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PRISE EN CHARGE
ET TRAITEMENT
DES URGENCES
RECOMMANDATIONS
ET CONSEILS
Coordinateur
Bernard Bedock
Comité de rédaction
N. Bertini, P. Bourrier, F. Carpentier,
J.C. Ducreux, M. Eckert, A. Ellrodt,
M.A. Juvigny, P. Le Conte, P. Lestavel,
J.Y. Reymond, C. Vitoux-Brot
Société Francophone
des Urgences Médicales
Arnette
© 2000, Groupe Liaisons SA
1, avenue Édouard-Belin
92856 Rueil-Malmaison Cedex
France
ISBN : 2.7184.0993.2
REMERCIEMENTS
Comité de rédaction
Coordination : B. Bedock (Annonay)
N. Bertini** (Bourg-en-Bresse), P. Bourrier* (Le Mans), F. Carpen-
tier* (Grenoble) 1998-99, J.C. Ducreux* (Roanne), M. Eckert**
(Saint-Denis), A. Ellrodt* (Le Kremlin-Bicêtre), P. Hauet* (Nantes)
1998, M.A. Juvigny** (Soissons) 1997, P. Le Conte* (Nantes),
P. Lestavel* (Lille) 1998-99, J.Y. Reymond** (Marseille), C. Vitoux-
Brot* (Paris) 1998-99
* Médecin, ** Infirmière.
Relecture
La relecture des documents a été réalisée par les membres de la
Commission Scientifique de la SFUM et par des lecteurs extérieurs à cette
Commission.
La SFUM remercie tout particulièrement les secrétaires de la Commission
Scientifique de la SFUM Marie-Dominique Touze (Nantes) en 1997 et
Philippe Lestavel (Lille) en 1998 et 1999 qui ont assuré avec gentillesse et
efficacité la coordination de la relecture.
Lecteurs (de la Commission Scientifique de la SFUM) :
B. Blettery (Dijon), J. Bouget (Rennes), J.P. Fournier (Nice), P. Gerbeaux
(Marseille), L. Holzapfel (Bourg-en-Bresse), P. Lestavel (Lille), S. Meyran
(Lyon), D. Pateron (Bondy), B. Rivière (Chartres), N. Simon (Poissy),
F. Staikowsky (Paris), M.D. Touze (Nantes), D. Van der Roost (Bruxelles),
B. Vermeulen (Genève).
Autres lecteurs :
P. Adnet (Lille), P. Asseman (Lille), T. Barilliere (Nantes), D. Baron
(Nantes), J.J. Bauchart (Lille), P.L. Blanc (Annonay), A. Bron (Dijon),
F. Carpentier (Grenoble), J.C. Chevalier (Nantes), C. Chopin (Lille),
A. Davido (Paris), A.M. Denance (Saint-Denis), M. Desquins (Grenoble),
L. Divorne (Genève), R. Ducluzeau (Lyon), D. Elkharrat (Paris),
REMERCIEMENTS
Remerciements
Introduction : B. Blettery
(Président de la SFUM)
Les commandements du soignant
aux Urgences : A. Ellrodt
I — Problèmes médicolégaux — Certificats —
Psychiatrie
I.A Certificats de non-admission et de non-hospitalisation
(F. Staikowsky, J.C. Ducreux), 1997
I.B Certificat de refus de soins (J.C. Ducreux, F. Staikowsky), 1997
I.C Certificats d’hospitalisation à la demande d’un tiers et d’hospi-
talisation d’office (J.C. Ducreux), 1997
I.D Certificats de décès (J.C. Ducreux), 1997
I.E Certificats d’accidents du travail
(J.C. Ducreux, M.A. Juvigny), 1997
I.F Certificats médicaux et secret médical (J.C. Ducreux), 1997
I.G Violences et agressions sexuelles (J.C. Ducreux), 1997
I.H Agitation et violence au service d’Urgences
(J.C. Ducreux), 1997
I.I Certificat médical de coups et blessures volontaires
(J.C. Ducreux), 1997
I.J La sédation médicamenteuse des états d’agitation aux Urgences
(J.C. Ducreux), 1998
I.K L’enfant victime de sévices
(C. Vitoux-Brot, J.C. Ducreux), 1998
I.L Femmes victimes de violences conjugales
(B. Mottet, B. Clemençon), 1999
I.M Annonce d’un décès au service d’Urgences
(J.C. Ducreux, J.Y. Reymond), 1999
II — Douleur
II.A Traitement antalgique dans le service d’Urgences
(P. Bourrier et 3e Conférence de Consensus de la SFUM), 1997
II.B Le bloc crural aux Urgences
(J.C. Ducreux, A. Canamella), 1997
III — Traumatologie
III.A L’entorse de cheville au service d’Urgences
(5e Conférence de Consensus de la SFUM), 1997
III.B Traumatismes crâniens (P. Bourrier), 1997
SOMMAIRE DE L’ÉDITION 1999
IV — Cœur — Poumons
IV.A Oxygénothérapie aux Urgences (P. Le Conte), 1997
IV.B La radiographie thoracique aux Urgences (B. Bedock), 1997
IV.C Fibrinolyse à la phase aiguë de l’infarctus du myocarde
(P. Le Conte), 1997
IV.D Tachycardies aux Urgences (B. Bedock), 1997
IV.E Œdème aigu du poumon aux Urgences (P. Le Conte), 1997
IV.F Conduite à tenir devant un arrêt cardiorespiratoire
(P. Le Conte), 1997
IV.G Crise d’asthme (P. Le Conte), 1997
IV.H Le traitement anticoagulant aux Urgences (P. Bourrier), 1997
IV.I L’hypertension artérielle au service d’Accueil et d’Urgence
(4e Conférence de Consensus de la SFUM), 1997
IV.J L’arythmie complète par fibrillation auriculaire aux Urgences
(P. Le Conte), 1998
IV.K Thrombophlébites des membres inférieurs
(P. Le Conte), 1998
IV.L Diagnostic biologique des maladies coronariennes aiguës aux
Urgences (P. Le Conte), 1999
IV.M Gazométrie artérielle : indications, technique, interprétation
(P. Le Conte, M. Eckert), 1999
IV.N Bronchiolite du nourrisson (C. Vitoux-Brot), 1999
IV.O Préparation et vide à l’intubation : rôle de l’infirmière
(N. Bertini), 1999
V — Digestif — Urologie
V.A Hémorragies digestives hautes —
Sonde gastrique hémostatique : pose et surveillance
(P. Le Conte, N. Bertini), 1997
V.B Colique néphrétique (P. Le Conte), 1997
V.C Pose d’une sonde urinaire à demeure et d’un cathéter sus-pubien
(M. Eckert, B. Bedock), 1997
V.D Urgences proctologiques : prise en charge aux Urgences
(P. Fabiani, J.P. Fournier), 1997
SOMMAIRE DE L’ÉDITION 1999
Annexe 1 — Correspondances
médicamenteuses France-Belgique-Suisse
Bases de la réflexion
hypertendus n’en souffrent pas plus que les normotendus). Mais l’épis-
taxis, la céphalée (et même la migraine qui fait vomir et rend photophobe
comme l’hémorragie méningée), comme toutes les douleurs et les stress,
peuvent engendrer une hypertension transitoire ne justifiant aucun hypo-
tenseur. La prétendue « poussée d’hypertension » a la vie dure, hélas.
− Il n’est pas nécessaire de faire « tomber » une fièvre qui est un indice de
l’évolution, sauf aux âges extrêmes de la vie ou en cas de mauvaise
tolérance clinique ou d’inconfort.
− « Il y a lieu » de traiter d’urgence les ventres chirurgicaux douloureux
par des antalgiques aussi puissants que nécessaire, dès lors que les données
de l’examen clinique ont été recueillies de façon fiable.
− Le lavage gastrique, qui n’est pas un geste anodin, n’est pas systéma-
tique en cas d’intoxication médicamenteuse. Mais il n’est pas toujours
inutile.
− La radiographie du gril costal n’est pas indispensable au diagnostic de
fracture de côte. D’ailleurs, le diagnostic de cette fracture n’est pas non
plus indispensable. C’est la vérification sur le cliché de thorax de l’absence
de complication d’une fracture de côte cliniquement suspectée ou affirmée
du doigt qui est souvent nécessaire.
− L’absence de phlébite cliniquement décelable ne permet pas d’écarter
l’hypothèse d’une embolie pulmonaire, pas plus que l’absence d’hypoxie.
La communication fait partie des soins
• La durée de la maladie ou de la gêne fonctionnelle doit être annoncée
dans la mesure du possible. Le patient prévenu ne s’inquiètera pas pour
rien et pourra prendre ses dispositions. Ne cachons pas à la victime d’une
simple entorse de cheville qu’elle sera peut-être gênée pendant 6 semaines.
• Jargon. Notre langage technique nous rend incompréhensibles et peut
nous faire passer pour pédants. Une bonne communication fait partie du
traitement.
• Expliquer aide à faire supporter. Expliquons l’attente, la raison d’un
examen, d’une non-admission. Le tout en français intelligible.
• Rien, vous avez dit « rien » ? Dire au malade qu’il n’a « rien » n’est
pas de nature à le soulager. C’est même souvent déplacé. Il nous faut
expliquer que nous avons recherché les causes graves ou urgentes de ses
symptômes. Expliquons pourquoi l’on ne voit rien sur la radio ou aux
examens malgré la douleur. Puis, quand il se plaint, faisons-lui comprendre
que nous avons reçu le message, que nous savons qu’il souffre. Prendre en
compte la souffrance, même anorganique (est-ce bien sûr ?), c’est prendre
en compte la personne. C’est aussi penser à un traitement symptomatique
(parfois les bonnes paroles, parfois un placebo, souvent un traitement
spécifique ou antalgique).
Le moindre coût
• Déposons le bilan « usuel » ou « d’entrée » aux oubliettes, prescrivons
les examens en fonction de la clinique.
VIII — LES COMMANDEMENTS DU SOIGNANT AUX URGENCES
ATTENTION !
− Le BNA engage notre responsabilité médicale.
− Il ne nous délie pas du secret professionnel : ce certificat ne doit
pas comporter de renseignements médicaux concernant le patient.
− Ne pas faire un examen trop sommaire : déshabiller le patient.
− Ne pas oublier que certaines pathologies miment une ivresse
alcoolique.
− Se méfier d’un traumatisme passé inaperçu, des interruptions ou
des prises de médicaments.
− Ne pas faire remplir le BNA par une infirmière ou un externe en
médecine.
− Ne pas utiliser le BNA pour renvoyer au poste de police un patient
refusant l’hospitalisation.
