Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Plan
¶ Insertion 1
Contrôles techniques des prothèses au retour du laboratoire 1
Contrôles cliniques des prothèses avec le patient 2
¶ Équilibration occlusale 2
Définition 2
Objectifs de l’équilibration occlusale 2
Pourquoi équilibrer ? 3
Quand équilibrer ? 5
Comment équilibrer ? 5
Technique des corrections occlusales 9
Odontologie 1
23-325-G-10 ¶ Insertion et équilibration occlusale
Figure 2. Contrôle de la stabilité de la prothèse maxillaire par un appui Figure 3. Utilisation de matériau siliconé pour contrôler la qualité de
bidigital dans la région prémolaire-molaire sur la prothèse. l’interface mucoprothétique. Du Fitt Checker® déposé dans l’intrados de
la prothèse mandibulaire permet de visualiser les zones de compression.
Contrôles cliniques des prothèses
avec le patient L’extension prothétique maximale est recherchée au stade de
l’empreinte secondaire, mais en aucun cas ces extensions ne
Contrôles de la stabilité prothétique doivent interférer sur le jeu fonctionnel des insertions muscu-
C’est le premier paramètre à contrôler ; les prothèses maxil- laires et ligamentaires. Les éventuelles « surextensions » prothé-
laire et mandibulaire sont successivement insérées, et une tiques, pouvant engendrer une instabilité de la prothèse,
pression bidigitale alternative est appliquée au niveau molaire doivent être corrigées au moment de l’insertion.
recherchant une éventuelle instabilité (Fig. 2).
Contrôles des surfaces polies stabilisatrices
Au maxillaire, la présence d’un torus, même peu développé,
peut être la cause de cette instabilité. Il faut dans ce cas Les extrados prothétiques ont un rôle essentiel de stabilisa-
délimiter sa position à l’aide d’un crayon dermographique ou tion et de rétention indirecte des prothèses, et plus particuliè-
utiliser des matériaux siliconés pour objectiver sur l’intrados la rement de la prothèse mandibulaire. [3]
zone en surcontact et la décharger avec tact et mesure. Il est Par conséquent, toute erreur de finition des extrados et
important de faire ces corrections au cabinet dentaire, sans avoir notamment de surépaisseurs des surfaces polies stabilisatrices se
recours aux décharges standards parfois mises en place au traduit par un défaut de stabilité de la prothèse. Ces erreurs
laboratoire en regard des torus et autres particularités des peuvent être simplement mises en évidence par l’intermédiaire
surfaces d’appui. À la mandibule, il est plus rare de noter une de matériaux siliconés qui, déposés sur les extrados, sont
instabilité, mais dans ce cas de figure la démarche à appliquer localement chassés par les mouvements des lèvres, de la langue
est identique. (etc.) effectués par le patient en cas de surextensions ; il est
indispensable de corriger ces régions erronées le jour de
Contrôles de l’interface mucoprothétique l’insertion prothétique (Fig. 4).
Deuxième élément clef de l’insertion, il faut contrôler
l’absence ou la présence de zones douloureuses, générées par des
« défauts » de l’interface mucoprothétique. ■ Équilibration occlusale
Les forces fonctionnelles transmises aux surfaces d’appui par
l’intermédiaire des dents prothétiques varient en fonction du Définition
schéma occlusal adopté, de la nature des aliments et de l’adap- L’équilibration occlusale correspond à l’ensemble des moyens
tation de l’interface mucoprothétique. [1] Cette adaptation techniques et thérapeutiques destinés à favoriser l’intégration bio-
dépend en premier lieu de la qualité des empreintes : intensité organique de la prothèse, à restaurer les différentes fonctions
et symétrie des pressions appliquées, précision des matériaux physiologiques, mais aussi à préserver l’intégrité des tissus restants.
d’empreinte, etc. Deuxièmement, elle résulte des différentes En effet, l’équilibration occlusale s’adresse directement aux
phases techniques de l’élaboration prothétique, en particulier la surfaces occlusales des dents prothétiques, contribuant égale-
polymérisation, des matériaux et systèmes employés{ Mais, ment, grâce à l’équilibre établi, à l’intégration de la prothèse au
inévitablement, des distorsions s’installent, qu’il est indispensa- sein de l’appareil manducateur. Mais indirectement, elle
ble de corriger. s’adresse aussi aux tissus de soutien muqueux et osseux des
Cependant, l’intrados n’est corrigé que si l’application d’une surfaces d’appui de la prothèse, ainsi qu’aux tissus musculaire et
forte pression sur la prothèse provoque une sensation de articulaire par la « régulation » de la fonction masticatoire.
douleur sur la surface d’appui ; ces retouches éventuelles C’est une phase essentielle de l’insertion prothétique. Mais
doivent être très légères. Pour cela, certains auteurs proposent elle ne se limite pas à une seule séance lors de l’insertion de la
de placer soit des cires révélatrices (Disclosing Wax®), soit des prothèse : elle comporte différentes phases et doit être intégrée
matériaux à empreintes tels que les silicones à faible coefficient au suivi prothétique.
