O C C L U S O D O N T I E

L’enregistrement de
l’occlusion en fonction
de la difficulté prothétique
Première partie :
situations cliniques simples

Recording the occlusion according

J.-F. CARLIER to prosthetic difficulty
Part I
simple clinical cases
J.-F. CARLIER. Ancien assistant hospitalo-universitaire UFR de Reims, chargé de cours en occlusodontie, président du Collège national d’occlusodontologie.

La restauration de dents manquantes ou délabrées par des éléments The restoration of decayed or missing teeth with
prothétiques vise à reproduire la fonction masticatrice du patient, en créant prosthetic elements aims at re-creating the patient’s
masticatory function, and thus creating a morphology
la morphologie la plus proche de celle des dents originelles. Les caracté- that will be as much as possible the same as the
ristiques occlusales telles que la forme et la position des cuspides, la morphology of the original teeth. The occlusal
profondeur des sillons, les rapports de distances aux déterminants de characteristics such as the shape and the position of
l’occlusion et les notions d’angles influencent de manière décisive la cusps, the depth of grooves, relationships of distances
fonction masticatrice. Si le projet prothétique concerne toute ou partie to the determinants of occlusion and notions of angles,
d’une arcade, les conditions anatomo-fonctionnelles devront être recréées have a major impact on the masticatory function. If the
prosthetic project concerns the full arch or just a part of
pour retrouver les critères morphologiques des dents à restaurer. S’il it, the functional anatomical conditions will have to be
concerne seulement un élément appartenant à cette arcade, la reproduction re-created to find the morphological criteria of the teeth
des caractéristiques anatomiques des dents voisines suffit pour reconstruire to be restored. If it only concerns one element of the
par mimétisme la morphologie optimale de cette dent, conditionnant arch, the reproduction of the anatomic characteristics of
l’intégration dans le système existant. Selon la quantité et la qualité des the adjacent teeth is enough to reproduce the optimal
informations perdues, la méthode d’enregistrement de l’occlusion doit morphology of this tooth, determining the integration
in the existing system. According to the quantity and
mettre en œuvre des moyens adaptés pour retrouver ces informations et the quality of information loss, the recording method of
apporter l’assurance que tous les paramètres des fonctions occlusales the occlusion must seek appropriate means to get this
seront rétablis. information back and ensure that all the parameters of
the occlusal functions will be restored.
Plusieurs critères détermineront le choix de la méthode à utiliser : le type Several criteria can help us choose the appropriate
method: the type and the quality of the occlusal
et la qualité des fonctions occlusales à enregistrer, la position de référence
functions to be recorded, the mandibular reference
mandibulaire, le type d’empreinte qui servira à réaliser la restauration position, the type of impression that will be used to
prothétique et, enfin, le type de simulateur à utiliser. design the prosthetic restoration and finally, the type
of simulator to be used.

