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Chez le même éditeur
100 situations clés en médecine générale, par Jean-Louis Schlienger,
464 pages, 2013
Daniel Christmann
Professeur Émérite de Maladies Infectieuses
Faculté de Médecine
Université de Strasbourg
Membre correspondant de l’Académie Nationale de Médecine
1 E ÉDITION
Page de copyright
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CHAPITRE 2
Données fondamentales
Bactériologie
La maladie de Lyme est une infection bactérienne due à des Borrelia,
regroupées dans le complexe Borrelia burgdorferi sensu lato.
L’identification du rôle de Borrelia dans la maladie de Lyme revient à
W. Burgdorfer (1982) à partir de prélèvements réalisés sur les tiques
(Ixodes) initialement récoltées dans la région de Lyme [1]. Ces
bactéries appartiennent à la classe des spirochètes, à l’ordre des
spirochétales, à la famille des Spirochaetaceae, au genre Borrelia qui
comprend plus de 300 espèces dont le complexe Borrelia burgdorferi
sensu lato [2].
En 2014, une révision de la nomenclature du genre Borrelia a été
proposée à la suite d’analyses génomiques sur différentes séquences
protéiques. Cette étude avait identifié des marqueurs moléculaires
très spécifiques qui permettaient de distinguer les Borrelia
responsables de fièvres récurrentes, des Borrelia responsables de la
maladie de Lyme. Cette séparation est confortée par les analyses
génomiques et phylogénétiques des séquences de rRNA16s. Sur la
base de ces éléments, il était proposé de distinguer deux clades de
Borrelia, celle des fièvres récurrentes, d’une part, pour lesquelles le
nom Borrelia était maintenu et celle de la maladie de Lyme, d’autre
part, pour lesquelles le terme Borreliella était proposé [3, 4].
Cette distinction a fait l’objet de différentes critiques reposant sur
des données fondamentales ainsi que sur des arguments non
scientifiques, la division du genre entraînant plus de confusion,
notamment en termes de santé publique. Elle n’a pour l’instant pas
été adoptée.
Le complexe Borrelia burgdorferi sensu lato réunit 22 espèces qui
peuvent être séparées en deux groupes :
Morphologie et structure
Les Borrelia sont des spirochètes, bactéries spiralées à Gram négatif,
mobiles, souples qui possèdent un appareil locomoteur interne qui
leur permet de se déplacer. Elles présentent cinq à dix spires
régulières. Leur longueur varie de 4 à 30 microns, leur diamètre est
de 0,2 à 0,5 micron selon les espèces et les conditions de culture.
La culture de la bactérie nécessite l’usage d’un milieu complexe, le
milieu Barbour-Stoener-Kelly (BSK) modifié (BSK II) avec une
température optimale de multiplication de 32° en milieu
environnant micro-aérophile. Dans ces conditions optimales, le
temps de division est de 12 à 24 heures [6].
Borrelia, comme tous les spirochètes, est constituée d’un cylindre
protoplasmique contenant un appareil nucléaire et le cytoplasme.
Ce cylindre est dans une enveloppe dont la structure est proche de
la membrane des bactéries à Gram négatif avec un peptidoglycane à
sa surface.
Borrelia possède un chromosome linéaire de plus de 900 000
(910 725) paires de bases représentant environ 853 gènes. À côté, la
bactérie possède jusqu’à 21 plasmides linéaires ou circulaires,
représentant un ensemble de 533 000 paires de bases, certaines
codant pour des facteurs de virulence. Ce nombre élevé de
plasmides est une particularité de Borrelia burgdorferi spp. [7]. Leur
taille est variable. Certains plasmides sont certainement porteurs de
gènes de virulence. Cette situation est suggérée par la perte de
pouvoir pathogène de Borrelia burgdorferi spp. au cours des cultures
qui s’accompagnent de perte de plasmides. Ainsi, Borrelia burgdorferi
sensu stricto possède un plasmide linéaire, lp25 (linear plasmid)
obligatoire pour que la souche ait un pouvoir infectieux. Le
séquençage du génome a été réalisé en 1997 [7].
