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Différents types de bridges


S. Viennot, G. Malquarti, Y. Allard, C. Pirel

En présence d’un édentement, le clinicien se trouve le plus souvent confronté à plusieurs options
thérapeutiques ; chaque fois que possible, le patient choisira une thérapeutique par prothèse
fixe communément appelée « bridge », pour des raisons esthétiques, fonctionnelles et psychologiques. La
prothèse partielle fixée est un moyen thérapeutique qui autorise le remplacement d’une ou plusieurs dents
manquantes, allant de la confection d’un petit bridge jusqu’aux plus grandes réhabilitations, étendues
aux deux arcades. À côté des réalisations classiques, le développement des techniques implantaires,
l’apparition de nouveaux matériaux et l’amélioration des procédures de collage ont favorisé
l’établissement d’une approche générale plus conservatrice basée sur le respect de l’organe dentaire. Le
but de ce travail est de créer un guide simplifié des différents types de bridges actuellement réalisables, en
précisant leurs indications et leurs spécificités de confection.
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Mots clés : Bridges ; Prothèse fixée ; Prothèse sur implants ; Prothèse collée ; Pontiques

Plan Plus proches de nous, ces bridges définis comme « éléments


prothétiques fixes remplaçant des dents manquantes en prenant
appui sur des dents piliers voisines » ont été popularisés par les
¶ Introduction, historique 1
Américains Dwinelle, Bing et Logan pour connaître un essor
¶ Terminologie, définition 1 extraordinaire à la fin du XIXe siècle. Réalisées au début par
¶ Conception fondamentale, étape préprothétique 2 estampage, ces prothèses plurales fixées restaient assez fragiles
¶ Différentes conceptions de bridges 3 mécaniquement, offrent une stabilité incertaine avec un risque
Évaluation de la valeur des piliers 3 majeur d’infection des dents piliers et du parodonte. Ainsi,
Conceptions des bridges en fonction des types de piliers 4 Maulk en 1919 précise les règles à respecter au niveau mécani-
Conceptions des bridges en fonction du type d’ancrage que et biologique. En 1924, dans le Traité de prothèse conjointe,
(connexion prothèse/piliers) 12
Béliard approfondit les bases mécaniques des édifices (nombre,
disposition, résistance des points d’appui).
Conception des bridges en fonction de la pontique 18
Conception des bridges en fonction des matériaux de réalisation 20 Actuellement, en plus de la recherche d’une simplicité de
mise en œuvre clinique et laboratoire, les améliorations se
¶ Conclusion 24 focalisent sur le traitement des dents piliers (traitements
parodontaux, thérapeutiques endocanalaires), sur le souci
constant d’économie de substance dentaire impliquant l’utilisa-
tion des implants toutes les fois que possible, et sur les qualités
■ Introduction, historique [1-3]
esthétiques et fonctionnelles des matériaux avec des précisions
croissantes de mise en œuvre au laboratoire.
L’expérience clinique conduit depuis toujours l’évolution de
notre pratique. En effet, si les dents sont soignées dès l’Anti-
quité, il faut attendre l’Esprit des Lumières du XVIIIe siècle pour ■ Terminologie, définition [4-6]
que de réels progrès soient accomplis et aboutissent à une
apogée des connaissances au XXe siècle. L’appellation « bridge » apparaît comme un anglicisme
Le besoin de remplacer les dents absentes s’imposait dès les souvent employé par nos patients en lieu et place du terme
Étrusques (VIIIe-IVe siècle avant Jésus-Christ) qui montraient de « pont » pourtant plus explicite techniquement. Par abus de
grandes connaissances dans le domaine prothétique, en utilisant langage, il est également utilisé de façon impropre et erronée
des dents animales montées sur pivot et rivetées dans des pour désigner tout « groupe de couronnes ». Il convient donc de
compartiments réalisés par un entrelacs de lamelles d’or. Les préciser l’acception exacte de ce terme en odontologie.
Égyptiens eurent recours à d’autres systèmes artificiels, ancêtres Le Petit Larousse illustré nous apporte les définitions suivantes.
de nos prothèses : des momies retrouvées présentent des dents • Type : n.m (grec tupos, empreinte) Ensemble de traits caracté-
en bois de sycomore. Néanmoins, les plus grands progrès furent ristiques d’un groupe, d’une famille de choses.
l’œuvre des Grecs et des Romains et notamment d’Hippocrate • Bridge : n.m (mot angl., pont) Appareil de prothèse dentaire
et de Gallien, les « Pères de la médecine ». formant un pont entre deux dents saines.

Odontologie 1
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Figure 2. ... laissant place depuis 1954 à un pont en acier de 205 m de


Figure 1. Pont de la Guillotière à Lyon en 1914, en maçonnerie, de long sur deux piles et 30 m de large, illustrant les évolutions techniques au
252 m de long sur 7 piles et 12 m de large, qui évolua au gré des époques, cours du temps.
de 1560 jusqu’à son dynamitage en 1944...

correspondant à la situation clinique. Elle consiste en un


Le Robert illustré d’aujourd’hui précise que ce pont doit prendre
examen clinique (dentaire, parodontal, occlusal, esthétique) et
appui sur des dents solides, ce que le Larousse veut dire en
radiographique minutieux, complété d’une étude systématique
employant abusivement la tournure « dents saines ».
du cas clinique de départ monté sur articulateur. Des clichés
Ce pont peut être fixe ou amovible, et pourvoir au rempla-
photographiques de départ peuvent être utiles non seulement
cement d’une ou plusieurs dents, en s’appuyant également sur
sur le plan esthétique, mais aussi comme référence médicolégale
une ou plusieurs dents.
de départ. Un montage en cire encore appelé « wax-up »simulera
Selon le lexique des termes de prothèse dentaire, un pont est
la reconstruction prothétique finale qui sera fonction du
une prothèse dentaire conjointe en général fixée, visant au
nombre de piliers et des impératifs mécaniques (résistance,
remplacement de dents absentes par agrégation à certaines
rigidité, volume).
dents restantes ; ainsi les ancrages solidaires de la travée par la
Tous ces éléments permettent d’envisager un diagnostic et un
coulée ou par soudage sont scellés aux points d’appui. Mais il
plan de traitement qui seront exposés au patient. Le rôle
existe aussi d’autres types de ponts :
pédagogique du praticien est primordial ; il saura écouter les
• pont amovible : dont la travée peut être retirée par le patient ;
désirs et les espoirs du patient « partiellement édenté », qui
• pont amovo-inamovible : démontable par le praticien ;
seront généralement d’ordres esthétique, fonctionnel (mastica-
• pont cantilever : une extrémité de la travée n’étant pas
toire, phonétique...), psychologique et financier. Toute théra-
supportée par un pilier, pont en extension ;
peutique ne pourra être menée à bien que si son efficacité et sa
• pont physiologique : la travée est solidarisée à un seul pilier, la
cohérence respectent un principe de base : « Primum non
liaison avec l’autre se faisant par un système non rigide,
nocere ».
chaque appui conservant un mouvement propre dans son
L’importance de l’examen clinique préprothétique d’où
alvéole ;
découle le diagnostic occlusal reste une étape fondamentale en
• pont de contention : selon Batarec, expression contestable s’il
prothèse fixée, dentaire ou implantaire. En effet, le premier
n’y a pas de remplacement dentaire ; en fait, nous appelle-
objectif thérapeutique des traitements est la répartition correcte
rons bridge de contention, plusieurs couronnes dentoportées
des contacts occlusaux associée au remplacement des dents
ou implantoportées solidarisées entre elles, sans même
absentes. Il est communément admis que tous nos traitements
remplacer une dent absente, et dont le seul but est de
prothétiques reconstruisant l’occlusion doivent s’inscrire dans la
maintenir entre eux des piliers mobiles.
physiologie et rétablir une occlusion efficace et non iatrogène.
Seuls seront abordés les domaines des bridges fixes dento-, et/ou
Vouloir standardiser en stéréotypant le schéma occlusal sans
implantoportés et par extension les bridges de contention.
l’inscrire dans la dynamique occlusale de l’individu, c’est sans
Au-delà du caractère biomédical de nos restaurations et de ses
aucun doute hypothéquer toute la réussite du travail prothéti
impératifs occlusofonctionnels, esthétiques et biologiques
spécifiques, un parallèle technique trivial peut être envisagé
entre les « ponts fluviaux », enjambant l’obstacle du cours
d’eau, et nos « ponts prothétiques fixés » supprimant le désa-
grément de l’édentement.
Au fil du temps, pour ces deux types de « pont », des évolu- “ Intérêts cliniques
tions se sont imposées du fait de l’évolution de « l’environne-
ment » :
du « wax-up » d’étude
• modification du lit du cours d’eau/modification du volume
ostéomuqueux de l’édentement ; • Étude de la faisabilité de la restauration envisagée.
• manque de soutien périphérique pour les piles du pont/ • Matérialisation de l’étendue de la restauration pour
involution du parodonte des dents piliers ; obtenir une occlusion fonctionnelle.
• dégradations des matériaux (érosion, circulation routière)/ • Sélection des dents piliers, du choix de l’ancrage, du
fracture de céramique, de résine (mastication et bruxomanie). type de préparation.
Ainsi, pour les ponts surplombant les fleuves comme pour nos • Possibilité de réaliser une gouttière transparente
« bridges » dentaires, des améliorations ne sont permises que par « guide de préparation ».
l’évolution des matériaux et des connaissances techniques et
• Confection de prothèses provisoires en fonction de la
scientifiques, au service d’une amélioration constante de la
prothèse d’usage envisagée.
qualité (Fig. 1,2).
• Aide à la réalisation de maquettes résine réglées en
bouche (occlusion, guidages, esthétique) et reportées sur
■ Conception fondamentale, étape le maître-modèle, aidant à la confection de la prothèse
préprothétique [7, 8] d’usage par l’intermédiaire de clés en plâtre.
• Aide à la réalisation du guide chirurgical en
Une réflexion préprothétique est fondamentale et détermi- implantologie.
nante pour poser l’indication d’un type de bridge spécifique,

2 Odontologie
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que, comme l’a précisé Clayton [8] pour la prothèse sur


implants : « Le défi à relever n’est plus tant l’ostéo-intégration
mais bien l’occluso-intégration ».

■ Différentes conceptions
de bridges
Évaluation de la valeur des piliers
Toute réalisation prothétique doit s’inscrire dans la pérennité
avec une résistance aux sollicitations mécaniques qui s’applique
non seulement à la suprastructure mais aussi aux piliers
supports. Dans la phase préprothétique, l’indispensable évalua-
tion de la valeur des futurs piliers de bridge sera réalisée
cliniquement et radiographiquement.
Intérêt d’un pilier dentaire pulpé Figure 4. Bridge séparé et extrait, constatons les différences des surfa-
ces radiculaires totales entre 26 et 27.
Actuellement, la dépulpation préprothétique « de confort »
sans justification pathologique apparaît non seulement comme
une réelle atteinte à l’intégrité de la dent, mais encore comme
une faute professionnelle. Il est maintenant communément
admis que la réalisation d’un bridge sur piliers dentaires doit
s’orienter vers la conservation de la vitalité car toute dent
dépulpée présente une faiblesse biomécanique due non seule-
ment à la perte de substance suite à l’ouverture de chambre
pour la mise en forme canalaire, mais aussi aux modifications
des caractéristiques mécaniques et biologiques de la dent
dépulpée. L’objectif de moindre mutilation impose le choix
d’ancrages réduits pour un résultat optimal (préparations
partielles), en limitant les agressions pulpaires au cours des
étapes pré-, para-, et postprothétiques. Sans relever de la
prouesse technique, ce travail demeure une opération délicate
dans le respect des méthodes (instruments, vitesse de rotation,
refroidissement) pour s’affranchir de tous les facteurs iatrogènes
(Fig. 3A, B). Figure 5. Intrados d’un bridge avec séparation de racines sur 46 et
extraction de la racine mésiale ; passage aisé des instruments d’hygiène.
Rapport couronne/racine, état parodontal [9]
Plus le niveau alvéolaire est apical, plus le bras de levier
sera nocif. Le rapport couronne/racine clinique (ou longueur
coronaire est important et plus l’effet des contraintes occlusales
coronaire extraosseuse/longueur radiculaire intraosseuse) idéal
est de 1/2. En fait, il est plus fréquemment de 2/3 et le rapport
égal à 1/1 est une limite. Dans le cas d’un pilier implantaire, il
conviendra de choisir un diamètre de fixture plus grand pour
compenser une longueur réduite par la présence d’obstacles
anatomiques. Ainsi, la surface implanto-osseuse efficace sera
satisfaisante.