SOUMIS POUR PUBLICATION LE 29/12/2014 – ACCEPTÉ POUR PUBLICATION LE 13/02/2015

83 ROS – MAI 2015 Rev Odont Stomat 2015;44:83-95 MAY 2015
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L’ENREGISTREMENT DE L’OCCLUSION EN FONCTION DE LA DIFFICULTÉ PROTHÉTIQUE. PREMIÈRE PARTIE : SITUATIONS CLINIQUES SIMPLES
LES FONCTIONS OCCLUSALES
Chaque dent participe au système manducateur par ses fonctions
occlusales (Orthlieb et coll., 1996 ; Orthlieb, 2000) de centrage, de calage et
de guidage, qui définissent une position mandibulaire stable, sans
contraintes musculaires ou articulaires et le guidage harmonieux et
économe des excursions mandibulaires lors de la mastication (fig. 1).
Selon sa position sur l’arcade, elle participe à l’une ou l’autre de ces
fonctions, ou à plusieurs simultanément. Lorsque les dents résiduelles sont
en nombre suffisant et dans leur état originel, il est facile d’en déduire la
position mandibulaire du patient et les caractéristiques de la fonction
masticatrice pour les reproduire. En revanche, dès que l’état des dents
résiduelles ne le permet pas ou que leur nombre est insuffisant, une position
mandibulaire de référence fiable, reproductible, doit être définie pour
rétablir et simuler les données manquantes pendant toutes les phases du
traitement.
LA POSITION DE RÉFÉRENCE
La restauration prothétique doit s’intégrer dans un système neuro-
musculaire complexe, dont il est essentiel de pouvoir déterminer et de
retrouver le référentiel (Laurent et coll., 2000) à tout moment d’un
traitement, en clinique comme au laboratoire.
La reconstruction peut être faite dans l’occlusion du patient si elle
représente une occlusion d’intercuspidation maximale (OIM) fonctionnelle
naturelle, adaptée au vieillissement des structures dentaires, sans
altération de la position de fermeture habituelle. L’OIM fonctionnelle
présente au minimum trois couples de dents pluricuspidées répartis sur
l’arcade, sans déviation transversale cliniquement observable. Dans cette
situation clinique, l’affrontement des modèles est suffisant pour obtenir
une position reproductible et stable (fig. 2a).
84 ROS – MAI/MAY 2015
OCCLUSAL FUNCTIONS
Each tooth takes part in the manducatory system with
its occlusal functions (Orthlieb et al., 1996, Orthlieb,
2000) of centring, wedging and guidance, which define
a stable mandibular position, free of any muscular or
articular constraints, as well as the efficient and
harmonious guidance of the mandibular movements
during chewing (fig. 1).
Fig. 1. Chaque dent participe au système selon une ou plusieurs
des trois fonctions : de calage, de centrage ou de guidage.
(Docs Gold).
Fig. 1. Each tooth takes part in one or several of the 3 functions
of the system. Wedging - Centring - Guidance (docs Gold).
According to its position on the arch, a tooth participates
in one or several of these functions simultaneously.
When there are enough residual teeth in their original
state, it is easy to gather from these the patient’s
mandibular position and the characteristics of the
masticatory function in order to reproduce them.
However, when the condition and/or the number of
residual teeth cannot help, a reliable and reproducible
reference mandibular position must be defined in order
to restore and simulate the missing data during all the
stages of the treatment.
REFERENCE POSITION
The prosthetic restoration must be integrated into a
complex neuromuscular system, from which it is
essential to be able to determine and find the system
of reference (Laurent et al., 2000) at any stage of the
treatment, both in the dental office and the laboratory.
The reconstruction can be made in the patient’s
occlusion, if it is a functional and natural maximal
intercuspal occlusion (MIO), adapted to the ageing of
dental structures, with no alteration of the usual closing
position. The functional MIO shows at least three
couples of multi-cusped teeth distributed on the arch,
with no clinically observable transversal deviation. In
this clinical situation, the sole occlusal intermeshing of
upper teeth and lower teeth can be used to obtain a
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L’ENREGISTREMENT DE L’OCCLUSION EN FONCTION DE LA DIFFICULTÉ PROTHÉTIQUE. PREMIÈRE PARTIE : SITUATIONS CLINIQUES SIMPLES
Lorsque l’OIM semble inconfortable ou inconstante et que la restauration
envisagée est de faible étendue, une analyse occlusale préprothétique est
réalisée pour rétablir la stabilité de la position mandibulaire, évaluer la
faisabilité d’une équilibration et revenir à une situation simple, décrite
précédemment.
Lorsque la préparation des dents supports est susceptible d’éliminer des
structures dentaires de calage qui assuraient la stabilité de l’OIM, la
reconstruction prothétique doit alors renforcer l’OIM et pérenniser une
situation occlusale non pathogène. La technique d’enregistrement de
l’occlusion employée doit compenser la perte d’informations due à la
préparation des dents supports et faire appel à un matériau
d’enregistrement interposé entre les dents préparées (fig. 2b et 2c).
La position mandibulaire est une position d’occlusion adaptative poten-
tiellement pathogène (fig. 2c). Elle peut être stable mais décentrée dans
le plan sagittal, transversal ou vertical (anomalie de centrage). Elle peut
être une position mandibulaire, centrée ou non (anomalie de calage), deve-
nue instable par des pertes de substance dentaire, fracture, abrasion, carie,
édentation, ou des restaurations coronaires iatrogènes. Quand le délabre-
ment des dents résiduelles est important ou lorsque l’étendue de la
reconstruction a supprimé toutes les informations propres aux fonctions
occlusales du patient, il n’est plus possible de retrouver une OIM stable et
reproductible (fig. 2d). La détermination de la position mandibulaire fait
appel à la référence articulaire du patient, obtenue par une manipulation
mandibulaire recherchant le relâchement musculaire du patient, en rota-
tion pure.
a b
c d
85 ROS – MAI/MAY 2015
stable and reproducible position (fig. 2a).
When the MIO seems uncomfortable or unstable, and
the envisaged restoration is small, a pre-prosthetic
occlusal analysis is carried out to restore the stability
of the mandibular position, assess the feasibility of an
equilibration, and return to a simple situation, previously
described.
When the preparation of support teeth is likely to
eliminate wedging dental structures that provide the
MIO stability, the prosthetic reconstruction must then
strengthen the MIO, and maintain a nonpathogenic
occlusal pattern. The technique used to record the
occlusion must compensate for information loss due to
the preparation of supporting teeth and use a recording
material placed between the prepared teeth (fig. 2b, c).
The mandibular position is a potentially pathogenic