de viscosité (Présidents Light ® , Eurogum Light ® ), soit des
produits spécifiques comme le Fitt Checker® ou le Coltène
Pressure Spot Indicator®, dans l’intrados de manière à estimer le
Objectifs de l’équilibration occlusale
plus précisément possible l’adaptation de la prothèse à la Elle comporte deux objectifs majeurs :
muqueuse [2] (Fig. 3). • objectif biomécanique : améliorer la stabilisation et la
En revanche, ces retouches, si retouches il y a, doivent rétention directe et indirecte de la prothèse, par la réparti-
toujours être pratiquées le jour de l’insertion sans attendre le tion adéquate des charges fonctionnelles sur l’ensemble de
« tassement prothétique », tassement qui se traduit toujours par la surface d’appui ;
une distorsion des muqueuses de la surface d’appui dont les • objectif neurophysiologique : obtenir une stabilisation
conséquences physiopathologiques sont décrites ultérieurement. d’origine extéroceptive et proprioceptive.
Les forces occlusales sont directement ressenties dans la
Contrôles des freins et insertions musculaires muqueuse par les différents extérocepteurs, puis les informations
Troisième élément à contrôler, le libre jeu des insertions transmises aux centres supérieurs génèrent à leur tour des réflexes
musculaires et les freins présents aux limites des prothèses. musculaires qui contribuent à la stabilisation prothétique.
2 Odontologie
Insertion et équilibration occlusale ¶ 23-325-G-10
80
% de l'épaisseur initiale
Phase élastique
retardée
60
Récupération
40 Récupération
élastique
visqueuse
Phase visqueuse immédiate
lente et tardive
20
Pression exercée
constante Relâchement de la pression
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 240
Quatre paramètres imposent l’équilibration des prothèses La muqueuse buccale se compose d’un épithélium pluristra-
adjointes complètes : la préservation de l’intégrité tissulaire ; le tifié kératinisé séparé par la membrane basale du tissu conjonc-
respect de l’équilibre neurophysiologique ; la réhabilitation des tif sous-jacent richement vascularisé. Lorsqu’une force est
fonctions de l’appareil manducateur ; les imprécisions appliquée sur la muqueuse buccale, le comportement des tissus
techniques. dépend de leurs propriétés viscoélastiques.
La viscoélasticité résulte de la combinaison des caractéristi-
ques élastiques et visqueuses de la muqueuse. Lorsqu’une force
Préservation de l’intégrité tissulaire
est appliquée sur un matériau élastique, le déplacement est
La préservation de l’intégrité tissulaire est le garant de la immédiat jusqu’à l’arrêt de l’application de la force ; inverse-
pérennité des restaurations prothétiques. Elle dépend d’une ment, une déformation progressive définit un matériau vis-
réparation harmonieuse des charges occlusales sur l’ensemble queux. La viscoélasticité se caractérise par la combinaison de ces
des surfaces d’appui. L’équilibration occlusale est donc primor- deux comportements. [4]
diale, car elle détermine l’intensité et l’orientation des forces Les études « princeps » concernant la viscoélasticité muqueuse
transmises. ont été réalisées par Kydd et al. ; elles rapportent que l’applica-
Face aux charges occlusales, la muqueuse buccale et l’os sous- tion de toute pression sur la muqueuse entraîne une déforma-
jacent ont un comportement spécifique lié à leur structure tion élastique immédiate, suivie d’une déformation différée [5]
histologique. (Fig. 5). Des changements macroscopiques de la muqueuse
Odontologie 3
23-325-G-10 ¶ Insertion et équilibration occlusale
peuvent être observés dans des zones de surpression. Le non- la discrimination de la position mandibulaire. [16] Pour un
contrôle des forces exercées provoque des lésions muqueuses même degré d’ouverture, si les stimuli mécaniques reçus par la
traumatiques. muqueuse buccale sont différents, la position mandibulaire
De plus, les changements histopathologiques de la muqueuse perçue est différente.
support de prothèse sont directement corrélés à l’intensité des Ces études confirment ainsi l’importance des extérocepteurs
pressions exercées. [6, 7] La diminution des digitations épithélio- et le relais intervenant entre le parodonte et la muqueuse.
conjonctives avec aplatissement de la membrane basale, la
compression de l’épithélium et du tissu conjonctif, les phéno- Récepteurs de l’articulation temporomandibulaire
mènes inflammatoires, signent l’application de pressions Les récepteurs identifiés dans l’articulation temporomandibu-
excessives sur les surfaces d’appui. laire sont de quatre types distincts. Ils transmettent des infor-
mations sur la position et les déplacements condyliens,
Tissu osseux contribuant ainsi au maintien de la posture, au contrôle des
Le tissu osseux subit indirectement les pressions exercées sur mouvements (vitesse, amplitude) ; ils répondent aussi aux
la muqueuse buccale. stimulations nociceptives et jouent donc ainsi un rôle de
L’analyse histomorphométrique du comportement osseux protection des muscles, des structures dentaires, mais aussi des
sous les prothèses démontre l’existence d’un seuil des pressions surfaces d’appui chez l’édenté appareillé. [1]
appliquées au-delà duquel un phénomène de résorption inter- Par ailleurs, malgré une anesthésie de toutes les dents, la
vient. [8, 9] perception occlusale tactile ne disparaît pas, suggérant une
Effectivement, l’application de pression engendre un phéno- participation des récepteurs articulaires à la perception occlusale.