CERTIFICATS DE NON-ADMISSION ET DE NON-HOSPITALISATION — I.A.3/1997
CENTRE HOSPITALIER
SERVICE D’ACCUEIL DES URGENCES
(Application des circulaires du 16 juillet 1973 et du 9 octobre 1975
relatives aux admissions des sujets en état d’ivresse
dans les Services Hospitaliers)
Je soussigné .................................................................................................
certifie avoir examiné, ce jour, à ........................ heures ........................
M.Mme ........................................................................................................
âgé(e) de .........................
demeurant ....................................................................................................
.....................................................................................................................
présenté(e) par :
- les fonctionnaires du Commissariat de Police de ...........................
- les militaires de la Brigade de Gendarmerie de ..............................
L’état de santé du patient au moment de l’examen :
(1) - m’autorise
(1) - ne m’autorise pas
à remettre ce patient aux forces de l’ordre.
(1) - Le patient refuse l’examen.
A ........................., le .........................
(1) Rayer la mention inutile
CERTIFICAT DE REFUS DE SOINS
Protocole n° I.B.1/1997
Il s’agit d’une situation difficile et très fréquente dans les situations de
médecine d’urgence. La conduite à tenir doit prendre en compte la notion
de consentement éclairé, le fait que le sujet soit responsable ou pas, majeur
ou mineur, conscient ou comateux, les convictions religieuses, philosophi-
ques, ou personnelles, les craintes de contamination, l’état mental avec la
possibilité d’une pathologie psychiatrique, la capacité qu’a le patient de
manifester sa volonté, et enfin la réalité de l’urgence vitale. On pourrait
aussi citer les problèmes de fin de vie et même parfois, quoiqu’exception-
nelles, les grèves de la faim.
La jurisprudence
• Cour de cassation 20 mai 1936 qui définit le contrat de soins et
l’obligation de moyens et qui implique par là le consentement libre et
éclairé du patient : cela signifie qu’il est capable (conscient et lucide)
d’exprimer sa volonté, qu’il n’est pas sous contrainte, et qu’il est éclairé
par les explications qu’on lui donne qui doivent donc être simples,
intelligibles, loyales, adaptées à ses capacités de compréhension.
• Cour de cassation 7 novembre 1961 : « Il (ndlr : le médecin) peut, en
ce cas, à la condition d’assurer la continuité des soins, cesser de soigner le
malade ; il peut, pour couvrir sa responsabilité, faire constater par écrit
l’attitude du patient. »
• Cour de cassation 3 janvier 1973 : « Si le malade, capable et conscient,
refuse l’acte envisagé, le médecin ne peut que s’incliner. »
Dans Jurisprudence française n°4, 1985 (G. Memeteau - Le Droit médi-
cal) : « Cependant, de la même façon que le médecin doit informer le
malade des conséquences du traitement qu’il lui propose, il doit également
l’informer des conséquences de son refus et tenter de l’amener à
résipiscence. »
Intérêt
Limites
ATTENTION !
Ne pas commettre les erreurs suivantes :
− Ne pas avoir examiné un patient refusant les soins.
− Ne pas avoir délivré d’ordonnance nécessaire aux soins à un
patient sous prétexte qu’il refuse les soins ou l’hospitalisation.
− Ne pas avoir rédigé une observation écrite.
CENTRE HOSPITALIER
SERVICE DES URGENCES CERTIFICAT DE REFUS DE SOINS
D’HOSPITALISATION
Le (date)
à (lieu)
Ce document atteste que
M .................................................................................................
a consulté et a été examiné(e) au service des urgences du Centre
Hospitalier de ..............................................................................................
Je reconnais avoir été informé(e) de manière claire, et avoir compris
les risques encourus qui comprennent de façon non limitative
-
-
-
-
-
Je déclare vouloir néanmoins quitter le service, refuser les soins et/ou
l’intervention que me propose le Docteur .............................. et dégage
ainsi le Docteur...................................... et l’Hôpital de toutes responsabi-
lités, et de toutes conséquences, y compris vitale, qui peuvent résulter de
ma décision.
Je comprends que, même si je signe ce document, cela ne
m’empêchera pas de revenir à l’hôpital si je le désire, et que, au
contraire, j’y suis encouragé(e) si j’ai des questions ou le moindre
problème.
Signature du Patient Signature du Médecin
Lu et approuvé
Cadre juridique
Cette procédure dépend de la loi du 27 juin 1990. C’est une exception au
droit qu’a tout individu à disposer librement de sa personne. L’hospitali-
sation sous contrainte intervient alors contre le gré du patient.
Il existe trois modes d’hospitalisations :
− hospitalisation librement consentie, sans formalité particulière ;
− hospitalisation à la demande d’un tiers (HDT) ;
− hospitalisation d’office (HO).
Ce certificat peut être demandé par des OPJ toujours dans un cadre de
garde à vue à la suite de faits criminels ou délictuels et dont l’auteur
gardé à vue semble présenter un comportement d’allure psychiatri-
que.
− soit d’emblée,
− soit chez un patient déjà hospitalisé en HDT (dans ce cas, le Préfet peut
prendre un arrêté provisoire d’HO sans avis médical).
CERTIFICATS HDT-HO — I.C.5/1997
ATTENTION !
− Ne pas établir le certificat médical sans avoir examiné le
patient.
− Ne pas étiqueter psychiatrique une pathologie organique. Penser
aux causes toxiques pouvant entraîner un comportement anormal
telles que l’utilisation de solvants, de cocaïne, l’éthylisme aigu, les
syndromes de manque, le sevrage, la prise de médicaments, ou les
causes médico-chirurgicales (traumatisme, comitialité, hémorragie
cérébro-méningée, syndrome méningé, hypoglycémie...).
− Etablir un certificat descriptif : description, sans poser de diagnos-
tic, des troubles de comportements objectifs que l’on a constatés
soi-même. Ce point est important : le médecin expert pourra, à la
lecture de ce descriptif, dire que les troubles psychiatriques ont altéré
le jugement d’un sujet, auteur d’un fait délictuel ou criminel (article
122-1 du code Pénal). En effet, la fluctuation du comportement
psychiatrique rend fondamental le certificat descriptif.
− Ne pas établir un certificat interprétatif. Il faut se contenter de
relater des faits constatés ou des dires prononcés par la personne
examinée.
En cas d’impossibilité d’examen clinique, il faut dire pourquoi cet
examen n’a pas été possible.
− Ne pas écrire pour son compte ce qui a été rapporté par la
famille ou l’entourage et non ce qui a été constaté par soi-même.
− S’assurer de l’identité du patient et du tiers.
− Rassurer les proches dans le cadre de l’HDT quant à la quasi-
impossibilité d’un internement abusif sachant que :
• un deuxième certificat médical est nécessaire avec renouvellement
tous les 14 jours fait par un autre médecin psychiatre confirmant la
nécessité d’hospitalisation en milieu psychiatrique sous la forme
sus-citée ;
• que l’HDT peut être levée par le tiers, la famille, ou le représentant
légal ;
• que le patient peut écrire aux autorités judiciaires ;
− Ne pas oublier qu’il s’agit très souvent de sujets potentiellement
dangereux.
− Le transfert du patient ne peut être réalisé que par une ambulance
agréée (deux personnes à bord).
I.C.6/1997 — CERTIFICATS HDT-HO
LES MESSAGES
La rédaction d’un certificat de décès requiert une bonne connaissance
de la destination des différentes parties du document.
Comme pour tout certificat, elle engage la responsabilité de son
signataire.
Il s’agit d’un acte aux conséquences multiples : administratives,
judiciaires, sanitaires et rites mortuaires.
La réglementation comporte des cas particuliers (prélèvements d’or-
gane), des particularités (exceptions au secret médical) et surtout des
pièges.
Problèmes particuliers
− D’une manière générale, la mort d’un patient ne dégage pas le médecin
du secret médical qui reste absolu, sauf les dérogations légales.
− Ainsi, il ne faut jamais révéler les causes du décès à une compagnie
d’assurance, donc ne pas rédiger de certificat pour elle (par exemple, c’est
à la compagnie d’apporter la preuve que le décès est dû à un suicide dans
les deux ans qui suivent la signature du contrat ou qu’il est dû à une
affection exclue du contrat ou dissimulée par le contractant...).
− Il n’y a pas de secret professionnel en ce qui concerne les causes de mort
liée à des accidents du travail, des maladies professionnelles, et pour les
pensionnés militaires. Dans ces cas, un certificat médical donnant la cause
du décès peut être rédigé.
I.D.4/1997 — CERTIFICATS DE DÉCÈS
ATTENTION !
Ne jamais rédiger un certificat de décès sans avoir examiné le patient
décédé.
Ne jamais inventer un renseignement qu’on ne connaît pas.
En cas de doute quant à l’origine d’un décès, ne jamais céder aux
pressions, si légitimes qu’elles paraissent, et de quelque personne ou
autorité qu’elles émanent.
Attention aux pacemakers pour l’incinération.
Un suicide n’est pas une mort naturelle.
Cacheter le volet inférieur du certificat de décès afin de préserver le
secret médical.
CERTIFICATS DE DÉCÈS — I.D.5/1997
LES MESSAGES
− Comme tout certificat médical, il engage notre responsabilité.
− Il fait partie des dérogations légales au secret médical. On peut
donc formuler des constatations précises, et même un diagnostic
(avec prudence quant à certains termes).
− Il doit être rempli et fourni obligatoirement au patient le jour même
des constatations, remis en mains propres, signé et daté (signature
manuelle + tampon).
− Seul un docteur en médecine peut prescrire plus de 15 jours
d’arrêt.
A quoi sert-il ?
− A faire un constat objectif de l’état de la victime.
L’imputabilité est automatique (à charge pour la CPAM de démontrer le
contraire).
− A obtenir la gratuité des soins.
− A obtenir une indemnisation des éventuelles séquelles.
− A suivre l’évolution des blessures, fixer la durée de soins, la date de
reprise du travail, de consolidation et de guérison.
Quelques rappels :
− Guérison : retour ad integrum, retour à l’état antérieur de santé du sujet.
− Consolidation : stabilisation de l’état de santé qui n’est plus améliora-
ble par des traitements actifs.
− Séquelles : amoindrissement des capacités physiques (ou psychiques)
en rapport avec l’accident. Elles donnent droit à une indemnisation
financière évaluée par un taux d’incapacité permanente partielle (IPP).
− Rechute : réapparition d’éléments pathologiques donnant lieu à des
soins en rapport avec l’accident, et pris en charge au même titre que
l’accident initial.
− Indemnisation journalière : somme allouée quotidiennement par l’as-
surance maladie pour le patient empêché d’exercer son activité profes-
sionnelle « du fait de l’accident de travail ». Attention, cette indemnité
concerne tous les jours de la période datée (jours ouvrables, dimanches et
jours fériés). Il ne faut donc pas oublier de les compter dans la durée
prescrite de l’arrêt de travail.
