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DOI : 10.1051/odf/2022016 Revue d’Orthopédie Dento-Faciale 2022 - Vol.

56 - 2 // 145-157
Article original © Revue d’O.D.F.

La classe molaire est-elle correlée à la posture corporelle :


Étude sur 311 sujets
The molar class is correlated to body posture:
a study on 311 subjects

Lucie Chenal1, RÉSUMÉ mais associés à la malocclusion initiale. Une


Christophe Jeannin2, étude future serait nécessaire afin d’évaluer
Sarah Gebeile-Chauty3 Alors que la relation entre la posture cor- l’influence du traitement orthodontique sur
porelle et les malocclusions est mal connue, la posture.
1 Orthodontiste,
les orthodontistes sont parfois pris à par-
Département d’Ortho-
pédie Dento-Faciale,
tie sur les prétendues conséquences des
Faculté d’Odontologie, traitements orthodontiques sur la posture MOTS CLÉS
Lyon générale. L’objectif principal de cette étude
2 Chirurgien-dentiste, transversale est de déterminer si la posture Étude descriptive, posture corporelle,
Maître de conférences, corporelle dans le sens antéropostérieur est morphologie cranio-faciale, malocclusion,
praticien hospitalier corrélée au type d’engrènement molaire. stabilométrie, posturographie, pression
Département de
podale
Prothèse, Faculté
d’Odontologie, Lyon
Matériel et méthode : Dans une étude
3 Orthodontiste, Maître d’observation, la posture corporelle de
de conférences, prati- 311 patients a été évaluée. Les sujets ont
cien hospitalier dépar- été groupés en fonction de leur classe ABSTRACT
tement d’Orthopédie molaire, du surplomb et du recouvrement
Dento-Faciale, Faculté incisif. Leur statique posturale a été évaluée While relationship between body posture
d’Odontologie, Lyon
au moyen d’une plateforme de stabilomé- and malocclusions is poorly understood,
trie. Les différents groupes ont été statisti- orthodontists are sometimes attacked on
quement comparés au seuil de 5 %. the alleged consequences of orthodontic
treatment on general posture. The main
Résultats : Plus la mésiocclusion molaire objective of this cross-sectional study is to
maxillaire augmente, plus la posture corpo- determine if the body posture in the ante-
relle est antéfléchie (p = 0.03). En revanche, roposterior direction is correlated with the
la posture corporelle n’est pas corrélée au molar class.
surplomb, au recouvrement et aux occlu-
Adresse
pour correspondance : sions asymétriques. Le contrôle postural
lucie.chenal@wanadoo.fr s’améliore avec l’âge (r = – 0,39). Material and method: The postural static
christophe.jeannin@ of 311 patients divided into different groups
univ-lyon1.fr Discussion : Une corrélation entre la according to their molar class, overhang and
schauty@gmail.com
posture et l’occlusion existerait dans le recovery was evaluated using a stabilometry
Article reçu : 01-04-2021
sens sagittal. Les problèmes posturaux platform. The different groups were compared
Accepté pour publication : ne seraient ainsi pas systématiquement by statistical tests at the significance level of
10-01-2022 imputables au traitement orthodontique 5%.

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Article disponible sur le site https://odf.edpsciences.org ou https://doi.org/10.1051/odf/2022016


L. Chenal, C. Jeannin, S. Gebeile-Chauty

Results: The larger the maxillary molar dontic treatment but to initial malocclusion.
mesiocclusion, the more the body posture is A future study would be needed to evaluate
pre-reflected (p = 0.03). On the other hand, the influence of orthodontic treatment on
body posture is not correlated with overhang, posture.
overlay or asymmetric occlusions. Yet postural
control improves with age (r = – 0.39).
KEYWORDS
Discussion: A correlation between pos-
ture and occlusion would exists in the sagit- Descriptive study, body posture, craniofa-
tal direction. Thus, postural problems would cial morphology, malocclusion, stabilometry,
not be systematically attributable to ortho- posturography, podal pressure

