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Article original © Revue d’O.D.F.
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Results: The larger the maxillary molar dontic treatment but to initial malocclusion.
mesiocclusion, the more the body posture is A future study would be needed to evaluate
pre-reflected (p = 0.03). On the other hand, the influence of orthodontic treatment on
body posture is not correlated with overhang, posture.
overlay or asymmetric occlusions. Yet postural
control improves with age (r = – 0.39).
KEYWORDS
Discussion: A correlation between pos-
ture and occlusion would exists in the sagit- Descriptive study, body posture, craniofa-
tal direction. Thus, postural problems would cial morphology, malocclusion, stabilometry,
not be systematically attributable to ortho- posturography, podal pressure
INTRODUCTION
L’intérêt de la communauté médicale pour le la posture et les malocclusions initialement
contrôle postural bien qu’ancien[47] s’est inten- présentes du patient.
sifié ces cinquante dernières années. Nous
assistons au développement d’une approche La posture se caractérise par un état d’équilibre
thérapeutique intégrant la posture dans une continu entre les différents muscles antigravi-
pratique régulière. Les praticiens, comme les taires permettant un comportement corporel
patients, sont informés d’un impact potentiel en équilibre (donc instable). Cet état d’équi-
du système postural sur la sphère buccale. En libre est obtenu par le tonus musculaire de
effet, l’existence de liens anatomo-physiolo- chaque muscle intervenant dans la posture et
giques réciproques entre la sphère cranio-man- sa modulation orchestrée par le rétro-contrôle
dibulaire et la posture est admise ou du moins des centres intégrateurs.
plausible[4,22,24,61-64,66,68] compte tenu des liens
anatomo-fonctionnels [51]. Néanmoins, une La posturographie statique ou dynamique a pour
certaine confusion entoure encore ces rela- but d’étudier les mécanismes de régulation de
tions. Elle est entretenue par la diversité des l’équilibration à travers l’examen de la trajectoire
approches thérapeutiques proposées et la faible des centres de pression (statokinésigramme).
valeur méthodologique des études scientifiques Cette technique utilise des plateformes de
publiées[32]. Une revue de littérature publiée en force, munies de plusieurs capteurs permettant
1999 conclut qu’il n’y a pas de preuves scienti- de mesurer l’évolution au cours du temps de la
fiques pour justifier une correction des maloc- distribution du poids du corps sur la plateforme
clusions dans le but de traiter une pathologie de force. Chaque capteur supportant une partie
posturale et vice versa[45]. Pourtant, les ortho- du poids du corps mesure donc la force qui lui
dontistes sont de plus en plus souvent pris à est appliquée[27].
partie par les patients et les professionnels de
santé (posturologues, ostéopathes, kinésithéra- Dans la littérature, on trouve peu d’études qui
peutes, etc.) sur les prétendues conséquences analysent la posture du corps à l’aide d’une
(sous-entendues iatrogènes) des traitements plateforme de stabilométrie, En général c’est
orthodontiques sur les ATM[26,38,69], la posture la posture céphalique qui est étudiée à partir
céphalique voire sur la posture générale. d’une téléradiographie de profil. Or, l’étude de
Néanmoins, avant de s’interroger sur les consé- la posture ne peut pas se limiter à l’étude de
quences des traitements orthodontiques, il la position du sujet, qui est une notion statique
convient de rechercher la relation possible entre et qui peut varier selon différents paramètres
(âge, fatigue, troubles visuels ou vestibulaires, de l’échantillon doit être importante compte
etc.). Finalement, les conclusions des diffé- tenu du nombre de facteurs supposés être en
rentes études sont contradictoires. Elles s’ac- rapport avec la posture.
cordent sur une corrélation entre malocclusions
et posture céphalique[2,40]. Mais Sidlauskieė et Ainsi, nous nous sommes demandé si la posture
coll. constatent une association statistiquement était réellement corrélée à l’occlusion dentaire
significative entre la cyphose et la réduction de (molaire et incisive) dans les sens sagittal et
SNB[60] alors que Hedayati et coll. trouvent une vertical.
liaison significative entre les classes III et une
posture céphalique en antéflexion[29]. L’objectif principal de cette étude transversale
est de vérifier si la position du centre de pres-
Sur les malocclusions du sens transversal, les sion podal dans le sens antéro-postérieur varie
études utilisant une plateforme de stabilométrie en fonction de la classe molaire.
