Vous êtes sur la page 1sur 89

CENTRE COPIE LATIFA

GSM : 0660802085
Table des Matières
Sujet Page
Mot des auteurs 1
Généralités en anatomie 2
Cage thoracique 6
Myologie du thorax 12
Diaphragme 18
Glande mammaire 24
Appareil respiratoire 29
Plèvre 49
Médiastin 51
Cœur 70
Ce polycopié d’anatomie du thorax est né suite à un travail acharné et
une collaboration continue entre Zakaria Elmouttaki et Hiba Daouiby.
Nous avons décidé de refaire l’anatomie du premier semestre enseigné
à la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Casablanca par nos
enseignants : Pr.M.Fadili, Pr.A.Garch, Pr.S.Rouadi.
Nous souhaitons que cet ouvrage modeste pourra vous être utile.
Schémas : Hiba Daouiby.
Commentaire et écriture : Zakaria Elmouttaki.
Nous remercions également Yasser Elamraoui qui nous a été d’une
grande aide en écrivant la partie de myologie du thorax.

Bon courage.

1
GENERALITES EN
ANATOMIE
L’Anatomie est l’étude de la topographie et de la forme des
structures du corps humain.
TERMINOLOGIE EN ANATOMIE :
Il est vrai que les différentes structures du corps humains portent des noms plutôt singuliers quand
on les entend pour la première fois mais on les comprend rapidement quand on comprend comment
s’est faite la nomenclature.

On nomme ainsi les structures par :

1- Ressemblance avec un objet Naturel : -Os Lunatum (forme de lune), l’os sphénoïde (forme de
sphéno qui est la chauve-souris), l’arbre de vie ou l’utérus.
2- Couleur : substance GRISE, substance BLANCHE, ligament JAUNE, globules ROUGES, globules
BLANCS.
3- La fonction : Muscles fléchisseurs (flexion de l’avant-bras), les muscles extenseurs (extension
des doigts), muscle pronateur, muscle supinateur, muscles abducteurs (éloignent l’organe de
l’axe du corps), muscles adducteurs (rapprochent l’objet de l’axe du corps), muscles
rotateurs.
4- Forme : Muscle carré, Muscle rhomboïde (losange), Muscle du trapèze, Ligament
triangulaire, ligament Rond.
5- Situation ou la localisation : Muscle antérieur, muscle postérieur, muscle médial, muscle
latéral.

Position anatomique ou position de référence :


Le corps est dit en position anatomique quand il est debout, pieds réunis, mains étendues et collées
au corps avec les paumes tournées vers l’avant, la bouche fermée, l’expression du visage neutre, les
yeux grands ouverts, le regard droit et horizontal.

2
Plans ANATOMIQUES :
Pour étudier l’anatomie on distingue 3 plans principaux :

 Plan Frontal (parallèle au front) ou coronal : Plan selon lequel on divise le corps en deux
parties une ANTERIEURE et POSTERIEURE, il est orienté verticalement et pour orienter le
schéma on utilise dans une vue antérieure :
 Plan Sagittal (perpendiculaire au front) : Il est orienté de haut vers le bas, il coupe le corps en
deux parties DROITE et GAUCHE. La vue sera de profil et l’orientation sera :
 Plan Horizontal, axial ou transversal : Ce plan coupe le corps en deux parties une INFERIEURE
et une SUPERIEURE, la vue sera supérieure pour voir la partie inférieure ou la vue sera
inférieure pour voir la partie supérieure pour voir la partie inférieure.

3
Termes de localisation :
Antérieur (ventral) / Postérieur (dorsale) : - Avant et arrière du corps

- EXEMPLE : Le nez est ventral alors que la colonne


vertébrale est dorsale.

Médial / Latéral : Le latéral correspond aux côtés alors le médial correspond au milieu par rapport au
plan sagittal du corps – EXEMPLE : Le nez est médial par rapport aux yeux et les yeux sont latéraux
par rapport au nez.

Supérieur / Inférieur : Suivant l’axe vertical.

Proximal / Distal : Pour déterminer le membre le plus proche du plus loin de l’élément (phalanges
par exemple).

Crânial / Caudal : Par rapport à la proximité au crâne. (Le coude est crânial et le poignet est caudal).

4
CODE COULEUR DES SCHEMAS D’ANATOMIE :
Artere : rouge

Veine : bleu

Nerf : noir

Muscle : rouge / rose / orange / marron

Aponevrose , tendon , ligament : vert clair

Tube digestif ( oesophage , estomac , duodenum, intestin grele, colon , rectum ) : orange
Pancreas : jaune

Rein : orange / marron

Uretere : selon les portions ou vert foncé

Vessie : orange Uretre : selon les portions

Foie : marron

Vesicule biliaire : vert fonce

Rate: Mauve foncé

Glande surrenale : jaune

Uterus/vagin/ vulve: rose

Prostate : marron/ gris

5
La cage Thoracique
Définition : c'est la région du squelette qui comprend les côtes, le sternum, et les vertèbres
dorsales. La cage thoracique contient les organes vitaux et l'ensemble du système viscéral.

Elle est formée de :

1- Le sternum :

6
Le sternum est un os plat impair médian et antérieur par rapport au thorax, il a la forme
d’épée et il est constitué de :

- Le manubrium sternal : il a une forme de quadrilatère à 4 bords caractérisé par une


dépression visible appelée fourchette ou incisure jugulaire, de part et d’autre de cette
incisure jugulaire le sternum présente deux surfaces articulaires qui s’articulent avec les
faces inférieures de la clavicule nommées les fossettes claviculaires réalisant ainsi
l’articulation sternoclaviculaire. Le manubrium possède un bord inférieur qui correspond à
un sillon qui le sépare du corps. De part et d’autre de ce sillon nait la deuxième côte.

- Le corps a une forme ovoïde qui a deux faces antérieure et postérieure, celle antérieure est
palpable sous la peau, quant à la face postérieure, elle est orientée vers le médiastin d’où
son appellation de face médiastinale.
Les bords du sternum présentent des facettes costales au nombre de 7 séparées par des
facettes intercostales.
Sur une vue latérale on constate que le manubrium fait avec le sternum un angle ouvert en
arrière.
- Le processus Xiphoïde : C’est une petite expansion osseuse ou cartilagineuse (diffère d’un
individu à un autre) qui peut être percée. Ce processus constitue la zone d’insertion des
muscles et aponévroses de l’abdomen.

2- Les côtes :
Os plats au nombre de 12 délimitant la cage thoracique (il existe une pathologie appelée : Le
syndrome de la côte cervicale, elle est caractérisé par l'existence d'une côte cervicale supplémentaire. Cette côte
surnuméraire naît à la septième vertèbre cervicale. Il s'agit d'une anomalie congénitale située au-dessus de la
première côte normale.)

Ces côtes sont divisées en 3 groupes :

° Vraies côtes : 5 à 6 premières côtes, elles ont une attache antérieure sur le sternum et une
postérieure sur la colonne vertébrale et toutes les deux sont indépendantes. En avant, elles
s’articulent avec le sternum, il existe un cartilage appelé « cartilage sterno-costal ». Cette pièce
cartilagineuse constitue un système souple facilitant la respiration. Chez le sujet âgé, il y aura des
dépôts calciques qui va entrainer la calcification de ce cartilage d’où la difficulté de la respiration.

7
° Fausses côtes : (4 à 5 côtes suivantes) Elles ont une attache indépendante en arrière sur la colonne
vertébrale mais en avant, ces côtes fusionnent totalement ou partiellement par un cartilage
commun.

° Côtes flottantes : 11ème et 12ème côte, elles ont une seule attache postérieure alors que l’extrémité
antérieure est libre.

La côte est incurvée et divisée en :

 La tête : arrondie et s’articule avec le corps vertébral et est couverte par du cartilage
articulaire.
 Le col : pièce intermédiaire entre le corps et la tête.

Le processus costal présente une surface articulaire qui s’articule avec le processus transverse, cette
articulation s’appelle l’articulation costo-apohysaire.

 Un corps plat à deux faces : une médiale et une latérale et présentant deux bords supérieurs
et inférieurs en rapport avec l’espace intercostal, ces bords donnent l’insertion aux muscles
intercostaux.

8
La forme, la taille, la disposition et la longueur de la côte sont variables selon sa situation.

Exemple : La 1ère côte est la plus large, la plus courte et la plus horizontale des 12, mais aussi la plus
importante sur le plan vasculonerveux.

Elle contient deux gouttières l’une correspondant à l’artère sous-clavière et l’autre à la veine sous-
clavière. Entre les deux se trouve le tubercule de Lisfranc qui constitue la zone d’insertion du muscle
scalène antérieur.

9
3- La colonne dorsale ou thoracique :
La colonne vertébrale est formée d’un empilement de vertèbres divisées en 5 étages : cervicales,
thoraciques, lombaires, sacrées, coccygienne.

La partie du rachis qui participe à la formation de la cage thoracique est le rachis dorsale / thoracique
formé de 12 vertèbres. Toutes les côtes viennent s’articuler avec les corps vertébraux
correspondants. Chaque vertèbre est donc formée d’un corps vertébral relié à un arc vertébral. L’arc
postérieur est formé par : Le pédicule, le massif articulaire, les lames, le processus épineux.

Ce qui caractérise la vertèbre costale ce sont les facettes articulaires au niveau du corps et au niveau
du processus transverse.

