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Système d’orthodontie linguale


individualisé
J.-S. Simon, C. Galletti, D. Wiechmann

Les traitements d’orthodontie prenant appui sur les faces linguales des dents représentent pour nos
patients une avancée importante en termes d’esthétique. Cette technique décrite depuis plus de vingt ans
a longtemps souffert d’un manque de précision. D’excellents résultats pouvaient être obtenus mais au
prix de nombreux et fastidieux ajustements dont seuls quelques cliniciens experts étaient coutumiers. En
2004, l’apparition du nouveau système Incognito® a permis de répondre à l’attente de tous les praticiens.
Les principales caractéristiques de ce système sont : au niveau des attaches, une conception sur mesure
pour chaque dent grâce à une procédure de conception et de fabrication assistées par ordinateur (CFAO).
Ces attaches anatomiques et d’une finesse extrême permettent une adaptation significativement plus
rapide des patients : au niveau des fils, la mise en forme robotisée va permettre la fabrication de fils,
précis, de différentes sections et de divers alliages, adaptés à chaque situation clinique ; enfin, au niveau
de la mécanique, des résultats optimisés sont obtenus grâce à la réalisation systématique d’un set-up et
à l’utilisation de dispositifs adaptés à chaque type de malocclusion. Tous ces éléments donnent à ce
système une originalité supplémentaire représentée par l’étonnante reproductibilité des résultats d’un
praticien à un autre. Ainsi, les traitements d’orthodontie linguale peuvent être aujourd’hui proposés à
chaque patient quelle que soit sa malocclusion. Si le traitement est possible en technique traditionnelle
vestibulaire, il le sera aussi en technique linguale.
© 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Orthodontie linguale ; Set-up ; Attaches sur mesure ; Edgewise ; Ribbonwise ; Collage indirect ;
Gouttière de transfert ; Torque ; Coulée ; Finitions

Plan ¶ Finitions 11
Élastiques intermaxillaires 11
¶ Introduction 1 Arcs de seconde intention 11
Ajustements en bouche 12
¶ Empreinte 2
¶ Dépose de l’appareil et mise en place de la contention 12
¶ Prescription 3
¶ Conclusion 12
¶ Indications pour la fabrication du set-up 3
Choix des attaches 3
Choix des fils 4
Choix du type de gouttière de transfert 4 ■ Introduction
¶ Fabrication 5
L’orthodontie, discipline consistant à effectuer un déplace-
« Set-up » 5 ment contrôlé des dents, est une technique ancienne qui a
Bases des attaches 6 évoluée au fil des années comme la dentisterie ou la médecine.
Corps des attaches 7 Grâce à Angle, en 1928 [1], les praticiens ont été capables, avec
Attaches en cire puis en or 7 les appareils multibagues, de traiter la majorité des malocclu-
Arcs 8 sions. L’inconvénient majeur de l’orthodontie restait, jusqu’alors,
¶ Mise en place des attaches 8 le côté inesthétique des appareils. S’il était possible, la plupart du
Préparation des surfaces dentaires et mise en place du champ temps, de convaincre les enfants, les traitements de l’adulte
opératoire 8 étaient beaucoup moins bien acceptés. Dès 1973, Craven
Collage en technique chémopolymérisable 8 Kurtz aux États-Unis entreprend des traitements en collant des
Collage en technique photopolymérisable 9 attaches sur les faces internes des dents [2]. La technique linguale
Caches esthétiques 9
était née. Les attaches utilisées étaient empruntées à la technique
vestibulaire. Les difficultés furent nombreuses. L’accessibilité
Recollage 9
visuelle pour le collage était limitée, l’intrados des attaches
¶ Utilisation des arcs 11 n’était pas adapté aux surfaces linguales, les colles orthodonti-
Cas sans extraction 11 ques en étaient à leurs balbutiements.
Cas avec extractions de prémolaires 11 En 1984, le laboratoire Ormco mit au point une machine
appelée le TARG, permettant d’optimiser le positionnement des
attaches [3]. Après une période d’euphorie, dès 1985, beaucoup

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Figure 1. Évolution du nombre de cas traités en technique linguale aux


États-Unis entre 1980 et 2000. Source Ormco.

Figure 3. Attaches Ormco collées avec une procédure employant des


épaisseurs de compensation. Les attaches de molaires sont fortement
éloignées des dents. Cela crée une augmentation du dépôt de tartre et de
la fréquence des décollements.

