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Cabinet Laboratoire

Quel articulateur choisir ?


Doit-il être programmable
et programmé ?
G. MAYER, F. DESCAMP, F. TOULET, PH. DUPAS
Chirurgiens-dentistes

Quels sont les éléments ans des situations cliniques

D
géométriques qui permettent favorables, la confection de
de modeliser les déplacements prothèse fixée unitaire ou de
mandibulaires ? prothèse amovible partielle de
Comment les articulateurs quelques dents ne nécessite
peuvent-ils simuler les pas l’utilisation d’un articulateur. Un
simple occluseur suffit. Mais lorsque les
déplacements dento-dentaires
prothèses deviennent plus importantes,
observés en bouche ? l’emploi de l’articulateur devient indispen-
Quel est le degré de précision sable. Celui-ci est un appareillage qui
des simulations réalisées permet, selon son degré de simulation ou
sur les articulateurs ? d'adaptation, la reproduction plus ou
Comment la programmation moins précise des mouvements mandibu-
améliore t-elle la fiabilité laires. Il se compose de deux parties
des articulateurs ? métalliques s'imbriquant l'une dans
l'autre. Il prend le nom d’Arcon quand les

Stratégie prothétique avril 2005 • vol 5, n° 2


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Choix d’un articulateur - G. Mayer et coll.

boîtiers condyliens sont intégrés dans la pensable entre le cabinet dentaire et le


partie supérieure ou "branche supérieure" laboratoire de prothèse dont le travail est
et les boules condyliennes supportées facilité par la possession de l'équivalent
par la partie inférieure ou "branche infé- mécanique du patient. Mais quel type
rieure". Son contraire porte le nom d’articulateur choisir ? Doit-il être toujours
d'articulateur Non Arcon. L'articulateur programmé ?
autorise le montage des modèles en
plâtre des arcades dentaires maxillaire et LA MÉCANIQUE DE LA
mandibulaire. Il est considéré comme CINÉMATIQUE CONDYLIENNE
l'équivalent mécanique de l'étage infé- Afin d’utiliser correctement un articula-
rieur du crâne. Pour cela, il est indis- teur et de pouvoir choisir celui qui répond
pensable que ces modèles en plâtre le mieux au travail à réaliser, il est indis-
soient montés dans une position iden- pensable de connaître l’aspect mécanique
tique qu'occupent les arcades dentaires de la cinématique condylienne.
par rapport au plan de référence crânien
ou Plan Axio Orbitaire. Celui-ci passe par L’axe charnière
les émergences cutanées droite et Il est possible de mettre en correspon-
gauche de l’axe charnière et l’un des dance l’axe charnière d’un individu et
deux points sous orbitaires. celui de l’articulateur. L’axe bi condylien
est un axe de rotation pure lorsque la
Le montage du modèle maxillaire peut mandibule est manipulée en relation
être réalisé à l'aide d'une table de monta- centrée selon une amplitude d’ouverture
ge ou mieux d'un système de transfert buccale qui varie d’un individu à l’autre et
appelé Arc Facial faisant coïncider ce plan peut atteindre jusqu’à 2 centimètres au
de référence crânien avec la branche niveau du dentalé (11). Ceci afin que la
supérieure de l'articulateur. Pour faciliter rotation ne soit pas associée à la transla-
son montage, cet arc facial est pourvu tion mandibulaire. Pour le montage de
d’embouts auriculaires et d’un appui l’arc facial, cet axe charnière localisé est
nasal qui permet de le positionner d’em- rarement employé en clinique. En
blée dans un plan approchant sensi- revanche pour répondre aux soucis de
blement le Plan Axio Orbitaire. Par vulgarisation de l’utilisation de l’articula-
rapport à ce modèle maxillaire, le modèle teur, l’emploi de l’axe charnière arbitraire
mandibulaire est ensuite agrégé à la est une nécessité. Celui-ci est matérialisé
branche inférieure de l'articulateur en sur la plupart des arcs faciaux, répondant
intercuspidation maximale habituelle ou à des types d’articulateur précis, par des
en relation centrée (29). embouts auriculaires introduits dans les
conduits auditifs. Pour pallier l’écart
L’articulateur représente une aide appré- anatomique, un petit ergot situé en arrière
ciable pour l’odontologiste et le des boules condyliennes de l’articulateur
prothésiste. En effet, non seulement il lui autorise un transfert respectant l’anato-
permet de différer son travail dans le mie de cette partie postérieure. La
temps, mais aussi d’avoir un accès visuel situation de la référence antérieure est
sur les cuspides palatines ou linguales déterminée par l’appui nasal. Ces diffé-
des dents maxillaires et mandibulaires rents index positionnent l’arc facial dans
grâce à l’absence d'organes muqueux le Plan Axio Orbitaire matérialisé égale-
périphériques et d'interférences neuro- ment par la branche supérieure de
musculaires. L’articulateur aide le pra- l’articulateur.
ticien lors de l’analyse occlusale en lui L’erreur induite par cette concordance
permettant, non seulement de anatomique approximative est minime.
comprendre le travail à effectuer et se Un calcul d’erreur permet de s’en rendre
donner ainsi un fil directeur au traitement compte. Le montage sur articulateur
prothétique global, mais aussi d’avoir un selon un axe charnière arbitraire et d’une
soutien matériel qui lui permet d’expli- cire de relation centrée de deux modèles
quer plus facilement le plan de traitement en plâtre des arcades maxillaire et mandi-
à son patient. Il devient un relais indis- bulaire illustre la valeur numérique de

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Axe charnière réel du patient

Sécante
Axe charnière au mouvement
arbitraire de propulsion

Mouvement réel
du condyle en propulsion

1 2

Mouvement réel du condyle d.l.i.


