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Atlas Interactif de Neuroanatomie

Clinique 2nd Edition Laurent Thines


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-laurent-thines/
Atlas interactif de neuroanatomie clinique
Atlas photographique

2e édition
Chez le même éditeur

Pratique de l’EEG, bases neurophysiologiques, principes d’interprétation et de prescription, par J. Vion-Dury, F. Blanquet.
Collection Abrégés de médecine. 2008, 224 pages.
Manuel d’EEG de l’adulte, Veille et sommeil, par C. Hausser-Hauw. Collection Monographies de neurologie. 2007, 352 pages.
Atlas de neurosciences humaine de Netter, par D. Felten, R. Jozefowicz, traduit par N. Kubis. 2e édition 2011, 456 pages.
Les Nerfs crâniens, par D. Doyon, J.-P. Francke, K. Marsot-Dupuch, F. Benoudiba. 2e édition 2006, 304 pages.
Conductions nerveuses : techniques, pièges, solutions, par P. Seror. 2005, 224 pages.
Tumeurs cérébrales : du diagnostic au traitement, par J. Philippon. 2004, 304 pages.
Atlas interactif de neuroanatomie
clinique
Atlas photographique
Laurent Thines

Laurent Tatu

Frédéric Lemarchand
Avec la collaboration de :
Marc Baroncini, Denys Fontaine, Jean-Paul Francke, Jean-Pierre Pruvo

2e édition
DANGER Ce logo a pour objet d’alerter le lecteur sur la menace que représente pour l’avenir de l’écrit, tout particulièrement
dans le domaine universitaire, le développement massif du «photo-copillage». Cette pratique qui s’est généralisée,
notamment dans les établissements d’enseignement, provoque une baisse brutale des achats de livres, au point que
la possibilité même pour les auteurs de créer des œuvres nouvelles et de les faire éditer correctement est aujourd’hui
menacée.
Nous rappelons donc que la reproduction et la vente sans autorisation, ainsi que le recel, sont passibles de poursuites.
LE Les demandes d’autorisation de photocopier doivent être adressées à l’éditeur ou au Centre français d’exploitation du
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TUE LE LIVRE

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par le caractère scientifique ou d’information de l’œuvre dans laquelle elles sont incorporées (art. L. 122-4, L. 122-5 et L. 335-2 du Code
de la propriété intellectuelle).

© 2016, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés


ISBN : 978-2-294-74694-9
e-ISBN : 978-2-294-74841-7
Elsevier Masson SAS, 62, rue Camille-Desmoulins, 92442 Issy-les-Moulineaux cedex
www.elsevier-masson.fr
Liste des collaborateurs

Baroncini, Marc, praticien hospitalier, neurochirurgien, Pruvo, Jean-Pierre, professeur des universités, praticien hos-
clinique neurochirurgicale, centre hospitalier régional pitalier, chef du service de neuroradiologie, centre hospita-
universitaire, Lille. lier régional universitaire, Lille.
Fontaine, Denys, professeur des universités–praticien hos- Tatu, Laurent, professeur des universités–praticien hospi-
pitalier, neurochirurgien, service de neurochirurgie, centre talier, neurologue et anatomiste, centre hospitalier régio-
hospitalier universitaire Pasteur, Nice. nal universitaire de Besancon, laboratoire d’anatomie,
Francke, Jean-Paul, professeur des universités, doyen de Université de Franche-Compté.
la faculté de médecine Henri-Warembourg, laboratoire Thines, Laurent, professeur des universités–praticien
d’anatomie, Lille. ­hospitalier, neurochirurgien, centre hospitalier régional
Laurent, Emmanuel, infographiste, laboratoire d’anato- universitaire de Université de Franche-compté.
mie, Besançon.
Lemarchand, Frédéric, manipulateur d’électroradiologie,
service de neuroradiologie, centre hospitalier régional
universitaire, Lille.

V
Remerciements

Nous tenons à remercier différents intervenants grâce à - les équipes des laboratoires d’anatomie de Lille et de
l’aide desquels la réalisation ou la finalisation de ce projet Besançon pour leur aide dans la préparation des pièces
a été possible : anatomiques et la réalisation des schémas du chapitre 10.
- Vianney Le Thuc, ingénieur informaticien, pour ses conseils
techniques dans la réalisation des compléments en ligne ;
- l’équipe des manipulateurs d’électroradiologie du service
de neuroradiologie qui a apporté soutien et disponibilité
tout au long de la réalisation de ce projet ;

VII
À Laurence, Eliot, Ethan et Eden,
À mes parents,
À D&D
Laurent Thines

À Nathalie, Agathe, Margot et Victor


Frédéric Lemarchand

À ma femme et mes enfants


Laurent Tatu

IX
Préface

Préfacer un tel travail est un bonheur que j’espère commu- pertinence des choix des vues et les structures présentées
niquer au futur lecteur et utilisateur de ce magnifique atlas par une interactivité conviviale et simple. À tout moment,
interactif. Tout est là : l’exceptionnelle qualité des pièces un texte court associé à chaque structure identifiée com-
anatomiques du laboratoire d’anatomie de Lille autour de blera les curieux. Les corrélations neuroradiologiques
Jean-Paul Francke, le choix des préparations par Laurent issues de l’école lilloise autour de Jean-Pierre Pruvo, école
Thines, de son œil clinique et opératoire, illustrant le parti rigoureuse et pédagogique, sont pertinentes et supportent
pris de montrer les structures indispensables à la connais- l’apprentissage élémentaire de la neuro-imagerie.
sance du système nerveux. C’est aussi comme cela que Plongez-vous sans attendre dans un exercice d’appren-
s’exprime la qualité d’une école professionnelle de neuro- tissage intelligent.
chirurgie, qui depuis Lille, marque l’école française de son
Marc Braun
empreinte depuis longtemps.
Professeur des universités, Praticien hospitalier, CHU Nancy, Service
Le lecteur novice y trouvera une base indispensable de de neuroradiologie
connaissances. L’averti poussera plus loin et découvrira la

XI
Introduction

«Tu me dis, j’oublie.Tu m’enseignes, je me leure compréhension des fonctions du système nerveux
souviens.Tu m’impliques, j’apprends.» central, des processus pathologiques qui le touchent, voire
Benjamin Franklin (1706–1790) des techniques diagnostiques ou thérapeutiques qui lui
sont appliquées. Ainsi, sans faire de cet atlas un traité de
Il n’y a pas dans l’organisme humain de groupement d’or- neuroanatomie fonctionnelle, nous avons tenu à accom-
ganes plus fascinant et plus complexe que le système ner- pagner la description anatomique de chaque structure de
veux central. Cette complexité se retrouve à tous les niveaux ces caractéristiques fonctionnelles ainsi que d’exemples de
d’analyse, qu’ils soient macroscopique, microscopique ou pathologies ou d’applications techniques directes.
fonctionnel, et vaut probablement à la partie de l’anatomie
qui étudie ces structures, la neuroanatomie, la réputation
d’une matière ardue. Des ouvrages très détaillés et d’excel- Structure
lente qualité existent déjà et ont permis à des générations Atlas interactif de neuroanatomie clinique a été conçu afin de
entières d’étudiants d’approfondir leurs connaissances dans couvrir l’ensemble des subdivisions de l’anatomie de l’extré-
ce domaine. Cependant, à l’ère de la diffusion de nouveaux mité céphalique, de la colonne vertébrale et du système ner-
outils multimédias dédiés à l’apprentissage, vers les lieux veux central. Les deux premiers chapitres s’intéressent aux
d’enseignement et vers le grand public, le manque de sup- enveloppes crâniennes et à leurs rapports anatomiques avec
ports reflétant cette évolution dans le domaine de la neu- l’encéphale. Les quatre chapitres suivants décrivent les struc-
roanatomie nous a interpellés. C’est donc sur ce constat que tures cérébrales en partant de la périphérie (cortex) vers les
nous avons débuté ce travail, et que nous sommes heureux structures les plus profondes (noyaux gris et ventricules). Les
de pouvoir vous présenter la deuxième édition de cet atlas septième et huitième chapitres se focalisent sur l’anatomie
interactif d’anatomie crânienne, encéphalique rachidienne des structures de la fosse crânienne postérieure (tronc céré-
et de la moelle rachidienne. bral, nerfs crâniens et cervelet). Le neuvième chapitre fait la
synthèse des structures artérielles et veineuses assurant la
Objectifs vascularisation de l’encéphale. Le dernier chapitre traite de
l’anatomie de la moelle spinale et de ses enveloppes.
Le but principal de ce projet était de fournir un nouveau L’atlas est structuré en deux parties complémentaires :
support à tous ceux désireux d’apprendre ou de perfec- l’une traditionnelle sous la forme d’un livre et l’autre
tionner leur connaissance de la neuroanatomie. Et pour « multimédia » sous la forme de compléments en ligne.
répondre à la citation précédente, il nous fallait donc créer Le livre associe une description anatomique et fonc-
une interface permettant à la fois de faire participer plus tionnelle classique à de nombreux schémas et planches
activement le lecteur à son propre apprentissage et de lui anatomiques photographiques (originales par rapport
proposer un environnement plus ludique qui aplanisse la aux compléments en ligne), ainsi qu’à des clichés radio-
rudesse du sujet et qui, par ses différentes voies d’entrée logiques appropriés (130 figures au total). Pour chaque
(livre, compléments en ligne, texte, image), soit plus favo- structure, sont soulignées, dans la mesure du possible,
rable au travail de mémorisation. Enfin, nous tenions à les implications directes pour la compréhension de la
rester proches des préoccupations pratiques du lecteur en pathologie ou des moyens diagnostiques (imagerie neu-
lui fournissant les éléments lui permettant de développer roradiologique) et thérapeutiques. Les compléments en
directement à partir des données anatomiques une meil- ligne sont composés de 63 planches photographiques

XV
Introduction

interactives. Un effort ­particulier a été porté pour pro- pour améliorer la définition des structures vasculaires.
poser des vues anatomiques dont l’orientation ou l’angle Une des pièces a été utilisée pour mettre en évidence
de vue soit différent de ce qui est habituellement pré- l’anatomie corticale. Une fois les pièces conditionnées,
senté dans les manuels classiques de neuroanatomie. Sur une dissection précautionneuse pas à pas était réalisée
chaque planche, le survol des différentes structures ana- avec la prise de photographies numériques à chaque
tomiques ou de leur dénomination entraîne l’activation étape comportant des vues standard et des vues non
de leur contour. Il est ainsi possible de façon rapide et conventionnelles. Les trois dernières pièces ont été des-
aisée de mémoriser les noms de chaque élément anato- tinées à la réalisation de coupes dans les trois plans de
mique ou de tester ces connaissances à partir de l’index l’espace : coronal, sagittal et axial. Les sections étaient
de chaque planche. De plus, la sélection de la structure réalisées tous les 3 mm à l’aide d’une scie à ruban. Enfin,
ou de sa dénomination sur la planche fait apparaître une un crâne sec a permis la réalisation des photographies
fenêtre qui donne accès à la description résumée tirée du descriptives des structures osseuses.
livre, ce qui permet d’un simple coup d’œil d’intégrer les Une fois les planches photographiques enregistrées, une
caractéristiques essentielles de celle-ci. Le dernier cha- sélection drastique a été réalisée pour ne retenir que 63 d’entre
pitre des compléments en ligne comporte des planches elles et couvrir l’ensemble du plan proposé. Les planches
d’anatomie sérielle dans les trois plans de l’espace qui brutes ont subi alors un processus de mise en forme à l’aide
sont corrélées aux coupes équivalentes en imagerie par du logiciel Photoshop® (Adobe Systems Incorporated,
résonance magnétique (IRM). Chaque structure ana- États-Unis) puis du logiciel GIMP® (GIMP team) compor-
tomique dans les compléments en ligne est accessible tant les étapes suivantes : recadrage, mise sur fond noir,
dans le menu par trois chemins : soit par le ou les cha- ajustement de luminosité et de contraste, correction des
pitres qui s’y rapportent, soit par l’index global, soit par couleurs, redimensionnement, optimisation de la résolu-
le texte qui lui est dédié. Ce dernier mode de présen- tion, correction des imperfections de dissection, annotation
tation sera particulièrement utile pour les lecteurs qui des planches destinées au livre, et réalisation des schémas.
désirent accéder directement aux données concernant Les planches ainsi formatées ont été imprimées pour la réa-
une structure précise. L’onglet « Liste » permet d’afficher lisation un à un des calques papier des contours des struc-
les numéros des planches dont les renvois se trouvent tures anatomiques, chacune d’entre elles étant référencée
dans chaque chapitre du livre. Enfin, nous avons tenu dans un index alphabétique. Les calques ont ensuite été
à ce que ces compléments en ligne soient, en plus d’un numérisés puis rendus transparents. À partir de ce stade,
outil d’apprentissage, un outil d’enseignement pour tous chaque planche des compléments en ligne a été conçue à
ceux qui participent à la diffusion des neurosciences. l’aide du logiciel SWiSH MAX® (SWiSHzone.com Pty Ltd,
NSW, Australie), un logiciel d’animation d’image et de texte
produisant des documents au format Shockwave Flash®
Matériel et méthodes (Adobe Systems Incorporated, États-Unis) de la façon sui-
Les planches de dissection de l’atlas ont été réalisées au vante : le calque est superposé à la planche d’origine, les
sein des laboratoires d’anatomie des facultés de méde- contours sont surlignés, lissés à l’aide de l’outil «courbe de
cine de Lille et de Besançon (L. Thines, L. Tatu). Le tra- Bézier» et animés, les liens structure–­dénomination–des-
vail était fondé sur huit têtes et un tronc d’individus cription sont établis. Enfin, la structuration du menu est
humains adultes sans pathologie préalable du système réalisée ainsi que les différents modules : chapitre, index
nerveux central. Ces spécimens ont été prélevés puis (lien dénomination–structure–planche anatomique), liste
fixés dans du formol pendant plusieurs semaines. Trois (lien numéro de planche–planche anatomique) et texte
pièces destinées à la mise en évidence de la vascularisa- (lien dénomination–structure).
tion encéphalique ont été extraites fraîches et, après rin-
çage, leur système vasculaire a été rempli avec du latex Terminologie
coloré en rouge pour les deux artères carotides internes
et les deux artères vertébrales, et en bleu pour les deux La terminologie utilisée dans cet Atlas interactif de neuro­
veines jugulaires internes, permettant ainsi la mise en anatomie clinique est celle de la sixième et dernière édition
évidence respective des systèmes artériels et veineux. des Nomina Anatomica (2011) francisée par le Collège
Certaines pièces ont été recolorées extérieurement médical français des professeurs d’anatomie.

XVI
Introduction

Conclusion niveaux de la formation médicale ou paramédicale et plus géné-


ralement pour tous les membres de la famille des neurosciences.
La neuroanatomie est une matière captivante et nous espérons
que ce nouveau support d’apprentissage aidera à sa diffusion «En enseignant, les hommes apprennent.»
auprès du plus grand nombre grâce à la richesse et à la qualité Sénèque (− 4 av. J.-C. – 65 ap. J.-C.)
photographique des planches de dissection, la facilité de navi-
gation et l’interactivité des compléments en ligne Encéphalia. Les numéros à la suite des intertitres et précédés du logo
Nous pensons que cet ouvrage pourra répondre aux exi- renvoient aux 63 planches interactives des compléments
gences pédagogiques actuelles et sera un outil utile à tous les en ligne.

XVII
Avertissement

Information sur la navigation dans les compléments en ligne

A. Le contenu des compléments en ligne est accessible par la barre de menu principal en bas de l’écran grâce à cinq
entrées : «Chapitres» (1), «Index» (2), «Liste» (3), «Textes» (4) et «Diaporama» (5). Le lecteur a toujours la possibilité de
revenir au menu principal en cliquant sur le logo «Encéphalia» en bas à gauche de l’écran.
B. En cliquant dans le menu principal sur «Chapitres» (1), le lecteur atteint une sous-section dont le menu donne accès
aux 63 planches anatomiques interactives regroupées selon le plan d’étude du livre.

C et D. Sur chaque planche, le survol des différentes structures anatomiques ou de leur dénomination entraîne simulta-
nément l’activation de leur contour et l’éclairage de la dénomination.

