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Cabinet Laboratoire

Choix d’un concept


occlusal en implantologie
1e partie : données fondamentales
P. MARIANI, P. MARGOSSIAN et G. LABORDE
Chirurgiens-dentistes

L’
utilisation des racines artifi-
Quelles sont les connaissances
cielles, en lieu et place des
actuelles relatives au dents naturelles perdues, s’est
comportement des prothèses dento considérablement développée.
ou implanto-portées ? Ceci, au point de rendre
Pourquoi les fractures d’implants, caduques un certain nombre de concepts
de vis, de piliers ou d’armatures ? et de thérapeutiques liés au remplace-
Quelle est la mobilité comparée des ment des dents naturelles. Désormais,
dents naturelles ? pour le remplacement des dents absentes
il faut raisonner en termes de dispositifs
Quelle est la mobilité au niveau des
prothétiques autonomes : qui n’ont aucun
implants ? lien physique avec les dents résiduelles,
ne sont pas iatrogènes pour celles-ci et ne
nécessitent pas leur mutilation pour être
mis en place. A contrario, les anciens
dispositifs prothétiques, peuvent être

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3a b

qualifiés de dépendants, dans la mesure seconde partie, nous rappellerons


Fig. 1 Implant en position
où ils impliquent des préparations sur les quelques règles précises à mettre en
d’incisive centrale fracturé.
dents résiduelles ou les utilisent comme œuvre dans différentes situations cliniques
Fig. 2 Situation clinique de
support d’attaches de diverses natures. Il que nous rencontrons habituellement.
l’implant fracturé.
en est de même pour les appuis muqueux
Fig. 3a Deux implants frac-
turés.
des prothèses amovibles. Du fait de l’ab- QUELQUES COMPLICATIONS LIÉES
b Situation intra-buccale sence de ligament parodontal, il apparaît À LA BIOMÉCANIQUE OCCLUSALE
des deux implants fractu- que les racines artificielles réagissent de Il semble que l’essentiel des problèmes
rés. manière différente des racines naturelles rencontrés lors de la phase d’ostéointé-
aux forces occlusales. À moyen terme, gration soit d’ordre biologique (8). Par
une bonne partie des échecs et des contre à moyen et long terme, ce sont les
complications liés à l’utilisation de dispo- facteurs de surcharge occlusale qui
sitifs prothétiques sur racines artificielles seront les causes principales de compli-
est due à ce comportement bioméca- cations (5, 11, 14).
nique différent face à l’application des Les problèmes les plus fréquemment
contraintes occlusales (17). rencontrés sont les fractures : éléments
Notre objectif est, dans une première cosmétiques, vis prothétiques, vis de
partie, de faire le point sur les connais- piliers, armatures et même implants,
sances actuelles relatives au ainsi que des pertes d’ostéointégration
comportement comparé des prothèses sur consécutives à une surcharge occlusale à
racines naturelles et artificielles. Dans une court, moyen ou long terme (7). L’analyse

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de quelques cas que nous avons rencon-


trés permet d’illustrer les erreurs initiales Fig. 4 Situation clinique
des implants fracturés.
de conception occlusale des restaura-
tions prothétiques ou les complications Fig. 5 Vis de pilier fractu-
rée.
dues à l’évolution du système occluso-
Fig. 6 Vis de piliers fractu-
articulaire au cours du temps.
rées, les fragments sont
restés dans le pas de vis
FRACTURES D’IMPLANTS interne de l’implant.
- Cas clinique 1. Un implant porteur d’une Fig. 7 Contraintes occlu-
prothèse unitaire remplaçant une incisive sales expliquant la fracture
centrale maxillaire est fracturé, isolé au des vis de piliers.
milieu de dents naturelles (fig. 1). L’examen
clinique met en évidence un bridge antago- 6
niste mandibulaire implanto-porté de
mauvaise facture (fig. 2). La cause de la frac-
ture est liée au différentiel de mobilité des
dents naturelles par rapport aux prothèses
implanto-portées (18).
- Cas clinique 2. Trois piliers implantaires
supportent un bridge maxillaire unilatéral
terminal. Les implants mésial et distal sont
fracturés, alors que le médian est indem-
ne (fig. 3a et 3b). L’égression de la dent de
sagesse antagoniste a créé un couple de
rotation en interférant lors des latéralités,
l’implant médian s’est comporté comme 7
un centre de rotation (fig. 4). Il en a résul-
té une fatigue du métal, jusqu’à la fracture.
FRACTURES DE PILIERS
FRACTURES DE VIS DE PILIERS (FIG. 5) - Cas clinique 4. Un pilier anatomique
- Cas clinique 3. Trois vis de piliers sont zircone est fracturé huit mois après sa
fracturées à l’intérieur des implants qui mise en bouche (fig. 8). La cause en est
supportaient un bridge unilatéral terminal une interférence occlusale travaillante en
maxillaire de grande portée (fig. 6). propulsion. Dans ce cas précis, le pilier a
L’examen du bridge montre une très forte servi de « fusible » avant que la vis de
interférence en latéralité, laquelle a usé la pilier, ou même l’implant, ne se fracture,
céramique et le métal avant de fracturer ce qui aurait probablement été le cas
l’implant (fig. 7). avec un pilier en titane.

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mécaniques (fractures d’implants, de vis,


de piliers, d’armatures) et que de plus,
elle compromet l’ostéointégration. » (17).

DENTS ET IMPLANTS NE
FONCTIONNENT PAS DE MANIÈRE
IDENTIQUE
La grande différence réside dans le fait
que les implants sont reliés directement
à l’os, ils sont ankylosés (fig. 10). Les
dents (fig. 11) sont reliées à l’os par l’in-
termédiaire du ligament parodontal (18,
19). Un certain nombre de données
essentielles, issues de la bibliographie,
nous permettront de mieux comprendre
les différences de mobilité et les diffé-
rences de perception qui existent entre
8 les dents et les implants.

