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LE RECURVATUM DE GENOU
DANS L’HEMIPLEGIE
1. INTRODUCTION.............................................................................................................1
3. TRAITEMENT MASSO-KINÉSITHÉRAPIQUE........................................................9
6.1. LA NEUROPLASTICITÉ.................................................................................................16
6.2. RÉÉDUCATION DU GENOU HÉMIPLÉGIQUE..................................................................17
6.3. LA STIMULATION ELECTRIQUE FONCTIONNELLE.......................................................17
6.4. LE RÉENTRAÎNEMENT PAR ISOCINÉTISME...................................................................18
6.5. L’ORTHÈSE DE GENOU................................................................................................18
8. DISCUSSION...................................................................................................................26
9. BIBLIOGRAPHIES........................................................................................................29
D’après la Haute Autorité de Santé, « les AVC représentent la troisième cause de mortalité
(10 % des causes de décès) et la première cause de handicap non traumatique de l’adulte dans les
pays industrialisés. L’incidence en France est de 130 000 cas par an. Le risque de récidive d’AVC
à 5 ans est estimé entre 30 et 43 %. » (2007 p 5) [en ligne]. Ces chiffres nous montrent bien
l’importance de l’enjeu en matière de santé publique. Selon BLETON, J.P, « un quart des
personnes touchées restent dépendantes » (2008,p.25). Autrement dit environ 30 000 personnes
sont dans l’incapacité de réaliser des activités fonctionnelles sans aide humaine ou matérielle. De
plus, selon la HAS, « la fréquence des AVC augmente avec l’âge et le vieillissement du système
artériel et du cerveau, ce qui, du fait du vieillissement général de la population, laisse présager un
nombre croissant de patients qui seront atteints.» (2007 p 5) [en ligne].
Comme dans chaque traitement, la prise en charge d’un AVC a des retombées à la fois
économiques et sociales, en effet, selon l’ HAS: « le coût socio-économique des AVC est très élevé
et fortement lié à l’importance des séquelles neurologiques. » (2007 p 5) [en ligne].
« Sur le plan de l’organisation des soins, la très grande majorité des études a montré que le
système le plus efficace pour réduire la mortalité et diminuer la morbidité était l’admission dans
les plus brefs délais, dans une structure de soins organisée en unité d’urgence neurovasculaire,
relayée à partir du 8ème-15ème jour par une unité de rééducation spécialisée. » (DAVIET et al., 2002,
p. 1).
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La prise en charge en centre de rééducation est réalisée par une équipe pluridisciplinaire.
L’équipe se constitue du médecin, des infirmiers, des aides-soignants, des masseurs-
kinésithérapeutes, des ergothérapeutes, des orthophonistes et des orthoprothésistes.
Mme D., 67 ans, a été victime d’un accident vasculaire cérébral ischémique gauche
responsable d’une hémiplégie droite massive. Les conséquences principales sont une absence de
motricité et un déficit de sensibilité du membre supérieur droit, un déficit de motricité du membre
inférieur droit, ainsi que de la spasticité présente sur différents muscles au membre supérieur
comme au membre inférieur. Mme D. se déplace donc en fauteuil roulant car son périmètre de
marche est insuffisant pour rejoindre la salle de rééducation. De plus Mme D. marche avec un
récurvatum de genou, ce qui lui permet d’améliorer spontanément sa stabilité en charge, ce manque
de stabilité étant dû à la déficience motrice et/ou à la spasticité inégale entre triceps et ischios-
jambiers. La rééducation en masso-kinésithérapie aura donc pour but de l’amener à être autonome
pour ses déplacements tout en limitant l’hyperextension du genou qui présente diverse
conséquences néfastes pour la patiente.
« La récupération d’une marche stable, performante et harmonieuse est un des objectifs
primordiaux de la prise en charge en rééducation fonctionnelle du patient hémiplégique après
cérébrolésion. » (PELISSIER et al., 1999, p. 1). Cependant Mme D marche avec un récurvatum de
genou qu’il lui est difficile de contrôler. Le projet de vie de Mme D. étant de récupérer une marche
correcte, stable et performante afin de pouvoir rentrer à son domicile au plus vite et de pouvoir
reprendre ses activités de maîtresse de maison, j’ai choisi d’orienter mes recherches autour d’une
problématique : Quelle(s) aide(s) technique(s) choisir afin d’améliorer la marche d’un patient
hémiplégique présentant un recurvatum ?
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Retraitée depuis 4ans, elle exerçait le métier d’assistante maternelle.
2.1.2. Traitement
Mme D. est sous traitement médicamenteux. Ce traitement se compose d’antalgique
(Dafalgan 50), de médicaments à action préventive et de réduction des évènements coronaire (Tahor
40 mg, Kardegic 75), ainsi que de médicaments pour le traitement des maladies coronaires stable
(Coversyl 2 mg). Afin de lutter contre les effets secondaires des traitements précédents, Mme D.
prend également des médicaments contre la constipation (Forlax). De plus la patiente est sous
traitement antidépresseur (Norset).
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L’écriture est impossible puisque la patiente est droitière et que le membre supérieur droit ne
possède pas la motricité nécessaire à la réalisation de cette tâche complexe.
L’état des fonctions supérieures ne présentera donc pas un frein majeur lors de la prise en
charge rééducative.
2.2. Bilan masso-kinésithérapique
2.1.1. Bilan cutané-trophique et vasculaire
Mme D. ne présente pas d’œdème ni d’escarre. Elle présente une amyotrophie de non
utilisation du membre supérieur très marquée au niveau de l’emminence thénare (la 1ère commissure
est creusée) et de la main (les métacarpiens sont visibles, « main de squelette »). ainsi que du
membre inférieur (Tableau 1).
Mme D. porte des bas de contention en prévention des risques thrombo-emboliques.
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2.1.3.2. Bilan de la voie extra lemniscale
Les sensibilités composant la voie extra-pyramidale, c’est-à-dire la sensibilité algique,
thermique et protopathique ne sont pas altérées chez Mme D. Les tests ont été réalisés
simultanément sur les deux mains puis les deux pieds. Les sensibilités thermiques ont étés évaluées
dans une fourchette de température comprise entre 10° et 45°, pour des températures situées au-delà
de cette fourchette c’est la sensibilité algique qui est testée (VALEMBOIS, 2006, p 3). La
sensibilité protopathique à été évaluée par le contact rapide de la gomme d’un crayon (COMTET
J.J., 1987, p234).
Ce bilan me permet de montrer que Mme D. ne présente aucun trouble sensitif extra
lemniscale et lemniscale au niveau du membre inférieur droit. La rééducation proposée plus tard
pourra donc être réalisée.
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HAS (2006 p 5) [en ligne] (Annexe 2) qui est « une échelle internationale dont la reproductibilité
intra-examinateur (étudiée uniquement sur les fléchisseurs du coude) est bonne ; en revanche sa
reproductibilité inter-examinateur l’est moins.». (MARSAL et al., 2005, p. 7). C’est l’échelle
analytique la plus utilisée dans la littérature internationale et probablement par les professionnels de
santé (MARSAL et al., 2005, p 7).
Au niveau du membre inférieur la patiente présente de la spasticité au niveau du triceps et des
ischios-jambiers cotée respectivement à 1+ et 1 sur l’échelle d’Ashworth modifiée.
Le tonus postural est conservé. Il permet la station assise et debout.
