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Nouvelle approche manipulative. Colonne cervicale, J.-P. Barral et A. Croibier, coll. « Ostéopathie »,
2016.
Manipulations des dysfonctions pelviennes féminines, O. Bazin te M. Naudin, coll. « Ostéopathie »,
2016.
Manipulations des nerfs périphériques, J.-P. Barral et A. Croibier, coll. « Ostéopathie », 2e édition,
2014.
L’imagerie médicale pour les ostéopathes, T. Matthew, coll. « Ostéopathie », 2014.
L’ostéopathie pour les patients de plus de 50 ans, N. Sergueef, coll. « Ostéopathie », 2014.
Ostéopathie du nouveau-né et du jeune-enfant, E. Soyez-Papiernik, coll. « Ostéopathie », 2014.
Nouvelle approche manipulative. Membre inférieur, J.-P. Barral et A. Croibier, coll. « Ostéopathie »,
2013, 384 pages.
Nouvelle approche manipulative. Membre supérieur, J.-P. Barral et A. Croibier, coll. « Ostéopa-
thie », 2011, 288 pages.
Médecine ostéopathique et traitement des algies du rachis dorsal, F. Ricard, coll. « Ostéopathie »,
2011, 432 pages.
Manipulation des nerfs périphériques, J.-P. Barral et A. Croibier, coll. « Ostéopathie », 2010, 352
pages.
Diagnostic ostéopathique général, A. Croibier, coll. « Ostéopathie », 2010, 328 pages.
Manipulations viscérales 2, J.-P. Barral, coll. « Ostéopathie », 2010, 228 pages.
Traité de médecine ostéopathique du crâne et de l’articulation temporomandibulaire, F. Ricard,
coll. « Ostéopathie », 2010, 115 pages.
Manipulations vasculaires viscérales, J.-P. Barral et A. Croibier, coll. « Ostéopathie », 2009, 448
pages.
Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne, N. Sergueef, coll. « Ostéopathie »,
2009, 368 pages.
Manipulations viscérales 1, J.-P. Barral, P. Mercier, coll. « Ostéopathie », 2009, 268 pages.
Traitement ostéopathique des lombalgies et lombosciatiques par hernie discale, F. Ricard, coll.
« Ostéopathie », 2008, 704 pages.
Ostéopathie. Principes et applications ostéoarticulaires, O. Auquier, coll. « Ostéopathie », 2007,
176 pages.
Ostéopathie pédiatrique, N. Sergueef, coll. « Ostéopathie », 2007, 456 pages.
Manipulation des nerfs crâniens, J.-P. Barral, A. Croibier. 2006, 392 pages.
Le thorax. Manipulations viscérales, J.-P. Barral. 2005, 224 pages.
Manipulations de la prostate, J.-P. Barral. 2004, 112 pages.
Ostéopathie
De la biomécanique
à la manipulation
ostéo-articulaire
Thorax et rachis cervical
Sébastien Cambier
Ostéopathe DO
Enseignant en anatomie et ostéopathie ostéo-articulaire
Institut des hautes études ostéopathiques (IdHEO) de Nantes
Philippe Bihouix
Ostéopathe DO
Enseignant en ostéopathie ostéo-articulaire pendant 12 ans et ancien responsable pédagogique
Institut des hautes études ostéopathiques (IdHEO) de Nantes
Préfaces de
Pr. Robert
J.P Barral
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Cyrille Martinet.
– Illustrations 1-1 à 1-8 inclus sont extraites de l’ouvrage : De la biomécanique à la clinique ostéopathique. Tome 1.
Bassin et lombaires, par Ph. Bihouix et S. Cambier, éditions de Boeck, Bruxelles, 2012.
– Illustrations 2-3, 2-4 (a et b), 2-7 (a et b) à 2-9, 2-11 à 2-13, 2-19 à 2-28, 3-2, 3-4, 3-8 à 3-15 : Michel Dufour.
La figure 2-21, est extraite de l’ouvrage : Anatomie de l’appareil locomoteur, tome 3, par M. Dufour, Elsevier
Masson, Paris, 2009. Les autres figures sont extraites de l’ouvrage : Biomécanique fonctionnelle, par M. Dufour et
M. Pillu, Elsevier Masson, Paris, 2006.
– Photographies : Philippe Bihouix et Sébastien Cambier.
