant-bras sur le thorax antérieur infra-
mammaire. La main sur le bras du sujet est appliquée
au niveau du coude. Elle réalise un rapprochement du
bras vers l’axe longitudinal du sujet en direction de
l’oreille. Il est demandé au sujet de se relâcher avant
que ne débute la technique d’étirement.
Remarque : l’appui sur le bras est toujours de faible impor-
tance de façon à minorer l’appui de la grosse tubérosité ou
tubercule majeur sur l’acromion.

Le muscle petit rhomboïde (rhomboideus minor)

Fig. 35
Mise en place des paramètres
Le mouvement d’étirement doit obtenir une abduc-
tion de la scapula associée à un abaissement en son-
nette latérale. Le sujet est en décubitus ventral, la tête
tournée homolatéralement, ce qui permet de stabili-
ser la base cervicale et les processus épineux de cette
base.
Placement de la scapula : pour pouvoir faire glis-
ser la scapula sur le gril thoracique, la main du prati-
cien se place dans le creux axillaire ou se saisit sur la
partie proximale du membre supérieur du sujet dont
le bras est ballant en bord de table.
Les doigts sont en avant de l’articulation et de la sca-
pula. Ils réalisent un petit soulèvement et ébranle-
ment de l’épaule de façon à détendre les muscles
scapulothoraciques.
Traitement de la contracture ■ 45

Fig. 36
Étirement
La deuxième main ouverte se place autour de la par-
tie médiale et supra-épineuse de la scapula. Le talon
de la main se situe sur la partie supéro-médiale de la
scapula. L’étirement est acquis en utilisant la pression
de la main scapulaire dont la poussée entraîne un glis-
sement de la scapula sur le thorax en abduction (prin-
cipalement), abaissement et sonnette latérale.
La deuxième main située dans le creux axillaire du
sujet, relâche sa pression de soulèvement et accom-
pagne le mouvement, notamment de sonnette laté-
rale, par une traction ventrale (antérieure) sur le bras.
Cette deuxième main au lieu de se placer dans le
creux axillaire peut également se saisir de l’extrémité
proximale du membre supérieur du sujet : le reste de
la technique est identique. Il est demandé au sujet de
se relâcher avant que ne débute la technique d’étire-
ment.
Remarque : la direction spatiale de l’appui est donnée par
l’avant-bras de la main scapulaire (en position supéro-
médiale sur la scapula) sur lequel s’appuie le praticien. Le
glissement obtenu est tel que la scapula est dégagée du
contact du thorax dont la seule partie spinale reste en
appui.

Le muscle dentelé postérieur et supérieur (serratus posterior superior)

Fig. 37
Mise en place des paramètres,
premier temps
Placement de la tête : le praticien, qui est controlaté-
ral, place sa main caudale largement ouverte en
arrière du cou et en débordant de manière à ce que
l’éminence hypothénar soit au contact du processus
de C7. Le sujet tourne la tête homolatéralement et le
cou est en appui sur la paume de la main alors que le
pouce et l’index sont au contact de la tête au niveau
occipitopariétal.
46 ■ LE THORAX

Fig. 38
Mise en place des paramètres,
deuxième temps
Placement de la prise thoracique : de sa main caudale,
le praticien saisit l’extrémité du membre supérieur du
sujet, puis réalise une traction longitudinale au bras.
Cela a pour effet de soulever l’épaule puis le thorax
du sujet. Le praticien réalise un petit mouvement
tournant du tronc de façon à ne plus être face au
sujet, mais latéralement à lui. De ses deux mains
(l’une, la main caudale, tirant sur le membre supé-
rieur, l’autre, la main crâniale, étant est en appui cer-
vical), il soulève le sujet de la table et plaque la joue
controlatérale du sujet sur l’extrémité supérieure du
bras et de l’épaule. Enfin la main caudale lâche le
membre supérieur et vient s’appliquer par l’extrémité
pulpaire des doigts sur le versant spinal de l’angle cos-
tal des côtes II à V. Le talon de la main est en appui sur
la scapula et maintient le dégagement en abduction
de celle-ci, laissant libre l’angle postérieur des côtes.

Fig. 39
Étirement
Pour la réalisation de l’étirement, les deux mains du
praticien sont divergentes.
– La main crâniale placée au niveau cervical maintient
les processus épineux de la charnière cervicothora-
cique. Aucune force n’est appliquée ni sur la base de
la tête ni sur le cou qui est simplement posée sur la
main du praticien. Pour faciliter ce maintien il peut
être demandé au sujet de laisser la tête aller vers l’ex-
tension.
– La main caudale, qui s’appuie sur les côtes II à V, réa-
lise un appui en direction caudale et ventrale (vers le
bas et vers l’avant). Cet appui peut être réalisé à l’aide
de la pulpe des quatre doigts, ce qui diminue la
contrainte et rend la pression supportable. Dans le cas
où la contracture est importante, on évite de diluer la
force sur une large surface et la pression s’applique
alternativement sur chacune des côtes (II à V).
L’efficacité est grande mais un inconvénient persiste :
la douleur ; la pression exercée sur une petite surface
est intense, les structures molles sur lesquelles elle
s’applique sont alors sensibles. Il est demandé au sujet
de se relâcher avant que ne débute la technique d’éti-
rement.
Traitement de la contracture ■ 47

Fig. 40
Autre vue
Cette vue montre la position enroulée du membre
supérieur sur le thorax, ce qui aide à placer la scapula
en abduction et dégage l’angle costal postérieur.

Le muscle dentelé postérieur et supérieur en décubitus ventral

Fig. 41
Mise en place des paramètres
et étirement
L’appui manuel dominant est celui de la main laté-
rale qui appuie sur les premières côtes II à V en dedans
de l’angle postérieur costal. La direction de l’étire-
ment est antéro-latérale.
Le deuxième appui sans effort est assuré par l’émi-
nence hypothénar de la main sur les épineuses (C7-
T1) en direction opposée.
Remarque : cette technique paraît plus aisée que la précé-
dente, elle présente l’inconvénient d’être moins précise et de
ce fait moins pertinente dans les cas délicats.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
48 ■ LE THORAX

Le muscle dentelé postérieur et inférieur (serratus posterior inferior)

Fig. 42
Mise en place des paramètres
Elle consiste à obtenir une situation convexe de la
courbure lombale et thoracolombale. Celle-ci est
acquise grâce à la bascule postérieure du bassin. La
bascule est réalisée par une prise en couple : une main
antérieure sur l’épine iliaque antéro-supérieure (EIAS),
et une main postérieure sur le sacrum.

Fig. 43
Étirement
Exécution de la technique :
– maintien de la bascule postérieure du bassin à l’aide
de la prise « sus-EIAS (épine iliaque antéro-supé-
rieure) », éventuellement accompagnée d’un appui de
l’avant-bras sur le sacrum ;
– la deuxième main appuie sur l’angle postérieur des
dernières côtes (entre K8 et K12) ;
– l’appui avec le talon de la main est orienté en avant,
en haut et en dehors (direction de l’épaule avec un
appui tendu de l’avant-bras).
Remarque : il est impératif d’éviter deux inconvénients. Le
premier : ne pas provoquer de lordose thoracolombale. Le
deuxième : ne pas provoquer de pression thoracique trans-
versale, qui serait manipulative ; mais au contraire exer-
cer une pression oblique en direction de l’épaule et en
suivant la direction des fibres du muscle petit dentelé pos-
térieur et inférieur.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
Traitement de la contracture ■ 49

Les muscles érecteurs du rachis (erector spinae) au niveau thoracique

Fig. 44
Mise en place des paramètres,
premier temps
Placement du sujet : en décubitus controlatéral au
côté hypertonique. Les bras et les avant-bras du sujet
sont croisés. Le croisement des bras est d’autant plus
haut que le sommet de la courbure thoracique est
élevé.

Fig. 45
Mise en place des paramètres,
deuxième temps
C’est la prise crâniale. L’avant-bras du sujet « cravate »
l’épaule supérieure et se place sur la partie vertébro-
thoracique. Cet appui de l’avant-bras, couplé avec
celui du thorax du praticien sur les bras repliés du
sujet, réalise une flexion du tronc.

Fig. 46
Étirement
Le praticien entoure avec son avant-bras la partie dis-
tale du thorax du sujet et réalise un appui depuis la
colonne lombale jusqu’au sommet de la courbure dor-
sale recherchée. L’appui est donc un appui « d’avant-
bras » à l’identique de l’appui crânial.
C’est une prise en trois points :
– deux points dorsaux en situation crâniale et caudale
par rapport au sommet de la courbure, avec des
appuis « talon main » et « avant-bras » ;
– le troisième point est antérieur : c’est une pression
du thorax du praticien sur les coudes du sujet dans
une direction antéro-postérieure. Il est demandé au
sujet de se relâcher avant que ne débute la technique
d’étirement.
50 ■ LE THORAX

Le muscle grand pectoral (pectoralis major) dans son ensemble

Fig. 47
Mise en place des paramètres,
premier temps
Le mouvement du grand pectoral est autant un mou-
vement d’adduction rotation médiale du bras qu’un
mouvement d’enroulement de la scapula.
Placement du premier temps : le bras est ouvert en
élévation rotation latérale ; le praticien se place dans
cet espace brachiothoracique. Pour réaliser le glisse-
ment postérieur de la scapula, le praticien va faire rou-
ler le sujet controlatéralement sur la table avant de
faire glisser la scapula. Ce roulement est réalisé par
une double prise : la prise crâniale postérieure à
l’épaule et surtout la prise caudale qui soulève le tho-
rax.

Fig. 48
Mise en place des paramètres,
deuxième temps
Placement postérieur de la scapula
Alors que la main thoracique maintient le soulève-
ment, la main crâniale passe franchement en avant
de l’épaule et réalise une poussée en direction posté-
rieure puis en adduction caudale (la scapula glisse sur
la circonférence thoracique). Pour garder l’alignement
brachial, le bras du sujet qui était en élévation-rota-
tion latérale reste maintenu dans cette position par
un contact sur la hanche latérale du praticien.
Traitement de la contracture ■ 51

Fig. 49
Étirement
Alors que la prise crâniale antérieure au moignon de
l’épaule doit être le plus proche possible du thorax,
avec une prise « première commissure » ouverte au
maximum, la main caudale relâche le soulèvement
thoracique qui retombe sur la table. Cette dernière
main va s’appliquer au-delà de l’attache sternale du
muscle sur la région chondrosternale controlatérale.
La localisation de cet appui suit les fibres moyennes
du muscle, c’est-à-dire qu’il s’applique en regard des
cartilages costaux (cinquième, sixième et septième).
La poussée peut être réalisée avec le talon de la main,
et, pour les personnes de sexe féminin, on utilise la
colonne du pouce, ce qui permet à la paume de la
main de reposer sur le thorax inframammaire. L’éti-
rement est acquis par une poussée divergente entre
les deux mains, obtenant une expansion thoracique
antérieure sous-pectorale.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.

Le muscle grand pectoral, faisceau moyen

Fig. 50
Étirement, autre vue
Cette figure est identique à la fig. 49. Gros plan sur la
prise du praticien.
52 ■ LE THORAX

Le muscle grand pectoral, faisceau supérieur

Fig. 51
Étirement
Particularités : l’installation de la scapula est iden-
tique ; c’est la localisation de la prise thoracique de
l’étirement qui est différente. Cette prise est réalisée
avec le talon de la main en regard de la partie haute
du sternum et du manubrium. L’étirement en diver-
gence des deux appuis manuels est transversal à l’axe
du tronc du sujet. Il est demandé au sujet de se relâ-
cher avant que ne débute la technique d’étirement.

Le muscle grand pectoral, faisceau inférieur

Fig. 52
Étirement
Particularités : l’installation de la scapula est iden-
tique ; c’est la localisation de la prise thoracique de
l’étirement qui est différente. Cette prise s’applique
avec la main largement ouverte sur le thorax chon-
dral homolatéral pour une personne de sexe féminin
sur la partie inframammaire médiale. La poussée d’éti-
rement divergente présente une obliquité importante,
environ 60° par rapport à l’axe longitudinal du tronc.
Traitement de la contracture ■ 53

Le muscle petit pectoral (pectoralis minor)

Fig. 53
Mise en place des paramètres, premier
temps
Le mouvement du petit pectoral ; c’est la bascule anté-
rieure de la scapula. L’étirement est donc centré sur la
bascule postérieure. Le sujet est en décubitus dorsal et
le praticien est placé du côté controlatéral. Les prises
vont réaliser un couple de bascule.
La main distale passe dans l’espace thoracobrachial,
et au besoin l’autre main soulève le sujet de façon à ce
que le talon de la main soit en appui dans la fosse
infra-spinale, et l’avant-bras en appui sur la face pos-
térieure du thorax.

Fig. 54
Mise en place des paramètres,
deuxième temps
Une fois cet appui réalisé, la main crâniale appuie
avec le talon de la main et la paume sur le processus
coracoïdien et sur l’acromion.
54 ■ LE THORAX

Fig. 55
Étirement
L’étirement est acquis par la réalisation de la bascule
postérieure ; la main crâniale et antérieure réalise un
appui tendu sur les processus osseux (coracoïdien et
acromial). La prise caudale est mise en place à l’aide
de l’avant-bras qui soulève le thorax (pulsion anté-
rieure) ainsi qu’à l’aide du talon de la main qui amène
la scapula en bascule postérieure par son appui dans
la fosse infra-épineuse. L’appui sur la table est assuré
par la face dorsale des doigts de la main du praticien
dont les articulations métatarsophalangiennes se flé-
chissent, ce qui aide le talon de la main à se soulever.
Remarque : le praticien se penche en avant et est ainsi en
appui sur ses deux mains.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.

Fig. 56
Étirement, autre vue
Cette figure est identique à la fig. 55, avec un gros
plan sur les prises et appuis du praticien.
Traitement de la contracture ■ 55

Le muscle subclavier (subclavius)

Fig. 57
Repérage préalable
Il faut préalablement repérer l’articulation chondro-
costale de façon à réaliser un appui de part et d’autre
de l’interligne et éviter les entorses à ce niveau-là.

Fig. 58
Mise en place des paramètres
et étirement
À l’aide d’une prise en berceau, le praticien positionne
l’une de ses mains dans le creux axillaire de l’épaule
du sujet, ou bien se saisir du bras du sujet. Cette prise
a pour objectif de verticaliser la clavicule. L’autre
main du praticien se positionne sur l’arc antérieur des
premières côtes afin de les abaisser.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
56 ■ LE THORAX

Le muscle dentelé antérieur (serratus anterior)

Fig. 59
Mise en place des paramètres
Le sujet est en décubitus ventral, la tête tournée du
côté homolatéral. Le praticien, latéralement au sujet,
se penche, ou mieux s’accroupit, de façon à placer ses
mains de part et d’autre de la scapula.
– Position de la main caudale : l’avant-bras passe en
avant du bras ballant du sujet, et le talon de la main
se place sur le bord axillaire de la scapula.
– Main crâniale : le talon de cette main se place en
avant de l’acromion et de la coracoïde du sujet (la sca-
pula, os triangulaire, est ainsi tenue par deux points).

Fig. 60
Étirement
C’est la « rétropulsion-adduction » de la scapula. Le
praticien, préalablement penché, se relève, ce qui
entraîne une poussée de la scapula à l’aide des deux
mains en position d’adduction maximale. La main
crâniale est fixée par un appui du coude sur le bassin
du praticien. La main caudale réalise une extension
du poignet, ce qui soulève le bras du sujet et permet
au talon de la main d’être en contact avec le gril cos-
tal postéro-latéral, alors que les doigts restent en
contact avec le bord axillaire de la scapula. L’étire-
ment proprement dit est acquis par l’action conco-
mitante de la poussée sur la scapula, qui « adducte »,
et la poussée sur le thorax, qui antépulse.
Remarque : le petit roulement du tronc sur la table qui
accompagne la position extrême justifie la position de la
tête tournée de ce même côté. Le côté opposé eût été non
seulement inconfortable mais risqué pour le complexe arti-
culaire cervical et thoracique « haut ».
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
Traitement de la contracture ■ 57

Les muscles intercostaux (intercostales)

Fig. 61
Les intercostaux thoraciques
L’étirement des intercostaux nécessite l’ouverture de
l’espace intercostal ; c’est essentiellement au niveau
du thorax antéro-latéral que le besoin est fréquem-
ment présent. La palpation recherche la localisation
de plus grande résistance, et c’est à ce niveau que la
technique va s’appliquer. Le principe est d’appliquer
une pression maintenue.
En pratique
L’espace intercostal fermé ne permet pas de placer un
doigt, c’est donc souvent avec le bord latéral terminal
d’un doigt que s’applique la pression. Cette pression
est appliquée jusqu’à ce que le sujet réagisse. Cette
réaction nous indique que la pression est maximale
et nous réalisons une pression submaximale. La diffi-
culté est de maintenir cette pression sans en changer
l’intensité, et ce sur une durée qui peut être de plu-
sieurs dizaines de secondes voire quelques minutes.
L’appui utilise donc le renfort de la deuxième main,
mais il faut également prévoir que le praticien est en
position confortable et que l’effort utilise le poids de
son corps.
Les critères d’arrêt
La pression de début entraîne un arrêt de la mobilité
respiratoire locale. Avec le temps celle-ci réapparaît, au
début erratique, progressivement plus régulière. C’est
lorsqu’elle a retrouvé un rythme lent que l’on peut
peu à peu diminuer la pression, puis la supprimer.
58 ■ LE THORAX

Le fascia superficiel pectoral

Fig. 62
Étirement, principe
Le pectoral est recouvert par un fascia. Ces fascias droit
et gauche ont une attache commune sur le sternum et
le manubrium sternal. Cette zone d’attache tend à
s’épaissir et à se rigidifier, et nuit à l’expansion thora-
cique. La technique d’étirement suit dans un premier
temps la ligne d’attache du fascia. Elle est longitudinale
au sternum. La technique consiste à appuyer ferme-
ment la pulpe d’un doigt de chaque main, à solidariser
le doigt du praticien et la peau du sujet et à réaliser un
étirement sur une courte distance (1 à 2 cm) par une
action divergente, maintenue quelques secondes.

Fig. 63
Étirement
Étirement transversal : l’étirement du fascia doit
suivre la direction générale du muscle pectoral. Cet
étirement est réalisé comme pour un étirement lon-
gitudinal, avec deux appuis pulpaires divergents :
– la main axiale est appliquée au niveau du sternum
ou de son bord ;
– la main latérale est appliquée sur le cartilage costal
ou sur la côte.
Cette manœuvre est répétée depuis le manubrium
sternal jusqu’au processus xiphoïdien, puis elle est
progressivement écartée vers le thorax antéro-latéral,
si la rigidité du fascia le nécessite.
Remarque : cette technique d’étirement produit un fluage
et un affinement des structures qui pourraient résulter en
une fragilisation si la manœuvre était répétée ou mainte-
nue trop longtemps.

Le fascia superficiel thoracique

Fig. 64
Étirement
Ce fascia présente une tension rétractile lorsque la
morphologie du thorax est effacée, voire déprimée.
Une région qu’il est fréquent de traiter est la région
inframammaire. La constitution histologique de ce
fascia n’impose pas de direction obligatoire ; l’habi-
tude nous fait suivre les directions costales. La tech-
nique d’étirement est la même que pour le fascia
pectoral : appui divergent de la pulpe d’un doigt sur
une courte distance pour ne pas diluer l’effet (plus la
distance est grande plus l’effet se dilue).
La région
abdomino-
lombale
Sommaire
• Introduction locale : la région abdominolombale.

• Les actions musculaires en situation de fonction (figures 1 à 28).

• Recherche palpatoire de la contracture (figures 29 à 39).

• Interprétation du bilan palpatoire et diagnostic.

• Traitement de la contracture (figures 40 à 68).


Introduction locale :
la région abdominolombale

Cette région est la région charnière entre la masse thoracoscapulaire et la région pelvienne qui est à la fois la base d’ap-
pui du tronc et la charnière des membres inférieurs. L’équilibre de l’homme debout exige que tout déplacement trans-
versal de la région thoracoscapulaire soit compensé également par une translation opposée de la région pelvienne. Les
mobilités de la région sont le fait du rachis lombal qui doit se mobiliser dans les différents plans de l’espace avec une
forte dominante sagittale.
Les muscles de la région sont principalement concernés par ces exigences liées à la posture, aux différentes variables
spatiales et aux liens en chaîne entre les ceintures scapulaire et pelvienne.
Ce rôle de stabilité est fréquemment perturbé par la deuxième fonction de ces muscles, qui est d’assurer la conten-
tion abdominale qui maintient une pression contenant les viscères quelle que soit la mobilité spatiale.
Ce rôle de contention est souvent perturbé par les désordres fonctionnels et pathologiques des organes, dont le volume
variable influence la course de ces muscles, mais également leur tonicité.

Les dysfonctions viscérales et leur répercussion


sur l’équilibre thoracopelvien

Les modifications liées à la physiologie


Le volume de nos organes est physiologiquement variable, parfois de façon rapide, parfois lentement ; c’est par-
ticulièrement le cas des organes en forme de poche tels que l’estomac, la vessie ou l’utérus chez la femme.

Estomac
Lorsque l’estomac est rempli après un bon repas, les muscles de la région abdominale haute, en particulier les grands
droits (rectus abdominis) de l’abdomen, se laissent étirer et montrent sur une vue de profil une proéminence abdomi-
nale haute (l’importance de la proéminence dépend de la morphologie de l’estomac, très variable selon les sujets). Cette
proéminence disparaît spontanément au bout de quelques heures lorsque la poche stomacale s’est vidée et que l’or-
gane a diminué de volume.
La partie abdominale des muscles grands droits qui s’est distendue répond ainsi de façon réflexe en diminuant son
tonus localement et se laisse étirer. Dans un deuxième temps, elle retrouve son tonus et sa course lorsque le volume
stomacal le permet.

Vessie
Après une miction, la poche vésicale est vide et il est aisé de rentrer le ventre au niveau sous-ombilical.
62 ■ LA RÉGION ABDOMINOLOMBALE

Au fur et à mesure que le temps passe cette poche musculaire élastique se remplit, se dilate et entraîne ipso facto un
relâchement de la paroi abdominale correspondant à la région.
Les muscles se laissent dilater ou au contraire se contractent en relation avec le volume vésical ; cette relation est phy-
siologiquement d’origine réflexe.

Utérus
Chez la femme, l’organe utérin est soumis à des changements de volume au cours des cycles menstruels (variations
variables d’une femme à l’autre). Ces modifications consistent en une augmentation du volume, mais également du
poids de l’utérus à l’approche de la fin du cycle, ce qui impose une distension de la paroi abdominale afin de donner
à l’organe la place pour un volume suffisant à son fonctionnement physiologique.
Lors d’une période de grossesse, la distension de la paroi abdominale atteint des proportions remarquables, afin d’of-
frir à l’organe qui porte le fœtus le volume nécessaire. Il s’agit d’une véritable hypotonie, et la paroi abdominale de la
femme ne pourra retrouver sa tension normale qu’après l’accouchement, lorsque les conditions fonctionnelles auront
retrouvé leur normalité.
Chacun des organes contenus dans l’abdomen et qui, de façon épisodique ou non, change de volume, impose à la paroi
abdominale de s’adapter. C’est ainsi qu’à chaque instant, le volume abdominal ne change pas, mais la forme du cais-
son abdominal s’adapte.
En revanche, au cours du temps, et notamment en fonction des cycles biologiques, le volume abdominal change et
c’est en premier lieu la course des abdominaux qui permet ce changement de volume. Un autre muscle concourt à ces
modifications : c’est le muscle diaphragme (diaphragma) dont la course peut être plus ou moins élevée dans la cage tho-
racique permettant de jouer ainsi sur le diamètre vertical du caisson abdominal.

Les manifestations liées à la pathologie


Lorsqu’un organe viscéral, principalement digestif (intestinal : côlon ou intestin grêle), présente une pathologie
entraînant une altération du volume de l’organe, celle-ci entraîne un désordre tonique de la paroi.
Deux types de désordre sont rencontrés :
– soit un gonflement par hypertrophie (inflammation) ;
– soit à l’inverse une hypertonie viscérale entraînant une moindre mobilité de l’organe qui provoque en réaction
une hypotonie de surface, ce qui entraîne un gonflement de surface et une hypotonie abdominale pour diminuer
la pression sur l’organe et lui laisser un peu de place.
Dans les cas extrêmes d’hypotonie intestinale, c’est toute la paroi abdominale qui se détend, malgré une palpa-
tion dure « en bout de doigt », qualifiée de « ventre de bois ». Dans tous ces cas le retour à la normale tonique des
muscles abdominaux dépend du traitement viscéral.
Les actions musculaires
en situation de fonction

1
3 4
2

Fig. 1 Fig. 2
Position neutre de profil Action des muscles thoracopelviens,
de la région abdominolombale vue de profil
La stabilité de la région thoracopelvienne est essen- 1. Le droit de l’abdomen (rectus abdominis) est un
tiellement assurée par des muscles tendus du thorax muscle polygastrique dont les actions particulières
au bassin. Dans le groupe des muscles abdominaux, sont décrites plus loin.
un muscle ne participe pas à la posture : c’est le 2. L’oblique externe (obliquus externus abdominis) : son
muscle transverse de l’abdomen (transversus abdo- action sagittale est contrebalancée par celle de
mini). En revanche, un muscle n’est habituellement l’oblique interne (obliquus internus abdominis).
pas cité dans ce groupe bien qu’il en fasse fonction-
3. L’oblique interne : son action sagittale est opposée
nellement parti : c’est le carré des lombes (quadratus
à celle de l’oblique externe.
lumborum).
4. Le carré des lombes : il n’a pas d’action notable
dans le plan sagittal.
64 ■ LA RÉGION ABDOMINOLOMBALE

1 2

Fig. 3 Fig. 4
Position neutre de face Action dissymétrique
des muscles obliques
Le mouvement latéral thoracopelvien dépend des
actions des muscles obliques ; en symétrie d’un même 1. Action de l’oblique externe du côté droit.
côté, ils annulent tout mouvement latéral. À l’inverse, 2. Action de l’oblique interne du côté gauche.
en dissymétrie, ils provoquent ce même mouvement.

3 1

Fig. 5 Fig. 6
Effet sur la posture de profil Action de l’oblique interne droit
de la rétropulsion thoracique et gauche de profil
Cette posture correspond à une double translation, 1. Les deux muscles obliques internes réalisent un
postérieure thoracique et antérieure pelvienne. abaissement et un recul thoracique
Remarque : c’est grâce à une translation opposée entre la 2. Rétropulsion thoracolombale.
masse thoracoscapulaire et la masse abdominopelvienne 3. Antépulsion d’équilibre du bassin.
que la ligne de charge d’équilibre garde sa position centrée
sur le polygone d’appui.
Les actions musculaires en situation de fonction ■ 65

1 3

Fig. 7 Fig. 8
Effet sur la posture de profil Action des obliques externes droit
de l’antépulsion thoracique et gauche, de profil
Cette posture correspond à une double translation : 1. Les deux muscles obliques externes abaissent le
antérieure thoracique et postérieure pelvienne – pos- thorax latéral et antépulsent l’étage thoracolombal.
ture inverse de la figure précédente (fig. 6). 2. Antépulsion thoracolombale.
3. Rétropulsion pelvienne.
66 ■ LA RÉGION ABDOMINOLOMBALE

3
2
1

Fig. 9 Fig. 10
Translation droite du thorax Action des muscles de la latéropulsion
Cette position de déséquilibre déporte latéralement le 1. L’action du muscle oblique interne maintient le
thorax par rapport à l’axe pelvien. Pour garder l’équi- thorax droit en position abaissée et latéralisée.
libre, le sujet est amené à réaliser une translation 2. L’action du muscle oblique externe gauche
inverse du bassin. Le mouvement, qui est ici domi- concourt à la translation thoracique droite.
nant sur le côté droit, ajoute à la translation un abais-
3. Latéropulsion thoracique droite.
sement plus prononcé du thorax de ce côté.
4. Latéropulsion pelvienne gauche.
Remarque : lorsque l’action n’est pas dominante d’un côté,
seule subsiste la translation latérale.
Les actions musculaires en situation de fonction ■ 67

2
1

Fig. 11 Fig. 12
La flexion antéro-latérale droite Action isolée du muscle oblique
interne droit
Lorsque cette position ne peut être corrigée, le sujet
est suspendu à ses muscles postérieurs gauches et cette 1. L’oblique interne droit a perdu son obliquité en fin
position est maintenue par un excès de force de de mouvement.
l’oblique interne droit. 2. Mouvement d’inclinaison latérale droite et de
flexion thoracopelvienne.
68 ■ LA RÉGION ABDOMINOLOMBALE

3
3

Fig. 13 Fig. 14
Action unilatérale des deux obliques Action des muscles obliques
(externe et interne) du même côté d’un même côté
La position croisée des deux obliques, tant dans le 1. Oblique interne : il tend à abaisser et à reculer le
plan sagittal que frontal, limite la dysmorphie à thorax gauche et à l’attirer de son côté.
l’abaissement thoracique sans translation. 2. Oblique externe : il tend à abaisser et à avancer le
thorax gauche et à l’attirer du côté opposé.
3. Seul persiste l’abaissement thoracique antéro-laté-
ral sans translation.
Les actions musculaires en situation de fonction ■ 69

Fig. 15 Fig. 16
Déséquilibre « haut-bas » Hypotonie basse du droit de l’abdomen
du droit de l’abdomen
1. Action du droit de l’abdomen : en position haute,
L’hypotonie sous-ombilicale est souvent en relation il « contient » le ventre sus-ombilical – alors que son
avec une réaction réflexe viscérale ; elle déséquilibre la hypotonie sous-ombilicale ne peut le « contenir ».
stabilité pelvienne. 2. Le déplacement de la masse viscérale vers l’avant
provoque la bascule antérieure du bassin et l’exagéra-
tion de la colonne lombale.
3. Une petite rétropulsion pelvienne peut accompa-
gner la bascule du bassin.
70 ■ LA RÉGION ABDOMINOLOMBALE

1
3

1
3

Fig. 17 Fig. 18
L’inversion de courbure lombale Action isolée des muscles droits
de l’abdomen droit et gauche
L’hypertonie des muscles droits de l’abdomen rap-
proche le thorax antérieur du bassin pubien, ce qui 1. Hypertonie de l’ensemble du muscle droit de l’ab-
modifie la posture de trois étages : thoracique, lom- domen.
bal et pelvien. 2. Rétropulsion lombale avec effacement de la cour-
bure.
3. Rétroversion pelvienne.
4. Flexion de la cage thoracique.
Les actions musculaires en situation de fonction ■ 71

1
3

Fig. 19 Fig. 20
Le grand psoas (psoas major) Les actions sagittales du grand psoas
en position neutre
1. Chez la personne debout en position neutre, le
Le grand psoas est le muscle de liaison anatomique muscle présente une composante lordosante.
lombo-pelvi-fémorale. Si ses actions sont connues aux 2. La lordose lombale est centrée sur la région médio-
niveaux lombal et coxal, elles restent complexes lombale sans qu’il y ait d’action sur la bascule pel-
puisque le muscle a également une action sur la trans- vienne.
lation pelvienne.
3. La réflexion du grand psoas en avant du bassin sous
l’arcade fémorale contient l’antépulsion pelvienne et
peut agir en rétropulsion.
72 ■ LA RÉGION ABDOMINOLOMBALE

3
1
2
4

Fig. 21 Fig. 22
Hypertonie de l’iliopsoas (iliopsoas) Action du muscle iliopsoas
et bascule pelvienne sur la région lombopelvienne
La cassure lombale accompagnée d’une bascule anté- 1. La réflexion du muscle grand psoas entraîne une
rieure du bassin est souvent en relation avec des résultante dont la direction est postérieure.
hypertonies des fléchisseurs de l’articulation coxofé- 2. Rétropulsion accompagnant la poussée du grand
morale. Le muscle grand psoas renforcé par l’iliaque psoas.
(iliacus) y joue un rôle dominant, chacun de ces deux
3. Cassure lombale imposée par la traction du grand
muscles ayant une action particulière : le psoas rétro-
psoas.
pulse, l’iliaque antéverse.
4. Bascule antérieure du bassin imposé par l’iliaque,
ce qui augmente la cassure lombale.
Les actions musculaires en situation de fonction ■ 73

2
3

Fig. 23 Fig. 24
Position neutre : vue de dos Action frontale dans la posture du carré
des lombes (quadratus lumborum)
Le carré des lombes forme le lien postéro-latéral-
pelvien. Il joue un double rôle : celui de contention 1. Fibres transverso-iliaques du carré des lombes.
abdominale à côté des autres muscles du caisson et un 2. Fibres costo-iliaques du carré des lombes.
rôle dans l’équilibre frontal de la région postérieure
3. Fibres costotransversaires du carré des lombes.
thoracopelvienne.
74 ■ LA RÉGION ABDOMINOLOMBALE

3
2

Fig. 25 Fig. 26
Mouvement latéral du carré Action du muscle carré des lombes
des lombes droit
La colonne lombale se déporte latéralement, ce qui
Cette translation latérale droite réalisée parallèlement crée une courbure concave de ce côté et un déport
à une courbure frontale redressée signe la dominante latéral du thorax (déjettement).
du muscle carré des lombes du même côté qui déporte Lorsque le mouvement est strictement frontal le carré
l’aplomb de la charnière thoracolombale et lombo- des lombes est seul concerné. Par contre lorsqu’il est
sacrale. accompagné d’une antépulsion du thorax ce
deuxième mouvement est la signature d’une action
de l’oblique externe.
1. Action moyenne du carré des lombes.
2. Déjettement thoracolombal droit.
3. Inclinaison thoracique.
Les actions musculaires en situation de fonction ■ 75

1
2

Fig. 27 Fig. 28
Convexité lombale latérale Action des muscles grand psoas droit
et déport controlatéral et carré des lombes gauche
Habituellement, dans le plan frontal, le grand psoas 1. Action du grand psoas qui imprime au rachis lom-
réalise une convexité latérale lombale sans compen- bal une convexité habituellement centrée sur L2-L3.
sation alors que le carré des lombes réalise une conca- 2. Action du muscle carré des lombes qui réalise le
vité latérale avec déjettement. déjettement thoracolombal du côté gauche.
L’association d’une convexité lombale droite et d’un Remarque : sur cette figure le carré des lombes est domi-
déjettement thoracolombal gauche signe l’action nant. Dans le cas contraire le déjettement est moins visible
simultanée du grand psoas droit et du carré de lombes et la déformation peu apparente.
gauche.
Recherche palpatoire
de la contracture

Fig. 29 Fig. 30
Palpation « sus-ombilicale » du muscle Palpation « sous-ombilicale »
droit de l’abdomen (rectus abdominis) du muscle droit de l’abdomen

Ce muscle antérieur de la paroi abdominale est large ; jusqu’à la région iliopubienne. Compte tenu des
les deux muscles droits occupent, vue de face, les variables possibles de la rénitence entre les parties sus-
deux tiers de la largeur de l’abdomen. et sous-ombilicales, il est nécessaire de garder une
L’organisation anatomique de ce muscle en fait un comparaison entre les deux côtés.
muscle multigastrique dont chacun des étages peut Une faible rénitence découverte au cours d’un exa-
être indépendant de celui qui le jouxte. Entre les sépa- men palpatoire signe plutôt une hypotonie et corres-
rations fibreuses superficielles et profondes transver- pond à une proéminence abdominale découverte au
sales au trajet des fibres, nous pouvons compter de cours d’un examen morphologique.
sept à huit ventres musculaires en série. À l’inverse, une rénitence importante découverte au
L’innervation étant différente à chaque étage, la pal- cours de ce même examen palpatoire signerait une
pation se doit d’apprécier la rénitence de chaque hypertonie correspondant à un méplat lors d’un exa-
niveau. Il est courant de dissocier les parties sus- et men morphologique.
sous-ombilicale mais l’on peut envisager dans Remarque : si le praticien replie les articulations interpha-
quelques cas une palpation plus fine dissociant un langiennes distales et appuie avec le bout des doigts, il
plus grand nombre d’étages. franchit aisément la paroi musculaire et rencontre la toni-
La palpation doit tenir compte de ce que dans sa par- cité des muscles lisses digestifs.
tie profonde il existe une région molle, habituelle- Une palpation du bout des doigts dans la partie cen-
ment dépressive lorsque les organes digestifs sont en trale ombilicale et sus-ombilicale rencontre une masse
bonne santé ; la main se place donc à plat. La paume rigide faiblement mobile, souvent proche de la peau
est en contact élargi (aplati), les doigts sont écartés, lorsque le sujet est en décubitus dorsal ; il s’agit de la
les phalanges alignées sans rigidité, le contact est pul- partie antérieure du corps vertébral des vertèbres lom-
paire. La pression sans effort apprécie la rénitence de bales. La perception du sujet est alors désagréable à
la surface ; cette palpation est ensuite réalisée aux dif- cause du toucher du ligament longitudinal antérieur.
férents étages, depuis la région thoracique antérieure
Recherche palpatoire de la contracture ■ 77

Fig. 31 Fig. 32
Palpation des flancs de l’abdomen, Le muscle oblique interne,
phase préparatoire pour la palpation deuxième temps
du muscle oblique interne (obliquus
internus abdominis) : premier temps