L’index de motricité de Demeurisse (COLLIN C, 1990, p 578) (Annexe 3), suggéré par la
HAS (2006 p 5) est utilisé afin d’évaluer la commande motrice volontaire. Mme D. obtient un score
très faible de 20/100 pour le membre inférieur et 10,5/100 pour l’hémicorps. J’ai donc utilisé
également l’échelle d’Orgogozo, qui s’adresse à des patients ayant fait un AVC sylvien. L’échelle
d’Orgogozo, préconisée par la HAS (2006 p 5) [en ligne] (Annexe 4), est utilisée afin d’évaluer la
motricité élémentaire, la patiente obtient un score de 30/100.
Pour évaluer la force musculaire du membre inférieur hémiplégique, j’ai utilisé la cotation
de Held et Pierrot-Deseilligny (LACOTE M, 1996, p 448), suggérée par la HAS (2006, p 5) [en
ligne] (Annexe 5) sur les principaux groupes musculaires des membres inférieurs (Tableau 2). La
cotation 1 signifie que la contraction est perceptible, sans déplacement du segment. Cette échelle est
plus pertinente dans le cadre de ma problématique puisqu’elle évalue, à travers la cotation des
fléchisseurs, extenseurs de genou et fléchisseurs plantaires, la possibilité d’effectuer un verrouillage
actif du genou en charge. A la vue des résultats de ces groupes musculaires, il est impossible que le
verrouillage du genou se réalise activement et volontairement lors de la marche. Le membre
inférieur non pathologique présente une cotation globale à 5/5 toujours sur la même échelle. Le
membre inférieur gauche est donc en mesure de suppléer en partie le déficit du membre
hémiplégique pendant la marche.
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La station bipodale est possible, mais là encore on note un déséquilibre de répartition des
appuis.
Les changements de positions, ainsi que l’équilibre assis et debout sont évalués avec
l’échelle Motor Assessment Scale (MAS) (CARR JH et al., 1985, p 178 à 180) (HAS, 2006, p 5),
Mme D. obtient un score de 19/36 (Annexe 6), les items 6, 7 et 8 ne sont pas testés puisque la
patiente ne présente pas de récupération au niveau du membre supérieur. Mme D. présentant aussi
des troubles de l’équilibre statique, j’ai également utilisé l’échelle d’évaluation des capacités
posturales : PASS (BENAÏM C et al., 1999, p 8), préconisée par la Haute Autorité de Santé (2006,
p 5). La patiente obtient un score de 24/36. (Annexe 7).
Mme D. obtient un score de 50/100 à l’index de Barthel suggéré par la HAS (2006, p 7) [en
ligne] (Annexe 8). Ce qui signifie que Mme D appartient à la classe 2, c’est-à-dire qu’elle possède
une incapacité modérée (entre 50 et 70) (LAYADI, K. et al. 2009 p 101).
Pour la marche, Mme D. utilise une canne tripode ainsi qu’un releveur « astep » anti-
steppage, afin de palier au déficit des releveurs du pied. Lors de la phase portante on observe une
absence de report du poids sur le membre inférieur hémiplégique. L’attaque du pied au sol se fait
par le plat du pied, Mme D. présentant une cotation de 0/5 pour les fléchisseurs dorsaux du pied. Le
verrouillage du genou se réalise en récurvatum, ceci étant du au manque de force du quadriceps
(0/5), des ischio-jambiers (1/5) et du triceps sural (0/5). De plus, la spasticité du triceps sural majore
ce recurvatum en fin de phase portante. En effet, la flexion dorsale de la cheville au cours de cette
phase entraîne l’étirement du triceps, qui se contracte alors de façon réflexe, ce qui a pour
conséquence une hyper extension du genou, le pied étant fixé au sol et le contrôle du quadriceps
étant trop faible pour s’opposer à cette contraction réflexe. Enfin Mme D. présente également de la
spasticité au niveau des ischios –jambiers, de moindre intensité que pour les gastrocnémiens,
spasticité qui entraîne également un recurvatum du genou lors de la phase d’appui au sol.
(BLEYENHEUFT C. et al. 2010 p 6,7) Au cours de la phase oscillante, Mme D. utilise une
inclinaison du tronc à gauche, ainsi qu’une élévation de l’hémi bassin droit afin de pouvoir passer le
pas. Mme D. présente aussi un fauchage lors de cette même phase. La largeur et la longueur du pas
ont tendance à diminuer
Son périmètre de marche est d’environ 125 m. avec une vitesse de marche de 0,17 m/s.
L’adaptation posturale et les réactions parachutes sont maîtrisées dans la position assise, pas
dans la position debout.
La réalisation des activités de la vie quotidienne nécessite l’aide d’une tierce personne, en
particulier pour l’habillage, la toilette, et l’alimentation.
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2.3. Projet du patient
Mme D. a pour objectif principal de récupérer une marche stable et efficace afin de pouvoir
rejoindre son mari à leur domicile. Ils habitent dans une maison de plein pied sans marche d’accès
extérieurs. Son mari a revu l’ergonomie de leur domicile afin de faciliter les déplacements intérieurs
et extérieurs de sa femme. Mme D. souffre de cette situation, elle a toujours été une maîtresse de
maison exceptionnelle d’après son entourage et le fait d’être éloignée de chez elle depuis
maintenant près de 6 mois a des répercussions importantes sur le moral de la patiente.
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Au cours de la rééducation différents principes seront à prendre en compte, notamment
respecter la douleur et la fatigabilité de la patiente et ne pas renforcer la spasticité qui n’est pas
fonctionnelle. De plus, comme toute prise en charge rééducative en neurologie, on prendra garde à
ne pas mettre Mme D. en situation d’échec. Cette prise en charge nécessite l’intervention d’une
équipe pluridisciplinaire et coordonnée.
3. Traitement masso-kinésithérapique
Mme D. est installée en décubitus dorsal, je réalise des mobilisations passives du membre
supérieur hémiplégique. « Certaines études ont montré que la mobilisation passive articulaire durant
30 minutes induisait une réponse au niveau de la représentation corticale du muscle sous l’effet des
inductions proprioceptives. Elles confortent le masseur-kinésithérapeute dans l’application de
mobilisations passives des segments des patients hémiplégiques déficitaires. » (BLETON, 2008, p.
28).
Étirement des muscles spastiques : fléchisseurs du poignet et des doigts en décubitus dorsal
et étirement du triceps sural et des ischios-jambiers.
Mobilisation auto-passive, bras tendus à 90° d’antépulsion, doigts entrecroisés.
Mobilisation passive selon les mouvements fonctionnels main – bouche, main – tête, les
mouvements main – nuque, main – dos sont trop douloureux pour être réalisés. « Plus les exercices
répétés se rapprochent de l’activité fonctionnelle, meilleurs sont les résultats. » (PELTIER, 2006, p.
8)
Mobilisations passives du membre inférieur droit en triple flexion, triple extension,
abduction, adduction et rotation interne, rotation externe à visée d’entretien articulaire. Puis avec
une participation active de la patiente.
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quotidiennement. Ces techniques permettent de réduire de façon transitoire la spasticité lors du
travail en kinésithérapie et de prévenir les conséquences orthopédiques. » (2005 p 12). La posture
est maintenue 20 min avec des packs de froid sur les muscles spastiques, car la cryothérapie s’avère
plus efficace chez Mme D. En effet, « l’application locale de froid est efficace sur l’élément
phasique du réflexe d’étirement et le clonus. ». « La stimulation des thermorécepteurs par les voies
polysynaptiques, inhibe les motoneurones spastiques. ». « En pratique, l’effet antispastique obtenu
dure de 30 minutes à 2 heures après l’application. » (CHAUVIERE, C., 2002, p 70).