INTRODUCTION
L’intérêt de la communauté médicale pour le la posture et les malocclusions initialement
contrôle postural bien qu’ancien[47] s’est inten- présentes du patient.
sifié ces cinquante dernières années. Nous
assistons au développement d’une approche La posture se caractérise par un état d’équilibre
thérapeutique intégrant la posture dans une continu entre les différents muscles antigravi-
pratique régulière. Les praticiens, comme les taires permettant un comportement corporel
patients, sont informés d’un impact potentiel en équilibre (donc instable). Cet état d’équi-
du système postural sur la sphère buccale. En libre est obtenu par le tonus musculaire de
effet, l’existence de liens anatomo-physiolo- chaque muscle intervenant dans la posture et
giques réciproques entre la sphère cranio-man- sa modulation orchestrée par le rétro-contrôle
dibulaire et la posture est admise ou du moins des centres intégrateurs.
plausible[4,22,24,61-64,66,68] compte tenu des liens
anatomo-fonctionnels [51]. Néanmoins, une La posturographie statique ou dynamique a pour
certaine confusion entoure encore ces rela- but d’étudier les mécanismes de régulation de
tions. Elle est entretenue par la diversité des l’équilibration à travers l’examen de la trajectoire
approches thérapeutiques proposées et la faible des centres de pression (statokinésigramme).
valeur méthodologique des études scientifiques Cette technique utilise des plateformes de
publiées[32]. Une revue de littérature publiée en force, munies de plusieurs capteurs permettant
1999 conclut qu’il n’y a pas de preuves scienti- de mesurer l’évolution au cours du temps de la
fiques pour justifier une correction des maloc- distribution du poids du corps sur la plateforme
clusions dans le but de traiter une pathologie de force. Chaque capteur supportant une partie
posturale et vice versa[45]. Pourtant, les ortho- du poids du corps mesure donc la force qui lui
dontistes sont de plus en plus souvent pris à est appliquée[27].
partie par les patients et les professionnels de
santé (posturologues, ostéopathes, kinésithéra- Dans la littérature, on trouve peu d’études qui
peutes, etc.) sur les prétendues conséquences analysent la posture du corps à l’aide d’une
(sous-entendues iatrogènes) des traitements plateforme de stabilométrie, En général c’est
orthodontiques sur les ATM[26,38,69], la posture la posture céphalique qui est étudiée à partir
céphalique voire sur la posture générale. d’une téléradiographie de profil. Or, l’étude de
Néanmoins, avant de s’interroger sur les consé- la posture ne peut pas se limiter à l’étude de
quences des traitements orthodontiques, il la position du sujet, qui est une notion statique
convient de rechercher la relation possible entre et qui peut varier selon différents paramètres

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La classe molaire est-elle correlée à la posture corporelle : Étude sur 311 sujets

(âge, fatigue, troubles visuels ou vestibulaires, de l’échantillon doit être importante compte
etc.). Finalement, les conclusions des diffé- tenu du nombre de facteurs supposés être en
rentes études sont contradictoires. Elles s’ac- rapport avec la posture.
cordent sur une corrélation entre malocclusions
et posture céphalique[2,40]. Mais Sidlauskieė et Ainsi, nous nous sommes demandé si la posture
coll. constatent une association statistiquement était réellement corrélée à l’occlusion dentaire
significative entre la cyphose et la réduction de (molaire et incisive) dans les sens sagittal et
SNB[60] alors que Hedayati et coll. trouvent une vertical.
liaison significative entre les classes III et une
posture céphalique en antéflexion[29]. L’objectif principal de cette étude transversale
est de vérifier si la position du centre de pres-
Sur les malocclusions du sens transversal, les sion podal dans le sens antéro-postérieur varie
études utilisant une plateforme de stabilométrie en fonction de la classe molaire.
montrent que l’inversé d’articulé molaire n’a pas
été mis en corrélation avec la posture[44,45]. Pour Les objectifs secondaires sont :
les dimensions sagittales et verticales, à ce jour, – de déterminer si la position du centre de pres-
il s’agit uniquement d’avis d’experts. Clauzade sion podal dans le sens antéro-postérieur varie
explique qu’à chaque biotype occlusal corres- en fonction du surplomb incisif ;
pond une typologie posturale : au prognathe – de déterminer si la position du centre de pres-
correspondrait une posture antérieure primi- sion podal dans le sens antéro-postérieur varie
tive, à la rétromandibulie serait attachée une en fonction du recouvrement incisif ;
posture postérieure évolutive[12,13]. En revanche, – de déterminer si la position du centre de pres-
pour Bricot, la position antéro-postérieure de la sion podal dans le sens médio-latéral varie en
mandibule conditionnerait la position des pièces fonction de l’occlusion asymétrique droite/
cervico-scapulaires et celle du centre de gravité gauche (classe subdivision) ;
du corps. Les classes II squelettiques décale- – de déterminer si l’âge a un impact sur le
raient la position de la tête et des épaules vers contrôle postural.
l’avant. Les classes III squelettiques déplace-
raient le massif céphalique vers l’arrière[9]. Les
études scientifiques publiées à ce jour sont rares
et comportent de nombreux biais : manque de MATÉRIEL ET MÉTHODE
puissance, critères discutables… De plus, leurs
conclusions sont également contradictoires.
Certaines études ne trouvent aucune corréla- Type d’étude
tion entre la posture et l’occlusion, que ce soit
dans les sens sagittal ou vertical[56]. En revanche, Nous avons mené une étude monocentrique
Decocq et coll. concluent que les dimensions comparative transversale sur 311 patients.
squelettiques sagittales et verticales (ANB et
FMA) de la face s’avèrent corrélées avec la préci-
sion du contrôle postural[17]. Toutefois, la taille de Lieu de l’étude
l’échantillon est faible (20 sujets). Enfin, Nobili
et coll., dans leur étude sur 50 sujets, concluent Les patients ont été recensés au sein de l’Unité
que les sujets en classe II ont une posture plus d’Orthodontie du Service de Consultations et
antérieure que les sujets en classe III, qui ont Traitements Dentaires à Lyon (France).
eux-mêmes une posture plus postérieure que la
normale[49].
Population d’étude et méthode
Il existe donc des arguments en faveur d’une de recrutement
relation entre les caractéristiques de la dimen-
sion sagittale, de la dimension verticale et la
posture. Cependant, les données semblent Les participants ont été recrutés sur la base du
insuffisantes et contradictoires. En effet, la taille volontariat lors de leur venue dans le service