Figure 2. Robot à plier les fils. Il est utilisable pour tous les alliages et
dans toutes les sections utilisés dans la technique.

de praticiens abandonnèrent cette technique trop imprécise et


elle ne fut plus utilisée sauf par quelques irréductibles (Fig. 1).
Une des grandes difficultés était d’évaluer toutes les pliures
nécessaires sur l’arc afin d’aligner les points de contact. La
première évolution fut de se passer de ces pliures en ajoutant
entre l’intrados de l’attache et la dent des épaisseurs de colle
destinées à compenser les différentes épaisseurs des dents [4].
Ce système avait ses limites car l’épaisseur, quelquefois très
importante, des patins de colle rendait les attaches très incon-
fortables et atténuait leur résistance au décollement [5].
L’évolution suivante a consisté à se passer de ce patin de colle
en contournant le problème des pliures d’arc très compliquées
sur les faces linguales. Pour ce faire, en 1999, Dirk Wiechmann Figure 4. Attaches Ormco collées sans épaisseurs de compensation. Le
mit au point une technique utilisant un robot pour fabriquer dépôt de tartre est moins important et les décollements moins fréquents.
des arcs sur mesure [6] (Fig. 2). Grâce à cet apport, il proposa des L’attache, bien que beaucoup plus proche de la dent, reste encombrante
attaches beaucoup plus près des dents, donc plus confortables par son volume.
et plus résistantes au décollement. À partir de ce jour, les
différences d’épaisseur furent répercutées sur le fil sous forme de il est inconcevable de réaliser un appareil de qualité sans l’aide
déformation du premier ordre. d’une empreinte précise. Un détartrage effectué la semaine
Le dernier point faible était l’attache en elle-même : peu précédente permet de réaliser les empreintes sur des faces
précise, elle engendrait des mouvements quelquefois non désirés linguales exemptes de tartre. Ce détartrage doit être effectué
et les finitions devenaient alors très difficiles à réaliser. jusqu’aux deuxièmes molaires qui présentent souvent des zones
Afin contourner ce dernier obstacle, en 2002 Dirk Wiech- entartrées. L’empreinte doit être de grande qualité et permettre
mann et le laboratoire Top service mirent au point une attache deux coulées successives. Le matériau choisi est le silicone. Pour
sur mesure d’une précision alors inégalée [7]. Cette attache allait sa plus grande simplicité d’utilisation dans le cas d’une arcade
donner naissance à la technique Incognito® (Fig. 3–5). Nous complète, nous utiliserons la wash technique qui consiste à
allons voir pas à pas en quoi consiste cette technique et ce qui fabriquer un porte-empreinte individuel avec le matériau lourd
la rend si différente de toutes les autres. puis à effectuer une seconde empreinte avec le léger. Une feuille
de plastique est positionnée sur le matériau lourd avant la prise
■ Empreinte de l’empreinte. Le retrait de cette feuille, avant la mise en place
du léger, permet de créer un porte-empreinte sans contre-
Si, comme nous le raconte Philippe, l’orthodontiste du XVIIIe dépouille, évitant ainsi la phase fastidieuse de leur élimination
se passait d’empreinte pour redresser les dents [8], aujourd’hui, au bistouri [9] (Fig. 6–8).

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Figure 7. Après le retrait du porte-empreinte, le film est retiré laissant


une empreinte sans contre-dépouille. Ce procédé permet de remplacer la
procédure d’élimination des contre-dépouilles au bistouri.

Figure 5. Attache Incognito®. L’attache est collée sans épaisseur de


compensation. Sa forme sur mesure réduit l’encombrement au maxi-
mum. Les dépôts de tartre sont moins importants, les décollements moins
fréquents et la période d’adaptation moins longue.

Figure 8. Après avoir largement déposé du matériau léger dans les


alvéoles, une seconde empreinte est réalisée.

C verticalement dans la partie antérieure, ce qui offre une


grande facilité pour corriger les rotations et améliore le
contrôle du torque (Fig. 10) ;
C horizontalement dans la zone postérieure, ce qui augmente
Figure 6. Une feuille de plastique est positionnée sur le matériau lourd. le contrôle du tip, notamment dans les cas d’extractions
L’empreinte est ainsi réalisée. (Fig. 11). Ces attaches sont utilisées dans 90 % des cas ;
• des attaches Edgewise (edge) qui reprennent la forme des
attaches classiques et qui sont utilisées seulement dans trois
■ Prescription types de malocclusions (Fig. 12) :
C à la mandibule, lorsque l’on veut pratiquer une expansion
La prescription va se diviser en quatre parties (Fig. 9).
antéropostérieure. En effet, dans ces cas, on insère des fils
qui sont artificiellement rallongés par des stops d’avance-
ment. Cette opération entraîne une déflexion dans le fil. La
■ Indications pour la fabrication déflexion s’exprime dans le sens où le fil est le plus fin. Si
du set-up le fil est Edgewise, la déflexion part en direction du
plancher buccal, le long de la face palatine, ce qui est peu
Nous indiquerons ici le type de traitement envisagé : extrac- gênant pour le patient. Si le fil était en Ribbonwise, la
tions ou pas, stripping, repositionnement incisif, mécanique de courbure s’exprimerait horizontalement vers la langue du
classe II, etc. Les modèles seront montés sur articulateurs. Le patient, ce qui serait beaucoup plus inconfortable ;
technicien cherchera à obtenir la meilleure occlusion possible C à la mandibule, dans les cas d’extraction d’une incisive. En
tout en suivant scrupuleusement les indications du praticien. Ce
effet, la fermeture d’espace d’extraction d’une incisive
dernier garde le contrôle total du plan de traitement et des
demande plus de contrôle de tip que de torque, l’attache
options choisies pour le réaliser.
Edgewise avec son « toit » pour le fil est donc indiquée ;
C au maxillaire, dans les cas de classe II/1 avec un overjet
Choix des attaches important afin de bénéficier des plateaux de canine à
Plusieurs possibilités s’offrent aux prescripteurs : canine proposés dans cette série. La présence des plateaux
• des attaches Ribbonwise (Ribbon VH) dans lesquelles on permet de garder un contact occlusal jusqu’à la phase de
insère le fil : rétraction ;

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Figure 11. Attache postérieure du système Ribbon VH. Le fil est inséré
horizontalement.