Le même modèle de certificat médical servira, en fonction des étapes
évolutives du blessé (en cochant la partie haute du certificat dans la case
adéquate), puis en complétant en fonction de l’évolution soit guérison, soit
rechute, soit consolidation avec ou sans séquelles (cf. Annexe 1, Le
certificat médical).
NB : aucun exemplaire du certificat ne reste en possession du médecin. Il
convient donc de demander au blessé de revenir avec les certificats
médicaux antérieurs à chaque consultation pour reformuler l’évolution des
lésions de manière cohérente par rapport à l’état initial du sujet.
Le secret médical
Qui concerne-t-il ?
Les médecins et tous ceux qui, par état, profession, fonction temporaire ou
permanente, sont dépositaires de secrets qu’on leur confie (secrétaire, IDE,
AS, ASH...)
Pourquoi le secret médical ?
Il est institué dans l’intérêt du malade.
Il est garant d’un intérêt privé (celui du patient).
Comment est le secret médical ?
Il est général et absolu.
Société et secret médical
Dans la relation médecin-malade, le secret médical ne pose aucun
problème. C’est l’irruption d’un tiers qui pose problème et interrogation.
Plus le tiers est payant, plus il pose problème. L’intérêt privé reconnu
comme égal pour tous fonde le secret dans l’ordre public. Mais l’affron-
tement de l’intérêt privé et de l’intérêt collectif, de la liberté individuelle
et de la nécessité collective, là où la santé personnelle heurte les intérêts de
la santé publique, a vu l’émergence de règles légales voulues par le
législateur sous forme de dérogations au secret médical.
Dans la pratique quotidienne, une personne amenée à faire la preuve de son
état de santé (embauche, emploi public, mariage, prestations journalières)
s’adresse à son médecin traitant qui lui remet en mains propres un certificat
médical strictement adapté à son objectif et qu’elle peut alors utiliser.
Mais le médecin reste responsable de ses engagements. Il ne peut être
l’auteur d’un préjudice et prétendre en être exonéré des conséquences.
Les juges réfuteront les certificats atteignant la personne dans sa réputation
et sa dignité. Ils accepteront ceux qui font preuve sans atteinte personnelle.
Un médecin doit être attentif dans la rédaction des papiers qu’on lui
demande : s’en tenir aux strictes informations nécessaires, savoir présenter
les risques afin d’en prévenir le malade, surseoir et exécuter sa demande,
demander conseil.
CERTIFICATS MÉDICAUX ET SECRET MÉDICAL — I.F.3/1997
Pièges et interdits
La loi
Les circonstances
− La victime peut être un homme, une femme, un enfant.
− Elle peut consulter soit tout de suite (lésions récentes), soit à retarde-
ment (abus sexuel ancien - inceste...).
− Elle peut consulter spontanément seule ou accompagnée, ou amenée par
la police (police secours, agent de police, brigade des mineurs) ou la
gendarmerie sur réquisition judiciaire.
− L’accueil, l’entretien, l’examen complet et le recueil des données
médicolégales prennent du temps, et doivent avoir lieu dans un cadre
respectant l’intimité de la victime.
− La prise en charge médicale a pour but d’authentifier et de constater. Un
examen négatif ne signifie pas forcément absence de violences sexuelles.
− Le viol est un traumatisme tout autant somatique que psychique, et la
prise en charge a aussi un rôle thérapeutique visant à prévenir les
conséquences de cette agression.
− Cet examen est une urgence médicale et doit être réalisé le plus
rapidement possible après l’agression.
L’aspect médical
L’interrogatoire
Il doit faire préciser avec tact et douceur :
− les circonstances de l’agression (date, heure, lieu, déroulement, nombre
et rôle des agresseurs, les menaces, la peur d’être tué, les sévices, les
modes de pénétration) ;
− les antécédents médicaux de la victime, notamment gynéco-
obstétricaux ;
− bien faire préciser : date des dernières règles, contraception éventuelle,
date du dernier rapport librement consenti, le temps écoulé depuis
l’agression sexuelle, la notion éventuelle d’une toilette ou de changement
de vêtements, l’utilisation d’un préservatif par l’agresseur.
L’examen
Il ne peut se faire qu’avec le consentement de l’intéressé(e) et doit être
particulièrement prudent, compréhensif, minutieux, et doux.
Examen général
Examen complet avec recherche de lutte ou de violences : égratignures,
griffures, morsures, ecchymoses, hématomes, brûlures, voire fractures : tout
VIOLENCES ET AGRESSIONS SEXUELLES — I.G.3/1997
doit être noté de manière précise. Les douleurs doivent être relevées.
Attention à certaines zones exposées : la bouche, le cou, les seins, les
fesses, la face interne des cuisses et du dos.
On peut éventuellement inscrire ces lésions sur un schéma.
Examen périnéal
L’examen s’effectue en position gynécologique chez la femme ; chez
l’enfant ou la très jeune fille, l’examen vaginal est effectué en position
génu-pectorale.
• Chez la femme
La vulve : elle doit être examinée zone par zone : grande lèvre, petite lèvre,
fourchette, orifice urétral, hymen. Chez la femme vierge, il faut bien
visualiser l’hymen, et pour ce faire, on utilise deux techniques :
* tirer vers le haut et en dehors les grandes lèvres,
* ou bien, si l’on ne constate pas de déchirure évidente, utiliser la sonde
à ballonnet qui fait bomber l’hymen, mettant en évidence le bord libre de
celui-ci (la morphologie hyménéale est très variable). Une déchirure
récente (moins de 7 jours) franche, sanguinolente ou cruentée, atteignant
les parois vaginales est le témoin d’une défloration. Son siège est précisé,
l’hymen étant décrit comme un quadrant de montre. Une déchirure
ancienne est parfois difficile à distinguer d’une incisure congénitale qui
n’atteint pas la base d’implantation de l’hymen.
Le spéculum de vierge ou normal doit être lubrifié à l’eau, permettant
d’examiner le col, la voûte, et les parois vaginales, et de faire des
prélèvements (ne pas lubrifier avec des corps gras en cas de prélèvement).
Le toucher vaginal permet de vérifier le degré de perméabilité de l’hymen,
de rechercher une affection génitale, ou un état de grossesse.
L’anus doit être déplissé, afin de rechercher une fissuration anale, souvent
très discrète. En cas de doute, prévoir une anuscopie.
Le toucher rectal permet, en cas de pénétration anale, d’apprécier la
tonicité du sphincter, de rechercher un saignement intra-anal, ou intra-
rectal, permettant l’étalement de la cloison recto-vaginale. Bien noter s’il
existe une douleur pouvant témoigner d’une fissuration anale.
• Chez l’homme
Le scrotum est palpé, à la recherche d’une douleur, d’ecchymose ou de
plaie.
Au niveau de l’anus, l’examen est fait en position génu-pectorale à la
recherche d’ulcérations, d’irritation récente, de sang, ou de zones inflam-
matoires. Il faut rechercher la présence de fissurations ou d’ecchymoses.
Le toucher rectal apprécie aussi la tonicité du sphincter, l’existence de
douleurs, la présence de sang ou de corps étranger.
L’examen génital concerne le pubis, la verge et le scrotum. On recherche
des déchirures de l’orifice urétral, du frein, un œdème, du sang ou des
corps étrangers.
Il convient de rappeler toutefois que la pénétration anale peut ne laisser
aucune trace, notamment en cas d’utilisation de lubrifiant.
I.G.4/1997 — VIOLENCES ET AGRESSIONS SEXUELLES
L’aspect psychologique
Dans ces circonstances, où la victime se sent un corps blessé, souillé,
honteux, il apparaît indispensable de rétablir une communication avant
même tout examen clinique. Dans l’immédiat, il faut savoir parler et
écouter la victime en sachant recueillir non seulement ses réactions
émotionnelles personnelles, mais aussi celles de son entourage, de sa
famille, de son conjoint.
Le médecin doit avoir une attitude d’attente, restaurant la confiance
permettant à la victime de parler (attention à un interrogatoire trop
technique, déshumanisant).
Il faut aussi établir un lien d’assistance psychologique qui pourra se
prolonger ultérieurement afin d’éviter la survenue d’une réaction dépres-
sive ou de la décompensation d’un état psychologique perturbé antérieu-
rement.
VIOLENCES ET AGRESSIONS SEXUELLES — I.G.5/1997
Aspects médicolégaux
Dans le cas d’une consultation sans réquisition, les constatations condui-
sent à rédiger un certificat descriptif qui est remis en mains propres à la
victime ou à son représentant légal (mineurs ou majeurs incapables).
Dans le cas où l’examen a été réalisé sous réquisition judiciaire, le
certificat sera remis à l’autorité requérante, sous pli fermé afin de préserver
l’intimité de la victime. On peut pratiquer éventuellement, si la victime l’a
accepté, des documents photographiques des lésions corporelles unique-
ment, les photographies des lésions génitales étant beaucoup plus difficiles
à réaliser et souvent mal acceptées par les victimes. Ces photos seront
conservées pour être éventuellement saisies et utilisées secondairement
dans le cadre judiciaire. On ne joindra pas ces photos dans le document
écrit initialement.
ATTENTION !
Parler de pénétration sexuelle, mais pas de viol qui est une qualifi-
cation judiciaire.
On peut faire figurer la phrase suivante : « au jour de l’examen,
mademoiselle ou madame... est (ou n’est pas) vierge au plan
médico-légal du terme. L’examen de l’hymen est compatible avec
une déchirure récente, ou avec l’aspect de celui d’une femme ayant
une vie sexuelle active. »
Aspect thérapeutique
• Prévenir une possible maladie sexuellement transmissible (gonococcie,
chlamydiose, syphilis). Après avoir fait des prélèvements bactériologiques
on peut prescrire :
− Doxycycline® 100 mg un comprimé trois fois par jour pendant huit
jours,
− prévention de l’hépatite B : injection de la vaccination dans les 15 jours.
I.G.6/1997 — VIOLENCES ET AGRESSIONS SEXUELLES
Aspect médicolégal
Certificat descriptif comme pour l’adulte.
Ne répondre qu’aux questions posées par l’officier de Police Judiciaire ou
le magistrat en cas de réquisition.
Bien noter dans le certificat le diamètre de l’orifice de l’hymen chez la
petite fille et ne pas hésiter à faire des schémas et photographies au
moment de l’examen.
L’article 226.14 du Code pénal stipule aussi que le secret n’est pas
applicable à celui qui informe les autorités judiciaires médicales ou
administratives de sévices ou privations dont il a eu connaissance et qui
ont été infligés à un mineur de 15 ans ou à une personne qui n’est pas en
mesure de se protéger en raison de son âge et de son état physique ou
psychique.
Muni de ces deux textes le médecin a des possibilités de « signalement »
qui ne doivent pas justifier un silence laissant un enfant en danger.