Une préface n’est jamais négative car préfacer doit de plus être adapté, contrôlé, prémédité et,
c’est prendre part, et prendre part est déjà parta- habituellement parfait. S’agissant de régions ana-
ger. Accepter de l’écrire c’est d’abord critiquer au tomiques au contenu particulièrement essentiel,
sens littéral, puis donner l’envie de lire. De lire voire symbolique (le rachis cervical et le thorax),
une œuvre qui suppose des auteurs, auteurs qui il ne saurait en être autrement.
ont une conviction fondée sur une expérience. Alors pourquoi douter de l’ostéopathie ? Pseu-
L’expérience est le cumul temporel de savoirs. Le doscience d’origine anglo-saxonne, enseignement
lecteur doit tirer profit de cette convergence. Pré- nébuleux, peu contrôlé, diplômes prestigieux
facer est aussi un moyen de dévoiler ses opinions par le nom d’écoles à consonance bienséante,
qui peuvent dépasser l’ouvrage et qui peuvent puisque venues d’outre-manche, d’outre atlan-
s’inscrire dans une dialectique que j’ai franchie tique notamment. Cécité longtemps entretenue
concernant la pratique ostéopathique. Anatomiste des instances universitaires sur une pratique sou-
et neurochirurgien, j’ai été élevé dans un milieu vent ravalée aux sciences quasi occultes frôlant
hostile à l’ostéopathie. Cette hostilité aiguise la le charlatanisme. Exercice manuel prétendant
curiosité et est le starter d’une évolution de même prendre en charge des désordres viscéraux
pensée qui sera le guide de cette préface. profondément enfouis. Mais aussi concurrence
Le travail de Sébastien Cambier et de Philippe déloyale peut-être dans un monde dominé par les
Bihouix a pour titre une évolution conceptuelle, puissances financières. Ces appréciations négatives
puisqu’elle s’intitule De la biomécanique à la ont pourtant une contradiction : les patients
manipulation ostéo-articulaire, et une évolution se dirigent spontanément vers cette approche
pratique, puisqu’elle ne s’intéresse de prime abord thérapeutique. Vox populi...
qu’à des choses matérielles : la biomécanique, puis J’ai décidé un jour de comprendre, de me faire
à son application thérapeutique : la manipulation. une idée. L’anatomie est le socle (sans cesse objet
L’ostéopathie, dont la terminologie est par trop de déstabilisation) des connaissances requises,
réductrice, suppose des connaissances notamment quand on traite de l’homme dans sa structure
anatomiques et physiologiques, c’est une banalité macroscopique. L’enseignement de cette dis-
de le supposer, mais aussi une approche sémio- cipline est exigeant et ne saurait, une fois les
logique, dans laquelle l’anamnèse trouve sa juste connaissances de l’enseignant acquises, se limiter
place : l’essentiel. La plainte principale est la dou- aux lieux ritualisés. J’ai donc enseigné la neuro-
leur qui entraîne un dysfonctionnement. Tout est anatomie dans une école d’ostéopathie. J’ai pu
inscrit dans les premières pages de l’ouvrage. On apprécier l’écoute des étudiants, auxquels je dis-
y voit que la rigueur s’impose, tant dans l’analyse pensais un nombre d’heures spacieux. J’ai alors
sémiologique, dans les dangers potentiels de cer- compris le lien entre les techniques et les objectifs
taines présentations cliniques contrindiquant des « nébuleux » de prise en charge notamment
manœuvres qui pourraient devenir intempestives viscérale. Le système nerveux végétatif en est
et pires, que dans l’application du plan d’attaque la pierre angulaire. Sa compréhension reste un
technique, quasi d’esprit chirurgical. On ne fait des points culminants des connaissances neuro-
que quand on pense le geste nécessaire, mais il anatomiques.
VI Préfaces
J’ai aussi voyagé dans des services de chirurgie Écrire un tel document, c’est avant tout faire
rachidienne dans les territoires anglo-saxons et ai preuve d’altruisme ; c’est partager des connais-
été impressionné par la confiance accordée par sances, fruit d’un travail de toute une vie, et les
mes collègues aux ostéopathes qui étaient mem- partager sans retenue. C’est en somme une applica-
bres titulaires de leurs équipes. J’ai aussi et surtout tion de l’altruisme, voie dans laquelle s’est engagée
vu les résultats. la sélection naturelle. La struggle for life a connu
Il m’est arrivé dans le passé de prendre part pour son effet réversif : c’est la lutte pour l’entraide,
une formation d’ostéopathes « homozygotes », pour la vie des autres. Le moteur en est incontes-
bénéficiant d’un enseignement intégral des tablement l’éducation, le partage de connaissances
matières fondamentales, et ayant choisi d’emblée qui font que la lignée humaine progresse d’une
d’être ostéopathe. J’ai pu blesser des confrères génération à l’autre et ne part pas, à chaque
médecins, des kinésithérapeutes ou autres, venus fois ex nihilo. Les auteurs l’ont bien compris.