montrent que l’inversé d’articulé molaire n’a pas
été mis en corrélation avec la posture[44,45]. Pour Les objectifs secondaires sont :
les dimensions sagittales et verticales, à ce jour, – de déterminer si la position du centre de pres-
il s’agit uniquement d’avis d’experts. Clauzade sion podal dans le sens antéro-postérieur varie
explique qu’à chaque biotype occlusal corres- en fonction du surplomb incisif ;
pond une typologie posturale : au prognathe – de déterminer si la position du centre de pres-
correspondrait une posture antérieure primi- sion podal dans le sens antéro-postérieur varie
tive, à la rétromandibulie serait attachée une en fonction du recouvrement incisif ;
posture postérieure évolutive[12,13]. En revanche, – de déterminer si la position du centre de pres-
pour Bricot, la position antéro-postérieure de la sion podal dans le sens médio-latéral varie en
mandibule conditionnerait la position des pièces fonction de l’occlusion asymétrique droite/
cervico-scapulaires et celle du centre de gravité gauche (classe subdivision) ;
du corps. Les classes II squelettiques décale- – de déterminer si l’âge a un impact sur le
raient la position de la tête et des épaules vers contrôle postural.
l’avant. Les classes III squelettiques déplace-
raient le massif céphalique vers l’arrière[9]. Les
études scientifiques publiées à ce jour sont rares
et comportent de nombreux biais : manque de MATÉRIEL ET MÉTHODE
puissance, critères discutables… De plus, leurs
conclusions sont également contradictoires.
Certaines études ne trouvent aucune corréla- Type d’étude
tion entre la posture et l’occlusion, que ce soit
dans les sens sagittal ou vertical[56]. En revanche, Nous avons mené une étude monocentrique
Decocq et coll. concluent que les dimensions comparative transversale sur 311 patients.
squelettiques sagittales et verticales (ANB et
FMA) de la face s’avèrent corrélées avec la préci-
sion du contrôle postural[17]. Toutefois, la taille de Lieu de l’étude
l’échantillon est faible (20 sujets). Enfin, Nobili
et coll., dans leur étude sur 50 sujets, concluent Les patients ont été recensés au sein de l’Unité
que les sujets en classe II ont une posture plus d’Orthodontie du Service de Consultations et
antérieure que les sujets en classe III, qui ont Traitements Dentaires à Lyon (France).
eux-mêmes une posture plus postérieure que la
normale[49].
Population d’étude et méthode
Il existe donc des arguments en faveur d’une de recrutement
relation entre les caractéristiques de la dimen-
sion sagittale, de la dimension verticale et la
posture. Cependant, les données semblent Les participants ont été recrutés sur la base du
insuffisantes et contradictoires. En effet, la taille volontariat lors de leur venue dans le service
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d’Orthodontie du Service de Consultations – classe III (embrasure entre les deux prémo-
et Traitements Dentaires sur une période de laires mandibulaires mésialée par rapport à la
4 mois. 311 patients âgés de 6 à 66 ans (16,5 cuspide de la première prémolaire maxillaire) ;
+/- 8,0 ans) ont participé à l’étude.
Le surplomb était mesuré en Occlusion d’Inter-
Le consentement éclairé de chacun a été cuspidie Maximale (OIM), à l’aide d’une réglette
recueilli après présentation de l’étude. placée au niveau des incisives centrales maxil-
laires à l’endroit où le surplomb était le plus
Le questionnaire précisait les antécédents de important. Le recouvrement était mesuré en
traitement orthodontique, l’absence ou la correc- OIM, un trait était réalisé orthogonalement à
tion de pathologies de la vision, l’absence ou la l’axe incisif maxillaire, au niveau des incisives
présence de pathologies posturales (scoliose, centrales maxillaires, sur les incisives mandi-
jambe courte unilatérale). bulaires ; puis le recouvrement était mesuré à
l’aide d’une réglette entre le trait de portemine
Pour respecter les critères d’inclusion, les et le bord incisif mandibulaire à l’endroit où il
patients de l’étude devaient avoir entre 6 et était le plus important.