en latéralité non travaillante

Sécante au mouvement de
latéralité non travaillante

Plan
para-sagittal Plan para-sagittal

3 4

l’erreur dento dentaire réalisée. Pour trois plans de l’espace. L’un est sagittal Fig. 1 Erreur occlusale
rendre le calcul plus aisé, les valeurs pour les trajets de propulsion, l’autre est réalisée lors d’un montage
numériques choisies sont arbitraires et soit horizontal soit frontal pour les trajets sur articulateur en relation
arrondies. Elles s’approchent quand de latéralités. En effet, ces derniers sont centrée avec l’axe charniè-
re arbitraire comme
même de la réalité. plus complexes et se manifestent simul-
référence.
Soit r = 5 mm. qui représente la distance tanément dans ces deux derniers plans.
Fig. 2 Schéma de la pente
entre le véritable axe charnière du patient Propulsif
condylienne.
et sa situation arbitraire sur l’articulateur ; Dans le plan horizontal, à partir de la posi-
Fig. 3 Schéma de l’angle
d = 80 mm. situe approximativement la tion condylienne haute, les différents
de Bennett.
deuxième molaire par rapport à l’axe déplacements mandibulaires sont la
Fig. 4 Schéma du déplace-
charnière ; e = 1 mm. est l’épaisseur de propulsion et les latéralités droite et
ment latéral immédiat.
la cire de relation centrée. Quelle est gauche. En fonction de la véracité du
alors l’erreur réalisée Σ au niveau des transfert de leurs simulations, le type
contacts dentaires : d’articulateur utilisé est différent. Le
Σ = r*e = 5*1 = 5 = 1/16 mm. mouvement de propulsion s’effectue en
d 80 80 avant selon un trajet courbe. Pour le défi-
Cette valeur numérique négligeable auto- nir selon une angulation dans le plan
rise le montage de l’arc facial par rapport sagittal, une sécante au mouvement
à l’axe charnière arbitraire (8) (fig.1). propulsif du condyle est tracée. Celle-ci
fait un angle avec le plan de référence
Les différents angles axio-orbitaire (P.A.O.) appelé pente
Sur un articulateur, la matérialisation des condylienne (P.C.) (fig. 2).
différents déplacements condyliens dans Diductifs
l’espace se conçoit globalement dans les Lors d’un mouvement de latéralité, le

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côté vers lequel se déplace la mandibule est indispensable de les raisonner mathé-
est nommé travaillant, le côté contro laté- matiquement dans l’espace. Ce
ral est appelé non travaillant. Le condyle raisonnement passe donc par la schéma-
travaillant tourne sur lui-même ou se tisation géométrique de la cinématique
déplace latéralement vers l’extérieur dento-dentaire qui permet de comprendre
GLOSSAIRE dans toutes les directions de l’espace la suprématie de l’un ou de l’autre des
selon une figure géométrique plus ou déterminants antérieurs et/ou posté-
AILE DE BENNETT : n.f. Pièce
moins conoïde encore dénommée rieurs. Les schémas représentent donc
du boîtier condylien d’un arti-
“cône de Guichet”. Cet angle travaillant les condyles dans leurs cavités glé-
culateur permettant de régler
la trajectoire médiane de la
n’est programmé que sur certains types noïdes, les incisives centrales maxillaires
sphère condylienne. Ang : d’articulateurs adaptables. En revanche, et mandibulaires en coupe sagittale, les
Bennett’s winglet. la latéralité non travaillante intéresse tous canines maxillaires et mandibulaires en
ANALYSE OCCLUSALE : n.f. les types d’articulateurs. Le condyle non coupe frontale, les deuxièmes molaires
Examen méthodique de l’oc- travaillant effectue soit un mouvement maxillaires et mandibulaires dont les
clusion et des rapports dirigé en bas et en dedans, associant cuspides vestibulo distales sont situées à
inter-arcades, dans les diffé- rotation et translation, soit une translation mi-distance des dents antérieures et des
rentes positions mandibulaires, immédiate en dedans suivie du déplace- condyles mandibulaires. Cette situation,
ainsi que les positions condy- ment précédent. Cette dernière obser- qui leur permet de subir l'influence égale
liennes induites par ces vation se rencontre le plus souvent sur des condyles et des dents antérieures,
rapports. L’analyse occlusale une personne âgée (2, 15). Dans le facilite les calculs numériques. Pour que
se fait en général sur des premier cas, il est possible de définir un les valeurs soient des chiffres entiers, le
moulages montés sur articula- angle, ou angle de Bennett (β), construit plan et la courbe d’occlusion font un
teur. Ang : occlusal analysis. par une sécante au mouvement latéral angle arrondi à 10° par rapport au plan
ANGLE DE FISHER : n.m. non travaillant et un plan para sagittal axio orbitaire (8, 27).
Projection sur un plan sagittal condylien (fig. 3). Dans le deuxième cas, Quoique arbitraires, les valeurs numé-
de l’angle formé par la corde le déplacement latéral est apprécié par riques utilisées ont le mérite de
de la trajectoire du condyle une valeur numérique. Il est appelé dépla- matérialiser les rapports dento dentaires
orbitant avec un plan horizon-
cement latéral immédiat (d.l.i.) (fig. 4). dans l’espace. En chiffrant les différents
tal, pendant la propulsion et la
Cette capacité à reproduire ce déplace- paramètres intervenant sur la cinéma-
médiopulsion. Du nom d’un
ment différencie le type d’articulateurs tique mandibulaire, la visualisation
praticien allemand (1877-
de première ou de seconde génération. géométrique y gagne en pédagogie et
1959). Ang : Fisher’s angle.
ARC FACIAL DE LOCALISA-
facilite la compréhension. Ces valeurs
TION : n.m. Dispositif permet- LA MÉCANIQUE MANDIBULAIRE angulaires s’approchent néanmoins d’une
tant de repérer les points cuta- Le fonctionnement harmonieux des certaine réalité clinique en se référant
nés d'émergence de l'axe déterminants postérieurs condyliens et aux différentes moyennes définies par
charnière. Ang : Face bow. des déterminants antérieurs dentaires Slavicek sur près de 6000 coupes
ARC FACIAL DE TRANSFERT : génère des rapports dento dentaires dentaires (38).
n.m. Dispositif destiné à repé- favorables dans les différentes excur-
rer et à transférer la position sions mandibulaires. Les déterminants La propulsion
de l'arcade maxillaire sur un dentaires antérieurs sont représentés par Prise en charge de la propulsion par les
articulateur, par rapport à l'axe la pente incisive et la pente canine. Elles incisives maxillaires
bicondylien et à un plan de sont schématisées par des angles Dans le plan sagittal, les valeurs numé-
référence le plus souvent axio- formés, pour la première dans le plan riques des différents déterminants
orbitaire. Ang : Face bow. sagittal et pour la seconde dans le plan agissant sur les rapports dento dentaires
ARCON : adj. Contraction de frontal. Ceux-ci sont construits, par lors de la propulsion sont de 50° pour la
l'anglais «articulator» et rapport au plan de référence axio-orbitai- pente condylienne (P.C.), de 60° pour
«condyle». Qualifie un articula- re, par la sécante du trajet de leurs points celle de l'incisive maxillaire (P.i.), le plan
teur dont les sphères de contact en intercuspidation maximale d'occlusion (W) faisant un angle de 10°
condyliennes sont solidaires avec leurs antagonistes mandibulaires avec le plan axio-orbitaire. Ces valeurs
de la branche inférieure. Non
jusqu’à leurs positions en bout à bout (18, numériques déterminent l’angle d’ap-
arcon ou Anti arcon qualifie par
21, 24, 25, 26, 39). proche sagittal (A.a.s.) au niveau des
opposition un articulateur
Afin de percevoir l’importance des diffé- deuxièmes molaires et sont comparées à
dont les sphères condyliennes
rents paramètres déterminant la la valeur éventuelle de la pente cuspi-
sont solidaires de la branche
cinématique mandibulaire et condition- dienne anatomique sagittale (P.c.s.).
supérieure. Ang : arcon.
nant donc les rapports dento dentaires, il L’angle d’approche sagittal (A.a.s.) au