mène inflammatoire, inflammation dont l’implication dans les En 1973, les recherches de Caffese et al. révèlent une augmen-
phénomènes de résorption et de remodelage osseux a été tation significative du seuil de perception de l’épaisseur d’une
démontrée. [10] Cette pression est immédiatement ressentie au feuille d’aluminium de 16 à 32 µm après anesthésie des récep-
niveau sanguin, entraînant une diminution du flux sanguin, teurs articulaires. Ces résultats démontrent ainsi leur importance
ceci indépendamment de l’épaisseur muqueuse. [11, 12] Ce et, par là même, le rôle de l’équilibration occlusale au niveau
traumatisme se traduit par un phénomène de vasodilatation, temporomandibulaire. [17]
suivi d’une augmentation de la perméabilité capillaire avec
Récepteurs musculotendineux
exsudation des fluides et protéines plasmatiques, associée à un
œdème. De nombreux neuromédiateurs impliqués dans les La mandibule, appendue au massif craniofacial par l’ensemble
phénomènes de résorption sont alors libérés. des muscles masticateurs, est en perpétuel déséquilibre ; la
Par conséquent, l’équilibration occlusale est le moyen de régulation de sa position dépend, en effet, simultanément des
prévention de premier ordre de la résorption : par une réparti- influences excitatrices et inhibitrices des réflexes myotatique et
tion harmonieuse des charges occlusales sur la surface d’appui, myotatique inverse. Le rôle des fuseaux neuromusculaires et des
elle joue un rôle essentiel dans la préservation de l’intégrité des organes tendineux de Golgi, propriocepteurs musculaires, est
tissus muqueux et osseux sous-jacents. alors prédominant dans le contrôle et la régulation de la
position mandibulaire. [18] De plus, comme les récepteurs
Respect de l’équilibre neurophysiologique articulaires, ces récepteurs participent à la perception occlusale ;
ils transmettent des informations sensorielles au système
La perception et la régulation de la position mandibulaire, de nerveux central, contribuant au sein du système trigéminal aux
même que la régulation des mouvements fonctionnels, dépen- différentes fonctions du système masticateur.
dent non seulement de réflexes de position acquis ou innés, Au plan musculaire, l’équilibration occlusale assure la symé-
mais aussi des informations sensorielles issues des récepteurs trisation de l’action musculaire et permet l’élimination des
muqueux, musculaires et articulaires. L’équilibration occlusale, réflexes erronés de position.
par l’orientation des forces exercées, joue donc un rôle essentiel
sur le contrôle et la régulation de la posture mandibulaire par Réhabilitation des fonctions
l’ensemble des récepteurs. L’ensemble des fonctions de l’appareil manducateur est
Extérocepteurs muqueux particulièrement sensible au vieillissement et, avec l’âge, une
diminution des capacités, et/ou des altérations, plus fréquentes
La perte des organes dentaires est marquée par un déficit lors de la mastication ou de la déglutition, peuvent être notées.
important des afférences issues des mécanorécepteurs parodon- L’édentement complet accroît cette évolution liée à l’âge et
taux et le rôle des extérocepteurs de la muqueuse buccale se toute réhabilitation prothétique doit tendre à une amélioration
trouve renforcé. optimale des fonctions.
Les études de Desjardins et al. ont montré que l’organisation L’incidence de l’équilibration occlusale est essentielle, car elle
des terminaisons nerveuses dans les crêtes édentées est sensible- est ressentie par les propriocepteurs musculaires et les informa-
ment identique à l’innervation de la gencive. [13] La morpholo- tions transmises au système nerveux central entraînent une
gie des terminaisons libres demeure inchangée, seules les régulation de l’activité musculaire. Les travaux de Tallgren et
terminaisons plus complexes sont moins nombreuses. Les corps Tryde démontrent que le rétablissement d’une occlusion
cellulaires des fibres innervant ces extérocepteurs sont situés satisfaisante tend à normaliser l’activité masticatoire des muscles
dans le noyau mésencéphalique trigéminal ; de là, les influx élévateurs en accroissant les forces développées. [19] D’autre part,
peuvent rejoindre le cortex cérébral et participer ainsi au Hosoi et al. ont démontré que, en l’absence d’équilibration
contrôle sensoriel de la sphère orofaciale. occlusale, les pressions se concentraient sur les crêtes du fait de
Le seuil de perception des extérocepteurs est sensible à l’âge ; contacts prématurés ; le sujet étant incapable de rester en
ainsi, 40 % d’une population d’âge moyen possède un seuil occlusion, l’activité électromyographique était abaissée. [20] A
augmenté, c’est-à-dire une moindre sensibilité. D’autre part, contrario, après équilibration, la répartition des pressions est
chez les porteurs de prothèses, si l’adaptation prothétique est uniforme sur la surface d’appui et l’activité électromyographique
insuffisante et génère des modifications tissulaires, une altéra- retrouve alors un niveau plus élevé normal.