Mobilité comparée des dents et des


implants
MOBILITÉ DES DENTS
Les fibres de Sharpey (fig. 12) sont orien-
tées fonctionnellement pour amortir les
forces occlusales. Ainsi, elles protègent
et stimulent le tissu osseux en distri-
buant les forces occlusales tout le long
de l’alvéole. Ce dispositif confère une
très grande adaptabilité au système.
Adaptabilité protectrice immédiate par
effet d’amortissement, adaptabilité à
moyen et long terme par stimulation
osseuse (9).
- Mobilité axiale d’une dent. Cette mobilité
9 est de grande amplitude (18). Dans le sens
axial, elle peut varier de 25 à 100 µ avec
une moyenne d’environ 60 µ (fig. 13).
FRACTURES D’ARMATURES - Mobilité latérale d’une dent. Il s’agit
Fig. 8 Pilier Zircone - Cas clinique 5. L’extension distale d’un encore d’un paramètre essentiel à appré-
fracturé. bridge de type Brånemark est fracturée hender (13). Les dents présentent entre
Fig. 9 Armature fracturée. du côté droit et pas du côté gauche elles une extrême variabilité quant à leur
(fig. 9). Le patient s’en étonne indiquant mobilité latérale (fig. 14). Les dents les
qu’il mangeait de préférence du côté plus mobiles horizontalement sont les
gauche du fait d’un certain inconfort à incisives (moyenne 120 µ). Ceci explique-
mastiquer à droite. L’examen clinique ra en grande partie les fractures de piliers
montre que l’inversion de la courbe de et même d’implants observées dans le
compensation du côté droit créait une secteur antérieur sur des prothèses
interférence non-travaillante en propul- implanto-portées unitaires isolées au
sion et en latéralité. Le patient se milieu de dents naturelles (fig. 1 et 8). La
souvient qu’en bout à bout incisif, il mobilité latérale des prémolaires est plus
« touchait » au niveau molaire à droite. faible (100 µ en moyenne), suivie par les
À la lumière de plusieurs travaux et d’un canines (75 µ en moyenne) et par les
grand nombre d’observations cliniques, molaires qui présentent la plus faible
on peut dire que « La surcharge occlusale mobilité horizontale (60 µ moyenne).
est la cause principale des complications De plus, sous une contrainte horizontale,

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ou sous la composante horizontale d’une


contrainte oblique, la mobilité horizontale
d’une dent connaît deux phases (18).
Première phase (fig. 15) : au début de l’ap-
plication de la force ou sous une force
faible (environ 100 g.), le comportement
de l’ensemble dent-ligament parodontal
est viscoélastique, c’est le ligament qui
se déforme et répartit la contrainte. Cette
déformation est totalement réversible.
Seconde phase : si la force est plus impor-
tante (exemple 500 g.), la déformation va
devenir linéaire, elle impliquera le tissu
osseux qui a son tour va se déformer de 15
façon moins « répartitive » que le liga-
ment, donc plus linéaire. Si la force est
Fig. 10 L’implant est ankylosé dans l’os (20).
trop importante ou trop répétitive, le tissu
Fig. 11 La dent est reliée à l’os par l’intermédiaire des ligaments parodon-
osseux pourra être déformé, ou même
taux (16).
lésé. On peut donc dire que dans un
Fig. 12 Orientation fonctionnelle des fibres de Sharpey (20).
premier temps, la phase viscoélastique
protège et même stimule le tissu osseux, Fig. 13 Mobilité axiale d’une dent (Adapté de Schulte 1995).
avant que celui-ci ne connaisse une souf- Fig. 14 Mobilité latérale des dents (Adapté de Mühleman 1967).
france dans la seconde phase linéaire. Il Fig. 15 Les deux phases de la mobilité d’une dent (Adapté de Schulte 1995).

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faudra rapprocher cette donnée de ce qui se se, la moyenne du déplacement vertical


Fig. 16 Centre de rotation passe sur implant privé de desmodonte. étant seulement de 4 µ (18).
de la dent (Adapté de
Lindhe 1995). - Le centre de rotation de la dent. Ce centre - La concentration des forces occlusales.
de rotation (fig. 16) est situé au 1/3 apical Alors que sur une dent, une force occlu-
Fig. 17 Mobilité axiale d’un
implant (Adapté de Schulte (7) ; ceci se traduisant par une répartition sale sera distribuée schématiquement
1995). des forces de tensions et de compressions tout le long de la racine du fait du paro-
Fig. 18 Concentration cres- tout le long de l’alvéole. Ainsi la contrainte donte, on assiste autour de l’implant à
tale des forces autour d’un diffusée par unité de surface aux tissus une concentration crestale des forces
implant (Adapté de osseux est considérablement réduite. (fig. 18). Ce qui pourra avoir comme
Rangert Bo 1996). conséquence, l’apparition de lésions
Fig. 19 Mobilité latérale MOBILITÉ DES IMPLANTS osseuses initiales dans cette zone en cas
d’un implant. (Adapté de La grande différence, dont nous verrons de surcharge occlusale (15).
Sekine 1986 et Misch les conséquences, est qu’il n’y a pas de - Mobilité latérale d’un implant. L’os et
1993). fibres de Sharpey entre l’implant et l’os, l’implant étant liés par l’ostéointégration,
la liaison est directe, l’effet « amortis- c’est encore l’ensemble qui se déplace en
seur » n’existe pas (fig. 10). relation avec la densité osseuse (fig. 19).
- Mobilité axiale d’un implant. Elle est Le déplacement de cet ensemble est
réduite (fig. 17), elle va concerner l’en- donc linéaire, comme dans la seconde
semble os-implant puisque le phénomène phase du déplacement de la dent. Selon la
d’ostéointégration fait que ces deux densité osseuse, le déplacement de l’en-
éléments sont solidaires. L’amplitude du semble se situera entre 3 et 30 µ (12, 19).
déplacement est faible entre 3 µ et 5 µ, - Le centre de rotation de l’implant. Il est
en relation directe avec la densité osseu- situé à l’opposé de celui de la dent

