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TARAMA BARNABE

PROGRAMME CLASSE DE 3ème

Chapitre introductif : Organisation interne des animaux

THÈME I : Organes et fonction de relation


Chapitre I : Squelette – Articulations – Os – Hygiène
Chapitre II : Le Système musculaire – Hygiène
Chapitre III : Le Système nerveux – Hygiène
Chapitre IV : Etude d’un organe de sens : l’œil

THÈME II : Organes et fonction de nutrition


Chapitre I : Les aliments et hygiène alimentaire
Chapitre II : Appareil digestif – Digestion – Hygiène
Chapitre III : Sang – Groupes sanguins – Anomalies du sang
Chapitre IV : Appareil circulatoire – Circulation – Hygiène
Chapitre V : Appareil respiratoire – Respiration – Hygiène
Chapitre VI : Appareil urinaire – Excrétion - Hygiène

THÈME III : Organes et fonction de reproduction


Chapitre I : Caractères sexuels et anatomie des appareils génitaux
Chapitre II : Physiologie et Hygiène des appareils génitaux
Chapitre III : Contraception
Chapitre IV : Avortements

THÈME IV : Microbiologie
Chapitre I : Les microbes
Chapitre II : Défense anti – microbienne
Chapitre III : Infections et maladies microbiennes – éducation préventive
Chapitre IV : Sérum – Vaccin

THÈME V : Fléaux sociaux


Chapitre I : Alcoolisme
Chapitre II : Tabagisme
Chapitre III : Autres toxicomanies

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THEME I
Organes et
fonction de
relation

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CHAPITRE Introductif : Organisation interne des animaux

La biologie est la science qui étudie le monde vivant. Elle est artificiellement divisée en
plusieurs disciplines. L’étude de l’organisation interne d’un animal (vertébré) se fait par
sa dissection (Opération qui consiste à séparer par étapes les différentes parties d'un
organisme.)

I – Quelques définitions des disciplines de la biologie


 Botanique : c’est l’étude des végétaux. (végétaux supérieurs ou plantes à fleurs et
végétaux inférieurs ou plantes sans fleurs.)
 Zoologie : c’est l’étude des animaux. (animaux supérieurs ou vertébrés et animaux
inférieurs ou invertébrés.)
 Anatomie : c’est l’étude de l’organisation structurelle et la description complète
des organes vivants. (forme, couleur, dimensions, disposition)
 Morphologie : c’est l’étude de la forme interne et externe des organes.
 Physiologie : c’est l’étude du fonctionnement des organes vivants.
 Histologie : c’est l’étude des tissus d’êtres vivants.
 Cytologie : c’est l’étude de la cellule.
 Microbiologie : c’est l’étude des micros – organismes (êtres vivants
microscopiques)
 Embryologie : c’est l’étude des stades de développement de l’embryon.
 Écologie : c’est étude des rapports des êtres vivants entre eux et leur milieu de vie
 Parasitologie : c’est étude des parasites.
 Virologie : branche de la microbiologie spécialisée dans l’étude des virus.

II – Structure des animaux


1 – Structure macroscopique des animaux : les tissus
Un tissu est un ensemble de cellules de la même espèce, ayant les mêmes origines
et subi la même différentiation et jouant le même rôle dans un organisme. On distingue :

b1 – Les tissus généraux


Ce sont des tissus constitués de cellules très peu modifiées par rapport à la
forme cellulaire générale décrite.
 Les tissus épithéliaux ou épithélium : ils jouent un rôle de revêtement et de
protection de la surface externe du corps et sont formés de cellules juxtaposées et
sans espace entre elles. Nous avons l’épithélium simple (l’épithélium intestinal) et
l’épithélium stratifié (l’épithélium de la peau, de la bouche).

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 Les tissus conjonctifs : ce sont des tissus de remplissage et d’emballage de nos


organes. Ils jouent un rôle nourricier et sont formés de cellules non jointives
baignant dans une substance fondamentale appelée matrice intercellulaire ou
interstitielle. Ex : le tissu sanguin, le cartilage.

 Les tissus glandulaires ou glanduleux : ce sont les tissus des glandes dont les
cellules peuvent secréter des substances chimiques ou hormones.

b2 – Les tissus spécialisés


Ce sont des tissus constitués de cellules ayant subi de profondes modifications
par rapport à la forme cellulaire générale décrite. Ex : le tissu musculaire, le tissu
nerveux.

2 – Structure microscopique des animaux : la cellule


La cellule est la plus petite unité anatomique et physiologique du vivant. Très petite
(ordre du micromètre : taille généralement comprise entre 2. 10-4 millimètre et 10-2
millimètre), la cellule accomplit toutes les propriétés de la vie (respiration, nutrition,
croissance, reproduction, défense,…). Les cellules animales diffèrent des cellules
végétales par leur structure. Une cellule animale est généralement constituée d’un
noyau baignant dans un cytoplasme contenant des organites et le tout enveloppé par
une membrane externe mince ou membrane plasmique ou cytoplasmique.

N.B. Un animal constitué d’une seule cellule est appelé animal unicellulaire ou
protozoaire. Ex : la paramécie, l’amibe, le trypanosome, …
Un animal constitué de plusieurs cellules est appelé animal pluricellulaire ou
métazoaire. Ex : l’Homme, …

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III – Organes et appareils : les fonctions de l’organisme


1 – Les organes
La dissection d’un mammifère nous révèle la présence de plusieurs organes. Un
organe est un regroupement de tissus faisant le même travail dans l’organisme. Ex : l’œil,
la peau, le muscle, le cœur, …

2 – Les appareils
Un appareil est un ensemble d’organes assurant la même fonction dans
l’organisme. L’ensemble des appareils de l’organisme se regroupent pour assurer trois
(03) grandes fonctions qui sont :
 La fonction de relation qui nous met en relation avec le milieu extérieur.
(l’appareil tégumentaire, l’appareil squelettique, l’appareil musculaire, l’appareil
nerveux).
 La fonction de nutrition qui assure la nutrition de l’organisme. (l’appareil
digestif, l’appareil circulatoire, l’appareil respiratoire, l’appareil urinaire ou
excréteur).
 La fonction de reproduction qui assure la pérennité de l’espèce. Cette fonction
est assurée par le seul appareil reproducteur.
L’organisme est donc considéré comme une machine complexe constituée de
plusieurs appareils qui travaillent en harmonie pour assurer son bon fonctionnement

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CHAPITRE I Squelette – Articulations – Os – Hygiène

A – Le squelette
I - Définition
Le squelette est l’ensemble structuré des os du corps qui sont repartis entre la tête, le
tronc et les membres. Autrement dit le squelette est la charpente plus ou moins rigide
qui soutient le corps des vertébrés.

II – Description du squelette de l’homme


1 – Le squelette de la tête
Le squelette de la tête comprend :

a – Le crâne
C’est une boîte en forme de calebasse qui renferme l’encéphale. Il est formé de
huit (08) os solidement soudés les uns aux autres. Ce sont : le frontal, les deux
pariétaux, l’occipital (percé d’un trou où l’encéphale et la moelle épinière
communiquent), les deux temporaux et les os du plancher.

b – La face
Elle comprend 14 os dont 13 sont soudés entre eux et aux os du crâne et un seul
(le maxillaire inférieur) est mobile. Nous avons les orbites, les nasaux, les jugaux, les
maxillaires,…

Squelette de la tête (vue de profil) Les os de la face supérieure du crâne

2 – Le squelette du tronc
a – La colonne vertébrale
Elle comprend 33 vertèbres empilées les unes dans les autres et se répartissent
comme suit :
 07 vertèbres cervicales (le cou)
 12 vertèbres dorsales formant le dos
 05 vertèbres lombaires formant le ventre
 05 vertèbres sacrées et soudées formant le sacrum.
 04 vertèbres coccygiennes formant le coccyx.
L’ensemble des 33 vertèbres est creusé d’un trou appelé canal rachidien où loge la
moelle épinière. Les vertèbres cervicales, dorsales et lombaires alternent avec des
disques cartilagineux : c’est ce qui donne une certaine souplesse à la colonne vertébrale.

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N.B. La 1ère vertèbre cervicale ou atlas supporte la tête et permet les mouvements
d’avant en arrière. Les mouvements de rotations sont se font grâce à la 2ème vertèbre
cervicale ou axis autour de laquelle l’atlas peut tourner entrainant avec elle la tête.

Une vertèbre dorsale

b – Les côtes
12 paires de côtes s’articulent en arrière aux vertèbres dorsales. On a :
 7 paires de vraies côtes qui se rattachent à l’avant au sternum par un cartilage
 3 paires de fausses côtes qui se rattachent par un cartilage au cartilage de la 7ème
paire de vraies côtes.
 2 paires de côtes flottantes aux extrémités libres.
c – Le sternum
C’est un os plat situé à l’avant, à la partie supérieure et médiane du thorax,
articulé par ses bords avec les sept premiers cartilages costaux et avec les clavicules. Les
12 vertèbres dorsales, les côtes et le sternum forment la cage thoracique où logent les
organes du thorax (cœur, poumons …)

Coupe horizontale dans la cage thoracique montrant l’articulation de la côte sur la vertèbre
dorsale

3 – Le squelette des membres


Le squelette d’un membre comprend deux parties : la ceinture ou partie
immobile fixée au tronc et une partie mobile qui s’articule à la ceinture. Le squelette
des membres inférieurs et supérieurs est bâti sur le même plan d’organisation

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Membre supérieur Membre inférieur


Clavicule
Ceinture Omoplate Os iliaque (os du bassin)
Humérus (bras) Fémur (cuisse)
Rotule (genou)
Partie mobile Cubitus et radius (avant-bras) Tibia et péroné (jambe)
08 carpiens (le carpe) 07 tarsiens (le tarse)
05 métacarpiens (le métacarpe) 05 métatarsiens (métatarse)
14 phalanges (doigts) 14 phalanges (orteils)

B – Les articulations
I - Définition
On appelle articulation l’endroit où des os s’emboitent. On distingue :

II – Différents types d’articulations


 Les articulations fixes ou de suture : dans ce cas les os s’emboitent solidement
en dents de scie. Ex : les articulations des os du crâne.
 Les articulations semi – mobiles : elles permettent les mouvements de faible
amplitude. Ex : les articulations des vertèbres.
 Les articulations mobiles : les mouvements sont plus importants. Le coude, le
genou, la hanche,…

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III – Description d’une articulation mobile


Dans une articulation mobile, les os sont rattachés les uns aux autres par des
ligaments. Leur surface de contact est enduite d’une couche de cartilage articulaire qui
permet l’amortissement des chocs et le glissement. La glande synoviale secrète la
synovie, liquide visqueux et huileux qui lubrifie les articulations.

C – Les os
I – les différentes sortes d’os
Selon la morphologie, on distingue :
 Les os longs. Ex : le fémur, l’humérus,…
 Les os plats. Ex : les os du crâne, le sternum, l’omoplate, les côtes, …
 Les os courts. Ex : les vertèbres, les phalanges,…

II – Étude d’un os long


1 – Morphologie d’un os long
Un os long comprend :
Deux extrémités libres appelées têtes ou épiphyses avec des parties saillantes ou
apophyses sur lesquelles les tendons et les ligaments s’attachent. Les épiphyses
comportent de petits trous nourriciers par où passent les vaisseaux et les nerfs.
Une partie médiane ou diaphyse qui est le corps de l’os.

Fémur humain (vue d’ensemble)

2 – Structure macroscopique d’un os long

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Une coupe longitudinale dans un os long montre au niveau de la diaphyse un os


compact couvert d’une membrane fibreuse ou périoste, un tube ou canal médullaire
contenant la moelle jaune. Au niveau des épiphyses on trouve l’os spongieux contenant
la moelle rouge. L’os spongieux est recouvert par une assise d’os et de périoste. Chaque
épiphyse est recouverte d’un cartilage.

Coupe longitudinale dans un fémur humain

3 – Structure microscopique et composition chimique de l’os compact


a – Structure microscopique de l’os compact
L’observation au microscope d’un fragment d’os compact révèle la présence de
cellules étoilées ou ostéoblastes, des vaisseaux sanguins et des nerfs. En outre c’est
dans la moelle rouge que sont fabriqués les éléments figurés du sang (hématies,
leucocytes et globulins). Ceci permet de confirmer que l’os est bien un organe vivant.
C’est pourquoi l’os est capable de se ressouder car étant en croissance.

a – composition chimique de l’os compact


Pour révéler la composition chimique de la matière osseuse, on procède par des
expériences.

Expérience N°1
Un os frais préalablement pesé est d’abord desséché puis laissé séjourner dans
une solution d’acide chlorhydrique. Au bout de 10 jours environ, l’os devient mou,
flexible et perd 2/3 de sa masse à frais. La partie perdue correspond aux substances
minérales (eau, calcium et sels divers)

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Expérience N°2
Un os frais brulé au feu après être pesé conserve sa forme mais devient léger,
blanc, friable et perd 1/3 de sa masse à frais. Cette partie perdue correspond à la partie
restante dans l’expérience N°1 et représente la matière combustible ou organique de
l’os. Elle est en réalité la partie dure ou l’osséine. Les éléments chimiques qui le compose
sont : C.H.O.N. (Carbone, Hydrogène, Oxygène, Azote).

Expérience N°3
On réalise successivement les deux expériences. L’os est d’abord brûlé
complètement. Le reste (cendre) est mis dans une solution d’acide chlorhydrique.
Quelques jours après, on constate que la cendre disparait.

Conclusion
De ces trois expériences, il ressort que l’os est composé de deux parties :
 La matière ou substance organique : c’est l’osséine qui représente 1/3 ou
45% de la masse de l’os frais.
 Les substances minérales : c’est l’eau et les sels minéraux qui représentent
2/3 de la masse de l’os frais.

Quelques proportions des substances de l’os


L’eau représente 25% de la masse de l’os frais.
Masse des sels minéraux = masse des substances minérales – masse de l’eau

Sels minéraux % de la masse totale des sels minéraux


Phosphates de calcium 85%
Carbonates de calcium 9%
Sels divers 6%
Les deux parties (matière organique et substances minérales) sont intimement
liées. C’est ce qui donne à l’os sa solidité et sa rigidité.

4 – Formation des os longs


Au départ un os est formé d’un cartilage entouré d’un périoste (stade
embryonnaire) : c’est le cartilage primaire. Le périoste produit autour de la diaphyse de
la matière osseuse qui va continuellement augmenter d’épaisseur : c’est l’ossification
périostique ou externe ou périphérique (qui assure la croissance en épaisseur). Au
même moment, il apparait des points d’ossification diaphysaire et épiphysaires. L’os
spongieux se forme et se développe au détriment du cartilage : c’est l’ossification
cartilagineux ou interne. Cette substitution va se poursuivre pendant longtemps et il
restera entre la diaphyse et chaque épiphyse des disques cartilagineux non atteints par
l’ossification : ce sont les cartilages d’accroissement ou de conjugaison qui sont
responsables de la croissance des os en longueur.
En même temps que se produit l’ossification interne, l’os spongieux de la
diaphyse disparait progressivement laissant place à un trou ou canal médullaire qui
se remplit de moelle jaune.

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Les étapes de la formation d’un os long


A : Ebauche de cartilage primaire entouré de futur périoste
B : Apparition du point d’ossification diaphysaire
B : Apparition du point d’ossification épiphysaire
D : Formation du canal médullaire et des cartilages d’accroissement.

5 – Croissance des os
a – Croissance en longueur
Pour comprendre la croissance en longueur, on procède par des expériences.

Expérience N°1
Dans un os long de jeune animal à croissance normale, on introduit quatre (04)
clous en platine (matière inoxydable) A, B, C et D. Une zone de cartilage de conjugaison
se situe entre A et B et l’autre entre C et D.
Quelques semaines plus tard, on sacrifie l’animal. Après observation, on constate
que la distance BC n’a pas varié. Par contre les distances AB et CD ont augmentées.
Expérience N°2
Chez jeune animal à croissance normale, on reprend l’expérience précédente mais
en prenant soin de supprimer les cartilages de conjugaison. Après sacrifice de l’animal,
on constate qu’il n y a aucune modification des distances par rapport aux clous.
Conclusion
Le cartilage de conjugaison est responsable des changements observés au niveau
de l’expérience N°1
En effet, chaque cartilage de conjugaison présente deux faces : une face épiphysaire
et une face diaphysaire. Le cartilage de conjugaison produit du côté épiphysaire du
nouveau cartilage tandis qu’au côté diaphysaire le vieux cartilage produit de la matière
osseuse qui se superpose d’où l’augmentation des distances AB et CD.
Au terme de la croissance, les cartilages s’ossifient complètement soudant ainsi les
épiphyses à la diaphyse. Croissance et durcissement des os se poursuivent jusqu’à l’âge
de vingt-cinq ans environ (avec des variations en fonctions du sexe et des divers
facteurs externes).

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b – Croissance en épaisseur
Pour comprendre la croissance en épaisseur, on procède par des expériences.

Expérience N°1
On enfonce un fragment de platine sous le périoste d’un os d’un animal vivant en
croissance. Quelques mois plus tard, on tue l’animal. On constate que le fragment occupe
une position différente vers l’intérieur tandis que sa position par rapport au centre n’a
pas variée. Cela signifie que l’os grandit en épaisseur.
Expérience N°2
On introduit un morceau de périoste dans un muscle. Quelque temps plus tard, on
constate que la face inférieure du périoste produit de la matière osseuse.

Conclusion
L’os grandit par de nouvelles couches ou tissus osseux que le périoste élabore. Il est
donc responsable de la croissance en épaisseur des os. Ces couches ou tissus osseux sont
continuellement remaniés. C’est ce qui explique la soudure des os fracturés grâce à
l’activité du périoste qui diminue avec l’âge.

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D –Hygiène
Chez L’Homme, on appelle Hygiène l’ensemble des procédés concourant à
maintenir l’organisme en bonne santé. Chez l’homme, les pratiques d’hygiène doivent
assurer 3 grandes fonctions qui sont :
Une bonne minéralisation des os, une croissance normale des os et une
conformation normale du squelette.

I – Une bonne minéralisation des os.


Elle nécessite la présence de sels minéraux et de la vitamine D.

1 – Les sels minéraux


Étant donné que les 2/ 3 de la substance osseuse sont constitués par des sels
minéraux, leur présence est nécessaire dans l’alimentation. La viande, le foie, le pain de
singe le haricot... sont riches en sels de phosphore tandis que le poisson, le lait et ses
dérivés, le gombo, les feuilles de baobab sont riches en sels de calcium. Une alimentation
carencée (pauvre) en sels minéraux donne lieu à des os mous et flexibles.

2 – La vitamine D
Elle intervient directement dans la minéralisation en fixant des sels minéraux sur
l’osséine. Sa carence entraine le rachitisme chez l’enfant et la décalcification chez
l’adulte. Son excès provoque des accidents graves tels que la calcification des artères et
des veines. Les vitamines D est trouvée dans les huiles, les beurres… Il existe sous la
peau du cholestérol anciennement appelé provitamine D qui est transformé en vitamine
D sous l’action des U. V.

II – Une croissance et conformation normale du squelette


1 – Croissance normale
Elle est assurée par la vitamine A et le bon fonctionnement de certaines glandes.

a – La vitamine A
Elle agit sur les cartilages de conjugaison. C’est pourquoi elle est dite vitamine de
croissance. Elle est abondante dans le lait, la tomate, les carottes, les œufs,...

b – Les glandes
Certaines glandes de l’organisme produisent des substances chimiques véhiculées
par le sang : ce sont les hormones. Les glandes productrices sont dites glandes
endocrines. Le rôle de ces glandes avec leurs hormones est de favoriser la croissance.
Pour cette raison, on parle d’hormones de croissance. Nous avons :
 La thyroïde (située à la partie inférieure du cou, devant la trachée) secrète
l’hormone thyroïdienne responsable de la croissance des os en longueur.
 L’hypophyse qui joue le même rôle que la thyroïde et situé sous le cerveau.
La suppression ou le mauvais fonctionnement des glandes endocrines favorisant la
croissance entraîne l’arrêt total ou partiel de l’activité du cartilage de conjugaison. On
peut remarquer un retard de croissance ou le nanisme. Cependant l’excès de sécrétion
d’hormones de croissance peut entraîner le gigantisme.

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N.B. Il existe 4 petites glandes appelées glandes parathyroïdes situées sous la


thyroïdes et permettant avec leur sécrétion la fixation des sels sur l’osséine.

