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Cas clinique

Thérapeutique de seconde intention


en prothèse complète implanto retenue
A propos d’une « double barre »
de conjonction maxillaire

L
ud ILA
om
IB
J. PERRIN, H. PLARD, X. RAVALEC .c
Chirurgiens-dentistes
U

E. CATROUX
Etudiante en Odontologie, sixième année
ill@ O

Y. GASTARD
ZI

Prothésiste dentaire
lo
bz LB

ic
BA
ib

L
Quels sont les intérêts des PACIR ?
Quelles sont les options d’une e taux de survie à long terme des implants
thérapeutique de seconde intention ? dentaires ostéointégrés est excellent (1).
Le vieillissement des prothèses implanto-
Comment réaliser une PACI maxillaire
portées ou implanto-retenues est iné-
avec barre et contre-barre ?
luctable et nécessite une maintenance
régulière. Quelles que soient leurs qualités
originelles, leur réfection s’impose bien naturellement
après plusieurs années d’usage.
Une thérapeutique de seconde intention doit alors être
réalisée en s’adaptant aux fixtures existantes et à l’évo-
lution de la situation buccale.
Cet article présente la démarche prothétique et le plan
de traitement de renouvellement d’une prothèse amo-
Les auteurs déclarent
vible complète maxillaire implanto retenue (PACIR).
ne pas avoir de lien d’intérêt

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Thérapeutique de seconde intention - J. Perrin et coll.

L’intérêt des PACIR est d’améliorer les


problèmes posés par la prothèse amovible
complète ostéo muco portée, à savoir (6) :
• réduire la mobilité et l’instabilité de la
prothèse, le plus souvent mandibulaire,
• retrouver des rapports occlusaux
stables,
• répondre à la perte des tissus muqueux
et osseux, gérer les modifications sque-
lettiques consécutives à la résorption post
extractionnelle,
• redonner une efficacité masticatoire,
• relever le challenge esthétique lié à la
perte totale des dents d’une arcade, voire
des deux arcades,
1

L
• préserver le capital osseux en diminuant
la résorption (7),

ud ILA
• favoriser l’acceptation psychologique en
optimisant la stabilité et la rétention de la

om
1. Radio panoramique RAPPELS prothèse (7).
IB
avant la réfection des Le renouvellement de prothèse Le principe de base des PACIR est la réa-
prothèses maxillaire et supra implantaire
.c lisation en premier lieu d’une prothèse
mandibulaire.
U

Contrairement au plan de traitement d’usage répondant aux critères esthé-


suivi classiquement en prothèse implan- tiques et fonctionnels de la prothèse
ill@ O

toportée qui veut que la “prothèse guide ostéo-muco-portée.


ZI

le positionnement des implants”, le pro- Rappelons que le consensus de Mac Gill


lo

jet prothétique de seconde intention fait (8), préconise que le traitement minimum
bz LB

ic

face à des implants déjà positionnés et pour un patient édenté total se compose
ostointégrés et doit donc s’y adapter. Un d’une prothèse maxillaire muco portée et
montage directeur permet de visualiser d’une prothèse mandibulaire implanto rete-
BA

le volume prothétique disponible dans nue par 2 implants parasymphysaires (9).


lequel devront s’intégrer les moyens de La solidarisation de la prothèse aux dis-
ib

rétention secondaire. positifs rétentifs n’intervient qu’après sa


La première difficulté du traitement est “mise à l’épreuve” par le patient, son
souvent l’identification des implants, pas assise ostéomuqueuse et sa stabilité
toujours référencés dans le dossier du occlusale constituent des prérequis incon-
patient, et l’approvisionnement en accas- tournables. Les attachements axiaux
tillage adéquat. peuvent être solidarisés à la prothèse
À noter que certains implants très directement en bouche ou au laboratoire.
anciens, peuvent ne pas, ou ne plus être Dans le cas de barre et contre barre l’as-
exploitables. semblage se fait au laboratoire.
En PACIR, le plus souvent, les implants
Primo appareillage en PACIR maxillaires sont solidarisés par une barre
Egalement appelés « overdentures » (2, de conjonction (2) de type Ackermann
3), les PACIR correspondent à des pro- ou Dolder par exemple. A contrario, pour
thèses amovibles complètes associées les implants mandibulaires parasymphy-
à des moyens de rétention complé- saires, le choix reste libre entre attache-
mentaires implantoportés. Ces moyens ments axiaux et barre de conjonction (les
peuvent être des attachements axiaux, attachements axiaux sont possibles avec
des barres de conjonction convention- une divergence des axes implantaires de
nelles ou hybrides (4, 5), ou plus rarement moins de 20°, une barre de conjonction
des systèmes à propriétés ferromagné- permet de rattraper un défaut de parall-
tiques (2, 3). lélisme) (2). Les parties femelles de ces

