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AVANT-PROPOS

Le cours de Physiologie des glandes endocrines fait partie intégrante de


l'enseignement de Physiologie Spéciale dispensé aux étudiants du premier cycle à la
Faculté de Médecine.
Il est ici structuré en deux parties. La première partie est consacrée à l’étude des notions
générales sur les glandes endocrines et les hormones, afin de familiariser l'étudiant avec
certaines définitions ainsi qu'avec la terminologie couramment utilisée en
Endocrinologie.

L’objectif poursuivi à ce stade est de préparer l'étudiant à une compréhension


plus aisée de la deuxième partie du cours.
La deuxième partie du cours est consacrée à l'étude systématique des glandes endocrines
et de leurs hormones. A la fin de ce cours, l'étudiant devra être capable de :
- Citer les principales glandes endocrines de l'homme et leurs hormones respectives,
- Décrire, en termes généraux, la structure chimique de ces hormones qui détermine
fondamentalement, le choix des méthodes de leurs dosages
- Citer au niveau de chaque glande endocrine, les types des cellules endocrines qui
procèdent à la biosynthèse des hormones données,
- Citer les principaux effets physiologiques exercés par les hormones,
- Indiquer les principaux mécanismes de régulation de la sécrétion des hormones.
- Indiquer les principales anomalies cliniques provoquées par des perturbations
dans la sécrétion des hormones, soit dans le sens d'hyposécrétion ou
d'hypersécrétion.
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR
PREMIERE PARTIE : NOTIONS GENERALES SUR LES
GLES
LANDGLANDES
ES ENDOCRENDOCRINES ET
INES ET LES HORMLES
ONES
HORMONES
I. DEFINITIONS

La première partie de ce cours est consacrée à l'étude des notions générales sur
les glandes endocrines et les hormones enfin de familiariser l’étudiant avec certaines
définitions ainsi que la terminologie couramment utilisé en endocrinologie. L’objectif
poursuivi à ce stade est de préparer l'étudiant à une compréhension plus aisée de la
deuxième partie du cours qui sera consacrée à l’étude systématique des glandes endocrine
ainsi que leurs hormones.

Les premières notions à définir concernent les différents types de glandes


rencontrées dans l'organisme

1.1. Glandes

Par glande, il faut entendre un ensemble des cellules de l’organisme organisées,


différenciées et spécialisées dans la synthèse et la sécrétion d'une substance physiologique
donnée :
On distingue normalement trois types de glandes :
- glandes exocrines ou à sécrétion externe;
- glandes endocrines ou à sécrétion interne;
- glandes mixtes ou à la fois exocrine et endocrine.

1.2. Glandes exocrines


Ces glandes se caractérisent par le fait qu’elles sont pourvues d’un canal excréteur
qui les met en contact direct avec le milieu extérieur (= la peau ou la lumière du tube
digestif par exemple). C’est par ce canal excréteur qu'elles évacuent leur produit de
sécrétion à l'extérieur.
Comme exemples de glandes exocrines, on peut citer : les glandes sudoripares, les glandes
sébacées, les glandes salivaires, les glandes lacrymales et les glandes digestives de
l'estomac et de l'intestin.

1.3. Glandes endocrines

Contrairement aux glandes exocrines, les glandes endocrines, ont perdu toute
connexion avec le milieu extérieur, étant dépourvues de canaux excréteurs. Elles se
caractérisent par le fait d'être entourées d'un tissu conjonctif très richement vascularisé
et de déverser leurs produits de sécrétion directement dans la circulation sanguine des
vaisseaux qui sont à leur contact.

L’organisation des épithéliums endocrines comprend :


- les glandes endocrines proprement dites (thyroïde, hypophyse…)
- les amas de cellules endocrines (cellules de Leydig, ilots de Langerhans)
- le système endocrine diffus (ex : cellules neuroendocrine du tube digestif, corps neuro
épithéliaux de l'arbre bronchique)
1.4. Glandes mixtes
Les glandes mixtes sont composées d’une part par des acini (= cellules sécrétrices)
dont le produit de sécrétion s'écoule par un canal excréteur ou son équivalent et d’autre
part elles possèdent d'autres cellules sécrétrices dont les sécrétions sont déversées
directement dans la circulation sanguine.
Ce type de glandes est représenté par exemples, par :
- le pancréas, dont la partie exocrine sécrète de l'eau, du bicarbonate, et diverses
enzymes digestives (amylase, lipase, trypsine). Sa partie endocrine, composée des
cellules alpha et béta des ilots de Langerhans, secrète respectivement du glucagon
et de l'insuline;
- les glandes génitales ou gonades dont la partie exocrine produit des cellules
séminales qui sont les spermatozoïdes chez l'homme et les ovules chez la femme.
Leur partie endocrine sécrète les hormones sexuelles dont la testostérone chez
l'homme, les œstrogènes et la progestérone chez la femme.

1.5. Hormones
Par hormones, il faut entendre des substances physiologiques, de nature chimique
protéique dans leur grande majorité, qui sont synthétisées et déversées directement dans
la circulation sanguine par les cellules sécrétrices des glandes endocrines. Ces substances
deviennent ainsi accessibles à tout l'organisme et exercent leurs effets soit sur les glandes
cibles soit sur les organes récepteurs situés loin de la glande sécrétrice.

II. METHODES UTILISEES POUR ETUDIER L E S GIANDES ENDOCRINES ET


LFS HORMONES

Nos connaissances sur ses glandes endocrines et les hormones se sont développées
grâce à l'utilisation des méthodes basées essentiellement sur l’expérimentation animale et
l'observation clinique attentive des patients.

2.1. Expérimentation animale


Au laboratoire, il est permis de se livrer à différents types d'expérience sur les
animaux : rats, souris, cobaye, amphibiens, crapauds, etc.
On peut pratiquer des expériences basées sur l’ablation ou l'implantation (greffe) des
glandes chez les animaux. Ensuite, on observe les anomalies provoquées par l'ablation de
la glande endocrine ou bien la correction ou la disparition de ces anomalies par
l'implantation de la même glande ou l'injection des extraits glandulaires.

2.2. Observations cliniques


Pour des raisons d'éthique médicale, il n'est pas permis de se livrer au même genre
d'expériences d’ablation ou d'injection d'un extrait glandulaire chez l'homme.
Mais, en clinique, il arrive fréquemment que, pour des raisons majeures de la santé d'un
patient, le chirurgien soit obligé de procéder à une exérèse chirurgicale d’une glande
endocrine chez ce malade. Par exemple, en cas d'une tumeur de l'hypophyse ou d'un cancer
de la thyroïde. Dans ces conditions, on peut observer chez le patient l'apparition des
anomalies similaires à celles constatées chez les animaux de laboratoire après ablation
glandulaire.
D'autre part, les patients ayant subi une exérèse chirurgicale d'une glande endocrine pour
les raisons indiquées ci-dessus, peuvent voir leurs anomalies fortement atténuées ou
complètement corrigées après administration des hormones manquantes,

III. STRUCTURES CHIMIQUES DES HORMONES

Partant d'extraits glandulaires totaux d'origine animale ou humaine, il a été


possible d'en extraire la substance hormonale active, d'en faire la purification, d'en
déterminer la structure chimique et même d'en étudier la possibilité de synthèse artificielle.
Chez les mammifères et chez l'homme, les hormones se répartissent en catégories ci-
dessous au point de vue leur structure chimique : les polypeptides, les stéroïdes les dérives
de deux acides aminés et les dérivés des acides gras non-saturés.

3.1 Polypeptides

Cette catégorie comprend la grande majorité des hormones. Elles sont composées
des chaînes d'acides aminés. On y trouve : A.C.T.H, MSH, FSH, LH, GH, TSH, ADH,
ocytocine, calcitonine, parathormone, insuline, glucagon, sécrétine, gastrine,
cholécystokinine, érythropoïétine, pancréozymine, entérogastrones, angiotensine,
relaxine, et releasing factors.

3.2. Stéroïdes

Si s'agit d’une deuxième catégorie par le nombre d'hormones qu'elle contient. Elles
sont dérivées du cholestérol. On y trouve les glucocorticoïdes, minéralocorticoïdes,
androgènes (testostérone), phénol stéroïdes (oestrogènes et progestérone, vitamine D et
ses différents métabolites).

3.3. Dérivés de deux acides aminés ou amines

Cette catégorie ne comprend que les hormones thyroïdiennes T3 et T4. Elles sont
dérivées de deux tyrosines associées.

3.4. Dérivés d'un acide aminé ou amines

Cette catégorie ne comprend que les dérivées du catéchol : adrénaline,


noradrénaline acétylcholine, sérotonine, histamine.
3.5. Dérivés des acides gras non saturés

Cette catégorie comprend seulement les prostaglandines. Elles sont dérivées de


l'acide linoléique et ses métabolites (acide arachidonique et l'acide
dihomogammalinolénique).
IV. METHODES D'OBTENTION DES HORMONES

Beaucoup d'hormones qu'on rencontre sur le marché pharmaceutique sont


obtenues, partir des extraits glandulaires des mammifères étant donné la parenté de leurs
structures chimiques avec celles des hormones humaines.
Avec l'amélioration des techniques d'extraction, on dispose aujourd'hui de beaucoup
d'hormones à l'état pur.

Les animaux couramment utilisés pour ces extractions sont : mouton, porc,
cheval, bœuf et singes.
Quelques fois, on peut recourir aux hypophyses des cadavres humains (par exemple, pour
l'hormone décroissance), aux placentas humains et aux urines des femmes enceintes ou
des femmes ménopausées pour extraire des gonadotrophines.

Enfin, les progrès récents de la biotechnologie ont permis la synthèse artificielle


d'un certain nombre d'hormones.

V. METHODES DE DOSAGE DES HORMONES

En clinique, pour poser le diagnostic d’une maladie des glandes endocrines avec
précision, il est important de mesurer le taux ou la concentration d'une hormone donnée
dans les liquides biologiques, qui sont normalement le plasma, le sérum et les urines.
Habituellement, les concentrations des hormones dans ces liquides biologiques sont très
faibles, de l’ordre de microgramme, de nanogramme, voire de picogramme. Ceci les rend
difficilement dosables par des méthodes biochimiques classiques.

Parmi les méthodes utilisées jusqu'à présent pour les dosages des hormones, il faut
mentionner : les essais biologiques, les dosages biochimiques, les dosages immunologiques
et les radioimmunodosages.

5.1. Essais biologiques

D s'agit des méthodes anciennes, presque totalement abandonnées à l'heure actuelle


même si quelques-unes d'entre elles gardent encore leur droit de cité en Gynécologie. Par
exemple, le test de grossesse par le Bufo.

Dans ces essais biologiques, on utilise soit l'urine soit le plasma ou le sérum de
l’individu dont on désire mesurer la substance hormonale. On injecte une certaine quantité
à un animal de laboratoire et on note les effets physiologiques observés.
De cette façon, on peut examiner par exemple :
- la régénération du tissu interstitiel du testicule chez l'animal après injection d'un
extrait riche en L.H.
- l’augmentation du poids de l'ovaire, de la prostate, des vésicules séminales, de
l’utérus chez les rats après injection d'un extrait riche en gonadotrophines.
- La pigmentation après injection d'un extrait riche en MSH.
- la déperdition de l'acide ascorbique (vit. c) dans les glandes surrénales des rats après
injection d'un extrait riche en ACTH.
- l'augmentation pondérale de la thyroïde chez le rat après injection d'un extrait riche
en TSH

Les méthodes biologiques sont laborieuses souvent qualitatives et parfois semi-


quantitatives. D'où leur peu d'intérêt en clinique.

5.2. Dosages biochimiques

Les dosages biochimiques des hormones sont surtout basés sur la colorimétrie. A
cet effet, on fait réagir certains produits chimiques appelés réactifs, avec des échantillons
de sang ou d'urines des malades. Après un temps d'incubation, on observe l'apparition de
certaines colorations particulières dans les échantillons testés. On mesure l'intensité de ces
colorations qui s'avère être proportionnelle à la quantité d'hormone présente dans
l'échantillon.
C'est ainsi qu'on dose habituellement en clinique, par exemple :
- le P.B.I. dans le sérum,
- les 17- cétostéroïdes urinaires,
- les 17- hydroxycorticoïdes urinaires,
- les œstrogènes urinaires.

Dans certains dosages hormonaux, on recourt à une combinaison des techniques


telles que la chromatographie, la fluorometrie et la spectrophotométrie.

5.3. Dosages immunologiques

Les concentrations des hormones dans les liquides biologiques étant généralement
très faibles, de l'ordre de microgramme, nanogramme voire picogramme, il est souvent très
difficile de les mesurer par des méthodes biochimiques. C'est ainsi qu'on est parvenu à
mettre au point des dosages immunologiques.

Dans ces méthodes, on a tiré profit de la nature protéique de la plupart des


hormones (= polypeptides), ceci leur permet de se comporter comme des antigènes, c'est-
à-dire des substances capables d'induire la formation des anticorps spécifiques, quand elles
sont injectées à un animal d'une espèce différente.
Pour les hormones stéroïdes et aminées, on les rend antigéniques en les couplant par une
liaison chimique covalente à une molécule de sérum-albumine.

De cette façon, il est actuellement devenu possible, au laboratoire, de disposer pour


presque toutes les hormones, des anticorps spécifiques qu’on peut mettre en contact avec
les échantillons de sang ou d'urines des malades. Apres un certain temps d'incubation il se
crée un complexe Ag-Ac qu'il suffit de mettre en évidence et de quantifier.

Pour la mise en évidence et la quantification du complexe Ag-Ac, plusieurs


techniques ont proposées. On parle ainsi de :
- immunofluorescence : si l’on utilise la technique de fluorescence,
- immunoprécipitation : si l'on fait la séparation du complexe Ag-Ac par
chromatoélectrophorèse et précipitation,
- radioimmunodosage ou RIA (Radioimmunoassay) : si l'on marque l'Ag ou l'Ac
par un radio-isotope émetteur d'un rayonnement gamma tel que l'iode radioactif
I125
- immunoradiométrie (IRMA : Immunoradiometricassay) : si on utilise des Ac
monoclonaux ou polyclonaux en plus d'un radioisotope.

VI. CINETIQUE DES HORMONES

Il s'agit ici de suivre le mouvement des hormones dans l'organisme depuis leur
lieu de formation jusqu'à leur lieu d'utilisation considéré éloigné, donc périphérique.

6.1. Lieu de formation


Bien qu'il ait été démontré que certaines hormones peuvent être fabriquées par
plusieurs cellules différentes de l'organisme, par exemple, le glucagon, les oestrogènes, la
gonadotrophine chorionique et quelques polypeptides, il est généralement admis que les
hormones sont principalement synthétisées à partir des précurseurs situés dans les cellules
sécrétrices des glandes endocrines.
Une fois synthétisées, la plupart des hormones sont soit immédiatement déversées dans la
circulation sanguine. C'est le cas des hormones de la corticosurrénale. Par contre, certaines
glandes peuvent stocker les hormones qu'elles synthétisent et ne les libèrent dans la
circulation que soit progressivement suivant les besoins de l'organisme. C'est le cas pour la
posthypophyse, la thyroïde et le pancréas.

6.2. Transport dans la circulation

Dans leur transport dans la circulation sanguine, les hormones hydrosolubles sont
véhiculées sans un mécanisme de transport particulier. Quant aux hormones circulantes
qui sont moins solubles, elles sont partiellement ou totalement liées aux protéines
plasmatiques (= protéine transporteuses).
On distingue deux types de protéines transporteuses :
- l'albumine et la pré-albumine : qui fixent beaucoup de petites molécules et sont
considérées comme des transporteurs généraux.
- les globulines : qui sont considérées comme des transporteurs spécifiques, car elles
possèdent des sites de fixation de haute affinité pour certaines hormones, telles que
la thyroxine, la testostérone, le cortisol etc.

II en résulte que dans la circulation beaucoup d'hormones se présentent sous deux


formes : la forme libre et la forme liée aux protéines transporteuses. Il existe donc un état
d'équilibre dynamique continuel entre ces deux formes et les effets physiologiques d'une
hormone dépendront de la quantité de sa forme libre qui atteint les cellules de l'organe
récepteur.
6.3. Effets périphériques

Seules les formes libres des hormones arrivent au niveau des cellules réceptrices
et y exercent leurs effets physiologiques.
L'objectif final de l'ensemble de ces effets physiologiques est de maintenir un état
d'homéostasie métabolique (état d'équilibre harmonieux) dans l'organisme.