Figure 9. Fiche de prescription comportant le choix pour tous les


éléments nécessaires à la fabrication des attaches : la gouttière, la série
d’attaches, les fils, les recommandations pour la conception du set-up.

Figure 12. Attache Edgewise comparable aux attaches traditionnelles.

• les fils en acier permettant les mécaniques de glissement. Le


.016 × .022 ou le .016 × .024 avec ou sans extratorque
antérieur ;
• les fils de finitions en TMA. Le .0175 × .0175 pour les
corrections de premier et de deuxième ordre, le .0182 ×
.0182 pour les corrections de torque.
Il est à noter que, pendant les phases de glissement des cas
avec extractions, les fils sont construits strictement droits dans
les secteurs latéraux. Dans ces cas, le premier ordre sera présent
uniquement dans les fils de finitions.
Figure 10. Attache antérieure du système Ribbon VH. Le fil est inséré
verticalement. Choix du type de gouttière de transfert
Trois matériaux différents sont proposés pour la fabrication
• des attaches recouvrantes en forme d’onlay peuvent être de la gouttière.
utilisées dans des cas spécifiques comme les molaires peu
évoluées ou fortement mésioversées (Fig. 13). Silicone dur en Lutésil® (Bisico, Bielefeld,
Germany) indice shore 96 [10]
Choix des fils C’est le matériau de choix pour sa précision et sa facilité
d’utilisation. Son seul inconvénient est son opacité qui interdit
Plusieurs matériaux sont proposés :
l’utilisation de colles photopolymérisables (Fig. 14).
• les fils de nivellement en Copper-Niti ® .016 puis .016 ×
.022 dans les cas sans extraction, .016 × .022 directement
Mémosil®
dans les cas avec extractions afin de débuter immédiatement
le désencombrement incisif en distalant les canines pendant Matériau historique pour l’utilisation de colles photopolymé-
la phase d’alignement ; risables, il est beaucoup plus souple que le Lutésil® et, de ce fait,

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Figure 15. Gouttière en Mémosil®. Anciennement utilisée avec les


colles photopolymérisables, son manque de rigidité n’en fait pas un
matériau de choix.

“ Conduite à tenir
Choix de l’attache
La série « Ribbon VH » est utilisée dans 90 % des cas.
La série « Edge » dans trois situations particulières :
• l’expansion antéropostérieure à la mandibule ;
• l’extraction d’une incisive mandibulaire ;
• les classes II/1 importantes.
Figure 13.
A. Attaches molaires en onlays disponibles en série Ribbon VH ou Edge.
B. Vue de l’attache sur la représentation en papier.

“ Point important
Dans les cas avec extraction, les fils doivent être droits
dans les secteurs latéraux afin de permettre les
mécaniques de glissement. Seul le dernier fil en TMA
comportera les déformations de premier ordre dans tous
les secteurs.

quelle que soit la malocclusion. La partie dure permet d’obtenir


un appui satisfaisant des attaches sur les faces linguales des
dents. C’est la gouttière de choix pour les collages avec des
matériaux photopolymérisables (Fig. 16).

■ Fabrication
« Set-up »
À la réception des empreintes, deux paires de modèles en
plâtre de type 2 sont coulées. La première paire permet d’obte-
Figure 14. Gouttière opaque en Lutésil® utilisée pour le collage nir les modèles de travail, la deuxième paire permet la réalisa-
chémopolymérisable. tion du set-up suivant les indications du praticien telle que la
vestibuloversion, l’expansion, le stripping, les extractions et le
repositionnement incisif (Fig. 17). Le set-up est ensuite scanné
avec un scanner 3-D à haute résolution optique (GOM, Braun-
beaucoup moins précis dans son utilisation. Il est devenu peu à
schweig, Allemagne) qui traduit les volumes au moyen de
peu obsolète face au matériau suivant (Fig. 15).
milliers de triangles (Standart Triangulation Language, STL
surface). Ainsi représenté, le set-up apparaît en 3D pour l’œil
Double gouttière Bioplast®
humain (Fig. 18, 19) [11].
C’est l’association d’une gouttière molle Bioplast® 1,5 mm et La première étape, une fois le set-up scanné, est de déterminer
d’une gouttière rigide Duran® 0,75 mm. Elle est insérée en deux un plan horizontal sur lequel seront positionnées les lumières
temps : d’abord la gouttière molle puis la dure par-dessus. La des attaches. C’est le long de ce plan que vont glisser les arcs
souplesse de la première gouttière permet une insertion facile qui sont tous plats. Le passage par une empreinte et un set-up

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Figure 16. Gouttière doubles couches Bioplast®. Elle allie rigidité et


translucidité, elle est donc idéale pour l’utilisation des colles photopoly-
mérisables. À gauche sur la photo, la gouttière molle. À droite la gouttière
rigide. Figure 18. Le set-up est scanné afin d’être transformé en set-up virtuel.