Quant à la spasticité du membre inférieur, elle n’est pas inhibée car, la spasticité du triceps
couplée à celle des ischios-jambiers peut être utilisée à des fins fonctionnelles, notamment lors du
verrouillage du genou.
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réseau cérébral activé lors de l’observation d’un geste est largement superposable à celui mis en
jeu lors de la réalisation de ce même geste, surtout si le geste observé est observé dans le but de
l’imiter. » (DECETY, et al. dans PELTIER, 2006, p. 10) « En s’appuyant sur la notion de
neuroplasticité, on peut donc envisager de faciliter l’apprentissage moteur à partir d’informations
visuelles et proprioception. » (DEUTSCH, et al. dans PELTIER, 2006, p. 11). Le but est de donner
au patient l’illusion d’un mouvement correctement réalisé, rétablissant ainsi une relation correcte
entre l’intention motrice et les afférences visuelles et proprioceptives. Mme D. ne présentant pas de
troubles de la sensibilité au niveau du membre inférieur, cette technique peut être utilisée comme
voie d’entrée pour cette patiente.
3.3. Mettre en place une rééducation fonctionnelle qui favorise l’autonomie du
patient.
Tout d’abord les transferts assis-debout et debout-assis sont travaillés de manière à ce que la
patiente soit de plus en plus autonome. De plus selon CARR, J., et SHEPHERD, R. « Après un
accident vasculaire cérébral, il faut commencer très tôt les exercices d’appui comme la marche, le
passage assis/debout et debout/assis, les mouvements de balancement et d’équilibre en station
debout. » (2OO5, p 21). Au début on lui donne les indications pour l’aider, puis on ne lui dit plus
rien et à la fin de l’exercice on lui fait part de ses erreurs. Il s’agit de la méthode des essais et des
erreurs. Lors de ce transfert, la patiente oublie de mettre les freins du fauteuil roulant, de placer son
membre inférieur hémiplégique correctement et elle présente des difficultés pour contrôler la
flexion du genou lors du passage à la position assise. La connaissance des résultats permet au
patient d’améliorer la qualité du transfert.
Puis, en position assise, on travaille la mise en charge de la patiente sur son côté
hémiplégique en vue d’une meilleure répartition des appuis en position debout.
La mise en charge se réalise debout, les genoux de la patiente légèrement fléchis, par des
petits balancements latéraux on amène la patiente à se mettre en charge sur le côté atteint. Avec
mon genou je contrôle le genou hémiplégique de la patiente. Au début de la prise en charge
j’installe également un miroir afin que Mme D. puisse s’aider visuellement. Lorsque le contrôle du
genou sera suffisant, la patiente réalisera des pas en avant, en arrière ou latéralement en appui sur le
côté hémiplégique.
Travail bipodal face à l’espalier : La patiente est debout, face à l’espalier et se maintient
avec son membre supérieur sain, je me positionne derrière elle afin de la sécuriser et de contrôler la
mise en flexion du genou. En progression on demande à la patiente de décoller légèrement le
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membre inférieur opposé du sol, puis des mouvements alternatifs de flexion extension du genou
hémiplégique.
Ces exercices sont réalisés dans le but de préparer la phase portante de la marche. Ils ont
pour objectifs d’automatiser le positionnement du genou en légère flexion afin que la patiente
retrouve un schéma de marche correct
La marche proprement dite se réalise à l’aide d’une canne tripode ainsi que d’une orthèse
astep anti-steppage afin de pallier au déficit des muscles fléchisseurs dorsaux de la cheville. Lors de
la phase oscillante du membre hémiplégique, Mme D. réalise une élévation de l’hémi bassin droit
afin de compenser le déficit des fléchisseurs de hanche et de genou. Lors de la phase portante, la
patiente attaque le pas avec le plat du pied et le verrouillage du genou se réalise en récurvatum. Le
contrôle du genou en légère flexion est un exercice impossible pour la patiente au début de la prise
en charge. Alors au cours de la marche je maintiens le genou en légère flexion. Au cours de la
rééducation, Mme D. commence à intégrer cette correction au cours des exercices statiques et
dynamiques, mais elle est très coûteuse énergétiquement, ce qui oblige Mme D. à se reposer
souvent. En effet, Mme D. arrive à marcher, en fin de rééducation, sur une distance de 200 m,
cependant, le contrôle volontaire du genou s’épuise au bout de 20 m. Quand on l’incite à continuer
ce contrôle, Mme D. s’arrête au bout de 50 m, alors que si on la laisse continuer en marchant en
recurvatum elle effectue 170 m de plus.
De plus, la patiente quittant le centre dans très peu de temps, nous avons donc aussi réalisé
des séances avec son mari afin de lui montrer comment la sécuriser lors de la marche, ou encore
comment l’aider à se relever si elle venait à tomber.
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4. Bilan final à J+200 de l’AVC
Mme D. réalise à présent ses transferts seule, sans aucune aide du masseur-kinésithérapeute.
On note une amélioration de la commande motrice au niveau du membre inférieur, avec un
score de 34/100 sur l’échelle de Demeurisse (Annexe 2), une amélioration de la force des
fléchisseurs (3/5) et des extenseurs du genou (2/5). La spasticité quant à elle n’a pas évoluée.
La patiente présente un score final de 35/100 sur l’échelle d’Orgogozo et de 60/100 pour
l’indice de Barthel. Les scores de ces deux tests étant augmentés, c’est le signe d’une régression de
l’affection neurologique de Mme D. En effet, « Pour un même patient, en comparant les résultats
apportés par cette échelle et l’index de Barthel, on peut observer des modes évolutifs différents. Si
le score fonctionnel (index de Barthel) s’améliore mais pas le score de déficience (score
d’Orgogozo) cela traduit une adaptation du malade à son handicap et si le score fonctionnel et le
score de déficience clinique s’améliorent c’est le signe d’une régression de l’affection
neurologique. » (LACOTE, 2005, p. 487).
Mme D. présente une augmentation de son périmètre de marche passant de 125 m à 200 m.
La vitesse de marche est aussi augmentée passant de 0,17 m/s à 0,20 m/s. La patiente marche sur
différents terrains (en montée, descente, sable et pavés). Le contrôle du récurvatum est à présent
possible mais uniquement sur une courte distance (environ 20 m), cet exercice étant très fatiguant
pour la patiente. De plus elle n’intègre pas cette correction dans la marche au quotidien.
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5. Origines et conséquences du recurvatum
Chez des patients hémiparétiques après un accident vasculaire cérébral, 40 à 68% d’entre
eux présentent une marche en recurvatum de genou (MORIS M.E., 1992, p ???). Ces patients
placent leur genou en recurvatum, afin de modifier le passage de la ligne de gravité dans un
polygone de sustentation leur permettant de retrouver l’équilibre nécessaire au passage du pas
portant. Il est caractérisé par un vecteur de force de réaction au sol passant nettement en avant du
genou. (BLEYENHEUFT C. et al. 2010 p 6) (figure 1). En pratique clinique la prise en charge
rééducative du recurvatum de genou est relativement complexe étant donnée la pluralité des
étiologies (BLEYENHEUFT C. et al. 2010 p 6-7) :
- Le déficit de force des extenseurs de genou : dans ce cas de figure le maintien du genou
en hyperextension empêche l’effondrement.
- La spasticité des extenseurs de genou. Physiologiquement, au début de la phase d’appui
le genou se place en légère flexion afin d’amortir les répercussions du contact du pied au
sol. En cas de spasticité des extenseurs de genou s’exprimant en phase d’appui, la
flexion physiologique du genou se transforme en une hyperextension pathologique.