A ce titre, le système endocrinien complète le système nerveux dans le maintien


d'un fonctionnement harmonieux de l'organisme.
Cette homéostasie métabolique est réalisée par les hormones grâce à une interaction
complexe au niveau des organes, se traduisant par une série des réactions métaboliques,
soit agissant en synergisme (en concordance mutuelle ou en complément mutuel) soit
agissant en antagonisme (en discordance ou opposition mutuelle).
Par exemple :
- l'hormone de croissance et la thyroxine favorisent la croissance de l'organisme
= synergisme
- l'hormone de croissance, la thyroxine, les glucocorticoïdes, les catécholamines
favorisent l'hyperglycémie = synergisme.
- le glucagon augmente la glycémie, tandis que l'insuline diminue la glycémie =
antagonisme.
- l'hormone de croissance favorise la synthèse des protéines, tandis que les
corticoïdes favorisent leur catabolisme = antagonisme.

VII. ORGANISATION FT FONCTIONNEMENT DU SYSTEME ENDOCRINIEN

Dans sa structure et son fonctionnement, le système endocrinien présente une


grande organisation. (Figure 1.).

a) Au niveau central, il y a
- le cortex cérébral (CC) qui envoie des influx nerveux ou électrochimiques à
- l'hypothalamus qui, à son tour envoie des messages chimiques (hormones
polypeptidiques hypophyso-stimulantes qui sont CRF, TRF, GnRF, SRF, SIF,
PIF) à
- l'hypophyse antérieure. A son tour, l'hypophyse antérieure sécrète des
hormones protéiniques ou polypeptidiques stimulantes (ACTH, TSH, FSH, LH)
qui vont agir au niveau de la corticosurrénale, de la thyroïde et des gonades. Elle
sécrète, en plus une hormone somatotrope (GH), une hormone mammotrope
(PRL) et une mélanostimuline (MSH) qui stimulent respectivement la
croissance tissulaire (os et muscles), la production laiteuse et les mélanocytes
de la peau.
- L'hypophyse postérieure sécrète l'ADH et l'ocytocine qui agissent
respectivement au niveau des tubules distaux et collecteurs du néphron et au
niveau de l'utérus.
b) Au niveau périphérique,
- La corticosurrénale, la thyroïde et les gonades constituent des glandes
endocrines périphériques cibles sur lesquelles viennent agir les stimulines
hypophysaires. A leur tour, elles sécrètent respectivement les hormones
suivantes les minéralocorticoïdes, les glucocorticoïdes, les androgènes, les
œstrogènes, la progestérone, la T3 et la T4, les hormones sexuelles mâles et
femelles.

A l'instar du système nerveux, on peut y distinguer :


- un niveau central = représenté par le cortex cérébral, l'hypothalamus, et
l'hypophyse.
- un niveau périphérique = représente par les glandes endocrines-cibles et les
organes récepteurs.

7.1. Centres supérieurs du système nerveux central

Les centres sont situés au niveau du cortex cérébral et sont activés par des facteurs
de stimulation liées au stress de nature diverse : facteurs visuels, facteurs auditifs, facteurs
olfactifs, facteurs psychiques émotionnels etc.
Suite à ces stimulations, ces centres cérébraux transmettent des messages à
l'hypothalamus sous forme d'influx nerveux, modulés par certains neurotransmetteurs
chimiques (acétylcholine, catécholamine, dopamine, sérotonine...).

7.2. Centres hypothalamiques

Ces centres sont situés au-dessous du cortex cérébral et autour du troisième


ventricule, sont influençables par les centres supérieurs du SNC et sont constitués de
différents neurones ayant la capacité de synthétiser et de sécréter plusieurs hormones
polypeptidiques appelées releasing factors, qui par l'intermédiaire de la tige pituitaire (=
espèce de système-porte), atteignent très vite l'hypophyse.

Ces Releasing factors influencent la synthèse et la sécrétion des hormones hypophysaires.


Ainsi, il existe un GH-RF pour l'hormone de croissance ; un CRF pour la corticotrophine ;
TRF pour la thyréotrophine ; L H - R F pour la LH ; F S H -RF pour la FSH ; PIF pour la
prolactine

7.3. L'hypophyse

L'hypophyse, surtout l'hypophyse antérieure, est sous l'influence des releasing


factors hypothalamiques. Suite à ces stimulations, les cellules endocrines de l'hypophyse
synthétisent et sécrètent plusieurs hormones appelées stimulines et destinées à stimuler, à
leur tour, les glandes endocrines cibles périphériques. Les hormones antéhypophysaires
sont : ACTH, GH, TSH, FSH, LH, MSH, prolactine. (Fig. 1).

7.3. Glandes endocrines-cibles périphériques

1
kV
Sous l'influence des stimulines hypophysaires, les cellules endocrines des glandes-
cibles synthétisent et sécrètent leurs hormones spécifiques qui passent dans la circulation
sanguine pour être véhiculées vers les organes récepteurs périphériques.
Ces glandes-cibles sont :
- la thyroïde, qui sécrète la T3 et la T4
- la corticosurrénale, qui sécrète les glucocorticoïdes, les minéralocorticoïdes, les
androgènes et les phénolstéroïdes.
- les gonades, qui sécrètent la testostérone, les oestrogènes et la progestérone.

7.4. Organes récepteurs périphériques

Au niveau périphérique, les hormones agissent soit de façon générale sur plusieurs
types de cellules à la fois, soit de façon élective principalement sur certains organes
considérés comme plus sensibles à l'action d'une hormone donnée et appelés organes
récepteurs.
Par exemple :
- L'ACTH, la GH, la T4 : influencent à la fois l'activité de plusieurs types des cellules
de l'organisme;
- l'ocytocine : exerce son action seulement sur l'utérus et les cellules myoépithéliales
des glandes mammaires;
- L'ADH et l'aldostérone : agissent principalement sur les reins;
- La PTH : exerce son action sur l'os et les reins
- La calcitonine agit sur l’os

7.5. Autres glandes endocrines de l'organisme et leurs hormones

En partant de la tête vers les pieds, on peut rencontrer :


- les parathyroïdes avec la PTH
- les cellules parafolliculaires thyroïdiennes avec la calcitonine (CT);
- les cellules glandulaires de l'estomac avec la gastrine;
- les cellules glandulaires du duodénum avec la sécrétine;
- les cellules glandulaires du jéjunum avec la cholécystokinine et la pancréozymine;
- le pancréas endocrine avec le glucagon, l'insuline, la somatostatine et autres
polypeptides pancréatiques (gastrine) ;
- la médullo-surrénale avec les catécholamines;
- le tissu rénal avec l'érythropoïétine, l'angiotensine II et les prostaglandines;

VIII. FIXATION SUR LE RECEPTEUR

Comme nous l'avons signalé déjà auparavant, c'est sous sa forme libre que chaque
hormone est capable d'atteindre les cellules réceptrices et influencer ainsi les processus
métaboliques.
Au niveau cellulaire, les hormones exercent leurs effets selon plusieurs modalités
complexes dont les plus simples et les mieux étudiées sont :
- la fixation de l'hormone sur un récepteur protéique spécifique de la membrane
plasmique;
- la fixation de l'hormone sur un récepteur protéique spécifique cytoplasmique.

a. Fixation sur un récepteur membranaire

Cette modalité d'action hormonale s'applique aux hormones polypeptidiques et


aminées. Ces hormones n'étant pas liposolubles ne peuvent pas traverser la membrane
plasmique de la cellule. Leur forme libre est déposée par la circulation sur la face externe
de la membrane plasmique où il y a un récepteur spécifique qui fixe l'hormone et la véhicule
à travers la membrane jusqu'à la face interne de la membrane.

Ce récepteur spécifique n'est autre que l’enzyme Adénylcyclase, dont la fonction est
de catalyser la conversion de l'ATP en C-AMP (3'-5' adénosine monophosphate cyclique) et
en pyrophosphate.
La liaison hormone-adénylcyclase peut entraîner deux types de réactions, selon le type
d’hormone fixée :
- soit une augmentation de la concentration cytoplasmique de C-AMP avec
stimulation des phosphorylases des protéines avec initiation des réactions
enzymatiques de phosphorylation, responsables des effets métaboliques appropriés
(par ex. glycogénolyse, lipolyse, échange de Ca++);
- soit une diminution de la concentration cytoplasmique de C-AMP avec blocage des
réactions enzymatiques de phosphorylation.

b. Fixation sur un récepteur cytoplasmique

Cette modalité d'action hormonale est appliquée par les stéroïdes et les hormones
thyroïdiennes (T3 et T4).

A cause de leurs poids moléculaires faibles et leur liposolubilité, ces hormones


traversent facilement la membrane plasmique de la cellule réceptrice et se fixent sur un
récepteur protéique spécifique cytoplasmique. Il se constitue ainsi un complexe hormone-
récepteur spécifique, qui est transporté jusqu'au niveau du noyau cellulaire où il pénètre et
se fixe sur le génome grâce à un accepteur du DNA.

Il s'en suit une induction de la transcription des gènes spécifiques; d'où une
augmentation généralisée de la synthèse des protéines, responsables de divers effets relatifs
à la fonction, la croissance et au développement de la cellule.

IX. CONTROLE DE LA SECRETION HORMONALE

IX.1. Mécanisme de Feed Back


Il reste à signaler que les concentrations des hormones circulantes influencent,
non seulement les cellules des organes récepteurs périphériques, mais aussi les cellules du
SNC, de l'hypothalamus et de l'hypophyse. De cette façon, il existe un mécanisme de
contrôle entre le niveau central et le niveau périphérique du système endocrinien, appelé
mécanisme de Feed back ou de rétrocontrôle, basé sur le taux des hormones dans la
circulation sanguine. Il s'agit d'un Feed back dit négatif, c'est-à-dire que
- toute augmentation de la concentration des hormones des glandes endocrines
périphériques entraîne une diminution de la sécrétion des hormones hypothalamo-
hypophysaires.
- Au contraire, toute diminution de la concentration sanguine des hormones des
glandes endocrines périphériques provoque une augmentation de la sécrétion des
hormones hypothalamo-hypophysaires.

IX.2. Mécanisme Neuro-Humoral

La sécrétion d’une hormone peut-être influencée par


- Une stimulation nerveuse au cours de laquelle les différents influx à partir d’un
stress, vont influencer le cortex cérébral et de là, les centres hypothalamiques
- La concentration de certaines substances (glucose, acide aminé, ions, osmolarité…)
dans les différentes humeurs biologiques (sang, urine, suc gastrique…) est un
élément déterminant également de la production hormonale. Par exemple,
l’hypoglycémie stimule la sécrétion de l’insuline, l’hypernatrémie inhibe celle de
l’ADH, l’acidité gastrique inhibe la production de la gastrine
DEUXIEME PARTIE :
DEUXIEME PARTIE : ETUDE SYSTEMATIQUE DES GLANDES
ETUDEENDSYSTEMATIQUE
OCRINES ET LEURSDES
HORMEPITHELIUMS
ONES
ENDOCRINES ET LEURS HORMONES
CHAPITRE 1. HYPOTHALAMUS

1.1. Rappel anatomo-histologique


L'hypothalamus ou le diencéphale comprend un ensemble de neurones neuro-
végétatifs organisés en "centres spécialisés" groupés autour da IVème ventricule, entre le
cortex cérébral et l'hypophyse.
Ces centres sont en communication très étroite et très rapide avec l'hypophyse, grâce à la
tige pituitaire par laquelle passent tous les vaisseaux et fibres nerveuses allant de
l'hypothalamus à l'hypophyse.

Histologiquement, ces centres sont constitués des neurones spécialisés dans la


synthèse et la sécrétion des hormones polypeptidiques appelées releasing Factors, dont le
rôle est de favoriser la sécrétion des hormones hypophysaires spécifiques appelées
stimulines.

1.2. Hormones hypothalamiques

Ces hormones sont sécrétées par les principaux centres hypothalamiques ci-dessous :

a) Les centres sexuels : contrôlent l'activité des cellules gonadotropes de l'hypophyse


antérieure en libérant un GnRF (gonadotrophin releasing factor) qui en fait
comprendrait deux fractions un FSH-RF (FSH releasing factor) et un LH-RF (LH
releasing factor). Le centre à LH-RF est localisé dans la partie antérieure de
l'hypothalamus, tandis que le centre à FSH-RF est situé dans l'hypothalamus postérieur.
b) Le centre corticotrope : contrôle l'activité des cellules corticotropes de l'hypophyse
antérieure, en libérant le CRF (= corticotropin releasing factor). Ce centre est localisé
dans la partie postérieure de l'hypothalamus,
c) Le centre thyréotrope : contrôle l'activité des cellules thyréotropes de l'hypophyse
antérieure, en libérant le TRF (= thyreotropin releasing factor). Il est à noter que le TRF
intervient aussi dans le contrôle de la sécrétion de prolactine par les cellules
mammotropes de l'hypophyse antérieure. Ce centre est localisé dans la partie antérieure
de l'hypothalamus.
d) Le centre somatotrope : contrôle l'activité des cellules somatotropes de l'hypophyse
antérieure, en libérant deux hormones : Un SRF (somatotropin releasing factor) et Un
SIF (somatotropin inhibiting factor ou somatostatine) qui bloque la sécrétion de SRF.
Ce centre est situé dans la partie antérieure de l'hypothalamus.
e) Le centre mammotrope : contrôle l'activité des cellules mammotropes de l'hypophyse
antérieure, en libérant un PIF (prolactin inhibiting factor). Ce centre est situé dans la
partie antérieure de l'hypothalamus.
f) Le centre de l'appétit : contrôle l'appétit, ses troubles provoquent une cachexie par
anorexie, soit une obésité par polyphagie. Il ne sécrète aucune hormone
hypophysotrope. Nous le mentionnons ici pour attirer l'attention sur le fait que ses
altérations sont souvent associées à diverses atteintes hypothalamo-hypophysaires. Ce
centre est situé dans la partie médiane de l'hypothalamus.
g) Le centre anti-diurétique : contrôle le métabolisme de l'eau en influençant la libération
de l'ADH (antidiuretic hormone) par l'hypophyse postérieure. Il est composé des noyaux
supra-optiques localisés dans la partie antérieure de l'hypothalamus.
h) Le centre ocytocique : contrôle les contractions de l'utérus en influençant la libération
de l'ocytocine par l'hypophyse postérieure. Il est composé des noyaux paraventriculaires
localisés dans la partie antérieure de l'hypothalamus.
1.3. Structure chimique des hormones hypothalamiques

Ce sont des polypeptides : CRF, TRF, PIF, SRF, GnRF.

1.4. Méthodes d'obtention de ces hormones

On peut obtenir les hormones hypothalamiques par deux procédés :


- Soit une extraction glandulaire à partir des hypothalamus de certains animaux,
- Soit une synthèse artificielle (par exemple le TRF).

1.5. Méthodes de dosages

Ces hormones sont dosées par radioimmunodosage (RIA).

1.6. Régulation de la sécrétion des hormones hypothalamiques

Cette régulation se fait par deux mécanismes :


a) Le mécanisme neuro-humoral selon lequel les influx nerveux provenant du SNC
sont transmis par voies adrénergiques vers l'hypothalamus, pour influencer son
fonctionnement soit dans le sens de la stimulation, soit dans le sens de l'inhibition.
b) Le mécanisme de feed back négatif selon lequel les concentrations sanguines élevées
des hormones des glandes-cibles périphériques inhibent l'hypothalamus, tandis que
les concentrations basses des mêmes hormones le stimulent

1.7. Anomalies cliniques

En clinique, on rencontre très rarement des maladies provoquées par


l'hypersécrétion des hormones hypothalamiques. Au contraire, beaucoup d'atteintes de
l'hypothalamus provoquent une hyposécrétion des hormones hypothalamiques qui, à leur
tour, entraînent une hyposécrétion des hormones hypophysaires correspondantes. On
parlera ainsi, par exemple : d'hypothyroïdie tertiaire, d'hypogonadisme tertiaire,
d'hypocorticisme tertiaire.
CHAPITRE II. HYPOPHYSE

2.1. Rappel anatomique

L'hypophyse est une petite glande pesant ± 0,5 g et mesurant ± 1 cm de diamètre


Elle est logée dans une cavité de l'os sphénoïde appelée selle turcique et communique en haut
avec l'hypothalamus par l'intermédiaire de la tige pituitaire. En avant d'elle et en haut, se
croisent les nerfs optiques en formant le chiasma optique, qui est souvent comprimé en cas
de tumeur hypophysaire, ce qui se traduit en clinique par des troubles oculaires.