2 – Conformation normale du squelette


Elle cherche à éviter toute les origines d’une déformation du squelette.

a – Le rachitisme
C’est une maladie rencontrée chez les enfants. Elle est causée par une
alimentation pauvre en sel minéraux et/ou en vitamine D. Le rachitisme présente les
signes suivants : corps chétif, gros ventre, jambes déformées en x ou en cerceau,
articulations noueuses, dents poreuses et une colonne vertébrale déviée. Le
rachitisme est très facile à guérir ou à prévenir. Il faut enrichir l’alimentation de l’enfant
malade en sels minéraux et surtout en vitamine D ou par une exposition au soleil. Pour
prévenir le rachitisme, il faut éviter les sevrages brusques, contrôler l’alimentation après
le sevrage.

b – Les déformations du squelette dues à des causes mécaniques


Le squelette est d’une plasticité mais peut se déformer chez des individus qui prennent
de mauvaises attitudes ou ayant seulement une musculature peu développée. On
distingue :
 La scoliose : c’est une incurvation ou déviation latérale du rachis (col. vertébrale)
vers la droite (scoliose droite) ou vers la gauche (scoliose gauche). Pour l’éviter, on
doit contrôler la position assise (se tenir bien droit de sorte que les deux fessiers
soient posés sur le banc.
 La cyphose ou dos rond : c’est la courbure exagérée de la partie dorsale du rachis
vers l’arrière. On peut l’éviter par des exercices physiques permettant une extension
normale du rachis dans une position généralement débout.
 La lordose : c’est une courbure exagérée de la partie lombaire du rachis vers l’avant.
Elle se corrige par des attitudes correctes tant dans la position assise que débout.

c – Les accidents du squelette


c1 – Les accidents des articulations
 L’entorse ou la foulure : c’est une déchirure ou une distension des ligaments d’une
articulation.
 La luxation ou déboîtement : c’est le déplacement d'un os hors de son articulation.
 La synovite ou épanchement articulaire : c’est une sécrétion abondante de la
synovie à la suite d’un choc violent ou une inflammation de la synoviale.

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 Arthritisme ou goutte : c’est une affection due à un dépôt d’acide urique au niveau
des articulations par une vie sédentaire ou une alimentation trop riche en viande. On
parle aussi de rhumatismes articulaires.

c2 – Les accidents des os : les fractures


On parle de fracture quand un os se brise. On rencontre les fractures incomplètes
et les fractures complètes.
 Les fractures incomplètes : on parle de fracture incomplète lorsque toute
l’épaisseur de l’os n’est pas atteinte. On parle aussi de fêlure.
 Les fractures complètes : on parle de fracture complète lorsque l’os se brise e
deux fragments ou plus. Une fractures complète peut être simple ou fermé (l’os
brisé reste à l’intérieur des tissus de l’organe) ou ouverte (les fragments de l’os
brisé déchirent la peau provoquant une plaie).
En cas de fracture, il faut immobiliser la partie fracturée et assurer le transport du
blessé dans un établissement sanitaire. Le médecin mettra bout à bout les fragments de
l’os et placera un plâtre. Dans quelques semaines, le périoste élabore de nouvelles
matières osseuses pour souder les fragments de l’os. Il restera à l’endroit soudé une
saillit osseuse ou cal. Le médecin enlèvera le plâtre lorsque le cal deviendra bien solide.

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CHAPITRE II Le système musculaire - Hygiène

Quand on observe l’écorchée d’un animal, on voit sa chaire constituée de masses de


différentes formes et de couleurs variées : ce sont les muscles. La dissection du même
animal nous permet de distinguer plusieurs types de muscles.

I – Différents types de muscles.


On distingue :
1 – Selon la couleur
 Les muscles rouges qui regroupent les muscles squelettiques (liés aux os), les
muscles peauciers (liés à la peau) et le muscle cardiaque (cœur).
 Les muscles blancs regroupant les viscères (estomac, intestins, foie,…).

2 – Selon la structure
 Les muscles rouges striés (muscles squelettiques, muscles peauciers).
 Les muscles lisses (les viscères).

3 – Selon la forme
Les muscles longs ou en fuseau (muscles squelettiques). Ex : biceps, triceps, le
quadriceps, couturier, …
 Les muscles plats en forme de lame ou de ruban ou en éventail. Ex : le pectoral
(muscle de la poitrine)…
 Les muscles circulaires ou orbiculaires. Ex : muscles des lèvres, muscles du canal
de l’anus…

4 – Selon le fonctionnement
 Les muscles volontaires qui sont commandés par notre volonté. Ex : les muscles
rouges.
 Les muscles involontaires dont l’activité n’obéit pas à notre volonté. Ex : les
viscères.
Attention !!! Le cœur est un muscle rouge mais involontaire
En classe de 3ème, nous nous intéresserons uniquement à l’étude des muscles rouges
striés.

II – Structure des muscles rouges striés.


1 – Étude de quelques muscles rouges striés
Un muscle rouge strié (squelettique) comprend en général une partie médiane
ou ventre de couleur rouge et deux parties terminales (d’un blanc nacré) ou tendons
qui les relient aux os. On distingue :
 Le biceps : deux tendons supérieurs le fixent à l’omoplate et le tendon inférieur le
fixe au radius.
 Le triceps : trois tendons supérieurs le fixent par le haut. Deux à l’humérus et un à
l’omoplate et un tendon inférieur le fixe au cubitus.
 Le gastrocnemien : il est situé dans la région postérieure de la jambe de la
grenouille. Il correspond au mollet chez l’Homme. Il a un tendon supérieur et un
tendon inférieur.

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Ces muscles sont des muscles en fuseau.

Biceps Triceps Gastrocnemien


Muscles en fuseau

2 – Structure macroscopique du muscle rouge strié


Si l’on effectue une coupe transversale dans un muscle en fuseau, on observe de
nombreux faisceaux de fibres musculaires enveloppés par des cloisons de tissu
conjonctif, des nerfs et des vaisseaux sanguins.

Coupe transversale d’un muscle en fuseau

3 – Structure microscopique du muscle rouge strié


Au microscope, on remarque que chaque fibre est une cellule géante allongée à
plusieurs noyaux dont le cytoplasme ou sarcoplasme est rayé par des stries d’où le nom
de muscle strié. La couleur rouge des muscles est due à un pigment voisin de
l’hémoglobine appelé myoglobine.

Schémas de fibres musculaires : striée (A) et lisse (B)

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III – Propriétés des muscles rouges.


1 – L’élasticité
Expérience
On isole le gastrocnemien d’une grenouille et on le suspend à une potence par l’un
de ses tendons. Sur l’autre tendon, on fixe un plateau très léger de masse négligeable. Si
on place une masse de 20g sur le plateau, le muscle s’allonge. Si on enlève la masse, le
muscle reprend sa longueur initiale. On dit que le gastrocnemien est élastique.

Expérience de mise en évidence de l’élasticité d’un muscle rouge

Tout comme le gastrocnemien, les autres muscles rouges sont élastiques. Cependant
si la masse est trop grande, le muscle ne reprend plus sa longueur initiale car les fibres
musculaires se brisent.

2 – L’excitabilité et la contractilité
Expérience
Pour mettre en évidence l’excitabilité du muscle, détruisons l’encéphale et la
moelle épinière d’une grenouille en enfonçant une aiguille dans la boîte crânienne et le
canal rachidien. L’animal ainsi préparé est dit décérébré (encéphale détruit) et
démédullée (moelle épinière détruite). La grenouille reste immobile et ne présente ni
mouvements volontaires ni mouvements involontaires. Fendons ensuite la peau de la
jambe et mettons le gastrocnemien à nu. Quand on pique le muscle, il se raccourcit
brusquement et reprend sa forme initiale. Une goutte d’acide, le passage de courant
électrique, la chaleur, le froid produisent les mêmes effets. On dit que le muscle est
excitable. La même grenouille étant allongée à plat ventre incision la peau de la cuisse et
dégageons le nerf sciatique qui se rend au muscle. Après avoir suspendu la grenouille à
une potence, pinçons le nerf sciatique. Nous remarquons un mouvement du pied. Le
gastrocnemien se gonfle et se raccourcit. On dit que le muscle est excitable à
l’intermédiaire du nerf sciatique qui y pénètre.
Le raccourcissement du muscle lors d’une excitation s’accompagne d’un
gonflement et d’un durcissement : on dit que le muscle se contracte. La contractilité et
l’excitabilité sont aussi deux propriétés du muscle. C’est ainsi que nous plions l’avant –
bras sur le bras et ce mouvement s’accompagne d’un gonflement du biceps durant tout
le temps que notre avant-bras reste plié. Dans le cas du gastrocnemien, le muscle se
raccourcit et reprend immédiatement sa position de repos. Une telle contraction est dite
secousse musculaire.

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2 – Etude expérimentale et graphique de la contraction musculaire


Cette étude est réalisé grâce à un appareil appelé le myographe.

Schéma de l’enregistrement d’une contraction musculaire à l’aide du myographe

Le tendon inférieur du gastrocnemien est sectionné et relié par un fil à un stylet


inscripteur dont la pointe se déplace sur un cylindre enregistreur en rotation. Le muscle
est excité à l’intermédiaire du nerf sciatique. La courbe inscrite sur le cylindre résulte
des mouvements spontanés et simultanés du muscle. Les courbes obtenues sont
appelées myogrammes. Ils nous permettent de constater que :
 La secousse musculaire est produite à partir d’une excitation unique
 L’on obtient une contraction tremblée ou tétanos physiologique imparfait dont
les excitations sont répétées et le temps les séparant est trop court pour permettre
au muscle de se relâcher complètement.
 L’on obtient une contraction prolongée du muscle ou tétanos physiologique
parfait dont les excitations sont très proches les unes des autres.

Les différents types de myogrammes

IV – Rôle des muscles dans le mouvement


1 – Mouvement de flexion et d’extension
Les muscles par leur contractilité permettent et coordonnent nos mouvements
des os sur lesquels ils sont fixés. Ainsi l’avant – bras peut se replier sur le bras : c’est la
flexion. Il peut être également dans le même prolongement du bras : c’est l’extension.
 La flexion : le biceps se contracte, il tire sur le radius qui monte entrainant le
cubitus. Au même moment, le triceps est étiré par le cubitus qui tourne autour de
l’humérus. Ce dernier et l’omoplate restent fixes et l’avant – bras fléchi.
 L’extension : le triceps se contracte et le biceps est étiré. L’omoplate et
l’humérus reste fixes et le cubitus pilote autour de l’humérus, ce qui place l’avant

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– bras dans le même prolongement du bras. Ce mouvement est limité par une
saillit du cubitus appelée olécrâne.
Le biceps et le triceps permettent de réaliser des mouvements de sens contraires :
ce sont des muscles antagonistes.

Schémas de mouvements : Extension (A) et Flexion (B)

2 – Rôle des muscles lisses


Ce sont des muscles qui exécutent des mouvements involontaires. Ils reçoivent
l’ordre du cerveau et interviennent dans la fonction de nutrition.

V – Hygiène musculaire
1 – Les accidents des muscles.
 Les crampes : ce sont des contractions brusques involontaires douloureuses et
passagères d’un muscle.
 Le claquage : ce sont des douleurs musculaires dues à une déchirure d’un
muscle ou une rupture de fibres musculaires.
 Les déchirures : ce sont des claquages très importants ou une rupture du tissu
musculaire.
 L’élongation : c’est un étirement excessif d'un tissu musculaire résultant d'un
effort de tension

2 – La nutrition des muscles


C’est grâce aux muscles que nous effectuons les travaux mécaniques (se déplacer,
écrire, prendre …). La contraction musculaire s’accompagne d’un dégagement de
chaleur. Travail mécanique et chaleur sont des formes d’énergie. D’où provient – elle ?
Des expériences ont montré que l’aliment du muscle est un sucre : le glucose. Le
glucose se trouve à l’état naturel dans certain fruits (orange, mandarine, dattes, mangue,
…). Le glucose peut être obtenu par la digestion des sucres complexes tels que l’amidon,
le saccharose, le glycogène, …. Le glucose est mis en réserve sous forme de glycogène
dans le foie et le muscle. En plus du glucose, le muscle a besoin de dioxygène (O2) et
tous ces deux éléments sont apportés par le sang. Un muscle qui travaille consomme
plus de glucose et de dioxygène qu’un muscle au repos.
Lors de la contraction musculaire, le glucose subit une combustion lente ou
oxydation avec production de chaleur et de déchets (CO2 et acide lactique) rejetés dans
le sang. L’alimentation apporte le glucose à l’organisme. Pour un effort prolongé,
l’alimentation doit être riche en glucides.
La vitamine B et C surtouts rencontrés dans les crudités permettent une bonne
utilisation des glucides dans l’organisme.

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Glucose + Oxygène gaz carbonique + eau + Energie


C6 H12 O6 + 6O2 6CO2 + 6H2O + Energie
Les excitants tels que le thé, le café, le tabac, l’alcool, la drogue sont nocifs pour les
muscles car diminuant la musculature, la force et la résistance des muscles.
3 – La fatigue musculaire.
Un muscle qui travail épuise rapidement ses réserves en glucose. L’utilisation du glucose
laisse dans le muscle de l’acide lactique et le CO2 qui sont des déchets toxiques. Si le
travail est excessif, leur élimination est incomplète et ils s’accumulent dans le muscle
provoquant ainsi sensation de fatigue du muscle qui se transforme en courbatures
douloureuses. Les muscles sont raides et les mouvements deviennent pénibles. La
grande fatigue musculaire peut s’accompagner d’une intoxication du corps pouvant
entrainer la mort. Il faut donc se limiter aux possibilités du muscle. Tous les effets de la
fatigue sont aussi les accidents du système musculaire.

4 – Les exercices musculaires et la beauté du corps


Tout muscle qui travaille se développe, devient volumineux et fort. Cependant un
muscle qui reste longtemps sans travailler s’atrophie et devient faible. Ex : une jambe
fracturée et plâtrée pendant longtemps est plus grêle que l’autre. En effet l’exercice rend
la fibre musculaire plus élastique : ce qui donne plus de souplesse aux mouvements des
muscles. Il faut donc faire travailler tous les muscles du corps pour un développement
harmonieux. Le travail doit être des jeux, des mouvements de gymnastique, le sport
(course de fond, vitesse, lutte, soulèvement, cyclisme, …). Ex : les bras et le thorax d’un
cultivateur sont bien développés.
Le travail musculaire agit positivement sur les autres fonctions de l’organisme tels que :
 Une activation de l’activité respiratoire favorisant l’augmentation des
échanges gazeux, du volume des poumons et de la cage thoracique.
 Une activation de la circulation sanguine avec l’accélération et le
renforcement des battements cardiaques.
 Une facilitation de la digestion qui se termine bien et de l’excrétion (la
constipation avec les abdominaux).
 Un bon développement du travail intellectuel par une bonne irrigation du
système nerveux.
Agissant sur toutes les fonctions de l’organisme, les exercices physiques renforcent la
santé, le développement général du corps et les qualités morales.

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Chapitre III : Système nerveux – Hygiène

I – Anatomie du système nerveux.


Du point de vue anatomique, le système nerveux d’un vertébré en particulier
celui de l’homme comprend deux parties : L’axe cérébro-spinal ou système nerveux
central (l’encéphale et la moelle épinière) et les nerfs qui forment le système nerveux
périphérique.
1 – L’axe cérébro-spinal (S.N. central)
a – L’encéphale : sa description
L’encéphale se trouve dans la boîte crânienne avec un poids moyen de 1500g chez
l’homme. Il comprend :
 Le cerveau ou encéphale antérieur : Il est formé de deux hémisphères
cérébraux dont la surface comporte de nombreux replis appelés circonvolutions.
C’est la partie la plus volumineuse chez l’homme et pèse environ 1200g soit 4/5
du poids de l’encéphale. Les cavités des hémisphères sont appelées des
ventricules latéraux.
 L’encéphale moyen ou tubercules quadrijumeaux qui relient les hémisphères
cérébraux au cervelet.
 L’encéphale postérieur qui comprend le cervelet et le bulbe rachidien. Le
cervelet, d’un poids moyen de 150g est formé d’un lobe médian ou vermis
médian et de deux lobes latéraux ou hémisphères cérébelleux. Le bulbe rachidien
passe par le trou de l’occipital de la boîte crânienne et la partie inférieure loge
dans le canal rachidien.

Encéphale humain : vue de profil (A) et coupe longitudinale (B)

b – L’encéphale : sa structure.
Une coupe transversale dans les hémisphères cérébraux montre que la périphérie
est plus sombre que le centre. Ils sont donc formés de deux substances : la substance
grise et la substance blanche. La substance grise entoure la substance blanche. On trouve
ces deux substances dans tous les centres nerveux, mais leur disposition n’est pas
toujours la même. Dans le cervelet, la disposition est la même que dans les hémisphères
cérébraux. Dans le bulbe rachidien, la substance blanche entoure la substance grise.

c – La moelle épinière.
C’est un long cordon blanc de 50 cm de long environ et ayant approximativement
1cm de diamètre. Elle est renfermée à l’intérieur du canal rachidien. La moelle épinière

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comporte deux renflements cervical et lombaire. Sur toute sa longueur elle est
parcourue par deux sillons : le sillon antérieur large et peu profond et le sillon
postérieur profond et étroit. La moelle épinière se termine au niveau de la deuxième
vertèbre lombaire pour faire place à un filum terminal.
L’observation de la coupe transversale de la moelle épinière montre que la
substance blanche renferme la substance grise.

Coupes transversales : dans l’encéphale (A) et dans la moelle épinière (B)

2 – Les nerfs ou S.N. Périphérique.


On distingue deux types de nerfs selon l’origine. Nous avons :
 Les nerfs crâniens au nombre de douze paires, ils sortent de la boîte crânienne
par des trous. Les nerfs crâniens se rendent aux différentes parties de la tête en
particulier aux organes de sens : les yeux (nerfs optiques), les oreilles (nerfs
auditifs), le nez (nerfs olfactifs), la langue (nerfs gustatifs).
 Les nerfs rachidiens : Il y a 31 paires qui naissent de la moelle épinière. Ils
sortent du canal rachidien entre deux vertèbres par le trou de conjugaison. Le
nerf rachidien résulte de la réunion de deux racines situées dans le prolongement
des cornes grises. La racine antérieure dans la corne antérieure et la racine
postérieure dans la corne postérieure. Ces nerfs se ramifient dans toutes les
parties du corps et les derniers filets extrêmement fins se terminent dans
l’épiderme.

3 – Structure microscopique des centres nerveux.


a – Les substances blanche et grise.

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La substance grise prélevée dans la corne de la moelle épinière montre de


grandes cellules au microscope appelées corps cellulaires. La substance blanche est
formée de longs filaments fins : ce sont des fibres nerveuses entourées chacune par une
graine de substance blanche. Cette graine appelée graine de myéline est à l’origine de la
couleur blanche de la substance blanche des centres nerveux. Le corps cellulaire a une
forme étoilée et porte des prolongements plus ou moins longs appelés dendrites.
Corps cellulaire et fibre nerveuse forment une cellule unique appelée cellule nerveuse
ou neurone. Le corps cellulaire est localisé dans la substance grise et la fibre nerveuse
terminée par une arborisation terminale est localisée dans la substance blanche.
En définitive les centres nerveux sont constitués de neurones composés chacun
d’un corps cellulaire (cellule à membrane plasmique, cytoplasme et noyau), d’une fibre
nerveuse entourée par la graine de myéline elle-même entourée par la graine de
Schwann qui renferme de nombreux noyaux.

b - Les nerfs.
A l’œil nu, un nerf est une masse blanche enveloppée d’une gaine de tissu
conjonctif. Au microscope, un morceau de nerf rachidien coupé transversalement
montre qu’il renferme des groupes de faisceaux de fibres nerveuses. Les groupes de
faisceaux baignent dans un tissu conjonctif contenant des vaisseaux sanguins.

Coupe transversale dans un nerf

4 – La protection des centres nerveux.


Les cavités osseuses qui renferment les centres nerveux (canal rachidien et boîte
crânienne) leur constituent une protection plus sûre. De plus, entre les parois osseuses
et les organes nerveux, on trouve des enveloppes protectrices et nourricières appelées
méninges. De l’intérieur vers l’extérieur, on distingue :
 La pie-mère : enveloppe souple, elle est appliquée contre l’encéphale et la moelle
épinière. Elle est mince et riche en vaisseaux sanguins : c’est la membrane
nourricière de la substance nerveuse.

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 L’arachnoïde ou méninge moyenne : elle est séparée de la pie-mère par un


espace remplie d’un liquide appelé Liquide Céphalo Rachidien (LCR) externe.
 La dure-mère : dure et fibreuse ; une couche adipeuse la sépare des os du crâne
et les vertèbres. A l’intérieur des centres nerveux, se trouvent des cavités (quatre
ventricules dans l’encéphale et un canal dans la moelle épinière) remplies de LCR
interne communiquant avec le LCR externe par un orifice.
Certains micro – organismes (méningocoques) peuvent provoquer l’inflammation des
méninges : c’est la méningite.

Coupe transversale dans la moelle épinière en place dans le canal rachidien

II – Propriétés du nerf
Isolons le gastrocnemien et le nerf sciatique d’une grenouille. Portons une
excitation à un point A du nerf sciatique.