plus tard à cette spécialité, et je le regrette. En Les textes, sérieusement nourris de connaissances
somme, vouloir devenir et s’en donner les moyens fondamentales, débouchent sur une prise en charge
est l’essentiel de toute vocation, fut-elle tardive. technique savamment illustrée et donnant envie
Mais la passion pour une discipline, la mienne, de passer à l’acte. C’est aussi un point fort de
peut, comme toutes les passions, mener à l’excès. l’ouvrage que de le mettre ... entre toutes les
J’en ai fait l’expérience. mains... averties, à trois niveaux de connaissance
En lisant cet immense travail de Sébastien Cam- pratique. Plus qu’un guide, cet ouvrage, De la
bier et de Philippe Bihouix, j’ai retrouvé la rigueur biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire,
nécessaire à toute démarche thérapeutique : une devient un moyen d’étalonner ses connaissances,
écoute du patient douloureux et inquiet, une de gravir les niveaux par une lente construction
méthodologie instruite par un examen clinique intellectuelle et pratique, en un mot de progresser.
pointilleux, une connaissance des gestes à éviter, Bonne lecture. Continuons ensemble.
et, surtout, une exécution manuelle sans faille,
Pr Roger ROBERT
puisque pratiquée par des mains expertes, muées Anatomiste
par des encéphales instruits. Neurochirurgien
Préfaces VII
Cet ouvrage traite d’un domaine essentiel de diagnostique que thérapeutique, s’adaptant au
l’ostéopathie, à savoir la manipulation ostéo-arti- niveau d’expérience pratique du lecteur, qu’il soit
culaire à l’origine de la démocratisation de notre étudiant de premier cycle ou professionnel confirmé.
profession en Europe. Il aborde le thorax et le Le diagnostic de la dysfonction ostéopathique
rachis cervical, complétant ainsi le travail entrepris suit une logique chronologique bien compréhen-
par mes confrères Philippe Bihouix et Sébastien sible en tenant compte de l’observation, des tests
Cambier dans leur livre De la biomécanique à la dynamiques puis des tests passifs, tous précisément
clinique ostéopathique. Tome 1. Bassin et lombaires. décrits. Les auteurs détaillent ensuite, pour chaque
Les auteurs Sébastien Cambier et Philippe technique de correction, les positionnements du
Bihouix ont fait l’effort de mettre en place une patient et du praticien, l’intérêt des leviers utilisés,
pédagogie logique et cohérente au regard des le sens de la mise en tension et de l’ajustement
connaissances actuelles de la biomécanique, ren- direct, qu’il soit réalisé par une technique de thrust
dant leur travail compréhensible par tout profes- ou de recoïl/toggle. Puis, ils ont recensé, au cours
sionnel de santé s’intéressant à l’ostéopathie. J’y de leurs années d’expérience de cliniciens mais aussi
trouve ici un intérêt majeur, l’envie de se faire d’enseignants et de jurés d’examens, les difficultés
comprendre du monde médical, afin de mieux techniques de ces manipulations et les moyens à
travailler ensemble au service du patient. Les mettre en œuvre pour les résoudre.
rappels sur les critères de sécurité à respecter, tant Pour conclure, je dirai que cet ouvrage a le
dans l’abord technique que dans les indications mérite d’être complet, clair, précis et parfaitement
notamment au niveau du rachis cervical, devraient illustré. C’est pourquoi je le conseille aux ostéo-
rassurer les plus sceptiques. pathes et étudiants qui souhaitent parfaire leur
Sur le plan ostéopathique, ce livre est tout à fait approche ostéo-articulaire, mais aussi aux profes-
novateur en ce sens qu’il n’est pas un recueil de sionnels de santé curieux d’en savoir un peu plus
techniques mais un manuel d’apprentissage très sur l’intérêt de l’ostéopathie structurelle.
pédagogique de la manipulation, avec, comme
but ultime, la maîtrise de celle-ci, pour parvenir
à une manipulation fluide et la plus confortable Jean-Pierre BARRAL
possible. Ostéopathe DO
Diplômé de l’European School of Ostheopathy
Étant moi-même ostéopathe, auteur et ensei- Maidstone, Royaume-Uni
gnant depuis de nombreuses années, j’ai appré- Et de la faculté de médecine Paris-Nord
cié leur volonté de proposer une démarche tant Département ostéopathie et médecine manuelle
Remerciements
Nos premiers remerciements vont naturellement Un grand merci à Simon, notre modèle, pour
à nos étudiants car nous leur devons l’essence sa disponibilité et sa bonne humeur durant toutes
même de cet ouvrage. Ce sont eux qui nous ont nos séances photographiques.
poussés à la mise en place d’une démarche diag- Enfin, nous remercions tout particulièrement
nostique et thérapeutique cohérente au regard nos épouses, Julie et Marielle. Par leur patience et
des connaissances biomécaniques actuelles avec le leur indéfectible confiance, elles nous ont permis
souci qu’elle soit reproductible. de mener à bien ce travail passionnant.