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Fig. 5 Mise en évidence de


la prépondérance du guida-
Plan
d'occlusion Parallèle au plan ge incisif.
axio-orbitaire Fig. 6 Mise en évidence
des interférences propul-
sives en absence de
guidage incisif.

niveau de la deuxième molaire répondant


à la formule de Hanau modifiée est donc
de (8) (fig. 5) :
Plan Parallèle
A.a.s. = P.C + P.i. - Ω. Soit A.a.s. = 50° + 60° - 10° = 45° d'occlusion au plan
2 2 axio-orbitaire
La valeur importante de cet angle d’ap-
proche sagittal de cette deuxième
molaire est largement supérieure à celle
de sa pente cuspidienne sagittale. Cet
exemple didactique montre que la
prépondérance de la pente incisive (P.i.)
sur la pente condylienne (P.C.) n’induit
pas d’interférences occlusales. Dans ce
cas, il ne serait pas indispensable de
programmer un articulateur pour réaliser
des prothèses intéressant les dents
postérieures. Le bon sens du prothésis-
te, confectionnant les faces occlusales
en fonction du contexte anatomique du
6
patient permet d’utiliser un articulateur
dont la pente condylienne serait program-
mée arbitrairement à 40°. En gardant la postérieurs condyliens, il suffit de
valeur de la pente incisive (P.i.) à 60°, il reprendre la démonstration précédente
faudrait que la pente condylienne prenne en conservant les valeurs de la pente
une valeur inférieure à 10° pour qu’il y ait condylienne (P.C. = 50°) et en minimisant
un contact occlusal des deuxièmes voire supprimant les valeurs de la pente
molaires au niveau de leurs pentes cuspi- incisive (P.i. = 0°).
diennes sagittales. Cet exemple montre à La valeur de l’angle d’approche sagittal
l’évidence que la connaissance de la valeur A.a.s. devient (fig. 6) :
de la pente condylienne importe peu A.a.s. = P.C + P.i. - Ω Soit A.a.s. = 50° + 0° - 10° = 15°
quand le guidage antérieur est efficace. 2 2
Absence de guidage incisif L’interférence occlusale propulsive des
En revanche, l’absence de guidage incisif pentes cuspidiennes sagittales des
met en évidence la nécessité de deuxièmes molaires est flagrante. Dans
connaître la valeur des déterminants le cas de guidage incisif déficient, la

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Fig. 7 Mise en évidence de


la prépondérance du guida-
ge canin.
Fig. 8 Mise en évidence
des interférences travail- Parallèles au plan
axio-orbitaire
lantes et non travaillantes Tangente à la
en l’absence de guidage courbe d'occlusion
canin. Axe charnière

Parallèle au plan
axio-orbitaire

Courbe
d'occlusion

travaillant à gauche. Le déplacement


condylien travaillant est considéré soit
pivotant, soit purement latéral (c’est le
Parallèle au plan
axio-orbitaire cas de la presque totalité des articula-
teurs semi-adaptables).
Tangente à la La valeur de l’angle travaillant est T = 0°,
courbe
d'occlusion l’angle de Bennett droit β = 10° les
Axe charnière pentes canines droite (P.ca.d) et gauche
(P.ca.g.) = 50° et la courbe d'occlusion
frontale (µ) fait un angle de 10° avec le
Parallèle au plan plan axio-orbitaire. Dans les mouvements
axio-orbitaire
de latéralité la pente condylienne (P.C.)
Courbe est également prise en considération. En
d'occlusion effet, l’inclinaison des cavités glénoïdes
ou celles des boîtiers condyliens de l’arti-
culateur intervient inévitablement sur la
cinématique du condyle non travaillant.
En revanche, si le condyle travaillant est
8 pivotant ou se déplace en latéralité pure
(ce qui est le cas de l’articulateur Quick
connaissance exacte de la valeur de la Master) l’influence de la pente condylien-
pente condylienne programmée sur l’arti- ne n’intervient pas dans le calcul de la
culateur permet au prothésiste de valeur de l’angle d’approche travaillant.
réaliser la prothèse sans interférences Lors de l’étude du déplacement
occlusales propulsives et de minimiser travaillant, la valeur de la pente condy-
ainsi les rectifications occlusales cliniques. lienne est nulle P.C. = 0°. Pour le calcul
du déplacement non travaillant P.C. =
Les latéralités travaillantes et non 50°. Ces valeurs numériques permettent
travaillantes donc les calculs des angles d’approche
Prise en charge de la latéralité par les travaillant (A.a.t.) et non travaillant
canines (A.a.nt.). Elles sont également appréciées
Pour les latéralités, dans le plan transver- à celles de la pente cuspidienne anato-
sal, le déplacement travaillant est mique travaillante (P.c.t.) et à celles de la
considéré à droite et le déplacement non pente cuspidienne anatomique non