adaptive occlusal position (fig. 2c). It may be stable but
decentered in the sagittal, transversal or vertical plane
(centring anomaly). It may be a mandibular position,
centered or not (wedging anomaly), that has become
unstable due to losses of dental substance, fracture,
abrasion, caries, edentulation, or iatrogenic coronal
restorations. When residual teeth are deeply decayed
or when the extent of the reconstruction has erased all
the information specific to the patient’s occlusal functions,
it is no longer possible to find a stable and reproducible
MIO, (fig. 2d) The determination of the mandibular
position is related to the patient’s articular reference,
obtained with a mandibular manipulation aiming at the
patient’s muscular relaxation, in pure rotation.
Fig. 2. Positions de référence
a. L’OIM du patient est maintenue. b. L’OIM doit être renforcée.
c. OIM potentiellement pathogène après préparation des dents
supports. d. L’ORC est la position de référence en l’absence
d’OIM. (Docs M. Laurent)
Fig. 2. Reference positions
a. Patient’s MIO is preserved - b. MIO must be strengthened -
c. Potentially pathogenic MIO after preparation of the support
teeth - d. The occlusion in centric relation is the reference
position in the absence of MIO. Docs M. Laurent.
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L’ENREGISTREMENT DE L’OCCLUSION EN FONCTION DE LA DIFFICULTÉ PROTHÉTIQUE. PREMIÈRE PARTIE : SITUATIONS CLINIQUES SIMPLES
La relation centrée (RC) est définie par une situation condylienne de réfé-
rence correspondant à une coaptation bilatérale condylo-disco-temporale
haute, simultanée, obtenue par contrôle non forcé, réitérative dans un
temps donné, pour une posture corporelle donnée et enregistrable à par-
tir d’un mouvement de rotation pure de la mandibule (CNO, 2001).
L’enregistrement de la relation intermaxillaire (RIM) en ORC est obtenu obli-
gatoirement par l’interposition entre les arcades d’un matériau
d’enregistrement en épaisseur suffisante pour éliminer toute participation
dentaire à cet enregistrement. L’authenticité de la position mandibulaire
est accrue par le montage des modèles complets sur un articulateur, grâce
à un arc facial de transfert (fig. 3).
Cette position de référence articulaire est d’autant plus nécessaire quand
les restaurations prothétiques participent à la stabilisation d’une position
thérapeutique, soit par une augmentation de la DVO, soit par la création
d’une nouvelle relation articulaire stabilisée (Duminil, 2013) (fig. 4).
86 ROS – MAI/MAY 2015
The Centric Relation (CR) is defined with a reference
condylar position corresponding to a simultaneous, high,
bilateral temporal-disc-condyle coaptation, obtained
with unforced control, repeatable in a given period of
time, in a specific body posture that is recordable from
a movement of pure rotation of the mandible. (CNO,
2001). The recording of the intermaxillary relationship
(IMR) in CR is necessarily performed by placing between
the arches a recording material thick enough to
eliminate any dental participation in the recording. The
accuracy of the mandibular position is increased with
the set-up of the entire models on an articulator using
a facebow transfer (fig. 3).
This articular reference position is all the more
necessary when the prosthetic restorations participate
in the stabilization of a therapeutic position, either by an
increase of the OVD, or by the creation of a new
stabilized articular relation (Duminil, 2013) (fig. 4).
Fig. 3. La relation centrée (RC), définie par une situation
condylienne de référence, reproduit la position mandibulaire lors
du montage des modèles complets sur un articulateur, grâce à
un arc facial de transfert. (Docs Gold)
Fig. 3. Centric relation (CR), defined by a reference condyle
situation reproduces the mandibular position during the setting
up of the complete models on an articulator, using a facebow
transfer (docs GOLD).
Fig. 4. La position de référence articulaire est indispensable
quand les restaurations prothétiques stabilisent une position
thérapeutique avec augmentation de la DVO. (Docs G. Duminil)
Fig. 4. The articular reference position is essential when the
prosthetic restorations stabilize a therapeutic position with an
increase of the OVD. Docs G. Duminil.
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L’ENREGISTREMENT DE L’OCCLUSION EN FONCTION DE LA DIFFICULTÉ PROTHÉTIQUE. PREMIÈRE PARTIE : SITUATIONS CLINIQUES SIMPLES
LE TYPE D’EMPREINTE TYPE OF IMPRESSION
Le choix de la technique de prise d’empreinte, partielle, mordue, arcade The choice of the technique of impression - partial, bite,
complète, dépend évidemment des réponses données aux interrogations full-arch
the following questions:
suivantes :
– Quelles sont les données nécessaires pour recréer la morphologie dentaire?
Les dents non concernées par le projet prothétique sont autant d’indica-
teurs précieux pour le prothésiste dentaire lors de la phase d’élaboration
de la restauration au laboratoire. Même si la zone à restaurer est de faible
étendue, il peut être avantageux de réaliser une empreinte complète pour
obtenir une harmonisation avec les morphologies des dents controlaté-
rales en volume, hauteur cuspidienne et orientation.
– Le calage mandibulaire est-il conservé sur le modèle de travail ?
Quelle que soit la zone à reconstruire, le contrôle du calage mandibulaire
doit pouvoir être fait à tout moment. Une empreinte sectorielle pour réaliser
une prothèse terminale d’arcade est source de problèmes d’occlusion, soit
par l’impossibilité de respecter les courbes fonctionnelles, soit par la sous-
occlusion liée à l’absence de butée distale à la restauration, en particulier
lorsque le modèle de travail est monté sur un occluseur en plastique.
L’absence de calage sur la face palatine d’une canine maxillaire proscrit
l’empreinte sectorielle pour la réalisation de restaurations sur les
prémolaires.
– Les dents à reconstruire participent-elles au guidage mandibulaire ?
Le concept occlusal choisi selon des critères cliniques impose la méthode
d’empreinte. Une fonction de groupe, comme dans le cas d’un parodonte
affaibli, nécessite le montage des modèles en articulateur, plus pratique à
réaliser avec une empreinte globale qu’avec une empreinte sectorielle. La
création des pentes de guidage des prothèses assurant le guidage
antérieur n’est envisageable que si les modèles de travail sont complets
pour évaluer la qualité de la désocclusion postérieure.
– Comment enregistrer précisément la relation intermaxillaire ?
Au-delà de l’étendue du projet prothétique, il est essentiel de s’interroger
sur la façon d’enregistrer et de reproduire les critères fonctionnels de
l’occlusion pour déterminer le type d’empreinte à réaliser, globale ou