Introduction
Nous vous proposons, dans cet ouvrage, une choix de supprimer les techniques injustifiées ou
méthodologie d’apprentissage diagnostique et potentiellement dangereuses d’un point de vue
corrective du thorax et du rachis cervical justifiée biomécanique.
par les connaissances biomécaniques et physio Nous proposons une approche diagnostique
pathologiques actuelles. Ce livre est la suite du et technique en trois niveaux. Nous avons choisi
travail que nous avions engagé dans l’ouvrage De la des tests et des techniques en fonction du niveau
biomécanique à la clinique ostéopathique, Tome 1 - de l’étudiant et des qualités que l’on souhaite lui
Bassin et lombaires » aux éditions De Boeck. voir acquérir. Dans un but pédagogique, nous
Notre expérience d’enseignants et de jurés avons décomposé chaque technique et cherché à
d’examen nous a permis de constater les diffi identifier les difficultés qu’elles présentent et les
cultés d’apprentissage des tests et des techniques réponses à y apporter pour les maîtriser.
ostéo-articulaires. La technique structurelle n’est Notre but est, d’une part, d’aider l’étudiant et
pas assez employée par les étudiants et les profes le praticien dans leur apprentissage puis, d’autre
sionnels. Son apprentissage impose de la rigueur ; part, d’amener progressivement l’ostéopathe
son efficacité nécessite de la précision. Notre débutant à l’exigence de la pratique ostéo-
démarche n’est pas d’être exhaustifs sur tout articulaire jusque dans le troisième niveau, où
ce qui a pu être décrit dans les livres d’ostéo l’approche que nous utilisons nécessite une main
pathie musculo-squelettique : nous avons fait le déjà expérimentée ainsi qu’une bonne technicité.
Chapitre 1
Rappels et principes
Généralités présente une dysfonction de rotation antérieure
(côté facilité) ; l’ajustement se fera vers la rota-
En ostéopathie, toute technique doit être appré- tion postérieure (côté restreint). Cette technique
hendée dans le cadre d’une approche globale, s’accompagne souvent d’un bruit caractéristique :
d’un diagnostic et d’un traitement. On recherche le fameux « crac ». Celui-ci n’est pas un gage de
donc la ou les dysfonction(s) primaire(s), celle(s)- réussite et son absence ne signe pas obligatoire-
ci étant souvent muette(s), la douleur étant le ment un échec.
symptôme d’une cause se trouvant, bien souvent, Pour chaque technique étudiée, nous apporte-
à distance. La dysfonction dite « primaire » est rons des conseils afin de répondre aux difficultés
donc la dysfonction causale. que les étudiants rencontrent : problèmes dans
La dysfonction ostéopathique entraîne, par ses la réalisation, patient trop raide, patient trop
différents liens (mécanique, neurologique, vas- laxe, patient très « volumineux ». Ainsi, dans cet
culaire), des répercussions telles que des facilita- ouvrage, nos exemples correspondront à la réalité
tions, des modifications de circulation des liquides clinique et ne seront donc pas nécessairement
et des transformations tissulaires (œdèmes, accu- des mannequins de magazine, mais plutôt un
mulation de toxines). échantillon de patients.
Le diagnostic en ostéopathie tient donc du Dans ce livre, nous allons aborder le thorax puis
constat de perte de mouvement, parfois de modi- le rachis cervical. Nous avons défini trois niveaux :
fication de forme. Rappelons que « le diagnos- • niveau 1 : débutant ;
tic représente l’étape capitale d’une consultation • niveau 2 : confirmé ;
[…] ostéopathique, car de lui va découler un • niveau 3 : professionnel.
traitement manuel d’une extrême précision, spé- Ainsi, le lecteur pourra utiliser cet ouvrage
cifique et individuel, pour un patient précis » [2]. comme un manuel, en fonction de son niveau
Aussi, le rôle de l’ostéopathe est-il de permettre d’apprentissage.
au corps, en lui redonnant son mouvement, de La technique ostéopathique manipulative
retrouver un état d’équilibre global. nécessite, tout d’abord, une parfaite connaissance
L’objectif de ce livre est d’accompagner de la biomécanique [3] et, ensuite, la mise en
l’apprentissage de « l’approche manipulative place de paramètres objectifs et subjectifs pour
structurelle en ostéopathie », donc d’offrir au une bonne réalisation.
lecteur les moyens : Les paramètres objectifs sont au nombre de
• d’acquérir une démarche globale puis locale trois :
pour arriver à un diagnostic spécifique ; • force : le « paramètre F » devra être dosé en
• de faire un choix thérapeutique ; fonction de la restriction tissulaire ;
• de réaliser des techniques efficaces. • précision : le « paramètre P » est fonction
La technique structurelle utilise des ajuste- des capacités kinesthésiques du praticien, donc
ments directs, c’est-à-dire que la correction se s’améliore avec l’expérience ;
fait contre la restriction tissulaire. Si un segment • vitesse : « le paramètre V » est le « rapport
se mobilise bien en rotation antérieure mais pas de la longueur du chemin parcouru par un
ou peu en rotation postérieure, alors ce segment mobile au temps mis pour le parcourir ».