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(fig. 20), au niveau de 1/3 cervical de l’im- projection mésencéphalique ; par une
plant (16). Ce qui, comme c’est le cas pour adaptation lente (remodelages osseux,
les forces occlusales axiales, aboutit à une déplacement de la dent) à une situation
concentration cervicale des forces hori- occlusale traumatique chronique par la
zontales ou des composantes horizontales projection trigéminale.
des forces obliques.
Cet ensemble de données fait apparaître LES IMPLANTS
un comportement singulièrement diffé- Les implants (fig. 21) sont soumis à l’os-
rent des racines artificielles par rapport téoperception (3), ce qui signifie qu’une Fig. 20 Centre de rotation
aux racines naturelles : moindre adaptabili- certaine information sensorielle est trans- d’un implant et consé-
té, transmission plus directe à l’os des mise par les tissus osseux, en relation quences (Adapté de
Richter 1998).
contraintes, concentration cervicale des avec les contraintes transmises par les
résultantes des forces appliquées. prothèses. En présence d’implants, le Fig. 21 Les dents sont
soumises à la propriocep-
système nerveux pourra discriminer tion, les implants à
Perception comparée en présence différentes épaisseurs, avoir une activité l’ostéoperception (Adapté
de dents et d’implants réflexe de protection, mais de manière de Haraldson 1979).
LES DENTS moins précise, moins sensible, moins Fig. 22 Perception des
Les dents sont soumises à la propriocep- fine qu’en présence de dents. épaisseurs par une popula-
tion (fig. 21), avec toute la richesse qu’on Perception des épaisseurs tion de 100 personnes.
lui connaît : rôle sensitif, mais aussi rôle Pratiquement 100 % de la population (Adapté de Haraldson
de protection (1). Ceci se traduit par une dentée perçoit une épaisseur de 15 µ 1984).
discrimination des épaisseurs infimes (15 (fig. 22). Dès qu’un implant est présent il Fig. 23 Perception des
à 20 µ) ; par une adaptation rapide à une faudrait une épaisseur de 40 µ pour pressions (Adapté de
Hämmerle 1995).
situation occlusale critique du fait de la atteindre ce score (10).

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Perception des pressions Chez le denté sain, la FOM sera de l’ordre


Fig. 24 Comparaison quali-
tative du temps et de De la même manière (fig. 23), alors qu’il de 160 Newtons, celle de l’édenté total
l’intensité d’action d’une suffit de 11,5 g. pour qu’une force soit porteur de prothèses amovibles de la
force occlusale dans diffé- perçue par une dent, cette valeur est meilleure facture sera environ quatre fois
rentes situations (Adapté multipliée par huit, à environ 100 g., s’il moindre à 40 Newtons. La stabilisation
de Hobo 1996). s’agit d’un implant (2). des prothèses par des barres ou des
Comparaison qualitative du temps d’ac- boules fera monter la FOM à 120
Fig. 25 Evolution de la tion des forces occlusales Newtons, alors que la mise en place de
Force Occlusale Maximale Pour l’écrasement d’un même aliment, prothèses fixées implanto-portées bi
dans différentes situations l’intensité de la force développée et sa maxillaires portera la FOM à 170
cliniques (Adapté de Jemt Newtons. Soit plus que chez le denté,
durée d’application, vont varier de maniè-
1993).
re significative selon que l’individu est cela, à cause de l’absence de propriocep-
denté, édenté total porteur de prothèses tion, remplacée par l’ostéoperception au
fixées ou édenté total porteur de contrôle moins efficace (6).
prothèses amovibles (4).
Chez le denté (fig. 24), la répartition entre CONSÉQUENCES COMPARÉE
l’intensité de la force et sa durée d’appli- DES SURCHARGES OCCLUSALES
cation semble être « équilibrée » avec un Les conséquences des surcharges occlu-
pic d’intensité autour de 160 Newtons. sales au niveau prothétique seront très
Chez l’édenté total porteur de prothèses différentes, selon que la racine-support
amovibles, l’intensité maximale est attein- sera naturelle ou artificielle (21).
te beaucoup plus lentement, avec un Conséquences des surcharges occlusales
maximum à seulement 40 Newtons dans sur les racines naturelles
les meilleures conditions, la décroissance - Douleurs
de la force est aussi beaucoup plus lente. - Mobilité des dents
A contrario, chez l’édenté total porteur de - Facettes d’abrasion sur les dents et les
prothèses implanto-portées bi maxillaires, prothèses
l’intensité maximale est atteinte en un - Déplacements dentaires
temps très court, avec un maximum plus - Diminution de l’épaisseur ligamentaire
élevé que chez le denté, à 170 Newtons, Conséquences des surcharges occlusales
le temps de retour à la normale est aussi sur les racines artificielles
très court. - Dévissages
Forces occlusales maximales - Fractures de vis et de piliers
En corollaire à ce qui vient d’être dit, il - Fractures d’implants
apparaît que la Force Occlusale Maximale - Fractures d’armatures
(FOM) développée par les patients varie - Pertes osseuses
selon les différentes situations (fig. 25). - Perte d’ostéointégration.

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CONCLUSION AUTO-ÉVALUATION
De toutes les études faites à ce jour, « on
peut avancer l’hypothèse que les implants 1. La mobilité des dents et des implants est identique.
ostéointégrés n’ayant pas de récepteurs ❏ Vrai ❏ Faux
parodontaux, auront une plus grande 2. Latéralement, la dent la plus mobile est l’incisive centrale
susceptibilité que les dents aux surcharges maxillaire. ❏ Vrai ❏ Faux
occlusales, à cause de leur faible percep-
tion de celles-ci et de la faible adaptabilité 3. Les centres de rotation des implants sont situés au 1/3 apical.
de l’ensemble os-implant » (7). ❏ Vrai ❏ Faux
Dans une seconde partie, nous analyse- 4. Les forces occlusales appliquées sur les implants sont concen-
rons les conséquences de ces trées au niveau cervical. ❏ Vrai ❏ Faux
phénomènes sur le choix rationalisé d’un
concept occlusal pour différentes situa- 5. La proprioception s’applique aussi bien aux dents qu’aux
tions cliniques. implants. ❏ Vrai ❏ Faux

BIBLIOGRAPHIE
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Adresse des auteurs :


Paul MARIANI, Patrice MARGOSSIAN et Gilles LABORDE
Faculté d’Odontologie de Marseille 27, Boulevard Jean Moulin 13355 Marseille cedex 5