Ce muscle, tendu de la base thoracique à la crête le praticien n’exerce jamais une pression identique à
iliaque et à la ligne blanche, occupe le flanc abdomi- la main controlatérale. Il est ainsi nécessaire, avant de
nal. Il partage cette région avec le muscle oblique conclure, de recommencer la même manœuvre en
externe (obliquus externus abdominis) et le muscle changeant de côté et en ayant la même palpation
transverse abdominal (transversus abdominis). Ce controlatérale, en miroir.
muscle est plus court que le muscle oblique externe
Deuxième temps
et se dirige obliquement vers le bas (caudalement) et
vers l’arrière (postérieurement). Sa tension est forte- Lorsqu’un côté présente une rénitence exagérée plus
ment influencée par la position de la base du thorax importante, il faut identifier lequel des muscles du
et celle du bassin. flanc est responsable. Le muscle transverse de l’abdo-
men diminuant sa course lors de la pression digitale,
La palpation se déroule donc en deux temps.
il ne peut être responsable. Pour dissocier les deux
Premier temps muscles obliques, il est nécessaire de placer le muscle
C’est l’évaluation de la tonicité du flanc. Cette éva- oblique interne dans sa course externe et le muscle
luation se fait à l’aide de la colonne d’un doigt – géné- oblique externe dans sa course interne. Pour ce faire,
ralement l’index dont les articulations sont alignées le praticien est placé controlatéralement à la région
sans raideur. concernée ; il saisit le thorax du sujet et son épaule, et
réalise une antépulsion thoracique unilatérale en lais-
– Les deux flancs sont palpés simultanément : une
sant le bassin symétrique sur la table. Cette
main de chaque côté.
manœuvre, qui étire le muscle oblique interne mais
– La palpation exerce donc une pression doucement pas le muscle oblique externe, permet de reprendre la
croissante en faisant glisser le doigt du flanc posté- palpation du flanc avec la main libre. Lorsque l’hy-
rieur au flanc antérieur. pertonie semble acquise, il est toujours prudent de
– La perception d’une différence tonique entre les comparer avec la palpation du muscle oblique interne
deux côtés n’est pas forcément indicatrice d’un désé- controlatéral.
quilibre. En effet, la main posée sur le flanc où se situe
78 ■ LA RÉGION ABDOMINOLOMBALE

Fig. 33 Fig. 34
Palpation des flancs de l’abdomen, Le muscle oblique externe, deuxième temps
phase préparatoire pour la palpation
du muscle oblique externe (obliquus
externus abdominis), premier temps

Ce muscle est tendu du flanc thoracique à la crête table. Le thorax, lui, reste symétriquement en posi-
iliaque antérieure et à la ligne blanche. tion de décubitus. Cette manœuvre étire le muscle
Il partage le flanc abdominal avec le muscle oblique oblique externe du côté du membre inférieur replié
interne qu’il croise dans les deux plans, sagittal et sur la table par l’avancée de l’aile iliaque, et détend le
frontal. Ce muscle est plus long que le muscle oblique muscle oblique interne. La manœuvre palpatoire
interne. Sa tension est influencée par les mouvements reprend celle du premier temps, c’est-à-dire faire glis-
de la base thoracique et ceux du bassin, mais en sens ser le doigt tendu sans raideur du flanc arrière jus-
inverse du muscle oblique interne. qu’au flanc avant (la palpation peut également être
faite par l’intermédiaire de la pulpe des doigts).
La palpation se déroule en deux temps.
Remarques
Premier temps
Lors du roulement pelvien sur la table, bien qu’il s’agisse
Évaluation du flanc hypertonique, qui est en tous d’un mouvement non forcé, certains sujets peuvent signa-
points identiques à celui de l’oblique interne (voir ler une légère douleur ou une gêne. Il est alors nécessaire de
fig. 31 et 32). plier davantage le membre inférieur, ce qui entraîne une
Deuxième temps bascule postérieure du bassin et efface la courbure lombale.
Évaluation du muscle oblique externe proprement dit La palpation du muscle oblique externe est plus délicate
en faisant varier sa course grâce au mouvement pel- que celle de son homologue interne ; les fibres sont plus
vien. C’est du côté présentant une rénitence exagérée longues et il n’est pas rare qu’un trousseau de fibres soit
qu’il est habituellement nécessaire de dissocier les rénitent et pas les autres. Le roulement du bassin déportant
deux obliques. le flanc vers l’avant oblige parfois le praticien à faire glis-
ser plus avant la palpation pour obtenir une évaluation.
Le praticien se place controlatéralement à la région
qui présente une rénitence exagérée ; il fléchit le Le résultat de la palpation des muscles obliques permet
membre inférieur du sujet (de ce même côté), le pied d’apprécier si l’un ou plusieurs des obliques sont concernés,
de ce dernier reposant sur la table, puis d’une main il ce qui en théorie devrait imposer de dissocier les deux
soulève le bassin vers lui en le faisant rouler sur la muscles sur chacun des deux côtés.
Recherche palpatoire de la contracture ■ 79

Le muscle transverse de l’abdomen tonie est très difficile à objectiver lorsque le ventre
reste neutre ; on peut raisonnablement penser à une
(transversus abdominis)
hypertonie de ce muscle mais cela est à rapprocher de
Ce muscle, tendu du thorax, des processus transverses l’hypertonie des autres muscles abdominaux. En
et du bassin à la ligne blanche, se réunit avec son théorie, le seul muscle capable de provoquer mor-
homologue controlatéral pour former une succession phologiquement parlant une dépression antérieure
de trousseaux musculaires dans le plan transversal abdominale est le muscle transverse. La confirmation
multiétagé. palpatoire rencontre deux difficultés. La première est
La fonction de ce muscle, qui est de rentrer le ventre, que la pression diminue la course des fibres du muscle
peut présenter des dystonies aux différents niveaux et tend ainsi à le détendre ; la deuxième est que la
(hauteur), et de façon unilatérale ou bilatérale. pression au-delà de la rectitude de la paroi retend les
L’hypotonie est toujours observée par le relâchement fibres des muscles droits de l’abdomen et des muscles
abdominal. Il accompagne en cela le muscle droit de obliques, ce qui brouille le message palpatoire.
l’abdomen et/ou les différents muscles obliques. L’ap- Conclusion : il ne semble donc pas possible de pou-
préciation est donc de type morphologique. L’hyper- voir évaluer palpatoirement la rénitence de ce muscle.
80 ■ LA RÉGION ABDOMINOLOMBALE

Fig. 35 Fig. 36
Palpation du muscle carré des lombes Palpation du muscle carré des lombes en
(quadratus lumborum) en décubitus procubitus

Ce muscle postéro-latéral est profond. Il possède des ralement à la masse paraspinale et en réalisant une
fibres tendues depuis la crête iliaque jusqu’aux pro- pression de l’arrière vers l’avant qui remonte assez
cessus transverses des vertèbres lombales et jusqu’à la profondément jusqu’à rencontrer la nappe muscu-
douzième côte (K12). De plus, un autre trousseau de laire. La comparaison avec le côté opposé permet
fibres part de K12 pour rejoindre les processus trans- d’évaluer s’il existe ou non une dissymétrie.
verses des vertèbres lombales, croisant ainsi les fibres Remarque 1 : lors de la palpation la pression doit être stric-
venant de la crête iliaque. tement dorso-ventrale. Il faut éviter de réaliser une pres-
La palpation n’est pas aisée. Il ne paraît pas possible sion, même légère, vers l’axe rachidien, afin de ne pas
de dissocier les trousseaux de fibres musculaires et palper le processus transverse d’une vertèbre lombale.
nous nous contentons d’apprécier la rénitence de la Remarque 2 : il est possible de placer le sujet en décubitus
paroi formée par ce muscle. ventral. L’avantage pour le praticien est le contrôle visuel ;
La technique : afin de stabiliser la région thoracopel- l’inconvénient pour le sujet est que la position est moins
vienne, le sujet est placé en décubitus dorsal, membre confortable et plus lordosante. Cette situation peut provo-
inférieur allongé en position qui se rapproche le plus quer une contraction réflexe des muscles spinaux profonds
de l’alignement physiologique. La palpation se fait à et/ou des muscles carré des lombes. C’est donc une position
l’aide de la pulpe d’un doigt en plaçant la main laté- à utiliser avec prudence.
Recherche palpatoire de la contracture ■ 81

Fig. 37
Les muscles érecteurs du rachis

Ils sont constitués de trois muscles : tomiquement dissociés au niveau des étages supé-
– un muscle situé latéralement que nous appelons le rieurs du rachis. Ces muscles de la base de la colonne
muscle iliocostal (iliocostalis) ; ont pour fonction de nous retenir lorsque nous nous
penchons en avant.
– un muscle intermédiaire : le muscle longissimus
(longissimus thoracis) ; L’organisation anatomique de ces muscles est polyar-
ticulée puisqu’ils croisent pratiquement l’ensemble
– un muscle médial : le muscle épineux (spinalis tho-
du rachis lombal.
racis).
La palpation peut être pulpaire ou policidigitale ; elle
Ce dernier muscle est uniquement situé dans la
s’apprécie à travers le tissu de surface. Il est excep-
région thoracique.
tionnel que ce muscle soit en hypertonie : il est au
Dans la région lombale les muscles iliocostal et lon- repos aussi bien en position debout qu’en position
gissimus forment une masse commune épaisse que couchée, et nous n’avons rencontré cette hypertonie
l’on ne peut diviser et qui est recouverte par le fascia que chez des sujets porteurs d’inversion de courbure.
thoracolombal. Ces deux derniers muscles sont ana-
82 ■ LA RÉGION ABDOMINOLOMBALE

Fig. 38
Les muscles transversaires épineux
(rotatores)

Ces muscles profonds, tendus de la ligne des proces- ment d’hypomobilité. La palpation est une palpation
sus épineux à la ligne des processus transverses, croi- digitale terminale ; elle se fait à travers la masse com-
sent un ou plusieurs espaces intervertébraux. À ce titre mune ; la rénitence observée ne permet pas de disso-
ces muscles fonctionnent comme une protection cier les différentes fibres des muscles transversaires
intime du placement des deux vertèbres. Leur hyper- épineux. Par contre elle est en relation avec l’étage et
tonie crée ou pérennise une hypomobilité de l’étage ; le côté présentant l’hypomobilité.
ils présentent donc une hypertonie d’accompagne-
Recherche palpatoire de la contracture ■ 83

3
4

Fig. 39
Fascia thoracolombal
(fascia thoracolumbalis)

C’est une large nappe fibreuse constituant l’aponé- La palpation est réalisée à l’aide de la pulpe du doigt
vrose d’origine du muscle grand dorsal (latissimus solidaire de la peau du sujet. Lorsque le fascia est libre
dorsi) qui s’insère sur les processus épineux de six der- la peau glisse sous la pression du doigt. Dans le cas
nières vertèbres thoraciques, ceux des vertèbres lom- contraire il existe une résistance qui doit être traitée.
bales et des vertèbres sacrées, sur les ligaments La technique de recherche du glissement part de la
interépineux correspondants et sur le tiers postérieur région sacrée puis suit quatre directions correspon-
de la crête iliaque. dant aux fascias de la région :
Ce fascia a une forme de losange dont les côtés supé- 1. suivant la masse paraspinale ;
rieurs donnent insertion aux faisceaux charnus du
2. suivant le grand dorsal ;
grand dorsal, et dont les côtés inférieurs correspon-
dent aux insertions sacrales et iliaques de ce même 3. suivant le fessier latéral ;
muscle. 4. suivant celle du grand fessier superficiel.
Interprétation du bilan
palpatoire et diagnostic
Les contractures des obliques de l’abdomen
Ces muscles ont comme caractéristique d’être en position diagonale, et d’être ainsi actifs dans les trois plans de l’es-
pace. L’oblique interne étant croisé avec l’oblique externe, ils agissent :
– soit en tant qu’antagonistes dans les trois dimensions de l’espace ;
– soit en synergie, mais il n’existe plus alors qu’une seule dimension spatiale.

Premier cas de figure : l’hypertonie concerne les deux muscles


obliques internes (obliquus internus) sans les muscles obliques
externes (obliquus externus)
La morphologie du sujet est un abaissement La deuxième association concerne le lien inférieur
thoracique mais surtout une rétropulsion costotho- avec la région lombo-pelvi-fémorale. Le muscle char-
racique, ce qui donne l’impression d’une augmenta- nière de cette association est le muscle grand psoas
tion par la courbure lombale, en particulier au niveau (psoas major). S’il présente une hypertonie, cela signe
des étages lombo-sacrés. l’association de la hanche (voir p. 71) avec les fléchis-
Cette hypertonie peut générer des associations : la seurs rétropulseurs que sont les muscles obliques
première concerne la fixité de la base thoracique anté- internes. Si l’hypertonie du grand psoas n’est pas pré-
rieure avec une fermeture de l’angle xiphoïdochon- sente, le bassin est alors nettement antépulsé sans
dral (dit de Charpy). Celui-ci est maintenu avec une antéversion et l’association en chaîne intéresse alors
hypertonie haute des droits de l’abdomen (rectus les muscles extenseurs de la hanche, en particulier les
abdominis). muscles ischio-jambiers (ischiadicum).

Deuxième cas de figure : l’hypertonie concerne les deux


muscles obliques externes
La morphologie du sujet présente le schéma inverse Cette posture est inhabituelle pour ces muscles qui
du précédent. Le sujet debout présente une antépul- doivent s’organiser en contractures pour maintenir
sion de la base thoracique, ce qui entraîne un cette position avec une relative économie ; or l’anté-
effacement, voire une lordose de la courbure thora- pulsion haute de la région lombale accompagnée
colombale associée à une élévation costale. Cette d’une rétroversion basse (région pelvienne) efface la
situation peut générer des associations : courbure lombale et place les spinaux en course
– la première association concerne la fixité postérieure externe, ce qui permet à ces muscles d’utiliser leur
de la ceinture scapulaire (voir p. 106) qui peut s’associer composante élastique. Cette composante faiblement
à celle des muscles paraspinaux superficiels dorsaux qui réactive correspond au sujet montrant une inversion
accompagne l’effacement de la courbure rachidienne ; de courbure dont les plaintes algiques sont caracté-
ristiques des plaintes de fatigue correspondant à la
– la deuxième association concerne la région pel-
région lombale.
vienne.
Lorsque la ligne de charge n’est pas anté-
Lorsque la ligne de charge est trop antérieure
rieure à l’articulation coxofémorale, le sujet
à l’articulation coxofémorale, le maintien de la
présente une antéversion du bassin, donc une flexion
position debout ne peut être acquis que par la
de l’articulation coxofémorale associée à un flexum
contraction des muscles spinaux lombaires (masse
du genou. Ce sont les muscles du paradoxe de Lom-
commune) et des muscles extenseurs de la coxofé-
bard (voir chap. 8, Le genou, p. 223) qui assurent
morale (en particulier les muscles ischio-jambiers).
l’équilibre du maintien de cette posture.
Interprétation du bilan palpatoire et diagnostic ■ 85

Troisième cas de figure : les hypertonies sont dissymétriques


Le muscle oblique interne est seul et d’un seul Le schéma de flexion ou d’extension est appauvri
côté : il indique que le sujet organise sa posture et sa (voir cas précédent) ; par contre il existe un schéma
gestuelle en suivant une dominante diagonale entraî- frontal qui latéropulse le thorax du côté opposé de la
nant une flexion scapulaire controlatérale et pel- latéropulsion pelvienne.
vienne homolatérale. Remarque : lorsque le schéma diagonal est bien équilibré
Le muscle oblique externe est seul et d’un seul par un appui symétrique sur les deux pieds, on trouve l’hy-
côté : cette hypertonie indique un schéma croisé du pertonie de ces deux muscles. En revanche, si l’équilibre est
schéma précédent, c’est-à-dire une diagonale en préexistant sur un pied, l’un des deux obliques du schéma
extension entraînant une extension scapulaire diagonal est dominant ; c’est celui du pied d’appui.
controlatérale et une extension coxale homolatérale. L’association des deux muscles obliques du
Dans la région abdominolombale ce schéma est sou- même côté : ce schéma est peu fréquent ; il corres-
vent pérennisé par une hypertonie du carré des pond à une flexion antéro-diagonale sans composante
lombes (quadratus lumborum), ce qui génère au pas- rotatoire ni latérale. Cette attitude rapproche l’hémi-
sage une contrainte des articulations lombopel- thorax du bassin, ce qui détend la course des muscles
viennes de ce même côté. obliques du même côté et rend leur palpation plus dif-
L’association des deux obliques (l’externe à ficile ; c’est donc en position de rectitude couchée
gauche et l’interne à droite, ou l’inverse) constitue un qu’est observée l’hypertonie et en position debout
même schéma diagonal associant une ceinture scapu- qu’est observée la flexion antéro-latérale.
laire d’un côté et une ceinture pelvienne de l’autre.

La contracture du muscle droit de l’abdomen


(rectus abdominis)
Ce muscle a une conformation anatomique et physiologique particulière. Il s’agit en fait d’un muscle polygastrique
entrecoupé de lames fibreuses transversales qui servent d’attaches aux trousseaux de fibres charnues le constituant. Il
existe ainsi une succession de petits muscles en séries dans une même gaine, chaque étage ayant son innervation
propre, et pouvant donc fonctionner indépendamment en termes de course et d’hypertonie. C’est ainsi que l’on peut
rencontrer à la palpation plusieurs cas de figures.

Premier cas de figure : l’hypertonie du muscle droit


de l’abdomen au niveau de l’espace xiphoïdochondral
Lorsque cette hypertonie est isolée elle correspond à cette contracture est associée à celle du muscle
une souffrance sous-jacente de type réflexe accompa- oblique interne cela signe un schéma de flexion (voir
gnant une diminution probable de l’activité anté- p. 68). Si ce sont les deux muscles, droit et gauche, la
rieure du muscle diaphragme (diaphragma). Lorsque flexion est symétrique. Si un seul côté est hyperto-
nique, la flexion est diagonale.
86 ■ LA RÉGION ABDOMINOLOMBALE

Deuxième cas de figure : l’hypertonie du muscle concerne


la région sous-ombilicale
Ce cas est rencontré dans les inversions de courbure acquise qu’avec une flexion de genou.
lombale ; le bassin en position rétroversée place le Remarque : bien qu’il ne soit pas possible d’évaluer à la
muscle grand droit de l’abdomen en position plus palpation l’hypertonie du muscle transverse abdominal
courte. Pour tenir la position antigravifique, le muscle (transversus abdominis), il paraît raisonnable d’envisager
ne peut plus utiliser les forces de ses composantes une association de ce muscle transversal avec les fibres
élastiques, et la contracture assure alors le maintien. longitudinales du muscle droit de l’abdomen. Le muscle
Si cette contracture n’est pas habituellement à l’ori- transverse présente une innervation étagée qui rend fonc-
gine de la rétroversion, sa présence pérennise cet état. tionnellement indépendants les différents niveaux cranio-
L’hypertonie multiétagée, très rare, ne permet plus caudaux, leur permettant de s’associer aux variations des
une position debout économe et elle correspond à différents étages des différents ventres musculaires du
une flexion thoracique, une flexion lombale et une muscle droit de l’abdomen.
rétroversion pelvienne : la verticale ne peut plus être

La contracture du muscle carré des lombes


(quadratus lumborum)
Ce muscle est quasiment dans le plan frontal ; on peut estimer que son action sagittale est négligeable. La contracture
isolée de ce muscle se traduit par une inclinaison latérale qui tend à rapprocher la partie latérale du thorax de la crête
iliaque. Lorsque l’on examine le rachis lombal, on s’aperçoit alors que la charnière thoracolombale est déportée du côté
de l’inclinaison (déjettement) et qu’elle n’est plus à l’aplomb de la première vertèbre sacrée. L’angle iliolombal est alors
fermé et les contraintes sur les articulations lombo-sacrées de ce même côté génèrent la souffrance des tissus. Cette
contracture peut être associée à deux cas de figures dominants.

Premier cas de figure : association avec le muscle oblique


externe du même côté
Le sujet présente alors une antépulsion thoracique infé- racopelvien postérieur. Il s’agit en fait d’une des compo-
rieure de ce côté associée à une fermeture de l’espace tho- santes diagonales du muscle oblique externe.

Deuxième cas de figure : association avec le muscle grand


psoas controlatéral
Le grand psoas tend à attirer le rachis lombal moyen des lombes et difficilement du côté opposé. Il s’agit
de son côté ; il crée ainsi une courbure lombale en fait d’un segment de la chaîne de contractures
convexe de son côté. La contracture du muscle carré d’une double diagonale croisée. Cette dernière asso-
des lombes ne peut plus entraîner la région thoraco- cie :
lombale en « déport » de son côté, ce qui donne l’im- – en avant l’épaule « antérieure » d’un côté avec la
pression au sujet debout d’avoir gardé une relation hanche controlatérale (présence du muscle grand
symétrique. C’est le mouvement d’inclinaison laté- psoas dans cette diagonale) ;
rale qui montre alors la dissymétrie : le sujet s’incline
– en arrière l’épaule opposée et la hanche controlaté-
facilement du côté de l’hypertonie du muscle carré
rale (présence du muscle carré des lombes).

Cas particulier : association du grand psoas et du carré des lombes du même côté
Ce cas peu fréquent se rencontre lorsque la charnière thoracolombale (dorsolombaire) est déjetée latéralement alors
qu’il n’y a ni composante diagonale, ni antérieure, ni postérieure. Lorsque l’on demande l’inclinaison latérale au sujet,
la dissymétrie n’est pas évidente. En effet, la contracture du muscle psoas entraîne une convexité de son côté, celle du
carré des lombes incline le rachis lombal de son côté et réalise ainsi une concavité, ce qui fait que la convexité de l’un
efface la concavité de l’autre. Seul persiste alors le déjettement latéral.
Traitement de la contracture
Le muscle droit de l’abdomen partie sus-ombilicale (rectus abdominis)

Fig. 40
Mise en place des paramètres,
premier temps
Partie sus-ombilicale (côté controlatéral à la table). Le
sujet est en décubitus latéral. Le membre supérieur est
fléchi, la main sous la tête. Le membre inférieur
homolatéral en décubitus est fléchi (hanche et
genou), ce qui donne une stabilité au sujet.
Membres controlatéraux au décubitus : le membre
supérieur est relâché, et le membre inférieur présente
une légère flexion, de façon à laisser libre le mouve-
ment pelvien dans le plan sagittal et frontal.
La prise crâniale est acquise en cravatant la région
sternale à l’aide de l’avant-bras. Le talon de la main
s’applique caudalement à l’appendice xiphoïde en
regard de la partie thoracochondrale.

Fig. 41
Mise en place des paramètres,
deuxième temps
Placement de la main caudale : le praticien cravate la
région pelvienne, applique son avant-bras sur l’abdo-
men, le talon de la main en appui abdominal « latéro-
sus-ombilical ». Cette prise maintient le bassin dans le
plan sagittal et frontal.

Fig. 42
Étirement
Le temps d’étirement utilise une technique dite « trois
points » : la main crâniale réalise une extension tho-
racique, la main caudale réalise une extension lom-
bopelvienne, l’appui du thorax du praticien réalise
une poussée postéro-antérieure sur la région thoraco-
lombale.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
88 ■ LA RÉGION ABDOMINOLOMBALE

Le muscle droit de l’abdomen partie sous-ombilicale

Fig. 43
Mise en place des paramètres,
premier temps
Niveau controlatéral. Le sujet est allongé sans excès
de façon à garder le sujet détendu et à libérer l’espace
pour la prise abdominale – qui d’ailleurs peut parfois
être abdominopelvienne.
La prise crâniale est acquise en cravatant à l’aide de
l’avant-bras le thorax antérieur, avec un appui du
talon de la main sur la région abdominale sus-ombi-
licale.

Fig. 44
Mise en place des paramètres,
deuxième temps
Le praticien cravate la région pelvienne, applique son
avant-bras sur le bassin. Le talon de la main s’applique
sur la région sous-ombilicale.

Fig. 45
Étirement
Le praticien réalise une pression postéro-antérieure, à
l’aide de son appui thoracique sur la région des ver-
tèbres lombales. Il s’agit alors d’un étirement trois
points entre les deux prises antérieures crâniales et
caudales – à l’aide des avant-bras et du talon des
mains – et la poussée dorso-ventrale.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
Traitement de la contracture ■ 89

Le muscle oblique externe de l’abdomen (obliquus externus abdominis)

Fig. 46 Fig. 47
Mise en place des paramètres Étirement

Le sujet est en décubitus controlatéral. Le praticien est postérieur au sujet, il réalise un appui
Les membres du côté du latérocubitus : avec ses deux avant-bras dont la direction sera diago-
nale suivant la direction générale des fibres du
– le membre supérieur est fléchi, la main est placée
muscle :
sous la tête ;
– l’appui crânial est thoracique antéro-latéral, infra-
– le membre inférieur est en rectitude relative.
mammaire chez une femme ;
Le membre controlatéral à l’appui :
– l’appui caudal est pelvien : postéro-latéral.
– le membre supérieur est en extension d’épaule, le
La main étant dorsale et le coude étant antérieur, le
coude fléchi, la main reposant sur le thorax ;
praticien se penche sur l’appui « d’avant-bras » caudal
– le membre inférieur est fléchi en adduction, le qui est dominant – l’appui thoracique étant une
genou reposant sur la table. contre-prise.
Le tronc est ainsi en torsion entre les deux ceintures Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
scapulaire et pelvienne. débute la technique d’étirement.
90 ■ LA RÉGION ABDOMINOLOMBALE

Le muscle oblique externe de l’abdomen, autre technique

Fig. 48 Fig. 49
Mise en place des paramètres Étirement

Le sujet est en décubitus dorsal ; il fléchit la jambe, le La prise proximale appuie avec l’avant-bras au niveau
pied reposant sur la table. Le praticien est controlaté- thoracique antéro-latéral (région inframammaire pour
ral au sujet. Il soulève le bassin du sujet, le faisant rou- une femme). Cet appui maintient le thorax sur la table.
ler vers lui, puis il place son avant-bras et sa main L’étirement est réalisé essentiellement par la traction
postérieurement au bassin, le coude étant caudal et la de la main pelvienne. Il est demandé au sujet de se relâ-
main postéro-crâniale. cher avant que ne débute la technique d’étirement.
Traitement de la contracture ■ 91

Le muscle oblique interne de l’abdomen (obliquus internus abdominis)

Fig. 50
Mise en place des paramètres
Le sujet est en décubitus controlatéral.
Les membres du côté du décubitus latéral :
– le membre supérieur est fléchi, main sous la tête ;
– le membre inférieur est également fléchi (hanche-
genou).
Les membres du côté controlatéral :
– le membre supérieur est fléchi en adduction, le
coude repose sur la table ;
– le membre inférieur est en rectitude relative.

Fig. 51
Mise en place des paramètres :
appui thoracique
Le praticien est postérieur au sujet.
L’appui crânial est réalisé à l’aide de l’avant-bras sur le
thorax postéro-latéral en position oblique : le coude
en avant, la main en arrière.

Fig. 52
Étirement
La prise caudale s’applique avec l’avant-bras en regard
de la fosse iliaque externe, la main en avant proche de
l’épine iliaque antéro-supérieure (EIAS), le coude en
arrière. La direction oblique des deux avant-bras est
parallèle, en suivant celles des fibres du muscle
oblique interne.
L’étirement est obtenu par la pression sur le thorax
complétée par la traction en diagonale du bassin. Il
est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
92 ■ LA RÉGION ABDOMINOLOMBALE

Le muscle oblique interne de l’abdomen, autre technique

Fig. 53
Mise en place des paramètres :
prise thoracique
Le sujet est en décubitus dorsal. Le praticien est
controlatéral au sujet. Il saisit le membre supérieur et
soulève la ceinture scapulaire et le tronc thoracique
en le faisant rouler vers lui, puis il place son avant-
bras et sa main en arrière du thorax du sujet. Le bras
du sujet est relâché en adduction « horizontale ».

Fig. 54
Étirement
La main caudale s’applique en poussée sur l’EIAS.
L’étirement est assuré par une pression thoracique qui
amplifie le roulement alors que la main caudale main-
tient le bassin sur la table.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.

Le muscle carré des lombes (quadratus lumborum) faisceau « ilio-transverso-costal »

Fig. 55
Mise en place des paramètres,
premier temps
Les deux hanches sont fléchies (si possible à 90°). La
jambe controlatérale à l’appui est en débord de la
table.
L’avant-bras caudal du praticien en appui sur l’angle
fémoropelvien.
La deuxième main saisit le thorax par une prise
homolatérale au décubitus à la partie médiothora-
cique d’autant plus crâniale que la personne est
« raide ».
Traitement de la contracture ■ 93

Fig. 56
Mise en place des paramètres,
deuxième temps
Mise en course externe du muscle : ce temps est très
rapide et les deux prises agissent ensemble :
– la main pelvienne bascule le bassin ;
– la main thoracique soulève l’hémithorax gauche du
sujet.

Fig. 57
Étirement
La main qui avait « tracté » le thorax vers le haut s’ap-
plique sur le thorax controlatéral par une prise anté-
brachiopalmaire. L’autre main reste en appui pelvien
sur la fosse iliaque externe.
Remarque : cette prise est celle de la contraction-étirement.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
94 ■ LA RÉGION ABDOMINOLOMBALE

Le muscle carré des lombes faisceau « costo-transversaire »

Fig. 58
Mise en place des paramètres,
premier temps
Le sujet est en décubitus controlatéral ; les membres
homolatéraux au décubitus sont fléchis. Le membre
supérieur controlatéral est élevé et dégage le thorax.
Le membre inférieur controlatéral est en adduction,
le genou fléchi sur la table.

Fig. 59
Mise en place des paramètres,
deuxième temps : élévation thoracique
L’avant-bras et la main du praticien s’enroulent sur le
thorax à la limite de la scapula et réalisent une pous-
sée dans le sens crânial.

Fig. 60
Étirement
La deuxième main caudale du praticien s’enroule
autour de la fosse iliaque externe et stabilise l’extré-
mité caudale pendant l’étirement de la main crâniale.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
Traitement de la contracture ■ 95

Les muscles érecteurs du rachis (erector spinae) au niveau lombal

Fig. 61
Mise en place des paramètres,
premier temps
Masse commune des muscles iliocostal (iliocostalis) et
longissimus (longissimus thoracis). L’installation du
sujet est controlatérale au côté hypertonique, la cuisse
opposée au décubitus est fléchie jusqu’à l’obtention
d’une rétroversion du bassin et d’une flexion lombale
ciblée sur le sommet de courbure.
Le genou controlatéral à l’appui est replié et le prati-
cien face au sujet appuie avec son buste et/ou son
abdomen sur le segment jambier replié, ce qui
entraîne une flexion de la coxofémorale, puis une
rétroversion pelvienne, enfin une flexion lombale.
Plus la rétroversion est importante, plus la flexion
lombale présente un sommet qui remonte vers la
région thoracique. Le bras caudal du praticien entoure
la région pelvienne de telle sorte que les doigts de la
main soient en contact avec les processus épineux de
la région lombale. Cet enroulement avec le membre
supérieur aide à la stabilité de la région pelvienne, en
la contrôlant sur le plan de la torsion et de la bascule
du bassin.

Fig. 62
Mise en place des paramètres, deuxième
temps et étirement
La prise est une technique à trois points : deux appuis
« postérieurs » assurant l’étirement longitudinal, et un
appui « poussé » antéro-postérieur.
Les appuis postérieurs sont réalisés par une pression
de l’avant-bras et du talon de la main :
– la prise caudale pérennise un enroulement pelvien,
– la prise crâniale assure l’étirement thoracolombal
(par l’intermédiaire du talon de la main et de l’avant-
bras du praticien).
La poussée antéro-postérieure est sur la jambe du
sujet. Il est demandé au sujet de se relâcher avant que
ne débute la technique d’étirement.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
96 ■ LA RÉGION ABDOMINOLOMBALE

Fig. 63
Mise en place des paramètres
et étirement, autre vue
L’appui antérieur est sur le segment jambier replié du
sujet et se dirige sur la hauteur lombale précédem-
ment choisie.

Le fascia thoracolombal (fascia thoracolumbalis) (voir fig. 39)

Fig. 64
Premier temps
Le fascia thoracolombal est composé de la conjonc-
tion de quatre fascias se rejoignant au niveau des fos-
settes sacrées et du sacrum. Ces quatre fascias sont :
– le recouvrement paraspinal lombal ;
– le recouvrement et la terminaison du muscle grand
dorsal (latissimus dorsi) ;
– le recouvrement fessier vers la fosse iliaque externe ;
– le recouvrement du grand fessier superficiel (gluteus
maximus superficialis) vers le tractus fibreux iliotibial.
Pour reconnaître la direction à traiter : une pression
glissée du pouce ou de la pulpe d’un autre doigt
indique les zones d’arrêt qui seront à traiter. Toutes
les manœuvres démarrent préalablement par un éti-
rement divergent sur la région sacrée postérieure.

Fig. 65
Direction grand fessier superficiel
La manœuvre divergente de pression-étirement com-
mence à la région sacrée, de proche en proche elle suit
une direction disto-latérale en suivant les fibres du
faisceau superficiel du muscle. La sensation d’étire-
ment-coupure est souvent présente, en particulier
chez les personnes de sexe féminin.
Traitement de la contracture ■ 97

Fig. 66
Direction masse paraspinale
L’étirement manuel par pression divergente débute au
niveau du sacrum par un étirement maintenu ferme-
ment quelques secondes qui est reproduit de proche
en proche en remontant jusqu’à la colonne thoraco-
lombale si nécessaire.

Fig. 67
Direction grand dorsal
La manœuvre de pression-étirement divergent com-
mence à la région sacrée, puis de proche en proche
suit une direction de sens cranio-latéral qui corres-
pond à la direction du muscle concerné.

Fig. 68
Direction fosse iliaque externe
La manœuvre divergente de pression-étirement com-
mence à la région sacrée, puis de proche en proche,
rejoint la partie médiane de la fosse iliaque externe.
Remarque : en regard des muscles fessiers cette manœuvre
provoque une perception de coupure d’autant plus intense
que la manœuvre est appuyée.
PARTIE II

Introduction
régionale :
le membre supérieur
100 ■ Introduction régionale : le membre supérieur

Avec la bipédie, les membres supérieurs ont perdu l’essentiel de l’organisation d’appui. Le membre est suspendu après
sa ceinture et il a des fonctions essentiellement en chaîne ouverte, c’est-à-dire avec une liberté de mouvement spatial
pour son extrémité distale. Chacun des trois systèmes articulaires – épaule, coude et poignet-main –, a un mode de fonc-
tionnement distinct, correspondant à une finalité gestuelle particulière.
L’épaule a pour mission d’orienter le membre dans l’espace ; cette fonction d’orientation accompagne toujours une
action de stabilité : elle porte le membre.
Le coude a théoriquement pour mission de rapprocher les extrémités du membre, mais c’est une mission qui accom-
pagnera trois situations fonctionnelles dominantes : le mouvement de finesse, le mouvement de force et le mouvement
de vitesse. Chacune de ces situations utilise une organisation fonctionnelle différente.
Le poignet et la main ont pour finalité la préhension et la communication : il existe ainsi une exigence de mobi-
lité spatiale pour le poignet qui permettra à la main et aux doigts d’organiser la préhension.
À l’inverse du membre inférieur, le membre supérieur ne peut pas réaliser des efforts soutenus et prolongés sans un
entraînement spécifique. La force nécessaire à la gestuelle du membre supérieur est peu importante pour les actes com-
muns ; il faut donc une activité physique particulière pour que la force des muscles du membre supérieur se développe
de façon notable.
Les contraintes sont transmises par les muscles, à l’inverse du membre inférieur qui utilise le tissu osseux.
La force des muscles du membre supérieur sert d’abord à générer du mouvement et des accélérations, alors qu’au niveau
du membre inférieur la force doit gérer l’importante masse portée par les membres.
C’est ainsi que la présence d’hypertonies ou de raideurs diverses impose aux muscles du membre supérieur d’aug-
menter leurs efforts, ce qui, lorsque ces derniers doivent perdurer, entraîne des contraintes difficilement soutenables
par les structures élastiques de ce même membre. Ce phénomène explique pourquoi les pathologies d’usure concer-
nent les structures molles fibreuses (tendons, aponévroses), et non les structures dures qui sont plus rarement atteintes
– à l’inverse du membre inférieur.
L’épaule
Sommaire
• Introduction locale : l’épaule.

• Les actions musculaires en situation de fonction (figures 1 à 18).

• Recherche palpatoire de la contracture (figures 19 à 29).

• Interprétation du bilan palpatoire et diagnostic.

• Traitement de la contracture (figures 30 à 45).


Introduction locale : l’épaule

Toute la gestuelle de l’épaule, qui permet d’orienter le membre supérieur dans l’espace, est réalisée à partir d’une situa-
tion de départ qui servira de point d’appui relatif. Cette situation est préalable au départ du geste ; elle est acquise par
le placement préalable de la ceinture scapulaire. Ce placement préalable dépend de la posture du sujet, et il présente
des variations individuelles en relation avec le morphotype.
C’est ainsi que la scapula chez un individu en position de référence sans attitude correctrice présente une orientation
qui est intermédiaire entre les plans sagittal et frontal, avec des obliquités situées en moyenne autour de 45°. Vu de
profil, l’angle formé entre le bord axillaire de la scapula et le bras vertical est de 45°. Vue de dos l’angle formé entre le
bord axillaire de la scapula et le bras vertical est de 45°. Dans un plan horizontal, vu de dessus, l’angle formé entre le
plan de la scapula et le plan frontal (symbolisé par la ligne biacromiale) est d’environ 45°. Ce n’est qu’à partir du posi-
tionnement spatial de la scapula que le mouvement de l’épaule peut être appréhendé.

Mouvement d’élévation du bras


Le mouvement dominant fonctionnel est un mouvement d’élévation du bras qui suit le plan de la scapula, c’est-
à-dire de 45° entre les plans sagittal et frontal. L’amplitude d’élévation dépend de l’organisation de ce mouve-
ment.
Trois possibilités existent :
– le mouvement est réalisé par l’humérus sans mouvement scapulaire : l’angle scapulo-huméral s’ouvre
ainsi en flexion-abduction avec le seul mouvement brachial. Cet angle peut s’ouvrir de deux autres façons ;
– en utilisant le mouvement de la scapula lorsque celle-ci réalise une bascule en dedans, dit de son-
nette médiale ; l’angle scapulo-huméral s’ouvre alors sans mouvement huméral ;
– en abaissant le moignon de l’épaule. Cet abaissement s’accompagne d’une sonnette médiale de la scapula
et/ou d’une inclinaison du tronc : l’angle scapulo-huméral s’ouvre sans mouvement brachial.
Habituellement, le sujet qui réalise une élévation du bras impose à son humérus et à sa scapula des mouvements
de sens inverses :
– l’élévation du bras est réalisée par la flexion-abduction de l’humérus ;
– pour gagner de l’élévation, la scapula bascule en rotation latérale (sonnette latérale) et non en rotation médiale
(sonnette médiale).
Il en résulte que le mouvement huméral qui ouvre l’espace scapulo-huméral est accompagné par le mouvement
de la scapula qui ferme ce même espace.
104 ■ L’ÉPAULE

Conclusion
Ces mouvements d’élévation du membre supérieur exigent une parfaite coordination de l’action des muscles de la cein-
ture et de la scapulo-humérale. Un déséquilibre musculaire modifie le mouvement scapulaire et perturbe ipso facto
cette coordination du mouvement. On retrouve dans cette perte de coordination l’origine de l’essentiel des plaintes
du sujet.
Un exemple courant de ces troubles est une élévation du membre supérieur réalisée avec une exagération de la mobi-
lité scapulaire : le moignon de l’épaule s’élève, les muscles qui concourent à ce mouvement scapulaire modifient
l’orientation de la glène, ce qui change le placement des pièces squelettiques scapulo-humérales, favorisant par
exemple l’élévation de la tête humérale, diminuant l’espace sous-acromial et provoquant une butée compressive qui
mécaniquement appuie sur un tendon (celui du muscle supra-épineux).
Conclusion : le mouvement devient alors générateur de contraintes qui, lorsqu’elles sont répétées, détruisent la struc-
ture tendineuse.

