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Temps préprothétiques de la réalisation


des bridges
R. Noharet, S. Viennot, Y. Allard, G. Malquarti

Les bridges sont toujours une thérapeutique d’actualité (supports dentaire ou implantaire). Quel que soit
le type d’ancrage utilisé, la clef de réussite de ces traitements prothétiques repose sur un plan de
traitement obtenu et réfléchi après une analyse clinique et paraclinique minutieuse. Il est inconcevable de
réaliser un traitement prothétique sans un assainissement préalable. Celui-ci fait intervenir les techniques
chirurgicales d’extraction, d’odontologie conservatrice, d’endodontie mais aussi et surtout la
thérapeutique de parodontie initiale qui semble incontournable. L’objectif est de réaliser une prothèse
finale sur des fondations et un terrain assainis et cicatrisés, seuls garants d’un résultat optimal et stable
sur le long terme. Certaines situations cliniques doivent faire appel à une reconstruction plus globale. En
effet, le projet prothétique (associé éventuellement à des examens d’imagerie) peut mettre en évidence un
défaut de volume des tissus environnants. Il s’agit donc d’une reconstruction plus globale : éléments
dentaires associés aux tissus mous et durs environnants (techniques de greffe). Cette réflexion est
primordiale dans les secteurs esthétiques afin d’obtenir un résultat optimal. L’esthétique est certes un
objectif important dans nos réhabilitations prothétiques mais ne doit pas faire oublier l’aspect principal
de nos restaurations : l’objectif fonctionnel. Il est donc important de faire une analyse dans ce sens :
l’analyse occlusale y répond. Elle doit mettre en avant (et traiter) les situations non équilibrées et instables
induisant un risque biomécanique et mettant donc en péril nos traitements. Enfin, le temps de la
temporisation est un élément capital, il permet d’évaluer la justesse du raisonnement initial mais aussi
d’attendre les délais de cicatrisation. Il sera possible d’apporter des modifications éventuellement
nécessaires afin d’optimiser cette prothèse. Une fois toutes ces étapes respectées, la réalisation de la
prothèse définitive n’est qu’une simple formalité, elle sera la copie conforme des prothèses de
temporisation validées sur des tissus périprothétiques sains.
© 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Prothèse conjointe ; Temporisation ; Occlusion ; Parodontie initiale

Plan ■ Introduction
¶ Introduction 1 Depuis quelques années, les indications et le recours à
l’implantologie orale augmentent exponentiellement. Ce
¶ Établissement du diagnostic et du plan de traitement 2
phénomène est dû à trois facteurs : l’évidence scientifique, la
Rôles 2 demande de nos patients toujours plus exigeants en matière de
Déroulement (général, locorégional, local) 2 confort et d’esthétique mais aussi la pression exercée par les
¶ Thérapeutiques préalables aux phases prothétiques 5 firmes industrielles. De fait, les bridges implantaires sont plus
Phase d’assainissement 5 que d’actualités dans nos thérapeutiques (notamment chez
Aménagements tissulaires 8 l’édenté total et dans les restaurations antérieures esthétiques).
Occlusion 9 Mais il ne faut pas oublier la possibilité de réalisation de bridges
Orthodontie 11 à appui dentaires. En effet, certaines pathologies générales,
certains désordres locorégionaux, certaines conditions locales
¶ Prothèse de temporisation 12
peuvent interdire l’accès à la technique implantaire pour la
Rôles 13
réhabilitation buccodentaire de nos patients. Par conséquent,
Impératifs de réalisation 13
même si les concepts biomécaniques des bridges implantaires et
Méthodes de réalisation 13
dentaires sont totalement différents, ces deux types de théra-
¶ Réévaluation, maintenance, réalisation prothèse d’usage 13 peutiques sont entièrement d’actualité aujourd’hui.
Réévaluation 13 Il est donc indispensable de connaître et maîtriser les démar-
Réhabilitation prothétique d’usage 14 ches de réflexion et de préparation pour la réalisation et la
Maintenance 14 réussite à long terme des bridges. Une analyse minutieuse
¶ Conclusion 14 permettant de détecter les facteurs de risque est indispensable.
Le plan de traitement tient compte de ceux-ci et une chronolo-
gie de traitement est donc établie en fonction de la situation
clinique initiale. Ce déroulement suit de façon générale le

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même cheminement : après un examen clinique et paraclinique


attentif permettant d’aboutir à un diagnostic précis, les théra-
peutiques d’assainissement sont mises en place (chirurgicales,
dentisterie conservatrice, endodontie). Après les délais de
cicatrisation requis, une réévaluation est faite afin de déterminer
la nécessité d’aménager les tissus marginaux (durs et mous).
Pendant les délais de cicatrisation, les thérapeutiques dentaires
visent à rétablir des rapports dentodentaires harmonieux tant
sur le plan statique que dynamique (occlusodontie et orthodon-
tie), ceux-ci sont bien évidemment validés par des prothèses de
temporisation avant de passer aux étapes finales de la réalisa-
tion de nos thérapeutiques buccodentaires. Le passage par
l’ensemble de ces étapes est indispensable afin d’aboutir à un
résultat prédictible et surtout stable dans le temps.

■ Établissement du diagnostic
et du plan de traitement
Rôles [1]
Indispensable à l’établissement d’un plan de traitement
prothétique cohérent, l’examen clinique a pour but de réunir les Figure 1. Analyse du visage de face avec les principales lignes liées aux
éléments de tous ordres (physiques, physiologiques, biologiques, critères esthétiques (lignes horizontales de haut en bas : ligne biophrya-
psychiques, généraux, régionaux, locaux) pouvant avoir une que, ligne bipupillaire, ligne bicommissurale ; ligne verticale : plan sagittal
influence sur la conception et le déroulement de ce plan de médian).
traitement. Il doit être réalisé avec méthode et rigueur, de façon
à mettre en évidence et en ordre toutes les informations
par caries, dues à une négligence ou au contraire malgré des
indispensables.
soins réitérés, pertes des dents par parodontolyses, etc. Les dires
de notre patient nous permettent d’entrevoir les possibilités de
Déroulement (général, locorégional, local) la réalisation d’une prothèse à stabilité durable, et la collabora-
tion plus ou moins active que nous pouvons attendre de lui. À
Examen général l’issue de l’entretien, le praticien doit :
Lorsqu’un patient consulte pour un édentement, il vient • percevoir ce que le patient attend du traitement ;
rechercher une ou plusieurs solutions à des problèmes fonction- • juger dans quelles proportions la technologie et ses propres
nels, esthétiques et phonétiques. L’accueil et l’écoute de ce compétences peuvent satisfaire les exigences du patient,
patient au cours d’un entretien constituent le premier stade de notamment sur le plan esthétique.
l’examen clinique [1].
Examens régionaux et locaux
Entretien
Il s’agit tout d’abord du recueil de l’identité et de l’ensemble Examen exobuccal
des coordonnées socioprofessionnelles du patient : nom, Il fournit des données esthétiques (analyse faciale) qui
prénoms, adresse, sexe, âge, profession, motifs de consultation, peuvent servir pour la réalisation prothétique (corrélation
type morphologique et profil psychologique. Tous ces éléments morphologie faciale et dentaire). Il s’effectue par une inspection
vont permettre de mieux connaître notre patient. Ses besoins, du visage de face et de profil.
ses attentes sont mis en évidence par des questions précises et Examen de face. Le visage peut être découpé par de grandes
ciblées. lignes déterminant une certaine symétrie si celles-ci sont
parallèles entre elles. Ces lignes sont : ligne bipupillaire, ligne
Anamnèse incisive et plus accessoirement les lignes biophryaque et
Après avoir écouté le patient, noté les buts de sa visite et ses bicommissurale (Fig. 1). En cas de non parallélisme de ces
premières réactions, il est nécessaire de connaître ses antécé- lignes, une asymétrie est détectée, pouvant aboutir à une
dents afin d’en déduire des précautions éventuelles [2]. perception inesthétique.
Antécédents généraux. Des pathologies générales (cardiopa- Il convient ensuite d’apprécier la forme, le contour, la tonicité
thies, diabète, insuffisance rénale, allergies, hyper- et hypothy- des lèvres, la couleur des téguments et des cheveux, la situation
roïdie, etc.) peuvent interférer sur le traitement prothétique. Le du modiolus, l’intensité des sillons nasogéniens et labiomen-
praticien doit donc en être averti. Une solution simple consiste tonnier. La position, la forme des lèvres, en relation avec
à demander au patient, avant la première consultation, de l’étroitesse de l’orifice buccal, ainsi que la présence de perlèche
remplir un questionnaire de bilan de santé confidentiel qui éventuelle associée à un abaissement des commissures sont
passe en revue la majorité des affections possibles et des notées et mises en relation avec une perte de dimension
antécédents. Ce questionnaire, qui doit être daté et signé par le verticale [1].
patient, demande le nom et l’adresse du médecin traitant qui Examen de profil. L’orientation générale (plat, bombé et
peut être sollicité, par écrit de préférence, à la moindre incerti- convexe, concave) du profil est définie en premier lieu. La
tude sur son état de santé. Il est important de renouveler ce diminution de la dimension verticale peut être objectivée ainsi
questionnaire régulièrement afin de suivre chaque modification que des anomalies de rapport interarcades (Fig. 2).
de l’état général de notre patient. Palpation. Elle permet de définir la tonicité des tissus
Antécédents locaux. Dans le cas où des proches de notre paraprothétiques ; de révéler des sensibilités ou des douleurs des
patient ont des pathologies dentaires, il est intéressant de muscles du complexe craniovertébral et masticateur. La palpa-
connaître ce qui lui a été rapporté et donc le ressenti par tion bilatérale des territoires auriculotemporaux permet de
rapport aux édentements et les prothèses éventuellement découvrir des zones douloureuses en avant du tragus, corres-
réalisées. Ces renseignements indiquent l’état d’esprit du patient pondant à la partie latérale de la capsule articulaire. Quant aux
vis-à-vis de la réalisation et de l’intégration plus ou moins facile palpations intra-articulaires avec les auriculaires, elles permet-
de la future prothèse. tent d’apprécier la position rétrocondylienne de cette capsule [1].
Il s’agit ici de connaître, plus que les dates, les motifs de La mise en évidence des sensibilités articulaires ou musculaires
l’édentation progressive ou massive, à savoir : pertes de dents est poursuivie lors de l’examen de l’ouverture buccale.