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L. Chenal, C. Jeannin, S. Gebeile-Chauty

d’Orthodontie du Service de Consultations – classe III (embrasure entre les deux prémo-
et Traitements Dentaires sur une période de laires mandibulaires mésialée par rapport à la
4 mois. 311 patients âgés de 6 à 66 ans (16,5 cuspide de la première prémolaire maxillaire) ;
+/- 8,0 ans) ont participé à l’étude.
Le surplomb était mesuré en Occlusion d’Inter-
Le consentement éclairé de chacun a été cuspidie Maximale (OIM), à l’aide d’une réglette
recueilli après présentation de l’étude. placée au niveau des incisives centrales maxil-
laires à l’endroit où le surplomb était le plus
Le questionnaire précisait les antécédents de important. Le recouvrement était mesuré en
traitement orthodontique, l’absence ou la correc- OIM, un trait était réalisé orthogonalement à
tion de pathologies de la vision, l’absence ou la l’axe incisif maxillaire, au niveau des incisives
présence de pathologies posturales (scoliose, centrales maxillaires, sur les incisives mandi-
jambe courte unilatérale). bulaires ; puis le recouvrement était mesuré à
l’aide d’une réglette entre le trait de portemine
Pour respecter les critères d’inclusion, les et le bord incisif mandibulaire à l’endroit où il
patients de l’étude devaient avoir entre 6 et était le plus important.
70 ans, avoir rempli conformément le ques-
tionnaire et présenter : un surplomb incisif, un Ensuite, la statique posturale été évaluée au
recouvrement incisif et les classes molaires moyen d’une plateforme stabilométrique à trois
droite et gauche mesurables. capteurs (Plateforme Win-Posturo de la société
Médicapteurs®) mesurant, à chaque instant, la
En revanche, n’étaient pas inclus dans l’étude, position du point d’application de la résultante
les patients présentant un syndrome ou une des forces qui s’exercent sur elle. Elle enregistre
pathologie congénitale, n’ayant pas rempli donc les déplacements du centre des pressions
correctement le questionnaire et ne souhaitant (CdP) auxquels elle est soumise, centre assi-
pas participer à l’étude. milable à la projection du centre de gravité[28],
pour un sujet debout et quasi immobile.
L’enregistrement stabilométrique était pratiqué
Déroulement de l’étude par le même opérateur pour chaque patient.

Nous avons recruté les patients au sein du La plateforme était placée au sol de manière
service d’orthodontie du Service de Consultation reproductible en s’assurant de son horizontalité
et Traitements Dentaires. Le questionnaire a été et à une distance de 3 mètres de la cible murale.
rempli avec chaque patient par le même opéra- La position du centre d’appui en x et y a été
teur. enregistrée à la fréquence d’échantillonnage de
5 Hz. Deux enregistrements stabilométriques de
Le même opérateur a procédé à un examen 51,2 secondes, l’un yeux ouverts (YO) et l’autre
clinique de chaque patient afin de relever les yeux fermés (YF) étaient réalisés d’après les
variables évaluées. Les rapports d’occlusion standards internationaux[35]. Plusieurs étapes
dans le sens sagittal ont été définis grâce à la se succédaient :
classification d’Angle revisitée par Katz[3,36,37]. – Calibration de la plate-forme, à vide, sans les
Trois catégories permettaient de définir les cales[7].
rapports sagittaux à droite et à gauche : – Placement des cales sur la plate-forme :
les talons sont espacés de 2 cm, les pieds
– classe I (cuspide de la première prémolaire s’écartant de 30 degrés de telle sorte que le
maxillaire en occlusion avec l’embrasure entre barycentre du polygone de sustentation soit
les deux prémolaires mandibulaires) ; situé à l’intersection de l’axe sagittal (axe yOy’
– classe II (embrasure entre les deux prémo- orienté positivement en avant du patient) et de
laires mandibulaires distalée par rapport à la l’axe horizontal (axe xOx’ orienté positivement
cuspide de la première prémolaire maxillaire) ; du côté droit) de la plateforme (normes ISO –
AFNOR E90-003-3.19.5).