L'hypophyse contrôle les sécrétions hormonales de presque toutes les autres


glandes endocrines périphériques, excepté les parathyroïdes, la médullo-surrénale et le
pancréas.
Elle est composée de trois lobes :
- Le lobe antérieur (hypophyse antérieure) qui est une glande endocrine importante;
- le lobe postérieur (hypophyse postérieure), avec un rôle endocrinien moins
important
- Le lobe intermédiaire : devenu très mince, rudimentaire chez l'homme, il est encore
assez bien développé chez les animaux vertébrés. Son rôle endocrinien est moins
important

2.2. Rappel histologique

a) Le lobe antérieur de l'hypophyse est formé des travées conjonctives, de nombreux


capillaires et de trois types de cellules : les cellules chromophores, les cellules
Chromophiles éosinophiles et les cellules chromophiles basophiles.
1. Les cellules chromophobes : constituent environ 52 % des cellules hypophysaires.
Elles sont petites et dépourvues de granules colorables. Elles sont considérées
comme cellules hypophysaires de réserve ou temporairement en repos. En effet,
dans certaines circonstances, elles se transforment en cellules sécrétrices.
2. Les cellules chromophiles éosinophiles ou acidophiles : représentent environ 37 %
des cellules hypophysaires. A l'état fonctionnel, elles apparaissent grandes et
contiennent des granules fixant les colorants acides, tels que l’éosine. Elles sont
composées par les cellules somatotropes (pour la G.H.) et les cellules mammotropes
(pour la prolactine).
3. Les cellules chromophiles basophiles : constituent environ 11 % des cellules
hypophysaires. Il s'agit de grandes cellules fonctionnelles contenant des granules
fixant des colorants basiques tels que l'hématoxyline. Elles sont représentées par :
- des cellules thyréotropes pour la TSH,
- des cellules corticotropes pour l’ACTH,
- des cellules mélanotropes pour la MSH,
- des cellules gonadotropes (pour la FSH et la LU).

b) Le lobe postérieur : est composé des cellules sécrétrices qui ressemblent aux cellules
neurogliales, appelées pituicytes. Il est relié à l'hypothalamus par des fibres nerveuses
amyélinisées qui passent par la tige pituitaire. Ces pituicytes serviraient seulement
comme lieu de stockage des hormones synthétisées par les noyaux supra-optiques et
para- ventriculaires de l'hypothalamus, notamment l'ADH et l'ocytocine.
c) Le lobe intermédiaire : chez les animaux vertébrés, tels que les amphibiens, le lobe
intermédiaire existe et est composé des cellules endocrines qui synthétisent et sécrètent
la MSH (= mélanocytes stimulating hormone).
EN RESUME

L'hypophyse antérieure de l'homme sécrète 7 hormones : l'ACTH, la TSH, la GH,


la prolactine, la FSH et la LH, la MSH. Tandis que l'hypophyse postérieure ne sécrète que 2
hormones : l'ADH et l'ocytocine.

2.3. Etude des hormones de l'hypophyse antérieure

A. La corticotrophine

1. Cette hormone est aussi appelée corticotrophine ou corticostimuline ou


adrénocorticotropine ou ACTH adrenocorticotropic hormone).
2. Structure chimique : C’est un polypeptide composé de 39acides aminés. Elle présente
une analogie de structure avec la MSH (hormone pigmentaire), ce qui expliquerait
son effet pigmentaire noté dans certaines situations
3. Lieu de formation : Dans les cellules basophiles corticotropes de l'hypophyse
antérieure, parfois dans le placenta et l'hypophyse postérieure.
4. Méthode d'obtention
- Soit par extraction glandulaire à partir de l'hypophyse du mouton ou
du porc;
- soit par synthèse artificielle.
5. Méthode de dosage
- Méthode biologique : épreuve de SAYERS, qui consiste à mesurer la
déperdition de l'acide ascorbique (= Vit C dans les surrénales des rats
hypophysectomisés, après injection de l'extrait glandulaire à doser.
- Radioimmunodosage : préférable actuellement
6. Effets physiologiques de l'ACTH : On note :

6.1 Des actions sur la corticosurrénale :


- Une action immédiate consistant en une stimulation de la synthèse des
glucocorticoïdes, des minéralocorticoïdes, des androgènes et des
phénolstéroïdes à partir du cholestérol, suite à une stimulation intense de
l'enzyme phosphorylase corticosurrénalienne et des hydroxylases.
- Une action tardée provoquant une hypertrophie et une hyperplasie de la
corticosurrénale.
- Une action rapide consistant en une modification de la teneur en acide
ascorbique des surrénales, en augmentant le passage de cet acide dans la
circulation sanguine.
6.2 Des actions extra surrénaliennes : on observe :
- Une chute du taux des cellules éosinophiles sanguines,
- Une mobilisation accrue des lipides (lipolyse) avec une cétose passagère chez
l'homme
- Un effet diabétogène (hyperglycémiant), d'où antagonisme avec l'insuline et
synergisme avec l'hormone de croissance.

7. Régulation de la sécrétion de l’ACTH

- Mécanisme neuro-humoral : selon lequel beaucoup de facteurs stressants (par


exemple douleur fièvre etc.) passent par le SNC qui envoie des influx nerveux à
l'hypothalamus. Celui-ci sécréterait le CRF. Cette voie peut être facilement
bloquée par divers produits, tels que la morphine, la réserpine, le largactil, qui
agiraient sur les récepteurs dopaminergiques en les inhibant
- Mécanisme de feed back négatif : basé sur le taux des glucocorticoïdes circulants
(le cortisol) qui influence la sécrétion de I'ACTH hypophysaire.

8. Anomalies cliniques

- L'hypersécrétion d'ACTH en cas d'un adénome (tumeur) basophile de


l'hypophyse antérieure provoque la maladie de Cushing, caractérisée par une
obésité tronculaire et un faciès lunaire
- L'hyposécrétion d'ACTH (en cas de destruction de l'hypophyse) entraîne une
insuffisance surrénalienne secondaire caractérisée par une adynamie, une
hypotension et des troubles électrolytiques avec déshydratation.

B. L'hormone pigmentaire

1. Cette hormone est aussi appelée Hormone mélanotropes ou mélanostimuline ou


MSH (mélanocyte stimulating hormone).
2. Structure chimique : Il s'agit d'un polypeptide composé de 35 acides aminés rangés
en deux chaînes une chaîne Alpha de 13 acides aminés et une chaîne Bêta de 22
acides aminés.
3. lieu de formation : dans lobe intermédiaire de l'hypophyse chez les animaux
vertébrés mais aussi dans le lobe antérieur et postérieur chez l'homme et les autres
animaux dépourvus de lobe intermédiaire tels que la baleine.
4. Méthodes d'obtention : surtout par extraction glandulaire à partir de l'hypophyse
des animaux.
5. Méthode de dosage
- Méthode biologique : Un test basé sur le changement de la coloration de la
peau chez les animaux à sang froid (amphi biens)
- Radioimmunodosage méthode préférable actuellement
6. Effets physiologiques de la MSH
- Chez les animaux à sang froid (poissons et amphibiens), la MSH provoque
une augmentation de la taille des chromatophores, une dispersion des
granules pigmentaires et entraîne l'adaptation de la couleur du revêtement
cutané à celle du milieu.
- Chez l'homme, la MSH :
 Favorise la synthèse de la mélanine, en influençant l'activité de
l'enzyme tyrosinase qui convertit la tyrosine en
dihydroxyphenylalanine (DOPA), d'où pigmentation augmentée.
 Augmente la photosensibilité (sensibilité à la lumière solaire)
 Accélère la régénération du pourpre rétinien et diminue le temps
d'adaptation à l’obscurité
7. Régulation de la sécrétion de la MSH
- Mécanisme neurohumoral. Selon ce mécanisme, certains facteurs agissant
au niveau du SNC en influençant la voie dopaminergique retentiraient au
niveau de l'hypothalamus en favorisant la sécrétion d'un MIF (= MSH
inhibiting factor).
- Mécanisme de feed back négatif. En effet les taux sanguins de certaines
hormones surrénaliennes (glucocorticoïdes dont le Cortisol et les
catécholamines) jouent dans ce mécanisme. Leurs augmentations inhibent
la sécrétion de MSH, tandis que leurs baisses favorisent la sécrétion de MSH.
8. Anomalies cliniques
- On ne connaît pas en clinique des anomalies dues à l’hyposécrétion de MSH.
- Par contre, on connaît certaines maladies associées à une hyperpigmentation
de la peau, liée à une hypersécrétion de la MSH par exemple : dans la maladie
d'Addison et dans la maladie de Cushing

C. L'hormone de croissance

1. Cette hormone est aussi appelée hormone somatotrope ou somatostimuline ou


somatotrophine ou somatotropine ou GH (growth hormone).
2. Structure chimique : C'est un polypeptide composé d'une chaîne de 191 acides aminés.
3. lieu de formation : dans les cellules somatotropes chromophiles éosinophiles de
l'hypophyse antérieure et également dans le placenta (la somatotrophine chorionique).
4. Méthodes d’obtention : surtout par extraction à partir de l'hypophyse de divers
animaux (bœuf, singe…) et de l'homme (cadavre humain). Actuellement possibilité de
synthèse artificielle.
5. Méthodes de dosages
- Méthodes biologiques sont basées sur :
 Le test de croissance d’Evans qui se fait sur des rats hypophysectomisés
âgés de 21-30 jours. L'unité est définie comme étant la quantité
d'hormone que l’animal reçoit par jour de façon que son poids augmente
de 10 g en 10 jours.
 test de cartilage tibial qui est plus spécifique et plus rapide que le test
d'Evans et mesure la croissance du cartilage tibial de l'animal.
- Radioimmunodosage : méthode préférable actuellement
6. Effets physiologiques de la G.H. On distingue :
- Les effets sur la croissance générale : L'hormone de croissance stimule la
croissance de tous les organes (effet non spécifique), ce qui fait croître
l'organisme entier Ici, son effet est complété par l’action des hormones
thyroïdiennes (T4 et T3) qui elles favorisent la maturation des organes
(synergisme)
- Effet sur la croissance osseuse. Cet effet est spécifique et s'exerce au niveau du
cartilage de conjugaison des os, par l'intermédiaire de la somatomédine
plasmatique, d'origine hépatique. Ce qui favorise la croissance staturale ou
longitudinale.
- Effet sur le métabolisme des protéines : la somatostimuline favorise l'entrée
intracellulaire des acides aminés d'où : baisse du taux plasmatique des acides
aminés, augmentation de la synthèse des protéines et renforcement de la
rétention azotée. Ici, il faudrait noter que l’augmentation de la synthèse des
protéines dépend également de la présence des quantités suffisantes des
vitamines, des protéines alimentaires (acides aminés alimentaires) et de
l'insuline (synergisme).
- Effet sur le métabolisme des lipides : la somatostimuline provoque la
mobilisation des lipides de leurs dépôts périphériques et accélère l'oxydation
des lipides ainsi mobilisés (lipolyse) et la cétogenèse hépatique (formation des
corps cétoniques : acide diacétique, acétone, acide Béta hydrox butyrique).
- Effet sur le métabolisme des glucides. La somatostimuline inhibe le catabolisme
des glucides musculaires (antagonisme avec l'insuline) et provoque aussi une
augmentation de la glycémie, effet diabétogène (synergisme avec AC'TH,
catécholamine, T4, glucocorticoïde, mais antagonisme avec insuline).
- Effet sur le métabolisme de l'eau et des électrolytes : la somatostimuline favorise
la rétention tissulaire de l'eau et des ions (sodium, chlorure, potassium,
magnésium). Elle provoque l'augmentation des taux sanguins de la phosphatase
alcaline et des phosphates inorganiques.
7. Régulation de la sécrétion de la G.H : elle se fait essentiellement par un mécanisme
neuro-hormonal. Selon lequel, la sécrétion hypophysaire de la somatostimuline est :
- stimulée par : l’hypoglycémie spontanée ou insulinoinduite, l'administration
des acides aminés (arginine) l'administration des œstrogènes, la thyroxine,
Les Bêta bloquants car facilitant la sécrétion du SRF hypothalamique.
- inhibée par : les glucocorticoïdes (Cortisone), les alpha-bloquants
(phentolamine), car inhibant la sécrétion du SRF ou favorisant la sécrétion du
SR-IF (= somatostatine) hypothalamique
8. Anomalies Cliniques :
En clinique, on a observé certaines maladies dues aux troubles de la sécrétion de la
somatostimuline.
- L'hypersécrétion de la GH (en cas des tumeurs éosinophiles de l'hypophyse
Antérieure) provoque : chez l'enfant le gigantisme avant la puberté, caractérisé par
une taille géante et chez l'adulte : l'acromégalie caractérisée par l'hypertrophie des
extrémités des membres et de la face.
- L’hyposécrétion de ta GH (en cas de destruction de l'hypophyse) favorise les crises
d’hypoglycémie. Quand elle est importante et survient chez l'enfant, elle provoque
le nanisme hypophysaire, par blocage de la croissance staturale

D. La thyréostimuline

1. Cette hormone est aussi appelée hormone thyréotrope ou thyrotrophine ou


thyréotropine ou TSH (thyroid stimulating hormone).
2. Structure chimique : C'est une glycoprotéine à deux chaînes polypeptidiques alpha
et bêta, d'où analogie de structure chimique avec FSH et LH.
3. lieu de formation : Dans les cellules thyréotropes basophiles de l'hypophyse
antérieure.
4. Méthodes d'obtention : Essentiellement, par extraction glandulaire, à partir de
l'hypophyse des animaux (bœuf).
5. Méthodes de dosages
- Méthodes biologiques : Etudes des modifications histologiques de la
thyroïde chez les cobayes de 100-150 g, 3 jours après injection. Mesure de
l'augmentation du poids de la thyroïde chez les cobayes, après injection.
Mesures de variations du métabolisme de base chez l'animal après injection.
Mesures des variations de la teneur en iode de la thyroïde chez l'animal après
injection.
- Radioimmunodosage : méthode préférable actuellement
6. Effets physiologiques de la TSH. La TSH exerce ses effets sur les récepteurs
spécifiques thyroïdiens. On note :
- Une action immédiate consistant en une stimulation de différentes étapes
de l'hormonosynthèse thyroïdienne (stimulation enzymatique) comprenant
 la captation thyroïdienne de l'iode
 l'organification et l'incorporation de l'iode sur la tyrosine
 le couplage des iodotyrosines
 l'hydrolyse de la thyroglobuline
 la sécrétion des iodothyronines
- Une action retardée qui est une stimulation de l'hyperplasie de la glande
thyroïde, d'où hypertrophie et goitre.
7. Régulation de la sécrétion de la TSH. Elle se fait par deux mécanismes :
- Un mécanisme neuro-humoral passant par le SNC avec stimulation de
l'hypothalamus qui sécrète le TRF.
- Un mécanisme de feed back négatif dépendant de la concentration sanguine
en hormones thyroïdiennes T4 et T3.
8. Anomalies cliniques : Les troubles de la sécrétion de la TSH peuvent se rencontrer
en clinique.
- L'hypersécrétion (en cas d'un adénome de l'hypophyse) peut entraîner un
goitre et une hyperthyroïdie secondaire avec des signes de tachycardie,
tremblement, anxiété et transpiration abondante.
- L'hyposécrétion (en cas de destruction de l'hypophyse) provoque une
hypothyroïdie secondaire avec des signes de myxœdème, bradycardie,
frilosité, somnolence.

E. La prolactine

1. Elle est aussi appelée hormone lactogène ou mammotrophine ou hormone


mammotrope.
2. Structure chimique : il s'agit d'un polypeptide composé d'une seule chaîne de 198
acides aminés et qui présente une analogie avec la somatotrophine.
3. Lieu de formation : Dans les cellules mammotropes éosinophiles de l'hypophyse
antérieure.
4. Méthodes d'obtention. Essentiellement par extraction glandulaire, à partir de 1
hypophyse des animaux ; mouton).
5. Méthode de dosages
- Méthode biologique avec le Test de prolifération du jabot des pigeonneaux et
d'autres oiseaux.
- Radioimmunodosage, méthode préférable actuellement
6. Effets physiologiques de la prolactine On distingue les actions ci-dessous :
- Action galactogène : stimulation de la production et la sécrétion du lait dans les
glandes mammaires déjà développées, grâce aux effets des œstrogènes
- Action mammotrope : stimulation du développement glandulaire et de la sécrétion
laiteuse du jabot de pigeon.
- Action lutéotrope : Chez l'animal à l'instar de la gonadotrophine LH. La prolactine
maintient te corps jaune et permet d'éviter l'avortement
- Action hypothalamotrope :
Chez les animaux, la prolactine provoque après administration, des signes de
comportement maternel. Par exemple, elle incite les poules à couver et d'autres
oiseaux à tisser des nids.
7. Régulation de da sécrétion fie la prolactine (PRL). Cette sécrétion est contrôlée par deux
mécanismes :
- Un mécanisme neuro-humoral, passant par le SNC et influençant l'hypothalamus
dans sa sécrétion de PIF ou de TRF, ce qui entraîne soit une inhibition soit une
stimulation de la sécrétion de la prolactine par l'hypophyse antérieure.
- Un mécanisme de feed back négatif selon lequel les taux élevés d'œstrogènes dans
la circulation sanguine inhibent la sécrétion de la prolactine par l'hypophyse
antérieure.
8. Anomalies cliniques
- L'hypersécrétion de la prolactine se rencontre parfois en clinique, en cas d'atteinte
de l'hypothalamus ou d'administration des médicaments qui bloquent la sécrétion
hypothalamique du PIF ou en cas d'adénomes hypophysaires (prolactinomes). Les
troubles les plus importants sont notés en cas de prolactinome (tumeur
hypophysaire). On observe alors chez la patiente une galactorrhée et une
aménorrhée.
- L'hyposécrétion de la prolactine n'a pas donné lieu à une maladie propre,
identifiable en clinique. Rarement, elle se voit dans la destruction de l'hypophyse
syndrome de SHEEHAN) d'où absence de lactation en post-partum.

