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PHYSIOLOGIE DU CYCLE MENSTRUEL


Dr DOUAGUIBE

OBJECTIFS
A la fin de ce cours l’étudiant en Licence S4/S5 des Sciences de la Santé doit être capable de :

1. Citer les principaux acteurs du cycle menstruel et leurs rôles respectifs


2. Expliquer les transformations cycliques qui surviennent en clinique au sein des organes
effecteurs au cours du cycle menstruel normal.
3. Décrire le mécanisme de régulation hormonale du cycle menstruel normal.
4. Définir les différentes anomalies du cycle menstruel
5. Citer les moyens d’exploration du cycle menstruel

PLAN
INTRODUCTION
• Définition
• Intérêts
1. LES ACTEURS EN PRESENCE
1.1. L’axe hypothalmo-hypophysaire
1.2. Les ovaires
1.3. Les organes cibles
2. LES PHENOMENES HORMONAUX (REGULATION DU CYCLE MENSTRUEL)
2.1. Régulation de la synthèse et de la libération de GnRH (hypothalamus)
2.2. Régulation de la sécrétion des hormones hypophysaires et ovariennes.
3. LES MANIFESTATIONS CLINIQUES DU CYCLE MENSTRUEL
3.1. Pendant la phase menstruelle
3.2. Pendant la phase folliculaire
3.3. Pendant la phase ovulatoire
3.4. Pendant la phase lutéale (ou pré menstruelle)
4. LES ANOMALIES POSSIBLES DU CYCLE MENSTRUEL
5. LES MOYENS D’EXPLORATION DU CYCLE MENSTRUEL
CONCLUSION

INTRODUCTION
DEFINITION :
On définit le cycle menstruel comme l’ensemble des modifications morphologiques et hormonales des
différentes composantes de l’appareil génital, du début des règles au début des règles suivantes.
Cet ensemble de phénomènes qui survient chaque mois dans l’organisme de la femme est régit par
un système hormonal et a pour but :
• La maturation folliculaire suivie de l’ovulation dans les ovaires
• La préparation du tractus génital à une nidation éventuelle (dans le cas où une
fécondation surviendrait.).
En l’absence de fécondation, la menstruation se produit, et un nouveau cycle recommence.

INTERETS
Une bonne connaissance du cycle menstruel permet au praticien de comprendre :
- La survenue de certaines anomalies des règles chez la femme
- Le mécanisme d’action de plusieurs thérapeutiques hormonales couramment utilisées en
gynécologie.
- Quand et comment intervenir en cas de Planning Familial ou de Procréation Médicalement Assistée

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1 - LES ACTEURS EN PRESENCE


Les principaux acteurs en présence dans le cycle menstruel sont:
- L’axe hypothalamo- hypophysaire.
- Les ovaires ou les gonades.
- Les organes cibles (principalement l’utérus, le reste du tractus génital et les seins)

1- 1- L’AXE HYPOTHALMO-HYPOPHYSAIRE

1 – 1 - 1- L’Hypothalamus
Des neurones dont les corps cellulaires sont situés dans les divers noyaux hypothalamiques,
principalement le noyau arqué, sécrètent un décapeptide, le GnRH (Gonadotrophin Releasing
Hormon) ou LHRH (Luteinizing Hormon Releasing Hormon). Cette hormone est libérée dans les
vaisseaux portes hypophysaires en décharges régulières ou « pulses ».
Le GnRH est responsable de la synthèse et de la libération à la fois de FSH (Follicular Stimulating
Hormon) et de LH (Luteinizing Hormon) par l’hypophyse.