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La classe molaire est-elle correlée à la posture corporelle : Étude sur 311 sujets

– Placement du patient sur la plate-forme de Tableau I : Description de l’échantillon.


façon à ce que l’ensemble des pieds soit
en contact avec les cales. Les bras devaient Age Surplomb Recouvrement
 
être le long du corps et le regard fixé sur un (en années) (en mm) (en mm)
point de référence imaginaire situé devant lui
Moyenne 16,5 3,17 2,81
de façon à garder une position de la tête la
plus naturelle possible. Les dents étaient en Ecart-type 7,97 2,02 1,96
contact, de manière non forcée, lors de la
fermeture buccale. Les consignes étaient les
Min 6 -7 -10
mêmes pour chaque patient. Max 66 10 10
– Dépose des cales.
– Enregistrement stabilométrique yeux ouverts
(YO).
Tableau II : Corrélation Ym/Classe molaire.
– Enregistrement stabilométrique yeux fermés
(YF).   Classe I Classe II Classe III TOTAL p value

Le logiciel WinPosture Nv® permettait d’extraire   N = 276 N = 141 N = 54 N = 471  


du signal brut (positions successives du CdP)
Moyenne -40,36 -37,70 -41,61 -40,30 0,03
différents paramètres regroupés dans un fichier
exploitable sur tableur. Les paramètres suivants Ecart-type 19,39 12,33 16,70 15,93 -
ont été retenus pour les analyses subséquentes :
– Y moyen (Ym) en mm, positions moyennes du Min -82,83 -61,66 -129,76 -129,76 -
CdP sur l’axe antéro-postérieur ; Max 14,52 -4,38 14,77 14,77 -
– X moyen (Xm) en mm, positions moyennes du
CdP sur l’axe médio-latéral ;
– Surface du statokinésigramme (SF) en mm2,
estimée par la surface de l’ellipse de confiance Le seuil de significativité retenu était de 5 %.
contenant 90 % des positions du CdP, para-
mètre quantifiant la précision du contrôle pos-
tural. RÉSULTATS
Description de l’échantillon (tab. I)
Méthode statistique
Sur l’ensemble des 311 patients inclus dans
Pour l’ensemble des variables quantitatives, l’étude, 137 étaient des hommes (44 %) et 174
nous avons calculé la moyenne, l’écart-type, des femmes (56 %). L’âge moyen des partici-
la valeur minimale (min) et la valeur maximale pants était de 16,5 ans +/- 8.
(max).

Les tests statistiques ont été réalisés avec le Corrélation Ym/Classe molaire
logiciel BiostaTGV®.
Il y a une différence statistiquement significa-
Le facteur d’étude était la variation de position du tive concernant la position moyenne du CdP
CdP. Pour la recherche de corrélation entre deux sur l’axe antéro-postérieur (Y moyen) entre les
variables quantitatives, le test de corrélation de patients présentant une classe I, une classe II
Pearson a été réalisé. Pour la comparaison des et une classe III d’Angle avec p = 0.03 (tab. II).
variables de réponse quantitatives, et de type
d’articulé classe I/classe II/classe III, des test de Ainsi, les sujets en classe II semblent avoir
Kruskal-Wallis ont été utilisés. La comparaison une posture plus antérieure que les sujets en
occlusion symétrique/occlusion asymétrique a classe I, qui ont eux-mêmes une posture plus
été faite avec le test de Wilcoxon-Mann Whitney. antérieure que les sujets en classe III (fig. 1).

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Correlation Ym/Surplomb incisif


Sur le graphique, la position du CdP dans le
sens antéro-postérieur ne semble pas corrélée
au surplomb (fig. 2). De fait, le coefficient de
corrélation r = 0,06 avec IC à 95 % [– 0,02 - 0,14]
n’est pas statistiquement significatif.

Ainsi, il n’y a pas de corrélation statistiquement


significative entre la position du CdP dans le
sens antéro-postérieur et le surplomb.

Figure 1 : Comparaison des valeurs de Ym en fonction de la classe molaire.


Corrélation Ym/Recouvrement
incisif

Sur le graphique, la position du CdP dans le sens


antéro-postérieur ne semble pas être corrélée
au recouvrement (fig. 3). De fait, le coefficient
de corrélation r = 0,05 avec IC à 95 % [– 0,03
– 0,12] n’est pas statistiquement significatif.
Ainsi, il n’y a pas de corrélation statistiquement
significative entre la position du CdP dans le
sens antéro-postérieur et le recouvrement.