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Cas clinique

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L
attachements doivent venir se positionner • au maxillaire, 3 implants Biomet 3i® en 2. Modèle de travail
dans l’intrados prothétique sans interfé- place des 12,14 et 24, et en 22 un implant

ud ILA
maxillaire. Mise en
rer sur le volume de ces bases. Lors d’un Euroteknika ® (la patiente avait perdu le évidence à l’aide des tiges
primo appareillage, un montage directeur premier implant en 22, celui-ci a été posé guides de la divergence

om
et un guide implantaire permettent d’opti- dans un second temps). Ces 4 implants importante des axes
IB
implantaires.
miser le placement des implants (10). sont équipés de piliers Locator ® usés.
Le choix du type d’attachement se fera
.c • à la mandibule, 7 implants Biomet 3i ® 3. Comparaison entre les
U

en fonction de critères tels que l’espace distribués sur l’ensemble de l’arcade. piliers Locators® (patrice)
à gauche un neuf, à droite
prothétique disponible, le degré de résorp- Secteur 4, l’implant en position 46 est
ill@ O

celui de la patiente, très


tion des bases osseuses, les formes des déposé en raison d’une péri-implantite érodé.
ZI

arcades et la nature de l’antagoniste (11, sévère. L’implant le plus distal, en position


lo

12). 47, est conservé. Son rôle primordial est


bz LB

ic

expliqué à la patiente qui s’astreint à une


CAS CLINIQUE hygiène rigoureuse.
Présentation
BA

Madame J, patiente de 64 ans, porteuse Possibilités et options


d’une PACIR maxillaire, consulte pour thérapeutiques
ib

une réhabilitation de l’arcade mandibu- Le pilotis provisoire mandibulaire donnant


laire. Un projet de prothèse complète pleinement satisfaction, notre réflexion
implanto retenue type pilotis est proposé s’est portée sur l’optimisation de la pro-
à la patiente. Après extraction des dents thèse maxillaire.
résiduelles, dépose des prothèses fixées Option 1 : renouvellement
et pose des implants, un pilotis provisoire des piliers Locator®
est réalisé. Devant le confort de la pro- À l’examen clinique, deux problèmes se
thèse mandibulaire provisoire, la patiente posent : certains piliers présentent une
souhaite améliorer sa situation maxillaire. hauteur supra gingivale supérieure à celle
Il faut noter que sa prothèse a été réparée préconisée (de 1,5 à 2 mm) (12). La diver-
plusieurs fois et ne lui donne plus satis- gence marquée des implants (supérieure
faction d’un point de vue esthétique. La à 20°) (fig. 2) risque de provoquer une
PACIR maxillaire est stabilisée sur 4 atta- usure rapide des inserts rétentifs et, à
chements axiaux Locator ®. La patiente ne plus long terme, des piliers supra-implan-
souhaite pas avoir recours à des implants taires (fig. 3).
maxillaires supplémentaires (fig. 1). Ce problème nous incite à renoncer à ce
La réfection de la prothèse maxillaire et la type d’attachement (5, 12, 13) (la perte du
réalisation du pilotis mandibulaire d’usage premier implant en 22 est peut-être liée à
se feront en parallèle. une surcharge sur l’implant, transmise via
Après dépose des prothèses, la configura- l’attachement).
tion implantaire se présente ainsi (fig. 1) :

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4 5

L
nécessite des implants de longueur plus

ud ILA
importante que ceux présents chez notre
patiente.

om
Option 3 : une barre de conjonction
IB
sur 4 implants avec cavaliers
.c Des cavaliers associés à une barre de
U

conjonction représentent une alternative


satisfaisante. La maintenance d’une telle
ill@ O

option thérapeutique s’avère toutefois


ZI

astreignante, tant pour le praticien que


lo

pour le patient… (12).