partielle. Ce choix est primordial si la situation clinique impose un
enregistrement de la relation intermaxillaire avec ou sans dispositif de
transfert de l’occlusion (fig. 5a). Une empreinte partielle est insuffisante si
elle est disposée sur un occluseur souple, mais peut être satisfaisante si elle
est placée en situation sur un articulateur (fig. 5b et 5c).
Une position de référence mandibulaire en RC impose une empreinte
globale des deux arcades et le transfert sur articulateur du modèle
maxillaire par un arc facial (fig. 5d).
87 ROS – MAI/MAY 2015
– naturally depends on the answers given to
What are the required data to recreate the dental
morphology?
Teeth that are not concerned with the prosthetic project
are precious indicators for the dental technician during
the elaboration phase of the restoration in the laboratory.
Even when the area to be restored is small, it may be
useful to make a full-arch impression in order to achieve
a harmonization with the morphologies of contralateral
teeth in volume, cusp height and orientation.
Is the mandibular wedging preserved on the working
cast?
Whatever the zone to reconstruct, it must be possible to
check the mandibular wedging at any time. A partial
impression to make an arch terminal prosthesis may
generate occlusion problems, either due to the impos-
sibility to respect the functional curves, or to the
sub-occlusion connected to the absence of distal abutment
to the restoration, in particular when the working cast is
set on a plastic occluder. The absence of wedging on
the palatal face of a maxillary canine bans the partial
impression in the making of restorations on premolars.
Do teeth to reconstruct participate in the mandibular
guidance?
The occlusal concept chosen according to clinical
criteria provides the impression method. A group
function, like in the case of a weakened periodontium,
requires the setting up of models on an articulator,
which is easier to make with a global impression than
with a sectorial impression. The creation of guidance
slopes for the prostheses providing the anterior guidance
can only be achieved when working casts are full-arch
in order to assess the quality of the posterior disocclusion.
How can the intermaxillary relationship be accurately
recorded?
Besides the size of the prosthetic project, it is necessary
to wonder about the methods of recording and
reproducing the functional criteria of occlusion in order
to determine the type of impression to take – i.e global
or partial. This choice is essential if the clinical context
requires a recording of the intermaxillary relationship
with or without an occlusal transfer system (fig. 5a). A
partial impression is not sufficient if it is set up on a
flexible occluder, but it may be suitable if it is correctly
placed on an articulator (fig. 5b, c).
A mandibular reference position in CR requires a global
impression of both arches and the transfer of the maxillary
model on an articulator with a facebow (fig. 5d).
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L’ENREGISTREMENT DE L’OCCLUSION EN FONCTION DE LA DIFFICULTÉ PROTHÉTIQUE. PREMIÈRE PARTIE : SITUATIONS CLINIQUES SIMPLES
a b
c d
LE MATÉRIAU SUPPORT D’ENREGISTREMENT
L’enregistrement de la RIM est effectué sur une situation stable et
reproductible cliniquement, c’est-à-dire qu’en toutes circonstances le
praticien doit pouvoir contrôler son enregistrement, soit immédiatement
après l’avoir réalisé, soit à distance pour contrôler les pièces revenues du
laboratoire. Cela nécessite d’utiliser un matériau dont la stabilité dimension-
nelle est conservée après la désinsertion de l’enregistrement et lorsqu’il
est soumis aux manipulations tout au long de la phase de laboratoire
(Valentin-Morin, 1977). Il doit présenter une précision de surface permettant
de vérifier la qualité du repositionnement des modèles de travail et un
intervalle de température réduit pour en faciliter sa mise en œuvre (cires).
L’enregistrement étant soumis à de fortes variations de température, de la
température buccale à celle du stockage, a fortiori celle du laboratoire de
prothèse, on choisira un produit résistant à la déformation et présentant un
fluage minimal (Ogolnick, 1997).
Même si la position de référence choisie est réputée stable, il est difficile
pour le patient de maintenir une position d’occlusion sans fatigue et sans
risque de déplacement, la prise du matériau doit être rapide (max. 90”).
Selon ces critères, les cires molles (modelling-wax, horse bite wax) sont
totalement à proscrire pour effectuer un enregistrement occlusal. Les
élastomères (Memosil®, Futar®, Jet bite®) seront réservés aux situations
cliniques stables avec l’OIM pour position de référence, car nous n’avons
pas à craindre la perforation du support d’enregistrement, elle est même
souhaitée. Les cires chargées de poudre métallique (Aluwax®) ou les cires
dures (Moyco®), rebasées ou non à la pâte d’oxyde de zinc (TempBond®,
Bite Registration paste®) sont des matériaux spécialement conçus pour
des enregistrements occlusaux et doivent à ce titre être privilégiés (Santoni
et coll., 1998). Les résines acryliques (GC Pattern®, Pi-Ku-Plast®, Resinlay®),
utilisées essentiellement pour des contrôles de précision, présentent
l’avantage d’être très adhérentes au support d’enregistrement et résistantes
88 ROS – MAI/MAY 2015
Fig. 5. a. Le recours à dispositif d’enregistrement nécessite une
empreinte complète. b. Un modèle partiel monté en OIM sur un
occluseur souple est insuffisant. c. Le modèle partiel peut être
satisfaisant sur un articulateur. d. Le choix de la RC impose une
empreinte globale.
Fig. 5. a. The use of a recording device requires a full-arch
impression. b. A partial model set up in MIO on a flexible occluder
is not enough. c. The partial model can be adequate on an
articulator. d. The choice of CR requires a global impression.
THE SUPPORT MATERIAL OF RECORDING
The recording of the IMR is made in a stable and
clinically reproducible context: consequently, the
practitioner must always be able to check his/her
recording, either immediately after making it or later, to
control the parts that come back from the laboratory. It
requires to use a material with a dimensional stability
which will be preserved after the removal of the recording
and then later, when subjected to manipulations
throughout the laboratory phase (Valentin, Morin, 1977).
It must feature a surface accuracy allowing to check the
adequacy of the repositioning of working casts as well
as a small temperature interval to facilitate its shaping
(waxes).
The recording being subjected to high variations of
temperature - from oral temperature to storage
temperature, and particularly the temperature in the
prosthetic laboratory -, we will choose a material which
is resistant to deformation, with a minimal creep