F. La folliculostimuline

1. Cette gonadotrophine s'appelle aussi hormone folliculostimulante ou FSH (follicle


stimulating hormone).
2. Structure chimique : C'est une glycoprotéine à deux chaînes polypeptidiques alpha et bêta,
et la spécificité de l'action biologique est liée à la chaîne bêta. II y a analogie chimique avec
la LH et la TSH.
3. Lieu de formation : Dans les cellules gonadotropes FSH basophiles de l'hypophyse
antérieure.
4. Méthodes d'obtention. Essentiellement par extraction glandulaire à partir de l'hypophyse
de l'homme, du cheval, du porc et du mouton. Mais aussi par extraction à partir des urines
des femmes ménopausées.
5. Méthodes de dosages
- Méthodes biologiques :
 Test de croissance et de maturation des follicules chez les rats femelles
hypophysectomisés.
 Mesure de l'augmentation du poids des testicules chez les rats mâles
hypophysectomisés.
 Mesure de l'augmentation du poids des ovaires chez les rats femelles
hypophysectomisés.
- Radioimmunodosage, méthode préférable actuellement
6. Effets physiologiques de la FSH
- Chez la femme (la femelle), elle stimule la maturation du follicule des ovaires.
- Chez l'homme (le mâle), elle stimule la spermatogenèse jusqu'à la formation des
spermatozoïdes mûrs. Elle stimule aussi la croissance des tubes séminifères.
1. Régulation de la sécrétion de la FSH Elle se fait par les mécanismes ci-dessous :
- Un mécanisme neuro-humoral : concernent toutes les influences psychiques ou
sensorielles partant du SNC vers le centre sexuel de l'hypothalamus, d'où la
sécrétion constante ou cyclique de GnRF, suivie de la sécrétion de la FSH par
l'hypophyse antérieure.
- Un mécanisme de feed back négatif dépendant de la concentration sanguine des
hormones sexuelles.
- Une interaction avec les autres hormones hypophysaires. On a pu observer que la
surproduction de corticotrophine ou de thyréotropine entraîne une diminution de
la sécrétion de gonadotrophines. De même, l'hyperthyroïdie conduit à un arrêt de
la sécrétion des gonadotrophines.
2. Anomalies cliniques
- L'hypersécrétion de la FSH provoque chez la femme des kystes folliculaires
des ovaires.
- L'hyposécrétion de la FSH entraîne des troubles des règles (oligoménorrhée,
aménorrhée) chez la femme et un hypogonadisme secondaire avec
azoospermie chez l'homme.

G. L'hormone lutéinisante

1. Cette gonadotrophine s'appelle aussi LH (lutéinizing hormone) ou ICSH (interstitial


cell stimulating hormone).
2. Structure chimique : C'est aussi une glycoprotéine à deux chaînes polypeptidiques alpha
et bêta, et la spécificité de l'action biologique est liée à sa chaîne bêta, il y a analogie de
structure chimique avec la FSH et la TSH.
3. Lieu de formation : Dans les cellules basophiles de l'hypophyse antérieure.
4. Méthodes d'obtention : Essentiellement par extraction glandulaire à partir de
l'hypophyse du mouton et du porc.
5. Méthodes de dosages
- Test de restauration du tissu, interstitiel chez le rat hypophysectomisés.
- Mesure de l'augmentation du poids de l'ovaire, de la prostate ou des vésicules
séminales chez le rat hypophysectomisés.
- Radioimmunodosage : méthode préférable actuellement
6. Effets physiologiques de la L.H.
- Chez la femme elle stimule la rupture du follicule mûr (induit l'ovulation), la
formation du corps jaune de l'ovaire (induit la lutéinisation). Elle agit en synergie
avec la FSH pour stimuler la synthèse des œstrogènes par les Cellules interstitielles
de la thèque interne principalement. Elle agit en synergie avec la prolactine pour
stimuler la synthèse de la progestérone par le corps jaune.
- Chez le mâle, elle stimule la synthèse et la sécrétion de la testostérone par les cellules
interstitielles de Leydig. Elle stimule la croissance des tubes séminifères et des
glandes sexuelles accessoires (prostate, vésicules séminales, glandes de Cowper)
d’où synergisme avec FSH.
7. Régulation de la sécrétion de la L.H. Elle se fait par les mêmes mécanismes que pour la
FSH.
8. Anomalies cliniques : L'hypersécrétion de la LH peut provoquer de la dysménorrhée
chez la femme. L'hyposécrétion va entraîner chez la femme un cycle anovulatoire et une
stérilité, chez l'homme un hypogonadisme secondaire (perte de libido et impuissance).

H. La gonadotrophine chorionique

1. Il s'agit d'une gonadotrophine extra-hypophysaire, aussi appelée HCG (human


chorionic gonadotropin).
2. Structure chimique : C’est une glycoprotéine ayant une structure chimique très proche
de celle de la L.H.
3. Lieu de formation : Dans les cellules de Langhans des villosités choriales du placenta.
4. Méthodes d'obtention : soit par extraction glandulaire, à partir du placenta de la femme,
soit par extraction à partir des urines des femmes enceintes.
5. Méthodes de dosages
- Méthodes biologiques :
 Mesure de l'augmentation du poids de la prostate ou des vésicules séminales chez le
rat
 Test d'apparition des follicules hémorragiques chez le lapin, après injection de 10
ml d'urine dans une veine de l'oreille (réaction de Friedman 48 h après injection).
 Test d'apparition d'une hyperémie de l’ovaire chez le rat après injection d'urines.
 Test de grossesse (Bufo test) basé sur l'apparition des spermatozoïdes dans le
liquide séminal du crapaud mâle (Bufo arenarum) après injection de l'urine ou du
sérum dans son sac lymphatique dorsal.
- Radioimmunodosage, méthode préférable actuellement
- Méthodes immunologiques : ces méthodes sont très rapides et d'usage courant dans
les cabinets médicaux et basées sur l'agglutination ou sur les anticorps monoclonaux
6. Effets physiologiques : La HCG reprend les actions biologiques de la LH pendant la
grossesse au moment où les concentrations sanguines élevées des œstrogènes et de la
progestérone bloquent les sécrétions hypophysaires.

2.4. ETUDE DES HORMONES DE L'HYPOPHYSE POSTERIEURE

A. Vasopressine

1. Cette hormone est aussi appelée pitressine ou ADH (antidiuretic hormone;


2. Structure chimique : C'est un polypeptide composé d'une chaîne de 8 acides aminés
(octapeptide) elle a une analogie de structure chimique avec l'ocytocine.
3. Lieu de formation : essentiellement dans les noyaux supra-optiques de
l'hypothalamus, de là elle migre par les nerfs de la tige pituitaire sous forme des
granules qui sont finalement stockés dans les pituicytes de l'hypophyse postérieure.
4. Méthodes d'obtention : par extraction glandulaire à partir de l'hypophyse du porc.
Et aussi par synthèse artificielle.
5. Méthodes de dosage
- Méthodes biologiques : Etude de l'effet vasopresseur : par enregistrement de la
hausse de la TA chez les animaux (chien, chat). Etude de l'effet anti-diurétique : par
mesure de la baisse de la diurèse chez les animaux (chien, rat, lapin).
- Radioimmunodosage méthode préférable à l'heure actuelle.
6. Effets physiologiques de L’ADH
- L'ADH exerce ses effets sur le rein et les vaisseaux sanguins.
- L'ADH participe au contrôle du métabolisme de l'eau, en augmentant la
réabsorption de l'eau et du sodium, au niveau des tubules rénaux distaux et
collecteurs. Cette augmentation de la perméabilité des tubules rénaux à l'eau se fait
par un mécanisme actif basé sur l'activation de l’adénylcyclase membranaire et la
formation de l'AMP cyclique cytoplasmique. Les conséquences de cette
augmentation de la réabsorption tubulaire de l'eau et du sodium sont :
 une diminution du volume urinaire, (= diurèse)
 une émission des urines plus concentrées et hypertoniques par rapport au
plasma.
- Effet vasopresseur : aux fortes doses, l'ADH provoque une vasoconstriction des
artérioles et une augmentation de la T.A. (d'où son nom de vasopressine). Cette
propriété est utilisée en clinique pour contrôler les hémorragies dues à la rupture
des varices œsophagiennes.
7. Régulation de la sécrétion de l'ADH
Certaines drogues (agissant sur l'hypothalamus) : L’alcool inhibe la sécrétion de
l'ADH, d'où polyurie. La nicotine, la morphine et les barbituriques stimulent la
sécrétion de l'ADH.
8. Anomalies cliniques
- L'hyposécrétion de l'ADH (cas des lésions des noyaux supra-optiques de
l'hypothalamus ou de lésions de l'hypophyse postérieure). Le patient présente un
diabète insipide (polyurie, polydipsie, amaigrissement, mais avec une glycémie
normale et une glycosurie négative).
- L'hypersécrétion de l'ADH a été rarement signalée en pathologie clinique et
provoque des états de rétention accrue d'eau avec œdèmes (intoxication à l'eau).

B. L'ocytocine

1. Cette hormone est aussi appelée pitocine


2. Structure chimique : C'est un polypeptide composé d'une chaîne de 8 acides aminés
(octapeptide) très proche de la molécule de la vasopressine.
3. Lieu de formation se fait essentiellement dans les noyaux paraventriculaires de
l'hypothalamus, d'où elle migre sous forme des granules par les nerfs de la tige pituitaire
et est acheminée vers l'hypophyse postérieure pour être stockée dans les pituicytes.
4. Méthodes d'obtention : par extraction glandulaire, à partir de l’hypophyse du porc ou par
synthèse artificielle
5. Méthodes de dosage
- Méthode biologique : basée sur l’étude de l’effet ocytocique par enregistrement de la
contraction de l’utérus chez le cobaye.
- Radioimmunodosage : méthode préférable actuellement
6. Effets physiologique de l’ocytocine : l'ocytocine exerce ses effets sur l'utérus et les glandes
mammaires.
- Effet sur l'utérus, l'ocytocine stimule les contractions de la musculature de l'utérus
chez la femme, surtout l'utérus gravide, d'où son rôle important dans le
déclenchement du travail (contractions utérines répétitives) lors de l'accouchement
- Effet sur les glandes mammaires : stimule les contractions des cellules
myoépithéliales des acini et les canaux galactophores des glandes mammaires, d'où
éjection du lait

7. Régulation de la sécrétion de l'ocytocine : Elle se fait essentiellement par un mécanisme


neurohumoral où interviennent divers facteurs agissant au niveau du SNC et de
l'hypothalamus. Parmi ces facteurs, le plus important est la stimulation mécanique du
mamelon parla succion, qui favorise la Sécrétion de l'ocytocine.

8. Anomalies : On ne connaît pas encore des anomalies cliniques spécifiques liées à l’hyper
ou L’hyposécrétion de l'ocytocine.
CHAPITRE III. THYROIDE

3.1 Rappel anatomique

La thyroïde est une glande pesant 20-30 g, située superficiellement dans la partie
antéro-inférieure du cou, devant la base du larynx et les premiers anneaux de la trachée.
Elle a la forme d'un papillon et est composée :
- de deux lobes latéraux verticaux, appliqués sur les faces latérales de la trachée
- d'un pont horizontal de tissu réunissant les deux lobes, appelé isthme thyroïdien.

3.2. Rappel histologique

La thyroïde est entourée d'une capsule qui envoie des prolongements à l'intérieur
de la glande et la subdivise en nombreux lobules.
Les lobules contiennent des follicules thyroïdiens qui sont des vésicules closes, sphériques ou
ovoïdes, isolés les unes des autres et dont la paroi est formée d'un épithélium cubique
simple.

Les cellules épithéliales sécrètent une substance gélatineuse appelée colloïde, qui est stockée
dans la lumière de la vésicule. De plus, dans la paroi des follicules thyroïdiens, on observe
quelques cellules claires qui n'entrent pas en contact avec le colloïde et qu'on appelle
cellules parafolliculaires.
Les cellules parafolliculaires synthétisent et sécrètent la calcitonine, tandis que les cellules
folliculaires élaborent les hormones thyroïdiennes iodées, la T3 et la T4. Ces deux hormones
se lient à une glycoprotéine intra thyroïdienne, la thyroglobuline, pour être stockées dans
les follicules sous forme de colloïde.
3.3. Etude des hormones thyroïdiennes

3.3.1. Les hormones iodées (T3 et T4)

a. synonyme : T3 = triiodothyronine, T4 = tétraiodothtyronine ou thyroxine


b. Structure chimique : Ce sont des dérivés d'un acide aminé, la tyrosine
c. Lieu de formation : Dans les cellules folliculaires de la thyroïde.
d. Méthodes d'obtention : Essentiellement par extraction glandulaire, à partir
de la thyroïde des animaux. On obtient ainsi :
- Soit un extrait total commercialisé sous le nom de thyranon
- Soit une T3 purifiée, commercialisée sous le nom de liothyronine ou
cytomel
- soit une T4 purifiée, commercialisée sous le nom de Lévothyronine ou
Elthyrone.
e. Méthode d'exploration de la for ion thyroïdienne

1°Méthodes biologiques :
- Etude de l'effet sur la différentiation tissulaire : en observant i accélération de la
métamorphose des larves d'amphibiens.
- Etude de l'effet sur le métabolisme de base : en observant l'augmentation du
Métabolisme de base chez le rat
2° Méthode chimique : Dosage du PBI sérique (protein bound iodine) : iode protidique du
sang.
3° Méthodes radioisotopiques : Elles sont basées essentiellement sur l'administration de
l'iode radioactif et sur l'observation de son utilisation par l'organisme dans les
différentes étapes de l'hormonosynthèse thyroïdienne.

Avant de passer en revue les différents tests connus, nous devons d'abord étudier le
métabolisme de l'iode auquel le fonctionnement de la glande thyroïde est intimement lié.
La façon la plus simple de représenter le métabolisme de l'iode est de recourir à la notion des
compartiments ou pools. L'iode de l'organisme est réparti en 3 compartiments majeurs.
1. Le pool de l'iodure comprenant le plasma, la salive, le suc gastrique et les liquides
extracellulaires.
2. Le pool de l'iode organique intra thyroïdien, représenté par la glande thyroïde,
contenant la thyroglobuline et les acides aminés iodés MIT, DIT, T3, T4.
3. Le pool de l'iode organique extra thyroïdien ou hormonal, comprenant le plasma et
les liquides extracellulaires contenant l'iode hormonal en circulation sous forme de
T3 et T4.

Ces 3 compartiments présentent entre eux des échanges d'iode qui paraissent
conditionnés essentiellement par le degré de l'activité de la glande thyroïde.
Le compartiment de l'iodure est alimenté par l'iode contenu dans la nourriture (eau de
boisson, légumes, poissons, sel de cuisine) et sa richesse dépend de la teneur en iode de
l'alimentation.
L'iodure du plasma est soutiré par deux organes compétitifs qui sont les reins et la
thyroïde. Mais ces échanges semblent entièrement gouvernés par la thyroïde dans leur
ampleur et leur rapidité.
En effet, si la thyroïde devient très active, on observe qu'un grand mouvement d'iode
parcourt les 3 compartiments : de grandes quantités d'iodure sont absorbées par voie
digestive, l'accumulation de l'iodure au niveau de la thyroïde devient importante ainsi que
la synthèse et la sécrétion des hormones thyroïdiennes. Au contraire, si la thyroïde réduit
son activité, on constate le ralentissement du mouvement de l'iode au niveau des 3
compartiments.

L'iodure est accumulé dans la thyroïde grâce à un mécanisme de transport actif


localisé au niveau des cellules thyroïdiennes et appelé "pompe à iodure". Cette pompe à
iodure peut être inhibée par des ions perchlorate et thiocyanate ou d'autres substances
goitrigènes.
L'iodure intra thyroïdien subit un processus enzymatique d'oxydation et d'organification,
aboutissant à la formation des atomes d'iode (I-) qui sont ensuite fixés sur des molécules de
tyrosine en position 3 au sein de la thyroglobuline, d'où la formation de la MIT (3-
monoiodotyrosine). L'iodation plus poussée des radicaux tyrosyls en position 3 et 5 aboutit
à la formation de la DIT (3-5-diiodotyrosine), toujours au sein de la thyroglobuline.

