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INTRODUCTION

Instituée par saint Jean Paul II le 13 mai 1992, c’est effectivement le 11 février 1993 que
la première Journée Mondiale du Malade sera célébrée. Cette journée constitue une occasion ou
un moment propice d’attention à la condition des malades et, plus généralement, de ceux qui
souffrent ; et en même temps elle invite qui se prodigue en leur faveur à commencer par les
proches, les personnels de santé et les volontaires à rendre grâce pour la vocation reçue du
Seigneur d’accompagner les frères et sœurs malades. Cette journée est, pour ainsi dire, un
renouvellement de la vigueur spirituelle de l’Eglise pour développer toujours mieux cette part
fondamentale de sa mission qui comprend le service envers les derniers, les infirmes, les
souffrants, lesexclus et les marginaux.1La communauté chrétienne, sans exception, a toujours
manifesté une attention particulière aux malades et au monde de la souffrance dans ses
nombreuses manifestations. En fidélité à cette longue tradition, les différentes communautés
religieuses se préparent chaque fois pour célébrer cet évènement particulier dans la vie de
l’Eglise. La question est donc de savoir comment notre communauté se prépare t’elle pour
célébrer cette Journée Mondiale du Malade dans notre paroisse d’Elig-Esono ? Pour répondre à
cette problématique nous avons pensé structurer notre travail en trois sections qui constitueront
en même temps notre feuille de route pour l’élaboration du projet de célébration de cette journée
Mondiale des Malades. Au premier rang, nous parlerons du regard rétrospectif du vécu de la
Journée Mondiale des Malades, ensuite nous dégagerons la figure biblico-historique que porte
cette Journée Mondiale du Malade pour terminer avec une proposition concrète d’un projet de
célébration de ladite journée. Nous constatons de ce fait que notre étude obéira à une
organisation triadique et qui mettra en exergue le principe suivant : « Voir-Juger et Agir ». Voir
en vue de diagnostiquer ce qui a été fait, juger en vu de faire une comparaison avec ce que prône
la magistère et enfin agir dans le souci de proposer une nouvelle approche ; tels sont les trois
mouvements qui constitueront l’ossature de notre analyse.

1
Cfr.JeanPaul II, Motu proprio Dolentiumhominum, 11 février 1985, n°1.
1
I. Célébration de la Journée Mondiale du Malade à la paroisse Marie Reine de la
paix d'Elig-Essono

1. Historique de la paroisse

La paroisse Marie Reine de la paix d’Elig Essono fut créée en juillet 2007 par
Monseigneur Victor TonyeBakot, alors archevèque de Yaoundé. Cette paroisse a pour
délimitation les quartiers Etoa-Meki, Elig-essono, quartier Fouda, rue Hippodrome. En 15 ans
d'existence, elle a connu tour à tour six curés. De 2007 à 2008, le père Sylvestre Eves. De 2008 à
2013, père Albert NdongoAssamba. De 2013 à 2015, père Jean-Claude Kamgue. De 2015 à
2016, père Jean Luc MvondoAteba. De 2016 à 2019, père Benoît LangleLangle, de regretter
mémoire. De 2019 à l'heure actuelle, père Samuel Gbang A Guiffe2. Tous pères de la
Congrégation du Saint Esprit.

En ce qui concerne la pastorale, deux célébrations eucharistiques dominicales couronnent


les dimanches. Elle dispose quatre communautés ecclésiales vivantes (CEV), à savoir : Sainte
Thérèse (Etoa-Meki ), Saint Joseph (Elig-essono ), Saint Paul (Rue Ceper) et Saint André
(Quartier Fouda). Quant à son organisation interne elle dispose d’un Conseil pastoral paroissial,
d’un conseil pour les affaires économiques et d’un conseil pastoral des jeunes. La vie associative
n’est pas du reste en ce sens où la paroisse compte près d’une vingtaine de groupes et
mouvements d’action catholique. Parmi ces groupes figure en bonne place le service de laCaritas
à l'image de la vision spiritaine, qui suscite le déploiement des paroissiens à travers des projets
inclusifs et solidaires, à l'instar de « Rentrée pour tous » en septembre, « Noël pour tous » en
décembre et « la journée des malades » en février, pour ne citer que ceux-là.

En cette année de la famille où l'on prône une église de proximité, l’orientation


paroissiale fut tournée principalement vers la formation des acteurs liturgiques, les visites des
familles afin de rendre ces dernières des « églises domestiques ». Nous envisageons également
des messes des malades chaque mois. A la suite de ce point privilégié qui est le monde des
malades nous souhaiterons y apporter au cours de cette année pastorale une touche beaucoup
plus pratique et innovante. De ce qui précède comment s’est donc déroulée la journée des
malades au cours de cette année ?