XIX
Avertissement

E. En sélectionnant, par un simple clic gauche, la structure ou sa dénomination sur la planche, le lecteur ouvre une fenêtre
qui affiche la description résumée de la structure tirée du livre.
F. La dernière partie présente, de façon complémentaire au livre, des planches d’anatomie sérielle dans les trois plans de
l’espace qui sont corrélées aux coupes équivalentes en imagerie par résonance magnétique (IRM).

G. L’«Index» (2) permet de retrouver facilement toutes les planches contenant une structure anatomique donnée pré-
sente dans les compléments en ligne. En cliquant sur l’un des numéros de planche présent en face de la structure recherchée
(classée par ordre alphabétique), le lecteur fait apparaître la planche anatomique contenant cette structure.
H. La partie «Textes» (4) permet au lecteur d’accéder à la description des structures dont un commentaire est présent
dans les compléments en ligne.

I et J. La partie «Diaporama» (5) présente au lecteur toutes les planches anatomiques sans aucune annotation. Celles-ci
sont téléchargeables par simple clic sur la vignette de la planche souhaitée.

XX
Chapitre 1
Enveloppes crâniennes
L. Thines

PLAN DU C HAPITRE
Cuir chevelu 2
Ostéologie du crâne 4
Méninges 9

Atlas interactif de neuroanatomie clinique


© 2016, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés
Atlas interactif de neuroanatomie clinique

Cuir chevelu Tissu cellulaire sous-cutané 2


Il est composé de travées de tissu conjonctif très denses.
Définition Il est solidaire à la fois de la face profonde du derme et du
Le cuir chevelu comprend cinq plans de la superficie à la plan musculo-aponévrotique. C'est dans son épaisseur que
profondeur : cheminent les vaisseaux et nerfs destinés au cuir chevelu.
l la peau ;

l le tissu cellulaire sous-cutané ;


Plan musculo-aponévrotique 3
l le plan musculo-aponévrotique ;

l le tissu conjonctif lâche sous-aponévrotique ; Il comprend en avant les deux ventres frontaux (fig. 1.1), en
l le péricrâne. arrière les deux ventres occipitaux reliés entre eux par la galéa
aponévrotique, le tout constituant le muscle occipitofron-
tal. Ils sont innervés respectivement par un rameau frontal
Peau 1 et auriculaire postérieur du nerf facial (VII). Ces muscles très
La peau est très épaisse et adhérente au plan sous-jacent. minces, symétriques sont adhérents, ainsi que la galéa, à la
Glabre à sa partie antérieure frontale, elle est, sur tout le face profonde de la peau et s'insèrent en avant sur la ligne
reste de sa surface, recouverte de cheveux dont le point sourcilière et en arrière sur la ligne occipitale supérieure.
d'implantation (épi) débute à mi-distance entre le bregma
et le sommet de la nuque. Elle recouvre latéralement le
muscle temporal et son aponévrose (fig. 1.1). Application technique

Pathologie Lors de la réalisation d'un lambeau cutané en vue


d'effectuer une craniotomie «frontoptérionale», il faut
respecter la branche frontale du nerf facial qui chemine
La peau est riche en glandes sébacées qui peuvent par-
dans la graisse sous-cutanée en regard du ptérion. Pour
fois donner des kystes sébacés ou loupes.
cela, il est possible de passer entre les aponévroses
superficielle et profonde du muscle temporal ou de
désinsérer le muscle temporal lui-même (fig. 1.2).

Tissu conjonctif lâche 2, 3


Il forme entre le péricrâne et le plan musculo-aponévro-
tique une zone de glissement qui permet la mobilisation
des couches superficielles par rapport au crâne.

Fig. 1.1
Cuir chevelu et muscle temporal, vue latérale gauche. Fig. 1.2
1 : Cuir chevelu. 2 : Aponévrose du muscle temporal. 3 : Muscle Lambeau et volet frontoptérional gauche.
occipitofrontal, ventre frontal. 4 : Péricrâne. 1 : Lambeau cutané. 2 : Volet crânien. 3 : Muscle temporal désinséré.

2
1. Enveloppes crâniennes

Péricrâne frontal et un rameau pariétal qui vascularisent respective-


ment les parties antérieure et moyenne du cuir chevelu ;
Il s'agit du périoste de la voûte crânienne (fig. 1.1). Il est très l l'artère auriculaire postérieure : branche de l'artère caro-

adhérent au niveau des sutures et se décolle plus facilement tide externe, après avoir cravaté le nerf facial, elle passe
entre elles. entre l'auricule et le processus mastoïde pour vasculariser
Pathologie la partie postérolatérale du cuir chevelu. Elle est anastomo-
sée en avant avec la branche pariétale de l'artère temporale
La formation, chez le nouveau-né, d'un hématome superficielle, et en arrière avec l'artère occipitale ;
entre os et péricrâne constitue un céphalhématome l l'artère occipitale : branche de l'artère carotide externe, elle

(fig. 1.3). traverse l'insertion occipitale du muscle trapèze pour vasculari-


ser le pôle postérieur du cuir chevelu. Elle est anastomosée avec
Application technique son homologue controlatéral et l'artère auriculaire postérieure.

Cette membrane résistante peut être prélevée par le


neurochirurgien comme substitut autologue de répara-
tion de la dure-mère lors d'une chirurgie intracrânienne.

Vascularisation
Les artères qui vascularisent le cuir chevelu sont, d'avant en
arrière (fig. 1.4) :
l l'artère supratrochléaire : branche médiale de l'artère

ophtalmique (artère carotide interne), elle part du canthus


interne de l'œil pour rejoindre la région frontale en passant
le rebord orbitaire ;
l l'artère supra-orbitaire : branche latérale de l'artère oph-

talmique (artère carotide interne), elle gagne la région fron-


tale en passant par le canal supra-orbitaire ;
l l'artère temporale superficielle : branche de l'artère caro- Fig. 1.3
tide externe, elle se divise en avant du tragus en un rameau Céphalhématome (flèche).

a b
Fig. 1.4
Schéma de la vascularisation du cuir chevelu (a) et artériographie (b) de l'artère carotide externe, vues latérales gauches.
1 : Artère supratrochléaire. 2 : Artère supra-orbitaire. 3 : Artère temporale superficielle. 4 : Artère temporale superficielle, rameau frontal. 5 :
Artère temporale superficielle, rameau pariétal. 6 : Artère auriculaire postérieure. 7 : Artère occipitale.

3
Atlas interactif de neuroanatomie clinique

Pathologie orbitaire. La région temporopariétale est innervée en avant


par les rameaux zygomaticofacial (en regard du processus
La maladie de Horton ou artérite gigantocellulaire est zygomatique de l'os frontal) et zygomaticotemporal (sous
une panartérite à cellules géantes segmentaire et pluri- l'aponévrose temporale) du nerf maxillaire (V2) et en arrière
focale prédominant dans les vaisseaux de moyen et de par le nerf auriculotemporal issu du nerf mandibulaire (V3),
gros calibre du territoire céphalique (essentiellement au qui chemine en avant du tragus le long de l'artère tempo-
niveau des branches de l'artère carotide externe dont rale superficielle. La région mastoïdienne est innervée par
l'artère temporale superficielle), mais capable de diffuser
le nerf grand auriculaire et le nerf petit occipital issus du
à tous les gros troncs artériels. Une biopsie sur au moins
3 cm d'une des branches de l'artère temporale superfi- plexus cervical. La région occipitale est innervée par le nerf
cielle peut aider au diagnostic dans la majorité des cas. grand occipital issu du rameau postérieur du 2e nerf cervi-
cal (nerf d'Arnold) et qui traverse l'insertion occipitale du
Application technique muscle trapèze le long de l'artère occipitale, 2 cm en dehors
de la protubérance occipitale externe (fig. 1.5).
Lors d'une intervention neurochirurgicale crânienne,
l'incision du scalp doit respecter les pédicules vascu-
laires du cuir chevelu afin de permettre une cicatrisa- Ostéologie du crâne
tion optimale de la plaie. C'est la raison pour laquelle
sont réalisés, le plus souvent, des lambeaux arciformes à
charnière vers le bas ou des incisions linéaires verticales.
Définition
Les veines de la région frontale se drainent vers la veine Le crâne (fig. 1.6 et 1.7) désigne la partie postérieure de la
faciale. Les veines de la région temporopariétale se drainent vers tête osseuse dont la partie antérieure est constituée par
la veine temporale superficielle, satellite de l'artère temporale la face. Il contient les méninges crâniennes, les vaisseaux
superficielle. Les veines de la région occipitale se drainent vers intracrâniens et l'encéphale. Sa paroi supérieure convexe
les veines auriculaires postérieure et occipitale. On retrouve de et lisse est appelée calvaria ou voûte crânienne et sa paroi
façon superposable un réseau veineux dans le diploé du crâne : inférieure est appelée base du crâne (détail dans le cha-
veines diploïques frontales, temporales et occipitales. Le réseau pitre 2). Son sommet, situé quelques centimètres en arrière
veineux intracrânien communique avec le réseau superficiel du bregma, est appelé vertex. Le crâne est constitué de huit
par des veines émissaires transosseuses : veines émissaires fron- os, quatre impairs, médians et symétriques (os frontal, os
tales, pariétales, occipitales et mastoïdiennes. ethmoïde, os sphénoïde, os occipital) et deux pairs, laté-
raux (os pariétaux, os temporaux).
Application technique

Lors d'une intervention neurochirurgicale crânienne, la


craniotomie (réalisation d'un volet crânien) peut ouvrir des
lacs veineux diploïques au travers desquels, quand la tête
du patient est très surélevée (pression veineuse négative),
peut se produire une embolie gazeuse (passage d'air dans le
réseau veineux vers le cœur et les artères pulmonaires pou-
vant produire une défaillance respiratoire ou cardiaque).

Le drainage lymphatique se fait pour la région frontale


vers les nœuds lymphatiques submandibulaires, pour la
région pariétale vers les nœuds lymphatiques parotidiens
ou mastoïdiens et pour la région occipitale vers les nœuds
lymphatiques sous-occipitaux.

Innervation Fig. 1.5


La région frontale est innervée par les rameaux médial et Schéma de l'innervation du cuir chevelu, vue latérale gauche.
1 : Rameau médial du nerf supra-orbitaire. 2 : Rameau latéral du nerf
latéral du nerf supra-orbitaire. Il est issu du nerf ophtal- supra-orbitaire. 3 : Nerf auriculotemporal. 4 : Nerf grand auriculaire.
mique (V1) et pénètre cette région par l'incisure supra- 5 : Nerf petit occipital. 6 : Nerf grand occipital.

4
1. Enveloppes crâniennes

on préconise une infiltration en couronne à la base du


scalp pour anesthésier l'ensemble de sa surface.
Dans la névralgie d'Arnold, céphalée occipitale irradiant
jusqu'au vertex et liée souvent à une souffrance articu-
laire cervicale haute arthrosique, l'infiltration radiogui-
dée des articulations postérieures C1–C2 ou du point
de passage occipital du nerf grand occipital pourra
constituer un test diagnostique et thérapeutique.

Os frontal 4, 5, 8
L'os frontal comporte deux parties (fig. 1.8 à 1.10).
l L'écaille, verticale, forme la convexité frontale et est unie

en haut aux os pariétaux (suture coronale ou frontopariétale,


oblique en haut en arrière), en bas au niveau des ptérions,
Fig. 1.6 aux grandes ailes du sphénoïde (suture sphénofrontale) et
Organisation générale du crâne, vue latérale droite. en avant aux os nasaux (sutures frontonasales ou nasion),
aux os maxillaires (sutures frontomaxillaires) et aux os zygo-
matiques (sutures frontozygomatiques). La bosse frontale
antérieure située au-dessus du nasion est appelée glabelle.
L'écaille présente juste au-dessus de la partie moyenne du
bord supra-orbitaire le foramen supra-orbitaire.

Fig. 1.8
Fig. 1.7 Exocrâne, vue latérale droite.
Exocrâne, vue supérieure. 1 : Écaille de l'os frontal. 2 : Os pariétal. 3 : Suture frontopariétale
1 : Os nasaux. 2 : Écaille de l'os frontal. 3 : Suture coronale. 4 : ou coronale. 4 : Grande aile de l'os sphénoïde. 5 : Suture
Bregma. 5 : Vertex. 6 : Suture interpariétale. sphénofrontale. 6 : Os nasal. 7 : Suture frontonasale. 8 : Os
maxillaire. 9 : Suture frontomaxillaire. 10 : Os zygomatique.
11 : Suture frontozygomatique. 12 : Glabelle. 13 : Bord supra-
Application technique orbitaire. 14 : Foramen supra-orbitaire. 15 : Suture sphénopariétale.
16 : Suture sphénosquameuse. 17 : Suture squameuse. 18 : Écaille
de l'os temporal. 19 : Processus zygomatique. 20 : Suture
Les blocs anesthésiques du cuir chevelu concernent un temporozygomatique. 21 : Processus ptérygoïde de l'os sphénoïde.
ou plusieurs des points de passage de ces nerfs selon 22 : Suture pariétomastoïdienne. 23 : Processus mastoïde. 24 : Suture
le territoire d'anesthésie recherché. Dans certains cas, squamosomastoïdienne. 25 : Suture lambdoïde.

5
Atlas interactif de neuroanatomie clinique

Fig. 1.9
Endocrâne, vue postérosupérieure.
1 : Partie orbitaire de l'os frontal. 2 : Sinus frontal. 3 : Crista galli. 4 : Lame criblée de l'os ethmoïde. 5 : Petite aile de l'os sphénoïde. 6 : Jugum
sphénoïdal. 7 : Limbus sphénoïdal. 8 : Sillon préchiasmatique. 9 : Tubercule de la selle. 10 : Selle turcique. 11 : Processus clinoïde antérieur.
12 : Canal optique. 13 : Processus clinoïde moyen. 14 : Sillon carotidien. 15 : Dos de la selle. 16 : Processus clinoïde postérieur. 17 : Fissure
orbitaire supérieure. 18 : Grande aile de l'os sphénoïde. 19 : Foramen rond. 20 : Foramen ovale. 21 : Sillons des vaisseaux méningés. 22 : Face
antérieure de la partie pétreuse. 23 : Eminencia arcuata. 24 : Méat acoustique interne. 25 : Bord supérieur de la partie pétreuse. 26 : Fossa
subarcuata. 27 : Suture pétro-occipitale et sillon du sinus pétreux inférieur. 28 : Écaille de l'os temporal. 29 : Sillon du sinus pétreux supérieur.
30 : Face postérieure de la partie pétreuse. 31 : Sillon du sinus sigmoïde. 32 : Apex de la partie pétreuse. 33 : Empreinte trigéminale. 34 : Clivus.
35 : Canal du nerf hypoglosse. 36 : Partie basilaire de l'os occipital. 37 : Foramen jugulaire. 38 : Foramen magnum.

l La partie orbitonasale entre en contact en dedans avec Chez le nouveau-né, l'os frontal est divisé en deux parties
les os nasaux et l'ethmoïde, et forme en dehors les toits des par une suture sagittale, la suture métopique.
deux orbites.
Il est creusé de deux cavités aériques séparées par un sep-
Os ethmoïde 9
tum osseux, les sinus frontaux qui communiquent en bas
avec les fosses nasales par les canaux frontonasaux. Ceux-ci Essentiellement dévolu à la constitution des fosses nasales
s'étendent de chaque côté de l'orifice supérieur à l'ostium par sa lame perpendiculaire (cloison nasale) et ses masses
méatique (méat moyen) au travers de chaque masse latérale latérales (sinus ethmoïdaux ou cellules ethmoïdales), l'os
de l'ethmoïde. Le sinus frontal n'apparaît qu'à l'âge de 2 ans et ethmoïde participe à la constitution de la fosse crânienne
se développe à partir d'une cellule ethmoïdale antérieure. Sa antérieure avec la lame criblée. Il s'agit d'une fine lame
taille est variable d'un individu à l'autre, et pour une même osseuse horizontale perforée de nombreux orifices laissant
personne, d'un côté à l'autre. Il peut être hypoplasique ou passer les filets olfactifs. Elle est surmontée par une crête
s'étendre très loin en arrière et en dehors au niveau du toit osseuse, la crista galli, qui donne insertion à la partie anté-
de l'orbite et du processus orbitaire externe. rieure de la faux du cerveau (fig. 1.8 à 1.10).
6
1. Enveloppes crâniennes

33 40
6
1 19
34
29

13 41
4 24 35
20
37
3
7 8 14 25 30
21 22
2
38
5
9

26
10 23

36
11
31
12 27
15 39

16 17
28 32
18

Fig. 1.10
Endocrâne, vue latérale et supérieure gauche.
1 : Partie orbitaire de l'os frontal. 2 : Cristal galli. 3 : Foramen du nerf ethmoïdal antérieur et de l'artère ethmoïdale antérieure. 4 : Suture fronto-
ethmoïdale. 5 : Lame criblée. 6 : Petite aile de l'os sphénoïde. 7 : Jugum sphénoïdal. 8 : Limbus sphénoïdal. 9 : Canal optique. 10 : Processus
clinoïde antérieur. 11 : Fissure orbitaire supérieure. 12 : Fissure orbitaire inférieure. 13 : Pilier optique. 14 : Sillon préchiasmatique. 15 : Foramen
rond. 16 : Grande aile de l'os sphénoïde. 17 : Foramen ovale. 18 : Foramen épineux. 19 : Foramen carotico-clinoïdien. 20 : Processus clinoïde
moyen. 21 : Tubercule de la selle. 22 : Selle turcique. 23 : Sillon carotidien. 24 : Processus clinoïde postérieur. 25 : Dos de la selle. 26 : Trou
déchiré. 27 : Canal carotidien. 28 : Sillon du nerf grand pétreux. 29 : Apex de la partie pétreuse de l'os temporal. 30 : Clivus. 31 : Bord supérieur
de la partie pétreuse. 32 : Sillon du sinus pétreux supérieur. 33 : Méat acoustique interne. 34 : Foramen jugulaire. 35 : Sillon du sinus pétreux
inférieur. 36 : Empreinte trigéminale. 37 : Canal du nerf hypoglosse. 38 : Foramen magnum. 39 : Canal condylien. 40 : Sillon du sinus sigmoïde.
41 : Tubercule jugulaire.

