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Les bridges métalliques et les bridges

métallo-résineux
I. Définitions
 Un bridge c’est l’anglicisme du terme « pont » est aussi utilisé de façon erronée pour désigner
tout « groupe de couronnes ».
 Une construction prothétique rigide destinée à remplacer une ou +sieurs dents absentes par
agrégation à certaines dents restantes; ainsi les ancrages solidaires de la travée par la coulée ou par
soudage sont scellés aux points d’appui
 Couronnes jumelées : indiquée pour la contention parodontale (dents mobiles et conservables).
 Une connexion ou une liaison : c’est le moyen de liaison entre un intermédiaire de bridge et un
ancrage, ou deux ancrages ensembles.
Elle doit être plus haute que large. Les points les plus faibles du bridge sont les connexions.
Ces liaisons peuvent être fixes, ou permettre une mobilité entre les éléments qu’elles unissent.
Elle peut être rigide ou semi rigide.

 L’ancrage : C’est la couronne scellée ou collée au pilier.


 L’intermédiaire du bridge : C’est un élément prothétique, artificiel du bridge, qui remplace la
(ou les) dent(s) absente(s). C’est la raison d’être du bridge sur les plans fonctionnel, occlusal et
esthétique. Il est aussi appelé pontique ou travée.

 L’étude mécanique du bridge :


En effet, le premier but d’un bridge est de recevoir des forces d’occlusion et de les transmettre, par
l’intermédiaire des dents piliers, à l’os maxillaire ou mandibulaire.
Lorsque le bridge reçoit des forces  Point faible : connexion.
 Il faut jouer sur le choix des dents supports.
Exemple : au niveau mandibulaire, pour remplacer 4 incisives on choisit les 2 canines.
Au niveau maxillaire : on prend les canines et les prémolaires.
 Alliages utilisés :
Un alliage est un mélange de plusieurs éléments, dont au moins un métallique, et où chaque
constituant est choisi pour optimiser les propriétés du métal en fonction des besoins. On distingue, les
métaux dits « nobles », « légers » et « de base » :
 Les métaux « nobles » : l’or et les éléments de la mine du platine : platine, palladium,
iridium… (L’argent n’a pas une grande résistance)
 Les métaux « légers » comme le titane (réservés aux implants)
 Les métaux dits « de base », le nickel ou le cobalt : les plus utilisés.
◦ Alliages précieux: or/platine :
Peuvent être utilisés en prothèse conjointe : uniquement sur prothèse unitaire ou des bridges qui ne
dépassent pas les 3 éléments. Ils sont contre-indiqués pour une prothèse de moyenne ou de grande
étendue.
Malgré la présence de platine qui les renforce mécaniquement, ils restent insuffisamment rigides et
nécessitent d’augmenter la section des embrasures des armatures bridges de 3 éléments.
◦ Les alliages non précieux
 Les éléments principaux : le nickel, le cobalt, ou le chrome (antioxydant).
 Les éléments mineurs : le molybdène (Mo), le béryllium (Be), le bore (B).
 Se différencient en fonction du fabricant, de l’utilité de l’alliage.
Exemple : alliage métallo-résineux, on ne s’intéresse pas beaucoup à la liaison chimique.
 Propriétés mécaniques importantes
 Couts abordables

Les alliages nickel-chrome :


Se sont développés pour répondre aux besoins d'alliages inoxydables résistants à haute température.
Permettent de réaliser des prothèses métallo-résineuses et céramo-métalliques.
Sauf que le nickel peut parfois provoquer des allergies. Le cobalt est plus toléré.

Les alliages cobalt-chrome :


Utilisés pour les reconstructions prothétiques fixées

II. Les bridges métallo-résineux


1- Définition :
Cette prothèse se définit comme une prothèse en métal sur laquelle le prothésiste incruste un élément
cosmétique vestibulaire en résine
Elle peut être un bon compromis entre le bridge métallique et le bridge céramo-métallique pour
réduire le coût de la prothèse et obtenir un bon rendement esthétique.
Ces prothèses sont non convenables au niveau mandibulaire (insuffisance esthétique).
2- Variantes de l’ancrage métallo-résineux :
 Couronne métallique où la face V est évidée pour recevoir la facette esthétique  :
Pas très satisfaisante sur le plan esthétique (visibilité des faces proximales)
 Pas très indiquées.
 Extension possible vers les faces proximales ⅓ MV et ⅓ DV :
C’est la plus répandue : résultat esthétique très satisfaisant.
 Extension possible vers la face linguale au niveau antérosupé rieur en cas de béance = Couronne
¾ métallo-résineuse:
Résine à faible propriété mécanique : jamais occlusale.