2. Organisation de la journée des malades

2
Almanach paroissial consulté le 3 avril 2022.
2
Portée par la Caritas paroissiale, l’idée de se joindre à l’ensemble de l’Eglise universelle
pour célébrer la Journée Mondiale du Malade voit le jour en paroisse suite à de nombreuses
sollicitations des personnes nécessiteuses venant de nos différentes CEV et même d’ailleurs.
Suite donc à cette sollicitation grandissante le service Caritas ensemble avec le Curé décidèrent
de consacrer la journée du mardi comme journée d'écoute de ces personnes nécessiteuses.Pour ce
qui est de ladite organisation, en plus du service de la Caritas, le Conseil Pastorale des Jeunes est
aussi convié à cette grande rencontre. Signalons en passant qu’avant l’instauration de cette
journée ces personnes venaient demander de l’aide financière ou encore une assistance maladie.
En dépit de cet élan d’attention et de cette proximité à l’égard de ce monde de la souffrance,
comment la paroisse a-t-elle vécue la Journée Mondiale du Malade en cette année 2022 ?

3. La Célébration Paroissiale

Célébrée chaque année lors de la fête de la jeunesse, cette Journée Mondiale du Malade
s’est déroulée cette année au sein de notre paroisse de la manière suivante : tout avait commencé
par une célébration eucharistique au cours de laquelle nous rendions grâce à Dieu pour son
amour et ses grâces reçues et nous lui implorons la grâce de la guérison. Notons également qu’au
cours de son homélie, le père Curé est revenu quelques fois sur le message du pape pendant cette
journée et il a beaucoup insisté sur les propos suivants du pape « La Journée Mondiale du
Malade constitue aussi une occasion propice pour faire porter notre attention sur les lieux des
soins »3 De ces propos du saint Père il ressort que tous en tant que chrétiens sommes invités à
visiter les centres hospitaliers et à rendre visite aux malades en ce sens où cela fait partie des
œuvres de miséricorde corporelles. Cette célébration s’acheva avec l’imposition des mains aux
malades et la bénédiction des sacramentaux : l’eau, du sel et des objets religieux.

Une fois la messe terminée, la place est donnée aux responsables de la santé qui avaient
été contactés longuement avant par le service de la Caritas. Ceux-ci accueillent les patients sous
les tentes apprêtées pour l’occasion. Cette équipe de médecins commence son activité par des
enseignements de sensibilisation sur les méthodes primaires et basiques des règles d’hygiène et
de salubrité afin d’éviter certaines maladies. En plus de l’appel à la propreté ceux-ci font encore
une sensibilisation sur les maladies actuelles à l’instar de (l’hypertension, Covid-19, asthme,
diabète, problèmes dentaires, problèmes de vue,…).

Après cette phase de sensibilisation, la phase suivante est dédiée aux consultations ou
encore la prise de paramètres (le sexe, l’âge, le poids, la température, la taille, la tension

3
Pape François, Message pour la XXX Journée Mondiale du Malade du 11 février 2022, Rome, Saint Jean de Latran,
10 décembre 2021, n° 4.
3
artérielle, le calcul de l’Indice de Masse Corporelle « I M C » la vue également…) Cette prise de
paramètre donna ensuite la possibilité aux médecins de prescrire oui ou non des médicaments
aux malades qui sont également donnés gratuitement sur place dans le but de soulager. S’il arrive
que le médicament ne soit pas là, il est remis au patient une ordonnance pour s’en procurer dans
une pharmacie de la place. Pour les malades qui nécessitent des examens approfondies, ces
derniers bénéficient d'un taux de réduction une fois qu’ils se rendront à l’hôpital.

Conscient du fait que tous ne peuvent pas arriver à la paroisse, le Curé accompagnés de
quelques membres de la Caritas vont faire le tour de quelques quartiers questions de rencontrer
les malades leur administrer les sacrements de pénitence et de l’Eucharistie. Une fois la ronde
terminée au quartier la même équipe s’est rendu du côté du centre hospitalier pour
l’administration de ces sacrements aux malades internés.

La fin de la journée se fera autour un repas fraternel entre l’équipe des médecins, l’équipe
pastorale et le curé prendra la parole pour remercier tour à tour les acteurs de cette journée.

4. Rétroaction de la célébration

Apres chaque célébration depuis son commencement, La Caritas avec le conseil pastoral
paroissial évalue toujours les activités menées pour corriger les failles et voir comment améliorer
ou bien ajouter des éléments qui peuvent rendre la célébration plus inclusive et effective. Ils le
font à travers l’administration des questionnaires ou parfois l’entretien personnel avec les
participants et les paroissiens.

En premier lieu, ils ont noté que la plupart des paroissiens ont apprécié les activités
surtout au niveau spirituel. Cette célébration aussi a réveillé la conscience paroissiale par rapport
à ceux et celles qui souffraient au sein de la communauté paroissiale mais ne bénéficiaient pas
d’une attention particulière de la paroisse.