Os sphénoïde 5, 7, 9 éperon osseux à la partie antérieure du corps. La partie


supérieure du corps comporte d'avant en arrière : le jugum
C'est l'os central de la base du crâne (fig. 1.8 à 1.10). Il et le limbus sphénoïdal qui participent à l'étage antérieur, le
participe à la fois à la constitution des fosses crâniennes sillon préchiasmatique, la selle turcique (entre tubercule et
antérieure et moyenne. Il comporte une partie médiane, dos de la selle, et qui accueille l'hypophyse) et les processus
le corps, une partie latérale constituée de chaque côté par clinoïdes postérieurs qui participent à la fosse crânienne
une petite aile et une grande aile, et une partie inférieure moyenne. La face latérale du corps présente l'empreinte de
constituée par les processus ptérygoïdes. l'artère carotide interne appelée sillon carotidien. La face
Le corps est creusé par les deux sinus sphénoïdaux, postérieure du corps se prolonge en bas par la partie basi-
souvent asymétriques, séparés par une cloison osseuse laire de l'os occipital formant ainsi le clivus.
paramédiane. Chaque sinus s'ouvre en avant à la partie pos- La petite aile du sphénoïde délimite à sa partie médiale
térieure de la fosse nasale correspondante par un ostium le canal optique dont le plancher est constitué par le pilier
situé en haut, de part et d'autre du rostrum sphénoïdal, optique. Elle se prolonge en arrière et en dedans par le
7
Atlas interactif de neuroanatomie clinique

processus clinoïde antérieur. Parfois, ce dernier est uni Os temporal 4, 5, 6, 7, 9


à un processus clinoïde moyen pour former un foramen
carotico-clinoïdien. L'os temporal comporte trois parties : squameuse, pétreuse
La grande aile du sphénoïde limite en haut avec la petite et tympanique (fig. 1.8 à 1.10).
aile la fissure orbitaire supérieure. Elle est ensuite traversée L'écaille est unie en haut à l'os pariétal (suture squameuse), en
à sa base inféromédiale successivement de haut en bas par avant à la grande aile du sphénoïde (suture sphénosquameuse)
les foramens rond, ovale et épineux. Sur la convexité, son et en arrière au rocher (suture squamosomastoïde). Elle se pro-
écaille s'unit à l'os pariétal pour former le ptérion, barre du longe latéralement par le processus zygomatique qui vient se
H suturaire entre les os frontal, pariétal, temporal et sphé- fixer sur l'os zygomatique (suture temporozygomatique).
noïde. En bas et en arrière, elle limite avec l'apex pétreux le Le rocher a une forme pyramidale à base externe et est
trou déchiré. orienté en avant et en dedans. Il est uni en arrière à l'os occi-
pital, en avant à l'écaille temporale et en dedans au sphé-
noïde. Il contient les cavités de l'oreille moyenne (audition)
Os occipital 5, 6, 9 et de l'oreille interne (audition par la cochlée et équilibre
par les canaux semi-circulaires). Il est traversé par le canal
L'os occipital est situé à la partie postéro-inférieure du
carotidien (artère carotide interne intrapétreuse) et le canal
crâne. Il s'unit en avant et en haut au sphénoïde par sa
du nerf facial qui s'ouvre au niveau du foramen stylomas-
partie basilaire, latéralement aux processus mastoïdes
toïdien. Il se prolonge en bas par le processus mastoïde, qui
des os temporaux (sutures occipitomastoïdiennes) et
contient les cellules mastoïdiennes communiquant avec les
en haut aux os pariétaux (sutures pariéto-occipitales ou
cavités de l'oreille moyenne, et par le processus styloïde.
lambdoïdes). L'angle suturaire entre os pariétal, occipital
La partie tympanique, située sous l'écaille temporale,
et processus mastoïde est appelé astérion. Il présente une
limite le méat acoustique externe.
large ouverture, le foramen magnum, qui laisse passage à
la jonction bulbomédullaire, aux méninges de la jonction
occipitocervicale, aux artères vertébrales, spinales anté- Crâne du nouveau-né
rieures et postérieures et aux nerfs accessoires (XI). Son
bord antérieur est appelé basion et son bord postérieur À la naissance, les os du crâne sont souples et «mobiles», car
opisthion. Sa face externe présente à sa partie moyenne séparés par des sutures (bandes de tissus fibreux) ouvertes
la crête occipitale externe, entre le bord postérieur du et des fontanelles. Ces sutures facilitent le passage de la tête
foramen magnum et la protubérance occipitale externe au travers de la filière pelvienne lors de l'accouchement et
(inion). De part et d'autre de cette dernière part la ligne permettent, par la suite, l'adaptation du volume crânien à
nuchale supérieure, insertion des muscles trapèzes. L'os la croissance de l'encéphale.
occipital s'articule en bas avec les foveas articulaires supé- On retrouve quatre types de suture : sagittale (composée
rieures de l'atlas (première vertèbre cervicale) grâce aux de la suture métopique puis interpariétale), coronale ou fron-
condyles occipitaux (fig. 1.8 à 1.10). topariétale, lambdoïde ou pariéto-occipitale et pariétotem-
porale. Les sutures ne sont plus fonctionnelles après 3 ans.
On retrouve quatre fontanelles : antérieure ou bregma-
Os pariétal 4, 5, 8, 9 tique (grande fontanelle), postérieure ou lambdatique (petite
fontanelle), latérale-antérieure, ptérique ou sphénoïdale et
Situés à la partie haute et moyenne de la voûte (entre latérale-postérieure, astérique ou mastoïdienne. La fontanelle
os frontal et occipital), les os pariétaux ont une forme postérieure se ferme dans les deux premiers mois, les fontanelles
convexe et s'unissent sur la ligne médiane au niveau latérales vers 6 mois et la fontanelle antérieure vers 18 mois.
de la suture interpariétale ou sagittale. L'angle entre
suture coronale et sagittale est appelé bregma et celui
entre suture sagittale et pariéto-occipitale est appelé Pathologie
lambda. Il présente à sa face externe les lignes tem-
porales supérieure et inférieure respectivement zones Les craniosténoses (fig. 1.11) sont des déformations du
d'insertion de l'aponévrose temporale et du muscle crâne liées à la fermeture (synostose) prématurée d'une
temporal. Il s'unit en bas à la grande aile du sphénoïde ou de plusieurs sutures.
(ptérion) et à l'os temporal (sutures pariétosquameuse Elles s'accompagnent d'une diminution du diamètre crâ-
et pariétomastoïdienne). nien perpendiculairement aux sutures atteintes et d'une

8
1. Enveloppes crâniennes

Fig. 1.11
Scanner crânien tridimensionnel des craniosténoses.
a. Scaphocéphalie. b. Trigonocéphalie. c. Plagiocéphalie. d. Brachycéphalie.

augmentation du diamètre crânien parallèlement aux cérébrospinal contenu à la périphérie de l'encéphale au


sutures normales (loi de Virchow). Le diag­nostic est avant niveau des citernes délimitées par les méninges. On dis-
tout clinique, car la présentation est en général typique tingue deux types de méninges : la pachyméninge qui cor-
d'un type de craniosténose. Le bilan radiologique com- respond à la dure-mère et la leptoméninge qui correspond
plémentaire (scanner cérébral et crânien) a pour but de à l'arachnoïde et à la pie-mère.
confirmer celui-ci et de planifier le geste chirurgical.
n
La scaphocéphalie est liée à l'atteinte de la suture
interpariétale. Dure-mère 10, 12

La trigonocéphalie est liée à l'atteinte de la
suture métopique. Définition

La plagiocéphalie est liée à l'atteinte d'une hémi- C'est la méninge épaisse (pachyméninge), fibreuse, très
suture coronale. résistante qui tapisse la face interne du crâne. Au niveau

La brachycéphalie est liée à l'atteinte de la suture de la base du crâne, elle est traversée par les orifices laissant
coronale. passage aux nerfs crâniens et vaisseaux encéphaliques. Elle

L'oxycéphalie est liée à l'atteinte des sutures se prolonge au niveau du foramen magnum par la dure-
coronale et sagittale. mère spinale qui tapisse le canal rachidien. Elle est formée
de deux feuillets : externe ou endostéal, au contact de la
face interne du crâne, qui correspond au périoste, et interne
Méninges ou méningé qui enveloppe les nerfs crâniens à leur sortie du
crâne et forme également les cloisons intracrâniennes (faux
et tente). Ces cloisons protègent l'encéphale lors des mou-
Définition vements brusques de la tête en limitant ses déplacements
À l'intérieur du crâne, l'encéphale est entouré et protégé au sein de la boîte crânienne. La dure-mère se dédouble à
par diverses enveloppes tissulaires ou liquidiennes. Les certains endroits pour former les sinus veineux qui assurent
enveloppes tissulaires sont constituées par les méninges. le retour veineux encéphalique (détail dans le chapitre 9)
Les enveloppes liquidiennes sont constituées par le liquide (fig. 1.12 et 1.13).
9
Atlas interactif de neuroanatomie clinique

Tente du cervelet
La tente du cervelet est une cloison qui sépare le cerveau
du cervelet et délimite en haut la loge cérébrale (région
sus-tentorielle) qui contient le cerveau, et en bas la fosse
crânienne postérieure (région sous-tentorielle) qui contient
le tronc cérébral et le cervelet. Le bord médial de la tente
(petite circonférence), appelé bord libre, s'insère en avant
sur le processus clinoïde antérieur par le pli pétroclinoïdien
antérieur. Il limite une ouverture ovale dans la tente appe-
lée incisure tentorielle par laquelle passe le tronc cérébral.
Son bord latéral s'insère en arrière sur l'os occipital et en
avant sur le bord supérieur du rocher, puis sur le processus
clinoïde postérieur par le pli pétroclinoïdien postérieur. Il
contient en arrière le sinus transverse et en avant le sinus
pétreux supérieur.
Fig. 1.12
Cerveau, vue postérolatérale gauche, sans (1) et avec (2) sa dure-
mère. Le sinus sagittal supérieur est ouvert (3). Diaphragme sellaire
Le diaphragme sellaire est une membrane tendue entre le
tubercule de la selle et les processus clinoïdes postérieurs
qui ferme en haut la région sellaire. Il est ouvert en haut
pour laisser passage au pédoncule (ou tige hypophysaire).

Vascularisation 13
La dure-mère est vascularisée par diverses artères. La dure-
mère de la fosse crânienne antérieure est vascularisée par
l'artère méningée antérieure issue des artères ethmoïdales
antérieure et postérieure. La dure-mère de la fosse crânienne
moyenne est vascularisée par des branches du siphon de
l'artère carotide interne dont certaines sont également des-
tinées au clivus (branche clivale) et à la tente du cervelet
Fig. 1.13 (branche tentorielle marginale et basale). La dure-mère de
Faux du cerveau et tente du cervelet, vue latérale gauche. la convexité cérébrale est vascularisée par les branches fron-
1 : Faux du cerveau. 2 : Sommet de la faux du cerveau. 3 : Base de tale et pariétale de l'artère méningée moyenne (fig. 1.14) qui
la faux du cerveau. 4 : Sinus sagittal supérieur. 5 : Sinus sagittal est issue de l'artère maxillaire et qui pénètre dans le crâne
inférieur. 6 : Sinus droit. 7 : Tente du cervelet. 8 : Bord libre de la
tente du cervelet. 9 : Sinus transverse. 10 : Sinus pétreux supérieur. par le foramen épineux. La dure-mère de la fosse crânienne
postérieure est vascularisée par des branches méningées
Faux du cerveau et du cervelet postérieures issues de l'artère pharyngienne ascendante, de
l'artère occipitale et de l'artère vertébrale.
La faux du cerveau est une cloison sagittale qui sépare les Le drainage veineux s'effectue vers les sinus duraux.
deux hémisphères cérébraux au niveau de la scissure lon-
gitudinale. Elle s'insère en avant par un sommet étroit à la
Innervation
crista galli et en arrière par une base large sur la tente du
cervelet. Son bord supérieur contient le sinus sagittal supé- L'innervation de la dure-mère est assurée au niveau de
rieur, son bord inférieur le sinus sagittal inférieur et sa base la fosse crânienne antérieure par des fibres issues du nerf
le sinus droit. nasal ; au niveau de la fosse crânienne moyenne, de la tente
La faux du cervelet s'insère à la face inférieure de la tente du cervelet et de la convexité par des fibres issues des
jusqu'au trou occipital sur la crête occipitale interne et branches du nerf trijumeau ; au niveau de la fosse crânienne
sépare les deux hémisphères cérébelleux. postérieure par des fibres issues des nerfs X et XII.
10
1. Enveloppes crâniennes

Fig. 1.14
Artère méningée moyenne, vue latérale gauche.
a. Dissection. (1 : Branche frontale. 2 : Branche pariétale.) b. Artériographie (flèche).

Pathologie

Les fistules artérioveineuses durales intracrâniennes


(fig. 1.15) sont des communications directes anor-
males entre les artères méningées et les veines ou sinus
duraux. Lorsque la fistule se draine par des veines corti-
cales, elle peut se rompre et provoquer une hémorragie
cérébrale.

Arachnoïde 11
Fig. 1.15
Il s'agit du feuillet superficiel de la leptoméninge. L'arach­
Fistule artérioveineuse durale (flèches) pariéto-occipitale à drainage
noïde est un tissu conjonctif lâche, translucide et avasculaire. veineux cortical. Angiographie carotidienne externe gauche, profil.
Son feuillet pariétal tapisse la face interne de la dure-mère et
les cloisons qui en sont issues. Son feuillet viscéral est appli- pontique (autour du pont), citerne médullaire (autour de la
qué sur la pie-mère mais ne s'insinue pas dans les sillons. moelle allongée), citerne pontocérébelleuse (au niveau de
Il émet vers la surface piale des trabéculations de fibres de l'angle pontocérébelleux), citerne cérébellomédullaire ou
collagène qui lui donnent son aspect en toile d'araignée. grande citerne (entre face inférieure du cervelet et partie
Les espaces arachnoïdiens sont remplis de liquide céré- postérieure de la moelle allongée) ;
brospinal. Par endroits, ces espaces s'élargissent pour consti- l à la surface du cerveau : citerne du sillon central, citerne

tuer les citernes (fig. 1.16) : de la fosse latérale du cerveau (au fond du sillon latéral, val-
l à la base du cerveau ou autour du tronc cérébral : citerne
lée sylvienne), citerne péricalleuse (autour du corps calleux).
chiasmatique (entre chiasma et artères carotides internes), L'arachnoïde produit à la convexité cérébrale au tra-
citerne interpédonculaire (entre les pédoncules cérébraux), vers de la dure-mère des villosités appelées granulations
citerne ambiante (autour du pédoncule cérébral), citerne de arachnoïdiennes. Celles-ci s'insinuent dans le sinus sagittal
la grande veine cérébrale, citerne de la lame tectale, citerne supérieur ou dans les veines diploïques et sont les sites prin-
cérébelleuse supérieure (au-dessus du culmen), citerne cipaux de résorption du liquide cérébrospinal.
11
Atlas interactif de neuroanatomie clinique

Fig. 1.16
Citernes des espaces sous-arachnoïdiens.
1 : Citerne chiasmatique. 2 : Citerne interpédonculaire. 3 : Citerne de la grande veine cérébrale. 4 : Citerne de la lame tectale. 5 : Citerne
cérébelleuse supérieure. 6 : Citerne pontique. 7 : Citerne médullaire. 8 : Citerne cérébellomédullaire. 9 : Citerne du sillon central. 10 : Citerne
péricalleuse.