Figure 19. Détail du set-up virtuel utilisant le système STL d’une préci-
sion supérieure à 20 µm.

Figure 17. Set-up réalisé au laboratoire selon les indications du prati-


cien. Le technicien respecte les six clés d’Endrews à chaque fois que c’est
possible.

réel avant la transformation en modèle informatique est rendu


nécessaire par la difficulté, encore importante aujourd’hui,
d’utiliser le procédé d’empreinte optique avec une définition
satisfaisante [12].

Bases des attaches


La base de chaque attache sera dessinée par le technicien de
laboratoire. Celui-ci a pour mission de créer la base la plus
grande possible en évitant toute prématurité avec les arcades
antagonistes (Fig. 20). L’épaisseur des bases est de 0,5 mm.
Celles-ci se terminent en biseau sur leur pourtour afin de
diminuer l’épaisseur des bords et de limiter par ce fait l’accroche
de la plaque dentaire. L’adaptation sur mesure de chaque base
Figure 20. Les bases sont dessinées lors de la première étape. Elles sont
permet de coller en toute sérénité des attaches sur des dents
le plus large possible.
naturelles ou prothétiques quelles que soient leurs formes ou
leurs tailles. Cette particularité est très avantageuse chez les
adultes d’âge avancé pour lesquels il n’est pas rare de rencontrer
des couronnes très atypiques. À l’inverse, elle est tout aussi peu accessibles, à condition que la surface disponible représente
intéressante dans les traitements de l’enfant, notamment pour au moins 50 % de la surface totale de la face palatine (Fig. 21).
adapter les bases à des deuxièmes molaires peu évoluées. Dans Les bases des attaches peuvent être reliées entre elles sous
les cas d’encombrement avec des dents en forte rotation, la forme d’attelle généralement de trois éléments (Fig. 22). Ce
surface linguale est quelquefois peu accessible. La fabrication sur système permet de bloquer certains secteurs pour lesquels nous
mesure permet de coller toutes les dents, même celles qui sont ne souhaitons pas modifier l’occlusion [13].

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Figure 23. Les corps des attaches choisies sont positionnés dans un
second temps.

Figure 21.
A. La surface disponible est supérieure à 50 % de la surface totale,
l’attache a pu être collée en première intention.
B. Sur la représentation en papier on peut voir ce que sera la position de
l’incisive latérale avec son attache en fin de traitement.

Figure 24. Les attaches en cire, fidèles reproductions des attaches


virtuelles, sont fabriquées à l’aide de la machine « rapid prototyping ».

C’est lors de cette étape que pourront être ajoutées des options,
comme par exemple des plateaux sur le secteur antérieur, des
crochets sur les tubes de deuxième molaire (TH), des tubes à
insertion facilitée (TI) ou encore des tubes longs (TL).

Attaches en cire puis en or


Les attaches virtuelles deviennent des attaches réelles grâce à
une machine « rapid prototyping » [11] qui les transforme en
Figure 22. Les bases des attaches peuvent être reliées sous forme attaches en cire par une succession de couches de 0,02 mm
d’attelles de trois éléments. Dans ce cas, un seul corps d’attache est d’épaisseur (Fig. 24, 25). Les attaches en cire sont ensuite
suffisant pour trois dents, généralement le plus antérieur. transformées en or par un procédé de cire perdue (Fig. 26). La
dureté Vickers de ces attaches de 306 V les rend deux fois plus
dures que les attaches conventionnelles [14].
Corps des attaches Chaque attache est mesurée afin de vérifier la taille de sa
Une fois toutes les bases dessinées, le technicien choisit, selon gorge. Les gorges dont les dimensions ne sont pas comprises
les indications du praticien, les corps des attaches (Fig. 23). entre .0180’’ et .0183’’ sont systématiquement éliminées [14].
Ceux-ci peuvent, comme nous l’avons vu plus haut, présenter L’utilisation de matériau précieux permet d’obtenir une coulée
des insertions verticales ou horizontales dans tous les cas dans sans couche d’oxydation. Cette couche d’oxydation, d’une
une dimension de .018’’ × .025’’. Cette procédure de fabrication épaisseur variable, rend la coulée des matériaux non précieux
permet d’obtenir l’attache la plus fine possible en fonction de trop imprécise pour la technique linguale.
son dessin. Les attaches présentant des slots pour les fils Les bases des attaches en or sont sablées, silanisées puis
Ribbonwise sont toujours plus fines que celles utilisant des fils préencollées avec du composite phase II® (Relience Orthodontic
en Edgewise. Les corps des attaches sont placés sur le plan Product Inc., IL, États-Unis). La parfaite adaptation des attaches
horizontal prédéterminé sur le set-up. Ils ne présentent aucune permet une très faible épaisseur de la couche de préencollage.
information dans le deuxième et le troisième ordre puisqu’ils Afin de permettre un collage indirect, les attaches sont
sont positionnés passivement sur le set-up. Seul le premier ordre ensuite emprisonnées dans la gouttière choisie par le
est nécessaire et il est assuré par les déformations sur les fils. prescripteur.