tion de la perception extéroceptive intervient également. [14] Par conséquent, l’équilibration occlusale possède une fonc-
Si le seuil de perception d’une épaisseur placée entre des tion décisive dans la régulation des informations transmises et
dents naturelles est de l’ordre de 10 à 20 µm, chez un sujet dans l’optimisation des fonctions masticatoires des patients âgés
édenté le seuil n’est que de 100 µm. Cependant, une étude de appareillés.
Preti et al. démontre que l’adaptation à la prothèse complète est
corrélée positivement à une meilleure discrimination des Raisons techniques
épaisseurs. [15] Par conséquent, le rôle des extérocepteurs de la
muqueuse est essentiel. D’autre part, des recherches démontrent Enregistrement de la relation centrée et montage des dents
que les informations tactiles issues des extérocepteurs de la Théoriquement, au stade de l’insertion prothétique, il ne
muqueuse buccale régulent les mécanismes nerveux présidant à devrait pas exister « d’erreurs d’occlusion », dans la mesure où
4 Odontologie
Insertion et équilibration occlusale ¶ 23-325-G-10
tous les contrôles préalables ont été effectués et la phase de Équilibration et suivi prothétique
l’essai fonctionnel précisément conduite. Cependant, des Lors des visites régulières de contrôle qui suivent l’insertion
imprécisions occlusales persistent toujours, pouvant être de nouvelles prothèses, et même au-delà, lors des visites de
attribuées à parts égales aux étapes cliniques et à la chaîne contrôle annuel, une équilibration occlusale peut être nécessaire
technologique (au laboratoire). si une évolution de l’occlusion est apparue.
Étapes cliniques. Il s’agit des imprécisions de l’enregistre- Ces variations sont prévisibles lorsque le patient a porté de
ment des relations intermaxillaires, liées aux maquettes d’occlu- nombreuses années des prothèses complètes inadaptées, avec
sion, au comportement des tissus de soutien, aux articulations une absence de stabilité occlusale (due le plus souvent à une
temporomandibulaires, au système neuromusculaire. [21, 22] usure de dents prothétiques en résine) associée ou non à une
Chaîne technologique. Au même titre que celles du prati- perte de la dimension verticale d’occlusion. Dans ces situations,
cien, elles sont inévitables, quelles que soient les phases le système neuromusculaire et les articulations temporomandi-
techniques concernées. Les montages et l’établissement des bulaires demandent une période d’adaptation plus longue pour
contacts occlusaux propres au schéma occlusal choisi sont retrouver un réel équilibre au repos et lors de la fonction.
imprécis, en particulier lors de la réalisation de montage en L’enregistrement de la relation centrée et une équilibration
classe II et classe III, car les dents prothétiques ne sont pas occlusale sur articulateur permettent de répondre le plus
réellement adaptées à ce type d’engrènement. souvent à l’inconfort rapporté par le patient.
Ces imprécisions minimes s’ajoutent sans jamais se compen- De plus, il existe une perpétuelle évolution des surfaces
d’appui liée entre autres au phénomène de résorption osseuse
ser, altérant la précision des relations occlusales finalement
physiologique. Celle-ci implique des équilibrations occlusales
obtenues. Ces imprécisions imposent de pratiquer des correc-
régulières, permettant une stabilisation optimale de la prothèse.
tions de manière à rétablir l’équilibre occlusal, garant de la
À long terme, une réfection complète des bases prothétiques
répartition des charges fonctionnelles sur les surfaces d’appui,
peut être réalisée dans les meilleures conditions grâce à ce
donc de l’homéostasie de celles-ci. De plus, elles permettent de
contrôle régulier de l’occlusion.
parfaire l’occlusion, qui est un élément favorisant le port et
l’acceptation de la prothèse. [23]
Comment équilibrer ?
Variations dimensionnelles des résines
Sur articulateur ou dans la cavité buccale :
Malgré toutes les précautions prises par le laboratoire et par avantages-inconvénients
les fabricants des matériaux, un certain nombre d’imprécisions
Si certains auteurs tel Heartwell préconisent de réaliser des
sont générées lors de la phase de polymérisation des résines. Ces
corrections intrabuccales, réaliser les corrections sur articulateur
variations concernent les porte-empreintes individuels, mais
semble présenter de nombreux avantages : [28]
surtout les résines de base. Le respect des rapports poudre/
• la relation intermaxillaire est enregistrée une seule fois ;
liquide, des cycles de montée en température, la durée dite de
• les prothèses sont stables et bloquées sur les modèles
« cuisson » et surtout le temps de refroidissement associés à d’équilibration ;
l’utilisation de plâtre à haute expansion, à une technique • il y a absence de salive ;
performante, réduisent les distorsions qui deviennent clinique- • la visibilité est parfaite.