Pathologie contre le cortex jusqu'au fond des sillons et qui contient les
vaisseaux corticaux. Elle est divisée en deux couches : l'in-
Les kystes arachnoïdiens (fig. 1.17) correspondent à tima pia, une couche avasculaire constituée de fibres élas-
un élargissement anormal des espaces sous-arachnoï- tiques et réticulaires qui accompagne les artères au cours
diens. Ils sont bénins, le plus souvent congénitaux et de leur pénétration dans le parenchyme cérébral et séparée
asymptomatiques. des vaisseaux par un espace périvasculaire (de Virchow
L'obstruction des granulations arachnoïdiennes dans Robin) ; la couche épipiale formée de fibres collagènes et
les suites d'une méningite ou d'une hémorragie ménin-
qui contient les vaisseaux (fig. 1.19).
gée peut être responsable de la survenue d'une hydro-
céphalie chronique.
Les méningiomes (fig. 1.18) sont des tumeurs le plus
souvent bénignes développées à partir des cellules Espaces méningés
arachnoïdiennes adhérentes à la dure-mère. Ils peuvent On distingue à partir de ces différents feuillets trois espaces :
se révéler par des céphalées, des crises d'épilepsie, des l l'espace extradural (virtuel) entre table osseuse interne
troubles neuropsychologiques (méningiome sous-fron-
tal) ou un déficit neurologique focal. Ils sont également
et dure-mère ;
l l'espace sous-dural (virtuel) entre dure-mère et arachnoïde ;
fréquemment découverts de façon fortuite.
l l'espace sous-arachnoïdien, entre arachnoïde et pie-

mère, qui contient le liquide cérébrospinal.


Pie-mère
Feuillet profond de la leptoméninge, la pie-mère est une
membrane très fine et transparente qui est appliquée

12
1. Enveloppes crâniennes

Fig. 1.17
Kyste arachnoïdien de la convexité droite.

Fig. 1.18
Méningiome frontal gauche. Fig. 1.19
Cerveau (et cervelet) avant (1) et après (2) ablation de la
leptoméninge. Vue postérieure.

13
Atlas interactif de neuroanatomie clinique

Pathologie occasionnant la rupture d'une veine corticale ou émis-


saire dans l'espace sous-dural.
Hématome extradural : il se constitue entre la table Hémorragie sous-arachnoïdienne (ou méningée) :
osseuse interne du crâne et la dure-mère dans les suites elle diffuse en nappe à la surface de l'encéphale entre
d'une fracture du crâne responsable le plus souvent arachnoïde et pie-mère. Elle est le plus souvent liée
d'une rupture d'une branche de l'artère méningée à la rupture d'un anévrisme sur une artère cérébrale
moyenne. (fig. 1.20).
Hématome sous-dural : il se constitue entre dure-mère
et arachnoïde dans les suites d'un traumatisme crânien

Fig. 1.20
Hémorragies intracrâniennes dans les espaces méningés.
a. Hématome extradural. b. Hématome sous-dural aigu. c. Hématome sous-dural chronique. d. Hémorragie méningée.

14
1. Enveloppes crâniennes

Consultez les compléments en ligne pour visualiser l'ensemble des planches correspondant à ce chapitre.

15
Chapitre 2
Base du crâne
L.Thines

PLAN DU C HAPITRE
Base exocrânienne 6, 7 18
Base endocrânienne 19

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Base exocrânienne 6, 7 que l'on peut diviser en deux triangles anatomiques par
une diagonale passant par le processus styloïde, l'épine du
sphénoïde et le bord postéromédial de la grande aile. On
Définition décrit un triangle antérolatéral et un triangle postéromé-
Il s'agit de la face inférieure du crâne (norma basilaris). Elle dial. Chacun présente une surface articulaire : la fosse man-
est constituée par la partie orbitaire de l'os frontal, la lame dibulaire, en avant en dehors, concave, qui s'articule avec la
criblée de l'os ethmoïde, le sphénoïde, les os temporaux tête du processus condylaire de la mandibule ; le condyle
et l'os occipital. Elle est traversée par les orifices et canaux occipital, en arrière en dedans, qui s'articule avec la fovea
permettant le passage des vaisseaux et nerfs crâniens. On la articulaire supérieure de l'atlas.
divise schématiquement par deux lignes parallèles (fig. 2.1),
l'une bizygomatique et l'autre bimastoïdienne, en trois Étage occipital
étages : facial, jugulaire et occipital. Chacun correspond L'étage occipital (fig. 2.3 et 2.4) est constitué par l'os occipi-
respectivement aux trois fosses de la base endocrânienne : tal et les parties mastoïdiennes des os temporaux. Il donne
antérieure, moyenne et postérieure. insertion aux muscles du cou et de la nuque.

Description Rapports anatomiques


Étage facial L'étage facial est en relation en bas avec les cellules ethmoï-
L'étage facial est normalement masqué par le massif facial. Il est dales et les fosses nasales qui communiquent elles-mêmes
composé par trois os : l'os frontal, l'os ethmoïde et l'os sphé- en arrière avec le pharynx par les choanes (fig. 2.5 et 2.6).
noïde. Il comporte de dedans en dehors et d'avant en arrière : L'étage jugulaire est en relation en dedans avec le pharynx
l'épine nasale et la lame criblée de l'ethmoïde, le toit des cel- (tonsille pharyngienne, fascia pharyngobasilaire et muscle
lules ethmoïdales et la face inférieure du corps du sphénoïde, la constricteur supérieur du pharynx), le ligament longitudinal
face orbitaire du frontal et la surface sphénozygomatique de la antérieur, la membrane atlanto-occipitale antérieure issue
grande aile du sphénoïde. Il est ouvert par les foramens ethmoï- de l'arc antérieur de l'atlas, le ligament de l'apex de la dent
daux, les foramens de la lame criblée, la fissure orbitaire supé- de l'axis, le faisceau longitudinal supérieur du ligament cruci-
rieure, les canaux optiques, les ostiums du sinus sphénoïdal. forme de l'atlas, les muscles long et droit antérieur de la tête ;
latéralement et en avant avec les muscles ptérygoïdiens
Étage jugulaire
L'étage jugulaire (fig. 2.2 et voir fig. 2.4) est composé par
quatre os : l'os sphénoïde, l'os occipital et les deux os tem-
poraux. Chaque moitié est comparable à un quadrilatère

Fig. 2.2
Les triangles de l'étage jugulaire droit. Vue inférieure du crâne.
1 : Foramen ovale. 2 : Foramen épineux. 3 : Grande aile du
sphénoïde. 4 : Tubercule articulaire. 5 : Fosse mandibulaire. 6 : Fissure
sphénopétreuse. 7 : Épine sphénoïdale. 8 : Fissure pétrosquameuse.
9 : Méat acoustique externe. 10 : Trou déchiré. 11 : Apex de la partie
Fig. 2.1 pétreuse. 12 : Canal carotidien. 13 : Processus styloïde. 14 : Partie
Base exocrânienne, vue inférieure : les trois étages (a) et tympanique de l'os temporal. 15 : Partie basilaire de l'os occipital. 16 :
transillumination (b). Fossette pétreuse. 17 : Canal de l'hypoglosse. 18 : Foramen jugulaire.
a. 1 : Ligne bizygomatique. 2 : Ligne bimastoïdienne. 3 : Étage facial. 19 : Fosse jugulaire. 20 : Foramen stylomastoïdien. 21 : Processus
4 : Étage jugulaire. 5 : Étage occipital. mastoïde. 22 : Condyle occipital. 23 : Foramen magnum.

18
2. Base du crâne

les trois marches d'un escalier descendant d'avant en


arrière. Ce sont les fosses crâniennes antérieure, moyenne
et postérieure.

Fosse crânienne antérieure 9, 14,


15, 17
La fosse crânienne antérieure est formée par trois os : os
ethmoïde, os frontal, os sphénoïde (fig. 2.9). Elle débute en
avant à la jonction calvaria–base et se termine en arrière
au bord des petites ailes du sphénoïde et du limbus sphé-
noïdal (crête osseuse située entre les canaux optiques).
Elle est composée médialement par l'apophyse crista galli
(insertion antérieure de la faux du cerveau) qui surmonte
la lame criblée de l'ethmoïde et de chaque côté de laquelle
on retrouve les foramens ethmoïdaux antérieurs et posté-
rieurs. En arrière, on retrouve le jugum et le limbus sphé-
Fig. 2.3
noïdal. Elle comporte latéralement les parties orbitaires
L'étage occipital, vue postéro-inférieure.
des os frontaux, extrêmement minces (par endroits même
1 : Processus mastoïde. 2 : Processus styloïde. 3 : Condyle occipital. translucides) et marquées à leur surface par les impressions
4 : Bord antérieur du foramen magnum. 5 : Clivus. 6 : Canal de digitiformes des circonvolutions frontales, et en arrière les
l'hypoglosse. 7 : Canal condylaire. 8 : Foramen mastoïdien. 9 :
Crête occipitale externe. 10 : Foramen occipital. 11 : Ligne nuchale
faces supérieures des petites ailes du sphénoïde.
inférieure. 12 : Ligne nuchale supérieure. 13 : Protubérance La dure-mère qui tapisse sa surface se réfléchit laté-
occipitale externe. ralement sur la convexité frontale et médialement sur la
crista galli pour donner la faux du cerveau. Cette dernière
médial et latéral, les muscles tenseur et élévateur du voile ne cloisonne la région que dans sa partie toute antérieure.
du palais ; latéralement et en arrière avec l'artère carotide La partie médiane est occupée en avant par la gouttière
interne, la veine jugulaire interne, les muscles styloglosse, olfactive, dépression allongée dans le sens antéropostérieur,
stylohyoïdien et stylopharyngien, le muscle droit latéral de qui se prolonge par une fossette qui recouvre la lame cri-
la tête et la capsule de l'articulation atlanto-occipitale. blée et qui accueille le bulbe olfactif. Cette fossette peut
L'étage occipital est en relation en dedans avec la dure- être recouverte par un repli plus ou moins important de
mère de la jonction occipitocervicale ; en arrière avec dure-mère appelé tente olfactive. Au bord de la petite aile,
les muscles petit et grand droits postérieurs de la tête, le la dure-mère contient le sinus sphénopariétal.
muscle semi-épineux de la tête, le muscle oblique supé- La fosse crânienne antérieure est en relation de chaque
rieur de la tête, le muscle trapèze ; latéralement avec le côté et de dedans en dehors avec le nerf olfactif (I) et le gyrus
ventre postérieur du muscle digastrique, le muscle longis- rectus, puis les gyri orbitaires de la face inférieure du lobe fron-
simus de la tête, le muscle splénius de la tête et le muscle tal. Elle surplombe les fosses nasales et les cavités orbitaires.
sterno-cléido-mastoïdien. Le nerf olfactif (I) comporte d'avant en arrière : le bulbe,
le tractus, le trigone et les stries olfactives médiale, latérale
et intermédiaire. Il naît par une vingtaine de filaments en
Base endocrânienne provenance de la fosse nasale qui passent au travers de la
lame criblée de l'os ethmoïde et qui se terminent au niveau
du bulbe olfactif. Ces filets olfactifs sont constitués par les
Définition neurones périphériques (cellules neurosensorielles olfac-
La base endocrânienne est composée par la surface osseuse tives) dont les dendrites constituent les cils olfactifs de la
endocrânienne recouverte de la dure-mère. Cette dernière tache jaune et dont les axones se terminent au contact du
comporte de nombreux orifices permettant le passage des neurone central dans le bulbe qui constitue le noyau olfactif
nerfs crâniens et vaisseaux encéphaliques. La base endocrâ- terminal où se fait une partie de l'intégration du message
nienne est organisée en trois niveaux (fig. 2.7 et 2.8) comme sensoriel. Le neurone central atteint, par la strie olfactive

19
Atlas interactif de neuroanatomie clinique

Fig. 2.4
Base exocrânienne, vue inférolatérale droite.
1 : Os pariétal. 2 : Écaille de l'os temporal. 3 : Processus zygomatique de l'os temporal. 4 : Processus temporal de l'os zygomatique. 5 : Os
occipital. 6 : Processus mastoïde. 7 : Méat acoustique externe. 8 : Fosse mandibulaire. 9 : Grande aile de l'os sphénoïde. 10 : Fissure orbitaire
inférieure. 11 : Os maxillaire. 12 : Partie tympanique de l'os temporal. 13 : Foramen épineux. 14 : Foramen ovale. 15 : Fosse jugulaire. 16 :
Foramen jugulaire. 17 : Canal condylaire. 18 : Canal de l'hypoglosse. 19 : Protubérance occipitale externe. 20 : Foramen occipital. 21 : Condyle
occipital. 22 : Tubercule pharyngien. 23 : Foramen magnum. 24 : Canal carotidien. 25 : Trou déchiré.

latérale, le cortex olfactif primaire ou aire olfactive latérale


(aires 34 et 38) à la face interne du pôle temporal : cortex
entorhinal et de l'uncus (gyrus ambiens, gyrus semi-lunaire).
C'est le siège de l'olfaction consciente. Certains neurones
empruntent la strie olfactive médiale et se projettent à la
face interne du lobe frontal sur l'aire olfactive médiale ou aire
septale (aire 25) : gyrus subcalleux et gyrus paraterminal. Elle
intervient dans l'interprétation subjective des odeurs et dans
les phénomènes émotifs qui y sont liés (système limbique).

Fosse crânienne moyenne 9, 15, 17, 18


Fig. 2.5
La fosse crânienne moyenne est formée par trois os : l'os
Rapports anatomiques de l'exocrâne sur une coupe parasagittale.
a. Étage facial. b. Étage jugulaire. c. Étage occipital. 1 : Cellules sphénoïde (corps, grande aile) et la face supérieure des
ethmoïdales. 2 : Fosses nasales. 3 : Choanes. 4 : Tonsille pharyngienne. deux os temporaux (écaille et rocher) (fig. 2.10). Elle débute
5 : Pharynx. 6 : Fascia pharyngobasilaire. 7 : Membrane atlanto- en avant au niveau du bord des petites ailes du sphénoïde
occipitale antérieure. 8 : Ligament de l'apex. 9 : Arc antérieur de l'atlas.
10 : Muscle constricteur supérieur. 11 : Dent de l'axis. 12 : Faisceau et du limbus sphénoïdal, et se termine aux bords supérieurs
longitudinal supérieur du ligament cruciforme de l'atlas. 13 : Muscle des rochers. Elle comporte au centre la selle turcique (fosse
petit droit postérieur de la tête. 14 : Muscle semi-épineux. hypophysaire). En avant de celle-ci, on retrouve le sillon pré-

20
2. Base du crâne

chiasmatique et le tubercule de la selle qui séparent les ori-


fices des deux canaux optiques eux-mêmes constitués par
les racines supérieure et inférieure des processus clinoïdes
antérieurs. En arrière de la selle se trouve le dos de la selle
encadré par les processus clinoïdes postérieurs. Au niveau
de l'apex pétreux est situé le trou déchiré au-dessus duquel
s'ouvre le canal carotidien. Latéralement, la région est
occupée par les fosses sphénotemporales où l'on retrouve
plusieurs orifices d'avant en arrière : la fissure orbitaire supé-
rieure, le foramen rond, le foramen ovale et le foramen
épineux. La face antérieure du rocher est marquée d'avant
en arrière par différents reliefs : l'empreinte du ganglion tri-
géminal, l'éminantia arcuata (relief du canal semi-circulaire
antérieur) et le sillon du sinus pétreux supérieur.