Forme des racines


Les racines dont le diamètre vestibulolingual est supérieur au
diamètre mésiodistal sont préférables à celles ayant une section
circulaire. Les racines divergentes d’une dent pluriradiculée
offrent une meilleure assise que celles qui convergent, fusion-
nent ou présentent une forme tronconique.

Surface radiculaire efficace


Elle représente la surface de la racine recouverte par le
ligament parodontal. Il existe une règle générale au sujet du
nombre de dents absentes pouvant être remplacées par une
prothèse fixe dans de bonnes conditions : c’est la loi d’Ante « la
surface radiculaire globale des points d’appui doit être égale ou
supérieure à celle présumée des dents remplacées » (Fig. 4). Des
séparations de racines ou des hémisections peuvent être envisa-
gées dans le cas des bridges, à condition de bien évaluer les
conditions mécaniques et la qualité des autres appuis, l’intérêt
réel de conservation de la molaire séparée, les possibilités de
maintenance après réalisation de la prothèse (Fig. 5,6).

Versions et malposition des piliers [10]


Figure 3. Le redressement orthodontique des axes améliore la stabilité
Démontage d’un ancien bridge (16 ans) : 13 en parfait état est conservée et le devenir des thérapeutiques prothétiques fixes, aussi bien
pulpée, tandis qu’un nouveau faux moignon est réalisé sur 11 plus sur le plan occlusal que parodontal. Dans ce cadre, les mésio-
délabrée (A), autorisant la réalisation d’un nouveau bridge de trois élé- versions des deuxième et troisième molaires mandibulaires sont
ments (B). fréquentes et font suite à des extractions non compensées de

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Figure 6. Bridge 11 à 17 avec extraction de la racine mésiovestibulaire


de 16, imposant d’inclure 17 comme pilier supplémentaire.

Figure 7. Piliers pulpés d’un bridge antérieur : faible rétention de 11 par


manque de hauteur de la préparation.

Figure 9.
A. Orthodontie préprothétique (docteur M. Dousseau).
B. Préparation des piliers précédée d’une chirurgie parodontale (réaligne-
Figure 8. Préparations antérieures d’un bridge complet maxillaire. Le ment des collets).
volume pulpaire de 11, 22, 23 autorise des préparations parallèles sur C. Bridge complet d’usage.
dents pulpées avec conservation maximale des hauteurs des préparations.
piliers avant préparations (Fig. 9,10A, B, C). L’utilisation de
premières molaires. De même, dans le cas de multiples édenta- glissières ou systèmes télescopes sera mise en œuvre lors de
tions, la répartition plus favorable des piliers dentaires les uns préparations divergentes (cf. infra).
par rapport aux autres facilitera une répartition plus équitable
des contraintes occlusales transmises par le bridge. Une appro-
che pluridisciplinaire intégrant les compétences d’un odontolo-
Conceptions des bridges en fonction
giste spécialiste qualifié en orthopédie dentofaciale reste des types de piliers
indiscutablement la meilleure réponse pour un traitement
optimal. Bridges dentoportés
Le nombre de piliers dentaires sera choisi en fonction de leur
Mise en œuvre clinique de la rétention valeur respective et de la taille de l’édentement car les piliers
L’expression clinique de la rétention est l’immobilisation du subiront toutes les contraintes occlusales transmises par
bridge sur ses moignons. Malgré tous les progrès, scellement et l’ensemble des surfaces triturantes du bridge. Ces contraintes
collage ne permettent pas de s’affranchir des impératifs méca- dépendent de la force musculaire masticatrice du patient, de
niques de préparation. Les moignons conserveront une hauteur l’équilibre occlusal, des parafonctions, des habitudes alimen-
maximale et seront parallèles entre eux (convergence 6 à 10°) taires. Différentes lois ont été énoncées dans le but d’aider le
(Fig. 7,8). Des éléments annexes de rétention pourront être praticien dans le choix des dents supports [11] (lois de Béliard,
rajoutés et parallélisés (tenons dentinaires, puits, rainures, de Sadrin, de Duchange, de Johnston). Celles-ci s’intéressent
cannelures, boîtes...). plutôt aux facteurs mécaniques et envisagent la répartition des
Dans le cas de moignons très divergents, l’établissement du contraintes selon les points d’appui, la forme et le dessin de
parallélisme peut conduire à des extractions ou des dépulpa- l’infrastructure, sans oublier la capacité du matériau à supporter
tions. Par mesure d’économie tissulaire, des traitements ortho- ces contraintes. Toutefois, l’étude clinique de la valeur de
dontiques préprothétiques pourront répartir et réorienter les chaque pilier reste primordiale, avec bilan pulpaire, carieux,

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Figure 11. Bridge de trois éléments, remplaçant 24. Notons l’épaule-


ment céramique vestibulaire de 23.

Figure 12. Bridge de trois éléments (métal précieux) avec finition par
biseau métallique sur 33.

Figure 13. Bridge de moyenne étendue (métal précieux) avec trois


intermédiaires et cerclage métallique périphérique pour chaque pilier.

Figure 10.
A. Situation après traitement parodontal ; un bridge de contention est
nécessaire.
B. Orthodontie préprothétique pour paralléliser les axes des piliers :
économie tissulaire et préparations sur dents pulpées.
C. Bridge complet céramométallique de contention.

parodontal, évaluation radiographique (rétroalvéolaire long


cône) et analyse occlusale. Pour les constructions incertaines ou
non conventionnelles, une phase de temporisation en prothèse
provisoire spécifique longue durée permet un « test » grandeur
nature et une réévaluation clinique des piliers plusieurs mois
après. Figure 14. Bridge de moyenne étendue (métal non précieux) avec
deux intermédiaires et un pilier relais.
Bridge de petite et moyenne étendue
Il remplace une ou plusieurs dents en prenant appui obliga-
toirement sur des piliers jouxtant le secteur édenté (préparations
coronaires périphériques ou partielles) avec éventuellement un Bridge de grande étendue, bridge complet
ou plusieurs piliers relais (Fig. 11 à 14).
Le bridge devra évidemment respecter le parodonte et favori- De conception plus élaborée, ils nécessitent souvent une
ser la maintenance, en privilégiant, pour les contextes parodon- réflexion approfondie concernant les rapports occlusaux
taux les plus fragiles, des limites supragingivales, une adaptation (dimension verticale d’occlusion et rapport maxillomandibu-
cervicale très fine avec des limites cervicales polies (biseau laire) statiques et dynamiques. Le caractère fonctionnel et
métallique) et respectant le profil d’émergence de la dent, des esthétique de la reconstruction devra satisfaire aux impératifs et
embrasures larges (Fig. 15). aux exigences du praticien et du patient (Fig. 16,17).

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“ Principes mécaniques pour


la réalisation des bridges
cantilever sur piliers dentaires
Figure 15. Limites cervicales polies (métal) et embrasures larges pour • Utilisation de couronnes complètes comme ancrages,
un bridge réalisé sur un parodonte traité mais fragile : bridge « parodon- choisis de préférence sur dents pulpées.
tal ». • Parallélisme important des préparations des moignons
(6°) en les inclinant à l’opposé des extensions (inclinaison
mésiale si extension distale : concept « piquet de tente »).
• Les forces s’exerçant sur l’élément en extension créent
des zones de pression latérale sur la dent support la plus
proche. Sur le pilier le plus éloigné, une force verticale
contraire en résulte.
• Les dents à racine longue neutralisent mieux les forces
exercées.
• Les bridges avec extension mésiale (incisive latérale ou
prémolaire) supportent mieux les forces occlusales.
• Privilégier l’absence de contacts occlusaux sur
l’extension lors des mouvements de latéralités ou
Figure 16. Bridge complet maxillaire chez un bruxomane : piliers pos- diduction.
térieurs métalliques, gouttière de protection nocturne obligatoire. • L’élément en extension est porté par un bridge d’au
moins deux piliers.
• Indications plus orientées vers le remplacement des
incisives latérales ou prémolaires, lorsque l’alternative
implantaire est impossible.

Figure 17. Bridge complet de contention postorthodontique chez


l’adulte.

Bridge de type cantilever [12-14] Figure 18. Bridge cantilever d’indication limite avec un pilier (23,
cerclage périphérique) et la pontique en extension (22, mésiale au pilier)
Il se définit par un pont en extension, avec une extrémité sur laquelle aucun guidage ne s’exerce.
de la travée solidarisée à un ou plusieurs ancrages, pendant
que l’autre reste libre, sans appui dentaire, pour éviter la
réalisation d’ancrage mutilant sur une dent intacte ou déjà
porteuse d’une prothèse fixe. L’expérience clinique du prati-
cien sera primordiale dans la détermination de l’indication. En
effet, le bras de levier s’exerçant sur l’élément en extension par
l’intermédiaire des forces occlusales peut conduire au descelle-
ment du bridge ; il conviendra d’être vigilant sur la qualité, le
nombre et la répartition des piliers, en respectant les principes
mécaniques.
La pérennité apparaît la plus grande quand ce cantilever est
antérieur, à pilier distal donc extension mésiale, et remplaçant
une seule dent, en général une incisive latérale maxillaire ou
une première prémolaire au niveau desquelles il apparaît plus
aisé de s’affranchir de forces occlusales traumatiques statiques et
dynamiques (Fig. 18). Après une analyse occlusale soigneuse et
Figure 19. Bridge complet céramométallique de contention avec 15 :
en l’absence de toute parafonction, des extensions postérieures
pontique en extension.
peuvent être envisagées à condition qu’elles ne dépassent pas la
largeur d’une prémolaire, en multipliant les piliers et en situant
l’autre extrémité du bridge sur l’hémiarcade opposée « concept
du franchissement de la canine opposée ». Lors de la réalisation ayant comme pilier la première molaire couronnée reliée à un
de bridges longue portée ou complets, ceci peut permettre bras stellite qui chemine au palais et rejoint un élément
d’améliorer la répartition des contacts occlusaux sans recours antérieur en extension, ceci pour ne pas fermer des diastèmes
aux implants ou à une prothèse mobile (Fig. 19,20). antérieurs multiples. Notons également l’existence de petits
Parmi les constructions inhabituelles, notons l’existence d’un bridges avec un simple appui mésial sur la dent antérieure
type historique original de bridge dit « cantilever élastique » nonpréparée, appui uniquement destiné à soutenir l’élément en