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Choix d’un concept occlusal


en implantologie
2ème partie : applications pratiques

P. MARIANI, P. MARGOSSIAN, G. LABORDE


Chirurgiens-dentistes

D
Le remplacement des dents par des ans une première partie, après
prothèses sur implants nous conduit-il avoir montré quelques
à utiliser la même conception exemples cliniques de pro-
occlusale que si nous avions réalisé blèmes mécaniques liés à une
des bridges sur dents naturelles ? utilisation non rationnelle des
Chez l'édenté total, le schéma concepts occlusaux, voire à l’absence de
conception occlusale raisonnée de la
occlusal sera-t-il le même selon
reconstruction prothétique, nous avons
que nous aurons un bridge implanto- comparé le fonctionnement biomécanique
porté ou une prothèse amovible des dents et des implants.
à complément de rétention ? Dans cette seconde partie, nous propose-
La différence de mobilité entre rons le concept occlusal qui nous paraît le
un implant et une dent a-t-elle plus adapté à des situations cliniques
une influence sur la technique rencontrées au quotidien.
d'équilibration ? Il est bien clair, qu’à ce jour, il n’y a pas de
concepts occlusaux spécifiques basés sur

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Concept occlusal en implantologie - P. Mariani et coll.

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l’évidence scientifique qui pourraient être PROTHÈSES FIXÉES


Fig. 1 Contacts occlusaux
en occlusion d’intercuspi- idéalement appliqués aux prothèses sur SUR IMPLANTS
die maximale (O.I.M.). racines artificielles. L’éventail recouvert par ce type de
Fig. 2 En propulsion, le Les concepts occlusaux utilisés sur prothèses est très large puisqu’il s’étend
guidage antérieur provo- racines artificielles sont tous dérivés des de la prothèse totale fixée sur racines
que la désocclusion des concepts utilisés pour les restaurations artificielles à la prothèse unitaire, en
postérieures. prothétiques sur racines naturelles ou passant par les prothèses de moyenne
Fig. 3 En latéralité, les chez l’édenté total. étendue.
canines provoquent la Deux parties s’imposent d’elles-mêmes Concept général utilisé
désocclusion de toutes les dans cet exposé : Il est clair, que la conception occlusale des
autres dents. • les prothèses fixées sur implants, prothèses doit reposer sur des notions
Fig. 4 L’arc facial de trans- • les prothèses amovibles complètes à simples, efficaces, cohérentes qui pour-
fert permet de positionner compléments de rétention implantaires. ront être réellement mises en œuvre au
le modèle maxillaire sur
Nous n’aborderons pas le problème des laboratoire et trouver leur correspondance
l’articulateur.
prothèses amovibles partielles à complé- clinique. En cela, nous nous écartons déli-
ments de rétention implantaires qui, pour bérément de tout intellectualisme oc-
nous, sont des hérésies au plan bioméca- clusodontique bien éloigné de la réalité
nique. clinique quotidienne. Dans le même ordre
d’idées, il n’est pas question pour nous,

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d’entrer dans les discussions relatives aux les canines sont un élément clé (6) pour
pathologies occluso-musculo-articulaires, provoquer la désocclusion de toutes les
dont le traitement préalable sera un pré- autres dents (fig. 3). Dans certains cas,
requis initial. les dents voisines de la canine pourront
Le concept occlusal utilisé, aura plusieurs intervenir. On parlera alors, de fonction de
objectifs qui seront d’une part communs groupe, beaucoup plus difficile à mettre
à ce qui se passe dans le même type de en œuvre avec une précision identique au
réalisations en denture naturelle, et laboratoire et en bouche. Si l’on se réfère
d’autre part, communs à toutes les situa- aux données fondamentales (21), ce type
tions cliniques avec quelques variantes d’occlusion est particulièrement bien
que nous préciserons. adapté aux nécessités de protéger les
Le premier objectif est le centrage et le implants des contraintes obliques dans
calage occlusal (27, 28), lequel, en l’ab- les secteurs postérieurs (23).
sence de pathologie occlusale, se fera en
Occlusion d’Intercuspidie Maximale Pré-requis initial
(O.I.M.) pour tous les cas d’édentements Au laboratoire, la réalisation des
partiels. Ce calage se fera en Occlusion prothèses ne peut se faire que si le
de Relation Centrée (O.R.C.) chez l’éden- prothésiste dispose d’une simulation la
té total porteur de prothèses implan- plus fidèle possible de la situation bucca-
toportées bimaxillaires. Dans tous les le, même si la précision absolue est hors
cas, nous devrons obtenir une intercuspi- de notre portée et doit nous inciter à une
dation maximale durant l’occlusion parfaite modestie.
habituelle ou en O. R.C. (fig. 1). Cet L’utilisation d’un simulateur (articulateur)
objectif répond particulièrement à la est donc indispensable (17). Tout comme
nécessité de procurer aux patients l’est un minimum de programmation de
porteurs de réalisations implantoportées, ce simulateur :
une position stable, confortable, facile à • positionnement du modèle maxillaire Fig. 5 La cire de morsure
en relation centrée ou en
retrouver en l’absence de proprioception grâce à l’arc facial de transfert (fig. 4),
occlusion d’intercuspidie
(21) et qui dirige les forces occlusales le • positionnement du modèle mandibulai- maximale permet de posi-
plus possible dans l’axe des implants re en O.I.M. ou en O.R.C. selon les cas, à tionner le modèle mandi-
(14). l’aide d’une cire d’enregistrement (fig. 5), bulaire sur l’articulateur.
Les deux objectifs suivants sont relatifs • connaissance de la valeur de la pente Fig. 6 Le tracé axiogra-
au guidage et à la protection. En propul- condylienne si possible au moyen d’une phique permet de connaître
sion, le guidage réparti sur le bloc incisif axiographie, même simplifiée (fig. 6), la trajectoire, donc la pente
provoque la désocclusion nette des • dans certains cas, ayant trait au secteur condylienne.
dents postérieures (fig. 2). En latéralité, antérieur, enregistrement et reproduction

5 6

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Concept occlusal en implantologie - P. Mariani et coll.