Le gastrocnemien se contracte. De cette expérience, on met en évidence deux propriétés


du nerf qui sont :
 L’excitabilité : c’est la propriété permettant au nerf d’entrer en activité sous
l’effet d’une excitation.
 La conductibilité : c’est la propriété du nerf permettant de conduire l’excitation
à partir du point excité sous forme d’influx nerveux.

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Par définition, l’influx nerveux est la perturbation local qui prend naissance au
point excité et chemine dans le nerf à une vitesse de quelques dizaines de mètres par
seconde.
III – Physiologie du système nerveux
1 – Rôle et fonctionnement des nerfs.
Le rôle des nerfs se dégage à partir ses propriétés. Ainsi nous dirons que les
nerfs ont pour rôle d’activer un influx et de le conduire vers un point déterminé du corps
où aura lieu la réaction (muscle, glande, …). Selon leur physiologie, on distingue trois
catégories de nerfs :
 Les nerfs sensitifs ou centripètes qui conduisent l’influx de la périphérie vers
les centres nerveux. Ex : nerf auditif, nerf olfactif, …
 Les nerfs moteurs ou centrifuges qui conduisent l’influx des centres nerveux
vers la périphérie.
 Les nerfs mixtes qui conduisent les deux types d’influx (sensitifs et moteurs).
Ex : les nerfs rachidiens, le nerf sciatique.

2 – Motricité volontaire et sensibilité consciente


a - Motricité volontaire
On peut saisir un verre d’eau quand on désire boire. Le bras, la main et les doigts
font le geste nécessaire à la préhension de l’objet. Ces mouvements sont volontaires. On
pouvait décider de ne pas les exécuter. Des expériences ont montré que la région
frontale des hémisphères cérébraux (précisément au niveau de la substance grise) est le
centre de ces mouvements. Les nerfs qui les conduisent sont moteurs et partent de cette
région pour aboutir aux muscles en passant par le bulbe rachidien, la moelle épinière et
la racine antérieure du nerf rachidien. L’influx nerveux dans ce cas est moteur ou
centrifuge.
b – La sensibilité consciente
Nous avons conscience du monde extérieur. Nous voyons, nous entendons, nous
sentons des odeurs, nous reconnaissons la saveur des aliments, nos doigts nous
renseignent sur la consistance des objets. Cette sensation ne peut exister sans les
organes de sens qui sont reliés aux centres sensitifs situés dans le cortex cérébral. Pour
qu’une sensation se produise, il faut :
 Qu’un organe de sens soit excité par un agent extérieur.
 Que l’influx nerveux sensitif prenne naissance dans l’organe sensoriel et soit
conduit par les nerfs sensitifs jusqu’au cortex cérébral.
 Que le cortex cérébral du centre sensitif transforme l’influx nerveux en sensation.

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N.B. Les centres d’un hémisphère cérébral reçoivent les messages des organes de sens
du côté opposé.

Trajets des influx nerveux : sensibilité consciente (A) et motricité volontaire (B)

3 – Activité intellectuelle
Quand on parle d'intelligence, on voit automatiquement l'être humain, alors qu'il
est presqu'impossible de réaliser des expériences sur l'homme. On ne connait donc pas
exactement le rôle des hémisphères cérébraux dans l'activité intellectuelle. Bien
souvent, les troubles mentaux sont liés à des tumeurs (cancers), à des lésions ou à un
développement insuffisant des hémisphères cérébraux. Les enfants nés sans encéphales
ne présentent que des mouvements automatiques, ceux nécessaires à la nutrition.
Jamais la plus faible intelligence n'apparait en eux. On peut donc conclure que les
hémisphères cérébraux sont le siège de l'intelligence.

4 – Les mouvements reflexes


a – Mise en évidence d'un mouvement reflexe chez la grenouille
Détruisons juste l'encéphale d'une grenouille sans toucher à la moelle épinière. Cette
grenouille est dite spinale car possédant uniquement la moelle épinière comme centre
nerveux. Suspendons l'animal à une potence et trempons l'extrémité d'une patte dans de
l'acide très dilué. On constate que la patte se repli. Ce mouvement se produit sans la
moindre intervention de la volonté, puisque l'encéphale a été détruit. C'est un
mouvement involontaire ou reflexe. Comme c'est la patte unique excitée qui réagit, le
réflexe est dit unilatéral.
La réponse de l'animal varie suivant l'intensité de l'excitant. Un acide très dilué
ne provoque que la contraction de la patte excitée. Si l'on augmente la concentration de
l'acide, d'autres pattes réagissent (pour les deux pattes postérieures, on parle de reflexe
symétrique). Pour une concentration plus forte, tous les muscles se contractent (reflexe
général).

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TARAMA BARNABE

b- Eléments intervenant dans un acte reflexe


Quatre (4) éléments interviennent dans un mouvement reflexe ou acte reflexe.
 les organes récepteurs : si nous frottons l'un des pieds de la grenouille avec du
coton imbibé d'éther et si nous trempons ce pied dans de l'acide dilué, aucun
mouvement ne se produit. L'éther est un anesthésique, c'est-à-dire une substance
utilisée par les chirurgiens. Dans la patte, l'éther a donc endormi les terminaisons
nerveuses qui sont le point de départ de l'influx nerveux. La peau est un organe
récepteur.
 les nerfs et les muscles. Mettons à nu le nerf sciatique de la patte d'une grenouille
spinale, puis sectionnons ce nerf. En trempant la patte dans de l'acide dilué, elle reste
immobile. Le nerf est donc indispensable au mécanisme produisant les réflexes. Le
nerf sciatique qui conduit l'influx sensitif conduit également l'influx moteur vers le
gastrocnemien qui effectue le mouvement. Les muscles sont donc des organes
effecteurs et le nerf sciatique est un nerf mixte.
 la moelle épinière. Détruisons la moelle épinière de la grenouille. Les réflexes sont
alors totalement supprimés. La moelle épinière est donc le centre nerveux qui
commande les mouvements reflexes médullaires (mouvements ayant pour centre la
moelle épinière).

c – Trajet de l'influx nerveux; l'arc reflexe.


L'influx nerveux prend naissance dans les terminaisons nerveuses de la peau du
pied au moment où l'on fait agir l'acide. Puis il chemine dans le nerf sciatique composé
de fibres nerveuses. A l'intérieur de la colonne vertébrale, ces fibres se divisent en deux
faisceaux appelés racines. On a une racine postérieure et une racine antérieure. Des
expériences de section de ces racines ont montré que les influx qui se dirigent vers la
moelle épinière passent par la racine postérieure. On les appelle les influx centripètes ou
sensitifs. Les fibres qui les conduisent sont des fibres sensitives ou centripètes. Les
influx qui partent de la moelle épinière passent par la racine antérieure. Ce sont les
influx nerveux moteurs ou centrifuges conduits par des fibres motrices ou centrifuges.
Ces influx moteurs aboutissent aux muscles (effecteurs).
A l'intérieur de la moelle épinière, l'influx nerveux sensitif est transformé en
influx nerveux moteur. L'influx nerveux semble se refléter sur la moelle épinière comme
la lumière sur un miroir; d'où le nom de mouvement reflexe. Le trajet suivi par l'influx
est appelé arc reflexe.

N.B : Il existe des neurones qui font liaison entre les fibres sensitives de la racine
postérieure et les fibres motrices de la racine antérieure au niveau de la substance grise
de la moelle épinière: ce sont les neurones d'association horizontaux.

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TARAMA BARNABE

Schéma de l’arc reflexe

d – Définition et importance des reflexes


Les réflexes sont des mouvements automatiques inconscients et involontaires se
réalisant sans l'intervention du cerveau. Ils sont identiques sur tous les individus de la
même espèce.
Plaçons sur le bas du dos d'une grenouille spinale un fragment de papier imbibé d'acide.
Les mouvements des pattes postérieures tendent à ôter le papier, c'est-à-dire la cause de
l'excitation. Une personne qui marche pieds nus sur une braise saute automatiquement,
attrape le pied et commence à nettoyer la partie. L'importance des reflexe est donc qu'ils
sont des mouvements coordonnés qui visent à sauvegarder (protéger) l'organisme en
écartant ou en évitant les dangers (les causes des excitations).

5 – Rôle des autres parties de l'encéphale


 En rappel, le cerveau a pour rôle de transformer l'influx nerveux en sensation, de
commander les mouvements volontaires et il est le centre ou siège de l'intelligence.
 Le bulbe rachidien : il assure d'une part la liaison entre l'encéphale et la moelle
épinière (rôle conducteur) et d'autre part il est le centre des réflexes importants
agissant sur le cœur et les viscères (poumons, tube digestifs...). Il est le centre de
certains reflexes liés à la nutrition. C'est lui qui règle en particulier les rythmes des
mouvements respiratoires et cardiaques (battements du cœur). Il est également
responsable des réflexes glandulaires. Tous ces reflexes sont dits reflexes bulbaires.
Les nerfs entrant en jeu dans l'exécution des réflexes bulbaires sont appelés les nerfs
sympathiques.
 Le cervelet : il a lui aussi un rôle conducteur car il est traversé par des fibres
sensitives et motrices. Ayant également un rôle de centre nerveux, c'est lui qui
assure la coordination des mouvements dans la station debout : il est le centre de
l'équilibre. Le cervelet est très sensible à l'alcool. C'est pourquoi les soulards ont une
démarche titubante.
 L'encéphale moyen: c'est le centre nerveux de nombreux mouvements
automatiques intervenant dans la vie de nutrition et dans la relation.

IV – Hygiène du système nerveux


1 – Le surmenage
a – Les causes

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TARAMA BARNABE

Le travail intellectuel engendre la fatigue nerveuse: l’attention diminue, les taches


sont exécutées plus lentement. L'accumulation de la fatigue nerveuse conduit au
surmenage intellectuel. L'élève surmené ne peut plus se mettre au travail, n'arrive plus à
se concentrer suffisamment, devient anxieux et a souvent des insomnies. Le surmenage
intellectuel peut avoir pour cause:
 La monotonie d'un travail cérébrale intense
 Plusieurs activités menées abondamment à la fois
 Le manque de sommeil continuel
 L'inquiétude, les soucis familiaux, d'amour qui peuvent conduire à la neurasthénie
(affaiblissement nerveux amenant le découragement)
La vie moderne des villes (bruits, vibrations et agitations) pouvant conduire à la
dépression nerveuse (tristesse)

b – Règles d'hygiène pour éviter le surmenage


 Il faut travailler selon ses capacités, ses forces.
 Il faut varier au cours de la journée la nature de l'activité intellectuelle (établir un
emploi de temps organisés). Ainsi, le cerveau se fatigue moins.
 Il faut savoir se distraire et apprendre à ne pas s'inquiéter utilement. Les
promenades, changement de milieu habituel sont des moyens distractifs.
 Le sommeil : c’est un moyen permettant au cerveau de se reposer pleinement.
Pendant le sommeil, tous les muscles se relâchent, le rythme du cœur est ralenti, la
température baisse. Le sommeil s'impose à nous comme un besoin indispensable. La
suppression complète est mortelle. Le plus souvent, nous ne dormons pas assez, d'où
les mauvaises humeurs les matins. On conseille 8heures de sommeil pour les
hommes adultes, 9 heures pour les femmes adultes et les adolescents, 10 heures
pour les enfants et plus de 20heures pour les nourrissons.
On peut provoquer le sommeil en utilisant des produits tels que les
Hypnotiques ou somnifères. Leur abus est parfois mortel. Les anesthésiques (l’éther,
chloroforme...) provoquent un sommeil profond avec perte de conscience et disparition
progressive des réflexes.

2 – Action des substances toxiques


Certaines substances que nous absorbons sont nuisibles pour le S.N, surtout à dose forte.
Leur abus l'excite et provoque l'insomnie, des hallucinations, des tremblements. Cela est
dû à la caféine du café et à la théine du thé.
 Le tabac a des actions sur le S.N. Il est toxique par la nicotine et les goudrons qu'il
contient. L'abus du tabac provoque un déséquilibre du cerveau, chez les fumeurs
débutants, on observe des maux de tête, des vertiges, de la salive qui coule.... L'usage
prolongé du tabac provoque des troubles cardiaques, (palpitations), des brulures et
des crampes gastriques. Le tabac affecte le cerveau; c'est un poison de l'intelligence,
pouvant entrainer une diminution de la mémoire, de la volonté. Les goudrons
seraient responsables des cancers de poumons.
 L’alcool provoque l’ivresse mais passagère. Son abus provoque des troubles.
L’alcoolisme chronique provoque des accidents professionnels puis familiaux et
conduit à la criminalité, au suicide.
 La drogue agit sur le système nerveux en le déformant. Elle peut rendre fou.

3 – Conseils pour fortifier le système nerveux

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a – L'alimentation
Certaines substances sont indispensables au bon fonctionnement du S.N.
 Le phosphate qui permet la composition du système nerveux
 La vitamine B ou antinévritique: Sa carence provoque le Béribéri
 La vitamine PP ou vitamine antipellagreuse: sa carence provoque la pellagre
qui conduit à la folie, le suicide.

b - L'éducation du système nerveux


Le système nerveux peut se perfectionner par l’entrainement. Il est capable d’acquérir
des automatismes. Cependant il faut pratiquer l’hygiène mentale :
 Ne faire qu’une seul chose à la fois
 Être gaie
 Éviter l’égoïsme
CHAPITRE IV : Étude d’un organe de sens : l’œil

L’œil est un organe de sens qui nous renseigne par le regard sur la forme, les
dimensions, la taille et la couleur d’un objet éclairé. Chez l’Homme, il est l’organe de sens
le plus perfectionné et précieux.

I – Anatomie de l’œil
Chez l’Homme, l’œil est logé dans une cavité osseuse ou orbite. Il est constitué du
globe oculaire et les organes annexes.

Coupe antéro – postérieure du globe oculaire humain

1 – Le globe oculaire
Il comprend trois membranes qui délimitent les milieux transparents. On distingue
de l’extérieur vers l’intérieur :
 La sclérotique : c’est une membrane protectrice enveloppant le globe oculaire. En
avant elle devient transparente et bombée pour donner lieu à la cornée.
 La choroïde : elle assure la nutrition de l’œil car vascularisée. Elle donne en avant
l’iris percé d’un trou appelé la pupille. La choroïde forme du côté intérieur les corps
ciliaires contenant des muscles et des vaisseaux sanguins.
 La rétine : c’est la membrane photosensible. Elle est constituée de cellules visuelles
(cônes et bâtonnets) et de neurones. Elle communique directement avec le nerf
optique et possède une tache jaune et un point aveugle.
Une coupe réalisée dans la rétine montre des neurones multipolaires se
réunissant au niveau du point aveugle pour former le nerf optique.

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Les milieux transparents permettent la pénétration des rayons lumineux dans l’œil.
Ce sont d’avant en arrière : la cornée, l’humeur aqueuse, le cristallin ou lentille
dont la face postérieure est plus bombée que la face antérieure et l’humeur vitrée.

2 – Les organes annexes


 L’orbite : c’est une cavité osseuse où loge le globe oculaire.
 Les paupières : c’est un double repli de la peau en avant de l’œil. Il est transparent
au niveau de la face interne pour donner la conjonctive dont l’inflammable est la
conjonctivité. Les paupières sont bordées de cils et de sourcils qui protègent l’œil
contre la poussière et la sueur.
 Les glandes lacrymales : elles secrètent les larmes qui nettoient l’œil et le
protègent de la dessiccation.
 Les muscles oculomoteurs fixés sur les parois de l’orbite et du globe oculaire, ils
sont responsables des mouvements de l’œil tout en permettant l’orientation du
regard dans toutes les régions.

N. B. Les muscles des deux yeux fonctionnent de façon coordonnée portant le regard sur
le même point de l’espace. Dans le cas contraire on dit que la personne louche.

II – Physiologie de l’œil
1 – Mécanisme optique
Le fonctionnement de l’œil peut être comparé à celui d’un appareil photographique.

Elément de l’appareil photo Elément de l’œil Rôle


Milieux transparents Système convergent
Objectifs (cornée, cristallin)
Règle la quantité de
Diaphragme L’iris lumière pénétrant
Permet la formation de
Chambre noire Loge de la rétine l’image
Membrane photosensible
pellicule rétine sur laquelle se forme
l’image

2 – Formation de l’image
Lorsqu’un œil normale regarde un objet éclairé, l’image se forme sur la rétine de
façon renversée.

a – Mécanisme de l’accommodation
Regardons un objet éclairé.
S’il est situé à plus de 60m, il est vu nettement.
S’il est rapproché, il apparait d’abord flou pendant un bref instant avant de devenir
nette. Il existe donc au niveau de l’œil un mécanisme automatique de mise au point
appelé accommodation. Pour qu’un objet soit vu nettement, il faut que son image se
forme directement sur la rétine. L’image d’un objet rapproché se forme en arrière de la
rétine. Par accommodation, l’image revient sur la rétine. Des expériences ont montré

33
TARAMA BARNABE

que l’organe accommodateur de l’œil est le cristallin. Dans la vision rapprochée, il est
plus bombé pour amener l’image sur la rétine. L’accommodation s’accompagne d’une
diaphragmentation (variation du diamètre) de la pupille permettant de régler la
quantité de lumière pénétrant dans l’œil.

Une bougie allumée, éclairé et regardé par un œil normal (emmétrope)

b – Limite de l’accommodation
L’œil normale n’a pas besoin d’accommodation pour voir un objet situé à plus de
60m. Il existe une distance minimale de vision distincte appelée Punctum Proximum
(PP) et une distance maximale de vision distincte appelée Punctum Remontun (PR). Le
PP varie avec l’âge.

Âge PP
10 ans 07 cm
20 ans 20 cm
40 ans 25 cm
Plus de 60 ans 1m

3 - Mécanisme nerveux
La rétine est formée de cellules sensorielles (cônes et bâtonnets) qui sont
sensibles à la lumière : ce sont des cellules visuelles. En plus de ces cellules, il y a des
neurones. Lorsque l’on regard un objet éclairé, la lumière excite des cellules visuelles, ce
qui provoque la naissance d’un influx nerveux sensitif qui est transmis à l’aire (centre)
visuelle située dans le cortex cérébral des hémisphères cérébraux au niveau de la région
occipitale grâce au nerf optique. Une foi au niveau de l’aire visuelle, l’influx nerveux
sensitif est transformée en sensation visuelle et l’objet regardé est vu. Le redressement
de l’objet se fait par l’aire visuelle. On peut schématiser le mécanisme nerveux de la
façon suivante :

Schéma très simplifié du mécanisme nerveux de la vision

Les cellules visuelles en bâtonnets sont sensibles à de très faibles intensités lumineuses
et interviennent dans la vision crépusculaire. Les cellules visuelles en cônes sont
sensibles à de fortes intensités lumineuses et interviennent dans la vision diurne.

34
TARAMA BARNABE

NB : Les oiseaux nocturnes tels que les hiboux ont une vision bien nette la nuit. Chez
ces animaux, au niveau de la rétine, les cellules visuelles en bâtonnets sont bien
développées et nombreuses.
La fovéa ou tache jaune est la zone la plus sensible de la rétine qui permet d’apprécier la
forme et la couleur détaillée.
Le point aveugle étant le point insensible de la rétine, la vision en relief est due à la
vision binoculaire (les deux yeux).
Le champ visuel est l’ensemble des points de l’espace que l’on voit d’un seul œil
immobile.

III – Hygiène et anomalies de la vision


1 – Hygiène de la vision
Pour assurer le bon fonctionnement de l’œil, il faut :
 Éviter les lumières trop vives et les éclairages trop faibles
 Éviter les lectures prolongées à une distance inférieure au PP
 Éviter le contact des yeux avec les corps étrangers
 Consommer les aliments riches en vitamine A qui fortifie la vision
 Éviter toute lésion de l’œil, du nerf optique, de l’aire visuelle qui provoque la cécité

2 – Les anomalies de la vision


 La myopie : le myope distingue mal les objets éloignés. L’œil étant trop long ou le
cristallin trop bombé, l’image se forme en avant de la rétine. Elle se corrige par le
port des verres à bords épais ou lentilles biconcaves ou divergentes.
 L’hypermétropie : l’œil hypermétrope distingue mal les objets rapprochés. L’œil
étant trop court ou le cristallin trop plat l’image se forme en arrière de la rétine. Elle
se corrige par le port des verres à bords minces ou lentilles biconvexes ou
convergentes.

Œil myope Œil hypermétrope


Myopie et hypermétropie avant correction

Myopie après correction Hypermétropie après correction

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TARAMA BARNABE

 La presbytie : c’est une anomalie qui se traduit par une mauvaise vision rapprochée
due à une augmentation du PP. Cela est dû à une baisse de la faculté
d’accommodation avec l’âge (45 à 50 ans).
 Le daltonisme : il se traduit par un défaut de vision de couleurs. Le daltonisme
partiel se traduit par une confusion entre les couleurs rouges et vertes. Le
daltonisme total se traduit par une cécité aux couleurs. Il est héréditaire.