ment peu significatives. Les corrections occlusales sont ainsi très précises et réalisées
Cependant, à côté de ces facteurs intrinsèques spécifiques des dans des conditions de confort optimales pour le praticien et le
matériaux et de la technique, d’autres sources extrinsèques patient.
contribuent à la genèse de ces distorsions, telles que la forme En conséquence, l’équilibration occlusale doit toujours être
des arcades, la morphologie des dents prothétiques. [24, 25] réalisée sur articulateur. [29]
Choix d’un articulateur
Quand équilibrer ?
L’équilibration occlusale est réalisée sur un articulateur semi-
adaptable qui présente les qualités générales suivantes :
Avant l’insertion prothétique
• il est rigide indéformable ;
Pour Sharry, [26] elle doit intervenir à la sortie du moufle, • il possède des vis de blocage en centrée ;
permettant ainsi d’éliminer les erreurs techniques. Mais les • il accepte la mise en place d’un arc facial (si la clef n’a pas
erreurs cliniques, liées à l’enregistrement de la relation centrée, été préparée, un arc facial doit être « repris ») ;
ne sont pas ici prises en compte. • en prothèse complète, il doit de plus posséder des systèmes
Pour la majorité des auteurs, les corrections occlusales de déplacement séquentiels et précis de la branche supé-
doivent toujours être effectuées avant port de la prothèse par le rieure grâce à des vis de propulsion ou à la mise en place de
patient, le jour de l’insertion de la prothèse. [27] Ces corrections cales de propulsion ;
visent à éliminer les erreurs cliniques et techniques. • il permet un réglage de l’angle de Bennett.
Lors de la première étape, le jour de l’insertion, les correc- La programmation n’intervient que dans des cas isolés, plus
tions n’intéressent que la position de relation centrée, ayant complexes. Différentes techniques existent : les cires de morsu-
pour principe de ne pas surcharger la surface d’appui. Les res (check bite), de précision limitée, qui sont à éviter ; les
corrections excentrées sont réalisées ultérieurement. enregistrements graphiques plus ou moins complexes en
axiographie, proposée par le système SAM ; le modelage fonc-
Après l’insertion prothétique tionnel des boîtiers condyliens possible pour l’articulateur
Denar, qui reste l’approche la plus précise, mais est longue et
Équilibration secondaire délicate.
Le patient revient 48 heures après l’insertion des prothèses.
Après avoir écouté et analysé au mieux les doléances du patient,
Préalables
une nouvelle relation centrée est enregistrée (cf. supra). Au laboratoire
Grâce à la présence d’une double base engrenée, la comparai- Réalisation d’une clef de montage. Cette clef doit être
son avec l’enregistrement précédent est simple : préparée avant la mise en moufle, sur articulateur.
• soit il est différent, et dans ce cas une nouvelle mise sur C’est une empreinte des surfaces occlusales des dents maxil-
articulateur du modèle mandibulaire est faite ; seule l’équi- laires, sur un socle monté sur un galet de montage fixé à la
libration en relation centrée est réalisée ; branche inférieure de l’articulateur. Elle peut être réalisée
• soit la relation centrée enregistrée est identique à la précé- entièrement au plâtre ou bien, à la partie supérieure de cette
dente, les corrections excentrées en propulsion et en clef, du silicone lourd peut être mis en place pour enregistrer
latéralité peuvent alors commencer. l’empreinte des faces occlusales (Fig. 6A).
Odontologie 5
23-325-G-10 ¶ Insertion et équilibration occlusale
Après polymérisation des prothèses, cette clef permet de Double base engrenée. Son but est d’objectiver parfaitement,
contrôler la qualité de la mise en moufle et de mettre en sur un articulateur, toutes les imprécisions qui sont susceptibles
évidence d’éventuels déplacements des dents. Enfin, elle permet de s’installer lors de l’établissement des relations occlusales
de replacer la prothèse maxillaire sur l’articulateur (Fig. 6B). entre les prothèses maxillaire et mandibulaire.
Réalisation des modèles d’équilibration. Les zones de La double base engrenée est réalisée au niveau du socle du
contre-dépouille sont préalablement comblées à l’aide d’un modèle maxillaire. Elle se caractérise par un socle, la partie,
silicone de consistance lourde (Fig. 7), puis du plâtre est coulé dans laquelle des encoches intéressant la base et les bords sont
dans l’intrados de la prothèse polymérisée. La voûte palatine et créées, et d’une contre-partie en plâtre qui vient se mouler dans
les bords des prothèses doivent toujours être au contact du les encoches ainsi créées (Fig. 8). Ces encoches sont réalisées soit
plâtre. directement lors de la coulée du modèle grâce à des préformes,
Ces modèles représentent des « socles » où les prothèses soit indirectement en les creusant directement dans le socle.
polymérisées sont parfaitement stables et sur lesquels leur La jonction entre partie et contre-partie est passive ; toute
repositionnement est parfait ; ils permettent ainsi une équili- erreur ou imprécision dans les relations intermaxillaires se
bration occlusale précise. traduit par un manque d’adaptation entre ces deux structures.