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travaillante (P.c.nt.) des deuxièmes prothèse en fonction de la cinématique


molaires. de l’articulateur qui s’approche de la ciné-
matique mandibulaire du patient. Ce qui
La démonstration suit le même raisonne- réduit considérablement l’importance
ment à ceci près qu’il faut considérer les des retouches cliniques lors de l’insertion
pentes travaillantes et non travaillantes de la prothèse.
de la deuxième molaire. Dans les Il en est de même dans l’utilisation du
exemples numériques choisis, en repre- type d’articulateur. Celui de première
nant la formule de Hanau modifiée (8), la génération se déplace selon l’angle de
valeur de l’angle d’approche travaillant Bennett, alors que celui de seconde
(A.a.t.) est de (fig. 7) : génération se meut selon le déplacement
A.a.t. = P.C. + T. + P.ca.d. + µ = 0° + 0° + 50° + 10° = 35° latéral immédiat. Si ce dernier n’est pas
2 2 enregistré et que la prothèse est réalisée
Pour le calcul de l’angle d’approche non sur un articulateur de première généra-
travaillant (A.a.nt.) l’angle de Bennett tion, le prothésiste place les cuspides en
prend une valeur négative. En effet, à l’in- fonction de la cinématique dento dentaire
verse des autres angles pris en dictée par cet articulateur. Ces cuspides
considération dans le calcul de l’angle prothétiques ne correspondant donc pas
d’approche non travaillant, plus la valeur à la réalité clinique deviennent interfé-
de l’angle de Bennett est importante plus rentes (fig. 9). Il est fréquent de trouver
son angulation avec le plan axio orbitaire cette situation chez les patients âgés.
diminue.
A.a.nt. = P.C - β + P.ca.g. - µ = 50° - 10° + 50° - 10° = 35° LES ARTICULATEURS
2 2
Les remarques précédentes sur la
Comme précédemment, la supériorité du prépondérance ou non du guidage anté-
guidage canin sur les déterminants rieur permettent de comprendre quel type
postérieurs condyliens et le bon sens du d’articulateur, il est indispensable d’em-
prothésiste, confectionnant les faces ployer pour confectionner les prothèses Fig. 9 Interférence non
occlusales en fonction du contexte anato- fixées ou amovibles et de déterminer si la
travaillante dans le plan
mique du patient permettent d’utiliser un horizontal sur la deuxième
mécanique choisie doit être programmée. molaire maxillaire et la
articulateur semi-adaptable dont l’angle Le but n’est pas d’établir un catalogue des deuxième molaire mandi-
de Bennett serait programmé arbitraire- différentes classes d’articulateurs mais de bulaire dans le cas d’un
ment à 10°. comprendre leurs différences afin de les déplacement latéral immé-
Absence de guidage canin utiliser judicieusement. diat.
Si les guidages canins droit et gauche
sont inexistants P.ca.d. = 0° et P.ca.g. =
0°. Les angulations des angles d’ap-
proche sont réduites. L’angle d’approche
Tracé Tracé
travaillant A.a.t. au niveau de la deuxième propulsif
propulsif
molaire devient (fig. 8): Tracés progressifs
A.a.t. = P.C. +T. + P.ca.d. + µ = 0° + 0° + 0° + 10° = 10°
2 2
L’angle d’approche non travaillant A.a.nt. Tracé Tracés latéraux Tracé
travaillant immédiats travaillant
au niveau de la deuxième molaire devient :
A.a.nt. = P.C. - β + P.ca.g. - µ = 50° - 10° + 0° - 10° = 10°
2 2
Les interférences travaillantes et non
travaillantes sur les deuxièmes molaires Deuxième molaire Deuxième molaire
sont manifestes ! Il est donc indispen- maxillaire mandibulaire
sable de programmer les déterminants
postérieurs de l’articulateur quand le
guidage canin est déficient afin d’obtenir
la véritable cinématique dento dentaire.
Dans ces conditions, le prothésiste
travaillant avec un articulateur program-
mé, sculpte les faces triturantes de la 9

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Choix d’un articulateur - G. Mayer et coll.

déplacement non travaillant avec des


ailes de Bennett interchangeables. Ces
articulateurs ayant une seule angulation
réglable n'offrent pas d'intérêt particulier
et sont un mauvais compromis entre l'ar-
ticulateur ajusté et l'articulateur
semi-adaptable (7).

Semi adaptables
Ces articulateurs s'animent selon des
10 11 sécantes aux mouvements de propulsion
et de latéralités sans prendre en compte
la courbure de ces mouvements. Ils ne
reproduisent pas complètement le dépla-
cement condylien mais s'en approchent.
D’où leur dénomination de semi-adap-
tables.
A l’époque de la vulgarisation des articu-
lateurs, il était classique d’en distinguer
deux classes en fonction de leur capacité
de programmation du déplacement non
travaillant. Ils étaient nommés de premiè-
12 13 re génération ou de seconde génération.
Ceux de première génération ne permet-
taient que la programmation de l’angle de
Ajustés Bennett, tandis que ceux de seconde
Fig. 10 Boîtier condylien
de l’articulateur Quick. Ces articulateurs présentent des boîtiers génération prenaient en compte le dépla-
condyliens dont les différentes angula- cement latéral immédiat. Quel que soit le
Fig. 11 Articulateur Quick
Master. tions sont usinées selon des moyennes type d’articulateur, la pente condylienne se
statistiques. Il n’est donc pas possible programmait de la même façon. Les arti-
Fig. 12 Micromètre du
Quick Axis en action. d’intervenir sur leurs réglages ni d’en culateurs semi-adaptables actuels peuvent
modifier leur forme. Ces articulateurs, de être utilisés indifféremment selon les deux
Fig. 13 Boîtier condylien
du Quick Master. type arcon, sont utilisés pour des techniques de simulation. L’exemple fran-
analyses occlusales et préprothétiques çais en est le Quick Master dont la
rapides ou la réalisation de prothèses configuration des boîtiers condyliens
postérieures amovibles ou fixées de permet le réglage de la pente condylienne
faible étendue quand le guidage antérieur et celui de l'angle de Bennett et/ou du
est efficace. L’articulateur le plus caracté- déplacement latéral immédiat à l’aide
ristique de cette absence de réglage est d’ailes de Bennett interchangeables recti-
une ancienne mécanique encore utilisée lignes ou courbes (7,22).
dans les laboratoires de prothèse. Il s’agit
du Quick de la maison F.A.G. dont la Avant l’apparition du Quick Master (fig.
pente condylienne est fixée à 40° et 11), la seule technique de programmation
l'angle de Bennett à 15° (fig. 10). des boîtiers condyliens de l'articulateur
Les plus récents articulateurs ajustés semi-adaptable était celle des enregistre-
présentent un réglage standard et l'autre ments intra-buccaux tranférés sur les
variable. En effet, la pente condylienne modèles en plâtre préalablement montés
est fixe, seul l’angulation ou le déplace- sur l’articulateur semi-adaptable. La
ment non travaillant sont programmables. conception du Quick Master impose l’en-
Ces articulateurs sont nommés les Quick registrement extra buccal des déterminants
lab de la maison F.A.G. Il en existe deux postérieurs à l’aide du Quick Axis. Celui-ci
sortes le Quick lab 40 et le Quick lab 25. est un axiographe qui enregistre la ciné-
Leurs pentes condyliennes sont fixées matique condylienne sur des drapeaux
respectivement à 40° et à 25° tout en para condyliens d’un côté puis de l’autre.
ayant la possibilité de programmer leur La lecture mathématique des tracés en