Pour ce faire, il existe plusieurs possibilités :
− avertir les services d’action sociale et de santé du département, soit le
service de protection maternelle et infantile (PMI), soit le service d’aide
sociale à l’enfance (ASE). En pratique il vaut mieux s’adresser au médecin
responsable du service de PMI ou au directeur administratif de ces
services ;
VIOLENCES ET AGRESSIONS SEXUELLES — I.G.9/1997
− dans certaines villes, il existe des brigades des mineurs, sinon on peut
faire un signalement au commissariat de police locale ou à la gendarmerie ;
− on peut également prévenir le procureur de la République (qui assure
une permanence 24 heures sur 24) ou avertir le Juge des enfants compé-
tents qui mènera l’instruction et prendra toutes mesures destinées à
protéger l’enfant ;
− enfin, la mesure de bon sens est d’hospitaliser l’enfant et se donner le
temps d’un examen, d’un interrogatoire et d’une évaluation de la situation
plus approfondis.
ATTENTION !
− Ne jamais faire un mauvais examen initial.
− Ne pas prendre, devant des violences sexuelles alléguées, une
attitude de parti pris qui peut être utilisée par des parents divorcés ou
séparés comme argument l’un contre l’autre : toujours garder l’ob-
jectivité du rapport.
− En cas de réquisition judiciaire, ne pas donner les résultats à
quelqu’un d’autre que l’autorité requérante.
− Ne pas tenter d’affirmer ou de qualifier l’agression en la catalo-
guant d’inceste. Ceci est le rôle du magistrat.
A la loupe, recherche d'une lésion minime du bord libre de l'hymen ; incisure à bords hémorragiques,
éraillures, ecchymoses.
Ballonnet
Hymen bombant
avec bord
libre étalé
Sonde à
ballonnet
Fig. 1.
I.G.12/1997 — VIOLENCES ET AGRESSIONS SEXUELLES
Un doigt introduit dans l'anus permet aussi de déplisser l'hymen, et de bien examiner la
fourchette.
Fig. 2.
Fig. 1 et 2 tirées de l’ouvrage : Le praticien face aux violences sexuelles, Édité par le
ministère des Affaires Sociales et de l’Emploi, le ministère délégué chargé de la Santé et
de la Famille et la Délégation à la Condition Féminine avec leur aimable autorisation.
VIOLENCES ET AGRESSIONS SEXUELLES — I.G.13/1997
Anus normal
Anus en entonnoir
Sodomisé « habituel »
Anus déchiré
Délabrement franc et récent
Fig. 3.
I.G.14/1997 — VIOLENCES ET AGRESSIONS SEXUELLES
Fig. 4.
AGITATION ET VIOLENCE
AU SERVICE D’URGENCES
Protocole no I.H.1/1997
LES MESSAGES
− Un patient agité n’est pas forcément violent. Un patient violent
peut être dangereux.
− La violence et l’agitation sont des symptômes soit d’un problème
médical sous-jacent, soit d’un problème psychiatrique ou d’un
problème social.
− La prise en charge d’un agité violent nécessite d’assurer la sécurité
aussi bien du patient en faisant le diagnostic de la cause, que celle de
l’équipe et du médecin.
Règles de base
− Il est indispensable d’examiner le patient : en cas de violence, agir avec
des moyens suffisamment dimensionnés en nombre, compétents et expé-
rimentés, et coordonnés.
− Toute menace de violence doit être traitée immédiatement.
− En parallèle, ne jamais oublier les urgences vraies que sont l’hypogly-
cémie, l’hypoxémie sévère, l’état de choc...
Règles générales
− Si on ne se sent pas en sécurité, il faut partir et se faire remplacer par
quelqu’un ayant un comportement calme.
− Ne jamais examiner un patient menaçant seul, sans aide adéquate à
proximité.
− Ne jamais approcher le patient trop rapidement, le toucher, l’enfermer.
− Il faut rester à distance respectueuse (1,50 à 2 m environ), de face, bras
pendants, mains sur le côté, observer ses mains, son comportement, laisser
la porte de la salle d’examen ouverte, avec libre accès.
− Ne pas chercher à l’impressionner, à entamer un débat logique avec lui,
rester calme, ne jamais laisser transparaître son angoisse, son anxiété. Dans
un premier temps, engager le dialogue avec lui, en faisant apparaître que
votre but est de l’aider, d’assurer son bien-être. Ne pas hésiter à s’asseoir.
− Ne jamais le laisser seul, sans surveillance.
− Essayer d’avoir accès à ses antécédents médicaux.
− Prendre toute menace au sérieux : ne pas ordonner au malade de se
calmer, ne pas le menacer d’appeler les vigiles, ne pas sous-estimer le
danger ou nier le risque, et ne pas attendre trop longtemps.
− Se demander s’il a une arme. S’il en a une, ne pas essayer de le
désarmer. Commencer par lui demander de la donner, en lui précisant qu’il
est dans un lieu où il ne risque rien. On peut aussi lui demander de placer
l’arme sur le sol. Ne l’enlever que quand vous contrôlerez la situation.
Données cliniques
Il faut s’informer auprès de la famille des éléments anamnestiques
suivants :
− antécédents de diabète,
− antécédents de traumatisme crânien,
I.H.4/1997 — AGITATION ET VIOLENCE AU SERVICE D’URGENCES
− antécédents psychiatriques,
− passé de violences, coups et blessures volontaires,
− observance thérapeutique ou changement récent de thérapeutique, ou
introduction d’une nouvelle molécule,
− usage habituel de drogue ou d’alcool.
Le seul examen complémentaire urgent est le dextro au bout du doigt (la
glycémie ne donnera un résultat plus précis qu’ultérieurement).
ATTENTION !
Le médecin doit toujours rester neutre et ne pas majorer une durée
d’ITTP sous prétexte de rendre service au patient ou d’aider la police.
Le descriptif lésionnel et le compte rendu des déclarations du patient
doivent raisonnablement fonder des motivations de l’ITTP (il doit y
avoir une « corrélation raisonnable entre les lésions décrites par le
médecin et l’ITTP fixée »).
LA SÉDATION MÉDICAMENTEUSE
DES ÉTATS D’AGITATION AUX URGENCES
Protocole no I.J.1/1998
LES MESSAGES
− Objectif principal : éliminer une pathologie organique s’exprimant
sur un mode psychiatrique. L’examen clinique rigoureux doit parfois
être précédé par une sédation médicamenteuse.
− Objectif secondaire : caractériser la nature de l’état d’agitation,
une fois une étiologie organique écartée.
− Le médecin des Urgences doit gérer la situation de telle sorte que
soient ménagées d’une part la sécurité du patient et de l’équipe
soignante et, d’autre part, la possibilité pour le spécialiste psychiatre
de poser un diagnostic précis, en différé, quelques heures plus tard.
Pour cette deuxième raison on privilégiera, dans la mesure du
possible, l’usage d’un produit d’action courte afin de ne pas brouiller
les pistes. Il faut toujours commencer par le dialogue puis, en cas
d’échec, utiliser la maîtrise physique (cf. protocole I.H/1997).
− Les données récentes concernant les risques liés à l’utilisation du
Droleptan® ont amené de nombreux services à modifier leurs
pratiques.
lieu à un large débat, sous-tendu par le fait que la posologie prévue est
probablement inefficace et que les alternatives ne sont pas entièrement
satisfaisantes (délai d’action et donc de contention plus long pour le
Loxapac®). Il apparaît en tout cas que, les posologies recommandées par
l’Agence du Médicament étant manifestement inefficaces, le Droleptan®
n’a plus sa place actuellement pour traiter les états d’agitation ; en
conséquence, il ne doit plus figurer dans les protocoles de traitement des
agitations aiguës.
• Effets secondaires neurologiques :
− somnolence : fréquente et de profondeur variable, ce qui justifie une
surveillance neurologique ;
− dyskinésies aiguës : survenant dans des délais variables et pouvant
nécessiter l’administration d’un correcteur antiparkinsonien (Lepticur® :
1 ampoule intramusculaire ou 1 comprimé).
I.J.4/1998 — LA SÉDATION MÉDICAMENTEUSE DES ÉTATS D’AGITATION
Rem. : en urgence, il
est préférable d’uti-
liser la voie injec-
table.
[1] Schorderet 89 - [2] Urgences Médicales ELLRODT 95 - [3] Martindale -
[4] Laboratoire - [5] Info psychiatrie 89 no 6 - [6] DOROSZ 95 - [7] Theriaque
Euromed (CD-Rom) - [8] Conférence de Consensus IEA avril 1992 (SFUM).
ATTENTION !
− Ne jamais oublier que la sédation chez l’agité au service des
Urgences suppose, au préalable, de rechercher la cause de cette
agitation par un examen clinique approfondi. Le but est d’éliminer à
tout prix une pathologie d’organe à expression psychiatrique.
− Le choix du médicament suppose que l’on connaisse parfaitement
les contre-indications à leur usage et ses effets secondaires.
− Le fait de calmer un agité implique encore plus que pour tout autre
malade une surveillance clinique renforcée.
Activité motrice :
0 Normale, mimique adéquate
1 Légèrement augmentée, par exemple mimique hyperexpressive
2 Augmentation modérée, par exemple expressivité gestuelle
3 Excessive, en mouvement la plupart du temps, se lève une ou plusieurs fois
lors de l’entretien
4 Constamment actif, énergique, ne peut rester en place même si on le lui
impose
Activité verbale :
0 Normale
1 Un peu bavard
2 Très bavard, absence de pauses spontanées au cours de la conversation
3 Difficile d’interrompre le patient qui monopolise totalement la conversation
Volume de la voix :
0 Intensité normale
1 Parle un peu fort, sans être pour autant bruyante
2 Audible à distance et un peu bruyante
3 Vocifère, audible de très loin, sujet bruyant, chante
4 Crie, hurle, ou utilise d’autres moyens pour faire du bruit
Hostilité, destructibilité :
0 Aucun signe d’impatience ou d’hostilité
1 Légèrement impatient ou irritable, mais continue à se contrôler
2 Très impatient ou irritable, ne supporte pas la contradiction
3 Provocant, menaçant, mais peut être calmé
4 Violence manifeste, violence physique
LA SÉDATION MÉDICAMENTEUSE DES ÉTATS D’AGITATION — I.J.7/1998
1 Complètement conscient
2 Somnolent les yeux ouverts
3 Somnolent les yeux fermés
4 Réveillé par des stimulations physiques modérées
5 Sédation sans réponse aux stimulations physiques modérées
1 Anxieux et agité
2 Coopérant, orienté et tranquille
3 Répond seulement aux ordres simples
4 Réponse vive à la percussion légère de la glabelle
5 Réponse lente à la percussion légère de la glabelle
6 Aucune réponse à la percussion légère de la glabelle
L’ENFANT VICTIME DE SÉVICES
Protocole no I.K.1/1998
LES MESSAGES
− L’incidence de la maltraitance varie surtout en fonction du nombre
de cas révélés ou dépistés (50 000 cas par an en France, 2 décès par
jour).