70 ans, avoir rempli conformément le ques-
tionnaire et présenter : un surplomb incisif, un Ensuite, la statique posturale été évaluée au
recouvrement incisif et les classes molaires moyen d’une plateforme stabilométrique à trois
droite et gauche mesurables. capteurs (Plateforme Win-Posturo de la société
Médicapteurs®) mesurant, à chaque instant, la
En revanche, n’étaient pas inclus dans l’étude, position du point d’application de la résultante
les patients présentant un syndrome ou une des forces qui s’exercent sur elle. Elle enregistre
pathologie congénitale, n’ayant pas rempli donc les déplacements du centre des pressions
correctement le questionnaire et ne souhaitant (CdP) auxquels elle est soumise, centre assi-
pas participer à l’étude. milable à la projection du centre de gravité[28],
pour un sujet debout et quasi immobile.
L’enregistrement stabilométrique était pratiqué
Déroulement de l’étude par le même opérateur pour chaque patient.
Nous avons recruté les patients au sein du La plateforme était placée au sol de manière
service d’orthodontie du Service de Consultation reproductible en s’assurant de son horizontalité
et Traitements Dentaires. Le questionnaire a été et à une distance de 3 mètres de la cible murale.
rempli avec chaque patient par le même opéra- La position du centre d’appui en x et y a été
teur. enregistrée à la fréquence d’échantillonnage de
5 Hz. Deux enregistrements stabilométriques de
Le même opérateur a procédé à un examen 51,2 secondes, l’un yeux ouverts (YO) et l’autre
clinique de chaque patient afin de relever les yeux fermés (YF) étaient réalisés d’après les
variables évaluées. Les rapports d’occlusion standards internationaux[35]. Plusieurs étapes
dans le sens sagittal ont été définis grâce à la se succédaient :
classification d’Angle revisitée par Katz[3,36,37]. – Calibration de la plate-forme, à vide, sans les
Trois catégories permettaient de définir les cales[7].
rapports sagittaux à droite et à gauche : – Placement des cales sur la plate-forme :
les talons sont espacés de 2 cm, les pieds
– classe I (cuspide de la première prémolaire s’écartant de 30 degrés de telle sorte que le
maxillaire en occlusion avec l’embrasure entre barycentre du polygone de sustentation soit
les deux prémolaires mandibulaires) ; situé à l’intersection de l’axe sagittal (axe yOy’
– classe II (embrasure entre les deux prémo- orienté positivement en avant du patient) et de
laires mandibulaires distalée par rapport à la l’axe horizontal (axe xOx’ orienté positivement
cuspide de la première prémolaire maxillaire) ; du côté droit) de la plateforme (normes ISO –
AFNOR E90-003-3.19.5).
Les tests statistiques ont été réalisés avec le Corrélation Ym/Classe molaire
logiciel BiostaTGV®.
Il y a une différence statistiquement significa-
Le facteur d’étude était la variation de position du tive concernant la position moyenne du CdP
CdP. Pour la recherche de corrélation entre deux sur l’axe antéro-postérieur (Y moyen) entre les
variables quantitatives, le test de corrélation de patients présentant une classe I, une classe II
Pearson a été réalisé. Pour la comparaison des et une classe III d’Angle avec p = 0.03 (tab. II).
variables de réponse quantitatives, et de type
d’articulé classe I/classe II/classe III, des test de Ainsi, les sujets en classe II semblent avoir
Kruskal-Wallis ont été utilisés. La comparaison une posture plus antérieure que les sujets en
occlusion symétrique/occlusion asymétrique a classe I, qui ont eux-mêmes une posture plus
été faite avec le test de Wilcoxon-Mann Whitney. antérieure que les sujets en classe III (fig. 1).
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20 secondes qui suivent un mouvement sont pour fournir des informations relatives aux réfé-
dépendantes du mouvement lui-même[20]. Un rentiels externes de verticalité et d’horizontalité.
temps de latence correspondant approximative-
ment à cette durée (et au temps nécessaire au Les différences entre l’enregistrement de la
réglage du gabarit de positionnement des pieds position moyenne du CdP sur l’axe antéro-pos-
du sujet) a ainsi été considéré avant chaque térieur (Y moyen], les yeux ouverts et les yeux
enregistrement. fermés, sont statistiquement significatives.