(Ogolnick, 1997).
Even if the chosen reference position is considered stable,
it is difficult for the patient to maintain a position of
occlusion with no fatigue and without moving, the setting
of the material must thus be fast (90 seconds max).
According to these criteria, soft wax (modelling-wax,
horse bite wax) must be avoided to make an occlusal
recording. Elastomers (Memosil®, Futar®, Jet bite®) will
be used in stable clinical situations with MIO as the
reference position, because we do not have to fear the
perforation of the recording medium – it is actually a
good thing. Wax containing powdered metal (Aluwax®)
or hard wax (Moyco®), rebased or not with zinc oxide
paste (TempBond®, Bite Registration paste®) are
materials that have been especially developed for
occlusal recordings and must thus be favored (Santoni
et al., 1998). Acrylic resins (GC Pattern®, Pi-Ku-Plast®,
Resinlay®), mainly used to check the accuracy, present
 O C C L U S O D O N T I E
L’ENREGISTREMENT DE L’OCCLUSION EN FONCTION DE LA DIFFICULTÉ PROTHÉTIQUE. PREMIÈRE PARTIE : SITUATIONS CLINIQUES SIMPLES
sous de faibles épaisseurs. Les maquettes d’occlusion utilisées dans les
cas d’édentement important doivent obéir aux mêmes principes, rigides au
niveau de la base d’appui sur la fibro-muqueuse pour assurer leur stabilité
lors de l’enregistrement, et lors du repositionnement sur les modèles de
travail et indéformables au niveau de la surface d’enregistrement après
leur désinsertion (Schittly, 1995).
LES SITUATIONS CLINIQUES SIMPLES
RESTAURATIONS UNITAIRES POSTÉRIEURES
Dans la situation d’un ou deux éléments intercalaires à reconstruire, les
éléments prothétiques seront intégrés dans l’OIM de référence, à condition
toutefois que les dents limitant la restauration ne soient pas délabrées ou
présentent des restaurations inadéquates susceptibles de reproduire une
occlusion pathogène.
Le prothésiste dentaire peut déduire des morphologies des dents voisines
la situation des pointes cuspidiennes vestibulaires et palatines par
l’alignement des lignes occlusales, l’orientation des sillons cuspidiens
définissant les trajectoires en latérotrusion et évaluer l’angle cuspidien à
reproduire.
Une empreinte sectorielle sera suffisante, sauf si la restauration doit inclure
la canine. Cette situation est abordée plus loin.
Par définition, l’OIM nécessite des contacts dento-dentaires, son
enregistrement exige l’absence de tout matériau interposé entre les dents
définissant l’OIM. L’objectif étant de reproduire la situation clinique au
laboratoire, une carte occlusale (Davies, 2006) recense les contacts
occlusaux constatés en bouche lors de l’OIM qui doivent être retrouvés sur
les modèles affrontés manuellement (fig. 6). Cela suppose que le modèle de
travail doit être toiletté des bulles de coulée et taillé pour éliminer les
traînages de plâtre lors de l’empreinte.
89 ROS – MAI/MAY 2015
the advantage to be highly adherent to the recording
medium and resistant with low thicknesses. Models of
occlusion used in the cases of extensive edentulation
have to meet the same requirements, i.e they must be
rigid at the support basis on the fibro-mucous membrane
to provide their stability during the recording and during
the repositioning on the working casts, and must keep
their shape on the recording surface after removal.
(Schittly, 1995).
SIMPLE CLINICAL SITUATIONS
POSTERIOR SINGLE-TOOTH RESTORATIONS
In the case of one or two intermediate elements to
reconstruct, the prosthetic elements will be integrated
into the M.I.O of reference, provided however that teeth
adjacent to the restoration are not decayed or do not
have inadequate restorations likely to reproduce a
pathogenic occlusion.
The dental technician can deduce from the morphology
of the adjacent teeth the location of the palatal and
buccal cusp tips thanks to the alignment of the occlusal
lines, the orientation of cusp grooves defining the
laterotrusive movements; he/she can also evaluate the
cusp angle to be reproduced.
A partial impression is sufficient, except when the
restoration includes the canine. This specific case will
be described later.
By definition, the MIO requires dento-dental contacts,
its recording requires the absence of any material
placed between the teeth defining the MIO. Since the
goal is to reproduce the clinical situation in the
laboratory, an occlusal mapping (Davies, 2006) lists the
occlusal contacts noticed in mouth during MIO which
must be found on by the occlusal intermeshing of casts
(fig. 6). This implies that the working cast must be
cleared of any casting bead and cut to eliminate smears
of plaster during the impression.
Fig. 6. Sur les modèles affrontés manuellement, les marques
correspondent à celles observées en bouche. (Docs J.-P. Ré)
Fig. 6. On the occlusal intermeshing of the casts, the markings
refer to those observed in mouth. Docs J.-P. Ré.
 O C C L U S O D O N T I E
L’ENREGISTREMENT DE L’OCCLUSION EN FONCTION DE LA DIFFICULTÉ PROTHÉTIQUE. PREMIÈRE PARTIE : SITUATIONS CLINIQUES SIMPLES
Cependant, pour simplifier la mise en occluseur de ces modèles sectoriels,
une clé de silicone occlusale, a minima, est réalisée pour maintenir les
modèles, après s’être assuré qu’elle comporte des perforations objectivant
les points de contacts observés en bouche (fig. 7).
Le traitement du mordu au laboratoire nécessite une préparation réduisant
au maximum les erreurs de repositionnement. Les empreintes de fonds de
sillons et des embrasures seront éliminées pour ne conserver que les
pointes cuspidiennes. Cette préparation du mordu facilite le contrôle visuel
du repositionnement des modèles de travail dans la clé (fig. 8).
7 8
Fig. 7. L’enregistrement par une clé de silicone facilite le montage du modèle sur
occluseur. (Docs O. Laplanche)
Fig. 7. The recording with a silicone key facilitates the setting up of the model on
an occluder. Docs O. Laplanche.
Il est possible de couler directement le plâtre dans la clé de silicone repo-
sitionnée sur le modèle. Cette technique présente l’inconvénient de salir
le modèle de travail et de s’exposer à des coulures de plâtre indésirables si
la clé n’est pas parfaitement stable sur le modèle.
Les empreintes en mordu constituent une technique ambitieuse, puisqu’on
doit enregistrer en un seul temps l’arcade avec ses préparations, l’arcade
antagoniste et l’occlusion (Dawson, 1992). L’insertion d’une masse de
silicone sur un secteur de l’arcade induit un réflexe de mastication qui tend
à déporter la mandibule en position travaillante. Il est très difficile de
contrôler dans quelle position le patient a mordu lors de l’empreinte. Parfois,
le porte-empreinte lui-même induit une erreur de positionnement par un
appui douloureux sur les tissus voisins. Enfin, il y a obligatoirement du