7a b

8 9

du guidage antérieur seront organisés sur Dans ces deux cas, la conception occlu-
Fig. 7 La table incisive
permet d’enregistrer et de les prothèses transitoires grâce à une sale à appliquer sera identique, avec un
reproduire les trajectoires table incisive individualisée (fig. 7). objectif commun : la protection des
incisives. Le montage des modèles maxillaire et secteurs postérieurs contre les forces
Fig. 8 Prothèse implanto- mandibulaire sur un articulateur permet- obliques (34).
portée de type classique. tra donc, au laboratoire, la gestion En occlusion de relation centrée, le cala-
Fig. 9 Prothèse implanto- statique et dynamique de l’occlusion. ge sera assuré par une parfaite répartition
portée de type Brånemark. Occlusion des prothèses totales des contacts sur toutes les dents en
portées par des implants adoptant un concept habituellement utili-
Deux types de solutions prothétiques sé en prothèse amovible totale : la
sont possibles chez l’édenté total : lingualisation des contacts (fig. 10). Les
• la prothèse dite classique, lorsque le contacts sur les dents antérieures seront
faible niveau de résorption ou la recons- équivalents à ceux qui sont existants sur
truction osseuse permet une émer- les postérieures, à aucun moment, on ne
gence gingivale naturelle directe des doit envisager d’absence de contacts
dents prothétiques (fig. 8), antérieurs. Nous insistons sur le fait
• la prothèse dite de type Brånemark ou qu’en l’absence de proprioception, c’est
sur pilotis lorsque la fausse gencive est la sensation de confort et d’équilibre qui
nécessaire pour compenser la résorption guidera le patient vers cette position de
(fig. 9). référence. Si on a adopté une position de

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référence dite de convenance antérieure


à l’O.R.C. : absence d’interférence entre
la position d’O.R.C. et la position d’occlu-
sion choisie (habituelle) (3).
En propulsion, le guidage sera net. Dès le
début de la propulsion, il provoquera la
désocclusion immédiate des dents posté-
rieures par des trajets harmonieux,
rectilignes et simultanés sur les crêtes
marginales des incisives maxillaires (fig. 11).
En latéralité, il en sera de même. La cani-
ne, par sa position et sa forme est
particulièrement précieuse pour provo-
quer la désocclusion immédiate des 10a b
dents, tant du côté travaillant que non
travaillant (fig. 12) (9).
Certains auteurs (37), préfèrent distribuer
le guidage en latéralité sur un groupe de
dents ; incisive latérale, canine, première
prémolaire, pour réduire les risques
mécaniques prothétiques face à l’implant
qui supporte la canine. C’est un peu
oublier que l’on fonctionne sur un systè-
me entièrement solidarisé et rigide.
Toute interférence postérieure tant en
propulsion, qu’en latéralité travaillante et
non-travaillante, sera à proscrire absolu-
ment. Ceci, d’autant plus, que la
conception des prothèses de type
Brånemark implique la présence d’exten-
11a b
sions distales non supportées par des
implants (19).
Nous pensons que ce concept est direc-
tement utilisable pour les prothèses
totales implantoportées bimaxillaires,
ainsi que pour les prothèses totales
implantoportées unimaxillaires opposées
à une denture naturelle. Dans les cas de
denture naturelle complète opposée à
une prothèse totale implantoportée, nous
préférons ajouter des implants posté-
rieurs, même courts, sur lesquels la
prothèse sera simplement en appui (fig.
13). Ainsi, les antagonistes seront calés
et la flexibilité mandibulaire sera amortie 12a b
par ce simple appui (25).
La valeur du guidage et de la protection Fig. 10 Prothèses totales
sera ajustée classiquement par les niveaux implantoportées : contacts
en occlusion de relation
de recouvrement et de surplomb en rela- centrée.
tion avec les valeurs de pente condylienne.
Fig. 11 Prothèses totales
Il faut toutefois tenir compte du faible Un remontage sur articulateur après fini-
implantoportées : guidage
niveau de proprioception des racines artifi- tion des prothèses est réalisé pour en propulsion.
cielles et de la rigidité de l’ensemble qui effectuer les corrections occlusales par
Fig. 12 Prothèses totales
nous incitent à une grande prudence meulages nécessaires à la parfaite réali- implantoportées : guidage
quand au niveau de recouvrement. sation du concept occlusal (20). en latéralités.

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Fig. 13 Prothèses totales implanto- Occlusion des prothèses fixées


portées : implants distaux pour postérieures
rallonger les arcades prothétiques. La caractéristique principale de ce type de
Fig. 14 L’absence de guidage anté- prothèses est qu’elles sont destinées à
rieur est responsable des fractures remplacer des dents à forte activité
d’implants et de composants dans d’écrasement des aliments avec, de
les secteurs postérieurs. surcroît, une proximité par rapport à la
Fig. 15 La fonction canine protège charnière articulaire et une présence
les implants postérieurs en latérali- musculaire qui font que les forces qui leur
tés.
sont distribuées seront parfois considé-
rables. La particulière sensibilité des
13 implants aux forces latérales nous impo-
se une règle majeure : la protection (32).
Pour éviter les fractures de composants
ou d’implants liées à des interférences
travaillantes ou non-travaillantes (21), le
guidage sera assuré par un groupe anté-
rieur efficace, quitte à reconstruire ce
guidage (fig. 14). La protection, bien
entendu, sera préférentiellement assurée
par les canines sauf, si le parodonte anté-
rieur est compromis, auquel cas, on
préfèrera une fonction de groupe plus
complexe (fig. 15) (10).
14a b Pour éviter la transmission des compo-
santes obliques des forces occlusales au
niveau des implants, plusieurs auteurs
(24, 26) préconisent la réduction de la
surface des tables occlusales (fig. 16),
ainsi que la réduction de l’angulation
cuspidienne (fig. 17).
Le réglage de l’occlusion en O.I.M.
constitue un important problème du fait
de la mobilité différente des dents et des
implants (21). On a intérêt à adopter le
concept du serrage différentiel proposé
par Misch (22, 24).
c d Dans un premier temps (fig. 18), on inter-
pose un marqueur de couleur (bleu par
exemple) entre les arcades. On demande
au patient de faire entrer ses dents en
contact sans serrer. Des marques (bleu)
apparaissent sur les dents naturelles et
les prothèses implantoportées sont
indemnes de contacts.
Dans un second temps, on interpose un
marqueur d’une autre couleur (rouge) et
on demande au patient de serrer très fort
pour ingresser ses dents naturelles.
Les marques rouges apparaissent alors
15a sur les dents portées par les implants (fig.
19).
Ceci implique un réglage très fin. Il est
important de ne pas céder à la facilité de
la mise en sous-occlusion des dents
b