Borrelia burgdorferi possède comme toutes les bactéries, des gènes
qui permettent des réactions métaboliques. Elles sont, toutefois,
limitées rendant Borrelia burgdorferi spp. très dépendante de leur hôte
comme source d’énergie que sont essentiellement le glucose ainsi
que d’autres hydrates de carbone. Les nutriments plus complexes
sont en partie fournis par l’hôte. Ce sont des acides gras à longue
chaîne, des nucléotides, des acides aminés ou des peptides.
Les flagelles qui constituent l’appareil locomoteur sont insérés à
chaque pôle de la bactérie et sont localisés dans l’espace
périplasmique, entre le cylindre protoplasmique et l’enveloppe. La
bactérie s’enroule autour de l’axe formé par les flagelles.
La partie distale d’un flagelle est constituée d’une protéine : la
flagelline, polypeptide de 41 kDa, présent dans toutes les espèces de
g p yp p p p
Borrelia burgdorferi sensu lato. La flagelline a un pouvoir antigénique
marqué précoce mais peu spécifique. Des réactions croisées sont
possibles avec d’autres Borrelia et des tréponèmes induisant alors des
réactions faussement positives vis-à-vis de Borrelia burgdorferi. Sa
constitution biochimique est spécifique des espèces.
D’autres protéines sont présentes. Parmi celles-ci, on retiendra :
Structure et pathogénie
Borrelia burgdorferi est caractérisé par la présence de protéines
spécifiques, les outer surface proteins (Osp). On distingue les protéines
Osp A, B, C, D, E et F. Certaines ont un rôle majeur dans la
pathogénie de ces bactéries.
Hôtes de Ixodes
Les Ixodes n’ont pas de préférence et les hôtes, qui sont leurs
victimes, sont variés, dépendant en partie du stade de
développement de la tique (cycle hétéroxène). Les larves vont plutôt
se fixer sur les petits mammifères (petits rongeurs, hérissons). Les
mêmes vont être concernés par les nymphes auxquels il faut ajouter
les petits carnivores, les lagomorphes et les oiseaux. Les tiques
adultes touchent plutôt les grands mammifères (ovins, bovins,
chevaux, cerfs, chevreuils, sangliers, etc.) ou les grands carnivores.
L’homme est un hôte accidentel et peut être concerné par les
différents stades de développement de la tique. C’est au cours de ces
repas qu’une tique indemne va se contaminer sur un hôte réservoir.
Par la suite et lors d’un repas suivant, elle va transmettre les Borrelia
à son nouvel hôte. Cette transmission débute environ 20 heures
après sa fixation pour se poursuivre sur une période variable en
fonction de la stase.
Propriétés de la salive
La salive des tiques possède différentes activités pharmacologiques.
Il s’agit d’une action sur la coagulation, sur l’inflammation et la
douleur, ces éléments étant déjà connus depuis 1985.
Différentes molécules peuvent interférer avec la coagulation,
l’agrégation plaquettaire et la vasoconstriction qui apparaît au site de
la piqûre chez l’hôte.
Activité anticoagulante
Différents facteurs vont agir sur plusieurs niveaux de la coagulation
et sur l’agrégation plaquettaire. L’Ixolaris et la Penthalaris,
identifiées chez Ixodes scapularis, sont des inhibiteurs spécifiques du
facteur tissulaire initiant l’activation de la voie extrinsèque de la
coagulation. Un inhibiteur Salp14 a été identifié chez Ixodes. D’autres
facteurs sont présents (par exemple, apyrase).
Épidémiologie
La Borréliose de Lyme est une zoonose dont la répartition
correspond à celle des tiques du genre Ixodes. Il s’agit principalement
des régions humides et boisées de l’hémisphère nord.