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Figure 3. Évaluation d’un futur pilier de bridge par un sondage


Figure 2. Analyse du visage de profil avec les principales lignes liées aux parodontal.
critères esthétiques (en jaune, angle nasolabial ; en bleu, ligne esthétique
de Ricketts).

la perte de substance (position, volume). Elle peut conditionner


Examen de l’ouverture buccale l’utilisation de la dent comme pilier de la restauration
prothétique.
L’amplitude d’ouverture maximale est évaluée à l’aide d’une
Ensuite la réflexion concerne le contenu canalaire : pulpe ou
règle graduée. Inférieure à 40 mm, elle signe une pathologie
matériaux endodontiques. Il peut être parfois nécessaire de
d’ordre anatomique, musculaire, articulaire ou occlusal. Supé-
dépulper des dents ayant une santé pulpaire altérée, une
rieure à 50 mm, elle signe une laxité ligamentaire.
rétention insuffisante (recherche d’ancrage) ou un axe défavo-
Le trajet est capital à analyser. L’orientation dans le plan
rable (parallélisme des piliers). Certaines situations (lésions
sagittal du trajet d’ouverture revêt une importance certaine. La
périapicales, insuffisance du traitement endodontique) peuvent
présence d’une latérodéviation du point interincisif mandibu-
aussi préconiser la reprise du traitement endodontique afin de
laire signe l’existence d’un spasme musculaire du côté de la
garantir une stabilité du traitement prothétique.
déviation.
Examen parodontal [5]. Dans un deuxième temps, une étude
L’examen articulaire s’effectue par palpations simultanées des
parodontale est réalisée.
territoires auriculotemporaux droit et gauche et peut y être
associée une auscultation au stéthoscope. La présence de bruits Elle commence avec le diagnostic visuel. La cavité buccale
articulaires révèle des pathologies différentes : les craquements dans son ensemble est inspectée à l’aide d’un miroir. De
articulaires correspondent à une dysfonction, les crépitations à nombreuses anomalies peuvent être alors constatées : présence
des altérations de surface [1]. de plaque, de gingivite et de récessions. Un diagnostic visuel
Suite à la palpation articulaire, les muscles (masséters, peut cependant mener à des conclusions erronées. Ainsi, une
temporaux, ptérygoïdiens, langue) sont aussi explorés. La gingivite sévère peut être interprétée de manière erronée comme
palpation à plat permet principalement d’évaluer les insertions une parodontite, ou inversement, une gencive qui semble saine
musculaires et la palpation roulée s’intéresse aux corps muscu- peut dissimuler une perte d’attache.
laires charnus [3, 4]. Le diagnostic précoce d’une parodontite (si important pour la
conservation des dents) est révélé par la constatation de vraies
Examen endobuccal [1] poches parodontales (perte d’attache clinique, défauts de l’os
Hygiène buccale. La quantité de plaque dentaire et de tartre alvéolaire) et effectué uniquement avec la sonde parodontale.
est appréciée, de façon à prévoir la mise en œuvre d’un traite- Les principaux symptômes de la parodontite sont la destruction
ment initial qui motive le patient à une hygiène buccale de tissu de soutien de la dent, appelée perte d’attache, et la
favorable au traitement prothétique. Le choix de la thérapeuti- formation de véritables poches gingivales et/ou osseuses. Lors de
que (type de prothèse, voire abstention) peut être influencé par l’examen des patients atteints de parodontite, la mesure de la
cet aspect de l’examen clinique (l’important étant l’évolution profondeur des poches ou de la profondeur du sondage et de la
positive de notre patient à obtenir une qualité d’hygiène perte d’attache jouent ainsi un rôle important dans l’établisse-
optimale). ment des résultats. Une sonde millimétrique est utilisée avec
Présence, étendue et type d’édentement : formule dentaire. une pression faible de (0,20 - 0,25 N) (Fig. 3). Ce sondage est
Ces renseignements orientent le choix thérapeutique. Le recours aussi appliqué au niveau des furcations (avec une sonde
à la classification de Kennedy modifiée par Lejoyeux constitue spécifique courbe pointue ou arrondie : sonde de Nabers). Ceci
actuellement la référence. permet d’évaluer le potentiel radiculaire de chaque dent (perte
Examen dentaire [1]. Un premier temps est axé sur l’étude osseuse interradiculaire, racines fusionnées) ; les furcations font
coronaire des dents. Elle passe par l’analyse de la morphologie partie des repaires de plaque et des sites de rétention de micro-
occlusale. Son étude fournit des renseignements sur l’histoire et organismes les plus difficiles à traiter.
l’évolution au cours du temps de la denture. La présence de La mobilité dentaire est aussi évaluée (Tableau 1) [6]. Cette
zones dentaires abrasées qui témoignent de parafonctions mobilité peut être issue de la perte des tissus de soutien de la
occlusales doit être recherchée, afin de reconstruire une gout- dent et/ou de parafonctions (sollicitations non physiologiques
tière intercuspidienne correcte assurant une plus grande induisant une mobilité dentaire accrue). Selon Ramfjord [7], un
efficacité masticatrice. Ensuite, l’analyse de la morphologie traumatisme occlusal provoque une altération des tissus de
axiale, favorable ou pas à la réalisation de la prothèse, est soutien parodontaux ; c’est pourquoi le traitement occlusal
réalisée. Une récupération des axes entre les piliers peut être devrait toujours être inclus dans la thérapeutique parodontale.
nécessaire (facilement gérée par la réalisation d’inlay-cores ou de L’inflammation gingivale, qui n’est pas toujours de règle,
piliers anatomiques implantaires au laboratoire). La morpholo- peut être favorisée par la perte de contacts proximaux, la
gie cervicale est aussi observée afin de détecter les dents stagnation de la plaque dentaire et les versions modifiant la
triangulaires, les concavités radiculaires entraînant d’éventuelles déflexion alimentaire. Ces conditions favorisent l’inflammation
difficultés lors de la préparation. Il est aussi important d’évaluer chronique, la formation de poches parodontales dont les

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Tableau 1.
Mobilité dentaire. Degré de mobilité dentaire.
0 Mobilité normale Mobilité physiologique
1 Mobilité apparemment Mobilité sensible
augmentée
2 Mobilité nettement ≤ 0,5 mm
augmentée
3 Mobilité forte 0,5 mm < x < 1 mm
4 Mobilité verticale Mobilité extrêmement forte, la
dent n’est plus fonctionnelle