Fig. 2.6
Insertions musculaires sur la base exocrânienne, vue inférieure.
1 : Muscle tenseur du voile du palais. 2 : Muscle élévateur du voile du
palais. 3 : Muscle ptérygoïdien médial. 4 : Muscle ptérygoïdien latéral.
5 : Raphé du pharynx. 6 : Muscle long de la tête. 7 : Muscle droit
antérieur de la tête. 8 : Capsule de l'articulation atlanto-occipitale.
9 : Muscle styloglosse. 10 : Muscle stylopharyngien. 11 : Muscle
stylohyoïdien. 12 : Muscle droit latéral de la tête. 13 : Ventre postérieur
du muscle digastrique. 14 : Muscle longissimus de la tête. 15 : Muscle
splénius de la tête. 16 : Muscle sterno-cléido-mastoïdien. 17 : Muscle Fig. 2.8
grand droit postérieur de la tête. 18 : Muscle petit droit postérieur de la Les trois fosses crâniennes en coupe sagittale.
tête. 19 : Muscle oblique supérieur de la tête. 20 : Muscle semi-épineux 1 : Fosse crânienne antérieure. 2 : Fosse crânienne moyenne. 3 : Fosse
de la tête. 21 : Muscle trapèze. crânienne postérieure.

Fig. 2.7
Base endocrânienne osseuse (a), dure-mérienne (b) et transillumination (c). Vues supérieures.
1 : Fosse crânienne antérieure. 2 : Fosse crânienne moyenne. 3 : Fosse crânienne postérieure.
21
Atlas interactif de neuroanatomie clinique

Fig. 2.9
Fosse crânienne antérieure.
a. Coupe sagittale. b. Coupe coronale postérieure. c. Coupe coronale antérieure.1 : Écaille de l'os frontal. 2 : Sinus frontal. 3 : Bulbe olfactif.
4 : Gyrus rectus. 5 : Tractus olfactif. 6 : Limbus sphénoïdal. 7 : Chiasma optique. 8 : Sinus ethmoïdal. 9 : Partie orbitaire de l'os frontal. 10 : Sinus
sphénoïdal. 11 : Artère carotide interne. 12 : Fosse nasale. 13 : Gyri orbitaires. 14 : Petite aile du sphénoïde. 15 : Lobe temporal. 16 : Grande aile
du sphénoïde. 17 : Sinus caverneux. 18 : Faux du cerveau. 19 : Crista galli. 20 : Bulbe orbitaire. 21 : Gouttière olfactive.

elle se prolonge avec la dure-mère du clivus et de la face


postérieure du rocher.
La fosse crânienne moyenne est en relation étroite avec
toute la convexité du cortex temporal. En avant, elle commu-
nique par la fissure orbitaire supérieure et le canal optique avec
l'apex de l'orbite. En bas, elle surplombe la région ptérygoï-
dienne et les cavités du rocher (oreille moyenne et interne).
En haut, elle est au contact de l'hypophyse et de la partie anté-
rieure des voies optiques (nerfs, chiasma et tractus).
Fig. 2.10 Le nerf optique (II) naît au niveau du pôle postérieur du
Fosse crânienne moyenne, coupe coronale. bulbe oculaire. Il est composé par les fibres visuelles (premier
1 : Écaille temporale. 2 : Lobe temporal. 3 : Grande aile sphénoïdale. neurone) issues de la rétine. Il traverse le canal optique accom-
4 : Processus clinoïde antérieur. 5 : Nerf oculomoteur (III). 6 : Nerf
trochléaire (IV). 7 : Nerf ophtalmique (V1). 8 : Nerf maxillaire (V2). 9 : pagné de l'artère ophtalmique puis devient intracrânien. Il
Foramen ovale et nerf mandibulaire (V3). 10 : Nerf optique (II). 11 : croise la face supérieure de l'artère carotide interne et rejoint
Artère carotide interne. 12 : Sinus sphénoïdal. 13 : Sinus caverneux. le chiasma optique. Le chiasma correspond à la décussation
14 : Nerf abducens (VI).
des fibres visuelles issues de l'hémirétine nasale et maculaire.
La dure-mère qui tapisse sa surface se réfléchit latérale- Le tractus optique fait suite au chiasma et contient les fibres
ment sur la convexité temporale. En arrière, sur l'extrémité de la rétine temporale homolatérale, les fibres de la rétine
médiale de la face antérieure du rocher, elle constitue une nasale controlatérale et la moitié des fibres des deux maculas.
logette appelée cavum trigéminal qui accueille le ganglion La majorité de ses fibres (80 %) se terminent au niveau du
du nerf trijumeau. Le long du bord supérieur du rocher, corps géniculé latéral, où elles font relais avec les troisièmes
elle contient le sinus pétreux supérieur. À l'aplomb du neurones. Les fibres restantes se dirigent vers le collicule supé-
nerf maxillaire (V2), la dure-mère s'élève pour rejoindre la rieur où elles interviennent dans des réflexes tels que celui de
face latérale du processus clinoïde antérieur et le pli pétro- l'accommodation. À partir du corps géniculé latéral, les troi-
clinoïde antérieur et constituer la paroi latérale du sinus sièmes neurones s'épanouissent autour de la corne temporale
caverneux. Cette paroi à deux feuillets contient les nerfs du ventricule latéral pour former les radiations optiques et
oculomoteur (III), trochléaire (IV), ophtalmique (V1) et rejoindre l'aire visuelle primaire ou striée (aire 17), de part et
maxillaire (V2). Le sinus caverneux contient d'importants d'autre du sillon calcarin, où ils se terminent selon une rétino-
plexus veineux et le siphon de l'artère carotide interne, au topie précise.
contact duquel se trouve le nerf abducens (VI). Au niveau
du toit du sinus caverneux, la dure-mère est traversée Fosse crânienne postérieure 9, 15,
par l'artère carotide interne qu'elle entoure d'un anneau
fibreux (anneau dural distal). Au centre de l'étage moyen,
16, 17, 18
la dure-mère forme le diaphragme sellaire et la paroi de la La fosse crânienne postérieure est formée par quatre os :
loge hypophysaire (simple feuillet méningé latéralement et l'os sphénoïde, l'os occipital et les deux os temporaux
double feuillet au contact du plancher sellaire). En arrière, (fig. 2.11). Elle débute en arrière des bords supérieurs des

22
2. Base du crâne

Pathologie

Les traumatismes crâniens avec fracture de


la base du crâne vont pouvoir en fonction de
leur siège donner différentes complications
(fig. 2.12).
Fig. 2.11 Fracture de la fosse crânienne antérieure :
Fosse crânienne postérieure : coupe coronale (a) et sagittale (b). ■
anosmie : par section des filets olfactifs ;
1 : Tente du cervelet. 2 : Cervelet. 3 : Écaille occipitale. 4 : Sinus
transverse. 5 : Tronc cérébral. 6 : Clivus. 7 : Foramen magnum.

rhinorrhée cérébrospinale (fuite de liquide céré-
brospinal [LCS] par les fosses nasales) en rapport
avec une brèche ostéodurale communicant avec
rochers et du dos de la selle. Elle est fermée en haut par la les fosses nasales par la lame criblée ou les sinus
tente du cervelet. frontaux, méningite ;
Sa paroi postéro-inférieure est constituée par la face ■
mucocèle intracrânienne à distance d'une frac-
endocrânienne de l'écaille occipitale. Elle est ouverte en ture du sinus frontal.
avant et au centre par le foramen magnum, les canaux Fracture de la fosse crânienne moyenne :
de l'hypoglosse et latéralement par les foramens jugu- ■
cécité par fracture du canal optique et contu-
laires. Elle présente en arrière du foramen magnum la sion ou section du nerf optique ;
crête occipitale interne, lieu d'insertion de la faux du cer- ■
fistule carotidocaverneuse par rupture de l'ar-
velet, qui se termine au niveau de la protubérance occi- tère carotide interne intracaverneuse en regard
pitale interne. Latéralement, on retrouve les empreintes d'une fracture du corps du sphénoïde ;
des sinus transverses et sigmoïdes et en avant les sillons ■
rhinorrhée cérébrospinale (fuite de LCS par les
des sinus pétreux inférieurs. La dure-mère qui la tapisse fosses nasales) en rapport avec une brèche ostéo-
se dédouble latéralement pour former les sinus trans- durale communicant avec les fosses nasales par le
verses. Elle se prolonge en bas par la dure-mère spinale. sinus sphénoïdal ou à partir de l'oreille moyenne
Elle forme entre les deux hémisphères cérébelleux la par la trompe auditive (rhinorrhée paradoxale),
faux du cervelet. Elle est traversée en bas par les artères méningite ;
vertébrales. ■
surdité par fracture du rocher en regard de
La paroi antérieure est composée par le dos de la selle, l'oreille interne ;
la partie basilaire de l'os occipital et les faces postérieures ■
paralysie faciale par contusion ou section du
des rochers. À la surface de ces dernières, on retrouve les nerf facial au niveau de son trajet pétreux ;
méats acoustiques internes. La dure-mère est traversée en ■
otoliquorrhée par fuite de LCS au niveau du
avant par les nerfs abducens (VI) qui rejoignent le sinus méat acoustique externe en rapport avec une
caverneux. brèche ostéodurale sur le rocher.
Elle est en relation avec le cervelet et la face antérieure du Fracture de la fosse crânienne postérieure :
tronc cérébral, d'où partent les nerfs crâniens qui rejoignent ■
paralysie des nerfs mixtes par fracture du fora-
les foramens de la base. men jugulaire ;

paralysie du nerf hypoglosse par fracture du
tiers antérieur du condyle occipital.

Contenu des principaux foramens


et canaux de la base 14, 15, 18 l lame criblée :
– filets olfactifs (I) ;
La base du crâne est le lieu de passage des vaisseaux à des- – artère ethmoïdale antérieure et postérieure ;
tinée (artères) ou de provenance (veines) intracrânienne – nerf ethmoïdal antérieur.
et des 24 nerfs crâniens, ou leurs branches de division, l foramen cæcum : veine émissaire entre fosse nasale et

accompagnés de leur enveloppe méningée. Les éléments sinus sagittal supérieur ;


traversant les principaux foramens et canaux de la base l canal optique :

sont résumés ci-après : – nerf optique (II) ;

23
Atlas interactif de neuroanatomie clinique

Fig. 2.12
Fractures de la base du crâne.
a. Fracture de l'étage antérieur. b. Fracture du sphénoïde. c. Fracture du rocher droit.

– artère ophtalmique ; l fissure sphénopétreuse : nerf grand pétreux (VII) ;


– gaine du nerf optique. l canal carotidien :
l fissure orbitaire supérieure, segment médial : – artère carotide interne ;
– nerf nasociliaire (V1) ; – plexus sympathique carotidien interne (ganglion cer-
– nerf oculomoteur (III) ; vical supérieur) ;
– nerf abducens (VI). – plexus veineux carotidien interne.
l fissure orbitaire supérieure, segment latéral : l méat acoustique interne :
– nerf trochléaire (IV) ; – nerf facial (VII) ;
– nerf frontal (V1) ; – nerf vestibulocochléaire (VIII) ;
– nerf lacrymal (V1) ; – artère labyrinthique ;
– plexus sympathique (artère carotide interne) ; – veines labyrinthiques.
– rameau orbitaire de l'artère méningée moyenne ; l foramen jugulaire, segment antérieur :
– veine ophtalmique supérieure. – nerf glossopharyngien (IX) ;
l foramen rond : nerf maxillaire (V2) ; – sinus pétreux inférieur.
l foramen ovale : l foramen jugulaire, segment postérieur :
– nerf mandibulaire (V3) ; – nerf vague (X) ;
– nerf petit pétreux ; – nerf accessoire (XI) ;
– plexus veineux ; – sinus sigmoïde et bulbe supérieur de la veine
– artère petite méningée. jugulaire ;
l foramen épineux : – branche méningée de l'artère occipitale.
– artère méningée moyenne ; l canal du nerf hypoglosse :
– rameau méningé du V3. – nerf hypoglosse (XII) ;
l trou déchiré : – plexus veineux ;
– nerf grand pétreux ; – branche méningée postérieure de l'artère pharyn-
– nerf du canal ptérygoïdien ; gienne ascendante.
– branche méningée de l'artère pharyngienne ascen- l canal condylaire :
dante ; – veine émissaire condylaire ;
– plexus veineux. – branche méningée de l'artère occipitale.

24
2. Base du crâne

l foramen mastoïdien : etc. En fonction de leur siège, elles vont pouvoir


– veine émissaire du sinus sigmoïde ; être responsables de différents tableaux cliniques :
– branche méningée de l'artère occipitale. ■
syndrome de l'étage antérieur : atteinte du nerf I
l foramen magnum : et syndrome frontal ;
– ligament apical de l'odontoïde ; ■
syndrome suprasellaire : troubles endocriniens,
– membrana tectoria ; baisse d'acuité visuelle, hémianopsie bitemporale
– moelle allongée ; (atteinte du chiasma) ;
– racines spinales du nerf XI ; ■
syndrome de l'apex orbitaire : atteinte uni-
– sinus marginal ; latérale des nerfs III, IV, VI, V1 et baisse d'acuité
– artères vertébrales ; visuelle (II) ;
– artères spinales antérieures et postérieures ; ■
syndrome de la fissure orbitaire supérieure ou
– première digitation du ligament dentelé ; de la fente sphénoïdale (syndrome de Rochon-
– premier nerf spinal cervical. Duvigneaud) : atteinte unilatérale des nerfs III, IV,
l foramen stylomastoïdien : VI et V1 ;
– nerf facial (VII) ; ■
syndrome de la paroi externe du sinus caver-
– rameau de l'artère auriculaire postérieure. neux (syndrome de Foix) : atteinte unilatérale des
nerfs III, IV, VI, V1 et V2 ;

syndrome de l'apex pétreux (syndrome de
Pathologi e Gradenigo) : atteinte unilatérale des nerfs VI et V ;

syndrome de l'angle pontocérébelleux : atteinte
Certaines tumeurs peuvent se développer au unilatérale des nerfs VII et VIII ;
niveau ou au contact de la base du crâne (fig. 2.13) : ■
syndrome du foramen jugulaire (syndrome de
tumeurs osseuses (ostéome, chordome, chondro- Vernet) : atteinte unilatérale des nerfs IX, X, XI
sarcome, métastase), tumeurs intracrâniennes avec syndrome de Claude Bernard-Horner ;
(méningiome, neurinome, macroadénome hypo- ■
syndrome de Garcin : atteinte uni- ou bilatérale
physaire), tumeurs ORL (adénocarcinome eth- de tous les nerfs crâniens (envahissement tumoral
moïdal, estésioneuroblastome, tumeur glomique), étendu de la base du crâne).

Fig. 2.13
Tumeurs de la base du crâne.
a. Méningiome du jugum. b. Macroadénome hypophysaire. c. Neurinome du nerf VIII droit.

25
Atlas interactif de neuroanatomie clinique

Consultez les compléments en ligne pour visualiser l'ensemble des planches correspondant à ce chapitre.

