Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
des membres
Clinique, imagerie diagnostique et thérapeutique
Cliquer ici
Pathologie articulaire
et péri-articulaire
des membres
Clinique, imagerie diagnostique
et thérapeutique
Jean-Michel Lerais
Radiologue, rhumatologue, médecin du sport, ancien chef de clinique-assistant, praticien hospitalier, attaché des hôpitaux de Dijon,
responsable de l’unité fonctionnelle radiologie C, CHU Saint-Jacques, Besançon
Denis Krause
Radiologue, professeur des universités, chef de service, département d'imagerie médicale diagnostique et thérapeutique,
CHU du Bocage, Dijon
Bruno Kastler
Radiologue, professeur des universités, chef de service, département d’imagerie médicale, CHU Jean-Minjoz, Besançon
Christian Tavernier
Rhumatologue, professeur des universités, chef de service, service de rhumatologie, CHU Hôpital Général, Dijon
Tous droits de traduction, d’adaptation et de reproduction par tous procédés, réservés pour tous pays.
Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit des pages publiées dans le
présent ouvrage, faite sans l’autorisation de l’éditeur, est illicite et constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées, d’une
part, les reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective, et d’autre
part, les courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d’information de l’œuvre dans laquelle elles sont
incorporées (art. L. 122-4, L. 122-5 et L. 335-2 du Code de la propriété intellectuelle).
PRÉFACE
Voilà une démarche pour le moins inattendue que celle d’un … et savoir pour mieux voir » 2
radiologue se tournant vers la philosophie pour introduire
l’ouvrage qu’il destine à ses étudiants. L’initiative de Jean- Là où nous croyons avoir atteint et dévoilé le corps dans sa
Michel Lerais est avant tout révélatrice de sa volonté d’inviter vérité, nous ne voyons encore qu’un artefact du corps. Ce qui
les disciplines à se rencontrer, à se compléter, à se découvrir est présenté à l’écran est encore une apparence, une image,
et à s’enrichir. Philosophie et radiologie donc. A première une re-construction de la réalité, une re-présentation. Ainsi
vue, l’association peut sembler insolite. Mais à côtoyer Jean- pourrions-nous écrire, en légende des imageries médicales, à
Michel Lerais, l’envie, la curiosité et l’enthousiasme prirent le l’instar de Magritte et afin d’apprécier la distance existant
pas sur la peur de la page blanche. Nous avions en commun entre une chose et sa représentation : « Ceci n’est pas un
la curiosité intellectuelle et le goût de la rencontre interdisci- corps ».
plinaire. Restait une question : qu’est-ce que la philosophie « Ceci n’est pas un corps », car même les images les plus sophis-
peut dire de la radiologie? tiquées le représenteront figé dans le temps et dans l’espace.
Il s’agit d’un corps sans évolution, saisi dans un instant, dans
« Il faut voir pour savoir … un moment qui ne saurait le résumer. Il s’agit également d’un
corps sans mouvement, un corps fixe, découpé et divisé. Le
La philosophie et la radiologie ont en commun la curiosité du mouvement est l’ennemi de l’imagerie médicale, il créé des
réel et la tentative de le saisir dans sa significativité, voire dans artefacts, il interfère dans la pureté de l’image. Pourtant, l’ins-
sa vérité. La radiologie donne à voir ce qui reste caché à l’œil cription dans le mouvement et le changement est le propre du
ordinaire. Elle rend l’invisible visible, l’inconnu connu. corps et plus précisément du corps vécu, de mon corps. Là où
L’espace intérieur, intime et inaccessible se donne enfin à voir l’image offre à voir la localisation des pathologies, c’est la tem-
et donc à connaître. Les détours et les contours de nos corps poralité de la maladie qui risque de faire défaut. Qu’est-ce
intérieurs sont exposés, surexposés, séquencés, pondérés, alors que cette géographie sans histoire? Au radiologue avisé
contrastés à volonté et délivrés de ce qui en gênerait leur con- alors de resituer le corps dans sa durée, dans son vécu et
templation. Le corps rendu visible, libéré de ses lourdeurs et d’incarner ses images dans l’expérience d’un corps qui n’est
de son opacité, le corps en « FAT-SAT », saturé et modifié, le autre que celui d’un sujet faisant l’expérience du corps
corps enfin transparent et disponible, l’intimité des organes malade, handicapé, diminué dans ses possibles et se tournant
domestiquée, le lien entre extérieur et intérieur du corps enfin vers la médecine pour comprendre sa douleur et restaurer,
maîtrisé et médiatisé par une technologie de plus en plus lorsque cela est possible, ses capacités.
pointue, sensible et précise… « Voir, savoir » comme le résu- « Ceci n’est pas un corps », car les images présentent un corps
mait Michel Foucault1. réifié, chosifié et dépersonnalisé. Or notre corps est avant tout
Ce dévoilement des corps est, depuis les premières autopsies un corps-sujet : nous n’avons pas un corps, nous sommes un
jusqu’à l’hypertechnique contemporaine, ce qui a permis la corps. Notre corps est le lieu d’une intentionnalité, lieu de vie
constitution même du savoir médical et avec lui les possibili- d’une subjectivité d’emblée liée à autrui. L’image isole et fige
tés diagnostiques et thérapeutiques. Devenu visible, l’invisible ce qui est relation et mouvement. Le corps-objet reconstruit
devient nommable, connaissable, maîtrisable. L’imagerie par l’image n’est pas mon corps. Il n’est pas mon corps
médicale contemporaine repousse de cette manière les zones malade que je présente au regard d’un médecin, (et non pas
d’ombres, les territoires opaques du corps et, ce faisant, fait aux calculs d’une machine), chargé pour moi et par moi d’en
reculer l’incertitude. Par une exploration de plus en plus fine éclaircir le sens. « Mon médecin, disait Georges Canguilhem,
du corps, la forme, la localisation des pathologies sont enfin c’est celui qui accepte, ordinairement, de moi que je l’instruise
à portée d’œil. Le corps n’est plus ce lieu insaisissable, épais, sur ce que, seul, je suis fondé à lui dire, à savoir ce que mon corps
confidentiel et intime. D’une efficacité incontournable, cette m’annonce à moi-même par des symptômes dont le sens ne
géographie du corps est fascinante. Fascinante, car elle est le m’est pas clair. Mon médecin, c’est celui qui accepte de moi que
fruit d’une technologie remarquable mais aussi et surtout car je voie en lui un exégète avant de l’accepter comme
elle nous fait toucher (de l’œil) le fantasme de toute science : réparateur »3. L’exégèse est au cœur du travail du radiologue
donner à voir la vérité, la réalité enfin objectivée des choses. et requiert l’acuité de l’expérience pour en guider l’apprentis-
Mais l’attraction et la fascination que nous ressentons sage.
aujourd’hui pour l’image du corps, en médecine comme La médecine est un art au carrefour de différentes sciences disait
ailleurs, ne nous enferment-elles pas dans l’illusion, logée Georges Canguilhem4. Il existe en effet un va-et-vient per-
dans cette confusion du réel et du virtuel, de connaître le manent entre l’objectivation nécessaire du corps malade
corps? Que nous montre l’imagerie médicale? Quel est le et le souci de l’autre comme sujet, porteur d’une his-
corps montré sur l’écran? Quelle transformation du regard le
recours omniprésent à l’image implique-t-il?
2. René Huyghe. Discours de réception de René Huyghe à l'Académie fran-
çaise et réponse de Émile Henriot de l'Académie française, 22 Avril, 1961.
[Paris] : Flammarion, 1962.
3. Georges Canguilhem (1904-1995). Écrits sur la médecine. Le Champ freu-
dien (Paris). Paris : Éditions du Seuil, 2002, p. 64.
1. Michel Foucault (1926-1984). Naissance de la clinique. Quadrige, Paris : 4. Georges Canguilhem (1904-1995). Le normal et le pathologique.
Presses universitaires de France, 2003. Quadrige. Paris : Presses universitaires de France, 2009.
VII
toire, d’un récit dont l’image est un média privilégié l’intention de son auteur se veulent vigilants face au risque de
mais non la finalité. L’imagerie médicale actuelle oblige à chosification du corps et de mise à distance du sujet de la
interroger la nature du savoir médical et sa transmission : maladie. Il appartient en effet au radiologue de resituer le
quel regard sur les corps et sur la maladie voulons-nous moment technique en aval d’un moment clinique et en
forger? amont d’un moment interprétatif, l’ensemble étant borné et
motivé par un corps-sujet soucieux de comprendre sa mala-
La transmission d’un regard die et donnant par là même sa raison d’être à toute l’innova-
tion technologique dont est capable l’imagerie médicale
Si ce que nous voyons à l’écran est une réalité reconstruite ne actuelle.
correspondant pas toujours à la réalité vécue du sujet de la Il s’agit bien ici de la transmission d’un regard, de l’enseigne-
maladie, les écrans risquent également de faire écran et de ment d’un regard, où la richesse de cet ouvrage se fait le
couper le praticien de la relation au patient qui est pourtant témoin d’une volonté de l’auteur de transmettre à la fois une
à l’origine de son savoir et de sa pratique. La clinique peut- passion de la technique et un souci tangible d’aiguiser le
être tentée de se retirer devant la technique et ses prouesses, regard clinique. Cet ouvrage pédagogique, pour avoir appris
c’est pourtant bien la première qui donne son sens à la à en connaître l’auteur, a pour sources la maîtrise des techni-
seconde. C’est l’examen clinique qui appelle le recours à ques, le souci de l’examen clinique, l’enthousiasme de la
l’imagerie et c’est encore la clinique qui complète l’interpré- curiosité, l’amour de la connaissance et de sa transmission.
tation de l’image. Le lecteur, l’étudiant, y trouveront une invitation tant à
L’imagerie médicale n’est pas le reflet de la réalité, mais un lien l’exercice du regard clinique qu’à l’expertise technique. Le
vers la réalité du malade. La médecine, avant d’être un savoir, souci, dont est né ce livre, de former des cliniciens autant que
une technique, est une relation. Une relation entre théorie, des techniciens, oblige à penser l’image comme une produc-
expérimentation, biologie, physique, mécanique, chimie, tech- tion dont le sens est à définir, à construire, à constituer au
nique… Une relation entre différentes disciplines mais aussi et terme d’une élaboration collective et progressive émergeant
avant tout une relation entre deux personnes, entre un soi- d’un questionnement pluriel dont il faut faire l’apprentissage.
gnant et un soigné, entre des hommes à qui l’on confie d’autres
hommes. L’image est dénuée de sens : elle est un média au ser- Élodie CRÉTIN
vice de l’élaboration du sens, élaboration issue d’un ensemble Ingénieur de recherche clinique
de causalités et de mises en relation dont le radiologue ne sau- Département Douleur,
rait faire l’économie. Centre d’Investigation Clinique
Cet ouvrage invite à ne pas oublier que l’image est un moyen CHU Besançon
et non une fin en soi et rappelle que le moment de la consul- Doctorante en philosophie
tation est bien une anamnèse désignée comme la source d’un
Université de Franche-Comté-Laboratoire
savoir qu’il s’agira de vérifier par le recours aux techniques
de recherches philosophiques
d’imagerie médicale. Ce faisant, le contenu de cet ouvrage et
sur les sciences de l’action EA 2274
VIII
AVANT-PROPOS
Dire que l’imagerie ostéo-articulaire s’est considérablement une telle finesse qu’on peut presque (presque!) dire qu’une
transformée en 20 ans est un truisme. On ne disposait jusque IRM de genou normale, par exemple, élimine toute patholo-
dans les années 1970 que de la radiographie standard qui était gie intra-articulaire. L’image IRM peut s’enseigner et l’ensei-
une projection en deux dimensions d’un volume. Elle n’a pas gnement est le but de ce livre. Pourtant l’IRM n’est rien non
dit son dernier mot. Elle est irremplaçable pour le diagnostic plus sans un minimum de sens clinique, ne serait-ce que pour
de l’arthrose. On voit souvent des gens se présenter en con- savoir où et comment explorer un malade et l’image, quelle
sultation munis d’une IRM de hanche « normale » et pourtant qu’elle soit, ne dit jamais l’évolution d’une maladie. L’image,
porteurs d’une coxarthrose. Mais on n’a pas jugé utile de réa- comme toute technique, n’a pas de sens. Son sens lui est
liser l’excellente incidence de M. Lequesne, « le faux profil », donné par le médecin qui doit continuer à interroger, écouter
qui elle seule révèle, simplement, et à peu de frais, la coxarth- et examiner le patient. Et voilà pourquoi l’imagerie ostéo-
rose horizontale… articulaire est si passionnante. Parce qu’elle est d’abord une
Puis est venu, dans les années 1980, le scanner, et c’était un consultation puis une science diagnostique (une technique
progrès considérable car il permettait de dissocier les volumes plus du sens) souvent suivie d’une thérapeutique (infiltration
en plusieurs plans successifs. Le plan axial d’abord, qui resta guidée).
longtemps la référence, puis avec les machines modernes, Le but de ce livre n’est pas tant d’acquérir de nouvelles con-
reconstructions multiplanaires en volumes, surfaces, etc. naissances que de savoir apprendre à travailler. Pour cela il
L’échographie est un bon outil, son utilisation en pathologie faut faire œuvre de médecin : connaître la clinique (elle y
ostéo-articulaire est récente. Elle rend d’inestimables services figure), ne négliger aucune étape du diagnostic, surtout pas la
pour la recherche des anomalies musculaires et tendineuses et radiographie standard (elle y a toute sa place), et seulement
je l’utilise tous les jours. Pourtant elle figure peu dans ce livre après, user des techniques sophistiquées.
car elle n’a pas d’intérêt didactique. On pourrait presque dire, Ce livre, je l’ai voulu pour mes internes, il ne concerne qu’une
en paraphrasant P. Valéry, que l’échographie, comme l’his- partie de la pathologie ostéo-articulaire courante, la patholo-
toire, n’enseigne rien. Car une image d’échographie n’est pas gie mécanique « banale », celle du sportif en particulier, celle
objective. Il est possible de fabriquer une pathologie quelcon- dont on peut faire le diagnostic avec ses yeux, ses mains et son
que et de confondre tous les tendons car en échographie ils se cerveau aidé en cela par l’imagerie. On n’y trouvera pas de
ressemblent tous. Seul celui qui a fait l’examen échographi- maladies rares. Il doit permettre de faire face aux situations
que sait ce qu’il a vu. Et je ne parlerai pas de ses limites struc- courantes et de se constituer une culture ostéo-articulaire de
turelles puisqu’elle ne permet pas, pour des raisons base.
physiques, l’étude des structures intra-articulaires et de l’os À eux, mes internes, mes fidèles compagnons, je voudrais lais-
spongieux. L’IRM n’a pas ces inconvénients. L’image IRM ser un message clair, le seul peut-être qui vaille la peine. « On
peut être lue par un observateur extérieur. L’IRM 3 T a atteint n’enseigne pas ce que l’on sait mais ce que l’on est » J. Renard.
IX
REMERCIEMENTS
À Denis Krause, mon bon maître, qui me supporte depuis 15 ans dans son service, nous
avons les mêmes passions, l’hôpital, la radiologie ostéo-articulaire, l’enseignement, les belles
et les bonnes choses de la vie, c’est toujours un immense plaisir que de travailler avec toi.
À Bruno Kastler qui, en 2003, m’a permis de m’évader d’un hôpital périphérique où je
perdais mon temps et de revenir au CHU, que finalement, je n’aurais jamais dû quitter.
Grâce à toi j’ai pu voir le monde et j’apprécie par-dessus tout tes qualités humaines.
À Michel Gaudron, pour toutes les heures passées à flécher, vérifier, imprimer les documents
mais aussi pour nos conversations sur le sport, la nature et l’amitié.
À Philippe Tanji, Laurent Laborie, Eric Delabrousse la nouvelle et brillante génération, colla-
borateurs et auteurs de ce livre qui ont accepté de se lancer dans cette aventure, ce sont des
amis très chers.
ABRÉVIATIONS ET NOMENCLATURE
XV
XVI
a b
a b
a b
Figure 1-3. Épaule enraidie post-traumatique. Patient de 44 ans, chute de moto. Arthrogramme identique à celui de la capsulite primitive.
De face (a) : récessus peu marqués, chambres peu remplies, gaine du LB mal injectée. De profil (b) : récessus sous-scapulaire peu saillant (flèche).
Dans certains cas (20 %) la BSAD est intéressée par le proces- à 80 % des malades gardent une limitation de la rotation
sus rétractile et cela peut expliquer l’échec du traitement externe indolore et peu invalidante. L’évolution, chez le dia-
médical par capsulodistension. Certains pratiquent alors une bétique, est souvent plus longue.
injection intrabursale : la bourse est rétractée, elle a perdu son
aspect classique en « béret basque ». La logique serait alors de Histologie
distendre la bourse mais il est rare en pratique que l’on doive
en arriver là. C’est le « Dupuytren de l’épaule ». Sur les pièces d’arthroscopie
de résection du ligament coraco-huméral et de l’intervalle, il
Échographie n’y a pas de cellules inflammatoires mais des fibroblastes dont
certains sont transformés en myofibroblastes, de type muscle
La majorité des patients (87 %) présente un épaississement lisse. La production de collagène II et III est augmentée et il y
hypoéchogène et hypervascularisé du RI. Ces constatations a une hypervascularisation synoviale avec production de cyto-
sont les mêmes qu’à l’IRM, mais sont beaucoup plus difficiles kines. Les métalloprotéases sont diminuées ou leur activité est
à mettre en évidence. moindre, ce qui explique l’augmentation de synthèse et le
dépôt du collagène dans les tissus conjonctifs. La vimentine,
Évolution protéine cytocontractile présente dans le Dupuytren, a été
trouvée dans la capsule antérieure seulement.
Au-delà de 4-6 mois, les douleurs diminuent et la raideur Toutes les études ont été faites assez tard dans l’évolution de
domine la scène. C’est à ce moment-là qu’il faudra pratiquer la maladie, elles ne permettent pas d’écarter formellement des
la capsulodistension. L’évolution dépasse rarement 2 ans, 40 processus inflammatoires et l’IRM semble aller dans ce sens.
1 3
a1 a2
b1 b2
c d
e f g
a1 a2
b
Figure 1-5. Épaule gelée. Crise de résorption aiguë, calcification à bords flous et début brutal
nocturne chez une femme jeune (flèche).
La radiographie permet le diagnostic (a). Contrôle 5 j après (b).
a2) 1. Calcification à bords flous.
Traitement
Figure 1-6. Capsulodistension.
AINS, corticoïdes échouent régulièrement. Le traitement Rupture capsulaire interne sous-coracoïdienne (flèche) et dans la gaine du LB
actuel de première intention est la capsulodistension. Elle doit (tête de flèche) témoignant de l’efficacité de la distension après mobilisation de
être pratiquée au-delà du 3e, 4e mois d’évolution sous scopie l’épaule.
ter plus. Il faut mobiliser l’épaule et refaire des clichés car la Galy-Fourcade D, Andrieu V, Sans N et al. Capsulites rétractiles de l’épaule : étude
prospective de l’apport de l’imagerie chez 20 patients. J Radiol 2000; 81 : 141-6.
capsule se rompt secondairement. Sans forcément signifier
Jankovic D, Van Zundert A. The frozen shoulder syndrome. Description of a new
que l’amélioration sera meilleure, elle apporte quand même technique and five case reports using the subscapular nerve block and subscapu-
la preuve de l’efficacité de la distension. Une seule séance de laris trigger point infiltration. Acta Anaesthesiol Belg 2006; 57 (2) : 137-43.
distension suffit dans notre expérience (fig. 1-6). Jung JY, Jee WH, Chun HJ et al. Adhesive capsulitis of the shoulder : evaluation
with MR arthrography. Eur Radiol 2006; 16 : 791-6.
La kinésithérapie fait suite immédiatement à la distension Lee JC, Sykes C, Saifuddin A, Connell D. Adhesive capsulitis : sonographic chan-
pour profiter de l’effet antalgique. La distension agit surtout ges in the rotator cuff interval with arthroscopic correlation. Skeletal Radiol 2005;
sur la raideur qu’elle améliore. En cas d’échec on peut discu- 34 : 522-7.
ter une capsulotomie sous arthroscopie ou un bloc du nerf Lefevre-Colau MM, Drapé JL, Fayad F et al. MRI of shoulders with idiopathic
adhesive capsulitis : reliability of measures. Eur Radiol 2005; 15 : 2415-22.
sous-scapulaire.
Noël E, Thomas T, Schaeverbeke T et al. La capsulite de l’épaule. Rev Rhum 2000;
67 : 604-12.
Stoller DW, Tirman PFJ, Bredella MA. Diagnostic Imaging Orthopaedics. Amirsys,
P OUR EN SAVOIR PLUS Salt Lake City, 2004 : 1-54-57.
Uhthoff HK, Boileau P. Primary frozen shoulder : global capsular stiffness versus
Bunker TD, Anthony PP. The pathology of frozen shoulder. A Dupuytren-like localized contracture. Clin Orthop Relat Res 2006 Dec 14; ahead of print.
disease. J Bone Joint Surg Br 1995; 77 (5) : 677-83.
Carillon Y, Noël E, Fantino O et al. Aspect en IRM de la capsulite rétractile idio-
pathique de l’épaule. Rev Rhum 1999; 66 (4) : 227-32.
TE N D I N O P A T H I E S D E L ’ É P A U L E
TENDINOPATHIES DE L’ÉPAULE
Synonymes
Rotator cuff tendinopathy, supraspinatus impingement, rotator
cuff tendinitis (tendinosis), supraspinatus tendinitis, shoulder 30° 30°
periarthritis, painful shoulder syndrome.
Définition
C’est la dégénérescence collagène des tendons de la coiffe liée
à l’âge ou à l’activité physique.
Contexte clinique
Le premier temps de l’examen de l’épaule est clinique avec en
particulier l’étude comparative des amplitudes passives qui
vérifiera l’absence de raideur, notamment en rotation
externe, donc de capsulite rétractile.
– L’inspection recherche une amyotrophie des fosses supra et
infra-épineuses évocatrice de rupture chronique ancienne
des tendons supra et infra-épineux.
– L’étude des amplitudes actives sur un patient assis permet
l’évaluation des différends tendons. Une mobilité passive
normale et active diminuée oriente vers une rupture de la
coiffe.
– Le testing isométrique contrarié en position de Jobe (éléva-
tion antérieure 30°, rotation interne, abduction 90°) est en
faveur d’une souffrance du supra-épineux, et en cas de
douleur isolée, d’une rupture en cas de perte de force
(fig. 2-1).
La mise en évidence d’une perte de force en rotation externe
coude au corps évoque une rupture de l’infra-épineux (IE) Figure 2-1. Tendinopathie du supra-épineux.
(fig. 2-2). Manœuvre de Jobe. Bras à 90° d’abduction, 30° d’antépulsion et rotation
Une perte de force en rotation interne main sur l’abdomen interne. Élévation du bras contre résistance.
(Belly Press Test) atteste d’une rupture du subscapulaire. Le
test de Gerber (Lift-Off-Test) qui comporte une importante
rotation interne est peu sensible (positif seulement en cas de
rupture complète du subscapulaire) et douloureux (fig. 2-3).
Une douleur au testing contrarié avant-bras fléchi sur le bras
évoque une souffrance du LB. Il ne faut pas que le bras de
levier soit trop important, pour cela le coude doit être fléchi.
Les manœuvres de conflit, Neer, conflit antérosupérieur (élé-
vation passive du bras en rotation interne en bloquant l’acro-
mion) et Hawkins, conflit antéro-interne (bras à 90°, coude
fléchit à 90°, l’examinateur imprime un mouvement d’abais-
sement sur l’avant-bras qui entraîne une rotation interne au
niveau de l’épaule) sont peu spécifiques.
Terrain
Les tendinopathies concernent 3 femmes pour 2 hommes,
e
l’âge moyen est de 50 ans. La douleur de l’épaule est la 3
cause de consultation en pathologie musculosquelettique
après la lombalgie et la cervicalgie (7-25 % de la population).
La fréquence des ruptures partielles du supra-épineux est de
32-37 % après 40 ans. La fréquence des ruptures complètes
après 60 ans est de 28 %, après 80 ans pratiquement 1 sujet
sur 2 est porteur d’une rupture de la coiffe.
Les tendinopathies calcifiantes représentent 3-20 % des épau- Figure 2-2. Tendinopathie de l’infra-épineux.
les douloureuses, 5 % des patients sont porteurs de calcifica- Rotation externe contrariée coude au corps fléchi à 90°. La main de l’opérateur
tions asymptomatiques. La bilatéralité est de 13-47 %. Les s’oppose à la rotation externe.
10
Figure 2-3. a b
Rupture du subscapulaire.
Belly Press Test (a) : rotation interne forcée contre résistance, impotence en cas de rupture du subscapulaire. Lift-Off-
Test de Gerber (b) : membre supérieur du patient en rotation interne rétropulsion. L’examinateur s’oppose à
l’augmentation de la rétropulsion-rotation interne obtenue en éloignant la main du rachis lombaire. Cette manœuvre
est positive en cas de déficit moteur, et traduit une rupture complète du subscapulaire, mais elle est douloureuse à
cause de la rotation interne.
femmes sont plus souvent touchées que les hommes (70 %). RUPTURE DU SUBSCAPULAIRE
Âge moyen de survenue : 44 ans, après 70 ans ces calcifica- Le subscapulaire, qui est le principal rotateur interne, se
tions sont exceptionnelles. rompt à la suite d’une chute sur le membre supérieur tendu,
Les calcifications peuvent guérir spontanément au prix d’un en rotation externe, avec contraction réflexe du muscle. Il y a
syndrome douloureux aigu qui dure 3-4 jours et avec migra- une prédominance masculine et l’accident peut se produire
tion dans la BSAD, le tendon retrouve ensuite son intégrité. chez les sportifs (ski, rugby, hand-ball, judo, gymnastique
C’est pourquoi il ne faut intervenir que sur les calcifications tennis, etc.). Sa rupture peut aussi être l’extension antérieure
dont on a la preuve qu’elles n’évoluent pas, sans modification dégénérative d’une rupture étendue de la coiffe (ancienne
radiologique, depuis plusieurs mois. La calcification se com- « capsulobourse »).
porte alors comme un granulome enkysté et le but du lavage Deux signes sont caractéristiques :
et de la ponction est de mettre en contact ce granulome – l’augmentation de la rotation externe passive (par baisse du
d’hydroxyapatite avec la bourse pour activer la résorption. tonus rotateur interne);
RUPTURE DU SUPRA-ÉPINEUX – un Belly Press Test positif.
Elle est le plus souvent dégénérative, parfois post-traumati- LUXATION DU LONG BICEPS
que après chute sur le moignon de l’épaule ou après effort de Le LB se luxe ou se subluxe le plus souvent après une rupture
soulèvement. Le travailleur manuel (25 % des arthrotendino- du subscapulaire, qui est, avec le ligament transverse et le liga-
pathies) et le sportif, notamment les sports de lancer, la nata- ment coraco-huméral, son élément de stabilisation antérieur
tion et l’haltérophilie sont parmi les plus exposés. dans la gouttière bicipitale.
La douleur est antérosupérieure, irradie vers le deltoïde, elle La subluxation isolée du LB, sans rupture de la coiffe, est plus
est calmée par le repos. Elle est parfois pseudo-inflammatoire rare. Elle doit faire rechercher une « lésion cachée » de l’inter-
lorsque le malade est couché sur l’épaule douloureuse. La valle des rotateurs (RI). Cet espace anatomique entre le bord
mobilité passive est normale. La manœuvre de Jobe est défi- antérieur et supérieur du subscapulaire en bas et le bord infé-
citaire, le sujet s’aide de sa main controlatérale pour faire la rieur du supra-épineux en haut est occupé par le LB, le liga-
manœuvre d’abduction homolatérale. Il ne peut soutenir, ment coraco-huméral et le ligament gléno-huméral
activement, la chute de son membre supérieur soulevé en supérieur. Son rôle est de limiter la flexion et la rotation
abduction passive. Ceci traduit un déficit du supra-épineux. externe. En cas d’atteinte isolée hémorragique et œdémateuse
RUPTURE DE L’INFRA-ÉPINEUX avec synovite ou plus tardivement fibreuse de cet intervalle, il
apparaît une limitation de la rotation externe (type 1). Une
Une faiblesse de la rotation externe contrariée coude au corps instabilité notamment antérieure, post-traumatique, est par-
révèle une rupture de l’infra-épineux, ainsi que le « test de la fois associée (type 2). Une bursite sous-coracoïdienne est sou-
lunette » : un patient qui met ses lunettes avec une élévation vent associée (fig. 2-4 et 2-5).
de plus de 90° du coude a un déficit de la rotation externe
donc une atteinte de l’infra-épineux. Le plus souvent la rup- RUPTURE DU LB
ture de l’infra-épineux est l’extension de celle du supra-épi- Elle fait suite habituellement à une large rupture de la coiffe
neux. Parfois elle est la conséquence d’un conflit post- dont elle traduit l’extension antérieure. La rupture isolée est
supérieur du sportif de lancer, jeune porteur également d’une plutôt le fait du sportif (cyclisme, haltérophilie, etc.). Le ten-
micro-instabilité (conflit post-supérieur de Walch). don se rétracte vers le bas car il est maintenu par son insertion
11
2
3
3
1
a1 a2 b
c1 c2 d
e1 e2
f g
Coupes axiales IRM DP FS (ab) : liquide dans la bourse sous-coracoïdienne (a), hypersignal de l’intervalle au niveau de la partie supérieure de la gouttière bicipitale
(flèche) (b). Arthro-TDM (tomodensitométie) axiale montrant les fissurations de l’intervalle (c) (flèche), clivage de l’infra-épineux non visible en IRM (c) (tête de flèche).
Coupes sagittales IRM DP FS (de) : hypersignal de l’intervalle (d), aspect de tendinose du biceps (e) (étoile). Coupe coronale IRM DP FS (f) : LB exposé et dégénératif,
atteinte de la partie haute du subscapulaire. Coupe arthro-TDM sagittale correspondante montrant les multiples fissures de l’intervalle atteignant le subscapulaire en
bas et la partie antérieure du supra-épineux en haut (flèche) (g).
a2) 1. Bursite sous-coracoïdienne. 2. Intervalle des rotateurs. 3. Bourse sous-acromio-deltoïdienne.
c2) 1. Fissure de l’intervalle. 2. Clivage.
e2) 1. Hypersignal de l’intervalle. 2. Tendinose du biceps. 3. Tendinose du supra-épineux.
12
a1 a2
b
distale sur la tubérosité bicipitale. La flexion contrariée de – résorption avec migration dans les tissus voisins et
l’avant-bras sur le bras montre bien la « masse » antérieure du inflammation : c’est la phase aiguë. La calcification est molle;
moignon distal qui saille, le diagnostic clinique est facile. – guérison par fibrose collagénique orientée dans l’axe du
Cette sémiologie tendineuse s’applique aussi aux tendinopa- tendon.
thies calcifiantes à apatite sauf qu’elles ne se rompent pas.
Radiographie standard
Biologie
Rotation externe, interne, profil sous acromial de Lamy, elles
Elle est normale. sont indispensables. Elles éliminent les diagnostics différen-
tiels et permettent de voir et de localiser une calcification.
Histologie L’incidence de Railhac (patient couché, tube droit) qui
s’affranchit de la pesanteur est simple et sensible. Un espace
TENDINOPATHIE sous-acromial inférieur à 7 mm témoigne d’une rupture de
coiffe ou bien une différence de 2-3 mm avec le côté contro-
C’est une dégénérescence collagène sans inflammation qui
latéral (fig. 2-6).
peut évoluer vers la fibrose et l’apparition d’un tissu de gra-
nulation. Le muscle, sous-utilisé, involue et se remplit de La radiographie peut montrer des structures osseuses suscep-
graisse. tibles d’agresser la coiffe comme un bec acromial saillant vers
le bas, type 3 de Bigliani (c’est-à-dire pointu et en crochet)
Il peut s’agir d’une dégénérescence mucoïde, éosinophile du (fig. 2-7) ou des conséquences de la souffrance de la coiffe
tendon, avec augmentation du collagène type III, des protéo- comme des géodes sous-chondrales, cerclées, bénignes, à
glycanes et glycosaminoglycanes, sans inflammation (tendi- l’insertion tendineuse sur le tubercule majeur (trochiter), ou
nose ou tendinopathie sont préférables à tendinite). Il existe du tubercule mineur (trochin) (fig. 2-8).
une hyperplasie angioblastique et fibroblastique qui justifie
les AINS.
TENDINOPATHIE CALCIFIANTE
C’est un dépôt intratendineux d’hydroxyapatite ou d’apatite
carbonaté. Le synonyme anglo-saxon est Calcium Hydroxya-
patite Deposition Disease (HADD) car les calcifications sont
presque toujours multiples (hanche, coude, main, poignet,
genou, cheville et pied).
Uthoff a proposé une théorie cohérente de la maladie calci-
fiante évoluant en quatre phases :
– début par une métaplasie fibrocartilagineuse locale, dans le
tendon, liée à une ischémie relative dans la zone de Cod-
man à 1,5 cm de l’enthèse;
– calcification avec dépôt d’apatite carbonatée. Cette phase est Figure 2-6. Rupture de la coiffe.
souvent quiescente ou responsable de douleurs subaiguës ou Incidence de Railhac. Ascension de la tête humérale et rupture du cintre gléno-
chroniques. La calcification est crayeuse, dure; huméral.
13
a1 a2
b1 b2
c1 c2
Une calcification, visible en rotation externe et indifférente, et que contrarié pour affirmer la responsabilité d’une calcifica-
supérieure sur le Lamy, est dans le supra-épineux. Visible en tion dans la genèse d’une douleur.
rotation interne et derrière l’acromion sur le profil, elle est Une calcification d’apatite est dense, homogène, à bords nets
dans l’infra-épineux. Une calcification du subscapulaire se (type A de Mole) ou hétérogène à bords nets (type B). En cas
projette sur le tubercule mineur de face et sous la coracoïde de résorption aiguë, les bords deviennent flous, et la calcifica-
de profil. Les calcifications du teres minor (petit rond) sont tion hétérogène (type C). Une calcification linéaire, striée,
exceptionnelles et asymptomatiques le plus souvent, elles sont dans l’axe du tendon, hétérogène, est de type enthésopathique
très postérieures et inférieures (fig. 2-9). (type D). Les calcifications type A et B volumineuses
Sept pour cent des patients sont porteurs de calcifications et (> 5 mm), responsables de douleurs nocturnes quand le
sont asymptomatiques, c’est dire l’intérêt du testing isométri- patient repose sur l’épaule homolatérale, chroniques (évo-
14
a c
b1 b2
luant depuis au moins 6 mois sans changement radiologique) épineux), les clivages sont difficiles à objectiver. Les ruptures
peuvent faire l’objet d’une ponction-aspiration qui est désor- partielles sont sous-évaluées dans au moins 1/3 des cas. Le
mais le traitement de seconde intention après le traitement labrum n’est pas visible.
médical oral (fig. 2-10). La ponction doit être guidée (radio Par contre l’échographie permet de voir les calcifications qui
ou échoguidée) pour être efficace. nous intéressent, celles qui sont volumineuses. Elles se tradui-
La lithotritie est peu développée en France et son efficacité sent par une zone échogène suivie de cône d’ombre plus ou
n’est pas encore totalement démontrée. L’arthroscopie est le moins net (fig. 2-12). L’échographie peut guider leur ponc-
traitement de dernière intention. tion. Elle vérifie l’absence de rupture transfixiante d’un can-
Rarement une calcification peut s’étendre à l’os voisin, l’éroder, didat à la ponction lavage, surtout après 55-60 ans car avant,
avec une importante réaction inflammatoire sous-chondrale. La il est exceptionnel qu’une calcification d’apatite, qui n’est pas
clé du diagnostic repose alors sur la mise en évidence préalable dégénérative, s’accompagne de rupture.
de l’apatite sur les radiographies et leur disparition rapide (perte L’échographie peut guider le geste arthroscopique et ainsi
de 50 % du volume en 48-72 heures). Seules les calcifications améliorer le résultat postopératoire, en permettant la localisa-
d’apatite, en effet, sont susceptibles de disparaître (fig. 2-11). tion de la calcification.
Échographie IRM
Elle ne remplace pas la radiographie standard. Elle est de SÉQUENCES T1
toute façon insuffisante pour un bilan préthérapeutique chi- Les séquences de base sont T1 en axial et sagittal, elles visent à
rurgical car elle ne montre pas l’articulation (éventuelle arth- objectiver l’involution adipeuse des muscles de la coiffe (axial)
rose gléno-humérale), évalue mal ou pas du tout la trophicité et le volume d’occupation de fosses sus et sous-épineuses
musculaire (notamment du subscapulaire et de l’infra- (sagittal).
15
1
1
a1 a2 b1 b2
c d
c f g
h i
16
a b c
d
a1 a2
b c
17
3
1
a1 a2
b1 b2
a1 a2
b c
18
2
1
3 a b
c d
e1 e2
19
1
2
a1 a2
b
c1 c2
20
a b1 b2
c d
e1 e2
f g1 g2
Rupture partielle (grade 2b) Hypersignal liquidien avec conservation d’un toit tendineux.
C’est un diagnostic difficile en IRM, on l’a vu. Le traitement L’hypersignal est sous la face profonde du supra-épineux car
médical peut toujours être tenté en première intention (infil- c’est là que se font la plupart des ruptures initiales (fig. 2-17).
tration guidée et physiothérapie-kinésithérapie). Au bout de Habituellement la BSAD n’est pas le siège d’un épanchement
6 mois d’inefficacité du traitement, le patient est réévalué. mais ce signe peut être pris en défaut.
21
a b1 b2
c d e
f g h
La classification d’Ellman des ruptures partielles en fonction tement médical est de toute façon indiqué en première
de leur épaisseur se décompose ainsi : intention.
– grade 1 : < 25 % (ou moins de 3 mm); La classification de Snyder à partir de l’arthroscopie superfi-
– grade 2 : 25-50 %; cielle de la coiffe est la suivante :
– grade 3 : > 50 % (mais la rupture respecte les fibres super- – stade 0 : coiffe normale;
ficielles). – stade 1 : érosion superficielle de moins de 1 cm;
Une rupture partielle de plus de 50 % est considérée par – stade 2 : érosion entre 1 et 2 cm;
beaucoup comme l’équivalent d’une rupture transfixiante. – stade 3 : érosion de plus de 2 cm;
Mais cela ne change pas l’attitude thérapeutique car le trai- – stade 4 : lésion complexe.
22
a b
c1 c2
Des formations kystiques à la jonction myotendineuse du vide normalement de toute zone liquidienne (fig. 2-21).
supra-épineux et à sa face supérieure, multilobulées, sont Une rupture complète du subscapulaire, même isolée,
souvent associées à sa rupture partielle, elles traduisent l’asso- rompt l’intervalle et remplit la BSAD alors même que le
ciation à une rupture myotendineuse (fig. 2-18). supra-épineux n’est pas rompu;
Rupture transfixiante communicante – les luxation et subluxation du LB se voient facilement en
C’est le grade 3 de Zlatkin : hypersignal liquidien et défect IRM (fig. 2-22);
tendineux avec solution de continuité. Un épanchement de la – une fissuration tendineuse ou un clivage (dissection lamel-
BSAD est fréquent, plus ou moins important, non corrélé laire entre fibres superficielles et profondes) apparaîtront
avec la taille de la rupture. La taille s’apprécie dans les 2 plans, mieux en arthro-TDM (fig. 2-23).
frontal et sagittal (fig. 2-19). Tendinopathie calcifiante
Le siège de la rupture du supraspinatus est soit distal, à 1,5 cm Une petite calcification amorphe peut échapper à l’IRM.
de l’insertion, soit à l’insertion même, voire plus proximal, Lorsque la calcification est volumineuse, elle entraîne une
antérieur au niveau de l’intervalle des rotateurs. Une rupture inflammation bien détectée en DP FS (fig. 2-24). La calcifica-
à la jonction myotendineuse est possible. tion elle-même apparaît en hyposignal T1 et T2 comme un
La taille de la rupture est évaluée ainsi : tendon normal sauf si elle est le siège de phénomènes inflam-
matoires.
– une petite rupture mesure 1 cm ou moins;
– une rupture moyenne ne dépasse pas 3 cm; AVANTAGES ET LIMITES DE L’IRM
– une rupture large mesure 3 à 5 cm; C’est la seule méthode d’imagerie objective et reproductible
– une rupture massive de plus de 5 cm n’est pas réparable. permettant le diagnostic de tendinopathie non calcifiante. Les
clivages intratendineux (voir supra), notamment ceux de
Les formes cliniques sont les suivantes :
l’infra-épineux, ne sont pas bien vus à cause de l’épaisseur de
– la rupture de l’infra-épineux n’est le plus souvent que coupe, qui est rarement inférieure à 2 mm. En présence d’un
l’extension vers l’arrière d’une rupture du supra-épineux, hypersignal T2 de la BSAD, il est difficile de faire la distinc-
mais elle peut être isolée. Elle s’apprécie dans le plan sagittal tion entre une rupture complète et un épanchement et une
surtout : hypersignal très postérieur sur la tête (et sous la rupture partielle et une bursite associée. Le labrum n’est pas
clavicule en frontal) (fig. 2-20); bien vu ainsi qu’une chondropathie ouverte gléno-humérale
– la rupture du subscapulaire se traduit par un hypersignal en (fig. 2-25). Pour un examen exhaustif avant chirurgie il faut
avant du tubercule mineur en DP FS ou T2 FS à un endroit donc recourir à une arthro-TDM ou à une arthro-IRM.
23
1
3
a1 a2 b
c1 c2 d
e f g
h i
24
4
a1 a2
b c d
e f g
h i j
25
1 3
4 5
k l
m1m2
n o
a b1 b2
26
a b1 b2
c d
a b
27
4
2 3
a1 a2
b c d
e
a b
28
2
1
3
a1 a2
b c d
29
1
3
a
b1 b2
a b1 b2
30
a1 a2 b
c d
e f
Figure 2-29. Pathologie du labrum postérosupérieur (PSI). Jeune tennisman, douleur postérosupérieure typique à l’armé du bras notamment.
Arthro-TDM axiale (a-c) : lésion du labrum postérosupérieur se prolongeant vers le bas (flèche) et rupture partielle de la face profonde postérieure du supra-épineux en
axial (a) et frontal (d) (tête de flèche). Noter le gros volume du récessus antérieur (b) (étoile). Arthro-IRM T1 FS : fissuration partielle de la face profonde du supra-épineux
(tête de flèche) (e), altération du labrum supérieur (e). Petites géodes sous-chondrales en hypersignal T1 du tubercule majeur (f).
a2) 1. Rupture du labrum postérosupérieur. 2. Rupture partielle du T. supra-épineux.
Les faux négatifs et positifs sont essentiellement le fait des Une volumineuse calcification ne doit pas être confondue
petites ruptures partielles (Ellman grade 1). Les performances avec un corps étranger de type ostéochondrome. Son siège est
de l’arthro-IRM sont identiques à celles de l’arthro-TDM différent, intra-articulaire, donc déclive, dans le récessus axil-
pour le diagnostic des ruptures transfixiantes (Se [sensibilité] laire notamment, la mobilité est variable non reliée à celle des
= 96 %, Spé [spécificité] = 97 %, pertinence = 98 %). tendons (fig. 2-31).
L’arthro-IRM n’a pas d’intérêt non plus pour le bilan des cal-
cifications de l’épaule. Les petites calcifications peuvent être Évolution
confondues avec le tendon lui-même car elles ont le même
signal. Les radiographies restent indispensables. Quelle est l’évolution naturelle d’une rupture de la coiffe?
Tout dépend, bien entendu, des critères de diagnostic utilisés
Diagnostic différentiel dans le suivi et de la durée de ce suivi. L’évolution à long
terme (3-7 ans) des ruptures transfixiantes non opérées serait
La capsulite rétractile est un diagnostic clinique. Une rupture favorable dans 40 à 75 % des cas. Les éléments en faveur
de coiffe peut se compliquer de capsulite, il faudra alors d’une évolution défavorable sont la longue durée d’évolution,
accorder la priorité à la capsulite et attendre sa guérison avant l’importance du déficit moteur, l’existence de signes radiolo-
d’envisager quoi que ce soit sur la coiffe. giques indirects sur les clichés standards, une rupture large et
31
a b
c d
1
1
a1 a2 b1 b2
c d e
32
3
1
a1 a2 b c
d e f
l’association avec une rupture du LB. Le pronostic est reflux laiteux dans la seringue, de diminuer la densité radio-
meilleur après 65 ans. Certaines lésions peuvent cicatriser et logique de la calcification et de visualiser les trous créés par
se réparer. L’hémorragie qui accompagne une rupture par- les ponctions, le but est de mettre en contact la calcification,
tielle, l’inflammation d’une bourse séreuse sont accessibles au qui se comporte comme un granulome enkysté, et la BSAD
traitement médical. Par contre il est beaucoup plus difficile qui assure la résorption. Les douleurs, qui correspondent à la
d’agir sur une dégénérescence collagène. poursuite de la résorption, peuvent être intenses et doivent
Les données évolutives sur les tendinopathies calcifiantes à être calmées par la glace, l’immobilisation de l’épaule et les
hydroxyapatite sont plus précises. La majorité des calcifica- AINS. Par la suite, même si le patient va bien, sur la radiogra-
tions siègent dans le supra-épineux. Les calcifications peuvent phie, la calcification persiste partiellement et migre dans la
disparaître spontanément mais dans un délai très variable (10 bourse (90 %). À peine 25 % des patients souffrent à nouveau
à 30 % disparaissent en 4 mois à 3 ans). Elles peuvent s’enkys- de leur épaule dans les 2 ans. Il s’agit alors le plus souvent
ter et entraîner une évolution durable, le but du traitement d’une calcification résiduelle type C, fragmentée, à bords
est de hâter la guérison. La ponction peut être envisagée flous, dans l’axe du tendon (fig. 2-32). Il est inutile de tenter
lorsqu’elles évoluent sans changement depuis au moins une nouvelle ponction car le reflux laiteux est alors très rare.
6 mois. Ce type de crise douloureuse est accessible au traitement
Lorsqu’elles excèdent 1,5 cm de diamètre, elles sont sympto- médical. Il ne faut jamais perdre de vue que les calcifications
matiques par leur volume et le conflit sous-acromial qu’elles d’apatite peuvent disparaître spontanément.
provoquent. Après lavage avec une petite aiguille (21G), il y a Les résultats à 5 ans sont équivalents à ceux de l’arthroscopie
dans 40 % des cas des douleurs post-résorptives, qui durent (75 % de guérison), le coût est moindre, il n’y a pas d’anes-
2-4 jours, car la calcification ne disparaît jamais totalement thésie et le taux de capsulite secondaire est un peu inférieur
immédiatement. Il est important, si l’on ne peut obtenir de dans le groupe ponction lavage aspiration (PLA) (1-13 %).
33
Traitement une rerupture complète. Les patients avec une rupture large
préalable, atteignant 2 ou 3 tendons et avec une involution
Qu’il y ait ou non une rupture, dans un premier temps, le adipeuse dépassant le stade 1, font plus de rerupture.
traitement est toujours médical, consistant en une infiltration La clinique ne permet pas d’évaluer ces épaules. L’imagerie
intra-articulaire le plus souvent, sous guidage, associée à une aussi est difficile. Il faut attendre au moins 6 mois après arth-
kinésithérapie de recentrage et abaissement actif de l’épaule roscopie et 1 an après chirurgie ouverte de l’épaule pour que
(travail conjoint du pectoralis major et du dorsalis major). Ce l’IRM soit interprétable. Celle-ci a une Se de 86-100 %, assez
n’est qu’après 6 mois que l’indication se discute en fonction bonne, mais une Spé de 25-91 %, donc très variable. L’arthro-
de l’imagerie surtout. IRM ne fait pas mieux. Les ruptures partielles sont mal éva-
Est envisagée une chirurgie réparatrice si les conditions sont luées, que ce soit avec l’IRM ou l’arthro-IRM. La présence de
bonnes : réinsertions tendineuses, transferts, lambeaux, etc., liquide dans la BSAD accompagne les reruptures, certes, mais
une chirurgie antalgique dans le cas contraire (acromioplas- peut manquer car le tissu cicatriciel comble la brèche. Les arte-
tie, gestes sur le LB, etc.). facts, surtout à 3 T, sont gênants, les altérations de signal intra-
Après une chirurgie de la coiffe, 25 % des patients restent tendineux ont peu de valeur. Seule compte l’image directe de
symptomatiques. À 4 ans plus d’un patient sur deux présente la rerupture avec ou sans liquide intrabursal (fig. 2-33).
a b c
d e f
34
P OUR EN SAVOIR PLUS Ludig T, Walter F, Chapuis D et al. MR imaging evaluation of suprascapular nerve
entrapment. Eur Radiol 2001; 11 (11) : 2161-9.
Matava MJ, Purcell DB, Rudzki JR. Partial-thickness rotator cuff tears. Am J Sports
Arrigoni P, Brady PC, Burkhart SS. Calcific tendonitis of the subscapularis tendon Med 2005; 33 : 1405-17.
causing subcoracoid stenosis and coracoid impingement. Arthroscopy 2006; 22
Mellado JM, Calmet J, Olona M et al. MR assessment of the repaired rotator
(10) : 1139-43.
cuff : prevalence, size, location and clinical relevance of tendon rerupture. Eur
Bergin D, Parker L, Zoga A, Morrison W. Abnormalities on MRI of the subscapu- Radiol 2006; 16 (10) : 2186-96.
laris tendon in the presence of a full-thickness supraspinatus tendon tear. AJR Railhac JJ, Mailly N, Sans N et al. Calcifications tendineuses : l’exemple de
2006; 186 (2) : 454-9. l’épaule. Getroa. Opus XXX. Sauramps Médical, Montpellier, 2003 : 211-22.
Bianchi S, Cohen M, Jacob D. Les tendons : lésions traumatiques. J Radiol 2005; Ruotolo C, Nottage WM. Surgical and nonsurgical management of rotator cuff
86 : 1845-57. tears. Arthroscopy 2002; 18 (5) : 527-31.
Duc SR, Mengiardi B, Pfirmann CWA et al. Diagnostic performance of MR arthro- Stoller DW, Tirman PFJ, Bredella MA. Diagnostic Imaging Orthopaedics 2004.
graphy after rotator cuff repair. AJR 2006; 186 : 237-41. Amirys, Salt Lake City. Section 1 : Shoulder, 1-2-1-18.
Ellman H. Diagnosis and treatment of incomplete rotator cuff tears. Clin Orthop Tavernier T, Walch G, Barthelemy R et al. Lésion isolée de l’infra-épineux à la
1990; 254 : 64-74. jonction myotendineuse : une nouvelle lésion. J Radiol 2006; 87 : 1975-82.
Farin P, Jaroma H, Soimakallio S. Rotator cuff calcifications; treatment with US- Teefy SA, Middleton WD, Payne WT, Yamaguchi K. Detection and measurement
guided technique. Radiology 1995; 195 : 841-3. of rotator cuff tears with sonography : analysis of diagnostic errors. AJR 2005;
184 : 1768-73.
Goutallier D, Postel JM, Lavau L, Bernageau J. Impact of fatty degeneration of
the supraspinatus and infraspinatus muscles on the prognosis of surgical repair Uthoff HK, Sarkar R, Maynard JA. Calcifying tendinitis. A new concept of the
of the rotator cuff. Rev Chir Orthop 1999; 85 (7) : 668-76. pathogenesis. Clin Orthop 1976; 118-64.
Kaiser R, Hampf S, Seeber E, Heyde CE. Value of preoperative ultrasound marking Walch G, Nové-Josserand L, Levigne C, Renaud E. Tears of the supraspinatus ten-
don associated with « hidden » lesions of the rotator interval. J Shoulder Elbow
of calcium deposits in patients who require surgical treatment of calcific tendinitis
Surg 1994; 3 : 353-60.
of the shoulder. Arthroscopy 2007; 23 (1) : 43-50.
Waldt S, Bruegel M, Mueller D et al. Rotator cuff tears : assessment with MR
Kibler WB. Clinics in sports medicine. Current concepts in tendinopathy. WB
arthrography in 275 patients with arthroscopic correlation. Eur Radiol 2007; 17
Saunders, Philadelphia, 2003. Vol. 22 : 791-812.
(2) : 491-8.
Lerais JM, Sarlieve P, Delabrousse E et al. Ponction-lavage-aspiration des tendino- Zubler C, Mengiardi B, Schmid MR et al. MR arthrography in calcific tendinitis of
pathies calcifiantes de l’épaule. Radiologie interventionnelle dans le traitement the shoulder : diagnostic performance and pitfalls. Eur Radiol 2007; 17 (6) :
de la douleur. Masson, Paris, 2003 : 157-68. 1603-10. Epub 2006 Oct 12.
Lerais JM, Sarlieve P, Laborie L et al. Corrélations IRM 3 T et arthro-TDM. J Radiol
2006; 87 : 1290.
35
PATHOLOGIES ACROMIOCLAVICULAIRES
37
CONFLIT SOUS-ACROMIAL
1
ET ATTEINTE DE 3
2
L’ARTICULATION
ACROMIOCLAVICULAIRE
Pathogénie
La voûte sous-coraco-acromiale est constituée d’avant en
arrière par la coracoïde, le ligament acromiocoracoïdien et
l’acromion. Le conflit se produit au niveau de l’insertion du
LAC. Le LAC est une lame fibreuse triangulaire de 3-5 cm de
long aplatie de haut en bas. Son sommet s’insère sur le som-
met de l’acromion et sur sa face inférieure jusqu’à son bord
latéral ainsi que sur le bord inférieur de la facette claviculaire.
Une insertion épaisse sur la face inférieure de l’acromion ou
une insertion sur le sommet de l’acromion sans continuité
avec la face inférieure de la voûte favorisent le conflit. Sa base Figure 3-2. Acromion agressif dans le plan frontal (flèche).
se fixe sur tout le bord latéral de la coracoïde. Son épaisseur
n’est pas uniforme, ses parties latérale et médiale sont con-
densées en deux rubans très épais. Le ruban latéral est le plus Un acromion crochu, type Bigliani 3 (12,5 %), dans le plan
épais. Sa partie moyenne est mince et membraneuse. Les sagittal notamment, est un facteur agressif pour la face super-
fibres de la courte portion du biceps brachial (coracobiceps) ficielle de la coiffe (fig. 3-1). L’association rupture de coiffe-
sont en continuité avec la bandelette latérale du LAC, consti- acromion type 3 est fréquente (70 %). Le crochet acromial
tuant ainsi une ogive ostéofibreuse antérosupérieure. dans le plan frontal s’accompagne de rupture de coiffe dans
1
2
a b1 b2
38
36,6 % des cas (fig. 3-2). Les deux crochets ne sont jamais Dans le plan frontal l’acromion peut avoir une extension laté-
associés. Un gros ostéophyte acquis lors d’un conflit chroni- rale plus ou moins basse (downsloping) (type A ou B). Le type
que réalise l’équivalent d’un type 3 congénital. B est plus vulnérant pour la coiffe (fig. 3-3).
La classification selon la forme de l’acromion est la suivante : OS ACROMIAL
– type 1 : acromion plat notamment dans le plan sagittal; Il s’observe chez 2,7 % de la population, il est bilatéral. Il cor-
– type 2 : acromion concave vers le bas (sagittal); respond à un défaut de fusion du noyau d’ossification distal
– type 3 : crochet du tiers antéro-inférieur (sagittal ou frontal); (os pré ou méso-acromial) ou plus rarement proximal (os
– type 4 : acromion convexe vers le bas (frontal). méta-acromial). Normalement ce noyau fusionne entre 20 et
Les types 1, 2, 4 ne sont pas associés à une plus grande fré- 25 ans. Lorsqu’il ne fusionne pas, il se crée une pseudarthrose
quence des ruptures de coiffe. fibreuse à type de synchondrose avec micromouvements. Il a
a
b b2
c d e
f
39
été incriminé longtemps dans la genèse des ruptures de coiffe. l’AC (haltérophiles, bodybuilders, volley-ball, tennis, hand-
Plus fréquent chez les noirs il s’agit d’une variante de la nor- ball) est source de conflit.
male. Le profil de Lamy le montre bien, l’incidence de face de Une volumineuse calcification d’apatite représente également
l’épaule très mal car l’articulation acromioclaviculaire est une cause classique d’impingement.
alors de profil. On le reconnaît facilement sur les coupes axia- Récemment a été décrite, en arthroscopie, l’existence d’une
les en TDM et T1 en IRM. La limite entre l’os méso-acromial
plica subacromiale, comme il existe une plica médiopatellaire
et l’acromion est nette et fine (fig. 3-4).
interne, comme cause de conflit bursal pur sans anomalie
Toujours est-il que lorsque l’espace sous-acromial est réduit acromiale.
(< 7 mm) ou s’il existe une asymétrie de 2 mm ou plus entre
les deux épaules, le conflit est probable.
Clinique
AUTRES PATHOLOGIES
ACROMIOCLAVICULAIRES Le conflit se traduit par une douleur antérosupérieure de
L’arthrose acromioclavuculaire est quasi constante après l’épaule, souvent localisée dans la région deltoïdienne, irra-
50 ans, et surtout l’atteinte dégénérative microtraumatique de diant vers le bras, mécanique, notamment en abduction,
2
1
4 3
a b1 b2
3
4
a1 a2 b
a b
40
2 1
4
3
1
2
a1 a2 b
41
4 3
5
1
a1 a2
b1 b2
c1 c2
d e f
g h
42
a b c
La pathologie microtraumatique se manifeste par de petites Un os méso-acromial ne sera pas confondu avec une fracture
géodes siégeant surtout sur l’extrémité latérale de la clavicule, (contexte traumatique, bords irréguliers).
une condensation sous-chondrale, très peu d’ostéophytes et
l’interligne n’est pas pincé (fig. 3-7). Évolution
L’arthrose AC se présente différemment : amincissement de
l’interligne, sclérose sous-chondrale et géodes, ostéophytose Le conflit évolue en trois stades :
(fig. 3-8). – stade 1 : œdème et lésions hémorragiques des tendons
Une volumineuse calcification type A se verra en rotation (supra-épineux, LB) et de la BSAD sont réversibles surtout
externe ou interne ainsi que sur le profil de Lamy. chez les sujets jeunes;
– stade 2 : il apparaît une fibrose avec augmentation du colla-
IRM gène de type III, des protéoglycanes et glycosaminoglyca-
nes. Les lésions ne sont plus réversibles;
Les séquences T1 et DP FS dans le plan frontal et sagittal – stade 3 : dégénérescence et rupture sont inéluctables chez les
montrent bien le conflit. Le tendon du supra-épineux est patients âgés.
épais, de signal intermédiaire. Le LAC est également épais
(fig. 3-9). Une bursite SAD est quasi constante (hypo T1
hyper T2) avec parfois une bursite sous-coracoïdienne (fig. 3- Traitement
10). Il faut rappeler que l’on détecte du liquide, en quantité
minime, dans la BSAD, avec une fréquence allant jusqu’à C’est l’acromioplastie qui consiste en la résection de la BSAD,
20 % chez les sujets sains en IRM. La quantité de liquide doit l’abrasion de la face inférieure et antérieure de l’acromion et
donc être suffisamment abondante pour être significative, la désinsertion du LAC. S’il existe des ostéophytes, ils sont
c’est-à-dire que l’épaisseur de la bourse doit dépasser 3 mm également abrasés.
sur les coupes frontales. Un épanchement bursal témoignerait Un éventuel furoncle calcique sera excisé le plus souvent par
d’un impingement syndrome dans 90 % des cas avec une rup- voie bursale. On y associe un lavage bursal.
ture de la coiffe associée plus d’une fois sur deux. Dans bien des cas, à condition que les perforations tendineu-
L’articulation AC symptomatique est inflammatoire, siège ses ne soient pas trop étendues, la simple décompression
d’un épanchement et d’un œdème sous-chondral des berges arthroscopique suffit sans réparation tendineuse.
étendu (hypo T1 hyper T2). Le conflit avec le supra-épineux Les perforations trophiques de petite taille (< 1 cm) ou de
est bien visible sur les coupes frontales (fig. 3-11). Il n’y a que taille moyenne peuvent être suturées avec régularisation des
rarement une bursite SAD associée. zones nécrotiques.
L’acromion type 3 se voit dans le plan sagittal ou frontal. Les perforations de grande taille non suturables peuvent
Les calcifications symptomatiques s’accompagnent de signes bénéficier d’une simple décompression de l’espace sous-acro-
inflammatoires majeurs. mial avec, souvent, de bons résultats, paradoxalement.
En présence d’une arthropathie AC microtraumatique, l’infil-
Diagnostic différentiel tration guidée est le traitement de choix. Si elle échoue,
notamment s’il existe une instabilité antéropostérieure, le trai-
Il y en a peu car le conflit sous-acromial est un diagnostic tement repose sur la résection du quart externe de la clavicule
topographique d’imagerie. en dehors des insertions ligamentaires coracoclaviculaires.
43
PATHOLOGIE
MICROCRISTALLINE
DE L’ARTICULATION
ACROMIOCLAVUCULAIRE
PATHOLOGIE KYSTIQUE
DE L’ARTICULATION
ACROMIOCLAVUCULAIRE
a1 a2 b
44
P OUR EN SAVOIR PLUS Gumina S, De Santis P, Salvatore M, Postacchini F. Relationship between os acro-
miale and acromioclavicular joint anatomic position. J Shoulder Elbow Surg 2003;
12 (1) : 6-8.
Alvarez-Nemegyei J, Canoso JJ. Evidence-based soft tissue rheumatology.
Stein BE, Wiater JM, Pfaff HC et al. Detection of acromioclavicular joint pathology
Subacromial impingement syndrome. J Clin Rheumatol 2003; 9 (3) : 193-9.
in asymptomatic shoulders with MRI. J Shoulder Elbow Surg 2001; 10 (3) : 204-8.
Bigliani LU, Levine WN. Subacromial impingement syndrome. J Bone Surg Am
Stoller DW, Tirman PFJ, Bredella MA. Diagnostic Imaging Orthopaedics. Amirsys,
1997; 79 (12) : 1854-68.
Salt Lake City, 2004 : 1-54-57.
Funk l, Levy O, Even T, Copeland SA. Subacromial plica as a cause of impinge-
ment in the shoulder. J Shoulder Elbow Surg 2006; 15 (6) : 697-700.
45
47
a b c
48
a
b1 b2 c
d e f
4
3
1
2
Traitement
TENDINOPATHIE
Le traitement d’une dégénérescence tendineuse est médical,
en cas d’échec c’est le traitement du conflit : acromioplastie,
DE LA GOUTTIÈRE
avec suture de la coiffe si besoin, en fonction de la taille et de
l’âge du patient. Une ténotomie peut être indiquée si le LB est
très abîmé. L’évaluation de ce geste est délicate, même si son
Elle est beaucoup plus rare isolément.
effet antalgique à cours terme est évident, il est surtout indi-
qué lorsque l’espace sous-acromial est très réduit.
49
a1 a2
b c
d e
RUPTURE ATTEINTE
DE L’INTERVALLE
Bien tolérée on l’a dit, elle accompagne une rupture de la
DES ROTATEURS ET
coiffe plus d’une fois sur deux. Elle laisse parfois subsister un DES INSERTIONS
moignon intra-articulaire qui joue le rôle de corps étranger
dans l’articulation. L’examen clinique n’est pas spécifique, la TENDINOLIGAMENTAIRES
limitation articulaire est globale. L’arthro-TDM ou l’arthro-
IRM peuvent permettre de suspecter la présence de ce moi-
gnon dans la chambre articulaire antérieure mais ne sont pas
spécifiques. Seule l’arthroscopie permet d’en affirmer formel- Définition
lement la nature.
Le traitement consiste en sa résection complète jusqu’à la Les lésions associent :
glène. – atteinte du ligament gléno-huméral supérieur;
50
1
2
3
1
a1 a2
b1 b2
c d
51
1 4
3
a c
b1 b2
ment rompues, il s’agit plutôt d’une désinsertion, sans rétrac- poulie ligamentaire sans désinsertion du SS entraîne une
tion ni atteinte des fibres profondes, et persistance d’un fascia subluxation du LB et une tendinopathie. La visualisation du
antérieur expliquant l’absence de diffusion des lésions à la LCH est possible à l’IRM, celle du LGHS aussi s’il existe un
face supérieure et antérieure du supra-épineux et la vacuité de épanchement articulaire, sinon c’est l’arthro-IRM ou
la BSAD. Le LB se subluxe alors à l’entrée de la gouttière bici- l’arthro-TDM qui la permettent.
pitale (sillon intertubérositaire). En IRM, les critères de normalité des ligaments sont :
– leur signal qui doit être bas sur toutes les séquences;
Clinique – leur taille et leurs contours qui doivent rester réguliers;
L’homme est plus touché que la femme, il s’agit de l’adulte – leur tension correcte quelle que soit leur rotation.