Bien que cette célébration apporte des fruits appréciables, certains paroissiens se
plaignaient du fait qu’une seule journée ne suffit pas. Ils proposent une semaine de célébration et
couronnée le 11 février avec toute l’église du monde entier. Durant cette semaine, les fidèles
proposent la célébration du sacrement de réconciliation, les séances d’écoute et des journées des
consultations médicales. Enfin, la sensibilisation et communication paroissiale doit être
approfondir pour la rendre plus inclusive.

4
II. Approche biblico-historique et regard critique de la Journée Mondiale du
Malade

1. Aperçu scripturaire du monde de la souffrance (cas du malade)

Dans cette approche biblique, seul le Christ est au centre. Lorsque nous essayons de
parcourir la vie de Jésus Christ tel nous le présente les évangiles, nous constatons que nulle part
il avait dédié une unique journée aux malades. Au contraire tout son être car il le dit lui-même
« ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin de médecin, mais les malades. Je ne suis
pas venu appeler les justes mais les pécheurs. » (Mc 2, 17) Ces propos du Christ nous montrent à
juste titre le soulagement des personnes qui souffrent était le quotidien du ministère du Christ en
plus de l’enseignement qu’il leur transmettait. Conscient de cette attention forte qu’il a toujours
eu à l’endroit du monde de la souffrance, quelques extraits bibliques peuvent nous en dire plus.
Jésus guérit un démoniaque (Mc 1, 21-28 // Lc 4, 31-37) ; Guérison de la belle-mère de Pierre
(Lc 4, 38-39// Mc 1, 29-31 // Mt 8, 14-15) ; les multiples guérisons (Mt 8, 16 // Lc 4, 40-41) ainsi
que la guérison d’un paralytique (Mt 9, 1-8). Tous ces exemples nous montrent à quel point le
Christ a toujours été au côté des personnes souffrantes tant bien sur le plan physique que
psychique et même encore moral, bref la guérison que le Christ leur apportait était totale. A la
suite de cette vision du Christ, quelle attitude adoptera l’Eglise à travers son magistère pour
consolider cette pastorale capitale aux yeux du Christ ?

2. Historique de l’institution de la Journée Mondiale du Malade et ses objectifs

a. Aperçu historique
Notre mère la très sainte Eglise Catholique a toujours eu une attention particulière à
l’endroit du monde de la souffrance comme d’ailleurs notre maître et Seigneur Jésus-Christ. Il
est vrai que la systématisation réelle n’avait pas encore pris effet jusqu’au pontificat de saint Jean
Paul II. Notons que l’Eglise depuis le Concile de Trente où le septénaire sacramentel a été établi,
le monde de la souffrance à travers les sacrements de guérison fut toujours considéré comme un
lieu de prédilection. En plus de ces sacrements, l’Eglise a toujours eu à encourager ses fidèles à
la mise en pratique des œuvres de miséricordes corporelles telles que présenter en (Mt 25, 35-36)
à savoir (visiter les malades, les prisonnier, donner à manger à celui qui n’en a pas, donner à
boire à celui qui a soif, )

A la suite de ce que nous venons de mentionner ci-dessus, la systématisation d’une


Journée Mondiale du Malade tel que célébrée aujourd’hui verra le jour sous le pontificat du saint
pape Jean Paul II. Cette Journée Mondiale du Malade n’est pas née ex nihilo. Elle est le fruit
d’un long processus qui a d’abord comme sources lointaines l’attachement intrinsèque du saint
5
père au monde de la souffrance depuis sa tendre enfance avec la perte de ses parents et de son
frère. Cette souffrance a forgé en lui le désir de venir en aide spirituellement aux personnes
souffrantes chose qu’il fera d’ailleurs à l’université quand il était encore jeune prêtre. 4 Une fois
devenu pape, à la sixième année de son pontificat, notamment le 11 février 1984 il va publier la
Lettre Apostolique Salvifici Doloris et nous fera comprendre que : « La souffrance fait partie de
la transcendance de l’homme. C’est un état par lequel l’homme en un certain sens est appelé à se
dépasser et en cela d’une manière mystérieuse » (S D. 2) Par la suite un an plus tard le 11 février
1985, le saint père institua le Conseil Pontifical pour la Pastorale des Services de la Santé à
travers la lettre apostolique sous forme d’un Motu propioDolentiumhominum. Ces documents et
cet organe n’étaient que des éléments préparatoires ou encore des repères qui baliseraient le
chemin. Une fois le conseil mis sur pied, le saint père dans une correspondance adressée à son
président en la personne du Cardinal Fiorenzo le 13 mai 1992 dira : « je souhaite vous informer
que j’ai décidé d’instituer la Journée Mondiale du Malade, qui sera célébrée le 11 février de
chaque année. »5 Cette institution est fixée en mémoire de la Vierge Marie de Lourdes, en plus
de cela elle vient boucler un cheminement longtemps entamé par le saint père sur cette pastorale
du monde souffrant qui comme nous l’avons mentionné plus haut lui est chère. Une fois instituée
quels ont été les attentes du saint père face à cette Journée Mondiale du Malade ?