- Une faiblesse des muscles fessiers à pour conséquences une antéversion du bassin
associée à une hyperlordose lombaire, une flexion de hanche excessive et une
hyperextension du genou compensatrice.
- Une faiblesse ou un allongement excessive des muscles ischio jambiers. Les ischios
jambiers sont nécessaires en phase d’appui afin de contrôler la flexion du genou surtout
si les extenseurs sont spastiques.
- Une spasticité ou une rétraction des muscles de la loge postérieure de la loge entraîne
une limitation de la flexion dorsale de la cheville. Dans ce cas , le genou se positionne en
hyperextension suite à l’impossibilité d’avancer le tibia durant la phase d’appui en raison
de la raideur de la cheville.
- Un évitement de l’appui sur l’avant pied en raison de douleurs entraîne les mêmes
conséquences qu’en cas de spasticité/rétraction des muscles de la loge postérieure de la
jambe.
- En cas de troubles proprioceptifs, le recurvatum permet un passage du pas en toute
sécurité, le patient ayant un mauvais contrôle du genou.
Il n’est pas rare que ces étiologies se combinent, un recurvatum peut donc être du par
exemple à une insuffisance du quadriceps associée à une spasticité des muscles fléchisseurs
plantaire de la cheville comme c’est le cas chez Mme D.
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La question se pose de savoir pourquoi on doit traiter le recurvatum de genou. Ce
recurvatum est à l’origine de divers désavantages. Le recurvatum augmente la durée de la phase
d’appui, il est donc difficile d’obtenir une marche symétrique dans le plan spatial et temporel. Ce
schéma de marche, souvent perçu comme inesthétique par les patients, entraîne une augmentation
du coup énergétique de la marche. En effet le recurvatum allonge le membre inférieur et génère une
augmentation du travail mécanique externe lié à l’élévation du centre de masse corporelle. Enfin, et
surtout, le recurvatum de genou peut être douloureux en raison des dégradations des structures
ligamentaires et tendineuses postérieures qu’il engendre. (BLEYENHEUFT C. et al. 2010 p 9)
6.1. La neuroplasticité
Des recherches récentes utilisant des techniques de neuro-imagerie comme l’Imagerie par
Résonnance Magnétique montrent que le cerveau lésé est capable d’une réorganisation. La
neuroplasticité se définit selon PELTIER, M. « comme la capacité du cerveau à se réorganiser lui-
même. Elle repose sur trois mécanismes ; une réorganisation des réseaux neuronaux ; une
modification de la somatotopie du cortex sensori-moteur, une réorganisation du métabolisme
cérébral. » (2006, p 7).
Selon différents travaux, évaluant l’impact des différentes modalités de notre rééducation en
corrélant l’évolution des tests cliniques aux modifications de l’activité cérébrale mise en évidence
par l’imagerie, il apparaît que, les sollicitations répétées de la fonction motrice (KAWAHIRA K., et
al., 2004, p 162), l’intensité de la rééducation, ainsi que le travail « tâche-orientée » (RICHARDS
C.L., 1993, p ???) permettent la reconfiguration des éléments centraux. Cependant, toujours
d’après PELTIER, M. « l’activité motrice peut aussi être à l’origine d’apprentissages délétères si il
y a répétitions de mouvements anormaux ou répétition d’une activité stéréotypée qui conduit à des
mouvements dystoniques parasitaires. » (2006, p 7-8). De plus, selon BLETON, J.P., « la
désuétude qui apparaît lorsqu’une fonction n’est plus sollicitée, une faculté n’est plus utilisée, peut
entraîner leur régression au niveau cérébral. » (2006, p 47).
En masso-kinésithérapie nous retrouvons plusieurs applications pratiques de la
neuroplasticité :la rééducation sous contrainte du membre sain au niveau du membre supérieur, la
stimulation électrique fonctionnelle, la marche par allègement du poids du corps, les techniques de
rééducation par réalité virtuelle.
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La mobilisation passive ou active aidée est toujours utilisée de façon à conserver de bonnes
amplitudes articulaires. Elle est associée lors de la rééducation à un travail actif du genou en
décharge puis en charge permettant de reprogrammer le membre inférieur dans sa fonctionnalité, de
façon à stimuler les capteurs proprioceptifs ainsi que les muscles péri articulaires.
En décharge, lors des mouvements d’extension du genou on demande au patient de garder le
genou légèrement fléchi afin de ne pas réaliser d’hyperextension.
En charge, la même consigne est donnée au patient dans différents exercices :
- Mise en charge sur le membre hémiplégique.
- Travail unipodal à l’espalier : d’abord avec des balances pour évaluer la mise en charge du
membre hémiplégique, puis sans balances et enfin en demandant de décoller le membre
sain.
- La marche se réalise d’abord avec un contrôle du genou hémiplégique par le thérapeute, puis
sans aide extérieure.
Cependant d’après PELTIER, M. « avec les techniques conventionnelles, la qualité de la
marche est souvent préférée à son efficacité (endurance, vitesse de marche), l’objectif étant de
récupérer la motricité la plus proche de la normale. Le problème est que les résultats acquis en
salle de rééducation ne sont pas toujours transférés dans la vie quotidienne » (2006, p10).
En effet, pour Mme D. la marche en légère flexion de genou est difficilement réalisable.
Celle-ci étant très coûteuse énergétiquement et nécessitant beaucoup d’attention.
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quadriceps en concentrique et excentrique (ENGARDT et al. dans AUBRY, J.F, et al. 2009, p 48),
fléchisseurs et extenseurs du genou en excentrique (ROULEAU et al. dans AUBRY, J.F, et al.
2009, p 48).
« Les résultats obtenus après entraînement isocinétique montrent dans toutes les études une
augmentation significative du pic de couple du muscle renforcé et de la vitesse de marche de
confort » (AUBRY, J.F, et al. 2009, p 48).
Cependant ce type d’appareil est très coûteux, ce qui contraint Mme D. à effectuer sa
rééducation exclusivement chez quelqu’un qui possède un appareil d’isocinétisme.
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Actuellement nous disposons des orthèses de genou qui, malgré les progrès effectués dans la
qualité et le poids des matériaux, restent très encombrantes et inesthétiques. De plus ce type
d’appareillage rend le pas oscillant plus difficile à réaliser. Sur mon lieu de stage les masseurs-
kinésithérapeutes utilisent des talonnettes de 1 cm (BUSSIERE C., 2001, p 4), placées dans chaque
chaussure, qui permettent une moindre mise en tension du triceps sural lors de la phase d’appui. Ce
qui a pour effet de retarder l’apparition de la spasticité des gastrocnémiens responsable en partie de
l’hyper extension du genou. Cependant les orthèses produisent un déséquilibre antéro-postérieur,
qui pourrait être responsable d’une augmentation du coût énergétique de la marche. De plus ce type
d’appareillage permet de retarder l’apparition du recurvatum tout en permettant une expression
spastique en varus équin du pied dans la phase oscillante.
DELAIRE, M. a récemment écrit un article dans lequel il présente un montage élastique
permettant de « reproduire la chaîne cinétique fermée » (2009, p 14). Après avoir essayé ce
montage, je me suis demandée si il était possible de l’adapter pour des patients hémiplégiques car il
présente un double intérêt lors de la marche hémiplégique en recurvatum :
- Lors de la phase oscillante l’élastique ramène le membre en triple flexion (DELAIRE M.,
FORSTER J., 2009 p ???)et facilite le passage du membre hémiplégique.
