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Causes de l’incrédulité et

mission de l’Eglise
Par E.C Eicher
- Publié dans Promesses n° 77, Juillet-
septembre 1986

Lecture biblique

Je t’adjure devant Dieu et devant le Christ-Jésus qui doit


juger les vivants et les morts, et au nom de son
avènement et de son royaume, prêche la parole, insiste
en toute occasion, favorable ou non, convaincs,
reprends, exhorte, avec toute patience et en instruisant.
Car il viendra un temps où les hommes ne supporteront
plus la saine doctrine ; mais au gré de leurs propres
désirs, avec la démangeaison d’écouter, ils se donneront
maîtres sur maîtres; ils détourneront leurs oreilles de la
vérité et se tourneront vers les fables. Mais toi, sois
sobre en tout, supporte les souffrances, fais l’œuvre d’un
évangéliste, remplis bien ton service. (2 Tim 4.1-5)

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Je me suis senti obligé de vous écrire, afin de vous
exhorter à combattre pour la foi qui a été transmise aux
saints une fois pour toutes. (Jude 3)
NB : Les citations bibliques sont tirées de la Nouvelle Version
Segond Révisée, dite « de la colombe ».

RELIGION ET FOI

Le mot religion fait tellement partie du vocabulaire


courant qu’on se demande rarement ce qu’il recouvre
vraiment. Pour les uns, c’est l’adhésion à certaines
maximes pour d’autres, ce sont des cérémonies par
lesquelles on adore Dieu. Chaque être humain sait, tout
au fond de lui-même, qu’il existe un être suprême, un
dieu dont il dépend et qui a autorité sur lui. Il aspire à
s’approcher de ce dieu qu’il ne connaît pas, et de cette
aspiration sont nées toutes les religions du monde. Car
l’homme est religieux par nature.
Ce qu’on entend par religion n’est souvent que simple
crédulité, une conformité à des croyances et des rites
traditionnels. Pour d’autres, il s’agit d’un acte de foi basé
sur une conviction absolue de la réalité de Dieu telle que
la Bible, Parole de Dieu, le révèle : La foi vient de ce qu’on

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entend, et ce qu’on entend vient de la parole de
Christ (Rom 10.17).
Entre ces deux attitudes, il y a une multitude de
divergences plus ou moins nuancées, et personne
n’ignore à quel point les convictions religieuses ont
allumé les passions et provoqué des conflits parfois
sanglants entre sociétés et nations anciennes et
modernes. S’il est vrai que les questions concernant Dieu
sont les plus importantes qui soient, il est inévitable que
des positions diamétralement opposées provoquent des
divisions. Il ne peut y avoir réconciliation entre les deux
positions extrêmes qu’on peut résumer ainsi :

1. Il existe une personne suprême, Dieu, qui a tout


créé il s’est révélé par la Bible et en la personne de
son Fils, Jésus-Christ la raison d’être de l’homme
est de le servir et de lui faire honneur.
2. Il n’y a pas de dieu: tout est le produit du hasard,
et l’homme n’est responsable qu’envers lui-
même.
Il va sans dire que le pasteur Eicher tient la première de
ces deux positions, qui est aussi la nôtre.
La Bible déclare sans ambages : Sans la foi, il est
impossible de plaire à Dieu ; celui qui s’approche de
Dieu doit croire qu’il existe et qu’il récompense ceux qui
le cherchent (Héb 11.6). La foi est d’une importance

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capitale dans l’enseignement chrétien, car d’elle dépend
la justification du pêcheur, son accès à la grâce de Dieu,
sa paix avec Dieu – en un mot: son salut (Rom 5.1-2). La
foi sous-entend une confiance absolue dans un Sauveur
personnel, qui est Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu, en
opposition à la confiance de l’homme naturel en des
œuvres méritoires et l’observation de traditions
humaines. Cette opposition est présente dans tout le
septième chapitre de l’évangile de Marc.
Comme cette foi est basée sur la Bible en tant que parole
par laquelle Dieu se révèle quant à son être, son oeuvre
et sa pensée, il doit y avoir soumission totale à l’autorité
de la Bible, qui nous répète sans cesse que la parole de
Dieu est éternellement valable (Ps 119.89 : Mat 24.35).
La foi est une affaire de tête autant que de coeur: Si tu
confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois
dans ton coeur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts,
tu seras sauvé (Rom 10.9). Au début, la foi porte surtout
sur l’action rédemptrice de Christ à la croix, sur le pardon
et la paix avec Dieu que sa mort procure, et le croyant
entre dans une relation personnelle avec le Sauveur. Mon
Seigneur et mon Dieu ! s’exclame Thomas quand il
comprend que Jésus, mort à la croix, est vraiment

