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Dermatologie
de l'enfant
Guide pratique des pathologies
et infections cutanées du nourrisson
à l'adolescent
Cette publication est une traduction de Pediatric Dermatology. A Quick Reference Guide. 3rd Edition, by
Anthony J. Mancini and Daniel P. Krowchuk. © 2016 American Academy of Pediatrics.
Cette traduction reflète la pratique actuelle aux États-Unis d'Amérique à la date de sa publication
originale par l'American Academy of Pediatrics. L'American Academy of Pediatrics n'a pas traduit ce
texte dans la langue utilisée dans cette publication (français) et nie toute responsabilité pour les erreurs,
omissions ou autres problèmes éventuels associés à cette traduction.
Dermatologie de l'enfant. Guide pratique des pathologies et infections cutanées du nourrisson à
l'adolescent, d'Anthony J. Mancini et Daniel P. Krowchuk.
© 2019, Elsevier Masson SAS.
ISBN : 978-2-294-75852-2
e-ISBN : 978-2-294-76466-0
Tous droits réservés.
La traduction a été réalisée par Elsevier Masson SAS sous sa seule responsabilité.
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Introduction
▶ La reconnaissance et la description précise des lésions cutanées sont
essentielles à l'identification des dermatoses et de leurs diagnostics
différentiels.
▶ La première étape consiste à identifier la lésion élémentaire primitive,
définie comme la lésion la plus précoce et la plus caractéristique de la
dermatose.
▶ Il faut ensuite noter la topographie, la disposition et la couleur des lésions
élémentaires primitives, ainsi que des lésions secondaires (par ex. croûtes
ou squames).
■ Macule : petite (< 1 cm) zone bien limitée, avec changement de couleur,
sans relief ni dépression de la peau (figure 1.1)
■ Tache1 : zone de changement de couleur plus grande (≥ 1 cm), sans
relief ni dépression de la peau (figure 1.2)
▶ Lésions en relief
■ Lésions à contenu solide
– Papules (< 1 cm de diamètre) (figure 1.3)
Dermatologie de l'enfant
Figure 1.1. Taches café au lait chez un patient présentant une neurofibromatose
de type 1.
Figure 1.3. Molluscums contagiosums. Il existe des papules érythémateuses et de couleur chair.
Figure 1.5. Papules œdémateuses rosées chez un patient ayant une urticaire.
Figure 1.6. Des plaques, lésions en plateau, squameuses sont observées dans
le psoriasis.
Figure 1.7. Les vésicules, comme ici dans une varicelle, sont remplies de liquide clair
ou séreux.
Figure 1.8. Les bulles, remplies de liquide clair, sont observées dans
une maladie bulleuse chronique de l'enfant.
Figure 1.9. Les pustules sont remplies de matériel purulent. Ce patient a une folliculite.
Figure 1.11. Une ulcération survient lorsqu'il y a une perte des tissus
épidermiques et dermiques. Chez ce patient, l'ulcération est secondaire à un
pyoderma gangrenosum.
Figure 1.12. Une disposition linéaire des papules ou vésicules survient souvent
dans la dermatite de contact au sumac vénéneux.
Couleur
▶ Érythémateux : rose ou rouge. En cas de lésions érythémateuses, il est
important de noter si elles s'effacent ou non à la vitropression. Si les
globules rouges sont à l'intérieur des vaisseaux, comme dans l'urticaire,
l'appui exercé à la surface de la peau va les chasser vers les vaisseaux plus
profonds et un blanchiment apparaît. En revanche, si les globules rouges
sont en dehors des vaisseaux, comme dans les vasculites, il n'y aura pas de
blanchiment. Les lésions ne s'effaçant pas à la vitropression sont appelées
pétéchies, purpura ou ecchymoses. Noter aussi que, chez les patients de
phototype foncé, l'érythème peut être plus difficile à évaluer.
▶ Hyperpigmenté : brun clair, brun foncé ou noir.
▶ Hypopigmenté : diminution de la quantité de pigment qui n'est
pas complètement absent (comme dans les troubles pigmentaires
post-inflammatoires).
▶ Dépigmenté : absence totale de pigment (comme dans le vitiligo).
Modifications secondaires
Les modifications cutanées pouvant être associées aux lésions élémentaires
primitives sont les suivantes :
Figure 1.16.
Lichénification. Les lignes
normales de la peau sont
plus marquées suite au
grattage chronique. Noter
également les micro-
érosions (flèches), dont
certaines ont formé des
croûtes.