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contention par bridge permet une meilleure répartition des


charges occlusales sur les éléments contenus et atténue les
effets des forces traumatogènes. Précisons que la solidarisation
des piliers entre eux n’a aucune efficacité biologique sur la
réduction de la mobilité ; l’effet de contention n’est que
mécanique. L’indication de réalisation d’un bridge de conten-
tion est posée après une thérapeutique parodontale efficace
visant à endiguer la maladie infectieuse. Son élaboration
succède à une phase d’évaluation et d’examen de la stabilité
du traitement associée à la qualité de maintenance de la part
du patient. De plus, une contention sous forme de bridge
peut être réalisée après traitement orthodontique chez
l’adulte, pour éviter un nouveau déplacement dentaire sur
parodonte affaibli, une fois la thérapeutique orthodontique
Figure 20. Cas clinique : professeur Pirel. Bridge complet de tempori- déposée. En effet, comme l’a très bien expliqué J. Philippe :
sation avec deux pontiques en extension. Le bridge d’usage aura la même « la récidive, c’est la vie » [17] (Fig. 9,10,23).
construction. Même si aucune dent n’est absente, il est d’usage d’appeler
« bridge de contention » tout groupe de couronnes solidarisées
entre elles, dont le but principal est l’immobilisation des piliers.
Toutefois, en l’absence de mobilité pathologique, il conviendra
de restaurer chaque dent de manière indépendante et unitaire
en se méfiant des abus de solidarisation, même s’il est souvent
séduisant de réunir des couronnes contiguës pour garantir la
rétention de l’édifice. Outre l’inutilité de ce geste, il peut
s’avérer iatrogène en empêchant la détection des premiers
signes cliniques évocateurs d’une pathologie sur l’un ou l’autre
des piliers.
De la même façon, les grands bridges devront éviter de
bloquer abusivement la suture intermaxillaire supérieure et la
symphyse mentonnière (flexibilité des deux hémimandibules,
révélée par 0,5 mm de différence de distance séparant les deux
premières molaires, entre la position d’occlusion d’intercuspidie
Figure 21. Bridge « fixé-mobile » en or « à 22 », présent depuis 47 ans maximale et la position bouche grande ouverte).
en bouche, avec appui fixe en mésial et appui distal « physiologique »,
selon la conception de l’époque. Cas particulier des bridges antérieurs [18]
Lors de restaurations antérieures, le clinicien est constam-
ment sollicité par des exigences esthétiques de son patient,
auxquelles il doit s’efforcer de répondre avec discernement,
conscient qu’il œuvre à la fois dans un cadre anatomique,
fonctionnel, mais également psychologique. Le bridge provisoire
constitue une proposition, une maquette du futur bridge
d’usage, et respectera les principes et choix esthétiques, sans
oublier les concepts fonctionnels du guide antérieur (angle
d’ouverture interincisif fonctionnel de Dawson, tests phonéti-
ques de Silvermann, angles fonctionnels masticatoires de
Planas...). Dans l’idéal et après réglage, ce bridge provisoire est
dupliqué sous forme d’une maquette en résine repositionnable
avec exactitude sur le modèle de travail, ce qui permet le
modelage d’une table incisive individuelle sur l’articulateur,
garantissant une restauration conforme à nos réglages.
Figure 22. Bridge en extension avec simple appui antérieur en mésial.
Les Figures 24 A, B présentent cinq bridges antérieurs réalisés
par cinq techniciens de laboratoire différents, à partir d’un
même moulage de travail mais sans aucune indication esthéti-
évitant son ingression accompagnée d’une mobilisation défavo- que ou fonctionnelle. Les variations anatomiques reflètent les
rable des dents piliers. Toutefois, des reprises carieuses sont diverses sensibilités artistiques... mais aboutissent le plus
favorisées par une difficulté de nettoyage autour et sous l’appui souvent à la nécessaire réfection du travail par insatisfactions
en surcontour non scellé (Fig. 21,22). esthétiques et fonctionnelles.
Précisons que l’alternative implantaire, lorsqu’elle est possible, Dans tous les cas, la proposition est gérée par le praticien sur
reste la meilleure indication pour remplacer la dent absente. le bridge provisoire et non par le technicien de laboratoire sur
Bridge de contention [15-17] le bridge d’usage. La précipitation est une erreur conduisant le
plus souvent à un échec.
Étymologiquement, la contention est l’action de maintenir
en place les dents avant, pendant, et après la phase thérapeu- Bridge incluant des attachements pour l’ancrage
tique de traitement parodontal visant à endiguer la maladie
et la rétention d’une prothèse partielle amovible [19, 20]
infectieuse. Grâce aux techniques performantes de chirurgie
parodontale, un nombre croissant de piliers dentaires peut Du fait de ses multiples piliers, de son assise et de sa
être conservé dans le but de réaliser un bridge de contention stabilité, un bridge peut servir d’ancrage à une éventuelle
qui vise non seulement à remplacer les dents manquantes prothèse amovible. Classiquement, une rétention de bonne
mais aussi à contenir les dents restantes qui, par leur mobilité, qualité est aisément fournie par des crochets et fraisages, avec
perturbent la fonction et traumatisent le parodonte. Cette toutefois des aspects inesthétiques et redoutés par les

Odontologie 7
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Figure 23.
A. Radiographie panoramique en fin de traitement orthodontique adulte (docteur M. Raberin).
B. Préparations périphériques supragingivales sur dents pulpées.
C. Bridge complet de contention en Colombus®, Cendres et Métaux (matériau cosmétique à haute teneur en particules de verre de baryum).
D. Notons l’état de surface du matériau Colombus® et les caractérisations des bords libres.
E. La répartition orthodontique des piliers permet la réalisation d’embrasures accessibles à la prophylaxie.

constitue autorise l’utilisation de dispositifs beaucoup plus


discrets et rétentifs : les attachements, qui relieront les deux
“ L’élaboration d’un bridge types de prothèse.
Ces attachements intra- ou extracoronaires revêtent deux
de contention obéit à trois buts parties : une partie mâle et une partie femelle, solidaires pour
principaux l’une de la prothèse fixe et pour l’autre de la prothèse amovible.
Dans tous les cas, les systèmes usinés en alliage précieux seront
préférés aux dispositifs de type préforme calcinable, pour des
• Assurer la contention des dents mobiles résiduelles. raisons de précision, qualité et pérennité.
• Restaurer la fonction perdue et un confort masticatoire.
Après une sélection du cas clinique et l’évaluation de
• Améliorer l’esthétique.
la collaboration du patient et de son habileté (maintenance,
fréquence des contrôles, manipulation de la prothèse amovi-
ble), la mise en œuvre clinique et laboratoire obéira à
des principes stricts et une grande rigueur de réalisation. Le
patients. Pour répondre à cette attente et améliorer encore la suivi de l’évolution dans le temps par le clinicien est in-
rétention de la prothèse amovible sur la prothèse fixe, la dispensable (rebasages, activation ou changement des atta-
présence du bridge et du véritable « arc de blocage » qu’il chements). L’expérience démontre que ces prothèses de

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Différents types de bridges ¶ 23-270-A-20

Figure 24.
A. Bridges de démonstration : variations esthétiques individuelles propres
à chaque technicien de laboratoire.
B. Mêmes bridges : hétérogénéité des pentes incisives et des bombés
vestibulaires, impliquant de grandes disparités du guidage antérieur et du
soutien de la lèvre supérieure.

choix doivent garder des indications spécifiques, éloignées de


tout systématisme ou standardisation (Fig. 25,26).
Bridges évolutifs « à durée de vie limitée » [21]
En accord et le plus souvent sur insistance du patient, un
grand bridge fixe est réalisé sur certains piliers postérieurs
compromis à moyen terme, ce qui impose une conception
« évolutive » sur laquelle pourra s’intégrer facilement une
prothèse adjointe partielle métallique stable et rétentive, sur Figure 25.
parties secondaires d’attachements et/ou fraisages initialement A. Bridge céramométallique antérieur support de parties mâles d’attache-
prévus sur les zones non modifiées du bridge. Généralement, un ments mini-Dalbo® (Cendres et Métaux).
attachement-glissière est prévu en distal du pilier mésial pour B. Visualisation de la connexion entre le bridge (portant la partie mâle de
un retrait aisé de la partie postérieure compromise du bridge, l’attachement) et la prothèse amovible (incluant la partie femelle).
lors de l’extraction du pilier postérieur. L’évolution de cette C. Mise en place du bridge antérieur et de la prothèse amovible : esthé-
« construction » sera envisagée en accord avec le patient et le tique et stabilité occlusale.
plus souvent sur demande de celui-ci. On n’insistera jamais
assez, dans le contexte « procédurier » actuel, sur les précautions
et réserves orales et écrites que doit prendre le praticien pour ce lorsque les dent collatérales sont intactes et non délabrées. Dans
type de travaux non conventionnels. ce cas, une reconstruction spécifique peut être décrite, avec la
réalisation d’un bridge collé avec préparations palatines des
Bridges non conventionnels, bridges « fixés-mobiles » dents piliers et réalisation d’une anse de liaison métallique
Chaque clinicien sait que la pratique s’éloigne parfois de la palatine libérant le diastème (Fig. 29).
théorie... et certaines conceptions « historiques » doivent être • Bridge collé au Super Bond remplaçant une prothèse partielle
considérées avec prudence, notamment à cause du caractère pourtant mieux indiquée mais non tolérée (absence de salive
amovible de ces bridges de petite taille, donc facilement due à une affection de type Gougerot-Sjögren). Préparation de
ingérables. Leur réalisation actuelle pour un cas clinique 34 et 43 et réutilisation des parties primaires de fraisage sur
spécifique correspond à un choix délibéré du praticien en 35, 36, 44, 45 (Fig. 30).
parfait accord avec le patient.
• Bridge amovible dento-muco-porté avec attachement de
Bridge implantoporté
précision (Fig. 27). Pour restaurer esthétique et fonction, ce type de bridge
• Bridge amovible dento-muco-porté de type hémistellite représente actuellement la seule alternative au port d’une
(Fig. 28). prothèse amovible dans les cas d’édentements terminaux (classe
• Bridge collé avec conservation d’un diastème : l’anse de I ou II de Kennedy), ou lorsque l’édentement est trop étendu
liaison. pour réaliser un bridge classique dentoporté. De même, en
Lorsque l’alternative implantaire est impossible, le remplace- l’absence de toute contre-indication, cette alternative implan-
ment d’une dent antérieure par un bridge peut s’avérer délicat taire sera préférable à la réalisation d’un bridge fixe dans le cas
lorsque le rétablissement d’un diastème préexistant est imposé de piliers sains. L’option implantaire peut être retenue dès lors
par l’exigence esthétique ou par l’existence d’une papille que le bénéfice à long terme pour le patient est supérieur à
gingivale fibreuse et volumineuse. Le problème s’accentue toute autre thérapeutique. Il convient de ne pas sous-estimer ces

Odontologie 9
23-270-A-20 ¶ Différents types de bridges

Figure 27. Illustration d’un cas clinique d’édentement unilatéral posté-


rieur : la partie mâle d’un attachement fait partie intégrante du bridge
(A,B) tandis que la partie femelle de cet attachement (mini-Dalbo®,
Figure 26. Cendres et Métaux) (C) est incluse dans l’intrados d’une miniprothèse
A. Wax-up d’un bridge antérieur comprenant des parties femelles usinées amovible (D) réalisant, en situation, un véritable petit « bridge amovible
d’attachements de McCollum® (Cendres et Métaux). dento-muquo-porté ».
B. Chape du bridge surcoulée sur ces parties femelles d’attachements
avec montage de la céramique. La présence d’un contournement fraisé
est indispensable sur la dent porteuse de l’attachement. Bridge implantoporté sectoriel ou complet [22-30]
C. Et la mise en contact entre partie primaire et secondaire du fraisage
guide dans un deuxième temps l’insertion de la patrice dans la matrice de En prothèse implantaire fixée, il conviendra aussi souvent
l’attachement. que possible de placer un implant par dent prothétique. Seuls
D. Vue occlusale des deux prothèses. Le blocage de l’arc dentaire anté- des impératifs esthétiques ou techniques (qualité, épaisseur et
rieur par un bridge permet l’utilisation d’attachements pour la rétention hauteur d’os insuffisantes, obstacles anatomiques) devraient
de la prothèse amovible. autoriser la réalisation de pontiques donc de bridges implanto-
portés. Pour ces raisons, ces pontiques sont les plus fréquem-
ment réalisés dans la zone maxillaire antérieure (11 et 21) ou en
réalisations qui nécessitent une grande précision au niveau extension maxillaire postérieure.
diagnostic, conception, travail laboratoire, essayages cliniques et • Pour un édentement encastré, si le nombre de dents absentes
réglages occlusaux. Tous ces éléments rappellent le rôle capital l’autorise, l’idéal est de pouvoir placer trois implants non
de l’étude préimplantaire. alignés, en tripode pour diminuer le moment de flexion.

10 Odontologie
Différents types de bridges ¶ 23-270-A-20

Figure 28. Bridge amovible non conventionnel (A) avec une concep-
tion de type hémistellite (B).
Figure 30. Intrados d’un bridge céramométallique avec deux prépara-
tions périphériques sur 34 et 43 et quatre ailettes métalliques linguales (A)
qui s’insèrent sur les parties primaires de fraisage des couronnes réalisées
pour l’ancien stellite (B).