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Figure 25. Les attaches en cire sont reliées à leurs tiges de coulée.

Figure 27. Représentation en papier des attaches positionnées sur le


set-up. Ce document est très utile en cas de décollement pour contrôler le
repositionnement manuel de l’attache. On peut remarquer la forme de la
base de la deuxième molaire adaptée au jeune âge du patient. Cette
attache présente, de plus, un tube à insertion facilitée (TI). Les bases
recouvrant la plus grande partie des faces palatines rendent nécessaire un
mordançage étendu.
Figure 26. Les attaches en cire sont remplacées par des attaches en or
par un procédé de coulée de type cire perdue.
collage de qualité. Des cotons triangulaires Dry Tips® (Molnly-
Arcs cke) sont placés dans les secteurs parotidiens. Un écarteur de
La fabrication des arcs est assurée par un robot qui est un bouche de type Dry Field System® (Nola, Louisiana, États-Unis)
développement de celui d’Orthomate® System (Orametrix®, est installé et relié à l’aspiration [16]. Les surfaces en céramique,
Dallas, TX, États-Unis). Par l’intermédiaire du logiciel de en or, en métal ou en composite sont préparées selon les
fabrication des attaches, le robot connaît exactement la position procédures communes aux techniques de collage habituelles.
des gorges sur le set-up. Il a besoin de connaître le plan hori- L’émail est mordancé sur l’ensemble de la surface à coller à
zontal, la position antéropostérieure de chaque slot et sa l’acide orthophosphorique à 37 % pendant 30 secondes puis
position dans le premier ordre par rapport au slot qui le rincé et séché. La notion de surface à coller est primordiale car
précède. Le robot est capable de plier les fils en Copper-NiTi®, certaines attaches comme celles des deuxièmes prémolaires
en acier et en TMA. Il est aussi capable, à la demande, d’incor- mandibulaires débordent fréquemment sur les surfaces occlusa-
porer des corrections de torque sur les fils en acier utilisés pour les. Une illustration sur papier de chaque attache est fournie
la rétraction antérieure dans les cas avec extractions de prémo- avec la gouttière, celle-ci sera très utile pour contrôler la forme
laires [15] . Lors des phases de finitions, il est possible de des bases avant le mordançage (Fig. 27).
commander des arcs en TMA de deuxième intention avec des
déformations supplémentaires de premier, deuxième ou troi- Collage en technique chémopolymérisable
sième ordre. L’utilisation d’alliages adaptés à chaque situation
clinique permet de travailler dans le respect maximum du Le matériau utilisé est le Maximum cure® (Reliance Ortho-
parodonte comme cela est enseigné dans la plupart des techni- dontic products inc., Itasca, IL, États-Unis). Son pouvoir
ques vestibulaires. d’adhésion a été largement démontré [17] . La gouttière est
essayée en bouche puis les intrados des attaches sont dégraissés
■ Mise en place des attaches à l’acétone avec une boulette de coton. Quatre gouttes de
Maximum cure® A et quatre gouttes de Maximum cure® B
Préparation des surfaces dentaires et mise (Fig. 28) sont versées dans un godet en plastique par l’assistante,
puis l’opération est renouvelée immédiatement dans un
en place du champ opératoire deuxième godet. L’assistante mélange au pinceau le contenu du
Les surfaces palatines sont sablées à l’oxyde d’alumine 50 µm. premier godet et l’applique sur les intrados. Pendant ce temps,
Cette opération est indispensable si l’on désire obtenir un le praticien fait de même avec le second godet et applique le

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Figure 29. Patient se présentant après extraction des premières


Figure 28. Maximum Cure® A et Maximum Cure® B (Reliance Ortho- prémolaires.
dontic products inc., Itasca, IL, États-Unis). Matériau de choix pour le
collage chémopolymérisable.