10
11
Myologie du thorax
Les muscles du thorax sont classés en 2 groupes : antérieur et postérieur :
 Les muscles du groupe antérieur : au nombre de 4 disposés en 2 plans : superficiel et profond

Plan Superficiel Profond


Muscle Grand Pectoral Petit Pectoral Sous-clavier= Serratus antérieur=Grand
Subclavier dentelé
Origine 2/3 internes du bord 3,4,5éme cote sous Face interne de la Bord spinal (Médial) de la
antérieur de la clavicule forme de digitations clavicule au niveau scapula
+ Bord du Sternum + 6 de la gouttière du
premières cotes muscle sous-clavier

Trajet Les fibres du Gd Pectoral Vers le haut et vers le Vers le bas et vers le Vers l’arrière et vers l’avant,
convergent vers dehors dedans contourne la face latérale du
l’extrémité supérieure thorax et se divise en 9 ou 10
de l’humérus digitations
Terminaison Lèvre latérale de la Processus coracoïde 1ér cartilage sterno- 9 ou 10 premières cotes sous
Gouttière bicipitale costal forme de digitations

Innervation 2 nerfs : les nerfs du Nerf du petit pectoral Nerf du muscle sous- Nerf thoracique long
muscle grand pectoral ; clavier
branches du plexus
brachial

Action Adducteur, si le muscle -Si les cotes sont fixes : Muscle stabilisateur -Si les cotes sont fixes : il tire
se contracte fortement : Il rabaisse l’épaule (Tire de l’épaule : il sur le scapula vers l’avant, il
rotation interne le scapula vers le bas) maintient la empêche le décollement de la
-Si l’épaule est fixe : il clavicule et empêche scapula lors des efforts et des
permet l’inspiration se montée lors de forces exercés sur les membres
profonde en soulevant mouvement de supérieurs
les cotes vers le haut -> rotation -Si l’épaule est fixe : Il va tirer
C’est un muscle sur les cotes vers l’arrière et
inspiratoire vers le haut, c’est un muscle
inspiratoire

« Un muscle tire mais ne pousse jamais »

12
13
 Les muscles du groupe postérieur = Les muscles du dos, disposés en 3 plans : superficiel, moyen et profond

 Plan postérieur = Plan superficiel

Muscle Grand Dorsal = Latismus Dorsi Trapèze


Origine Crête iliaque + Crête sacrée + Tubercules sacrés + Os occipital + Rachis cervical + 11 premières vertèbres
Rachis lombaire + 6 dernières vertèbres thoraciques
thoraciques : C’est une origine large et
aponévrotique
Trajet Vers le haut vers le dehors (vers l’épaule) Le muscle trapèze comporte 3 faisceaux :
-Faisceau supérieur : Oblique vers le bas vers le dehors
-Faisceau moyen : Horizontal vers le dehors
-Faisceau inférieur : Oblique vers le haut vers le dehors

Terminaison Gouttière bicipitale Clavicule + Acromion + Epine de la scapula


Innervation Nerf du grand dorsal Nerf spinal
Action -si le tronc est fixe : Adducteur de l’humérus -Faisceau supérieur : -Si l’épaule est fixe : tire sur la tête
-si l’épaule est fixe : il permet de grimper et inclinaison du rachis du coté homolatéral
-Si le rachis est fixe : Soulève l’épaule
-Faisceau moyen : adduction de la scapula
-Faisceau inférieur : Abaisseur de l’épaule

14
 Plan moyen

Muscle Rhomboïde Angulaire


Origine C7 + De T1 à T4 Angle supérieur de la scapula
Trajet Oblique vers le bas vers le dehors Vers le haut vers le dedans
Terminaison Bord spinal de la scapula Rachis cervical C2, C3 et C4
Innervation Nerf du Muscle rhomboïde et de l’angulaire
Action Soulevé l’épaule vers le haut vers le dedans Identique à celle du Faisceau supérieur du M. Trapèze

 Plan profond composé de 3 groupes :

 Les muscles collés au côté = Les muscles dentelés : 2 muscles

Muscle Petit dentelé supérieur Petit dentelé inferieur


Origine C7, T1, T2, T3 T12, L1, L2, L3
Trajet Vers le bas vers le dehors Vers le haut vers le dehors
Terminaison Arc postérieur des 4 premières cotes Arc postérieur des 4 dernières cotes
Innervation Nerf du dentelé supérieur et inferieur
Action Muscle inspiratoire Muscle expiratoire

15
 Les muscles collés au rachis : Ce sont les muscles spinaux qui sont au nombre de 5 :
- M. interépineux
- M. épiépineux
- M. transversaire épineux
- M. Long Dorsal
- M. Iliocostal

Ces muscles vous seront enseignés en détail au 2eme semestre

 Les muscles entre les cotes = Les muscles intercostaux (MIC) : 33 muscles intercostaux, situés dans 11 espaces
intercostaux, chaque espace comprend 3 muscles ; MIC latéral (externe), médiant (moyen) et médial (interne)

Muscle Muscle intercostal latéral Muscles intercostaux médiant (moyen) et médial


(Interne)
Origine Bord inferieur de la cote supérieure Bord supérieur de la cote inferieure
Trajet Oblique vers le bas vers l’avant Vers le haut vers l’avant
Terminaison Bord supérieur de la cote inferieure Bord inferieur de la cote supérieure
Innervation Nerf intercostal
Action Muscle inspiratoire Muscles expiratoires

16
17
Le Diaphragme
Définition : C’est une structure musculo-aponévrotique, muscle plat qui s’insère sur la paroi
thoracique, c’est aussi un muscle inspiratoire.

1- Intérêt :
- Physiologique : C’est un muscle vital, son arrêt correspond à un arrêt respiratoire.
Il s’agit d’un muscle servant à la suspension des organes (reins, foie, estomac, rate…).
Il intervient lors des efforts comme la toux ou les éternuements, l’accouchement,
miction.
- Pathologique : Déchirures du diaphragme
Malformations
Agénésie du diaphragme.
2- Situation et forme :
Le diaphragme s’interpose entre la cavité thoracique et la cavité abdominale.

a- Forme :
Le diaphragme a la forme de voûte à deux faces supérieure (thoracique) et inférieure (abdominale).

Cette voûte n’est pas uniforme, elle est subdivisée en deux coupoles droite et gauche.

Le diaphragme se fixe latéralement sur les 6 dernières côtes, en avant sur le sternum et en arrière sur
le rachis lombaire.

b- Situation :

18
Sur la vue antérieure, la coupole droite est plus haute que la coupole gauche. La partie périphérique
est de nature musculaire alors que la partie centrale est de nature aponévrotique et porte le nom de
centre phrénique et il a la forme d’un trèfle à 4 folioles.

3- Constitution du diaphragme :
Le diaphragme est constitué par un ensemble de muscles digastriques opposés ayant fusionné au
niveau de leurs pièces centrales donnant une forme de trèfle ce qui correspond au centre phrénique.
Au stade embryonnaire, au début de sa formation, le diaphragme est situé dans la région cervico-
thoracique et après il descend jusqu’en regard du processus xiphoïde.

19
Le diaphragme est formé de deux parties, une partie centrale qui est le centre phrénique formé de 3
folioles : une antérieure, une droite et une gauche. Entre la foliole droite et antérieure se trouve
l’orifice de la veine cave inférieure. La partie périphérique est le corps charnu formé de 3 portions.

- Une portion sternale : elle de la foliole antérieure jusqu’au sternum.


- Une portion costale : Elle descend progressivement de l’avant vers l’arrière pour se
fixer sur la face interne des 6 dernières côtes.

Bilatéralement, entre la portion sternale et les deux portions costales, se trouve un espace rétro
sternal appelé LA FENTE DE LAREY où passe l’artère et la veine mammaires thoraciques internes.

- Une portion vertébrale : Elle se dirige vers l’arrière pour aller se fixer à l’aide de
piliers au niveau du rachis lombaire, cette portion est perforée et traversée par deux
hiatus, le premier est le hiatus aortique et il est en arrière, le deuxième est en avant
à gauche c’est le hiatus de l’œsophage et donne aussi passage aux deux nerfs vagues.

Bilatéralement, entre la portion vertébrale et les deux portions costales se trouve un espace thoraco-
lombaire qui donne passage à la chaîne sympathique.

Note clinique : Ces espaces thoraco-lombaires et les orifices du diaphragme peuvent être le siège de
faiblesse ; exemple : quand le hiatus de l’œsophage est large, l’estomac monte dans le thorax et c’est
une hernie hiatale.

20
Description antéro-inférieure du diaphragme :
Le diaphragme se fixe au niveau du rachis lombaire grâce à des piliers principaux :

- Un pilier principal droit : il descend jusqu’à L3.


- Un pilier principal gauche : il descend jusqu’à L2

Ces deux piliers vont se rejoindre en avant de TH12 pour former un arc appelé Arc médian à travers
lequel passe l’AORTE, à partir de cet arc partent d’autres fibres qui vont réaliser une boucle située en
avant et à gauche par rapport à l’orifice aortique c’est le HIATUS DE L’ŒSOPHAGE qui donne passage
à l’œsophage et les deux nerfs vagues.

Entre de corps de L1 et son processus costiforme s’étend une arcade appelée ARCADE DU PSOAS
sous laquelle passe le muscle portant le même nom.

Entre la 11ème et 12ème vertèbres thoraciques, il y a une arcade latérale dite arcade du muscle CARRE
DES LOMBES.

21
4- Anatomie topographique :

N.B : La rate est un organe abdominal non vital qui joue 4 rôles :

- rôle immunologique

- réservoir de sang de 250 ml qui se contracte à l’effort

- Là où se produit le sang chez le nouveau-né, joue le rôle de la moelle osseuse.

- « Cimetière » des globules rouges suite à leur mort au bout de 120 jours.

22
5- Vascularisation et Innervation du diaphragme :

a- Vascularisation :
Elle est assurée par 3 sources :

- Artère diaphragmatique supérieure provenant de la thoracique interne, elle descend


dans le médiastin pour vasculariser la partie supérieure du diaphragme.
- Artère diaphragmatique inférieure : c’est la première branche collatérale de l’aorte
abdominale et elle donne aussi l’artère surrénalienne supérieure.
- Artères intercostales : 5 dernières.
b- Innervation :
Le diaphragme est innervé par deux nerfs qui sont les nerfs phréniques droit et gauche. Ces deux
nerfs sont longs et ils descendent du rachis cervical C3,C4,C5.

- Le nerf phrénique droit passe en avant du muscle scalène antérieur, en avant de


l’artère sous-clavière et descend le long du tronc veineux brachio-céphalique droit,
et se termine à côté de la VCI.
- Le nerf phrénique gauche se termine au niveau de la pointe du cœur.

Note clinique :

- Tout processus tumoral médiastinal peut comprimer le nerf phrénique et entraine une paralysie
d’une coupole du diaphragme et qui se manifeste par la montée de la coupole.

- Les traumatismes médullaires en dessus de la C3 préserve la fonction du diaphragme avec


tétraplégie. Alors que ceux en dessus entrainent un arrêt respiratoire.

23
La Glande mammaire.
1- Introduction :
a- Définition : Glande exocrine responsable de la lactation sous l’effet d’une hormone
hypophysaire : PROLADINE.
b- Intérêt : Physiologique :
- Lactation : nutrition du nouveau-né, le lait maternel
permettant la prévention des diarrhées vu qu’il contient des
anticorps.
- Renforce le lien psycho-affectif.
Pathologique :
- Cancer
- Tumeur bénigne, abcès.
- Malformation
- Amastie
- Polymastie
- Gynécomastie
2- Forme et situation :
a- Forme :
La forme et la taille de la glande mammaire varient en fonction de l’âge, le développement
commence à la 4ème semaine, c’est une glande d’origine Ectodermique.

A la naissance, la glande mammaire connait une turgescence.

A l’enfance, la glande est très petite et identique chez les 2 sexes.

A la puberté, la glande mammaire apparait chez la fille plus grande et va subir une augmentation de
la taille à la fin du cycle menstruel, au cours de la grossesse et à l’accouchement.

A la ménopause, le sein diminue de volume et devient atrophique à un âge avancé.

b- La situation :
Le sein est situé dans la partie antéro-supérieure du thorax de part et d’autre du sternum, et entre la
3ème et la 7ème côte.