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TARAMA BARNABE

THEME II
Organes et
fonction de
nutrition

Chapitre I : Aliments – Hygiène alimentaire

A – Mise en évidence des aliments simples du pain et du lait


I – Mise en évidence des éléments minéraux (eau, sels minéraux)
L’eau constitue en poids l’élément le plus important des êtres vivants. Chez
l’homme, l’eau représente 2/3 soit environ 70% du poids corporel. Cela veut dire que si
De ce fait, l’eau est indispensable au fonctionnement des êtres vivants.
Les sels minéraux (calcium, chlorures, phosphore, sodium, le fer, le magnésium, …)
rentre dans la constitution des êtres vivants donc indispensables.

37
TARAMA BARNABE

1 – Cas du pain
a – L’eau
Expérience
Introduisons de la mie de pain dans un tube à essai. Chauffons à feu doux. Il se
forme sur les parois du tube des gouttelettes d’eau. Le pain contient donc de l’eau mais à
une faible proportion.

b – Les sels minéraux


 Les oligo – éléments ou micro – éléments (l’iode, le fer, le fluor, …).
 La macro – éléments (calcium, chlorure, phosphates, …)
Pour mettre en évidence les sels minéraux du pain, on recueille l’eau de pain en
émiettant du pain dans l’eau. Le filtrat obtenu constitue l’eau ou filtrat de pain. Elle
est ensuite soumise aux réactions chimiques de caractérisation des sels minéraux.

Réactif ajouté au filtrat de pain Réaction de caractérisation Sels minéraux mis en


évidence
Précipité blanc de
Nitrate d’argent chlorure d’argent chlorures
noircissant à la lumière
Chlorure de Baryum Précipité blanc de sulfate de sulfates
baryum
Oxalate d’ammonium Précipité blanc calcium
d’oxalate de calcium
Réactif ammoniaco - Précipité blanc de phosphates
magnésien phosphore
Acide chlorhydrique Effervescence carbonates
Acide picrique Précipité jaune de picrate potassium
de potassium

Le pain contient également le sodium qui crépite à la flamme.


Quelques sels minéraux et leur rôle.

Sels minéraux Rôle


Calcium, phosphates et carbonates Minéralisation des os
Sodium Transmission des influx nerveux
Fortifie les dents et lutte contre les
Fluor affections rongeantes
Fer Entre dans la constitution de
l’hémoglobine.
L’iode Fonctionnement de la thyroïde

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TARAMA BARNABE

2 – Cas du lait
a – L’eau
La présence de l’eau dans le lait n’est plus à démontrer.

b – Les sels minéraux.


Le lait frais est déposé pendant 24 heures. Il se coagule : c’est du lait caillé. Cette
coagulation peut être obtenue en quelques secondes en ajoutant au lait frais de l’acide
acétique (vinaigre, citron). Lorsqu’on enlève le caillot, le liquide restant est appelé petit
lait ou lactosérum.
Lorsqu’on ajoute au petit lait les mêmes réactifs que précédemment, on observe les
mêmes réactions de caractérisation donc la présence des sels minéraux obtenus dans le
cas du pain (chlorures, calcium, phosphates, carbonates, sodium, sulfates, potassium, …)

II – Mise en évidence des éléments organiques du pain et du lait.


Les aliments simples organiques sont regroupés par :
 Les glucides qui regroupent les sucres et les féculents
 Les sucres : ce sont les glucides solubles dans l’eau. Ex : le glucose, le
maltose, le fructose, le saccharose ou sucre ordinaire. On les appelle les
oses.
 Les féculents : c’est essentiellement l’amidon que l’on retrouve dans les
céréales et les tubercules.
 Les protides encore appelés protéines sont abondants dans la viande, le poisson,
les pois de terre, le haricot, le soja, …
 Les lipides : ils sont regroupés par les huiles, les beurres et les graisses.

1 – Réactions de caractérisation
a – Les glucides
a1 – Les sucres réducteurs
Le réactif utilisé est la liqueur de Fehling (L.F.). Un filtrat de l’aliment
additionné à quelques gouttes de L.F. est porté à ébullition (faire bouillir le mélange).
S’il apparait un précipité rouge brique, on conclut que l’aliment contient un sucre
réducteur qui peut être le glucose, le maltose,…

a2 – L’amidon
Pour mettre en évidence la présence de l’amidon dans un aliment, on prend un
fragment de l’aliment sur lequel on dépose quelques gouttes d’eau iodée. En présence
de l’amidon, l’eau iodée colore le fragment en bleu (intense).

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TARAMA BARNABE

b – les protides
b1 – Réaction xanthoprotéique
Introduisons dans un tube à essai un fragment solide d’un aliment protéique.
Versons dans le tube de l’acide nitrique. Le fragment prend une coloration jaune.
Versons l’acide et rinçons le fragment à l’eau. Introduisons à nouveau le fragment dans
le tube à essai et ajoutons cette fois de l’ammoniaque. La coloration du fragment vire à
l’orangée.

b2 – Réaction de biuret
Introduisons dans un tube à essai un fragment solide d’un aliment protéique.
Versons dans le tube une solution de sulfate de cuivre (Cu2 SO4). Le fragment prend
une coloration bleue. Versons l’acide et rinçons le fragment à l’eau. Introduisons à
nouveau le fragment dans le tube à essai et ajoutons cette fois de la soude (NaOH) ou la
potasse. Le fragment prend une coloration violète.

c – Les lipides
Un fragment d’aliment lipidique frotté sur du papier laisse une tache
translucide et indélébile (qui ne disparait pas). Aussi quelques gouttes de Rouge
Soudan III déposé sur un fragment d’aliment lipidique donne une coloration rouge.

2 – Cas du pain
a – Les glucides du pain
Un filtrat de pain est additionné à quelques gouttes de L.F. Quand on porte le
mélange à ébullition, il se forme un précipité rouge brique traduisant la présence
d’un sucre réducteur dans le pain : c’est le glucose qui est obtenu par hydrolyse
partielle de l’amidon pendant la cuisson dans le four.

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TARAMA BARNABE

Déposons quelques gouttes d’eau iodée sur la mie de pain. Elle prend une
coloration bleue intense. Le pain contient donc de l’amidon.

b – Les protides du pain


Tout comme la réaction de biuret, la réaction xanthoprotéique est positive
sur la mie de pain. Le pain contient donc des protéines. Des expériences ont montré que
la protéine essentielle du pain est le gluten.

c – Les lipides du pain


De la mie de pain frottée sur du papier ne laisse pas une tache translucide et
indélébile. Apparemment le pain ne contient pas de lipides. Pourtant quelque gouttes de
Rouge Soudan III sur de la mie de pain donne une coloration rouge, ce qui prouve la
présence des lipides dans le pain. En réalité le pain contient des lipides mais à très faible
quantité.
3 – Cas du lait
a – Les glucides du lait
Du petit lait est additionné à la L.F. Le mélange est porté à ébullition. On observe
un précipité rouge brique qui témoigne la présence d’un sucre réducteur dans le lait.
Le lait contient donc des glucides : c’est le lactose.

b – Les lipides du lait


Du lait entier de vache est laissé au repos pendant 24 heures environ. Il se repose
au-dessus une substance jaunâtre qui laisse une tache translucide et indélébile sur du
papier. Le lait contient donc des lipides appelés crème de lait. Le lait débarrassé de sa
crème est appelé lait écrémé.
c – Les protides du lait
Du lait écrémé est chauffé. Il se forme en surface une membrane ou pellicule
appelée frangipane. Cette membrane est utilisée pour faire des boulettes sur lesquelles
la réaction xanthoprotéique celle de biuret sont positives. Le lait contient donc une
protéine appelée la lactalbumine.
Quand on chauffe d’avantage, il se forme un caillot qui se colore en jaune en
présence d’acide nitrique. Cela prouve la présence dans le lait d’une autre protéine : c’est
la globuline.
On recueille du lait débarrassé de ses deux premières protéines dans lequel on
ajoute du vinaigre. Il se coagule. Ce caillot ou coagulum se colore en violet en présence
de la soude ou de la potasse. Le lait contient donc une autre protéine appelée la caséine.

III – Les vitamines


1 – Définition
Une vitamine est une substance ou composé organique en cristaux soluble ou non
dans l’eau, naturellement trouvées dans des aliments et agissant à très faibles doses
pour maintenir le bon fonctionnement et le métabolisme de l’organisme.

2 – Les différentes vitamines


a – Les vitamines lipo – solubles
Ils sont solubles dans les lipides. On a :

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TARAMA BARNABE

 La vitamine A ou vitamine de croissance présente dans des légumes tels que


les carottes, les brocolis, les courgettes, les épinards, les choux verts et les patates
douces. Elle est également présente dans le lait, le beurre, le fromage, le jaune
d'œuf, le foie et l'huile de foie de poisson
 La vitamine D ou vitamine anti – rachitique
 vitamine E ou vitamine antioxydant se trouvant dans les graisses et le foie
 vitamine K ou vitamine de coagulation du sang.

b – Les vitamines hydro – solubles


Ils sont solubles dans l’eau. On a :
 Les vitamines B (B1, B2, B3, B6, B12)
 La vitamine B1 ou vitamine anti – béribérique ou thiamine. Elle est
abondante dans la levure de bière, les enveloppes et les germes des
graines.
 La vitamine B2 ou riboflavine : elle permet l’utilisation des glucides dans
l’organisme. On la trouve dans le lait, les œufs, le foie, …
 La vitamine B3 ou vitamine PP ou vitamine anti – pellagreuse ou niacine.
 La vitamine C ou vitamine anti – scorbutique abondante dans les agrumes
(fruits de diverses espèces d'arbres fruitiers verts de la famille des rutacées,
parmi lesquels figurent le cédrat, le pamplemousse, le citron, la lime, l'orange, la
mandarine et la bergamote).

2 – Cas du pain
Les vitamines sont près qu’absentes dans le pain. Elles ont été détruites en grande
partie par la chaleur lors de la cuisson dans le four.

3 – Cas du lait
Le lait contient des vitamines A, B, C, D, E.

IV – Classification des aliments


Le pain est constitué de plusieurs aliments simples (eau, sels minéraux, protides,
lipides, glucides)
Le lait également est constitué de plusieurs aliments simples (eau, sels minéraux,
protides, lipides, glucides, vitamines)
On dit que le pain et le lait sont des aliments composés.
Un aliment composé est un aliment constitué de plusieurs aliments simples.
À la différence du pain, le lait contient tous les aliments simples (eau, sels minéraux,
protides, lipides, glucides et vitamines) pouvant maintenir l’organisme en santé : on dit
que le lait est un aliment complet.
On classe les aliments en
 Aliments glucidiques (riches en glucides). Dans ce groupe on a :
 Les aliments sucrés (miel, mangue, datte, …)
 Les féculents (maïs, mil, patate, igname, …)
 Aliments protidiques (riches en protides). Ils peuvent être d’origine animale
(viande, poisson, …) ou végétale (haricot, pois de terre, soja, …)
 Aliments lipidiques (riches en lipides). Ils peuvent être d’origine animale
(graisse) ou végétale (huiles, beurre).

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TARAMA BARNABE

 Aliments riches en vitamines et sels minéraux (tomate, concombre, salade, …)

B – Hygiène alimentaire
L’hygiène défini les règles d’une bonne alimentation. Une bonne alimentation
consiste à apporter à l’organisme une alimentation saine, équilibrée, quantitativement et
qualitativement suffisante afin d’éviter les carences et les excès responsables de
nombreux troubles.

I – Condition d’une bonne alimentation


1 – La ration alimentaire
On appelle ration alimentaire la quantité d’aliments ingérés ou consommés par
un individu en 24 heures pour se maintenir en bonne santé. La ration alimentaire varie
selon :
 L’âge (ration de croissance, ration d’entretien)
 L’activité (ration de travail)
 L’état physiologique (ration de gestation, ration d’allaitement)
 L’état de santé (ration de convalescence)
 Le climat (ration de climat chaud ou de climat froid).
La ration d’entretien est la ration qui convient à un individu adulte
n’effectuant pour travail mécanique que des déplacements à l’intérieur de sa pièce où il
se trouve. À cet effet il doit consommer environ 70g de protides, 70g de lipides, 400g de
glucides (soit en moyenne 2510 Kcal), 2,5l d’eau, 20g de sels minéraux, les vitamines.
La ration de travail est la ration qui convient à un individu effectuant un effort
intense (cultivateur, forgeron, bucheron, …). Il doit consommer pour gagner en énergie,
100g de protides, 150g de lipides, 810g de glucides, soit environ 5000 Kcal

2 – Les apports alimentaires


a – Apport en aliments énergétiques
Ces aliments doivent apporter à l’organisme de l’énergie (mécanique ou
calorifique). Ce sont : les protides, les lipides et les glucides qui apportent
respectivement 4 Kcal/g, 9 Kcal/g et 4 Kcal/g.
Exemple :
Un menuisier a un petit déjeuner composé d’une demi – miche de pain, 50g de
beurre (lipides) et d’un quart de litre de lait.
On donne les compositions suivantes :

vitamines Sels min. eau lipides glucides protides


Lait (un litre) A, B, C, D, E 1250mg 72g 37g 50g 35g
Pain (une miche : 100g) 1g 25g 1g 56g 8g
Quelle quantité d’énergie apporte ce petit déjeuner à ce menuisier ?
Calculons les quantités Q de protides, lipides et glucides ingérées par ce menuisier

Qlip = 50 5 ,75 Qgluc = 40,5 Qprot = 12,75

( 5 ,75) (4 40,5) (4 12,75)


537,75 1 2 51
750,75

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TARAMA BARNABE

Le petit déjeuner du menuisier lui apporte 750,75

NB : l’alcool apporte à l’organisme 7Kcal /g mais sa consommation excessive est


dangereuse pour la santé.

b – Apport en aliments plastiques.


Les aliments plastiques fournissent à l’organisme
 Les matériaux de croissance pour les nourrissons,
 Les matériaux d’entretien pour les adultes. Les aliments plastiques
regroupent l’eau, les sels minéraux, les protéines et les vitamines.
c – Apport en aliments de lest
Les aliments de lest sont rencontrés essentiellement dans les fibres
alimentaires. Ex : la cellulose. Ils sont sans valeur nutritionnelle réelle mais
favorisent le transit intestinal et s’oppose à la constipation.
d – Apport en aliments plastiques
Ils regroupent surtout les vitamines du groupe B. Les aliments fonctionnels
permettent une meilleure utilisation des autres aliments.

II – les maladies nutritionnelles : carences alimentaires et avitaminoses


1 – Les carences alimentaires
On appelle carence alimentaire une maladie provoquée par le manque d’un aliment
dans l’organisme.
a – Le rachitisme (voir chap. I)

b – Le kwashiorkor
La kwashiorkor (mot d’origine ghanéen signifiant « enfant rouge ») est une
maladie qui affecte les enfants de 10 mois à 3 ans. Il est provoqué par un sevrage brutal
accompagné d’une alimentation pauvre en aliments plastiques surtout en protéines. Le
kwashiorkor se manifeste par :
 Un manque d’appétit
 Une diarrhée persistante
 Une atrophie musculaire.
 Une hypertrophie du foie
 Des œdèmes (infiltration d’eau dans les tissus sous – cutanés)
 Des troubles de comportement (enfant triste et pleurnichard)
 Des troubles cutanés (cheveux roux, raides et cassant, peau marquée par des
plaques claires pouvant se transformer en lésions).
On peut prévenir le kwashiorkor par un sevrage progressif et un apport en
aliments plastiques. Un enfant atteint du kwashiorkor meurt dans 80% des cas s’il n’est
pas soigné.
c – Le marasme
C’est une sous nutrition ou malnutrition. Il est dû à une alimentation très pauvre
en aliments énergétiques. L’absence de ces aliments entraine l’organisme à utiliser ses
propres tissus. C’est donc une autophagie. Il se manifeste par :
 Un retard de croissance
 Une perte de poids

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TARAMA BARNABE

 Un visage émacié
 Des yeux enfoncés dans les orbites
 Des troubles de comportement (anxiété, nervosité)
Un marasme non soigné par une alimentation convenable conduit à la mort

2 – Les avitaminoses
a - Définition
On appelle avitaminose un trouble fonctionnel ou une maladie provoquée par
carence d’une vitamine. Elles sont aussi donc des carences alimentaires.

b – Les avitaminoses
 L’avitaminose A : c’est le manque de vitamine A dans l’organisme. Chez les
enfants, elle entraine un retard de croissance qui peut conduire au nanisme. Chez
l’adulte elle entraine une mauvaise vision ou simplement une cécité
crépusculaire.
 L’avitaminose D : c’est une carence en vitamine D dans l’organisme. Elle
provoque le rachitisme.
 L’avitaminose PP : c’est une carence en vitamine PP qui conduit à la pellagre se
manifestant par des troubles nerveux conduisant souvent à la folie.
 L’avitaminose C : c’est une carence en vitamine C qui conduit au scorbut se
caractérisant par des hémorragies le plus souvent au niveau des gencives. Si le
malade n’est pas soigné, il s’affaiblit progressivement.
 L’avitaminose B1 ou béri – béri : c’est une carence en vitamine B1. La maladie se
manifeste sous deux formes :
 La forme paralytique : il y a d’abord paralysie des membres inférieurs
puis ensuite des membres supérieurs. Si la maladie n’est pas soignée, il y a
paralysie des muscles du tronc et le malade meurt par asphyxie.
 La forme œdémateuse ou hydropique : il y a infiltration d’eau sous la
peau provoquant des œdèmes au niveau des jambes puis ensuite au
niveau de tout le corps. La tension artérielle s’abaisse et la mort peut
survenir.
 L’avitaminose B2 : c’est une carence en vitamine B2 dans l’organisme. Elle
conduit à une mauvaise utilisation des glucides d’où des troubles nutritionnels.

Chapitre III : Appareil digestif – Digestion – Hygiène

A – Anatomie de l’appareil digestif de l’Homme


Il est constitué de la bouche, le tube digestif et les glandes digestives.

I – La bouche
C’est une cavité tapissée d’un épithélium stratifié. Elle est limitée à l’avant par les
lèvres, en arrière par le voile du palais et la luette. À l’intérieur de la bouche se
trouve la langue et les dents.

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TARAMA BARNABE

Les dents sont fixées sur les gencives. On appelle denture l’ensemble des dents
portées par les maxillaires. Il y a des dents de laits qui tombent à l’enfance et les dents
définitives. On distingue :
 Les incisives qui permettent de couper les aliments.
 Les canines qui permettent de déchirer.
 Les prémolaires et les molaires qui permettent de broyer.
L’Homme adulte a normalement 32 dents selon la formule dentaire suivante :

é
é

2 1 2 3
2 1 2 3
Une dent comprend une partie visible ou couronne et une partie fixe ou racine. La
dent est constituée de l’extérieur vers l’intérieur par la cuticule, l’émail, l’ivoire et la
pulpe dentaire qui renferme des vaisseaux sanguins et des nerfs.
NB le collet est la zone de jonction entre la couronne et la racine.

II – Le tube digestif
Il est constitué :
 Du pharynx : c’est le carrefour entre l’œsophage et la trachée artère
 L’œsophage : il relie la bouche à l’estomac
 L’estomac : c’est une poche en forme de J d’un volume d’environ 2 litres.
 L’intestin grêle (petit intestin) : il peut atteindre une longueur de 8 m avec un
diamètre de 3 cm chez l’adulte, il est replié sur lui – même plusieurs fois. Il
comprend le duodénum relié à l’estomac par le pylore, le jejunum et l’iléon
qui s’ouvre en bas sur le gros intestin. Les parois interne de l’intestin grêle est
tapissées de replis anatomiquement structurés appelés villosités intestinales.
Elles interviennent dans l’absorption du produit fini de la digestion (chyle)
 Le côlon (gros intestin) : c’est la partie terminal du tube digestif. Environ 1,5 m
de long et 6 à 10 cm de diamètre, le gros intestin entoure le paquet formé par
l’intestin grêle. Sa partie terminale appelée rectum s’ouvre à l’extérieur par
l’anus formé par les sphincters.

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TARAMA BARNABE

III – Les glandes digestives


1 – Les glandes salivaires
Ce sont des glandes disposées en grappes (petits sacs regroupés en comme des
grains de resins). Elle secrète un suc digestif : la salive qui possède des propriétés anti –
bacteriennes, renferme des substances appelées enzymes assurant la transformation
chimique des aliments au cours de la digestion. Les glandes salivaires sont regroupés
par les parotides les sousmaxillaires et les sublinguales.
2 – Le foie
C’est la plus grosse glande de l’organisme située dans la cavité abdominale du
côté droit. Sa face supérieure est appliquée contre le diaphragme. De couleur rouge
sombre, il pèse environ 1,5 kg sans tenir compte de son sang. Le foie sécrète la bile
stockée dans la vésicule biliare d’environ 50 cm3 et déversée dans l’intestin grêle.

3 – Le pancréas
Il sécrète le suc pancréatique déversé dans le duodénum.

4 – Les glandes gastriques.