1 – 1 – 2- L’Anté hypophyse
L’antéhypophyse secrète dans le cadre du cycle menstruel plusieurs hormones. On distingue :
a) - Les Gonadotrophines (FSH et LH). Elles sont sécrétées par un type unique de cellules, les
cellules gonadotropes.
• La FSH : Son taux s’accroît pendant les premiers jours de la phase folliculaire puis baisse à
partir du 7ème jour. Le déclin est interrompu vers le 13 ème jour par un pic (sécrétion de
maturation), parallèle à celui de LH, mais moins marqué. Durant la deuxième semaine de la
phase lutéale, le taux commence à croître préparant la survenue du cycle suivant. Cette
remontée continue sans interruption pendant la première semaine de la phase folliculaire du
cycle suivant
• La LH est libérée par l’hypophyse également en décharges rythmiques ou « pulses ». Ces
pulses ont une périodicité de 90 minutes en début de cycle mais deviennent plus rapides à
proximité de l’ovulation. Après une légère ascension durant les premiers jours du cycle, le
taux de LH se maintient en plateau. Vers le 13ème jour d’un cycle de 28 jours, survient une
montée brusque appelée « pic LH », qui dure 24 à 48 heures. Pendant la phase lutéale, les
taux de LH sont lentement décroissants. Ils rejoignent leur ligne de base en fin de cycle.
• b) - La Prolactine : Elle est synthétisée par les cellules lactotropes de l’ante hypophyse. Elle
interfère à un certain degré avec d’autres hormones comme le TRH (Thyrotropin releasing
hormone), et les oestrogènes dans la régulation du cycle menstruel. Son action directe dans
le cycle menstruel n’est pas bien élucidé, mais les états d’ hyperprolactinémie, physiologiques
(comme la lactation), ou pathologiques, s’accompagnent de troubles du cycle menstruel

1 – 2 LES OVAIRES

1- 2- 1 L’Appareil Folliculaire
Pendant la vie intra utérine : Le nombre de cellules germinales est limité chez le fœtus de
sexe féminin. Les ovogonies subissent la méiose qui les fait aboutir au stade d’ovocytes de
1er ordre qui s’entourent de cellules folliculeuses pour devenir les follicules primordiaux. On
distingue environ 300 à 400 follicules primordiaux à la naissance.
Pendant l’enfance : Les follicules primordiaux se transforment en follicules primaires puis
en follicules à petit antrum dont plusieurs vont subir une dégénérescence.
A la puberté et pendant toute la durée de vie génitale : les follicules à petit antrum restants
vont évoluer vers les follicules à grand antrum. Un seul follicule à grand antrum (follicule
dominant) sera sélectionné chaque mois pour subir une maturation qui aboutira au stade
de follicule pré ovulatoire ou follicule de De Graaf. Le follicule mûr de De Graaf comporte
de dedans en dehors :
1- la zone pellucide

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2- les cellules de la granulosa que constituent le cumulus proliger et la corona radiata


3- le liquide antral
4- la membrane de Slavjanski
5- la thèque interne
6- la thèque externe

▲ L’évolution des follicules au sein de l’ovaire au cours du cycle menstruel

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▲ Le follicule mûr de De Graaf et ses différentes parties


L’ovulation : Vers le 14ème jour d’un cycle de 28 jours, le follicule de De Graaf se rompt.
L’ovocyte entouré de la corona radiata, et le liquide folliculaire sont expulsés dans la cavité
péritonéale. L’ovocyte reprend la méiose. La mitose réductionnelle se termine et aboutit à
deux cellules asymétriques : une cellule abortive, le premier globule polaire et une cellule bien
développée, l’ovocyte de second ordre. Ce dernier commence immédiatement la seconde
division, ou mitose équationnelle ; il reste bloqué au stade de métaphase jusqu’au moment de
la fécondation.

1 – 2 – 2 L’Appareil Progestatif
Après l’ovulation, les cellules de la granulosa sont envahies par les vaisseaux sanguins. Les
cellules de la thèque interne et de la granulosa se changent en granulations lipidiques et en
un pigment jaune (lutéinisation). Le corps jaune se constitue.
En l’absence de fécondation, la vie du corps jaune est limitée à 14 jours en moyenne (phase
lutéale du cycle). Il dégénère alors (Lutéolyse) laissant place, à une cicatrice fibreuse, le corps
blanc (corpus albicans). En cas de fécondation le corps jaune s’hypertrophie et reste
fonctionnel (corps jaune gravidique).