3- Configuration extérieure.
Le sein a la forme d’une demie sphère avec une face postérieure plane, seulement la configuration
externe varie.

24
Description du sein :

La face antérieure du sein est couverte par la peau qu’on divise en 3 parties :

 Peau périphérique : peau fine, très souple, presque transparente qui laisse voir un réseau
veineux nommé RESEAU VEINEUX DE HALLER. Ce réseau devient très visible et plus développé
au moment de la grossesse.
 Aréole : Disque hyper-pigmenté riche en fibres musculaires de 3cm de diamètre et comprend
plusieurs tubercules dits : tubercules de MORGANE (glandes sébacées + sudoripares), ces
tubercules deviennent plus saillants lors de la grossesse et prennent le nom de tubercules de
MONTGOMMERY.
 Mamelon : Présente au niveau de la surface 15 à 20 orifices galactophores qui sont ouverts à
la période de grossesse.

25
4- Configuration interne du sein :

La coupe sagittale du sein montre que les structures glandulaires sont des lobes occupant la partie
centrale alors que la partie périphérique est graisseuse. Chaque lobe est formé par des lobules qui
sont formés par des acini.

Sous la peau il y a des crêtes fibreuses délimitant les fosses adipeuses remplies de graisse en avant et
en arrière de la glande.

REMARQUE :

Le cancer se développe à partir des lobules et on l’appelle cancer lobulaire ou à partir de canaux et on
l’appelle cancer canalaire.

Quand le cancer attaque les lobules puis les crêtes fibreuses, cela entraine une rétraction de la peau
dont l’aspect est appelé : peau d’orange.

Derrière la glande, se trouve le muscle grand pectoral, ils sont séparés par un plan de glissement.
Quand le grand pectoral est envahi par la tumeur, la mobilité du sein devient impossible, la
manœuvre de TILLAUX est utilisée pour réaliser l’examen clinique dans ce cas.

26
5- Vascularisation :

a- Artérielle :
 Artère axillaire : Fait suite à l’artère sous-clavière, elle se termine au bord inférieur du muscle
grand pectoral, cette artère donne 6 branches : Art. Acromio-thoracique ; Art. Sous-
scapulaire ; Art. thoracique interne ; Art. thoracique externe. Les deux artères restantes ne
vascularisent pas le sein mais la partie supérieure de l’humérus et s’appellent Art. circonflexes
antérieure et supérieure.
 Artère sous-clavière : Donne l’artère thoracique interne, cette artère descend derrière le
sternum jusqu’à la 10ème côte. Elle perfore le diaphragme au niveau de la fente de Larey et
devient l’artère épigastrique supérieure (vascularise la paroi abdominale).
 Artères intercostales : Entre la 3ème et la 7ème côte.

27
b- Veineuse :
Il existe deux réseaux :

 1er réseau superficiel : C’est le réseau de HALLER qui fait communiquer la circulation
abdominale avec celle thoracique.
 2ème réseau profond : On assiste à la même cartographie artérielle

c- Lymphatique :
On divise le sein en 4 cadrans : supéro-latéral, supéro-médial, inféro-médial, inféro-latéral.

 La moitié latérale de la glande mammaire se draine vers la chaîne thoracique latérale. Après le
drainage de cette chaine se fait vers la région axillaire et après vers la chaîne sub-claviculaire.
 La moitié interne de la glande mammaire se draine vers la chaîne thoracique interne.

28
L’appareil respiratoire
1- Introduction :
a- Définition :

C’est l’ensemble des organes qui vont assurer la conduction, la diffusion et les échanges de gaz entre
l’organisme et le milieu extérieur.

C’est un appareil directement lié au milieu extérieur.

b- Intérêt :

Physiologique :

Il s’agit d’un appareil d’une fonction vitale (nos cellules ont besoin d’oxygène en permanence,
certaines cellules ne résistent pas à l’hypoxie [cellules nerveuses : 3 minutes maximum]).

Pathologique :

 Infections : Germes, virus, bactéries, parasites, kyste hydatide du poumon, champignons.


(Rhinite, laryngite, pharyngite).
 Cancers : Le cancer du poumon est très fréquent à cause de différents facteurs notamment le
tabagisme.
 Maladies de dépôt (Athérosclérose) : silice, plomb.

29
2- Les voies respiratoires :
Les voies respiratoires conduisent l’air depuis le milieu extérieur jusqu’aux poumons. On divise ces
voies respiratoires en deux parties.

A- VOIES RESPIRATOIRES SUPERIEURES :


Ces voies sont creusées dans le massif facial + le cou. Ces voies sont toutes entourées d’un squelette
ostéo-cartilagineux pour qu’elles restent béantes.

Les voies aériennes supérieures sont les fosses nasales, la bouche, le larynx.

a- Le nez / les fosses nasales :

Elles commencent au niveau d’un orifice qu’on appelle : Narines.

Ces fosses nasales sont deux cavités séparées par une cloison appelée cloison nasale. La paroi
latérale est formée de 3 reliefs appelés : cornets.

La limite postérieure des fosses nasales est formée par les choanes.

La limite supérieure est formée par une lame criblée qui donne passage à des fibres nerveuses qui
maintiennent la fonction olfactive c’est la lame criblée d’Ethmoïde.

30
Remarque :

Certains patients victimes d’AVP souffre d’une fracture de la base du crâne ce qui entraîne une section
des nerfs provenant de la tâche jaune couvrant la lame criblée.

La paroi d’une fosse nasale est couverte d’un épithélium richement vascularisé.

b- La bouche
c- Le Pharynx :

Le pharynx commence au niveau des choanes et se termine au niveau du début de l’œsophage, on


divise le pharynx en 3 étages ;

 Etage supérieur : s’appelle le Nasopharynx ou Cavum ou Epipharynx ou Arrière Nez.

Remarque : Il s’agit du siège de végétations adénoïdes obstruant le cavum.

 Etage moyen : s’appelle Oropharynx se trouve derrière la bouche, il s’agit de la partie


examinée à l’ouverture de la bouche.
 Etage inférieur : s’appelle Laryngo-pharynx, Hypo-pharynx derrière partie du pharynx en
arrière du larynx.

Ces voies aériennes supérieures ont quatre rôles :


 Conduction : Facilite le passage de l’air en l’orientant vers le larynx
 Epuration : Elles retiennent les substances que comportent l’air avant d’arriver aux voies
aériennes inférieures.
 Réchauffement : Le passage de l’air au niveau de ces voies permet son réchauffement. Il peut
arriver des fois que le réseau vasculaire nasal s’hypertrophie et donne une tâche vasculaire
(écoulement d’épistaxis)
 Humidification : Elles permettent d’enrichir l’air en eau.

B- VOIES AERIENNES INFERIEURES :


Les voies aériennes inférieures sont le larynx, trachée, bronches.

B-a Larynx :
Il se trouve entre pharynx et trachée, c’est un organe musculo-membraneux et cartilagineux.

31
Le larynx a la forme d’un entonnoir constitué de cartilages :

Thyroïde, cricoïde, épiglotte, aryténoïde, corniculé.

Rôles du larynx :

 Conduction de l’air.
 Protection des voies aériennes.
 Phonation (Paralysie des cordes vocales entraine une dysphonie)

B-b La trachée :

1- Définition :
C’est un conduit musculo-membraneux et cartilagineux formé par un empilement d’anneaux
cartilagineux séparés par un empilement d’anneaux cartilagineux séparés par une membrane inter
annulaire, elle fait suite au larynx au niveau du cartilage cricoïde et se termine au niveau des
branches. La trachée est un cylindre creux.

2- Description :

32
La trachée a une longueur de 12 cm, elle commence au niveau de la 6ème vertèbre cervicale et se
termine au niveau de la 5ème thoracique. En raison de sa constitution d’anneaux cartilagineux, elle
facilite aussi le mouvement du coup.

La trachée est divisée en 2 segments :

 1er segment : Trachée cervicale, elle est antérieure presque sous cutanée et mesure 6cm, elle
est palpable à ce niveau.
 2ème segment : Trachée thoracique, elle mesure 6cm, elle est non palpable vu qu’elle se
trouve dans la cage thoracique et masquée par le sternum.

La trachée n’a pas un trajet vertical dans les 2 plans :

- Dans le plan frontal : Elle est légèrement déviée vers la droite à cause de la crosse de l’aorte
à ce niveau.
- Dans le plan sagittal : Elle a un trajet vers le bas et vers l’arrière occupant ainsi une surface
importante dans le médiastin.
Elle est en effet l’élément central du médiastin, elle le divise en 2 surfaces : médiastin
antérieur et médiastin postérieur.

La trachée se termine par une bifurcation trachéale nommée la carène, on retrouve alors 2
bronches : une bronche principale droite et une bronche principale gauche.

33
3- Configuration interne :

Sur la coupe transversale, l’anneau trachéal a la forme de fer à cheval avec 2 extrémités postérieures
jointes par le muscle trachéal.

Tout anneau trachéal est couvert de l’intérieur par une sous muqueuse, qui, elle est au contact de la
muqueuse couverte de cils vibratiles qui battent dans la lumière trachéale. L’anneau trachéal est
couvert de l’extérieur par une adventice.

4- Anatomie topographique de la trachée :

34
 Au niveau cervical :

La trachée occupe dans la région du coup :

- A sa face antérieure : L’isthme de la thyroïde ainsi que les deux aponévroses cervicale et
moyenne.
- A sa face latérale : La glande thyroïde + les muscles antérolatéraux.
- A sa face postérieure : Les 4 glandes parathyroïdes, l’œsophage, les deux nerfs récurrents
droit et gauche.
La face postérieure du lobe inférieure de la thyroïde est vascularisée par l’artère
thyroïdienne inférieure.
Encore plus en arrière, nous avons le pédicule vasculaire formé par l’artère carotide en
dedans, la veine jugulaire en dehors et le nerf vague en arrière.

 Au niveau thoracique :

La glande thyroïde est fixée à la face antérolatérale de la trachée grâce au ligament de Gruber. La
thyroïde monte et descend au cours de la déglutition.

35
36
Sur la vue frontale du médiastin on voit :

La face antérieure de la trachée présente des rapports essentiellement vasculaires. Elle est croisée
par le tronc veineux brachiocéphalique résultant de la réunion de la veine jugulaire gauche vers la
veine sous-clavière. Le point de réunion de ces deux veines, à gauche comme à droite, s’appelle le
confluent de Pirogoff. A gauche, le confluent de Pirogoff accueille le canal thoracique.

Le tronc veineux brachiocéphalique gauche reçoit les veines thyroïdiennes avant de se joindre au
TVBC droit pour former la veine cave supérieure qui se jette dans l’atrium droit.

Ce plan veineux est ANTERIEUR.

La veine cave supérieure reçoit aussi la grande veine Azygos qui vient du médiastin postérieur en
passant en dessus de la bronche principale droite mais elle croise la face droite de la trachée.