profondeurs sont évaluées à l’aide d’une sonde parodontale. La


migration apicale de la papille entraîne souvent une mise à nu
du cément, moins résistant que l’émail, qui génère alors une
sensibilité au froid de la dent.
Le desmodonte et l’os alvéolaire se réorganisent face aux Figure 4. Dents avec une morphologie occlusale détériorée.
efforts qui leur sont imposés. Trois possibilités sont à envisager :
• les dents restantes ayant conservé leur position initiale
reçoivent des incitations fonctionnelles accrues. Si cette servant de guides. Si un seul couple de dents prend en charge
charge occlusale reste modérée dans un contexte clinique le guidage, l’opérateur ressent un déplacement vestibulaire
normal et pendant un laps de temps court, les trabéculations exclusif de la dent maxillaire.
s’orientent selon la direction des forces transmises ; L’observation des arcades se fait en deux volets. L’examen
• les pressions masticatoires sont imposées sur des dents intra-arcade est le premier. Les arcades dentaires complètes
versées ; la modification de l’axe associée à l’inflammation (exemptes de diastèmes, d’édentements) répondent à une
chronique déclenche la pathologie parodontale. La surcharge organisation visant à maintenir une certaine stabilité de
occlusale aggrave encore cette parodontopathie ; l’occlusion. Les dystopies et les anomalies de position dentaire
• l’absence de sollicitations fonctionnelles de dents antagonis- (versions, rotations, égressions) peuvent favoriser des interfé-
tes à un édentement désorganise les trabéculations osseuses. rences occlusales. Cependant, on remarque fréquemment une
Si l’édentement est ancien, l’égression des dents concernées bonne tolérance aux dystopies primitives, alors que les malpo-
est de règle, et bien souvent l’ensemble du parodonte est sitions secondaires ou iatrogènes se compliquent souvent
entraîné dans cette migration. Le rétablissement d’un plan d’anomalies fonctionnelles.
d’occlusion correct avant la compensation de l’édentement Le deuxième volet est constitué par l’examen interarcade. La
est un préalable incontournable. stabilité de l’occlusion intercuspidienne maximale est vérifiée
Examen occlusal [4]. L’examen postural de la tête, par lequel par :
il faut systématiquement commencer, peut s’effectuer à l’issue • la palpation bilatérale des muscles élévateurs (recherche des
de l’entretien clinique, avant que le patient prenne place sur le asymétries et asynchronismes de l’activité musculaire) ;
fauteuil dentaire : assis sur une chaise, il est prié de claquer • le claquement rapide dentaire (vérification du chemin de
rapidement les dents. Normalement, sa tête doit être droite, fermeture) ;
sans inclinaison latérale. Pour la suite de l’examen clinique, le • la palpation dentaire (recherche de mobilité dentaire [frémi-
patient est allongé au fauteuil [4]. tus de Dawson [8], précontact occlusal exclusif]) ;
L’examen des structures occlusales se déroule en trois temps • l’auscultation des contacts dentaires avec un stéthoscope (son
selon Orthlieb [4]. unique et clair lors du claquement dentaire).
Tout d’abord l’examen des structures statiques ou de calage. Ensuite, les contacts antérieurs et postérieurs sont étudiés en
Il s’agit des cuspides, crêtes marginales, arêtes, bords incisifs position statique en position d’intercuspidie maximale (classe
mandibulaires, crêtes cingulaires et marginales des dents d’Angle, alignement des points interincisifs, surplomb et
antérieures maxillaires. Ces structures ont plusieurs rôles : calage recouvrement). Cette vérification se fait avec des marqueurs
mandibulaire en intercuspidie maximale, distribution axiale des colorés portés par des supports minces (10 à 20 µm) et par le
efforts et stabilité des groupes de dents antagonistes, calage du test du blocage (feuille d’aluminium très fine [8 µm] qui valide
bol alimentaire avant sa rupture et sa dilacération. L’observation l’engrènement dentaire si elle est déchirée lors de la traction).
est destinée à rechercher les changements de forme par abrasion
mécanique, érosion chimique ou fracture de pans cuspidiens. Il
Examens complémentaires
faut aussi déterminer s’il s’agit d’atteintes récentes, évolutives, Moulages [9]
limitées ou globales. L’engrènement est aussi visualisé pour
Les actes diagnostiques ou thérapeutiques reposent sur la
vérifier les rapports interdentaires et les éventuels décalages reproduction précise au laboratoire de l’anatomie des arcades
(Fig. 4). dentaires et sur la simulation de la cinématique mandibulaire.
Puis, les structures dynamiques (versants internes des cuspi- La parfaite fiabilité de cette reproduction anatomique est donc
des, des bords incisifs et des arêtes canines) sont observées de un élément déterminant de la précision diagnostique et
façon à préciser l’intégrité de ces structures. Les fonctions thérapeutique.
dynamiques ne nécessitent pas de contacts mais une proximité Les matériaux utilisés sont les alginates (hydrocolloïdes
entre les dents antagonistes. La hauteur cuspidienne condi- irréversibles). Un porte-empreinte doit servir de support au
tionne l’efficacité masticatoire. matériau, permettre sa compression homogène et sa rétention
Enfin, les structures cinétiques ou de guidage font l’objet pendant et après sa prise, en limitant son volume grâce à une
d’une attention particulière. Elles sont représentées par les bords adaptation à l’arcade ménageant une épaisseur optimale de
incisivocanins mandibulaires, les arêtes marginales incisivocani- matériau de 4 à 5 mm [10] : épaisseur minimale de matériau
nes maxillaires, les sillons intercuspidiens, les embrasures requise pour éviter le déchirement et assurer une déformation
occlusales. Elles ont comme rôle principal de guider les dépla- élastique lors de la désinsertion. Le porte-empreinte doit être
cements mandibulaires. Elles sont observées en plaçant trois rigide pour compenser la plasticité et l’élasticité du matériau à
doigts sur les faces vestibulaires maxillaires tout en demandant empreinte, il doit posséder des moyens de rétention destinés à
au patient de faire un mouvement de glissement dentaire en assurer la cohésion porte-empreinte/alginate (perforations,
propulsion. On évalue précisément la simultanéité des contacts rebord interne, adhésif) et être stérilisable en autoclave.

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L’empreinte est prise après avoir choisi le porte-empreinte


(fonction de la largeur et de la longueur de l’arcade). Une fois
celle-ci réalisée, une décontamination est faite. Le protocole le
plus rationnel semble être le suivant : rinçage sous l’eau
courante pendant 15 secondes, spray désinfectant a base
d’hypochlorite (0,5 %) pendant 10 minutes (dans un sac
plastique hermétique), puis stockage de l’empreinte dans un
autre dispositif pour maintenir un degré d’hygrométrie suffisant.
La coulée est effectuée après avoir éliminé les excès d’alginate
non soutenu. Cette étape laboratoire est faite en deux temps,
d’abord la coulée des dents puis d’un socle. Dans certaines
situations, l’utilisation de moulages fractionnés peut s’avérer
nécessaire (Système Pindex ® ou Zeiser®). Ces modèles sont
ensuite montés sur un système de simulation des mouvements
mandibulaires : un articulateur semi-adaptable peut être utilisé
pour la réalisation de nombreux actes diagnostiques et
thérapeutiques.
Radiographies [5]
Il existe deux techniques radiographiques actuellement. La
radiographie panoramique (orthopantomogramme) à agrandis-
sement variable permet d’avoir une bonne vue d’ensemble sur
la situation et met en évidence des résultats complémentaires.
Il s’agit du cliché idéal de première intention, de dépistage. Figure 5. Image illustrant la nécessité d’un examen tridimensionnel
Dans les cas plus complexes, un status radiographique peut être pour l’évaluation du volume osseux (SimPlant®).
réalisé avec une méthode dite long cône afin d’optimiser la
visualisation des structures parodontales et de permettre leur
suivi dans le temps. fin de traitement est aussi importante à photographier pour
Modifications pathologiques décelables sur les radiographies pourvoir permettre une comparaison entre les deux états (initial
et leurs causes : et obtenu).
• répartition et localisation de la perte osseuse parodontale, des Elles servent aussi de moyen de communication auprès de
défauts des tissus durs : modifications sur toute la denture, nos patients, en montrant ce qu’il est possible d’obtenir
sur des dents individuelles (septa), sur les faces dentaires ; (illustrations par d’autres cas similaires, morphing permettant de
• type de défaut : déminéralisation, disparition de la lamina visualiser l’état initial et l’état final) et en expliquant les
dura, destruction osseuse horizontale pour les septa étroits, différents types de traitement et leurs chronologies associées.
destruction osseuse verticale pour les septa larges, destruction
en cratère ;
• étendue du défaut : distance os/jonction émail-cément,
ouverture des furcations, attache restante par rapport à la
■ Thérapeutiques préalables
longueur des racines ; aux phases prothétiques
• causes du défaut : tartre supra- et sous-gingival, irritations
iatrogènes, forme et position de la racine/de la dent (niches
bactériennes).
Phase d’assainissement
Une radiographie ne représente toujours que les processus Elle est présentée en Figure 6.
écoulés. Des contrôles radiographiques réguliers peuvent rendre
plus claire la dynamique de progression d’une maladie. Motivation à l’hygiène
Tomographies (Fig. 5) L’hygiène buccale du patient (contrôle de la plaque) est
La tomographie est indiquée en cas de recours à la technique toujours l’un des piliers principaux de la prophylaxie parodon-
implantaire. Cet examen utilise des techniques d’imagerie et tale. Elle soutient à long terme le traitement et joue un très
informatiques. Les rayons X permettent d’obtenir premièrement grand rôle dans la conservation du résultat (tant sur le plan de
des coupes d’acquisition ; puis les coupes de reconstruction sont la santé parodontale que de la stabilité esthétique et fonction-
obtenues par traitement informatique. nelle de nos prothèses). Sans coopération permanente du
patient, les traitements de la parodontite par le praticien et son
Les objectifs sont la visualisation du volume osseux (notion
équipe ne connaissent que peu de succès et sont surtout peu
tridimensionnelle, concavités), la mise en évidence des éléments
durables. L’hygiène buccale pratiquée par le patient est la
anatomiques (éléments nerveux à associer avec les risques de
première étape de la réduction de la quantité de plaque et des
paresthésies [nerf alvéolaire inférieur, nerf mentonnier]), des
micro-organismes dans toute la région buccale. Dans certaines
éléments vasculaires à associer avec les risques hémorragiques
indications spéciales, le contrôle mécanique de la plaque
(canal nasopalatin, artère palatine postérieure), des éléments
pendant un intervalle de temps limité peut être renforcé par des
cavitaires à associer avec un risque de non-ostéo-intégration
médicaments administrés localement.
(sinus maxillaires et fosses nasales). Le but final de cet examen
radiographique est d’optimiser les volumes osseux. Enfin, une
dernière indication concerne la chirurgie guidée (guide chirur-
gical issu du scanner avec pose des implants en position précise
préprogrammée au préalable et dans certains cas cela permet la
mise en place de la prothèse immédiatement après la chirurgie).
“ Point fort
Photographies L’hygiène buccale du patient (contrôle de la plaque) est
Les photographies (aujourd’hui numériques) sont un élément toujours l’un des piliers principaux de la prophylaxie
indispensable du dossier du patient. En effet, elles servent bien parodontale. Elle soutient à long terme le traitement et
évidemment dans la cadre médicolégal puisque des traces de la joue un très grand rôle dans la conservation du résultat
situation initiale sont conservées de façon définitive (aucune (tant sur le plan de la santé parodontale que de la stabilité
altération par le temps des données numériques ; prendre garde esthétique et fonctionnelle de nos prothèses).
de réaliser des sauvegardes de sécurité). La situation obtenue en

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Tableau 2.
Instrumentations à visée parodontale Wolf.
Dispositifs Objectifs
Appareils de pulvérisation eau- Élimination colorations et dépôts
poudre mous
Appareils ultrasoniques Élimination du tartre
Curettes manuelles Élimination du tartre supragingival
Cupules en caoutchouc + pâte à Lisser les surfaces dentaires
polir
Bandes de polissage fines (strips) Finitions du point de contact et
espace interdentaire
Fraises Élimination des obturations
iatrogènes
Élimination des surfaces
irrégulières
Modification d’un intermédiaire de
bridge
Modification d’une prothèse
amovible
Odontoplastie (diminution
rétention plaque)

en vue d’une contention parodontale (les piliers étant d’autant


plus sensibles à la maladie parodontale récidivante).