De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
© 2017 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
2 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
Ainsi, ce paramètre fait appel à une distance et à Il nous faut maintenant sécuriser la technique.
un temps, donc à deux sous-paramètres. Dans ce niveau, le paramètre P est mineur puisque
Les paramètres subjectifs (PS) ne sont pas quan- la sensibilité tactile de l’étudiant n’est pas suffi-
tifiables. Ils font appel à des qualités intrinsèques sante. Le paramètre V l’est aussi, car le débutant
du praticien, ils aident à réussir les techniques et, manque d’assurance et d’habitude : il n’ose pas,
certainement, à les dépasser. Nous nous sommes, le geste ne peut pas encore être rapide. Ainsi, le
en partie, inspirés de notre confrère Pierre Tricot, paramètre F pourra être privilégié, ce qui exige
pour les définir : plus de sécurité. Nous faisons d’emblée remarquer
• la concentration : « action de faire porter que pour le rachis cervical, le paramètre F ne sera
toute son attention sur un même sujet [4]. ». jamais important, d’où un apprentissage après un
Elle est indispensable à l’utilisation de tous les certain niveau d’expérience. Nous utilisons des
paramètres, qu’ils soient objectifs ou subjectifs ; « leviers de verrouillage », qui servent à protéger
• l’intention : « disposition d’esprit par laquelle les zones sus-jacentes et sous-jacentes. Ces leviers
on se propose délibérément un but [4]. ». C’est seront longs afin de protéger au maximum et ne
ce que l’on souhaite faire : l’intention précède laisseront libre que la zone en dysfonction. L’ajus-
donc l’action [5] ; tement se fera dans une très faible amplitude,
• l’attention : « capacité de concentrer son esprit sans jamais dépasser les limites physiologiques. À
sur un objet déterminé [4]. » Elle délimite ce niveau, les techniques sont statiques, tout est
le champ d’action, permet de discriminer les positionné de manière très précise.
perceptions, de choisir où elle se porte. Selon Les PS sont, à ce niveau, peu abordés ; ils seront
Pierre Tricot, « l’attention est la projection de développés au fur et à mesure. Nous demandons
la conscience [5, 6]. » ; à l’étudiant :
• la représentation mentale : « se faire une image • de se concentrer ;
mentale de la dysfonction afin de mieux la • de « viser » l’articulation ;
comprendre et visualiser le traitement oppor- • de porter une certaine attention.
tun. » L’intention est, à ce stade, « schématique » :
• la visée : « but assigné à une action, ce que l’on nous utilisons des expressions à partir de modèles
cherche à atteindre [4]. » Ce paramètre sert donc simplifiés, d’images connues, souvent mécaniques,
à orienter correctement le geste du praticien. mais pas forcément biomécaniques (compte tenu
du niveau d’acquisition pratique de l’étudiant
Niveau 1 qui ne lui permet pas encore de transposer ses
connaissances théoriques en anatomie et bio
La formation de la main de l’ostéopathe demande mécanique en trois dimensions sur son patient)
du temps et de l’entraînement. Le débutant ne afin qu’il se représente ce qu’il crée lors de son
sait pas encore déceler tous les troubles provo- action (« basculer une vertèbre », etc.).
quant des dysfonctions. Afin de réussir l’appren-
tissage, il faudra rassurer le débutant et lui assurer
une sécurité maximale. Pour le rassurer, nous
utilisons une approche fondée sur des concepts
biomécaniques simples. Le but, ici, est de passer à
la réalisation technique sans avoir de doutes quant
à la dysfonction. Le « diagnostic manuel » n’étant
pas suffisamment fiable, nous le renforçons par un
modèle théorique. La routine diagnostique est de
type binaire : chaque test oriente dans une direc- Figure 1.1.
tion tout en en éliminant une autre ; cela permet Importance des différents paramètres dans le niveau 1.
à l’étudiant de repérer une dysfonction. Étant
conforté par une sécurité intellectuelle, l’étudiant Dans cet ouvrage, nous abordons les techniques
peut se concentrer sur la pratique. de manipulation du thorax et des cervicales.
Chapitre 1. Rappels et principes 3
Il est essentiel dans ce premier niveau de simplifier, traiter ses patients dans plusieurs positions. En
de sécuriser et de corriger le moindre défaut effet, le patient ne peut pas toujours se placer dans
afin de faire prendre, immédiatement, les bonnes une position idéale et, parfois, la technique de
habitudes, qui permettent d’accéder aux autres base ne correspond pas au cas du patient.
niveaux.