matériau ou de la toile occlusale interposés entre les dents définissant
l’OIM. Après désinsertion de l’empreinte en mordu, le contrôle de la position
mandibulaire est très difficile, à moins de recenser les perforations
occlusales dans l’empreinte. Ces perforations occlusales doivent être les
mêmes que les points d’OIM observés en bouche. Dans un second temps,
il est prudent de réaliser un nouvel enregistrement en déposant un filet de
silicone d’occlusion (Futar®, Luxabite®) que le prothésiste pourra utiliser
pour le contrôle de l’occlusion, après assemblage sur l’occluseur.
90 ROS – MAI/MAY 2015
However, in order to make easier the placement of the
partial models in the occluder, an occlusal silicone key,
a minima, is made to hold the models in place, after
checking the key contains perforations objectifying
contact points observed in mouth (fig. 7).
The treatment of the bite registration in the laboratory
requires a preparation reducing as much as possible the
errors of repositioning. The impression of the bottom of
grooves and embrasures will be eliminated to keep cusp
tips only. The preparation of the bite registration
facilitates the visual control of the repositioning of the
working casts in the key (fig. 8).
Fig. 8. Les perforations de la clé de silicone indiquent les contacts en OIM. (Docs
O. Laplanche)
Fig. 8. Perforing of the silicone key indicates the contacts in MIO. Docs O. Laplanche.
It is possible to pour directly the plaster into the silicone
key repositioned on the model. However, this technique
stains the working model, and may generate unwanted
drips of plaster if the key is not perfectly stable on the
model.
Impressions in the bite registration is an ambitious
technique, because we have to record at the same time
the arch with its preparations, the antagonist arch and
the occlusion (Dawson, 1992). The insertion of a silicone
mass in one part of the arch triggers a chewing reflex
which tends to shift the mandible into working position.
It is very difficult to check in which position the patient
has bitten during the impression. Sometimes, the
impression tray itself induces a positioning error
through painful pressure on neighboring tissues.
Besides, there is necessarily some material or a piece
of occlusal cloth between teeth defining the MIO. After
removal of the bite impression, it is extremely difficult to
control the mandibular position, unless the occlusal
perforations in the impression are counted. These
occlusal perforations must be the same as the points of
MIO observed in mouth. It is better to proceed to a
second registration by placing an occlusal silicone mold
(Futar®, Luxabite®) that the dental technician can use to
control the occlusion, after the set up on the occluder.
 O C C L U S O D O N T I E
L’ENREGISTREMENT DE L’OCCLUSION EN FONCTION DE LA DIFFICULTÉ PROTHÉTIQUE. PREMIÈRE PARTIE : SITUATIONS CLINIQUES SIMPLES
RESTAURATION UNITAIRE TERMINALE D’ARCADE
Dans cette situation clinique, la dent à reconstruire étant plus proche de
l’ATM, axe de rotation de la mandibule, que du guidage antérieur, la
morphologie occlusale est essentiellement soumise aux valeurs des
déterminants postérieurs (Duminil et coll., 2013). La position de référence
est bien l’OIM du patient. Une empreinte de l’arcade complète est
préférable, car des informations essentielles à la fonction sont situées sur
le secteur controlatéral, notamment le type de guidage.
Le modèle complet est monté en OIM sur un articulateur, réglé sur des
valeurs moyennes, qui remplit le simple rôle d’occluseur. Dans ces
conditions, le prothésiste peut intégrer la restauration dans les courbes
d’occlusion sagittale et transversale, exploiter les structures de guidage
des dents voisines et ainsi éviter de créer des interférences non
travaillantes (fig. 9).
TROIS DENTS POSTÉRIEURES (PETIT BRIDGE)
Lorsque les dents antagonistes sont intègres, on privilégiera l’utilisation
de tables d’enregistrement occlusales sectorielles réalisées à l’aide de cire
Moyco® en double épaisseur adaptée à la dimension du secteur préparé
(fig. 10). La cire est réchauffée à 52 °C et est adaptée sur les moignons
préparés en bouche, puis le patient se place en OIM. La profondeur des
indentations doit être limitée aux pointes cuspidiennes, la cire ne doit pas
recouvrir les dents voisines. L’enregistrement est ensuite rebasé à l’aide de
pâte oxyde de zinc-eugénol (TempBond®) alors que le patient retrouve son
OIM. Cet enregistrement présente toutes les qualités nécessaires de
précision et de rigidité (fig. 11). La stabilité des modèles complets montés
en OIM est augmentée par cette table sectorielle, dont le parfait
repositionnement sur le modèle positif unitaire peut être contrôlé grâce au
lavis de TempBond® (fig. 12).
91 ROS – MAI/MAY 2015
TERMINAL SINGLE-TOOTH RESTORATIONS
OF THE ARCH
In this clinical situation, the tooth to be reconstructed
being closer to the TMJ, the mandibular axis of rotation,
than to the anterior guide, the occlusal morphology is
mainly subjected to the values of the posterior
determinants (Duminil et al., 2013). The reference
position is the patient’s MIO. A full-arch impression is
preferable, because essential information about the
function is located in the contralateral sector, in
particular the type of guidance.
The whole model is placed in MIO on an articulator, set
to average values, which is simply used as an occluder.
In these conditions, the dental technician can integrate
the restoration into the curves of sagittal and
transverse occlusion, use the structures of guidance of
the neighboring teeth and thus avoid creating non-
working interferences (fig. 9).
Fig. 9. La coiffe est réalisée sur un modèle complet monté sur
articulateur. (Docs J.-P. Ré)
Fig. 9. The capping is made on a complete model set up on
articulator. Docs J.-P. Ré.
THREE POSTERIOR TEETH (SMALL BRIDGE)
When the antagonist teeth are healthy, we will use
sectorial occlusal registration tables made with a double
layer of Moyco® wax fitted to the size of the prepared
sector (fig. 10). Wax is heated to 52°C and adapted on
dies prepared in mouth; the patient is then placed in
MIO. The depth of the indentations must be limited to
cusp tips, the wax does not have to coat the
neighboring teeth. The registration is then rebased with
zinc oxide eugenol paste (TempBond®) while the patient
finds back his/her MIO. This registration features all the
necessary requirements of accuracy and rigidity (fig. 11).
The stability of the whole models set up in MIO is
increased with this sectorial table - its perfect
repositioning on the single-tooth positive model can be
checked with the TempBond® wash (fig. 12).
 O C C L U S O D O N T I E
L’ENREGISTREMENT DE L’OCCLUSION EN FONCTION DE LA DIFFICULTÉ PROTHÉTIQUE. PREMIÈRE PARTIE : SITUATIONS CLINIQUES SIMPLES