b. Les objectifs de la Journée Mondiale du Malade voulus par le saint père


Dans sa lettre adressée au Cardinal Fiorenzo Angelini par ailleurs président du Conseil
Pontifical pour la Pastorale des personnels de la Santé à l’occasion de l’institution de la Journée
Mondiale du Malade, le saint Père a relevé quelques objectifs qu’il souhaiterait voir se réaliser.

➢ Sensibiliser le Peuple de Dieu et, par conséquent, les différentes institutions sanitaires
catholiques et la société civile elle-même, à la nécessité d'assurer la meilleure assistance
possible aux malades ;
➢ Aider le patient à valoriser, sur le plan humain et surtout surnaturel, la souffrance ;
➢ Veiller à ce que les diocèses, les communautés chrétiennes et les familles religieuses
s'impliquent de manière particulière dans la pastorale de la santé ;
➢ Promouvoir l'engagement de plus en plus précieux du volontariat ;
➢ Rappeler l'importance de la formation spirituelle et morale des agents de santé ;

4
Conseil Pontifical pour la Pastorale des Services de la Santé, La pastorale Sanitaire et le Sacerdoce de Jean Paul
II, 1992
5
Saint Jean Paul II, lettre au Cardinal Fiorenzo Angelini, Président du Conseil Pontifical pour la Pastorale des
Services de la Santé, pour l’institution de la Journée Mondiale du Malade (13 mai 1992) n° 1.
6
➢ Faire mieux comprendre aux prêtres diocésains, ainsi qu'à ceux qui vivent et travaillent
avec ceux qui souffrent, l'importance de l'assistance religieuse aux malades.6
A la suite de ces objectifs mentionnés au cours de l’institution de la Journée Mondiale du
malade, le saint Pape Jean Paul II au cours de la première édition de la dite journée (11 février
1993) le pape va y adjoindre certains objectifs en plus

➢ Susciter en chacun de nous une attitude d’écoute, de réflexion et d’engagement effectif


face au mystère profond de la douleur et de la maladie
➢ Rejoindre les êtres en profondeur afin de leur faire prendre conscience de l’importance de
la contribution apportée par le service humain et chrétien du souffrant pour une meilleure
intelligence entre les hommes et par là même, pour l’édification de la paix véritable.
➢ L’Eglise veut ainsi promouvoir un engagement renouvelé envers ces populations par
l’attribution de ressources humaines spirituelles et matérielles plus considérables
susceptibles de répondre à leurs besoins.7

De la présentation de ces quelques objectifs, quel regard pouvons-nous avoir à la


célébration de cette journée dans la paroisse Marie Reine de la paix d’Elig-Esono.

3. Ébauche d’une critique de la célébration de la Journée Mondiale du Malade dans la


paroisse Marie Reine de la paix d’Elig-Esono à la lumière des objectifs assignés par
le magistère

Parler d’un regard critique dans la célébration de la Journée Mondiale du Malade revient
juste dans le cadre de cette analyse à faire une évaluation de cette journée à la lumière de
l’orientation donnée par le magistère. Répondre au questionnaire suivant peut davantage nous
édifier : qu’est ce qui a été fait ? Que faut-il améliorer ? Que faudra-il faire ultérieurement ?

a. Ce qui a été fait


La célébration de cette Journée Mondiale du Malade a été effective au sein de cette
paroisse qui est en fait l’une des paroisses de notre congrégation religieuse. Cette célébration est
à saluer en ce sens où elle n’est pas réellement vécue dans diverses autres paroisses ou encore
certains centres hospitaliers. Ladite célébration a été focalisée sur l’unique journée du 11 février.
Les activités y afférentes étaient d’ordre spirituel et social. Pour ce qui est du spirituel, la
célébration eucharistique fut pour nous le couronnement de cette journée. En plus de cette
célébration l’administration des sacrements de réconciliation, et l’onction des malades ont

6
Ibid. n° 2
7
Jean Paul II, Message à l’occasion de la première Journée Mondiale du Malade, Vatican, 21 octobre 1992 n° 1 et
4.
7
meublé cette dimension spirituelle. Pour ce qui de l’ordre social ou encore caritatif, nous avons
pu constater que des consultations ont été faites, le don des médicaments aux personnes
souffrantes également sans toutefois la visite des personnes malades et alitées soit dans leur
domicile soit dans le centre de santé. Nous louons tout d’abord ce qui précède, mais voulons
aussi rappeler en rapport avec les objectifs de cette journée voulus par le saint Jean Paul II que
beaucoup reste à faire.