Corrélation Xm/Classe molaire


Figure 2 : Ym en fonction du surplomb incisif. subdivision

Il n’y a pas de différence statistiquement signi-


ficative entre la position moyenne du Cdp sur
l’axe médio-latéral (X moyen) chez les patients
présentant une classe molaire bilatérale et les
patients présentant une classe molaire subdivi-
sion droite ou gauche (p = 0,32) (tab. III).

Contrôle postural et âge


Sur le graphique, la surface du statokiné-
sigramme qui correspond à la précision du
contrôle postural semble corrélée à l’âge (fig. 4).
De fait, le coefficient de corrélation entre le loga-
Figure 3 : Ym en fonction du recouvrement incisif.
rithme de la surface et l’âge, r = – 0,39 avec
IC à 95 % [– 0,46 – 0,32], est statistiquement
significatif.
Ainsi, il y a une corrélation statistiquement signi-
ficative entre la précision du contrôle postural et
l’âge : la précision du contrôle postural s’amé-
liore avec l’âge.

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La classe molaire est-elle correlée à la posture corporelle : Étude sur 311 sujets

Influence de la vision Tableau III : Corrélation Xm/Classe molaire subdivision.


sur le contrôle postural
Classes Classes
  d’Angle d’Angle TOTAL p value
La différence entre l’enregistrement yeux symétriques subdivision
ouverts (YO) et l’enregistrement yeux fermés   N = 471 N = 151 N = 622  
(YF) concernant la position moyenne du CdP sur
l’axe antéro-postérieur (Y moyen) est statistique- Moyenne 1,41 1,14 1,35 0,03
ment significative avec p = 1,66.10-15 (tab. IV).
Ecart-type 10,28 10,56 10,34 -
Min -21,36 -24,17 -24,17 -
DISCUSSION Max 117,45 68,86 117,45 -

Choix de la plateforme de force


Nous avons choisi d’utiliser une plateforme de
stabilométrie pour examiner la posture dans
notre étude. La HAS a réalisé une revue de
littérature sur 5 études traitant de la reproduc-
tibilité de la posturographie ou stabilométrie[27].
Elle conclut que la reproductibilité de la stabi-
lométrie est globalement bonne (entre 0,64 et
0,7) et que la reproductibilité inter-examinateur
est très bonne dans les mêmes conditions de
passage du test. La reproductibilité du test varie
en fonction des conditions d’utilisation du test,
notamment sur le plan sensoriel. Ils concluent à
une bonne reproductibilité intra-observateur[59].
La HAS abonde dans ce sens et insiste sur le
phénomène d’apprentissage qui est un facteur Figure 4 : Surface en fonction de l’âge.
important à prendre en compte dans l’interpré-
tation des résultats[27].
Tableau IV : Influence de la vision sur le contrôle postural.
Il n’existe dans la littérature aucune plateforme
de force considérée officiellement comme étant   YO YF TOTAL p value
le « gold standard ». Néanmoins, la plateforme
qui s’en rapprocherait le plus et qui est la plus   N = 311 N = 311 N = 622  
utilisée dans les laboratoires d’étude est la Moyenne -41,62 -38,73 -40,16 1,66 E-15
plateforme « Occugait » ou AMTI (I.A Advanced
Mechanical Technology). Dans tous les cas, Ecart-type 15,78 15,33 15,62 -
une plateforme répondant aux normes AFP
(normes éditées par l’Association Française de Min -129,76 -129,66 -129,76 -
Posturologie, en 1985) doit être utilisée[1,7]. La Max 14,77 12,85 14,77 -
plateforme Win-Posturo est une plate-forme de
posturologie normalisée (APE 85).

La durée de l’enregistrement postural a été fixée


à 51 secondes de façon à pouvoir analyser les
oscillations posturales dans les deux sens de
l’espace (sagittal et frontal). D’après Ferrario et
al., les premières oscillations posturales dans les

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20 secondes qui suivent un mouvement sont pour fournir des informations relatives aux réfé-
dépendantes du mouvement lui-même[20]. Un rentiels externes de verticalité et d’horizontalité.
temps de latence correspondant approximative-
ment à cette durée (et au temps nécessaire au Les différences entre l’enregistrement de la
réglage du gabarit de positionnement des pieds position moyenne du CdP sur l’axe antéro-pos-
du sujet) a ainsi été considéré avant chaque térieur (Y moyen], les yeux ouverts et les yeux
enregistrement. fermés, sont statistiquement significatives.
Nos résultats s’accordent avec d’autres publi-
L’échantillonnage à 5 Hz n’est plus justifié par cations qui attribuent également à l’oculomo-
des considérations de mémoire des ordinateurs, tricité et/ou à la vision un rôle dans le contrôle
mais il reste excellent pour les paramètres stabi- postural[5,17,48,53], phénomène déjà pressenti par
lométriques classiques[24]. Gangloff et coll.[25].