Les mouvements dans les autres plans


Les mouvements dans les autres plans de l’espace : strictement sagittal, transversal rotatoire peuvent être réalisés
avec les trois mêmes composantes :
– l’humérus seul ;
– la scapula seule ;
– le moignon de l’épaule.
Chaque fois, il doit exister une coordination musculaire, sous peine de déficit fonctionnel en termes d’amplitude
et de contrainte.
Les actions musculaires
en situation de fonction

45°

Fig. 1 Fig. 2
Vue supérieure de l’épaule en position Les paramètres qui objectivent la
neutre position neutre en vue supérieure
En vue supérieure, la position du moignon de l’épaule Cette position permet de mesurer la distance séparant
est à peu près au milieu de la position du tronc vue de le milieu de l’acromion de la projection latérale du
profil. Cette vue supérieure permet d’évaluer l’état corps du sternum ainsi que celle des processus épi-
d’antépulsion de l’épaule, ce qui correspond à une neux des vertèbres thoraciques. La position intermé-
sagittalisation de la scapula, ou à l’inverse de visuali- diaire de l’acromion entre ces points correspond à la
ser une rétropulsion de l’épaule, qui correspond à une référence d’une personne regardant droit devant elle.
frontalisation de la scapula. Il est également possible, sur cette figure, de mesurer
l’obliquité de la scapula par rapport au plan frontal,
en traçant une droite, allant du tubercule du trapèze
au milieu du bord latéral de l’acromion. Cet angle
avoisine le plus souvent 45 à 50°. Enfin, il est possible
de mesurer l’angle entre l’axe de la clavicule et celui
de la scapula (voir « Introduction locale : l’épaule »).
Remarque :
(1) Plan de la scapula.
(2) Plan parallèle à la scapula.
106 ■ L’ÉPAULE

Fig. 3 Fig. 4
Rétropulsion de l’épaule L’action des muscles adducteurs
de la scapula
Cette vue de dessus montre que le plan de la scapula
a perdu une grande partie de son obliquité par rap- 1. Rétropulsion du moignon de l’épaule.
port au plan frontal. 2. Adduction de la scapula.
Le thorax paraît en « antéprojection », et le moignon 3. Frontalisation de la scapula.
de l’épaule en « rétroprojection ». À l’inverse, la direc-
4. Projection antérieure du thorax.
tion générale de la clavicule augmente nettement son
obliquité. La rétropulsion du moignon de l’épaule est acquise
grâce à l’action adductrice des muscles trapèze moyen
et inférieur (trapezius médius et inferior) qui rappro-
chent la scapula de l’axe.
La frontalisation de la scapula vient du glissement de
la scapula sur le thorax qui a une forme circonféren-
tielle.
Remarque : trois termes différents expriment la même
action.
Vue de dos : adduction de la scapula : mouvement qui rap-
proche la scapula du rachis.
Vue de profil : rétropulsion : mouvement qui recule le moi-
gnon de l’épaule.
Vue de dessus : frontalisation : mouvement qui efface tota-
lement ou partiellement l’obliquité de la scapula par rap-
port au plan frontal.
Les actions musculaires en situation de fonction ■ 107

1
2

Fig. 5 Fig. 6
Antépulsion de l’épaule L’action des muscles enrouleurs
de la scapula
Cette vue de dessus montre que le plan de la scapula
augmente son obliquité par rapport au plan frontal : 1. Mouvement imposé par le dentelé antérieur (serra-
celle-ci s’approche du plan sagittal. Le thorax recule et tus anterior).
peut s’effacer chez certaines personnes. 2. Mouvement imposé par le grand pectoral (pectora-
L’antéprojection de l’épaule s’accompagne d’une lis major).
frontalisation de la clavicule qui peut chez certaines 3. Recul thoracique.
personnes inverser l’obliquité de la clavicule.
L’antépulsion du moignon de l’épaule est acquise
grâce à l’antépulsion des muscles enrouleurs de
l’épaule. Le dentelé antérieur (grand dentelé) enroule
vers l’avant la partie spinale (médiale) de la scapula
alors que le grand pectoral enroule l’extrémité laté-
rale de l’épaule. La sagittalisation de la scapula est
acquise grâce à l’action synergique des deux muscles
qui enroulent l’épaule et la scapula sur la forme cir-
conférentielle du thorax.
Remarque : trois termes différents expriment la même
action.
Vue de dos : abduction de la scapula : mouvement qui
écarte la scapula du rachis.
Vue de profil : antépulsion : mouvement qui avance le
moignon de l’épaule.
Vue de dessus : sagittalisation : mouvement qui augmente
l’obliquité de la scapula et la rapproche du plan sagittal.
108 ■ L’ÉPAULE

2
1

Fig. 7 Fig. 8
Plan transversal de l’épaule en position L’action des muscles rotateurs latéraux
neutre de l’épaule
Cette vue plongeante montre la position scapulo- 0. Projection de l’axe de rotation de l’articulation sca-
humérale proche du zéro fonctionnel. La tête humé- pulo-humérale.
rale en face de la glène de la scapula est en position 1. Action rotatoire latérale du deltoïde postérieur (del-
rotatoire neutre. toideus posterior).
2. Action rotatoire latérale des muscles infra-épineux
(infraspinatus) ainsi que du petit rond (teres minor).
Les actions musculaires en situation de fonction ■ 109

1
2

Fig. 9 Fig. 10
L’extension de l’articulation scapulo- L’action des muscles de la bascule
humérale par la scapula postérieure de la scapula
Sur cette figure, la bascule postérieure de la scapula 1. Action de la bascule postérieure par le muscle den-
verticalise cette dernière et ferme l’angle sagittal sca- telé antérieur, en particulier du faisceau inférieur.
pulo-huméral qui est d’environ 45°, et diminue par ce 2. Action d’abaissement de la scapula par le trapèze
mouvement de bascule ce qui correspond à une inférieur.
extension au niveau de l’articulation scapulo-humé-
3. Action d’antépulsion du thorax inférieur à l’aide du
rale, sans qu’il y ait de mouvement brachial.
muscle oblique externe (obliquus externus).
Cette action est accompagnée par une antépulsion du
Remarque : l’antépulsion thoracique réalisée par l’oblique
thorax qui accompagne le mouvement.
externe permet la bascule postérieure de la scapula.
110 ■ L’ÉPAULE

2
3

Fig. 11 Fig. 12
La flexion de l’articulation scapulo- L’action des muscles de la bascule
humérale par la scapula antérieure de la scapula
La bascule antérieure de la scapula qui s’élève sur le 1. Action de bascule antérieure rapprochant le pro-
gril costal et bascule par-dessus, ouvre l’angle sagittal cessus coracoïde du gril costal antérieur par l’inter-
scapulo-huméral (1), qui est habituellement d’envi- médiaire du petit pectoral (pectoralis minor).
ron 45°, et augmente par ce mouvement de bascule 2. Action d’élévation antérieure de la scapula sur le
ce qui correspond à une flexion au niveau de l’articu- gril costal par l’intermédiaire du muscle élévateur de
lation scapulo-humérale, sans qu’il y ait de mouve- la scapula (levator scapulae).
ment brachial.
3. Action d’accompagnement de l’élévation de la sca-
pula par le petit rhomboïde (rhomboideus minor).
4. Action d’abaissement du moignon de l’épaule qui
accompagne la bascule de la scapula à l’aide du
muscle grand dorsal (latissimus dorsi).
Les actions musculaires en situation de fonction ■ 111

3 5

1
2

Fig. 13 Fig. 14
L’abduction de l’articulation scapulo- L’action des muscles
humérale par la scapula de la sonnette médiale
Lorsque le bras reste le long du corps et que la scapula 1. Action d’abaissement de l’angle externe de la sca-
réalise un mouvement de sonnette médiale, l’angle pula (moignon de l’épaule) par le grand dorsal qui tire
scapulo-huméral s’ouvre, ce qui revient à réaliser un (indirectement) sur l’humérus.
mouvement d’abduction de l’articulation par la sca- 2. Action d’adduction et d’élévation du grand rhom-
pula. Ce mouvement n’est pas strictement frontal boïde (rhomboideus major).
puisque la sonnette de la scapula glisse sur le plan cir-
3. Action du petit rhomboïde.
conférentiel de la cage thoracique.
4. Action d’élévation vers l’avant de l’angle supéro-
médial de la scapula par le muscle élévateur de la sca-
pula. Cette somme d’actions garde le bras collé au
corps. L’angle scapulo-huméral s’ouvre ainsi ; en
conséquence de la sonnette médiale et de l’abaisse-
ment du moignon de l’épaule.
5. Abaissement du moignon de l’épaule.
6. Sonnette médiale de la scapula.
Remarque : l’abaissement du moignon de l’épaule est
essentiellement assuré par le muscle grand dorsal dont le
trajet est exactement dans le plan du mouvement de la
sonnette médiale, c’est-à-dire oblique. Accessoirement le
faisceau inférieur du grand pectoral peut l’aider, mais il
n’est pas dans le bon plan, il aurait alors plus une action
de fixité que de mobilité.
112 ■ L’ÉPAULE

0
4
3
2

Fig. 15 Fig. 16
L’angle scapulo-huméral frontal Action des muscles qui ferment l’angle
scapulo-huméral frontal
Cet angle n’est pas situé strictement dans le plan fron-
tal anatomique, mais il est situé dans le plan fonc- 0. L’axe passant par la tête de l’humérus.
tionnel, c’est-à-dire dans le plan de la scapula. 1. Action de fermeture de l’angle scapulo-huméral par
le deltoïde postérieur.
2. Action de fermeture de l’angle scapulo-huméral par
le grand rond (teres major).
3. Action de fermeture de l’angle scapulo-huméral par
le petit rond.
4. Action de fermeture de l’angle scapulo-huméral par
le subscapulaire (subscapularis).
Remarque :
Les actions de ces muscles peuvent indifféremment bouger
la scapula sur l’humérus, l’humérus sur la scapula, ou les
deux ensemble comme dans le mouvement de haussement
d’épaule.
Les différents muscles ci-dessus sont soit rotateurs
médiaux ; soit rotateurs latéraux ; leur action synergique
neutralise le mouvement rotatoire et seul subsiste le mou-
vement frontal.
Les actions musculaires en situation de fonction ■ 113

2
5

0 34

Fig. 17 Fig. 18
Le plan transversal de l’épaule L’action des muscles rotateurs médiaux
en position neutre de l’épaule
Cette vue plongeante montre la position scapulo- 0. Projection de l’axe de rotation de l’articulation sca-
humérale proche du zéro fonctionnel. La tête humé- pulo-humérale.
rale en face de la glène de la scapula est en position 1. Action rotatoire médiale du deltoïde antérieur (del-
rotatoire neutre. toideus anterior).
2. Action rotatoire médiale du grand pectoral.
3. Action rotatoire médiale du subscapulaire.
4. Action rotatoire médiale du grand rond.
5. Action rotatoire médiale du grand dorsal.
Recherche palpatoire
de la contracture

Fig. 19
Le muscle deltoïde antérieur
(deltoideus anterior)
La palpation de ce muscle n’offre pas de difficulté par-
ticulière. En revanche, il est rarement contracturé,
probablement en raison du fait qu’il est, physiologi-
quement parlant, étiré dans les actes de la vie cou-
rante. Cet étirement résulte des mouvements
d’antépulsion et/ou de bascule de la scapula, soit des
mouvements exécutés par l’extension du bras. La
prise policidigitale est située entre le bord inférieur du
muscle et la déhiscence le séparant du faisceau
moyen.

Fig. 20
Le muscle deltoïde postérieur
(deltoideus posterior)
Ce faisceau est le plus important des trois faisceaux
du muscle deltoïde (deltoideus) en terme de force. Il
est ainsi le premier artisan de la rotation latérale et de
l’extension de l’épaule. La palpation policidigitale sai-
sit le bord inférieur du faisceau et la déhiscence le
séparant du faisceau moyen.
Recherche palpatoire de la contracture ■ 115

Fig. 21
Le muscle deltoïde moyen
(deltoideus medius)
Ce faisceau n’est pratiquement jamais contracturé. La
raison en est que la position du bras le long du corps
le place en course d’étirement qui est de plus exagérée
par les mouvements de haussement du moignon de
l’épaule. La palpation policidigitale apprécie le galbe
du muscle par une prise au niveau des déhiscences le
séparant des faisceaux antérieur et postérieur.

Fig. 22
Le muscle supra-épineux (supraspinatus)
Ce muscle n’est pratiquement jamais contracturé ; les
raisons sont identiques à celles du deltoïde moyen
(voir fig. 21). La palpation est pulpaire au-dessus de
l’épine de la scapula à travers la masse aplatie du
muscle trapèze (trapezius). La rénitence est appréciée
par la pression du doigt que palpe le matelas charnu.

Fig. 23
Le muscle infra-épineux (infraspinatus)
Ce muscle rotateur latéral est fréquemment contrac-
turé lorsque la posture du sujet présente un enroule-
ment de la scapula. Cette position place la
scapulo-humérale en rotation latérale. La palpation
est pulpaire, en dessous de l’épine de la scapula. La
pression des doigts apprécie la rénitence du matelas
charnu du muscle.
116 ■ L’ÉPAULE

Fig. 24
Le muscle grand rond (teres major)
Ce muscle concourt à la fermeture de l’espace sca-
pulo-huméral. Il est à ce titre fréquemment contrac-
turé chez les personnes présentant une élévation du
moignon de l’épaule. Le sujet en décubitus ; il place
ses avant-bras sur le front. De la sorte il dégage l’es-
pace scapulo-huméral axillaire et place le muscle en
course externe. Le praticien placé à la tête du sujet réa-
lise une palpation policidigitale latéralement au bord
latéral de la scapula.
Remarque : l’élévation du bras permet à la scapula de s’in-
cliner en sonnette latérale, ce qui porte le muscle latérale-
ment.

Fig. 25
Le muscle petit rond (teres minor)
Ce petit muscle est souvent contracturé. Situé proche
de l’articulation gléno-humérale, il maintient la posi-
tion d’élévation antérieure du moignon de l’épaule.
Cette position ferme l’angle scapulo-huméral axillaire
en position de « rotation latérale ». La palpation est
pulpaire unidigitale en dessous du grand rond et
proche de l’articulation. C’est la friction sur le corps
charnu qui permet d’évaluer la rénitence.
Remarque : la position du sujet et celle du praticien sont
identiques à celles décrites fig. 24.
Le muscle est inconstant.

Fig. 26
Le muscle subscapulaire (subscapularis)
Ce muscle rotateur médial est situé en avant de l’arti-
culation scapulo-humérale. Pour le palper il est utile
de dégager l’espace. Le bras du sujet est fléchi passi-
vement ; la main qui fléchit le bras s’assure de la
détente musculaire par un mouvement de ballant. La
palpation est réalisée à l’aide de la deuxième main
dont les doigts pénètrent dans le creux axillaire en
plaçant la face dorsale des phalanges contre le thorax.
C’est la pulpe des doigts qui par son appui apprécie
la rénitence du matelas musculaire sur la face pro-
fonde de la scapula.
Recherche palpatoire de la contracture ■ 117

Fig. 27
Le muscle subscapulaire, autre vue
Cette figure montre l’importance de la pénétration de
la main dans le creux axillaire.
Remarque : il faut éviter une élévation trop importante du
bras qui mettrait en tension l’aponévrose axillaire.

Fig. 28
Le muscle coracobrachial
(coracobrachialis)
Ce petit muscle fléchisseur et adducteur de l’articula-
tion gléno-humérale côtoie postérieurement la courte
portion du biceps brachial (biceps brachii) ; ces deux
muscles sont placés en dessous du deltoïde antérieur.
Pour individualiser sa palpation, le sujet, en décubi-
tus, réalise un mouvement de flexion de l’articulation
gléno-humérale associée à une extension du coude.
Pour ce faire, le praticien résiste sur l’extrémité du
membre supérieur, le poing du sujet étant fermé (l’ex-
tension du coude tend à inhiber la contraction du
biceps brachial) : la deuxième main du praticien cra-
vate l’extrémité proximale du bras par le dedans et
place la pulpe des doigts (généralement l’index et le
majeur) en dessous de l’espace deltoïdien. Une fois le
trajet repéré, la résistance est interrompue, ce qui per-
met de palper le muscle au repos.
Remarque : dans le creux axillaire passent les éléments
vasculonerveux destinés au membre supérieur. Une pres-
sion intempestive peut s’avérer désagréable pour le sujet.

Fig. 29
La palpation proximale de la longue
portion du triceps brachial (triceps
brachii caput longum)
Le sujet est en décubitus ; les avant-bras sur le front.
La palpation est pulpaire dans le tiers proximal du
bras, en dedans du muscle deltoïde postérieur.
Interprétation du bilan
palpatoire et diagnostic

Les contractures des muscles


de la fermeture scapula-humérus
Les muscles qui ferment l’espace entre la scapula et l’humérus se situent dans le plan frontal fonctionnel en dessous
de l’axe articulaire.
Ils comprennent les muscles grand rond (teres major), petit rond (teres minor) et deltoïde postérieur (deltoideus posterior)
principalement.
Lorsque le moignon de l’épaule est élevé, le muscle sous-scapulaire (subscapularis) les accompagne.

Premier cas : limitation de l’abduction fonctionnelle


Le mouvement limité est celui de l’abduction du bras par rapport au tronc. C’est le mouvement de la scapula sur
le thorax en sonnette latérale qui permet majoritairement au bras de s’élever. L’hypertonie de l’ensemble des
muscles limite l’abduction fonctionnelle sans qu’il y ait de dominante rotatoire.

Deuxième cas : limitation de l’abduction en rotation latérale


Le sujet présente un membre supérieur en abduction-rotation latérale. Dans ce cas il existe une hypertonie à type
de contractures prépondérantes sur les muscles rotateurs latéraux ; il s’agit essentiellement de deux muscles : le
deltoïde postérieur et le petit rond. Lorsque la rotation latérale est importante, le muscle infra-épineux (infraspi-
natus) peut présenter des contractures d’accompagnement. À l’inverse les muscles rotateurs médiaux ne présen-
tent pas d’hypertonie (ou faiblement quand c’est le cas).

Troisième cas : lorsque l’abduction fonctionnelle présente


une rotation médiale du membre supérieur
L’hypertonie intéresse principalement le muscle grand rond et le muscle sous-scapulaire. Lorsque la rotation
médiale est importante, l’hypertonie est accompagnée par les grands muscles rotateurs médiaux, à savoir les
muscles grand dorsal (latissimus dorsi) et grand pectoral (pectoralis major). Accessoirement, le muscle deltoïde anté-
rieur (deltoideus anterior) peut être également contracturé.
Lorsque le moignon de l’épaule est élevé et que cette élévation, au lieu d’être frontale, est fonctionnelle, cela signe
une tendance à la bascule antérieure de la scapula, signature d’une composante de flexion (voir fig. 12, p. 110).
Remarque : le plan de glissement fonctionnel de la scapula correspond à la forme du grill costal.
Interprétation du bilan palpatoire et diagnostic ■ 119

Les contractures des muscles fléchisseurs


de l’articulation scapulo-humérale

Premier cas de figure : le sujet présente une bascule


antérieure de la scapula
Cette bascule est morphologiquement objectivée par une position de la scapula qui s’est élevée, puis a basculée
en avant, en augmentant dans le plan sagittal l’angle scapulo-huméral. Cela indique une attitude en flexum dès
le départ. Le mouvement d’élévation du bras vers l’avant présente ainsi une course diminuée.
Les muscles qui maintiennent la scapula en avant sont tout d’abord les muscles petit pectoral (pectoralis minor),
sous-clavier (subclavius) et élévateur de la scapula (levator scapulae). Il faut y ajouter le muscle coracobrachial (cora-
cobrachialis) ainsi que le muscle biceps brachial (biceps brachii) courte et longue portion. Lorsque le mouvement
d’élévation du bras permet néanmoins d’atteindre le zénith, il existe pour le sujet deux possibilités.

Première possibilité
La scapula réalise un mouvement de glissement sur le thorax et une bascule postérieure (verticalisation de cette
dernière). Ce n’est possible que lorsque le muscle petit pectoral et sous-clavier est faiblement contracturé.

Deuxième possibilité
Lorsque l’élévation au zénith du bras s’accompagne d’une lordose thoracolombale et d’une antépulsion du tho-
rax inférieur : la bascule antérieure de la scapula est alors maintenue, et c’est le mouvement du thorax sur lequel
s’appuie la scapula qui permet la verticalisation apparente de cette dernière. Pour vérifier ce fait, il suffit de deman-
der au sujet en position assise enroulée de recommencer le « geste-test » d’élévation antérieure du membre supé-
rieur, qui ne peut plus atteindre le zénith.

Deuxième cas de figure : cas des contractures de muscles


de la chaîne des fléchisseurs du membre supérieur
Ce cas peut être présent alors que la scapula est en position neutre. Le mouvement d’extension du bras est limité.
Ce schéma concerne les muscles fléchisseurs de l’articulation scapulo-humérale et en relais, ceux de l’articulation
du coude, du poignet et de la main. Les muscles concernés pour l’articulation de l’épaule sont les muscles cora-
cobrachial, grand pectoral (faisceau supérieur), deltoïde antérieur et biceps brachial courte et longue portion.
Le mouvement d’extension déficitaire de l’articulation scapulo-humérale est accompagné d’un déficit de l’exten-
sion des articulations intermédiaires et distales du membre supérieur.
Au cours de l’examen du déficit de la chaîne des muscles fléchisseurs, il est nécessaire de vérifier la tonicité du chef
du muscle triceps brachial (triceps brachii caput longum). La contracture des deux muscles polyarticulaires (biceps
et triceps, longue portion) signe une hypertonie du schéma dit « de Lombard » appliqué au membre supérieur.
Dans ce cas, c’est autant la flexion de l’articulation scapulo-humérale qui est limitée que l’extension.
Il en est de même pour l’articulation du coude. Cette limitation n’est pas toujours visible car elle ne limite pas le
mouvement du membre supérieur lorsque les deux articulations proximale et intermédiaire bougent en sens
inverse.
Le biceps se tend sur l’une des articulations et se détend sur l’autre, de même que le long chef du muscle triceps.
Remarque : aucun de ces deux muscles n’est en position extrême et ne peut donc diminuer le mouvement.
120 ■ L’ÉPAULE

Les contractures des muscles extenseurs


de l’articulation scapulo-humérale
Lorsque ce cas est isolé (ce qui est rare) : il est objectivé
par la limitation de l’élévation antérieure du bras alors que
la scapula est en position neutre
Les muscles concernés sont les muscles grand rond, deltoïde postérieur mais aussi le muscle grand dorsal et le long
chef du triceps brachial.
Vu de profil, l’angle scapulo-huméral peut être inférieur à 45°. L’élévation brachiale ne présente pas de rotation
apparente, les muscles contracturés étant, soit rotateurs latéraux : deltoïde postérieur, soit rotateurs médiaux : grand
rond et grand dorsal.
Deux cas de figures peuvent se présenter.

Premier cas de figure : lorsque le muscle grand dorsal est faiblement


hypertonique
Le mouvement déficitaire d’élévation ne présente pas de mobilité d’accompagnement de lordose thoracolombale.

Deuxième cas de figure : lorsque l’élévation antérieure du membre supérieur est


déficitaire et qu’elle s’accompagne d’une lordose thoracolombale
Le muscle grand dorsal est alors un limitateur important qui signe son hypertonie.
Parmi les muscles extenseurs, plusieurs muscles appartiennent au groupe des muscles de la fermeture scapulo-
humérale : grand rond et deltoïde postérieur. Ils peuvent alors être responsables d’un mouvement d’ascension de
la tête humérale, ce qui limite l’espace sous-acromial, provoquant ainsi une butée (facteur limitant le mouve-
ment).

Lorsque la scapula est verticalisée


Cette situation est présente chez les personnes qui montrent un effacement de la courbure thoracique accompa-
gnée d’une élévation costale. Vu de profil, l’angle scapulo-huméral est inférieur à la moyenne (45°) : la position
de départ est alors en extension. La course restant à parcourir dans le mouvement scapulo-huméral est ainsi dimi-
nuée. Pour réaliser l’extension, il faut alors que la scapula réalise un mouvement de bascule postérieure, ce qui
dépend de la souplesse costale et rachidienne thoracique dorsale.
Traitement de la contracture
Le muscle grand rond (teres major)

Fig. 30
Mise en place des paramètres :
positionnement de la main scapulaire
3
2
Le bras du sujet est en élévation submaximale et en
rotation latérale maximale.
1
– Premier point d’appui (« prise ») : (1)
- face au centre articulaire ;
- à l’aide de la tête du métacarpien de l’index, en
regard du tubercule majeur (grosse tubérosité) de l’hu-
mérus ;
4
- la direction de l’appui est antérieure, caudale et laté-
rale.
– Deuxième point d’appui (2): l’hémithorax
antéro-latéral du praticien se positionne sur l’extré-
mité distale et latérale du bras du sujet.
– Troisième appui (3): le praticien place son avant-
bras sur celui du sujet ; ce qui permet de maintenir la
rotation latérale de l’épaule du sujet.
– Quatrième appui (4): à l’aide de la colonne du
pouce de l’autre main le praticien prend appui sur le
bord axillaire de la scapula. Cet appui réalise une
poussée postéro-médiale vers la sonnette médiale.

Fig. 31
Mise en place des paramètres, autre vue
Cette figure permet de visualiser l’appui sur le bord 3
axillaire de la scapula.

4
122 ■ L’ÉPAULE

Fig. 32
2
Mise en place des paramètres, autre vue
3
Cette vue permet de visualiser l’ensemble des quatre
points d’appui.
1
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
4

Le muscle petit rond (teres minor)

Fig. 33
Mise en place des paramètres,
et étirement
Élévation, rotation latérale du bras
3 du sujet
2 Cette position tend à entraîner la scapula en sonnette
externe et bascule antérieure, il faut donc préalable-
ment s’assurer d’une position caudale de la scapula,
et par conséquent n’avoir qu’une élévation humérale.
1 Quatre points d’appui :
– premier appui : colonne de l’index sur la grosse
tubérosité avec une poussée antéro-caudo-latérale ;
4
– deuxième appui : l’appui sur l’extrémité distale
du bras à l’aide de l’hémithorax antéro-latéral du pra-
ticien. La poussée est postérieure et médiale ;
– troisième appui : l’appui antébrachial est posté-
rieur à l’aide de l’abduction du praticien ;
– quatrième appui : à l’aide de la colonne du pouce
de la deuxième main du praticien sur le bord axillaire
de la scapula, créant par cet appui une poussée cau-
dale et médiale vers la sonnette médiale.
Remarque : toutes ces forces sont en couple.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
Traitement de la contracture ■ 123

Fig. 34 2
Autre vue : position de la main 3
scapulaire
Vue montrant l’appui sur la scapula.
1

Fig. 35
2
Autre vue
Cette vue montre l’ensemble des quatre points d’ap-
pui.
1

Muscle subscapulaire (subscapularis)

Fig. 36
Mise en place des paramètres
Étirement
Le sujet est « coude au corps », fléchi et en « rotation
latérale ». La prise est bimanuelle postérieure au moi-
gnon de l’épaule.
– La main crâniale passe en avant de l’extrémité dis-
tale de l’avant-bras du sujet et en arrière de l’extrémité
proximale du bras. Elle relève ainsi l’épaule en rota-
tion latérale par l’intermédiaire d’un maintien en
« clé ».
– La main caudale passe dans l’espace brachiothora-
cique pour que les doigts se retrouvent croisant ceux
de l’autre main en arrière du moignon de l’épaule.
Exécution de la technique
L’étirement s’obtient par la poussée vers l’antépulsion
du moignon de l’épaule sans écarter le membre supé-
rieur (ni le bras ni l’avant-bras ne bougent) ; c’est la
même action que si nous voulions luxer l’épaule.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
124 ■ L’ÉPAULE

Fig. 37
Autre vue
Vue de la main crâniale qui antépulse le moignon de
l’épaule.

Muscle supra-épineux (supraspinalis) et muscle deltoïde moyen (deltoideus medius)

Fig. 38
Mise en place des paramètres
et étirement
Le mouvement d’étirement de ces deux muscles est
celui qui réalise une adduction fonctionnelle maxi-
mum. Ce mouvement est fréquemment réalisé spon-
tanément par nos contemporains. Citons-en deux
exemples, à partir desquels nous présenterons deux
techniques permettant l’étirement de ces deux
muscles.
1. Exemple passif. Lorsqu’un sujet assis appuie son
coude sur une table ou un accoudoir et se penche sur
le côté, il réalise ce même étirement. Sur cette vue le
praticien amplifie l’adduction scapulo-humérale (fer-
meture de l’angle existant entre l’humérus et le bord
axillaire de la scapula) poussée sur le bord spinal de la
scapula en créant une sonnette latérale.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.

Fig. 39
Mise en place des paramètres
et étirement : autre technique
2. Le haussement d’épaules. Il élève le moignon
de l’épaule et réalise une sonnette latérale de la sca-
pula tout en conservant l’adduction humérale.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
Traitement de la contracture ■ 125

Le muscle deltoïde antérieur (deltoideus anterior)

Fig. 40
Mise en place des paramètres
et étirement
Ce faisceau du deltoïde (deltoideus) a pour fonction la
flexion, la rotation médiale. Le mouvement d’étire-
ment cherchera ses composantes inverses d’extension
et de rotation latérale. Le sujet est en décubitus dorsal,
le praticien, placé du côté homolatéral, place le
membre en rotation latérale en débord de table. La
prise bimanuelle est postérieure au moignon de
l’épaule.
– La main crâniale passe en avant de l’extrémité dis-
tale de l’avant-bras, puis entoure (cravate) par l’arrière
l’extrémité proximale du bras et amène la pulpe des
doigts en regard postérieur de la tête humérale.
– La deuxième main se place dans l’espace brachio-
thoracique du sujet ; les doigts croisant en arrière ceux
de la main crâniale. L’étirement est acquis en réalisant
une antépulsion du moignon de l’épaule associée au
maintien de la rotation latérale du membre et à l’ex-
tension.
Remarque : une abduction du bras différencie cette tech-
nique de celle du subscapulaire (fig. 36).
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.

Le muscle deltoïde postérieur (deltoideus posterior)

Fig. 41
Mise en place des paramètres
Le praticien est controlatéral au sujet. Il place le coude
du membre supérieur du sujet dans son espace bra-
chiothoracique. Les deux mains vont entourer la sca-
pula.
La main crâniale est en appui sur l’acromion et l’épine
de la scapula.
La main caudale est en appui sur le bord axillaire de
la scapula.
126 ■ L’ÉPAULE

Fig. 42
Étirement, premier temps
Le praticien pousse la scapula en « adduction-abais-
sement » optimal en relâchant la pression sur le bras.
Remarque : plus l’adduction de la scapula est postérieure
et plus son plan est frontalisé, meilleure est la technique.

Fig. 43
Étirement, deuxième temps
C’est le temps de l’adduction horizontale du bras. Les
mains maintiennent la scapula dans sa position et
c’est la prise sur le bras du sujet, dans l’espace bra-
chiothoracique du praticien, qui réalise l’adduction.
Le praticien tire le bras du sujet par l’intermédiaire de
la « pince » brachio-thoracique.
Remarque : si la scapula est insuffisamment « frontali-
sée », le mouvement d’adduction horizontal et antérieur
du bras devient douloureux à cause d’une butée sur le pro-
cessus coracoïde. Il est demandé au sujet de se relâcher
avant que ne débute la technique d’étirement.
Traitement de la contracture ■ 127

Le muscle coracobrachial (coracobrachialis)

Fig. 44
Mise en place des paramètres : bascule
de la scapula
Le praticien place le bras en élévation (jusqu’à 90°
environ), puis il « cravate » la scapula en plaçant le
pouce au-dessus de l’épine et la pulpe des doigts dans
la fosse infra-épineuse. Le praticien réalise un mou-
vement d’« abaissement-bascule postérieure » de la
scapula ; le dos de la main est appuyé sur la table.

Fig. 45
Étirement
Le bras est ramené en extension avec un peu d’ab-
duction, le coude est fléchi. Le praticien appuie sur
l’extrémité distale du bras en abduction à l’aide de son
autre main.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
Le coude
Sommaire
• Introduction locale : le coude.

• Les actions musculaires en situation de fonction (figures 1 à 12).

• Recherche palpatoire de la contracture (figures 13 à 29).

• Interprétation du bilan palpatoire et diagnostic.

• Traitement de la contracture des muscles du bras et de l’avant-bras (figures 30 à 51).

Abréviations utilisées dans ce chapitre


MP métacarpophalangiennes
IPD interphalangienne distale
IPP interphalangienne proximale
P1/P2 première/deuxième phalange
Introduction locale : le coude

Le coude n’est pas une articulation simple. Une première approche superficielle peut laisser penser que son mouvement
est essentiellement un mouvement de flexion-extension. L’observation de la gestuelle montre que le mouvement de
flexion simple n’est en réalité jamais utilisé.
Ce mouvement est toujours associé, tout d’abord à une situation particulière de prono-supination, puis à une gestuelle
particulière, soit distale, soit proximale.
Le mouvement de flexion simple peut exister, pour un geste d’expression symbolique qui est alors remarqué parce
qu’il s’agit d’un geste inhabituel. L’innervation capsuloligamentaire du coude est extrêmement riche. Charpy a
décompté le nombre de filaments sensoriels venant de la capsule, et a obtenu un chiffre quatre fois supérieur à celui
observé pour l’articulation du genou, pourtant considérée comme d’une grande richesse sensorielle. Une telle richesse
neurophysiologique est en relation avec la complexité fonctionnelle du coude.
Il existe trois situations fonctionnelles dominantes (voir plus loin, « Les actions musculaires en situation de fonc-
tion »).

Le coude de finesse
On décrit une gestuelle dite de finesse, utilisée sans effort notable et servant également aux relations conversationnelles.
Cette gestuelle est commandée par les mouvements de la main.
Le relais anatomique est :
– pour la flexion de la main :
- la loge antérieure de l’avant-bras au niveau du poignet,
- l’épicondyle médial au niveau du coude ;
– pour l’extension de la main :
- la loge postérieure de l’avant-bras au niveau du poignet,
- l’épicondyle latéral au niveau du coude.
– Le mouvement de flexion fléchit les doigts et le poignet avec une inclinaison ulnaire. L’avant-bras se met en prona-
tion et le coude se fléchit.
– Le retour en extension est commandé par l’extension des doigts de la main ; surtout du côté radial (ouverture de la
première commissure), puis l’extension du poignet en inclinaison radiale, la supination de l’avant-bras, et enfin l’ex-
tension du coude jusqu’à 30° de flexion.
132 ■ LE COUDE

Le coude de force
La force dépend préalablement de la position du mouvement de l’épaule. Nous décrivons deux mouvements fonda-
mentaux : pousser et tirer.
Le mouvement de poussée débute par la flexion de la scapulo-humérale, accompagnée par l’extension du coude et par
la pronation de l’avant-bras. Le retour (mouvement de « tirer ») utilise au début l’extension de la scapulothoracique,
accompagnée de la flexion du coude et de la supination de l’avant-bras. Ces deux mouvements utilisent la synergie des
deux muscles antagonistes polyarticulaires du bras que sont le biceps brachial et le triceps brachial. La cocontraction
se fait alors que les articulations de l’épaule et du coude bougent en sens inverses, et que la course ou la longueur des
muscles varie peu, étant donné que le mouvement de prono-supination est libre.
Il s’agit d’un mécanisme analogue à celui du paradoxe de Lombard décrit pour le genou (voir cette section, p. 135-136).
Dans ce geste de force la position de la main et du poignet peut varier sans modifier l’organisation de force.
Cette organisation fonctionnelle a été reprise dans les gestes techniques de certains arts martiaux (le karaté par
exemple).