âge mûr, travailleur de force ou d’un athlète qui soulève des
poids. Un début post-traumatique, aigu, est possible. La dou- Diagnostic différentiel
leur est antérieure, le long du biceps, la rotation externe est
douloureuse et limitée. La flexion contrariée de l’avant-bras L’atteinte du RI est rarement « isolée ». Elle s’accompagne le
sur le bras, évaluant le LB, est douloureuse. Une instabilité plus souvent d’une opacification de la BSAD et d’une rupture
postérieure ou multidirectionnelle peut aussi être la consé- du bord antérieur du SE (fig. 4-5).
quence de la rupture du RI. L’examen clinique retrouve alors
une augmentation de la translation inférieure (sulcus sign). Traitement
IRM Le traitement médical est le plus souvent suffisant (AINS,
repos, infiltration intra-articulaire). Le traitement arthrosco-
Les séquences DP FS ou T2 FS objectivent l’hypersignal de pique est réservé aux échecs il est rarement mis en œuvre :
l’intervalle avec une rupture du LCH, qui n’est plus visible, la c’est la suture des ligaments rompus. Le traitement de la luxa-
désinsertion du SS sans rupture totale, la rupture du LGHS et tion du LB est discuté en fonction de l’âge et de l’état de la
l’absence d’opacification de la BSAD. Le LB est luxé ou coiffe. Si le tendon a conservé un bon état, sa reposition est
subluxé, ce que l’on apprécie bien sur les coupes axiales logique mais les résultats à long terme sont variables. Si le ten-
(fig. 4-4). Dans les luxations du LB le complexe ligamentaire don est dégénératif, il sera réséqué au ras de la glène avec ou
LCH et LGHS est toujours rompu. Une lésion isolée de la sans acromioplastie.
52
a b1 b2
53
a b c
d
54
a b
c1 c2
3 2
a1 a2 b
labrum est fragmenté en deux composants. La capsule étant mieux en arthro-IRM (sous la forme d’un hypersignal T1
désinsérée, le contraste vient au pied de la coracoïde. FS et DP FS) qu’en arthro-TDM où le remplissage est plus
Dans les stades 4 le biceps est fissuré, augmenté de volume, lent.
détendu, il est pénétré par le contraste (fig. 4-11). C’est la distension capsulaire qui permet le diagnostic et amé-
Une synovite autour du LB est fréquente. Un kyste para- liore le contraste, la présence d’une opacification intra-articu-
glénoïdien est possible surtout dans les SLAP 2. Il apparaît laire est donc indispensable.
55
a b
c1 c2
d
56
3
1
a b1 b2
c d e
f
57
a b c
d1 d2 e
f g h
Figure 4-12. Micro-instabilité. Jeune sportif, judo. Pas d’antécédent de luxation, douleurs chroniques, sans appréhension.
IRM DP FS frontale (a-f), axiale (c-e), sagittale (gh) : rupture du LGHI isolée (flèches), décollement capsulaire antéro-inférieur (a-e). Poche de rupture capsulaire antérieure
(de Broca). Les ligaments étant des renforcements capsulaires, une rupture de ligament s’accompagne d’une poche de Broca. Noter l’existence d’un foramen sous-labral
(tête de flèche) (f). Très bonne visibilité de la rupture du LGHI (g). Coupe sagittale : lésion du RI (tête de flèche) (h).
d2) 1. Rupture du LGHI.
P OUR EN SAVOIR PLUS Grigorian M, Genant HK, Tirman PF. Magnetic resonance imaging of the glenoid
labrum. Semin Roentgenol 2000; 35 (3) : 277-85.
Le Corroller T, Cohen M, Aswad R, Champsaur P. L’intervalle des rotateurs : des
Beltran JJ, Bencardino J, Mellado J et al. MR arthrography of the shoulder : lésions cachées? J Radiol 2007; 88 : 1669-77.
variants and pitfalls. Radiographics 1997; 17 (6) : 1403-12.
Selecky MT, Tibone JE, Yang BY et al. Glenohumeral joint translation after arth-
Bennett WF. Subscapularis, medial, and lateral head coracohumeral ligament roscopic thermal capsuloplasty of the rotator interval. J Shoulder Elbow Surg
insertion anatomy : arthroscopic appearance and incidence of « hidden rotator » 2003; 12 : 139-43.
interval lesions. Arthroscopy 2001; 17 (2) : 173-80.
Snyder SJ, Karzel RP, Del Pizzo W, Ferkel RD. SLAP lesions of the shoulder. Artros-
Blum A, Coudane H, Mole D. Gleno-humeral instability. Eur Radiol 2000; 10 (1) : copy 1990; 6 (4) : 274-279.
63-82.
Stoller DW, Tirman PFJ, Bredella MA. Diagnostic Imaging Orthopaedics. Amirsys,
Boyer Th, Dorfmann H, Bard H. Pathologie du long biceps brachial. L’actualité Salt Lake City, 2004 : 1-54-57.
rhumatologique 1999. Expansion scientifique publications. Elsevier Science,
Walch G Nove-Josserand L, Boileau P, Levigne C. Subluxations and dislocations of
Paris : 173-81.
the tendon of the long head of the biceps. J Shoulder Elbow Surg 1998; 7 : 100-8.
Fitzpatrick MJ, Powell SE, Tibone JE, Warren RF. The anatomy, pathology and
definitive treatment of rotator interval lesions : current concepts. Arthroscopy
2003; 19 : 70-9.
58
59
1
2
6
5
3
4
a b1 b2
c
4 3
a b
c1 c2
60
Définition Biologie
Le muscle a deux insertions principales : Elle est normale.
– insertion sternale ou sternocostale;
– insertion claviculaire; IRM
et se termine par un tendon puissant sur la berge interne de
la gouttière bicipitale en dedans du LB. C’est le meilleur outil. Elle permet le grading précis et donc
La rupture est une désinsertion myotendineuse ou au site de mieux choisir les patients à opérer, en effet la clinique
d’insertion huméral. surestime la sévérité, hésite sur la localisation exacte de la
rupture et son grade. Les coupes axiales sont les plus utiles,
Clinique en T2 ou DP FS, dans les formes aiguës. La séquence T1 sert
aux formes chroniques. Un œdème ou du sang, en hypersi-
Il s’agit soit d’une désinsertion tendineuse distale sur la berge gnal T2, sont visibles dans le muscle ou à l’insertion.
latérale de la petite tubérosité, au niveau de la gouttière bici- L’œdème s’étend souvent à distance dans les parties molles
pitale, soit d’une désinsertion myotendineuse à quelques cen- adjacentes, par contre l’œdème osseux, claviculaire ou ster-
timètres de distance à la jonction muscle-tendon. La douleur nal, est rare. La dépression asymétrique du pectoral apparaît
est sévère en cas de rupture aiguë, celle-ci survient lors d’un bien en T1 (fig. 5-1).
mouvement de rotation externe et abduction forcées ou de
flexion rotation interne adduction du membre supérieur Diagnostic différentiel
forcé. Un bruit « pop » est souvent perçu. Il existe un déficit
de la rotation interne. Une tuméfaction pseudotumorale est La fracture du col huméral relève d’un autre mécanisme,
visible, au stade aigu, avec ecchymose de la paroi thoracique
comme la fracture de la scapula. Toutes les deux sont visibles
antérieure et du bras. Dans les formes chroniques, en abduc-
sur les radiographies standards.
tion à 90°, la paroi axillaire antérieure est rétractée en dedans,
mais c’est la contraction isométrique contrariée qui révèle le La rupture du ligament gléno-huméral inférieur est responsable
mieux cette rétraction médiale due aux adhérences sous- d’une instabilité ou d’un tableau clinique qui ressemble plus
jacentes. Ce sont surtout les haltérophiles et les bodybuilders à une rupture de la coiffe. L’IRM montre l’hypersignal anté-
qui présentent ce type d’accident. Les patients se plaignent rieur et inférieur de la rupture capsulaire et le ligament qui
d’une perte de force musculaire. flotte à l’intérieur (fig. 5-2).
Les hommes jeunes sont plus souvent touchés. Les chefs ster-
nal et claviculaire sont le plus souvent atteints simultanément Traitement
et la rupture partielle, à la jonction myotendineuse, est plus
fréquente que totale, à l’insertion humérale. Le traitement médical (RICE : Rest, Ice, Compression, Eleva-
tion) reste la règle chez le sportif amateur et si la rupture siège
Évolution à la jonction myotendineuse.
La chirurgie précoce ou retardée est préconisée chez le sportif
La rupture complète rétracte la paroi antérieure par la fibrose assidu et lorsque le tendon est arraché de son insertion humé-
qu’elle provoque, cette rétraction est souvent mal vécue par le rale. Ses résultats sont bons (plus de 90 % de restauration de
sportif. La perte de force peut constituer un handicap. la force).
Classification
P OUR EN SAVOIR PLUS
Elle se décompose ainsi :
Carrino JA, Chandnanni VP, Mitchell DB et al. Pectoralis major muscle and tendon
– grade 1 : œdème et hémorragie locaux, microscopiques dans tears : diagnosis and grading using MRI. Skeletal Radiol 2000; 20 (6) : 305-13.
le muscle; Connell DA, Potter HG, Sherman MF, Wickiewicz TL. Injuries of the pectoralis
– grade 2 : rupture partielle; major muscle : evaluation with MR imaging. Radiology 1999; 210 (3) : 785-91.
– grade 3 : rupture complète avec hématome. Dodds SD, Wolfe SW. Injuries to the pectoralis major. Sports Med 2002 32 (14) :
945-52.
Ohashi K, El-Khoury GY, Albright JP, Tearse DS. MRI of complete rupture of the
Échographie pectoralis major muscle. Skeletal Radiol 1996; 25 : 625-8.
Weaver JS, Jacobson JA, Jamadar DA et al. Sonographic findings of pectoralis
Elle peut révéler un hématome anéchogène, donc une rupture major tears with surgical, clinical, and MRI correlation in 6 patients. J Ultrasound
Med 2005; 24 (1) : 25-31.
tendineuse, montrer la rétraction tendineuse. L’évaluation du
Zvijac JE, Schurhoff MR, Hechtman KS, Uribe JW. Pectoralis major tears : correla-
tendon distal permet, en principe, de différencier une rupture tion of magnetic resonance imaging and treatment strategies. Am J Sports Med
partielle d’une rupture totale. 2006; 34 (2) : 289-94.
61
63
Synonyme Clinique
Greater tuberosity fracture. Il s’agit souvent d’un sujet d’âge mûr. Après un accident ini-
tial qui semble bénin, la douleur persiste pendant plusieurs
Définition mois notamment en abduction. Il existe une limitation pas-
sive en fin d’abduction et un arc douloureux entre 70 et 100°
Elle résulte d’un impact direct (contusion), plus rarement d’un d’élévation antérieure ou latérale du membre supérieur. Le
mécanisme indirect (chute sur le membre supérieur en abduc- testing isométrique des muscles de la coiffe est douloureux si
tion-rotation interne, le tubercule majeur venant heurter le bien que cette fracture se présente comme une souffrance ou
rebord glénoïdien supérieur et l’acromion). Elle est souvent une rupture de la coiffe.
méconnue car le déplacement est nul ou minime (2-5 cm). Les
sports de neige en sont les plus gros pourvoyeurs. C’est une Radiographie standard
fracture extra-articulaire entraînant une faible impotence ini-
tiale. Elle correspond au type 1 ou 4 de la classification de Neer. La fracture est volontiers postéro-externe ce sont donc les cli-
chés en rotation neutre ou interne qui la dégagent le mieux
Classification (fig. 6-1).
La classification des fractures de l’extrémité proximale de
l’humérus de Neer modifiée est la suivante :
IRM
– type 1 : pas de déplacement; C’est l’examen de choix car, même sur de bonnes radiogra-
– type 2 à 5 : un fragment déplacé : phies, une petite fracture operculaire peut ne pas être visible,
- type 2 : col anatomique, on parle alors de fracture occulte.
- type 3 : col chirurgical, En pondération T1 : visibilité du trait comme une ligne de bas
- type 4 : avulsion du tubercule majeur, signal entouré de l’hyposignal de l’œdème (fig. 6-2). Une sim-
- type 5 : avulsion du tubercule mineur; ple contusion osseuse (bone bruise) correspond à une fracture
– type 6 : fracture dislocation. trabéculaire sans atteinte corticale (fig. 6-3).
a1 a2
b c
64
a1 a2
b c
En pondération T2 : le trait reste de bas signal mais il est sou- En fait, l’atteinte isolée de l’épaule est fréquente. La Radiogra-
vent masqué par l’œdème en franc hypersignal (fig. 6-2). phie lorsqu’elle est typique permet, sans équivoque, le
L’IRM permet d’apprécier le déplacement (fig. 6-4). diagnostic : respect de l’interligne gléno-huméral, ostéopo-
rose « pommelée » microgéodique, sous-chondrale. L’IRM
TDM montre la même séméiologie : hypersignal sous-chondral T2
d’œdème et petits spots intraspongieux en hypersignal T2
Il arrive parfois que l’on découvre une telle fracture lors d’un dans la tête humérale avec, souvent, des signes de capsulite
bilan de la coiffe post-traumatique. Le trait est bien visible (épaississement capsulosynovial de plus de 3 mm à la tête
détachant le tubercule mineur, la coiffe est, ou non, rompue, humérale et à la glène sur les coupes coronales en T2 sans FS)
chez un sujet jeune la rupture est exceptionnelle. Le scanner (fig. 6-5).
permet d’apprécier l’étendue du fragment et de son déplace- La survenue d’un conflit sous-acromial est quasi constante. Il
ment surtout de sa rotation et de son ascension. Il est logique, peut nécessiter une ou plusieurs infiltrations dans la BSAD.
en cas de grand déplacement, ce qui est rare, de proposer une La fracture du tubercule mineur peut s’observer, notamment
reposition anatomique du fragment afin de rééduquer rapi- chez l’adolescent. Elle est rare. Elle résulte d’un mécanisme en
dement le patient (fig. 6-5 et 6-6). abduction associé à une hyper-rotation externe, la mise en
tension brutale du SS provoque une fracture-avulsion du tro-
Complications chin. La douleur est antérieure sur l’humérus en rotation
externe. Les radiographies standards, de face en rotation
Une rupture associée de la coiffe, notamment le SE (les dou- externe, la montrent; en cas de doute on a recours au scanner
leurs de la coiffe persistent longtemps), est rarement observée. ou à l’IRM avec la même séméiologie que celle du tubercule
La capsulite rétractile est la complication la plus préoccupante, majeur (fig. 6-7). Le diagnostic est souvent différé. La tendi-
elle est parfois associée à une véritable algodystrophie (fig. 6-5). nite ou subluxation du LB en sont les complications fréquen-
La véritable algodystrophie de l’épaule est, pour certains, le tes. Le traitement est chirurgical (réduction et ostéosynthèse).
syndrome épaule-main, atteinte bifocale, qui associe un enrai-
dissement douloureux de l’épaule et un œdème chaud du poi- Traitement
gnet et de la main à la phase chaude pseudo-inflammatoire.
Puis la maladie évolue vers une phase froide avec des troubles C’est l’immobilisation coude au corps en attelle pendant
trophiques surtout nets à la main : rétraction de l’aponévrose 4-6 semaines ou en abduction pour détendre la coiffe et
palmaire, semiflexion des doigts. faciliter le passage sous l’acromion du tubercule majeur.
65
2
1
a1 a2
b c d
a1 a2
b c
66
a1 a2
b c
d e f
a b
67
3 1
a1 a2
b1 b2
c d e
f
68
CHONDROCALCINOSE DE L’ÉPAULE
69
Synonymes Pathogénie
CPPD (Calcium Pyrophosphate dihydrate crystal Deposition Les cristaux qui constituent les calcifications intra-articulai-
Disease), « pseudogoutte », CCA. res sont faits de pyrophosphate de calcium dihydraté. On ne
les identifie formellement que par les études cristallographi-
Définition ques (diffraction aux rayons X) qui sont trop coûteuses pour
être mises en œuvre en routine clinique. Ce n’est d’ailleurs
La chondrocalcinose articulaire diffuse (CCA) est une mala- pas nécessaire car les calcifications sont bien visibles sur les
die sporadique, idiopathique le plus souvent, elle touche les radiographies.
sujets âgés.
Elle est rarement familiale, héréditaire (République Tchèque, Topographie
Chili, Pays-Bas).
C’est une affection fréquente. Elle se caractérise par des Les poignets, les genoux et la symphyse pubienne sont leur
dépôts cristallins de pyrophosphate de calcium dans les car- siège de prédilection. Puis viennent le coude, les hanches et
tilages et les fibrocartilages articulaires mais aussi la synoviale les épaules.
et les tissus périarticulaires. La fréquence autopsique est de
5 %. Rare avant 50 ans, elle augmente de fréquence pour Radiographie standard
atteindre, après 80 ans, 25 % des sujets.
La CCA secondaire accompagne certaines affections métabo- Les calcifications forment un trait opaque linéaire ou granu-
liques comme l’hyperparathyroïdie surtout (10-20 %) mais leux qui incruste le cartilage hyalin gléno-huméral, parallèle-
aussi l’hémochromatose, la maladie de Wilson, l’ochronose et ment à la tête, séparé d’elles par un espace clair de 1-2 mm.
la goutte uratique. Le trait est souvent incomplet, il débute au pole supérieur de
3
2
1
a b c
70
la tête. Le labrum peut être, lui aussi, calcifié. Mais seules les
calcifications des cartilages hyalins sont considérées comme
pathognomoniques.
Les tendons, la BSAD peuvent être touchés (fig. 7-1 et 7-2).
IRM
Les calcifications de CCA donnent volontiers des hyper ou
hyposignaux cartilagineux et du labrum qui peuvent prêter à
confusion. La comparaison avec les radiographies est indis-
pensable.
Clinique
Figure 7-3. CCA.
Le diagnostic est évoqué devant des symptômes articulaires Radiographie de face : CCA, incrustation typique sous-chondrale de la tête
variés mais la maladie est souvent asymptomatique. humérale et de la glène (flèches). Érosion du trochiter témoignant d’une rupture
de la coiffe.
ACCÈS DE PSEUDOGOUTTE
Il est aigu, à début brutal avec douleur diffuse inflammatoire
et impotence fonctionnelle, passive et active, totale. L’articu-
lation est chaude elle est le siège d’un épanchement. Des
signes généraux peuvent être présents (fièvre à 38-39 °C) avec FORME DÉGÉNÉRATIVE
syndrome inflammatoire biologique. La plus grande difficulté
sera alors d’éliminer une arthrite septique (liseré opaque à la Elle ressemble à une omarthrose. Les douleurs sont mécani-
radiographie, ponction articulaire et mise en évidence des ques. Les radiographies montrent une condensation sous-
cristaux rectangulaires, de petite taille, intra et extracellulai- chondrale dense, bien limitée, assez homogène, qui souligne
res, faiblement biréfringents en lumière polarisée). Le liquide le contour de la tête, le pincement articulaire fait disparaître
articulaire de la CCA peut être très inflammatoire, pseudo- les calcifications caractéristiques mais le « surlignage » sous-
septique (plus de 30 000 éléments dont 80 % de polynucléai- chondral est très évocateur (fig. 7-3). De grosses géodes cer-
res neutrophiles) ou hémorragique, la CCA est une cause clées sont fréquentes de part et d’autre de l’articulation
fréquente d’hémarthrose spontanée. La crise peut durer quel- (fig. 7-4). Une hémarthrose chronique est fréquente,
ques jours à 1 mois. L’épaule n’est pas une articulation fré- ancienne « épaule sénile hémorragique ». La coiffe est souvent
quemment touchée par la goutte, c’est la découverte des rompue.
calcifications qui permet le diagnostic devant ce tableau de ARTHROPATHIE DESTRUCTRICE DE L’ÉPAULE
monoarthrite aiguë. (ÉPAULE DE MILWAUKEE)
FORME PSEUDORHUMATOÏDE CHRONIQUE (5 %) Elle ressemble à une arthropathie neurogène. Elle résulte habi-
C’est une polyarthrite asymétrique atteignant les grosses arti- tuellement de l’évolution d’une arthropathie dégénérative.
culations. La mise en évidence des calcifications typiques per- Elle se différencie des précédentes par l’atteinte de l’os sous-
met d’évoquer le diagnostic. chondral. Elle s’installe à bas bruit et l’on est surpris par
71
1
2
2
a b
c1 c2
d e
f1 f2
3 g
Figure 7-5. Arthropathie destructrice de la CCA. Patiente de 60 ans : peu de symptomatologie
fonctionnelle, vagues douleurs.
Radiographie de face : épanchement majeur de la gléno-humérale droite, ostéolyse de l’AC, débris osseux dans
l’épaule (flèche) (a). TDM axiale fenêtre « molle » : épanchement de 20 UH (b). TDM axial fenêtre osseuse : très
bonne visibilité du surlignage sous-chondral de CCA (têtes de flèche), ostéolyse de la glène (étoile) (c).
Même patiente. Ostéolyse de la tête fémorale et du col à gauche qui ont disparu, épanchement abondant (c).
Pourtant la patiente marche et les douleurs sont modérées, pas de syndrome infectieux. Examen neurologique et
sérologies normales.
Même patiente. Gros amas de calcification en motte juxtacotyloïdien postérieur (flèche) (d) et juxta-iliaque externe
(tête de flèche) (ef) permettant de porter le diagnostic d’arthropathies destructrices multiples de la CCA. La ponc-
tion de l’épaule et de la hanche a montré des cristaux typiques et est restée stérile.
Même patiente. Radiographie des mains : à gauche, aspect typique de grosse érosion radio-ulnaire inférieure très
évocatrice de CCA. Collapsus adaptatif du carpe. À droite arthrose isolée scaphotrapézienne évocatrice de CCA
et surlignage sous-chondral du complexe scaphotrapézométacarpien (g).
c2) 1. Liseré du CCA. 2. Glène. 3. Clavicule. 4. Épanchement.
f2) 1. Amas de CCA. 2. Aile iliaque. 3. Sacrum.
72
73
OSTÉOCHONDROMATOSE SYNOVIALE
DE L’ÉPAULE
75
a1 a2 b
Figure 8-2. Ostéochondromatose de la gouttière bicipitale secondaire à une omarthrose stade 2 (flèche).
1. Corps étranger. 2. Acromion. 3. Clavicule. 4. Ostéophyte.
76
3 2
1
2
a1 a2
b c d
e1 e2
77
a b
a b c
d
78
1 3
a b1 b2
c
3 1
a1 a2 b
matose primitive (fig. 8-5). Cette distinction n’a d’ailleurs Diagnostic différentiel
que peu d’importance car l’arthrose étant là, c’est elle qu’il
faut traiter, et la présence de chondromes devient secondaire. Les calcifications tendineuses ont un aspect et un siège typi-
Une raideur apparaît ainsi qu’un épanchement chronique. ques. Elles se mobilisent avec le tendon et ne sont pas libres
La dégénérescence sarcomateuse, tout à fait exceptionnelle dans l’articulation (les chondromes ont une position déclive
dans les autres localisations articulaires, n’a pas été décrite à et aléatoire d’un cliché à l’autre).
l’épaule. L’ostéochondromatose ne doit pas être confondue avec la bur-
site SAD à corps riziformes secondaire aux arthrites septiques
ou de la PR (polyarthrite rhumatoïde). Les corps riziformes
sont radiotransparents, constitués de fibrine, et de collagène
79
80
81
82
1
2
a b1 b2
c1 c2 d
e f
Figure 9-2. Kyste mucoïde. Rugbyman, 21 ans, douleurs postérieures de l’épaule après traumatisme, pas d’instabilité ni d’antécédent
douloureux.
Radiographie de face, rotation externe (a) et interne (b) : lacune cerclée épiphysaire du tubercule majeur (flèches).
Même patient. IRM SET2 axial : kyste intraosseux en hypersignal T2 franc, niveau liquide-liquide (sédiment hématique) (flèche) (c).
Même patient. IRM EG T2*axial : fracture corticale externe (tête de flèche), kyste en hypersignal franc (de).
Même patient IRM SET2 FS sagittal kyste en hypersignal (f).
b2) 1. Kyste. 2. Coracoïde. 3. Acromion.
c2) 1. Kyste. 2. M. deltoïde.
coïde et la portion adjacente du LAC, le tubercule mineur et le Le fibrome non ossifiant est cortical, métaphysaire, sur les os
tendon du LB, le subscapulaire ou le RI. La douleur est anté- longs, dans l’axe de l’os, asymptomatique et touche l’enfant et
rieure notamment en flexion antérieure rotation interne du l’adolescent. Il se traduit par une ostéolyse bien limitée « en
bras. La manœuvre de Hawkins est positive (fig. 9-5), le test de verre de montre ».
Neer l’est souvent aussi, aucun de ces tests n’est spécifique car Le kyste osseux solitaire est responsable d’une ostéolyse cen-
tous les deux comportent une rotation médiale du bras. trale, métaphysaire, et contient parfois un débris osseux flot-
Une volumineuse calcification du subscapulaire est suscepti- tant, pathognomonique de fracture pathologique. Il atteint
ble d’entraîner ce type de conflit. aussi l’enfant.
83
a b
a b
d d
e f
Figure 9-4. Conflit antéromédial de Gerber. Homme, 35 ans, antécédent de macro-instabilité antérieure.
Arthro-TDM axiale (a) et sagittale (b) : géodes dégénératives sous-chondrales du tubercule mineur (tête de flèche). Butée type Latarjet (flèche). Egalement géode du
tubercule majeur (tête de flèche). Autre cas : les géodes se remplissent de contraste en arthro-TDM (c-f) : axial (cd), frontal (e) sagittal (f) (tête de flèche).
84
Traitement
Lorsque le kyste est d’abord difficile (postérieur) l’abstention
est la règle, la gêne étant tout à fait modérée.
Sinon le traitement consiste en curetage-bourrage de la lésion
avec greffe osseuse.
85
INSTABILITÉ DE L’ÉPAULE/LÉSIONS
GLÉNO-HUMÉRALES
87
88
RUPTURE DU LGHI
Définition
C’est la lésion la plus pure. Elle peut être isolée. Le LGHI peut
être arraché sur la tête humérale ou à sa partie moyenne. Il
n’y a pas, dans 80 % des cas, de lésion osseuse associée. Les
radiographies sont muettes, l’IRM est l’examen de choix.
Cette lésion entraîne une instabilité antérieure et peut échap-
per à l’arthroscopie si la zone d’insertion du LGHI sur la tête
n’est pas spécifiquement explorée.
Figure 10-1. Test d’appréhension.
Le rugby est grand pourvoyeur de ce type de lésion (hommes
> femme).
IRM
Les séquences DP FS et T2, coronales, axiales et sagittales sont
les plus utiles.
La forme normale de la capsule et du LGHI au niveau du
récessus axillaire est celle d’un « U ». Lorsque le ligament est
rompu, le récessus prend l’aspect d’un « J ». L’œdème et
l’hémorragie qui accompagnent la lésion, au stade aigu ou
subaigu, se traduisent par un hypersignal T2 ou DP FS qui
attire l’attention (fig. 10-4).
Arthro-IRM
Figure 10-2. Recherche de la mobilité sagittale.
Au stade subaigu, en l’absence d’épanchement, c’est le seul
examen qui, par la distension capsulaire qu’il entraîne, per-
met le diagnostic.
Traitement
Conservateur d’abord il peut permettre la cicatrisation d’une
lésion mineure ce qui, en pratique, est rare.
Le plus souvent le ligament est arraché et seule la suture chi-
rurgicale sous arthroscopie peut le réparer.
LÉSIONS DU COMPLEXE
LABROLIGAMENTAIRE
Figure 10-3. Relocation test de Jobe. ANTÉRO-INFÉRIEUR
Le test de relocation de Jobe est très intéressant : le patient est L ÉSION DE B ANKART
couché, le bras à 90° en rotation externe, le maintien de cette
position est souvent déjà pénible en lui-même, car l’épaule a La mise en évidence de ce type de lésion repose sur l’arthro-
tendance à se subluxer spontanément en avant, l’examinateur IRM. L’arthro-TDM semble un peu moins sensible mais peu
essaye de repousser l’épaule vers l’arrière, ce qui souvent sou- d’études ont comparé les deux techniques entre elles. Il sem-
lage le patient par recentrage de la tête (fig. 10-3). ble, à la lumière des premières études, que les nouveaux scan-
89
2
4
4 3
2
1
a b c
d1 d2
e1 e2
f g h
Figure 10-4. Rupture du LGHI et ALPSA lésion. Patient de 24 ans, judoka, pas d’accident de luxation antéro-interne, sensation d’instabilité.
IRM DP FS frontale (ab) : désinsertion humérale du LGHI. DP FS axiale (c-d) : rupture du faisceau antérieur. La capsule antérieure est rompue. ALPSA lésion associée car
le complexe labroligamentaire est déplacé en dedans et en bas (tête de flèche). IRM DP FS sagittale (e) : rupture du ligament sous le subscapulaire (flèche). Rupture de
la capsule inférieure qui est détendue.
ALPSA lésion. Homme, 20 ans, sportif, antécédents de six luxations antéro-médiales, instabilité. Arthro-IRM T1 FS axial (fg), coronal (h) : encoche postéro-supérieure de
Malgaigne, labrum antérieur décollé et déplacé en médial (flèches), LGHI détaché de la glène de la scapula. Pas de lésion de Bankart.
d2)1. LGHI rompu. 2. Coracoïde. 3. Clavicule. 4. Acromion.
e2) 1. LGHI rompu. 2. LB. 3. Glène. 4. Deltoïde.
90
a b
2
Figure 10-5. Lésion osseuse de Bankart.
1 Radiographie de face : fragment osseux ostéochondral
avulsionné (flèche a1).
a2) 1. Lésion de Bankart. 2. Coracoïde.
IRM Traitement
Le labrum, déformé et détaché, flotte dans la chambre anté- Il consiste à mobiliser le labrum et à le réparer en restaurant
rieure de décollement, adhérent au faisceau antérieur du l’anatomie normale.
LGHI (fig. 10-7). S’il existe une fracture de la glène : chirurgie ouverte avec
Le plan sagittal permet d’estimer la géométrie de la glène et butée.
ainsi, de bien évaluer le défect osseux et sa taille.
Classiquement c’est l’arthro-IRM qui permet de mieux éva-
luer les lésions du complexe labroligamentaire, et l’arthro- ALPSA LESION
TDM celles du rebord osseux de la glène. L’IRM 3 T, par son
excellente résolution spatiale, et la présence associée d’un Synonyme
épanchement articulaire, suffit dans notre expérience, au
moins pour l’atteinte des parties molles. Anterior Labroligamentous Periosteal Sleeve Avulsion. Mediali-
zed Bankart lesion.
Traitement
Définition
Réparation arthroscopique du labrum en restaurant l’anato-
mie normale. C’est aussi une variante de la lésion de Bankart. Dans ce cas
S’il existe une fracture de la glène : chirurgie ouverte de répa- le complexe labroligamentaire est détaché médialement et reste
ration avec butée. dans cette position. Il subit une rotation inférieure. Le périoste
91
a1 a2 b
c d
e f
a b c
Figure 10-7. Micro-instabilité. Patiente de 19 ans, kayak, pas de trauma, micro-instabilité (groupe 2).
IRM frontale DP FS (a), axiale DP FS (bc) : lésion de Bankart. Le labrum est détaché, il flotte avec le LGHI dans une poche de Broca. Décollement périosté (flèche).
92
est intact. La lésion est secondaire à une et souvent plusieurs labrum, simplement une douleur antérieure persistante sur-
luxations antérieures. tout en rotation interne ou en adduction, et le labrum fissuré
Il peut y avoir une lésion osseuse de Bankart associée et une n’est pas détaché.
fracture de Malgaigne. Le risque est de confondre cette lésion avec une instabilité
labrale antéro-inférieure lorsque le fragment cartilagineux est
IRM faible.
93
a b
c1 c2 d
Figure 10-9. GLAD lésion. Patient de 32 ans, kayak, douleur de puis 1 an, antérieure au pagayage, pas d’instabilité ni de luxation.
IRM EG T2 axiale (ab) : défect cartilagineux (grande flèche) (a) et fissure du labrum non déplacé (petites flèches). Kyste du labrum antérieur (trait) (b).
Même patient arthro-TDM axiale (c) : confirmation du défect chondral adjacent à la lésion labrale (discrète et mieux visible en IRM) (flèche), le labrum est en place.
Même patient. Arthro-TDM axiale (d) : la GLAD lésion n’est pas pure, il s’y associe une rupture du LGHI (têtes de flèches).
c2) 1. Fissure du cartilage. 2. T. long biceps. 3. Chambre articulaire.
94
a1 a2
b c d
e f1 f2
95
a b
c d
Traitement
Il est le plus souvent conservateur (renforcement musculaire
de la coiffe).
96
2
3
a1 a2 b
c d
Figure 10-13. Fracture de Mac Laughlin. Même patient que fig. 10-12.
TDM axiale (ab) : encoche de Mac Laughlin et fragments osseux.
Autre exemple d’encoche antéro-inférieure. En rotation externe le trochin est en dehors, encoche (flèches) (c). Le profil de Lamy montre l’encoche (flèches) (d).
a2) 1. Fragment osseux. 2. Encoche de Mac Laughlin. 3. M. deltoïde.
a
b c d
97
O STÉONÉCROSE
COMPLICATIONS DES
DE LA TÊTE HUMÉRALE
LUXATIONS DE L’ÉPAULE
Synonyme
Avascular necrosis, bone infarct, bone necrosis, osteonecrosis,
Il en existe de plusieurs types : aseptic necrosis, ischemic necrosis, ischemic bone death.
– la rupture de la coiffe (voir supra);
– l’ostéonécrose de la tête humérale (ONTH); Définition
– les lésions de l’origine du long biceps, qui concernent 12 %
des patients (voir supra); C’est la mort des cellules de l’os et de la moelle, d’origine
– les lésions du plexus brachial. ischémique.
a b c
d e f
g h
98
99
TE N D I N O P A T H I E S
103
104
a b c
d
a1 a2 b
1
4
2 3
Figure 11-3. Épicondylalgie latérale. Échographie coupe frontale : micro-arrachement de l’épicondyle (flèche).
1. Arrachement. 2. Humérus. 3. Radius. 4. Tendon du triceps.
105
2
4
1
5
3
a b1 b2
c d
106
3
2 4
a1 a2
b1 b2
c d e
f g h
107
5 6
3 2
a b1 b2
c
Figure 11-7. Épicondylalgie latérale. IRM axiale : hypersignal de l’anconé en EG T2* (étoile).
a b
108
109
Clinique
ÉPICONDYLALGIE MÉDIALE
Douleurs antéromédiales, mécaniques, locales, irradiant au
bord médial de l’avant-bras sur le tendon conjoint des fléchis-
seurs entre le pronator teres et le flexor carpi radialis.
Douleur à la mise en tension passive, en extension supination
Synonymes et inclinaison radiale du poignet.
Douleur isométrique à la flexion contrariée du poignet et des
Golfer’s elbow, pitcher’s elbow, medial tennis-elbow, épitro-
doigts (fig. 11-9).
chléite.
a b c
Figure 11-10. Épicondylalgie médiale microcristalline. Masse d’apatite dense à bords nets des tendons flexor
carpi radialis et pronator teres chez une fille de 12 ans.
110
a1 a2 b
c d
e1 e2 f
g h i
4
5
111
– stade I : épaississement de signal intermédiaire en T1 et en due entre la partie inférieure de l’épicondyle médial et la par-
T2 du tendon conjoint des fléchisseurs sur l’épicondyle tie interne de l’olécrâne.
médial, ce tendon est superficiel par rapport au complexe Elle se traduit par une douleur locale à la partie inféro-interne
du ligament collatéral ulnaire (médial). L’injection de gado- et antérieure du coude.
linium est très utile pour rehausser, en T1, une zone inflam- Il y a des paresthésies du 4e et 5e doigt.
matoire sans hypersignal T2 net (fig. 11-11); L’échographie retrouve parfois un nerf ulnaire augmenté de
– stade II : signal liquidien, hypo T1, hyper T2 franc signant taille.
la rupture partielle; L’IRM montre un hypersignal intermédiaire, T2 du nerf
– stade III : rupture. Elle est plus fréquente que sur le versant ulnaire, associé à une augmentation de volume du nerf voire
latéral bien que l’épicondylalgie latérale soit plus com- à un processus expansif du tunnel ulnaire (muscle accessoire
mune. Elle résulte d’une position de l’avant-bras en prona- anconeus épitrochlearis, kyste mucoïde) (fig. 11-12).
tion et d’une extension forcée du coude ou d’un stress aigu
en valgus. L’IRM montre alors un épicondyle médial Traitement
« chauve », et souvent un œdème sous-chondral associé
(hypo T1 et hyper T2). La rupture associée du ligament col- Conservateur : physiothérapie, massages transverses pro-
latéral médial ulnaire qui s’insère à la face profonde et infé- fonds, voire injection échoguidée de sang autologue.
rieure de l’épicondyle médial est fréquente : elle se traduit Chirurgical : libération du tendon conjoint, excision des tis-
par une diffusion anormale du liquide synovial en hypersi- sus lésés et suture.
gnal T2 au contact de l’épicondyle médial ou au bord S’il existe une neuropathie ulnaire : transposition ou décom-
médial du processus coronoïde. pression selon la cause.
Pathogénie
P OUR EN SAVOIR PLUS
Le tendon est épaissi, dégénératif, avec des zones de rupture.
Le ligament collatéral médial ulnaire peut être lésé. Foltz V, Rodineau J. L’évaluation clinique des tendinopathies. In : Tendons et
enthèses. Sauramps, Montpellier, 2003.
Ho CP. MR imaging of tendon injuries in the elbow. MRI Clinics of North America
Diagnostic différentiel 1997; 5 (3) : 529-43.
Hume PA, Reid D, Edwards T. Épicondylar injury in sport : epidemiology, type,
Le syndrome canalaire du nerf ulnaire au coude (tunnel mechanisms, assessment, management and prevention. Sports Med 2006; 36
(2) : 151-70.
ulnaire) est l’un des principaux syndromes canalaires en pra-
Miller MD. Surgical Atlas of sports medicine. Saunders, Philadelphia, 2003 : 375-442.
tique quotidienne. La compression du nerf ulnaire au coude Segal PH, Dehoux E, Saillant G, Rodineau J. L’épitrochléite. In : Microtraumatolo-
est bien plus fréquente qu’au poignet, dans la loge de Guyon. gie du sport. Masson, Paris, 1990 : 232-6.
La neuropathie ulnaire est davantage une complication (60 % Suresh SP, Ali KE, Jones H, Connell DA. Medial epicondylitis : is ultrasound guided
autologous blood injection an effective treatment? Br J Sports Med 2006; 40
des cas) qu’un véritable diagnostic différentiel, elle est la con-
(11) : 935-9.
séquence de la tendinopathie, surtout du tendon du muscle Stoller DW, Tirman PFJ, Bredella MA. Diagnostic Imaging. Orthopaedics. Amyrsis,
flexor carpi ulnaris, qui s’insère par une arcade fibreuse ten- Salt lake City, 2004, 2-6-9.
112
a b
113
1
3
a1 a2 b
c d e
f g h1 h2
1
6 2
3
4
Du liquide entoure l’insertion distale du tendon en hyposi- Une hypertrophie de la tubérosité radiale est parfois asso-
gnal T1 hypersignal T2, le tendon est épaissi, rétracté, de ciée dans les formes chroniques, un œdème est visible dans
signal intermédiaire en raison de la tendinopathie préexis- 50 % des cas avec un hypersignal en T2 des tissus mous
tante. Les coupes axiales sont les plus intéressantes. adjacents.
114
2
1
4
3
5 6
a b1 b2
c d
e f
g
115
3 2
a b c
d1 d2
5
116
utile pour la décision opératoire. Elle permet la mesure de la P OUR EN SAVOIR PLUS
solution de continuité. Au stade chronique le risque pour le
nerf radial et sa branche postérieure interosseuse fait opter Chung CB, Chew FS, Steinbach L. MR imaging of tendon abnormalities of the
pour un traitement médical (infiltration guidée). elbow. MRI Clinics of North America 2004; 12 : 233-45.
Falchook FS, Zlatkin MB, Erbacher GE et al. Rupture of the distal biceps tendon :
evaluation with MR imaging. Radiology 1994; 190 : 659-63.
Fritz RC. MR imaging of sports injuries of the elbow. MRI Clinics of North Ame-
rica. 1999; 7 (1) : 51-72.
Ho CP. MR imaging of tendon injuries in the elbow. MRI Clinics of North America
1997; 5 (3) : 529-43.
Homsi C, Silva JJ, Bordalo-Rodrigues M, Stump X. Le tendon distal du biceps bra-
chial. In : Tendons et enthèses. Sauramps Médical, Montpellier, 2003 : 257-63.
Safran MR. Elbow injuries in athletes. A review. Clin Orthop 1995; 310 : 257-77.
Skaf AY, Boutin RD, Dantas RW et al. Bicipito-radial bursitis : MR imaging. Radio-
logy 1999; 212 : 111-6.
Stoller DW, Tirman PFJ, Bredella MA. Elbow, Diagnostic Imaging Orthopaedics,
Amyrsis, Salt Lake City, 2004.
Williams BD, Schweitzer ME, Weishaupt D et al. Partial tears of the distal biceps
tendon. MR appearance and associated clinical findings. Skeletal Radiol 2001; 30
(10) : 560-4.
Échographie
TENDINOPATHIE
Entésopathie hypoéchogène de l’insertion distale du triceps
DU TRICEPS sur l’olécrâne.
L’atteinte médiotendineuse est plus rare ainsi que la tendino-
pathie de la jonction myotendineuse.
Synonymes Les zones de ruptures apparaissent liquidiennes ou pseudoso-
lides, échogènes en cas de rupture fraîche, aiguë (fig. 11-19).
Triceps tendinosis, rupture. Une bursite est fréquemment associée, séparant le tendon du
triceps de l’olécrâne. Elle apparaît anéchogène.
Définition
C’est une tendinopathie par hyperutilisation du coude en IRM
hyperextension.
Séquences axiales T1, T1 C + FS, DP FS, sagittales T1 C + FS
Sports : football, haltérophilie, sport de lancer, gymnastique. ou DP FS.
Homme > femme.
Sujet d’âge moyen ou sportif. STADE I
Tendon aminci ou hypertrophique, de signal intermédiaire
Clinique en T1, hypersignal non liquidien en T2.
STADE II
Douleurs à la partie postérosupérieure du coude, sur le pro-
Zone de rupture partielle en hyposignal T1, hypersignal T2,
cessus olécrânien, majorées par l’hyperextension contrariée.
liquidien à l’intérieur du tendon ou à l’insertion distale. Une
Douleurs à l’hyperflexion du coude (fig. 11-18). bursite hypo T1, hyper T2, dont la paroi prend le gadolinium,
est souvent présente entre le tendon et l’olécrâne.
Radiographies standards
STADE III : RUPTURE
Normales le plus souvent, parfois calcifications denses à bords C’est la plus rare de toutes les ruptures tendineuses (âge
nets d’apatite ou irrégulières, striées, allongées dans l’axe du moyen : 33 ans). Un antécédent de bursectomie olécrânienne
tendon, enthésophytiques, rarement irrégularités de l’olé- est un facteur favorisant comme l’existence d’une maladie
crâne témoignant de micro-arrachements. systémique (hyperparathyroïdie, lupus érythémateux).
117
Mécanisme : flexion forcée brutale sur un avant-bras tendu ou hypersignal T1, T2 ou du liquide hyposignal T1, hypersignal
traumatisme direct sur le tendon (accident de moto, rugby, T2, occupe la zone d’insertion tendineuse et péritendineuse.
football), le muscle triceps étant contracté et l’avant-bras
tendu. Traitement
Une dépression dans le tendon est palpable sur l’olécrâne, il
y a un gonflement et une ecchymose postérieure des parties Tendinopathie : physiothérapie, AINS, MTP (massages trans-
molles. verses profonds).
La radiographie standard est positive dans 80 % des cas : avul- Rupture : partielle, elle peut guérir médicalement. Complète,
sion d’un fragment olécrânien. elle bénéficie d’une réparation chirurgicale avec un bon résul-
L’échographie montre une interruption du tendon remplacé tat fonctionnel.
par une zone liquidienne.
Une rupture aiguë entraîne une augmentation hétérogène de Diagnostic différentiel
volume du tendon, les caillots comblant la brèche. On peut
alors croire à tort à la continuité tendineuse. L’étude dynami- Le principal diagnostic à évoquer en présence d’une masse
que montre la solution de continuité des extrémités tendi- postérieure, souvent fluctuante et inflammatoire de la face
neuses (cf. fig. 11-19). postérieure du coude, est l’hygroma. Les masses olécrâ-
L’IRM montre la discontinuité du tendon, plus ou moins niennes postérieures non liquidiennes sont beaucoup plus
rétracté. Le plan sagittal est le meilleur, une hémorragie en rares.
a b c
2 3
a1 a2 b
118
a b
Synonymes
Miner’s elbow, student’s elbow, draftsman’s elbow.
MASSE OLÉCRÂNIENNE
POSTÉRIEURE
Définition
C’est l’inflammation de la bourse recouvrant en arrière l’olé-
crâne à l’extrémité proximale de l’ulna. C’est une bourse très
superficielle, sous la peau, ce qui explique qu’elle soit souvent X ANTHOME TENDINEUX
septique (30 %). L’anatomie montre qu’il existe deux autres
bourses olécrâniennes, intratendineuse et sous-tendineuse du Les xanthomes tendineux se voient dans les hyperlipidémies
triceps, en pratique rarement en cause dans la pathologie. de type IIA et III, ils peuvent apparaître dans l’enfance chez
les homozygotes, à la fin de la 2e décennie chez les hétéro-
Clinique zygotes pour atteindre une fréquence de 50 à 80 %. Bilaté-
raux, symétriques, ils siègent sur le tendon calcanéen, les
Elle survient à tout âge, atteint surtout le bras dominant tendons extenseurs des doigts, le tendon quadricipital, le ten-
(hommes > femmes). don patellaire. Ils sont le plus souvent asymptomatiques.
Elle se traduit par une masse fluctuante, inflammatoire, Le tendon est élargi, les radiographies peuvent montrer des
superficielle, douloureuse, postérieure, moins douloureuse le calcifications du xanthome.
bras tendu que le bras fléchi. Le diagnostic clinique est facile.
À l’échographie, ils sont hypoéchogènes, bien limités, mieux
visibles qu’en IRM (fig. 11-22).
Biologie À l’IRM, aspect moucheté, hétérogène, globuleux, du tendon,
Un syndrome inflammatoire est présent en cas de sepsis, à mieux visible après FS, moins bien après suppression de l’eau
Staphylococcus aureus le plus souvent. (à cause de l’œdème et de l’inflammation qui l’emporte sur la
graisse). Les fibres de collagène résiduelles sont en hyposignal,
mais on identifie moins bien les anomalies focales.
Échographie
Collection hétérogène, à prédominance liquidienne transso-
nore, mal limitée au début, en arrière du tendon du triceps L IPOME
(fig. 11-20). La paroi est parfois très épaisse.
Sensible, mobile, ferme.
Échographie : le lipome est hyperéchogène, indissociable des
IRM fibres musculaires voisines (cf. fig. 11-16).
Elle est rarement utile sauf si l’on suspecte un sepsis du coude. TDM : masse bien limitée avec une pseudocapsule, de densité
Il existe une collection en hyposignal T1, hypersignal T2 dont lipidique (-40-120 UH), fins septa souvent visibles à l’inté-
la paroi prend le gadolinium avec inflammation et œdème rieur de la masse (cf. fig. 11-16).
des tissus mous, en hypersignal T2, autour de la bursite. IRM : hypersignal T1, T2, disparaissant après FS (cf. fig. 11-16).
119
2 3
a1 a2 b
c d
e f
g h
Figure 11-21. Ostéomyélite olécrânienne après bursite septique. Homme, 44 ans , plaie cutanée du coude, postérieure, il y a 1 mois, bursite
postérieure clinique, discret flessum.
TDM axiale (a) et sagittale (b) fenêtre osseuse et axial fenêtre parties molles (c) : érosion de la face postérieure et supérieure de l’olécrâne (flèche). Tuméfaction inflam-
matoire en arrière du triceps (tête de flèche). IRM axiale T1 (d), T1 C + (ef), sagittale DP FS (gh) : bursite olécrânienne rompue (flèche), trajet fistuleux de l’infection
prenant le contraste en hypersignal T1 (tête de flèche). Inflammation des parties molles. Pas d’arthrite.
a2) 1. Érosion de l’olécrâne. 2. Épicondyle latéral. 3. Épicondyle médial. 4. M. brachioradial.
120
1
2
3
a1 a2 b
121
BURSITES
123
Clinique
Tuméfaction indolore, peu mobile de la face antérieure
Synonymes supéro-externe du coude, fluctuante, chronique, La flexion et
la supination contrariée sont douloureuses, il y a un flessum
Cubital bursitis, antecubital bursitis, distal bicipital radial bursitis.
et une limitation de la flexion du coude. La bursite se présente
souvent comme une « masse » antécubitale.
Définition Un antécédent de tendinopathie du biceps distal est la règle.
Inflammation de la bourse avec présence de liquide synovial Sports : haltérophilie, bodybuilding, gymnastique.
à l’intérieur. Cette bourse se trouve entre le tendon distal du Hommes > femmes.
biceps et la face antérieure de la tubérosité radiale. Normale- Âge = adulte.
3
1 5
6 4
2
7 8
a1 a2
b c
d
124
4
2
1
3
a b1 b2
c d e
Figure 12-2. Bursite (radiale) bicipitale. Homme, 53 ans, douleur à la pronosupination depuis 2 ans et déficit de la supination.
Radiographie et arthro-TDM normales, pas d’épanchement intra-articulaire. IRM coronale STIR (ab), sagittale STIR (c), T1 FS C + (d), axiale T2 (e) : collection en franc
hypersignal T2 autour de la tête radiale sans épanchement intra-articulaire, après contraste prise de gadolinium périphérique. Traitement par ponction infiltration écho-
guidée.
b2) 1. Bursite. 2. M. brachioradial. 3. M. fléchisseur profond des doigts et fléchisseur ulnaire du carpe. 4. M. brachial.
125
1
4 2
3
a b1 b2
c d e
f g
Figure 12-3. Angiome capillaroveineux. Patient de 35 ans, limitation de la pronation et douleur locale.
IRM T1 (ab), DP FS axiale (cd), frontale (e), T1 C + axiale (fg) : en T1 infiltration graisseuse du supinator (chef profond) et lacs sanguins en hyposignal (flèche). Hypersignal
T2 franc des lacs sanguins en axial (cd) et frontal (e). T1 C + axial : prise de contraste à bas débit des lacs sanguins (fg). Petite bursite réactionnelle bicipitale (tête de
flèche) (f).
b2) 1. Tendon du biceps. 2. Tendon brachial. 3. Angiome. 4. M. supinateur.
126
OSTÉOCHONDRITES
127
3
1
a b c d
2 e f
g1 g2
Figure 13-1. Ostéochondrite du capitellum. Gymnaste, 13 ans. Flessum et douleurs depuis 1 an.
Radiographie de face et profil : 01 99 (ab). Contrôle 5 mois après (cd). Lacune claire sous-chondrale du capitellum (flèche) (a). Évolution clinique favorable : le capitellum
reste aplati de profil (flèche) (d).
e
Même patiente : TDM au 5 mois, axiale (e) frontale (f) et sagittale (g), lacune sous-chondrale et microgéodes du sous-sol (flèches).
g2) 1. Ostéochondrite. 2. Tête radiale. 3. Olecranon.
Clinique TDM
La douleur est insidieuse, mécanique. Il peut y avoir un antécédent Montre la zone d’ostéolyse sous-chondrale, la niche, les corps
traumatique. À l’examen le coude est froid, sans épanchement. étrangers fragmentés. C’est toutefois insuffisant pour juger de
Limitation de la flexion-extension avec flessum, la pronosupi- l’instabilité et de l’état du sous-sol chondral et spongieux
nation est limitée inscontamment. Le blocage est évocateur de (fig. 13-1).
corps étranger libre.
3
1
4
2
5
a b 6
c1 c2
d e f
129
a b c
d e
130
a b
P OUR EN SAVOIR PLUS Danielsson LG, Hedlund ST, Henricson AS. Apophysitis of the olecranon. Acta
Orthop Scand1983; 54 : 777-8.
Kijowski R, De Smet AA. MRI findings of osteochondritis dissecans of the capi-
Bauer M, Jonsson K, Josefsson PO, Linden B. Osteochondritis dissecans of the tellum with surgical correlation. AJR 2005; 185 (6) : 1453-9.
elbow. Clin Orthop Relat Res 1992; 284 : 156-60.
Singer KM, Roy SP. Osteochondrosis of the humeral capitellum. Am J Sports Med
Bowen RE, Otsuka NY, Yoon ST, Lang P. Osteochondral lesions of the capitellum 1984; 12 (5) : 351-60.
in pediatric patients. Role of MRI. J Pediatr Orthop 2001; 21 (3) : 298-301.
Byrd JW, Jones KS. Arthroscopic surgery for isolated capitellar osteochondritis dis-
secans in adolescent baseball-players. Minimum three-year follow-up. Am J
Sports Med 2002; 30 (4) : 474-8.
131
Clinique
OSTÉONÉCROSE
Douleurs diffuses du coude, mécaniques avec, très vite, fles-
sum.
Douleurs souvent par crises brèves avec sensation de blocage en
Elle est exceptionnelle chez l’adulte, elle réalise le même éclair avec des intervalles libres, indolores, prolongés. Une com-
tableau que l’OCD chez l’enfant. Elle est, le plus souvent, la pression du nerf ulnaire est possible mais rare.
conséquence d’une corticothérapie.
Parfois, perception de craquements articulaires ou de corps
étrangers superficiels palpables. Épanchement articulaire
dans 30 % des cas.
C’est une métaplasie du tissu synovial qui aboutit à la forma- Classification de Milgram
tion de corps étrangers, d’abord cartilagineux (chondrome),
puis ostéocartilagineux (ostéochondrome) dans une articula- Elle s’organise ainsi :
tion, une bourse ou une gaine tendineuse.
– type I : maladie de la membrane synoviale sans corps étran-
Les chondromes se pédiculisent, se libèrent dans la cavité arti- ger libre;
culaire.
– type II : ostéochondrome libre et prolifération synoviale
L’ostéochondromatose primitive du coude est rare, celle qui pathologique;
est secondaire à l’arthrose plus fréquente. – type III : corps étranger libre, synoviale normale. C’est le
Âge : adultes jeunes : 20 à 50 ans. moment idéal pour le traitement chirurgical.
Hommes > femmes (3).
Sports en cause : boxe, sports de lancer. Arthro-TDM (ou arthro-IRM)
Il s’agit d’une pathologie mono-articulaire.
L’ostéochondromatose du coude arrive par ordre de fré- Ces techniques sont pathognomoniques, correctement faites,
quence après le genou et avant la hanche et l’épaule. elles éliminent tous les diagnostics différentiels.
a b
132
3
4
1
a1 a2
b c
133
Il faut faire des clichés de remplissage, ne pas injecter d’air. Si la synoviale est très inflammatoire, l’injection intraveineuse de
Les bulles d’air, en effet, sont un piège, en TDM comme en gadolinium la rehausse et moule alors mieux les chondromes.
IRM : Au stade d’ostéochondromatose, les corps étrangers apparais-
– hypodenses elles simulent des chondromes; sent en hyposignal sur toutes les séquences (fig. 13-7).
– en hyposignal sur toutes les séquences elles simulent des
corps étrangers. Traitement
Mais elles sont de petite taille et à la partie haute de l’articula-
Ablation des chondromes lorsque la synoviale n’en produit
tion et non pas déclives, par gravité, comme les corps étrangers.
plus (au stade III de Milgram). Synovectomie associée la plus
Les chondromes radiotransparents et hyposignal sont moulés complète possible, elle n’est jamais totale au coude.
par le produit de contraste (hyper T1 FS).
On précisera une éventuelle capsulite associée et une chon-
dropathie débutante. P OUR EN SAVOIR PLUS
Noter le siège exact des chondromes est important (fossette
olécrânienne et coronoïdienne). Bianchi S, Martinoli C. Detection of loose bodies in joints. Radiol Clin North Am
1999; 37 (4) : 679-90.
La capacité articulaire est souvent augmentée, la synoviale Clasper JC, Carr AJ. Arthroscopy of the elbow for loose bodies. Ann R Coll Surg
irrégulière, hypertrophique, inflammatoire, le cartilage peut 2001; 83 (1) : 34-6.
être érodé (fig. 13-6). Jazrawi LM, Ong B, Jazrawi AJ, Rose D. Synovial chondromatosis of the elbow.
Am J Orthop 2001; 30 (3) : 223-4.
Kamineni S, O’Driscoll SW, Morrey BF. Synovial osteochondromatosis of the
IRM elbow. J Bone Joint Surg Br. 2002; 84 (7) : 961-6.
Laredo JD, Morvan G, Wybier M. Imagerie ostéo-articulaire. Flammarion, Paris,
Au stade de chondromatose pure, les chondromes ont un 1998.
signal intermédiaire en T1, proche du liquide articulaire ou Mueller T, Barthel T, Cramer A et al. Primary synovial chondromatosis of the
elbow. J Shoulder Elbow Surg 2000; 9 (4) : 319-22.
de la synoviale.
Rousselin B, Godefroy D, Chagnon S et al. Ostéochondromatose synoviale. Encycl
En T2, le signal est peu différent du liquide articulaire, ce qui Méd Chir (Elsevier, Paris) Radiodiagnostic 31-380-A10, 1998.
rend la distinction difficile.
134
ARTHROSE
135
136
3
1
2
1
2
3
a b c1 c2
d e
137
2
4
1
3
5
a1 a2
b c
138
2
1
5
4
a b1 b2
c d
139
CHONDROCALCINOSE
141
a b
142
a b
c d
Figure 15-2. CRST syndrome dans le cadre d’une sclérodermie. Femme, 57 ans.
Radiographies face profil des 2 coudes (ab) et 2 mains face (cd) : calcinose extra-articulaire, lobulée, asymétrique des doigts et des coudes (flèches).
P OUR EN SAVOIR PLUS Steinbach LS. Calcium Pyrophosphate Dihydrate and Calcium Hydroxyapatite
Crystal Deposition Diseases : imaging perspectives. Radiol Clin North Am 2004;
42 (1) : 185-205.
Chicheportiche V, Bard M. La chondrocalcinose. Feuillets de Radiologie 1990; 30
Steinbach LS, Resnick D. Calcium Pyrophosphate Dihydrate Crystal Deposition
(2) : 81-94.
Disease revisited. Radiology 1996; 200 : 1-9.
Laredo JD, Morvan G, Wybier M. Imagerie ostéo-articulaire. Flammarion, Paris,
1998.
143
145
Définition Clinique
C’est une fracture transversale intra-articulaire du processus Douleur locale avec épanchement intra-articulaire. L’exten-
olécrânien, en général non ou peu déplacée (< 2 mm), stable, sion contre résistance est impossible.
et consécutive :
– soit à un mécanisme en distraction par contraction du Radiographie standard
triceps;
– soit à une chute en flexion forcée sur l’avant-bras en Elle peut échapper à la radiographie standard. Toujours véri-
supination; fier l’absence de fracture du processus coronoïde associée.
– soit à un choc direct à haute énergie, coude en extension.
Elle représente 20 % des fractures du coude de l’adulte. Elle
IRM
peut s’associer à une avulsion du triceps. Elle correspond au
Séquences T1, DP FS axiales, T1, DP FS sagittales, T1 C + FS
type I de la classification de Colton.
sagittale :
– T1 : hyposignal médullaire surtout dans le plan sagittal.
Classification de Colton Épanchement intra-articulaire en hyposignal. Le trait est en
hyposignal irrégulier;
Elle distingue :
– DP FS : œdème du spongieux masquant le trait, hypersignal
– type 1 : non déplacé (< 2 mm) et stable; de l’épanchement (fig. 16-1). T1 FS C + le trait apparaît en
– type 2 : déplacé : hyposignal dans l’œdème rehaussé.
- A : avulsion,
- B : transversale, Traitement
- C : comminutive,
- D : fracture/dislocation. Il est conservateur (3 semaines de plâtre en flexion à 90°).
2
6
5
4
a1 a2
b c
146
Diagnostic différentiel
La fente épiphysaire (variante de la normale)
SYNONYME
Epiphyseal cleft
DÉFINITION
Un noyau d’ossification épiphysaire, densifié ou non, peut
être le siège d’une fente longitudinale qui le sépare, habituel-
lement, en deux parties égales. Les berges de la fente sont
nets, ou plus irréguliers, sous la forme d’une hyperclarté
linéaire. On ne trouve aucun des signes associés à une fracture
(pas d’hémarthrose, pas d’œdème des parties molles). Les
fentes épiphysaires s’observent surtout avant la puberté et
peuvent être symptomatiques, notamment chez les sportifs
du fait des micro-mouvements qui animent les deux noyaux
séparés (fig. 16-2).
Siège : l’épiphyse basale, proximale de l’hallux surtout, l’épi-
Figure 16-2. Fente épiphysaire du radius, variante de la normale.
physe distale du tibia et de l’ulna et l’apophyse postérieure du
Gymnaste de 11 ans, mobilité du coude normale, pas d’épanchement ni de
calcaneus. La fente est uni ou bilatérale.
macro-trauma. Le noyau épiphysaire radial proximal est séparé en deux (flèche). Evolution : la fente se ferme spontanément en quelques mois
Noter l’existence d’un « notch » métaphysaire latéral radial (flèche courbe), ce (fig. 16-3).
défect sera comblé par un point d’ossification accessoire.
Pathogénie : certaines fentes sont liées à un centre d’ossifica-
tion double qui n’a pas encore fusionné. Mais d’autres appa-
raissent secondairement dans un centre épiphysaire unique. Il
ne s’agit pas d’une nécrose osseuse (maladie de Thiemann)
car l’épiphyse n’est jamais fragmentée, ni bien sûr d’une frac-
ture de Salter dont la clinique est beaucoup plus bruyante.
147
151
3 1
4 2
5 8
6 7
Figure 17-2. SLAC évolué : perte de la hauteur du carpe, collapsus du scaphoïde et du lunatum, arthrose radioscaphoïdienne et médiocarpienne.
Interligne lunoradial à peu près conservé.
1. Collapsus du lunatum. 2. Géode cerclée d’hyperpression. 3. Collapsus du scaphoïde.
152
De face : le scaphoïde est en flexion et rotation, avec signe de (80 %), elle est quasi constante, anatomiquement, après
l’anneau, on voit la grande corne antérieure du lunatum car 50 ans et associée à l’arthrose interphalangienne distale
il est en extension. (nodosités d’Heberden). La bilatéralité est de 66 %.
De profil : bascule en DISI (Dorsal Intercalated Segmental Ins- Si le rôle des facteurs hormonaux est discuté, celui de l’hyper-
tability) du lunatum (fig. 17-2). laxité ligamentaire primitive est certain, comme une éven-
Perte de la hauteur du carpe avec ascension du capitatum. tuelle dysplasie de l’articulation trapézométacarpienne.
Respect prolongé de l’interligne radiolunaire.
153
a b c d Figure 17-3. Rhizarthrose destructrice rapide (flèche) dans le cadre d’une arthrose du complexe péritrapézien. Arthrose des doigts
(tête de flèche) (a).
Autre cas. Rhizarthrose bilatérale: clinique, avec subluxation du 1er MC (b), radiologique, stade 1: interligne encore visible (c) et stade 2 avec disparition
de l’interligne, gros ostéophyte de la 1re commissure et subluxation du 1er MC (métacarpien), diminution de hauteur du trapèze (flèches) (d).
Cotation :
0 = possible sans difficulté;
1 = possible avec difficulté modérée;
2 = possible avec difficulté importante;
3 = impossible.
Radiographie standard
Elle montre le degré de subluxation du 1er métacarpien, Évolution
l’atteinte associée scaphotrapézienne et trapézotrapézoï-
dienne (arthrose « péritrapézienne ») (fig. 17-4). Le pronostic est bon et le traitement médical doit être pro-
longé (infiltrations).
IRM Dans quelques rares cas la subluxation, ou même une luxa-
tion trapézométacarpienne, une adduction du premier méta-
Elle montre l’intensité des signes inflammatoires locorégio- carpien et une hyperextension compensatrice de la
naux, elle ne permet pas encore, sur ces petites articulations, métacarpophalangienne (MCP) deviennent gênantes pour la
d’apprécier une atteinte cartilagineuse précoce. Elle est sur- fonction. L’association avec un syndrome du canal carpien est
tout utile au début, lorsque les radiographies sont peu parlan- fréquente, sa libération doit précéder le traitement de la
tes et donc s’il existe un doute diagnostique (fig. 17-5). rhizarthrose.