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16 17

b c

Fig. 16 Adéquation entre le diamètre vestibulo-lingual des racines naturelles ou


18a artificielles et la dimension de la table occlusale.
Fig. 17 La réduction de l’angulation cuspidienne minimise la transmission des
forces aux implants et à l’os.
Fig. 18 En O.I.M., pas de marques sur les prothèses au contact des dents natu-
relles sur le marqueur.
Fig. 19 En O.I.M. les marques sur les prothèses apparaissent au serrage forcé.

19a b c

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20a b

c d

implantoportées, en comptant sur l’égres- à la céramique dans un secteur à fortes


Fig. 20 Pour une grande
reconstitution du secteur sion des antagonistes et l’adaptabilité du contraintes (7, 24, 32).
antérieur, comme en système pour rétablir les contacts. Les Les conséquences sont nombreuses :
denture naturelle, calage, égressions se feront dans des directions • les contacts travaillants seront les plus
guidage et protection sont incontrôlées, parfois avec versions et antérieurs possible pour minimiser les
la règle. cette méthode peut conduire à la création couples de forces (16),
de véritables interférences occlusales • les implants seront bien répartis et
autant en propulsion qu’en latéralités. d’autant plus nombreux que la qualité de
L’utilisation de marqueurs très fins est l’os sera faible, particulièrement si l’os
nécessaire pour finaliser les réglages. est greffé (2, 30). Les dents en extension
seront évitées,
Occlusion des prothèses fixées • nécessité de bien connaître les para-
antérieures de grande étendue mètres articulaires (pentes et dépla-
Que ces prothèses soient maxillaires ou cements) et de travailler à partir d’une
mandibulaires, elles ont plusieurs carac- table incisive individualisée (fig. 7) pour
téristiques essentielles : bien gérer le recouvrement, le surplomb
• ce sont les seules dents à participer et la morphologie des surfaces palatines
pleinement aux trois fonctions (centrage, des dents maxillaires,
calage, guidage) avec un rôle très actif, • équilibration finale en bouche selon la
• les implants seront sollicités selon un technique du serrage différentiel précé-
axe oblique qui ne leur est pas favorable, demment décrite (22, 24) : en O.I.M.,
• un danger permanent les guette : la sur- points faibles au contact initial sur les
occlusion antérieure par perte de calage prothèses, apparition des contacts au
postérieur due aux changements de posi- serrage qui ingresse les dents naturelles.
tion des dents postérieures naturelles et Réglages soigneux, harmonieux, recti-
à l’usure plus rapide de l’émail par rapport lignes et simultanés des guidages incisifs

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et canins avec répartition des trajectoires position et d’orientation - va avoir un rôle


sur toutes les dents prothétiques (fig. 20), capital dans la conception du schéma
• contrôles occlusaux fréquents (annuels) occlusal,
pour vérifier que le secteur antérieur • la mise en sous-occlusion éventuelle de
n’est pas en sur-occlusion (32). la prothèse se traduirait par une égres-
Moyennant le respect de ces quelques sion de l’antagoniste et le risque
règles, la durée de ces restaurations sera d’apparition éventuelle d’une interféren-
importante. Il ne faut pas oublier que ce occlusale très néfaste pour l’implant.
seulement 10 % des fractures d’implants Les conséquences en sont :
et de composants concernent les • dans tous les cas on devra minimiser
prothèses implantoportées antérieures les forces occusales non axiales sur les
de grande étendue réalisées dans les implants et les augmenter sur les dents
règles de l’art (31). naturelles adjacentes (9, 16, 22),
• les contacts en OIM seront dépendants
Occlusion des prothèses fixées du type d’antagoniste.
antérieures unitaires L’antagoniste est naturel (fig. 21) :
Nous sommes dans des situations très • en OIM, pas de marques au contact
différentes : des dents sur le marqueur,
• la prothèse implantoportée repose sur • apparition de marques légères au
un seul implant, l’armature des prothèses contact serré en OIM,
multi piliers ne joue plus son rôle de • en propulsion et latéralité, le guidage et
plaque d’ostéosynthèse qui répartit les la protection sont préférentiellement
forces de manière multidirectionnelle, assurés par les dents naturelles.
• le type d’antagoniste qui jouait un rôle L’antagoniste est une prothèse fixe Fig. 21 Secteur antérieur
classique avec les prothèses multi piliers implantoportée ou une prothèse fixe de petite étendue, antago-
niste naturel.
- à la condition de respecter les règles de multi piliers (fig. 22) :

21a b

c d
e

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22a b

Fig. 22 Secteur antérieur


de petite étendue, antago-
niste implantoporté.
Fig. 23 La robustesse du
couple centrales solidari-
sées permet de leur faire
assurer le guidage à équi-
valence avec les dents
naturelles.