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ic

De plus, la relative proximité des implants


latéraux, ne permet la mise en place que
6 d’un seul cavalier (entre 8 mm et 10 mm
BA

sont nécessaires pour en placer un cava-


lier, 15 mm pour en mettre deux) (2).
ib

4. Modèle de travail, Les fractures répétées de la plaque base Un seul cavalier de chaque côté, paraît
situation spatiale précise résine maxillaire, résultent peut-être elles insuffisant pour une rétention optimale.
des implants maxillaires. aussi du choix des attachements axiaux. Option 4 : deux barres de conjonction
5 et 6. Contention Classiquement, il est préférable de soli- latérale portées par 2 implants
des transferts dans les dariser les implants maxillaires au moyen Cette solution (15), nous semble moins
secteurs latéraux pour d’une barre de conjonction, les attache- rétentive que l’option précédente : aucun
réaliser l’empreinte ments axiaux sont plutôt conseillés à la cavalier ne peut être placé, de fait, en sec-
implantaire aux polyéthers mandibule (2). teur antérieur.
(Permadyne®, 3M Espe).
Option 2 : pilotis maxillaire De plus, les faibles espaces inter-implan-
Le faible nombre d’implants (4) en posi- taires latéraux n’autorisent qu’un seul
tion antérieure dans le prémaxillaire cavalier par côté avec persistance de la
(fig. 4), avec absence d’angulation sur les difficulté de maintenance.
implants distaux limite les extensions pro- Après avoir écarté ces 4 options, une cin-
thétiques. Il en résulterait une arcade trop quième est retenue.
courte. Option 5 : une barre de conjonction
Le protocole all-on-four ® ne peut être associée à une contre barre
appliqué ici car il nécessite une distribu- Cette solution consiste en une barre pri-
tion bien précise des implants (14). Ceux- maire transvissée sur les implants sur
ci doivent être répartis sur l’ensemble de laquelle vient se poser une barre secon-
l’arcade avec une angulation des implants daire (ou contre barre) incluse dans une
distaux. Ce type de reconstruction prothèse amovible complète.

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Les deux barres sont ajustées et tiennent et 7b). L’empreinte est réalisée avec des 7a à c. Contention des
par friction. La barre secondaire joue éga- polyvinylsiloxanes (Honigum ®, Pred) en transferts mandibulaires
lement un rôle de renfort métallique de la double mélange en un temps (fig. 7c). (emploi de Luxabite®
prothèse amovible. Les modèles obtenus sont validés par et d’une attelle coulée)
avant une prise
deux clés en plâtre (18) (fig. 8a à 8c).
d’empreinte aux
Plan de traitement retenu (PACIR Transfert sur articulateur polyvinylsiloxanes
maxillaire avec barre et contre Après réévaluation clinique de la dimen- (Honigum®, Pred).
barre/ Pilotis mandibulaire) sion verticale, la relation maxillo-crânienne
Empreintes et validation et les rapports interarcades sont enregis-
Au maxillaire, après contention des trés à l’aide de bases d’occlusion trans-
transferts d’empreinte latéraux (fig. 5), vissées. L’ensemble est ensuite transféré
l’empreinte est réalisée avec des polyé- sur articulateur.
thers (Permadyne®3M Espe) en double Choix de la structure supra
mélange (fig. 6). implantaire
À la mandibule, les transferts Pick-Up sont À partir du montage directeur (19) maxillo

L
reliés au moyen d’une attelle métallique mandibulaire validé (fig. 9 et 10), notre
avec du Luxabite ® (Pred) (16,17) (fig. 7a choix se porte sur une PACIR maxillaire

ud ILA
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.c
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lo
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ic

7a b c
BA
ib

8a b c
8a à c. Clés de validation en plâtre
(Fujirock GC ) sur les modèles et en
bouche, témoignant de la passivité
des empreintes et des modèles.
9. Montage directeur sur
articulateur.
10. Montage directeur en bouche.

9 10

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11a b

L
primaire aux implants. Cette adaptation

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est confirmée cliniquement (fig. 14a).
L’essayage de la contre barre est réalisé

om
sans retouches, compte tenu de la préci-
IB
sion de l’usinage FAO (fig. 14c).
.c Les recommandations du fabricant pré-
U

conisent au minimum quatre implants


et autorisent une extension distale de
ill@ O

15 mm La solidarisation des 4 implants


ZI

par la barre de conjonction associée à


12a b
lo

la contre-barre insérée à la prothèse


bz LB

ic

confèrent à cette dernière une grande rigi-


dité qui comble les attentes de la patiente.
L’extension distale permet une meilleure
BA