b. Ce qu’il faudra améliorer


A la vue de ce qui précède il nous semble judicieux de souligner qu’il serait souhaitable à
l’avenir :

✓ D’étendre la célébration de cette journée sur une semaine et que l’apothéose soit
couronnée le 11 février, en ce sens où vouloir tout consacré sur une journée est lourd et
stressant s’il y a plusieurs activités à mener.
✓ En plus de ceci essayer de voir comment adjoindre au comité d’organisation d’autres
personnalités comme des psychologues, et d’autres bienfaiteurs qui pourront venir aussi
en aide à ces personnes souffrantes.
✓ D’encourager et de sensibiliser les chrétiens sur le bien-fondé et la prise en compte du
monde de la souffrance en général et des malades en particulier à travers une visite ou
alors de manière spontané une aide quelconque à leur endroit.
➢ Que les pasteurs de par leur témoignage de vie Suscite en chacun des chrétiens une
attitude d’écoute, de réflexion et d’engagement effectif face au mystère profond de la
douleur et de la maladie
✓ Que les pasteurs puissent prendre un peu le temps de former le personnel de la santé à
travers des recollections ou même les inviter afin que ceux-ci puissent de temps en temps
dispenser des savoirs aux chrétiens. Bref que pasteurs et personnels de la santé puissent
travailler en étroite collaboration pour le bien des personnes malades.
✓ Nous décrions aussi le fait qu’au départ pendant l’organisation il n’y ait pas une
quelconque décentralisation des services c’est-à-dire la création des différentes
commissions qui pourraient davantage aider au bon fonctionnement de la journée.
✓ D’écouter les malades et être attentif à ce qu’ils disent afin de pourvoir leur donner une
lueur d’espoir au sortie de la causerie afin qu’il ne prenne pas sa souffrance comme une
fatalité mais comme une souffrance qui pourrait s’apparenter à celle du Christ.

De tout ce qui précède nous pouvons dire que dans cette partie où il était question de faire
une appréciation de la Journée Mondiale du Malade vécue dans la Paroisse Marie Rein de la paix

8
de Elig-Esono, à la lumière des documents magistériels, il ressort que ladite journée se doit
d’être célébrée en plusieurs jours avec des activités diverses. Dès lors, comment réaliser un
projet de la Journée Mondiale du Malade qui prendra en compte les réserves ci-dessus ?

III. Proposition concrète d’un projet de célébration de la Journée Mondiale du


Malade dans notre Communauté religieuse

Il convient de signaler d’entrée de jeu que, ce projet a une double source d’inspiration :
d’une part, l’expérience vécue pendant la célébration, cette année 2022, de la Journée Mondiale
du Malade à la Paroisse Marie Reine de la Paix d’Elig-Essono8 ; et d’autre part, des propositions
faites par l’Abbé Nicodème-Didier ONDOA MEKONGO, dans son récent ouvrage : Le soin du
monde de la souffrance, Edition revue et améliorée, Février 2022. Dans ce document en effet,
l’auteur nous donne à partir de l’annexe 59 quelques axes pertinents qui peuvent inspirer une
organisation de Journée Mondiale du Malade aussi bien au niveau paroissial ou communautaire,
qu’au niveau diocésain ou national. Le présent projet qui propose une organisation Journée
Mondiale du Malade au niveau paroissial,10comportera donc trois phases, mais avant d’y arriver
mentionnons quelques acteurs fondamentaux pour la réussite cette journée.

1. Les principaux acteurs de la J M M

Dans cette bribe de présentation, nous nous évertuerons à énumérer les éléments phares
qui mèneront à bien cette journée :

➢ Le curé qui incarne le rôle de superviseur général


➢ Le secrétaire paroissial qui se chargera de rédiger et présenter les rapports
➢ Les membres du service de la caritas paroissiale
➢ Le personnel soignant
➢ Le conseil pastoral paroissial des jeunes
➢ Les responsables de chaque C E V
➢ Les personnes malades
➢ Tout chrétien de bonne volonté