23a b

c d

• ici, pas de risque d’égression de l’anta- nombreux auteurs (9, 16, 22), comme
goniste, raisonnable pour répartir harmonieuse-
• la mobilité des dents naturelles (21) nous ment les forces et contraintes entre les
fera redouter une sur-occlusion sur la racines naturelles et artificielles.
prothèse portée par l’implant et la fracture Dans certains cas de remplacement de
de celui-ci comme le montre la figure 22, deux dents par des prothèses sur implants
• la règle sera : absence de contacts en solidarisés (fig. 23), la robustesse du couple
OIM, en propulsion et en latéralité. ainsi formé, particulièrement au niveau des
L’implant est protégé. incisives centrales, va nous rapprocher de
Cette approche est considérée par de la conception préconisée pour les

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prothèses antérieures de grande étendue. osseuses (11) voire des cratérisations (8).
Le centrage, le calage, le guidage, et la • Il semble que la canine maxillaire soit
protection seront assurés à équivalence plus sensible à ces forces horizontales
entre les prothèses portées par des racines que la canine mandibulaire, du fait de la
artificielles et les dents naturelles. plus faible densité de l’os maxillaire (12)
Occlusion des prothèses fixées et de l’orientation vestibulaire des forces
en position de canines qui lui sont appliquées. La combinaison
La canine présente un certain nombre de d’une faible densité osseuse et d’un
caractéristiques qui en font une dent excès répété de forces horizontales
dont le remplacement est complexe. constitue une conjonction fatale pour la
• De par sa position et sa morphologie, la racine artificielle.
canine répond à des exigences fonction- Actuellement, il existe un consensus
nelles particulières. pour protéger les canines maxillaires
• C’est une dent très robuste, aux implantoportées des forces occlusales
racines longues, située à distance des horizontales, comme il a existé un
muscles et de la charnière articulaire. Son consensus pour protéger de ces forces
remplacement est heureusement assez les canines maxillaires en situation paro-
rare. dontale ou prothétique difficile (33). Cette
• Elle a un rôle de calage et de guidage protection sera effectuée par l’utilisation
essentiels pour la dynamique mandibulai- de la fonction de groupe (14).
re. • Contacts uniformément répartis au
• Elle assure une fonction primordiale de serrage forcé, contacts absents sur la
protection des dents postérieures vis-à- canine au serrage léger (22).
vis des forces horizontales. • Guidage prépondérant sur les dents
• Elle assure une bonne gestion de ces contiguës mésiales et distales en latérali-
forces horizontales par son système té (fig. 24) (9).
proprioceptif développé et efficace.
Ces fonctions particulières posent un vrai Ceci, même en présence d’un antagonis-
problème lorsque l’on envisage le te mandibulaire naturel et fonctionnel. A
remplacement de la canine naturelle par contrario, que faire en présence d’une
une racine artificielle. canine mandibulaire implantoportée anta-
• En cas de mise en fonction à l’identique goniste d’une canine maxillaire fonc-
de la canine implantoportée par rapport à tionnelle ? Deux facteurs interviennent
Fig. 24 Remplacement de
la canine naturelle, les forces horizon- pour modifier notre raisonnement :
la canine maxillaire : préfé-
tales qui lui seront appliquées • la très bonne densité du tissus osseux rer la fonction de groupe.
provoqueront au minimum des pertes mandibulaire en regard des canines avec

24a
b

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Fig. 25 Remplacement de
la première prémolaire
maxillaire, la fonction de
groupe est décalée anté-
rieurement.

25a b

26 27 28

souvent une très bonne longueur d’im- • On appliquera la règle qui consiste à
Fig. 26 Remplacement des plants possible dans cette zone, mésialer au maximum les forces
molaires : plus la dent est • l’orientation plus verticale des canines travaillantes (23) en supprimant les
distale, plus sa surface mandibulaires, donc de l’implant qui les contacts non travaillants.
occlusale est réduite. remplace, limitant les effets de couple • On procèdera à une antériorisation de
Fig. 27 Compléments de qui, de surcroît, se traduiront par une la fonction de groupe (9) (fig. 25).
rétention de prothèses distribution linguale de forces et non pas • La réduction des hauteurs cuspidiennes
amovibles complètes : bar- vestibulaire comme au maxillaire. favorisera la protection (35).
res et boules.
En conséquence, nous pensons, que la • En O.I.M., les contacts n’apparaîtront
Fig. 28 Prothèse implanto- canine mandibulaire implantoportée, peut qu’au serrage maximal sur la dent implan-
portée antagoniste d’une
prothèse amovible complè- à elle seule assurer le guidage en latérali- toportée.
te. té. En O.I.M., nous en restons, bien Occlusion des prothèses fixées
entendu, au contact, uniquement lors du en position de molaires
serrage forcé. Les caractéristiques propres aux molaires
Occlusion des prothèses fixées nous incitent à la plus grande prudence.
en position de prémolaires • Les molaires sont proches des muscles
Au fur et à mesure que l’on va reculer sur élévateurs principaux et de la charnière
les arcades, le problème de la protection articulaire, les forces potentiellement
des dents unitaires implantoportées en exercées sont importantes.
regard des forces horizontales sera plus • La surface occlusale des molaires est
essentiel. importante.
• Sur les dents bi-cuspidées et multi-cuspi- • Les racines naturelles des molaires
dées, les possibilités d’interférences sont multiples pour assurer une bonne
latérales seront plus facilement travaillantes distribution des forces occlusales. Il est
et non travaillantes. improbable de pouvoir insérer un nombre

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identique de racines artificielles, bien que bimaxillaires dont l’une au moins bénéfi-
cette solution ait fait la preuve de son cie d’un complément de rétention
efficacité (1), sans compter les implantoporté : barre ou boules (fig. 27).
problèmes de gestion prothétique que Une seconde indication concerne les
posent ces implants multiples. prothèses fixées implantoportées oppo-
En conséquence, certaines règles seront sées à une prothèse amovible complète
respectées en supplément de ce qui (fig. 28).
vient d’être préconisé pour les prémo- Problème posé
laires (fig. 26). Au plan occlusal, nous aurons une arcade
• Utilisation si possible d’implants de dentaire complète. Toutes les contraintes
gros diamètre (4). mécaniques en général, et occlusales en
• Implants positionnés au centre de la particulier, seront finalement distribuées
table occlusale et points de contacts en sur les crêtes fibro-muqueuses et sur les
O.I.M. à ce niveau (36). implants. Ces implants sont en quantité
• Réduction de l’inclinaison des pentes restreinte, chacun subira une charge
cuspidiennes (5). élevée (12). Si le volume crestal est
• Tables occlusales réduites pour réduire important en hauteur, les crêtes absorbe- Fig. 29 En occlusion de
le couple de rotation lors de la mastica- ront une partie des contraintes relation centrée, contacts
tion d’aliments durs (35). horizontales malgré la fibro-élasticité de la uniformément répartis et
muqueuse. Si le volume crestal est limité lingualés.
PROTHÈSES AMOVIBLES avec des crêtes plates, l’intégralité des Fig. 30 Guidage antérieur
COMPLÈTES À COMPLÉMENTS contraintes horizontales sera absorbée et postérieur en propulsion.
DE RÉTENTION IMPLANTAIRE par les implants. Ceci, dans un contexte Fig. 31 En latéralités,
L’éventail recouvert par ce type de osseux réduit du fait de la résorption. contacts travaillants équili-
prothèses est plus restreint. Il concerne La stabilisation des prothèses mandibu- brés par des contacts non
en premier lieu, les prothèses totales laires se traduit par une augmentation de travaillants.