− La possibilité de sévices doit toujours faire partie du diagnostic
différentiel en pédiatrie. L’identification des enfants victimes est
fonction de la perspicacité des soignants.
− Les sévices physiques évidents ne posent pas de problème dia-
gnostique ni de conduite pratique. Les négligences (affectives, phy-
siques, médicales) ou sévices par omission, les sévices psychologi-
ques et abus sexuels sont des situations plus délicates à reconnaître et
à prendre en charge.
− Le rôle du médecin confronté à ce type de situation comporte :
v un pouvoir de signalement à utiliser avec prudence et circonspec-
tion ;
v un devoir de constatation immédiate et complète (d’où l’impor-
tance du certificat initial) ;
v une obligation de comportement (tact et délicatesse).
Indices de négligence
− Suspicion de négligence physique : retard de croissance global, cassure
pondérale sans cause évidente, hygiène corporelle déficiente, alimentation
inappropriée, administration anarchique de drogues, soins médicaux non
suivis, apathie, trouble du comportement alimentaire (boulimie, pica).
− Suspicion de négligence affective : trouble du comportement, retard des
acquisitions psychomotrices et de langage.
Examens complémentaires
ATTENTION !
− Les mauvais traitements existent aussi dans les « bonnes » fa-
milles. Ne pas se laisser abuser par :
v la bonne tenue de l’enfant ;
v des parents affectueux et attentionnés pendant la consultation ;
v un enfant peu craintif à l’égard de ses parents.
− Les lésions observées ne sont pas toujours le motif de la consul-
tation.
− Des lésions traumatiques légères peuvent masquer une situation
dangereuse.
Le signalement
L’objectif du signalement n’est pas de dénoncer l’auteur des faits mais de
signaler une situation de danger vis-à-vis d’un enfant, par le biais de faits
établis et non de simples soupçons.
Le certificat de signalement doit comporter les éléments suivants :
− auteur du signalement ;
− personne qui détient l’autorité parentale ;
− nom, prénom et date de naissance de l’enfant maltraité ou présumé être
maltraité ;
− personnes vivant au domicile de l’enfant ;
− exposé de la situation motivant le signalement : date à laquelle la
situation a été connue, faits constatés par l’auteur du signalement, faits
rapportés à l’auteur du signalement, origine des informations relatées dans
le signalement (propos du mineur, de ses parents, de tiers, des travailleurs
sociaux) ;
− actions déjà menées dans la famille ;
− conclusions et avis du rédacteur sur les mesures de protection qui
semblent les plus appropriées, administratives ou judiciaires ;
− signature de l’auteur du signalement.
Conduite à tenir
• Décider de la nécessité de l’hospitalisation lorque l’enfant est en milieu
exposé (inceste), ou que le retentissement émotionnel est important et que
l’entourage n’est pas à même de l’aider.
• Organiser la prise en charge ultérieure : consultation dans les 8 jours.
• Prévention d’une grossesse chez la jeune fille pubère (agression datant
de moins de 72 heures) : Stédiril® 2 comprimés aussitôt et 2 comprimés
12 heures plus tard.
• Rédiger un certificat : le certificat doit toujours être rédigé même s’il n’a
pas été requis. Son double est à conserver dans le dossier. Il doit
comporter :
− l’identité du médecin signataire, la date et l’heure de l’examen ;
− l’identité et la date de naissance de la victime ;
− les déclarations de la victime et de l’entourage si l’enfant est trop jeune :
date et circonstances de l’abus, agresseur, souffrances éprouvées et
symptômes observés pendant et depuis l’abus ;
− les résultats de l’examen somatique et psychologique ;
− le risque de grossesse chez l’adolescente ;
− la signature.
Il doit être remis en cas de réquisition à la police sous pli cacheté à
l’intention du requéreur (commissaire, procureur...), ou aux parents si la
victime est mineure en dehors des situations d’abus intrafamiliaux.
ATTENTION !
Le motif de consultation est souvent masqué. Il faut penser à la
possibilité de ce diagnostic devant :
− une énurésie récente, chez un enfant qui avait acquis une propreté
diurne et nocturne ;
− une encoprésie ;
− des épisodes répétés de cystite ou de vulvite chez la petite fille ;
− des troubles fonctionnels divers.
FEMMES VICTIMES DE VIOLENCES
CONJUGALES
Protocole no I.L.1/1999
LES MESSAGES
Il s’agit de la manifestation la plus fréquente du phénomène plus
général de la violence domestique. Ce phénomène est souvent
méconnu et/ou sous-estimé : à titre d’exemple, aux États-Unis, parmi
les femmes qui consultent aux Urgences pour traumatismes (acci-
dents de la route exclus), entre 16 et 20 % ont été victimes de
violences domestiques.
Les services d’Urgences, accessibles 24 h/24 et assurant une sorte
d’anonymat, occupent une place privilégiée pour le dépistage, le soin
et l’orientation de ces femmes en situation de détresse.
La loi :
− dans l’ancien Code pénal, les violences commises par le conjoint
n’étaient pas spécifiquement reconnues. La loi no 92-683 du 22 juillet
1992 portant réforme des dispositions du Code pénal mentionne que
« la qualité de conjoint ou de concubin de la victime constitue une
circonstance aggravante des atteintes volontaires à l’intégrité de la
personne ». L’infraction est dorénavant délictueuse et orientée vers le
tribunal correctionnel quelle que soit la durée de l’ITT ;
− l’article 223.6 du Code pénal précise l’obligation de porter secours
à toute personne pouvant faire l’objet d’un crime ou d’un délit contre
son intégrité physique ou qui est en situation de péril : obligation qui
incombe à tout citoyen et prend un relief particulier pour les
professionnels de Santé qui peuvent être amenés à justifier au Pénal
des moyens qu’ils ont mis en œuvre pour assurer une protection à la
victime.
Rappels généraux
Il existe différentes formes de violence.
Les violences physiques
Elles peuvent être cycliques, quotidiennes et durer des années. Les
blessures sont le plus fréquemment multiples avec des lésions d’âges
différents et concernent habituellement le visage et le cou. Plus l’histoire
de la violence est ancienne, plus les blessures sont sérieuses.
Les violences psychologiques et verbales
Ce sont les plus fréquentes, les plus humiliantes et les plus dégradantes.
Les violences psychologiques consistent en des comportements ou des
propos méprisants, dénigrant les valeurs ou les opinions de la partenaire.
I.L.2/1999 — FEMMES VICTIMES DE VIOLENCES CONJUGALES
Conduite à tenir
Les femmes cachent souvent au médecin l’existence de violences conju-
gales par honte, sentiment de culpabilité et peur des conséquences.
L’ampleur de ce problème est souvent sous-estimée.
Quel que soit le motif de recours aux soins, certains signes doivent alerter
et les professionnels de santé doivent reconnaître ces signaux :
− sursaut au moindre bruit, pleurs, tremblements ;
− désir d’isolement ;
− manifestations anxiodépressives, phobiques, idées suicidaires, tenta-
tives de suicide ;
− agressivité ou passivité, faible disposition à expliquer ses blessures,
récit des faits confus et incohérent ;
FEMMES VICTIMES DE VIOLENCES CONJUGALES — I.L.3/1999
L’ ITT
Elle concerne le travail personnel et non professionnel de la victime. Il
n’existe pas à ce jour de barème en matière d’ITT tant une même agression
peut avoir des retentissements différents selon la victime. Néanmoins,
certains critères sont susceptibles d’être retenus (Ministère du Travail et
des Affaires sociales : Rôle des professionnels de Santé 1995) :
− les lésions physiques et le retentissement fonctionnel immédiat, en
tenant compte tant de la durée d’immobilisation obligatoire que des
conséquences sur la vie quotidienne (blessures occasionnant des douleurs,
perturbant l’image du corps et entravant la vie relationnelle). La durée de
l’ITT peut alors être estimée jusqu’à l’atténuation significative des lésions
ou des phénomènes douloureux ;
− l’importance et le nombre de lésions observées. Les victimes peuvent
présenter de multiples lésions qui, prises individuellement, ne justifieraient
qu’une ITT nulle ou de courte durée, mais dont la multiplication peut être
source de phénomènes douloureux importants et justifiant par leur locali-
sation (zone de mobilité ou de découverte) une ITT liée à la perte de
mobilité partielle ou à une atteinte conséquente de la vie relationnelle ;
− la prise en compte du retentissement psychologique dans l’évaluation de
l’ITT peut s’imposer d’emblée ou peut être suspectée avec une évolution
incertaine. Il convient alors d’émettre toutes les réserves possibles quant à
l’évolution de ce retentissement et indiquer qu’un nouvel examen, réalisé
à distance des faits, sera nécessaire pour affiner la détermination de l’ITT.
Le dépôt de plainte
(Délai pour porter plainte : 3 ans à compter du délit.)
Si la victime désire porter plainte, elle peut le faire auprès des services de
police ou de gendarmerie. Toute plainte est alors transmise au procureur de
la République et c’est au Parquet qu’il appartient d’entamer une procédure
ou de classer l’affaire. Si elle le désire, elle peut porter plainte elle-même,
directement par simple lettre auprès du procureur de la République. Le
dépôt de plainte implique la convocation de l’auteur des violences par les
policiers ou les gendarmes.
Conseils et orientations
La crise qu’elle vit peut amener une femme à rompre le silence gardé
parfois depuis plusieurs années et à exprimer une demande d’aide à
laquelle il est important de répondre sans délai. Il est donc nécessaire de
lui communiquer les coordonnées des services sociaux. Il faut également
lui signaler l’existence et les adresses de consultations juridiques gratuites
(dans les mairies, tribunaux, centres d’information des droits des femmes)
afin qu’elle reçoive les informations et les conseils sur ses droits et devoirs,
notamment si elle envisage une séparation.
Départ temporaire du domicile conjugal
Si la femme décide de quitter le domicile conjugal, il convient de lui
confirmer son droit de partir avec ses enfants (la mère est aussi détentrice
de l’autorité parentale et peut prendre toute décision conforme à leur
intérêt). Toutefois, des précautions s’imposent. Elle doit signaler son
départ ainsi que les violences subies (certificat médical, témoignages...) au
commissariat de police (main courante) ou à la gendarmerie (procès-verbal
de renseignements judiciaires) sans mentionner sa nouvelle adresse. Le
secret de l’adresse demeure le garant essentiel de la sécurité de la femme
et des enfants.
Il peut être nécessaire d’orienter la victime sur des lieux susceptibles de
l’accueillir : structures d’hébergement d’urgence.
Dans certains départements, des bons d’hôtel, de transport et de repas sont
à disposition dans les services de police ou les associations.