3- Indications :
- Dents antérieures maxillaires
- Groupe Incisivo-canin mandibulaire avec un emboxage (protection des facettes par le métal)
- Sous forme ¾ en cas de béance
- Exigence esthétique
4- Contre-indications :
- Prémolaires et molaires mandibulaires
- Supraclusie importante  contre-indiquée au niveau du secteur IC mandibulaire
- Para fonction mandibulaire

Élément cosmétique : Résine


Au début, on utilisait la résine acrylique : poreuse, pas très polissable.
 Problème d’inflammation gingivale
 Problème d’accrochage de plaque bactérienne.
 Instabilité de teinte avec le temps.
En odontologie, on appelle résine composite : un matériau constitué d’une matrice organique
résineuse et d’un renfort constitue de charges. La cohésion entre ces deux matériaux est assurée par
un agent de couplage, un silane
 Augmentation des propriétés mécaniques et esthétiques
 Charger la matrice +++ Résistance
Le silane est le composé qui établit la liaison entre la charge et la matrice  Vieillissement à travers
cette liaison
 Phase organique :
• Phase continue ou dispersante
• Constitue en moyenne 24 à 50% du volume du composite.
• Elle comprend la résine matricielle, les abaisseurs de viscosité, le système de polymérisation et
divers additifs.
• La matrice résineuse joue un rôle de liant entre les charges et influence le coefficient d’expansion
thermique, la rétraction de prise, l’absorption d’eau et la solubilité des résines composites.

 Les charges :
• La phase inorganique est constituée par les charges qui renforcent le matériau
• Ces charges sont liées à la matrice par l’intermédiaire d’un silane
• Résines évoluées plus riches en charges  Meilleures propriétés mécaniques et plus de stabilité et
état de surface
• Elles diminuent les contraintes dues au retrait de polymérisation, compensent le coefficient de
dilatation thermique trop élevé de la phase matricielle et donnent au matériau sa radio-opacité
(visualisation radiographique)

 Agent de couplage organo-minéral :


• Un agent de couplage organo-minéral est une molécule bi fonctionnelle qui réalise la cohésion
entre les charges et la phase organique.
• Cette molécule bi fonctionnelle est généralement un silane.
• S’il n’y a pas de liaison entre la matrice (phase organique) et les charges, les charges deviennent des
concentrateurs de contraintes et il ne peut pas y avoir de transfert des contraintes dans le matériau.
Rq : les caractéristiques de la résine ne sont pas très hautes sur le plan mécanique et biologique

Le vieillissement des résines composites :


L’hydrolyse des liaisons établies entres les charges et la matrice entraîne la décohésion des phases
organique et minérale, entraînant le vieillissement prématuré et rapide de la résine composite.

5- Composition :
Partie métallique : Alliage: Ni-Cr ou Co-Cr
Facette:
 Résine de labo de 1ère génération
ISOSIT : résultat esthétique immédiat mais jaunissement et risque de fracture à long terme
 Résine de labo de 2ème génération : ADORO (cout +++)

Les résines :
• Résines méthacryliques
• Résines composites (composites hybrides) : Résine de laboratoire.
• CEROMER (ceramic optimised polymer) : Renforcée de charges et de cristaux (meilleur esthétique
et meilleur état de surface).
• Composites micro- chargés photo et thermo- polymérisables
Meilleure résistance à l’abrasion
Meilleure polissage
(Charge minérale + charge cristalline)

6- Liaison :
Liaison alliage- résine: mécanique :
 Par microbille (perles):
Des perles de rétention au niveau de la logette qui va recevoir le matériau cosmétique.
Elles sont réalisées au stade de l’essayage sur cire  La résine accroche au niveau des
anfractuosités et les contre dépouilles crées.
Les microbilles sont sphériques ou hémi-pyramidales de section 0.3 mm maximum.
 Par des rainures : 0,3 à 0,4 mm

III. Etapes de laboratoire


1- Sculpture de la maquette :
Dans sa totalité avec de la cire sur MPU, les maîtres modèles étant montés sur articulateur
Sculpture des faces: occlusale, vestibulaire, palatine et proximales
Créer la logette vestibulaire (évidement de la maquette au niveau de la FV) : Pas évidement

 Réalisation de l’armature :
• Il est recommandé de réaliser un Wax-up complet et ensuite des clefs en silicone.