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résultant permet de programmer les articulateurs adaptables D.5.A et D.S.E.


valeurs des pentes condyliennes et des de la firme Denar. Le pantographe est
déplacements latéraux non travaillants de composé de deux parties. L'une maxillai-
l’articulateur Quick Master. re comporte six stylets pneumatiques (2
Une attelle s'agrègeant sur les dents antérieurs et 4 postérieurs), l'autre
antérieures mandibulaires autorise le mandibulaire supporte six tables d'enre-
montage du Quick Axis. Le stylet du bras gistrement (2 antérieures, 2 postérieures
localisateur est placé en regard de l'inter- horizontales et 2 postérieures sagittales)
section des axes horizontal et frontal du recouvertes de papier inscripteur. Pour
repère orthonormé de la plage paracon- installer ce dispositif des attelles de fixa-
dylienne. Du papier carbone permet d'y tion sont fabriquées en résine chémo
inscrire le trajet du mouvement de polymérisable sur les arcades dentaires.
propulsion exécuté par le patient. Le Un système pneumatique retient les
stylet est ensuite remplacé par un stylets activés par des élastiques. Un
micromètre. Celui-ci est préréglé manuelle- détendeur libère ces stylets qui tracent
ment afin d’être prêt à l’enregistrement. sur leurs tables respectives les différents
Le patient exécute un mouvement de tracés de propulsion et de latéralités (fig.
latéralité dont l'amplitude s'arrête au 15).
premier arc de cercle de la plage d'enre- Après ces enregistrements, les plages
gistrement. Le micromètre affiche la sont recouvertes de feuilles translucides
valeur du déplacement latéral non autocollantes et les deux parties du
travaillant (fig. 12). Deux tables de pantographe sont solidarisées en relation
conversion permettent le choix des ailes centrée afin d'être transférées sur l'arti-
de Bennett rectilignes si l’articulateur est culateur à programmer. Les différents
employé en première génération, ou réglages des boîtiers condyliens de l'arti-
curvilignes s’il est employé en seconde culateur sont ajustés manuellement en
génération (fig. 13). La pente condylienne faisant repasser les stylets sur leurs
est déterminée en un second temps tracés. Chaque tracé de chaque plage
après démontage des drapeaux para correspond à la programmation d'une
condyliens. Une sécante tracée du zéro cale préformée appelée insert, d'un angle
du repère orthonormé et passant par le ou d'une amplitude de déplacement (11)
point de rencontre du trajet condylien et (fig. 16 a et b).
du second arc de cercle donne la valeur Depuis 1982, la firme Denar a créé un
de l’angle de la pente condylienne sur le pantographe électronique appelé Fig. 14 Pente condylienne
rapporteur périphérique du drapeau (7, Pantronic. Celui-ci, répondant aux du Quick Master.
12, 13, 16) (fig. 14a et b). mêmes principes pantographiques que a Calcul de la pente condy-
Adaptables son aîné, se distingue de celui-ci par son lienne
De par le protocole de programmation support électronique et informatique. b Programmation de la
des déterminants postérieurs condyliens, N’ayant pas à être transféré sur un arti- pente condylienne
ces articulateurs respec-
tent la complexité du
trajet condylien en
prenant en compte la
courbure des déplace-
ments condyliens. D’où
leur dénomination d’arti-
culateurs adaptables. Il
existe classiquement
deux techniques de
programmation extra
orales : la pantographie et
l’axiographie.
Programmés avec un
pantographe
Les plus récents sont les 14a 14b

Stratégie prothétique avril 2005 • vol 5, n° 2


137
Choix d’un articulateur - G. Mayer et coll.

Fig. 15 Stylets du panto-


graphe en action sur les
plages paracondyliennes
du pantographe.
Fig. 16 Boîtier condylien de
l’articulateur adaptable de
la firme Denar.
a vue de dessous.
b vue de dessus.
Fig. 17 Articulateur SAM.
16a

15

16b

numériques de programmation de l’arti-


culateur adaptable de la firme Denar (5).
Programmés avec un axiographe
L'axiographie est une technique mise au
point par Mack et Slavicek. L'analyse des
tracés axiographiques permet non seule-
ment l’aide au diagnostic des désordres
articulaires, mais aussi la programmation
des articulateurs adaptables S.A.M
(fig.17). L'axiographe se compose d'un
arc péri-crânien supportant des plages
17 d'enregistrement para-condyliennes. Une
attelle mandibulaire autorise, par l'inter-
culateur, des attelles de fixation préfabri- médiaire d'un bras frontal et de deux bras
quées suffisent pour agréger sur les sagittaux, le montage de stylets inscrip-
arcades dentaires ses deux parties. teurs en regard des plages sagittales.
L'une, maxillaire, intègre des boîtiers La localisation de l'axe charnière précède
para-condyliens. L'autre, mandibulaire, l'enregistrement des tracés de propul-
supporte des sondes optiques orthogo- sion et des latéralités non travaillantes.
nales entre elles reliées à un ordinateur. Un papier millimétré translucide est collé
Pendant les différents mouvements sur ces tracés. Un comparateur enre-
mandibulaires, le déplacement des gistre le déplacement frontal sur chacun
sondes dans leurs boîtiers respectifs des millimètres de ces tracés orbitants
envoie des informations à l'ordinateur qui (fig. 18).
livre, par l'intermédiaire de son impriman- Ces différentes valeurs numériques sont
te, le choix des inserts et des valeurs notées sur une fiche prévue à cet effet.