Il existe également pour un départ « programmé » des centres d’héberge-
ment et de réinsertion sociale (C.H.R.S.).
Si la femme ne veut faire aucune démarche, il convient de lui fournir les
adresses et numéros de téléphone des différentes associations d’aide aux
femmes victimes de violences conjugales ainsi que le numéro vert de
permanence national (01 40 02 02 33) qui pourront être joints lorsqu’elle
en ressentira le besoin.
I.L.6/1999 — FEMMES VICTIMES DE VIOLENCES CONJUGALES
ATTENTION !
− Il n’existe pas de portrait type de femme victime de violences
conjugales et rien ne prédispose une femme à devenir victime. La
violence conjugale n’est pas le lot d’une classe défavorisée et se
retrouve dans tous les groupes sociaux, économiques et culturels,
dans toutes les classes d’âge, en milieu urbain comme en milieu rural,
indépendamment du contexte éducatif, religieux et ethnique.
− La capacité d’une femme victime de violences conjugales à mettre
fin à cette situation est directement liée à la qualité du premier
accueil.
− Il est indispensable que s’établissent des relations entre les
structures (services d’Urgences, police, gendarmerie, travailleurs
sociaux, juristes, associations...) pour une prise en charge globale et
efficiente de ces femmes en détresse.
− Des référents (médical et infirmier) dans le service d’Urgences
peuvent être utiles ainsi qu’un document regroupant les coordonnées
locales utiles.
L’ANNONCE D’UN DÉCÈS AU SERVICE
D’URGENCES
Protocole no I.M.1/1999
LES MESSAGES
Il s’agit toujours d’un événement humainement grave pour les
familles mais aussi pour le personnel.
Pour en limiter les conséquences :
− il semble prouvé qu’une procédure écrite d’aide à l’annonce du
décès est souhaitable. En effet, la qualité du contact initial avec les
survivants a un impact démontré sur le déroulement du travail de
deuil et les conséquences psychologiques à long terme ;
− pour le personnel, des efforts d’éducation et de formation doivent
être envisagés pour pallier les manques fréquents dans ce domaine de
la formation initiale.
Qui prévenir ?
Les membres de la famille proche, mais il faut tenir compte d’éventuelles
demandes formulées par le patient de son vivant. Il est souhaitable que
l’équipe soignante s’enquiert de l’existence ou non des personnes à
prévenir dès que l’issue fatale apparaît proche ou le plus rapidement
possible après la survenue du décès.
Si aucun membre de la famille n’est joignable dans
l’immédiat
Un cadre du service ou l’administrateur de garde de l’hôpital prend contact
avec les services de police ou de gendarmerie qui effectueront les
recherches nécessaires.
Si on dispose de leurs coordonnées, il faut leur téléphoner et, après s’être
informé sur ce qu’ils savent de la maladie de leur parent décédé, leur
demander de venir en leur expliquant la gravité de la situation (si
nécessaire veiller à ce qu’un proche les conduise). S’ils posent la question
de savoir si leur proche est décédé, leur répondre par l’affirmative s’il
s’agit d’un décès dû à une maladie évoluée, ancienne, grave.
Si la famille est présente
L’annonce de la mauvaise nouvelle est un moment intense dans la relation
soignant-soigné : elle nécessite une procédure rigoureuse (cf. Annexe 1).
Comment l’annoncer ?
Au moment de cette annonce, avoir conscience du poids des mots que les
familles vont entendre, et dont ils se souviendront toute leur vie. Il peut
être nécessaire pour le médecin de s’y préparer, de prendre des conseils et
de préparer des notes. Il n’y a pas de règle, mais il faut savoir prendre son
temps, savoir écouter, toujours répondre aux questions qui sont posées,
aller même au-devant des interrogations. Il faut le faire avec des mots
simples. Éviter le jargon médical et les explications complexes qui peuvent
aboutir à de la confusion. Ne surtout pas donner l’impression de cacher
L’ANNONCE D’UN DÉCÈS AU SERVICE D’URGENCES — I.M.3/1999
quelque chose. Se souvenir que le plus souvent les faits médicaux sont
moins importants que la compassion. Les familles sont souvent sensibles
au fait que le médecin laisse transparaître sa propre émotion et cela est en
tous cas préférable à une annonce froide.
Ne pas hésiter à revoir la famille après qu’elle est allée voir le défunt.
LES MESSAGES
− Il faut s’enquérir d’une douleur chez tout malade admis dans le
Service d’Urgences, tant celle-ci est fréquente.
− La prise en charge rapide du patient a une action antalgique.
− Chaque fois que cela est possible, le malade doit lui-même
déterminer l’intensité de la douleur. Il existe pour cela des échelles
d’auto-évaluation. La préférence est donnée à l’échelle numérique en
10 points. L’évaluation de la douleur doit se faire au même titre que
le relevé des paramètres vitaux habituels. Des évaluations plus
complètes ou comportant une hétéro-évaluation sont utilisables,
notamment par l’équipe infirmière, depuis l’infirmière d’accueil et
d’orientation. La douleur doit être réévaluée régulièrement, notam-
ment pour juger de l’efficacité du traitement.
− Les principes thérapeutiques de bon sens impliquent d’employer
un petit nombre de molécules, bien connues (posologie, durée
d’action, effets secondaires, etc.).
ATTENTION !
− Quand le diagnostic n’est pas établi, le traitement de la douleur
permet le plus souvent un examen clinique plus fiable et des examens
complémentaires de meilleure qualité que ceux réalisés chez un
patient algique.
− Il n’est pas légitime de laisser souffrir un patient dont le diagnostic
est établi.
TRAITEMENT ANTALGIQUE DANS LE SERVICE D’URGENCES — II.A.3/1997
Résumé
Le traitement médicamenteux de la douleur de
l’adulte dans un Service d’Accueil et d’Urgence
Jury du Consensus : Président : Dr N. Simon (Poissy) ; M. Alliant (Ath.
Belgique) ; P. Courant (Avignon) ; D. Brun-Ney (Boulogne) ; B. Coppere
(Lyon) ; Ph. Bourrier (Angers) ; P. Mathern (Firminy).
Bureau du Consensus de la SFUM : G. Tempelhoff (Roanne) ; B.
Bedock (Annonay) ; R. Ducluzeau (Lyon) ; N. Bertini (Bourg-en-Bresse) ;
G. Fournier (Lyon) ; B. Blettery (Dijon) ; J.L. Lejonc (Créteil) ; F.
Carpentier (Grenoble) ; O. Pottier (Nancy) ; L. Divorne (Genève) ; P.F.
Unger (Genève).
L’association internationale pour l’étude de la douleur définit celle-ci
comme « une expérience désagréable sensorielle et émotionnelle associée
à un dommage tissulaire présent ou potentiel, ou décrite dans les termes
évoquant un tel dommage ».
Toute douleur aiguë nécessite un diagnostic étiologique précis et si
possible un traitement spécifique. Le traitement symptomatique réalise
souvent la première étape.
Malgré l’existence de moyens pharmacologiques efficaces et variés,
l’appréciation et le traitement de la douleur aiguë dans le Service
d’Accueil et d’Urgence sont dramatiquement insuffisants.
L’objectif de la troisième Conférence de Consensus de la Société Franco-
phone des Urgences Médicales qui s’est tenue à Créteil le 24 avril
1993 était de préciser le traitement médicamenteux de la douleur chez
l’adulte dans un service d’Accueil et d’Urgences. Ce texte est le résumé du
document de référence, qui, avec les communications des experts, est paru
dans la revue Réanimation Urgences.
Comment mesurer la douleur dans un service d’Accueil et
d’Urgence ? Intérêt des échelles d’évaluation
La douleur est un phénomène subjectif et multidimensionnel.
L’existence et le retentissement de la douleur doit et peut être systémati-
quement évalué dès le premier contact chez tous les patients. L’emploi
d’échelles dérivées des études sur les douleurs chroniques permet un
recueil uniformisé et reproductible. La mesure se fait par le malade
(auto-évaluation) ou par l’observateur (hétéro-évaluation).
II.A.4/1997 — TRAITEMENT ANTALGIQUE DANS LE SERVICE D’URGENCES
Arrivée du malade
Mesures immédiates
- Rassurer
- Immobilier
- Position antalgique
Evaluation Evaluation
de la
douleur diagnostique
Douleur Douleur
mineure majeure Oui Morphinique Non
?
Paracétamol 1g Autres
Morphine Traitements
0,1 mg/kg antalgiques
Titration
Evaluation
Efficacité
15-30'
Surveillance
Traitement étiologique
Evaluation Actes thérapeutiques
Douleur
Surveillance
LES MESSAGES
− Le bloc crural est une technique d’anesthésie locorégionale pou-
vant être pratiquée par tout médecin, moyennant le respect rigoureux
d’un protocole écrit détaillant les différents temps de l’opération.
− Le seul vrai risque, en pratique, est l’injection directe intravascu-
laire (plus qu’intraneurale) facile à éviter par la dépression maintenue
dans la seringue (test d’aspiration).
Introduction
Les racines nerveuses issues de L2 L3 se réunissent pour former le nerf
crural (ou nerf fémoral antérieur dans la dénomination internationale),
traversent le psoas et rejoignent artère et veine fémorales qui émergent
dans une gaine commune sous l’arcade crurale (Fig. 1).
L’injection, à ce niveau, d’un anesthésique local entraîne un bloc réversible
de la conduction périphérique constituant l’anesthésie loco-régionale.
Indications
− Fracture de la diaphyse fémorale.
− Fracture du 1/3 inférieur du fémur.
− Traumatisme du genou.
− Fracture du plateau tibial.
Contre-indications
− Allergie aux anesthésiques locaux.
− Mauvais état cutané ou anédopathies au point de ponction.
− Trouble sensitif du membre inférieur.
− Plaie délabrante du membre inférieur.
− Traumatisme du rachis lombaire.
− Refus du patient.
− Patient sous anticoagulants.
− Épilepsie non contrôlée.
Réalisation pratique
Matériel
− Compresses, champ et gants stériles.
− Antiseptique cutané type Bétadine®.
II.B.2/1997 — LE BLOC CRURAL AUX URGENCES
Épine iliaque
antéro-supérieure
Arcade crurale
Canal crural
Nerf crural
Artère fémorale
Épine pubienne
Nerf obturateur
Distribution
cutanée
− Seringue de 20 ml.
− Aiguille à biseau court téflonée Stimuplex A50 4 89450/2 (22G,
50 mm) si utilisation du stimulateur.
− Ou aiguille à biseau court 22 G et 50 mm.
− Un anesthésique local.
Solutions anesthésiques utilisées
Posologies
• Adulte :
200 mg de Xylocaïne® 2 % soit 10 ml + 50 mg de Marcaïne® 0,50 % soit
10 ml.