Ensuite, les réactions de couplage ou de condensation des iodotyrosines MIT et


DIT aboutissent à la formation de la T3 ou Triiodothyronine (L-3-5-3' triiodothyronine) et
de la T4 ou thyroxine (L-3-5-3'-5' tétraïodothyronine).
Après hydrolyse de la thyroglobuline par une protéase, la T3 et la T4 sont libérées et
sécrétées dans le sang par la thyroïde.

Dans le sang et les liquides extracellulaires, la T3 et la T4 sont véhiculées fixées à


des protéines porteuses spécifiques, qui sont la TBG (thyronin binding globulin) et la TBPA
(thyronin binding pré-albumin).
Une minime fraction de ces hormones circule sous forme libre, non-fixée aux protéines
porteuses, C’est cette petite fraction qui est la seule capable de pénétrer dans les cellules
réceptrices et y exercer les effets physiologiques métaboliques propres aux hormones
thyroïdiennes.
A cette occasion, la T4 et la T3 sont désiodées, grâce à une désiodase et libèrent de l'iode.
L'iode stable ainsi libéré passe de nouveau dans le compartiment de l'iodure (plasma) pour
être à son tour soit fixé par la grande thyroïde soit éliminé par les reins. Ainsi se boucle le
cycle ou la cinétique de l'iode dans l'organisme.

Cette connaissance du métabolisme de l’iode qui est intimement lié à la synthèse et


à la sécrétion des hormones thyroïdiennes nous permet de comprendre l’utilisation de
l'iode radioactif I123 ou I131 dans l'exploration de la fonction thyroïdienne.
Voici les tests couramment utilisés :
- La captation ou la fixation thyroïdienne de l'I131 ou I123, enregistrée à 2h, 6h, 24h ou
48h après ingestion du radioiode.
- L'excrétion urinaire de l’I131 ou I123 dans les urines totales collectées 24h ou 48h après
ingestion du radioiode.
- La sécrétion de l’iode hormonal marqué à l'I131, mesurée dans le sang prélevé 24h ou
48h après ingestion du radioiode.
- La saturation des sites des protéines porteuses (TBG) par les hormones
thyroïdiennes circulantes, mesurée par le test de T3 resin uptake (fixation de T3
marquée exogène sur une résine mise en compétition avec le sérum du malade).

4. Radioimmunodosage de T3 et T4 : méthode à ne pas négliger actuellement.

Effets physiologiques T3 et T4

Au point de vue activité hormonale, la T3 est 4 fois supérieure à la T4 et il est admis


aujourd'hui qu'en périphérie la T4 se transforme en T3 sous l'action d'une désiodase. C'est
la forme libre de T3 qui est la seule à pénétrer dans les cellules pour y influencer les
processus métaboliques. Les effets exercés par ces hormones sont :

1° Effets sur la croissance et la différentiation tissulaire


- Stimulation de la croissance tissulaire en général, ainsi que la différentiation, d'où
maturation, métamorphose de jeunes animaux (larves) synergisme avec la G.H.).
- Stimulation de la croissance de certains organes spécifiquement :
 Peau et phanères (cheveux, cils, poils, ongles)
 cartilage de conjugaison (synergisme avec la G H).
 Organes génitaux et caractères sexuels secondaires (synergisme avec les
hormones sexuelles)
 Cortex cérébral, d'où intelligence et comportement psychomoteur.
2° Effets sur le métabolisme de base (consommation de l'02 dans les conditions basales de
température et pression, à jeun, sans activité physique)
- Augmentation du métabolisme de base,
- Stimulation de la thermogénèse et maintien de l'homéothermie corporelle.
- Ces effets peuvent s'expliquer soit par une action directe sur l'utilisation des
lipides (les graisses seraient brûlées vite), soit par une action indirecte sur les
enzymes avec une pénétration facilitée des substances participant à la
respiration cellulaire et aux échanges énergétiques.

3° Effets métaboliques divers


- Sur les protides : stimulation du catabolisme des protéines (synergisme avec les
glucocorticoïdes, mais antagonisme avec la GH et l'insuline)
- Sur les lipides : stimulation de l'utilisation du cholestérol et des graisses (synergisme
avec l'ACTH et la GH).
- Sur les glucides : stimulation de la glycogénolyse, d'où hyperglycémie et effet
diabétogène (synergisme avec les catécholamines, l'ACTH et la GH, mais
antagonisme avec la GH et l’insuline.
- Sur les lipides : stimulation de l’utilisation du cholestérol et des graisses
(synergisme avec l’ACTH et la GH)
4° Effets sur le système nerveux autonome (neuro-végétatif) : Augmentation de l'excitabilité
du SNA, en sensibilisant ses récepteurs adrénergiques (récepteurs bêta) à l'action des
catécholamines, d'où tachycardie, transpiration abondante, bouffées de chaleur,
tremblement digital.

Régulation de la sécrétion de la T3 et la T4 : Elle se fait par trois mécanismes :


- Un mécanisme central neurohumoral : où le SNC influence l'hypothalamus et
l'hypophyse antérieure qui sécrètent respectivement le TRF et la TSH et stimulent
ainsi la synthèse et la sécrétion de la T3 et la T4 par la thyroïde.
- Un mécanisme de feed back négatif : où les taux des concentrations de T4 et T3 dans
la circulation sanguine sont renseignés au niveau de l'hypothalamus et de
l'hypophyse et provoquent soit une stimulation soit une inhibition de la sécrétion de
TRF et TSH.
- Un mécanisme périphérique d'autorégulation, dépendant du taux d'iode
plasmatique et intra thyroïdien. Selon ce mécanisme, à doses très élevées, l'iode
bloquerait la fonction thyroïdienne, en inhibant la fixation thyroïdienne d'iode
supplémentaire et en bloquant la sécrétion de la T3 et la T4.
Anomalies cliniques
- L'hypersécrétion de la T3 et la T4 (comme dans la maladie de Basedow ou le Nodule
toxique autonome) provoque un état d'hyperthyroïdie primaire, caractérisé par un
goitre, une exophtalmie, une tachycardie, un tremblement digital, une
Hypersudation, et une hyperthermie
- L'hyposécrétion de la T3 et la T4 (comme après une thyroïdite chronique auto-
immunitaire ou après une thyroïdectomie), provoque un état d'hypothyroïdie,
caractérisé par une bradycardie, un ralentissement de la parole et des mouvements,
Une hypothermie, une frilosité, une diminution de ! Mémoire et de l'intelligence, un
myxœdème et chez l'enfant un nanisme hypothyroïdien ou un crétinisme.
5° Calcitonine (CT)

a) Structure chimique : C’est un polypeptide composé d'une chaîne de 32 acides aminés

b) Lieu de formation : Dans les cellules parafolliculaires de la thyroïde.

c) Méthodes d'obtention : Par extraction glandulaire à partir de la thyroïde des animaux et


par synthèse artificielle.
d) Méthodes de dosage
1°Méthodes biologiques : Etude de la variation du calcium sérique : notamment la baisse
du calcium sérique chez les rais, après administration de la C.T.
2° Radioimmunodosage : méthode préférable actuellement
e) Effets physiologiques de la calcitonine
1° Chez les animaux : la calcitonine exerce des effets métaboliques surtout :
- Chez les jeunes animaux, la calcitonine provoque une baisse de l'hypercalcémie post
prandiale (hormone hypocalcémies), d'où antagonisme avec la parathormone
- Chez les animaux inférieurs, la calcitonine contrôle le métabolisme de l’eau et des
électrolytes en augmentant la natriurèse.
2° Chez l'homme : la calcitonine contrôle le calcium sérique et maintient la stabilité de
la matrice osseuse du squelette, en freinant la mobilisation du calcium à partir de
l'os, par deux mécanismes :
- soit en inhibant les ostéoclastes,
- soit en stimulant les ostéoblastes, qui fixent le calcium sur la matrice
protéique de l'os (antagonisme avec la parathormone).

f) Régulation de la sécrétion de la calcitonine : elle se fait essentiellement par un mécanisme


humoral où l'on constate que la sécrétion de la calcitonine est stimulée par les facteurs
suivants :
- La gastrine, surtout en période postprandiale,
- L’élévation de Ca++ sanguin,
- L’élévation de Mg++ sanguin.

g) Anomalies cliniques
- L'hypersécrétion de la calcitonine (en cas de cancer médullaire de la
thyroïde), provoque un état d'hypocalcémie, avec des crises de tétanie à
répétition (spasmes de contractures musculaires).
- Aucune situation clinique pathologique liée à l'hyposécrétion de la
calcitonine n'est comme jusqu'à ce jour.
CHAPITRE IV. PARATHYROIDES

1.1. Rappel anatomique et histologique


Les parathyroïdes sont de petites glandes pesant moins que 0,5 g chez l'homme et
qu'on trouve accolées à la face postérieure des lobes thyroïdiens. Elles sont au nombre de
4 : Deux situées aux pôles supéroexternes des lobes et deux autres aux pôles inféroexternes
des lobes thyroïdiens, à la face postérieure de ces lobes.

Ces glandes sont composées des travées cellulaires épithéliales contenant des cellules
glandulaires polyédriques, entrelacées de nombreux capillaires. On y distingue 3 types de
cellules :
- Cellules principales, sombres, ayant un rôle sécrétoire,
- Cellules claires, aqueuses, qui se, rencontrent surtout en cas d'hyperplasie
des parathyroïdes.
- Cellules éosinophiles, qui n'apparaissent surtout qu'après la puberté.

Les parathyroïdes sécrètent seulement une hormone, la parathormone.

1.2. Etude de l'hormone parathyroïdienne


a) Synonyme: Parathormone ou P.T.H, (parathyroid hormone).
b) Structure chimique : polypeptide composé d'une chaîne de 84 acides aminés
c) Lieu de formation : Dans les cellules principales des parathyroïdes
d) Méthodes d'obtention : extraction glandulaire des parathyroïdes des
animaux
e) Méthodes de dosage :
- Méthode biologique : Test de mobilisation d u calcium osseux chez le rat.
- Radioimmunodosage : méthode préférable actuellement
f) Effets physiologiques de la P.T.H. s’exercent ses effets sur le squelette, les
reins et le tube digestif :
1° au niveau du tube digestif : la PTH stimule l'absorption intestinale du calcium
(synergisme avec la vitamine D).
2° au niveau du squelette : la PTH stimule l'activité des ostéoclastes, d'où
mobilisation du calcium de l'os et hypercalcémie (antagonisme avec la
calcitonine)
3° au niveau des reins, la PTH :
- D’une part, favorise la réabsorption tabulaire du calcium, d'où
hypercalcémie
- d'autre part, favorise l'élimination urinaire des phosphates, d'où
hyposphosphorémie.
Toutes ces actions conjuguées aboutissent à une hypercalcémie. Donc, la PTH est
une hormone hypercalcémies, alors que la calcitonine est une hormone
hypocalcémies.

g) Régulation de la sécrétion de la PTH

Elle se fait essentiellement par un mécanisme humoral où interviennent plusieurs


facteurs Dont les plus importants sont ;
1° le taux de calcium ionisé du sang
- Une hypocalcémie stimule la sécrétion de PTH
- une hypercalcémie inhibe la sécrétion de PTH.
2° le taux de magnésium ionisé du sang
- Une hypomagnésémie inhibe la sécrétion de PTH
- une hypermagnésémie stimule la sécrétion de PTH.
3° le PH. Sanguin : Si le PH augmente, il a alcalose, ce qui induit une diminution du taux
de calcium ionisé, d'où hypocalcémie et puis stimulation de la sécrétion de la PTH.

h) Anomalies cliniques
1° L'hypersécrétion de la PTH (en cas d'adénome parathyroïdien) provoque
l'hyperparathyroïdie avec les manifestations suivantes :
- une hypercalcémie avec une hypercalciurie
- Une hyposphosphorémie avec une hyperphosphaturie
- Une décalcification du squelette (douleurs osseuses, fractures)
- Des cristaux urinaires de phosphate de calcium
- Une lithiase rénale et vésicale (coliques néphrétiques)
2° L'hyposécrétion de la PTH (en cas d'ablation chirurgicale des parathyroïdes)
provoque l'hypoparathyroïdie avec les manifestations suivantes :
- Hypocalcémie
- Hyperphosphorémie
- crises de tétanie ou spasmophilie.
CHAPITRE V. LES SURRENALES

5.1. Rappel anatomique et histologique

Les surrénales sont deux petites glandes de forme triangulaire, situées aux pôles
supérointernes des deux reins. Elles sont entourées d'une capsule fibreuse et sont très
vascularisées.

Histologiquement, on y distingue deux parties : la corticosurrénale (partie périphérique) et


la médullosurrénale (partie centrale).

a) La corticosurrénale est d'aspect jaune et est composée de grandes cellules polyédriques


disposées en 3 couches qui sont de l'extérieur vers l'intérieur.
- la zone glomérulée est la plus externe et en contact direct avec la capsule, composée
des cellules disposées en amas, et constitue le lieu de synthèse des
minéralocorticoïdes (aldostérone).
- la zone fasciculée ou intermédiaire la plus épaisse, constituée des cordons
cellulaires parallèles, à disposition radiaire. C’est lieu de synthèse des
glucocorticoïdes.
- La zone réticulée ou interne la plus interne, composée des cordons cellulaires
anastomosés autour de nombreux capillaires, c’est le lieu de synthèse des
androgènes et de phénolstéroïdes (œstrogènes, progestérone).

b) La médullosurrénale est d'aspect rouge. Elle est d'origine ectodermique comme les
ganglions sympathiques. Elle est composée des cellules bourrées des granulations
colorables par le bichromate de potassium, d'où leur appellation de cellules chromaffines
ou phéochromocytes. Ces cellules synthétisent les catécholamines (l'adrénaline et la
noradrénaline).

5.2. Hormones surrénaliennes

La corticosurrénale produit 4 types d'hormones : les minéralocorticoïdes, les


glucocorticoïdes, les androgènes et les phénolstéroïdes. La médullosurrénale produit deux
hormones (catécholamines) : l'adrénaline et la noradrénaline.

5.2.1. Etude des minéralocorticoïdes

a) Types d'hormones : Deux types sont connus : l'aldostérone et la Désoxycorticostérone


(DOC).
b) Structure chimique : Dérivés du cholestérol;
c) Lieu de formation : Dans la zone glomérulée (externe) de la corticosurrénale.
d) Méthodes de dosage
1° Méthodes biologiques :
- Etude des variations du rapport sérique Na+/K+, chez l'homme (rapport normal
étant 150 mEq/5 mEq = 30).
- Mesure de la rétention du sodium et des pertes de potassium chez le rat
surrénalectomisé.
- Evaluation de la survie chez le chien surrénalectomisé.
2° Méthodes physico-biochimiques :
- Double marquage aux radio-isotopes (H3 et C14).
- Chromatographie,
3° Radioimmunodosage : méthode préférable pour l'aldostérone et le D.O.C

e) Effets physiologiques des minéralocorticoïdes

Ils contrôlent le métabolisme de l'eau et des électrolytes au niveau des reins


principalement
- En augmentant la réabsorption active de Na+ au niveau des tubules rénaux distaux,
et accessoirement au niveau des glandes sudoripares, salivaires et gastriques. D'où
rétention accrue d'eau et de Cl- (hyper natrémie et hyper chlorémie).
- En augmentent l'excrétion urinaire de K+, d'où l'hypopotassémie.

