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Biologie Animale – Embryologie

TP n°3 : Régulation hormonale de la fonction génitale

Introduction : Chez tous les êtres vivants, l’activité génitale est contrôlée par des facteurs
externes (température, stress, photopériode…) et internes par le cerveau notamment par deux
glandes endocrines : l’hypothalamus et l’hypophyse (Fig.1). Il s’agit donc d’un contrôle
neuro-endocrinien des gonades.

 Contrôle hypothalamique :
Certains neurones de l’hypothalamus élaborent des polyamines qui peuvent être ou bien :
- Stimulantes sur l’hypophyse désignées de ‘Releasing Factor (RF) = Releasing hormon (RH).
- Inhibitrices sur l’hypophyse désignées de ‘Inhibitor Factor (IF) = Inhibitor Hormon (IH).
L’hypothalamus assure le contrôle des gonadostimulines hypophysaires par 2 hormones :
- GnRH (Gonado Releasing Hormon) = Gonadolibérine: Hormones contrôlant la sécrétion de
FSH et LH hypophysaires.
- PIF (Prolactin Inhibitor Hormon) et PRF (Prolactin Releasing Factor): Hormones régulant
la sécrétion de Prolactine hypophysaire.

 Contrôle hypophysaire :
Stimulé par l’hypothalamus, l’hypophyse antérieur élabore trois gonadostimulines déversées
dans le sang et qui vont agir sur les gonades (Fig.1):
a- FSH = Folliculo Stimulating Hormon = Hormone folliculo-stimulante
b- LH = Luteinizing Hormon = Hormone lutéinisante
c- LTH = Luteotrophic Hormon = Prolactine

I- Régulation hormonale de la fonction génitale chez le mâle :

1- Les gonadostimulines hypophysaires :

- LH : agit sur les récepteurs membranaires des cellules de Leidig et stimule la sécrétion des
androgènes mâle essentiellement la testostérone.

- FSH : agit sur les récepteurs membranaires des cellules de Sertoli en activant la
spermatogenèse ainsi que la synthèse de l’ABP qui sert de transporteur à la testostérone.

2- Les androgènes :
Les androgènes élaborés par les cellules de Leidig sont transportés par le sang. Liés à l’ABP,
ils agissent sur les récepteurs membranaires des cellules cibles :
- Chez le fœtus : ils provoquent l’apparition des caractères sexuelles primaires.
- A la puberté : ils favorisent l’apparition des caractères sexuelles secondaires (pilosité, mue
de la voie,..).
- Chez l’adulte : ils favorisent la spermatogenèse dans les tubes séminifères, le
fonctionnement de l’appareil génital et le maintien des caractères sexuels secondaires.
3- Les cellules de Sertoli :
En plus de la sécrétion de l’ABP, elles synthétisent l’inhibine qui freine l’activité
hypophysaire notamment celle de la FSH.

- Le rétrocontrôle négatif exercé par le testicule sur le complexe hypothalamo-


hypophysaire : Le taux sanguin de testostérone est détecté en permanence par le complexe
hypothalamo-hypophysaire. Si jamais le taux de cette hormone est élevé dans le sang un feed-
back négatif est provoqué par inhibition sur la sécrétion de GnRH par l’hypothalamus, et la
sécrétion de FSH et LH par l’hypophyse. Un rétrocontrôle positif est enregistré en cas de
faible sécrétion de la testostérone.

GnRh
PIF - PRF

Synthèse ABP

Fig.1 : Schéma récapitulatif de la régulation hormonale


Chez le mâle
II- Régulation hormonale de la fonction génitale chez la femelle :

1- Les gonadostimulines hypophysaires :

Elles présentent des taux variables au cours du cycle menstruel (Fig.2).


- FSH : Taux élevé au début du cycle, puis présente un pic préovulatoire au milieu du cycle.
Elle agit surtout durant la première phase du cycle appelée la phase folliculaire (phase
oestrogénique) qui va du 1er au 14ème jour du cycle. Elle stimule la folliculogenèse en
provoquant la multiplication des cellules folliculaires en granulosa.
- LH : Taux bas tout au long du cycle sauf au milieu avec un pic préovulatoire. Pendant la
phase oestrogénique, elle stimule la sécrétion des oestrogènes en induisant la différenciation
des cellules de la thèque interne. Au cours de la deuxième phase du cycle (phase lutéale =
phase oestroprogestative), elle induit la formation du corps jaune par la transformation des
cellules de la granulosa en cellules lutéales spécialisées dans la sécrétion de la progestérone.
 Pic mi-cyclique : A la mi-période du cycle, on assiste à une décharge des
gonadostimulines (FSH – LH) avec un taux très élevé c’est le pic mi-cyclique. Celui-
ci provoque :
- Achèvement de la 1ère division de la méiose pour l’ovocyte I qui aussitôt entame la 2ème
division méiotique.
- Libération de l’ovocyte II dans l’oviducte 36 heures après le début du pic.
- Stimulation de la sécrétion de la progestérone.

2- Les hormones ovariennes :


Elles sont nombreuses, mais, du point de vue quantitatif, les plus importantes sont les
oestrogènes et les progestagènes représentés essentiellement par la progestérone. Elles
agissent toutes les deux en synergie sur le tractus génital notamment sur l’utérus pour le
préparer à la nidation.