LE BLOC CRURAL AUX URGENCES — II.B.3/1997
• Enfant :
2 mg/kg (0,1 ml/kg) de Xylocaïne® + 2 mg/kg (0,2 ml/kg) de Marcaïne®.
Délai d’action
Cinq à 15 min (Xylocaïne®).
Durée d’action
Six à 10 heures (Marcaïne® adrénalinée).
Préparation du blessé
− Décubitus dorsal.
− Voie veineuse périphérique.
− Surveillance tensionnelle.
− Examen neuro-vasculaire soigneux du membre inférieur.
− Échelle d’évaluation de la douleur.
− Asepsie locale rigoureuse (attendre 3 min avant l’injection).
Technique
− Opérateur en position controlatérale au membre lésé.
− Repère de :
* l’arcade crurale (épine du pubis à épine iliaque antéro-supérieure),
* l’artère fémorale, perçue par la palpation au milieu de l’arcade crurale.
− Point d’injection (1 cm en dehors de l’artère fémorale et 3 cm en
dessous de l’arcade crurale).
− Direction en refoulant l’artère en dedans, injection perpendiculaire au
plan cutané, profondeur 3 à 4 cm.
− Si utilisation du Stimuplex : mise en route, une fois la peau franchie, et
recherche d’une contraction musculaire de la cuisse.
− Test d’aspiration : obligatoire et répétitif.
− Injection lente et stable.
− Contact verbal.
→ Toutes manifestations à type de prodromes, douleurs ou d’aspiration de
sang impliquent l’arrêt de l’injection.
Incidents - accidents
− Injection intravasculaire.
− Injection intraneurale.
− Risques septiques.
− Plaie vasculaire.
− Réaction allergique exceptionnelle.
Le bloc fémoral est une technique extrêmement facile et pratiquement
totalement exempte de risque autorisant une large diffusion.
L’ENTORSE DE CHEVILLE AU SERVICE
D’URGENCES
Protocole n° III.A.1/1997
QUESTIONS
Quelle doit être l’approche clinique : anamnèse et examen chez un
patient venant pour une « foulure » de cheville ?
Quelle est la place de la radiologie conventionnelle ou plus spécia-
lisée devant une entorse de cheville ?
Quelles sont les attitudes et les indications thérapeutiques : traitement
conservateur, traitement opératoire, réadaptation, pour une entorse de
cheville ?
Quelle est la place des traitements médicamenteux locaux et géné-
raux pour une entorse de cheville ?
Quels sont les informations et les conseils de surveillance à donner
aux patients ?
L’impact socio-économique des entorses de cheville peut-il être
évalué ?
III.A.2/1997 — L’ENTORSE DE CHEVILLE AU SERVICE D’URGENCES
Fig. 1. — Selon Stiell et al. JAMA 1994 ; 271 (11) et avec l’autoristion de l’éditeur.
LES MESSAGES
1 - Tout traumatisme crânien doit être classé selon son risque évolutif
d’après les groupes de Masters (cf. Annexe 1).
2 - Cette classification constitue une aide précieuse pour la demande
des examens d’imageries et pour la conduite à tenir (CAT). Celle-ci
dépend en outre d’autres éléments : la notion de perte de connais-
sance certaine, d’une amnésie post-traumatique, une agitation, des
troubles mnésiques (épreuve des trois mots) et du résultat de
l’imagerie (cf. Annexe 2).
3 - La tomodensitométrie crânienne rapide est particulièrement utile
pour décision d’un transfert et/ou d’un geste neurochirurgical et
d’une sortie rapide du malade. Un Score de Glasgow inférieur à
13 classe le malade en groupe 3 de Masters et implique une tomo-
densitométrie en urgence.
Remarques
− Dans le groupe 2 de Masters, quand la radiographie du crâne est dite
« possible », cela ne concerne que les centres ne disposant pas de
tomodensitométrie. La constatation d’une fracture crânienne est alors un
élément de décision de transfert.
− La constatation d’une éthanolémie élevée n’est pas suffisante pour
porter le diagnostic de coma éthylique. Chez un éthylique chronique, une
éthanolémie de l’ordre de 2 à 3 g/l n’explique pas un trouble de vigilance.
− Les malades qui ne sont pas gardés en hospitalisation (y compris après
tomodensitométrie crânienne) doivent recevoir un document concernant
leur surveillance (cf. Annexe 3).
− Les patients du groupe 3 de Masters doivent avoir un scanner crânien
sans délai avec transfert en milieu spécialisé. Le traitement symptomatique
d’urgence consiste en une oxygénation efficace nécessitant intubation
(avec sédation) et ventilation assistée. L’intérêt d’une intubation précoce
dans les traumatismes crâniens est un fait établi. Il faut veiller à ce que le
patient ne soit ni hypovolémique ni hyperhydraté. Les crises comitiales
doivent être traitées. Le patient doit garder une tête droite en position à 30°
par rapport à l’horizontale. Il faut limiter les agressions nociceptives. En
cas d’agitation, rendant la prise en charge difficile, une sédation doit être
utilisée. Il vaut mieux utiliser des benzodiazépines qui ont l’avantage
d’avoir leurs effets sédatifs annulés par l’injection de flumazénil
(Anexate®) (cf. Annexe 2).
III.B.2/1997 — TRAUMATISMES CRÂNIENS
ATTENTION !
Tout patient du groupe 3 de Masters doit avoir un scanner crânien
dans les plus brefs délais. Il ne faut pas attendre une sémiologie
classique d’hématome extradural avant de demander un scanner
crânien.
Tout traumatisé crânien est potentiellement un traumatisé du rachis
cervical.
Un patient traumatisé crânien qui présente une agitation doit être
calmé par des médicaments si cette agitation comporte un risque pour
lui-même (par ex. : fugue), ou les autres ou si elle rend sa prise en
charge difficile, (examen clinique et surveillance). Dans ce cas, le
patient est au moins du groupe 2 de Masters.
L’apparition de :
− maux de tête,
− somnolence,
− vomissements,
− difficultés à bouger un bras ou une jambe,
− sensation anormale d’un membre,
− trouble de la vision,
− démarche anormale ou instable,
− perte de connaissance, trouble de la conscience
doit vous faire regagner l’hôpital rapidement pour y être examiné et avoir
un scanner crânien si nécessaire.
Au moindre doute, vous pouvez toujours appeler votre médecin traitant ou
consulter dans un service d’Urgences qui est à votre disposition 24 h/24 h.
Signature
PRISE EN CHARGE DES BRÛLURES AU
SERVICE D’URGENCES
Protocole no III.C.1/1997
La commission Épidémiologie-Prévention de la Société Française d’Étude
et de Traitement des Brûlures a édité un poster intitulé « traitement
d’urgence des brûlures ». Ce poster est disponible sur demande à l’adresse
suivante : Dr Wassermann Secrétaire de la SFETB, Service des Brûlés,
Hôpital Cochin, 27, rue du Faubourg Saint-Jacques 75679 Paris cedex 14.
Le protocole présenté ici en est largement inspiré.
Définition
Lésions graves de la peau et des tissus sous-jacents sous l’effet d’un agent
thermique, électrique, chimique, radioactif. Les lésions étendues retentis-
sent sur tout l’organisme et peuvent mettre la vie en danger ; l’hypovolé-
mie et les troubles respiratoires sont les perturbations qui peuvent
prédominer lors de l’admission d’un brûlé en urgence.
LES MESSAGES
− Tout brûlé est un polytraumatisé dont le traitement doit être local
et général.
− La mission des Services d’Urgences est triple :
* diagnostique : déterminer l’agent causal, évaluer l’étendue et la
profondeur de la brûlure, rechercher une lésion traumatique associée
à la brûlure,
* thérapeutique : soins locaux et généraux,
* d’orientation : définir les patients à hospitaliser dans un centre de
brûlés, organiser et préparer leur transfert médicalisé.
Premiers gestes
Vérification et contrôle des fonctions vitales
Respiratoires
− Voies aériennes supérieures (Airway).
− Ventilation (Breathing).
− Évaluer l’hématose, oxygénothérapie éventuelle au masque.
− Évaluation du risque de lésions respiratoires (voir plus loin).
Hémodynamiques (Circulation)
− Traiter immédiatement l’hypovolémie des brûlés graves (voir plus loin).
Neurologiques
La brûlure en elle-même n’altère pas l’état de conscience.
III.C.2/1997 — PRISE EN CHARGE DES BRÛLURES AU SERVICE D’URGENCES
Température centrale
Rechercher une hypothermie (si besoin avec un thermomètre à hypother-
mie).
AGE
0-1 1-4 5-9 10-15 Adulte
Tête 19 % 17 % 13 % 10 % 7%
Cou 2% 2% 2% 2% 2%
Tronc antérieur 13 % 13 % 13 % 13 % 13 %
Tronc postérieur 13 % 13 % 13 % 13 % 13 %
Fesse (chaque) 2,5 % 2,5 % 2,5 % 2,5 % 2,5 %
Organes génitaux externes 1% 1% 1% 1% 1%
Bras (chaque) 4% 4% 4% 4% 4%
Avant-bras (chaque) 3% 3% 3% 3% 3%
Main (chaque) 2,5 % 2,5 % 2,5 % 2,5 % 2,5 %
Cuisse (chaque) 5,5 % 6,5 % 8,5 % 8,5 % 9,5 %
Jambe (chaque) 5% 5% 5,5 % 6% 7%
Pied (chaque) 3,5 % 3,5 % 3,5 % 3,5 % 3,5 %
[Pour l’estimation des zones disséminées, on utilise la surface de la face palmaire de
la main du patient (doigts compris) qui représente 1 % de sa surface corporelle.]
SUPERFICIEL PROFOND
Examens complémentaires
A l’arrivée : numération globulaire plaquettes, groupage, ionogramme
sanguin, bilan de coagulation.
Selon l’étiologie : dosage de CO et gazométrie artérielle, radiographie
thoracique.
Répéter numération et ionogramme toutes les 6 heures.
Adulte : Enfant :
Règle de Parkland : Formule de Carvajal :
Ringer Lactate : 4 ml/kg/%SB/24 h Ringer Lactate : 5 000 ml/m2SB/24 h
(dont 2 ml/kg/%SB en 8 h) + besoins de base 2 000 ml/m2SC/24 h
PRISE EN CHARGE DES BRÛLURES AU SERVICE D’URGENCES — III.C.5/1997
Objectifs du remplissage
Adulte : Enfant :
Diurèse = 1 ml/kg/h Diurèse = 1 ml/kg/h
TA systolique > 120 mmHg TA systolique > 100 mmHg
Hématocrite < 50 Hématocrite < 50
Fréquence cardiaque < 100 Fréquence cardiaque < 140
Traitements associés
− Prévention antitétanique,
− traitement de la douleur (cf. protocole II.A/1997),
voie IV, morphinique en bolus et/ou antalgiques périphériques,
− pas d’antibiothérapie systématique,
− maintenir une ambiance thermique chaude,
− élévation des extrémités brûlées, l’œdème aggrave les lésions,
− position proclive dans les brûlures cervico-faciales.