Situées au niveau de la paroi interne de l’estomac, elles sécrètent le suc gastrique.

5 – Les glandes intestinales.


Situées au niveau de la paroi interne de l’intestin grêle, elles sécrètent le suc
intestinal.
NB. Il n’y a pas de glandes au niveau du côlon.

L’appareil digestif de l’homme Une villosité intestinale

B – Physiologie de l’appareil digestif : la digestion


I – La digestion de l’amidon par la salive.
Expérience
Dans un tube à essai, on introduit dans de l’eau fraiche de la poudre d’amidon. On
obtient le lait d’amidon qui est de l’amidon cru.
Dans un ballon contenant de l’eau bouillante, on ajoute de la poudre d’amidon : on
obtient de l’empois d’amidon qui est de l’amidon cuit. Ces contenus sont repartis dans
des tubes à essai pour des tests.

Test à l’eau iodé Test à la liqueur de

47
TARAMA BARNABE

Fehling

Expériences de mise en évidence de la digestion chimique de l’amidon

Cette expérience montre que seul l’empois d’amidon (l’amidon cuit) est transformé en
sucre réducteur sous l’action de la salive à la température voisine de 37°C.

Conclusion
En présence de la salive prise à la température du corps humain, l’amidon cuit
(molécules complexes) se transforme en maltose (molécules plus simples) qui est un sucre
réducteur. Cette transformation est une hydrolyse (décomposition) se réalisant grâce à
l’amylase salivaire (enzyme de la salive) : c’est une réaction biochimique.

II – Les différentes étapes de la digestion


1 – Au niveau de la bouche
a – Action mécanique
Dans la bouche, les aliments (cuits et crus) doivent être bien broyés par les dents :
c’est la mastication au cours de laquelle les aliments sont imprégnés de salive qui les
ramollie et la langue qui les triture. Le résultat de la mastication est une pâte molle
appelée bol alimentaire. Les bols alimentaires entrainés dans l’œsophage progressent
de proche en proche jusque dans l’estomac : c’est la déglutition.

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TARAMA BARNABE

b – Action chimique
Dans la bouche, l’amidon cuit est décomposé en maltose (un sucre réducteur) grâce
à l’amylase salivaire (enzyme du de la salive).

2 – Au niveau de l’estomac
a – Action mécanique
Dans l’estomac, l’ensemble des bols alimentaires sont brassés, malaxés et
imprégnés de suc gastrique puis solubilisé.

b – Action chimique
Le suc gastrique renferme des protéases (enzymes) qui sont la présure et la pepsine.
La présure trouvée essentiellement chez les jeunes mammifères permet la coagulation
du lait et sa décomposition en différentes protéines lactalbumine, globuline, caséine).
La pepsine décompose les protéines en polypeptides

Au terme de ces réactions biochimiques dans l’estomac, on obtient une bouillie


appelée chyme stomacal ou gastrique qui est évacué dans l’intestin grêle.

2 – Au niveau de l’intestin grêle


a – Action mécanique
Dans l’intestin grêle, les aliments sont brassés, malaxés et imprégnés de la bile
qui émulsionne les lipides, de suc pancréatique et de suc intestinal puis solubilisés.

b – Action chimique
Le suc pancréatique renferme des enzymes qui sont : l’amylase pancréatique, la
trypsine, les peptidases et les lipases.
Le suc intestinal renferme des enzymes qui sont : la saccharase, la maltase, la
lactase, les peptidases et les lipases.

 L’amidon cru est décomposé en glucose sous l’action de l’amylase pancréatique.

 Les protéines sont décomposées en acides aminés sous l’action de la trypsine.

49
TARAMA BARNABE

 Les peptides sont décomposés en acides aminés sous l’action des peptidases.

 Les lipides émulsionnés par la bile sont décomposés en acides gras + glycérol
sous l’action des lipases.

 Le saccharose est décomposé en glucose sous l’action de la saccharase.

 Le maltose est décomposé en glucose sous l’action de la maltase.

 Le lactose est décomposé en glucose sous l’action de la lactase.

Au terme de ces réactions biochimiques dans l’intestin grêle, on obtient le produit


final de la digestion appelé chyle qui contient les nutriments (substances qui peuvent
être directement assimilés par l’organisme).

Tableau de synthèse

Sucs digestifs Glandes digestives enzymes Aliments transformés Produits de la


transformation

salive Glandes salivaires Amylase salivaire Amidon cuit Maltose

Suc gastrique é caséinogène Caséine


é
Glandes gastriques caséine Acides aminés

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TARAMA BARNABE

é Amidon cru Glucose


Suc pancréas Protéines Acides aminés
pancréatique Peptides Acides aminés
Lipides Acides gras + glycérol

Glucose
Suc intestinal Glandes intestinales
Peptides Acides aminés
Lipides Acides gras + glycérol

Tableau simplifié de la digestion chimique

III – L’absorption intestinale


L’absorption intestinale est le passage des nutriments (l’eau, les sels minéraux, les
vitamines, le glucose, les acides aminés, les acides gras et le glycérol) dans le sang. Elle
se fait au niveau des villosités intestinales qui constituent une surface considérable
d’absorption d’environ 140 m2.

51
TARAMA BARNABE

La partie non digérée des aliments passe dans le côlon. Ils sont condensés et
déshydratés pour donner la matière fécale. Les selles s’accumulent dans la partie rectale
et sont ensuite éliminées par l’anus.

C – Hygiène de la dent et de la digestion


I – Hygiène de la dent
Les dents jouent un grand rôle dans la digestion. Elles doivent être bien entretenues
pour éviter les affections rongeantes dont la plus rependue est la carie dentaire.
La carie dentaire est une déminéralisation de l’émail et de l’ivoire entrainant la
destruction localisée et progressives des dents. Elle est provoquée par des bactéries qui
dégradent les sucres contenus dans les particules alimentaires entre les dents. On
distingue plusieurs étapes :
 L’atteint de l’émail : c’est la carie du 1er degré.
 L’atteint de l’ivoire : c’est la carie du 2nd degré. La dent devient sensible à la
chaleur et au froid.
 L’atteint de la pulpe dentaire : c’est la carie du 3ème degré. La dent devient
douloureuse.
 L’atteint des autres parties : c’est la carie du 4ème degré. Il y a abcès dentaire.

Pour éviter la carie dentaire, il faut pratiquer une bonne hygiène bucco – dentaire par :
 Un brossage régulier après chaque repas.
 Une consommation modérée des sucreries.
 Une consommation d’aliments riches en fluor et en calcium.

II – Hygiène de la digestion
Pour assurer une bonne digestion, il faut :
 Prendre le temps de bien mâcher les aliments.
 Consommer des fibres alimentaires.
 Eviter la consommation de l’alcool, du tabac et des épices.
 Pratiquer des exercices physiques tels que les abdominaux.

CHAPITRE III : le sang – les groupes sanguins – les anomalies du sang

A – Le sang

52
TARAMA BARNABE

I – Mise en évidence des constituants du sang


1 – Les éléments figurés du sang
Une goutte de sang est déposée sur une lame bien propre et étalée à l’aide d’une
lamelle. On secoue pour faire sécher. On a ainsi réalisé un frottis sanguin observable au
microscope.

Frottis sanguin

Le frottis sanguin permet de distinguer :

a – Les hématies
Encore appelées globules rouges, ce sont des cellules anucléés (sans noyaux) en
forme de disques biconcaves dont le cytoplasme renferme un pigment rouge appelé
hémoglobine (Hb). On dénombre environ 5 millions par mm3 de sang. Elaborées au
niveau de la moelle rouge des os, les hématies sont détruites au bout de 90 à 120 jours
dans la rate et le foie.

b – Les leucocytes
Encore appelées globules blancs, ce sont des cellules nucléés (avec noyaux)
fabriqués au niveau de la moelle osseuse et des ganglions lymphatiques. On a :
 Les polynucléaires à noyau lobé dont le cytoplasme renferme des enzymes.

 Les mononucléaires qui regroupent :


 Les lymphocytes à noyau globuleux, ils secrètent les anticorps.
 Les monocytes

c – Les plaquettes sanguines ou globulins


Encore appelées thrombocytes, elles secrètent le fibrinogène. On dénombre
environ 250.000 par mm3 de sang.
La présence de l’hémoglobine dans les

53
TARAMA BARNABE

2 – Le plasma sanguin
Du sang frais prélevé est rendu incoagulable en y ajoutant du citrate de sodium
(anti – coagulant). Il reste liquide. On l’abandonne alors dans un tube. Le sang se sépare
en deux liquides. Le culot constitué de cellules et un surnageant jaune correspondant au
plasma sanguin : c’est la sédimentation du sang.
Le plasma sanguin est un liquide jaune qui surnage après la sédimentation du
sang. Il représente 55 °/O du volume totale du sang. Le plasma sanguin renferme les
nutriments et les hormones.

II – Propriétés et rôle du sang


1 – La coagulation du sang
Du sang frais prélevé (chez un cheval par exemple) exposé à l’air libre se prend
en masse en gelé rouge. C’est le caillot total. On dit que le sang se coagule. Le caillot se
rétracte, diminue de volume et il sort un liquide jaunâtre appelé sérum. A la fin de la
coagulation, on observe un caillot rouge surmonté de la couenne sur laquelle surnage le
sérum sanguin.

A l’observation microscopique,
 le caillot rouge révèle la présence des hématies emprisonnées par la fibrine
(transformation du fibrinogène).
 La couenne révèle la présence des leucocytes.
Le sérum sanguin est le liquide jaunâtre qui surnage le sang coagulé.
Lors d’une ouverture (blessure), le sang se coagule pour arrêter l’hémorragie. La
coagulation est donc la propriété du sang qui lui permet de lutter contre les
hémorragies.

2 – Les hématies

La présence de l’hémoglobine dans les hématies fait qu’elles assurent le transport des
gaz respiratoires des poumons aux organes et des organes aux poumons. En effet,
l’hémoglobine se combine avec :

 Le dioxygène (O2) selon l’équation bilan suivante :

L’oxyhémoglobine est un corps instable.

 Le dioxyde de carbone (CO2) selon l’équation bilan suivante :

54
TARAMA BARNABE

La carbohémoglobine est un corps instable.

 Le monoxyde de carbone (CO) selon l’équation bilan suivante :

La carboxyhémoglobine est un corps stable.

3 – Les leucocytes

Les leucocytes interviennent :

 Dans la défense anti – microbienne par :


 La sécrétion d’anticorps (substances ou protéines dans le sang qui
agissent pour défendre l’organisme contre l’invasion aux corps étrangers
(toxines, poison, microbes, venins,…) par les lymphocytes (B)
 La phagocytose.
Le rôle de défense est possible grâce à la sensibilité des leucocytes aux corps étrangers
(toxines, poison, microbes, venins,…) et au phénomène de la diapédèse qui permet aux
polynucléaires de traverser par effraction la paroi des capillaires sanguins et de se
rependent dans les tissus pour la phagocytose.

 Dans le nettoyage permanent de l’organisme (rôle d’éboueurs et de fossoyeurs).

4 – Les plaquettes sanguines

Elles jouent un rôle dans la coagulation du sang. Elles élaborent le fibrinogène qui se
transforme en fibrine pour emprisonner les hématies afin de permettre la formation du
caillot.

5 – Le plasma sanguin

En plus des nutriments et des hormones, le plasma sanguin contient les éléments
figurés du sang. Son rôle est de les véhiculer dans tout l’organisme.

6 – La lymphe

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TARAMA BARNABE

La lymphe est le liquide clair qui s’écoule en cas de lésion ou écorchure de la peau
sans rupture de vaisseau sanguin. Elle est contenue dans les canaux du système
lymphatique, joue un rôle de complément dans la circulation sanguine et le
fonctionnement système immunitaire

N.B. Le plasma sanguin, le sérum et la lymphe constituent les phases liquides du sang.
Plasma sanguin = sang – éléments figurés du sang.
Sérum sanguin = Plasma sanguin – Fibrinogène.

B – Groupes sanguins
1 – La transfusion sanguine
On appelle transfusion sanguine une opération médicale par laquelle on apporte
du sang sain à l’organisme d’un individu qui en a besoin. La personne qui donne le sang
est appelée donneur et celle qui reçoit est le receveur.
Toute transfusion sanguine nécessite :
 Une compatibilité entre le donneur et le receveur.
 Du sang dépourvu de germes microbiens.
Les transfusions sanguines au début ont provoqué beaucoup de morts par
agglutination du sang. L’agglutination étant un regroupement de cellules (hématies dans
ce cas) en amas, elle provoquée par des anticorps ou agglutinines. Ce qui a amené les
chercheurs à déterminer les causes. On s’est donc rendu compte que dans certains cas,
les hématies possèdent des protéines membranaires appelées antigènes ou
agglutinogènes et dans le plasma sanguin il y a protéines appelées anticorps ou
agglutinines.
Il y a agglutination du sang lorsqu’il y a incompatibilité entre le sang du donneur
et celui du receveur. A partir de ces travaux, les chercheurs sont arrivés à déterminer les
différents groupes sanguins.

1 – Les groupes sanguins


a – Le système ABO
Les antigènes ou agglutinogènes sont de deux types : l’antigène A et l’antigène B.
On trouve alors dans le sérum sanguin l’anticorps anti – A et l’anticorps anti – B.
Une personne possédant l’antigène A sur ses hématies, possède naturellement
l’anticorps anti – B dans son sérum sanguin.
Une personne possédant l’antigène B sur ses hématies, possède naturellement
l’anticorps anti – A dans son sérum sanguin.
Naturellement le sang d’un individu ne présente pas d’agglutination, ce qui nous
ramène à quatre combinaisons ou groupes sanguins possibles dans l’espèce humaine :
on parle de système ABO.

 La présence de l’antigène A détermine le groupe sanguin A.


 La présence de l’antigène B détermine le groupe sanguin B.
 La présence de l’antigène A et de l’antigène B détermine le groupe sanguin AB.
 L’absence d’antigènes détermine le groupe sanguin O.

Antigènes A B A et B /////////
Anticorps anti – B anti – A ///////// anti - A et

56
TARAMA BARNABE

anti – B
Groupes sanguins A B AB O

Pour qu’il ait compatibilité on a les possibilités suivantes :


 Chaque groupe peut recevoir le sang du même groupe.
 Le groupe O peut donner son sang à tous les autres groupes car il ne possède pas
d’antigènes. Par contre il ne peut recevoir que le sang de son groupe car il
possède les deux types d’anticorps. On dit que le groupe O est un donneur
universel.
 Le groupe AB peut recevoir le sang des autres groupes car il ne possède pas
d’anticorps. Par contre il ne peut pas donner à un autre groupe sauf le sien parce
qu’il possède les deux types antigènes. AB est un receveur universel.

b – Le facteur Rhésus
Malgré la détermination des groupes sanguins, on a toujours rencontré des
problèmes lors des transfusions sanguines. Les chercheurs ont révélé qu’en dehors
des antigènes A et B, il existe des protéines de surface appelées facteur Rhésus
présentes ou non à la surface des hématies. Les sujets Rhésus positifs (Rh+)
possèdent cette protéine et les sujets Rhésus négatifs (Rh-) n’en possèdent pas. En
intégrant le système ABO au facteur Rhésus, on a huit (08) groupes sanguins dans
l’espèce humaine : A-, A+, B-, B+, AB-, AB+, O-, O+.
Il n’existe pas naturellement d’anticorps anti – Rhésus dans le sang d’un sujet Rh+ ou
Rh-. Ces anticorps peuvent apparaitre dans le sang des sujets Rh- dans deux cas :
1er cas : lors d’une transfusion sanguine.
Lorsqu’on réalise une transfusion sanguine (TS) avec du sang Rh+ alors que le
receveur est Rh-, il se forme dans le sang du receveur des anticorps anti – Rhésus
(AAR). Cette 1ère transfusion sanguine (TS) ne présente pas de danger immédiat
pour le receveur. Cependant lors d’une transfusion sanguine (TS) ultérieure avec du
sang Rh+, anticorps anti – Rhésus formés lors de la 1ère transfusion sanguine (TS)
vont agglutiner les hématies et mort s’en suit. On conclut donc que le vrai donneur
universel est O- et le vrai receveur universel est AB+.
2ème cas : dans un couple ou femme est Rh-, et l’homme Rh+.
Pour leur 1ère grossesse, lors de l’accouchement qui ne présente pas de danger, le
contact du sang maternel et celui de l’enfant provoque la formation d’anticorps anti –
Rhésus dans le sang maternel. Au cours d’une 2nd grossesse, les anticorps anti –
Rhésus du sang maternel passe dans le sang du fœtus et provoquent l’agglutination
de ses hématies. Cela entraine la mort du fœtus d’où les fausses couches
(avortements spontanés). Dans un tel couple, seul le 1er enfant est viable. Les autres
sont des morts – nés. Ceci montre que :
 Il faut tenir compte des facteurs Rhésus lors des mariages.
 Dans le cas contraire, utiliser le sérum anti – D à chaque grossesse pour
empêcher la formation des anticorps anti – Rhésus.

C – Quelques anomalies du sang.

57
TARAMA BARNABE

On appelle anomalie du sang une maladie liée au sang.

I – La drépanocytose ou anémie à hématies falciformes.


La drépanocytose se manifeste par :
 Des douleurs osseuses épiphysaires chroniques le plus souvent provoquées par
les climats frais (temps de pluie, froid, …).
 Une augmentation du volume de la rate et du foie.
La drépanocytose est une maladie héréditaire due à la présence dans les hématies d’une
hémoglobine anormale HbS qui donne à l’hématie une forme de faucille provoquant le
plus souvent la diminution du taux d’hémoglobine dans le sang d’où l’appellation
d’anémie à hématies falciformes.
L’hémoglobine normale étant HbA, on peut avoir dans la population humaine :
 Des personnes AS qui possèdent à la fois les hématies HbA et HbS.
 Des personnes SS qui possèdent uniquement les hématies HbS.
Pour lutter contre la drépanocytose, on doit procéder à des tests prénuptiaux avant
chaque union.

II - l’hémophilie
C’est une maladie héréditaire qui se traduit par une absence partielle ou totale de
coagulation du sang d’un individu. Se manifestant uniquement que chez les hommes, elle
est par contre transmise par la femme.

CHAPITRE IV : L’appareil circulatoire – Circulation - Hygiène

58
TARAMA BARNABE

I – Appareil circulatoire
L’appareil circulatoire est constitué du cœur, et des vaisseaux sanguins (artères veines
et capillaires). On parle aussi d’appareil cardio – vasculaire.

1 – Le cœur
Le cœur est un muscle creux rouge mais involontaire. C’est le moteur qui fait circuler le
sang dans l’organisme. Il est situé sous le diaphragme entre les deux poumons. Sa
surface externe est parcourue par des vaisseaux nourriciers appelés vaisseaux
coronaires. En coupe longitudinale, le cœur présente deux moitiés indépendantes : le
cœur gauche et le cœur droit. Chaque partie comprend :
 La partie supérieure : l’oreillette aux parois flasques.
 La partie inférieure : le ventricule aux parois épaisses et fermes.
L’oreillette droite communique avec le ventricule droit par les valvules tricuspides.
L’oreillette gauche communique avec le ventricule gauche par les valvules mitrales. Le
ventricule droit donne naissance à l’artère pulmonaire qui porte les valvules sigmoïdes.
Le ventricule gauche donne naissance à l’artère aorte qui porte des valvules sigmoïdes.
N.B. les valvules empêchent le retour du sang en arrière.

2 – Les vaisseaux sanguins


a – Les artères
Ce sont des vaisseaux sanguins à parois épaisses élastiques et musculaires qui partent
des ventricules et conduisant le sang sous pression vers les organes. On distingue :
 L’artère aorte conduisant sous oxygéné vers les organes.
 L’artère pulmonaire conduit le sang riche en CO2 vers les poumons.

b – Les veines
Ce sont des vaisseaux sanguins à parois minces, flasques, possédant des valvules,
débouchant dans les oreillettes et ramenant le sang des organes vers le cœur. On a :
 Les veines caves conduisant le sang riche en dioxyde de carbone au cœur droit.
 Les veines pulmonaires conduisant le sang oxygéné au cœur gauche.

c – Les capillaires

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TARAMA BARNABE

Ils forment un réseau dense au niveau des organes et relient artères et veines. C’est à
leur niveau que s’effectuent les échanges et la diapédèse.