2. La phase préparatoire

8
C’est en effet la première partie du présent travail de recherche.
9
ONDOA MEKONGO Nicodème Didier, Le soin du monde de la
10
Il s’agit de la Paroisse spiritaine, Marie Reine de la Paix d’Elig-Essono. C’est dans la ville de Yaoundé
(Archidiocèse de Yaoundé).
9
Cette phase est primordiale dans la mesure où, elle consiste à mettre sur pied non
seulement un comité d’organisation de la dite journée dans notre Paroisse, mais encore, un
programme détaillé des activités à mener pendant la période que notre communauté paroissiale
aura définie pour la célébration de cet événement. La date de cette journée étant fixée et connue
d’avance, pour le 11 Février de chaque année, il convient pour des besoins d’efficacité pastorale
et de pertinence dans l’action apostolique, d’anticiper sur son organisation étant donné que son
importance et son intérêt ne sont plus à démontrer.11 La Journée Mondiale du Malade est certes
un événement organisé au niveau de l’Eglise Universelle, mais chaque église particulière, chaque
paroisse doit en faire une réception et une appropriation, selon les besoins et les circonstances
locales, afin que tout le peuple de Dieu participe à cette célébration. Il s’agira ici de :

✓ La mise en place d’un comité d’organisation de la JMM dans la Paroisse. Le Curé, en sa


qualité de Pasteur d’âme de cette portion du peuple de Dieu qui lui est confiée, doit être le
premier à être interpelé et le plus concerné par la pauvreté, la fragilité et la souffrance de
l’homme, en tant que ce dernier est « la voie fondamentale et primordiale de l’Eglise. »12 Sous
son autorité, un groupe de fidèles doit être désigné pour réfléchir sur l’organisation de cette
journée au niveau paroissial. Ceci doit être fait au plus tard dès la rentrée pastorale qui a lieu
dans la plupart du temps entre Août et Septembre.
✓ Ledit comité doit avoir pour mission de recenser toutes les couches défavorables de la
paroisse (malades de toute catégorie et de tout genre) qui mérité l’attention, la solidarité et le
soutient de la Communauté paroissiale ; évaluer les ressources humaines, financières et
matérielles disponibles13 ; aussi et surtout sensibiliser sur le bien fondé d’une pastorale de la
santé sur son double aspect spirituel et physique. Sur ce point en effet, les messages précédents
des Souverains Pontifes à l’occasion de chaque édition de la JMM et d’autres documents
magistériels en donnent suffisamment une bonne catéchèse.
✓ Ce comité est aussi chargé d’évaluer l’avancement des préparatifs à mesure que
l’échéance approche, à une périodicité de tous les deux mois par exemple.
✓ Dans le cadre de ce projet, nous proposons une célébration de la JMM qui s’étendra
pendant une semaine d’activités dans notre paroisse. Le programme détaillé des activités de cette
semaine est l’objet de la 2ème partie.

11
Cf. Lettre du Saint Père Jean-Paul II au Cardinal FlorenzoAngelini, Président du Conseil Pontifical pour la
Pastorale des Personnes de Santé. Document rédigé à l’occasion de l’Institution de la Journée Mondiale du Malade,
13 Mai 1992.
12
Jean-Paul II, Encyclique Redemptor Hominis, n°14
13
Il semble évident ici que ce comité doit travailler en étroite collaboration avec l’équipe de la Caritas paroissiale
pour discerner ensemble l’ordre de priorité des besoins à affecter à tel ou tel nécessiteux.
10
3. Phase célébrative proprement dite

Tout en prenant en compte que le 11 février prochain tombera un samedi la programmation


suivante a été faite avec l’assistance du père curé.

✓ De Noël au dernier dimanche du mois de janvier quête aux messes pour achat des
médicaments pour aider les malades et le service caritas reçoit aussi tous les autres dons
(vêtements, alimentation, chaussures, eau, lait…)
✓ Mercredi 1 au vendredi 3 février 2023 triduum de prière en paroisse
✓ Samedi 4 :(8H – 11H) Volet écologique : Investissement humain des les lieux de
souffrance (hôpital, orphelinat, prison…), sensibilisation par des petits-gestes sur le bien fondé
de la protection de l’environnement et de notre cadre de vie. Tout cela sous la coordination du
Conseil Pastoral des Jeunes
✓ Dimanche 5 : 15h rencontre avec tous les responsables des différentes commissions pour
réviser la planification de la semaine
✓ Lundi 6 :(14H – 18H) dans les locaux de la Paroisse. Conférence – débats (réflexion sur
le thème de la JMM et sensibilisation du personnel soignant sur les enjeux éthiques et pastoraux
de leur lourde et délicate mission). Il est du devoir prophétique de l’Eglise de rappeler aux agents
de la santé et tous ceux et celles qui s’occupent du monde de la souffrance, l’importance de la
formation spirituelle et morale de leur mission. Comme invités le comité d’organisation peut
solliciter : les Hommes de Sciences, les Professionnels de la santé et les Hommes d’Eglise, pour
un regard croisé sur les différents aspects de la problématique en débat.
✓ Mardi 7 : (14H – 18H) Visite des personnes souffrantes : des équipes sont constituées
pour rendre visite chacune dans une structure : l’hôpital, la prison, même à domicile
l’orphelinat… Avec remise du matériel (savons, habits, denrées alimentaires, fournitures
scolaires…) pour soutenir ces couches défavorables. Les prêtres profitent pour confesser et
conférer l’Eucharistie aux personnes couchées et malades en familles.
✓ Mercredi 8 : (8h-13h) Consultations médicales par les médecins spécialistes en plusieurs
domaines ; (14H – 19H) en Paroisse. Journée d’écoute et d’accompagnement spirituel avec
Adoration au Très Saint sacrement, et la possibilité de se confesser. Une équipe de prêtres est
disponible en Paroisse pour cet accompagnement.
✓ Jeudi 9 : (17H – 20H) en Paroisse. Célébration de la Messe des malades avec
administration de l’Onction des malades, exorcisme, bénédiction des sacramentaux et autres
objets de piété…