Phase initiale
Établissement des conditions d’hygiène par un professionnel
Le traitement doit déjà être mis en œuvre par l’odontologiste
Figure 6. ou son hygiéniste dentaire lors de la motivation, de l’instruction
A. État initial d’un patient consultant pour un blanchiment. et du contrôle de l’hygiène buccale. On ne peut attendre une
B. Même patient après la thérapeutique initiale. amélioration de l’hygiène buccale du patient, si les conditions
ne sont pas réunies pour cela (création de l’aptitude à l’hygiène)
en même temps. Il faut en particulier réaliser un nettoyage
dentaire et professionnel et éliminer les niches de rétention de
Tous les types de brosse à dents sont des moyens d’aide plaque et de bactéries. En effet, les études montrent que même
importants d’élimination mécanique de la plaque. Cependant, si les techniques personnelles sont bien utilisées et empêchent
les brosses à dents n’atteignent que les faces vestibulaires, le développement d’une gingivite, elles ne sont pas suffisantes
palatines/linguales et occlusales des dents. En revanche, les si une thérapeutique professionnelle n’est pas parallèlement
lésions initiales de la gingivite et de la parodontite, de même
mise en œuvre [11].
que les caries se situent généralement au niveau proximal et/ou
Les étapes de la première phase du traitement initial ne
interdentaire. La brosse à dents doit donc dans tous les cas être
peuvent être exactement distinguées, ni dans la théorie, ni dans
complétée par d’autres moyens d’aide qui assurent le nettoyage
la pratique : l’élimination du tartre et des obturations débor-
de ces emplacements (fil de soie, bâtonnet, brossettes
dantes, les petites odontoplasties, les premières corrections
interdentaires) [11].
occlusales, etc., sont souvent réalisées « les unes à la suite des
Il n’existe aucune méthode d’hygiène dentaire universelle qui
autres » au cours des mêmes séances [5] (Tableau 2).
pourrait parfaitement s’appliquer à tous les patients. Le type et
la sévérité de la maladie parodontale, la situation morphologi- Traitement anti-infectieux non chirurgical
que (malposition, édentation partielle, phénotype gingival, etc.),
ainsi que l’habileté manuelle du patient déterminent les moyens Objectifs. Le traitement traditionnel non chirurgical a pour
d’hygiène et les techniques de nettoyage. Ces derniers doivent but d’éliminer, dans la poche et les tissus voisins, les micro-
parfois être changés au cours du traitement de la parodontite et organismes à l’origine de la destruction et d’assainir la dent en
adaptés à la nouvelle situation morphologique (dents plus restaurant une surface propre, lisse et biocompatible tout en
longues, espaces interdentaires libres, dentine exposée). L’aide éliminant les tissus pathologiques et éventuellement infectés.
de révélateurs de plaque peut être très intéressante dans Désinfection de la bouche entière (FDIS). Il apparaît de plus
l’optique de faire visualiser au patient les (nouvelles) zones en plus clairement que le traitement strictement mécanique et
potentiellement à risque parodontal. Il peut devenir après un non chirurgical des parodontites serait grandement amélioré si
certain temps un contrôle pour le patient, contrôle de la qualité l’on exploitait les multiples possibilités qui pourraient amener
du nettoyage effectué [11]. le taux de réussite des traitements (réduction des poches, gain
Le patient doit être informé de la fréquence, des efforts et du d’attache) au niveau des méthodes chirurgicales (Drisko 2001,
temps que demande son hygiène buccale quotidienne. En Quirynen 2002).
général, une élimination systématique, approfondie, mais Les qualificatifs « antimicrobien » et « anti-infectieux » ne
protectrice suffit une fois par jour (pour détacher le biofilm qui signifient pas qu’il suffit d’instrumenter et de nettoyer la surface
se forme [12]). Cette donnée est précisée par Cancro qui montre radiculaire au niveau des poches, mais que tous les micro-
qu’une durée de 2 minutes par jour est idéale [13]. organismes colonisant ces poches doivent être réduits et les
Finalement, ce ne sont pas les moyens d’hygiène, la techni- organismes pathogènes éliminés. Cette approche doit être
que ou le temps passé qui sont déterminants, mais le résultat, étendue à toute la cavité buccale et à tous les recoins de celle-
l’absence de plaque. Cette dernière et l’état de la gencive ci, afin de décimer la relève susceptible de recoloniser les poches
(bleeding of probing) doivent être contrôlés à intervalles réguliers. résiduelles (FDIS, notion de full-mouth-therapy [FMT]). Enfin, il
Ces constatations sont vraies pour toutes les situations serait aussi utile de contrôler et de traiter éventuellement aussi
prothétiques envisagées et encore plus pour les bridges réalisés la bouche du conjoint du patient [5].

6 Odontologie

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Temps préprothétiques de la réalisation des bridges ¶ 23-272-A-10

Approche pratique. Le traitement est d’une grande simplicité


et s’organise de la manière suivante :
• phase d’hygiène prolongée ;
• traitement des poches à l’aveugle : traitement pharmacomé-
canique, dans le délai le plus court possible ;
• suivi sous surveillance ;
• bains de bouche à la chlorhexidine 0,1 à 0,2 % ;
• antiseptiques pendant la FMT ;
• suivi sous surveillance (nettoyage de la langue avec un gel à
la chlorhexidine) ;
• éventuellement antibiotiques (règles de prescription [5]).
Résultats. Le concept thérapeutique de la FMT permet
d’obtenir une guérison clinique nettement supérieure à celle du
traitement à l’aveugle traditionnel et proche de celle de la
chirurgie. Pour cela, la FMT applique à la pratique des connais-
sances récentes.
Quelques-uns des inconvénients du traitement traditionnel
limitent également la FMT : absence de visibilité de la zone
traitée et efficacité encore insuffisante des antiseptiques dans les Figure 7. Extraction de la partie distale (après fractionnement radicu-
poches. laire) de cette prémolaire maxillaire en vue de conservation du volume
osseux.
Chirurgie parodontale
Place de la chirurgie couronne/racine défavorable) et/ou ne pouvant s’inscrire dans le
projet prothétique (axe radiculaire, malpositions, rotations, etc.)
La chirurgie parodontale ne constitue qu’une partie du
et/ou en inadéquation avec un état général fragilisé (patients à
traitement parodontal. Si une intervention est nécessaire, elle
risque d’endocardite infectieuse, patients immunodéprimés,
n’est exécutée que dans une deuxième phase (corrective) du
etc.).
traitement, après une réévaluation détaillée des résultats déjà
obtenus. Le patient se doit d’être motivé et un contrôle de Précautions
plaque adéquat doit être assuré. La première partie du traite- La chirurgie extractionnelle n’est pas décrite ici. Un rappel est
ment initial, à savoir le nettoyage supragingival des dents, aura brièvement fait sur l’aspect de préservation des tissus margi-
été préalablement terminée. Il s’est en outre avéré utile de naux. En effet, de façon à optimiser nos traitements, notam-
procéder au débridement sous-gingival du tartre et du biofilm ment en termes de tissus préprothétiques (notion esthétique), il
avant la chirurgie. Après ce traitement préalable approfondi, la convient de réaliser une chirurgie la plus atraumatique. Plus le
chirurgie est moins souvent nécessaire et moins étendue, elle est traumatisme est important, plus la résorption des différents
moins sanglante et donne de meilleurs résultats tout en occa- tissus est élevée et donc le résultat esthétique compromis
sionnant une perte tissulaire (notion de « dents longues » (récessions tissulaires marginales, defects osseux) notamment
évoquées par le patient) plus réduite. dans les secteurs antérieurs.
Objectifs L’attitude conservatrice (fractionnement de l’élément dentaire
à extraire, respect de l’os alvéolaire adjacent) (Fig. 7) permet
L’objectif primaire de la chirurgie parodontale est l’élimina-
d’éviter le recours aux techniques de reconstruction le plus
tion des poches infectieuses qui n’ont pas pu être traitées par les
souvent complexes et plus ou moins lourdes en ce qui concerne
moyens conservateurs et éventuellement médicamenteux. La
les suites postopératoires. Ces précautions sont valables bien
chirurgie est donc indiquée dans les cas de poches profondes,
évidemment pour les secteurs à implanter (notion de volume
de lésions intraosseuses.
osseux pour la racine artificielle en adéquation avec le projet
Son objectif secondaire est la correction des défauts en cas
prothétique) mais aussi pour les crêtes (intermédiaire de bridge)
d’architecture non physiologique de la gencive ou de l’os,
afin d’éviter la création de dents plus longues par rapport aux
principalement pour faciliter le contrôle de plaque (interden-
dents adjacentes ou homologues.
taire notamment). Différentes méthodes opératoires ont été
décrites pour la réduction et l’élimination des poches, qui
Lésions carieuses [14]
constituent un objectif thérapeutique de plus en plus important
(Slots 2002, Petersilka et al. 2002, Socransky et Haffajee 2002). Les objectifs de la thérapeutique étiopathogénique de la carie
sont d’empêcher l’initiation du processus carieux ou d’écourter
Techniques opératoires celui-ci dans les premiers stades de son développement. La carie
Les différentes techniques ne sont pas détaillées ici. Elles sont dentaire peut être prévenue par des thérapies connues et
au nombre de trois selon Wolf [5] : maîtrisées et par des interventions précoces. Les stratégies
• lambeau d’accès de type Widman modifié ; d’intervention dans la thérapeutique étiopathogénique reposent
• traitements régénératifs (par exemple régénération tissulaire sur la connaissance de la nature de la carie dentaire, la déter-
guidée) ; mination des facteurs de susceptibilité et l’évaluation du risque.
• traitement de résection (gingivectomie, gingivoplastie). Étiologies
Extractions La carie dentaire est une maladie infectieuse transmissible [15],
provoquée par les bactéries cariogènes de la cavité buccale
Définition (Streptococcus mutans, Lactobacillus) qui colonisent la surface
La chirurgie extractionnelle fait partie intégrante de la phase dentaire en formant un biofilm communément appelé plaque
d’assainissement. Elle a pour objectif l’avulsion de l’ensemble dentaire. La déminéralisation acide des tissus calcifiés de la dent
des éléments dentaires (coronaires et/ou radiculaires) ne est induite par des acides organiques qui sont produits par le
pouvant être conservés dans la réalisation d’un traitement métabolisme des sucres des bactéries de la plaque dentaire.
global et durable. L’alimentation joue un rôle très important dans le processus
carieux mais le risque est fonction du potentiel cariogénique de
Objectifs
chaque aliment.
Il s’agit d’extraire les dents porteuses de foyers infectieux
aigus ou chroniques non guérissables par les techniques actuel- Traitements
les et/ou ne pouvant être utilisées comme piliers de restaura- Il existe un volet thérapeutique basé sur la prévention. En
tions prothétiques (caries infragingivale, infraosseuse, rapport effet, des possibilités de déterminer le potentiel du risque