26
Chapitre 3
Anatomie cérébrale et cortex
L. Thines

PLAN DU C HAPITRE
Organisation générale 28
Cortex cérébral 30

Atlas interactif de neuroanatomie clinique


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Atlas interactif de neuroanatomie clinique

Organisation générale par la fissure interhémisphérique. La gyration (formation des


gyri) se termine vers 32 semaines par les aires associatives. Ce
développement du télencéphale n'est pas uniforme et est
Rappels embryologiques responsable d'un phénomène d'enroulement autour de l'axe
Le cerveau est issu du prosencéphale, partie la plus rostrale du thalamo-strio-insulaire. C'est ce mouvement qui déterminera
tube neural au stade embryonnaire. C'est à partir de lui que la forme en fer à cheval des ventricules latéraux, des noyaux
s'individualise tout d'abord le diencéphale (5e semaine), partie caudés et des commissures (corps calleux, fornix).
centrale et caudale qui fait transition avec le mésencéphale,
puis secondairement le télencéphale, partie périphérique et
rostrale constituée par le développement des deux vésicules Aspect externe 19
télencéphaliques qui donneront les deux hémisphères céré-
braux. Les cavités de ces vésicules donneront quant à elles
Généralités
les ventricules latéraux qui communiqueront avec la cavité Au sein de la boîte crânienne, le cerveau est contenu dans
diencéphalique (troisième ventricule) par les foramens inter- la fosse cérébrale (fig. 3.1). Celle-ci est séparée de la fosse
ventriculaires. Le toit des vésicules télencéphaliques donne le postérieure par la tente du cervelet. Il épouse à sa périphé-
pallium, futur cortex cérébral. Leur plancher forme l'éminence rie la face interne de la boîte crânienne (convexité céré-
ganglionnaire latérale qui donne le subpallium, futur néostria- brale) qui lui donne la forme d'un ovoïde et, au niveau de
tum. L'éminence ganglionnaire médiale provient de la migra- sa face inférieure, les reliefs de la base du crâne. Il est divisé
tion de cellules de la lame alaire diencéphalique au niveau du par la fissure longitudinale du cerveau en deux hémis-
télencéphale et formera le futur pallidum ou paléostriatum. Le phères cérébraux. Ceux-ci sont réunis par des commissures
toit du diencéphale donnera l'épithalamus et ses parois laté- interhémisphériques, dont la plus volumineuse est le corps
rales et son plancher (lame alaire) le thalamus et l'hypothala- calleux, et par le diencéphale, partie centrale du cerveau.
mus. À partir de la lame terminale, dont la partie supérieure La fissure transverse du cerveau sépare le télencéphale du
forme la plaque commissurale et dont l'étirement donnera diencéphale.
le septum pellucidum, se développent les commissures Mensurations moyennes : longueur = 17 cm, largeur
interhémisphériques. À partir de la 9e semaine, la jonction = 14 cm, hauteur = 13 cm, poids = 200 g.
télomésencéphalique va s'épaissir et façonner le thalamus et Le cerveau est recouvert sur toute sa surface d'une
le striatum qui forment avec l'insula un axe transversal. Cette couche de substance grise (cortex) qui lui donne son
dernière va alors progressivement être enfouie au niveau de la aspect externe grisâtre. On décrit au cerveau trois pôles
fosse latérale du cerveau. C'est également pendant la période (frontal, temporal et occipital) et trois faces (supéro-
fœtale que l'accroissement du télencéphale est maximal pour externe, médiale et inférieure). La surface des hémis-
atteindre à la naissance 90 % du poids de l'encéphale. Cette phères cérébraux est complètement plissée. Les sillons
croissance est responsable de l'apparition des sillons corticaux permettent de tripler la surface corticale (deux tiers
dès 18 semaines (sillons olfactifs, sillon latéral) et du rappro- de cette surface sont enfouis au niveau des sillons). On
chement des hémisphères qui restent tout de même séparés distingue des sillons principaux (latéral, central, pariéto-

Fig. 3.1
Aspect externe du cerveau : vue latérale et médiale de l'hémisphère droit.
F : Pôle frontal. T : Pôle temporal. O : Pôle occipital. 1 : Sillon central. 2 : Sillon latéral. 3 : Sillon occipital antérieur. 4 : Sillon pariéto-occipital.
5 : Sillon du corps calleux. 6 : Sillon du cingulum. 7 : Sillon marginal. 8 : Sillon central. 9 : Sillon subpariétal. 10 : Sillon calcarin. 11 : Sillon colatéral.

28
3. Anatomie cérébrale et cortex

occipital et cingulaire), profonds, qui délimitent les lobes l'incisure occipitale, échancrure située sur le bord latéral de
cérébraux (frontal, pariétal, temporal, occipital, insulaire l'hémisphère. Cette ligne sépare alors le lobe occipital des
et limbique). Les sillons secondaires divisent quant à eux lobes temporal et pariétal.
les lobes en gyri. Les zones, où les sillons ne se rejoignent Le sillon du cingulum est situé sur la face médiale de
pas, constituent des plis de passage entre gyri ou lobes l'hémisphère cérébral. Il a la forme d'un S italique. Il débute
(opercules). sous le rostrum du corps calleux, limite en bas et parallèle-
Sur la face supérolatérale des hémisphères, on peut donc ment au corps calleux le gyrus cingulaire, puis se termine en
visualiser le sillon latéral, le sillon central, la projection du arrière du lobule paracentral au bord supérieur de l'hémis-
sillon pariéto-occipital. La face médiale correspond aux fis- phère par le sillon marginal.
sures longitudinale et transverse du cerveau, et s'organise
autour des différentes commissures interhémisphériques
(corps calleux, fornix, commissures antérieure et posté-
Aspect interne 27
rieure) et du diencéphale. Le cerveau est constitué du télencéphale (deux hémis-
phères cérébraux) uni par le diencéphale central et les
Sillons corticaux commissures. Le diencéphale correspond aux thalamus,
aux pallidums médiaux et à l'hypothalamus. Sous la
Le sillon latéral, d'une longueur d'environ 11 cm, est le
surface corticale, le cerveau est composé de substance
plus long et le plus profond de tous les sillons corticaux. Il
blanche, de substance grise et est creusé par les cavités
commence en dehors de la substance perforée antérieure,
des ventricules cérébraux. La substance blanche corres-
se dirige vers la surface corticale en contournant la zone
pond au centre ovale, aux différentes capsules et com-
de contact entre pôle frontal et temporal, puis se prolonge
missures. La substance grise correspond aux noyaux gris
obliquement en haut et en arrière sur la face latérale de
centraux. Les ventricules cérébraux sont les deux ven-
l'hémisphère. Il s'ouvre en profondeur sur la citerne de la
tricules latéraux et le troisième ventricule (voir le cha-
fosse latérale du cerveau et donne accès au lobe insulaire.
pitre 6) (fig. 3.2).
Il limite en haut le lobe temporal. Il comporte un rameau
postérieur (long), un rameau antérieur et un rameau ascen-
dant (courts). L'aire corticale située entre les rameaux anté-
rieur et ascendant du sillon latéral de l'hémisphère gauche
(chez le droitier) constitue l'aire du langage moteur (aire de
Broca).
Le sillon central, d'une longueur d'environ 9 cm, est
situé sur la face latérale de l'hémisphère cérébral. Il prend
son origine environ 1 cm au-dessus du rameau postérieur
du sillon latéral dont il est séparé par l'opercule central. Il
s'oriente obliquement en haut et en arrière pour contour-
ner le bord supérieur de l'hémisphère et s'arrêter sur la face
médiale au niveau du lobule paracentral. Sur son trajet,
il présente plusieurs courbures qui lui donnent sa forme
caractéristique en coupe axiale et qui comportent de bas
en haut : le genou inférieur (convexe en avant), le genou
supérieur (concave en avant) et le crochet (convexe en
avant). Il sépare les gyri pré- et post-central ainsi que les
lobes frontal et pariétal.
Le sillon pariéto-occipital naît par un court segment sur
la face latérale de l'hémisphère cérébral, contourne son bord Fig. 3.2
supérieur et se prolonge sur sa face médiale jusqu'en arrière Aspect interne du cerveau en coupe coronale.
et en dessous du gyrus du cingulum. Sur la face médiale Bleu : Télencéphale. Vert : Diencéphale. 1 : Cortex. 2 : Substance
de l'hémisphère, il sépare le précunéus (lobe pariétal) du blanche. 3 : Centre ovale. 4 : Sillon latéral. 5 : Fosse latérale du
cerveau. 6 : Claustrum. 7 : Noyau lenticulaire. 8 : Noyau caudé.
cunéus (lobe occipital). Sur la face latérale de l'hémisphère, 9 : Thalamus. 10 : Hypothalamus. 11 : Corps calleux. 12 : Capsule
la ligne passant par le sillon occipital antérieur l'unit à interne. 13 : Ventricule latéral. 14 : Troisième ventricule.

29
Atlas interactif de neuroanatomie clinique

Cortex cérébral Fonctions


Sur le plan fonctionnel, on distingue trois régions : frontale
Lobe frontal 20, 21, 23, 24, 25 motrice, préfrontale, orbitaire.
La région frontale postérieure (aires 4, 6, 8, 44) est à
Anatomie vocation motrice avec d'arrière en avant le développe-
Le lobe frontal est limité en arrière par le sillon central, en ment d'une activité de plus en plus élaborée : réalisation,
bas par le sillon latéral et en dedans par le sillon du cin- initiation, élaboration, coordination et programmation
gulum. Son extrémité antérieure constitue le pôle frontal. du mouvement. On retrouve à la surface corticale une
Il est subdivisé en plusieurs gyri par les sillons précentral, organisation topique entre zone corticale et zone corpo-
frontal supérieur, frontal inférieur, olfactif et orbitaire. Sur relle prise en charge (homonculus moteur, fig. 3.4). L'aire 4
la face médiale, on individualise le gyrus frontal médial correspond à l'aire motrice primaire. L'aire 6 correspond
(F1) entre sillon du cingulum et bord supérieur de l'hémis- à l'aire prémotrice et à l'aire motrice supplémentaire qui
phère. Sur la face latérale, on individualise le gyrus fron- interviennent dans la planification des mouvements com-
tal supérieur (F1), entre sillon frontal supérieur et bord plexes et coordonnés. L'aire 8 (champ oculomoteur frontal)
supérieur de l'hémisphère, les gyri frontaux moyen (F2) intervient dans l'initiation des mouvements oculaires (sac-
et inférieur (F3), séparés par le sillon frontal inférieur, et le cades volontaires et poursuite oculaire). Chez le droitier, les
gyrus précentral (frontale ascendante ou F4), entre sillons aires 44 et 45 gauches constituent l'aire de Broca impliquée
central et précentral. Le gyrus frontal inférieur est divisé par dans l'expression du langage.
les rameaux ascendant et antérieur du sillon latéral en trois La région préfrontale (aires 9, 10, 45, 46) intervient dans
parties : operculaire, triangulaire et orbitaire. Le gyrus pré- les activités psychomotrices et intellectuelles : habileté et
central se prolonge sur la face médiale au niveau du lobule efficacité motrice, langage et expression, prévision, idéation,
paracentral, un pli de passage avec le gyrus post-central. jugement, mémoire.
Sur la face inférieure en position médiale, le sillon olfactif La région orbitaire (aires 11, 12, 47) et médiale est impli-
accueille le tractus olfactif et constitue la limite latérale quée dans l'humeur et les émotions.
du gyrus rectus. En dehors de celui-ci, le sillon orbitaire,
en forme de H, sépare les gyri orbitaires médial, antérieur, Pathologie
latéral et postérieur (fig. 3.3).
L'atteinte du cortex frontal postérieur par
un processus lésionnel (accident vasculaire,
tumeur, processus dégénératif, etc.) produit

Fig. 3.3
Anatomie du lobe frontal droit, vue latérale.
1 : Sillon central. 2 : Sillon précentral. 3 : Sillon frontal supérieur.
4 : Sillon frontal inférieur. 5 : Rameau postérieur du sillon latéral.
6 : Rameau ascendant du sillon latéral. 7 : Rameau antérieur du
sillon latéral. 8 : Gyrus précentral. 9 : Gyrus frontal supérieur.
10 : Gyrus frontal moyen. 11 : Partie operculaire du gyrus frontal
inférieur. 12 : Partie angulaire du gyrus frontal inférieur. 13 : Partie Fig. 3.4
orbitaire du gyrus frontal inférieur. Homonculus moteur de Penfield.

30
3. Anatomie cérébrale et cortex

des symptômes caractéristiques tels que : Lobe pariétal 20, 21, 22, 24
déviation tonique des yeux vers le côté lésé
(aire 8), déficit moteur controlatéral (hémipa- Anatomie
résie, hémiplégie).
L'atteinte du cortex préfrontal est responsable Le lobe pariétal est limité en avant par le sillon central, en
d'une réduction de l'activité motrice (akiné- bas par le sillon latéral et en arrière par le sillon pariéto-­
sie), d'un apragmatisme, d'un émoussement de occipital. Ce dernier situé sur la face médiale de l'hémisphère
l'affect, de troubles des fonctions intellectuelles en contourne le bord supérieur et est réuni par une ligne
(attention, mémoire, jugement, raisonnement), artificielle passant par le sillon occipital antérieur et l'incisure
de persévérations et stéréotypies gestuelles, pré-occipitale. Sur la face médiale, le précunéus est limité
de troubles de l'équilibre et de la marche par la partie marginale du sillon du cingulum en avant, le sil-
(astasie–abasie).
lon subpariétal en bas et le sillon pariéto-occipital en arrière.
L'atteinte du cortex frontobasal produit une
hyperactivité motrice, des réactions impul- Le précunéus se prolonge vers le haut par le lobule pariétal
sives inadaptées, des troubles des fonctions supérieur (P1). Sur la face latérale, on individualise, entre les
intellectuelles (attention, mémoire, jugement, sillons central et post-central, le gyrus post-central (pariétale
raisonnement), un grasping-reflex et un com- ascendante ou P3) qui se prolonge sur la face médiale au
portement d'urination. Ce tableau accompagne niveau du lobule paracentral, un pli de passage avec le gyrus
volontiers certaines tumeurs volumineuses de précentral. Les lobules pariétaux supérieur et inférieur (P2)
l'étage antérieur telles que les méningiomes sont séparés par le sillon intrapariétal. Le lobule pariétal infé-
(fig. 3.5). rieur est composé essentiellement du gyrus supramarginal
Les lésions de l'aire de Broca produisent une qui entoure l'extrémité du sillon latéral, et du gyrus angulaire
aphasie d'expression comportant une réduction
qui entoure l'extrémité du sillon temporal supérieur (fig. 3.6).
importante de la fluence verbale avec manque
du mot (réduction du champ lexical et persévé-
rations), des troubles arthriques avec perturba- Fonctions
tion de l'exécution des phonèmes et un discours Le lobe pariétal remplit des fonctions principalement sen-
simplifié voire agrammatique. La compréhension sitives. L'aire somesthésique primaire (aires 3, 1, 2) reçoit les
des consignes complexes est souvent également projections thalamiques concernant la sensibilité cutanée
perturbée.
et musculaire pour l'aire 3, la sensibilité arthrokinétique
(ligaments, tendons, etc.) pour l'aire 2. L'aire 1 est associa-
tive entre ces deux groupes. Ces projections sensitives se
font, comme pour le cortex moteur, selon une organisation

Fig. 3.6
Anatomie du lobe pariétal droit, vue latérale.
1 : Sillon central. 2 : Sillon post-central. 3 : Rameau postérieur du
sillon latéral. 4 : Sillon intrapariétal. 5 : Sillon occipital antérieur. 6 :
Fig. 3.5 Gyrus supramarginal. 7 : Gyrus angulaire. 8 : Lobule pariétal inférieur.
Méningiome du jugum comprimant la région frontobasale (IRM). 9 : Lobule pariétal supérieur.

31
Atlas interactif de neuroanatomie clinique

somatotopique précise (homonculus sensitif, fig. 3.7).


L'activité élaborée de ce cortex aboutit à la connaissance
(gnosie) de la position du corps dans l'espace, l'analyse fine
des stimuli (nature, intensité), la reconnaissance des formes,
des textures, des consistances, etc.
L'aire 5 intervient dans l'appréciation des mouvements,
l'aire 7 dans la somesthésie et son association dans l'équi-
libration ainsi que dans la coordination visuomotrice
(atteindre et attraper un objet).
Chez le droitier, le carrefour temporo-pariéto-occipital
(aires 39, 40) gauche est une aire associative dominante
pour le langage et le carrefour droit pour les activités
praxognosiques (afférences somesthésiques, auditives et
visuelles).
L'aire 43 intervient dans la gustation. Fig. 3.7
Le précunéus (partie médiale de l'aire 7 et postérieure Homonculus sensitif de Penfield.
des aires 31 et 23) reçoit des projections des noyaux latéro-
dorsal et latéral postérieur du thalamus intervenant dans la
motricité extrapyramidale.

