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Les empreintes en prothèse amovible complète

“ Intérêt de la question
Réussir sa prothèse amovible complète (PAC), c’est
d’abord maîtriser toutes les étapes cliniques qui, les unes
derrière les autres, permettent la conception de la pro-
thèse d’usage. Parmi ces étapes, l’empreinte conditionne
tout particulièrement la sustentation et l’adhérence mais Figure 1. Porte-empreinte Cerpac® .
aussi la stabilisation de la future PAC. Ainsi, cet article a
pour but de revenir en détail sur les critères théoriques,
cliniques et techniques qui garantissent la qualité de cette
étape clé.
les autres élastomères, ils peuvent être sujets à l’imbibition et à
la déformation [5] . Le rapport de l’Association dentaire américaine
(ADA) (1991) précise que l’immersion est recommandée pour tous
les élastomères à condition de respecter un temps d’immersion de

“ Apport au quotidien
moins de 1 heure [6] .
Néanmoins une longue immersion engendre des distorsions des
matériaux à empreinte. Plus le matériau à empreinte est fluide,
plus il est sensible à cette immersion.
D’éventuelles complications peuvent se présenter, il s’agit L’immersion des hydrocolloïdes irréversibles est inappropriée.
alors de s’adapter en permanence au cas du patient quelles En milieu humide, ces matériaux ont tendance à gonfler ou à
que soient les conditions cliniques ou psychologiques. se contracter s’ils contiennent des sels solubles, qui passent alors
Les empreintes assistées par ordinateur présentent de en solution [7] . Les informations transmises au laboratoire seront
donc modifiées.
nombreux avantages, même si aujourd’hui nous sommes
Il est nécessaire de vérifier la compatibilité chimique des pro-
encore obligés de passer par des techniques convention- duits utilisés, car la nature chimique du matériau de désinfection
nelles pour l’enregistrement du jeu musculaire. peut perturber la chimie des matériaux à empreintes.
En tout état de cause, le simple rinçage de l’empreinte supprime
90 % des bactéries [6] , susceptibles de se retrouver sur le modèle
en plâtre, il s’avère néanmoins insuffisant.
il s’agit de s’adapter en permanence au cas clinique, au type de Cette décontamination incombe au chirurgien-dentiste.
prothèse élaboré, à l’anatomie du patient, à sa physiologie et
à sa compliance intellectuelle et psychologique. L’observation
clinique préliminaire est essentielle pour déterminer le genre
d’empreinte, les raisons de ce choix, le matériau qui en découle et ! Empreintes primaires
la technique utilisée [1] .
Dans tous les cas, le patient doit être détendu et pour cela le Il s’agit de la première étape du travail. On commence toujours
praticien doit être lui-même rassurant et calme [2, 3] . les empreintes, lorsqu’il s’agit d’un édentement bimaxillaire, par
Enfin le traitement rigoureux des empreintes facilite les étapes la mandibule. Cette dernière est moins déplaisante pour le patient.
de la réalisation prothétique et permet d’éviter les échecs dus à la L’empreinte maxillaire sera ainsi abordée avec moins d’anxiété,
sommation d’erreurs de manipulation des matériaux. bien que désagréable.
Deux grandes classes de matériaux sont adaptées pour répondre Le patient est assis, confortablement installé, le dos droit, la tête
aux objectifs cliniques des empreintes en PAC : des matériaux dans le prolongement du corps. Le porte-empreinte sera essayé
ayant un comportement élastique et des matériaux ayant un plusieurs fois à vide et si on a décidé d’enduire certaines zones au
comportement thermoplastique. niveau de la cavité buccale avec du matériau, ce geste sera aussi
Nous proposons de développer ici des techniques simples qui répété.
correspondent à des techniques standardisées.
En fonction des situations anatomiques et physiologiques, la
gestion des matériaux à empreintes utilisés et la manière de les Objectifs
mettre en œuvre seront différentes.
Afin d’aider les praticiens dans leurs choix des matériaux à pri- Cette empreinte doit permettre de reproduire, le plus fidèle-
vilégier, nous avons pris le parti de distinguer trois groupes en ment possible, le maxillaire édenté. Elle est dans la plupart des
fonction de l’état des muqueuses et des crêtes édentées : cas anatomique, mucostatique, non compressive :
• le groupe I : favorables avec une muqueuse de bonne qualité, • elle renseigne la topographie des éléments anatomiques
adhérente à l’os et des crêtes peu résorbées et plutôt régulières ; remarquables, enregistre les structures ostéomuqueuses non
• le groupe II : faisant suite à des extractions récentes et déter- mobilisables et la musculature au repos ;
minant des crêtes irrégulières de dépressibilité différente et • elle retranscrit les surfaces indispensables à la rétention et à la
mettant en évidence des parties en contre-dépouilles ; stabilisation des prothèses amovibles complètes. Elle participe
• le groupe III : défavorables avec des crêtes très résorbées voire en cela à l’élaboration du diagnostic et du plan de traitement [8] ;
négatives en forme de lame de couteau. Le pronostic thérapeu- • exécutée avec un porte-empreinte du commerce, préformée
tique s’avère plus réservé. avec des gouttières arrondies pour les crêtes édentées, elle
est réalisée d’après l’observation clinique et les phases pré-
prothétiques de chirurgie et de mise en condition tissulaire
! Désinfection des empreintes (Fig. 1).
L’empreinte primaire a aussi pour but la réalisation d’un modèle
Il n’existe pas de protocole standard en raison du nombre primaire en plâtre dur permettant la conception et la réalisation
important de matériaux et de produits désinfectants. d’un PEI nécessaire à la réalisation de l’empreinte secondaire.
En théorie, seule l’immersion assure une bonne désinfection Ce travail très délicat nécessite la vérification de la validité de
de l’empreinte, contrairement à la pulvérisation dont le résultat l’empreinte, de l’analyse de la conformité des limites enregistrées
est plus aléatoire [4] . Même si cette immersion a été longtemps afin que le prothésiste puisse effectuer le PEI destiné à supporter
contestée pour les polyéthers, plus hydrophiles en surface que l’empreinte secondaire.

2 EMC - Médecine buccale

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