2-1- Les oestrogènes :


Leur taux est faible au début du cycle puis s’élève à un pic 12h à 24h avant l’ovulation. La
chute de ce taux commence au moment de l’ovulation, puis augmente une autre fois en phase
lutéale, suivi d’une diminution au moment des menstrues.
Rôle :
- Influent sur les variations cycliques des éléments musculaires et l’épithélium des trompes de
Fallope, de l’endomètre utérin et du vagin.
- Augmentent la quantité de la glaire cervicale en abondance et sa limpidité (riche en eau) au
moment de l’ovulation favorisant de ce fait la survie des spermatozoïdes et leur
Franchissementducol.
- Stimulent les contractions spontanées du myomètre.
- Influent sur le développement des glandes mammaires.

2-2- La progestérone :
Son taux est très faible avant l’ovulation. Puis, s’élève après celle-ci jusqu’au 8ème jour de la
phase lutéale. Et enfin, décline jusqu’à la menstruation.
Rôle :
- Préparent la muqueuse utérine à la nidation par la croissance des glandes utérines.
- Inhibent les contractions du myomètre.
- Modifient les caractères du mucus cervical qui diminue en quantité et se coagule.

 La chute du taux des oestrogènes et de la progestérone entraîne la desquamation de


l’endomètre par décapage de sa zone fonctionnelle aboutissant à une hémorragie
(menstrues) suite à la rupture des vaisseaux sanguins. La destruction de l’endomètre
dure quelques jours c’est ‘le cycle menstruel’ qui à sa fin se caractérise par la
reconstitution de la muqueuse utérine à partir de la fine couche résiduelle.

3- Cycle utérin :

La croissance de l'endomètre fonctionnel recommence dès le 5ème jour et se poursuit pendant


tout le cycle : de 0,5mm à la fin de la menstruation, il passe à 3mm au moment de l'ovulation
pour atteindre 5mm au 28ème jour du cycle (Fig.3).

3-1- Phase de desquamation (J1-J4) : Correspondant au cycle menstruel, où la chute des


taux d'oestrogènes et de progestérone provoque la destruction de l’endomètre utérin entraînant
une nécrose des glandes, du chorion et des vaisseaux sanguins responsable de la menstruation.
Il ne reste que la zone résiduelle (Ø ≈ 0,5 mm) avec quelques culs de sacs glandulaires
ouverts dans la cavité utérine et des petits vaisseaux.

3-2- Phase de régénération (J5-J8) : La sécrétion des oestrogènes induit la croissance de


l'endomètre : l'épithélium de surface, le chorion et les glandes utérines se reforment.

3-3- Phase de prolifération (J9-J14) : La muqueuse utérine continue sa croissance. Les


glandes et les artères s'allongent plus vite que le chorion, ce qui entraîne une légère
spiralisation des glandes et un début de sinuosité des artères en profondeur.

3-4- Phase de transformation glandulaire (J15-J21) : sous l'action synergique des


oestrogènes et de la progestérone, les glandes deviennent plus longues et plus sinueuses, la
spiralisation des artérioles s'accentue. La progestérone provoque la sécrétion de glycogène au
pôle basal des cellules glandulaires.

3-5- Phase de sécrétion glandulaire (J22-J28) : Les glandes deviennent très contournées, on
parle de glandes en dents de scie. Le glycogène a gagné le pôle apical et est excrété hors de la
cellule. Les artérioles atteignent leur spiralisation maximale. L’aspect des glandes et des
artères vient du fait qu'elles se développent beaucoup plus vite que le chorion

4- Cycle vaginal :

Le contenu vaginal est composé de la glaire cervicale, des cellules vaginales desquamées et de
cellules inflammatoires plus ou moins nombreuses (polynucléaires et histiocytes). En outre, il
est riche en glycogène provenant des cellules sécrétantes des voies génitales et des cellules
intermédiaires desquamantes. Ce glycogène est transformé par la flore bactérienne en acide
lactique responsable de l'acidité du milieu vaginal.
- Le rétrocontrôle positif exercé par l’ovaire sur le complexe hypothalamo-
hypophysaire : Lorsque le taux des hormones ovariennes est faible dans le sang, ils
induisent un feed-back positif sur complexe hypothalamo-hypophysaire en provoquant
l’augmentation des sécrétions de GnRH par l’hypothalamus et de FSH et LH par l’hypophyse.
Un rétrocontrôle négatif est enregistré en cas de forte sécrétion des hormones ovariennes.

Folliculogénèse

- Sécrétion oestrogènes
- Formation corps jaune

Préparent
l’utérus
à la nidation

Fig.2 : Schéma récapitulatif de la régulation hormonale Chez la femme


Phase oestrogénique Phase oestroprogesteronique
1ère phase du cycle 2ème phase du cycle

Glandes utérines

Culs de sac
glandulaires

Artérioles
spiralées

menstruation régénération prolifération Sécrétion débutante Sécrétion-excrétion

Glycogène
luminal

mitoses

Glycogène Glycogène
basal apical

Fig.3: Schéma récapitulatif du cycle utérin


Chez la femme

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