10 11

Fig. 10. Une table occlusale est ajustée sur les moignons préparés pour enregistrer
l’OIM du patient. (Docs M. Laurent)
Fig. 10. An occlusal table is fitted on the prepared dies to register the patient’s
MIO. Docs M. Laurent.
Fig. 11. Une table occlusale rebasée à la pâte ZnO enregistre avec précision le calage
en OIM. (Docs M. Laurent)
Fig. 11. An occlusal table with ZnO paste accurately records the wedging in MIO.
Docs M. Laurent.
Fig. 12. Le lavis de pâte ZnO atteste de la précision du montage des modèles sur
articulateur.
Fig. 12. The ZnO wash paste gives highlights the accuracy of the setting up of the
models on articulator.

12

Dans une seconde étape, une plus grande précision peut être obtenue en
réenregistrant l’OIM sur l’armature confectionnée sur des modèles de
travail en affrontement simple. L’ajustage de l’armature sur les piliers est
préalablement vérifié par la technique du fit-checker et une petite quantité
de résine calcinable (Resinlay® ou GC Pattern®) est déposée au pinceau sur
l’armature (fig. 13). Le patient se replace en OIM pendant la polymérisation.
Il est essentiel de n’enregistrer que l’empreinte des pointes cuspidiennes
antagonistes pour pouvoir contrôler le repositionnement du modèle sur
l’articulateur (fig. 14).
In a second step, a greater accuracy may be achieved
by registering again the MIO on the framework made on
working casts in occlusal intermeshing. The adjustment
of the framework on the abutments is checked first with
the fit-checker technique and a small quantity of
calcinable resin (Resinlay® or GC Pattern®) is put on the
framework with a brush (fig.1 3). The patient is in MIO
during polymerization. It is essential to record only the
impression of the antagonist cusp tips to be able to
check the repositioning of the model on the articulator
(fig. 14).

RESTAURATION UNITAIRE ANTÉRIEURE ANTERIOR SINGLE-TOOTH RESTORATION

Cette situation clinique est différente selon que l’incisive participe au
guidage au même titre que les autres dents antérieures ou qu’elle assure
essentiellement le guidage en propulsion.
Les modèles issus d’une empreinte complète sont montés en OIM par
affrontement direct des modèles sur un articulateur, réglé sur des valeurs
standards (pente condylienne à 50 °C) (Hobo-Takayama, 1997).
Cette procédure permet de contrôler le guidage antérieur en propulsion,
pour s’assurer de l’absence d’interférence antérieure et construire une
trajectoire de guidage purement sagittale, avec une participation identique
à la dent controlatérale (fig. 15).
Dans le cas d’un guidage uniformément réparti sur l’ensemble du groupe
incisivo-canin, l’empreinte pourra être partielle et l’enregistrement de la
This clinical situation is different whether the incisor
participates in the guidance in the same way as the
other anterior teeth or whether it mainly contributes to
the guidance in the propulsion movement.
The models made from a full-arch impression are
directly placed on an articulator in MIO, set to standard
values (condyle slope at 50°C) (Hobo, Takayama, 1997).
This procedure allows to control the anterior guidance
in propulsion, to check the absence of any anterior
interference and make a purely sagittal guidance
movement, with a similar participation to the contralateral
tooth (fig. 15).
In the case of a guidance evenly distributed on the
whole canine-incisor group, the impression may be
partial and the recording of the MIR will be made with a