11
✓ Vendredi 10 : Activités récréatives. 10H -13H Kermesse ;(14H – 16H), Match de gala
opposant le personnel soignant à l’équipe pastorale.(19H – 22H), Concert de musique religieuse
des différentes chorales de la Paroisse et d’autres invités.
✓ Samedi 11 :A partir de 10H, Messe solennelle d’action de grâce plus témoignages. Vers
13h partage d’un repas fraternel avec tous les participants.

Notons en passant que l’exorcisme pendant la Messe des malades de la journée du Jeudi
n’est pas du tout anodin. Il s’agit d’indiquer ici que la JMM concerne les souffrances de tout
genre (physique et spirituelle), et donc les cas de possession sont ici pris en charge, évidemment
au terme d’un discernement approprié.

4. La phase évaluative

Elle ne devrait pas être facultative dans la mesure où, c’est elle qui doit permettre
d’évoluer. Après chaque activité d’une telle ampleur, il est important que les acteurs majeurs,
avec le comité d’organisation puissent s’asseoir pour faire une évaluation critique de
l’événement. L’enjeu ici est non seulement de présenter les aspects positifs pour s’en réjouir,
s’en féliciter et surtout rendre grâce au Seigneur ; mais aussi pour relever les insuffisances et les
manquements, l’idée ici étant d’en faire de nouveaux challenges en vue d’améliorer les
prochaines éditions pour la plus grande gloire de Dieu et le Salut des âmes.

L’Eglise à l’exemple du son Pasteur Suprême, le Christ, a toujours senti le devoir de


servir les malades et les souffrants comme faisant partie intégrante de sa mission. Il convient de
dire ici que, la célébration de la JMM dans une Paroisse pendant toute une semaine d’activités
doit être à la fois l’expression d’une activité régalienne qui atteint son paroxysme, et en même
temps un motif supplémentaire qui suscite plus des vocations à prendre davantage soin du monde
de la souffrance. Activité qui atteint son paroxysme dans la mesure où, l’apostolat des malades et
l’accompagnement spirituel des fidèles doit être une activité régalienne des pasteurs de l’Eglise,
les ministres ordonnés et leurs collaborateurs laïcs ; motivation supplémentaire en ce sens que, le
succès d’une telle organisation devrait susciter auprès des participants, la joie et le bonheur
qu’on l’on éprouve à redonner du sourire, de la joie et même de l’espérance à qui traversent
l’épreuve de la souffrance.

12
5. Esquisse des éphémérides

Dates et heures Evènement Responsable


Du 25-12 au dimanche Quête paroissiale pour la JMM Le curé et le service de
29/01/2023 Divers autres dons pour la JMM la caritas
Du 1 au 3 février 2023 Triduum de prière avec exposition du Le clergé
à partir de 17h Saint Sacrement pour la préparation de
la JMM
Samedi 4 février à Investissement humain Service caritas et CPJ
partir de 8h
Dimanche 5 février à Réunion de mise au point Le Curé
15h
Lundi 6 février à 14h Conférence-débats Le clergé, les hommes
de science (médecins ;
psychologue …)
Mardi 7 février à 14h Visite et remise des dons Clergé et comité
d’organisation
Mercredi 8 février à 8h Consultations Médecins
Puis à 15h Ecoute et accompagnement Clergé et psychologue
Jeudi 9 février à 17h Messe des malades Clergé et commission
de la liturgie
Vendredi 10 février à Kermess, sport et soirée culturelle Commission culture
10h
Samedi 11février à 10h Messe et repas fraternel Clergé et les
commissions de la
liturgie et de la
gastronomie
Dimanche 12 février à Réunion d’évaluation Tous les responsables
15h de commissions