mélange sur les surfaces linguales. L’assistante donne la gout-


tière au praticien, celui-ci l’insère en bouche et la maintient
fermement avec un appui tripodique. Le contrôle de la prise est
assuré par l’assistante par le contrôle des godets. Lorsque le
Maximum cure® restant dans les godets a refroidi, le praticien
peut désinsérer la gouttière en procédant de l’arrière vers
l’avant, de l’extérieur vers l’intérieur. Cette procédure demande
une certaine vélocité. Le matériau d’une part présente une prise
rapide qui est accélérée par des températures ambiantes élevées,
d’autre part il se révèle très fortement influencé par le vieillis-
sement. Ainsi, la conservation au réfrigérateur est indispensable,
ainsi que le remplacement des flacons dès que la couleur des
produits vire vers le jaune. Cette procédure a été utilisée pour
coller des milliers d’arcades et elle permet, dans le cadre d’un
protocole strict, d’obtenir d’excellents résultats.
Figure 30. Le cache est réalisé au fauteuil, il sera meulé au fur et à
Après le retrait de la gouttière, il conviendra d’éliminer les
mesure de la rétraction du bloc incisivocanin.
éventuels excès de colle dans les espaces interdentaires à l’aide
d’un Shure. Le praticien doit vérifier que tous les excès ont été
éliminés en s’assurant du passage d’un fil dentaire entre chaque
dent. La dernière étape consiste à éliminer les prématurités.
Caches esthétiques
Celles-ci sont repérées à l’aide d’un papier à articuler épais. Si des extractions sont prévues dans le plan de traitement, le
Toute trace de contact sur les attaches postérieures doit impéra- fil n’est pas engagé au moment de l’appareillage. Après le
tivement être suivie d’un meulage de la dite attache à l’aide collage, les extractions sont réalisées ; immédiatement après, le
d’une fraise boule diamantée sur contre-angle rouge. Le non- patient revient au cabinet pour la pose du fil et des caches
respect de cette procédure conduira invariablement à la perte de esthétiques en composite permettant de masquer l’absence
l’attache avant la prochaine séance. dentaire (Fig. 29, 30). Ces caches sont fabriqués avec de la résine
composite en réalisant une coquille sur la face vestibulaire des
dents du modèle en plâtre, ils sont collés sur une des faces
Collage en technique photopolymérisable proximales bordant l’édentation. Les caches seront meulés au
fur et à mesure de la fermeture des espaces [18].
La gouttière est ici transparente afin de laisser passer la
lumière. Les matériaux choisis pour le collage sont : l’Exite®
(DSC) en présentation monodose et le Nexus® 2 (Kerr). On Recollage
utilisera de préférence la gouttière Bioplast décrite plus haut.
La grande étendue de l’attache et sa parfaite adaptation à la
Après préparation des surfaces, l’Exite ® est déposé par le surface palatine permettent, en cas de décollement, de la
praticien sur les surfaces linguales. L’assistante, quant à elle, repositionner manuellement avec beaucoup plus de précision
applique le Nexus ® 2 sur les intrados. La gouttière molle qu’avec une gouttière unitaire de repositionnement (Fig. 31).
contenant les attaches est insérée en bouche puis la gouttière Le protocole est le suivant.
dure par-dessus. Pendant que le praticien maintient les gouttiè- Si la couche de préencollage est intacte et propre, elle est
res, l’assistante effectue une photopolymérisation de 20 secon- légèrement sablée puis nettoyée à l’acétone.
des par attache, au moins deux fois plus dans le cas d’une Dans le cas contraire, elle est éliminée au moyen du micro-
couronne métallique. Cette opération terminée, le praticien sableur à l’oxyde d’alumine 50 µm. À ce stade, il faut préparer
dépose la gouttière rigide puis la gouttière molle selon le même l’intrados en or à recevoir le matériau de collage. De la poudre
protocole que la gouttière silicone. Les excès de colle seront Cojet ® Sand (ESPE) est pulvérisée pendant 10 secondes et
éliminés de la même façon. Ce protocole permet au praticien de nettoyée au spray d’air. Le silane ESPE® Sil est alors appliqué
travailler à un rythme moins soutenu. Les matériaux ont une (Fig. 32).
bonne tenue dans le temps, ce qui est un avantage pour les L’émail est nettoyé à la fraise puis microsablé. Le praticien
utilisateurs occasionnels. En revanche, notre recul avec cette applique une procédure d’etching classique. Le matériau de
technique de collage n’est que de deux années, ce qui est collage sera chargé. Comme les attaches seront recollées en
beaucoup moins important qu’avec la procédure habituelle. méthode directe, il devra aussi être dual afin d’éviter des

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Figure 34. La face palatine étant inaccessible, l’attache de la 21 n’a pas


pu être collée en première intention.

Figure 31. Positionnement en technique directe d’un tube de


deuxième molaire.

Figure 35. Dans un premier temps, la place est réalisée.

Figure 32. Si cela s’avère nécessaire, la base de l’attache est sablée puis
silanisée. Cette procédure est réalisée avec de l’oxyde d’alumine à 50 µm
puis avec de la poudre Cojet® Sand (ESPE) qui est pulvérisée pendant
10 secondes. Le silane ESPE® Sil est ensuite appliqué. Figure 36. L’attache de la 21 est collée en technique directe, le taquet
occlusal permet de faciliter le positionnement.

Figure 37. Une fois l’attache collée, le taquet occlusal est meulé à l’aide
d’une fraise diamantée sur contre-angle rouge.

gouttière molle sera employée. Sa grande finesse permettra au


Figure 33. Phase II A et Maximum Cure Filled B (Reliance®). Ces praticien de parfaitement sentir si l’attache est en contact
matériaux sont utilisés pour recoller les attaches. Les proportions sont de intime avec la face linguale.
2 pour 1. Les dents en forte rotation ne pouvant pas être collées lors de
la mise en place de l’appareil le sont unitairement une fois la
face palatine accessible. Dans les secteurs antérieurs, le position-
nement manuel est facilité par la présence d’un taquet occlusal
mouvements dus à une attente de polymérisation trop longue. qui est ensuite éliminé avec une fraise diamantée sur contre-
Le matériau choisi est la phase II A et le Maximum Cure filled angle rouge (Fig. 34–37).
B (Reliance®) (Fig. 33). Le matériau est déposé sur l’intrados, Une procédure utilisant une colle photopolymérisable existe,
rien n’est appliqué sur les faces linguales. La lampe est passée elle permet au praticien d’être moins dépendant du temps de
pendant 20 secondes. Le recollage avec ces matériaux est travail. Ces colles sont utilisées depuis moins longtemps et, bien
possible en technique indirecte à l’aide de la gouttière section- qu’elles nous donnent toute satisfaction, notre recul sur les
née dans le cas d’une gouttière Bioplast®. Dans ce cas, seule la résultats est moins important.