« assembler » les étages. Toutefois, des fractures de l’avant-


dernier implant peuvent être constatées (le titane permet une
résistance à l’élongation jusqu’à la rupture s’effectuant à
600 newtons [N]).
Précisons également que les forces exercées sur une extension
en prothèse implantaire fixe sont deux fois plus grandes par
rapport à celles développées sur une extension en prothèse
conventionnelle de construction similaire. De plus, la longueur
du porte-à-faux est un amplificateur de force.
Le choix des extensions, leur nombre et leur position dépen-
dent étroitement :
• du nombre de piliers implantaires et de leur longueur ;
• de la distribution des implants et de la courbure d’arcade ;
• de la distance la plus éloignée entre implants ;
• de la nature de l’arcade antagoniste ;
• de la qualité et de la densité de l’os ;
• de l’existence de parafonctions type bruxisme.
Figure 29. Bridge collé antérieur sans préparations (armature CoCr) En conclusion, précisons l’importance de l’équilibration occlu-
remplaçant 11 (A) comprenant une anse palatine de liaison pour préserver sale des extensions. Les différents auteurs proposent de minorer
l’esthétique du diastème interincisif (B). les forces axiales et supprimer les interférences occlusales des
forces latérales,. Toutefois, la nécessaire précaution visant à
diminuer l’intensité des contacts occlusaux sur les segments en
• Pour un édentement complet, il conviendra d’effectuer une extension ne doit pas se transformer en une excessive sous-
étude préimplantaire approfondie en exposant au patient occlusion qui se révélera iatrogène en engendrant des compres-
avantages et inconvénients. La prothèse fixée sur implants sions intracapsulaires pathologiques au niveau des articulations
devrait être la norme thérapeutique, notamment à la mandi- temporomandibulaires. Dans tous les cas de segments distaux
bule. Lorsque cela est possible, le réalisation d’un bridge fixe en extension, il semble souhaitable d’imposer le port d’une
sur implants apporte une amélioration considérable des gouttière nocturne de protection amortissant les forces para-
résultats fonctionnels par rapport aux techniques tradition- fonctionnelles excessives, incontrôlées et destructrices.
nelles de prothèse adjointe complète classiques. Dans tous les cas, dans des édentements distaux, la mise en
place d’implants permettant de réaliser un bridge conventionnel
Bridge cantilever sur implants [31, 32]
s’impose mécaniquement chaque fois que possible pour éviter
Ce type de bridge à extensions distales est très utilisé lorsque l’élément en extension.
la mise en place d’implants est limitée par la résorption osseuse
entraînant une proximité des obstacles anatomiques aussi bien Bridge « sur pilotis » type Bränemark [33-36]
au maxillaire (sinus) qu’à la mandibule (canal dentaire infé- Il prend l’aspect d’une prothèse monobloc métallorésineuse
rieur). Les auteurs constatent qu’une extension distale doit transvissée sur cinq à six implants répartis dans la symphyse
prendre appui sur deux implants mésiaux, au minimum. C’est mentonnière entre les deux émergences des nerfs mentonniers.
l’implant le plus distal qui supporte la charge occlusale mais il Ce type de prothèse a été conçu par l’école suédoise de Bräne-
est rarement sujet aux fractures car la compression tend à mark il y a près de 30 ans, peu engageant pour le patient sur le

Odontologie 11
23-270-A-20 ¶ Différents types de bridges

Tableau 1. La particularité de cette connexion est l’ingression du pilier


Avantages chirurgicaux et prothétiques d’un bridge sur pilotis. naturel dans certains cas. En effet, la mobilité axiale physiolo-
Avantages chirurgicaux d’un bridge sur pilotis gique d’une dent naturelle saine est 6 à 10 fois supérieure à
Implantation en zone symphysaire, toujours très favorable celle d’un implant ostéo-intégré (dont le seul mouvement axial
anatomiquement autorisé est dû à l’élasticité propre de son environnement
Permet l’absence de concordance entre les sites d’émergence des osseux). De plus, le déplacement de la dent se fait en deux
implants et les futures dents prothétiques : réorientation possible d’un temps (première phase rapide et deuxième phase plus linéaire).
plan de traitement après aléa chirurgical Ainsi, après qu’une force occlusale est exercée, la dent revient à
Possibilité d’os de type I ou II sa position normale avec du retard et progressivement, ce qui
Avantages prothétiques d’un bridge sur pilotis diffère de l’implant. Donc, si l’on réunit dent et implant dans
Connexion implant/prothèse supragingivale facilitant la prophylaxie un même bridge, la dent se comportera comme un élément
Démontage aisé pour une prophylaxie professionnelle ou une type cantilever en raison de la dépressibilité du ligament
réparation parodontal en regard de « l’ankylose » de l’implant. Un échec
Compensation des résorptions de l’os alvéolaire peut s’envisager par perte osseuse péri-implantaire, fractures des
Aucun préjudice esthétique des connexions masquées dans tous les cas
composants implantaires ou des soudures prothétiques. De
par la lèvre inférieure
même, avec le temps, on peut observer une ingression de la
Suppression de l’appui prothétique fibromuqueux et conservation du
soutien de la lèvre
dent dans son alvéole, du fait de causes multifactorielles
Coût inférieur à celui d’un bridge céramométallique sur implants (atrophie hypofonctionnelle du desmodonte, résonance des
forces occlusales sur le pilier implantaire stimulant la migration
apicale de la dent...). Comme l’a précisé Bränemark, il vaut
toujours mieux privilégier l’isolation des implants par rapport
plan esthétique, surtout quand on connaît le potentiel esthéti- aux éléments d’appui naturels.
que actuel sur implant, mais présentant de nombreux avantages
chirurgicaux et prothétiques (Tableau 1). Utilisation de piliers implantaires relais ou terminaux [42-46]
Précisons que les auteurs sont unanimes sur le fait que ce L’alternative implantaire ne doit pas modifier la démarche
type de construction offre le recul clinique le plus grand, avec conservatrice du parodontiste mais au contraire s’afficher en
statistiquement les meilleurs résultats à long terme. réelle aide thérapeutique. En effet, après thérapeutique paro-
dontale, la faible valeur mécanique des dents restantes peut
Bridge dento-implanto-porté contre-indiquer la prothèse fixe. L’adjonction d’implants
Problèmes de la connexion dents/implants [37, 38, 39, 40, 41] comme piliers supplémentaires permet d’éviter la prothèse
Ces problèmes ne sont pas nouveaux ; le raccordement des adjointe partielle tout en contenant les dents naturelles. De
dents naturelles à des implants par liaisons rigides ou semi- plus, la présence d’un implant provoque des stimuli de remo-
rigides se pratique depuis de nombreuses années sans compli- delage osseux dans son environnement, ce qui réduit par
cations majeures avec un consensus quasi général sur la conséquence la résorption physiologique de l’os alvéolaire.
fiabilité à moyen terme. Mais l’ensemble des données ne Ainsi, une grande construction monobloc reliant dents et
permet pas encore de répondre à toutes les questions et implants paraît indiquée dans un but de contention et cela
constatations des cliniciens. L’expérience des praticiens et semble aboutir à de bons résultats cliniques, en précisant que
l’analyse du cas clinique resteront déterminants dans la cela n’est applicable que dans les situations où les implants se
réussite du traitement. suffisent à eux-mêmes en supportant la totalité de la charge
occlusale. Dans ce cas, malgré la mixité des piliers, Genon [46]
rapporte qu’aucun attachement n’est nécessaire. De surcroît, il
n’assurerait pas une véritable contention dans tous les plans en

“ Recommandations d’usage
compliquant l’élaboration prothétique. Dans ce cas, la diffé-
rence de mobilité dent/implant n’affecte pas la connexion rigide
comme on pourrait le croire, car la proprioception desmodon-
pour la réalisation d’une tale limite les charges sur le système en protégeant les implants.
De plus, un grand bridge réunissant des dents mobiles devient
connexion entre dents totalement fixe et ce phénomène ne peut que s’accentuer en
et implants rajoutant des implants. Il n’y a donc pas de possibilité de
mobilité différentielle entre les divers types de piliers. Toute
connexion non rigide semblerait être inutile, ceci étant
• Ne raccorder implants et dents naturelles que si ces
confirmé dans une étude comparative in vivo menée par Misch
dernières ont un besoin de contention ou si des obstacles et Ismail. [47]
anatomiques interdisent la mise en place d’un implant à
proximité.
• Prévoir des démontages et déposes aisés avec possibilité
d’aménager en fonction des extractions futures. Conceptions des bridges en fonction
• Être conscient de la nature éventuellement transitoire du type d’ancrage (connexion
d’une connexion dent/implant et en informer le patient. prothèse/piliers)
• Pour des bridges de contention de grande étendue, la
Pour assurer la connexion entre un bridge et ses piliers,
structure prothétique sera rigide. L’ensemble de la charge
différents types d’ancrages peuvent être choisis et mis en œuvre.
occlusale sera porté par les implants : considérer la
L’expérience de l’ancrage dentaire scellé a fait ses preuves de
structure comme un bridge purement implantoporté : fiabilité depuis longtemps. Une recherche toujours croissante de
système monobloc. l’amélioration de l’esthétique associée à la volonté d’économie
• Pour des bridges sans besoin de contention, utiliser des tissulaire des dents piliers ont orienté le praticien vers la
attachements de précision de type glissière : sécurité avec prothèse collée et les thérapeutiques implantaires. Lorsque les
démontage possible. indications sont posées à la hâte ou quand le geste est précipité
• Éviter les systèmes de rupteur en Téflon® déposables et inadapté, cet engouement montre ses limites et suggère
nécessitant une maintenance souvent incompatible avec nombre de réserves. Le praticien choisira donc le type d’ancrage
la coopération du patient. en fonction de ses indications strictes, des impératifs fonction-
nels, esthétiques, parodontaux et techniques.

12 Odontologie
Différents types de bridges ¶ 23-270-A-20

Figure 31.
A. L’espace prothétique disponible autorise la réalisation de faux moi-
gnons sur les piliers postérieurs tandis qu’il impose des préparations de
type couronnes Richmond sur 12 et 11.
B. Les faux moignons sont parallélisés aux axes de forage des racines 12 et
11.
Figure 33.
A. Préparations classiques d’onlays piliers de bridge sur 25 et 27.
B. La pontique céramométallique et la préservation des faces vestibulaires
par les onlays préservent l’esthétique du sourire.

espaces prothétiques disponibles. Bien qu’une finition cervicale


avec épaulement vestibulaire pour affrontement direct
céramique/dent soit possible, il conviendra de privilégier un
« cerclage » maximal de la racine par la réalisation d’un biseau
périphérique (Fig. 31,32). Le bridge et ses tenons se comportent
comme une entité indissociable qui prend la plus grande partie
de sa rétention sur les parois canalaires internes et impose le
plus souvent une grande mutilation du moignon associant des
risques plus importants de percolation marginale. Ces « brid-
gesRichmond » sont le plus souvent contre-indiqués au profit
d’une construction à deux étages (faux moignon puis couronne
périphérique) d’utilisation plus habituelle. De plus, cette
alternative sera moins traumatisante et moins périlleuse lors
d’un éventuel démontage du bridge, en permettant le plus
souvent la conservation des faux moignons.
Ancrage coronaire périphérique [49-51]
Ce type d’ancrage le plus utilisé pour les bridges concerne :
• une dent pilier pulpée peu ou pas délabrée ;
• une dent pilier pulpée délabrée reconstituée par des maté-
riaux ancrés avec des tenons dentinaires ;
• une dent pilier dépulpée armée d’un tenon radiculaire
préfabriqué sous une reconstitution directe ;
• une dent pilier dépulpée restaurée par un faux moignon
réalisé au laboratoire.
Cet ancrage se présente sous forme de coiffe complète de
Figure 32. Bridge céramométallique de 13 à 23. Une forte supraclusion recouvrement avec trois types de confection :
et un espace prothétique réduit imposent des éléments Richmond sur 12, • couronne métallique ;
21, 22 (A) autorisant une intégration esthétique et occlusofonctionnelle • couronne céramométallique ;
de la restauration d’usage (B). • couronne à incrustation céramique en vestibulaire.
Toutes ces finitions pourront être associées au sein d’un même
Ancrage dentaire scellé bridge, selon le désir esthétique du patient, la hauteur de
couronne clinique disponible, les impératifs occlusaux, les
Ancrage coronoradiculaire [48] implications financières.
Appelé également couronne Richmond, il n’est quasiment pas Quel que soit le type de finition cervicale (biseau, affronte-
utilisé comme ancrage de pilier de bridge du fait de l’absence de ment céramique/dent), toutes les préparations des dents piliers
parallélisme systématique des canaux radiculaires des différents présentent une dépouille avec une convergence des parois plus
piliers, mais continue toutefois de s’imposer pour de faibles importante que pour une préparation unitaire, pour faciliter

Odontologie 13
23-270-A-20 ¶ Différents types de bridges

“ Indications des ancrages


coronaires partiels
• État dentaire et parodontal sain (exclusion des patients
à polycaries).
• Hygiène buccodentaire satisfaisante et contrôle de
plaque correct.
• Rapports d’occlusion favorables.
• Volume pulpaire compatible avec la réalisation des
artifices de rétention.
• Morphologie dentaire compatible avec la réalisation
des artifices de rétention
(puits, rainures, cannelures, boîtes, tenons dentinaires...).