Une artère Une veine

II - Physiologie de l’appareil circulatoire : la circulation sanguine


1 – Fonctionnement du cœur
Le fonctionnement du cœur est automatique. Il ne dépend pas du système nerveux.
Cependant, son rythme est modéré par le système nerveux. Le fonctionnement du cœur
obéit à un mécanisme.
Le cœur est animé de mouvements rythmiques ou battements cardiaques. Un seul
battement cardiaque correspond à un circuit complet du sang dans l’organisme : c’est la
révolution cardiaque qui comporte trois phases.
 La contraction des oreillettes ou systole auriculaire qui chasse le sang des
oreillettes dans les ventricules. Les valvules mitrales et tricuspides empêchent le
retour du sang en arrière. Cette phase dure 0,1s.
 La contraction des ventricules ou systole ventriculaire qui chasse le sang des
ventricules dans les artères pulmonaires et aorte. Les valvules sigmoïdes
empêchent le retour du sang en arrière. Cette phase dure 0,3s.
 La diastole générale ou phase de repos : pendant cette phase, il n’y a pas de
contraction. Le sang quittant les organes s’écoule lentement dans les oreillettes
par les veines caves et pulmonaires. Le cœur se repose donc. Cette phase dure
0,4s et correspond à la somme des durées des deux systoles. De ce fait le cœur est
un muscle infatigable car il travaille autant qu’il ne se repose.
L’activité cardiaque peut être enregistrée par un cardiographe. La courbe obtenue
est appelée cardiogramme.

AB = contraction des oreillettes ; BC = relâchement des oreillettes


CD = systole ventriculaire ; DE = diastole générale

L’activité cardiaque est un réflexe bulbaire. Son rythme peut être modifié la peur,
l’émotion, les excitants.

2 – Les vaisseaux sanguins

60
TARAMA BARNABE

a – Les artères
Le sang circule dans les artères sous forte pression appelée tension artérielle. Elle
mesure la pression du sang dans les artères immédiatement après la contraction du
cœur (tension maximale) et pendant la diastole générale (tension minimale). La tension
artérielle est donc caractérisée par deux valeurs. Pour un cœur normal en général,
 La tension maximale est comprise entre 12 et 14,
 La tension minimale est comprise entre 7 et 9
Ces deux valeurs augmentent avec l’âge et indiquent l’effort du cœur et l’état des
vaisseaux sanguins.

b – Les veines
Elles assurent le retour du sang au cœur.
c – Les capillaires
Ils permettent les échanges au niveau des organes.
3 – Trajet du sang : la circulation
La circulation assure le transport du sang oxygéné depuis les poumons vers les
autres organes de l’organisme en passant par le cœur et le sang riche en dioxyde de
carbone depuis les organes vers les poumons en passant également par le cœur.
Parti du ventricule droit, le sang riche en dioxyde de carbone s’engage dans
l’artère pulmonaire, arrive aux poumons, se débarrasse de son dioxyde de carbone,
s’enrichi en dioxygène, devient du sang rouge vif et se rend dans l’oreillette gauche par
les veines pulmonaires : c’est la petite circulation ou circulation pulmonaire. Le sang a
fait le trajet cœur droit – poumons – cœur gauche.
Par la contraction des oreillettes, le sang oxygéné de l’oreillette gauche passe
dans le ventricule gauche et s’engage dans l’artère aorte pour desservir les organes. A ce
niveau, le sang libère le dioxygène, s’enrichi en dioxyde de carbone, revient lentement à
l’oreillette droite et ensuite chassé dans le ventricule droit : c’est la grande circulation ou
circulation générale. Le sang a fait le trajet cœur gauche – organes – cœur droit.

Schéma très simplifié du trajet du sang

III - Hygiène

61
TARAMA BARNABE

1 – Les maladies cardio - vasculaires


a – Les varices
C’est la dilatation des veines entrainant une mauvaise circulation du sang.

b – L’athérosclérose ou l’artériosclérose
C’est le dépôt de cholestérol dans les artères rendant la circulation du sang difficile.

c – Hypertension et Hypotension
 L’hypertension artérielle est une élévation anormale de la tension artérielle par
rapport à la normale (supérieure à 14 et à 9).
 L’hypotension artérielle est une baisse anormale de la tension artérielle par
rapport à la normale (inférieure à 12 et à 7).

d – Autres maladies cardio – vasculaires


 Les hémorroïdes (varices anales et rectales)
 L’artérite (inflammation de la paroi des artères)
 Les phlébites (inflammation de la paroi des veines)

2 – Les accidents de la circulation sanguine


a – hémorragie
On appelle hémorragie tout écoulement de sang suite à la rupture d’un vaisseau
sanguin. Elle peut être interne ou externe. On distingue :
 L’hémorragie artérielle caractérisée par un écoulement saccadé du sang rouge vif.
 L’hémorragie veineuse caractérisée par un écoulement lent du sang rouge sombre.
 L’hémorragie capillaire caractérisée par un écoulement très lent du sang.
En cas d’hémorragie artérielle, il faut arrêter l’effusion du sang en écrasant à la main
l’artère contre un os ou en posant un garrot entre la plaie et le cœur.

b – Infarctus ou nécrose du myocarde


C’est la mort du tissu cardiaque suite à une obstruction des vaisseaux coronaires.

3- Hygiène de la circulation sanguine


Pour une bonne circulation sanguine, il faut :
 Consommer moins de graisses.
 Consommer plus les crudités.
 Eviter de consommer le tabac et/ou autres excitants.
 Eviter la consommation abusive du sel.
 Eviter le surpoids ou obésité.
 Pratiquer régulièrement le sport.
 Eviter les facteurs de stress.
 Eviter le port des vêtements trop serrés.

CHAPITRE IV : L’appareil respiratoire – Respiration - Hygiène

62
TARAMA BARNABE

I – Anatomie de l’appareil respiratoire


L’appareil respiratoire est constitué des voies respiratoires et des poumons.

1 – Les voies respiratoires


 les fosses nasales qui s’ouvrent à l’extérieur par les narines.
 le pharynx : c’est le carrefour entre la voie respiratoire et l’œsophage.
 le larynx : c’est l’organe de la phonation (son).
 La trachée artère : elle est longue de 12 à 15cm et est maintenu ouverte par des
demi-anneaux de cartilages. Elle se divise en deux bronches qui pénètrent chacune
dans un poumon. Chaque bronche se termine en bronchioles coiffé par des lobules
pulmonaires.
L’intérieur des voies respiratoires (fosses nasales, trachée artère, bronche) est tapissé
par des cils qui filtrent l’air et arrête les poussières et les germe. Il sécrète du mucus qui
humidifie les voies respiratoires.

2 – Les poumons
Chez l’homme, ils sont au nombre de deux et situés au-dessus du diaphragme dans la
cage thoracique. A l’intérieur des poumons, les bronches se divisent en bronchioles qui
se terminent par de petits sacs appelés vésicules pulmonaires. On dénombre environ 4
millions de vésicules pulmonaires qui étalés donneront une surface d’environ 200 m2.
Les poumons sont enveloppés par une membrane appelée la plèvre. Les poumons ne
possèdent pas de muscles. Entre les vésicules se trouve du tissu conjonctif.

3 – Vascularisation des poumons


Les artères pulmonaires pénètrent dans les poumons par le hile comme les bronches et
se ramifient suivant ces dernières. Un réseau de capillaires entoure les vésicules.
Comme les artérioles, les veinules suivent les bronches et les veines pulmonaires sortent
au niveau de l’artère.

N.B. Au niveau de la trachée artère, la partie appliquée contre l’œsophage est molle, ce
qui facilite la déglutition.

Appareil respiratoire de l’homme


II- Physiologie de l’appareil respiratoire : la respiration
Parlant de respiration chez l’homme, il s’agit de la respiration pulmonaire.

63
TARAMA BARNABE

1 – Les mouvements respiratoires


On appelle mouvements respiratoires, les mouvements d’entrée et de sortie d’air dans
les poumons. Ce sont l’inspiration (entrée de l’air) et l’expiration (sortie de l’air). Le
rythme respiratoire est le nombre d’inspirations ou d’expiration à la minute.

a – Les mouvements respiratoires normaux


Ils se réalisent par reflexe (involontaire). Le rythme respiratoire normal est environ de :
 16 chez un adulte,
 20 chez un enfant,
 35 chez un nourrisson.
Pendant l’inspiration, le volume de la cage thoracique augmente. En effet, l’entrée de l’air
provoque un abaissement du diaphragme, ce augmente le diamètre vertical. En même
temps les muscles respiratoires et inter – costaux se contractent ce qui augmente le
diamètre transversal.

b – Les mouvements respiratoires anormaux ou forcés


On peut volontairement augmenter le rythme respiratoire ou même augmenter le
volume d’air entrant ou sortant : ce sont des mouvements forcés.

c – Rôles des mouvements respiratoires


On considère le tableau le tableau suivant :

Air inspiré Air expiré

Azote 79 cm3 79 cm3


Dioxygène 21 cm3 16 cm3
Dioxyde de carbone Traces 4,5 cm3
Vapeur d’eau variable Saturation

L’analyse de ce tableau montre qu’il n’y a pas de variation du volume d’azote. Le volume
de dioxygène a diminué pendant l’expiration. Par contre l’air expiré est riche en CO2 et
en vapeur d’eau.
On conclut donc que l’inspiration apporte l’oxygène à l’organisme et l’expiration lui
permet de se débarrasser du CO2 et de l’eau qui sont des déchets.

2 – Les capacités respiratoires.


Les capacités respiratoires ont été mesurées par un appareil appelé spiromètre. On a :
 Lors d’une inspiration ou une expiration normale, le volume d’air sollicité est de
0,5 l : c’est l’air courant.
 Lors d’une inspiration forcée, en plus de l’air courant il entre dans les poumons
1,5 l d’air : c’est l’air complémentaire.
 Lors d’une expiration forcée, en plus de l’air courant rejeté, il sort des poumons
1,5 l d’air : c’est l’air réserve.
 Après une expiration forcée, il reste toujours dans les poumons 1,5 l d’air : c’est
l’air résiduel.

64
TARAMA BARNABE

L’air courant (0,5 l), l’air complémentaire (1,5 l) et l’air réserve (1,5 l) constituent la
capacité vitale avec un volume de 3,5 l d’air. Cette capacité vitale et l’air résiduel
constituent la capacité totale avec un volume de 5 l d’air.

Le soufflet thoracique

3- Les échanges gazeux respiratoires


a – Au niveau des poumons
Le sang riche en CO2 (rouge sombre) arrive aux poumons par les artères pulmonaires. Il
y a alors échange au niveau des vésicules pulmonaires par les capillaires pulmonaires.
Le sang se débarrasse de son CO2 qui passe dans les vésicules, s’enrichit en dioxygène,
devient rouge vif et s’engage dans les veines pulmonaires pour arriver au cœur gauche.

b – Au niveau des organes


Dans les organes, les tissus vivants (musculaire, osseux, nerveux, …) absorbent le
dioxygène qu’ils utilisent et rejettent le CO2 dans le sang.

III – Hygiène
1 – Un accident de l’appareil respiratoire : l’asphyxie
L’asphyxie est l’arrêt momentané de la respiration. Elle peut avoir pour cause :
 L’inhalation d’un gaz toxique (monoxyde de carbone, gaz sulfureux ou butané…)
 Le blocage des muscles respiratoires (électrocution, maladies, …)
 La noyade
 La pendaison.
En cas d’asphyxie, il faut d’abord supprimer la cause, amener la personne hors danger et
pratiquer la respiration artificielle (la méthode de bouche à bouche est plus efficace).

2 – Quelques infections des voies respiratoires


On a la toux, le rhume, les sinusites.

3 – Règles d’hygiène de la respiration.


 Pratiquer des exercices physiques (sport)
 Eviter la consommation de l’alcool et du tabac qui prédisposent aux cancers des
poumons
 Respirer par le nez et non par la bouche.

65
TARAMA BARNABE

CHAPITRE IV : L’appareil excréteur – Excrétion - Hygiène

I – L’appareil urinaire
L’appareil urinaire est constitué des reins et des voies urinaires.

1 – Le rein
C’est un organe en forme de grain de haricot situés en dessous du diaphragme. Ils sont
au nombre de deux de part et d’autre de la colonne vertébrale. Les deux reins se font
face par les hiles et le rein gauche est plus élevé que le rein droit. Chaque rein est coiffé
d’une petite glande appelée glande surrénales. Une coupe longitudinale dans un rein
montre de la partie dorsale vers le hile :
 Une capsule fibreuse (enveloppe du rein)
 Une zone granuleuse de couleur brune claire dans laquelle on trouve les cônes
rougeâtres appelés pyramident. On y trouve également les tubes urinifères. Dans
la zone du hile se trouve le bassinet en forme d’entonnoir qui continue à
l’extérieur par l’uretère. Le rein est richement vascularisé. Le sang y pénètre par
l’artère rénale et ressort par la veine rénale.

2 – les voies urinaires


 Les uretères au nombre de deux, ils quittent les reins et aboutissent à une poche
membraneuse et extensible appelée la vessie située au niveau du bas ventre.
 L’urètre : c’est un canal qui relie la vessie à l’extérieur.
N.B. Chez l’homme l’urètre traverse le pénis.

Coupe d’un rein humain Appareil excréteur de l’homme

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II- Physiologie de l’appareil urinaire : l’excrétion urinaire


1 – Etude comparée du plasma sanguin et l’urine.
On fait l’analyse d’un litre de plasma et d’un litre d’urine. Les résultats sont consignés
dans le tableau suivant :

Constituants (g/l) Plasma sanguin Urine

Eau 900 950


Chlorures 05 10
Phosphates 0,04 02
Sulfates 0,02 02
Protéines 80 0
Lipides 05 0
Glucose 01 0
Urée 0,3 20
Acide urique 0,03 0,6
Ammoniaque 0 0,5
pigments 0 01

L’analyse de ce tableau nous permet de faire des constatations.


 Les protéines, les lipides et le glucose qui sont présents dans le plasma sont
absents dans l’urine. Le rein joue donc un rôle de barrière pour ces constituants.
 Les éléments minéraux, l’urée, l’acide urique présents à la fois dans le plasma et
‘urine sont en concentration plus élevée dans l’urine. Le rein joue donc un rôle
régulateur et épurateur.
 L’ammoniaque et les pigments présents dans l’urine sont absents dans le plasma.
Le rein les a donc élaborés. Le rein joue un rôle sécréteur.
 Vue ces rôles (barrière, régulateur, épurateur et sécréteur), on dit que le rein
joue un rôle de filtre sélectif.
L’urine contient l’urée, l’acide urique et l’ammoniaque qui sont des substances toxiques.
L’urine est donc un déchet destiné à être éliminée par l’organisme : c’est l’excrétion.

III – Constituants anormaux et accidentels de l’urine


1 – Les constituants anormaux de l’urine
Les substances organiques (protéines, lipides et le glucose sont constituants anormaux
de l’urine.
 Le glucose est présent dans le plasma sanguin avec un taux de : c’est la
glycémie. Lorsque ce taux dépasse la normale, et que le foie qui le regorge sous
forme de glycogène est débordé, les reins les reins l’éliminent par l’urine : c’est la
glycosurie. On dit le glucose est une substance à seuil. Cette élimination de
glucose par l’urine peut être aussi le signe d’un diabète sucré.
 La présence de l’albumine dans l’urine est appelée albuminurie. Elle est parfois le
signe d’une insuffisance rénale.

2 – Les constituants accidentels de l’urine


L’alcool, certains médicaments administrés à forte dose peuvent traverser la barrière
rénale et se retrouver dans l’urine : ce sont les constituants accidentels de l’urine.

67
TARAMA BARNABE

IV – Autres formes d’excrétion


L’excrétion peut également se faire par :
 La peau élimine la sueur qui est un déchet à travers les glandes sudoripares.
 Le foie
 Les poumons : ils permettent le rejet du CO2 qui est un déchet.

V – Hygiène de l’excrétion
Pour assurer un bon fonctionnement de la fonction d’excrétion, il faut :
 Eviter de consommer les aliments trop riches en graisses.
 Eviter de consommer de la viande faisandée.
 Eviter la consommation abusive des sels de calcium.
 Eviter la consommation de l’alcool.
 Pratiquer le sport qui favorise l’excrétion.

68
TARAMA BARNABE

CHAPITRE I : Les caractères sexuels de l’homme

I – Les caractères sexuels primaires : appareils génitaux


1 – Description de l’appareil génital de l’homme.
L’appareil génital de l’homme est constitué des voies génitales et les organes génitaux.

a – Les organes génitaux


 Le pénis ou verge : de longueur et d’épaisseur variée, il est constitué de corps
caverneux qui se gonfle de sang pendant l’érection. L’extrémité est renflée et forme
le gland. Il est traversé par l’urètre et le gland est protégé par un repli de peau appelé
prépuce qu’on enlève lors de la circoncision.
 Les testicules : ce sont des glandes ovoïdes logés dans les bourses ou scrotum. Ils
renferment les tubes séminifères.
 La prostate : c’est une glande située à la sortie de la vessie autour de l’urètre.
 Les vésicules séminales : ce sont de petites glandes qui débouchent dans des canaux
avant l’arrivée dans l’urètre.

b - Les voies génitales


 L’urètre
 Épididyme : c’est un canal de 5 à m de long pelotonné sur lui-même sur chaque
testicule. Chaque épididyme débouche dans l’urètre par un canal déférent ou
spermiducte.

Appareil génital de l’homme vu en coupe de face (A) et de profil (B)

2 – Description de l’appareil génital de la femme.


L’appareil génital de la femme est constitué des voies génitales et les organes génitaux.

a – Les organes génitaux


Les organes génitaux sont les deux ovaires, glandes d’environ 4 cm de long et 2 cm de
large. Une coupe dans un ovaire montre au microscope de petits sacs appelés follicules
dans lesquelles se forment les ovules.

b - Les voies génitales


 Les trompes : situées sous chaque ovaire, elles sont constituées de pavillons qui
recueillent l’ovule.

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TARAMA BARNABE

 Les oviductes
 L’utérus ou matrice : c’est une poche constituée d’un tissu musculaire (muscle
utérin) et un muqueuse. Sa partie inférieure est fermée par le col de l’utérus.
 Le vagin : c’est l’organe de l’accouplement qui communique en haut avec l’utérus et
en bas avec la vulve.
 La vulve : c’est la partie externe de l’appareil génital de la femme. Elle est formée
d’un double repli de peau (grandes et petites lèvres), de deux orifices (vaginal et
urinaire) et du clitoris (organe érectile chez la femme).

Appareil génital de la femme vu en coupe de face

N.B. Chez la jeune fille, l’orifice vaginal est presque fermé par une membrane appelée
hymen : on, dit que la fille est vierge.
Chez la femme les voies génitales sont et urinaires sont différentes.

II – Les caractères sexuels secondaires


Vers 12 à 13 ans chez la jeune fille, 13 à 14 ans chez le jeune garçon certaines
modifications corporelles et comportementales apparaissent et différentient
parfaitement les des deux sexes. Ce sont les caractères sexuels secondaires.

1 – Chez le garçon
On observe
 Un développement de la musculature
 L’apparition des poils au pubis et aux aisselles
 L’apparition de la barbe et de la moustache.
 La voix devient grave suite à l’apparition de la proéminence « pomme d’Adam »
 Développement des testicules.
 L’émission des premiers spermes lors du sommeil (pollutions nocturnes)

2 – Chez la jeune fille


On observe
 Un corps souple et luisant.
 L’apparition des poils au pubis en triangle et aux aisselles
 L’élargissement du bassin.
 La voix devient fine.
 Développement des seins.
 La longue chevelure.
La période pendant laquelle apparaissent les caractères sexuels secondaires prend
le nom de puberté.

N.B. De nos jours, la puberté devient de plus en plus précoce.

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TARAMA BARNABE

CHAPITRE II : Fonctionnement et hygiène des organes génitaux

I – Fonctionnement des organes génitaux


1 – Fonctionnement de l’appareil génital de l’homme
A la puberté, les testicules commencent la production de l’hormone masculine
(testostérone) et les gamètes mâles ou spermatozoïdes. C’est la testostérone qui est
responsable de l’apparition des caractères sexuels secondaires chez le garçon ou la
masculinité. La prostate et les vésicules séminales sécrètent respectivement les liquides
de nutrition et spermatique qui forment avec les spermatozoïdes le sperme. Les
spermatozoïdes sont fabriqués dans les tubes séminifères des testicules. Au microscope,
le spermatozoïde humain est constitué d’une tête contenant un gros noyau. La tête se
prolonge par une pièce intermédiaire munie d’un long flagelle.

Un spermatozoïde humain

N.B. Le système nerveux agit sur le fonctionnement de l’appareil génital de l’homme.