Introduction
Plusieurs techniques peuvent aider le clinicien dans le diagnostic des
dermatoses. Sont présentés ici la préparation à l'hydroxyde de potassium
(KOH), la culture fongique, la préparation d'huile minérale pour le
diagnostic de gale et l'examen à la lampe de Wood.
12
1.
NdT : Très fréquente également en France.
Culture mycologique
▶ Techniques de prélèvement
■ Prélèvement de la peau : à l'aide du bord d'une lame de verre porte-
objet ou d'une lame de bistouri n° 152, gratter la lésion pour recueillir
des squames sur une lame de verre.
■ Prélèvement d'un ongle : utiliser une lame de bistouri pour gratter sous
la tablette unguéale (ou sa surface en cas d'infection superficielle), et
recueillir les débris sur une lame de verre porte-objet ou une feuille de
2.
NdT : Ou à l'aide d'une curette.
Figure 2.6. Larves de sarcoptes (flèche rouge) et matières fécales (flèches jaunes)
sur une préparation d'huile minérale.
3.
NdE : Actuellement, c'est la dermoscopie qui est davantage utilisée pour
confirmer le diagnostic de gale en visualisant les sarcoptes in vivo.
Figure 2.7. Préparation d'huile minérale chez un patient présentant une gale mettant
en évidence la présence d'œufs (grande flèche) et de matières fécales (scybales ; petite
flèche).
Introduction
▶ Les corticoïdes topiques agissent par plusieurs mécanismes, notamment
par effets anti-inflammatoire, immunosuppresseur, antiprolifératif et
vasoconstricteur.
▶ Les formulations sont classées selon leur niveau d'activité (tableau 3.1)1.
Tableau 3.1. Classification des corticoïdes topiques selon leur niveau d'activité⁎
Activité Nom générique (nom commercial, forme galénique, concentration)
Très forte Clobétasol propionate (Dermoval®, crème ou gel, 0,05 % ; Clarelux®, crème ou
(Classe IV) mousse, 500 μg/g ; Clobex® shampoing, 500 μg/g)
Bétaméthasone dipropionate (+ propylène glycol : Diprolène®, pommade, 0,05 %)
Forte Bétaméthasone dipropionate (Diprosone®, crème, pommade ou lotion, 0,05 %)
(Classe III) Bétaméthasone valérate (Bétésil®, emplâtre, 2,25 mg ; Betneval®, crème,
pommade ou lotion, 0,1 %)
Diflucortolone valérate (Nérisone®, crème, pommade ou pommade anhydre, 0,1 %)
© 2019, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés
1.
NdT : La classification du texte original est en sept groupes (du groupe 1, le plus
fort, au groupe 7, le moins fort). En France, c'est la classification internationale en
quatre groupes qui est utilisée et qui est ici reproduite dans le tableau 3.1.
19
2.
NdE : En France, l'avis des experts est le suivant : les dermocorticoïdes d'activité forte
peuvent être prescrits chez l'enfant lorsque l'indication est justifiée, mais la durée du
traitement et la quantité totale de produit doivent être limitées et contrôlées.
3.
NdE : En pratique, plutôt qu'une dose théorique, il faut une quantité minimale
compatible avec un contrôle satisfaisant de la dermatose.
4.
NdT : Cette unité de mesure est appelée « unité phalangette ».
5.
NdT : En France, les dermocorticoïdes sont le plus souvent conditionnés en tubes
de 15 ou 30 g, voire 100 g pour les modèles hospitaliers.
6.
NdT : Du fait du système de remboursement des médicaments très différent entre
les États-Unis et la France, les considérations sur le coût ont ici été adaptées.
Effets indésirables
Utilisés de façon appropriée, les corticoïdes topiques sont sans risque ;
cependant, l'utilisation d'un dermocorticoïde trop puissant, en particulier sur
une topographie inadaptée ou de façon trop prolongée, peut entraîner des
effets indésirables.
▶ Effets indésirables locaux : atrophie, vergetures, hypopigmentation,
tendance aux ecchymoses, hypertrichose, et acné cortico-induite. Pour
prévenir ces effets, il faut privilégier les produits d'activité faible sur
le visage, les régions axillaires et les plis inguinaux (dont la zone des
couches) ; limiter la durée d'utilisation de tous les dermocorticoïdes ; et
peser l'indication des produits d'activité très forte.
▶ Effets indésirables systémiques : freinage de l'axe hypothalamo-
hypophyso-surrénalien, syndrome de Cushing, retard de croissance,
glaucome et cataracte. Le risque de survenue d'effets indésirables
systémiques est plus important lorsque les dermocorticoïdes très
puissants sont utilisés (même sur de courtes périodes) ou lorsque
les dermocorticoïdes de puissance modérée sont utilisés sur de
grandes surfaces cutanées pendant de longues périodes, en particulier
chez les jeunes enfants, dont le rapport surface corporelle/poids est
plus élevé.