Figure 35. Cas clinique : professeur Pirel. Bridge sur onlays pinledges
(agénésie de 12, pas de possibilités implantaires) (A) rétablissant l’harmo-
nie esthétique des dents antérieures (B).

Figure 36. Cas clinique : professeur Malquarti. Bridge antérolatéral sur


onlays pinledges remplaçant 13, 12, 11.

Figure 34.
A. Intrados d’un bridge-attelle en métal précieux avec la réalisation
d’onlays type pinledges comme éléments de rétention.
B. Le bridge-attelle ménage l’esthétique vestibulaire.

l’insertion complète de chaque élément sans excès de friction


ou de contraintes sur les piliers. En effet, plus le nombre de
piliers préparés augmente, plus la surface de friction « bridge/
préparations » et la rétention augmentent.
Figure 37. Cas clinique : professeur Malquarti. Bridge sur ancrages
Ancrage coronaire partiel [52-57] pinledges, remplaçant 13.
Dans un souci d’économie tissulaire et dans le cadre d’indi-
cations précises, les préparations coronaires périphériques
pourront laisser leur place aux préparations coronaires partielles 38). Le pinlay ou pinledge (de l’anglais pin, épingle et ledge,
(Fig. 33). bord) est un petit pivot d’inlay ou de couronne 3/4 s’insérant
Ces ancrages coronaires partiels associeront systématiquement dans la dentine dans un puits réalisé entre la chambre pulpaire
puits, rainures, cannelures et autres éléments partiels améliorant et le bord de la dent. [6] Ces préparations coronaires partielles
la rétention. spécifiques requièrent non seulement rigueur et précision lors
Parmi les différentes formes cliniques peuvent être remarqués de leur mise en œuvre, mais aussi une grande technicité au
les onlays à tenons dentinaires de type « pinledges » (Fig. 34 à laboratoire de prothèse.

14 Odontologie
Différents types de bridges ¶ 23-270-A-20

Figure 38.
A. Préparation d’un onlay pinledge sur 13 et préparation périphérique sur 15. Figure 39. Un implant est réalisé en 22 (A). Pendant la phase d’ostéo-
B. Le bridge métal précieux/céramique préserve l’esthétique des dents intégration et si l’occlusion le permet, un petit bridge collé sans prépara-
piliers lors du sourire. tions des piliers est réalisé (B). Collé temporairement (pas de rétention
C. L’onlay pinledge ménage la surface naturelle de guidage en latéralité mécanique), il restaure l’esthétique dans un confort occlusal et fonction-
sur la canine. nel (C).

Ancrage dentaire collé chargée, de polyméthacrylate de méthyle [PMMA]) entre l’émail


Le rôle de tout praticien est la conservation du vivant et de des dents piliers et les ailettes métalliques perforées dans
l’intégrité biologique de la dent. Le collage, en évitant les lesquelles la résine de collage vient se claveter. Dès 1975, du fait
mutilations excessives destinées à augmenter la rétention, est de la détérioration rapide de cette résine par usure et exposition
apparu comme une évolution fondamentale de l’odontologie au milieu buccal, Rochette propose la réalisation d’ailettes
moderne, à condition de le réserver aux bonnes indications. En métalliques non perforées, pleines, mais garnies de microbilles
effet, la prothèse collée a eu beaucoup d’adeptes à ses débuts, du de rétention sur leur intrados. En 1985 apparaît le terme
fait de son apparente simplicité et de sa facilité de mise en œuvre, « bondlay » (élément prothétique dont le moyen de fixation
mais tout est difficile avant d’être simple et Knellessen le souligna estle collage). Ce collage sans préparation dentaire apparaît
ironiquement dès 1985 : « Comme à la suite d’une épidémie, nous comme un concept révolutionnaire séduisant pour sa réversibi-
sommes tous contaminés par la vague du collage » (Cah Prothèse lité et son impression trompeuse de facilité.
n° 52, 1985). En effet, malgré le peu de recul clinique de Les réalisations cliniques actuelles d’un bridge collé sans
l’époque, la sagesse dans les indications s’imposait déjà. préparation dentaire restent rigoureusement limitées à quelques
Actuellement, le collage, pour un ancrage coronaire périphé- situations « évolutives » et provisoires que l’on peut traiter avec
rique métallique ou céramique, offre un recul clinique favorable succès grâce à l’utilisation de polymères de collage très efficaces
et d’excellents résultats, pour peu que toutes les indications que sont les résines PMMA 4-META (Super Bond®, Sun Medical)
spécifiques soient réunies. [58, 59] L’engouement pour les dont l’efficacité n’est plus à démontrer :
systèmes « tout céramique » collés ne cesse de croître avec le • chez des patients jeunes ayant perdu une incisive supérieure
besoin de suppression du métal (déficit esthétique, corrosion, dont on prévoit le remplacement par un implant à l’âge
toxicologie possible...) et dans la chaîne technologique de mise adulte. Ce bridge collé ne compromet pas l’intégrité des dents
au point des couronnes en céramique pure, les fabricants ont collatérales saines, mais le patient doit présenter une légère
élaboré divers systèmes de bridges entièrement en céramique ou béance antérieure pour le surcontour de la face palatine
d’attelles-bridges en matériau composite fibré. métallique (Fig. 39) ;
Pour un ancrage coronaire partiel métallique, le collage ne • pour remplacer rapidement mais momentanément une dent
dispense pas de préparations spécifiques et délicates, notamment antérieure perdue lors d’un traumatisme, avec un résultat
dans le secteur antérieur : une occlusion favorable et la réalisation esthétique rapide et évitant le port d’une prothèse adjointe en
d’artifices de rétention (tenons dentinaires) sont des préalables résine d’une dent (Fig. 29) ;
indispensables. Ce cas de figure nous replace quasiment dans la • afin de suppléer rapidement à la perte d’une dent antérieure
situation de l’ancrage coronaire partiel métallique scellé. à cause de problèmes parodontaux, laissant le loisir de réaliser
diagnostic, traitement étiologique et réévaluation parodontale
Ancrage partiel métallique collé sans préparation [60-62] puis restauration prothétique d’usage.
Un bridge métallique collé sans préparation est une structure Malgré tout, le patient sera prévenu d’une décohésion certaine
métallique composée d’une pontique reliée à deux ailettes qui de cet artifice prothétique, à faire recoller à chaque éventualité.
seront collées sur les faces palatines non préparées des dents Des contrôles très réguliers seront effectués pour détecter un
adjacentes à l’édentement. Dès 1972, Rochette propose la décollement unilatéral, source d’un développement carieux très
fixation de cette prothèse par collage (à l’aide d’une résine, non préjudiciable au pilier.

Odontologie 15
23-270-A-20 ¶ Différents types de bridges

Tableau 2.

“ Indication des ancrages Avantages et inconvénients des prothèses implantaires vissées et des
prothèses implantaires scellées.
partiels métalliques collés Avantages des prothèses implantaires vissées
Prophylaxie professionnelle plus efficace
Contrôle possible a posteriori de chaque implant
• Dents pulpées. Réparations et évolutions possibles avec dépose aisée et sans destruction
• Restaurations de petite étendue limitées à une dent. de la prothèse
• Limiter le nombre de plans de Roy inclus dans le bridge. Permet le rajout ultérieur d’implants
• Occlusion favorable (éviter les fortes supraclusions et les Possible dans toutes les situations cliniques même à distance du couloir
malpositions). prothétique
Possibilité d’une modification de la conception prothétique au cours du
• Hygiène favorable et absence de caries ou de
temps
restaurations importantes. Évite la désunion lorsque la hauteur prothétique est faible
• Indice de Le Huche favorable et hauteur coronaire Inconvénients des prothèses implantaires vissées
exploitable. Manque d’esthétique au niveau des faces occlusales
• Absence de mobilité pathologique d’un ou des piliers Réglage de l’occlusion délicat si l’émergence des vis s’effectue face
(différentiel de réaction aux sollicitations). occlusale
• Éviter le patient bruxomane. Perte d’occlusion au niveau du matériau d’obturation des puits
• Indications plutôt limitées aux incisives latérales ou Éventuels dévissages et fractures de vis
Accessibilité parfois difficile des vis
prémolaires, lorsque l’alternative implantaire est impossible.
Bridges transitoires plus difficiles à réaliser
Plus grande difficulté prothétique lors de l’union implants/dents
naturelles
Ancrage partiel métallique collé avec préparations [63, 64] Avantages des prothèses implantaires scellées
Dans les années 1980, suite aux échecs et décollements Se rapproche de la prothèse conventionnelle
Esthétique
nombreux, Livatidis, Thompson et Del Castillo de l’université
Maintenance simplifiée
du Maryland (États-Unis) proposent de préparer les surfaces
Pas de risque de dévissage
dentaires pour augmenter la surface de collage et répondre aux
Réglage occlusal plus aisé
exigences de rétention imposées par le contexte occlusal et Simplification de réalisation des bridges transitoires
biomécanique. À l’origine, le « Maryland-Bridge » nécessite
Inconvénients des prothèses implantaires scellées
l’emploi d’alliages nickel-béryllium qui autorise un électromor-
Impossible si l’implant est situé à distance du couloir prothétique
dançage de l’intrados. Actuellement, il convient bien naturelle- Démontage quasi impossible, ce qui rend illusoire toute réparation ou
ment d’éviter le nickel mais aussi et surtout le béryllium pour évolution
des raisons évidentes et prouvées de toxicité et d’allergie. Inutilisable si l’espace prothétique est insuffisant
À partir des prémolaires, les préparations sont idéalement
amélaires et s’effectuent en réalisant un ceinturage sur plus de
180° autour de la dent pilier. Le but est aussi d’augmenter la • colle siliconée sur la vis pour assurer l’étanchéité et diminuer
rétention et la stabilisation (logements de type taquets occlu- les risques de dévissage.
saux). L’attitude actuelle est de penser que la pérennité d’un
ancrage collé nécessite la préparation du support. Le collage seul Ancrages spécifiques pour bridge
ne peut remplacer ni la qualité de rétention, ni la résistance aux dento- ou implantoporté [65]
forces occlusales de descellement et de cisaillement. Au sein d’un bridge, un dispositif démontable de type
Les ancrages coronaires partiels collés seront spécifiques à glissière ou télescope permet une solidarisation entre l’infras-
l’anatomie de la dent pilier et à l’occlusion finale de la tructure et la suprastructure, ou entre le ou les ancrage (s) et la
restauration. pontique. Ceci peut être envisagé par le praticien dans le but de
On favorisera la réalisation : satisfaire à certaines indications ou divers impératifs cliniques.
• de deux cannelures parallèles éloignées et ceinturant la dent Mais ces systèmes modulables et modifiables nécessitent une
sur 180° ; grande technicité de laboratoire, une extrême rigueur du
• d’appuis occlusaux sur prémolaires et molaires ; praticien et l’acceptation d’un coût financier élevé pour le
• de méplats cingulaires ; patient. Ces réalisations prothétiques de très haut niveau sont
• de congé cervical dans l’émail. actuellement davantage utilisées en prothèse implantoportée.
Ancrage implantaire Glissière manufacturée ou usinée
Pour un bridge sur piliers implantaires et en dehors des L’emploi d’une glissière usinée en alliage précieux est préfé-
impératifs spécifiques nécessaires à des rapports prothèse/ rable à l’inclusion d’une préforme en plastique calcinable dans
parodonte satisfaisants sur les plans biologique et esthétique le wax-up du bridge, par souci de qualité mécanique et de
(diamètres des implants, profil d’émergence et hauteur du pilier précision bien supérieure.
transgingival...), le praticien pourra choisir entre deux types Il existe des glissières intra- ou extracoronaires selon leur
d’ancrage implantaire différents : ancrage implantaire vissé situation à l’intérieur de la couronne pilier de bridge, ou à
(donc démontable) et ancrage implantaire scellé, comparable à l’extérieur (incluse dans la pontique). Toutefois, il conviendra de
celui réalisé sur dents naturelles (Tableau 2). privilégier l’utilisation de glissières intracoronaires pour favoriser
Il importe de se rappeler que lorsque l’on associe dents et la transmission des forces dans l’axe de la dent. Celles-ci
implants, il convient de recourir à la prothèse scellée. De plus, nécessiteront la préparation d’une boîte proximale intracoro-
l’indication majeure de la prothèse vissée est le manque de naire pour éviter le surcontour proximal de la restauration
hauteur prothétique disponible, rendant impossible une réten- finale. La conception d’un contournement fraisé accompagné
tion efficace par scellement. d’un stabilisateur proximal opposé à la glissière améliore
Précisons qu’un vissage entraîne un risque de contrainte considérablement l’efficacité et la pérennité du système.
supérieur à un simple scellement, pour les prothèses plurales. Dans le cas d’un bridge dento- et implantoporté, l’utilisation
Pour diminuer les risques de dévissage, trois précautions sont à d’une glissière non verrouillée permet, au cours du temps,
prendre : l’ingression alvéolaire de la partie dentoportée par rapport à la
• alliage de la vis plus « tendre » que la contrepartie, pour partie implantoportée. Deux montages sont possibles :
qu’elle se mate contre cette dernière lors du vissage ; • partie femelle sur la partie dentoportée, avec visibilité
• couple de serrage intense à 32 N ; occlusale des glissières (Fig. 40) ;