Pathologie

Une lésion affectant le lobe pariétal (accident


vasculaire, tumeur, etc.) produit des symptômes
caractéristiques tels que : perte de la sensibilité
fine, proprioceptive ou vibratoire, agraphesthésie,
astéréognosie. Elle pourrait également réduire la
sensibilité nociceptive, thermoalgique et le tact
grossier, mais comme les informations spinothala-
miques sont analysées au niveau d'autres régions Fig. 3.8
du cerveau (cortex insulaire, gyrus cingulaire), ces Anatomie du lobe temporal droit, vue latérale.
symptômes ne sont pas prédominants. 1 : Sillon latéral. 2 : Sillon occipital antérieur. 3 : Sillon pariéto-
L'atteinte de la région pariétale est responsable de occipital. 4 : Incisure pré-occipitale. 5 : Sillon temporal supérieur.
perturbations de la somatognosie qui, au niveau 6 : Sillon temporal inférieur. 7 : Gyrus temporal supérieur. 8 : Gyrus
temporal moyen. 9 : Gyrus temporal inférieur.
de l'hémisphère mineur, peuvent comporter
une héminégligence spatiale controlatérale, une mité antérieure constitue le pôle temporal. Le sillon
hémiasomatognosie et une anosognosie (syn-
latéral et le sillon temporal supérieur limitent le gyrus
drome d'Anton-Babinski). Au niveau de l'hémis-
phère dominant, l'atteinte pariétale se traduit par temporal supérieur (T1) dont la partie horizontale est
une agnosie digitale, une acalculie, une agraphie masquée par l'opercule frontopariétal et correspond
et une indistinction droite–gauche (syndrome en avant aux gyri temporaux transverses (de Heschl)
de Gertsmann, variété pariétale de l'aphasie de et en arrière au planum temporal. Le sillon temporal
Wernicke). inférieur sépare les gyri temporaux moyen (T2) et infé-
rieur (T3). Sur la face inférieure du lobe temporal, le
Lobe temporal 20, 21, 22, 23, 25 sillon occipitotemporal et le sillon collatéral délimitent
le gyrus occipitotemporal latéral (lobule fusiforme),
Anatomie
union du quatrième gyrus temporal (T4) et du qua-
Le lobe temporal est limité en haut par le sillon laté- trième gyrus occipital (O4). En dedans du sillon colla-
ral, en arrière par une ligne artificielle unissant le sil- téral, on retrouve le gyrus parahippocampal (T5) qui
lon pariéto-occipital à l'incisure pré-occipitale et en est associé au gyrus lingual (O5) pour former le gyrus
dedans par la fissure transverse du cerveau. Son extré- occipitotemporal médial (fig. 3.8).
32
3. Anatomie cérébrale et cortex

Fonctions L'atteinte au niveau de l'hémisphère dominant de


l'aire 22 (ou du lobule pariétal inférieur) et plus
Le lobe temporal intervient dans l'audition. Les aires 41 et 42 globalement des deux tiers postérieurs du lobe
reçoivent des afférences des deux corps géniculés médiaux temporal (fig. 3.9) peut se traduire par une apha-
et sont responsables de la perception auditive et de la sie de perception (Wernicke) comportant d'im-
reconnaissance des sons. Le planum temporal, en arrière portants troubles de compréhension du langage,
de ces deux aires, intervient dans la latéralité des sons et la et une expression abondante, fluente et norma-
partie postérieure du gyrus temporal moyen (aire 37) dans lement articulée mais présentant de nombreuses
leur localisation spatiale. paraphasies phonémiques ou verbales.
Chez le droitier, la partie postérieure du gyrus tempo-
ral supérieur gauche intervient dans la compréhension du
langage (aire 22 ou aire de Wernicke). Le gyrus temporal Lobe occipital 20, 21, 22, 23
moyen (aire 21) participe au système extrapyramidal avec
le faisceau temporopontin (ataxie axiale). Anatomie
La partie supéro-interne du lobe temporal (gyrus para- Le lobe occipital est limité en avant par le sillon pariéto-
hippocampal, uncus, etc.) est une aire olfactive qui appar- occipital qui est situé sur la face médiale de l'hémisphère.
tient au lobe limbique. Celui-ci en contourne le bord supérieur et est alors réuni
à l'incisure pré-occipitale par une ligne artificielle passant
Pathologie par le sillon occipital antérieur. Il a une forme de pyramide
à base antérieure dont le sommet est le pôle occipital. Sur
La surdité corticale après lésion du lobe tempo- sa face médiale, le sillon calcarin s'étend en avant du pôle
ral est exceptionnelle et nécessite des lésions des
occipital pour dépasser le sillon pariéto-occipital. Il sépare
deux lobes temporaux car les projections audi-
tives, bien que préférentiellement croisées, sont le cunéus (O6) en haut du gyrus lingual (O5) en bas. Ce
bilatérales. dernier forme avec le gyrus parahippocampal le gyrus occi-
pitotemporal médial. Le quatrième gyrus occipital (O4) et
le quatrième gyrus temporal (T4) forment le gyrus occipi-
totemporal latéral. Sur la face latérale, les trois premiers gyri
occipitaux (O1, O2 et O3) sont difficiles à individualiser
et sont respectivement dans le prolongement du lobule
pariétal supérieur, du gyrus angulaire et du gyrus temporal
inférieur (fig. 3.10).

Fig. 3.10
Anatomie du lobe occipital droit, vue latérale.
1 : Sillon pariéto-occipital. 2 : Incisure pré-occipitale. 3 : Sillon
Fig. 3.9 occipital antérieur. 4 : Sillon calcarin. 5 : Sillon lunaire. 6 : Sillons
Tumeur gliale (glioblastome) du lobe temporal gauche (IRM). occipitaux. 7 : Gyri occipitaux.

33
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The sergeant-major produced a piece of paper. “Show me to the
rooms up-stairs,” he said and walked toward the stairway.
“Why do you wish to see them?” asked Aunt Martha, somewhat
alarmed and bewildered.
The soldier made no reply but mounted the steps. Don followed him
closely. After a brief inspection of the rooms they came down, and
the soldier wrote something on the slip of paper. “You’ll have two
men to billet,” he said. “So you’d better fix up that big room at the
front.”
“I’ll do nothing of the sort,” Aunt Martha said indignantly.
The man’s red face became redder than ever; he started to say
something, then checked himself and laughed. “Two men,” he
repeated and strode toward the door and slammed it behind him.
“O Donald!” cried Aunt Martha. “If your uncle were only here!”
Don clenched his fists. “Two Redcoats to live with us all winter!” he
exclaimed. “That’s what it means, Aunt Martha.”
“Oh, dear,” said his aunt and sat down by the window. “Two—two
Redcoats to track in mud and dirt and scratch and tear things with
their heavy shoes——”
“Now, don’t worry, Aunt Martha,” Don interrupted her. “Maybe it won’t
be so bad, having them here. And maybe before long General
Washington will have his army ready to drive all of them out of the
town.”
Aunt Martha soon recovered her spirits and set about making ready
for the two unwelcome guests. “I suppose if they insist on having the
big front room, we’ll have to give it to them,” she said. “I don’t see
any other way out of it.”
“Who Lives Here Beside Yourself, Young Sire?”
Nevertheless, she spent most of the day in cleaning the spare
bedroom, and when Don looked at it that afternoon he could not help
smiling. “You’ve made it the best-looking room in the house,” he said.
“Maybe they’ll prefer it to the big room.”
“That’s just what I had in mind,” his aunt replied and smiled.
“Oh, say!” exclaimed Don, and his face suddenly became pale. “All
that stuff in the cellar—what if they should discover it!”
Aunt Martha shared her nephew’s agitation, and she bit her lips in
perplexity. “I haven’t thought of that,” she said. “We’ll just have to run
our chances and see that the door is kept locked always.”
“We’d surely find ourselves in hot water if they happened to learn
that it’s there,” said Don. “Oh, how I hate ’em all!” he cried
impulsively.
The next morning when the two soldiers came with all their
equipment Don and his aunt got a surprise that for Don at least was
not altogether unpleasant. One of the Redcoats was Private Harry
Hawkins!
He nodded and smiled at Don as he and his comrade entered the
house and were shown up-stairs.
The man who was with him, a short, dark-haired fellow, stopped at
the door of Aunt Martha’s room. “This is it, Hawkins,” he said. “The
big room on the front, the sergeant-major said, and a fine room it is.
We’re in luck, you and I.”
Hawkins looked at Aunt Martha and, observing the troubled
expression in her eyes, said, “Is this the room you want us to
occupy?”
“No, it isn’t,” she replied. “That’s my room, and the one across the
hall is my nephew’s. Next to his is the room I’d hoped you would
occupy—since it seems you’ve got to occupy a room of some sort.”
“That’s the room we’ll have, then,” said Hawkins promptly and
carried his equipment into it.
But his companion did not follow him; he stood looking into the big
room.
“Come on, Snell,” said Hawkins, laughing. “The other room is plenty
big enough. Anyone would think you were six feet, five, instead of
five feet, six.”
Grumbling, the fellow turned away reluctantly and entered the room
that Aunt Martha had made ready for them.
Both Don and his aunt gave Hawkins a look of thanks and then went
down-stairs. For some time they sat in silence and listened to the
scuffling of feet on the floor above them. Then Don said in a low
voice: “It might have been worse, mightn’t it?”
His aunt nodded. “I suppose it might,” she admitted. “One of them
seems a gentlemanly fellow.”
Fortunately, Hawkins and Snell were in the house very little during
the daytime. They would rise early and hurry off to eat mess with
their company; then they might return for a few minutes only to hurry
out to the parade grounds. Usually they were away somewhere
during the afternoon and evening. On the whole they were not much
bother; it was the mere fact that Aunt Martha had to have them that
irritated her most.
Jud’s mother also had suffered. Jud told Don about it one evening at
Aunt Martha’s. “We’ve got only one,” he said, “but he’s a sergeant-
major—big and fat and red-faced and uglier than a mud fence!”
“With blue eyes and a red nose?” asked Don.
“Yes, little mean eyes that somehow make me think of buttermilk.”
“Probably it’s the sergeant-major who came to us,” said Don.
“Probably it is,” added his aunt dryly. “I don’t see how there could be
two men quite so ugly as he.”
“Well, he’s a billeting sergeant,” said Jud, “and his name is Bluster.”
“Huh,” said Don. “He’s well named.”
“Just listen to that wind outside,” said Aunt Martha; “that’s blustery
enough too!”
The wind had been blustery and sharp for several days, and almost
before the boys realized it winter had set in in dead earnest. And
with the cold came increased suffering. Fuel was scarce, and the
army had hard work getting it. But they did get it, nevertheless, and
the way they went about it added another grievance to the long list
that the townsfolk held against them. Buildings were torn down—
usually they were the poorest structures, but not always—fences
disappeared overnight, and gates that had creaked on their hinges
one day were missing the next morning.
In December the town presented its most deplorable aspect. Hostile
cannon glowered in position on hill and thoroughfare, and insolent
soldiers such as Sergeant-Major Bluster and Private Snell sat about
hearthstones where once happy families had been wont to gather.
Food as well as fuel was extremely scarce, and prices were so high
that more than one person was driven to steal. Faneuil Hall had
been turned into a playhouse for the amusement of the Redcoats,
and in it the fine spirit of the people, their intense desire for peace
and liberty and fair treatment, were turned into ridicule. Even when
snow fell and covered the suffering town in a soft white blanket, and
few soldiers were on the streets to jostle and mock pedestrians, the
guns on Beacon Hill boomed forth as if to remind them that Howe
and the King’s troops still held sway.
Hundreds of persons, too poor longer to support themselves, had
obtained Howe’s permission to depart in boats to Point Shirley,
whence they made their way into the country—homeless, penniless
and miserable. But still Aunt Martha’s will would not allow her to
yield. “No—no,” she declared more than once, “I’ll not go! The good
Lord knows how I long to be with David, but I know that he is being
well cared for. Glen gave me his word, and he is a man I’d trust to
the ends of the earth.”
Mrs. Lancaster, who happened to be calling, only shook her head.
“Yes, I know you think I’m stubborn,” Don’s aunt continued. “Perhaps
I am, but I intend to remain right here in my own home, and that’s an
end of it.”
One day in January, Don and Jud went to Aunt Martha with a request
that Don be permitted, as Jud said, to “go some place” the following
evening.
“Where do you want to go, Don?” she asked.
“Down to Faneuil Hall,” Don said quickly. “There’s something or other
going on there, and we’d like to see it.”
“There’ll be music,” added Jud.
“British music,” said Aunt Martha.
“Well, yes, but it may sound all right.”
Aunt Martha frowned.
“Oh, say, Aunt Martha,” exclaimed Don, laughing, “we won’t become
Tories—honest. It’s mighty dull here these days, and we want to see
what’s going on. It’s all right, isn’t it?”
If Aunt Martha was stubborn she seldom showed it where her
nephew was concerned, and this time was no exception to the rule.
She yielded to him—whereas the whole force of General Howe only
made her the more resolute!
“Good for you, Aunt Martha,” said Jud—he had got into the habit of
calling her “aunt,” and she seemed rather pleased with him for doing
it.
“I picked up some information to-day,” he added. “Our privateers
have been doing some great things on the high seas. They’ve
captured hundreds of the King’s vessels.”
“I’ve heard of Captain Manly,” said Aunt Martha.
“Well, there are lots besides Captain Manly,” Jud replied. “And
another thing—our men have chosen a flag; it’s called the Union
Flag of the Thirteen Stripes—one stripe for each Colony, you see.
They raised it the first day of the year.”
“My, my, Judson. Where you and Donald learn all these things is a
mystery to me.”
“Well, you see,” replied the resourceful Jud, “if we go to Faneuil Hall
to-morrow night we’ll probably learn more, hey, Don?”
But at that moment Snell and Hawkins entered, and the conversation
ceased.
CHAPTER XIII
A FARCE IS INTERRUPTED