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Figure 38. Fil .016 × .022 Copper NiTi individualisé, dans les secteurs Figure 39. Fil .016 × .022 Copper NiTi droit, dans les secteurs posté-
postérieurs, adapté à un cas sans extraction. rieurs, adapté à un cas avec extractions de prémolaires.

“ Point important
La procédure officielle de collage utilise une technique
chémopolymérisable. Celle-ci exige une grande vélocité,
ainsi que des flacons récents et stockés à basse
température.
Des milliers d’arcades ont été collées depuis des années
avec ces matériaux.

■ Utilisation des arcs


Cas sans extraction
Tous les fils présentent des déformations du premier ordre
(Fig. 38). Figure 40. Les élastiques intermaxillaires sont indispensables pour as-
Le premier fil est un .016 Copper-NiTi®. Des ligatures double surer les finitions occlusales. Pour les corrections antéropostérieures et
over-tie ou German over-tie, selon le type d’attaches, sont transversales, ils sont exclusivement utilisés avec des arcs en acier.
utilisées dans le secteur antérieur, des ligatures simples dans le
secteur postérieur.
Le deuxième fil est le .016 × .022 Copper-NiTi®, il est ligaturé Le troisième fil est encore le .0175 × .0175 TMA ou le .0182
de la même façon. × .0182 TMA. Ce fil présentant toute les déformations du
Le troisième fil est le .016 × .022 acier, il permettra l’utilisa- premier ordre, il est ligaturé de la même façon que dans les cas
tion des mécaniques intermaxillaires. Des ligatures métalliques sans extraction.
sont placées sur les dents destinées à recevoir des élastiques
intermaxillaires.
Le dernier fil est le .0175 × .0175 TMA ou le .0182 × ■ Finitions
.0182 TMA, il permet d’effectuer les finitions ; les ligatures sont
élastomériques, doubles dans le secteur antérieur, simple dans
les secteurs postérieurs. Élastiques intermaxillaires
Ils sont utilisés sur les arcs en acier :
Cas avec extractions de prémolaires • 3/16”, 3, 5 oz pour les élastiques antéropostérieurs de canines
Le premier fil est le .016 × .022 Copper-NiTi ® avec les à 2e molaires ;
secteurs latéraux droits (sans déformation de premier ordre) • 1/8”, 3,5 oz pour les élastiques verticaux (Fig. 40) ;
(Fig. 39) qui permettent d’effectuer la décompensation des • 3/16” ou 1/8”, 3,5 oz pour les élastiques criss cross.
canines, facilitant l’alignement des incisives [19]. Il est ligaturé Ces élastiques sont appliqués sur les faces linguales. Éventuel-
comme dans les cas sans extraction. lement, si le patient n’arrive pas à les positionner ou pour
Le deuxième fil est le .016 × .024 acier avec un extratorque améliorer le confort lingual, nous pourrons adjoindre des
de 10° de 13 à 23 au maxillaire, .016 × .022 acier à la mandi- boutons transparents sur les faces vestibulaires des dents
bule. Ces deux fils sont eux aussi droits dans les secteurs mandibulaires afin d’accrocher les élastiques des faces palatines
latéraux, ce qui permet la phase de rétraction par glissement. au maxillaire aux faces vestibulaires à la mandibule.
Au maxillaire, une ligature en huit est placée de canine à
canine sous l’arc, les incisives centrales reçoivent des ligatures Arcs de seconde intention
métalliques simples, les incisives latérales des ligatures élasto-
mériques doubles, les canines des ligatures métalliques doubles. Dans les cas particuliers où nous avons besoin d’effectuer des
Les premières molaires reçoivent des ligatures métalliques ajustements, si les pliures à effectuer s’avèrent délicates à mettre
simples. en place manuellement, il est possible de commander des arcs
À la mandibule, la ligature en huit est appliquée sur le secteur supplémentaires en TMA.
antérieur, les canines reçoivent des ligatures métalliques Sur le .0175 × .0175, nous pourrons demander des pliures de
doubles, les molaires des ligatures métalliques simples. deuxième ordre n’excédant pas 1 mm au maxillaire et 0,7 mm

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“ Point important
Les arcs de finition sont proposés en différentes sections :
• .0175 × .0175 TMA pour les finitions de deuxième
ordre ;
• .0182 × .0182 TMA pour les finitions de troisième ordre.
Chaque praticien peut demander au laboratoire la
fabrication de ces arcs. Si des déformations sont
nécessaires, elles peuvent être réalisées par le praticien ou
par le laboratoire selon le souhait de chacun.