2 – Fonctionnement de l’appareil génital de la femme


Chez la femme, les organes génitaux fonctionnent de façon cyclique.
A la puberté, les ovaires commencent la production des hormones féminines
(œstrogènes) et les gamètes femelles ou ovules. Ce sont les œstrogènes qui sont
responsables de l’apparition des caractères sexuels secondaires chez la fille ou la
féminité. Les ovules humains sont élaborés dans des ovaires. Au microscope, il apparait
une cellule géante contenant un cytoplasme et un noyau.
Chez la fille, vers l’âge de 7ans, il y a environ 300 000 futurs ovules dans l’ovaire et
chacun entouré par de cellules : ce sont les follicules. A l’âge de la puberté, leur
maturation se fait normalement de façon alternative entre les deux ovaires (règle) à
raison d’un seul tous les 28 jours en moyenne (cycle). Le follicule devient d’abord jeune
ensuite mure et est expulsé hors de l’ovaire : c’est l’ovulation ou ponte ovulaire qui se
produit le 14ème jour d’un cycle de 28 jours. L’ovule est recueilli par les pavillons des
trompes et s’engage dans l’oviducte. Le follicule après l’ovulation se transforme en corps
jaune qui sécrète une hormone féminine la progestérone.
Vers l’âge de 45 à 50 ans, l’activité de l’ovaire cesse : c’est la ménopause.
Durant le cycle de l’ovaire (cycle ovulatoire), l’utérus aussi subit de modifications
importantes (cycle utérin). La muqueuse utérine se vascularise, se gonfle de sang pour
accueillir l’œuf en cas de fécondation. S’il n’y a pas de fécondation, l’ovule meurt en 48

71
TARAMA BARNABE

heures environ. Les parois de l’utérus se déchirent et il s’en suit un écoulement sanguin
entrainant l’ovule mort à l’extérieur via le col de l’utérus, le vagin et la vulve : c’est la
menstruation qui dure environ 4 jours.
Au environ de l’ovulation, tout le corps de la femme (organes génitaux, seins, bassin…)
sont aptes à concevoir un enfant. C’est pendant cette période que le désir sexuel se fait
sentir chez la femme : c’est la période féconde.

Un cycle menstruel de 31 jours chez une femme

Un ovule

N.B. Le système nerveux agit sur le fonctionnement de l’appareil génital de la femme.

II – La maternité
Elle se caractérise par la fécondation, la gestation (grossesse), la parturition
(naissance) et l’allaitement.

1 – La fécondation
La fécondation la fusion, la rencontre ou l’union entre deux cellules reproductrices ou
gamète mâle et femelle. Dans l’espèce humaine, elle est interne et s’effectue
normalement dans le tiers supérieur des trompes.
Pour qu’il ait fécondation, il faut un rapport sexuel. Le pénis subit des modifications
importantes. Les corps caverneux se gonflent de sang. Le pénis s’allonge, grossit, devient
rigide et se dresse en avant du pubis : c’est l’érection. Cet acte est un réflexe médullaire.
Le pénis peut à cet effet pénétrer dans le vagin qui sécrète un liquide lubrificateur (la
glaire cervicale) qui facilite les glissements. Les mouvements de va et de vient du pénis
provoque une sensation de plaisir chez l’homme et chez la femme. Le rythme cardiaque
s’accélère jusqu’au point culminant de l’excitation sexuelle : c’est l’orgasme. En ce
moment le sperme est déposé au fond du vagin : c’est l’éjaculation. Les quelques cm3 de
sperme contient des millions de spermatozoïdes. Les spermatozoïdes grâce à leur
flagelle atteignent et traversent l’utérus puis s’engagent dans les trompes. Le trajet vagin
– trompes est pénible pour les spermatozoïdes et demande plusieurs heures au cours
desquelles beaucoup meurent. Si les spermatozoïdes rencontrent un ovule, un seul y

72
TARAMA BARNABE

pénètre laissant sa queue dehors : c’est la fécondation qui marque le point de départ
d’un individu. Les autres meurent environ 72 heures après leur émission.
Les durées de vie approximatives de l’ovule et du spermatozoïde qui sont
respectivement de 48 et 72 heures permettent de situer la période féconde chez la
femme approximativement entre le 11ème et 16ème jour d’un cycle régulier de 28 jours.

2 – La gestation
Après la fécondation, l’œuf effectue ses premières divisions. Il migre dans l’utérus où il
se fixe : c’est la nidation. La progestérone sécrétée par le corps jaune permet de
maintenir la grossesse. L’ensemble des divisions cellulaires qui continuent après la
nidation aboutit à une différentiation qui donne d’abord un embryon puis un fœtus. Au
stade embryonnaire, les annexes se forment :
 L’amnios contenant le liquide amniotique dans lequel baigne le l’embryon. Il
assure une protection contre les chocs.
 Le placenta qui assure :
 La fixation du fœtus dans l’utérus à travers le cordon ombilical.
 La production de progestérone.
 Les échanges des gaz respiratoires entre le sang fœtal et maternel.
 Le transport des déchets dans le sang maternel.
 Le rôle de barrière antimicrobienne.
A 0 jours de la fécondation, tous les organes se sont formés et le fœtus se développe
jusqu’à environ 280 jours où il expulsé : c’est la parturition ou naissance.
N.B. Par un processus naturel, l’œuf peut se diviser et donner deux embryons qui se
développent différemment sur un même placenta. Ces enfants sont de même sexe et se
ressemblent comme des copies conformes : ce sont les vrais jumeaux. Les faux jumeaux
sont issus de deux ovules différents.
A la naissance, la boite crânienne n’est pas totalement fermée. Elle laisse un petit trou
perceptible par des mouvements rythmiques : c’est le frontanel.

3 – La parturition
Elle se déroule en trois étapes qui sont : la dilatation, l’expulsion et la délivrance.

a – La dilatation
La durée de cette phase peut atteindre heures. Le col de l’utérus s’ouvre petit à petit
par des contactions régulières de plus en plus importantes du muscle utérin. L’amnios se
déchire et le liquide s’écoule : c’est la rupture des poches des eaux.

b – L’expulsion
Elle dure environ 30 mn à 1 h. Les contractions utérines s’ajoutent à la poussée des
muscles abdominaux et l’enfant est expulsé traversant ainsi le col de l’utérus, le vagin et
la vulve. Dans 90°/o des cas, c’est la tête qui se présente en première position, ce qui
facilite l’accouchement. Après l’expulsion, l’enfant doit faire une première inspiration
qui succède un cri : c’est le premier cri vital de l’enfant. Les alvéoles pulmonaires se
déplissent, les poumons se mettent en activité, la respiration commence et ne cessera
qu’à la mort. On sectionne le cordon ombilical et on désinfecte.

c – La délivrance

73
TARAMA BARNABE

30 minutes environ plus tard, les contractions reprennent et le placenta est expulsé à
son tour : c’est la délivrance.
N.B. on appelle fausse couche, un avortement spontané dont les causes sont variables
(malformation congénitale, maladie infectieuse, incompatibilité de rhésus, …).
L’accouchement peut être difficile par voie naturelle (étroitesse du bassin,
étroitesse de la vulve par l’excision, mauvaise présentation du fœtus,…). Dans ce cas, on
fait une incision du ventre puis de l’utérus et on extrait l’enfant : c’est la césarienne.

4 – Allaitement
L’allaitement est une nutrition au lait d’un nouveau-né. Pendant la grossesse les glandes
mammaires se développent. A la naissance un processus sus hormonal (l’ocytocine)
secrète au niveau du système nerveux d’éclanche la production du lait. Un processus
nerveux (excitation des mamelons) d’éclanche sa sécrétion. Le 1er lait cholestérol est
digeste riche en anticorps. C’est lui qui protège l’enfant de certaines infections
microbiennes. On rencontre trois types d’allaitement : l’allaitement maternel,
l’allaitement artificiel et l’allaitement mixte.

a – L’allaitement maternel
C’est l’allaitement exclusif au sein. Il présente l’allaitement idéal sauf avis contraire du
médecin, il ne présente pas de danger pour l’enfant si les conditions hygiénique sont
réunies.
b – L’allaitement artificiel
Il est proposé lorsque la femme est indisposée à allaiter son enfant aux seins. C’est
l’allaitement au biberon qui présente beaucoup de dangers ou risque car difficile à
préparer et à conserver.
Risque d’infection microbienne
Lait moins digeste pouvant provoquer des troubles digestifs chez l’enfant

c – L’allaitement mixte
C’est l’allaitement aux seins et au biberon. Il est préconisé pour raisons professionnelles
ou en cas d’insuffisance mammaire.

74
TARAMA BARNABE

CHAPITRE III : La contraception

I - Définition
On appelle contraception l’ensemble des moyens permettant d’avoir des relations
sexuelles sans risque de grossesse. Les raisons de la contraception sont divers
(maternels, professionnel, familiale). En général la contraception est pratiquée dans les
cas suivants :
 Espacement des naissances (planning familial)
 Lorsqu’une grossesse présente un danger pour la santé de la femme
 Eviter les grossesses non désirées

II – Les méthodes contraceptives


1 – Les méthodes naturelles
On les appelle encore méthodes d’abstinence périodique.

a – La méthode Ogino
Cette méthode s’appuie sur la détermination de la période féconde durant le cycle de la
femme. D’âpres le docteur Ogino elle se situe entre le 12ème et le 19ème jour avant les
menstruations. La date de l’ovulation étant imprévisible cette méthode est très
alvéolaire avec un taux de réussite très faible.

b – La méthode des températures


La température corporelle chez la femme varie au cours du cycle. Elle est toujours basse
avant l’ovulation qu’après. Cette méthode consiste à établir le matin au réveil avant de se
lever la température rectale. Cette méthode a également un taux de réussite faible à
cause de la faible variation des températures qui peut être modifié par toute
indisposition de la femme.

c – Le coït interrompu ou méthode de retrait


Elle consiste à retirer le pénis du vagin juste avant l’éjaculation. Le taux d’échec est élevé
car une petite quantité de sperme suffit à la fécondation .Ces trois méthodes ont des
avantages puis qu’elles ne nécessitent aucun moyen financier et ne coutent donc pas.

d – La méthode de la glaire cervicale


Elle consiste à l’observation de la glaire cervicale qui est plus filante pendant la période
féconde de la femme.

2 - Les méthodes chimiques


Elles sont basées sur l’utilisation de substances chimiques (spermicides) qui dans le
vagin tuent les spermatozoïdes

3 - Les méthodes hormonales


a – La pilule

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TARAMA BARNABE

C’est une méthode qui consiste à administrer de façon orale des comprimés synthétisés
à base d’hormones ovariennes. Leur administration qui empêche l’ovulation doit être
rigoureuses et sous contrôle médical.

b – Les norplans
Il est placé sous la peau chez la femme par incision généralement au bras gauche. Il
libère dans l’organisme des hormones qui empêchent l’ovulation. Lorsque la femme
désire avoir un enfant on passe toujours par incision pour extraire le norplan.

b – Les injectables
Ce sont des hormones qu’on injecte par voie intra – veineuse pour empêcher l’ovulation.

4 – Les méthodes mécaniques


a – La capote ou préservatif masculin
C’est un caoutchouc à parois mince bien élastique en étui en forme de doigt de gants qui
enveloppe bien le pénis empêchant le dépôt du sperme dans le vagin. La méthode n’est
pas efficace à 100% car le préservatif peut s’éclater en cas de mauvaise utilisation
Cependant il protège contre les IST et le SIDA.

b – Le diaphragme ou préservatif féminin


C’est un dôme de caoutchouc qui est placé à l’entrée du col de l’utérus pour empêcher les
spermatozoïdes d’y pénétrer. En cas de malformation vaginale, son utilisation est
impossible. Il doit être placé bien avant les rapports sexuels. C’est une méthode efficace.

NB : Le diaphragme est enduit de spermicides qui éliminent les spermatozoïdes.

c – Les stérilets
Ce sont de petits objets en matière plastique souple qu’on place dans l’utérus par un
agent de santé qualifié pour empêcher la nidation de l’œuf. Ils n’empêchent pas la
fécondation. Elle ne protège pas à 100% car ils peuvent être expulsés par l’utérus.

5 -- Les méthodes chirurgicales ou de ligature


Par chirurgie, on dégage les oviductes (trompes) ou les spermiductes (canaux
déférents) qu’on ligature. Cette méthode est efficace à 100%. Cependant elle conduit
souvent à la stérilisation définitive.

76
TARAMA BARNABE

CHAPITRE III : L’avortement

I – Définition et différents types d’avortement et leurs causes


1 – Définition
On appelle avortement une interruption d’une grossesse avant terme de viabilité.

2 – Différents types d’avortement et leurs causes


a – Les avortements naturels ou spontanés
Les causes de ces avortements sont diverses. On a:
 Les malformations congénitales,
 L’incompatibilité avec le facteur rhésus,
 Maladies infectieuses chez la mère

b – Avortements provoqués ou Interruption volontaire de Grossesse (IVG)


Ils peuvent être clandestins (grossesse non désirée) ou médicaux (grossesse présentant
un danger pour la mère ou détection d’un cas de malformation du fœtus).

II – Les conséquences de l’avortement


Les conséquences sont surtout désastreuses pour les avortements provoqués
clandestins. On a :
 Saignements pouvant conduire à la mort.
 Endommagement de l’utérus pouvant conduire à une stérilité définitive.

77
TARAMA BARNABE

THEME IV :
Microbiologie
La microbiologie est la science qui étudie les organismes qui ne peuvent être étudiés
qu’au microscope. La microbiologie englobe l’ensemble des disciplines biologiques qui
concernent les micro-organismes, notamment la bactériologie, la virologie la parasitologie, la
microbiologie alimentaire... Elle s’est développée grâce à la microscopie et étudie non
seulement l’organisation morphologique des micro-organismes, mais aussi leur mode de vie.

78
TARAMA BARNABE

Chapitre I les microbes

I – Classification des microbes


1 – Découverte des microbes
a) Prélevons un échantillon d’une eau douce stagnante et observons-le au microscope
photonique. On remarque la présence d’organismes très mobiles : ce sont des
paramécies. On peut également voir des organismes aux contours lobés : ces sont des
amibes.
b) Prélevons une goutte de sang d’une personne atteinte de la maladie du sommeil et
observons-le au microscope photonique. On remarque la présence d’organismes
flagellés : ce sont des trypanosomes.
c) Prélevons du liquide céphalo-rachidien (L.C.R.) d’une personne atteinte de méningite
cérébro – spinale et observons-le au microscope photonique. On remarque la
présence d’organismes en forme de boules : ce sont des méningocoques.
Les différents organismes observés au microscope photonique sont des microbes
parmi tant d’autres.
On appelle microbe un organisme (être vivant qui ne peuvent être étudié qu’au
microscope. Certains microbes causent des maladies : ce sont des microbes pathogènes.

2 – Différents types de microbes


Parmi les microbes, on rencontre :
 Les protozoaires
 Les champignons microscopiques
 Les bactéries
 Les virus

microbes Protozoaires Champignons Bactéries Virus


microscopiques
Animaux végétaux Microorganismes Micro –
unicellulaires formés unicellulaires formés d’un organismes
d’un cytoplasme un non cytoplasme, un visible qu’au
noyau bien délimité chlorophylliens matériel nucléaire microscope
et une membrane. formés d’un non délimité et une électronique.
Organisation On a les ciliés cytoplasme un membrane doublée Ils sont à la
générale (paramécie), les noyau bien d’une paroi. Selon la limite de la
flagellés délimité et une forme des bactéries, vie
(trypanosome), les membrane. Ex : on a les bacilles, les
rhizopodes (amibe) les levures. coques, les vibrions et
et les hématozoaires les spirochètes
(plasmodium)

79
TARAMA BARNABE

Classification des bactéries selon la morphologie

Forme Nom Exemples

 Bacille subtil
en bâtonnet Bacilles  Bacille tétanique
 Bacille de la diphtérie
 Bacille de Koch
 Bacille typhoïde

Coques  Diplocoques (regroupés en deux) :


méningocoque, gonocoque
en boule :  Streptocoques (regroupés en
chapelet)
 Staphylocoques (regroupés en
grappe)

en bâtonnet arqué Vibrions Vibrion cholérique

en tire – bouchon Spirille ou Tréponème pâle


(hélice) spirochète

80
TARAMA BARNABE

Schéma de la structure d’une bactérie : le bacille subtil

II – Vie des microbes

1 – Mode de vie des microbes

Protozoaires Champignons bactéries virus


microscopiques

Peuvent se déplacer par : Peuvent se


Locomotion

déplacer par
 battement de cils
 battement de flagelle battement de cils
 pseudopodes (bacilles)
Mode de vie

Parasites
intracellulaires
Nutrition

Peuvent être des : Peuvent être Peuvent être


obligatoires
des : des :
 saprophytes
 parasites  saprophytes  saprophytes
 parasites  parasites

81
TARAMA BARNABE

Respirent
lorsqu’ils
Êtres aérobies absorbant Peuvent être Peuvent être : parasitent une
Respiration

l’oxygène par toute la des :


 aérobies cellule
surface du corps
 aérobies  anaérobies
 anaérobies strictes
 aérobies  aérobies
facultatives facultatives

Peuvent se reproduisent Peuvent se Peuvent se Se


reproduction

par : reproduisent reproduisent par reproduisent


par lorsqu’ils
 scissiparité ou division
parasitent une
division binaire bourgeonneme transversale
 conjugaison cellule
nt

changement de
Défense

structure pour
enkystement sporulation sporulation
certains virus

Schéma de la division binaire chez une bactérie : la scissiparité

82
TARAMA BARNABE

La sporulation d’une bactérie

2 – Définitions
 Un microbe parasite est un microbe qui vit et se nourrit sur un autre être vivant tout en
lui causant des dommages ou maladies. C’est la plus part des microbes pathogènes.
 Un microbe saprophyte est un microbe qui vit et se nourrit de la matière organique
en décomposition.
 La scissiparité est une reproduction asexuée des unicellulaires qui se fait par division
binaire.
 Le bourgeonnement est reproduction asexuée des champignons unicellulaires qui se
fait par division transversale et inégale.
 La conjugaison est la reproduction sexuée chez les unicellulaires
 Le kyste est la forme de résistance à de mauvaises conditions de vie chez les
protozoaires.
 L’enkystement est le processus de formation des kystes.
 La spore est une forme de résistance à de mauvaises conditions de vie chez les
bactéries et des cryptogames.
 La sporulation est le processus de formation des spores.

CHAPTRE II Défense anti – microbienne

I – L’œuvre de Pasteur
1 – Théorie de la génération spontanée et travaux de Pasteur
Tout liquide organique exposé à l’air libre se décompose et devient trouble. Bien
avant les travaux de Pasteur, l’Homme a eu de sérieuses difficultés pour la conservation
de ses aliments. L’observation microscopique d’un bouillon en décomposition montre la
présence de germes (microbes). Ce sont ces germes qui sont responsables de la
décomposition. D’où proviennent donc ces germes ?
Avant les années 1660, les savants préconisaient que les germes de la décomposition
de la matière organique naissent de façon spontanée à partir de la matière inerte ou
inorganique : c’est la théorie de la génération spontanée. Comment des êtres vivants
peuvent – ils naître sans parents ? Cela est scientifiquement inconcevable.

83
TARAMA BARNABE

Le chimiste et microbiologiste français Louis Pasteur entrepris alors des travaux


contre la théorie de la génération spontanée et mis en évidence dans les années 1862 la
présence des germes dans l’air. Pour effondrer la théorie de la génération spontanée,
Pasteur dû passer par plusieurs expériences.
Première expérience
Dans un ballon à col ouvert, Pasteur chauffe un bouillon qui devient stérilisé et
limpide. Déposé à l’air libre, ce bouillon devient trouble.
Pasteur chauffe ensuite un autre bouillon qui devient limpide et stérilisé. Cette fois il
prend soin de fermer le col à la flamme pendant la stérilisation. Ce bouillon reste
indéfiniment limpide donc stérile.

Les théoriciens de la génération spontanée diront que Pasteur en fermant le col à la


flamme prive le bouillon d’oxygène, ce qui empêcherait l’apparition des germes.
Deuxième expérience
Pasteur fait stériliser un bouillon dans un ballon mais cette fois il fait passer de l’air
chauffé et refroidi dans le ballon à travers un tube en platine. Le bouillon reste
indéfiniment limpide donc stérile.

Les théoriciens de la génération spontanée diront que Pasteur en chauffant l’air a


provoqué sa calcination. Il a donc privé l’air de certaines propriétés de la vie
responsables de l’apparition des germes dans le bouillon.
Troisième expérience
Pasteur chauffe un bouillon dans un ballon à col sinueux. Le bouillon stérilisé reste
indéfiniment limpide si on prend soin de ne pas incliner le ballon. En effet la vapeur
d’eau se condense dans le col et l’eau se rassemble dans les sinuosités pour fermer le col.
Cela empêche l’arrivée des germes dans le ballon.

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TARAMA BARNABE

Les théoriciens de la génération spontanée diront que le chauffage du bouillon


empêche l’apparition des germes.
Quatrième expérience
Pasteur conçoit un dispositif (appareil) spécial (voir schéma). La peau d’un animal
est rasée et désinfectée. L’aiguille latérale du tube passée à la flamme est introduit dans
la veine de l’animal et brisée à travers la peau. Une fois le sang aspiré, on retire l’aiguille
qui est aussitôt renfermée à la flamme. Une bourre de coton stérilisée laisse passer de
l’air dans le sang tout en arrêtant les germes. Le sang qui habituellement se décompose
au contact de l’air reste indéfiniment inaltéré.

Grâce à cette expérience célèbre, Pasteur ruina la théorie de la génération spontanée.