Par l'effet de rétention d'eau et de Na+, les minéralocorticoïdes participent au


contrôle de la pression osmotique (P.O.) du L.E.C ainsi qu'au contrôle de la volémie
(Synergisme avec l'ADH).
f) Régulation de la sécrétion des minéralocorticoïdes : Elle se fait par deux mécanismes :
1° Un mécanisme central neuro-humoral où interviennent tous les facteurs passant
par le SNC et influençant la sécrétion du CRF par l'hypothalamus ainsi que la
sécrétion de l'ACTH par l'hypophyse antérieure. Mais ce mécanisme a une
influence limitée sur la production des minéralocorticoïdes.
2° Un mécanisme périphérique, représenté par le système Rénine-Angiotensine où
l'angiotensine agit comme un puissant stimulant de la sécrétion d'Aldostérone,
en plus de son effet vasopresseur. Ce système Rénine-Angiotensine est activé par
plusieurs facteurs qui sont :
- La teneur en Na+ et en K+ du LEC, surtout l'hyponatrémie et
l'hypopotassémie
- L’hypoglycémie
- L’hypovolémie (par hémorragie)
- l'hypotension des -artères rénales (ischémie rénale)

En effet, tous ces facteurs stimulent la sécrétion de la rénine par l'appareil juxta-
glomérulaire des reins.
g) Anomalies cliniques

1° L'hypersécrétion des minéralocorticoïdes apparaît en clinique dans le syndrome


de Conn ou hyperaldostéronisme primaire (par un adénome corticosurrénalien)
et se caractérise par :
- Une H.T.A.
- Avec hyponatrémie et hypopotassémie
- Et faiblesse musculaire.
2° L'hyposécrétion des minéralocorticoïdes survient en cas d'insuffisance surrénale
globale notée dans la maladie d'Addison et provoque des troubles électrolytiques
importants : hyponatrémie, hypochlorémie et hypopotassémie
5.2.2. Etude des glucocorticoïdes

a) Types d'hormones : Il existe 3 types : Le cortisol ou hydrocortisone, la cortisone


(métabolite du cortisol) et la corticostérone.
b) Structure chimique : ce sont des dérivés du cholestérol
c) Lieu de formation : dans la zone fasciculée (intermédiaire de la corticosurrénale).
d) Méthode d'obtention : par extraction glandulaire à partir de la corticosurrénale des
animaux mais également par synthèse artificielle.
e) Méthodes de dosage
- Méthodes biologiques : par exemple, le test de Thorn basé sur la baisse des
éosinophiles du sang.
- Méthodes physico-biochimiques : Double marquage aux radio-isotopes H3
et C14, Colorimétrie et fluorometrie, Chromatographie (par exemple pour les
17 hydroxycorticoïdes urinaires).
- Radioimmunodosage : préférable actuellement pour le cortisol plasmatique
urinaire.
f) Effets physiologiques des glucocorticoïdes

1° Effets métaboliques
- Sur les protides : inhibition de la synthèse des protéines et accélération du
catabolisme des protéines, ce qui aboutit à un bilan azoté négatif, avec comme
conséquences :
 augmentation de l'azotémie (urée du sang),
 augmentation des acides aminés du sang,
 ostéoporose,
 atrophie musculaire et amaigrissement (antagonisme avec l'insuline, les
androgènes et la GH).
- Sur les lipides stimulation des lipases et accélération du catabolisme des lipides, d'où
une action cétogène passagère et une augmentation des triglycérides et du Cholestérol
(synergisme avec l'ACTH et la GH).
- Sur les glucides (hydrates de carbone) :
 inhibition de l'utilisation périphérique du glucose (antagonisme avec
l'insuline),
 stimulation delà néoglucogenèse à partir des acides aminés glucoformateurs
provenant du catabolisme des protéines,
 stimulation de la glycogénèse hépatique.

L'action globale de ces effets est de provoquer une hyperglycémie (effet


diabétogène). D'où : synergisme avec ACTH, GH, T3 et T4, catécholamines, glucagon.

2° Sur le métabolisme de l’eau et des électrolytes : Effet minéralocorticoïde mineur, D’où


rétention d'eau et de Na+, avec élimination urinaire accrue de K+ et effet s'exerce au
niveau des tubules rénaux distaux.
3° Effets anti-inflammatoires et antiallergiques
4° Effets sur le système hématopoïétique : les glucocorticoïdes provoquent :
- une involution du tissu du système réticulo-endothélial (SRE) des ganglions
lymphatiques, du thymus et de la rate, d'où atrophie du SRE,
- une diminution des lymphocytes et des éosinophiles,
- une baisse de la production des anticorps : par les lymphocytes B,
- une stimulation modérée de l'érythropoïèse.
5°Effets sur le système digestif : les glucocorticoïdes stimulent toutes les sécrétions
digestives (salivaire, gastrique et pancréatique) avec comme conséquence une
hypersécrétion de HCL et de pepsine (enzyme protéolytique). D'où, danger d'ulcère et
d'hémorragie digestive.
6° Effets sur le système cardio-vasculaire : les glucocorticoïdes augmentent la réactivité des
vaisseaux en les sensibilisant à l'action vasoconstrictrice des catécholamines
(synergisme avec les T3 et T4). Cet effet, ensemble avec l'action minéralocorticoïde des
glucocorticoïdes, explique l'apparition facile de l'HTA après administration prolongée
des glucocorticoïdes.
7° Effets sur le S.N.C : les glucocorticoïdes provoquent une stimulation du SNC, d'où
euphorie, nervosité, irritabilité, psychoses.

- w
g) Régulation de la sécrétion des GC
- Un mécanisme central neuro-humoral : où interviennent tous les fadeurs de stress
agissant directement au niveau du SNC et influençant la sécrétion du CRF par
l'hypothalamus et ensuite de l'ACTH par l'hypophyse antérieure.
- Un mécanisme de feed back négatif : dépendant des taux de la cortisone en
circulation qui influencent la sécrétion hypophysaire de l'ACTH ou la sécrétion
hypothalamique du CRF.
h) Anomalies cliniques
- L'hypersécrétion des glucocorticoïdes (en cas des tumeurs de la corticosurrénale)
provoque en clinique le syndrome de Cushing, caractérisé par un faciès lunaire, une
obésité tronculaire, des vergetures, une hypertension artérielle, un diabète
secondaire
- L'hyposécrétion des glucocorticoïdes se voit en clinique en cas d'insuffisance
surrénalienne aiguë (comme dans le syndrome de Waterhouse Friderichsen) ou en
cas d'insuffisance surrénalienne chronique (comme dans la maladie d'Addison). Elle
se caractérise par une hypotension, une adynamie musculaire, une
hyperpigmentation cutanée et divers autres troubles (surtout digestifs).
5.2.3. Etude des androgènes et phénolstéroïdes (cfr physiologie de la reproduction)

5.3. Etude des catécholamines

a) Types d'hormones : l'adrénaline et la noradrénaline caractérisée par l'absence du groupe


méthyle (CH3) sur la chaîne latérale.

b) Structure chimique : ce sont des aminés dérivés d'un diphénol, le catéchol (dérivé de la
phénylalanine).

c) Lieu de formation : dans les cellules chromaffines de la médullosurrénale et dans les


terminaisons nerveuses sympathiques et du SNC.

d) Méthodes d'obtention : par extraction à partir de la médullosurrénale ou des


terminaisons nerveuses sympathiques et par synthèse artificielle.

e) Méthodes de dosage
1° Méthodes biologiques :
- Etude de l'effet vasopresseur chez le chat
- Etude de l'effet relaxant sur un utérus (myomètre) isolé chez le rat
2° Méthodes chimiques : elles combinent la chromatographie, la fluorometrie, la
colorimétrie (par exemple, pour le dosage urinaire de VMA (acide
vanylmandélique).
3°Radioimmunodosage : méthode mise au point récemment

f) Effets physiologiques des catécholamines

1° Effets métaboliques (surtout par l'adrénaline)


- Sur le métabolisme de base : augmentation du M.B. (synergisme avec 13 et T4.
- Sur les lipides : stimulation de la lipolyse (synergisme avec ACTH, glucocorticoïdes,
GH). Stimulation de l'utilisation préférentielle des graisses comme source d’énergie
en cas de carence en H.C. (cas de jeûne prolongé). D'où synergisme avec T3 et T4.
- Sur les glucides : stimulation de la glycogénolyse d'où, hyperglycémie (synergisme
avec ACTH, GH glucocorticoïdes, glucagon, T3 et T4, et antagonisme avec insuline),
stimulation de l'utilisation du glycogène musculaire, soit par le cycle de Krebs, soit
par la glycolyse anaérobie.
2° Effets sur le système cardio-vasculaire
- Vasoconstriction des vaisseaux périphériques, au niveau des artérioles de la peau et
du rein; d'où hausse de la TA (effet vasopresseur), synergisme avec vasopressine,
glucocorticoïde, certaines prostaglandines. Cet effet est important avec l'adrénaline.
- Augmentation de la fréquence cardiaque : effet chronotrope, d'où tachycardie.
- Vasodilatation des coronaires (effet inotrope), d'où une bonne irrigation du
myocarde, une bonne contractilité du coeur.
Ces effets expliquent l'utilisation de l’adrénaline en clinique comme vasopresseur
et en réanimation cardiaque en cas d'arrêt cardiaque,
3° Effets sur le système respiratoire (sur la musculature lisse) :
- Bronchodilatation (relâchement des muscles bronchiques),
- stimulation de la fréquence et de l'amplitude respiratoire d'où utilisation dans
l’asthme.
4° Effets sur le tube digestif (sur la musculature lisse)
- Ralentissement du péristaltisme intestinal (relâchement de la musculature lisse
intestinale)
- Contraction des sphincters anal et pylorique
- Augmentation des sécrétions salivaires et gastriques (synergisme avec
glucocorticoïdes).
5° Effet sur le pancréas : stimulation des récepteurs alpha du pancréas (son système
orthosympathique), d'où inhibition de la sécrétion de l'insuline,
6° Effets sur la rate (sur la musculature de la capsule splénique) : contraction de la rate, d'où
augmentation du nombre des GR dans la circulation sanguine,

g) Régulation de la sécrétion des catécholamines :

Elle se fait essentiellement par un mécanisme neuro-humoral où interviennent


divers facteurs stressants agissant au niveau du système nerveux autonome (surtout
système orthosympathique et la médullo-surrénale) en y provoquant des réactions
nerveuses réflexes.
Ainsi la stimulation de la secrétion des catécholamines peut être provoquée par divers
facteurs dont : émotion, effort physique, hémorragie (hypovolémie), hypotension,
hypoglycémie, anorexie, thyroxine et l'hormone mâle (androgènes).

h) Anomalies cliniques
- L'hypersécrétion des catécholamines, en clinique, existe dans le phéochromocytome
(tumeur des cellules chromaffines) et détermine chez les patients des accès d’HTA
(HTA paroxystique).
- L'hyposécrétion des catécholamines n'existe pas en clinique comme une maladie
individualisée, mais on sait qu'une hyposécrétion brutale, ponctuelle, survient
parfois quand on enlève chirurgicalement un phéochromocytome et le patient peut
présenter une hypotension sévère.
CHAPITRE VI. PANCREAS

6.1. Rappel anatomique

Le pancréas est une petite glande pesant 60-80 g. Il a une forme allongée comme une
langue et comprend 3 parties : la tête, la plus épaisse : logée dans l'angle duodénal (cadre
duodénal) ; le corps situé au-dessous de l'estomac et la queue : située du côté de la rate.
Il est parcouru en son milieu par un canal excréteur, le canal de Wirsung, qui communique
avec la deuxième partie du duodénum par un carrefour appelé ampoule de Vater où
débouche également le cholédoque.

6.2. Rappel histologique

Le pancréas est une glande mixte (exocrine et endocrine), en forme de grappes. Il est
composé des lobules disposés en acini et entourant des espaces, appelés îlots de
Langerhans, qui synthétisent des hormones et constituent le pancréas endocrine. Ces îlots
contiennent de nombreux capillaires et quatre types de cellules principalement :
- les cellules alpha : ayant de gros noyaux et produisant du glucagon;
- les cellules bêta : ayant de petits noyaux et produisant de l'insuline.
- les cellules delta : surtout au niveau de la tête du pancréas et produisant la
somatostatine.
- les cellules F ou PP : rares, produisant certaines polypeptides telles que la gastrine.
6.3. Etude du glucagon

a) Structure chimique : c’est un polypeptide composé d'une chaîne de 29 acides


aminés.
b) Lieu de formation : dans les cellules alpha des îlots de Langerhans et dans la muqueuse
du tractus gastrointestinal
c) Méthodes d'obtention : par extraction glandulaire à partir du pancréas des animaux.
Egalement par synthèse artificielle.
d) Méthodes de dosage
1° Méthodes biologiques :
- Mesure de la glycogénolyse sur des tranches de foie intact ou encore sur des
homogénats de foie.
- Mesure de l'hyperglycémie provoquée chez le chat ou le chien.
2° Radioimmunodosage : méthode préférable.

e) Effets physiologiques du glucagon.

Le glucagon exerce des effets métaboliques essentiellement :


- Sur les glucides : stimulation de la glycogénolyse et de la néoglucogenèse à partir
des acides aminés glucoformateurs, d'où hyperglycémie (effet diabétogène);
synergisme avec ACTH, GH, T3, T4, glucocorticoïdes et catécholamines et
antagonisme avec l'insuline.
- Sur les lipides : accélération de la lipolyse; synergisme avec ACTH, GH,
glucocorticoïdes et catécholamines; et antagonisme avec l'insuline.
- Stimulation, de la sécrétion de l'insuline : soit par une action directe sur les cellules
bêta, soit par une action indirecte initiée par le biais de l'hyperglycémie induite.

f) Régulation de la sécrétion du glucagon

Elle dépend essentiellement des facteurs alimentaires, dont le plus important est
le glucose. Celui-ci stimule la sécrétion de la pancréozymine par la muqueuse jéjunale qui,
à son tour, stimule les cellules alpha des îlots de Langerhans; tandis que la somatostatine
pancréatique bloque la sécrétion du glucagon par les cellules alpha.

g) Anomalies cliniques
- L'hypersécrétion du glucagon est observée en clinique dans des cas rares de
certaines tumeurs carcinoïdes développées aux dépens des cellules alpha
(glucagonome). Les patients présentent alors des crises d'hypoglycémie spontanée
à répétition, s'expliquant par une hyperinsulinémie secondaire à une stimulation
exagérée et entretenue des cellules bêta par le glucagon.
- L'hyposécrétion du glucagon, ayant donné lieu à une anomalie clinique observable,
est très rarement rencontrée dans le syndrome de déficience congénitale en
glucagon; d'où hypoglycémie réfractaire.

6.4. Etude de l'insuline


a) Structure chimique
C’est un polypeptide composé de deux chaînes d'acides aminés, la chaîne alpha
avec 21 acides aminés et la chaîne bêta avec 30 acides aminés.

b) lieu de formation : dans les cellules bêta des îlots de Langerhans.

c) Méthodes d'obtention : Extraction glandulaire et synthèse artificielle, devenue


actuellement possible.

d) Méthodes de dosage
1° Méthodes biologiques :
- Etude de l'effet hypoglycémiant chez le lapin, le rat ou la souris.
- Etude de la consommation du glucose in vitro par le diaphragme de rat isolé.
- Etude de l'oxydation du glucose-C14 en CO2, dans le tissu graisseux de rat

2° Radioimmunodosage : méthode préférable actuellement


e) Effets physiologiques de l'insuline : L'insuline exerce des effets essentiellement
métaboliques.
1° Sur les protides : stimulation de l'anabolisme des protéines, donc synergisme avec la
G.H et les androgènes; antagonisme avec T3, T4 et glucocorticoïdes. Stimulation de
la synthèse des acides ribonucléiques et désoxyribonucléique.
2° Sur les lipides :
- Stimulation de la lipogenèse à partir des HC d'où formation des triglycérides
- Inhibition de la lipolyse, d'où antagonisme avec ACTH, GH, glucocorticoïdes,
catécholamines, et glucagon.
3° Sur les glucides : Induction de l'hypoglycémie par plusieurs mécanismes :
- accélération de l'utilisation du glucose au niveau des cellules hépatiques et
musculaires
- augmentation de la glycogénèse hépatique et musculaire
- stimulation du passage du glucose à travers la membrane cellulaire
- inhibition de la néoglucogenèse, à partir des acides aminés glucoformateurs.
Par cet effet hypoglycémiant (effet anti-diabétogène), l'insuline agit en
antagonisme avec l'ACTH, la GH, la T3, la T4, les glucocorticoïdes, les
catécholamines et le glucagon,

f) Régulation de la sécrétion de l'insuline

Elle dépend de plusieurs facteurs dont la plupart agissent en stimulant la sécrétion,

1° Facteurs qui stimulent la sécrétion :


- L'hyperglycémie : par action directe sur les cellules bêta des îlots de Langerhans,
- Certains acides aminés tels que l'arginine (action directe sur les cellules bêta
- Le glucagon par action directe et indirecte expliquées auparavant
- La sécrétine et la pancréozymine (hormones duodénale et jéjunale), qui stimulent
aussi bien la sécrétion exocrine qu'endocrine du pancréas lors des repas.
- Enfin, tout facteur qui stimule le nerf vague (nerf qui innerve le pancréas) entraîne
une production accrue de l'insuline
- Certains médicaments tels que les sulfamidés hypoglycémiants : tolbutamide et
chlopropamide (Diabinèse, Rastinon, Daonil) stimulent les cellules béta,

2° Facteurs qui inhibent la sécrétion :


Les catécholamines inhibent la sécrétion de l'insuline en stimulant les récepteurs alpha
du pancréas (système orthosympathique).

g) Anomalies cliniques

1° L'hypersécrétion de l'insuline se rencontre en clinique en cas d'insulinome (tumeurs


développées aux dépens des cellules béta). Le patient présente alors des crises
d'hypoglycémie spontanée à répétition.
2° L'hyposécrétion de l'insuline détermine en clinique le diabète sucré insulinodépendant.
Le patient présente alors :
- une hyperglycémie permanente, d'où polyphagie;
- une glycosurie, d'où polyurie, polydipsie;
- une déshydratation par perte d'eau;
- un amaigrissement par fonte musculaire;
- une asthénie par manque d'énergie physique.
CHAPITRE VII. HORMONES DU TUBE DIGESTIF

Au niveau des différents segments du tube digestif partant de l'estomac au


jéjunum, on a isolé plusieurs hormones polypeptidiques dont le rôle biologique, bien que
négligeable en pathologie clinique, s'avère important dans la régulation des diverses
sécrétions digestives et, partant, dans la régulation de la digestion.
Nous nous contentons ici de passer en revue seulement les hormones digestives les mieux
étudiées : la gastrine, la sécrétine, la cholécystokinine, la pancréozymine.