répartition des forces masticatoires sur


l’arcade maxillaire.
ib

La friction entre les deux éléments usinés


est importante. Elle permet une excel-
lente tenue et sustentation de la prothèse.
À la mandibule, une armature CFAO
(fig. 15) est réalisée. Le choix est une
c d barre type Montréal Nobel Biocare®
(fig. 16).
Les armatures sont essayées et validées
cliniquement avant le montage des dents.
11a et b. Modélisation
des barres primaires
sur barre/contre barre réalisées en CFAO
et secondaires (logiciel (fig. 11a et 11b). Choix du concept occlusal : (20,
Atlantis®, Dentsply Implant). L’ensemble choisi, « Atlantis ISUS 2 en 21,22)
12a à d. Barre primaire 1 hybrid » de Dentsply implant®, est en En raison de la présence de la PACIR
et secondaire, réalisées titane de grade 4. La barre primaire est maxillaire, c’est le concept occluso-fonc-
d’après le montage fraisée à 4° avec des cales limitant l’en- tionnel de type bilatéralement équilibré qui
directeur. gagement de la contre-barre. Ces cales est retenu. En relation centrée, l’obtention
12a. Intrados de la barre peuvent être réduites pour augmenter la d’un contact sur chaque dent pluricuspi-
primaire. friction avec la contre barre (fig. 12 a à d). dée est impérative. Lors des excursions
b. Intrados de la contre
Des radiographies intrabuccales rétro mandibulaires, des contacts simultanés
barre.
c. Extrados de la contre alvéolaires (fig. 13 a et b), permettent de travaillants et équilibrants assurent la sta-
barre. valider la parfaite adaptation de la barre bilité prothétique :
d. Extrados de la primaire.
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13a b

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.c
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14a b c
lo
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ic
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16

15

13a et b. Radiographies de contrôle. L’ensemble supra


implantaire est parfaitement adapté.
14a et b. Barre primaire en bouche.
• en propulsion, le glissement entre les c. Essayage de la contre barre sur la barre primaire.
dents antérieures est équilibré par des 15. Modélisation de la barre mandibulaire (Procera®, Nobel
contacts simultanés postérieurs bilatéraux Biocare).
• en latéralité, des contacts travaillants et 16. Barre Montréal en place (Procera®, Nobel Biocare).
équilibrants sont recherchés.

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17. Situation en fin de


traitement. Prothèses
maxillo-mandibulaires
polychromiques (Ivobase®
& Nexco Gingiva®, Ivoclar
Vivadent).
18. Compaison entre
l’ancienne et la nouvelle
prothese maxillaire
(noter l’exploitation plus
importante des surfaces
d’appui).
19. Le sourire de la patiente
en fin de traitement.

17

L
ud ILA
om
IB
.c
U
ill@ O
ZI

lo
bz LB

ic
BA

18 19
ib

DISCUSSION conserver lors du renouvellement pro-


Comme Stephan et col.(20) , nous consi- thétique pour obtenir une répartition des
dérons que les implants en PACIR ne forces occlusales la plus large possible.
servent que de moyens de rétention Un schéma occlusal associant guidage
secondaire. La base prothétique assure antérieur et fonction canine en latéralité
principalement la sustentation et la stabi- est également possible dans ce type de
lisation. reconstruction où rétention et stabilité
La comparaison entre notre réalisation sont importantes.
prothétique et l’ancienne prothèse de la Une occlusion bilatéralement équilibrée
patiente, montre la différence des sur- a été choisie afin d’obtenir une meilleure
faces d’appuis. Mise à part le rempart ves- répartition des contraintes occlusales sur
tibulaire, retiré pour recréer un soutien de les dents prothétiques et ainsi prévenir les
lèvre optimum, la nouvelle PACIR répond risques de surcharge localisée à l’origine
aux critères de la prothèse amovible com- de fractures, d’usures prématurées ou de
plète traditionnelle. décollements de certaines dents prothé-
La patiente supportait la présence du palais tiques exposées, limitant ainsi la mainte-
« prothétique », nous avons choisi de le nance de la réhabilitation.