Niveau 3
Niveau 2
À ce niveau, les tests et les techniques classiques
La main s’améliore, les tests passifs peuvent prendre sont maîtrisés. Nous proposons ici des tests plus
de plus en plus d’importance, le diagnostic s’affine. fins, qui font référence à d’autres notions scienti-
Les techniques statiques montrent leurs limites. fiques. Ces tests et ces techniques sont réalisables
Elles requièrent parfois trop de force et sont donc parce que la main s’est suffisamment développée :
souvent désagréables voire douloureuses pour le le facteur P devient, à ce stade, prépondérant.
patient. Les leviers sont très longs ; ils entraînent Nous fournissons des techniques différentes
plus de tensions dans les tissus ; le patient a plus qui utilisent des microparamètres, tout en faisant
de difficultés à se relâcher. Nous allons maintenant davantage appel aux facteurs subjectifs qui per-
travailler la vitesse aux dépens de la force. mettent une plus grande précision thérapeutique :
La technique se fait avec un léger déplacement : • représentation mentale en trois dimensions de
le praticien donne l’impression de prendre un peu l’effet biomécanique du geste correcteur effec-
d’élan. L’ajustement doit se faire très précisément tué sur le patient ;
dans le sens correctif avec une accélération au • degré d’attention à porter à tel ou tel endroit
moment de l’ajustement. Le geste est donc plus de l’articulation, sur tel ou tel paramètre du
rapide, plus précis, avec un léger déplacement : geste effectué. Selon les techniques, le praticien
l’effet de surprise est beaucoup plus important. devra apprendre à percevoir où doit se porter
La précision augmente avec l’expérience. Nous son attention, à la fois sur l’articulation et sur
abordons plus qu’avant les paramètres subjectifs ; les paramètres correcteurs afin d’obtenir la plus
l’intention se précise : on dépasse les modèles grande efficacité.
schématiques pour se représenter anatomique- Les facteurs P et V sont augmentés, le plus pos-
ment l’articulation sur le patient et cela permet sible, dans le but de diminuer le facteur F.
une intention du geste correcteur selon un ou
deux plans. Il n’y a pas encore besoin de la repré-
sentation en trois dimensions de l’articulation
et du geste effectué. La vitesse est ici le facteur
privilégié. Donc, le facteur F est diminué. Tout
cela augmente le confort du patient et l’effet
positif de la technique.
Figure 1.3.
Importance des différents paramètres dans le niveau 3.
Rappels
Dysfonction somatique
Figure 1.2.
Importance des différents paramètres dans le niveau 2. Ce terme de « dysfonction somatique », qui
remplace celui de « lésion ostéopathique »,
À ce deuxième niveau, nous abordons égale se définit par « fonction altérée ou diminuée des
ment des variantes, afin que l’étudiant puisse composantes du système somatique (squelette,
4 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
D’autre part, les ligaments contiennent des le centre d’intégration étant donc la moelle spi-
récepteurs comparables aux fuseaux neurotendi- nale ou le tronc cérébral.
neux qui ajustent l’inhibition réflexe des muscles Prenons l’exemple du réflexe tendineux clas-
adjacents quand l’articulation subit une contrainte sique qui peut exister également à partir d’un
excessive [18]. récepteur en provenance d’un ligament. Cet arc
Chacun de ces récepteurs possède un seuil réflexe est polysynaptique car il fait intervenir plus
d’excitabilité pour produire un potentiel d’action d’une synapse dans le SNC. Lorsque tout se passe
véhiculé par le neurone sensitif au centre d’inté- bien, cet arc réflexe permet de protéger le tendon
gration. On va s’intéresser aux réflexes spinaux ou le ligament d’une rupture en faisant relâcher le
pour comprendre ce qui se passe dans la mise en muscle responsable de la tension excessive et en
place d’une dysfonction articulaire ostéopathique, stimulant la contraction des antagonistes [18, 19].
Lors d’un traumatisme ou d’une stimulation de donner une information précise et rapide
dépassant la vitesse de réaction de l’arc réflexe, aux tissus.
on peut supposer qu’il existerait une distension Par ailleurs, lorsque l’ostéopathe traite une dys-
voire une rupture tendineuse ou ligamentaire. fonction mécanique douloureuse, il est fréquent
Il peut s’ensuivre de nombreux potentiels d’action d’observer une persistance de douleurs durant
dans cet arc réflexe conduisant à un maintien de quelques heures ou quelques jours. Cela est dû à
la contraction des antagonistes et donc à une deux facteurs :
contracture. Ainsi, la dysfonction ostéopathique • l’hyperkaliémie locale, les prostaglandines et les
articulaire serait la conséquence de décharges per- kinines restants dans les tissus qui stimulent
manentes d’arcs réflexes dont l’origine serait la les nocicepteurs ;
« souffrance » capsulaire ou ligamentaire (stimulus • les nocicepteurs s’adaptent très lentement : il
d’étirement dans ce cas mais pouvant aussi être des peut donc y avoir, après la correction d’une
stimuli de pressions excessives véhiculées par les dysfonction, un temps de réaction avant l’arrêt
terminaisons nerveuses libres ou par les mécano- des douleurs.
récepteurs de type 2) entraînant des contractures Ainsi, la douleur peut persister après la dis-
musculaires douloureuses fixant la dysfonction. parition du stimulus douloureux [18, 19].