154
7
1
8
2
3 6
4
a
b1 b2 c
Traitement
ARTHROSE
Ce sont les infiltrations radioguidées intra-articulaires (ou
même pour certains périarticulaires), associées au port d’une
MÉTACARPOPHALANGIENNE
attelle de posture, aux AINS, et à la physiothérapie. Des essais DU POUCE
de viscosupplémentation se développent pour l’articulation
MCP, versus les corticoïdes, le soulagement de la douleur est
plus lent mais l’effet plus durable (> 6 mois).
Le traitement chirurgical vise à conserver la mobilité trapézo- Elle est rare et donne très peu de signes radiologiques. Asso-
métacarpienne et à stabiliser la métacarpophalangienne sur- ciée à une rhizarthrose elle est invalidante (fig. 17-6).
tout dans les stades 3 et 4.
Le volume du trapèze intervient dans la décision opératoire.
La trapézectomie et l’interposition sont réservées aux arthro-
ses péritrapéziennes évoluées, excentrées, avec trapèze
détruit ou dans les arthroses avec adduction importante du ARTHROSE DES DOIGTS
premier métacarpien avec métacarpophalangienne arthrosi-
que, enraidie.
L’autogreffe costochondrale est utilisée pour le traitement des
rhizarthroses mais aussi des arthroses radioscaphoïdiennes et Définition
MCP des doigts longs associée à une trapézectomie partielle.
L’arthroplastie scellée est indiquée dans l’arthrose excentrée L’arthrose des doigts touche les articulations interphalangien-
avec adduction modérée et hyperextension réductible de la nes proximales (IPP) (nodosités de Bouchard) et distales
métacarpophalangienne. (IPD) (nodosités d’Heberden).
155
Biologie
Normale.
a
Radiographie standard
b
Le diagnostic clinique suffit en règle.
Figure 17-6. Arthrose métacarpophalangienne du 1er doigt. Elle montre les signes habituels de l’arthrose : ostéophytes,
Radiographie de face (a) : le pincement est discret, il y a un ostéophyte phalan- pincement de l’interligne, ostéosclérose, géodes sous-chon-
gien. L’arthrographie (b) montre la disparition du cartilage et vérifie la bonne drales (fig. 17-8).
position intra-articulaire avant infiltration cortisonée.
Évolution
Clinique Elle est très variable; 79 % ne sont jamais douloureuses.
L’évolution se fait par poussées de quelques jours à quelques
L’arthrose des doigts est peu douloureuse, voire indolore, c’est semaines. Les IPD peuvent se fixer en flexion et subluxation
la plus fréquente des arthroses des membres (plus de 25 % latérale sans grande gêne fonctionnelle, les IPP peuvent aussi
des adultes de plus de 30 ans et 65 % après 70 ans). L’atteinte s’enraidir en flexion modérée.
des IPD est plus fréquente que celle des IPP, la bilatéralité est
la règle. Forme clinique :
Il n’y a pas de corrélation radioclinique, 20-40 % seulement
des arthroses des doigts sont symptomatiques.
arthrose érosive des doigts
Sexe : femme > homme ( 2). Les liens avec les facteurs hor- C’est une forme particulière, qui peut être plus douloureuse,
monaux sont discutés, dans l’étude de Framingham aucun inflammatoire, nocturne. Elle atteint les IPP et IPD.
lien n’a été retrouvé. Une prédisposition héréditaire existe Les radiographies montrent des destructions articulaires
comme un facteur ethnique (l’arthrose des doigts est rare (pincements, érosions) mais aussi des constructions exubé-
chez les Africains). rantes (ostéophytes dorsaux notamment, latéraux plus dis-
Le surmenage professionnel ou sportif intervient aussi (pelote crets). L’évolution est plus longue, de 5 à 25 ans (fig. 17-9).
basque, 2e et 5e doigts). L’hyperostose de la maladie de Fores-
tier est un facteur de risque.
Diagnostic différentiel
L’arthrose post-traumatique est différente, elle atteint
l’homme quelques semaines ou mois après un choc direct et La PR touche exceptionnellement les IPD, l’atteinte des IPP est
elle est moins symptomatique et moins évolutive que l’arth- associée à celles du carpe et le contexte biologique est différent.
rose commune. Le rhumatisme psoriasique touche les IPP et IPD. La moitié
Il existe des poussées douloureuses au début, au moment où des patients ont une atteinte des mains. Celle-ci est asymétri-
s’installent les déformations, la douleur est dorsale, en règle que (76 %), les signes cutanés et unguéaux (doigts de Bauer),
peu intense. Puis les déformations s’installent. qui précèdent l’atteinte articulaire d’une dizaine d’années
L’examen révèle des tuméfactions dorsales des IPD, dures dans les 3/4 des cas, l’atteinte érosive et constructive de P3 et
(nodosités d’Heberden), qui correspondent aux ostéophytes. P2, sont caractéristiques (CRDO 1). Une périostose juxta-
Le 2e et le 3e sont électivement touchés. Les nodules de Bou- articulaire du 3e ou 4e est évocatrice (CRDO 4) comme une
chard (IPP) sont un peu moins fréquents ils sont associés aux véritable acro-ostéolyse de L’IP (CRDO 2) (fig. 17-10). Les
156
a b
a b
157
L’échographie permet de reconnaître précocement les érosions Figure 17-11. Grind test de Seradge
même lorsque les radiographies sont normales (60 % d’éro- (test du ballotement pisotriquétral en flexion inclinaison ulnaire).
sions à radiographies normales), les synovites qui ne sont pas
spécifiques, et les enthésites caractéristiques de P3, hyperosto-
ses capsulaires et périostites juxta-articulaires.
Les kystes mucoïdes (voir supra) précèdent souvent les nodo-
sités d’Heberden et régressent ensuite. Ils sont de nature
liquidienne à l’échographie.
Traitement
AINS par voie générale et locale, physiothérapie, attelle de
posture et entretien de la mobilité.
La chirurgie n’intervient qu’exceptionnellement : arthroplastie
par implant monobloc de Swanson aux IPP, qui entraîne néan-
moins une perte de la stabilité et de la force de préhension.
ARTHROSE
PISOTRIQUÉTRALE Figure 17-12. Incidence du cognac glass warming view.
158
4
3
5
1
6
a
b1 b2
P OUR EN SAVOIR PLUS Gomez CL, Renart IP, Pujals JI et al. Dysfonction of the pisotriquetral joint : dege-
nerative arthritis treated by excision of the pisiform. Orthopedics 2005; 28 (4) :
405-8.
Fournier B, Crognier L, Arnaud C et al. Proposed classification criteria of psoriatic
Lalande Champetier de Ribes T, Margarit-Coll N, Sans N et al. Signes échographi-
arthritis. A preliminary study in 260 patients. Rev Rhum 1999; 66 : 446-56.
ques d’enthésopathies au cours des dactylites psoriasiques. J Radiol 2006; 87 :
Fuchs S, Monikes R, Wohlmeiner A, Heyse T. Intra-articular hyaluronic acid com- 639-45.
pared with corticoid injections for the treatment of rhizarthosis. Osteoarthritis
Tropet Y, Lepage D, Gallinet D et al. Articular reconstructions by a costochondral
Cartilage 2006; 14 (1) : 82-8.
grafting (or osteochondral costal grafting). Bull Acad Natl Med 2006; 190 (7) :
1439-56.
159
161
a1 a2 b
4
Synonymes
Dysplasia, dyschondrostéose de Leri Weill, wrist injuries.
Définition
Anomalie du développement, durant la croissance, de la
physe de l’extrémité distale du radius.
Pathogénie
La cause est incertaine :
– post-traumatique;
– dysplasie locale de la physe radiale distale dans le cadre de la
dyschondrostéose de Léri-Weill (fig. 18-1) ou génétique
(maladie de Turner);
– acquise, notamment chez les gymnastes de haut niveau. Des
cas de fermeture intempestive, bilatérale, de la partie médiale
de la physe radiale, ont ainsi été rapportés (fig. 18-2). Figure 18-2. Madelung et sport (gymnastique). Gymnaste de 13 ans,
Madelung acquis.
162
a b c
La conséquence de l’acquisition, chez les gymnastes par de l’extension dans la métaphyse de fragments cartilagineux
exemple, d’une variance ulnaire positive est l’apparition d’un mode de guérison d’un stress chronique.
syndrome d’impaction ulnocarpien avec perforation du L’évolution est favorable en 3 mois après arrêt du sport au
TFCC (complexe du ligament triangulaire du carpe.) (voir prix d’une sclérose du versant métaphysaire de la physe, sans
supra). Une variance positive de 2,5 mm entraîne une aug- anomalie de la croissance, malgré la fermeture possible, par-
mentation des forces de près de 40 % sur l’ulna. tielle, du cartilage de la physe radiale.
Traitement
POIGNET DU GYMNASTE Chirurgical : réservé aux cas très invalidants. Résection distale
de l’ulna ou intervention de Sauve-Kapandji (fusion de la RU
distale et ostéotomie de l’ulna), ostéotomie du radius, etc.
163
ENTORSE LUNOTRIQUÉTRALE
165
3
4
Clinique IRM
C’est celle d’une entorse du poignet. La douleur est plutôt sur La rupture du ligament LT se traduit par une absence de visi-
le versant ulnaire. Un ressaut est parfois audible en IU ou IR bilité du ligament en T1 et T2 avec liquide de part et d’autre.
(inclinaison ulnaire ou radiale). Le test du ballottement LT Elle permet de révéler le syndrome ulnocarpien (ulno-carpal
est positif. impingement) associé :
Mécanisme : chute sur la main en hyperextension ou torsion – T1 : œdème du versant ulnaire, localisé, du lunatum et du
du poignet. versant radial du triquetrum;
Il est important de corréler la clinique avec les constatations – T2 ou DP FS : hypersignal de l’œdème, rupture associée du
arthro-TDM. Des perforations trophiques, sans rapport avec TFCC avec fluide de part et d’autre du TFCC et dans la
le traumatisme, existent dans 13 % des cas après 40 ans. radio-ulnaire distale (fig. 19-2).
L’association avec un syndrome d’impaction ulnocarpien et
une lésion du TFCC est fréquente. Arthro-TDM
Ponction médiocarpienne : passage du contraste dans la
Radiographie standard radiocarpienne par l’interligne lunotriquétral.
Éventuelle chondropathie associée (fig. 19-3).
Rupture du 1er arc de Gilula avec marche d’escalier entre le
lunatum et le triquetrum.
Évolution
Désaxation en VISI. Le diastasis LT est rare.
Rechercher une variante ulnaire positive ou un radius court Douleurs chroniques avec sensation d’instabilité. Des pares-
acquis après fracture. thésies ulnaires sont possibles.
166
1
2
4 3
5 6
a1 a2
c
Figure 19-2. Syndrome d’impaction ulnocarpien. Patient de 34 ans radius court, acquis, après fracture.
IRM DP FS (ab) : œdème du lunatum et du triquetrum (flèches) (a), désinsertion ulnaire du TFCC avec synovite et épanchement (tête de flèche) (b).
a2) 1. Ulna. 2. Radius. 3. Hypersignal du lunatum et triquetrum. 4. Épanchement. 5. Hamatum. 6. Capitatum.
a b c
167
P OUR EN SAVOIR PLUS Schmitt R, Christopoulos G, Meier R et al. Direct MR arthrography of the wrist in
comparison with arthroscopy : a prospective study on 125 patients. Fortschr Ron-
tgenstr 2003; 175 : 911-9.
Scheck RJ, Kubitzek C, Hiermer R et al. The scapholunate interosseous ligament
Schmitt R, Froehner S, Coblenz G, Christopoulos G. Carpal instability. Eur Radiol
in MR arthrography of the wrist : correlation with non-enhanced MRI and wrist
2006; 16 : 2161-78.
arthroscopy. Skeletal Radiol 1997; 26 : 263-71.
168
ENTORSE SCAPHOLUNAIRE/
INSTABILITÉ DU CARPE
169
Un ligament est une structure fibreuse tendue entre deux os. Ce complexe possède 3 composants :
Une entorse est un traumatisme articulaire avec atteinte iso- – dorsal (le plus puissant est celui dont l’atteinte est la plus
lée capsuloligamentaire, c’est-à-dire une distension, une dila- symptomatique);
cération, voire une rupture (entorse grave) d’un ou de
– membraneux (le plus faible, de forme triangulaire);
plusieurs ligaments.
– palmaire.
Une désaxation ou subluxation, phénomène statique, est une
situation anormale permanente entre les os du carpe (DISI, La rupture associée des ligaments extrinsèques scapholunaires
VISI). S’il existe une entorse, les radiographies standards sont entraîne une subluxation :
normales ou montrent une désaxation. – ligament radioscaphocapitatum (RSC);
Une désaxation ou subluxation en DISI se traduit par : – ligaments radiolunaires (long ou radiolunotriquétral [RLT]
– une bascule du lunatum en flexion dorsale; et court);
– une bascule du scaphoïde en flexion palmaire; – ligament radioscapholunaire (RSL).
– un angle scapholunaire augmenté (fig. 20-1). Ainsi que celle des ligaments du complexe scaphotrapéziotra-
Il s’ensuit un « divorce » entre scaphoïde et lunatum. L’angle pézoïde.
scapholunaire est difficile à tracer sur la radiographie de pro-
fil. Il est plus simple de tracer la ligne bilunaire, elle ne doit Clinique
pas couper le tubercule du scaphoïde (fig. 20-1).
L’instabilité, phénomène dynamique, n’apparaît que dans ENTORSE BÉNIGNE
certaines positions forcées et se traduit par des mouvements L’intensité du traumatisme est modérée. Il résulte d’une
anormaux entre les os du carpe, surtout ceux de la première chute sur la paume de la main (éminence thénar), le poignet
rangée. L’instabilité est une entorse grave avec subluxation en hyperextension et inclinaison ulnaire. Le poignet est facile
mais dynamique. à examiner, il n’y a pas de déformation majeure, ni d’anoma-
Une entorse grave entraîne une instabilité puis une subluxa- lie des repères osseux. Un œdème est présent dans les zones
tion (DISI) avec diminution de la hauteur du carpe (indice de les plus douloureuses. La mobilisation du poignet est limitée
Mac Murtry n° = 0,54) puis une arthrose radiocarpienne et mais possible. L’entorse latérale se traduit par une douleur au
intracarpienne (SLAC wrist). niveau du scaphoïde et à la pression de ses deux extrémités
Il existe plusieurs sortes d’entorses au poignet mais deux sont dorsale et palmaire ainsi qu’en abduction du poignet.
importantes en raison de leurs conséquences pratiques :
ENTORSE GRAVE
l’entorse scapholunaire et celle du fibrocartilage triangulaire
(TFCC). L’entorse lunotriquétrale qui entraîne une bascule Le poignet est difficilement mobilisable et examinable. Il
en VISI n’est pas arthrogène. existe une perte de la force et de la mobilité. Le traumatisme
est violent. Le poignet est déformé par un œdème important
et parfois un hématome.
Le test de Watson (scaphoid shift test) est positif s’il existe une
ENTORSE SCAPHOLUNAIRE instabilité : la pression constante sur le tubercule du sca-
phoïde repousse le scaphoïde en position dorsale avec une
sensation de ressaut lors du passage de l’inclinaison ulnaire à
l’inclinaison radiale du poignet (fig. 20-2). Un click est par-
Synonymes fois audible.
170
DYNAMIQUE
Il existe deux types de clichés dynamiques : les
« fonctionnels » en IU, IR et face, et les « forcés » notamment
en compression axiale pour accentuer les déplacements.
Face, le poing fermé, en IU, ou bien en compression axiale
(dynamique forcée) : le diastasis s’accentue car le capitatum
ascensionne (fig. 20-3).
L’association avec une fracture distale du radius est fréquente, la
ligne de rupture se prolongeant dans le complexe ligamentaire.
IRM
Elle visualise parfois la rupture tendineuse mais sa sensibilité
dépend encore trop du type d’antenne, du type de machine et
de la taille du champ pour pouvoir se substituer, en routine,
à l’arthro-TDM.
Figure 20-2. Test de Watson. En pondération T2 ou DP FS il existe un hypersignal intrali-
Subluxation du scaphoïde dans l’instabilité scapholunaire. La pression constante gamentaire, transfixiant de type liquidien en cas de rupture
sur le tubercule repousse le scaphoïde en position dorsale avec un ressaut en
complète. Les portions dorsale et palmaire sont atteintes en
passant de l’IU à l’IR.
cas de traumatisme. Une perforation trophique, due à l’âge
après 35 ans, atteint plutôt la partie centrale membraneuse du
ligament. Il est donc capital de confronter les données de
Profil : la ligne bilunaire coupe le tubercule du scaphoïde, tra- l’imagerie avec la clinique.
duisant l’augmentation des angles scapholunaire et radiolu- L’arthro-IRM fournit, en principe, les mêmes données que
naire. La bascule du lunatum en arrière réalise une l’arthro-TDM (T1 FS) et permet, en plus, d’apprécier la pré-
subluxation en DISI (fig. 20-3). sence d’un œdème sous-chondral associé (T2). La pertinence
Les os de la 1re rangée ont perdu leur cohérence. n’est que de 80 %.
a b c
d e
171
2
3
1 5
4
6
9
7 8
a b1 b2
Arthro-TDM
Elle nécessite une première ponction médiocarpienne. Les
passages sont, en effet, plus constants, en cas de rupture, dans
le sens médioradiocarpien que radiomédiocarpien (fig. 20-4).
La TDM permet, en outre, de révéler une chondropathie
post-traumatique (fig. 20-5) et de préciser l’extension pal-
maire ou dorsale de la rupture.
Classification
Arthroscopique :
– grade I et II : rupture partielle du ligament SL; Figure 20-5. Chondropathie ouverte.
Arthro-TDM : chondropathie du lunatum (flèche).
– grade III et IV : rupture complète.
Instabilité périlunaire :
– stade I : atteinte SL;
– stade II : atteinte CL;
– stade III : atteinte LT;
– stade IV : DISI.
Traitement
Évolution
Conservateur : immobilisation en attelle d’une entorse béni-
Une subluxation ou désaxation en DISI entraîne rapidement gne ou grave sans subluxation ou instabilité.
(en 1 à 5 ans) un collapsus du carpe ou SLAC wrist de Watson Chirurgical : réduction et fixation d’une subluxation aiguë.
qui associe arthrose radioscaphoïdienne et médiocarpienne Réduction et reconstruction avec arthrodèse ou résection des
avec diminution de la hauteur du carpe par ascension du os de la première rangée dans les formes chroniques.
capitatum (fig. 20-6).
172
a b c
d e
P OUR EN SAVOIR PLUS Schmitt R, Froehner S, Coblenz G, Christopoulos G. Carpal instability. Eur Radiol
2006; 16 : 2161-78.
Theumann NH, Pfirmann CW, Antoni GE et al. Extrinsic carpal ligaments : normal
Linkous DM, Pierce SD, Gilula LA. Scapholunate ligamentous communicating
MR arthrographic appearance in cadavers. Radiology 2003; 226 : 171-9.
defects in symptomatic and asymptomatic wrists : characteristics. Radiology
Watson K, Weinzweig J, Zeppieri J. The natural progression of scaphoid instabi-
2000; 216 : 846-50.
lity. Hand Clin 1997; 13 :39-49.
Schernberg F, Gérard Y. L’exploration radiologique dynamique du poignet. Rev
Chir Orthop 1983; 69 : 521-31.
173
RUPTURE DU FIBROCARTILAGE
TRIANGULAIRE DU CARPE
(TFC OU TFCC)
ET LÉSIONS DÉGÉNÉRATIVES
175
Synonymes
TFCC complex lesions, tears of the TFC.
Définition
C’est la rupture du TFC atteignant soit la partie centrale soit
les insertions périphériques distales (radiale ou ulnaire).
Le TFC comprend :
– une partie centrale articulaire;
– une partie dorsale (LRU dorsal);
– une partie palmaire (LRU palmaire).
Le TFCC comprend le TFC, les ligaments ulnolunaire et Figure 21-1. Différents stades et types lésionnels du syndrome
ulnotriquétral, l’ECU et sa gaine. ulnocarpien.
Aspect : la taille de la lésion est variable depuis la perforation De la fracture transversale de la styloïde ulnaire avec incompétence du TFC
(flèche) à la chondromalacie du lunatum, de la styloïde ulnaire, du triquetrum. La
centrale circulaire traumatique à l’avulsion au niveau des
conséquence à long terme est une instabilité LT due à la rupture du TFC.
insertions distales avec ou sans avulsion ulnaire ou fracture
radiale, voire la fissure linéaire, verticale ou horizontale.
Les perforations dégénératives sont plus fréquentes après
40 ans, les lésions traumatiques (perforation, avulsion, fis-
sure) avant.
Classification de Palmer
IRM
PALMER CLASSE 1 : LÉSION TRAUMATIQUE
– A = perforation centrale. Le TFC normal est biconcave en hyposignal T1 T2.
– B = avulsion ulnaire et fracture ulnaire distale. La présence de liquide de part et d’autre du TFC est le
– C = avulsion distale au site du lunatum. meilleur signe de rupture.
– D = avulsion radiale et fracture de la cavité sigmoïde du Les séquences frontales T1 et DP FS sont les plus utiles. La
radius. séquence T1 C+ est utile pour mettre en évidence une synovite
fréquemment associée aux lésions dégénératives (fig. 21-3).
PALMER CLASSE 2 : LÉSION DÉGÉNÉRATIVE
(SYNDROME D’IMPACTION ULNOCARPIEN) Radiographie standard
– A = perforation trophique du TFCC.
– B = perforation trophique du TFCC associée à chondroma- Le syndrome d’impaction ulnocarpien est l’atteinte dégénéra-
lacie du lunatum, triquetrum ± styloïde ulnaire. tive du TFCC, il se traduit par :
– C = perforation trophique du TFCC associée à chondroma- – des géodes du versant médial du lunatum en radiographie.
lacie du lunatum, triquetrum et de la styloïde ulnaire. Dans les cas évolués collapsus partiel du lunatum (fig. 21-4);
– D = perforation trophique du TFCC associée à chondroma- – un œdème du lunatum sur son versant ulnaire médial;
lacie du lunatum, triquetrum de la styloïde ulnaire et per- – un œdème du triquetrum sous-ulnaire.
foration du ligament LT.
Dans les stades plus évolués :
– E = perforation trophique du TFCC associée à chondroma-
lacie du lunatum, triquetrum de la styloïde ulnaire, perfo- – un œdème de la styloïde ulnaire;
ration du ligament LT et arthrose ulnocarpienne (fig. 21-1). – une rupture du TFC souvent à type de fente horizontale
(fig. 21-4).
Clinique
Arthro-TDM
Mécanisme : rotation, hyperextension, pronation du poignet.
Douleur sous-ulnaire et à la pronosupination avec click ou Très utile dans les cas douteux pour visualiser la rupture du
ressaut. Douleur en passant de l’IR à l’IU. Une perte de force TFC. L’articulation radio-ulnaire distale est opacifiée à partir
est fréquemment signalée. de la radiocarpienne. Des traits de refend horizontaux clivant
le TFC sont fréquents, Palmer 1B (fig. 21-5).
Radiographie standard
Il n’y a aucun signe spécifique, hormis la fracture de la sty- Diagnostic différentiel
loïde ulnaire qui oriente vers un Palmer 1B (fig. 21-2).
MALADIE DE KIENBÖCK
Une variante ulnaire positive est un facteur favorisant du syn-
drome d’impaction ulnocarpien comme une styloïde ulnaire Synonymes
longue et agressive. Avascular necrosis, aseptic necrosis of lunate, lunatomalacia.
176
a b c
1 2
3
4 5
7 6
9
177
a b c d
e
a b
IRM Traitement
L’œdème locorégional, la synovite après C+ et l’épanchement Longtemps conservateur : repos, AINS, infiltrations guidées.
intra-articulaire sont aspécifiques et accompagnent toutes les L’immobilisation (1-2 mois) reste le premier traitement à propo-
arthroses (fig. 21-7). La répartition de l’œdème, aux stades peu ser car l’évolution naturelle est inconnue et l’indolence est parfois
évolués, n’est pas celle du syndrome d’impaction ulnocarpien : acquise ainsi, même si la maladie s’aggrave radiologiquement.
l’œdème est diffus, pas seulement sur le versant ulnaire, le tri- Le raccourcissement chirurgical du radius par ostéotomie de
quetrum est indemne et les ligaments sont normaux. 3-4 mm, surtout s’il existe un ulna brevis, est une technique
178
4
3
2 1
a b
c1 c2
d
qui a fait ses preuves dans les cas où le lunatum a conservé sa naculum recouvert par des expansions du rétinaculum dorsal
forme (87 % de bons résultats). du carpe. Il se termine sur la base du 5e métacarpien. Des
En cas d’arthrose partielle : arthrodèse scaphotrapézotrapé- expansions anatomiques de la gaine tendineuse vont à la sty-
zoïdienne (STT) ou scaphocapitatum, le but étant de transfé- loïde ulnaire et à la tête ulnaire expliquant qu’une fracture de
rer les pressions sur une colonne saine renforcée. la styloïde ou une non-fusion favorisent la tendinopathie.
En cas d’arthrose évoluée : résection des os de la première La tendinopathie de l’ECU et sa luxation récidivante sont des
rangée ou arthrodèse totale du carpe. L’arthrodèse, partielle lésions fréquentes notamment chez le joueur de tennis (2e site
ou totale, réduit fortement la mobilité du poignet. en fréquence après la tendinopathie de De Quervain). La
luxation aiguë résulte de la rupture du rétinaculum propre de
TENDINOPATHIE ET LUXATION l’ECU dans le sixième compartiment, la tendinopathie d’une
DE L’EXTENSOR CARPI ULNARIS surutilisation chronique parfois d’origine professionnelle
Synonymes (manipulateurs en imagerie médicale). La rupture du tendon
ECU tendinitis or tendinosis, subluxation, dislocation. est la conséquence d’une subluxation récidivante.
Clinique
Définition
C’est l’inflammation de la gaine synoviale du tendon de La douleur est sous-ulnaire, dorsale et le long de la face médiale
l’ECU. Ce tendon s’individualise à la face inférieure et du poignet, accentuée par la supination, l’inclinaison ulnaire
médiale du poignet et passe dans un compartiment anatomi- surtout contrariées. L’inclinaison radiale et la pronation-
que propre, le sixième, avec sa gaine synoviale, sous son réti- flexion recentrent le tendon et diminuent la douleur. Une
tuméfaction est quasi constante, importante en cas de rupture.
179
a b c
1
3
a1 a2
b
En cas de luxation aiguë, la douleur est brutale et se reproduit La tendinopathie chronique est une ténosynovite : le tendon
ensuite lors du mouvement de supination et inclinaison ulnaire est épais, hypoéchogène et du liquide est visible dans la gaine
qui entraîne une instabilité. Un ressaut tendineux est palpable (fig. 21-8).
et parfois audible pendant les manœuvres de pronosupination. Un tendon très volumineux et hétérogène évoque plutôt une
Échographie rupture (fig. 21-9).
C’est l’examen le plus simple et le plus adapté à l’étude IRM
dynamique. Les coupes sont axiales, d’abord en supina- C’est un examen très performant.
tion, puis en pronation, et de manière comparative car il Elle est effectuée en pronation, séquences axiales DP FS ou T2
existe des instabilités congénitales chez des patients FS, axiales T1 et T1 FS C+ et frontales DP FS. L’examen est
asymptomatiques. Il ne faut pas craindre d’utiliser des complété par des coupes axiales en supination, soit en DP FS
positions forcées. En pronation l’ECU est dans sa gouttière soit en T1 FS C+.
qui regarde médialement, en supination la gouttière Elle montre parfaitement le tendon épaissi, fragmenté, fis-
s’oriente latéralement et c’est dans cette position que suré (hyper T2), en cas de rupture, et entouré d’œdème,
l’ECU peut se luxer. La poche de décollement hypoécho- ainsi que la poche de décollement (hypo T1 et hyper T2 pre-
gène, le long du périoste de la tête de l’ulna, est souvent le nant le gadolinium). En pronation, le tendon peut rester en
seul témoin indirect, en pronation de la subluxation. subluxation alors que classiquement il réintègre sa gouttière
L’avulsion du rétinaculum est rare. (fig. 21-10).
180
a b
Postérieur
2
3
1 4
11 5
6
9 8
10 7
Antérieur
a b1 b2
c d
e
181
P OUR EN SAVOIR PLUS Schmitt R, Froehner S, Coblenz G, Christopuolos G. Carpal instability. Eur Radiol
2006; 16 : 2161-78.
Tatebe M, Nakamura R, Horii E et al. Ulnocarpal impaction syndrome restricts
Ebelin M. Entorses du poignet. Annales de chirurgie 1995; 49 (1) : 62-72. even midcarpal range of motion. Hand Surg 2005; 10 (1) : 23-7.
Haims AH, Schweitzer ME, Morrison WB et al. Limitations of MR imaging in the Yanagida H, Ishii S, Short WH et al. Radiologic evaluation of the ulnar styloid. J
diagnosis of peripheral tears of the triangular fibrocartilage of the wrist. AJR Hand Surg 2002; 27 (1) : 49-56.
2002; 178 (2) : 419-22.
Lerais JM, Michalakis D, Sarlieve P et al. Les conflits ulno-carpiens du manipula-
teur en imagerie médicale. Imagerie des pathologies professionnelles. Sauramps
Médical, Montpellier, 2005 : 191-200.
182
183
IRM
FRACTURE OCCULTE
Cette technique est plus sensible et spécifique que les radio-
DU SCAPHOÏDE graphies ou la TDM.
Elle utilise des séquences T1, DP FS, dans les plans coronal,
axial et sagittal.
En T1 : le trait est hypo-intense, transversal.
Synonyme En T2 : le trait est masqué par l’hypersignal de l’œdème de
part et d’autre de la fracture (fig. 22-1).
Navicular fracture. Si le pôle proximal de l’os est en hyposignal (T1, T2) il faut
craindre une nécrose avasculaire (14 à 39 %).
Définition La séquence T1 C+ montre alors l’absence de rehaussement.
a b c
184
4
3
6 2
a1 a2
b c
185
a b
c
186
a b c
d
Figure 22-5. Pseudarthrose récente (stade 2a), avec nécrose avasculaire subaiguë et
déplacement.
IRM frontale T1 (a) : géodes en hyposignal du pôle proximal (flèche). Frontal T1 C+ FS (bc) : prise de
contraste de ces zones (têtes de flèche). Frontal DP FS (d) : les zones en hyposignal T1 sont en hypersignal
T2 témoignant de phénomènes d’hyperhémie inflammatoires (tête de flèche). La zone de pseudarthrose
est occupée par un hypersignal T2 inflammatoire prenant le contraste (flèche) (d).
187
a
b c d
e f
a b c
Figure 22-7. Pseudarthrose opérée et fixée par vis, pas de douleur. Contrôle de la vitalité.
IRM T1 coronale : scaphoïde de signal normal, la vis ne génère pas presque pas d’artefact (a). T1 C+ coronal : signal normal du scaphoïde (b). T2 coronal : signal
subnormal du scaphoïde (c).
188
189
Synonymes Rx
Ganglion cyst, carpal ganglion, palmar, dorsal wrist ganglion. Normale
Définition Échographie
C’est la technique de choix. Le kyste est transsonore, liquidien
C’est une dégénérescence kystique mucineuse du tissu con- pur avec renforcement postérieur (Fig. 23-1). Parfois, c’est
jonctif capsulaire, dans une zone où la capsule est épaisse, et surtout le cas des kystes dorsaux, seules les manœuvres dyna-
péri-articulaire. La paroi est fibreuse, parfois pseudo-épithé- miques les font apparaître, on parle alors de kyste dorsal
liale ce qui explique les confusions avec le kyste synovial. La « occulte ».
communication avec l’articulation est constante mais souvent
fine et difficile à voir, même à ciel ouvert. Le contenu est un IRM
concentré de liquide articulaire.
Axial T1, T2, coronal T2, axial T1 FS C +.
Clinique Hypointense en T1 ou de signal intermédiaire, il siège prés
des articulations.
L’apparition est brutale, il est de forme ovale, mobile sous la Hyperintense franc en T2 ou DP FS, uni ou multiloculaire, il
peau mais adhérent aux plans profonds. Souvent asymptoma- est entouré d’une capsule hypointense et qui prend, seule, le
tique lorsqu’il est petit (5 mm), il est responsable d’une tumé- gadolinium IV, le centre, liquidien, restant hyposignal.
faction inesthétique s’il est volumineux (2 cm), il peut alors, L’injection est utile pour éliminer une tumeur solide qui
c’est rare, comprimer le nerf médian ou ulnaire. prend massivement le contraste.
De siège ubiquitaire on le trouve partout au poignet (gout- Le pertuis est parfois visible sous la forme d’une fine commu-
tière radiale, face dorsale, interligne scapho-lunaire, palmaire, nication avec l’articulation.
articulation radio-carpienne, gaines des tendons…). Le kyste mucoïde intra-osseux relève de la même pathogénie,
Le siège le plus typique est la face dorsale du poignet en com- il a la même sémeiologie à l’IRM (Fig. 23-2).
munication avec les fibres dorsales et membraneuses du liga-
ment scapho-lunaire, dans les 2e, 3e, et 4e décades. C’est la Diagnostic différentiel
plus fréquente des pseudo-tumeurs des tissus mous de la
main et du poignet (50-70 %). – Une ténosynovite rhumatoïde ou tuberculeuse est plus
Le siège palmaire représente 18-20 % des localisations, l’âge diffuse, plus fluctuente, plus molle. Le contexte n’est pas le
est un peu plus élevé (5e, 6e, 7e décades). Le kyste se trouve même, la ponction tranche.
dans la gouttière du pouls. – Le carpe bossu
La gaine des fléchisseurs représente 10-14 % des kystes : ils C’est une tuméfaction dorsale située à la base des 2e et
siègent à la base du doigt, surtout le médius, il sont petits et 3e métacarpiens, dure. Elle est due soit à un os supplé-
souvent durs. Contrairement aux autres, il sont souvent dou- mentaire styloïde, le 9e os du carpe, situé entre la base des 2e
loureux spontanément ou en flexion des doigts. Ils peuvent et 3e métacarpien et le trapèzoïdium, souvent bilatéral, soit à
donner lieu à un « doigt à ressaut ». une dégénérescence des ligaments carpo-métacarpiens
Femme > homme (x 2-3). dorsaux. L’os styloïde apparaît vers 17-18 ans et il est souvent
a b
Figure 23-1. Kyste mucoïde. Echographie, coupe axiale : kyste mucoïde de la face dorsale du poignet, transsonore, pertuis bien visible (tête de
flèche), renforcement postérieur (flèche) (a). Autre cas. Kyste mucoïde de la gouttière radiale. Echographie coupe transversale (b) : masse
transsonore avec renforcement postérieur typique du caractère liquidien (tête de flèche). Le Doppler montre l’absence de flux.
190
a b c
Figure 23-2. Kyste mucoïde intra-osseux. IRM frontale T1 : masse en signal intermédiaire de type musculaire (flèche) (a). Frontal DP FS : franc
hypersignal T2 homogène (flèche) (b). Frontal T1 C + : seule la paroi prend le gadolinium (tête de flèche) (c). Par ailleurs synovite radiale
aspécifique prenant le contraste et hyper T2 (étoile) (c).
a b
c d
Figure 23-3. Carpe bossu. Clinique : gymnaste, face dorsale du poignet, la tuméfaction est dure (flèche) (a). Rx tangentielle : os styloïde (flèche)
(b). TDM sagittal : confirmation (c). TDM sagittal : l’autre étiologie du carpe bossu est la dégénérescence arthrosique des ligaments carpo-
métacarpiens dorsaux (tête de flèche) (d).
précédé par un kyste mucoïde (1/5), de même topographie. tenant le nerf ulnaire (NU), de la graisse et le pédicule vascu-
La dégénérescence est plus tardive. Chez les gymnastes il s’agit laire. Sa paroi médiale est constituée par le pisiformis, sur
toujours d’un os styloïde, souvent bilatéral, microtrauma- lequel s’insère le fléchisseur ulnaire du carpe (FUC) et
tique, résultant d’un trouble de l’ossification enchondrale l’abducteur du V, sa paroi latérale par l’hamulus de l’hama-
(Fig. 23- 3). tum sur lequel s’insère le court fléchisseur du V. Le plancher
La Rx tangentielle de Cuono, comme la TDM, montrent l’os est formé par le retinaculum des fléchisseurs, le toit par l’apo-
styloïde et la dégénérescence ostéophytique dorsale (Fig. 23- névrose palmaire superficielle. Le NU se divise habituelle-
3). Le traitement ne peut être que chirurgical. ment (77 %) en une branche motrice et superficielle à peu
prés au niveau du bord proximal du pisiformis.
Forme clinique Le canal est divisé en trois zones :
– Zone 1 : proximale, en amont de la division du NU, en
Le kyste mucoïde du canal de Guyon : Le canal de Guyon est branche profonde motrice et branche superficielle sensitive.
un tunnel ostéo-fibreux antérieur et médial du poignet con- La cause la plus fréquente de la compression du NU est
191
a b
c d e
alors soit une kyste mucoïde soit une fracture de l’hama- Évolution
tum avec déficit sensitif (IVe et Ve doigt) et moteur.
– Zone 2 : au-delà de la bifurcation c’est la branche profonde Bénigne mais imprévisible. Le kyste peut apparaître et dispa-
qui est comprimée. Le kyste mucoïde est la cause première, raître spontanément plusieurs fois. La moitié, à peu prés, per-
puis la fracture de l’hamatum (Fig. 23-4). sistent inchangés à 6 ans.
– Zone 3 : compression de la branche superficielle sensitive
par un anévrisme thrombosé de l’artère ulnaire (syndrome Traitement
du marteau hypothénarien).
Les kystes de la face palmaire qui compriment le NU viennent Le pédicule étant fin la ponction guidée sous échographie
souvent de l’articulation piso-triquetrale et leur extension est peut suffire. Toutefois le taux de récidive est élevé à cause de
inférieure. Ils communiquent avec cette articulation, même si la communication articulaire et de la dégénérescence capsu-
le pertuis n’est pas toujours visible. L’IRM est indispensable laire originelle multiple (14-74 %).
en présence d’un kyste de la face palmaire du poignet. Elle Le traitement chirurgical est l’exérèse de toute la poche kysti-
établit le diagnostic et l’origine du kyste. L’injection de gado- que ainsi que de tout le tissu cellulaire pathologique environ-
linium est utile, surtout si le kyste est fissuré, car elle rehausse nant (avec résection capsulaire souvent large à la face dorsale
les parois du kyste alors que les parties molles inflammatoires plus limitée à la face palmaire).
ne se rehaussent pas.
192
193
PATHOLOGIES MICROCRISTALLINES
DU POIGNET ET DE LA MAIN
195
Synonyme
Calcium hydroxyapatite crystal deposition disease.
Définition
Ce sont des dépôts d’hydroxyapatite ou d’apatite, amorphes
le plus souvent qui deviennent symptomatiques à l’occasion Figure 24-1. Dépôt d’apatite capsulaire de l’index gauche : femme,
d’une crise de résorption. 52 ans, crise aiguë nocturne (flèche).
Il existe en fait deux formes cliniques et radiologiques
distinctes :
– la maladie des calcifications tendineuses multiples qui se
caractérise par des dépôts périarticulaires (le site de prédi-
lection est l’épaule);
– les dépôts intra-articulaires de cristaux d’hydroxyapatite, qui
sont à l’origine d’arthrites microcristallines aiguës ou d’arth-
rites érosives destructrices (l’épaule en est également le site
privilégié).
Clinique
Au poignet et à la main, la pathologie microcristalline à apa-
tite est plus méconnue que rare (la fréquence reconnue varie
de 2 à 25 % des cas).
Elle touche surtout, comme à l’épaule, les femmes jeunes (40-
60 ans).
Les calcifications sont mono-articulaires. Elles peuvent être
asymptomatiques (7 %) ou révélées par une inflammation
aiguë douloureuse, à début nocturne, périarticulaire, avec
tuméfaction locale. La mobilité articulaire, active et passive, est
a b
réduite témoignant d’une arthrite aiguë associée. Celle-ci est
liée à la tentative de résorption par migration intra-articulaire Figure 24-2 (ab). Arthrite aiguë à apatite.
ou bursale des cristaux. C’est à ce stade qu’il faut évoquer le Femme, 20 ans, œdème aigu et douleur nocturne du bord latéral du poignet,
diagnostic et faire une radiographie à la recherche des calcifi- impotence fonctionnelle sévère. Dépôt d’apatite scaphotrapézien en cours de
résorption, bords flous (flèche) (a).
cations typiques car celles-ci disparaissent vite et l’évolution Autre cas, patiente de 40 ans. Crise aiguë à début nocturne en cours de résolu-
spontanée est favorable en quelques jours à une semaine. tion. Début il y a 8 jours par un tableau d’arthrite aiguë du poignet. Les calcifi-
Des douleurs plus chroniques sont aussi possibles. cations deviennent nuageuses à bords flous (flèche) (b).
Biologie
Syndrome inflammatoire sans hyperleucocytose.
Les dépôts sont denses, amorphes, sans travées ni corticale,
Échographie ronds ou ovales de quelques millimètres à 1,5 cm, à bords
nets (type A de Mole).
Elle peut montrer la calcification hyperéchogène avec cône Ils siègent à l’insertion des tendons (ECU, fléchisseur ulnaire
d’ombre postérieur mais celle-ci est souvent petite, déjà frag- et radial du carpe, fléchisseurs superficiel et profond des
mentée, et donc malaisée à mettre en évidence. doigts), ou des ligaments collatéraux métacarpophalangiens et
IPP, ou dans les capsules de ces articulations (fig. 24-1 à 24-5).
Radiographie standard Lorsque les calcifications migrent elles se modifient : elles
deviennent mal limitées, avec des bords flous, sont moins
C’est la technique de référence. denses, plus hétérogènes, « nuageuses ».
196
a b IRM
Figure 24-3. Crise aiguë d’apatite du 5 doigt. e
Elle n’est habituellement pas utile au diagnostic. Elle est pra-
Migration intra-articulaire dans la MCP (flèche) (a). Disparition quasi complète à
1 mois (flèche) (b).
tiquée en cas de doute ou d’erreur diagnostique clinique. La
calcification est hyposignal T1 et T2, hypersigal T2 en cas
d’inflammation. L’IRM peut inquiéter à tort car l’œdème ten-
dineux des tissus mous, voire de la moelle osseuse, associé à
l’absence de visibilité d’une petite calcification en cours de
résorption fait errer le diagnostic vers de mauvaises pistes
(infection, ou plus grave tumeur).
TDM
Est plus utile, surtout en cas de topographie inhabituelle
comme la main, pour révéler un éventuel liseré calcique rési-
duel. Les calcifications d’apatite comme celles de pyrophos-
phate sont hyperdenses (> 450 UH).
Traitement
Figure 24-4. Calcification dense d’apatite AINS, glace locale et repos viennent aisément à bout de ces
du 1er doigt : douleur depuis 15 jours,
œdème (flèche).
crises aiguës en 2-7 jours.
8 6
7
2 5
1 4
3
a1 a2 b
197
CHONDROCALCINOSE
À PYROPHOSPHATE
DE CALCIUM DIHYDRATÉ
(voir supra )
Synonymes
Chondrocalcinosis. Calcium Pyrophosphate dihydrate deposi-
tion Disease.
Clinique
a b
La pseudo-goutte est une arthrite aiguë monoarticulaire qui
débute brutalement avec impotence fonctionnelle totale. Les Figure 24-6. CCA du poignet.
signes locaux sont nets. La crise dure de quelques jours à Dépôts granulaires du TFC, scaphotrapézien, du médiocarpe (flèches).
Biologie
Syndrome inflammatoire avec hyperleucocytose et fièvre fai-
sant évoquer une arthrite septique. Le diagnostic repose sur
les radiographies qui montrent le liseré granuleux de pyro-
phosphate. Uricémie normale.
La ponction retrouve les cristaux rectangulaires à bouts carrés
de petite taille intra et extracellulaires faiblement réfringents Figure 24-7. Arthropathie de la CCA.
en lumière polarisée et un liquide inflammatoire (plus de Microgéodes du scaphoïde qui est encastré sous le radius, calcifications du TFC
2000 éléments à base de polynucléaires neutrophiles). et du médiocarpe. Condensation sous-chondrale typique (flèche). Nécrose du
lunatum, réduction de la hauteur du carpe.
Radiographie standard
Les dépôts sont intra-articulaires et ne disparaissent pas (sauf
exceptionnelle infection aiguë ou en cas d’arthropathie évo- trouve la fameuse sclérose sous-chondrale, dense à bords nets,
luée radiocarpienne). surlignant l’os cortical. Les géodes sont souvent volumineuses,
POIGNET à l’épiphyse radiale inférieure, et parfois le scaphoïde, ou le
C’est un siège fréquent de ces dépôts (65 % des cas de CCA lunatum. Elles sont très évocatrices de la CCA. Il n’y a pas
diffuse) qui atteignent le TFC et les ligaments intrinsèques du d’ostéophytes (fig. 24-7).
carpe, l’articulation scaphotrapézienne ou l’interligne radio- À long terme l’arthropathie peut devenir destructrice avec
carpien. Les dépôts sont granuleux, triangulaires à base fragmentation du lunatum, incrustation du scaphoïde dans
médiale, linéaires (fig. 24-6). l’épiphyse radiale inférieure et nécrose secondaire. Il existe
L’arthropathie chronique de la CCA est très caractéristique : souvent une dislocation scapholunaire avec pincement
elle prédomine sur l’articulation radiocarpienne, ce qui la dis- médiocarpien (capitatum-lunatum), c’est le carpe adaptatif
tingue de l’arthrose et de la PR. L’interligne est pincé et on avec réduction de sa hauteur qui ressemble au SLAC wrist.
198
a b c
a b c
d e g h
f
199
3
2
1
2 3 1
a1 a2 b1 b2
c
Figure 24-10. Calcinose tumorale palmaire. Petite fille de 3 ans, noire, tableau d’arthrite
aiguë du poignet gauche.
Radiographie face et profil (ab) : masse dense homogène volumineuse dans les parties molles du carpe.
TDM axiale (c) : trois masses denses.
a2) 1. Calcinose superficielle et profonde 2. Radius. 3. Ulna.
b2) 1. Calcinose. 2. Radius. 3. Ulna. 4. 1er métacarpien.
a b
200
a b
a b
201
a b
c d
Figure 24-14. Goutte historique. Homme, 63 ans, maladie goutteuse avec tophi, non traitée, évoluant depuis des années (voir fig. 24-15). Biopsie
chirurgicale d’un tophus confirmant le diagnostic avec présence de cristaux d’acide urique pur.
Radiographie main droite face (a) : arthrite métacarpophalangienne du 2e avec érosions « expansives » avec soulèvement de l’os cortical (flèche), destruction sous-
chondrale et pincement articulaire, tophus calcifié de l’IPD du 5e (tête de flèche). Radiographie main gauche face (b) : l’atteinte des mains est asymétrique, atteinte de
la métacarpophalangienne du 2e, pas de pincement articulaire, marge en surplomb du périoste surélevé (flèche), atteinte ulnocarpienne avec érosion de la styloïde
ulnaire et calcification du tophus. Radiographie des pieds face et centrée (cd) : atteinte relativement symétrique (métatarsophalangiennes des 5e et 1er), érosion pseu-
dotumorale de la 1re tête à gauche (flèche), destruction sous-chondrale métatarsophalangienne du 5e, pincement et marges en surplomb (tête de flèches), tophi calcifiés
(flèches courtes).
202
a b c
Figure 24-15. Goutte historique. Même patient que fig. 8-14.
Volumineux tophi calcifiés aux mains (ab) aux coudes (c) et aux pieds. Ce sont des nodules articulaires, périarticulaires ou même à distance des articulations, rouges ou
blanchâtres, ils peuvent être très volumineux, l’épiderme, en regard des tophi, est aminci. Les calcifications sont classiquement rares mais la densité radiologique des
tophi est élevée.
uratique des poignets se manifeste comme toutes les arthropa- P OUR EN SAVOIR PLUS
thies métaboliques : asymétrique, érosions à contours nets,
souvent de grande taille, du carpe, des articulations carpomé- Bencardino JT, Hassankhani A. Calcium pyrophosphate dihydrate crystal deposi-
tacarpiennes, de la styloïde ulnaire et de la radio-ulnaire dis- tion disease. Semin Musculoskeletal Radiol 2003; 7 : 175-85.
tale. Interligne articulaire longtemps conservé car le cartilage Dhondt E, Oudenhoven L, Khan S et al. Nora’s lesion, a distinct radiological
entity? Skeletal Radiol 2006; 35 (7) : 497-502.
est peu lésé, pas de gros ostéophytes mais érosions bien cir- Garcia GM, Mc Cord GC, Kumar R. Hydroxyapatite crystal deposition disease.
conscrites, géodiques, ou soulevant le cortex « en surplomb, Semin Musculoskeletal Radiol 2003; 7 : 187-93.
expansives ». Ce mauvais compromis d’arthrose et d’arthrite Kraemer EJ, El-Khoury GY. Atypical calcific tendinitis with cortical erosions. Ske-
est évocateur d’arthropathie métabolique (fig. 24-14). letal Radiol 2000; 29 : 690-6.
Malghem J, Vandeberg B, Lecouvet F et al. Goutte d’hier et d’aujourd’hui.
Les tophi goutteux sont rarement calcifiés (fig. 24-15), leur
Feuillets de Radiologie 2004; 44 (2) : 124-32.
densité tomodensitométrique est alors de 160 UH ou plus Resnick D. Calcium hydroxyapatite crystal deposition disease. In : Resnick D. Dia-
mais inférieure à celle des calcifications d’apatite (> 450 UH). gnostic of bone and joint disorders, 3rd ed. Saunders, Philadelphia, 1995 : 1606-9.
Ce sont des dépôts d’urate de sodium sous-cutanés qui Steinbach LS. Calcium pyrophosphate dihydrate crystal deposition diseases : ima-
s’observent après 10 ans d’évolution. Ils sont blanchâtres ou ging perspectives. Radiol Clin Am 2004; 42 : 185-205.
recouverts d’une peau inflammatoire rouge, fréquents aux Sundaram M, Wang L, Rotman M et al. Florid reactive periostitis and bizarre
parosteal osteochondromatous proliferation. Skeletal Radiol 2001; 30 : 192-8.
oreilles sur l’hélix, ou dans les bourses séreuses, au niveau des
tendons, périarticulaires.
203
205
Synonyme
Carpal tunnel syndrome.
Définition
Le syndrome du canal carpien est la conséquence de la com-
pression du nerf médian dans ce tunnel ostéofibreux, inex-
tensible, au poignet. C’est un ensemble de manifestations
sensitives, subjectives et objectives, motrices, parfois vasomo-
trices et trophiques.
Pathogénie
Il résulte, d’une part, d’un conflit contenu-contenant, la pres-
sion intracanalaire augmentant lors des mouvements répéti-
tifs de flexion-extension du poignet, ce qui explique
l’augmentation de fréquence des déclarations comme maladie Figure 25-1. Canal carpien. Signe de Koppel et Thompson.
professionnelle (en France et aux États-Unis) sans que la rela- Absence de rotation interne du pouce droit, la pince se fait par le court fléchis-
seur avec une flexion de la première phalange. Impossibilité de l’application
tion de cause à effet soit formelle. Une gêne au retour veineux parfaite des 2 faces pulpaires, à gauche normal.
s’installe, la pression intraneurale augmente et un œdème
interstitiel apparaît.
Il a, d’autre part, été montré que les flux Doppler étaient
diminués dans le nerf médian. Le caractère nocturne du syn-
drome, les manœuvres positionnelles que font les malades
évoquent, en effet, un mécanisme de claudication vasculaire.
Dans les compressions prolongées l’ischémie des vasa-nervo-
rum entraîne une fibrose irréversible du nerf (hypo T1 et
hypo T2 à l’IRM).
Clinique
Le diagnostic repose sur l’interrogatoire : il s’agit d’une femme
(70 %), d’âge compris entre 40 et 70 ans, présentant des
paresthésies nocturnes (de la deuxième partie de la nuit) uni
ou bilatérales (60 %) des 3 premiers doigts et de la face laté-
rale du quatrième. Le cinquième est respecté car innervé par
le nerf ulnaire. La patiente se frotte les mains, les secoue, effectue Figure 25-2. Canal carpien. Déficit de l’antépulsion du pouce droit.
des flexions-extensions des doigts, lors des réveils nocturnes, et
ces manœuvres sont quasi pathognomoniques.
L’examen recherche un gonflement anormal du cul-de-sac
proximal des fléchisseurs témoignant d’une ténosynovite
rhumatismale (PR) ou infectieuse, un déficit sensitif des trois – le test de Phalen (30 % de faux négatifs et 20 % de faux
doigts médians (50 %). positifs, valeur prédictive 50 %) : la mise en flexion du poi-
Un déficit moteur est rarement présent, il apparaît dans la gnet pendant 30 à 60 secondes réveille les paresthésies. La
pince pouce index (signe de Koppel et Thompson : absence mise en extension du poignet réalise le test de Phalen
de rotation interne du pouce, la pince se fait surtout par une inversé;
flexion importante de la première phalange) (fig. 25-1) et – le test du garrot (valeur prédictive 100 %) : on gonfle au-
dans l’antépulsion du pouce (fig. 25-2), il doit inciter à prati- dessus de la diastolique un garrot à la racine du bras ce qui
quer un geste chirurgical. entraîne une stase veineuse. Le test est positif s’il entraîne
Après quelques mois les paresthésies deviennent permanentes des paresthésies dans les 60 secondes.
et une amyotrophie thénarienne latérale apparaît dans un La sensibilité de l’interrogatoire et de l’examen clinique est
tiers des cas. estimée à 94 %. La prescription d’examens complémentaires
Chez les patients âgés, la dénervation est souvent majeure ne se justifie qu’en cas de doute clinique.
avec amyotrophie voire troubles trophiques ou vasomoteurs
(escarres pulpaires, acrosyndrome, etc.).
Étiologie
Trois tests sont importants :
– le test de Tinel (valeur prédictive 87 %) : la compression ou Ce syndrome est fréquent (3 % de la population). Il est idio-
la percussion du nerf médian à la hauteur du pli de flexion pathique dans 90 % des cas, il survient aux alentours de la
antérieur du poignet réveille les dysesthésies typiques; ménopause.
206
6 5
1 2
a1 a2
b
207
Postérieur
3 4
8 2 1 5
Antérieur 7 6
Postérieur
5
1
3
7 6 4 a1 a2
Antérieur b1 b2
c d e
drome du tunnel carpien aigu (douleur sévère avec limitation Il est important de juger de la taille du nerf à plusieurs
nette des mouvements). niveaux de coupes, car celle-ci est variable. Il faut comparer
Le nerf normal est en signal intermédiaire sur toutes les le nerf au niveau de la RU distale et au niveau du pisiforme
séquences. Normalement il est hyperintense en T1 par rap- (sa taille peut être multipliée par 1,5 à 3,5).
port aux tendons et iso-intense aux muscles. Il est discrète- Un index d’aplatissement (rapport entre le grand axe et le petit
ment hypersignal en fast spin écho T2 et en DP FS à 3T axe) peut être calculé au niveau de la RU distale (n° = 2,5) et
(fig. 25-4). du crochet de l’hamatum (n° = 2,9). Un index supérieur à 3
Un nerf comprimé est élargi, et en hypersignal DP FS, T2 FSE au niveau du crochet de l’hamatum est évocateur.
ou STIR, sur les coupes axiales, dans la partie proximale du Le rétinaculum, hypo-intense, présente un aspect convexe au
tunnel (pseudonévrome). Il est aplati dans la partie distale. niveau du crochet de l’hamatum (normalement il est rectili-
Une surface du nerf supérieure à 10 mm2 est considérée gne). C’est un signe très spécifique, à n’envisager qu’au
comme seuil. La mesure s’effectue à l’entrée du canal, à la niveau du crochet de l’hamatum.
hauteur du pisiforme. On peut y ajouter la mesure de l’épais- Un hypersignal des muscles thénariens en T2 signe la dénér-
seur du nerf (> 4,9 mm), également à la hauteur du pisiforme vation mineure (œdème). Une atrophie avec infiltration
(fig. 25-5). graisseuse est plus rare.
208
a b c Figure 25-5 (a-f). Canal carpien. Patiente de 62 ans, canal carpien depuis 1 an, amyotrophie éminence thénar latérale.
d e f IRM T1 axial (ab) : niveau RU distale (longueur du nerf 5 mm) (a), niveau pisiforme-scaphoïde (longueur du nerf 10 mm) (b) : le nerf est en signal
intermédiaire, nettement élargi au deuxième niveau, l’index est élevé (3 contre 1,9). T2 FS axial aux mêmes niveaux (cd) et niveaux trapèze-crochet de
l’hamatum (e) et bases des métacarpiens (f) : hypersignal franc du nerf qui est œdémateux et trop plat, surtout en (d) (flèche). En (e) le nerf retrouve
son aspect normal comme au niveau des têtes métacarpiennes (f). Le rétinaculum est normal au niveau du crochet de l’hamatum (e). C’est cette
différence de calibre du nerf à différents niveaux qui est évocatrice.
Par ailleurs kyste mucoïde en franc hypersignal T2 du versant ulnaire (tête de flèche) (c).
T1 C+ axial : mise en évidence d’une synovite des fléchisseurs, attelle est conseillé. Ce traitement, par infiltration et attelle,
idiopathique ou dans le cadre d’une PR. devient inefficace après un an d’évolution.
L’ensemble des signes de canal carpien, en IRM, sont très sen- L’infiltration se fait entre les tendons du grand (en dehors) et
sibles mais peu spécifiques. petit palmaire (en dedans) ou en dedans du tendon du petit
palmaire sur la ligne bistyloïdienne radiale et ulnaire, l’aiguille
Diagnostic différentiel est enfoncée de 1 cm vers le bas et en direction du majeur.
La décompression chirurgicale s’impose en cas d’atteinte
Le syndrome du canal carpien est à distinguer d’une compres- motrice ou sensitive objective : c’est la section du rétinaculum
sion haute d’une racine cervicale C6 (les douleurs sont au pre- près de son insertion sur l’hamatum. La dimension antéro-
mier plan) ou d’un tronc dans le défilé thoraco-brachial postérieure du canal augmente de 24 % avec migration anté-
(symptomatologie vasculaire associée avec diminution du rieure des éléments intracanalaires.
pouls lors des manœuvres et atteinte neurologique C8-D1).
TRAITEMENT CHIRURGICAL
L’atteinte basse motrice pure du médian (nerf interosseux anté-
Le traitement peut être réalisé par voie chirurgicale classique
rieur) entre les deux chefs du rond pronateur (pronator teres)
ou par arthroscopie (sauf s’il existe une bifidité du nerf ou
ou sous l’arcade des fléchisseurs doit être évoquée devant la
une artère médiane persistante). Le nerf reste en hypersignal
perte de la pince pouce-index terminoterminale avec réalisa-
au moins 6 mois et il existe une translation palmaire du con-
tion d’une « pince plate » due au déficit du fléchisseur commun
tenu du canal (fig. 25-6). Il retrouve son aspect plat normal
profond de l’index et du long fléchisseur du pouce.
au niveau distal notamment.
L’EMG est utile pour le diagnostic différentiel, de nature, et
topographique. – la section incomplète du rétinaculum qui respecte la partie dis-
tale (le ligament est tuméfié et irrégulier dans sa partie proxi-
male tandis que la seconde partie est régulière et continue);
Traitement – un hématome postopératoire;
TRAITEMENT MÉDICAL – un épanchement ou une synovite des gaines devant faire
envisager une complication infectieuse;
Un syndrome du tunnel carpien récent (< 1 an) sans déficit
neurologique peut être traité par infiltrations de corticoïde – une fibrose cicatricielle du nerf (hypoéchogène et hyposi-
(cortivazol) (pas plus de 3 par an avec un intervalle de gnal T1 et T2);
2 semaines), de même les états transitoires (grossesse, méno- – une cause compressive (kyste mucoïde, etc.);
pause, surmenage). L’efficacité est de 80 % pendant 2 mois Il arrive souvent que l’on ne retrouve ni fibrose ni raison vala-
après une infiltration mais chute à 25 % après la deuxième. ble à la persistance ou la récidive des symptômes. Le nerf est
L’infiltration n’est pas la panacée, l’amélioration de la vitesse simplement discrètement tuméfié sur un ou plusieurs
de conduction nerveuse n’est souvent que transitoire, à un niveaux de coupe, et en hypersignal T2, il prend le contraste
mois, et se dégrade de nouveau ensuite. Le port associé d’une (fig. 25-6).
209
P OUR EN SAVOIR PLUS Jeon IH, Kim PT, Park IH et al. High bifurcation of median nerve at the wrist cau-
sing common digital nerve injury in endoscopic carpal tunnel release. J Hand Surg
[Br] 2002; 27 (6) : 580-2.
Bléton R, Alnot JY. Syndrome dit idiopathique du canal carpien et son traitement. Keberle M, Jenett K, Kenn W. Technical advances in ultrasound and MRI of carpal
Actualité rhumatologique. Expansion Scientifique Française, Paris, 1995 : 343-51. tunnel syndrome. Eur Radiol 2000; 10 : 1043-50.
Bordalo-Rodrigues M, Amin P, Rosenberg ZS. MRI of common entrapment neu- Martinoli C, Bianchi S, Dahmane M et al. Ultrasound of tendons and nerves. Eur
ropathies at the wrist. Magn Reson Imaging Clin N Am 2004; 12 : 265-79. Radiol 2002; 12 (1) : 44-55.
Deryani E, Aki S, Muslumanoglu L, Rozanes I. MRI and electrophysiological eva- Singer G, Ashworth CR. Anatomic variations and carpal tunnel syndrome : 10-
luation in carpal tunnel syndrome. Yonsei Med J 2003; 44 (1) : 27-32. year clinical experience. Clin Orthop 2001; 392 : 330-40.
Gunnarsson LG, Amilon A, Hellstrand P et al. The diagnosis of carpal tunnel syn- Stutz N, Gohritz A, Van Schoonhoven J, Lanz U. Revision surgery after carpal
drome. Sensitivity and specificity of some clinical and electrophysiological tests. J tunnel release-analysis of the pathology in 200 cases during a 2 year period. J
Hand Surg [Br] 1997; 22 (1) : 34-7. Hand Surg 2006; 31 (1) : 68-71.
Jarvik JG, Yuen E, Haynor DR et al. MR nerve imaging in a prospective cohort of
patients with suspected carpal tunnel syndrome. Neurology 2002; 58 (11) :
1597-602.
210
TU M E U R À C E L L U L E S G É A N T E S
DES GAINES TENDINEUSES (TCG)
211
Synonymes Clinique
Extraarticular pigmented villonodular synovitis, histiocytoma, La croissance est lente (18 à 20 mois avant le diagnostic),
benign synovioma. la gêne modérée liée au volume tumoral finit par gêner la
flexion des doigts. Il n’y a pas de douleur. La masse est
Définition ferme, souple, non adhérente. La mobilité articulaire est
normale.
Tumeur bénigne formée de cellules géantes, naissant à proxi- Âge : 30-50 ans
mité des articulations, que l’on rencontre surtout à la main, Femme > homme (3/2).
au niveau des gaines séreuses des fléchisseurs des doigts, ou
au poignet, aux gaines des extenseurs. Ses relations avec la
synovite villonodulaire sont étroites. Biologie
C’est la deuxième pseudotumeur des parties molles après le
kyste mucoïde. Normale.
4
2
a b c
d e f
212
Macroscopie
La TCG revêt soit l’aspect d’un nodule, bien localisé, facile à
cliver, blanchâtre à la coupe ou jaune brun, soit les lésions
sont plus molles, plus diffuses, disséminées sur une bonne
partie de la gaine synoviale.
a b dc
e f g
213
Évolution
Bénigne, il n’y a pas de dégénérescence maligne.
Diagnostic différentiel
Les synovites inflammatoires ou infectieuses peuvent être diffi-
ciles à éliminer. La synovite peut être sous tension, dure,
l’échographie montre alors du liquide, associé à la synovite
hypoéchogène, dans la gaine.
Le fibrome tendineux est rare. Bien limité, il est solidement
fixé au tendon ou à sa gaine, ce qui n’est pas le cas de la TCG.
L’histologie est différente, l’évolution bénigne, la récidive fré-
quente après chirurgie (20 %).
Les tumeurs malignes des tendons et des gaines sont exception-
nelles, et ce sera le plus souvent un diagnostic histologique.