Le deuxième plan est plus postérieur, il est artériel. Elle est formée par la crosse de l’aorte qui donne
un tronc artériel brachiocéphalique à droite qui se divise en une artère carotide primitive droite et
une artère sous-clavière droite, puis elle donne une artère carotide primitive gauche puis une sous-
clavière droite.

La crosse surmonte la bronche principale gauche pour aller vers le médiastin postérieur en croisant la
face gauche de la trachée.

Sous la crosse, on trouve le tronc de l’artère pulmonaire qui se divise en 2 branches : artère
pulmonaire droite et artère pulmonaire gauche.

La pulmonaire droite passe sous la crosse et rentre dans le poumon droit par son hile. La pulmonaire
gauche accompagne la bronche principale gauche.

Le nerf vague gauche descend derrière l’artère carotide jusqu’à la crosse de l’aorte. A ce niveau, il
croise la crosse à sa face latérale, au bord inférieur de la crosse, il donne le nerf récurrent gauche qui
monte derrière la crosse de l’aorte puis derrière de le lobe gauche de la glande thyroïde pour rentrer
dans le larynx d’où son nom de nerf laryngé.

Le nerf récurrent droit n’appartient pas à la région du thorax, vu que le vague droit arrive au niveau
de la sous-clavière droite puis se divise donnant ainsi le récurrent droit qui monte derrière le lobe
droit et pénètre dans le larynx.

37
38
5- Vascularisation et innervation :
 Artérielle : Artères thyroïdiennes inférieures + artères bronchiques.
 Veineux : Suit la cartographie artérielle.
 Lymphatique : La lymphe de la trachée est drainée par les ganglions récurrentiels, ceux
latéro-bronchiques et ceux intertrachéo-bronchiques.

B-c / Les bronches principales :


La trachée en regard de la 5ème thoracique se divise en 2 bronches principales droite et
gauche, chaque bronche est destinée à un poumon, elle pénètre le poumon par son hile
accompagnée des autres éléments du pédicule.
Il y a trois éléments qui différencient les deux bronches principales :

 Calibre : La bronche principale droite est plus large que la bronche principale gauche
(1,5cm//1cm)
 Longueur : La bronche principale gauche est plus longue que la droite (5cm//2,5cm)
 Inclinaison : La bronche principale droite est plus verticale que gauche.

Note clinique :

Les corps étrangers inhalés passent facilement dans la bronche principale droite à cause de son
calibre et de sa verticalité.

Notons aussi qu’au-dessus de la bronche principale gauche passe l’aorte et au-dessus de la


bronche principale droite passe la grande veine Azygos.

39
LES POUMONS :
a- Définition :
Les poumons sont des organes pairs en forme de cônes tronqués occupant les gouttières
pleuropulmonaires latérales et responsables de l’hématose.

b- Configuration externe :

Le poumon droit est plus volumineux (700g), le poumon gauche est moins volumineux (500g).

Le poumon droit est divisé par 2 scissures par conséquent, il présente 3 lobes (lobe supérieur, lobe
moyen, lobe inférieur).

Le poumon gauche est divisé par 1 scissure, il présente donc 2 lobes : un supérieur et un inférieur.

40
COMPARAISON

 Description des faces :


La face costale latérale est une face convexe qui commence au niveau du rachis et se termine au
niveau du sternum.

Une face diaphragmatique au contact de la superficie thoracique du diaphragme.

Une face médiastinale : face interne, elle est caractérisée par la présence d’une performation en
forme de raquette appelée : le hile.

 Les bords :
Le poumon a 3 bords : un antérieur, un postérieur et un inférieur.

41
c- Configuration interne :

42
A l’intérieur de chaque poumon on rencontre la subdivision bronchique des bronches principales
issues de la trachée.

Poumon droit :
La bronche principale droite se divise en 3 branches : Bronche lobaire supérieure droite, bronche
lobaire médiane, bronche lobaire inférieure droite.

- La bronche lobaire supérieure droite se divise en une bronche segmentaire apicale, une
bronche segmentaire postérieure et une bronche segmentaire antérieure.
- La bronche lobaire médiane se divise en une bronche segmentaire latérale et une bronche
segmentaire médiale.
- La bronche lobaire inférieure droite se divise en une bronche segmentaire de Nelson droite,
une bronche segmentaire basale médiale droite, une bronche segmentaire basale antérieure
droite, une bronche segmentaire basale latérale droite, une bronche segmentaire basale
postérieure droite.
Poumon gauche :
La bronche principale gauche se divise en 2 branches : Bronche lobaire supérieure gauche, bronche
lobaire inférieure gauche.

- La bronche lobaire supérieure gauche se divise en de branches : une bronche culminale et


une bronche lingulaire.
- La bronche lobaire inférieure gauche se divise en une bronche segmentaire de Nelson
gauche, une bronche segmentaire basale médiale gauche, une bronche segmentaire basale
antérieure gauche, une bronche segmentaire basale latérale gauche, une bronche
segmentaire basale postérieure gauche.

Division des bronches segmentaires :


Chaque bronche segmentaire se divise en bronches sous-segmenaires puis en bronches sus-
lobulaires puis en bronches centro-lobulaires puis bronchioles respiratoires puis en sacs alvéolaires
puis en alvéoles.

Notons que le lobule représente l’unité fonctionnelle du poumon, chaque lobule mesure 1cm3, les
échanges gazeux se font au niveau de l’alvéole.

Au niveau de l’alvéole, l’artère pulmonaire se termine par une arborisation capillaire qui ramène du
sang non-oxygéné à la surface de l’alvéole, l’échange se fait à travers la barrière air-sang, puis les
veines pulmonaires accueillent du sang oxygéné qui se dirige vers le cœur.

43
d- Le hile pulmonaire et la face médiastinale :
Toute la surface des faces du poumon est couverte par la plèvre viscérale sauf le hile pulmonaire.

Poumon droit :
Au niveau du hile droit nous avons la bronche principale droite devant laquelle passe l’artère
pulmonaire et en-dessous les deux veines pulmonaires, en arrière nous avons 2 à 3 artères
bronchiques, les veines bronchiques et les ganglions lymphatiques.

44
La face médiastinale du poumon droit comporte des empreintes notamment celle de l’aorte
descendante, celle de la veine cave supérieure, celle de la veine grande Azygos, ainsi qu’une fosse
cardiaque.

Poumon gauche :
Au niveau du hile gauche, l’artère pulmonaire est située au-dessus de la bronche et on dit qu’elle est
épi-bronchique, les deux veines pulmonaires sont situées plus en avant. En arrière, nous avons une à
deux artères bronchiques en plus des nœuds lymphatiques.

La face médiastinale du poumon gauche : nous avons la crosse aortique ainsi que celles de l’artères
carotide primitive gauche et l’artère sous-clavière gauche. Nous avons également l’empreinte de
l’œsophage et la fosse cardiaque qui est plus large de ce côté.

45
e- Segmentation du poumon :
Chaque poumon est divisé en lobes et chaque lobe est divisé en segments. Malgré la différence de
lobes entre les deux poumons le nombre de segments reste inchangé pour les deux (10 segments par
poumon).

f- Vascularisation du poumon :
Le poumon a deux types de vascularisations : l’une est nourricière qui sert à nourrir les cellules du
poumons et l’autre est fonctionnelle.

1) Vascularisation Fonctionnelle :

46
a- Artérielle :

Le tronc de l’artère pulmonaire sort du ventricule droit puis monte vers le haut et en-dessous de la
crosse de l’aorte se divise en 2 artères pulmonaires, chaque artère va se diviser en suivant la même
subdivision de l’arbre bronchique du poumon correspondant depuis la bronche principale et
jusqu’aux alvéoles.

b- Retour veineux :

Le retour veineux commence au niveau des alvéoles par des capillaires qui font suite aux capillaires
provenant des artérioles dérivant des artères pulmonaires.

Le retour veineux est double c’est pour cela qu’on assiste à deux veines pulmonaires par poumon. Au
niveau du hile, les veines pulmonaires sont plus antérieures que les bronches principales.

Les 4 veines pulmonaires vont passer en dessous de l’artère pulmonaire pour gagner l’atrium
gauche.

2) Vascularisation nourricière :

a- Artérielle :
Les artères bronchiques sont des branches de l’aorte ascendante.

Du côté droit, nous avons 2 à 3 artères bronchiques. Du côté gauche, nous avons 1 à 2 artères
bronchiques.

Ces artères pénètrent dans le hile en arrière des bronches.

47
Les artères bronchiques vont suivre la division bronchique jusqu’aux sacs alvéolaires.

Remarque :

L’artère pulmonaire peut être le siège d’obstructions (embolie pulmonaire) entraîne l’arrêt de
l’oxygénation du sang : hypoxémie.

La section de l’artère bronchique entraîne la nécrose du poumon.

b- Le retour veineux :

Le retour veineux pulmonaire se fait par les veines bronchiques. Le drainage se fait dans le système
azygos ensuite.

Le poumon droit se draine dans la grande veine azygos.

Le poumon gauche se draine dans la veine hémiazygos supérieure.

g- Innervation du poumon :
Le sympathique agit comme bronchodilatateur avec accélération du rythme respiratoire.

Le parasympathique agit comme bronchoconstricteur avec ralentissement du rythme respiratoire.

48
Plèvre
1- Introduction
a- Définition :
Membrane séreuse qui couvre la totalité du poumon sauf le hile et la totalité de la face interne du
thorax et la face supérieure du diaphragme.

On distingue 2 plèvres :

- Plèvre viscérale : qui couvre le parenchyme pulmonaire.

-Plèvre pariétale : qui couvre la paroi thoracique.

Ces deux plèvres se joignent au niveau du hile sous forme d’un ligament triangulaire, le sac entre les
deux plèvres s’appelle : cavité pleurale.

b- Intérêt :
Physiologique : intérêt vital, dans cette cavité règne une pression négative (cavité pleurale inférieure
à la pression atmosphérique), cette pression maintient l’accolement entre les deux feuillets pariétal
et viscéral. En cas de brèche ou de trou au niveau de la plèvre, il risque d’y avoir une pénétration
d’air dans la cavité c’est un pneumothorax, ou de sang et c’est un hémothorax, ou de pue et c’est un
pyothorax, ou des trois en même temps et c’est un pneumopyohémothorax ;).

Lors d’une ponction pleurale, on peut, dans certains cas pathologiques, aspirer un liquide jaune citrin
et on dit qu’il s’agit d’une pleurésie, on envoie ensuite ce liquide au laboratoire de chimie,
d’immunologie, de cytologie, de bactériologie.

Si l’on aspire un liquide chyleux (comme du lait), on parle d’un chylothorax.