- Lors de la phase portante, l’élastique crée une meilleure attaque du pas par le talon et il
constitue une résistance à l’extension du membre inférieur qui pourrait limiter l’hyper
extension du genou.
Ce qui nous amène à formuler l’hypothèse suivante : le montage élastique permettrait
d’obtenir une amélioration de la vitesse de marche et de son coût énergétique sur une distance pré-
établie.
Afin d’évaluer cette approche, il m’a parut intéressant de mettre en place une étude
préliminaire, chez des patients hémiplégiques, composée de trois tests de marche de 10 m réalisés
l’un avec le montage élastique, l’autre avec des talonnettes et le dernier sans rien ni exigences
particulières.
Devant l’absence de consensus et d’après la littérature, j’ai décidé, en accord avec l’équipe
médicale, de tester ces deux grandes stratégies de rééducation de lutte contre le recurvatum de
genou.
18
7.1.2. Fiche Masseur kinésithérapeute
19
physiologique au cours de la marche à vitesse confortable est de O,31 bpm pour les hommes (écart
type : 0,13) et 0,37 bpm pour les femmes (écart type : 0,14) (VOISIN P et al., 2001, p 27)
- La force du quadriceps, ischio-jambiers et triceps selon l’échelle de Held et Pierrot-
Desseilligny.
- La spasticité des gastrocnémiens, du quadriceps et des ischios-jambiers selon l’échelle
d’Ashworth modifiée.
- L’ancienneté de la lésion.
- Les aides techniques utilisées : cannes anglaises, canne tripode ou cadre.
- L’existence de troubles de la compréhension.
- L’âge des patients.
7.1.2.2. Critères
Critères d’inclusion
Cette étude inclue des hommes et des femmes atteints d’une hémiplégie droite ou gauche.
Les patients devront présenter un récurvatum de genou à la marche et être capable de marcher sur
une distance de 10m.
Critères d’exclusion
Cette étude exclue les patients hémiplégiques en phase flasque et ceux dont la marche se
réalise uniquement entre les barres parallèles. Sont exclue également les patients présentant des
troubles de la sensibilité proprioceptive et du tact grossier du membre inférieur.
7.1.2.3. Matériel
Protocole de pose de la bande élastique
Choisir la longueur de bande : 2,50 m pour un individu de 1,75 m.
Recommandations : la bande ne doit ni gêner ni comprimer le système de retour veineux. La
bande peut être posée sur les vêtements mais jamais sur une chaussure : risque d’altérer l’intégrité
de la bande.
1. Réaliser un huit sur la cheville afin d’éviter le démontage et assurer un point d’ancrage.
2. Croiser les deux brins de longueur identique face antérieure de jambe, puis face postérieur
du genou à hauteur du pli de flexion.
3. Recroiser les deux extrémités face antérieure du segment crural et terminer par un nœud au
niveau de la taille ; ce qui offre l’avantage de libérer les mains pour une déambulation et/ou
une marche physiologique.
20
Hauteur de la talonnette
Au cours de la marche, lors de la phase portante, lorsque le poids du corps passe en avant de
la ligne de gravité, les gastrocnémiens se trouvent en situation d’étirement. En effet, d’après
CAZEAU, C., STIGLITZ, Y., BARROUK, L.S. et al « l’analyse cinématique permet d’identifier
avec précision la phase lors de l’appui qui pose un problème potentiel en cas de brièveté du
gastrocnémien. Cette phase caractérisée par la position du genou en extension et la cheville autour
de 0°, débute approximativement au 60ème percentile pour se terminer au 90ème percentile de la
phase d’appui. » (2006) [en ligne]. Chez les patients hémiplégiques présentant de la spasticité au
niveau des gastrocnémiens, l’exagération du réflexe myotatique produit une contraction de ces
mêmes muscles qui a pour résultante une hyper extension du genou, le pied étant fixé au sol.
L’utilisation de talonnettes permettrait donc de placer les gastrocnémiens dans une position de
moindre mise en tension (pour 1cm de talonnette on observe une diminution de la flexion dorsale
d’environ 5°). Lors de cette période de la phase d’appui la cheville serait donc en position neutre
(voire même en flexion plantaire de 5°) tandis que le genou est en extension.
Les talonnettes de 1cm sont réalisées en accord avec ce qui se fait dans le service.
7.1.3. Formulaire masso-kinésithérapique de recueil des données
- QD : 0 1 2 3 4 5
- IJ: 0 1 2 3 4 5
- TS : 0 1 2 3 4 5
Evaluation de la spasticité :
- QD : 0 1 1+ 2 3 4
- IJ : 0 1 1+ 2 3 4
- Gastrocnémiens : 0 1 1+ 2 3 4
21
FC au repos en
battements/min
FC à l’effort en
battements/min
ICP
Commentaires du patient :
1. Recueil des données du dossier : état civil du patient, âge, ancienneté de la lésion, troubles de la
compréhension.
4. Réalisation des trois tests de marche de 10 m : les tests seront réalisés toujours dans le même
couloir, selon les mêmes repères et si possible toujours à la même heure.
Les tests sont effectués en premier avec le montage élastique, puis les talonnettes et enfin
selon une marche normale sans exigence particulière. Le patient utilise son ou ses aides
techniques habituelles. Le test est réalisé en dehors des barres parallèles. Les tests sont
effectués consécutivement avant tout autre travail générateur de fatigue. Le rétablissement
de la fréquence cardiaque de repos doit être respecté entre les tests, pour cela il est conseillé
de mettre des chaises aux deux extrémités du parcours.
Réalisation des tests au cours desquels il faut chronométrer la durée de l’épreuve et compter
le nombre de pas
22
5. Prendre la fréquence cardiaque à l’effort tout de suite après les 10 m de marche.
A la date d’aujourd’hui j’ai testé 4 patients. L’effectif réduit de l’échantillon testé à cette
date ne permet pas de donner une valeur aux dires des patients qui éprouvent et relatent un certain
« confort à la marche » lorsqu’ils sont appareillés avec l’élastique.
L’effectif réduit de l’échantillon testé à cette date ne permet pas d’étudier les corrélations
entre les variables âges, force, spasticité et la variation paramétrique de la marche. Cette partie de
l’analyse devra être approfondie pour analyser l’étiologie du recurvatum la plus influencée par les
techniques utilisées.
Une première analyse graphique (graphique 1) montre que la présence des talonnettes
augmente les valeurs de la fréquence cardiaque et de l’ICP par rapport à la marche non appareillée,
alors que le montage élastique les minore.
L’augmentation de la fréquence cardiaque et de l’ICP sont corrélées par la formule de calcul
moyennée sur cet échantillon réduit ont des erreurs standards importantes qui montrent que
l’estimation de la moyenne réelle dans la population est insuffisamment précise pour différencier
l’effet des appareillages proposés. Un effet significatif ne pourra être observé qu’à partir d’un
échantillon de 250 personnes testées.
Le tableau des valeurs de l’ICP montre que les valeurs moyennées sur cet échantillon réduit ont des
erreurs standards importantes qui montrent que l’estimation de la moyenne réelle dans la population
est insuffisamment précise pour différencier l’effet des appareillages. Un effet significatif pourra
être observé à partir d’un échantillon de 10 personnes testées.
Un premier niveau d’analyse est effectué sur l’évolution de la moyenne des variables :
nombre de pas, temps et vitesse et fonction de l’appareillage proposé. Les valeurs de vitesse ont été
transposées en cm/s afin d’apparaître graphiquement. (graphique 2).