Comparaison YO / YF Choix et mesure de la classe


molaire
Le contrôle postural est habituellement décrit
comme étant basé sur différentes entrées
sensorielles d’origine hétéromodalitaire parmi Nous avons choisi de relever les classes molaires
lesquelles les informations visuelles[55], les car cette mesure des relations occlusales dans
entrées vestibulaires[8] et la proprioception[54]. le sens sagittal est une mesure universelle et
La redondance informationnelle qui résulte de communément utilisée dans la plupart des
leur couplage permet de lever les ambiguïtés articles retrouvés dans la littérature. En ce qui
inhérentes à chacune des modalités sensorielles concerne l’étude de la relation entre occlusion
prises isolément et d’améliorer la perception et sagittale et posture, les deux seules études réali-
le codage des déplacements. La perturbation de sées avec une plateforme de stabilométrie utili-
l’un de ces systèmes se traduit par des troubles saient la détermination de la classe molaire[49,56],
posturaux liés au maintien de l’orientation et de c’est pourquoi nous avons retenu la classe
la stabilisation de la tête et du corps. Notons molaire afin d’avoir des résultats comparables à
que les informations visuelles et proprioceptives ces deux précédentes études, menées sur des
occlusales sont recueillies par le même nerf, le échantillons de faible effectif (45 et 50 patients)
nerf trigéminal. Le lien entre vision, vestibule, et ayant des conclusions contradictoires.
occlusion et posture est donc très étroit sur le
plan fonctionnel. Dans notre étude, les rapports molaires ont
été déterminés grâce à la classification d’Angle
L’entrée visuelle contribue au contrôle de la revisitée par Katz[36,37]. En effet, le manque de
posture, en effet, il est nécessaire d’avoir des cohérence et la faible reproductibilité de la clas-
informations visuelles de mouvement pour se sification d’Angle ont été démontrés[10,19,36,37,57].
situer dans l’espace. La vision a un rôle primor- Katz propose donc une classification d’Angle
dial dans l’orientation de la tête et du cou. Cette revisitée afin de simplifier et de standardiser
entrée permet de détecter les informations des l’évaluation de la classe molaire[36]. C’est cette
mouvements lents et les oscillations en position classification que nous avons utilisée dans notre
orthostatique. Une corrélation entre vision et étude. Trois catégories permettaient de définir les
posture a été confirmée[5]. rapports sagittaux à droite et à gauche : classe I,
II et III. Cette classification a l’avantage d’être
Afin d’évaluer les changements de poids des utilisable dans tous les cas : en présence des
informations sensorielles liées à la propriocep- 8 prémolaires, extraction de 2 prémolaires maxil-
tion mandibulaire en présence ou en l’absence laires et/ou mandibulaires et même en denture
de références visuelles, nous avons examiné temporaire. Elle évite ainsi de parler d’éventuelle
les patients en condition yeux ouverts (YO) et classe II ou classe III thérapeutique, consécutive
yeux fermés (YF). En condition yeux fermés, les à des extractions dentaires. De plus, cette clas-
informations visuelles ne sont plus présentes sification est plus précise et plus reproductible

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La classe molaire est-elle correlée à la posture corporelle : Étude sur 311 sujets

du fait que la cuspide de la prémolaire est plus HFP utiles pour caractériser la typologie faciale.
grande que celles des molaires et bien centrée Les conclusions des différents articles étaient
sur l’axe de la prémolaire facilitant ainsi la déter- contradictoires[17,56]. C’est pourquoi nous avons
mination de la classe[36]. voulu utiliser un moyen d’évaluation de l’occlu-
sion dans le sens vertical. Or, il existe un seul
moyen d’évaluer les relations occlusales dans
Choix et mesure du surplomb le sens vertical, c’est la dimension du recouvre-
incisif ment incisif. Dans notre étude nous avons choisi
d’utiliser le recouvrement incisif.

Les articles étudiant les relations entre posture N’ayant pas trouvé de méthode universelle de
et occlusion à l’aide d’une plateforme de stabilo- mesure du recouvrement, nous avons utilisé
métrie semblaient établir un lien entre la posture la méthode courante et cohérente en pratique
et le sens sagittal au niveau occlusal et squelet- clinique. Le recouvrement est un autre des
tique[17,49]. Cette relation était toujours étudiée composants du guidage antérieur. Si la valeur
grâce à la mesure des classes molaire et canine du recouvrement augmente et que l’angle
et les conclusions des différents articles étaient inter-incisif diminue, le guide antérieur est dit
totalement en opposition[49,56]. C’est pourquoi excessif (supraclusion). Celui-ci provoque alors
nous avons voulu utiliser un autre moyen d’éva- une restriction de l’enveloppe fonctionnelle qui
luation de l’occlusion dans le sens sagittal. Or, sur un terrain fragile, ne peut que favoriser la
il existe deux moyens principaux d’évaluer les distension ligamentaire et la désunion condy-
relations occlusales dans le sens sagittal : la lo-discale. Si la valeur du recouvrement est
classe d’Angle molaire, canine et le surplomb. nulle voire négative, le guide antérieur est dit
Nous avons choisi d’utiliser le surplomb pour « non fonctionnel », celui-ci n’empêche pas les
évaluer les relations occlusales dans le sens interférences postérieures et des dysfonctions
sagittal dans notre étude. musculaires d’apparaître.