13
CONCLUSION

Notre travail s’est porté sur le projet de la célébration de la Journée Mondiale du Malade
dans la communauté paroissiale Marie Reine de la Paix d’Elig-Essono. Partant de l’historique de
la paroisse qui a permis de comprendre le déploiement pastoral de celle-ci, il est noté que
diverses activités pastorales sont menées parmi lesquelles celle portée à l’endroit des malades
est d’une importance capitale. Puisqu’il s’agit ici de savoir comment la journée mondiale du
malade a été célébrée dans cette paroisse, nous avons donc présenté d’une manière succincte
l’organisation de cette journée. Nous avons apporté la lumière sur cette Journée de célébration
tout en posant des bases biblico-historiques et en même temps en jetant un regard critique sur la
célébration de cette journée Mondiale du Malade dans la paroisse Marie Reine de la paix d’Elig-
Essono à la lumière des objectifs assignés par le magistère. Un aperçu scripturaire du Monde de
la souffrance est alors dégagé. En outre, l’historique de l’institution de la journée Mondiale du
malade et ses objectifs ne sont pas délaissés. Le travail s’est poursuivi par un projet concret
d’établissement d’une journée Mondiale du malade dans notre communauté religieuse. Ce projet
va alors comporter plusieurs phases à savoir la phase préparatoire, phase de la célébration
proprement dite, et enfin la phase évaluative. Nous pouvons à l’issu de l’évaluation succincte
relever que la célébration de la Journée Mondiale du Malade n’est pas évidente et est en même
temps une charge exigeante, mais en même temps exaltante. D’où l’importance de créer dans des
Paroisses, des groupes spécifiques chargés de l’apostolat du monde de la souffrance. Les
catéchistes le fond déjà à travers la visites et les prières dans les domiciles des malades, mais la
Paroisse peut s’organiser mieux encore par la mise en place de cet organe qui aura pour mission
principale cette tâche.

14
BIBLIOGRAPHIE

Source scripturaire

➢ Bible de Jérusalem, Paris, Cerf, 2013.

Sources magistérielles
1. Documents pontificaux

➢ Jean-Paul II, Encyclique Redemptor Hominis, Rome, le 4 Mars 1979.

➢ Jean Paul II, Motu proprio Dolentium hominum, 11 février 1985.

➢ Jean Paul II, lettre au Cardinal Fiorenzo Angelini, Président du Conseil Pontifical

pour la Pastorale des Services de la Santé, pour l’institution de la Journée Mondiale

du Malade (13 mai 1992).

➢ Jean Paul II, Message à l’occasion de la première Journée Mondiale du Malade,

Vatican, 21 octobre 1992.

➢ Pape François, Message pour la XXX Journée Mondiale du Malade du 11 février

2022, Rome, Saint Jean de Latran, 10 décembre 2021.

2. Dicastère romain

➢ Conseil Pontifical pour la Pastorale des Services de la Santé, La pastorale Sanitaire

et le Sacerdoce de Jean Paul II, 1992.

Ouvrage

➢ ONDOA MEKONGO Nicodème Didier, Le soin du monde de la souffrance : à

travers la parole annoncée, célébrée et vécue, Yaoundé, Février 2022.

Autre document

➢ Almanach paroissial consulté le 3 avril 2022. « inédit »

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TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION............................................................................................................................ 1

I. Célébration de la Journée Mondiale du Malade à la paroisse Marie Reine de la paix d'Elig-


Essono .............................................................................................................................................. 2

1. Historique de la paroisse ....................................................................................................... 2

2. Organisation de la journée des malades ................................................................................ 2

3. La Célébration Paroissiale .................................................................................................... 3

4. Rétroaction de la célébration................................................................................................. 4

II. Approche biblico-historique et regard critique de la Journée Mondiale du Malade .................. 5

1. Aperçu scripturaire du monde de la souffrance (cas du malade) ........................................... 5

2. Historique de l’institution de la Journée Mondiale du Malade et ses objectifs ....................... 5

a. Aperçu historique ............................................................................................................... 5

b. Les objectifs de la Journée Mondiale du Malade voulus par le saint père ............................. 6

3. Ébauche d’une critique de la célébration de la Journée Mondiale du Malade dans la paroisse


Marie Reine de la paix d’Elig-Esono à la lumière des objectifs assignés par le magistère ............. 7

a. Ce qui a été fait .................................................................................................................. 7

b. Ce qu’il faudra améliorer ................................................................................................... 8

III. Proposition concrète d’un projet de célébration de la Journée Mondiale du Malade dans
notre Communauté religieuse .......................................................................................................... 9

1. Les principaux acteurs de la J M M ...................................................................................... 9

2. La phase préparatoire ........................................................................................................... 9

3. Phase célébrative proprement dite ...................................................................................... 11

4. La phase évaluative ............................................................................................................. 12

5. Esquisse des éphémérides .................................................................................................... 13

CONCLUSION .............................................................................................................................. 14

BIBLIOGRAPHIE ......................................................................................................................... 15

TABLE DES MATIERES .............................................................................................................. 16

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