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carieux pour chaque individu ont été décrites. Ce sont des tests
physicochimiques, microbiologiques, biochimiques et immuno-
logiques. Si les tests mettent en évidence un patient à risque
carieux, des thérapeutiques préventives sont mises en place
(alimentation adaptée, hygiène personnelle, traitement faisant
appel au fluor, scellements des puits et sillons dentaires).
Les traitements curatifs (exérèse des tissus infectés, désinfec-
tion et reconstruction de la perte de substance) font appel aux
techniques de l’odontologie conservatrice (cavités rétentives ou
adhésives) ou de la prothèse fixée. L’objectif princeps est
l’élimination des foyers infectieux et donc l’assainissement. Ces
traitements vont permettre dans le même temps de réhabiliter
les pertes de substance de manière étanche et de récupérer tant
la fonction que l’esthétique dentaire.

Endodontie
Objectifs
Les buts essentiels de l’assainissement et de la préparation
canalaire consistent en l’élimination du contenu organique du
système canalaire et à la mise en forme du canal principal en
respectant sa forme originelle et ses limites, en vue de son
obturation la plus hermétique possible à l’aide d’un matériau
stable. Il faut toujours avoir à l’esprit l’aspect médical de ce
Figure 8. Traitement endodontique sur molaire maxillaire ayant été
traitement, donc les principes biologiques qui vont permettre le restaurée par une prothèse fixée. (Photos Dr F. Boussetta).
maintien de l’organe dentaire dépulpé sur l’arcade, et ce sans
risque infectieux.
Étapes opératoires Tissus mous
La radiographie préopératoire est indispensable pour connaî- Indications. Buts
tre l’anatomie particulière de la dent à traiter et son environne- Les indications de la chirurgie mucogingivale ou plastique
ment et les éventuelles lésions périapicales. Le cathétérisme est (ensemble des techniques chirurgicales parodontales visant à
initié. Cette étape utilisant une technique manuelle donne des corriger les défauts de morphologie, position et/ou la quantité
renseignements sur la forme, le volume, la longueur et le de gencive [16]) gagnent en importance depuis quelques années.
diamètre du canal. L’éviction du contenu canalaire et la mise en Bien que ces interventions soient secondaires pour le maintien
forme canalaire constituent la suite du traitement opératoire. de la bonne santé parodontale, les odontologistes y ont souvent
Les clés du succès de cette étape résident dans l’association recours afin de répondre aux exigences esthétiques des patients
chimiomécanique irrigation-instrumentation, améliorée par ou améliorer les conditions morphologiques spécifiques des
l’utilisation d’ondes ultrasonores. Enfin, après le rinçage et tissus.
l’assèchement du canal assaini et mis en forme, l’étape d’obtu- Idéalement, l’objectif principal de la chirurgie mucogingivale
ration est envisagée (les matériaux de référence aujourd’hui sont est la régénération de l’intégralité des tissus parodontaux (cela
la gutta-percha et un ciment de scellement associé). implique une régénération de l’os, de la gencive et du desmo-
donte). D’autres buts peuvent être recherchés, tels l’épaississe-
Critères d’évaluation
ment des tissus, l’augmentation verticale de la gencive et la
Ces critères sont importants à connaître afin d’évaluer nos réduction des tractions excessives au niveau des brides et des
traitements réalisés mais aussi de pouvoir poser l’indication freins [17].
d’un retraitement endodontique :
• respect de l’anatomie canalaire (sa trajectoire, position du
foramen apical et conservation de la longueur de travail) ;
• assainissement du canal (élimination du contenu canalaire,
des débris pulpaires, des boues dentinaires, des bactéries et
“ Point fort
produits de leur métabolisme, utilisation de médications
intracanalaires) ; L’objectif principal de la chirurgie mucogingivale est la
• mise en forme du canal en fonction de la technique d’obtu- régénération de l’intégralité des tissus parodontaux.
ration ;
• absence de symptomatologie pour notre patient et guérison
périapicale (même si celle-ci ne peut être évaluée immédiate- Techniques
ment après le traitement radiculaire, le délai de cicatrisation
L’arrêt des récessions, le gain de gencive attachée et l’appro-
osseuse apicale est évalué de 4 à 6 mois en termes d’image
fondissement vestibulaire sont atteints par les interventions de
radiologique) (Fig. 8).
type frénectomie et greffe gingivale libre « épithélialisée ». Ces
opérations ne modifient pas le contour de la gencive marginale.
Aménagements tissulaires En cas de récession, toutefois, une migration de l’attache
(creeping attachment) est possible si une traction de la muqueuse
Le parodonte est un élément clé de la réussite esthétique et ou des freins sur le parodonte marginal est neutralisée.
fonctionnelle à long terme des restaurations prothétiques. La couverture des récessions est de plus en plus demandée
L’obtention d’un résultat concerne tant les piliers de nos pour des raisons esthétiques. Elle peut être obtenue par les
restaurations que les crêtes édentées ou implantées. Un examen méthodes suivantes : lambeau pédiculé, couverture directe par
clinique et paraclinique (spécifique du parodonte) est indispen- greffe gingivale libre, greffe de tissu conjonctif, régénération
sable avant toute réalisation prothétique afin de déterminer les tissulaire guidée et éventuellement utilisation de facteurs de
nécessités de traitements d’aménagements tissulaires (os ou croissance et de protéines de la matrice de l’émail. Ces correc-
gencive). Les indications thérapeutiques sont mises en évidence tions esthétiques s’efforcent de ramener le parodonte marginal
par la réalisation d’un projet prothétique. à sa position d’origine : la jonction émail-cément. La chirurgie

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Figure 10. Greffe osseuse du secteur antérieur maxillaire en vue d’une


réhabilitation implantaire.

(de l’implant notamment) (Fig. 10). L’indication est posée après


la réalisation d’un projet prothétique validé cliniquement
(associé à un examen tomodensitométrique pour le domaine
implantaire). Il est important que l’indication soit bien posée
car l’aménagement tissulaire osseux nécessite une intervention
supplémentaire et, de fait, des suites postopératoires plus ou
moins importantes (en fonction notamment du site de prélève-
ment choisi).
Techniques
Il existe différents types de matériaux : os autogène, maté-
riaux synthétiques (dérivés osseux, carbonates de calcium,
céramiques phosphocalciques, polymères, sulfates de calcium,
bioverres). Les avantages princeps de l’utilisation de biomaté-
riaux sont l’absence d’un deuxième site opératoire et la quantité
illimitée de matériaux. Au contraire, l’utilisation d’os prélevé sur
notre patient nécessite un deuxième temps opératoire et un
deuxième site de prélèvement (symphyse, ramus, tubérosité
pour les sites intraoraux ; pariétal, os iliaque pour les sites
extraoraux) mais aucun doute ne peut être émis sur l’origine et
la biocompatibilité du prélèvement.

Occlusion
Rôle de l’occlusion [18]
Les surfaces occlusales constituent la partie active de l’outil
« dent » qui a pour but biologique de favoriser la fonction de
nutrition. Les fonctions occlusales représentent les conditions
de l’affrontement des arcades dentaires antagonistes ; elles sont
organisées pour optimiser cette fonction de nutrition. Parallèle-
ment, l’appareil manducateur humain a développé d’autres
capacités fonctionnelles.
La fonction de nutrition avec ses phases de préhension-
section, déchirement, trituration, déglutition est convenable-
ment assuré par :
Figure 9. Crête antérieure recevant une greffe épithélioconjonctive en • l’anatomie occlusale spécifique des différents secteurs d’arca-
vue de la création de papilles interdentaires entre les intermédiaires du des (incisif, canin, pluricuspidés) permettant l’efficacité de la
futur bridge dentoporté (A à D) la formation de relief concave sur cette section, du déchirement et de la trituration alimentaire ;
crête grâce à la prothèse provisoire. (Cas du Dr V. Monnet-Corti). • l’affrontement correct des deux arcades dentaires dépendant
de leur bonne coordination, il est lié à l’absence d’un
décalage squelettique maxillomandibulaire ;
mucogingivale peut aussi inclure les plasties de la crête avec du • l’organisation curviligne des arcades dans les trois plans,
tissu conjonctif (augmentation tissulaire en hauteur ou en associées à un guidage dentaire non abrupt, créant, en
largeur) (Fig. 9). diduction, un rapprochement homogène des dents cuspidées
sur tout le côté travaillant qui accentue l’efficacité mastica-
Tissus durs toire. Il en résulte une diminution notable de l’intensité et du
temps d’application des forces masticatoires ;
Indications
• la stabilité et la précision de l’occlusion d’intercuspidation
Dans certaines situations, le volume osseux n’est pas suffisant maximale (OIM) qui facilite le travail musculaire en optimi-
tant sur le plan esthétique que pour l’environnement biologique sant la phase de déglutition.