1 – 2 – 3 Les Hormones du cycle menstruel (Ou Stéroïdes sexuels)


Ils dérivent presque tous du cholestérol.
a) Les Oestrogènes
Les principaux au cours du cycle sont essentiellement : l’Oestradiol- 17 – bêta (la plus
puissante), et l’Oestrone.
- Origine : Ils proviennent essentiellement des ovaires.
• Pendant la phase folliculaire, les oestrogènes sont d’abord sécrétés par la cohorte de follicule
à antrum en croissance ; progressivement, c’est le follicule dominant qui assure la quasi-
totalité de la production. La thèque interne synthétise des précurseurs androgéniques que les
cellules de la granulosa aromatisent. en oestrogènes
• Pendant la phase lutéale, les oestrogènes sont sécrétées par les cellules de la granulosa
lutéinisées.
• Par ailleurs, une faible quantité d’oestrogènes est dérivée de l’inter conversion de précurseurs
androgéniques dans les tissus périphériques (foie, graisse) par un phénomène
d’aromatisation.

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- Mode d’action : Les cellules des organes cibles possèdent des récepteurs, cytosoliques et
nucléaires. Ces derniers lorsqu’ils sont occupés par l’oestrogène, permettent le transfert de
l’information à la chromatine nucléaire ; ce qui rend effective l’action programmée.
- Les variations au cours du cycle : L’oestradiol existe dans le plasma tout au long du cycle.
Son taux pendant les règles est de 15 à 30 pg/ml. Il s’accroît lentement, puis décrit un pic le
12ème jour : 200 à 300 pg/ml puis tend à revenir vers les valeurs de base. Au cours de la
phase lutéale, le taux remonte pour atteindre 100 à 200pg/ml le 22 ème jour.
- Dégradation : une oxydation a lieu dans le foie. Elle aboutit à des dérivés peu actifs.
La rapidité de ce mécanisme explique l’inefficacité des stéroïdes naturels quand ils sont
introduits dans l’organisme par voie digestive. Ces métabolites sont conjugués par le foie (qui
les inactive lors d’un premier passage) puis excrétés dans la bile et les urines.

b) La Progestérone :
L’hormone active est la Progestérone. La 17 –alpha-hydroxy-progestérone est logiquement faible.
- Origine : La progestérone provient uniquement de l’ovaire. Elle est sécrétée par le corps
jaune (cellules de la granulosa lutéinisées).
- Mode d’action : Elle agit également sur les cellules cibles par l’intermédiaire des
récepteurs.
- Les variations au cours du cycle: La progestérone apparaît dans le sang après l’ovulation. Le
taux maximum est atteint vers le 22ème jour du cycle : 10 à 15ng/ml. Après un plateau de
quelques jours il chute au moment des règles.
- La dégradation : Elle subit une oxydation dans le foie, avec formation d’un dérivé peu actif, le
Pregnandiol. Celui-ci est sulfo – ou glycuro-conjugué et excrété dans les urines.

c) Les Androgènes
De faibles quantités de Testostérone (biologiquement la plus puissante), de Delta-4-
androstènedione, de Déhydroépiandrostérone (DHEA), et de Sulfate de Déhydroépi-
androstérone (DHEA-S) sont normalement présentes chez la femme.
- Origine : Les différents androgènes proviennent à des degrés divers de l’ovaire (stroma,
thèque interne), de la surrénale et d’une inter conversion dans les tissus périphériques (foie,
graisse, peau) d’autres stéroïdes sexuels.
La Testostérone plasmatique dérive à 25 % des ovaires, à 25% des surrénales et à 50% de
l’inter conversion périphériques de DHEA et de DELTA-4-androstènedione.
Par contre, le sulfate de DHEA est d’origine essentiellement surrénalienne (sa mesure permet
d’estimer la participation des surrénales à une production anormalement élevée
d’androgènes).
- Mode d’action : Les androgènes exercent leur action par l’intermédiaire de récepteurs
spécifiques.
- Les taux au cours du cycle : Le taux de testostérone se situe aux alentours de 0,4 ng/ml et
celui de delt-4-androsténedione de 1.5 ng/ml.
- Le métabolisme : En plus du catabolisme oxydatif habituel, les androgènes peuvent subir
une inter conversion en oestrogènes, oestradiol et surtout oestrone. Deux tissus
périphériques, le foie et le tissu adipeux, possèdent des aromatases capables d’effectuer
cette réaction. Ce mécanisme devient important après l’arrêt de l’activité cyclique ovarienne.