7.1. La Gastrine

a) Structure chimique : est un polypeptide composé d'une chaîne de 17 acides aminés.

b) Lieu de formation : principalement dans la muqueuse gastrique de la région antrale du


pylore et du duodénum et accessoirement dans la muqueuse de la partie supérieure du
jéjunum et au niveau du SNC

c) Action : elle stimule la sécrétion de certaines hormones : sécrétine par l'intestin


(duodénum) et calcitonine par la thyroïde (cellules parafolliculaires).

d) Régulation de la sécrétion de la gastrine

Elle dépend de plusieurs facteurs dont la plupart agissent en stimulant la


sécrétion (composition du chyme alimentaire).

1° Facteurs qui stimulent la sécrétion


 Régime alimentaire riche en protéines
 Présence des acides aminés dans l'estomac
 Calcium
 Hypoglycémie induite par l'insuline (et qui provoque une stimulation du nerf
vague)
 La sécrétion de l'acétylcholine
 Tout facteur qui stimule le nerf vague.

2° Facteurs qui inhibent la sécrétion : L'acide chlorhydrique de l'estomac et La sécrétine


duodénale.

e) Anomalies cliniques
 L'hypersécrétion de gastrine est rencontrée rarement en clinique en cas de
tumeurs (gastrinomes) apparaissant au niveau du pancréas. Elle détermine le
syndrome de Zollinger-Ellison, caractérisé par une sécrétion exagérée d'acide
chlorhydrique de l'estomac et un développement d'ulcères gastro duodénaux
sévères.
 L'hyposécrétion de gastrine n'est pas encore connue comme déterminant une
pathologie clinique bien individualisée. Elle peut exister en cas de gastrectomie
pour ulcère gastro-duodénal ou un cancer gastrique. Dans ce cas, ii faut craindre
des troubles de la digestion des aliments par carence en HCL de l'estomac.

7.2. La sécrétine

a) Structure chimique : c'est un polypeptide composé d'une chaine de 27 acides aminés.

b) Lieu de formation : principalement dans la muqueuse du duodénum et accessoirement


dans la première portion du jéjunum et au niveau du SNC

d)Méthode d'obtention : par extraction à partir de la muqueuse duodénale des animaux


(porc), également par synthèse artificielle.

e) Méthodes de dosage essentiellement radioimmunodosage.

f) Effets physiologiques de la sécrétine. Elle stimule les secrétions pancréatiques et la


sécrétion de l’insuline

7.3. La cholécystokinine

a) Lieu de formation : principalement dans la muqueuse duodénale et jéjunale et


accessoirement au niveau du SNC

b) Méthode d'obtention : par extraction à partir de la muqueuse duodénale et jéjunale


du porc. Egalement par synthèse artificielle.

c) Méthodes de dosage Radioimmunodosage essentiellement

d) Effets physiologiques de la cholécystokinine : stimulation de la contraction de la


vésicule biliaire.

e) Régulation de la sécrétion de la cholécystokinine : elle est stimulée par les facteurs


suivants :
- l'acidité intraluminale (faible stimulant)
- la présence des acides aminés dans la lumière intestinale
- la présence des acides gras dans la lumière intestinale (puissant stimulant).

f) Anomalies cliniques
 L'hypersécrétion de la cholécystokinine n'a pas encore donné en clinique une
pathologie individualisée.
 L'hyposécrétion de la cholécystokinine est rencontrée en clinique dans la
maladie coeliaque (où il y a une destruction importante de la muqueuse
duodénale et jéjunale). Le patient présente
 une mauvaise digestion des aliments et une malabsorption, dues
partiellement à une sécrétion insuffisante des enzymes
pancréatiques et de la bile.
 une hypotonie de la vésicule biliaire.
7.4. La pancréozymine

a) Structure chimique : c’est un polypeptide composé d une chaîne de 33 acides aminés et


qui présente une analogie de structure chimique avec la cholécystokinine.

b) Lieu de formation : essentiellement dans la muqueuse jéjunale.

c) Méthodes d'obtention : extraction à partir de la muqueuse jéjunale des animaux et


également par synthèse artificielle.

d) Méthodes de dosage Essentiellement radioimmunodosage.

e) Effets physiologiques de la pancréozymine


 Stimulation de la sécrétion des enzymes pancréatiques
 Stimulation de la sécrétion du glucagon.

g) Régulation de la sécrétion de la pancréozymine

Elle est stimulée par la présence des aliments dans la lumière intestinale
(glucose acide, acide et acides gras).

g) Anomalies cliniques
- L’hypersécrétion de la pancréozymine n'a pas encore donné en clinique une
pathologie individualisée
- L'hyposécrétion de la pancréozymine est rencontrée, en clinique dans la maladie
cœliaque (destruction importante de la muqueuse duodénale et jéjunale) où une
mal digestion et une malabsorption des aliments s'expliquant, en partie, sécrétion
insuffisante des enzymes pancréatiques et de la bile.
VIII. HORMONES D'ORIGINE RENALE

Sans être considéré comme une glande endocrine proprement parlant, le rein
sécrète certaines hormones telles que certaines prostaglandines et l'érythropoïétine. Ce
chapitre sera consacré uniquement à l'étude de l'érythropoïétine.

ERYTHROPOIETINE

a) Structure chimique : Il s'agit d'une glycoprotéine, dont les détails de la structure


chimique ne sont pas encore complètement élucidés.

b) Lieu de formation : C’est au niveau du tissu rénal qu'une enzyme « Erythrogénine » agit
sur un précurseur plasmatique d'origine hépatique et cette réaction aboutit à la
formation de l’érythropoïétine.

c) Méthodes d'obtention : Par extraction à partir du sang ou des urines des hommes
anémiques ou des animaux (moutons) rendus anémiques par la phénylhydralazine.

d) Méthodes de dosage : Jusqu'à présent, ce sont les méthodes biologiques qui sont les
seules possibles :
- Test de stimulation de l'incorporation de la thymidine-H3 dans les cellules
spléniques chez le rat rendu anémique avec la phénylhydralazine.
- Mesure de l'incorporation globulaire du radiofer - Fe 59 chez des rats ou souris
rendus polycythémiques par de multiples petites saignées.

e) Effets physiologiques de l'érythropoïétine

C’est essentiellement la stimulation de l’érythropoïèse au niveau de la moelle


osseuse, par plusieurs mécanismes :
- induction de la différentiation des cellules souches de la moelle,
- augmentation du nombre des pronormoblastes (précurseurs de G.R. de la moelle),
- accélération de la maturation des normoblastes et synthèse accrue de l'HB
- accélération du passage des réticulocytes (cellules à aspect basophile avec gros
noyaux)de la moelle dans le sang périphérique (en moins de 3 jours).

f) Régulation de la sécrétion de l'érythropoiétine

1° Elle est réglée, avant tout par l'oxygène :


- l'anoxie ou hypoxie (par anémie ou haute altitude) stimule la sécrétion de
l'érythropoïétine et peut conduire à une polyglobulie ou une polycythémie,
- l'hyperoxie (par transfusion ou oxygénation) inhibe la sécrétion de
l'érythropoïétine.
2°Elle est stimulée par l'hormone de croissance, certaines prostaglandines, les
glucocorticoïdes, et les androgènes.
g) Anomalies cliniques
- L'hypersécrétion de l'érythropoïétine se rencontre en clinique au cours de certaines
tumeurs (hypernéphrome, hépatome, phéochromocytome) ou au cours des anémies
chroniques ou chez des personnes habitant des régions de haute altitude
(supérieure à 300 m au dessus de la mer). Dans ces cas, elle peut produire une
polyglobulie (polycythémie) ou Maladie de Vaquez (Polycythémie primitive).
- L'hyposécrétion de l'érythropoïétine s'observe en clinique en cas d'une insuffisance
rénale chronique. Il s'en suit une anémie chronique (patients avec une
créatininémie sup à 5 mg % et une urémie sup à 50 mg %).
CHAPITRE X. TESTICULES

10.1. Rappel anatomique


Les testicules sont 2 glandes génitales mâles, situées dans des enveloppes, les
bourses, qui occupent la base de la verge. Ils ont la forme d'une masse ovoïde, allongée, de
42 mm de longueur, 25 mm d'épaisseur et 38 mm de largeur. Ils pèsent normalement 16 à
26 g.
Chaque testicule est recouvert par une membrane dure, inextensible, appelée "albuginée".
Celle-ci envoie des prolongements à l'intérieur du testicule et le subdivise en plusieurs lobes
glandulaires.

10.2. Rappel histologique


Chaque lobe testiculaire est composé :
- des tubes séminifères où l'on trouve des cellules-mères ou spermatogonies qui, sous
l'influence de la FSH pituitaire, vont subir 6 stades de développement et maturation
(du spermatocyte I au spermatocyte VI) afin d'aboutir à l'expulsion des
spermatozoïdes mûrs, destinés à assumer la fonction de reproduction. il s'agit ici de
la sécrétion exocrine du testicule.
- des cellules de Sertoli, entourant la membrane basale des tubes séminifères. Ces
cellules sont bourrées de glycogène et considérées, avant tout comme cellules
nourricières, des cellules séminales. On leur reconnaît aussi un petit rôle sécréteur
pour les oestrogènes chez l'homme.
- des cellules interstitielles de Leydig, entourées de beaucoup de vaisseaux
lymphatiques facilitant le transport direct de la testostérone vers les cellules
séminales, l'épididyme et les autres segments voisins de l'appareil de reproduction.

10.3. Etude hormonale de la testostérone (cfr physiologie de la


reproduction)

CHAPITRE XI. OVAIRES

11.1. Rappel anatomique


Les ovaires sont 2 glandes génitales femelles, réniformes, attachées à la face
postérieure du ligament large par un repli péritonéal appelé "mésovarium". Ils pèsent
normalement 10 à 20 g.
La surface des ovaires est extrêmement irrégulière du fait de la saillie des follicules, des
cicatrices des follicules anciens et de la saillie épisodique des corps jaunes et des cicatrices
qu'ils laissent après l'involution.

11.2. Rappel histologique


Chaque ovaire est constitué de :
- un épithélium cœlomique de revêtement;
- des follicules ovariens aux stades différents de développement ou de
dégénération;
- un tissu de soutien appelé stroma;
- des vaisseaux sanguins et lymphatiques.

Les innombrables follicules situés dans la corticale de l'ovaire renferment chacun


un ovocyte (cellule reproductrice) entouré de cellules folliculaires et d'une double
enveloppe, thèque interne et thèque externe. Ce sont les cellules interstitielles de la thèque
interne qui synthétisent les oestrogènes principalement et accessoirement les cellules du
stroma ovarien.

A la naissance, chaque femme possède son stock de follicules primordiaux, soit ±


400.000. Pendant toute la période d'activité génitale et à chaque cycle menstruel, un
certain nombre de ces follicules va se développer, un plus petit nombre atteindra la pleine
maturité et un seul en général libérera un ovule mûr, apte à la fécondation. Ainsi 450
environ seulement arriveront à la maturité libérant un ovule durant la période féconde de
la femme (entre 15 et 50 ans).
Lorsque le follicule arrive à maturité, on l'appelle follicule de De Graaf il fait saillie
à la surface de l'ovaire sous forme d'une vésicule de 10-12 mm de diamètre. Il sécrète des
oestrogènes. Le terme de cette Croissance folliculaire est l'ovulation : le follicule se rompt
libérant l'ovule.

11.3 ETUDES DES HORMONES ( cfr physiologie de la reproduction)


CHAPITRE XII. SYSTEME RENINE ANGIOTENSINE ALDOSTERONE

12.1 INTRODUCTION

Le système rénine-angiotensine-aldostérone désigne un système hormonal dont le rôle est


de maintenir l’homéostasie hydrosodée. Ce système joue un rôle prépondérant dans la
régulation de la pression artérielle. Les différents constituants peuvent être présentés sous
forme de ce schéma :
12.2 ETUDE DES DIFFERENTS CONSTITUANTS

A. ANGIOTENSINOGENE

C’est une Alpha-2 globuline, synthétisée surtout par le foie, également dans un certain nombre de
tissus (cerveau, rein, glandes surrénales, vaisseaux, cœur) mais dans des proportions beaucoup plus
faibles ne dépassant pas 1 à 5 % de la production hépatique.

Sa production est nettement augmentée par les estrogènes et les glucocorticoïdes qui augmentent
l’expression de son gène de synthèse ; les hormones thyroïdiennes, le syndrome inflammatoire et
le traitement chronique par les inhibiteurs de l’enzyme de conversion

B. RENINE

1° Origine et synthèse

C’est une Enzyme appartenant à la classe des protéases. La synthèse de la forme inactive de la
rénine (prorénine) commence par la synthèse au niveau des cellules myo-épithéliales de l’artériole
afférente de l’appareil juxtaglomérulaire, d’un précurseur : la «pré-prorénine».

Ce précurseur est ensuite transformé en «pro-rénine», laquelle pourra soit être libérée sous cette
forme inactive dans la circulation sanguine ; soit après maturation dans des granules
intracellulaires, être transformée en rénine qui sera à son tour libérée dans la circulation.
Bien la rénine sous sa forme mature active soit essentiellement sécrétée au niveau du rein, il existe
de nombreux systèmes Rénine-Angiotensine « locaux » capables d’assurer sa production. Il s’agit
de l’endothélium vasculaire, de la glande surrénale, du cerveau, et des gonades.

2° Physiologie et régulation

La rénine (active), va agir en tant qu’enzyme protéolytique. Agit spécifiquement sur


l’angiotensinogène qu’elle coupe au niveau de la leucine pour la transformer en angiotensine I

C. ENZYME DE CONVERSION DE L’ANGIOTENSINE I

1° Introduction
C’est une enzyme ubiquitaire chez les mammifères, capable d’hydrolyser les 2 derniers acides
aminés de l’extrémité carboxyle de peptides. L’enzyme de conversion est capable d’hydrolyser, en
plus de l’angiotensine I et de la bradykinine, de nombreuses autres substances, comme
l’enképhaline, la substance P, la LH-RH….

2° Types d’enzyme de conversion et mécanisme d’action

On distingue plusieurs formes de cet enzyme : enzyme de conversion membranaire des cellules
endothéliales (en particulier vx pulmonaires) et des cellules épithéliales ; forme testiculaire et
enzyme de conversion circulante.

D. ANGIOTENSINES

1° Formes
Il existe 3 types d’angiotensine :

- L’angiotensine I est un décapeptide dépourvu d’activité pharmacologique intrinsèque.


C’est la perte de 2 acides aminés terminaux sous l’action de « l’enzyme de conversion »
qui permet la formation d’un octapeptide actif (formé de 8 acides aminés) :
l’angiotensine II.
- Cette angiotensine II sera à son tour amputée d’un acide aminé pour former un
heptapeptide : l’angiotensine III, sous l’action d’une amino-peptidase, ou dégradée en
fragment inactif par les angiotensinases, ce qui explique la demi-vie brève de
l’angiotensine II (< 1 minute).
- L’angiotensine III sera à son tour dégradée par des amino-peptidases présentes dans le
plasma et sur les membranes des cellules endothéliales et musculaires lisses.

2° Physiologie de l’angiotensine II (A II)

1. Effets vasculaires :

L’A II est un puissant vasoconstricteur (40 x plus puissant que la noradrénaline à des doses
équimolaires), par mécanismes directs (augmentation de la concentration du calcium intra-
cytosolique) et indirects médiés par le système neurovégétatif avec augmentation du tonus
sympathique elle-même expliquée par 3 mécanismes:

- Stimulation des récepteurs présynaptiques


- Stimulation de la libération des catécholamines à partir de la médullo-surrénale
- Action facilitatrice des transmissions ganglionnaires

A cette action vasoconstrictrice s’ajoute une action possible sur la trophicité vasculaire. En effet,
L’A II joue un rôle synergique sur la production de facteurs de croissance, ce qui explique une
hypertrophie et une hyperplasie cellulaire qui responsable de l’épaississement pariétal artériel
constaté dans certaines situations physiopathologiques.