Le chondrome sous-périosté, juxtacortical est une tumeur
solide des tissus mous, rare, formée de cartilage hyalin, lobu-
lée, avec souvent des calcifications de type matrice cartilagi-
neuse (anneaux, virgule, rondes). Elle siège aux doigts, en
paradiaphysaire des phalanges proximales. Elle entraîne une Figure 26-5. Tumeur glomique.
érosion caractéristique de l’os adjacent « en soucoupe », sou- Femme, 44 ans, douleur élective typique. IRM axiale T1, DP FS, T1 C + FS (a-c)
levant le périoste, qui permet le diagnostic. À l’IRM le chon- et sagittale DPFS (d) : petite lésion latérale hyposignal T1 hypersignal T2 franc
drome est de signal bas ou intermédiaire en T1 et hypersignal prenant le contraste de façon intense (forme vasculaire).
214
Traitement
Chirurgical : exérèse la plus complète possible. Le risque de
récidive est élevé (10-48 %) précoce ou tardif.
215
TE N D I N O P A T H I E S D E L A M A I N
ET DU POIGNET ET RUPTURES
217
La majorité des tendinopathies du poignet et de la main résul- sale du carpe sous le ligament annulaire dorsal pour les exten-
tent de sollicitations excessives ou de microtraumatismes seurs et dans le canal carpien pour les fléchisseurs.
répétés qui vont induire des lésions spécifiques et stéréoty- La tendinite peut intéresser le corps du tendon avec éventuel-
pées. lement des lésions dégénératives pouvant aller jusqu’à la rup-
ture.
Particularités anatomiques La tendinopathie d’insertion est une tendinopathie à l’inser-
du poignet tion du tendon sur l’os due le plus souvent à des sollicitations
excessives.
Les tendons du poignet et de la main sont des tendons longs, Il paraît intéressant de connaître pour chaque tendon le type
grêles, commandés par des muscles extrinsèques pour la plu- de sollicitation, quelle activité sportive est susceptible d’exer-
part situés dans l’avant-bras. cer une contrainte et d’induire des lésions de tendinopathie
Ces tendons coulissent dans des gaines synoviales sauf le ten- ou de rupture.
don du fléchisseur ulnaire du carpe qui en est dépourvu. D’autre part il faut connaître les modes de présentation clini-
À la face dorsale du carpe les gaines synoviales sont situées que pour mieux rechercher en imagerie les signes diagnosti-
uniquement en regard du poignet alors qu’à la face palmaire ques et les différents stades lésionnels.
elles s’étendent jusqu’à l’extrémité des doigts. Il existe une L’exploration en imagerie de la face dorsale du poignet sera
gaine pour le pouce et une gaine commune pour les autres facilitée par la présence de quatre repères osseux (la gouttière
tendons fléchisseurs avec une communication possible entre ulnaire, l’articulation radio-ulnaire distale, le tubercule de
ces gaines. Lister et la crête radiale) permettant d’identifier six groupes
Ils sont plaqués dans des gouttières osseuses et maintenus par de tendons dans six compartiments.
des poulies fibreuses ou rétinacula réalisant des tunnels ostéo- L’exploration du versant palmaire est aidée par la présence de
fibreux inextensibles garantissant l’action optimale des mus- trois reliefs osseux (le scaphoïdium, le trapézoïdium sur le
cles. Cependant à ce niveau certains tendons peuvent subir bord radial et le pisiformis sur le bord ulnaire).
des angulations importantes expliquant la fréquence des con- Enfin il existe deux rétinacula délimitant le canal carpien et le
flits tendon/squelette/rétinaculum. canal de Guyon.
Il existe d’autres types de conflits soit tendon/tendon soit ten- Pour bien observer ces conflits il est nécessaire de réaliser une
don/squelette. imagerie qui visualise à la fois le tendon et le squelette osseux.
Le pouce, l’index et le 5e doigt possèdent deux tendons exten-
seurs (le pouce le court et le long extenseurs, extensor pollicis
brevis et longus, l’index et le cinquième l’extenseur propre et
l’extenseur commun, extensor indicis et minimi proprius et PATHOLOGIE
extensor digiti communi indicis et minimi).
DES EXTENSEURS
Pathogénie
Chez le sportif les tendons font l’objet d’une sursollicitation
par un suremploi (avec une augmentation de la fréquence T ENDINOPATHIE
d’activité), ou d’une surcharge mécanique trop importante en DE D E Q UERVAIN
rapport avec une augmentation rapide des tensions subies.
Ces tendinopathies surviennent notamment lors d’une erreur
d’entraînement avec une progression trop rapide ou une
Synonymes
intensité trop soutenue de l’entraînement ou des matchs. De Quervain tenosynovitis, washer woman’s sprain, stenosing
Le changement ou l’utilisation d’un matériel nouveau, ina- tenosynovitis, tendinopathie du premier compartiment de la
dapté, peuvent également induire une souffrance tendineuse. face dorsale du poignet.
Enfin une erreur de technique avec une malposition du poi-
gnet lors de la réalisation de gestes répétitifs peut solliciter les Définition
tendons de façon inadaptée.
Les tendons vont présenter des microlésions favorisées par le C’est la plus fréquente des tendinopathies du poignet. C’est
vieillissement avec une perte de propriété d’élasticité, de résis- une ténosynovite constrictive ou sténosante du premier com-
tance et de réparation avec l’âge. Ces lésions seront nommées partiment dorsal et latéral du poignet.
différemment suivant leur topographie variable sur le tendon.
Physiopathologie
Les différentes lésions
tendineuses Elle résulte d’une inadéquation entre les tendons du court
extenseur (Extensor Pollicis Brevis : EPB) et du long abducteur
La ténosynovite est l’inflammation primitive de l’enveloppe (Abductor Pollicis Longus : APL) du pouce et la poulie du pre-
synoviale qui retentit sur le tendon, soit directement par mier compartiment dorsal du carpe.
ténosynovite sténosante, soit par distension des gaines et par Cette tendinopathie survient dans un contexte d’hyperutilisa-
modification du trajet tendineux. Elle se localise à la face dor- tion sportive ou chez la femme (8-10 F > H) de 35-55 ans.
218
a b
Échographie
C’est l’examen de première intention et il est suffisant. Il est
bilatéral, comparatif. Les signes sont fonction de la durée de
l’évolution :
– épanchement liquidien ou épaississement de la gaine com-
mune diffus, circonférentiel ou focal avec hypervascularisa-
tion au Doppler couleur;
Figure 27-2. Septum.
– épaississement tendineux hypoéchogène surtout évident sur
Échographie coupe axiale : EPB et APL séparés par un septum. Noter la crête
l’APL (fig. 27-5);
osseuse (flèche) sur l’épiphyse radiale délimitant deux compartiments contenant – épaississement du rétinaculum empêchant, en dynamique,
chacun un tendon, cette crête est le témoin indirect d’un septum fibreux. le coulissage tendineux.
219
a b
a b
a b
c
220
a b d
c
– septum retrouvé dans 50 % des cas, échogène; Le traitement médical réussit dans 50-70 % des cas, l’exis-
– crête osseuse sur la coupe axiale transverse passant par l’épi- tence d’un septum est prédictive d’un échec.
physe, signe indirect de la présence d’un septum.
TRAITEMENT CHIRURGICAL
Dans 10 % des cas seulement. Par une incision horizontale
IRM respectant le nerf radial, ouverture dorsale du premier com-
Axiale T1, T2 FS, coronale T2 FS ± axiale T1 FS C +. partiment, contrôle de tous les éléments, recherche d’une
cloison divisant le compartiment, fixation sous-cutanée des
Elle est moins précise que l’échographie pour visualiser
berges de la poulie pour éviter la subluxation des tendons.
l’épaississement du rétinaculum.
Épaississement hyposignal T1 des tendons au niveau de la sty-
loïde radiale. Il faut comparer le volume de l’APL et l’EPB au Évolution
diamètre des extenseurs communs.
Au stade aigu entre 3 et 10 mois, c’est la phase liquidienne qui
Épanchement hypersignal T2, synovite prenant le contraste
domine, les tendons sont un peu épaissis et hypoéchogènes.
en T1 et en hypersignal T2.
Entre 8 et 15 mois, c’est la phase inflammatoire avec synovite
Le rétinaculum épaissi prend le contraste.
épaisse et gros tendons hypoéchogènes.
Œdème du tissu cellulograisseux sous-cutané du premier
compartiment (fig. 27-6). Entre 18 et 21 mois, c’est la phase chronique, constrictive, sté-
nosante. Le rétinaculum est épais, les tendons coulissent mal
en dynamique.
Traitement
TRAITEMENT MÉDICAL Diagnostic différentiel
Repos, orthèse pendant 3 semaines, physiothérapie, infiltra-
POUCE À RESSAUT
tion cortisonée selon la technique de Witt de proximal en dis-
tal car la gaine commune proximale se divise en deux gaines La tendinopathie de De Quervain peut simuler un pouce à res-
propres de l’APL et de l’EPB et si l’injection est faite de distal saut primitif de l’adulte. Le doigt à ressaut résulte d’un conflit
en proximal elle peut échouer car une seule gaine sera infil- entre le tendon fléchisseur et sa gaine lors du mouvement
trée. C’est celle de l’EPB qui échappe alors à l’injection car elle d’extension du pouce. Le conflit siège en regard de la métacar-
est petite et plus profonde. Le mieux est de guider l’infiltra- pophalangienne. Il serait dû à une sténose de la gaine fibreuse
tion par l’échographie, ce qui permet aussi d’éviter les infil- ou à un renflement nodulaire du tendon fléchisseur (par rup-
trations multiples et expose moins au risque de névrite de ture partielle) qui est bloqué à l’orifice supérieur de la gaine
Wartenberg et d’atrophie cutanée. lors de l’extension du pouce. La gaine est inflammatoire. Le
221
T ENDINOPATHIE DU LONG
SUPINATEUR ( BRACHIORADIALIS )
Synonymes
Figure 27-7. Enthésite du brachioradialis.
Styloïdite radiale, brachioradialis apophysitis.
IRM T2 FS coronale : épaississement et inflammation à l’insertion du BR (flèche).
Définition
Elle est rare. C’est une tendinopathie d’insertion du brachio-
Diagnostic différentiel
radialis (BR). Elle se distingue du De Quervain par la non-
Essentiellement le De Quervain. Il existe des douleurs à la
accentuation de la douleur à la mobilisation de la colonne du
mobilisation de la colonne du pouce et à la manœuvre de Fin-
pouce.
kelstein.
Physiopathologie Traitement
La particularité de ce tendon est qu’il s’insère sur la styloïde
Médical : repos, orthèse 3 semaines. L’infiltration à l’enthèse
radiale et c’est le seul tendon du poignet à ne pas passer en
pont au-dessus de l’interligne radiocrapien. Il s’agit donc est possible.
d’une apophysite. Le BR n’a pas d’action supinatrice mais il Chirurgie : exceptionnelle.
est fléchisseur de l’avant-bras sur le bras.
222
a c b
223
a
b c d
a b
Clinique Échographie
Le début est brutal, les douleurs siègent à 4 travers de doigt Collection anéchogène entre les tendons radiaux et les APL et
en amont de la styloïde radiale, elles sont postéro-externes et EPB. Épaississement hypoéchogène des tendons extenseurs
surviennent aux mouvements du poignet en flexion-exten- radiaux.
sion pronosupination. IRM
Tuméfaction nette dorsoradiale avec crépitation à la palpa- Coupes axiales T1, T2 FS, coronales T2 FS ± T1 FS C + axiale.
tion. L’extension contrariée du poignet est douloureuse. La Bursite hyposignal T1 hypersignal T2 dont la paroi prend le
manœuvre de Finkelstein est positive car les tendons radiaux contraste et entourant les deux groupes tendineux (fig. 27-12).
passent en pont au-dessus de l’interligne radiocarpien
(fig. 27-11). Traitement
Médical : 90 % des cas, repos, AINS, orthèse poignet en exten-
Radiographie standard sion de 20° et inclinaison radiale. L’infiltration cortisonée est
Normale. licite, au site de croisement, à 6 cm de la styloïde radiale.
224
a b c
d
225
IRM
Coupes axiales T1, T2 FS, sagittale T2 FS, ± T1 FS C + sagittal.
Bursite hyposignal T1 hypersignal T2 dont la paroi prend le
contraste et synovite péritendineuse ou même intra-articu-
laire carpométacarpienne (fig. 27-15).
Traitement
Médical : très efficace, repos, AINS et surtout infiltration cor-
tisonée.
Chirurgical : régularisation des « exostoses », synovectomie
avec immobilisation 4 semaines.
TENDINOPATHIE DES EXTENSEURS RADIAUX
DU CARPE
Synonymes
a b Extensor carpi radialis tenosynovitis, tendinosis, tendinitis.
Définition
Figure 27-13. Carpe bossu.
Elle est plus rare que la tendinopathie distale d’insertion.
Sport : rameur débutant (absence de décontraction muscu-
laire des muscles de l’avant-bras dans la phase de retour),
véliplanchiste d’endurance.
Échographie
Épanchement dans la gaine (fig. 27-16).
IRM
Coupes axiales T1, T2 FS, coronales T2 FS, ± axiale T1 C + FS.
Épanchement dans la gaine en hypersignal T2 (fig. 27-16).
T ÉNOSYNOVITE
DES EXTENSEURS COMMUNS
Synonymes
a b
Extensor Digitorum (ED) tenosynovitis, tendinitis, tendinosis.
Physiopathologie
Les tendons extenseurs des doigts sont contenus dans une
gaine synoviale commune à la face dorsale du carpe. Ils sont
plaqués contre le squelette osseux par le rétinaculum des
extenseurs. Il existe des variations anatomiques avec un corps
musculaire descendant relativement bas dans le canal carpien.
Clinique
Douleur à la face dorsale du poignet et de la main.
Tuméfaction perceptible à la face dorsale du carpe, fluc-
a b
Figure 27-15. Carpe bossu. tuante, correspondant à l’épanchement dans les gaines.
TDM sagittale : 9e (flèche) (a). IRM sagittale : inflammation des insertions de À la contraction isométrique, extension du poignet et des
l’ECRL et l’ECRB (tête de flèche) (b). doigts contrariée, majoration douloureuse.
226
a b c
d
a b
227
Diagnostic différentiel droit lifté et le revers lifté à deux mains avec une atteinte por-
tante sur la main gauche, la plus proche du tamis.
Il est représenté par un volumineux kyste mucoïde de la face On incrimine l’utilisation de cordages de raquette de plus en
dorsale du carpe : la collection transsonore n’est pas circonfé- plus tendus responsables de contraintes plus importantes. Le
rentielle autour des tendons. geste coupable est la mise en extension en inclinaison radiale
et en flexion-pronation, qui peut entraîner la luxation de
l’ECU en dehors de sa gouttière. Celle-ci déchire ou décolle le
P ATHOLOGIE DE L ’ EXTENSEUR rétinaculum.
ULNAIRE DU CARPE Autres sports : VTT, vélo de route.
Clinique
Le tendon extenseur ulnaire du carpe (Extensor Carpi Ulnaris) Douleur postéro-interne du poignet lors de la pronosupina-
est situé dans une dépression à la face postérieure de l’épi- tion.
physe ulnaire et va s’insérer sur la base du 5e métacarpien. Ce
Tuméfaction de l’ECU dans sa gouttière.
tendon présente la caractéristique d’être maintenu en arrière
de la styloïde par un rétinaculum ou une gaine fibreuse rela- Extension et adduction contrariées du poignet douloureuses.
tivement rigide qui lui est propre, indépendante de la gaine Pas d’instabilité aux manœuvres dynamiques (fig. 27-19).
des extenseurs. Normalement ce rétinaculum est fin et Radiographie standard
s’insère sur les berges de la gouttière ulnaire sur 15 mm de
Arthropathie radio-ulnaire distale parfois associée.
hauteur et il est recouvert par des expansions du rétinaculum
dorsal du carpe. Échographie
Ce rétinaculum assure la stabilité du tendon lors des mouve- Épanchement autour de l’ECU. Celui-ci reste de volume nor-
ments de pronosupination. mal à la phase initiale. À un stade ultérieur : atteinte fissuraire
L’ECU est adducteur et extenseur du poignet, il assure la sta- de l’ECU avec un tendon épaissi et hypoéchogène.
bilité de la tête de l’ulna (fig. 27-18). IRM
TENDINOPATHIE DE L’ECU Coupes axiales T1, T2 FS, coronales T2 FS ± T1 FS C + axiale.
Elle est surtout indiquée si l’on suspecte une complication
Synonymes telle que la rupture ou la luxation (fig. 27-20).
Traitement
Tendinopathie du cubital postérieur, ECU tendinitis, tendino- Médical : arrêt du sport, attelle brachiopalmaire, AINS. Les
sis. infiltrations sont à proscrire surtout si l’imagerie montre une
Définition tendinopathie sévère car le risque de rupture est important.
C’est l’inflammation de la gaine synoviale de l’ECU par suru- Chirurgical : en cas de résistance au traitement médical. Pei-
tilisation. C’est une lésion de plus en plus fréquente chez le gnage du tendon si l’intégrité de la coulisse ostéofibreuse est
joueur de tennis. conservée.
Physiopathologie Évolution
Les manœuvres de pronosupination ou d’inclinaison ulnaire En l’absence de repos cette ténosynovite s’accompagne d’une
répétées sont responsables de conflits locaux pouvant aboutir augmentation de volume du tendon et d’une distension pro-
à une ténosynovite. C’est l’atteinte la plus fréquente chez les gressive du rétinaculum qui peut se rompre et le tendon se
joueurs de tennis professionnels. Elle est favorisée par le coup luxe en dedans.
228
a c
b d
a b
c
229
230
a b c
d
T ENDINOPATHIE
DU GRAND PALMAIRE
Synonymes
FCR tenosynovitis, tendinitis, tendinosis, tendinopathie du flé-
chisseur radial du carpe.
Définition
Le FCR est dans la partie latérale du canal carpien. La ténosy-
novite atteint surtout le sujet âgé ou le sportif.
Sports : avec impact type plongeons car ils induisent des
arthropathies scaphotrapézotrapézoïdiennes qui modifient Figure 27-23. Physiopathologie du FCU. a b
l’architecture du canal carpien et donc du FCR. Gymnastique, Le FCU apparaît plus médial et plus gros que le long palmaire (palmaris longus)
VTT, motocross. Avec préhension type varape ou judo (prise (flèche) (a). Noter les rapports étroits sur la TDM 3D, VRT, entre les FCU et l’arti-
de maillot). culation scaphotrapézotrapézoïdienne (b).
231
Clinique Échographie
Tuméfaction douloureuse sur le bord radial et à la face pal- Épaississement du tendon jusqu’à son insertion sur M2, gaine
maire du poignet en dedans de la gouttière du pouls. hypoéchogène épaissie (fig. 27-24).
Douleur exacerbée par la mise en extension forcée du poignet Kyste mucoïde parfois associé.
et par la flexion contrariée des 2e 3e métacarpiens en IR. En cas de rupture, le moignon proximal du FCR est rétracté
Il peut exister un phénomène de poignet à ressaut et une irri- au-dessus du poignet.
tation de la branche cutanée palmaire du nerf médian.
IRM
Radiographie standard Coupes axiales T1 T2 FS et sagittales T2 FS ± T1 FS C +
axiale.
Face, profil et incidence de Kapandji. Rarement utile, elle montre l’épanchement de la gaine en
Arthrose scaphotrapézotrapézoïdienne ou trapézométacar- hypersignal T2 et l’épaississement du tendon en signal inter-
pienne. médiaire (fig. 27-25).
a b
c
a b c
232
233
a b
c
Figure 27-27. Tendinopathie des fléchisseurs (même patient que fig. 27-26). a b c
IRM axiale T1, T1 C + FS et T2 FS (a-c) : épanchement dans la gaine commune (flèche), synovite (tête de flèche), les tendons sont normaux.
a b
234
TDM
L’analyse de la fracture est plus facile (fig. 27-28).
IRM
Coupes axiales T1, T2 FS, ± T1 FS C + axiale.
Elle montre la fracture, l’œdème osseux et des parties molles
et l’épanchement péritendineux.
Traitement
Résection de l’apophyse.
Évolution
Figure 27-29. Tendon du FCU. a b
Rupture du fléchisseur du 5e doigt en l’absence de traitement.
Anatomie (a) et TDM 3D VRT (b). Le tendon est rectiligne sans zone de réflexion
jusqu’au pisiformis.
Diagnostic différentiel
Dans un contexte traumatique : éliminer devant des douleurs tite : la douleur est antéro-interne au poignet, on palpe une
du bord ulnaire une entorse du poignet (TFC ou ligament tuméfaction locale autour du FCU.
lunotriquétral). À l’examen : douleur locale, à l’étirement en extension abduc-
tion du poignet et à la contraction isométrique contrariée en
flexion adduction du poignet (c’est la position de la main
T ENDINOPATHIE DU FLÉCHISSEUR gauche d’un violoniste).
ULNAIRE DU CARPE Il peut exister des signes d’irritation du nerf ulnaire.
235
a b
Figure 27-30. Radiographies du tendon du FCU (même patient que fig. 27-29).
Incidence de Garaut (a) et face (b) : précipitation d’apatite sur le pisiformis (flèches).
a b c
d
Les infiltrations sont contre-indiquées en raison du risque de cupule, de Garaud il existe une asymétrie pisotriquétrale, le
rupture par la proximité des reliefs osseux. pisiformis étant en position trop médiale. À l’échographie et
Chirurgical : peignage en 4 ou 5 brins du tendon FCU. à l’IRM il peut exister un kyste synovial du bord médial du
poignet entre le FCU et l’ECU traduisant une inflammation
Diagnostic différentiel de l’articulation pisotriquétrale.
236
CHONDROCALCINOSE DE HANCHE
239
Synonymes, définition, clinique notamment, sous les branches ischiopubiennes, et des tendons
glutéaux, au-dessus du grand trochanter (fig. 28-1 et 28-2).
et biologie
Voir supra pages 69, 70, 141 et 196. TDM
Radiographie standard Elle permet de bien montrer les calcifications « difficiles » sur
les radiographies standards (sacro-iliaques, coxofémorales,
Le liseré calcique est situé à la symphyse pubienne (un patient pubiennes, sus-pubiennes du tendon conjoint) (fig. 28-3).
sur deux atteints de CCA) et dans les cartilages d’encroûte-
ment de la coxofémorale.
L’image peut être difficile à voir en raison du terrain ostéopo- Arthropathies destructrices
rotique, de l’obésité, etc. (voir supra)
À la coxofémorale le liseré est souvent discontinu, il apparaît
bien dans les régions supéro-externes et inféro-interne de la La hanche est fréquemment intéressée car c’est une articulation
tête fémorale de face et sur la face interne de la tête en profil portante. Ce sont des coxopathies d’évolution rapide simulant
urétral. Le labrum, antérieur ou postérieur, est souvent le une arthrite septique, une CDR (coxarthrose destructrice
siège de l’incrustation calcique. rapide) ou même une arthropathie neurogène (mais l’examen
Les sacro-iliaques sont souvent calcifiées, partiellement, mais neurologique est normal, en particulier la sensibilité profonde).
les superpositions en gênent l’interprétation. Le pincement est central ou supéro-externe, précédé de géo-
Il existe fréquemment des calcifications extra-articulaires, des cerclées cotyloïdiennes et fémorales, de petite taille et en
enthésiques, striées, dans l’axe des tendons ischiojambiers dehors des zones d’appui. Le pincement est rapidement total,
6
3
1
8
7
5
4 1
9
a b
240
a b
a
b c d
la tête se lyse et se luxe, l’épanchement est abondant, il n’y a P OUR EN SAVOIR PLUS
pas de signes de reconstruction. Le diagnostic reste possible
en mettant en évidence les amas calciques périarticulaires Luning HA, Koster MN, Coene LN. Rapidly destructive hip disease with resultant
pathognomoniques (fig. 28-4). iliopectineal bursitis. Ned Tijdschr Geneeskd 2003 ; 147 (26) : 1282-6.
Steinbach LS. Calcium pyrophosphate dihydrate and calcium hydroxyapatite crys-
tal deposition diseases : imaging perspectives. Radiol Clin North Am 2004; 42
Traitement (1) : 185-205.
241
COXARTHROSE
243
7
1
4 5
Figure 29-1. Faux profil de Lequesne. Femme, 55 ans, butée ostéoplastique il y a 10 ans, bon résultat.
Faux profil : analyse du gradient normal. L’interligne antérieur est plus épais que le postérieur.
1. Butée. 2. Vis. 3. Grand trochanter. 4. Petit trochanter. 5. Ischion. 6. Épine ischiatique. 7. Interligne.
244
> 25° V
E T
< 10°
H
C
1
C < 140°
> 20°
65°
une perte du gradient signifie déjà une coxarthrose (fig. 29-1). La luxation complète de hanche, qui se définit par la présence
Sur un bon faux profil on doit voir les deux têtes fémorales de la tête fémorale dans la fesse, ne donne pas de coxarthrose
séparées par « trois travers de doigts ». On peut ainsi examiner car il n’y a pas d’appui osseux.
aussi la tête controlatérale réalisant ainsi un « faux faux profil ». La subluxation est un appui externe de la tête dans un cotyle
Sur ces clichés on pratiquera également une coxométrie de fuyant trop oblique. C’est très rare. Il y a une rupture du cin-
face (fig. 29-2) et en faux profil (fig. 29-3). tre cervico-obturateur (fig. 29-4).
FACE FAUX PROFIL
Lorsque l’angle VCE est insuffisant (< 25°) : défaut de couver- Un angle VCA insuffisant (< 20°) objective un défaut de cou-
ture supéro-externe de la tête. C’est la principale dysplasie à verture antérieure de la tête. Le col sur cette incidence doit être
dépister, surtout chez le sportif. vertical. Cette dysplasie est à rechercher chez le sportif qui
Lorsque l’angle THE est trop élevé (> 10°) : le toit du cotyle est présente un syndrome du labrum acétabulaire.
trop oblique. Les dysplasies sont souvent bilatérales et, si la tête est détruite,
Lorsque l’angle CC’D est trop élevé (> 140°) : il existe un coxa par exemple au cours d’une CDR, examiner le côté controla-
valga. téral permet de faire ce diagnostic.
Lorsque l’angle CC’D est trop fermé (< 140°) : il existe un Les dysplasies sont souvent associées : défaut de couverture de
coxa vara. la tête et excès d’obliquité du toit du cotyle.
Le cintre cervico-obturateur est respecté. Dans la coxarthrose primitive tous les angles sont normaux.
245
a b
a b
a b
La coxarthrose se définit par une chondrolyse de 0,25 mm/an. Le pincement est polaire supérieur (externe, 15-50 % ou
Supérieure à 0,5 mm/an la chondrolyse est évolutive, la CDR interne, 15-30 %) (fig. 29-5), plus rarement axial (fig. 29-6),
se définit par une destruction de 2 mm/an ou un pincement ou postérieur (fig. 29-7). Le pincement est un signe sensible
de 50 % de l’interligne. Il est difficile au début de savoir com- (Se = 91 %).
ment va évoluer une coxarthrose : forme commune? CDR?
246
4. Paramètres fonctionnels :
a) périmètre de marche sans douleur (en centaine de mètres);
b) périmètre de marche maximum même avec douleurs (en centaine de mètres);
c) nombre d’escaliers sans douleurs;
d) nombre d’escaliers maximum avec nécessité d’arrêter.
B. Pendant l’injection
1. Si les 10 ml de Xylocaïne à 2 % ou de Marcaine à 0,25 % n’ont pas pu être injectés sans résistance : quantité
injectée.
2. Douleurs durant l’injection (si oui, est-elle la même que la douleur habituelle).
4. Paramètres fonctionnels :
a) périmètre de marche sans douleur (en centaine de mètres);
b) périmètre de marche maximum même avec douleurs (en centaine de mètres);
c) nombre d’escaliers sans douleurs;
d) nombre d’escaliers maximum avec nécessité d’arrêter.
Le test est considéré positif si une diminution de la douleur au moins égale à 75 % de la douleur antérieure est
constatée sur toutes les EVA. La valeur de chaque paramètre fonctionnel doit être au moins doublée.
247
3
1
3
2
1 5
4
a b c e
d1 d2
g1 g2
f h
248
Double-fond
Avant-toi
Marginal
Périfovéal
Marginal Enfouissement du
cartilage inf-int
Corne bordante
Seuil
a b
c
Les ostéophytes sont spécifiques (Spé = 90 %) mais c’est un signe faut alors soigneusement analyser l’interligne voisin à la
radiologique peu sensible. Les ostéophytes sont (fig. 29-8) : recherche d’une arthropathie encore peu évoluée et ainsi rat-
– marginaux polaires supérieurs et inférieurs; tacher la géode à l’arthropathie (fig. 29-7).
– en collerette; Une condensation du toit du cotyle est un signe de grande
– en double fond du cotyle; valeur et précoce.
– en « hamac », au bord inférieur du col; L’American College of Rheumatology a établi des critères épi-
– de l’avant-toit; démiologiques pour le diagnostic de coxarthrose, il s’agit
– du seuil ou en corne bordante de la corne postérieure du d’un patient qui présente des douleurs de hanche depuis plus
cotyle; d’un mois avec deux des critères suivants au moins (Se =
– en enfouissement du cartilage inféro-interne; 89 %, Spé = 91 %) :
– périfovéal, autour du ligament rond. – VS < 20 mm;
Tous les ostéophytes n’ont pas la même valeur. Une – ostéophytose cotyloïdienne ou fémorale;
« collerette », une ostéophytose marginale de la tête signent la – pincement supérieur, axial et/ou médial de l’interligne.
coxarthrose, un « hamac » peut se voir sans coxarthrose. En fait le plus important est d’affirmer la lésion chondrale
La coxarthrose postérieure (10 % des coxarthroses) est difficile lorsque la radiographie est normale, ce qui revient à faire le
à diagnostiquer de face : l’ostéophytose en seuil (ou de la diagnostic positif d’une coxarthrose débutante.
corne bordante) de la corne postérieure du cotyle et en colle-
rette doivent attirer l’attention car l’interligne n’est pas pincé,
mais les ostéophytes peuvent apparaître tardivement et la face
reste normale. Seul le faux profil montre ce pincement pos- C OXARTHROSE DÉBUTANTE
téro-inférieur.
Cette coxarthrose se voit surtout chez la femme et débute COXARTHROSES SANS PINCEMENT
volontiers vers 40-50 ans. Le plus souvent il existe une coxa ARTICULAIRE MAIS AVEC OSTÉOPHYTOSE
profunda et une rétroversion du col (fig. 29-7). Le diagnostic est facile. Les ostéophytes siègent dans la région
Des géodes, dites d’hyperpression, cerclées, accompagnent les périfovéale, dans l’arrière-fond, sont marginaux, à l’avant-toit
coxarthroses évoluées mais peuvent être prédominantes. Il et à la corne bordante du cotyle.
249
3
1
1
4
6
5
3 4
a b1 b2
Figure 29-11. Respect des gradients.
Arthrographie normale face (a), profil urétral (b). Le cartilage cotyloïdien augmente de dedans en dehors, le cartilage fémoral fait l’inverse.
b2) 1. Gradient normal cotyloïdien et fémoral. 2. Chambre articulaire. 3. Foramen obturé. 4. Ischion. 5. Ligne ilio-ischiatique.
La coxarthrose du sportif appartient à cette catégorie. Elle touche arthro-TDM normale, le cartilage cotyloïdien augmente de
les sujets jeunes (20-40 ans) pratiquant des sports de piste à un dedans en dehors (0,5 à 1 mm) alors que le cartilage fémoral
haut niveau, depuis longtemps (10-20 ans) et des sports exi- fait l’inverse (1,5 à 0,5 mm). Toute perte de ce gradient tra-
geant des changements de direction brutaux comme football, duit une coxarthrose (fig. 29-11).
hand-ball, tennis, danse gymnastique, athlétisme. Les signes On recherchera donc :
prédominent sur le membre d’appel (gauche chez le droitier). – des lésions chondrales et du labrum dans les régions antéro-
L’existence d’une dysplasie ou d’un traumatisme cartilagi- supérieures et supéro-externes de l’interligne, elles se tra-
neux est un facteur favorisant. Le sport représente 3-5 % des duisent par un élargissement de l’interligne opaque (fig. 29-
coxarthroses de l’adulte. Cliniquement c’est la raideur qui 12 et 29-13);
domine. À la radiographie la condensation sous-chondrale est – des ulcérations de 1-5 mm correspondant à une chondropa-
marquée, l’ostéophytose est importante, elle donne l’impression thie ouverte focale;
d’une grosse tête fémorale (fig. 29-9). – des fissurations linéaires, obliques, ou perpendiculaires au
L’IRM n’a pas d’indication dans la coxarthrose du sportif. cartilage.
Toutefois, elle est souvent pratiquée pour éliminer un autre
diagnostic (nécrose, fracture de stress, etc.). Elle révèle en T1
les ostéophytes qui ont le même signal que l’os. Elle montre C OXARTHROSES SECONDAIRES
que le cartilage est souvent épais. Il n’y a pas, habituellement,
d’épanchement (fig. 29-10). Lequesne et al. ont établi la fréquence des différentes
COXARTHROSE SANS PINCEMENT
étiologies :
NI OSTÉOPHYTOSE ÉVOLUÉE – dysplasie et subluxation congénitale : 28,5 %;
Trois indices doivent attirer l’attention : – coxa retrorsa ou coxa vara : 14,5 %. C’est une séquelle d’épi-
physiolyse. La coxa retrorsa se voit sur le faux profil. C’est
– l’existence d’une dysplasie, surtout un défaut de couverture
une bascule postérieure de la tête et de face il existe un
de la tête (VCE < 25°) (30 % des cas);
caput varum, le débord inférieur de la tête par rapport au
– le sexe féminin (99 %). L’âge moyen varie de 25 à 40 ans; col est excessif (fig. 29-14);
– une discrète ostéophytose marginale (30 %). – coxa plana. C’est une séquelle de maladie de Legg-Perthes-
L’arthro-TDM permet le diagnostic car c’est, encore mainte- Calve. La coxa plana est une tête ovale sur un col court avec
nant, le meilleur examen pour évaluer le cartilage. Sur une toit oblique et insuffisant (fig. 29-15);
250
1
2
4
3
6
5
1
2
3
4
a b
c1 c2 d
e1 e2
f g
Figure 29-12. Coxarthrose précoce sans ostéophytose ni pincement. Femme, 40 ans, tennis.
Radiographie face : dysplasie avec VCE insuffisant, impression de « grosse tête » mal couverte (a). Radiographie faux profil : défaut de couverture (VCA) (b).
Arthrographie : perte du gradient fémoral, celui-ci doit augmenter de dehors en dedans ce qui n’est pas le cas (flèches) (cd). Arthro-TDM axiale et coronale : meilleure
visibilité du pincement antérieur et de l’amincissement de l’interligne fémoral (ef). TDM : reconstruction en volume rendering montrant la « grosse tête » mal couverte (g).
c2) 1. Perte du gradient. 2. Ligne ilio-ischiatique. 3. Foramen obturé. 4. Chambre articulaire. 5. Ischion.
e2) 1. Perte du gradient. 2. Fossette du ligament de la tête fémorale. 3. M. grand glutéal. 4. M. piriforme. 5. M. droit de la cuisse. 6. M. Sartorius. 7. M. moyen glutéal.
– protrusion acétabulaire : 5 %. C’est l’inverse de la dysplasie. évolue lentement et c’est la coxarthrose secondaire la mieux
La tête est trop emboîtée dans le cotyle trop profond. Elle tolérée. Sur la radiographie l’arrière-fond du cotyle déborde
est plus fréquente chez la femme et la coxarthrose secon- en dedans de la ligne ilio-ischiatiaque de plus de 5 mm. La
daire survient en moyenne à 57 ans. Elle est progressive, qualité technique du cliché doit être parfaite car les repères
251
a
b c d
a b
varient avec la rotation du membre inférieur. La coxa pro- de la tête avec une insuffisance cotyloïdienne fonctionnelle
funda est une forme mineure de protrusion. Le pincement et une coxarthrose supéro-externe;
est interne, les ostéophytes siègent à l’arrière-fond et en – coxarthrose sur coxite de l’enfance, soit infectieuse soit
corne bordante. Le gradient normal qui est accentué dans inflammatoire : elle laisse comme séquelle une coxa magna
les hanches peu couvertes, en cas de coxa valga ou d’hype- et une tête irrégulière avec un col court. La coxarthrose est
rantéversion du col, est diminué dans les hanches hyper- précoce et enraidissante (fig. 29-17);
couvertes et peut même être absent, en cas de coxa – coxarthrose de surcharge due à des lésions du côté opposé : 2-3 %.
profunda, vara, et rétroversion du col (fig. 29-16); Après amputation, raccourcissement, séquelles neurologiques.
– traumatisme sans fracture ni nécrose (contusion simple) :
5,5 %. L’intervalle entre le traumatisme et le début de la
coxarthrose est variable (5-15 ans);
IRM
– trouble statique majeur : 1,5 %. Les petites inégalités de lon- En principe, une bonne analyse des clichés de face et en faux
gueur des membres inférieurs (< 2 cm) ne sont pas en cause
profil, complétés par une arthro-TDM, s’il n’y a ni pincement
car elles sont normales, le corps n’est pas symétrique. Le
ni ostéophytose, montrent toutes les coxarthroses.
raccourcissement doit être de 2-3 cm minimum. La bascule
du bassin à chaque pas crée une découverture fonctionnelle Mais on peut découvrir une coxarthrose sur une IRM faite
pour douleur de hanche.
252
1 5
3
2
4
a b
2
1
2
a1 a2 b
Figure 29-17. Arthrite arthrosée. Homme, 15 ans, coxarthrose 2 ans après coxite infectieuse.
Radiographie face et faux profil : géode de la tête, interligne pincé, ostéophytoses, décoapatation de la tête sur le faux profil (tête de flèche).
a2) 1. Ostéophytes. 2. Géode.
253
1
2
3
4
5 7
8
6
a1 a2
b c
Les séquences T1 révèlent les ostéophytes, le pincement supé- 20 %. Elle pourrait correspondre à l’encoche fibrocartilagi-
rieur (fig. 29-18). neuse de Poirier.
En poussée évolutive il existe un épanchement (hypo T1 et Arthrites : donnent des douleurs de type inflammatoire, la
hyper T2) et une synovite aspécifique qui prend le gadoli- biologie est anormale (syndrome inflammatoire), le pince-
nium en T1 FS. ment est global et il n’y a pas d’ostéophytes. Les géodes et éro-
Des géodes sous-chondrales, un œdème du cotyle, de la tête sions sont nombreuses, non cerclées.
et du col ou des kystes acétabulaires sont présents (de signal
intermédiaire en T1 et en franc hypersignal T2).
La sclérose est hypo T1 et T2.
TRAITEMENT
C OXARTHROSE DESTRUCTRICE
RAPIDE
L’indice algofonctionnel de Lequesne permet d’orienter les
Voir pages 314. patients vers la chirurgie lorsqu’il est compris entre 8 et 12 :
le plus souvent il s’agira d’une prothèse totale (encadré 29-2).
Diagnostic différentiel Avant l’heure chirurgicale le traitement est médical : AINS,
rééducation, balnéothérapie, corticothérapie locale (cortiva-
ONTF (voir infra pages 311). zol, diprostène) voire synoviorthèse au corticoïde retard
Géode ou encoche isolée du toit du cotyle : sans pincement arti- (hexacétonide de triamcinolone) en cas de synovite impor-
culaire, sans ostéophytose, sans sclérose. Elle siège non pas tante. La viscosupplémentation (1 à 2 injections à 1 ou 2 mois
dans la zone d’hyperpression supérieure mais plus en dedans d’intervalle ou, comme au genou, 3 injections à 1 semaine
au milieu du toit (fig. 29-19). La fréquence de ce type d’enco- d’intervalle) se développe. Les résultats semblent un peu infé-
che dans une population rhumatologique tout venant est de rieurs à ceux obtenus au genou et difficilement prévisibles
(60 % de bons et très bons résultats pendant 10 à 12 mois).
254
P OUR EN SAVOIR PLUS Lequesne M, Laredo JD. The faux profil (oblique view) of the hip in the standing
position. Contribution to the evaluation of osteoarthritis of the adult hip. Ann
Rheum Dis 1998; 57 : 676-81.
Dagenais S. Intra-articular hyaluronic acid (viscosupplementation) for hip
Revel M, Poiraudeau S, Ben Salah Z, Chevrot A. Comment reconnaître l’origine
osteoarthritis. Issues Emerg Health Technol. 2007; 98 : 1-4.
articulaire d’une douleur de hanche? In : Imagerie de la hanche. Getroa opus
Karachalios T, Karantanas AH, Malizos K. What the radiologist wants to know. XXVI. Sauramps Médical, Montpellier, 1999 :59-63.
Eur J Radiol 2007; 5. Epub ahead of print.
Lequesne M, Dang N. La coxarthrose du sportif. Rev Rhum 1998; 65 (8) : 261-4.
255
COXARTHROSE
Indice de Lequesne
1. Douleur ou gêne
• La nuit?
Non 0 ❑
Seulement en remuant ou selon la posture 1 ❑
Même immobile 2 ❑
• Lors du dérouillage matinal?
Moins d’une minute 0 ❑
Pendant une à quinze minutes 1 ❑
Pendant plus de quinze minutes 2 ❑
• Lors de la station debout ou s’il faut piétiner une demi-heure?
Oui 0 ❑
Non 1 ❑
• Lorsque vous marchez?
Non 0 ❑
Seulement après une certaine distance 1 ❑
Très rapidement et de façon croissante 2 ❑
• Votre hanche vous gêne-t-elle lorsque vous restez assis longtemps (deux heures)
et avant de vous relever?
Non 0 ❑
Oui 1 ❑
Score obtenu ❑ ❑ ❑
256
DÉCOLLEMENTS APOPHYSAIRES
257
a1 a2 b
1 2
Figure 30-1. Décollement de l’épine iliaque antéro-inférieure. Garçon, 13 ans, football, shoot dans le vide.
Radiographie, bassin face et profil urétral de hanche gauche : décollement de l’épine iliaque antéro-inférieure (flèches).
a2) 1. Épine iliaque normale. 2. Épine iliaque arrachée. 3. Grand trochanter. 4. Foramen obturé.
Figure 30-2. Décollement apophysaire du gracilis. Homme, 19 ans, rugby, douleur aiguë après un grand écart.
Radiographie : décollement de l’insertion du droit interne gauche (gracilis) (flèche).
1. Arrachement gracile. 2. Foramen obturé.
258
du ski nautique, football ou grand écart. La douleur est cuisse), douleur à la flexion active et contrariée de la cuisse
pubienne, avec une gêne en position assise et en adduction sur le bassin genou tendu (montée des escaliers) (fig. 30-3);
contrariée (fig. 30-2); – tubérosité ischiatique (51 %) : insertion des ischiojambiers
– petit trochanter : insertion du psoas. Douleur interne, à la (biceps, semitendineux, semimembraneux). Douleur pos-
racine de la cuisse, 4-5 cm sous l’arcade crurale, lors du térieure et inférieure de la fesse, violente, pouvant évoquer
football (mouvement de flexion-rotation externe de la
2
1
a1 a2
b c
a b
c
Figure 30-4. Décollement de la tubérosité ischiatique. Garçon, 14 ans, shoot dans le vide à gauche,
contraction résistée des ischiojambiers à droite, douleur brutale de l’ischion droit.
IRM axial T2 (ab), coronal T2 (c) : hypersignal de la tubérosité, de l’ischion, des parties molles (flèches), les tendons
sont normaux (tête de flèche).
259
Biologie
Normale.
Radiographie standard
Bassin face, et clichés centrés rayons mous. La radiographie
permet toujours le diagnostic.
Il existe un fragment osseux asymétrique, plus ou moins volu-
mineux qui se projette à distance du reste du squelette. La lésion
est unilatérale. Parfois il s’agit d’une mince écaille osseuse.
C’est surtout l’âge, l’absence de traumatisme direct qui doi-
a b
vent faire évoquer le diagnostic et il ne faut pas se contenter
Figure 30-5. Séquelles de décollement de l’épine iliaque antéro-
inférieure.
du diagnostic de rupture musculaire ou tendineuse.
Radiographie hanche gauche face (a) et profil urétral (b) : ostéome du droit anté- Dans les formes chroniques, il arrive que le patient découvre
rieur, séquelle d’un décollement de l’épine iliaque antéro-inférieure et d’un une tuméfaction profonde, dure, indolore. La radiographie
hématome du rectus femoris passés inaperçus (flèches). montre une « masse » osseuse hypertrophique que l’on ne
confondra pas avec une tumeur et qui correspond au cal.
Cette situation se rencontre à la tubérosité ischiatique.
L’absence de douleur doit orienter.
Au niveau de l’épine iliaque antéro-inférieure, le décollement
passe souvent inaperçu. C’est assez typiquement un accident
du football, à type de shoot dans le vide. Les radiographies le
montrent sous la forme d’un ostéome ou d’un enthésophyte
calcifié dans l’axe du rectus femoris (fig. 30-5).
IRM
Séquences T1 et T2 ± T1 FS C +.
La mise en évidence d’un œdème à l’insertion tendineuse
sous la forme d’un hypersignal T2 fait le diagnostic. En T1 on
peut voir l’avulsion et la rétraction tendineuse. Les parties
molles sont inflammatoires (fig. 30-6).
Repos 6-12 semaines. En cas de décollement (< 3 cm), la con-
solidation est obtenue en 15 jours avec récupération com-
Figure 30-6. Enthésophyte du rectus femoris. Homme, 56 ans, ancien plète. La chirurgie est exceptionnellement indiquée, lorsque le
joueur de rugby, haut niveau. déplacement est majeur (> 3 cm), c’est-à-dire s’il s’agit d’un
Enthésophyte du rectus femoris découvert lors d’une artériographie (flèche).
arrachement.
260
261
Classification anglo-saxonne
T RAUMATISMES MUSCULAIRES
Cette classification ne prend en compte que les traumatismes
Synonymes intrinsèques, systématisés, et pas les traumatismes extrinsè-
ques, qui échappent souvent à toute systématisation :
Muscle-tendon unit injuries, stretch-induced injuries, muscle – grade I : désinsertion minime à la jonction musculotendi-
rupture. neuse ou myo-aponévrotique;
– grade II : rupture partielle (> 50 %) avec conservations de
Définition quelques fibres à la jonction musculotendineuse ou myo-
aponévrotique;
Ce sont les lésions musculaires induites par des traumatismes – grade III : désinsertion totale myotendineuse ou myo-apo-
sportifs soit d’origine extrinsèque (contusion) soit d’origine névrotique ± fracture avulsion de l’insertion tendineuse.
intrinsèque (étirement ou raccourcissement).
Échographie
Mécanisme
C’est le meilleur examen, le plus simple et le moins coûteux.
Il s’agit soit d’un traumatisme extrinsèque, avec contusion L’échographie suffit au stade aigu d’une lésion musculaire. Le
(par exemple : coup de genou, « béquille »), les lésions mus- protocole doit être soigneux, comparatif, à la sonde haute fré-
culaires ne sont pas systématisées, soit d’un traumatisme quence.
intrinsèque, une contraction excentrique (sprint) ou concen- Certaines localisations rendent l’échographie difficile, surtout
trique (shoot) qui provoquent alors des dégâts systématisés, au stade subaigu et chronique : l’atteinte des adducteurs, des
et même stéréotypés, le muscle se décolle de son tendon ou ischiojambiers, du psoas. Il faut savoir utiliser alors, sans
de son aponévrose d’insertion; on parle de décollement myo- arrière-pensée, l’IRM.
tendineux ou myo-aponévrotique. De plus l’analyse des épaississements aponévrotiques n’est pas
aisée en échographie à cause de l’artefact d’anisotropie.
Siège Elle est au mieux pratiquée à J2-J3 puis à J10. Ces périodes
sont celles où l’hématome sera le mieux visible, transsonore,
Le rectus femoris, le crural, les ischiojambiers et les adduc- collecté et où l’on pourra établir le meilleur bilan anatomique
teurs sont les plus exposés. (fig. 31-1).
Au mollet c’est le gastrocnémien médial qui est le plus sou- À un stade très précoce (quelques heures ou J1), de petites
vent lésé. suffusions hémorragiques font apparaître le muscle hyperé-
chogène, désorganisé, et cela s’apprécie bien de façon compa-
Clinique rative (fig. 31-2).
À J1 et J2 l’hématome est hypoéchogène pseudosolide, pseu-
La crampe et la contracture sont des contractions musculaires dotumoral (fig. 31-3). Il se liquéfiera secondairement et
douloureuses, permanentes, qui cèdent rapidement en quel- deviendra transsonore plus ou moins pur.
ques minutes ou quelques heures.
La courbature survient le lendemain d’un effort important ou IRM
inhabituel et dure 2 à 3 jours.
Dans tous ces cas on ne trouve pas d’atteinte anatomique Elle est indiquée dans les formes subaiguës et chroniques,
macroscopique ou à l’échographie et le sujet peut continuer récidivantes, et chez les sportifs de haut niveau. La limite de
l’effort sportif entrepris. C’est le stade I de la classification l’IRM est la mauvaise analyse des fibres musculaires elles-
anglo-saxonne (voir infra). mêmes car celles-ci ne sont pas directement visibles (le signal
L’élongation est un étirement du muscle au-delà de ses possi- des fibres est le même que celui des tissus conjonctifs voisins).
bilités anatomiques, c’est une authentique microrupture de Mais l’IRM est bien supérieure à l’échographie pour l’analyse
quelques myofibrilles avec une minime suffusion hémorragi- des loges profondes (ischiojambiers, adducteurs). L’IRM per-
que. Il y a une douleur à l’étirement musculaire et à la palpa- met mieux aussi l’analyse des cloisons et des épaississements
tion. Il n’y a pas d’ecchymose à distance et l’échographie peut aponévrotiques.
montrer des images hyperéchogènes « en flammèches ». Séquences T1, T2 ou STIR dans les plans axial et coronal
La déchirure et la rupture (ou désinsertion myotendineuse ou ± sagittal. L’injection de gadolinium n’est utile qu’en cas de
myo-aponévrotique partielle ou complète) correspondent à la doute avec une tumeur c’est-à-dire aux stades subaigu et
destruction d’un ou plusieurs faisceaux musculaires avec un chronique.
262
a b
Figure 31-2. Hématome frais. Traumatisme direct. Homme, 17 ans, contusion par coup de genou à J1.
Échographie plan axial (a) et longitudinal (b) : zones hyperéchogènes du crural et du vaste médial désorganisant les travées musculaires, non systématisées (flèches).
L’échographie devra être répétée à J10 pour un bilan lésionnel précis.
Au stade I (élongation), le muscle est œdémateux : hyposignal Au stade aigu et subaigu, l’hématome est en hypersignal inter-
T1 hypersignal T2. médiaire en T1 et hypersignal franc en T2, il est entouré par
Aux stades II et III (déchirure, rupture, désinsertion), il existe un œdème hyposignal T1 hypersignal T2 plus modéré
un hématome. (fig. 31-4).
263
5
6
7
4 8
1 3
a b d
c1 c2 e
Figure 31-4. Hématome des ischiojambiers gauches. Traumatisme extrinsèque. Femme, 62 ans, à J10 après chute sur le bord de la baignoire.
Hématome de la face postérieure de la cuisse.
IRM T1 axial (a), T2 axial (b-d) et sagittal (e) : hématome hétérogène cailloté de signal intermédiaire en T1 et hyper T2 avec solution de continuité et désinsertion
myotendineuse et myo-aponévrotique des ischiojambiers externes (biceps, semitendinosus) (stade III) (flèches). Œdème des parties molles.
c2) 1. Hématome. 2. Inflammation sous-cutanée. 3. M. biceps. 4. M. grand adducteur. 5. M. vaste intermédiaire. 6. M. moyen adducteur. 7. M. vaste latéral. 8. Nerf
sciatique.
Au stade chronique, l’hématome est hypersignal T1 et T2 avec des Spécificités par muscle
zones périphériques en hyposignal T1 et T2 (hémosidérine).
Cet aspect s’explique par la survenue d’épisodes de resaigne- Les traumatismes extrinsèques, directs, atteignent surtout le
ment, d’origine veineuse, fréquents et récidivants. crural (vaste intermédiaire) et le vaste latéral, plus rarement
L’hématome peut rester hypersignal T1 et T2 pendant 1-3 ans. la loge postérieure. Une hydarthrose réactionnelle du genou
Les modifications d’un hématome sont rapides dans le temps. est possible (fig. 31-5).
Les parties molles sont œdémateuses et inflammatoires et les fibres Les traumatismes intrinsèques, indirects, touchent le rectus
musculaires sont rétractées de part et d’autre de l’hématome. femoris, les adducteurs et les ischiojambiers.
264
265
a b
c d
Figure 31-6. Désinsertion centrale du RF. Homme, 30 ans football, 10 mois après shoot dans le vide, rupture en plein corps du RF. Récidives
multiples douloureuses, la plus récente date de 24 heures.
Échographie coupe longitudinale : hématome pseudosolide, avec zones liquides périphériques (flèche) (a). IRM axiale T1 (b), T1 C + (c), T2 EG (d) : hématome en
hypersignal relatif T1, prise de gadolinium de la zone d’œdème (tête de flèche), hypersignal T2* de l’hématome (flèche).
1
2
4
3
a b
c1 c2
Figure 31-7. Traumatisme intrinsèque des ischiojambiers gauches. Homme, 32 ans, grand écart au handball à J7.
IRM sagittale DP FS (a), axiale T1 (b), T2 axial (c) : désinsertion myo-aponévrotique entre chef long et chef court du long biceps en hypersignal
T1 et T2 hétérogène (flèches) et entre semitendineux et semimembraneux (tête de flèche). Grade II.
c2) 1. Hématome. 2. M. grand adducteur. 3. M. semimembraneux. 4. M. semitendineux. 5. Biceps. 6. M. vaste intermédiaire.
266
a b c
d e f
Figure 31-8. Traumatisme intrinsèque des ischiojambiers droits. Homme, 22 ans, shoot dans le vide « retenu » à J7. Douleur postérieure de la
cuisse. Désinsertion myotendineuse basse du semitendineux.
La succession des coupes de haut en bas permet de suivre le tendon normal en haut (a), puis œdémateux, inflammatoire et rétracté (b-e); le tendon du semimembraneux
est normal (tête de flèche) (f).
2
1 5
267
a b c Figure 31-10. Cicatrisation. Homme, 30 ans, rugby, traumatisme extrinsèque du crural, évolution favorable régénération
conjonctive à J30.
Échographie coupes longitudinales du crural (ab) et axiale (c) : nodules périphériques de cicatrisation (flèches).
a b d
c
Figure 31-11. Cicatrisation. Homme, 21 ans, rugby à 7 mois après un traumatisme indirect des ischiojambiers gauches, douleurs récidivantes.
IRM coronale T1 (a) et T1 C + (b), axiale T1 (c) et T1 C + FS (d) : épaississement cicatriciel de l’aponévrose entre biceps et semitendineux (a) avec prise de contraste
inflammatoire (flèche) (b).
268
a b
a
b c d e
269
a b
Figure 31-17. Léiomyosarcome. Femme, 53 ans, coup de pied conjugal il y a 4 mois, masse du mollet solide.
Échographie coupe axiale : tumeur solide hypoéchoène. La bonne transmission postérieure des ultrasons est particulièrement
trompeuse.
270
2
3
1 7
4
5 6
a b1 b2
c
Figure 31-18. Métastase musculaire. Homme, 77 ans, liposarcome rétropéritonéal droit opéré il y
a 1 an. Douleur de la fesse droite.
IRM axiale T1 (a) DP FS (b) et T1 C + (c) : masse musculaire du grand glutéal, bien limitée, prenant le contraste
(flèche). Il existait une autre métastase du petit glutéal à gauche (non montrée).
b2) 1. Métastase. 2. M. petit glutéal. 3. M. moyen glutéal. 4. M. grand glutéal. 5. Peau et graisse sous-cutanée
non sous-traités par la saturation. 6. Os coxal. 7. Sacrum.
3
a b d
4 c1 c2
Figure 31-19. Angiome capillaroveineux du mollet (gastrocnémien latéral). Femme, 29 ans, douleur très localisée du mollet, profonde,
augmentant à l’effort.
Échographie coupes transversales : phlébolithes (flèche) et lacs sanguins intramusculaires (tête de flèche) (a). Radiographie : phlébolithes (b). TDM axiale : prise de
contraste (c). Phlébographie : lacs sanguins injectés de façon rétrograde par le réseau veineux (d).
c2) 1. Tibia. 2. Fibula. 3. Angiome. 4. M. gastrocnémien latéral.
secondaire (métastase musculaire d’un cancer, bronchique ou membres inférieurs et au tronc. Les hémangiomes représen-
colique essentiellement) (fig. 31-17). L’IRM avec injection de tent 7 % de l’ensemble des pseudotumeurs et tumeurs des
gadolinium prend ici tout son intérêt (fig. 31-18). parties molles. Ils se positionnent juste après les lipomes et les
fibromes. Ils sont le plus souvent uniques.
HÉMANGIOME (OU ANGIOME)
Les hémangiomes contiennent de la graisse, du tissu fibreux,
Définition du tissu musculaire lisse.
Il s’agit d’une malformation capillaroveineuse à bas débit, Synonymes
d’origine congénitale. Il se présente comme une masse intra- Hemangioma, capillaro-venous angioma.
musculaire, mal limitée, avec une nette prédominance aux
271
1
2
1 5
a1 a2 b
c d
Figure 31-21. Angiome capillaroveineux du vaste médial. Femme, 37 ans, douleur très précise au-dessus du genou et en dedans depuis 20 ans.
Échographie : pas de masse pas de calcification (non montré). IRM T1 axial (a) : masse de signal identique aux muscles entourée de graisse (flèche). T1 C + (bc) : prise
de contraste et visibilité des veines de drainage (têtes de flèche). DP FS sagittal (d) : hypersignal franc de l’angiome.
a2) 1. Angiome. 2. Graisse. 3. M. vaste médial. 4. M. biceps. 5. M. semimembraneux. 6. M. semitendineux.
272
a b c
Figure 31-22. Rhabdomyolyse. Femme, 25 ans, pompier, travail intensif en rééducation, à J0, après arrêt prolongé pour tendinopathie des
ischiojambiers. Le lendemain (J1), syndrome musculaire intense avec douleurs de la face postérieure de la cuisse droite, impotence fonctionnelle,
CPK (créatine-phosphokinase) > 10 000 UI/L, évolution clinique favorable à J3.
Échographie coupe transversale de la cuisse droite face postérieure (a) : désorganisation de l’architecture musculaire, hyperéchogène, du muscle demitendineux (fléches).
Coupe transversale comparative (b) : gauche normal, droit augmentation de volume et aspect d’œdème hyperéchogène (flèches). Doppler (c) : pas d’hypervascularisation.
273
a d
b
c
4 3
1 2
a b1 b2
Figure 31-24. DOMS. Homme, 53 ans, luxation tête fémorale gauche il y a 2 mois, boiterie, report des charges à droite et béquillage, CPK normales.
IRM coronale T1 et DP FS : œdème du petit glutéal isolé, invisible en T1, hypersignal T2 (flèche).
a2) 1. DOMS. 2. Os coxal. 3. M. petit glutéal. 4. M. moyen glutéal. 5. M. obturateur externe.
DOMS SYNDROME
MYOSITE OSSIFIANTE
C’est le premier stade œdémateux de la rhabdomyolyse qui en
est, en fait, la complication. C’est un syndrome douloureux
CIRCONSCRITE
musculaire retardé du même type que le précédent mais sans
les signes viscéraux graves et les complications. L’échographie
et l’IRM montrent un œdème hyperéchogène d’un muscle ou
groupe musculaire. Cet œdème peut se compliquer d’hémor- Définition
ragie et d’hématome (fig. 31-24).
C’est une maladie rare définie par la formation d’os, et éven-
tuellement de cartilage, dans les tissus mous et ce à partir du
274
6
4
8
2
1
9
a b c
d e1 e2
f
Figure 31-25. MOC du vastus lateralis. Homme, 32 ans masse dure des parties molles apparue il
y a 2 mois, stabilisée.
Radiographie (a) : augmentation de volume des parties molles, pas de calcification visible. TDM axiale (b) et
coronale (c) : zone hypodense centrale (20 UH) et œdème étendu périphérique. Calcification périphérique et
phénomène de zone bien visibles (flèches) (bc). IRM axiale T1 (d), T1 C + (e) et T2 (f) : zone centrale en hypo-
signal et œdème de signal intermédiaire, calcification en hyposignal (flèche). Prise de contraste de la zone
centrale, de l’œdème et périphérique capsulaire (tête de flèche) (e). Hypersignal T2 de la masse et de l’œdème,
seules les calcifications restent en hyposignal (flèche) (f).
e2) 1. Zone centrale cartilagineuse. 2. Anneau calcifié. 3. Zone périphérique prenant le contraste. 4. M. vaste
latéral. 5. M. droit de la cuisse. 6. M. vaste intermédiaire. 7. M. vaste médial. 8. M. long adducteur. 9. M. grand
adducteur.
275
2
4
1
a1 a2 b
276
a c
b
Figure 31-27. Myosite focale. Femme, 60 ans, tuméfaction isolée du mollet, peu douloureuse depuis 15 jours. Pas de signes généraux, CPK
normales.
IRM axiale T1 (a), T1 C + (b) et STIR coronal (c) : hypersignal T1 et T2 de suffusion inflammatoire, hémorragique, dans le gastrocnémien médial (flèche). Après C +
vague couronne inflammatoire (tête de flèche) (b). Pas de tumeur.
277
a b
c
a
b
c
278
Traitement
Définition et clinique Équilibre du diabète, repos antalgiques et anticoagulants.
Tuméfaction douloureuse de la cuisse ou du mollet d’apparition
spontanée en 4 semaines chez un diabétique insulinorequérant
(diabète type 1) évoluant depuis 16 ans en moyenne. Il existe
P OUR EN SAVOIR PLUS
fréquemment une néphropathie, une rétinopathie, une neu- Baudrillard JC, Lerais JM, Auquier F et al. Enthésopathie de l’insertion haute du
ropathie témoignant d’un mauvais contrôle de la maladie. droit antérieur. Un signe rétrospectif de rupture tendineuse en pathologie spor-
Sexe : homme > femme. tive. J Radiol 1986; 67 (3) : 185-91.
Bianchi S, Martinoli C, Waser NP et al. Central aponeurosis tears of the rectus
Âge moyen : 46 ans (homme) et 40 ans (femme). femoris sonographic findings. Skeletal Radiol 2002; 31 : 581-6.
Pas de notion de traumatisme. Pas de modification des téguments. Carrillon Y, Cohen M. Le muscle du sportif. J Radiol 2007; 88 : 129-42.
La palpation montre une masse profonde, non adhérente, De Smet A, Norris MA, Fisher DR. MRI of myositis ossificans : analysis of seven
musculaire. cases. Skeletal Radiol 1992; 21 : 503-7.
Kattapuram TM, Suri R, Rosol MS et al. Idiopathic and diabetic skeletal muscle
Siège : membre inférieur (tous les groupes musculaires). necrosis : evaluation by MRI. Skeletal Radiol 2005; 34 (4) : 203-9.
Cuisse et mollet peuvent être touchés simultanément, Kapur S, Brunet JA, Mc Kendry RJ. Diabetic muscle infarction : case report and
l’atteinte peut être bilatérale d’emblée. review. J Rheumatol 2004; 31 (1) : 190-4.
279
Kiely PDW, Heron CW, Bruckner FE. Presentation and management of idiopathic accompagnant les coxarthroses et les lésions isolées du
inflammatory muscle disease : four case reports and commentary from a series
of 78 patients. Rheumatology 2003; 42 : 575-82.
labrum (« primitives »), chez les sportifs, accompagnant les
Kransdorf MJ, Meis JM, Jelinek JS. Myositis ossificans : MR appearance with dysplasies de hanche, surtout les défauts de couverture anté-
radiologic-pathologic correlation. AJR 1991; 157 : 1243-8. rieurs, visibles sur le faux profil (insuffisance de VCA).
Lerais JM, Couvreur M, Jacob D et al. Angiome capillaro-veineux mature intra- Nous ne parlerons pas des lésions traumatiques postérieures
musculaire. Concours Médical 1998; 120 : 1497-501.
Ouelette H, Thomas BJ, Nelson E, Torriani MR. Imaging of rectus femoris origin
du labrum accompagnant les luxations de hanche.
injuries. Skeletal Radiol 2006; 35 : 665-72. Terrain : il s’agit de sujets jeunes (20-50 ans, âge moyen =
Sharma P, Mangwana S, Kapoor RK. Diabetic muscle infarction : atypical MR 38 ans), des femmes (71 %) plus souvent que des hommes.
appearance. Skeletal Radiol 2000; 29 (8) : 477-80.