49
2- Description :

La plèvre pariétale colle à la face interne du thorax et descend jusqu’à la zone d’insertion du
diaphragme, à ce niveau elle se réfléchit pour couvrir la face supérieure du diaphragme, elle forme
ainsi un sinus ou bien un cul de sac appelé sinus costo-diaphragmatique, elle tapisse la face
supérieure du diaphragme puis se réfléchit sur la face médiastinal formant le sinus médiastino-
diaphragmatique, elle monte ensuite où elle fusionne avec la plèvre pariétale pour former un sinus
hilaire. La partie supérieure de la plèvre pariétale forme un dôme pleural alors que la plèvre viscéral
colle intimement à l’apex.

3- Vascularisation et Innervation :
La plèvre viscérale est vascularisée par les artères bronchiques.

La plèvre pariétale est vascularisée par 3 sources : Les artères intercostales, les artères
diaphragmatiques, les artères thoraciques internes.

Innervation :
Viscérale : comme celle du poumon (sympathique et parasympathique)

Pariétale : nerf phrénique + nerfs intercostaux.

50
Introduction :
Le Médiastin

Le médiastin est l’espace médio thoracique situé entre les deux poumons, il s’étend du sternum
antérieurement jusqu’au rachis thoracique postérieurement. La limite supérieure du médiastin est
l’orifice supérieure du thorax qui s’étend de T1 jusqu’au manubrium sternal, la limite inférieure est le
diaphragme.

Notons que la limite supérieure du médiastin est une ouverture ce qui fait qu’il existe une
communication entre la région cervicale et la région thoracique (pue, tumeurs …), contrairement à la
limite inférieure qui est une membrane musculo-aponévrotique qui ne permet pas la communication
thoraco-abdominale.

51
Le médiastin est subdivisé en 4 régions, on utilise comme repère de division la trachée qui
commence à C1 et se termine à Th5 : une ligne verticale passe par la face antérieure de la trachée
et une autre horizontale la coupe et passe par la limite inférieure de la trachée. Le médiastin est
donc divisé en : médiastin antéro-supérieur (base du cœur + gros vaisseaux), médiastin antéro-
inférieur (cœur), médiastin postéro-supérieur et postéro-supérieur qui contiennent des éléments
communs (œsophage et aorte thoracique).

A- Médiastin antéro-supérieur :

La partie la plus antérieure du médiastin est masquée par la loge thymique qui contient, comme son
nom l’indique, le thymus.
La paroi antérieure de cette dernière (la loge thymique) est formée par le feuillet profond du
fascia cervical moyen en haut et le ligament sterno-péricardique en bas. Sa paroi postérieure est
constituée par le fascia thyro-péricardique et le péricarde sous-jacent. Latéralement, la loge
thymique est délimitée par les gaines des vaisseaux du cou. En avant, cette loge répond au
ligament sterno-péricardique. La loge thymique est limitée par l’aponévrose cervicale moyenne
du côté antérieur, l’aponévrose cervicale profonde du côté postérieur, et le ligament
sternopéricardique en bas.
Quant au thymus, il a une couleur jaune de chameau à la forme pyramidal et responsable de la
coordination de la forme immunitaire pendant les 5 premières années. Cette glande se
transforme en cellules thymiques noyées dans un magma graisseux au sein de l’aponévrose ce
qui forme les vestiges du thymus qui peut être le siège de quelques pathologies.

52
En sectionnant la loge thymique, on se retrouve en égard du médiastin antéro-supérieur contenant
essentiellement les vaisseaux de la base du cœur.

1- Aorte :
C’est une grosse artère qui quitte le cœur par sa première partie, elle est ascendante jusqu’au
deuxième espace intercostal puis effectue une courbure au niveau de la bronche principale gauche
pour faire partie du médiastin postérieure.

La crosse de l’aorte est une courbure d’environ 8cm et qui fait suite à l’aorte ascendante. Elle devient
ensuite postérieure et descendante à partie de Th4-5 portant le nom d’aorte thoracique en regard du
rachis thoracique. Elle prend fin au niveau de l’orifice diaphragmatique de l’aorte (ensuite on parle
d’aorte abdominale).

Branches collatérales de l’aorte :


- Le premier segment (aorte ascendante) va donner 2 artères : artères coronaires droite et
gauche.
- La crosse : elle donne les principaux vaisseaux qui vont alimenter la région cervicale et le
membre supérieur, la face, le cou :
 Tronc artériel brachiocéphalique (droit) : il se divise à son tour dans la région
cervicale en artère sous-clavière et artère primitive droites.
 Dans la face antérieure, il y a naissance de l’artère primitive gauche.
 Dans la face postérieure, à gauche de la trachée, nait la sous-clavière gauche.
 Les artères bronchiques.
- L’aorte descendante : elle donne naissance, depuis sa face antérieure à des branches
intercostales et depuis sa face postérieure, elle donne des branches viscérales.

53
2- Artère pulmonaire :
Son rôle principal, physiologique, vital est l’hématose.

Elle fait son départ depuis le ventricule droit en transportant le sang désoxygéné vers les poumons.

L’origine de ce gros vaisseau est la valve pulmonaire qui comporte 3 valvules sigmoïdes, il emprunte
ensuite un trajet plus court que l’aorte, il va en cravater en avant le premier segment puis se diviser
en deux artères pulmonaires droite et gauche qui vont aller dans les hiles pulmonaires
correspondants après être passé en avant de la bronche principale droite et en dessous de la
bronche principale de la bronche principale gauche. Notons aussi qu’en dessous de la bifurcation
trachéale se trouvent des lymphe-nœuds sous carénaires, et le long de la trachée se trouve une
chaîne de lymphe-nœuds nommés récurrentiels.

Entre la concavité inférieure de la crosse de l’aorte et la bifurcation de l’artère pulmonaire il y a


existence d’un ligament artériel qui assurait la communication artérielle entre les deux vaisseaux lors
de la vie intra-utérine vu que les poumons n’assuraient pas leur fonction.

54
Pathologie :

Le ligament artériel qui était un canal artériel peut persister chez certaines personnes et donc mène à
une communication entre les 2 artères (passage du sang désoxygéné dans l’aorte), l’hypoxie des
cellules fait donc que le sujet est toujours fatigué.

55
3- Veine cave supérieure :

La veine cave supérieure est le vaisseau qui draine les structures pariétales et viscérales au-dessus du
diaphragme.

La veine cave supérieure résulte du regroupement de la veine grande Azygos et les deux troncs
veineux brachiocéphaliques droit et gauche.

Chaque tronc veineux brachiocéphalique résulte de la réunion d’une veine jugulaire qui draine la
région cervicale et faciale et une veine sous-clavière qui draine le membre supérieur. Chaque tronc
veineux brachiocéphalique a un trajet différent de l’autre :

- A droite : Les deux veines vont se rejoindre et avoir un trajet descendant et parallèle au tronc
artériel brachiocéphalique.
- A gauche : Les deux veines vont se rejoindre et former une dilatation qui va accueillir le canal
thoracique on parle alors du confluent de Pyrogoff gauche, le TVBC gauche va avoir ensuite
un trajet incliné vers la droite et vers le bas.

La veine azygos qui participe à la formation de la veine cave supérieure a plusieurs branches
collatérales comme les veines intercostales supérieures droites, la veines hémiazygos, les veines
œsophagiennes, les veines médiastinales, les veines bronchiques droite et péricardiques.

Les vaisseaux de la base du cœur ont des rapports intimes avec des nerfs, ainsi entre la crosse de
l’aorte et la bifurcation de l’artère pulmonaire il y a le ganglion nerveux de Wrisberg qui donne des
faisceaux antérieurs et postérieurs à l’intérieur du péricarde. Le nerf principal du système
parasympathique est acheminé à partir de la base du crâne, il passe derrière la carotide et la

56
jugulaire et porte le nom de nerf vague ou nerf X. Les deux nerfs vagues n’ont pas le même trajet à
droite et à gauche en raison de la vascularisation :

- A gauche, il croise en arrière la partie horizontale de la crosse de l’aorte et rejoint la face


postérieure du pédicule pulmonaire, il rejoint ensuite la face latérale gauche de l’œsophage
pour cheminer progressivement sur sa face antérieure.
- A droite, il croise la face latérale du TABC pour continuer le long de la face latérale de la
trachée et rejoindre la face latérale droite de l’œsophage puis gagne sa face postérieure.

De plus, à partir du nerf vague nait un autre nerf qui jour un rôle important dans le médiastin qui est
le nerf récurrent. Notons qu’il y a une différence entre l’origine et le trajet des deux nerfs laryngés
(récurrents) droit et gauche.

La veine Grande Azygos :

Cette veine débute entre L1 et L2 entre la veine subcostale droite et la veine lombale droite. Elle
monte alors au thorax et chemine dans le médiastin postérieur à droite du conduit thoracique, et au
niveau de Th4 elle se courbe vers l’avant pour rejoindre la veine cave supérieure, elle accueille la
veine azygos accessoire, l’hémiazygos supérieure, l’hémiazygos inférieure et la 7ème veine
intercostale, elle draine donc les parois du thorax ainsi que quelques viscères.

**NB** : Nous n’étudierons pas le médiastin antéro-inférieur dans ce chapitre car il contient
essentiellement le cœur qui sera donc étudié dans un chapitre à part avec Pr.Rouadi.

57
Schéma récapitulatif général DES GROS VAISSEAUX DE LA BASE DU COEUR

58
(Schéma explicatif qui ne fait pas partie du cours, il s’agit d’une vue antérieure)

B-Médiastin postérieur :

Nous considérons que la trachée est un élément transparent, en arrière on se retrouve en regard du
médiastin postérieur qui est divisé horizontalement en 2 étages : nous avons deux crosses vasculaires,
l’une est veineuse à droite formée par la veine azygos, l’autre est artérielle à droite formée par
l’aorte. De ce fait, le médiastin se trouve divisé par un plan horizontal passant au-dessus des deux
crosses en : espace sus-azyoaortique et espace sous-azygoaortique.

L’élément le plus antérieur du médiastin postérieur est l’œsophage.

59
L’œsophage est un conduit musculo-membraneux qui relie l’oropharynx à l’estomac constituant
ainsi le premier segment du tube digestif. Il est divisé en 4 segments (segment cervical, segment
thoracique étant le plus long, segment diaphragmatique, segment abdominal). Il débute par une
dilatation au niveau de C6 appelée la bouche de Killian puis il emprunte un trajet descendant et dévie
vers la droite en raison de la crosse de l’aorte qui se trouve à gauche, ensuite il reprend son trajet
vers la gauche pour quitter le médiastin au hiatus de l’œsophage à 2 cm à gauche de la ligne
médiane. (L’œsophage est postéro gauche alors que la trachée est antéro-droite).

60
L’œsophage permet le passage du bol alimentaire suite à la déglutition grâce au péristaltisme.

Notons que dans une vue de profil, l’œsophage épouse le rachis postérieurement.