6 Odontologie
Insertion et équilibration occlusale ¶ 23-325-G-10
Odontologie 7
23-325-G-10 ¶ Insertion et équilibration occlusale
A B C
Figure 11. Faisabilité de l’équilibration occlusale et contacts occlusaux :
la règle des tiers.
A. Tiers interne de la cuspide d’appui : correction possible.
B. Tiers médian : correction délicate.
C. Tiers externe : correction impossible.
8 Odontologie
Insertion et équilibration occlusale ¶ 23-325-G-10
Odontologie 9
23-325-G-10 ¶ Insertion et équilibration occlusale
“ Règles Règle n° 1
Ne jamais éliminer un point de contact en rapport avec
l’occlusion de relation centrée.
Règle n° 1 Règle n° 2
Déplacer les sommets cuspidiens pour les placer en regard En propulsion, au niveau des secteurs postérieurs, les
de leurs fosses ou embrasures antagonistes. Pour cela, corrections portent sur les versants cuspidiens distaux
remodeler les versants cuspidiens qui entourent le supérieurs et mésiaux inférieurs, de préférence aux dépens
sommet cuspidien pour le placer dans sa fosse ou des cuspides secondaires. Ces corrections se poursuivent
embrasure antagoniste. jusqu’à ce que la tige incisive glisse sans heurt
Règle n° 2 sur la table incisive.
Si le sommet cuspidien est bien placé, ne jamais raccourcir Règle n° 3
la pointe cuspidienne, mais approfondir la zone de En propulsion, au niveau des secteurs antérieurs :
réception antagoniste. Exception : si le sommet cuspidien • corriger la face palatine des dents antérosupérieures si,
ne s’harmonise pas avec les courbes frontale et sagittale de les bords libres étant en contact, les dents postérieures
l’arcade, il doit être corrigé. sont en contact ;
• corriger les bords libres mandibulaires ou maxillaires si,
les bords libres étant au contact, aucun contact entre les
dents postérieures ne s’installe.
Dents antérieures. Aucun contact ne doit exister entre le Latéralité travaillante (Fig. 15)
bord libre des incisives et canines mandibulaires, et la face Règle n° 1
linguale des dents antagonistes. Ne jamais éliminer un point de contact en rapport avec
Lorsque des contacts entre les dents antérieures apparaissent, l’occlusion de relation centrée.
les corrections s’adressent le plus souvent aux bords libres des Règle n° 2
dents mandibulaires, mais aussi aux faces linguales des dents Les corrections portent sur les cuspides secondaires, au
maxillaires (se reporter aux corrections en propulsion). niveau des versants internes mésiaux supérieurs et distaux
Aspects pratiques. L’articulateur est bloqué en relation inférieurs. Ces corrections se poursuivent jusqu’à ce que la
centrée et l’interposition du papier à articuler met en évidence tige incisive glisse sans heurt sur la table incisive.
les points de contacts en relation centrée. Les corrections sont
apportées à l’aide d’instruments rotatifs montés sur turbine Latéralité non travaillante (Fig. 16)
assurant un remodelage des versants cuspidiens tout en respec- Règle n° 1
tant les principes de l’équilibration définis précédemment Ne jamais éliminer un point de contact en rapport avec
(respect de la morphologie dentaire, corrections légères). Les l’occlusion de relation centrée.
corrections doivent aboutir à l’établissement de contacts Règle n° 2
occlusaux répartis sur l’ensemble des dents postérieures, d’un Les corrections portent toujours sur les versants internes
contact de la tige incisive avec le plateau et aucun contact entre des cuspides vestibulaires mandibulaires, dans une
les dents antérieures. Après corrections, les surfaces sont direction distovestibulaire.
soigneusement repolies à l’aide de l’instrumentation adaptée. Ces corrections se poursuivent jusqu’à ce que la tige
À la fin de cette séance, les prothèses sont délivrées ou incisive glisse sans heurt sur la table incisive.
confiées au patient et un rendez-vous lui est donné dans les
48 heures suivantes. Lors de ce second rendez-vous de contrôle,
après un nouvel enregistrement de la relation centrée, les
corrections occlusales sont réalisées en relation centrée jusqu’à vers la position excentrée, en propulsion ou en latéralité. Les
l’obtention d’une stabilité de l’occlusion (relation centrée corrections sont alors plus rapides mais aussi beaucoup moins
identique d’un rendez-vous à l’autre). À partir de ce stade, les précises.
corrections excentrées peuvent commencer. En propulsion, les ailes de Bennett doivent être orientées à 0°
pour assurer une propulsion parfaitement rectiligne. Le mouve-
Deuxième temps : contacts excentrés
ment de propulsion est effectué de préférence de manière
L’objectif est d’obtenir une occlusion bilatéralement équili- séquentielle, millimètre par millimètre, dans un souci de
brée où l’ensemble des versants cuspidiens des dents postérieu- précision. Les points de contacts en relation centrée doivent
res glisse harmonieusement. toujours être marqués et visibles (marqueur rouge).