Stratégie prothétique avril 2005 • vol 5, n° 2


138
Cabinet Laboratoire

La localisation du point antérieur permet


de mettre en place et de tracer le plan de
référence axio-orbitaire lors du démonta-
ge de l'axiographe. L'observation, à l'aide
d'une loupe mire, du tracé de propulsion
indique le choix du boîtier condylien et la
programmation de sa pente. Les valeurs
numériques du déplacement frontal,
notées sur le comparateur, se rapportent
à des tables de calcul. Celles-ci, tradui-
sant ces valeurs numériques du
déplacement frontal en valeurs numé-
riques de déplacement latéral permettent
de tracer et de chiffrer l'angulation de 18
Bennett. Le choix de la forme des ailes
de Bennett déterminé à l'aide d'une règle
graphique clôt la programmation et le
choix des boîtiers condyliens de l'articula-
teur S.A.M (fig. 19 a et b). L'axiographe
électronique est un appareillage récent
utilisé avec l'articulateur S.A.M. Ils sont
au nombre de deux. L'un a été créé par
Slavicek : Le Cadiax de la firme Gamma,
l'autre par Mack : L'Axiotron de S.A.M.
Le stylet inscripteur est remplacé par une 19a 19b
sonde électronique. Le drapeau para-
condylien est une petite table à
digitaliser. L'ensemble, permettant la
Fig. 18 Micromètre du
localisation électronique de l'axe charniè- système S.A.M. en action
re, est relié à une table traçante qui sur la plage paracondylien-
fournit à l'utilisateur un nombre impres- ne de l’axiographe.
sionnant de valeurs numériques de Fig. 19 Boîtier condylien de
programmation de l'articulateur S.A.M. et l’articulateur adaptable du
d'angulations dento dentaires. A la diffé- système S.A.M.
rence de la pantographie, la technique a vue de dessous
axiographique quelle qu'elle soit n’autori- b vue de dessus
se pas la programmation de l’angulation Fig. 20 Programmation du
du déplacement travaillant (19). Combi Articulator.
D’autres articulateurs adaptables appa- 20
raissent sur le marché. Il n’est pas dans la
vocation de ce travail de les citer tous. en plâtre des arcades dentaires préala-
D’autant qu’il est difficile d’être exhaustif, blement montés en relation centrée sur
tant l’imagination de leurs concepteurs l'articulateur. Les boîtiers condyliens de
est sans limites. Il est possible néan- l'articulateur, remplis de résine chémo
moins de retenir le Combi Articulator de polymérisable, sont façonnés en faisant
la firme Denar qui reprend les principes repasser les stylets dans leurs tracés
d’enregistrement et de programmation jusqu'à la polymérisation complète de la
par stéréogravure de l’articulateur T.M.J. résine. La forme des boîtiers condyliens
L’enregistrement de la cinématique reflète celle des cavités glénoïdes du
mandibulaire se fait à l’aide de trois patient (fig. 20).
stylets, gravant la cinématique mandibu- L’utilisation de ces différents articulateurs
laire dans de la résine chémo- est conditionnée par le travail à effectuer.
polymérisable, sur des attelles de fixation Leur sélection n’est donc pas prédéfinie.
mandibulaire et maxillaire. Le transfert de Si le cas clinique impose le choix d’un
ces attelles s'effectue sur les modèles articulateur adaptable, sa programmation

Stratégie prothétique avril 2005 • vol 5, n° 2


139
Choix d’un articulateur - G. Mayer et coll.

21a 21b 21c

Fig. 21 L’occlusion balan- fine est une nécessité. Sinon son emploi celle de leurs sécantes (programmées
cée en prothèse amovible est déraisonnable et l’articulateur semi sur l’articulateur semi-adaptable) n’est
complète vue du côté adaptable est, dans ce cas, l’articulateur pas programmée, l’angulation de départ
droit. privilégié. est fausse. La conception de l’occlusion
a en propulsion. balancée est approximative.
b en latéralité travaillante. INCIDENCE CLINIQUE L’âge des patients totalement édentés
c en latéralité non tra- L’occlusion balancée est en général conséquent. Le maintien
vaillante. Le concept occluso prothétique de l’oc- ligamentaire s’affaiblit et l’usure tempo-
clusion balancée est privilégié dans le relle des articulations temporo-
montage des dents du commerce en mandibulaires, se manifestant par un
prothèse amovible complète et dans aplatissement des condyles mandibulaire
certains cas d’édentement en prothèse et temporal, provoquent des déplace-
amovible partielle afin d’assurer la stabili- ments condyliens latéraux de plusieurs
té des bases prothétiques. Il consiste à millimètres. Ceci entraîne un déplace-
obtenir le plus grand nombre de contacts ment travaillant important. Il est donc
dento dentaires dans toutes les excur- nécessaire, dans ce contexte de l’occlu-
sions mandibulaires. Il faut donc obtenir sion balancée, d’en connaître l’angulation.
un enregistrement précis de la cinéma- Si l’on tient compte de cette remarque,
tique mandibulaire afin que ces contacts seule la technique pantographique
dento dentaires constants dans toutes répond à la conception académique de
les positions de la mandibule soient en l’occlusion balancée. En effet, si le dépla-
harmonie avec les contacts articulaires cement travaillant du patient a une
condyles-disques et cavités glénoïdes certaine amplitude se manifestant vers le
reflétant ces mêmes situations (1, 4, 14, haut ou vers le bas, les contacts prothé-
32, 33, 35). (fig. 21a, b, c) tiques dento dentaires excursifs
En prothèse amovible complète, il n’exis- postérieurs construits sur un articulateur
te aucune référence dentaire, seules les semi-adaptable, dont le déplacement de
références articulaires sont présentes. la boule condylienne est purement laté-
Cette particularité nécessite l’emploi d’un ral, ne correspondront pas à la réalité
articulateur programmé, reproduisant clinique (8).
avec justesse la cinématique mandibulai- Or, l’enregistrement tant pantographique
re. Il serait donc logique d’employer un qu’axiographique n’est pas aisé chez le
articulateur totalement adaptable. D’autant sujet édenté. Les impératifs écono-
que lors des déplacements mandibulaires miques freinent également l’achat de tels
physiologiques, seuls sont utilisés les appareillages. L’utilisation de l’articulateur
débuts de mouvements ou fin du mouve- adaptable est alors négligée dans la
ment mandibulaire centripète lors du conception des prothèses amovibles
cycle de mastication qui n’atteignent complètes au profit de l’articulateur semi
jamais les limites des articulations adaptable. Mais, pour les mêmes raisons
temporo mandibulaires. Si la courbure de techniques exposées précédemment, la
ces débuts de mouvements (program- programmation de ses boîtiers condy-
mée sur l’articulateur adaptable) liens n’est pas réalisée. Un compromis
présentant une angulation différente de acceptable consiste à employer quand