Nos résultats s’accordent avec d’autres publi-
L’échantillonnage à 5 Hz n’est plus justifié par cations qui attribuent également à l’oculomo-
des considérations de mémoire des ordinateurs, tricité et/ou à la vision un rôle dans le contrôle
mais il reste excellent pour les paramètres stabi- postural[5,17,48,53], phénomène déjà pressenti par
lométriques classiques[24]. Gangloff et coll.[25].
du fait que la cuspide de la prémolaire est plus HFP utiles pour caractériser la typologie faciale.
grande que celles des molaires et bien centrée Les conclusions des différents articles étaient
sur l’axe de la prémolaire facilitant ainsi la déter- contradictoires[17,56]. C’est pourquoi nous avons
mination de la classe[36]. voulu utiliser un moyen d’évaluation de l’occlu-
sion dans le sens vertical. Or, il existe un seul
moyen d’évaluer les relations occlusales dans
Choix et mesure du surplomb le sens vertical, c’est la dimension du recouvre-
incisif ment incisif. Dans notre étude nous avons choisi
d’utiliser le recouvrement incisif.
Les articles étudiant les relations entre posture N’ayant pas trouvé de méthode universelle de
et occlusion à l’aide d’une plateforme de stabilo- mesure du recouvrement, nous avons utilisé
métrie semblaient établir un lien entre la posture la méthode courante et cohérente en pratique
et le sens sagittal au niveau occlusal et squelet- clinique. Le recouvrement est un autre des
tique[17,49]. Cette relation était toujours étudiée composants du guidage antérieur. Si la valeur
grâce à la mesure des classes molaire et canine du recouvrement augmente et que l’angle
et les conclusions des différents articles étaient inter-incisif diminue, le guide antérieur est dit
totalement en opposition[49,56]. C’est pourquoi excessif (supraclusion). Celui-ci provoque alors
nous avons voulu utiliser un autre moyen d’éva- une restriction de l’enveloppe fonctionnelle qui
luation de l’occlusion dans le sens sagittal. Or, sur un terrain fragile, ne peut que favoriser la
il existe deux moyens principaux d’évaluer les distension ligamentaire et la désunion condy-
relations occlusales dans le sens sagittal : la lo-discale. Si la valeur du recouvrement est
classe d’Angle molaire, canine et le surplomb. nulle voire négative, le guide antérieur est dit
Nous avons choisi d’utiliser le surplomb pour « non fonctionnel », celui-ci n’empêche pas les
évaluer les relations occlusales dans le sens interférences postérieures et des dysfonctions
sagittal dans notre étude. musculaires d’apparaître.
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L’absence de résultats significatifs concernant – nous n’avons constaté aucune différence sta-
le surplomb incisif et le recouvrement incisif tistiquement significative entre la position du
pourrait s’expliquer par le choix des mesures. centre des pressions podal sur l’axe médio-la-
En effet, le surplomb et le recouvrement sont téral entre les patients présentant une classe
des moyens de mesurer les relations occlusales molaire bilatérale et les patients présentant
dans le sens sagittal et vertical mais uniquement une classe molaire subdivision droite ou
au niveau antérieur, or Southard et coll. montrent gauche ;
que la posture varie selon le serrage occlusal – nous avons constaté que la précision du
retrouvé au niveau des contacts occlusaux contrôle postural est significativement corré-
postérieurs[65]. Ainsi, les contacts occlusaux au lée à l’âge du sujet, ce contrôle s’améliorant
niveau antérieur influenceraient peu la posture. avec l’âge.
L’absence de résultats significatifs concernant
le surplomb incisif et le recouvrement incisif Ainsi, la corrélation entre la posture et l’occlu-
pourrait également s’expliquer par la faible sion dans le sens sagittal pourrait suggérer que
gravité des dysmorphoses ou par le jeune âge les problèmes posturaux ne seraient pas inéluc-
des participants. En effet, le surplomb moyen tablement imputables au traitement orthodon-
retrouvé dans l’échantillon était de 3,17 mm et tique, mais liés à la malocclusion initiale. Une
le recouvrement moyen de 2,81 mm. étude ultérieure serait nécessaire afin d’évaluer
l’influence du traitement orthodontique sur la
Nous avons relevé une corrélation statistique- posture.
ment significative entre l’âge et la précision du
contrôle postural, ce dernier s’améliorant avec
l’âge. Selon Makofsky et coll., avant trente ans,
aucune corrélation entre la posture cranio-cer-
vicale et l’occlusion n’est significative[41]. L’âge
peut ainsi représenter un biais à cette étude. Il BIBLIOGRAPHIE
semblerait également que l’amplitude des oscil-
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ce qui est en accord avec nos résultats. Ainsi,
posture of the head and malocclusion in Saudi subjects. déclarent n’avoir
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eux-mêmes une posture plus antérieure que
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