La borréliose de Lyme a été décrite chez l’Homme mais aussi chez
les mammifères sauvages et domestiques en particulier le chien, les
équidés et les ruminants. D’autres espèces peuvent être porteuses de
Borrelia sans développer de signes cliniques. Il s’agit en particulier
des petits mammifères, des oiseaux ainsi que des lézards.
Répartition géographique
Elle correspond à la zone tempérée de l’hémisphère nord recouvrant
essentiellement l’Eurasie et les États-Unis. La répartition n’est pas
homogène avec des variations en fonction des régions et des pays.
En Europe, la répartition est inégale avec un gradient d’ouest en
est.
En France, à l’exception de la bordure méditerranéenne, toutes les
régions sont concernées sauf les zones localisées à plus de
1 200 mètres d’altitude. Certaines régions sont plus nettement
concernées comme le nord est et l’ouest et de façon moins marquée,
la région Centre.
Les données restent incomplètes mais la sensibilisation des
professionnels de santé à ce problème permet de corriger en partie
ces données épidémiologiques.
Aux États-Unis, le Centers for Disease Control and Prevention (CDC)
a mis en place une surveillance qui a permis une meilleure
évaluation des particularités épidémiologiques. En 2003, l’incidence
annuelle était estimée à 5,1 cas pour 100 000 habitants [26-28].
En Europe, l’incidence varie selon les pays de 0,3 cas pour 100 000
habitants au Royaume-Uni à 130 cas pour 100 000 habitants en
Autriche [26-32].
En France, l’incidence nationale est estimée à 16 cas pour 100 000
habitants avec des zones plus endémiques comme le Limousin
(42 pour 100 000 habitants) ou l’Alsace (86 pour 100 000
habitants) [30, 33-36].
Variation saisonnière
Conséquence des particularités biologiques des tiques, le risque de
contamination de l’Homme et des autres mammifères est limité à la
période d’activité avec un risque plus important au printemps et à
l’automne et une légère diminution saisonnière en été.
Il faut, néanmoins, rappeler que cet aspect correspond à la période
de contamination et donc cliniquement à celle de l’érythème
chronique migrant (ECM). Les autres manifestations cliniques des
phases secondaires et tertiaires doivent être envisagées toute l’année
en pratique clinique [37-43].
Transmission des Borrelia
Il s’agit d’une transmission vectorielle par les tiques du genre Ixodes
spp. dont il existe de nombreuses espèces selon les régions
géographiques [44-46]. Sont impliqués :
Références
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CHAPITRE 3
Manifestations cliniques au
cours de la borréliose de Lyme
Après la contamination à la suite d’une piqûre de tique vont se
développer différents tableaux cliniques qui, en l’absence de
traitement antibiotique, peuvent être identifiés en quatre phases : la
phase primaire (phase aiguë localisée) suivie d’une phase primo-
secondaire qui passe souvent inaperçue suivie des phases secondaire
(phase aiguë disséminée) et tertiaire (phase disséminée tardive).
L’identification de ces phases est importante sur le plan
pathogénique. En effet, au cours de la phase disséminée précoce
secondaire, les manifestations cliniques sont en rapport avec le rôle
pathogène direct de Borrelia alors qu’en phase disséminée tardive, le
germe prolonge son action mais va être associé à des réactions
inflammatoires et dysimmunitaires spécifiques complémentaires. Il
faut, enfin, souligner que les différents aspects symptomatiques
s’inscrivent dans un continuum que va traduire l’expression clinique.
Signes associés
Un certain nombre de manifestations cliniques peuvent être
associées à cet EM. Leur fréquence est de 80 % aux États-Unis alors
qu’elle ne serait que de 23 à 50 % en Europe. Cette différence serait le
reflet de la variation de virulence entre Borrelia burgdorferi, d’une
part, et Borrelia afzelii et Borrelia garinii, d’autre part, avec notamment
pour Borrelia burgdorferi une stimulation plus marquée des
macrophages qui sécrètent plus de chemokine ou de cytokine.