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Cas clinique

Choix des matériaux de la base Auto-évaluation


prothétique (21, 22,23) (fig. 17 et 18)
Après validation clinique de l’ensemble 1. Le traitement minimum d’un patient édenté total est selon le
barre/montage des dents sur cire, la consensus de Mac Gill une prothèse amovible complète maxillaire
polymérisation peut être conduite. Les muco portée et une prothèse amovible complète mandibulaire implanto
contraintes mécaniques sont plus impor- retenue par deux attachements parasymphysaires.
n Vrai n Faux
tantes sur les bases et sur les dents en
PACIR, par rapport à une prothèse com- 2. Les attachements axiaux supra-implantaires (type Locator®) sont
plète amovible conventionnelle. La résine uniquement utilisables dans les cas où la divergence des axes implan-
IvoBase High Impact® (Ivoclar Vivadent®) taires est supérieure à 20°. n Vrai n Faux
nous semble être le matériau de choix
pour les bases maxillaires et mandibu- 3. L’usure des prothèses amovibles complètes implanto retenues
implique une maintenance fréquente et le renouvellement régulier de
laires (24). Ce système de résine injectée
celle-ci. n Vrai n Faux
compense les retraits chimiques et ther-
miques. La valeur très faible (0,7 %) de 4. La conception d’une PACIR au niveau rétention-stabilisation-susten-

L
son taux résiduel de monomère, et l’excel- tation est différente d’une PAC conventionnelle muco portée.
lente liaison base prothétique/dents arti-

ud ILA
n Vrai n Faux
ficielles viennent enrichir ses atouts (25).
Après mise en moufle, ébouillantage et 5. Le choix entre attachements axiaux et barre de conjonction se fait en

om
écirage, la contre barre maxillaire, ainsi fonction de nombreux critères (nombre d’implants, divergence des axes
IB
que l’armature mandibulaire sont dépo- implantaires, espace prothétique disponible). n Vrai n Faux
sées et sablées. Un « bonding » ou agent
.c
U

de liaison est appliqué avant l’opaque


thermopolymérisable. Les barres sont
ill@ O

ensuite replacées sur leur modèle. Les La qualité des implants doit être appré-
ZI

moufles vernis sont refermés. L’injection ciée au vu de leur ancienneté. Bien que
lo

peut démarrer… la configuration implantaire soit figée, les


bz LB

ic

Après polymérisation et équilibration occlu- progrès technologiques, en particulier la


sale, un maquillage photopolymérisable, CFAO, nous offrent des solutions thé-
de type SR Nexco Gingiva® d’Ivoclar rapeutiques innovantes. Ceci permet de
BA

Vivadent®, permet d’optimiser l’intégra- reconsidérer la suprastructure implantaire


tion esthétique du dispositif. La qualité afin de proposer une nouvelle solution
ib

de son état de surface, limite l’adhérence plus pertinente. « Design », passivité et


bactérienne, tout comme l’IvoBase®. qualité métallurgique ont été optimisés
avec le numérique. Le montage directeur
Choix du type de dents est une étape précieuse qui permet de
prothétiques (fig. 17 et 18) définir une nouvelle esthétique ainsi qu’un
L’utilisation des dents prothétiques Pho- couloir prothétique pour la nouvelle struc-
nares II® d’Ivoclar Vivadent®, dents en ture sur implants.
composite nano chargé, avec un noyau de Afin de parfaire l’harmonie occluso-fonc-
PMMA, semble être un bon compromis tionnelle, une gestion rigoureuse de
entre la céramique et la résine convention- l’antagoniste doit être engagée. Ainsi, le
nelle. Ce matériau présente une dureté plus succès de la reconstruction prothétique
élevée que la résine mais moindre que la por- cautionne la pérennité implantaire (fig. 19
celaine. Résistance et résilience permettent et ou 19 bis).
de pérenniser les rapports occlusaux sans Un contrôle régulier (occlusal notamment)
surcharger les structures implantaires. et des séances de maintenance parodon-
tales et péri-implantaires sont indispen-
CONCLUSION sables (26, 27) (fig. 20). Enfin, lorsque
L’exploitation de la situation clinique toutes ces conditions sont réunies, cette
dans le cadre d’une thérapeutique supra nouvelle « troisième denture » permet
implantaire de seconde intention néces- au patient de retrouver une qualité de vie
site une approche particulière. (28).

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Thérapeutique de seconde intention - J. Perrin et coll.

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implanto portée: les 5 facteurs déci-

ADRESSE DES AUTEURS :


Jérémie PERRIN, Hervé PLARD, Elise CATROUX, Yves GASTARD, Xavier RAVALEC
Pôle d’odontologie et de chirurgie buccale du CHU de Rennes
2, place Pasteur 35033 Rennes cedex 9

Stratégie prothétique janvier - février 2016 • vol 16, n° 1


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