30

29
31

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la force occlusale maximum avec le lingualés pour transférer les forces occlu-
temps (13). sales à l’intérieur du polygone de
Concept occlusal préconisé sustentation (15) (fig. 29),
Deux concepts occlusaux s’affrontent • en propulsion : guidage antérieur équili-
(18), sans que des preuves scientifiques bré par des guidages postérieurs
puissent définitivement favoriser l’un ou bilatéraux (fig. 30),
l’autre : • en latéralités : contacts travaillants équi-
• l’occlusion bilatéralement équilibrée librés, du côté opposé, par des contacts
avec des contacts occlusaux lingualés en non travaillants (fig. 31).
relation centrée. Ce concept bénéficie Pré-requis initial
d’une forme de consensus car il favorise- Comme précédemment, le travail au labo-
rait la stabilité prothétique durant les ratoire exige l’utilisation d’un simulateur.
excursions mandibulaires sans interposi- • Positionnement du maxillaire à l’aide
tion d’aliments (9), d’un arc facial de transfert.
• d’autres études (29), on démontré • Positionnement de la mandibule en
qu’avec un guidage canin, les prothèses relation maxillo-mandibulaire centrée.
totales bimaxillaires donnaient des résul- • Connaissance de la pente condylienne
tats équivalents au plan de la rétention du patient.
prothétique et de la fonction manducatrice. Chez l’édenté total porteur d’implants, la
Aucune analyse des contraintes trans- fixation des maquettes d’occlusion et des
mises aux implants pour chacune des fourchettes d’enregistrement gagnera a
solutions, n’est disponible. Dans ce être effectuée à l’aide de vis sur les
contexte, nous choisirons la voie du implants (fig. 32).
consensus en faveur de l’occlusion bila- Application clinique
Fig. 32 Fixation d’une four- téralement équilibrée, bien qu’au plan Nous préconisons l’utilisation de ce
chette d’axiographe par
prothétique, le positionnement des dents concept occlusal dans les deux cas où
transvissage sur les piliers
implantaires. soit plus complexe à réaliser. Ce concept
de l’occlusion bilatéralement équilibrée
Fig. 33 Montage et équili-
bration en occlusion de se résume ainsi :
relation centrée. • en relation centrée, contacts uniformé-
ment répartis sur toutes les dents et

32 33

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Fig. 34 Montage et équili-


bration en propulsion.
Fig. 35 Montage et équili-
bration en latéralités.
34a b Fig. 36 Contrôles occlu-
saux annuels nécessaires.

35a b

des prothèses amovibles complètes


peuvent être présentes :
• édenté total bimaxillaire ayant une des
prothèses utilisant un moyen complé-
mentaire de rétention supra implantaire
(fig. 27),
• édenté total bimaxillaire dont une des
prothèses est implantoportée fixée et
l’autre totale amovible (fig. 28).
La conception, la réalisation et l’équilibra- 36
tion avant insertion de ces prothèses sur
articulateur est incontournable. Ainsi, les
situations dento-dentaires seront appro- essentiel de concevoir ces prothèses
chées avec le maximum de précision selon un schéma occlusal rigoureux.
dans les trois domaines de référence : L’évolution de la denture résiduelle et des
• relation centrée (fig. 33), tissus de soutien étant constante alors
• propulsion (fig. 34), que la position des implants et de leur
• latéralités (fig. 35). environnement est quasiment figée, font
que le concept occlusal initialement créé
CONCLUSION sera confronté à ces évolutions.
Les complications qui vont apparaître à Il est essentiel, au cours des contrôles
court, moyen et long terme en présence annuels, d’inclure l’analyse méticuleuse
de prothèses implantoportées ou à des contacts dento-dentaires et des
compléments de rétention dont la contacts dents naturelles/prothèses
conception occlusale est mal définie et implantaires, comme un acte essentiel,
mal élaborée seront les pertes osseuses ceci au plan statique et au plan dynamique
pouvant aller jusqu’à la perte des (fig. 36). Ainsi, le praticien pourra corriger
implants, les fractures d’implants, les régulièrement les modifications qui appa-
fractures de composants, les fractures raîtront avant que celles-ci n’engendrent
d’armatures prothétiques, les fractures de véritables problèmes sur les implants
de matériaux cosmétiques. Il est donc et les prothèses implantoportées.

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AUTO-ÉVALUATION
1. Chez l'édenté total, la relation maxillo-mandibulaire horizontale est
l'O.I.M. ❏ Vrai ❏ Faux
2. La protection canine est le concept occlusal à utiliser dans les cas de
prothèses totales implanto-portées bimaxillaires ❏ Vrai ❏ Faux
3. Une prothèse unitaire sur implant antagoniste d'une dent naturelle
doit être mise en sous-occlusion. ❏ Vrai ❏ Faux
4. L'absence de marque au contact des dents sur le papier à articuler
et l'apparition des marques au serrage forcé, constituent la règle de réglage
des contacts en O.I.M. pour les prothèses unitaires ❏ Vrai ❏ Faux
5. Une canine est remplacée par une prothèse sur implant, le guidage
en latéralité est effectué sur la latérale et sur la prémolaire
❏ Vrai ❏ Faux

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Adresses des auteurs :


Paul MARIANI, Patrice MARGOSSIAN et Gilles LABORDE
Faculté d’Odontologie de Marseille 27, boulevard Jean Moulin 13355 Marseille Cedex

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