23
La valeur du nombre de pas ne semble pas être réellement affectée par l’appareillage. Elle ne sera
pas étudiée
Le temps utile pour parcourir les 1O m diminue entre la marche non appareillée et la marche avec
talonnettes. Il diminue encore quand on utilise le montage élastique. La vitesse varie inversement et
dans les mêmes proportions puisque les deux valeurs sont liées par la formule de calcul v=10m/t.
On choisit d’étudier la variable vitesse dont les valeurs moyennées sur cet échantillon réduit ont
des erreurs standards importantes qui montrent que l’estimation de la moyenne réelle dans la
population est insuffisamment précise pour différencier l’effet des appareillages (graphique 3).
Aucun effet significatif ne pourra être attendu avant un échantillon de 800 personnes testées.
8. Discussion
Au total cette étude devra être améliorée par l’élaboration de critères d’inclusion et
d’exclusion indispensables à l’analyse statistique. Les critères d’inclusions devront prendre la
direction suivante :
Il s’agira de patients présentant un syndrome hémiplégique d’étiologie vasculaire de moins de six
mois.
Ces patients devront être capable de faire un test des 10 m de marche (VIEL E., 2000, p 96).
Les patients doivent obligatoirement présenter un recurvatum passif d’au moins 5° du côté
hémiplégique. Ce recurvatum sera mesuré par la distance « talon table » qui devra être supérieure à
deux travers de doigts (BIBLIO).
Ces patients étant des hémiplégiques marchant, il faut qu’ils présentent une cotation supérieure à 3
sur l’échelle de Held et Pierrot Desseilligny (LACOTE M et al., 1996, p 448) pour les muscles
Psoas Iliaque, Gluteus medus et Gluteus maximus nécessaire à la station debout.
Enfin, les patients devront présenter un score sur la NFAC supérieur ou égal à la classe 4
correspondant à: « le patient marche seul en surface plane mais le passage des escaliers est
impossible (indépendant surface plane) » (BRUN V., 2000, p 314). En effet, «le mode d’utilisation
des escalier tel qu’il est décrit de la classe 5 à 8 à une valeur prédictive des deux types de vitesse
de marche : confortable et rapide » ( BRUN V., 2000, p 314).
24
Les patients ne devront pas présenter de troubles cognitifs ne permettant pas de comprendre les
consignes.
Les patients présentant des troubles associés à l’hémiplégie seront également exclus.
Les patients ne présentant aucune spasticité sur les ischio-jambier, quadriceps ou triceps ne pourront
être inclus dans cette étude, puisqu’elle concerne des patients présentant un recurvatum d’origine
spastique.
Les patients ayant une héminégligence modérée ou sévère seront exclus de cette étude. Le score sur
l’échelle de Bergego (HAS, 2006, p 4, 20) devra être inférieur à 10/30. (BERGEGO C. et al., 1995,
p 183-189).
L’utilisation d’un montage élastique reproduisant la chaîne cinétique fermée (DELAIRE M.,
2009, p 13) semble influencer favorablement tous les paramètres étudiés au contraire des talonnettes
auparavant utilisées dans le service.
Le port des talonnettes (BUSSIERE C., 2001, p 4) ne modifie que la tension du triceps sural,
on peut donc imaginer que cet artifice n’améliore les paramètres de la marche que lorsque ceux-ci
sont perturbés par un certain niveau de spasticité du triceps sural.
Le montage élastique choisi ramène les trois articulations du membre inférieur en flexion
(DELAIRE M., FORSTER J., 2009, p ???), ce qui contribue à une meilleure sélectivité des muscles
fléchisseurs responsables de la phase oscillante, ainsi qu’à une suppléance de ces mêmes muscles. Il
agit également par facilitation en provoquant un étirement du triceps sural avant l’attaque du pas,
grâce à la mise en flexion dorsale de la cheville au cours de la phase oscillante. Cet étirement
permet donc de diminuer la spasticité du triceps, et donc de limiter le recurvatum au cours de la
phase portante. De plus, il oriente les actions musculaires vers des co-contractions en chaînes
parallèles (DELAIRE M., 2009, p 13). A ces facteurs biomécaniques peut s’ajouter l’influence des
afférences extéroceptives produites par l’appui et la friction de la bande élastique sur la peau des
25
patients même au travers des vêtements. Ainsi je pense que le montage élastique, de par la
multiplicité des composantes de son action, devrait offrir une possibilité de compensation à
différents facteurs à l’origine du récurvatum. Cette supposition pourrait être étayée par les
corrélations qu’un échantillon plus important me permettra peut être d’établir entre les variables
force et spasticité et les paramètres de la marche.
On retrouve également une sensibilité importante de l’ICP aux variations des paramètres de
la marche comme décrit dans la littérature et ceci malgré la distance réduite que nous avons choisie
pour nos tests.
L’ajout à cette expérimentation d’un test plus long, par exemple le test des 6 mn de marche
(HARADA D., 1999, p 840) (HAS, 2006, p 6) sera à envisager car on ignore comment les
paramètres étudiés vont être influencés par la fatigue au-delà de la distance de 10m.
26
9. Bibliographies
BERGEGO C., AZOUVI P., MARCHAL F., et al. Validation d’une échelle d’évaluation
fonctionnelle de l’héminégligence dans la vie quotidienne : l’échelle CB. Ann Readapt Med Phys.
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de médecine physique, 1993, n°36, p 91-99.
27
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30
ANNEXES
ANNEXE 4 : ÉCHELLE D’ORGOGOZO : ÉCHELLE NEUROLOGIQUE POUR INFARCTUS SYLVIEN (ORGOGOZO SCORE) 39
Héminégligence droite
31
Évaluation fonctionnelle réalisée par le thérapeute
Patient :
Date :
Examinateur :
6. « Oubli » de l’hémicorps droit (par exemple : bras ballant hors du fauteuil, patient assis ou
couché sur son côté paralysé, pied droit non posé sur la palette du fauteuil roulant, sous-utilisation
des possibilités motrices).
0 1 2 3 NV
8. Déviation dans les déplacements (marche ou fauteuil roulant) amenant le patient à longer les
murs du côté gauche ou à heurter les murs, les portes ou les meubles sur sa droite.
0 1 2 3 NV
32
9. Difficultés à retrouver des trajets ou lieux familiers lorsque le patient doit se diriger vers la droite.
0 1 2 3 NV
10. Difficultés à retrouver des objets usuels lorsqu’ils sont situés à droite.
0 1 2 3 NV
33
Annexe 2 : Echelle d’Ashworth modifiée
Échelle clinique ordinale la plus utilisée aussi bien dans la pratique clinique que dans les
publications scientifiques.
34
Annexe 3 : Index de Motricité de Demeurisse :
35
Mouvement contre résistance, 2
mais plus faible que de l’autre 5
côté.
Force normale. 3
3
Dorsiflexion de Pas de mouvement. 0 0 0
Contraction du muscle palpable, 9
cheville; depuis la
mais pas de mouvement.
position de flexion
Mouvement vu, mais pas sur 1
plantaire.
toute la distance/pas contre la 4
pesanteur.
Mouvement sur toute Ia distance 1
contre pesanteur, pas contre 9
résistance.
Mouvement contre résistance, 2
mais plus faible que de l’autre 5
côté.
Force normale. 3
3
Extension de genou ; Pas de mouvement. 0 0 14
Contraction du muscle palpable, 9
Contraction/mouvemen
mais pas de mouvement.
t volontaire depuis 90
Mouvement vu, mais pas sur 1
degrés.
toute la distance/pas contre la 4
pesanteur.