Le coude de vitesse
C’est la situation ou les segments de membre vont être utilisés selon la mécanique du fléau. La finalité est que l’extré-
mité distale du membre puisse réaliser un mouvement de grande amplitude à très grande vitesse. La flexion est donc
à deux niveaux : au niveau de l’articulation gléno-humérale puis au niveau du coude.
– La flexion du coude est réalisée avec une prono-supination intermédiaire (ou neutre) sans mouvement de ce type.
– L’extension est réalisée par un mouvement de l’épaule puis du coude, sans mouvement de prono-supination. L’or-
ganisation musculaire utilise les fléchisseurs de l’épaule et du coude, et c’est le muscle brachioradial (brachioradialis)
qui est idéalement placé pour être actif.
Le mouvement de retour utilise les extenseurs de l’épaule et le muscle triceps brachial (triceps brachii) pour ce qui
concerne le coude.
Les actions musculaires
en situation de fonction

Fig. 1 Fig. 2
Coude de finesse en flexion Action des muscles épicondyliens
médiaux
Cette action sans résistance associe la main, le poi-
gnet et le coude dans un mouvement de flexion sur 1. Action des muscles fléchisseurs des doigts et du poi-
les trois niveaux associés à une pronation. gnet : cette action est centrée sur le fléchisseur ulnaire
C’est l’ensemble des muscles de la loge musculaire des du carpe (flexor carpi ulnaris), qui est accessoirement
épicondyliens médiaux qui réalise le mouvement. Ces fléchisseur du coude.
muscles sont antérieurs à la main et au poignet, et Remarque : le fléchisseur commun profond des doigts n’a
médiaux au coude. Cette action sans effort peut aller pas d’action sur le coude.
jusqu’à l’amplitude extrême en pronation et flexion 2. Le muscle rond pronateur (pronator teres) est le prin-
du coude. cipal acteur de la flexion-pronation du coude.
3. La pronation complète associe le muscle carré pro-
nateur (pronator quadratus).
134 ■ LE COUDE

1 4

2
3

Fig. 3 Fig. 4
Coude de finesse en extension Action des muscles épicondyliens
latéraux
Cette action sans résistance associe la main, le poi-
gnet et le coude dans un mouvement d’extension 1. Les extenseurs des doigts et du poignet du côté
relative à trois niveaux. S’ajoute à ces trois mouve- radial : ce sont les extenseurs des doigts autour de l’in-
ments une supination. Ces muscles sont postérieurs dex qui réalisent l’ouverture de la main. Puis, au
à la main et à l’avant-bras, et latéraux au coude. niveau du poignet, ce sont le long extenseur radial du
Contrairement à la flexion, l’extension n’est pas carpe (LERC) (extensor carpi radialis longus), premier
totale : radial, et le court extenseur radial du carpe (CERC)
– au niveau des doigts et du poignet elle est en rela- (extensor carpi radialis brevis), deuxième radial, qui
tion avec l’effet ténodèse ; assurent l’extension radiale du poignet.
– au niveau du coude, le déficit d’extension est le fait 2. Cette extension radiale du poignet se poursuit avec
du court/long extenseur radial du carpe (extensor carpi l’extension du coude par ces mêmes muscles (LERC et
radialis brevis/longus) qui inverse son action, et qui CERC), jusqu’à 30° de flexion du coude. Ce mouve-
d’extenseur devient fléchisseur à environ 30° de ment est localement renforcé par le muscle anconé
flexion du coude. (anconeus).
3. Mouvement d’extension du coude et du poignet du
côté radial.
4. La supination est réalisée par le muscle supinateur
(supinator), sans que le mouvement soit extrême.
Les actions musculaires en situation de fonction ■ 135

Fig. 5 Fig. 6
Le coude de force en flexion Action des muscles du coude de force
en flexion
Ce mouvement est commandé par celui de l’articula-
tion scapulo-humérale et accompagné par le coude. Il 1. Action du biceps brachial (biceps brachii) qui réalise
s’agit d’une extension de l’articulation scapulo-humé- la flexion du coude.
rale, puis d’une flexion-supination du coude sans aller 2. Action du biceps brachial qui réalise la supination.
jusqu’à l’extrême. Ces actions du biceps sont complétées localement en
La position de la main est indifférente : elle peut être flexion par le muscle monoarticulaire qu’est le bra-
à plat ou le poing fermé. chial (brachialis).
Les muscles polyarticulaires du bras sont utilisés en 3. Action de la longue portion du muscle triceps bra-
synergie entre fléchisseurs et extenseurs. chial (triceps brachii caput longum) sur l’extension de
l’articulation scapulo-humérale, complétée locale-
ment par les muscles extenseurs monoarticulaires et
en particulier par le deltoïde postérieur (deltoideus pos-
terior).
136 ■ LE COUDE

1
3

Fig. 7 Fig. 8
Le coude de force en extension Action des muscles du coude de force
en extension
Ce mouvement est commandé par celui de l’articula-
tion scapulo-humérale accompagnée par le coude. Il 1. Action du triceps brachial (triceps brachii) dont le
s’agit d’une flexion de l’articulation scapulo-humérale chef polyarticulaire en course moyenne est renforcé
accompagnée d’une extension-pronation complète par les vastes en course interne.
du coude. 2. Pronation de l’avant-bras réalisée d’après Berthe par
La position de la main est indifférente au mouvement l’expansion aponévrotique du triceps.
du coude mais la cocontraction des muscles de 3. Action du biceps dans la flexion de l’articulation
l’avant-bras aide à stabiliser les deux os de ce segment. scapulo-humérale, renforcée localement par les
Ce sont les muscles polyarticulaires du bras qui agis- muscles monoarticulaires de la flexion, en particulier
sent en synergie entre fléchisseurs et extenseurs. le deltoïde antérieur (deltoideus anterior) et le muscle
coracobrachial (coracobrachialis).
Les actions musculaires en situation de fonction ■ 137

3
2

Fig. 9 Fig. 10
Coude de vitesse en flexion Action des muscles du coude de vitesse
en flexion
Ce coude est également appelé « coude épaule-main ».
Il associe la flexion de l’épaule et celle du coude, ce 1. Action des fléchisseurs de l’épaule : biceps brachial,
qui permet à l’extrémité distale du membre supérieur coracobrachial, deltoïde antérieur et faisceau clavicu-
d’utiliser le mécanisme du « fléau », c’est-à-dire l’as- laire du grand pectoral (pectoralis major).
sociation de la double accélération « épaule-coude ». 2. Action des fléchisseurs du coude : brachial et biceps
Ce mouvement se fait en prono-supination neutre et brachial.
en n’utilisant que des fléchisseurs « épaule-coude ».
3. Action du brachioradial (brachioradialis) qui est en
position neutre de prono-supination. Il est actif sur la
flexion du coude.
Remarque : toutes ces actions musculaires sont intenses et
brèves. Elles provoquent une accélération proportionnelle à
l’intensité de la contraction.
138 ■ LE COUDE

3
1

Fig. 11 Fig. 12
Coude de vitesse en extension Action des muscles du coude de vitesse
en extension
Ce mouvement associe l’extension de l’articulation
scapulo-humérale et celle du coude en prono-supina- 1. Action des extenseurs de l’épaule : la longue por-
tion neutre. Comme pour la flexion c’est le méca- tion du triceps brachial, le deltoïde postérieur, le
nisme du « fléau » qui utilise la double accélération grand (teres major) et le petit rond (teres minor) et le
« épaule-coude ». Le plan de ce mouvement est d’au- muscle grand dorsal (latissimus dorsi).
tant plus efficace qu’il utilise le plan sagittal fonc- 2. Action des extenseurs du coude : l’ensemble du tri-
tionnel, oblique de 45° environ par rapport au plan ceps brachial et l’anconé.
anatomique. Ce mouvement utilise la chaîne des
3. Action de stabilité du poignet du côté ulnaire : les
extenseurs « épaule-coude ».
muscles fléchisseur (flexor carpi ulnaris) et extenseur
ulnaires du carpe (extensor carpi ulnaris). L’action de
ces muscles concourt également à stabiliser en posi-
tion neutre, la prono-supination.
Recherche palpatoire
de la contracture
Fig. 13
Le muscle biceps brachial
(biceps brachii)
Ce muscle, dont le trajet est superficiel, n’offre pas de
difficulté particulière. Le sujet est en décubitus ; le
praticien, positionné latéralement, peut réaliser sa
palpation alors que le bras est le long du corps ou bien
avec une flexion de l’articulation scapulo-humérale,
le coude allongé sans pronation excessive.

Fig. 14
Le muscle brachial (brachialis)
La position du sujet est identique à celle utilisée pour
la palpation du muscle biceps brachial (fig. 13). La
palpation policidigitale est réalisée à la partie
médiane, du bras en dessous du biceps brachial.

Fig. 15
La longue portion du muscle triceps
brachial (triceps brachii caput longum)
La palpation policidigitale saisit le corps charnu du
muscle sur la face postérieure du tiers moyen et proxi-
mal du bras, au-dessus du vaste médial et en arrière
du vaste latéral. Ce muscle superficiel ne présente pas
de difficulté particulière.
140 ■ LE COUDE

Fig. 16
Le muscle vaste latéral (vastus lateralis)
Ce corps charnu est palpé par l’intermédiaire d’une
prise policidigitale en dehors de la longue portion.
C’est au tiers médian du bras que celle-ci est réalisée.

Fig. 17
Le muscle vaste médial (vastus medialis)
C’est au tiers distal de la face postérieure du bras que
la palpation policidigitale apprécie la rénitence du
muscle. Sa localisation est au-dessous de la longue
portion du triceps brachial.

Fig. 18
Le muscle anconé (anconeus)
Ce petit muscle est tendu latéro-médialement de la
partie postéro-inférieure de l’épicondyle latéral de
l’humérus au quart proximal de la face postéro-laté-
rale de l’ulna ainsi que sur la face latérale de l’olé-
crane. Le volume du muscle est visible en sous-cutané
lors de l’extension du coude. La palpation est pul-
paire.
Recherche palpatoire de la contracture ■ 141

Fig. 19
Le muscle rond pronateur
(pronator teres)
Ce muscle est fléchisseur pronateur du coude. La posi-
tion qui l’étire est l’extension-supination. C’est dans
cette position, sans qu’elle soit extrême, que l’on réa-
lise la palpation. Cette dernière est réalisée à l’aide de
la pulpe de plusieurs doigts qui se placent au-dessous
du pli du coude et repèrent le muscle, qui berge,
proximalement et en dedans, le sillon bicipital médial
(interne). La friction latérale évalue la rénitence.

Fig. 20
Le muscle fléchisseur radial du carpe
(flexor carpi radialis)
Ce muscle de la loge des muscles épicondyliens
médiaux est situé en dedans du rond pronateur. Sa
position superficielle permet une palpation pulpaire
ou policidigitale.
Remarque : en cas de doute il peut être utile de réaliser une
flexion active couplée à une inclinaison radiale du poignet
en évitant celle des doigts.

Fig. 21
Les muscles fléchisseurs des doigts
(flexor digiti communi)
Ce sont les muscles fléchisseurs superficiel (flexor digi-
torum profundus) et profond (flexor digitorum superfi-
cialis) des doigts.
C’est en superficie et en profondeur, en dedans du
muscle long palmaire (palmaris longus) du carpe, que
la palpation digitale peut les apprécier. Pour faciliter la
palpation il est utile de placer le poignet en flexion et
éventuellement de demander au sujet de résister à une
flexion active des doigts.
Remarque : les deux muscles sont suffisamment proches
pour rendre leur dissociation difficile.
142 ■ LE COUDE

Fig. 22
Le muscle fléchisseur ulnaire du carpe
(flexor carpi ulnaris)
Le volume charnu du muscle forme la partie médiale
du galbe de l’avant-bras. Il est volumineux dans le
tiers proximal où la palpation apprécie sa rénitence.

Fig. 23
Le muscle fléchisseur du pouce
(flexor pollicis longus)
La palpation de ce muscle est possible à la face anté-
rieure du tiers distal de l’avant-bras, en dehors du ten-
don du fléchisseur radial du carpe (flexor carpi
radialis). Pour faciliter la palpation, il est toujours pos-
sible de demander au sujet de fléchir rapidement l’in-
terphalangienne du pouce.

Fig. 24
Le muscle long extenseur radial du carpe
(extensor carpi radialis longus)
Ce muscle est charnu à son extrémité proximale, puis
il est suivi (la forme du muscle peut varier selon les
morphologies et les activités pratiquées) d’un long
tendon. La palpation se fait en avant de l’épicondyle
latéral de l’humérus. Cette palpation policidigitale ne
présente en théorie pas de difficultés à condition
d’avoir individualisé cette masse musculaire des
muscles qui la bergent : en avant, le brachioradial
(brachioradialis), et en arrière et en dedans l’extenseur
commun des doigts lorsque le coude est en extension.
Recherche palpatoire de la contracture ■ 143

Fig. 25
Le muscle court extenseur radial du
carpe (extensor carpi radialis brevis)
Le corps charnu de ce muscle est présent sur la moi-
tié proximale de l’avant-bras. Il se palpe à l’aide d’un
ou plusieurs doigts, entre le muscle brachioradial
(fig. 24) et l’extenseur commun des doigts (fig. 26).

Fig. 26
Le muscle extenseur commun des doigts
(extensor digitorum communis)
Il est palpable au tiers proximal et médian de l’avant-
bras, du côté ulnaire du court extenseur radial du
carpe. La palpation peut utiliser la pulpe du pouce
mais il est également possible de placer les autres
doigts côte à côte, longitudinalement au trajet du
muscle.

Fig. 27
Le muscle extenseur du cinquième doigt
(extensor digiti minimi)
Il est palpable au tiers médian de la loge des muscles
épicondyliens latéraux, entre le muscle extenseur
commun des doigts et le muscle extenseur ulnaire du
carpe.
Remarque : dans sa partie proximale, il se confond avec le
muscle extenseur commun des doigts.
144 ■ LE COUDE

Fig. 28
Le muscle extenseur de l’index
(extensor indicis)
Le tendon de ce muscle se positionne distalement sur
le côté ulnaire du tendon du long extenseur du pouce
(extensor pollicis longus). Il faut ensuite suivre ce ten-
don proximalement pour palper le corps musculaire,
en s’aidant notamment, pour le situer, d’extensions
répétées de l’index, les autres doigts étant fléchis ou
semi-fléchis.
Remarque : Le corps musculaire est situé en profondeur,
au-dessous des autres muscles de l’avant-bras. Sa palpa-
tion doit prendre en compte cette situation.

Fig. 29
Le muscle extenseur ulnaire du carpe
(extensor carpi ulnaris)
Ce muscle berge du côté ulnaire la loge des extenseurs
de l’avant-bras. La palpation pulpaire ne présente pas
de difficulté notoire, mais en cas de doute, il est tou-
jours possible de demander au sujet de réaliser une
extension ulnaire du poignet.
Interprétation du bilan
palpatoire et diagnostic
Les principaux désordres fonctionnels du coude concernent les schémas de flexion de cette articulation. Les pertur-
bations peuvent venir du segment proximal ; le bras, mais aussi du segment distal, l’avant-bras.

Les contractures des muscles du bras


La contracture principale qui est la plus facile à observer est celle du biceps brachial (biceps brachii). Cette contracture
peut s’associer :
– soit au muscle brachial (brachialis) ;
– soit à l’antagoniste du biceps, le muscle triceps brachial (triceps brachii).
– Dans le premier cas le déficit est double : le coude présente un déficit d’extension et de pronation.
– Dans le deuxième cas le déficit du mouvement n’est pas visible en première intention : il faut pour l’observer placer
l’épaule en extension maximale, et l’on observe alors le déficit d’extension du coude. Il faut compléter cet examen en
plaçant l’épaule en flexion maximale et demander au sujet une extension du coude : on observe alors un déficit de l’am-
plitude de flexion du coude. Ainsi, lorsque les deux articulations, épaule et coude, sont en situations inverses (épaule
en extension et coude en flexion, ou l’inverse, le déficit d’amplitude n’est pas apparent).

Les contractures de la loge


des épicondyliens médiaux
Ces contractures concernent les muscles rond pronateur (pronator teres), fléchisseurs radial (flexor carpi radialis) et ulnaire
du carpe (flexor carpi ulnaris). Il s’y ajoute les longs fléchisseurs communs des doigts (flexor digiti communi). Le mouve-
ment limité est l’extension-supination du coude, le déficit majeur pouvant être celui de la supination.
Lorsque la supination est déficitaire alors que le coude est fléchi, il faut penser à un muscle non palpable : le muscle
carré pronateur (pronator quadratus). Ne pas oublier une éventuelle contracture des muscles fléchisseurs communs des
doigts, superficiel (flexor digitorum superficialis) et profond (flexor digitorum profundus).

Les contractures de la loge


des épicondyliens latéraux
Ces contractures intéressent au premier chef les muscles extenseurs des doigts. La contracture de ces muscles sans autre
association, ni dans l’avant-bras ni au niveau du bras, limite le mouvement de flexion du coude, en association ou non
à une limitation de la flexion du carpe et des doigts.
146 ■ LE COUDE

Ce cas n’est pas le plus fréquent ; nous le retrouvons souvent associé à la contracture des muscles de la loge des muscles
épicondyliens médiaux.
Dans ce cas, c’est l’ensemble des mouvements de l’avant-bras, tant la flexion-extension que la prono-supination, qui
sont perturbés. Il s’agit de contractures en « poutre » autour des os de l’avant-bras, dont l’avantage est d’améliorer la
résistance statique de l’avant-bras, et dont l’inconvénient est d’en limiter les mouvements.

Les contractures des chaînes de flexion


et d’extension

Les contractures des loges postérieures du membre supérieur


(cas peu fréquent)
La contracture intéresse le triceps brachial ainsi que les muscles de la loge épicondylienne latérale. C’est une
contracture de la chaîne d’extension du membre supérieur intéressant l’épaule, le coude, le poignet et les doigts.

Les contractures des loges antérieures du membre supérieur


Ces contractures de la chaîne de flexion concernent souvent l’ensemble des segments du membre supérieur.
Depuis l’épaule jusqu’à la main, elles concernent les muscles de la loge antérieure du bras ainsi que les muscles de
la loge des muscles épicondyliens médiaux.
Le déficit des mouvements du coude concerne l’extension mais également la pronation et la supination. Ces défi-
cits sont associés à ceux de l’extension de l’épaule, du poignet et des doigts.
Traitement de la contracture
des muscles du bras
et de l’avant-bras

Le muscle biceps brachial (biceps brachii)

Fig. 30
Mise en place des paramètres
Le praticien place le bras en élévation jusqu’à 90°
environ, puis il « cravate » la scapula en plaçant le
pouce au-dessus de l’épine et la pulpe des doigts dans
la fosse infra-épineuse. Le praticien réalise un mou-
vement d’abaissement, de bascule postérieure de la
scapula ; le dos de la main est appuyé sur la table.

Fig. 31
Étirement
Le coude est en extension, l’avant-bras en pronation,
la prise est distale et bistyloïdienne : elle réalise une
double extension de la gléno-humérale et du coude,
associée au maintien de la pronation.
Remarque : la fixation de la scapula doit être ferme et
stable ce qui évite de solliciter une contraction en chaîne
du muscle élévateur de la scapula. Dans le cas contraire
c’est la région cervicale qui servirait de point fixe avec un
risque de « glissement » cervical incontrôlé.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
148 ■ LE COUDE

La longue portion du muscle triceps brachial (triceps brachii caput longum)

Fig. 32
Mise en place des paramètres,
premier temps
Flexion optimale du bras et de l’avant-bras. La main
du sujet est ouverte ; les doigts allongés sont placés
en arrière de l’épaule. La paume de l’une des mains
du praticien est placée en regard de la face postérieure
du poignet du sujet.
Remarque : l’élévation du bras avec la flexion optimale du
coude diminue la flexion du poignet, c’est donc plus
confortable.

Fig. 33
Mise en place des paramètres,
deuxième temps
Étirement
Le praticien réalise successivement deux prises :
– une prise sur l’extrémité distale du bras du sujet,
celui-ci étant tenu dans l’espace brachiothoracique du
praticien ;
– une deuxième prise sur le bord axillaire de la sca-
pula, à l’aide de la deuxième main du praticien qui
utilise la base de la colonne du pouce (éminence thé-
nar).
L’étirement se fait préférentiellement en appuyant sur
la scapula vers le bas et en diminuant la sonnette laté-
rale, c’est-à-dire en poussant le bord axillaire de la sca-
pula vers le rachis (en sonnette médiale) (voir fig. 34).

Fig. 34
Étirement, autre vue
Cette vue met bien en évidence la poussée de l’une
des mains du praticien qui amène la scapula en son-
nette médiale (angle inférieur de la scapula poussé en
direction du rachis).
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
Traitement de la contracture des muscles du bras et de l’avant-bras ■ 149

Le muscle anconé (anconeus)

Fig. 35
Mise en place des paramètres
et étirement
Le coude est fléchi par une prise en pince sur les extré-
mités distale de l’avant-bras et du bras. Le praticien
réalise la pronation dans un premier temps et la
flexion ensuite.
Remarque : utiliser préférentiellement la pronation ou la
supination est une vraie question, qui n’a pas encore
trouvé de réponse. Pour notre part, nous préférons utiliser
la pronation-flexion pour étirer l’anconé et la supination-
flexion pour étirer les vastes.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
Remarque : la figure ci-contre montre le début du mouve-
ment. Dans un deuxièmes temps, la main droite du prati-
cien va glisser à la face postérieure du bras du sujet afin de
réaliser une flexion maximale (ou submaximale). Les deux
mains du praticien vont de ce fait se rapprocher afin de
réaliser l’étirement.

Le muscle rond pronateur (pronateur teres)

Fig. 36
Mise en place des paramètres
et étirement
Le praticien est placé dos au sujet dans l’espace bra-
chiothoracique de ce dernier.
La main proximale est appliquée sur la face dorsale et
réalise une rotation médiale de l’épaule.
La main distale est « bistyloïdienne » en supination
maximale et réalise un double mouvement d’exten-
sion du coude et de supination.
Remarque : il existe un double couple entre les deux mains
du praticien :
– premièrement un couple de force « d’extension » ;
– deuxièmement un couple de force de « torsion » : un geste
qui ressemble sur un plan fonctionnel à celui que l’on pra-
tique lorsque l’on essore le linge.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
150 ■ LE COUDE

Le muscle carré pronateur (pronator quadratus)

Fig. 37
Mise en place des paramètres
et étirement
Le mouvement d’étirement est celui qui réalise une
supination maximale, le coude fléchi. La prise est de
type policidigitale au niveau des styloïdes radiale et
ulnaire. Il s’agit d’une force en couple ; la stabilité du
segment de membre est acquise par une prise au
niveau du coude.
Remarque : lorsque le coude est en extension c’est le muscle
rond pronateur qui est étiré.
Il est demandé au sujet de se relâcher, avant que ne
débute la technique d’étirement.

Le muscle supinateur (supinator)

Fig. 38
Mise en place des paramètres
et étirement
Le mouvement qui étire est celui qui réalise une pro-
nation maximale, le coude fléchi. La prise est de type
policidigitale au niveau des styloïdes radiale et
ulnaire. Il s’agit d’une force en couple. La stabilité du
segment de membre est acquise par une prise au
niveau du coude.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
Traitement de la contracture des muscles du bras et de l’avant-bras ■ 151

Le muscle supinateur coude en extension

Fig. 39
Mise en place des paramètres
et étirement
Lorsque le coude est en extension, le mouvement
pourrait être limité par le biceps brachial, mais si
l’épaule est en flexion, le muscle biceps n’est pas étiré
et ne peut freiner le mouvement. Dans ce cas le mou-
vement peut être réalisé coude tendu.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
Remarque : La main proximale en attirant l’épaule en
direction ventrale (antérieure), bascule la scapula en
avant ; ce qui détend le biceps.

Le muscle fléchisseur radial du carpe (flexor carpi radialis)

Fig. 40
Mise en place des paramètres
et étirement
Le praticien est le dos au sujet, dans l’espace thoraco-
brachial de ce dernier.
La main proximale entoure le coude ; s’applique sur la
face postérieure et réalise une rotation médiale de l’ar-
ticulation gléno-humérale.
La main distale prend le poignet par son bord ulnaire,
le pouce sur la face postérieure du poignet et les doigts
sur la face palmaire de la paume de la main.
L’étirement est acquis par une extension et une incli-
naison ulnaire grâce à une prise en couple entre le
pouce et les doigts de la main.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
152 ■ LE COUDE

Les muscles fléchisseurs superficiel (flexor digitorum superficialis)


et profond des doigts (flexor digitorum profundus)

Fig. 41
Mise en place des paramètres
et étirement
Le mouvement qui étire ces muscles utilise l’exten-
sion des doigts, du poignet et du coude en supination.
Le praticien se met dans l’espace brachiothoracique,
le dos au sujet. La prise distale s’applique en couple
par une prise sur le bord ulnaire : le pouce sur la face
dorsale en regard de la tête des métacarpiens, et les
doigts sur la face palmaire des deuxième et troisième
phalanges des doigts. Parallèlement à ce mouvement
d’extension des doigts, le praticien entraîne une
extension du poignet ainsi qu’une supination. La
deuxième prise au niveau du coude assure le contrôle
de la torsion entre, d’une part, la supination distale, et
d’autre part un mouvement « rotatoire médial » de
l’épaule.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.

Le muscle fléchisseur ulnaire du carpe (flexor carpi ulnaris)

Fig. 42
Mise en place des paramètres,
premier temps
Le coude du sujet est en extension et en pronation.
Le praticien est assis sur la table, dos au sujet dans l’es-
pace brachiothoracique de ce dernier.
Le membre inférieur du praticien est placé en triple
flexion avec la partie distale et latérale du segment
jambier au-dessus de la patella du membre en appui.
Cette position permet de positionner le coude du
sujet en rectitude et libère les deux mains du prati-
cien. La main distale est dans une prise « première
commissure », le praticien applique la pulpe du pouce
sur la partie postérieure et radiale du poignet et sur la
partie postérieure de la base du métacarpien II. La
colonne de l’index du praticien se positionne sur la
paume de la main du sujet. Le couple de force ainsi
mis en place est destiné à amener une extension
radiale du poignet.
Traitement de la contracture des muscles du bras et de l’avant-bras ■ 153

Fig. 43
Mise en place des paramètres,
deuxième temps
Étirement
La finalité est de stabiliser l’attache pisiformienne. La
deuxième main appuie sur la face palmaire de la tête
du métacarpien V puis sur la face palmaire de la pha-
lange proximale (P1) et accessoirement sur la face pal-
maire de la phalange intermédiaire (P2) du cinquième
doigt de la main du sujet.

Fig. 44
Autre vue
Ce gros plan permet de visualiser l’appui de l’une des
mains du praticien sur la tête du métacarpien V de la
main du sujet.

Fig. 45
Autre vue
Ce gros plan permet de visualiser l’appui de l’une des
mains du praticien sur les faces palmaires de P1 (pre-
mière phalange) et de P2 (deuxième phalange) du cin-
quième doigt de la main du sujet (voir aussi fig. 43).
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
154 ■ LE COUDE

Le muscle long fléchisseur du pouce (flexor pollicis longus)

Fig. 46
Mise en place des paramètres
et étirement
L’étirement s’obtient avec l’extension des deux pha-
langes du pouce en gardant l’alignement du premier
métacarpien sur le trapèze.
– La prise proximale : elle s’applique sur la base
palmaire du métacarpien I à l’aide de la pulpe du
pouce du praticien et d’une contre-prise postérieure à
l’extrémité distale de l’avant-bras à l’aide des autres
doigts.
– La prise distale : elle s’applique sur la pulpe de
P2, ce qui réalise l’extension relative des deux pha-
langes.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.

Muscles long extenseur radial du carpe (extensor carpi radialis longus)


et court extenseur radial du carpe (extensor carpi radialis brevis)

Fig. 47
Mise en place des paramètres
et étirement
Le sujet est en décubitus. Le praticien est debout à
côté du sujet. Il se saisit, à l’aide de sa main distale,
du poignet du sujet positionné en pronation, et place
une prise policidigitale sur la face dorsale de la main
du sujet au niveau de la tête des métacarpiens II et III,
la prise débordant et « cravatant » le bord radial du
métacarpien II, le pouce du praticien se positionnant
au niveau de la styloïde ulnaire.
Étirement
Le pouce du praticien a pour mission de stabiliser la
prise distale ; les autres doigts étirent les muscles
concernés en amenant le poignet du sujet en flexion,
inclinaison ulnaire et « hyperpronation » du poignet.
La main proximale de praticien se place sur la face
postérieure du coude du sujet et le maintient en
extension.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
Traitement de la contracture des muscles du bras et de l’avant-bras ■ 155

Muscle extenseur commun des doigts (extensor digitorum communis)

Fig. 48
Mise en place des paramètres
et étirement
L’étirement utilise la flexion des phalanges associée à
celle du poignet en pronation. La main du praticien
s’enroule sur la face dorsale des doigts ; il réalise une
flexion optimale dans l’ordre des interphalangiennes
distales (IPD), proximales (IPP) puis des métacarpo-
phalangiennes (MP). Dans un deuxième temps il bas-
cule le poignet du sujet en flexion.
Remarque : lorsque la flexion des articulations des doigts
est bien tenue, la flexion du poignet est de faible ampli-
tude. Si celle-ci est importante, c’est que la flexion des
doigts est incomplète.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.

Le muscle extenseur de l’index (extensor indicis)

Fig. 49
Mise en place des paramètres
et étirement
Le poignet du sujet est en pronation. Le praticien réa-
lise une flexion en pince de l’index (pince du prati-
cien) qui accompagne ensuite la flexion de la MP et
quelques degrés de flexion du poignet.
Remarque : les deuxième, troisième et quatrième doigts
doivent être gardés en rectitude relative.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
156 ■ LE COUDE

Le muscle extenseur du petit doigt (extensor digiti minimi)

Fig. 50
Mise en place des paramètres
et étirement
L’étirement est acquis en utilisant la somme des
flexions des articulations du cinquième doigt associée
à la flexion du poignet, et en réalisant en outre une
torsion de telle sorte que la paume de la main
s’oriente en supination alors que les deux os de
l’avant-bras s’orientent en pronation.
D’une main « distale » on obtient la flexion des IPD et
des IPP, ainsi que des MP du cinquième doigt, aux-
quelles nous associons une flexion du cinquième
métacarpien qui tend à provoquer un mouvement
« supinant » de la paume de la main du sujet. La
contre-prise est bistyloïdienne (radio-ulnaire) en
couple, et tend à imposer un mouvement « pronant ».
Remarque : la flexion forcée des articulations tend parfois
à collaber les culs-de-sac articulaires, ce qui crée un senti-
ment d’enraidissement lors du relâchement de la prise.
Pour lever ce dernier, il suffit de réaliser des glissements
des structures osseusses au « contact » dans cette région en
respectant les règles de mobilisation des structures
convexes sur des structures concaves.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.

Le muscle extenseur ulnaire du carpe (extensor carpi ulnaris)

Fig. 51
Mise en place des paramètres
et étirement
Le praticien se place dans l’espace thoracobrachial du
sujet. D’une main il saisit le poignet du sujet posi-
tionné en pronation ; il le cravate par le bord radial et
réalise une prise en couple, le pouce sur la face pal-
maire du poignet et les doigts sur la face dorsale des
quatrième et cinquième métacarpiens. La main proxi-
male, par une prise d’enroulement en regard du
coude, protège l’épaule en sens inverse de la torsion.
L’étirement est obtenu par le mouvement qui réalise
la flexion du poignet avec une composante radiale et
« supinatrice » du poignet.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
Le poignet
et la main
Sommaire
• Introduction locale : le poignet et la main.

• Les actions musculaires en situation de fonction (figures 1 à 14).

• Recherche palpatoire de la contracture (figures 15 à 25).

• Interprétation du bilan palpatoire et diagnostic.

• Traitement de la contracture (figures 26 à 37).

• Introduction à l’étirement des muscles interosseux dorsaux (interossei dorsales)


(figures 38 à 41).

Abréviations utilisées dans ce chapitre


MP métacarpophalangiennes
IPD interphalangienne distale
IPP interphalangienne proximale
P1/P2/P3 première/deuxième/troisième phalange
Introduction locale :
le poignet et la main

Le complexe articulaire distal du membre supérieur est organisé pour la préhension ; celle-ci peut revêtir
deux grands aspects. Elle peut être fine et précise, avec différentes orientations, ou à l’inverse plus forte,
plus grossière mais avec une position spatiale limitée. Les gestes fins placent préalablement le poignet,
dont le mouvement est de type diagonal (flexion ulnaire ou extension radiale) auquel s’ajoute l’orienta-
tion de la prono-supination.
Dans la finesse, nous retrouvons des prises de préhension terminale, où les muscles dominants sont des
muscles extrinsèques, ce qui impose au poignet une extension radiale, ou à l’inverse une prise pulpo-pul-
paire qui utilise préférentiellement les muscles intrinsèques avec un poignet en flexion ulnaire. Ces sché-
mas de finesse sont peu contraignants.
À l’inverse, les préhensions de force, qu’elles soient à pleine main ou digitales, exigent que le poignet soit
en position de référence, c’est-à-dire 30° d’extension des métacarpiens par rapport à l’axe de l’avant-bras.
Cette position est maintenue par une coactivité en « poutre composite » des muscles de l’avant-bras, et
dans ce cas les prises peuvent, suivant le cas, utiliser les muscles intrinsèques plus ou moins en coordina-
tion avec les muscles extrinsèques. Il existe un geste de force qui n’est pas un geste de préhension mais de
prise ; c’est ce que l’on appelle la « griffe ». La force de maintien dépend alors quasi exclusivement des
muscles extrinsèques.
Suivant le type d’activité dominante du sujet, un schéma imposant de la force qui tendrait à utiliser les
oppositions digitales fatigue rapidement les muscles intrinsèques alors que le poignet longuement immo-
bilisé fatigue les groupes musculaires antagonistes de l’avant-bras.
Les actions musculaires
en situation de fonction

30°

Fig. 1 Fig. 2
Position neutre Référence articulaire
Dans cette position, les muscles fléchisseurs et exten- En position neutre les métacarpiens se positionnent à
seurs du poignet sont équilibrés ; il en est de même 30° en arrière de l’axe de l’avant-bras. Les métacarpo-
pour les muscles extrinsèques de la main, tant les flé- phalangiennes (MP) et interphalangiennes présentent
chisseurs que les extenseurs longs des doigts, ainsi que quelques degrés de flexion : cette flexion est harmo-
pour les muscles intrinsèques de la main, aussi bien nieusement répartie sur les différentes articulations.
du pouce que des autres doigts.
Les actions musculaires en situation de fonction ■ 161

Fig. 3 Fig. 4
Flexion « main-poignet » Les fléchisseurs des doigts
et les arches du poignet
Ce mouvement de flexion du poignet ne permet pas
de fléchir complètement les doigts en raison de l’effet La réflexion des fléchisseurs met en tension le rétina-
dit de ténodèse qui place l’extenseur commun des culum, ce qui provoque un double effet :
doigts (extensor digitorum communis) en course d’étire- – traction vers l’avant des extrémités radiale et ulnaire
ment optimal. des os de l’arche ;
La contraction des fléchisseurs des doigts met en ten- – rétropulsion du sommet de l’arche, en particulier du
sion le rétinaculum des fléchisseurs du poignet, ce qui lunatum (semi-lunaire).
augmente la concavité de l’arche du poignet tant dans
le plan sagittal que frontal.
162 ■ LE POIGNET ET LA MAIN

3
1

Fig. 5 Fig. 6
Traction antérieure Action des muscles tractant
sur le rétinaculum des fléchisseurs le rétinaculum des fléchisseurs
La main ouverte ouvre les arches transversales de la 1. L’opposant du pouce (opponens pollicis).
main, mais met également en tension le rétinaculum 2. L’opposant du cinquième doigt (opponens digiti
des fléchisseurs sous l’action des muscles qui s’atta- minimi).
chent dessus. Deux de ces muscles font partie des
3. Le long palmaire. Ce dernier muscle est inconstant.
muscles intrinsèques du premier et du cinquième
doigt ; le troisième est un muscle de la loge antérieure Remarque : la bonne qualité de ces muscles, tant sur le
de l’avant-bras : le long palmaire (palmaris longus). plan trophique que mécanique, permet cette action de trac-
tion lors des mouvements d’ouverture et de fermeture de la
Ces différentes actions évitent le plaquage du rétina-
main. Il s’ajoute à l’action longitudinale des longs flé-
culum et facilitent le passage des éléments vasculo-
chisseurs des doigts pour réaliser les « pressions-dépres-
nerveux.
sions » nécessaires à la mobilité des structures fibreuses
du canal carpien.
Les actions musculaires en situation de fonction ■ 163

2
1
3

Fig. 7 Fig. 8
Le « mouvement intrinsèque » Action des muscles interosseux
de la main et des lombricaux
Ce mouvement d’opposition pulpaire policidigitale Les muscles interosseux et les lombricaux réalisent
utilise l’ensemble des muscles intrinsèques de la pour chacun des doigts, la flexion de la MP en même
main. Le rapprochement du pouce de l’axe de la main temps que l’extension des articulations interphalan-
sollicite les différents muscles thénariens à l’exception giennes proximales (IPP) et distales (IPD).
de l’adducteur. L’extension des doigts utilise les diffé- 1. Extension de l’IPD.
rents muscles interosseux, palmaires (interossei pal-
2. Extension de l’IPP.
mares) et dorsaux (interossei dorsales) ainsi que les
lombricaux (lumbricales). 3. Flexion de la MP.