1 –3 LES ORGANES CIBLES


1 – 3 – 1 L’utérus (l’endomètre)

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C’est essentiellement l’endomètre qui subit diverses transformations au cours du cycle


menstruel. Selon le moment du cycle, l’endomètre se présente histologiquement sous trois
formes :
• L’endomètre en phase menstruelle (J1 – J5) : L’endomètre est infiltré de leucocytes. La
couche superficielle se désagrège en petits fragments qui sont entraînés et éliminés par le
flux menstruel. Les tubes glandulaires paraissent coupés en leur centre. On note après un
phénomène de ré épithélialisation à partir de la couche profonde de l’endomètre.
• L’endomètre en phase folliculaire ou proliférative (J5 – J12) : La muqueuse est le siège de
plusieurs mitoses cellulaires et l’endomètre va croître jusqu’à une taille 2 à 4 mm de chaque
côté. En pleine phase ovulatoire, les 2 faces de l’endomètre en contact, donnent à
l’échographie un aspect caractéristique en 3 feuillets.
• L’endomètre en phase sécrétoire (J15 – J28) : L’épaisseur de l’endomètre augmente
davantage et atteint 5 à 7 mm. Dans les cellules épithéliales les noyaux qui étaient basaux
sont refoulés vers le haut par une surcharge de glycogène qui se trouve à la base de la
cellule.

▲ L’évolution de l’endomètre au cours des différentes phases du cycle menstruel


1 – 3 – 2 Le reste du tractus génital
Le col utérin, la muqueuse vaginale, la vulve (essentiellement les petites lèvres) constituent
aussi des récepteurs hormonaux, subissant au cours du cycle menstruel, des variations cycliques
qui seront décrites dans les phénomènes cliniques.

1– 3 – 3 Les Seins
• Pendant la phase folliculaire (sous la dépendance de l’Oestradiol, il y a une croissance des
extrémités canalaires avec augmentation de la perméabilité capillaire ce qui engendre un léger
œdème de la glande.
• Pendant la phase lutéinique (sous la dépendance de la Progestérone), on note une différenciation
des acini avec diminution de la perméabilité capillaire mais l’œdème de la glande se poursuit.

1 – 3 – 3 Les autres effets des stéroïdes sexuels


• L’oestradiol entraîne :
- un léger accroissement des synthèses protéiques, en particulier hépatique,

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- une augmentation de l’activité ostéoblastique avec formation de matrice osseuse,


- un abaissement du taux de cholestérol, avec augmentation relative du pourcentage de HDL-
Cholestérol (ces deux effets seraient à l’origine des propriétés anti-athérogènes de
L’Œstradiol endogène),
- la déposition de graisse ou niveau des seins, des hanches et tissu sous cutané.
- une stimulation de la croissance vasculaire,
- une rétention d’eau et de sodium.
- Les oestrogènes, en plus de leur effet propre, préparent les tissus à l’action de la
Progestérone (ils activent les récepteurs à la progestérone dans les tissus)
• La progestérone entraîne :
- un léger accroissement du catabolisme protidique,
- une excrétion d’eau et de sodium (effet anti aldostérone),
- une élévation discrète de la température corporelle, dont témoigne le plateau lutéal,
- un effet anti-androgène au niveau de certains organes cibles (ex : follicule pileux et peau).
- La progestérone, outre ses effets propres, doit contrebalancer (s’opposer) ceux des
Œstrogènes

2 - LES PHENOMENES HORMONAUX (REGULATION DU CYCLE MENSTRUEL)


2 - 1 - REGULATION DE LA SYNTHESE ET DE LA LIBERATION DE GnRH (HYPOTHALAMUS)
Elle est complexe et fait intervenir les neurotransmetteurs du système nerveux central (noradrénaline,
dopamine, sérotonine) ; les stéroïdes sécrétés par l’ovaire et divers stimuli (le stress, les effets
psychogènes).