92 ROS – MAI/MAY 2015

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L’ENREGISTREMENT DE L’OCCLUSION EN FONCTION DE LA DIFFICULTÉ PROTHÉTIQUE. PREMIÈRE PARTIE : SITUATIONS CLINIQUES SIMPLES
13
Fig. 13. Un apport de résine déposé sur l’armature enregistre avec précision la
position mandibulaire. (Docs M. Laurent)
Fig. 13. Some resin put on the framework accurately records the mandibular
position. Docs M. Laurent.
15
RIM sera obtenu par une clé de silicone sur un modèle antagoniste partiel
réduit aux dents antérieures. La clé de silicone permet de reproduire l’angle
inter-incisif et de positionner les modèles en OIM sur un occluseur simple.
Puisque le guidage antérieur est conservé par les dents adjacentes, les
trajectoires sont implicites.
Il en est autrement dans les situations cliniques en classe II division 2 (fig. 16),
où les incisives centrales assurent le guidage en propulsion et participent
également au guidage en latérotrusion (fig. 17). Le montage d’un modèle
complet en articulateur est nécessaire pour obtenir le profil correct e la
face palatine par une table incisive personnalisée dans cette situation. Une
masse de pâte de Kerr verte est réchauffée dans un bain à 52 °C et
solidarisée à la flamme sur la table incisive de l’articulateur. La table est
modelée progressivement par le pointeau incisif durant les mouvements
de propulsion et de latérotrusion exécutés par manipulation en translation
des boîtiers condyliens (fig. 18).
93 ROS – MAI/MAY 2015
14
Fig. 14. La résine déposée sur l’armature permet de contrôler la précision de
l’enregistrement sur les modèles.
Fig. 14. The resin put on the framework allows to check the accuracy of the
recording on the models.
Fig. 15. La coiffe participe au guidage comme toutes les dents antérieures.
Fig. 15. The capping participates in the guidance like all the anterior teeth.
silicone key on a partial antagonist model limited to the
anterior teeth. The silicone key allows to reproduce the
interincisal angle and to place the models in MIO on a
simple occluder. Since the anterior guidance is still
made by the adjacent teeth, trajectories are implicit.
Things are different in Class II division 2 clinical
situations (fig. 16), where central incisors perform the
propulsion guidance, but also participate in the
laterotrusive movement (fig. 17). The setting up of a
complete model onto the articulator is necessary to
obtain the adequate profile of the palatal face with an
incisal guide table specific to this situation. Some Kerr
green paste is warmed in a 52°C bath and solidarized
with flame on the incisal guide table of the articulator.
The table is gradually modelled by the incisal needle
during the propulsion and laterotrusive movements
performed by a translational manipulation of condylar
boxes (fig. 18).
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L’ENREGISTREMENT DE L’OCCLUSION EN FONCTION DE LA DIFFICULTÉ PROTHÉTIQUE. PREMIÈRE PARTIE : SITUATIONS CLINIQUES SIMPLES

16 17

Fig. 16. Seules les incisives centrales assurent le guidage antérolatéral. Fig. 17. La coiffe complète le guidage avec la dent controlatérale.
Fig. 16. Only the central incisors perform the anterolateral guide. Fig. 17. The capping completes the guide with the contralateral tooth.

Fig. 18. La table incisive réalisée sur articulateur reproduit l’enveloppe des trajec-
toires de guidage. (Docs J.-P. Ré)
Fig. 18. The incisal guide table made on articulator reproduces the envelope of the
guidance movements. Docs J.-P. Ré.

18

RESTAURATION UNITAIRE CANINE CANINE SINGLE-TOOTH RESTORATION

L’observation clinique de l’occlusion permet d’évaluer le rôle fonctionnel de
la canine à restaurer et d’en déterminer le profil occlusal le plus approprié
à la situation. Quand la canine peut assurer l’essentiel des fonctions de
guidage, une empreinte sectorielle est suffisante. Une clé de silicone
permet l’enregistrement de la RIM et stabilise le montage en OIM du modèle
partiel antagoniste. Le guidage canin est obtenu soit en majorant la pente
palatine par rapport à la pente cuspidienne de la première prémolaire, soit
par une clé de silicone de la face palatine de la couronne provisoire après
validation clinique de son rôle de protection dans les différentes trajectoires
excentrées.
Dès que le support parodontal est affaibli et que les fonctions de guidage
doivent être réparties sur les secteurs antérieurs et latéraux, une empreinte
complète est requise. Les modèles seront placés sur l’articulateur dans la
position d’OIM par simple affrontement. Le profil de la face palatine de la
canine vient s’intégrer dans la fonction de groupe définie par les dents
adjacentes.
The clinical observation of the occlusion allows to
assess the functional role of the canine to be restored
and to determine the occlusal profile which is the most
suitable to the case. When the canine can perform the
main part of the functions of guidance, a sectorial
impression is sufficient. A silicone key enables the
registration of the IMR and stabilizes the set-up of the
antagonist partial model in MIO. The canine guidance is
achieved either by increasing the palatal slope with
regard to the cusp slope of the first premolar or with a
silicone key of the palatal face of the provisional crown
after clinical validation of its protective role in the
various off-centered movements.
When the periodontal bone support is weak, and the
functions of guidance must be distributed on the
anterior and lateral sectors, a complete impression is
required. The models will be placed on the articulator in
MIO position by simple occlusal intermeshing of upper
teeth and the lower teeth. The profile of the canine
palatal face gets integrated into the group function
defined by the adjacent teeth.

94 ROS – MAI/MAY 2015

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L’ENREGISTREMENT DE L’OCCLUSION EN FONCTION DE LA DIFFICULTÉ PROTHÉTIQUE. PREMIÈRE PARTIE : SITUATIONS CLINIQUES SIMPLES

Ces différentes situations cliniques sont réputées simples, car les These various clinical situations are said to be simple
informations nécessaires au rétablissement ad integrum des fonctions because the information needed to restore ad integrum
the occlusal functions are located in the immediate
occlusales sont situées à proximité immédiate de la zone à restaurer et vicinity of the zone to be restored and easily
facilement transposable sans faire appel à des dispositifs complexes, dont transposable without using complex devices, the
la manipulation est souvent à l’origine d’erreurs. Même si cela semble simple manipulation of which often generates errors. Even if it
à réaliser, l’enregistrement de la RIM demande de la rigueur à la clinique, seems easy to perform, the recording of IMR requires a
dans le contrôle de la position enregistrée, et au laboratoire de prothèse, lot of rigor both in the dental office, particularly in the
dans le traitement des enregistrements, dans la conservation des control of the recorded position, and in the prosthesis
laboratory, in the processing of the recordings, the
informations et la stabilité des dispositifs souvent réduits et fragiles. Ces preservation of the information and the stability of the
situations feront essentiellement référence à la position d’OIM, à condition devices which is often low and fragile. These situations
toutefois que celle-ci ne présente pas un caractère pathogène. essentially refer to the position of MIO, provided
nevertheless that this position is not pathogenic.
Demande de tirés-à-part :
Dr Jean-François CARLIER – drjfcarlier@orange.fr Traduction : Marie Chabin
3, rue Léon-Tassin, 02880 BUCY-LE-LONG.

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95 ROS – MAI/MAY 2015