Rôle des clefs en silicone : Contrôler l’épaisseur de la résine

• Lors de la confection, veiller à ce que les armatures métalliques aient une épaisseur suffisante
après la finition  Résistance mécanique
• Ces données sont impératives pour obtenir une armature métallique stable et une liaison
composite-métal durable. Si les épaisseurs minimales de l'armature et de la surface de liaison ne sont
pas respectées, des tensions et des éclats peuvent apparaître.
 Aménagement de la logette vestibulaire :
Réduction au niveau vestibulaire en réalisant une logette ou fenêtre en V
Principes à respecter :
1. Réaliser un cadre périphérique avec de la cire qui limite le métal de la future facette
2. Aménager un emboxage (petit retour métallique, au niveau des canines et incisives mais pas au
niveau des prémolaires) qui protège la facette d’un décollement lors de l’occlusion dynamique
3. Maintenir un alignement du bord vestibulaire de la cuspide vestibulaire avec celui des dents
adjacentes
 Particularités :
 Pour les canines supérieures, respecter la zone de guidage
Au niveau postérieur, respecter la zone occlusale
 Pour obtenir un équilibre entre fonction et esthétique
 Lors du guidage postérieur  Contrôle de l’espace dynamique
Vérifier l’espace prothétique statique
 Le modelage de l'armature se fait de façon homothétique.
De ce fait, le composite peut être appliqué en une épaisseur de couche régulière et se trouve soutenu.
Sinon, on aura une prothèse en sur contour
 Placer des microbilles ou perles dans la logette aménagée pour assurer une rétention mécanique
de la facette
 Appliquer une couche de colle spéciale dans la logette et à l’intérieur du cadre
 Saupoudrer des microbilles dans la logette.
 Répartition pas trop condensée ni insuffisante des billes.

2- Mise en revêtement et coulée :
Essayage :
 Bridge métallique : essayer le bridge poli
 Vérifier l’occlusion, la stabilité, la rétention : réservés pour dents mandibulaire postérieures
 Une seule étape : essayage et polissage
 Bridge métallo-résineux : vérifier :
 L’espace aménagé pour la résine
 Répartition des billes de rétention.
 Absence de perforation
 Si hiatus dans le métal : ne pas chercher à corriger par la résine
 On n’élimine pas l’emboxage
 Si absence de point de contact, il faut refaire l’armature (jamais corriger par la résine)
 On vérifie l’absence de sur contour
Une fois corrigé, le prothésiste fait le polissage
‼ Il y a une deuxième étape d’essayage avec la facette en place : Vérifier l’insertion, l’intrados et la
partie cervicale
Jamais point de contact résine métal : toujours métal

3- Montage de la résine : 10 sous étapes :


a) Sablage de la logette pour créer des rétentions négatives
b) Polissage de l’armature métallique
c) Application d’une couche d’opaque pour masquer l’aspect grisâtre du métal
(Rôle esthétique : elle doit être fine et bien répartie)
d) Cuisson de l’opaque dans un mini major
e) Montage d’une couche de résine dentine au niveau de toute la logette
f) Aménagement au niveau du 1/3 occlusal d’un espace dans la dentine pour le montage de la
résine Email
g) Maquillage: jaune, brunâtre, blanc crayeux en fonction de l’indication de médecin dentiste au
sein de la dentine qui nécessite l’application d’une couche d’email pour assurer la translucidité
h) Application d’une couche de catalyseur
i) Cuisson de la résine (mini major)
j) Polissage
La liaison est uniquement mécanique entre la résine et le métal

IV. Particularités cliniques


 Profil de préparation :
 +++ Zone de connexion au niveau proximal
 ¼ d’ovale : profil de choix
 ¼ de rond ou épaulement (large FV et fin Face Proximales)
 LF supra gingivale (sauf si dents courtes)
 En cas de béance, on réduit un peu plus au niveau de la face occlusale
 Intermédiaire de bridge (métallique, métallo-résineux) :
 Si le sourire dévoile la 6 sup  métallo-résineuse
 Si le sourire ne dévoile pas la 6 sup  métallique pour alléger le bridge
 Si mandibulaire  métallique
 Essayage :
 Vérification de l’indication de la couleur
 Répartition des billes de rétention, l’espace…
 Contexte général du patient : les moyens financiers

V. Avantages
• Economique par rapport à une couronne céramo-métallique
• Offre une meilleure esthétique qu'une couronne métallique
• Rempli les impératifs mécaniques (solidité du métal) tout en préservant l’intégrité et la vitalité de la
dent préparée
• La réparation du composite, et de la résine se révèle assez rapide comparée à la céramique

VI. Inconvénients
• Inutile pour remplacer les dents mandibulaires : vue l’insuffisance esthétique et vu que ces dents
sont impliquées dans le guidage postérieur
• Fragile au niveau de la partie cosmétique : les propriétés mécaniques de la résine sont insuffisantes
• Il n’y a qu’une seule face de la dent qui soit esthétique (sur cinq faces).
• Moins résistante qu’une céramo-métallique
• Fragilité de la résine à long terme

RQ : chez les bruxomanes, on peut indiquer une prothèse CM mais avec des gouttières de protection
‼ Facette en résine cuite sous pression et accrochée à la partie métallique par des rétentions
mécaniques
VII. Conclusion :
- Indication en fonction de la situation clinique et en cas de nécessité (tenir compte des
problèmes financiers)
- Réservées aux dents maxillaires
- Jamais secteur prémolo-molaire inférieur
- Attention particulière a la répartition des billes de rétention

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