16 Odontologie
Différents types de bridges ¶ 23-270-A-20

“ Indications d’utilisation d’un


dispositif démontable au sein
d’un bridge
• Utilisations de piliers non parallèles.
• Contention avec possibilités d’extensions et
modifications.
• Insertion sectorielle différée en fonction des axes des
préparations.
• Planification prospective en vue de l’utilisation de
l’attachement inclus dans le pilier comme ancrage d’une
future prothèse adjointe partielle.
• Liaison entre les éléments dentoportés et implan-
toportés d’un bridge.

Figure 41. Deux préparations pulpées divergentes (A) (respect du


volume pulpaire individuel) sont recouvertes par deux thimbles-crown
solidarisées (B) dans le but de réunir deux grands bridges indépendants
(C) en vue d’une contention complète de l’arcade maxillaire.

partie télescopante démontable, reconstituant la couronne. Des


systèmes de blocage par vissage peuvent verrouiller les deux
parties.
Systèmes télescopiques usinés sans verrouillage. L’infras-
tructure est usinée par fraisage et recouverte d’une suprastruc-
ture télescopante sans dispositif de blocage. Il regroupe les
systèmes suivants.
Coiffes télescopiques. Dans le cas d’un pilier postérieur pulpé et
mésioversé, la réalisation d’une coiffe télescope peut représenter
une alternative efficace à la dépulpation de ce pilier, imposée
par le nécessaire rattrapage d’axe pour insérer le bridge. Ce pilier
est préparé dans son grand axe pour supporter une coiffe fraisée
en périphérie selon l’axe d’insertion du bridge ; cette coiffe
Figure 40. Cas clinique : professeur Pirel. représente le premier étage du système sur lequel la partie
A. Bridge complet de contention dento-implanto-porté (implants en femelle vient se télescoper. L’ensemble en place reconstitue une
positions 16-26-27). couronne coulée dans l’intégralité de son volume.
B. Détail des glissières réunissant implant en 16 et piliers dentaires. Ce bridge partiellement télescopé pour rattrapage d’axe impose
C. Dispositif similaire pour les implants en 26 et 27 (bridge légèrement de sceller la partie télescopante sur la pièce télescopée pour
désinséré du modèle pour laisser apparaître les préparations cervicales et satisfaire à la nécessaire rigidité de l’ensemble exigée par le
les dies métallisés par électrodéposition). scellement définitif du bridge sur le ou les pilier (s) opposé (s).
Systèmes thimbles-crowns (Fig. 41). Ils offrent la possibilité de
corriger un manque de parallélisme entre les préparations
(difficultés techniques ou respect des divers axes pulpaires), en
• partie femelle sur la partie implantoportée (glissière en permettant la liaison entre deux bridges contigus.
montage inversé) et recouverte en occlusal par le matériau Système Channels, Schoulder and Pins (CSP) de Steiger.
cosmétique. Coiffes de Gaerny, les coiffes de Koerber et Böttger.
Systèmes télescopes avec ou sans verrouillage Systèmes télescopiques usinés avec verrouillage : systèmes
vissés. Ce sont des dispositifs manufacturés (vis et bloc à vis de
Ces systèmes sont constitués de deux étages : l’infrastructure Schubiger) destinés à bloquer la suprastructure sur l’infra-
ou partie télescopée solidaire du pilier, et la suprastructure ou structure.

Odontologie 17
23-270-A-20 ¶ Différents types de bridges

“ Impératifs des pontiques


• Restauration de la fonction et de l’occlusion.
• Esthétique et confort.
• Hygiène possible et facilitée.
• État de surface lisse.
• Compatibilité biologique des matériaux avec les tissus
gingivaux.

Conception des bridges en fonction


de la pontique [66-71]
La pontique est l’élément prothétique artificiel du bridge qui
remplace la (les) dent (s) absente (s). C’est la raison d’être du
bridge sur les plans fonctionnel, occlusal et esthétique.

Impératifs occlusaux
Des thérapeutiques occlusales préalables peuvent être envisa-
gées pour les dents égressées antagonistes à la future pontique,
pour favoriser la réalisation de rapports occlusaux harmonieux
au plus proche d’une fonction physiologique. Une attention
toute particulière sera prise lorsqu’il s’agira de remplacer une
première molaire puisqu’elle revêt un intérêt primordial pour la
mastication, dans son rapport avec sa première molaire antago-
niste. L’ensemble constitue le « rail originel de la fonction »
avec un guidage en entrée et en sortie de cycle masticatoire,
grâce à des rapports précis entre cuspides ; la cuspide centroves-
tibulaire de la première molaire inférieure sert de point d’appui
d’entrée de cycle pour la cuspide distovestibulaire de la première
molaire supérieure.
La surface occlusale de l’intermédiaire de bridge dépend
étroitement des morphologies des surfaces antagonistes et des
mouvements fonctionnels. La réduction de largeur de la table
occlusale, ayant pour but de réduire l’intensité des forces
occlusales, est admise mais non obligatoire (risque de perte de
stabilité occlusale).
À côté de l’occlusion « rigide » inhérente à la structure
monolithique d’un bridge classique, certaines conceptions
anciennes mais actuellement obsolètes privilégiaient une
Figure 42.
occlusion plus « physiologique ». Ce bridge comportait une
A. Pontique métallique : poli miroir en regard de la crête.
connexion rigide de préférence du côté distal de la pontique et
B. Pontique céramométallique : uniformité et polissage de la céramique
une connexion mobile sur l’ancrage mésial, bridge limitant
glacée en regard de la crête.
l’enfoncement de l’intermédiaire et permettant « une liberté
C. Pontique céramométallique avec zone de jonction céramique/métal
axiale indépendante des piliers ». Ce type de bridge ne nécessi-
irrégulière et anfractueuse en regard de la crête gingivale : à proscrire car
tait pas un parallélisme des piliers (Fig. 21).
source d’inflammation.
D. Bridge supérieur : pontique à privilégier car polissage et jonction
Contact crestal céramique/métal à distance de la crête. Bridge inférieur : pontique à
Il sera le moins étendu possible et sans pression excessive, proscrire car jonction métal/céramique cruentée et irrégulière.
d’où l’importance de retoucher l’intermédiaire lors du blanchi-
ment de la muqueuse crestale à l’essayage. Un contact poncti-
forme facilitera l’entretien par le patient. Il conviendra de Esthétique des pontiques avec les tissus
favoriser la réalisation d’intermédiaires contramuqueux ou parodontaux
supramuqueux, en proscrivant tout intermédiaire de bridge Embrasures et passages d’air
« intracrestal », certes séduisant au niveau esthétique, mais le
plus souvent impossible à entretenir et conduisant à une L’esthétique de la forme de contour des pontiques sera
rétention bactérienne source d’inflammation gingivale, voire de primordiale au niveau du secteur antérieur, tandis qu’à l’arrière,
pathologies douloureuses parodontales comparables au « syn- on privilégiera la facilité du nettoyage.
drome du septum » par excès de compression des tissus. Ainsi, il s’agira de régler avec discernement l’ouverture des
embrasures en évitant les « espaces noirs inesthétiques » ou les
passages d’air sous les pontiques, sources de sifflements ou
État de surface de l’intrados
chuintements désagréables pour le patient. Pour les pontiques
L’état de surface au contact de la crête sera aussi lisse, poli et postérieures, la facilité d’hygiène doit prendre le dessus sur
régulier que possible. Les zones privilégiées de rétention de l’esthétique.
plaque dentaire sont les zones de jonction matériau cosmétique/
matériau métallique, qui seront, en conséquence, situées à Chirurgie parodontale correctrice
distance de la crête et dans une zone accessible aux instruments Une chirurgie crestale soustractive de type gingivectomie
de maintenance (Fig. 42). pourra aider le praticien à favoriser l’alignement des collets,

18 Odontologie
Différents types de bridges ¶ 23-270-A-20

Figure 43. Une gingivoplastie crestale créant de légères concavités


pour loger les intermédiaires de bridges (A) donne l’impression de leur Figure 45. Bridge complet céramométallique maxillaire avec pontique
émergence parodontale avec l’illusion de papilles (B). antérieure modifiée par adjonction de fausse gencive en céramique (A)
destinée à masquer les « triangles noirs » des embrasures dans les cas de
résorptions parodontales importantes (B).

Figure 46. Pontique esthétique de type « selle modifiée ».

Fortes résorptions parodontales de la crête antérieure


L’origine peut apparaître multifactorielle (accident, extrac-
tions et déposes destructrices d’implants, séquelles osseuses
après interventions chirurgicales type « bec-de-lièvre » ou
carcinome...). Il conviendra de prolonger la pontique d’une
« languette » de céramique rose destinée à imiter la gencive.
Différentes teintes sont à la disposition du technicien pour un
résultat très acceptable. Un enseignement de l’hygiène spécifi-
quement adaptée sera prodigué au patient (Fig. 45).