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ressuscité (Jean 20.28). La compréhension de la vie
terrestre de Christ, de ses miracles étonnants et de son
enseignement représentent une étape ultérieure de la foi.
La foi conduit à toute expérience et bénédiction
spirituelle. L’intégralité du salut dépend de la foi.
Nous croyons que Jésus est la Parole (le logos, la raison
de l’univers) faite chair, c’est-à-dire Dieu devenu homme
(Jean 1.14). Nous croyons que Jésus est l’Agneau de Dieu
immolé pour notre rédemption (Jean 1.29), et qu’il est
ressuscité pour notre justification (Rom 4.25). C’est par
la foi que nous nous réjouissons en Christ, l’espérance de
notre glorification (Rom 8.17,23-24).
Tout comme le pardon reçu par la grâce de Dieu (Eph
2.8-9), la foi aussi est un don de Dieu (Jean 6.44; 1Cor
12.9). L’homme ne peut atteindre Dieu de lui-même
(c’est la tour de Babel) ; Dieu vient atteindre l’homme
(c’est Noël). Mais c’est par la foi, qui s’exprime par la
confiance en Jésus-Christ et par l’obéissance à la parole
de Dieu, que l’homme peut devenir le bénéficiaire du
salut préparé par Dieu à son intention.

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LES CAUSES DE L’INCREDULITE

Nous devons nous rendre à l’évidence: le christianisme


est devenu, pour la grande masse, une religion sans foi.
Comment cela est-il possible, vu que la foi est au cœur
même du christianisme ?

Les chrétiens du premier siècle ont dû faire face


principalement à l’opposition extérieure. Les Juifs ne
voulaient pas abandonner la loi, le principe du mérite
que conférait son observation, au profit de la grâce
conférée au croyant sur la base des seuls mérites du Fils
de Dieu. Les païens ne voulaient pas abandonner leurs
idoles, leurs superstitions et leurs pratiques, dont
l’immoralité était condamnée par le christianisme. Plus
tard, ce dernier fut ravagé par des luttes intestines
provoquées par l’intrusion de philosophies pseudo-
chrétiennes et la corruption du clergé, entre autres.

« Pendant huit années de guerre au Liban, dit le pasteur


Eicher, nous avons assisté à l’augmentation du nombre
d’idoles à travers toutes les régions chrétiennes des
vierges en plâtre et des saints en bois de différentes
tailles sont partout adorés comme de véritables

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personnes. Quelle idolâtrie C’est une des raisons pour
lesquelles la paix n’est pas intervenue dans ce beau pays.

De nos jours, nous pouvons, sans prétendre à être


exhaustifs, nommer trois causes principales de
l’incrédulité qui balaye nos églises chrétiennes.

1. Manque d’un enseignement biblique


fondamental
Dans beaucoup d’églises, il n’y a pas d’études bibliques
systématiques pour jeunes et adultes, et souvent peu ou
pas de réunions de prières.

Les grands réformateurs croyaient sans réserve en


l’autorité finale des Ecritures, guide divin en matière de
foi et de discipline dans l’Eglise. Ils étaient entièrement
convaincus que la Bible est la parole inspirée de Dieu. Ils
défendaient tout ce qui s’y trouve et abandonnaient ce
qui n’y est pas.

Nos pères aussi avaient une connaissance solide de la


parole de Dieu et une foi ferme en sa vérité. Cela leur à
permis de tenir contre les difficultés et les persécutions.
Ils ne se joignaient pas aux incroyants et acceptaient de

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payer le prix de la séparation pour Dieu. Quelle est notre
part aujourd’hui à la grande bataille de la foi ?