Stratégie prothétique avril 2005 • vol 5, n° 2


140
Cabinet Laboratoire

même ce type d’articulateur en program- tré à l’aide de résine chémo- polymérisable.


mant arbitrairement les boîtiers B2 de Le façonnage de la table incisive de l’arti-
l’articulateur Quick Master à 40 degrés culateur semi-adaptable programmé
de pente condylienne et en choisissant arbitrairement garantit la confection du
les ailes curvilignes C3. futur guidage antérieur prothétique.

En présence de guidage antérieur En absence de guidage antérieur


La présence et le contact des incisives et Il est classique de considérer que la
des canines maxillaires et mandibulaires valeur de la pente incisive est supérieure
permettant de prendre en charge les d’approximativement 10 degrés sur celle
mouvements de propulsion et de latérali- de la pente condylienne (38). Cette
tés simplifient l’emploi de l’articulateur. prépondérance mécanique permet aux
En effet, qu’il s’agisse de prothèse fixée déterminants antérieurs de jouer leur rôle
ou de prothèse amovible partielle le de guide et d’assurer ainsi la désocclu-
guidage antérieur devient prépondérant. sion des dents postérieures. Si ce n’est
S’il est efficace, les interférences dento pas le cas, il est nécessaire que l’angula-
dentaires pathogènes propulsives ou tion de la pente condylienne, garante
diductives sont inexistantes. d’un abaissement mandibulaire efficace,
Quel que soit le travail prothétique à réali- soit importante pour pallier cette insuffi-
ser il n’est donc pas nécessaire de sance. Il est donc indispensable de
programmer l’articulateur semi-adap- connaître la valeur exacte de la pente
table. Des travaux prothétiques de petite condylienne afin de s’assurer de son
portée peuvent être confectionnés sur éventuelle efficacité. Sinon le prothésiste
l’articulateur Quick lab 40 de la firme FAG construisant la prothèse sans information
pour les sujets jeunes et sur l’articulateur réelle ne peut pas éviter les interférences
Quick lab 25 de la firme FAG pour les postérieures prothétiques. Si l’articula-
sujets âgés. La valeur réduite de sa pente teur est programmé arbitrairement et
condylienne sans commune mesure avec que la valeur de la pente condylienne du
celle de tels patients réduit la possibilité patient est supérieure à celle des boîtiers
de collisions excursives postérieures. condyliens, les interférences propulsives
Dans un contexte clinique favorable il n’apparaissent pas. Mais si c’est le
n’est d’ailleurs pas fallacieux de réaliser contraire, le travail de réglage clinique Fig. 22 Choix des ailes de
ces mêmes prothèses sur occluseur ! devient fastidieux. Une programmation Bennett de l’articulateur
Pour des travaux plus conséquents, les réelle renseigne le prothésiste qui évite la Quick Master.
boîtiers condyliens B2 du Quick Master construction d’interférences postérieures
sont programmés arbitrairement. Les
pentes condyliennes sont ajustées à 40°.
Le choix des ailes de Bennett dépend de
l’âge du patient (fig. 22). Pour le sujet
jeune, les ailes de Bennett rectilignes de
10° ou les ailes de Bennett curvilignes C1
(0.5 mm. de déplacement latéral) sont
privilégiées. Pour le sujet âgé, les ailes de
Bennett rectilignes de 15° ou les ailes de
Bennett curvilignes C2 (1 mm. de dépla-
cement latéral) sont indiquées. Pour un
patient très âgé la pente condylienne est
réduite à 30°, les ailes de Bennett choi-
sies sont soit rectilignes à 20°, soit
curvilignes C3.
Si le guidage antérieur est efficace et doit
être reconstruit pour des raisons esthé-
tiques ou pour assurer la pérennité des
dents éventuellement reconstruites en
dentisterie, il est préalablement enregis- 22

Stratégie prothétique avril 2005 • vol 5, n° 2


141
Choix d’un articulateur - G. Mayer et coll.

occlusal prothétique clinique qui aurait pu


être évité si l’enregistrement des déter-
minants postérieurs avait été réalisé.
Dans ce cas, le choix des ailes de
Bennett curvilignes déterminé par l’étude
au Quick Axis aurait permis de minimiser
le réglage occlusal clinique et d’éviter les
interférences occlusales prothétiques
préalablement localisées au laboratoire
de prothèse.
L’absence de guidage antérieur lors de la
confection de prothèses fixées posté-
rieures de grande étendue devrait
nécessiter l’emploi de l’articulateur adap-
table. En effet, dans ce cas précis la
connaissance des déterminants posté-
rieurs permet d’harmoniser finement les
trajets dento dentaires excursifs avec la
cinématique condylienne. La latéralité est
23 en général prise en charge par le groupe
travaillant, tandis que la propulsion est
guidée par les versants distaux des
et conséquemment minimi- premières prémolaires maxillaires en
se l’ajustage occlusal rapport avec les versants mésiaux des
clinique de la prothèse. premières prémolaires mandibulaires. La
Il en est de même pour la connaissance exacte des trajets condy-
programmation des déplace- liens permet d’éviter les interférences
ments non travaillants. postérieures, d’autant que dans cette
L’éventuelle faiblesse du situation les cuspides passent inévitable-
guidage antérieur latéral obli- ment près les unes des autres.
ge à connaître la véritable Lors de la construction d’un guidage
cinématique condylienne antérieur prothétique inexistant, aucune
non travaillante afin que les information angulaire préalable ne permet
reliefs cuspidiens et les sa conception. Il est donc indispensable
sillons d’échappement s’ap- de se servir de la table incisive de l’arti-
prochent de la réalité culateur. Pour évaluer son inclinaison, la
clinique. Ceci se manifeste connaissance de la valeur angulaire de la
24 non seulement dans le plan pente condylienne s’impose (8) (fig.23).
transversal, mais aussi dans
le plan horizontal sur l’emplacement des La dimension verticale d’occlusion
cuspides et des sillons. En effet, si le Lors de la réévaluation éventuelle de la
Fig. 23 Table incisive guidage latéral manque d’efficacité, les dimension verticale d’occlusion, l’utilisa-
programmable de l’articu- cuspides postérieures passent au plus tion d’un articulateur est une nécessité.
lateur Quick Master près les unes des autres rendant ainsi En général, chez les patients âgés et
montée sur sa branche possible leur collision. Dans ce cas, si édentés, porteurs d’une prothèse
supérieure. une prothèse fixée de grande étendue amovible complète, il n’est pas rare que
Fig. 24 Effondrement de la est réalisée au laboratoire de prothèse sur l’effondrement de l’étage inférieur de la
dimension ver-ticale d’oc- un articulateur Quick Master programmé
clusion face nécessite l’augmentation de la
avec des ailes de Bennett rectilignes et dimension verticale d’occlusion de façon
que le patient âgé présente un déplace- conséquente (fig. 24). Cette situation se
ment latéral immédiat, l’emplacement rencontre moins fréquemment chez des
prothétique des cuspides et la sculpture sujets dentés. En effet, l’usure éventuel-
des sillons ne correspondront pas à la le des dents provoquée par le bruxisme
réalité clinique. Les interférences posté- est bien souvent compensée par l’érup-
rieures nécessiteront un ajustage tion compensatrice des procès