À un âge moyen, en l’absence de dysplasie, l’association avec
Sundaram M, Wang LL, Rotman M et al. Florid reactive periostitis and bizarre
parosteal osteochondromatous proliferation : pre-biopsy imaging, evolution, le syndrome fémoro-acétabulaire est habituelle.
treatment and outcome. Skeletal Radiol 2001; 30 : 192-8. Les sports en cause sont ceux qui entraînent des mouvements
de flexion-rotation de hanche (gymnastique, danse, golf, kic-
kboxing, etc.).
COXARTHROSE DU SPORTIF
Échographie
Elle ne décèle pas les fissures mais peut visualiser, difficile-
ment, car la hanche est une articulation profonde, un gros
Voir p. 250, 254.
kyste développé dans les parties molles périarticulaires.
Radiographies standards
SYNDROME DU LABRUM
Face, faux profil de hanche, elles montrent la dysplasie osseuse
ACÉTABULAIRE (SLA) associée, le plus souvent il s’agit d’un défaut de couverture
externe (VCE (25°) ou antérieur (VCA (20°) (fig. 31-30).
IRM
Synonymes
T1, T2, coronal, axial. Antenne « cœur » ou de surface.
Acetabular labral tear, labral avulsion. Le labrum normal est hypo-intense sur toutes les séquences. Il
est triangulaire (66 %), rond (11 %), fin (9 %) ou absent
Définition (14 %) surtout lorsque la hanche est très bien couverte. Il
existe de nombreuses variations de taille, forme, contours et
C’est une fissure du labrum acétabulaire secondaire à un des zones de signal intermédiaire sont possibles en T1 chez
traumatisme ou de nature dégénérative. 58 % des sujets normaux. Ces variantes anatomiques rendent
Le labrum est un anneau fibrocartilagineux de 6-12 mm difficile l’analyse du labrum.
d’épaisseur inséré tout autour de l’acétabulum, il a pour fonc- Une fissure est perpendiculaire, oblique à l’interligne type
tion d’augmenter la surface articulaire comme le labrum glé- fente radiaire ou dans l’axe longitudinal du labrum, et en
noïdien. En présence d’une dysplasie de hanche, surtout hypersignal T2, liquidien, comme l’est un kyste. Les fissures
lorsque la tête est mal couverte (insuffisance de VCE ou sont antérieures ou antérosupérieures, plus rarement posté-
VCA), c’est le labrum qui assure la suppléance. Il est alors rosupérieures. Elles peuvent aboutir à une authentique anse
profond et volumineux.
de seau (fig. 31-31).
Le kyste, alimenté par une fissure, est dégénératif (fig. 31-32).
Clinique Détecter un kyste est facile, affirmer une fissure beaucoup
Le SLA entraîne des « douleurs » de hanche, modérées à sévè- plus difficile en l’absence d’opacification intra-articulaire.
res, de type mécanique (86 %), surtout lors du passage de la
position assise à la position debout, avec perception d’un Arthro-TDM ou Arthro-IRM
click audible ou d’un ressaut-craquement. Ce ressaut est pal-
Ces examens permettent au mieux la caractérisation des fis-
pable à la mobilisation de la hanche, lors du passage de la
sures et de détecter une chondropathie associée évoquant un
flexion rotation externe et abduction en extension rotation
interne et adduction, s’il s’agit d’une atteinte antérieure du syndrome fémoro-acétabulaire ou une coxarthrose. Les kystes
labrum, la plus fréquente. Lorsque c’est le labrum postérieur sont bien opacifiés en arthro-TDM (fig. 31-33 et 31-34). En
qui est lésé, c’est le passage de la flexion rotation interne arthro-IRM, ils sont hyper T1 et hyper T2.
adduction en extension rotation externe et abduction qui est
douloureux. Une limitation brutale d’amplitude passive, Classifications
réversible, est évocatrice. La douleur peut être nocturne
(71 %). Quatre-vingts pour cent des ressauts intra-articulai- CLASSIFICATION DE CZER NY (ARTHRO-IRM)
res sont dus à une pathologie du labrum acétabulaire. Elle se décompose ainsi :
En fait il existe deux types de terrain bien distincts : les lésions – stade 1 : hypersignal intralabral non communiquant avec
dégénératives du labrum, fibrillaires, souvent kystiques, l’articulation et visibilité ou non du sulcus périlabral;
280
Figure 31-30. Dysplasie de hanche. Femme, 22 ans, gymnaste, douleur de hanche droite depuis
1 an, test de Revel positif.
Radiographie face : défaut de couverture externe (VCE (25°) et excès d’obliquité du toit du cotyle (THE (10°).
1
6
2
4
5
a1 a2
b c
d
281
a
b c d
Figure 31-32. Kyste « primitif » du labrum postérieur. Patient de 76 ans, labrum dégénératif, pas
de coxarthrose.
IRM coronale T2 (a), axiale T1 (b), axiale T1 C + (c), axiale T2 (d) : kyste hypo T1, la paroi prend le contraste,
hyper T2 (flèches).
282
lata et accroche le bord postérieur du grand trochanter, s’en Les ressauts postérieurs, dus à un conflit entre le tendon du
rapproche. biceps fémoral et la tubérosité ischiatique, sont exceptionnels.
Le ressaut antérieur du psoas est plus profond et plus difficile
à mettre en évidence cliniquement. L’échographie le montre :
l’extension de la hanche à partir de la position en flexion, Clinique
abduction et rotation externe (« en grenouille ») provoque le
ressaut. Le ressaut s’accompagne, dans notre expérience, La clinique (palpation) est supérieure à l’échographie pour la
d’une bursite de l’iliopsoas ou d’une tendinopathie en hyper- détection des ressauts surtout ceux de la bandelette iliotibiale.
signal T2 visible à l’IRM un peu au-dessus de l’insertion sur Une étude de Winston et al. chez les danseurs de ballet a
le petit trochanter du tendon (fig. 31-35). montré que 46 des 50 ressauts étaient palpables alors qu’un
tiers n’étaient pas visibles aux ultrasons.
283
3
1
a b1 b2 c
d e f
Figure 31-34. Syndrome du labum acétabulaire. Homme, 55 ans, douleur depuis 1 an.
Radiographie face, profil urétral (ab) : gros labrum inclus dans un os cotyloïdien bien visible en profil urétral (flèches). Début de coxarthrose avec ostéophytose en
collerette et marginale (têtes de flèche) (a). Arthro-TDM face (c), faux profil (d) et axiale (ef) : os cotyloïdien, gros labrum, défaut de couverture antérieur (d) et kyste
dégénératif (c-f).
b2) 1. Os cotyloïdien. 2. Ostéophyte. 3. Os coxal.
Traitement
Il est médical (repos et AINS) avec infiltration de la bourse du
psoas ou de la gaine du tendon sous guidage échographique
ou TDM.
La section chirurgicale du tendon (ténotomie) est exception-
nellement pratiquée.
284
4
3 1
6
5
7
a
b c d
e f1 f2
g h i
j k ml
Figure 31-35. Snapping hip syndrome avec bursite du psoas. Femme, 27 ans, ressaut antérieur de la hanche gauche depuis 3 ans, pas de dysplasie.
Radiographie (ab) : hanche normale. IRM coronale T2 (c), T1 (d), axiale T2 (ef) et TDM axiale (g), sagittale (h) et coronale (i) : bursite du psoas, liquidienne, en dehors
des vaisseaux fémoraux (flèches). Ponction sous TDM : opacification et corticothérapie locale (jk). IRM coronale et axiale (lm), contrôle 2 mois après : disparition quasi
complète de la bursite, labrum normal.
c2) 1. Bursite. 2. Vaisseaux fémoraux. 3. Vessie. 4. M. iliopsoas. 5. Os coxal. 6. Tête fémorale. 7. M. Grand glutéal.
285
BURSITES ET TENDINITES
DE LA CEINTURE PELVIENNE
287
BPG
Tendinosis of the hip, bursitis, iliofemoral bursitis, iliopsoas syn-
drome, gluteal bursitis.
Définition
BMG
Les bourses séreuses sont des cavités virtuelles, closes, dont les
parois sont formées d’un tissu de type synovial. Destinées à
faciliter les mouvements des tendons sur les os ou des liga- BGG
ments ou des tendons entre eux, l’appellation de bourse de
glissement paraît plus adaptée.
Une bursite ou bursopathie se définit par l’existence d’un
épanchement liquidien au sein de la bourse associé à des
remaniements de sa paroi. Le plus souvent la bursite est
inflammatoire et s’associe à une tendinopathie.
Il existe une quinzaine de bourses à la ceinture pelvienne.
Elles sont antérieures, latérales et postérieures. BMG
BOURSE ANTÉRIEURE
BGG
a
b
B URSITEILIOPECTINÉE
OU DU PSOAS Figure 32-1. Muscles et bourses séreuses de la ceinture pelvienne.
Vue axiale (a) et coronale (b) de la coxofémorale : bourse du psoas, bourse du
petit glutéal (BPG), bourse du moyen glutéal (BMG), bourse du grand glutéal
Constante chez l’adulte c’est la bourse la plus volumineuse de (BGG) (flèches).
l’organisme. Elle est située en avant de l’articulation coxofé-
morale, au-dessus de l’insertion du psoas sur le petit trochan- Il peut s’agir aussi d’une PR, d’une ONTF, d’une ostéochon-
ter. Elle est limitée en haut par l’arcade crurale, en bas par le dromatose, d’une arthrite infectieuse ou d’un conflit type snap-
ligament pubofémoral, en dedans par les vaisseaux fémoraux, ping hip syndrome, voire d’un conflit prothèse totale/psoas.
en dehors par le faisceau ilioprétrochantérien du ligament de
Bertin, en avant par le muscle psoas, en arrière par la capsule
articulaire (fig. 32-1). Normalement une bourse séreuse ne
Biologie
communique pas avec l’articulation voisine. La bourse du psoas Normale.
communique, c’est une exception, dans 15 % des cas avec la
coxofémorale. Avec les années la communication devient très
fréquente (30 %), ce qui explique que la bursite du psoas soit
Radiographie standard
en fait l’expression d’une pathologie de la hanche et en pre- Les clichés bassin face et faux profil de hanche montrent la
mier lieu de la coxarthrose. coxopathie, une coxarthrose le plus souvent.
Clinique Échographie
Les signes sont progressifs et souvent ils sont l’expression de la Elle révèle une masse kystique, liquidienne, avec renforce-
coxopathie : douleur de hanche, masse du creux inguinal. Un ment postérieur, de taille variable jusqu’à 20 cm de grand axe,
signe clinique est important : la tuméfaction bursale est située en à paroi fine. La masse n’est pas douloureuse à la palpation
dehors des vaisseaux fémoraux, elle est non pulsatile. La compres- échographique, elle n’est ni battante ni expansive. Le Doppler
sion de la veine fémorale est possible, avec thrombose, c’est montre l’absence de flux interne. Son contenu peut être plus
plus rare. La hanche est limitée comme l’est une coxarthrose. échogène, fibrineux, mucoïde. Les vaisseaux fémoraux sont
La triade masse inguinale – syndrome compressif veineux du en dedans de la bursite et celle-ci communique en arrière avec
l’articulation (fig. 32-2).
membre inférieur – coxopathie est évocatrice.
Sexe : femme > homme.
TDM
Étiologies Montre bien la bursite hypodense (10-30 UH) en dehors des
vaisseaux fémoraux, la communication avec l’articulation et
La bursite est secondaire et la principale étiologie est la la coxopathie (fig. 32-3). La présence d’air, notamment chez
coxarthrose. l’enfant, peut inquiéter et faire porter, à tort, le diagnostic
288
a b
Figure 32-2. Bursite du psoas. Patient de 65 ans, atteint de PR, masse inguinale non pulsatile.
Échographie coupe transversale : volumineuse cavité liquidienne en avant de la coxofémorale (tête de flèche) et en dehors des vaisseaux fémoraux (flèche) (a). Radio-
graphie hanche face : arthrite de PR avec pincement global de l’interligne (flèche), pas d’ostéophyte, érosions sous-chondrales (tête de flèche) (b).
9 3
4 2
10 1
5
6
8
289
Figure 32-4. Bursite du psoas. Petite gymnaste de 9 ans, douleur inguinale droite, pas
de fièvre.
3 4
2 1
a1 a2
b c d
e f
Figure 32-5. Bursite du psoas. Femme, 65 ans, antécédent de lymphome, masse inguinale, récidive?
TDM coronale : coxarthrose avec géodes d’hyperpression (flèche) (a). TDM C + axial : masse liquidienne typique en dehors des vaisseaux fémoraux, la paroi prend le
contraste, elle communique avec l’articulation (flèche) (b). IRM T2 axial et coronal : bursite hétérogène, hypersignal et signal intermédiaire (flèches) (cd), elle est sous le
psoas en coronal (e). Contrôle TDM 4 mois après infiltration intra-articulaire de cortivazol : pas de masse clinique, petit reliquat kystique (f).
a2) 1. Géode du toit du cotyle. 2. M. moyen glutéal. 3. M. grand glutéal. 4. Os coxal. 5. M. vaste latéral.
290
Étiologies
BOURSES
Microtraumatiques, les bursites septiques (fig. 32-6), tubercu-
PÉRITROCHANTÉRIENNES leuses sont rares. Elles érodent le grand trochanter de dehors en
LATÉRALES dedans (anciennes « trochantérites tuberculeuses »).
Biologie
Il en existe trois.
Normale.
Clinique IRM
Douleur latérale, mécanique, et la nuit, lors du décubitus Collection hypo T1, hyper T2 souvent hétérogène hémorragi-
homolatéral. Douleur à la montée des escaliers, au lever d’un que avec des zones en hyposignal T1 T2 et de siège caractéris-
siège. Irradiation à la face externe de la cuisse pseudoradicu- tique (fig. 32-8).
laire L5 ou L4. La survenue peut être brutale en rapport sou-
vent avec un saignement intrabursal. La bursite se traduit par Évolution
une masse volumineuse péritrochantérienne, douloureuse,
sous la peau et souvent inflammatoire. Elle se prolonge en La bursite peut fistuliser à la peau, spontanément, ce qui
arrière dans la fesse. représente un mode de guérison. Il faut alors savoir rappor-
Deux signes sont essentiels : il n’y a pas de limitation de la ter cet événement à l’existence préalable d’une bursite
mobilité de la hanche et pas de signe neurologique sensitif (fig. 32-9).
anormal, le réflexe rotulien est normal.
a
b c
291
1
5
2
3
4
1
5
Figure 32-8. Bursite du grand glutéal. Femme, 72 ans, masse inflammatoire sous-cutanée droite.
IRM coronal T2 : bursite du grand glutéal bilatérale, symptomatique à droite (flèche), asymptomatique à gauche (tête de flèche) en hypersignal T2 hétérogène (flèche).
À la ponction, liquide séro-hémorragique aseptique.
1. Bursite. 2. M. tenseur du fascia lata. 3. Os coxal. 4. Vessie. 5. Rectum. 6. Graisse soustraite et peau.
292
4 5
1
6
a b1 b2
c e
d f
g
ture. Mais cette éventualité semble rare. Les publications – tendon latéral plus grêle, horizontal, parallèle au col qui
récentes montrent que la lésion princeps est une tendinopa- s’insère sur la facette latérale du grand trochanter (rompu
thie chronique du moyen glutéal, par conflit avec le grand dans 30 % des cas);
trochanter, avec rupture secondaire et bursite volumineuse – tendon accessoire qui s’insère sur la facette antérieure du
sous-cutanée trochantérique (40 %). grand trochanter.
Le muscle moyen glutéal se termine par trois tendons (fig. 32-11) : Comme le petit glutéal, le moyen glutéal est rotateur interne et
– tendon principal épais vertical postérieur qui s’insère sur la abducteur de hanche. On les testera en rotation externe forcée
facette postérosupérieure du grand trochanter (rompu (mise en tension) en rotation interne résistée (contraction isomé-
dans 28 % des cas); trique), en abduction résistée et appui monopodal (fig. 32-12).
293
a b c
e f g
d h i
j
Clinique Elle est souvent bien tolérée surtout lorsque seule la lame laté-
rale est rompue. Sinon elle entraîne une boiterie en Trendelen-
La rupture de coiffe de hanche est fréquente (10 % après 60 ans). bourg, très caractéristique, qui n’est pas une boiterie
Il s’agit le plus souvent de ruptures larges supérieures à 3 cm. d’esquive. Le sujet au contraire s’appuie du côté malade avec
Femme > homme. une démarche « chaloupée » en rééquilibrant son centre de
294
4
1 2
3
5
7
6
a1 a2 b
a b
a b
295
4
5 8
3
7
1
2
6
296
gravité par un déport du tronc au-dessus de la hanche patho- B URSITESDU MOYEN GLUTÉAL
logique lors de l’appui monopodal (fig. 32-13). Cette posture
évite la contraction du moyen glutéal ou compense son insuf- ET DU PETIT GLUTÉAL
fisance en abduction. Elle signifie la rupture du tendon prin-
cipal postérieur du moyen glutéal. Ce signe est le plus sensible Elles sont rares. La bursite du petit glutéal, muscle rotateur et
(72,7 %) et le plus spécifique (76,9 %). stabilisateur de la hanche, isolée, est rare (17 %). Elle est plus
L’examen souvent associée à celle du moyen glutéal (61 %). Les deux
la hanche montre un déficit de l’abduction résistée et de la rota- bourses peuvent physiologiquement communiquer.
tion interne résistée. La rotation externe forcée est douloureuse.
L’appui monopodal supérieur à 30 s est difficile ou impossible
du côté malade par insuffisance du moyen glutéal.
BURSITE POSTÉRIEURE
Étiologie ISCHIATIQUE
Dégénérative.
Biologie
Synonyme
Normale.
Bursite de Françon.
Radiographies standards
Normales.
Clinique
Douleur en position assise très évocatrice, mécanique, à la partie
Échographie basse de la fesse. Cette bursite est rare, elle se voit dans les pro-
fessions qui nécessitent une position assise prolongée
Collection sous-cutanée correspondant à la bursite avec dis- (tailleur, conducteur d’engin) ou chez les paraplégiques. Le
parition du tendon moyen glutéal. L’échographie apprécie sport (kayak) peut être en cause.
mal l’involution adipeuse du muscle moyen glutéal.
Les rapports de la bourse avec le tronc du sciatique et le nerf
cutané postérieur de la cuisse expliquent les irradiations pos-
IRM térieures à la cuisse mais il ne s’agit jamais d’une sciatique
complète radiculaire ou déficitaire tronculaire.
C’est l’examen de choix. Séquences T1, T2 et T1 C + dans les
plans coronal et axial. Il existe un point douloureux exquis sur la tubérosité ischiatique.
T1 : involution adipeuse du muscle moyen glutéal qui attire
l’attention. Disparition du tendon latéral ou plus rarement Étiologie
postérieur du moyen glutéal dont l’insertion est remplacée
par du liquide bursal. Le plus souvent microtraumatique, les bursites septiques,
tuberculeuses sont rares.
T2 : hypersignal de la bursite du grand glutéal communiquant
avec celle du moyen glutéal par la rupture (fig. 32-14).
Biologie
Traitement Normale.
Médical : la ponction, sous guidage, de la bourse du grand
glutéal, soulage efficacement le patient mais il existe un risque Radiographie standard
de récidive. Elle constituera le premier temps du traitement et
sera le plus souvent suffisante. En effet la rupture est bien Normale. Une calcification nodulaire d’apatite est possible
tolérée. Une rééducation musculaire est associée. (fig. 32-15). En cas de paraplégie : « os neurologique » atro-
phié et déminÉchographie
La chirurgie est exceptionnellement indiquée, peut-être à
tort, car le pronostic des coiffes de hanche opérées semble Elle montre difficilement la bursite qui est souvent peu importante.
bon sans récidive.
Les conditions de l’indication opératoire sont : TDM et IRM
– une tendinobursite persistante et rebelle depuis plus de 3 mois; Bursite hypodense et en hyposignal T1, hypersignal T2 sous
– un examen clinique probant : rotation externe, interne (ou l’ischion (fig. 32-16).
dérotation externe) et abduction contrariée douloureuses,
appui monopodal impossible; Évolution
– une IRM montrant la rupture du tendon latéral le plus
souvent; La fistulisation, notamment chez le paraplégique, est fré-
– une trophicité musculaire correcte (respect du faisceau quente, elle se fait parfois loin à distance avec une symptoma-
postérieur). tologie pseudoproctologique (fig. 32-17).
297
2
3
a b c
d f e
g h
298
5
1
a b1 b2
c
Traitement Évolution
Infiltration guidée sans anesthésique local pour éviter une dif- Ces calcifications disparaissent vite, en une semaine à 10
fusion vers le tronc du sciatique. jours.
L’évolution spontanée vers la guérison est possible.
Diagnostic différentiel
AUTRES TENDINOBURSITES SARCOMES PAROSTÉAUX, JUXTACORTICAUX
Clinique
Moins bruyante : masse d’évolution lente, sans douleur, fai-
sant corps avec l’os.
T ENDINITESCALCIFIANTES Radiographie standard
DE LA LIGNE ÂPRE L’aspect est pseudo-ostéochondromateux : masse dense,
comme le cortex, volumineuse, de la région postérieure de la
La ligne âpre est située à la face postérieure de la diaphyse du métaphyse où elle s’implante par une large base, et séparée de
fémur. C’est une zone d’insertion de nombreux tendons la diaphyse par un liseré clair qui est dû au périoste normal. La
(adducteurs, chef court du biceps crural, vaste latéral, etc.). tumeur est hétérogène avec des zones plus claires. Il n’y a
jamais de réaction périostée ou de soulèvement du périoste.
Clinique Le diagnostic peut être très difficile avec des calcifications.
L’évolution montre que les calcifications disparaissent et la
Une précipitation aiguë d’apatite est responsable alors de clinique est plus bruyante.
douleurs très invalidantes, inflammatoires à la face posté-
Traitement
rieure de la cuisse.
Médical : glace, AINS, complété par une infiltration-aspira-
Femme > homme.
tion en cas de douleur durable.
Biologie
Un syndrome inflammatoire est possible. T ENDINOPATHIE
Radiographie standard et TDM DU RECTUS FEMORIS
299
a b c
Figure 32-18. Bursite de la ligne âpre. Femme, 45, douleur post-latérale de cuisse brutale nocturne très invalidante.
Radiographie : volumineuse masse calcifiée post-latérale centrée sur la ligne âpre (flèche) (a), confirmée par la TDM axiale (b). Six mois plus tard, contrôle
radiographique : disparition de la calcification (c).
1 4
5
2
a1 a2
b
Figure 32-19. Calcification du tendon direct du droit de la cuisse. Femme, 35 ans, début
brutal nocturne, impotence du membre inférieur, fébricule.
Radiographie faux profil : montre la calcification (flèche) (a). La face était « normale » (non montrée). TDM
axiale (b) : calcification bien visible ponctionnée, aspirée, infiltrée.
a2) 1. Calcification. 2. Grand trochanter. 3. Petit trochanter. 4. Cotyle. 5. Épine ischiatique.
300
P OUR EN SAVOIR PLUS Ege-Rasmussen KJ, Fano N. Trochanteric bursitis. Treatment by corticostéroid
injection. Scand J Rheumatol 1985; 14 : 417-20.
Kingzett-Taylor A, Tirman PFJ, Feller J et al. Tendinosis and tears of gluteus
Amrar-Vennier F, Lerais JM, Dibiane A et al. La bursite sous-cutanée trochantéri-
medius and minimus muscles as a cause of hip pain : MRI findings. AJR 1999;
que. J Radiol 1998; 79 : 557-62.
173 : 1123-6.
Bard H, Vuillemin-Bodaghi V. Démembrement des douleurs trochantériennes. J
Lequesne M. From « periarthritis » to hip « rotator cuff » tears. Trochanteric ten-
Traumatol Sport 2006; 23 : 157-63.
dinobursitis. J Bone Spine 2006; 73 : 344-8.
Bard H, Vuillemin-Bodaghi V, Mutschler C. Tendinopathies du moyen et du petit
Lerais JM, Cercueil JP, Beret E et al. Bursites de la ceinture pelvienne. Feuillets de
glutéal : études pilote de critères cliniques. Rev Rhum 2006; 73 : 552.
Radiologie 1993; 33,1 : 7-15.
Bird PA, Oakley SP, Shnier R, Kirkham BW. Prospective evaluation of magnetic
Pfirmann CW, Chung CB, Theumann NH et al. Greater trochanter of the hip :
resonance imaging and physical examination findings with greater trochanteric
attachment of the abductor mechanism and a complex of three bursae-MRI and
pain syndrome. Arthritis Rheum 2001; 44 : 2138-45.
MR bursography in cadavers and MRI in asymptomatic volunteers. Radiology
Braun-Moscovici Y, Schapira D, Nahir AM. Calcific tendinitis of the rectus femoris. 2001; 221 : 469-77.
J Clin Rheumatol 2006; 12 (6) : 298-300.
301
OSTÉOCHONDROSE PRIMITIVE
DE HANCHE (OPH)
303
4 3
7
1
2
6
a1 a2 b
c
304
6
1
2
5
3
a b
305
FACTEURS DE RISQUE
Subluxation latérale, signe de Gage (zone en « V », radiotrans-
parente, de la partie latérale de l’épiphyse), physe horizontale
(fig. 33-7).
groupe 1 groupe 2 Les groupes 1 et 4 sont faciles à reconnaître, ce qui n’est pas
les cas des groupes 2 et 3, intermédiaires. La classification est
difficile à appliquer à la phase initiale de la maladie, elle est
plus facilement applicable au bout de 5 à 6 mois d’évolution,
au stade de fragmentation.
Un classement fiable nécessite plusieurs clichés, ce qui aug-
mente le délai.
Enfin, un enfant classé dans un groupe ne devrait pas en
groupe 3 groupe 4 changer, et pourtant, cela est possible en cas de classement
trop précoce ou dans les formes intermédiaires.
Figure 33-4. Classification de Catterall.
Cette classification est peu reproductible avec des variations
intra et interobservateurs.
Classification
de Salter et Thompson
Elle repose sur l’extension de la fracture sous-chondrale.
Si la fracture atteint moins de 50 % de l’épiphyse, le pronostic
est bon (groupes 1 et 2 de Catterall)
Si la fracture atteint plus de 50 %, le pronostic est plus
mauvais.
L’avantage de cette classification est que le signe de la fracture
sous-chondrale est précoce, mais seulement 1/3 des hanches
présentent ce signe.
Figure 33-5. Séquelle d’OPH.
Radiographie bassin face : coxa magna et plana, col court élargi. Classification de Herring
Elle repose sur l’atteinte du pilier latéral (fig. 33-8). Il corres-
pond aux deux parties latérales de la tête fémorale sur une
radiographie de face (15 à 30 % de l’épiphyse) :
– groupe A : pilier normal;
– groupe B : atteinte du pilier avec collapsus de moins de
50 %;
– groupe C : collapsus de 50 % du pilier latéral.
Cette classification est facile à appliquer et se fait uniquement
sur le cliché de face. Elle est reproductible, avec moins de
variations interobservateurs.
Scintigraphie
Figure 33-6. OPH. Normale ou hyperfixante, il ne s’agit pas d’une ostéochon-
Radiographie, bassin face : signe de Gage gauche (flèche). De signification drite.
discutée, ce signe a valeur de gravité. À droite OPH stade de fragmentation.
En cas d’hypofixation, une fois sur deux, évolution vers une
vraie maladie de Legg-Perthes-Calve.
– groupe 3 : presque toute l’épiphyse est atteinte, seule une
petite partie postérieure est préservée (75 %). La zone de IRM
transition entre le séquestre central et la zone saine apparaît
T1, T2, C + dans le plan coronal, axial et sagittal.
dense, ce qui différencie le groupe 3 du groupe 2, où cette
La zone de nécrose épiphysaire apparaît en hyposignal T1 et
zone est claire. Déminéralisation, images kystiques de la
T2. Un épanchement est habituel. Les anomalies métaphysai-
métaphyse et déformation du col qui s’étale;
res sont en hypersignal T2 et prennent le contraste.
– groupe 4 : épiphyse atteinte en totalité, aplatie (100 %).
Il semble que, pour le diagnostic positif, l’IRM devance les
Métaphyse très altérée.
signes radiologiques de 6 semaines en moyenne. Elle est utile
Les groupes 1 et 2 ont un pronostic favorable. aussi pour la détection de la revascularisation en utilisant l’injec-
Les groupes 3 et 4 ont un pronostic plus péjoratif. tion de gadolinium : il existe une prise de contraste en cou-
306
a
b c
Diagnostic différentiel
SYNOVITE AIGUË TRANSITOIRE
Figure 33-8. Classification de Herring. (RHUME DE HANCHE)
Elle survient sur le même terrain, réalise le même tableau cli-
nique. Les radiographies sont normales. La scintigraphie est
ronne autour du foyer nécrotique. La revascularisation survient normale ou hyperfixante. L’échographie montre un épanche-
en moyenne 5,5 mois après le début des signes cliniques. Il n’y ment aspécifique et qui ne dure pas plus de 15 jours. Son
a pas de synovite comme dans les arthrites chroniques juvéniles. principal intérêt est sa négativité qui doit faire pratiquer
L’IRM permet une étude précise des cartilages articulaires, d’autres investigations. L’évolution du rhume de hanche se
épiphysaires et cotyloïdiens qui sont épaissis et irréguliers (cf. fait vers la guérison clinique en quelques jours. La sur-
fig. 33-7). veillance radiologique sera de 3 mois au moins (fig. 33-9).
1
2
3
4
5
6
a1 a2 b
307
3
1
2
4
a b
c1 c2
d e
f g1 g2
5 3
4
Figure 33-10. Syndrome de Lemierre. Ostéomyélite avec arthrite coxofémorale gauche à Fusobacterium necrophorum. Garçon, 10 ans.
IRM coronale T1 C + (ab), T2 FS (cd) : synovite prenant le gadolinium, et air, sans signal, produit par le germe anaérobie, dans le cotyle (flèches). TDM de la coxofémorale
gauche (e) : de l’air est visible dans la partie basse du cotyle (flèche). TDM thoracique, fenêtre parenchymateuse (f) et médiastinale (g) : emboles septiques des poumons
à type d’infarctus pulmonaires abcédés.
c2) 1. Air dans la tubérosité isciatique. 2. Inflammation. 3. Épanchement articulaire. 4. Testicule. 5. Vessie. 6. Os coxal.
g2) 1. Cœur. 2. Sternum. 3. Scapula. 4. Épanchement pleural. 5. Aorte thoracique. 6. Oreillette.
308
a b c
d e f
g h
Figure 33-11. Arthrite chronique juvénile. Enfant, 7 ans, atteinte des deux hanches.
Radiographie (ab) : 2 clichés à 16 mois d’intervalle montrent l’évolution, apparition de géodes cerclées des 2 têtes et du toit du cotyle droit (flèches), pincement de
l’interligne. IRM coronale des deux hanches : T1 (c), DP FS (d-e), T1 C + (fg), et sagittale T1 C + (h) de la hanche droite : géodes du toit du cotyle droit et des deux
têtes prenant le C (synovite) (flèches).
309
310
311
Synonymes Clinique
Avascular necrosis, aseptic necrosis, osteonecrosis of the femoral Le début peut être très brutal. Le plus souvent la douleur est
head, ischemic necrosis. progressive au pli de l’aine ou à la fesse, mécanique, irradiant
à la face antérieure du genou. La hanche est un peu limitée en
abduction et rotation interne et cet élément oriente vers une
Définition coxopathie. Cette limitation est liée à un épanchement réac-
tionnel ou à une synovite.
C’est la mort par ischémie, en principe irréversible, de l’os Âge : 20-50 ans.
épiphysaire de la tête fémorale (cortex et médullaire). On
parle d’ostéonécrose aseptique par opposition avec les nécro-
ses septiques, infectieuses, avec formation de sequestres. Par Biologie
convention on réserve le terme d’ONTF aux régions épiphy-
saires et celui d’infarctus osseux aux zones métaphysaires et Normale.
diaphysaires.
Radiographie standard
Étiologies
Bassin de face, face centrée avec rayon oblique ascendant,
Elles sont multiples. profil urétral, profil de Lequesne. Il existe un retard radiolo-
La cause la plus fréquente est l’origine traumatique macrovas- gique (1-2 mois) qui fait que l’ONTF est une des causes de
culaire. Après fracture du col intracapsulaire, la vascularisa- douleur de hanche à radiographie normale.
tion de la tête provenant de l’artère fémorale profonde est La zone de nécrose est antérosupérieure et latérale, ce qui
interrompue et c’est l’artère du ligament rond qui vascularise explique que les clichés de face et oblique ascendant et de pro-
le fragment. L’ONTF survient alors dans 34 % des cas. Après fil urétral soient les plus efficaces (fig. 34-1). Le faux profil
luxation de la tête, c’est l’artère du ligament rond qui est rom- montre mal la nécrose. Les manœuvres de traction ne sont
pue et il existe souvent une compression des branches termi- pas nécessaires, la mise en flexion abduction de profil entraî-
nales de l’artère circonflexe. L’ONTF survient dans 8 % des nant déjà une décoapatation de la tête.
cas et 13 à 18 % s’il existe une fracture du col associée.
L’origine microvasculaire, alcoolisme et hypercorticisme
(maladie de Cushing), représente les _ des cas non traumati- Classification
ques. Cinq pour cent des patients traités pour lupus érythé-
mateux disséminé (LED) et 13-30 % des transplantés rénaux La classification d’Arlet et Ficat se décompose ainsi :
développent une nécrose. Les radiothérapie, chimiothérapie, – stade 1 : au début les radiographies sont strictement norma-
artérite des membres, maladie de Gaucher, hémoglobinopa- les et ce pendant au moins un mois. L’ONTF est une des
thies partagent le même potentiel toxique microvasculaire et grandes causes de hanche douloureuse à radiographie
ischémique (micro-embolies graisseuses, microfractures tra- normale;
béculaires, etc.). – stade 2 : le contour de la tête est respecté, comme l’interli-
Les autres causes sont : gne articulaire. La tête est plus dense dans son secteur supé-
– hyperlipidémie; rolatéral surtout. Des géodes de taille variable parfois
– embolie graisseuse, gazeuse (dysbarisme); prédominantes sont visibles à la jonction tête col, cen-
trocéphaliques et dans l’os sous-chondral de la tête. Ce
– grossesse;
stade de diagnostic difficile sera au mieux évalué par les cli-
– pancréatite; chés comparatifs;
– infection par le VIH : il s’agit le plus souvent d’hommes, le – stade 3 : l’image caractéristique du liseré osseux (la
rôle des antiprotéases (saquinavir) ainsi que la multiplicité « coquille d’œuf ») séparée par une ligne claire de la tête
des facteurs de risque (corticothérapie pour infection à annonce déjà le stade suivant. C’est une dissection sous-
Pneumocystis carinii) ont été retenus. chondrale, une fracture de l’os sous-chondral, la lame osseuse
restant solidaire du cartilage hyalin (fig. 34-2);
Physiopathologie – stade 4 : « stade compliqué ». Perte de la sphéricité de la tête,
le séquestre nécrotique s’affaisse, c’est aussi une fracture
C’est une nécrose ischémique accompagnée d’une réponse sous-chondrale. Un méplat très localisé, supérolatéral, appa-
inflammatoire de l’os sain adjacent. Cette réponse définit raît avec pseudo-élargissement de l’interligne, un liseré
l’interface réactive entre os sain et pathologique aboutissant périnécrotique est plus ou moins marqué à la jonction avec
au remodelage et à la reconstruction de la zone infarcie. La l’os sain. La taille de la zone nécrotique est très variable, les
première phase est celle de la mort cellulaire; puis intervient nécroses les plus étendues sont les nécroses post-radiques.
la réponse inflammatoire. La troisième phase est celle du L’interligne reste normal (fig. 34-3);
développement de l’interface réactive; le front de réparation – stade 5 : coxarthrose secondaire.
progresse lentement, il fragilise l’os sous-chondral et la On voit donc que l’ONTF est une ostéopathie avant d’être
matrice osseuse. Lorsque la zone nécrosée s’effondre, le car- une chondropathie; la normalité initiale de l’interligne est un
tilage est détruit et l’évolution se fait vers la coxarthrose. signe essentiel.
312
1
4
2
3
a1 a2 b
c d e
a b c
d e1 e2
2
3
4
313
6
2
7
Scintigraphie au technétium 99m Il correspond à une hyperostose induite par l’interface tissu-
laire réactionnelle ou au prolongement dans l’épiphyse de la
Elle détecte l’ONTF au stade préradiologique (stade 1). Il fracture sous-chondrale pseudarthrosée. Il est fréquemment
existe un foyer d’hyperfixation parfois d’hypofixation (Se = doublé en dedans par un hypersignal T2 pathognomonique.
77-86 %, Spé = 75-79 %). Cette double ligne correspond à un phénomène de déplace-
ment chimique lié à l’hydratation importante de l’interface.
TDM Le liseré se rehausse (fig. 34-4).
Un œdème est souvent visible, zonal, au col (hypo T1, hyper
Elle montre mieux le stade 3, compliqué, et l’étendue de la T2) et un épanchement articulaire plus abondant que l’épan-
zone nécrotique notamment sur les coupes sagittales. Elle a chement physiologique (75-86 %).
donc un intérêt pronostique.
Mais la TDM est également « en retard » sur les signes clini-
ques, comme la radiographie standard. Évolution
La zone nécrosée désorganise les travées faisant disparaître
l’image de l’« astérisque » normal (cf. fig. 34-3). L’évolution spontanée est variable, fonction de l’âge, de l’étio-
logie et de l’observance de la mise en décharge, assez impré-
Sensibilité : 50 % aux stades 1 et 2, 93 % aux stades 3 et 4.
visible. Certaines formes au stade 1 et 2 peuvent rester
longtemps asymptomatiques (10-20 % des cas). Dans 50-
IRM 80 % des cas survient une bilatéralisation. Pour certains
auteurs, en l’absence de traitement, l’ONTF aboutit inélucta-
C’est l’examen le plus sensible aux stades précoces. L’IRM est
blement à une coxarthrose avec, alors, la nécessité de mise en
plus sensible que la scintigraphie, les signes apparaissent dès
place d’une PTH (prothèse totale de hanche). Pour d’autres,
le 15e jour (Se = 100 %, Spé = 100 %).
l’évolution n’est pas inéluctable vers les stades 4 et 5. Cette
Coupes frontales antenne corps, ou « cœur », axiales, sagitta- discordance d’appréciation s’explique par les différences de
les sur la hanche pathologique. Séquences T1, DP FS. L’injec- durée de suivi et de critères diagnostiques utilisés. Ce qui est
tion de gadolinium (T1 FS C+) est souhaitable dans les sûr c’est que le diagnostic doit être le plus précoce possible
formes douteuses ou pour faire la différence avec une ainsi que le traitement.
coxarthrose destructrice rapide (voir infra). Une zone de
nécrose ne prend pas le contraste.
L’aspect typique est celui d’une anomalie localisée du signal Traitement
antérosupérieur de la tête. Cette anomalie peut être (classifica-
tion de Mitchell) : Mise en décharge au stade précoce avec kinésithérapie
– un hypersignal T1 T2 (de type graisseux) disparaissant d’entretien du quadriceps (1-3 mois). PTH au stade tardif. Le
après Fat Sat (78 %); forage biopsique est discuté : il diminuerait les douleurs,
– un hypersignal T1 T2 (de type hématome); comme les ostéotomies, qui sont aussi peu pratiquées.
– un hyposignal T1 hypersignal T2 (de type liquidien);
– un hyposignal T1 T2 (de type nécrotique). Cette zone sous-
chondrale de nécrose fait au moins 4 mm d’épaisseur. Diagnostic différentiel
Le deuxième signe essentiel est le liseré. Il apparaît plus tardi- COXARTHROSE DESTRUCTRICE RAPIDE
vement, présent dans 90 % des cas, en hyposignal T1 et T2,
irréversible. Il va d’une corticale à l’autre, concave vers le haut, Synonyme
en forme d’« ». Rapid hip osteoarthritis.
314
8 2
4
5
1 1
3
6
2
3
4
5
9
7 8
a b c
d e1 e2
f g1 g2
h i j
315
a b c
d e f
g h
Figure 34-5. CDR. Femme, 54 ans, douleur mécanique hanche droite depuis 2 mois.
Radiographie bassin face presque normale (ostéophyte marginal) (flèche) (a). Six mois après, radiographie non modifiée, pas de perte de gradient en faux profil (bc).
IRM T1, T1 C + et T2 coronal : vaste zone en hyposignal T1 mais la quasi-totalité de la tête prend le contraste sauf les zones d’impaction sous-chondrales (têtes de
flèches) (d-f). (Noter dans la diaphyse un kyste mucoïde intraosseux hypo T1 dont la paroi prend le contraste et en franc hyperT2.) Un forage biopsique est pratiqué 1
mois après : échec. La radiographie (face et faux profil), 2 mois après le forage, montre une CDR (gh).
316
a b c
d e
a b
c
formels pour une nécrose (terrain différent, pas de liseré, pas Biologie
de zone de nécrose étendue sous-chondrale, prise de gadoli- Normale.
nium des zones d’impaction trabéculaire), le diagnostic
Radiographie standard
s’orientera vers une CDR et il faudra éviter les gestes inutiles
comme le forage biopsique par exemple. Le pincement est rapide (2 mm/an; > 50 %/an). Il est supé-
rieur, global ou supéro-externe mais jamais circonférentiel
Clinique comme dans les arthrites. Il n’y a pas d’ostéophytes, de sclé-
Les douleurs sont intenses, mal calmées par le repos, parfois rose ni de géodes. La tête fémorale se détruit, le cotyle aussi
nocturnes. Leur siège est typique, pli de l’aine, fesse, irradia- simulant une arthrite. Il n’y a pas d’ostéophytes car la CDR,
tion à la face antérieure de la cuisse vers le genou. comme le dit très bien Lequesne, est « une déroute sans
La CDR survient le plus souvent d’emblée sur une hanche saine. arrière-garde » (fig. 34-5).
317
a b
c d e
f g
318
3
5 1
7
4
2
6
a1 a2 b
c
Figure 34-9. Capsulose rétractile. Patient de 50 ans, douleur depuis 4 mois, hanche limitée,
boiterie.
Radiographies normales. Arthrographie normale (a) et capsulite (b) : arthrogramme réduit en (b) capacité articu-
laire = 7 mL. L’image est très évocatrice à partir de 5 mL. La capacité articulaire normale de la hanche est de
15 mL. IRM coronale T1 : aucun signe d’ADH ni d’ONTF (c). C’est cette discordance entre une clinique bruyante
avec limitation et boiterie et l’absence de signes radiographiques et IRM qui évoque le diagnostic.
a2) 1. Chambre médiale de l’articuluation. 2. Chambre latérale. 3. Interligne cartilagineux. 4. Ligne ilio-ischiatique.
5. Arrière-fond du cotyle. 6. Foramen obturé. 7. Fovea.
319
Figure 34-10. Fracture de stress. Homme 40 ans, sportif, douleur de hanche droite depuis 2 mois.
Radiographie hanche droite, faux profil : trait dense de la tête (flèche).
a b
c
Figure 34-11. Fracture impaction épiphysaire par insuffisance. Patient de 37 ans, ostéoporose
éthylique, prothèse de hanche gauche.
IRM coronale T1, T1 C + et sagittale T2 : hyposignal T1, parallèle à la corticale de la tête (a), prenant le contraste (b) et
hypersignal T2 (c) (flèches).
320
a b
c
d1 d2 e
6
3
1 4
Figure 34-12. Fracture de stress du col fémoral. Homme, 53 ans, luxation hanche gauche il y a 2 mois.
Douleur hanche gauche, boiterie, béquille à gauche, pas de limitation. TDM : normale (a). IRM coronale T1 : petite zone en hyposignal (flèche) (b), T2 axial et coronal :
hypersignal du bord inférieur du col et œdème de l’obturateur latéral (tête de flèche) (cd). Épanchement aspécifique, pas d’ONTF. Noter en (de) l’œdème en hypersignal
T2 du petit glutéal droit (étoiles) : myosite liée au béquillage avec surmenage du côté controlatéral (DOMS).
d2) 1. Œdème du petit glutéal. 2. Œdème de l’obturateur externe. 3. M. obturateur interne. 4. Vessie. 5. M. court et grand adducteurs. 6. M. moyen glutéal.
321
a b
c d
e f
322
2 5
1 6
a1 a2 b
a b
c d
323
3
2
1
4
6
5
a1 a2 b
c d
Figure 34-16. Fracture de stress du sacrum. Femme, 29 ans, dernier trimestre de grossesse, danse.
IRM axiale T2 FS (ab) coronale T1 et T2 FS : le trait, oblique, est visible en T1 comme en T2, l’œdème en hypersignal T2 le rehausse (flèches) (a-d).
a2) 1. Fracture en hypersignal du sacrum. 2. M. iliacus. 3. M. psoas. 4. M. grand glutéal. 5. Os coxal. 6. Articulation sacro-iliaque.
324
OSTÉOCHONDROMATOSE DE HANCHE
325
4
3
5
a b1 b2
c d
Figure 35-1. Ostéochondromatose primitive. Patiente de 60 ans, hanche raide et douloureuse depuis 6 mois, capsulite, capacité articulaire
limitée à 10 mL.
Arthro-TDM face (a), profil urétral (b), cliché zoomé (c) et TDM (d) : CE du récessus inférieur péricervical chondromateux pur. Il est mieux visible de profil (flèches) (b);
il existe des érosions du toit du cotyle sans coxarthrose (tête de flèche) (d).
b2) 1. Chambre médiale. 2. Chambre latérale. 3. Corps étranger moulé par le contraste et déclive par gravité. 4. Foramen obturé. 5. Ischion. 6. Branche ilio-pubienne.
326
a b
Des érosions du col, bord inférieur, par les CE, sont possibles.
Elles sont nettes et cernées d’un liseré de sclérose ce qui est un OSTÉOCHONDROMATOSE
bon argument pour la chondromatose.
POST-TRAUMATIQUE
Arthro-TDM ou arthro-IRM
Ces deux examens sont équivalents et permettent, en
Les CE sont secondaires à une luxation postérieure et une
l’absence d’épanchement, de distendre la capsule et d’identi-
fracture acétabulaire. Les CE sont petits, nombreux, à type de
fier les CE chondromateux purs sous la forme de lacunes
grains riziformes, libres ou adhérents. Du fait de leur petite
intra-articulaires. Ils siègent dans la région péricervicale ou
dans le fond du cotyle (fossette acétabulaire) (fig. 35-1). taille l’arthro-TDM les montre mieux. Dans d’autres cas il
s’agit d’une fracture ostéochondrale avec un fragment plus
volumineux qui peut alors être refixé au site donneur.
Évolution
Le stade chondral pur peut durer plusieurs années. Puis les
CE s’ossifient ou se calcifient; enfin arrive, mais ceci n’est pas OSTÉOCHONDROMATOSE
systématique, l’arthrose, au bout de 10-15 ans. Lorsque l’arth-
rose est là, constater la présence de CE a moins d’importance, SECONDAIRE
l’arthrose passant au premier plan.
IRM
L’arthrose est la première étiologie. Les arthrites, la PR, l’OPH
En pondération T1 les CE ont un signal intermédiaire, proche sont également responsables. Le traitement est celui de la cause.
du liquide, et en T2 à peine plus bas que le liquide articulaire.
Ils sont donc peu visibles quelle que soit la séquence.
Les CE étrangers ne sont visibles que sur la séquence T1 C+
FS car alors la synoviale se rehausse, devient hyper T1, et vient
mouler les CE (fig. 35-2). P OUR EN SAVOIR PLUS
Butt SH, Muthukumar T, Cassar-pullicino VN, Mangham DC. Primary synovial
Traitement osteochondromatosis presenting as constrictive capsulitis. Skeletal Radiol 2005;
34 (11) : 707-13.
Synovectomie large et totale qui comporte un risque d’enrai- Lim SJ, Chung HW, Choi YL et al. Operative treatment of primary synovial osteo-
chondromatosis of the hip. J Bone Joint Surg Am 2006; 88 (11) : 2456-64.
dissement et de nécrose car il faut parfois luxer la tête pour
Schoeniger R, Naudie DD, Siebenrock KA et al. Modified complete synovectomy
extraire un CE. Certains préfèrent un nettoyage complet de la prevents recurrence in synovial chondromatosis of the hip. Clin Orthop Relat Res
cavité articulaire avec une synovectomie a minima. 2006; 451 : 195-200.
327
331
a
b
c
Figure 36-2. Examen clinique.
Tiroir antérieur en flexion (a) : il signe la rupture du LCA et de la corne posté-
rieure du MM ou du PAPI. Signe de Lachman-Trillat (bc) : pathognomonique
d’une rupture du LCA en cas d’arrêt mou.
Figure 36-1. Hémarthrose après craquement : rupture du LCA.
332
4
6
3 2
1
2
1
5
3
7
4
6
a b1 b2
c1 c2 d
e
Figure 36-3. Rupture du LCA. Homme, 29 ans, instabilité récente 10 ans après trauma du genou.
IRM DP FS sagittale (ab) : désinsertion fémorale du LCA qui est en hypersignal, perte du parallélisme à la ligne de
l’échancrure (flèche), le fragment tibial du LCA est horizontalisé (tête de flèche). Coronale (cd) et sagittale (e) : échan-
crure vide (flèches) (cd). Atteinte associée de la corne postérieure du MM (de) : hypersignal vertical en « zone rouge »
périphérique (têtes de flèche).
b2) 1. Reliquat tibial du LCA horizontalisé. 2. LCP. 3. Cartilage trocléen. 4. Fémur. 5. Tibia. 6. Patella.
c2) 1. Rupture du LCA. 2. LCP. 3. ML. 4. Rupture verticale du MM. 5. LCM. 6. Tendon du biceps. 7. Fragment tibial
du LCA.
333
a b c
d e
4
3
1
a b1 b2
c
Figure 36-5. LCA «en nourrice ». Homme, 28 ans, pivot récent au football.
IRM DP FS coronale (a), sagittale (b-e) : échancrure vide et LCA en hypersignal sur le LCP (flèche), LCP verticalisé
(têtes de flèche) et bone bruise.
b2) 1. LCA attaché au LCP. 2. Veine fémorale superficielle. 3. Épanchement articulaire. 4. « Bone bruise ».
334
5
3
6
4
a1 a2 b
L’avulsion de l’épine tibiale antérieure et interne est un bon signe étranger, pas forcément libre, est parfois visible dans l’échan-
indirect mais il ne se voit que chez l’enfant (3 %) (fig. 36-6). crure. Le site donneur est la zone kystique, dégénérative, du
Le diagnostic de rupture partielle est difficile en IRM, surtout pied du LCA. On trouve souvent un kyste mucoïde globuleux
au stade aigu. Il faut confronter l’IRM aux données cliniques du LCP associé (fig. 36-8).
(Lachman avec arrêt dur retardé). C’est le faisceau antéromé- Le traitement est médical : infiltration intra-articulaire.
dial du LCA qui cède le plus souvent, les fibres postérolatéra-
les restant attachées au condyle latéral (fig. 36-7). Mais
l’arthroscopie reste le gold standard.
ASSOCIATIONS
Évolution LÉSIONNELLES
Les ruptures partielles de moins de 25 % du total des fibres
ont un meilleur pronostic. Au-delà de 50 % de fibres rom-
pues, il existe une instabilité.
LÉSION DU POINT D’ANGLE
Traitement POSTÉROLATÉRAL (PAPL OU PAPE)
Reconstruction par plastie ligamentaire autologue type Ken-
neth Jones ou DIDT (droit interne [gracilis] – semitendi- Le point d’angle postérolatéral correspond au renforcement
neux) chez les patients jeunes et actifs (< 50 ans). capsulaire postérolatéral du genou. Son atteinte isolée est rare
(1,6 %), elle est le plus souvent associée à celle du pivot cen-
Diagnostic différentiel : tral, mais elle compromet la stabilité rotatoire et postérolaté-
rale du genou. Le PAPL est constitué de :
kyste infiltrant dégénératif du LCA
– chef latéral du gastrocnémien;
Définition – coque condylienne postérolatérale;
C’est une dégénérescence mucoïde du ligament. Il n’y a pas – corne postérieure du ML (ménisque latéral);
de traumatisme connu. – muscle poplité et son tendon;
Synonyme – ligament poplitéofibulaire;
Mucoid degeneration of ACL. – ligament fabellofibulaire;
Clinique – ligament poplité arqué et la bandelette iliotibiale.
Âge : autour de la 5e décennie. La douleur a une topographie D’un point de vue fonctionnel, il est indissociable du liga-
poplitée ou postérolatérale. La flexion est limitée aux alen- ment collatéral latéral (LCL ou ligament collatéral fibulaire).
tours de 90° alors qu’il n’y a pas d’épanchement. Il n’y a pas
d’instabilité. Clinique
IRM Le PAPL peut être lésé en aigu, lors d’un traumatisme sportif
Le LCA est énorme (2 ou 3), fusiforme et en hypersignal T2 (sports de contact), ou de façon chronique lors d’accidents
homogène. Des kystes mucoïdes intraosseux sont régulière- d’instabilité répétés sur laxité chronique (par rupture
ment visibles entre les épines tibiales au pied du LCA. C’est ancienne du LCA). La lésion isolée du PAPL est rare. Le plus
un très bon signe indirect. Le LCA est fissuré dilacéré mais souvent il existe une rupture associée du pivot central et/ou
continu comme le montre bien l’arthro-TDM. Un petit corps du plan médial et du MM.
335
a b
c d
e g
f h
La clinique est pauvre, à la phase aiguë comme tardivement et Les petits ligaments (poplitéofibulaires, fabellofibulaires,
les différentes manœuvres pour tester le point d’angle sont soit arqué) sont difficilement visibles. Mais on peut apprécier
non réalisables (en aigu), soit peu précises (en chronique). les hypersignaux qui correspondent à leurs avulsions.
Un hypersignal T2 de l’extrémité supérieure de la fibula doit
IRM attirer l’attention sur le PAPE. Un hypersignal plus étendu
(tête de la fibula, bord postérolatéral de l’extrémité proximale
Le bilan précis ne peut reposer que sur elle. de la fibula) correspond le plus souvent à une lésion du LCL,
Séquences DP FS 3 plans. du tendon du biceps ou du tendon conjoint. Un hypersignal
336
1 3
5
4
a1 a2 b
c1 c2 d
e f g
3
4
5 1
4 2
Figure 36-8. Kyste infiltratif du LCA. Homme, 44 ans, douleurs chroniques, pas de trauma.
Radiographie (a) : corps étranger intra-articulaire (flèche). IRM sagittale DP (b), DP FS (cd) : énorme LCA, le CE est visible (flèche). Noter les kystes mucoïdes du pied du
LCA (tête de flèche) et le site donneur du CE. Arthro-TDM sagittale et coronale (e-g) : LCA kystique fissuré et CE avec son site donneur. Le CE n’est pas mobile, il reste
à sa place sur les radiographies successives (flèche).
a2) 1. Corps étranger. 2. Patella. 3. Condyles fémoraux. 4. Tête de la fibula. 5. « Cicatrice » de la physe.
c2) 1. Énorme LCA dont la limite antérieure est normale. 2. LCP. 3. Veine fémorale. 4. Inflammation épanchement. 5. Ligne de Blumentaat.
limité de l’apex de la fibula évoque une lésion des petits liga- L ÉSIONSDES FREINS MÉNISCO -
ments (fig. 36-9).
Une étude récente de Theodorou et al. a montré que la per- TIBIAUX DU MÉNISQUE LATÉRAL
tinence de l’IRM pour la détection des lésions de la bande-
lette iliotibiale, du tendon du biceps, du tendon du En cas de rupture du LCA, une rupture de l’attache ménisco-
gastrocnémien, du tendon poplité, du LCL, du LCA, du tibiale du ML existe dans 9,8 % des cas, associée à une fissure
LCP, du ML du MM et des lésions ostéochondrales variait radiale ou complexe du ménisque et à une expulsion ménis-
entre 80 et 100 %. cale. Cette lésion est aussi associée à une plus grande préva-
lence d’absence du ligament méniscofémoral
337
4
6 3
7 5
2
1
a e
b
c1 c2
d
338
1
4
a b1 b2
4
3
2
1
LÉSIONS MÉNISCALES
R UPTURE
Le ménisque médial est le plus touché (23 %) et 12 % de
lésions méniscales latérales. Il s’agit d’une lésion traumatique
stéréotypée qui part de la périphérie méniscale et qui fissure
son axe longitudinal jusqu’au bord libre. La corne antérieure
n’est jamais atteinte isolément.
La sensibilité de l’IRM pour les lésions latérales est médiocre
(57 %).
339
5 1
a b1 b2
c1 c2
a b
c d
340
5
1
2 3
a b1 b2
c d e
Figure 36-15. Anse de seau du ménisque latéral. Femme, 62 ans, accroupissement prolongé. Blocage.
IRM DP FS axiale (a-c) : ML amputé (flèche), fragment libre en avant et dans l’échancrure (têtes de flèche), coronale (d) : fragment libre antérieur, sagittale (e) : il ne
faut pas confondre le fragment libre adjacent au LCA avec une rupture de ce ligament.
b2) 1. Fragment libre méniscal. 2. LCP. 3. Veine. 4. Condyle médial. 5. Ligament patellaire.
IRM
Sagittale : signe du « double croisé postérieur ». Le fragment
luxé dans l’échancrure, volumineux, apparaît en avant du LÉSIONS PÉRIPHÉRIQUES
LCP (fig. 36-11). La partie de l’anse de seau repliée sur la
corne antérieure donne une « mégacorne antérieure » ou le
signe du double delta (fig. 36-12).
Perte de la continuité méniscale normale (disparition du
« papillon » méniscal). A TTEINTEASSOCIÉE DU
Le MM résiduel est petit et de signal diminué. LIGAMENT COLLATÉRAL MÉDIAL
Coronale : présence d’un troisième élément dans l’échancrure
en hyposignal en plus du LCA et du LCP. C’est le fragment Elle est fréquente (24 %).
341
a b
c1 c2 d
8 1
9
3
10 6 5
7
4
3
2
1 2
a b1 b2
c d
342
b
a
c
a c 3
b1 b2
343
a b c
d e f
g h
Synonyme Clinique
Tibial collateral ligament tear. Douleur interne en valgus (grade I) avec laxité (grade II et III) en
extension et surtout à 20° de flexion. Une laxité interne en exten-
Définition sion se voit en cas de rupture du LCA et du LCM. Une rupture
isolée du LCM ne donne pas de laxité interne en extension.
C’est la distension ou la rupture des deux faisceaux
(superficiel et profond) du ligament, secondaire à un IRM
stress en valgus. En général la rupture est haute, à l’inser-
tion fémorale. DP FS axiale et coronale.
344
1
4
3
2
a1 a2 b
c d
Épaississement et hypersignal du ligament ± interruption des une insuffisance rotulienne objective (IRO) et entraîner une
fibres (fig. 36-16 et 36-17). instabilité rotulienne récidivante.
La classification est la suivante : Clinique
– grade I : hypersignal non liquidien des tissus mous et du Mécanisme : valgus flexion rotation externe. La rotule se luxe
LCM qui est épaissi; en dehors et l’aileron rotulien interne (rétinaculum patellaire
– grade II : hypersignal T2 dans le LCM mais le tendon reste médian, RPM) se rompt (fig. 36-18). Il existe une hémarth-
continu, pas de rétraction; rose (fig. 36-19).
– grade III : solution de continuité du LCM et rétraction
Radiographie standard
proximale ou distale.
Rechercher les fractures associées (crête rotulienne médiane,
Évolution berge externe de la trochlée) (fig. 36-20).
345
a b c
d e
346
347
349
a b
350
1
4
a1 a2
b c d
e f g
h i
351
2 1
a1 a2 b
c
352
10
11
1
7
6
9
8
5
2 4
a b1 b2
c d e
f1 f2
g h
353
Évolution Évolution
Rupture Favorable en l’absence de lésions associées. Pas d’instabilité et
Dans les parties molles postérieures, sans épanchement intra- l’arthrose est rare et peu évolutive.
articulaire, avec un tableau douloureux aigu rapidement réso- Pour certains, risque accru de syndrome douloureux rotulien
lutif sous AINS (voir supra). (SDR) par déstabilisation antéropostérieure surtout s’il existe
Extension des lésions associées.
Le kyste peut aussi s’étendre loin à distance de l’échancrure, Traitement
vers l’arrière, et infiltrer la paroi de l’artère poplitée donnant Conservateur en cas de lésion isolée; chirurgical en cas de
un kyste adventiciel (ou adventitiel). lésions associées.
Le kyste apparaît en hypersignal T2 étendu, souvent mul-
tikystique, dans la paroi artérielle. Le trajet de l’artère est nor-
mal, sans déviation, comme on le voit dans les pièges poplités P OUR EN SAVOIR PLUS
mais l’angio-IRM montre bien la compression extrinsèque.
Akisue T, Kurosaka M, Yoshiya S et al. Evaluation of healing of the injured pos-
Le kyste se remplira avec les augmentations de pression intra- terior cruciate ligament. Analysis of instability and MRI. Arthroscopy 2001; 17 :
articulaire et sera responsable d’une claudication surale uni- 264-9.
latérale chez un sportif jeune (fig. 37-5). L’échographie après Laborie L, Lerais JM, Sarlieve P et al. Rupture de kyste mucoïde dans la graisse
retro-fémorale. J Radiol 2006; 87 : 670-4.
effort montre ces kystes et la compression artérielle extrinsè-
Lerais JM, Loffroy R, Ben Salem D et al. Les anomalies vasculaires du sportif. In :
que. Ils doivent être opérés (résection greffe veineuse). Imagerie des pathologies professionnelles. Sauramps Médical, Montpellier,
Le piège poplité représente le principal diagnostic différentiel : 2005 : 81-100.
lui aussi donne une claudication surale unilatérale (bilatérale Mc Carthy C, Mc Nally EG. The MRI appearance of cystic lesions around the knee.
Skeletal Radiol 2004; 33 : 187-209.
dans 30 % des cas). Le faisceau musculaire accessoire, respon- Richardi G, Lousteau O, Viala J et al. Rupture du ligament croisé postérieur :
sable de la déviation artérielle, est visible en T1. apport de l’imagerie. In : Le genou. Getroa-Gel opus XXXIII. Sauramps Médical,
Montpellier, 2006 : 271-82.
Traitement Shelbourne KD, Muthukaruppan Y. Subjective results of nonoperative treated,
Le kyste du LCP, à la différence de celui du LCA, peut être acute, isolated posterior cruciate ligament injuries. Arthroscopy 2005; 21 : 457-61.
ponctionné sous échographie et infiltré (efficacité 50 %). Sonin AH, Fitzgerald SW, Hoff EL et al. MRI of the posterior cruciate ligament : nor-
mal, abnormal, and associated injury patterns. Radiographics 1995; 15 : 551-61.
FRACTURE « EN KISSING »
C’est une fracture ostéochondrale atteignant les parties anté-
rieures du tibia et du fémur lors d’un mécanisme en hyperex-
tension. À l’IRM hypersignal T2 des contusion-impactions.
354
LÉSIONS MÉNISCALES
355
a b c
356
4 3
1
2
a1 a2
b
c
Il est visible sur 3 coupes de 3 mm au moins et il couvre 50 % – MD complet (toute la surface est couverte), s’étendant dans
ou plus de la surface du plateau tibial latéral sur les coupes l’échancrure;
sagittales et coronales. Son extension dans l’articulation est – MD incomplet, partiel (la surface est partiellement couverte);
plus importante que pour le ménisque interne. Le plan axial – Morphotype Wrisberg : absence d’attache postérolatérale
montre bien l’aspect circonférentiel du MD (fig. 38-3). méniscotibiale. Le ménisque s’insère sur la partie postéro-
Les fissures sont quasi constantes (80 %) : horizontales, fentes latérale du condyle médial en continuité avec le ligament de
radiales et multidirectionnelles type flap tear, en hypersignal Wrisberg. Le ménisque est hypermobile;
T2 (fig. 38-4). – MD annulaire : ménisque d’aspect circulaire ouvert en son centre.