Un jour, on demanda au pasteur Eicher de donner un


cours biblique dans une classe terminale d’une école
secondaire missionnaire pour garçons. Comme aucun
cours spécifique n’avait été fixé, le pasteur Eicher
proposa une série de leçons sur les doctrines chrétiennes
de la Bible. On lui fit alors comprendre que cela ne
s’enseignait pas à cette école, et on lui proposa un livre
écrit par un théologien libéral. Monsieur Eicher refusa,
persuadé que la négation des doctrines chrétiennes
fondamentales conduit à une religion sans foi. C’est là
une deuxième cause de l’incrédulité

2. Le modernisme ou la théologie libérale


Cette école de pensée théologique ne considère pas la
Bible comme inspirée par le Saint-Esprit, et quand elle
professe de le faire, elle le fait avec tant de réserves que
cela équivaut à une négation de l’inspiration sacrée des
Ecritures. Evidemment que la théologie libérale n’a que
faire de l’analogie scripturaire, qui stipule que la Bible,
ayant été écrite sous l’autorité d’un seul auteur, le Saint-
Esprit, s’explique par elle-même et forme un tout

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cohérent. Pour cette théologie-là, la Bible contient toutes
sortes d’erreurs, notamment des erreurs historiques,
bien qu’aucun des faits historiques relatés dans la Bible
n’ait jamais pu être prouvé faux.

Parmi les promoteurs de la théologie moderniste-


libérale, il faut nommer Bultmann, les évêques Robinson
et Oxnam, Fosdick, Buttrick, ainsi que Teilhard de
Chardin et Henri Guillemin, bien que d’une trempe
différente. On pourra mesurer le gouffre qui sépare les
affirmations bibliques des énoncés de ces hommes,
véritables traîtres de la foi, en lisant quelques brefs
extraits de leurs écrits.

« Notre enseignement devient de l’idolâtrie s’il présente


Jésus comme la seule manifestation de Dieu ou étant
Dieu lui-même. Il y a beaucoup à faire pour enlever des
prières, des hymnes et de certains livres pour enfants la
manifestation de l’adoration de Jésus-Christ. » (Werner
Fallow dans « Twentieth Century », p. 189)

« Marie nous le savons, a été trouvé enceinte avant d’être


engagée au doux Joseph. Nazareth était sous le règne
d’une garnison romaine dont les soldats étaient

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mercenaires allemands. Jésus serait donc l’enfant d’un
soldat allemand, selon la revendication nazie. » (Nells
F.S. Ferré dans Le soleil et l’ombrelle », p. 191) Ce
blasphémateur moderne vint à Beyrouth donner une
conférence aux étudiants de la « Near East School of
Theology », nid de production de pasteurs libéraux au
Moyen-Orient.

« Le Christ n’est pas vraiment venu pour mourir, mais


pour dire et pour attester. Idée qui n’a pas encore fait son
chemin et que l’institution semble peu prête à accueillir.
Subsiste là, pour d’innombrables esprits légitimement
rétifs, l’impossibilité de croire à une rédemption-
rachat. » – « Pendant des siècles, les catéchisés ont été
dressés à souscrire sans problème à un scénario mis au
point par saint Paul. » (Henri Guillemin dans « L’affaire
Jésus », 1982, p. 82 et 78)

Les fruits d’une telle aberration théologique sont « la


mort de Dieu » l’idée qu’adorer Jésus constituerait une
idolâtrie, la « démythologisation » des évangiles (qui ne
relateraient pas des faits historiques, mais des légendes).
Ces renégats de la foi reconnaissent Jésus seulement
comme celui qui est venu sur terre pour aider les pauvres

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et les opprimés, pour lutter contre les injustices
humaines, et qui est mort en martyr pour une juste
cause, sans que sa mort ait le sens d’une expiation des
péchés de l’humanité, comme tout le Nouveau Testament
l’affirme pourtant avec une clarté éblouissante.

(à suivre)
Conférence donnée par
E.C. EICHER, pasteur au Liban
(Adaptation J.-P. Schneider)

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