2 - 2 - REGULATION DE LA SECRETION DES HORMONES HYPOPHYSAIRES ET


OVARIENNES

La régulation de sécrétion des hormones hypophysaires et ovariennes au cours du cycle menstruel se


fait ainsi :
► Pendant la phase folliculaire : La montée du taux de FSH est nette au début de cette phase.
Sa sécrétion entraîne la poussée de croissance d’un groupe de follicules, et une sécrétion
importante d’oestradiol. L’oestradiol agit alors à deux étapes :
- 1ère étape : Au niveau de l’ovaire, en synergie avec la FSH, il stimule la multiplication des
cellules de la granulosa et les prépare à répondre à l’action de la LH.
- 2ème étape : Au niveau de l’hypothalamus et de l’hypophyse, l’augmentation progressive
d’oestradiol freine la libération de la FSH dont le taux baisse durant la seconde partie de
la phase folliculaire (rétrocontrôle négatif).

► Pendant l’ovulation (rétrocontrôle positif) : l’augmentation rapide d’oestradiol au milieu du


cycle accroît la sensibilité de l’hypophyse à l’action du GnRH, et provoque la libération brutale de
LH et à un moindre degré de FSH (pic ou décharge ovulante). La décharge ovulante de LH
déclenche la ponte ovulaire et la formation du corps jaune.

► Pendant la phase lutéale : Les taux bas de LH observés en suffisent pour stimuler la synthèse
de Progestérone et d’oestradiol par le corps jaune. Ces deux stéroïdes exercent un rétrocontrôle
négatif qui fait baisser les taux de FSH et de LH.
En l’absence de fécondation, le corps jaune involue et les taux de progestérone et d’oestradiol
s’abaissent. Alors le taux de FSH remonte, amorçant ainsi la poussée folliculaire du cycle suivant.

En résumé : Le cycle normal comporte


• Une phase folliculaire pendant laquelle ont lieu la croissance folliculaire et la sélection du
follicule dominant. L’oestradiol est secrété de façon abondante.

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• Une phase lutéale (ou lutéinique) définie par la présence d’un corps jaune qui sécrète, en plus
de l’oestradiol de la progestérone.
• Les deux phases sont séparées par l’ovulation.
Les trois éléments principaux qui se succèdent à l’ovulation, au milieu du cycle avec environ
24 heures d’intervalle, sont : la montée d’oestradiol (J 12), qui induit la décharge ovulante de
LH (J 13), elle-même responsable de l’ovulation (J 14).
• La menstruation (repérée par le 1er jour du saignement) marque la limite entre deux cycles.
• La durée moyenne d’un cycle normal est de 28 jours, soit 14 jours pour chacune des deux
phases. La durée de la phase folliculaire est variable selon les individus : elle peut être plus
longue de 5 à 10 jours, et la date de l’ovulation est décalée autant.
La durée de la phase lutéale normale est par contre fixe : l’ovulation précède presque toujours
de 14 jours les règles à venir.

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▲ Différents niveaux de la régulation du cycle menstruel

2 - LES MANIFESTATIONS CLINIQUES DU CYCLE MENSTRUEL


3– 1 - PENDANT LA PHASE MENSTRUELLE
Le premier jour des règles marque le début du cycle.

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Les règles durent 4 à 6 jours. Elles sont faites de sang rouge sombre fluide incoagulable, contenant
des dépôts fibrino-leucocytaires et membraneux provenant de la couche superficielle e l’endomètre
qui a desquamé. Le volume des menstrues est estimé autour de 100 cc sur toute sa durée
Les tensions pelviennes et mammaires de la phase pré menstruelle s’estompent brutalement.
La température corporelle reste inférieure ou égale à 37 degrés Celsius.

3 – 2 - PENDANT LA PHASE FOLLICULAIRE


La femme se sent très bien dans sa peau. La glaire cervicale commence par apparaître mais en petite
quantité, et va en crescendo.
Le col est rosé. La muqueuse vaginale et la vulve sont bien trophiques.
La température corporelle reste toujours inférieure ou égale à 37°.

3 – 3 - PENDANT LA PHASE OVULATOIRE


La glaire est abondante et filante, limpide, cristallisant en feuille de fougère.
Le col est toujours rosé et légèrement entr’ouvert. La ponte ovulaire peut se manifester par une
douleur exquise du côté concerné ; douleur qui dure entre 24 à 48 heures.
La libido de la femme est à son acmé. La température passe au-delà de 37°.
La vulve est encore plus trophique et plus humide. Quelque fois chez certaines femmes cette ponte
ovulaire peut s’accompagner de quelques traces de sang mélangées à la glaire cervicale, visibles
dans le linge intime en l’espace de 24 heures.