Dusk had fallen over the town when Don and Jud, warmly clad in
heavy coats and mufflers, made their way toward Faneuil Hall.
Others were walking in the same direction—mostly officers, who
stepped with the firmness and confidence that marked an officer of
the King. The night was cold and dark, and few lights gleamed as
they once had gleamed, cheerily, in the windows of the shops along
King Street and Merchant’s Row; yet there was cheery conversation.
The boys could hear laughing and congenial talking among the
hurrying throngs.
“I just feel like laughing good and hard to-night,” they heard one man
say.
“Yes, and I too,” another agreed. “There’s been little enough to laugh
at ever since we landed in this town.”
“Well, you’ll laugh to-night, or I’m a Dutchman,” said a third. “There’s
to be a farce called the Blockade of Boston. Funny! I thought I’d
laugh myself sick the first time I heard it rehearsed. I tell you the
officers who wrote it—let’s see; who was it now? Well, never mind;
they certainly wrote a funny play. Just wait till you catch sight of
General Washington!”
Jud scowled in the darkness. “Remember, Don,” he whispered, “we’ll
have to keep a firm hold on our tempers.”
Don laughed. “I’ll keep a firm hold of mine, Jud; but I’m not so sure
about you. You’re hot-headed, you know.”
“Don’t worry about me,” said Jud. “He who laughs last, you know
——”
“But say,” Don interrupted him, “you haven’t told me yet how we’re
going to get inside the place.”
“That’s so,” replied Jud and thrust his elbow knowingly into his
companion’s ribs. “This will get us inside, I think,” and he drew
something small and shiny from his pocket and handed it to Don.
“A silver snuff-box,” said Don, looking at it with some wonder.
“Yes; it’s Sergeant-Major Bluster’s. He couldn’t seem to find it to-day.
Funny, too, ’cause if he’d asked me, I could have told him right
where it was all the time—in my pocket. Do you understand now?”
Don did not understand and said so emphatically.
Jud laughed good-naturedly. “You’re pretty dull sometimes,” he said
frankly. “Just you let me do the talking and we’ll be inside Faneuil
Hall in three shakes.”
“You’ve been doing most of the talking.” Don could not resist the
thrust. “So go ahead and finish.”
“All right; now here we are.”
The boys had reached the hall, which was well lighted and partly
filled with troops. Don and Jud stood to one side of the door and
watched the men as they came singly and in groups and vanished
inside the great building. There were ladies too, most of them young,
and all escorted by gallant officers. Jud kept a sharp lookout toward
the door.
At last Don, a bit impatient at the delay, asked, “How much longer
are we going to wait?”
“Just a few minutes, I think. I’m waiting for fat Bluster—ah, here he
comes, isn’t it?”
“You’re right,” said Don. “Look at the gait, will you?”
Bluster strode pompously to the door, nodded curtly to one of the
soldiers who was on duty there and passed into the hall.
“Come on,” said Don.
“No; just a few minutes longer. Can’t you wait?”
“Say, Jud, you’re a mystery to me to-night,” said Don. “I don’t know
what under the sun you’re trying to do. I don’t think you know,
yourself!”
“Who’s doing all the talking now?” inquired Jud with a grin.
For almost ten minutes the boys waited in the cold. Then Jud led the
way to the door. The soldier on duty at once blocked the passage.
“Scat, you youngsters,” he said.
Jud surely had his temper well in hand that night. “We’re looking for
a sergeant-major,” he said, smiling. “We’ve got to see him, for we
have something important that belongs to him.”
“What is it?”
Jud was embarrassed—at least, he showed every sign of being
embarrassed. “It’s—it’s just a little thing with a lady’s name engraved
on it.”
The soldier laughed. “Do you think you could find him in there?”
“Between the two of us I think we could,” Jud replied promptly.
“Well, be quick about it then.”
The boys were as quick as a flash.
“Young Tories,” the soldier said to a bystander as they entered the
building.
Jud turned abruptly, but Don grasped his arm and pulled him along.
“Don’t be a hothead,” he whispered.
It was only luck that made Jud spy Bluster a few moments later in
the crowded hall. The sergeant-major was sitting on a chair at the
extreme right of the hall. His hat was on the floor beneath the chair,
and he was leaning back with his arms folded across his chest.
More than one Redcoat looked inquiringly at the boys as they walked
round the chairs and benches, and thought no doubt that they were
the sons of some prominent Tory who had brought them with him. As
Jud was passing behind Bluster’s chair he dropped his hat and, in
picking it up, succeeded in laying the ornamental snuff-box on the
hat of the soldier—a circumstance that puzzled the fellow till the end
of his days.
After that the boys found a secluded corner where they stood, in the
shadows, and waited for the play to begin. In front of them were
Redcoats, talking and laughing and smoking. There were a great
many ladies, all of whom had come to laugh at the expense of the
townsfolk of Boston and of the Continental army outside the town.
Fans were moving lightly to and fro, though there was no need of
fans in the cold building; scabbards and buckles were clacking
against the wooden seats; and the lights round the small stage jarred
and flickered as couples moved in front of them to their seats.
Don and Jud said little, but their eyes and ears were alert. At last the
music started, and some time later the curtain on the stage was
hauled up. There were to be two plays that evening, the first of which
was called “The Busy Body.” The boys watched the actors, all of
whom were Redcoats, and thought the thing rather dull and stupid.
But the audience seemed to enjoy it; there were frequent bursts of
applause and a good deal of laughter.
“Huh,” said Jud as the curtain went down for the last time. “I guess
you have to be a Redcoat or a Tory to like a thing like that.”
“Look,” whispered Don. “Bluster’s found his snuff-box.”
“Sure enough!”
It was all that the boys could do to keep from laughing as they
watched the big sergeant-major. He had found his snuff-box indeed.
In the uncertain light his face was ruddier than ever, and his little
eyes seemed to be popping from his head as he turned first to one
side, then to the other. He looked at the little box; he looked at his
hat; he looked at his cuffs as if the thing might have been hidden
there. Perhaps he thought he had suddenly become a magician.
Then he looked at the ceiling, as if to find the person—or the bird—
that had succeeded in dropping it so that it had landed on his hat
beneath his chair. But even a magician or a bird could not have done
that!
He was still looking at the ceiling when the lights were dimmed, and
the curtain was hauled up again. “The Blockade of Boston,” which
was to be played next, was a farce in which the character who
represented General Washington was supposed to stride awkwardly
upon the stage, wearing a long rusty sword and a wig that was many
sizes too large for him; behind him walked his servant, an uncouth
country boy with a rusty gun. But the audience was not to laugh at
the antics of the two that night.
The curtain had been up only a few moments when the noise of
firing sounded from a distance, and then a red-coated sergeant burst
into the hall and exclaimed:
“The Yankees are attacking our works on Bunker’s Hill!”
Startling as the announcement was, it carried only a ripple of mild
excitement; for no doubt many of the audience supposed that the
sergeant’s words were part of the farce that was to be played. “A
good beginning anyway,” a lieutenant who was sitting in front of the
boys said to his neighbor and laughed heartily.
At that moment a general who was seated close to the stage sprang
to his feet. “Look,” whispered Don. “There’s Howe himself. I didn’t
notice him before.”
“Officers to your posts!” cried the general in a ringing voice.
Then there was excitement enough for anyone. To the two boys it
seemed as if the whole audience rose and started for the doors at
the same instant. Women were screaming and several had already
fainted. Chairs and benches were being overturned—one chair
overturned with Sergeant-Major Bluster in it. Scabbards were
clashing and men were shouting hoarse commands.
“Let’s get out of here!” whispered Jud.
“All right; but wait till the rest have gone; we’d be killed in that mob.”
“What a glorious ending to the ‘Blockade of Boston’!” Jud exulted.
“Couldn’t be better, could it?”
In the excitement some of the lights round the stage were blown out,
and then the place was so dark that you could hardly distinguish
faces.
And in the street it was still darker. The boys were among the last to
leave the hall, and as they stepped outside they could hear the rattle
of small arms and the sound of cheering away to the north.
“It’s an attack on the town,” whispered Jud excitedly. “That’s just
what it is—a big attack!”
But, positive as Jud was, he was wrong, as both boys found out
later. General Putnam had sent a party of perhaps two hundred
Continentals under the command of Major Knowlton to destroy
fourteen houses along Mill Street in Charlestown and to capture the
British guards who were stationed in them. Through a mistake some
of the houses were fired too soon, and the flames gave the alarm to
the enemy on Bunker Hill. But the daring attempt was by no means
unsuccessful. Major Knowlton succeeded in burning eight of the
houses and in capturing five prisoners. Washington himself was well
pleased with the venture.
But the thing that pleased Don and Jud most was the untimely
ending of the night’s entertainment. No one thought of returning to
the hall.
“Here comes Bluster,” said Jud, stepping into a doorway on King
Street to let the Redcoat pass. “I don’t want him to see me.”
When the sergeant-major had passed, the boys made their way
hurriedly to Don’s house in Pudding Lane, which they reached
shortly before eleven o’clock.
“Well,” said Aunt Martha, “did you hear anything of interest at the
hall?”
“Did we?” repeated Don. “You tell what happened, Jud!”
And Jud told her, not omitting the incident of the snuff-box. And when
he had finished, Don thought his aunt laughed more heartily than
she had laughed since the blockade began. “I’m glad you boys
went,” she said. “I’m glad you could see the fine officers discomfited.
They deserve it for the way some of them have acted.”
Jud was suddenly thoughtful. “What in the world will I tell fat Bluster
if he ever asks me about the snuff-box?” he inquired.
“Tell him the truth, Judson,” said Aunt Martha. “But don’t tell him
unless he asks you,” she added with a smile.
“I’ll tell you what to tell him,” said Don. “Tell him that the last time he
used snuff he sneezed and blew the box over the Old South
Meeting-House, and that when it came down it landed right on top of
his hat.”
“Donald!” exclaimed his aunt. “Now you boys scat to bed—quick!”
“That’s the second time we’ve been scatted to-night,” said Jud as he
followed Don up-stairs.
CHAPTER XIV
A BROKEN LOCK

For many days the townsfolk and the soldiers talked of the
performance that the Continental assault on Charlestown had
interrupted. Don and Jud joked about it frequently, but they were
always careful that neither Hawkins nor Snell should overhear them.
If all the Redcoats had been like Hawkins, the good people of Boston
would have had little to complain of. He was always courteous and
considerate; he seemed to spend as little time as possible in the
house and kept to his room even on the coldest nights. The fellow
was undoubtedly a fine soldier and as loyal to his King as any of
them were, and secretly both Don and Jud admired him for it. He
seemed to have a genuine affection for Don, though he rarely spoke
more than a few words at a time to the boy.
Snell, on the other hand, was surly and quick-tempered and an ugly
person to have about the house. He was inquisitive also. Once Aunt
Martha found him trying to unlock the door to the cellar, and though
he desisted at sight of her, the circumstance troubled her. It troubled
Don too, but there was something that troubled him more than that.
Snell had formed an acquaintance with Tom Bullard, and the two
spent much time together.
“I tell you,” Don said to Jud one evening in February, “I don’t like it
one bit, the way those two are together so much. Tom Bullard hates
us like poison—I know that’s why he tried to steal your ma’s chickens
—and I’m sure he’d like nothing better than to make us
uncomfortable somehow.”
“But he can’t do anything, can he? You and your aunt have complied
with all the town regulations, haven’t you?”
Don did not reply at once. “Well, maybe,” he said at last.
But Jud was not easily put off. “What do you mean?” he asked.
“I’ll tell you something sometime,” said Don. “Not now, though.”
Don might not have told his companion his secret at all if it had not
been for an unfortunate event that occurred toward the end of the
month. One Saturday when Aunt Martha had been at the home of a
sick neighbor almost all morning Don entered the house in Pudding
Lane and to his consternation found Snell coming up from the cellar
with an armful of wood. The broken lock lying on the floor told how
the man had entered.
For several moments the two stood confronting each other; Don’s
face was flaming, and his heart was beating a tattoo against his ribs.
Snell, a bit discomfited, soon recovered his poise. “It’s cold in here,”
he said; “I suspected all along that you had wood in the cellar.”
“There’s wood out in the back shed too,” replied Don in a voice that
trembled slightly. “Why didn’t you use that?”
Snell evidently thought no reply was necessary. He crossed the floor
and tossed several sticks upon the fire.
“Why didn’t you use the wood in the shed?” repeated Don in a louder
voice.
Snell looked at the boy tolerantly. “Now see here, young sire,” he
said slowly. “It won’t do for you to ask too many questions. I will say,
though, that if the wood in the shed had not been wet, I might not
have gone to the cellar. Now let that be an end of it. Understand?”
Don was silent and bit his lips. How long had the fellow been down
cellar? Had he seen the merchandise and the powder that belonged
to his uncle? Or had he known that they were there in the first place?
Or had he gone down merely to fetch dry wood? Over and over Don
asked himself the questions without being able to answer them.
He glanced slyly at the Redcoat as he sat in front of the fire, toasting
his fingers. The man was smiling to himself—a faint, inscrutable
smile that told nothing. The fellow might be smiling because he had
discovered the stuff, or he might be smiling merely because of the
discomfiture that he knew he had caused the boy. Don could not tell
which answer was right.
At any rate he was glad that Snell was not in the house when Aunt
Martha entered two hours later. If Snell had been there he would
have learned just exactly what she thought of him and of his
inquisitive visit to the cellar.
Hawkins, however, did enter while Don and his aunt were discussing
the matter. “What is wrong?” he asked, glancing from one to the
other and then at the broken lock, which Don was trying to fix.
“Your comrade,” replied Aunt Martha steadily, “has seen fit to force
his way into the cellar to get wood with which to replenish the fire.
Our fire-wood is in the back shed, and he knows it.”
Hawkins frowned and then, taking the lock from Don’s hands,
examined it.
“There is a great deal of wood in the back shed, as you know,”
continued Don’s aunt, “and I know that it is not all wet as he says it
is.”
“Just so,” said Hawkins and placed the lock on the table. “Just so.”
And he went abruptly to his room.
“There,” said Aunt Martha. “What did I say? They’re all alike, these
Redcoats.”
Later Snell returned, and while Don was helping his aunt to prepare
the supper the two heard the sound of voices from up-stairs. Louder
and louder they became until it was quite plain that the two soldiers
were disagreeing over something.
Suddenly the voices ceased, and the ceiling jarred with a heavy
crash.
“O Donald! What are they doing?”
Steps sounded on the stairs, and a moment later Hawkins, red of
face, entered the room. “I’d like a basin of hot water, if you please,”
he said.
Aunt Martha hastened to get it for him, and presently he returned
with it to the room. He was down again in a few minutes and went
out into the street.
Don and his aunt had finished supper when Hawkins again entered
the house. “Here, my lad,” he said and put a small package into
Don’s hand. “No,” he added, smiling, “it’s something that you can
very well accept. Don’t thank me for it.” And he hurried up-stairs.
Don opened the package; it contained a new lock similar to the one
that Snell had broken.
“Well, I declare!” exclaimed Aunt Martha. “Donald, I believe I
wronged that man.”
When Snell came down-stairs the following morning he made for the
door without delay, but, quick as he was, Aunt Martha observed that
he carried the marks of his encounter with Hawkins; one eye was
partly discolored, and his cheek was swollen.
Later in the morning Don fixed the new lock in place and then hurried
off to find Jud and tell him what had happened.
The day was warm for a day in late February; indeed the winter,
which had begun with severe weather, had proved to be mild after
all. The two boys directed their steps toward Walmer’s wharf at the
foot of Beech Street, where they sat down in the sunlight with their
backs against one of the deserted warehouses.
“We’ll be safe here,” said Don; “no one is likely to overhear what I’ve
got to tell you, Jud.”
Jud leaned forward eagerly, and neither boy observed a third person,
who had followed them at some distance and who now took a
position just within hearing round the corner of the silent warehouse.
“Go on and tell it,” said Jud. “You’ve got me all curious.”
“Well, in our cellar——” began Don, and the hidden figure near the
corner of the building slunk a step nearer. “In our cellar there’s
quantities and quantities of linen and cloth and some powder——”
And Don told of the purchase that his uncle had made before the
blockade.
When he had finished that part of his story Jud whistled softly. “My,
but that’s risky business, keeping it there,” he said. “Just suppose
——”
Don put his hand on his friend’s arm. “Not so loud,” he whispered.
“And, Jud, I know you won’t breathe a word of it to anyone—not
even to your mother.”
“Of course not.”
Don glanced round cautiously. The old wharf apparently was quite
deserted except for themselves. The sun was shining brightly on the
water; the wind, blowing across the rough planks, was rattling the
loose shingles on a small fisherman’s shack beside the big
warehouse.
“Now for some reason,” Don continued, “Snell, the Redcoat, broke
into our cellar yesterday, and that’s why I’m telling you this; I’m afraid
he knows what’s down there, and I want you to help me if you can.”
Jud’s eyes snapped as he listened to his comrade’s story of how
Snell had broken the lock on the cellar door.
As a matter of fact Snell had not known of what was in the cellar; it
was curiosity more than anything else that had prompted him to
break the lock. But it would not be long before he knew just what
was hidden away beneath the little house in Pudding Lane, for
before Don had finished his story the figure that had been listening
so intently at the corner of the warehouse drew back and walked
quickly in the direction of Beech Street. He had not gone far,
however, before he turned on his heel and strode carelessly toward
the wharf.
A few minutes later the boys spied Tom Bullard walking toward them;
his hands were in his pockets, and he seemed wrapped in thought.
“Oh!” he exclaimed as if catching sight of them for the first time.
“Didn’t expect to find anybody here.”
“Huh,” said Jud and turned his back.
Tom walked to the edge of the dock and, smiling to himself, stood for
some time, looking at the sparkling waters. Then he turned and
strode back toward Beech Street.
Don glanced at his companion. “It’s lucky he didn’t hear anything,”
he said.
“If he had,” Jud replied with emphasis, “I’d have pushed him into the
water. What do you suppose he was doing down here anyway?”
“Oh, just snoopin’ around,” replied Don easily. “Since he’s become a
sort of aide to old Ruggles he’s been doing it, you know.”
The boys continued to talk in low tones for some time. It was
pleasant there on the dock in the morning sunlight.
Once Tom Bullard was out of their sight, he started to run. He ran up
Beech Street to Shea’s Lane and from there made his way to
Common Street. Out on the Common some of the companies were
drilling, but Tom did not pause to look at them. He crossed the Mall
and then at a fast walk went here and there among the troops.
It took him almost half an hour to find the person he was looking for,
and when he did find him at last he was so excited that he could
hardly talk. “Snell—Snell,” he began, “I’ve got—something—to—to
——”
“Toot, toot!” said Snell, taking his arm. “Get your breath before you
tell it.”
Tom got his breath, enough of it anyway to tell the Redcoat what he
had overheard at the warehouse. Then Snell was almost as much
excited as Tom was. He rubbed his swollen face thoughtfully.
“Powder in the cellar of that house!” he exclaimed. “Powder and fine
cloth, and I like a fool was down there and didn’t even see it! You’re
sure of it, Bullard?”
“I should say I am,” Tom replied. “Didn’t I hear of it with my own
ears?”
“What are you going to do about it?”
“That’s for the two of us to decide together,” replied Tom. “There’s no
hurry, you know. We want to do it in the best way.”

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