Les symptômes les plus fréquents sont une sensation de malaise
général (10 à 80 %), des céphalées (28 à 64 %), de la fièvre et des
frissons (31 à 59 %), des myalgies et des arthralgies (35 à 48 %) et,
moins fréquemment, nausées, anorexie, vertiges, difficultés de
concentration.
En ce qui concerne les signes physiques généraux, il a été noté aux
États-Unis des adénopathies régionales (23 à 41 %).
Il faut, enfin, souligner qu’il n’a pas été décrit de lésions des
paumes des mains, ni de la plante des pieds, ni de lésions
muqueuses.
Sur le plan épidémiologique, il y a deux pics d’âge pour l’EM :
de 5 à 14 ans et de 45 à 54 ans. Enfin, en raison d’une transmission
plus marquée par les nymphes et, par ailleurs, d’un contact plus
important de l’homme avec la nature, cette lésion aura une fréquence
plus élevée à la fin du printemps et en été.
Dans près de 50 % des cas, les patients n’ont pas de souvenir de la
piqûre de tique.
L’analyse histologique ne révèle pas de lésions spécifiques. Il
existe en bordure un infiltrat lymphocytaire prévasculaire,
superficiel et profond.
Phase primo-secondaire
Non traitées, les bactéries, qui diffusent de façon superficielle au
niveau de la peau, vont également se propager en profondeur et
pénétrer dans les capillaires pour atteindre la circulation générale
entraînant une bactériémie souvent asymptomatique à l’origine de la
diffusion des germes dans l’ensemble de l’organisme avec
localisations secondaires des germes dans différents organes ou
tissus dans lesquels ils vont se multiplier et être à l’origine des
formes localisées de la phase secondaire (ou disséminé précoce).
Dans un certain nombre de cas, cette période bactériémique peut
être symptomatique (25 à 50 % des cas des patients ayant eu un EM).
La traduction clinique la plus fréquente est alors un syndrome
pseudo-grippal associant de façon variable fébricule, céphalées,
signes mineurs d’encéphalopathie lentement régressifs en trois à
quatre semaines, arthralgies et myalgies. La discrétion habituelle des
signes explique le fait qu’elle passe, en général, inaperçue.
Méningoradiculites
Encore appelées syndrome de Garin-Bujadoux-Bannwarth, les
méningoradiculites sont observées dans 67 à 85 % des cas de
neuroborréliose en Europe. Le délai de survenue s’échelonne de trois
semaines à trois mois après la contamination. La piqûre de tique qui
reste un élément important dans l’orientation diagnostique
lorsqu’elle est connue, ce qui n’est pas toujours le cas, va être suivie
par l’apparition d’un érythème migrant qui n’est pas régulièrement
identifié. Il s’agit d’une radiculite sensitive avec installation de
douleurs radiculaires aiguës dans presque tous les cas. Ces douleurs
sont variables dans leur intensité, lancinantes, souvent marquées par
une recrudescence nocturne et devenant alors insomniantes. La
description est variable, sensations de brûlures, de morsures, de
broiements, de paresthésies. La topographie est habituellement
radiculaire en général dans le territoire de la piqûre de tique ou de
l’érythème migrant. Ces phénomènes peuvent ne pas rester localisés
mais déborder sur les métamères voisins, voire se généraliser.
L’examen clinique est pauvre, très habituellement sans particularité,
avec une étude de la sensibilité normale. L’atteinte motrice, si elle est
présente, est très discrète. L’analyse du liquide cérébrospinal (LCS)
révèle une pléïocytose lymphocytaire. L’enregistrement
électromyographique confirmera l’atteinte axonale.
Une particularité de cette atteinte est le peu d’efficacité des anti-
algiques banals. En fait, seule l’antibiothérapie adaptée va être très
rapidement efficace avec, en général, disparition des douleurs dans
les 48 heures après le début de son administration.