Antérieurement, le médiastin postérieur contracte des rapports avec la trachée dans sa partie
sus-azyoaortique, et avec le segment inter-azygoaortique et les bronches principales, et avec le cœur
dans la partie sous-azygoaortique.

Les nerfs récurrents droit et gauche descendent en avant puis deviennent postérieurs en raison de la
bifurcation artérielle au-dessus du cœur, ils quittent ensuite le thorax le gauche deviendra antérieur
et le droit deviendra postérieur, les deux sont intimement collés à l’œsophage et on parle de nerfs
vagues.

Postérieurement, on peut voir l’œsophage qui descend vers la gauche puis passe en arrière la
bronche principale gauche. Nous avons également l’aorte thoracique qui fait suite à la crosse, ainsi
était-elle antéro-gauche elle devient ensuite progressivement postéro droite (relativement) après
avoir cravaté l’œsophage sous la forme d’un S italique puis elle quitte le thorax par le hiatus
diaphragmatique de l’aorte au niveau de la ligne médiane.

Notons aussi que nous avons aussi sur le même plan postérieur un élément satellite qui est lié à la
vascularisation lymphatique, c’est en effet la destination finale de tous les canaux et ganglions
lymphatiques, on parle donc du canal thoracique qui prend son origine au niveau de son hiatus
au diaphragme pour ensuite parcourir le médiastin en arrière en sousazyoaortique et
interazygoaortique et en avant quand il arrive au segment susazygoaortique pour finir son trajet en
rejoignant la circulation veineuse en se jetant dans le confluant de Pyrogoff gauche.

61
62
Toujours dans le plan postérieur, latéralement, il y a à gauche les deux veines hémiazygos, une
supérieure qui draine les espaces intercostaux de la 1ère côte à la 6ème et une inférieure qui draine
ceux de la 8ème côte à la 12ème. Le 7ème espace intercostal est drainé par une veine libre, les 3 vont
aller plonger dans la grande veine azygos qui constitue un rapport important de l’œsophage en
latéral droit. Les trois veines passent derrière toutes les structures vasculo-nerveuses. Pour ce qui est
des structures nerveuses, nous avons bilatéralement (toujours dans le médiastin postérieur) les deux
chaînes sympathiques qui longent le rachis de haut en bas. De chaque côté, les ganglions gauches et
droits échangent des rameaux communicants qui donnent aussi des nerfs et des axones qui vont
former de Th1 à Th9 un ensemble de filaments nerveux qui vont constituer LE NERF GRAND
SPLANCHNIQUE alors que de Th10 à Th11 ils formeront LE PETIT NERF SPLANCHNIQUE et au niveau
de Th12 on parle du NERF SPLANCHNIQUE ACCESSOIRE (avec une symétrie d’axe sagittal).

63
LES COUPES TRANSVERSALES :
Après avoir étudié le médiastin en ayant recours à des coupes longitudinales, nous allons procéder
par des coupes transversales qui vont passer par les 4 niveaux les plus importants :

 Orifice thoracique supérieure : Th2


 Niveau des crosses : Th4
 Niveau de fin de la trachée : Th5
 Niveau du cœur : Th6 (si on réalise des coupes au niveau de Th7 et Th8 on se
retrouvera en face des mêmes coupes avec des variations anatomiques du
cœur uniquement).

1ère COUPE :

64
En avant nous avons le manubrium sternal entouré de cartilage chondral, en arrière nous avons le
corps vertébral de la 2ème vertèbre thoracique. Latéralement nous avons les bords du médiastin où la
plèvre est déployée.

Sur le plan viscéral, juste en arrière du manubrium se trouve la loge thymique de forme losangée
qui renferme les vestiges du thymus. Ensuite, on a la trachée qui est médiane et part vers la droite.
Encore plus en arrière, on a l’œsophage qui est dévié vers la gauche. Les 2 éléments sont entourés
par une gaine conjonctive, c’est la gaine trachéo-œsophagienne formée de tissu conjonctif
décollable.

Sur le plan vasculaire, les vaisseaux les plus antérieurs sont les artères et les veines mammaires
internes. Un peu plus en arrière on retrouve les gros vaisseaux qui proviennent de la crosse de l’aorte
notamment le TABC, la carotide primitive gauche, la sous-clavière gauche qui naît dans le médiastin
postérieur puis devient latérotrachéale.

Notons également qu’à ce niveau, nous avons les confluents veineux de Pyrogoff droit et gauche
antérieurement, et nous avons aussi les TVBC droit et gauche juste en dessous et donc non visible à
ce niveau. Et en arrière nous avons latéralement la veine azygos accessoire à droite et l’hémiazygos
supérieure à gauche.

Sur le plan lymphatique, nous avons le canal thoracique qui s’abouche dans le confluent de Pyrogoff
gauche. Pour les ganglions lymphatiques, il y a la chaîne latéro-trachéale droite et la chaine latéro-
trachéale gauche appelée aussi récurrentielle.

Sur le plan nerveux, les deux nerfs vagues droit et gauche descendent de manière satellite aux
vaisseaux de la région cervicale, sauf que le droit donnera le laryngé au niveau du cou (donc pas
d’existence de récurent droit dans le médiastin) et le gauche donnera le nerf récurrentiel au niveau
de la crosse de l’aorte et il est centré par les ganglions récurrentiels. En plus nous avons les nerfs
phréniques droit et gauche en rapport avec la plèvre. En rapport avec le rachis, nous avons la chaîne
sympathique présentant des ganglions droits et gauches reliés par des rameaux communicants.

65
2ème COUPE :

Elle passe au niveau de la Th4, en avant c’est toujours le sternum qui borde la partie médiane de la
face antérieure du médiastin et en arrière la vertèbre. Notons qu’à ce niveau, la loge thymique n’a
toujours pas disparue. Les faces médiastinales de la plèvre enveloppent toujours le médiastin de
l’extérieur.

Sur le plan viscéral, la trachée a déjà dévié vers la droite et n’est donc plus aussi médiane que sur la
coupe précédente, l’œsophage par contre est plus gauche et les deux conduits sont joints par la
gaine conjonctive.

Sur le plan vasculaire, cet étage du thorax est plus ou moins particulier car on parle de la partie
interazygo-aortique donc on voit les deux crosses. La crosse de l’aorte va de l’antéro-droit vers le
postéro-gauche en cravatant les faces latérales de l’œsophage et de la trachée, de cette crosse
commence le TABC à droite puis la carotide primitive gauche et la sous-clavière gauche. Juste à
droite de l’aorte ascendante, nous avons la Veine cave supérieure qui va accueillir au niveau de sa
face postérieure la grande veine azygos qui vient de faire sa crosse de l’arrière vers l’avant et qui
reçoit à sa face supérieure de la crosse la veine azygos accessoire.

Evidemment l’artère et la veine mammaires sont toujours présentes.

Sur le plan lymphatique, nous avons toujours le canal thoracique en arrière de l’œsophage et à
droite de la crosse de l’aorte, nous avons également les ganglions latéro-trachéaux droits et gauches.

Sur le plan nerveux, nous avons latéralement et avant les deux nerfs phréniques droit et gauche, le
droit contracte un rapport avec la VCS.
Plus en arrière, nous avons le nerf vague droit qui commence à aller vers l’arrière pour devenir intime

66
à la face postérieure de l’œsophage et être nommé le vague postérieur. Le nerf vague gauche sera
plus dirigé vers l’avant pour défiler en avant de l’œsophage et devenir le vague antérieur. C’est à ce
niveau que l’on assiste à la naissance du nerf récurrent gauche à partir du nerf vague gauche au
niveau de la crosse de l’aorte

Bilatéralement du rachis, la chaîne sympathique est faite de ganglions droits et d’autres gauches.

3ème COUPE :

Le sternum est toujours en avant et la vertèbre thoracique en arrière, le thymus a disparu mais la
loge thymique est plus fine à ce niveau formée uniquement d’aponévroses qui descendront jusqu’au
péricarde. Bilatéralement, nous remarquons qu’il y a une ouverture sur chaque face médiastinale de
la plèvre, ce sont les deux hiles pulmonaires.

Sur le plan viscéral, la trachée n’est plus, on parle donc des bronches principales droite et gauche
qui ont, comme la trachée, une face postérieure plane et une face antérieure convexe. L’œsophage
est juste en arrière de la bronche principale gauche, ayant une jointure par une gaine conjonctive
entre les deux.

Sur le plan vasculaire, en avant nous avons les artères et les veines mammaires internes. Nous
avons en avant droite la partie terminale de l’aorte ascendante et sur son côté droit se trouve la VCS,
du côté gauche nous avons la bifurcation de l’artère pulmonaire qui porte du sang désoxygéné,
comme nous avons quatre veines pulmonaires portant du sang oxygéné, mais sur la coupe on ne voit
que deux de ces veines, une de chaque côté. Notons aussi que la VCS, l’Aorte ascendante et l’artère
pulmonaire sont enveloppé d’une gaine conjonctive qui est une extension du péricarde. En arrière,
vers la gauche nous avons l’aorte descendante, et encore plus en arrière, bilatéralement, nous avons
à droite la grande veine azygos et à gauche la veine hémiazygos supérieure.

67
Sur le plan lymphatique, nous avons les lymphe-nœuds sous-carénaires en dessous de la
bifurcation trachéale, nous avons également le canal thoracique vers la gauche en regard de la face
droite de l’aorte descendante.

Sur le plan nerveux, nous avons toujours les deux nerfs vagues qui sont plus proches de
l’œsophage, le droit tend à devenir postérieur tandis que le gauche tend à devenir antérieur. Les
deux nerfs phréniques sont parallèles et symétriques. Entre la crosse en haut et la bifurcation de
l’artère pulmonaire en bas, il y a la partie initiale de l’insertion du ligament artériel et à ce niveau-là
le ganglion de Wrisbers (ensemble de corps cellulaires ganglionnaires) a déjà donné ce qu’on appelle
les nerfs cardiaques antérieurs et postérieurs. La chaîne sympathique est toujours de présence.

4ème COUPE :

Nous sommes à présent au niveau de l’étage cardiaque où en avant c’est le sternum et en arrière la
6ème vertèbre thoracique, la loge thymique n’est plus à ce niveau.

Sur le plan viscéral, nous n’avons plus ni trachée ni bronches principales, l’œsophage par contre est
l’élément le plus médian mais l’élément le plus important est le cœur qui est plutôt antérieur avec
une base postérieure et une pointe antéro-gauche. L’atrium droit est en continuité avec la veine cave
alors que l’atrium gauche est en continuité avec les 4 veines pulmonaires. Le ventricule gauche va
donner le départ de l’aorte au niveau supérieur alors que le ventricule droit donne le départ de
l’artère pulmonaire. Le cœur est enveloppé de péricarde qui a des fibres autour des vaisseaux de la
base du cœur.