Mouvement sur toute Ia distance 1
contre pesanteur, pas contre 9
résistance.
Mouvement contre résistance, 2
mais plus faible que de l’autre 5
côté.
Force normale. 3
3
Flexion de hanche ; Pas de mouvement. 0 19 19
Habituellement depuis Contraction du muscle palpable, 9
90 degrés. mais pas de mouvement.
Mouvement vu, mais pas sur 1
toute la distance/pas contre la 4
pesanteur.
Mouvement sur toute la distance 1
36
contre pesanteur, pas contre 9
résistance.
Mouvement contre résistance, 2
mais plus faible que de l’autre 5
côté.
Force normale. 3
3
Score Membre Supérieur /100 1 1
Score Membre Inférieur /100 20 34
Score de l’hémicorps /100 10,5 17,5
37
Annexe 4 : Échelle d’Orgogozo : Échelle neurologique pour infarctus Sylvien
(Orgogozo score)
D’après : Orgogozo JM, Dartigues JF. Clinical trials in brain infarction. The question of
assessment criteria. In : Battistini N. Acute brain ischiemia. Medical and surgical therapy.
New_York : Raven Press ; 1986. p. 201-8.
38
si mobile)
Tonus du membre normal (même si réflexes vifs) 5 0 0
supérieur flaccidité ou spasticité 0
Élévation du normale (même si fatigable) 15 0 5
membre inférieur possible contre résistance 10
possible contre pesanteur 5
ébauche de soulèvement ou moins 0
Dorsiflexion du pied possible contre résistance 10 0 0
possible contre pesanteur 5
ébauche de soulèvement ou moins 0
– chute du pied
Tonus du membre normal (même si réflexes vifs) 5 0 0
inférieur flaccidité ou spasticité 0
Score total (/100) 30 35
39
Annexe 5 : Cotation de Held et Pierrot-Deseilligny
0 = absence de contraction.
1 = contraction perceptible sans déplacement du segment.
2 = contraction entraînant un déplacement du segment quelque soit l’importance du segment
parcouru.
3 = le déplacement peut s’effectuer contre une légère résistance.
4 = le déplacement s’effectue contre une résistance plus importante.
5 = Le mouvement est d’une force identique à celle du côté sain.
40
Annexe 6: Motor Assessment Scale (MAS)
Réf : Carr JH, Shepherd RB, Nordholm L, Lynne D. Investigation of a new motor assessment scale
for stroke patients. Phys Ther 1985 ; 65 (2) : 175-80.
Score de 0 à 6 de 9 items
1 : se tire lui-même sur le côté (position de départ doit être allongé sur le dos, les genoux non
fléchis. Le patient se tire lui-même avec le bras sain, déplace la jambe atteinte avec la jambe saine).
2 : déplace les jambes activement et la moitié inférieure du corps suit (même position de départ que
dessus. Le bras est laissé en arrière).
3 : le bras est levé au-dessus du corps avec l’autre bras. Les jambes sont mobilisées activement etle
corps suit en bloque (position de départ comme au-dessus).
4 : déplace les bras activement à travers le corps et le reste du corps suit en bloque (position de
départ comme au-dessus).
5 : déplace les bras et les jambes et roule sur le côté mais va au-delà (position de départ comme au-
dessus. Les épaules enroulées vers l’avant et les bras fléchis vers l’avant).
6 : roule sur le côté en 3 secondes (position de départ comme au-dessus. Ne doit pas utiliser les
mains).
1 : allongé sur le côté, soulève la tête sur le côté mais ne peut pas s’asseoir (patient assisté pour se
mettre sur le côté).
2 : transfert allongé sur le côté/assis sur le côté du lit (le thérapeute assiste le patient pour les
mouvements. Patient contrôle la position de la tête pendant les mouvements).
3 : Transfert allongé sur le côté/assis sur le côté du lit (le thérapeute donne des aides pour se
maintenir (voir annexe suivant) en aidant le déplacement des jambes sur le côté du lit).
4 : Transfert allongé sur le côté/assis sur le côté du lit (sans aide de maintien).
5 : Transfert allongé/assis sur le côté du lit (sans aide de maintien).
6 : Transfert allongé/assis sur le côté du lit en moins de 10 secondes (sans aide de maintien).
3. Équilibre assis
1 : s’assoit uniquement avec un dossier (le thérapeute doit aider le patient à s’asseoir).
41
2 : s’assoit sans appui pendant 10 secondes (sans se tenir, genoux et pieds joints, pied
éventuellement en appui sur le sol).
3 : s’assoit sans appui avec le poids bien équilibré vers l’avant et bien réparti (le poids doit être en
avant des hanches, tête et rachis thoracique en extension, poids bien réparti sur les 2 côtés).
4 : s’assoit sans appui, tourne la tête et le tronc pour regarder derrière (pieds joints et en appui. Ne
pas laisser partir les jambes en abduction ou les pieds bouger. Laisser les mains sur les cuisses, ne
pas laisser les mains saisir les accoudoirs).
5 : s’assoit sans appui, se penche vers l’avant pour toucher le sol, et revient dans la position de
départ (pieds en appui sur le sol. Ne pas permettre au patient de se tenir. Ne pas permettre aux
jambes et aux pieds de bouger, soutenir le bras atteint si nécessaire. Les mains doivent toucher le
sol à au moins 10 cm en avant des pieds).
6 : s’assoit sur un tabouret sans appui, arrive à toucher de chaque côté le sol, et revient dans la
position de départ (pieds en appui sur le sol. Ne pas permettre au patient de se tenir. Ne pas
permettre aux jambes et aux pieds de bouger, soutenir le bras atteint si nécessaire. Le patient doit
atteindre chaque côté pas vers l’avant).
4. Transfert assis/debout
5. Marche
1 : reste debout sur la jambe atteinte et fait un pas vers l’avant avec l’autre jambe (la hanche
supportant l’appui doit être tendue. Le thérapeute peut donner des aides pour se maintenir).
2 : marche avec une aide de maintien debout d’une personne.
3 : marche 3 mètres seul ou avec une aide technique mais sans aide de maintien.
4 : marche 5 mètres sans aide en 15 secondes.
42
5 : marche 10 mètres sans aide, fait demi-tour, ramasse un petit sac de sable sur le sol, et revient en
25 secondes (peut utiliser n’importe quelle main).
6 : monte et descend 4 marches avec ou sans aide technique mais sans tenir la rampe plus de 3 fois
en 35 secondes.
1 : couché, enroule la ceinture scapulaire le bras en élévation (le thérapeute place le bras en position
et maintien le coude en extension).
2 : couché, maintien le bras en élévation pendant 2 secondes (le kinésithérapeute doit placer le bras
en position et le patient doit maintenir la position avec une légère rotation externe. Le coude doit
être maintenu entre 20° et l’extension complèt e).
3 : flexion et extension du coude pour amener la paume sur le devant de la tête, bras en position 2
(le thérapeute peut aider la supination de l’avant-bras).
4 : assis, maintien le coude en extension lors de la flexion antérieure de 90° pendant 2 secondes (le
thérapeute peut placer le bras dans la position et le patient doit maintenir la position avec un peu de
rotation externe et le coude en extension. Ne pas permettre une élévation excessive de l’épaule).
5 : assis, le patient lève le bras dans la position ci-dessus, le maintien 10 secondes, et le redescend
(le patient doit maintenir la position avec un peu de rotation externe. Ne pas permettre la pronation).