Méningoradiculite crânienne/crâniospinale
La méningo-radiculite crânienne se développe quelques semaines
après l’érythème migrant et concerne l’atteinte des nerfs crâniens.
Tous les nerfs crâniens peuvent être concernés mais l’atteinte du nerf
facial (VII) prédomine nettement chez l’adulte comme chez l’enfant.
Sa traduction est une paralysie faciale périphérique, en général
unilatérale mais parfois bilatérale. Ainsi, une paralysie faciale en
zone endémique connue doit toujours faire rechercher une borréliose
de Lyme. Les autres nerfs crâniens peuvent être touchés, en
particulier les nerfs oculomoteurs (III, IV, VI). L’atteinte du trijumeau
se manifeste par des troubles sensitifs de l’hémiface.
Dans toutes ces situations, il est utile de rechercher l’atteinte
méningée qui est cliniquement toujours discrète.
La traduction clinique de ces méningoradiculites peut être moins
caractéristique avec parfois une atteinte à prédominance motrice.
L’analyse du LCS met en évidence les anomalies de la méningite
borrélienne.
Le pronostic est bon avec ou sans traitement antibiotique. La
paralysie faciale va très habituellement régresser. Néanmoins, sur les
données cliniques et électrophysiologiques, de minimes séquelles
peuvent être notées chez 50 % des enfants ayant présenté une
paralysie faciale trois à cinq ans auparavant.
Méningite
Isolée, la méningite est notée dans 2 à 5 % des neuroborrélioses.
Cette fréquence est aussi variable selon les régions. Elle touche les
adultes mais plus volontiers les enfants. Sa traduction clinique est
beaucoup plus modérée, comparée aux autres méningites
bactériennes. Cliniquement, le syndrome méningé est discret avec,
en général, peu de céphalées. La raideur de nuque n’est pas franche.
Une fièvre modérée est observée dans environ 40 % des cas. Dans
certaines situations, en raison de sa discrétion, cette méningite peut
passer inaperçue et évoluer de façon chronique avec surtout des
céphalées modérées et prolongées qui finissent par régresser en
quelques mois.
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The Project Gutenberg eBook of Nälkävuodet
1860-luvulla
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Author: A. Meurman
Language: Finnish
Kirj.
A. Meurman
SISÄLLYS:
Alkulause
I. Taloudellinen asema ennen vuotta 1867.
II. Taloudellinen asema 1867.
III. Walmistukset 1867.
IV. Kunnalliset aputoimet.
V. Yleiset työt.
VI. Waltiovarat ja rahanhankkeet.
VII. Waltion Wilja- ja siemenkauppa.
VIII. Riihimäen—Pietarin rautatie.
IX. Yksityisten ponnistukset.
X. Kerjäläiset.
XI. Kuolevaisuus 1868.
XII. Kuinka kansa kesti koettelemuksessa.
XIII. 1867 vuoden merkitys.
XIV. Jälkimaininkia.
Alkulause.
Mutta pitkäksi tulisi kertoa kaikkea sitä ivaa, jolla tekijä rankaisee
hallituksen toimettomuutta ja erittäinkin tuota hänen
mielikuvituksessaan syntynyttä jokasunnuntaista rukoilemista.
Jos hallitus todellakin olisi ollut siksi toimeton, kuin miksi sitä on
hra T:lle kuvailtu, niin olisi hänen inhonsa luonnollinen. Mutta hän ei
sittenkään ole valinnut oikeaa tapaa kertomisessa. Jos olisi hänen
sydämensä ollut mukana, olisi hän ankarasti, mutta surren
tuominnut, eikä ivalla ja pilkalla kostanut sitä lisäonnettomuutta, että
Suomen kansan asioita johtamassa oli niin surkeasti
kykenemättömät miehet.
I.
Walmistukset 1867.