Règles. Les corrections dynamiques, en propulsion et en Le marqueur bleu placé entre les arcades objective les points
latéralité, sont réalisées lorsque les corrections en occlusion de de contacts en propulsion. Les corrections sont réalisées jusqu’à
relation centrée sont achevées. ce que la tige incisive touche le plateau incisif, puis doivent
obligatoirement s’arrêter sous peine de perdre la dimension
Aspects pratiques. Il existe deux méthodes de corrections
verticale. Les corrections se poursuivent jusqu’à l’obtention du
excentrées.
bout à bout incisif.
Points par points. On part de la relation centrée et les correc- En latéralité, les ailes de Bennett sont orientées à 20° pour les
tions sont faites millimètre par millimètre. Cette approche ailes rectilignes ou, si l’articulateur possède des inserts curvili-
implique que l’articulateur utilisé présente des vis ou des cales gnes, il faut utiliser les inserts suivants : Fag (C2 ou C3) ; SAM
de propulsion permettant ainsi de faire ces avancées progressi- (insert vert ou rouge).
ves (Fag, Stratos 200, SAM, Dentatus). Cette technique est plus Les séquences sont comparables à celles pratiquées lors de la
longue, mais elle est aussi très précise. propulsion : mise en évidence des contacts en occlusion de
Par balayage. Les boîtiers condyliens déverrouillés, la branche relation centrée, puis déplacements en latéralité. Du côté
supérieure de l’articulateur est déplacée de la relation centrée travaillant, les corrections sont réalisées perpendiculairement
10 Odontologie
Insertion et équilibration occlusale ¶ 23-325-G-10
Figure 14. En propulsion, les corrections portent sur les cuspides Figure 16. En latéralité non travaillante, les corrections occlusales por-
secondaires au niveau des versants distaux internes maxillaires et mésiaux tent uniquement sur les cuspides primaires mandibulaires au niveau des
internes mandibulaires (versants bleus), dans une direction antéroposté- versants mésiaux internes mandibulaires (versants bleus) dans une direc-
rieure (flèches blanches). tion obliques à direction distovestibulaire (flèches blanches).
Odontologie 11
23-325-G-10 ¶ Insertion et équilibration occlusale
résine. La surface des dents porcelaine ne doit pas être altérée [16] Munakata Y, Kasai S. Contribution of the mucosal tactile information
de manière à préserver leur état de surface ; les corrections to the mandibular position sense in patients wearing dentures. J Oral
s’adressent donc aux dents résine. Cependant, pour éviter tous Rehabil 1992;19:649-54.
les phénomènes d’usure liés au contact résine-porcelaine, il est [17] Caffese RG, Carraro JJ, Albano EA. Influence of temporomandibular
possible de créer des cavités dans la face occlusale des dents joint receptors on tactile occlusal perception. J Periodontol Res 1973;
résine en antagoniste des pointes cuspidiennes d’appui. Ces 8:400-3.
cavités sont alors comblées d’amalgame ou de composites, [18] Guyton AC. Neuro-physiologie. Paris: Masson; 1984.
[19] Tallgren A, Tryde G. Chewing and swallowing activity of masticatory
l’occlusion réglée sur articulateur par des déplacements de la
muscles in patients with a complete upper and a partial lower denture.
branche supérieure modèle les butées occlusales à la manière J Oral Rehabil 1991;18:285-99.
d’un functionnally generated path technique (FGP). [40] [20] Hosoi T, Ishikawa Y, Okajima T, Sagae T, Masuo R, Ohnuki M. An
evaluation of denture function in complete denture wearers using the
biting force and pressure distribution measurement system. Dent Jpn
■ Références (Tokyo) 1992;29:59-64.
[21] Utz KH. Studies of changes in occlusion after the insertion of complete
[1] Storey A. Temporomandibular joint receptors. In: Anderson DJ, dentures. Part I. J Oral Rehabil 1996;23:321-9.
Mattews B, editors. Mastication. Bristol: Wright; 1976. [22] Utz KH. Studies of changes in occlusion after the insertion of complete
[2] Firtell DN, Arnnett WS, Holmes J. Pressure indicators for removable dentures Part II. J Oral Rehabil 1997;24:376-84.
prothodontics. J Prosthet Dent 1985;57:226-31. [23] Fenlon MR, Sherriff M, Walter JD. Association between the accuracy
[3] Hüe O, Berteretche MV. Les extrados prothétiques en prothèse adjointe of intermaxillary relations and complete denture usage. J Prosthet Dent
totale. Rôles et réalisations cliniques. Actual Odontostomatol (Paris) 1999;81:519-25.