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23-272-A-10 ¶ Temps préprothétiques de la réalisation des bridges

Les fonctions occlusales sont caractérisées par trois notions :


• centrage : concerne la situation de la position mandibulaire
en OIM ;
• calage : concerne la stabilisation de la position mandibulaire
en OIM ;
• guidage : concerne les trajectoires d’accès à la position
mandibulaire en OIM.
L’ensemble de ces fonctions est indispensable à garder en
filigrane de notre réflexion thérapeutique, notamment dans la
restauration par bridge. En effet, le but de nos reconstructions
est essentiellement fonctionnel, et, par conséquent, la réhabili-
tation envisagée doit s’intégrer dans un schéma occlusal
fonctionnel (primum non nocere) ou de restaurer cette fonction
perdue ou perturbée.

“ Point fort Figure 11. Enregistrement de la relation centrée chez un patient réha-
bilité par un bridge sur cinq implants mandibulaires.

Les fonctions occlusales sont caractérisées par les notions


de centrage, calage et guidage.
Finalement, le matériel complémentaire nécessaire est :
• un bistouri pour rectifier les moulages ;
• du papier encré (en général de 40 µm) de différentes cou-
leurs ;
Analyse occlusale • des pinces de Miller ;
Elle a été développée plus haut, dans le paragraphe « Examen • un crayon à mine de graphite pour noter les rectifications sur
occlusal ». le plâtre ;
• une spatule à cire et de la cire à sculpter pour rectifier la
Équilibration occlusale [19] morphologie occlusale par adjonction.
Indications Articulateur
Des malpositions ou des perturbations occlusales sont très Les moulages montés en articulateur permettent d’objectiver
souvent responsables de positions mandibulaires considérées deux situations. La RC est la situation de montage des moulages
comme pathogène. Les obstacles sur le chemin de fermeture ou (les sphères condyliennes de l’articulateur calées symétrique-
des réflexes d’évitement, responsables de ces défauts, sont en ment et simultanément au fond des boîtiers). Les moulages
général difficiles à observer et à analyser dans la cavité buccale. peuvent aussi être observés en OIM. Il est alors nécessaire de
L’analyse occlusale sur articulateur est une méthode d’exa- libérer les mouvements condyliens en dévissant les vis des
men des moulages, montés sur l’articulateur, permettant pentes condyliennes, les boîtiers pouvant alors tourner libre-
d’observer les contacts occlusaux (ou leur absence) et leur rôle ment. L’analyse occlusale sur l’articulateur consiste à comparer
dans les fonctions de calage et de centrage mandibulaire. Elle et équilibrer, pour les positions de RC et d’OIM, d’une part, les
permet aussi de prévoir les étapes d’une équilibration et/ou contacts dentaires sur les moulages et, d’autre part, les situations
simuler sur le plâtre les modifications occlusales à réaliser dans des sphères condyliennes dans les boîtiers de l’articulateur. Le
le cadre d’un traitement restaurateur. recours à l’articulateur permet également d’évaluer précisément
la différence de dimension verticale entre ces deux positions de
Préalables référence.
L’analyse occlusale, outre l’articulateur, nécessite divers Fonction de calage : les moulages étant montés en RC,
matériels. Tout d’abord, les moulages du patient réalisés en l’articulateur est refermé jusqu’au premier contact occlusal,
plâtre synthétique, toilettés pour éliminer les bulles de plâtre aucune contrainte n’étant exercée sur l’articulateur. Dans la
répliques des bulles salivaires. Le moulage mandibulaire est en plupart des cas, on observe un ou deux contacts dentaires et des
général préparé avec des secteurs cuspidés amovibles, montés zones d’inocclusion plus ou moins importantes.
sur tige de repositionnement. Le moulage maxillaire doit Fonction de centrage : sur le moulage maxillaire est tracé un
présenter une double base engrenée qui permet de contrôler la trait médian entre les incisives centrales et prolongé verticale-
reproductibilité des enregistrements de la relation centrée. ment sur la face vestibulaire des incisives mandibulaires en
Si l’analyse occlusale sur articulateur ne vise qu’à observer et relation centrée. Les moulages sont ensuite placés en OIM.
simuler les fonctions de calage et centrage, seuls des enregistre- L’observation d’un décalage entre les lignes tracées sur les
ments en relation centrée (RC) sont nécessaires. Ils sont obtenus moulages objective un défaut de centrage.
par manipulation mandibulaire, en évitant tout contact dentaire Fonction de guidage : les mouvements de propulsion et de
(Fig. 11). Si l’analyse occlusale cherche à évaluer la fonction de diduction (latéralisations travaillantes) peuvent être simulés sur
guidage des contacts dentaires, des clés occlusales doivent être un articulateur programmé. L’analyse occlusale sur articulateur
réalisées pour permettre la programmation de l’articulateur. se limite donc à l’observation des guidages dentaires lors des
L’analyse occlusale nécessite ensuite le montage des moulages mouvements latéraux centrifuges (fonction de groupe ou
en articulateur, qui respecte les étapes habituelles : transfert du fonction canine) et lors de la propulsion.
moulage maxillaire grâce à l’arc facial, montage du moulage Il est possible aussi d’évaluer sur l’articulateur, les dimensions
mandibulaire grâce à une des cires de relation centrée, et enfin verticales de relation centrée, d’intercuspidie maximale. En
contrôle de la reproduction de la relation enregistrée grâce aux général, la dimension verticale de relation centrée est supérieure
autres cires d’enregistrement. à la dimension verticale d’intercuspidie maximale car elle
La programmation de l’articulateur est la dernière étape à correspond à l’établissement d’un contact prématuré sur le
réaliser. Pour l’analyse occlusale des fonctions de calage et de chemin de fermeture vers l’OIM. Sauf exception où la dimen-
centrage, l’articulateur est programmé avec des valeurs moyen- sion verticale d’intercuspidie maximale pourrait être en relation
nes : 30° de pente condylienne et des ailettes de Bennett réglées directe avec l’apparition d’une pathologie de l’appareil mandu-
à 0°. cateur, on considère qu’elle est le résultat d’une adaptation

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fonctionnelle et elle sert donc de référence pour la suite de Tableau 3.


l’analyse occlusale, en particulier dans le cadre de l’équilibre des Étiopathogénie des dysfonctions de l’appareil manducateur.
moulages. Facteurs Facteurs déclenchants Facteurs d’entretien
Principes généraux prédisposants