Stratégie prothétique avril 2005 • vol 5, n° 2


142
Cabinet Laboratoire

alvéolaires. Cette dernière situation est montage de l’arc facial r = 0. L’erreur de


très délicate à gérer car la dimension l’impact occlusal est nulle, soit :
verticale d’occlusion n’est pas perturbée. Σ = r*e = 0*4 = 0 mm.
d 80
Pour retrouver l’esthétique première des
dents à restaurer la reconstruction
CONCLUSION
prothétique impose donc l’augmentation
L’emploi de l’articulateur se démocrati-
artificielle de la dimension verticale d’oc-
sant, tant au cabinet dentaire qu’au
clusion en réduisant l’espace libre de
laboratoire de prothèse demande une
repos. Cette condition est difficilement
connaissance plus approfondie pour
supportée par le patient qui n’a de cesse
comprendre toutes les subtilités de son
que de retrouver son ancienne position
utilisation. Il est soit inutile et un occlu-
de confort en usant ses dents prothé-
seur fait bien l’affaire, dans le cas de
tiques. D’autant que cette augmentation
prothèse fixée unitaire ou de prothèse
de la dimension verticale d’occlusion
amovible partielle de une à trois dents,
peut s’approcher du centimètre ! Ceci
soit utile quand la prothèse devient plus
n’est pas une exception en prothèse
conséquente. Dans ce dernier cas il faut
amovible complète (28, 30, 31, 34, 36).
connaître, non seulement l’étendue de la
Dans ce cas particulier, l’emploi de l’axe
prothèse mais encore sa situation sur les
charnière localisé est plus indiqué que
arcades dentaires. Quand l’occlusion
celui de l’axe charnière arbitraire. Les arti-
prothétique intéresse plusieurs sextants,
culateurs les plus couramment utilisés
le montage sur articulateur des arcades
comme le Quick Master ne permettent
maxillaire et mandibulaire en relation
pas le montage de l’arc facial selon l’axe
centrée est justifié.
charnière localisé. Un exemple numé-
Quand le guidage antérieur est faible, les
rique permet de chiffrer l’erreur réalisée
prothèses intéressant les sextants posté-
en reprenant le calcul d’erreur de la figure
rieurs sont construites sur un articulateur
n° 01. Soit l’augmentation de la dimen-
dont les déterminants condyliens posté-
sion verticale d’occlusion d’1 cm. Cette
rieurs sont programmés. Quand le
valeur numérique se mesure antérieure-
guidage antérieur existe et est à repro-
ment. Ce qui correspond à 4 mm au
duire, la table incisive de l’articulateur
niveau de la deuxième molaire. La valeur
programmé arbitrairement est façonnée
de e (qui est ici la valeur de l’augmenta-
dans de la résine chémo polymérisable
tion de la dimension verticale d’occlusion
pour reproduire le guidage incisivo canin.
au niveau de la deuxième molaire)
Quand le guidage antérieur est à
devient : e = 4 mm. L’erreur occlusale est
construire les déterminants condyliens
donc de :
Σ = r*e = 5*4 = 0.25 mm. de l’articulateur servent alors de base de
d 80 calcul afin d’harmoniser la mécanique
Cette erreur se manifeste en clinique par antérieure à la mécanique postérieure.
des contacts postérieurs plus importants Quand le guidage antérieur est inexis-
et une béance antérieure de près de tant, l’articulateur adaptable devrait être
1 mm qui déstabilisent les prothèses la mécanique de choix. Enfin, dès que la
amovibles complètes. En effet, lors de la dimension verticale d’occlusion prothé-
fermeture buccale l’intercuspidation tique est à réévaluer fortement, un
maximale provoque une bascule anté- articulateur pouvant accepter un arc facial
rieure des prothèses amovibles monté selon l’axe charnière localisé est
complètes pour obtenir des contacts privilégié (6, 10, 17, 20, 37).
dentaires répartis sur toute son étendue. Le temps passé à la compréhension de la
Il faut alors être très prudent dans ce type mécanique occlusale est largement
de restauration, quand l’arc facial est compensé par le réflexe clinique immé-
monté selon l’axe charnière arbitraire. Le diat de choix et d’utilisation des
remontage sur articulateur lors de l’inté- articulateurs, permettant l’indispensable
gration de la prothèse peut résoudre en analyse occlusale des cas complexes et
partie ces difficultés (23). En revanche, si leurs réalisations prothétiques (3, 9).
l’axe charnière localisé est utilisé pour le

Stratégie prothétique avril 2005 • vol 5, n° 2


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Choix d’un articulateur - G. Mayer et coll.

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Adresse des auteurs :


G. MAYER, F. DESCAMP, F. TOULET, PH. DUPAS
Faculté d’Odontologie de Lille, Place de Verdun 59000 Lille

Stratégie prothétique avril 2005 • vol 5, n° 2


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