Formes cliniques des pontiques à privilégier


Intermédiaires contramuqueux
Type ovoïde. La face gingivale en forme d’obus présente une
surface de contact réduite avec la crête. Cette forme est à
Figure 44. Déficit esthétique de ce bridge de 13 à 23 (A). Après sa
proscrire pour des pontiques en zone « esthétique » du fait d’un
dépose, une gingivectomie en regard de 12, 11, 21, 22 autorise un
éventuel manque d’alignement avec les dents collatérales.
réalignement des collets sur le nouveau bridge et des proportions plus
Type selle modifiée (proposé par Stein). Cet intermédiaire
harmonieuses (B).
présente une assise plus large sur la crête mais toujours en
contact léger avec elle. D’entretien plus difficile, elle sera plus
esthétique (Fig. 46).

l’illusion de « fausses papilles » et un soutien labial correct sans Intermédiaires supramuqueux


excès de volume vestibulaire. Celle-ci est réalisée à la lame Très utilisés au milieu du XXe siècle pour des raisons prophy-
froide, au bistouri électrique ou à la fraise lorsqu’elle est lactiques, ils apparaissent actuellement totalement inesthétiques
superficielle (Fig. 43,44). car situés à plus de 3 mm de la crête (Fig. 47). Principalement
Des chirurgies crestales additives (greffes épithélioconjoncti- métalliques (pour une résistance maximale sous faible épais-
ves, comblements osseux...) pourront venir corriger une résorp- seur), ils peuvent rester indiqués dans les secteurs postérieurs
tion osseuse anarchique ou excessive, en vue de parfaire mandibulaires, notamment les cas d’hémisection. Toutefois, les
l’intégration esthétique de la pontique en évitant la création patients les considèrent à juste titre comme de véritables
d’intermédiaires de type « dents longues et inesthétiques ». « garde-manger ».

Odontologie 19
23-270-A-20 ¶ Différents types de bridges

Figure 48. Bridge complet de contention sur métal précieux après


orthodontie et traitement parodontal (patiente de 21 ans atteinte d’amé-
Figure 47. Intermédiaire supramuqueux prophylactique. logenèse imparfaite et parodontopathie).

Alliages précieux
Conception des bridges en fonction
Ils restent d’une grande actualité en odontologie et s’impo-
des matériaux de réalisation sent encore pour des grandes réhabilitations occlusoprothéti-
ques. Du fait de leurs propriétés mécaniques, ils sont très
Bridges céramométalliques sur armature indiqués au niveau des deuxièmes molaires où les contraintes
métallique [72-75] exercées sont les plus intenses et les erreurs occlusales les plus
fréquentes. La réalisation de faces occlusales en alliage précieux
Dans le cadre de la réalisation de bridges de faible, moyenne
majore la stabilité de l’occlusion à long terme avec le respect
et grande étendue, seule une armature métallique peut répondre
des structures articulaires (Fig. 48). Une excellente coulabilité
avec sécurité à la plupart des situations cliniques dento- ou
permet l’obtention de bords cervicaux très fins et parfaitement
implantoportées. Les alliages restent des matériaux de choix vis- ajustés. Leur aptitude au brunissage qui améliore encore
à-vis de leur polyvalence, leur mise en œuvre, leur résistance l’adaptation en favorise l’emploi lors de la réalisation d’onlays
mécanique. La directive 931421 CEE du 14 juin 1998 relative piliers de bridge. Les ors de types 3 et 4 (durs et extradurs) sont
aux dispositifs médicaux précise que les alliages commercialisés recommandés pour la réalisation des bridges (Fig. 49). Leur haut
dans l’Union Européenne doivent posséder le marquage CEE. point de fusion (association avec le palladium, platine) permet
Cette directive impose aux fabricants et aux utilisateurs une d’obtenir un coefficient d’expansion thermique très compatible
« matériovigilance » obligeant à signaler tout incident à l’auto- avec celui des céramiques, favorisant l’existence d’une excel-
rité administrative compétente. lente liaison céramométallique. Pour les chapes antérieures, ce
La métallurgie concernant nos alliages dentaires est très type d’alliage donne un aspect beaucoup plus « chaud » et
aboutie et actuellement, tous les alliages commercialisés lumineux de la limite dentoparodontale (Fig. 50).
permettent, dans le respect des indications cliniques, de réaliser
des pontiques de bridges résistantes aux contraintes et flexions Alliages semi-précieux
des forces occlusales. Le produit fini présente une excellente Leurs propriétés mécaniques sont plus proches des alliages
adaptation sur son modèle de travail et une grande précision précieux que des alliages non précieux. Il conviendra de
d’ajustage au niveau cervical. Pour tous les types d’alliage, la toujours privilégier la présence d’or ou de favoriser l’utilisation
réalisation de coulées monolithiques pour des bridges de longue des alliages palladium-argent avec un pourcentage élevé de
portée s’effectue toujours au détriment de la précision prothéti- palladium faible en argent, pour une résistance accrue à la
que, du fait de la contraction qui se produit au cours du corrosion.
refroidissement et qui reste le dernier problème de la chaîne
prothétique. Malgré la coulabilité supérieure des alliages Alliages non précieux
précieux, une déformation de coulée existe et augmente avec Ces alliages moins coûteux offrent de grandes qualités
l’importance de la portée du bridge. De plus, une déformation mécaniques et une bonne tolérance biologique. Les alliages
du matériau d’empreinte ou une perte de stabilité dimension- CoCr sont actuellement très utilisés en raison de leur bonne
nelle peut entraîner une erreur au niveau du maître-modèle. résistance à la corrosion (au minimum 25 % de chrome) et de
Pour ces raisons, il apparaît donc plus sûr, après essai clinique, leur excellente résistance mécanique (70 % de cobalt). En
de solidariser par soudobrasures les différents éléments d’un prothèse fixée, l’utilisation du titane apparaît plus délicate du
grand bridge, en prenant garde de réaliser une mise en œuvre fait de la nécessaire rigueur de manipulation au laboratoire. De
correcte pour éviter une faiblesse mécanique et une initiation de plus, la résistance de la liaison céramométallique des alliages à
la corrosion à ce niveau. Deux types de brasures peuvent être base de titane est inférieure à celle obtenue avec les alliages
mis en œuvre : brasage primaire ou secondaire ; contre toute précieux.
attente, des études mettent en évidence une plus grande
résistance en fatigue du brasage secondaire bien qu’instinctive- Bridges en matériau cosmétique polymère
ment, elle semblerait moins performante. De plus, une grande sur armature métallique [76-78]
réalisation antérieure de plusieurs éléments solidarisés sera Par rapport à la céramique, le défaut principal de la résine est
toujours plus soignée au niveau des morphologies, galbes et la modification de teinte, la dégradation rapide de l’état de
lignes de transition, lorsque les éléments céramométalliques surface et l’usure du matériau résineux, excluant son utilisation
auront été confectionnés et réglés en unitaire puis soudobrasés sur les faces occlusales et sur les trajets de guidage (Fig. 51).
secondairement. Dès le début de l’élaboration des chapes, les Actuellement, l’apparition de nouvelles générations de compo-
impératifs imposés par la métallurgie ont été prévus au niveau sites hautement chargés améliore le pronostic à terme, mais
des surfaces de brasure : parallélisme, espacement, étendue des malgré l’aspect séduisant, des études on démontré la supériorité
surfaces en contact. de la liaison céramométallique sur la liaison métallocomposite,
Le choix d’un alliage, pour la réalisation d’un bridge, sera sur alliages précieux ou non précieux. La liaison alliage/
effectué parmi les trois grandes familles que le fascicule « Pro- composite hautement chargé est assurée d’abord mécanique-
thèse définitive » du traité d’odontologie de l’Encyclopédie ment puis chimiquement et dépend de la nature de l’alliage
Médico-Chirurgicale (23-272-C-10) décrit en détail. (meilleur pour des alliages non précieux) (Fig. 23).

20 Odontologie
Différents types de bridges ¶ 23-270-A-20

Figure 50. La chape métallique en alliage précieux (A) « réchauffe » les


tissus gingivaux environnants (B) sans laisser transparaître un aspect
métallique disgracieux.

Figure 49. La réalité clinique qui s’impose à nous oblige dans certains
cas à outrepasser les indications pour réaliser un bridge dans un contexte
mécanique défavorable avec peu de pilier (A). Le choix d’une chape de
bridge en alliage précieux (B) avec faces occlusales métalliques (C) majore
la stabilité des rapports occlusaux et autorise, au cours du temps, une
répartition harmonieuse des forces occlusales lors de la fonction. Bridge en Figure 51. Usure du matériau cosmétique résineux sur un bridge de
usage depuis 7 ans. 25 ans.

Bridges sans alliages métalliques dépend de la qualité de réalisation de la forme des préparations
Depuis l’avènement du collage, la recherche s’est tournée vers et de la précision d’adaptation du noyau céramique sur la
la mise au point de matériaux prothétiques de plus en plus préparation qui sera le meilleur support pour la porcelaine. Le
esthétiques, sans métal, favorisant une conservation des tissus noyau en céramique est souvent renforcé au niveau des embra-
dentaires, l’adhésion imposant moins de mutilation que le sures, quelle que soit l’exigence esthétique.
scellement qui doit satisfaire aux principes mécaniques imposés Céramique d’infiltration In-Ceram® (Vita). Mis au point en
par la rétention. Après une première période conduisant avec 1985 par Sadoun, ce procédé représente une mise en forme
succès à l’élaboration de prothèses unitaires en céramique pure, d’infrastructure céramique (80 % d’alumine, pas de porosité,
la profession s’oriente vers la réalisation de petits bridges « tout haute teneur en phase cristalline) qui sera émaillée secondaire-
céramique » ou en matériau résineux de type composite fibré. ment. La confection de bridges postérieurs est actuellement
possible grâce au procédé Vita In-Ceram® Zirconia (environ
Bridges « tout céramique » [79-89] 700 MPa de résistance à la flexion, 3 fois plus que celui des
Depuis Mac Lean, nous savons qu’une céramique classique céramiques renforcées par la leucite et 9 fois celui de la cérami-
avec des valeurs de résistance à la flexion de l’ordre de 150 MPa que feldspathique traditionnelle) qui autorise la réalisation
est inadaptée pour restaurer des molaires. Actuellement, il est d’une infrastructure plus résistante constituée d’un mélange
possible d’utiliser des reconstructions de type bridge entière- oxyde de zirconium/oxyde d’alumine (ZrO2 + Al2O3). Le pro-
ment en céramique ; ces nouveaux matériaux offrent incontes- nostic à long terme des bridges postérieurs semble excellent :
tablement des réalisations hautement esthétiques, à condition 97,5 % de survie à 7 ans.
de respecter scrupuleusement les indications de réalisation. Céramique pressée : Empress 2® (Ivoclar-Vivadent). Cette
Toutefois, le risque de fracture constitue le point faible et vitrocéramique résistante permet la réalisation de bridges de
dépend de la hauteur et de la largeur de la connexion, mais trois éléments ne concernant pas les molaires. La structure
aussi de la longueur de la pontique. Le succès à long terme pressée est une céramique à base de disilicate de lithium, ce qui

Odontologie 21
23-270-A-20 ¶ Différents types de bridges

“ Impératifs pour la réalisation “ Impératifs cliniques relatifs


de bridges « tout céramique » à l’élaboration d’un bridge
• Patient avec une excellente hygiène, notamment
par CFAO
interdentaire.
• Bridges limités à trois éléments et un intermédiaire. • Zones de connexion larges de 3 mm au minimum.
• Privilégier la réalisation de bridges antérieurs. • Ménager un espace suffisant pour loger le noyau et la
• Zone interdentaire de connexion pontique/pilier haute céramique cosmétique
et large. (2 mm en occlusal, 1,5 mm sur les parois axiales).
• Préparations supragingivales à épaulement à angle • Piliers : épaulement cervical à 90°, supra- ou
interne arrondi de 1 mm de large, dépouille entre 10 et juxtagingival, à angle interne arrondi.
20°, réduction occlusale de 2 mm. • La largeur de la zone édentée ne dépassera pas 12 mm.
• Garder à l’esprit le faible recul clinique mais aussi les • Éviter des piliers postérieurs avec des versions mésiales
perspectives d’évolution prometteuses. trop marquées.