357
a b
c1 c2
d e f
6 3
2
5 4
358
Classification
MÉNISQUE DÉGÉNÉRATIF
Établie par Boyer, Bonvarlet et Dorfmann, elle est complétée
(LÉSION MÉNISCALE par l’IRM :
DÉGÉNÉRATIVE, LMD) – grade I et II : méniscose simple avec aspect « éfrangé » du
bord libre et hypersignal focal, globuleux ou linéaire intra-
méniscal (grade I). Méniscocalcinose bien visible en radio-
graphie et invisible en IRM (grade II);
– grade III : hypersignal intraméniscal communiquant avec
Synonymes au moins une des surfaces articulaires. C’est une fente
(tear) méniscale. La fente horizontale qui communique
Meniscal degeneration, intrasubstance degeneration, meniscal avec l’articulation, et qui est susceptible de donner un kyste
grade 1 and 2 signal intensity, meniscal cyst. méniscal, est un grade III;
– grade IV : fente radiale perpendiculaire à l’axe longitudinal
du ménisque et au bord libre. C’est cette lésion qui peut
Définition entraîner une « languette » méniscale, libre et mobile, et qui
doit bénéficier d’une résection ou d’une méniscectomie
La LMD est une détérioration structurale interne du fibrocar- partielle « économique » (voir infra);
tilage méniscal résultant de stress chroniques en cisaillement – grade V : lésion complexe.
et en compression axiale sans atteinte du cartilage articulaire
d’encroûtement. Cette lésion n’est donc pas de l’arthrose au Clinique
sens strict même si des lésions chondrales infraradiologiques
accompagnent souvent (43 %) la détérioration méniscale Adulte d’âge mûr (M = 51,6 ans), mais 6,5 % des patients ont
comme l’arthroscopie l’a montré. On parlait autrefois de moins de 30 ans. Pas de traumatisme franc mais surmenage
méniscose pour ces lésions. Il faut les distinguer des lésions articulaire sportif (tennis, jogging, ski) ou professionnel (car-
méniscales accompagnant l’arthrose où l’on utilise le terme de releurs, plombiers, maçons, etc.). Les accroupissements pro-
méniscarthrose. longés sont un facteur de risque ainsi que les contraintes en
En pratique, seules les LMD instables, susceptibles de bénéfi- valgus rotation externe et varus rotation interne.
cier d’une résection arthroscopique, méritent d’être identi- Homme > femme (sexe ratio = 2/1, l’inverse de la population
fiées, par l’IRM, surtout la fissure radiaire (type IV) de gonarthrose).
responsable d’une « languette » méniscale. Le mode de début peut être aigu (1/3) : après accroupisse-
La fente horizontale est la lésion type évocatrice de LMD. ment, au lever, etc.
a b
c
359
4
1
5 2
a b d
c1 c2
360
a b
c
jusqu’à la périphérie : grade III (fente horizontale) (fig. 38-7). Siège : corne postérieure du MM et corne antérieure du ML.
Siège : corne postérieure du MM. La fente ne présente pas de ML = MM (fig. 38-8 à 38-10).
changement de direction. Asymptomatique si elle est confi- Taille : quelques mm à une volumineuse masse lobulée avec
née au bord libre, elle peut évoluer vers la fente multidirec- des septa (kyste paraméniscal) qui s’étend à distance de la
tionnelle (flap tear) et le fragment libre. Un œdème réactif fente horizontale (fig. 38-9). Le kyste peut éroder, de façon
condylien ou tibial signe le caractère symptomatique de la extrinsèque, le condyle fémoral (fig. 38-9).
lésion. Une formation kystique (kyste méniscal) est fréquem- T1 C+ : inutile en routine, ne sert qu’à éliminer une masse
ment alimentée par cette fente. solide (synovialosarcome) en présence d’une localisation aty-
pique. La paroi du kyste (fine et régulière) prend le contraste.
361
3
4
2
1
a1 a2 b
c d
e f g
362
4 2
1 3
a
b
c d e
2
1
6
4
a1 a2 b
Figure 38-11. Bursite interne du LCM.
IRM T1 et T2* : collection kystique, multiloculée en hyposignal T1 et franc hypersignal T2. L’absence de fente horizontale élimine le kyste méniscal.
a2) 1. Bursite. 2. LCT (LCM). 3. M. gastrocnémien médial. 4. Vaissaux poplités. 5 Ligament patellaire. 6. LCP. 7. Tendon du semimembraneux.
363
5
4
2
3 6
9 7
1
8
10
a1 a2
b c d
Clinique
FENTE (OU FISSURE)
Deux circonstances très différentes :
RADIAIRE
– RT post-traumatique du sujet jeune, sportif, atteignant le ML
à la jonction corne antérieure-corps. Comme toutes les
lésions traumatiques, elle est de type vertical. Elle peut être
associée à une rupture du LCA (fig. 38-12 et 38-13);
Synonyme – RT dégénérative de la corne postérieure du MM. Difficile à
reconnaître et difficile à traiter. Asymptomatique si locali-
Radial Tear (RT). sée au bord libre et de petite taille. Elle survient souvent
après un mouvement banal. Prévalence : 13 % dans la
Définition population de plus de 60 ans. Association avec l’arthrose
dans 54 % des cas (fig. 38-14 et 38-15). Les déchirures de la
Fente verticale orientée perpendiculairement au bord libre du racine postérieure du MM représente 10,5 % des cas.
ménisque et perpendiculaire à son axe longitudinal. Les lésions
des freins méniscotibiaux en font partie (ou racines posté- Physiopathologie
rieures latérales).
Fréquence : 12-15 % des séries arthroscopiques, 32 % des La RT se manifeste par une perte de substance méniscale. Si
genoux opérés après IRM. ce défect est perpendiculaire au plan de coupe de l’IRM, il
364
2 1
7
3
6
a b c Figure 38-13. RT du sujet jeune post-traumatique typique à la jonction corne antérieure partie moyenne du corps du ML.
d e1 e2 IRM T1 coronale (a-c) : seule la coupe (b) est anormale avec petite perte de substance (flèches), DP FS coronale (d) et sagittale (e) : hypersignal liquidien
du défect radiaire. Arthroscopie : résection du tiers externe de la corne postérieure et de la partie moyenne suture de la corne antérieure.
e2) 1. CP du ML. 2. CA du ML. 3. Fente. 4. Tendon du gastrocnémien latéral. 5. Capsule. 6. Muscle gastrocnémien latéral. 7. Frein méniscotibial.
manque un morceau de ménisque sur au moins une coupe traduisant la souffrance trabéculaire qui peut aboutir à
alors que les coupes adjacentes sont normales (« ménisque une impaction sous-chondrale ou à une fracture simulant
fantôme »). Si le défect méniscal est oblique au plan de coupe, une nécrose (mais prenant le contraste et hypersignal T2)
la rupture semble progresser sur les coupes du bord libre à la (fig. 38-15).
périphérie (signe de la « fente en marche ») (fig. 38-16).
Diagnostic différentiel
IRM
Il s’agit de la fracture de stress à évoquer en présence d’un
Séquences DP FS dans les 3 plans ± T1. La RT est monodirec- hyposignal T1 T2, linéaire, sous-chondral, arciforme, de siège
tionnelle, verticale : condylien ou tibial, entouré d’œdème et en l’absence de toute
anomalie méniscale et arthrosique sous-jacente (fig. 38-17)
– signe du « ménisque fantôme » : augmentation localisée du
(voir infra).
signal effaçant l’hyposignal normal du ménisque (fig. 38-14);
– signe de la « fente en marche » : hypersignal hydrique se
déplaçant sur les coupes successives (voir supra);
Évolution et traitement
– deux signes accessoires : Les RT post-traumatiques font l’objet d’une réparation chi-
- –la subluxation du MM d’au moins 1/3 (62 % des cas). Elle rurgicale avec résection ou suture selon l’étendue et le siège.
traduit l’instabilité méniscale et « l’automéniscectomie » Les RT dégénératives isolées semblent avoir un faible poten-
liée à l’interruption des fibres longitudinales du ménisque tiel de guérison. Le traitement médical est toujours tenté en
(le ménisque s’allonge) (fig. 38-15). Ce signe est aussi fré- première intention (infiltration). En cas d’échec : débride-
quemment décrit dans la gonarthrose, les fissures ménisca- ment arthroscopique si les lésions arthrosiques ne sont pas
les complexes, il est donc peu spécifique, trop évoluées.
- l’œdème sous-chondral (hyposignal T1 hypersignal T2)
365
a b c
d e
P OUR EN SAVOIR PLUS Lerais JM, Mercky N, Hadjidekov G et al. Imagerie par IRM 3T des lésions
e ménis-
cales du genou : étude de 25 cas avec corrélations arthroscopiques. 9 Congrès
Franco-Bulgare, Sofia, 11-12 mai 2007.
Brody JM, Lin HM, Hulstyn MJ, Tung GA. Lateral meniscus root tear and meniscus
Lerer DB, Umans HR, Hu MX, Jones MH. The role of meniscal root pathology and
extrusion with anterior cruciate ligament tear. Radiology 2006; 239 (3) : 805-10.
radial tear in medial meniscal extrusion. Skeletal Radiol 2004; 33 : 569-74.
Harper KW, Helms CA, Lambert HS 3rd, Higgins LD. Radial meniscal tears : signi-
Magee T, Shapiro M, Williams D. Prevalence of meniscal radial tears of the knee
fiance, incidence and MR appearance. AJR 2005; 185 (6) : 1429-34.
revealed by MRI after surgery. AJR 2004; 182 : 931-6.
Jee WH, MCCauley TR, Kim JM et al. Meniscal tear configurations : categoriza-
Malghem J, Staumont V, Lecouvet F et al. Cas particulier : la rupture de la corne
tion with MRI. AJR 2003; 180 : 93-7.
postérieure du ménisque médial. In : Actualités en imagerie du genou. Sauramps
Kenny C. Radial displacement of the medial meniscus and Fairbank’s signs. Clin Médical, Montpellier, 2004 : 75-83.
Orthop 1997; 339 : 163-73.
Tuckman GA, Miller WJ, Remo JW et al. Radial tears. AJR 1994; 163 : 395-400.
366
3 4
1
2 2
a1 a2 d
b c
a b c
367
2
1 3
5
4
a1 a2 b
3
4
2 1
5
6
3
1
a1 a2 b 5
c d e 4
f1 f2
368
Synonymes IRM
Meniscus oblique tear, meniscus flap tear (FT).
Séquences DP FS dans les 3 plans ± T1.
La FT est une lésion multidirectionnelle avec au moins 2 com-
Définition posantes, horizontale et radiaire (verticale ou oblique). Il est
Fente méniscale avec deux composantes longitudinale (hori- toujours difficile, même chirurgicalement, de préciser exacte-
zontale) et radiaire (perpendiculaire à l’axe longitudinal du ment le trajet et l’orientation de la lésion méniscale initiale en
ménisque). Cette lésion forme une languette (ou lambeau, cla- présence d’un fragment déplacé. Dans une série de FT chirur-
pet) méniscale libre ou déplacée qui migre soit dans l’échan- gicale, les lésions du ménisque résiduel étaient de type obli-
crure, soit le long du tibia. Le lambeau débute souvent par que, horizontales ou complexes, et 30 % étaient radiaires. Ce
une fente horizontale. qui est important, en IRM, c’est de savoir reconnaître une
Siège : corne postérieure et corps du MM (97 %). Les FT du lésion instable avec au moins deux composantes différentes
ML sont rares et l’apanage du jeune. dans deux plans (horizontal et vertical ou radiaire) (fig. 38-18
Taille : très variable. à 38-22).
Dans les formes chroniques, on trouve fréquemment (38 %)
Clinique une petite impaction du plateau tibial médial avec un œdème
osseux microtraumatique (hypersignal T2) (fig. 38-22).
Début brutal post-traumatique chez les sujets jeunes ou insi- Le fragment déplacé migre dans l’échancrure, le long du plan
dieux avec blocages et sensation d’instabilité. L’originalité des capsuloligamentaire médial et deux fois plus souvent vers le
a b c
d e
369
3 2
1
4
a b1 b2
c
Figure 38-20. FT du MM. Femme, 50 ans, pas de trauma, douleur brutale il y a 3 semaines.
IRM DP FS coronale (ab), et sagittale (c) : fragment déplacé le long du récessus coronaire (flèches). Lésion multipla-
naire du corps et de la corne postérieure du MM dans le plan sagittal (tête de flèche).
b2) 1. Lésion multiplanaire de la CP du MM. 2. LCP. 3. LCA. 4. Épanchement.
a b c
bas (entre le plateau tibial et le récessus coronaire) que vers le Diagnostic différentiel
haut (en avant du LCM) (fig. 38-20 à 38-22).
La localisation précise du fragment migré permet de guider Autres lésions méniscales déplacées et notamment l’anse de
l’arthroscopie. seau : post-traumatique, verticale, d’arrière en avant, migrant
La FT du ML est une lésion post-traumatique (fig. 38-23). dans l’échancrure. Elle est toujours volumineuse. Elle inté-
resse aussi presque toujours le MM.
370
6
2
5
3
1 4
a b1 b2
c d
a b c
371
372
OSTÉOCHONDROSE,
POLYOSTÉOCHONDROSE
373
Synonymes Définition
Osteochondrosis, polyosteochondrosis. C’est une apophysite de traction microtraumatique. Le liga-
ment patellaire tire sur la tubérosité tibiale antérieure (TTA)
Définition arrachant des petits morceaux de cartilage et d’os. Le sport
favorise cette affection. Le noyau d’ossification secondaire de
L’ostéochondrose de croissance est une perturbation de l’apophyse tibiale antérieure apparaît vers 10 ans chez la fille
l’ossification enchondrale qui touche les noyaux d’ossifica- et 12 ans chez le garçon.
tion épiphysaires ou apophysaires. Le terme d’ostéochondrite Sexe : garçon entre 10 et 15 ans.
est inadapté puisqu’il n’y a pas de participation infectieuse et Asymétrique, elle prédomine d’un côté mais l’atteinte
que la composante inflammatoire est minime ou absente. Il mineure controlatérale est fréquente (30 %), parfois décalée
est néanmoins consacré par l’usage. dans le temps.
Au genou on distingue les ostéochondroses apophysaires Fréquence : c’est l’apophysite la plus fréquente.
(maladie d’Osgood-Schlatter, de Sinding Larsen), les varian-
Sports : ski, athlétisme, football, judo, etc.
tes de l’ossification, les véritables ostéochondrites disséquan-
tes épiphysaires des condyles fémoraux (décrites initialement
par König), de la patella et de la trochlée fémorale. Nous Clinique
n’envisagerons pas la maladie de Blount qui est une ostéo-
chondrite métaphysaire exceptionnelle. La tubérosité est douloureuse, un peu tuméfiée, sensible à la
Le pronostic est très différent selon qu’il s’agit d’une ostéo- pression et l’effleurement. La « mise à genou » est doulou-
chondrose apophysaire, au pronostic bénin, ou d’une ostéo- reuse. La douleur est mécanique, calmée par le repos.
chondrite articulaire épiphysaire, dont les risques essentiels Examen : genou sec, patella normale, mobilité normale
sont la libération d’un fragment libre ostéochondral et à long (fig. 39-1).
terme l’arthrose.
Ces maladies sont découvertes entre 12 et 15 ans et il peut être Biologie
très difficile de faire la différence entre une simple variante de
la normale qui va guérir sans séquelles et une véritable ostéo- Normale.
chondrite.
Radiographies standards
Face et surtout profil de genou.
OSTÉOCHONDROSES À un stade précoce de la maladie lorsque les signes cliniques
sont bruyants, la radiographie est normale ou presque : sim-
APOPHYSAIRES ple œdème des parties molles prépatellaires.
À un stade plus tardif, alors même que les douleurs ont ten-
dance à s’estomper, à devenir plus chroniques voire intermit-
tentes, les signes radiologiques apparaissent : aspect
fragmenté de la TTA avec des ossifications à distance de la
M ALADIE D ’O SGOOD -S CHLATTER diaphyse, hétérotopiques, dans le tendon (fig. 39-2).
Synonyme IRM
Osgood-Schlatter Disease (OSD), tibial osteochondrosis. Séquences DP FS dans les 3 plans ± T1.
Inutile au diagnostic, elle permet d’éliminer une tumeur car-
tilagineuse en présence d’une forme strictement unilatérale et
de participer à l’établissement du pronostic.
La TTA est peut-être hypertrophiée et fragmentée et en
hypersignal intermédiaire, mais ce sont surtout les signes sur
les parties molles qui dominent et sont constants, ce qui fait
que l’OSD s’apparente plus, en imagerie magnétique, à une
tendinopathie qu’à une apophysite.
La bourse rétropatellaire (infrapatellaire profonde) ou prépa-
tellaire est distendue (45 %). Le tendon patellaire est en
hypersignal distal à proximité de l’insertion sur la TTA. Un
ossicule, en avant de la TTA, est visible dans 32 % des cas. Il
ne faudra pas confondre cet ossicule avec l’aspect fragmenté
de la TTA elle-même.
Un œdème de la TTA et de l’épiphyse tibiale est fréquent en
Figure 39-1. Osgood-Schlatter.
phase aiguë. Sa disparition et celle des signes cliniques signent
Aspect proéminent des TTA.
l’évolution vers la guérison (fig. 39-3 et 39-4).
374
2
a1 a2 b1 b2
1
a b
a b
c d
375
Évolution Traitement
Favorable en quelques mois au prix d’une hypertrophie rési- Repos ou réduction des activités physiques. En période aiguë :
duelle de la TTA n’entravant pas l’activité sportive ultérieure. port d’une genouillère. La chirurgie est exceptionnellement
Les complications sont exceptionnelles. On cite souvent le ris- indiquée : ablation de calcifications hétérotopiques (fig. 39-6).
que d’arrachement de la TTA. C’est un accident rare. Ogden a
individualisé trois types d’arrachement : Diagnostic différentiel
– type 1 : décollement isolé de la TTA;
BURSITES PRÉPATELLAIRES ANTÉRIEURES
– type 2 : décollement de la TTA et d’une partie de l’épiphyse;
– type 3 : le plus fréquent, arrachement apophyso-épiphysaire Synonymes
de l’extrémité supérieure du genou. C’est un accident du Superficial infrapatellar bursitis, prepatellar bursitis, house-
grand adolescent lorsque l’apophyse s’est intégrée à l’épi- maid’s knee, preacher’s, clergyman’s knee.
physe. Il est consécutif à un saut avec impulsion (triple Physiopathologie
saut, saut en longueur), entraînant un verrouillage brutal
C’est une bursite sous-cutanée qui apparaît après la naissance,
de l’appareil extenseur du genou. Il s’apparente aux décol-
acquise, microtraumatique.
lements apophysaires sauf que la TTA, qui est soudée à
l’épiphyse, l’entraîne dans son décollement. Il se traduit par Il existe trois bourses antérieures :
une hémarthrose douloureuse et une impotence fonction- – prépatellaire, la plus fréquente : entre la peau et le fascia
nelle totale. La radiographie montre le décollement de arciforme du ligament iliotibial qui passe en pont en avant
l’extrémité supérieure proximale du genou (fig. 39-5). de la patella;
– infrapatellaire superficielle également fréquente (en avant de
la TTA et du ligament patellaire);
– infrapatellaire profonde rare (en arrière du ligament et en
avant de la TTA). Une petite quantité de liquide est cons-
tante dans cette bourse.
Clinique
Apanage des travailleurs « à genou », elle se traduit par une
tuméfaction souvent inflammatoire, chaude, rouge, centrée sur
la patella (bursite prépatellaire) ou plus bas en avant de la TTA
et du ligament, fluctuante (bursite infrapatellaire superficielle).
L’examen montre un genou douloureux à la flexion mais sec,
sans flessum.
Femme > homme (prépatellaire). Homme > femme (infrapa-
tellaire superficielle).
Il faut éliminer un sepsis de cette bourse qui est pratiquement
la seule avec l’hygroma olécrânien à s’infecter (30 %). La con-
tamination est percutanée (excoriation cutanée) et le staphy-
locoque doré est en cause dans 80 % des cas. Il s’agit
d’hommes dans 73 % des cas, moyenne d’âge 50 ans, on note
a b Figure 39-5. Arrachements de la TTA et de l’épiphyse (Ogden 3). une influence saisonnière (été, printemps).
L’ostéosynthèse doit être le plus atraumatique possible (risque d’épiphy- Les facteurs favorisants sont l’alcool, le diabète, une cortico-
siodèse).
thérapie locale ou générale et l’immunodépression, notam-
ment le VIH. Elle est rare dans la PR et les rhumatismes
inflammatoires. Un traumatisme aigu peut être responsable
(bursite post-traumatique). La sarcoïdose est exceptionnelle-
ment en cause.
La ponction de la bourse devra être strictement extra-articu-
laire pour ne pas ensemencer le genou.
Rarement une ostéomyélite s’accompagnera d’une bursite
prépatellaire.
Biologie
Normale.
Ponction de la bourse septique : liquide ± puriforme conte-
nant une majorité de leucocytes ± altérés (10 000-
30 000/mL). Germe à la culture (le plus souvent un staphylo-
coque aureus ou autre et streptocoque).
Radiographie standard
Figure 39-6. Ablation de corps étrangers ostéochondromateux Des calcifications sont possibles dans les formes chroniques
douloureux rétrotendineux. (fig. 39-7).
376
2 4
a1 a2
b1 b2 c
Figure 39-8. Bursite hémorragique prépatellaire depuis 1,5 an après rupture du LCA, pas d’évolution.
Échographie coupe longitudinale : masse échogène « solide » avec renforcement postérieur, homogène (flèche) (a). IRM DP FS et T1 sagittale (bc) : masse bien limitée
ovale infrapatellaire antérieure non infiltrante de signal intermédiaire T1 égal à celui des muscles et hyper T2 un peu moins intense que les liquides purs (têtes de flèche).
a2) 1. Masse. 2. Peau. 3. Renforcement postérieur. 4. Patella.
b2) Bursite en hypersignal relatif T1. 2. Ligament patellaire. 3. T. quadricipital. 4. LCP. 5. M. gastrocnémien médial. 6. LCA.
377
a d
b1 b2 c
6 3
5
4
a
b c d
Figure 39-10. Synovialosarcome. Femme, 39 ans, masse dure évolutive de la cuisse droite.
IRM T1 FS C + coronale et axiale (ab), DP FS axiale (c), axiale T1 (d) : masse volumineuse bien limitée, signal T1 inter-
médiaire, prenant le contraste de façon hétérogène, et hypersignal aspécifique T2 (flèches). Pas de calcifications.
378
a d
b
c
C’est le siège typique, le caractère bien limité, rond ou ovale, LYMPHANGIOME KYSTIQUE
non infiltrant, homogène de la bursite chronique qui évoque Rare, apanage du jeune enfant, il a un aspect échographique
le diagnostic. typique, anéchogène avec cloisons et multilobulé. La masse
Traitement est molle. À l’IRM masse multicompartimentée, de signal
La bursite simple bénéficie d’une ponction évacuation infil- liquidien avec fin rehaussement périphérique des septa et des
tration cortisonée. La bursite prépatellaire ne communique parois kystiques. Des niveaux liquide-liquide sont fréquents
pas avec l’articulation et l’efficacité est spectaculaire. témoignant de saignement intrakystique (fig. 39-11).
La bursite septique est traitée par antibiotiques (10 jours)
± exérèse.
La bursite hémorragique chronique fait l’objet d’une biopsie M ALADIE
à l’aiguille ou chirurgicale avec exérèse.
DE S INDING -L ARSEN -J OHANSON
SARCOME SYNOVIAL
Volumineux, évolutif, beaucoup plus dur et fixé, bien limité, Moins fréquente que l’apophysite tibiale antérieure. Elle est
il est calcifié dans 30 % des cas. Il est proche des bourses, ten- microtraumatique et sportive et survient au même âge.
dons, capsules des grosses articulations. Il est responsable de
douleurs vives. Clinique
À l’IRM il est hétérogène en T2 et peut agresser l’os (érosions,
lyse), iso-intense au muscle en T1 avec des zones hémorragi- Deux formes :
ques en hypersignal T1 et kystiques en hypersignal T2 – chronique : la douleur siège à la pointe de la patella, la
(fig. 39-10). flexion du genou est douloureuse mais sans limitation
379
2
3
a b1 b2
Radiographie standard
Face et surtout profil de genou.
Petit arrachement osseux spiculaire de la pointe de la patella
ou irrégularités du noyau d’ossification (fig. 39-12).
Évolution
Bénigne, guérison sans séquelles avec parfois proéminence de
la pointe rotulienne (fig. 39-13).
Figure 39-13. Séquelle de Sinding-Larsen-Johanson.
Traitement Radiographie profil : déformation en « nez » (flèche).
Réduction d’activité sportive ± genouillère pendant 4 semaines. Courroy JB, Bouchet T, Demarais Y et al. Ostéochondrose et ostéochondrite du
genou. Rev Rhum 1998; 65 (7) : 147-51.
Fujimoto H, Shimofusa R, Shimoyama K et al. Sarcoidosis presenting as prepatel-
P OUR EN SAVOIR PLUS lar bursitis. Skeletal Radiol 2006; 35 (1) : 58-60.
Rosenberg ZS, Kawelbblum M, Cheung YY et al. Osgood-Schlatter lesion : frac-
Cea-Pereiro JC, Garcia-Meijide J, Mera-varela A, Gomez-Reino JJ. A comparison ture or tendinitis? Scintigraphic, CT, and MRI features. Radiology 1992; 185 :
between septic bursitis caused by staphylococcus aureus and those caused by 853-8.
other organisms. Clin Rheum 2001; 20 (1) : 10-4. Stahnke M, Mangham DC, Davies AM. Calcific haemorrhagic bursitis anterior to
Choi HR. Patellar osteomyelitis presenting as prepatellar bursitis. Knee 2007; 14 the knee mimicking a soft tissue sarcoma : report of two cases. Skeletal Radiol
(4) : 333-5. 2004; 33 : 363-6.
380
a b d
c e
3
4
1
2
1
4
a b c
d1 d2 e
381
Définition clinique
OSTÉOCHONDROSES et physiopathologie
ÉPIPHYSAIRES ET L’atteinte initiale est la souffrance de l’os sous-chondral d’ori-
POLYOSTÉOCHONDROSES gine microtraumatique. La frontière avec les variantes de
l’ossification est floue. Il s’agit d’enfants jeunes, de moins de
12 ans, présentant de vagues douleurs du genou en règle peu
a b c d
e f
g1 g2 h
2
1
3
382
invalidantes. Le genou est sec et non limité. Les anomalies sont IRM
souvent bilatérales. Le siège des lésions est aussi très
important : face postérieure des condyles fémoraux en arrière T1 DP FS 3 plans et T1 C+.
de la verticale de la corticale postérieure de la diaphyse du Elle rassure en montrant l’absence d’hypersignal anormal du
fémur (zone non portante), face inférieure du condyle externe. noyau et du sous-sol. Le noyau secondaire prend le contraste
normalement (fig. 39-15).
Radiographies standards
Traitement
Face, profil, cliché d’échancrure intercondylienne.
Le cliché de face est souvent normal. De profil, le noyau Abstention thérapeutique, surveillance de l’ossification pro-
d’ossification est séparé de l’os porteur mais le sous-sol n’est gressive.
pas altéré. L’image « d’œuf au nid » ainsi réalisée est un ins-
tantané radiologique qui ne signifie pas séquestre et nécrose
en cours de séparation comme une ostéochondrite mais au P OUR EN SAVOIR PLUS
contraire fusion progressive du noyau à l’os. C’est la séquence
Chateil JF, Brun M, Moinard M, Diard F. Le point sur l’ostéochondrite. In : Le
exactement inverse. Il faut donc savoir analyser le siège, pren-
genou traumatique et dégénératif. Opus XXIV Getroa. Sauramps Médical, Mont-
dre connaissance de l’âge et vérifier le côté controlatéral dans pellier, 1997 : 179-85.
le cadre d’une possible poly-ostéochondrose (fig. 39-14, 39- Genety J, Brunet Guedj E, Moyen B et al. Une nouvelle entité radioclinique : la
15 et 39-16). polyostéochondrose des condyles fémoraux chez l’enfant. Lyon Med 1982; 78 :
25-30.
Le cliché d’échancrure est parfois trompeur car il projette en
zone portante une variante postérieure. Une véritable ostéo-
chondrite se voit aussi de face.
383
OSTEOCHONDRITE DISSÉQUANTE
DU GENOU
385
Synonyme
Osteochondritis Dissecans (OCD).
Définition
L’OCD est une ostéochondrose épiphysaire. C’est une ostéo-
chondrodystrophie de croissance touchant le squelette imma-
ture. C’est en fait une fracture marginale de l’os sous-
chondral située juste sous la surface du cartilage articulaire.
L’os sous-chondral se nécrose et peut se détacher, accompa-
gné du fragment de cartilage adjacent. Le fragment ostéo-
chondral se comporte alors comme un corps étranger. Il
existe des possibilités de réparation et de guérison, ce que l’on
n’observe pas dans les nécroses de l’adulte.
Clinique
Le genou est la première localisation (prévalence 20/100 000).
La maladie apparaît entre 10 et 20 ans (moyenne = 13-14 ans).
Sexe : garçon > fille (2).
Siège : condyle médial (81 %) (fig. 40-1) puis le condyle latéral
(10 %) et la trochlée (2-3 %). Surtout la face externe du con-
a
b
70 % 6% 10 %
Condyle interne
A B
Stade I-a-Ib
10 % Formes rares
Condyle externe
C D
Figure 40-1. Localisation des OCD.
Stade II-a-IIb
A
E F
B C
386
1
3
2
a b e
d c
f1 f2 g
h i
dyle médial, en zone portante, segment moyen des condyles De même le passage de la flexion à l’extension en rotation
(fig. 40-2). La zone postérieure, comme on l’a vu plus haut, interne est douloureux par mise en compression de la lésion
est un secteur non portant, siège des variantes du normal. Le (signe de Wilson) (fig. 40-3).
secteur antérieur est la zone des macrotraumatismes.
La douleur est mécanique avec boiterie intermittente. Physiopathologie
L’hydarthrose est fréquente.
Il existe une douleur à la pression de la face inférieure du con- Aucune théorie ne fait l’unanimité. Les microtraumatismes
dyle médial, le genou étant en flexion (signe d’Axhausen). jouent un rôle à l’origine de remaniements sous-chondraux
387
a b c
Figure 40-6. OCD stade nodulaire IIa. Garçon, 17 ans, douleur depuis 1 an.
Radiographie face et profil : nodule dans l’os sous-chondral face externe du condyle médial typique (flèches). Le nodule semble aligné en zone portante moyenne.
Arthro-TDM axiale (c) : le séquestre est décalé mais le cartilage normal (IIb).
ainsi que les troubles du métabolisme osseux et de l’ossifica- – le débord du fragment par rapport au contour normal de
tion enchondrale et des facteurs vasculaires sur un genou pré- l’os. Mais souvent c’est le plan axial de la TDM qui révèle
disposé. cet argument;
– un déplacement du fragment sur les radiographies successives.
Classification de Bedouelle Cette classification radiologique présente des limites majeu-
(fig. 40-4) res. On ne peut apprécier l’état du cartilage surtout au stade
III mais aussi aux stades I et II (fig. 40-5). On ne peut diffé-
Elle se décompose ainsi : rencier de façon fiable un stade IIa et IIb (fig. 40-6).
– stade I : stade lacunaire, image claire bien limitée (stade Ia)
avec microcalcifications multiples irrégulières (stade Ib) Arthro-TDM
(fig. 40-5). C’est ce stade qui pose le plus de difficultés avec
une ostéochondrose simple du jeune enfant (< 12 ans). Elle permet l’étude de la couverture cartilagineuse (cartilage
Chez un très jeune enfant, la lacune se comble normale- fissuré, formant clapet, etc.) (classification de Bernt et Hardy).
ment d’un noyau secondaire d’ossification qui fusionne en Elle ne donne aucun renseignement sur la vitalité du fragment.
1 an. On ne peut, stricto sensu, parler d’ostéochondrite lacu- Toute perte de la régularité du cartilage est anormale. Une
naire. Il s’agit d’une simple variante; ulcération se traduit par une image d’addition qui s’insinue
– stade II : stade nodulaire, le plus fréquent. Opacité dense dans la niche. Une ulcération profonde entraînera le passage
séparée par une bande claire du fond de la niche qui est du produit dans l’interface entre le fond de la niche et le frag-
condensé. Stade IIa : le nodule est aligné avec le condyle, ment osseux (fig. 40-5).
stade IIb il est un peu en retrait évoquant une fissuration
du cartilage (fig. 40-6). Ce stade est une nécrose de l’os Classification de Bernt et Hardy
sous-chondral avec dissection d’un fragment. Les lésions se
passent dans l’os. Il ne s’agit pas, comme c’est le cas dans les des lésions cartilagineuses
variantes de l’ossification, d’un noyau accessoire extérieur à
l’os qui fusionne avec lui; Elle se décompose ainsi :
– stade III : image en grelot, le séquestre dense siège dans la – grade I : cartilage normal;
niche dont le fond est densifié. À ce stade l’OCD est fissurée – grade II : fissuration superficielle ne dépassant pas la
et ouverte dans l’articulation. Le séquestre est souvent décalé corticale;
par rapport au condyle signant son instabilité (fig. 40-7); – grade III : ulcération profonde avec passage de contraste
– stade IV : la niche est vide, il existe un corps étranger intra- dans le fond de la niche;
articuLes facteurs de mauvais pronostic sont : – grade IV : fragment osseux entièrement décollé ou libre
– une OCD découverte après la fusion des cartilages de crois- (fig. 40-7, 40-8 et 40-9).
sance, et à l’âge adulte.
– des lésions larges > 0,8 cm2, toutes instables; IRM
– la présence d’un liseré de sclérose large > 3 mm. Les lésions
sont toutes instables; C’est l’examen de référence. D’autant qu’à 3 T l’étude du car-
– la présence de microgéodes du sous-sol témoignant de son tilage est fiable. La vitalité du fragment est bien appréciée
mauvais état et donc d’une OCD instable. Toutefois la ainsi que l’état du sous-sol. La séquence DP FS donne entière
radiographie décèle mal ces géodes; satisfaction pour l’étude du cartilage. À 3 T la pondération
388
5
4
1
7
6
3
a b c d
e1 e2 f g
h i
j k
l m n o
389
a
b c d
Figure 40-8. OCD stade IV. Fille, 16 ans, douleur depuis 1 an.
IRM DP FS axiale, coronale (a-c), sagittale DESS (Dual-Echo in Steady State) (d) : fragment osseux libre en avant
de la trochlée (flèche). Site donneur à la partie moyenne et postérieure du condyle médial (tête de flèche) avec
fragment cartilagineux libre (flèche courte). Pas d’œdème de l’os sous-chondral, c’est un argument important
contre le diagnostic de fracture ostéochondrale.
a b c
d
RHO est celle du T2 et les fissures, clapet, solution de conti- – zone 1 : revêtement cartilagineux. Bien visible en DP FS, il
nuité sont bien visibles. apparaît gris clair. Une ulcération se traduit par un hyper-
Séquences T1 T1 C + et DP FS dans les 3 plans. signal liquidien T2 au sein du cartilage (fig. 40-8);
Folinais et al. ont bien décrit les 5 zones de l’OCD qu’il faut – zone 2 : fragment ostéochondral. Il occupe toute la niche. Il
étudier (fig. 40-10) : s’agit d’os vivant aux stades I et II. Au stade III l’os est habi-
390
cartilage segment 1
Traitement
Figure 40-10. Les 5 zones de l’OCD selon Folinais. La plupart des OCD ne nécessitent pas de traitement surtout
La synthèse des anomalies visibles dans les 5 zones permet d’évaluer le pronostic si le cartilage de croissance inférieur du genou n’est pas fermé.
exact. Le traitement orthopédique vise à immobiliser le genou en
évitant que l’OCD soit en zone portante (flexion ou
extension) : enfant à cartilage de croissance ouvert, à cartilage
articulaire intact (stades I et II) et lésions petites. En fait les
données récentes ne montrent pas de bénéfice significatif de
tuellement nécrosé. Le signal du fragment libéré dans l’arti-
l’immobilisation par rapport à la simple abstention sportive.
culation est le même que celui de l’os épiphysaire normal;
Le traitement chirurgical est réservé à l’adolescent à cartilage
– zone 3 : interface fragment-niche (liseré). Elle est formée de
de croissance fermé et l’adulte : perforation transchondrale de
fibrocartilage habituellement fin ou d’un tissu de granula-
Pridie si le cartilage est presque intact et le fragment stable,
tion vascularisé. Une interface épaisse et hypersignal T2 tra-
fixation du fragment si celui-ci est instable, sans lésion cartila-
duirait une lésion instable (72 % des cas). Mais seule
gineuse majeure, sur un fragment vital et avec une interface
l’arthro-TDM (ou l’arthro-IRM), en montrant le passage
fragment–os sous-chondral peu remaniée. D’autres techni-
du contraste entre le fragment et le fond de la niche,
ques ont vu le jour : greffe ostéochondrale autologue en
l’affirme formellement (fig. 40-5);
mosaïque (mosaic plasty) sur un fragment non vital et de
– zone 4 : fond de niche. C’est une bande inconstante de 5 mm petite surface, implantation de chondrocytes autologues sur
de large doublant le fond de la niche. Elle est large lorsque une large surface.
les lésions cartilagineuses sont de stade IV et en isosignal T1
Schématiquement :
T2 surtout lorsque le fragment s’est libéré. Quand cette
zone 4 est en hypersignal T2, la zone 5 l’est aussi. C’est dans – lacune stade I de Bedouelle : simple interruption sportive.
la zone 4 qu’apparaissent les microkystes fragilisant le sous- La guérison est habituelle avant l’âge de 12 ans;
sol et rendant le fragment instable; – stade II nodulaire : si le fragment est vital et le cartilage
– zone 5 : spongieux épiphysaire. Il peut être le siège d’un intact, on peut espérer encore la guérison (sauf si le sous-
hypersignal T2 d’œdème. C’est l’extension des remanie- sol est en très mauvais état). Si le fragment est nécrosé : per-
ments inflammatoires des zones 3 et 4. Son étendue est foration de Pridie. Si le cartilage est altéré, le pronostic est
péjorative (fig. 40-9). mauvais, l’arthroscopie fait un bilan lésionnel complet. Un
fragment large doit être fixé, on peut y associer des
L’état du sous-sol et les remaniements osseux sont importants perforations;
pour le pronostic, seule l’IRM les montre bien. L’état du car-
– stade III : ablation du sequestre dans un petit nombre de
tilage guide la technique chirurgicale. Après injection (T1
cas, mosaic plasty le plus souvent, ou greffe de cartilage
C+), l’absence de rehaussement du fragment est de mauvais
autologue probablement dans l’avenir.
pronostic.
391
FRACTURES OSTÉOCHONDRALES
393
a b
c d
Figure 41-1. OCI grade 4. Homme, 40 ans, jogger, à J2 d’un mouvement forcé en flexion-extension rotation, hémarthrose.
IRM DP FS sagittale (ab), axiale (cd) : défect cartilagineux trochléen latéral très localisé (flèches), œdème spongieux réactionnel (tête de flèche), hémarthrose.
394
7
6
3
a1 a2 4
b c d 5
Figure 41-2. OCI grade 4. Homme, 23 ans, à J3 d’un trauma en rotation (motocross), hémarthrose.
IRM DP FS axiale (a), sagittale (bc), coronale (d) : arrachement du condyle postéromédial, du cartilage, du rétinaculum patellaire médial (têtes de flèche), hémarthrose
et contusion osseuse trochléenne latérale, tibiale latérale et trochléocondylienne. Rupture du LCA et du LCP (flèches).
a2) 1. Fragment osseux. 2. Retinaculum patellaire médial rompu. 3. M. sartorius. 4. M. semi-membraneux. 5. M. gastocnémien médial. 6. M. gastocnémien latéral.
7. Inflammation.
a b e
c d
395
a b c
Figure 41-4. OCI grade 4. Homme, 35 ans, 1,5 mois après un trauma direct.
IRM DP FS sagittale (a), T1 sagittale (b), axiale DP FS (c) : large défect ostéochondral (flèche) de la trochlée médiale, bone bruise trochléen et trait qui se prolonge dans
la trochlée bien visible en T1 (tête de flèche).
a b c
d e
Figure 41-5. Diagnostic différentiel : anse de seau du MM. Homme, 44 ans, faux mouvement il y a 15 jours, blocage.
IRM DP FS coronale (ab), sagittale (cd), axiale (e) : fragment déplacé dans l’échancrure (flèches), ménisque médial restant siège d’une fente horizontale en hypersignal
(tête de flèche), le plan axial montre bien l’anse de seau repliée, hydarthrose. Pas de bone bruise réactionnel, pas de signal cartilagineux anormal.
396
a
b c
d e f
397
a b 3
c1 c2 d
4
e
Figure 41-7. Diagnostic différentiel OCD. Homme, 23 ans, pas de traumatisme, douleur et blocage du genou.
Radiographie face et profil (ab) : volumineux corps étranger (fragment ostéochondral) calcifié dans le cul-de-sac sous-quadricipital (flèches). Arthro-TDM coronale, sagit-
tale et axiale (c-e) : site donneur à la face postérieure du condyle latéral (têtes de flèche). Le sous-sol (zone 4) est sclérogéodique et le cartilage rompu (flèche courte).
c2) 1. Niche vide. 2. Produit opaque pénétrant dans la niche. 3. Tête de la fibula.
e2) 1. Niche vide. 2. Ligament patellaire. 3. Produit opaque. 4. Bourse commune du gastrocnémien médial et du semimembraneux.
398
OSTÉONÉCROSES DU GENOU
399
Synonymes IRM
Spontaneous Osteonecrosis (SONK), Ahlbäck disease, sponta- Séquences DP FS dans les 3 plans et T1, T1 C+.
neous idiopathic osteonecrosis. Les anomalies ressemblent à une fracture de stress isolée. Il n’y a
pas de zone infarcie intra-épiphysaire précédant l’effondrement.
Définition – mise en évidence d’une zone nécrotique sous-chondrale
linéaire, arciforme, en hyposignal T1 et T2 du condyle
Nécrose spontanée de l’adulte, située en zone portante, infé- médial en zone portante moyenne et ne prenant pas le con-
rieure, des condyles fémoraux ou du tibia associée à une frac- traste. Cette plage en hyposignal est localisée à la partie
ture et un collapsus sous-chondral. superficielle du collapsus épiphysaire. Elle est absente en
Siège : surtout le condyle médial. cas de fracture de stress simple;
– condyle déformé, aplati de façon très localisée;
Clinique – taille : c’est l’épaisseur et la longueur de la zone en hyposignal
qui comptent : supérieure à 4 et 14 mm respectivement, il
Douleur de l’interligne interne et postérieure, brutale, après s’agit d’une nécrose et pas d’une simple fracture de stress.
un traumatisme mineur. Pour d’autres, la surface doit être supérieure à 5 cm_ ou la
largeur relative du segment nécrosé supérieure à 40-50 %
Sexe : femme (3/4), âge mûr (> 60 ans) ++.
de celle du condyle (fig. 42-1);
Examen : pas de limitation articulaire, épanchement.
– œdème de l’os sous-chondral en hypersignal T2 et hydarth-
rose (fig. 42-2 et 42-3);
Radiographie standard – parfois existence d’une véritable dissection sous-chondrale
liquidienne notamment dans les nécroses cortisoniques
Collapsus focal du contour du condyle médial qui apparaît multiples (fig. 42-4);
aplati. Interligne articulaire conservé, pas d’ostéophytes. Les – existence de stries fissuraires à distances de la surface
clichés tangents au condyle, éventuellement réalisés en trac- articulaire : élément de mauvais pronostic;
tion, peuvent révéler une dissection sous-chondrale faisant le – cartilage de recouvrement normal ou à long terme altéré (en
lit ultérieur de l’effondrement épiphysaire. hypersignal) voire détaché (en hyposignal) (fig. 42-1 et 42-2).
3
2
1 4
5
a b1 b2
c d
400
a b c
d e f
Figure 42-2. SONK. Femme, 56 ans, douleur brutale spontanée de l’interligne interne, hydarthrose.
IRM coronale T1 T2 FS (ab), sagittale T2 (c) : zone sous-chondrale en hyposignal T1 T2 du plateau tibial médial entourée d’œdème (flèche). Pas d’arthrose, fente
horizontale dégénérative du MM. Aspect macroscopique d’une nécrose condylienne au début (d) et évoluée (e).
a
b c d
Figure 42-3. SONK et arthrose. Femme, 65 ans, douleur brutale après montée des escaliers.
IRM DP FS coronale et sagittale (ab), coronale T1 (cd) : zone sous-chondrale en hyposignal T1 et T2 (flèches) du condyle
médial (sclérose ou nécrose), partie moyenne et postérieure, en zone portante, et zone de signal plus intense en T2,
collapsus sous-chondral (têtes de flèche) et œdème du condyle. Il y a une gonarthrose et une méniscarthrose (ménisque en
hypersignal expulsé). De telles nécroses sont fréquentes sur un terrain ostéoporotique (fracture de stress) et arthrosique.
401
a b c
d
Figure 42-4. SONK. Femme, 69 ans, obèse, sous corticothérapie, douleur brutale au lever.
IRM coronale T1 DP FS (ab), sagittale DP FS (cd) : nécrose étendue du condyle médial en zone portante avec méplat
e
en hyposignal T1 et signal liquidien de dissection sous-chondrale (flèches). Œdème du condyle. Il existe une 2
nécrose du plateau tibial médial (tête de flèche), un kyste poplité (étoile) et une hydarthrose inflammatoire.
402
2
4
a1 a2 b
c d e
f g h
i
403
Au genou elles sont métaphysodiaphysaires, perpendiculaires fournit exactement le même type de renseignement, la réso-
à l’axe de l’os (tibia) ou longitudinales voire épiphysaires lution spatiale en plus.
(condyles fémoraux, plateaux tibiaux). TDM
C’est le meilleur examen pour voir le trait de fracture cortical
Étiologies (fig. 42-6). Elle est souvent pratiquée tôt (à J4-J7), les modi-
L’ostéoporose est la principale cause, puis viennent le sport en fications sont précoces (J2-J3) le diagnostic est précoce si bien
excès, l’ostéomalacie, les traitements pour transplantation que les autres examens (radiographie et TDM) restent nor-
rénale ou cardiaque, l’algodystrophie sévère, après méniscec- maux, ce qui est aussi, en soi, un bon argument pour le dia-
tomie ou rupture radiaire de la corne postérieure du MM. gnostic de fracture de stress (fig. 42-7).
Radiographie standard IRM
– Fracture spongieuse : condensation retardée (3 semaines- Œdème zonal plus ou moins étendu épiphysaire et métaphy-
1 mois) perpendiculaire à la métaphyse ou à la diaphyse saire, mal limité. Il n’y a pas de liseré ni de zone en hyposignal
tibiale ou densification subtile sous-chondrale du spongieux sous-chondral en T2 ou T1 C + (il n’y a pas de moelle dégra-
de l’épiphyse (fig. 42-5). dée). L’œdème s’étend jusqu’au contact de l’os sous-chondral.
– Fracture corticale : le trait, pathognomonique, est difficile à Impaction épiphysaire mineure avec des stries fines parallèles à
voir en radiographie standard, masqué par la condensation la surface épiphysaire en hyposignal T1 et surtout DP FS ou
réactionnelle et la périostose. après C+. Ces stries sont à distance de la surface épiphysaire.
Dans les deux cas l’existence d’une périostose tibiale séparée Il n’y a pas de vaste zone sous-chondrale (large et longue) en
de l’os par un trait clair, de type bénin (plein), est un bon hyposignal T1 T2 (fig. 42-8 et 42-9).
signe indirect. Les fractures de fatigue (fig. 42-10) et par insuffisance (fig. 42-7)
sont souvent multiples. Il ne faudra pas les confondre avec des
Scintigraphie localisations secondaires dans un contexte néoplasique.
Fixation anormale au temps précoce et tardif, parfois multi-
ple, évoquant, dans ce contexte, le diagnostic. L’IRM en T2
404
a b c
d
Figure 42-7. Fracture par insuffisance métaphysaire tibiale médiale. Homme, 72 ans, cancer
de prostate, douleur tibiale interne brutale il y a 3 semaines.
Radiographies normales, TDM normale, hyperfixation à la scintigraphie. IRM sagittale T1 (a), DP FS (b), coro-
nale T1 (c), axiale T1 (d) : le trait est bien visible dans l’œdème (flèches). Le contrôle scintigraphique 1 mois
après était normal.
a b c
d e
Figure 42-8. Fracture de stress épiphysaire du condyle latéral. Homme, 46 ans, jogging, douleur brutale il y a 4 semaines, genou chaud,
inflammatoire limité.
IRM sagittale T1 (a), T2 (b), coronale T2 (c), TDM sagittale (d) et coronale (e) : trait de fracture linéaire sous-chondral fin et peu étendu (flèche). Œdème mal limité,
zonal en hypersignal T2 s’étendant jusqu’à la surface corticale épiphysaire. TDM : algodystrophie zonale, déminéralisation sous-chondrale et condensation du spongieux
condylien (tête de flèche).
405
5
4
1
2
3
a1 a2 b
Figure 42-9. Fracture de stress épiphysaire du condyle médial. Homme, 53 ans, jogging, douleur brutale mécanique il y a 15 jours.
IRM sagittale T1 (a), coronale T2 (b) : strie en hyposignal située à distance de la surface épiphysaire (flèche) et minime impaction sous-chondrale (tête de flèche). Œdème
zonal s’étendant jusqu’à l’os sous-chondral. Phénomène de déplacement chimique en coronal majorant l’épaisseur de la corticale du condyle.
a2) 1. Ligne de fracture. 2. M. gastrocnémien médila. 3. M. soléaire. 4. Ligament poplité oblique. 5. Œdème.
a b c
d e
Figure 42-10. Fractures de fatigue multiples. Fille, 17 ans, reprise intensive de la course à pied il y a 10 jours.
IRM coronale T1 (a), T2 (b), sagittale T2 (c), axiale T2 (de) : deux traits de condensation du spongieux, irréguliers, condyle interne et plateau tibial interne visibles dans
tous les plans (flèches). Œdème local récationnel.
406
3
2
2 1
a1 a2 b
407
GONARTHROSE
409
410
a b c
d
e1 e2
f g h
3
6
1
2
4
5
411
a b c
d e f
412
Traitement
CHONDROBLASTOME
Repos, AINS, kinésithérapie et exercice physique de renforce-
ment musculaire (avec perte de poids si besoin).
La gonarthrose avec épanchement chronique ± CCA
Tumeur épiphysaire bénigne, rare (9 % des tumeurs osseuses
(hémarthrose récidivante) pourrait bénéficier, sans preuve
bénignes) d’origine cartilagineuse.
formelle, d’une synoviorthèse à l’acide osmique ou à
l’yttrium 90.
Le lavage articulaire est réservé aux échecs de l’infiltration de Clinique
cortisone (1 L de sérum physiologique, 2 aiguilles de 2 mm).
Douleur souvent modérée avec réaction articulaire par
La gonarthrose précoce et peu évoluée est une très bonne atteinte du cartilage et synovite.
indication de la viscosuppléméntation : 3 injections intra-arti-
culaires, par voie latérorotulienne externe à 1 semaine Âge : avant 25 ans sur un squelette immature.
d’intervalle sous guidage scopique ou échographique. Il faut Sexe : homme > femme (2/1).
prouver la position intra-articulaire par 1 cm3 de produit de Siège :
contraste. Puis est mis en place de l’acide hyaluronique de – os longs (80 %), extrémités (mains et pieds 10 %);
haut poids moléculaire. Il est souvent utile de juguler une – épiphyse et métaphyse : 55 % (fémur, tibia, humérus, acéta-
poussée inflammatoire et d’assécher le genou par une infiltra- bulum crête iliaque);
tion cortisonée préalable (10-15 jours avant). Elle permet – apophyse : 40 % (grand trochanter, grosse tubérosité, patella).
aussi d’obtenir l’antalgie et de supprimer les AINS per os, la
viscosupplémentation n’agissant classiquement sur la douleur Peut être localement agressive.
qu’au bout de 3 semaines. En fait l’effet « lubrifiant » peut être
immédiat. L’amélioration se fera d’abord sur la douleur puis Radiographie standard
sur la mobilité articulaire (à la 12e semaine). L’effet bénéfique
(70 %) se maintient 6 à 12 mois, parfois plus. Elle se traduit par une lacune ostéolytique bien limitée cen-
trée entourée d’un liseré de condensation. Des calcifications
CONTRE-INDICATIONS de la matrice cartilagineuse typiques (rondes, en virgule) sont
L’existence d’une CCA est, pour certains, une contre-indica- présentes dans 40-50 % des cas (fig. 43-3).
tion les phénomènes inflammatoires chroniques susceptibles
d’en entraver l’efficacité. IRM et TDM
S’il existe une nécrose sous-chondrale du condyle accompa-
gnant l’arthrose, la viscosupplémentation est inefficace et T1 : signal bas à intermédiaire et œdème en hyposignal.
entraîne régulièrement des crises douloureuses inquiétantes T2 : signal bas à intermédiaire, l’œdème est important suggé-
qui soulèvent l’hypothèse d’une arthrite septique. Ceci rant à tort une tumeur maligne. Les calcifications sont en
s’explique sans doute par l’effet délétère sur l’os sous-chon- hyposignal T1 et T2.
dral à nu de la cortisone. Ce type de situation est, pour nous,
Un épanchement articulaire est présent dans 30-50 % des cas
une contre-indication.
(fig. 43-3).
EFFETS INDÉSIRABLES Traitement
Il existe exceptionnellement, comme avec les dérivés cortiso- Curetage et greffe spongieuse voire excision en bloc dans les
nés, une réaction initiale douloureuse et inflammatoire dans formes agressives.
les heures qui suivent l’injection et qui cède spontanément
(réaction à microcristaux).
TRAITEMENT CHIRURGICAL
Un trouble statique sera traité avant que l’arthrose ne soit
trop évoluée, chez les patients jeunes : ostéotomie tibiale TUMEUR À CELLULES
extra-articulaire de varisation ou de valgisation selon la défor-
mation initiale. GÉANTES
À un stade tardif : prothèse totale.
Diagnostic différentiel
Tumeur bénigne à potentiel agressif et malin (5 %) de l’adulte
SONK jeune (20-40 ans), après soudure de la physe, elle est formée
Voir supra page. de tissu conjonctif et de cellules géantes non spécifiques que
l’on trouve aussi dans le chondroblastome, le fibrome chon-
Peut accompagner l’arthrose et les fissures radiaires méniscales.
dromyxoïde, le granulome éosinophile. Un kyste anévrysmal
GÉODES INTRA-OSSEUSES se développe souvent en son sein. Elle représente 18 % des
Ce sont essentiellement, bien sûr, les géodes épiphysaires ou tumeurs bénignes et 4-5 % des tumeurs malignes.
métaphyso-épiphysaires qui peuvent engendrer des difficultés Siège : genou dans 50-60 % des cas. L’épiphyse essentiellement
diagnostiques. mais aussi la métaphyse.
413
3
3
1
2
4
2
a c
b1 b2
a b
414
Traitement
Il est plutôt de siège diaphysaire. C’est une lésion lytique type
Résection en bloc. Le taux de récidive est de 10-25 % voire IB des os longs. L’âge est évocateur (après 50 ans). Son signal
50 % en cas de forme agressive qui peut nécessiter alors radio n’est pas spécifique en IRM (hypo T1 hyper T2 prenant le
et chimiothérapie. contraste et entouré d’œdème). Il est indissociable en image-
rie d’une localisation secondaire les métastases étant les
tumeurs osseuses malignes les plus fréquentes (fig. 43-8).
415
a b
c d e
f g h
i j
416
4
5
3 4
a1 a2 b c
d e
f1 f2 g
h i
417
4 1
3
a b c1 c2
d e h
f g
j
i k
418
a b c
e f
d g
Radiographie standard
KYSTE ANÉVRYSMAL
Ostéolyse bien limitée, excentrée, avec (kyste inactif ou
mature) ou sans (kyste actif) sclérose périphérique (type IA
ou IB) avec cloisons et réaction périostée bénigne. L’os est
Pseudotumeur hématique qui peut se développer à partir de
élargi, les corticales amincies. La croissance est rapide et se
lésions préexistantes comme une tumeur à cellules géantes,
complique fréquemment de fracture (cf. fig. 43-5).
un chondroblastome, un fibrome chondromyxoïde, un
fibrome non ossifiant ou un ostéoblastome. Il représente 1-
2 % des tumeurs osseuses biopsiées. TDM et IRM
Âge : 80 % sont observés avant 20 ans. Hyposignal T1 hypersignal T2 avec cloisons et septa hypo-
Siège : métaphysaire, soufflant, expansif avec amincissement intenses et niveaux liquides en rapport avec un sédiment
cortical, excentré; les os longs (51-70 %) et le rachis (arc pos- hémorragique chronique (cf. fig. 43-9).
térieur avec extension au corps vertébral). L’évolution est Les niveaux liquides, évocateurs, se voient aussi dans d’autres
rapide : moins de 6 mois s’écoulent entre le premier symp- tumeurs ou pseudotumeurs comme l’ostéosarcome télangiec-
tôme et le diagnostic. tasique, la tumeur à cellules géantes, le chondroblastome,
419
a b c d
Figure 43-9. Infarctus osseux récent. Garçon, 13 ans, greffe de moelle il y a 1 mois.
IRM coronale T1 C + FS (a), T1 FS (b), sagittale T2 (c) et T1 FS C + (d) : formation pseudotumorale de grande taille, métaphysaire, fémorale droite, mal limitée en
hyposignal prenant le contraste en périphérie (flèches), et vaste plage diaphysaire mal limitée prenant le contraste de façon hétérogène (têtes de flèche), en T2 les lésions
sont en hypersignal hétérogène modéré. Ce sont ici le contexte, le siège, la multiplicité des lésions qui évoquent le diagnostic.
420
PATHOLOGIE PÉRIARTICULAIRE
DU GENOU
421
Échographie
Elles sont favorisées par la raideur de la chaîne musculoten-
dineuse. Elles intéressent le ligament patellaire et le tendon L’étude se fait en flexion pour limiter l’artéfact d’anisotropie :
quadricipital. l’enthésopathie supérieure.
422
a b
c d
Le tendon est épaissi, hypoéchogène, à bords flous. en hypersignal intermédiaire. Le meilleur signe de tendinopa-
Une rupture partielle se traduit par une zone liquidienne thie est l’œdème sous-chondral de la pointe de la rotule et
intratendineuse linéaire ou microkystique. celui de la graisse de Hoffa qui apparaît alors comme mal
L’étude dynamique montre bien ce type de rupture et la dis- soustraite par la Fat Sat (fig. 44-3).
continuité du mouvement des fibres tendineuses. Le Doppler Pour certains la séquence T2* serait plus sensible dans les ten-
puissance permet l’étude de l’hypervascularisation réaction- dinopathies chroniques (hypersignal focal T2 et épaississe-
nelle autour de l’enthèse (fig. 44-2). ment du tendon). Mais c’est une séquence moins sensible à
Des calcifications ou spicules d’insertion sont parfois visibles l’œdème que la DP.
ainsi q’une bursite infrapatellaire profonde. Cette bourse est La tendinopathie du corps du tendon, rare, est microtraumati-
présente à l’état anatomique normal, elle augmente après que ou inflammatoire (psoriasis, quinolones). Elle se traduit
effort et déborde sur les versants latéraux du tendon. Une par un épaississement fusiforme du corps du tendon par
bursite présente une paroi épaisse, hypervascularisée et un désorganisation des fibres de collagène entre lesquelles on
excès de liquide. constate la présence de glycosaminoglycanes hydrophiles à
l’origine de l’hypersignal T2 (fig. 44-4). On recherchera sur-
IRM tout par l’échographie des microcalcifications qui, en prin-
cipe, contre-indiquent les MTP.
C’est le meilleur moyen diagnostique.
Séquences DP FS dans les 3 plans ± T1 C+. Traitement
Le tendon est élargi, hétérogène, et en hypersignal T2 inter-
médiaire ou liquidien s’il existe une rupture. L’atteinte prédo- Médical : repos, AINS, physiothérapie, topiques locaux. Les
mine sur les fibres profondes. Les parties molles sont souvent infiltrations sont contre-indiquées. La kinésithérapie de ren-
423
3
4
a1 a2
b c
d e
Figure 44-2. Tendinopathie patellaire corporéale aux fluoroquinolones 2 mois après arthrite septique du genou. Homme, 61 ans, tuméfaction
fusiforme brutale du ligament patellaire.
Échographie coupes longitudinales (ab) et axiale (c), avec Doppler (d) : tendon énorme hypoéchogène avec zone de microrupture (flèche), hypervascularisation radiaire,
centrale, dans le plan axial avec flux lents résistifs (têtes de flèche).
a2) 1. Peau. 2. Ligament patellaire. 3. Tubérosité tibiale. 4. Graisse.
a b
424
5
3
5
4
a1 a2 b
c d e
Figure 44-4. Tendinopathie aux fluoroquinolones. Même patient que fig. 44-1.
IRM sagittale T1 (a), T1 C + FS (bc), T2 (d), axiale T1 C + FS (e) : épaississement fusiforme du corps du tendon en hypersignal intermédiaire, prise de contraste à différents
niveaux (flèches) et hypersignal liquidien T2 de la rupture (tête de flèche). La coupe axiale T1 C + reproduit exactement les données du Doppler avec l’hypervascularisation
centrale radiaire.
a2) 1. Ligament patellaire. 2. Tendon quadricipital. 3. LCA. 4. LCP. 5. Cartilage.
425
a
b c
d e
Échographie
Clinique
Le tendon est désorganisé, épais, hétérogène et globalement
Sujet jeune après 40 ans, de sexe masculin (98 % des cas). La hyperéchogène au stade aigu. Le piège est l’apparente conti-
rupture se fait à l’insertion haute, à la partie moyenne ou nuité tendineuse alors que la rupture est complète mais com-
basse au-dessus de la TTA. blée par des caillots, on s’aidera de l’étude dynamique.
Mécanisme : contraction violente du quadriceps sur un
genou fléchi (réception de saut) ou AVP (choc direct). IRM
La rupture totale qui est la plus fréquente s’étend aux ailerons
rotuliens. Le diagnostic est, en principe, clinique. Elle est utile en cas de
Le sujet ne peut étendre activement le genou, et la rotule est doute ou de retard diagnostique, ce qui n’est pas rare (28 %).
haute avec un empâtement sous-rotulien douloureux. Hypersignal T2 liquidien au sein du tendon avec interruption
des fibres et pseudo-épaississement tendineux, inflammation
des parties molles.
426
a b1 b2
c d
427
3
1
a1 a2 b
c d e
f g
428
Radiographie standard
SYNDROME
Avulsion ostéopériostée du décallottement (fig. 44-6).
DE L’ESSUIE-GLACE
Échographie (SYNDROME DU TRACTUS
Elle montre l’hématome, la discontinuité des fibres mais peut ILIOTIBIAL)
être faussement rassurante.
IRM
Dans les cas méconnus ou vus tard, elle révèle le signal liqui- Synonymes
dien intra-tendineux et la solution de continuité des fibres
(fig. 44-7). Fascia lata syndrome, iliotibial friction syndrome, iliotibial
band syndrome.
Traitement
Définition
Chirurgical en urgence : suture bord à bord ou réinsertion
transosseuse, plastie de renforcement en cas de perte de subs- La bandelette iliotibiale est le tendon du tenseur du fascia lata.
tance tendineuse. Cadrage de protection au fil non résorbable Elle s’insère sur le tubercule de Gerdy à la face antéro-externe
pour une rééducation précoce. du tibia. Cette bandelette stabilise le compartiment externe
du genou. Le tenseur du fascia lata est aussi abducteur et flé-
chisseur de hanche. La bandelette s’enflamme au cours de
M ALADIE DE H OFFA mouvements de flexion-extension du genou. À 30° de flexion,
à chaque foulée du coureur à pied, elle balaie la partie posté-
Elle est liée à une inflammation du paquet adipeux sous- rieure du condyle latéral, en extension elle est antérieure. Ce
patellaire qui est extrasynovial et intra-articulaire. Ce paquet syndrome représente 25-30 % des conflits douloureux du
s’hypertrophie, peut se calcifier et se fibroser. Cliniquement : compartiment latéral du genou.
douleur, crissement, mécaniques. L’examen montre un
empâtement latéroligamentaire (interne et externe) et sous- Clinique
patellaire ainsi que le signe de Hoffa (pincement du ligament
patellaire à 90° de flexion et extension brutale du genou pas- Douleur latérale du genou et de la cuisse, mécanique, à la
sivement qui provoque une douleur). Un épanchement intra- course. Il existe un genu varum dans 50 % des cas mais ce
articulaire est possible. Les causes sont traumatiques (choc) morphotype est celui de tout bon coureur à pied.
ou microtraumatiques (lésion de la corne antérieure du Examen : genou sec, mobilité normale, pas de laxité. Douleur
ménisque latéral). La maladie de Hoffa est souvent associée à à la pression de la bandelette et tests de Renne et de Noble
un syndrome douloureux patellaire (fig. 44-8). positifs (fig. 44-9). Il n’y a pas de test isométrique fiable.
L’imagerie est difficile : la graisse devient hyperéchogène et en Sexe : homme > femme.
hyposignal T1 et hypersignal T2. La comparaison avec le côté Âge : sportif jeune (< 60 ans)
controlatéral est très utile.