2. Effets cardiaques

Les effets de l’angiotensine II au niveau cardiaque ont une double origine (directe et indirecte) :

- L’existence de récepteurs spécifiques à l’A II au niveau des myocytes et du tissu de


conduction sont responsables des effets inotropes et chronotropes positifs. En tant que
facteur inducteur des réponses de croissance du myocarde, l’A II est à l’origine de
l’hypertrophie cardiaque sans doute liée à des effets hémodynamiques.
- La surcharge entraînée par la vasoconstriction provoque des phénomènes d’étirement
entraine une stimulation de la synthèse protéique totale.

3. Effets rénaux

Les effets rénaux de l’angiotensine II sont directs et indirects :


- Action vasoconstrictrice qui s’exerce surtout au niveau de l’artériole efférente pour la
régulation du débit rénal et le maintien relatif de la filtration glomérulaire en cas de
baisse importante de la pression artérielle systémique.
- Action directe sur la réabsorption de sodium au niveau du tube contourné proximal par
activation de l’échangeur Na+/H+.
- Effet inhibiteur direct de la sécrétion de rénine.
- Effets indirects par le biais de son action sur la pression artérielle systémique ; le tonus
sympathique, la sécrétion d’aldostérone et le système nerveux central.

E. ALDOSTERONE

1° Lieu de formation

Hormone minéralo-corticoïde synthétisée au niveau du cortex surrénalien à partir du cholestérol.


Synthèse et sécrétion activées en particulier par l’angiotensine II et autres activateurs : la kaliémie,
l’ACTH et dans une moindre mesure la natrémie, les catécholamines, les prostaglandines …

2° Physiologie

Les actions sont essentiellement sur le rein et sur le coeur :

- Augmentation de la réabsorption de sodium en échange avec les ions potassium au niveau


du tube contourné distal et de la partie initiale du tube collecteur
- Elimination accrue d’ions H+ dans une moindre mesure
- Production cardiaque accrue de collagène
- Hypertrophie myocardique

3° Régulation
CHAPITRE XIII. PHYSIOLOGIE DES EICOSANOIDES

13.1 GENERALITES

1° Définition

Les Eicosanoïdes sont des molécules-signaux lipidiques basés sur un squelette à 20 atomes de
Carbone, impliqués dans un grand nombre de processus physiologiques et pathologiques
(inflammation, douleur,…).
Ils sont synthétisés à partir d’Acides Gras Polyinsaturés à 20 Carbones (en grec eikosi = 20) dans
presque toutes les cellules de l’organisme. Ils agissent de manière autocrine et paracrine car leur
demi-vie est très courte. Il existe 2 grandes familles d’eicosanoïdes :

- Les prostanoïdes, subdivisés en : prostaglandines, prostacyclines et thromboxanes


- Les leucotriènes

2° Précurseurs des eicosanoïdes

Les précurseurs sont des Acides Gras :

- le principal précurseur est l’Acide Arachidonique (AA) présent dans les


Glycérophospholipides des membranes, synthétisé à son tour à partir d’un acide gras
essentiel : l’Acide Linoléique et peut aussi provenir directement de l’alimentation (poissons,
huiles végétales,…)

- il existe 2 autres précurseurs : l’Acide Dihomo-Linolénique (DGLA), dérivé de l’Acide


Linoléique et l’acide Eicosapentaénoïque (EPA), dérivé de l’Acide Linolénique
13.2 Les Prostanoïdes :

1° Présentation

Il s’agit de prostaglandines, prostacyclines, thromboxanes ; basés sur l’AA, le DGLA ou l’EPA :

- Les prostaglandines sont caractérisées par un cycle pentagonal à 5C. On les nomme par 2
lettres : PG, suivi d’une 3ème : D,E,F,G ou H (selon les groupements cétones ou alcools
présents sur le cycle) puis un numéro en indice: 1, 2 ou 3 indiquant la série (càd le nombre
de double liaison sur les chaînes latérales). Ex : PGF2, PGE1
- Les Prostacyclines sont caractérisées par un cycle pentagonal à 5C et un cycle pentagonal
à 4C et 1O. On les nomme par 2 lettres : PG suivie de la lettre I puis un numéro en indice
1, 2 ou 3 pour la série. Ex : PGI2 = Prostaglandine I2 = Prostacycline
- Les Thromboxanes sont caractérisés par un cycle hexagonal à 5C et 1O. On les nomme par
2 lettres : TX suivies d’une 3ème A ou B (selon la nature du cycle) puis un numéro en indice
1, 2 ou 3 pour la série. Ex : TXA2 et TXB2

2° Biosynthèse

3° Rôles des Prostanoïdes

1) Effets généraux
Leurs rôles sont nombreux et variés. Ils diffèrent selon le type de Prostanoïdes et peuvent même
être opposés.
2) Effets sur différents processus physiologiques
13.3 Les Leucotriènes

1° Présentation

Les Leucotriènes sont des eicosanoïdes produits par les Leucocytes au cours de la réponse
immunitaire et immuno-allergique. Ce sont des dérivés d’acides gras à chaîne ouverte. Et donc sans
structure cyclique.
On les nomme par deux lettres : LT suivies d’une 3ème : A, B, C, D, E ou F (selon les groupements
fixés sur la chaîne hydrocarbonée) puis un numéro en indice : 3, 4 ou 5

2° Biosynthèse
3° Rôle des Leucotriènes

- LTB4 : Sécrété surtout par les PNN et les Monocytes/Macrophages stimule les fonctions
leucocytaires : chimiotactisme (PNN et Macrophages +++), migration transendothéliale,
dégranulation et libération des composants cellulaires, synthèse de Cytokines (INF, IL,…)
- LTC4, LTD4, LTE4 : Sécrétés surtout par les Mastocytes, les PNB et les PNE ont un effet
Bronchoconstricteur (constriction lente et continue) impliqué dans l’asthme et des effets
stimulant sur la contraction des muscles lisses digestifs
- HETE (intermédiaire) : puissants médiateurs de l’inflammation et de l’hypersensibilité
immédiate

Les autres rôles sont la sensibilisation des nocicepteurs (récepteurs à la douleur) et l’augmentation
de la perméabilité vasculaire à la base d’une vasodilatation, d’un gonflement (œdème), d’une
rougeur, et d’un échauffement

13.4 Mécanismes d’action des Eicosanoïdes

Une fois sécrétés par les cellules, les Eicosanoïdes se lient à des récepteurs transmembranaires
couplés à des protéines G (RCPG) qui activent en général l’Adénylate Cyclase avec synthèse d’AMPc
pour une réponse Cellulaire attendue
Les Eicosanoïdes étant des molécules lipidiques, ils peuvent donc aussi être des ligands pour des
récepteurs intracellulaires : les PPAR

13.5 EN RESUME
13.4. AUTRES DESCROTIONS DES EICOSANOIDES

1° Méthodes d'obtention :

Par extraction à partir des divers tissus chez l'homme ou chez l'animal (mouton).

2° Méthodes de dosages :

Essentiellement par des méthodes biochimiques de micro-analyses complexes appliquées


aux lipides.

3° Régulation de la sécrétion

Elle dépend de plusieurs facteurs de stimulation ou d'inhibition.


Parmi les facteurs de stimulation on cite :
- la teneur des tissus en acides gras non-saturés, précurseurs (surtout acide
arachidonique). Ces acides gras sont fixés sur les membranes cellulaires sous
forme, de phospholipides, de triglycérides et de stérols.
- L'activité de plusieurs enzymes tissulaires dont la phospholipase A, les estérases du
cholestérol et la P-G-synthétase.
Les facteurs d'inhibition sont globalement représentés par les anti-inflammatoires non-stéroïdiens
(indométhacine, voltarène, aspirine etc) qui inhibent l'activité de la PG-synthétase.

4° Anomalies cliniques

L'hypersécrétion des Eicosanoïdes peut se rencontrer en clinique au cours de certaines


tumeurs telles que le carcinome thyroïdien parafolliculaire, le phéochromocytome, le :
cancer carcinoïde de l'intestin grêle. Ces patients peuvent présenter soit des syndromes
gastritiques avec hyposécrétion chlorhydrique ; soit des diarrhées paroxystiques.

L'hyposécrétion des PG n'a pas encore donné en clinique une pathologie bien Individualisée

CHAPITRE XIV. PHYSIOLOGIE DES CYTOKINES

14.1. INTRODUCTION

La communication est nécessaire à la cohésion et à l’adaptation des systèmes cellulaires


face à leur environnement. Les cellules échangent des informations par des contacts
membranaires et des médiateurs solubles et ainsi, les médiateurs solubles utilisés par le
système immunitaire sont représentés en particulier par :
Les cytokines sont des substances biologiques qui assurent à distance le langage
intercellulaire. Leur intervention est indispensable aux réponses immunitaire,
inflammatoire, à l’hématopoïèse, mais également à d’autres systèmes.

On parle de lymphokines lorsqu'elles sont uniquement produites par des lymphocytes, de


monokines en cas de production exclusive par les monocytes/macrophages.
On les recense également sous le vocable d'interleukine, qui traduit leur fonction principale
de support de la communication entre les différentes sous-populations de cellules
immunocompétentes.
La désignation actuelle de cytokine est encore plus générale sachant que certaines
substances sont issues de cellules non leucocytaires.

Le terme cytokines a été introduit par Cohen et coll. en 1974 regroupant les anciens termes
de lymphokines et monokines

14.2. CARACTERISTIQUES
Les cytokines sont de nature protéique, le plus souvent glycosylées (glycoprotéines) et leur
synthèse est inductible.
Elles activent ou modifient le comportement des cellules-cible après interaction avec des
récepteurs de surface spécifiques.

Les deux propriétés fondamentales des cytokines sont :


- La redondance lorsqu’une même activité biologique peut être provoquée par des
cytokines différentes dans une cellule donnée
- La pléiotropie (ou pléomorphisme) parce que une cytokine donnée peut entraîner
des activités biologiques variées sur sa cellule cible, ou agir sur des cellules cibles
différentes
Les autres caractéristiques sont :
- Une faible masse moléculaire (10-25 kDa), avec une glycosylation variable
- Une production spontanée relativement réduite et essentiellement mise en jeu
lors d’une activation cellulaire
- Leur action à très faible concentration (pg/ml) comme agissent les hormones.
- Une influence sur la synthèse d'autres cytokines : on parle de "cascade" des
interleukines

14.3 RECEPTEURS

Les récepteurs de cytokines sont des complexes membranaires multiprotéiques constitués


de plusieurs chaînes (deux à trois) :
- une chaîne qui confère l'affinité et la spécificité de la liaison cytokine-récepteur ;
- une chaîne qui permet la transduction du signal, et qui dans certains cas peut être
commune à plusieurs récepteurs de cytokines apparentées.

On distingue plusieurs classes de récepteurs : des hématopoietines (classe I), des interférons
(classe II), des TNF (classe III), de la superfamille des Ig, des facteurs de croissance, et des
chimiokines

14.4. CLASSIFICATION

De manière générale, on distingue plusieurs familles de cytokines bien que plusieurs


classifications peuvent être proposées en se basant sur certains critères précis

Une classification basée sur le type de réponse dans laquelle sont impliqués ces médiateurs,
distingue :
- les cytokines des réponses immunitaires, comprenant la quasi-totalité des
interleukines, mais aussi l'interféron gamma (IFN1) et les facteurs de nécrose
des tumeurs ;
- les cytokines antivirales comprenant les interférons de type 1 et de type 2 et
l'interleukine-16 (IL-16) ;
- les cytokines de l'inflammation dont certaines sont pro inflammatoires (IL-
1, TNF, IL-6), d'autres anti-inflammatoires
- les cytokines de l'hématopoïèse comprenant les différents facteurs de
croissance (CSF pour "colony stimulating factors"), le stem cell factor (SCF),
mais aussi l'IL-3, l'IL-5 et l'IL-7.
- les cytokines fibrosantes (IL-1-RA, IL-10, transforming growth factor béta
[TGF9]). et de la fibrose
- les chimiokines impliquées dans le recrutement des cellules vers le site du
conflit

Selon le type de cytokines produites, on différencie deux sous-populations de lymphocytes


T CD4 :
- Th1 secrètent de l'IL-2 et de l'IFN et sont impliqués dans le versant cellulaire de la
réponse immunitaire,
- Th2 secrètent les IL-4, -5, -6, -10 et -13 et interviennent dans la réponse humorale

Selon leur structure, les cytokines peuvent être présentées par le schéma ci-après :

14.5. MODES D’ACTION

On décrit trois modes d'action aux cytokines :


- activité autocrine, lorsque la cytokine agit localement sur des cellules du même type
que la cellule productrice ;
- activité paracrine, lorsque la cytokine agit localement sur un autre type cellulaire
que la cellule productrice
- activité endocrine, lorsque la cytokine agit à distance sur sa cellule cible.

On observe parfois qu'une combinaison de cytokines produit un effet plus important que
la somme des effets de chacune d'elles, c'est-à-dire qu'il y a synergie, ou encore provoque
une réponse qu'aucune des cytokines impliquées ne peut induire par elle-même.

La liaison d'une cytokine à son récepteur spécifique peut entraîner différents types de
réponse selon la cellule, son degré d'activation et son degré de différenciation. Ces réponses
sont : mouvements cellulaires (cytosquelette), activation membranaire (synthèse de
médiateurs lipidiques), flux calcique, transcription génique et synthèse protéique,
prolifération (synthèse d'ADN et mitose), différenciation et mort cellulaire

14.6. DIFFERENCE ENTRE CYTOKINE ET HORMONE

Les cytokines sont des messagers du système immunitaire tandis que les hormones sont
ceux du système endocrine les autres éléments de différence sont présentés dans le tableau
suivant :
-

CHAPITRE XV. LE TISSUS ADIPEUX ENDOCRINE

15.1 INTRODUCTION

En dehors de sa capacité bien établie d’accumuler et de mobiliser les


triglycérides, les rétinoïdes et le cholestérol ; les adipocytes ont acquis le statut
de cellules sécrétrices, synthétisant et libérant un grand nombre de molécules de
nature peptidique comme non peptidique.
-

15.2 FACTEURS SECRETES ET ACTIVITES ENDOCRINES

15.2.1 Oestrogènes

Le tissu adipeux blanc représentait la principale source de production d’oestrogènes plasmatiques


après la ménopause, en particulier d’œstrone, à partir des précurseurs en C19 d’origine
surrénalienne.
Cette capacité de synthèse est liée à la présence de la cytochrome P450 aromatase dans les cellules
de la fraction vasculaire du stroma du tissu adipeux et non pas dans les adipocytes
15.2.2 Leptine

La leptine dont la concentration circulante est proportionnelle chez l’homme à l’indice de masse
corporelle, est une adipokine constituée de 146 AA, sécrétée par les adipocytes et codée par le gène
Ob. Les adipocytes féminins en sécrètent trois fois plus que les masculins.
Son action essentielle est la baisse de la prise alimentaire grâce à sa fixation sur l’hypothalamus
ventro-médian (via ses récepteurs) avec stimulation de la synthèse des mélanocortines qui se lient
au MCR4 en l’activant.
Sa présence en quantité plus importante augmente la dépense énergétique en augmentant la
production de chaleur par l'organisme
Sur le plan métabolique, on note :

- Une stimulation de la lipolyse


- Une diminution de la sécrétion d’insuline
- Une baisse de la néoglucogenèse interprandiale

Le manque de leptine entraine un stockage accru de masse grasse ; une augmentation de l'affinité
pour les aliments.

Une action périphérique et directe de la leptine sur l’adipocyte se traduit par une diminution de
leur sensibilité à l’action de l’insuline sur le transport du glucose

15.2.3 Cytokines

Le TNF-α est absent du préadipocyte et n’est synthétisé que dans l’adipocyte. Son effet négatif sur
la transmission du signal engendré par le récepteur de l’insuline est à la base de l’établissement de
l’insulinorésistance.
Les adipocytes humains sécrètent également l’interleukine-6 (IL-6)

15.2.3 Facteurs angiogéniques, mitogéniques et adipogéniques

Outre les facteurs de croissance TGF, PGE2 ; la monobutyrine (1-butyryl-glycérol) apparaît comme
un produit de sécrétion spécifique de l’adipocyte. Elle favoriserait la vascularisation du tissu
adipeux en voie de développement et la vasodilatation des microvaisseaux.
Parmi les mitogènes, l’expression du gène IGF-I est réglée par l’hormone somatotrope (GH)

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