Remarque : l’extension du poignet détend l’extenseur com-


mun des doigts. La flexion des MP détend les fléchisseurs
superficiel et profond des doigts.
164 ■ LE POIGNET ET LA MAIN

Fig. 9 Fig. 10
Fermeture de la première commissure Action de l’adducteur du pouce
(adductor pollicis)
Le mouvement consistant à, main tendue, rapprocher
la colonne du pouce du bord latéral de l’index, utilise Cette action ferme le premier espace intermétacar-
un muscle qui rapproche le métacarpien I du méta- pien. Il comprime les muscles interosseux de cet
carpien II. Ce mouvement est réalisé au niveau de l’ar- espace dont le volume devient apparent au dos de la
ticulation trapézométacarpienne qui est une main. La base du métacarpien I accompagne le mou-
articulation en selle, peu stable. vement par un glissement trapézométacarpien en
Cette position maintenue désaxe l’appui de la sens inverse de l’adduction.
colonne du pouce par rapport à sa base. 1. Action de l’adduction du premier métacarpien.
2. Glissement de la base du premier métacarpien.
Les actions musculaires en situation de fonction ■ 165

2
4

Fig. 11 Fig. 12
Opposition entre le pouce Action des muscles
et la tête du métacarpien V
1. Le long fléchisseur du pouce (flexor pollicis longus)
Cette position extrême exige l’association de muscles en position d’arrivée. Ce muscle est proche de sa
extrinsèques et intrinsèques. Toutes les articulations course interne extrême. Son potentiel de force est
de la colonne du pouce sont sollicitées. réduit.
C’est le schéma de flexion complet de la colonne du 2. Le court fléchisseur du pouce (flexor pollicis brevis).
pouce associé à l’opposition et à l’abduction. Il fléchit la MP. Il est aidé par les muscles opposant
(opponens pollicis) et court abducteur du pouce (abduc-
tor pollicis brevis).
3. Les muscles opposant et court abducteur du pouce
réalisent le mouvement d’abduction et d’opposition
de l’articulation trapézométacarpienne.
4. Mouvement de rapprochement du métacarpien I
de l’axe de la main.
Remarque : les muscles extrinsèques qui ne participent pas
au mouvement sont les extenseurs et le long abducteur de
la colonne du pouce (abductor pollicis longus). Le muscle
intrinsèque qui ne participe pas non plus à ce mouvement
est l’adducteur du pouce (adductor pollicis).
166 ■ LE POIGNET ET LA MAIN

Fig. 13 Fig. 14
La griffe extrinsèque Actions des muscles extrinsèques
de la main
Ce mouvement de griffe avec les doigts utilise l’en-
semble des muscles extrinsèques de la main. Cette 1. Action de l’extenseur commun des doigts. La posi-
position est une position de force : la griffe est solide, tion en rectitude du poignet étend le muscle, qui peut
elle est même utilisée dans des actions exigeant beau- réaliser l’extension des MP du deuxième au cin-
coup de force, telles que les suspensions par les doigts quième doigt.
dans la pratique de la varappe. Il s’agit en fait des 2. Action des fléchisseurs superficiel (flexor digitorum
muscles de l’avant-bras qui sont autrement plus volu- superficialis) et profond (flexor digitorum profundus) des
mineux et forts que les muscles intrinsèques de la doigts. La position du poignet détend les fléchisseurs.
main. L’extension de la métacarpométacarpienne les retend,
ce qui leur permet de maintenir les flexions respec-
tives des IPD et des IPP.
3. Action des muscles de la tabatière anatomique. Ces
muscles assurent l’extension de l’articulation trapé-
zométacarpienne et de la MP.
4. Le long fléchisseur du pouce (flexor pollicis longus),
qui fléchit l’IP du pouce est allongé par l’extension
des articulations trapézométacarpiennes et MP.
Remarque : ces différentes actions sont antagonistes de
celles des muscles intrinsèques de la main.
Recherche palpatoire
de la contracture

Fig. 15
Muscle long extenseur du pouce
(extensor pollicis longus)
Il est situé en dedans (du côté ulnaire) par rapport aux
muscles long abducteur et court extenseur du pouce.
C’est le tendon qui est perçu à ce niveau. Pour la pal-
pation du corps musculaire qui est en profondeur, il
faut suivre la direction du tendon qui est oblique en
haut et en dehors et qui s’insère proximalement au-
dessus du long abducteur et du court extenseur du
pouce.

Fig. 16
Muscles long abducteur (abductor pollicis
longus) et court extenseur
(extensor pollicis brevis) du pouce
Ces deux muscles présentent deux masses musculaires
bien distinctes séparées par un sillon bien perçu sous
les doigts, au-dessous des tendons des muscles radiaux
et au tiers distal du radius. La masse musculaire la plus
proximale au-dessus de ce sillon est celle correspon-
dant au long abducteur du pouce. La masse muscu-
laire la plus distale située au-dessous du sillon est celle
correspondant au muscle court extenseur du pouce.
168 ■ LE POIGNET ET LA MAIN

Fig. 17
Court abducteur du cinquième doigt
(abductor digiti minimi)
Après s’être positionné au bord ulnaire du métacar-
pien V, il suffit de se positionner en avant de ce
dernier pour percevoir la masse musculaire corres-
pondant à ce muscle. En cas de doute, demander une
abduction du cinquième doigt, avec ou sans résis-
tance, afin de percevoir la contraction musculaire.
Dans un deuxième temps, procéder à la palpation sur
un muscle relâché afin de percevoir une éventuelle
contracture.

Fig. 18
L’opposant du cinquième doigt
(opponens digiti minimi)
Il est tendu du rétinaculum des fléchisseurs (au poi-
gnet) et de l’hamulus de l’os hamatum (« crochet » de
l’os crochu) à toute la hauteur du bord médial
(ulnaire) du métacarpien V. Le praticien le palpe en
profondeur à l’aide d’une prise « pouce-index » entre
l’hamulus de l’os hamatum et le bord médial du
métacarpien V.

Fig. 19
Le court fléchisseur du cinquième doigt
(flexor digiti minimi)
Il est tendu du rétinaculum des fléchisseurs (au poi-
gnet) et de l’hamulus de l’os hamatum (« crochet » de
l’os crochu) au tendon du muscle court abducteur du
cinquième doigt. Le tendon est palpable à la partie
antéro-médiale de la tête du métacarpien V. Pour le
corps musculaire, suivre ce tendon en direction du
poignet au niveau de l’éminence hypothénar et en
dedans du tendon du long fléchisseur superficiel des-
tiné au cinquième doigt.
Recherche palpatoire de la contracture ■ 169

Fig. 20
L’adducteur du pouce (adductor pollicis)
La palpation pulpaire se fait à l’aide du pouce dans la
profondeur du premier espace intermétacarpien. La
pulpe du pouce évalue la rénitence d’un « plancher »
musculaire à la face dorsale du premier espace inter-
métacarpien.

Fig. 21
Le court fléchisseur du pouce
(flexor pollicis brevis)
La palpation se fait au niveau de l’éminence thénar et
en dedans (du côté ulnaire) du muscle court abduc-
teur du pouce.

Fig. 22
Le court abducteur du pouce
(abductor pollicis brevis)
Ce muscle étant le plus superficiel des muscles thé-
nariens, sa palpation est très facile et se fait sur la par-
tie latérale de l’éminence thénar en regard du
métacarpien I.

Fig. 23
L’opposant du pouce (opponens pollicis)
Il est palpable en profondeur dans la masse muscu-
laire des muscles thénariens au bord latéral du méta-
carpien I.
170 ■ LE POIGNET ET LA MAIN

Les muscles interosseux dorsaux (interossei dorsales)

Fig. 24
Le premier interosseux dorsal
Sa palpation se fait au niveau du premier espace inter-
métacarpien. Il faut veiller à différencier sa palpation
de celle de l’adducteur du pouce qui est situé plus pro-
fondément.

Fig. 25
Les autres interosseux dorsaux
dans l’espace intermétacarpien
Ils sont au nombre de quatre et ils s’insèrent sur la
partie postérieure des faces latérales des métacarpiens
dans chaque espace intermétacarpien.
La palpation des interosseux dorsaux II, III et IV se fait
au niveau des espaces intermétacarpiens correspon-
dants (II, III et IV).
Remarque concernant la palpation des
muscles interosseux palmaires (interossei pal-
mares). Ils sont au nombre de quatre et le premier inter-
osseux palmaire est souvent assimilé à l’adducteur du
pouce. Il n’y a pas d’interosseux palmaire s’insérant sur le
troisième doigt (le majeur). Ces muscles s’insèrent à la par-
tie antérieure des faces latérales des métacarpiens. La pal-
pation se fait dans les mêmes espaces intermétacarpiens
que ceux décrits ci-dessus.
Interprétation du bilan
palpatoire et diagnostic

La mobilité des doigts de la main utilise des muscles longs, dits extrinsèques, venant de l’avant-bras et des muscles
courts, dits intrinsèques, de la région morphologique de la main. La contracture des muscles longs intéresse un défi-
cit de mobilité à deux niveaux : celui du poignet et celui des doigts de la main.

La contracture des muscles fléchisseurs


Elle concerne les muscles fléchisseurs radial (flexor carpi radialis) et ulnaire (flexor carpi ulnaris) du carpe, et les muscles
fléchisseurs superficiel (flexor digitorum superficialis) et profond (flexor digitorum profundus) des doigts.
Deux cas de figure sont possibles.

Premier cas de figure


La contracture ne concerne que les fléchisseurs du carpe, et c’est surtout l’extension radiale du poignet qui est défi-
citaire.

Deuxième cas de figure


La contracture ne concerne que les fléchisseurs communs des doigts (superficiel et profond), et dans ce cas l’ex-
tension du poignet est physiologique. Lorsque les doigts sont fléchis, l’extension des doigts n’est possible qu’en
rectitude du poignet voire en flexion de ce dernier.

La contracture des extenseurs


Elle produit l’effet inverse.

Premier cas de figure


Lorsque les muscles extenseurs radial (extensor carpi radialis brevis) et ulnaire (extensor carpi ulnaris) du carpe sont
les seuls contracturés, la flexion du poignet est déficitaire alors que les doigts sont tendus.
172 ■ LE POIGNET ET LA MAIN

Deuxième cas de figure


Lorsque seul l’extenseur commun (extensor digitorum communis) est contracturé, le déficit s’observe à la diminu-
tion de l’amplitude de flexion des MP des doigts ainsi que des IPP et des IPD. Ce déficit n’est pas apparent lorsque
le poignet est en extension. Le degré d’extension du poignet à partir duquel un déficit de flexion des doigts est
observé peut signer l’importance de la contracture.

La contracture des muscles intrinsèques


du pouce
Il est fréquemment retrouvé des contractures sur les muscles thénariens, avec plusieurs cas de figures.

Premier cas de figure


La contracture de l’adducteur du pouce (adductor pollicis) rapproche le métacarpien I du métacarpien II, mais sur-
tout tend à faire glisser la base du métacarpien sur le trapèze de sorte que dans l’ouverture de la première com-
missure le déficit est particulièrement visible au fond de la commissure qui ne s’ouvre pas et garde la base des
métacarpiens I et II rapprochées.

Deuxième cas de figure


En cas de contracture du court abducteur (abductor pollicis brevis) et de l’opposant du pouce (opponens pollicis), le
déficit de mouvement concerne l’écartement du pouce dans le plan de la main. Il est observé que la base du méta-
carpien I fait saillie en avant et en dehors : cela reflète un glissement de la base du métacarpien I sur le trapèze.

Troisième cas de figure


La contracture du court fléchisseur du pouce (flexor pollicis brevis) est visualisée par le déficit d’extension de la MP
du pouce. L’extension du pouce utilise essentiellement l’articulation interphalangienne.
Dans le cas contraire, la contracture du long fléchisseur du pouce (flexor pollicis longus) accompagne celle du court
fléchisseur du pouce.

La contracture des muscles hypothénariens


C’est celle des muscles de la main de force ; elle n’est généralement pas isolée, mais elle accompagne celle du muscle
fléchisseur ulnaire du carpe (flexor carpi ulnaris) qui immobilise l’os pisiforme.
Les mouvements limités se situent donc à deux niveaux :
– au niveau du poignet, avec un déficit de l’extension radiale ;
– au niveau de l’auriculaire (cinquième doigt) avec un déficit de l’extension métacarpophalangienne de ce dernier.
Interprétation du bilan palpatoire et diagnostic ■ 173

Les contractures des muscles opposants


Lorsque l’arche transversale de la main ne peut s’aplatir, les contractures responsables sont celles des muscles oppo-
sant du pouce (opponens pollicis) et opposant du petit doigt (opponens digiti minimi) ; ils agissent alors de deux façons :
– en tractant les extrémités antérieure médiale et latérale du carpe ;
– en tractant le rétinaculum des fléchisseurs.

Les contractures des muscles intermédiaires


Ce sont les muscles interosseux dorsaux (interossei dorsales) et palmaires (interossei palmares), et les lombricaux (lum-
bricales).
Ces contractures peuvent engendrer deux types de déficit.

Premier cas de figure


Il concerne la limitation par le sujet du mouvement de flexion des doigts alors que les MP sont tendues.
Ce mouvement intrinsèque est réalisé par l’action d’ensemble des muscles interosseux palmaires et dorsaux ainsi
que des muscles lombricaux.
Remarque : il est très difficile de connaître exactement la part que prennent ces différents groupes musculaires (interosseux
dorsaux et palmaires, et muscles lombricaux dans leur rôle respectif, sur la flexion de la première phalange et sur l’exten-
sion des deuxième et troisième phalanges des doigts lorsque les MP sont fléchies).

Deuxième cas de figure


Il concerne le mouvement de latéralité des MP ; celui-ci est déficitaire d’un côté ou de l’autre suivant que la contrac-
ture concerne préférentiellement l’interosseux dorsal ou l’interosseux palmaire du doigt.
Rappel :
– les interosseux dorsaux écartent les doigts ;
– les interosseux palmaires les rapprochent.
Remarques
Le premier lombrical participe à l’abduction de l’index ; il aide donc le premier interosseux dorsal qui a pour action d’écar-
ter l’index du majeur (le deuxième interosseux dorsal écarte le majeur en direction de l’index, le troisième écarte le majeur
en direction de l’annulaire et le quatrième écarte l’annulaire en direction de l’auriculaire).
– Le premier interosseux palmaire rapproche le pouce de l’index, aidé par l’adducteur et le court fléchisseur.
– Le deuxième rapproche l’index du majeur.
– Le troisième rapproche l’annulaire du majeur.
– Le quatrième rapproche l’auriculaire de l’annulaire.
L’abducteur du cinquième doigt, qui a pour action l’abduction de ce doigt par rapport à l’axe de la main, a une action com-
parable à celle d’un muscle interosseux dorsal.
Traitement de la contracture

Les muscles extrinsèques


de la colonne du pouce
Ce sont les muscles :
– long abducteur du pouce (abductor pollicis longus) ;
– court extenseur du pouce (extensor pollicis brevis) ;
– long extenseur du pouce (extensor pollicis longus).
Remarque : pour les autres muscles de la main appartenant à l’avant-bras, voir Le coude (p. 133-134).

Muscles long abducteur (abductor pollicis longus)


et court extenseur du pouce (extensor pollicis brevis)

Fig. 26
Étirement
L’étirement utilise la flexion de la première phalange
(P1) accompagnée de l’adduction du premier méta-
carpien puis d’une inclinaison ulnaire du poignet
avec une composante d’extension.
La prise distale s’applique par l’intermédiaire d’un
appui pulpaire sur la face dorsale de P1 à l’aide de l’in-
dex et/ou du majeur, puis sur la partie postéro-radiale
de la partie distale du premier métacarpien à l’aide de
la pulpe du pouce.
La main proximale réalise un couple de force au
niveau du poignet avec la colonne du pouce en appui
en regard de la styloïde ulnaire (appui légèrement pos-
térieur au poignet, et contre-appui appliqué sur le
bord radial [palmaire]).
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
Traitement de la contracture ■ 175

Muscle long extenseur du pouce (extensor pollicis longus)

Fig. 27
Étirement
L’étirement du muscle s’obtient en réalisant une
flexion des deux phalanges du pouce associée à une
inclinaison ulnaire du poignet. La prise distale s’ap-
plique à la face dorsale de la deuxième phalange (P2)
à l’aide de la pulpe de l’index, puis un deuxième
appui est pris avec la pulpe du pouce sur la face dor-
sale de la première phalange.
La prise proximale cravate le poignet du sujet, la
colonne du pouce du praticien étant en appui en
avant de la styloïde ulnaire et les doigts en appui du
côté radial.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
176 ■ LE POIGNET ET LA MAIN

Les muscles intrinsèques de la colonne du pouce


Le muscle court abducteur du pouce (abductor pollicis brevis)

Fig. 28
Étirement
1
L’étirement de ce muscle est obtenu par une adduc-
2 tion du premier métacarpien. La difficulté, comme
3 pour tous les muscles thénariens, est de conserver
l’alignement du premier métacarpien par rapport au
trapèze. La prise proximale est une pression ferme
avec la pulpe du pouce sur la base du premier méta-
carpien. Cette pression est assurée par l’intermédiaire
d’un contre-appui postérieur à l’extrémité distale de
l’avant-bras et du poignet. La prise distale s’applique
à la partie antéro-radiale de l’extrémité distale de P1.
Le contre-appui est sur la tête du premier métacarpien
dans la première commissure (à la partie postéro-
ulnaire cubitale de ce dernier).
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.

Le muscle opposant du pouce (opponens pollicis)

Fig. 29
Mise en place des paramètres, premier
temps
C’est l’alignement du métacarpien par sa base sur le
trapèze ; il est acquis en réalisant un appui pulpaire
du pouce du praticien sur la base palmaire du premier
métacarpien du sujet. Le contre-appui s’applique à
l’aide des autres doigts du praticien sur la face dorsale
du poignet.
Position du praticien : il est dans l’espace brachio-
thoracique du sujet, le buste au contact du bord
ulnaire de la main du sujet.
Traitement de la contracture ■ 177

Fig. 30
Mise en place des paramètres,
deuxième temps et étirement
Le pouce du praticien appuie sur la base du métacar-
pien I de façon à stabiliser le glissement trapézométa-
carpien.
L’étirement est réalisé à l’aide d’une torsion axiale
latérale, couplée à une « extension-abduction » du
pouce.

Muscles opposant du pouce (opponens pollicis)


et opposant du petit doigt (opponens digiti minimi)

Fig. 31
Étirement
Il s’agit de réaliser l’étirement des deux opposants et
l’ouverture de l’arche transversale de la main entre le
premier et le cinquième doigt.
Le praticien est distal à la main du sujet et réalise une
double prise policidigitale en « pince » sur les
colonnes du pouce et du petit doigt. Il s’agit en fait
d’une prise en trois points :
– deux prises palmaires sur les métacarpiens et les
phalanges du premier et du cinquième doigt ;
– une prise dorsale avec un appui de la pulpe des
doigts sur la face dorsale du troisième métacarpien.
Au niveau palmaire, la pulpe des pouces du praticien
appuie sur la base des métacarpiens correspondants ;
les pouces du praticien en rectitude appuient sur les
métacarpiens et les phalanges correspondants. C’est
un mouvement de torsion sur chacune des colonnes
du premier et du cinquième doigt qui, s’ajoutant à la
pression dorsale (postérieure), réalise l’étirement.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
178 ■ LE POIGNET ET LA MAIN

Le muscle court fléchisseur du pouce (flexor pollicis brevis)

Fig. 32
Étirement
L’étirement s’obtient par l’extension de P1 en gardant
l’alignement du premier métacarpien sur le trapèze.
La main proximale réalise un appui ferme sur la base
palmaire du métacarpien à l’aide de la pulpe du
pouce, avec un contre-appui postérieur sur l’extrémité
distale de l’avant-bras à l’aide des doigts.
La prise distale s’applique sur la face palmaire de P1
avec un contre-appui postérieur sur la tête du premier
métacarpien.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.

Le muscle adducteur du pouce (adductor pollicis)

Fig. 33
Étirement
L’étirement du muscle est acquis par l’écartement du
premier métacarpien ouvrant la première commissure
au niveau de ses extrémités proximale et distale. Le
praticien place la face dorsale de la main du sujet sur
son thorax. De la pulpe de ses deux pouces il applique
une force d’écartement sur la base et la tête du pre-
mier métacarpien du sujet. L’appui sur la base du
métacarpien est presque unguéal de façon à être
interne à la base du métacarpien.
Les contre-appuis sont acquis à l’aide des autres doigts
du praticien. Les doigts de la main proximale s’appli-
quent sur la face palmaire du poignet et le plaque sur
le thorax du praticien. Le contre-appui distal sur la
face palmaire des métacarpiens plaque la face dorsale
de la palette métacarpienne par sa face dorsale sur le
thorax du praticien.
Remarque : l’index de la main distale est tendu. Il sert de
guide spatial à l’écartement de la colonne du pouce.
Traitement de la contracture ■ 179

Les muscles intrinsèques des autres doigts :


muscles interosseux palmaires
(interossei palmares)
Le deuxième muscle interosseux palmaire

Fig. 34
Mise en place ces paramètres
Ce premier temps est réalisé par l’intermédiaire de la
prise distale, qui est policidigitale. La pulpe du majeur
du praticien se place sur la face dorsale de P2 de l’in-
dex du sujet et la pulpe de son index sur la face
ulnaire de P2 de ce même doigt. Le pouce du prati-
cien se positionne à la face postéro-latérale de la tête
du métacarpien II de la main du sujet.

Fig. 35
Étirement
Ce deuxième temps, qui constitue la technique en
elle-même, est réalisé par cette même prise, stabilisée
par la prise proximale du praticien qui maintient le
membre supérieur du sujet au niveau du poignet.
L’étirement est effectué par l’intermédiaire d’une
poussée disto-proximale sur la face dorsale de la troi-
sième phalange qui amène l’index du sujet en exten-
sion de la MP et en flexion des IPP et des IPD.
Il faut coupler cette action à une inclinaison radiale
de l’index du sujet par le double appui que réalisent
les pulpes des majeurs et de l’index du praticien au
niveau (voir fig. 34) des phalanges correspondantes.
Un contre-appui vient s’appliquer sur la face postéro-
radiale de la tête du métacarpien I.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
180 ■ LE POIGNET ET LA MAIN

Le troisième muscle interosseux palmaire

Fig. 36
Mise en place des paramètres
et étirement
La méthodologie de la mise en place des paramètres
est identique à celle décrite fig. 34, en l’adaptant à la
situation topographique du muscle interosseux
concerné.
Pour ce qui est de la mise en place des paramètres
concernant le troisième interosseux palmaire, il faut
se souvenir que ce dernier s’insère sur la face radiale
du métacarpien IV et que son action est d’amener le
majeur en inclinaison radiale.
Il faut donc, après avoir amené le quatrième doigt en
extension de la MP et en flexion des IP, tracter le qua-
trième doigt ainsi positionné en inclinaison ulnaire.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.

Le quatrième muscle interosseux palmaire

Fig. 37
Étirement
La méthodologie de la mise en place des paramètres
est identique à celle décrite fig. 34, en l’adaptant à la
situation topographique du muscle concerné.
Pour ce qui est de la mise en place des paramètres
pour le quatrième interosseux palmaire, ainsi que de
son étirement, il faut se souvenir que ce dernier s’in-
sère sur la face radiale du métacarpien V et que son
action est d’amener le cinquième doigt en inclinaison
radiale.
Il faut donc, après avoir amené le cinquième doigt en
extension de la MP et en flexion des IP, tracter le cin-
quième doigt ainsi positionné en inclinaison ulnaire.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
Introduction à l’étirement des muscles
interosseux dorsaux (interossei dorsales)

Pour ce qui est des interosseux dorsaux, la méthodologie de mise en place des paramètres nécessaires à l’étirement mus-
culaire consiste en des appuis et contre-appuis tenant compte de la position topographique du muscle concerné ainsi
que de ses différentes actions musculaires, et du fait que l’étirement du muscle est réalisé controlatéralement à cette
position.
Remarque : les muscles interosseux dorsaux, tout comme les muscles interosseux palmaires et les lombricaux, fléchissent la pre-
mière phalange sur les métacarpiens et étendent les deuxième et troisième phalanges. Le premier interosseux dorsal participe aussi
à l’adduction du pouce quand l’index est fixé dans une position neutre d’« abduction-adduction ».

Le premier muscle interosseux dorsal

Fig. 38
Étirement
Il s’insère sur la partie postérieure (dorsale) des faces
latérales (celles qui sont en regard l’une de l’autre) de
deux métacrapiens adjacents.
Pour le premier interosseux dorsal, il s’agit de la face
radiale du métacarpien II et de la face ulnaire du
métacarpien I.
Le premier interosseux dorsal rapproche l’index du
pouce ; pour étirer ce muscle, il faudra donc écarter
l’index du pouce.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
182 ■ LE POIGNET ET LA MAIN

Le deuxième muscle interosseux dorsal

Fig. 39
Étirement
Il s’insère sur la partie postérieure (dorsale) des faces
latérales (celles qui sont en regard l’une de l’autre) de
deux métacarpiens adjacents. Pour le deuxième interos-
seux dorsal, il s’agit de la face radiale du troisième méta-
carpien et de la face ulnaire du deuxième métacarpien.
Le deuxième interosseux dorsal rapproche le majeur
de l’index ; pour étirer ce muscle, il faudra donc écar-
ter le majeur de l’index.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.

Le troisième muscle interosseux dorsal

Fig. 40
Étirement
Il s’insère sur la partie postérieure (dorsale) des faces
latérales (celles qui sont en regard l’une de l’autre) de
deux métacarpiens adjacents.
Pour le troisième interosseux dorsal, il s’agit de la face
ulnaire (cubitale) du métacarpien III et de la face
radiale du métacarpien IV.
Le troisième interosseux dorsal rapproche le majeur
de l’annulaire ; pour étirer ce muscle, il faudra donc
écarter le majeur de l’annulaire.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
Traitement de la contracture ■ 183

Le quatrième muscle interosseux dorsal

Fig. 41
Étirement
Il s’insère sur la partie postérieure (dorsale) des faces
latérales (celles qui sont en regard l’une de l’autre) de
deux métacarpiens adjacents.
Pour le quatrième interosseux dorsal, il s’agit de la
face ulnaire (cubitale) du métacarpien IV et de la face
radiale du métacarpien V.
Le quatrième interosseux dorsal rapproche l’annulaire
de l’auriculaire ; pour étirer ce muscle, il faudra donc
écarter l’annulaire de l’auriculaire.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
PARTIE III

Introduction
régionale :
le membre inférieur
186 ■ Introduction régionale : le membre inférieur

La fonction première du membre inférieur est de porter en statique et en dynamique la masse sus-jacente.
La posture debout peut présenter de nombreuses variantes qui équilibrent la ligne de charge sur la hanche.
Habituellement cette ligne de charge est postérieure à la coxofémorale, et le sujet est suspendu aux muscles fléchis-
seurs de la hanche qui, pour l’essentiel, sont en course externe.
Cette course externe permet aux muscles étirés d’utiliser une force élastique, ce qui diminue d’autant la force contrac-
tile. Ainsi la position est-elle avantageuse en termes de dépense énergétique. La position de repos militaire, les pieds
écartés, les genoux tendus et les mains dans le dos illustrent cette position « économique ».
En raison des contraintes sur l’articulation liées à la charge, cette position ne peut être tenue longtemps. Le sujet qui
reste debout peut utiliser deux autres solutions économes en énergie :
– l’appui monopodal dominant sur le côté : il utilise la translation postéro-latérale du bassin, ce qui met en tension
les structures musculaires et fibreuses de la fosse iliaque externe postérieure – moyen abducteur, tractus iliotibial (trac-
tus iliotibialis) et fibres superficielles du grand fessier (gluteus maximus) ;
– la deuxième position monopodale est à l’inverse de la précédente. La translation latérale du bassin s’accompagne
d’une antépulsion du côté de l’appui, ce qui met en tension les structures antéro-latérales de la fosse iliaque externe :
tenseur du fascia lata (tensor fasciae latae), petit (gluteus minimus) et moyen fessier (gluteus medius), et accessoirement
sartorius (sartorius). Cette position procure les mêmes avantages et inconvénients (économie et contraintes).

Une personne contrainte de garder la station debout utilise ces différentes positions alternativement.
Le mouvement dominant de la personne debout est celui de la flexion du tronc accompagnant celui de la rétropul-
sion du bassin.
C’est une position coûteuse : le sujet est alors suspendu aux muscles postérieurs fessiers et fémoraux. Ce n’est qu’en
position extrême que la loge postérieure est étirée et assure un maintien, avec les structures fibreuses mises en étire-
ment. Ces structures sont sensibles, et cet étirement est perçu par le sujet comme désagréable, ce qui l’amène à les
détendre par une flexion des genoux. Or cette flexion déverrouille les genoux ; cette perte du verrouillage impose au
sujet trois possibilités :
– une flexion strictement sagittale ;
– une flexion en dedans avec un genou en rotation latérale ;
– une flexion en dehors avec un genou en rotation médiale.
Chacune de ces situations utilise conjointement la force synergique de muscles du plan antérieur et postérieur (para-
doxe de Lombard). Plusieurs cas de figures existent :
– pour la flexion strictement sagittale, le paradoxe concerne le droit fémoral (rectus femoris) et les ischio-jambiers
(ischiadicum) ;
– lorsque le genou est en dedans, cela concerne le sartorius et les ischio-jambiers ;
– lorsque le genou est en dehors, cela concerne le tenseur du fascia lata et les ischio-jambiers.
L’avantage de l’utilisation du paradoxe de Lombard est de permettre à un grand nombre de muscles de transmettre
les forces du bassin au segment jambier, ce qui répartit la contrainte sur chaque élément.

Adaptations de la cheville et du pied


La flexion du genou impose au système articulaire de la cheville et du pied de s’adapter.
La flexion sagittale du genou impose une flexion dorsale de la cheville lorsque le pied est à plat au sol. Le sujet
est alors suspendu aux nombreux muscles de la loge postérieure jambière et en particulier au plus tonique d’entre
eux, le soléaire (soleus).
Le muscle soléaire est renforcé par les gastrocnémiens et les muscles de la loge profonde.
Lorsque le pied reste à plat au sol, cette activité est renforcée en avant par les muscles de la loge antéro-latérale, et en
particulier le tibial antérieur (tibialis anterior), dont l’activité contractile est intense (effet de poutre composite et sta-
bilité de la cheville).
Introduction régionale : le membre inférieur ■ 187

La flexion du genou en dedans provoque un valgus du pied qui est contenu par les muscles de la loge postérieure
profonde, en particulier le tibial postérieur (tibialis posterior). Cette contention est relayée par les muscles plantaires
(entre l’arrière-pied et l’avant-pied) en particulier sur le bord médial.
La flexion du genou en dehors est contenue au niveau de la cheville par les muscles fibulaires qui minorent le
varus du pied.

Mouvement d’accroupissement
Dans le mouvement d’accroupissement le schéma de Lombard reste présent à la montée comme à la descente. L’im-
portance de l’amplitude articulaire à la hanche et au genou impose un recrutement plus important des muscles mono-
articulaires à la hanche et au genou.
Le changement le plus notable se situe au niveau de la cheville qui ne peut rester en flexion dorsale (l’articulation arrive
en butée), ce qui soulève le talon.
Le soulèvement du talon provoque une flexion plantaire de la cheville et entraîne une extension des articulations
métatarsophalangiennes.
La stabilité de la zone d’appui n’est plus assurée que par l’avant-pied.
Dans ce cas de figure l’équilibre frontal de la cheville est assuré par la synergie des muscles rétromalléolaires (médiaux
et latéraux).
Les muscles fléchisseurs des orteils, fortement sollicités, sont relayés par les muscles plantaires et la rigidité de la zone
d’appui est complétée par les intrinsèques du pied – interosseux (interossei) et court extenseur des orteils (extensor digi-
torum brevis).
Lorsqu’une personne privilégie l’un des schémas décrits ci-dessus, ce schéma devient fatigant et entraîne une fixité par
une chaîne de contractures plurisegmentaires.
En dynamique, les différents schémas de la posture sont sollicités alternativement, ce qui permet aux différents muscles
de se reposer.
Un défaut de marche privilégie un schéma, diminue l’équilibre de repos entre les muscles et favorise le désordre. L’ana-
lyse des contractures permet de décrypter le désordre de marche à chacun des étages du membre inférieur.
La hanche
Sommaire
• Introduction locale : la hanche.

• Les actions musculaires en situation de fonction (figures 1 à 13).

• Recherche palpatoire de la contracture (figures 14 à 35).

• Interprétation du bilan palpatoire et diagnostic.

• Traitement de la contracture (figures 36 à 58).


Introduction locale : la hanche

L’articulation coxofémorale, qui est l’articulation proximale du membre inférieur, porte en charge les segments sus-
jacents. Nous pouvons considérer qu’il existe deux situations dominantes : lorsque les deux pieds sont en appui au
sol – appui bipodal –, et lorsqu’il n’existe plus qu’un seul appui au sol – appui monopodal.

Appui bipodal
Lorsque les deux pieds sont en appui au sol, le mouvement sus-jacent dominant est un mouvement dans le plan sagit-
tal : mouvement d’antépulsion du bassin, ou de rétropulsion.
– En cas d’antépulsion, l’ensemble du tronc est en arrière, la ligne de charge recule et l’équilibre est assuré par le main-
tien des muscles antérieurs : les muscles fléchisseurs.
– Dans la rétropulsion, il s’agit du mouvement inverse : le tronc avance, la ligne de charge passe en avant de l’articu-
lation coxofémorale, et le maintien de l’équilibre est assuré par les muscles postérieurs : les muscles extenseurs.
L’oscillation avant-arrière sollicite alternativement chacun de ces groupes musculaires. Les mouvements connexes en
appui bipodal concernent la latéropulsion dans le plan frontal et l’inclinaison du tronc controlatéralement. Si la ligne
de charge reste bien équilibrée entre les deux pieds, l’équilibre est assuré par les muscles des deux articulations coxo-
fémorales droite et gauche – il s’agit des muscles adducteurs du côté de l’inclinaison du tronc, et des muscles abduc-
teurs du côté opposé. Lorsque l’appui n’est pas symétrique mais devient dominant sur un côté, les muscles qui
maintiennent l’équilibre sont ceux du membre inférieur portant dominant : soit les adducteurs si le membre inférieur
portant dominant est celui de l’inclinaison du tronc, soit les abducteurs si le membre inférieur portant dominant est
du côté opposé à l’inclinaison du tronc.

Appui monopodal
Il n’existe alors plus qu’un seul appui. Le membre inférieur en appui porte non seulement l’ensemble des segments
sus-jacents, mais également le membre inférieur controlatéral suspendu à la hanche. La ligne de charge des segments
portés est ainsi éloignée en dedans de l’axe de l’articulation coxofémorale. Pour que la ligne de charge générale tombe
sur le polygone d’appui limité à un seul pied, il est nécessaire de réaliser une translation latérale du bassin, ce qui pro-
voque une adduction de l’articulation coxofémorale portante. Les muscles qui tiennent l’équilibre sont les muscles
abducteurs de l’articulation coxofémorale portante en suivant le schéma bien décrit dans la littérature depuis
Duchenne de Boulogne jusqu’à Pauwels et Rydell.
Les actions musculaires
en situation de fonction
L’antépulsion du bassin, le sujet étant debout

Les trois muscles fléchisseurs polyarticulaires


de la cuisse
Ils comprennent le droit fémoral de la cuisse (rectus
femoris), le tenseur du fascia lata (tensor fasciae latae)
et le sartorius (sartorius). Aucun de ces muscles n’a
d’attache sur le fémur. Ainsi, lorsque le point fixe est
au sol, ils sont fléchisseurs du « bassin sur la jambe ».
En charge, ils sont antéverseurs du bassin mais leur
sollicitation dépend de deux éléments : la position de
flexion du genou et la situation rotatoire ou diagonale
du mouvement.
Le droit fémoral étant dans l’axe, il est l’un des élé-
ments fondamentaux du paradoxe décrit par Lom-
bard (voir chap. 7, Le genou, p. •).
Le tenseur du fascia lata qui est latéral au genou
dans sa portion distale correspond à la flexion dans
la diagonale rotatoire médiale.
Le sartorius est situé distalement en dedans du
genou ; il est fléchisseur dans le mouvement diagonal
Fig. 1 rotatoire latéral.
Les fléchisseurs de l’articulation Remarque : lorsque le genou est tendu, le mouvement de
coxofémorale en charge diagonale rotatoire se situe dans l’articulation coxofémo-
Nous distinguons plusieurs groupes de muscles avec rale. En revanche, lorsque le genou est fléchi, cette
des fonctions spécifiques et complémentaires. deuxième articulation peut compenser en réalisant une
rotation inverse.
Les muscles iliopsoas (iliopsoas) : grand psoas
(psoas major) et iliaque (iliacus) Les muscles accessoires
Le grand psoas, tendu de la région lombale au – En dehors : les muscles petit (gluteus minimus) et
fémur, n’a pas d’attache sur le bassin, mais il se réflé- moyen fessiers (gluteus medius) ; ils sont rotateurs
chit sur la surface iliopectinée. Cette réflexion limite médiaux et accompagnent l’action du tenseur du fas-
l’antépulsion du bassin et exerce une poussée dans le cia lata. Ils sont d’autant plus rotateurs médiaux que
sens de la rétropulsion. Indirectement, cette rétropul- la coxofémorale est fléchie.
sion accompagne la flexion de l’articulation coxofé- – En dedans : les adducteurs. Ils sont fléchisseurs rota-
morale. teurs latéraux et d’autant plus rotateurs latéraux que
Le muscle iliaque est le seul muscle fléchisseur la hanche est fléchie. Ils accompagnent l’action du
monoarticulaire. Lorsque le sujet est en charge, il réa- sartorius.
lise l’antéversion du bassin, et en limite la rétroversion Tous les muscles ci-dessus, à l’exception du droit
lors du mouvement d’antépulsion. Les deux muscles fémoral, sont en course externe lorsque le sujet est
sont fléchisseurs de la coxofémorale : le grand psoas debout jambe tendue, et d’autant plus que celui-ci est
par rétropulsion, le muscle iliaque par antéversion. en antépulsion du bassin.
Les actions musculaires en situation de fonction ■ 193

3
9 10
7/8 %P
5 1. 0,6
2. 1,6
2
6 3. 2,7
1 4. 7,9
O 5. 51
6. 2,2
cP 7. 4,9
cFM 8. 9,8
9. 58,9
10. 67,8
cP. Poids des segments en charge
sur la coxofémorale
appliqués au centre de masse
O. Centre de la coxofémorale
cFM. Fléchisseurs de la coxofémorale

Fig. 2 7. Barycentre du membre supérieur.


Analyse des forces lors de l’antépulsion 8. Barycentre des deux membres supérieurs.
du bassin 9. Barycentre « tête, cou et tronc ».
Le point O correspond à la projection de l’axe de l’ar- 10. Centre de masse en charge sur l’articulation coxo-
ticulation coxofémorale (bord supérieur du grand tro- fémorale.
chanter). cP. Poids des segments en charge sur la coxofémorale
Les indications 1 à 10 de la fig. 2 correspondent aux appliqués au centre de masse.
centres de masse respectifs de chaque segment en cFM. Force du muscle équivalent représentant l’en-
charge (en pourcentage du poids du corps). semble des fléchisseurs. L’intensité de cette force est
1. Masse de la main. d’autant plus importante que la ligne de charge sur la
2. Masse de l’avant-bras. coxofémorale (représentée par la direction UP) est éloi-
3. Masse du bras. gnée du point O (axe articulaire).