L’équilibrage des moulages respecte quelques principes Anomalies des Choc émotionnel Migrations dentaires
fonctions occlusales Modification brutale secondaires
simples :
• d’emblée, les grandes perturbations des courbes fonctionnelles Hyperlaxité de l’occlusion Remodelage alvéolaire
sont rectifiées par soustraction sur les dents extrusées ou les ligamentaire Modification Remodelage articulaire
prothèses fixées dont la morphologie est en contradiction Parafonctions comportementale Occlusoconscience
avec les règles habituellement admises ; Terrain psychologique Traumatisme Propriodéficience
• les rectifications par soustraction du plâtre cherchent à acquise
redonner aux dents une morphologie naturelle, limitant les Hyperalgésie primaire
surfaces de contact au profit de points de contact occlusaux ; ou secondaire
• en reproduisant la morphologie naturelle des dents (cuspides, Fragilité
fosses, sillons, embrasures), on fait en sorte qu’en fermeture, psychologique
les forces s’exercent selon le grand axe des dents concernées :
rôle de calage ;
• pour certains auteurs (Marguelles-Bonnet et Yung, 1984), le
Les études épidémiologiques permettent ainsi de retenir
remodelage de l’arcade maxillaire viserait plus à améliorer la
comme candidats-types aux DAM les sujets associant les facteurs
morphologie des dents, tandis que le remodelage de l’arcade
de risque suivants : sexe, âge, hyperlaxité ligamentaire, para-
mandibulaire aurait une vocation d’adaptation fonctionnelle.
fonctions, édentement postérieur, troubles du guide antérieur
En fait, le choix de la rectification entre deux dents antago-
(Tableau 3).
nistes se porte vers celle qui bénéficie le plus d’un remodelage
en excluant autant que possible les dents présentant une Symptômes et signes cliniques
morphologie correcte ;
Anomalies de la cinématique mandibulaire : elles sont
• les manques sont comblés par adjonction de cire à inlay,
constituées par les limitations, les amplitudes exagérées et les
utilisable aussi bien pour améliorer la morphologie occlusale
déviations/déflexions.
que pour compenser des inocclusions ou remplacer les dents
Bruits articulaires : ils sont de deux types : les claquements,
absentes.
correspondant le plus souvent au franchissement par le condyle
D’autres principes sont discutés :
mandibulaire du bourrelet postérieur du disque ; les crépita-
• la chronologie d’intervention varie selon les auteurs (Hüe,
tions, le plus souvent évocatrices des modifications morpholo-
1992 ; Marguelles-Bonnet et Yung 1984 ; Rozencweig, 1994 ;
giques des surfaces articulaires.
Valentin et al, 1990). Il semble préférable de commencer
Douleurs : elles sont variables, elles peuvent être localisées ou
l’équilibrage par l’établissement du calage occlusal, lors de la
référées.
fermeture dans la position de RC. La première étape visant à
Symptômes potentiellement associés aux DAM : auriculaires
équilibrer les groupes antérieurs sur le trajet de fermeture, les
(acouphène, hypo- ou hyperacousie), oculaires (douleurs péri-
étapes suivantes consistent à adapter, l’un après l’autre, les
ou rétro-orbitaires, troubles de l’accommodation), céphalées de
secteurs latéraux sur le trajet de fermeture ;
tension d’origine musculaire, manifestations neurovégétatives
• des règles ont été édictées pour essayer de rationaliser les
(œdème, larmoiement).
procédures d’équilibration (MS-DI, BULL) sur dents saines.
Ces règles ne semblent plus à l’ordre du jour, d’autant Prise en charge thérapeutique
qu’elles s’accordent mal avec les dents naturelles « non
Le traitement a pour objectifs : la sédation des symptômes
théoriques », qui sont les plus courantes et pour lesquelles les
principaux, l’amélioration des fonctions manducatrices, favori-
pertes de dents, les migrations et autres anomalies occlusales
ser une cicatrisation tissulaire, l’adaptation neuromusculaire
interdisent d’appliquer des règles trop formelles.
(Tableau 4).
Dysfonctionnements de l’appareil La prise en charge occlusodontique d’un édenté partiel est
primordiale. Cette prise en charge passe d’abord par la réalisa-
manducateur [20]
tion d’un examen minutieux permettant un dépistage et un
Généralités diagnostic. Puis, dans un second temps, la thérapeutique est
Il s’agit de l’expression symptomatique d’une myoarthropa- mise en place.
thie de l’appareil manducateur. Ce terme englobe des anomalies En effet, la restauration envisagée par bridge (dentaire,
anatomiques, histologiques et fonctionnelles du système implantaire) doit s’inscrire soit dans un schéma occlusal jugé
musculaire et/ou articulaire, qui s’accompagnent de signes correct ou satisfaisant, soit dans une thérapeutique plus globale
cliniques et de symptômes très variés. de réhabilitation.
Un dysfonctionnement est l’expression de perturbation des Toutefois, dans l’état actuel des connaissances, il semble que
activités fonctionnelles pouvant conduire à des comportements la prudence thérapeutique soit de mise. L’évolution spontanée
adaptatifs. Les dysfonctionnements de l’appareil manducateur vers la rémission des symptômes principaux, la faiblesse et
(DAM) correspondent aux douleurs et aux troubles du fonction- l’inconstance des résultats des thérapeutiques invasives condui-
nement de l’appareil manducateur en rapport avec une anoma- sent à limiter les interventions thérapeutiques irréversibles.
lie musculosquelettique. Nos thérapeutiques doivent contrôler les phases aiguës
L’incidence des DAM dans la population générale reste sources de douleur et favoriser l’adaptation tissulaire à long
difficile à apprécier en raison de l’absence de consensus sur les terme. En cas de besoins de traitement odontologique, l’optimi-
critères diagnostiques. Cependant, on peut l’évaluer de la façon sation des fonctions occlusales doit être considérée comme un
suivante [21] : facteur favorable supplémentaire (la réalisation d’un bridge
• population générale : permet par exemple de renforcer le calage, voire d’améliorer les
C 75 % ont au moins un signe de DAM ; surfaces de guidage et centrage).
C 41 % présentent un DAM musculaire ;
C 33 % présentent un DAM articulaire ; Orthodontie
C 7 % seulement sont atteints de façon suffisamment sévère
pour nécessiter un traitement ; Préalables
• sujets patients : ils représentent 3 à 7 % de la population Dans le cadre d’un traitement global, il est nécessaire de
générale. déterminer si un traitement orthodontique pourrait améliorer la

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23-272-A-10 ¶ Temps préprothétiques de la réalisation des bridges

Tableau 4.
Les différents volets thérapeutiques.
Volet thérapeutique Objectifs Modalités
Prise de conscience du dysfonctionnement et conseils Réduction des contraintes musculaires et articulaires Mise au repos articulaire et musculaire
comportementaux
Prise en charge du stress et techniques de relaxation Relaxation musculaire et donc relaxation psychique Biofeedback, technique de relaxation
Thérapeutique médicamenteuse Suppression douleur et/ou inflammation, relaxation Antalgiques niveau I ou II
musculaire Anti-inflammatoires
Myorelaxants
Thérapie physique Rééducation musculaire et articulaire Physiothérapie et gymnothérapie
Thérapeutiques occlusales Nouvelles relations intermaxillaires dans une position Gouttières occlusales
de référence articulaire corrigée Équilibration occlusale
Orthodontie
Prothèse
Thérapeutiques chirurgicales Corrections anatomiques (articulation Arthrocentèse, arthroscopie, arthrotomie
temporomandibulaire)

base de la future restauration. Si cela est le cas, il ne sera mis


en œuvre qu’après la phase d’hygiène terminée avec succès.
Selon Fontanelle : « une prothèse fixée, corps étranger pour la
dent et le parodonte, ne pourra être tolérée de façon durable
que si cette agression est la plus réduite possible et s’équilibre
avec les possibilités d’adaptation des tissus qui la supportent ».
Cette adaptation et cet équilibre peuvent être améliorés dans
certains cas par le déplacement des ancrages et par la modifica-
tion de l’axe des dents.
Il est prouvé que les appareillages orthodontiques ne permet-
tent pas toujours une correction suffisante, tant du point de vue
squelettique que dentaire. Il existe donc une limite au-delà de
laquelle le traitement orthodontique doit faire appel à la
chirurgie orthognathique.
Avant la réalisation d’un traitement orthodontique chez
l’adulte, il est indispensable d’effectuer un bilan dentaire très
précis (valeurs des dents dévitalisées, reconstituées, des prothè-
ses en place, de la morphologie parodontale, etc.) et une
attention toute particulière est donnée à l’examen occlusal et de
l’articulation temporomandibulaire.

Traitement orthodontique simple (Fig. 12)


Les traitements orthodontiques préprothétiques sont essen-
tiellement limités au déplacement d’une unité dentaire ou d’un
secteur ; l’orthodontie simplifie ou prépare la réalisation Figure 12.
A. Orthopantomogramme avant traitement orthodontique.
prothétique.
B. Orthopantomogramme du même patient après traitement orthodon-
Déplacements dentaires accompagnés de l’os alvéolaire (forces
tique et implantaire. Les axes molaires mandibulaires ont été redressés, la
peu importantes et bien dosées) : fermeture de diastème, première molaire supérieure a été ingressée. (Photos Dr J-F Boyer).
ouverture d’espace pour une meilleure répartition des piliers,
fermeture d’espace pour une meilleure esthétique, correction
d’une dysharmonie dentomaxillaire dans certains cas de supra-
clusion, ou dans le cas de décalage des bases maxillaire et préchirurgical, puis une phase orthodontique post-chirurgicale,
mandibulaire lorsque ce décalage n’est pas trop important, suivie d’une contention qui, dans certains cas, est de longue
occlusion inversée sectorisée ou localisée, etc. durée. Les cas sévères nécessitant ce type de traitement sont par
Déplacements dentaires à travers de l’os alvéolaire (forces exemple : les anomalies transversales importantes (endognathie
importantes et direction contrôlée) : extrusion suivie le plus ou exognathie), les asymétries du maxillaire, de la mandibule
souvent par un allongement chirurgical de la couronne clini- ou de l’ensemble de la face.
que, redressement des dents versées avec amélioration parodon-
tale (réduction de la pseudopoche) et fonctionnelle de la dent
pilier (travail dans l’axe physiologique). ■ Prothèse de temporisation [22]

La prothèse provisoire a un rôle essentiel dans le maintien du


résultat obtenu et la stabilisation tout au long de la maturation Ne sont abordés que les points principaux ; pour plus de
des tissus. détails, on peut se reporter au fascicule de l’Encyclopédie
Médico-Chirurgicale 23-272-B-20 (2007) (Fig. 13).
Traitement orthodontique associé La prothèse de temporisation a pour objectif la gestion
prothétique des arcades pendant les étapes préprothétiques du
à un traitement chirurgical
traitement (assainissements parodontal, endodontique et
L’orthodontie globale est ici complétée par une réalisation carieux). Elle a aussi une fonction évolutive : affiner les objectifs
prothétique. Lorsqu’une indication chirurgicale est posée, elle thérapeutiques et préparer le terrain à la réalisation de la
nécessite, la plupart du temps, un traitement orthodontique prothèse définitive.

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Temps préprothétiques de la réalisation des bridges ¶ 23-272-A-10

Tableau 5.
Différents objectifs de la prothèse temporaire.
Éléments Objectifs
ciblés
Odonte Cicatrisation dentinaire/pulpaire
Protection (thermique, chimique, physique)
Maintien des résultats de l’endodontie
Parodonte Obtenir une santé parodontale optimale (inflammation
nulle, espace biologique respecté)
Cicatrisation parodontale (après préparation, empreintes
et accès aux limites)
Occlusion Prévention des traumas occlusaux, rôle de contention
Éviter déplacements dentaires, égressions, versions
Obtenir calage, centrage et guidage satisfaisants en créant
de nouveaux rapports occlusaux
Esthétique Restaurer l’anatomie dentaire
Gestion vie sociale
Test du projet prothétique
Mettre dans un état psychologique favorable
Fonctions Permettre la mastication
Permettre la phonation
Permettre une occlusion

chose] de ciment et la possibilité de sur- ou sous-contour). La


résine constitutive de la prothèse doit être tout particulièrement
polie et ce toujours dans le même objectif de non-agression du
parodonte.