D’autre part, il existe dans les ligaments et
capsules articulaires des nocicepteurs qui sont
des terminaisons nerveuses libres pouvant engen- Types d’ajustement directs
drer des informations nociceptives. La douleur
Il existe deux types de manipulation : les mani-
peut être provoquée par une distension ou un
pulations actives et les manipulations passives.
étirement excessif des tissus, par des contractions
Les premières nécessitent une participation active
musculaires prolongées (spasmes musculaires)
du patient et ne seront pas développées dans
ou par une ischémie (insuffisance d’irrigation
cet ouvrage. Nous allons étudier quelques tech-
sanguine) [18]. On comprend ainsi qu’un même
niques passives, donc entièrement réalisées par
stimulus, par exemple un étirement excessif d’un
l’ostéopathe.
ligament, peut stimuler à la fois des nocicepteurs
et des récepteurs kinesthésiques des articulations
(corpuscules lamelleux du fait d’une accélération Niveau 1 : le thrust statique
excessive au niveau de l’articulation, fuseaux neu- Le thrust est une accélération. C’est une mobi-
rotendineux du fait de la contrainte excessive). lisation passive, de basse amplitude et de haute
La manipulation ostéopathique articulaire doit vélocité, qui restaure (ou presque) la mobilité
donc permettre d’arrêter les stimuli à l’origine de physiologique d’une articulation en restriction.
la symptomatologie. Pour ce faire, l’ostéopathe Les techniques passives directes agissent contre la
devra trouver précisément le lieu de la « souf- barrière motrice restrictive et nécessitent les trois
france » capsulaire ou ligamentaire afin de rétablir paramètres (force, précision, vitesse) que nous
les contraintes articulaires adéquates en termes avons étudiés précédemment. Elles sont parfois
de pression et d’équilibre des tensions tant cap- nommées « techniques HVBA (haute vélocité
sulaires que ligamentaires. Ainsi, les arcs réflexes basse amplitude) ».
stimulés par les récepteurs kinesthésiques des • HV : réaliser un effet mécanique sans entraî-
articulations devraient s’interrompre, permettant ner de réactions musculaires de défense. Cela
de lever les contractures musculaires. entraîne une décoaptation articulaire et un bref
La manipulation ostéopathique présentée dans étirement des éléments péri-articulaires ; à cela
cet ouvrage vise à corriger la dysfonction arti- s’ajoute une inhibition de la contracture des
culaire en utilisant tous les paramètres qui vont muscles mono-articulaires qui participent à la
permettre d’annuler la contrainte en allant dans le restriction de mobilité ;
sens opposé à celle-ci. On utilisera des techniques • BA : nous restons dans les limites physiolo-
d’ajustement statique ou dynamique permettant giques de l’articulation.
12 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
Cela est possible grâce à l’expérience du praticien, dessous du segment en dysfonction. La correction
qui lui permet de ressentir l’articulation dysfonc- ne pourra se faire que dans le segment resté libre,
tionnelle. c’est-à-dire le segment dysfonctionnel. Ce point
Nous présenterons aussi des techniques sans est essentiel pour le débutant : il est rassuré car,
thrust, qui utilisent les propriétés élastiques des s’il ne réussit pas, il n’y aura pas d’incident puisque
tissus : ce sont les techniques de toggle et de recoïl. tout est fixé sauf la dysfonction. L’étude de la bio-
Nous favoriserons, alors, le rebond et l’impulsion mécanique nous apprend que les grands mouve-
sur les barrières motrices et/ou tissulaires. ments correcteurs peuvent être préjudiciables aux
structures péri-articulaires. Donc, nous utilisons
Position du patient le moins possible de techniques manipulatives à
grands leviers, les leviers ne servant qu’à sécuriser
Il s’agit de la position du patient au début de la la technique dans les phases d’apprentissage : le
manipulation. Elle doit être confortable et respecter geste correcteur doit rester de basse amplitude.
les règles de non-douleur, afin d’éviter les réac-
tions de défense. Elle doit répondre à des critères Mise en tension : focalisation
d’efficacité. Nous utilisons des coussins ou toute
« cale » susceptible d’améliorer le confort du patient. Il s’agit de chercher les diverses barrières motrices
Les techniques seront décrites « sur un côté », (BM) :
pour faciliter les explications et la compréhension. • les paramètres majeurs se trouvent autour de
Notre expérience montre que l’emploi des termes l’axe (flexion, inclinaison, rotation) ; en général
« homolatéral » et « controlatéral » complique on positionne sur deux paramètres et on corrige
grandement la compréhension. sur le troisième ;
• éventuellement, paramètres mineurs (compres-
Position du praticien sion/tractions, translations, etc.) ;
• tous les paramètres se focalisent pour arriver à la
Il s’agit de la position du praticien au début de BM la plus précise possible.