4. Masse « tête et cou ». Remarque : le barycentre est obtenu par l’équation d’équi-
libre de la somme de deux centres de masse.
5. Masse du tronc.
6. Barycentre « avant-bras et main ».
194 ■ LA HANCHE

La rétropulsion du bassin, le sujet étant debout

%P
9 1. 0,6
3 10 5 2. 1,6
3. 2,7
7/8 4. 7,9
O 5. 51
2 6. 2,2
cP 7. 4,9
1 8. 9,8
9. 58,9
10. 67,8
cFM cP. Poids des segments en
charge sur la coxofémorale
appliqués au centre de masse
O. Centre de la coxofémorale
cFM. Extenseurs
de la coxofémorale

Fig. 3 Fig. 4
La pulsion arrière du bassin du sujet Analyse des forces lors
de la rétropulsion du bassin
Le « pencher » en avant du sujet entraîne un recul du
bassin ou rétropulsion. La ligne de charge passe en Le point O correspond à la projection de l’axe de l’ar-
avant de la coxofémorale ; ce sont les muscles exten- ticulation coxofémorale (bord supérieur du grand tro-
seurs qui assurent l’équilibre. Les muscles extenseurs chanter).
se décomposent en deux groupes : les muscles ischio- Les indications 1 à 10 de la fig. 4 correspondent aux
jambiers (ischiadicum) et les deux chefs du grand fes- centres de masse respectifs de chaque segment en
sier (gluteus maximus). charge (en pourcentage du poids du corps).
Les muscles ischio-jambiers, lorsque le genou est 1. Masse de la main. 2. Masse de l’avant-bras. 3. Masse
tendu, sont d’autant plus en course externe que le du bras. 4. Masse « tête et cou ». 5. Masse du tronc.
sujet est penché en avant. En flexion optimale du 6. Barycentre « avant-bras et main ». 7. Barycentre du
tronc le groupe de muscles étiré assure le maintien membre supérieur. 8. Barycentre des deux membres
grâce à la rigidité de ses composantes élastiques. supérieurs. 9. Barycentre « tête, cou et tronc ». 10.
Le grand fessier (monoarticulaire) est en course Centre de masse en charge sur l’articulation coxofé-
moyenne lors de la flexion optimale antérieure du morale. cP. Poids des segments en charge sur la coxo-
tronc. fémorale appliqués au centre de masse. cFM. Force du
muscle équivalent représentant l’ensemble des exten-
seurs. L’intensité de cette force est d’autant plus
importante que la ligne de charge sur la coxofémorale
(représentée par la direction UP) est éloignée du point
O (axe articulaire).
Remarque : le barycentre est obtenu par l’équation d’équi-
libre de la somme de deux centres de masse.
Les actions musculaires en situation de fonction ■ 195

Les mouvements d’abduction


et d’adduction, ou pulsions latérales du bassin,
le sujet étant debout

Fig. 5 Chez le sujet debout, la pulsion latérale déportant la


Le sujet debout : translations masse pelvienne dans un sens (ou dans un sens
ou pulsions latérales opposé) est compensée par un déport de la masse sca-
pulothoracique en sens inverse.
Lorsque le sujet est debout (le point fixe étant donc au
sol) et qu’il y a translation du bassin ; il y a abduction Par exemple : une latéropulsion droite du bassin, qui
du membre inférieur du côté opposé à la translation translate le bassin du côté droit, est compensée par
du bassin. Sur cette figure, la translation est à droite ; une translation scapulothoracique du côté gauche. Si
il y a donc abduction du membre inférieur gauche, et le sujet garde l’horizontalité biacromiale, c’est le
adduction du membre inférieur du côté homolatéral rachis lombothoracique qui compense.
à la translation (c’est-à-dire adduction du membre
inférieur droit).
196 ■ LA HANCHE

Les mouvements d’antéversion et de


rétroversion du bassin, le sujet étant debout

Fig. 6 Fig. 7
La rétroversion du bassin L’antéversion du bassin
Au cours de ce mouvement, la courbure lombale du Au cours de ce mouvement, la courbure lombale du
sujet est effacée et il y a une extension du bassin sur sujet est accentuée et il y a une flexion du bassin sur
les membres inférieurs. les membres inférieurs.
La rétroversion du bassin réalise une extension des L’antéversion réalise une flexion des articulations
articulations coxofémorales (bassin sur fémur, le coxofémorales (bassin sur fémur, le point fixe étant
point fixe étant au sol), alors que le rachis lombal au sol), alors que le rachis lombal augmente sa cour-
efface sa courbure et réalise une flexion compensa- bure et réalise une extension compensatrice.
trice.
Remarque : un sujet debout peut réaliser des versions sans
perdre sa verticalité générale. Le mouvement est alors
inversé entre les articulations coxofémorales et les articu-
lations des vertèbres du rachis lombal.
Les actions musculaires en situation de fonction ■ 197

L’adduction en charge de l’articulation coxofémorale


en appui monopodal au cours de la marche

1 0
2

Fig. 8 Fig. 9
La version latérale à droite Les forces lors du maintien monopodal
du bassin au cours de la marche
La version latérale (ou latéroversion) à droite de « l’hé-
mibasssin » droit en appui monopodal sur le membre 0. Axe articulaire de la coxofémorale.
inférieur gauche amène « l’hémibassin » gauche du 1. Action des muscles de la fosse iliaque externe.
sujet en adduction, c’est-à-dire en direction du
2. Poids correspondant à la masse sur la hanche.
membre inférieur droit (qui est le membre oscillant).
Si, en revanche, on considère la position de « l’hémi-
bassin » droit, il est en abduction par rapport au
membre inférieur non portant, c’est-à-dire le droit.
Le maintien monopodal du bassin
au cours de la marche
Si le bassin bascule du côté non portant : l’ar-
ticulation coxofémorale gauche se trouve en situation
d’adduction (bassin sur fémur) et le sujet est suspendu
au tractus iliotibial et au petit et moyen fessier (glu-
teus medius et minimus) du membre inférieur portant
(sur la fig. 8 : le membre inférieur gauche).
Si le bassin ne bascule pas : lors de la phase de
flexion en appui monopodal au cours de la marche, le
plan superficiel du muscle grand fessier (gluteus maxi-
mus superficialis) prend part au maintien, alors que
dans la phase d’extension, le maintien est plus anté-
rieur et sollicite le tenseur du fascia lata.
« L’hémibassin droit » (non porté) s’est rapproché du
membre inférieur portant le gauche sur la fig. 8.
198 ■ LA HANCHE

L’abduction en charge de l’articulation


coxofémorale
Le tronc est fléchi, l’appui est monopodal.

1 2

Fig. 10 Fig. 11
Ramasser un objet au sol Action des muscles de la hanche lorsque
l’on ramasse un objet au sol
En appui monopodal, lorsque le sujet se penche en
avant (ramasser un objet au sol par exemple), l’action 1. Action des pelvitrochantériens autour du piriforme
abductrice qui stabilise le bassin sur le fémur du (piriformis).
membre inférieur portant utilise progressivement l’ac- 2. Action des extenseurs (grand fessier) et ischio-jam-
tion des muscles pelvitrochantériens qui deviennent biers.
abducteurs alors que les muscles de la fosse iliaque
3. Élévation controlatérale à l’appui.
externe (moyen et petit fessiers) perdent leur rôle
d’abducteurs pour ne devenir que rotateurs médiaux. 4. Extension-élévation du membre inférieur.

Remarque : l’« hémibassin » droit s’élève et réalise une


abduction hanche fléchie sur le côté portant.
Les actions musculaires en situation de fonction ■ 199

Les mouvements de rotation du bassin,


le sujet étant debout

4 1
3 2

Fig. 12 Fig. 13
La rotation droite du bassin du sujet Les éléments actifs au cours de la
(point fixe au sol) rotation du bassin (point fixe au sol)
La rotation du bassin du sujet à droite s’accompagne Muscles extenseurs latéraux de hanche :
d’une rétropulsion de « l’hémibassin » droit et d’une 1. Piriforme,
antépulsion de l’hémibassin gauche.
2. Grand fessier.
C’est une rotation tête sur cou, puis cou sur thorax
Muscles fléchisseurs rotateurs médiaux de hanche :
puis thorax sur bassin et bassin sur fémur. Le point
fixe est en bas, le point mobile est en haut ; il s’agit 3. Moyen et petit fessiers,
pour la coxofémorale d’une rotation latérale d’un côté 4. Tenseur du fascia lata.
et d’une rotation médiale de l’autre côté.

Relation entre le mouvement du bassin et des deux articulations coxofémorales dans le plan transversal
Les rotations du bassin sur un sujet debout :
– en appui bipodal : la rotation est inverse sur les deux côtés ;
– lorsque le bassin tourne à droite : la rotation de l’articulation coxofémorale est médiale à droite et latérale à gauche ;
– du côté droit cette rotation s’accompagne du recul du bassin (rétropulsion), alors que du côté gauche la rotation laté-
rale s’accompagne d’une avancée du bassin (antépulsion) ;
– du côté droit, nous réalisons donc une rotation médiale flexion et du côté gauche une rotation latérale extension.
Lorsque la charge est dominante sur un membre (avec une latéropulsion, c’est-à-dire une translation latérale), les élé-
ments actifs sont ceux de ce seul membre. Par exemple : une latéropulsion droite accompagnant une rotation droite
du bassin utilise le groupe des muscles fléchisseurs rotateurs médiaux. À l’inverse, une latéropulsion gauche avec une
rotation droite du bassin utilise les muscles extenseurs rotateurs latéraux gauches.
L’absence de translation latérale avec un appui symétrique utilise en synergie les fléchisseurs rotateurs médiaux droits
et les extenseurs rotateurs latéraux gauches.
Recherche palpatoire
de la contracture

Fig. 14
Le muscle grand psoas (psoas major)
Dans son trajet abdominal, on repère une ligne fic-
tive tendue entre les deux épines iliaques antéro-supé-
rieures (EIAS) qui croise le bord charnu latéral du
grand droit de l’abdomen (rectus abdominis). La pal-
pation pulpaire est uni- ou bidigitale, transversale au
trajet du muscle en utilisant la friction.
Remarque : une palpation longitudinale perçoit le trajet du
côlon.

Fig. 15
La palpation du muscle grand psoas
lors de son passage sous l’arcade
fémorale ou ligament ilio-inguinal
Le muscle occupe la partie inféro-médiale du muscle
iliopsoas (iliopsoas) au niveau de sa réflexion sur l’émi-
nence iliopectinée entre l’épine iliaque antéro-infé-
rieure (EIAI) et la surface pectinéale : il est donc situé
juste au-dessus et en dehors de cette dernière.
Remarque : nous recherchons l’élasticité du muscle par une
pression à travers le ligament ilio-inguinal. Cette recherche
peut se faire à l’aide de la pulpe d’un seul doigt (pouce,
index ou majeur).
Recherche palpatoire de la contracture ■ 201

Fig. 16
La palpation en pression du muscle
grand psoas dans la région
inguinofémorale médiale
(triangle de Scarpa)
La colonne du pouce se plaquant contre le bord
médial du sartorius (sartorius), la palpation est réali-
sée à l’aide de la pulpe de ce dernier.
Remarque : en cas de doute sur la reconnaissance anato-
mique, il est toujours possible de demander au sujet
d’ébaucher de façon itérative une flexion de hanche, le
genou étant légèrement fléchi.
À ce niveau-là, le muscle grand psoas est toujours
accompagné sur son bord latéral par le muscle iliaque
(iliacus), et nous ne faisons pas la différence avec ce
dernier.

Fig. 17
Le muscle iliaque (iliacus), premier
point : la palpation abdominale
Le praticien, placé controlatéralement au muscle
concerné, applique la pulpe de l’un de ses pouces (ou
les deux) dans une poussée dirigée vers la fosse iliaque
interne à travers les muscles obliques et le muscle
transverse de l’abdomen (transversus abdominis). La
palpation se fait à partir de la partie antérieure de la
crête iliaque. Le praticien ressent une nappe muscu-
laire charnue, et apprécie ou non une éventuelle réni-
tence hypertonique.
Remarque : les muscles obliques de l’abdomen compren-
nent le grand (obliquus externus abdominis) et le petit
oblique (obliquus externus abdominis).
202 ■ LA HANCHE

Fig. 18
Le muscle iliaque, deuxième point :
le trajet sous l’arcade inguinale
(arcus inguinalis)
Le muscle occupe la partie supéro-latérale du muscle
ilio-psoas au niveau de sa réflexion sur le bord anté-
rieur de l’os iliaque (entre l’EIAS et la surface pecti-
néale).
Remarque : nous recherchons l’élasticité du muscle à tra-
vers l’arcade inguinale à l’aide de la pulpe d’un seul doigt
(index, majeur ou pouce).
Si l’arcade est tendue cela peut être une tension péri-
tonéale, ou bien une tension du fascia de la cuisse.

Fig. 19
Le muscle iliaque, troisième point :
au niveau de la région inguinofémorale
médiale (triangle de Scarpa)
À ce niveau-là, le muscle iliaque est toujours accom-
pagné sur son bord médial par le muscle grand psoas
et nous ne faisons plus la différence avec ce dernier.

Fig. 20
Le muscle tenseur du fascia lata
(tensor fasciae latae)
Le muscle est charnu entre son attache sur l’EIAS et
son tendon terminal qui se jette sur la partie anté-
rieure du tractus iliotibial. La palpation est pulpaire
et policidigitale, et se fait en bas de l’EIAS et en
dehors.
Recherche palpatoire de la contracture ■ 203

Fig. 21
Le muscle sartorius (sartorius)
Ce muscle est charnu depuis l’épine iliaque antéro-
supérieure jusqu’à l’articulation du genou. Dans son
trajet il berge en dedans le droit fémoral (rectus femo-
ris) puis le vaste médial (vastus medialis). La palpation
se fait sur son trajet proximal au-dessous de l’EIAS. La
palpation est policidigitale et pulpaire.
Remarque : au-dessous de l’EIAS, une petite dépression,
dont le plancher est occupé par le muscle droit fémoral et
limitée latéralement par le tenseur du fascia lata et média-
lement par le sartorius permet de discerner ces trois
muscles.

Fig. 22
Le muscle droit fémoral (rectus femoris)
La palpation est policidigitale et souvent bi-manuelle
au niveau des tiers proximal et médian de la face anté-
rieure de la cuisse. Le muscle doit être isolé des autres
muscles de la cuisse (vastes latéral et médial). Pour
l’isoler, la prise policidigitale réalise un mouvement
de ballottement transversal au trajet.

Fig. 23
Palpation des adducteurs mono-
articulaires
Il s’agit essentiellement d’une palpation concernant
le muscle long adducteur, qui forme la limite médiale
(interne) de la région inguinofémorale médiale (tri-
angle de Scarpa).
C’est une palpation pulpaire policidigitale.
204 ■ LA HANCHE

Fig. 24
Palpation du seul muscle adducteur
polyarticulaire : le muscle gracile
(muscle gracilis)
Il se palpe en arrière du muscle long adducteur au tiers
proximal de la cuisse (voir fig. 23). Cette palpation
peut cependant se poursuivre pratiquement jusqu’au
genou ; elle est pulpaire et policidigitale.

Fig. 25
Muscles ischio-jambiers (ischiadicum) :
semi-tendineux (semitendinosus) et
semi-membraneux (semimembranosus)
Les deux muscles suivent le même trajet depuis la
tubérosité ischiatique jusqu’à l’articulation du genou,
le semi-tendineux restant plus superficiel.
– La palpation du corps musculaire du semi-membra-
neux se fait à partir du tiers moyen de la face posté-
rieure de la cuisse et se poursuit distalement jusqu’au
genou.
– La palpation du corps musculaire du semi-tendi-
neux se fait proximalement à la face postérieure de la
cuisse.
Remarque : le semi-membraneux est fibreux distalement et
tendineux proximalement ; c’est l’inverse pour le semi-ten-
dineux dont le tendon peut « remonter » très haut à la face
postérieure de la cuisse plaqué sur le corps musculaire du
semi-membraneux.
Recherche palpatoire de la contracture ■ 205

Fig. 26
Muscles ischio-jambiers : chef long
du muscle biceps fémoral (caput
longum biceps femoris)
Le muscle croise en diagonale la face postérieure de la
cuisse ; il est palpé au tiers inférieur de cette dernière
au milieu de sa largeur.
La palpation est pulpaire en pression ou en friction,
transversalement au trajet.
Remarque : ne pas confondre avec le chef court du muscle
biceps fémoral (caput breve biceps femoris), palpé plus
latéralement (voir chap. 8, Le genou, p. 223).

Fig. 27
Palpation globale des muscles ischio-
jambiers
En décubitus dorsal, nous palpons les ischio-jambiers
médiaux (semi-tendineux et semi-membraneux) et le
muscle ischio-jambier latéral (longue portion du
biceps) à l’aide des deux mains placées au niveau du
tiers inférieur de la cuisse :
– la main médiale sur le bord postéro-médial de la
cuisse ;
– la main latérale à la partie postérieure du tiers
moyen de la cuisse.
206 ■ LA HANCHE

Fig. 28 Fig. 29
Le muscle grand fessier (gluteus Le muscle grand fessier, plan superficiel
maximus), plan profond
Palpation du chef superficiel : cet important faisceau
Ce muscle présente deux plans, ou chefs, qui doivent se termine sur le bord postérieur du fractus iliotibial –
être palpés séparément. il efface en dehors le pli sous-fessier. La palpation est
La palpation du chef direct (ainsi nommé parce qu’il réalisée à l’aide d’une prise pulpaire policidigitale à
est dans l’axe du plan sagittal) ou plan profond est partir du bord latéral du pli sous-fessier et en croche-
réalisée en pleine masse musculaire par une prise pul- tant le bord inférieur du muscle grand fessier (voir
paire policidigitale ou interdigitale à 2 mains au-des- remarque ci-dessous).
sus du pli sous-fessier.

Remarque : il ne faut pas confondre le pli sous-fessier, qui forme une ligne cutanée horizontale, avec le bord inférieur du muscle
grand fessier, qui est oblique de haut en bas et de dedans en dehors.
Recherche palpatoire de la contracture ■ 207

Fig. 30 Fig. 31
Le muscle piriforme (piriformis) Les autres muscles pelvitrochantériens :
obturateur interne (obturatorius
La palpation en rectitude de hanche se réalise soit
internus), jumeau supérieur
debout, soit en procubitus par une pression pulpaire
(gemellus superior), jumeau inférieur
au centre de la masse fessière. La contracture est pré-
(gemellus inferior), carré fémoral
sente lorsque l’examinateur ressent une rénitence (qui
(quadratus femoris)
se traduit sous les doigts par une certaine résistance
musculaire, qu’il ne faut pas confondre avec une Le sujet est en décubitus, genou fléchi, plante du pied
« densité » osseuse). sur la table. L’examinateur est placé controlatérale-
Remarque : ces muscles sont profonds et c’est le muscle ment ; il passe en arrière de la cuisse et fait glisser l’in-
piriforme qui est le plus aisé à palper lorsque son corps dex ou le majeur, doigt tendu, dans l’espace compris
charnu croise la grande incisure ischiatique. entre la tubérosité ischiatique et le trochanter major.
Une pression profonde permet de passer en dessous
Remarque : les muscles pelvitrochantériens constituent,
du bord postérieur du muscle moyen fessier (gluteus
avec le muscle petit fessier (gluteus minimus), la couche
medius) et rencontre avec le bout du doigt le trajet des
profonde de la région fessière. Ils sont constitués de haut en
muscles pelvitrochantériens.
bas par les muscles : piriforme, obturateur externe (obtu-
rator externus), obturateur interne (obturator internus), Remarque : pour ajouter de la force au doigt qui se glisse
jumeau supérieur (gemellus superior), jumeau inférieur sous le muscle moyen fessier, il est parfois utile d’appuyer
(gemellus inferior) et carré fémoral (quadratus femoris). sur la face dorsale de l’index à l’aide du majeur. Le prin-
cipal avantage de cette deuxième technique est d’éviter de
retourner un sujet positionné sur le dos.
208 ■ LA HANCHE

Fig. 32 Fig. 33
Repérage osseux pour la palpation de la Palpation du tiers proximal du tractus
partie proximale du tractus iliotibial iliotibial
(tractus iliotibialis)
Le tractus iliotibial est tendu entre la crête iliaque et
Les limites osseuses sont désignées par les index du le tubercule infracondylaire du tibia. Dans un premier
praticien : temps, il est utile de palper son trajet proximal, qui
– l’index gauche désigne la crête iliaque ; se situe entre la partie antéro-médiale de la crête
iliaque et la face latérale du grand trochanter (tro-
– l’index droit désigne le grand trochanter.
chanter major).
Recherche palpatoire de la contracture ■ 209

Fig. 34
Palpation du muscle petit fessier
(gluteus minimus)
Sur cette figure, la palpation du petit fessier se fait à
l’aide d’une prise pulpaire policidigitale dans la fosse
iliaque externe, en arrière de l’EIAS et au-dessous de la
crête iliaque.
Remarque : une tension exagérée du tractus est le reflet de
la tension d’un des muscles qui s’insèrent dessus. Le prin-
cipal de ces muscles est le moyen fessier qui s’attache à la
face profonde de son aponévrose de recouvrement liée au
tractus iliotibial.

Fig. 35
Palpation du moyen fessier
(gluteus medius)
Sur cette figure, la palpation du moyen fessier se fait
de part et d’autre du tractus iliotibial.
Remarque : ces deux muscles fortement charnus forment
l’essentiel de la masse musculaire de la fosse iliaque
externe, le petit fessier, situé un peu plus en avant, berge
le tenseur du fascia lata, alors que le moyen fessier
recouvre le petit fessier et déborde beaucoup plus largement
en arrière. La palpation de ce dernier se fait de part et
d’autre du trajet iliaque du tractus iliotibial.
Interprétation du bilan
palpatoire et diagnostic

Les contractures des fléchisseurs de hanche

Premier cas de figure


Une contracture sur le muscle grand psoas (psoas major) et sur le muscle iliaque (iliacus) traduit, si elle est bilaté-
rale, un flessum de la hanche, qui, lorsque le sujet est debout, montre une attitude en rétropulsion pelvienne et
en antéversion. Cette attitude peut être discrète mais lors du test d’antépulsion elle montre un déficit (le sujet
antépulse avec le rachis lombal et non avec les articulations coxofémorales).

Deuxième cas de figure


Lorsque les contractures intéressent également les fléchisseurs polyarticulaires de la cuisse – sartorius (sartorius),
tenseur du fascia lata (tensor fasciae latae), accessoirement droit fémoral (rectus femoris) – cela traduit un flessum
plus prononcé (mais strictement sagittal avec une antéversion du bassin).

Troisième cas de figure


Lorsque la contracture est dissymétrique et plus prononcée sur les fléchisseurs rotateurs médiaux – tenseur du fas-
cia lata, moyen fessier (gluteus medius) et petit fessier (gluteus minimus) –, elle n’est pas présente sur le muscle sar-
torius. Cela se traduit, lorsque le sujet se tient debout, par une dominante hanchée postérieure, c’est-à-dire un
appui dominant sur ce côté avec rétropulsion unilatérale et rotation du bassin de ce même côté.

Quatrième cas de figure


Lorsque la contracture intéresse le sartorius et les adducteurs, sans intéresser les muscles rotateurs médiaux – ten-
seur du fascia lata, moyen et petit fessiers –, cela traduit un flessum de hanche en rotation latérale généralement
visible debout par la position dite du pied « en dehors ».
Interprétation du bilan palpatoire et diagnostic ■ 211

Les contractures des extenseurs de hanche

Premier cas de figure


Ce premier cas se présente lorsque le praticien constate :
– des contractures du muscle grand fessier (gluteus maximus) sur ses deux plans (profond et superficiel) ;
– associées à des contractures des ischio-jambiers :
- médiaux : semi-tendineux, (semitendinosus) et semi-membraneux (semimembranosus),
- latéral : chef long du biceps fémoral (caput longum biceps femoris).
Cela traduit une attitude cyphosante du rachis lombal lorsque la personne est debout avec limitation de l’anté-
version pelvienne. Le sujet peut présenter une rétroversion et une rétropulsion pelvienne. Cette situation peu fré-
quente correspond aux postures d’inversion de courbure du rachis.

Deuxième cas de figure


Le sujet présente une hypertonie sur le grand fessier (plan superficiel), le piriforme (piriformis) et le chef long du
biceps fémoral. Cela traduit une extension rotation latérale de l’articulation coxofémorale. Deux situations sont
donc possibles :
– ce groupe de muscles est hypertonique en même temps que les fléchisseurs rotateurs médiaux controlatéraux :
il s’agit d’une attitude rotatoire du bassin sur les deux hanches dont la responsabilité est bilatérale en synergie croi-
sée (cf. Scherrington) (voir fig. 10 et 11) ;
– ce groupe est hypertonique sans participation des fléchisseurs rotateurs médiaux controlatéraux ; cela se traduit
pour le sujet par un appui dominant sur ce membre avec antépulsion pelvienne et rotation du bassin controlaté-
ral.
Cas particuliers : lorsque sur un même côté coexistent des contractures sur les groupes musculaires antago-
nistes, cela traduit une immobilité de l’articulation coxofémorale qui signe une situation de protection de l’arti-
culation.

Les contractures des abducteurs de hanche

Premier cas de figure


L’ensemble de ces muscles sont contracturés et la palpation du tractus iliotibial (tractus iliotibialis) montre qu’il est
exagérément tendu ; cela se traduit par une personne déhanchée latéralement (en abduction de l’articulation
coxofémorale de ce côté) ne présentant que peu de mobilité rotatoire du bassin sur le fémur.

Deuxième cas de figure


Lorsque le tenseur du fascia lata est détendu, on retrouve une attitude proche de celle produite par une contrac-
ture des extenseurs rotateurs latéraux. À l’inverse, lorsque le plan superficiel du muscle grand fessier est détendu,
on retrouve un schéma proche d’une contracture des fléchisseurs rotateurs médiaux (voir ci-dessus).
Cas particuliers : le sujet présente du côté droit une hypertonie sur le muscle grand psoas associée à celle tou-
chant les muscles pelvitrochantériens (notamment le muscle piriforme). Cela traduit un flexum important de
hanche avec un appui dominant sur ce même membre :
– le muscle grand psoas, fortement hypoextensible, empêche le redressement de la personne :
– les pelvitrochantériens assurent la stabilité pelvienne d’autant plus frontale que le sujet est fléchi (ils assurent
l’abduction, hanche fléchie).
Traitement de la contracture

Le muscle grand psoas (psoas major)

Fig. 36
Mise en place des paramètres
et étirement
Le sujet se place de façon à allonger sur la table le
membre inférieur à traiter. Dans cette position d’ex-
tension le muscle grand psoas major du coté droit est
en course externe et au repos.
La technique va utiliser la contraction du muscle
psoas controlatéral (cuisse fléchie), dont l’action réa-
lise une déformation lombale frontale. Cette
convexité située du côté de la hanche fléchie, inhibe
le grand psoas du membre inférieur allongé et l’étire
par l’intermédiaire d’une translation latérale gauche
du rachis lombal.
Il est demandé au sujet de résister contre la main
droite du praticien placée à l’extrémité distale de la
face antérieure de la cuisse controlatérale fléchie.

Le muscle iliaque (iliacus)

Fig. 37
Mise en place des paramètres,
premier temps
Il s’agit de la mise en rétroversion pelvienne contro-
latérale. Celle-ci est acquise par la flexion passive de la
hanche et du genou du membre inférieur controlaté-
ral du sujet maintenue ainsi dans l’espace thoraco-
brachial du praticien, la partie postérieure de l’épaule
de ce dernier ou toute autre partie proche de cette
région selon les morphologies respectives du sujet et
du praticien.
Traitement de la contracture ■ 213

Fig. 38
Mise en place des paramètres,
deuxième temps
Réalisation de l’extension par appui sur la cuisse du
membre inférieur droit et maintien de la rectitude.

Fig. 39
Étirement
Le sujet résiste contre les trois points d’appui mis en
place par le praticien :
– premier point d’appui : la partie postérieure du moi-
gnon de l’épaule du praticien, qui rétroverse le bassin
controlatéral ;
– deuxième point d’appui : la main gauche du prati-
cien, qui appuie sur l’extrémité distale et antérieure
de la cuisse droite du sujet ;
– troisième point d’appui : la main droite du prati-
cien, qui se positionne dans la région fessière en
regard de la tête fémorale et antépulse le bassin.
Le sujet va pousser à l’aide de son genou gauche sur
l’hémithorax droit du praticien – ou toute autre par-
tie proche de cette région en fonction des morpholo-
gies perspectives du sujet et du praticien – pour lutter
contre la mise en rétroversion de son hémibassin
gauche.
Il va également pousser contre l’antépulsion de son
hémibassin droit amené par la main droite du prati-
cien.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
Remarque : la main gauche du praticien placée au-dessus
du genou est une prise de stabilité.
214 ■ LA HANCHE

Le muscle tenseur du fascia lata (tensor fasciae latae)

Fig. 40
Mise en place des paramètres,
premier temps
Réalisation de l’extension de l’articulation coxofémo-
rale droite par rétroversion du bassin à l’aide de la
flexion maximale du membre inférieur controlatéral
tenu par le sujet.

Fig. 41
Mise en place des paramètres,
deuxième temps
À l’aide d’une prise en berceau le praticien amène le
membre inférieur concerné, c’est-à-dire le droit, en
rotation latérale. Ce dernier est placé en adduction
puis stabilisé sur la table, le praticien étant en appui
sur son coude.
Traitement de la contracture ■ 215

Fig. 42
Étirement
Sur cette figure, le praticien, à l’aide de sa main droite,
se saisit de la racine de la cuisse gauche du sujet et réa-
lise une traction en vue d’obtenir une bascule latérale
du bassin du côté gauche.
Ce mouvement provoque une adduction du côté
droit alors que la cuisse droite est tenue en rotation
latérale et en adduction. Le praticien demande au
sujet de maintenir son bassin en rétroversion.
Remarque : le praticien réalise en fait une double adduc-
tion : une par la cuisse, la deuxième par le bassin.
Il est demandé au sujet de résister de manière simul-
tanée aux différents points d’appui du praticien :
– résistance à la main droite du praticien qui tend à
amener le bassin en adduction (cette dernière est la
plus importante) ;
– résistance à l’avant-bras et à la main gauche du pra-
ticien qui maintient le membre inférieur droit en
adduction et rotation latérale (cette force est acces-
soire de façon à ne pas nuire à la stabilité du membre
sur la table).
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
216 ■ LA HANCHE

Le muscle sartorius (sartorius)

Fig. 43
Mise en place des paramètres,
premier temps
Réalisation de l’extension de l’articulation coxofémo-
rale droite par rétroversion du bassin à l’aide de la
flexion maximale du membre inférieur controlatéral
tenu par le sujet.

Fig. 44
Mise en place des paramètres,
deuxième temps
Réalisation de la position d’adduction et de rotation
médiale du membre inférieur droit du sujet tenue par
une prise fixant le membre inférieur sur la table (à
l’aide de la main et de l’avant-bras du praticien).
Traitement de la contracture ■ 217

Fig. 45
Étirement
Technique : la prise du praticien se positionne de la
manière suivante :
– prise de la cuisse gauche fléchie du sujet au plus
proche de la racine, de façon à réaliser une « traction
abaissement » du bassin du côté gauche ;
– cette position entraîne une adduction du bassin sur
le membre inférieur droit préalablement immobilisé
sur la table.
La technique est la même que pour le tenseur du fas-
cia lata mais la rotation du membre inférieur droit est
inversée à l’aide d’un roulement de ce même membre
inférieur sur la table (roulement qui se réalise en direc-
tion de la rotation médicale de hanche).
Il est demandé au sujet de résister de manière simul-
tanée aux différents points d’appui du praticien :
– résistance à la main droite du praticien qui tend à
amener le bassin droit en adduction.
– résistance à l’avant-bras et à la main gauche du pra-
ticien qui maintient le membre inférieur droit en
adduction et rotation médiale.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
218 ■ LA HANCHE

Le muscle droit fémoral (rectus femoris)

Fig. 46
Mise en place des paramètres, étirement
Le maintien de la flexion controlatérale du membre
inférieur gauche par le sujet réalise une bascule pos-
térieure du bassin, et par voie de conséquence une
extension de l’articulation coxofémorale droite. La
rectitude de la cuisse droite permet de conserver la
course externe maximale de flexion de l’articulation
coxofémorale, et de ce fait la simple flexion du genou
en demi-course totale (ou en course moyenne totale)
suffit à étirer le droit fémoral.
Il est demandé au sujet de résister à la flexion du
genou exercée par le praticien.
Remarque : si la flexion du genou est plus importante :
c’est la « signature » d’une articulation coxofémorale avec
un peu de flexion.

Les muscles adducteurs monoarticulaires

Fig. 47
Mise en place des paramètres
Le sujet en décubitus est proche du bord de la table.
Le premier temps consiste à stabiliser le bassin par un
appui iliaque en direction de la tête fémorale. Ce
choix est fait en fonction de deux éléments :
– premièrement : la prise sur la crête iliaque est diffi-
cile en raison de l’attache des muscles abdominaux
qui la recouvre ;
– deuxièmement : entre le grand trochanter et la crête
iliaque, les masses charnues des muscles moyen (glu-
teus medius) et petit fessiers (gluteus minimus) servent
sans difficulté de point d’appui.
La pression peut être intense, non douloureuse, et
stable. Le praticien peut ainsi utiliser une position en
fente avant et placer son coude en appui sur son bas-
sin, ce qui offre l’avantage d’utiliser son poids de
corps pour un appui ferme.
Traitement de la contracture ■ 219

Fig. 48
Étirement
La main pelvienne (main gauche du praticien) est en
appui dans la fosse iliaque externe, et la direction de
cet appui est à la fois cranio-caudale (de haut en bas)
et latéro-médiale (de dehors en dedans) vers la tête
fémorale ; c’est cet appui qui assure la stabilité pel-
vienne.
La deuxième main réalise un couple avec la première
pour provoquer l’étirement.
La jambe fléchie permet de conserver une rotation
neutre dans l’abduction.
Il est demandé au sujet de résister à l’abduction de la
hanche exercée par le praticien, le genou étant fléchi.
Remarque : tous les adducteurs mono-articulaires sont sol-
licités en même temps dans cette technique.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.

Le muscle gracile (gracilis)

Fig. 49
Mise en place des paramètres
et étirement
Cette technique est fondamentalement identique à
celle des adducteurs monoarticulaires. La prise proxi-
male est moins intense et la prise distale impose de
tenir le genou en rectitude avec une main en berceau
« rotatoire médiale ».
Il est demandé au sujet de résister à l’abduction de
hanche exercée par le praticien, le genou étant en
extension.
Remarque : lorsque le genou est tenu il n’existe pas de rota-
tion à ce niveau. En revanche, ne pas contrôler la rotation
entraîne lors de l’abduction une rotation latérale.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
220 ■ LA HANCHE

Muscles ischio-jambiers (ischiadicum)


Muscles semi-membraneux (semimembranosus) et semi-tendineux (semitendinosus)

Fig. 50
Mise en place des paramètres
Il faut obtenir une flexion de l’articulation coxofé-
morale et une extension du genou en rotation laté-
rale de hanche. La rigidité des ischio-jambiers ne
permet pas l’amplitude totale de la hanche et du
genou ; le praticien utilise donc une flexion de la
hanche supérieure à 90°, ce qui rend l’extension du
genou incomplète. Grâce à cela, il est possible d’utili-
ser la composante rotatoire qui permet de dissocier les
deux ischio-jambiers médiaux (semi-tendineux et
semi-membraneux) de l’ischio-jambier latéral.
Remarque : un appui sur le talon entraînerait un mouve-
ment inutile de l’articulation subtalienne.

Fig. 51
Étirement
Les deux mains du praticien sont placées respective-
ment à la partie antéro-médiale de l’extrémité distale
de la cuisse et à la partie postéro-latérale de la cheville
(paume de la main du praticien en appui sur la mal-
léole externe).
Le couple rotatoire des mains du praticien ainsi posi-
tionné impose une rotation latérale optimale de la
hanche. Ce couple rotatoire est maintenu en perma-
nence pendant l’action d’étirement.
La main proximale est une prise de maintien du couple
rotatoire du membre inférieur droit du sujet.
Le mouvement d’étirement est réalisé par la pression
de la main distale qui exécute une poussée dans le
sens de la flexion de hanche et de l’extension du
genou.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
Traitement de la contracture ■ 221

Muscles ischio-jambiers
Chef long du biceps fémoral (caput longum biceps femoris)

Fig. 52
Mise en place des paramètres
Il faut obtenir une flexion de l’articulation coxofé-
morale et une extension du genou en rotation
médiale de hanche. La rigidité des ischio-jambiers ne
permet pas l’amplitude totale de la hanche et du
genou. Le praticien utilise donc une flexion de la
hanche supérieure à 90°, ce qui rend l’extension du
genou incomplète. Grâce à cela il est possible d’utili-
ser la composante rotatoire de la hanche et du genou.
C’est cette amplitude rotatoire qui permet de disso-
cier l’ischio-jambier latéral (longue portion du biceps)
des deux ischio-jambiers médiaux (semi-tendineux et
semi-membraneux).
Remarque : si le genou présente une dysfonction articulaire
qui ne permet pas une mise en place correcte des para-
mètres, il sera maintenu en rectitude et seule la compo-
sante rotatoire de la hanche sera utilisée ; la prise est
moins aisée et la composante rotatoire plus difficile à maî-
triser.

Fig. 53
Étirement
Les deux mains du praticien sont placées respective-
ment au-dessus du genou et à la partie antéro-latérale
de l’extrémité distale de la cuisse ainsi qu’à à la partie
postéro-médiale et distale du segment jambier (main
du praticien éventuellement calée contre la malléole
médiale). Cette double prise imprime une rotation
médiale de hanche optimale. Ce couple rotatoire est
maintenu pendant l’action d’étirement. Cette action
d’étirement vient de la poussée de la main distale, pla-
cée à la face postéro-médiale de l’extrémité distale du
segment jambier. Elle réalise simultanément une pres-
sion vers la flexion de hanche et l’extension du genou
(le mouvement de rotation médiale de hanche étant
maintenu).
Le sujet doit résister simultanément à ces actions.
Remarque : si le sujet se plaint d’une douleur en regard de
la partie latérale du genou, il peut s’agir d’un « blocage »
de l’articulation tibiofibulaire proximale qui doit alors être
traité en mobilisation avant de poursuivre ce type de trai-
tement.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
222 ■ LA HANCHE

Le muscle grand fessier (gluteus maximus), plan superficiel


(Ce sont les fibres qui se terminent à la partie postérieure du tractus iliotibial).