Les surfaces linguales sont nettoyées avec une fraise carbure


Figure 41. La dépose des attaches se fait en sollicitant le joint de colle. de tungstène montée sur un contre-angle bleu puis sablées à
l’oxyde d’alumine.
Les fils de contention sont préparés dans la journée au
à la mandibule, mais aussi des ajustements de tipping avec un laboratoire en méthode indirecte et sont collés le jour même.
maximum dans les zones antérieures de 7° au maxillaire et de La pose d’une contention immédiate est rendue possible par
5° à la mandibule. la parfaite adaptation des attaches qui laissent généralement
Les ajustements de torque se font avec le .0182 × .0182 à apparaître un parodonte en très bon état après la dépose de
plat. S’il persiste un problème de torque après son utilisation, il l’ensemble.
conviendra d’effectuer une pliure supplémentaire à la pince. Les
ligatures élastomériques double over-tie ou German over-tie
suivant le cas sont, de par leur élasticité, recommandées dans
ces cas.
■ Conclusion
Le système Incognito® a permis de corriger les défauts les plus
Ajustements en bouche importants des appareils linguaux :
• la visualisation des objectifs par l’utilisation du set-up : les
Les ajustements minimes de premier ordre, s’ils existent,
attaches ne reçoivent pas de valeurs moyennes de premier,
peuvent être réalisés directement en bouche au moyen d’une
deuxième ou troisième ordre mais sont directement fabri-
fourchette pousse-ressort. Le bracket recevant le mouvement
quées en fonction de la maquette finale conçue selon les
extérieur doit être maintenu fermement avec le doigt afin
indications du praticien ;
d’éviter tout décollement.
• la réduction de l’encombrement en fabriquant une attache
Si, lors de l’intercuspidation, certaines dents, comme les
dont l’épaisseur est à peine plus importante que celle d’un fil
canines mandibulaires, sont en contact trop intime avec les
et en la collant au plus près de la surface dentaire ;
bases des dents antagonistes, il convient de meuler ces bases au
• le contrôle du torque en utilisant une procédure de fabrica-
moyen d’une fraise diamantée gros grain montée sur contre-
tion précise, en vérifiant ensuite chaque gorge une par une et
angle rouge. À tout moment, le set-up peut être consulté afin
en éliminant systématiquement celles qui ne répondraient
d’évaluer quel est le chemin restant à parcourir pour que
pas aux critères de qualité ;
l’appareil puisse exprimer la totalité de sa programmation.
• l’établissement d’un protocole de traitement, allant de
l’empreinte à la mécanique en passant par le collage permet-
■ Dépose de l’appareil et mise tant de former des praticiens à la bonne utilisation de l’outil.
Ce système, comme il possède la propriété unique de propo-
en place de la contention ser des attaches fabriquées une par une sur mesure pour chaque
patient, a l’immense avantage d’être complètement évolutif.
Les attaches sont déposées avec une pince à décoller en Ainsi, la forme des attaches et les divers auxiliaires évoluent en
linguale de chez Ormco®. Les mors ne doivent pas s’appuyer sur permanence en fonction des désirs des utilisateurs.
les crochets qui pourraient céder, mais prendre appui sur les L’ensemble de ces critères a permis à de nombreux praticiens
limites des bases afin d’en solliciter le joint (Fig. 41). Les fils à travers l’Europe d’utiliser la technique linguale au quoti-
recourbés en arrière des tubes des deuxièmes molaires permet- dien dans leur cabinet (Fig. 42, 43). Nous pouvons affirmer
tent de déposer l’arc et toutes les attaches en même temps sans aujourd’hui que la pratique de l’orthodontie linguale n’est plus
risque d’ingestion ou d’inhalation. Pour plus de confort pour le l’apanage d’une poignée d’entre nous. Il est probable que, peu
patient, l’arc peut être sectionné en arrière des canines permet- à peu, l’ensemble de l’orthodontie adulte sera assuré en techni-
tant, de ce fait, la dépose en trois segments. que linguale.

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Figure 42. Cas clinique. Correction d’une classe II sans extraction.


A. Début de traitement.
B. Appareil lingual en bouche.
C. Correction de la classe II avec des élastiques intermaxillaires sur des arcs acier en .016 × .022.
D. Fin de traitement.

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Figure 43. Cas clinique. Traitement d’une classe II avec extraction de 14 et 24.
A. Début de traitement.
B. Appareil lingual en bouche.
C. Fin de traitement.
D. Comparaison du profil avant et après traitement. L’impact du recul du secteur incisivocanin maxillaire est compensé par le repositionnement vestibulaire
de la couronne des incisives centrales maxillaires.

■ Références [8] Philippe J. Qui a inventé... l’empreint et le moulage? Rev Orthop Dento
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ques. Inf Dent 2006;88:1043-50. Site internet : www.lingualtechnik.de.

J.-S. Simon (simon@reflexionsetsolutions.com).


C. Galletti.
D. Wiechmann.
Groupe réflexions et solutions, 3, rue Saint-Julien, 54000 Nancy, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Simon J.-S., Galletti C., Wiechmann D. Système d’orthodontie linguale individualisé. EMC (Elsevier
Masson SAS, Paris), Odontologie/Orthopédie dentofaciale, 23-490-A-09, 2007.

Disponibles sur www.emc-consulte.com


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