Note clinique : L’atrium gauche est directement en rapport avec l’œsophage. Un épanchement du
péricarde à ce niveau va toucher l’œsophage et on aura une diminution de la contractilité de
l’œsophage et d’où un arrêt de passage des aliments ou un passage douloureux (la dysphagie). Une
tumeur de l’œsophage à ce niveau-là va venir empiéter sur le cœur et donc gêner sa contractilité ce
qui se manifestera par des troubles du rythme cardiaque. Ce rapport étroit fait que les 2 structures
vont échanger entre elles les expressions cliniques de leurs pathologies respectives.

68
Sur le plan vasculaire, nous avons évidemment les artères et veine thoraciques internes. En arrière
nous avons la partie de l’aorte descendante qui a fait suite à la crosse et qui donne des artères
intercostales. Nous avons, bilatéralement et en arrière, à droite la veine grande azygos et à gauche
l’hémiazygos supérieure qui va se diriger à ce niveau vers la veine grande azygos.

Sur le plan lymphatique, nous avons le canal thoracique en arrière de l’œsophage et en


antérodroite de l’aorte.

Sur le plan nerveux, les nerfs phréniques sont de part et d’autre satellites à la plèvre médiastinale.
Les deux nerfs vagues droit et gauche sont devenus respectivement postérieur et antérieur. Et
évidemment, la chaine sympathique longe toujours le rachis.

69
Le Cœur
1- Introduction :
- Définition : Le cœur est un muscle creusé de 4 cavités (99% de sa masse est musculaire) et
enveloppé d’une séreuse qui est le péricarde. Il est doté d’une fonction contractile
automatique et c’est l’organe moteur de la circulation artérielle.

Le muscle cardiaque n’est ni classé lisse comme l’estomac (viscéral et de motricité involontaire)
ni classé strié volontaire (doté de stries, lié à un os et sous motricité volontaire), sa motricité est
automatique et dont le système nerveux est indépendant du système nerveux central.

- Intérêt : Physiologique
Pathologique : Cardiomyopathie, valvulopathie, cardiopathie ischémique.
2- Situation :

70
Le cœur est situé dans le médiastin antéro-inférieur il a la forme d’une pyramide triangulaire avec un
sommet et 3 faces.

L’axe du cœur est oblique en avant et à gauche, il a une face sterno-costale qui est antérieure, une
face pulmonaire qui est gauche et une face diaphragmatique qui est inférieure.

Son sommet ou apex est antérieur, inférieur et gauche.

Sa base est postérieure, supérieure et droite.

3- Configuration externe :

La vue antérieure du cœur montre 3 compartiments cardiaques :

- Atrium droit : il est étendu entre la VCS et la VCI et donc reçoit le sang veineux désoxygéné
de l’organisme et il est entouré par une excroissance musculaire à rôle mineur et qui est
l’auricule droit.
- Ventricule droit : Il est surmonté par les gros vaisseaux supracardique notamment l’aorte et
l’artère pulmonaire qui porte du sang désoxygéné pour jouer son rôle fonctionnel. La vue
antérieure crée une illusion laissant croire que l’aorte sort du ventricule droit.
- Ventricule gauche : Il est surmonté de l’auricule gauche.

De plus on peut voir des sillons qui sont les gouttières divisant les cavités cardiaques en
superficie et abritant les vaisseaux coronaires. (Sillon atrio-ventriculaire antérieur, sillon
interventriculaire antérieur).

Sur cette vue on peut voir également la face diaphragmatique.

71
Sur la vue postérieure on voit que la base du cœur est formée par les deux atriums droit et
gauche et le sillon interatrial. L’atrium droit est étendu entre les deux veines caves donc
contenant du sang désoxygéné, alors que l’atrium gauche 4 gros vaisseaux qui sont les veines
pulmonaires qui contiennent du sang oxygéné provenant des poumons (de couleur rouge).
L’apex est inférieur, antérieur et gauche.

Cette face montre également un sillon atrioventriculaire postérieur et qui est entre le ventricule
gauche et l’atrium gauche ainsi qu’un sillon interventriculaire postérieur et un sillon interatrial
postérieur. La zone de croisement de ces 3 sillons s’appelle la croix des sillons qui est inférieure
et gauche.

On voit aussi sur cette vue la face pulmonaire et la face diaphragmatique constituée des deux
ventricules.

72
L’organisation schématique du cœur montre les 4 cavités cardiaques.

On voit l’atrium gauche accueillant les 4 veines pulmonaires (on ne voit que deux sur le schéma),
on voit également l’atrium droit accueillant la VCS et la VCI.

Entre le ventricule et l’atrium se trouve un orifice dont la fermeture est assurée par une valve.
On compte alors deux orifices et donc deux valves atrio-ventriculaire l’un est droit et l’autre est
gauche.

On compte aussi deux orifices artériels qui font communiquer le ventricule et son artère
correspondante. Il y a l’orifice de sortie artérielle qui marque le départ de l’aorte et puis il y a
l’orifice pulmonaire d’où sort l’artère pulmonaire et donc une valve aortique et une valve
pulmonaire.

L’ouverture de chaque valve et le passage du sang d’un compartiment à un autre se fait par le
défaut de pression (du milieu à haute pression au milieu à basse pression).

Explication générale :
Quand le sang est drainé par la VCI et la VCS va être déversé dans l’atrium droit, la pression de
cette cavité va donc monter en pic ce qui crée un gradient de pression entre le ventricule et
l’atrium droits ce qui va pousser la valve atrio-ventriculaire droite nommée tricuspide à s’ouvrir
et le sang se déverse dans le ventricule droit. La valve pulmonaire va s’ouvrir et le sang du
ventricule droit sera éjecté dans l’artère pulmonaire qui le conduira aux poumons où il y a un
contact intime entre les alvéoles et les capillaires sanguins, le sang sera donc oxygéné et
dépourvu de gaz carbonique et de déchets respiratoires. Le sang retourne ensuite à travers les
veines pulmonaires vers l’atrium gauche ce qui créera un gradient de pression poussant la valve
atrio-ventriculaire gauche nommée valve mitrale à s’ouvrir et le sang sera déversé dans le

73
ventricule gauche pour pousser la valve aortique à s’ouvrir et le sang sera éjecté dans l’aorte
pour qu’il vascularise les tissus de l’organisme.

Le sang va donc marquer un cycle en :

DIASTOLE : Remplissage des ventricules par relâchement du myocarde.

SYSTOLE : Ejection du sang dans les artères par contraction du muscle cardiaque.

La séparation des deux parties du rythme cardiaque est marquée par la fermeture des valves.

Fermeture des valves atrio-ventriculaires marque la fin de la diastole et le début de la systole.

Fermeture des valves artérielles marque la fin de la systole et le début de la diastole.

En clinique : Le murmure entendu au stéthoscope lors de l’examen est un bruit en 2 étapes B1


(diastole) et B2 (systole).

4- Configuration interne :

Le cœur est formé de 3 tuniques :

- Interne : Endocarde sur lequel circule le sang et il tapisse les cavités cardiaques.
- Moyenne : Tissu musculaire de nom de myocarde et c’est la tunique la plus volumineuse.
- Externe : Feuillet viscéral du péricarde, son autre feuillet est d’une structure séreuse.
 Notons aussi que le cœur est fermé d’une cloison musculo-membranaire appelé septum
cardiaque séparé en deux parties, un septum inter-atrial : entre les deux atriums droit et
gauche, et un septum interventriculaire : entre les deux ventricules droit et gauche. Le

74
septum interventriculaire est séparé en deux parties, une partie supérieure qui est une
membrane fine appelée le septum membranacé et une partie inférieure qui est musculaire
épaisse appelée septum interventriculaire musculaire.
 L’orifice atrio-ventriculaire droite est fermée par une valve qui est formée par 3 valvules et
porte le nom de valve tricuspide.
L’orifice atrio-ventriculaire gauche est fermé d’une valve à 2 valvules appelée valve mitrale.
Cette coupe ne permet pas de voir les valves artérielles.
 Au niveau de chaque ventricule, il y a des structures musculaires appelées muscles
papillaires qui jouent un rôle majeur dans la contraction cardiaque, ces muscles vont se
contracter par un réflexe à défaut de pression, ils sont reliés aux valvules des valves mitrale
et tricuspide par des cordages tendineux et par conséquent, en se contractant, le myocarde
va tirer sur les cordages tendineux et donc ouvrir les valvules, elles se fermeront par
relâchement des muscles.

Le schéma du cœur droit montre que la paroi externe contient des muscles pectinés qui par leur
contraction vont chasser le sang de l’atrium droit vers le ventricule. Les 5 autres parois sont :
postérieure, supérieure qui contient l’orifice d’entrée de la VCS et inférieure qui est
partiellement fermée par une valvule appelée valvule d’Eustachi et dont le rôle est d’empêcher
le reflux veineux vers le membre inférieur et toute la partie sous-diaphragmatique vu que le sang
de ces régions est drainé en contre sens de la gravité, une paroi interne qui est le septum inter-
atrial contenant une dépression qui est un vestige de embryonnaire d’un orifice permettant la
communication entre les deux atriums, cette cicatrice s’appelle la fosse ovale résultant de la
communication inter-atriale pendant la vie intra-utérine.

75
Pathologie congénitale : La CIA ou communication inter-atriale est la non fermeture de l’orifice en
question ce qui nécessite une prise en charge chirurgicale vu qu’il en résultera le passage d’un
sang non-oxygéné dans l’aorte d’où la cyanose (coloration bleue) à cause de la présence excessive
du CO2 dans les téguments (peau et muqueuses). La CIA est une pathologie cyanogène.

La paroi antérieure est occupée par l’orifice Atrio-ventriculaire qui est fermée par la valve
tricuspide.

Au niveau de la jonction entre la paroi septale et celle antérieure se trouve le sinus coronaire qui
va drainer le sang veineux du système coronaire en entier, ce sinus est fermé par la valvule de
Thébésius.

Le ventricule par contre est couvert de deux parois qui sont la paroi septale interne et la paroi
externe circonférentielle. La paroi septale contient les muscles papillaires reliés à la valve
tricuspide par les cordages tendineux.

Au niveau de la partie postéro-supérieure se trouve la valve pulmonaire qui continent 3 valvules


pulmonaires et qui marque le début de l’artère pulmonaire.

Au niveau gauche, tout comme dans le cœur droit, l’atrium gauche contient 6 parois qui sont
une externe contenant les muscles pectinés, une supérieure, une inférieure, une postérieure
contenant les 4 orifices d’entrée des veines pulmonaires, une interne ou septale contenant le
repli semi-lunaire qui est équivalent à la fosse ovale au niveau du cœur droit et la paroi
antérieure qui est entièrement occupée par la valve mitrale.

Le myocarde au niveau du ventricule gauche est plus épais qu’au niveau du ventricule droit vu
qu’il doit se contracter pour éjecter le sang dans tout l’organisme. Il contient aussi les muscles

76
papillaires reliés à la valve mitrale par les cordages tendineux. L’orifice aortique est fermé par la
valve aortique qui va marquer le départ de l’aorte ascendante.