une grande précision et un gain de temps considérable. Cet


usinage porte actuellement le nom de « bridge implantaire
Procera® » car il représente une évolution du système Procera®
(datant de 1989) déjà largement utilisé pour la confection
d’éléments unitaires.
Pour l’usinage d’armature de bridge en céramique pure, le
système Procera® All Ceram a retenu toute notre attention. Il
est réservé aux petites reconstructions de trois éléments dento-
portés ou implantoportés, antérieures ou postérieures, avec un
grand désir esthétique. Après préparations des piliers, une
empreinte classique est réalisée et coulée pour obtenir un
modèle positif. Les préparations sont alors scannées puis
numérisées en trois dimensions. Le fichier numérique est alors
envoyé en Suède ou en Amérique du Nord via internet. Nous
simplifions volontairement l’explication des étapes cliniques et
techniques qui aboutissent à la réalisation de l’armature. Celle-ci
apparaît très résistante et en alumine pure, frittée et dense.
L’alumine utilisée répond aux normes ISO 6474 pour ce qui est
de la densité, la taille des grains et la résistance à la flexion. En
fait, l’infrastructure de base sur laquelle est élaborée la cérami-
que cosmétique est constituée de poudre d’oxyde d’alumine pur
(99,5 %) compactée sous pression (2 tonnes) et cuite
industriellement.
Figure 52. Les forces de mastications d’environ 600 N sont cliniquement
A. Bridge en céramique pure (Empress® 2, Ivoclar Vivadent). insuffisantes pour fracturer une telle structure prothétique qui
B. Résultat esthétique après collage. résisterait jusqu’à 1 395 N (étude in vitro, Craig et al.). D’autres
études encourageantes ne doivent pas nous éloigner du strict
augmente beaucoup la résistance à la flexion qui passe de respect des indications. Conservons à l’esprit qu’il s’agit de
120 MPa pour l’Empress 1® à 350 MPa pour l’Empress 2®. Dans matériaux en phase d’expérimentation clinique encore à l’heure
un second temps, la céramique cosmétique de stratification est actuelle, nécessitant l’exclusion des patients bruxomanes. Face
appliquée (Fig. 52). à ces nouvelles technologies, la prudence s’impose et la sélec-
Procera® (Nobel-Biocare), bridges réalisés par conception tion des cas cliniques et des patients s’affirme comme une étape
et fabrication assistées par ordinateur (CFAO). [90-93] Les incontournable et primordiale.
techniques informatiques et numériques appliquées à l’odonto- Bridges en polymères fibrés [94-99]
logie ont permis le développement de la CFAO. Tous les
systèmes Cad-Cam (computer-aided design/computer-aided milling) Les polymères renforcés par adjonction de fibres sont utilisés
ont en commun de se substituer en partie à la main du techni- depuis la Deuxième Guerre mondiale et font actuellement partie
cien de laboratoire, avec des systèmes dits « autonomes » (où intégrante des matériaux de l’industrie des textiles, l’aéronauti-
l’usinage des éléments s’effectue directement au laboratoire) et que et l’aérospatiale. En odontologie, ces matériaux apparaissent
des systèmes « non autonomes » (où le scannage a lieu au comme une alternative aux structures céramométalliques
laboratoire tandis que l’usinage et la conception sont centralisés classiques, tout en palliant certains inconvénients des brid-
en un lieu unique). ges « tout céramique ».
Parmi les procédés proposés permettant de confectionner des L’incorporation de fibres dans un matériau polymère compo-
bridges, la réalisation d’armatures en titane usiné de trois à cinq site a été proposée pour améliorer les propriétés mécaniques et
éléments s’affirme fiable. En particulier, les armatures implan- augmenter la résistance à la flexion. Les différentes fibres
taires en titane (très difficiles à réaliser de manière précise par proposées affichent des compositions différentes : carbone,
les techniques conventionnelles de coulée à cire perdue) kevlar, verre, polyéthylène. Elles diffèrent selon l’orientation des
peuvent être remplacées par un usinage d’un bloc de titane en filaments constitutifs : orientation unidirectionnelle ou réseau,
commande numérique à partir d’un scannage de la maquette de ayant pour but de dissiper les lignes de tension et les microfê-
l’armature. Ce système suédois appelé « All-in-One® » est apparu lures internes. Seule l’utilisation des fibres de verre et polyéthy-
à la fin des années 1990 et permet de réaliser des réhabilitations lène subsiste de nos jours. L’application directe implique que la
implantoportées monométalliques (partielles ou totales) avec réalisation de bridges en composite renforcé par des fibres ne

22 Odontologie
Différents types de bridges ¶ 23-270-A-20

“ Avantages des bridges “ Principales associations


en polymères fibrés fibres/polymères utilisées au
• Facilité de réalisation technique induisant un faible coût
laboratoire pour la réalisation
laboratoire. de bridges
• Homogénéité de nature chimique entre matériau
polymère et matériau de collage : cohérence des modules • Vectris®/Targis® (Ivoclar-Vivadent).
d’élasticité. • Fibrekor® / Sculpture® (Jeneric Pentron).
• Occlusion facilement réglable. • Connect® / BelleGlass HP® (Kerr).
• Amortissement des contraintes cliniques évitant les • Ribbond® / Enamel HFO® (Bisico).
fractures internes. • Toutes fibres/Artglass® (Jelenko Kulzer).
• Pas d’abrasion des antagonistes. • Toutes fibres/Sinfony® (Espe).
• Réintervention et réparations possibles in situ. • Ribbond®/Solidex® (Shofu).
• Réalisation possible de bridges périphériques, bridges
d’inlay/onlay, attelle de contention.

peut que pallier un édentement unitaire du fait de la faible


résistance mécanique à la traction et la flexion, par rapport à un
bridge sur armature métallique.
Les préparations des piliers de bridges peuvent prendre
l’aspect de restaurations coronaires périphériques ou d’inlay/
onlay. Bien que des attelles de contention soient réalisables, on
évitera d’y inclure une dent intermédiaire car ce type de
procédé n’est pas indiqué à cause du risque important de
fractures, décollement ou désolidarisation au niveau de la
pontique.
L’indication principale, la plus décrite dans la littérature, se
présente pour un édentement unitaire avec des dents collatéra-
les reconstituées par des composites ou amalgames, à condition
que ceux-ci soient exclusivement supragingivaux (mise en place
de la digue et isolation du champ opératoire). Les préparations
adoptent une forme de contour de type onlay proximal propre
aux restaurations collées, avec divergence des parois, angles
internes arrondis, épaulements et bords nets sans biseautage ;
2 mm de profondeur de cavité sont nécessaires pour loger la
structure fibreuse de l’armature, noyée dans le composite. Le
collage de la pièce réalisée au laboratoire s’effectue sous digue,
à l’abri de toute contamination et utilise un composite de
collage diméthacrylate « dual » photo-autopolymérisable ou une
résine de collage type Super-Bond ® de chez Generic
international.
Les perspectives de ces matériaux sont encourageantes, ces
solutions thérapeutiques séduisent parce que simples et moder-
nes, situées dans le cadre d’une dentisterie adhésive en pleine Figure 53. Cas clinique : professeur Pirel.
évolution. Le problème principal reste un recul clinique moyen A. Bridge complet provisoire de contention en résine cuite de laboratoire
(environ 10 ans) et peu d’évaluations cliniques disponibles avec fil de renfort métallique.
validant le comportement du matériau à long terme, en parti- B. Extrados réglé en occlusion statique et dynamique puis caractérisé et
culier dans la cohésion résine/infrastructure fibrée, car ce défaut maquillé en surface.
est susceptible d’en affecter la longévité et la biocompatibilité.
Une analyse réfléchie et prudente s’impose encore pour chaque
Bridge provisoire (courte durée)
cas clinique, car il semble nécessaire d’améliorer les propriétés
physiques de ces matériaux avant de pouvoir les recommander Il est destiné à être porté pendant la seule durée de réalisation
à grande échelle. Il n’existe aucun biomatériau idéal et les des différentes étapes de la prothèse d’usage. Il est le plus
fabricants sont soucieux des mises à jour permanentes des souvent préparé extemporanément au laboratoire puis réadapté
défauts pour optimiser les résultats cliniques. et rebasé sur les préparations et à chaque modification de
celles-ci (Fig. 53).
Bridges transitoires [100-103] Bridge de temporisation (longue durée)
La réalisation d’un bridge d’usage ne se conçoit pas sans la Destiné à être porté plusieurs mois alors que toutes les
confection préalable d’un bridge provisoire. Cette étape incon- préparations et reconstitutions sont terminées, il succède donc
tournable du traitement bénéficie au patient (compense les au bridge provisoire de première génération. Son but est la
désordres esthétiques et fonctionnels), au clinicien (test pour la temporisation, l’attente, la surveillance de la thérapeutique : test
future prothèse d’usage et stabilisation des éléments inter- et fonctionnel et esthétique du guidage antérieur, cicatrisation,
intra-arcade), au prothésiste (maquette dont les caractères délais d’ostéo-intégration, réévaluation parodontale et endo-
esthétiques et fonctionnels ont été testés en bouche). Nous dontique, thérapeutique des troubles dysfonctionnels cranio-
pouvons distinguer deux catégories. mandibulaires. Ce bridge est effectué sur un moulage tiré d’une

Odontologie 23
23-270-A-20 ¶ Différents types de bridges

toportée. Mais la mise en œuvre de thérapeutiques plus classi-


ques de type bridges scellés ou collés sur piliers dentaires reste
évidemment d’actualité. Parmi tous ces choix thérapeutiques,
seule une stratégie logique reposant sur une étude préprothéti-
que approfondie, efficace et rationnelle, permettra de proposer
au patient le (ou les) type (s) de bridge (s) convenant le mieux
à sa situation pour une restauration à long terme, en accord
avec les « données acquises de la science ». C’est de l’intérêt de
nos patients qu’il s’agit, et de la crédibilité de notre mission de
soin.

« Notre but devrait être la conservation de ce qui existe plutôt


que le remplacement scrupuleux de ce qui manque » de Van,
1955.

Les prothèses de laboratoire ont été réalisées par les labora-


toires Christian et Daniel Pfeffer, André Olivier, Bernard
Griveau, Eric Boulay, Protechnic, Maurice Bienfait, laboratoire
interne du SCTD de Lyon.

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tion pendant plusieurs mois. [12] Romeed SA, Fok SL, Wilson NH. Biomechanics of cantilever fixed
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empreinte de qualité ; il est confectionné avec soin et précision. 13:90-100.
En effet, il ne sera ni rebasé ni réadapté et considéré comme [13] Malquarti G, Allard Y, Martin JP, Bois D. Principes généraux des
une reconstitution « permanente » mais confectionné avec un bridges. Encycl Méd Chir (Elsevier SAS, Paris), Odontologie, 23-270-
matériau « temporaire » (résine cuite, matériau polymère A-10, 1992: 11p.
composite). Sa résistance mécanique peut être améliorée avec [14] Alves ME, Askar EM, Randolph R, Passanezi J. Bridges postérieurs
l’adjonction de polymères fibrés ou d’armatures métalliques mandibulaires de trois éléments dont un en porte-à-faux : étude par
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quasi immédiat qui satisfait le patient semble relativement aisé. [19] Brien N. Conception et tracé des prothèses partielles amovibles.
Toutefois, l’objectif de la réussite du traitement à long terme qui Québec: éditions Prostho enr; 1996.
lui seul doit nous guider est beaucoup plus ambitieux. Actuel- [20] Buch D, Batarec E, Begin M, Renault P. Prothèse partielle amovible au
lement, les qualités esthétiques et fonctionnelles des prothèses quotidien. Paris: éditions CdP; 1996.
dentaires, et des bridges en particulier, atteignent un très haut [21] Malquarti G, Pirel C, Bois D. Prothèses fixées démontables. Encycl
niveau conforté par les progrès offerts par les dernières techno- Méd Chir (Elsevier SAS, Paris), Odontologie, 23-305-A-10, 1999: 10p.
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S. Viennot, Assistant hospitalo-universitaire, ancien interne en odontologie (stephane.viennot@wanadoo.fr).


G. Malquarti, Professeur des Universités, praticien hospitalier, chef du service d’odontologie de Lyon.
Y. Allard, Maître de conférences des Universités, praticien hospitalier.
C. Pirel, Professeur de premier grade, praticien hospitalier.
Service d’odontologie des Hospices civils de Lyon, Unité fonctionnelle de prothèses, 6-8, place Depéret, 69372 Lyon, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Viennot S., Malquarti G., Allard Y., Pirel C. Différents types de bridges. EMC (Elsevier SAS, Paris),
Odontologie, 23-270-A-20, 2005.

Disponibles sur www.emc-consulte.com


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