Sport : course de fond ++, cyclisme, football, haltérophilie.
Il faudra aussi éliminer toute autre cause méniscale, ligamen-
taire ou synoviale de douleur du genou. Le traitement est
médical (infiltration) ou arthroscopique (ablation du paquet
Radiographie standard
adipeux).
Normale.
429
a b
impliqué dans le syndrome du tractus. Pourtant il n’y a pas peu spécifique (fig. 44-11). On peut retrouver une douleur en
de synoviale articulaire à la face profonde du tractus, notam- fin d’extension passive du genou avec parfois un flessum sou-
ment en IRM. Pour d’autres, ce serait une bourse séreuse bien ple. C’est dire l’intérêt de l’IRM qui permet d’éliminer une
que les chirurgiens n’aient pas constaté de bourse de glisse- lésion méniscale (fente horizontale, kyste, etc.).
ment lors de la prise de greffon utilisant le tractus. Il nous
SYNDROME DOULOUREUX PATELLAIRE (SDP)
semble que l’IRM permet de résoudre cette discussion. On
observe dans les syndromes de l’essuie-glace : Il peut se traduire aussi par des douleurs latérales. L’IRM est
particulièrement trompeuse car l’hyperpression externe
– d’une part une inflammation (en hypersignal T2 intermé- qu’entraîne ce syndrome peut simuler en tout point la
diaire) postérieure au récessus, de nature non liquidienne, symptomatologie magnétique du syndrome de la bandelette
en dedans du tractus et correspondant aux constatations lorsqu’elle montre un hypersignal latéral entre le condyle et
cliniques (frottement du tractus sur la tubérosité du tractus le fascia lata, de type liquidien (qui correspond à une accu-
latéral ou épicondyle latéral lors des mouvements de mulation de liquide articulaire), et une inflammation des
flexion-extension du genou); parties molles externes. Il n’y a pas, toutefois, d’anomalie
– d’autre part le récessus latéral normal, un peu plus en avant morphologique du tendon, la douleur est plus durable avec
que l’inflammation, dont le volume paraît toujours un peu des signes articulaires nets. On recherchera un œdème
plus abondant qu’à l’état physiologique. Et l’on ne constate osseux sous-chondral de la patella plus spécifique de SDP
ni bursite ni épanchement intra-articulaire. Il n’y a jamais (fig. 44-12).
d’inflammation de la graisse autour du récessus.
Dans tous les cas, c’est l’inflammation postérieure épicondy- Traitement
lienne qui domine.
Repos sportif de 4-6 semaines, glaçage, étirements passifs et
Diagnostic différentiel MTP. Les infiltrations sont peu souhaitables autour de ces
tendons superficiels, il y a un risque d’atrophie cutanée.
Comme toujours en matière de tendinopathie, il convient de Une fois le sujet guéri : auto-étirement de Stanish. Une
ne pas méconnaître une pathologie articulaire, méniscale ou consultation podologique peut être utile (coin supinateur
fémoropatellaire essentiellement. postérieur, soutien de voûte). La chirurgie est exception-
nellement pratiquée (résection du bord postérieur du trac-
LÉSION DU MÉNISQUE LATÉRAL tus iliotibial).
S’il existe un blocage vrai, le diagnostic est facile. La manœu-
vre de Cabot est évocatrice d’une atteinte du ML mais elle est
430
a b
c1 c2 d
e h i
f g
431
LCM
III
Bourse du LCM
Bourse du LCM
LCM Bourse Semi-tendineux
II
Sartorius pes anserine Gracile
Semi-membraneux Gracile Sartorius
Semi-tendineux
I
A
a b B
Figure 44-13. Siège des bursites médiales les plus fréquentes (pes anserine et du LCM).
La bourse de la patte-d’oie est basse, en dehors du LCM, entre les tendons, celle du LCM est entre les fibres superficielles (couche II) et les fibres profondes (couche III
de la capsule tibiale).
432
Synonymes
TENDINOBURSITE
Pes anserinus syndrome, pes anserina (anserine) bursitis.
DE LA PATTE-D’OIE
a b
c d
e
433
et semitendineux. Les deux bourses communiquent occasion- se traduira par une tuméfaction locale douloureuse et par-
nellement (fig. 44-13). fois inflammatoire (1-2 cm sous l’interligne);
Sport : coureurs de haie, tennis, ski, danse, aérobic-step. – douleur à l’étirement passif tendineux;
Âge : sportif ou la femme d’âge moyen, obèse. – tests isométriques positifs mais d’interprétation délicate en
raison du caractère biarticulaire des tendons et de la com-
Clinique plexité de leurs fonctions (fig. 44-14).
2
3
1
5
2
4
6
a b1 b2
e f1 f2
c
d
434
6
8
7
4
5
3
2
a1 a2 b
c d e
f g
Figure 44-16. Rupture du semitendineux. Homme, 29 ans, football, shoot dans le vide « retenu ».
IRM DP FS axiale (a-e) : la succession des 5 coupes montre le tendon normal du semitendineux puis sa rupture avec quelques fibres qui persistent en périphérie et
l’hypersignal intratendineux liquidien (flèches). Réaction inflammatoire des parties molles et péritendineuses. Les coupes distales montrent la perte de continuité tendi-
neuse remplacée par un hypersignal T2 liquidien. Intégrité des tendons gracilis, sartorius et semimembraneux. IRM DP FS sagittale dans l’axe du tendon (fg) montrant
la rétraction proximale (têtes de flèche).
a2) 1. Fémur. 2. T. du semitendineux. 3. T. du semimenbraneux. 4. T. gracile et sartorius. 5. Biceps. 6. Vaste médial. 7. Vaste latéral. 8. M. articulaire du genou.
La complexité de cette région anatomique et la nécessité d’éli- en hypersignal T2 franc comblant la solution de continuité
miner une pathologie méniscale médiale doivent inciter à (fig. 44-15). La patte-d’oie est située en dehors du LCM.
pratiquer une IRM. L’injection est utile dans les tendinopathies simples pour
détecter une petite composante inflammatoire.
IRM et TDM Bursite en hyposignal T1 et franc hypersignal T2 à la face pro-
fonde des tendons de la patte-d’oie en dehors du tibia. La
Séquences DP FS dans les 3 plans ± T1 FS C +. paroi prend le contraste.
Hypersignal intermédiaire T2 d’une tendinopathie avec ano- TDM : collection bien limitée en situation anatomique typi-
malie de contours du tendon (épaissi) ou interruption des que de densité liquidienne (10-20 UH) (fig. 44-14).
fibres, dans le cas d’une rupture, avec collection liquidiennne
435
a b
c d
a1 a2
b c
Figure 44-18. Shin splint syndrome (périostite tibiale). Fille, 15 ans, gymnastique.
IRM axiale T1 (a), coronale T2 FS (b), axiale T2 FS (c) : œdème du tibia isolé au tiers moyen-tiers inférieur et épaississement cortical (flèche). Ce stade est celui qui précède
la survenue d’une authentique fracture de stress.a2) 1. Œdème tibial. 2. Graisse. 3. Fibula.
436
a b c
Figure 44-19. Fractures de stress multiples à J8. Fille, 17 ans, course à pied, reprise de l’entraînement.
IRM T1, DP FS coronale (ab), sagittale DP FS (c) : œdème épiphysaire condylien et tibial (flèches). Le terrain, le siège, l’aspect et le caractère multiple évoquent des
fractures de stress. Guérison avec le repos.
437
a b
Figure 44-20. Bursite du LCM. Homme, 32 ans, coureur à pied. Tuméfaction interne, haute, au-dessus de l’interligne médial.
IRM axiale T1 (a) et coronale T2 (b) : volumineuse collection cloisonnée hypo T1 hyper T2 liquidienne entre les fibres superficielles et profondes du LCM. Le MM est
normal, pas de fente. La bursite de la patte-d’oie est plus basse.
a b c d
condyle tibial médial. Les deux parties communiquent. Elle sera traitée par MTP, AINS localement et par voie générale,
est postéromédiale par rapport au tendon semimembra- et physiothérapie. Prudence avec les infiltrations dans ce type
neux et elle s’étend vers l’avant à une distance variable (cf. de tendinopathie superficielle, le risque d’atrophie cutanée
fig. 44-13). existe, même avec l’hydrocortancyl à durée de vie brève. Il
Ces bursites peuvent simuler une bursite de la patte-d’oie. Le faut de toute façon infiltrer en péritendineux.
traitement est l’infiltration cortisonée car elles ne communi- La correction d’un trouble statique de l’arrière-pied peut se
quent pas avec l’articulation. révéler utile.
La prévention et la rééducation reposent sur les techniques
Traitement d’étirement passif et d’exercice excentrique de renforcement
du tendon.
Repos, une infiltration intrabursale de corticoïde donne de
très bons résultats (cortivazol). Une tendinopathie simple
438
439
CHONDROCALCINOSE,
OSTÉOCHONDROMATOSE
ET ALGODYSTROPHIE
441
a b c
d1 d2
442
a b
« emboîtées », « en dents de scie » et irrégulières; il y a peu elle évolue par périodes de quelques jours à quelques semai-
d’ostéophytes. Les calcifications granulaires, intra ou périarti- nes entrecoupées de rémissions prolongées. Une hydarthrose
culaires associées, adjacentes ou à distance, permettent le dia- accompagne la poussée douloureuse.
gnostic. Mais les arthropathies peuvent précéder l’apparition Sexe : homme > femme (× 3).
des calcifications. Les arthropathies de la CCA sont bilatérales
et symétriques.
Radiographie standard
Les hémarthroses spontanées de la femme âgée sont classiques.
L’IRM montre un liseré hypo-intense dans toutes les séquen- Les corps étrangers sont le plus souvent radio-opaques. Ils se
ces incrustant le cartilage hyalin. situent dans le cul-de-sac sous-quadricipital, dans le creux
poplité ou en avant des épines tibiales (fig. 45-3). Les locali-
sations dans le récessus tibiofibulaire supérieur, latéropatel-
laire et dans une bourse commune du demimembraneux et
du gastrocnémien médial (ostéochondromatose extra-articu-
OSTÉOCHONDROMATOSE laire) sont plus rares.
Les corps étrangers sont calcifiés en strates concentriques, très
denses sous la forme d’un amas grossier ou à la limite de la
visibilité spontanée.
Le genou est la localisation la plus fréquente, le blocage est Les érosions sont rares au genou car c’est une articulation
très évocateur mais une simple douleur est plus fréquente : lâche.
2
1
a1 a2 b
Figure 45-4. Ostéochondromatose primitive. Homme 32 ans, sensation de corps étrangers mobile et d’« accrochages » articulaires en flexion
extension.
IRM sagittale et axiale T2 (ab) : corps étrangers du récessus postérieur (flèches).
a2) 1. Corps étranger. 2. LCP. 3. M. gastrocnémien médial. 4. M. semimembraneux.
443
a b c
Figure 45-5. Ostéochondromatose primitive. Homme, 25 ans, hydarthrose chronique depuis 1 an, pas de blocage.
IRM DP FS axiale (a), sagittale (bc) : corps étranger antérieur unique (flèches) dans la bourse infrapatellaire profonde (tête de flèche). L’existence d’un épanchement
intra-articulaire et d’une bursite permet de bien silhouetter le corps étranger.
a b c
d e f
Figure 45-6. Ostéochondromatose primitive. Homme, 45 ans, épisodes douloureux intermittents, blocages.
TDM sagittale (a), axiale (b), IRM T1 et DP FS coronale (cd), sagittale et axiale DP FS (ef) : corps étrangers bien visibles dans l’échancrure d’aspect mûriforme (flèches).
Le corps étranger est en hyposignal T1 et DP bien silhouetté par l’épanchement. Au genou la majorité des corps étrangers sont visibles sur les radiographies et à l’IRM
en raison de l’hydarthrose et de la réaction inflammatoire qui les accompagnent régulièrement.
IRM Étiologie
L’IRM, surtout à 3 T et au genou, permet le diagnostic d’osté- Comme dans les autres articulations, l’ostéochondromatose
ochondromatose, même sans opacification intra-articulaire et peut être primitive (ce qui est rare) ou secondaire à l’arthrose
injection intraveineuse de gadolinium, car les corps étrangers plus fréquemment, voire à une OC (ostéochondrite) avec un
en hyposignal T1 et T2 sont régulièrement entourés d’une fragment libre intra-articulaire. Il faut alors rechercher le
petite quantité de liquide qui crée un contraste spontané « site donneur » sur le condyle médial face latérale (fig. 45-7).
(fig. 45-4 à 45-6).
444
a
b c d
a b
445
a b
d1 d2
c e f
446
a b c
Figure 45-10. Algodystrophie. Homme, 80 ans, sympatholyse lombaire en mars 2003, 3 mois après genou droit pseudo-inflammatoire, biologie
normale, antécédents d’algodystrophie de la cheville et du genou gauches.
Radiographie face (a) : discrète déminéralisation sous-chondrale du condyle latéral (flèche), interligne normal. IRM coronale T1 et T2 (bc) : œdème mal limité du condyle
latéral, extensif, migrateur.
447
449
a b
c e
d
450
Clinique
Le SDP peut :
– être secondaire à une fracture ancienne de la patella, surtout
mal réduite, cette situation est rare;
– être plus souvent la conséquence d’une rupture ancienne du Figure 46-2. SDP. Critères morphologiques.
LCP; Radiographie axiale à 30° de flexion : patella centrée, pas de dysplasie
trochléenne.
– fréquemment présenter un antécédent de choc frontal (type
syndrome du tableau de bord).
Le SDP primitif est bilatéral, il se traduit par des douleurs et
une sensation d’instabilité :
– les douleurs sont antérieures, péripatellaires, durables,
mécaniques, favorisées par le sport, à la descente des esca-
liers, à l’accroupissement prolongé et après le maintien du
genou en position fléchie prolongée (signe du cinéma).
Elles peuvent être latéralisées simulant un syndrome du
tractus iliotibial d’autant qu’il s’agit de la même population
sportive, jeune;
– l’instabilité donne des craquements, des sensations d’accro-
chage ou de dérobement.
Sexe : il existe une nette prédominance féminine.
Âge : sujet jeune (M = 25 ans).
L’examen comporte :
Figure 46-3. SDP. Dysplasie trochléenne.
– douleur à la palpation profonde postérieure des facettes
Radiographie axiale à 30° de flexion : trochlée plate, patella dysplasique, facette
articulaires de la patella en la subluxant. Le patient doit externe exclusive.
reconnaître sa douleur;
– manœuvre de Smillie (flexion passive du genou après
subluxation latérale de la patella);
– engagement douloureux patellaire (flexion passive du
genou en exerçant une pression sur la pointe de la patella); Ces critères morphologiques sont souvent mieux appréciés
avec un peu plus de flexion (45°). On ne donne pas de valeur
– manœuvre de Zohlen (contraction active du quadriceps
chiffrée car les mesures sont trop dépendantes de l’incidence.
genou en extension l’examinateur essayant d’abaisser la
patella). Cette manœuvre est très sensible, elle doit être On recherchera une condensation osseuse anormale au
niveau de la facette patellaire externe (hyperpression). Des
bilatérale, le patient doit reconnaître sa douleur;
géodes et lacunes sous-chondrales font évoquer l’existence
– test isométrique en course interne positif alors qu’en course d’ulcérations cartilagineuses associées. La présence d’ostéo-
externe il ne l’est pas (fig. 46-1). phytes et le pincement articulaire sont synonymes d’arthrose.
451
R
T
a b c d A
452
1
2
a1 a2
b c
453
a b c
d e f
g h
sa bandelette doivent être étirés. La physiothérapie et les mas- Chirururgie : elle est réservée aux IPO (transposition de la
sages des points douloureux sont utiles. Le travail proprio- tubérosité inférieure ou médiale ± suture de l’aileron patel-
ceptif est orienté vers le contrôle de la rotation externe du laire médial).
squelette jambier. La réadaptation au sport est fondamentale.
454
1
2
a
b c
1
2
4
3
455
a b c
d e
Figure 46-10. Patella bipartita douloureuse après accident du tableau de bord et SDP.
IRM DP FS axiale T1 T2 (ab), sagittale T2 (c): noyau latéral non fusionné, œdème de la «pseudarthrose» (flèche) et œdème de la face postérieure de la patella post-
traumatique (tête de flèche).
Autre cas. Radiographie face (d): patella bipartita latérale douloureuse conduisant à une intervention de régularisation (exceptionnel) (e).
P OUR EN SAVOIR PLUS Mc Cauley TR, Kier R, Lynch KJ, Joki P. Chondromalacia patellae : diagnosis with
MRI. AJR 1992; 158 (1) : 101-5.
Outerbridge RE. The etiology of chondromalacia patellae. Clin Orthop 2001;
Dejour H, Walch G, Neyret P, Adeline P. La dysplasie de la trochlée. Rev Chir
389 : 5-8.
Orthop 1990; 76 : 45-54.
Von Engelhardt LV, Kraft CN, Pennekamp PH et al. The evaluation of cartilage
Elias DA, White LM. Imaging of patellofemoral disorders. Clin Radiol 2004; 59
lesions of the knee with a 3-T magnet. Arthroscopy 2007; 23 (5) : 496-502.
(7) : 543-57.
Kavanagh EC, Zoga A, Omar I et al. MRI findings in bipartite patella. Skeletal
Radiol 2007; 36 (3) : 209-14.
456
LÉSIONS KYSTIQUES
457
INTRA-ARTICULAIRES Clinique
Le plus souvent responsable de douleurs de type mécanique
K YSTESINTRA - ARTICULAIRES associé à une tuméfaction de taille variable comprise entre 5 mm
et 60 mm, le kyste poplité peut être de découverte fortuite.
INTRASYNOVIAUX
Lorsque la tuméfaction est présente, elle peut varier en fonc-
= KYSTES MÉNISCAUX tion des mouvements, augmentant en extension et diminuant
en flexion complète.
Définition
Ce sont des collections liquidiennes, le plus souvent riches en
Biologie
substance mucoïde, s’organisant toujours au contact d’une Normale.
a b c
d
458
Radiographie standard pertuis. Cette entité regroupe classiquement les kystes déve-
loppés dans l’espace de la tente des croisés et dans la graisse
Les clichés de face et de profil sont le plus souvent normaux. infrapatellaire. Ils prédominent dans la région postérieure et
Parfois une lyse corticale ou une lacune atteignant le spon- sont plus fréquemment développés aux dépens des ligaments
gieux peuvent être visualisées. croisés. Leur prévalence varie suivant les séries entre 0,2 et
1,9 % et ils touchent plus fréquemment les hommes (sexe
ratio = 3).
Échographie
Elle possède une faible sensibilité en dehors des opérateurs Clinique
entraînés. Elle ne permet pas de visualiser la fente méniscale
clé du diagnostic. Elle montre une masse des parties molles La présentation clinique dépend de la taille et de la localisa-
liquidienne. tion. Les kystes de la graisse infrapatellaire sont souvent
asymptomatiques mais peuvent être responsables de douleurs
Arthro-TDM antérieures du genou en créant une zone de conflit avec le
ligament patellaire. Les kystes de la tente des croisés sont plus
La fente méniscale est bien visualisée, horizontale, mais l’opa- souvent symptomatiques et possèdent alors une sémiologie
cification du kyste est inconstante et nécessite la réalisation de clinique plus riche associant des douleurs centrales du genou,
clichés ou de coupes tomodensitométriques tardives. des limitations articulaires, une masse palpable en cas
d’extension extra-articulaire. Dans un certain nombre de cas,
IRM ces kystes des ligaments croisés peuvent se rompre sans néces-
sairement un traumatisme initial. Le tableau clinique asso-
C’est l’examen de choix. Elle permet la détection du kyste ciant une douleur brutale, une limitation articulaire aussi
méniscal et de la déchirure méniscale associée. Des séquences bien en extension qu’en flexion et un syndrome inflamma-
DP Fat Sat en coupes sagittales et coronales sont souvent les toire évoque en premier lieu une arthrite septique.
plus intéressantes en montrant la continuité de la déchirure
avec le kyste.
Biologie
Le kyste méniscal apparaît sous forme d’une collection para-
méniscale, bien limitée, arrondie ou ovalaire, parfois polylo- Normale en dehors de la rupture de kyste de la tente des croi-
bée, à parois fines. Il apparaît en hyposignal T1 (ou parfois en sés où il existe un syndrome inflammatoire avec élévation de
isosignal T1 en raison de sa richesse en protéines) et en hyper- la VS et de CRP.
signal T2. Le kyste communique avec la cavité articulaire par
le biais de la déchirure méniscale associée qui se traduit par
un hypersignal linéaire étendu à au moins une de deux surfa-
Radiographie standard
ces articulaires. Elle comporte toujours une composante hori-
Habituellement normale, une érosion osseuse du condyle
zontale (fig. 47-1).
fémoral en regard peut être observée.
459
a b c
Figure 47-2. Kyste de la graisse de Hoffa. Femme, 80 ans douleur sous-patellaire antérieure.
IRM DP FS coronale (a), sagittale (b) et axiale (c) : masse kystique en franc hypersignal T2 dans la graisse de Hoffa plaquée sur la corne antérieure du ML. La dégéné-
rescence kystique de la corne antérieure entraîne fréquemment la formation de kyste de la graisse.
Traitement
Excision arthroscopique.
Aspiration percutanée sous contrôle tomodensitométrique.
KYSTES
Figure 47-3. Kyste mucoïde du ligament croisé antérieur. Homme, 44
EXTRA-ARTICULAIRES
ans, blocages intra-articulaires.
IRM T2 sagittale : image fusiforme, en hypersignal, au sein du ligament croisé
antérieur avec respect de l’architecture des fibres.
B URSITES
de kyste du ligament croisé postérieur a été décrite. Dans ce
cas, le kyste s’affaisse, la paroi devenant flasque et il se frag- Voir supra p. 361, 432, 433 et 437.
mente en plusieurs collections ovalaires en hypersignal T2,
communiquant entre elles. Il s’y associe une inflammation de
la graisse de l’échancrure intercondylienne (fig. 47-4). Il n’y a K YSTES SYNOVIAUX
pas d’hydarthrose et les ligaments croisés postérieur et anté-
rieur restent intacts. Classiquement les kystes synoviaux sont des hernies de la
synoviale dans les tissus voisins de l’articulation. Ils commu-
niquent toujours avec la cavité articulaire par un chenal plus
Diagnostic différentiel ou moins large et possèdent une localisation stéréotypée. Le
kyste poplité représente, à lui tout seul, l’essentiel de ce
Il est représenté par les pathologies suivantes :
groupe.
– récessus articulaire inférieur physiologique de la graisse de
Hoffa (communication large et nette avec la cavité
articulaire);
Définition
– kyste méniscal ou paraméniscal (absence de fente méniscale Le kyste poplité est une formation liquidienne, à revêtement
horizontale en cas de kyste de la tente des croisés ou de la synovial, correspondant à une distension de la bourse
graisse infrapatellaire); séreuse commune des muscles gastrocnémien médial et
– rupture du ligament croisé antérieur (pas de notion de trau- semimembraneux. Cette dernière siège en arrière du con-
matisme, fibres ligamentaires intactes et bien tendues en dyle fémoral interne, entre le muscle gastrocnémien médial
cas de kyste du ligament croisé antérieur); et le tendon du muscle semimembraneux, à l’endroit où le
– rupture de kyste poplité (pas d’épanchement de la bourse tendon du muscle gastrocnémien médial quitte la capsule
commune des muscles gastrocnémien médial et semimem articulaire. Elle est toujours individualisable et communi-
460
a b c
d
Figure 47-4. Rupture de kyste du LCP. Femme, 55 ans gêne à la flexion du genou depuis 1 an mois.
Douleur brutale et inflammation récente.
IRM DP FS sagittale (a) : masse kystique globuleuse du LCP (flèches). Un an après IRM DP FS sagittale (bc) et axiale (d) :
rupture du kyste, inflammation des parties molles (têtes de flèches), pas d’épanchement articulaire. La coupe axiale
montre que la bourse du gastrocnémien médial et du semitendineux est vide, pas de kyste poplité.
que avec l’articulation dans 30 à 50 % des cas. Cette com- secondaire résulte d’un épanchement intra-articulaire chro-
munication est d’autant plus fréquente que le sujet est âgé. nique avec élévation des pressions intra-articulaire et de rem-
En embryologie, elle est constituée par l’union de deux plissage de la bourse commune sans retour possible en raison
bourses (celle du muscle gastrocnémien médial et du muscle de l’existence d’une valve-clapet au niveau de l’orifice de
semimembraneux), expliquant l’existence d’une cloison communication avec l’articulation. Un kyste poplité de
centrale plus ou moins complète la scindant en deux seg- l’adulte doit donc faire rechercher une lésion méniscale ou
ments (une corne antérieure et postérieure). Cette origine ligamentaire, une arthrose fémorotibiale ou fémoropatellaire,
bipartite permet d’expliquer la distension isolée de l’un ou un rhumatisme inflammatoire, en particulier la polyarthrite
l’autre segment. rhumatoïde.
Cette bourse commune joue le rôle de chambre d’expansion
en cas d’épanchement intra-articulaire. On parle de kyste Complications
poplité lorsque cette distension dépasse 5 cm. Il s’étend habi-
tuellement vers le bas dans les espaces intermusculaires du Elles se divisent en deux grands groupes : la rupture et la
mollet en situation pré ou rétrosoléaire : c’est le kyste de compression.
Baker des auteurs anglo-saxons. La complication la plus fréquente est la rupture. Elle peut être
L’incidence du kyste poplité, nettement plus élevée chez les proximale, mais le plus souvent distale. Elle se manifeste par
patients après 50 ans, varie suivant les séries entre 5 et 40 %, une douleur aiguë de la face postérieure du genou ou du mol-
surestimée par l’arthrographie qui distend la bourse séreuse let, le plus souvent dans les suites d’un effort musculaire. Cli-
normale. Elle n’est pas influencée par le sexe. niquement, il existe une tuméfaction sensible, inflammatoire,
accompagnée parfois d’un fébricule.
Clinique La compression peut concerner toutes les structures anatomi-
ques de voisinage et plus particulièrement la veine et l’artère
Le plus souvent asymptomatique, le kyste poplité peut être poplitée ainsi que les nerfs sciatiques poplités interne et
responsable d’une tuméfaction du creux poplité de consis- externe.
tance variable mais qui reste non battante et non expansive.
Parfois une douleur majorée par la flexion et l’extension com- Biologie
plète révèle le kyste.
Il existe de deux grands groupes de kystes poplités : les kystes Normale en dehors de la rupture et d’une pathologie rhuma-
poplités primitifs de l’enfant et les kystes poplités secondaires tismale inflammatoire sous-jacente où la VS et la CRP peu-
de l’adulte qui sont les plus fréquents (70 %). Le kyste poplité vent être augmentées.
461
a b c Figure 47-5. Kyste poplité. Femme, 50 ans, douleurs à la marche avec sensation de blocage et apparition récente d’une voussure
au niveau du creux poplité.
IRM DP FS axiale (ab) : formation kystique bien circonscrite, uniloculaire, à parois fines en hypersignal T2, située en arrière du genou entre le tendon du
muscle semimembraneux et le muscle gastrocnémien médial au sein de leur bourse commune. IRM DP FS sagittale (c) : fissuration de la corne postérieure
du ménisque interne responsable d’un épanchement intra-articulaire et de la formation d’un kyste poplité.
462
a b
c d e
Figure 47-6. Kyste poplité rompu. Homme, 60 ans, clinique de pseudophlébite avec épanchement intra-articulaire du genou.
Échographie coupe transversale du creux poplité (a), longitudinale du mollet (b), IRM T2 sagittale (cd) et axiale (e) : collection transsonore communiquant avec l’articu-
lation en situation de bourse du gactrocnémien médial et du semitendineux (flèche), collection dans les parties molles médiales du genou qui va secondairement
s’enkyster (têtes de flèche). Le kyste est rompu. L’IRM montre que la rupture s’est faite entre les muscles le long des plans de clivage des fascias. La coupe axiale montre
le reliquat kystique poplité (étoile).
463
Les kystes peuvent être uni ou multiloculaires. Leur contenu neuse profonde à l’écho-Doppler veineux doivent orienter
est classiquement de type liquidien apparaissant hypoécho- vers ce diagnostic (fig. 47-8).
gène ou transsonique avec renforcement postérieur. Parfois
ils possèdent des septa internes. Diagnostic différentiel
Mais la communication avec l’articulation est rarement
visualisée et l’analyse de la paroi est difficile. La première étape est de déterminer la nature kystique de la
collection telle que nous l’avons montrée ci-dessus. Ainsi en
TDM et IRM (fig. 47-7) résonance magnétique, une lésion arrondie uni ou multilocu-
lée, à contours réguliers présentant ou non des septa internes
L’étude du kyste repose sur son contenu, sa paroi et son pédicule. ayant un contenu en hyposignal T1, hypersignal T2, avec une
Son contenu est classiquement de type liquidien, de faible paroi plus ou moins fine, régulière avec un fin rehaussement
densité en TDM, en hyposignal ou isosignal T1 (en raison de interne après injection de gadolinium évoque une collection
son contenu riche en mucine) et hypersignal T2 en IRM. kystique.
Des complications intercurrentes à type d’hémorragies, Même si des remaniements hémorragiques ou infectieux sont
d’infections peuvent modifier ces données rendant leur con- présents, il est alors possible d’éliminer :
tenu plus hétérogène avec des densités plus élevées en TDM, – une tumeur kystique telle que le synovialosarcome qui pré-
et des modifications de signal en IRM à type d’hyposignal en sentera des nodules pariétaux rehaussés après gadolinium;
écho de gradient dues au produit de dégradation de l’hémo- – une lésion solide bénigne telle que le schwannome pouvant
globine. présenter un hypersignal T2 intense signe de confusion,
Les kystes peuvent être uni ou multiloculaires et posséder des mais le plus souvent rehaussé dans son ensemble après
septa internes. Leur paroi est mal analysable en échographie gadolinium, situé en contact avec une structure nerveuse,
et en TDM. En IRM, elle apparaît en hyposignal T1 et T2, pouvant s’accompagner d’une amyotrophie dans le terri-
avec rehaussement pariétal interne en fin liseré après injec- toire des muscles touchés;
tion de gadolinium. L’inflammation chronique peut entraî- – un anévrysme le plus souvent développé au niveau du creux
ner un épaississement de la paroi et les hémorragies poplité aux dépens de l’artère du même nom, présentant
occasionnent des dépôts d’hémosidérine. souvent un aspect lamellaire avec une alternance d’hypo et
Le pédicule n’est pas vu en échographie et n’est retrouvé que d’hypersignaux en T1 et T2 secondaires aux thrombus
dans 25 % des cas en arthro-TDM réalisée 1 à 2 heures après intramuraux d’âge différents, un artefact de pulsatilité et
l’injection de produit de contraste. Une étude récente a révélé des calcifications de parois;
la capacité supérieure de l’IRM à détecter le chenal dans 60 % – des varices poplitées qui sont des dilatations focales de la
des cas en utilisant dans les 3 plans de l’espace des séquences veine poplitée souvent secondaires à un traumatisme du
pondérées en T1 et en T2. vaisseau, présentant des structures valvulaires en leur sein
et des hypersignaux T2 secondaires à des flux sanguins à
En cas de rupture de kyste mucoïde, il existe au sein des par-
basse vitesse.
ties molles (fascias intermusculaires) une collection kystique
non sous tension, inflammatoire, hétérogène dont les parois La deuxième étape consiste à déterminer la topographie
sont rehaussées par le produit de contraste en TDM et IRM. exacte de la collection, de préciser ses rapports avec les struc-
Cette collection communique par un fin pertuis avec l’articu- tures adjacentes et d’affirmer ou non l’existence d’une com-
lation et la bourse commune des muscles gastrocnémien munication avec l’articulation. Elle permet ainsi d’éliminer :
médial et semimembraneux est vide. Le contexte clinique – les kystes intra-articulaires, en particulier les kystes ménis-
(début brutal après un effort) et l’absence de thrombose vei- caux qui peuvent être volumineux et s’étendre à distance de
464
a b c
d e
Figure 47-8. Rupture de kyste mucoïde dans la graisse rétrofémorale. Homme, 21 ans, tuméfaction inflammatoire diffuse, rouge, chaude et
douloureuse de la face postérieure de la cuisse droite de survenue brutale au cours d’un jogging. Suspicion de thrombophlébite.
IRM T2 axiale (a) et coronale (bc), T1 coronale (d) puis T1 C + axiale (e) : collection liquidienne en hypersignal T2 et hyposignal T1, hétérogène, à parois inflammatoires
rehaussées, dissociant les fascias intermusculaires de la face postérieure de la cuisse et communiquant avec l’articulation du genou par un fin pertuis au niveau du
récessus condylien médial.
a b
c
465
Traitement
Ponction directe du kyste avec infiltration de corticoïdes
(fig. 47-9).
Traitement anti-inflammatoire et repos en cas de rupture.
Exérèse chirurgicale en dernier recours.
466
ARTHROPATHIES MICROCRISTALLINES,
ALGODYSTROPHIE,
OSTÉOCHONDROMATOSE
469
ARTHROPATHIES
MICROCRISTALLINES
Définition
Les arthropathies microcristallines sont dues à des dépôts de
cristaux d’hydroxyapatite, de pyrophosphate de calcium
dihydraté et d’urate de sodium (goutte) intra ou périarticu-
laire qui induisent des réactions phlogogènes à type de
Figure 48-1. Dépôts d’apatite après infiltration pour enthésopathie
monoarthrite ou de polyarthrites asymétriques. calcanéenne.
L’atteinte du pied et de la cheville est rare sauf en ce qui con- Radiographie profil : dépôts denses, lobulés (flèche).
cerne la goutte.
R HUMATISME À APATITE
Les dépôts d’apatite sont le plus souvent idiopathiques. Ils se
forment dans les tissus avasculaires dégradés. Ils peuvent être
secondaires à des infiltrations de glucocorticoïdes (fig. 48-1).
Siège : au pied. Ils siègent surtout autour de l’articulation
interphalangienne de l’hallux et aussi à l’insertion du TP. Ce
sont des dépôts denses, homogènes, à bords nets. Lorsqu’ils
se résorbent, ils induisent des arthrites aiguës, nocturnes,
inflammatoires. Ils disparaissent alors en 8 jours à peu près
(fig. 48-2). Ces cristaux sont difficiles à voir en microscopie
optique.
C HONDROCALCINOSE
La CCA se caractérise par des dépôts intra (cartilage, syno-
viale) ou périarticulaires (tendons calcanéens).
Parfois asymptomatique, la CCA provoque soit une synovite
aiguë transitoire (pseudogoutte), soit des arthropathies chro- a b
niques volontiers destructrices (avec géodes et érosion des
berges articulaires surtout l’articulation talonaviculaire) Figure 48-2. Réaction aiguë de résorption de microcristaux d’apatite.
(fig. 48-3). Sa fréquence est de 20 % après 70 ans, elle est plus Femme, 38 ans douleur nocturne brutale et œdème.
Radiographie face (ab) : opacités à bords flous, peu denses, à l’insertion navicu-
observée chez les femmes.
laire du TP (flèche) (a), 8 jours après elles ont disparu (b).
À la radiographie standard, ces calcifications sont granulaires,
linéaires, denses, parallèles aux surfaces articulaires.
Siège : tarse postérieur, face médiale du 1er métatarsien, che-
ville. Si les calcifications ne se voient pas sur l’articulation
concernée, il faut les chercher ailleurs (genoux, poignets).
La TDM montre la densité élevée des cristaux (> 500 UH). Secondaire à une hyperuricémie idiopathique, elle est plus
Ces cristaux se voient bien en microscopie optique (parallélo- fréquente chez l’homme d’âge moyen (F = 0,66 %).
grammes de petite taille, peu biréfringents en lumière polarisée).
Radiographie standard
G OUTTE L’arthropathie uratique est un compromis d’arthrite et
d’arthrose avec respect de l’interligne, érosions sous-chondrales
Clinique et peu constructrice. Les érosions sont bien limitées, margina-
les, géodiques, soulèvent l’os cortical, expansives (« aspect de
Arthrite aiguë de l’articulation métatarsophalangienne de marges en surplomb »), voire pseudotumorales, et formant
l’hallux (50 %). Après quelques années apparaissent des des spicules osseux au tarse (« pied hérissé ») (fig. 48-4).
tuméfactions compactes des tissus mous (tophi), focales, L’arthrose de l’articulation métatarsophalangienne prédis-
juxta ou périarticulaires, rarement calcifiées, en périphérie. pose à l’attaque de goutte.
470
2
1
5
3
a1 a2
b
Figure 48-3. Arthropathie destructrice talonaviculaire de la CCA. Homme, 75 ans, tableau d’arthrite aiguë du tarse.
TDM sagittale (a), axiale (b) : pincement et érosion articulaire, géodes, vide articulaire éliminant une arthrite septique, condensation
sous-chondrale typique. Cristaux de pyrophosphate à la ponction.
a2) 1. Navicularis. 2. Os talus. 3. Os Calcanéus. 4. Os cuboïde plantaire. 5. Os cunéiforme médiale.
2
1
8 3
6
7 5 4
a1 a2
b
IRM TDM
Le tophus a un signal intermédiaire proche de celui des mus- Les tophi sont hyperdenses (160-170 UH, inférieurs à
cles en T1 et variable hétérogène en T2 avec des zones en 300 UH), lobulés.
hypersignal modéré non hydrique et des zones restant hypo-
signal.
471
Scintigraphie au technétium
ALGODYSTROPHIE
99m
Elle fixe précocement bien avant l’apparition des anomalies
radiologiques qui présentent un retard moyen de 4-6 semai-
L’algodystrophie du pied est fréquente. Elle succède à un nes. La fixation se fait aux trois phases (immédiate vasculaire,
traumatisme surtout articulaire dans 50 % des cas. L’algodys- précoce interstitielle et tardive osseuse) dans la moitié des cas,
trophie est idiopathique dans un tiers des cas. elle peut être hypofixante chez l’enfant (65 %).
1
5
2
6
7
4 3
a1 a2 b
c d
Figure 48-5. Algodystrophie talonaviculaire. Homme, 55 ans, traumatisme articulaire 3 mois avant, raideur douloureuse du tarse.
IRM sagittale T1 (ab), axiale T2 (cd) : œdème sous-chondral antérieur, zonal, du talus (tête de flèche), l’interligne est normal (flèche), léger excès de liquide intrarticulaire.
a2) 1. Œdème de la tête du talus. 2. Calcanéus. 3. M. court fléchisseur des orteils. 4. Os cubo¨ïde plantaire. 5. Os naviculaire. 6. Os cunéiforme médial. 7. Os cunéiforme
intermédiaire.
472
1
3
a b
c1 c2
d
e f
jours locorégionale. La résorption endostéale et corticale À un stade plus évolué et tardif l’os devient fantomatique et les
entraîne la formation de petites lacunes dystrophiques qui contours s’estompent transitoirement.
simulent une lésion perméative, infectieuse ou néoplasique. La raréfaction dystrophique se répare, à condition que l’évo-
Quand à la résorption corticale superficielle elle laisse subsis- lution n’ait pas été trop longue, et avec un retard de plusieurs
ter une lame d’os cortical qui ressemble à une apposition mois par rapport à la clinique.
périostée.
473
a b c
d e
Figure 48-7. Algodystrophie. Femme, 62 ans, antécédent de traumatisme mineur du pied deux mois auparavant, œdème local et douleur
pseudo-inflammatoire du tarse.
IRM septembre 2008, sagittale T1 (a) et T2 (b) et contrôle janvier 2009 (c-e) : œdème en hyposignal T1 et hypersignal T2 du naviculaire, parties molles inflammatoires,
interligne articulaire normal. Quatre mois plus tard nette amélioration clinique, l’algodystrophie entre en phase froide, mais l’œdème persiste. À l’IRM noter son caractère
migrateur, l’os naviculaire est normal, c’est l’articulation de Lisfranc qui est maintenant atteinte.
474
a b c
d
a b c
P OUR EN SAVOIR PLUS Roddy E, Zhang W, Doherty M. Are joints affected by gout also affected by
osteoarthritis? Ann Rheum Dis 2007; 66 (10) : 1374-7.
Sergent F, Mouroko D, Sellam R, Marpeau L. Reflex sympathetic dystrophy invol-
Malghem J, Vandeberg B, Lecouvet F et al. Arthropathies microcristallines. In : ving the ankle in prégnancy : characteristics and therapeutic management. Gyne-
Imagerie du pied et de la cheville. Getroa opus XXIX. Sauramps Médical, Mont- col Obstet Fertil 2003; 31 (6) : 543-5.
pellier, 2002 : 221-37.
Yu GV, Zema RL, Johnson RW. Synovial osteochondromatosis. A case report and
Malghem J, Vandeberg B, Maldague B. Algodystrophie du pied. In : Imagerie du review of the literature. J Am Podiatr Med Assoc 2002; 92 (4) : 247-54.
pied et de la cheville. Getroa opus XXIX. Sauramps Médical, Montpellier, 2002 :
341-60.
475
ARTHROSE
477
1
3
2
a1 a2 b c
d
478
1
5
4
3 2
5
6
a1 a2
b c
479
a b c
d e f
480
1
2
a b1 b2
c
481
ENTORSES DE LA CHEVILLE
483
484
4
3
1
2
a1 a2 b
Figure 50-2. Fracture ostéochondrale latérale du talus. Homme, 23 ans, chute en escalade il y a 2 mois avec mouvement en varus du pied.
Radiographie face (a) et profil (b) : fracture ostéochondrale latérale seulement visible de face avec déplacement du fragment (flèche). Forme F, stade II ou III de Berndt
et Harty.
a2) 1. Fracture latérale du talus. 2. Talus. 3. Fibula. 4. Tibia. 5. Tarse.
4
5 3
10
6
7
9 8
a1 a2 c
b d
Figure 50-3. Fracture ostéochondrale (forme F). Même patient que fig. 50-2. IRM coronale T1 (a), T2 (b), T1 C + (c) et sagittale T1 (d) : œdème
du talus, fragment en hyposignal T1, géode en hypersignal T2 sous-chondrale (flèche). Le contraste rehausse le fragment, qui est vital, et
l’œdème. L’IRM montre moins bien que la radiographie le déplacement du fragment.
a2) 1. M. long extenseur de l’hallux. 2. Tibia. 3. T. tibial postérieur. 4. Fracture. 5. Œdème. 6. Calcanéus. 7. M. adducteur de l’hallux. 8. M. court fléchisseur des orteils.
9. M. adducteur du petit orteil. 10. M. court extenseur des orteils.
485
a b c
Figure 50-4. Fracture ostéochondrale (forme F). Même patient que fig. 50-3.
Arthro-TDM coronale (ab), sagittale (c) : le déplacement du fragment se voit mieux qu’en IRM. Le contraste pénètre dans la niche et dans les géodes par des fissures
du cartilage (flèches). Stade III de Berndt et Harty.
5 3
Figure 50-5. Lésion ostéochondrale du talus (forme O). Femme, 52 ans, pas de macrotraumatisme.
TDM coronale : séquestre supéromédial du talus dans une niche (flèche) cerclée par un liseré de sclérose (tête de flèche).
1. Séquestre. 2. Tibia. 3. Talus. 4. Calcanéus. 5. Malléole de la fibula.
Ce fragment se voit de face sur l’incidence en rotation révèle la vitalité du fragment. Des géodes sous-chondrales, du
médiale, il est supérolatéral (fig. 50-2). Il nécessite une immo- sous-sol, en hypersignal T2 témoignent de son altération et
bilisation plâtrée. sont un argument pour l’instabilité (fig. 50-3).
Dans un tiers des cas, malgré de bonnes radiographies, la frac- L’IRM montre au mieux les lésions ligamentaires associées,
ture n’est pas visible. Elle entraîne alors des douleurs résiduel- un peu moins bien que la TDM le déplacement du fragment.
les et entrave l’activité sportive. Il faut alors faire appel à L’IRM ne permet pas encore, par contre, de faire un bilan car-
l’IRM. tilagineux suffisant avant chirurgie.
IRM Arthro-TDM
Séquences pondérées en T2, T1 ± T1 C +, dans le plan axial, Les coupes sans injection sont utiles pour ne pas méconnaître
coronal et sagittal. des petits fragments osseux articulaires libres ou non, et bien
Le fragment supérolatéral et antérieur de la trochlée du talus mettre en évidence des calcifications ou ossifications tendi-
est détaché, il a perdu son alignement avec la corticale nor- neuses ou ligamentaires séquellaires.
male. Il apparaît hyposignal T1 hypersignal T2. Le trait est Le point de ponction le plus adéquat est latéral entre talus et
visible en hyposignal T1 souvent noyé dans l’œdème en T2 tibia en inclinant en caudocranial le rayon pour bien enfiler
(fig. 50-3). l’interligne. Ce point de ponction évite les tendons tibial anté-
La contusion osseuse du talus associée est en hyposignal T1 et rieur et fléchisseurs ainsi que l’artère tibiale antérieure qui
hypersignal T2. sont plus médiaux. On injecte 4-6 mL de contraste iodé.
Le gadolinium rehausse l’œdème, montre parfois mieux le Après injection intra-articulaire, l’arthro-TDM montre
trait en hyposignal dans l’hypersignal rehaussé de l’œdème et mieux que l’IRM les fissures cartilagineuses dans lesquelles
486
2
4
1 3
a b
c1 c2
d e f
pénètre le produit de contraste et prédit ainsi l’instabilité du – stade III : fragment ostéochondral complètement détaché
fragment (fig. 50-4). mais qui reste dans le défect de la fracture;
L’opacification de la gaine des fibulaires traduit la rupture du – stade IV : fragment ostéochondral libre et à distance du
faisceau CF du ligament collatéral latéral. foyer de fracture formant un corps étranger intra-
articulaire.
Classification de Berndt et Harty
Elle se décompose ainsi : LÉSION OSTÉOCHONDRALE MÉDIALE
– stade I : atteinte isolée de l’os sous-chondral avec cartilage Les lésions ostéochondrales médiales du talus sont soit de
de revêtement normal; nature microtraumatique (sans macrotraumatisme, à type
– stade II : fragment de cartilage et d’os sous-chondral par- d’entorse notamment, dans les antécédents) soit de nature
tiellement détaché; macrotraumatique (entorse en varus typique) (50-70 %).
487
a b
c d
488
5
2
4
a1 a2
b c
Figure 50-9. Fracture de l’apophyse latérale du talus. Homme, 21 ans, accident de snowboard.
Radiographies interprétées comme normales. TDM coronale (a), sagittale (b), axiale (c) : fracture très peu déplacée de l’apophyse latérale visible dans tous les plans
(flèches).
a2) 1. Trait de fracture. 2. Malléole latérale. 3. Calcanéus. 4. Ilôt condensant bénin. 5. Tibia.
La classification de Pritsch, arthroscopique, peut être appli- Aspect de séquestre en hyposignal T1, de signal variable T2,
quée à l’arthro-TDM : dans sa niche (forme O). Œdème sous-chondral du talus.
– grade I : cartilage intact avec lésion sous-chondrale; Géodes de signal liquidien (forme G) (fig. 50-6).
– grade II : cartilage ramolli avec ou sans déplacement du Arthro-TDM
fragment; Les coupes sans injection sont utiles pour ne pas méconnaître
– grade III : cartilage ouvert avec ou sans déplacement du des petits fragments osseux articulaires libres ou non, et bien
fragment. mettre en évidence des calcifications ou ossifications tendi-
Donc, la lésion ostéochondrale médiale n’est pas forcément neuses ou ligamentaires séquellaires.
de nature macrotraumatique mais la conséquence de facteurs Le point de ponction le plus adéquat est latéral entre talus et
ischémiques, microtraumatiques (hyperpression). Son siège tibia en inclinant en caudocranial le rayon pour bien enfiler
est supéromédial et postérieur. Elle est souvent asymptomati- l’interligne. Ce point de ponction évite les tendons tibial anté-
que, bilatérale et le cartilage de recouvrement fréquemment rieur et fléchisseurs ainsi que l’artère tibiale antérieure qui
normal. Elle n’entraîne pas d’arthrose. sont plus médiaux. On injecte 4-6 mL de contraste iodé.
Radiographie ou TDM Après injection intra-articulaire, l’arthro-TDM montre
Face, profil de cheville. mieux que l’IRM les fissures cartilagineuses dans lesquelles
Séquestre dans sa niche, séparé par un liseré clair du corps du pénètre le produit de contraste et prédit ainsi l’instabilité du
talus ± cerné par un liseré d’ostéocondensation typique du fragment (cf. fig. 50-4).
corps du talus. Le séquestre peut être condensé. Le siège est L’opacification de la gaine des fibulaires traduit la rupture du
supéromédial et postérieur (fig. 50-5). Des localisations centra- faisceau CF du ligament collatéral latéral (fig. 50-7).
les ont été décrites. Forme clinique
IRM Chez l’enfant ou l’adolescent, l’ostéochondrite du talus pose les
Séquences pondérées en T2, T1 ± T1 C +, dans le plan axial, mêmes problèmes que dans les autres localisations. Intervien-
coronal et sagittal. nent l’âge de début, le siège (supéromédial), l’aspect (forme
489
a b
c d
Figure 50-10. Fracture de l’apophyse latérale du talus. Homme, 40 ans, chute dans les escaliers 7 mois avant.
Radiographie face et profil (a) : pas d’anomalie évidente. TDM coronale (b) : fracture sans déplacement (flèches). IRM coronale T1 (c), DP FS (d) : la fracture est bien
visible, œdème en T2 hypersignal.
O ± G) et l’état du cartilage. La présentation, en IRM, est la Fracture ostéochondrale déplacée et fragment volumineux :
même que chez l’adulte (fig. 50-8). ostéosynthèse par vis.
Fracture ostéochondrale déplacée et petit fragment : ablation
Traitement de l’entorse aiguë sous arthroscopie.
récente Forme O ou G avec petit séquestre, nécrose peu étendue, car-
tilage intact : perforations transchondrales. Si le séquestre est
Fonctionnel pur : RICE, pas d’immobilisation ou de conten- volumineux et le cartilage fissuré : excision du séquestre et
tion, antalgiques. Traitement réservé aux entorses bénignes. curetage osseux. Lorsque la nécrose est très étendue, l’exci-
sion curetage laisse une niche large qu’il faut combler par
« Orthopédico-fonctionnel » ou mobilisation précoce protégée :
greffe spongieuse.
RICE pendant 2 jours, appui à J3 avec orthèse (Aircast) pen-
dant 3 ou 6 semaines selon la gravité, en sachant que la cica-
trisation effective et complète nécessite 3,5 mois. C’est le
traitement adopté par la majorité des auteurs, que l’entorse F RACTUREDE L ’ APOPHYSE
soit bénigne ou grave. LATÉRALE DU TALUS
Orthopédique : botte plâtrée ou résine pendant 45 jours.
Rééducation proprioceptive au-delà des 45 jours en cas Elle est rare, concerne 1 % des entorses en varus. C’est typique-
d’entorse grave. ment un accident de snowboard, réception de saut, moyenne
d’âge 40 ans, retard moyen du diagnostic 7 mois. Elle est sou-
vent méconnue (1/3) car les radiographies sont d’interpréta-
Traitement des lésions tion difficile. Non traitée, elle « pseudarthrose » régulièrement
ostéochondrales du talus avec douleurs résiduelles en avant et en bas de la malléole laté-
rale. Les autres complications sont l’arthrose sous-talienne et la
Fracture ostéochondrale non déplacée (forme F) : plâtre. nécrose talienne. À la radiographie de profil, la pointe de l’apo-
490
a b c d
Figure 50-11. Fracture de l’apophyse latérale du talus arthrosée. Homme, 47 ans, chute dans un trou 20 ans auparavant pendant le service
militaire, diagnostic d’entorse en varus, douleurs résiduelles et raideur sous-talienne.
Radiographie face (a), profil (b) : pseudo-exostose sous-malléolaire latérale et arthrose sous-talienne (flèches). IRM coronale T1 (c), et T2 (d) : séquelle de fracture de
l’apophyse latérale du talus, arthrose sous-talienne en poussée évolutive avec œdème en hypersignal (têtes de flèche).
1
3
a1 a2 b
physe latérale a disparu (le « U » radiologique), des petits frag- SYNDROME FISSURAIRE DU COURT FIBULAIRE
ments avulsionnés sont parfois visibles entre le talus et la (SYNDROME DE SOBEL)
malléole latérale. C’est en fait la TDM ou l’IRM en coupes Voir p. 543.
coronales qui font le diagnostic (fig. 50-9 et 50-10). À un stade Il est la conséquence d’un conflit mécanique entre la malléole
tardif, la pseudarthrose se présente comme une pseudoexostose latérale et le tendon long fibulaire. Il apparaît en flexion plan-
(fig. 50-11), évoquant une maladie de Belot (dysplasie épiphy- taire et inversion. L’examen clinique permet de le
saire hémimélique, Trevor’s desease) qui touche les sujets plus reconnaître : douleur sous et rétromalléolaire en éversion
jeunes présentant des entorses à répétition. Il s’agit d’une dys- contrariée. L’IRM en fait la preuve. Le court fibulaire est frag-
plasie congénitale rare (fig. 50-12). menté en sous-tendons tout autour du long, il est entouré
d’un hypersignal inflammatoire et de liquide (fig. 50-13).
Séquelles, complications
des entorses latérales en varus FRACTURE DE LA BASE DU 5 e MÉTATARSIEN
Il existe une douleur locale tout à fait caractéristique et le dia-
LUXATION DES FIBULAIRES gnostic est facile. La radiographie confirme la fracture-arra-
Voir p. 545, 548. chement de la styloïde du 5e par le court fibulaire. Le seul
491
a b c
d
Figure 50-13. Syndrome fissuraire du court fibulaire. Femme, 41 ans, entorse aiguë récente, douleur au
testing des fibulaires.
IRM axiale T2 (ab), coronale T2 (c), sagittale T2 (d) : rupture avec fragmentation du court fibulaire (CF) en arrière et au-
dessous de la malléole latérale (flèches). Prérupture du long fibulaire (LF) qui est en hypersignal et aminci en sous-malléolaire
latéral (tête de flèche).
a b
492
1 10
9
7 2
8
6 3
12 4
a1 a2 b
c d e
f g h
493
a b c
d e
Figure 50-16. Syndrome de conflit antérolatéral. Homme, 38 ans, antécédents d’entorses en varus.
IRM axiale DP FS (a-c), coronale DP FS (d) et axiale DP FS (e) : œdème de chondromalacie et lésions ostéochondrales du talus latéral et du tibia (flèches), rupture du TFA
dont le moignon flotte dans l’interligne avec épaississement des parties molles (tête de flèche). Amincissement du TFAI avec du liquide en avant de la gouttière (flèche
courte). CF normal (étoile).
Définition Clinique
C’est une synovite et un épaississement fibreux du ligament Douleurs antérolatérales mécaniques notamment en flexion
tibiofibulaire antérieur (TFAI) et inférieur, du TFA et de la plantaire et inversion du pied. L’épaississement capsulosyno-
capsule. Il s’y associe une chondromalacie ou des lésions osté- vial et ligamentaire est palpable.
ochondrales de la trochlée latérale du talus.
Il est la conséquence d’une ou plusieurs entorses en varus com- IRM
pliquées avec rupture partielle ou complète du TFA et du TFAI
(40 %). D’autres étiologies ont été décrites : idiopathique et C’est l’examen de choix.
dégénératif, inflammatoire (PR), infectieux. Coupes axiales T1, T2, T1 FS C +, coronales T2 ± sagittales T2.
Hypertrophie des parties molles antérieures et latérales,
Rappel anatomique autour du TFA et du TFAI, et dans la gouttière latérale, avec
une synovite rehaussée par le contraste en T1 FS. Un épan-
Le compartiment antérolatéral est un espace limité par le chement est la règle. On recherchera les lésions associées du
talus antérolatéral, la face antéromédiale de la fibula et le CF, TFA et du TFAI (rupture partielle ou complète). De petits
le tibia antérolatéral et le TFA. Un ligament accessoire nor- corps étrangers ostéocartilagineux post-traumatiques de la
mal, le ligament de Basset, peut traverser cet espace. Le liga- gouttière sont parfois présents.
ment de Basset se situe sous le TFAI. Le TFAI est inclus dans La lésion chondrale du talus est une petite abrasion de quel-
ce conflit (fig. 50-15). ques millimètres en hypersignal T2 liquidien (fig. 50-16).
Le conflit antérolatéral correspond donc à différents types
d’épaississement fibreux, ligamentaires et capsulaires, à une Traitement
synovite réactionnelle et à des lésions ostéochondrales ou de
chondromalacie de la trochlée latérale du talus de nature Médical conservateur le pus souvent (AINS, MTP, infiltration
post-traumatique. cortisonée).
494
a b
Chirurgical exceptionnel : débridement excision des tissus L’entorse du ligament collatéral médial (ou ligament del-
inflammatoires et épaissis. toïde) est rare, voire n’existe pas de façon primitive car le liga-
ment deltoide est un ligament très puissant. Le plus souvent
elle est secondaire à une entorse latérale et il s’agit d’une lésion
C ONFLIT ANTÉRIEUR par contrecoup.
C’est un conflit entre le pilon tibial antérieur et le col du talus. Radiographie standard
Clinique Fracture-arrachement de la malléole tibiale médiale ou asso-
ciation entorse médiale-fracture de la diaphyse ou du col de
Sport : football. Douleur antérieure lors du shoot, à la dorsi- la fibula (fracture de Maisonneuve).
flexion avec limitation de la flexion dorsale. L’existence d’un diastasis entre le talus et la malléole médiale
traduit l’incarcération du ligament deltoïde.
Radiographie standard Rarement écaille osseuse paramalléolaire médiale traduisant
la luxation en avant de la malléole médiale du tendon tibial
Ostéophytes antérieurs du tibia et du talus, affrontés, plus ou postérieur.
moins volumineux (> 1 cm maximum) (fig. 50-17).
IRM
IRM
Séquences DP FS coronale, axiale ± T1.
Sagittal T1, T1 FS C +, DP FS ± axial et coronal DP FS.
Hypersignal T2 du ligament qui est épaissi et dont les con-
Synovite et épanchement antérieurs, au site d’insertion de la
tours sont irréguliers, ondulés avec ou sans solution de con-
capsule ± œdème du tibia et du talus.
tinuité, épanchement périligamentaire.
Contusion de la malléole tibiale en hypersignal T2 (fig. 50-19).
ENTORSE MÉDIALE
ENTORSE TIBIOFIBULAIRE
Synonymes INFÉRIEURE
Deltoid ligament tear, médial ankle sprain.
Définition
Synonymes
C’est la distension, rupture, partielle ou complète du ligament
deltoïde. Syndesmotic injury, tibiofibular diastasis, high ankle sprain.
495
1
2
7
3 8
5
4 6
a1 a2 b
a b c
Figure 50-19. Séquelles d’entorse en varus. Lésion par contrecoup du ligament deltoïde.
IRM coronale T2 (ab), axiale T2 (c) : hypersignal inhomogène du ligament deltoïde dont les bords sont flous, atteinte des fibres profondes (flèches).
Définition fibulaire médiale (cf. fig. 50-15). Le TFAI est le plus souvent
lésé. Il naît du tubercule de Tillaus-Chaput à la face antérola-
C’est la distension, rupture partielle ou totale des ligaments térale du tibia et se dirige, par un trajet oblique à 45°, vers la
tibiofibulaires antérieur et inférieur, postérieur et inférieur face antérolatérale de la fibula. Il est formé d’une ou plusieurs
(TFPI), transverse et de la membrane interosseuse tous ces bandes ou apparaît multifasciculé.
éléments formant le complexe syndesmotique, soit 10-20 %
des entorses de cheville. Clinique
Le plus souvent l’entorse tibiofibulaire inférieure accompagne
les fractures malléolaires, les lésions du ligament deltoïde ou Sport : ski, football association (soccer) et américain, basket-
des TFA et TFP. Mais une lésion isolée de la syndesmose est ball.
possible après rotation latérale du pied. Douleur sévère, haut située, de la cheville, en rotation latérale
du pied, et dans la partie antérolatérale de la jambe. Tuméfac-
Rappel anatomique tion de la syndesmose parfois palpable.
496
a b c d
e f
Figure 50-20. Rupture du TFAI. Homme, 38 ans, entorse en varus. Douleurs résiduelles à 4 mois.
IRM axiale T2 (a-d) : TFA épaissi mais non rompu (flèche), TFAI rompu épais irrégulier hétérogène en hypersignal T2 (têtes de flèche). IRM coronale DP FS (ef) : ligaments
TFPI et transverse normaux sur les coupes postérieures, hypersignal coronal du TFAI correspondant à la rupture. L’injection, dans ce cas, n’est pas utile, le diagnostic
étant évident. Dans les cas plus subtils l’injection de contraste IV, dans le plan coronal en 3D, s’avère intéressante : une prise de contraste du ligament, linéaire ou
nodulaire est pathologique, il s’y associe une synovite des tissus mous adjacents.
497
AUTRES OSTÉOCHONDRITES,
OSTÉONÉCROSES DU PIED
499
MALADIE DE FREIBERG
Synonymes
Freiberg disease, infraction, Kohler-Freiberg disease.
Définition 2
1
Ostéochondrite épiphysaire de la 2e tête métatarsienne.
4
3
Clinique
Douleur localisée mécanique de la deuxième tête avec œdème
local. L’examen montre une diminution de la mobilité articu- Figure 51-1. Maladie de Freiberg. Femme, 30 ans, douleurs
laire. mécaniques et limitation articulaire.
Radiographie : aplatissement et dissection sous-chondrale de la 2e tête. Interligne
Âge : 11-17 ans. cartilagineux élargi.
Sexe : Fille ( 3-11). 1. Aplatissement de la 2e tête MT. 2. Tête MT de l’hallux. 3. Phalange I du 1er. 4.
Facteurs favorisants : pied grec avec 2e rayon plus long que le Interligne élargi.
Radiographie standard
Le signe le plus précoce est l’augmentation de l’interligne arti-
culaire métatarsophalangien. Puis apparaissent un aplatisse-
ment et une déminéralisation de la 2e tête qui va
secondairement se condenser. Des géodes de la tête sont pos-
sibles (fig. 51-1).
L’atteinte du 3e et 4e rayon est moins fréquente (fig. 51-2).
Celle de la 1re tête est exceptionnelle (fig. 51-3). L’atteinte est
le plus souvent unilatérale mais la bilatéralité est possible.
Classification de Bragard
a b
Elle se décompose ainsi :
– stade I : démineralisation sous-chondrale et aplatissement Figure 51-2. Maladie de Freiberg du 3e rayon. Patient opéré d’un
hallux valgus.
de la 2e tête;
Radiographie face (a) oblique déroulé (b) : la 3e tête est dense, aplatie, arthrosée
– stade II : sclérose et zones kystiques dans une tête déformée, (flèche).
élargissement de l’interligne, épaississement cortical et
fusion de la physe;
– stade III : arthrose.
IRM
Séquences T1 axiale et sagittale, DP FS axiale et sagittale et
coronale.
La sclérose apparaît hyposignal T1 T2, l’œdème hyposignal
T1 hypersignal T2. Un épanchement intra-articulaire est fré-
quent, de petits corps étrangers de signal intermédiaire ou en
hyposignal traduisent la libération du fragment nécrosé dans
l’articulation (fig. 51-4).
500
a b c
d
Traitement
Conservateur : semelle, attelle, décharge.
Chirurgical : intervention de Gauthier (excision du fragment
nécrosé) lorsque le cartilage est fissuré et la tête nécrosée ou
de Smillie (curetage-bourrage de la nécrose) dans les stades
plus précoces à cartilage intact.
OSTÉOCHONDRITE DE L’OS 2
NAVICULAIRE 1
3
(DEUXIÈME MALADIE
4 5
DE KÖHLER)
501
2 1
a1 a2 b
Figure 51-6. Maladie de Sever. Garçon, 11 ans, gymnaste, talalgie postérieure mécanique.
Radiographie profil (a) : aspect normal. IRM DP FS sagittale (b) : normale.
a2) 1. Noyau apophysaire postérieur. 2. Calcanéus. 3. Talus. 4. Articulation sous-talienne.
a
b c d
502
Diagnostic différentiel
BIPARTITION DU SÉSAMOÏDE MÉDIAL
Figure 51-8. Maladie de Rénander du sésamoïde latéral. Fille, 23 ans, Le sésamoïde médial est souvent bipartite (30 %), il est aussi
douleur mécanique depuis 2 ans. plus gros et plus en contact avec la tête métatarsienne et de ce
Radiographie (oblique déroulé) : sésamoïde latéral fragmenté avec un trait longi- fait plus surmené. La bi ou multipartition améliore les condi-
tudinal (flèche). Le sésamoïde latéral est rarement bipartite.
tions de rotation de la première tête. La fissure de la maladie
b
a
d
c
503
504
INSTABILITÉ CHRONIQUE,
TALOCRURALE
ET SOUS-TALIENNE DE LA CHEVILLE
(LAXITÉ LIGAMENTAIRE)
505
LAXITÉ TALOCRURALE
Définition
C’est la rupture du TFA et du CF qui est à l’origine de la laxité
talocrurale. Elle complique 10-20 % des entorses latérales de
la cheville.