6 : debout, main contre un mur. Maintenir la position du bras pendant que le corps tourne vers le
mur (le bras en abduction à 90° avec la paume à pla t contre le mur).
7. Mouvements de la main
1 : assis, extension du poignet (le thérapeute doit avoir le patient assis à côté d’une table avec
l’avant-bras posé dessus. Le thérapeute place des objets cylindriques dans la paume du patient. Il est
demandé au patient de lever les objets au-dessus de la table en réalisant une extension du poignet.
Ne pas permettre d’extension du coude).
2 : assis, inclinaison latérale du poignet (le thérapeute doit placer l’avant-bras en semi-pronation,
c’est-à-dire l’ulna sur la table et le pouce dans le prolongement de l’avant-bras et le poignet en
extension, les doigts autour d’un objet cylindrique. Il est demandé au patient de lever la main de la
table. Ne pas permettre la flexion du coude ou la pronation).
3 : assis, coude au corps. Pronation et supination (coude sans appui et à angle droit. Trois quarts de
l’amplitude acceptée).
4 : atteindre vers l’avant, attraper une balle large de 14 cm de diamètre avec les 2 mains et la poser
par terre (la balle est posée sur une table devant le patient à une distance telle qu’il doit tendre
43
complètement le bras pour l’atteindre. Les épaules doivent être enroulées vers l’avant, les coudes en
extension, le poignet en position neutre ou en extension. Les paumes doivent garder le contact avec
la balle).
5 : ramasser un verre en polystyrène d’une table et le poser sur la table de l’autre côté latéralement
au corps.
6 : réaliser des oppositions du pouce avec les doigts de la main de manière continue plus de 14 fois
en 10 secondes (chaque doigt à tour de rôle touche le pouce, commencer par l’index. Ne pas laisser
le pouce glisser d’un doigt à l’autre, ou revenir en arrière).
1 : retirer le capuchon d’un stylo et le remettre (le patient étire les bras devant, retire le capuchon, et
le relâche sur la table proche de lui).
2 : retirer une dragée d’une tasse à thé et la placer dans une autre tasse (une tasse à thé contient 8
dragées. Les deux coupes doivent être à longueur de bras. La main gauche prend les dragées de la
tasse de droite pour l’amener à gauche).
3 : dessiner une ligne horizontale et s’arrêter à une ligne verticale, 10 fois en 20 secondes (au moins
5 lignes doivent s’arrêter et toucher la ligne verticale).
4 : tenir un crayon, écrire rapidement des points consécutifs sur une feuille de papier (le patient doit
réaliser 2 points à la seconde pendant 5 secondes. Le patient prend le crayon sans assistance. Le
patient doit tenir le crayon comme pour écrire. Le patient doit réaliser un point pas un trait).
5 : amener une cuillère à dessert de liquide à la bouche (ne pas permettre à la tête de se pencher vers
la cuillère. Ne pas permettre au liquide de couler).
6. tenir un peigne et se peigner les cheveux à l’arrière de la tête.
9. Tonus général
1 : flasque, mou, pas de résistance quand des parties du corps sont manoeuvrées.
2 : quelques réponses sont senties quand des parties du corps sont bougées.
3 : variable, parfois flasque, parfois bon tonus, parfois hypertonique.
4 : réponse uniformément normale.
5 : hypertonique 50 pour cent du temps.
6 : hypertonique tout le temps.
44
45
Annexe 7: Evaluation des capacités posturales : PASS
Deux présentations sont proposées, la première est la traduction complète du texte original ;
la seconde est une mise en page que l’on retrouve dans les publications françaises.
VERSION ORIGINALE
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Debout sur le membre paralysé (pas d’autres contraintes)
0 = ne peut pas être debout sur le membre paralysé
1 = peut rester debout sur le membre paralysé pendant quelques secondes
2 = peut rester debout sur le membre paralysé plus de 5 secondes
3 = peut rester debout sur le membre paralysé plus de 10 secondes
Changement de position
Les scores des items 6 à 12 sont les suivants (les items 6 à 11 sont à réaliser sur une table
d’examen de 50 cm de haut, comme un plan de Bobath ; les items 10 à 12 sont à réaliser sans aucun
support ; pas d’autres contraintes) :
0 = ne peut pas réaliser l’activité
1 = peut réaliser l’activité avec beaucoup d’aide
2 = peut réaliser l’activité avec un peu d’aide
3 = peut réaliser l’activité sans aide
6. Couché se tourne vers le côté atteint
7. Couché se tourne vers le côté sain
8. Se transfert de la position couchée à la position assise sur le bord de la table
9. Se transfert de la position assise au bord de la table à la position couchée
10. Se transfert de la position assise à la position debout
11. Se transfert de la position debout à la position assise
12. Debout, ramasse un crayon posé sur le sol
Total/36 points
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Bilan initial Bilan final
Se tourne vers le côté sain 2 3
Se tourne vers le côté hémiplégique 3 3
Couché
S’assoit 2 3
48
2 = 5 sec
3 = 10 sec
Total /36 24 29
On peut noter que lors de l’appui monopodal côté hémiplégique, le verrouillage du genou ne peut se
réaliser qu’en recurvatum.
49
Annexe 8 : Indice de Barthel
50
- 50 cm au fauteuil 5
- Impossible 0
Escalier 0 0
- Indépendant 10
- Aide ou surveillance atténuée 5
- Impossible 0
Total /100 50 60
51
Annexe 9 : test des 10 mètres de marche
Compter le nombre de pas pour parcourir une distance de 10 mètres (à vitesse confortable)
Sujets jeunes, allure Sujets jeunes, allure Sujets âgés Sujets pathologiques
tranquille rapide
11-17 8-10 12-14 13-25
52
Annexe 10 : Formulaire masso-kinésithérapique du patient n°1
Nom : D. Prénom : L. Date : 15/06/2009
Age : 67 ans Ancienneté de la lésion : 29/12/2008
- QD : 0 1 2 3 4 5
- IJ: 0 1 2 3 4 5
- TS : 0 1 2 3 4 5
Evaluation de la spasticité :
- QD : 0 1 1+ 2 3 4
- IJ : 0 1 1+ 2 3 4
- Gastrocnémiens : 0 1 1+ 2 3 4
Commentaires du patient :
53
Troubles de la compréhension : OUI NON
- QD : 0 1 2 3 4 5
- IJ: 0 1 2 3 4 5
- TS : 0 1 2 3 4 5
Evaluation de la spasticité :
- QD : 0 1 1+ 2 3 4
- IJ : 0 1 1+ 2 3 4
- Gastrocnémiens : 0 1 1+ 2 3 4
Commentaires du patient : Elastique beaucoup plus confortable. Lors du pas portant la poussée
n’est pas un problème, et lors du pas oscillant l’élastique réalise un rappel du membre inférieur en
triple flexion.
54
- QD : 0 1 2 3 4 5
- IJ: 0 1 2 3 4 5
- TS : 0 1 2 3 4 5
Evaluation de la spasticité :
- QD : 0 1 1+ 2 3 4
- IJ : 0 1 1+ 2 3 4
- Gastrocnémiens : 0 1 1+ 2 3 4
Commentaires du patient :
- QD : 0 1 2 3 4 5
- IJ: 0 1 2 3 4 5
55
- TS : 0 1 2 3 4 5
Evaluation de la spasticité :
- QD : 0 1 1+ 2 3 4
- IJ : 0 1 1+ 2 3 4
- Gastrocnémiens : 0 1 1+ 2 3 4
Commentaires du patient :
56
57