Ainsi, il montra que cette théorie est caduque.
Conclusion
L’air véhicule des microbes et tout être vivant ne peut provenir que des parents.

2 – Application des résultats des travaux de Pasteur


Les travaux de Pasteur furent appliqués dans plusieurs domaines.
 Le domaine agro – alimentaire : grâce à la connaissance des germes de l’air, on a pu
arrêter la prolifération de certains champignons microscopiques chez les végétaux et
conserver nos aliments. Cette conservation passe par
 La chaleur : elle tue les germes. La plus part des bactéries sont détruites à 70°C.
Leurs spores résiste jusqu’à 110°C. Il existe des bactéries thermorésistantes. La
conservation des aliments par la chaleur se fait soit par pasteurisation
(opération d'amélioration de la conservation qui consiste à chauffer environ une
demi-heure un aliment entre 55 et 70 °C pour détruire les germes pathogènes et
nuisibles à la consommation) soit par stérilisation.
 Le froid : il ne tue pas les germes mais empêche leur prolifération. Un aliment
décongelé ne doit plus être congelé pour consommation
 La dessiccation : comme tout être vivant, les germes ont besoin d’eau pour se
développer. Un milieu privé d’eau (sec) empêche la prolifération des germes.
 Les substances chimiques : certaines substances chimiques tels que le sel,
l’acide acétique (vinaigre), l’alcool … empêchent le développement des
germes et les détruisent des fois. Par exemple le sel procure un milieu très
concentré empêchant le développement des germes : c’est la salaison.
 La fermentation : on distingue des bactéries de la fermentation utile (yaourts, …)
 La chirurgie : lors d’une opération chirurgicale, la plaie peut s’infecter et provoquer
la mort du malade. Les travaux de Pasteur ont permis de savoir que tout objet en
contact avec une ouverture (plaie) doit être débarrassé des germes. Cela se fait soit
par désinfection soit par stérilisation (opération qui consiste à détruire les germes)

85
TARAMA BARNABE

II – Les moyens naturels de défense de l’organisme


1 – Les défenses externes : les barrières
 La peau : par sa couche cornée et l’épiderme constitué de cellules serrées les unes
contre les autres, la peau est une barrière infranchissable par des germes.
 Les muqueuses vivantes : par une action mécanique et chimique, elles empêchent
la pénétration des germes dans la bouche, les voies respiratoires et le tube digestif.
La moindre blessure sur la peau ouvre la voie aux germes : c’est une porte d’entrée.

2 – Les défenses internes : le système immunitaire


Les leucocytes (polynucléaires, mononucléaires, lymphocytes, monocytes,
macrophages) sont les défenses internes de l’organisme. Lorsque les germes
franchissent la barrière externe, ils se heurtent aux leucocytes qui luttent par :
 La phagocytose grâce à la diapédèse.
 La sécrétion d’anticorps : lorsque les germes sécrètent des toxines, les lymphocytes
élaborent des anticorps pour neutraliser ces toxines appelées antigènes ou corps
étrangères. Lorsque les leucocytes sont dépassés, les ganglions lymphatiques entre
en jeu (défense ganglionnaire) puis le foie, les reins, la rate, le thymus, les glandes
sudoripares.
L’ensemble des défenses internes de l’organisme constitue le système immunitaire.

III – L’infection microbienne


1 – Définition
On appelle infection microbienne, la pénétration et la prolifération des germes ou
microbes à l’intérieur des tissus de l’organisme.
2 – Les étapes de l’infection microbienne
Elle se déroule en trois (03) étapes
 Par une blessure (piqûre d’une pointe ou épine, écorchure, égratignure), les
microbes intègrent l’organisme si la blessure n’est pas soignée. Ils trouvent donc un
milieu favorable à leur développement. Une réaction locale s’observe et se manifeste
par une tumeur (gonflement), une rougeur, une chaleur et une douleur : c’est la
réaction inflammatoire qui prépare l’intervention des cellules phagocytaires. Il se
forme très souvent du pus localisé sous la croûte. Par diapédèse les phagocytes
capturent et digèrent les microbes. Si l’organisme est en bonne santé et les microbes
peu virulents, les macrophages phagocytent les microbes et les débris de
polynucléaires mettant ainsi fin à l réaction inflammatoire. La blessure ainsi guérit
spontanément.

 Si l’organisme est affaiblit et/ou les microbes sont très virulents, ils prennent le
dessus sur la défense leucocytaire. Les microbes peuvent élaborer des toxines qui
neutralisent les phagocytes (toxémie) ou la phagocytose peut être défaillante.

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TARAMA BARNABE

L’ensemble des phagocytes (morts ou vivants) et des microbes (morts ou vivants)


forment le pus qui s’accumule à l’intérieur : c’est l’abcès. L’échec local des phagocytes
entraine une multiplication des microbes qui se propagent à travers les veines et les
vaisseaux lymphatiques (septicémie) tout en provoquant une lymphangite
(inflammation des vaisseaux lymphatiques) ou qui restent sur place mais produisent
des toxines. Dans les deux cas, l’infection se heurte à la barrière des ganglions
lymphatiques : c’est la réaction ganglionnaire. Les ganglions lymphatiques
renferment en grand nombre les phagocytes immobiles qui détruisent les microbes
à leur passage. Ils produisent également des substances spécifiques appelées
anticorps ou anatoxines qui neutralisent les toxines sécrétées par des microbes
toxigènes. A cet effet les ganglions s’enflent et deviennent douloureux.
 Lorsque la barrière ganglionnaire est débordée, on assiste l’adénite (inflammation
des ganglions lymphatiques) et l’infection se généralise. Le foie, les reins, les glandes
sudoripares entrent en jeu. Le foie détruit les microbes ou les toxines en grande
quantité, les reins et les glandes sudoripares éliminent les toxines respectivement
par l’urine et la sueur. Si ces organes prennent le dessus, l’infection est stoppée et il y
a guérison. Dans le cas contraire, la mort survient.

3 – Quelques germes responsables de l’infection microbienne.


On a : les streptocoques (agents des phlegmons), les staphylocoques (agents des
furoncles), le vibrion sceptique (associé à d’autres microbes, il est responsable de la
gangrène gazeuse qui décompose la chaire jusqu’à l’os), le bacille tétanique, le vibrion
cholérique
4 – Lutte contre l’infection microbienne.
 La prévention basée sur :
 le vaccin,
 L’asepsie : c’est l’ensemble des méthodes de stérilisation préalable d’un
acte ou d’un matériel médical afin de prévenir les risques d'infection.
Exemples : l’isopropanol (alcool médical, la chaleur, le savon …
 L’antisepsie : c’est l’ensemble des méthodes de lutte contre les infections
microbiennes par destruction des microbes à la surface de la peau ou de la
plaie. Exemples : le savon, la Bétadine, l’isopropanol (alcool médical), …
 Le traitement qui est basé sur le sérum, les sulfamides et les antibiotiques.

Chapitre III Les maladies

I – Les maladies virales

S.I.D.A. (infection à V.I.H.) Rage

Virus de l’Immuno – déficience Humaine (V.I.H.) Virus rabique


causal
Agent

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TARAMA BARNABE

Se manifeste par : Se manifeste sous deux (02)


Une défaillance du système immunitaire exposant formes :
l’organisme à des maladies dites opportunistes La rage furieuse (difficultés
(pneumonies, tuberculoses, zona, sarcome de respiratoires, hydrophobie,
Manifestations

Kaposi …) hallucinations, fièvre et


Tumeurs d’organes déshydratation et mort par
Amaigrissement et diarrhée chronique conduisant asphyxie entre 3 à 5 jours)
à la mort La rage paralytique (douleurs
vertébrales, paralysie du corps,
difficultés respiratoires et de
déglutition et mort entre 4 à 12
jours)
Se transmet par : Se transmet en général par la
Transmission

Le sang (voie sanguine) morsure ou griffure d’un animal


Les liquides sexuels (voie sexuelle) porteur ou vecteur du virus
Une mère contaminée à son enfant pendant (chien, chat, oiseau…)
l’accouchement ou l’allaitement.
Le S.I.D.A. est une I.S.T.

Pas de remède. Il faut connaitre sa sérologie La prévention passe par la


(présence ou pas d’anticorps dans le sérum vaccination.
sanguin) En cas de morsure, il faut :
Si on est séropositif (Personne Vivant avec le V.I.H Laver soigneusement la plaie au
en abrégé PV VIH), on doit éviter des ré savon et appliquer un
contaminations et utiliser des Anti – Rétros – antiseptique.
Lutte

Viraux (A.R.V.) en cas d’infection avancée sous si l’animal est enragé, on


contrôle médical. applique les injections du
Si on est séronégatif, la prévention passe par : traitement vaccinal
L’abstinence
L’éducation sexuelle de la jeunesse
Les rapports sexuels protégés
Les transfusions sanguines sous haute
surveillance médicale

II – Les maladies bactériennes

Tétanos Tuberculose pulmonaire Syphilis


causal
Agent

Clostridium tetani ou Mycobacterium Tréponème pâle


Bacille de Nicolaïer tuberculosis
ou Bacille de Koch

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TARAMA BARNABE

Se manifeste par : Se manifeste par : Se manifeste en trois (03)


Des contractions Toux persistante stades
involontaires et Crachats purulents et Stade primaire (apparition
douloureuses des sanguinolents d’un chancre, gonflement et
muscles masticateurs Fatigue et douleurs inflammation de ganglions
Manifestations

puis incapacité de pectorales Stade secondaire (roséole,


s’alimenter. Manque d’appétit et fièvre ulcères buccaux et génitaux,
Une atteinte d’autres Sudation nocturne dépigmentation du cou et
muscles (cou, tronc, chute des cheveux)
membres, respiratoires) Stade tertiaire ou
La mort par asphyxie réfractaire (atteintes
cutanées, nerveuses,
muqueuses, osseuses,
viscérales et paralysie
générale

Le bacille tétanique Le bacille tuberculeux est Le tréponème pâle intègre


Transmission

pénètre dans présent dans les crachats. Il l’organisme par lésion lors
l’organisme par une est transmis par des d’un rapport sexuel (voie
ouverture (plaie) gouttelettes de salive ou sexuel) : c’est une I.S.T.
par des particules de
poussière

Le traitement se fait par La prophylaxie passe par : Le traitement se fait par des
l’injection du sérum La lutte contre l’alcoolisme antibiotiques (pénicilline,
antitétanique. Le dépistage des tétracyclines…)
La prévention repose L’isolement des malades
sur La vaccination au B.C.G.
Lutte

la désinfection Le traitement est rigoureux,


antiseptique de toute long (12 mois) et est gratuit
blessure. au Burkina Faso.
l’utilisation du vaccin
antitétanique

III – Une parasitose à protozoaire : le paludisme

Paludisme

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TARAMA BARNABE

Se manifeste par :
Agent Manifestations
Une fièvre accompagnée de nausées, de migraines, de courbatures …
Une période de chaleur
Une période de sudation
Une atteinte nerveuse qui peut conduire au coma puis la mort au bout de 24 heures
causal

Plasmodium

Se transmet par la piqûre de la femelle de l’anophèle (moustique de la famille des


Culicidés et de l’ordre des Diptères).
Le cycle de développement se déroule successivement chez l’homme et l’anophèle
Chez l’homme, on distingue :
La phase hépatique : l’anophèle parasité pique une personne et lui inocule les
sporozoïdes (forme infestante du plasmodium) qui pénètrent dans les cellules du foie.
Transmission et cycle de développement

Ces parasites se multiplient, éclatent les cellules hépatiques et libèrent des mérozoïdes
qui passent dans le sang.
La phase sanguine : les mérozoïdes pénètrent dans les hématies, les éclatent et libèrent
les corps en rosette ou en rosace qui génèrent eux aussi les mérozoïdes.
Chez l’anophèle: en piquant un paludéen, l’anophèle absorbe en même temps le sang et
les parasites (sporozoïdes, mérozoïdes, corps en rosette). Les sporozoïdes et le sang
sont digérés et les autres formes évoluent pour donner des gamètes mâles et femelles
dont l’union donne un œuf logé dans le tube digestif du moustique. Chaque œuf donne
des parasites qui migrent dans les glandes salivaires de l’anophèle où ils acquièrent la
forme infestante et le cycle peut recommencer.

Cycle de développement du plasmodium

Le traitement se fait par des antipaludéens (quinine, chloroquine, amodiaquine –


artésunate, arsunate Denk, artéfan…). La prévention passe par :
Lutte

 L’administration d’antipaludéens (quinine …)


 La destruction des gîtes larvaires des moustiques
 L’assainissement de notre cadre de vie et l’utilisation des moustiquaires
imprégnées.

Chapitre IV Les sérums et les vaccins

I – Sérum – Vaccin : définition, principe et avantages

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TARAMA BARNABE

Sérum Vaccin

Le sérum est une suspension d’anticorps Le vaccin est une suspension de germes
spécifiques dans un sérum sanguin d’animal ou de toxines microbiennes tués ou à
mieux toléré par l’organisme humain. virulence atténuée ou modifiée.
Le sérum : Le vaccin :
 Confère une immunité passive  Confère une immunité acquise
 Est une suspension d’anticorps déjà  Stimule la fabrication d’anticorps dans
fabriqués l’organisme
 Intervient après l’installation de la  Intervient avant l’installation de la
maladie maladie
 Est curatif  Est préventif

II – Vaccins – Calendrier de vaccination au Burkina Faso


1 – Les vaccins

Vaccins Associations de vaccins

 Le Bacille Calmette Guéring (B.C.G.) : c’est le vaccin


contre la tuberculose.
 Polio : c’est le vaccin contre la poliomyélite.  DTCoq – Polio (Diphtérie –
 Le vaccin Anti - Rougeoleux (VAR). Tétanos – Coqueluche –
 Le vaccin Anti – Amaril (VAA) : c’est le vaccin Poliomyélite)
contre la fièvre jaune.
 Le vaccin Anti – Tétanique (VAT).  DTTAB (Diphtérie –
 Vaccin contre l’hépatite B (Hpte B) Tétanos – Typhoïde et
Le vaccin contre les infections à Haemophilus influenzae Paratyphoïde)
(Hib) tels que Méningites, otites, pneumonies
bactériennes

2 – Calendrier de vaccination au Burkina Faso

Périodes Vaccins

À la naissance B.C.G. + Polio 0

2 mois DTCoq – Hpte B – Hib + Polio 1

3 mois DTCoq – Hpte B – Hib + Polio 2

4 mois DTCoq – Hpte B – Hib + Polio 3

9mois Vaccin Anti - Rougeoleux + vaccin Anti – Amaril

16 à 18 mois Rappels

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TARAMA BARNABE

THEME V
Les fléaux
sociaux

Chapitre I Alcoolisme

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TARAMA BARNABE

L’alcoolisme est une intoxication provoquée par la consommation abusive ou


accidentelle d’alcool. L’alcoolisme est une toxicomanie.

I – Les formes d’alcoolisme


1 – L’alcoolisme aigu ou ivresse
Il apparait suite à la consommation accidentelle en un temps court d’une quantité
d’alcool supérieure à celle supportée par l’organisme. La crise d’ivresse comprend :
 Une phase d’excitation intellectuelle traduisant l’action de l’alcool sur le cerveau
 Une phase d’incoordination motrice, de déséquilibre traduisant l’action de l’alcool
sur le cervelet, d’abolition des réflexes et le ralentissement du pouls
2 – L’alcoolisme chronique
Il se caractérise par une consommation régulière de quantité importante d’alcool
et d’une dépendance vis-à-vis de l’alcool.

II – Les effets de l’alcool


1 – Au plan individuel
L’alcoolisme affecte la santé
a – Au niveau du système nerveux
Troubles moteurs (tremblements, paralysie), sensitifs, mentaux, de mémoire.
b – Au niveau de l’appareil digestif
Troubles digestifs, cirrhose du foie, ulcère et gastrites
c – Au niveau cardio-vasculaire
Favorise l’athérosclérose, augmente les risques d’hypertension artérielle

2 – Au plan social
L’alcoolisme a des conséquences désastreuses sur la société : On note une perte de
responsabilité de l’alcoolique, les violences familiales conduisant aux divorces, la
délinquance, l’appauvrissement de la famille, les risques de conception d’enfants idiots,
des charges pour la société, des risques d’accident de travail et de la circulation

III – Lutte
1 – Lutte préventive
 Règlementer et limiter la production, la circulation, la commercialisation et la
consommation d’alcool.
 Sensibiliser, informer, éduquer les populations sur les conséquences de l’alcool
 Interdire les publicités d’alcool
 Edicter des lois pour punir les contrevenants

2 – Lutte curative
Elle est basée sur la volonté d’arrêter de boire et l’utilisation des cures de
désintoxication alcoolique.

Chapitre II Tabagisme et autres toxicomanies

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TARAMA BARNABE

Le tabagisme est une intoxication provoquée par la consommation abusive de tabac


sur toutes ses formes (cigarettes, tabac à chiquer, à priser, à piper ...). Le tabagisme est
une toxicomanie Le tabac renferme la nicotine (substance très toxique), des goudrons
(substances cancérigènes) et le monoxyde de carbone.

I – Effets du tabagisme
1 - Au plan individuel
Affectant la santé à plusieurs niveaux, le tabac,
 entraine une baisse de la capacité pulmonaire et augmente les risques de cancer des
poumons
 favorise les accidents cardio-vasculaires, l’installation de l’artériosclérose et
l’hypertension artérielle
 est très dangereux pour les femmes enceintes car la nicotine peut traverser la
barrière placentaire et provoquer de dommages sur le fœtus

2 – Au plan social
Le tabagisme appauvrit la famille et augmente les risques de prises en charges
médicales (augmentation des risques de cancer)

II – Lutte
Elle est identique à celle de l’alcoolisme

III – Autres toxicomanies: les drogues

1 – Définitions
Une toxicomanie est une absorption de façon régulière et importante d’un stupéfiant
ou toute autre substance susceptible d'engendrer un état de dépendance physique et
psychique.
Un stupéfiant est une substance dont la consommation prolongée et régulière peut
entraîner une dépendance et dont l'usage sans autorisation est réprimé par la loi

La drogue est une substance capable de modifier l’état de conscience et le


comportement de l’individu qui la consomme. On classe les drogues en trois catégories.

2 – Les différentes drogues


a – Les dépresseurs du système nerveux
On a l’alcool, les somnifères, les narcotiques (opium, morphine, codéine). Ils
procurent un sentiment de bien-être et soustrait l’individu du monde réel
b – les stimulants du système nerveux
On a les stimulants mineurs (café, thé, cola, tabac…) et les stimulants majeurs
(cocaïne, crack, amyshétamines…)

c – Les perturbateurs du système nerveux


Ce sont les cannabis et les solvants.

3 – Lutte contre les toxicomanies


a – Lutte préventive
La lutte préventive contre les toxicomanies passe par :

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TARAMA BARNABE

 La sensibilisation, l’information, l’éducation des populations surtout les jeunes sur les
dangers des drogues.
 La lutte contre le chômage et la délinquance juvénile.
 La scolarisation des enfants.

b – Législation en matière de drogue

La Loi N°043/96/ADP du 13 novembre 1996 portant CODE PENAL prévoit des


peines en matière de drogue en ses articles 441, 442, 443, 444, 445, …

Article 439 :
La production, la fabrication, le transport, l’importation, l’exportation, la détention,
l’offre, la cession, l’acquisition et l’usage des substances ou plantes ou la culture des
plantes classées comme vénéneuses sont interdites.

Article 441 :
Sont punis d’un emprisonnement de un (01) à cinq (05) ans et d’une amende de
10.000.000 à 50.000.000 francs, ceux qui produisent ou fabriquent de manière illicite
des stupéfiants.
Lorsque les faits sont commis en bande organisée, la peine d’emprisonnement est
le maximum prévu à l’alinéa précédent et l’amende portée au double.

Article 442 :
Sont punis d’un emprisonnement de cinq (05) à dix (10) ans et d’une amende de
5.000.000 à 20.000.000 francs, ceux qui exportent de manière illicite des stupéfiants.
Lorsque les faits sont commis en bande organisée, la peine d’emprisonnement est
de dix (10) à vingt (20) ans et l’amende portée au double.

Article 443 :
Sont punis d’un emprisonnement à vie et d’une amende de 10.000.000 à
50.000.000 francs, ceux qui dirigent ou organisent un groupe ou une bande en vue de
commettre les infractions déterminées a l’article 43 .

Article 444 :
Sont punis d’un emprisonnement de cinq (05) à dix (10) ans et d’une amende de
1.000.000 à 10.000.000 francs, ceux qui transportent, détiennent, offrent, cèdent,
acquièrent des stupéfiants.

Article 445 :
Est puni d’un emprisonnement de un (01) à cinq (05) ans et d’une amende de 1.000.000
à 1.500.000 francs, quiconque cède ou offre de manière illicite des stupéfiants à une
personne en vue de sa consommation personnelle.

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