Le surplomb est un des composants du guidage


antérieur avec le recouvrement et la pente inci- Critères de sélection
sive. Un guidage antérieur fonctionnel permet
l’intégralité des mouvements mandibulaires Les sujets scoliotiques ont été exclus en raison
antéro-latéraux avec une désocclusion complète des relations potentielles avec la posture[31].
des secteurs postérieurs diminuant ainsi : l’in- Nous n’avons pas évalué l’encombrement dans
tensité de la contraction des muscles éléva- les deux groupes lequel serait en relation avec
teurs, la charge sur les dents cuspidées et sur l’extension céphalique[52,61], ce qui pourrait être
les ATM. Si la valeur du surplomb est nulle voire intéressant dans une étude à venir.
négative, le guide antérieur est dit non fonc-
tionnel. Ce dernier n’empêche pas les interfé-
rences postérieures et l’apparition possible de Analyse des résultats
dysfonctions musculaires.
Dans notre étude, nous avons trouvé une diffé-
rence statistiquement significative de la position
Choix et mesure moyenne du CdP sur l’axe antéro-postérieur
du recouvrement incisif entre les patients présentant des classes I, II
et III molaire ; avec une posture plus antérieure
pour les sujets en classe II et plus postérieure
Les articles étudiant les relations entre posture et pour les sujets en classe III. Nos résultats s’ac-
occlusion à l’aide d’une plateforme de stabilomé- cordent avec l’association décrite par Bricot[9]
trie semblaient établir un lien entre la posture et et avec les résultats de Nobili et coll. qui ont
les dimensions squelettiques verticales[17]. Cette mené une étude sur plateforme de force[49].
relation était toujours étudiée grâce à la mesure En revanche, nos résultats sont en désaccord
des variables céphalométriques : FMA, HFA, HFI, avec le schéma de Clauzade[12,13]. Renger et coll.

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153
L. Chenal, C. Jeannin, S. Gebeile-Chauty

n’avaient trouvé aucune différence statistique- de la prognathie faciale et à une dolychoman-


ment significative entre les différentes classes dibulie[30].
sagittales squelettiques dans leur étude menée
sur plateforme de force. Cependant les auteurs L’impact de la proprioception de la sphère mandi-
avaient eux-mêmes noté que l’absence de corré- bulaire sur l’orientation des segments corpo-
lation pouvait être due au jeune âge des volon- rels semble s’étendre en direction caudale.
taires (9 à 16 ans), au choix des mesures ou à Plusieurs études ont mis en évidence des rela-
la faible gravité des dysmorphoses[56]. De plus, tions entre dysmorphie des mâchoires et incli-
l’échantillon ne comprenait que 45 individus. naison pelvienne. En effet, chez l’Homme, la
céphalométrie de la classe II et de la classe III
Nos résultats pourraient s’expliquer par une est corrélée à des modifications de l’inclinaison
position de la tête plus en avant et en hyper- pelvienne avec une partie basse de la colonne
flexion chez les classes II et une position cépha- vertébrale plus verticale pour les patients en
lique plus en extension chez les classes III classe II et plus courbée pour les patients en
comme l’ont démontré différents auteurs[9,16,68]. classe III[39]. Il a également été montré chez
En effet, la posture antérieure serait caractérisée l’Homme qu’une malocclusion modifie les
par : une rétromandibulie, une modification de positions de la colonne : cervicale, thoracique
la lordose cervicale physiologique, une position et lombaire[50]. Chez le rat, la réalisation expé-
de la langue haute, un état de flexion crânienne rimentale d’une malocclusion par le biais d’une
avec rotation externe des os temporaux, des surélévation molaire a pour effet de créer une
spasmes des muscles masséters et tempo- courbure de la colonne vertébrale. Notons que
raux, une tension pharyngée, des épaules en ces résultats sont réversibles à la dépose de la
rotation antéro-interne et des problèmes sacro- surélévation molaire[15]. De même, une étude
iliaques. La posture postérieure serait caracté- semble montrer une modification de la posture
risée par : une promandibulie, une modification à la suite du port d’un appareil d’orthopédie
de la lordose cervicale, un contexte de cervi- dento-faciale[46]. Au total, les données de la litté-
calgie, une langue antérieure et basse, un état rature mettent en avant l’impact de la sphère
d’extension crânienne avec rotation interne des oro-faciale sur la position de la colonne cervicale,
os temporaux, des spasmes des muscles masti- thoracique, lombaire et sacro-pelvienne.
cateurs, une tension pharyngée et des épaules
en rotation postéro-externe[9,18]. Néanmoins,
le débat reste ouvert car la cascade dysmor- En ce qui concerne l’occlusion dissymétrique,
pho-fonctionelle est discutée : pour d’Attilio nous n’avons pas trouvé de différence statisti-
et coll.[14] la colonne vertébrale des sujets en quement significative entre la position moyenne
classe III squelettique serait significativement du Cdp sur l’axe médio-latéral entre les patients
plus droite que les sujets en classe I et II en présentant une classe molaire bilatérale et les
association à une position rectiligne du segment patients présentant une classe molaire subdi-
inférieur de la colonne. vision droite ou gauche. Nos résultats sont en
accord avec ceux de Ferrario et coll. qui ont
Pour Hellsing et coll., une « lordose cervicale démontré que les modifications du Cdp ne
plus droite », mesurée à partir de la deuxième à seraient pas influencées par les différents types
la sixième vertèbre serait corrélée à l’extension d’occlusion asymétrique[20]. De plus, il est admis
de la tête par rapport à la deuxième cervicale, que les classes subdivisions sont principalement
une inclinaison mandibulaire et une augmenta- dues à une dissymétrie mandibulaire[11,58] entraî-
tion de la hauteur faciale antérieure[15]. nant une latéroposition mandibulaire, laquelle
est souvent caractérisée cliniquement par un
L’extension de la tête serait liée à une augmenta- inversé d’articulé postérieur[23,34]. Ainsi, l’ab-
tion de lordose cervicale (courbure de compen- sence de résultats significatifs dans notre étude
sation de la colonne cervicale avec modification corrobore l’absence de relation entre la posture
du centre de gravité du complexe crânio-facial). et les malocclusions du sens transversal[43,44].
Une courbure accrue de la colonne thoracique
serait également corrélée à une augmentation