la technique ; dans un souci d’efficacité, elle res-
pectera les critères suivants : Ajustement
• aplomb, stabilité – l’ostéopathe doit être stable
sur ses pieds, en équilibre sans efforts, il faut C’est l’accentuation d’un (ou plusieurs) para-
donc souvent régler la hauteur de la table ; mètre(s) de la mise en tension : souvent nous
• contact le plus important avec le patient – plus le entendons un « crac ! » mais celui-ci n’est pas
contact est important, plus le patient se relâchera obligatoire et n’est pas significatif de réus-
et plus l’ostéopathe maîtrisera le corps du patient ; site. Nous pouvons éventuellement rajouter la
• signe de la cravate – au moment de l’ajuste- respiration afin de détendre le patient ou détour-
ment, si l’ostéopathe portait une cravate, celle- ner l’attention.
ci devrait être à l’aplomb de la dysfonction ; En général, la main qui manipule est dans l’ali-
• orientation des pieds, mains, avant-bras, regard gnement de l’avant-bras. L’avant-bras est donc la
– cela sera décrit pour chaque technique, car flèche du mouvement correcteur. S’il y a un angle
une bonne orientation est essentielle à une entre le poignet et l’avant-bras, alors la force
réalisation optimale. change de direction.
Articulations costo-transversaires
(figure 2.3)
Ce sont des articulations trochoïdes pour les six
premières et planes pour les suivantes qui mettent
en relation la face antérieure creuse du sommet du
processus transverse et la face postérieure pleine
de la tubérosité costale.
Mouvements
Mobilités inter-vertébrales
Le rachis thoracique est réputé peu mobile, pri-
sonnier du gril costal. L’harmonie de la mobilité
thoracique est toutefois indispensable à la fonc-
tion respiratoire.
Il existe 3 types de mouvements possibles au
niveau du rachis thoracique : flexion-extension,
inclinaisons et rotations.
Viertes Kapitel.
Lehrzeit an der Küste.
Lindi, 9. Juli 1906.
Seliman Mamba.
Besonders schwere oder gesellschaftlich hervorragende
Übeltäter scheinen übrigens den Vorzug der Einzelhaft zu genießen.
In den Gesprächen der wenigen Europäer, die augenblicklich in Lindi
leben, kehrt am häufigsten der Name Seliman Mamba wieder; er hat
im Aufstande des Südbezirks so lange die Führung innegehabt, bis
man ihn schließlich erwischt hat, und nun harrt er im Lazarett von
Lindi der Vollstreckung des jüngst über ihn gesprochenen Urteils. Da
er eine ganze Reihe von Menschenleben, auch das von Europäern,
auf dem Gewissen hat, so hat er sein Schicksal wohl verdient. Als
historische Persönlichkeit, die in den Annalen unserer Kolonie
zweifellos lange weiterleben wird, war Seliman Mamba wohl der
Verewigung seiner Züge würdig, und darum habe ich ihn eines
schönen Tags im Hofe des Lazaretts photographiert. Der Mann war
sichtlich leidend und konnte die schwere Kette nur mit größter
Anstrengung mit sich tragen. Seine unmittelbar bevorstehende
Hinrichtung wird für ihn in jeder Beziehung eine Erlösung sein.
Weitaus erfreulicher als alle diese Einblicke in die Folgen des
Aufstandes sind die Ergebnisse meiner wissenschaftlichen
Beschäftigung mit meinen eigenen Leuten und den Suaheli
gewesen. Meine Wanyamwesiträger scheinen das tatenlose
Stillsitzen nicht vertragen zu können; vom zweiten Tage unseres
Aufenthalts in Lindi an belagern sie mich von morgens früh bis
abends spät mit der stummen oder auch lauten Bitte, ihnen
Beschäftigung zu geben. Das habe ich auch mit vielem Vergnügen
getan; die Leute haben zeichnen müssen, soviel sie nur wollten, und
haben auch in meinen Phonographentrichter singen dürfen, sooft
sich dazu die Gelegenheit bot. Schon jetzt zeigt sich, daß unsere
etwas abenteuerliche und vom Meergott durchaus nicht freundlich
behandelte Fahrt auf dem „Rufidyi“ wenigstens e i n versöhnendes
Ergebnis gezeitigt hat: bei meinen Leuten haben sich ihre Leiden
und die daraus entsprungene Behandlung seitens der
Schiffsmannschaft zu einem Liede verdichtet, das sie jetzt gern und
oft, mit viel Ausdauer und auch mit durchaus ansprechender
Vortragsart singen. Hier ist es:
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