Fréquence d'application
▶ Une fois par jour.
Introduction
▶ Les émollients (ou hydratants) sont destinés à hydrater la peau en créant
une barrière afin de limiter la perte transcutanée en eau.
▶ Chez les patients présentant une dermatite atopique, les émollients
peuvent réduire les besoins en dermocorticoïdes.
7.
NdT : Inscrit en France comme « dispositif médical » et remboursé partiellement
par l'assurance maladie dans l'indication « traitement de la dermatite atopique
légère à modérée chez l'adulte et l'enfant de 6 mois et plus ».
Effets indésirables
Les conservateurs, les agents antimicrobiens, ou les parfums contenus dans
les émollients, ou les produits à base de lanoline, peuvent entraîner des
dermatites de contact d'irritation ou allergique.
Fréquence d'application
▶ Appliquer 2 à 3 fois/jour si besoin (l'application doit se faire
immédiatement après le bain ou la douche sur une peau encore
humide).
▶ Les lotions et crèmes peuvent nécessiter des applications plus fréquentes
que les pommades.
▶ En cas de traitement concomitant par dermocorticoïde ou inhibiteur de la
calcineurine, appliquer ces derniers avant les émollients.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Combien de jours y a-t-il que je vis seul ? Quelque temps après
le départ de Ceintras, j’ai été accablé par une terrible maladie qui
m’a causé une longue crise de délire et d’inconscience. Comment ai-
je soutenu ma vie, comment ai-je pu résister au manque de
soins ?… Je ne sais rien, sinon que je me suis éveillé un jour comme
d’un pénible sommeil, que je me suis levé à grand’peine du parquet
de la cabine où j’étais étendu, que je suis sorti, très faible, criblé de
douleurs et à moitié perclus de froid, et qu’il me semblait, devant le
paysage du Pôle, n’avoir connu qu’en rêve ou dans une autre vie les
hommes et la civilisation humaine : « C’est bien cela, pensai-je en
toute sincérité : chacune des existences successives que nous
subissons est un songe plus ou moins affreux, mais il faut bien qu’on
s’éveille un jour… Quand donc m’éveillerai-je de ce songe ?… »
Je ne sais rien, sinon que ce doit être, en ce moment, sur la
banquise, l’hiver et la grande nuit qui dure six mois. Au delà des
murailles de brume, au lieu de l’infini amoncellement de vagues
blancheurs que j’apercevais jadis, il n’y a plus que de l’ombre. Le
fantôme de soleil qui s’éternisait récemment encore à l’horizon ne se
montre plus jamais, et aux heures où s’évanouit la clarté violette, les
nuits sont profondément noires sous le ciel éclaboussé de myriades
d’astres.
Je ne sais rien… Un seul espoir me soutint durant ma
convalescence : celui de la venue probable d’autres explorateurs
dans ce monde-ci… Je me rappelais que c’était au cours de l’été de
1906 que Wellmann et ses compagnons devaient prendre leur vol au
Spitzberg ; peut-être que si les ressources de leur savoir, de leur
courage et de leur énergie toute fraîche se joignaient un jour à ma
connaissance actuelle du pays, il nous serait possible d’en repartir
ensemble à notre gré et de n’y revenir par la suite qu’avec la
certitude d’agir en maîtres… Et je me mis à guetter inlassablement à
tous les coins du ciel l’apparition d’un immense oiseau de toile et de
métal semblable à celui qui nous avait jadis amenés au Pôle.
Mais l’été, sans doute, était encore très lointain et, si je voulais
vivre jusque-là, il fallait à toute force abandonner le campement
actuel et m’établir vers le centre du pays polaire, en un lieu où la
température fût plus clémente… Dès que mes forces me le
permirent, je démontai la cabine et je commençai à la traîner peu à
peu, avec les provisions qui me restaient encore et quelques objets
indispensables, vers la petite colline au pied de laquelle j’avais
résolu d’habiter. Ce travail me demanda beaucoup de temps et de
peines… Mais, si puéril que cela puisse paraître en la circonstance,
j’éprouvai, lorsque j’en fus venu à bout et que j’eus pris possession
de mon nouveau domaine, une satisfaction analogue à celle de
l’humble travailleur qui va finir ses jours à la campagne, dans une
petite maison, fruit de ses économies…
La vie du monde polaire avait repris son cours normal, et bientôt
les événements m’obligèrent à ne plus craindre de représailles de la
part des monstres. Avaient-ils oublié déjà, pardonnaient-ils,
n’osaient-ils pas se venger ? Entre ces suppositions toutes gratuites
et bien d’autres du même genre, la dernière de celles que j’indique
était à coup sûr la moins fondée. Il y a bien des chances pour que le
besoin de vengeance soit une infirmité spéciale à l’âme humaine.