Impératifs esthétiques
La teinte est bien évidemment un élément important dans la
gestion esthétique de la prothèse transitoire mais la forme est
tout aussi importante car c’est elle qui attire le regard en
premier lieu. L’aide du laboratoire de prothèse est très impor-
tante dans le cadre d’une réhabilitation transitoire esthétique
Figure 13. (possibilités de teintes variées et stables dans le temps). L’utili-
A. Préparations multiples en vue de la réhabilitation par prothèse fixe. sation de bridges d’attente est indispensable pour la création des
B. Rôle des couronnes provisoires (cicatrisation parodontale et validation profils d’émergences dentaires se rapprochant du naturel. La
occlusale). muqueuse sous-prothétique est aménagée soit par gingivectomie
C. Prothèses finales après scellement. soit par compression ; l’intermédiaire doit être mis en place
rapidement et durablement afin d’obtenir une morphologie
muqueuse adéquate.

“ Point fort
Impératifs de soins
La prothèse transitoire doit : faciliter l’endodontie (aide à la
fixation de la digue), faciliter les traitements orthodontiques
La prothèse de temporisation a pour objectif la gestion (altérations coronaires périphériques ou pathologies de l’émail
prothétique des arcades pendant les étapes empêchant le collage de brackets, réalisation d’une arcade
préprothétiques du traitement (assainissements prothétique servant de guide au traitement antagoniste).
parodontal, endodontique et carieux). Elle a aussi une
fonction évolutive : affiner les objectifs thérapeutiques et Méthodes de réalisation
préparer le terrain à la réalisation de la prothèse définitive.
Elles sont nombreuses et sont simplement citées :
• méthodes directes : isomoulage, couronne préfabriquée, bloc
technique et enfin utilisation de la prothèse préexistante ;
Rôles • méthodes indirectes : coques réalisées au laboratoire, gouttière
thermoformée, techniques multicouches ou pressée réalisée
Ils sont énumérés dans le Tableau 5. par le prothésiste. Elles sont à privilégier pour une prothèse
de temporisation de qualité.
Impératifs de réalisation
Impératifs anatomofonctionnels ■ Réévaluation, maintenance,
L’anatomie de la prothèse transitoire est déterminante dans le réalisation prothèse d’usage
bon déroulement du traitement prothétique. Les embrasures
doivent être marquées afin de favoriser les mesures d’hygiène
associées. Il faut prendre garde à ne pas compromettre l’esthé-
Réévaluation
tique par la création d’espaces noirs préjudiciables. Si l’évolution n’est pas favorable, elle permet soit des modi-
La prothèse doit être la plus adaptée possible en termes de fications de la thérapeutique, soit des traitements complémen-
limites cervicales afin d’éviter l’irritation du parodonte (par taires en fonction de l’évolution plus ou moins favorable de la
l’excès du feuil [revêtement très mince qui recouvre quelque thérapeutique menée (la réévaluation ne devrait pas avoir lieu

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avant 6 à 9 mois). L’attente d’une cicatrisation indiscutable et [4] Fleiter B, Valentin CM. Examen clinique de l’occlusion. In:
stable fait partie de la réussite de la thérapeutique appliquée. Orthlieb JD, Brocard D, Schittly J, Manière-Ezvan A, editors.
Occlusodontie pratique. Rueil-Malmaison: éditions CDP; 2000
(chap 8).
Réhabilitation prothétique d’usage [5] Wolf HF, Rateitschak EM, Rateitschak KH. Parodontologie. Paris:
Masson; 2005.
Elle fait suite à la prothèse temporaire ou d’attente et de [6] Muhlemann HR. Tooth mobility. The measuring method: initial and
vérification du bien-fondé du traitement envisagé et appliqué. secondary tooth mobility. J Periodontol 1954;25:22-9.
Elle est une finalisation de celle-ci dans la mesure où elle en est [7] Ramfjord SP, Ash MM. Periodontology and periodontics.
une réplique fidèle différant seulement dans les matériaux Philadelphia: WB Saunders; 1979.
utilisés pour la restauration d’usage. [8] Dawson PE. Functional occlusion: from TMJ to smile design. St Louis:
CV Mosby; 2006.
[9] Laplanche O, Sarlin JJ. Empreintes et moulages. In: Orthlieb JD, Bro-
Maintenance card D, Schittly J, Manière-Ezvan A, editors. Occlusodontie pratique.
Rueil-Malmaison: éditions CDP; 2000 (chap 11).
Comme l’approche thérapeutique d’un assainissement bucco-
[10] Balleydier M. Results of 5 year’s exclusive use in fixed prosthetics of a
dentaire est, tout entière, dirigée vers l’élimination des facteurs
high-precision alginate. An original impression technic. Cah Prothese
étiologiques, des mesures de prévention doivent être appliquées 1986;14:41-54.
tout au long de la maintenance thérapeutique. Seule une [11] Svoboda JM, Dufour T. Prophylaxie des parodontopathies et hygiène
surveillance régulière (examens cliniques, diagnostics conti- buccodentaire. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Odontologie,
nuels) permet d’empêcher efficacement une éventuelle récidive. 23-447-E-10, 2007 : 9p.
Le patient doit être informé de cette surveillance à intervalles [12] Lang NP, Cumming BR, Löe H. Toothbrushing frequency as it relates to
réguliers et s’y plier sans défection aucune (échecs techniques, plaque development and gingival health. J Periodontol 1973;44:
nécrose possible des dents piliers, maintien de l’attache épithé- 396-405.
liale, etc.). [13] Cancro LP, Fischman SL. The expected effect on oral health of dental
plaque control through mechanical removal. Periodontol 2000 1995;
8:60-74.
■ Conclusion [14] Haïkel Y. Thérapeutique étiopathogénique de la carie dentaire. EMC
(Elsevier Masson SAS, Paris), Odontologie, 23-010-F-10, 2001 : 21p.
[15] Badet C, Richard B. Étude clinique de la carie. EMC (Elsevier Masson
Dans le contexte de structures orales saines, le but du SAS, Paris), Odontologie, 23-010-E-10, 2004 : 6p.
traitement prothétique est le rétablissement d’une fonction [16] American Academy of Periodontology. Glossary of periodontal terms.
masticatoire individuelle idéale et d’une esthétique satisfaisante J Periodontol 1992;63:47.
pour chaque patient. Le traitement prothétique du patient suit [17] Struillou X, Maujean E, Malet J, Bouchard P. Chirurgie mucogingivale
une séquence systématique. La phase préprothétique s’articule parodontale et péri-implantaire. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris),
autour de principes biologiques et scientifiques fondés ; elle Odontologie, 23-445-K-10, 2002 : 11p.
requiert une connaissance parfaite de l’étiologie et du dévelop- [18] Orthlieb JD, Laplanche O. Description de l’occlusion. In: Orthlieb JD,
pement des pathologies dentaires. Brocard D, Schittly J, Manière-Ezvan A, editors. Occlusodontie prati-
.
que. Rueil-Malmaison: éditions CDP; 2000 (chap 2).
[19] Unger F, Hoornaert A. L’analyse occlusale, simulation de
■ Références l’équilibration. In: de Orthlieb JD, Brocard D, Schittly J, Manière-
Ezvan A, editors. Occlusodontie pratique. Rueil-Malmaison: éditions
[1] Jardel V, Derrien G. Examen clinique de l’édenté partiel et indications CDP; 2000 (chap 16).
thérapeutiques générales. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), [20] Laplanche O, Pedeutour P, Duminil G, Mahler P, Bolla M.
Odontologie, 23-265-A-10, 2002 : 9p. Dysfonctionnements de l’appareil manducateur. EMC (Elsevier
[2] Shillingburg HT. Bases fondamentales de prothèse fixée. Rueil- Masson SAS, Paris), Odontologie, 23-435-E-20, 2001 : 20p.
Malmaison: éditions CDP; 1998. [21] Okeson JP. Management of temoporomandibular disorders and occlu-
[3] Pianello C, Pionchon P. Examen clinique de l’appareil manducateur. In: sion. St Louis: CV Mosby; 1989.
Orthlieb JD, Brocard D, Schittly J, Manière-Ezvan A, editors. [22] Viennot S, Malquarti G, Guiu C, Pirel C. Prothèse fixée de
Occlusodontie pratique. Rueil-Malmaison: éditions CDP; 2000 temporisation. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Odontologie,
(chap 7). 23-272-B-20, 2007.

R. Noharet, Assistant hospitalo-universitaire des CSERD, ancien interne en odontologie (renaud.noharet@gmail.com).


S. Viennot, Maître de conférences des Universités, praticien hospitalier.
Y. Allard, Maître de conférences des Universités, praticien hospitalier.
G. Malquarti, Professeur des Universités, praticien hospitalier.
Service d’odontologie des Hospices civils de Lyon, Unité fonctionnelle de prothèses, 6-8, place Depéret, 69372 Lyon, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Noharet R., Viennot S., Allard Y., Malquarti G. Temps préprothétiques de la réalisation des bridges. EMC
(Elsevier Masson SAS, Paris), Médecine buccale, 28-815-L-60, 2009, Odontologie, 23-272-A-10, 2009.

Disponibles sur www.em-consulte.com


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