Clinique
Possibilité de réaliser un accroupissement talons au sol mon-
trant une asymétrie douloureuse et une limitation du côté
instable (fig. 52-1).
Test de Freeman : appui unipodal alterné yeux ouverts et fer-
més à la recherche d’une instabilité :
– laxité en varus équin forcé dans le plan frontal : la bascule Figure 52-1. Test de l’accroupissement talons au sol.
médiale du calcaneus fait apparaître un sillon sous-malléo- Il permet de constater une limitation douloureuse du côté instable.
laire latéral et une saillie de la malléole latérale;
– laxité dans le plan sagittal : une main empaume le tibia
l’autre le pied, translation sagittale du pied supérieure à
5 mm.
Échographie
Radiographie standard Elle montre bien, surtout au stade d’instabilité chronique, la
rupture du TFA et du CF, avec passage de liquide dans la
Clichés dynamiques en varus forcé de face (Se = 62 %, Spé =
gaine des fibulaires, mais elle ne montre pas le TFP, rarement
100 %) et en tiroir antérieur de profil (Se = 44 %, Spé = 100 %).
lésé il est vrai. Elle ne révèle pas non plus les lésions osseuses
Souvent discutés, de moins en moins pratiqués, ils ne sont pas sous-chondrales de l’os, du ligament collatéral médial, sur-
supérieurs à l’examen clinique bien mené. tout celles du faisceau profond et ne donne aucune informa-
Les radiographies dynamiques doivent être comparatives. tion sur le sinus du tarse.
Un diastasis en varus tibiotalien latéral supérieur à 10° ou une
différence de 3° minimum par rapport au côté controlatéral IRM
permettent d’affirmer la rupture du TFA et souvent du CF.
Une translation antérieure du talus, supérieure à 5-8 mm de C’est désormais le meilleur examen pour un bilan exhaustif
profil, en tiroir antérieur, est significative. préopératoire d’une laxité talocrurale avec instabilité chronique.
La mesure du diastasis tibiotalien latéral est plus simple que Séquences T1, DP FS axiales, coronale ± sagittale, T1 FS C +
celle du tiroir antérieur (fig. 52-2). axiale.
a b
506
8 9
10
7
1
6
2
3
2
1
4
5
a1 a2 b
c1 c2
Le TFA s’apprécie dans le plan axial et coronal : sa rupture se – stade III : remise en tension ou réinsertion impossible :
traduit par une solution de continuité et la visibilité du moi- - – IIIA : rupture en plein corps,
gnon ligamentaire flottant dans l’articulation. La présence de - – IIIB : ansent ou résidu.
liquide en avant et en arrière de ce ligament peut ne traduire
qu’une simple distension capsulaire (fig. 52-3). Traitement
Le CF se voit dans le plan axial, en dedans des fibulaires, et
plus difficilement dans le plan coronal. Rééducation proprioceptive ou chirurgie en cas d’échec.
Le TFP est bien visible en axial et coronal sur les coupes pos-
térieures. Évolution
La classification des laxités talocrurales se décompose ainsi :
– grade I : étirement du TFA; Arthrose talocrurale centrée ou excentrée (fig. 52-4).
– grade II : rupture partielle du TFA et étirement du CF;
– grade III : rupture complète du TFA et CF.
L’IRM permet de différencier les lésions du TFA et du CF
d’après la classification de Fantino et Borne : LAXITÉ SOUS-TALIENNE
– stade I : ligament continu mais distendu :
- – IA : aminci,
- – IB : épaissi; Définition
– stade II : désinsertion :
- – IIA : proximale (malléole latérale), La rupture du ligament interosseux talocalcanéen, ou du CF
- – IIB : distale (talus ou calcaneus); isolée, entraîne une laxité sous-talienne.
507
a b c d
e f
508
a b
c d
509
511
a b c
d e
512
a b e
c d
f g h
Figure 53-2. Fracture de stress de la 2e tête métatarsienne. Fille, 12 ans, tennis, douleur brutale en match 2 mois auparavant.
Radiographie sclérose médullaire (flèche) (a), scintigraphie : hyperfixation focale aux 3 temps (b). IRM axiale T1 (c), T2 (d) et coronale T2 (e) : œdème en hyposignal de
la tête et de la diaphyse du 2e métatarsien. Œdème des parties molles en hypersignal T2 et de la tête qui n’est pas déformée comme dans les ostéochondrites. TDM
axiale (f-h) : fracture de la tête (tête de flèche), densification de la diaphyse (étoile), hypertrophie des parties molles.
513
a b e
c d
Figure 53-3. Fracture de stress de la base du 2e métatarsien. Homme, 55 ans, tableau d’arthrite du Lisfranc à J10.
IRM axiale T2 (ab), coronale T1 T2 (cd), axiale T2 (e) : œdème de la base du 2e et de la diaphyse (flèches), œdème des parties molles (cd), le trait est visible (e) (tête de
flèche).
a b
e
c d
Figure 53-4. Fracture de stress médiotibiale. Basketteur, 19 ans, douleur et œdème médiotibial.
Radiographie du tibia (a-e) : au début périostose pleine discrète (flèche), puis trait perpendiculaire à la diaphyse exactement au milieu du tibia (bc) (têtes de flèche). Trois
ans plus tard le trait est toujours visible (d). Guérison 5 ans plus tard avec épaississement cortical (e) (étoile).
Sports : danse, sprint (base, col du 2e métatarsien), basket, Au bout de 2-3 semaines, apparition d’une apposition
jogging. périostée, de type bénin, plein qui double la diaphyse. Le trait,
cortical, perpendiculaire à l’axe de l’os, apporte la certitude
Radiographie standard diagnostique mais il peut être difficile à voir ou bien ne jamais
apparaître si le sujet a été mis en décharge d’emblée.
Il existe un retard radiologique de 10-15 jours en moyenne pen- Après 3-4 semaines, formation d’un cal circonférentiel, fusi-
dant lequel rien n’est visible. forme, plus ou moins exubérant à ne pas confondre avec une
514
2
5
3
8 4
7 6
a b1 b2
Figure 53-5. Fracture par insuffisance. Femme, 55 ans, ménopause précoce, sous Didronel en raison d’une ostéoporose. Marcheuse
(200 km/mois), douleur sus-maléolaire latérale, mécanique, depuis 10 jours avec œdème local.
Radiographie face et profil (ab) : trait de condensation sus-malléolaire de la fibula (flèches). IRM coronale T1 (c) : trait en hyposignal.
b2) 1. Trait. 2. Fibula. 3. Ligament collatéral latéral. 4. Calcanéus. 5. Talus. 6. M. adducteur du petit orteil. 7. M. court fléchisseur des orteils. 8. M. abducteur du gros
orteil.
515
a b c
Figure 53-6. Fracture de stress de l’épiphyse tibiale. Homme, 85 kg, 1,75 m, reprise du footing.
IRM coronale T1 (a), DP FS (b) et sagittale DP FS (c) : trait irrégulier linéaire de l’épiphyse en hyposignal dans toutes les séquences (flèches), œdème spongieux.
a b
a b
516
a b
c
d e
spécificité, le trait n’est pas visible. L’échographie est incapa- Les parties molles sont respectées et il n’y a pas d’apposition
ble de faire le diagnostic des fractures de l’os spongieux. périostée (fig. 53-9).
Siège : tubérosité postérieure ou région sous-thalamique, plus
rarement grande apophyse.
F RACTURES SPONGIEUSES Cas particuliers :
– la fracture de l’os naviculaire survient chez le sportif (course
Tarse (calcaneus, os naviculaire, talus, os cuboideum plan-
à pied, saut, athlétisme). C’est une fracture sagittale. Elle
tari), métatarsiens (bases et têtes), phalanges (bases), malléole
peut se compliquer d’une vraie fracture « en feuillet de
fibulaire, pilon tibial et malléole médiale (fig. 53-9).
livre » (fig. 53-10);
Sports : marche militaire, athlétique (calcaneus), course à – la fracture transversale de la métaphyse tibiale et celle de la
pied, sauts, athlétisme (os naviculaire). malléole médiale sont des fractures en os spongieux comme
le calcaneus. La dernière est l’apanage du coureur à pied,
Radiographie standard elle est parfois associée à une synostose talocalcanéenne
(fig. 53-5 et 53-6);
Retard diagnostique comme pour les fractures corticales de – la fracture de la malléole latérale est une fracture en os spon-
15 jours à 3 semaines. gieux elle est rare;
Elle se traduit par une bande dense, irrégulière, perpendicu-
laire à l’orientation des travées osseuses, sans solution de con-
tinuité visible.
517
a b c
Figure 53-10. Fracture de l’os naviculaire. Homme, 28 ans, saut en hauteur (dossier dû à l’obligeance du Dr M. Dupuis).
Radiographie face (a), TDM axiale (bc) : au début aspect normal du naviculaire (a), puis fracture longitudinale, sagittale; antérieure, débutant à la face dorsale et clivant
l’os en deux (bc).
7
6
3
5
1
4
2
a1 a2 b c
– les fractures des cunéiformes (médial, intermédiaire, laté- Œdème hyposignal T1, hypersignal T2, prenant le contraste.
ral) et du cuboïde (os cuboideum plantari) sont rares, en os Au sein de cet œdème se voit le trait en hyposignal T1 T2, il
spongieux (fig. 53-11); est mieux visible après injection de contraste, en T1 FS, qui le
– la fracture du sésamoïde de l’hallux (surtout le médial) sur- rehausse (fig. 53-11).
vient chez la femme, avec talons hauts. Le sésamoïde est
dense, géodique, fragmenté puis aplati. Le diagnostic diffé-
rentiel est le sésamoïde médial bi ou multipartite qui est F RACTURES
bilatéral, avec une corticale continue et une hauteur nor-
male et la maladie de Rénander où il peut être très difficile
CORTICOSPONGIEUSES
de conclure. Le contexte est alors essentiel. Fracture de la malléole fibulaire, fracture sous-chondrale d’une
tête métatarsienne, processus latéral du talus chez le coureur à
IRM pied, tubercule postérolatéral du danseur, sésamoïde.
Ce sont des formes évoluées. Elles consolident mal et
C’est l’examen de choix dans cette indication, elle est supé- « pseudarthrosent ». La sclérose est importante, la fracture est
rieure à la TDM. irrégulière parfois fragmentée. La TDM est très performante
dans ces formes.
518
Évolution
La scintigraphie peut fixer 1 an voire plusieurs années après
guérison. L’IRM fixe en général 6 mois, voire 1 an après le
début de la maladie.
Traitement
a b La guérison est assurée dans les formes typiques (diaphyse et
tête des métatarsiens, calcaneus) par le repos avec mise en
Figure 53-12. Todler’s fracture. Enfant, 24 mois, marche à 20 mois, décharge (4 semaines) et système de chaussage plus ou moins
pas de traumatisme. rigide. Reprise des activités après la 6e semaine.
Radiographie face et profil (ab) : fracture médiodiaphysaire avec cal (flèche). Fracture de la base du 2e métatarsien : risque de pseudarthrose :
attelle ou immobilisation plâtrée parfois nécessaire.
Fracture de la base du 5e métatarsien : traitement orthopédi-
que sans appui dans les formes sans pseudarthrose.
Fracture de l’os naviculaire : 5-6 mois de repos sportif et 6
F RACTURES DE L ’ ENFANT semaines de décharge. En cas de fracture complète : chirurgie.
S HIN SPLIT SYNDROME Gehrmann RM, Renard RL. Current concepts review : stress fractures of the foot.
Foot Ankle Int 2006; 27 (9) : 750-7.
( SYNDROME DU TIBIA RUGUEUX ) Heaslet MW, Kanda-Mehtani SL. Return-to-activity levels in 96 athletes with
stress fractures of the foot, ankle and leg : a restrospective study. J Am Podiatr
Med Assoc 2007; 97 (1) : 81-4.
Voir supra p. 437. Major NM. Role of MRI in prevention of metatarsal stress fractures in collegiate
Le terme shin split désigne une réaction périostée, quel que basketball players. AJR 2006; 186 (1) : 255-8.
soit son type mais essentiellement antéromédiotibiale, qui Mathieu Ph, Lefevre-Colau M. Les fractures de contrainte du pied et de la che-
annonce une fracture de stress tibiale. L’IRM montre un ville. In : Imagerie du pied et de la cheville. Getroa opus XXIX. Sauramps Médical,
Montpellier, 2002 : 327-39.
signal linéaire, hyperintense en T2 juxtacortical, intracortical
Saxena A, Fullem B. Navicular stress fractures. : a prospective study on athletes.
ou médullaire. Foot Ankle Int 2006; 27 (11) : 917-21.
Une classification en 4 grades existe : Spitz DJ, Newberg AH. Imaging of stress fractures in the athlete. Radiol clin North
Am 2002; 40 (2) : 313-31.
– grade I : œdème périosté;
Stoller DW, Tirman PFJ, Bredella MA. Diagnostic Imaging Orthopaedics. Amirsys,
– grade II : œdème périosté et médullaire; Salt Lake City, 2004.
– grade III : œdème médullaire;
– grade IV : trait de fracture.
519
521
1
2
2
5
4 1 3
a1 a2
b c1 c2
d
Figure 54-1. Rupture à J10 de l’APS. Homme, 34 ans, pas de traumatisme mais à l’interrogatoire, a posteriori, marche
pénible au travail avec chaussures inadaptées (flexion et extension répétitives des orteils).
Échographie coupe longitudinale (a) : nodule hypoéchogène superficiel par rapport à l’APS (tumeur? rupture?). IRM sagittale T1 (b), T2
(c), coronale T2 (d) : hypersignal à la jonction 2/3 antérieurs – 1/3 postérieur de l’APS avec solution de continuité (flèches), épaississement
de l’APS.
a2) 1. Peau. 2. Nodule. 3. Aponévrose plantaire. 4. M. court fléchisseur des orteils.
c2) 1. Rupture. 2. Calcanéus. 3. Aponévrose plantaire. 4. M. court fléchisseur des orteils. 5. M. abducteur de l’hallux et court fléchisseur
des orteils. 6. T. calcanéus.
522
a
b c
523
a b
c
Figure 54-3. Rupture de l’APS. Homme, 25 ans, tennis à J21 après douleur brutale de la plante.
IRM sagittale T1 (a), T2 (b), coronale T2 (c) : rupture en hypersignal T2 avec solution de continuité à la jonction 2/3 antérieur –
1/3 postérieur, ce siège est typique chez le sportif. La coupe coronale montre que c’est le faisceau moyen qui est en cause (flèches).
a
b c
524
IRM
MALADIE DE LEDDERHOSE
Nodule de l’APS, ovalaire, bien limité au début puis plus infil-
(FIBROMATOSE PLANTAIRE) trant, à bords convexes, le plus souvent isosignal au muscle
en T1 et en signal intermédiaire T2, central, non liquidien. La
prise de contraste est modérée. Le siège distal est caractéristi-
que (fig. 54-5 et 54-6).
Synonymes On peut en trouver aussi à la partie postérieure et moyenne
de l’APS posant alors un problème de diagnostic différentiel
Collagenous fibromatosis, plantar fibromas. avec la fasciite.
Définition Évolution
Prolifération bénigne de fibroblastes mais localement agres- La maladie de Ledderhose donne peu de rétractions chez
sive qui se traduit par un épaississement nodulaire de l’APS. l’adulte, après 20 ans. Quelques rétractions distales ont été
décrites dans la forme juvénile (avant 20 ans), atteignant
Clinique l’hallux. L’évolution est lente et la maladie reste asymptoma-
tique le plus souvent.
Nodule ferme, élastique, superficiel, indolore, siégeant à la
partie distale et médiale du pied, en amont de l’articulation Traitement
métatarsophalangienne de l’hallux.
Association avec la maladie de Dupuytren (65 %) et de la Aucun le plus souvent. La chirurgie est exceptionnelle, elle
Peyronie (4 %). concerne les fibromatoses extensives avec répercussions fonc-
tionnelles majeures, elle n’empêche pas les récidives.
Échographie La radiothérapie est abandonnée en France mais encore pra-
tiquée outre-Manche (dose totale 9 Gy par fractions de
Nodule superficiel hypoéchogène centré sur l’APS. 1,5 Gy).
3
2
4 1
a1 a2
b c
Figure 54-5. Fibromatose. Homme, 61 ans, nodule ferme en amont de l’articulation métatarsophalangienne de l’hallux.
IRM sagittale T1 (a), T2* (b), T1 FS C + (c) : nodule superficiel, distal, isosignal T1 T2*, prenant modérément le contraste (flèche).
a2) 1. Nodule. 2. Peau et graisse. 3. M. court fléchisseur des orteils et adducteur de l’hallux. 4. 1er métatarsien.
525
a b c
Figure 54-6. Autre cas. Fibromatose géante. Femme, 61 ans.
IRM axiale T1 (a), T1 C + FS (b), T2 FS (c) : masse bien limitée, superficielle, sans franchissement de l’aponévrose plantaire ni envahissement tendineux, isosignal aux
muscles, hypersignal T2 prenant le contraste de façon hétérogène, faiblement rehaussée. Le siège sous le premier rayon, à l’avant-pied, l’absence d’atteinte des plans
profonds, la prise de contraste modérée évoquent le diagnostic.
526
NÉVROME DE MORTON
527
Clinique Échographie
La voie d’abord est plantaire. Le névrome apparaît comme
Sexe : femme > homme (× 6-18).
une masse hypoéchogène (80 %), ou d’échostucture mixte
Âge moyen : 50 ans. (12 %), plus rarement transsonore (8 %) bien limitée, entre
Les 2e et 3e espaces sont le plus souvent atteints. Le névrome les têtes métatarsiennes, ovoïde sur les coupes axiales et fusi-
du 1er espace est exceptionnel comme celui du 4e. forme sur les coupes sagittales. Les extrémités proximales et
Taille : 5-6 mm en moyenne. distales du névrome sont effilées et l’extrémité distale est par-
Le névrome entraîne une métatarsalgie aiguë, paroxystique, à fois bifide, « dichotomique » correspondant à la division du
type de décharge électrique, irradiant vers les orteils, à la marche. nerf. Le névrome se déforme sans se collaber à la pression
Les chaussures étroites favorisent largement la métatarsalgie. échoscopique et la pression latérale de l’avant-pied (le signe
Examen : manœuvre de Mulder, pression latérolatérale des de Mulder échographique) énuclée le fibrome vers la plante.
têtes métatarsiennes, la main empaumant le pied par ses Ce signe est peu sensible mais spécifique (fig. 55-1).
3
3
a1 a2 b Figure 55-1. Syndrome de Morton du 3e espace intermétatarsien. Femme, 60 ans, métatarsalgie typique depuis 2 ans.
Échographie coupe axiale (a) et longitudinale (b) : masse ovoïde hypoéchogène de 7 mm (flèches), effilée aux extrémités (tête de flèche).
a2) 1. Masse. 2. Peau. 3. Têtes métatarisennes. 4. Cartilage.
1 3
a1 a2 b Figure 55-2. Syndrome de Morton du 3e espace. Même patiente que fig. 55-1.
IRM coupe axiale T1 (a), T2 (b) : masse bien limitée plantaire hyposignal T1 et T2 écartant légèrement les têtes métatarsiennes (flèches).
a2) 1. Masse. 2. Têtes métatarsiennes. 3. Graisse.
528
a b c
d e f
g h
529
a b c Figure 55-4. Association syndrome de Morton – bursite. Homme, 52 ans, métatarsalgie typique.
IRM axiale T1 (ab), T2 (c) : masse plantaire en hyposignal T1 (flèche) et bursite intermétatarsienne hyposignal T1 hypersignal T2 (têtes de flèche).
a b
Figure 55-5. Bursite sous-capitométatarsienne de l’hallux. Homme, 57 ans, masse rénitente chronique.
IRM coupes axiales T1 (a) T2 (b) : volumineuse bursite sous la 1re tête, hyposignal T1 hypersignal T2 liquidien.
tre transversal < 3-4 mm). L’association bursite-névrome dantes vers le mollet avec sensation de brûlure. La symptoma-
existe aussi. Le traitement est l’infiltration guidée de cortico- tologie devient rapidement nocturne.
stéroïde. Âge moyen = 47 ans, femme > homme (56 %).
BURSITE PLANTAIRE Examen : signe de Tinel, la percussion du nerf à la face
OU SOUS-CAPITOMÉTATARSIENNE médiale de la cheville, dans la région rétromalléolaire, réveille
Cette bursite se situe sous le tendon du fléchisseur. Sa séméio- les paresthésies, comme le mouvement d’inversion et rotation
logie est identique à celle de toutes les bursites. Elle accompa- médiale du pied. Il existe un déficit sensitif permanent plan-
gne parfois une ténosynovite du fléchisseur (fig. 55-4 et 55-5). taire sans déficit moteur.
530
a b c d
Figure 55-6. Syndrome du tunnel tarsien postérieur. Homme, 58 ans, paresthésies plantaires des 2e et 3e orteils récentes.
IRM coronale T1 (ab), coronale T2 (c) et axiale T2 (d) : kyste mucoïde venant au contact du tendon long fléchisseur de l’hallux (flèche), le nerf est au contact de ce
tendon. Pas d’hypersignal T2 de dénervation du muscle adducteur de l’hallux (adductor hallucis longus).
a b c d
semaines. Puis, à un stade plus évolué, involution graisseuse surtout si la cause de la compression est un kyste mucoïde et
musculaire avec hypersignal T1 spontané du muscle. peut servir à un test diagnostique (le nerf est satellite du ten-
L’IRM permet la mise en évidence de la cause (fig. 55-6 et 55-7). don long fléchisseur de l’hallux, en dedans de lui). Orthèse de
correction d’un trouble statique.
Traitement
Chirurgical : excision d’une masse, libération du rétinaculum
Conservateur, le plus souvent : repos, AINS en cas de syno-
et décompression du nerf.
vite. L’infiltration échoguidée de corticostéroïdes est utile
531
P OUR EN SAVOIR PLUS Mozena JD, Clifford JT. Efficacy of chemical neurolysis for treatment of interdigi-
tal nerve compression of the foot : a retrospective study. J Am Podiatr Med Assoc
2007; 97 (3) : 203-6.
Bencardino J, Rosenberg ZS, Beltran J et al. Morton’s neuroma : is it always Nagaoka M, Matsuzaki H. Ultrasonography in tarsal tunnel syndrome. J Ultra-
symptomatic? AJR 2000; 175 : 649-53. sound Med 2005; 24 (8) : 1035-40.
Haddad-Zebouni S, Elia D, Aoun N et al. Régression du névrome de Morton après Rasmussen MR, Kitaoka HB, Patzer GL. Nonoperative treatment of plantar inter-
infiltration de corticostéroïdes. J Radiol 2006; 87 : 566-8. digital neuroma with a single corticosteroid injection. Clin Orthop Relat Res
Hughes RJ, Ali K, Jones H et al. Treatment of Morton’s neuroma with alcohol 1996; 326 : 188-93.
injection under sonographic guidance : follow-up of 101 cases. AJR 2007; 188 Saygi B, Yildirim Y, Saygi EK et al. Morton neuroma : comparison results of two
(6) : 1535-9. conservative methods. Foot Ankle Int 2005; 26 : 556-9.
Kinoshita M, Okuda R, Yasuda T, Abe M Tarsal tunnel syndrome in athletes. Am Zanetti M, Strehle JK, Kundert HP et al. Morton neuroma : effect of MRI on dia-
J Sports Med 2006; 34 (8) : 1307-12. gnostic thinking and therapeutic decision. Radiology 1999; 213 : 583-8.
Morvan G, Mathieu P, Busson J, Wybier M. L’imagerie du névrome de Morton.
In : Imagerie du pied et de la cheville. Getroa opus XXIX. Sauramps Médical,
Montpellier, 2002 : 127-36.
532
533
1
3
a b
d c1 c2
Figure 56-1. Synostose talocalcanéenne. Fille, 10 ans, douleur mécanique sous-malléolaire depuis 2 ans, pas de pied-plat.
Radiographie profil côté sain (a) : aspect normal de l’articulation talocalcanéenne. Radiographie profil côté pathologique (b) : signe de l’anneau ou C sign : continuité
entre la trochlée postérieure du talus et la partie postérieure du sustentaculum tali (flèche). TDM coronale (c), et reconstruction oblique (d) : synostose talocalcanéenne
(flèches).
c2) Synostose. 2. Talus. 3. Calcanéus. 4. Tibia. 5. Malléole latérale.
534
(ball and socket joint) est un signe rare mais évocateur. De face
le talus perd son aspect quadrangulaire et prend une forme
arrondie convexe vers le haut pour s’adapter au tibia. La
TDM est l’examen clé. Lorsque les remaniements sont dis-
crets on recherchera sur les coupes coronales une direction
descendante du compartiment antéromédial traduisant une
synostose incomplète fruste alors que la direction normale est
ascendante (fig. 56-3).
IRM
Elle a la même sensibilité que la TDM. Un pont cartilagineux
est en hyposignal T1 hypersignal T2, fibreux en hyposignal T1
T2; un hypersignal T2 du spongieux traduit une synostose
active.
Figure 56-2. Talar beak (signe indirect de synostose talocalcanéenne).
Homme, 23 ans, entorses à répétition au football.
Évolution
Radiographie profil : ostéophytose dorsale du col du talus par ailleurs court
(flèche). Noter l’os trigone. Les fractures de la synostose, de l’os naviculaire ou de la mal-
léole médiale, par fatigue, sont rares.
La pseudarthrose douloureuse est plus fréquente en cas de
pont incomplet fibreux ou cartilagineux, c’est elle qui est, en
partie, à l’origine des douleurs.
L’arthrose est la conséquence ultime.
Traitement
Synostose peu douloureuse et peu déformée : repos, orthèses
plantaires, kinésithérapie.
Plâtre en cas de synostose douloureuse, contracturée, qui
résiste au repos, sans déformation.
Synostose calcanéonaviculaire :
– résection chez le sujet jeune d’un pont calcanéonaviculaire;
– ou double arthrodèse chez le sujet âgé avec arthrose.
Synostose talocalcanéenne :
Figure 56-3. Synostose talocalcanéenne bilatérale complète à
gauche, incomplète à droite. Homme, 28 ans, pied-plat raide. – résection chez l’enfant pour les petites synostoses;
TDM coronale : fusion osseuse avec pont complet à gauche, incomplet à droite. – arthrodèse sous-talienne à l’adolescence.
face inférieure du talus. Elle se voit alors de profil (signe de P OUR EN SAVOIR PLUS
l’anneau ou C sign) (Se = 86 %, Spé = 93 %) : il existe une
Laffenetre O, Moinard M, Aurover N et al. Synostoses congénitales du pied. In :
continuité entre la corticale de la trochlée du talus et la corti- Imagerie du pied et de la cheville. Getroa opus XXIX. Sauramps Médical, Mont-
cale inférieure du sustentaculum tali hypertrophié par la pellier, 2002 : 239-48.
synostose (fig. 56-1). Ce signe peut être faussement positif Lemley F, Berlet G, Hill K et al. Current concepts review : tarsal coalition. Foot
Ankle Int 2006; 27 (12) : 1163-9.
lorsqu’il existe un valgus qui horizontalise l’arrière-pied. Le
Nabeshima Y, Fujii H, Ozaki A et al. Tibialis spastic varus foot with tarsal
col du talus est souvent hypoplasique, court, avec un « bec » à coalition : a report of five cases. Foot Ankle Int 2007; 28 (6) : 731-4.
l’insertion capsulaire sur la tête du talus (talar beak). L’inter- Stoller DW, Tirman PFJ, Bredella MA. Diagnostic Imaging Orthopaedics. Amirsys,
ligne talonaviculaire est normal (fig. 56-2). Le talus en dôme Sait Lake City, 2004.
535
TE N D I N O P A T H I E C A L C A N É E N N E
537
Synonymes sent les douleurs. À un stade plus avancé, on peut palper des
nodules intratendineux qui sont la conséquence de microrup-
Achilles tendinopathy, tendinosis, tendinitis. tures réparées.
La tendinopathie d’insertion (ou enthésopathie) s’accompa-
Définition gne souvent d’une bursite précalcanéenne (subtendineuse) ou
rétrocalcanéenne (adventitielle). Cette dernière est toujours la
C’est l’atteinte dégénérative du tendon (tendinose). Elle conséquence d’un conflit avec le contrefort de la chaussure
atteint soit le corps du tendon, soit l’enthèse. Deux mécanis- donc de nature mécanique. Les bursites précalcanéennes peu-
mes lésionnels sont à l’origine des tendinopathies calcanéen- vent être d’origine inflammatoire (SPA [spondylarthropa-
nes. thies], PR, rhumatisme psoriasique) (fig. 57-1 et 57-2).
TENDINOPATHIES PAR FROTTEMENT OU La tendinopathie à la jonction myotendineuse correspond le
COMPRESSION plus souvent à une microrupture par extension d’une lésion
sus ou sous-jacente.
Au début il s’agit d’une péritendinopathie (ou paratendino-
pathie), c’est-à-dire d’une inflammation des tissus mous La gradation clinique de Blazina modifiée par Stanish est la
entourant le tendon puis d’une inflammation du paraténon suivante :
(ou périténon), le tissu conjonctif qui entoure le tendon lui- – grade 1 : pas de douleur;
même. Le tendon calcanéen est dépourvu de gaine synoviale, – grade 2 : douleur uniquement après effort intense sans perte
il n’y a donc pas de ténosynovite au sens strict mais une col- de performance;
lection liquidienne, péritendineuse, inflammatoire, est possi- – grade 3 : douleur au début de l’activité disparaissant après
ble. L’inflammation péritendineuse est le plus souvent échauffement et réapparaissant à la fatigue sans perte de
d’origine extrinsèque (chaussure) et débute à l’enthèse. Elle performance;
est plus rarement d’origine intrinsèque avec en particulier
– grade 4 : douleur pendant et après effort modéré altérant la
une anomalie morphologique connue sous le nom de calca-
performance;
néum de Haglund : c’est un calcaneus dont le coin postérosu-
périeur est pointu et agressif sur la partie basse du tendon. – grade 5 : douleur pendant l’activité et nécessitant son inter-
ruption avec baisse notable du niveau de performance;
TENDINOPATHIES PAR SURUTILISATION – grade 6 : douleur empêchant la pratique sportive et persis-
Le plus souvent par tractions excessives microtraumatiques tant au repos.
notamment lors de la course à pied. Elles sont de loin les plus Celle de Leadbetter et al. se décompose ainsi :
fréquentes et atteignent le corps du tendon à 2-6 cm de
l’insertion où se trouve une zone hypovasculaire. – stade 1 : douleur apparaissant rapidement après effort et
régressant en quelques heures, évoluant depuis moins de 2
semaines, avec examen clinique normal;
Clinique – stade 2 : douleur pendant et après l’effort, évoluant depuis
La tendinopathie corporéale du sportif entraîne des douleurs 2 à 6 semaines avec douleur locale;
mécaniques postérieures avec à l’examen un « empâtement » – stade 3 : douleur persistant plusieurs jours après arrêt de
du tendon. L’atteinte est souvent bilatérale. Les tests isomé- l’effort, récidivante au moindre effort, entravant les perfor-
triques sont rarement positifs mais la succession de flexions- mances, évoluant depuis plus de 6 semaines avec signes
extensions répétées de la cheville contre résistance, par exem- inflammatoires nets localement;
ple les montées répétitives sur la pointe des pieds, reprodui- – stade 4 : douleur permanente gênant l’activité courante.
a b c
Figure 57-1. Enthésite du rhumatisme psoriasique. Homme, 42 ans, psoriasis, douleur talonnière récente.
IRM sagittale T1 (a), axiale T2 FS (bc) : œdème du spongieux de la grosse tubérosité (flèches), bursite subtendineuse conséquente en franc hypersignal T2 (tête de flèche).
538
a b
c d e
f
Les stades 1 et 2 correspondent à des lésions microscopiques, gènes, avec ou sans cône d’ombre sont possibles. Elles contre-
réversibles, les stades 3 et 4 à des lésions macroscopiques, irré- indiquent les massages transverses profonds.
versibles. L’échographie est moins performante à l’enthèse. Une bursite
subtendineuse se traduit par une collection transsonore dont
Échographie il est difficile d’apprécier le renforcement postérieur du fait de
la proximité de l’os (cf. fig. 57-4). Des enthésophytes ou de
Comparative à la sonde haute fréquence, c’est la technique de petites irrégularités corticales de la tubérosité postérieure du
choix pour l’étude de ce tendon très superficiel. La séméiolo- calcaneus peuvent simuler des calcifications. C’est dire l’inté-
gie est celle de toutes les tendinopathies : il existe des anoma- rêt des radiographies standards.
lies morphologiques et de l’échostructure. Les données fournies par le Doppler couleur et puissance sont
Le corps du tendon est épaissi, hypoéchogène, fusiforme sur encore débattues et peu spécifiques.
les coupes sagittales avec perte du parallélisme des bords.
Ceux-ci sont moins échogènes, plus flous. En coupes trans- IRM
versales le tendon est ovale, il a perdu sa concavité antérieure
(fig. 57-3). Un tendon dont l’épaisseur est supérieure à 8 mm Les séquences sagittales et axiales T1, DP FS, STIR sont néces-
présente un risque élevé de rupture. saires et suffisantes. Les anomalies de signal en DP et STIR
Le piège est bien entendu l’artefact d’anisotropie qui rend le sont proches de celles retrouvées macroscopiquement. L’ano-
tendon hypoéchoène lorsque la sonde ne lui est pas perpen- malie la plus fréquente est l’épaississement hypo-intense et
diculaire. Les anomalies morphologiques sont toutefois homogène du tendon qui est convexe en avant sur les coupes
absentes dans ce cas (fig. 57-4). axiales. L’épaississement est diffus ou nodulaire (fig. 57-5).
Les nodules sont hypoéchogènes ou hyperéchogènes, fibreux, Il faut absolument corréler ces anomalies avec la clinique car
voire pseudokystiques. Ce sont des cicatrices de rupture par- la fréquence des anomalies tendineuses chez les sujets asymp-
tielle (fig. 57-5). Des calcifications dégénératives, hyperécho- tomatiques n’est pas négligeable (40 %).
539
a
b1 b2 c
1
2
a
b
540
a b c
Figure 57-6. Tendinopathie corporéale et enthésitique. Femme, 36 ans, jogging, football féminin.
IRM sagittale T2 (a), axiale T2 (bc) : épaississement fusiforme du tendon au-dessus de l’enthèse, avec hypersignaux liquidiens non transfixiants, bursite subtendineuse
(flèches) et inflammation de la graisse de Kajer, le tendon n’a pas perdu sa concavité antérieure.
541
Le diagnostic est clinique : flexion montrent l’immobilité de l’une des deux portions du
– impotence fonctionnelle relative et immédiate lors de tendon par rapport à l’autre. L’échographie permet aussi
l’effort avec perception d’un claquement postérieur comme l’évaluation du tendon plantaire grêle, sur le versant anté-
un coup de pied. Le sujet ne peut monter sur la pointe du rieur, à travers la fenêtre acoustique créée par la rupture.
pied en appui monopodal; Celui-ci est utilisé comme greffon pour la réparation chirur-
gicale du tendon calcanéen.
– perte de l’équin physiologique (signe de Brunet);
– défaut de transmission du mouvement au pied lors de la
pression des masses musculaires du mollet en décubitus IRM
ventral (signe de Thompson) (96 %);
L’IRM évite l’écueil de l’échographie. Elle montre une zone
– encoche correspondant à la zone de rupture dont il faudra hyperintense en T2 occupant toute l’épaisseur du tendon cor-
préciser le siège (corps, insertion basse, jonction myotendi- respondant à la rupture. La séquence T1 FS C + rehausse
neuse) (73 %) (fig. 57-7). l’œdème des berges. La comparaison des deux séquences T2
et T1 FS C + permet de quantifier l’importance de la rupture
Échographie et IRM et guide le traitement orthopédique ou chirurgical (fig. 57-8).
a1 a2
b c
Figure 57-8. Rupture complète du tendon calcanéen. Femme, 78 ans, flexion plantaire forcée.
IRM DP FS sagittale (a), axiale T1 (b), axiale T2 (c) : amincissement à quelques cm de l’insertion du tendon avec hypersignal T2 transfixiant intratendineux (flèches).
Convexité antérieure du tendon.
a2) 1. T. rompu. 2. M. soléaire et long fléchisseur de l’hallux. 3. M. court fléchisseur des orteils. 4. Calcanéus. 5. Talus.
542
a b
a b
c d
Figure 57-10. Tendinopathie aux fluoroquinolones. Homme, 75 ans, infection urinaire sur prostatite, à J15 augmentation brutale de volume du
corps du tendon.
IRM sagittale T1 (ab), T2* (c), T1 C + (d) : aspect fusiforme du tendon avec plages en hypersignal intermédiaire T2. Noter le nodule inflammatoire dans la graisse de
Kajer en hyposignal T1, hypersignal T2 et prenant le contraste (flèches). Ce type de nodule ne se voit pas dans les tendinopathies mécaniques.
n’occupant pas toute l’épaisseur du tendon. Les épreuves tabilité sur le genou et la cheville. La marche sur la pointe du
dynamiques améliorent la visibilité de ces solutions de conti- pied est impossible. La flexion dorsale passive est augmentée.
nuité (fig. 57-3 et 57-9).
543
peuvent se produire dès la première prise. Les facteurs favo- Traitement orthopédique : botte en équin tibiotarsien de gra-
risants, hormis l’âge, sont la prise de glucocorticoïdes et vité 4 à 6 semaines sans appui puis relais par botte à angle
l’insuffisance rénale. La pefloxacine est la plus souvent citée droit 30 jours avec appui sous couvert d’une anticoagulation
mais toutes les fluoroquinolones peuvent être en cause. La efficace.
tendinopathie est caricaturale avec augmentation brutale du Traitement chirurgical : suture puis immobilisation plâtrée.
corps du tendon. Les sujets décrivent une « sensation de Le taux de complications (infection, nécrose cutanée, adhé-
sable » dans le talon postérieur. Le tendon calcanéen est le rences) est élevé (jusqu’à 28 %). Le traitement chirurgical à
plus souvent touché mais aussi le tendon patellaire. La tendi- foyer ouvert est exclu, pour beaucoup, après 40 ans.
nopathie est corporéale, hypervasculaire avec une vascularisa- Dans les ruptures tardives, la perte de substance est telle que
tion radiaire au Doppler (fig. 57-10). Elle peut être nodulaire. toute suture directe est impossible. Il faudra faire appel à des
Le risque de rupture est de 30 %. Les signes histologiques ne gestes de plasties tendineuses.
diffèrent pas de ceux d’une rupture dégénérative. L’évolution
est favorable en deux mois (75 % des cas) avec l’arrêt du trai-
tement au premier signe de tendinopathie. P OUR EN SAVOIR PLUS
Traitement Drape JL, Fermand M, Guerini H et al. Imagerie des tendinopathies : corrélations
avec l’anatomopathologie, images pièges. Getroa opus XXX. Sauramps Médical,
Montpellier, 2003 : 189-209.
TENDINOPATHIE SIMPLE Haims AH, Schweitzer ME, Patel RS et al. MRI of the Achilles tendon : overlap of
findings in symptomatic and asymptomatic individuals. Skeletal Radiol 2000; 2 :
Repos, talonnette pour surélever le pied, strapping voire MTP
640-5.
en l’absence de calcifications. Les infiltrations sont proscrites, Hamilton B, Remedies D, Loosemore M, Maffulli N. Achilles tendon rupture in a
les AINS inutiles. En cas de tendinopathie sévère et durable elite athlete following multiple injection therapies. J Sci Med Sport 2007 [epub
ou de rupture partielle, une botte plâtrée est indiquée (1-8 ahead of print].
semaines) avec appui. Le traitement médical doit être envi- Karjalainen PT, Soila K, Aronen HJ et al. MRI of overuse injuries of the Achilles
tendon. AJR 2000; 175 : 251-60.
sagé au moins 6 mois.
Leung JL, Griffith JF. Sonography of chronic Achilles tendinopathy : a case-control
Un peignage est réservé aux tendinopathies calcifiantes, kystiques study. J Clin Ultrasound 2007 [epub ahead of print].
ou nodulaires du sportif résistant au traitement conservateur. Muzi F, Gravante G, Tati E, Tati G. Fluoroquinolones-induced tendonitis and ten-
don rupture in kidney transplant recipients : 2 cases and a rewiew of the litera-
RUPTURE COMPLÈTE ture. Transplant Proc 2007; 39 (5) : 1673-5.
Schepsis AA, Jones H, Haas AL. Achilles tendon disorders in athletes. Am J Sports
Il n’y a pas de consensus sur le traitement des ruptures récen-
Med 2002; 30 (2) : 287-305.
tes. Quel que soit le traitement adopté les résultats sont, en
général, bons.
544
TE N D I N O P A T H I E D E S F I B U L A I R E S ,
RUPTURE DU COURT FIBULAIRE
(SYNDROME DE SOBEL),
LUXATION DES FIBULAIRES
545
a
b c
546
1
7
6 2
4 3
a1 a2 b c
d
547
a b c d Figure 58-3. Fissuration transfixiante du CF avec ténosynovite secondaire. Femme, 62 ans, clinique de ténosynovite chronique, pas
d’antécédent d’entorse de cheville en varus (?).
IRM axiale T1 (a), T1 FS C + (bc), coronale DP FS (d) : CF d’aspect bifide avec synovite prenant le contraste (flèches) et en hypersignal T2, LF normal.
Avulsion du rétinaculum inférieur des fibulaires.
a b
Figure 58-4. Syndrome de Sobel. Homme, 32 ans, basket, antécédent d’entorse de cheville en varus. Ressaut et instabilité.
IRM axiale T1 (a) et T1 FS C + (b) : CF fragmenté en sous-tendons à droite (flèches), à gauche tendon du CF aplati, variante de la normale (tête de flèche).
548
a b c d Figure 58-5. Luxation des fibulaires stade II d’Oden. Homme, 35 ans, clinique d’entorse en varus de la cheville avec tuméfaction
latérale latéro et prémalléolaire.
IRM DP FS axiale (ab), coronale (c) et sagittale (d) : les tendons fibulaires sont en dehors de la malléole latérale (flèches), inflammation périmalléolaire
en hypersignal avec poche de décollement, la gouttière rétromalléolaire est vide (têtes de flèche). Hypersignal de la pointe de la malléole latérale (flèches
courtes).
– type II : le rétinaculum lui-même est rompu en avant et les P OUR EN SAVOIR PLUS
tendons fibulaires passent à travers;
– type III : avulsion osseuse postérolatérale du rétinaculum et Blitz NM, Nemes KK. Bilateral peroneus longus tendon rupture through a bipar-
luxation des tendons en avant entre l’avulsion et la tite os peroneum. J Foot Ankle Surg 2007; 46 (4) : 270-7.
Ferran NA, Oliva F, Maffuli N. Recurrent subluxation of the peroneal tendons.
malléole; Sports Med 2006; 36 (10) : 839-46.
– type IV : les tendons passent par la rupture et l’extrémité Freccero DM, Berkowitz MJ. The relationship between tears of the peroneus bre-
malléolaire du rétinaculum empêche toute réduction de la vis tendon and the distal extent of its muscle belly : an MRI study. Foot Ankle Int
luxation. 2006; 27 (4) : 236-9.
Giovanni BF, Fraga CJ, Cohen BE et al. Associated injuries found in chronic lateral
L’IRM montre la chambre de décollement en hypersignal T2, ankle instability. Foot Ankle Int 2000; 10 : 809-15.
l’œdème osseux malléolaire, et les éventuelles fissures tendi- Hyer CF, Dawson JM, Philbin TM et al. The peroneal tubercule : description, clas-
sification and relevance to peroneus longus tendon pathology. Foot Ankle Int
neuses et ligamentaires (ligament collatéral latéral) associées
2005; 26 (11) : 947-50.
(fig. 58-5). Neustadter J, Raikin SM, Nazarian LN. Dynamic sonographic evaluation of pero-
neal tendon subluxation. AJR 2004; 183 (4) : 985-8.
Évolution Oden RR. Tendon injuries about the ankle resulting from skiing. Clin Orthop
1987; 216 : 63-9.
Un syndrome fissuraire, une luxation aboutissent à une insta- Pessis E, Moati JC. Tendons fibulaires. In : Imagerie du pied et de la cheville.
Getroa opus XXIX. Sauramps Médical, Montpellier, 2002 : 167-74.
bilité chronique de la cheville et doivent être réparés chirurgi-
Rosenberg ZS, Beltran YY, Cheung E et al. MR features of longitudinal tears of
calement. Une ténosynovite exsudative peut devenir sténosante the peroneus brevis tendon. AJR 1997; 168 (1) : 141-7.
Sobel M, Geppert MJ, Olson EJ et al. The dynamics of peroneus brevis tendon
Traitement splits : a proposed mechanism, technique of diagnosis and classification of injury.
Foot Ankle 1992; 13 : 413-22.
Wang XT, Rosenberg ZS, Mechlin MB, Schweitzer ME. Normal variants and
Ténosynovite primitive (rare) : traitement médical (AINS, diseases of the peroneal tendons and superior peroneal rétinaculum : MRI featu-
rééducation, orthèses). res. Radiographics 2005; 25 (3) : 587-602.
Rupture, luxation, ténosynovite secondaire : traitement chi-
rurgical (suture, débridement, excision d’un tubercule hyper-
trophique des fibulaires).
549
TE N D I N O P A T H I E D U T E N D O N T I B I A L
A N T É R I E U R ( T TA ) E T R U P T U R E
551
Synonymes Échographie
Tibialis anterior tendon tenosynovitis, tear, rupture. Le tendon, le plus médial, est épaissi, hypoéchogène, à la face
antérieure de la cheville. Du liquide ou une synovite hypoé-
Rappel anatomique chogène, dans la gaine, entoure le tendon. Un amincissement
du tendon correspond déjà à une rupture partielle.
Ce tendon, entouré de sa gaine synoviale propre, est le plus
médial des tendons du groupe de la loge antérieure de la IRM
jambe. Il passe sous le rétinaculum des extenseurs, à la face
antérieure de la cheville, et se termine à la face médiale du Séquences DP FS, T1, T1C +, dans le plan sagittal, axial.
premier cunéiforme et sur la base du premier métatarsien. Tendon en signal intermédiaire T1, hypersignal T2 non liqui-
Immédiatement en dehors de lui, sous le rétinaculum, se dien, augmenté de volume et entouré d’un épanchement dans
trouvent les tendons du long extenseur de l’hallux (LEH) et, sa gaine en franc hypersignal T2 ou prise de contraste d’une
plus en dehors, le tendon extenseur commun des orteils. synovite en T1 FS (fig. 59-2).
C’est le principal fléchisseur dorsal du pied (80 %).
Évolution
Définition
En général favorable avec le repos et les AINS locaux.
La ténosynovite mécanique, transitoire, à la jonction myoten-
dineuse, est la plus fréquente. Diagnostic différentiel
La ténosynovite distale est rare et souvent confondue avec
une arthropathie tarsométatarsienne. La douleur est plus dis- Il est représenté par l’arthrose médiotarsienne. Elle accompa-
tale sur le Lisfranc avec un gonflement à la base du premier gne les autres arthroses du pied (Lisfranc, première métatar-
métatarsien. sophalangienne). L’arthrose talonaviculaire est rare, favorisée
par un pied-plat valgus acquis (rupture du TTP). L’arthrose
Clinique cunéométatarsienne est fréquente : c’est la deuxième localisa-
tion après l’hallux rigidus. Le surpoids la favorise ainsi que le
Sports : marche athlétique, ski alpin, ski de fond, nage avec pal- valgus de l’arrière-pied. Cliniquement le médiopied est
mes. L’utilisation de chaussures montantes renforcées (ran- inflammatoire, douloureux et ceci simule une algodystrophie
gers, chaussures de sécurité, etc.) est un facteur favorisant. ou une fracture. La radiographie montre des érosions, sclé-
Il existe un gonflement douloureux local, correspondant à la rose, géodes sous-chondrales et un pincement de l’interligne.
péritendinopathie, avec rougeur du tiers distal de la jambe. La À l’IRM : érosion des berges, épanchement intra-articulaire et
mobilisation de la cheville est douloureuse mais elle n’est pas œdème locorégional extensif lors des poussées (fig. 59-3).
limitée, une crépitation palpable et audible est possible (« Ai
crépitant »). La flexion dorsale contre résistance du pied est
douloureuse alors que le LEH est indolore ainsi que l’EDC
(en flexion conjointe passive des orteils) (fig. 59-1). RUPTURE
Clinique
Figure 59-1. Tendinopathie du TTA.
Clinique : douleur locale, à gauche, à la palpation du tendon tibial antérieur, Perte de la flexion dorsale du pied et de l’adduction avec steppage.
douleur à la contraction isométrique contrariée en flexion dorsale, les orteils Affaissement de la voûte plantaire et perte de la pronation de
étant maintenus en flexion pour supprimer l’action du LEH et de l’EDC. l’arrière-pied lors du pas. La marche sur le talon est impossible.
552
1 2
3
a1 a2 c
b
a
b c
553
554
TE N D I N O P A T H I E D U T E N D O N T I B I A L
POSTÉRIEUR (TTP) ET RUPTURE
555
Synonymes
Tibialis posterior tendon dysfonction, tibialis posterior tendon
insufficiency, rupture.
Définition
C’est le plus puissant des trois tendons internes et le plus
volumineux ( 2). Sa taille s’apprécie par rapport à celle des
deux autres tendons fléchisseurs. Il passe derrière la malléole
médiale, où il est l’élément le plus antérieur et le plus médial,
devant le long fléchisseur des orteils et le long fléchisseur de
l’hallux, puis sous la malléole et se termine essentiellement
sur le tubercule médial de l’os naviculaire. Il est adducteur et
supinateur et réalise l’inversion du pied. C’est un des princi-
paux stabilisateurs de l’arrière-pied.
Sa tendinopathie est la plus fréquente du compartiment
interne. Elle est d’origine dégénérative, la ténosynovite est
rare sauf dans les rhumatismes inflammatoires (PR, SPA).
La rupture se fait souvent à bas bruit par allongement pro-
gressif. Elle siège derrière la malléole médiale, à 2-6 cm de
l’insertion, très rarement à l’insertion naviculaire.
La luxation est exceptionnelle.
Clinique
Douleur sous et rétromalléolaire interne avec parfois empâte-
ment. Douleur à l’adduction contrariée du pied et à la mise
en abduction passive (fig. 60-1).
La rupture aiguë est rare elle se traduit par un craquement,
un gonflement et un hématome périmalléolaire médial
(« pseudo-entorse médiale »).
La rupture chronique est la plus fréquente, elle entraîne
l’aggravation progressive ou l’apparition d’un pied-plat val-
gus unilatéral avec absence de verrouillage du talon en varus
lors de l’élévation sur la pointe du pied et par une abduction
de l’avant-pied. Lorsqu’on regarde le sujet par l’arrière, on a
voit « trop d’orteils » du côté atteint. b
Terrain : femme à la ménopause avec surcharge pondérale, c
sportifs (football, tennis, hockey sur glace, danse, gymnasti-
Figure 60-1. Tendinopathie du tibial postérieur.
que). Clinique : douleur locale rétromalléolaire médiale (a), douleur à l’éversion du pied
Facteurs favorisants : PR, spondylarthropathies (fig. 60-2). (b), et douleur à l’adduction contrariée (c).
Radiographie standard
Il faut rechercher un os naviculaire accessoire (4-20 % de la mais peut entraîner une rupture du TTP par contrainte
population). directe.
Un os de type I (os tibial externe) est un sésamoïde de petite
taille inclus dans la portion distale du tendon tibial posté- Échographie
rieur. Il est asymptomatique mais un peu plus fréquemment
associé à une rupture du tendon. La classification de Rosenberg initialement établie pour l’IRM
Un os de type II (50-60 % des cas) est plus volumineux et il peut s’appliquer à l’échographie :
s’établit une pseudarthrose cartilagineuse (synchondrose) ou – type 1 : derrière la malléole, le tendon est épaissi ( 4-5),
fibreuse avec le corps de l’os naviculaire. Le tendon TP peut arrondi au lieu d’être ovoïde, hétérogène, sans solution de
s’y insérer. Ce type est symptomatique par inflammation du continuité. Ce type correspond déjà à une rupture partielle.
cartilage de la synchondrose ou microfractures (fig. 60-3). Cette hypertrophie doit être interprétée avec prudence et
Un os de type III (20-57 % des cas) est fusionné à l’os navi- confrontée aux signes cliniques car une hypertrophie
culaire et correspond à une hypertrophie du tubercule sca- modérée (jusqu’à 7,5 mm) peut se voir chez le sujet asymp-
phoïdien (« ancien scaphoïde cornu »). Il est asymptomatique tomatique (fig. 60-4);
556
a b c d Figure 60-2. Rupture partielle du tendon TP. Femme, 44 ans, spondylarthropathie, excès récent de marche, l’été, sans talons, pied-
plat valgus acquis et douleurs vives du bord médial et à l’adduction contrariée.
IRM DP FS axiale (a), T1 (b) et DP FS dans l’axe du tendon (c) et coronale DP FS (d) : le tendon TP est aminci à l’enthèse, il est plus mince que les autres
tendons fléchisseurs (flèches), hypersignal T2 sous-chondral de l’os naviculaire. Le siège à l’enthèse est évocateur de SPA.
IRM
C’est l’examen de référence. La séméiologie est la même qu’en
échographie, l’échographie étant moins sensible que l’IRM.
Les coupes axiales sont les plus performantes en séquences
T1, T1 C +, et DP FS. La classification est la suivante :
– type 1 : tendon rétromalléolaire épaissi avec signal intermé-
diaire intratendineux;
– type 2 : tendon aminci avec signal variable intratendineux.
a b Une rupture récente type 3 se traduit par un hypersignal T2
liquidien, rétromalléolaire, avec amincissement du tendon
Figure 60-3. Os naviculaire type II bilatéral. (fig. 60-3, 60-5 et 60-6).
Radiographie face comparative : os naviculaire de grande taille avec pseudarth-
Le TTP est très soumis à l’artefact d’angle magique. Pour s’en
rose fibrocartilagineuse le réunissant au corps de l’os (flèches).
affranchir, il faut faire du vrai T2.
a1 a2 b
557
a b
c d
Figure 60-5. Rupture du TTP, homme, 58 ans, pied-plat valgus acquis unilatéral.
IRM coupes axiales DP FS 1,6 mm depuis l’insertion naviculaire jusqu’à la région rétromalléolaire : TTP épaissi en hypersignal fragmenté, fissuré, type 1, rétromalléolaire,
œdème des tissus mous adjacents (flèche) (d). En sous-malléolaire TTP absent (bc). On ne voit que le tendon du long fléchisseur des orteils (flexor digitorum longus) en
arrière (tête de flèche) et le tendon du long fléchisseur de l’hallux (flexor hallucis longus) (flèche courte). À l’insertion naviculaire : TTP en hypersignal rétracté épaissi
(flèche) (a).
a b c d Figure 60-6. Rupture du TTP. Femme 60 ans, pied-plat valgus brutal en sortant de voiture.
IRM axiale DP FS (a-c) et T1 FS C + (d) : en sous-malléolaire TTP aminci entouré de liquide (flèches) (a), le tendon est détendu (b), à l’insertion naviculaire
tendon rétracté, épaissi, en hypersignal, fragmenté prenant le contraste ainsi que l’œdème des tissus mous (cd).
558
559
TE N D I N O P A T H I E , R U P T U R E D U L O N G
FLÉCHISSEUR DE L’HALLUX (LFH) ET
SYNDROME DU CARREFOUR POSTÉRIEUR
561
11
8
10
2
9
3
7 1
6
4
a b c e 5
d1 d2
Figure 61-1. Ténosynovite du LFH. Gymnaste, 18 ans, douleurs postérieures et blocages intermittents.
IRM sagittale T1 (a), T2 (b), T1 C + (c), axiale T1 C + (d), sagittale T1 C + (e) : épanchement autour de la gaine du LFH (flèches) pas d’épanchement intra-articulaire.
La paroi synoviale autour du tendon se rehausse.
d2) 1. T. long fléchisseur de l’hallux. 2. T. tibial postérieur. 3. T. long fléchisseur des orteils. 4. T. long fléchisseur de l’hallux. 5. T. calcanéen. 6. T. long fibulaire. 7. T. court
fibulaire. 8. M. long extenseur des orteils. 9. Malléole latérale. 10. Tibia. 11. T. tibial antérieur.
562
a b c d Figure 61-2. Rupture du LFH. Homme, 62 ans, manque une marche en montant un escalier. Perte de la flexion de P2/P1.
IRM axiale DP FS (a-d) : en rétromalléolaire le tendon du LFH (flèches) est médial par rapport au tendon du FCO (têtes de flèche). Il s’interrompt et il
est remplacé par un signal liquidien (étoile). Ensuite le tendon du FCO passe en dehors et croise celui du LFH.
Clinique
Douleur médiale entre la malléole médiale et le tendon calca-
néen après exercices en flexion-extension de la métatarsopha-
langienne du gros orteil, en flexion plantaire sur le pied en
charge, la montée sur les pointes est impossible. La flexion
dorsale active est douloureuse, en charge, et en rotation
externe (« plié » et « grand plié » des danseurs).
Douleur dans le tunnel tarsien avec pseudofluctuation parfois
crépitante en sous et rétromalléolaire interne.
Plus rarement douleur au niveau de l’insertion distale, au pas-
sage entre les sésamoïdes du gros orteil.
En cas de rupture, la flexion de P2/P1 est impossible.
Échographie
L’accès à ce tendon est difficile. a b
563
SYNDROME DU CARREFOUR
POSTÉRIEUR
5 mm
Synonyme
Posterior ankle impingement syndrome.
Définition
C’est une des grandes causes de douleur de la face posté- Figure 61-4. Prominent down slopping.
rieure de la cheville. Il résulte de l’entrapment des tissus L’extrémité inférieure du tibia descend en dessous de la ligne de la mortaise.
mous de la cheville postérieure (récessus capsulosynoviaux
postérieurs, LFH, ligament talofibulaire postérieur, liga-
ment tibiotalien postérieur, ligament talocalcanéen posté-
rieur) entre des surfaces osseuses (bord supérieur du
calcaneus, rebord tibial inférieur, bord postérieur du talus,
os trigone). Il est le résultat de flexions plantaires forcées
aiguës ou chroniques.
Le ballet classique avec ses mouvements en pointe et demi-
pointe en est le prototype. Mais il a aussi été décrit lors de la
pratique d’athlétisme, volley-ball, football, gymnastique et
chez les non-sportifs.
Anatomie
Les éléments osseux du carrefour postérieur sont les suivants :
– le versant postérieur et inférieur de l’épiphyse tibiale qui
peut descendre bas (plus de 5 mm sous la ligne de la mor-
taise tibiale (prominent down slopping) et agir comme la
mâchoire supérieure d’une pince (25 % des cas chez les a b Figure 61-5. Os trigone.
danseurs) (fig. 61-4); Les limites sont nettes, l’os est ovale (a), lorsqu’il est gros l’os trigone
– le talus à la partie postérieure duquel existent deux est souvent symptomatique et il existe une synchondrose avec le corps
tubercules : un médial et un latéral ; le plus volumineux du talus (b) (flèches).
564
IRM
C’est l’examen essentiel. Séquences DP FS, T1, T1 C + dans
le plan axial et sagittal.
Elle permet l’étude des structures osseuses en T1 : fracture de
l’os trigone (aspect morcelé et défaut de corticalisation),
pseudarthrose du tubercule postérolatéral du talus ou de l’os
trigone.
Œdème hypo T1 hyper T2 de la moelle du talus postérieur,
du tubercule postérolatéral et/ou de l’os trigone, très évoca-
teur, et pouvant être isolé.
Synovite, prenant le contraste en T1, des récessus postérieurs
des articulations tibiotaliennes et tibiocalcanéenne et du LFH
(fig. 61-8).
Figure 61-7. Test d’impaction de Courroy.
Pied en flexion plantaire, l’examinateur percute brutalement le talon et provoque
la douleur connue du patient.
Traitement
Repos, AINS et infiltration guidée soit intra-articulaire, soit,
pour certains, dans le récessus capsulosynovial postérieur,
siège d’une synovite, sous guidage échoscopique.
Clinique
Douleur postérieure et plutôt interne, entre la malléole Diagnostic différentiel
médiale et le tendon calcanéen, mécanique, notamment en
demipointe, en flexion plantaire, ou lors du tackle (cheville en TENDINOPATHIE DU TENDON CALCANÉEN
hyperextension talon au sol). La douleur est aiguë, dure quel- C’est le principal diagnostic différentiel. Les signes cliniques
ques minutes, s’estompe puis reprend à chaque geste nocif. sont voisins. L’échographie permet le diagnostic en montrant
Signes de tendinopathie du LFH : flexion plantaire active de les modifications directes du tendon épaissi, hypoéchoègene,
l’hallux impossible cheville en extension, ressaut et claque- ou une bursite subtendineuse. Les signes osseux sont absents.
ment au carrefour, extension passive de l’interphalangienne
de l’hallux douloureuse avec ressaut postérieur. SYNDROME DU SINUS DU TARSE
L’existence d’une douleur postérieure de la cheville en exten- Le sinus du tarse est localisé au tiers antérieur du calcanéum
sion associée à des mouvements passifs de valgus et de varus et à la jonction col-corps du talus, en avant de la facette sous-
réalise le « signe de la pince coupante » de Ledoux, donné talienne postérieure, entre la surface inférieure du talus et
comme précoce et caractéristique. celle, supérieure, du calcaneus. Il est occupé par le ligament
talocalcanéen, interosseux, ancien ligament « en haie », avec
Test d’impaction décrit par Courroy (fig. 61-7) : pied pen-
dant au bord de la table, flexion plantaire forcée, l’examina- ses deux faisceaux antérieur et postérieur. Il se poursuit
teur percute violemment le talon et reproduit la douleur. médialement par le tunnel tarsien.
Le syndrome du sinus du tarse est le plus souvent la consé-
quence d’une entorse de la cheville en varus (70 %). Il peut
Radiographie standard aussi être primitif, inflammatoire, idiopathique.
Le syndrome du sinus du tarse post-traumatique accompagne
L’incidence de profil comparative en extension maximale est
donc une entorse grave de la cheville (rupture du ligament
la plus utile.
talofibulaire antérieur et du ligament calcanéofibulaire), avec
La constatation d’un processus de Stieda ou d’un os trigone rupture du ligament ITC. Il s’intègre alors dans le cadre de
doit être corrélée avec la clinique avant de conclure à leurs l’instabilité sous-talienne et talocrurale.
responsabilités respectives.
Parfois, après traumatisme en varus strict, l’instabilité sous-
Un os trigone fracturé, lors d’un mouvement violent d’exten- talienne est isolée sans atteinte du TFA, l’atteinte isolée du CF
sion forcée de la cheville (saut), et fragmenté est plus évocateur. étant rare. L’ITC est soit rompu soit simplement distendu.
La fracture du processus de Stieda (fracture de Shepherd et
Cloquet) est souvent chronique, microtraumatique, pseu- Clinique
darthrosée (30 % des danseurs professionnels). Douleurs sous et périmalléolaires latérales avec sensation
d’instabilité après un traumatisme en inversion avec laxité
sous-talienne isolée.
Échographie
IRM ou TDM
Si l’abord du LFH peut se faire par voie postéromédiale à la Le but est de mettre en évidence la rupture de l’ITC. Séquen-
recherche d’une ténosynovite ou d’un conflit dynamique en ces DP FS, T1, T1 C + surtout dans le plan coronal et sagittal.
565
a b c
d e
Figure 61-8. Syndrome du carrefour postérieur. Homme, 44 ans, cycliste haut niveau, douleurs chroniques, pseudotendinopathie calcanéenne.
Radiographie cheville profil (a) : processus de Stieda (flèches). IRM sagittale T1 (b), T1 C + soustraction (c) : processus de Stieda fracturé et épanchement du récessus
postérieur en hyposignal T1 (tête de flèche). Prise de contraste du récessus tibiotalien postérieur, synovite (c). Arthrographie profils en flexion (d) et extension (e) : c’est
en flexion que le récessus inflammatoire est le plus volumineux. Excellente corrélation avec l’IRM. Traitement : infiltration tibiotalienne.
a b
Figure 61-9. Syndrome du sinus du tarse. Homme, 43 ans, coureur à pied, douleur et instabilité après entorse en varus.
TDM coronale (a) et sagittale (b) : rupture du ligament ITC, arrachement du plancher, rétraction en « boule » de l’extrémité distale (flèches).
566
567