Fig. 54
Étirement
La technique présente de grandes similitudes avec le
piriforme (piriformis) ; la spécificité est que l’on aug-
mente ici la flexion de la cuisse de manière à faire en
sorte que l’adduction de la cuisse droite soit réalisée
en diagonale.
Remarque : il peut arriver que l’amplitude de l’adduction
soit totalement impossible (voir piriforme) et qu’il n’y ait
que de la flexion de hanche.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.

Le muscle piriforme (piriformis)

Fig. 55
Mise en place des paramètres
et étirement
Le praticien a préalablement placé le pied du sujet sur
la cuisse controlatérale au-« dessus » de la patella.
Dans cette position la cuisse est fléchie à 90°.
Une main se positionne sur le bassin, appuie sur
l’épine iliaque antéro-supérieure (EIAS) et garde le bas-
sin plaqué sur la table.
Le mouvement : par un appui distal sur le bord laté-
ral de la cuisse, il réalise une adduction en flexion.
Remarque : lorsque la technique est douloureuse au niveau
du pli de l’aine (c’est le cas chez 10 % des sujets, donc
assez fréquemment), il ne faut pas insister. Cela est dû à
une particularité anatomique : la bourse séreuse qui per-
met la réflexion du psoas sur l’éminence iliopectinée est
reliée anatomiquement, chez certaines personnes, à l’arti-
culation coxofémorale. Cette disposition a donc permis au
liquide synovial de l’envahir et de lui occasionner gonfle-
ment et dureté ; il faut alors rechercher soit une position
rotatoire de hanche, soit une moindre flexion.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
Traitement de la contracture ■ 223

Les muscles moyen (gluteus medius) et petit fessiers (gluteus minimus)

Fig. 56
Mise en place des paramètres,
premier temps
Le sujet est en décubitus dorsal. Le praticien amène le
membre inférieur droit en adduction, l’autre membre
inférieur, fléchi, croise le membre inférieur gauche. Le
pied est posé sur la table.
Remarque : l’adduction du membre inférieur est possible
grâce à la flexion controlatérale de l’autre membre infé-
rieur.

Fig. 57
Mise en place des paramètres,
deuxième temps
– La main gauche du praticien s’empare de l’extrémité
distale du segment jambier. La prise proximale du pra-
ticien est double.
– La main droite appuie dans le sens ventro-dorsal
(d’avant en arrière) sur l’épine iliaque antéro-supé-
rieure (EIAS) et empêche toute élévation de l’hémi-
bassin gauche.
L’épaule droite du praticien appuie sur la face latérale
du genou gauche du sujet et empêche la bascule laté-
rale du bassin.
224 ■ LA HANCHE

Fig. 58
Étirement
Il y a deux points de fixation :
– l’épaule du praticien qui appuie sur la face latérale
du genou gauche du sujet ;
– la main droite du praticien qui appuie sur l’épine
iliaque antéro-supérieure de l’hémibassin gauche,
maintenant de ce fait l’hémibassin gauche sur la
table.
La prise : elle se place à l’extrémité distale et latérale
du membre inférieur droit du sujet (au-dessus de la
cheville). C’est une prise qui va amener ce dernier en
adduction.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
Le genou
Sommaire
• Introduction locale : le genou.

• Les actions musculaires en situation de fonction (figures 1 à 14).

• Recherche palpatoire de la contracture (figures 15 à 22).

• Interprétation du bilan palpatoire et diagnostic.

• Traitement de la contracture (figures 23 à 33).


Introduction locale : le genou

Pour Boris Dolto, le genou est « un valet avec deux maîtres » : la hanche et le pied. Il traduisait par cette image la dépen-
dance de cette articulation vis-à-vis de la hanche, portant et stabilisant le tronc, et du pied, zone d’appui maintenue
au sol stable par les forces de frottement. En effet, le genou est une articulation peu stable : le fémur est convexe alors
que le plateau tibial ne lui est pas complètement congruent. Malgré une contention passive importante (ligaments et
ménisques), l’équilibre est principalement confié aux muscles.
En théorie, il n’y a pas de mouvement au-delà de la rectitude, et, en charge, le genou est essentiellement en flexion.
La ligne de charge passe donc très habituellement en arrière de l’articulation et il est remarquable que les muscles qui
assurent la stabilité positionnelle – c’est-à-dire les muscles monoarticulaires – forment l’essentiel de la musculature
antérieure (quadriceps). Presque tous les autres muscles sont des muscles longs, polyarticulaires, gestionnaires du mou-
vement et transmetteurs de force.
La majorité d’entre eux n’ont pas d’attache fémorale (ils sont pelvi-jambiers) ; leurs actions dynamiques sont respec-
tivement rotatoires lorsque le genou est fléchi (ce qui est presque tout le temps le cas) . Lorsque les équilibres rotatoires
sont assurés, leur action sagittale est toujours coordonnée avec l’articulation coxofémorale.
Ces mécanismes, décrits par Lombard sur la grenouille, ont été appliqués par Rasch et Burke à l’homme puis repris lar-
gement par de nombreux auteurs. Ces actions ont été qualifiées de paradoxales (le « paradoxe de Lombard »), car elles
consistaient en ce que les muscles antagonistes polyarticulaires étaient synergiques lorsque les articulations du genou
et de la coxofémorale bougeaient en sens inverse avec une amplitude et une vitesse similaires.
Ces mécanismes, qui concernaient les muscles ischio-jambiers et le droit fémoral dans le plan sagittal, pourraient éga-
lement concerner le tenseur du fascia lata et le muscle gracile dans le plan frontal, et le chef long du biceps fémoral
et le sartorius dans un plan diagonal.
À ces actions proximales s’ajoute la réaction avec les muscles gastrocnémiens (muscles postérieurs attachés au calca-
néus et à la plante du pied) qui jouent un rôle important sur la flexion du genou. Ces actions de flexion du genou sont
décentrées ; elles peuvent être à dominante médiale ou latérale, il existe alors un relais entre ces muscles de la cuisse
et ceux postérieurs de la jambe qui doivent accompagner le roulement-glissement du fémur sur le tibia. Un mouve-
ment décentré du plan sagittal s’accompagne systématiquement d’une rotation. La stabilité de la position rotatoire est
alors assurée par les muscles monoarticulaires – poplité en rotateur médial et court biceps fémoral en rotateur latéral.
La recherche des désordres des actions musculaires du genou demande de vérifier la tonicité des muscles de chaque
plan, mais aussi celle des muscles proximaux et distaux dont un seul déséquilibre suffit à perturber l’ensemble.
Remarque : le genou est une articulation très riche tant sur le plan des récepteurs capsuloligamentaires que sur le plan micro-
circulatoire. C’est ainsi qu’il répond très facilement à un désordre, même minime, par une perception algique qui n’est pas obli-
gatoirement en relation ni avec la gravité ni avec la localisation du désordre.
Les actions musculaires
en situation de fonction

1 3
4

Fig. 1 Fig. 2
Position neutre Équilibre musculaire de la position
neutre
En position neutre la ligne de charge tombe habituel-
lement près de l’articulation du genou. L’équilibre est 1. Axe de l’articulation coxofémorale au milieu du
assuré essentiellement entre l’avant et l’arrière par la bord supérieur du grand trochanter.
tension des muscles polyarticulaires du plan sagittal. 2. Axe de la flexion (tubercule ou épicondyle du
Le bras de levier du quadriceps (quadriceps femoris) condyle fémoral latéral).
plus important au genou verrouille naturellement
3. Droit fémoral (rectus femoris).
l’extension, alors que c’est l’inverse pour les ischio-
jambiers (ischiadicum) au niveau de l’articulation 4. Ischio-jambiers.
coxofémorale. Les muscles polyarticulaires sont tels Remarque : du fait de la projection de la ligne de charge sur
que décrits dans le paradoxe de Lombard en course le genou proche de l’articulation, les réactions musculaires
moyenne (voir Le genou, fig. 3, p. 227 et introduction d’équilibre sont faibles dans cette position. Cependant la
locale, p. 225). position en course moyenne des muscles polyarticulaires
ne leur permet pas d’utiliser de force élastique.
Les actions musculaires en situation de fonction ■ 229

Fig. 3 Fig. 4
Position de Lombard demi-fléchi Synergie musculaire
Dans cette position le genou et l’articulation coxofé- 1. Angle de flexion de la hanche.
morale fléchissent avec une amplitude similaire. Les 2. Angle de flexion de genou.
muscles conservent leur course moyenne. Ils sont
3. Droit de la cuisse.
coactifs en synergie. Ce fait est observé aussi bien
dans le mouvement de « monter » que de « des- 4. Ischio-jambiers : l’ensemble des trois muscles est
cendre ». sollicité dans cette position.
230 ■ LE GENOU

Fig. 5 Fig. 6
Flexion du genou en dedans Les mouvements du genou en dedans
Lorsque le genou est fléchi, le pied étant au sol, et 1. L’axe sagittal de la cuisse oblique en dedans corres-
qu’il « part » en dedans, ce genou réalise un double pond à une adduction de l’articulation coxofémorale ;
mouvement rotatoire. L’articulation coxofémorale est le pied étant resté au sol, la cuisse réalise parallèle-
en adduction et rotation médiale et l’articulation du ment une rotation médiale de l’articulation coxofé-
genou est en rotation latérale. morale.
2. Plus le genou part en dedans, plus le mouvement
est accentué.
3. L’axe sagittal du pied n’est plus aligné avec celui de
la cuisse.
4. Autour de l’axe mécanique du genou se forme une
rotation latérale qui compense le mouvement de l’ar-
ticulation coxofémorale. Une vue de face pourrait
faire penser à une valgisation du genou, mais en fait
il s’agit d’une rotation latérale du genou.
Les actions musculaires en situation de fonction ■ 231

Fig. 7 Fig. 8
Flexion du genou en dehors Les mouvements du genou en dehors
Lorsque le genou en charge est fléchi, le pied étant au 1. L’axe sagittal de la cuisse est oblique en dehors, ce
sol, et qu’il « part » en dehors, ce genou réalise un qui correspond à une abduction de l’articulation
double mouvement rotatoire. L’articulation coxofé- coxofémorale.
morale est en abduction et en rotation latérale et l’ar- 2. Plus le genou part en dehors et plus le mouvement
ticulation du genou est en rotation médiale. est accentué.
3. L’axe sagittal du pied n’est plus aligné avec celui de
la cuisse.
4. Au genou se forme une rotation médiale qui com-
pense le mouvement de l’articulation coxofémorale.
Une vue de face pourrait faire penser à une varisation
du genou, mais en fait il s’agit d’une rotation médiale
du genou.
232 ■ LE GENOU

3
1 3
1

4 4

2 2

6 5

Fig. 9 Fig. 10
Mouvement des deux genoux en charge Les mouvements dans le plan frontal
vers la droite
Parallèlement à l’action sagittale des muscles du para-
Lorsque les deux genoux se portent vers la droite, le doxe de Lombard, une autre action des muscles anta-
côté droit réalise un mouvement de rotation médiale gonistes polyarticulaires du plan frontal existe entre le
alors que le côté gauche réalise un mouvement de tenseur du fascia lata (tensor fasciae latae) et le gracile
rotation latérale. Lorsque le bassin reste stable les (gracilis).
deux articulations coxofémorales « bougent » : celle 1. Les axes de l’articulation coxofémorale.
de droite présente une abduction et rotation latérale,
2. Mouvement vers la droite des deux genoux.
et celle de gauche une adduction et rotation médiale.
(Ce mouvement peut ressembler au mouvement du 3. Muscles tenseurs du fascia lata. Ces muscles sont
skieur qui change de direction.) abducteurs et rotateurs médiaux à la coxofémorale et
rotateurs latéraux au genou.
4. Muscle gracile. Ce muscle est adducteur à la coxo-
fémorale et rotateur médial au genou.
5. Rotation latérale du genou gauche.
6. Rotation médiale du genou droit.
Remarque : ces actions n’existent qu’en flexion du genou
(position qui libère les rotations du genou).
Les actions musculaires en situation de fonction ■ 233

3 3
1
1

4
4

2
2

6 5

Fig. 11 Fig. 12
Mouvement des deux genoux en charge Les mouvements dans le plan frontal
vers la gauche
Bien que le mouvement soit inverse de ceux de la
Ce mouvement est l’inverse du précédent (fig. 10). Les fig. 10, l’activité musculaire reste identique pour les
mouvements rotatoires du genou sont inversés, le muscles polyarticulaires.
côté gauche est en rotation médiale, le côté droit est Ce sont les muscles monoarticulaires, en particulier
en rotation latérale. au niveau de l’articulation coxofémorale, qui chan-
Les mouvements respectifs des articulations coxofé- gent la direction du mouvement.
morales sont également inversés. Du côté gauche, il 1. Les axes de l’articulation coxofémorale.
existe une abduction et rotation latérale, et du côté
2. Mouvement vers la gauche des deux genoux.
droit une adduction et rotation médiale.
3. Muscles tenseurs du fascia lata.
4. Muscles droits internes.
5. Rotation médiale du genou gauche.
6. Rotation latérale du genou droit.
234 ■ LE GENOU

3
2

Fig. 13 Fig. 14
Extension du genou en charge à l’aide Actions musculaires des fléchisseurs
des fléchisseurs du genou de genou pour réaliser l’extension
Lorsque les fléchisseurs du genou peuvent prendre 1. Ischio-jambiers qui utilisent le point d’appui ischia-
leur point d’appui à chacune des extrémités du tique et tirent sur la partie proximale de la jambe.
membre, ils réalisent ensemble une extension du 2. Les gastrocnémiens utilisent le point d’appui cal-
genou et replacent cette articulation sur un aligne- canéen et tirent sur l’extrémité distale du fémur.
ment vertical, entre l’articulation coxofémorale et
3. Résultante des deux actions musculaires qui recu-
celle de la cheville. Cette activité peut occasionnelle-
lent le genou.
ment suppléer celle du quadriceps qui est l’extenseur
habituel du genou. Ce sont les muscles polyarticu- 4. Bascule antérieure préalable du bassin qui sert de
laires – ischio-jambiers pour la cuisse, et gastrocné- point d’appui aux muscles ischio-jambiers.
miens (gastrocnemius) pour la jambe – qui sont les 5. Flexion dorsale de la cheville préalablement à la
moteurs de ce mouvement. fixation du calcanéus.
Recherche palpatoire
de la contracture
Fig. 15
Le muscle vaste intermédiaire
(vastus intermedius)
Ce muscle est profond, en dessous du trajet du droit
fémoral (rectus femoris). La palpation est réalisée de part
de d’autre du droit fémoral, par une prise policidigi-
tale en avant du bord antérieur des deux autres vastes,
médial et latéral (vastus medialis et vastus lateralis). Pour
s’assurer que nous sommes bien sur le muscle il est
possible, de réaliser un mouvement en « va-et-vient »
transversal, de sorte que le praticien le perçoive par
rapport à la face antérieure du fémur. Pour ce faire la
deuxième main saisit le fémur par son extrémité dis-
tale et empêche le membre de rouler sur la table.

Fig. 16
Le muscle vaste latéral (vastus lateralis)
Dans son trajet latéral à la cuisse, ce muscle est recou-
vert par l’épais tractus iliotibial (tractus iliotibialis), de
sorte que le muscle est palpable essentiellement sur
son trajet antérieur. Le praticien se place controlaté-
ralement et saisit la masse du muscle par une prise
policidigitale à l’aide d’une ou des deux mains.

Fig. 17
Le muscle vaste médial (vastus medialis)
La palpation de ce muscle ne présente pas de réelles
difficultés. Le praticien est placé homolatéralement.
Il utilise une prise policidigitale à une ou deux mains.
236 ■ LE GENOU

Fig. 18
Le muscle biceps fémoral, chef court
(caput breve biceps femoris)
La palpation de ce muscle doit être faite indépen-
damment de celle de la longue portion (caput longue
biceps femoris) (voir chap. 7, La hanche, p. 187). C’est
un muscle du genou qui est fonctionnellement le seul
fléchisseur rotateur latéral (externe) monoarticulaire.
Il peut présenter une contracture isolée. Le sujet est
en décubitus dorsal ; cette position facilite la détente
et place le muscle en course d’étirement. Le praticien
se place controlatéralement et réalise une pression
pulpaire. La localisation de la palpation est en arrière
du tractus iliotibial sur le tiers distal postéro-latéral de
la cuisse.

Fig. 19
Le muscle poplité (popliteus)
C’est dans son trajet poplité que le corps charnu est
palpable. Pour détendre l’aponévrose, le genou est
placé en flexion. Le sujet est en décubitus, le pied à
plat sur la table de telle sorte que le genou soit fléchi
(environ 90°) et la position détendue. La palpation se
fait à l’aide de la pulpe des différents doigts sauf le
pouce. C’est par le bord latéral que les doigts recon-
naissent l’espace entre les deux muscles gastrocné-
miens.
Attention : cette région est riche sur le plan neurovas-
culaire et il faut faire particulièrement attention au
nerf tibial ainsi qu’aux branches collatérales des nerfs
fibulaires commun et tibial. Il ne faut pas utiliser une
prise en « crochet » avec le bout des doigts.
Recherche palpatoire de la contracture ■ 237

Fig. 20
Les muscles gastrocnémiens latéral
et médial (gastrocnemius, caput laterale
et caput mediale)
Le corps charnu de ces deux muscles est bien indivi-
dualisé dans leur partie proximale. Le sujet est en
décubitus, le pied à plat sur la table, ce qui fléchit le
genou et détend l’aponévrose superficielle. La palpa-
tion est réalisée à deux mains (une pour chacun des
deux chefs). Le praticien se place distalement face à
la jambe et réalise une double prise policidigitale qui
permet de tester le ballant de chaque corps charnu
ainsi que la rénitence.

Fig. 21
Le tractus iliotibial (tractus iliotibialis)
Le sujet est en décubitus (sans abduction de hanche).
Dans son trajet fémoral, le tractus ilio-tibial plaque le
muscle vaste latéral contre le fémur. La palpation est
réalisée aux deux extrémités : au niveau de la fosse
iliaque externe et au tiers distal de la cuisse. Le prati-
cien se place controlatéralement et réalise une double
pression pulpaire de façon à ressentir la traction de la
bandelette. Il est possible de recommencer cette pal-
pation en plaçant la cuisse avec une abduction. Dès
cet instant la résistance de la bandelette doit s’effacer.

Fig. 22
Le muscle sartorius (sartorius)
La palpation de la partie distale de ce muscle est réa-
lisée en dedans de la cuisse au tiers inférieur. Le prati-
cien est placé du même côté et réalise une palpation
policidigitale. À partir du genou et jusqu’à sa termi-
naison sur la patte-d’oie (pes anserinus), le muscle n’est
plus charnu, et l’épaississement souvent observé cor-
respond à du tissu adipeux qui accompagne le tendon
terminal notamment chez les sujets de sexe féminin.
Interprétation du bilan
palpatoire et diagnostic

Les troubles fonctionnels et de posture localisés au genou sont rares. Ils sont associés soit à la hanche, soit au pied. En
position de rectitude, la ligne de charge passe près du centre articulaire ; les désordres du genou accompagnent une
position de flexion. Dès les premiers degrés de flexion les ligaments se détendent et le genou présente une instabilité
rotatoire qui doit être maintenue par la musculature. L’analyse des contractures est en relation directe avec la flexion
rotation du genou qui doit être contrôlée.

Premier cas de figure : double flexum


« hanche-genou » sans rotation
La partie la plus visible est le flexum du genou : les grands segments, tibial et fémoral, aident à l’appréciation visuelle.
Beaucoup moins aisée est l’appréciation du flexum de l’articulation coxofémorale en relation avec une bascule du bas-
sin, qui jusqu’à 20 ou 30°, n’est pas visible au niveau de la peau et peut échapper à l’observation visuelle.
Les contractures correspondantes concernent principalement les muscles du paradoxe de Lombard, à savoir le muscle
droit de la cuisse (rectus femoris) et l’ensemble des muscles ischio-jambiers (ischiadicum). Ces contractures peuvent être
renforcées par les muscles vastes (vastus medialis et vastus lateralis) en avant, par le muscle sartorius (sartorius) en
dedans, et par le tenseur du fascia lata (tensor fasciae latae) en dehors. La stabilité finale du genou peut être complétée
par une contracture des muscles rotateurs courts : pour la rotation latérale le chef court du biceps fémoral (caput breve
biceps femoris), et pour la rotation médiale le muscle poplité (popliteus).
Ces contractures synergiques des antagonistes permettent de répartir les forces de sorte qu’aucun muscle pris indivi-
duellement ne puisse se fatiguer ; c’est l’attitude que prennent les personnes âgées dans la marche.

Deuxième cas de figure : double flexum


« hanche-genou » avec rotation
Globalement, ce schéma de contracture reprend la position dite de « Lombard », mais il se crée un déséquilibre entre
les muscles, d’une part suivant leur composante rotatoire au genou, et d’autre part suivant leur composante sur l’ar-
ticulation coxofémorale en rotation et en abduction-adduction.
Interprétation du bilan palpatoire et diagnostic ■ 239

Lorsque le genou est en dedans, l’articulation présente


une attitude rotatoire latérale
Au niveau de l’articulation coxofémorale l’attitude est adductrice et éventuellement rotatoire médiale.
La ligne de charge tend à passer en dehors de l’axe du genou ; ce sont les muscles internes au genou qui sont alors
contracturés (rôle de protection). Nous retrouvons ainsi une dominante sur les muscles de la patte-d’oie (pes anserinus) :
gracile (gracilis), semi-tendineux (semitendinosus) et sartorius renforcés par le semi-membraneux (semimembranosus).
Les muscles fléchisseurs rotateurs latéraux paraissent moins contracturés, du fait qu’ils n’ont pas besoin de tenir
la position (c’est la ligne de charge externe qui la conditionne).
Remarque : l’observation de face laisse à penser qu’il existe un genu valgum. C’est une erreur : le genu valgum est une déforma-
tion frontale sans déformation rotatoire, accompagnant, pour les plus graves d’entre eux, une destruction des surfaces articulaires.

Lorsque le genou est en dehors


L’articulation du genou présente une attitude rotatoire médiale. Au niveau de l’articulation coxofémorale la posi-
tion est de type abductrice et rotatoire latérale. Les contractures concernent les chefs long et court du biceps fémo-
ral (biceps femoris, caput breve et caput longue), à quoi s’ajoute souvent une contracture du tenseur du fascia lata.
Les muscles rotateurs médiaux paraissent moins contracturés du fait qu’ils n’ont pas besoin de tenir la position
(c’est la ligne de charge interne qui la conditionne).
Remarque : L’observation de face laisse à penser qu’il existe un genu varum. C’est une erreur : le genu varum est une déforma-
tion frontale sans déformation rotatoire, accompagnant, pour les cas les plus graves, une destruction des structures articulaires.
Les deux schémas précédents (genou en dedans ou en dehors) s’accompagnent respectivement d’une adduction
de l’articulation coxofémorale, ou d’une abduction, de sorte que les muscles polyarticulaires, gracile en dedans et
tenseur du fascia lata en dehors, peuvent garder une coactivité ou une cocontracture similaire au paradoxe de
Lombard du plan sagittal – droit fémoral (rectus femoris) et ischio-jambiers. L’analyse des contractures de ces sujets
est habituellement complexe puisqu’elle intègre le schéma sagittal de Lombard et les schémas latéraux (précé-
demment décrits) en montrant des variantes indiquant que le sujet utilise une dominante.

Troisième cas de figure : les contractures


de la chaîne des fléchisseurs
Ces contractures existent lorsque la ligne de charge est antérieure à l’articulation coxofémorale et postérieure à l’ar-
ticulation du genou. Ce schéma pourrait ressembler à celui du paradoxe de Lombard, mais nous observons chez
ces patients une raideur de la cheville (voir chap. 8, p. 232) qui fait perdre aux muscles gastrocnémiens (gastroc-
nemius) une partie de leur course. C’est ainsi que l’on rencontre non seulement des contractures sur les muscles
ischio-jambiers mais également sur les muscles gastrocnémiens. Cette chaîne de contractures des muscles fléchis-
seurs permet paradoxalement d’aider à l’extension du genou.
Cette extension est réalisée par les muscles ischio-jambiers qui prennent leur point d’appui sur le bassin, ce qui
sous-entend un flexum de l’articulation coxofémorale consécutive à une bascule antérieure du bassin (il existe
des contractures sur les muscles fléchisseurs de l’articulation coxofémorale). Cette extension est également réali-
sée par les muscles gastrocnémiens prenant leur point d’appui sur l’insertion distale (calcanéus). Ils reculent leurs
attaches proximales sur les coques condyliennes et le fémur, et aident ainsi les muscles ischio-jambiers à reculer
le genou et à soulager l’action du quadriceps.
Remarque 1 : pour que le point d’appui distal soit efficace, la cheville doit être maintenue en flexion dorsale, ce qui permet
de rencontrer des contractures sur les muscles de la loge antérieure du segment jambier.
Remarque 2 : ce schéma peut présenter une variable donnant une dominante médiale ou latérale. Dans ce cas le schéma de
contracture est dissymétrique.
Traitement de la contracture
Le muscle vaste intermédiaire (vastus intermedius)

Fig. 23
Mise en place des paramètres
La hanche est fléchie au-delà de 90° de manière à
détendre le muscle droit fémoral (rectus femoris) et per-
mettre une flexion du genou submaximale dans l’axe.

Fig. 24
Étirement
L’étirement est obtenu par une flexion maximale dans
l’axe du genou. La prise est bimanuelle, une main sur
l’extrémité proximale antérieure de la cuisse et une
main sur l’extrémité distale antérieure de la jambe.
Cette pression entre les deux mains doit être réalisée
sans mouvement de la hanche afin d’éviter d’avoir
une résistance du muscle droit fémoral (la hanche
reste fléchie au-delà de 90°).
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
Traitement de la contracture ■ 241

Le muscle vaste latéral (vastus lateralis)

Fig. 25
Mise en place des paramètres
La hanche est fléchie au-delà de 90° pour abaisser la
course du muscle droit fémoral. Le genou est fléchi en
rotation médiale optimale (flexion submaximale) à
l’aide de la main droite du praticien.

Fig. 26
Étirement
Les deux mains sont appliquées l’une sur l’extrémité
proximale antérieure de la cuisse, l’autre sur l’extré-
mité latérale de la jambe (la main droite du praticien
qui enserre l’extrémité distale du segment jambier
n’est pas visible sur la figure ci-contre, voir fig. 25).
L’étirement est acquis en maintenant fermement la
rotation médiale du genou et en réalisant la flexion
optimale du genou par la pression entre les deux
mains.
Remarque : la hanche doit rester fléchie au-delà de 90°.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
242 ■ LE GENOU

Le muscle vaste médial (vastus medialis)

Fig. 27
Mise en place des paramètres
La hanche est fléchie au-delà des 90° ; le genou est en
rotation latérale optimale par une prise distale sur le
segment jambier. Le genou est ensuite fléchi (flexion
submaximale).

Fig. 28
Étirement
L’étirement est réalisé à l’aide des deux mains. La pre-
mière main proximale étant à la cuisse, la deuxième
main est distale à la jambe, placée médialement, pour
assurer une rotation latérale optimale. La pression
entre les deux mains est acquise alors que la rotation
latérale est maintenue avec fermeté.
Remarque : la hanche doit rester fléchie au-delà de 90°.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
Traitement de la contracture ■ 243

Muscles monoarticulaires de la flexion du genou : chef court du biceps fémoral


(biceps femoris, caput breve) et muscle poplité (popliteus)

Fig. 29
Mise en place des paramètres
Le membre inférieur est positionné en flexion, et rota-
tion latérale en « débord » de la table. Le praticien
applique son hémithorax inférieur antéro-latéral sur
l’extrémité distale antérieure du fémur au niveau sus-
patellaire.
La main proximale s’applique sur la face postérieure
de l’extrémité supérieure de la jambe.
La main distale s’applique sur la face postérieure de la
jambe par une prise qui cravate la cheville par la face
médiale de façon à maintenir la rotation latérale du
membre inférieur du sujet.

Fig. 30
Étirement
Il consiste à verrouiller l’extension du genou grâce à
la prise distale, puis à provoquer un couple de glisse-
ment en sens inverse grâce, d’une part, à la pression
thoracique sur le fémur dans le sens antéro-postérieur,
et d’autre part au contre-appui manuel jambier dans
le sens postéro-antérieur.
Remarque : en extension complète le genou n’a plus de
rotation et l’étirement sollicite les deux fléchisseurs mono-
articulaires que sont la courte portion du biceps et le
muscle poplité.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
244 ■ LE GENOU

Fascia postérieur du membre inférieur

Fig. 31
Étirement, premier temps
Prise distale : elle se fait en cravatant le tendon
d’Achille avec les doigts, de façon à ce que le bord
ulnaire de la main appuie sur le talon et aide à la bas-
cule de la flexion dorsale de la cheville. L’avant-bras
appuie sur les têtes métatarsiennes. La prise est donc
un couple favorisant la dorsiflexion du pied.

Fig. 32
Étirement, deuxième temps
L’appui d’extension du genou : le segment fémoral est
en appui sur le thorax antéro-latéral du praticien, ce
qui réalise une poussée antéro-postérieure sur le
fémur et forme ainsi un couple avec la prise distale
sur le pied, ce qui maintient l’extension sur genou.
Traitement de la contracture ■ 245

Fig. 33
Étirement, troisième temps
Flexion de la hanche : le praticien applique une main
sur la face postérieure de la jambe, puis, solidairement
avec le membre inférieur du sujet, il réalise une
« fente » postérieure de son tronc, ce qui entraîne la
hanche en flexion. Dans cette position, l’ensemble
aponévrotique est en « pré-tension ». L’étirement pro-
prement dit utilise « les trois appuis », en privilégiant :
– soit une poussée de la flexion dorsale du pied ;
– soit une poussée de « l’extension-glissement » du
genou ;
– soit une poussée de la flexion de hanche.
Remarque : l’association des trois est toujours possible.
Le soulèvement du membre inférieur controlatéral est
un critère d’arrêt.
246 ■ LE GENOU

Les muscles polyarticulaires du genou


Le genou n’est pas indépendant sur le plan fonctionnel.

Muscles en liaison avec la hanche


Ils sont traités dans le chap. 6 sur la hanche. Il s’agit :
– du muscle droit de la cuisse (rectus femoris), extenseur du genou ;
– du muscle tenseur du fascia lata (tensor fasciae latae), rotateur latéral du genou ;
– du muscle sartorius (sartorius), fléchisseur rotateur médial du genou ;
– des ischio-jambiers :
- médiaux : semi-tendineux (semitendinosus) et semi-membraneux (semimembranosus), fléchisseurs rotateurs
médiaux du genou ;
- latéral : chef long du biceps (biceps femoris, caput longue), fléchisseur rotateur latéral du genou ;
– du gracile (gracilis), fléchisseur rotateur médial du genou.

Muscles en liaison avec le pied


Ils sont traités dans le chap. 9 sur la cheville et le pied. Il s’agit des deux muscles gastrocnémiens, qui font partie
du triceps sural (triceps surae) :
– le gastrocnémien médial (gastrocnemius, caput mediale), fléchisseur et rotateur médial du genou ;
– le gastrocnémien latéral (gastrocnemius, caput laterale), fléchisseur et rotateur latéral du genou.
La cheville
et le pied
Sommaire
• Introduction locale : la cheville et le pied.

• Les actions musculaires en situation de fonction (figures 1 à 12).

• Recherche palpatoire de la contracture (figures 13 à 29).

• Interprétation du bilan palpatoire et diagnostic.

• Traitement de la contracture (figures 30 à 64).

Abréviations utilisées dans ce chapitre


IP interphalangienne
M1/M2/M3/M4/M5 1er/2e/3e/4e/5e/ métatarsien
MP métatarsophalangiennes
P1/P2/P3 première/deuxième/troisième phalange
Introduction locale :
la cheville et le pied

La région de portance du corps humain doit s’adapter à trois types de contact différents au sol :
– taligrade (appui talon) ;
– plantigrade ;
– digitigrade.
L’organisation fonctionnelle se doit donc d’être multiple ; c’est ainsi que l’on peut répartir la fonctionnalité du pied
en trois sous-régions :
– arrière-pied ;
– médiopied ;
– avant-pied.

L’arrière-pied
C’est le complexe de la cheville qui comprend, outre l’articulation talocrurale, l’articulation subtalienne. Le talus est
un os sans attache musculaire ; il est soumis, suivant les forces de contrainte, à des changements de position qui sont
des glissements accompagnant les flexions plantaire et dorsale. Ces glissements ne sont pas strictement sagittaux, ils
tiennent compte de l’orientation de la pince tibiofibulaire et de l’appui sur les massifs articulaires subtaliens. Lorsque
la ligne de charge est antérieure à la cheville, ce sont les muscles postérieurs qui assurent le maintien, en particulier
les muscles gastrocnémiens (gastrocnemius) et soléaire (soleus).
Avec une flexion de genou, la plante des pieds restant au sol, les muscles de la loge antérieure sont très actifs ; il semble
que leur action joue à plusieurs niveaux sur la traction du rétinaculum des extenseurs qui tire la malléole médiale en
avant, mais également sur la direction d’appui du fût tibial qui transmet une force en bas et en arrière et concourt à
faire glisser le talus en arrière. Ce phénomène de glissement disparaît lorsque le talon décolle du sol.

Le médiopied
La mécanique de cette partie du pied est assurée par les muscles rétromalléolaires. Les mouvements commencés au
niveau de l’articulation subtalienne se poursuivent en glissement plus ou moins circonférentiel sur les articulations
talonaviculaires, calcanéocuboïdienne, puis à un degré moindre sur les articulations cunéonaviculaires. Enfin les arti-
culations avec les bases des métatarsiens complètent la complexité du mouvement. C’est dans le plan transversal du
pied que la spécificité est la plus visible.
250 ■ LA CHEVILLE ET LE PIED

En dedans, le muscle tibial postérieur (tibialis posterior), qui se termine sur la tubérosité du naviculaire, présente des
attaches annexes sur les autres os du médiopied au niveau plantaire. Ce mouvement de stabilité médial du pied freine
la position dite valgisante du muscle tibial postérieur. En balance, controlatéralement, les muscles fibulaires cravatent
le bord latéral du pied. Le long fibulaire (fibularis longus) croise toute la face plantaire du pied de dehors en dedans pour
se terminer sur la tubérosité postéro-latérale de la base du métatarsien I. Son rôle est d’éviter une action varisante en
opposition avec le muscle tibial postérieur. Cette situation n’est véritablement importante que dans le cas de l’appui
monopodal alors que le polygone d’appui est étroit.
Pour compléter l’action de ces deux muscles, nous trouvons deux autres muscles au niveau dorsal : en adduction le
tibial antérieur (tibialis anterior), en abduction le court fibulaire (fibularis brevis).
C’est ainsi que la stabilité transversale du médiopied est assurée, que la cheville soit en flexion plantaire ou en flexion
dorsale.
De façon annexe les muscles rétromalléolaires concourent parfois à la flexion plantaire ; pour ce faire, leur action flé-
chissante sur les malléoles tend à les soulever et ainsi à aider le triceps sural pour monter sur la pointe des pieds.