Les espèces animales dites supérieures connaissent comme nous la
colère, mais ignorent le ressentiment. — Tandis que je procédais à
mon installation, les monstres ne cessèrent pas de venir m’observer
et, le jour où elle fut terminée, il y eut grand palabre devant ma
porte… Après quoi ils continuèrent à aller et à venir autour de moi
sans manifester beaucoup plus de méfiance que par le passé.
C’est durant cette période de tranquillité relative que j’ai classé et
complété les notes que voici. Un jour, ayant poussé très loin ma
promenade en suivant le cours du fleuve, je parvins à un endroit où,
après un coude très brusque, il atteignait les régions du froid,
charriait des glaçons dans ses flots devenus soudain très rapides,
puis disparaissait sous la banquise elle-même. La mer sans doute
doit être très voisine et se perpétuer au dessous des glaces
éternelles jusqu’à l’Océan Arctique. Auparavant, je n’avais rédigé
ces mémoires que pour passer le temps ou pour me débarrasser
quelque peu de mes idées accablantes en les jetant sur le papier ;
après cette importante découverte, persuadé qu’il y avait quelque
espoir de faire parvenir un message aux hommes, j’ai poursuivi mon
travail avec plus de méthode et d’acharnement.
Je n’ai plus rien à ajouter. Je ne me crois même pas le droit de
garder plus longtemps ce document par devers moi, n’eût-il qu’une
chance sur mille d’être retrouvé un jour par mes semblables et de
leur profiter.
Je sens à présent me quitter l’espérance et la vie. Mes forces
diminuent de jour en jour, mes provisions sont presque épuisées ; je
ne bougerai plus, je tenterai surtout de ne plus penser en attendant
l’ombre éternelle…
Mais pourrai-je ne plus penser ? Je demeure des heures durant
immobile, assis ou couché au penchant de la colline et, comme il
arrive aux agonisants, les souvenirs de mon existence passée se
présentent à moi avec une douloureuse précision. Je revois de clairs
horizons, d’humbles et gaies maisonnettes à l’orée des bois, je
pense à des villes dont les noms seuls évoquent le soleil et la joie de
vivre… Des enfants dansent des rondes, des femmes sourient aux
balcons, les fleurs s’ouvrent et embaument… En ce moment, dans
mon pays, la fête du printemps doit battre son plein… Et voilà les
trésors, les dons ineffables du destin que j’ai méprisés, que j’ai
abandonnés pour aller de gaîté de cœur au devant du plus
effroyable et du plus compliqué des suicides ! Ah ! si j’avais le
courage de hâter ma fin, de mettre un terme à la torture de ce
regret !…
Récemment, — lamentable pèlerinage ! — j’ai voulu me traîner
jusqu’au ballon… Il n’en restait plus rien ; les monstres, comprenant
que je l’avais abandonné à jamais, l’ont démonté pièce à pièce et
emporté dans leurs demeures, comme ils avaient déjà fait lors de la
venue d’un autre que moi. Je crois que cette curiosité sournoise, ce
besoin d’apprendre et de se rendre compte à l’écart, en silence, est
un des traits les plus accusés de leur caractère. Ont-ils d’autres
intentions ? Veulent-ils profiter de nos inventions pour tenter
prochainement une expédition chez les hommes ? Je me borne à
rapporter les faits sans me hasarder à conclure.
Dans un instant je vais partir le long du fleuve, et j’y jetterai, aussi
près que possible de la banquise, le bidon d’essence où je vais
glisser cette feuille après les autres. Que mon dernier mot ne soit
pas seulement un adieu, mais un cri de fraternité sorti d’un cœur
repentant à l’adresse des hommes, — des hommes qui, au delà des
murs de ma prison, aiment, travaillent, souffrent, vivent et meurent
comme j’aurais dû le faire moi-même, — et puisse Dieu, pour que
mon orgueilleuse folie n’ait pas du moins été inutile, guider ce
message et permettre qu’il arrive à temps !
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
(Ici s’arrête le manuscrit de M. J.-L. de Vénasque.)
ÉPILOGUE
FIN