Soins locaux
Ils ne sont pas une priorité et ne doivent être entrepris qu’une fois les
perturbations générales contrôlées.
Si transfert rapide vers Centre de Brûlés, champs stériles et couverture de
survie. Pas d’excision des phlyctènes.
Si transfert différé : désinfection et pansement.
Les brûlures profondes circonférentielles des membres peuvent nécessiter
des incisions de décharge jusqu’en tissu sain en respectant les trajets
vasculo-nerveux et les plis de flexion. Ces incisions doivent être suffisam-
ment profondes et étendues pour décomprimer les loges musculaires. Il
peut être nécessaire de réaliser ce geste avant le transfert du patient vers le
Centre de Brûlés.
Cas particuliers
Brûlures électriques
La majorité des lésions sont invisibles. Le risque est local (ischémie),
cardiaque (ECG), neurologique, musculaire (rhabdomyolyse), rénal (myo-
globinurie, hyperkaliémie).
Souvent, nécessité d’une exploration chirurgicale précoce.
III.C.6/1997 — PRISE EN CHARGE DES BRÛLURES AU SERVICE D’URGENCES
Réanimation respiratoire
TABLEAU IV Schéma décisionnel de l’intubation naso-trachéale
chez le brûlé.
NB : Il est préférable de réaliser une intubation naso-trachéale plutôt
qu’une intubation orotrachéale qui expose au risque d’extubation lors de
la poussée d’œdème. Si le patient est conscient, lui demander si sa voix
a changé, la raucité de la voix étant en faveur d’un œdème laryngé.
Pas Œdème
d'œdème glottique INTUBATION
glottique
NASO-
TRACHÉALE
SURVEILLANCE
- radio poumons
- gazométrie Si AGGRAVATION
- fréqu. respir.
- SaO2
Brûlures chimiques
Lavage prolongé à grande eau.
Pas de neutralisation sauf amphotères pour les lésions cornéennes.
Lésions par acide fluorhydrique :
− toujours très profondes et douloureuses ;
− risque létal par hypocalcémie si brûlures > 2 % de la surface corporelle ;
− traitement spécifique local :
• gluconate de calcium 10 % (0,5 ml/cm2 SB),
• gel de gluconate de calcium à 2,5 %.
Brûlures par produits adhérents (goudron, cire)
Ne pas chercher à enlever les produits adhérents.
ATTENTION !
− Ne pas méconnaître une lésion traumatique ou une intoxication
associée.
− Les soins de base (remplissage, sédation, prise en charge d’une
atteinte respiratoire) ne doivent pas être négligés : ils sont les plus
importants à la phase aiguë, surtout chez les brûlés graves. Leur
qualité retentit clairement sur le pronostic.
− Ne pas prendre de retard de remplissage à la phase initiale.
− Demander largement des avis téléphoniques aux centres de brûlés.
− Lorsqu’un transfert a été décidé, le traitement et la surveillance
doivent être poursuivis activement jusqu’à l’arrivée de l’équipe du
SMUR.
Madame, Monsieur,
Vous avez été victime d’une brûlure qui a nécessité un pansement.
Voici les conseils qui vous sont donnés :
1 - Mobilisation : afin d’éviter les attitudes vicieuses et les rétractions,
faire fonctionner les articulations, pour les brûlures du visage, faire des
grimaces !
2 - Position : surélever le membre brûlé pour éviter l’œdème.
3 - Pansement : ne jamais le mouiller !
• Ne pas le changer soi-même à domicile, surtout au début.
III.C.8/1997 — PRISE EN CHARGE DES BRÛLURES AU SERVICE D’URGENCES
PROVINCE BELGIQUE
Metz (Adultes et Enfants) Anvers
Hôpital du Bon Secours Hôpital Stuyvenberg
BP 1065 Lauge Beeldckensstrat, 267
57038 Metz cedex 01 2000 Antwerpen
Tél. : 03.87.55.31.35 Tél. : 03/217.75.95
Montpellier (Adultes et Enfants) Bruxelles
Hôpital Lapeyronie Hôpital Militaire Reine-Astrid
555, route de Ganges Rue Bruyn,
64509 Montpellier cedex 1120 Bruxelles
Tél. : 04.67.33.82.28 Tél. : 02/268.62.00
Nancy (Enfants) CHU Bruxelles
Rue du Morvan Hôpital Universitaire des Enfants
54511 Vandœuvre-les-Nancy Reine Fabiola
Tél. : 03.83.15.46.89 Av. J.J. Crocq, 15
Nantes (Adultes et Enfants) 1020 Bruxelles
Hôtel-Dieu Tél. : 477.31.00
1, place A.-Ricordeau Gand
44035 Nantes cedex 01 H. U. Gent de Pintclaan, 185
Tél. : 02.40.08.73.12 9000 Gent
Poitiers (Adultes et Enfants) Tél. : 09/240.32.27
CHU J.-Bernard Liège
86000 Poitiers CHU Sart-Tilman
Tél. : 05.49.44.44.44 Bâtiment B23
Toulon (Adultes) 4000 Liège
Hôpital des Armées-Ste-Anne Tél. : 043/66.72.94
83800 Toulon-Naval Louvain
Tél. : 04.94.92.26.98 H. U. Saint-Pierre
Toulouse (Adultes) Brusselrestraat, 69
CHU Rangueil 3000 Louvain
1, avenue Jean-Poulhes Tél. : 016/33.79.20
31054 Toulouse Loverval
Tél. : 05.61.32.27.43 Hôpital IMTR
Toulouse (Enfants) Rue de Villers, 1
Hôpital Purpan 6280 Loverval
Place du Dr Baylac Tél. : 071/36.80.00
31059 Toulouse
Tél. : 05.61.77.22.87
Tours (Adultes)
Hôpital Trousseau
37044 Tours cedex
Tél. : 02.47.47.81.34
Tours (Enfants)
Centre Pédiatrique Gatien-de-
Tocqueville
49, boulevard Béranger
37044 Tours cedex
Tél. : 02.47.47.37.41
III.C.10/1997 — PRISE EN CHARGE DES BRÛLURES AU SERVICE D’URGENCES
SUISSE
Lausanne
Centre des Brûlés
46, rue du Brugnou
1000 Lausanne
Tél. : 021.314.11.11
Zurich
Centre des Brûlés
BP 3521
8000 Zurich
Tél. : 01.255.11.11
COUP D’ARC DANS L’ŒIL — BRÛLURE
CHIMIQUE DE L’ŒIL
Protocole no III.D.1/1997
Remarque
On peut objectiver facilement une lésion de la cornée ou conjonctivale si
elle est de taille importante par une goutte de fluorescéine. L’ulcération
apparaît jaune en lumière blanche et verte en lumière bleue.
La symptomatologie consécutive au coup d’arc disparaît en 48 heures
maximum. Toute persistance d’une symptomatologie au-delà de ce délai
doit conduire à une consultation spécialisée.
ATTENTION !
Le geste principal est le lavage-rinçage précoce et abondant. Ces
patients ne doivent pas « attendre ».
CONSEILS AUX MALADES PORTEURS D’UN
PLÂTRE
Protocole N° III.E.1/1997
Ces conseils doivent être transmis au patient par l’équipe soignante. Il est
recommandé que celui-ci quitte le Service d’Urgences avec une lettre-
conseils (modèle ci-joint), ce qui ne dispense pas des explications orales.
Fig. 1.
CONSEILS AUX SORTANTS PORTEURS DE
PETITES PLAIES
Protocole no III.F.1/1997
Ces conseils doivent être transmis aux patients par l’équipe soignante. Il
est recommandé que les patients quittent le service d’Urgences avec une
lettre-conseils (cf. Annexes 1 et 2) et sa fiche de liaison pour les suites de
soins hors service d’Urgences (cf. Annexe 3).
Lettre-conseils et fiche de liaison ne dispensent pas le personnel du service
d’Urgences d’explications orales, elles en complètent l’efficacité.
Plaies suturées
L’ablation des fils est habituellement pratiquée
− pour le visage à J + 6,
− pour les membres supérieurs et le cuir chevelu à J + 8,
− pour les membres inférieurs à J + 12.
Selon le siège de la lésion (plaie de la main, du pied, proximité d’une
articulation (coude, genou), le membre pourra être mis en décharge ou
immobilisé par une attelle (plâtrée ou métallique).
Pour votre bien-être et pour votre sécurité, veuillez respecter les instruc-
tions suivantes :
− exécuter immédiatement l’ordonnance qui vous a été éventuellement
remise,
− retirer le pansement sec mis sur la plaie après 24 h,
− garder la plaie propre et sèche,
− surveiller votre température matin et soir,
− si apparition des signes suivants, consulter sans attendre un médecin :
- saignement,
- suintement,
- lâchage d’un ou plusieurs points,
- température supérieure ou égale à 38o,
- apparition d’un ganglion (boule à la racine du membre).
Veillez à respecter la date indiquée sur la fiche de liaison pour l’ablation
des fils auprès de l’établissement de soins ou du médecin de votre choix.
Signature
Annexe 3 — Fiche-liaison
Date
Service des Urgences
Adresse, téléphone
Madame, Monsieur,
Vous avez été victime d’un traumatisme ayant nécessité :
− ... points de suture,
− un pansement (rayer la mention inutile).
Pour la suite de vos soins, vous devez bénéficier :
− de l’ablation des fils,
− d’un pansement à refaire le ...
Ces soins sont à réaliser dans l’établissement de soins (hôpital, dispen-
saire) ou auprès de votre médecin habituel, le choix est à votre conve-
nance.
Signature
MORSURES D’ANIMAUX (morsures de
serpent exclues)
Protocole no III.G.1/1997
Généralités
Morsures
− Effractions du tissu cutané, sous-cutané, contusion musculo-
aponévrotique, tendineuse, ou vasculo-nerveuse, parfois osseuse.
− Inoculation de germes pyogènes banaux (staphylocoque, streptocoque,
entérobactéries, anaérobies), ou plus spécifiques (pasterelles et apparen-
tés).
− Ne jamais oublier le tétanos et la rage.
Éléments d’évaluation à la prise en charge
Le temps d’incubation+++
− un délai court (ne dépassant pas quelques heures), avec réaction
inflammatoire et douleur locales, est en faveur d’une infection à Pasteu-
rella multocida ;
− des signes inflammatoires apparaissant après la 48e heure évoquent les
pyogènes banaux : staphylocoque, streptocoque, entérobactérie ;
− un syndrome septicémique le 4e jour évoque un Streptobacillus moni-
liformis (rongeurs) ;
− la maladie des griffes du chat ou lympho-réticulose bénigne apparaît
après la 3e semaine (Bartonella).