1992;177:179-202. [24] Chen JC, Lacefield WR, Castleberry DJ. Effect of denture thickness
[4] Picton DC, Wills DJ. Viscoelastic properties of the periodontal liga- and curing cycle on the dimensional stability of acrylic resin denture
ment and mucous membrane. J Prosthet Dent 1978;40:263-72. bases. Dent Mater 1988;4:20-4.
[5] Kydd WL, Daly CH, Waltz M. Biomechanics of oral mucosa. Front [25] Kawara M, Komiyama O, Kimoto S, Kobayashi N, Kobayashi K,
Oral Physiol 1976;2:108-29. Nemoto K. Distortion behavior of heat-activated acrylic denture-base
[6] Mori S, Sato T, Hara T, Nakashima K, Minagi S. Effect of continuous resin in conventional and long, low-temperature processing methods.
pressure on histopathological changes in denture supporting tissues. J Dent Res 1998;77:1446-53.
[26] Sharry J. Complete denture prosthodontics. New-York: MacGraw-Hill
J Oral Rehabil 1997;24:37-46.
publication; 1974.
[7] Hara T, Sato T, Nakhashima K, Minagi S. Effect of occlusal pressure on
[27] Lejoyeux J. Prothèse complète. Le traitement Tome I. Paris: Maloine;
the histopathological changes in denture supporting tissues. J Oral
1971.
Rehabil 1996;23:363-71.
[28] Heartwell C. Textbook of complete denture. Philadelphia: Lea and
[8] Imai Y, Sato T, Mori S, Okamato M. A histomorphometric analysis on
Febiger; 1993.
bone dynamics in denture supporting tissue under continuous pressure. [29] Berteretche MV. L’équilibration en prothèse adjointe totale. Actual
J Oral Rehabil 2002;29:75-9. Odontostomatol (Paris) 1996;196:559-79.
[9] Oki K, Sato T, Hara T, Minagi S. Histopathological changes in the [30] Brill N. Reflexes registration and prosthodontic therapy. J Prosthet
tissues under a denture base in experimental osteoporosis with a non- Dent 1957;7:341-60.
pressure covering or bearing continuous pressure. J Oral Rehabil 2002; [31] Yurkstas AA, Kapur KK. Factors influencing centric relation records in
29:594-603. edentulous mouth. J Prosthet Dent 1964;14:1066-71.
[10] Goldring SR. Inflammatory mediators as essential elements in bone [32] Hüe O. Équilibration en prothèse adjointe totale. Inf Dent 1981;19:
remodelling. Calcif Tissue Int 2003;73:97-100. 1814-24.
[11] Yoshida N, Minagi S, Sato T, Kadoya S, Matsunaga T. Effects of [33] Hüe O, Berteretche MV. Prothèse complète. Paris: Quintessence; 2003.
mechanical pressure on the blood flow in human palatal mucosa [34] Schlissel ER, Newitter DA, Renner RR, Gwinnett AJ. An evaluation of
measured by the temperature controlled thermoelectrical method. postadjustment polishing techniques for porcelain denture teeth.
J Oral Rehabil 1992;19:527-33. J Prosthet Dent 1980;43:258-65.
[12] Akazawa H, Sakurai K. Changes of blood flow in the mucosa [35] Mariani P, Pons G. Choix d’un marqueur pour équilibrer les prothèses
underlying a mandibular denture following pressure assumed as a result complètes. Quest Odontostomatol 1985;39:217-24.
of light clenching. J Oral Rehabil 2002;29:336-40. [36] Geering A, Kundert M. Atlas de médecine dentaire : prothèse adjointe
[13] Desjardins RP, Winkelmann RK, Gonzalez JB. Comparison of nerve et composite. Paris: Médecine-Sciences Flammarion; 1988.
endings in normal gingiva with those in mucosa covering edentelous [37] Vidal V, Albouy G. Occlusion en prothèse totale : l’occlusion lingualée
alveolar ridges. J Dent Res 1971;50:867-79. selon Earl Pound. Cah Prothese 1988;61:105-17.
[14] Brill N, Tryde G, Edwards C, Thomas H. Age changes in the two-point [38] Murrel GA. The management of difficult lower dentures. J Prosthet
discrimination threshold in human oral mucosa. J Oral Rehabil 1974; Dent 1974;32:243-50.
1:323-33. [39] Becker CM, Swoope CC, Guckes AD. Lingualized occlusion for
[15] Preti G, Gassino G, Lombardi M, Mazzone P. Monitoring of the discri- removable prothodontics. J Prosthet Dent 1977;38:601-8.
mination threshold for interocclusal thicknesses in rehabilitated [40] Lauciello FR. Articulator-generated amalgam stops for complete
edentulous patients. J Oral Rehabil 1994;21:185-90. denture. J Prosthet Dent 1979;41:16-20.
Toute référence à cet article doit porter la mention : Berteretche M-V, Hüe O. Insertion et équilibration occlusale. EMC (Elsevier SAS, Paris), Odontologie,
23-325-G-10, 2005.
12 Odontologie