154 RODF 2022;56(2):145-157


La classe molaire est-elle correlée à la posture corporelle : Étude sur 311 sujets

L’absence de résultats significatifs concernant – nous n’avons constaté aucune différence sta-
le surplomb incisif et le recouvrement incisif tistiquement significative entre la position du
pourrait s’expliquer par le choix des mesures. centre des pressions podal sur l’axe médio-la-
En effet, le surplomb et le recouvrement sont téral entre les patients présentant une classe
des moyens de mesurer les relations occlusales molaire bilatérale et les patients présentant
dans le sens sagittal et vertical mais uniquement une classe molaire subdivision droite ou
au niveau antérieur, or Southard et coll. montrent gauche ;
que la posture varie selon le serrage occlusal – nous avons constaté que la précision du
retrouvé au niveau des contacts occlusaux contrôle postural est significativement corré-
postérieurs[65]. Ainsi, les contacts occlusaux au lée à l’âge du sujet, ce contrôle s’améliorant
niveau antérieur influenceraient peu la posture. avec l’âge.
L’absence de résultats significatifs concernant
le surplomb incisif et le recouvrement incisif Ainsi, la corrélation entre la posture et l’occlu-
pourrait également s’expliquer par la faible sion dans le sens sagittal pourrait suggérer que
gravité des dysmorphoses ou par le jeune âge les problèmes posturaux ne seraient pas inéluc-
des participants. En effet, le surplomb moyen tablement imputables au traitement orthodon-
retrouvé dans l’échantillon était de 3,17 mm et tique, mais liés à la malocclusion initiale. Une
le recouvrement moyen de 2,81 mm. étude ultérieure serait nécessaire afin d’évaluer
l’influence du traitement orthodontique sur la
Nous avons relevé une corrélation statistique- posture.
ment significative entre l’âge et la précision du
contrôle postural, ce dernier s’améliorant avec
l’âge. Selon Makofsky et coll., avant trente ans,
aucune corrélation entre la posture cranio-cer-
vicale et l’occlusion n’est significative[41]. L’âge
peut ainsi représenter un biais à cette étude. Il BIBLIOGRAPHIE
semblerait également que l’amplitude des oscil-
lations du centre de pression podal de sujets 1. A.F.P. Normes 85. Association Posture et Equilibre ; Conflits
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ce qui est en accord avec nos résultats. Ainsi,
posture of the head and malocclusion in Saudi subjects. déclarent n’avoir
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eux-mêmes une posture plus antérieure que
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les sujets en classe III ;
– nous n’avons pas observé de corrélation sta- 8. Borel L, Lopez C, Péruch P, Lacour M. Vestibular
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