L’avant-pied
Il correspond essentiellement au complexe articulaire entre les têtes des métatarsiens, les phalanges et les interpha-
langiennes (IP). Ces mouvements sont contrôlés par deux types de muscles très différents : des muscles extrinsèques
longs, polyarticulaires, dorsaux et plantaires, et les muscles intrinsèques, venant de l’arrière-pied plantaire et dorsal ou
des diaphyses métatarsiennes.
Les muscles longs (extrinsèques) permettent de placer les orteils en griffe : extension de la première phalange (P1) et
flexion de la deuxième (P2) et de la troisième (P3).
Les muscles courts (intrinsèques) permettent de stabiliser ces petites articulations, et même, pour les interosseux et les
lombricaux, d’assurer leur rectitude.
Un déséquilibre dans un de ces muscles perturbe l’appui digitigrade et provoque une succession de déséquilibres sur
le médiopied et sur l’arrière-pied.
Une mention particulière doit être faite concernant le long fléchisseur de l’hallux (flexor hallucis longus). Ce muscle,
dans son trajet, cravate l’arrière du talus, et devient un élément qui, par sa réflexion, fait glisser cet os de l’arrière vers
l’avant lors du mouvement de flexion plantaire et en particulier lors du mouvement du varus équin (c’est le mouve-
ment de l’entorse).
Les actions musculaires
en situation de fonction

0
3
2
1 5 4

Fig. 1 Fig. 2
Le pied médial Actions des muscles du pied médial
Il existe trois niveaux de mobilité dans le pied, cor- 0. Axe de l’articulation de la cheville.
respondant à des activités musculaires différentes. 1. Action du triceps sural.
Nous pouvons décrire l’arrière-pied, le médiopied et
2. Action du tibial postérieur qui passe en arrière de la
l’avant-pied. Chacune de ces régions est complémen-
malléole médiale et se réfléchit à son niveau.
taire des autres.
3. Action du tibial antérieur qui se réfléchit au niveau
En vue médiale, l’arrière-pied utilise principalement
du rétinaculum des extenseurs.
le puissant muscle triceps sural (triceps surae), le
médiopied utilise les muscles tibial postérieur (tibialis 4. Action des longs fléchisseurs de l’hallux (flexor hal-
posterior) et tibial antérieur (tibialis anterior), et l’avant- lucis longus) et commun des orteils (flexor longus com-
pied utilise les fléchisseurs des orteils. Tous ces muni digiti). Le trajet des tendons se réfléchit deux
muscles sont des muscles extrinsèques dont l’action fois : une première fois sur le sustentaculum tali et
est complétée localement par des muscles plus courts. une deuxième fois en arrière de la malléole.
5. Réflexion sur le sustentaculum tali.
6. Réflexion rétromalléolaire du tibial postérieur.
252 ■ LA CHEVILLE ET LE PIED

3
4 1
2

Fig. 3 Fig. 4
Le pied latéral Actions des muscles du pied latéral
Comme pour le pied médial, trois niveaux de mobilité 1. Action du triceps sural.
existent pour le pied latéral. Nous pouvons décrire 2. Action du court fibulaire (fibularis brevis).
l’arrière-pied, identique au pied médial, le médiopied
3. Action du long fibulaire (fibularis longus), muscle
et l’action particulière des muscles fibulaires, et
qui croise la plante du pied, se réfléchit au bord laté-
l’avant-pied avec le rôle particulier des muscles exten-
ral du cuboïde, puis, accompagné du court fibulaire,
seurs des orteils. Tous ces muscles sont des muscles
change de direction derrière la malléole latérale.
extrinsèques dont l’action, notamment pour l’avant-
pied, est complétée par des muscles plus courts. 4. Action du long extenseur commun des orteils
(extensor digitorum longus) qui se réfléchit au niveau
du rétinaculum des extenseurs.
5. Réflexion des fibulaires.
6. Réflexion des releveurs du pied.
Les actions musculaires en situation de fonction ■ 253

1 2

Fig. 5 Fig. 6
La marche sur les talons Actions des muscles de la loge
antérieure de la jambe
Cette marche nécessite une forte activité des muscles
releveurs du pied. La charge sus-jacente tend à abattre 1. Muscle tibial antérieur, qui est le plus médial et pré-
le pied au sol en roulant sur le talon. Cette activité sente le plus grand bras de levier pour relever le pied.
intense représente, suivant les auteurs, de 60 à 80 % 2. Le long extenseur de l’hallux, qui se réfléchit sur le
de la force maximale volontaire de ces muscles. Toute rétinaculum des extenseurs.
la loge antérieure de la jambe est sollicitée, et princi-
3. Le long extenseur commun des orteils, qui se réflé-
palement le puissant muscle tibial antérieur.
chit également, comme les autres tendons de la même
loge, sur le rétinaculum des extenseurs. Ce muscle est
aidé par le muscle court extenseur des orteils (extensor
digitorum brevis), qui stabilise la tension tendineuse de
ce dernier.
254 ■ LA CHEVILLE ET LE PIED

5
1

4
3

Fig. 7 Fig. 8
La marche sur la pointe des pieds Actions des muscles de la marche
sur la pointe des pieds
Cette activité soulève le poids du corps et nécessite
l’action des muscles qui passent en arrière des mal- 1. Le triceps sural qui est le muscle le plus puissant du
léoles. Les muscles des trois compartiments – arrière- corps humain.
pied, médiopied et avant-pied – concourent au 2. Action des muscles rétromalléolaires du médiopied.
mouvement d’ensemble.
3. Action des muscles fléchisseurs des orteils : le long
Le mouvement se fait autour des articulations méta- fléchisseur de l’hallux et le long fléchisseur commun
tarsophalangiennes (MP) avec plaquage des orteils sur des orteils. Ces muscles, qui sont allongés par la posi-
le sol, élévation du talon et alignement partiel de la tion d’extension des MP, se réfléchissent dans leur tra-
jambe et du pied. jet, en arrière de la malléole, et concourent avec les
autres muscles au « soulèvement » malléolaire.
4. Les muscles plantaires intrinsèques, tendus de l’ar-
rière-pied à l’avant-pied, stabilisent les arches longi-
tudinales et les articulations du médiopied.
Les actions musculaires en situation de fonction ■ 255

2
1 4

Fig. 9 Fig. 10
Stabilité frontale du pied Les muscles de la stabilité frontale
du pied
Le pied est doué de mouvements dans ce plan : la
varisation lorsque le pied roule vers le dehors, la val- 1. Le muscle tibial postérieur : son attache sur le pied
gisation lorsque le pied roule vers le dedans. Ce sont est essentiellement plantaire. Elle est arborescente sur
les muscles extrinsèques du médiopied qui, de façon tous les os du tarse hormis le talus et sur tous les méta-
dominante, règlent cette stabilité, aidés par quelques tarsiens hormis les extrêmes.
muscles intrinsèques notamment l’adducteur oblique 2. Stabilité médiale assurée par le tibial postérieur par
et transverse de l’hallux (adductor hallucis). l’intermédiaire de l’os naviculaire.
3. Action du long fibulaire qui croise la plante du pied
de dedans en dehors, de la base du métatarsien I au
cuboïde.
4. Réflexion du long fibulaire au bord latéral du
cuboïde et maintien de la stabilité latérale.
256 ■ LA CHEVILLE ET LE PIED

1
22 2 2 1
1
3
3
3

4
4
4 4

Fig. 11 Fig. 12
Stabilisation de la palette métatarsienne Action stabilisatrice des muscles
et des orteils interosseux et lombricaux
dans le plan transversal
Parmi les petits muscles intrinsèques de l’avant-pied,
les muscles interosseux (interossei) et lombricaux (lum- Les corps charnus sont situés entre les métatarsiens,
bricales) ont une action complexe. Dans le plan sagit- de sorte qu’ils ont une composante oblique sur les
tal, ils sont ensemble fléchisseurs de la MP et orteils. L’action sagittale n’est possible qu’avec la
extenseurs des IP. À ce titre, ce sont eux qui plaquent symétrie de deux interosseux pour chaque orteil.
les orteils sur le sol. Ils sont actifs dans la marche à la 1. Action des interosseux dorsaux (interossei dorsales)
fin du pas d’appui. qui écartent de l’axe du deuxième orteil.
Leur action est dissociable dans le plan frontal, en 2. Action des interosseux plantaires (interossei plan-
jouant sur « l’écartement-rapprochement » des orteils. tares) qui rapprochent de l’axe du deuxième orteil.
3. Mouvement de rapprochement vers l’axe du pied.
4. Mouvement d’écartement de l’axe du pied.
Recherche palpatoire
de la contracture

Fig. 13
Le muscle tibial antérieur
(tibialis anterior)
Le corps charnu de ce muscle est palpable aux deux
tiers supérieurs de la loge antérieure de la jambe. La
palpation doit préalablement reconnaître le bord
antérieur de l’os tibial, et c’est ensuite, soit à l’aide
d’une pression pulpaire, soit d’une prise policidigitale,
que la rénitence est appréciée.

Fig. 14
Le muscle extenseur commun des orteils
(extensor digitorum longus)
Ce muscle est palpable dans la loge antérieure au tiers
moyen du segment jambier. La palpation pulpaire
doit être en dehors du muscle tibial antérieur et en
avant de la cloison aponévrotique séparant les loges
antérieure et latérale (externe). En cas de doute il est
possible de demander au sujet de bouger les orteils en
gardant la cheville en flexion plantaire.

Fig. 15
Le muscle long extenseur de l’hallux
(extensor hallucis longus)
C’est au tiers inférieur du segment jambier, près de la
crête tibiale, que la palpation reconnaît la rénitence
du corps charnu. Il est préférable de réaliser une pal-
pation pulpodigitale en utilisant plusieurs doigts pla-
cés longitudinalement au trajet du muscle. Cette
précaution permet d’apprécier le corps charnu quelle
que soit sa longueur anatomique.
258 ■ LA CHEVILLE ET LE PIED

Fig. 16
Le muscle long fibulaire (fibularis longus)
Le corps charnu de ce muscle de la loge latérale est pal-
pable dans sa moitié proximale. Le praticien se place
controlatéralement pour réaliser une palpation polici-
digitale après avoir reconnu la cloison aponévrotique
séparant cette loge de la loge antérieure. Pour éviter
un roulement de la jambe sur la table d’examen, la
deuxième main peut stabiliser le segment jambier.

Fig. 17
Le muscle court fibulaire (fibularis
brevis)
Le corps charnu est palpable sur la moitié distale de la
loge latérale, en avant et en arrière du tendon du
muscle long fibulaire. Comme pour le long fibulaire,
la palpation est policidigitale et le membre est stabi-
lisé sur la table d’examen afin d’éviter un roulement
lors de la reconnaissance du muscle.

Fig. 18
Les muscles gastrocnémiens
(gastrocnemius)
La partie moyenne du corps charnu des muscles est
palpée symétriquement avec les deux mains ; le sujet
est en décubitus, le genou fléchi (pied à plat sur la
table). Le praticien s’assied sur l’extrémité du pied du
sujet afin de le stabiliser. La palpation policidigitale se
place en arrière de la loge fibulaire (des péroniers) en
dehors alors qu’elle est postéro-médiale en dedans. La
partie proximale de ces deux muscles est également
palpable (voir chap. 8, Le genou, p. 223).
Recherche palpatoire de la contracture ■ 259

Fig. 19
Le muscle soléaire (soleus)
Le corps charnu du muscle est palpé près de la partie
proximale du bord médial du tibia, en avant du
muscle gastrocnémien médial (gastrocnemius media-
lis). Le genou du sujet est fléchi, le pied à plat sur la
table. La palpation est réalisée à l’aide de la pulpe du
pouce dont la pression sur le corps charnu apprécie la
rénitence.
Remarque : le soléaire possède deux chefs :
– un chef tibial (palpé sur cette figure) qui s’insère proxi-
malement sur la moitié inférieure de la lèvre inférieure de
la ligne oblique du tibia ;
– un chef fibulaire ou péronier, dont nous pourrions égale-
ment apprécier la rénitence et qui s’insère sur les faces pos-
térieures de la tête et de la diaphyse péronière (quart
supérieur).

Fig. 20
Le muscle tibial postérieur
(tibialis posterior)
La palpation de ce muscle de la loge postérieure pro-
fonde est réalisée dans les mêmes conditions que celle
du muscle soléaire (fig. 19), juste au-dessous de ce der-
nier, près du bord postérieur du tibia.

Fig. 21
Le muscle long fléchisseur commun des
orteils (flexor longus communi digiti)
La palpation se fait dans les mêmes conditions que le
tibial postérieur (fig. 20) en dessous et en arrière de ce
dernier.
260 ■ LA CHEVILLE ET LE PIED

Fig. 22
Le muscle long fléchisseur de l’hallux
(flexor hallucis longus)
La palpation utilise la même technique que pour les
muscles précédents (fig. 19, 20 et 21). Le corps charnu
est palpé distalement en avant et en dedans du ten-
don d’Achille.

Fig. 23
Les muscles carré plantaire (quadratus
plantae) et court fléchisseur des orteils
(flexor digitorum brevis)
Le sujet est en décubitus, les membres inférieurs
détendus en rotation latérale (externe). Le praticien
est en position distale ; il saisit les pieds (chacun d’eux
à l’aide d’une main). La main cravate le bord médial
(interne) du pied en plaçant la pulpe du pouce au
centre des arches plantaires et les autres doigts sont
placés sur la face dorsale de ce même pied. Cette prise
permet d’incliner les chevilles en flexion plantaire.
Cette dernière permet de détendre les muscles longs
fléchisseurs des orteils ainsi que l’aponévrose plan-
taire. La pulpe du pouce apprécie par pression dans la
profondeur, la rénitence des deux muscles dont les
corps charnus sont juxtaposés.

Fig. 24
Les muscles carré plantaire et court
fléchisseur des orteils, autre vue
Cette vue permet de visualiser la pression pulpaire du
pouce du praticien.
Recherche palpatoire de la contracture ■ 261

Fig. 25
Les muscles court fléchisseur de l’hallux
(flexor hallucis brevis) et abducteur de
l’hallux (abductor hallucis)
La palpation est réalisée à l’aide de la pulpe du pouce,
l’une plus distale que l’autre en suivant le trajet des
muscles. Le pied ne doit pas être en abduction et la
position plantaire détend l’aponévrose superficielle.

Les muscles interosseux dorsaux (interossei dorsales)


et plantaires (interossei plantares)

Fig. 26
Le muscle premier interosseux dorsal
Le pied est au repos en flexion plantaire de façon à ne
pas solliciter les muscles extenseurs des orteils. La pal-
pation se fait à l’aide d’un doigt pénétrant dans le pre-
mier espace intermétatarsien I et II.

Fig. 27
Les muscles deuxième interosseux dorsal
et premier interosseux plantaire
Il faut placer le bout du doigt entre les métatarsiens II
et III. Le pied est au repos, en flexion plantaire de
façon à ne pas solliciter les muscles extenseurs des
orteils.
262 ■ LA CHEVILLE ET LE PIED

Fig. 28
Les muscles deuxième interosseux
plantaire et troisième interosseux dorsal
Il faut placer le bout du doigt entre les métatarsiens III
et IV. Le pied est au repos, en flexion plantaire de
façon à ne pas solliciter les muscles extenseurs des
orteils.

Fig. 29
Les muscles troisième interosseux
plantaire et le quatrième interosseux
dorsal
Il faut placer le bout du doigt entre les métatarsiens IV
et V. Le pied est au repos, en flexion plantaire de façon
à ne pas solliciter les muscles extenseurs des orteils.
Interprétation du bilan
palpatoire et diagnostic

La région d’appui du corps humain présente plusieurs groupes articulaires fonctionnels dont la mobilité et le main-
tien nécessitent l’action conjuguée de muscles extrinsèques (venant du segment jambier) et de muscles intrinsèques
(propres au pied). La recherche des contractures impose de vérifier systématiquement l’état de tension des muscles de
la jambe et du pied.

Les contractures de la loge postérieure


de la jambe
Nous devons distinguer deux groupes musculaires.

Premier groupe
Les contractures du muscle triceps sural (triceps surae). Elles concernent au premier chef les muscles gastrocné-
miens (gastrocnemius) dont la contracture intéresse deux étages : le genou et la cheville. Lorsque ces muscles sont
contracturés et que le muscle soléaire (soleus) est détendu, le désordre concerne l’articulation intermédiaire du
membre inférieur.
En revanche, lorsque la contracture intéresse le muscle soléaire, le désordre concerne les deux étages. Si le muscle
soléaire est le seul contracturé, le désordre concerne la cheville et le pied.

Deuxième groupe
La loge postérieure profonde comporte un groupe de muscles qui sont postérieurs et médiaux à la cheville : les
muscles tibial postérieur (tibialis posterior), long fléchisseur des orteils (flexor longus communi digiti) et long flé-
chisseur de l’hallux (flexor hallucis longus).
Le tibial postérieur contracturé révèle des désordres multiples : muscle du varus équin rétromalléolaire médial, il
limite avec le triceps la flexion dorsale, mais surtout il contient la position dite de « valgus » de l’arrière-pied c’est-
à-dire supination et abduction. Une troisième fonction de ce muscle en fait un sustentateur de l’arche transver-
sale du pied par son côté médial ; il est donc régulièrement contracturé lorsque le pied bascule en dedans.
Les muscles longs fléchisseurs des orteils et de l’hallux ont une fonction préférentiellement sagittale ; à ce titre ils
interviennent à trois niveaux.
– Le premier niveau concerne la cheville plus rétrotalienne que rétromalléolaire, en particulier pour le long flé-
chisseur de l’hallux.
264 ■ LA CHEVILLE ET LE PIED

Ils aident, lors du mouvement de flexion plantaire (qui soulève le talon), à faire glisser le talus vers l’avant. Leur
contracture limite donc doublement la flexion dorsale en accompagnant le triceps sural et en repoussant le talus vers
l’avant.
– Second niveau : leur trajet longitudinal au pied concourt au creusement des arches longitudinales de la voûte plantaire.
– Troisième niveau : leur action sur les orteils fléchit les IP distales et facilite la position dite de « griffe des orteils ».
Leur contracture accompagne ainsi trois déformations apparentes : le déficit de flexion dorsale de la cheville, le creu-
sement des arches longitudinales et la griffe des orteils. Une contracture moins importante peut n’accompagner qu’un
déficit partiel.

Les contractures de la loge latérale


Ces contractures concernent deux muscles : le long (fibularis longus) et le court fibulaire (fibularis brevis). Rétromalléo-
laires latéraux, ils concourent à limiter la flexion dorsale de la cheville ; latéraux au pied, ils compensent l’action du
muscle tibial postérieur ; muscles de la valgisation du pied (pronation abduction), ils contiennent la position de varus.
Leur contracture est présente dans cette déformation. Le muscle long fibulaire cravate le bord latéral du pied et croise
en oblique par la face plantaire pour se terminer sur le métatarsien I. Par ce trajet, il concourt à maintenir l’arche
transversale du pied et réalise la balance avec les multiples terminaisons du muscle tibial postérieur. Sa contracture iso-
lée, parfois associée à celle du tibial postérieur, signe un resserrement transversal du médiopied.

Les contractures de la loge antérieure


Trois muscles sont présents dans cette loge : le tibial antérieur (tibialis anterior), le long extenseur commun des orteils
(extensor digitorum longus) et le long extenseur de l’hallux (extensor hallucis longus). Au niveau de la cheville, ils se réflé-
chissent sur le rétinaculum des extenseurs ; leur action se situe ainsi aux trois niveaux du pied : la cheville, le médio-
pied et les orteils.
Leur action sur la cheville est indirecte : muscle de la flexion dorsale, ils mettent en tension le rétinaculum dont l’at-
tache sur la malléole médiale tend à faire glisser celle-ci vers l’avant par rapport au talus. Le muscle tibial antérieur,
par son attache sur la face interne du cunéiforme médial, tend à élever le sommet de l’arche longitudinale médiale du
pied qu’il concourt ainsi à creuser. Les muscles extenseurs longs réalisent tout d’abord l’extension de la MP. Ils concou-
rent ainsi à favoriser la griffe des orteils en synergie avec les muscles longs fléchisseurs (comme vu précédemment).
Cette position de griffe des orteils accompagnée du creusement des arches longitudinales du pied peut ainsi accom-
pagner des contractures des muscles des loges antérieures et postérieures profondes.

La contracture des muscles longitudinaux


plantaires
Ces muscles sont tendus sur la face plantaire depuis le calcanéus en arrière jusqu’aux orteils en avant.
Ils comprennent le muscle carré plantaire (quadratus plantae), qui se termine sur le long fléchisseur commun des orteils,
le muscle court fléchisseur des orteils, qui se termine sur la deuxième phalange des quatre derniers orteils et en dedans
d’un groupe de muscles se terminant sur l’hallux, à savoir :
– le court fléchisseur de l’hallux (flexor hallucis brevis) ;
– l’abducteur de l’hallux (abductor hallucis).
Interprétation du bilan palpatoire et diagnostic ■ 265

La contracture de ces muscles accompagne souvent celle des muscles de la loge post-jambière profonde. Ils concou-
rent, avec ces muscles de la loge postérieure profonde, à creuser les arches longitudinales du pied, et également à limi-
ter l’extension des orteils.
Lorsque le pied présente une attitude varisante, ce sont préférentiellement les muscles de l’arche médiale qui sont
concernés.

La contracture des muscles intrinsèques


de l’avant-pied
Elle concerne deux types de muscles :
– les deux faisceaux, oblique et transverse, du muscle adducteur de l’hallux (abductor hallucis) ;
– les muscles de l’allongement des orteils que sont les interosseux (interossei) et les lombricaux (lumbricales).
La contracture des adducteurs de l’hallux concourt à la fermeture de l’arche transversale plantaire du pied métatarsien,
et resserre ainsi la palette métatarsienne. Leur contracture, qui n’est pas palpable, est déduite du resserrement mor-
phologique des métatarsiens dans le plan transversal. La contracture des interosseux est visible par l’attitude d’allon-
gement des orteils et éventuellement l’inclinaison latérale ou médiale des MP. Lorsque les orteils ne peuvent facilement
réaliser le mouvement de griffe, leur contracture en est souvent responsable.
Traitement de la contracture
Le muscle tibial antérieur (tibialis anterior)

Fig. 30
Mise en place des paramètres
et étirement
L’étirement du muscle est acquis par un mouvement
de flexion plantaire associé à un mouvement d’ab-
duction-pronation :
– la prise est bimanuelle en couple au niveau du cal-
canéus et de l’avant-pied ;
– le segment jambier du sujet est allongé, le genou
habituellement en extension (sans obligation) ;
– la prise calcanéenne impose une bascule plantaire
et une abduction-pronation ;
– la prise distale au pied s’applique au niveau du bord
médial et dorsal du pied en regard du premier méta-
tarsien (M1) ;
– le mouvement tridimensionnel est en couple avec la
prise calcanéenne.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.

Le muscle long extenseur des orteils (extensor digitorum longus)

Fig. 31
Mise en place des paramètres
et étirement
Le mouvement d’étirement est un mouvement de
flexion plantaire-adduction-supination (inversion à
laquelle s’ajoute une flexion des articulations des
orteils II, III, IV et V). la prise est en couple entre une
main calcanéenne, qui impose le mouvement d’in-
version, et une main distale sur les quatre derniers
orteils qui entraîne la flexion des orteils tout en
accompagnant l’inversion de l’avant-pied.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
Traitement de la contracture ■ 267

Le muscle long extenseur de l’hallux (extensor hallucis longus)

Fig. 32
Mise en place des paramètres
et étirement
L’étirement est obtenu par un mouvement de la che-
ville en flexion plantaire-abduction-pronation,
auquel s’ajoute une flexion de la MP et de l’IP de l’hal-
lux.
La prise au niveau du cou-de-pied impose le mouve-
ment de bascule sous-talien réalisant l’abduction-pro-
nation associée à la flexion plantaire des articulations
talocrurale et subtalienne.
La prise distale réalise la flexion de l’hallux.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.

Les muscles long (fibularis longus) et court fibulaires (fibularis brevis)


Les deux fibulaires sont ici traités ensemble.

Fig. 33
Mise en place des paramètres
et étirement
L’étirement s’obtient par un mouvement de supina-
tion autour d’un axe longitudinal du pied en légère
flexion plantaire. Le premier rayon est repoussé en
flexion dorsale alors que le cinquième rayon est en
flexion plantaire. La prise dominante est une prise
policidigitale réalisant un couple sur le premier et le
cinquième rayon et cravatant le bord latéral du pied.
L’appui sur le cinquième rayon est appliqué sur la face
dorsale du cinquième métatarsien (M5) alors que l’ap-
pui sur le premier rayon est appliqué sur la face plan-
taire et la tête de M1.
La deuxième main stabilise la position de la cheville
sur la table.
Remarque : le couple de force policidigital est renforcé
lorsque les phalanges de la main du praticien sont fléchies.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
268 ■ LA CHEVILLE ET LE PIED

Fig. 34
Mise en place des paramètres
et étirement, autre vue
La main proximale stabilise le membre au niveau de
la cheville. La main distale réalise un couple de force
avec l’index replié en appui sur la face plantaire de
M1 et le pouce en appui sur la face dorsale de la tête
de M5.

Le muscle long fibulaire (fibularis longus)

Fig. 35
Mise en place des paramètres
et étirement
L’étirement est acquis par un mouvement de supina-
tion et d’extension de M1 associé à une flexion dor-
sale de la cheville contenue par la tension des
gastrocnémiens. Le sujet a le membre inférieur
allongé en rectitude. La prise sur le premier rayon est
de type plantaire : les doigts repliés sur le bord médial
du pied, le talon de la main en appui sur de M1 et sa
tête plantaire. Le pouce du praticien est placé dans
l’espace entre le premier et le deuxième orteil.
Le pouce du praticien, de par son placement, neutra-
lise l’action des muscles fléchisseurs du gros orteil.
L’autre main stabilise la cheville sur la table.
Remarque : nous étirons le long fibulaire latéral de
manière isolée lorsque le bilan indique une discordance
palpatoire entre les deux fibulaires.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
Traitement de la contracture ■ 269

Le muscle court fibulaire (fibularis brevis)

Fig. 36
Mise en place des paramètres
et étirement
L’étirement est acquis avec un mouvement d’inver-
sion de la cheville et une pression sur le cinquième
rayon dans le sens dorso-plantaire. La prise sur le pied
est une prise digitopalmaire cravatant le bord latéral
du pied, les doigts sur la face plantaire, le talon de la
main sur la face dorsale. La deuxième main stabilise la
jambe sur la table à la partie antérieure de l’extrémité
distale du segment jambier.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.

Les chefs latéral et médial des muscles gastrocnémiens (gastrocnemius)

Fig. 37
Mise en place des paramètres
Prise du pied : cette prise cravate le tendon d’Achille
ainsi que la face postérieure du talon.
Remarque : il faut éviter la prise plantaire « en coque »
car la force est dans la main ulnarienne et non dans la
pulpe digitale.
La deuxième partie de la prise, utilise le levier du pied
par un appui de l’avant-bras sur les têtes métatar-
siennes.

Fig. 38
Étirement, premier temps
Poussée talienne : il s’agit de réaliser un glissement
postérieur du talus par un appui sur le col avec le fond
de la première commissure de la main. Le sens de la
poussée est antéro-postérieur.
270 ■ LA CHEVILLE ET LE PIED

Fig. 39
Étirement, deuxième temps
L’extension du genou : en cassant son poignet par une
inclinaison ulnarienne, le praticien appuie sur l’ex-
trémité proximale du segment jambier. Cet appui est
réalisé en regard des muscles de la loge antérieure.
Remarque : un appui sur la crête osseuse est douloureux
pour le sujet.
L’étirement proprement dit est principalement acquis
par la prise podale obtenue avec l’inclinaison du tronc
du praticien, qui accessoirement amplifie la force de
l’appui proximal.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.

Le chef latéral des muscles gastrocnémiens (gastrocnemius lateralis)

Fig. 40
Étirement
La particularité de cette prise est d’utiliser la supina-
tion du pied. Pour ce faire, l’appui sur la palette méta-
tarsienne s’oriente sur le premier rayon du pied. Le
praticien y ajoute une supination calcanéenne.
Remarque : les autres appuis sont identiques à la prise glo-
bale que l’on utilise pour étirer les gastrocnémiens.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
Traitement de la contracture ■ 271

Le chef médial des muscles gastrocnémiens (gastrocnemius medialis)

Fig. 41
Mise en place des paramètres
et étirement
La particularité de cette prise est d’utiliser la prona-
tion du pied. L’appui sur la palette métatarsienne
s’oriente sur le cinquième rayon du pied (cela « casse »
un petit peu le poignet du praticien). Le praticien y
ajoute la pronation calcanéenne.
Remarque : les autres appuis sont identiques à la prise glo-
bale que l’on utilise pour étirer les gastrocnémiens.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.

Le muscle soléaire (soleus)

Fig. 42
Mise en place des paramètres
et étirement
Il s’agit d’une prise en couple, entre une pression lon-
gitudinale au segment jambier dans un sens proximo-
distal, et un appui bimanuel sur la face plantaire des
têtes des métatarsiens.
L’étirement se fait par la pression du « creux de
l’épaule » du praticien sur l’axe jambier et la traction
plantaire sans composante de pro-supination.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.

Le muscle tibial postérieur (tibialis posterior)

Fig. 43
Mise en place des paramètres
et étirement
L’étirement est obtenu grâce à l’éversion maximale du
pied. Le genou est fléchi, le talon sur la table, le pra-
ticien place le « creux de son épaule » au niveau du
genou de façon à réaliser une pression longitudinale
sur l’axe jambier. Les deux mains se croisent sur la
face plantaire du pied au niveau de la palette méta-
tarsienne. Le mouvement imprimé au niveau du pied
est une éversion maximale : flexion dorsale, prona-
tion et abduction.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
272 ■ LA CHEVILLE ET LE PIED

Le muscle long fléchisseur des orteils (muscle flexor digitorum longus)

Fig. 44
Mise en place des paramètres
Le genou est fléchi, le talon repose sur la table. Le pra-
ticien place le genou dans le creux de son épaule,
positionne ses deux mains croisées au niveau de la
face plantaire de la palette métatarsienne, avec l’émi-
nence thénar sur la face plantaire des deuxième, troi-
sième, quatrième et cinquième orteils.

Fig. 45
Étirement
L’étirement est obtenu par l’association d’une flexion
dorsale de la cheville et d’une extension des
deuxième, troisième, quatrième et cinquième orteils à
partir de la MP. La main « latérale » est positionnée
sur la face plantaire des orteils, et déborde sur la face
dorsale de l’hallux.
Le mouvement réalise :
– premièrement : une flexion dorsale optimale à
l’aide :
- de la poussée du « creux de l’épaule » du praticien
sur l’axe jambier,
- de la poussée plantaire des mains du praticien sur
les têtes des métatarsiens ;
– deuxièmement : une extension optimale des MP des
deuxième, troisième, quatrième et cinquième orteils.
C’est le mouvement de la main du praticien qui réa-
lise la poussée thénarienne sur les orteils.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
Traitement de la contracture ■ 273

Le muscle long fléchisseur de l’hallux (flexor hallucis longus)

Fig. 46
Mise en place des paramètres
Le genou du sujet est fléchi, le talon est posé sur la
table, le creux de l’épaule du praticien est en appui
sur le genou. Les deux mains sont positionnées au
niveau de la face plantaire de la palette métatarsienne.
À l’aide du pouce, le praticien place l’hallux en exten-
sion en appuyant sur la face plantaire de la deuxième
phalange.

Fig. 47
Étirement
L’étirement est acquis par l’association de la flexion
dorsale de la cheville et de l’extension de l’hallux. La
flexion dorsale de la cheville est obtenue, d’une part,
par la pression du creux de l’épaule du praticien sur
l’axe jambier, et d’autre part par la pression des deux
mains du praticien sur la palette métatarsienne. L’ex-
tension de l’hallux est acquise à l’aide d’une forte
pression sur la face plantaire des phalanges de ce der-
nier.
Remarque : le pouce du praticien présente généralement
une force insuffisante et il doit s’aider de ses deux mains
pour pousser sur l’hallux. Cette aide est le fait des deux
pouces car le reste de la main doit maintenir la flexion dor-
sale.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
274 ■ LA CHEVILLE ET LE PIED

Les muscles carré plantaire (quadratus plantae) et long fléchisseur des orteils
(muscle flexor digitorum longus)

Fig. 48
Mise en place des paramètres,
premier temps
L’étirement de ces muscles s’obtient par l’effacement
des arches longitudinales du pied, associé à l’exten-
sion des quatre derniers orteils. Le premier temps
consiste à « effacer » les arches longitudinales. Le pra-
ticien est debout face à la plante du pied du sujet.
D’une main il saisit le pied par le bord médial ; les
doigts sont en appui sur le sommet de l’arche (les os
cunéiformes) alors que la colonne du pouce est en
appui plantaire sur les têtes métatarsiennes. Cette
prise entraîne une bascule plantaire des orteils.

Fig. 49
Mise en place des paramètres,
deuxième temps
Le membre inférieur est légèrement soulevé de la
table. La prise du pied qui allonge les arches longitu-
dinales réalise une flexion dorsale de la cheville qui
est stoppée par la tension des gastrocnémiens qui ser-
vent alors de point d’appui pour caler le calcanéus. La
deuxième main applique la colonne du pouce sur la
face plantaire des phalanges des quatre derniers
orteils.
Traitement de la contracture ■ 275

Fig. 50
Étirement
Le praticien se penche en avant, appuie avec son
buste sur la tête des métatarsiens du sujet et renforce
par son poids la pression de la colonne du pouce. La
deuxième main, appliquée sur la face plantaire des
orteils, réalise alors l’étirement par une pression ferme
vers l’extension optimale.
Remarque : ce mouvement n’étire pas les longs fléchis-
seurs, qui ne sont pas en course extrême en raison du défi-
cit de flexion dorsale (due à la tension des muscles
gastrocnémiens).
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.

Fig. 51
Étirement, autre vue
La main en prise médiale sur le pied assure l’ouver-
ture des arches longitudinales du pied, alors que la
base thénarienne de la colonne du pouce de la
deuxième main réalise l’extension optimale des
quatre derniers orteils.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
276 ■ LA CHEVILLE ET LE PIED

Les muscles court fléchisseur de l’hallux (flexor hallucis brevis) et abducteur


de l’hallux (abductor hallucis)

Fig. 52
Mise en place des paramètres
Le praticien place son genou fléchi sur la table ; le
sujet réalise une flexion hanche-genou et place la face
dorsale et latérale du pied sur la cuisse du praticien.
L’appui optimal sur la cuisse du praticien est un appui
au niveau cuboïdien et cunéïforme latéral (troisième
cuné). Le praticien place ses deux mains sur les extré-
mités de l’arche longitudinale médiale du pied, c’est-
à-dire sur la face postéro-médio-plantaire du
calcanéus ainsi que sur la tête de M1.
Remarque : il s’agit en fait d’une technique « trois points »
qui ouvre l’arche longitudinale médiale du pied.

Fig. 53
Étirement : premier temps
L’étirement de ces muscles, qui se terminent sur les
phalanges de l’hallux, est acquis en conservant l’ou-
verture de l’arche longitudinale médiale et en réali-
sant une extension de la MP de l’hallux associée à une
adduction. Cela est réalisé grâce à la main distale,
dont le talon appuie sur la face plantaire des pha-
langes de l’hallux alors que le pouce fléchi du prati-
cien maintient la position de la tête de M1.

Fig. 54
Étirement : deuxième temps
Pour augmenter la force d’étirement lorsque le prati-
cien estime que l’arche médiale est ouverte et stable,
il est possible de faire glisser le talon de la main sur la
face plantaire de l’hallux, et d’imposer une pression
plus importante.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.
Traitement de la contracture ■ 277

Les deux faisceaux oblique et transverse du muscle adducteur de l’hallux


(adductor hallucis)

Fig. 55
Mise en place des paramètres,
premier temps
La prise du premier rayon se fait en empaumant par
la face plantaire, le bord médial du pied. Le pouce du
praticien est placé dans l’espace entre le premier et le
deuxième orteil alors que la prise digitopalmaire
enserre M1.

Fig. 56
Mise en place des paramètres,
deuxième temps
Le talon de la main du praticien et la colonne de son
pouce s’appliquent sur la face plantaire de M5. Il réa-
lise une poussée vers l’extension.
278 ■ LA CHEVILLE ET LE PIED

Fig. 57
Étirement
Les deux mains du praticien enserrent les deux bords
(latéral et médial) du pied et appliquent une pression
sur la face dorsale des métatarsiens de l’axe du pied
(M2 et M3). La contraction, le relâchement puis l’éti-
rement sont réalisés par une prise de type « trois
points » : écartement et extension de M1 et de M5, et
flexion plantaire de M2 et de M3.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.

Fig. 58
Étirement, autre vue
Cette vue montre l’étirement avec inversion et
convexité plantaire de l’arche transversale du pied.
Traitement de la contracture ■ 279

Les muscles interosseux dorsaux (interossei dorsales) et plantaires


(interossei plantares)

Le premier interosseux dorsal (deuxième orteil)

Fig. 59
Étirement
Le mouvement de l’interosseux réalise une flexion de
la MP et une extension des IP. L’étirement consiste à
réaliser le mouvement inverse, c’est-à-dire l’extension
de la MP et la flexion des deux IP, le tout associé à un
mouvement de latéralité (inclinaison vers le dehors)
du deuxième orteil. Une main réalise une poussée
disto-proximale sur l’extrémité du deuxième orteil, ce
qui entraîne l’extension de la première phalange (P1)
et la flexion des deuxième (P2) et troisième phalanges
(P3). Cette poussée est ici réalisée par le pouce de la
main gauche du praticien.
La latéralité est obtenue par un couple de force. Le
pouce de la main gauche appuie sur la face plantaire
de la tête de M2, et, au niveau dorsal, le pouce de la
deuxième main appuie sur la face latérale des pha-
langes du deuxième orteil.
Il est demandé au sujet de se relâcher avant que ne
débute la technique d’étirement.

Fig. 60
Étirement
Vue dorsale du pied qui permet de visualiser à la fois
l’appui de l’un des deux pouces du praticien qui
amène le deuxième orteil en flexion inter-phalan-
gienne ; pendant que le deuxième pouce du praticien
amène l’écartement du deuxième orteil vers le bord
latéral du pied. Un couple de force existe à l’aide
d’une pression plantaire de sens inverse à la face plan-
taire de la tête du métatarsien II.
280 ■ LA CHEVILLE ET LE PIED

Fig. 61
Étirement : autre vue
Toujours une vue dorsale du pied qui complète la
visualisation de la technique d’étirement du muscle
concerné.

Fig. 62
Étirement : autre technique
Cette technique montre que l’on peut agir différem-
ment, notamment en stabilisant et en s’appuyant sur
le gros orteil pour réaliser l’écartement du deuxième
vers le bord latéral du pied.
Traitement de la contracture ■ 281

Les autres muscles interosseux (dorsaux et plantaires)

Fig. 63
Étirement
Pour chacun des orteils, la technique d’étirement des
interosseux est identique en respectant le sens opposé
de l’inclinaison latérale (externe) ou médiale (interne)
du muscle concerné par rapport à l’axe du pied qui
passe par le métatarsien II.
Les deux phalanges de l’orteil concerné sont placées
en flexion par le praticien et la phalange proximale
est placée en extension.

Fig. 64
Étirement, autre vue
Cette vue montre l’appui plantaire.
282 ■ LA CHEVILLE ET LE PIED

Plan concernant les différentes techniques


d’étirement pour les muscles interosseux
Concernant les muscles interosseux dorsaux : (ils sont au nombre de quatre)
La flexion inter-phalangienne et l’extension matacarpo-phalangienne ayant été mis en place par le praticien :
- Pour le premier interosseux dorsal : il faut écarter le deuxième orteil vers le bord latéral du pied (en direction du
petit orteil).
- Pour le deuxième interosseux dorsal : il faut écarter le deuxième orteil vers le bord médial du pied (en direction du
gros orteil).
- Pour le troisième interosseux dorsal : il faut écarter le troisième orteil vers le bord médial du pied (en direction du
gros orteil).
- Pour le quatrième interosseux dorsal : il faut écarter le quatrième orteil vers le bord médial du pied (en direction
du gros orteil).

Concernant les muscles interosseux plantaires : (ils sont au nombre de trois)


La flexion inter-phalangienne et l’extension métacarpo-phalangienne ayant été mis en place par le praticien :
- Pour le premier interosseux plantaire : il faut écarter le troisième orteil vers le bord latéral du pied (en direction du
petit orteil).
- Pour le deuxième interosseux plantaire : il faut écarter le quatrième orteil vers le bord latéral du pied (en direction
du petit orteil).
- Pour le troisième interosseux plantaire : il faut écarter le cinquième orteil vers le bord latéral du pied (en direc-
tion du bord latéral du pied).
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