A B
C

A : Aspect filante de la B : Col entrouvert C : Aspect de cristallisation de la


glaire cervicale en pleine en pleine phase glaire cervicale en « feuille de
ovulation (Elle peut être ovulatoire et fougère » en phase ovulatoire,
étirée entre le pouce et laissant s’écouler visible au microscope
3–4 PENDANT LA PHASE LUTEALE (OU PRE MENSTRUELLE)
l’index sur au moins 7 cm la glaire claire,
sansLa
se glaire
casser)est peu abondante, translucide.
épaisse cassante. Le col est fermé, légèrement bleuté ou
violacé. Les cellules de muqueuse vaginale desquament (environ 05 jours avant les règles)
occasionnant des leucorrhées épaisses blanchâtres, crémeuses et onctueuses (leucorrhées
physiologiques). La vulve est sèche d’emblée au toucher.
La femme se sent mal dans sa peau car il peut exister une tension mammaire et une
congestion pelvienne douloureuses en cas d’insuffisance lutéale (corps jaune). La libido
baisse considérablement. Il peut apparaître chez certains sujets une poussée d’acné et un
changement d’humeur.
En fin de cycle, la chute du taux de progestérone et l’accessoirement d’oestradiol, est
responsable de la survenue de la menstruation : la couche superficielle de l’endomètre se
nécrose et desquame ; c’est « l’hémorragie de privation ».
La seule chute du taux des oestrogènes peut aussi suffire à créer l’hémorragie de privation,
c’est le cas des « cycles anovulatoires ». Par contre sur une muqueuse utérine qui n’a
préalablement subi aucune action ou transformation provenant des oestrogènes, une variation
du taux de progestérone n’engendre pas d’hémorragie de privation.
La survenue de la menstruation marque le début du cycle menstruel suivant.

4 - LES ANOMALIES POSSIBLES DU CYCLE MENSTRUEL

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• La dysménorrhée ou algoménorrhée: Il s’agit de douleurs au cours des règles


• L’aménorrhée : c’est l’absence des règles. Elle est dite primaire si la jeune fille ne les a
jamais vues jusqu’à l’âge de 18 ans. Elle dite secondaire si elle les a vues au moins une fois
et qu’elles ont disparues pendant plus de 3 mois
• La polyménorrhée (ou pollakiménorrhée pour certains auteurs). Il s’agit de règles normales
survenant très fréquemment à des intervalles courts ; soit 21 jours par cycle
• La spanioménorrhée : Il s’agit de règles normales survenant a des intervalles très longs ;
soit environ 45 jours voire plus pour le cycle
• L’hypoménorrhées ou oligoménorrhée : Il s’agit de règles considérablement réduites en
quantité ; quelque fois sous forme de taches
• L’hyperménorrhée ou ménorragie : Il s’agit d’une augmentation anormale du volume des
menstruations

5 – LES MOYENS D’EXPLORATION DU CYCLE MENSTRUEL

1. L’examen clinique (couleur, consistance, ouverture du col, filance de la glaire, trophicité des
petites lèvres)
2. La courbe de température
3. Le prélèvement vaginal
4. L’échographie pelvienne (aspect des ovaires, étude de l’ovulation et des variations de
l’endomètre)
5. L’étude microscopique de la glaire
6. La biopsie de l’endomètre
7. Les tests cliniques (urinaires) d’ovulation
8. Les dosages hormonaux (FSH, LH, Œstradiol, Progestérone, Prolactine, Androgènes)

CONCLUSION
Le cycle menstruel comporte essentiellement 3 acteurs : le complexe hypothalamo-hypophysaire, les
ovaires et les organes effecteurs dont l’utérus. Il régit de manière cyclique (mensuelle) la vie génitale
de la femme ; de la puberté à la ménopause. Pour un cycle de 28 jours, la période d’ovulation est
marquée par trois éléments principaux qui se succèdent, au milieu du cycle avec environ 24 heures
d’intervalle: la montée d’œstradiol à J 12, induisant la décharge ovulante de LH à J 13, elle-même
responsable de l’ovulation à J 14. Le cycle menstruel peut comporter des anomalies et différents
moyens cliniques et paracliniques permettent d’explorer son fonctionnement.

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