Notons que depuis le début de ce cours nous parlons de valves dont le rôle est principalement
d’empêcher le reflux sanguin dans le sens opposé à celui de la circulation.

Pour pouvoir une vue claire de ces valves, on réalise une coupe oblique du cœur perpendiculaire à
son axe, ainsi on réalise la présence d’un squelette fibreux auquel s’attachent les 4 valves.

La valve la plus antérieure est la valve pulmonaire qui s’ouvre en 3 petites valvules, puis elle est
suivie (en allant de l’avant vers l’arrière) par la valve aortique contenant aussi 3 valvules.
Postérieurement, nous avons 2 valves dans le même plan horizontal, à gauche c’est la valve mitrale
qui a deux valvules et à droite il y a la valve tricuspide qui, à son tour, a 3 valvules comme son nom
l’indique.

En pathologie (valvulopathie) :

- RAA (Rhumatisme Articulaire Aigu) : Sujets à angines récidivantes mal soignées qui vont
causer une inflammation des valves qui deviendront atteintes de fibrose.
- Sténose : Rétrécissement du diamètre de l’orifice atrioventriculaire ou ventriculo-artérielle ce
qui donne un souffle à l’auscultation au stéthoscope.
- Insuffisance : c’est la rétraction des valvules ce qui implique un reflux sanguin et donne aussi
un souffle à l’auscultation.

77
5- Vascularisation du cœur :
Le cœur étant formé de 99% de masse musculaire (le myocarde), il a besoin de nutriments et
d’oxygénation et donc d’irrigation sanguine. Cette vascularisation est assurée par les artères
coronaires droite et gauche qui sont les premières branches collatérales de l’aorte. Le système
vasculaire cardiaque ou coronaire est souvent siège de pathologies car il est d’une vascularisation
terminale et donc non-anastomotique (chaque territoire est vascularisé par une seule artère),
contrairement à la vascularisation anastomotique où chaque territoire est vascularisé par plusieurs
branches ; alors que s’il y a un arrêt de la vascularisation d’un territoire il y’aura automatiquement
une nécrose de ce territoire.

L’obstruction des artères coronaires est souvent causée par l’athérosclérose qui est un dépôt de
fibroses et de graisses dans la lumière des vaisseaux ce qui gêne le flux du sang et entraîne ensuite
une nécrose des tissus. S’il y’a obstruction de l’une des artères principales, le sujet risque un infractus
du myocarde. Afin de localiser l’athérosclérose, on a recours souvent à une coronarographie qui est
une radio des artères coronaires par injection d’un produit radio-opaque afin de détecter les caillots.

1- La Vascularisation Artérielle :
La vascularisation artérielle du système coronaire est assurée par deux artères qui sont la
coronaire droite et la coronaire gauche.

78
a- Artère coronaire droite :
- Origine : Elle nait à droite de l’aorte ascendante au niveau du sinus coronaire.
- Trajet en 3 segments :
 1er Segment : Il nait entre l’artère pulmonaire et l’atrium droit jusqu’au sillon
atrioventriculaire antérieur.
 2ème Segment :va suivre le sillon atrio-ventriculaire antérieur jusqu’au bout droit du cœur
qu’il va contourner à gauche de la VCI et se retrouver à la face postérieure du cœur pour
donner naissance au 3ème segment.
 3ème Segment : Il sort à la gauche de la VCI, il rejoint le sillon interventriculaire postérieur, ce
segment est très court.
- Terminaison : Cette artère se termine en se bifurquant en 2 branches terminales :
 Une artère interventriculaire postérieure qui suit le sillon du même nom.
 Une artère rétro-ventriculaire gauche.

Sur son trajet, la branche principale de l’artère coronaire droite droit donne plusieurs branches
collatérales :

 Au niveau du 1er segment, l’artère coronaire droite va donner quelques branches pour
l’atrium droit dont la plus importante est l’artère atriale supérieure droite qui va vasculariser
le tissu nerveux à 60% qui est le tissu nodal, s’il y a donc une athérosclérose de cette artère,
le tissu nodal se verra donc sujet à des troubles de rythme cardiaque. Ce segment donne
aussi des branches nourricières du ventricule droit.
 Le 2ème segment donne naissance à des branches pour l’atrium et le ventricule droits dont la
plus importante est l’artère marginale qui suit le bord droit du cœur jusqu’à l’apex.
 Le 3ème segment va donner deux branches collatérales : une branche interventriculaire
postérieure qui elle-même va se bifurquer en branches diagonales qui vont vasculariser le

79
ventricule droit et des branches septales postérieures qui vont vasculariser le septum à
l’intérieur du cœur.
b- Artère coronaire gauche :
- Origine : Elle nait au niveau du sinus aortique gauche de l’aorte ascendante.
- Trajet : Il est court et se divise rapidement en 2 branches terminales.
- Terminaison :
 Artère circonflexe : elle va suivre le bord gauche du cœur jusqu’à la croix des sillons à la face
postérieure (sillon atrioventriculaire).
 Artère interventriculaire antérieure : Elle descend obliquement dans le sillon
interventriculaire antérieure jusqu’à l’Apex du cœur.
- Branches collatérales :
 L’artère interventriculaire antérieure va donner plusieurs branches atriales dont la plus
importante est la branche atriale supérieure gauche qui s’anastomoser avec l’atriale
supérieure droite pour vasculariser le tissu nodal, elle donne aussi naissance à des branches
diagonales et des artères septales antérieures.
 L’artère circonflexe donne des branches atriales et d’autres ventriculaires dont la plus
importante est l’artère marginale gauche qui va suivre le bord gauche du cœur. Cette grosse
branche va vasculariser l’atrium gauche et le ventricule gauche.

2- Vascularisation veineuse :

80
La vascularisation veineuse du cœur est assurée par 2 veines :

 Petite veine coronaire qui va suivre le sillon atrioventriculaire antérieur à gauche de la VCI et
va se retourner à la face postérieure du cœur pour se jeter dans l’atrium droit.
 Grande veine coronaire : elle va prendre origine au niveau de l’apex puis va monter au
niveau du sillon interventriculaire antérieur et va contourner le bord gauche et va se
retrouver à la face postérieure pour se déverser dans l’atrium droit.

81
6- Innervation du cœur :
Le cœur est le seul organe de l’organisme qui a une double innervation : une innervation intrinsèque
c’est-à-dire introduite à l’intérieur même du tissu cardiaque soit le myocarde, et une innervation
extrinsèque dépendant de système nerveux central. L’innervation du cœur est indépendante du
système nerveux central (encéphale + moelle épinière).

Les activités régulières obligent une modulation du système nerveux intrinsèque (accélération en cas
d’émotion ou activité physique par exemple). Cette modulation soit tachycardie ou bradycardie est
contrôlée par le système extrinsèque végétatif.

- Innervation intrinsèque (cardionecteur) : Il est formé par des cellules myocardiques (de type
musculaire à la vie embryonnaire) différenciées en cellules excitatrices et contractiles à
environ 3 semaines d’aménorrhée. Elles sont regroupées en plusieurs groupes ou amas
cellulaires.
- Innervation extrinsèque : Elle est responsable de la régulation du système cardionecteur et
provient du système nerveux végétatif (sympathique : cardio accélérateur,
parasympathique : cardio freinateur).

Afin de visualiser le système cardionecteur, soit l’intrinsèque on réalise une coupe oblique du
cœur passant par son axe.

1- Intrinsèque :

82
Les cellules myocardiques sont groupées en 4 nœuds :

 Nœud sinusal de Keith et Flack : il se trouve au niveau de la paroi de l’atrium droit et qui
bat en un rythme sinusal (60 à 90 pouls par minute). Il va imposer son rythme aux autres
cellules en cas normal.
Ce nœud est connecté à un autre nœud qui se trouve à la partie inférieure du septum
interatrial qui est :
 Nœud atrio-ventriculaire d’Aschoff Tawara : qui a un autre rythme autre que le sinusal
et n’impose pas son rythme au reste des cellules chez le sujet normal.
 Ce nœud va se continuer vers un autre faisceau plus ou moins allongé au niveau du septum
membranacé, il porte le nom de faisceau de His qui va se diviser en deux branches de part
et d’autre du septum interventriculaire en des branches droites du faisceau de His et
branches gauches du faisceau de His.
 Ces deux branches vont donner un réseau très étendu qui va transmettre l’excitation à
toutes les cellules du myocarde et porte le nom de Réseau de Purkinje ce qui permet donc la
contraction du myocarde.
2- Extrinsèque :

Afin de visualiser l’innervation extrinsèque du cœur, on réalise une vue antérieure du médiastin.

L’innervation extrinsèque provient de 3 ganglions sympathiques qui sont les ganglions


sympathiques cervicaux supérieurs et moyens + le ganglion stellaire. Ces trois ganglions vont
envoyer leurs filaments nerveux à un ganglion qui se trouve au niveau du ganglion nerveux de
Whisberg. Ce ganglion recevra également l’innervation parasympathique dont l’origine est les deux
nerfs vagues droit et gauche, cette origine est bradicardisante. Ce ganglion nerveux de Whisberg
va innerver le cœur en entier à travers des faisceaux cardiaques antérieurs et faisceaux cardiaques
postérieurs et ont les appellera nerfs cardiaques.

7- Le Péricarde :

83
Enveloppe séreuse qui enveloppe le cœur et une partie des vaisseaux supracardiaques. Il est
constitué de 2 feuillets : un feuillet viscéral accolé à la paroi du myocarde, un feuillet pariétal qu’on
appelle péricarde fibreux. Entre les deux feuillets, se trouve une cavité virtuelle qui n’existe
réellement que s’il y a quelque chose à l’intérieur.

Cette séreuse est le siège de plusieurs pathologies comme la tamponnade qui est un épanchement
de liquide au niveau du péricarde étouffant ainsi la contraction du cœur.

8- Conclusion

Pour la conclusion on va prendre une partie de la physiologie cardiaque :

Fermeture des valves atrio-ventriculaires : B1

Fermeture des valves artérielles : B2

En cas de sténose, au B1 et B2 s’ajoute un souffle qui est audible dans un site plus qu’un autre selon
la valve déficiente.

Chaque valve a un site où elle est le mieux audible :

 La valve aortique est mieux audible au niveau du bord droit du sternum, 2ème espace
intercostal.
 La valve pulmonaire est audible au niveau du bord gauche du sternum, 2ème espace
intercostal.
 Le foyer d’auscultation de la valve tricuspide au niveau du 5ème espace intercostal droit au
niveau de l’appendice xiphoïde.
 La valve mitrale est audible au niveau du 5ème espace intercostal, gauche, ligne
médioclaviculaire qui est la ligne mamelonaire.

84

Vous aimerez peut-être aussi